Psychologie et justicePsychologie et justice

Les apports de la psychologie sociale Les apports de la psychologie sociale dans l’amélioration du témoignage dans l’amélioration du témoignage

judiciaire.judiciaire.

Rémi FinkelsteinRémi FinkelsteinUniversité de Paris 10Université de Paris 10

Laboratoire de psychologie sociale des comportements et des Laboratoire de psychologie sociale des comportements et des cognitions.cognitions.

La fiabilité des témoignagesLa fiabilité des témoignages

►1) L’interrogatoire de police.1) L’interrogatoire de police.►2) Les parades d’identification.2) Les parades d’identification.►3) Les portraits-robot.3) Les portraits-robot.►4) Les mesures de la suggestibilité.4) Les mesures de la suggestibilité.►5) Les mesures du mensonge.5) Les mesures du mensonge.►6) Le témoignage des enfants6) Le témoignage des enfants

L’interrogatoire de policeL’interrogatoire de police

Comment améliorer la fiabilité des Comment améliorer la fiabilité des témoignages?témoignages?

► Les officiers de police (OPJ) considèrent Les officiers de police (OPJ) considèrent qu’un témoignage exhaustif et exact est qu’un témoignage exhaustif et exact est un facteur déterminant pour la réussite un facteur déterminant pour la réussite d’une enquête!d’une enquête!

► Or les récits obtenus sont généralement Or les récits obtenus sont généralement incomplets et entachés d’erreurs.incomplets et entachés d’erreurs.

► Deux raisons principales: 1) les Deux raisons principales: 1) les défaillances mnésiques des témoins, 2) les défaillances mnésiques des témoins, 2) les méthodes employées par les enquêteurs.méthodes employées par les enquêteurs.

Le protocole minimal commun des Le protocole minimal commun des enquêteurs:enquêteurs:

► Brève introduction de Brève introduction de l’OPJ visant à réduire l’OPJ visant à réduire l’anxiété de la personne l’anxiété de la personne interrogée.interrogée.

► L’OPJ convie à effectuer L’OPJ convie à effectuer un rappel (libre) des un rappel (libre) des faits.faits.

► Les faits: En France, 14% Les faits: En France, 14% seulement des auditions seulement des auditions de témoins réalisées de témoins réalisées comportent un rappel comportent un rappel libre total des faits libre total des faits (Ginet & PY, 2001). Aux (Ginet & PY, 2001). Aux E.U., 1/3 des OP E.U., 1/3 des OP interrompent le témoin interrompent le témoin pour poser des questions pour poser des questions factuelles à une factuelles à une fréquence très élevée.fréquence très élevée.

Et pourtant…Et pourtant…

► Le rappel libre permet d’obtenir Le rappel libre permet d’obtenir moins d’erreurs que les moins d’erreurs que les questions fermées,questions fermées,

► Les questions spécifiques Les questions spécifiques nuisent à la concentration et à nuisent à la concentration et à la fonction de rappel,la fonction de rappel,

► Elles conduisent les témoins à Elles conduisent les témoins à plus de passivité et à une plus de passivité et à une démotivation.démotivation.

► Dans la pratique standard Dans la pratique standard réelle en France: 8 fois plus de réelle en France: 8 fois plus de questions fermées que de questions fermées que de questions ouvertes avec 30% questions ouvertes avec 30% de questions dirigées (biaisées) de questions dirigées (biaisées) et 12% de questions négatives et 12% de questions négatives (Ginet & Py, 2001)(Ginet & Py, 2001)

Comment améliorer les Comment améliorer les méthodes d’interrogatoire? méthodes d’interrogatoire?

L’entretien cognitif.L’entretien cognitif.

►L’idée générale: 1) on a d’autant plus L’idée générale: 1) on a d’autant plus de chances de se souvenir d’un de chances de se souvenir d’un évènement que la situation de évènement que la situation de récupération est similaire à celle de récupération est similaire à celle de l’encodage, 2) on peut accéder à une l’encodage, 2) on peut accéder à une même information en mémoire en même information en mémoire en empruntant plusieurs chemins empruntant plusieurs chemins possibles (Tulving, 1983).possibles (Tulving, 1983).

Les 4 consignes de l’entretien Les 4 consignes de l’entretien cognitif.cognitif.

►HypermnésieHypermnésie::rapporter toutes les infos, mêmes rapporter toutes les infos, mêmes partielles, même peu sûres, même peu importantes partielles, même peu sûres, même peu importantes qui viennent à l’esprit.qui viennent à l’esprit.

►Remise en contexte mentalRemise en contexte mental: : penser aux penser aux éléments environnementaux, émotionnels et éléments environnementaux, émotionnels et humoraux présents lors de l’encodage;humoraux présents lors de l’encodage;

►Changement d’ordre narratifChangement d’ordre narratif: : rappel des rappel des faits dans différents ordres temporels.faits dans différents ordres temporels.

►Changement de perspectiveChangement de perspective: : rappel des rappel des évènements selon plusieurs angles de vue.évènements selon plusieurs angles de vue.

Résultats:Résultats:

► Après une formation minimale des Après une formation minimale des enquêteurs: 30% d’informations correctes enquêteurs: 30% d’informations correctes supplémentaires par rapport à l’entretien supplémentaires par rapport à l’entretien standard de la police.standard de la police.

► La consigne « changement de perspective La consigne « changement de perspective » est remplacée par la consigne « » est remplacée par la consigne « focalisation périphérique »: focalisation périphérique »: reprendre le récit reprendre le récit en se centrant sur les détails qui ont pu revenir et en se centrant sur les détails qui ont pu revenir et non mentionnés dans le 1er récit.non mentionnés dans le 1er récit.

