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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016 1
QUELLES PERSPECTIVES POUR LES SERVICES A LA PERSONNE ?
Les métiers d’auxiliaire de vie et d’aide à domicile seront les plus importants pourvoyeurs d’emplois d’ici à 2022, d’après une
étude réalisée par France Stratégie et la DARES. Les créations d’emplois entre les années 2012 et 2022 sont estimées à 160 000.
Les associations et entreprises qui opèrent dans ce secteur peinent cependant à couvrir tous les besoins. Pourtant, le marché
pèse aujourd’hui 12 milliards d’euros.
Les services à la personne représentent assurément un secteur d’avenir tant en termes de rentabilité que d’emploi. D’autant p lus
que le vieillissement de la population et, par conséquent, l’augmentation du nombre de personnes dépendantes, devraient
drastiquement accroitre la demande pour ce type de prestations. Malgré cela, 83 000 emplois ont été détruits en 2013 dans la
filière, d’après la DARES. Comment expliquer un tel décalage entre une incapacité à satisfaire la demande et des besoins
conséquents en aides à domicile et en auxiliaires de vie ?
Problèmes de fiscalité et d’attractivité
Instabilité fiscale
L’instabilité fiscale serait la première en cause. Face à cela, le CICE semble avoir grandement soulagé les entreprises du secteur.
De même, la perspective d’un maintien du cadre réglementaire et de l’élargissement du crédit d’impôt aux personnes âgées
s’annonce de bon augure. C’est ce qu’a affirmé le président de MDSAP (Maison Des Services A la Personne), Brice Alzon,
interrogé pas Les Echos.
Des métiers à valoriser
En revanche, le manque d’attractivité des professions liées aux services à la personne s’avère être une cause beaucoup plus
profonde de l’atonie du secteur. Salaires trop bas, contrats à temps partiel, plannings difficiles à tenir, isolement… Les auxiliaires
de vie en particulier souffriraient d’un manque de reconnaissance et du travail précaire, sans compter les difficultés inhérentes à
leur métier. Le manque de contacts avec leurs collègues jouerait aussi sur leur moral. Leur travail mériterait alors d’être valorisé.
Voilà qui rendrait les professions des services à la personne nettement plus attractives.
Pour ce faire, il convient d’investir dans l’humain. Cela se traduirait en premier lieu par une meilleure promotion et mise en
valeur des formations aux métiers du secteur. Avec par exemple, pour les auxiliaires de vie, la délivrance du DEAVS
(Diplôme d'Etat Auxiliaire de vie sociale) pour les certifications de niveau 5, éventuellement accompagné d’une spécialisation sur
une pathologie particulière, telle qu’Alzheimer, selon le parcours de chacun. Ce type d’initiative permettrait d’attirer une main-
d’œuvre plus qualifiée et plus spécialisée. Dans ce cadre, il serait également cohérent de revaloriser les rémunérations, afin
de les décoller du SMIC. Autre levier d’action : faire du temps plein la norme et non plus l’exception. L’accroissement du coût de
la main-d’œuvre et la perte en flexibilité, qu’induirait une telle reconfiguration, peuvent être compensés par une plus grande
autonomie des salariés dans la gestion de leur planning et de leurs relations avec les clients. Cela permettrait aussi de leur
offrir un cadre de travail plus épanouissant.
Ainsi, valoriser les compétences des professionnels des services à la personne, mieux les rémunérer, généraliser le temps plein et
leur offrir davantage d’autonomie est la meilleure façon d’attirer en nombre une main-d’œuvre plus qualifiée et motivée. Car l’enjeu
est de taille, surtout pour les besoins de la silver économie. Et pour cause, la tranche d’âge des plus de 75 ans devrait passer
de 6 millions aujourd’hui à 9 millions dans les 15 prochaines années.
N°7 - Octobre 2016
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
De nouveaux acteurs sur le marché
Les facteurs aux petits soins
Le secteur des services à la personne va devenir de plus en plus concurrentiel. Un acteur inattendu entend bien conquérir des
parts de marché : La Poste. La fameuse entreprise de distribution de courrier a récemment lancé un service dédié aux séniors,
nommé "Veiller sur mes parents". Désormais, des facteurs peuvent être amenés à passer chez des personnes âgées, afin de
notifier leurs éventuels besoins à leurs proches, à travers une application mobile. Le service sera facturé entre 59,90 et 139,90
euros, suivant le nombre de visites, de deux à six par semaine.
C’est que le groupe La Poste est contraint de se diversifier pour pallier les manques de revenus dus au déclin du courrier postal.
