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8/7/2019 Quelques considerations sur l'identite et l'histoire des Aroumains-N.S.Tanasoca
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QUELQUES CONSIDRATIONS SUR LIDENTIT ET LHISTOIRE DES
AROUMAINS
Nicolae-erban TANAOCA
Institut dtudes Sud-Est Europennesde Acadmie Roumaine
Mots-cls: Aroumains, Vlaques, Roumains balkaniques, nation, minorits
ethniques, Macedoroumains, Koutzovlaques
Summary: Aromanians (also named Vlachs, Macedoromanians, Koutzovlachs,
Tsintsars) are the most important survivers of the ancient Balkan Romanians. Their
language is a dialect of the ancient commun Romanian. Integrated into the cultural and
political lives of the peoples among whom they were living (Greeks, Bulgarians,
Serbians, Albanians), Aromanians were gradually assimilated by them. The efforts made
by modern Romania in XIXth XXth centuries to integrate Aromanians into the
Romanian nation were not completely successful. Its quite improbable, despite the
attempt of some politicians and intellectuals, to be founded in the future a new latin
Aromanian nationality.
*
De beaucoup plus nombreux que les Meglnoroumains et les Istroroumains, les
Aroumains sont aujourdhui, aprs la disparition des Roumains du Mont Haemus et des
contres nord-occidentales de la Pninsule Balkanique (la Serbie, la Croatie, le
Montnegro, la Bosnie), les survivants les plus importants des anciens Roumains
balkaniques1. Le nom ethnique Aromunen, employ pour la premire fois dans la
1 Ouvrages gnraux sur les Aroumains et les autres Roumains balkaniques : Institutul romn de cercetridin Freiburg, Bibliografie macedo-romn, Freiburg i.Br., 1984; Th. CAPIDAN, Meglenoromnii, I-III,Bucarest, 1925-1928, Aromnii. Dialectul aromn, Bucarest, 1932, Macedoromnii. Etnografie, istorie,limb, Bucarest, 1942; Matilda CARAGIU-MARIOEANU, Compendiu de dialectologie romn,Bucarest, 1975; Neagu DJUVARA (coordinateur) et collaborateurs, Aromnii: istorie, limb, destin,Bucarest, 1996; Silviu DRAGOMIR, Vlahii din nordul Peninsulei Balcanice n Evul Mediu, Bucarest,1959; Thede KAHL, Ethnizitt und rumliche Verteilung der Aromunen in Sdosteuropa, Mnster, 1999;Valeriu RUSU (coordinateur) et collaborateurs, Tratat de dialectologie romneasc, Craiova, 1984; Max
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littrature scientifique par le balkanologue allemand Gustav Weigand2 et adopt ensuite
par les autres rudits europens qui lont adapt leurs langues (roum. Aromni, fr.
Aroumains, it. Aromeni, gr. Armanoi, blg. Aromunite) nest quun dcalque, savant et
moderne, du nom ar(u)mni/rumni, rmni quils se sont toujours donn eux-mmes
dans leurs patois. Avatar du lat. Romani, ce nom ethnique, auquel les Aroumains sont
rests jalousement attachs, tmoigne, linstar de son correspondant dacoroumain
rumni/ romni, de leur identit romane, voire roumaine, ainsi que de leur dtermination
la prserver. Par ailleurs, les trangers, balkaniques et autres, avaient pris depuis belle
lurette lhabitude dappeler courrament les Aroumains, ainsi que tous les autres
Roumains de lancienne Dacie et des Balkans, dun nom driv de lancien nom ethnique
germanique Wlachen/Walachen (blg. Vlasi, gr. Vlachoi, lat. Blachi, Blaci, Valachi, rus.
