105
14, rue du Marché au Filé 62012 Arras cedex Téléphone : 03 21 50 75 00 Télécopie : 03 59 62 05 38 www.ccomptes.fr Le présent document, qui a fait lobjet dune contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la chambre le 16 mars 2018. RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES SANS RÉPONSE SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS (SDIS) DU NORD Exercices 2011 et suivants

RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES · 2018-11-12 · 21 septembre 2014 et du 22 septembre 2014 au 1er avril 2015, ont été informés de ce contrôle. Par lettres du 27 juillet

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14, rue du Marché au Filé – 62012 – Arras cedex Téléphone : 03 21 50 75 00 Télécopie : 03 59 62 05 38

www.ccomptes.fr

Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,

a été délibéré par la chambre le 16 mars 2018.

RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

SANS RÉPONSE

SERVICE DÉPARTEMENTAL

D’INCENDIE ET DE SECOURS (SDIS)

DU NORD

Exercices 2011 et suivants

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

1

TABLE DES MATIÈRES

SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 2

RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 4

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6

1 PRÉSENTATION DU SDIS DU NORD .............................................................................. 7

2 MISSIONS ET ORGANISATION OPÉRATIONNELLE ................................................... 8

2.1 Les documents-cadre de l’action opérationnelle ............................................................. 8

2.2 Les missions .................................................................................................................. 10

2.2.1 L’exercice des missions obligatoires .............................................................................. 10

2.2.2 L’exercice des missions non obligatoires ....................................................................... 12

2.3 L’organisation de l’action opérationnelle ..................................................................... 17

2.3.1 Le suivi de l’action opérationnelle.................................................................................. 17

2.3.2 La performance de l’organisation opérationnelle ........................................................... 19

3 LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ............................................................. 26

3.1 Les coûts de personnel .................................................................................................. 26

3.1.1 La programmation des dépenses de personnel................................................................ 26

3.1.2 L’évolution des coûts ...................................................................................................... 27

3.1.3 L’évolution des effectifs ................................................................................................. 29

3.2 La gestion des personnels et des rémunérations ........................................................... 31

3.2.1 Les outils de gestion des ressources humaines ............................................................... 31

3.2.2 Les sapeurs-pompiers professionnels ............................................................................. 34

3.2.3 Les sapeurs-pompiers volontaires ................................................................................... 37

3.2.4 Les personnels administratifs, techniques et spécialisés ................................................. 38

3.2.5 Les rémunérations principales ........................................................................................ 39

3.2.6 Les accessoires à la rémunération principale .................................................................. 46

3.2.7 L’incidence des différents facteurs d’évolution de la masse salariale (annexe n° 5 –

tableau n° 44) .................................................................................................................. 52

3.3 Le temps de travail ........................................................................................................ 53

3.3.1 Le temps de travail des sapeurs-pompiers ...................................................................... 53

3.3.2 Les absences du service .................................................................................................. 59

4 LA SITUATION FINANCIÈRE ......................................................................................... 60

4.1 L’épargne courante ....................................................................................................... 61

4.1.1 Les ressources de fonctionnement .................................................................................. 61

4.1.2 Les charges de fonctionnement (annexe n° 7 – tableau n° 52) ....................................... 62

4.2 La politique d’investissement ....................................................................................... 62

4.2.1 Le plan pluriannuel d’investissement et le besoin de financement ................................. 63

4.2.2 La capacité de financement du plan pluriannuel d’investissement ................................. 65

4.3 Les perspectives d’évolution 2017-2020 ...................................................................... 67

4.3.1 La prospective ................................................................................................................. 67

4.3.2 Commentaires des résultats de la prospective ................................................................ 67

ANNEXES ............................................................................................................................... 69

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

2

SYNTHÈSE

Le présent contrôle s’inscrit dans le cadre d’une enquête nationale des juridictions

financières sur les rémunérations et le temps de travail des personnels de la Sécurité civile,

agents de l’État et agents des services départementaux d’incendie et de secours.

Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Nord, classé en

1ère catégorie, est le plus important de France par la population défendue, par ses effectifs de

sapeurs-pompiers professionnels et volontaires (6 333 agents1), et par les contributions et les

subventions reçues (192 M€ en 2016, pour un budget de fonctionnement de 196,7 M€). En

revanche, son activité, rapportée à la population (6 436 interventions pour 100 000 habitants),

le classe dans la moyenne nationale et en dessous de celle des services départementaux de

1ère catégorie (6 907).

