Présentation au lycée agricole Le Gros Chêne Pontivy le 16 ... › content › download... · Source : Géographie de l’école, n°12, Direction de l’évaluation, de la prospective

du décrochage en BretagneObservatoire

Synthèse régionale annuelle 2018-2019

Les jeunes en situation de décrochage scolaire en Bretagne

Les jeunes en situation de décrochage scolaire en Bretagne

Présentation au lycée agricole Le Gros Chêne Pontivy le 16 octobre 2019

Prologue _______________________________________________________________________________________ 4

Introduction ___________________________________________________________________________________ 5

PARTIE 1 / Un contexte régional favorable à la réussite scolaire ______________________ 6

Des sorties sans diplôme historiquement moins nombreuses ____________________________________6Sortir de l’école sans diplôme en Bretagne _________________________________________________________ 7Un contexte global favorable et des contextes locaux différenciés ______________________________9Ce qu’il faut retenir __________________________________________________________________________________ 10

PARTIE 2 / Le repérage du décrochage scolaire en Bretagne __________________________ 11

Présentation du SIEI ___________________________________________________________________________________11Pour l’année scolaire 2018-2019, le SIEI a signalé 7 254 jeunes potentiellement en décrochage en Bretagne ____________________ 12Du repérage du décrochage scolaire à la prise de contacts _______________________________________ 13Qui sont les jeunes bretons signalés par le SIEI ? __________________________________________________ 16Ce qu’il faut retenir ___________________________________________________________________________________ 18

PARTIE 3 / Focus sur le travail des PSAD : repérage, relance et nouvel accompagnement ____________________________ 19

Plus de la moitié des décrocheurs était en cours d’accompagnement __________________________ 19Les décrocheurs retrouvés en formation continue ou en emploi _______________________________ 23Les NEET déjà accompagnés ou empêchés _______________________________________________________ 23Zoom sur les 308 décrocheurs non accompagnés : cœur de cible des PSAD __________________ 23Ce qu’il faut retenir __________________________________________________________________________________ 24

3

Sommaire

4

Chiffres-clés 2018-2019

Prologue

Dans un souci de mieux connaître le phénomène du décrochage scolaire en Bretagne et ainsi d’adapter les politiques publiques menées au titre de la lutte contre les ruptures de parcours en formation initiale, le Conseil régional de Bretagne a lancé, avec l’appui du GREF Bretagne, un observatoire du décrochage scolaire. Il s’agit ainsi de mieux saisir l’évolution

du phénomène dans le temps comme les caractéristiques des décrocheurs (filles/garçons, formation d’origine, propositions d’accompagnement, etc.).

La construction de cet observatoire s’est faite en étroite collaboration avec les Plateformes de Suivi et d’Appui aux Décrocheurs (PSAD), chevilles ouvrières de la démarche, le Rectorat, la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Bretagne et l’Association Régionale des Missions Locales.

Une première année d’expérimentation (d’octobre 2017 à août 2018) a permis d’affiner les indicateurs souhaités avant de lan-cer la généralisation de cette démarche (d’octobre 2018 à août 2019). Grâce aux 17 PSAD de Bretagne animées par un binôme Centre d’information et d’orientation (CIO) - Mission locale, le suivi des jeunes potentiellement décrocheurs s’est harmonisé sur l’ensemble du territoire régional autour d’un protocole et d’un tableau de suivi co-construits et partagés qui permettent d’alimenter en données cet observatoire.

Cette synthèse présente des premiers éléments d’analyse issus de ces tableaux et apporte un éclairage inédit sur la lutte contre le décrochage scolaire en Bretagne. En complément de cette synthèse régionale, chaque PSAD est destinataire, deux fois par an, d’un point de situation à l’échelle de son territoire d’intervention.

Disposant, annuellement, d’outils de connaissance du décrochage, les acteurs publics – régionaux et locaux - seront mieux à même de répondre précisément et collectivement aux problématiques révélées afin de toujours mieux repérer les jeunes ayant rompu leur scolarité et de leur proposer des solutions d’accompagnement les plus adaptées. Par ailleurs, connaître le processus de « décrochage » des jeunes participe, de fait, à le prévenir et à éviter les ruptures de parcours.

1 819jeunes dont la

SITUATION RESTE INCONNUE

jeunes sont RETROUVÉS EN FORMATION INITIALE

(par voie scolaire ou apprentissage)

2 642

jeunes sont identifiés comme POTENTIELLEMENT EN DÉCROCHAGE

en Bretagne

7 254

n’ont pas été retrouvés en formation initiale

et sont donc considérés comme DÉCROCHEURS

2 793

de la population âgée de 16 à 25 ans

scolarisée dans le secondaire

3% soit 3%

5

Introduction

Articulant d’une part les données scolaires et les données socio-économiques portant sur la région, et d’autre part les résultats des dernières études et recherches sur la problématique du décrochage scolaire, la publication propose dans un premier temps, de contextualiser les résultats du travail de terrain des PSAD.

Le public des PSAD est âgé de 16 à 25 ans : une tranche d’âge pour laquelle l’avancée dans les parcours est diverse entre les plus jeunes qui n’ont pas encore accédé à leur premier diplôme et les plus âgés déjà insérés dans la vie active. Une partie de ces jeunes n’est cependant ni en emploi, ni en formation. Cette situation touche plus durement ceux qui ont décroché de la formation initiale.

Les recherches scientifiques démontrent que la question du décrochage dépasse la seule question scolaire et intègre des dimensions familiale, sociale, économique. L’atlas réalisé par le Céreq et la DEPP en 2016 sur les risques sociaux d’échec scolaire donne à voir le contexte dans lequel les parcours de formation et d’entrée dans la vie active se construisent.

La seconde partie aborde le repérage des décrocheurs scolaires en Bretagne et en précise les contours. Si les PSAD ont pour mission de suivre tous les jeunes qui n’étaient pas accompagnés, leur travail de repérage permet de mieux connaître les jeunes signalés par le SIEI.

La troisième partie se penche spécifiquement sur le public des décrocheurs repérés, au regard du genre, de la dernière classe suivie, ou encore du type d’établissement. Elle replace l’activité des PSAD bretonnes dans le contexte régional des dispositifs de repérage et de remédiation.

Nota bene

Dans ce document, le genre masculin est utilisé comme générique, dans le seul but de faciliter la lecture.

