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Synthèse de la réunion de besoin de gauche du 11 mai 2010 - Quelles politiques de gauche dans un monde ouvert ?
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Quelles politiques de gauchedans un monde ouvert ?
Introduction par Sylvie Guillaume, députée européenne
Dans le contexte actuel, besoin de gauche doit être au c?ur de la démarche sur la
Convention consacrée au nouveau modèle de développement économique, social et éco-
logique. Le texte de la Convention définit clairement un réformisme de gauche, vecteur
d’une réelle transformation de la société. Il incarne le retour du politique pour un modèle
de société plus juste, qui s’attaque aux inégalités à la racine et qui forge un nouvel équilibre
entre prévention, protection et innovation.
En Europe, les dirigeants européens, en particulier l’actuel Président du Conseil européen
Herman Van Rompuy et de José-Manuel Barroso ont été ces derniers mois complètement
absents et inefficaces dans la gestion de la crise.
Le plan de ce week-end vient valider des solutions préconisées par les sociaux-démocrates
parfois depuis longtemps, notamment en termes de gouvernance économique européenne.
Il faut désormais pousser cet avantage et nos objectifs, celui d’une vraie gouvernance éco-
nomique avec une stratégie budgétaire et économique, qui va au delà d’un fonds monétaire
européen. Il faut définir une stratégie non seulement de sortie de crise mais de sortie des
causes de la crise et notamment donner corps à notre idée de créer un emprunt euro-
péen pour agir sur l’investissement et la création d’emplois.
Ce soir, nous pouvons lancer le débat autour de deux questions transversales :
la gauche est-elle un recours crédible pour 2012 ?
quelles stratégies mener pour retrouver la croissance et des emplois de qualité ?
Intervention de Pierre Moscovici
Rappel du contexte de la Convention
Les socialistes aiment souvent se diviser, mais dans le contexte de la Convention, ils ont su
passer outre et le texte a été voté à l’unanimité. Ce vote, s’il peut contenir une réelle ambi-
guïté, est aussi le témoignage d’un rapprochement sincère entre socialistes.
Il montre une réelle volonté collective de répondre à la question posée sur : Quel nouveau
modèle de développement au 21e siècle dans l’après crise et l’après Sarkozy ?
Deux constats sont à poser :
nos idées intéressent à nouveau. Elles attirent des critiques ou des louanges, mais, on est
sortie de la phase de dérision à notre égard.
il y a eu un changement de méthode incontestable. C’est la première Convention natio-
nale de cette ampleur depuis 1996.
Notre idée d’organiser le débat de fond dans le PS, qui était présente dans notre contri-
Synthèse des échanges de la soirée-débat du 11 mai 2010
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bution du Congrès de Reims, a fait son chemin, via cette première convention. Quant aux
thèmes des trois autres Conventions sur la modernisation du Parti, l’international et l’égalité
réelle, nous les avons imposés historiquement dans le débat au PS.
Besoin de gauche a été une force motrice de ce projet depuis le début puisque la première
note a été adressée à Martine Aubry, il y a plus d’un an. Nous avions alors proposé une
méthode plus participative avec notamment l’association des adhérents bien en amont, des
enquêtes ciblées vers les associations, les syndicats, le monde professionnel… Si ces pro-
positions n’ont malheureusement pas été suivies, ce texte aura finalement été élaboré
dans des conditions plus collectives que d’ordinaire, avec un vrai travail réalisé par les 13
ateliers.
Le texte de la convention n’est pas le programme socialiste pour 2012 car il est encore
trop tôt pour le faire et le contexte sera différent. En revanche, son ambition est d’être
une matrice et de faire déjà un certain nombre de propositions. Il comporte notamment
des avancées importantes en termes de validité de notre engagement européen, d’engage-
ment écologique avec la volonté d’inciter à avoir de nouveaux comportements en termes
de production et de consommation, pour une croissance durable et de volonté de réguler
le capitalisme financier.
En matière macro-économique, il jette les bases d’un nouveau socialisme de la production
en proposant de consolider le modèle productif et en ouvrant un nouveau champ de
réflexion sur l’entreprise. Il pose également les principes d’une révolution fiscale autour de
l’équité, de la progressivité, et de plus de lisibilité.
Pourquoi ce thème de débat ce soir autour du monde d’après ? Nous ne pourrons réin-
venter le socialisme seul. Le Monde doit désormais être notre cadre de pensée et d’actions
tout comme l’Europe doit être notre horizon politique.
