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En 2014, le musée consacré à l’éminent scientifique du 19e siècle, Claude
Bernard, né à Saint Julien, a fait peau neuve et a ouvert ses portes au
public.
Ce musée propose une vision complète de la vie et de l’œuvre du
célèbre chercheur, fils de vigneron. Dès le début des travaux, le musée
Claude Bernard a décidé de tout mettre en œuvre pour que le discours
soit accessible au plus grand nombre. Ainsi, fruit de la collaboration d’un
conseil scientifique et d’un cabinet de muséographie, il parvient à
susciter l’intérêt de ses visiteurs grâce à des textes accessibles et soignés,
des illustrations et des animations captivantes.
Le musée est scindé en trois grandes parties : le rez -de-
chaussée, consacré à l’homme, à sa personnalité mais
aussi son parcours pour le moins atypique. L’étage est,
quant à lui, dédié à ses découvertes et aux nouveaux
concepts qu’il a introduit. Enfin, la salle polyvalente située
au dernier étage, accueille deux fois dans l’année une
exposition temporaire, reçoit des ateliers scientifiques,
propose la projection de deux films sur la vie et l’œuvre
de Claude Bernard, permet la mise en place de
conférences…
A quelques pas de là, la maison dans laquelle est né l’illustre scientifique
s’ouvre également à la visite pour ceux qui souhaitent découvrir
l’univers dans lequel il a vécu. Cette maison donne également un bel
aperçu des conditions de vie des vignerons du Beaujolais au XIXe siècle.
Présentation du musée
Photos © CAVBS
Photo Franck Chapolard © CAVBS
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Le musée Claude Bernard accueille des groupes scolaires toute
l’année sur simple réservation. La configuration du site permet de
pouvoir accueillir une à deux classes en même temps. Plusieurs
scénarii sont proposés :
La visite libre où les élèves sont invités à découvrir le musée,
muni d’un petit livret de visite (environ 45 minutes).
La visite commentée en présence d’un animateur, pour
permettre d’approfondir certains détails de la vie ou de l’œuvre
de Claude Bernard, en fonction de la demande du professeur. La
visite peut ainsi s’adapter au niveau des élèves, au
programme scolaire, voire au projet porté dans le cadre de l’EPI
(environ 1h).
La visite libre du musée et la visite commentée de la maison
natale est un vrai plus pour les visiteurs qui pénètrent ainsi dans
l’intimité du scientifique, uniquement par groupe de 10
personnes (environ 1h15).
La visite commentée du musée et de la maison natale (environ
1h30)
En complément, deux films peuvent
être proposés en salle polyvalente,
l’un sur la jeunesse et la vie familiale
de Claude Bernard (7 minutes),
l’autre sur l’expérience du foie lavé
et la démarche expérimentale (10
minutes). Didactiques, claires et bien
illustrées, ces deux vidéos permettent de
mieux comprendre le contexte dans
lequel il a évolué.
Des ateliers encadrés par un animateur sont également proposés,
portant sur les découvertes de Claude Bernard mais pas uniquement.
Le détail de ces ateliers est expliqué dans le livret pédagogique (vert).
Déroulement de la visite
Dessins les Muséastes © CAVBS
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La découverte du musée pas à pas
Qui était vraiment Claude Bernard?
Dès le début de la visite, les élèves sont amenés à se
poser cette question. Chacun a entendu parler de lui mais
personne ne sait vraiment ce qu’il a fait. Un premier
panneau introduit l’homme, ses origines et ses principales
découvertes : découverte de la fonction glycogénique du
foie, découverte du rôle du pancréas dans la digestion des
graisses, découverte du système nerveux parasympathique,
recherches sur les poisons, élaboration de la méthode expé-
rimentale et création du concept de milieu intérieur…
Mais Claude Bernard est aussi et avant tout un homme...
Le célèbre tableau de Guillemet
représentant Claude Bernard en robe
de professeur avec les attributs du
physiologiste
Un pêle -mêle de portraits de Claude Bernard permet d’introduire
l’homme aux différentes étapes de sa vie et ainsi d’appréhender une
importante invention de l’époque, la photographie. Les premiers por-
traits de sa jeunesse sont des portraits réalisés au crayon, puis suivent
les premières photographies. Claude Bernard est peu souriant, la prise
de photo était longue et il n’était alors pas d’usage de sourire sur les
photographies. Dans la salle suivante, les élèves pourront découvrir
deux daguerréotypes, ancêtres de la photographie.
