2016

AVEF – Association Vivre En Famille

24, rue Beaussier 83 500 La Seyne sur Mer

Tél : 04 94 06 67 34 – fax : 04 94 06 10 65

vivre-en-famille@wanadoo.fr

www.vivre-en-famille.com

SIRET 449 357 920 00015 APE 9499Z

RAPPORT D’ACTIVITÉS

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SOMMAIRE

PRÉSENTATION DE L’AVEF ................................................................................................................................. page 3

PARTENARIAT DE MISE EN ŒUVRE ET INSTITUTIONNEL ............................................................................... page 4

ACTIONS 2016 ............................................................................................................................................. page 5

GUIDANCE PARENTALE .............................................................................................................. page 6 Nouvelle technique EMDR .................................................................................................................... page 8 Cas cliniques .......................................................................................................................................... page 9 Constats ................................................................................................................................................. page 10

PRÉ (Programme de Réussite Éducative) à La Seyne sur Mer et à Toulon ................................... page 14 et 15

ENTRETIENS FAMILIAUX ............................................................................................................. page 16 Centre de Consultations Familiales ..................................................................................................... page 16 Concertations ......................................................................................................................................... page 17

GROUPES DE PAROLES POUR TOUS PARENTS ............................................................. page 18 Méthodes et réalisation ......................................................................................................................... page 18 Les ateliers de communication en direction des parents .................................................................. page 20 Les groupes de Paroles de pères ........................................................................................................ page 21

LE REAAP ........................................................................................................................................... page 22 Mise en œuvre ........................................................................................................................................ page 23 Deux projets collectifs .......................................................................................................................... page 24

La transmission et le soutien à la parentalité ......................................................................... page 24 Emprise et radicalisation .......................................................................................................... page 25

AJEF ...................................................................................................................................................... page 26 Les objectifs ........................................................................................................................................... page 26 Les constats ........................................................................................................................................... page 27

AVC ........................................................................................................................................................ page 28 Les groupes de paroles ........................................................................................................................ page 28 Les entretiens individuels ..................................................................................................................... page 29 Les stages de citoyenneté .................................................................................................................... page 30 à 32 Témoignages d’auteurs ....................................................................................................................... page 32 et 33

ANNEXES ............................................................................................................................................ page 34 Articles .................................................................................................................................................... page 36 Presse ..................................................................................................................................................... page 34 Photos ..................................................................................................................................................... page 35

GLOSSAIRE ................................................................................................................ page 38

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PRÉSENTATION DE L’AVEF

HISTORIQUE, OBJECTIFS Les structures sociales, éducatives et de l’animation sont présentes sur la commune de La Seyne sur Mer et accomplissent un travail considérable. A partir de 1996, leur réflexion et concertation avec les membres de l’OMASE ont montré la nécessité d’impulser une nouvelle forme d’action auprès des familles qui viendrait compléter et non pas se substituer à celles existantes. Ainsi le secteur Vivre En Famille a vu le jour en février 2000. Les objectifs généraux Les objectifs des actions de l‘Association Vivre En Famille sont le maintien, la restauration et la reconstruction du lien familial et social dans un souci de prévention des troubles de l’enfant et des conflits familiaux aggravés : Mission de prévention primaire des conflits familiaux au travers d’actions complémentaires auprès des parents (Guidance, Consultations familiales, Groupes de paroles et d’échange, Développement d’un réseau de soutien à la parentalité sur le territoire) – Conforter les places et rôles des parents - Travail de concertation avec des partenaires pour les situations complexes – Développement des pratiques thérapeutiques de réseau - Réflexion sur la parentalité ou la violence intra familiale (en interne ou en externe). PUBLIC ET SECTEUR GÉOGRAPHIQUE Le public Les actions sont en direction de tous parents, grands-parents voir familles élargies quel que soit leur culture et leur milieu socioprofessionnel afin de ne jamais stigmatiser une différence non pertinente par rapport aux objectifs de nos actions. Toutefois concernant les publics les plus démunis, notre attention est renforcée et ils sont accueillis prioritairement.

Le secteur géographique Nous recevons du public provenant principalement de la commune de La Seyne sur Mer et surtout des quartiers prioritaires mais aussi, pour certaines actions, des villes de Six-Fours, Toulon, et son agglomération. MOYENS DE MISE EN ŒUVRE Locaux Locaux mis à disposition par la Mairie de La Seyne sur Mer : 24, rue Beaussier Interventions dans les locaux, collèges Curie et Eluard, écoles maternelles Jean Zay et Anatole France, Groupe Scolaire Brassens et 6 associations (Accueil loisirs Jean Zay du Foyer Wallon/MAEFE, Femme dans la cité, Centre Social et Culturel Nelson Mandela, GEM Forts Ensemble, AMIQ) et 9 structures d’accueil Petite Enfance.

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Personnel 2016 Le personnel est salarié permanent en CDI 1 Direction – Coordination - Animation (1 ETP) 1 Psychologue clinicienne, thérapeute familiale (temps complet) 2 Agents de développement soutien à la parentalité (DEUG en psychologie et communication, Formés à l’intervention systémique) (1 ETP + 0.68 ETP CAE) 2 Secrétaires de direction (1 ETP + 0.57 ETP CAE) 13 Salariés : 8 thérapeutes familiaux (formation initiale : psychologues cliniciennes, éducateurs spécialisés, psychiatre) et 5 psychologues (représentant 1,1 temps complet) Comptable (à 10% de temps) Agent d’entretien (à 10% de temps) Bénévoles : 12 bénévoles interviennent de manière régulière, ce qui représente l'équivalent d'un temps complet.

Partenariat de Mise en œuvre Mairie de La Seyne sur Mer : Direction Éducation-Enfance, Établissements d’accueil de la Petite Enfance PRÉ : Projet de Réussite Éducative. Crèches parentales et structures associatives d’accueil de la Petite Enfance volontaires de La Seyne sur Mer et Six-Fours. Associations du quartier Berthe, du centre-ville (Foyer Wallon, Nouvel Horizon, MAEFE, Femme dans la cité, Centre Social et Culturel Nelson Mandela, FJEP Toussaint Merle, Espace solidarité, Jumeaux et plus, CAT le Poséidon, GEM Forts ensemble). Éducation Nationale (écoles, collèges, lycées) et plus particulièrement Collèges Curie et Paul Eluard– 2 groupes scolaires Brassens et Jean Zay. CAF du Var : Conseillère en Action Sociale de La Seyne sur Mer et Coordinatrice REAAP départemental. Conseil Départemental : Coordinateurs Quartiers Solidaires, UTS de La Seyne/Saint-Mandrier, Service Enfance-Famille-santé du Conseil Départemental du Var. Hôpital de La Seyne sur Mer (psychiatrie adulte – enfant/adolescent) et Hôpital St Anne à Toulon. AAVIV SPIP, Maison de la Justice et du droit, AVENIR, ADSEAV, Francas, FNACAV : Fédération Nationale des Associations et des Centres de prise en charge d'Auteurs de Violences conjugales et familiales www.fnacav.fr AVASTF : Association Varoise de thérapie Systémique et Familiale. APEA : club de prévention de La Seyne sur Mer.

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ACTIONS 2016 01/01/2016 au 31/12/2016

CHIFFRES GLOBAUX NON EXHAUSTIFS • 132 familles pour les guidances parentales réalisées (521 personnes dont 317 enfants) • 176 familles pour le centre de consultations familiales (dont 22 familles adoptantes) (572 personnes reçues dont 307 enfants) • 195 professionnels, 440 parents et 449 enfants entre 0 et 3 ans pour l’accompagnement du jeune enfant et de sa famille (AJEF) • 263 professionnels ont participé aux rencontres du réseau REAAP • 337 participants soit 51 groupes de paroles de parents sur les villes de La Seyne sur Mer et Six-Fours (Maison des Familles) • 60 participants pour les 2 conférences et débats organisées sur La Seyne sur Mer et Six-Fours-Les

Plages. • 90 participants à la journée des restitutions du travail collectif sur la transmission • 101 auteurs de violences conjugales reçus dans les groupes de paroles hebdomadaires • 11 auteurs suivis en entretiens individuels • 20 auteurs ont participés aux deux stages de citoyenneté • En indirect 316 familles concernées (pas nécessairement accueillies sur site): cela concerne des

familles repérées par le CD du var, le dispositif PRÉ et la Maison des familles de Six-Fours-les-Plages. Notre éclairage ou aide se fera sous forme de rencontres de concertation avec le(s) partenaire(s) ou d’aide à la prise décision en lien avec notre spécificité dans le soutien à la parentalité, le lien intrafamilial et la pratique thérapeutique de réseau.

• 263 participants aux 5 rencontres REAAP (ce qui représente 45 structures associatives et institutionnelles : Conseil Départemental, Éducation Nationale, Mairie de La Seyne sur Mer)

• Professionnels de 11 structures d’accueil Petite Enfance de La Seyne sur Mer /Six-Fours / St-Mandrier

En indirect, La mise en place des actions (groupes de paroles, conférences, projet collectif, réseau autour du soutien à la parentalité), nécessite un travail d’information, d’élaboration, de régulation avec les différents partenaires du territoire ce qui représente 68 réunions organisées par l’AVEF (rencontres régulières avec les équipes pour rester en lien, repérer les besoins, les demandes, préparation des REAAP avec les intervenants, travail sur le projet collectif, travail préparatoire aux conférences avec les équipes, avec les intervenants, préparation des groupes de paroles avec les écoles, les associations…). Dans ce cadre, être en lien signifie également s’impliquer et travailler auprès des partenaires, sur les projets qu’ils développent. En 2016, nous avons participé à 42 réunions organisées par ces partenaires associatifs (APEA, MAEFE, GEM Forts Ensemble, UCVar…) et institutionnels (Conseil Départemental, CAF, Écoles, Collèges, PRÉ …) sur des projets liés au soutien à la parentalité pour des rencontres partenariales, pour des interventions sur les pratiques de l’AVEF, faire le lien entre le REAAP local et départemental. Pour consolider les démarches, nous avons tout un travail (qui demande du temps) à mettre en œuvre concernant la communication, l’information et la diffusion à travers: Internet, comptes rendus, affiches, plaquettes, courriels, téléphones, déplacements, rencontres informelles.

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GUIDANCE PARENTALE Soutenir la responsabilité et le rôle éducatif des parents sur essentiellement trois dimensions qui contribuent à la construction de l’identité de l’enfant et des rapports familiaux et sociaux : - une dimension relationnelle et affective (le lien, l’attachement) - une dimension plus cognitive qui est liée à la construction des apprentissages, de leur transmission et la

transmission d’un certain nombre de valeurs, de savoir-faire des parents aux enfants. - une dimension socialisante déterminante dans le contexte des relations qu’établit l’enfant à partir de ses

parents avec les différentes structures d’intégration dans la cité. - ce travail se fait obligatoirement en complémentarité et en lien avec les autres interventions et dans la

volonté d’une pratique thérapeutique de réseau.

Les guidances parentales sont une méthode de traitement des conflits familiaux ou un mode de réponse aux questionnements parentaux original et novateur à la frontière de la psychothérapie et de la psycho éducation. Le but étant de faire une prise en charge de durée brève mais intense d’un problème précis à un moment précis et dans un but précis s’inspirant du modèle de thérapie brève de Luc ISEBAERT et Marie Christine CABIE. Les objectifs à travailler en séance sont prédéfinis avec la famille qui est associée comme partenaire principal. Les résultats sont évalués à chaque séance et si possible réévalués et réajustés si besoin. Les deux parents sont invités d’emblée dès le premier rendez-vous, même si ce sont souvent les mères qui font la première demande. Le travail fait sur l’accueil au niveau de l’association notamment à travers une formation en ethnopsychiatrie (55% des situations traitées sont issues de l’immigration : Tunisie, Maroc, Algérie, Madagascar Sénégal, Gitans) et en systémie, nous a fait évoluer sur notre positionnement en tant que thérapeutes et nous permet aujourd’hui de développer une technique d’accueil qui laisse toute la place aux pères quelle que soit sa culture. En effet, nous partons du principe que de quelque origine qu’il soit, le père a une place essentielle dans la résolution des difficultés familiales, nous lui donnons toujours un rôle qu’il soit présent ou absent physiquement. Nous l’invitons même par téléphone quand il est absent au premier rendez-vous, nous ajustons nos horaires de rendez-vous afin de nous rendre disponible à lui, nous l’accueillons dans toutes ses dimensions même dans un certain refus ce qui est quasi rare car nous le rendons indispensable par notre écoute et notre accueil. En effet, le père occupe pour nous une position centrale pas seulement qu’en tiers séparateur mais bien en tant que garant de la transmission des valeurs et différentes identités familiales. Pour nous le couple parental doit être une équipe face aux difficultés rencontrées et à leur résolution. Notre travail ne peut prendre tout son sens que si nous nous inscrivons dans cette coopération parentale.

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132 familles soit 521 personnes :

204 parents 317 enfants de 0 à 25 ans

Le public priorisé vient de La Seyne sur Mer – Six-Fours ; nous avons de multiples demandes hors secteur auxquelles nous répondons de façon adaptée à la situation familiale : environs 500 appels Sur 132 familles orientées: - 117 familles viennent de La Seyne sur Mer - Dont 103 familles viennent du Centre Ancien et Quartier Berthe - Dont 14 familles viennent de la Périphérie - 7 familles viennent de Six-Fours - 4 familles viennent de Saint-Mandrier - 4 familles viennent de Toulon Âge des enfants concernés par cette action de guidance

Âge Garçons Filles Entre 0 et 5 ans 22.71 % 16.40 % Entre 7 et 12 ans 27.13 % 16.40 % Entre 13 et 17 ans 5.36 % 5.05 % Entre 18 et 25 ans 3.79 % 1.58 %

Schéma Familial • 48 % de familles monoparentales • 7 % de familles recomposées • 45 % de familles nucléaires

Âge des parents Hommes Femmes Entre 26 et 60 ans 47 % 83% + de 60 ans 8 % 14 %

Problématiques 2 portes d’entrée principales sont repérées : • 92 familles sont reçues en entretien pour des difficultés ou troubles rencontrés par l’adolescent ou

l’enfant au vue des difficultés constatées, nous avons dû, avec les familles concernées, rédiger 11 informations préoccupantes

• 40 familles rencontrent des difficultés autour de la parentalité

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L’intégration des guidances dans le projet global sur le territoire et la mise en réseau - La Pratique de Réseau : dans 80% des situations il y a échange et collaboration avec des

partenaires dans l’esprit de décloisonner les pratiques, croiser les compétences et les complémentarités.