BEP Brevet d’études professionnellesCAP Certificat d’aptitude professionnelleCDI Contrat à durée indéterminéeCéreq Centre d’études et de recherches sur les qualificationsCIO Centre d’information et d’orientationDEPP Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performanceDOM Départements d’outre-merÉPIDE Établissement pour l’insertion dans l’emploiEREA Établissement régional d’enseignement adaptéIME Institut médico-éducatifInsee Institut national de la statistique et des études économiquesJDC Journée défense et citoyennetéLEGT Lycée d’enseignement général et technologiqueLPO Lycée polyvalentMIJEC Mission d’insertion des jeunes de l’enseignement catholiqueMLDS Mission de lutte contre le décrochage scolaireNEET Ni scolarisé, ni en formation, ni en emploi (Neither in Education, Employment or Training)PJJ Protection judiciaire de la jeunessePSAD Plateforme de suivi et d’appui aux décrocheursRP Recensement de la populationSEGPA Section d’enseignement général et professionnel adaptéSEP Section d’enseignement professionnelSIEI Système interministériel d’échanges d’informationsSIFPRO Section d’initiation et de première formation professionnelleSPIPP Service pénitentiaire d’insertion et de probationULIS Unité localisée pour l’inclusion scolaire

PARTIE 1 / Un contexte régional favorable à la réussite scolaire 6

PARTIE 1 / Un contexte régional favorable à la réussite scolaire

Si l’excellence scolaire des élèves bretons est une réalité, il est intéressant de noter les points saillants de l’académie1.

1 et 2. Source : Géographie de l’école, n°12, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, Ministère de l’Éducation nationale, 2017.

• Le premier point est l’aspiration forte au bac qui se concrétise par une orientation dominante vers la voie générale et technologique d’une part, et par une préférence pour le bac au détriment du CAP d’autre part, lorsque le choix se porte sur la voie professionnelle.

• Le second point marquant est que la Bretagne se positionne systématiquement parmi les 3 premières académies, pour la réussite aux examens. La session 2018 ne fait pas exception : la région enregistre 94,2% de réussite au bac général, 88,1% au bac professionnel et 88,6% au CAP. Les 4 départements s’affichent tous au-dessus des taux de réussites natio-naux, avec des écarts importants pour la voie professionnelle, que ce soit le bac professionnel ou le CAP.

• Le troisième point saillant est le fait que cette réussite aux examens est ancrée depuis plusieurs décennies : 56,1% des élèves de moins de 17 ans a un parent possédant au moins le baccalauréat (contre 50,7% au niveau national).

• Le quatrième atout de la région réside dans le fait que les inégalités socio-économiques entre les ménages sont moins fortes que dans les autres régions françaises : le rapport entre les revenus les plus hauts et les revenus les plus faibles est de 2,6 à 2,7 (3,3 au niveau national).

Ces éléments de contexte sont favorables à la réussite scolaire, et ont pour conséquence que la région Bretagne affiche un taux de sortie sans diplôme parmi les plus bas des régions françaises.

Des sorties sans diplôme historiquement moins nombreusesÀ l’échelle nationale, en 2013, 10,1% des jeunes de 16 à 25 ans ont quitté le système éducatif sans diplôme. La tendance est globale-ment à la baisse : -1 point entre 2006 et 20132.

Le taux de sortie sans diplôme parmi les jeunes bretons est nettement en deçà (6,9%) juste derrière l’Île-de-France (4,5%). Si la tendance nationale est à la baisse, la réduction est plus ralentie en Bretagne. Une diminution est enregistrée dans tous les départe-ments bretons sauf le Finistère. Cette hausse (+0,4 point) s’explique par des raisons démographiques car dans ce département, le nombre de l’ensemble des 16-25 ans a diminué, alors que le nombre de jeunes sans diplôme y a légèrement augmenté. L’évolution est de -0,1 point dans les Côtes-d’Armor, de -0,3 point en Ille-et-Vilaine et de -0,4 point dans le Morbihan.

Si une majorité d’élèves accède avec succès au baccalauréat ou au CAP, l’Insee enregistre 17,3% de Bretons âgés de 15 à 24 ans non diplômés parmi les non scolarisés, en 2016.


Sortir de l’école sans diplôme en BretagneL’entrée dans la vie active est progressive. La formation concerne un peu moins de 8 jeunes Bretons sur 10 jusqu’à 18 ans et 1 sur 2 à partir de 20 ans. Dès 25 ans, moins de 10% des jeunes sont encore élèves, étudiants ou apprentis (cf. figure 1). L’instabilité des statuts est fréquente durant les 3 premières années d’entrée dans la vie active.

Néanmoins le fait de ne pas avoir de diplôme diminue considérablement les chances d’accéder à un emploi. La dernière enquête d’insertion (2016) du Céreq sur les sortants 2013 confirme cette réalité : à l’échelle nationale, seuls 21% des sortants non diplô-més s’inscrivent dans des trajectoires d’accès durable à l’emploi (contre la moitié des diplômés du secondaire et les trois quarts des diplômés du supérieur). Les résultats du Céreq ne sont pas déclinés au niveau de la Bretagne mais le recensement 2014 de la population donne, avec des indicateurs différents, une information assez proche.

Parmi les jeunes Bretons (15-24 ans) non scolarisés et non diplômés, 78% ne sont pas en emploi. Cela concerne 16 900 Bretons. Par ailleurs, ces jeunes NEET (ni en emploi, ni en formation) non diplômés représentent 4,4% des 15-24 ans vivant en Bretagne.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

Statut des jeunes de 16 à 30 ans en Bretagne - 2015

sources : Insee, GREF Bretagne

Formation ou stage non rémunéré Apprentissage Emploi ou stage rémunéré Chômage Inactivité

élèves, étudiants,

stagiaires non rémunérés

actifs en emploi, ou stage rémunéré

chômeurs

autres inactifs

apprentis

Figure 1 : Statut des jeunes de 16 à 30 ans en Bretagne - 2015

Formation ou stage non rémunéré Apprentissage Emploi ou stage rémunéré Chômage Inactivité


Une sélection d’indicateurs disponibles à l’échelle départementale et régionale permet de positionner les points forts et les faiblesses des territoires. La Bretagne se positionne très favorablement par rapport aux autres régions de France (ici indicateurs pour la France + DOM). Toutefois, des différences d’ensemble apparaissent entre les départements bretons.

