QUAND LA MÉCANIQUE QUANTIQUE

REJOINT

LA THÉORIE DE LA CONSPIRATION

par Miles Mathis

J’essaie habituellement de garder séparés mes articles sur la physique, l’art et lapolitique, mais dans ce cas-ci cela n’est pas possible. Le « mainstream » lui-même afait le lien entre la physique moderne et la théorie de la conspiration, et je ne peuxfaire autrement que répondre. Quiconque ayant suivi la mécanique quantique aulong de ces dernières décennies sait que les choses ont toujours été très étranges,

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mais elles deviennent de plus en plus étranges. Nous en avons eu de nombreusespreuves l’année passée (2012) avec la farce du Boson de Higgs, le prix de phy-sique fondamentale attribué à Yuri Milner et le Meilleur des Mondes de Hawking.Mais l’étrangeté continue crescendo. Hier, une histoire a été publiée dans les mé-dias sur une classe de physique à l’Université de Columbia, New York, qui sembleavoir déraillé. Pour obtenir une licence scientifique quelconque à Columbia, vousdevez suivre un cours appelé « Frontiers of Science », qui inclut une section sur lamécanique quantique. Pour une raison pas très claire à première vue, le moniteurdécida d’inaugurer cette section sur la MQ par une parodie. On nous dit qu’il pro-duisit cette parodie dans le but de faire sortir l’audience de sa routine, de manièreà imprimer en elle l’idée que la MQ est complètement nouvelle et inconnue.

« Mettez-vous à nu, effacez toutes les ordures de votre cerveau et re-commencez tout dès le début. Rien de ce que vous avez appris dansvotre vie jusqu’ici ne vous a aidé, de quelque façon que ce soit, à vouspréparer à ceci, parce que tout ce que vous faites dans votre vie detous les jours est totalement opposé à ce que vous allez apprendre enmécanique quantique ».

Comme nous le savons, ce discours est le discours habituel en physique moderne.Ce moniteur ne dit rien de nouveau en le présentant de cette manière. Cependant,étant donné le reste de sa parodie, cela nous encourage à examiner d’un peuplus près ce baratin maintenant familier, afin de comprendre ce qu’on nous vendvraiment ici.

Avant de le faire, laissez-moi vous résumer ce qui s’est passé. Comme vous levoyez, nous avons un film à l’arrière-plan, pausé sur une image fixe au départ.Sur cette image, nous voyons les mots « mécanique quantique » écrits au-dessusd’un gigantesque crâne souriant. Le moniteur arrive et se déshabille, se revêt d’unsweatshirt noir à capuche et de pantalons noirs. Ensuite, deux ninjas tout de noirvêtus apparaissent en marchant, portant des petits agneaux et des sabres de typesamouraï. Ils placent les agneaux sur les deux tabourets, leur mettent un ban-deau sur les yeux, puis poignardent l’un des agneaux dans le dos et le jettentparmi l’audience. Tandis que cette action se passe, le film commence. Dans cefilm, nous voyons des scènes du 11 septembre avec les bâtiments qui s’effondrent.Nous voyons également Bin Laden, Hitler, Staline, Saddam Hussein, Mussolini etdiverses bombes tombant et explosant. La musique jouée durant ces scènes est lerap « Drop it like it’s Hot » de Lil Wayne.

Tout ceci est clairement de la propagande et du contrôle mental – la seule questionétant « de la propagande au service de quoi ? ». Ce moniteur essaye-t-il de laisserentendre à son audience d’étudiants qu’ils sont des moutons, suivant aveuglémentun certain agenda caché ? Ou bien leur donne-t-il cet indice pour l’écarter immé-diatement et remplacer un bandeau par un autre ? Je vais vous dire ce que je pensesur ce qui se passe ici, mais bien entendu vous êtes libres d’en tirer vos propresconclusions.

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Afin de décrypter ce qui se passe, vous devez avoir un peu plus d’informations. Parexemple, ce moniteur n’est pas la personne que l’on nous présente. On nous ditqu’il s’agit d’Emlyn Hughes, mais rien que par la voix nous pouvons affirmer qu’ils’agit en réalité d’un de ses assistants, probablement un étudiant de première an-née en physique. Il a les inflexions de voix et les maniérismes d’un mâle d’environ20 ans, et Hughes est beaucoup plus âgé. D’après ses photographies, il semble êtreâgé d’une cinquantaine d’années. Il travaille sur le « Large Hadron Collider » enSuisse et ne passe sans doute pas beaucoup de temps à enseigner son cours pourles étudiants de première année.

