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1 Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) République Centrafricaine Rapport d’Intervention Foire aux Articles Ménagers Essentiels Zone d’Intervention : Oubi 1 et 2, Ndemayo, Bissingale, Mengué et Samba Bokengué, Sous-Préfecture de Kaga-Bandoro, Préfecture de la Nana Gribizi. Période d’intervention : Du 07 au 08 février 2018

Rapport d’Intervention Foire aux Articles Ménagers Essentiels · 2018-03-13 · 1 Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) République Centrafricaine Rapport d’Intervention Foire

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Mécanisme de Réponse Rapide (RRM)

République Centrafricaine

Rapport d’Intervention

Foire aux Articles Ménagers Essentiels

Zone d’Intervention :

Oubi 1 et 2, Ndemayo, Bissingale, Mengué et Samba Bokengué,

Sous-Préfecture de Kaga-Bandoro, Préfecture de la Nana Gribizi.

Période d’intervention :

Du 07 au 08 février 2018

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TABLE DES MATIERES

1. Rappel du contexte et justification ................................................................................................... 3 A. Contexte de l’intervention ............................................................................................................ 3 B. Zone d’intervention ...................................................................................................................... 4

2. Intervention RRM ............................................................................................................................. 5 A. délais d’intervention ..................................................................................................................... 5 B. Ciblage Des bénéficiaires ............................................................................................................ 5 C. Analyse des besoins des bénéficiaires et IntensionS d’achat ..................................................... 7 D. Etude de marché et sélection des commercants ...................................................................... 10

Etude de marché ............................................................................................................................ 10 Sélection des commerçants ........................................................................................................... 13 Fixation des prix plafond des AME ................................................................................................. 14

E. choix du site De la foire ............................................................................................................. 14 F. Déroulement de la foire ............................................................................................................. 15

Journées précédant la foire ............................................................................................................ 15 Jours de la foire .............................................................................................................................. 15

G. Analyse do no harm ................................................................................................................... 16 H. Résultat et analyse .................................................................................................................... 16

3. Leçons apprise ............................................................................................................................... 18 A. Facteurs de réussite/forces ....................................................................................................... 18 B. difficultés rencontrées et mesures de mitigation ....................................................................... 19 C. Conclusion generale .................................................................................................................. 20

4. Annexes.......................................................................................................................................... 21 5. PHOTOS ........................................................................................................................................ 21

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1: Résultat du ciblage ................................................................................................................ 7 Tableau 2: Résultat et Analyse selon le choix de la modalité, l’accès au marché et l’analyse « do no harm » ...................................................................................................................................................... 8 Tableau 3: Répartition des vendeurs selon le chiffre d'affaire .............................................................. 12 Tableau 4 : Catégorie des commerçants évalués et concernés par l’étude de marché ....................... 12 Tableau 5 : Répartition des commerçants par lieux d’approvisionnements .......................................... 13

TABLE DES SCHEMAS

Schéma 1: Interconnexion des marchés régionaux .............................................................................. 11

TABLE DES FIGURES

Figure 1: Liste des AME prioritaires et d’Intentions d’achat à la foire ..................................................... 9 Figure 2 : Listes des AME les plus achetés à la foire ........................................................................... 17

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1. RAPPEL DU CONTEXTE ET JUSTIFICATION

A. CONTEXTE DE L’INTERVENTION

Depuis 2015, la sous-préfecture de Kaga-Bandoro connait des crises récurrentes dues aux

affrontements entre groupes armés GSA et GAU. Ces attaques ont été à l’origine des multiples

déplacements de la population vers des zones plus ou moins sécurisées dont Kaga-Bandoro et

Ndomété où se trouvent des bases de la MINUSCA (protection des civils plus ou moins rassurantes).

Ces incursions et attaques des groupes armés ont été suivies de pillages des biens des populations,

d’incendies des maisons, de destruction des infrastructures communautaires. Des cas de meurtres

ont été signalés par les personnes retournées aux équipes RRM lors des entretiens. Des résultats de

l’étude de faisabilité des activités AME dans la zone ciblée pour cette foire, il ressort que (i) 68% de la

population ciblée (652 ménages) a été victime de pillages directs de ses biens au sein de son

ménages et/ou de son champs (ii) 30% de la population ciblée, qui habitaient les villages de la zone

de l’axe Kaga-Bandoro-Samba Bokéngué avant les déplacements, ont eu leur maison incendiée ; et

un nombre considérable de ménages ont vu leur abri qui subir des destructions consécutivement à

l’abandon des maisons sur une longue durée de déplacement.

Les déplacés ont intégré soit une famille d’accueil soit un des sites de déplacés dans la ville de Kaga-

Bandoro. L’insécurité permanente entre 2015 et début 2017 n’a pas permis aux déplacés de

conserver leur moyens et capitaux de subsistances ; les déplacés ont été quasiment entièrement

dépendants des communautés hôtes/CCCM, et n’ont également pas eu accès aux activités de Cash

for Work pour reconstituer/protéger le peu de moyens d’existence qu’ils avaient. En octobre 2017,

un retour progressif dans la zone a été observé. Ce retour est motivé par l’accalmie sur l’axe, les

mauvaises conditions de vie dans le milieu de déplacement et la volonté de rouvrir les écoles afin de

faciliter la scolarité des enfants, qui a cessée durant toute la période de crise.

L’équipe RRM-SI a mené une MSA le 12 décembre 2017 suivie d’une analyse approfondie de

faisabilité des interventions humanitaires, desquelles sont ressorties des besoins dans presque tous

les secteurs : les retournés éprouvent des difficultés pour intégrer leurs enfants dans les écoles, pour

accéder à l’eau potable et à un assainissement adéquat, pour accéder aux AME et vivres, pour

accéder aux soins médicaux et abris. Parallèlement, les retournés éprouvent des difficultés pour

relancer les activités agricoles (ils n’ont aucun d’intrants agricoles à disposition), en effet ils doivent

faire face à leurs besoins urgents et prioritaires alors que ces ménages ont un pouvoir d’achat

sensiblement réduit. Actuellement, c’est à partir de la vente de bois de chauffage, du

ramassage/cueillette que ces retournés survivent.