Volochi, hong. Olahok, arab. Ulakut, turc. Eflaq, fr. Vlaques, it. Valacchi, angl. Vlachs,roum. vlahi). Ce nom, attribu initialement tous les citoyens de langue latine de
lEmpire romain, mais rserv finalement aux seuls Roumains, tmoigne, lui aussi, de
leur unit ethnique3. Il y a, en outre, maints sobriquets plus ou moins pjoratifs dont les
Balkaniques sen sont servis pour dsigner les Aroumains, tels les composs grecs
Koutzovlachoi (Vlaques boiteux) et Mproutzovlachoi (Vlaques grossiers) ou le serbe
Tsintsars, cr, probablement, sous limpression de la frquence frappante de laffrique
tsen aroumain. Consacr en quelque sorte par la littrature scientifique et par les
documents officiels de ltat roumain qui en font souvent usage lpoque moderne pour
dsigner les Aroumains, le nom de Macdoroumains, ( roum. macedoromni)Roumains
de Macdoine (ainsi que le vulgarisme de frache date machidoni, gens originaires de
Macdoine) nest pourtant pas appropri: la patrie primitive des Aroumains nest pas la
Macdoine, quoiquils constituent une composante de poids de cette mosaque ethnique
Demeter PEYFUSS, Die aromunische Frage, Vienne, 1974; Tache PAPAHAGI, Aromnii. Grai, folklor,etnografie, Bucureti, 1932, Dicionarul dialectului aromn, general i etimologic, Bucarest, 1963; Sextil
PUCARIU, Studii istroromne, I-III, Bucarest, 1906-1929. Voir aussi: St.BREZEANU, Romanitateaoriental n evul mediu, Bucureti, 1999; N.SARAMANDU, Studii aromne i meglenoromne, Constana,2003; Gh. ZBUCHEA, O istorie a romnilor din Peninsula Blacanic (sec. XVIII-XX), Bucarest, 1999;N..TANAOCA, Apercus of the History of Balkan Romanity, dans Politics and Culture in SoutheasternEurope, UNESCO-CEPES, Bucarest, 2001; Anca TANAOCA et N..TANAOCA, Unitate romanic idiversitate balcanic. Contribuii la istoria romanitii balcanice, Bucarest, 2004.2 Gustav WEIGAND, Die Aromunen. Ethnographisch-philologisch-historische Untersuchungen ber dasVolk der sogennanten Makedo-Romanen oder Zinzaren, I-II, Leipzig, 1894-18953 Cf. Haralambie MIHESCU, La romanit dans le Sud-Est de lEurope, Bucarest, 1993, p. 153-155; A.ARMBRUSTER, La romanit des Roumains. Hisatoire dune ide, Bucarest, 1977, p. 17-22.
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et devinrent, dans les confrontations entre les tats nationaux balkaniques dont elle fut
lobjet, un important enjeu politique4.
Les Aroumains sont concentrs en groupements homognes, compacts et trs
anciens en Grce (Pinde, Thessalie, pire, Acarnanie, tolie, Macdoine), Albanie (pire
du nord et plaine de Mouzakia), Bulgarie (Macdoine, Thrace, Rhodopes) et dans
lancienne Rpublique jugoslave de Macdoine. Dans la montagne du Pinde et en
Thessalie ils taient ce point nombreux au Moyen ge, que les Byzantins donnrent
cette rgion le nom de Grande Vlachie (Megali Vlachia) et lui concdrent une certaine
autonomie administrative. Dans les temps modernes, on rencontre des Aroumains dans
toutes les grandes villes de la Pninsule Balkanique, o ils jouent un rle de premier plan
dans le commerce, les finances et lindustrie. Des colonies aroumaines, grco-
aroumaines plutt, se sont formes, vers la fin du XVIII-e sicle, en Europe centrale, dansles grandes villes de LEmpire des Habsbourg (en Autriche, Hongrie, Transylvanie,
Banat), o staient refugis des Aroumains et des Grecs appartenant au richissime
patriciat urbain des Balkans, directement affects par lanarchie et les revers que les
guerres russo-turques et la rbellion dAli Pacha de Ioannina contre le Sultan avaient
provoqus dans la Pninsule. cette diaspora aroumaine appartiennent les Mocsony,
Gojdu, Sina, Dumba, aguna, ennoblis par les Habsbourg en recompense de leur
exceptionnel esprit dentreprise en matire conomique et honnors de lpithtedvergtes (en grec, bienfaiteurs) par les nations du Sud-Est de lEurope (Grecs,
Roumains, Slaves, Hongrois) en reconnaissance de leurs largesses au bnfice du
dveloppement culturel de celles-ci. Des colonies aroumaines ont t fondes partir de
la fin du XIX-e sicle en Asie Mineure, Europe occidentale, Australie, ainsi quaux tats
Unis dAmrique du Nord et au Canada. linstar dautres immigrants balkaniques,
beaucoup dAroumains se sont tablis au cours des sicles, dans les Pays Roumains.
Entre 1925 et 1935, la Roumanie a colonis de quelques 12.000 Aroumains la Dobroudja
mridionale (le Quadrilatre), par elle annexe en 19135. Aprs la perte de ce territoire,
repris par la Bulgarie en 1940, ltat roumain a transfr ses colons Aroumains dans les
4 Cf. Matilda CARAGIU-MARIOEANU, Compendiu, p.217-218, Definition einer Volksgruppe, Glottaund Ethnos der Aromunen, sterreichische Osthefte, 13, 1971, 2.5 Vasile Th.MUI, Un deceniu de colonizare n Dobrogea-Nou, 1925-1935, Bucarest, 1935; NicolaeCUA-Otilia PACEA, Macedo-aromnii dobrogeni, Constana, 2004.
