8
, , VOLUME XIX NUMéRO 4 LE MERCREDI 13 OCTOBRE 2010 UNIVERSITÉ québec solidaire Redistribuons la richesse Page 2 bernard landry à l’ul Indépendants avant tout Page 3 DOSSIER certification campus durable S’engager à agir Page 6 CULTURE my little cheap dictaphone Première à Québec Page 7 SPORTS boxeur pier- olivier côté Un défi à la hauteur d’Apou Page 8 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme Photo Marie-Pier Boucher Jean-Nicolas Blanchet [email protected] Québec — Certains étudiants du programme technique de sécurité incendie du Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF) uti- lisent fréquemment des produits anabolisants. L’ établissement privé re- connu pour la qualité de sa formation des pom- piers teste depuis près de trois ans chacune des candidatures d’admis- sion. Les dirigeants rejettent tous les étudiants qui échouent à l’exa- men antidopage. Avis partagés «Ça fait longtemps que ça nous inquiète. Une fois admis, ils peuvent prendre ce qu’ils veulent puisqu’ils ne seront pas testés à leur embauche», a signalé Éric Amyot, coordonnateur de la for- mation incendie au Campus Notre- Dame-de-Foy. «C’est clair, on le voit que plu- sieurs sont boostés. On les entend parler de sauce, c’est leur expres- sion», a expliqué Steve Larose, en- seignant sur le campus du CNDF. Il ignore si cela nuit aux tâches des pompiers, mais il croit que l’utilisation de stéroïdes rend ces der- niers plus agressifs. Du côté du Ser- vice des incendies de la Ville de Québec, l’organisme ne croit pas qu’il s’agisse d’un problème pré- occupant. «Je côtoie plusieurs pompiers et je n’en ai jamais entendu parler», a affirmé Jacques Perron de la di- rection du Service municipal des incendies. «De toute façon, les stéroïdes ne menacent que la santé de l’in- dividu et non son entourage», a-t-il poursuivi. Il a précisé qu’il ne croyait pas que la batterie de tests médicaux avant l’embauche devrait comporter un contrôle an- tidopage. Plusieurs médecins en milieu hospitalier ne sont pas surpris d’en- tendre parler de ce fléau méconnu. Certains médecins ont vu des pompiers vic- times de problèmes cardiaques et de conta- mination sanguine. Contraints par le secret professionnel, ces in- tervenants en santé ont refusé de donner plus de détails envers ces incidents. Des airs d’Hercule «Je sais que plusieurs en pren- nent. Je m’inquiète pour la santé de ces gars-là et je n’aurais pas nécessairement confiance de voir un type sur les hormones assurer la sécurité des citoyens», a déclaré Simon Martineau, étudiant sur le campus du CNDF. Il a ajouté que le sujet était délicat au sein des fu- turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier. «Il faut prendre ça au sérieux. J’en vois pas mal de ces produits-là et les gars n’en sont même pas gênés. Plusieurs ont des problèmes cardiovasculaires et d’autres se blessent souvent», a-t-il expliqué. Un jeune pompier tenant à son anonymat a raconté pourquoi certains n’hésitent pas comme lui à consommer de ces substances. «J’étais un maniaque de l’entraî- nement et les résultats étaient in- croyables. Mais ça devenait risqué pour mon emploi, je m’essoufflais plus vite. C’était un peu pour le look, je pense que l’image idéalisée du pompier, gros comme Hercule, nous monte à la tête», a-t-il émis. «Je pense que l’image idéalisée du pompier, gros comme Hercule, nous monte à la tête» Stéroïdes en vogue Dopage chez les étudiants pompiers

québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

  • Upload
    trandan

  • View
    225

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

,,

Volume XIX Numéro 4 le mercredI 13 octobre 2010

UNIVERSITÉ

québec solidaire

Redistribuons la richesse

Page 2

bernard landry à l’ul

Indépendants avant tout

Page 3

DOSSIER

certification campus durable

S’engager à agir

Page 6

CULTURE

my little cheap dictaphone

Première à Québec

Page 7

SPORTS

boxeur pier-olivier côté

Un défi à la hauteur

d’ApouPage 8

l’hebdomadaire des étudiants en journalisme

Photo Marie-Pier Boucher

Jean-Nicolas [email protected]

Québec — Certains étudiants du programme technique de sécurité incendie du Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF) uti-lisent fréquemment des produits anabolisants.

L’établissement privé re-connu pour la qualité de sa formation des pom-

piers teste depuis près de trois ans chacune des candidatures d’admis-sion. Les dirigeants rejettent tous les étudiants qui échouent à l’exa-men antidopage.

Avis partagés«Ça fait longtemps que ça

nous inquiète. Une fois admis, ils peuvent prendre ce qu’ils veulent puisqu’ils ne seront pas testés à leur embauche», a signalé Éric Amyot, coordonnateur de la for-mation incendie au Campus Notre-Dame-de-Foy.

«C’est clair, on le voit que plu-sieurs sont boostés. On les entend

parler de sauce, c’est leur expres-sion», a expliqué Steve Larose, en-seignant sur le campus du CNDF. Il ignore si cela nuit aux tâches des pompiers, mais il croit que l’utilisation de stéroïdes rend ces der-niers plus agressifs.

Du côté du Ser-vice des incendies de la Ville de Québec, l’organisme ne croit pas qu’il s’agisse d’un problème pré-occupant. «Je côtoie plusieurs pompiers et je n’en ai jamais entendu parler», a affirmé Jacques Perron de la di-rection du Service municipal des incendies.

«De toute façon, les stéroïdes ne menacent que la santé de l’in-dividu et non son entourage», a-t-il poursuivi. Il a précisé qu’il ne croyait pas que la batterie de tests médicaux avant l’embauche devrait comporter un contrôle an-tidopage.

Plusieurs médecins en milieu hospitalier ne sont pas surpris d’en-tendre parler de ce fléau méconnu.

Certains médecins ont vu des pompiers vic-times de problèmes cardiaques et de conta-mination sanguine. Contraints par le secret professionnel, ces in-tervenants en santé ont refusé de donner plus de détails envers ces incidents.

Des airs d’Hercule«Je sais que plusieurs en pren-

nent. Je m’inquiète pour la santé de ces gars-là et je n’aurais pas nécessairement confiance de voir

un type sur les hormones assurer la sécurité des citoyens», a déclaré Simon Martineau, étudiant sur le campus du CNDF. Il a ajouté que le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers.

Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier. «Il faut prendre ça au sérieux. J’en vois pas mal de ces produits-là et les gars n’en sont même pas gênés. Plusieurs ont des problèmes cardiovasculaires et d’autres se blessent souvent», a-t-il expliqué.

Un jeune pompier tenant à son anonymat a raconté pourquoi certains n’hésitent pas comme lui à consommer de ces substances. «J’étais un maniaque de l’entraî-nement et les résultats étaient in-croyables. Mais ça devenait risqué pour mon emploi, je m’essoufflais plus vite. C’était un peu pour le look, je pense que l’image idéalisée du pompier, gros comme Hercule, nous monte à la tête», a-t-il émis.