- Évaluation & réflexion avec les partenaires qui veulent orienter des familles : De par notre «spécialisation » et mode d’intervention, nous constatons une augmentation des

orientations de familles hors de la sectorisation de nos interventions (financement). Ne pouvant pas répondre à ces sollicitations, nous menons alors par téléphone, lors de la prise de contact avec les partenaires une évaluation de l’efficience selon leurs contextes, d’un accompagnement psycho éducatif (guidance parentale) ou un travail familial (entretiens avec tous les membres de la famille concernée). Notre éclairage ou aide se fera pour une aide à la prise décision en lien avec notre spécificité dans le soutien à la parentalité, le lien intrafamilial et la pratique thérapeutique de réseau mais aussi pour indiquer d’autres partenaires possibles à La Seyne sur Mer ou sur d’autres territoires.

En 2016 ce sont 290 appels téléphoniques avec les professionnels émanant de :

Conseil Départemental du Var – Éducation Nationale – Service de santé – Structures petite Enfance – PJJ/Gendarmerie – AVENIR/SPIP/AAVIV APEA – AEMO – PRÉ et Service de la Mairie – Planning Familial – ADDICT/AVASTOFA – Associations et IME/CAT.

Thérapie EMDR : L’EMDR est une technique de désensibilisation des stress post-traumatiques par les balayages oculaires. Cette méthode a notamment une utilité pour les traumatismes installés ou aigus de type : dépression chronique, phobies, attentas, deuil, maladies psychosomatiques,… En effet souvent les émotions associées au traumatisme s’installent et créent en elles-mêmes le traumatisme, bien au-delà du souvenir ! L’EMDR va alors effectuer une sorte de « nettoyage » neuronal de ces émotions négatives grâce au balayage oculaire pour les transformer en positives et elles deviendront plus intégrées au niveau du fonctionnement psychique sans causer une amnésie du traumatisme mais en le rendant digérable au niveau émotionnel ! Deux Psychologues cliniciennes se sont formées à cette approche au sein de l’AVEF : Corinne MARGAILLAN et Alexandrine SANCHEZ et ont pu constater les résultats rapides de diminution des symptômes même sur des pathologies chroniques de types dépressives.

En effet, nous nous sommes aperçues que dans le public que nous accueillons nous rencontrons des personnes issues de l’immigration fragilisées par l’exil, fragilité qui se transmet de génération en génération et qui créé chez les parents des pathologies de type dépression chronique et chez les enfants des troubles du comportement de type : agressivité, agitation, hyperactivité,…

Cette méthode est bien sûr destinée à tout public et le fait de passer par un autre mode de traitement que la parole aide à élaborer les traumatismes non digérés. Il est alors nécessaire d’effectuer une dépollution de ces traces traumatiques à plusieurs niveaux : familial et individuel. Il sera aussi indispensable d’intervenir auprès des enfants dans une visée préventive et de prévention des troubles aggravés se traduisant par divers symptômes dont des troubles du comportement. (7 familles ont eu recours à cette technique en 2016)

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Cas cliniques EMDR Akram 11 ans est signalé par l’école pour 3 évènements dont 1 qui a déclenché une information préoccupante. Il est l’aîné d’une famille de 4 enfants déjà connue et suivie par le PRÉ par rapport au handicap du frère de 6 ans.

Je reçois toute la famille accompagnée par la coordinatrice du PRÉ le 30/05/2016 : les parents sont très ébranlés par l’enchaînement des évènements, très en colère et sur la défensive par rapport au fait que malgré leur présence et leur engagement auprès de leurs enfants l’école ait procédé à une Information Préoccupante (IP) ; Mr voudrait quitter la cité et changer ses enfants d’école.

Quand Mr raconte les différents évènements je note les réactions émotionnelles chez Akram qui montrent à quel point il est impacté ; je lui demande l’autorisation de faire des tapotements alternés sur ses genoux pour l’aider à supporter la charge émotionnelle générée par le souvenir de l’évènement traumatique qui a généré la suite des évènements qui ont alerté l’école ; Akram accepte ce qui lui permet de s’apaiser sous nos yeux pendant que son père poursuit son discours .

Il ressort de cette 1ère séance un 1er évènement traumatique qui a eu lieu 1 an avant notre rencontre du moment : pendant le temps de cantine Akram fait du hip hop et un enfant lui fait un croche- patte ce qui entraine une double fracture du poignet qui va nécessiter 2 opérations avec pose d’une broche. Les parents notent qu’à partir de là leur fils change de comportement ; il est toujours sur la défensive ce qui se manifeste par des comportements plus agressifs. Durant l’année scolaire plusieurs évènements attirent l’attention des enseignants entre autre quelques bagarres avec d’autres élèves et une fois il est vu sur le toit du stade où il va récupérer une de ses chaussures ; une autre fois il arrive à l’école avec un sachet d’herbe qu’il dit avoir trouvé dans la rue ; c’est cet évènement qui va déclencher l’IP.

Après avoir reçu Akram avec ses parents je le vois seul et lui propose les 4 champs sur 2 séances à une semaine d’intervalle. A la fin de la 2nde séance je fais le point sur ce qui a changé d’abord avec Akram seul puis avec son père. Le vécu d’Akram ces derniers jours rejoint les observations de son père. Akram se sent plus léger, plus détendu, il dit qu’il travaille mieux à l’école et il a eu de bonnes notes ce qui faisait longtemps que pas arrivé; il dit qu’il a repensé un peu tous les jours à son lieu sûr et que ça lui a fait du bien; tout en me racontant cela il a un large sourire ce qui confirme ce qu’il est en train de dire.

Mr a parlé avec son épouse avant de venir et tous les 2 sont d’accord pour dire que depuis le début des séances leur fils est plus calme, qu’il vient régulièrement leur raconter ce qu’il fait et qu’il se montre bien plus à l’aise, avec beaucoup moins d’agressivité qu’avant la consultation.

Le 14 juin nous faisons le point à l’école lors d’une équipe éducative qui réunit la maitresse et directrice d’Akram, son père, la coordinatrice du PRÉ et moi-même afin de partager nos observations. Cela permet de constater que tous les membres de la réunion ont observé les mêmes changements positifs chez Akram ce qui est très rassurant pour tous et qui permet d’apaiser tout le monde.

Ce travail qui s’est effectué entre le 30/05 et le 14/06/2016 a permis à tout le monde de terminer l’année scolaire dans une confiance retrouvée et donc une capacité à se remettre au travail dans les meilleures conditions . Il est à noter la rapidité et l’efficacité du processus de changement très certainement porté par la forte mobilisation de tous les acteurs ( école, parents , enfant et PRÉ) mais aussi par la qualité du travail en réseau ou chacun a fait confiance aux différents acteurs et ou chacun a su partager en retour avec les autres partenaires. Cette confiance et cette réciprocité ont permis l’efficacité notée plus haut. Il est à noter qu’à ce jour il s’est écoulé plus de 6 mois et aucun trouble du comportement chez ce jeune n’a plus été signalé.

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Mattéo a 11 ans et je le reçois dans le cadre du PRÉ par rapport à des problèmes de harcèlement de la part d’un élève au moins dont la mère se plaint ; Mattéo est l’aîné d’une famille recomposée car ses parents se sont séparés quand Mme était enceinte de 8 mois. Depuis Mme s’est mariée et a eu 2 filles de 8 et 4 ans. Son père vit avec une compagne depuis 4 ans et a une fille de 18 mois.

Mattéo vit avec sa mère et va en visite chez son père 1 week-end sur 2 et la moitié des vacances. Mme est plutôt inquiète de ce que peut vivre son fils chez son père qui a un problème d’alcool et qui ne semble pas capable de protéger son fils dans certaines situations.

Dès la 2nde séance la situation a dégénéré entre Mattéo et son père qui l’a frappé (beaucoup de bleus) et Mme a porté plainte. A la suite de l’échange avec la mère, je vois Mattéo seul et je lui apprends la cohérence cardiaque et le lieu sûr qu’il va très vite et très bien intégrer en ressentant tout de suite de la détente et de l’apaisement, son mal au ventre disparait juste après l’exercice.

La séance d’après, il me dit qu’il a utilisé la respiration tous les jours surtout pour s’endormir car il a des angoisses qui l’empêchent de dormir et la nuit il fait des cauchemars que son père le tape ! Cela l’aide bien.

Mattéo reste impacté par ce week-end où son père et sa belle-mère l’ont insulté et frappé. J’utilise la technique des 4 champs pour l’aider à digérer cet évènement ; cela permet de faire tomber le taux de perturbation mais ouvre aussi sec sur une nouvelle perturbation conséquence de la 1ère à savoir qu’il souhaiterait se réconcilier avec son père ce qui le perturbe à 10/10 encore plus fort que l’affrontement qui était à 8/10.

Malheureusement sa mère ne le conduira pas aux autres rendez-vous et je ne reverrai plus Mattéo. Il me semble ici que l’on ait été instrumentalisé par la mère qui semble s’appuyer sur les consultations pour passer à l’action et signaler le père. Cependant Mattéo s’est bien saisi des ressources et les a utilisées de manière à développer de l’apaisement dans sa vie ; il aurait fallu aussi que la mère soit partie prenante de la thérapie. Kévin est le 4ème enfant d’une fratrie de 5 issus d’un couple de parents déficients mentaux dont le père est décédé il y a 2 ans d’une crise cardiaque.

Suite à ce décès la mère présente un syndrome dépressif ainsi qu’une incapacité à s’occuper seule de sa grande famille ; le contexte familial est très insécure de part ces 2 raisons.

Kévin est celui de la fratrie qui se signale le plus tôt et de la manière la plus intense dès le début de nos rencontres; en effet il présente des troubles du comportement, une énurésie primaire, une encoprésie et des difficultés scolaires alors que ses capacités cognitives sont normales.

Après quelques entretiens familiaux qui mettent en avant les problématiques multiples de cette famille qui nous amènent à déclencher une information préoccupante (IP), nous décidons avec les collègues de répondre positivement à la demande de travail individuel pour Kévin.

Kévin n’est pas demandeur de cette prise en charge et même au début s’y est opposé ; c’est un enfant extrêmement triste avec un regard éteint qui cependant va très bien investir l’espace proposé : il se montre inventif et très appliqué dans les dessins qui constituent la base du travail d’exploration et de désensibilisation (dessin d’une famille de LCorman, le lieu sûr « la belle maison sur la mer » et ce qui lui fait le plus mal).

Kévin effectue les 5 séances prévues mais ne souhaite pas poursuivre ; il semble que depuis que l’on se voit il ait beaucoup moins de choses difficiles dans sa vie ???? Est-ce le fait que tout seul il ait du mal à les formuler comme s’il n’était plus connecté avec ou est- ce plutôt quelque chose du côté du conflit de loyauté car l’adhésion de sa mère aux séances est assez fluctuante.

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Léo a 11 ans il vit seul avec sa mère (dont il est l’enfant unique) après que celle-ci se soit d’abord séparée de son père puis ayant connu un compagnon et ayant vécu un an avec lui, ils ont décidé de poursuivre leur relation sans partager le même lieu de vie. Léo passe donc la semaine avec sa mère et le week-end soit, il reste avec celle-ci et son beau-père soit, il va chez son père qui a 2 enfants d’une 1ère union qui ont 26 et 21 ans et qui ont déjà quitté le domicile. Léo est très attaché à ses 2 demi-frères et triste de ne pas les retrouver quand il va chez son père ; Mr habite avec sa compagne et c’est donc le couple qui reçoit Léo à leur domicile.

Léo a été « traumatisé » par une scène de violence à laquelle il a assisté chez son père. Le père et la belle-mère après avoir pris un repas bien arrosé se sont disputés et menacés avec un couteau ; Léo voyant qu’il ne pouvait pas les raisonner a appelé la police et les voisins et grâce à l’intervention des deux, les choses ont pu être apaisées sans dégâts matériels, cependant Léo garde un traumatisme de ce moment avec des séquelles de type post traumatique (crises d’angoisse particulièrement quand son père vient le chercher même si Léo souhaite passer le week-end avec lui).

En fait Léo fait des crises d’angoisse depuis 4 ans (date de la séparation de ses parents) au moment du coucher pour s’endormir ; sa mère reste jusqu’à ce qu’il s’endorme et quand Léo est chez son père il appelle sa mère qui reste au téléphone jusqu’à ce qu’il s’endorme.

A l’école, les maîtresses disent de Léo qu’il est trop sage tout comme l’éducatrice de l’APEA que Léo fréquente pour l’aide aux devoirs.

Je verrai 3 fois Léo seul : la 1ère séance je lui apprends la cohérence cardiaque et le lieu sûr, les 2 séances suivantes étant consacrées à la désensibilisation de l’évènement traumatique grâce au protocole du papillon.

La séance d’après je fais le point avec Léo et sa mère qui signale des changements positifs comme le fait qu’il n’y a plus de crises d’angoisse lorsque son père vient le chercher pour le week-end et à l’école la maîtresse le trouve plus acteur et se manifeste plus souvent .

Cependant à la maison cela reste toujours difficile car Léo est très agité, n’arrive pas à se poser ; Léo a toujours du mal à aller à l’école, cela le stresse et tous les matins il part avec le mal au ventre. Le soir l’endormissement est beaucoup moins long (Léo s’endort en ¼ d’heure). Cependant Léo montre toujours des signes d’insécurité et j’aide Mme à ne pas se laisser déborder, en tout assumant, et en laissant le père s’occuper de son fils ; d’autre part si Mme est moins surchargée elle sera moins dans des réactions impulsives et donc plus rassurantes avec son fils. Je leur propose certains rituels pour éviter les colères et les menaces et nous convenons avec Mme que je verrai Léo avec son père la prochaine fois.

Lors de la rencontre avec le père en présence de Léo, Mr peut reconnaitre qu’il est lui-même quelqu’un de très stressé tout comme son fils cadet (comme tous les hommes de la famille). D’autre part Mr trouve que Léo est trop «dans les jupes » de sa mère, et que celle-ci est trop « sur son dos » et que cela aiderait Léo de prendre de la distance avec sa mère.

Mr est de bonne volonté et souhaite s’occuper de son fils mais il a besoin d’être soutenu pour organiser un planning fixe et régulier. Mr est aussi conscient que la séparation d’avec sa mère est douloureuse pour Léo cependant s’il le comprend il laisse Léo trouver ses propres solutions en le soutenant.

Le dernier rendez-vous en juin avec Léo et sa mère permet de noter tous les progrès accomplis : - Il n’y a plus de crise d’angoisse pour aller chez son père - A l’école la maîtresse dit que Léo s’intéresse beaucoup plus et échange beaucoup plus avec ses

camarades, il fait aussi de l’humour. - A la maison chez maman il répond un peu et s’affirme.

L’année prochaine Léo entre au collège, il poursuivra l’APEA pour des activités et aide aux devoirs mais au vue des progrès nous décidons de clore le PRÉ.

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V…….. Nous allons nous rencontrer 4 séances pour traiter un ptsd (Post-Traumatic Stress Disorder) ; après ces 4 séances il y a une réduction des symptômes post-traumatiques suffisante pour que V…… décide d’arrêter.