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dpartements de Constana, Tulcea, Ialomia6. Ayant beaucoup souffert cause de ces
dpaysements succssifs, ils allaient subir ensuite les perscutions du rgime
communiste, mais leur dynamisme les a fait recouvrer, aprs 1989, des positions cls
dans la vie conomique du pays.
On ne saura jamais dterminer exactement le nombre rel des Aroumains. Dans le
pass plus ou moins lointain, pour des raisons de nature politique, les officiels et les
historiens des tats balkaniques, quelques exceptions prs, ont dlibrment dissimul
ou minimis ce nombre, tandis qu leur tour certains chercheurs, hommes politiques et
journalistes roumains lont dmesurment exagr. Conformment aux statistiques
officielles des pays balkaniques, il y aurait eu 11.000 Aroumains en Albanie, en 1930,
19.700 en Grce, en 1928, 9.085 en Jugoslavie, en 1921, 1.551 en Bulgarie, en 1926,
savoir moins de 50.000 Aroumains dans toute la Pninsule Balkanique des annes 1920-1930! En revanche, du ct roumain, le journaliste Romulus Seianu valuait, en 1939,
80.000 100.000 le nombre des Aroumains dAlbanie et le gographe Marin Popescu-
Spineni estimait, en 1941, quil y avait au moins 1.000.000 dAroumains dans les
Balkans. Plus prudents, en 1941, le diplomate Vasile Stoica, qui avait entrepris des
enqutes sur le terrain, valuait 276.000 le nombre total des Aroumains (40.000 en
Albanie, 70.000 en Jugoslavie, 160.000 en Grce, 6.000 en Bulgarie), tandis que le
diplomate Nicolae imira, qui avait visit et tudi sur place, lui aussi, toutes lescommunauts aroumaines dAlbanie, faisait monter le nombre des Aroumains de ce pays
31.3947. Voil, enfin, quelques autres estimations du nombre total des Aroumains
faites, au cours des XIX-e XX-e sicles, par certains savants, hommes politiques,
voyageurs, agents diplomatiques ou agents secrets dans les Balkans dont lobjectivit ne
saurait tre mise en doute: 300.000-600.000 (Ami Bou, crivain et voyageur franais,
1840), 600.000 (Ubicini, 1856), 500.000 (L.Hahn, savant allemand, 1854), 500.000
(Kanitz, crivain et voyageur hongrois, 1868), 600.000 (Rizos Rangab, crivain et
homme dtat grec, 1856), 800.000 (E.Poujade, crivain et diplomate franais, 1859;
E.Picot, romaniste franais, 1875), 1.000.000 (Gaston Paris, savant franais, 1878),
500.000 (L.Lamouche, militaire franais, spcialiste des questions balkaniques, 1895),6 N. CUA, Aromnii (macedonenii) n Romnia, Constana, 19967 N..TANAOCA, Rapoartele diplomatului Nicolae imira despre aromnii din Albania, dans AncaTANAOCA et N..TANAOCA, Unitate romanic i diversitate balcanic. Contribuii la istoriaromanitii balcanice, Bucarest, 2004, p. 255-275
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164.000 (G.Weigand, 1895), 140.000 (P.Aravantinos, historien grec, 1905), 520.165
(Leon Boga, intellectuel roumain dorigine aroumaine, 1913), 800.000 (von den Goltz
Pacha, officier suprieur allemand charg de la rorganisation de larme ottomane, la
veille de la premire guerre mondiale), 631.632 (C.Noe, professeur roumain dorigine
aroumaine, 1913), 350.000 (Th. Capidan, savant roumain dorigine aroumaine, 1932). En
1948, lhomme dtat grec Evanglos Averoff, Aroumain de naissance, valuait
150.000-200.000 le nombre des Aroumains de Grce, sempressant toutefois dajouter
quil devrait tre doubl, si lon prenait en considration aussi les Aroumains
compltement hellniss. Selon le Brockhaus Lexikon, en 1966, le nombre total des
Aroumains et Meglnoroumains aurait t de 400.000. De nos jours, les progrs que le
processus dassimilation des Aroumains par les ethnies dominantes des Balkans a
enregistrs au fur et mesure du dveloppement de la civilisation industrielle,homognisatrice de toute socit, linexistence dune vritable culture dexpression
aroumaine crite, de toute organisation ecclsiale ou politique autonome des Aroumains,
ainsi que lchec prouv finalement par la Roumanie dans sa tentative de faire les tats
balkaniques reconnatre une fois pour toutes leur caractre ethnique roumain ne font
quaggraver la crise didentit des Aroumains et rendent de beaucoup plus difficile, sinon
tout fait improbable, lvaluation exacte de leur nombre8.
laube du Moyen ge, la population romane des provinces danubiennes delEmpire romain dont sont issus galement les Roumains balkaniques et ceux de
lancienne Dacie formait un bloc compact, install cheval sur le Danube. Elle
comprenait les descendants des anciens autochtones thraco-illyriens romaniss de ces
contres et des colons romains arrivs ex toto orbe Romano (Eutrope) pour sy installer.
