Psycho Clinique

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De Swart Nathalie

Rsum du livre de psychologie clinique

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Introduction : Le titre et la formation du psychologue clinicien, Les objectifs pdagogiques de cet ouvrage 1. Les statuts lgaux du psychologue et du psychologues clinicienen France Le titre de psychologues, le clinicien et sa formation universitaireLe psychologue clinicien = psychologue en titre Licence ne psychologie (3ans) Master science de lhomme et de la socit mention psychologie professionnelle (2ans, dont la seconde anne est spcialise ne psychologie clinique ; elle comporte un stage clinique en institution sanitaire ou sociale de 500 heures environ).

Limportance de ce titre de psychologue pour lautonomie de la profession de psychologue clinicienLe titre de psychologue est extrmement important pour les cliniciens, il faut le dfendre. Car cest ce qui garantit lautonomie de notre exercice professionnel, notre niveau de formation et ce qui nous protge de laccusation dexercice illgal de la mdecine. Un clinicien doit prendre en charge des personnes, des groupes ou des institutions dans leur globalit. En Italie : 8ans dtude en psychologie clinique pour avoir le titre de psychologue clinicien.

2. Les diffrences de formation entre les psychologues cliniciens, psychiatres, psychanalystes et autres psychothrapeutes Le psychologue clinicienUn psychologue clinicien a fait des tudes de psychologie pendant 5ans, gnralistes jusquen 3ime anne, spcialises en psychologie clinique partir de la 4ime ou de la 5ime anne. En France : psychologue clinicien = qqn qui bac+5 luniversit voire bac+8 comme les professeurs de psychologie clinique. Il peut avoir suivi des formations complmentaires la psychothrapie ou des spcialits de la psychologie travers des diplmes duniversit, ou travers des formations prives. Il pratique ou on la psychothrapie suivant le domaine dans lequel il exerce sa profession.

Le psychiatreUn psychiatre a fait le 1ier et le 2ime cycle de mdecine, puis 4ans de spcialit en psychiatrie. Un psychiatre = un mdecin (tude de mdecine en 6ans). Il a donc une formation au diagnostic psychiatrique et au traitement par les

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psychotropes, acquise par les stages dinternat dans les services spcialiss (dite formation au lit du patient ), sous la direction dun chef de service psychiatre.

Le psychanalysteUn psychanalyste a suivi une psychanalyse didactique (formation la psychanalyse par la psychanalyse auprs dun confrre expriment), a gnralement fait une psychanalyse personnelle et appartient une cole psychanalytique. Les psychanalystes peuvent tre galement des psychologues cliniciens voire des professeurs de psychologie clinique. Pour devenir psychanalyste, il fau avoir fait une psychanalyse personnelle et/ou une psychanalyse didactique (au cours de laquelle on apprend cette pratique avec un autre psychanalyste expriment qui vous analyse, ais aussi supervise votre pratique) et appartenir une cole psychanalytique, ce qui ne passe pas par la formation universitaire. On trouve aussi parmi les psychanalystes de nombreux philosophes.

Le problme des psychothrapeutes et celui de leur nouvelle lgislationIl existe des personnes qui se disent psychothrapeutes et qui nont pas de diplme universitaire et qui nappartiennent pas non plus une cole psychanalytique inquitude pour la socit ! (gourou, adepte de sectes, manque de formation) Pour pouvoir tre inscrit au registre national des psychothrapeutes, il faut une formation thorique et pratique la psychopathologie clinique (c.--d. labord des dysfonctionnements psychologiques). Par ailleurs, le titre de psychothrapeute nest pas dfini en tant que tel par une loi spcifique comme titre de psychologue.

3. Les champs dexercice professionnel des psychologues cliniciens et leurs domaines de comptence Les milieux professionnels et la diversit des fonctions du clinicienLes terrains dexercice des psychologues cliniciens sont trs divers et tendent se diversifier encore plus avec lvolution conjointe de la profession de la socit. Il apparait un pluralisme de leurs fonctions, partir de leur comptence de clinicien. Les cliniciens exercent traditionnellement dans les institutions de soins psychologiques en psychiatrie adulte et infantile, ainsi que dans le domaine du handicap mental, dans des centres de dsintoxication alcoolique ou toxicomaniaque, de traitement des troubles alimentaires, etc. ils vont galement dans les entreprises titre de consultants, rguler des conflits, amliorer les conditions de travail. Ils participent aux cellules de crise cres pour rpondre aux

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besoins urgents suite des accidents, des attentats et ils simplantent dans bien dautres domaines. 1. Les autres institutions de soin Ils interviennent dans laccompagnement de fin de vie + supervisent des quipes dans ce travail Ils interviennent en cancrologie, grontologie (maison de repos, griatrie, cantous, aide domicile, formation du personnel auprs des personnes ges vieillissantes) Ils travaillent aussi dans la formation au soin dun point de vue relationnel. 2. Linsertion et la rinsertion Ils travaillent auprs des SDF avec le SAMU social. Ils rinsrent les militaires en civiles, etc. 3. La justice Ils vont dans les prisons, font de lexpertise judiciaire, deviennent profilers ou criminologues. 4. Le sport de haut niveau Ils soutiennent les athltes dans leurs efforts lis la comptition et le stress quelle gnre. 5. Les associations Association daide aux victimes, prvention Ils exercent dans toutes sortes de contextes sociaux : - Secteur sanitaire et social (public ou priv) - Hpitaux, centres mdico-psychologiques (CMP), maisons de retraite publiques ou prives but on lucratifs, etc. - Les associations, le secteur libral Les psychologues cliniciens soccupent des usagers, des familles, des quipes, de linstitution dans son ensemble. Ils assument le rle de clinicien classique (dans la relation duelle) et celui de clinicien de linstitution et de cadre (ils utilisent leur comptence clinique pour participer la rgulation du fonctionnement institutionnel).

Les fondements intrapsychiques de la permanence de la comptence du clinicien, au-del de la diversit de ses fonctionsCest un mtier dans lequel le premier outil et le principal outil, cest soi-mme ! Devenir psychologue demande tout un travail de mtamorphose psychologique qui prend plusieurs annes puisque ce nest pas inn. La mtamorphose nest pas totale. Elle consiste construire en soi une identit de psychologue qui permet de se positionner comme tel dans toutes les situations cliniques possibles, de la3

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plus simple la plus complexe (violent conflit institutionnel, crise familial dans le contexte de fin de vie dun de ses membres, etc.), que lon connaisse dj ou on le lieu dexercice professionnel, que lon ait dj rencontr ou on ce type de situation clinique, et quel que soit le ombre de personnes auxquelles on a affaire (dun individu un groupe nombreux comme dans une formation par exemple).

Lambigit des demandes adresses au psychologue clinicienLe patient arrive avec une demande explicite ( enlevez moi ce symptme ). Elle nest en fait que lexpression dune problmatique plus globale et plus profonde, qui ne parvient pas toujours voluer vers une vritable dmarche de changement et dautonomisation psychologiques (lesquels sont les objectifs finaux des psychothrapies et permettent terme- une disparition des motifs de la consultation). Mtier difficile, complexe, fatiguant mais divers et passionnant.

4. Code dontologique (voir dbut du livre)

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Chapitre 1 : Objet et dmarche scientifique de la psychologie clinique1. Objet scientifique de la psychologie clinique : Lhomme global en situation et le psychologue clinicienLobjet de la psychologie clinique, cest lhomme : lhomme banal, concret, celui qui a une histoire de vie, un quotidien, qui vit dans un monde o il doit russir trouver sa place, qui se sent unique et a une conscience, un vcu qui nest jamais totalement communicable lautre. Le psychologue clinicien est celui qui a appris comprendre et prendre en charge cet individu rel et unique. Il est celui auquel lindividu ou la socit voudraient pouvoir faire appel chaque fois que se posent des problmes humains (individuels ou collectifs) qui engagent des personnes dans leur singularit. La psychologie clinique est la discipline qui sappuie sur lensemble des connaissances dans le contexte psychologique qui permettent dvaluer ladaptation de lindividu son milieu, soit normal soit pathologique, et de bnficier de telles connaissances pour amliorer la relation de ltre humain avec son contexte dappartenance. Mais le psychologue est un professionnel. On ne nat pas psychologue, on le devient. Il faut dpasser la psychologie populaire, idologique, pour arriver une vritable comptence clinique. Le savoir est dune autre nature et dun autre usage que celui dun informaticien ou dun mdecin car il engage le fonctionnement psychologique personnel du spcialiste. Le psychologue clinicien se situe dans une relation interpersonnelle et il doit tre en mesure de discerner ce qui provient spcifiquement de lautre et ce qui relve de son propre fonctionnement psychologique ou de ses prjugs socioculturels. Ce savoir est ce qui va rendre possible une relation intersubjective structurante. Cest une comptence rencontrer lautre dans sa ralit singulire et globale, en tant donc soi-mme prsent dans la relation. On parle didentit professionnelle du psychologue.

Lorigine historique du terme clinique : mdecineDu grec klin= Lit Klinein: se coucher, se pencher En franais on retrouve: Incliner, dcliner Klinik: le soin et lenseignement qui se pratiquent au lit du malade partir de lobservation directe pour en arriver un diagnostic et une thrapie. Lorigine est donc mdicale, le mdecin observe la personne en souffrance pour poser un diagnostic et tenter de la soigner. Il a deux outils : ses instruments objectifs et lobservation du patient.