En effet elle a retrouvé un sommeil normal, a repris le travail, peut à nouveau vivre chez elle où s’est passé l’agression, elle est de plus en plus apaisée et semble reprendre le cours d’une vie normale.

Les deux premières séances ont permis de faire connaissance et de développer des ressources de stabilisation : cohérence cardiaque et lieu sûr (respiration et images mentales qui apaisent).

A la 3ème et 4ème séance c’est le travail de désensibilisation le moment le plus difficile de l’évènement ; la perturbation qui est au maximum (SUD=10) au début, va tomber à 5 à la fin de la 4ème séance. A la fin de la 4ème séance on rajoute une nouvelle ressource : « le contenant » qui permet de mettre à distance les souvenirs pénibles ce qui permet de couper court à la douleur et aux angoisses et de se sentir apaisé.

Devant son mieux être V…… décide d’arrêter la thérapie même si elle n’est pas finie. Océane 10 ans Je rencontre Océane avec sa mère peu après le décès de son père qui est survenu brutalement et de manière traumatisante ; en effet son père s’est suicidé à l’arme à feu à l’extérieur de son domicile.

Océane est très affectée de la disparition de son père ainsi que sa mère malgré qu’elle soit séparée du père depuis plusieurs années et elle est aussi très impactée et n’a pas pu vraiment raconter à sa fille les circonstances de la mort de son père.

De la même manière elle est incapable d’apaiser et de rassurer sa fille, n’étant pas apaisée elle-même. Compte tenu de ces faits nous décidons avec ma collègue A. Sanchez qu’elle recevra la mère afin de l’apaiser et lui permettre dans un 2nd temps de rassurer sa fille si nécessaire.

Mme est très inquiète pour sa fille qui pleure souvent et fait des crises d’angoisse (sensation d’étouffement). Après avoir travaillé sur les ressources avec Océane nous commençons le travail de désensibilisation sur le moment le plus difficile pour elle : l’arrivée à la morgue ; ce moment la rend très triste et elle chiffre sa perturbation à 10/10. Je ne revois Océane qu’1 mois plus tard car elle a été malade et bien que les crises d’angoisse ait disparues Océane est encore quelque fois bien triste et pleure abondamment comme le matin même. Je reprends le travail de désensibilisation et la perturbation à la fin de la séance n’est plus qu’à 6/10. Entre temps j’ai revu la mère d’Océane qui semble plus apaisée mais ne se sent pas capable de raconter toute l’histoire à sa fille ; cependant mère et fille évoquent des souvenirs avec le père qui sont agréables et Océane semble réconfortée à l’idée de continuer à communiquer avec son père en imaginant ce qu’il lui aurait répondu à partir de ce qu’elle a envie de partager avec lui.

Nous sommes 4 mois après la disparition du père et il me semble que les manifestations chez Océane sont de l’ordre d’un deuil ordinaire en train de s’accomplir ; le travail en parallèle mère/fille a permis de sortir du traumatisme.

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Constats guidances 2016 Remarquons que cette année les situations familiales présentent de multiples problématiques et demandent un travail plus conséquent tant sur le nombre d’entretien que sur la mise en réseau. Nous faisons aussi le constat que bon nombre de familles sont encore impactées par des traumatismes récents ou anciens (environ 65% enfants et parents confondus) ce qui impacte fortement la vie familiale, il s’agit alors de savoir les repérer en interrogeant les générations antérieures, les prendre en compte voir en charge et éventuellement orienter si cela dépasse nos compétences. Cependant, nous faisons le constat que peu de structures ont cette vue globale et systémique dans la résolution des traumatismes qui nécessitent des interventions à différents niveaux: individuels, familiaux, groupaux. Il nous semble alors impératif de créer un dispositif de prise en charge globale des traumatismes. Nous voyons aussi que le travail de réseau est aussi une notion essentielle dans la prise en charge des parents (75% de nos situations sont traitées de par le travail de réseau) et que l’articulation avec des partenaires complémentaires est essentielle dans la pertinence et l’efficience de nos actions. Chacun sachant rester à sa place et faire appel à l’autre si besoin dans l’accompagnement des familles. De plus le fait de recevoir les parents de jeunes ou très jeunes enfants (82% des situations) permet de faire un travail de prévention des troubles aggravés à l’adolescence et d’en faire un travail d’information et de dédramatisation de cette période. Nous avons aussi développé le travail à domicile par le biais de nombreux facteurs : parent ou enfant malade/ grossesse/fratrie nombreuse,… Ce travail nous parait être intéressant car il nous permet de voir évoluer la famille et de mieux connaître son environnement afin d’éventuellement proposer des aménagements plus adaptés à l’âge et au sexe des enfants : espace des chambres… Intervention Jean Zay

Depuis trois ans notre psychologue intervient régulièrement sur l’école Jean Zay à la demande de la directrice qui avait noté que ses orientations directes à l’AVEF portaient peu ses fruits et qu’une intervention à ses côtés à l’école serait plus bénéfique en sa présence ce qui facilitait l’affiliation et la démystification de la profession de Psychologue. Nous avons pu noter d’emblée que ces permanences relevaient d’un réel succès, les familles se rendant systématiquement aux rendez-vous et directement à l’AVEF pour le déclenchement du suivi. De plus grâce à ce premier contact direct nous nous sommes aperçus que les pères venaient plus volontiers à l’école qui

représente l’institution de la République s’occupant de leurs enfants. De plus ce premier lien nous permet d’avoir accès directement aux enfants et à l’équipe enseignante.

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PRÉ LA SEYNE SUR MER Programme de Réussite Éducative Alexandrine SANCHEZ, psychologue clinicienne, thérapeute familiale Corinne MARGAILLAN, psychologue clinicienne, thérapeute familiale Depuis près de 6 ans nous sommes les référents psychologiques et thérapeutiques du Programme de Réussite Éducative de La Seyne sur Mer, c'est-à-dire que nous organisons tous les 15 jours une réunion de concertation/régulation/supervision en lien avec l’équipe et la coordinatrice afin d’évoquer les situations familiales concernées et d’y apporter une solution adaptée soit par le biais de l’AVEF en proposant quatre types de prise en charge :

1. Des réunions de concertations 2. Des guidances parentales 3. Des entretiens familiaux 4. Des Entretiens bilan et de soutien auprès de l’enfant

Soit si la problématique est plus complexe d’autres solutions sont proposées: orthophonie, activités extra-scolaires en lien avec l’équipe du PRÉ et en appui du secteur associatif. Les interventions thérapeutiques sont surtout sur des familles issues du quartier Berthe et de l’immigration dans des situations de précarité, elles se font donc au cas par cas et sont modulables selon les familles, elles s’inspirent bien souvent du modèle de thérapie brève centrée sur la solution. Leur efficacité est toujours évaluée.

Compte-rendu Programme de Réussite Éducative 2016

Le travail avec le Programme de Réussite Éducative se fait à trois niveaux :

1. Tout d’abord des réunions ont lieu deux fois par mois, où la psychologue se déplace dans les locaux du PRÉ les mardis matin pendant trois heures où a lieu des moments de supervision/régulation/supervision afin d’établir les prises en charge les plus adaptées pour les familles, (17 rencontres de 3h en 2016).

2. Des guidances parentales (48 familles orientées) où a lieu après un temps d’évaluation en présence de l’équipe du PRÉ, un travail sur les compétences des parents, une mise en réseau afin de faciliter la fonction parentale: centre aéré, aide la scolarité, orthophonie, psychomotricité,… Le travail s’adapte toujours aux besoins des familles et peut se faire à chaque fois que cela est possible au domicile des familles car nous nous sommes aperçus que vu le nombre d’enfants de la plupart des familles et parfois l’impossibilité de se déplacer de part les difficultés psychologiques et/ou physiques, il était plus adapté d’aller à la rencontre de ces parents afin de faciliter l’affiliation et la mise en place d’un travail de psycho et coéducation de leurs enfants. Les résultats obtenus sont satisfaisants surtout en termes de mise en réseau des parents, ils se sentent moins isolés, renforcés dans leurs rôles éducatifs et valorisés dans leurs compétences parentales.

3. Des entretiens familiaux (6 Familles ont consulté) basés sur la thérapie brève centrée sur la solution en co-thérapie où un travail intensif est établi tous les 15 jours afin d’aider au plus vite ces familles souvent connues des services sociaux et où il existe des besoins de renforcement des liens familiaux car elles sont souvent très impactées par la vie : deuil, handicap, maladie. Ces entretiens sont menés par deux Psychologues en co-thérapie de part la nécessité d’être deux afin d’intervenir le plus efficacement sur ces familles à besoins multiples.

4. Des Entretiens bilan et de soutien auprès de l’enfant (9 Enfants suivis). Entretien bilan et de soutien auprès de l’enfant sur les aspects psycho éducatif, cognitif, affectif – Travail sur les freins en lien avec les parents le réseau local, le PRÉ, les institutions et partenaires de la famille. Soutien aux parents pour leur permettre d’être le principal référent et partenaire dans l’accompagnement de l’enfant - Accompagnement pour les situations les plus complexes de l’enfant et sa famille pour une orientation opérationnelle sur les aspects : psycho–éducatif, affectif, inter relationnel - Participation aux rencontres techniques du PRÉ de La Seyne sur Mer et présence aux côtés des intervenants du PRÉ dans les rencontres avec les Institutions si cela a du sens dans la situation.

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PRÉ TOULON ENTRETIENS FAMILIAUX À DOMICILE SUR LA COMMUNE DE TOULON Yvette DAYAN, thérapeute familiale Frédéric TRAPP, thérapeute familial Interventions brèves centrées sur les solutions à partir d’entretiens familiaux (PRÉ) Nous proposons des entretiens familiaux afin de résoudre les difficultés d’une famille sur un problème précis à un instant précis.

Nous allons travailler autour de quelques notions préétablies :

1. Nous définirons avec la famille dès le premier entretien des objectifs clairs, simples et évaluables, deux maximums

2. Les rendez-vous seront dans la mesure des possibles, proches, intensifs et immédiats 3. Les entretiens dureront une heure maximum 4. Les notions de souplesse, créativité, patience, d’affiliation, d’empathie seront capitales 5. Le nombre de séances sera défini à l’avance avec la famille 6. La famille sera considérée comme une collaboratrice 7. Nous rechercherons toujours les ressources de la famille 8. Le problème, les objectifs et la recherche de solutions se feront avec la famille 9. Trois règles sont essentielles :

- « si ce n’est pas cassé…ne réparez pas » - « une fois que vous savez ce qui marche, faites en plus » - « si ça ne marche pas…ne le faites plus, faites quelque chose de différent »

10. Chercher les succès antérieurs 11. Accepter les échecs : « On peut mener un cheval à l’abreuvoir mais on ne peut pas l’obliger à boire » 12. Les objectifs seront toujours pensés en termes d’interaction 13. Utiliser les objets flottants (génogramme, sculptures,…) pour médiatiser la parole 14. Utiliser la question miracle afin de pouvoir permettre aux familles de se projeter dans une vision

positive de l’avenir 15. Utiliser les échelles numériques pour évaluer le travail effectué en présence des familles 16. Renforcer et amplifier les changements positifs 17. Importance de la supervision des intervenants 18. Prescrire des tâches concrètes et réalisables à la fin des séances pour donner une part active aux

familles dans la thérapie 19. Importance du recadrage positif des symptômes

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ENTRETIENS FAMILIAUX Centre de Consultations Familiales Annie DUPAYS, Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale Jean-Luc BRUNO, Thérapeute familial Alexandrine SANCHEZ, Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale Michel DELAGE, Psychiatre, Thérapeute familial Sur 176 familles différentes (149 femmes, 116 hommes, 307 enfants) : 74 situations proviennent de La Seyne sur Mer Soit : • 48 % La Seyne sur Mer, • 23 % du Var (communes environnantes de La Seyne sur Mer) • 8 % de Six-Fours • 3% hors Var Schéma familial • 35 % famille nucléaire, • 28 % famille monoparentale (dont 18 femmes seules et deux situations en garde alternée) • 24 % famille recomposée

Âge des parents Hommes Femmes Entre 18 et 25 ans 0 % 1.34 % Entre 26 et 60 ans 99.14 % 97.32 %

+ de 60 ans 0.86 % 1.34 % Âge des enfants concernés par cette action

% Âge Garçons Filles 16.61 % entre 0 et 5 ans 10.7 % 5.2 % 54.07 % entre 6 et 12 ans 32.25% 21.82 % 12.7 % entre 13 et 17 ans 7.17 % 5.54 %

16.61 % entre 18 et 25 ans 9.12 % 7.49 % Orientées par • 17.61% Le Conseil Départemental • 32.95 % Éducation Nationale, PRÉ (19 situations), AEMO, APEA, AVRE, LE PRÉLUDE, AAVIV,

PJJ, POLICE, et autres associations, • 18.70 % Médecins et réseau-médico-psychologique, • 30.68 % Reprise de contact et entourage familial. Problématiques majeures :

Il ressort principalement 3 catégories de motifs pour les consultations familiales faites en 2016 : 55% « crise de vie » (dysfonctionnements internes liés à des évènements inéluctables du cycle de

vie des familles) 16% «crise liée à un évènement traumatique » (accident, maladie grave, décès, suicide,

agression sexuelle…) 19% « dysfonctionnement chronique » : violences conjugales, violences ados/parents,

alcoolisme, problème de frontières (climat incestueux).

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Concertations Le Centre de Consultations Familiales est souvent consulté comme « centre expert ». Ainsi se sont développées des entrevues qualifiées de concertation, qui sont une aide à la réflexion lorsqu’un travailleur social rencontre un obstacle dans son travail et/ou pose l’indication d’un travail familial. Ces concertations peuvent conduire à la thérapie familiale ou à des entretiens visant l’accompagnement de la famille et du tiers professionnel mandaté. En 2016, 62 concertations (47 en 2015) ont été mises en place avec les professionnels des autres structures soit : ASE, UTS, PMI, IEMF, Service Adoption, AEMO de La Seyne sur MER, APEA, CMP adolescent de La Seyne sur Mer, CAT le Poséidon, Foyer le Prélude, MECS Barthelon, crèches et PRÉ, UPB du Var, CAF du Var, Alternative placement. Évolution Au fil des années, l’activité du Centre de Consultations Familiales s’est accrue, diversifiée et complexifiée. 1. Les demandes sont de plus en plus nombreuses, au point que nous devons de plus en plus prioriser

par territoire (La Seyne sur Mer et Six- Fours). 2. Les situations qui nous sont présentées sont souvent des situations complexes qui donnent lieu à des

interventions multiples dans le champ socio-éducatif, médical et juridique conduisant à un travail de réseau.

3. Le Centre de Consultations Familiales est souvent consulté comme centre expert. Ainsi se sont développées des entrevues qualifiées de concertation.

