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Quelques pistes philosophiques en relation avec l’enseignement de Lettres en Première L
L’IDEE D’HUMANISME ET LA RENAISSANCE
• Permettre à notre discipline de contribuer au renforcement de la culture générale du lycéen en amont des classes terminales
• Préparer à l’enseignement de la philosophie en montrant comment la radicalité de la réflexion et du questionnement philosophique anime l’ensemble des disciplines enseignées
• Favoriser la compréhension du sens et de la valeur des objets d’enseignement rencontrés par les élèves tout au long de leur parcours scolaire
• Cultiver le sens et le goût du problème
OBJECTIFS DES INTERVENTIONS PHILOSOPHIQUES CIBLEES
• Aider à dégager le réseau d’idées directrices permettant d’unifier les trois angles d’attaques choisis par la leçon de lettres sur « Vers la construction d’un espace culturel européen : humanisme et renaissance » : l’éducation, la politique, la beauté
• Opérer le cheminement qui conduit d’un simple thème « scolaire » à la mise en évidence de problèmes toujours vivants, en problématisant les notions mêmes d’ « Europe », d’ « humanisme » et de « renaissance »
Objectifs de l’exposé
• L’Europe : une donnée factuelle, naturelle ou géographique, ou un Idéal culturel partagé reposant sur la conscience du phénomène ( cf Rémi Brague : Europe, la voie romaine) de « secondarité culturelle » ?
• La Renaissance : simple « retour aux sources » ou construction d’une identité à conquérir à travers l’appropriation d’une altérité, d’une « familière étrangeté » ?
• L’Humanisme : affirmation de la puissance de l’homme ou sagesse des limites ? Autonomie de l’homme à l’égard de Dieu et de la Nature ou constitution d’une image du monde comme interaction de la nature et de la culture ?
EUROPE, RENAISSANCE, HUMANISME :
des données ou des Idées ?
• Rome et l’étrange familiarité des Grecs
• L’église chrétienne et l’étrange familiarité
du testament ¨hébraïque
• L’oeuvre de culture n’est pas un simple
héritage :
Conséquences sur le sens des notions de
traduction, de transmission et d’interprétation
des textes originaux, sacrés et profanes
L’Idée d’Europe
• Renaissance et retour aux sources :
distinction entre la renaissance comme
« révolution culturelle » et simple
« renovatio » ou « revival »
• Retrouver l’antiquité : une source
inépuisable ouvrant les possibles plutôt
qu’un modèle à reproduire. L’antique au
chevet du moderne, le moderne au
secours des grands anciens : la figure du
« classique »
L’idée de Renaissance
L’homme « au sommet »de la création ?
Justesse et limites de cette image :
• La « dignité » de l’homme réside en sa
liberté : vie angélique et existence humaine
• Cette liberté cependant n’existe qu’en
exercice : elle est moins un fait qu’un droit
et un devoir
• L’image du « sommet » exprime la hauteur
de l’Idée de l’homme à atteindre bien plutôt
que celle de sa toute puissance
L’idée d’humanisme
• De la cosmologie à la géographie et au
paysage : un exemple : Les Grands Paysages
de Bruegel l’Ancien
• « Imago mundi » : l’homme comme éclaireur
d’un monde à contempler, mais aussi à
parcourir. Voir et faire voir le monde pour se
découvrir soi-même : la figure du voyageur
• Exercice critique du jugement et combat
contre la vanité : l’humour renaissant et les
figures de la folie et du « monde à l’envers »
Nouvelle image de l’homme, nouvelle image du monde
L’homme : entre grandeur et démesure
Bruegel : Proverbes : détail : « le monde à l’envers »
Éloge de la folie : fous riant de la folie des autres plutôt que de la leur
Dans les Proverbes, le monde à l’envers
• En lien à l’idée de beauté : le rapport esthétique à soi-même et au monde
• En lien à l’idée de politique : quel pouvoir éclairé pour quel monde en commun ?
• En lien à l’idée d’éducation : quel rapport personnel à soi et au monde ?
Trois thématiques, trois relations de l’homme à lui-même et au monde
• L’influence néoplatonicienne dans le rôle
central accordé à l’art : l’œil sensible et
spirituel saisit l’âme du monde en toutes
choses. Figuration de soi et monstration du
monde.
• Le rapport esthétique lie indissolublement
le sens et la forme.
• Plaisir esthétique et miroir réflexif : dire et
faire voir la complexité ( tragicomique) de
l’homme et du monde : de la « splendeur »
au « bruit et à la fureur ».
Le rapport esthétique à soi et au monde
• L’art et la culture au programme
politique du Prince : l’exemple de
François 1er :Fontainebleau et
l’institution des « lecteurs royaux »
• Un pouvoir fondé en raison : la
politique comme un art ? L’exemple
de N. Machiavel
• Charge publique et souci de soi : vie
politique et skhole philosophique :
l’exemple de Montaigne
Une nouvelle alliance du savoir et du pouvoir
Figures allégoriques du roi ou du prince mécène
REF :MONTAIGNE, ESSAIS, I, 26
• Le portrait paradoxal du bon éducateur
• Le principe moteur de l’éducation : le libre
exercice du jugement
• Le chemin directeur : saisir l’unité de l’homme
en s’ouvrant à la diversité du monde :
- dans le temps : la figure du « classique »
- dans l’espace : la figure du « voyage »
• La finalité essentielle de l’éducation : moins la
possession de la Vérité absolue que la
construction de la vérité de la personne que
chacun porte en soi
L’éducation : instituer un rapport personnel à soi et au monde
L’actualité intempestive de l’humanisme renaissant : un simple moment de la culture, ou un miroir tendu pour réfléchir le sens même de la culture ?
Conclusion