Les temps d’intervention respectent, depuis 2013, l’objectif d’intervention sur zone de

sinistre de 15 minutes pour les risques courants, fixé par le dernier schéma départemental

d’analyse et de couverture des risques. Toutefois, l’organisation en place présente plusieurs

insuffisances. La première est liée à l’absence de cadre stratégique actualisé permettant

d’adapter les moyens opérationnels aux besoins réels de défense des populations. La deuxième

découle de l’implication du SDIS dans de nombreuses missions, au demeurant coûteuses, autres

que celles que lui assigne la loi, ce qui justifierait un effort de recentrage sur ses missions

obligatoires. La troisième réside dans le maillage territorial des centres de secours,

particulièrement dense, et dans les modes opératoires retenus, très mobilisateurs en ressources,

soit une organisation certes sécurisée mais qui présente des coûts élevés en personnels,

bâtiments et matériels, sans être pour autant toujours en rapport avec les besoins réels de défense

de la population et des biens.

La réforme structurelle de l’action opérationnelle, engagée en 2015, vise précisément à

améliorer l’efficience du service rendu, sans remettre en cause la qualité de celui-ci. Le plan

d’actions 2017-2020, adopté par le conseil d’administration de l’établissement, est complet et

ambitieux mais manque encore de hiérarchisation, ce qui affecte autant sa lisibilité que sa mise

en œuvre. Ce plan d’actions ne développera ses effets au plan opérationnel, économique et

financier à moyen terme, que s’il parvient à susciter l’adhésion des personnels et qu’un

dispositif d’évaluation en continu des économies réalisées est mis en place pour chaque projet.

La recherche d’une meilleure efficience du service est d’autant plus nécessaire que la

situation financière de l’établissement est fragile. Le niveau des charges, dont les dépenses de

personnel représentent 89 % en 2016, ne lui permet plus, depuis 2011, de dégager une épargne

nette suffisante (7,4 M€ cette année-là, seulement 1,1 M€ en 2016) pour autofinancer ses

investissements. Les recettes de fonctionnement, constituées à hauteur de 95 % de contributions

des collectivités territoriales, provenant essentiellement du département, sont par ailleurs

contraintes. L’autofinancement étant devenu insuffisant, les investissements importants réalisés

ces dernières années ont donné lieu à un recours massif à l’emprunt, portant le niveau

d’endettement à 165 M€ fin 2016, après avoir été de 194 M€ en 2012. Dès lors, le plan

1 Soit 2 066 sapeurs-pompiers professionnels et 4 267 sapeurs-pompiers volontaires, parmi lesquels 412 sont

également sapeurs-pompiers professionnels (« double statut »).

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

3

pluriannuel d’investissement peine à être financé, ce qui crée un risque de dégradation à court

terme du patrimoine bâti et des équipements, et pourrait compromettre la nécessaire mise en

place d’un système d’information de pilotage de l’action opérationnelle.

Dans ce contexte, la reconstitution de l’épargne brute, et donc la maîtrise des charges

de gestion, est prioritaire. Outre la mise en place d’une organisation opérationnelle plus

économe en moyens mobilisés, elle exige la révision des modes de gestion du personnel des

sapeurs-pompiers, à la carrière particulièrement rapide et aux régimes indemnitaires portés à

leur plus haut niveau, et suppose une maîtrise de l’absentéisme, en forte augmentation. Enfin,

une redynamisation du volontariat des sapeurs-pompiers et une meilleure complémentarité

entre les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires sont à rechercher.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

4

RECOMMANDATIONS

Recommandations (performance)

Totalement

mise en

œuvre

Mise en

œuvre en

cours

Mise en

œuvre

incomplète

Non

mise en

œuvre

Page

Recommandation n° 1 : mettre en

cohérence les documents qui structurent

l’organisation opérationnelle du SDIS avec

les orientations et objectifs qui seront définis

dans le futur schéma départemental

d’analyses et de couverture des risques.

X 10

Recommandation n° 2 : établir une

comptabilité analytique afin d’évaluer les coûts

engagés pour les interventions payantes

facultatives.