La société a par ailleurs fait l’acquisition d’Axeo Services. Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans les services à la personne, qui
compte pas moins de 180 agences partout en France et revendique 120 000 heures de prestations par mois pour l’année 2015.
Mais La Poste n’est pas le seul acteur qui compte faire son entrée dans le monde des services à la personne.
Risque d’ubérisation
En effet, ce marché à 12 milliards d’euros – rien qu’en France – aiguise l’appétit des géants du Net. Google met déjà à profit les
capacités de son moteur de recherche pour mettre en relation des particuliers et des prestataires de services dans la baie de San
Francisco. Quant à Amazon, le portail "Amazon Home Services" propose une offre similaire dans plusieurs métropoles
américaines telles que New York, Los Angeles et San Francisco. Cette tendance suscite la crainte d’une ubérisation des
services à la personne chez certains acteurs.
La société Ogust tente d’apporter une réponse à cette transformation digitale en marche, à travers son outil "Ogust Selfservice".
Ce dernier est une solution d’e-commerce destinée aux entreprises de services à la personne. Elle vise à permettre aux utilisateurs
de prendre contact avec le prestataire de leur choix, par l’intermédiaire d’une application mobile. Ogust prend une commission sur
la transaction, en échange de son service de mise en relation. Pour la société, c’est une façon de tenir la dragée haute aux géants
du Web et de défendre l’emploi salarié.
Sources : Les Echos, 11/10/2016. Journal du Net, 03/10/2016. Le Figaro, 11/10/2016. ZDNet, 31/08/2015. La Poste, 03/10/2016.
Philippe Wahl, 27/09/2016. France Stratégie, 04/2015. Ogust
Crédit photo : Département du Val-de-Marne
A CE JOUR, QU’EN EST-IL DE LA LOI TRAVAIL,
AUTREMENT APPELEE LOI EL KHOMRI ?
Publiée au Journal Officiel et déclarée en « conformité » par le Conseil constitutionnel, la loi Travail est désormais entrée en
vigueur, depuis le 10 août 2016. Elle consigne 121 articles de loi à faire appliquer après rédaction et publication de 150 décrets
d’application. Autant dire que le temps imparti d’ici la date d’échéance de la prochaine élection présidentielle de mai 2017 devient
une vraie gageure.
Alors que la réforme défraye la chronique depuis de longues semaines, que son bien-fondé et son contenu ont été remis en cause
et ont provoqué de multiples griefs, que faut-il en retenir ?
La volonté d’améliorer le dialogue social et de répondre aux besoins des entreprises
Ce sont les deux principes essentiels au cœur de la loi.
Considérant que la légitimité du dialogue social revient directement aux intéressés, à savoir, l’entreprise, les partenaires sociaux et
les employés, il s’agit d’offrir plus de liberté dans l’entreprise, tout en veillant à plus de protection, tant pour les entreprises que
pour les salariés. Dans ce cadre-là, les partenaires sociaux auront un rôle accru lors des négociations collectives et autres
accords d’entreprise, notamment ceux relatifs à l’organisation et au temps de travail en entreprise. La représentativité des
partenaires sociaux, au moment de la signature des accords, devra atteindre au moins 50 % des voix salariés des élections
professionnelles.
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, sans représentants syndicaux, les négociations s’organiseront avec l’employeur et
des salariés mandatés par un syndicat.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
La volonté d’apporter de la liberte aux entreprises dans un cadre sécuritaire
Force est de constater que l’un des principaux soucis et besoins des entreprises est de pouvoir s’adapter avec plus de flexibilité
aux variations d’activité. Pour ce faire, les conditions du licenciement ont été revues de façon à permettre le licenciement
économique si l’entreprise se retrouve en difficulté. Le licenciement économique est considéré comme tel, à partir d’ind icateurs de
difficulté économique adaptés à la taille de l’entreprise.
Les difficultés économiques peuvent provenir d’une baisse persistante des commandes, d’une baisse répétée du chiffre d’affaires,
d’une dégradation de la trésorerie, d’une perte d’exploitation. Elles peuvent nécessiter une réorganisation majeure afin de
sauvegarder la compétitivité de l’entreprise et par là-même entraîner le licenciement économique.
Considérant l’ensemble de ces facteurs, la loi Travail souhaite faciliter les moyens de licencier. Mais, paradoxalement, elle vise le
double objectif à la fois de lever les freins à l’embauche en favorisant l’embauche de CDI et d’éviter le recours à des décis ions de
rupture de contrat souvent fondées sur de mauvais motifs.
