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s’engage Gaëlle Leblanc, une formation bien assise Déjà plusieurs fois primé, Quentin Cosserat est apprenti pâtissier à Epinal. Il apprécie dans cette voie de l’apprentissage son côté pratique, diversifié et valorisant. La préparation des pralinés au chocolat n’a plus de secret pour Quentin Cosserat. Gaëlle Leblanc en pleine réalisation d’un meuble à base de matériaux recyclés pour un concours. Passionnée de mode et de design, Gaëlle Leblanc s’est lancée à 21 ans dans un apprentissage de l’ameublement de luxe à Liffol-le-Grand. Un CAP Chocolatier déjà en poche, un autre en pâtisserie : à 20 ans, Quentin Cosserat prépare, en deuxième année, le Brevet de Technicien des Métiers (BTM) pâtissier. Apprenti au Péché Mignon, un établissement renommé d’Epinal, il vit parfaitement son cursus en alternance entre le laboratoire de la rue Frédéric Chopin et le CFA Pôle des Métiers d’Epi- nal. « Une vraie passion », née dès l’enfance quand il voyait sa grand-mère préparer les tartes familiales et les beignets de carnaval ou aux cerises, et qu’il mit vite la main à la pâte. « Désormais, c’est moi qui fais les gâteaux de famille », glisse Quentin, dans un sourire. Des parents agriculteurs et l’éventuelle reprise de l’exploi- tation n’ont en rien détourné le jeune apprenti de son projet professionnel. Pâtissier, il sera. Que son père l’incite à ajou- ter une corde à son arc – un CAP Boulanger – rien n’y fait. La voie est tracée. Quentin veut mettre son « imagination, la nécessaire finesse liée à ce métier qui demande aussi d’être consciencieux » au service de la chocolaterie et de la pâtis- serie. « Le patron – Francis Vaxelaire – m’a mis tout de suite dans le bain. On apprend en fait différemment, avec surtout beaucoup de pratique », en fait trois semaines de rythme professionnel où « on ne s’arrête pas à une pièce par jour », et une semaine au CFA avec encore deux jours de pratique. « Le métier est créatif. Personnellement, j’aime réaliser des pièces pour les fêtes – Pâques, la Saint-Valentin… ». Ne s’est-il pas fait déjà remarquer lors de concours, en obtenant un 3 ème prix au salon de la Gourmandise à Epinal (mars 2012) pour un « Gorille en chocolat », un 1 er prix en création ma- nuelle au Pôle des Métiers (mars 2013) pour ses « Colombes de la paix » (pastillage), un 1 er prix encore au salon de la Gour- mandise (septembre 2013) pour son « Jardin des nénuphars » en chocolat. Autant de pièces maîtresses exposées en leur temps au Péché Mignon. « Une valorisation que permet l’ap- prentissage, c’est son autre avantage », résume Quentin. Certes quelques contraintes sont à noter. « Les coups de bourre de Noël, de Pâques » laissent peu de dimanches libres. Le lever matinal à 4h30 pour une embauche à 5h jusqu’à 13h peut rebuter certains qui, « attirés par certaines émissions de télévision, découvrent une autre réalité qui les fait fuir ». « On fait moins de sorties entre copains. Il faut une certaine disci- pline », explique Quentin pour qui de toute façon une seule vertu compte : « la passion ». « C’est un très beau métier. Qui la vit depuis tout petit, ne peut être déçu » et donc s’accroche. L’implication de Francis Vaxelaire au CFA Pôle des Métiers, quand il y est appelé par exemple pour corriger un BTM blanc, facilite un bon suivi des trois apprentis qui s’activent dans son laboratoire. « Nous avons de toute façon un livret d’apprentissage où le patron peut faire des commentaires sur notre travail », précise Quentin Cosserat. « La vieille école fonctionne bien », renchérit son maître d’apprentissage, lui-même formé en son temps dès 14 ans par cette voie « essentielle », à ses yeux. Pour préparer les artisans de demain et « transmettre un jour l’affaire ». Quentin n’en est pas encore là. Il se voit bien encore pour- suivre la découverte de ses métiers, au contact d’un Meilleur Ouvrier de France par exemple. Avec la certitude, pour lui, de se former à un métier plaisir. Claude Vautrin Vous vous formez dans la confection de siège d’ameuble- ment d’exception, un secteur de l’industrie du luxe peu connu. Quels sont les objets que vous réalisez ? Gaëlle Leblanc : C’est une industrie du luxe pour laquelle nous avons affaire à des clients très pointilleux. Les cuirs sont refusés quand il y a le moindre défaut, les coutures sont réalisées au millimètre près, sinon le client refuse l’objet. A l’entreprise Laval où je réalise mon apprentissage, je tra- vaille aussi des matériaux modernes comme la mousse ou la fibre de verre. On réalise des pièces pour des yachts comme des bains de soleil en fibres de verre avec de gros coussins en cuir blanc, qui se vendent plusieurs milliers d’euros. Quel est le matériaux que vous aimez le plus travailler ? Le cuir. C’est une matière souple, on peut en faire tout ce que l’on veut une fois qu’on sait le manipuler. J’ai appris à gainer les meubles (c’est-à-dire habiller la structure en bois d’un canapé par exemple), à faire des surpiqûres, des em- preintes... C’est magique parce qu’au final, le bois disparaît sous le cuir. J’ai eu une commande spéciale de petits objets de bureau que j’ai beaucoup aimée : une corbeille, un sous- main et un pot à crayons entièrement en cuir. Votre formation à l’école de l’AFPIA est plus traditionnelle... Avec mon professeur, je découvre les méthodes tradition- nelles pour garnir les sièges en crin animal et végétal. Il y a une méthode spécifique pour chaque siège, on ne réalisera pas un fauteuil voltaire comme un canapé. Au début, vous vouliez pourtant plutôt vous lancer dans la mode et le stylisme... Depuis que suis toute petite, je veux être dans la mode et la création. J’ai passé un bac arts appliqués au lycée Charles- de-Gaulle de Chaumont, puis un BTS design de mode à l’école Condé de stylisme. Après ça, je n’ai pas voulu repartir pour d’autres années d’études, ni aller à Paris pour effectuer des stages. J’ai donc débuté l’AFPIA en septembre dernier pour compléter mon parcours dans l’ameublement. Pourquoi l’ameublement ? Je voudrais vivre de la décoration intérieure : draperie, housse, rideaux... J’adore dessiner, créer et manipuler les matières. Même si je n’exclue pas de revenir au stylisme de mode. J’aimerais faire plusieurs métiers dans ma vie ! Comment a réagi votre entourage face au choix de l’appren- tissage ? Mon père, Thierry Leblanc, m’a toujours suivi dans la créa- tion, il est lui-même prototypiste-designer chez Laval, il a gagné certains prix. C’est lui qui m’a appris le dessin... Au- jourd’hui, on se complète : s’il dessine un nouveau fauteuil, je le conseille pour sa réalisation. Quels sont les avantages de l’apprentissage ? C’est une bonne manière d’entrer dans le monde du tra- vail tout en ayant un pied dans l’école pour continuer à apprendre un savoir-faire. Par rapport au BTS, tout ce que l’on fait est concret. On est directement confronté à l’avis des clients et de son patron. On en retire un avis très précieux et plus ancré dans la réalité que celui d’un professeur. Propos recueillis par Florent Potier Portes ouvertes 22 mars 2014 de 9h à 17h Portes ouvertes 22 mars 2014 de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30 Découvrez la formation de Gaëlle, lors des AFPIA est-Nord 2, rue du 8 mai 1945 88350 Liffol-le-Grand 03 29 06 60 60 Pôle des Métiers - 16 avenue Dutac (proche gare) à Epinal. Tél. 03 29 69 21 88. www.cfa-epinal.fr et email : [email protected] Découvrez la formation de Quentin, lors des • Animations : Olympiades en ébénisterie sélections régionales, nombreuses démonstrations métiers : Tapisserie d’ameublement, menuiserie en siège, inition… l’AFPIA (Association de Formation Professionnelle de l’Industrie de l’Ameublement), • Visitez nos équipements et les nouveaux laboratoires, garage automobile, salle de restauration, foyer… ! Pôle des Métiers (Centre de Formation d’apprentis et Université régionale des Métiers de l’Artisanat) Ils sont jeunes, ils ont choisi l’apprentissage, pour acquérir des savoir-faire qui sont les métiers de demain. Jusqu’au mois de juin, le magazine 100% Vosges et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Vosges vous présentent dans chaque numéro ces apprentis vosgiens passionnés. Ils nous expliquent leur choix et leur parcours. Quentin Cosserat, passion chocolat D’autres reportages et informations sur www.cma-vosges.fr Campagne co-financée par l’Union Européenne Vosges