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1. La notion de clinique en mdecine Mdecine et psychologie Elles ont toutes les deux une vocation dapplication. Mais deux diffrences existent cependant ! Mdecine se dveloppe par rapport un ordre de ralit qui se situe dans le concret, qui est matriel. De plus, elle se trouve au carrefour de diffrentes disciplines scientifiques. La psychologie, elle, se dveloppe partir dordre de ralit plus abstrait, immatriel et ne peut donc sobserver qu travers ses manifestations dans le fonctionnement des personnes. La psychologie, elle narrive pas intgrer des savoirs issus dautres disciplines. Premire acceptation du terme clinique Les lments diagnostiques vont tre mis en perspective avec dautres lments qui permettent dapprhender la maladie de la personne dans sa globalit, sa singularit. La clinique est vue comme un art (qui exprime bien tout ce quil y a dincertain et de non automatique dans lapplication des connaissances). De l vient le terme psychologie clinique qui ne signifie pas psychologie pathologique mais qui est avant tout une psychologie de lhomme total en situation. Deuxime acceptation du terme clinique Elle renvoie tout ce qui dans la recherche ne repose pas sur des hypothses scientifiquement fondes ou sur des procdures de vrification rigoureuses. Cest une sorte de fourre tout o lon retrouvera ce qui relve de lexprience individuelle et des lments cliniques (formes que prennent les symptmes, origine).

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2. La notion de clinique en psychologie Les cliniciens peuvent utiliser des outils neuropsychologiques, cognitifs ou comportementalistes en rapportant leurs rsultats la personne globale qui les a produits et ceci compte tenu de sa situation de vie. Les antonymes de lapproche clinique : Clinique mdicale : lobjet dtude est le symptme la maladie, la souffrance exprime par le corps. Focus = symptme Clinique psychologique : personne dans sa globalit, sa personnalit, son histoire, sa culture, on sintresse au sens de la souffrance. Focus = personne symptme = produit, rponse

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2. La Construction du savoir scientifique en psychologie Historique des ides : apports dauteurs fondateurs de la psychologieLa psychologie a commenc se construire partir de travaux dintellectuels dorigines varies (mdecins, philosophes, biologistes, anthropologues,). On peut citer : Pierre Janet qui pose les bases en considrant quil ny a pas de frontire entre le normal et le pathologique et quil faut restituer la conduite de la personne dans son interaction entre la situation actuelle et la raction consciente et inconsciente de lindividu. Sa mthode, lanalyse psychologique consiste tudier le mme sujet de manire rgulire sur une longue dure. 1. Auteurs fondateurs de la pense clinique JANET : Il pose les bases de la psychologie clinique en considrant quil ny a pas de frontire entre le normal et le pathologique et quil faut restituer la conduite de la personne dans linteraction quelle exprime entre linfluence actuelle de la situation et la raction consciente/inconsciente de lindividu cette situation. Il dfinit la mthode de lanalyse psychologique = tudier le mme sujet de manire rgulire pendant une longue dure. FREUD : Il va crer le concept dappareil psychique , donnant ainsi un objet autonome et dfini la psychologie. Il propose ainsi un cadre conceptuel.

WALLON : milite pour un objet global de la psychologie, lintersection du biologique et du social. Principe de totalit et de ltude ncessaire de la gense. PIAGET : Il tudie lpistmologie gntique = ltude de la construction de lintelligence et de lacquisition des connaissances. Il utilise pour cela la mthode clinique . Pour lui, le clinicien se pose des problmes, fait des hypothses, fait varier les conditions en jeu et contrle chacune de ses hypothses au contact des ractions provoques par la conversation. LEWIN : Cest le pre de la psychologie sociale, il considre que le tout est plus que la somme des parties = loi de gestalt.

la psychologie clinique est issue dune longue rflexion sur ltude de la singularit et de ltre humain et que, tous ces hommes qui ont construit la psychologie avaient en commun lide que la totalit tait primordiale, que seule sa gense pouvait lexpliquer et que les mthodologies comptaient moins que les concepts quelles taient censes servir.

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2. Le double hritage de Lagache Il distingue ce qui est positif et ngatif pour la psychologie clinique. Le positif : psychologie clinique nest plus synonyme de psychologie pathologique. Nous avons un objet et un but pour la psychologie clinique. linvestigation systmatique et aussi complte que possible des cas individuels. Le principe de totalit, ltude de la gense et limportance du sens psychologique. Le ngatif : paradoxalement sa dfense du principe de totalit pour la psychologie clinique, Lagache se renie en faisant disparatre lobjet spcifique le psychisme- au profit de ltude des seules conduites. La psychologie est pour lui la science de la conduite.

Lagache distingue une psychologie scientifique quil nomme naturaliste (approche thorique) et une psychologie dapplication quil nomme humaniste (approche empirique). A ces deux attitudes correspondent deux manires de travailler, la psychologie exprimentale t la psychologie clinique. Psycho exprimentale est naturaliste et gnrale. Psycho clinique est humaniste et non gnrale. La vraie distinction opre entre une conception atomise de lhomme, sans niveau psychologique autonome (psychologie cognitive), et celle qui le considre comme une totalit, en situation et ayant labor une instance psychique bien relle et autonome, qui constitue lobjet de la psychologie. Le bhaviorisme sest prtendu plus scientifique que les autres. Mais, 2 Bmols : - Toute science qui dbute est fragmentaire, et elle produit des savoirs qui sont lacunaires voir errons. - Ragir la psychologie de la conscience nest pas agir. Lavantage de la thorie de Lagache est davoir fonder lexistence dune psychologie clinique autonome.

Elaboration des savoirs de la psychologie clinique suivant les diffrentes approchesIl existe diverses sortes de savoirs lis de manire diffrente des pratiques ou savoir-faire. Ces connaissances peuvent tre issues directement dobservations spontanes et dobjectifs pragmatiques, elles sont donc de nature empirique, cest--dire venant de lexprience directe - et un savoir-faire pratique en dcoule. Ces connaissances peuvent faire lobjet de rectifications visant amliorer les rsultats obtenus en passant par une tentative de comprhension plus indirecte du phnomne (formalisation) qui amnent des savoir-faire conceptualiss. Enfin, le savoir scientifique a un niveau dabstraction apparent qui est la condition lapplication de lois gnrales une multitude de situations concrtes, uniques et singulires.

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1. Humanisme et naturalisme de Lagache

Humanisme : position psychologique qui met lhomme et les valeurshumaines au-dessus des autres valeurs . cette position psychologique affirme limpossibilit dlaborer un savoir thorique gnral sur le psychologique, elle dbouche donc sur la recherche dun savoir-faire pratique vise thrapeutique, fond principalement sur la relation singulire entre le thrapeute et son patient (ou entre le thrapeute et un groupe). Lide est que le patient doit trouver en lui-mme ses solutions et que le psychologue nest quun guide, voire, plus gnralement, se doit de suivre plutt que dorienter.

Naturalisme est, linverse, lide que lhomme, aussi singulier etunique soit-il, est objet de nature, comme tout ce qui existe dans lunivers, et peut donc tre objet de sciences et relever de la recherche scientifique. Cela ne signifie pas que tous les hommes sont semblables. Mais, quils relvent sur le plan psychologique de lois gnrales dlaboration et de fonctionnement, qui sont comme toute loi scientifique, universelle et sans exception. Ce qui fait alors la diffrence entre les individus, cest linteraction entre leurs patrimoines gntiques, les milieux dans lesquels ils se sont construits et dans lesquels ils voluent, et, bien sr, leurs histoires personnelles. Ainsi, si la relation entre le clinicien et son patient est toujours singulire et unique, le professionnel a, de plus, sa disposition une grille de comprhension thorique qui lui permet de restituer la singularit du patient dans luniversalit des lois rgissant la psychologie humaine. La perspective naturaliste est parfaitement lgitime et prsente en psychologie clinique. 2. Lapproche humaniste en clinique : le savoir-faire pratique, le savoir-faire conceptualis

Le savoir-faire pratique : Pratiques qui relvent du savoir-faire humaniste = une mme structure : similitude ou diffrence. Similitude = conception humaniste que lhomme est seul mme de rsoudre ses propres problmes. Diffrence= tayage de la pratique sur une ou des techniques diffrentes. Approche ericksonienne peut tre classe dans la mouvance humaniste (hypnose permettant de trouver et faire sortir la rponse qui est en nous). Le savoir-faire conceptualis : Dans cette perspective, on ne cherche pas tablir de lois gnrales du fonctionnement psychologiques et on considre la personne comme une totalit dynamique 2 niveaux de conceptualisations : la faon de poser les problmes individuels en les inscrivant ncessairement dans le cadre dun ensemble thorique plus9

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vaste (cyberntique, thorie des systmes pour la psychologie systmique) le plan pratique, dans la manire de se rfrer un cadre uniquement psychologique (de type rogrien ou de type psychanalytique, pour guider laction thrapeutique) Thrapies de groupe et thrapies familiales Kurt Lewin : lobjet de la psychologie ne pouvait tre quun objet global dont les proprits sont en interaction avec les proprits de lenvironnement (= thorie du champ). Comprendre les phnomnes psychologiques individuels par leurs inscriptions dans un contexte groupale : psychologie systmique. Lobjectif devient alors daider la personne dcouvrir ses conflits intrapsychiques et son fonctionnement dans le rapport aux autres par des mcanismes de prise de conscience ou de catharsis (dcharge motionnelle massive provoque par lextriorisation de souvenirs traumatisants refouls), dpasser ses conflits pour pouvoir rlaborer son fonctionnement de manire lus pertinente. Thrapies systmiques (cadre familial) : le principe de base est que lindividu sest construit et fonctionne selon sa place et le rle quil occupe dans la famille. La famille tend entretenir et dfendre son quilibre en maintenant chacun de ses membres sa place dsigne dans le systme. il convient donc de runir le groupe et de la faire travailler en utilisant diffrentes techniques (jeux de rle, inversion de rle, etc.), qui vont rendre possible une modification globale des positionnements psychologiques relatifs des diffrents membres de la famille (les uns par rapport aux autres) et donc, une rquilibration interne de chacun. 3. Lapproche naturaliste en clinique : le savoir scientifique et ses applications Freud sinscrit parfaitement dans la conception naturaliste : il est le premier avoir considr que ce qui diffrenciait lhomme de lanimal, cest quil dveloppait un appareil psychique , dans linteraction entre les forces provenant de sa nature biologique et celles provenant du milieu humain dans lequel il vit. Dans la conception freudienne, on retrouve le niveau psychologique comme un niveau de ralit part entire, une problmatique de ladaptation, et ltablissement de lois gnrales dlaboration et de fonctionnement vise universelle. Freud inscrit on uvre dans la dmarche hypothtico-dductive qui caractrise la science. Piaget : a toujours considr lhomme comme une globalit indissociable et le principe de lexploration prolonge et approfondie de cas individuels (tude de cas) pour accder la comprhension de lhumain. Sinscrit dans une perspective naturaliste. Wallon : Son originalit profonde est dtre le seul avoir sorti ltude de lhomme de son gocentrisme naturel. Il dfinit la psychologie comme tant10

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ltude de llaboration dun psychisme indissociable li aux capacits que lui offre son organisme biologique ainsi quun milieu humain dans lequel il vit. Il privilgie une psychologie de linteraction organisme-milieu, dans laquelle le moi (le psychisme) nest plus que linterface qui se construit pour grer au mieux cette interaction. Dans la pense wallonienne, le conflit exprime le moment o la maturation biologique rend accessible un niveau de fonctionnement qualitativement diffrent de celui qui existe, et dclenche une crise.