Trois thèmes orienteront le débat de ce soir :
le débat sur le protectionnisme avec la notion à discuter de juste échange,
le débat sur la Gauche et l’entreprise,
le débat sur le déficit et le nécessaire désendettement de l’Etat.
Intervention d’Alain Lipietz
Des progrès substantiels ont été réalisés au PS via ce texte, ce qui facilitera le dialogue
Verts – PS, notamment dans le cadre de l’échéance de 2012. Il faut cependant préciser que,
du fait de l’aggravation de la crise et de la dérégulation, on partira de plus bas qu’en 1997.
Le changement de cap devra donc être plus radical pour réaliser l’équité sociale, affronter
une crise écologique grave, avec des finances publiques dégradées. Il faudra également trouver
des modes de production différents de ce qui avait été imaginé en 1997-2000.
L’économie sociale et solidaire (loi prévue en 1997 mais pas mise en place) peut offrir de
véritables marges de man?uvre notamment en termes de création d’emploi, plus particu-
lièrement dans les quartiers défavorisés.
Accélérer l’Europe politique, sociale et écologique doit aussi être une priorité, d’autant
plus que l’Europe est la seule instance démocratique qui peut et cherche à intervenir, en
termes de normes environnementales et sociales. Le protectionnisme national ne peut être
une solution.
En revanche, est-ce une solution au niveau européen - surtout si on n’arrive pas à imposer
de normes internationales ? Au niveau social, c’est très difficile car il est impossible de défi-
nir un revenu moyen juste. Mais en même temps, il faut que les pays en voie de dévelop-
pement avancent sur leurs propres lois sociales. Au niveau écologique, c’est plus simple
car on dispose d’un outil qui est l’achat des quotas (par exemple de gaz carbonique). Ce
sera appliqué d’ici fin 2011.
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Intervention de Daniel Cohen
Qu’est ce que la gauche moderne et ses défis dans une économie ouverte et mondialisée?
Il y a 30 ans, la gauche moderne se définissait autour de trois concepts :
l’acceptation de l’économie de marché non pas comme une concession au capitalisme
mais comme une revendication de la liberté humaine,
l’acceptation de la culture de gouvernement, de la contrainte budgétaire, macro-éco-
nomique,
la conviction social-démocrate, au sens de la recherche d’un compromis entre le capital
et le travail.
L’illusion de cette gauche moderne était de croire notamment en une catégorie nouvelle :
le salariat à qui on pouvait parler d’émancipation.
Aujourd’hui : qu’est-ce qu’être moderne ?
La culture de gouvernement est un moindre marqueur même si elle reste importante. En
revanche, la social-démocratie, définie dans les années 50-60, n’est plus à la hauteur des défis :
elle ne tient plus le compromis capital-travail. En effet, le rapport de compromis
devient parfois impossible entre capital et travail car le capital est devenu immatériel,
internationalisé,
les catégories sociales auxquelles elle s’adressait ont été remplacées par d’autres plus
éclatées qui ne rentrent plus dans une anlayse post-marxiste avec les classes sociales
comme marqueurs. En effet, aujourd’hui, les gens ne se représentent plus leur posi-
tion sociale en termes de classes, ou de logique économique. Les schémas de pensée
ont évolué, on est jeune, monoparental…
Pour reconstruire une gauche moderne : rénover la social-démocratie
1) Partir du constat que nous vivons dans l’ère de l’individualisation démocratique.
Il faut donner aux personnes les moyens de construire leur destin, et de rêver un destin
qui les arrache à leur condition ordinaire. Pour y arriver, il faut créer de nouveaux droits
de tirages sociaux et faire rêver via l’école et la démocratisation des moyens d’existence.
2) Faire face aux mutations du capitalisme
Il faut construire une nouvelle économie des biens communs autour de la gratuité et, à l’in-
verse, faire payer certains, notamment en termes d’environnement.
3) Accepter les défis de la mondialisation
Ils se déclinent à partir de trois utopies qui sont faibles isolément mais peuvent prendre leur
sens quand on les conjugue.
Premier défi : celui de la gouvernementalité du Monde : il faut définir des normes éco-
nomiques, sociales et écologiques.
Deuxième défi : une utopie scientifique. Il faut utiliser la science pour répondre aux
problèmes (rareté écologique).
