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Protégez-Vous Août 2008 7 EN COUVERTURE ENQUÊTE Vendeurs de purificateurs d’eau 8 Quand est-ce nécessaire? 14 NOTRE ENQUÊTE RÉVÈLE DES TECHNIQUES DE VENTE DOUTEUSES BASÉES SUR UN DISCOURS ALARMISTE TRUFFÉ DE FAUSSETÉS ET D’INCOHÉRENCES. C haque année, au Salon national de l’habitation de Montréal, des vendeurs de purificateurs d’eau font de la prospection intensive auprès des visiteurs. En échange de vos coordonnées, on vous promet une analyse de l’eau de votre robinet. Nous avons donc invité quatre représentants d’autant d’entreprises à venir tour à tour faire leur démonstration dans notre résidence témoin. Notre enquête révèle des techniques de vente douteuses basées sur un discours alarmiste truffé de faussetés et d’incohérences. Et le prix à payer est fort: jusqu’à 14 000 $ pour un système jugé la plupart du temps inutile par les experts que nous avons consultés. Par ailleurs, selon une étude réalisée en 2005 pour le compte du ministère québécois du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, les systèmes domestiques de traitement de l’eau sont installés principalement pour des raisons «esthétiques» (odeur, goût, couleur, dureté) et très mar- ginalement pour des raisons de santé. Un autre volet de cette enquête (dans 14 maisons alimentées en eau non potable) a révélé que certains dispositifs n’améliorent en rien la potabilité de l’eau parce qu’ils ont été soit mal choisis, soit mal installés ou mal entretenus. Notre article expose les cas où l’installation d’un système se justifie et fait le tour des principaux types d’ap- pareils sur le marché. Photo: Réjean Poudrette Purificateurs d’eau JETER SON ARGENT PAR LES FENÊTRES?

Purificateurs d’eau JETER

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›Quand est-ce nécessaire? 14

NOTRE ENQUÊTE RÉVÈLE DES TECHNIQUES DE VENTE

DOUTEUSES BASÉES SUR UN DISCOURS ALARMISTE TRUFFÉ DE FAUSSETÉS ET

D’INCOHÉRENCES.

Chaque année, au Salon national de l’habitation de Montréal, des vendeurs de purificateurs d’eau font de la prospection intensive auprès des visiteurs. En échange de vos coordonnées, on vous promet une analyse de l’eau de votre

robinet. Nous avons donc invité quatre représentants d’autant d’entreprises à venir tour à tour faire leur démonstration dans notre résidence témoin. Notre enquête révèle des techniques de vente douteuses basées sur un discours alarmiste truffé de faussetés et d’incohérences. Et le prix à payer est fort: jusqu’à 14 000 $ pour un système jugé la plupart du temps inutile par les experts que nous avons consultés.

Par ailleurs, selon une étude réalisée en 2005 pour le compte du ministère québécois du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, les systèmes domestiques de traitement de l’eau sont installés principalement pour des raisons «esthétiques» (odeur, goût, couleur, dureté) et très mar-ginalement pour des raisons de santé. Un autre volet de cette enquête (dans 14 maisons alimentées en eau non potable) a révélé que certains dispositifs n’améliorent en rien la potabilité de l’eau parce qu’ils ont été soit mal choisis, soit mal installés ou mal entretenus. Notre article expose les cas où l’installation d’un système se justifie et fait le tour des principaux types d’ap-pareils sur le marché.Ph

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Purificateurs d’eau

JETER SON ARGENT PAR LES FENÊTRES?

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Le spectacLe des vendeurs avait pour but premier de diaboLiser L’eau du robinet.

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Payer près de 14 000 $ pour un système de filtration qui remplace de l’eau pota-ble par de l’eau potable, ça vous intéresse? C’est pour-

tant ce que nous a proposé le vendeur de produits RainSoft, qui s’annonçait comme un technicien venu tester la qualité de l’eau de notre résidence témoin.

Au Salon national de l’habitation, tenu en mars à Montréal, l’arme de prédilection des vendeurs de purifica-

teurs d’eau consistait à s’inviter chez nous pour tester l’eau du robinet. Nous avons accepté l’offre des distributeurs des produits Culligan, Eagle, EcoWater et RainSoft.

Du Plomb Dans l’eau ou Dans l’aile?

Leur démonstration avait pour but premier de diaboliser l’eau du robinet. Rien de surprenant à cela, sauf que les arguments fournis dépassent souvent

l’entendement. «Pourquoi pensez-vous qu’il y a une explosion de cancers?» demande le représentant d’Eagle, avant d’ajouter: «À chaque gorgée, vous buvez 640 produits chimiques.»

