RAPPEL La critique de la ville industrielle · 2017. 10. 1. · ville industrielle, les abris des récoltes, les toits protecteurs des machines et des animaux, qui secondent l’homme

RAPPEL La critique de la ville

industrielle

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les quartiers pauvres de Londres, sous les viaducs ferroviaires, Gustave Doré 18722

Dudley Street à Londres, Gustave Doré 18723

« Ce qui est ressenti comme désordre appelle son antithèse, l’ordre. Aussi va-t-on voir opposer à ce pseudo désordre de la ville industrielle, des propositions d’ordonnancement urbain librement construites par une réflexion qui se déploie dans l’imaginaire. Faute de pouvoir donner une forme pratique à sa mise en question de la société, la réflexion se situe dans la dimension de l’utopie; elle s’y oriente selon deux directions fondamentales du temps, le passé et le futur, pour prendre les figures de la nostalgie ou du progressisme » (F Choay, L’Urbanisme, Utopies et réalités, p15.)

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1) les deux modèles: pré-urbanisme progressiste et pré-urbanisme culturaliste

1.1 Le modèle progressiste

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• refus de l’aliénation de l’individu

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• permettre l’accomplissement de l’homme grâce aux progrès scientifiques et techniques

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• repose sur une analyse rationnelle de l’homme et de la société

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• repose sur une analyse rationnelle de l’homme et de la société

• pensée optimiste et tournée vers l’avenir

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- Robert Owen (1771-1858)

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« J’ai dessiné un plan sur lequel on distingue un ensemble de carrés formés par des bâtiments. Chaque carré peut recevoir 1200 personnes et il est entouré de 1000 à 1500 âcres de terrain. A l’intérieur des carrés se trouvent les édifices publics qui le divisent en parallélogrammes. L’édifice central contient une cuisine publique, des réfectoires et tout ce qui peut contribuer à une alimentation économique agréable. » (Robert Owen)

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Un village d’harmonie et de coopération, dessin annexé au rapport de Robert Owen en 1817

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Le village à construire à Harmony, dans l’Indiana, gravure de 1825

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- Robert Owen (1771-1858)- Charles Fourrier (1772-1837)

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« On doit tracer trois enceintes: -la première contenant la cité ou ville centrale, -la deuxième contenant les faubourgs et grandes fabriques, -la troisième contenant les avenues et la banlieue. Chacune des trois enceintes adopte des dimensions différentes pour les constructions dont aucune ne peut être faite sans l’approbation d’un comité d’édiles. Les trois enceintes sont séparée par des palissades, gazons et plantations qui ne doivent pas masquer la vue. Toute maison de la cité doit avoir sa dépendance, en cours et jardins, au moins autant de terrain vacant qu’elle en occupe en surface de bâtiments. »

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« L’édifice qu’habite une phalange n’a aucune ressemblance avec nos constructions, tant de ville que de campagne, et pour fonder une grande Harmonie à 1600 personnes, on ne pourrait faire usage d’aucun de nos bâtiments, pas même d’un grand palais comme Versailles. Les logements, plantations et étables d’une telle société doivent différer prodigieusement de nos villages ou bourgs affectés à des familles qui n’ont aucune r e l a t i on soc i é t a i r e e t qu i opè ren t contradictoirement: au l ieu de ce chaos de maisonnettes qui rivalisent de saleté et de difformité dans nos bourgades, une phalange se construit un édifice régulier. »

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- Robert Owen (1771-1858)- Charles Fourrier (1772-1837)- Victor Considérant (1808-1893)

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« Contemplons le panorama qui se développe sous nos yeux. Un splendide palais s’élève au sein des jardins, des parterres et des pelouses ombragées. C’est le séjour royal d’une population régénérée. Devant le palais s’étend un vaste carrousel. C’est la cour d’honneur, le champ de rassemblement des légions industrielles, le point de départ et d’arrivée des cohortes actives, la place des parades, des grandes hymnes collectives, des revues et des manœuvres. La route magistrale qui sillonne au loin la campagne de ses quadruples rangées d’arbres somptueux, bordée de massifs d’arbustes et de fleurs, arrive, en longeant les deux ailes avancées du phalanstère, sur la cour d’honneur, qu’elle sépare des bâtiments industriels et des constructions rurales, développées du côté des grandes cultures. D’un côté, le palais et la population; au centre le chef lieu du mouvement, la grande place des manœuvres; de l’autre côté, la ville industrielle, les abris des récoltes, les toits protecteurs des machines et des animaux, qui secondent l’homme dans la conquête de la terre. »

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- Robert Owen (1771-1858)- Charles Fourrier (1772-1837)- Victor Considérant (1808-1893)- Etienne Cabet (1788-1856)

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« Voyez les rues toutes droites et larges! En voilà cinquante grandes qui traversent la ville parallèlement à la r i v i è r e , e t c i n q u a n t e q u i l a t r a v e r s e n t perpendiculairement. Les autres sont plus ou moins longues. Celles que vous voyez pointées en noir, et qui joignent ensemble les places, sont plantées d’arbres, comme les boulevards de Paris. Les dix grandes rouges sont des rues de fer; toutes les jaunes sont des rues à ornières artificielles et les bleues sont des rues à canaux. -Et qu’est-ce que, lui demandai-je, que toutes ces larges et longues bandes roses que j’aperçois partout entre les maisons de deux rues? -Ce sont les jardins qui se trouvent sur le derrière de ces maisons. Je vous les montrerai tout à l’heure. »