Le pêle-mêle et l’hologramme
L’accueil
L’hologramme quant à lui projette l’image d’un corps humain dont on
devine certaines parties de l’anatomie : cœur, poumon, foie, etc.
Photo L.Peyron © CAVBS
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La salle 1 est consacrée au parcours de Claude Bernard : de Saint Julien, où il
nait dans une modeste famille de vignerons, en passant par le collège de
Thoissey, puis par l’apothicairerie de M. Millet à Vaise, jusqu’à sa
tentative ratée de devenir écrivain à Paris…. Et ses premiers succès en médecine.
Cette salle expose plusieurs objets ayant appartenu à
Claude Bernard, des objets du quotidien (nécessaire à
écrire, cachet de lettre, jumelles) mais aussi des objets
plus singuliers comme la médaille de la légion
d’honneur ou son masque mortuaire. A cela s’ajoute
des daguerréotypes, des albums, des portraits qui per-
mettent aux élèves de mieux saisir le contexte dans
lequel il a évolué.
Grâce à elle, il obtient de nombreux prix et distinctions. Sa vie est consacrée à
la recherche et à l’enseignement dans les institutions françaises les plus presti-
gieuses : Collège de France, Sorbonne et Muséum d’histoire naturelle. Sa
renommée dépasse les frontières et on vient du monde entier pour travailler
dans son laboratoire et assister à ses cours.
Il est élu à l’Académie des sciences, à l’Académie de
médecine et même à l’Académie française.
Napoléon III le nomme Sénateur de l’Empire (1869).
Dans les dernières années de sa vie, il rencontre
Madame Raffalovich, riche émigrée russe qui parle
plusieurs langues et qui devient sa traductrice, son
amie et sa confidente. Ils échangent plus de 500 lettres
consultables au musée.
Salle 1 : l’homme public/ l’homme privé
Une vie familiale décevante
Après avoir obtenu son doctorat en 1843, Claude Bernard n’a plus d’argent et doit rentrer à St
Julien. Ses amis, qui avaient décelé en lui de grandes capacités, lui proposent de se marier avec
Fanny Martin qui possède une dot suffisamment confortable pour rester à Paris et poursuivre ses
recherches. Hélas, les époux ne s’entendent pas. Profondément différents, ils finissent par se
séparer en 1869. Ils ont cependant quatre enfants, deux garçons morts en bas âge et deux filles,
Tony et Marie-Louise qui prennent le parti de leur mère. La vie familiale de Claude Bernard ne lui
apporte pas beaucoup de réconfort mais il n’aura de cesse de répéter que sa seule et véritable
famille, c’est la science.
Croix de la légion d’honneur
Photo Franck Chapolard © CAVBS
Photo L.Peyron © CAVBS
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Salle 2 : l’homme aux multiples facettes
Claude Bernard a une personnalité surprenante. La salle 2 permet une
immersion totale dans la tête de ce grand homme grâce à une
vitrine animée qui montre d’autres facettes du personnage. Des objets
sont peu à peu mis en lumière tandis que la voix de Claude Bernard
guide le visiteur dans ses pensées. Une partie de ses instruments est
dévoilée, de même que ses costumes d’académicien et de professeur.
Une vraie immersion son et lumière de 10 minutes dans l’univers de
Claude Bernard.
La frise chronologique
Une frise chronologique présente le contexte du XIXe siècle à travers
des illustrations ; ainsi, on découvre que la ligne de train Paris-Lyon-
Marseille voient le jour en 1855, que la machine à coudre a été
inventée en 1830 par Barthélémy Thimonnier, natif du Beaujolais, ou
encore que l’anesthésie à l’éther n’a été découverte qu’en 1846.
Photo Franck Chapolard © CAVBS
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Sur les pas de Claude Bernard
Quatre grands chercheurs vous accompagnent pour vous rendre au
premier étage, à la découverte des sciences :
François Magendie (1783 -1855) : c’est le maître de Claude
Bernard. Physiologiste, c’est lui qui repère son talent et décèle
chez lui de grandes capacités à la fois de manipulateur mais aussi
d’analyste et de chercheur. François Magendie est le premier à
avoir occupé la chaire de physiologie au Collège de France. Il
pratique la physiologie sans appliquer de méthodologie
rigoureuse, ce que lui reprochera plus tard Claude Bernard.