Suite à une déstructuration significative du marché (aucun point de vente des produits manufacturés

n’a été inventorié et les anciens commerçants ambulants de la zone pillés pendant la crise n’ont pas

encore eu des possibilités pour reconstituer leurs capitaux), aucun marché n’est fonctionnel dans la

zone. Les villages dépendent du marché de Kaga-Bandoro situé sur une distance moyenne de 9 km

par rapport au dernier village de l’axe (Samba Bokengué) et à 3,5 km par rapport au premier village

(Oubi2). La zone semble donc a priori propice à une modalité d’intervention de type foires à

coupons. 94% des ménages enquêtés ont fait part de leur préférence pour la modalité d’intervention

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de type foire, parce qu’elle répond à plus de besoins, laisse la liberté de choix des AME considérés

comme plus essentiels pour les ménages, accès à des AME qui sont non inclus dans le kit standards

RRM. D’autres composantes indispensables pour l’organisation d’une foire ont également été

réunies, notamment en ce qui concerne la capacité et la disponibilité d’une partie des commerçants

à participer à la foire (en se déplaçant vers les bénéficiaires), la mitigation des risques sécuritaires,

l’appropriation de l’activité par les parties prenantes, les compromis retrouvés entre l’organisation et

les vendeurs sur les modalités de paiement. L’ensemble de ces éléments a motivé l’équipe SI-RRM

dans sa décision de mise en œuvre d’une foire aux AME sur cet axe sinistré par les crises

humanitaires.

B. ZONE D’INTERVENTION

La zone d’intervention est située sur la route nationale N°2 entre Ndomété et Kaga-Bandoro.

L’intervention a couvert 6 villages (Oubi1&2, Ndemayo, Bissingalé, Samba et Mengué Bokengué), le

village le plus éloigné se situant à 9 km de Kaga-Bandoro et à 4 km du site de la foire (Samba et

Mengué Bokengué). Même si ces villages sont accessibles à toute saison par voitures, camions, vélos

et motos, les routes sont parsemées de nids de poules et aucune activité de maintenance n’est

réalisée.

Hormis le poste de contrôle de GSA de Oubi2, aucune restriction d’accès n’a été identifiée. En effet,

la zone d’intervention, comme les autres localités de la préfecture de la Nana-Gribizi, est sous

l’occupation des groupes armés. L’autorité de l’Etat n’a pas encore été restaurée dans la zone et ce

sont les GSA qui ont l’influence sécuritaire de la zone. Dans le village Oubi2, situé à 3 km de Kaga-

Bandoro, il existe une position des GSA où a été érigé un poste de contrôle auprès des commerçants

et passants.

Dans l’ensemble, la situation sécuritaire est relativement calme dans la zone d’intervention, malgré

des cas de braquages de camions par les hommes armés qui ont été signalés entre les villages

Bissingalé et Mengué Bokengué à environ 7 km de Kaga-Bandoro centre ; cet espace de reboisement

inhabité constitue un foyer d’insécurité et un couloir pour les braqueurs. A noter que pendant la

période de la mise en œuvre des activités (entre ciblage et foire), un seul cas de braquage de camion

en provenance de Bangui a été signalé contrairement au mois de décembre 2017 où les cas de

braquages étaient plus fréquents et réguliers. La présence des contingents Burundais de la MINUSCA

à Ndomété (moins de 2 km de Samba Bokengué un des villages ciblé) constitue un appui à la garantie

sécuritaire de la zone. Les patrouilles qu’ils organisent sur l’axe permettent aux populations de

circuler librement.

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Alerte

07/12/2017

MSA

12/12/2017

Partage de la MSA

14/12/2017

Validation intervention

20/12/2017

Ciblage

07/01/2018

Intervention 07/02/2018 -08/02/2018

2. INTERVENTION RRM A. DÉLAIS D’INTERVENTION

Le délai entre l’alerte et l’intervention est de 60 jours et le délai entre le ciblage des bénéficiaires, l’étude de marché, la sélection des vendeurs et l’intervention est de 30 jours. Ce délai relativement long entre le déclenchement de l’alerte et l’intervention s’explique par une résurgence de la criminalité et affrontements entre groupes armés sur les axes caractéristiques de la période des fêtes de fin d’année. L’accès humanitaire et la protection des bénéficiaires n’étant pas garanties pour cette période de décembre à début janvier 2018, les activités préparatoires et de mise en œuvre des foire ont été suspendues jusqu’au 07 janvier 2018. Sans ces aléas sécuritaires, l’équipe RRM-SI avait la possibilité d’organiser la foire dans un délai égal ou inférieur à 30 jours.

B. CIBLAGE DES BÉNÉFICIAIRES

Les bénéficiaires ciblés sont les retournés dans la zone de Oubi 1 à Samba Bokéngué depuis octobre

2017. Le ciblage des bénéficiaires a été réalisé de manière conjointe avec la communauté et s’est

appuyé sur les critères et méthodologies du RRM. Avant tout, les activités prévues ont été

présentées aux autorités et leaders communautaires de la zone. Ensuite, des réunions et focus group

ont été organisés avec l’ensemble des parties prenantes aux activités (autorités, bénéficiaires,

Oubi 1

Oubi 2

Ndemayo

Site de la foire

Zone couverte

Bissingalé

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leaders d’opinion), et ont permis de définir conjointement des critères et méthodologies de ciblage.

L’équipe SI-RRM a également veillé à sensibiliser la communauté sur le mandat RRM, les principes

humanitaires et les mécanismes de redevabilité.

Dans chaque village, un comité de veille humanitaire et de gestion des plaintes a été constitué. Ce

comité est composé de deux à trois personnes choisies par les bénéficiaires ; leur mandat est de

canaliser les plaintes durant le ciblage, les traiter et renforcer la communication entre l’équipe RRM

et la communauté. Parallèlement, une commission d’enquête ménage chargée de réaliser le ciblage

des bénéficiaires a également été constituée. Cette commission est composée d’un membre

représentant de la communauté et d’un agent SI-RRM ; le ciblage des bénéficiaires est réalisé en tout

indépendance par SI, le représentant de la communauté n’est présent que pour orienter les équipes

SI-RRM et éviter le risque d’oubli de personnes bénéficiaires. L’enquête ménage de ciblage a été

réalisée selon la méthodologie du porte à porte auprès des représentants des ménages (à noter que

la femme est considérée comme la représentant privilégiée du ménage) ; cette méthode a permis de

faire ressortir un effectif fiable des ménages retournés dans les villages et d’éviter les fraudes

souvent commises par les leaders communautaires (monnayage, etc.). Le ciblage a été réalisé sur la

base des listes préétablis par les autorités ; listes qui n’avaient pas été actualisées et omettaient

certains ménages. Pour éviter le multiple enregistrement des ménages, des techniques de

signalisation ont été mises en place : signalisation à la peinture à pression a été mise sur chaque

maison du ménage enquêté (endroit visible) et l’encre indélébile mis sur le doigt du représentant du

ménage. Les ménages bénéficiaires ont préalablement été sensibilisés sur la nécessité et pertinence

de telles techniques.

