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U. ΡΐΕΚΛΝΤΟΝΙ Quelques considerations sur 1 histoire des re- cnercnes concernant la Symoiose pnysiolo- gique nereditaire. () Le 19 Decembre 1909 j'eus l'honneur de commuuiquer a la So- ciete des Naturalistes de Naples les resultats de mes observations sur la morpbologie et l'liistologie de quelques organes qui se trouvent a I'interieur du corps d' Icerya- purchasi, le long des cotes, organes qui se montrent tout a fait semblables a de3 corps graisseux, mais qui sont des masses de cellules dont la partie cytoplasmatique est entie- rement farcie de corpuscules spheriques ou un peu allonges. Ces cor- puscules se touvent aussi cbez Γ embryon de Γ insecte dans les ele- ments d'une masse de cellules qui, dans l'embryologie de ces animaux (les Coccides) a ete nommee masse polaire, laquelle prend son otigine dans l'euf du fait que les corpuscules se detachant de l'organe, pas- sent dans les oeufs et apres dans 1' embryon sont englobes par des cellules speciales qui avec les corpuscules memes forment la masse polaire, caracteristique du developpement de ces insectes coccides. La masse polaire, partant, n' est .pas autre chose que l'ebauche em- bryonnaire des masses lateralee qui se trouvent aux cotes de I'animal adulte (organes symbiotiques). Le comportement des corpuscules, leur passage dans 1' embryon, 1' epreuve des cultures en terraines solides sucres m'ammenaient a la conclusion que ces corpuscules etaient des microorganismes symbiotiques qui se repandaient a travers l'hcredite de generation en genoration a tous les individus. Le pbenomene etait partant, dans ma communication, qualifie de: Symbiose hereditaire et les organes receleurs des microorga- nismes : organes symbiotiques. (') Allocution presentee 3 la seance d'ouverture du Symposium sur la Sym- biose chez le3 Insectes a l'occasion du IXieme Congre3 d'EntomoIogie a Amster- dam le 17 Aout 1951.

Quelques considérations sur l'histoire des recherches concernant la Symhiose physiologique héréditaire

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Page 1: Quelques considérations sur l'histoire des recherches concernant la Symhiose physiologique héréditaire

U . ΡΐΕΚΛΝΤΟΝΙ

Quelques considerations sur 1 histoire des re-cnercnes concernant la Symoiose pnysiolo-gique nereditaire. ()

Le 19 Decembre 1909 j'eus l'honneur de commuuiquer a la So-ciete des Naturalistes de Naples les resultats de mes observations sur la morpbologie et l'liistologie de quelques organes qui se trouvent a I'interieur du corps d' Icerya- purchasi, le long des cotes, organes qui se montrent tout a fait semblables a de3 corps graisseux, mais qui sont des masses de cellules dont la partie cytoplasmatique est entie-rement farcie de corpuscules spheriques ou un peu allonges. Ces cor­puscules se touvent aussi cbez Γ embryon de Γ insecte dans les ele­ments d'une masse de cellules qui, dans l'embryologie de ces animaux (les Coccides) a ete nommee masse polaire, laquelle prend son otigine dans l'euf du fait que les corpuscules se detachant de l'organe, pas-sent dans les oeufs et apres dans 1' embryon sont englobes par des cellules speciales qui avec les corpuscules memes forment la masse polaire, caracteristique du developpement de ces insectes coccides. La masse polaire, partant, n' est .pas autre chose que l'ebauche em-bryonnaire des masses lateralee qui se trouvent aux cotes de I'animal adulte (organes symbiotiques). Le comportement des corpuscules, leur passage dans 1' embryon, 1' epreuve des cultures en terraines solides sucres m'ammenaient a la conclusion que ces corpuscules etaient des microorganismes symbiotiques qui se repandaient a travers l'hcredite de generation en genoration a tous les individus.

Le pbenomene etait partant, dans ma communication, qualifie de : Symbiose hereditaire et les organes receleurs des microorga­nismes : organes symbiotiques.

(') Allocution presentee 3 la seance d'ouverture du Symposium sur la Sym­biose chez le3 Insectes a l'occasion du IXieme Congre3 d'EntomoIogie a Amster ­dam le 17 Aout 1951.

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Dans cette communication f affirmais deja la nature purement physiologique du phenomene et j 'avancais qu 'une semblable inter-ptetation devait etre donnee a d'autres organes connus et non encore interpretes des Hemipteres, comme le corps vert de Balbiani dans les Apliides, le corps oval de Dactylopius decrit par BF.RLKSE et des masses embryonnaires decrites par BLOCHMAN.N, nou moins que la masse polaire da Cicada septemdecim decrite par HEYMONS.