Territoires

Part de jeunes en

difficulté de lecture

Taux de réussite au Bac général

Taux de réussite au Bac

professionnel

Taux de réussite au CAP

Part des 25-34 ans diplômés

du supérieur

Part des 20-24 ans

sans diplôme

Taux de chômage parmi les 15-24 ans

Taux d’emploi parmi les 15 -24 ans

Part des 15-24 ans

NEET

Sources JDC 2018 Rectorat de Rennes et DEPP, Résultats définitifs session 2018 Insee, RP 2016

Bretagne 9,5% 94,2% 88,1% 88,6% 42,4% 7,5% 25,7% 29,5% 13,9%Côtes-d’Armor 12,1% 93,2% 88,5% 90,4% 37,4% 9,7% 26,1% 31,1% 15,1%Finistère 8,9% 95% 88% 89,2% 41,7% 7,8% 27,4% 28,6% 14,6%Ille-et-Vilaine 8,2% 93,9% 87% 87,1% 47,1% 6% 23,3% 29,3% 12,1%Morbihan 10% 94,6% 89,4% 88,5% 38,7% 9% 27,5% 29,8% 15,6%France (+DOM) 11,5% 91% 82,8% 84,7% 42,2% 10,7% 29,3% 28,8% 17,1%

Le point fort des Côtes-d’Armor réside dans les taux de réussite aux examens de la voie professionnelle. Par voie de consé-quence, le taux d’emploi des 15-24 ans est le plus élevé des 4 départements bretons. Les 2 points faibles concernent la part des jeunes en difficulté de lecture, au-dessus du résultat national, et la proportion de diplômés du supérieur qui est la plus faible de Bretagne. Toutefois, cela lui permet de rester en-deçà des 10,7% (moyenne nationale) de jeunes de 20 à 24 ans non diplômés.

Le Finistère enregistre la plus forte réussite au bac général, mais la part de diplômés du supérieur reste juste en dessous du taux national. Le taux d’emploi des 15-24 ans dans ce département est aussi le plus faible de Bretagne.

L’Ille-et-Vilaine cumule les bons résultats scolaires, tant en ce qui concerne les jeunes sans difficulté, que les diplômés du supé-rieur, et in extenso dans la part des 20-24 ans sans diplôme. Sa situation économique favorable insère positivement les jeunes, la part des NEET étant la plus faible de Bretagne.

Le Morbihan a un profil proche de celui du département des Côtes-d’Armor avec toutefois une moindre proportion de jeunes en difficulté de lecture et une meilleure réussite au bac quelle que soit la filière.

L’atlas du Céreq et de la DEPP, fondé sur une typologie multifactorielle des cantons, apporte des éléments quant à la sensibilité de chacun de ces territoires aux risques sociaux d’échec scolaire.


Un contexte global favorable et des contextes locaux différenciésActant que le décrochage scolaire est un processus multifactoriel et que les territoires façonnent les parcours des individus, la typologie des cantons français fait ressortir 6 configurations de risques colorant différemment les espaces infra-académiques. Cette typologie spatiale des risques sociaux se confronte à la répartition des non diplômés parmi les jeunes de 15-24 non scola-risés afin de lire les territoires à l’aulne des risques présents et du nombre de sorties sans diplôme.

Le zoom sur l’académie bretonne confirme le contexte favorable à la réussite scolaire : « À la différence de toute autre acadé-mie, le type « cumul de fragilités économique, familiale, culturelle en milieu urbain » [en rouge] n’est pas du tout représenté. Le second type « disparités de conditions de vie dans les grandes périphéries » [en orange] comportant des risques significatifs dans la plupart des autres académies est lui aussi absent. En revanche, les types plus abrités « sécurité économique et soutien culturel » [vert clair] et « garantie de l’emploi à niveaux de qualification variés » [vert foncé] rassemblent 46% des cantons et 59% de la population, proportion dont on ne trouve l’équivalent que dans l’académie de Strasbourg3 ».

Source : Insee, RP 2011, revenus fiscaux localisés, calcul et cartographie : Céreq – ESO CNRS, Caen

Les risques les plus présents en région sont de type « milieu rural isolé, de tourisme saisonnier et d’économie présentielle » [bleu gris] et de type « qualification industrielle traditionnelle dans les petites communes » [bleu]. Dans ces territoires du centre de la Bretagne, et du pourtour du pays de Rennes, la détention d’un CAP ou d’un bac y est surreprésentée au détriment d’un diplôme post-bac. Ces territoires se caractérisent par une prégnance des secteurs agricoles et industriels. Le chômage est moins présent que dans les zones plus urbanisées, les emplois en CDI sont aussi plus rares et les revenus des ménages, plus faibles.

Un troisième type de risque moins fréquent touche les zones où il y a davantage d’inégalités sociales et de logements sociaux : « précarité économique plutôt dans des communes de taille moyenne ». Ce sont, par exemple, les territoires de Saint-Brieuc, Carhaix, Guingamp, Saint-Malo et Redon où les risques de décrochage sont associés davantage à des précarités économiques liées au chômage et à l’emploi.

3. Boudesseul G., Caro P., Grelet Y., Monso O., Minassian L., Vivent C., 2016, Atlas des risques sociaux d’échec scolaire : l’exemple du décrochage scolaire, France métropoli-taine et DOM, Paris, DEPP - Céreq, 160 p., p.118.

Carte 1 : Les zones à risques d’échec scolaire en Bretagne


Si on compare cette distribution spatiale des risques à la part des non diplômés parmi les 15-24 ans non scolarisés issue du dernier recensement de 2016, les territoires où l’un des trois types de risque est présent recensent aussi des taux de jeunes non diplômés plus élevés.

Source : Insee, RP 2016, calcul et cartographie GREF Bretagne

La part régionale de non diplômés parmi les jeunes non scolarisés est de 17,3% en 2016. À l’échelle nationale, ce taux atteint 23,2%. Tous les pays bretons se situent en-deçà de cette valeur.

Ce qu’il faut retenirSi globalement, le contexte régional est favorable à l’éducation et à la diplomation, mais aussi à l’insertion des jeunes sur le marché du travail, des territoires infrarégionaux méritent une attention particulière.

Les territoires où les parts de jeunes non diplômés sont corrélés à des risques sociaux d’échecs scolaires sont les pays de Lorient, de Redon Agglomération et de Loudéac Communauté Bretagne Centre qui recensent plus de 19% de leurs jeunes non scolarisés et non diplômés. Ces 3 pays, présentent en parallèle une certaine précarité économique. Un territoire davan-tage sécurisé du point de vue des risques, recense, malgré cela, des résultats mitigés : le pays de Saint-Brieuc.

Carte 2 : La part des non diplômés parmi les 15-24 ans non scolarisés

PARTIE 2 / Le repérage du décrochage scolaire en Bretagne

11PARTIE 2 / Le repérage du décrochage scolaire en Bretagne

Le repérage du décrochage scolaire en Bretagne fait partie intégrante du système national de repérage organisé depuis 2011 dans le cadre du système interministériel d’échanges d’information (SIEI), et est placé sous la responsabilité conjointe du minis-tère de l’Éducation nationale et des présidents des conseils régionaux depuis le 1er janvier 2015.

La définition du décrochage scolaire en Bretagne a été précisée au sein du cadre de référence régional « Pour une stra-tégie concertée en faveur des jeunes sortis de formation initiale sans diplôme4 » :

• jeunes de 16 à 25 ans issus du second degré ans n’ayant pas terminé leur formation, qu’ils possèdent ou non un premier diplôme ou une certification.