Faux. Avant de recevoir les ven-deurs, nous avons fait faire une ana-lyse complète de l’eau de notre maison témoin par un laboratoire indépendant. Résultat: une eau parfaitement potable. Aucune trace de plomb, de mercure, de cyanure, d’arsenic, de nitrates, de phosphates ou de coliformes fécaux.

On a bien détecté la présence de cuivre et de trihalométhanes (des déri-vés du chlore), mais à des taux respec-tivement 25 et six fois inférieurs au maximum permis.

Parmi tous les vendeurs rencontrés, seul le représentant de Culligan n’a pas fait piètre figure. Pourtant, son dépliant criard («Pour une analyse d’eau gra-tuite, il suffit de dire... ‘‘Hé! Monsieur Culligan’’») n’annonçait rien de bon. Au Salon, c’est le seul qui a souligné

que l’eau de Montréal était potable. Et une fois dans notre maison, c’est le seul qui percevait l’achat d’un adoucisseur d’eau comme un luxe et non une nécessité. Et son dispositif adoucisseur- filtres-osmose inversée était, à 3300 $, le moins cher du lot. Ce n’est pas donné – c’est même inutile selon les experts que nous avons interrogés –, mais c’est quand même 10 600 $ de moins qu’un ensemble similaire vendu par RainSoft, qui offre un système financé sur 10 ans, soit «seulement 116 $ par mois».

Peur De quoi?En abordant les vendeurs au Salon

de l’habitation, nous avions jeté un doute sur la qualité de notre eau pota-ble, surtout en ce qui concerne la pré-sence de plomb et de vieux tuyaux peut-être contaminés dans cette mai-son centenaire. En revanche, nous avions spécifié que la dureté de l’eau n’était pas un problème.

Qu’ont découvert les quatre visi-teurs? Rien. Simplement parce que leur laboratoire portatif ne vérifie que

LeS vendeurS de PurificateurS d’eau nouS conjurent d’éviter de boire L’eau du robinet, qui contiendrait deS centaineS de ProduitS chimiqueS nocifS. on nage en PLein déLire.par Stéphan dussault

Tempête dans un verre d’eau

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enquêTe› vendeurs à l’épreuve

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la dureté de l’eau, un facteur qui peut entartrer les tuyaux des électroménagers qui consomment de l’eau chaude, comme la laveuse et le lave-vaisselle, et imposer l’utilisation de plus de détergent. Cela dit, une eau dure n’a aucun impact sur la santé, qui était notre seule préoccupation. Pour avoir un véritable portrait de la qua-lité de l’eau du robinet, il faut être prêt à payer quelques centaines de dollars pour la faire analyser par un laboratoire.

Surtout qu’avec une teneur en miné-raux de 6,4 grains par gallon (gpg), il s’agit d’une eau «modérément dure» selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Rien à voir avec

le discours de trois des vendeurs passés chez nous, qui qualifient une eau de «dure» à partir de 3,5 gpg. Or, à ce taux, il n’est pas nécessaire d’adoucir l’eau, ajoute-t-on à la Ville d’Ottawa, qui a publié un document sur le sujet. «Une eau qu’il n’est sur-tout pas souhaitable d’adoucir», tran-che Raymond Desjardins, professeur à l’École Polytechnique de Montréal et directeur du Centre de recherche, développement et validation des tech-nologies et procédés en traitement des eaux (CREDEAU). L’ingénieur souli-gne qu’une eau douce est plus «agres-sive» et va dissoudre davantage de produits toxiques pendant son parcours jusqu’au robinet.

Et à écouter les vendeurs, l’eau douce génère tellement d’économies que l’adou-cisseur se paie presque tout seul: plombe-rie qui ne s’écaille pas (?), diminution des coûts d’eau chaude, fin de l’achat d’eau embouteillée, vêtements qui durent plus longtemps, utilisation trois fois moindre

de détergents, vie prolongée du lave-vaisselle, de la laveuse et du chauffe-eau. La distributrice des produits EcoWater nous a promis des économies de 1150 $ par an.

Malheureusement, il s’agit le plus sou-vent du maximum possible d’économies par rapport à une eau très dure. Disons poliment que ce ne sont pas tous les citoyens qui ont un chauffe-eau dont les éléments sont très encrassés, ni qui rédui-ront de 60 % l’usage de détergents ou qui conserveront leur lave-vaisselle 26 ans au lieu de 13 grâce à une eau douce.