Troisième défi : une utopie anthropologique. Face aux contraintes de rareté écologique,
il faut revenir en profondeur sur les fondements du Monde. L’aspiration au bonheur
n’est jamais satisfaite par la richesse, quel que soit le niveau de prospérité atteint.
Il faut réfléchir sur ce que doit être le moteur d’une société et avoir une réflexion
critique sur ce monde de la croissance qui ne rend pas les gens heureux. Même si, par
ailleurs, à un instant t, les gens aspirent aussi à plus de pouvoir d’achat.
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Intervention de Matthieu Pigasse
Nous sommes confrontés à un environnement bouleversé depuis 20 ans où il y a rupture
des 3 unités : lieu, temps et action.
La rupture de l’unité de lieu :
On ne peut plus agir seul nationalement. La crise financière nous a appris que les écono-
mies s’interpénètrent et que le centre de gravité du monde a basculé, quelque part entre
la Chine, l’Inde, le Brésil, les USA et l’Europe un peu plus loin.
Nous, Européens, aurons une croissance durablement lente car nous n’avons pas de vitalité
démographique et pas de gain de productivité possible.Avec en face des pays émergents,
dynamique en termes d’investissement, de démographie et de productivité.
La rupture de l’unité de temps :
Nous vivons dans la dictature du court-terme et dans l’obsession de l’hyper rentabilité à
court-terme sans souci de la performance à moyen ou long terme. Il faut sortir de la
dictature de l’urgence.
La rupture de l’unité de doctrine
La crise montre bien la faillite du laisser faire et de la dérégulation. Mais, paradoxalement,
la gauche laisse le champ de la régulation à la droite alors que les sociaux-démocrates, la
gauche moderne ont théorisé les lois de régulation.
Mathieu Pigasse propose quatre pistes pour une gauche moderne.
Réguler le marché et redistribuer la richesse
Soutenir les entrepreneurs et les entreprises : il faut en particulier faciliter l’accès à
l’emploi, au changement d’emploi et avoir une politique de formation notamment
quand on est obligé d’en changer. -
Etre internationaliste dans un monde ouvert : il faut reconnaître la libre circulation
des biens et des marchandises et ne pas sombrer dans le protectionnisme.Mais attention,
le protectionnisme ne s’incarne plus nécessairement dans les barrières aux frontières.
C’est, par exemple, ne pas relancer et compter sur les autres comme la France avec
l’Allemagne ou laisser filer sa monnaie pour relancer son exportation.
L’Etat n’est pas tout. Il faut s’appuyer sur les contre-pouvoirs comme les syndicats.
Débat sur la crise actuelle et la dette
Mathieu Pigasse lance le débat. Dans le contexte de la crise en Europe, il faut renforcer
l’intégration européenne par un fédéralisme européen budgétaire et fiscal, comme le font
les Allemands entre les Länders, qui permettrait de faire jouer des mécanismes de solida-
rité et d’assurer une péréquation entre les pays les plus riches et les plus pauvres.
Sur la dette qui bloque nos évolutions et empêche de préparer l’avenir, tout l’enjeu est de
la réduire tout en maintenant la justice sociale.
Il n’y avait pas d’alternative aux décisions de ce week-end, c’est à dire d’injecter des liqui-
dités. Mais, ce n’est pas une victoire politique mais financière.
Pour Daniel Cohen, l’Etat ne peut être insolvable. La droite porte la responsabilité du
creusement des déficits car elle a baissé les impôts. Au contraire, la gauche, meilleure
gestionnaire, a toujours résolu le problème de la dette.
Un parallèle entre la situation actuelle s’impose avec la crise des années 30.A l’époque, la
réponse supposée à la crise était qu’il fallait équilibrer les finances publiques et donc faire
de la rigueur budgétaire. Or, la reprise économique a coïncidé avec l’abandon de l’étalon or.
Vendredi soir en Europe, la même erreur a failli être effectuée. Mais désormais, la BCE
assure la liquidité de la dette face à un retrait éventuel des investisseurs. C’est une rupture
sérieuse et fondamentale qu’il faut consolider même si la victoire n’est pas gagnée.
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Aujourd’hui, l’Espagne sait qu’elle peut compter sur la banque centrale européenne comme
la Grande-Bretagne et les USA avec leurs banques centrales.