Après avoir traitées et analysées les données, SI a restitué les résultats du ciblage aux autorités

locales et à la population. Les autorités ont signées et validées les listes puis elles ont été affichées

dans chaque village. Enfin, les bénéficiaires ont été sensibilisés sur les dates du recensement, de la

remise des jetons et de l’évaluations approfondies des besoins et intention d’achat.

Nom du viallge Effectif de la population (en ménages) Total en personnes

Avant ciblage (listes des autorités)

Après ciblage

Oubi 1 92 119 626

Oubi2 82 91 430

Ndemayo 119 99 520

Bissingalé 142 135 639

Mengué Bokengué 148 118 582

Samba Bokengué 77 86 389

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Total 652 648 3186

Tableau 1: Résultat du ciblage

En cas d’absence de ménages pendant le ciblage, les comités de gestion de plainte des différents

villages ont centralisé les remarques et les ont fait remonter à SI. A noter que deux jours avant la

foire et le jour de la foire, 14 ménages sont retournés dans la zone ; le processus était déjà trop

avancé (production des coupons) pour qu’ils puissent être inclus.

C. ANALYSE DES BESOINS DES BENEFICIAIRES ET INTENSIONS D’ACHAT

Dans le but de pouvoir répondre au mieux aux besoins de ménages ciblés, une évaluation des

besoins prioritaires et des intentions d’achat a été organisée dans les six localités. Cette étude

préliminaire permet également d’approfondir l’analyse de « Do-No-Harm », collecter les avis des

bénéficiaires, la connexion des marché locaux, la justification du choix/modalité d’intervention (foire

ou distribution classique), l’impact du choc sur la population locale, le mécanisme de résilience et

stratégie de survie mises en place par les bénéficiaires et en fonction du contexte s’accorder sur les

articles interdits à la foire.

Pour réaliser cette étude, des rendez-vous dans chaque village ont dans un premier temps été fixé,

afin de sensibiliser les communautés à l’intérêt et attentes de l’étude et la méthodologie employée.

67 ménages représentatifs (incluant également les personnes à besoins spécifiques : personnes

âgées, femmes enceinte, vieillards, veufs, enfants) repartis dans chaque village concerné ont été

échantillonnés de manière aléatoire (techniques de pas) pour les enquêtes ménages et des focus

groupes mixtes et séparés homme- femmes ont également été organisés pour compléter le résultat

et l’analyse de l’enquête ménage. Pour bien mener cette étude, il a été convenu d’un commun

accord avec la communauté que la ratio de femmes enquêtées soit prépondérant à celui des

hommes, parce que (i) localement les femmes s’occupent des travaux ménagers, ce qui leur permet

d’avoir une connaissance plus précise des besoins en AME du ménage, de maitriser la qualité et la

spécificité de chaque articles et de connaitre les prix et (ii) cela permet de limiter les risques et

problèmes liés à l’existence de familles polygamiques.

L’équipe d’évaluateurs RRM, composée de 5 femmes et 3 hommes, a été en amont formée sur les

méthodologies, les techniques d’entretiens, la compréhension du questionnaire en langue Sango, les

attitudes à tenir face à un ménage afin de bien nourrir l’entretien et lever les ambiguïtés. Avant le

début de l’enquête, un focus a été organisé dans chaque village pour que la communauté soit

sensibilisée à l’objet de l’activité, les critères de choix de l’échantillon et des guides locaux et les

outils à utiliser.

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Les résultats de l’étude d’intention d’achat, d’accès au marché et de risque selon la logique de « Ne

pas nuire » sont présentés dans le tableau 2 et à la figure 1 ci-dessous :

Nom du village

Ménage ciblé

Nb ménages enquêtés (personne par ménage enquêtée)

Choix modalité Marchés d’approvisionnement/AME

Risque do no harm/ risque protection si assistance

Total Dont femmes

Foire Distribution Lieu du marché

Distance (en km)

Pas de risque

Risque

Oubi 1 119 12 10 11 1 Kaga-Bandoro

4,5 10 2

Oubi2 91 10 7 8 2 Kaga-Bandoro

3,5 7 3

Ndemayo 99 10 8 9 1 Kaga-Bandoro

5 8 2

Bissingale 135 14 11 11 3 Kaga-Bandoro

6 12 2

Mengué Bokengué

118 12 9 11 1 Kaga-Bandoro

8 10 2

Samba Bokengué

86 9 7 8 1 Kaga-Bandoro

9 7 2

Total 648 67 52 58 9 67 54 13

% 100 10,3%

77,6% 86,5 13,5% 100% 80 ,5% 19,5%

Tableau 2: Résultat et Analyse selon le choix de la modalité, l’accès au marché et l’analyse « do no harm »

L’évaluation a ressorti que 86,5% de la population préfèreraient la modalité de la foire contre 13,5%

qui ont choisi la distribution directe. En effet, come évoqué précédemment, la crise vécue dans la

zone a sensiblement affecté le pouvoir d’achat de la population et a interrompus le cycle agricole

(activités principale). Les retournés en phase de reprise de leurs activités d’avant crise n’ont pas

encore développé un mécanisme consolidé de survie. Ils vivent dans des conditions humanitaires

difficiles sans assistance additionnelle, exceptée de la part de l’OIM qui est positionné dans la zone à

travers la réhabilitation d’une partie des abris des retournés à l’aide des matériaux locaux. La

majorité des bénéficiaires qui ont opté pour la modalité de la distribution directe, craignait un

possible pillage post foire par les groupes armés. La présence d’un poste de contrôle des GSA à Oubi

1, les cas de braquage des camions à Ndouara (entre Bissingalé et Mengué Bokengué) ont été des

facteurs de crainte au sein de la population. Néanmoins, la présence régulières des contingents de la

MUNISCA dans la zone, le ciblage de presque toute la population, la sensibilisation et l’implication de

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la population, les faibles passages des groupes armés dans la zone ont rassuré les bénéficiaires ; c’est

pourquoi la majorité d’entre eux estime que la foire est la modalité la mieux indiquée pour répondre

à leurs besoins.

Figure 1: Liste des AME prioritaires et d’Intentions d’achat à la foire

Les besoins des retournés sont principalement axés sur les articles de base du ménage ; à cause du

déplacement précipité qu’ils ont subi, qui ne leur a pas permis de prendre avec eux leurs AME. Après

le retour, ces ménages sont en grande partie dépourvus d’AME et leur pouvoir d’achat est faible. De

plus, suite de l’incendie dont la population a été victime, le besoin en abri s’est également manifesté.