Bref, avant de payer un système de 3300 à 13 900 $, prenez le temps de véri-fier les arguments des vendeurs; certains ne manquent pas de fantaisie! Un exem-ple parmi 100: nous avons demandé au vendeur d’Eagle ce qu’il entendait par la «turbidité» de l’eau, qui se définit simple-ment par le caractère trouble de l’eau. «La turbidité, c’est un genre de bactérie, a-t-il répondu. Je l’ai cherché dans le diction-naire pour savoir c’est quoi.»

Vous voulez voir les vendeurs de purificateurs d’eau en pleine action? Nous les avons filmés lors de leur visite à notre maison témoin. Rendez-vous sur notre site Web www.protegez-vous.ca.

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Eau dure, eau douce

U ne eau dure contient beaucoup de minéraux, du calcium et du magnésium en l’occurrence. Une eau trop dure encrasse les électroménagers qui utilisent de l’eau chaude,

comme le lave-vaisselle et la laveuse, diminue leur durée de vie et exige davantage de détergent pour un même résultat. Selon la SCHL, vous pouvez envisager l’achat d’un adoucisseur «si votre eau affiche une teneur supérieure à 121 mg/L» (plus de 7,1 gpg). Pour connaître la dureté de l’eau, il suffit de contacter votre municipalité.

Eau douce de 0 à 17 mg/L de 0 à 1 gpg

Légèrement douce de 17,1 à 60 mg/L de 1,1 à 3,5 gpg

Modérément dure de 61 à 120 mg/L de 3,6 à 7 gpg

Dure de 121 à 180 mg/L de 7,1 à 10,5 gpg

Très dure plus de 180 mg/L plus de 10,5 gpg gpg: grain par gallon mg/L: milligramme par litreSource: SCHL.

1 Mesure de la dureté Le vendeur prélève un échantillon d’eau du robinet dans son éprouvette et utilise des réactifs. Il ajoute une goutte à la fois jusqu’à ce que l’eau passe du rouge au bleu. Chaque goutte ajou-tée équivaut à un grain de dureté, ou un grain par gallon (gpg). Les résultats des quatre tests varient de 7 à 11 gpg. La dureté véritable de notre eau se situait à 6,5 gpg.

«Vous conviendrez avec moi que huit grains de dure-té sur une échelle de zéro à 10,5, c’est assez élevé.»

v Très mauvais départ. Deux des quatre vendeurs ont laissé entendre que la dureté maximale se situait autour de 10. Or, on peut aisément mesurer une teneur de 25 gpg dans l’eau d’un puits privé. Alors, pourquoi parler de huit grains sur 10 autrement que pour noircir le portrait?

«L’important, ce n’est pas d’avoir un, sept, huit ou 20 grains de dureté; le mieux, c’est d’en avoir zéro.»

v «Au contraire, l’eau actuelle de votre robinet atteint un bon point d’équilibre, répond l’ingénieur Raymond Desjardins, professeur à l’École Polytechnique de Montréal et directeur du Centre de recherche, déve-loppement et validation des technologies et procédés en traitement des eaux (CREDEAU). Car une eau trop douce tend à dissoudre davantage d’éléments fixés aux tuyaux, comme le plomb. Or, votre eau est assez dure pour lais-ser des minéraux autour des tuyaux, ce qui diminue les contacts entre la tuyauterie et l’eau, et elle est assez douce pour ne pas endommager ces tuyaux ou générer de grands inconvénients domestiques, comme rendre le lavage difficile.»

«Oh! Vous avez 11 grains de dureté. C’est extrêmement dur ça.»

v Surpris de ce résultat, nous avons fait analyser un autre échantillon d’eau après le départ du vendeur. La dureté de notre eau se situait encore à 6,5 gpg. Et puis, 11 gpg, «c’est la dureté de l’eau de Paris», dit Raymond Desjardins. Et à Paris, on ne semble pas se formaliser de cette eau jugée moyennement dure.

Petite trousse de laboratoire en main, les quatre vendeurs invités tour à tour chez nous branchent un adoucisseur d’eau portatif sur le robinet du lavabo et commencent leur spectacle de 90 minutes, qui consiste en plusieurs tests pour démontrer la piètre qualité de notre eau. Nous avons découpé leur présentation en 10 actes. Pour chacune des prétentions, nous avons demandé à un expert de distinguer le vrai du faux.

10 étapesLa vente d’un purificateur en

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3 Lavage des vêtementsOn ajoute des gouttes de détergent dans un échantillon d’eau du robinet et un autre d’eau adoucie. Il faut quatre fois plus de détergent dans l’eau du robinet pour obtenir de la mousse.