X 17

Recommandation n° 3 : hiérarchiser les

projets du plan d’actions 2017-2020 grâce à

une programmation assurant sa lisibilité par

les acteurs internes, et instaurer un dispositif

d’évaluation en continu de chaque projet

permettant de mesurer les progrès

enregistrés, notamment en termes

économiques et budgétaires.

X 26

Recommandation n° 4 : mettre en place une

gestion prévisionnelle des emplois, des

effectifs et des compétences, sur la base

d’effectifs de référence adaptés aux besoins

opérationnels de l’établissement.

X 32

Recommandation n° 5 : rechercher une

mutualisation des personnels administratifs,

techniques et spécialisés, notamment avec le

département du Nord.

X 38

Recommandation n° 6 : appliquer la

modulation à tous les agents en utilisant, de

manière effective, les critères relatifs à la

manière de servir, au travail fourni, aux

sujétions des fonctions, aux responsabilités

exercées et au niveau d’encadrement.

X 49

Recommandation n° 7 : mettre en place un

contrôle du temps de repos entre les gardes

des sapeurs-pompiers professionnels.

X 56

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

5

Recommandations (performance) – suite

Totalement

mise en

œuvre

Mise en

œuvre en

cours

Mise en

œuvre

incomplète

Non

mise en

œuvre

Page

Recommandation n° 8 : instituer un

dispositif de suivi des effectifs de référence

des centres de secours et de leur disponibilité

opérationnelle.

X 58

Recommandation n° 9 : analyser les causes

d’absence des personnels et élaborer un plan

de lutte contre l’absentéisme,

particulièrement pour les accidents du travail.

X 60

Recommandation n° 10 : assurer un

diagnostic des désordres physiques et du coût

d’entretien de chaque bâtiment, en identifiant

le patrimoine directement utile à l’action

opérationnelle, afin d’établir un plan de

patrimoine complet, qui soit adapté aux

besoins réels de défense du territoire, à

soumettre aux instances.

X 64

Recommandation n° 11 : mettre en place

une prospective financière qui permette de

poursuivre une trajectoire financière capable

d’assurer la soutenabilité des besoins

d’investissement de l’établissement.

X 68

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

6

INTRODUCTION

Le présent contrôle s’inscrit dans le cadre d’une enquête nationale de la Cour des

comptes et de chambres régionales des comptes sur les rémunérations et le temps de travail des

personnels de la Sécurité civile, agents de l’État et agents des services départementaux

d’incendie et de secours.

Le contrôle des comptes et de la gestion du service d’incendie et de secours du

département du Nord a été ouvert le 28 mars 2017 par lettre du président de la chambre, adressée

à M. Jean-René Lecerf, ordonnateur en fonctions, président du conseil d’administration.

Par lettres du même jour, MM. Bernard Derosier, Patrick Kanner et Didier Manier,

anciens ordonnateurs, respectivement en fonctions jusqu’au 31 mars 2011, du 31 mars 2011 au

21 septembre 2014 et du 22 septembre 2014 au 1er avril 2015, ont été informés de ce contrôle.

Par lettres du 27 juillet 2017, MM. Daniel Rondelaere et Joël Wilmotte, anciens ordonnateurs

par délégation du président du conseil départemental, respectivement en fonctions du

29 avril 2011 au 1er avril 2015 et du 30 avril au 26 novembre 2015, ont également été informés

de ce contrôle.

En application des articles L. 243-1 du code des juridictions financières, les entretiens

de fin de contrôle se sont tenus les 12 juillet 2017 pour M. Lecerf, ordonnateur en fonctions, le

5 juillet 2017 pour M. Manier, le 13 juillet 2017 pour M. Derosier, le 18 juillet 2017 pour

M. Kanner, et le 21 août 2017 pour MM. Rondelaere et Wilmotte, anciens ordonnateurs.

Le rapport d’observations provisoires a été communiqué le 8 décembre 2017 à

l’ordonnateur en fonctions, ainsi que des extraits à ses prédécesseurs et à des tiers concernés.

Seul l’ordonnateur en fonctions a répondu aux observations provisoires, par courrier du

23 février 2018.

Une audition de l’ordonnateur en fonctions s’est tenue, à sa demande, le 16 mars 2018.