Le CDI est, à ce jour, le contrat trop souvent délaissé au profit de contrats précaires tels que CDD, interim.
La volonté d’apporter plus de souplesse
La souplesse que souhaite apporter la loi vaut également dans le cadre de négociations. Les accords d’entreprises dérogatoires
pourront prendre le pas sur les accords de branches s’agissant du temps de travail, astreintes, heures supplémentaires, du droit au
repos et des congés.
La volonté de soutenir les entreprises et notamment les TPE-PME qui représentent 60 % de l’emploi en France
Ainsi, les TPE-PME vont pouvoir moduler leur temps de travail non plus sur 4 semaines mais sur une période de 9 semaines. Des
« accords types » pourront permettre le recours aux forfait-jours ou à la modulation du temps de travail sur longue durée.
Afin d’accompagner davantage les TPE-PME de moins de 300 salariés et dans la perspective de leur apporter conseils et soutien,
deux dispositifs vont leur être proposés :
Un service public d’accès aux droits des TPE-PME pour répondre aux questions relatives au droit du travail et aux aides dont
elles peuvent bénéficier
Les branches professionnelles auront obligation de mettre en place des comités permanents pouvant répondre aux TPE-PME
La volonté de sécuriser les parcours professionnels
Tout au long de leur vie professionnelle, les actifs peuvent être amenés à changer de statut : salarié, indépendant, chômeur ; le
compte personnel d’activité devient un dispositif aux droits « portables ». Ce capital d’heures devient un droit universel utilisable
tout au long de sa vie professionnelle, quel que soit son statut, qui pourra être utilisé en fonction de ses besoins. Il intègre le
compte personnel de formation, le compte personnel de prévention de la pénibilité et un nouveau « compte d’engagement
citoyen ».
Pour en savoir plus et aborder tous les aspects de la loi Travail, il convient de s’attarder dans le détail sur les Principales mesures
de la loi Travail et son lexique.
Sources : Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, 22/07/16. Net-iris, 23/08/16
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
AUGMENTATION DU PRIX DES PIECES DE CARROSSERIE
D’après l’organisme SRA (Sécurité et Réparation Automobiles), le coût des pièces de carrosserie ne cesse de croitre. Il observe
notamment de forts écarts de prix entre la France et différents pays européens.
Dans son baromètre du premier trimestre 2016, SRA indique en effet une augmentation de 1,3 % du prix des pièces de
carrosserie comparé au premier trimestre de l’année 2015. Une progression sensiblement supérieure à celle de l’indice des prix à
la consommation, resté stable sur la même période.
Les prix sont par ailleurs nettement plus élevés en France que dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, le Royaume-
Uni ou encore la Pologne, même dans les cas où la France est le pays producteur. C’est ce qu’a constaté SRA à partir des chiffres
tirés d’une étude comparative réalisée par Insurance Europe, repris dans sa dernière lettre d’actualité. De fortes disparités sont
relevées concernant les prix du bouclier avant, la pièce la plus remplacée.
Source : Insurance Europe
Les pièces de carrosserie représentent aujourd’hui 48,7 % du coût total de la réparation automobile. Un chiffre record. A quoi
ces prix élevés sont-ils imputables ? Aux prix des matières premières ? Aux coûts de production ? Aux frais logistiques ? Selon
Frédéric Maisonneuve, président de SRA, le problème viendrait d’un prix de marché qu’il faudrait rééquilibrer à travers une
plus forte concurrence.
A ce titre, la France est le seul pays européen qui n’applique pas la clause de réparation, c’est-à-dire la liberté de production et de
commercialisation des pièces de rechange par des opérateurs tiers. Les constructeurs français disposent d’un monopole sur la
production des pièces de carrosserie dites « visibles ». Cela implique que les réparateurs indépendants sont contraints de se
fournir chez leurs principaux concurrents : les réseaux de constructeurs. Ce monopole est tout à fait légitime pour la première
monte d’un véhicule. Cependant, une ouverture à la concurrence du marché des pièces de carrosserie visibles, tout en protégeant
leur design conçu par les constructeurs, pourrait faire baisser les prix. Cela serait bénéfique à la fois pour les réparateurs et pour
leurs clients.
Sources : SRA, 07/2016. L'Argus, 23/03/2016. J2R Auto, 25/08/2016. L'Argus de l'assurance, 01/2013
LA LOI SUR LE NUMERIQUE POUR UNE "REPUBLIQUE NUMERIQUE" PROMULGUEE
Pour que réussisse la transition numérique, devenue une transformation incontournable dans le paysage français, et face aux
enjeux économiques qui en découlent, le Gouvernement a décidé de construire une « Loi sur le numérique ».