Quentin Cosserat, passion chocolat Gaëlle Leblanc, … · Un CAP Chocolatier déjà en poche, un autre en pâtisserie : à 20 ans, Quentin Cosserat prépare, en deuxième année,

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s’engage

Gaëlle Leblanc, une formation bien assise

Déjà plusieurs fois primé, Quentin Cosserat est apprenti pâtissier à Epinal. Il apprécie dans cette voie de l’apprentissage son côté pratique, diversifié et valorisant.

La préparation des pralinés au chocolat n’a plus de secret pour Quentin Cosserat.

Gaëlle Leblanc en pleine réalisation d’un meuble à

base de matériaux recyclés pour un concours.

Passionnéede mode et de

design,Gaëlle Leblanc s’est lancée à

21 ans dans un apprentissage

de l’ameublement de luxe

à Liffol-le-Grand.

Un CAP Chocolatier déjà en poche, un autre en pâtisserie : à 20 ans, Quentin Cosserat prépare, en deuxième année, le Brevet de Technicien des Métiers (BTM) pâtissier. Apprenti au Péché Mignon, un établissement renommé d’Epinal, il vit parfaitement son cursus en alternance entre le laboratoire de la rue Frédéric Chopin et le CFA Pôle des Métiers d’Epi-nal. « Une vraie passion », née dès l’enfance quand il voyait sa grand-mère préparer les tartes familiales et les beignets de carnaval ou aux cerises, et qu’il mit vite la main à la pâte. « Désormais, c’est moi qui fais les gâteaux de famille », glisse Quentin, dans un sourire.

Des parents agriculteurs et l’éventuelle reprise de l’exploi-tation n’ont en rien détourné le jeune apprenti de son projet professionnel. Pâtissier, il sera. Que son père l’incite à ajou-ter une corde à son arc – un CAP Boulanger – rien n’y fait. La voie est tracée. Quentin veut mettre son « imagination, la

nécessaire finesse liée à ce métier qui demande aussi d’être

consciencieux » au service de la chocolaterie et de la pâtis-serie. « Le patron – Francis Vaxelaire – m’a mis tout de suite

dans le bain. On apprend en fait différemment, avec surtout

beaucoup de pratique », en fait trois semaines de rythme professionnel où « on ne s’arrête pas à une pièce par jour », et une semaine au CFA avec encore deux jours de pratique. « Le métier est créatif. Personnellement, j’aime réaliser des

pièces pour les fêtes – Pâques, la Saint-Valentin… ». Ne s’est-il pas fait déjà remarquer lors de concours, en obtenant un 3ème prix au salon de la Gourmandise à Epinal (mars 2012) pour un « Gorille en chocolat », un 1er prix en création ma-nuelle au Pôle des Métiers (mars 2013) pour ses « Colombes

de la paix » (pastillage), un 1er prix encore au salon de la Gour-

mandise (septembre 2013) pour son « Jardin des nénuphars » en chocolat. Autant de pièces maîtresses exposées en leur temps au Péché Mignon. « Une valorisation que permet l’ap-

prentissage, c’est son autre avantage », résume Quentin.

Certes quelques contraintes sont à noter. « Les coups de

bourre de Noël, de Pâques » laissent peu de dimanches libres. Le lever matinal à 4h30 pour une embauche à 5h jusqu’à 13h peut rebuter certains qui, « attirés par certaines émissions de

télévision, découvrent une autre réalité qui les fait fuir ». « On

fait moins de sorties entre copains. Il faut une certaine disci-

pline », explique Quentin pour qui de toute façon une seule vertu compte : « la passion ». « C’est un très beau métier. Qui

la vit depuis tout petit, ne peut être déçu » et donc s’accroche.

L’implication de Francis Vaxelaire au CFA Pôle des Métiers, quand il y est appelé par exemple pour corriger un BTM blanc, facilite un bon suivi des trois apprentis qui s’activent dans son laboratoire. « Nous avons de toute façon un livret

d’apprentissage où le patron peut faire des commentaires sur

notre travail », précise Quentin Cosserat.« La vieille école fonctionne bien », renchérit son maître d’apprentissage, lui-même formé en son temps dès 14 ans par cette voie « essentielle », à ses yeux. Pour préparer les artisans de demain et « transmettre un jour l’affaire ».Quentin n’en est pas encore là. Il se voit bien encore pour-suivre la découverte de ses métiers, au contact d’un Meilleur Ouvrier de France par exemple. Avec la certitude, pour lui, de se former à un métier plaisir.

Claude Vautrin

Vous vous formez dans la confection de siège d’ameuble-

ment d’exception, un secteur de l’industrie du luxe peu

connu. Quels sont les objets que vous réalisez ?

Gaëlle Leblanc : C’est une industrie du luxe pour laquelle nous avons affaire à des clients très pointilleux. Les cuirs sont refusés quand il y a le moindre défaut, les coutures sont réalisées au millimètre près, sinon le client refuse l’objet. A l’entreprise Laval où je réalise mon apprentissage, je tra-vaille aussi des matériaux modernes comme la mousse ou la fibre de verre. On réalise des pièces pour des yachts comme des bains de soleil en fibres de verre avec de gros coussins en cuir blanc, qui se vendent plusieurs milliers d’euros.

Quel est le matériaux que vous aimez le plus travailler ?

Le cuir. C’est une matière souple, on peut en faire tout ce que l’on veut une fois qu’on sait le manipuler. J’ai appris à gainer les meubles (c’est-à-dire habiller la structure en bois d’un canapé par exemple), à faire des surpiqûres, des em-preintes... C’est magique parce qu’au final, le bois disparaît sous le cuir. J’ai eu une commande spéciale de petits objets de bureau que j’ai beaucoup aimée : une corbeille, un sous-main et un pot à crayons entièrement en cuir.

Votre formation à l’école de l’AFPIA est plus traditionnelle...

Avec mon professeur, je découvre les méthodes tradition-nelles pour garnir les sièges en crin animal et végétal. Il y a une méthode spécifique pour chaque siège, on ne réalisera pas un fauteuil voltaire comme un canapé.

Au début, vous vouliez pourtant plutôt vous lancer dans la

mode et le stylisme...

Depuis que suis toute petite, je veux être dans la mode et la création. J’ai passé un bac arts appliqués au lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont, puis un BTS design de mode à l’école Condé de stylisme. Après ça, je n’ai pas voulu repartir pour d’autres années d’études, ni aller à Paris pour effectuer des stages. J’ai donc débuté l’AFPIA en septembre dernier pour compléter mon parcours dans l’ameublement.

Pourquoi l’ameublement ?

Je voudrais vivre de la décoration intérieure : draperie, housse, rideaux... J’adore dessiner, créer et manipuler les matières. Même si je n’exclue pas de revenir au stylisme de mode. J’aimerais faire plusieurs métiers dans ma vie !

Comment a réagi votre entourage face au choix de l’appren-

tissage ?