Lors de l’enquête, certains ménages ont exprimé leur besoins d’accès, à travers la foire, à une

machine à coudre, à une machine à patte d’arachide, à un stock de savon et à des outils aratoires qui

leur permettraient à relancer leurs activités génératrices de revenus et les activités agricoles.

A noter également que les besoins sont différents que le répondant soit un homme ou une femme.

Les hommes ont souvent axé leurs besoins sur les articles hors articles essentiels ou des articles

répondants à des besoins de plus long termes, notamment l’achat des tôles, les petites radios, les

panneaux salaires, etc. A l’inverse les femmes ont pu orienter leur besoin vers des articles importants

et en usage courant pour le ménage en considérant la satisfaction des besoins communs et

individuels des personnes composant le ménage (ustensile de cuisine, matelas, etc.).

La zone est confrontée à un problème d’accès au marché (longue distance à parcourir) et à

l’existence à Oubi 2 d’une barrière des GSA où des passants sont souvent rackettés. Avant la crise, il

existait dans ces villages 14 commerçants ambulants de produits manufacturés. Mais suite au pillage,

0

20

40

60

80

100

120

frequence sur 67

%

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aucune activité commerciale n’est exercée sur la zone mise à part la vente de bois de chauffe vers

Kaga-Bandoro.

Les résultats ont été croisés et analysés en fonction des besoins en AME exprimés et la disponibilité

et capacité du marché local. A la fin de l’étude, une restitution a été faite à l’intention des

populations mais aussi des vendeurs sélectionnés à participer à la foire. Une rencontre entre les

commerçants et les bénéficiaires a également été organisée. Les échanges entre commerçants et

bénéficiaires étaient capitaux, dans la mesure où cela a permis de rassurer les bénéficiaires sur le

déroulement de la foire.

D. ETUDE DE MARCHE ET SELECTION DES COMMERCANTS Etude de marché

Après le ciblage des bénéficiaires et l’étude des intentions d’achat et avant d’avancer formellement

vers les vendeurs, Solidarités International a dans un premier temps mené une pré-étude de marché

par des observations directes dans le marché de Kaga-Bandoro. Cette pré-étude avait pour but (i) de

vérifier de la disponibilité sur le marché des AME dont les bénéficiaires ont exprimés leur besoin et

(ii) de déterminer le degré de compétitivité du marché pour limiter le risque d’augmentation des prix

des articles lorsque les vendeurs seront au courant de l’activité de la foire. Le résultat de cette pré-

étude a montré que si les vendeurs ne refusaient pas de participer à la foire, le centre de négoce, que

représente Kaga-Bandoro, a des capacités disponibles et diversifiés pour répondre aux attentes des

bénéficiaires.

Dans un second temps, l’étude de marché a été réalisé par l’équipe SI-RRM-AME en utilisant la

méthodologie suivante : (i) les responsables de deux corporations de vendeurs de Kaga-Bandoro (un

pour les vendeurs musulmans et un autre pour les vendeurs chrétiens) ont été contacté pour leur

expliquer la démarche de SI-RRM, la modalité de la foire, son objectif, la zone d’implémentation et

les conditions de participation ; (ii) des entretiens et sensibilisations ont été effectués avec les

commerçant sur les critères de sélection, de participation et d’éligibilité ; (iii) des discussions avec les

vendeurs des intentions d’achat des bénéficiaires et sur la chaine d’approvisionnement ont été

menées ; (iv) l’équipe de SI a parallèlement observé directement les AME des commerçants, a

référencé les prix et évalué l’état des stocks.

A l’issue de l’évaluation et des entretiens avec les opérateurs économiques de Kaga-Bandoro, il est

ressorti que les commerçants sont organisés en deux associations : l’une pour les vendeurs du

marché Central et l’autre pour les vendeurs du marché secondaire dit MINUSCA. L’étude de marché a

permis à la fois d’évaluer les capacités des commerçants mais aussi de déterminer les

interconnexions entre les marchés régionaux. La ville de Kaga-Bandoro constitue un centre de

négoce florissant qui dessert les localités riveraines en produits manufacturés sur un rayon de plus

de 100 km.

Le schéma ci-dessous montre le circuit économique dans les marchés régionaux. En plus de la

consommation locale, le marché de Kaga-Bandoro dessert les autres villes et axes en produit

manufacturés tels que les marchés de Kabo, de Mbrès, de Batangafo. Le marché de Kaga-Bandoro est

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fonctionnel tous les jours, et le samedi et dimanche les commerçants ambulants d’autres zones s’y

rendent pour s’approvisionner en produit manufacturés.

La majorité des commerçants de Kaga-Bandoro s’approvisionnent en produits manufacturés à partir

de Bangui (premier centre national), ainsi que depuis le Soudan et le Cameroun. Les villes de Bangui

et Subit sont approvisionnées par les opérateurs de Kaga-bandoro en produits manufacturés

importés du Soudan composés principalement d’ustensiles de cuisine, de couvertures, de jus, de

sucre et de savons. De plus, le marché de Kaga-Bandoro est un centre névralgique pour la vente des

bœufs ; la vente du bétail concentre les plus grandes transactions économiques entre Kaga-Bandoro

et Bangui.

Les deux marchés de Kaga-Bandoro (Central et MINUSCA) comptent 148 commerçants enregistrés

dans les associations dont 105 commerçants tenant un commerce général (diversifiés avec des AME),

8 alimentations et vente des vivres, 7 commerçants opportunistes c’est-à-dire des opérateurs tenant

des capitaux flexibles et affectés selon le besoin, 6 transporteurs de camions (secteur du transport), 5

pharmaciens (officines) et 7 tenants de caves pour la vente des boissons alcoolisées. En plus de ces

opérateurs économiques locaux, il existe dans la zone des commerçants flottants, originaires du

Soudan, présents occasionnellement dans la région pour vendre leurs produits.

Les associations de vendeurs sont conduites par un délégué, qui joue un rôle d’encadrement des

vendeurs, de gestion des litiges entres les commerçants, de représentation et d’organisation d’une

assistance sociale en cas de problème pour l’un des membres. D’une certaine manière, ces deux

associations assurent la règlementation des activités commerciales dans la zone étant donné

Kaga-Bandoro

Kabo

Batangafo

Bangui Sibut

Mbrès

Schéma 1: Interconnexion des marchés régionaux

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l’absence de l’autorité de l’Etat et de l’inexistence d’une fiscalité régissant les activités commerciales

(zones sous la gestion des groupes armés).