Après une large consultation en ligne des citoyens, la Loi sur le numérique est à ce jour écrite et promulguée depuis le 8 octobre
2016. Grâce à un système de vote en ligne permettant aux internautes, non seulement de voter sur les articles de loi proposés,
mais aussi de les commenter pour y apporter des modifications, les internautes-citoyens ont été directement sollicités. Une
expérience inédite qui a permis au plus grand nombre de s’exprimer et d’être partie prenante dans le contenu des différents
articles de cette loi.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Quelles sont les ambitions de cette loi ?
Sans être dans l'exhaustivité de son contenu, on peut citer :
Une meilleure protection des internautes avec l’objectif de mieux contrôler et de mieux maîtriser leur image et leur présence
en ligne, et ainsi de mieux gérer leur e-réputation, par :
Le droit à l’oubli : En permettre de faire disparaitre des liens internet donnant accès à des informations personnelles
La portabilité des données : En obligeant, par la loi, le transfert « dans un format ouvert et aisément réutilisable » des
données d’usage d’un internaute vers le fournisseur de son choix.
Loyauté de l’information à destination des consommateurs : « Une régulation des avis en ligne » permettra de connaître de
façon objective et réelle les avis émis par les clients, s’agissant de sites qui recueillent des avis de consommateurs tels que
les sites touristiques, d’hôtellerie, de restaurants ou autres.
Protection des données personnelles : Elle permettra d’assurer la confidentialité des courriels et autres services de
correspondance privée électronique.
Accélération de la couverture numérique du territoire : D’ici 2022 la fibre optique à très haut-débit (THD) sera déployée sur
tout le territoire français : le droit à la fibre optique. Quel que soit son type de logement (propriétaire, locataire) celui-ci sera
raccordé à la THD dès lors qu’il n’existe aucune limitation technique.
Par les changements qu'apporte la loi sur le numérique en matière de confidentialité des données et autres obligations, la
CNIL, l’Agence de protection des données personnelles, voit son pouvoir de sanction renforcé.
Plus de transparence dans le partage des données publiques, considérées comme des données d’intérêt général, accessibles
et réutilisables, appelées « open data ».
Deux exemples d’évolution grâce à la Loi numérique
Le répertoire Sirene (Système Informatique pour le Répertoire des ENtreprises et des Etablissements) dont la gestion est
confiée à l’Insee, enregistre « l'état civil de toutes les entreprises et leurs établissements, quelle que soit leur forme juridique et
quel que soit leur secteur d'activité, situés en métropole, dans les DOM, […], à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre et
Miquelon et à Mayotte. Les organismes publics ou privés et les entreprises étrangères qui ont une représentation ou une
activité en France y sont également répertoriés. »
- Dans le cadre de l’ « open data », l’ensemble de ces données seront accessibles par tous et gratuitement.
Les plateformes de logement locatives seront davantage encadrées, notamment grâce à l’usage obligatoire d’un numéro de
déclaration à produire dans l’annonce. Il correspondant à l’enregistrement dématérialisé de ces logements ponctuels par leurs
propriétaires. Cette obligation s’appliquera dans certaines communes.
Les 15 points clés de la loi
Ils sont à consulter ICI….
Et maintenant…
Plusieurs décrets d’application doivent venir compléter cette Loi du numérique composée d’une centaine d’articles. Selon le
Premier ministre, Manuel Valls, ils devraient être tous fin prêts au printemps 2017.
Le calendrier d’application permet de découvrir les mesures mises en place dès le 9 octobre et celles à venir notamment
concernant l’open data, les plateformes, la protection des internautes, les usages, l’accessibilité.
Sources : Le portail de l’Economie et des Finances, 10/10/2016. Challenges, 08/10/2016. RfI, 08/10/2016. NEXTINpact, 11/10/2016
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
DU WIFI DANS LES TAXIS
Pour faire face à la concurrence, en particulier des VTC, de plus en plus de taxis s’équipent d’une borne wifi. Leurs clients ont,
de ce fait, accès à une connexion très haut débit à bord de leurs véhicules. Cela permet aux passagers de surfer sur le web et
de profiter de leurs applications, sans utiliser leur forfait.
Un tiers des taxis équipés en Île-de-France
Cette adaptation aux innovations technologiques est en particulier visible en région parisienne. Un tiers des taxis d’Île-de-
France proposent à leurs clients une connexion internet sans fil. 80 % des chauffeurs de la compagnie G7 à Paris sont équipés.