«Si ça ne mousse pas, qu’est-ce qu’on fait? On rajoute du détergent, et donc de l’argent.»

v Il est vrai qu’une eau douce nécessite moins de détergent. Et pourquoi l’eau dure ne mousse-t-elle pas? lui avons-nous demandé. «Dans votre eau, il y a du chlore, et le chlore, ça empêche de mous-ser», répond le vendeur d’Eagle. Rien de plus faux. En fait, ce sont les ions de magnésium et de calcium de l’eau dure qui réagissent avec le détergent, diminuant son effet moussant et nettoyant.

Le vendeur trempe une débarbouillette dans de l’eau adoucie. Il en ressort une bonne quantité de savon.

«De l’eau dure, ça n’a aucune capacité de rinçage, c’est aussi simple que cela. Dans les maisons qu’on visite, on se rend compte que 80 % des gens ont des problèmes de peau.»

v «Montrez-moi des études solides démontrant cela!» lance Pierre Payment, microbiologiste, professeur à l’INRS-Institut Armand-Frappier et spécialiste des effets de l’eau sur la santé. «Des études semblent faire un lien entre l’eau dure et des problèmes de peau, mais la preuve reste à faire. Prenons l’exemple de la hausse des cas d’asthme. On a longtemps pensé qu’elle était associée à un affaiblis-sement du système immunitaire dû à notre trop grande propreté. Or, la vraie cause est l’utilisation croissante de nettoyants en vapori-sateur. La propreté ressortait toujours dans les résultats, mais c’était le nettoyant, le vrai problème, pas la propreté. Le même principe s’applique à l’eau dure. La vraie cause se trouve peut-être ailleurs, on ne le sait pas encore.»

En attendant, il y a des façons plus économiques que l’achat d’un adoucisseur pour limiter les problèmes de peau, comme l’utilisation de crèmes sans savon pour le lavage des mains.

4 Lavage des mainsLe vendeur nous fait laver une main avec l’eau du robinet et une autre avec l’eau adoucie. Dans le deuxième cas, la main est plus douce, presque graisseuse, et ne sent pas le savon.

v Il reste à déterminer si cela vaut l’installation d’un adoucisseur de plusieurs milliers de dollars.

2 Test de précipitation Le vendeur ajoute un précipitant à un échantillon d’eau du robinet et à un autre d’eau adoucie. Ce précipitant sépare les minéraux de l’eau. Après une quinzaine de minutes, les minéraux forment un dépôt gluant au fond. Dégoûtant!

«C’est épouvantable, n’est-ce pas? Et on ne parle que de deux gorgées d’eau. Imaginez tout un verre d’eau. Les minéraux responsa-bles de la dureté de votre eau sont inorga-niques, donc difficilement assimilables par le corps humain. Ça fait de l’arthrite, des pier-res aux reins, des calculs biliaires et ainsi de suite. Pour avoir les bons minéraux d’une feuille de laitue, il faudrait boire 40 litres d’eau. De l’eau, il faut que ça soit pur.»

v Ce test n’a pour but que de vous faire peur. L’eau dure n’est pas mauvaise à boire, au

contraire. Dire qu’une eau est calcaire signifie qu’elle contient du calcium, recommandé pour la santé.

«Il n’existe pas de bons et de mauvais minéraux, ajoute Raymond Desjardins, c’est pourquoi vous ne trouverez nulle part dans le monde de norme pour limi-ter la dureté de l’eau.»

On n’obtient pas forcément une eau moins dure en payant le gros prix. Le taux de dureté de l’eau de cette bouteille est de 307 mg/L, compara-tivement à 110 mg/L pour l’eau du robinet de notre maison témoin.

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8 Problèmes de santéLes vendeurs nous ont tous fait valoir les bienfaits d’une eau douce et dépourvue de produits chimiques. Encore là, il faut séparer le vrai du faux.

«Le ministère de l’Environnement a détecté 700 produits chimiques dans l’eau du robinet, à Montréal comme partout au Québec. Le chlore en détruit seulement 60. Qu’est-ce qu’il advient des 640 autres, l’essence, le plomb, l’alumi-nium et plein d’autres choses? Oui, on les consomme.»

v Il faut surtout savoir à quelle concentration ces produits sont présents, rétorque Raymond Desjardins. «Les études démontrent que vous courez 70 fois plus de risques d’être frappé par la foudre que de développer une maladie grave à cause de l’eau traitée par la ville. Alors, si vous voulez investir pour prévenir des problèmes de santé, pensez d’abord à ache-ter des pneus de bonne qualité, à faire de l’exercice, à cesser de fumer et à mieux manger!»

