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RAPPORT D’ACTIVITÉS 2016 (1 er janvier 2016 au 28 février 2017) Sophie Krausz, Présidente Dominique Jagu, Trésorier Roland Irribarria, Secrétaire Adresse de gestion et de correspondance : 3, chemin de Saint Hilaire 37370 Chemillé-sur-Dême Tél. : 09 63 27 43 06 – courriel : [email protected] Site web : www.archearegioncentre.org

RAPPORT D’ACTIVITÉS 2016 (1 - archearegioncentre.org · 800 journées de stage de formation à la fouille sur les sites ... (de Pâques à fin d’année scolaire et de la Toussaint

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RAPPORT D’ACTIVITÉS 2016

(1er janvier 2016 au 28 février 2017)

Sophie Krausz, Présidente Dominique Jagu, Trésorier Roland Irribarria, Secrétaire

Adresse de gestion et de correspondance : 3, chemin de Saint Hilaire 37370 Chemillé-sur-Dême Tél. : 09 63 27 43 06 – courriel : [email protected]

Site web : www.archearegioncentre.org

SOMMAIRE DES PROGRAMMES 2016 Présentation des activités ARCHEA réalisées en 2016 p. 3

I - AXE 1 - FORMATION p. 4 - Habitats préhistoriques de la Touraine p. 5 - Peuplement paléolithique inférieur en Région Centre p. 7 - Paysages, architectures au 1er Age du Fer p. 12 - Saint-Laurent-Nouan p. 16 - Les carrières de silex néolithiques de la Vallée du Loir p. 17 II - AXE 2 - VALORISATION p. 19 - Habitats préhistoriques de la Touraine p. 20 - Oppidum des Châtelliers à Amboise p. 26 - Peuplement paléolithique inférieur en Région Centre p. 27 - Paysages, architectures au 1er Age du Fer p. 31 - Auneau p. 36 - Site des Mégalithes de Changé à Saint Piat p. 38 - Saint-Laurent-Nouan p. 44 - Châteaumeillant (hors contrat d’objectif) p. 46

En 2016, ARCHEA a réalisé :

FORMATION : 800 journées de stage de formation à la fouille sur les sites de :

- Archéolab à Abilly (37) - Peuplement paléolithique inférieur en Région Centre - Saint-Laurent-Nouan (41) - Lisle « Les Sablons » (41) (public : étudiants, lycéens, bénévoles)

- 24 fouilleurs sur les chantiers de Lisle (41) et de Saint-Laurent-Nouan (41), - 54 journées de prospection pour le programme de la Roche Cotard, Peuplement paléolithique inférieur en région centre, et Paysages, architectures et pratiques funéraires au 1er âge du fer VISITES DE CHANTIERS : Pendant la campagne de fouille : visites guidées à L’archéolab à Abilly (37) en juillet et en août, soit environ 400 visiteurs (public : archéologues, historiens, collégiens, lycéens, étudiants, bénévoles, touristes, associations, et groupes scolaires). MANIFESTATIONS PUBLIQUES :

- L’Archéolab d’Abilly (37) a participé aux journées nationales de l’archéologie les 17, 18 et 19 juin, aux journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre, au festival d’Archéologie « De la trace aux gestes » en juillet, aux journées du bénévolat à Tours en octobre. - Stage découverte et initiation à l’archéologie en avril et en juillet au Musée des Mégalithes de Changé ; - Visite du Jardin de la Préhistoire à Auneau d’avril à fin octobre, environ 7 500 visiteurs, dont des groupes scolaires en majorité de départements du nord de la Région Centre, mais aussi d’Ile-de-France ; les 12 et 13 novembre, a eu lieu le championnat européen de tir aux armes de jet préhistoriques regroupant près de 200 compétiteurs français, et étrangers (de Suisse, de Belgique, d’Allemagne, et même des Etats-Unis). - Journées portes ouvertes les 19 et 20 juin, sur le chantier de reconstitution de la Maison Néolithique à Muides sur Loir (41) : environ 120 visiteurs

PUBLICATIONS PARUES : - « Le trésor de Châteaumeillant », sous la direction de Sophie Krausz et Gérard Coulon - La réédition de l’ouvrage « Géochronologie et Préhistoire des formations fluviatiles fossiles en Région Centre » - Participation à l’édition de l’ouvrage « Naissance de l’état en Région Centre entre 5000 et 50 avant J.-C. »

EMPLOI : - 2 salariés en contrat à durée indéterminée à temps partiel, soit 2 756 heures annuelles - 9 salariés en contrat à durée déterminée, soit 2 130 heures annuelles (statut des salariés : en fin de CDD à la date d’embauche par ARCHEA, salariés à mi-temps ou temps partiel, étudiants, spécialistes, demandeurs d'emploi, ou sans emploi)

AXE I – FORMATION

- Habitats préhistoriques de la Touraine p. 5 - Peuplement paléolithique inférieur en Région Centre p. 7 - Paysages, architectures au 1er Age du Fer p. 12 - Saint-Laurent-Nouan p. 16 - Les carrières de silex néolithiques de la Vallée du Loir p. 17

ARCHEA - POLE TOURAINE - 2016

HABITATS PREHISTORIQUES DE LA TOURAINE

FORMATION 2016

La Roche-Cotard Sites de la Touraine du sud (Le Grand-Pressigny et Abilly) Action-formation à l'international pour étudiants en archéologie.

La mise en place de l'année probatoire du Projet Collectif de Recherches consacré au site de La Roche-Cotard a été l'occasion d'une session de terrain au cours de laquelle six étudiants du laboratoire national d'archéologie de l'Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) ont pu participer. Ces étudiants en 2eme ou 3eme année de licence étaient accompagnés de leur enseignant, ils ont pu s'initier à une méthode de relevé des traces sur les parois de la cavité. Ils ont également été initiés à la détermination de restes fauniques de grands mammifères ainsi qu'à l'utilisation de la station totale (tachéomètre).

Ces étudiants ont également été initiés à la méthode de prospection sur deux parcelles du territoire de la commune de Villeloin-Coulangé.

D'autres étudiants des universités françaises (Rennes, Tours, IPH) ont également profité de la formation sur le site pendant la campagne de juillet. D'autre part, deux étudiants du même laboratoire de Libreville qui avaient participé à la campagne de fouille programmée sur le site du néolithique de Martizay (Indre) ont poursuivi, sous ma direction et celle de J.-B. Rigot, Maitre de Conférences au LAT Tours, une année de formation de master II, l'Université de Libreville n'assurant que les 3 années de Licence. Un mémoire de l'un de ces deux étudiants porte sur le site de la Roche-Cotard, l'autre sur la répartition spatiale du mobilier découvert sur le site néolithique et protohistorique de martizay (Indre). Sites de la Touraine du sud (Le Grand-Pressigny et Abilly)

Formations pour collégiens et lycéens A Abilly/Le Grand-Pressigny, sur l'école de fouille du Petit-Paulmy, Stages d’initiation à la fouille archéologique Je veux devenir Archéologue pour les 13/17 ans Du 11 au 16 juillet Du 18 au 23 juillet Du 25 au 30 juillet Du 1 au 6 août Ce sont au total 20 stagiaires qui ont suivi ces stages de sensibilisation/formation L'objectif de ces stages est la découverte des méthodes de l'archéologie — fouille stratigraphique, relevé topographique, photographie, lavage, marquage, photographie, lavage, marquage, détermination, dessin et gestion informatique des données — et de leur mise en œuvre dans un contexte de site préhistorique. L'initiation, encadrée par un archéologue, se déroule sur le terrain à l'école de fouilles implanté à deux pas de l'Archéolab - Musée de, site archéologique à Abilly, ainsi qu'à la Maison de la Préhistoire et de la Nature, au Grand-Pressigny, pour les activités post-fouille. Les différentes activités pratiquées pendant ces stages sont donc

- une initiation à la taille de silex, permettant une reconnaissance des objets taillés, - une présentation du site archéologique du Petit-Paulmy, conservé sous la structure de l'Archéolab, - une initiation à la fouille archéologique en préhistoire, sur le terrain de l'Archéolab, - une manipulation d'outils en silex néolithiques, - une visite Musée de la Préhistoire du Grand-Pressigny, - une découverte de sites mégalithiques locaux, etc.. TAP – Ateliers réforme scolaire 12 à 18 enfants par cycle en 2016 Les enfants s'initient et/ou approfondissent leurs savoirs sur les premiers hommes, sur les métiers de l'archéologie en atelier d'1h15 environ pendant 6 à 10 semaines Interventions annuelles école d’Abilly Intervention (de janvier à Pâques et de septembre à la Toussaint) école de Saint-Flovier. Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire) école de Preuilly sur Claise Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire) école du haut du Grand-Pressigny Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire et de la Toussaint à Noël) école du bas du Grand-Pressigny Accueil scolaires Sur 1 à 5 jours, les enfants s'initient et/ou approfondissent leurs savoirs sur les premiers hommes et/ou sur les métiers de l'archéologie à travers des ateliers, des démonstrations et des visites Classe patrimoine Montlouis-sur-Loire 1 (mars) 2 jours Classe patrimoine Montlouis-sur-Loire 2 (mars) 2 jours Classe patrimoine Veigné 1 (mars) 3 jours Classe patrimoine Veigné 2 (mars) 3jours Accueil à la journée Collège Stalingrad Saint-Pierre-des-Corps (novembre) 1 jour/4 classes