Mon père, Thierry Leblanc, m’a toujours suivi dans la créa-tion, il est lui-même prototypiste-designer chez Laval, il a gagné certains prix. C’est lui qui m’a appris le dessin... Au-jourd’hui, on se complète : s’il dessine un nouveau fauteuil, je le conseille pour sa réalisation.

Quels sont les avantages de l’apprentissage ?

C’est une bonne manière d’entrer dans le monde du tra-vail tout en ayant un pied dans l’école pour continuer à apprendre un savoir-faire. Par rapport au BTS, tout ce que l’on fait est concret. On est directement confronté à l’avis des clients et de son patron. On en retire un avis très précieux et plus ancré dans la réalité que celui d’un professeur.

Propos recueillis par Florent Potier

Portes ouvertes 22 mars 2014 de 9h à 17hPortes ouvertes 22 mars 2014 de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30

Découvrez la formation de Gaëlle, lors des

AFPIA est-Nord 2, rue du 8 mai 1945 88350 Liffol-le-Grand 03 29 06 60 60Pôle des Métiers - 16 avenue Dutac (proche gare) à Epinal. Tél. 03 29 69 21 88. www.cfa-epinal.fr et email : [email protected]

Découvrez la formation de Quentin, lors des

• Animations : Olympiades en ébénisterie sélections régionales,nombreuses démonstrations métiers : Tapisserie d’ameublement, menuiserie en siège, inition…

l’AFPIA (Association de Formation Professionnelle de l’Industrie de l’Ameublement),

• Visitez nos équipements et les nouveaux laboratoires, garage automobile, salle de restauration, foyer… !

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Ils sont jeunes, ils ont choisi

l’apprentissage, pour acquérir

des savoir-fairequi sont les métiers

de demain.

Jusqu’au mois de juin,le magazine 100% Vosgeset la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Vosges vous présentent dans chaque numéro ces apprentis vosgiens passionnés. Ils nous expliquentleur choix et leur parcours.

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Préparant le BTS de Maintenance industrielle au CFAI de Thaon-les-Vosges, Caroline Hacquard a choisi sciemment l’alternance pour découvrir son futur métier.

Un bac S en poche et une expérience d’une année d’IUT Génie chimique – Génie des procédés dans son curriculum vitae, Caroline Hacquard, jeune Déodatienne de 19 ans, a fait un choix : celui de l’alternance. En 1ère année de BTS Maintenance industrielle au CFAI (Centre de Formation d’Apprentissage de l’Industrie) de Thaon-les-Vosges, elle est apprentie chez GRT Gaz, une filiale de GDF Suez à Golbey, spécialisée dans le transport de gaz haute pression par gazo-duc. « J’avais envie de voir les réalités de l’entreprise. L’apprentis-

sage est un juste milieu entre la voie professionnelle et la voie géné-

rale, la pratique et la théorie. »

Caroline Hacquard adhère visiblement à « cette formation com-

plète », oscillant entre les matières générales, dont « l’anglais fort

utile », et la partie technique où il est cette fois question de « génie

électrique, d’automatisme, d’analyse fonctionnelle et structurelle,

de technologies des appareils ». Un monde d’hommes assurément, mais où une femme a toute sa place, même si aujourd’hui elles ne sont que deux étudiantes sur les 23 de cette 1ère année de BTS, et les 130 apprenants du CFAI thaonnais créé par l’UIMM, l’Union des In-dustries et des Métiers de la Métallurgie.

« Cela m’intéressait de travailler avec une équipe d’hommes. Je n’ai

aucun souci en la matière. J’ai de toute façon toujours été intéressée

par la mécanique, j’ai toujours adoré monter et démonter. Si j’ai été

un temps attirée par des filières plus féminines comme la biologie,

j’ai avant tout fait le choix de l’alternance ». Voilà qui est clair. Les arguments ne manquent pas. Le premier tient à l’employabilité liée à un tel cursus. « On ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir

assez de diplôme, ni d’expérience professionnelle », glisse, tout sou-rire, Caroline qui voit dans la formule d’autres avantages : « J’ai un

salaire qui me permet d’être plus indépendante. On a quasiment une

vie d’adulte. J’avais envie de décoller dans la vie, et puis avoir quasi-

ment l’assurance d’un travail au bout, cela rassure beaucoup. »Evoquant certains de ses amis ayant fait de longues études universi-taires, sans embauche à la clé, la jeune apprentie trouve cela « déso-

lant ». Bref, le pragmatisme l’emporte sur les petits sacrifices qu’il a fallu faire : « Moins sortir » par exemple. « Mes amis trouvaient que

c’était gâcher ma jeunesse, mais ils voient aujourd’hui que cela roule

pour moi, que j’ai fait le bon choix, que cela me correspond. »

Et ce, d’autant plus que Caroline Hacquard peut aussi compter, au sein de l’entreprise qui l’accueille, sur « un tuteur très présent ». « Robert Gazoni, qui est responsable de secteur, tient à m’apprendre

vraiment le métier. Chaque jour je découvre des choses différentes. » La transmission fonctionne en somme. De quoi doper plus encore l’énergie de Caroline pour qui la plus grande surprise fut sans doute « l’entraide en classe ». « On s’aide tous. Ils ont tous l’esprit d’équipe,

comme dans une entreprise, alors que durant ma scolarité précé-

dente, c’était plutôt l’insupportable chacun pour soi. » Solidarité en entreprise et soutien mutuel au CFAI : le cocktail humain est à coup sûr stimulant.

Comment Caroline Hacquard voit-elle l’avenir ? « Si on me conseille

une école d’ingénieur et qu’on m’assure que j’ai les capacités de

poursuivre mes études, pourquoi pas ? Peut-être qu’on me proposera

aussi une embauche. Je verrai bien. Mais si je poursuis mon cursus,

une certitude, ce sera en alternance. » Le message ne souffre appa-remment aucun autre commentaire.

Claude Vautrin

Venez découvrir notre centre de formation

CFAI – AFPI – APC 4 sites pour vous former à Maxéville (54), Thaon-les-Vosges (88), Saint-Dié des Vosges (88), Bar-le-Duc (55). Informations sur www.cfai-nancy.com / Contactez-nous au 03 29 39 43 20.

• Les industries technologiques recrutent. L’alternance : une formation et l’accès à l’emploi. Diplômes : CAP, BAC PRO, BTS, Licence Professionnelle, Ingénieur. Certiication de Qualiication Professionnelle : CQPM –CQPI. Domaines industriels : Conception de Produits Industriels – Maintenance et Production Industrielle – Mécanique, Usinage – Chaudronnerie industrielle, Soudage Electrotechnique + Qualité – Sécurité – Environnement – Gestion des Ressources Humaines

en prenant rendez-vous au 03 29 39 43 20

Ils sont jeunes, ils ont choisi

l’apprentissage, pour acquérir

des savoir-fairequi sont les métiers

de demain.

Caroline Hacquard : « Vivre les réalités

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Au CFA d’Arches, Killian prépare déjà un second CAP de plombier à tout juste 17 ans.

Bam bam bam ! Vrrrr ! Tschhhhh ! Dans l’atelier plomberie du CFA d’Arches le travail est incessant. Postes à souder et perceuses fonctionnent à plein régime, le martellement des tuyaux se mêlent à l’odeur du métal chaud. Les canalisations n’ont de secrets pour aucun de la douzaine de jeunes appren-tis présents cet après-midi. Killian Molard est l’un deux. A 17 ans, ce futur mario bross des salles de bains manie la clé à molette et la scie à métaux à la perfection. Ce jeune apprenti achève déjà son second CAP, après avoir bouclé un diplôme de chauffagiste (CAP installateur thermique) l’an passé. A peine impressionné par la flamme à 800°C qui sort de son chalumeau, il entame la brasure d’un tuyau de plomberie, son « exercice » de la semaine confié par son formateur.