La société promet d’étendre le dispositif à l’ensemble de ses 8 000 véhicules d’ici à la fin de l’année 2017. Les taxis
indépendants aussi commencent à sauter le pas. Mais ce service supplémentaire a un coût pour les chauffeurs concernés :
environ 15 euros par mois. Sans compter les questions que se posent certains d’entre eux au sujet des répercussions que
peuvent avoir les ondes wifi sur la santé.
Des tablettes dans les taxis lyonnais
La province n’est pas en reste. En témoigne l’initiative de la compagnie Allo Taxi à Lyon, qui a équipé pas moins de 290 véhicules
d’une tablette tactile en juin 2015, en plus d’une connexion wifi. Ce dispositif permet d’accéder à diverses fonctionnalités :
consultation d’articles de presse
visionnage de vidéos en ligne
réservation d’hôtels
traducteur vocal
conciergerie en visioconférence
connexion au réseau wifi depuis son propre appareil
Coût pour les chauffeurs de taxi : 29 euros par mois.
Les taxis sont ainsi contraints de s’adapter dans un marché du transport de personnes devenu très concurrentiel. Faute d’une
réglementation claire du secteur, l’appropriation des innovations technologiques apparaît comme un atout non négligeable pour
tirer leur épingle du jeu.
Sources : France 3, 08/09/2016. Lyon Capitale, 04/06/2015. Proxima Mobile, 04/2014
LA CONSOMMATION COLLABORATIVE, A LA FOIS
MENACE ET OPPORTUNITE POUR L'ARTISANAT
Certains parlent d’ubérisation de l’économie, en lien avec le géant Uber qui a secoué le secteur du transport, ou du concept de
"disruption", cette tendance de fond qui révolutionne la consommation.
L’économie collaborative désigne « un ensemble d’activités visant à la production de valeur en commun et reposant sur de
nouvelles formes d’organisation du travail ». La valeur centrale est donc le partage : de biens, de services, de compétences. La
consommation retrouve une finalité d’usage, et non plus de possession.
Evidemment cette révolution a été poussée par le numérique et l’explosion d’internet, mais pas seulement. La crise économique, la
prise de conscience écologique, l’expérience de la consommation et la volonté d’obtenir le meilleur produit ou service au mei lleur
prix, la recherche du lien par l’échange et la rencontre, l’attrait de l’indépendance (le modèle 100% salarié étant en passe d’être
dépassé) sont autant de raisons au développement de cette consommation collaborative.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Aujourd’hui, en France, son marché est estimé à 3,5 milliards d’euros. Plus de 270 plateformes internet collaboratives existent,
dont 70 % sont françaises.
Fin 2014, 88 % des Français disaient avoir réalisé au moins une fois une pratique collaborative. En 2015, près de la moitié ont
déjà acheté ou vendu à un autre particulier sur Internet.
Un large spectre de secteurs d’activités est concerné, au vu des domaines de la vie courante auxquels répondent aujourd’hui les
plateformes collaboratives :
le logement (airbnb, pap,…)
l’alimentation (les AMAP, La ruche qui dit Oui, VizEat, Mon Voisin Cuisine,…)
le déplacement (BlaBlaCar…)
l’entretien de son jardin (prêter son jardin…)
le financement de projet (Ulule, KissKiss Bank Bank,…)
l’habillement (vinted,...)
l’équipement (Le Bon Coin,…)
etc…
Et les prévisions de développement sont gigantesques. Une étude du cabinet d’audit PWC estime que le montant des
transactions de ce pan de l’économie sera multiplié par 20 dans les 10 ans, pour atteindre 570 milliards au niveau mondial contre
28 milliards aujourd’hui.
Au premier abord cela ressemble à une menace pour l’économie « réelle » et notamment les petites entreprises
Tout d’abord car les contours réglementaires restent flous, et certains secteurs s’élèvent contre une concurrence jugée déloyale.
Il est vrai que les règles d’hygiène ne sont pas les mêmes quand je vais dîner au restaurant ou chez mon voisin rencontré sur une
plateforme internet. De même, les exigences de compétences ne sont pas identiques quand je fais appel à un paysagiste ou que
mon voisin vient entretenir mon jardin moyennant contrepartie en légumes ! Sans parler des distorsions sociales : les travailleurs
de l’économie collaborative n’ayant, le plus souvent, ni statut, ni couverture sociale, ni statut fiscal.
Mais les choses évoluent. Le projet de loi pour une république numérique veut rendre plus lisible le détail du prix total des produits
vendus sur les plateformes collaboratives (commissions, assurances, frais de livraison,…). Il ambitionne également de fiabiliser les
avis en ligne, bases fondamentales de cette économie du partage.