Jean-Claude Marquet Février 2017

ARCHEA - POLE BERRY - 2016

LES PEUPLEMENTS DU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR

DANS LES FORMATIONS FLUVIATILES DE LA RÉGION CENTRE : GÉOLOGIE, GÉOCHRONOLOGIE, PRÉHISTOIRE

Les nappes alluviales des principales rivières du bassin de la Loire moyenne se sont révélées particulièrement favorables aux études géologiques, géochronologiques. Les sites préhistoriques sont maintenant largement repérés, enregistrés et prélevés dans les vallées moyennes de trois affluents de la Loire : la Creuse, le Cher et le Loir. Ce projet sert aujourd’hui de référence pour le même type de recherches dans les vallées des autres rivières d’Europe.

Les recherches sont menées par une équipe pluridisciplinaire constituée de spécialistes du Département de préhistoire du muséum national d’Histoire naturelle de Paris (UMR 7194 CNRS-MNHN /IPH), de l’ Université Rovira e Virgili /IPHES de Tarragona (Espagne) et du Dipartimento di Studi Umanistici Università degli Studi di Ferrara, (Italie), avec les autorisations du Ministère de la Culture (DRAC-Centre) après avis de la Commission Interrégionale de l’Archéologie Centre-nord). Elles sont basées sur l’étude des nappes alluviales déposées dans les vallées des principaux affluents du bassin moyen de la Loire : la Creuse, l’Indre, le Cher, et le Loir , avec pour principaux objectifs :

- la détermination de l’âge de chaque dépôt alluvial par diverses méthodes innovantes telles les méthodes ESR, OSL, Cosmogénique Al /Be, Paléomagnétisme

- la recherche des industries préhistoriques associées à ces nappes, en précisant leur situation géologique et archéologique ;

- la fouille des sites susceptibles de renouveler notre connaissance sur les premiers peuplements en région Centre et, par conséquent, en France et en Eurasie. Ainsi, en région Centre, cinq sites peuvent être rapportés au Pléistocène inférieur, avec un âge compris entre 1 et 1,2 million d’années : trois d’entre eux contiennent une industrie préhistorique qui fait de la région Centre un pôle d’étude incontournable pour la mise en évidence des premiers peuplements humains en Eurasie à des latitudes aussi nordiques et pour la formation des chercheurs à inventorier, fouiller et dater ces sites préhistoriques associés aux dépôts des rivières affluentes de la Loire. Le site acheuléen de la Noira est actuellement le plus ancien connu en Europe ;

- la formation des futurs chercheurs dans les domaines rappelés ci-dessus ;

- la publication scientifique et grand public des résultats obtenus.

LA FORMATION Conformément aux objectifs fixés pour le projet collectif, les stages de formation en Géologie du Quaternaire et Préhistoire ont été poursuivis en 2015. Cette formation est destinée aux étudiants en master 1 et 2 qui seront amenés à travailler dans d’autres vallées de France et d’Europe (Etudiants du MNHN, Ecole des Mines, Erasmus européen et Erasmus Mundus, BRGM, Universités étrangères associées (Ferrare, Italie et Tarragone, Espagne). Comme les années précédentes, ces stages auront

lieu dans le site de la Noira à Brinay dans la vallée du Cher (680 ka). Ce site préhistorique sert de support aux stages de formation sur le terrain et en laboratoire après les phases d’enseignement.

• Pour les Master 1, cette formation comporte deux objectifs principaux : 1. une formation à l’étude des dépôts quaternaires vallées avec repérage et caractérisation de leurs systèmes fluviatiles, re levés de coupes stratigraphiques et prélèvements pour analyses. On insiste sur les études visant à caractériser et interpréter les conditions climatiques et environnementales contemporaines des dépôts, et sur les méthodes de datations. L’utilisation de la SIG est également abordée (cartographie, répartitions partiales des objets lithiques ou autres, établissement de profils…) 2. des stages de formation à la fouille : méthodes de dégagement et d’enregistrement des niveaux d’occupation, habitats ou ateliers ; bases simplifiées et utilisation d’outils de topographie, approches taphonomiques et utilisation de la SIG pour les études de répartition en 3D ; étude des industries préhistoriques archaïques débitées à partir des matériaux variés, autres que le silex, et comparaisons avec les industries des autres sites aussi anciens en Europe. Le stage de formation des étudiants en master 1 (Quaternaire te Préhistoire, QP 27) du Département de Préhistoire a eu lieu du 18 au 23 mai 2015 (25 personnes) a été organisés sur le site préhistorique de ʺla Noiraʺ conservé à 6 m de profondeur sous la formation fluviatile fossile des Fougères, commune de Brinay (Cher) datée du Pléistocène moyen (655 000 ans, par ESR).Organisé sur une surface de 100 m2 ,

Formation des étudiants en master 1 à la Noria, commune Brinay, Cher.

Un fascicule de 48 pages illustrées synthétisant les différentes méthodes et le vocabulaire adapté a été progressivement constitué et remis aux étudiants. Depuis le début des stages il avait été constaté que les notions de base, indispensables à la bonne assimilation des notions théoriques, n’étaient pas assimilées, même chez des étudiants ayant déjà fouillé dans des sites de périodes plus récentes. Le maquettage définitif de ce livret est en cours.

Livret pédagogique pour le stage de formation Quaternaire et Préhistoire (QP27) dans la vallée du cher.

• Pour les Master 2, dans la cadre de la formation à la recherche, il est proposé des spécialisations en relation directe avec les recherches nouvelles nécessaires à l’étude de sites préhistoriques dans des situations géologiques et avec des comportements d’homininés à caractériser, puisque inconnus jusqu’a lors et très anciens : Géochronologie, Pétrographie des matériaux, typologie et gestes techniques. Les journées de formations spécialisées en sédimentologie, géochronologie, paléoenvironnement, pétrographie ont eu lieu dans la vallée du Cher ( Saint-Amand-Montrond à Vierzon), du Loir ( Montoire à Saint-jean-Foidmentel) et de la Creuse (bassin d’Argenton-sur-Creuse).

Jackie Despriée Février 2017

ARCHEA - POLE BERRY - 2016

Paysages, architectures et pratiques funéraires élitaires au premier âge du Fer en région Centre-Val de Loire (8e-5e s. av. J.-C.)

Bilan pour l'année 2016

Programme porté par Pierre-Yves MILCENT, Maître de Conférences habilité à diriger des recherches (université de Toulouse 2) et responsable de l'équipe RHAdAMANTE (UMR 5608-TRACES)

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Relevé topographique en cours du grand tertre de Soings-en-Sologne (Loir-et-Cher) en mars 2016 (cliché. A. Tramon)