«Je pense que l’image idéalisée du

pompier, gros comme

Hercule, nous monte à la

tête»

Stéroïdes en vogue

Dopage chez les étudiants pompiers

Page 2: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

Université2 l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

eN brefrecensementL’UL s’en mêle

La Coalition québécoise pour l’avenir du recensement ré-

clame du gouvernement fédéral la sauvegarde du formulaire détaillé. Celle-ci est formée de plusieurs chercheurs de l’UL, de la Fédération étudiante uni-versitaire du Québec et d’une dizaine d’autres centres de re-cherche et d’organismes socioé-conomiques. Ces chercheurs craignent une baisse de qualité des données recueillies par Sta-tistique Canada. (M.B.)

sensibilisation routière

Pour un campus sécuritaire

La campagne de sensibilisa-tion à la sécurité routière «À

l’Université Laval, on partage la route intelligemment», s’est dé-roulée du 4 au 8 octobre. Opé-ration nez rouge, la Ville ainsi que le service de sécurité et de prévention de l’UL étaient pré-sents sur le campus. Le RTC a déployé des inspecteurs sur le campus pour s’assurer que les chauffeurs d’autobus respec-taient la signalisation routière de la cité universitaire. (B.B.)

conférence sur la biodiversité

L’Arctique change

Louis Fortier, professeur au département de biologie à

l’UL et directeur scientifique d’ArcticNet, présentait une conférence sur la biodiversité de l’Arctique au Musée de la civili-sation, jeudi dernier. Le profes-seur a expliqué que les animaux et les microalgues hyperspécia-lisées vont être remplacés par d’autres espèces plus adaptables. «La biodiversité spécialisée de l’Arctique va disparaître», a averti M. Fortier. (E.C.)

conférence midi

Joël Monzée à l’UL

L’Institut d’éthique ap-pliquée accueillera Joël

Monzée, professeur associé au département de pédiatrie à l’Université de Sherbrooke. Il donnera une conférence demain au pavillon Félix-Antoine-Sa-vard. La conférence s’intitule «Éthique et responsabilité so-ciale dans le domaine de la santé: quelles sont les influences qui affectent la qualité de la dé-marche réflexive?». (C.L-D)

Cercle citoyen de Québec solidaire

Redistribution de la richesse

Véronique [email protected]

Cité universitaire — Les travailleurs doivent avoir plus de pouvoir sur l’économie selon les jeunes partisans de Qué-bec solidaire.

Une dizaine d’étudiants de l’Université Laval se sont présentés jeudi der-

nier au café Au temps perdu. Un cercle citoyen était organisé par les membres de l’Association Québec solidaire de l’Université Laval.

Selon le parti, l’économie ne représente pas la démocratie, car ce sont les gestionnaires de la pro-duction qui la contrôlent, et non ceux qui œuvrent «sur le terrain». «Il faut qu’il y ait un contrôle vrai-ment direct des travailleurs», a lan-cé Olivier Lachance, trésorier de l’Association sur le campus.

L’étudiant en économie et en politique a renchéri en disant qu’«ils doivent gérer leur entreprise collectivement, selon leurs be-soins». Selon lui, le gouvernement ne représentera jamais l’intérêt gé-néral, les entreprises négligeant les conditions de leurs employés pour «sauver de l’argent».

Jean-Nicolas Denis, porte-pa-role de l’Association à l’Univer-sité et étudiant en philosophie et en science politique, se croirait revenu

au temps de la colonisation : «Les colons travaillaient fort pour puiser leurs propres ressources, ensuite acheminées vers la métropole, qui ne leur versait pas un sou. C’est ça aujourd’hui encore», a-t-il dé-fendu.

Mise en gardeBruce Shearer, professeur

d’économie à l’UL, est demeuré sceptique devant les idéaux du parti. «Les intérêts des travailleurs ne sont pas forcément ceux d’une société», a expliqué M. Shearer.

Selon lui, si nous mettons le pouvoir entre les mains des tra-vailleurs des secteurs publics, il sera difficile d’identifier quelqu’un pour déterminer leurs salaires et leurs heures de travail. «On a be-soin de quelqu’un de l’autre côté de la table pour faire les négocia-tions», a-t-il mentionné.

Les idées soulevées parmi tous les cercles citoyens de la province permettront d’établir le programme du parti. Celles qui serviront da-vantage le bien commun de la so-ciété seront retenues.

Distribution de pain et de denrées à l’Université Laval

Au secours des étudiants

Cynthia Labontécynthia.labonté[email protected]

Cité universitaire — Entre 100 et 140 étudiants se pré-sentent chaque semaine à la Table du pain au Pavillon Ernest-Lemieux afin de recevoir des denrées pour se nourrir.

Monsieur Yao N’sougan, un étudiant en adminis-tration et responsable

de ce programme de dons de denrées confirme que «les béné-ficiaires du projet sont majoritai-rement des étudiants étrangers».

À l’UL, selon Martin Guay, direc-teur des communica-tions, plus de 4000 étudiants sont d’ori-gine étrangère. Plu-sieurs d’entre eux n’ont pas un revenu adéquat pour se nour-rir convenablement et doivent avoir recours au projet de dons de denrées qu’offre la Table du pain tous les mercredis.

La Table du pain puise son argent de donateurs et de parte-naires comme Moisson Québec, la Société St-Vincent de Paul, la campagne de financement de la guignolée étudiante ainsi que l’UL elle-même.

Par contre, le projet n’obtient pas assez d’argent pour subvenir

aux besoins alimentaires de cette centaine d’étudiants qui se pré-sente chaque semaine. «Notre gros problème est que nous avons un budget très limité», a indiqué Jean-Bernard Rousseau, agent pastoral de l’Association étu-diante catholique de l’université.

«Le projet de la Table du pain a dé-buté en 2001 avec Nicole Morin, une professeure retraitée, et son mari Gaston Brochu. Ils avaient eu l’idée de donner du pain aux étudiants dans le besoin. Après tout, le pain est la

base de la nourriture», a ajouté M. Rousseau. À l’époque, il ne se présentait que quelques étudiants. Désormais, ils auront besoin de plus de partenaires pour survivre.

Par la suite, le projet s’est un peu agrandi et offre maintenant de la nourriture en conserve, mais aussi des légumes, des fruits, des noix, des pâtes, etc. Mme Morin et M. Brochu apportent encore du pain toutes les semaines.

Photo Cynthia LabontéOutre la distribution des denrées,

de l’aide individuelle est aussi offerte aux étudiants.

Un service de

plus en plus populaire

Société en déficit d’attention

Marie-Hélène Simard, psychologue au Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval, a indiqué, lors d’une conférence sur la pro-

crastination, que les réseaux sociaux sont en train de créer une «société en déficit d’attention». Plusieurs étudiants interrogés par L’ExEmpLairE s’accordaient pour dire que les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter nuisaient à leurs études. Ces distractions seraient plus plai-santes que leurs travaux scolaires, ont-ils expliqué. (F.RdeC.)