Catégorie 1 Catégories 2 Catégorie 3

Petit

commerçant

Nombre Commerçant

moyen

Nombre Grand

commerçant

Nombre Total

Moins

500.000 CFA

59 Entre 500.000-

5.000.000

65 Plus de

5.000.000

FCFA

24 148

Tableau 3: Répartition des vendeurs selon le chiffre d'affaire

A travers les représentants des associations et les visites directes auprès des autres commerçants de

la zone, une première réunion générale a été organisée le 17 janvier 2018. Cette réunion, qui a réuni

77 commerçants, avait pour but de présenter les activités prévues, les critères et modalités de

participation à la foire. A la suite de cette réunion, 53 des 77 commerçants, qui ont pris part à la

réunion, ont donné leur accord à participer à la foire, les 24 autres commerçants n’étaient pas

favorables. C’est auprès de ces 53 commerçants vendant tous les AME que les équipes RRM ont

mené l’étude de marché. Avant l’étude de marché, les commerçants ont été formés et sensibilisés

sur le RRM et son mandat, la foire et ses objectifs, les principes humanitaires, les outils, les clauses

des contrats, le règlement d’ordre intérieurs, les protocoles d’accord ; le résultat des intentions

d’achat a été présenté aux commerçants et ensemble, le planning de la foire a été consolidé en

prenant en compte le délai d’approvisionnement.

Catégorie des vendeurs

Femme Homme Total % Capital évalué (en FCFA)/valeur des A.M.E disponibles dans les magasins

Détaillant 1 43 44 83% 324.500.000

Grossiste 0 9 9 17% 233.000.000 F CFA

Opportuniste AME 0 0 0 0 N/A

Total 1 52 53 100% 557.500.000 CFA

Tableau 4 : Catégorie des commerçants évalués et concernés par l’étude de marché

Pendant l’étude de marché, parmi les 53 commerçants souhaitant participer à la foire, il y a avait 44

détaillants et 9 grossistes. Tous ces commerçants ont présenté une capacité cumulée d’AME

disponibles dans les boutiques et stocks de 557.500.000 FCFA. Au cours de cette étude, il a été

constaté que les détaillants disposaient d’une plus grande diversité d’AME tandis que les grossistes

étaient spécialisés dans quelques filières. Malgré la disponibilité en quantité suffisante des AME, il a

été observé une insuffisance en casseroles, cuvettes, marmites, matelas et autres petits matériels de

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cuisine ; AME que les bénéficiaires ont l’intention d’acheter. Les commerçants ont assuré l’existence

d’un fonds de réserve d’environ 40% des articles qui leur serviraient à s’approvisionner/ renforcer le

stock pour les articles manquants ou insuffisants.

Lieux Nombre Pourcentage

Bangui 31 58,4%

Cameroun 13 24,5%

Soudan ‘4 7,5%

Thad 3 5,6%

Sur le Marché local 1 2%

Autre ( hors Afrique) 1 2%

Total général 53 100%

Tableau 5 : Répartition des commerçants par lieux d’approvisionnements

La majorité des commerçants de Kaga-Bandoro s’approvisionnent à Bangui et au Cameroun. Ce n’est qu’une minorité qui s’approvisionne au Soudan, Tchad, et en Asie. La diversité des lieux d’approvisionnement des commerçants a été un avantage pour les bénéficiaires, chaque marché ayant sa spécificité en termes d’articles.

Sélection des commerçants

A la fin de l’étude de marché, 30 commerçants ont été sélectionnés pour participer à la foire par

tirage au sort et après avoir vérifié que les commerçants répondaient à plusieurs critères, tels que la

possession d’un accord avec l’Etat, avoir un numéro d’enregistrement fiscal à jour, vendre des AME

de manière ordinaire (commerce dans le secteur des AME), la volonté de participer à la foire, prouver

une bonne capacité d’approvisionnement des articles (pas de ruptures), supporter le coût de

transport aller-retour des AME jusque au site de la foire, respecter les clauses du protocole d’accord,

de contrat de service ainsi que la charte de Solidarités International, neutralité et impartialité

prouvées, ne pas faire partie des groupes armés, être garant de sa sécurité et de ses marchandises

sur le trajet et pendant le déroulement de la foire, être de bonne mœurs et probité morale,

respecter la dignité des bénéficiaires et des autorités des zones d’interventions, etc. Le critère de

possession d’un numéro d’enregistrement fiscal a posé problème, dans la mesure où 4 commerçants

seulement ont des autorisations pour l’année 2017. Ces commerçants enregistrés étaient (i)

incapable de tenir la foire en termes de capacité et de diversité d’articles et (ii) l’organisation d’une

foire étant une première expérience dans la région, il fallait assurer un panel représentatif et

suffisamment diversifié des commerçants pour satisfaire et répondre aux mieux aux besoins des

bénéficiaires.

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Avant la sélection, ces commerçants ont été regroupés par types d’articles selon leur expertise et le

résultat de l’étude marché. Ont été retenus, 10 commerçants spécialisés dans la vente des habits,

couvertures, draps (femmes, enfants, hommes,..), 5 dans les matelas (literies), 3 en friperies, 9 en

ustensiles de cuisine, un artisan local (fabrication des casseroles et houes traditionnelles), 2 en tôles

et en articles divers. La modalité de tirage au sort a permis de maintenir la transparence dans le

processus de sélection des commerçants, dont un nombre trop important par secteur répondait aux

critères. A noter qu’afin d’équilibrer le marché et de contribuer à l’essor de l’économie de la zone,

parmi les 30 commerçants sélectionnés, 26 sont des détaillants et 4 sont des grossistes. Le choix de

sélectionner 30 commençants a été orienté par (i) la diversification des articles voulus par les

bénéficiaires, (ii) la formation d’un vivier des commerçants sur l’approche foire capable à couvrir ou

appuyer d’autres zones ou former d’autres commerçants et (iii) la volonté d’éviter les ruptures de

certains articles.

Fixation des prix plafond des AME

Le prix des articles amenés sur la foire a été fixé avec les parties prenantes. L’étude du marché

effectué auprès des commerçants a parmi de déterminer le prix moyen par article. Les principes de la

foire étant d’offrir les AME aux bénéficiaires dans un prix n’excédant pas le prix de la zone

d’intervention, il a été compliqué en amont d’obtenir un prix de la zone étant donné qu’il n’existe

pas de marchés fonctionnels dans tous les villages.