Son latin, le latin quon appelle danubien ou oriental, dun aspect unitaire dans sa
diversit, des traits et tendances spcifiques, portait lempreinte de lorigine de ses
locuteurs. La fragmentation de cette Romania danubienne ou orientale et la dispersion de
ses composantes par leffet des invasions barbares et surtout de ltablissement des
8 Jai puis toutes ces donnes statistiques dans le dossier Romnii de peste hotare de la Commission pourltude des problmes de la Paix du Ministre des Affaires trangres de Roumanie, 1945 (des extraits desrapports concernant les Aroumains de ce dossier, rdigs en 1941 par V.PAPACOSTEA et V.STOICA, ontt publis par Stelian BREZEANU et Gheorghe ZBUCHEA dans la collection de documents Romnii dela sud de Dunre, Bucarest, 1997, nos. 146 et 147) ainsi que dans les livres de M.D.PEYFUSS, Diearomunische Frage et Matilda CARAGIU-MARIOEANU, Compendiu, cits plus haut.
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Slaves et des Bulgares dans lEurope sud-orientale, neurent lieu quaprs
laboutissement du processus de formation du peuple roumain et de la langue roumaine
commune, dans une priode situe par les savants entre le VII-e et le X-e sicle. La
principale preuve en est que tous les dialectes du roumain le dacoroumain, laroumain,
le meglnoroumain et listroroumain ont en commun le fonds lexical principal latin, les
lments lexicaux hrits du substrat thrace, les mots emprunts au grec ancien et les plus
anciens slavismes ds aux contacts avec les mmes tribus sud-slaves.
Pour ce qui est des Aroumains, ils furent probablement dtachs de lunit du
peuple roumain aprs linvasion et ltablissement des Slaves dans le Sud-Est de
lEurope, mais avant larrive des Hongrois dans cette zone, car, la diffrence du
dacoroumain, laroumain ne prsente nulle trace dune ventuelle influence hongroise.
Des traditions historiques mdivales, soigneusement consignes par des auteursbyzantins Kkaumnos au XII-e sicle et occidentaux lAnonyme de Grka au
XIV-e sicle parlent dune migration des Vlaques de la zone du Danube vers lpire, la
Thessalie et la Macdoine; les historiens en ont conclu que les Aroumains seraient
originaires de lancienne Dacie ou mme de la Pannonie 9. Sans pour autant contester un
ventuel afflux plus rcent de pasteurs roumains originaires des rgions septentrionales
de la Pninsule Balkanique, Thodore Capidan et Tache Papahagi ont dmontr, force
arguments linguistiques et ethnographiques lappui, que les Aroumains descendent dunancien groupe roman local, des traits particuliers, install dans la rgion montagneuse
traverse par la Via Egnatia, la principale voie de communication continentale romaine
entre Dyrrachium et Constantinople. Au temps de la domination romaine, leurs anctres
avaient eu probablement mission dassurer la scurit de cette artre, une fonction quils
remplissaient toujours eux-mmes aux poques byzantine et ottomane et qui leur a valu
certains privilges, consigns dans les sources diplomatiques. Quoi quil en soit, il est sr
et certain que le noyau ethnique des Aroumains est reprsent par les Vlaques attests
depuis le X-e sicle dans la rgion du Pinde et de la Thessalie, nomme dj, au
commencent du XIII-e sicle, Grande Vlachie. Les assertions de certains chercheurs
grecs arguant de lorigine hellnique des Aroumains ils seraient des Grecs romaniss
9 KEKAUMNOS, Conseils et rcits, d. G.G.Litavrin, Moscou, 1972, p. 268-270. Cf. Fontes HistoriaeDaco-Romanae, d. Al.ELIAN et N..TANAOCA, Bucarest, 1975, p. 39-43. ANONYMI DescriptioEuropae Orientalis, ed. Olgierd Grka, Cracovie, 1916, p.12-14.
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la suite de leur encadrement dans larme impriale sont dpourvues de fondement
scientifique. En effet, on ne trouve en aroumain aucun lment provenant dun ventuel
substrat hellnique ancien, comme il tait normal si cette population aurait eu une telle
origine. En revanche, on y rencontre des lments lexicaux appartenant au substrat thrace,
ainsi que des slavismes quon retrouve aussi en dacoroumain. Les nombreux lments
dorigine grecque qui donnent au parler des Aroumains un certain cachet sont des
emprunts datant des poques plus rcentes, ils sont le rsultat de la symbiose de ces
Roumains enclavs en milieu grec avec les Byzantins tout dabord, avec les Grecs
modernes ensuite, auxquels la plupart dentre eux se sont culturellement et politiquement
identifis, tout en gardant pourtant le sentiment plus ou moins vif de leur spcificit
romane10.