► Les résultats montrent significativement Les résultats montrent significativement moins d’affabulations grâce à cette moins d’affabulations grâce à cette modification.modification.

Les parades d’identificationLes parades d’identification

Les parades d’identification Les parades d’identification permettent:permettent:

►1) D’éviter une confrontation 1) D’éviter une confrontation bilatérale nuisible au suspect comme bilatérale nuisible au suspect comme au témoin.au témoin.

►2) De respecter le principe de 2) De respecter le principe de concordance entre souvenir et concordance entre souvenir et apparence physique du suspect.apparence physique du suspect.

Les biais procéduraux:Les biais procéduraux:► Supprimer les traits Supprimer les traits

saillants dans saillants dans l’alignement.l’alignement.

► Les distracteurs ne Les distracteurs ne doivent pas s’écarter doivent pas s’écarter du suspect;du suspect;

► Le témoin doit être Le témoin doit être averti que le coupable averti que le coupable n’est pas forcément n’est pas forcément présent.présent.

► Que la mention « je ne Que la mention « je ne sais pas » ou une sais pas » ou une absence absence d’identification peut-d’identification peut-être profitable à être profitable à l’enquête.l’enquête.

► La sélection des La sélection des distracteurs doit être distracteurs doit être faite en fonction de la faite en fonction de la description des description des témoins ou de la témoins ou de la victime et non en victime et non en fonction de leur fonction de leur ressemblance avec le ressemblance avec le suspect. suspect.

Les résultats :Les résultats :

► L’évaluation des parades montre qu’elles sont L’évaluation des parades montre qu’elles sont structurellement non fiables et concourent à des structurellement non fiables et concourent à des erreurs d’identification (Wells & al., 1999; Py & al. erreurs d’identification (Wells & al., 1999; Py & al. 2001).2001).

► Les causes: 1) trop faible nombre de distracteurs Les causes: 1) trop faible nombre de distracteurs (2,8 en M), 2) le suspect se détache trop des autres (2,8 en M), 2) le suspect se détache trop des autres membres de la parade, 3) les distracteurs ne membres de la parade, 3) les distracteurs ne présentent pas d’alternatives (correspondent trop à présentent pas d’alternatives (correspondent trop à la description du criminel). la description du criminel).

Les portraits robotsLes portraits robots

MéthodesMéthodes

► Les méthodes: 1 Les méthodes: 1 dizaine dizaine

► Mécaniques: Mécaniques: identitik, identitik, photophit, minolta photophit, minolta montage synthétiseurmontage synthétiseur..

► Informatisés: Informatisés: Mac a Mac a Mug, E fit, visatex Mug, E fit, visatex compu-sketch, pro-fit.compu-sketch, pro-fit.

► A l’aide d’un A l’aide d’un dessinateur dessinateur professionnel.professionnel.

► Procédure:description Procédure:description verbale du témoin des verbale du témoin des traits principaux, traits principaux, ajouts de détails ajouts de détails périphériques.périphériques.

Résultats:Résultats:

► En tant qu’élément de la En tant qu’élément de la procédure pénale: 10% à procédure pénale: 10% à 30% de taux de détection 30% de taux de détection quelle que soit la méthode quelle que soit la méthode (Davis & al, 2000).(Davis & al, 2000).

► Les sujets trouvent les Les sujets trouvent les dessins plus ressemblants dessins plus ressemblants aux originaux que ceux aux originaux que ceux réalisés par Identitik réalisés par Identitik (Laughery & Fowen, (Laughery & Fowen, 1980).Les techniques les plus 1980).Les techniques les plus sophistiquées ne surpassent sophistiquées ne surpassent pas des outils plus pas des outils plus élémentaires comme le élémentaires comme le dessin.dessin.

Comment améliorer les portraits Comment améliorer les portraits robots?robots?

1) Obtenir une description fondée sur des mécanismes « 1) Obtenir une description fondée sur des mécanismes « naturels ».naturels ».

80% des individus utilisent une stratégie par catégories 80% des individus utilisent une stratégie par catégories générales: sexe, taille, âge, ethnie, corpulence. Puis générales: sexe, taille, âge, ethnie, corpulence. Puis viennent les informations locales: visage, longueur des viennent les informations locales: visage, longueur des cheveux, couleur des yeux.cheveux, couleur des yeux.

La majorité des descriptions de visage concerne le haut et La majorité des descriptions de visage concerne le haut et pas le bas.pas le bas.

2) Potentialiser ce processus naturel en l’enrichissant et 2) Potentialiser ce processus naturel en l’enrichissant et en donnant la consigne de description du visage bas en donnant la consigne de description du visage bas puis haut permet d’obtenir 11% d’informations puis haut permet d’obtenir 11% d’informations supplémentaires exactes!supplémentaires exactes!

Les biais relatifs aux Les biais relatifs aux caractéristiques personnelles des caractéristiques personnelles des

témoinstémoins►Les enfants:Les enfants:► Entre 5 et 6 ans: bonnes performances de Entre 5 et 6 ans: bonnes performances de

reconnaissance lors d’une parade si cible présente!reconnaissance lors d’une parade si cible présente!► Si cible absente, nombre de fausses reconnaissances Si cible absente, nombre de fausses reconnaissances

bcp plus élevé!bcp plus élevé!► Pour le rappel des faits: témoignages spontanés plus Pour le rappel des faits: témoignages spontanés plus

pauvres mais aussi exacts que ceux des adultes. pauvres mais aussi exacts que ceux des adultes. Lorsque les questions sont dirigées ou orientées, Lorsque les questions sont dirigées ou orientées, l’enfant se laisse bcp plus influencer que l’adulte.l’enfant se laisse bcp plus influencer que l’adulte.