De même, au niveau fiscal, le législateur a clarifié les choses début septembre 2016 : tous les revenus issus des échanges sur
les plateformes doivent être déclarés, exception faite des activités de partage et de co-consommation. Celle-ci est définie par
« une prestation de service dont bénéficie également le particulier qui la propose ». Donc, si vous louez votre voiture à votre voisin,
les revenus sont imposés, si vous covoiturez avec lui, non. Mais attention, les revenus issus de l’acte de co-consommation ne
doivent pas être supérieurs au montant du partage des frais. En clair, aucun bénéfice. Ou alors, il faut le déclarer.
Idem, pour le co-cooking : il est exonéré d’impôt dans la mesure où le prix couvre les dépenses engagées pour cuisiner, et
seulement si le repas est pris au domicile du cuisinier. Dans tous les autres cas, notamment s’il y a livraison, alors il y a imposition .
Le texte prévoit tout de même des seuils pour être imposables et certains abattements.
Les plateformes collaboratives seront bientôt contraintes d’informer les utilisateurs sur leurs obligations fiscales et sociales. Et
suivra peut-être l’obligation de transmettre les informations en direct à l’administration fiscale.
Alors comment l’artisanat peut-il profiter de cette tendance ?
En y regardant de plus près, les valeurs qui sous-tendent la consommation collaborative sont justement celles de l’artisanat :
proximité, lien social, production locale, savoir-faire, relation de confiance, personnalisation, …
De même, comme ce mode de consommation est basé sur l’usage, il convient également de s’inscrire dans une logique de
service, en proposant avec le produit, un service personnalisé au client.
Rien d’inaccessible à l’artisan, bien au contraire !
Par ailleurs, de nouvelles plateformes se créent, représentant des opportunités de marché pour l’artisanat. Par exemple, dans le
secteur des petits travaux de rénovation et du dépannage, des sites comme Allo Marcel ou Mes dépanneurs proposent aux
consommateurs des entreprises pouvant répondre rapidement à leurs besoins d’intervention. Evidemment, tous les travaux
passant par ce site sont commissionnés, mais cela peut permettre à l’entreprise d’élargir son marché.
Les sceptiques argueront que le risque n’est pas nul de placer l’artisan dans une position de faiblesse face à une grande
plateforme, que la liberté tarifaire est mise en danger ou encore que la majorité des entreprises recensées sont des auto-
entrepreneurs. Mais ces plateformes ne rétrécissent pas le marché, au contraire elles attirent des consommateurs nouveaux, qui
n’auraient peut-être pas fait appel aux entreprises de proximité sans elles.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Parallèlement d’autres types de plateformes, gérées par des organisations professionnelles ou des coopératives artisanales
voient également le jour, à l’image d’Artipole pilotée par l’ORCAB (Organisation des Coopératives d’Achats pour les Artisans du
Bâtiment) ou Bati-devis, plateforme de devis en ligne initiée par la CAPEB.
Quel que soit les opérateurs derrière ces plateformes, il est clair que l’artisanat doit s’adapter à des codes parfois nouveaux :
réactivité, prix, communication, et surtout notation par le client.
Les jeux sont donc ouverts pour l’artisanat face à cette nouvelle façon de consommer, encore une fois, son adaptabilité sera sa
meilleure arme.
Il existe depuis septembre 2016, un MOOC (cours en ligne) sur l’économie collaborative et ses ressorts, n’hésitez pas à vous
informer !
Sources : DGE, 12/09/2016. Le Moniteur, 24/04/2016. 20 Minutes, 07/03/2016. Le Parisien, 05/09/2016. Le Figaro, 01/09/2016 Libre d'Agir, 20/09/2016. Blog innovation - artisanat - ISM, 03/09/2014. Observatoire de l'ubérisation
FACEBOOK : EN ROUTE POUR DEVENIR UNE PLATEFORME DE E-COMMERCE ?
Le leader des réseaux sociaux Facebook continue le développement de ses services et fonctionnalités pour les entreprises et se
place petit à petit sur le terrain du e-commerce. Alors qu’il existe déjà des groupes d’achats et de ventes entre particuliers, le
réseau social décide d’aller plus loin et de faire concurrence aux sites de vente entre particuliers comme le célèbre Le Bon Coin,
en lançant une place de marché e-commerce nommée Facebook Marketplace.