Lorigine commune, lidentit structurale de leurs parlers, lidentit des nomsethniques quils se donnent eux-mmes et dont les autres les dsignent, les tmoignages
et traditions historiques attestant leur unit ethnique avec les autres Roumains prouvent
que les Aroumains sont une enclave roumaine dans la Pninsule Balkanique. Sur ce point,
laccord des rudits roumains, balkaniques et occidentaux avaient t depuis toujours
unanime. Ce nest qu partir du XIX-e sicle, le sicle des nationalits, que les
historiens balkaniques, se faisant un devoir de lgitimer dans lesprit de lidologie
nationale romantique lexistence et lextension territoriale de leurs tats et sattachant, par consquent, en dmontrer la parfaite homognit ethnique, commencent
dissimuler la prsence des Aroumains sur le territoire de ces tats et minimiser le rle
quils avaient jou dans leur histoire. cette fin, les historiens balkaniques nhsiteront
pas manipuler arbitrairement les sources pour les faire confirmer leurs prjugs,
contester la romanit des Aroumains et le sens ethnique du nom de Vlaques, prsenter
ceux-ci comme des immigrants de date rcente dans les contres quils habitent, dnier
lappartenance des Aroumains au peuple roumain et le caractre de dialecte de la langue
roumaine de laroumain. De leur ct, certains historiens roumains, domins eux-aussi
par lesprit du nationalisme romantique, ont eu tendance perdre de vue les particularits
distinctives des Aroumains par rapport aux autres Roumains, supposant quils aient
10 Sur la parent de laroumain avec le roumain et sa place parmi les langues romanes, v. MatildaCARAGIU-MARIOEANU, propos de la latinit de laroumain, Revue Roumaine de Linguistique,XXXIII, 1988, 4, p. 237-250.
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toujours eu le sentiment dappartenir la nation roumaine dont ils auraient toujours
partag les aspirations politiques, ce qui nest pas exact. En ralit, tout en gardant le
sentiment de leurs particularits ethniques et linguistiques, les Aroumains staient
identifis politiquement et culturellement, des sicles durant, avec les nations balkaniques
au milieu desquels ils vivaient aux Grecs surtout et ce nest quau XIXe sicle que
nombre dentre eux ont pous la cause de leur intgration dans la nation roumaine,
intgration prne par les rvolutionnaires roumains de 1848, prche par les Aroumains
tablis en Roumanie et pose par le gouvernement de Bucarest en objectif de sa politique
balkanique.
Llevage du petit btail (moutons, chvres) a t depuis toujours la principale
occupation des Aroumains. De cette occupation en dcoulent lindustrie laitire, le tissage
et autres industries domestiques, le transport caravanier, le commerce. Selon le stratge byzantin Kkaumnos, au XI-e sicle, les Aroumains, installs dj en riches
propritaires immobiliers dans la ville de Larissa, jouaient un rle important dans la vie
conomique et politique de la Thessalie et, au dire du pote byzantin Thodore
Ptochoprodrome, au XIIe sicle, le fromage et les tissus vlaques taient hautement
apprcis sur le march constantinopolitain11. Aux XVIIe XVIIIe sicles, une poque
o lEmpire ottoman tait devenu un partenaire daffaires permanent des tats chrtiens
et un facteur de lquilibre politique europen, les Aroumains devinrent leur tour les principaux agents balkaniques du commerce entre lOccident et lOrient. Cest ce
temps-l que maints anciens villages des pasteurs aroumains Moschopolis, Aminciu-
Metsovon, Vlacho-Kleisoura, Clarli-Kallarites, Sirako etc. se muent en vritables
bourgs balkaniques. Quelques-uns de ces centres conomiques taient galement des
centres culturels rputs dans tout le monde chrtien orthodoxe: des personnalits
remarquables de lglise orientale devaient leur formation intellectuelle la Nouvelle
Acadmie de Moschopolis, Grande cole de langue grecque, comme ltaient dailleurs
les Acadmies Princires de Bucarest et de Iassy et des livres large diffusion ont t
imprims dans la typographie de cette ville12. Montagnards formant des communauts
11 KKAUMNOS, Conseils et rcits, d. Litavrin, p. 256 (Fontes Historiae Daco-Romanae, III, p. 30-31);THODORE PTOCHOPRODROME, dans Fontes Historiae Daco-Romanae, III, p. 186-189.12 Valeriu PAPAHAGI, Aromnii moscopoleni i comerul veneian n secolele al XVII-lea i al XVIII-lea,Bucarest, 1935;Victor PAPACOSTEA, Theodor Anastasie Cavalioti: Trei manuscrise inedite, Bucarest.1932; M.D.PEYFUSS, Die Druckerei von Moschopolis:1731-1769, Vienne, 1989.