3. ConclusionLa psychologie clinique : ne doit pas tre assimile une seule de ses composantes (psychanalyse) ne doit pas tre rduite une conception mdicale une partie de ses savoirs et de nature empirique et issue de lexprience ncessit dune solide formation

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Chapitre 2 :Quest-ce que le psychologue clinicien ? La dmarche clinique pratique : une dynamique du changement1. Le psychologue dans lintersubjectivit, les bases de la pratique cliniqueLe psychologue clinicien est un spcialiste de la relation, de linteraction, de lintersubjectivit. Cela suppose quil existe un mode de relation lAutre qui lui soit particulier et unique. La spcificit du psychologue clinicien ne dpend pas seulement de qualits intrinsques sa personne. Ce mtier doit correspondre une vritable vocation base sur des valeurs humanistes et des comptences relationnelles de base ; mais cest galement sa formation : on ne nat pas psychologue, on le devient. Il y a galement un effort dlaboration dune structure psychique spcifique la gestion de la pratique clinique qui sinclut et se diffrencie lintrieur de la structure psychique globale de lindividu. Il sagit dune construction identitaire de lIdentit professionnelle du psychologue.

Passer dun positionnement gocentrique un positionnement altrocentriqueLe positionnement psychologique interne du psychologue fait sa particularit. Il nest pas naturel mais construit au fil de sa formation et de son exprience. Devenir psychologue consiste construire une autre manire de fonctionner dans le rapport lAutre que celle quon utilise dans sa vie quotidienne. En effet, dans une conversation de tous les jours, nous changeons mais nous restons en fait sur un point de vue essentiellement gocentrique. Nous cherchons faire valoir notre propre point de vue et mettons des jugements de valeur. Le psychologue coute lautre pour lui-mme en se plaant du point de vue de sa subjectivit lui (en se dgageant donc de sa subjectivit soi), en inscrivant lintrt rel de lAutre au centre de ses proccupations. Il dveloppe empathie et comprhension. Ce positionnement est altrocentrique. Il demande de savoir concilier les contraires : se placer du point de vue de la subjectivit de lAutre sans pour autant sy trouver soumis et perdre toute capacit de prise de recul il fait donc un travail de va et vient entre le point de vue de lautre et le sien propre. Le psychologue ne recherche pas de rciprocit dans le rapport avec ses patients, en particulier en termes de rassurance personnelle. Le psychologue dveloppe ainsi une mta-position.

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Dpasser la rsistance au changement : celle du patient (ou du groupe) et la sienne propreLe psychologue doit mettre de ct dans sa pratique le mode de relation lAutre quil utilise quotidiennement. Sil ny parvient pas chec thrapeutique. Ce mode de communication reste assez superficiel quant lintersubjectivit, ce qui favorise le jeu habituel des mcanismes de dfenses et maintient chacun des protagonistes dans une confortable absence de remise en question de ses fonctionnements personnels (ce qui est incompatibles avec une volution psychologique).

Les mcanismes de dfense en psychothrapie comme expression de la rsistance au changement

La rsistance au changement est un phnomne normal : la structure tend maintenir sa stabilit actuelle, mme si celle-ci dysfonctionne et est source de souffrance. Il est possible dobserver des drives telles que linvasion du champ thrapeutique par les mcanismes de rationalisation et de mise distance de laffect ou, au contraire, par les expressions motionnelles brutes. Il faut parvenir se dgager de la rationalisation et de lintellectualisation dans linteraction au patient, pour aller vers un processus associatif. Li laffect au symbolisme ! Processus dlaboration psychologique (dynamique associative)

Ce processus de liaison est ce qui permet llaboration psychologique, cette laboration suppose de mettre en forme laffect par le symbolique. il faut donner une forme symbolique, un sens identitaire lmotion.

Un autre pige est de tomber dans la culpabilit et les scrupules si un patient pleure. Avec le risque darrter le travail thrapeutique et de retourner dans un mode relationnel simple (ce qui renforce les mcanismes de dfense). Ainsi, les bnfices secondaires viennent se substituer ceux que lon retirerait dun vritable effort adaptatif. Cest galement plus facile pour le psychologue. Il existe donc dans la relation thrapeutique un double effort fournir pour dpasser la rsistance au changement, la fois du ct du patient, mais aussi du ct du psychologue dbutant.

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Dpasser la culpabilit de la phase de dstabilisation ncessaire au changementIl ne faut pas ignorer une dtresse mais il faut la grer partir dautres modes de fonctionnement que les ressources de la relation normale. Car la dtresse en psychothrapie est un passage obligatoire. Il ne peut advenir de changement sans la souffrance dune remise en question de son Identit et de son rapport aux autres, sans moment de perte de ses repres identitaires habituels. Il faut donc que le psychologue soit capable de faire avec lincertitude, le doute, linquitude et la culpabilit que cette ncessit va provoquer chez le patient.

Remettre en question sa pratique en permanenceCe travail comprend une prise de risque puisquon ne peut tre assur du rsultat. Sinon le patient ne peut que sentir cette psychorigidit chez le psychologue et se placer dans une position symtrique. Le psychologue doit donc fournir un modle en tant un spcialiste du changement, de lintrieur, par son exprience existentielle et professionnelle, afin de permettre lAutre de se confronter langoisse du changement et de linconnu.

La scurit de base, espace thrapeutique cr par lempathie professionnelleLa dtresse du sujet doit tre prise en compte, exprime, sans bousculades,- par le psychologue qui montre de lempathie et qui, en mme temps, montre quil nen est ni dupe ni perturb. Cette attitude de stabilit motionnelle scurise le patient sur un mode non dfensif. Enjeu et conditions de la mise e pace dune scurit de base dans la psychothrapie Le sujet peut faire passer sa scurit de base par le psychologue, ce qui le dlivre de la ncessit de lassurer seul et rend possible lvaluation. Le clinicien doit donc investir affectivement le patient, mais ce ntant pas de nature personnelle : le patient nest pas un ami. Lobjectif est de retrouver la souplesse et louverture psychique ncessaire un changement des bases de son fonctionnement et une amlioration de son autonomie psychologique. Cela va permettre de construire une relation de confiance lorsque le clinicien fait ressentir au sujet son empathie. Or, il est indispensable dtre reconnu dans ce que lon est aujourdhui pour pouvoir envisager de changer. Le psychologue transmet, toujours de manire implicite, quil attend de lui une volution et quil lui fait confiance pour y parvenir. Le sujet va semparer de cette confiance en lui, en ses capacits de changement et commencer se faire confiance lui-mme. Il sagit de rlaborer cette scurit, cette confiance de base, qui se construit

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normalement dans la relation aux parents lors de la petite enfance, mais qui est carence chez de nombreuses personnes. Cela se passe de manire implicite, lexpression verbale ramenant une intellectualisation, plutt quau ressenti et au fonctionnement rel du patient. Or, il ny a en fait que le vcu qui peut faire changer quelquun. Le psychologue traduit par son attitude et son expressivit ce sentiment de confiance quil place en son patient et que celui-ci ressent : cest l le plus important !

Le risque de se substituer la position de sujet du patientLe psychologue doit tre convaincu que lAutre est bien un sujet part entire. Il faut plusieurs annes de formation et de pratique clinique pour apprendre ne plus se substituer la position de sujet de lAutre et, ainsi, lui laisser lassumer par lui-mme. Il y a un risque de projection. Le psychologue risque dattribuer au patient des motions et affects qui sont en ralit les siens. On comprend que les affects du psychologue peuvent se transmettre au patient (et inversement). Restituer lAutre sa position de sujet, cest donc aussi lui laisser assumer sa souffrance (tout en laccompagnant).

Le risque de se laisser envahir par la position de sujet du patientNe pas se laisser envahir par la position de sujet dautrui implique dtre capable de diffrencier ses motions propres de celles de lAutre (ne pas se laisser submerger par les affects du patient), mais aussi sa personne de celle de lautre. Une drive possible est que le patient prenne un ascendant, une emprise psychologique sur le thrapeute. Dans certains cas, cela peut aller jusqu la manipulation perverse. Cela entrane lchec du travail thrapeutique.

Diffrencier son identit de laltrit du patient (ou du groupe)Se positionner sans se substituer lAutre ou sans tre envahi par lAutre, cest remettre perptuellement en chantier la diffrenciation du Moi et de lAutre, chaque nouvelle rencontre. Cest le travail de toute une vie. Les rsonances : lAutre voque une problmatique ou un vcu que le psychologue connat. La position doit rester altrocentrique. Lintrt du patient passe au premier plan et permet de se concentrer sur son vcu lui (laisser momentanment de ct les motions du psychologue sans les refouler pour autant). Dautre part, la rfrence une thorie psychologique est fondamentale dans lanalyse du patient pour lui-mme. Le psychologue est toutefois humain et ressent des motions personnelles. Mais celles-ci son mettre de ct dans sa conscience au moment de son exercice professionnel. Hors de cet exercice, les propos du patient peuvent lamener rflchir et avoir des rpercussions affectives sur sa problmatique personnelle.

