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Q Sort degustons nos différences

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LE Q-SORT Objectif

Q-sort est un terme consacré en pédagogie ; il a une origine anglaise : «Question-sort », c’est à dire liste de questions et d’items. L’objectif du Q-sort est de faire émerger les représentations, préjugés et idées reçues, qu’un groupe a d’un concept donné. Les exprimer et les préciser. L’objectif est également de créer une demande d’approfondissement.

En résumé, cela permet de passer du préjugé au questionnement.

Démarche

Un Q-sort est une liste en général de 15 à 20 items qui traitent d’un concept. Ces items sont toujours flous, ambigus, de façon à stimuler l’esprit critique, faire préciser les représentations en présence. Dans le cas présent, il est important pour l’animateur (afin de maîtriser le temps et de rester dans une dynamique) de ne choisir qu’une quinzaine d’items parmi ceux proposés ci-dessous.L’animateur peut aussi créer de nouveaux items pour aborder un aspect qui lui semble important.

La valorisation de cet outil se fait en 3 étapes : 1. Chaque personne réfléchit individuellement à la liste d’items qui lui est proposé et doit identifier

3 items qui lui paraissent vrais et 3 items qui paraissent faux. Ce premier temps dure en général 10 minutes.

2. les personnes étant réunies par groupe de 3 à 4, chaque groupe doit choisir 3 items qui font consensus à être vrais et 3 à être faux. Il note aussi les points de désaccord et les items sur les -quels il ne peut y avoir consensus.

Ce temps mérite d’être assez long, à savoir 30mn : c’est un moment de confrontation de représentations et de construction d’un argumentaire.

3. Chaque groupe expose ses résultats à l’ensemble des participants. L’animateur inscrit dans trois colonnes : les items vrais, les faux, les divergents. Il met en évidence les divergences et les points de convergence entre groupes. Il peut alors lancer un débat pour chaque item et amener ainsi à préciser le concept sous différents éclairages. Il n’est pas nécessaire d’apporter toutes les réponses aux questions posées, mais d’aider à la prise de conscience de l’existence de « représentations »

Durée : 30 minutes minima

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Moi Le groupeVous devez dire si ces affirmations vous semblent plutôt vraies ou plutôt fausses,

et développer un argumentaireVrai

?Faux

?Vrai

?Faux

?1 Le nombre de personnes qui sont en dessous du seuil d’extrême pauvreté est en

diminution2 Actuellement, la production mondiale est suffisante pour nourrir la planète, aussi, le

nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde est en diminution3 Si en Afrique subsaharienne, un quart seulement des enfants en âge de le faire

fréquentent l’école secondaire c’est parce qu’il n’y a pas de professeurs formés pour les encadrer

4 Les pays qui souffrent de la faim n’ont pas les moyens de produire une alimentation en assez grosse quantité pour leur propre population.

5 Les Rroms, peuple originaire de Roumanie sont exclus car ils s’excluent eux même par réflexe identitaire

6 Les riches doivent aider les pauvres (mais l’aide au développement est tellement détournée que ce ne peut être un moyen efficace pour améliorer le sort des paysans)

7 Les filles ont autant le droit à l’éducation que les garçons, partout dans le monde.8 En Algérie, pays musulman, les filles sont beaucoup moins scolarisées que les garçons

9 Il n’y a qu’en Europe et en Amérique du nord que les femmes sont bien représentées en politique

10 La femme africaine a le bassin plus large et est mieux conformée que les femmes européennes pour donner naissance à ses enfants. C’est pourquoi il y a moins de problèmes lors des accouchements en Afrique Sub Saharienne

11 .La majorité des gens qui ont faim vivent dans les bidonvilles des grandes métropoles

12 Le mode de vie itinérant, le manque d’accès à l’eau font que les nomades (Peuls, Gitans, …) sont sales

13 La majorité des femmes des pays en développement ont accès à la contraception mais n’en veulent pas.

14 On mange mal en Angleterre, ils n’ont pas une alimentation durable.

15 L’espace public est à tout le monde. En tant que citoyen je peux donc en user comme bon me semble.

16 La polygamie est responsable du développement du sida en Afrique 17 Grâce aux vaccins, le paludisme tue moins d’un million de personnes par an18 Les mongols vivent dans des yourtes. Il est impossible d’avoir une vie de couple

équilibrée à cause de la promiscuité jour et nuit (enfants parents, grands parents.19 1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 2 milliards à des toilettes,

C’est ce qui favorise la prolifération des maladies.20 L’homosexuel est déviant (rejeté) dans tous les pays du monde21