Il passe une semaine sur trois dans cet atelier pour perfection-ner des techniques qu’il applique ensuite dans son entreprise basée à Fresse-sur-Moselle, la SARL Brimat. C’est un autre rythme qui se met en place. Arrivé à 7h30 le matin, il accom-pagne les autres employés pour une journée de chantiers. Ré-novation ou construction, c’est surtout dans les salles de bains que Killian déploie son bloc opératoire à lui : petite soudure par ci, serrage de boulons par là. Son opération à coeur ouvert quotidienne. « Ce que j’aime dans ce métier de plombier-chauf-

fagiste, c’est d’être la personne qui apporte le confort aux gens

en amenant l’eau courante à leur domicile », confie le futur chirurgien des robinets. Killian a la concentration d’un moine bonze face à un travail d’orfèvre. A la chaleur de son stylo de feu, il assemble les pièces du puzzle. Ce qui n’était qu’un amas de tuyaux en cuivre devient le réseau qui alimentera douches, lavabos et baignoires en eau froide et chaude. « Je pose par-

fois des robinets très chers, qu’il faut manipuler avec des gants

blancs pour ne pas les abîmer », continue l’apprenti. Récem-ment il a aussi dû affronter un chantier très spécial pour une personne à mobilité réduite. « Il fallait appliquer des normes

très spécifiques pour qu’un fauteuil roulant puisse circuler

librement. » Il se réfère alors au DTU (Document Technique Unifié), quatre classeurs et des milliers de pages. Du mandarin pour beaucoup mais pas pour le jeune homme qui a appris à décoder ce langage professionnel.

Killian se souvient très bien de la première fois où il s’est pris de passion pour la plomberie. C’était sur le chantier de la mai-son familiale. Un papa artisan pour semer la vocation puis un ami de la famille, Denis Mathieu, décide de le prendre sous son aile et deviendra son maître d’apprentissage. Après un stage d’une semaine dans son entreprise alors qu’il n’est qu’en 3ème au collège, il débute son premier CAP. Sa famille réagit bien. Au collège c’est plus difficile : « Il ne voulait pas me lais-

ser partir ! J’étais bon en maths et en sciences physiques… » Les études générales ce n’était pas le dada de Killian. Le futur artisan finira son CAP en mai prochain.

Son avenir, il le voit comme « chef de chantier pour transmettre

mon savoir-faire et aider les débutants qui sont dans la difficul-

té. » Pour le moment, Killian prépare les Olympiades des mé-tiers, un concours qui réunira en avril 96 jeunes talents lorrains dans 14 professions différentes. Il y défendra les couleurs du métier de plombier-chauffagiste, pour décrocher un titre, une sorte de titre de « Meilleur ouvrier de Lorraine », espérant se qualifier pour la finale nationale puis mondiale qui se tiendra au Brésil en 2015. Les tuyaux ça peut mener loin.

Florent Potier

Portes ouvertes & Olympiades des Métiers samedi 5 avril 2014 de 9 h à 17 h

BTP CFA VOSGES, 30 rue de la Gare, 88300 ARCHES – 03 29 32 72 29 - www.cfa-arches.fr - mail : [email protected]

Découvrez la formation de Killian, lors des

• Préapprentissage, formations par l’apprentissage, formation continue adultes. Métiers enseignés : Maçon, Carreleur-mosaïste, Charpentier bois, Constructeur ossature bois, Installateur thermique, Installateur sanitaire, Menuisier fabricant, Menuisier installateur, Peintre applicateur de revêtements, Plâtrier plaquiste, Préparateur et réalisation d’ouvrages électriques, Serrurier métallier, Solier moquettiste.

Centre de formation du BTP VOSGES à Arches

Ils sont jeunes, ils ont choisi

l’apprentissage, pour acquérir

des savoir-fairequi sont les métiers

de demain.

Les bons tuyaux de Killian

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Jeune apprenti de 17 ans, Killian se prépare à une profession qui demande habilité et intelligence.

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Sacré parmi les meilleurs apprentis de France, Florian Roussel prépare un BTSA « Aménagements Paysagers » au CFA de Roville-aux Chênes, en y cultivant aussi une réelle « soif d’apprendre ».

En novembre 2012 à Clermont-Ferrand, Florian Roussel est monté, avec son binôme Loïc Blaes, sur le podium des 42e Finales des Olympiades des Métiers, section Jardinier-Paysa-giste. Une médaille de bronze qui, après trois jours de créa-tion intensive, en a fait l’un des meilleurs apprentis de France. « Cela m’a permis, à la recherche d’un stage, d’obtenir tout

de suite un rendez-vous, c’est un gros plus sur le curriculum

vitae », reconnaît celui qui a pu aussi y mesurer l’importance « de la précision du geste, de l’esprit d’équipe aussi ».

À 22 ans, Florian Roussel poursuit avec bonheur son cursus, en préparant un BTSA « Aménagements Paysagers » au CFA de Roville-aux-Chênes. Une vocation née dès l’enfance. « A Saint-

Dié, mes parents ont un très grand jardin. J’y ai pris goût, avec

l’idée dès la 3e de devenir paysagiste ». « Je voulais me former

dans le cadre d’un apprentissage », s’empresse-t-il d’ajouter. Chose dite, chose faite. Via la préparation d’un CAP d’abord, puis d’un Bac pro, en alternance entre l’établissement d’horti-culture et de paysage réputé de Roville-aux-Chênes et l’entre-prise Nature et Paysages à Corcieux. Aujourd’hui, l’objectif du BTSA en tête, toujours en alternance, cette fois chez Laurence Paysage à Saulcy-sur-Meurthe, l’occupe activement.

« Cela permet d’apprendre plus vite, d’avoir en plus un salaire

à la fin du mois, ce qui motive aussi, comme la certitude, à

l’issue, de trouver plus facilement du boulot », explique Florian, non sans confier que « l’alternance est plus difficile que l’école

en continu, car on y voit le même programme théorique en

moins de semaines ». N’empêche, le plaisir est là, bien réel. « On entre vraiment dans le monde du travail ». Pas question de

compter ses heures, même s’il faut parfois « sortir les devoirs,

une fois rentré du travail. C’est pour la bonne cause ».

D’autres attraits viennent renforcer la justesse du choix de Flo-rian. « Je fais de la création, d’après des plans certes, mais

en lien avec le client. Il n’y a pas de routine, ce n’est jamais

la même chose. On peut faire de très beaux jardins sans

pavage, sans dallage, avec uniquement du végétal, mais l’in-

verse est vrai. Tout est possible ». « De toute façon, j’ai envie

d’apprendre, de voir autre chose », explique encore l’apprenti, ajoutant, conscient des qualités à développer : « Les paysa-

gistes sont ceux qui passent les derniers. Tout doit être propre,

au millimètre ». Une telle formation y aide assurément, comme elle est profitable sur un plan plus général. « Biologie, anglais,

français, histoire : on apprend bien », confirme Florian Rous-sel qui, question avenir, entend pour l’heure passer son BTSA, acquérir ensuite un peu plus d’expérience en entreprise, et à terme créer la sienne. « Pauline, ma compagne, prépare une

licence gestion et création de PME ». Cela pourrait évidem-ment aider.En attendant, Florian Roussel tient à prodiguer quelques remer-ciements : au CFA de Roville-aux-Chênes, à Alexandre Noël, son tuteur, qui a « su partager son savoir-faire ». « C’est grâce

à lui si j’en suis là », ainsi qu’à l’entreprise Nature et Paysages, et à son patron David Rinderknecht qui ne sont pas oubliés. En bon judoka – il est ceinture noire – Florian sait en cultiver a priori toutes les qualités dont le contrôle de soi, la persévé-rance et la… politesse.