«Il y a 300 municipalités au Québec qui fonctionnent encore avec un système d’aqueduc en bois, qui est très cancérigène.»

v «Voyons donc! Une canalisation en bois n’est pas cancérigène! répond le microbiologiste Pierre Payment. Premièrement, il reste très peu de ces canalisations en fonction au Québec. Et deuxièmement, il n’est pas plus dangereux de boire de l’eau qui est passée par ce type de tuyau que de boire de l’eau de source.»

«On peut faire un test complet de votre eau, pour voir s’il y a des produits chimiques. On peut aussi installer un système de purification qui va tout éliminer.»

v Dit autrement, on ne sait pas si votre eau est bonne, mais on va vous installer un système de plusieurs milliers de dollars pour s’en assurer.

«L’eau ici est de moindre qualité qu’ailleurs en Amérique. Les normes sont beaucoup moins sévères ici, pas juste en Amérique, partout dans le reste du Canada»

v «Le Québec n’est peut-être pas la locomotive en matière de normes, mais il n’est certainement pas le wagon de queue, dit Raymond Desjardins. Le Québec est l’une des quatre seules provinces à avoir des normes en matière de qualité de l’eau.»

«Le chlore détruit la flore intestinale tranquillement, sans qu’on s’en aperçoive, même aux taux qu’on a actuellement.»

v «Le peu de chlore qui reste dans l’eau se transforme en sel de table dès le contact avec la langue. Il n’y a aucun chlore qui se rend dans l’estomac», explique Raymond Desjardins.

«Prendre 10 minutes de douche dilate les pores de la peau. Et l’absorption du chlore par inhalation, ça équivaut à huit heures passées dans une piscine.»

v Ce n’est pas le chlore qui est dangereux, ce sont les trihalométhanes (THM), soit du chlore transformé au contact de la matière organique contenue dans l’eau. Le chloroforme est le plus important des quatre THM. Or, des chercheurs de l’Université Laval ont démontré en 2002 que, même sous la douche, il faudrait 6000 fois plus de chloroforme avant de risquer de développer un cancer.

6 Goût de l’eauLe vendeur nous fait goûter l’eau du robinet et l’eau adoucie. Le résultat est peu spectaculaire. Après deux gorgées de chaque verre, nous ne savons plus lequel est lequel. On passe rapide-ment à l’étape suivante!

7 Goût des alimentsDeux quartiers d’une même pomme sont lavés, l’un avec l’eau du robinet et l’autre avec l’eau adoucie. Dans ce dernier cas, la pomme sent davantage et a plus de goût.

«C’est que les mauvais minéraux de l’eau prennent la place des bons minéraux de l’aliment et tuent les valeurs gustatives et nutritives.»

v Il est vrai qu’une eau douce modifie le goût des aliments. Mais l’explication fait sourire Raymond Desjardins. «Il n’y a pas de bons ou de mauvais minéraux, répète-t-il. Du calcium, c’est du calcium, qu’il se retrouve dans l’eau ou dans le lait.»

5 Lavage de la vaisselleAvec le même savon à mains, le vendeur lave deux verres fins, un avec l’eau du robinet, l’autre avec l’eau adoucie. Le dernier verre est dépourvu de cerne.

«Avec l’eau RainSoft, vos verres vont avoir l’apparence du cristal.»

v Il est vrai qu’une eau douce tache moins puisqu’il n’y a plus de minéraux pour se déposer sur la vaisselle. Avec une telle efficacité, notre lave-vaisselle pourrait-il fonctionner à l’eau froide? lui a-t-on demandé. «Oui, c’est garanti.» Andy Wisecup, directeur principal, Produits nettoyants, chez Whirlpool, est moins catégorique. «La température de l’eau du lave-vaisselle doit être d’au moins 120 ˚F [49 ˚C]», répond-il, ajoutant que certains détergents ne réussiront pas à se dissoudre dans l’eau froide, et seront donc inefficaces.

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Dit autrement, on ne sait pas si votre eau est bonne, mais on va vous installer un système de plusieurs milliers de dollars

Il est vrai qu’une eau douce modifie le goût des aliments. Mais l’explication fait sourire Raymond Desjardins. «Il n’y a pas de bons ou de mauvais

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9 Revue de presse Chaque vendeur avait en main des reportages traitant des problèmes d’eau.