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Q Sort Dégustons nos différencesEléments de débat

Pour l’animateur qui n’a pas tout lu sur l’Alimentation et le DD1 Non, Avec la nouvelle définition du seuil d’extrême pauvreté (1,25 $ par personne et par jour en PPA), si

le % de pauvre diminue, il augmente en nombre (1,4 milliards de pauvres en 2005 soit 26% de la pop mondiale. Il y en avait 42% en 1990) Et ne diminue pas partout en % (il reste voisin de 50% en Afrique Subsaharienne). La hausse de prix des denrées alimentaires en 2007 – 08 a entraîné une augmentation du nombre de pauvre d’environ 100 millions d’individus.

2 Oui, la production mondiale est suffisante, mais mal répartie, et tout le monde n’y a pas accès. (Cf. question 4). Faux, si le % était en réelle diminution, le nombre de personnes qui souffrent de la faim augmente. 854 millions en 2006, 925 en 2008. On estime qu’il est de plus de1 milliard en 2009, et que deux milliards sont sous-alimentés.

3 Faux, il y a des gens formés qui n’ont pas d’emploi. Pb complexe. Besoin de bras lors de la saison des pluies, peu d’écoles, peu de transport, peu de moyen pour scolariser (stylo, papier, craies, …). Et il faut aussi un Etat assez riche pour payer ses enseignants. (Exemples : Le Burundi, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie ont aboli les frais de scolarité, ce qui a entraîné une forte augmentation de la population scolaire. Au Kenya, la population scolaire a augmenté de façon spectaculaire au primaire, avec 1,2 millions d’élèves en plus rien qu’en 2003 ; en 2004, leur nombre était passé à 7,2 millions, dont 84 pour cent d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire. Mais cette augmentation des inscriptions après l’abolition des frais scolaires pose d’énormes défis en termes de bâtiments scolaires et du nombre d’enseignants nécessaires (qu’il faut payer – et former).

4 Faux en général. Grosse souffrance de la faim au Brésil (200 000 personnes qui souffrent de la faim) et 1° agro exportateur mondial. Le Mali, le Sénégal, ont la capacité de produire plus. Agro écologie, autres régulations du commerce international, arrêt de productions de vente pour l’exportation, Mise en place d’infrastructures (routes, irrigation, …).

5 Les Rroms sont originaires de l’Inde. Ils ont été esclaves pendant 5 siècles dans cette région de l’Est de l’Europe. Vouloir préserver une identité culturelle forte peut amener un enfermement, une exclusion. Dans le cas présent, c’est plus complexe car, bien que sédentaires pour la majorité (en Roumanie) ils sont exclus par la société. Peur aussi de confusion entre Rrom et roumain. Les peuples nomades sont (aujourd’hui) exclus par l’Etat (ils ne payent pas d’impôts), la police(ils ne sont pas contrôlables), le système bancaire, la société.Parfois aussi, abandonner certains aspects culturels pour s’intégrer n’est pas accepté.

6 Riches vers pauvres, lié à la religion. Très fort en Islam. Condescendance, paternalisme, domination (la main de celui qui donne est toujours au dessus de celle de celui qui reçoit).L’aide est souvent détournée, et très rarement orientée vers l’agriculture (Voir APD) Mais il existe des contre exemples.Le programme de bons pour engrais et semences du Malawi a permis de doubler la productivité agricole. Du coup, le pays est devenu exportateur net de nourriture après des décennies de famine en tant qu’éternel importateur de produits alimentaires. Le Malawi a besoin de 2,2 millions de tonnes de maïs par an pour subvenir aux besoins de sa population. La récolte de 2005 était tombée à 1,2 million de tonnes. La mise en place du Programme national de subvention a permis une augmentation spectaculaire, avec 3,2 millions de tonnes en 2007.

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7 De 2000 à 2006, le taux de scolarisation des filles dans le cycle primaire a progressé plus rapidement que celui des garçons dans toutes les régions en développement. Deux pays sur trois sont ainsi parvenus à atteindre la parité dans l’enseignement primaire. Mais seulement 18 des 113 pays qui ne sont pas parvenus à la parité des sexes dans les écoles primaires et secondaires avant la date butoir de 2005, ont des chances d’atteindre cet objectif d’ici 2015. Le fait de ne pas avoir accès à l’eau et aux installations sanitaires a un impact marqué sur les femmes et les filles. Dans beaucoup de régions du monde, elles sont obligées de passer le plus clair de leur journée à aller puiser de l’eau, et il arrive souvent que les enfants, surtout les filles, n’aillent pas à l’école parce que les établissements scolaires ne disposent pas de sanitaires privés et décents.En France, plus de réussite au bac pour les filles mais moins de filles scolarisées dans le supérieur !