Photo François René de Cotret

Page 3: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

Université 3l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

Conciliation famille-études

La halte-garderie attend le Super PepsClaudie Côté[email protected]

Cité universitaire — La construction d’une halte-garderie au nouveau Super Peps offrira une cinquantaine de places sup-plémentaires.

La construction permettra d’améliorer la conciliation famille-études sur le cam-

pus. Toutefois, comme l’a souligné

l’Association des parents étudiant et travaillant à l’Université Laval (APÉTUL), le projet est soumis aux délais de la construction du Su-

per Peps et devrait prendre forme au plus tôt en 2012.

Pensé et initié en 2006 par l’APÉTUL, le projet de halte-gar-derie répond à une demande crois-sante de ressources pour la conci-liation famille-études à l’UL Dix des cinquante places sera réservées pour les poupons de 3 à 18 mois.

Reconnaissance du statut temps plein

Une des principales réclama-tions de l’APÉTUL concerne la reconnaissance d’un statut temps plein pour les parents étudiant à temps partiel, ce que reconnaît déjà l’Aide financière aux études.

Toujours selon l’Association, un recensement annuel des parents-étudiants serait nécessaire pour évaluer les besoins de ressources à l’Université Laval.

Le système actuel des Centre de la petite enfance (CPE) exige une inscription à temps complet pour conserver la place de l’enfant au sein d’une garderie subvention-née, une situation qui ne corres-pond pas aux besoins de toutes les familles.

«Ce ne sont pas tous les pa-rents qui veulent que leurs enfants fréquentent à temps plein la gar-derie», a expliqué Annie-Pierre Bélanger, responsable des com-munications de l’APÉTUL. Elle a ajouté qu’«il y a autant de formes de conciliations possibles que de sortes de familles».

Parents-étudiants Selon Marie-Hélène Simard

du Centre d’aide aux étudiants, le nombre d’étudiants sur le campus ayant des enfants à charge repré-sente 15% des inscriptions au 1er cycle et 25% aux cycles supérieurs.

Pour sa part, Annie-Pierre Bélanger estime qu’il faut écar-ter les préjugés selon lesquels les grossesses durant les études sont presque toujours le résultat d’une mauvaise planification familiale. «C’est souvent un choix réfléchi et conscient, et il existe même des avantages à notre situation!»

À titre d’exemple, Alexandra Blanchet, étudiante en médecine et enceinte de jumeaux, a choisi de vivre une seconde grossesse pen-dant ses études, le seul moment où elle pouvait bénéficier d’un congé de maternité.

Et pourtant, l’Université La-val accuse d’importantes lacunes en ce qui concerne la concilia-tion famille-études. Plusieurs res-sources sont disponibles, mais aucune spécifiquement pour les parents-étudiants.

Bernard Landry réplique à Legault et à Facal

L’indépendance avant toutAli [email protected]

Cité universitaire — L’ancien premier ministre Bernard Lan-dry a qualifié Force Québec, le nouveau mouvement poli-tique envisagé par Joseph Facal et François Legault, de «projet [profondément] illogique».

Landry s’est prononcé sur la question lors de la confé-rence «Transition écono-

mique du Québec: de province à pays» qu’il a donnée jeudi dernier à l’UL. Étonné que ses anciens col-lègues Facal et Legault disent vou-loir régler les problèmes du Qué-bec avant de faire l’indépendance, il a demandé à la foule: «Connais-sez-vous un pays indépendant qui n’a pas de problème?»

En paraphrasant René Lé-vesque, il a décrit l’indépendance comme un coffre d’outils indispen-sables pour régler les problèmes du Québec. L’ancien premier ministre a d’ailleurs remarqué que beau-coup de gens n’ont pas une idée claire de cette question complexe, d’où l’importance de prendre le temps d’en expliquer les enjeux et conséquences.

Malgré le supposé angle éco-nomique de la conférence, les principales motivations pour faire

l’indépendance, selon M. Landry, sont la dignité et la solidarité. Dans le contexte de la mondialisation, la souveraineté doit se faire rapi-dement. Il serait important pour le Québec de pouvoir représenter ses intérêts à l’international. Faire valoir la culture québécoise par un Québécois à l’UNESCO est un exemple qu’a apporté l’ancien dé-puté de Verchères pour un Québec faisant partie du «concert des na-tions».

Jean-Nicolas Denis, porte-pa-role de Québec solidaire de l’UL, a questionné Landry quant à la cohérence de parler à la fois de la solidarité et du respect des peuples et de vanter les mérites d’orga-nisations tels le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce. Surpris, M. Landry a rétorqué que ces deux organisations sont dirigées par des Français socialistes. Et il a conclu sa réponse sous un tonnerre d’ap-plaudissements. «Pour ce qui est de

la conspiration des multinationales qui contrôlent les organisations in-ternationales, dites à Françoise Da-vid d’approfondir la question».

Même s’il a souvent fait allu-sion au passé, Landry est convain-cu de l’actualité et de l’urgence du combat pour l’indépendance natio-nale. Ce combat se justifierait, entre autres, par la perte d’influence du Québec dans le Canada. Il a relaté la hausse du nombre de députés de l’Ontario (en raison de la plus forte population ontarienne). M. Landry a précisé à plusieurs reprises que «ce n’est pas parce que le Canada est méchant [qu’il agit ainsi], c’est parce qu’il est une démocratie».

Malgré les applaudissements chaleureux tout au long de la confé-rence, certains étaient un peu déçus de la performance de Landry. «Il a trop insisté sur le passé et n’a fait voir que les avantages d’un Québec souverain», a commenté Raymond Fleury, un ancien enseignant.

Frédéric Souci, étudiant à l’UL, aurait souhaité «entendre M. Landry sur l’aspect plus concret [de la transition économique d’un Québec souverain] et voir les deux côtés de la médaille», même s’il dit avoir aimé la conférence.

Photo Ali Dostie Bernard Landry était de passage sur le campus pour y donner

une conférence sur la «Transition économique du Québec: de province à pays».

Photo Marie-Pier BoucherPensé et initié en 2006 par l’Association des parents étudiants et travaillants à l’Université Laval (APÉTUL),

le projet de halte-garderie répond à une demande croissante de ressources pour la conciliation famille-études à l’UL

Page 4: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

OpiniOn4 l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

Il faut que les écoles cessent de rajouter des règle-ments aux enfants. L’école Notre-Dame, située à Waterloo dans les Cantons de l’Est, a instauré un

nouveau règlement. Elle interdit à ses élèves de parler durant la période du dîner.

L’école n’interdit pas que la parole, elle interdit également le chuchotement. L’heure du dîner doit se dérouler complètement en silence. Les surveillants croient que c’est une bonne manière de contrôler les élèves qui, semble-t-il, ont des troubles de comporte-ment.