Présentation du programme scientifique Notre programme consiste à reprendre l’étude de sépultures privilégiées du premier âge du Fer (8e-5e s. av. J.-C.) fouillées récemment en région Centre-Val de Loire, essentiellement en Berry et en Sologne, et de valoriser plus largement un patrimoine totalement méconnu, celui des tombes princières monumentales de la fin de cette époque dont la répartition couvre toute la région. Ce programme de valorisation et de recherche est aussi l'occasion de former par la pratique (dépouillements de clichés, prospections et relevés topographiques, dessins de mobilier...) des étudiants de niveau Master ou Doctorat qui se destinent à devenir des professionnels de l'archéologie. Les tombes élitaires, comme l'a montré très récemment la fouille spectaculaire du tumulus de Lavau près de Troyes, constituent un angle de recherche remarquable afin de comprendre l'évolution des sociétés celtiques à un tournant majeur de leur histoire, l'époque de concrétisation d'une expérience urbaine (Milcent 2004 ch.3 ; 2007 ; 2012a ; 2012b). C'est en effet au premier âge du Fer que l'on observe pour la première fois, en France centrale, un phénomène de concentration du pouvoir et de différents activités économiques (artisanat, échanges à longue distance...) qui débouche sur la mise en place d'agglomérations proto-urbaines (Bourges notamment), probables capitales d'états archaïques. Ce phénomène est très perceptible au travers de l'enrichissement et de la monumentalisation graduels des tombes, spécialement au 5e s. av. J.-C. Il aboutit d'une part à une concentration de très grandes tombes princières autour de Bourges, et, d'autre part, à la dissémination du modèle de la tombe princière en différentes zones de la région Centre-Val de Loire, spécialement le long des principales voies de circulations et d'échanges. A la fin du 5e s. av. J.-C., la disparition du phénomène des tombes princières est parallèle à l'abandon de la grande agglomération de Bourges et au net recul des contacts établis avec le domaine méditerranéen. Cette crise marque l'émergence d'un nouveau système socio-économique moins complexe, mais solide et fondé sur un système de valeurs plus martial et patriarcal, celui du second âge du Fer celtique. Les tombes riches sur lesquelles nous travaillons - Bourges, Pierrefitte-sur-Sauldre, Gièvres et Mennetou-sur-Cher - sont inédites pour l'essentiel, parfois exceptionnelles, et renouvèlent considérablement la documentation à disposition, mais aussi les perspectives d’investigation. Elles permettent enfin d’aborder un dossier demeuré pratiquement vierge, celui de l’architecture funéraire et de son environnement au premier âge du Fer. L’une des principales perspectives de notre programme est de mener à bien la publication de ces fouilles et d’associer à ce travail des étudiants. Depuis deux ans toutefois, il est apparu nécessaire de ne pas limiter le projet aux sites fouillés. Des campagnes de prospection et de relevés topographiques ont été extrêmement fructueuses en effet car elles ont permis d'étoffer sensiblement la documentation sur les grands tumulus princiers de la région Centre-Val de Loire, qu'ils aient été déjà fouillés anciennement ou non. Bilan en termes de formation Pour l'année écoulée, les travaux ont consisté à préparer les illustrations des publications à venir et à collecter de nouvelles informations sur le terrain. Ceci a été possible grâce à l'investissement d'un vacataire, Arthur Tramon, qui a notamment co-encadré une mission d'une semaine de prospections et relevés sur le terrain mi-mars 2016. Deux étudiants en doctorat, Florian Couderc et Sylvain Mader, nous ont accompagné pour se former à la topographie. Notre campagne d'étude a porté sur : - le grands tertre de Soings-en-Sologne (Loir-et-Cher) "Le Grand Montanjon" ; - le grand tertre de Port-de-Pile (Indre-et-Loire) "Butte de Groin" ; - le grand tertre de Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire) "La Fontaine" ;

- le grand tertre de Chambord (Loir-et-Cher) "Montbénard" ; - le grand tertre de Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) "Le Mont aux Prêtres" ; - les deux grands tertres de Chambon-la-Forêt "La Garenne des Monts"; - le grand tertre de Bougy-lez-Neuville (Loiret) "Butte Noire" ; - le grand tumulus de Mézières-lez-Cléry (Loiret) "Butte des Elus" ; - le grand tumulus et la nécropole tumulaire de Sainte-Geneviève-des-Bois (Loiret) "La Ronce". Des repérages ont été réalisés sur le grand tertre et la fortification associée de Villedieu-sur-Indre, mais ils demanderaient à être complétés. Une trentaine de ces tombes et tumulus princiers, avérés ou supposés, sont aujourd'hui répertoriés et forment trois groupes distincts : Berry, Orléanais et Touraine.

Cartographie des tombes et tumulus princiers de la fin du premier âge du Fer en région Centre-Val de Loire. Etat de la documentation en octobre 2016.

Pierre-Yves Milcent, Février 2017

ARCHEA – POLE BLESOIS-ORLEANAIS - 2016

SAINT-LAURENT-NOUAN

(Loir-et-Cher)

La Formation Cette année, deux stages de formation à l’encadrement d’animation en archéologie et en préhistoire de 3 jours ont été organisés au mois de mai à Saint-Laurent-Nouan, pour 5 animateurs amenés à organiser séjours et animations avec des jeunes autour de l’archéologie et de la préhistoire. Le contenu des stages a été construit en fonction des besoins et des expériences des animateurs qui cette année étaient principalement des étudiants en archéologie. Différents thèmes d’archéologie des techniques ont été abordés, et notamment la poterie au néolithique, le façonnage et la cuisson de vases et de figurines, mais aussi l’outillage en silex taillé, le travail du cuir et la réalisation de cordelettes en végétaux de toutes sortes. Autant d’activités à organiser dans le cadre des projets pédagogiques mis en place dans les séjours des enfants et jeunes adolescents pour faire découvrir le mode de vie des hommes de la Préhistoire aux plus jeunes. Enfin, les stagiaires ont été formés à la pédagogie active et aux principes de l’Education populaire. Quatre stages (7 jours) portant sur « Le métier d’archéologue » se sont déroulés pendant l’été. Ils s’adressent à des jeunes de 14 à 17 ans. Le premier stage a été centré sur l’étude du mobilier céramique à partir des vestiges découverts sur les fouilles de Muides-sur-Loire pour le Néolithique et l’âge du Bronze. Les jeunes ont pu s’initier aux remontages, apprendre à dessiner les vases et à reconnaître les dégraissants pour une expérimentation des techn iques de modelage sans tour et réaliser une cuisson. Les deuxième et quatrième stages ont eu pour thème les industries en silex taillé avec l’apprentissage de la reconnaissance des stigmates de taille, l’organisation des enlèvements et la reconstitution des chaînes opératoires. Ils ont pu s’initier au remontage d’ensembles issus des fouilles du coteau de Muides pour des industries du Paléolithique final et du Néolithique. La réalisation par les stagiaires de quelques outils retouchés leur a permis également de mieux comprendre la succession des gestes des hommes de la préhistoire sur un matériau impérissable pour la production et leur utilisation sur différents matériaux (bois, cuir, végétaux ligneux) a pu être testée. Le troisième stage a été organisé autour des différents métiers de l’archéologie avec la description d’une spécialité par jour et l’intervention d’un spécialiste pour la technologie lithique (Alexandre Deseine, Doctorant à Paris I), la céramologie (Roland Irribarria, céramologue), l’archéobotanique et l’archéozoologie (Aude Chevallier, docteur en archéozoologie), l’anthropologie (Céline Villenave, anthropologue à l’Inrap) et la géoarchéologie (Clément Recq, étudiant en master II à Dijon). Au total, 35 jeunes ont pu participer à ces stages. Deux stages (7 jours) d’« Initiation à l’archéologie » ont été dédiés aux jeunes de 10 à 14 ans. Les 25 jeunes qui ont participé à ces deux stages ont pu aller fouiller une journée par semaine sur la fouille de Lisle à Pezou, dirigée par Harold Lethrosne. Pour le reste du stage, ils ont appris à reconnaître les différents matériaux retrouvés sur les fouilles préhistoriques, et notamment silex et céramique, lavage marquage, plans de répartition et initiation à la stratigraphie, et bien sûr la chronologie. Enfin quatre stages de « Reconstitution d’un habitat néolithique » ont permis à 36 jeunes de s’initier aux techniques d’assemblages de base de charpenterie néolithique pour un bâtiment dont le plan est issu de la fouille d’une maison danubienne du tout début du Néolithique beauceron (5000 av. J.-C.) à Voves (28).

Marie-France Creusillet, Roland Irribarria Février 2017

ARCHEA – POLE BLESOIS-ORLEANAIS - 2016

LES CARRIERES DE SILEX NEOLITHIQUES DE LA VALLEE DU LOIR

(Loir-et-Cher)