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patriarchales dune structure originale, fermes aux trangers, les Aroumains
bnficiaient de privilges fiscaux et administratifs concds, tour de rle, par lEmpire
byzantin, par les tats slaves des Balkans, ainsi que par lEmpire ottoman: en change de
leurs services militaires, ils taient exempts de certains impts et jouissaient du droit
dautoadministration, ayant leurs propres chefs. Ils taient unanimement apprcis en tant
que vaillants soldats. Les villages aroumains du Pinde ta Vlachochoria sont devenus
autant de centres dinitiative combattante et de rsistence pendant la rvolution anti-
ottomane des Grecs, en 1821, ainsi quau temps de la lutte pour la libration de la
Macdoine et son union avec le Royaume hellnique. Lhistoriographie grecque ne tarit
pas dloges sur la bravure et le dvouement la cause hellnique et chrtienne des chefs
militaires vlaques (armatoles, klephtes et capitains), des lettrs et des hommes dtat
grecs dorigine aroumaine, tel le fameux Ioannis Collettis, premier ministre du roi Ottonet pre de la Grande Ide (Megali Idea), savoir du projet visant la reconqute de
Constantinople par les Grecs et la restauration de lEmpire byzantin dans une variante
passablement modernise13. Les Aroumains ont, par ailleurs, largement contribu
moderniser la socit et lconomie dans tous les pays des Balkans au XIX e sicle: ct
des Grecs, ils ont t, par exemple, selon Duan Popovi, le facteur dcisif du
dveloppement du capitalisme et de la bourgeoisie en Serbie14.
Leur mode de vie pastoral traditionnel, daspect patriarcal, supposant un certainisolationnisme ethnique et, jusquaux XIXe XXe sicles, la plus stricte endogamie, aida,
certes, les Aroumains prserver leur identit romane, mais lexpression culturelle de
cette identit resta rudimentaire, ne dpassant gure le niveau du langage familier, de
lethnographie et du folklore. Pour sexprimer au niveau de la culture crite, pour mieux
sintegrer dans les communauts urbaines et participer la vie dtat et dglise, pour
remplir les fonctions quils avaient assumes dans le commerce balkanique, les
Aroumains devaient forcment adopter comme instrument de communication les langues
officielles de culture et de civilisation utilises dans les Balkans: le grec byzantin ou le
slavon, au Moyen ge, les langues nationales dtat le nogrec, le serbo-croate, le
bulgare, lalbanais, le turc lpoque moderne, le bilinguisme voire le plurilinguisme
13 N.MERTZOS, Armanoi oi Blachoi, Thessalonique, s.a., voque toutes les personnalits doriginearoumaine qui se sont illustres dans la vie intelectuelle et politique de la Grce.14Duan POPOVI,O Cincarima, Belgrade, 1937.
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tant de rigueur pour quiconque aspirait slever une situation sociale minente.
Cst par cel mme que commence leur dromanisation, fatalement lie leur ascension
sociale et leur progrs culturel. Il nous faut dire que, sans jamais renoncer utiliser leur
dialecte dans la vie quotidienne et de famille, la plupart des Aroumains, attachs aux
Grecs par des affinits spirituelles profondes et par des relations historiques
ininterrompues, ont montr une prfrence marque pour la langue et la culture grecque,
savrant mme les meilleurs propagateurs de lhellnisme dans le Sud-Est de lEurope.
Aux temps modernes, leur hellnisation fut rapide et massive, leur nationalisme
hellnique, parfois, farouche. En mme temps, leur ubiquit dans la Pninsule
Balkanique, les contacts avec tous les peuples et toutes les cultures des Balkans, le
bilinguisme et le plurilinguisme ont fait des Aroumains les promoteurs de choix dune
identit transnationale balkanique. De par la nature mme de leurs occupations principales, llevage et le commerce, qui comportaient ncessairement la libre
circulation et la libert dentreprise, les Aroumains furent, enfin, dans les Balkans, les
promoteurs par excellence du libralisme. On ne connait gure des Aroumains convertis
lislamisme15.