Paul Bert (1833-1886) : C’est un des premiers élèves de Claude
Bernard et un fidèle ami. Comme lui, il étudie la physiologie et
s’intéresse plus particulièrement à la physiologie de la plongée
sous-marine. Il réalise un scaphandre muni d’un régulateur de
pression. Il est également connu pour son engagement politique,
notamment pour sa lutte pour une école gratuite, obligatoire et
laïque.
Arsène d’Arsonval (1851 – 1940) : élève, ami et préparateur de
Claude Bernard, il est d’abord physicien. Il travaille sur les prises de
mesures et met notamment au point des instruments pour les
expériences menées par Claude Bernard. Plus tard, il perfectionne
le galvanomètre (appareil servant à mesurer l’électricité) et met au
point le premier téléphone utilisé par les PTT.
Albert Dastre (1844-1917) : préparateur de Claude Bernard, il est
considéré comme son continuateur. Il poursuit les recherches de
son maître sur les sécrétions du foie et contribue beaucoup à la
recherche sur le diabète. Comme Claude Bernard, il s’intéresse à
des sujets très différents : de l’embryologie aux enzymes digestives
en passant par le système nerveux et bien d’autres encore.
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La médecine moderne
Vous pénétrez dès maintenant dans le « laboratoire » de
Claude Bernard. Avant d’approfondir ses découvertes,
revenons sur le contexte de la médecine du début du XIXe
siècle qui connait bien des bouleversements. Bien que
certains médecins utilisent remèdes et méthodes de
l’Antiquité et du Moyen -âge, nombreux sont ceux qui
remettent en question ces pratiques. Cette révolution
médicale a commencé au XVIIe siècle, par la création de
nouveaux instruments de mesure (balance, thermomètre),
puis s’est poursuivie au XVIIIe siècle, notamment avec
l’autorisation progressive des dissections post mortem. C’est une
première avancée qui permet de mieux connaître le corps humain et
de briser certaines idées reçues. Mais médecine et recherche sont deux
mondes encore bien distincts et les médecins disposent de moyens
limités et se contentent généralement d’observer les symptômes,
classer les maladies et prévoir leur évolution.
Selon Claude Bernard, les médecins ont besoin non
seulement d’une bonne connaissance de l’anatomie du
corps humain, mais aussi de comprendre son
fonctionnement pour établir le bon diagnostic et prescrire
les remèdes appropriés. En défendant la nécessité d’une
médecine fondée sur la physiologie, il pose les bases de la
médecine moderne et de la recherche scientifique en
biologie. Mais d’autres physiologistes étaient là avant lui
et lui ont ouvert la voie.
La médecine repose alors sur des bases plus « scientifiques » et
rigoureuses. Claude Bernard met l’expérience au cœur de la recherche
médicale et insiste sur le protocole expérimental, qui doit être réalisé
dans des conditions strictes, à plusieurs reprises et de manière
identique. Cette méthode expérimentale est une véritable révolution
dont la portée dépasse le cadre de la médecine et devient une philo-
sophie. Ce principe est illustré par un module que les élèves
peuvent manipuler.
La physiologie, c’est quoi ?
C’est la science qui étudie le
fonctionnement et les propriétés
des organes et des tissus des
êtres vivants. Autrement dit, elle
permet de comprendre le
fonctionnement normal de
l’organisme.
La fameuse thériaque
associe plus de 50
ingrédients et est
encore beaucoup
utilisé au XIXe siècle.
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Une reproduction de la
célèbre Leçon de Claude
Bernard, peint par Léon
Lhermitte en 1881, met en
scène une expérience dans le
laboratoire de Claude Bernard.
Ce tableau est intéressant à
plus d’un titre : nous retrouvons
les principaux collègues et
chercheurs qui ont assisté
Claude Bernard dans ses
expériences : Paul Bert, Arsène
d’Arsonval… En outre, ce
tableau illustre les réelles conditions de travail des chercheurs de l’époque. Il
montre d’emblée que la dissection et l’expérience sur l’animal sont au cœur du
travail du physiologiste. Des outils de chirurgie sont représentés sur la table de
travail : scalpel, bistouri, pinces. Claude Bernard fait également concevoir de
nombreux instruments, présentés en vitrine : gouttière, muselière, respirateur
artificiel, excitateurs de la grenouille, etc.