4. Le caractère pathologique de nombreuses situations conduit à un allongement de la durée des thérapies.

5. On peut dégager des situations plus spécifiques où le savoir-faire du Centre de Consultations Familiales est spécialement sollicité :

a. Les situations de violences conjugales : conséquences du travail groupal effectué avec les auteurs de violences conjugales, de plus en plus de couples s’engagent dans des demandes de thérapie. Une attention particulière est portée aux enfants dont nous considérons qu’ils sont toujours victimes quand ils sont témoins de violences à la maison.

b. Les situations relatives aux comportements difficiles des enfants adoptés : Conséquence du travail groupal proposé dans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Départemental de plus en plus de familles consultent dans un contexte d’adoption difficile.

c. Les situations liées aux problématiques d’attachement, en particulier dans les séparations conjugales conflictuelles. Ce travail nécessite de la part des thérapeutes une disponibilité particulière, car il oblige à multiplier les séances afin de recevoir le ou les enfants avec leurs parents séparément.

d. Enfin, les situations liées au traumatisme : le deuil traumatique, des catastrophes familiales, des agressions diverses, la maladie grave, donnent lieu le plus souvent à des demandes d’aide d’autant que la Centre de Consultations Familiales est repéré par les partenaires du champ social comme spécialisé dans ces approches souvent complexes.

e. Nous ajouterons que la réputation du Centre de Consultations Familiales conduit régulièrement à des demandes de stages d’observation-formation de la part de professionnels s’initiant aux thérapies familiales. Leur présence demande une certaine disponibilité d’accueil, mais constitue aussi une bonne stimulation dans l’activité au quotidien (5 stagiaires tout au long de l’année 2016).

f. Enfin les situations de familles adoptantes. L’’expérience d’adoption est une grande et belle aventure. Le plus souvent, elle conduit à une expérience de vie enrichissante et heureuse pour tout le monde. Mais il arrive parfois que les souffrances du passé ne parviennent pas à s’éteindre, que les blessures demeurent vives, que l’enfant soit durablement marqué par les dommages qu’il a subi au début de son existence. Malgré vos efforts, la vie est devenue difficile à la maison. Prévention et traitement des troubles dont peuvent souffrir les enfants adoptés après leur arrivée dans leurs familles.

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GROUPES DE PAROLES POUR TOUS PARENTS Sylvie LE BERRE, Agent de développement Social AVEF Katie IMPERIALE, Agent de développement Social AVEF Marie-Claude MIOLLAN, Psychologue clinicienne Alexandrine SANCHEZ, Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale Anne-Marie BRAMARDI, Infirmière, Conseillère conjugale Ils sont encadrés par les salariés de l’AVEF (psychologue clinicienne, agents de développement social) qui assurent, en mettant un cadre, la sécurité des participants (rappel des règles du groupe à chaque séance, animation du groupe, recadrage si besoin, accompagnement et soutien de chacun). Des intervenants extérieurs, selon les thématiques abordées peuvent également être présents. Ces groupes de parole favorisent les échanges entre les parents, valorisent leurs expériences sur des thèmes qui les préoccupent dans leur rôle éducatif, dans un climat bienveillant, non jugeant ; ils permettent aux familles de faire des choix dans leur projet de parents, premiers éducateurs de l’enfant, et les confortent dans leurs compétences à exercer leur autorité. Méthodes et Réalisation 2016 a) Groupes de paroles « fermés », à destination d’un public ciblé :

- Dans des groupes scolaires (maternels et primaires de quartiers Politique de la Ville). - Dans des locaux associatifs. Ces groupes sont organisés en partenariat étroit avec les structures accueillantes. Ils font partie intégrante du projet de l’école ou de l’association. Sans cette étroite collaboration, ce partage, il nous est difficile de faire un travail de qualité auprès des familles. La complémentarité des acteurs permet un étayage indispensable à chaque parent. Ils se font dans la durée afin de favoriser la confiance et l’évolution de chaque participant. Ils permettent l’expression de chaque parent dans un climat de confiance et de respect. Ils permettent de rompre l’isolement en créant du lien entre les parents. Ils permettent aux parents d’investir les lieux d’éducation et de socialisation que fréquentent leurs enfants,

d’améliorer les liens, de s’engager pleinement dans la scolarité et dans les différentes étapes du développement de leurs enfants.

Une évaluation après chaque groupe permet de repérer, « les évolutions de chacun », les besoins et de définir les thématiques prochaines. b) Groupes ouverts : - dans les locaux des associations partenaires, - dans des locaux scolaires.

Ces groupes sont ponctuels et se font sous forme thématique, après repérage des besoins et attentes auprès des partenaires, ils permettent à tous les parents intéressés de venir échanger, débattre, s’enrichir et enrichir les autres. Ils permettent de mixer les publics et de valoriser chaque parent dans ce qu’il est. Ils permettent, l’échange de compétences, de savoirs de chaque parent et donc de développer et renforcer l’estime de soi. L’évaluation se porte davantage sur les groupes « fermés » où les parents sont régulièrement présents. Nous revenons à chaque début de séance sur ce qui a été dit les fois précédentes pour voir ce qui a changé… ou pas… et en comprendre les raisons. Le fait de « visualiser » les changements, les évolutions permet aux parents d’identifier et renforcer leurs ressources internes.

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Une réflexion est également menée sur la prise de conscience de ce qui leur procure du bien-être, de l’intérêt de prendre soin de soi, pour soi-même mais également pour les autres, pour tous les membres de la famille. Un bilan est fait à chaque fin de groupe ce qui permet de repérer les attentes et besoins de chacun et fixer les thèmes pour les fois suivantes. En 2016, Pour les points a) et b) : Associations concernées MAEFE – AMIQ - Femme dans la cité - Citez des talents Sud fraternité- GEM Forts Ensemble - APEA

Nombre de groupes : 20 groupes soit, 209 participants Thématiques

• Le corps, la féminité • Être parent… • La fratrie • Les relations parents/ados • La dépression • La transmission • Être femme, mère, épouse • L’autorité Une journée finale concernant le projet collectif sur la transmission a regroupé : 70 parents et 20 professionnels

Groupes scolaires

• Jean Zay • Brassens

Nombre de groupes : 10 groupes, soit 78 participants Thématiques

• Lien parents/école • La fratrie • L’autorité • Aborder la mort • La séparation : départ en classe de neige

Mairie Espace Accueil Jeunes : 1 groupe, soit 20 participants Thématique

• Être une fille, une femme aujourd’hui PRÉ Toulon : 2 groupes soit 6 participants Thématique

• L’autorité Six Fours 20 permanences, soit 26 pré-accueil des familles dans le cadre d’une orientation adaptée à la problématique familiale. Instants café (groupes de paroles) 8 groupes soit : 32 participants Thématiques

• Être parents aujourd’hui • Mon enfant manque de respect • Être mère, femme, épouse • Accompagner son enfant dans ses différents apprentissages • L’autorité

2 Conférences, soit 60 participants Thématiques

• Bien manger pour bien grandir • Les violences conjugales : impact sur les enfants

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Les Ateliers de communication en direction des parents L’AVEF a constaté que le manque de communication ou une communication inadaptée étaient souvent à l’origine de conflits familiaux parfois importants dans la famille mais également dans les différents temps d’échanges entre les parents et les institutions, les enfants et les adultes référents (école, accueil de loisirs, clubs sportifs…). Ce manque de dialogue ou un dialogue mal adapté mène à une relation instable et décousue entre les membres de la famille, anéantissant confiance, appréciation, respect, partage… C'est ainsi que certains enfants manifestent des comportements agressifs à la maison comme à l’école alors que d’autres préfèrent se murer dans le mutisme. Le but de cette action menée sous forme d’ateliers est de mêler la théorie et les exercices pratiques pour acquérir des clés qui permettent aux parents de gérer de manière positive les situations de la vie quotidienne :

- des ateliers destinés aux parents qui souhaitent améliorer la communication en famille et aborder l’éducation de leurs enfants, pour vivre le quotidien dans le respect de chacun et établir une relation de qualité entre parents et enfants, enfants et enfants, parents et parents, parents et institutions, enfants et institutions.

En 2016, nous n’avons pu mettre en place que deux stages sur trois jours, car nous avons dû adapter notre projet à la situation économique des familles et de la durée de ces ateliers. À l’origine il était prévu cinq journées et une participation financière de 30 euros. Nous avons réalisé chacun de ces stages sur trois journées et aucune participation financière n’a été demandée. 16 familles ont bénéficié de cette action. Les familles ont trouvé un grand intérêt et elles ont pu, entre chaque journée, expérimenter des techniques de communication positives au sein de leur système familial. Ces rencontres ont créé une certaine solidarité entre les familles, elles ont pu échanger, se conseiller et surtout s’apercevoir que la plupart avaient les mêmes parcours de vie.

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Groupes de paroles de pères

La place du père est devenue une question centrale, voire une évidence : l’enfant a un père et une mère qui assurent son éducation et en sont responsables, c’est la base de l’autorité parentale. Si cette idée est aujourd’hui largement partagée et inscrite dans la loi, qu’en est-il dans nos quartiers ? Dans nos institutions, nous sommes souvent en contact avec les mères, or le père a une place centrale dans l’éducation des enfants, non pas seulement comme celui qui pose l’autorité mais bien comme un des premiers éducateurs de l’enfant. Nous avons décidé cette année de mener un travail sur la place des pères et l’importance de la prise en compte de sa place de parent et des enjeux que cela entrainent dans l’éducation des enfants. Suite aux temps de formation concernant le processus de radicalisation il nous a semblé incontournable de s’attarder à comment travailler avec ce public pour :

- Redonner une place aux pères qui ont été disqualifiés au fil du temps - Rétablir une image identificatoire consistante - Valoriser leur autorité paternelle - Leur permettre de partager à nouveau avec leurs enfants, les valeurs culturelles de leurs pays

d’origine. Nous nous sommes rapprochés dans un premier temps de la directrice de Jean Zay qui était en contact avec un papa qui tenait une buvette en face de l’école. Nous sommes allés à la rencontre de cet homme et nous lui avons expliqué notre projet d’organiser des groupes de parole en direction des pères qui fréquentaient régulièrement sa buvette. Le projet lui a semblé intéressant et il nous a invités à revenir à la rencontre de ces pères. Pour rentrer en contact avec eux, nous sommes allés régulièrement (2 fois par mois) boire le thé, sur différents temps de la journée, les pères présents étaient à l’écoute. En effet beaucoup avaient eu écho des groupes de paroles de mères et étaient intéressés par le fait que l’on en organise un avec eux. Ce travail s’est interrompu avec le déplacement de cette buvette, il sera à reconduire sur l’année 2017.

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LE REAAP LE TRAVAIL DE MISE EN RESEAU Animation : Sylvie LE BERRE, Agent de développement Social AVEF Katie IMPERIALE, Agent de développement Social AVEF

1) L’AVEF dans le REAAP L’AVEF s’engage dans le Réseau d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents de manière active sur le territoire de La Seyne sur Mer afin de :

• Permettre de mettre en place des conditions visant à connaitre les besoins des familles, des parents,

des enfants, ainsi qu’à établir des liens, les faciliter. • Soutenir les parents dans leur rôle éducatif en développant et en s’appuyant sur leurs compétences. • Constituer un réseau de professionnels, bénévoles, qui répondent aux différents besoins de l’enfant et

de la famille. • Améliorer le travailler ensemble en direction des parents et permettre un maillage: Être en contact

régulier avec les structures permet d’avoir une vue globale sur le territoire, sa diversité et repérer avec les partenaires les besoins des parents.

• Rencontres régulières avec les différents acteurs du terrain en lien avec les familles afin de maintenir le

lien tout au long de l’année. • Présence au sein des établissements scolaires lors des conseils d’école afin de présenter le réseau aux

équipes enseignantes et leur permettre de s’approprier cet outil et d’en faire partie intégrante (actuellement groupe scolaire Brassens, maternelle Anatole France, maternelle Jean Zay, maternelle Mabily), lors des rencontres parents/professeurs, lors des réunions du Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté sur les collèges Curie et Paul Eluard.

• Repérage des besoins des acteurs dans le domaine du soutien à la fonction parentale tout au long de

l’année en allant à leur rencontre. • Mise en place de temps d’échanges et de réflexions en utilisant les savoirs, compétences et pratiques

de chacun, favoriser la transmission. Aide à la mise en œuvre de projets dans le domaine du soutien à la fonction parentale en fonction des besoins du territoire (conférences, tables rondes, groupes de paroles….). 80% viennent de La Seyne sur Mer, mais, également cette année, ouverture sur Six-Fours, Sanary et Saint- Mandrier. Certains professionnels viennent également d’autres communes (Toulon, la Londe…). Le REAAP « met en réseau tous ceux qui contribuent à conforter les parents dans leur rôle structurant vis-à-vis de leur(s) enfant(s).». Diagnostic établit à partir des besoins, attentes, recensés lors des rencontres régulières avec les acteurs de terrain sur le territoire et lors des évaluations effectuées à la fin de chaque réunion REAAP. (Fiche bilan/évaluation remise à chaque participant).

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2) Mise en œuvre 2016 - La mise en place des actions (groupes de paroles, conférences, projet collectif, réseau autour du

soutien à la parentalité), nécessite un travail d’information, d’élaboration, de régulation avec les différents partenaires du territoire (rencontres régulières avec les équipes pour rester en lien, repérer les besoins, les demandes, préparation des REAAP avec les intervenants, travail sur le projet collectif, travail préparatoire aux conférences avec les équipes, avec les intervenants, préparation des groupes de paroles avec les écoles, les associations…).

Dans ce cadre, être en lien signifie également s’impliquer et travailler auprès des partenaires, sur les projets qu’ils développent.

Pour consolider les démarches, nous avons tout un travail (qui demande du temps) à mettre en œuvre concernant la communication, l’information et la diffusion à travers les :

- Comptes-rendus, affiches, plaquettes, courriels, téléphone, déplacements, rencontres informelles. - 5 rencontres réseau REAAP de La Seyne sur Mer des acteurs du soutien à la parentalité (45

structures invitées) ont été mises en place sur différents thèmes repérés lors des précédentes évaluations.

