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Quatuor Hagen Jörg Widmann Dimanche 21 janvier 2018 – 17h30 SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Quatuor Hagen Jörg Widmann - Philharmonie de Paris · PROGRAMME Anton Webern Quatuor à cordes « Düster und schwer » (1905) Jörg Widmann Quintette pour clarinette et cordes Commande

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Quatuor HagenJörg Widmann

Dimanche 21 janvier 2018 – 17h30

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

En partenariat avec le festival de quatuors à cordes de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et la String Quartet Biennale du Muziekgebouw d’Amsterdam.

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PROGRAMME

Anton WebernQuatuor à cordes « Düster und schwer » (1905)

Jörg WidmannQuintette pour clarinette et cordesCommande du Centro Nacional de Difusión Musical de Madrid, du Muziekgebouw d’Amsterdam, de la Strijkkwartet Biennale d’Amsterdam, de Lugano Musica, du Carnegie Hall, de la Philharmonie de Paris, de la Stiftung Mozarteum Salzburg, de la Philharmonie de Essen et du Wigmore Hall avec le soutien d’André Hoffmann, président de la Fondation Hoffmann, une fondation suisse d’octroi de subvention - création française

ENTRACTE

Wolfgang Amadeus MozartQuintette pour clarinette et cordes

Quatuor HagenLukas Hagen, violonRainer Schmidt, violonVeronika Hagen, altoClemens Hagen, violoncelle

Jörg Widmann, clarinette

FIN DU CONCERT VERS 19H30.

En partenariat avec le festival de quatuors à cordes de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et la String Quartet Biennale du Muziekgebouw d’Amsterdam.

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Anton Webern (1883-1945)Quatuor à cordes « Düster und schwer » (1905)

Composition : 1905.

Création : le 26 mai 1962 à l’Université de Washington (Seattle), par le Quatuor à

cordes de l’Université de Washington.

Éditeur : Carl Fischer.

Durée : environ 15 minutes.

Amateur d’images pastorales, et tout particulièrement de montagnes, Anton Webern fut fortement marqué par un triptyque du peintre Giovanni Segantini intitulé Alpenlandschaft (paysage des Alpes), qu’il avait vu à Munich en 1902. C’est ce triptyque qui a inspiré son quatuor à cordes de 1905. L’œuvre a été achevée en août 1905 et remaniée en septembre de la même année. Elle est écrite en un seul mouvement, mais se divise en trois sections correspondant aux trois tableaux de Segantini. C’est une pièce progressiste et profondément chromatique, dans laquelle certains commentateurs voient le véritable avènement de l’atonalité : son chroma-tisme envahissant compromet en effet toute structure harmonique tradi-tionnelle. L’influence de Beethoven est évidente tout au long de l’œuvre, les ténèbres et les querelles s’exprimant dès ses premières mesures, avant de se résoudre à la fin du quatuor dans un finale triomphant. Œuvre de jeunesse de Webern, ce quatuor n’a été découvert par le musicologue Hans Moldenhauer qu’après la mort du compositeur.

Jörg Widmann (1973)Quintette pour clarinette et cordes – création française

Composition : 2017

Commande : Centro Nacional de Difusión Musical de Madrid, Muziekgebouw

d’Amsterdam, Strijkkwartet Biennale d’Amsterdam, Lugano Musica, Carnegie

Hall, Philharmonie de Paris, Stiftung Mozarteum Salzburg, Philharmonie de Essen

LES ŒUVRES

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et Wigmore Hall avec le soutien d’André Hoffmann, président de la Fondation

Hoffmann, une fondation suisse d’octroi de subvention.

Éditeur : Schott.

Durée : environ 39 minutes.

Écrire un quintette avec clarinette représente quelque chose de parti-culier pour tout compositeur. Sachant l’importance des quintettes de Mozart et de Weber dans l’histoire de la musique et dans la vie de ces compositeurs – sans oublier les chants du cygne de Brahms et de Reger –, leur emboîter le pas n’est pas une tâche facile. En tant que clarinettiste, ces chefs-d’œuvre m’ont accompagné toute ma vie ; dans leur intensité, leur mélancolie et leur maîtrise artistique, ils représentent une source inépuisable de joie et de reconnaissance.