Après avoir entendu ce dernier et examiné sa réponse, la chambre, dans sa séance du

16 mars 2018, a arrêté les observations définitives ci-après.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

7

1 PRÉSENTATION DU SDIS DU NORD

Au 31 décembre 2015, il existait en France 97 services départementaux d’incendie et de

secours (SDIS), répartis en cinq catégories, par ordre décroissant d’importance (de 1 à 5)

appréciée en fonction de la population du département, des contributions et des subventions

reçues, ainsi que de l’effectif de sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires recensé au

1er janvier de chaque année2.

Chargé d’assurer la sécurité des personnes et des biens d’un département comptant

2 603 472 habitants3, soit le plus peuplé de France, le service départemental d’incendie et de

secours du département du Nord est un établissement public classé en 1ère catégorie (devenue

catégorie A depuis l’arrêté du 2 janvier 2017 fixant de nouveaux critères de classement) en

application de l’article R. 1424-1-1 du code général des collectivités territoriales. Il figure ainsi

à la 1ère place au classement national des SDIS4, dans une situation hors norme par rapport aux

autres SDIS, du fait de l’importance des populations défendues.

Son activité opérationnelle s’exerce sur un territoire de 5 743 km², compris dans une

zone géographique étirée, du nord au sud du département, sur près de 200 kilomètres, qui

comporte des secteurs à très forte urbanisation et des zones rurales éloignées des centres

urbains. Cette situation géographique conduit à un éparpillement des centres de secours, dont

la répartition sur l’ensemble du territoire, héritée de la carte communale de lutte contre

l’incendie avant départementalisation, constitue un enjeu d’organisation opérationnelle de

première importance.

Les missions du SDIS s’exercent dans trois domaines :

opérations de secours en situation d’urgence : 172 828 interventions en 2015 (soit une toutes

les 3 minutes ou 473 opérations par jour en moyenne). Ce nombre d’interventions baisse en

2016 pour atteindre 167 559 ;

prévention des risques d’incendie dans les 18 000 établissements recevant du public (centres

commerciaux, cinémas, hôpitaux…) et les sites industriels du département, dont 28 sites

classés Seveso5 « seuil haut » ;

prévision : préparation de mesures de sauvegarde pour les risques les plus importants et

d’organisation des moyens de secours (plans d’intervention en cas d’accidents avec

nombreuses victimes, de sinistres sur sites industriels, d’évènements dans le cadre de

manifestations festives ou commerciales d’ampleur…).

2 Arrêté du 2 août 2001 fixant les critères de classement des SDIS modifié par l’arrêté du 2 janvier 2017.

3 Population légale 2014 entrant en vigueur le 1er janvier 2017. 4 Les statistiques 2015 des SDIS – édition 2016 – Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des

crises du ministère de l’Intérieur. 5 Les sites classés Seveso sont des installations industrielles dangereuses répertoriées selon le degré des risques

qu’elles peuvent entraîner.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

8

2 MISSIONS ET ORGANISATION OPÉRATIONNELLE

Les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), établissements publics

administratifs communs aux départements, aux communes et aux établissements publics de

coopération intercommunale, ont été créés, dans leur configuration actuelle, par la loi du

3 mai 1996 relative aux services d’incendie et de secours, qui a confirmé le cadre départemental

de l’organisation de la lutte contre l’incendie.

Ce texte leur a transféré le personnel et les matériels qui relevaient antérieurement des

communes ou des intercommunalités. Le parc immobilier et le matériel transférés par les

communes du département du Nord se caractérisaient par un état avancé de vétusté, qui a

conduit le SDIS à procéder au rééquipement des parcs sur une période de 20 ans.

L’organisation opérationnelle d’un SDIS doit être la traduction concrète d’une stratégie

de défense des populations qui détermine, au préalable, les orientations et les objectifs de

couverture des risques que l’action opérationnelle doit mettre en œuvre.

2.1 Les documents-cadre de l’action opérationnelle

Dans chaque département, un schéma départemental d’analyse et de couverture des

risques (SDACR), arrêté par le préfet après avis du conseil départemental et du conseil

d’administration du SDIS, dresse l’inventaire des risques et détermine les objectifs de

couverture de ceux-ci. Le dernier schéma a été arrêté le 2 janvier 2013. Il révisait un premier

document6, arrêté par le préfet du Nord le 20 septembre 1999.