Sensibilisés sur la masse monétaire et du volume de la vente - moyenne de plus de 1.000.000 FCFA

par commerçants pour les deux jours de la foire, et la distance relativement réduite entre Kaga-

bandoro et le site de la foire (Oubi1), il a été convenu entre les parties prenantes l’application du

prix de détaillant de Kaga-Bandoro. Ensuite, une délégation des commerçants choisis par secteurs

d’articles et l’équipe RRM se sont rendu dans la zone afin de s’accorder sur le prix des articles,

nommé « prix plafond concerté ». Les bénéficiaires ont régulièrement été sensibilisés sur ce prix

plafond avant la foire et pendant la foire. Dans chaque village, les listes des prix traduites en Sango

ont été affichées. Sur le site de la foire, les différents prix étaient affichés sur un tableau ainsi que sur

les stands des commerçants. Tout au long de la foire, les équipes mobiles RRM circulaient dans la

foire afin de vérifier le respect des prix par les vendeurs.

E. CHOIX DU SITE DE LA FOIRE

L’activité de ciblages du site de la foire a été précédée du ciblage des bénéficiaires, de l’étude des intentions d’achat, l’étude de marché, la sélection des commerçants, la fixation des prix plafonds concertés, et a été suivi par le recensement et la remise des jetons aux bénéficiaires.

Le terrain de football (250m*80 m) de Oubi 1 a été choisi par les parties prenantes comme site de la foire en raison de sa capacité d’accueil, son accessibilité aisée par des camions et personnes à mobilité réduite, mais aussi pour ses avantages sécuritaires (un peu en écart de la route principale). Bien que le site de la foire se situe à 4 km du village de Samba Bokengué (le plus éloigné), il a été validé par la majorité des bénéficiaires.

Il a été décidé avec les bénéficiaires que les villages de Samba, Mengué Bokengé et Bissingale qui sont légèrement plus éloignés par rapport au site seraient servis le premier jour de la foire tandis que

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Ndemayo, Oubi 1 et 2 le second et dernier jour de la foire. Ceci permettant aussi de maintenir l’ordre car les habitants des villages bénéficiant de la foire le second jour avaient intérêt à que la situation reste calme.

F. DÉROULEMENT DE LA FOIRE

La foire s’est déroulé les 7 et 8 février 2018 au profit de 648 ménages bénéficiaires.

Journées précédant la foire

Les jours précédents la foire, et après avoir recruté et formé des journaliers, les équipes SI-RRM ont concentré leur effort pour (i) organiser les stands des vendeurs sur le site et débuter la construction par l’acheminement des sticks de bois sur site et la préparation du balisage et l’installation du site (construction des hangars). (ii) confirmer les prix plafonds entre bénéficiaires et vendeurs, avec remise des copies imprimées des prix dans chaque village. (iii) sensibiliser à la valeur du coupon par ménage. (iv) renforcer les contacts avec les autorités municipales et sécuritaires de la zone. (v) suivre de près l’approvisionnement des vendeurs avec visites de leurs stocks. (vi) imprimer les outils de mise en œuvre de la foire, apposer sur les coupons les hologrammes. (vii) signer avec le chef de groupe un acte provisoire de cession du site de la foire. (viii) sensibiliser les parties prenantes sur le règlement intérieur régissant la foire (signature de protocole d’accord). (ix) sensibiliser les parties prenantes sur les articles interdits à la foires (machettes, matériels ou habits avec symboles militaires ou en caractères religieux ou politiques, articles de luxe), avec un rappel des objectifs poursuivis par la foire et des principes humanitaires. (x) Enfin, après avoir constitué et formé le comité de gestion de plainte et après avoir sensibilisé les bénéficiaires sur l’existence de ce mécanisme, les équipes SI-RRM ont communiqué les heures de début et de fin de la foire.

Jours de la foire

Le jour de la foire, après un rappel du règlement intérieur de la foire et la remise de la visibilité (gilets et badges) les commerçants ont installé leur marchandises. Parallèlement, l’équipe SI-RRM a sensibilisé les bénéficiaires sur (i) les thèmes transversaux (lavage de mains, scolarisation des enfants et utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide), (ii) la conservation et l’utilisation des coupons ainsi que le format (signes distinctifs des coupures), (iii) les prix plafonds et l’affichage de ces prix sur chaque stand des commerçants et sur un tableau, et (iv) le mécanisme de gestion des plaintes, sur le plan du site et des services y attenants (aire d’appel, d’émargement, d’attente, d’entrée dans la foire, points d’eau, latrines, sortie).

Après que les commerçants se soient installés et que les bénéficiaires soient sensibilisés, les bénéficiaires ont été appelés sur la base de la liste de recensement. Ces derniers ont émargé les listes et récupéré leur jeton et coupons, après vérification de la conformité des identités du représentant du ménage et pose de l’encre indélébile sur le doigt. Les bénéficiaires étaient ensuite orientés vers la zone de repos avant l’entrée au marché. Le marché a été ouvert par l’autorité locale.

Les agents RRM ont suivi le déroulement du marché et traité en continu les plaintes réceptionnées. A la sortie de la foire, au fur et à mesure, les agents RRM ont effectué des enquêtes de satisfaction auprès des bénéficiaires (échantillonnage de plus de 10%). A la fin de la journée, avant la signature du procès-verbal de fin d’activité, les équipes RRM ont procédés au décompte des coupons par commerçants, puis ont remis des fiches de décompte validées par le responsable de programme et ont conditionné les coupons de chaque vendeur dans une enveloppe scellée.

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G. ANALYSE DO NO HARM

L’analyse de risque, dans une logique sensible aux dynamiques du conflit et de « ne pas nuire », a été

menée avant et pendant l’intervention. Lors des enquêtes des besoins, d’intention d’achat et de

faisabilité, des discussions individuelles avec les ménages ont été réalisées pour leur permettre

d’exprimer leur ressenti « sécurité-protection ». Sur un échantillon de 67 ménages enquêtés, 54 soit

80,5% ont considéré un risque réduit, contre 9% qui craignaient pour leur sécurité après assistance.

En effet, les bénéficiaires du village Oubi 2, où se trouve la position des GSA, n’ont pas rapporté dans

les trois derniers mois de cas de cambriolages et les autres villages n’observent pas de passages des

groupes armés dans la zone. De plus, les contacts avec les autorités politico-administratives, les

bénéficiaires, les forces de l’ordre ont permis de mener la foire avec toute assurance.