Un représentant s’est même servi d’un texte de Protégez-Vous publié en 2006. Peu importe si l’article conclut que, «compte tenu de la qualité élevée de l’eau du robinet, l’achat d’un fi ltre pour robinet est diffi cile à justifi er». Le vendeur n’a surligné en jaune que la première phrase du texte, qui affi rme que les gens achètent des fi ltres «pour une question de goût ou parce qu’ils doutent de la qualité de l’eau du robinet.» Que les doutes soient fondés ou non ne semble avoir aucune importance.

«Ils ont fait un test avec l’osmose inversée. Ils ont mis 600 résidences à l’étude; 300 avaient l’osmose inversée et les 300 autres n’en avaient pas. Ceux qui buvaient l’eau du robinet sont pratiquement tous tombés malades, et parmi ceux qui ont bu l’eau de l’osmose inversée, presque personne n’est tombé malade.»

v Le vendeur est mal tombé: il a cité l’étude conduite par Pierre Payment il y a une quinzaine d’années! Or, «l’affirmation du vendeur est loin de la réalité. En résumé, nous avons remarqué 25 % moins de cas de gastroentérites chez ceux utilisant l’osmose inverse. Ça peut paraître beaucoup, mais il faut aussi savoir que l’eau est responsable de seulement 5 % des gastroentérites. Dans la vaste majorité des cas, ce sont les gens qui se la transmettent entre eux.»

10 Parlons d’argent!Après une heure écoulée autour du lavabo, le vendeur passe à la salle à manger pour présenter ses produits.

Vous trouvez les systèmes de purifi cation chers? C’est que vous n’avez pas calculé toutes les écono-mies qu’ils engendrent!

Au total, EcoWater promet des économies annuel-les de 1150 $, RainSoft, de 475 $ et Eagle, de 360 $. Le vendeur de Culligan a souligné des économies potentielles ici et là, sans plus. Et pour fi nir, l’argu-ment massue: si nous signons la journée même, Eagle et RainSoft nous donnent des produits pour l’entre-tien ménager et pour le corps censés durer cinq ans.

«Grâce à l’eau douce, vous pourrez met-tre trois fois moins de détergent dans la laveuse et le lave-vaisselle.»

v C’est vrai. Cela dit, la quantité varie en fonction de la dureté de l’eau.

«Vos vêtements vont durer 15 % plus longtemps avec l’eau douce.»

«Vos vêtements vont durer 30 % plus longtemps avec notre eau.»

v Qui croire? Surtout que ces données sont déjà imprimées sur leurs fiches. Donc, on ne semble pas tenir compte de la dureté de l’eau de la résidence visitée.

«Les électroménagers durent de 30 à 70 % plus longtemps avec de l’eau douce», dit-il.

v Toutefois, les vendeurs ont été incapa-bles d’estimer l’économie que nous pouvions espérer en fonction de la dureté de notre eau. Selon l’ingénieur Raymond Desjardins, l’impact de l’eau de notre maison témoin sur la durée de vie de nos électroménagers est minime.

«L’eau dure encrasse le chauffe-eau. Donc, il chauffe pour rien des sédi-ments au fond du chauffe-eau. En moyenne, on parle d’une baisse de 21 % des coûts d’électricité du chauffe-eau avec une eau douce.»

v Puisque notre chauffe-eau vient d’être remplacé, nous demandons à quoi se réfère cette moyenne et à quelle vitesse le chauffe-eau se remplit de sédi-ments. Nos questions sont demeurées sans réponse.‹

«Il n’y aura jamais de sel dans ton eau. Tout le sel servant à régénérer l’adoucisseur d’eau est rejeté aux égouts pendant la nuit».

v Ce n’est pas l’avis de la SCHL, qui s’est intéressée à la question. «Si vous ne souhaitez pas ajouter de sodium à votre régime alimentaire, ou si vous suivez une diète prescrite par un médecin, vous devrez prévoir une canalisa-tion d’eau froide distincte et un autre robinet qui ne passera pas par l’adou-cisseur», écrit l’organisme fédéral.

Quant aux rejets de sel, des villes américaines ont voté des lois pour inter-dire les adoucisseurs d’eau, surtout celles qui utilisent les eaux usées pour irriguer des champs. Selon les modèles, un adoucisseur peut nécessiter entre 80 et 240 kg de sel par an pour réussir à emprisonner le calcium et le magné-sium de l’eau dure. Sans compter les milliers de litres d’eau nécessaires à ce processus. Cela dit, le sel peut être remplacé par du chlorure de potassium, moins nocif pour l’environnement, mais il est au moins deux fois plus cher que le sel.

«Si un enfant mange un tube de dentifrice, il va tomber malade parce que le fluor peut tuer quelqu’un. Les villes, elles, mettent ça dans l’eau.»