L’AVEF a la volonté d’une animation de rencontres locales afin d’établir un maillage solide et dense entre tous les acteurs locaux, institutionnels, associatifs et de : • Vie du réseau sur le quartier Berthe à l’association MAEFE (une demi-journée le 01/04/16)

o 12 professionnels • Les informations préoccupantes au Collège Paul Eluard (une demi-journée le 10/05/16)

o 59 professionnels • Sensibilisation à la radicalisation le 15/11/16 au Centre Social et Culturel Nelson Mandela, le 29/11/16

au Collège Wallon et le 15/12/16 au Complexe sportif municipal Léry o 192 professionnels

Associations APEA, Foyer Wallon Berthe, Femme dans la Cité, MAEFE, Nouvel Horizon, Coridys, AEMO, ADSEAV OMASE, AMIQ, GEM Forts Ensemble, AVAF, OVA, AAVIV,CHRS Argence, ESAT le Poséidon, SAVS présence, AVASTOFA, Alcool Assistance, Université du Citoyen, Croix Rouge, Ptits bouts douces heures, AVRE, CEP CERPAC. Institutions • Mairie de LA SEYNE sur Mer (Service Coordination des Projets et Dispositifs, Psychologue Municipale, CLSPD,

CUCS, cellule Handicap, caisse des écoles, service Petite enfance, Espaces Accueil Jeunes). • Conseil Départemental (UTS, PMI, IEMF, quartiers solidaires, Conseillères Conjugales et familiales). • Éducation Nationale (écoles maternelles, écoles primaires, collèges, psychologues scolaires, assistantes

sociales, infirmières, enseignants, enseignants référents, enseignants spécialisés). • Office HLM « terres du sud habitat». • CAF du Var (coordinatrice REAAP 83, service d’intervention sociale). • PRÉ de La Seyne sur Mer. • Hôpital de La Seyne sur Mer (CMP enfants et adolescents, CAMSP, UPB). • Mairie de Six-Fours (service enfance/jeunesse, Petite Enfance). Structures Multi Accueil Petite Enfance Elsa Triolet, Josette Vincent, le Petit Monde, le Moulin à Paroles, la Farandole, Joliot Curie, Nouvel Horizon, « les colombes », « Lei Rissoulets », les lucioles, les pitchouns (la Londe).

D’autres structures sont informées et sollicitées régulièrement des actions du réseau mais du fait de contraintes (moyens humains, temporels, financiers) ne peuvent être présentes.

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Autres interventions pour développer, associer et dynamiser le réseau Deux projets collectifs La transmission et le soutien à la parentalité Porté par les associations et conclu en juin 2016

• Association Vivre En Famille • APEA- Point Écoute • Citez des Talents Comment être parent(s) d’adolescent(s) en situation d’interculturalité (2ème et 3ème génération) issus des quartiers sensibles de La Seyne sur Mer en 2015/2016. Préambule Les familles sont de plus en plus démunies face à l’éducation de leurs enfants et adolescents. Le manque de communication, l’enfermement culturel, la nouvelle technologie (numérique), les consommations, les addictions entrainent des ruptures, des souffrances et des situations de mal-être qui peuvent entraîner des situations de grande marginalisation. Ces constats nous amènent à travailler sur des projets innovants permettant d’améliorer, de communiquer, de partager et de pouvoir transmettre des vécus.

Objectifs généraux - Amener tout un chacun, quel que soit son milieu, son environnement, sa culture, à être en phase avec

sa créativité, faire parler ses émotions et les partager à travers un fil conducteur : «la transmission et le soutien à la parentalité ».

- Permettre aux participants de développer des capacités et des savoirs en communication orale, écrite et en lecture pour transmettre des expériences et des valeurs.

Objectifs intermédiaires - Briser l’isolement et améliorer la socialisation. - Prendre confiance en soi et en autrui. - Donner forme à ses émotions. - Favoriser la construction de soi. - Connaître son environnement et le milieu associatif. - Faire passer un message aux enfants. - Communiquer oralement en langue française. - Utiliser et produire des écrits. - Retranscrire les histoires familiales, la filiation, la transmission. - Avoir un regard croisé et sans jugement sur des vécus familiaux différents.

Constats Lors des différents bilans des différentes actions menées par l’AVEF sur le territoire seynois en partenariat avec les institutions (écoles, collèges), les associations, notamment les groupes de paroles et les conférences/débats.

Lors des rencontres avec les parents à la sortie des écoles, des collèges, dans les associations partenaires.

Suite aux différentes rencontres avec les acteurs de terrain notamment dans le cadre du Réseau d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents. Nous avons pu noter que les familles, notamment issues des 2ème/3ème générations se sentaient souvent démunies quant à leur relation avec leurs adolescents d’aujourd’hui. À l’évolution d’une société où parents et adolescents ont du mal à trouver une place.

Mais également ont du mal à se rencontrer, à échanger, à trouver des modes et moyens de communication adaptés.

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L’APEA et l’association « Citez des Talents » propose des ateliers en petits groupes avec les parents mais également avec des groupes de jeunes, avec différents supports (collage, photolangage, informatique, vidéo, textes) pour arriver sur l’écriture d’un recueil d’histoires des transmissions familiales.

Ce projet sera proposé aux associations seynoises et aux structures (Espace Accueil Jeunes, Collèges…) qui pourront s’y inscrire selon leurs compétences, leur axe d’intervention.

L’AVEF met en place des groupes de parole à destination des parents d’adolescents de la commune de La Seyne sur Mer ainsi que des conférences / débats dans les lieux d’accueils des adolescents (collèges, lycées, Espaces Accueil Jeunes de la ville de La Seyne sur Mer).

Bilan L’APEA et l’association « Citez des Talents » ont proposé des ateliers en petits groupes avec les parents mais également avec des groupes de jeunes, avec différents supports (collage, photolangage, informatique, vidéo, textes) pour arriver sur l’écriture d’un recueil d’histoires des transmissions familiales. Lors de la journée finale animée par un intervenant extérieur ethnopsychologue a réuni plus de 90 personnes. Celle-ci a été empreinte d’émotions fortes surtout au moment où ces mères sachant peu écrire ont pu lire leurs poèmes et récits de leur trajet migratoire. Les jeunes présents n’ont pu qu’avoir un regard respectueux et admiratif de ces mères « courages » en découvrant la réalité souvent inimaginable de leur vécu et souffrance. «Emprise et Radicalisation» Porté par l’AVEF et les associations ou structures intéressées par cette thématique sur l’année 2016/2017 Cette année 2016/2017 a vu l’émergence d’un projet collectif porté par l’AVEF concernant l’emprise et la radicalisation. Cela fait suite à un repérage auprès des associations et institutions (rencontres régulières de l’animatrice avec les acteurs de terrain), à un repérage dans les groupes de paroles menés par l’AVEF (difficultés, crainte, peur des parents face à ce phénomène.), et à des temps de formation (Préfecture, la Durance). Dans le cadre de l’animation du réseau, en lien avec les différentes actions, il nous a semblé important de pouvoir construire, développer un langage commun autour de cette thématique. Aussi 3 journées ont eu lieu en 2016, elles ont réuni 192 acteurs de terrain. Animées par M.HAMED MEKRELOUF de l’association UNISMED. Afin de sensibiliser les acteurs à cette problématique, un important travail de rencontres avec chaque équipe et les différents personnels (équipe de direction, équipe salariés) a dû être mis en place. Cela a nécessité du temps, des temps de « formation » en interne des structures, la mise en place de conventions…

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AJEF ACCOMPAGNEMENT EN DIRECTION DU JEUNE ENFANT ET DE SA FAMILLE Sylvie LE BERRE, Katie IMPERIALE, Agents de développement Social AVEF 1) Objectifs Prévention précoce des troubles de la relation et du comportement chez le jeune enfant Valorisation et soutien du rôle éducatif des parents et de leurs expériences parentales

2) Objectifs opérationnels 2016 • Donner aux différents professionnels de la Petite Enfance les moyens de mettre en valeur la parole et le

savoir-faire des parents. • Encourager un esprit d’ouverture pour que chacun trouve sa place et se respecte mutuellement dans

ses compétences, ses fonctions et son individualité. • Proposer aux professionnels de la Petite Enfance une diversité d’approches, dans la compréhension

des situations et un travail sur ses pratiques auprès de l’enfant. • Aider les professionnels à prendre en compte le système familial dans toute sa complexité et dans sa

diversité culturelle. • Mener un travail de réflexion pour soutenir les parents dans la compréhension et l’exercice de l’autorité. • Permettre aux professionnels de prendre conscience de la puissance des croyances, des illusions, des

évidences, de la relativité des vérités, et ainsi adopter une attitude de compréhension, de respect et de soutien en direction de l’enfant et de ses parents

• Favoriser le questionnement sur les limites du professionnel en tant qu’acteur de terrain et non détenteur unique d’un savoir. L’écoute authentique implique de se mettre en retrait au moment opportun pour valoriser les compétences parentales ou orienter en dernier ressort vers d’autres partenaires si nécessaire (pratique de réseau).

Ces interventions sur le thème de l’accompagnement à la parentalité ne sont pas du registre de la formation mais une obligation à ces métiers à caractère relationnel qui nécessitent un travail sur les pratiques avec un ou des tiers extérieur(s) qui aide(nt) les professionnels à approfondir. Ceci doit permettre d’avoir aussi pour ambition d’éviter d’orienter systématiquement vers des consultations spécialisées ou généraliser la présence d’un psychologue dans toutes les structures Petite Enfance. Sont concernés : • 11 structures d’accueil Petite Enfance (municipales et associatives) des villes de La Seyne sur Mer,

Saint Mandrier, Six-Fours et autres communes. • En direction de 195 professionnels (personnel multi accueil Petite Enfance avec répercussions

sur 440 parents et 449 enfants (de 0 à 3 ans). 3) Les constats des responsables de structures en 2016 - Augmentation du nombre de familles fragilisées isolées manquant de repères. - Familles monoparentales (principalement mères seules). - Mères vulnérables. - Parents dépassés qui ont besoin d’être confortés dans leur rôle d’autorité. - Nombre croissant de jeunes enfants présentant des troubles du comportement au sein de la famille ou

dans l’établissement. - Accueil d’enfants porteur d’handicaps.

4) Méthode d’intervention et réalisation : - Groupe de directrices (1 groupe/mois) qui permettent aux directrices et adjointes, de structures

municipales et associatives, de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques, les difficultés qu’elles rencontrent. (4 structures municipales, 2 structures associatives, 1 micro-crèche) soit 15 directrices et adjointes.

- Interventions dans les structures municipales et associatives sur des thématiques spécifiques, en fonction de la demande.

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Cette année 2016 ont pu être abordés, « l’enfant vécu comme difficile ». « Comment communiquer avec la famille » ; « Une bonne journée en crèche pour l’enfant, sa famille, les professionnels… » ; « L’enfant acteur dans la crèche »

- Participation aux rencontres du REAAP de La Seyne sur Mer qui permettent de rencontrer, d’échanger avec d’autres professionnels, partenaires travaillant également dans l’intérêt de l’enfant (domaines de l’animation, social, handicap, éducation, santé, logement, insertion…), en 2016 : « l’information préoccupante : pourquoi, quand, comment, quelles sont les suites », « le phénomène d’emprise ».

- Travail de partenariat avec le Service Petite Enfance de la Ville de La Seyne sur Mer sur une journée « journée de la Petite Enfance ».

- Temps de concertation téléphonique ou physique avec les professionnels de la Petite Enfance sur des situations difficiles ou complexes.

- Mise en place d’analyse de pratique ou de régulation d’équipe sur les 4 structures municipales permettant de réfléchir, en équipe élargie (direction, personnel encadrant, personnel technique) sur des cas complexes pouvant mettre en difficulté les professionnels, réflexion sur « place et rôle de chacun »

- Collaboration avec le service Petite Enfance sur les différentes actions et projets mis en place sur le territoire (création d’un Réseau d’Assistantes Maternelles, journée de regroupement des agents …)

- Mise en place de Groupes de Paroles de Parents dans les structures Petite Enfance permettant aux parents de sortir de l’isolement, de réfléchir sur « l’autorité, « la fratrie »

- Participation aux réunions de rentrées à destination des parents et aux autres temps d’ouverture des structures aux parents.

Ces différents types d’actions représentent : - 55 réunions sur les structures Petite Enfance ou rencontres extérieures. - Travail en réseau pour des situations difficiles. - Nombreuses prises de contact pour l’organisation des différentes journées de travail. - Permanence téléphonique pour des situations complexes - 14 situations familiales orientées vers l’extérieur. Une équipe pluridisciplinaire intervient sur le projet AJEF :

- Psychologues - Thérapeutes familiaux - Éducateurs spécialisés - Travailleurs sociaux - Psychiatre

5) Nos constats

L’AVEF travaille en étroite collaboration avec le service Petite Enfance de La Seyne sur Mer chargé d’appliquer la politique municipale. La confiance réciproque que nous avons pu établir tout au long de ces années de collaboration nous permet de mener à bien l’action AJEF. Les professionnels s’investissent et sont toujours en demande de la poursuite de ce travail de réflexion. Avec la création du RAM, d’autres professionnels de la Petite Enfance vont pouvoir échanger et travailler en lien. Nous pouvons constater que les équipes sont impliquées et désireuses de faire un travail de qualité. Le bien-être de l’enfant et de la famille est réellement une priorité même si parfois certaines situations peuvent être déroutantes. Ces professionnels ont aujourd’hui acquis des méthodes d’observation, de réflexion et sont en capacité d’utiliser le réseau existant.

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AVC ACTION DE LUTTES CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES Alexandrine SANCHEZ, Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale Marie-Claude MIOLLAN, Psychologue clinicienne Zoubir SELLAOUI, Psychologue Karine NIELLON, Intervenante familiale systémique Chérif MANFREDINI, Intervenant familial systémique Michel DELAGE, Psychiatre, Thérapeute familial L’AVEF est chargée de l’obligation de soins auprès d’auteurs de violences conjugales à travers un travail groupal psycho-éducatif qui se veut un préalable à un éventuel travail de soins avec libre adhésion sur le couple ou parfois individuel (sorti du cadre de l’obligation de soins).

Le travail préalable psycho-éducatif a pour cadre le dispositif spécifique d’aide groupale auprès d’auteurs de violences conjugales et notre spécificité technique de travail en groupe, en couple ou auprès de la famille. Ce travail de réflexion avec l’AVEF doit permettre à l’auteur d’analyser ses comportements de violence. Il a aussi pour but de permettre la prise de conscience de leurs responsabilités en tant qu’auteurs de violences. Il sera par conséquent question : - De la désignation des actes et du déni qui les entoure : déni des faits, déni de la conscience (« je

n’étais pas dans mon état normal »), déni de responsabilité (« Elle m’a provoqué »), déni de l’impact (« Je ne lui ai pas fait si mal »).

- Des représentations de la femme et des liens de dépendance souvent instaurés avec elle (est visée ici une réflexion sur l’altérité).

- De la manière dont ont été liés les actes et les affects (il y a en général une grande difficulté à mettre en relation émotion et pensée et souvent une forte vulnérabilité émotionnelle).

Nous avons pour tous les auteurs, approfondi les entretiens d’entrée et de sortie avec notamment la mise en place d’un questionnaire sur les états émotionnels des auteurs et l’impact du traumatisme sur leur psychisme. Nous avons aussi, si cela est pertinent développé les entretiens individuels. Nous pouvons constater que les groupes évoluent très favorablement, le fait de bien préparer les auteurs par des entretiens longs et détaillés évite le fait d’avoir des hommes « hors cadre » souvent préjudiciables au travail sur le déni et à la dynamique de groupe.