Aucun incident lié à l’assistance ou convoitise n’a été signalé et les bénéficiaires ont reçu leur

assistance avec toute quiétude. L’analyse « Do-No-Harm » a été renforcée par la sensibilisation et

l’implication des parties prenantes dans les activités. Dans la zone d’intervention, les chefs locaux, les

représentants de la jeunesse se sont activement impliqués dans la sensibilisation et à chaque étape

d’activité l’avis de ces derniers était pris en compte. Les bénéficiaires (en majorité chrétiens) et les

vendeurs (musulmans et chrétiens) ont établi de bons liens en amont lors de la phase de fixation des

prix plafonds, ce qui a permis de dissiper les craintes de représailles de part et d’autre.

Un comité de veille humanitaire mis en place durant le cycle d’intervention (dans chaque village)

composé de deux à trois personnes désignées par la population elle-même pour le suivi du

déroulement des activités et la gestion des plainte a joué un rôle important dans la prévention et la

résolution des problèmes/cas et faire une mise à jour continue de l’évolution du contexte.

L’implication directe et soutenue des bénéficiaires, la mise en place des canaux de communication

appropriés, la transparence ont été des piliers ayant mitigé les risques de protection.

H. RÉSULTAT ET ANALYSE

Au total 647 ménages retournés ont été assistés en AME sur 648 ménages initialement ciblés et 28 commerçants étaient présents (contre 30 prévus). La sensibilisation soutenue tout au long du processus et l’implication de la population a contribué à la réduction des cas d’absence.

Au niveau de la communauté, les enquêtes à la sortie de la foire ont montré que les bénéficiaires étaient satisfaits et ont trouvé sur le marché les articles dont ils avaient le plus besoin à des prix abordables. La valeur du voucher par bénéficiaire était de 50 000 FCFA.

La compilation des enquêtes menées auprès de 65 ménages donne des tendances présentées ci-dessous à la figure 2 :

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Dans l’ensemble, les bénéficiaires ont acheté des articles répondant au mieux à leur besoin et reflétant globalement leurs intentions d’achats. La restriction pour les commerçants de présenter des articles de luxe et couteux, comme par exemple les matelas de plus de 20 000 FCA et autres articles couvrant presque la valeur du voucher, ont permis aux bénéficiaires de se focaliser sur des achats pertinents.

Toutefois les bénéficiaires ont déploré l’insuffisance de moustiquaires sur la foire. En réalité, lors de l’étude du marché, les moustiquaires disponibles avaient la visibilité des acteurs humanitaires et bailleurs, ce qui a confirmé le problème de revente des moustiquaires par des personnes ayant bénéficié d’une assistance dans la région de Kaga-Bandoro. Selon la pertinence et le contexte, il pourra être envisagé lors d’une prochaine foire d’organiser un complément par une distribution systématique de moustiquaire par ménage (intervention hybride –foire –distribution directe).

Durant les deux jours de la foire, aucune rupture d’articles n’a été observée ou signalés par les bénéficiaires. Les bénéficiaires ont retrouvé en globalité les AME dont ils avaient le plus besoin. Avant le lancement du marché, l’évaluation systématique des marchandises des commerçants a ressorti un capital moyen de 212.000.000 F CFA injecté sur la foire (cumul des articles de vendeurs). La sélection des vendeurs par groupe d’article et le suivi marqué avant la foire de l’approvisionnement par les équipes SI ont mitigé les risques de ruptures des articles pendant la foire.

En parallèle, le dispositif de plainte mis en place a permis d’avoir continuellement le retour de la population. Le comité directeur de la foire composé d’un représentant des commerçants, de l’autorité locale et du coordinateur urgence de Solidarités international a facilité la régulation de la communication entre les parties prenantes de la foire et la gestion des litiges.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Echnatillon(65)

%

Figure 2 : Listes des AME les plus achetés à la foire

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A noter aussi que, la taille des ménages a influencé les achats à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif. Les analyses montrent que le paquet d’achat était plus consistant pour les ménages de taille inférieur à 5 personnes, tandis qu’il était relatif pour les ménages de 6 personnes et plus. Initialement l’idée était d’adapter la valeur du voucher à la taille de ménage, or après l’étude de marché et l’analyse de Do No Harm, il s’est avéré que cela n’était pas possible à cause du contexte et des risques des tensions. Toutefois, dans une zone à faible risque de tensions intercommunautaires, l’approche voucher basée sur la taille de ménage pourrait être privilégiée pour permettre d’apporter une assistance juste, équitable et appropriée.

Durant la foire, 2 boites à suggestions/à plaintes ont été placés dans des endroits accessibles pour que la population ait une possibilité plus large de canaliser ses plaintes. Le bureau des plaintes était composé de 2 personnes de la communauté et 1 agent de Solidarités International. Aucune plainte sensible n’a été réceptionnée hormis une seule formulée à l’encontre d’un chef local qui demandait une commission sur le voucher d’un bénéficiaire avant la foire. En réponse à ces plaintes, la sensibilisation sur la gratuité de l’assistance a été renforcée. Les autres plaintes portaient sur le retour des bénéficiaires après la fin de ciblage, la perte des jetons, l’arrivée tardive de ménages sur le site après appel des bénéficiaires de son village, la recherche d’information sur le déroulement des activités, la perte des cartes d’identités sur le site. La quasi-totalité de ces plaintes ont été documentés et résolues.

La foire, ayant un objectif de contribuer à la relance de l’économie locale, a effectivement eu une valeur ajoutée sur le capital des commerçants ayant participé à la foire. En effet, durant les deux jours de la foire, le chiffre d’affaires a été de 1.155.786 FCFA. Le commerçant ayant le plus vendu a encaissé durant les deux journées de la foire 3.036.000 FCA pour un capital de 6.000.000 FCFA d’articles diversifiés proposé sur la foire. Le commerçant (vendeur de vêtements/fripes) ayant le moins vendu a encaissé 199.500 F CFA pour un capital initial d’environ 350.000. FCFA. La vente effectuée durant la foire équivaut à une vente individuelle d’environ 1 mois pour les détaillants comme les grossistes.

Dans la mise en œuvre des activités, 34 journaliers, dont 20 dédiés à l’encadrement et aux travaux ordinaires sur site, et 14 évaluateurs-foire et guides aux personnes vulnérables, ont été recrutés. Pour éviter toute tension, le recrutement des journaliers a pris en compte la représentativité de 6 villages concernés par l’intervention.