LISLE « les Sablons » (Loir-et-Cher) : Première campagne de fouille archéologique programmée sur une minière à silex néolithique. Programme : Mines de Silex de la Vallée du Loir coordonné par Harold Lethrosne (Inrap et UMR 8215 Trajectoires) La présente opération correspondait à la première campagne de fouille archéologique programmée sur le site de Lisle « les Sablons » dans le Loir-et-Cher. Elle s’est déroulée sur deux semaines du 11 au 22 juillet 2016, avec une équipe de 8 personnes. Cette dernière était composée du responsable d’opération bénévole secondé par deux autres archéologues professionnels (Olivia Dupart en qualité de responsable de secteur et spécialiste lithique et Clément Recq en qualité de géo-archéologue) présent également à titre bénévole. Les cinq autres techniciens bénévoles, présents tout au long des deux semaines de fouille, étaient étudiants en archéologie pour quatre d’entre eux et en chimie pour le dernier. Ils provenaient de différentes universités (Université de Tours, Université de Paris 1, Ecole du Louvre et Université du Havre). La campagne de fouille a permis de former et d’initier les bénévoles aux méthodes de fouille archéologique (fouille manuelle planimétrique et relevé 3D du mobilier au tachéomètre laser). Il s’agissait pour certains de leur première expérience de fouille archéologique et seulement l’une des é tudiantes présentes avait déjà intégré un cursus universitaire spécialisé en Néolithique. Le financement de la campagne a bénéficié du soutien de la région Centre-Val-de-Loire (association Archéa) et de la DRAC Centre-Val-de-Loire (SRA). Ce financement a permis l’organisation et le bon déroulement de cette première campagne de fouille en répondant à l’ensemble des besoins logistiques et techniques (hébergement, repas, déplacement, location de pelle mécanique, location du tachéomètre…) Du point de vue scientifique, cette première campagne a permis de confirmer la présence d’un important atelier de production de haches en silex néolithique matérialisé par une succession de niveaux de sédiment d’une épaisseur totale d’une trentaine de centimètres contenant une importante dens ité de déchets de taille de silex. Ces déchets de silex sont composés des premiers éclats très corticaux, aux éclats de la mise en forme et du façonnage de hache en silex ainsi que plusieurs ébauches de haches abandonnées en cours de fabrication. Sous ces niveaux archéologiques, un sondage ponctuel a permis la mise au jour d’un premier indice d’extraction du silex sur le site. Il s’agit d’une fosse dont nous n’avons fouillé que le niveau de comblement terminal. Deux à trois autres fosses d’extraction sur la zone décapée ont été identifiées en plan. Ces indices d’extraction du silex seront à confirmer lors des campagnes suivantes.

Harold Lethrosne, Février 2017

AXE II – VALORISATION

- Habitats préhistoriques de la Touraine p. 20 - Oppidum des Châtelliers à Amboise p. 26 - Peuplement paléolithique inférieur en Région Centre p. 27 - Paysages, architectures au 1er Age du Fer p. 31 - Auneau p. 36 - Site des Mégalithes de Changé à Saint Piat p. 38 - Saint Laurent Nouan p. 44 - Châteaumeillant (hors contrat d’objectif) p. 46

ARCHEA - POLE TOURAINE – 2016

HABITATS PREHISTORIQUES DE LA TOURAINE

VALORISATION 2016

La Roche-Cotard

Le site a été l'objet d'une présentation au palais des Congrès Vinci à Tours le 23 novembre 2016 dans le cadre des 11eme rendez-vous du Val de Loire organisés par la Mission Val de Loire/Patrimoine mondial/UNESCO.

Le site était présenté sous la forme d'un poster (voir ci-dessous)

Le site se trouvant dans une propriété privée et étant d'une très grande fragilité, il n'est pas possible de l'ouvrir au public. Une classe de 6eme du collège de Langeais a cependant été accueillie mais simplement pour voir l'organisation générale du site et l'entrée de la grotte.

Sites de la Touraine du sud (Le Grand-Pressigny et Abilly) Ouverture exceptionnelle de l’Archéolab et visites guidées gratuites Les 17, 18 et 19 juin : Journées nationales de l’archéologie Les 17 et 18 septembre : Journées européennes du patrimoine Participation au Festival archéologique « De la trace aux gestes » (juillet) Stand avec atelier création de parure préhistorique (démonstration et participation pour petits et grands) Participation aux Journées du Bénévolat à Tours (octobre) Stand de présentation de l'association Permanence d’accueil de l’Archéolab (Abilly) Visites guidées du musée de site archéologique Juillet et Août, ouverture du mardi au dimanche de 14h30 à 18 h 30 Permanence d’accueil à la Maison de la Préhistoire et de la Nature (Le Grand-Pressigny) Librairie et centre de documentation archéologique

Janvier à Juin et de Septembre à Décembre, du lundi au vendredi de 9h30 à 18h00 Juillet / Août, du mardi au samedi de 9h30 à 18h00 Petits ateliers archéologiques. pour les + de 8 ans 9 août : Initiation à la fouille (sur école de fouille à côté de l'Archéolab) 16 août : Jeu de piste (pour découvrir l'Archéolab en s'amusant) 23 août : Initiation à la fouille 30 août : Jeu de piste 24 août : Empreintoscope (connaître les animaux de nos régions à travers leurs empreintes) Les Après-midi du Patrimoine Sortie commentée d'une demi-journée sur la thématique de la préhistoire, du patrimoine et/ou de la nature pour le grand public Avril : Sortie Vallum de Murat à ferrière-Larçon Juin : Sortie Pont Romain au Grand-Pressigny Juillet : Patrimoine de Barrou Août : Sortie Récoltes Médievales Septembre : Patrimoine de Preuilly-sur-Claise Octobre : Sortie Faune TAP – Ateliers réforme scolaire 12 à 18 enfants par cycle en 2016 Les enfants s'initient et/ou approfondissent leurs savoirs sur les premiers hommes, sur les métiers de l'archéologie en atelier d'1h15 environ pendant 6 à 10 semaines Interventions annuelles école d’Abilly Intervention (de janvier à Pâques et de septembre à la Toussaint) école de Saint-Flovier. Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire) école de Preuilly sur Claise Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire) école du haut du Grand-Pressigny Intervention (de Pâques à fin d’année scolaire et de la Toussaint à Noël) école du bas du Grand-Pressigny Accueil scolaires Sur 1 à 5 jours, les enfants s'initient et/ou approfondissent leurs savoirs sur les premiers hommes et/ou surles métiers de l'archéologie à travers des ateliers, des démonstrations et des visites Classe patrimoine Montlouis-sur-Loire 31 (mars) 2 jours Classe patrimoine Montlouis-sur-Loire 31 (mars) 2 jours Classe patrimoine Veigné (mars) 3 jours Classe patrimoine Veigné (mars) 3jours Accueil à la journée Collège Stalingrad Saint-Pierre-des-Corps (novembre) 1 jour/4 classes

Accueil groupes adultes Visite guidée de l'Archéolab - Patrimoine et Découvertes Joué les Tours (avril) - Université de Poitiers (avril) - Association la Tortue de Felix (mai) - Amicale Alfred de Vigny Loches (juin) - Comité de Jumelage de Saint-Cyr (juin) + Démonstration de taille de silex - Association pour la Sauvegarde du Site Archéologique d'Argentomagus et Amis du Musée (octobre)

Jean-Claude Marquet Février 2017

ARCHEA - POLE TOURAINE - 2016

Programme Amboise - année 2016

Pendant l’année 2016, le programme Amboise a été consacré essentiellement à établir des contacts auprès des points de vente pour diffuser localement la plaquette « Archéologie à Amboise : aux origines de la ville et du Château ». A l’heure actuelle, l’ouvrage est disponible dans trois points de vente à Amboise :

- Librairie « Lu-et-approuvé » ;

- Boutique du château royal ;

- Accueil du Village Vacance des Violettes.

La convention de dépôt-vente a été renouvelée à plusieurs reprises avec la librairie et avec la boutique du Château. La plaquette est disponible depuis peu de temps sur le site du VVF, qui fonctionne uniquement en période de vacance pendant l’hiver.

800 exemplaires ont été tirés, et il ne reste que quelques dizaines d’exemplaires disponibles. Le budget prévu initialement pour un second tirage, va être transféré sur le budget de l’exposition « Ambacia, la gauloise » qui aura lieu en 2017, et plus

particulièrement sur l’édition du catalogue. En effet, cet ouvrage constituera la version améliorée et très développée de la plaquette. Une réédition de la plaquette serait donc superflue (double emploi). On retrouvera des thématiques similaires (histoire des recherches, place dans la recherche régionale, grandes étapes de l’occupation) avec des contenus plus riches et surtout un catalogue d’objets réalisés par une vingtaine de contributeurs et une quinzaine d’illustrations réalisées par un professionnel (T. Duchêsne).

Jean-Marie Laruaz, Février 2017

ARCHEA - POLE BERRY - 2016

LES PEUPLEMENTS DU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR

DANS LES FORMATIONS FLUVIATILES DE LA RÉGION CENTRE : GÉOLOGIE, GÉOCHRONOLOGIE, PRÉHISTOIRE

LA DIFFUSION

• La réimpression à 1 000 exemplaires de l’ouvrage Géochronologie et Préhistoire des formations fluviatiles fossiles en région Centre a été réalisé sur les crédits 2016. Cet ouvrage avait été rédigé en 2012 à partir des recherches soutenues par ARCHEA en région Centre, le Ministère de la Culture-Drac du Centre et le Département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle. En 200 pages illustrées en couleur, les sites préhistoriques majeurs de la région ,généralement installés au bord des rivières, ont été répertoriés, sites. Ces sites, sont généralement associés ou recouverts par les formations fluviatiles déposées par les rivières. Ils ont pu être datés grâce à une méthode de datation innovante mise ne œuvre par le laboratoire de géochronologie du MNHN et améliorée à partir de 1996 dans les vallées de la Creuse, et du Loir, puis systématisée dans la vallée du Cher.