«Le fluor, c’est un petit peu moins toxique que l’arsenic, mais beaucoup plus toxique que le plomb. Pourtant, il n’existe pas une seule étude qui démontre que consommer de l’eau fluorée aide à prévenir la carie den-taire. Carrément ridicule.»

v «C’est totalement faux, assure Pierre Payment. On recense un grand nombre d’études qui montrent les bienfaits de l’ajout de fluorures à l’eau. De toute façon, Montréal n’a jamais ajouté de fluorures à l’eau. Et des villes comme Laval ont cessé cet ajout. De façon générale, l’hygiène s’est amélio-rée au fil des ans, et des villes voient moins l’intérêt d’ajouter ce produit à l’eau.»

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v Le vendeur est mal tombé: il a cité l’étude conduite par Pierre Payment il y a une quinzaine d’années! Or, «l’affirmation du vendeur est loin de la réalité. En résumé, nous avons remarqué 25 % moins de cas de gastroentérites chez ceux utilisant l’osmose inverse. Ça peut paraître beaucoup, mais il faut aussi savoir que l’eau est responsable de seulement 5 % des gastroentérites. Dans la vaste majorité des cas, ce sont les gens qui se la transmettent entre eux.»

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De façon générale au Québec, l’eau potable est de très bonne qualité. Elle est réglementée et surveillée si elle passe par

le réseau d’aqueduc, et elle est naturel-lement filtrée par le sol si elle provient d’une source souterraine. Un système de traitement à la maison n’est donc pas nécessaire, et s’avère même super-flu pour la majorité de la population. Quelques situations peuvent toutefois en justifier l’installation.

Ainsi, bien que sans danger pour la santé humaine, la présence excessive de certains minéraux, comme le fer ou le manganèse, peut causer quelques sou-cis en modifiant la couleur, l’odeur et le goût de l’eau au point où sa consomma-tion est désagréable. Même chose s’il y a une trop forte concentration de calcium et de magnésium: l’eau, alors très dure, entartre les chauffe-eau et réduit l’effica-cité des savons. En ce qui concerne le plomb, il pourrait être présent dans les maisons construites avant 1967 encore munies de leurs anciennes conduites d’eau; dans ce cas, il est prudent de faire faire des analyses. Par ailleurs, même dotées d’un réseau d’aqueduc, certai-nes municipalités sont frappées d’avis d’ébullition ou de non-consommation fréquents, parfois depuis de nombreuses années; cette situation exaspérante peut amener des citoyens à s’équiper de façon autonome après s’être renseignés sur le problème en cause et sur les solutions appropriées.

Quant au chlore, il transmet à l’eau un goût et une odeur qui déplaisent à de nombreuses personnes. Un système de traitement éliminerait certes ces désagréments, mais sachez qu’on peut y parvenir sans dépenser un sou en laissant simplement reposer l’eau pour

que le chlore s’évapore (voyez PV juillet 2006).

La situation est bien différente pour les 13 % de la population du Québec qui ne sont pas reliés à un réseau d’aqueduc et qui demeurent seuls responsables de la qualité de leur eau. Les eaux de surface

systèmes de traitement de l’eau

type cible Fonctionnement

adoucisseur Eau dureL’eau passe dans un lit de résine et y échange ses ions de calcium et de magnésium contre des ions de sodium ou de potassium.

distillateur

Micro-organismes, minéraux, composés chimiques inorganiques et organiques non volatils et certains métaux

L’eau est bouillie, puis la vapeur produite est condensée et recueillie.

Filtre

Selon le type de filtre, couleur, chlore, goût, odeur, métaux, micro-organismes, minéraux, composés chimiques organiques

Selon le type de filtre, les contaminants sont retenus soit mécaniquement, soit par leur charge électrique ou encore ils se fixent dans les pores d’un médium filtrant.

par osmose inverse

Métaux, minéraux, composés chimiques organiques, sels

L’eau est poussée à travers une membrane semi-perméable dont les pores sont très petits; les impuretés retenues sont évacuées avec l’eau résiduelle, ce qui entraîne un gaspillage important d’eau.

aux ultraviolets Micro-organismesUne lampe émet des rayons ultraviolets qui inactivent les micro-organismes.

Sources: Société canadienne d’hypothèques et de logement et Santé Canada.

14 › www.protegez-vous.ca

LES SyStèMES doMEStIqUES dE tRaItEMEnt dE L’EaU ont LEUR UtILIté, MaIS SEULEMEnt danS CERtaInS CaS PaRtICULIERS.par Marie-Josée Boudreau

› Systèmes de traitement de l’eau

pour qui, pour quoi?