101 auteurs de violences conjugales orientés vers l’AVEF • 64 auteurs orientés par AVENIR protocole avec obligations de soins • 23 Auteurs orientés par le SPIP • 14 volontaires Tranche d’âge des auteurs Parentalité : 88 % sont parents • 20 de 20 à 30 ans • 40 de 31 à 40 ans • 23 de 41 à 50 ans • 11 de 51 à 60 ans dont deux femmes • 6 de 61 à 70 ans • 0 de 71 ans Concernant les lieux d’infraction connus à ce jour • 39 auteurs viennent de Toulon • 17 auteurs viennent de La Seyne sur Mer : 2 sur Berthe / 11 Centre-ville / 4 Les Sablettes • 5 auteurs viennent d’Hyères (100 % en Politique de la Ville) • 12 auteurs viennent de Six-Fours les plages • 28 auteurs viennent du Var

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LES ENTRETIENS INDIVIDUELS Durant l’année 2016, 11 auteurs ayant suivi un cycle de huit séances dans le groupe de paroles ont pu bénéficier d’entretiens individuel (1 séance de ¾ d’heure toutes les deux semaines) avec une psychologue clinicienne qui intervient aussi dans les groupes.

L’entretien individuel permet à l’auteur de faire le point sur lui-même, d’exprimer où il en est de sa relation conjugale et comment il envisage la suite. Cependant pour certains il s’avéra très vite évident qu’un suivi plus personnalisé était nécessaire et c’est ainsi que fut proposé un suivi individuel à des hommes ou femmes volontaires ayant déjà effectués un ou deux cycles et désireux de poursuivre le travail déjà entamé au sein du groupe. Le suivi individuel est donc toujours mis en place à la demande de l’auteur, même si selon les circonstances, il peut être suggéré ou proposé par les intervenants ayant perçu au cours des séances de groupe et des différentes rencontres, que des traumatismes en lien avec l’histoire singulière de l’auteur auraient plus de chances de pouvoir s’élaborer en relation duelle. La violence trouve souvent son origine dans la construction d’un sujet qui au cours de son histoire personnelle a vécu, subi des événements particuliers : maltraitance parentale, disputes et violences conjugales dont l’enfant est le témoin impuissant mais meurtri ou encore des ruptures fréquentes de liens affectifs entrainant une insécurité et de véritables traumatismes psychiques.

Ces rencontres individuelles ne sont possibles et proposées qu’à des personnes prêtes à travailler sur elles-mêmes, désireuses de tenter de comprendre l’origine de leur malaise et/ou violence et prêtes à questionner leur souffrance et donc à se mettre en question. C’est pourquoi il est indispensable que cette démarche soit volontaire (et non soumise à une obligation de la Justice). Les hommes et les femmes qui font ce choix signent un contrat les engageant au paiement de 10 euros par séance ainsi qu’au paiement de toute séance manquée non décommandée 3 jours à l’avance et à ne pas venir à ces rencontres sous l’emprise de quelque substance que ce soit. Ce travail de questionnement sur eux-mêmes commence pour beaucoup d’entre eux bien avant la prise en charge individuelle, très souvent dés la première rencontre avant leur entrée dans le groupe de paroles. La garde à vue suivie de la mise en cellule a déjà en, elle même, pour certains, un effet traumatique. L’entretien préalable à l’entrée dans le groupe les amenant à raconter en détails leur acte violent, leur histoire de couple, ils en arrivent à parler spontanément de leur enfance, des souvenirs douloureux que certains moins défendus que d’autres s’autorisent à raconter avec beaucoup d’émotion. Très fréquemment, ils s’étonnent eux-mêmes d’avoir pu évoquer de telles choses, d’être aller si loin, tout en reconnaissant que cela les a apaisés sans pour autant les déculpabiliser. Mais raconter, se souvenir de ces événements traumatiques et faire le lien avec leur comportement violent actuel est un long processus, un long cheminement qui demande du temps et qu’il est difficile de faire seul. C’est dans une mise à jour des couches successives entre différentes périodes de leur vie, de l’enfance à leur vie conjugale actuelle, que des choses se dessinent, s’éclaircissent peu à peu pour chacun différemment. Ce travail long et complexe peut s’amorcer dans le cadre de l’AVEF dans la continuité des « groupes de paroles » et des « entretiens individuels » précédant et clôturant les groupes. Cette amorce d’un travail sur soi peut se poursuivre à l’AVEF durant 15 séances et par des prises en charges externes vers lesquelles on oriente ceux qui le souhaitent. Il n’est pas rare que certains auteurs de violence aient besoin de plusieurs tentatives avant de s’engager vraiment dans une démarche il est donc important de les accueillir s’ils renouvellent leur demande.

C’est pourquoi il nous semble important de soutenir en 2017 une demande de développement de travail des couples qui est une suite logique dans le travail de prévention de la récidive des violences conjugales et ainsi de protection des victimes femmes et enfants. En effet, derrière l'expression de la violence des mineurs, il y a bien souvent des violences intrafamiliales. Dans le cadre des violences familiales et conjugales, les enfants sont souvent porteurs des souffrances (violences) que subit la mère au quotidien. Cela peut se traduire chez eux par des comportements inadaptés de type hyperactivité, agressivité, délinquance... En effet, ces enfants sont susceptibles de « reproduire » la violence, seul modèle de communication qu'ils connaissent, soit dans les lieux publics (à l'école, dans la rue) soit en privé (à la maison, dans une future relation de couple).

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LES STAGES DE CITOYENNETE Ou STAGES DE RESPONSABILISATION Marie-Claude MIOLLAN, Psychologue Manuel PRIETO, Directeur

Signature en 2016 d’une convention relative à la mise en œuvre des stages de citoyenneté spécifiques aux auteurs majeurs de violences conjugales entre le Tribunal de Grande Instance de Toulon, Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Toulon et l’Association AVEF.

Le stage de responsabilisation ou de citoyenneté est un nouveau dispositif introduit par la loi du 04 août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, modifiant l’Article 41-2 2° du code de procédure pénale.

Est donné dans cet article la possibilité au Procureur de la République de : « Orienter l’auteur des faits vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle ; cette mesure peut consister dans l’accomplissement par l’auteur des faits, à ses frais, (…) d’un stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes (…) ».

La mise en place de ces stages de citoyenneté est destinée aux auteurs majeurs de violences conjugales de faible gravité.

Ces stages sont proposés, d’une part par le parquet comme mesure alternative aux poursuites ou dans le cadre d’une composition pénale et, d’autre part par la juridiction de jugement comme peine complémentaire, mais aussi comme une obligation particulière d’un sursis avec mise à l’épreuve. Ces stages de responsabilisation peuvent être prononcés à titre de :

• Mesure alternative aux poursuites • Peine complémentaire • Obligation dans le cadre d’un sursis avec mise à l’épreuve.

Les stages ont pour objet de prévenir les comportements violents et d’éviter la récidive. Ils visent à permettre aux personnes mises en cause de prendre conscience de la violence exercée ainsi que d’évaluer les conséquences que celle-ci peut entraîner, tant d’un point de vue personnel, familial ou social. L’intervention précoce a pour fonction d’éviter que la spirale de la violence ne s’enclenche ou ne perdure au sein d’un même couple ou ne se réitère avec d’autres partenaires.

Objectifs généraux du stage • Sensibiliser les auteurs aux conséquences concrètes de leurs actes : implications judiciaires,

conséquences au niveau familial. • Responsabiliser ces mêmes auteurs en analysant les origines et les mécanismes de leur violence

donnant lieu au passage à l’acte. • Être en mesure de donner aux participants des pistes de travail et de réflexion sur leurs problématiques

personnelles.

Objectifs pratiques du stage • La prévention de la récidive afin de protéger les conjoint(es) et enfants, victimes potentielles. • Le travail sur le sens et la place de la loi, notamment dans la sphère privée. • Une prise de conscience de ce que peut ressentir la victime. • Une intégration des règles élémentaires de la vie en société, des valeurs que sont : le respect, la

tolérance et la dignité. • La modification des représentations stéréotypées des rapports Femmes/Hommes. • L’amélioration des relations de couple sur un mode plus égalitaire. • La participation au groupe permet d’expérimenter une relation différente aux autres, de retrouver une

place dans la Société avec des droits mais aussi des devoirs.

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Public concerné • Les auteurs majeurs, hommes ou femmes quelque soit son origine culturelle ou son milieu social. • Ces personnes peuvent être également à divers stades de leur vie de couple au moment du stage (en

couple, séparé, en cours de séparation). • Tous doivent avoir accepté le principe du stage et avoir réglé le montant de leur participation financière. • Une bonne compréhension de la langue française est la seule condition à l’acceptation en stage. • Des stages sont réservés aux Hommes et aux Femmes, sur des dates différentes si en couple.

Taille du groupe • Le groupe est composé de 8 personnes minimum, 10 personnes maximum. • Le groupe est fermé, il ne peut accueillir de nouveaux entrants après son début. Animateurs du groupe • Binôme de professionnels salariés de l’AVEF • De sexe différent : une femme et un homme Déroulement du stage • Entretien d’accueil individuel préalable à l’entrée dans le groupe d’une durée d’1 heure afin d’évaluer la

capacité et la pertinence de leur intégration dans le groupe.

L’entretien permet : - La présentation du stage (objet, durée, déroulement…) et du participant et notamment son niveau de

reconnaissances des faits de violences. - Un échange sur les objectifs du stage et les éventuelles attentes du participant. - La signature d’un engagement individuel de participation informant notamment que toute absence ou

incident seront signalés à l’autorité judiciaire compétente et mettra fin au stage.

• Groupe sur 2 lundis consécutifs, de 10h à 13h00 et de 14h00 à 17h00 Le délai d’une semaine entre 2 séances devrait permettre aux participants de réfléchir et de faire le point sur les différents apports du stage. Au cours de ce stage un représentant de l’AAVIV (Association d’aide aux victimes) intervient. Il fait le point sur l’évolution des lois concernant les femmes, les peines encourues selon la gravité des actes commis et réponds aux nombreuses questions que très souvent tous se posent.

• Bilan individuel final sous forme d’entretien, une semaine après le stage. C’est la clôture personnelle, mais aussi symbolique du stage (entretien d’1 heure). Une attestation de stage est remise à chaque participant leur permettant d’en justifier la réalisation et qui restituera l’assiduité et l’éventuelle rechute de passage à l’acte. Ce temps permet aussi, si nécessaire, une orientation plus précise : thérapie individuelle, de couple et/ou familiale ou auprès des partenaires extérieurs du réseau si besoin est. Une copie de cette attestation est transmise au délégué du Procureur.

La participation financière Le paiement fait intégralement partie du stage, il est une condition pour ne pas être poursuivi pénalement. Le coût du stage est fixé à 250 € par personne. Il est à la charge de la personne poursuivie ou condamnée. Les frais de stage sont versés au délégué du Procureur avant l’exécution du stage. Ce dernier s’assurant ensuite de leur transmission à l’association Vivre en Famille. En 2016, 2 stages effectués : - 12 et 19 septembre 2016 : 10 stagiaires - 07 et 14 novembre 2016 : 10 stagiaires - 20 entretiens individuels avant l’entrée au stage - 20 entretiens individuels de bilan final - 2 auteurs orientés à leur demande en séance de Groupe du jeudi

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Les retours en fin de stage sont positifs. On retrouve chez ces hommes et femmes, certes plus concentré dans le temps les mêmes mécanismes de déni, de honte puis de reconstruction de leur image. Ainsi que le soulagement d’avoir pu parler de cet acte dont ils se sentaient coupables

Evaluation fin de stage Une grille d’évaluation est remise à la fin du stage à chaque auteur concernant leur avis.

Quelques témoignages d’auteurs J’ai apprécié toutes les personnes qui ont mené ce groupe. Je ne me sentais pas à ma place, bien que j’en sois obligé. J’ai beaucoup appris sur le couple, parmi toutes les personnes qui étaient présentes. J’espère simplement ne jamais plus me retrouver dans ce contexte. Cela m’a permis de rencontrer des personnes dans le même cas que moi. Cela m’a fait quand même du bien, même si les différentes personnes présentes n’étaient pas dans le même cas que moi forcément. Je souhaiterais prolonger de quelques séances. Cet entretien me permet de réaliser que je dois suivre une thérapie. Le groupe de parole m’a vraiment calmé, m’a fait prendre du recul sur ma jalousie, ma violence. Ca m’a fait un bien fou. Je souhaiterais après le jugement continuer la thérapie. Un comportement violent n’est pas seulement physique mais peut être aussi verbal. Pour éviter cela il faut rester calme et avoir un dialogue avec l’autre personne et surtout laisser l’autre s’expliquer et se faire entendre. Un dialogue permet souvent de résoudre un problème sans arriver au conflit. L’écoute des autres cas donne une bonne réflexion sur soi-même lors des réunions. Même si ce soir là ce n’est pas moi qui a mal agit ou provoquer cette violence… Ce travail sur les comportements violents m’a permis de faire un travail sur moi-même. Dorénavant, j’évite les conflits et je n’hésiterai pas à faire appel aux forces de l’ordre pour me protéger car plusieurs fois elle a fait des plaintes et des mains courantes sur moi alors que je subissais de la violence de sa part. En écoutant les autres, j’aurais fait différemment certaines choses et rien de tout ça ne se serait passé. La violence n’est pas que physique mais morale, psychologique. Une violence de couple qui dure devient presque une habitude, quelle soit verbale ou physique. J’ai compris grâce à ce groupe que l’on peut s’accoutumer à la violence et que de l’extérieur elle parait grave alors que nous on ne la voyait pas. Aujourd’hui j’ai compris que j’avais un problème également et que je dois y travailler.