• Cette méthode de datation paléodosimétrique effectuée sur les quartz fluviatiles optiquement blanchis a mis en évidence la grande ancienneté des plus importants sites de la région Centre. Ceux de Pont-de-Lavaud à Eguzon-Chantôme (Indre), de la Terre-des-Sablons à Lunery-Rosières (Cher) et du Pont-de-la-Hulauderie à Saint-Hilaire-la-Gravelle (Loir-et-Chert), ont occupés par les premiers hommes ente 1 et 1,2 millions d’années (1,2 Ma). Ils sont parmi les plus anciens actuellement connus en Europe et en Eurasie. Il en est de même pour les seconds peuplements humains qui réapparaissent en Europe et notamment dans la vallée du Cher, il y a 650 000 ans (650 ka).

• Couverture due l’ouvrage édité par la région centre. Dessin P. Voinchet, MNHN. ; PAO Gilles Dinéty

• ARCHEA-région Centre a également soutenu la publication scientifique des résultats obtenus sur ces sites de références. A la suite de l’excursion organisée en 2013 pour l’Association Française de l’Etude du Quaternaire et le Comité national Français de l’Association internationale pour le Quaternaire (AFEQ/CNF-INQUA), la revue de rang international AFEQ a accepté de consacrer un fascicule complet (100 p) aux sites du Pléistocène ancien et moyen de la région Cnetre. Ce numéro en cours d’impression sera diffusé en mars 2017 (2017-1).

• Le sommaire est le suivant :

• Jackie DESPRIÉE, Hélène TISSOUX, Pierre VOINCHET, Jean-Jacques BAHAIN-2017- Les formations fluviatiles du bassin de la Loire moyenne :dix ans de recherches.

• Jackie DESPRIÉE, Pierre VOINCHET, Gilles COURCIMAULT, Jean-Jacques BAHAIN, Simon PUAUD, Davinia MORENO, Yoann CHANTREAU, Hélène TISSOUX, 2017- Le site pléistocène moyen de la Noira à Brinay (Cher, région Centre, fFance) : contexte morphosédimentaire, géochronologie et données archéologiques.

• Jackie DESPRIÉE, Gilles COURCIMAULT, Pierre VOINCHET, Jean-Claude JOUANNEAU, Simon PUAUD, Salah ABDESSADOK, Jean DÉPONT, Mathieu DUVAL, Matthieu LEBON, Thomas INGICCO, Marie-Hélène MONCEL, Christophe FALGUÈRES, Jean-Jacques BAHAIN -2017- Le site du Pléistocène inférieur de Lunery-Rosières, la Terre-des-Sablons (France, région Centre, Cher) : unités sédimentaires, datations esr, études géoarchéologiques, préhistoire.

• Jackie DESPRIÉE, Gilles COURCIMAULT, Pierre VOINCHET, Simon PUAUD, Jean-Jacques BAHAIN, Davinia MORENO GARCIA, Marie-Hélène MONCEL, Xavier GALLET, Yoann CHANTREAU, Hélène TISSOUX & Christophe FALGUERES-2017- Etude géoarchéologique du site acheuléen ancien de « la Noira », (Brinay, Cher, région Centre, France)

• Henri GARON, Pierre VOINCHET, Jean-Jacques BAHAIN1 Jackie DESPRIÉE, Gilles COURCIMAULT, Hélène TISSOUX3& Christophe FALGUÈRES 2017 Datatation ESR de quartz fluviatiles : nouvelles données chronologiques pour le secteur « Intermédiaire » de la vallée de la Creuse (Indre, région Centre, France)

• Hélène TISSOUX, François PROGNON, Guillaume MARTELET, Bruno TOURLIÈRE, Jackie DESPRIÉE, Morgane LIARD, Frédéric LACQUEMENT -2017- Interprétation d’un levé de spectrométrie gamma pour la connaissance des dépots silico-clastiques fluviatiles en Centre France (Loire et Sologne).

• De plus un autre article concernant le site de la Noiraa été publié dans une revue de langue anglaise : DESPRIÉE, J., COURCIMAULT, G., MONCEL, M.H., VOINCHET, P., TISSOUX, H., PUAUD, S., GALLET, X., BAHAIN, J.J., MORENO, D., FALGUÈRES, C. (2016) - The Acheulean site of la Noira (Centre region, France): Characterization of materials and alterations, choice of lacustrine millstone and evidence of anthropogenic behavior. Quaternary International, 411, 144-159.

• La puiblication des sites se poursuivra en 2017 par la monographie du site de Lunery-Rosières, la Terre-des-sablons (1.166 Ma). Les premiers dessins de l’industrie préhistorique très particulière aménagée sur des chailles déplacées Durant le Teriaire et le Quaternaire ont commencé sur les credits 2016.

Luinery-Rosières, la Terre-des-Sablons, (1.2 ma) : nucleus en chaille jurassique, niveau 1, 0.E5.1; Dessin A. Theodoropoulou.

Jackie Despriée Février 2017

ARCHEA - POLE BERRY – 2016

PAYSAGES, ARCHITECTURES ET PRATIQUES FUNERAIRES ELITAIRES AU PREMIER AGE DU FER

Bilan en termes de recherche et de valorisation Valorisation et communication scientifiques Dans le cadre du programme de recherche franco-allemand "West Hallstatt Gold" financé par l'Agence Nationale pour la Recherche et la Deutsche Forschungs Gemeinschaft (dir. Barbara Armbruster et Ernst Pernicka), programme auquel nous avons étroitement collaboré, un colloque international sur l'or en Europe celtique intitulé "Iron Age gold in Celtic Europe – society, technology and archaeometry" avait été organisé à Toulouse du 11 au 14 mars 2015 par B. Armbruster, E. Dubreucq et P.-Y. Milcent. La publication des actes du colloque est programmée pour la fin 2017. Pour l'occasion, nous avons rendu plusieurs articles concernant directement le programme développé au sein d'ARCHEA, plus précisément les objets en or des tombes privilégiées de la région Centre - Val de Loire : - " Les bijoux en or du tumulus princier de Lazenay à Bourges (Centre) - Ve s. av. J.-C. -" poster présenté par P.-Y. Milcent (UMR TRACES), B. Armbruster (UMR TRACES), M. Blet-Lemarquand (IRAMAT, Orléans), B. Gratuze (IRAMAT, Orléans) ; - "Iron Age gold work in time and space" en collaboration avec E. Dubreucq (UMR TRACES), Th. Hoppe (Landesmuseum Stuttgart) et B. Schorrer (Universität Tübingen) ; - "Case studies of West Hallstatt Gold from France: typological, analytical and technological insights" en collaboration avec B. Armbruster (UMR TRACES), M. Blet-Lemarquand (IRAMAT, Orléans), E. Dubreucq (UMR TRACES), B. Gratuze (IRAMAT, Orléans), P.-Y. Milcent, L. Olivier (MAN) Parallèlement, le colloque international "Architectures funéraires et mémoire : la gestion des nécropoles en Europe occidentale (Xe-IIIe s. av. J.-C.)" (Coord. St. Adroit et R. Graells) qui s'était tenu à la Casa de Velasquez à Madrid, en 2014, a donné lieu à des actes sous presse. Un article intitulé "Construire, (ré)utiliser, entretenir ou piller des tumulus à l'âge du Bronze et au premier âge du Fer. Le tumulus de Lazenay à Bourges et autres exemples de France centrale" y figure. Il permettra de présenter pour la première fois les fouilles du tumulus de Lazenay de manière détaillée. Recherche Pour l'année 2016, le travail s’inscrit dans la continuité de l'année précédente. Le traitement de la documentation ancienne des fouilles (relevés de terrain, dessin de mobilier) a été achevé en 2016 avec la mise au net et la vectorisation selon des normes graphiques homogènes. Les archives photographiques (argentiques, diapositives) ont été scannées à haute résolution pour la conservation et en vue de leur publication. Les nouveaux monuments prospectés en mars 2016 ont été géoréférencés et replacés par le biais d’un SIG au cœur de leur environnement archéologique ou « paysage funéraire » à différentes échelles : du site à la commune, de la région au territoire français. La réalisation de ces plans induit l’analyse spatiale et la

réactualise par la superposition de nombreux calques d’informations qui renseignent à la fois la microtopographie du site, la géologie, l’hydrographie et la topographie locale ou régionale, ou encore la répartition de tel ou tel type de tombes ou de mobilier à l’échelle de la région.