Ce règlement est exagéré et n’a aucune raison d’être. On interdit déjà aux enfants de parler à leurs voisins de classe pendant les cours, alors si on leur interdit également de se parler pendant qu’ils mangent, quand auront-ils le droit de le faire?

Si personne ne peut se parler, personne ne pourra se faire d’amis. Ce n’est pas une ambiance viable pour des enfants. L’école primaire, ce n’est pas l’armée.

Garder le silence est certainement la chose la plus difficile à faire pour un enfant. L’âge auquel les élèves fréquen-tent l’école primaire est celui auquel ils doivent apprendre à s’exprimer.

Interdire aux enfants de parler est une atteinte au droit que nous avons tous de pouvoir s’exprimer librement. On peut comprendre que le règlement de la bibliothèque de l’école interdise aux élèves de parler, car cela nuit à la lecture attentive.

Mais interdire à un enfant de parler lorsqu’il est à la cafétéria, ce n’est pas normal. Iriez-vous dans un restaurant où l’on interdit aux gens de se parler pendant qu’ils mangent? Surtout que l’heure du repas est généralement le meilleur moment de la journée où l’on peut échanger avec ses pairs.

Et comme si ce n’était pas assez, on punit ceux qui chuchotent en les changeant de place. Ils ne peu-vent plus s’asseoir aux côtés de leurs amis lorsqu’ils

dînent parce qu’ils ont davantage tendance à leur parler. Un élève de l’école, le fils de Louise Gagnon, a expliqué qu’on lui avait interdit de s’asseoir avec son meilleur ami durant deux jours parce qu’il avait désobéi.

La directrice de l’école, Catherine Larouche, justifie ce règlement par le fait que le bavardage durant la période de dîner retarde la sortie extérieure de la majorité des élèves et donc des surveillants. Ces derniers demandent aux élèves de garder le silence en mangeant pour que l’heure du dîner ne dure pas plus de 15 minutes.

Manger en 15 minutes lorsqu’on est enfant, c’est comme demander à une maman de faire un repas

pour toute la famille en 15 minutes: le temps est trop serré! Les enfants n’ont ainsi plus le droit de prendre leur temps pour manger; on les presse.

L’heure du dîner est aussi le moment de la journée où ils doivent avoir le temps de dépenser leur énergie. S’ils n’ont pas l’occasion de le faire, cela affectera sans doute leur niveau de concentration durant les heures de classe.

Mme Larouche affirme que l’imposi-tion du silence peut être une solution pour

diminuer les troubles de comportement.

Contrairement à elle, Mme Gagnon rapporte que le comportement de son fils a changé depuis ce nouveau règlement. Il est devenu agressif envers ses animaux de compagnie. Normal, car plus on demande à un enfant de retenir son énergie, plus il en aura à dépenser et plus il pourra le faire violemment.

Il faut donc comprendre qu’en empêchant les élèves d’une école entière de parler, ça ne diminuera pas les troubles de comportement, mais ça finira certainement par les augmenter. Il faut vraiment une bonne maîtrise de soi pour réussir à se taire aussi longtemps.

Marie-Pier [email protected]

commentaireClique des sportifsLe hockey au Québec, tout le monde le sait, c’est plus qu’un

sport. Ça frôle même parfois la religion.

Souvent, l’actualité touchant le Canadien de Montréal crée plus de débats que d’autres questions beaucoup plus importantes.

Par exemple, on entend peu l’opinion de la population sur la question de mourir dans la dignité, mais les tribunes ne manquent pas pour ce qui est des performances de Carey Price!

Les journalistes couvrant les activités du Bleu-Blanc-Rouge ont donc, on ne peut le nier, une grande importance dans la société québécoise. Ce sont eux qui ont accès au vestiaire et aux informations touchant à l’équipe centenaire.

Cependant, le milieu du journalisme sportif au Québec est un cercle restreint. Peu de gens pratiquent ce métier. Ils se connaissent tous et se croisent quasiment chaque jour.

Il n’est donc pas étonnant que ces journalistes défendent leurs collègues lorsqu’ils sont critiqués. Combien de fois avons-nous en-tendu de leur part que Jacques Demers travaillait fort pour améliorer sa diction.

Imaginez si la critique vient d’un journaliste sportif! La semaine dernière, Mathias Brunet, journaliste à La Presse, a écorché le travail de Benoît Brunet, ancien joueur et analyste des matchs du Canadien pour le Réseau des sports (RDS).

Il a écrit dans son blogue, tout en restant poli, que son français est médiocre, ses analyses simplistes et qu’il n’arrivait pas à transpo-ser ses connaissances au micro. Le chroniqueur sportif a ajouté que Benoît Brunet a une vision dépassée du hockey et qu’il rend l’écoute d’un match désagréable.

Toutes ces fleurs n’ont pas été appréciées de la communauté journalistico-sportive québécoise. Mathias Brunet s’est fait sermon-ner le lendemain par deux animateurs de la station de radio CKAC. Selon le chroniqueur de La Presse, si un journaliste peut écrire du positif de ses collègues, il peut également écrire du négatif.

Il faut croire qu’il n’y a qu’un seul journaliste sportif au Québec qui à un sens critique de son métier, un seul qui prend à cœur la qua-lité de son travail professionnel.

RDS a l’exclusivité des matchs du Canadien. On s’attend donc à avoir des analyses de qualité. Peut-être que le Réseau des sports est trop confortable dans sa situation de monopole. Un peu de compéti-tion ne ferait pas de tort.

Martin Bé[email protected]

Ferme ta bouche...

Interdire à un enfant de parler

à la cafétéria, ce n’est

pas normal

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur artistique: Mario Fraser (8942); Directrice de la production: Emily Beaudoin Blais (8942); Adjoint à l’éditeur: John Naïs (4513); Rédacteur en chef: François René de Cotret (8957); Secrétaire de rédaction: Marc-André Champagne (8956); Éditorialiste en chef: Gabrielle Isasanja Mputu; Directeur des dossiers: Martin Bélanger (8957); Maquettiste: Ariel Duclos (8952); Caricaturistes: Ali Dostie; Directrice de la photographie: Marie-Pier Boucher (8952); Université: Vincent Breton, Christian Labarre-Dufresne et Simon Richard-Trifiro; Municipal, régional et gouvernemental: Frédéric Beaudoin-Mercier et Olivier Wafer-Blais; Culture: Damien Theys; Sports: Antoine Lavoie; Conception de la maquette ty-pographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Dé-partement d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: Exemplaire 2010-2011; Fil Twitter: lexemplaire;

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Parent, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