Ce stage vous a-t’il semblé utile : Tout à fait Un peu Pas du tout

16 2 - Avez-vous pris conscience des conséquences néfastes des violences conjugales sur les enfants et la victime :

Tout à fait Un peu Pas du tout 18 - -

Ce stage vous a-t’il permis de mieux contrôler vos émotions

Tout à fait Un peu Pas du tout 8 9 1

Les outils pédagogiques et les interventions des animateurs vous ont-ils semblé adaptés

17 1 - Que pensez de la durée du stage

Satisfaisante Trop courte Trop longue 15 1 2

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J’ai pu constater que je n’étais pas le seul à avoir des problèmes de violence. L’équipe qui nous a suivis a su faire preuve de beaucoup de compréhension, mais surtout nous a dit comment gérer certaines situations. Des vidéos nous ont été montrées ce qui pour moi a été choquant car nous faisons partie de ces hommes-là. Mais après tout le travail et la patience de l’équipe, un succès, et bien ma vie est redevenue simple, sans souci et surtout je ne suis plus violent. Réfléchir est la première chose à faire avant de faire l’acte qui se retournera forcément contre nous. Ce groupe m’a fait énormément de bien. J’ai fait un gros travail sur moi. Je souhaite continuer avec ma compagne. Je pense qu’il a fallu en arriver là pour me soigner. Merci pour tout. Etant de nature violente, je découvre que la violence ne se limite pas à la brutalité mais peut varier selon les contextes. Je pense qu’on devrait tous faire un travail sur soi-même pour trouver notre seuil de tolérance afin de pouvoir canaliser ses pulsions. Ces séances m’ont fait prendre conscience de la gravité de mon acte. Aujourd’hui je m’engage à ne plus recommencer et si j’avais su que ce type de groupe existait avant, jamais je n’aurais commis cette erreur. Cela m’a permis de voir et de comprendre qu’avec la communication nous pouvons avoir un comportement plus humain et réfléchir. C’est dommage que le conjoint ne participe pas à une thérapie de groupe afin d’avoir la correction voulue et la compréhension. Le travail entrepris au sein du groupe de parole, avec l’aide des travailleurs sociaux et l’implication des autres intervenants m’ont permis de prendre conscience de la gravité des faits, de l’apport positif que pourrait apporter le dépôt de plainte. En effet, pour elle c’est l’opportunité de libérer sa parole et pour moi, c’est la possibilité de cheminer, faire un travail sur moi afin de comprendre et éviter ces excès de colère, de passage à l’acte. Une prise de conscience, la violence ne doit pas exister dans un couple. Lors de disputes, si le ton monte trop haut, il vaut mieux partir et en reparler au calme. Les enfants souffrent bien plus que nous et cela peut faire beaucoup de dégâts. S’il n’y a pas de solution, il vaut mieux se séparer (plus facile à dire qu’à faire). Ces groupes m’on fait beaucoup de bien. Ils m’ont appris beaucoup de choses sur les couples et sur les violences conjugales. Cela a renforcé mon couple. Je souhaite dans l’avenir faire une thérapie de couple dans le cadre de l’AVEF. J’ai pu faire le tri vers mes relations extérieures et amicales. J’ai pu réfléchir sur les violences conjugales et sur l’impact porté sur les enfants. Au fil du temps je me suis senti de plus en plus apaisé. J’ai pris conscience de la gravité de l’acte que j’ai commis. J’ai pris beaucoup de conseils auprès de mes camarades ainsi qu’auprès des intervenants. Cela m’a également fait du bien de pouvoir en parler librement auprès du groupe, d’être écouté et d’être aussi à l’écoute de mes camarades qui m’ont entouré durant ces séances. J’étais réticent avant de venir la première fois … Mais j’ai très vite compris que j’avais ma place. Les échanges et témoignages des autres participants sont une aide précieuse. J’ai bien saisi que grâce à ce groupe, je pouvais être aidé et aider aussi. Je souhaiterais continuer à participer aux séances restantes et peut-être continuer par la suite à apporter ma contribution à cette merveilleuse « entreprise » humaine. Merci pour tout. Depuis mes séances j’ai ressenti confiance avec le groupe. Je regrette ce que j’ai fait avec ma femme. Pour moi cela a été une leçon, j’espère que c’est fini pour tout le mal que j’ai fait. Maintenant je pense à ma femme et à mes enfants.

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ANNEXES

Articles

Presse

Photos

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Michel DELAGE est psychiatre militaire, thérapeute familial, professeur agrégé du Service de santé des Armées. Il a dirigé le service de psychiatrie de l’Hôpital des Armées Ste Anne à Toulon, de 1978 à 2003. Il assure actuellement une consultation dans cet hôpital et à l’Association « Vivre en famille » à La Seyne sur Mer.

Dossier

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© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservéshttp://dx.doi.org/10.1016/j.revssu.2016.08.006

Expliquer les attentats aux élèves

La revue de santé scolaire & universitaire ● Septembre-Octobre 2016 ● n° 41

Soutiens des adultes apportés aux enfants face à des événements traumatiques

N otre société est riche en événements de toute sorte que l’on qualifie de trauma-tiques en raison des dommages psychiques

qu’ils provoquent chez ceux qui les subissent, mais aussi chez ceux qui en sont témoins ou même qui en sont seulement informés par les médias, tellement, dans ces derniers cas, ils sont submergés par la vision passive d’images impressionnantes.Les enfants, en raison de leur condition naturelle d’enfants sont susceptibles d’être particulière-ment impactés par ces situations1. Nombreux sont ceux susceptibles de souff rir sans qu’on leur prête une attention suffisante dès lors qu’ils n’ont pas été directement concernés par ce qui est arrivé. Deux occurrences diff érentes sont ici distinguées :• les situations où un drame se vit ou a été vécu à l’intérieur d’une famille ;• les situations où il est question d’une catastrophe de grande ampleur, responsable d’une véritable onde de choc qui envahit toute une communauté, toute une société ; nous en avons malheureusement eu un récent exemple avec les attentats de Paris du 13 novembre 2015.Dans l’un et l’autre cas, les enfants doivent pouvoir compter sur des adultes capables de répondre à leurs besoins fondamentaux : bien sûr, les besoins physiques, physiologiques concernant la faim, le froid, la douleur, mais aussi le besoin de se sentir

protégé, sécurisé. Tous les adultes sont concernés : les parents, d’autres membres de la famille, mais aussi tout adulte en position d’éducateur comme l’est un enseignant.

Quand le traumatisme se vit à l’intérieur de la familleL’entourage proche

Le traumatisme vécu à l’intérieur de la famille recouvre de nombreuses situations différentes, notamment selon les places occupées par les vic-times et le rôle que ces dernières jouaient auprès de l’enfant. Il peut s’agir de personnes périphériques, n’intervenant pas directement ou assez peu dans les soins à l’enfant, mais cela ne signifi e pas que ce dernier ne soit pas impacté. Il est d’autant plus forte-ment concerné par la situation qu’il a pu être témoin direct de certaines scènes, qu’il assiste à la souff rance des plus proches et qu’il est plus jeune. Même le bébé mérite une attention particulière. En effet, plus l’enfant est jeune, moins il est en mesure de comprendre pleinement les événements, et plus il a besoin de percevoir la disponibilité de ceux qui l’entourent. Il est pour lui spécialement troublant d’être confronté à l’indisponibilité de ses fi gures de soin, en même temps que de vivre la souff rance de ces dernières, sans toujours pouvoir comprendre la source de cette souff rance. Il est souvent illusoire

Michel DelagePsychiatre, ancien professeur du service de santé des Armées, thérapeute familial, enseignant à l’université de Toulon

Université de Toulon, département d’éthologie humaine, avenue de l’Université, 83957 La Garde, France

Adresse e-mail : secretariatavef@orange.fr (M. Delage).

On pense souvent aux traumatismes que les enfants subissent lorsqu’ils sont maltraités dans leur famille, ou agressés de diff érentes manières. Se préoccuper d’enfants témoins directs ou indirects de diff érentes violences et catastrophes est tout aussi important. Dans ce contexte, les adultes, et notamment les enseignants, peuvent jouer un rôle auprès de ces enfants.

Support provided by adults to children in the face of traumatic events. We often think of the trauma which children experience when they are mistreated by their family, or abused in various ways. Showing concern for children who have witnessed directly or indirectly various forms of violence and tragedies is just as important. In this context, adults, and in particular teachers, can play a role with these children.

Mots clés - dialogue ; enseignant ; famille ; soutien ; traumatisme

Keywords - dialogue; family; support; teacher; trauma

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La revue de santé scolaire & universitaire ● Septembre-Octobre 2016 ● n° 41

pour les adultes de vouloir tenir l’enfant à l’écart de ce qui se passe. La confrontation à la mort rend particulière-

ment nécessaire d’expliquer ce qui s’est passé d’une manière compréhensible pour lui compte tenu de son développement. On sait que, dans les premières années de sa vie, l’enfant n’a pas une représentation claire de ce qu’est la mort. Il est cependant impor-tant de trouver les mots pour expliquer ce qu’est l’arrêt de la vie, en nommant cet arrêt. Il est important, en même temps, d’off rir à l’enfant l’occasion d’exprimer ses propres émotions, de poser des questions et alors d’y répondre avec le plus de clarté et de vérité possible. C’est parfois à travers le dessin, et même certains jeux, que des échanges pourront s’établir. Parler à l’enfant ne signifi e pas toujours s’adres-

ser à lui directement. Quand il est très jeune, lui parler face à face risque de dramatiser encore la situation, d’autant plus lorsque, de cette manière, l’enfant perçoit sur le visage, dans les yeux de l’adulte toute la détresse de celui-ci. Il est souvent souhai-table de parler à l’enfant sans avoir l’air de lui parler, c’est-à-dire de façon indirecte. Des adultes parlent entre eux, devant l’enfant, de ce qui s’est passé, et ils partagent devant lui leurs émotions. Mais ils parlent entre eux, en sachant que de cette manière ils parlent à l’enfant. L’enfant de son côté joue, des-sine, a l’air de faire autre chose, mais il entend ce qui se dit et, même, il écoute. Il arrive que, de manière impromptue, il s’immisce dans les échanges entre les adultes, il fasse une réfl exion, pose une question, et il importe alors qu’il reçoive une réponse. La (les) personne(s) victime(s) peu(ven)t être

le père, la mère, les parents de l’enfant. Dès lors, le jeune enfant risque de ne plus pouvoir compter sur des fi gures de soins disponibles. Remarquons combien il est diffi cile pour un parent en grande souffrance de continuer à réaliser les accordages aff ectifs que réclame le bon développement d’un tout-petit. L’enfant risque de vivre ici la perte de sa principale fi gure de soins sans pouvoir compter en même temps sur des suppléances nécessaires.

La place des enseignants

Les enseignants sont des adultes de référence pour les enfants. Ils passent avec eux une part importante de leur vie quotidienne. Ils constituent, spécialement pour les plus jeunes, des fi gures d’atta-chement secondaire. Qu’ils le veuillent ou non, des

liens aff ectifs sont créés avec les enfants. C’est spé-cialement vrai à l’école maternelle et à l’école pri-maire. Au collège et au lycée, certains enseignants, plus que d’autres, constitueront des fi gures de réfé-rence pour l’enfant. Leurs attitudes, leurs réfl exions, l’attention plus ou moins grande qu’ils manifestent sont spécialement observées. Il est souhaitable que les enseignants soient

informés du drame que vit ou vient de vivre une famille. De cette manière, ils dispo-

sent des informations justes, suf-fisantes pour leur permettre de comprendre le compor-tement de l’enfant. Il leur est alors possible de réfl échir avec

le parent à certaines attitudes à adopter. Au collège, au lycée, cela

ne va pas de soi compte tenu du col-lectif d’enseignants concernés. Il n’est pas

rare qu’un conseiller principal d’éducation (CPE), un professeur principal ou le chef d’établissement dispose d’informations qui ne sont pas transmises à l’ensemble des collègues. Un juste équilibre est toujours à trouver entre le “trop” d’informations susceptibles de violer ce qui ressort de la vie privée et de la confi dentialité, et le “pas assez” ne permet-tant pas de prêter une attention suffi sante à l’enfant concerné. Ce débat devrait être particulièrement à

l’œuvre lorsque les éventuels informateurs ne sont pas les familles, mais des professionnels des services sociaux ou de la protection de l’enfance. Il est fréquent que ces professionnels s’abstiennent de toute information auprès du corps enseignant au nom du secret professionnel. Ils ne perçoivent pas que les enseignants disposent parfois, de leur côté, de certains éléments fragmentaires insuffi sants à leur compréhension de la situation que vit l’enfant ; ils ne perçoivent pas non plus ce qui peut être utile à connaître pour aider l’enfant. Ils devraient pouvoir mieux faire la part entre ce qui relève du secret nécessaire à la préservation de la vie privée et ce qui relève d’une confi dentialité pouvant être partagée entre des adultes qui ont le souci de porter une meilleure attention à un enfant vivant ou ayant vécu une situation traumatique. Il est fréquent par ailleurs que les enfants

eux-mêmes donnent certaines informations et se confi ent à l’enseignant repéré comme un adulte de confi ance. En tous cas, ce dernier doit pouvoir montrer à l’enfant ce qu’il sait de la situation vécue. Il doit montrer sa disponibilité, sa sensibilité de sorte que l’enfant se sente libre de lui exprimer quelque

Notes1 Je n’évoquerai pas ici le cas de ceux qui sont des victimes directes. Il va de soi que ceux-là relèvent de soins spécifi ques. 2 Je n’insisterai pas ici sur les aspects spécifi ques du soutien psychosocial qui vise à mobiliser les solidarités, la protection entre les uns et les autres, et tout spécialement des adultes envers les enfants, mais avec cette particularité que les adultes eux-mêmes, les enseignants comme les familles, peuvent être plus ou moins lourdement impactés.

Les enseignants sont des adultes de référence

pour les enfants

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chose de sa souff rance ou au contraire de la garder pour lui, ou encore de la communiquer à certains camarades.L’enfant doit pouvoir trouver auprès de l’enseignant une base de sécurité capable de suppléer parfois une insuffi sance de protection familiale, lorsque les uns et les autres à la maison sont plongés dans la souff rance. Cela signifi e qu’il constitue une personne de référence sur laquelle, dans la famille, on sait pouvoir compter. La difficulté ici est de se montrer concerné, proac-tif, sans être pour autant intrusif. Il s’agit de pouvoir demander quelques nouvelles, prononcer quelques mots de réconfort, se montrer confi ant envers l’enfant. Il s’agit d’être spécialement attentif au

comportement, à la socialisation de l’enfant, à son travail scolaire et de se soucier de la relation avec la famille. Non seulement il importe que l’ensei-gnant fasse part de son évaluation de l’état aff ectif de l’enfant et de sa disponibilité pour les tâches scolaires, mais il arrive aussi qu’il soit une référence rassurante pour les parents. Ceux-ci, lorsqu’ils sont très éprouvés par une situation traumatique, ont besoin de pouvoir compter sur des aides extérieures. On pense habituellement aux professionnels du soin. Mais il existe des soutiens naturels de proximité qui peuvent constituer des ressources sur lesquelles certaines familles pourront s’appuyer pour mobi-liser leurs propres compétences. Les enseignants, parce qu’ils sont à la jonction entre les familles et les enfants, peuvent faire partie de ces soutiens naturels, tout comme par ailleurs des membres de la famille élargie, des voisins, des personnes du quartier. L’enseignant peut lui-même être mis à mal par

la situation, par ses propres émotions, par certaines résonances personnelles. Il importe que, de son côté, il ne se sente pas seul et qu’il ait quelqu’un à qui parler. On ne peut qu’insister sur la nécessité, en milieu scolaire, de travailler en équipe, de pouvoir développer des attitudes collaboratives avec les collègues, de pouvoir compter, en cas de besoin, sur le soutien de la hiérarchie. Un tel travail par-vient souvent à se développer à l’école maternelle et à l’école primaire. C’est beaucoup plus diffi cile à partir du collège, lorsque l’enseignant se cantonne trop dans un rôle individualiste de transmission des connaissances, sans tellement se préoccuper de ce que contient la dimension éducative de sa fonction. Le psychologue scolaire, le CPE, l’infi rmière,

le chef d’établissement peuvent ici jouer un rôle majoré. Encore faut-il que, de leur côté, ils cherchent à développer le travail en équipe dans le souci d’une cohérence avec les soutiens individuels qui peuvent être apportés.