8 Faux. L’Algérie a, elle aussi, atteint la parité des sexes au niveau de l’école primaire et le pourcentage de filles y excède celui des garçons au niveau secondaire et dans les études supérieures.En 2005, le Rwanda a atteint son objectif de réduire à néant les disparités entre filles et garçons dans l’éducation primaire et l’écart entre les sexes est proche de zéro pour l’alphabétisation.

9 Faux. Les femmes occupent au moins 40 pour cent des sièges dans cinq législatures dont 2 en Europe : Rwanda (48,8 %), Suède (47 %), Cuba (43,2 %), Finlande (41,5 %) et Argentine (40 %). Mais elles représentent moins de 10 % des parlementaires dans un tiers des pays du monde. Au niveau mondial, depuis 2000, le pourcentage de sièges parlementaires tenus par des femmes n’est passé que de 13,5 à 17,9 pour cent. Les femmes occupent au moins 30 pour cent des sièges parlementaires dans 20 pays, dont aucun ne se situe toutefois en Asie.En dépit d’une plus grande participation parlementaire, les femmes restent largement absentes au sein des plus hautes instances gouvernementales (y compris en France). En janvier 2008, sept des 150 chefs d’État élus et huit des 192 chefs de gouvernement des États membres des Nations Unies étaient de sexe féminin.La constitution du Rwanda, adoptée en 2003, réserve un minimum de 30 pour cent des sièges parlementaires et autres postes de leadership aux femmes. À l’heure actuelle, le Rwanda a la plus grande proportion de femmes parlementaires au monde, celles-ci représentant près de 50 pour cent des élus à la Chambre des députés et environs 35 pour cent au Sénat. Les femmes occupent 36 pour cent des postes au sein du gouvernement.

10Selon des estimations faites en 2005, une femme meurt toutes les soixante secondes de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Cela fait plus de 500 000 femmes chaque année et dix millions en une génération. Presque toutes ces femmes (99 pour cent) vivent et meurent dans des pays en développement.La mortalité maternelle montre les plus grandes disparités selon les pays : en Afrique subsaharienne, le risque pour une femme de mourir de complications qu’il est possible de traiter ou d’éviter au cours de la grossesse ou de l’accouchement, est de un sur 22, alors qu’il est de un sur 7 300 dans les pays développés. Le risque, pour une femme, de mourir de causes liées à la grossesse est d’environ un sur 7 au Niger alors qu’il est de un sur 17 400 en Suède.

11NON, les ¾ des gens qui ont faim vivent dans les zones rurales12L’image du gitan sale (Hergé : les bijoux de la Castafiore, …) est très répandue.

Souvent artisans, ils effectuent des tâches salissantes, et la société ne leur « offre » pas toujours les conditions d’un accès à l’eau, d’un terrain stabilisé, … qui renforce cette image.Responsabilité aussi de certains gitans qui laissent traîner ordures, … après leur passageLes peuls, sont très soigneux de leur personne, en particulier les femmes peules sont très élégantes.

13NON, la majorité des femmes des pays en développement n’ont pas accès à la contraception. Souvent ce sont les hommes qui la refusent.

14Préserver les cultures, cela fait partie de la notion de DD. L’approche « manger mal » est plus souvent histoire de goût (de culture, d’habitude alimentaire) que de santé ou de préservation de l’environnement ou du social, …

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15Les conventions sociales, pas forcément écrites, sont différentes selon les cultures et les classes sociales.Chez nous, un certain respect de l’espace public, mais pas toujours : exemple des vélos, rollers sur les trottoirs.Certains pays d’Afrique, pas de propriété sur les terres qui appartiennent à l’Etat.

16En partie seulement. Refus culturel (et religieux) du préservatif, méconnaisse des risques, contamination à l’accouchement, regard à la sexualité.

17NON, le vaccin n’existe toujours pas et plus d’un million de personnes meurent chaque année dont beaucoup d’enfants

18Conventions et codes (la Urga, perche avec drapeau qui signale la privatisation temporaire de l’espace), discrétion, attentes différentes.

19OUI. Le non accès à l’eau potable et à des toilettes oblige à de longs trajets pour chercher l’eau. 20En Polynésie, les hommes ont le droit de vivre comme les femmes ; certains peuples indigènes indiens

d’Amérique du Nord, Inuit) vénèrent les homosexuels ; les grecs, …

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