Page 5: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010 5QUébec

eN brefonline party

of canadaNouveau parti

Un nouveau parti politique est en démarche d’ac-

créditation sur la scène fédé-rale, l’Online Party of Canada (OPC). L’essentiel des activités de l’OPC est fait en ligne via leur site internet. Ce site est ad-ministré comme une assemblée consultative où sont prises les décisions qui vont refléter les positions du parti. L’OPC s’af-fiche comme un parti ouvert et déterminé à rapprocher la chose politique près des citoyens par le biais de la démocratie di-recte. (G.V)

campagne centraide 2010

Objectif à la hausse

Centraide a comme objec-tif de collecter 11 111 111

millions de dollars cette année. L’an dernier, l’organisme avait obtenu au total 10,2 millions. Les dons amassés lors de la campagne de financement vien-dront en aide à des familles ou des gens vivant dans la pauvreté par l’entremise de petits orga-nismes de la région comme La Courtepointe et Ressource le Berceau inc. (J.P.M)

taux de chômage

Québec au 1er rang

Selon les dernières données de Statistiques Canada,

Québec a affiché le plus bas taux de chômage au pays avec 4,7% en septembre parmi les 28 plus grandes villes canadiennes. Le chômage est en baisse de 0,6 % comparativement au mois d’août. Regina suit en deuxième position au pays avec un taux de chômage de 4,8% et Victoria complète le podium avec 5,1%. (O.W.B)

itinérants21e nuit

des sans-abri

Le 15 octobre prochain, la 21e édition de La nuit des sans-

abri aura lieu aux quatre coins du Québec. L’événement vise à démontrer le phénomène des itinérants tout en sensibilisant la population de la province. Au total, 23 villes québécoises collaboreront à l’événement. De Rimouski à Gatineau, tous les citoyens sont invités à y partici-per. (O.W.B)

Immigration à Québec

Le maire veut attirer les immigrants francophones

Maxime [email protected]

Québec — L’administration Labeaume entend accentuer le recrutement de candidats francophones à l’immigration.

Lors de la cérémonie annuelle d’accueil des familles im-migrantes, le maire a mis de

l’avant sa volonté de doubler les efforts en matière d’immigration. Des chartes d’accueil et de nom-breuses structures d’intégration sont déjà mises à la disposition des nouveaux arrivants. Malgré tout, la Ville compte favoriser les missions à l’étranger.

Dans cette optique, l’agence de développement économique Québec international recevra un budget supplémentaire pour mener des actions de promotion.

Labeaume a déjà entamé une démarche de collaboration à l’étranger. Comme il l’a expli-qué, ce dernier veut «développer des liens de partenariats avec les maires de certaines villes d’Eu-rope». Cette concertation lui per-met de ne pas passer pour «un voleur de main-d’œuvre» et de fa-ciliter l’organisation des missions.

La France et la Belgique ap-paraissent comme des choix lo-giques, notamment grâce à la re-connaissance des diplômes. Le maire focalisera son attention sur-tout sur ces deux pays. Labeaume

souligne que le taux de rétention des immigrants s’est nettement amélioré à Québec, rendant la ville presque aussi performante que Montréal.

Certains secteurs ont encore besoin de main-d’œuvre exté-rieure. Les liens privilégiés avec certaines villes d’Europe permet-tront de répondre à ces demandes adéquatement.

Répartition des immigrantsLes nouveaux arrivants à

Québec viennent principalement de France, de Colombie, des États-Unis et du Maroc. Ces communau-tés sont particulièrement présentes dans les arrondissements Sainte-Foy – Sillery – Cap-Rouge et La Cité-Limoilou. Ces deux arrondis-sements regroupent 60% des im-

migrants établis à Québec.

Christiane Bois, conseillère municipale du district de la Cité Universitaire, se félicite du tra-vail effectué par les nombreuses associations. Selon elle, les struc-tures offertes par les organismes amènent une aide vestimentaire et alimentaire. Il est également pos-sible pour les nouveaux arrivants de recevoir des conseils et un appui moral. Madame Bois relève la di-versité des personnes bénéficiant de ces services. Cependant, elle re-grette un manque d’échange entre les associations. «Les différentes communautés ont des difficultés à se rencontrer et à échanger, c’est notre rôle de créer des liens entre les associations et de permettre à chacun de découvrir l’autre», a-t-elle ajouté.

Tournée «Rêver notre capitale»

Labeaume courtise les jeunesAntoine Rivard-Dé[email protected]

Québec — Près de 200 étudiants ont assisté à une rencontre publique avec le maire Labeaume au Cégep de Limoilou.

Vendredi dernier, Labeaume est venu rencontrer les étudiants afin de discuter

de l’avenir de Québec. Dès son arrivée, il a déclaré aux étudiants qu’il était prêt à entendre «toutes les folies» sur «n’importe quel su-jet». Et il a été servi.

Manque de spectacle «rave», casino, place des artistes, finan-cement communautaire, industrie de la mode, profilage racial: les thèmes abordés ont été très variés. Les cégépiens ne se sont pas gê-nés pour faire valoir leurs idées au maire Labeaume.

La construction d’un nouvel amphithéâtre a aussi suscité beau-coup d’intérêt. À ce sujet, le maire a été sans équivoque. «On va l’avoir notre amphithéâtre, je vous le jure», a-t-il lancé aux cégépiens. Une déclaration qui lui a valu une chaude main d’applaudissement.

Étudiants positifsLes discussions se sont faites

dans une ambiance conviviale et ont semblé plaire aux étudiants présents. «Je suis contente que

le maire prenne la peine de venir nous consulter», a affirmé An-dréanne Tremblay, une étudiante en soins infirmiers. «Il démontre ainsi qu’il se soucie de la vision des jeunes», a-t-elle ajouté.

Nicolas Milot, un étudiant en sciences humaines, partage cet avis, même s’il considère que Ré-gis Labeaume a parfois des idées arrêtées. «Au sujet de l’amphi-théâtre, il est peu ouvert à la dis-cussion, mais au moins il n’a pas peur de dire ce qu’il pense», a-t-il mentionné.

Labeaume comblé

À l’issue de la rencontre au Cégep de Limoilou, le maire Labeaume s’est dit satisfait des échanges faits avec les étudiants. Il a aussi rappelé l’importance de «sortir de la bulle» pour consulter directement les citoyens.

Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre de la consultation pu-blique Rêver notre capitale, mise sur pied par l’administration de Régis Labeaume. Elle vise à son-der la population, en vue de mettre en place la prochaine planification stratégique de la ville de Québec.

Les idées exprimées par les citoyens au cours de ces consulta-tions seront rendues publiques au printemps prochain.

Photo Antoine Rivard-DézielLabeaume aura organisé huit rencontres lors de cette consultation publique.

Page 6: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

DOssier6 l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

Certification Campus durable

Et puis après ?Cité universitaire — L’Université Laval a annoncé récem-ment la création d’un nouveau profil en développement durable ainsi qu’un certificat sur le même thème. L’UL en a profité aussi pour réaffirmer sa certification Campus du-rable obtenue en septembre 2009 auprès de la Coalition Jeunesse Sierra (CJS).

Le principe de développement durable consiste à miser sur des actions qui prennent en

considération les besoins du pré-sent, mais sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. La coor-donnatrice en environnement et développement durable de l’Uni-versité Laval, Claudie Tremblay, a précisé qu’une action s’inscrit dans l’idéologie durable seulement si elle intègre trois aspects impor-tants.