► Les personnes âgées:Les personnes âgées:► Pas de problème jusqu’à 70 ans.Pas de problème jusqu’à 70 ans.

Les caractéristiques du coupableLes caractéristiques du coupable

► Les personnes d’une autre ethnie que celle du Les personnes d’une autre ethnie que celle du témoin sont moins discriminables en mémoire que témoin sont moins discriminables en mémoire que des personnes de la même ethnie.des personnes de la même ethnie.

► 22% d’identifications erronées supplémentaires dans 22% d’identifications erronées supplémentaires dans le cas d’une reconnaissance interethnique comparée le cas d’une reconnaissance interethnique comparée à une reconnaissance intra-ethnique (Chance & à une reconnaissance intra-ethnique (Chance & Goldstein, 1996).Goldstein, 1996).

► Les préjugés ethniques et raciaux expliquent Les préjugés ethniques et raciaux expliquent largement ce phénomène (Skolnick & Shaw, 1997; largement ce phénomène (Skolnick & Shaw, 1997; Py & Bourdairon, 2001).Py & Bourdairon, 2001).

Les caractéristiques de la situation.Les caractéristiques de la situation.

► L’obscurité. Variation soudaine de luminosité.L’obscurité. Variation soudaine de luminosité.► Présence de nombreux protagonistes (distracteurs).Présence de nombreux protagonistes (distracteurs).► Faible durée d’exposition du visage de la cible.Faible durée d’exposition du visage de la cible.► + de 3 semaines de délai entre la scène critique et la + de 3 semaines de délai entre la scène critique et la

phase d’identification.phase d’identification.► Changement de contexte entre la scène critique et la Changement de contexte entre la scène critique et la

phase d’identification.phase d’identification.

► L’ensemble de ces problèmes peut être évité ou L’ensemble de ces problèmes peut être évité ou contourné grâce à l’E.C. (hypermnésie, contourné grâce à l’E.C. (hypermnésie, recontextualisation, etc.)recontextualisation, etc.)

La suggestibilitéLa suggestibilité

Les mesures de la Les mesures de la suggestibilitésuggestibilité

La méthode de GudjonssonLa méthode de Gudjonsson► Définition de la suggestibilité: dépend des stratégies de Définition de la suggestibilité: dépend des stratégies de

coping mobilisées lorsque les individus sont confrontés coping mobilisées lorsque les individus sont confrontés à l’incertitude ou aux attentes présentes dans la à l’incertitude ou aux attentes présentes dans la situation interrogative.situation interrogative.

► 1) Une cassette audio présente une histoire brève avec 1) Une cassette audio présente une histoire brève avec 40 aspects saillants.40 aspects saillants.

► 2) Rappel des éléments saillants (comptabilisés).2) Rappel des éléments saillants (comptabilisés).► 3) On pose 20 questions dont 15 sont dirrigées 3) On pose 20 questions dont 15 sont dirrigées

(suggestives).(suggestives).► 4) Feed-back négatif: « Vous avez fait un certain 4) Feed-back négatif: « Vous avez fait un certain

nombre d’erreurs, donc je vais vous reposer les mêmes nombre d’erreurs, donc je vais vous reposer les mêmes questions (à nouveau les 20 questions).questions (à nouveau les 20 questions).

Méthode Gudjonsson (suite)Méthode Gudjonsson (suite)

► Résultats (3scores):Résultats (3scores):► 1) score de soumission aux questions 1) score de soumission aux questions

suggestives (acceptation de l’influence suggestives (acceptation de l’influence contenue dans les questions).contenue dans les questions).

► 2) Score de changements opérés par le sujet 2) Score de changements opérés par le sujet entre la 1ère et la 2ème série de questions.entre la 1ère et la 2ème série de questions.

► 3) Score global de suggestibilité (addition 3) Score global de suggestibilité (addition des 2) des 2)

Les mesures du mensongeLes mesures du mensonge

Le RM (Reality Monitoring)Le RM (Reality Monitoring)Johnson & Raye (1981)Johnson & Raye (1981)

► Analyse du caractère vécu versus inventé d’un fait Analyse du caractère vécu versus inventé d’un fait restitué.restitué.

► Distinction entre sources internes versus externes:Distinction entre sources internes versus externes:► 1) Evènements vécus issus de processus perceptifs. 1) Evènements vécus issus de processus perceptifs.

Avec plus de détails visuels, bruits, odeurs. Plus Avec plus de détails visuels, bruits, odeurs. Plus d’informations affectives et de ressentis pendant d’informations affectives et de ressentis pendant l’évènement.l’évènement.

► 2) Evènements imaginés issus d’une source 2) Evènements imaginés issus d’une source interne. Avec d’avantage d’opérations cognitives, interne. Avec d’avantage d’opérations cognitives, de sentiments et de raisonnements, souvenirs plus de sentiments et de raisonnements, souvenirs plus vagues et moins concrets.vagues et moins concrets.

► Le calcul des indices internes vs externes des Le calcul des indices internes vs externes des souvenirs permet de savoir si une personne a ou souvenirs permet de savoir si une personne a ou n’a pas vécu la situation qu’ elle décrit.n’a pas vécu la situation qu’ elle décrit.

► Cette technique doit être appliquée dans un délai Cette technique doit être appliquée dans un délai court. Avec le temps, la création du mensonge se court. Avec le temps, la création du mensonge se confond avec la vérité.confond avec la vérité.