Mon humilité et mon admiration pour ces chefs-d’œuvre m’ont poussé, en 2009, à mettre provisoirement de côté mon projet de quintette avec clarinette. L’histoire de la musique, qui d’habitude me réjouit, dans la découverte de quelque chose de nouveau, de différent, était subitement devenue un fardeau. À l’évidence, je n’étais sans doute pas encore à la hauteur de ce genre magique et je n’en saisissais pas encore toute la maturité, je devais peut-être aussi le confronter à mes expériences personnelles. Après des semaines d’essais désespérés, conclus par une multitude de mesures brutes d’adagio, j’ai fini, contrit et plus désemparé que jamais, par mettre de côté le sujet du quintette avec clarinette.

Ce n’est qu’en 2017, soit huit années plus tard, que je repris ce projet. Je ressentis tout de suite que l’attente avait porté ses fruits, la musique jaillissait en moi tout naturellement. Savoir que l’œuvre allait être créée par le Quatuor Hagen me stimulait. Je ne suis lié avec aucun autre quatuor à cordes par une histoire commune aussi sincère et profonde.

Mon quintette est devenu un seul adagio d’environ quarante minutes. La première indication de tempo, lento assai, pourrait finalement s’ap-pliquer à toute la pièce. À l’exception de quelques passages, l’ensemble de la pièce se situe dans un entre-deux, à la fois fascinant et dangereux, entre le statisme et le flux. La musique ne cesse de s’éteindre presque complètement, avant de reprendre dans des sphères plus graves ou

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plus aigües et d’être comme suspendue. C’est du moins ainsi que je l’ai pensée. Chanter, être en suspens, aimer : dans presque aucune autre pièce je ne me suis autant dédié, sans retenue, à ces sujets, comme je l’ai fait dans mon quintette avec clarinette.

Jörg Widmann

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)Quintette pour clarinette et cordes en la majeur K 581

I. Allegro

II. Larghetto

III. Menuet

IV. Finale. Allegretto

Composition : achevée en septembre 1789.

Publication : 1802, Offenbach-sur-le-Main, André, et Vienne, Artaria.

Durée : environ 31 minutes.

« Père, vous ne pouvez imaginer la beauté du son de la clarinette ! », s’enthousiasme Mozart dans une lettre, alors qu’à l’occasion d’un voyage à Mannheim, en 1778, il découvre l’instrument, encore relativement nouveau (et différent de la clarinette moderne, élaborée au cours du xixe siècle). La rencontre, quelques années plus tard, avec Johann et surtout Anton Stadler, qui jouait du cor de basset et de la clarinette de basset, lui permet de composer plusieurs pages pour cet instrument qu’il ne manque plus dorénavant d’intégrer également à son orchestre – ce sera la même chose pour Brahms, qui fit la connaissance de Richard Mühlfeld en 1891 et consacra à l’instrument, en écho à cet événement, le Trio op. 114, le Quintette op. 115 et les deux Sonates op. 120. Mozart, tout à la joie de sa découverte, en conçoit le désir de marier ce chant au timbre velouté à d’autres sonorités, et il en résulte des associations jusqu’ici inusitées : clarinette, alto et piano pour le Trio « Les Quilles » de 1786 (Schumann s’en souviendra dans ses Märchenerzählungen op. 132), et clarinette et quatuor à cordes pour le Quintette K 581, un peu plus tardif, qui connaîtra

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une descendance magnifique avec, notamment, les œuvres de Weber, de Max Reger et de Brahms. Mozart prolonge enfin la précieuse expérience avec un concerto pour cor de basset envisagé dès l’époque de la compo-sition du Quintette, puis transposé et achevé à la fin de l’année 1791 : le Concerto pour clarinette K 622, également écrit à l’intention de son ami « Stadler l’aîné » (Anton).