Vous ne la trouvez pas ? Pas de panique ! Facebook Marketplace n’est pour l’instant disponible qu’aux Etats-Unis, en Angleterre,
en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ces pays anglo-saxons peuvent accéder de manière très simple à cette place de marché
directement via l’application mobile Facebook. La Marketplace ne semble pas être une énième fonctionnalité, comme
Facebook en regorge, mais bien un élément central de l’évolution du réseau social. Pour preuve, l’emplacement simple et
direct pour y accéder, via un icône situé entre les boutons menant au fil d’actualités et aux notifications.
"Achetez et vendez des choses dans votre quartier"
Une offre géolocalisée
Facebook Marketplace se base sur la géolocalisation pour proposer aux utilisateurs des objets en vente près de chez
eux. Comme tout bon site de vente entre particuliers, l’outil s’accompagne d’un module de recherche et de filtres pour des
recherches plus ciblées.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Pas de paiement en ligne et pas de système de livraison
Pour l’instant, Facebook ne s’équipe de fonctionnalités de paiement en ligne ou de livraison. Cette fonctionnalité est
disponible pour l’ensemble des utilisateurs souhaitant acheter ou vendre des produits. On s’approche davantage d’un système de
mise en relation comme Le Bon Coin, plutôt qu’une plateforme d'achat comme Amazon.
A ce titre, nous vous invitons à consulter l’article proposé par l’équipe Avisé sur la nouvelle boutique en ligne dédiée au fait main
par Amazon.
Evolution des pages Facebook avec l'arrivée d'un onglet boutique dédié
Pour les professionnels qui utilisent les pages Facebook pour leurs entreprises, un nouvel onglet a vu son apparition sur la colonne
de gauche de la page. Facebook vous propose désormais d’ « ajouter une boutique ». Cet espace vous permet de présenter
vos produits et comme le mentionne Facebook d’attirer « les clients potentiels sur votre site Web pour des paiements en
toute simplicité ». Comme pour la Marketplace, pas de paiement en ligne à l'horizon, mais un lien hypertexte qui redirige
l’intéressé vers le site web sur lequel les utilisateurs pourront passer commande.
Même si rien n’est officiel pour l’instant, il y a de grandes chances our que ce nouveau module pour les pages alimente
automatiquement la nouvelle Facebook Marketplace lorsque cette dernière sera disponible en France.
Facebook continue ainsi de développer une offre de services et de fonctionnalités alléchante pour la présence en
lignedes TPE, notamment artisanales. Même si ces nouveautés ne transforment pas complètement Facebook en platerforme de
e-commerce, le géant américain s'y dirige doucement mais sûrement.
Source : Le Blog du modérateur, 04/10/2016. Facebook. Crédits visuels : StockSnap.io
SECTEUR DE LA COIFFURE : UNE REPRISE FRAGILE MAIS ENCOURAGEANTE
Le secteur de la coiffure montre des signes de reprise. C’est ce qu’a indiqué Bernard Stalter, président de l’Union Nationale des
Entreprises de Coiffure (UNEC), qui a présenté, le 6 septembre, les chiffres clés de la coiffure 2016.
Du mieux pour l’emploi et la création d’entreprise
En effet, d'après M. Stalter, la tendance s’est inversée en 2015, après une année 2014 difficile pour le marché de la coiffure. 83
199 établissements ont été recensés au 31 décembre 2015, soit une hausse de 0,47 % par rapport à l’année précédente. La
création d’emplois n’est pas en reste, puisque le nombre de salariés a progressé de 0,22 %, pour un total de 95 372 employés.
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Les jeunes et les séniors boostent les salons
Quant à la fréquentation dans les salons, elle s’est stabilisée à 4,5 visites en moyenne par an. Les clients les plus réguliers
sont les 25-34 ans. En outre, le budget annuel moyen s’élève à 191 euros et la fiche moyenne femme à 42,50 euros, tirés
par l’augmentation des dépenses des plus de 65 ans. Le chiffre d’affaires global du secteur a atteint 6,17 milliards d’euros sur
l’ensemble de l’année 2015.
Des signaux positifs à relativiser
Le redressement de l’activité constaté sur le marché de la coiffure reste toutefois fragile. Le secteur a franchi la barre des 1 000
entreprises défaillantes en 2016, selon l’UNEC. De même, les contrats d’apprentissage, au nombre de 17 639 au 31 décembre
2015, sont en net recul. La reprise reste alors à confirmer, pour une profession qui représente, avec 188 000 actifs, la 2e activité
artisanale de France – après la maçonnerie – et qui concerne 1 million de clients chaque jour.