Tout d’abord, le côté social. Cet aspect a trait au bien-être des personnes et à l’amélioration de leurs conditions de vie ou de tra-vail. Par exemple, l’UL a créé le Bureau d’entraide et de nutrition dans le but d’aider les étudiants à entretenir de saines habitudes de vie.

Les considérations écono-miques constituent le second as-pect. En guise d’exemple, en 2008, l’Université a prévu un budget excédentaire de 1,4 million pour éponger le déficit accumulé.

Le dernier aspect concerne l’environnement. Par exemple, la communauté lavalloise a mis de l’avant le programme de laissez-passer trimestriel d’autobus, ce qui encourage les étudiants à utiliser les transports en commun. Ultime-ment, cette action vise une réduc-tion des émissions des gaz à effet de serre.

Mme Tremblay a tenu à préci-ser «qu’une décision peut sembler correcte d’un point de vue envi-

ronnemental, mais que s’il y a des impacts négatifs pour un des deux autres aspects, ce ne sera pas consi-déré un développement durable».

Implication lavalloiseLes intervenants en matière

de développement durable s’en-tendent pour dire que les étudiants sont, de façon générale, sympa-thiques aux valeurs durables. Jean-Sébastien Berthelot, étudiant en biologie, se montre optimiste. «Je pense que les étudiants ont le goût de voir la société se diriger vers quelque chose d’autre que ce vers quoi elle va actuellement», a-t-il précisé.

Cependant, Claudie Tremblay a voulu faire la nuance entre don-ner son appui aux valeurs du dé-veloppement durable et faire des actions concrètes en ce sens.

«Personne n’est contre la ver-tu; tout le monde est en faveur du développement durable. Le pro-blème, c’est que lorsque vient le temps de faire un choix concret qui a rapport au mode de vie, le souhait ne se concrétise pas beaucoup», a-t-elle expliqué.

Laurence Goulet, responsable de l’association Univert Laval, considère très importants les efforts faits en matière de développement durable. Cependant, elle aimerait que beaucoup plus soit fait. «C’est sûr que je suis quelqu’un de très sensible à la cause environnemen-tale. C’est donc facile pour moi d’être critique sur ce que fait l’Uni-versité. L’UL n’en fait pas assez selon moi, mais en même temps je

leur en demande beaucoup», a in-sisté Mme Goulet.

Problème de concertation Quant à lui, Jean-Sébastien

Berthelot ne veut pas blâmer uni-quement l’Université pour la len-teur de certaines actions. «Il ne faut pas oublier qu’ils en font des choses. La Table de concertation sur le développement durable fait du bon boulot», a-t-il expliqué. Le problème réside plutôt, selon lui, dans la concertation des divers in-tervenants.

Laurence Goulet a insisté sur le fait que même si peu d’actions aboutissent, les gens qui les ac-complissent le font de bonne foi. «Ils ont vraiment à cœur la cause environnementale», a ajouté cette dernière.

Certification Campus durable

La certification Campus du-rable est décernée par la Coalition Jeunesse Sierra. Pour l’obtenir, les universités doivent présenter une série d’objectifs en matière de dé-veloppement durable. De plus, ils ont l’obligation d’avoir, au mo-ment de la demande, un fonds pour soutenir les objectifs qu’ils propo-sent. La certification est réévaluée tous les deux ans par la CJS.

Comme l’a expliqué Claudie Tremblay, l’évaluation de la Coali-tion Jeunesse Sierra ne se base pas sur les réalisations des universités. Cela n’oblige en rien les institu-tions à réaliser leurs engagements. Cependant, «si une université fai-sait simplement en parler, mais n’agissait pas, je pense que ce serait légitime que les gens critiquent», a ajouté Mme Tremblay. Rappelons que la certification Campus durable a aussi été décernée à l’Université de Trois-Rivières et de Sherbrooke.

Développement durable

Une modeLe terme «développement du-

rable» semble être sur toutes les lèvres par les temps qui cou-rent.

C’est ce qui pousse la respon-sable de l’association Univert La-val, Laurence Goulet, à affirmer qu’il s’agit d’un terme à la mode. «Le développement durable, c’est un terme qui est surfait. Souvent, on va ajouter durable au mot dé-veloppement dans un rapport», a-t-elle souligné.

Le fait que ce terme soit à la mode soulève plusieurs ques-tionnements sur les motivations réelles des dirigeants de l’Uni-versité pour les actions durables. La responsable d’Univert Laval a expliqué que «les universités ont vraiment la nécessité d’être attrayantes pour attirer les étu-diants. C’est donc pour une ques-tion budgétaire.»

Cependant, Mme Goulet ne croit pas pour autant que les dé-cideurs le font strictement pour attirer de nouveaux étudiants.

«Je crois sincèrement que pour les gens qui sont en place, il y a un réel souci de faire progresser les choses à la vitesse à laquelle l’Université est capable de le faire», a-t-elle tenu à préciser.

Un projet de sociétéIl n’y a donc pas que du mal à

ce que le développement durable soit une mode. Jean-Sébastien Berthelot voit cela de bon augure pour la société québécoise. «Le développement durable devient au Québec une sorte de mode, mais aussi un idéal de société. Longtemps, le Québec a cherché un projet et on dirait qu’en ce mo-ment le développement durable est ce projet-là », a-t-il expliqué.

Laurence Goulet et Jean-Sé-bastien Berthelot sont d’avis que si les mentalités changent, il sera plus facile de faire des actions durables. «Parce que là, ça va venir du bas et non pas du haut. Actuellement, ce sont souvent les groupes environnementalistes qui poussent la population», a affirmé M. Berthelot.

Construit en 1950, le réseaux de 10 km de tunnels sous le campus est la première réalisation en développement durable de

l’Université Laval. En plus de permettre une circulation à l’année, ces installations minimisent les fuites de canalisation et améliorent la ventilation.

Source: Université Laval (www.developpementdurable.ulaval.ca)

TEXTES DE MARC-ANDRÉ CHAMPAGNE PHOTO DE MARC-ANDRÉ CHAMPAGNE

Le développement durable à l’UL en chiffres

2 000 000 Montant que contient le fonds pour le développement durable

400 000 Nombre de dollars investis annuellement

129 Nombre de réalisations liées au développement durable de 1950 à 2008 à l’UL

84 Nombre d’actions que contient le plan d’action 2009-2012

3 Aspects clés du développement durable: social, économique et environnemental

2 Nombre d’années de validité de la certification Campus durable

Date de l’obtention de la certification Campus durable14 septembre 2009

Page 7: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

cUltUre 7l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

eN brefconcerts gratuits

La sélection de la semaine

Matt Lipscombe, le musi-cien folk, sera en concert

ce jeudi, 14 octobre, à 18h au bar le Sacrilège. Il viendra inter-préter des compositions de son dernier album ainsi que des mor-ceaux plus anciens. Le Jayme Stone Quartet se produira ce dimanche, 17 octobre, à 11h au Grand Théâtre de Québec. Les quatre musiciens proposent une musique au rythme calme basé sur l’utilisation d’un banjo, d’un violon, d’une guitare et d’une contrebasse. (Th.D.)