Le timbre chaud de la clarinette, notamment dans ses registres médium et grave, l’étendue de son registre, son agilité et sa flexibilité en matière d’intensité sonore, son « souffle doux et délicat » n’inspirent pas à Mozart le désir, dans ce quintette, de traiter l’instrument en soliste ou dans une optique concertante, en l’opposant au groupe des cordes (comme c’était le cas dans le Quatuor avec hautbois K 370 ou les quatuors avec flûte). Au contraire, sans lui dénier son rôle prédominant, il l’intègre intimement dans l’ensemble : primus inter pares (premier parmi ses pairs), donc. Ainsi, c’est aux cordes que revient d’énoncer le premier thème de l’Allegro, la clarinette leur répondant par de ductiles arabesques, qui formeront le soubassement d’une bonne partie du travail de développement – au sens large – des minutes suivantes. Le Larghetto suivant préfigure l’Adagio du Concerto pour clarinette, dans sa douceur et son émotion profondes, et mêle avec le plus grand art le cantabile de la clarinette aux sonorités de cordes avec sourdines. Joyeux, le Menuet intègre deux trios : l’un pour le quatuor seul, l’autre aux tonalités rustiques, qui évoque les ancêtres de la clarinette classique que sont les chalumeaux alpestres. Enfin, les variations du Finale offrent à Mozart la possibilité de diversifier les rôles instrumentaux, les membres du quintette se voyant attribuer des passa-ges plus ou moins prééminents (premier violon et alto dans les variations 2 et 3 par exemple). Y coexistent également différentes ambiances, du plus tendre – dans l’Adagio de la cinquième variation – au plus allègre, comme dans la coda, qui apporte à cette œuvre intensément séduisante un couronnement à sa mesure.

Angèle Leroy

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Anton WebernViennois de naissance, comme ses collègues Arnold Schönberg et Alban Berg avec lesquels il forme ce que l’on nomme la seconde École de Vienne, Anton Webern commence sa forma-tion musicale assez tôt et pratique notamment le piano et le violoncelle. En 1902, il entre à l’université de sa ville natale où il suit entre autres les cours de Guido Adler, l’un des premiers musicologues viennois, et où il pré-sente sa thèse en 1906 sur le Choralis Constantinus d’Heinrich Isaac. Deux ans plus tard, il commence à étudier auprès de Schönberg en compagnie d’Alban Berg. De cette période de formation, la Passacaille op. 1, bien que n’étant pas la seule œuvre composée, est le premier témoignage publié ; tardive-ment créée en 1921 à Düsseldorf, elle atteste, comme la thèse de 1906, de l’intérêt porté aux œuvres anciennes et aux formes traditionnelles dont Webern fera preuve tout au long de sa vie. La fin de ses études marque pour lui le début de ses activités de chef d’orchestre, lesquelles l’occuperont une grande par-tie de sa carrière ; pour l’instant, elles le font voyager aux quatre coins du monde germanique. En parallèle, le monde musical découvre ses premières œuvres, souvent avec difficulté : le scandale qui marque le concert viennois du 31 mars 1913, où sont interprétées les atonales

Six Pièces pour grand orchestre op. 6, en est un exemple. Après la guerre, durant laquelle il est mobilisé puis réformé, il collabore au Verein für musi-kalische Privataufführungen (Société pour les exécutions musicales privées), fondé par Schönberg en 1918 pour défendre la nouvelle musique, puis dirige de 1922 à 1934 les Concerts pour les travailleurs viennois, desti-nés aux classes popu laires. Il adopte à la suite de Schönberg les principes du dodécaphonisme dès 1924, faisant désormais de cette technique d’écriture son unique langage et en proposant une application stricte dont se nourri-ront les adeptes du sérialisme après la Seconde Guerre mondiale. En 1926, il rencontre la poétesse Hildegard Jone, et abandonne dès lors les poèmes du Knaben Wunderhorn ou les œuvres mystiques qui servaient de base aux œuvres vocales de la fin des années 1910 (pour voix et piano ou petit ensemble) pour les poèmes de celle-ci, qui forment dorénavant la seule source de ses pièces avec voix : Lieder op. 23 et op. 25, Das Augenlicht op. 26 pour chœur et orchestre, Cantates op. 29 et op. 31. L’interprétation de ses œuvres en concert (ainsi les Bagatelles op. 9 au festival de Donaueschingen en 1924, ou les Cinq Pièces op. 10 au festival de la Société internationale de musique contemporaine), si elle