En Europe, on a donc repris le contrôle sur la logique des marchés. Si on applique les déci-
sions, le retour à l’équilibre budgétaire demeurera nécessaire, mais il sera subordonné au
retour de la croissance.
Alain Lipietz a une interprétation différente de la crise des années 30. Il la considère non
pas comme une crise de liquidités mais comme une crise de la répartition, du pouvoir
d’achat.Aujourd’hui, c’est la suite avec les subprimes, le crédit et l’augmentation des prix
(énergie). On est face à une crise de solvabilité qui commence par une crise de liquidités.
Cette crise de liquidités a été résolue en 2008 par un transfert de la dette privée vers la
dette publique.
Demain si les socialistes et les verts gouvernent ensemble, il faudra affronter la crise de la
solvabilité, faire de la redistribution et mettre en ?uvre l’impératif écologique.
Daniel Cohen rappelle que la crise aux USA et le recours au crédit étaient aussi dus à un
problème de revenu, donc d’inégalité et de redistribution. Les déficits ne seront pas aug-
mentés du fait d’avoir mis de l’argent de côté au niveau de l’Europe. Le Japon, les USA et
la Grande-Bretagne sont plus endettés que les pays européens. Il ne faut pas noircir le
tableau, en particulier en France où il y a un déficit structurel autour de 5 poins de PIB,
c’est à dire 100 milliards. Il faudra trouver deux points de PIB.
La Grèce a un déficit important. Pour le prêt de 80 milliards de l’Europe, ce sont des prêts
à des taux d’usurier de 5% à trois ans. Il faudrait revenir sur ce taux, résultat d’un compro-
mis boîteux en Europe.
Questions / débat avec la salle
Comment faire rêver ?
Daniel Cohen souligne que dans nos sociétés démocratiques, il est plus dur de faire
rêver. Avant, on pouvait vivre dans l’attente d’une émancipation de la pauvreté, politi-
que, sexuelle… Maintenant, on est dans une condition de liberté (avant on était dans
l’aspiration), d’autonomie et il est donc plus difficile de faire rêver.
Pour Alain Lipietz, on ne rêvera plus sur une utopie réalisée. Ce qui fait rêver, c’est une
démarche, des valeurs et pas forcément un résultat. Il faut sortir de l’extrême individua-
lisme. La prise en compte de l’écologie, c’est se sentir responsable vis à vis de l’évolu-
tion de la planète. Le rêve, c’est de participer à cela.
Les pistes à explorer
Mathieu Pigasse Une régulation financière globale ne fonctionnera que si tout le monde
le fait. Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler qu’une entreprise a une nationalité et un
centre de gravité. Comment mesurer une nationalité ? Via la nationalité de ses dirigeants,
la détention de son capital, la localisation de ses centres de production, de ses centres de
recherche, de décisions. La localisation du centre de gravité est déterminante pour les déci-
sions d’emploi et la captation de la valeur ajoutée. La localisation de ces centres de gravité
doit rester en Europe pour les entreprises européennes. Les entreprises des pays émer-
gents sont protégées elles, comme en Inde où un européen ne peut pas prendre la place
d’un indien dans des secteurs donnés. Il faut favoriser l’investissement de capital en Europe
et définir des golden shares européennes dans des entreprises européennes stratégiques
(banque, défenses, aréonautique…).
Daniel Cohen Dans ce nouveau monde de précarité, il faut tenir compte de l’aspiration à
l’autonomie matérielle, à rêver à d’autres conditions d’existence. La création de nouveaux
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droits sociaux, notamment comme lors d’une perte d’emploi, la fin de la précarité, la régu-
lation du marché doivent être des pistes à explorer pour la gauche de demain.
Alain Lipietz Il faut déplacer le pouvoir d’achat vers les économies d’énergie. Mais, il ne
faut pas re promettre n’importe quel pouvoir d’achat. Il faudra imaginer un nouveau
bonheur de vivre.
La régulation des marchés est aussi un élément nécessaire.
Conclusion de Pierre Moscovici
Les composantes de la gauche moderne d’il y a 30 ans : accepter l’économie de marché et
la culture de gouvernement, l’engagement européen et l’internationalisme, ne sont pas des
acquis définitifs. Cela peut toujours faire débat.
En revanche, ce qui est un acquis solide, c’est l’idée du réformisme, de proposer une trans-
formation sociale, progressive dans un cadre démocratique avec une dose de compromis.
Nous avons deux perspectives devant nous :
comment gagner en 2012,
comment gouverner durablement.