Sources : UNEC, 07/09/2016. Meilleur Coiffeur, 08/09/2016. Echos Coiffure, 09/2016
SOINS EN CABINE : UN MARCHE DYNAMIQUE ET CONCURRENTIEL
Les soins en cabine constituent "un marché concurrentiel en croissance où l’esthéticienne conserve un rôle central, et qui
doit évoluer pour répondre aux attentes des clientes". Telle est la conclusion d’Arcane Research qui a effectué une étude sur
le secteur. Il s’agit d’une étude trisannuelle qui existe depuis 2010. Pour l’édition 2016, l’institut a interrogé au total 4167 clientes et
clients de soins d’épilation, du visage et du corps. Le sondage a été réalisé sur internet, du 20 avril au 2 mai 2016.
Un marché en croissance constante
Le marché des soins en cabine est, d’après Arcane Research, en croissance constante depuis 2010. Un quart des
françaiseseffectuent des soins en cabine, tandis que 4 prestations sur 5 concernent l’épilation. A ce titre, deux tiers des
clientes de soins en cabine optent pour une épilation, sans aucune autre prestation. Cependant, celles qui ont recours à des soins
uniquement du corps ou du visage sont de plus en plus nombreuses. Elles sont 2 millions aujourd’hui, soit 8 % des françaises. De
plus, le budget alloué aux soins du visage a augmenté de 6 % cette année. En somme, la tendance est aux soins uniques.
Les instituts indépendants encore dominants mais en perte de vitesse
Les instituts de beauté indépendants représentent la moitié des soins en cabine et un tiers de la valeur du marché. Ils restent
donc les acteurs dominants du secteur. Mais ils sont en perte de vitesse, talonnés par les magasins de produits cosmétiques
qui captent le quart de la clientèle, devant les chaînes de parfumerie. Le marché des soins en cabine s’avère alors très
concurrentiel. Pour se démarquer, il convient de s’adapter à l’évolution des attentes des clientes.
L'esthéticienne, toujours de bon conseil
L’écoute, les astuces et surtout l’expertise des esthéticiennes sont particulièrement appréciées des clientes. Elles gardent une
influence décisive sur le choix du type de prestation à réaliser concernant les soins du visage et du corps, même si la décision
autonome des clientes est en augmentation depuis 2013.
Parmi les attentes des consommatrices, la propreté est en tête des préoccupations. Les femmes qui ont recours à des soins en
cabine attendent aussi que les prestations soient efficaces et que leurs bienfaits durent dans le temps. Enfin, de plus en plus de
clientes souhaitent avoir la possibilité de réserver une séance sur internet et la demande pour des soins plus naturelsest en
forte progression. D’ailleurs, les consommatrices ont tendance à privilégier les prestations manuelles, au détriment des soins
mécaniques qui perdent en attractivité.
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Sources : Arcane Research, 06/2016. Les Nouvelles Esthétiques Spa, 10/2016
CAR CARE, UNE APPLICATION AU SERVICE DES CARROSSIERS CARFLEX
Le groupement de carrossiers Carflex a tenu ses réunions nationales en septembre dernier à Challes-les-Eaux en Savoie.
L’occasion d’annoncer un partenariat signé avec la start-up Car Care, créée par Michaël Plédran, formé au métier de
garagiste. L’accord porte sur la mise en place d’un logiciel d’entretien prédictif, Car Care Solution. Celui-ci permet aux clients
des 65 garages Carflex d’être avertis des prochaines opérations d'entretien à effectuer, par l’intermédiaire d’une application
mobile, My Car Care. L’atelier, de son côté, gère directement la relation avec ses clients, assure le suivi des véhicules et peut
générer des offres promotionnelles, entre autres fonctionnalités.
La solution Car Care permet alors de maintenir le contact avec la clientèle et, ainsi, de la fidéliser. Elle accroitrait le chiffre
d’affaires des garagistes de 20 %. Ce carnet d’entretien numérique a été lancé par la start-up en mai 2016. Il constitue un bel
exemple des outils mis à la disposition des carrossiers appartenant au réseau Carflex, qui représente 550 salariés et 78 millions
d’euros de chiffre d’affaires.
Sources : Décision Atelier, 21/10/2016. Auto Infos, 21/10/2016. Car Care. Carflex
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Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lettre d’information services n°7 – octobre 2016
Responsable rédaction : Alain BERLIOZ-CURLET. Rédaction : Isabelle ROBY, Caroline MONDANGE, Benoist BALAY. Abdelaziz ZIAN Périodicité : bimensuelle.
Conçu et édité par le Réseau des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes. Prochain numéro : décembre 2016
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