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Cependant, il est capable de faire la diffrence entre les problmes du patient et les siens propres : cela ninterfre pas dans sa pratique, mais fonctionne plutt en parallle. Il y a l un travail permanent de remise en question (professionnelle et personnelle), et de diffrenciation de son Identit par rapport lAltrit, la diffrence, la singularit du patient. A loppos, comment ragir lorsque le sujet expose un vcu auquel le psychologue na pas accs (perte dun enfant par exemple)? Peut-on tenir un rle professionnel lorsquon ne partage pas la mme exprience de vie que le sujet et quil est difficile dimaginer ce quil ressent dans cette situation ? Dune part, il est impossible de cumuler toute lexprience humaine et la fonction de psychologue doit nanmoins tre assure. Celle-ci ne staye pas seulement sur sa personnalit et son vcu, mais essentiellement sur ses comptences, ses connaissances thoriques et llaboration de son Identit professionnels, qui fonctionnent quelle que soit son exprience vitale. Dautre part, le fait de se diffrencier du patient comporte aussi une empathie son altrit car la diffrentiation nest pas un clivage et un investissement affectif est indispensable la psychothrapie. LAltrit que le psychologue reprsente et incarne pour le patient est structurante dans le cadre du processus thrapeutique. En effet, cest par linteraction humaine que nous nous construisons tout au long de notre dveloppement et elle reste au centre de notre capacit voluer lge adulte. Contrairement aux apprhensions, le psy ne doit pas hsiter se poser comme Altrit c..d. laisser percevoir sa personnalit au patient. En revanche, son vcu personnel par rapport des situations concrtes na gure de place dans le cadre thrapeutique, car cela ramnerait une dmarche plus gocentrique. Cest ce niveau quil doit rester neutre et pas celui de lexpression de sa personne singulire. Il faut constamment le travailler.

Diffrencier et lier ses propres identits personnelle professionnelle : une forme volontaire de dissociation

et

Llaboration dune identit de psychologue nimplique pas la mise distance, le dni, le refoulement de sa personnalit. Lidentit globale du psychologue nourrit sa position professionnelle, la fait vivre, la met en rsonance avec lautre dont il prend soin. Dans son contexte professionnel, il doit tre capable de mdiatiser le contact de sa personnalit globale avec le patient par lintermdiaire de sa position professionnelle interne, et de dissocier sa problmatique et son vcu personnel de ceux du patient. Paradoxe : construire une identit professionnelle qui fonctionne en dcalage avec son identit globale sans tre en rupture avec elle.

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Des enjeux de la supervision clinique et de llaboration dun projet thrapeutique volutifLe thrapeute doit assurer son propre ancrage dans le rel, comme il doit tre un point dancrage pour le patient. Le positionnement clinique est avant tout interne, intrapsychique et dpend de la construction dune identit stable de psychologue clinicien pour assurer la gestion et la structuration de la pratique clinique. Pour y parvenir, il doit avoir recours une supervision de sa clinique, entreprise avec un ou plusieurs cliniciens chevronns, qui lui font des feed back sur sa pratique et sur sa ractivit personnelle face lautre, ce qui lui permet petit petit de rajuster la fois ses interventions et son positionnement clinique intrieur. Un travail permanent dauto-supervision implique que le psychologue prenne le temps de rflchir sa pratique entre deux sances au cours de son suivi. Chaque sance constitue un enseignement quil inscrit dans la trajectoire du suivi psychologique et dont il tire les consquences pour la suite du projet thrapeutique, quil rlabore au fur et mesure de lvolution du patient. Notion de projet thrapeutique Le psychologue doit laborer un projet thrapeutique comme une rencontre entre deux spcialistes : il est le spcialiste des processus psychologiques, tandis que le patient est le spcialiste de sa propre histoire et de son vcu subjectif, sur lesquels il travaille avec lorientation du psychothrapeute. Un projet thrapeutique comporte un objectif final au dpart trs abstrait et des objectifs intermdiaires qui le dcomposent de manire concrte et permettent ainsi de parvenir progressivement prciser et incarner cet objectif final.

Cette discipline exige aussi lacquisition dune mthodologie de la pratique, en particulier par rapport la progressivit des actions et des objectifs que lon se fixe et qui sont constamment revoir en fonction de lvolution du patient.

Leffort volontaire de formation : la constitution dun automatismeToute cette attitude relve dun effort volontaire de formation avant de devenir un automatisme. Ce positionnement de psychologue exige une volont consciente et soutenue de sorienter vers ces objectifs. Leffort pour se dcaler de son fonctionnement spontan doit se poursuivre durant toute la formation mais aussi pendant les premires annes de pratiques, pour que lactivit professionnelle devienne totalement intriorise. Et mme cette intriorisation saffine et se complte au fur et mesure des nouvelles expriences cliniques et tout au long de la pratique.17

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Les premires russites se produiront au hasard mais les feed-back positifs quelles engendrent, favorisent lintriorisation de la bonne position interne, qui va tendre se reproduire jusqu ce que cela soit systmatique.

2. Devenir psychologue clinicien un niveau intrapsychique : les processus luvre dans llaboration de lidentit professionnelle Des fonctions multiples pour les psychologuesLa formation universitaire a pour objectif de former des professionnels capables dassurer la fois les fonctions de psychologue clinicien (au sens habituel du terme) et de cadre en institution. Domaine : psychopathologie (tude des dysfonctionnements psychologique) clinique individuelle et de la relation thrapeutique. Les fonctions des cliniciens stendent en particulier vers tout ce qui est prise ne charge de groupes (de patients ou de professionnels), vers la formation et la supervision des quipes et, plus globalement, vers lintervention institutionnelle. Caron : le psychologue clinicien doit devenir un spcialiste de linstitution : cest une de ses fonctions .

Lidentit professionnelle du psychologue : ses dfinitionsLidentit professionnelle est ce que lon labore au niveau intrapsychique dans une appartenance un groupe professionnel et qui ne peut se perdre ; elle sinscrit dans une dynamique dlaboration continue (au niveau individuel, mais aussi collectif). Une identit volue ( sa manire) avec la socit laquelle elle participe ou se sclrose et dcline. La ncessit de se positionner clairement par rapport son identit professionnelle se fait davantage sentir dans les nouveaux domaines dintervention du psychologue lorsquil sagit de secteurs pours lesquels le tissu institutionnel est structur de faon floue, souvent la frontire du sanitaire social (comme les maisons de retraite prives mdicalises, les associations). De tels contextes obligent le psychologue tre dautant plus clair vis--vis de luimme dans son positionnement, autonome et stable, pour tre en mesure de dfinir ses objectifs propres auprs des patients, du personnel et de ltablissement, malgr lincertitude des structures institutionnelles qui constituent son carde dexercice. Llaboration interne dune identit professionnelle = ncessit incontournable pour les psychologues.

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1. Une dfinition psychosociale Dans la littrature, on se base avant tout sur la formation, les comptences, le niveau de diplme, le tire, le statut, les reprsentations sociales qui sont attaches la fonction de psychologues, c.--d. sur laspect social et instrumental de la profession (dimension externe de la pratique), ce qui ne permet pas de fonder lidentit de psychologue elle-mme, et la pratique de psychologue clinicien, un niveau intrapsychique. Diverses approches : elles se situent soit dans une dmarches et une modlisation classiquement psychosociale, soit dans une mise ne perspective historique, soit dans la perspective dun champ disciplinaire de la psychologie. Lanalyse de question est centre sur son versant statuts lgaux, corpus collectif de reprsentations sociales, contenu de formation, niveau de diplmes, titres, etc. c.--d. sur des lments relevant du social et du cognitif. Le versant concernant el travail dlaboration symbolique et de liaison avec laffect qui doit seffectuer pour mettre en place une identit de psychologue diffrencie, stable et autonome nest pas envisage. Le problme est tudi principalement dun point de vue collectif, visible, externe. Il est essentiel dorienter la rflexion vers le processus par lesquels elle se constitue un niveau interne, individualis, comme un lment part entire de lidentit globale du sujet. 2. Une dfinition intrapsychique Spcificit des pratiques psychologiques Fourcher : on parle dintersection lorsque le soin, le social, l ducatif fournisse un matriel psychologique. Rciproquement, lorsque les actions en psychologie a des effets se soins, sociaux ou ducatifs. La finalit de laction en psychologie nest pas homogne ces champs : elle les traverse. Rflexion dontologique du clinicien Identification des psychologues modles Caron : explique la construction de lidentit professionnelle par un processus didentification de ltudiant aux garants de stages et aux enseignants cliniciens, ainsi que par un travail de dsidalisation de la ralit clinique et institutionnelle et dlaboration thorique, la thorie devant tre porteuse de sens et non de mcanismes de

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dfense sous-tendant des positions idologiques. Lobservation de lvolution des stagiaires de maitrise et de DESS montre que leur maturation se fait en rapport avec lidentit professionnelle de leur maitre de stage. Cest le cumul et le croisement de ces rencontres qui fondent une dmarche identitaire. Il ressort en termes de processus : - Lidentification de ltudiant des psychologues cliniciens confirms dans sa dynamique dlaboration - La diffrenciation par rapport aux altrits professionnelles, mdicales, sociales, ducatives, etc. - Avec comme support dlaboration et de structuration le positionnement dontologique

Llaboration de lidentit professionnelle du psychologue1. Les bases ce cette laboration : une diffrenciation entre identits personnelle et professionnelle Le fonctionnement interne du psychologue se base sur la diffrenciation de son identit professionnelle par rapport son identit globale. Mais toute diffrenciation est en mme temps un processus dintgration, de liaison (et suppose un clivage, c.--d. la sparation tanche de deux partie du psychisme). Cest de cette manire que lon peut dfinir thoriquement le processus dlaboration de lidentit de psychologue, tel que lon peut le dduire de a thorie du Dtour. Rpond au code dontologique : le psychologue tient ses comptences dune formation discerner son implication personnelle dans la comprhension dautrui. Selon Cariou : le fonctionnement adulte se fonde sur une structure psychologique qui comporte deux ples organisateurs de lidentit du sujet : - Lidentit globale : assure lunit du systme, ralisa lintgration globale du psychisme du sujet adulte. - Lidentit sociale : doit tre intgre, subordonne par la premire. Cela implique quelles soient correctement distingues pour quelles soient stables. A partir de l, linvestissement en tant qutre humain global, indispensable notre mtier, se fait par la mdiation de lidentit professionnelle . Le psychologue qui confondrait son identit personnelle avec sa fonction professionnelle serait en danger psychologique. Un syncrtisme entre identit globale et sociale ne peut quentrainer des troubles psychologiques. Car un chec social peut signifier symboliquement20