Pour répondre à ce défi de la bonne gouvernance dans la durée, il faut enraciner ces piliers
solidement dans notre culture.
Pierre Moscovici confirme le diagnostic de Daniel Cohen et de Mathieu Pigasse autour de
la fin de la social-démocratie traditionnelle, l’évolution de la structure sociale et les trois
unités perdues.
L’enjeu majeur pour 2012 sera de redonner confiance aux Français dont la crainte majeure
est celle du déclassement. Il faut aussi rendre une perspective à la France, en tant que
modèle social, productif et républicain, et à la construction européenne.
Pourquoi la gauche perd-elle, en France mais aussi ailleurs en Europe ?
Nous n’avons pas suffisamment convaincu dans la durée et auprès de l’électorat populaire.
Dans la crise, alors que les réponses sont social-démocrates, qu’il y a un appel à la régula-
tion, les droites sont restées sur leurs fondamentaux, sécurité, autorité qui sont des sujets
fondamentaux que nous ne pouvons ignorer. Ils ont triangulé sur ce thème de la crise et
nous ont emprunté la rhétorique de la régulation, de l’interventionnisme. Le maître de ce
discours là, c’est Nicolas Sarkozy, qui n’est pas en mauvaise posture si on compare en ce
moment aux gouvernements en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne ou en Allemagne.
Les fausses solutions :
Le protectionnisme. Nous devons accepter les règles d’une économie mondiale.
Cependant, la question du centre de gravité des entreprises reste fondamentale.
La relance dans un seul pays ou à l’inverse, tout attendre de la relance des autres
Le productivisme
L’idée que nous devrions nous contenter d’une rigueur de gauche
Quelles conclusions ?
La question du rêve est fondamentale et traverse toute l’histoire de la gauche : quelle part
de rêve et quel consentement à la réalité ? C’est la question de Jaurés du réel et de l’idéal.
Nous devons éviter deux écueils :
1er écueil : l’hyper-réalisme. Se contenter de dire que la gauche est meilleure gestionnaire
que la droite et qu’il y aura des difficultés en 2012. Dans ce cas, les citoyens se poseront
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deux questions : ce que c’est qu’une réponse de gauche et sommes-nous dans la gauche
les mieux placés ?
2e écueil : tomber dans un cycle de promesses irréalistes, aboutir au reniement et finale-
ment au rejet.
La politique à gauche, c’est toujours enchanter le monde. Il faut donc rester sur le chemin
d’une ambition crédible avec une projection à long terme.
5 pistes issues de nos travaux peuvent être explorées
1ère piste : L’internationalisme, la gouvernementalité, la régulation. Il faut assumer l’idée de
faire faire un saut fédéral à l’Europe pour retrouver le chemin d’une Europe politique.
2e piste : le modèle productif. Nous avons mis déjà en avant le soutien à l’esprit d’entre-
prise, aux PME et à l’innovation.
3e piste : la social-écologie. Désormais, nous avons un diagnostic et des propositions en la
matière.
4e piste : la justice. Il faut redistribuer et revoir la fiscalité (suppression du paquet fiscal,
refondation de la fiscalité du patrimoine) et mettre en place la sécurité sociale profession-
nelle, issue de la social-démocratie.
5e piste : les conditions de la durabilité.
Restaurer la puissance publique avec les collectivités locales.Aujourd’hui, l’Etat représente
25% de l’investissement public et les collectivités 75%.Au delà de l’intervention de l’état, il
faut assurer la qualité du service public, qui passe par la réforme de l’état et l’évaluation
des politiques publiques
Réduire la dette publique, qui a subi une augmentation de 19% en huit ans alors que dans
la zone euro, elle était de 10,7% et de 13% en Europe. La croissance durable sera indispen-
sable pour réduire la dette.
Rénover la démocratie sociale. Nous n’avons pas su valoriser les partenaires dans le passé.
Le texte de la Convention sur le nouveau modèle de développement a été voté à l’unani-
mité. Pour les deux prochaines Conventions sur l’international et l’égalité réelle, l’unanimité
sera moins évidente. Il faudra peser et besoin de gauche devra être force de propositions.
Nous pouvons être cette force progressiste, réformiste, réaliste qui contribuera à la
construction d’une gauche moderne d’ici 2012 pour proposer un chemin aux Français et
en Europe dans une économie ouverte.