Claude Vautrin

Portes Ouvertes et Olympiades des Métiers samedi 17 mai 2014 de 9h à 17h

CFA de Roville-aux-Chênes, 28 rue du Chêne, 88700 Roville-aux-Chênes – 03 29 65 33 92 – www.roville.fr – mail : [email protected]

• Des formations de la quatrième à Bac+3 , collège, lycée, apprentissage et adultes Métiers enseignés : Paysagiste, Horticulteur, Maraîcher, Pépiniériste, Elagueur, Fleuriste, Chargé de la protection de la nature, Technico-commercial en horticulture, Vendeur en jardinerie, Vendeur en animalerie.

Ecole d’Horticulture et de Paysage de Roville-aux-Chênes

Ils sont jeunes, ils ont choisi

l’apprentissage, pour acquérir

des savoir-fairequi sont les métiers

de demain.

Florian Roussel :

Très bien dans le paysage

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Florian a les pouces verts et une belle passion pour lesjardins.

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Au départ, Pauline hésitait entre le droit et la communication. Finalement, elle a trouvé sa voie dans le tourisme, après un BTS en alternance.

Si aujourd’hui Pauline Choserot multiplie les fonctions et s’épanouit dans son métier de chargée de mission culturelle dans les Vosges, il n’en a pas toujours été ainsi. La jeune femme est passée par une période où elle s’est franchement interrogée à propos de son ave-nir professionnel. Après le bac, elle tente une fac de droit, qu’elle juge vite « trop carrée et rébarbative... ça ne me plaisait pas du

tout… » Pauline se tourne une première fois vers l’apprentissage des métiers touristiques en alternance, mais impossible alors de trouver un entrepreneur qui accepte de l’embaucher. Malgré des dizaines de demande, elle se retrouve face à un mur : « Certains employeurs ont

des préjugés sur les apprentis, sur les coûts qu’ils engendrent.

J’ai envoyé des demandes jusqu’en Alsace mais je n’ai essuyé que

des refus. » Retour à la case fac, où la jeune étudiante se lance dans une filière DUT communication en attendant de trouver chaussure à son pied. Un an plus tard, elle rencontre enfin celle qui va lui donner une chance dans la profession : Edith Collin lui ouvre les portes de sa société Cars Ferry à Corcieux. « Elle a été sensible à ma démarche,

elle avait envie de donner son temps tout en me considérant comme

n’importe quel autre employé. J’y passais tout mon temps, l’été et les

vacances, en alternance avec le CFA de Sainte-Marguerite. J’étais

même en entreprise entre les journées d’examen », se souvient Pauline.

Au cœur de l’entreprise, elle apprend vite les bases de la relation aux clients : « Prendre sur soi, sourire malgré tout, notamment vers

ceux qui ne sont pas très aimables ! » Ces deux années vont deve-nir un précieux sésame pour sa toute jeune carrière. BTS et carte professionnelle de guide-conférencière en poche, elle n’aura besoin que de deux courriers pour décrocher la timbale. En juillet 2013, elle

est nommée chargée de mission culturelle à la communauté de com-munes Fave, Meurthe et Galilée, un mois tout juste après ses résul-tats de BTS. « L’expérience acquise lors de l’apprentissage est un vrai

plus en entretien d’embauche. J’étais à l’aise à l’oral grâce à cela

et je possédais des relations avec des partenaires touristiques, ce

qui a séduit mes recruteurs. » Un véritable challenge démarre alors pour cette pro des relations car le poste qui lui est confié n’existait pas avant son arrivée. Elle est tout d’abord chargée de redynami-ser la ferme-musée de la Soyotte après 40 ans d’existence : « C’est

une ferme qui présente la vie quotidienne des paysans ente 1850 et

1950 : cuisine, salle à manger, grange, chambres, 80 anciens

métiers… »

La jeune femme fourmille de projets pour remettre d’équerre le mu-sée aux côtés de l’association qui gérait le musée avant son rachat par la communauté de communes : « On a amélioré la communica-

tion, parcouru les salons et les marchés pour parler de nous, et crée

une page Facebook. » Une renaissance pour le musée, dont l’espace intérieur a été optimisé et de nouvelles animations lancées : cuisson du pain dans un vieux four à bois, lessive à l’ancienne dans le vieux lavoir, port du costume traditionnel vosgien par les guides pendant les visites, potager à l’ancienne… « Je suis rassurée par les chiffres

des visites en augmentation, ce qui montre que mon travail est

bénéfique. » Pauline s’est vue aussi confiée le renouvellement de l’offre touristique sur le secteur géographique, ce qui lui a demandé d’effectuer l’inventaire du potentiel de chacune des 23 communes des environs. « C’est un travail énorme et pour l’instant, je suis toute

seule pour le réaliser. J’aimerais bien accueillir une apprentie pour

m’épauler ! », souligne-t-elle, malicieusement. Florent Potier

Le Centre de Formation d’Apprentis de la CCI des Vosges

CFA de la CCI des Vosges - 467 rue des Grands Prés - 88100 Sainte-Marguerite Information sur www.vosges.cci.fr/cfa - Contactez-nous au 03 29 56 80 72

• 3 ilières de formation : • Plasturgie : BTS/Licence • Tourisme : BTS • Commerce : CAP/BAC/BTS

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L’apprentissage dans ses bagages

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Ses études en apprentissage ont permis à Pauline Choserot de décrocher rapidement son premier emploi.

Il n’est pas encore majeur, mais dessine déjà son avenir professionnel assuré grâce à l’apprentissage dans le secteur de la maintenance agricole. Rencontre avec Dylan Bichon au CFA de Bain-les-Bains.

Il a la force tranquille de celui qui est sûr de lui. À six mois de sa majorité, Dylan Bichon a déjà mis dans sa besace tous les ingrédients pour réussir sa carrière de mécanicien spé-cialisé dans le domaine agricole. Au CFA de Bains-les-Bains, Dylan suit les cours de première bac pro en « maintenance

des matériels agricoles et de parcs et jardins ». Comme tout lycéen en filière générale, il reçoit des cours de français, ges-tion, histoire-géo… Mais la particularité tient dans les cours de pratique : fonctionnement d’un moteur, boîte de vitesse, rapport de transmission, réglage de machine, démontage… Les moteurs des tracteurs et du matériel thermique (tron-çonneuse, débroussailleuse, tondeuse et motoculteur) n’ont aucun secret pour ce spécialiste des soupapes. Cette année, il a passé la vitesse supérieure pour apprendre à s’occuper de plus gros tracteurs, de 12 à 800 chevaux : « C’est plus com-

plexe : les boîtes de vitesse sont plus grosses, c’est plus dif-

ficile à entretenir. En terminale, j’apprendrai aussi à réparer

les systèmes électroniques dont sont dotées ces machines. » C’est aussi à la ferme pédagogique du Braquemont près

de Mirecourt que Dylan se forme en compagnie de ses ca-marades à l’utilisation et la réparation des machines. Dylan devrait se perfectionner sans soucis, puisque le bricolage occupe l’une des premières places parmi ses passions : « J’aime pratiquer, travailler, depuis mes 11-12 ans, j’ai tou-

jours touché à la mécanique mais aussi à la maçonnerie ! » Une bougeotte qui l’avait déjà poussé à quitter le circuit tra-ditionnel en fin de collège pour effectuer une 3e au sein de la Maison Familiale Rurale de Bulgnéville, un premier contact avec le métier, par un parcours en alternance. Une première occasion également de poser le pied chez Choffe Motocul-

ture, entreprise vosgienne, basée à Lerrain et Contrexéville, où il se retrouve aujourd’hui en apprentissage plusieurs fois par mois, en-dehors de ses 19 semaines en école au CFA de Bains-les-Bains.