► Cette technique est moins efficace auprès Cette technique est moins efficace auprès d’enfants qui distinguent plus difficilement les d’enfants qui distinguent plus difficilement les évènements réels et imaginaires que les adultes.évènements réels et imaginaires que les adultes.

Les enfants sont-ils Les enfants sont-ils de bons témoins?de bons témoins?

IntroductionIntroduction

► La recevabilité du témoignage d’enfant est un La recevabilité du témoignage d’enfant est un problème récurent dans l’histoire de la problème récurent dans l’histoire de la justice :justice :

► Ex : dans Ex : dans l’affaire Maria Dolorès Ramblal’affaire Maria Dolorès Rambla (enlèvement et meurtre), Jean, le frère de la (enlèvement et meurtre), Jean, le frère de la victime (6 ans), bien que témoin oculaire, ne victime (6 ans), bien que témoin oculaire, ne sera pas entendu par la justice.sera pas entendu par la justice.

► Ex : Ex : l’affaire Bonellil’affaire Bonelli ( inspecteur chargé de ( inspecteur chargé de l’enquête sur le casse de la superette de l’enquête sur le casse de la superette de Saint-Barthélemy), dans laquelle deux Saint-Barthélemy), dans laquelle deux adolescent, témoins oculaires ne seront pas adolescent, témoins oculaires ne seront pas entendus.entendus.

L’attitude de la L’attitude de la justice à l ’égard justice à l ’égard des témoignages des témoignages

d’enfants.d’enfants.

1) attitude de la justice 1) attitude de la justice française ou belge.française ou belge.

►Pas de règle précise quant à l’audition Pas de règle précise quant à l’audition des témoins ( adultes ou enfants).des témoins ( adultes ou enfants).

► Impossibilité de témoigner sous Impossibilité de témoigner sous serment avant l’âge de serment avant l’âge de 16 ans16 ans en en France et de France et de 14 ans14 ans en Belgique. en Belgique.

►Avant cet âge l’enfant ne pourra être Avant cet âge l’enfant ne pourra être entendu qu’au titre de simple entendu qu’au titre de simple information.information.

2) L’attitude de la justice 2) L’attitude de la justice anglo-saxonneanglo-saxonne

A- recevabilité du A- recevabilité du témoignage d’enfant.témoignage d’enfant.

1779 : affaire Rex contre Braiser1779 : affaire Rex contre Braiser

► Le juge estima qu’il n’y avait pas de règle Le juge estima qu’il n’y avait pas de règle concernant l’âge auquel un enfant pouvait concernant l’âge auquel un enfant pouvait témoigner et qu’il suffisait de s’assurer que témoigner et qu’il suffisait de s’assurer que l’enfant était en mesure de comprendre les l’enfant était en mesure de comprendre les dangers de l’impiété et du parjure.dangers de l’impiété et du parjure.

► De nos jours, l’évaluation au cas par cas est De nos jours, l’évaluation au cas par cas est toujours de rigueur, mais certains critères toujours de rigueur, mais certains critères tels que la conviction religieuse du témoin tels que la conviction religieuse du témoin ont été abrogés.ont été abrogés.

1895 : affaire Wheeler contre les 1895 : affaire Wheeler contre les États-unisÉtats-unis

►Dans cette affaire, la question des Dans cette affaire, la question des capacités intellectuelles du témoin se capacités intellectuelles du témoin se pose pose

►Mais il faudra attendre 1960 pour que Mais il faudra attendre 1960 pour que l’ « American Jurisprudence » définisse l’ « American Jurisprudence » définisse les capacités intellectuelles requises les capacités intellectuelles requises pour la recevabilité d’un témoignage pour la recevabilité d’un témoignage d’enfant. d’enfant.

Critères de recevabilité d’un Critères de recevabilité d’un témoignage d’enfant.témoignage d’enfant.

► L’enfant qui témoigne doit être âgé d’au L’enfant qui témoigne doit être âgé d’au moins moins 7 ans7 ans, âge auquel celui-ci est sensé , âge auquel celui-ci est sensé comprendre la signification et les enjeux de comprendre la signification et les enjeux de la déclaration sous serment.la déclaration sous serment.

► Disposer au moment des faits de la faculté Disposer au moment des faits de la faculté d’observer et d’enregistrer les faits avec d’observer et d’enregistrer les faits avec précision.précision.

► Avoir une mémoire suffisante pour retenir Avoir une mémoire suffisante pour retenir une version des faits indépendante.une version des faits indépendante.

► Être apte à communiquer ses souvenirs.Être apte à communiquer ses souvenirs.► Être apte a comprendre l’obligation de dire Être apte a comprendre l’obligation de dire

la véritéla vérité

B- corroboration de la B- corroboration de la preuve fournie par un preuve fournie par un témoignage d’enfant.témoignage d’enfant.

Droit de la preuveDroit de la preuve

► Pour être corroborante, une preuve doit être Pour être corroborante, une preuve doit être indépendante et de nature à impliquer la indépendante et de nature à impliquer la culpabilité de l’accusé pour les faits culpabilité de l’accusé pour les faits reprochés.reprochés.

► Une disposition interdisant à un enfant, par Une disposition interdisant à un enfant, par son seul témoignage de faire poursuivre son seul témoignage de faire poursuivre quiconque pour une agression dont il aurait quiconque pour une agression dont il aurait été témoin: le « New Criminal Justice Act » a été témoin: le « New Criminal Justice Act » a décidé de surseoir à cette règle.décidé de surseoir à cette règle.