Afin d’assurer le suivi des jeunes présumés décrocheurs, les animateurs des 17 plateformes bretonnes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) mettent à jour un tableau de suivi co-construit et harmonisé sur le territoire régional. Les données qui sont analysées dans la suite de ce document sont issues de ces tableaux de suivi.

Présentation du SIEIAfin d’identifier les jeunes sortis sans diplôme du système scolaire, les PSAD s’appuient sur le SIEI qui repère des élèves rem-plissant 4 conditions simultanées :

• scolarisés lors de la dernière comparaison des bases informatisées ;• n’ayant pas obtenu le diplôme correspondant au cursus scolaire dans lequel ils étaient inscrits dans l’intervalle ou n’ayant

pas obtenu un diplôme de niveau V ou IV ;• non scolarisés ou non inscrits en apprentissage l’année scolaire en cours à la date du traitement SIEI ;• ayant atteint l’âge de 16 ans à cette date.

La comparaison des bases informatisées permet le croisement d’informations entre les bases de données des établissements de formation initiale (publics, privés, agricoles), celles des Missions locales et celles des centres de formation d’apprentis (pour retrouver les jeunes provenant des établissements de l’Éducation nationale et de l’Agriculture). Le SIEI établit une liste de jeunes non retrouvés potentiellement décrocheurs.

Les limites du SIEIÀ ce jour le périmètre du SIEI est centré sur les établissements des ministères de l’Éducation nationale et de l’Agriculture : il ne recense pas les apprentis ayant rompu leur contrat d’apprentissage. Il ne recoupe pas les bases des lycées militaires et mari-times, ni celles de l’agence du service civique, des écoles de la deuxième chance et des centres EPIDE. Il n’est pas interconnecté avec le système d’information du ministère de la Défense, qui organise les Journées défense et citoyenneté (JDC). Enfin, il ne repère pas non plus les jeunes sortis de formation initiale et inscrits dans un dispositif de formation continue.

4. Le cadre régional de référence a été adopté en session plénière du Conseil régional de Bretagne en octobre 2017. Il a été élaboré en concertation avec les autorités académiques, l’Association Régionale des Missions Locales et les responsables des PSAD. Il énonce notamment les orientations et les principes d’actions qui doivent être à l’œuvre dans les 17 PSAD bretonnes et précise les différentes fonctions constitutives de la coordination régionale.


Les PSAD sont amenées à travailler sur la base de la liste établie par le SIEI selon le calendrier suivant.

Pour l’année scolaire 2018-2019, le SIEI a signalé 7 254 jeunes potentiellement en décrochage en BretagneEn cumulant les 2 campagnes d’octobre 2018 et de mars 2019, 7 254 jeunes étaient signalés par le SIEI comme étant potentiel-lement en décrochage scolaire. La campagne d’automne en concentre les trois quarts. Le nombre de jeunes par PSAD est très variable (cf. figure 3).

Figure 2 : Calendrier et protocole annuel des campagnes des PSAD en Bretagne

sept juiloct nov dec jan fev mars avr mai juin aoutSIEI /

photos des étab.

Coordination de la PSAD et mise à jour des informations dans le tableau de suivi

2e campagne

SIEI / photos

des étab.Coordination de la PSAD et mise à jour des

informations dans le tableau de suivi

1re campagne

Remontée des tableaux de suivi vers le GREF Bretagne

Remontée des tableaux de suivi vers le GREF Bretagne

Figure 3 : Effectifs annuels des jeunes signalés par PSAD

*Pour la PSAD de Carhaix-Plouguer, le tableau de suivi de la campagne d’octobre 2018 est manquant.

Carhaix-

Plouguer

89 *

Guingamp

151

Redon

152

Lannion

184

Morlaix

205

Dinan

228

Ploërmel

243

Pontivy-

Loudéac

261 Auray

278

Fougères-

Vitré

403Lorient

495

Vannes

502

St-Malo

512

Brest

596

St-Brieuc

635

Quimper

728

Rennes

1592

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000


Du repérage du décrochage scolaire à la prise de contactsLe travail de vérification de chaque situation, mené par les PSAD auprès de leurs partenaires et des établissements scolaires aboutit à la répartition suivante :

À partir de ce travail de fiabilisation des PSAD, les jeunes retrouvés en formation initiale sont différenciés des décrocheurs et des situations inconnues.

36% des jeunes sont retrouvés en formation initiale, par voie scolaire, par apprentissage ou encore par correspondance. Ils ne sont de fait, pas décrocheurs.

2 793 jeunes sont retrouvés en dehors d’un parcours de formation initiale, soit 39%. Ils ont donc décroché, mais leurs situations sont diverses : 2% des jeunes sont retrou-vés en formation continue, 11% en emploi, 21% ne sont ni en formation, ni en emploi mais accompagnés. Une petite partie des dossiers de décrocheurs sont transférés dans des PSAD hors Bretagne. 4% des jeunes ne sont ni en formation, ni en emploi, ni accompagnés.

Pour un quart des jeunes signalés par le SIEI, la situation reste inconnue.

La cartographie de la répartition des jeunes signalés par le SIEI, en fonction du der-nier lieu de scolarité connu donne à voir les spécificités territoriales.

Situation des jeunes signalés par le SIEI Nb jeunes % des jeunes

Retrouvé en formation (initiale) 2 642 36%

Décrocheur 2 793 39%

Dont Retrouvé en formation continue 142 2%

Retrouvé en emploi (y.c. serv. civ.) 807 11%

NEET accompagné (y.c. empêché) 1 517 21%

Transfert vers une PSAD hors Bretagne 19 <1%

NEET sans accompagnement 308 4%

Situation inconnue 1 819 25%

Ensemble 7 254 100%

Les décrocheurs non diplomés

Le choix a été fait en Bretagne de suivre les décrocheurs même s’ils possédaient déjà un diplôme. La définition nationale du décro-cheur exclut ceux qui possédaient déjà un CAP, un BEP ou un bac. Dans ce cadre national, le nombre de décrocheurs non diplômés en Bretagne est de 2 540, soit 35% des jeunes signalés par le SIEI.


Logiquement, les effectifs de jeunes signalés par le SIEI sont en correspondance avec les densités de populations scolarisées : les agglomérations les plus peuplées sont aussi celles qui abritent les effectifs les plus importants, à l’image, des métropoles et préfectures : Rennes, Saint-Brieuc, Brest et dans une moindre mesure Quimper, Vannes, et Lorient. Inversement, les territoires les moins densément peuplés recensent moins de jeunes repérés par le SIEI, comme les pays du Centre-Ouest Bretagne, de Loudéac Communauté Bretagne Centre ou encore de Pontivy, de Brocéliande et de Lannion Trégor Communauté.