du greco à dalí

L’Espagne à l’honneur

Le Musée national des beaux-arts du Québec ac-

cueille les grands maîtres es-pagnols du 8 octobre 2010 au 9 janvier 2011. Une sélection de 75 oeuvres issues de la col-lection Pérez Simons vous sera proposée. L’exposition propose un voyage à travers différentes époques. Elle fera découvrir de grands maîtres espagnols tels que Le Greco, Murillo, Goya, Picasso, Miró et Dalí. L’entrée coûtera 8$. (Th.D.)

expositionPeinture métissée

L’artiste-peintre de Québec Amoxes expose ses toiles

sur les Amériques au Café Ba-bylone pendant tout le mois d’octobre. Pour souligner le mois des Amériques, Amoxes a exploré ses racines métisses pour peindre des portraits d’ins-piration autochtone. Ses œuvres font voyager à travers tout le continent, allant de la nation huronne d’Amérique du Nord à des personnages aux allures aztèques. (M-P.D.)

humourJoutes entre humoristes

La ligue d’humoristes de la Ninkasi propose les 2e et

4e jeudis du mois un affronte-ment entre humoristes au pub la Ninkasi. Quatre artistes utilise-ront l’humour dans leurs joutes verbales afin de tenter d’être élu vainqueur de la soirée. Le pu-blic devra voter pour désigner un vainqueur après chaque soi-rée. (Th.D.)

My Little Cheap Dictaphone en concert au Cercle

La Belgique déménageFanny [email protected]

Québec — Une cinquantaine de personnes ont assisté le 5 octobre dernier à la première représentation du groupe belge My Little Cheap Dictaphone (MLCD).

Cette représentation consti-tuait le premier spectacle du groupe en Amérique du

Nord.

MLCD a décidé de faire une tournée au Canada après avoir été repéré par une programmatrice de Pop Montréal lors des Francofolies de Spa.

Redboy, le chanteur de MLCD, a confié que la program-matrice avait apprécié la prestation du groupe. «Elle m’a dit «Je dois absolument faire découvrir ça au Canada». Donc, elle nous a invités à Pop Montréal et après on a trouvé d’autres dates autour».

Les quatre musiciens origi-naires de Liège ont ainsi pu intro-duire outre-Atlantique leur dernier album, The Tragic Tale of a Genius. Cet opéra pop est inspiré de la vie de Brian Wilson, ancien membre des Beach Boys. «On s’est entourés d’un orchestre symphonique pour le disque. Ça mélange vraiment le rock, la pop et les arrangements

classiques et symphoniques», a pré-cisé Redboy.

Spectacle totalUn album très complet donc,

à l’image du concert. «On voulait faire un spectacle total. On a tra-vaillé avec des vidéastes, des met-teurs en scène, sur des vidéos, des clips, sur une attitude sur scène, tout est fait pour se mettre au ser-vice d’une histoire», a expliqué le chanteur de 31 ans. Tout au long du spectacle, des vidéos, influen-cées par le style d’Alfred Hitch-cock, ont été projetées sur un écran géant.

Redboy a même profité de la proximité avec le public pour se promener dans la salle, son micro lumineux à la main. «Nous sommes très contents de venir jouer dans des petites salles ici, d’avoir l’am-biance du club, d’être proches du public», s’est-il réjoui.

Et visiblement, le courant est passé avec le public québécois. «Il y avait vraiment beaucoup d’éner-

gie sur scène. C’est vraiment une belle découverte», se sont enthou-siasmées Alexe René, Catherine Picard et Romy Quenneville, ve-nues au Cercle sur les conseils d’une amie.

À en croire Redboy, le coup de foudre est réciproque. «Les gens ici sont très attentifs à la musique que tu fais. Il y a vraiment des ondes positives qui ressortent des gens ici, et ça donne envie de se donner beaucoup sur scène. On a envie de convaincre les gens et de leur faire partager notre bonheur d’être là», a-t-il déclaré.

Les quatre Belges prévoient continuer bientôt leur aventure nord-américaine, d’abord au Texas avec le festival South by Southwest en mars. «Peut-être Canadian Music Week aussi, et faire une tournée avant l’été, vers mars», a énuméré Redboy.

De son côté, le Cercle veut un retour de la formation à Qué-bec. «On planifie de travailler avec eux de nouveau», a confirmé Jean-Claude Anto, responsable de la pro-grammation au Cercle.

Si cela se passe comme prévu, The Tragic Tale of a Genius devrait sortir au Québec en 2011.

Photo Marie-Pier Boucher

Nouvel album aux couleurs électro et rap

Le groupe de hip-hop acadien Radio Radio a dévoilé son nouvel album Belmundo Regal vendredi dernier à L’Impérial de Québec.

L’occasion pour les trois membres du groupe de faire découvrir sur scène leur nouvel album qui se veut éclectique. C’est l’avis de Jaco-bus, l’un des membres du groupe. «Si tu écoutes l’album, il mélange électro et rap, avec des influences jazz. Mais chaque chanson est dif-férente», a-t-il affirmé. Le groupe ne prévoit pas de s’arrêter là. Après une série de concerts au Canada, les trois membres du groupe entre-ront en studio en novembre afin de concocter un nouvel album. (L.C.)

Photo Érik Houle

Premier album d’Isabeau et les chercheurs d’or

Isabeau et les chercheurs d’or a lancé mardi dernier son album épo-nyme au Théâtre Petit Champlain. Un album aux sons folk et country

dans lequel Isabeau et ses chercheurs d’or exposent leurs états d’âme du quotidien. Le groupe poursuivra lors des prochaines semaines la promotion de son premier album avec un lancement montréalais qui se tiendra le 27 octobre au Cabaret Lion d’Or. Par la suite, la formation fera quelques apparitions durant l’hiver, mais prévoit plutôt de laisser l’opus vivre un peu avant de revenir avec une série de spectacles au printemps.(E.H.)

Le quatuor belge a des influences allant de la pop des

années 60 au folk des années 70.