►Bien que quelques améliorations aient Bien que quelques améliorations aient été apportées, les justices de ces pays été apportées, les justices de ces pays ont encore une attitude ambivalente ont encore une attitude ambivalente quant au témoignage d’enfants, quant au témoignage d’enfants, oscillant entre confiance et crainte.oscillant entre confiance et crainte.Or cette crainte d’être trompé, qui Or cette crainte d’être trompé, qui existe quelque soit le type de témoin existe quelque soit le type de témoin et la nature du témoignage prend un et la nature du témoignage prend un caractère singulier dans le cas du caractère singulier dans le cas du témoignage d’enfant puisqu’elle témoignage d’enfant puisqu’elle repose sur le statut même de la repose sur le statut même de la personnalité infantile.personnalité infantile.

II. Les caractéristiques II. Les caractéristiques de la situation de de la situation de

témoignage.témoignage.

1) L’implication1) L’implication

► L’implication correspond à la participation L’implication correspond à la participation dans une situation.dans une situation.

► Le plus souvent, les enfants entendus par la Le plus souvent, les enfants entendus par la justice ont été témoins d’évènements dans justice ont été témoins d’évènements dans lesquels ils ont été impliqués.lesquels ils ont été impliqués.

► Or plusieurs recherches ont montré que cette Or plusieurs recherches ont montré que cette implication dans un évènement permettrait de implication dans un évènement permettrait de conserver un souvenir plus organisé (améliore conserver un souvenir plus organisé (améliore la mémorisation de la position des objets),et la mémorisation de la position des objets),et plus exhaustif. De plus, l’implication faciliterait plus exhaustif. De plus, l’implication faciliterait la production d’inférences logiques.la production d’inférences logiques.

A- Recherche de Goodman et Reed A- Recherche de Goodman et Reed sur la suggestibilité et la qualité du sur la suggestibilité et la qualité du

souvenir.souvenir.► Hypothèse : Hypothèse : les enfants, même avant 6 ans les enfants, même avant 6 ans

seraient aussi fiables que les adultes.seraient aussi fiables que les adultes.► PopulationPopulation : enfants de 3 et 6 ans et adultes. : enfants de 3 et 6 ans et adultes.► VIVI : nature des questions (objectives ou : nature des questions (objectives ou

suggestives), âge des sujets.suggestives), âge des sujets.► ExpérienceExpérience : chaque sujet interagit avec une : chaque sujet interagit avec une

personne qu’il ne connaît pas pendant 5 personne qu’il ne connaît pas pendant 5 minutes. quelques jours plus tard on leur pose minutes. quelques jours plus tard on leur pose quelques questions et on leur demande de quelques questions et on leur demande de reconnaître la personne avec laquelle ils ont reconnaître la personne avec laquelle ils ont interagi parmi un panel de photographies.interagi parmi un panel de photographies.

Résultats et conclusions de Goodman et ReedRésultats et conclusions de Goodman et Reed

► RésultatsRésultats : : ► Questions objectivesQuestions objectives : les enfants de 3 et 6 ans sont : les enfants de 3 et 6 ans sont

tout aussi fiables que les adultes. tout aussi fiables que les adultes. Question Question subjectivessubjectives : les enfants des 2 groupes sont plus : les enfants des 2 groupes sont plus sensibles que les adultes.sensibles que les adultes.

ReconnaissanceReconnaissance : la meilleure reconnaissance est : la meilleure reconnaissance est produite par les enfants de 6 ans suivis par les adultes produite par les enfants de 6 ans suivis par les adultes puis les enfants de 3 ans. puis les enfants de 3 ans. Descriptions de la Descriptions de la situationsituation : les adultes fournissent plus de détail que les : les adultes fournissent plus de détail que les enfants mais commettent aussi plus d’erreursenfants mais commettent aussi plus d’erreurs

► ConclusionConclusion : : Les enfants Les enfants surtout avant 6 ans demeurent plus suggestibles que surtout avant 6 ans demeurent plus suggestibles que les adultes. Mais on ne peut considérer les enfants de 3 les adultes. Mais on ne peut considérer les enfants de 3 et 6 ans comme inaptes à témoigner. La fiabilité de leur et 6 ans comme inaptes à témoigner. La fiabilité de leur témoignage dépend de précautions telles que témoignage dépend de précautions telles que supprimer la suggestion d’informations erronées dans supprimer la suggestion d’informations erronées dans les questions posées à l’enfant. les questions posées à l’enfant.

B- Recherche de Saywitz, B- Recherche de Saywitz, Goodman,Nicholas & Moan (1991) Goodman,Nicholas & Moan (1991)

sur l’anxiété.sur l’anxiété.► Le plus difficile dans l’étude d’un facteur tel que l’ anxiété Le plus difficile dans l’étude d’un facteur tel que l’ anxiété

c’est de concilier déontologie et volonté de se rapprocher de la c’est de concilier déontologie et volonté de se rapprocher de la réalité.réalité.

► HypothèseHypothèse : l’anxiété joue un rôle important dans une : l’anxiété joue un rôle important dans une situation de témoignage d’un abus sexuel.situation de témoignage d’un abus sexuel.