Carte 3 : Situations des jeunes repérés par le SIEI au dernier lieu de scolarité connu (campagnes octobre 2018 et mars 2019)

Cartographier le décrochage : suivre le périmètre des PSAD ?

Certains établissements scolaires accueillent des élèves résidant en dehors du périmètre de la PSAD. Cela implique qu’une PSAD peut suivre des jeunes qui ne sont pas scolarisés dans son périmètre et in extenso que des établissements soient en relation avec plusieurs PSAD. Localiser le décrochage à la PSAD n’a donc pas toujours de sens. Il est préférable de cartogra-phier le décrochage sur le dernier lieu de scolarisation connu. Le périmètre retenu pour la Bretagne est le pays.

Champ : jeunes repérés par le SIEI dont l’établissement d’origine est identifié en Bretagne (7 106)


Lieu du dernier établissement (pays)

Retrouvé en formation initiale Décrocheur Situation inconnue Nb total des jeunes

du territoire nb jeunes % nb jeunes % nb jeunes %

Dinan Agglomération 72 33% 76 35% 70 32% 218

Lannion Trégor Communauté 67 48% 28 20% 44 32% 139

Loudéac Communauté Bretagne Centre 53 43% 38 31% 31 25% 122

Pays d'Auray 104 38% 107 39% 66 24% 277

Pays de Brest 222 36% 257 41% 143 23% 622

Pays de Brocéliande 47 33% 41 28% 56 39% 144

Pays de Cornouaille 173 33% 307 59% 40 8% 520

Pays de Fougères 61 31% 63 32% 73 37% 197

Pays de Guingamp 80 40% 88 44% 32 16% 200

Pays de Lorient 154 27% 225 40% 185 33% 564

Pays de Morlaix 76 36% 73 34% 63 30% 212

Pays de Ploërmel - Cœur de Bretagne 107 41% 74 29% 77 30% 258

Pays de Pontivy 71 53% 40 30% 22 17% 133

Pays de Rennes 389 29% 566 42% 379 28% 1 334

Pays de Saint-Brieuc 226 35% 189 29% 230 36% 645

Pays de Saint-Malo 189 41% 175 38% 97 21% 461

Pays de Vannes 258 52% 152 31% 82 17% 492

Pays de Vitré - Porte de Bretagne 92 51% 69 39% 18 10% 179

Pays des Vallons de Vilaine 63 42% 53 36% 33 22% 149

Pays du Centre-Ouest Bretagne 35 38% 42 46% 14 15% 91

Redon Agglomération 79 53% 52 35% 18 12% 149

La prudence nous invite à ne pas surinterpréter les écarts, notamment en termes de situation inconnue. Ils peuvent témoigner de difficultés à prendre en main le nouveau tableau de suivi, ou encore d’un nombre important de jeunes à contacter au regard du temps imparti. Le suivi dans le temps de ces indicateurs donnera des éléments de lecture plus solides.


Qui sont les jeunes bretons signalés par le SIEI ?Le profil des jeunes décrocheurs est différent de celui des jeunes retrouvés en formation initiale et des jeunes dont la situation reste inconnue. Leur comparaison est rendue possible via les pyramides des âges et le tableau synthétique ci-dessous. Chacun des profils est ensuite mis en avant.

La comparaison des pyramides des âges des jeunes retrouvés en formation initiale, décrocheurs ou en situation inconnue fait apparaître des similitudes et des différences. Dans les trois cas, les filles sont moins nombreuses que les garçons. Elles sont toutefois majoritaires parmi les plus de 20 ans. Les jeunes retrouvés en formation initiale sont les plus jeunes des trois groupes. Le groupe des décrocheurs suit des courbes différentes : l’âge modal du décrochage est 18 ans pour les deux sexes. Mais les garçons décrochent significativement à 16 ans et à 19 ans. Les décrocheuses sont globalement plus âgées. La pyramide des âges des situations inconnues semble mixer les deux précédentes pyramides avec une base des 16 ans importante mais un « tronc » des 17-19 ans assez semblable pour les garçons et les filles.

25% 5% 15% 35%age

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Les jeunes retrouvés en formation initiale

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Décrocheuses et décrocheurs

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Les jeunes en situation inconnue

Les jeunes retrouvés en formation initiale Les décrocheurs Les jeunes en situation inconnue

25% 5% 15% 35%age

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Origine scolaire selon le statut

Retrouvé

en formation initiale Décrocheur Situation inconnue

Part de filles 40% 39% 42%

Âge moyen 16,9 ans 18,1 ans 17,8 ans

Nb d'établissements identifiés 480 367 340Type du dernier établissement connuLycée professionnel 482 18% 894 33% 482 27%Lycée 909 35% 993 37% 689 39%Collège 682 26% 328 12% 198 11%Lycée agricole 334 13% 253 9% 163 9%Maison familiale rurale 194 7% 202 7% 223 13%EREA 17 1% 48 2% 19 1%

100% 100% 100%

Secteur de l’établissement

Privé sous contrat 1 143 44% 1 003 37% 812 46%Public 1 475 56% 1 715 63% 962 54%

100% 100% 100%non renseigné 24 75 45 Origine scolaireFilière professionnelle 752 32% 1 376 61% 794 55%

Terminale BAC pro 133 18% 457 33% 260 33%1re BAC pro 193 26% 328 24% 164 21%2de Pro 235 31% 215 16% 152 19%Terminale CAP 36 5% 105 8% 54 7%1re an. CAP 90 12% 162 12% 96 12%Autre formation pro 64 9% 109 8% 68 9%

100% 100% 100%Dispositif spécialisé 226 10% 312 14% 114 8%

Suivi MLDS 91 40% 166 61% 48 42%SEGPA 110 49% 58 14% 33 29%ULIS 23 10% 81 13% 25 22%Autres dispositifs <5 1% 7 2% 8 7%

100% 100% 100%Filière générale et technologique 601 26% 302 13% 292 20%

Terminale générale 119 20% 90 30% 80 27%Terminale techno 66 11% 86 28% 62 21%1re générale 93 15% 30 10% 40 14%1re techno 49 8% 44 15% 25 9%2de GT 274 46% 52 17% 85 29%

100% 100% 100%Collège 496 21% 170 8% 115 8%4-3e de LP, MFR, Agri... 278 12% 93 4% 125 9%Non renseigné 289 540 379

Les calculs ne tiennent pas compte des données manquantes (non renseignées).

Note de lecture : parmi les non décrocheurs, 32% sortaient de la filière professionnelle. Parmi ces derniers, 18% se trouvaient en terminale de bac pro.