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pour le sujet un chec global de son quilibre adaptatif. Ces troubles se manifestent, dans le dbut de lexercice de la psychologie clinique, par une incapacit grer langoisse et la frustration lie un chec relationnel avec un patient, par lincapacit prserver la vie prive, qui se retrouve totalement envahie par les stress professionnels, par les investissements affectifs massifs et personnels dans la relation certains patients ou encore, par lidalisation de pratiques psychologiques rves : fantasme domnipotence du psychologue avec identification mimtique au mdecin, abstraction faite de tout intervention active. Ce dsir se rsout dans la nonaction dclare rparatrice, mdiatrice et salvatrice, grce lcoute. La plupart de ces dysfonctionnements sont lgitimes au dbut dexercices professionnels lorsque lidentit de psychologue clinicien est encore insuffisamment diffrencie. Lidentit professionnelle constituant un des champs principaux de linsertion psychosociale de lindividu, la diffrenciation identits professionnelleglobale, ainsi que la diffrentiation de lidentit de psychologue par rapport aux altrits professionnelles reprsentent donc un vecteur et un enjeu majeurs de ladaptation du sujet la socit. Mais lidentit de psychologue ne peu tre complte avec ces seuls processus dindentification et de diffrenciation, si la formation ne permet pas ltudiant dintroduire dans son fonctionnement intrapsychique un dcalage entre son moi global et son mtier. Cest dabord par ce processus qui chapeaute les deux prcdents que va se construire lidentit professionnelle. En outre, ce travail dlaboration ne peut se faire sans lintriorisation dun mode de pense de psychologue bas sur une thorie qui permet de structurer la rflexion et laction. 2. Les diffrentes dimensions du processus dlaboration La diffrenciation de lidentit professionnelle obit aux lois gnrales de la structure psychique : 1) Phases du processus dlaboration Dfinition des phases psychologiques par Wallon : phases orientation alternativement centripte et centrifuge, tournes vers ldification sans cesse largie du sujet lui-mme ou vers ltablissement de ses relations avec lextrieur, vers lassimilation ou vers la diffrenciation fonctionnelle et ladaptation objective . La 1ire phase centripte = laboration interne ; processus inconscient ; ne se met en place que si le psychologue en formation se fixe consciemment cet objectif de positionnement professionnel, en produisant de lactivit clinique et rflexive en consquence. Il obtient

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ensuite des feed-back permettant de rajuster en permanence son activit (construction de lautomatisme). La 2ime phase : centrifuge ; diffrenciation des acquis antrieurs par leur exercice dans le milieu professionnel, travers des expriences dintervention de plus en plus diversifies. Ces deux phases sont complmentaires de llaboration psychologique. Elles se retrouvent galement luvre pour construire une nouvelle facette de lidentit de psychologue, face chaque nouveau champ dintervention qui exige un ajustement de ses comptences. Interdpendance entre llaboration de lidentit professionnelle et lacquisition de comptence. 2) Intgration de la temporalit la pratique clinique Le travail dlaboration dune identit de psychologue permet dintgrer progressivement la temporalit au fonctionnement professionnel du clinicien. Il sagit pour lui de construire un projet dintervention complexe (thrapeutique/institutionnel), car ajust la ralit et la dynamique psychologique. Fractionnement de ses interventions pour atteindre lobjectif final. (Voir page 68 : la mise en place de groupes de parole) 3) Liaison activit-nergie et automatisme dans la pratique clinique La diffrenciation de lidentit professionnelle et son inscription dans la temporalit favorisent la mobilisation nergtique dans un projet professionnel (liaison activit-nergie), qui tend devenir de plus en plus complexe avec lvolution de la socit, et donc de plus en plus long terme. Lefficacit de lautomatisme ainsi construit permet la mobilisation nergtique dans une activit adapte et adaptative. Ladaptabilit ne peut dcouler que dune stabilit suffisante du positionnement professionnel, c.--d. dune identit de psychologue bien diffrencie et intriorise. La personne globale ne se confond pas avec lune des facettes qui la symbolise et travers laquelle elle sexprime. (Voir page 69 : pression institutionnelle et stress professionnel)

Guide dautovaluation : extriorit/intriorit de la pratique et de lidentit de psychologue clinicienLe processus de diffrenciation-intgration va donc : - Soit sinstaller une extriorit du fonctionnement du psychologue (dfaut de diffrenciation et dintriorisation) qui22

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tend se rigidifier au fil du temps si aucun travail ne vient remettre en route une dynamique dlaboration ; Soit bien slaborer une intriorit du fonctionnement de psychologue, relevant de la construction dun automatisme stable, souple et harmonieux ;

Lextriorit rsulte dune incapacit sapproprier et intgrer la fonction de psychologue, qui reste donc indiffrencie, dfinie de manire caricaturale, strotype, idale, absolu, forcment la fois clive et confondue lidentit globale. chec professionnel. Lintriorit relve de lintriorisation dans la structure psychique du sujet, comme un lment part entire de son identit globale, de la pratique et du rfrentiel de psychologue. Lorsque ce travail, qui prend racine au cours de la formation mais ncessite plusieurs annes daffinement et de diversification, est suffisamment avanc, le fait dtre psychologue est totalement inscrit dans la dfinition du Moi comme une de ses facettes. Cela stabilise le fonctionnement professionnel et donne au psychologue une grande souplesse et diversit dans ses capacits adaptatives, une libert dans ses modes dintervention stabilit du point de vue identit globale. Continuum dlaboration dune position carence dextriorit des rfrents de la pratique de psychologue, une position bien labore dintriorit de ces rfrents. Au terme de la formation universitaire, les jeunes psychologues ne peuvent se prvaloir dune exprience clinique suffisante malgr les stages effectus. La formation doit permettre au nouveau praticien dintrioriser les fondements de son fonctionnement professionnel : llaboration dune identit professionnelle stable et volutive la fois, ainsi que les comptences de base indispensable au dploiement de sa pratique dans lavenir. Ces comptences concernant lvaluation globale dune situation (rsident, institution, dynamique interactive entre ces trois partenaires) et la gestion professionnelle et intersubjective de la relation lautre.

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Chapitre 3 : Sigmund Freud : la naissance de la psychanalyse1. La pense freudienne et ses volutionsFreud est un mdecin autrichien, n en 1856. Il fait des tudes de mdecine puis de zoologie et enfin de physiologie. Il rencontre Joseph Breuer avec qui il ralisera ses premires expriences cliniques. Aprs avoir t diplm, il travaille comme mdecin lhpital de Vienne. Ds 1885, Freud sengage dans ltude de la nvrose, ainsi, il part pour Paris pratiquer aux cts de Charcot qui aura un rle dterminant dans sa nouvelle orientation car celui-ci russi donner lhystrie le statut dune vraie maladie nerveuse et met en vidence le lien troit entre hystrie et lhypnose. Freud sinspire aussi des mthodes de suggestion de Bernheim. Par la suite, Freud dveloppe sa propre pratique thrapeutique dans son cabinet de consultation de Vienne, il reoit des patientes hystriques et essaye de soulager leur souffrance psychique ; son approche humaine est lcoute du ressenti. Il fait galement la connaissance de Fliess qui lui offre un soutien amical et critique et donc prend place dans llaboration de la thorie freudienne naissant entre 1895 et 1905. Avec linfluence de Breuer, il renonce lhypnose pour la catharsis et transforme cette mthode en associations libres. Suite la monte du nazisme, Freud sinstalle Londres. Il meurt en 1939. Mtapsychologie Ce terme nat en 1915, Freud propose de parler de prsentation mtapsychologique lorsque nous russissons dcrire un processus psychique sous les rapports dynamique, topique et conomique. Le point de vue dynamique renvoie aux phnomnes psychiques, en tant quils rsultent du conflit intrapsychique inconscient dorigine pulsionnelle. Ce principe dynamique considre une personnalit en mouvement. Le point de vue topique fait appel laspect structural de lappareil psychique, considrant des lieux diffrencis, au sens mtaphorique : les instances psychiques (celles-l mme qui entrent en conflit) qui se rapportent selon la topique considre, linconscient et au prconscient-conscient ou au a, au moi et au surmoi. Le point de vue conomique se rapporte lirrigation des processus psychiques par lnergie pulsionnelle. Ce principe renvoie la libido. La mtapsychologie considre que le dsir est dabord une pousse constante et insatiable.

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Concepts fondamentaux de la psychanalyse1. Les deux thories des pulsions Freud 2 grands types de pulsion : o dans sa 1re thorie des pulsions : les pulsions sexuelles et dautoconservation ; o dans la seconde : les pulsions de vie et de mort. Freud distingue galement la notion de pulsion de celle dinstinct (caractristique animale). La pulsion, dont la source est une tension interne lorganisme, envoie dans lappareil psychique des reprsentants qui ont traits lobjet permettant sa satisfaction. Premire thorie : Pulsions sexuelles, pulsions dautoconservation (1905, 1915) Freud distingue les notions dinstinct et de pulsion, cette dernire tant consacre ltre humain et se situant la dmarcation du somatique et du psychique. La pulsion, dont la source est une tension interne lorganisme, envoie dans lappareil psychique des reprsentants qui ont trait lobjet permettant sa satisfaction par exemple, comme reprsentant de la pulsion de vie, lamour. La pulsion sexuelle : Selon Freud, lobjet de la pulsion sexuelle est variable (htro ou homosexuel, enfant, etc) et le primat de la gnitalit dpend dun dveloppement psychosexuel harmonieux. Ainsi, de nombreuses personnes restent attaches des pulsions partielles et aux zones rognes correspondantes fixation. La pulsion est dfinie selon son objet, son but (satisfaction), sa source (organe ou partie du corps) et sa pousse. La pulsion dauto-conservation : Opposes par Freud aux prcdentes, elles renvoient aux fonctions vitales de lorganisme. Au dpart considres comme des pulsions du Moi (Moi tant linstance psychique responsable de la conservation de lindividu et les pulsions dautoconservation tant soumises au principe de ralit) sur lesquelles stayaient les pulsions sexuelles partielles avant de sen dgager, elles furent ensuite rapportes la libido du Moi (lamour de soi). Cette opposition entre les forces et les motifs des pulsions sexuelles et dautoconservation est la source du conflit intrapsychique.