► PopulationPopulation : 72 fillettes âgées de 5 a 7 ans. : 72 fillettes âgées de 5 a 7 ans. ► VIVI : examen pratiqué lors d’une visite médicale (anal et : examen pratiqué lors d’une visite médicale (anal et

vaginal / colonne vertébrale), questions (objectives et vaginal / colonne vertébrale), questions (objectives et subjectivessubjectives

► ExpérienceExpérience : 36 enfants ont subi un examen anal et vaginal, : 36 enfants ont subi un examen anal et vaginal, les autres un examen de la colonne vertébrale. Tous étaient les autres un examen de la colonne vertébrale. Tous étaient nus devant le médecin. Une semaine ou un mois plus tard on nus devant le médecin. Une semaine ou un mois plus tard on leur demande de faire le récit de leur visite médicale aidés de leur demande de faire le récit de leur visite médicale aidés de poupées anatomiques et on leur pose quelques questions dont poupées anatomiques et on leur pose quelques questions dont certaines suggèrent des informations erronées.certaines suggèrent des informations erronées.

Résultats et conclusion de Saywitz, Résultats et conclusion de Saywitz, Goodman,Nicholas et Moan Goodman,Nicholas et Moan

► RésultatsRésultats : : -La plupart des enfants ayant subi un examen anal et vaginal -La plupart des enfants ayant subi un examen anal et vaginal ne relatent pas spontanément cet épisode dans leur récit. ne relatent pas spontanément cet épisode dans leur récit. celui-ci n’étant révélé qu’à la suite d’un questionnement celui-ci n’étant révélé qu’à la suite d’un questionnement direct par l’adulte à l’aide de la poupée anatomique.direct par l’adulte à l’aide de la poupée anatomique.

- les enfants ayant subi un examen de la colonne vertébrale - les enfants ayant subi un examen de la colonne vertébrale

n’inventent en aucun cas des élément pouvant laisser penser n’inventent en aucun cas des élément pouvant laisser penser qu’ils auraient subi un examen anal et vaginal.qu’ils auraient subi un examen anal et vaginal.

► ConclusionsConclusions : : Un dilemme se pose pour les personnes amenées à interroger Un dilemme se pose pour les personnes amenées à interroger des enfants dans les affaires d’abus sexuel car si, des enfants dans les affaires d’abus sexuel car si, spontanément les enfants peuvent parfaitement ne pas spontanément les enfants peuvent parfaitement ne pas relater un contact sexuel qui a eu lieu, lorsqu’ils y sont invités relater un contact sexuel qui a eu lieu, lorsqu’ils y sont invités ils peuvent tout aussi bien relater des attouchements ils peuvent tout aussi bien relater des attouchements imaginaires (5% des cas).imaginaires (5% des cas).

2) l’excitation 2) l’excitation émotionnelleémotionnelle

Il s’agit du stress lié à une Il s’agit du stress lié à une situation donnée, elle est situation donnée, elle est

aussi appelée anxiété.aussi appelée anxiété.

A- Recherche de Peters (1987)A- Recherche de Peters (1987)► HypothèseHypothèse : les situation anxiogènes (proches des abus sexuels) : les situation anxiogènes (proches des abus sexuels)

ainsi que les propositions de reconnaissance affectent le ainsi que les propositions de reconnaissance affectent le témoignage des enfantstémoignage des enfants

► PopulationPopulation :71 enfants de 3 à 8 ans :71 enfants de 3 à 8 ans► VIVI : situation ( cabinet dentaire /maison),personne rencontrée : situation ( cabinet dentaire /maison),personne rencontrée

(dentiste / assistant), photographie de la personne rencontrée (dentiste / assistant), photographie de la personne rencontrée (présente ou non dans celles proposées)(présente ou non dans celles proposées)

► ExpérienceExpérience : quelques semaines après une visite chez le dentiste : quelques semaines après une visite chez le dentiste (durant laquelle on a mesuré le taux d’anxiété de l’enfant), un (durant laquelle on a mesuré le taux d’anxiété de l’enfant), un assistant se rend chez chaque enfant et lui demande de assistant se rend chez chaque enfant et lui demande de reconnaître la photo et la voix du dentiste parmi plusieurs reconnaître la photo et la voix du dentiste parmi plusieurs propositions. Puis quelque temps plus tard, un second assistant propositions. Puis quelque temps plus tard, un second assistant fait de même à propos du premier assistant.fait de même à propos du premier assistant.

► Résultats Résultats : : - la reconnaissance des - la reconnaissance des visage est meilleure lorsque la photo à reconnaître fait partie de visage est meilleure lorsque la photo à reconnaître fait partie de celles proposées.celles proposées.

- l’assistant de recherche est mieux reconnu que le dentiste- l’assistant de recherche est mieux reconnu que le dentiste

B- Autre recherche de Peters (1991)B- Autre recherche de Peters (1991)► HypothèseHypothèse : les situation anxiogènes ( ici plus : les situation anxiogènes ( ici plus

éloignées des situations d’abus sexuels) influencent le éloignées des situations d’abus sexuels) influencent le témoignage des enfants.témoignage des enfants.

► Population : 64 enfants de 6 à 9 ansPopulation : 64 enfants de 6 à 9 ans► VIVI :situation anxiogène (alarme incendie / radio) :situation anxiogène (alarme incendie / radio)► ExpérienceExpérience : on demande aux enfants de réaliser une : on demande aux enfants de réaliser une

1ère tache intellectuelle, au cours de laquelle ils 1ère tache intellectuelle, au cours de laquelle ils entendent brusquement soit une alarme soit une radio, entendent brusquement soit une alarme soit une radio, puis une assistante entre et agit devant les enfants puis une assistante entre et agit devant les enfants selon un scénario déterminé. À la suite de cela, les selon un scénario déterminé. À la suite de cela, les enfants effectuent une seconde tâche intellectuelle puis enfants effectuent une seconde tâche intellectuelle puis on leur demande de répondre à quelques épreuves de on leur demande de répondre à quelques épreuves de mémoire ( récit des évènements et questions fermées)mémoire ( récit des évènements et questions fermées)

► RésultatsRésultats : :- généralement les sujet n’ayant pas entendu l’alarme - généralement les sujet n’ayant pas entendu l’alarme ont de meilleures performances.ont de meilleures performances.-les enfants ayant entendu l’alarme ont des souvenirs -les enfants ayant entendu l’alarme ont des souvenirs plus précis mais sont aussi plus sensibles à la plus précis mais sont aussi plus sensibles à la suggestion.suggestion.