C’est l’autre aspect de la formation de Dylan. Il béné-ficie d’un poste, rémunéré en partie, pour se retrouver en situation professionnelle, comme n’importe quel salarié. C’est là qu’il déploie ses multiples talents et se frotte au ser-vice de la clientèle : « Je fais de tout ! Des particuliers nous

apportent leur petit matériel mais aussi les agriculteurs qui

arrivent avec leurs machines agricoles. Mon travail consiste

à réviser les moteurs, réparer les machines en panne, en-

tretenir la mécanique puis les restituer à leur propriétaire

après leur avoir expliqué le problème. » Le jeune mécani-cien peut compter sur l’appui indispensable de son maître d’apprentissage : « Il m’apprend beaucoup, sur les réglages

pas toujours évidents à effectuer, il contrôle mon travail et

est toujours disponible quand j’en ai besoin. Et il n’hésite pas

à me dire quand ce que je fais n’est pas bien ! » Le moment idéal aussi pour apprendre les ficelles du métier auprès de professionnels aguerris par l’expérience : « On voit plus de

pannes qu’on n’en voit à l’école… » L’entourage de Dylan s’est réjoui quand celui-ci a déci-

dé de se tourner vers ce secteur professionnel, puisqu’une partie de sa famille exerce déjà dans la profession. « Je vais

passer mon bac l’année prochaine et j’espère ensuite trou-

ver rapidement un emploi. » La tête sur les épaules, les mains dans les moteurs, Dylan a déjà écrit la première page de son histoire professionnelle.

Florent Potier

Lycée Des Métiers Des Services : Eco-Habitat et Loisirs

44, rue du Chesnois - 88240 BAINS-LES-BAINS - Tél. : 03 29 66 67 80 - Fax : 03 29 36 38 09 E-mail : [email protected] Site internet : www.ac-nancy-metz.fr/pres-etab/LPRLeChesnoisBainsLesBains

• Formations CFA :- BP : Brevet professionnel des Métiers de la Piscine - BAC PRO : Maintenance des Matériels Agricoles et de Parcs et Jardins - BAC PRO TFCA : Technicien du Froid et du Conditionnement de l’Air

- MENTION COMPLEMENTAIRE : (MC niveau IV post bac) Technicien en Energies Renouvelables Option Génie Thermique

- DIMA : Dispositif d’initiation aux Métiers en Alternance

Centre de Formation d’Apprentis Bains les Bains

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Dans la mécanique de l’emploi

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À la ferme pédagogique de Braquemont (Poussay), Dylan s’exerce à sa future profession.

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À 19 ans, Léo Peloux est élève-apprenti et se prépare à la profession de scieur. Élève de terminale, il a déjà toutes les cartes en main pour tracer son avenir professionnel.

Le bois et les Vosges, c’est une sacré histoire, presqu’une his-toire sacrée. Léo Peloux en est l’illustration, il est un enfant des arbres. Depuis tout petit, il a grandi entouré par la forêt à Xonrupt-Longemer. De quoi forger une vocation. « C’est une passion, le travail des bûcherons m’a toujours fasciné, je rê-vais d’en être », confie-t-il le plus candidement possible. Hélas pour lui, l’école de bûcheronnage qu’il convoitait d’intégrer a fermé ses portes il y a cinq ans. C’est alors vers la scierie qu’il s’est dirigé, grâce à un bac pro en apprentissage. Son plaisir c’est de débiter les grumes, les décorcer, recueillir le meilleur du bois pour réaliser planches, poutres et madriers qui devien-dront les charpentes et les meubles de nos maisons.

Dans la scierie du lycée professionnel de Saulxures-sur-Moselotte, les machines tournent à plein régime, les copeaux fusent quand les dents des lames se mettent en action. L’odeur du bois fraîchement coupé envahit alors l’espace. Elle sert de guide à Léo : « J’arrive à différencier l’essence du bois rien qu’à son parfum, sans même la voir. » Sapin, épicéa, mélèze, douglas… Chacun a son secret qu’il faut apprendre à discer-ner puis à exploiter avec des outils modernes.

Le travail manuel a laissé la place à des manipulations techniques de machines. Installé dans le fauteuil de sa cabine, Léo est entouré de boutons et d’écrans, un vrai cockpit d’avion. Il prélève une grume à l’aide d’un réseau de tapis roulant et de leviers, la positionne précisément grâce à des faisceaux laser, puis une impressionnante lame de plusieurs mètres débite de longues planches. Ici il réalise une poutre de section carrée. « On va chercher le cœur du bois en éliminant toutes les par-ties blanches. Ainsi ce bois pourra être utilisé à l’extérieur sans être traité chimiquement. Il ne pourrira jamais. »

Au dépôt de l’école, 1 500 mètres cubes sont ainsi découpés chaque année dans l’atelier, qui dispose également d’une section affûtage (pour les lames) et d’une menuiserie. Le bois utilisé pour les exercices scolaires provient pour un tiers de particuliers qui peuvent ainsi le faire débiter à bon prix. « Mais il faut être patient, nous n’avons pas les mêmes rythmes que les professionnels », prévient Michel Dupré, formateur depuis 1977. Ce dernier porte un regard lucide sur une profession qui subit de plein fouet la concurrence des bois venus d’Asie et du plastique. « On est passé en France de 10 000 scieries à 2 000 en seulement quelques années… » Depuis, la filière vosgienne tente de s’organiser pour affronter cette féroce concurrence. Quand il n’est pas au lycée, c’est en entreprise que Léo Peloux poursuit son apprentissage, à la scierie Jean Mathieu de Xon-rupt-Longemer. Il y occupe le poste de trimeur, dont il sait déjà qu’il y sera embauché de façon définitive dès qu’il aura son diplôme en poche cet été. La machine qu’il pilote ôte toutes les parties inutilisables du bois et le coupe à la bonne lon-gueur. Pas question néanmoins de se contenter d’appuyer sur quelques boutons. Il faut savoir tout faire : entretenir la méca-nique, nettoyer la machine matin et soir, changer les lames, graisser les roulements, réparer en cas de panne, changer des pièces usées. Il organise ses journées comme n’importe quel salarié et touche déjà un salaire partiel comme un pro-fessionnel. Et quand il ne travaille pas, c’est encore dans la forêt que Léo poursuit sa passion : fan de motocross, il passe de nombreuses heures à parcourir les chemins sur sa monture mécanique.

Florent Potier

CFA de la transformation du bois Lycée André Malraux - Remiremont - Saulxures-sur-Moselotte

Secteur de formation de l’établissement : 1ère et 2ème transformation du bois (scierie, menuiserie, construction bois)

Contact : Patrice Richard, chef de travauxSite internet : www4.ac-nancy-metz.fr/lyc-p-haute-moselotte - Tél : 03 29 24 61 22

• Niveau de formation de l’établissement : Niveau IV - Bac Pro (Bac Pro Technicien de Scierie, Bac Pro Technicien de Fabrication Bois

et Matériaux Associés, Bac Pro Technicien Constructeur Bois).

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Léo, le roi des forêts

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Léo Peloux achève sa formation professionnelle et scolaire dans le sciage.

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Vous avez le baccalauréat (niveau IV) ou un diplôme de niveau V et une expérience professionnelle significative (3 ans dans le commerce), nous

vous proposons une formation complète de technico-commercial, vendeur sédentaire ou secrétaire commercial(e) amenant au diplôme de gestionnaire d’unité commerciale spécialisée (niveau III). Vous aborderez les techniques de vente, droit commercial, droit du travail, outils du management et du recrute-ment, marketing stratégique, marketing opérationnel, comptabilité générale, outils de gestion et enseignements spécifiques à la spécialité choisie, visites d’entreprises ou de musées.

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En alternance entre le CFA patrimoine architectural au lycée Camille Claudel à Remiremont et la graniterie Demange à La Bresse, Axel Brulez prépare un BP Métiers de la Pierre. Avec déjà un beau parcours riche d’expériences et de récompenses.