Je pense donc que cet assistant mimique de la propagande un peu par accident. Ila été élevé dans la propagande et il est environné de propagande tout le temps, etdonc quand il lui faut s’exprimer par lui-même, il utilise tout naturellement de lapropagande. Il se pourrait qu’il ait une sorte de vague idée que ses compagnonsétudiants plus jeunes que lui sont des moutons, plus sujets à la propagande quelui, et qu’une section sur la mécanique quantique est un bon endroit pour leurfaire sentir cela. Il peut ainsi montrer sa supériorité et son côté cool tout en lesencourageant à examiner les choses de l’extérieur de la boîte. La boîte dans la-quelle ils se trouvent est la boîte de la physique classique, c’est-à-dire la boîte del’enseignement rationnel, une boîte dont il est lui-même parvenu à sortir. En tantqu’étudiant gradué en physique, il sait que les choses n’ont aucun sens. Pour lui,le crâne peut ne rien signifier d’autre que la mort de la physique classique et dela rationalité. Pour lui, la référence au 11 septembre peut ne signifier rien de plusque la mort de l’ancien ordre du monde.

Mais si donnons un tour de plus à l’écrou, nous voyons son professeur dans uneboîte plus grande, lui aussi aveuglé, lui aussi dupe des autorités supérieures. Em-lyn Hughes, bien que n’étant pas un acteur de premier plan dans cette parodie,est simplement une marche de plus sur l’escalier de la désinformation et de lapropagande. Il est un pigeon de plus, conscient ou inconscient, nous ne le savonspas. Du fait que la physique a été un bourrage de crâne pas très subtil depuis denombreuses décennies, il n’est pas surprenant de voir cet étudiant gradué singerles techniques de ses aînés, qui eux-mêmes singent les techniques des agencesoccultes qui contrôlent toute la matrice. Rien ici ne sort de l’ordinaire. Ce qui estnouveau, c’est la transparence de plus en plus évidente de tout cela. L’entière cam-pagne de désinformation était un peu difficile à décrypter, mais plus maintenant.Exactement comme Hawking a récemment adopté les techniques de bourrage decrâne manifeste du Meilleur des Mondes, cet étudiant gradué de Columbia fait demême.

Pour voir cela plus clairement, retournons à la citation ci-dessus. « Effacez toutesles ordures de votre cerveau et recommencez tout dès le début ». C’est la définitiondu lavage de cerveau, tirée directement du dictionnaire. Peuvent-ils être plus di-rects ? « Pour apprendre ce sujet, cela exige que nous vous lavions la cervelle. Afind’y parvenir, vous devez vider votre esprit de toutes les idées anciennes. Vous de-

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vez arrêter d’exiger que les choses aient un sens. Vous devez nous faire confiancecomme vous feriez confiance à un magicien ou à un hypnotiseur – parce que c’estuniquement de cette façon que vous serez à même d’apprécier pleinement le spec-tacle ».

Le baratin de la physique moderne, depuis l’époque de Bohr, se lit comme s’il sor-tait tout droit d’un manuel de la CIA. Bohr et Pauli firent quelques tentatives pourdéguiser les mantras et l’hypnose dans les années 1930, mais dès les années 1960,des physiciens comme Feynman, constatant que l’audience était déjà bien dispo-sée et plongée dans le sommeil, amenèrent juste tous ces trucs directement sur lascène. Feynman sourit et déclara quelque chose comme « Appréciez le spectacle –il réduit la vérité complètement en bouillie ». Hughes et ses étudiants ont pousséun peu plus loin, empruntant non seulement les techniques des agences occultes,mais aussi leurs images, leurs films et leurs pseudo-récits.

Juste pour être sûr que vous avez bien compris, je voudrais relier la citation ci-dessus aux célèbres citations de Feynman sur la mécanique quantique. Bien queFeynman ne faisait que paraphraser et étendre la propagande de Bohr et de Hei-senberg, c’est lui qui l’a vraiment perfectionnée, la plaçant dans ses plus fameusesdéclarations, koans et schibboleths. Feynman nous dit que la mécanique quan-tique est étrange et mystérieuse. Il nous dit que la mécanique quantique n’a aucunsens et que son absence de sens est précisément ce qui la rend si merveilleuse. Ilnous dit que nous devons jeter tout ce que nous savons déjà et recommencer àzéro. Les nouvelles règles sont tout-à-fait différentes et elles ne sont même pas desrègles sensées. Souvent les maths de Feynman ressemblaient à du « hocus pocus »,mais même cela était enivrant. Les maths, vues comme des trucages magiques oucomme une conjuration, doivent être plus sexy que les maths vieux-jeu basées surdes règles.