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« Voyons le plan d’un de ces quartiers! Tout ce qui est peint est édifice public. Voici l’école, l’hospice, le temple! Les rouges sont de grands ateliers, les jaunes sont de grands magasins, les bleus sont les lieux d’assemblée, les violets sont les monuments. Remarquez que tous ces édifices publics sont tellement distribués qu’il y en a dans toutes les rues, et que toutes les rues comprennent le même nombre de maisons. (…) Voici maintenant le plan d’une rue. Voyez! Seize maisons de chaque côté, avec un édifice public au milieu et deux autres aux deux extrémités. Les seize maisons sont extérieurement pareilles ou combinées pour former un seul bâtiment, mais aucune rue ne ressemble complètement aux autres. »

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Plan des installations de la communauté Icarienne de Nauvoo

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Ecole, ruines du temple mormon et réfectoire de la communauté icarienne de Nauvoo

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- Robert Owen (1771-1858)- Charles Fourrier (1772-1837)- Victor Considérant (1808-1893)- Etienne Cabet (1788-1856)- Benjamin Richardson (1828-1896)

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- Robert Owen (1771-1858)- Charles Fourrier (1772-1837)- Victor Considérant (1808-1893)- Etienne Cabet (1788-1856)- Benjamin Richardson (1828-1896)- JBA Godin (1819-1888)

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conclusion sur le pré-urbanisme progressiste

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• Ordre type qui s’applique à un homme type, indépendamment du lieu où il vit

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• Ordre type qui s’applique à un homme type, indépendamment du lieu où il vit

• Les besoins types de cet homme type sont scientifiquement déductibles

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« Etant donné l’homme, avec ses besoins, ses goûts et ses penchants natifs, déterminer les conditions du système de construction le mieux approprié à sa nature (aboutit à) la solution de la belle et grande question de l’architectonique humaine, calculée sur les exigences de l’organisation de l’homme, répondant à l’intégralité des besoins et des désirs de l’homme, déduite de ses besoins, de ses désirs et mathématiquement ajustée aux grandes convenances primordiales de sa constitution physique ». (V. Considérant, Description du phalanstère, Paris, 1848)

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• L’exigence d’hygiène amène à penser un milieu de vie très ouvert dans lesquels l’air, la lumière et l’eau doivent être à la disposition de tous.

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• L’exigence d’hygiène amène à penser un milieu de vie très ouvert dans lesquels l’air, la lumière et l’eau doivent être à la disposition de tous.

• L’espace urbain est découpé selon les fonctions humaines: habitat, travail, culture et loisirs.

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• L’exigence d’hygiène amène à penser un milieu de vie très ouvert dans lequel l’air, la lumière et l’eau doivent être à la disposition de tous.

• L’espace urbain est découpé selon les fonctions humaines: habitat, travail, culture et loisirs.

• La standardisation du logement.

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• Disparition de l’opposition Ville / Campagne

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• Abandon de la conception classique de la ville organique

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• Idée de ville générique, reproductible à l’infini.

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• Idée de ville générique, reproductible à l’infini.

• Mise en place de modèles contraignants et répressifs.

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1.2 Le modèle culturaliste

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• Déplore la disparition de l’unité organique de la cité

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• Déplore la disparition de l’unité organique de la cité

• L’ i n d i v i d u n ’ e s t p a s u n e u n i t é interchangeable, mais constitue un élément irremplaçable de la communauté.

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- AWN Pugin (1812-1852)

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« Peut-être n’y a-t-il pas, à l’heure actuelle, de thème plus banal que l’immense supériorité de ce siècle sur tous ceux qui l’ont précédé. Cette grande époque de progrès et d’avancement intellectuel est supposée riche d’accomplissements jamais égalés; et gonflée d’orgueil par sa prétendue excellence, la nouvelle génération regarde avec pitié et dédain tout ce qui l’a précédée. »

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Pugin, Contrasts, la même ville en 1440 (en bas) et

en 1840 (en haut)

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- AWN Pugin (1812-1852)- John Ruskin (1818-1900)

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- AWN Pugin (1812-1852)- John Ruskin (1818-1900)- William Morris (1834-1896)

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«La cause de l’art est la cause du peuple. »

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- AWN Pugin (1812-1852)- John Ruskin (1818-1900)- William Morris (1834-1896)

conclusion sur le pré-urbanisme culturaliste

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• Clé de voute = concept de Culture et non concept de Progrès

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• prééminence des besoins matériels s’efface devant celle des besoins spirituels

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• prééminence des besoins matériels s’efface devant celle des besoins spirituels

• organique et non pas mécanique

• qualitatif et non pas quantitatif

• participation et non pas indifférence

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• La cité modèle est circonscrite à l’intérieur de limites précises, elle forme un contraste avec la nature environnante

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• ses dimensions sont modestes, inspirées par celles de la cité médiévale

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• el le ne présente aucune trace de géométrisation: irrégularité et asymétrie sont la marque de son ordre organique

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• elle ne présente aucune trace de géométrisation: irrégularité et asymétrie sont la marque de son ordre organique

• elle fait régner la différence et exclut toute standardisation

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• elle ne présente aucune trace de géométrisation: irrégularité et asymétrie sont la marque de son ordre organique

• elle fait régner la différence et exclut toute standardisation

• l’art y a la même importance que l’hygiène dans le progressisme

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