LES COMPOSITEURS

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permet d’entendre la majeure par-tie des compo sitions importantes de Webern, ne suffit pas à le placer sur le devant de la scène musicale : bien que souvent considéré comme le réforma-teur le plus avancé de la seconde École de Vienne, Webern est aussi le plus discret de ses membres. L’avènement du nazisme, pour lequel le compositeur avait à l’origine de la sympathie, marque un net ralentissement de ses activités, sa musique étant considérée comme « dégénérée » (« entartete Musik »). Ce sont donc ses cours particuliers et ses travaux pour ses propres éditeurs, Universal Music, qui assurent sa sub-sistance lors de ces dernières années, où il est particulièrement isolé après le départ de Schönberg en 1933 et la mort de Berg en 1935. Il meurt en septembre 1945, abattu par un soldat américain à Mittersill, près de Salzbourg, dans des circonstances qui restent obscures.

Jörg WidmannCompositeur et clarinettiste, né à Munich en 1973, Jörg Widmann prend ses premières leçons de clarinette à 7 ans. Il étudie avec Gerd Starke à Munich puis auprès de Charles Neidich à la Juilliard School of Music à New York. Il obtient le premier prix du Concours Carl Maria von Weber à Munich et celui des Conservatoires allemands de musique à Berlin. En novembre 1999, il interprète, avec l’Orchestre de la Radio bavaroise dirigé par Sylvain

Cambreling, le concerto pour clari-nette Über die Linie II que Wolfgang Rihm a composé pour lui. Widmann a également créé le Concerto pour clarinette de Mark Andre en 2015 à Donaueschingen. Dès 1984, à l’âge de 11 ans, il prend des cours de composi-tion auprès de Kay Westermann, puis auprès de Hans Werner Henze, Wilfried Hiller, Heiner Goebbels et Wolfgang Rihm. En 2001, Implosion pour orchestre est créé au Festival de Donaueschingen. Jörg Widmann a été récompensé par de nombreuses distinctions, dont le Prix d’encouragement de la Fondation Ernst von Siemens en 2003. En 2006, le Prix de composition de l’Orchestre symphonique de la SWR lui est décerné pour Zweites Labyrinth ; il reçoit ensuite le Prix de composition Claudio Abbado décerné lors de l’Académie de la Philharmonie de Berlin. Armonica a été créé en janvier 2007 par l’Orchestre phil-harmonique de Vienne dirigé par Pierre Boulez. Son oratorio Arche a été créé le 13 janvier 2017 dans le cadre des jour-nées d’inauguration de la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg. Depuis sep-tembre 2017, Jörg Widmann est com-positeur en résidence à l’Orchestre de Paris pour deux ans. Il est aussi le premier compositeur en résidence à l’Orchestre du Gewandhaus, une œuvre lui ayant été commandée à la fois par l’Orchestre du Gewandhaus et l’Orchestre symphonique de Boston, qui sera créée à Leipzig en mars 2018

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sous la baguette d’Andris Nelsons. En avril 2018, Christian Gerhaher et les Bamberger Symphoniker créeront son cycle de lieder Das heiße Herz sous la direction de Jakub Hrůša. Au cours de la saison 2017/2018, Jörg Widmann se pro-duira comme soliste avec des orchestres comme les philharmoniques de Vienne (Valery Gergiev) et d’Helsinki (Bertrand de Billy), l’Orchestre symphonique japo-nais Yomiuri (Sylvain Cambreling), le City of Birmingham Symphony Orchestra (Mirga Gražinytė-Tyla), l’Orchestre symphonique de la SWR (Peter Rundel). Ses concerts de musique de chambre comprendront notamment une tournée européenne avec le Quatuor Hagen lors de laquelle les musiciens interprèteront son nouveau Quintette avec clarinette, des concerts avec Tabea Zimmermann et Dénes Vàrjon, ainsi que la création d’une nouvelle pièce composée pour lui par Mark Andre aux Wittener Tage für neue Kammermusik. Parmi ses partenaires réguliers en musique de chambre figurent Sir András Schiff, Daniel Barenboim, Elisabeth Leonskaja et Mitsuko Uchida.