Bien sûr, tout ceci est strictement non scientifique. C’est l’anti-science parfaite, carsi vous ne suivez pas la voie du sens, sur quoi pouvez-vous vous baser ? Sur l’auto-rité. Vous vous basez sur la parole de Feynman et de ses collègues. Vous obéissezsur base de votre foi. En latin, on disait credo quia absurdum : je crois parce quec’est absurde. On disait cela de la religion, mais cela convient tout autant à lamécanique quantique. Cela a constitué la règle de conduite de la physique depuisl’époque de l’interprétation de Copenhague en 1926 : oui, la mécanique quantiqueest absurde, mais nous devons y croire simplement en vertu de ce fait. Le saut quan-tique n’est en réalité pas différent du saut de Kierkegaard concernant la foi – Bohrétait d’ailleurs un étudiant et un promulgateur de la philosophie de Kierkegaard.

Cette connexion est claire depuis longtemps pour moi, et je l’ai rendue claire pourmes lecteurs dans une série d’articles depuis une décennie. Ce qui n’était pas en-core très clair jusqu’ici est à quel point cette psychologie est vraiment du type« manuel du charlatan ». Ce qui était dans le passé le programme non déclaré detoutes les anciennes religions fut codifié aux 19e et 20e siècles puis transféré aux

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services secrets, aux intelligences militaires et ainsi de suite. Ces techniques de-vinrent finalement manifestes, se déplaçant vers le mainstream, où elles furentemployées par les publicitaires et les activistes politiques. Le moindre directeurde campagne désirant vendre des boîtes de soupe connaît et utilise désormaisces trucs d’opération psychologique perfectionnés tout au long des années de re-cherche et de développement par les communistes, les nazis et autres G-men au-tour du monde. À la lumière de tout ceci, nous pouvons maintenant lire le baratinde Feynman non seulement comme une révérence anti-scientifique devant l’auto-rité et le mysticisme, mais nous pouvons le lire aussi comme un manuel de lavagede cerveau. « Videz vos cervelles de toute connaissance préalable », « Ne vous at-tendez pas à ce que les choses aient un sens », « Fermez-la et calculez », « Nequestionnez pas la nature : elle n’a aucune réponse logique à vous donner », « Laréalité est une illusion », et ainsi de suite. Ces déclarations ne sont pas seulementeffrontément anti-scientifiques, elles sont des mantras tirés des premiers chapitresdu b.a.–ba de la manipulation psychologique.

Nous voyons donc que le lavage de cerveau n’est pas occulté, et encore moinssubtil. Il est également ridiculement désuet. Relisez juste la deuxième ligne dela citation : « Rien de ce que vous avez appris dans votre vie jusqu’ici ne vous aaidé, de quelque façon que ce soit, à vous préparer à ceci, parce que tout ce quevous faites dans votre vie de tous les jours est totalement opposé à ce que vousallez apprendre en mécanique quantique ». Eh bien, c’était peut-être vrai dans lesannées 1920, mais c’est autre chose aujourd’hui. Non seulement les enfants, maisaussi leurs parents et leurs grands-parents ont été élevés dans les philosophiesqui ont été fabriquées dans les mêmes cornues que la mécanique quantique et larelativité. En fait, chez les jeunes d’aujourd’hui, tout ce qu’ils ont appris durantleur vie est fabriqué à partir du même type de non-sens propagandiste que lamécanique quantique. Ils doivent dès lors se sentir tout-à-fait à l’aise dans cetteclasse de physique à Columbia. Ils n’ont pas besoin d’effacer la moindre ordure deleur cervelle, puisque toutes ces ordures y avaient été déjà placées et arrangéespar les décorateurs de la matrice. Elles furent judicieusement placées de manièreà ne pas entrer en conflit avec toute propagande future. Chaque propagande a étéchoisie afin de compléter le reste de la propagande, tout comme une décorationd’appartement, et toutes les couleurs ont été choisies pour correspondre, jusqu’auxinterrupteurs et aux coussins. La mécanique quantique n’a aucun sens et n’obéit àaucune des anciennes lois, mais il en est de même dans la société, alors qu’est-ceque cela fait comme différence ?