Quand le traumatisme se vit dans la collectivitéIl peut s’agir ici :• d’une catastrophe survenant dans un établissement scolaire parce qu’il s’est produit un accident, une agression pouvant concerner des élèves ou des ensei-gnants ou bien encore parce qu’un suicide a eu lieu ;• des répercussions collectives, au sein de l’établis-sement, d’une catastrophe de plus grande ampleur, à l’échelon de la société.Ici s’entrecroisent des bouleversements individuels et collectifs. C’est tout le quotidien de chacun et de la communauté qui s’en trouve bouleversé. Les évé-nements qui viennent de se produire ont un puis-sant eff et désorganisateur sur la vie habituelle.

L’impact traumatique localisé

au niveau d’un établissement

scolaire

Une prise en charge rapide de la situation par des intervenants spécialisés extérieurs est le plus souvent nécessaire2. Il est surtout important que les aides mises en place soient bien dosées : ni excessives dans leur déploiement, ni insuffi santes lorsqu’elles ne se préoccupent pas suffi samment du maintien de la fonction de l’équipe. Elles doivent se concevoir

La souff rance de l’enfant confronté au traumatisme a besoin aujourd’hui d’être mieux prise en compte par les adultes.

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au-delà de l’urgence et des dispositifs d’accompagne-ment peuvent parfois être utilisés dans les semaines et les mois qui suivent, aussi bien individuellement par les personnes en diffi culté que collectivement lorsque les événements vécus ont été particulièrement désor-ganisateurs. Il s’agit de toute façon de permettre un travail de représentation, de mentalisation des fortes émotions vécues. La narrativité permet souvent de retisser entre les uns et les autres les liens mis en péril par ce qui s’est produit, de sorte que l’existence reprend son cours même si ce n’est plus le cours d’avant.

Événements à caractère traumatique

de grande ampleur

Lorsque des événements à caractère traumatique de grande ampleur se sont produits à l’échelon sociétal, le retentissement sur les personnes adultes et enfants, et sur les familles est en général très marqué. De nombreux facteurs interviennent ici. On ne peut pas ne pas penser à ce que la France a vécu lors des attentats de 2015.Les effets psychologiques sont dans ces cas tou-jours plus considérables que lors d’accidents, même de grande ampleur, ou de catastrophes naturelles. Lorsque des êtres humains agressent et tuent d’autres êtres humains, ils portent atteinte à l’humanité.Par ailleurs, le monde médiatique dans lequel nous vivons désormais rend accessible, en temps réel, une foule d’infor-mations, d’images qui tournent en boucle et contribuent à un eff et de contagion. En même temps, de cette manière, l’in-formation est réduite aux élé-ments les plus spectaculaires ; elle est déformée, amplifiée ; elle véhicule de nombreux facteurs qu’il est diffi cile de lier en un ensemble cohérent. Dans ces conditions, les images que reçoivent les enfants, en général de manière non contrôlée par les adultes, sont d’une grande violence et peuvent avoir des eff ets d’eff raction psychique. Ceux qui subissent une telle eff raction ne resteront pas indemnes par la suite.Enfi n, certains milieux culturels et religieux vont se sentir plus concernés que d’autres, ou concernés d’une autre manière, conduits à des prises de posi-tion, ou subissent des désignations par d’autres. Dans ces conditions, la nécessaire protection des enfants est rendue spécialement diffi cile.

Les besoins des enfants

et les attitudes des adultes

Les enfants ont besoin d’être rassurés sur la sta-bilité de leur environnement et sur les compétences

de ce dernier à maintenir leur protection et leur tranquillité. En même temps, ils ont besoin de comprendre ce qui arrive, ce qui les trouble et trouble les adultes autour d’eux, ce qui est facteur de désordre et d’insécurité. On peut évoquer ici la nécessité d’une contenance, de pare-excitations développés à partir de trois éléments :• une information claire, simple et suffisante sur ce qui s’est passé. Un eff ort particulier doit être fait dans les familles pour contribuer à cette infor-mation. Cela nécessite de parler avec les enfants de ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont entendu dans les médias et autour d’eux. Mais les adultes ont besoin de suffi samment se concerter afi n que l’information reçue par l’enfant et discutée avec lui soit suffi sam-ment cohérente. À cet eff et, parents et enseignants ont besoin d’un temps de rencontre ;• un travail de régulation émotionnelle : réguler les émotions, c’est pouvoir les exprimer, les défi nir avec des mots. Les émotions négatives peuvent être intenses. Elles sont surtout complexes, car elles peuvent associer des éléments contradictoires chez chacun et entre les uns et les autres. C’est pourquoi elles doivent pouvoir être échangées et explicitées ;• la mentalisation qui est ce qui permet à l’enfant de

mettre en réfl exion ce qu’il éprouve, et aussi de mettre en perspective

avec ce que les autres expri-ment. C’est à partir de l’acti-vité narrative, de la possibilité de faire des récits de ce qui

s’est passé, ou autour de ce qui s’est passé, que peut s’effectuer le

développement de processus de pensée individuels et collectifs. Cela ne passe pas tou-

jours par la parole ; d’autres formes d’expression, notamment chez les plus jeunes, sont spécialement utiles comme le dessin, certaines formes de jeux, la musique. Mettre en histoire est une bonne façon de transformer ce qui peut, autrement, faire trauma-tisme, mais cela nécessite d’être un peu à distance de la vivacité émotionnelle du début. L’enseignant doit pouvoir constituer une base

de sécurité favorisant l’information, la régulation émotionnelle et la mentalisation. L’école toute entière doit pouvoir off rir une sécurité suffi sante à tous les enfants qu’elle accueille. Cependant, la diffi culté ici est de pouvoir à la fois se montrer proactif, faisant preuve d’une sollicitude suffi sante et en même temps suffi samment neutre idéologiquement, suffi samment en capacité de respecter les attitudes diff érentes des uns et des autres. Les plus jeunes ont spécialement besoin de fi gures de protection.

Les enfants ont besoin d’être

rassurés sur la stabilité de leur environnement

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Les plus grands doivent pouvoir s’engager avec des enseignants qui leur apparaissent comme des fi gures de confi ance, dans des processus de discussion, de réflexion ayant trait notamment aux croyances, aux valeurs et à la morale. Ici, il est spécialement important pour les enseignants :• de porter un intérêt aux enfants qui minimisent ;• de reconnaître ceux qui sont en souff rance et qui se sentent distincts des autres ou veulent être distingués ;• ceux qui par souci d’éviter l’isolement dans lequel ils se sentent, aspirent à la conformité et à l’adhésion à l’opinion dominante.

Les cercles d’intervention

On doit développer un modèle éco-systémique d’in-tervention. L’être humain est toujours à comprendre dans ses rapports avec son environnement. On peut alors décrire des sphères ou des cercles concentri-ques au centre desquels se trouve l’individu et qui s’élargissent jusqu’à la société dans son ensemble (fi gure 1) [1]. Les rapports entre ces diff érents cercles sont toujours bidirectionnels.Donc, si nous plaçons l’enfant au centre, nous pou-vons concevoir que la confrontation à des situations traumatiques ou potentiellement traumatiques met à mal la sécurité dont il a besoin pour son dévelop-pement. Dans ces conditions, il est souhaitable qu’il puisse recourir à des ressources externes. Celles-ci sont d’abord constituées par les proches, puis par les adultes moins proches que sont les enseignants. Les proches sont cependant susceptibles d’être eux-mêmes impactés par les événements. De leur côté, ils doivent s’appuyer sur des ressources externes pui-sées autour d’eux, dans la communauté ; et notam-ment s’agissant de leurs enfants, ils doivent pouvoir compter sur l’école et les enseignants. Ces derniers, comme citoyens, sont eux aussi impactés, et de leur côté ils ne peuvent être en capacité d’apporter les soutiens nécessaires que s’ils peuvent compter sur des appuis externes. Ce sont d’abord les collègues et le travail d’équipe ; c’est ensuite la hiérarchie dans ses diff érents niveaux ; ce peut être encore un tiers extérieur, professionnel aidant à la réfl exion, au repérage de situations particulières, aux modalités d’interventions spécifi ques.

ConclusionLa souff rance de l’enfant confronté au traumatisme a besoin aujourd’hui d’être mieux prise en compte par les adultes. Ceux-ci doivent d’abord savoir y penser quand l’enfant n’a pas été une victime directe. Ils doivent aussi savoir y penser d’autant plus qu’il est jeune, au lieu de croire qu’il est protégé par

son immaturité. Ils doivent encore savoir y penser, même lorsque l’enfant n’exprime pas directement, verbalement, cette souff rance. L’aider consiste alors à ne pas esquiver le malaise émotionnel que peuvent déclencher certaines situations. Mais il ne s’agit pas non plus d’en faire trop, d’être intrusif, de faire preuve d’une fascination morbide pour le malheur d’autrui. Il est souvent nécessaire que des tiers exté-rieurs, professionnels du soin, puissent soutenir la réfl exion et les interventions individuelles et collec-tives parfois nécessaires. •

Référence[1] Bronfenbrenner U. Th e Ecology of human developments. Experiments by nature and design. Cambridge, MA: Harvard University Press; 1979.

Déclaration de liens d’intérêtsL’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Chronosystème

(évolution dans le temps)

EnfantOntosystème

Famille nucléaireMicrosystème

Famille élargieMésosystème

ÉcoleExosystème

SociétéMacrosystème

Figure 1. Modèle exo-systémique d’Urie Bronfenbrenner (D’après [1]).

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Var Matin – 20 avril 2016

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Priorités Santé Bulletin d’information du CES PACA n° 46 - 2016

ALBUM PHOTOS

Colloque sur l’accompagnement des auteurs de violences conjugales

Palais des Papes, le mardi 18 Octobre 2016

Colloque Avignon Mardi 18 octobre 2016

Photo Emprise et radicalisation Centre Social Mandela

Photo Emprise et radicalisation Complexe Léry

Photo Emprise et radicalisation Collège Wallon

REAAP 2016

Photo Conférence « La transmission et le soutien à la parentalité

REAAP 2016

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Glossaire

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AAVIV : Association d’Aide aux Victimes d’Infractions du Var Acsé : Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances ADSEAAV : Association Départementale de Sauvegarde de l'enfance, de L'adolescence et des Adultes en Difficulté du Var AEMO : Action Educative en Milieu Ouvert ALSH : Accueil de Loisirs Sans Hébergement AMIQ : Association Maison Intergénérationnelle de Quartier ANCSEC : Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances APEA : Association de Prévention Et d’Aide à l’insertion ARS : Agence Régionale de Santé ASE : Aide Sociale à l’Enfance ASV : Atelier Santé Ville AVAF : Association Varoise d’Accueil Familial AVAST : Association Varoise de Thérapie Systémique et Familiale AVASTOFA : Association Varoise d’Aide et de Soins aux personnes Toxicomanes et leur Famille AVEF : Association Vivre en Famille BIJ : Bureau Information Jeunesse CAF : Caisse d’Allocation Familiale CAMSP : Centre d’Action Médico Sociale Précoce CARSAT : Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail CAT : Centre Aide par le Travail CCAS : Centre Communal d’Action Sociale CCF : Centre de Consultations Familiales CD : Conseil Départemental CDAG : Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit CFA : Centre de Formation des Apprentis CG : Conseil Général CHITS : Centre Hospitalier Intercommunal Toulon-La Seyne CHRS : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale CIDF : Centre d’Information des Droits des Femmes CIDFF : Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles CIDJ : Centre d’Information et de documentation Jeunesse CLS: Contrat Local de Santé CLSH : Centre de Loisirs sans Hébergement CLSPD : Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance CMP : Centre Médico Psychologique CMP : Centre Médio Social CNIDFF : Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles CNSA : Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie CODES : Comité Départemental d’Education pour la Santé COTEFE : Comités Territoriaux Éducation – Formation – Emploi CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie CPTF : Centre Pénitentiaire Toulon La Farlède CRPV : Centre de Ressources de la Politique de la Ville CSAPA : Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie CSC : centre social et culturel CUCS : Contrat Urbain de Cohésion Sociale DDCS : Direction Départementale de la Cohésion Sociale DGS : Direction Générale de la Santé DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement DRJSCS : Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. DRSP : Direction Régionale des services Pénitentiaires EAJ : Espace Accueil Jeunes ELSA : Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie EN : Education Nationale ESAT : Etablissements et Services d’Aide par le Travail ESMS : Etablissements et Services Médico-Sociaux ETAPS : Espaces Territoriaux d’Accès aux Premiers Savoirs FAM : Foyer d’Accueil Médicalisé FIPD : Fonds Interministériel de Prévention et de la Délinquance

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FJEP : Foyer des Jeunes et d’Education Populaire FNACAV : Fédération Nationale des Associations et des Centres de prise en Charges d’Auteurs de Violence conjugale et Familiales FO : Foyer Occupationnel GEM : Groupement d’Entraide Mutuelle IDEF : Institut pour le Développement de l'Emploi et de la Formation IEMF : Intervention Educative en Milieu Familial ILLIAD : Indicateurs Locaux pour l’information sur les Addictions IME : Institut Médico-Educatif InVS : Institut de Veille Sanitaire LVP : Ligue Varoise de Prévention M.A.S : Maison d'Accueil Spécialisée MAEFE : Maison Association Enfant Famille Ecole MECS : Maison Enfants à Caractère Social MILDT : Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et la toxicomanie OFDT : Office Français de lutte contre les Drogues et la toxicomanie OMASE : Office Municipal Action Socio Educative OVA : Objectif Vaincre l’Autisme PEL : Projet de Réussite Educative PIJ : Point Information Jeunesse PJJ : Protection Judiciaire de la Jeunesse PMI : Protection Maternelle et Infantile PRE : Projet de Réussie Educative REAAP : Réseau d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents SAVS : Service d’Accompagnement à la Vie Sociale SCHS : Service Communal d’Hygiène et de Santé SEGPA : Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté SMPR : Service Médico-Psychologique Régional SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation TPM : Toulon Provence Méditerranée TROD : Test Rapide d'Orientation Diagnostique UPB : Unité Parent Bébé USMP : Unité Sanitaire Milieu Pénitentiaire UTS : Unité Territoriale Sociale