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Page 9: Purificateurs d’eau JETER

Prenez d’abord le temPs de connaître avec Précision la nature du Problème.

systèmes de traitement de l’eau

tyPe cible Fonctionnement

adoucisseur Eau dureL’eau passe dans un lit de résine et y échange ses ions de calcium et de magnésium contre des ions de sodium ou de potassium.

distillateur

Micro-organismes, minéraux, composés chimiques inorganiques et organiques non volatils et certains métaux

L’eau est bouillie, puis la vapeur produite est condensée et recueillie.

Filtre

Selon le type de filtre, couleur, chlore, goût, odeur, métaux, micro-organismes, minéraux, composés chimiques organiques

Selon le type de filtre, les contaminants sont retenus soit mécaniquement, soit par leur charge électrique ou encore ils se fixent dans les pores d’un médium filtrant.

Par osmose inverse

Métaux, minéraux, composés chimiques organiques, sels

L’eau est poussée à travers une membrane semi-perméable dont les pores sont très petits; les impuretés retenues sont évacuées avec l’eau résiduelle, ce qui entraîne un gaspillage important d’eau.

aux ultraviolets Micro-organismesUne lampe émet des rayons ultraviolets qui inactivent les micro-organismes.

Sources: Société canadienne d’hypothèques et de logement et Santé Canada.

Pour en savoir plussur l’eau potableSanté Canada

www.hc-sc.gc.ca (cliquez sur «Santé de l’envi-ronnement et du milieu de travail», «Rapports et publi-cations», puis sur «Qualité de l’eau»)

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

1-800-561-1616www.menv.gouv.qc.ca (cliquez sur «Eau», puis sur «Eau potable»)

sur les appareils de traitement

Société canadienne d’hypothèques et de logement

1-800-668-2642www.cmhc-schl.gc.ca (cliquez sur «Consommateurs», «Entretien d’un logement», puis sur «Eau et eaux usées»)

National Sanitary Foundation International (NSF) (en anglais seulement)

www.nsf.org (cliquez sur «Consumer», puis sur «Drinking Water»)

sont très souvent conta-minées, et les activités agricoles ou une fuite de fosse septique, par exemple, peuvent mener à une conta-mination des eaux souter-raines. La vigilance est donc de mise, et le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs recommande aux propriétaires de puits de faire analyser leur eau au moins deux fois par année, au printemps et à l’automne, par un laboratoire accrédité (voyez la liste sur le site Internet du ministère). Advenant une contamination, il est important de prendre la situation au sérieux. Quelques correctifs sim-ples pourraient remédier au problème, alors

que dans certains cas l’installation d’un sys-tème de traitement de l’eau s’imposera.

QuE ChoISIr?Si vous croyez que la qualité de votre eau

justifie l’investissement dans un système de trai-tement, prenez d’abord le temps de connaître avec précision la nature du problème. Cette étape est essentielle afin de choisir le bon type d’appareil.

Si vous êtes relié au réseau d’aqueduc, votre municipalité peut vous fournir un rap-port détaillé sur la qualité de son eau. Dans le cas contraire, ou dans celui du plomb qui

est un problème spécifique à une maison, un labora-toire accrédité dressera le portrait de votre situation pour quelques centaines de dollars. Et ne vous fiez pas

aveuglément aux entrepri-ses qui vendent les systèmes:

avec elles, l’analyse de votre eau relève parfois du spectacle (voyez notre enquête page 8).

Une fois le problème bien défini, il reste à choisir le bon appareil. Il en faut parfois plus d’un type, car aucun ne peut à lui seul retirer toutes les substances contenues dans l’eau. Selon la combinaison choisie et les caractéris-tiques des appareils, la facture peut passer de quelques centaines à quelques milliers de dol-

lars. Vous trouverez la description des princi-paux types d’appareils de traitement de l’eau dans le tableau ci-contre, ainsi que leurs fonc-tions. Notez qu’il en existe quelques autres un peu moins courants, dont les filtres aux sables verts et les systèmes de désinfection par chlo-ration, par ozonation ou par iodation (voyez «Pour en savoir plus»).

De plus, sachez que Santé Canada, à défaut de réglementer les appareils domestiques de traitement de l’eau, conseille fortement de choisir ceux qui satisfont aux normes de NSF International, la seule garantie de rendement pour l’élimination de contaminants précis.‹

Protégez-vous Août 2008 ‹ 15

Pour qui, pour quoi?

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