PROSPECTIVE ET PROJET 2017 Les projets de publication scientifique consacrés aux sépultures privilégiées du programme d'étude développé les années précédentes sont dans leurs phases de rendu. Le projet de catalogue illustré à destination du grand public (60 pages environ) sur le thème des sépultures élitaires du 1er âge du Fer en région Centre-Val de Loire, prévu en 2016, a été différé en 2017 afin de compléter la documentation photographique. Rappel des institutions et principaux partenaires associés : * UMR 5608-TRACES à Toulouse * UMR 5060-IRAMAT Orléans-La Source * Inrap, base de Tours * Service archéologique de la communauté d'agglomération "Bourges Plus" Barbara Armbruster (CNRS, TRACES) Laurence Augier (Bourges Plus) Maryse Blet-Lemarquand (CNRS, IRAMAT) Jean-Philippe Chimier (Inrap) Raphaël Durand (Bourges Plus) Nicolas Garnier (Laboratoire Nicolas Garnier) Bernard Gratuze (CNRS, IRAMAT) Ian Ralston (Université d'Edimbourg) Laure Salanova (CNRS) Bibliographie parue en 2016 ou à paraître Armbruster et al. à paraître : ARMBRUSTER (B.), BLET-LAMARQUAND (M.), BURNETT (B.), DUBREUQ (E.), GRATUZE (B.), HOPPE (Th.), MILCENT (P.-Y.), OLIVIER (L.), PERNICKA (E.), SCHORER (B.), SCHWAB (R.). - Gold Schmiede Kunst der Westhallstattzeit ? Vorläufige Ergebnisse eines interdisziplinären französisch-deutschen Forschungsprojekts. In : Arbeitsgemeinschaft Eisenzeit, Bad Salzhausen (D), session KunstHandWerk, Kunsthandwerker, à paraître (article soumis en 2013). Milcent à paraître : MILCENT (P.-Y.). – Les bijoux en or du tumulus princier du Ve s. av. J.-C. de Lazenay à Bourges (région Centre-Val de Loire). In : Armbruster B., Milcent P.-Y. E. Pernicka, R. Schwab "Iron Age Gold in Celtic Europe", Maria Leindorf Verlag, actes du colloque tenu à Toulouse les 12-15 février 2015.

Milcent 2017 : MILCENT (P.-Y.). – Construire, (ré)utiliser, entretenir ou piller des tumulus à l'âge du Bronze et au premier âge du Fer. Le tumulus de Lazenay à Bourges et autres exemples de France centrale. In : Adroit St., Graells R. (ed.) Actes de la table ronde internationale organisée par la Casa de Velasquez (Madrid), les 13-14 mars 2014 "Architectures funéraires et mémoire : la gestion des nécropoles en Europe occidentale (Xe-IIIe s. av. J.-C.)", Archeologia Nuova Serie, 4, Venosa, 2017, p.393-419. Milcent 2016 : MILCENT (P.-Y.). – The Network Genesis of La Tène Cultures: a western Point of View. In : Fernández-Götz, M. Krausse, D. Beilharz, D. (eds.) Individualization, Urbanization and Social Differentiation: Intellectual and Cultural Streams in Eurasia (800-400 BC), Actes du congrès international de Stuttgart, 11-13 février 2013, Cambridge University Press, 2016, p.392-406. Bibliographie déjà parue précédemment (articles accessibles pour la plupart à l'adresse : https://univ-tlse2.academia.edu/PierreYvesMILCENT) Boguszewski et al. 2013 : BOGUSZEWSKI (A.), GOMEZ DE SOTO (J.), MILCENT (P.-Y.) coord., BOULESTIN (Br.), BERTRAND (I.), DUCONGE (S.), KEROUANTON (I.), MAGUER (P.), PAUTREAU (J.-P.). - Stèles et statues du Premier âge du Fer et de La Tène ancienne, du Centre-Ouest et de l’Aquitaine septentrionale au Berry. Documents d'Archéologie Méridionale, 34, 2013, p.311-322. Milcent 2004 : MILCENT (P.-Y.). - Le premier âge du Fer en France centrale. Société Préhistorique Française, mémoire XXXIV, 2004, 2 vol., 718 p. dont 132 pl. Milcent (dir.) 2007 : MILCENT (P.-Y.) dir. - Bourges-Avaricum, un centre proto-urbain celtique du Ve siècle av. J.-C. Les fouilles du quartier Saint-Martin-des-Champs et les découvertes des Etablissements militaires. Coll. Bituriga, Service d’archéologie municipal, UMR 5608, Bourges, 2007, vol.1, 341 p., vol.2, 176 p. Milcent 2010 : MILCENT (P.-Y.). – Die frühstädische Siedlung der Hallstattzeit von Bourges und ihr territoriales Umland im Spiegel der Grabzeugnisse. In : Krausse D. (dir.) “Fürstensitze” und Zentralorte der frühen Kelten, Abschlusskolloquium des DFG-Schwerpunktprogramms 1171 in Stuttgart, 12-15 octobre 2009, Forschungen und Berichte zur Vor- und Frügeschichte in Baden-Württemberg, 120/1, Konrad Theiss, Stuttgart, 2010, p.415-437. Milcent 2012a : MILCENT (P.-Y.). – Bourges, Frankreich. Eisenzeitliche Bestattungen unf Gräberfelder. In : SIEVERS S., URBAN O., RAMSL P. (dir.) Lexikon zur keltischer Archäologie. Mitteilungen der Prähistorischen Kommission, band 73, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Vienne, 2012, p.222-224. Milcent 2012b : MILCENT (P.-Y.). – Résidences aristocratiques et expérience urbaine hallstattiennes en France (VIe–Ve siècles av. J.-C.). In : Sievers S. (dir.) Die Frage der Protourbanisation in der Eisenzeit. La question de la proto-urbanisation à l’âge du Fer. Actes du 34e colloque interntional de l’AFEAF d’Aschaffenburg, 13-16 mai 2010, Römisch-Germanische Kommission, Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, Band 16, R. Habelt, Bonn, 2012, p.91-113. Milcent 2012c : MILCENT (P.-Y.). – Sépultures et pratiques funéraires du premier âge du Fer (800-450 av. J.-C.). in : Atlas Archéologique de Touraine, http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=110, 2012. Milcent 2013 : MILCENT (P.-Y.). – La nouvelle place des femmes dans l'espace funéraire en Gaule : des tombes à épée hallstattienne aux tombes à riche parure féminine. In : Verger St., Pernet L. (dir.) Une Odyssée gauloise. Parures de femmes à l'origine des premiers échanges entre la Grèce et la Gaule. Errance, Paris, 2013, p.136-141. Milcent 2014 : MILCENT (P.-Y.). – Hallstattian urban Experience before the Celtic Oppida in central and eastern Gaul. Two Case studies: Bourges and Vix. In : Fernández-Götz, M. Wendling, O. Winger, K. (eds.) Paths to complexity – Centralisation and Urbanisation in Iron Age Europe. Congress of EAA 2011, Helsinki, Oxbow Books, p.35-51