Cette communication preliminaire fut integralement traduite et publiee en allemand quelque mois apres par la «Societas entomolo-gica ', (Jahrg. 1910, pag. 41) et d'une maniere plus etendue et avec des illustration dans « Zoologfscrier Anzeiger » (Bd. 36, 1910). Dans ce travail j ' anno ta te avec la plus grande satisfaction que le 11 ievrier 1910 le prof. CABEL SULC de Prague avait lu a la Bomische Gesellschaft der Wiasenschaften de la mcme ville une communica­tion (') dans laquelle il confirmait mes observations et parvenait aux memes conclusions apres avoir otudie les memes organes dans les Homopteres. S'il est bien vrai que, en formulant ses conclusions le prof. SULC, ignorait ma communication a la Societe des Naturalistes de Naples, il est tout aussi vrai que ma communication avait pre­cede de quelques mois la sienne, et que ma decouverie devait avoir partant la pleine priorite, aussi qu' en fait foi la date de la seance des deux: academies, seances au cours des quelles les resultats de mes recberches et de celles de SULC evaient etc communiques.

Tout cela est bien connu, et ne meriterait pas cette mise au point si dans l'histoire de la decouverie formulee par plusieur3 cher-cheurs qui ont poursuivi les etudes sur la symbio3e on ne trouvait presque toujours raffirmation que toutes les recentes recberches sur la symbiose physiologique ont pris Ieur origine des observations de - SUL9 et PiEKANTOjti », donnant ainsi aux etudee de Svtq une priorite a laquelle il n'aurait pas droit ni pour l'ordre alpbabetique (initiale du nom de famille), ni pour l'exacte bistoire de ,1a publication des resultats des recberches, selon ce qui a ete expose ci-dessus.

Je dois toutefois rendre justice a man ami le prof. Paul BUCII-NER (qui a le merite d' avoir continue et largement etendu, par son

(') v. Acte3 Acadeoiique3 de la boraische Gesell. d. Wis3en3chaftea (Sitzber. 1910). C'est avec lc pluj grand regret que j 'ai appris, par une communication du Re— cteur de 1'ecole superieure- veteriniire de Brno, la nouyelle de la mort du l'rof. Carel S U L ? que j 'avais eu le plaisir de connaitre en 1911a i'occasion du Congres international de Zoologie a Berne et qni loyalement me reconnaissait la p r i o ­rite de la decouTerte.

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oeuvre personnelle et celle de ses eleves, les rechercbes sur ce sujet); des 1921, dans la preface a son oeuvre «Tier und Pflanze in intra-zellularer Symbiose » il s' exprimait en ces termes : « ... die Entde-ckungen von PIERANTONI und Sui.9 ein neuen Abscbnitt einleiteten, der die intrazellulare Symbiose erneut in neu Mittelpunkt biologiscber Forschung zu stellen geeignet ist. In ungehahnten Grad erweiterte sich in letzten zehn Jahren das Gebiet, auf immer neue Tiergruppen sich ausdebnend und stets neue Erscbeinungen der Biologic und Physiplogie der Wirbellosen in seinen Bereicb ziehend, sein Charakter bringt es mit sicb, dass dabei zuuaebst Anatomie, Histologie, Cyto-logie und Entwicklungsgescichte in gleicben Masse interessiert sind. dass aber ausser dem Zoologen auch Botaniker, der Pbysiologie der Garungstechniker und Bakteriologe nicht langer daran vorubergeben konnen ».

Quarante deux annees se sont possees depuis la decouverte de la Symbiose.physiologique hereditaire, et trente depuis la publication de l'oeuvre de BUCHNER, et 1'ont peut dire que, malgre les deux guer-res mondiales qui ont beaucoup ralenti le developpement des otudes en Europe, les previsions du prof. BUCHNER se sont parfaitement rea-lisees. Ce qu'on ne ponvait pas pensery c'est que ce phenomene au-rait bientot interesse non seulement la vie et la digestion des Hy­drates de Carbone dans les insectes, mais aussi la photogenese ani-male (comme l'avait prevu P. BUCHNER avant que je l'avai demontre en 1914-17 en etudiant plusieurs animaux marins phosphorescents), et que les memes etudies auraieut trouv'e leur application dans la Systematique des animaux, comme devaient le veriGer les etudes de l'ecole de BUCHNER meme, et aussi dans la modecine, aussi que de­vaient le montrer les etudes entreprises a 1' institut d' Hygiene de l'Universite d'Hambourg et a I'institut de Symbiologie du prof. Kocu a Miinicb (Baviere). 11 est bien vrai que le pouvoir de secretion de vitamines des microorganismes d'/cerya, deja demontro par mon eleve D. GETZEL (') a Naples en 1936, pouvait bien le faire provoir.

Nous esperons que ces etudes pourront obtenir encore des plus grands resultats, pour Thonneur de la science et pour la bonheur de rbumanite.

(') GETZEL, D. — Attivita vitaminica del simbionte d' leery a purkasi MASK Boll. Zool., Anno VII, N. 4, 1936.