Dans les dernires dcennies du XVIIIe sicle, deux clercs aroumains, Thodore
Anastase Cavalioti et Daniel le Moschopolitain, se mettent coucher par crit
laroumain, ainsi que dautres langues balkaniques, au moyen de lalphabet grec, afin defaciliter leurs congnres et disciples non-grecs, ltude de la langue grcque, la langue
de culture de tout lOrient chrtien. Cependant, si Daniel exhortait les lecteurs de son
Eisagogike Didaskalia (Enseignement introductif), comprenant un Lexikon tetraglosson
(Vocabulaire grec-aroumain-albanais-bulgare), dabandonner leurs langues barbares,
dapprendre la langue grecque, mre de la sagesse et de devenir eux-mmes des
Rhomes (Byzantins), Thodore Anastase Cavalioti, auteur, lui-aussi, dune Protopeiria,
manuel de grec destin aux enfants aroumains et albanais, comprenant un vocabulaire
trilingue grec-aroumain-albanais, avait, parat-il, tendance encourager le dveloppement
dune culture aroumaine crite. Cest pourquoi Thodore Anastase Cavalioti est considr
comme le pionnier de la renaissance nationale des Aroumains16. Fortement influencs15 Cf. N..TANAOCA, Les Aroumains et la conscience identitaire balkanique, Bulletin de lAssociationInternationale dtudes du Sud-Est Europen, 32-34, 2002-2004, Bucarest, 2004, p. 117-12416 Pericle PAPAHAGI, Scriitori aromni n secolul al XVIII, Bucarest, 1909; Victor PAPACOSTEA,Povestea unei cri: Protopiria lui Cavalioti, Omagiu lui C. Kiriescu, Bucarest, 1937, p.665-674.
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par la philosophie des Lumires et par lidologie des intellectuels roumains grco-
catholiques appartenant lcole transylvaine, quelques clercs aroumains membres des
colonies aroumaines de lEmpire des Habsbourg Constantin Ucuta, Gheorghe Roja,
Michael Boiagi vont laborer plus tard des abcdaires, des manuels de grammaire, des
dictionnaires, des esquisses dhistoire nationale, destins inculquer aux Aroumains le
sentiment de leur identit ethnique roumaine. Ils sont les premiers coucher par crit
laroumain au moyen de lalphabet latin et plaider pour la cration dune seule langue
littraire, commune tous les Roumains. Craignant labandon par les Aroumains de la
cause nationale hellnique ainsi que leur ventuelle union avec lglise de Rome, la
Patriarchie de Constantinople et la fine fleur des intellectuels grecs ont svrement
condamne ces actions. Le mouvement national des Aroumains prendra un nouvel essor
dans la seconde moiti du XIXe sicle, par linitiative, cette fois-ci, des rvolutionnairesroumains de 1848 Nicolae Blcescu, Ion Cmpineanu, Ion Ghica, Ion Ionescu de la
Brad, Christian Tell, C.A.Rosetti, Ion C. Brtianu, Anastase Panu, Dimitrie Bolintineanu
(les deux derniers taient eux-mmes dorigine aroumaine) devenus tous, aprs lUnion
des Principauts roumaines, des personnalits politiques de premire importance dans le
nouvel tat roumain. Le Comit Macdoroumain de Bucarest (1860), devenu quelques
annes plus tard la Socit de Culture Macdoroumaine (1879), en tant quorganisation
reprsentative des Aroumains, ltat roumain, comme puissance protectrice de ceux-ci,quelques intellectuels roumains dorigine aroumaine le professeur Ioan Caragiani de
lUniversit de Iai, membre fondateur de lAcadmie Roumaine, le Pre Averkie
(Anastase Iaciu Buda), moine athonite, Apostol Margarit, instituteur aroumain et futur
Inspecteur gnral des coles roumaines des Balkans ont contribu mettre en fonction
un ample rseau dcoles et dglises roumaines dans la Pninsule. Finances et
administres par ltat roumain, avec le consentement de lEmpire ottoman, ces coles et
glises taient destines empcher la dromanisation des Aroumains, affermir et
developper leur identit ethnique, les rendre conscients de leur appartenance au peuple
roumain, en les faisant apprendre la langue littraire et la culture roumaine, bref, les
rintegrer dans la nation roumaine. Les efforts faits par la Roumanie pour obtenir le droit
de crer un vch des Aroumains dans les Balkans nont jamais abouti, cause de
lopposition tenace de la Patriarchie oecumnique; cdant devant les insistances de ltat
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roumain, en 1905, lEmpire ottoman octroya toutefois, par une loi spciale ( irad), aux
Aroumains le droit de constituer leur propres communauts, en tant que groupe national
(millet) distinct, reconaissant leur caractre ethnique roumain et les autorisant utiliser le
roumain dans leurs coles et dans leurs glises17.