C- conclusion de PetersC- conclusion de Peters

► Comparé aux recherches précédentes, le Comparé aux recherches précédentes, le stress évoqué chez les enfants n’a pas été stress évoqué chez les enfants n’a pas été suscité par des actions exercées sur l’enfant suscité par des actions exercées sur l’enfant qui est alors plus spectateur qu’acteur.qui est alors plus spectateur qu’acteur.

► Cependant, Peters montre qu’une anxiété Cependant, Peters montre qu’une anxiété importante conduit à un souvenir moins exact importante conduit à un souvenir moins exact et à une plus grande sensibilité à la et à une plus grande sensibilité à la suggestion. suggestion.

► En outre, il apparaît que lorsque le délai entre En outre, il apparaît que lorsque le délai entre l’évènement et l’entretien est assez court, les l’évènement et l’entretien est assez court, les enfants résistent mieux aux suggestions les enfants résistent mieux aux suggestions les amenant à prétendre à des abus sexuels.amenant à prétendre à des abus sexuels.

III. Les conditions de III. Les conditions de l’audition d’un enfantl’audition d’un enfant

1) 1) La suggestion La suggestion d’informations erronéesd’informations erronées

► Le code d’instruction, qu’il soit belge ou français, ne Le code d’instruction, qu’il soit belge ou français, ne prévoit aucune procédure indiquant la façon prévoit aucune procédure indiquant la façon d’interroger un enfant. Or il semblerait qu’un d’interroger un enfant. Or il semblerait qu’un témoin, enfant ou adulte, dans le cadre d’une témoin, enfant ou adulte, dans le cadre d’une instruction judiciaire, soit exposé à la suggestion instruction judiciaire, soit exposé à la suggestion d’informations erronées.d’informations erronées.

► Gudjonsson et ses collaborateurs l’ont appelé : « la Gudjonsson et ses collaborateurs l’ont appelé : « la suggestibilité interrogative » .suggestibilité interrogative » .

► On peut expliquer ce phénomène par le fait On peut expliquer ce phénomène par le fait qu’après un évènement, on peut modifier le récit qu’après un évènement, on peut modifier le récit du souvenir que le témoin en a en lui suggérant des du souvenir que le témoin en a en lui suggérant des informations fausses. Plusieurs auteurs ont tenté informations fausses. Plusieurs auteurs ont tenté d’en donner une explication. Certains y voient une d’en donner une explication. Certains y voient une implication des capacités mnésiques, d’autres y implication des capacités mnésiques, d’autres y voient une soumission à la pression sociale. voient une soumission à la pression sociale.

A- King & Yuille (1987) A- King & Yuille (1987) « sensibilité au contexte » « sensibilité au contexte »

►une personne confrontée à une une personne confrontée à une situation nouvelle dont il ne comprend situation nouvelle dont il ne comprend pas la signification va s’en remettre à pas la signification va s’en remettre à une tierce personne. Lors d’un une tierce personne. Lors d’un témoignage, un sentiment de doute témoignage, un sentiment de doute peut surgir et l’individu peut éprouver peut surgir et l’individu peut éprouver le besoin de se référer à une autre le besoin de se référer à une autre personne qui peut ainsi induire des personne qui peut ainsi induire des suggestions fausses.suggestions fausses.

B- Ceci, Ross et Toglia (1987)B- Ceci, Ross et Toglia (1987) «L’ effet de prestige » «L’ effet de prestige »

►Les auteurs ont travaillé sur l’effet de Les auteurs ont travaillé sur l’effet de l’information erronée et ont montré que l’information erronée et ont montré que les enfants les plus jeunes exprimaient les enfants les plus jeunes exprimaient une plus forte sensibilité à la suggestion une plus forte sensibilité à la suggestion d’informations erronées. Ils y étaient d’informations erronées. Ils y étaient également plus sensibles lorsqu’ils également plus sensibles lorsqu’ils avaient en face d’eux une figure avaient en face d’eux une figure d’autorité adulte et crédible. L’explication d’autorité adulte et crédible. L’explication est qu’ils se conforment à ce qui était est qu’ils se conforment à ce qui était attendu d’eux. attendu d’eux.

C- Conclusion de ces recherchesC- Conclusion de ces recherches

► Il semblerait que les enfants ne soient Il semblerait que les enfants ne soient pas plus suggestifs que les adultes. Ce pas plus suggestifs que les adultes. Ce sont les facteurs qui influencent la sont les facteurs qui influencent la suggestibilité comme l’implication et suggestibilité comme l’implication et l’excitation émotionnelle qui ont le l’excitation émotionnelle qui ont le plus d’influence sur les jeunes enfants plus d’influence sur les jeunes enfants (surtout vers 3-5 ans). (surtout vers 3-5 ans).