1 8192 642 2 793


Les jeunes retrouvés en formation initiale36% de l’ensemble des jeunes signalés par le SIEI sont en formation initiale. Ils se caractérisent par une majorité de garçons (les filles représentent 40% de ces jeunes non décrocheurs). Comparativement aux décrocheurs, ce groupe se distingue par son plus jeune âge. De ce fait, même s’ils proviennent plus souvent de lycée (35% viennent d’un LEGT ou LPO, 18% d’un lycée pro-fessionnel), ils sont également nombreux à avoir quitté un collège (26% contre 12% des décrocheurs ou des jeunes en situation inconnue). Pour ceux ayant quitté le lycée, ils ont plus souvent abandonné la voie professionnelle mais 26% provenaient de la voie générale. Dans ces deux voies, c’était en classe de 2de.

Les décrocheursLes décrocheurs représentent 39% de l’ensemble des jeunes signalés par le SIEI. La part des filles est de 39%. Il s’agit du groupe le plus âgé des trois : un quart de la population en décrochage a 18 ans, quel que soit le sexe. Les garçons décrochent plus sou-vent à 16 ans, tandis que les filles sont plus nombreuses à décrocher après 20 ans.

61% des décrocheurs et décrocheuses proviennent de la filière professionnelle. Ils étaient plus fréquemment scolarisés en bac professionnel. 14% relevaient de dispositifs spécifiques, notamment les actions de remobilisations de la MLDS. La provenance de la filière générale concerne 13% des décrocheurs, proportion plus faible que parmi les retrouvés en formation initiale. Dans les filières professionnelles et générales, c’est au niveau de la terminale que l’on décroche le plus (33% des jeunes de la filière professionnelle, et 58% des jeunes de la filière générale et technologique).

Les jeunes en situation inconnueLa situation d’un jeune signalé sur quatre reste inconnue. Comparativement aux deux précédents groupes, c’est ici que la pro-portion de filles est la plus importante (42% des jeunes en situation inconnue). Près d’un jeune sur deux est mineur.

Ce groupe de jeunes non retrouvés provient plus souvent des établissements privés (46% contre 37% des décrocheurs et 44% des retrouvés en formation initiale). Ils ont quitté plus fréquemment un lycée, à l’instar des autres jeunes mais la proportion de jeunes ayant quitté une maison familiale rurale est significative (13% contre 7% des décrocheurs ou des jeunes retrouvés en formation initiale). Plus de la moitié a abandonné en filière professionnelle mais 20% étaient scolarisés en filière générale. Lorsque ces jeunes proviennent de la voie professionnelle, leur profil est proche de celui des décrocheurs, mais lorsqu’ils sortent de la voie générale, c’était plus souvent de la classe de 2de, à l’instar des jeunes retrouvés en formation initiale.

Pourquoi les contacts avec des jeunes n’aboutissent-ils pas ? Plusieurs raisons sont évoquées. Lorsque l’information est préci-sée dans les tableaux de suivi, elle révèle que pour près d’un tiers d’entre eux, les messages laissés sur répondeur ou par texto sont restés sans réponse. Les appels ont été renouvelés plusieurs fois sans résultat. Dans 25% des situations inconnues, les coordonnées transmises par le SIEI sont obsolètes voire manquantes.

Ce qu’il faut retenir Parmi les 7 254 jeunes signalés dans le SIEI durant les campagnes de 2018-2019, 39% sont décrocheurs. Parmi ces jeunes, la part des filles est de 39%. Un quart de la population en décrochage a 18 ans, mais les garçons décrochent davantage à 16 ans, tandis que les filles décrochent plus tard, après 19 ans.

61% des décrocheurs et décrocheuses proviennent de la filière professionnelle, le plus souvent durant l’année terminale de bac pro. 9% d’entre eux détenaient auparavant un diplôme.

Pour un quart des jeunes signalés par le SIEI, la situation reste inconnue en fin de campagne.

19PARTIE 3 / Focus sur le travail des PSAD

Partie 3 / Focus sur le travail des PSAD : repérage, relance et nouvel accompagnement

Plus de la moitié des décrocheurs était en cours d’accompagnement Parmi les 2 793 décrocheurs, 34% étaient stagiaires de la formation continue ou en emploi et 54% étaient déjà accompagnés par une institution (Mission locale, MIJEC, MLDS, CIO, Pôle emploi, PJJ, etc.). Enfin, 11%, soit plus de 300 jeunes, n’étaient ni en formation, ni en emploi, ni accompagnés. Il s’agit du cœur de cible des PSAD.

Précision sur les situations des décrocheurs Nb jeunes % des jeunes

Retrouvé en formation continue 142 5%

Retrouvé en emploi (y.c. serv. civ.) 807 29%

NEET accompagné (y.c. empêché) 1 517 54%

Transfert vers une PSAD hors Bretagne 19 1%

NEET sans accompagnement 308 11%

Total général 2 793 100%

Carte 4 : Situation des décrocheurs au dernier lieu de scolarité connu (campagnes d’octobre 2018 et de mars 2019)


Situation des décrocheurs selon le dernier lieu de scolarité connu

Lieu du dernier établissement (pays)

Retrouvé en formation continue

Retrouvé en emploi

(y.c. serv. civ.)

NEET accompagné (y.c. empêché)

NEET sans accompagnement

Transfert PSAD hors Bretagne

Nb total des jeunes

du territoire nb jeunes % nb

jeunes % nb jeunes % nb

jeunes % nb jeunes %

Dinan Agglomération <5 19 25% 42 55% 13 17% 76

Lannion Trégor Communauté <5 6 21% 13 46% 8 29% 28

Loudéac Communauté Bretagne Centre <5 15 39% 16 42% <5 <5 38

Pays d'Auray <5 20 19% 76 71% 7 7% <5 107

Pays de Brest 12 5% 87 34% 131 51% 27 11% 257

Pays de Brocéliande <5 13 32% 26 63% <5 41

Pays de Cornouaille 27 9% 65 21% 182 59% 28 9% <5 307

Pays de Fougères <5 11 17% 38 60% 12 19% 63

Pays de Guingamp <5 32 36% 30 34% 24 27% 88

Pays de Lorient 28 12% 47 21% 121 54% 28 12% <5 225

Pays de Morlaix <5 32 44% 36 49% <5 73

Pays de Ploërmel - Cœur de Bretagne <5 18 24% 48 65% 6 8% 74

Pays de Pontivy <5 15 38% 15 38% <5 <5 40

Pays de Rennes 22 4% 179 32% 311 55% 54 10% 566

Pays de Saint-Brieuc 16 8% 54 29% 101 53% 18 10% 189

Pays de Saint-Malo <5 84 48% 66 38% 21 12% 175

Pays de Vannes 6 4% 33 22% 85 56% 26 17% <5 152

Pays de Vitré - Porte de Bretagne <5 34 49% 29 42% <5 69

Pays des Vallons de Vilaine 15 28% 36 68% <5 53

Pays du Centre-Ouest Bretagne <5 <5 32 76% <5 42

Redon Agglomération 15 29% 29 56% 7 13% <5 52

Champ : jeunes décrocheurs dont l’établissement est identifié en Bretagne (2 481 jeunes)

Note de lecture : parmi les 257 décrocheurs qui étaient scolarisés dans un établissement du pays de Brest, 5% ont été retrouvés en formation continue, 34% en emploi et 51% avec un accompagnement en cours. 11% étaient sans emploi ni formation, ni accompagnement en cours.