Photo Damien Theys

Page 8: québec solidaire Redistribuons la richesse … · le sujet était délicat au sein des fu-turs pompiers. Maxime Julien commence sa carrière après des études à l’École de pompier

spOrts8 l’eXemplaIre, le mercredI 13 octobre 2010

eN brefvolley-ball masculinVictoire

pour Laval

L’équipe masculine de volley-ball du R&O a

remporté son 1er match hors concours 3-0 contre les Golden Gaels de l’Université Queen’s, vendredi dernier au PEPS. Pas-cal Clément, entraîneur-chef de l’équipe, a souligné la bonne performance de la recrue Micaël Girard qui s’est imposé dans la victoire. (M-E.C.)

football universitaire

Grosse victoire contre Montréal

Le R&O a vaincu ses rivaux de l’Université de Montréal

au compte de 19 à 12 samedi dernier au CEPSUM. Il s’agis-sait du plus gros défi de la saison pour les hommes de Constantin. Tirant de l’arrière après la pre-mière demie, un touché du Julian Feoli-Gudino a donné l’avance aux Lavallois. Le quart-arrière Tristan Grenon a dû quitter la rencontre suite à une blessure qui pourrait l’éloigner du ter-rain pour plusieurs matchs. Le R&O affrontera les Gaiters de Bishop’s dimanche prochain au PEPS. (A.L)

rugby fémininLe R&O manque

sa chance

Les Lavalloises avaient la chance de ravir la première

position à leurs rivales dimanche dernier au PEPS dans un duel contre les Stingers de Concor-dia. La troupe de Bill McNeil s’est inclinée 15 à 10 dans un match chaudement disputé. Il s’agit d’une 2e défaite en saison régulière contre Concordia. Le R&O affrontera le Vert et Or di-manche à Sherbrooke. (A.L)

grimpe-don provincialDe l’argent pour Haiti

Les Centres Délire et Roc Gym ont organisé des ac-

tivités d’escalade samedi et dimanche dernier au profit de l’Expé-mission Haïti, un voyage humanitaire. Près de 70 personnes étaient présentes et ont permis de récolter 700 dollars en plus des 40 000 déjà obtenus depuis septembre. Les fonds serviront principalement à l’éducation des enfants haï-tiens. (J.B)

Sous-carte de Lucian Bute contre Jesse Brinkley

Beau défi pour ApouJulien [email protected]

Montréal — Le boxeur québécois Pier-Olivier «Apou» Côté (12-0-0, 7KO) affrontera l’Argentin Walter Sergio Gomez (23-9-1, 11KO) vendredi au Centre Bell.

Le champion canadien des su-per-plumes va disputer son 13e combat professionnel.

Le Québécois de 26 ans présente pour l’instant une fiche parfaite de douze victoires, dont sept par K.O. «Je n’ai pas boxé depuis le mois de mai. J’aurais souhaité monter sur le ring avant octobre, mais des com-bats ont été annulé cet été», a in-diqué l’explosif boxeur de Québec.

Vendredi, Côté affronte un ad-versaire sérieux: «J’ai vu Gomez un court instant sur YouTube. On le voit boxer contre un adversaire coriace. Il a fait douze rounds face à Jo Jo Dan (26-1-0, 14KO). Il a 32 ans et il a beaucoup d’expérience. Ça va être un vrai test!»

Pier-Olivier Côté et son entraî-neur, François Duguay, préparent ce combat depuis huit semaines. «Je cours le matin, souvent tout seul. L’après-midi, je fais de la musculation et le soir, je boxe. J’affronte des partenaires du Club Empire de Québec ou des gars qui ont le même profil que Gomez», a fait remarquer «Apou».

Bon défi pour ApouLe Québécois a dévoilé la stra-

tégie qu’il devra adopter vendredi au Centre Bell: «Je vais devoir gé-rer mes émotions pendant les dix rounds (de trois minutes chacun). Gomez a une bonne main arrière. Il cogne fort et il bouge beaucoup la tête. Je vais essayer de le travailler au corps».

«C’est un très bon défi pour P-O. Pour l’instant, il n’a affronté que des boxeurs qui voulaient survivre, qui refusaient presque le combat. On est dans l’optique d’un cheminement, d’une progres-sion. On doit le rendre plus céré-bral. Apou a une force de frappe exceptionnelle. Il est très agressif, mais il doit être moins pressé. Il est tellement assidu au travail qu’il va réussir», a poursuivi son entraî-neur, François Duguay.

Ce combat est aussi le premier de Côté dans la catégorie des poids légers (135 livres). «C’est une étape supplémentaire dans ma pro-gression. Après ça, on pourra viser le titre nord-américain et l’objectif

suprême qui est de devenir cham-pion du monde!», a déclaré le boxeur d’origine colombienne.

Après le combat de Côté, Lu-cian Bute (26-0-0, 21KO) défendra pour la 7e fois son titre de cham-

pion IBF des super-moyens contre l’Américain Jesse Brinkley (35-5-0, 22KO). Le Québécois d’origine roumaine Adrian Diaconu (26-2-0, 15KO) remontera aussi sur le ring lors d’un combat contre Omar Sheika (30-9-0, 21KO).

Photo Julien SureauPier-Olivier «Apou» Côté présente un dossier parfait de

12 victoires en 12 combats professionnels, dont sept par K.O.

Pillow Fight League à Québec

Coussins et affrontements coquinsDavid Ré[email protected]

Québec — Coups d’oreillers, soumissions et prises de lutte étaient à l’honneur samedi dernier au bar l’Agitée alors que la Pillow Fight League (PFL) était de passage à Québec.

L’évènement a fait salle comble, attirant une cen-taine de spectateurs. Le

commentateur officiel des matchs

de la Pillow Fight League, La Bouche, ne s’est pas gêné pour fé-liciter la foule, la plus bruyante de la tournée selon lui.

Inspirés des combats de lutte chorégraphiés de la World Wrest-ling Federation, les affrontements proposaient acrobaties, culbutes et tricheries. Tantôt sadiques tantôt coquines, les combattantes se sont échangé coups et insultes sous les cris des spectateurs qui en re-demandaient. «C’est la meilleure soirée de ma vie», a lancé Maria Terzini, une spectatrice comblée.

Pour femmes seulementLa Pillow Fight League a vu

le jour en 2006 à Toronto. Le créa-teur et commissaire de la ligue, Stacey Case, souhaitait que son sport soit exclusivement réservé à la gent féminine. «J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de sport de com-bat uniquement pour femmes, d’où l’idée de ces combats d’oreillers», a-t-il admis.

Certaines personnes l’ont déja contacté dans le passé afin de démarrer une division mascu-line. Stacey Case a refusé et refu-sera encore. «Je me suis même fait traiter de sexiste parce que j’ai dit non», s’est-il indigné.

Cette première tournée cana-dienne de neuf dates visait surtout à faire connaître le produit. Une autre tournée devrait se tenir en avril, Québec faisant assurément partie des plans selon les organisateurs.

Pour l’instant, personne ne fait d’argent au sein de la PFL, «mais nous n’en perdons pas non plus», a indiqué Case. «Éventuellement, nous ferons tous de l’argent avec ça. Il faut d’abord se faire connaître», a-t-il ajouté.

De leur côté, les combattantes ne semblaient pas préoccupées par l’aspect monétaire. «Cela ne nous dérange pas du tout de ne pas faire d’argent. On a du plaisir, on se tient en bonne forme physique et on se défoule», a expliqué Stacy Maier alias Charley Davidson.

Ultimement, Stacey Case veut aller plus loin avec la PFL. «J’ai-merais que cela devienne un show télévisé», a-t-il avoué. Le principal intéressé travaille présentement avec quelques stations de télévision afin de faire avancer le projet.

Photo David RémillardSelon les organisateurs, cette première présentation de la

Pillow Fight League à Québec ne sera sûrement pas la dernière.