Pierre-Yves Milcent

Février 2017

ARCHEA – POLE BEAUCE - 2016

Auneau (Eure-et-Loir) « Le Parc du Château » L’analyse tracéologique de l’industrie lithique mésolithique est en cours par C. Guéret (Post-doctorant – Université de Paris 1 – UMR 7041 ArScAn). Malgré un contexte taphonomique pas très favorable (lustré de sol fréquent dû au substrat sableux), de nombreuses observations ont pu être réalisées, même si les bords des lamelles présentent fréquemment des petites ébréchures. À l’échelle macroscopique, plusieurs cas de découpe de matières tendres (type boucherie, peau ou bois), des raclages de matières dures (probablement animales), quelques lustrés végétaux incontestables et des raclages de peau potentiels ont pu être observés sur une quarantaine de pièces. Les premiers tests au microscope ont mis en évidence des polis de découpe de peau ou de boucherie bien préservés, ainsi que des lustrés végétaux encore intègres, qui permettront des analyses plus approfondies. L’examen des armatures a montré de fréquentes traces d’impact lors de l’utilisation comme pointes de projectile. Un grand nombre de lamelles à dos (tronquées ou non, scalènes…) est marqué par un émoussé volontaire du bord opposé au dos le plus abrupt, qui semble correspondre à la partie de l’armature la plus tranchante, non emmanchée. Cet émoussé pourrait permettre, en l’absence de traces d’impact, de distinguer les armatures en état de fonctionnement des ébauches. Cette piste de recherche sera poursuivie dans la mesure où il y aurait sur le site du « Parc du Château » un nombre important de pièces en état de fonctionnement, même si elles ne portent pas de traces diagnostiques. À la suite de la thèse soutenue en 2015 par C. Verjux sur les structures en creux du site mésolithique d’Auneau, une communication intitulée « Les structures en creux au Mésolithique : l’hypothèse du stockage enterré de fruits à coque » a été présentée à l’occasion du Colloque international « Creuser au Mésolithique », qui s’est tenu à Chalon-en-Champagne les 29 et 30 mars 2016. En l’absence de macro-restes végétaux, l’hypothèse de fosses destinées au stockage alimentaire repose sur l’analyse des données issues de l’étude des structures (morphologie des creusements, analyse stratigraphique, étapes et nature des comblements…) en comparaison avec les silos enterrés connus dès le Néolithique et très répandus aux âges des métaux, sur les données archéologiques fournies par d’autres sites mésolithiques livrant des structures de traitement, de conservation et de stockage de noisettes, sur une évaluation des ressources et de la part de l’alimentation végétale au Mésolithique, ainsi que plus largement sur les données archéologiques et ethnologiques concernant la conservation et la consommation des fruits à coque. Le Jardin de la Préhistoire connaît toujours le même succès, malgré les changements liés aux rythmes scolaires. Une centaine de classes du nord de la région Centre – Val de Loire et d’Île-de-France a été accueillie entre avril et fin octobre, pour un total de près de 7 500 visiteurs. Enfin, une affluence record a marqué la manche du Championnat européen de tir aux armes de jet préhistoriques organisée à Auneau et Aunay-sous-Auneau les 12 et 13 novembre. Plus de 200 concurrents venus de toutes les régions françaises, mais aussi de Suisse, de Belgique, d’Allemagne et même des États-Unis ont en effet participé aux épreuves de tir à l’arc et au propulseur.

Christian Verjux, Jean-Pierre Dubois

Février 2017

ARCHEA – POLE BEAUCE - 2016

Dominique Jagu,

Février 2017

ARCHEA – POLE BLESOIS-ORLEANAIS – 2016

SAINT LAURENT NOUAN

(loir-et-Cher)

La Valorisation Les séjours de vacances pour les enfants de 8 à 10 ans ont permis à 30 enfants de découvrir la Préhistoire sous une forme ludique à travers des jeux adaptés, la fabrication de petites huttes paléolithiques, une participation à la mise en place du clayonnage des murs de la maison néolithique, l’élaboration d’un repas préhistorique dans des poteries et la mouture de la farine sur des meules en grès…selon le projet pédagogique préparé par les animateurs à l’issue de leur formation. Cet apprentissage de la vie des hommes préhistoriques permet également aux enfants de comprendre le temps passé à l’acquisition e t à la préparation de la nourriture à différentes périodes de la Préhistoire et sur différents continents. A l’occasion des Journées Nationales de l’Archéologie, nous avons organisé une journée Portes Ouvertes sur le chantier de reconstitution de la maison néolithique le dimanche 19 juin. 120 personnes sont venues, essentiellement des communes alentour (Saint Laurent, Lailly et Beaugency), et ont pu poser aux archéologues toutes les questions sur les techniques de constructions et le Néolithique dans la région. Chacun a pu expérimenter la mouture du grain sur des meules en grès et le lancer de sagaie au propulseur. Des démonstrations de taille de silex et d’allumage de feu ont été particulièrement appréciées. Légende de la photo : Démonstration d’allumage du feu aux Journées Nationales de l’Archéologie.

Marie-France Creusillet, Roland Irribarria Février 2017

Démonstration d’allumage du feu aux Journées Nationales de l’Archéologie.

Les fouilles archéologiques de Châteaumeillant-Mediolanum (Cher)

De l’oppidum gaulois à la ville romaine

Introduction L’APR VIVICA financée par le Conseil Régional du Centre s’est achevée en 2015 et un rapport de synthèse a été remis au SRA du Centre. Il a concerné la fouille d’un vaste quartier artisanal et d’habitat. En préalable à la mise en place d'un nouveau projet triennal en 2017, une fouille exploratoire a été réalisée dans le rempart de l’oppidum de Châteaumeillant au cours de l'été 2016. Cette évaluation avait pour objectif de changer de secteur de fouille et de lancer une exploration dans un autre lieu de la réserve archéologique de la commune de Châteaumeillant. Cette évaluation a permis d’ouvrir une grande partie du rempart massif de Châteaumeillant et d’obtenir une coupe transversale de près de 30 m. Parallèlement, un puits gaulois a été fouillé dans la zone d’habitat : il a livré plusieurs découvertes exceptionnelles. Le programme archéologique de Châteaumeillant, commencé en 2001, concerne l’exploration de l’habitat contemporain de l’except ionnel rempart celtique de Mediolanum. Cet oppidum est le premier site biturige dont on explore l’intérieur. Les fouilles d’oppida étant très rares en Europe, on peut espérer que les résultats de ces recherches apporteront non seulement de nouvelles connaissances sur le Berry à l’âge du Fer mais aussi des données à l’échelle de l’Europe celtique.

Problématique de la recherche L’âge d’or de Mediolanum se situe aux IIe et Ier siècles avant J.-C. A cette époque, sur une route déjà importante entre Poitiers et Lyon, les habitants ou les familles dirigeantes de Châteaumeillant ont négocié et fait venir de grandes quantités de vin italien, pour eux-mêmes ou pour leur commerce. L’usage précis de ce vin reste à éclaircir : redistribution, utilisation publique ou religieuse ? La compréhension de ce phénomène, unique en Gaule celtique est l’enjeu du nouveau programme qui a débuté en 2007.

Depuis le XIXe siècle en effet, la découverte de grandes quantités d’amphores italiques complètes confirme l’existence d’un commerce à longue distance entre les Bituriges et les Romains. Ces découvertes permettent de penser que Châteaumeillant-Mediolanum pourrait remplir la fonction d’un comptoir commercial, une sorte de « plaque tournante » du commerce vinaire en plein cœur de la Gaule. Le négoce du vin italien a pu être contrôlé par un groupe de personnes, des aristocrates ou les membres d’une ou plusieurs familles puissantes. Le stockage de grandes quantités de vin pouvait être organisé et centralisé à Châteaumeillant puis les amphores pouvaient être redistribuées dans les oppida bituriges, voire dans les cités voisines, arverne et lémovice par exemple (oppida de l’Auvergne et du Limousin). On connaît depuis plusieurs années, grâce à plusieurs fouilles en France, l’implication des amphores dans les rites et les cérémonies religieuses et publiques. L’oppidum de Châteaumeillant pourrait également avoir eu une fonction de sanctuaire où l’on pouvait pratiquer des activités cérémonielles et rituelles impliquant ou nécessitant du vin. La situation géographique de Châteaumeillant prend ici un autre sens et un poids certains : à la limite de trois cités, cette position lui confère un rôle stratégique, à la fois symbolique, politique et religieux. Cette hypothèse n’est d’ailleurs pas incompatible avec celle du comptoir commercial, les pratiques festives et rituelles nécessitant des apports réguliers de marchandises adéquates. Mais les preuves archéologiques n’ont pas été mises en évidence, faute de fouilles suffisamment approfondies. Par divers concours de circonstances, toutes les caves à amphores connues à Châteaumeillant ont été découvertes fortuitement par les habitants de la ville lors de travaux dans les jardins. Depuis le XIXe siècle, des centaines d’amphores ont ainsi été retirées des caves sans observations archéologiques, souvent sans ménagement, si bien qu’on ne connaît presque rien de leur contexte d’enfouissement. On note quelques exceptions comme les deux fouilles de caves du jardin Gallerand en 1956 et 1962, aux résultats stratigraphiques toutefois peu clairs. Enfin, la dernière découverte en date est celle d’une fosse contenant 21 amphores complètes, observée partiellement lors de travaux devant la clôture du même jardin Gallerand en 1996 par J.-F. Chevrot. Malgré les centaines d’amphores recueillies sur l’oppidum, l’étude minutieuse des contextes stratigraphiques fait totalement défaut aujourd’hui. De ce fait, la fonction des fosses contenant ces amphores, la datation et la nature exactes des dépôts sont totalement inconnues. On ne connaît rien non plus des relations entre ces caves, que ces liaisons soient fonctionnelles et chronologiques. On ignore totalement dans quel type de quartier elles se trouvent, et toutes les hypothèses sont permises : habitat, quartier artisanal, entrepôts, sanctuaire. Il faut ajouter que certaines amphores ont été retrouvées encore bouchées, des bouchons ou des opercules de fermeture en pouzzolane sont connus également à Châteaumeillant, mais on ne sait pas si les amphores ont été stockées pleines de vin ou vides dans les caves. A la suite de plus d’un siècle de découvertes dans le quartier sud de Châteaumeillant, on ne peut finalement pas dire grand-chose de plus sur ces dépôts d’amphores. Sauf que la recherche et la fouille de ces caves représentent un enjeu d’avenir, car les clés de la fonction de cet oppidum se trouvent probablement dans ces fosses.