Si certaines configurations avec de faibles effectifs sont difficilement interprétables, des situations sont plus fréquentes sur certains territoires. Alors que la formation continue représente 5% des situations de décrocheurs, son taux monte à 8% dans le pays de Saint-Brieuc, 9% dans le pays de Cornouaille, voire 12% dans le pays de Lorient. La part de jeunes retrouvés en emploi peut frôler les 50% des décrocheurs, notamment dans les pays de Vitré (49%) et de Saint-Malo (48%). Plus de la moitié des décrocheurs est déjà accompagnée : cette proportion avoisine 70% dans les pays d’Auray et des Vallons de Vilaine. Elle monte à 76% dans le pays du Centre-Ouest Bretagne. Le nombre de NEET retrouvés non accompagnés est faible : même dans le pays de Rennes, où 54 jeunes ont été repérés. Dans 10 pays, la proportion est inférieure à 10%. C’est dans les pays de Lannion et de Guingamp que les proportions de jeunes non accompagnés dépassent les 25% mais avec de faibles effectifs.


15% 10% 5% 0% 5% 10% 15% 20%

age

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Les décrocheurs retrouvés en formation continue

15% 5% 5% 15%

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Les décrocheurs retrouvés en emploi

15% 5% 5% 15%

age

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Les NEET accompagnés

15% 5% 5% 15%

age

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25

Les NEET non accompagnés

Les décrocheurs retrouvés en formation continue

Les décrocheurs en emploi

Le point commun entre ces différentes pyramides des âges est qu’elles sont asymétriques : les garçons sont plus nombreux, quel que soit le groupe de décrocheurs. Mais les courbes sont différentes. La formation continue concentre surtout des jeunes de 18 ans (filles ou garçons), ainsi qu’une part significative de garçons de 16 ans. La pyramide des âges des décrocheurs en emploi fait apparaître un groupe âgé de plus de 18 ans, quel que soit le sexe. Les pyramides des NEET sont semblables dans leur structure : une base importante de jeunes de 16 à 18 ans, qui se rétrécit après. Néanmoins, à partir de 21 ans, les filles sont plus nombreuses à être accompagnées que les garçons.

Les NEET accompagnés Les NEET non accompagnés

15% 5% 5% 15%

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15% 5% 5% 15%

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15% 5% 5% 15%

âge

16

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21

22

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24

25



Origine scolaire des décrocheurs selon la situation avant la prise de contact

Décrocheurs

en formation continue Décrocheurs

en emploi (y.c. serv. civ.)NEET accompagné

(y.c. empêché)NEET sans

accompagnement

Nb jeunes 142 807 1 517 308

Part de filles 40% 35% 42% 34%

Âge moyen 17,9 ans 19,1 ans 17,6 ans 17,6 ans

Part de diplômés 12% 14% n.s* 9%

Nb d'établissements identifiés 85 187 315 155Type du dernier établissement connuLycée professionnel 41 28% 315 39% 422 29% 109 36%Lycée 71 50% 324 41% 499 34% 95 32%Collège 16 11% 14 2% 251 17% 45 15%Lycée agricole 7 5% 72 9% 147 10% 27 9%Maison familiale rurale 7 5% 70 9% 113 8% 11 4%EREA <5 33 2% 10 3%

100% 100% 100% 100%

Secteur de l’établissement

Privé sous contrat 56 40% 322 41% 539 37% 81 27%Public 85 60% 471 59% 922 63% 214 73%

100% 100% 100% 100%non renseigné 8 52 11Origine scolaireFilière professionnelle 67 59% 550 78% 607 53% 151 54%

Terminale BAC pro 20 30% 248 45% 140 23% 49 32%1re BAC pro 19 28% 119 22% 157 26% 33 22%2de Pro 14 21% 37 7% 126 21% 38 25%Terminale CAP <5 27 5% 58 10% 16 11%1re an. CAP 8 12% 29 5% 113 19% 12 8%Autre formation pro <5 90 16% 13 2% <5

100% 100% 100% 100%Dispositif spécialisé 14 12% 33 5% 233 20% 30 11%

Suivi MLDS <5 27 82% 108 46% 21 70%SEGPA <5 <5 49 21% <5ULIS <5 <5 70 30% <5Autres dispositifs <5 <5

100% 100% 100% 100%Filière générale et technologique 21 18% 107 15% 121 11% 52 19%

Terminale générale 10 48% 37 35% 27 22% 15 29%Terminale techno <5 40 37% 27 22% 15 29%1re générale 13 12% 13 11% <51re techno <5 10 9% 27 22% <52de GT <5 7 7% 27 22% 14 27%

100% 100% 100% 100%Collège 7 6% 8 1% 122 11% 33 12%4-3e de LP, MFR, Agri... <5 10 1% 62 5% 15 5%Non renseigné 28 99 372 27

Les calculs ne tiennent pas compte des données manquantes (non renseignées).

* il y a trop de données manquantes pour mesurer cet indicateur

Note de lecture : Parmi les 142 jeunes retrouvés en formation continue, 40% sont des filles. 50% d’entre eux proviennent d’un lycée. 59% sortent de la filière profession-nelle et parmi ces derniers, 30% étaient en terminale de bac pro.


Les décrocheurs retrouvés en formation continue ou en emploiSans précision sur la nature de l’emploi et de la formation, il est difficile d’apprécier la qualité et la durabilité de ces solutions.

Les filles représentent 40% des jeunes retrouvés en formation continue. L’âge moyen est de 17,9 ans. 12% de ces jeunes décro-cheurs possédaient un diplôme. Si la majorité est issue de la filière professionnelle, il n’en reste pas moins que 18% viennent de la filière générale. Dans les deux filières, ils préparaient un cursus de bac (professionnel ou général) et se trouvaient le plus souvent en classe de terminale.

Les décrocheurs retrouvés en emploi sont plus âgés que ceux retrouvés en formation (19,1 ans) et la part de filles y est moindre. Près de huit jeunes sur 10 en emploi proviennent de la filière professionnelle et 14% possédaient déjà un diplôme, majoritai-rement un BEP. Ces jeunes poursuivent ainsi une logique d’insertion dans la vie active, notamment après avoir abandonné en cours de terminale de bac professionnel. Parmi ceux, moins nombreux, issus de la filière générale, 72% étaient également en classe de terminale (générale et technologique).