Mais retour à la parodie à Columbia. L’analyse ci-dessus est en réalité extrême-ment généreuse. Elle est la meilleure conclusion possible vers laquelle on peut êtreamené. Il peut s’agir de quelque chose de bien pire. Si nous avons affaire à EmlynHugues lui-même et pas à un étudiant gradué – comme certains me l’affirment –sa voix indique une sorte d’adolescence arrêtée. Plutôt que d’avoir développé unevoix indiquant la solidité, le calme et l’assurance de soi que l’on pourrait attendrechez une personne de cet âge, Hughes a gardé la voix d’un jeune homme peu sûr de

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lui. Il a choisi de singer les inflexions de ses étudiants plutôt de garder celles danslesquelles il a grandi ou de développer les siennes. N’importe quel psychologueverrait ceci comme un signal d’avertissement. Il indique une personnalité faible,déterminée par son environnement et vide à l’intérieur. Pour le dire en des termesfreudiens classiques, il indique un « super-égo » hyperactif, un « égo » médiocremais aigu et un « ça » bloqué. C’est la personne-sans-âme moderne, quelqu’un demûr pour l’hypnose, le lavage de cerveau et le contrôle par des supérieurs. Unetelle personne constitue l’homme de compagnie parfait, car quelle compagnie mo-derne un jeune homme malléable et énergique n’éviterait-il pas à tout prix, si cen’est un adulte solide et mûr ?

Et si c’est vraiment Hughes, alors sa parodie est d’autant plus troublante. Prove-nant d’un homme dans sa cinquantaine, une telle parodie indique presque sûre-ment des connexions à la CIA ou une forme quelconque de contrôle. Il est toujourspossible que Hughes ne soit rien d’autre qu’un adolescent attardé singeant inno-cemment la propagande qu’il voit autour de lui, exactement comme il singe lesinflexions vocales de ses étudiants. Mais ce serait aussi dangereux et encore pluspathétique que l’explication la plus probable : Hughes est connecté à des agencesoccultes à un degré ou à un autre, et soit il promeut un plan quelconque pour euxsoit il singe leur plan à sa manière bizarre.

Quoi qu’il en soit, je ne peux voir quelle conclusion positive on pourrait tirerde ceci, et nous attendons les actes venus de Columbia. Je prédis que les ad-ministrateurs trouveront un moyen pour désavouer cette parodie sans faire decommentaire sur son contenu. Columbia est connu depuis longtemps comme l’undes bastions principaux de la propagande et du lavage de cerveaux universitaires(rappelez-vous la connexion d’Obama avec Columbia), tout comme un vivier pourles agences occultes, et donc ils ne peuvent pas vraiment se plaindre du contenu.Le seul problème qu’ils pourraient réellement avoir est que la comédie de Hughesétait tellement évidente qu’il a déchiré le voile, permettant à l’audience d’aperce-voir le magicien à l’œuvre, avec toutes ses manettes.

Pour les lecteurs qui ont déjà avalé la couleuvre et la pilule rouge, il existe un tourd’écrou supplémentaire. Cette performance était tellement transparente et telle-ment révélatrice qu’elle ressemble beaucoup à une mise en scène supplémentairede ratage. En d’autres termes, cela ressemble à de la propagande destinée à s’in-verser. Comme pour tous les récits ratés de Sandy Hook et d’Aurora, cela ressembleà une mise en scène scriptée dès le début pour imploser. Le timing pointe égale-ment dans cette direction. Je dirais qu’il semble que quelqu’un dans les coulissesest fatigué de la propagande est est en train de découper exprès des trous dansle rideau, en des endroits et des temps critiques. À moins que Hugues lui-mêmesoit sur le point de vivre une crise personnelle, de tels coups de couteaux dans lescénario n’arrivent pas par hasard. Les maîtres de la propagande n’oublient passoudainement comment mettre les décors en place. Soit quelqu’un a mis quelquechose dans l’eau du robinet à Langley soit nous observons des signes d’un schisme

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caché.

Ou bien la propagande a-t-elle toujours été si pauvrement construite ? N’y-a-t-ilque moi qui ai pigé le truc ? Peut-être est-ce ma capacité à voir ce qui va de l’avantet pas la capacité des propagandistes, qui se meuvent vers l’arrière. S’il en est ainsi,alors beaucoup d’autres autour de moi sont aussi en train de sortir des ténèbres, etil est vachement plus que temps. D’une manière ou d’une autre, la matrice vacilletout autour de nous.

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Traduction : Bahrmanou

© 2 juillet 2014