2) Les facteurs autres que la 2) Les facteurs autres que la suggestionsuggestion

► L’ensemble des conditions dans lesquelles l’enfant est L’ensemble des conditions dans lesquelles l’enfant est interrogé peut influer sur la fiabilité de son témoignage. interrogé peut influer sur la fiabilité de son témoignage. D’une façon générale, il est préférable de laisser les D’une façon générale, il est préférable de laisser les enfants raconter les faits dans leurs propres termes puis enfants raconter les faits dans leurs propres termes puis de leur poser ensuite des questions fermées afin de leur poser ensuite des questions fermées afin d’éclaircir certains points. C’est la technique de d’éclaircir certains points. C’est la technique de « l’entonnoir ». « l’entonnoir ».

► L’enquêteur doit s’inquiéter de savoir si l’enfant le L’enquêteur doit s’inquiéter de savoir si l’enfant le comprend, il doit donc adapter son langage, se montrer comprend, il doit donc adapter son langage, se montrer chaleureux, tenter de le mettre à l’aise.chaleureux, tenter de le mettre à l’aise.

► Lors d’une instruction judiciaire, un enfant va être Lors d’une instruction judiciaire, un enfant va être confronté à bon nombre de professionnels ainsi qu’à des confronté à bon nombre de professionnels ainsi qu’à des termes juridiques parfois mal compris par les adultes eux-termes juridiques parfois mal compris par les adultes eux-mêmes. La plupart des enfants sont effrayés à l’idée mêmes. La plupart des enfants sont effrayés à l’idée d’être confronté à la justice ce qui pourrait induire une d’être confronté à la justice ce qui pourrait induire une certaine fragilité et donc une plus grande sensibilité aux certaine fragilité et donc une plus grande sensibilité aux suggestions. suggestions.

IV. les abus sexuelsIV. les abus sexuels

1) Les poupées anatomiques1) Les poupées anatomiques

► Dans le cas des abus sexuels, l’utilisation de Dans le cas des abus sexuels, l’utilisation de poupées anatomiques constitue une aide poupées anatomiques constitue une aide efficace. Il s’agit de poupées dont les organes efficace. Il s’agit de poupées dont les organes réels sont fidèlement reproduits. L’enfant va réels sont fidèlement reproduits. L’enfant va revivre l’agression en évitant d’utiliser des revivre l’agression en évitant d’utiliser des mots, il va montrer au médecin où il a été mots, il va montrer au médecin où il a été touché. Certaines critiques ont été faites à touché. Certaines critiques ont été faites à l’encontre de ces poupées mais il a été l’encontre de ces poupées mais il a été montré que si l’enquêteur ne s’appuie que montré que si l’enquêteur ne s’appuie que sur les déclarations des enfants, il manquera sur les déclarations des enfants, il manquera la majorité des abus sexuels.la majorité des abus sexuels.

2) Indices principaux permettant 2) Indices principaux permettant d’affirmer qu’un abus sexuel a d’affirmer qu’un abus sexuel a

bien eu lieu :bien eu lieu :► Indices physiques (maladies Indices physiques (maladies

sexuellement transmissibles).sexuellement transmissibles).►Connaissances sexuelles Connaissances sexuelles

inhabituelles à l’âge en question.inhabituelles à l’âge en question.►Récit concordant au fil du tempsRécit concordant au fil du temps

3) cas où un abus sexuel a pu 3) cas où un abus sexuel a pu être inventé ou déformé : être inventé ou déformé :

►Divorce entre les parents.Divorce entre les parents.►Milieu familial offrant de nombreuses Milieu familial offrant de nombreuses

stimulations sexuelles.stimulations sexuelles.►Troubles psychologiques chez l’enfant.Troubles psychologiques chez l’enfant.►Désir avoué de punir un adulte.Désir avoué de punir un adulte.

V. conclusionV. conclusion

► D’après les études relatées, le recueil des D’après les études relatées, le recueil des témoignages d’enfants peut être amélioré témoignages d’enfants peut être amélioré grâce à des méthodes telles que celle de grâce à des méthodes telles que celle de l’entonnoir, des questions fermées, des l’entonnoir, des questions fermées, des bandes vidéo interposées ou encore par la bandes vidéo interposées ou encore par la tenue des séances en huis clos, du recours au tenue des séances en huis clos, du recours au jeu symbolique et surtout par la clarification jeu symbolique et surtout par la clarification des termes juridiques. En outre, il apparaît des termes juridiques. En outre, il apparaît que le témoignage d’enfant subit tout comme que le témoignage d’enfant subit tout comme celui des adultes un grand nombre celui des adultes un grand nombre d’influences.d’influences.

Quelques références utiles:Quelques références utiles:

► Demarchy, S., Ginet, M., & Py, J. (2004). Les outils pour Demarchy, S., Ginet, M., & Py, J. (2004). Les outils pour le recueil et l’évaluation des témoignages judiciaires. In le recueil et l’évaluation des témoignages judiciaires. In P. Pansu & C. Louche (Eds.), P. Pansu & C. Louche (Eds.), La psychologie appliquée à La psychologie appliquée à l’analyse des problèmes sociaux (pp. 184-208).l’analyse des problèmes sociaux (pp. 184-208). Psychologie sociale. Paris : Puf. Psychologie sociale. Paris : Puf.

► Somat, A., & Vazel, A.M. (2004). Somat, A., & Vazel, A.M. (2004). L’ identification par L’ identification par portrait-robot peut-elle être améliorée ? (Même ouvrage portrait-robot peut-elle être améliorée ? (Même ouvrage que supra) que supra)

► Bertone, A., Mélen, M., Py, J. Somat, A. (1995). Bertone, A., Mélen, M., Py, J. Somat, A. (1995). Témoins Témoins sous influence. sous influence. Grenoble: Presses Universitaires.Grenoble: Presses Universitaires.