Les résultats des recherches archéologiques en 2016 Le programme de fouille s'est déroulé du 4 au 29 juillet 2016. L’opération a été dirigée par Sophie Krausz, assistée par Caroline Millereux, Marion Boucher et Julie Thiot pour l’encadrement d’une équipe composée de 25 étudiants en archéologie validant un stage professionnel : universités de Tours, Bordeaux, Nanterre, Strasbourg, Dijon, Quimper et trois étudiants de Libreville au Gabon.

Le puits 512 Ce puits a été découvert en 2013 à environ 1,50 m de profondeur à l’intérieur d’une grande cave gauloise. Pour des raisons de sécurité, son exploration n’a pu être envisagée qu’en 2016 et sa fouille a été confiée à la société EVEHA de Limoges qui dispose d’un service spécialisé. L’installation de la plateforme sécurisée à la fin du mois de juin a occasionné la découverte d’un dépôt d’amphores italiques dans la partie ouest de la cave gauloise. Il s’agit d’une « cave à amphores », identique à celles qui sont découvertes dans le quartier sud de l’oppidum de Châteaumeillant depuis le 19e siècle. Cette découverte est exceptionnelle à plus d’un titre : d’abord la dernière découverte de cave à Châteaumeillant remonte à 1996, il y a donc exactement 20 ans ; ensuite, c’est la première fois depuis le 19e s. qu’une cave à amphores a pu être fouillée par des archéologues avec des moyens scientifiques.

Fabienne Olmer, spécialiste des amphores, donne une interview à France 3

Après la fouille de la cave à amphores, la fouille du puits a pu commencer. Elle a permis de découvrir un dépôt exceptionnel datant de la fin de la période gauloise (entre 100 et 50 avant J.-C.) : une statue celtique en pierre, un crâne humain, des fragments de très grandes poteries de stockage (dolia) ainsi qu’un chenet en terre cuite gravé et peint, avec une tête de cheval.

Guillaume Gouzon sortant la statue de pierre du puits.

Le rempart gaulois Le rempart massif a probablement été construit au milieu de 1er s. avant J.-C., au cours de la guerre des Gaules (58-51 avant J.-C.). Très peu de remparts de ce type ont été explorés en Europe, car ce type de fouille est complexe et nécessite des conditions de sécurité particulières. En effet, le rempart de Châteaumeillant mesure encore plus de 10 m de hauteur et près de 30 m de largeur. Une fouille « en paliers » est nécessaire pour observer le monument sur toute sa hauteur. La fouille exploratoire de 2016 a permis d’observer la structuration complexe du rempart, véritable ouvrage militaire des Gaulois :

1. le cœur du rempart est constitué d’un noyau d’argile très dur. 2. La partie avant du rempart est composée d’un talus accolé à ce noyau, constitué de pierres concassées. Ce talus constitue le blindage externe du rempart. 3. La rampe arrière du rempart est constituée de pierres concassées bleues et vertes.

Tous les matériaux constituant le rempart proviennent du creusement de l’énorme fossé situé à l’avant, en contrebas de l’oppidum. La fouille de 2002 avait montré que ce

fossé mesure 45 m de large.

Cette fouille exploratoire a montré que le rempart massif de Châteaumeillant n’est pas un simple talus de terre. Il est au contraire un ouvrage de haute technologie, élaboré par des architectes et ingénieurs gaulois qui connaissaient la mécanique et la résistance des matériaux qu’ils pouvaient prélever sur place pour construire cet ouvrage militaire contre l’armée de Jules César.

Le talus externe constituant le blindage du rempart (à gauche en gris)

La coupe dans le rempart et le talus interne (rampe)

La coupe dans le rempart et le noyau interne.

Comme en 2015, le chantier de 2016 a été survolé par un drone dans le but de réaliser des photos aériennes et d'améliorer les plans de fouille.

Vue du chantier de Châteaumeillant par drone (juillet 2016 : à gauche la fouille de l’habitat ; à droite la fouille du rempart)

Équipe de recherche

• Direction du programme : Sophie KRAUSZ, Maître de conférence-HDR à l’université Bordeaux-Montaigne-Ausonius UMR 5607.

• Responsable de secteur des zones C-D-E (salariée) : Caroline MILLEREUX

• Responsable de secteur de la zone F (salariée) : Marion BOUCHET

• Gestion du mobilier archéologique sur le terrain (salariée) : Julie THIOT.

• Recherches sur l’habitat gallo-romain : Sylvie CROGIEZ-PÉTREQUIN, Professeur d’histoire romaine à l’université François Rabelais de Tours, CéTHIS-EA 6298.

• Étude de la céramique laténienne : Marion BOUCHET, céramologue, docteur de l’université de Tours.

• Étude de la céramique gallo-romaine : Marielle BERNIER, céramologue, Ausonius UMR5607.

• Étude des parures en lignite et en verre : Caroline MILLEREUX

• Étude du mobilier métallique : Ainara OGALLAR, étudiante en master à l'université Bordeaux-Montaigne.

• Étude des amphores : Fabienne OLMER, UMR 5140-CNRS, Archéologie des sociétés méditerranéennes.

• Étude des meules : Olivier BUCHSENSCHUTZ, directeur de recherches émérite au CNRS, UMR 8546, AOROC.

• Étude anthropologique : Mathieu GAULTIER, Université de Tours, CITERES ; Département d’Indre-et-Loire, Service de l’archéologie.

• Expertise dentaire : Dominique JAGU, archéologue. Docteur en Chirurgie-dentaire Paris V, DEA de Préhistoire Paris I

• Géologie et étude pétrographique des objets lithiques : François BOYER, enseignant-chercheur retraité de l’université de Paris VI.

• Étude des monnaies : Katherine GRUEL, directrice de recherches au CNRS, UMR 8546, AOROC.

• Analyses xylologiques et dendrochronologie : Laboratoire CIPRES, Besançon

• Photographies par drone : Bernard-Noël CHAGNY

• Relevés topographiques : Clément COUTELIER, géomaticien, Ausonius UMR5607.

• Restitutions 3D et photogrammétrie : Florent COMTE, Ausonius UMR5607.

• Sophie LACAN : responsable du musée Émile Chénon de Châteaumeillant ▪ ▪ …et l'équipe de terrain du mois de juillet 2016 : Joëlle Nkene Meye, Yvana Ada Minko et Daniel Monba Momba étudiants de l’université Omar Bongo de

Libreville au Gabon ; Lucie Fournier étudiante à l’université de Pau ; Lola Mirti étudiante à l’université de Paris 1 ; Airelle Mandon étudiante à l’université de Quimper ; Baptiste Guérin étudiant à l’université de Bourgogne ; Solal de Villeneuve étudiant à l’université de Tours ; Hugo Martin étudiant à l’ESAD d’Orléans ; Marine Chieroni, Caroline Landart, Mathilde Grenet, Mélanie Gense, Ana Pichon, Lisa Roginas, Nora Hounieu, Corentin Freysinnier, Victor Sergues, Alexandre Léonet, Jean-Chistophe Sarrazin-Robert-Dejeans, Adrien Gravier et Guillaume Teillet étudiants à l’université de Bordeaux Montaigne.

Activités scientifiques et médiatiques en 2016 - Conférence publique de Sophie Krausz le 27 février 2016 à Blois (Loir-et-Cher) : Carnutes, Turons et Bituriges : les peuples gaulois du Centre de la France entre 800 et 50 avant J.-C. - Conférence publique de Sophie Krausz 17 juin 2016 à Sancerre (Cher) : Gaulois et Gallo-romains du Berry. - Communication scientifique de Sophie Krausz au Colloque international AFEAF de Rennes (Association Française pour l’Etude de l’âge du Fer) à Rennes : L’art de la fortification celtique : architecture et ingénierie des systèmes défensifs (Sophie Krausz).

Publications en 2016

L’année 2016 a vu l’aboutissement de deux publications importantes au sein de notre programme de recherche. Un petit livre destiné au grand public, édité par ARCHEA et financé grâce à la subvention du Conseil Départemental du Cher (KRAUSZ S., COULON G. 2016 — Le trésor de Châteaumeillant, ARCHEA).

Le second ouvrage est consacré à la naissance de l’Etat en région Centre entre 5000 et 50 avant J.-C., financé par le Ministère de la Culture et ARCHEA (région Centre-Val de Loire).

Sophie Krausz, Février 2017