Contrairement aux promesses formelles, consignes dans les annexes du Trait
de paix de Bucarest (1913), par lesquelles ils sengagaient garantir le libre
dveloppement de lidentit ethnique roumaine des Aroumains sous la protection de la
Roumanie, les tats nationaux des Balkans succsseurs de lEmpire ottoman ont repris, le
lendemain des guerres balkaniques, leur politique dassimilation des Aroumains, tchant
dempcher par tous les moyens le bon fonctionnement des coles et des glises
roumaines de la Pninsule. La Grce fut le seul pays balkanique qui tolra lexistence
ininterrompue sur son territoire, dans lpoque dentre les deux guerres mondiales, descoles et des glises roumaines pour les Aroumains, administres par ltat roumain. Les
diplmes de ces coles ntaient pourtant reconnus ni par la Grce, ni par les autres tats
balkaniques. Par consquent, les tablissements scolaires roumains devinrent, en fait,
autant doffices dmigration des Aroumains vers la Roumanie. La tentative
irresponsable dun petit groupe extrmiste aroumain, partisan de lAxe, de crer, dans le
Pinde, au temps de loccupation de la Grce et sous lgide des occupants italiens et
allemands, une principaut vlaque autonome aggrava radicalement les tensions entreAroumains aux sentiments nationaux roumains, dun ct, Grecs et Aroumains
sentiments nationaux hellniques, de lautre. La cause du libre dveloppement de
lidentit aroumaine sen trouva compromise. Aprs la seconde guerre mondiale, le
gouvernement communiste de Roumanie dclina tout intrt pour les Aroumains, fit
fermer les coles et les glises que ltat roumain avait entretenues dans les Balkans et
liquida, par des accords diplomatiques en bonne et due forme, leur patrimoine
immobilier.
On constate de nos jours, un peut partout dans le monde, un regain dintrt pour
les Aroumains de la part des milieux scientifiques et de lopinion publique. Sans pour
autant renoncer certains prjugs traditionnels contre eux, les savants et les politiques
des Balkans savrent enclins reconnatre non seulement la prsence des Aroumains,
17 M.D.PEYFUSS, Die aromunische Frage, Vienne, 1974.
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mais aussi limportance de leur rle dans la vie contemporaine et dans lhistoire de tous
les pays de la Pninsule et les tudes dont ils font lobjet tmoignent dun incontestable
souci dobjectivit18. Par sa recommmandation 1333 de 1997, qui reprend un ancien
document de lO.N.U, lAssemble Parlementaire du Conseil de lEurope a officiellement
invit les pays dans lesquels vivent actuellement des Aroumains faire des efforts pour
prserver leur identit culturelle et leur parler. Cette recommandation europenne,
rdige de manire quelque peu ambige, semble suggrer, sans le dire expressment,
que les Aroumains ne seraient pas des Roumains balkaniques, mais une ethnie romane
distincte, que leur parler ne serait pas un dialecte archaique, peu volu, du roumain
primitif, mais une nouvelle langue no-latine. Il ne sagit nullement dune nouvelle
hypothse scientifique, mais tout simplement dune trouvaille politique: se faisant un
devoir de sauvegarder, au nom de la doctrine des droits de lhomme, lidentitvidemment romane des Aroumains, les hautes instances europennes sefforcent
dviter, par ce biais, lventuelle reprise des anciens conflits entre la Roumanie et les
autres pays balkaniques que la reconnaissance internationale de leur caractre ethnique
roumain pourrait provoquer.
Une nation ne simprovise pas. Dpourvus de la chance davoir eu une
organisation politique et ecclsiastique autonome durable, nayant en perspective,
dfaut des circonstances go-politiques requises, aucune possibilit de crer uneformation tatique viable, dpourvus dune culture nationale crite, disperss en
groupements minoritaires parmi les autres nations balkaniques, ne disposant pas du
soutien que seule une puissance politique rellement intresse au dveloppement de leur
individualit ethnique pouvait leur apportait, il est difficile de croire que les Aroumains
arriveront jamais constituer une nouvelle nation romane. Pleines de bonnes intentions,
les instances europennes ne russiront, au mieux, quajourner la complte
dromanisation des Aroumains, tout en stimulant, au moins, le dveloppement des tudes
scientifiques les concernant. Issus de tout autres aspirations, les agissements de ceux qui
svertuent, lencontre de la tradition nationale et de loption de leurs prdcesseurs,
dinstituer une minorit ethnique aroumaine en Roumanie, invoquant de manire abusive18 Voir par exemple: Asterios I. KOUKOUDIS, Meletes gia tous Vlachous, Thessalonique, I-IV, 2000-2001; Ivanika Georgieva (coordinateur) et collaborateurs, Armnite v Blgarija, Sofia, 1998; KopiKYCYKU, Arumunt e Shqipris n kontekst ballkanik, Bucarest, 1999; T.J.WINNIFRITH, The Vlachs:The History of a Balkan People, Londres, 1987.
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lappui de leur particularisme obtus lautorit des institutions europennes, tournent en
ridicule le tragique de la destine historique de ces Roumains en voie de disparition19.
19 Voir, en revanche, les observations justes et senss sur lidentit et le sort des Aroumains, dues MatildaCARAGIU-MARIOEANU, Un dodecalog al aromnilor. 12 adevruri incontestabile, istorice i actuale,asupra aromnilor i asupra limbii lor, Constana, 1996.