Wolfgang Amadeus MozartLui-même compositeur, violoniste et pédagogue, Leopold Mozart, le père du petit Wolfgang, prend très vite la mesure des dons phénoménaux de son fils, qui, avant même de savoir lire ou écrire, joue du clavier avec une parfaite maîtrise et compose de petits airs. Le père décide

alors de compléter sa formation par des leçons de violon, d’orgue et de com-position, et bientôt, toute la famille (les parents et la grande sœur, Nannerl, elle aussi musicienne) prend la route afin de produire les deux enfants dans toutes les capitales musicales européennes de l’époque. De 1762 à 1764, Mozart découvre notamment Munich, Vienne, Mannheim, Bruxelles, Paris, Versailles, Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève et Lausanne. Il y croise des têtes couronnées, mais aussi des compositeurs de renom comme Johann Christian Bach, au contact desquels il continue de se former. À la suite de ses premiers essais dans le domaine de l’opéra, alors qu’il n’est pas encore adolescent (Apollo et Hyacinthus, et surtout Bastien et Bastienne et La finta semplice), il voyage de 1769 à 1773 en Italie avec son père. Ces séjours, qui lui permettent de découvrir un style musi-cal auquel ses œuvres feront volontiers référence, voient la création à Milan de trois nouveaux opéras : Mitridate, re di Ponto (1770), Ascanio in Alba (1771) et Lucio Silla (1772). Au retour d’Italie, Mozart obtient un poste de musicien à la cour de Hieronymus von Colloredo, prince-archevêque de Salzbourg, qui supporte mal ses absences répétées. Les années suivantes sont ponctuées d’œuvres innombrables (notamment les concertos pour violon, mais aus-si des concertos pour piano, dont le Concerto no 9 « Jeunehomme », et des

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symphonies) mais ce sont également celles de l’insatisfaction, Mozart cher-chant sans succès une place ailleurs que dans cette cour où il étouffe. Il s’échappe ainsi à Vienne – où il fait la connaissance de Haydn, auquel l’unira pour le reste de sa vie une amitié et un profond res-pect – puis démissionne en 1776 de son poste pour retourner à Munich, à Mannheim et jusqu’à Paris, où sa mère, qui l’avait accompagné, meurt en juillet 1778. Le voyage s’avère infructueux, et l’immense popularité qui avait accom-pagné l’enfant, quinze ans auparavant, s’est singulièrement affadie. Mozart en revient triste et amer ; il retrouve son poste de maître de concert à la cour du prince-archevêque et devient l’or-ganiste de la cathédrale. Après la créa-tion triomphale d’Idoménée en janvier 1781, à l’Opéra de Munich, une brouille entre le musicien et son employeur aboutit à son renvoi. Mozart s’établit alors à Vienne, où il donne leçons et concerts, et où le destin semble lui sourire tant dans sa vie personnelle que professionnelle. En effet, il épouse en 1782 Constance Weber, la sœur de son ancien amour Aloysia, et compose pour Joseph II L’Enlèvement au sérail, créé avec le plus grand succès. Tour à

tour, les genres du concerto pour piano (onze œuvres en deux ans) ou du qua-tuor à cordes (Quatuors « À Haydn ») attirent son attention, tandis qu’il est admis dans la franc-maçonnerie. L’année 1786 est celle de la rencontre avec le « poète impérial » Lorenzo da Ponte. De la collaboration avec l’Italien naîtront trois des plus grands opéras de Mozart : Les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et, après notamment la composition des trois dernières symphonies (été 1788), Così fan tutte (1790). Alors que Vienne néglige de plus en plus le compo siteur, Prague, à laquelle Mozart rend hommage avec la Symphonie no 38, le fête volontiers. Mais ces succès ne suffisent pas à le mettre à l’abri du besoin. La mort de Joseph II, en 1790, fragilise encore sa position, et son opéra La Clémence de Titus, composé pour le couronnement de Leopold II, déplaît – au contraire de La Flûte enchantée, créée quelques semaines plus tard. Mozart est de plus en plus désargenté, et la mort le sur-prend en plein travail sur le Requiem, commande (à l’époque) anonyme qui sera achevée par l’un de ses élèves, Franz Xaver Süssmayr.