« Mes parents pensaient que le métier avait disparu. Main-tenant ils sont ravis et fiers de moi, car j’arrive à construire quelque chose de mes mains, avec des outils ». À 21 ans, Axel Brulez a visiblement trouvé sa voie professionnelle : le fruit d’un parcours de formation par alternance qui débute, « par plusieurs immersions » dans l’atelier taille de pierre du CFA patrimoine architectural, au lycée professionnel Camille Claudel à Remiremont. À chaque étape, la motivation suivra, les récompenses aussi. Titulaire d’un CAP tailleur de pierre, le jeune Spinalien obtient en 2011 la médaille d’or régionale du Meilleur apprenti de France. A son Bac pro, il ajoute la belle distinction de 2ème prix national au Concours Géné-ral. Pas rien ! Une médaille d’or suit aux Olympiades des Métiers régionales à Arches. De quoi lui ouvrir aujourd’hui les portes de la compétition nationale qui aura lieu en janvier 2015, et pourquoi pas, du « Mondial » de Sao Paulo au Brésil.

Axel Brulez, c’est sûr, aime ce cheminement nourri du « partage d’expériences des anciens ». Ses tuteurs le suivent depuis plusieurs années, lors de stages qui lui ont permis la découverte « des différentes techniques de taille » : Pas-cal Saulnier, le marbrier-granitier du Syndicat, l’entreprise Piantanida de Saulcy-sur-Meurthe, spécialisée dans « la rénovation, le monument historique, un autre domaine de la pierre », puis Pierre Décor à Saint-Nabord, connue pour « la taille de cheminées », la graniterie Claire Rose fabriquant à Saint-Amé des monuments funéraires, et aujourd’hui la gra-niterie Demange à La Bresse. Un Tour de France à la mode vosgienne en somme où le jeune apprenti a su puiser dans ces apprentissages le meilleur de savoir-faire prometteurs.

Axel Brulez ne compte pas d’ailleurs s’arrêter là. À La

Bresse, aux côtés d’un de ses maîtres, Tony Rolet, il poursuit avec bonheur sa formation, continuant à apprendre « le sur mesure, la décoration », avant de se lancer dans la prépa-ration d’un BTMS Métier de la Pierre ou un BMA gravure sur pierre. Histoire d’ajouter de nouvelles cordes à son arc. « L’alternance du cursus entre le CFA et l’entreprise permet de voir les choses à l’école et de les mettre en œuvre en entreprise », précise l’apprenti, convaincu que l’expérience en entreprise rend « plus autonome, plus responsable aus-si ». Avec, à la clé, une sorte d’ « obligation de résultats » qui exige de développer certaines qualités : « La motivation d’abord, le métier étant très physique, la volonté, la rigueur,

la précision », ainsi que le souci de « propreté dans la finition qui n’exclut pas la rapidité ».

Prêt à tester, à découvrir, mieux à maîtriser les différentes tech-

niques du travail de la pierre, Axel Brulez avoue avoir « une petite préférence pour le calcaire, plus tendre », « le granit demandant davantage de temps ». Rien ne semble vouloir arrêter en tout cas un apprenant heureux qui confie exer-cer « un beau métier ». « J’espère que cela va continuer », poursuit-il, avec l’humilité des plus grands, non sans au pas-sage remercier tous ceux qui l’accompagnent depuis ses premiers pas, et notamment son actuel tuteur, Tony Rolet. « Il m’a appris les techniques pour aller plus vite, m’entraînant pour les concours. Je lui dois beaucoup ». C’est aux côtés de ce professionnel, à la fois enseignant et patron, qu’Axel Brulez poursuit sa voie pour, il le sait, vivre plus que jamais « un travail passion », en sachant qu’ « il faut au minimum dix ans pour faire un bon tailleur de pierre ».

Claude Vautrin

Lycée professionnel Camille Claudel : 2, rue du Parmont /B.P. 70158 - 88202 REMIREMONT CEDEXTéléphone : 03 29 62 04 84 - Télécopie : 03 29 62 82 85 - Email : [email protected]

Site : www.lyceecamilleclaudel.net

• CAP marbrier en 2 ans• CAP taille de pierre en 2 ans• Brevet professionnel option monuments

historiques en 2 ans post CAP

• Brevet professionnel option Transformation sur Roche Massive et Pelliculaire en 2ans post CAP

Patrimoine ArchitecturalCentre de Formation d’Apprentis

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Axel Brulez, tailleur de pierre

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Et nos formations initiales scolaires : CAP taille de pierre en 1 an (pour les personnes qui ont déjà un diplôme), baccalauréat métiers de la pierre en 3 ans, Brevet des Métiers d’Art gravure sur pierre (ouverture à la rentrée

2014/2015 2 établissements seulement en France), Mention complémentaire sculpture en 1 an.

À 21 ans, Axel Brulez excelle déjà dans sa formation de tailleur de pierre.

« Plus autonome, plus responsable »

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Mathieu Dubois, l’apprenti devenu ingénieur

Passion et discipline à la fois, la cuisine mobilise Lorraine Pierrat, apprentie au CFA hôtelier de Gérardmer. Sacrée meilleure apprentie 2014 dans les Vosges, elle travaille à son avenir aux côtés de Jean-Claude Aiguier et de Laurent Grandgirard, entre autres.

Le parcours d’apprentissage

de Mathieu Dubois est exemplaire.

Du BTS au CFA papetier

de Gérardmer au diplôme

d’ingénieur, le jeune Vosgien

s’est forgé une expérience à la

papeterie Munksjö Arches dont il est désormais un des

acteurs, y compris au bout du monde.

Des « parents épicuriens », des mamies toujours prêtes à lui enseigner l’art de faire un gâteau : « Depuis toute petite, on m’a transmis le goût des bonnes choses ». Bref, Lorraine Pierrat a toujours « adoré cuisiner ». De là à en faire sa pro-fession, elle n’y pense pas quand, le bac en poche, elle teste la philosophie, puis le droit et l’administration économique et sociale à l’université de Nancy. Mais la vie active lui manque. Saisonnière aux Rives du lac à Gérardmer, Lorraine y exerce son premier poste en cuisine. Un déclic qui va la conduire tout droit au CFA Hôtelier Jean-Baptiste Chardin à Gérard-mer, pour y préparer un CAP en un an. À l’Auberge du Haut Jardin à Rehaupal, elle « approche » aux côtés d’Agnès et Didier Masson « le respect, la discipline, une belle équipe, le terroir, le gibier, les plantes ». De quoi, s’il en était besoin, la conforter dans son choix et obtenir sa première qualifica-tion. Une autre suivra : le BP cuisinier, toujours dans le même centre de formation, après avoir côtoyé pour le meilleur dès l’été 2013 Jean-Claude Aiguier, l’ancien chef étoilé, maître cuisinier de France, riche de 50 ans de cuisine et toujours prêt à partager son savoir-faire. « Ce fut une chance inouïe de travailler avec lui », commente Lorraine, les yeux brillants de joie. « Je le considère comme un père spirituel. » Entre les deux, le courant passe. La préparation du Dîner insolite orga-nisé au musée de la préhistoire à Darney, en hommage au chef Paul Haeberlin (Auberge de l’Ill, à Illhaeusern), ne pou-vait qu’ouvrir d’autres horizons. En septembre 2013, elle se lance donc dans la préparation de son BP cuisine, toujours en apprentissage, cette fois chez Laurent Grandgirard, chef de l’Oxalis à Remiremont, pour y découvrir sa cuisine inventive. « La rencontre du siècle », résume Lorraine Pierrat. « Laurent maîtrise beaucoup de techniques, a une grande connais-sance des produits. Il m’encadre, mais me laisse aussi beau-coup d’autonomie. » Quand Lorraine décide de participer au