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La libido Nous avons dfini le concept de libido comme une force quantitativement variable, permettant de mesurer les processus et les transpositions dans le domaine de lexcitation sexuelle. (Freud, 1905) La libido est lnergie de la pulsion sexuelle, elle peut tre tourne vers le moi (libido narcissique) ou investie dans des objets proprement externes (libido dobjet). Dun point de vue gntique, elle est dabord investie sur le moi (narcissisme primaire), avant dtre oriente sur les objets externes. Ensuite, lorsquil y a retrait de la libido des objets sur le moi, il sagit de narcissisme secondaire, par exemple dans la psychose.

Deuxime thorie : Eros et Thanatos, pulsions de vie et pulsions de mort (1920) Les pulsions de vie (Eros) ont pour but la liaison psychique tandis que les pulsions de mort (Thanatos) visent la dissolution des units et la rduction complte des tensions. Il sagit pour elles de ramener ltre vivant ltat inorganique cest--dire au niveau dexcitation le plus bas (principe de Nirvna). Dans cette deuxime thorie des pulsions, les pulsions de vie comprennent pulsions sexuelles (conservation de lespce) et dautoconservation (conservation de soi) orientes vers un but de liaison vitale. Tandis que les pulsions de mort tendent la destruction de soi ou de lobjet externe. Toutefois, la pertinence du concept de Thanatos sera soumise controverses ainsi que sa ncessit dans linterprtation des faits cliniques (notamment la compulsion la rptition. Freud utilise ces faits pour expliquer que le fonctionnement du psychisme ne peut tre exclusivement dirig par la tendance au plaisir.

2. Les deux topiques (structures de lappareil psychique) Par topique, Freud entend le point de vue des systmes ou instances qui composent lappareil psychique, la structure du psychisme. Topique vient du grec topos qui signifie lieu . Ce sont des lieux psychiques diffrencis. La premire topique : inconscient et prconscient-conscient (1900) Freud revendique lexistence dun inconscient comme instance de psychisme part entire, la conscience ne pouvant rendre compte de lensemble des phnomnes psychiques observables). Il sappuie notamment sur lanalyse des rves, lapsus ou actes manqus.26

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LInconscient est la fois constitu par un noyau provenant de lhrdit et par laction du refoulement originaire et aprs-coup. Il permet de retrancher de la conscience des reprsentations et des affects lis la satisfaction dune pulsion, quand celle-ci est incompatible avec dautres exigences du psychisme. La censure contrle le passage dun systme lautre (dans ce cas, Ics Pcs-Cs). Proprits spcifiques de linconscient renvoyant au processus primaire : une reprsentation inconsciente peut se substituer une autre et se charger de linvestissement attach cette reprsentation dorigine par le mcanisme de dplacement ; une reprsentation inconsciente peut remplacer plusieurs autres et prendre son compte leurs investissements par le mcanisme de condensation ; linconscient est intemporel ; ainsi une reprsentation refoule dans lenfance peut rapparatre intacte loccasion de la cure analytique ; il obit au principe de plaisir (visant la rduction des tensions) et ignore le principe de ralit ; il se caractrise par la dcharge dnergie dite non lie ou libre (cest--dire sans dtour par les processus de symbolisation qui assurent la liaison la ralit) Inversement, le systme prconscient-conscient renvoie au processus secondaire : il sinscrit dans la rationalit ; il sinscrit dans la temporalit (chronologie) ; il est rgi par le principe de ralit ; lnergie est lie et scoule de manire contrle (processus de transformation par le principe de ralit) et laccs la satisfaction peut tre diffr. Le prconscient est constitu de ce qui est actuellement hors du champ de la conscience mais qui pourrait y accder (implicite, souvenirs non actualiss). Du point de vue topique, le systme perception-conscience est situ la priphrie de lappareil psychique, recevant la fois les informations du monde extrieur et celles provenant de lintrieur. Souvent Freud rattache la fonction perception-conscience au systme prconscient, dsign alors comme systme Psc-Cs. Certaines reprsentations peuvent passer dun lieu psychique lautre sans quitter leur premier emplacement. La deuxime topique : a, moi, surmoi (1923) Trs schmatiquement, le a est le ple pulsionnel de la personnalit et entre en conflit avec les deux autres instances psychiques ; le moi joue un rle de mdiateur entre la a et le surmoi et veille la conservation de lindividu ainsi qu son rapport avec la ralit ; le surmoi, systme dinterdits et de conscience morale est linstance qui joue un rle de censeur ou de juge lgard du moi. Entre ces trois instances se joue le conflit psychique.

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Le a existe ds la naissance, partir de lui, se diffrencient le moi et le surmoi, ce dernier se constitue par intriorisation des exigences et interdits parentaux, et plus prcisment par intriorisation du surmoi parental. Le a est donc constitu dune base hrditaire mais galement par du refoul, et est caractris par les processus primaires comme ltait linconscient. Par contre, le a ne recouvre pas la totalit du psychisme inconscient : une partie de ses contenus appartient aux autres instances. Le a = le grand rservoir de la libido, de lnergie pulsionnelle et des pulsions de mort. Cette deuxime conception de lappareil psychique prsente une diffrenciation progressive nonhermtique des instances psychiques, partir de la prexistence du a. Le moi correspond la partie du a modifie par la ralit extrieure. Le surmoi rejoint le a en ce quil est inconscient, il en reste proche en permanence et peut assurer la fonction de le reprsenter face au moi. Le moi, mdiateur et ple dfensif du psychisme, se trouve dans une dpendance lgard du a (revendications pulsionnelles) et du surmoi (exigences morales et idales), ainsi que par rapport la ralit. Il a pour rle de contrler les pulsions, de substituer le principe de ralit au principe de plaisir (rgnant en matre dans le a), sous linfluence du surmoi. Dans cette seconde topique, mme si son noyau est constitu par la conscience, le moi comporte un pan de fonctionnement inconscient (mcanismes de dfense). Le prconscient est lui aussi intgr dans le moi. Le surmoi correspond aux exigences et interdits parentaux intrioriss avec la sortie du complexe dOedipe (dont linterdit de linceste), puis + gnralement aux exigences et interdits sociaux, et la constitution dun idal, ce qui amne Freud dnommer galement le surmoi idal du moi . Transmission transgnrationnelle : intriorisation du surmoi des parents. Dans sa forme normale, il peut engendrer le sentiment de culpabilit (condamnation du moi par le surmoi) et dans ses formes pathologiques, et sexprime par la maladie (recherche de punition dans la souffrance ).

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3. Le dveloppement psychosexuel chez lenfant Dans Trois essais sur la thorie sexuelle, Freud utilise la succion comme prototype pour dfinir les caractristiques de la sexualit infantile ses diffrents stades de dveloppement. La manifestation sexuelle apparat par tayage sur une des fonctions vitales du corps, elle ne connat encore aucun objet sexuel, est autorotique et son but sexuel est sous la domination dune zone rogne. Ainsi, au dpart, les fonctions vitales du corps dsignent la cible de la sexualit de lenfant, puis petit petit, la cible sautonomise et devient zone rogne provoquant du plaisir (plaisir dorgane correspondant une pulsion partielle). La recherche de ce plaisir (satisfaction) est soumise la rptition. Elle rpond au besoin de faire cesser un tat de tension li la stimulation, se traduisant par un certain dplaisir : principe de tension-dtente. En fonction de la maturation physiologique et du changement de zone rogne, lenfant passe par le stade oral, anal, puis phallique au sein duquel se ralise lOedipe. La phase de latence correspond la rsolution de lOedipe et une priode daccalmie sur le plan libidinal, alors que la pubert remet ensuite en jeu les nergies sexuelles. Le passage dun stade lautre se ralise de manire progressive. Paralllement, linvestissement de lenfant volue dune partie du corps propre prise comme objet de la pulsion (objet partiel, prgnital), avec chaque stade un mode particulier de relation aux objets extrieurs, vers un objet total (objet damour, gnital), cest--dire une personne. Il y a donc volution de lun lautre par lintgration des pulsions partielles (stades psychosexuels de lenfant) la gnitalit (sexualit adulte). Les stades du dveloppement psychosexuel chez lenfant selon Freud

Le stade oral est le premier stade de la psychogense et le premier des stades proedipiens. Sa fonction est lincorporation : lenfant sunit au monde extrieur en le portant sa bouche. Petit petit, le bb prend conscience dobjets partiels. Durant cette priode (la premire anne), la zone rogne privilgie est donc la bouche, notamment travers laction de lallaitement. Le bb prend plaisir tter le sein de la mre. Cest le plaisir de manger et dtre mang. Le stade anal est caractris par la satisfaction lie lexpulsion-rtention des matires fcales. A ce moment, la mre est devenue un objet total, il y a constitution dun moi et dun non-moi. Lenfant entre 1 et 3 ans se focalise donc sur la rgion rectale, le plaisir est gnr par le fait de retenir les matires fcales (rtention) ou de les expulser (dfcation). Cest aussi ce moment que lenfant entre en opposition constante. Le stade phallique, actif entre 3 et 5 ans, se traduit concrtement par la recherche de satisfaction par le biais de la masturbation (onanisme infantile). Cette phase est dite gnitale infantile notamment car elle ne reconnat quune sorte dobjet gnital, lorgane masculin, il y a non-reconnaissance de la diffrence des sexes.