L’accès à un emploi ou à une formation peut être la résultante d’un accompagnement abouti ou en cours. Si cela ne dit rien sur les structrues qui ont participé à cette insertion cela permet de distinguer par la suite, les jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi.

Les NEET déjà accompagnés ou empêchésDu fait du procédé biannuel du SIEI, il peut se passer entre quatre mois et un an entre la « démission » du décrocheur et la prise de contact par les PSAD. Plus de la moitié des décrocheurs signalés par le SIEI était déjà connue des membres des PSAD ou de leurs partenaires. Deux sous-groupes sont ici recensés : les décrocheurs empêchés et les décrocheurs déjà accompagnés.

Certains décrocheurs sont « empêchés » dans le sens où leur situation ne leur permet pas dans un court terme, de reprendre une formation ou d’occuper un emploi : c’est le cas, par exemple, des hospitalisations, des maternités, ou encore des jeunes sous main de justice. Ces « empêchements » concernent 67 jeunes, parmi lesquels les filles sont nettement surreprésentées.

En ce qui concerne les jeunes déjà accompagnés, 73% étaient pris en charge par une Mission locale, 11% par la MLDS ou la MIJEC et 13% dans un autre cadre (SPIPP, Pôle emploi, PJJ, IME, etc.). Les suivis ou accompagnements par les CIO sont difficilement quantifiables, même si ces derniers prennent en charge la grande majorité des contacts dans le cadre de la PSAD.

Pour l’ensemble des NEET déjà accompagnés ou empêchés, 42% sont des filles, souvent plus âgées que leurs homologues mas-culins. Plus de la moitié des décrocheurs accompagnés ou empêchés était scolarisée dans la filière professionnelle. Toutefois, 20% étaient inscrits dans un dispositif spécifique (MLDS, ULIS ou encore SEGPA). Pour ces derniers, la logique d’accompagne-ment se poursuit.

Zoom sur les 308 décrocheurs non accompagnés : cœur de cible des PSADPrès des trois quarts des jeunes NEET non accompagnés ont, au plus, 18 ans. Parmi ces jeunes, 34% sont des filles. Les garçons de 16 ans représentent à eux seuls 20% de ce groupe de décrocheurs.

Plus de la moitié provient de la filière professionnelle, essentiellement de bac professionnel. C’est parmi ces jeunes non accompagnés que l’on retrouve les plus fortes proportions d’abandon en classe de 2de, qu’elle soit professionnelle ou générale. Toutefois, les sortants de collège représentent 12% des jeunes non accompagnés. Les choix d’orientation à l’issue de la 3e et de la 2de semblent avoir été décisifs.

La campagne de repérage est nécessaire afin d’ « accrocher » et d’engager le jeune. Toutefois, sa durée n’est pas toujours suffi-sante pour dénombrer les nouveaux accompagnements. Les PSAD ont proposé 220 rendez-vous à ces jeunes non accompa-gnés : 111 ont été acceptés par ces derniers et 54 ont eu lieu avant la fin de la campagne.


Le travail des PSAD au-delà des jeunes sans solutionLes PSAD ont vocation à contacter et aiguiller tous les jeunes non accompagnés. La prise de contact est souvent l’occasion de relancer un accompagnement ou de proposer un soutien pour les jeunes en emploi précaire. Par rapport à l’ensemble des jeunes, 533 rendez-vous ont été proposés ; 372 ont été acceptés. 313 ont eu lieu avant la fin de la campagne.

Situation au moment du contact nb de rdv donnés par les PSAD

Retrouvé en formation (initiale ou continue) 16

Retrouvé en emploi (y.c. serv. civ.) 11

NEET accompagné (y.c. empêché) 286

NEET sans accompagnement 220

Total général 533

Cette démarche participe d’un suivi sur le long terme et d’une prise en compte de la qualité de la situation de chaque jeune.

Différentes formes de non-recours des jeunes ?Outre les 549 messages laissés sans réponse, les PSAD peuvent également faire face à des refus explicites de prises en charge : 88 jeunes ont refusé explicitement le rendez-vous proposé dont 87 NEET non accompagnés. Dans le cadre de rendez-vous, 16 jeunes ne se sont pas déplacés, après relance. Ces refus ou absences posent la question, non pas de l’accompagnement mais du temps nécessaire pour s’engager dans un nouveau dispositif. Ce temps dépasse les quelques mois durant lesquels chaque campagne biannuelle de repérage s’organise.

Ce qu’il faut retenir Le repérage des décrocheurs donne à voir la pluralité de leurs situations sur le territoire breton. Alors que le faible nombre de NEET non accompagnés pourrait interroger, il faut plutôt l’interpréter dans son contexte : la grande majorité des NEET repérés par les PSAD bretonnes était déjà accompagnée. La voie de la formation continue était choisie par 5% des décro-cheurs tandis que 29% avaient trouvé un emploi. La vie active est le choix des décrocheurs souvent plus âgés et sortant de terminale. Les décrocheurs ni en formation, ni en emploi mais nouvellement accompagnés par les PSAD sont plus jeunes et ont plus souvent abandonné en classe de 2de.

L’accueil des jeunes décrocheurs en Bretagne

Positionnées sur le versant « remédiation », les Missions locales bretonnes, au cours de l’année scolaire 2017-2018, ont reçu en premier accueil 3 269 jeunes décrocheurs. Il n’est pas encore envisageable de distinguer et d’additionner les décrocheurs repérés par le SIEI et ceux repérés par les Missions locales.

Dans le versant « prévention » du décrochage scolaire, la MLDS et la MIJEC jouent un rôle important. En 2017-2018, les actions d’accueil et de remobilisation de la MLDS à temps plein et à temps partiel, ont accueilli 1 370 jeunes.

Selon le dernier rapport d’activité de la MIJEC (année 2017-2018), 1 336 jeunes ont été accueillis, dans le cadre de la prévention et de la remédiation au décrochage scolaire. La MIJEC a accueilli 450 jeunes déscolarisés dont 305 n’avaient pas de diplôme (niveau infra V ou niveau inconnu).

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DIRECTRICE DE PUBLICATIONMagalie BIBARD

RESPONSABLE DE PUBLICATIONChristine LEVESQUE

RÉDACTIONCéline VIVENT, Laëtitia MÉDARD (CRB)

CHARGÉE DE PUBLICATIONAudrey BÉNIS

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUESFreepik

PUBLICATIONOctobre 2019

GREF BretagneTechnopole Atalante Champeaux91, rue de Saint-Brieuc 35043 RENNES CEDEX

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Présentation au lycée agricole Le Gros Chêne Pontivy le 16 ... › content › download... · Source : Géographie de l’école, n°12, Direction de l’évaluation, de la prospective