Concours du Meilleur Apprenti des Vosges et est sacrée lau-réate de l’édition 2014, cette complicité se révèle payante, le chef ayant « beaucoup donné de son temps libre ». Fruit de l’engagement sans faille de Lorraine, son menu – une ballo-tine d’aile de raie au chorizo et son risotto crémeux, émulsion de coriandre, une selle d’agneau rôti au jus et garnitures, enfin un dessert ananas « travaillé dans un esprit pina cola-da » – emporte la décision du jury. « Dans tout apprentissage, il y a un jeune volontaire et un adulte qui donne de sa passion. », précise l’heureuse élue. « Quel que soit le métier, cela se

mérite d’avoir un employeur qui donne de son temps ». « J’ai trouvé une raison d’être dans mon travail, une place dans l’équipe, des confrères avec qui échan-ger », commente encore Lorraine Pierrat qui, à 25 ans, a désormais une certitude :

« Je ne changerai pas. On respire ce métier, quand on le fait avec passion. Moi, je me lève tous les matins avec bonheur ». Peu flatteuse pour « la cuisine spectacle » qui envahit les écrans de télévision, elle voit avant tout dans ce métier « de la gourmandise et de la passion », et tout autant « de la rigueur et de la discipline pour bien le pratiquer ». Comment voit-elle l’avenir ? Peut-être « obtenir deux mentions complémen-taires charcuterie/traiteur et sommellerie », avec « l’espoir un jour – après-demain de pouvoir avoir son propre titre de chef de cuisine, et une brigade pour réaliser mes recettes ». Mais « aujourd’hui, j’ai encore besoin d’apprendre. La cuisine reste une hiérarchie. Il faut avoir les épaules et le vécu qui en donnent l’autorisation ». En attendant, Lorraine va mettre à profit ses vacances pour retrouver Jean-Claude Aiguier et préparer des Dîners insolites du patrimoine dans l’établisse-ment de ses origines, l’Éléphant à Darney. Ce sera du 25 au 27 juillet. Avis aux amateurs.

Claude Vautrin

Quand il sort du Lycée Pierre Mendès France d’Épinal avec un bac STI Génie Mécanique en poche, Mathieu Dubois, ori-ginaire de Girmont-Thaon, hésitait. Le sport-études tentait le membre de l’équipe de France de tir à la carabine qu’il était. Il n’en cherchait pas moins une autre voie conforme, cette fois, à son cursus lycéen. Une rencontre sera décisive, celle d’Olivier Gérard, le directeur et excellent ambassadeur du CFA papetier de Gérardmer. « Le fait que cela soit en appren-tissage m’intéressait, davantage que des études en faculté. Mixer l’école et l’entreprise me semblait une bonne idée, pour ne pas faire que du 100 % théorique ». Sans négliger « l’as-pect rémunérateur de ce type de formation ». La cause est donc entendue. Il prépare au CFA gérômois un BTS industries papetières, option production, qu’il obtient en 2008. Ce que Mathieu Dubois ne sait pas encore, c’est qu’il vient d’entrer sur une voie royale qui le conduira au diplôme d’ingénieur. Qui dit apprentissage, dit entreprise. Très réactive, dès son dépôt de candidature, la papeterie d’Arches – alors Arjowiggins – lui propose un contrat, dans le secteur des papiers beaux-arts. « Une chance », confie aujourd’hui Mathieu Dubois, car « l’apprentissage y est vraiment suivi, avec des objectifs, des rapports de stage à la clé ».

L’engouement est tel que le jeune diplômé s’engage cette fois pour un an supplémentaire, toujours en apprentissage, et toujours dans l’usine d’Arches, avec pour visée une licence pro Gestion de production industrielle. Côté établissement de formation, outre le CFA papetier, l’université Henri-Poin-caré de Nancy1 entre en scène. Le succès est là encore au rendez-vous. L’expérience en entreprise de Mathieu s’est enrichie, à tel point que le DRH lui propose d’aller plus loin encore, en intégrant une école d’ingénieurs, la PAGORA à Grenoble, l’école internationale du papier, de la communi-cation imprimée et des biomatériaux. Candidat en admission libre, le jeune Vosgien doit attendre un an avant d’intégrer l’école grenobloise. Qu’à cela ne tienne, la papeterie qui visi-

blement tient beaucoup à lui, signe un CDD d’un an, avant que ne s’ouvre une nouvelle étape de trois ans d’un apprentissage décidément abouti.

« Je passais un mois à l’école, un mois à l’usine, y ayant intégré le secteur “processus et projet” c’était une évolution intéressante, car transversale dans l’usine. » Fraîchement diplômé, Mathieu Dubois, 26 ans aujourd’hui, se voit alors proposer un poste dans l’usine même où il a débuté son cursus. À Munksjo Arches, il est désormais CTS, Customer Technical Service. Sa mission ? « Être un lien entre la produc-tion, en l’occurrence le secteur abrasif, et le client on est en quelque sorte la voix du client dans l’usine et vice-versa, avec évidemment des implications en R&D (Recherche et Dévelop-pement) » : « Je me déplace en Indonésie, de la Thaïlande, d’une partie de la Chine et de la Malaisie… » Sans oublier, plus proches, l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Italie… Ce qu’il retient de ce long et très formateur temps de l’apprentissage, c’est déjà « la responsabilité ». « Dès la 2ème année, j’étais d’astreinte de production, c’est très rare pour un apprenti ». Et de poursuivre : « Le CFA Papetier de Gérardmer fournit un socle technique et scientifique très solide par rapport à l’in-dustrie papetière. À mon arrivée à l’école d’ingénieurs, j’avais certes quelques lacunes en maths et physique, mais l’indus-trie et son environnement m’étaient connus, du fait d’un en-seignement en petite équipe réalisé par des professionnels. » L’école d’ingénieurs lui a ouvert un champ de connaissances idéal pour appréhender une industrie complexe, alliant la mécanique des matériaux, la chimie, l’environnement, l’éner-gie… « Ce sont deux expériences différentes et complémen-taires », résume Mathieu Dubois qui conclut : « L’apprentis-sage, c’est le top. Bien sûr c’est du travail. Il faut se donner ». Message transmis.

Claude Vautrin

Centre de Formation d’Apprentis PapetierCentre de Formation d’Apprentis Hôtelier JBS Chardin

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• Formations proposées :- Bac Pro des Procédés de la Chimie de l’Eau et des Papiers Cartons (Bac Pro PCEP)

- BTS des Industries Papetières (BTS IP)- Bac+2 Technicien de Maintenance en papeterie

L’inter-secteurs Papiers-Cartons recrute. Toutes nos offres en alternance sur www.cfa-papetier.com

Choisir le CFA Hôtelier JBS Chardin, c’est faire le choix d’une formation et d’un épanouissement dans une voie d’excellence. Nous restons à votre disposition pour tous renseignements.

Ils sont jeunes, ils ont choisi

l’apprentissage, pour acquérir

des savoir-fairequi sont les métiers

de demain.

Nous clôturons dans ce numéro notre série de onze portraits d’apprentis vosgiens passionnés, en partenariat avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Vosges.

• À votre tour de donner votre avis en votant pour votre apprenti préféré sur le site :www.cma-vosges.fr

Lorraine Pierrat : « L’apprentissage, d’abord un bel échange »

D’autres reportages et informations sur www.cma-vosges.fr

Campagneco-financéepar l’Union Européenne

Vosges

• Formations proposées :CAP Cuisine, CAP Restaurant, BP Restaurant, BP Cuisinier, BTS H-R Option B,

Mention complémentaire Cuisinier en desserts

Grâce à sa formation et son talent, Lorraine Pierrat excelle déjà en gastronomie.

L’apprentissage mène à tout, même à parcourir la

planète comme le fait Mathieu Dubois.

« La rencontre du siècle »