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Rsum du livre de psychologie clinique Le complexe dOedipe comme stade structurant du dveloppement psychosexuel

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Le complexe dOedipe prend place dans le stade phallique, il est diffrent pour le garon et pour la fille, dans sa forme simple, il correspond aux sentiments tendres prouvs par lenfant envers le parent de sexe oppos, quil prend comme objet sexuel, et, concomitamment, aux sentiments hostiles de rivalit ressentis envers le parent de mme sexe.

Chez le garon, dans la relation fantasmatique la mre, le pre est un rival que lenfant aimerait carter pour sy substituer. Mais la menace de castration engendre chez lui, un conflit entre lintrt narcissique pour le pnis et linvestissement pour les objets parentaux qui le conduit renoncer linvestissement libidinal envers les parents et donc la rsolution de ldipe (pas seulement refoul mais dtruit !) Destruction du complexe et laboration du surmoi par identification au pre.

Chez la fille, il y a changement dobjet damour, de la mre dans les phases prgnitales, au pre dans la phase gnitale. Ce renoncement de linvestissement de lenfant dun des parents vers lautre est nomm formation secondaire . La fillette confronte la vue du pnis chez un petit garon se retrouve, selon Freud, victime de lenvie du pnis , elle va tre conduite reconnatre cette blessure narcissique et par la suite- intgrer le complexe de castration : elle va alors rechercher auprs du pre un substitut au pnis, qui se traduit par le dsir davoir un enfant de lui. En attendant, la proximit affective avec la mre dcline, celle-ci tant rendue responsable par lenfant du prjudice quelle subit (manque de pnis). Elle accde donc au complexe dOedipe par lintgration du complexe de castration, diffrence essentielle avec le garon chez qui, au contraire, le complexe dOedipe dcline sous leffet du complexe de castration. La rsolution de ldipe fminin est diffrente et peut passer par diffrentes voies : abandon, refoulement, La phase de latence : Dans la sixime anne, survient une sorte de mise en

sommeil de la sexualit infantile, par sublimation des pulsions sexuelles en curiosit scientifique . La pulsion est dtourne de son but sexuel et vise des objets socialement valoriss. Le refoulement est luvre durant cette priode tendant rendre inconsciente la sexualit infantile.

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Rsum du livre de psychologie clinique La pubert et laccs

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la gnitalit adulte : Laboutissement du dveloppement est constitu par la vie sexuelle dite normale de ladulte, dans laquelle lacquisition de plaisir est entre au service de la fonction de reproduction et o les pulsions partielles, sous le primat dune zone rogne unique, ont form une organisation solide permettant datteindre le but sexuel dans un objet sexuel tranger. La gnitalit adulte implique une diffrenciation des caractres fminin et masculin, une dcouverte de lobjet sexuel adulte (personne de lautre sexe), une subordination des pulsions sexuelles partielles au but de la reproduction et lorgasme.

La cure analytique1. Le transfert et le contre-transfert Le transfert Ce terme dsigne une attitude psychologique spcifique du patient envers lanalyste, il sagit dun investissement affectif fort pouvant prendre une forme positive (amour) ou ngative (haine) tendance alterner - qui relve dune transposition sur la personne de lanalyste du vcu infantile li aux parents (imagos parentales aimes ou craintes, ambivalence des sentiments). Cest donc partir de la ractualisation et de la rptition de ce vcu conflictuel infantile dans la relation au thrapeute que se ralise le travail thrapeutique qui consiste supprimer le refoulement en ramenant la conscience des lments inconscients. La premire phase du travail thrapeutique tant la recherche du refoulement, la seconde consiste supprimer la rsistance qui maintient ce refoulement. La perlaboration est le processus par lequel le travail de lanalyse intgre une interprtation et dpasse les rsistances quelle gnre. Ainsi, on peut tenir pour modle idal de la cure la squence suivante : la nvrose clinique se transforme en nvrose de transfert dont llucidation conduit la dcouverte de la nvrose infantile (Laplanche et Pontalis, 1967). La nvrose de transfert nest pas accessible tous les types de fonctionnement psychologique. Autant, elle caractrise la cure dans le cas de lhystrie, de la nvrose obsessionnelle et de lhystrie dangoisse (phobie), autant elle est impossible dans les cas que Freud appelle nvroses narcissiques (psychoses : schizophrnie, paranoa, mlancolie) spcifies par labsence dinvestissement libidinal dobjet, puisquil y a retrait de la libido sur le moi.

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Le contre-transfert Il sagit de lensemble des ractions inconscientes de lanalyste la personne du patient et, en particulier, son transfert. Toutefois, si il existe diffrentes visions thoriques du concept, dans tous les cas, le contre-transfert, en symtrie avec le transfert, exige un travail danalyse de lanalyste, soit pour tre utilis dans la cure, soit pour ne pas interfrer dans la cure. Ds 1920, linstitut de Berlin a pos comme rgle de la formation la fonction de psychanalyste lengagement dans une psychanalyse personnelle laquelle peut se substituer une psychanalyse dite didactique ou bien encore de contrle. Ces dispositions ont en effet pour objectif de travailler le contre-transfert du psychanalyste.

2. La libre association chez lanalysant et lattention flottante chez lanalyste La libre association

La libre association dides consiste pour le patient exprimer tout ce qui lui vient lesprit sans autocensure ou autocritique daucune sorte et quel que soit le dsagrment que cela lui cause, partir dun lment donn (par ex, matriel du rve) ou spontanment. Cela favorise laccs linconscient. Lattention flottante

Il sagit pour lanalyste de ne pas exercer un effort de mmorisation de la parole du sujet qui aboutirait un tri conscient et une orientation des donnes cliniques retenues comme significatives, mais de laisser fonctionner librement son inconscient ce qui lui permet daccder des connexions inconscientes dans le discours du patient. Cela suppose que lanalyste soit libre de tout prjug et ne laisse pas sa propre censure se substituer celle du patient. Du ct de lanalyste comme de lanalysant, il sagit dun renoncement au contrle conscient pour donner la suprmatie linconscient. Ces deux rgles sarticulent. 3. Linterprtation Linterprtation communique au patient est la technique propre la cure psychanalytique. Elle consiste faire merger le sens latent, inconscient du discours et du comportement du sujet, pour accder au conflit psychique et au dsir. Le prototype de linterprtation sest form autour du travail freudien

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concernant le rve, procdant partir des contenus manifestes pour aboutir des contenus latents par la mthode des associations libres

2. Eclairage pistmologique sur lapproche freudienne

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Chapitre 4 : La thrapie centre sur le client : une approche de la psychologie humaniste par Carl Rogers1. La pense et la pratique RogrienneCarl Rogers, psychologue amricain, inscrit clairement sa pense dans le courant de la psychologie humaniste dont le principe est une valorisation et un respect de la personne humaine comme libert, responsabilit, historicit Rogers met en forme son exprience thrapeutique, la thrapie centre sur le client (ou de non-directivit ) et de relation daide . Les termes de client et de conseiller , ou daid et daidant sont utiliss pour marquer loriginalit dune relation dans laquelle lAid choisit de se faire aider, mais nabandonnera ni sa libert, ni sa responsabilit dans la rsolution de ses difficults Rogers pense en effet que nul nest mieux plac que le sujet lui-mme pour savoir quels sont ses problmes, et comment il a intgr sa propre exprience. Ainsi, il prconise un abandon de tous les a priori, et un retour naf au rel humain. Il remet en question et abandonne dans sa pratique les thories psychologiques (psychanalyse) ainsi que la classification nosographique (classification des maladies mentales).

Les principes de base de sa pratique et les fondements de sa formulation thoriqueLa notion defficacit thrapeutique est la proccupation premire qui guide toute la dmarche de Rogers, elle dbouche sur lenrichissement existentiel rciproque entre le client et le conseiller. Les fondements de la thorie quil extrait de sa pratique thrapeutique sont plus des prsupposs permettant de lgitimer lapproche du sujet et de situer ce quil a de positif chez lui. Cest moins une thorie quun savoir-faire pratique.1. Les principes de base de sa pratique

Grande unicit autour de larticulation entre lintrapsychique et lintersubjectif. Le processus lorigine de tout changement est en fait la comprhension et lacceptation de soi et dautrui dans leurs ralits subjectives (intrapsychiques) actuelles en langage Rogrien, dans la signification quils donnent leurs expriences existentielles et dans leur interaction personnelle (intersubjectivit). Il dtaille diffrentes attitudes qui convergent vers ce but unique : Lauthenticit vis--vis de soi-mme Relve dun accord entre ce quest et ce que ressent le thrapeute dans lici et maintenant et sa manire dagir. Cette orientation de la relation thrapeutique en amne une autre : la pleine acceptation de soi-mme, lcoute de ses motions vis--vis du client. Il sagit l dun travail sur soi permanent, en particulier lorsquil faut accepter ses34

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sentiments ngatifs. Les checs relationnels dcoulent souvent de la non-prise en compte de ces principes, par une raction de dfense consistant rester au niveau superficiel de son tre et de ses motions. Cest au moment o je maccepte tel que je suis que je deviens capable de changer. Lattitude comprhensive vis--vis du client Se doit dtre dploye par le thrapeute vis--vis de son client. Il doit sefforcer de pntrer son systme personnel de rfrence, de ressentir son vcu et sa subjectivit (dvelopper son empathie), ce qui exclut tout jugement de valeur. Cela comporte un risque : celui de changer au contact de lautre. La comprhension dautrui permet dune part au thrapeute de dvelopper sa sensibilit et dautre par au client de saccepter luimme et donc de changer. On note la symtrie que Rogers met entre le travail psychologique que le thrapeute doit raliser sur lui-mme et celui quil va aider le client effectuer par son attitude comprhensive, symtrie qui nous renvoie la dynamique intersubjective de la psychothrapie. Lacceptation inconditionnelle du client par le thrapeute est la condition de laide que le conseiller peut apporter. Labandon dune attitude activiste : Abandon de toute recherche de solution, de toute volont de soutien, de faonnage ou de manipulation dautrui, eu gard aux complexits du processus vital . Cest ce qui ouvre la voie une dynamique du changement : plus je suis dispos tre simplement moi-mme, plus il se produit de changements.