La médecine moderne
Une vidéo sur l’expérience du foie lavé et la découverte du glycogène
présente l’expérience dans son contexte qui peut également être projetée en
salle polyvalente.
Dans le couloir menant aux autres salles, une frise présente les contemporains
qui ont connu Claude Bernard. On y retrouve de nombreux scientifiques mais
aussi des musiciens comme Hector Berlioz ou encore l’illustre écrivain Emile
Zola et le non moins célèbre Napoléon III.
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Le vin et la fermentation alcoolique
Cette pièce met en lumière l’importance du vin en France au
XIXe siècle. Claude Bernard, propriétaire de vignes à Saint
Julien, revient tous les ans pour superviser les vendanges. Il
tient des comptes très précis sur les rendements et la vente de
ses vins. Curieux, il étudie en 1877 la fermentation alcoolique,
c’est-à-dire le mécanisme de transformation du raisin en vin.
Ce processus avait déjà été étudié par son ami et collègue, le
célèbre Louis Pasteur, dont les résultats montraient que la
fermentation résultait d’une action microbienne, c’est -à-dire
des levures. Claude Bernard, de son côté, pense que la fermen-
tation provient d’une réaction chimique, ou plutôt biochimique
sans nécessairement l’intervention d’un micro-organisme.
Cette « discorde » est la seule connue entre les deux hommes, qui
entretenaient de bons rapports et avaient pour chacun une profonde
admiration. Ce débat intervient d’ailleurs après la mort de Claude
Bernard suite à la découverte de ses carnets de recherche par un de ses
amis, Marcelin Berthelot. En réalité, on ne le découvrira que plus tard
(1897), la fermentation combine une action microbienne pour sa mise en
œuvre et une action chimique pour sa réaction.
Le glucose se transforme en dioxyde de carbone et éthanol.
Jus de raisin + levures gaz carbonique +
CO2 alcool + chaleur
C6H12O6
2 CO2 + 2C2H6O
Dessin E. Rolland © CAVBS
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L’héritage de Claude Bernard
Dans cette dernière pièce, l’élève découvre d’autres expériences de
Claude Bernard : ses découvertes sur le curare et le verre de montre, la
formalisation du concept de milieu intérieur, et la mise en évidence du
système nerveux parasympathique.
La portée de ses travaux est considérable :
- Il améliore les connaissances générales sur le corps humain
(fonction glycogénique du foie, digestion des corps gras, effets et
mécanismes d’actions des premiers anesthésiants, système nerveux
sympathique…).
- Il élabore de nouveaux concepts : milieu intérieur, nerfs moteurs et
nerfs sensitifs….
- Il applique la méthode expérimentale, déjà utilisée en physique et
en chimie. Le résultat permet de formuler une nouvelle hypothèse qui
devra être validée par une nouvelle expérience. Et ainsi de suite, la
science étant un éternel recommencement.
Son travail a permis de faire avancer considérablement la médecine : la
découverte de la fonction glycogénique du foie marque le début des
connaissances en endocrinologie. La
compréhension des propriétés du
milieu intérieur induit que lors d’une
analyse sanguine, on peut détecter des
maladies métaboliques ou
endocriniennes. De même, ses
recherches sur le curare ont rapidement
trouvé une application en anesthésie.
Avec Claude Bernard, la physiologie
devient une discipline indispensable à
la médecine. Après sa mort, les élèves de Claude Bernard poursuivent son
œuvre sur le terrain de la recherche fondamentale. Ils participent à
travers leurs travaux, à la diffusion de la pensée de leur illustre
prédécesseur, et en font aujourd’hui encore une figure emblématique de
la physiologie et de la médecine expérimentale.
Dessin E. Rolland © CAVBS
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Musée Claude Bernard
414 route du musée, 69640 Saint-Julien
04 74 67 51 44
Musee-claudebernard.fr
Ecole Agglo Ecole Hors Agglo
visite libre -12 ans gratuit gratuit
visite guidée + ateliers
- 12 ans
20 € par classe 50 € par classe
visite libre collégiens et
lycéens
20 € par classe 30 € par classe
visite guidée + ateliers
collégiens et lycéens
35 € par classe 50 € par classe
Tarifs et contacts :