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Quatuor HagenAu cours de la saison 2017-2018, le Quatuor Hagen se consacre à l’Opus 18 de Beethoven, ainsi qu’aux œuvres pour quatuor à cordes d’Anton Webern. Les quatre musiciens se concentrent également sur Debussy et Ravel. Leur agenda de concerts les mène au Concertgebouw d’Amsterdam, où ils participent en janvier 2018 à la Biennale de quatuors à cordes qui y est organisée pour la première fois. Ils sont égale-ment invités à se produire au Festival du Schleswig-Holstein, ainsi que dans de grandes capitales musicales comme Berlin, Londres, Francfort, Florence, Vienne, Munich, Hambourg et Paris. Le continent asiatique fait également par-tie de leur périple musical, avec, entre autres, trois récitals à Tokyo. Le dernier disque du Quatuor Hagen, réunissant les Quatuors K 387 et K 458 de Mozart, a été couronné par un Diapason d’or et un Choc de Classica. En Allemagne, l’en-registrement a reçu le Prix ECHO Klassik 2016 de la meilleure interprétation de musique de chambre des xviie-xviiie siècles. Cette saison voit également la publication d’un disque enregistré avec le pianiste Kirill Gerstein et consacré à Brahms sur le label Myrios Classics. En 2011, le quatuor a fêté son 30e anni-versaire avec deux enregistrements parus chez Myrios Classics, consacrés à Mozart, Webern et Beethoven d’une

part, et à Grieg et Brahms avec le cla-rinettiste Jörg Widmann d’autre part. La même année, le quatuor a reçu le Prix ECHO Klassik de l’« Ensemble musi-cal de l’année ». En 2012, il est devenu membre honoraire du Konzerthaus de Vienne. L’exceptionnelle carrière du Quatuor Hagen a commencé il y a plus de trois décennies, en 1981. Jalonnées de prix obtenus à des concours presti-gieux et marquées par un contrat d’ex-clusivité avec Deutsche Grammophon, qui a produit près de 45 CD au cours de vingt années de coopération, les premières années ont été consacrées à l’élaboration d’un prodigieux répertoire auquel le Quatuor Hagen a donné son profil si caractéristique. La collabora-tion avec des personnalités musicales comme György Kurtág et feu Nikolaus Harnoncourt n’est pas moins impor-tante pour le Quatuor Hagen que les concerts donnés avec des musiciens comme Maurizio Pollini, Mitsuko Uchida, Krystian Zimerman, Heinrich Schiff ou Jörg Widmann. Le répertoire et la discographie du quatuor vont des œuvres de Haydn à celles de Kurtág, retraçant toute l’histoire du quatuor à cordes. Le Quatuor Hagen apprécie le contact avec les compositeurs de sa génération : il interprète leurs œuvres, voire passe commande d’œuvres nou-velles qu’il présente en première au public. Pour de nombreux quatuors à

LES INTERPRÈTES

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cordes de la nouvelle génération, le Quatuor Hagen est un modèle de quali-té sonore, de diversité stylistique, d’har-monie et de réflexion sur les œuvres et compositeurs de son répertoire. En leur qualité de professeurs au Mozarteum de Salzbourg et à l’École Supérieure de Bâle, et dans le cadre de cours interna-tionaux d’inter prétation, les membres du quatuor transmettent leur expé-rience à leurs jeunes collègues.

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17 & 18 février

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LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARISREMERCIE EN 2017-18

LES PARTENAIRES NATIONAUX DU PROGRAMME DÉMOS 2015-2019

Fondation Singer-Polignac, Adam Mickiewicz Institute, Goethe Institut, Délégation du Québec, Champagne Deutz, Demory

Intel Corporation, Gecina, Groupe Monnoyeur, UTB, IMCD,

Amic, AMG-Féchoz, Angeris, Batyom, Campus Langues, Groupe Balas, Groupe Imestia, Île-de-France Plâtrerie, Linkbynet, Smurfit Kappa

Philippe Stroobant, Tessa Poutrel

Patricia Barbizet, Jean Bouquot, Eric Coutts, Dominique Desailly et Nicole Lamson, Mehdi Houas, Frédéric Jousset,

Pierre Kosciusko-Morizet, Marc Litzler, Xavier Marin, Xavier Moreno et Joséphine de Bodinat-Moreno,

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