3. LEÇONS APPRISE A. FACTEURS DE RÉUSSITE/FORCES

La réussite de la mise en œuvre de la foire tient principalement de (i) l’implication des autorités, des bénéficiaires et des commerçants de la zone grâce à la sensibilisation et à l’accompagnement, par l’équipe SI-RRM, des parties prenantes dans la compréhension de l’intérêt et de la mise en œuvre l’approche foire. Cela a également été renforcé par le fait que la majorité des bénéficiaires souhaitait la tenue d’une foire - modalité qui leur permettait de choisir librement les items dont ils avaient le plus besoin surtout que 85% de récipiendaires de l’aide (représentant des ménages dans la foire) étaient des femmes. (ii) l’analyse continue de la situation sécuritaire, l’évolution du contexte et analyse « do no harm ». (iii) la connaissance de la zone d’intervention par les équipes RRM. (iv) la réalisation d’une étude de marché et de faisabilité complète menée en amont de l’intervention ; le marché de Kaga-Bandoro étant suffisamment compétitif et diversifié pour

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permettre la tenue d’une foire. (v) la mise en place d’un mécanisme de gestion des plaintes tout au long de l’activité. (vi) la discussion préalable des prix entre bénéficiaires et commerçants.

B. DIFFICULTES RENCONTREES ET MESURES DE MITIGATION

Défis/difficultés Mesures de mitigations

Approches moins connu dans la zone par les bénéficiaires et les commerçants

Sensibilisation, formation et accompagnement continue des parties prenantes.

Résistance et refus de certains commerçants à participer à la foire

Sensibilisation ; les commerçants, qui ont participé à la foire, constituent un pool formateur pouvant former d’autre commerçants dans le futur. Surtout qu’après la foire, les autres commerçants ont émis le souhait de participer à une prochaine foire.

Intervention axiale et difficultés de mettre en œuvre des activités dans 6 villages ciblés

Adaptation du planning d’activités à la situation de terrain, création de sous-commission par village, forte communication.

Crainte par les commerçants et bénéficiaires pour la sécurité au début de la prise de décision sur la mise en place de la foire.

Analyse conjointe et progressive de l’évolution du contexte, analyse « Do-No-Harm » approfondie, implication des autorités et forces sécuritaires de la zone.

Malgré la sensibilisation, certains ménages se sont présentés sur le site de la foire avec plusieurs accompagnants.

Sensibilisation renforcés, dispositifs d’encadrement de sites (balisage) amélioré au fur et à mesure de l’intervention.

Difficultés dans l’utilisation des coupons observées au premier jour de la foire (du coté bénéficiaires et commerçant).

Sensibilisation renforcée et suivi effectués.

La majorité des vendeurs non légalisés par la fiscalité en vigueur en RCA (4 seulement ont un numéro d’enregistrement)/ zone avec absence de l’autorité de l’Etat.

Bons sur les autres critères, sensibilisation et vendeurs en cours de souscription pour l’obtention des enregistrements en vue notamment d’une prochaine foire.

Absence des banques et institutions de micro finance dans la zone pour faciliter le paiement des vendeurs.

Accord obtenu avec les vendeurs pour un paiement à Bangui et possibilité de délégation par procuration.

Présence d’une dizaine de ménages retournés dans la zone légèrement avant la foire et après ciblage et production des coupons (non inclus sur la liste de bénéficiaires).

Sensibilisation générale sur le caractère du ciblage.

Cas de monnayage du pré-recensement effectués par les autorités locales et demande

Sensibilisation sur les principes humanitaires, la gratuité de l’assistance. Aucun monnayage n’a

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d’une commission sur un bénéficiaire. évidemment été accepté.

Nombre plus important de ménages assistés par la foire pilote par rapport à la planification initiale (passage de 300 à 647).

Après étude du marché, révision à la baisse de la valeur du voucher par ménage (de 60 000 F CFA à 50 000 FCFA).

Faible représentation des femmes dans l’équipe des commerçants sélectionnés à la foire (1 seule femme). Dans la région les femmes sont moins impliquées dans la prise de décision et les activités lucratives.

Une seule femme commerçante a participé à la foire (mais représentatif du milieu). Sensibilisation faite auprès des commerçants et leaders locaux.

Non-participation de deux commerçants sélectionnés car tombés malades avant la foire.

Possibilité leur a été offerte de se faire représenter par leurs aides. Mais tous deux n’ont pas envoyé leurs représentants sur la foire. Foire tenue par 28 commerçants avec des capacités suffisantes et diversifiées, n’ayant pas impliqué de manques en articles.

Foire organisée dans une période de forte sècheresse.

Activités de préparation de site anticipée, mise en place lors de la foire de points d’eau.

Mauvais affectation des coupons des bénéficiaires par les agents d’émargement

Les coordonnées identitaires (sous forme de code) de chaque ménage sur le coupon ont facilité la gestion de ce genre de cas.

Aspect pilote de la foire pour le RRM en RCA Expertise renforcée du Responsable Programme RRM de Kaga-Bandoro de SI (Cléophas Muhindo Mbonzo).

C. CONCLUSION GENERALE

De cette première expérience pilote pour le RRM en RCA de foire aux coupons, il est démontré qu’il est possible d’implémenter ce type d’activité même dans un contexte sécuritaire volatile, si cette activité permet de valoriser les potentialités locales avec une pleine implication des parties prenantes. Les facteurs clés à prendre à compte dans la réussite d’une foire sont, entre autres, la communication et l’implication des différentes parties prenantes (communautés bénéficiaires, commerçants, autorités locales etc.), la bonne analyse des risques et des besoins, l’étude des marchés régionaux et leurs interconnexions, la consolidation des outils et la répartition des tâches au niveau des équipes de mise en œuvre.

Selon les retours des bénéficiaires, des commerçants, des autorités, des acteurs humanitaires et des organisateurs , la foire ainsi organisée a amélioré la qualité de l’assistance humanitaire notamment à travers la dynamique intercommunautaire, la satisfaction efficace des besoins, la valorisation des capacités locales, la réduction des coûts supports , la cohésion sociale avec notamment le mixage des commerçants chrétiens et musulmans et l’implication/responsabilisation de la population dans la prise de décision et la réduction du taux de revente des produits reçus. La foire s’est déroulée dans un climat apaisé et sans incidents.

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4. ANNEXES

Sur demande, au Coordinateur Urgence de SI :

[email protected] + 236 75 32 50 51

Pack Outils Foire AME (sera partagé avec les autres acteurs RRM)

Photos complémentaires

Suivi de la paye vendeurs

Prix plafonds concertés

5. PHOTOS

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