2. Les fondements de sa formulation thoriqueLessence de la dmarche de Rogers est base sur son exprience de la thrapie et ce quil appelle ses thories sont des formulations a posteriori de cette exprience. Il accorde une primaut lexprience essentielle totale ( organismique ) et lintuition du thrapeute sur son apprciation intellectuelle. Le thrapeute doit assumer la position de sujet dans sa pratique. Rogers estime galement que seul le sujet lui-mme peut accder sa vrit existentielle. La recherche dun ordre dans son exprience a amen Rogers la formulation des principes de sa psychothrapie. Toute sa dmarche consiste dduire llaboration de ce quil appelle la thorie de lexprience vcue et signifiante pour lindividu. Les hypothses thoriques doivent toujours tre confrontes aux faits cliniques, quitte tre infirmes. Ainsi, il formule deux fondements thoriques qui tayent sa pratique :

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1Lorientation positive de ltre humain Fondamentalement, tous les hommes ont une orientation positive . Les tendances de lhomme, mme le plus perturb, ou le plus antisocial, sont positives, constructives, *+ tendent vers lactualisation de la personne, *+ progressent vers la maturit et vers la socialisation. Jai acquis la conviction que mieux un individu est compris et accept, plus il a tendance abandonner les fausses dfenses dont il a us pour affronter la vie, et sengager dans une voie progressive

2La dynamique psychique : un processus de devenir

La vie est pour Rogers un continuel processus de devenir . Il nexiste pas de vrit absolue laquelle croire et vers laquelle orienter le client. Il ny a pour lui, que la possibilit de laisser lautre la libert de trouver sa propre signification son exprience existentielle.

Sa conception du dveloppement de la personneLe dveloppement de la personne revoie, pour Rogers, la possibilit dtre totalement soi-mme et davoir une vie pleine panouissante. 1. Quest-ce quune vie pleine ? Pour beaucoup de gens, le bonheur ou ladaptation sont considrs comme des tats synonymes de la plnitude de la vie. Et les sciences sociales ont souvent parl de rduction de tension, darrive lhomostasie ou dquilibre, comme si ces tats constituaient le but du processus de la vie. Cest donc avec certaine surprise et un certain souci que je ralise que mon exprience ne confirme aucune de ces dfinitions. La vie pleine est un processus, non un tat. Cest une direction, non une destination. La direction qui constitue la vie pleine est celle qui est choisie par lorganisme total, quand il y libert psychologique de se mouvoir dans nimporte quelle direction Rogers dcrit les traits caractristiques de ce quil appelle ce processus de mouvement : Une ouverture lexprience existentielle But de la thrapie : voluer dune attitude dfensive vers un accs de plus en plus dvelopp la conscience de son exprience existentielle, dans toutes ses modalits motionnelles. Tout stimulus, positif ou ngatif, serait ainsi accessible la conscience sans dformation et serait vcu sans apprhension de la part de lindividu.

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Un accroissement de la vie existentielle Capacit vivre le moment prsent de manire globale en ayant conscience du fait que chaque moment est en fait une exprience indite personnalit volutive et adaptable. Se mettre participer au processus de lexprience organismique, et lobserver, au lieu de le contrler.

Une confiance en soi accrue

Confiance accrue dans son organisme et dans sa raction organismique , contrairement aux positions dfensives. Les individus dcouvrent que faire ce quils ressentent comme bon apparat finalement comme un guide de conduite comptent et digne de confiance pour mener une conduite vraiment satisfaisante Un fonctionnement plus complet

Une aptitude plus mme daccder son exprience sans avoir peur de manire dfensive. La personne est compltement engage dans le processus qui consiste tre et devenir soi-mme . 2. Comment devient-on soi-mme ? Le but de la vie revient simplement devenir vraiment soi-mme, et tre en accord avec soi-mme. Ainsi, lindividu tend saffranchir de ce quil nest pas, dun rseau de contraintes, de normes sociales, de tout ce dans quoi il ne se reconnat pas. Il se dfinit dabord par dfaut. Ensuite, lindividu soriente vers lautodirection responsable , lautonomie (buts, choix et consquences de ces choix). Il se choisit progressivement les buts quil dsire personnellement atteindre. Il devient responsable de lui-mme, ce qui implique un choix dont il subit les consquences. Il soriente vers des potentialits naissantes, plutt que vers ltre ou le devenir de quelque buts fixs davance . Il volue vers la capacit tre soi-mme dans toute sa complexit, sa richesse, ses contradictions, accder consciemment toutes ses expriences sans les craindre. Lindividu en connexion avec lintimit de son exprience existentielle reconnat et accepte la lgitimit de celle dautrui. Il avance vers la confiance en soi .

Sa dfinition du processus thrapeutiqueLa condition de base est le fait que le client se ressente comme pleinement accept, avec toutes ses motions, par le thrapeute qui doit donc lui manifester et lui faire vivre lexprience de sa comprhension empathique et de son acceptation inconditionnelle. A chaque tape du processus thrapeutique, le client doit se sentir accept avec tous les contenus de ce quil exprime dans cette phase, pour pouvoir continuer voluer vers le stade suivant.

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Le processus psychothrapeutique peut son dbut se dcomposer en ce que Rogers appelle des lignes de forces : lintgration progressive des motions par la symbolisation ; lvolution de linterprtation ; la transformation dune non-congruence dont lindividu est inconscient au dpart du continuum en un accord profond avec lui-mme ; louverture la C : de la rpugnance communiquer ver s louverture ; un assouplissement dans la topographie intellectuelle que le sujet assigne son exprience, le client tend dvelopper des schmes mouvants, + lches, modifiables avec chaque vnement une volution vers un dsir de changement qui passe par la reconnaissance de ses problmes psychologiques, relationnels, etc. et sa prise de responsabilit leur gard. Rogers dcrit donc un dveloppement de la position de sujet de lindividu ; une plus grande capacit entrer dans une relation dintersubjectivit, et lentretenir, marque par lintimit avec le thrapeute et dautres personnes, sans se sentir en danger psychologique dans cette intimit partage. Le changement sinscrit dans un continuum. Il se dveloppe partir dun point fixe, partir dune structure rigide vers une fluidit, partir dun tat de stabilit vers un processus volutif. A partir de positions dfensives vers un libre accs ses sentiments profonds. Sur ce continuum, Rogers identifie 7 phases sans rupture entre elles et comprenant tous les intermdiaires possibles, phases que lon peut dsigner partir de lexpression du client. Premier stade : fixit et refus du changement La personne refuse de communiquer un niveau personnel et se tourne vers des sujets extrieurs elle. Elle se refuse penser quelle puisse avoir des problmes ou ne les attribue qu des facteurs extrieurs elle-mme carence au niveau de la position de sujet. Il ny a aucun dsir de changement. La relation interpersonnelle intime est ressentie comme dangereuse. Le passage au deuxime stade est rendu possible par le vcu du client qui ressent son acceptation totale, tel quil est actuellement, par le thrapeute. Deuxime stade : ressenti de lacceptation inconditionnelle du thrapeute Les problmes restent perus et exprims comme extrieurs soi (absence de responsabilit personnelle), voire objectivs et placs dans le pass. Mais leur nonc est possible. La formulation des sentiments et des opinions est globalisante, lexprience personnelle vue comme des faits. Les contradictions internes ne sont pas rellement reconnues et encore moins assumes.

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Troisime stade : recherche dune aide thrapeutique Le client parle toujours de ses expriences comme sil sagissait dobjets extrieurs lui mais parvient parler de lui-mme. Les contradictions internes sont prsent reconnues. Il est vident quun grand nombre de ceux qui viennent chercher une aide psychologique en sont approximativement au point reprsent par notre troisime stade.

Quatrime stade : relchement de lattitude dfensive de fixit et dclenchement de la progression dans le continuum de changement Sentiments toujours objectivs mais situs davantage dans le prsent. Il existe une certaine acceptation des sentiments. Le sujet a accs certains schmes personnels (attitudes dfensives, etc) et remet en cause leur validit. Il prend conscience de ses contradictions internes et de sa responsabilit dans ses problmes, sans lassumer totalement.

Cinquime stade : progression dans le processus de changement vers une attitude de sujet de plus en plus assume Les sentiments exprims commencent renvoyer une exprience intime et tre revendiqus par le sujet comme issus de son moi (dsir dtre soi-mme). Leur closion consciente gnre souvent de la surprise et de la peur chez lAid. Ses schmes personnels sont dcouverts facilement et subissent un examen critique, le sujet tant sur la voie de saffranchir de ceux quil rejette comme rigides et non valables pour llaboration de son exprience existentielle. Le sujet atteint une diffrenciation nuance des sentiments et des intentions. Il assume de mieux en mieux ses incohrences et sa responsabilit dans ses problmes existentiels.

Sixime stade : mergence dune crise existentielle dans le processus thrapeutique Ce sixime stade est dterminant, cest une phase de bascule nette entre lancien et le nouveau mode de fonctionnement psychologique. Le dclencheur est lmergence consciente et prouve dun sentiment prdominant dans la vie existentielle du sujet, qui avait t jusqualors inhib et mconnu.

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Ce stade se caractrise galement par une dtente psychologique, que lon peut ramener au travail de liaison qui a t ralis entre laffect et la Symbolisation, permettant lmotion de circuler librement et de scouler du sujet. Septime stade : autonomisation psychologique du client et responsabilisation

Le client parat souvent accder au septime et dernier stade sans avoir tellement besoin de laide du thrapeute. LAid devient lui-mme capable davoir accs son dsir et ses attitudes profondes, grce son exprience immdiate (et non en termes de pass), dans la relation thrapeutique et dans la vie en gnral. Il vit le processus de la vie pleine. La Communication avec lui-mme est claire. Ses schmes personnels, plus souples voluent prsent dans le flux de sa vie quotidienne. Laid dcouvre que le centre de sa personnalit est positif. Au terme de ces stades, la personne a chang mais, chose plus significative, elle dcouvre que sa capacit de changer fait maintenant corps avec elle.

3. Eclairage pistmologique sur lapproche Rogrienne

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