De l’avis partagé des personnels de direction du SDIS et de l’Inspection générale des

services du département, le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques

apparaît aujourd’hui insuffisamment actualisé par rapport à l’évolution des risques qu’a connue

le territoire entre 2012 et 2017. Il ne constitue plus un document de référence fiable pour la

défense et la sécurité civiles du département. Selon les conclusions du groupe de travail sur la

révision du SDACR, cette dernière, actuellement suspendue, serait subordonnée à l’élaboration

et à l’expérimentation d’un contrat territorial de réponses aux risques et menaces, piloté par la

direction générale de la défense et de la Sécurité civile pour la zone de défense de Paris. La

mise entre parenthèses de tout projet de refonte des SDACR est justifiée, selon les termes d’une

circulaire du 26 mai 2015 du ministre de l’Intérieur aux préfets relative aux orientations en

matière de sécurité civile, par le caractère dépassé de la doctrine de ces schémas

départementaux, fixée il y a plus de vingt ans, qui ne correspondrait plus à la réalité de la

défense et de la sécurité civiles contemporaines.

Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur précise que « les groupes

de travail ont notamment permis d’évaluer le SDACR en vigueur et de mettre en lumière le

besoin pour le SDIS de se restructurer, administrativement parlant, afin de répondre à cet

objectif de dynamisme et d’amélioration continue de notre doctrine opérationnelle ».

6 Dit SDACR 1.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

9

La chambre prend note de la création, en 2017, d’un nouveau groupement « analyse et

couverture des risques », chargé de l’analyse et de la couverture des risques ainsi que de la

doctrine opérationnelle (évaluation de la qualité et amélioration permanente), dont les travaux

sont, à ce jour, inachevés. Elle rappelle, toutefois, l’obligation du SDIS de se conformer aux

dispositions de l’article L. 1424-7 du code général des collectivités territoriales (CGCT)

modifié par la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 (article 96), qui précise : « La révision du schéma

intervient tous les cinq ans. Elle est précédée d’une évaluation des objectifs du précédent

schéma », soit pour celui du Nord, un SDACR révisé en 2018.

Le règlement opérationnel, également arrêté par le préfet, fixe les consignes d’exécution

des missions du service départemental d’incendie et de secours en application du schéma

évoqué ci-avant. Il précise les moyens en hommes et en matériels nécessaires pour chacune des

missions du service. Celui du SDIS du Nord est valide et a été révisé régulièrement par arrêté

préfectoral, en 2013, 2014 et 2017. Toutefois, la chambre constate que cette mise à jour du

règlement opérationnel, déterminée « au fil de l’eau », manque de lisibilité et n’est plus corrélée

avec les objectifs de couverture des risques du schéma départemental d’analyse et de couverture

des risques, demeurés inchangés depuis 2013. L’élaboration, en cours, d’un nouveau règlement

opérationnel est donc nécessaire pour donner plus de clarté dans les missions attendues des

personnels du SDIS. Le futur règlement opérationnel devra être mis en cohérence avec les

objectifs du prochain SDACR révisé.

L’établissement dispose d’un règlement intérieur du corps départemental signé en 2004,

modifié 12 fois, qui constitue un point de repère pour les personnels, mais dont le contenu est

insuffisamment prescriptif. Jusqu’à fin 2017, il n’existe pas de projet d’établissement porteur

d’objectifs communs, d’une organisation partagée et d’indicateurs de performance adaptés aux

enjeux du SDIS.

Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur a communiqué le projet

d’établissement adopté par le conseil d’administration du 12 décembre 2017. La chambre relève

toutefois que celui-ci ne semble pas comporter d’indicateurs de performance des actions

recensées. Elle souligne, en outre, qu’il devra être actualisé avec les contenus du futur SDACR,

non connus à ce jour.

Bien que ne constituant pas un document de cadrage stratégique au même titre que le

schéma départemental d’analyse et de couverture des risques, la convention pluriannuelle

passée entre le département et le SDIS7 doit permettre à la collectivité départementale de fixer

ses attentes en matière de performance de l’action opérationnelle. Cette convention détermine

leurs relations et, notamment, la contribution financière du département au budget de

l’établissement public. Trois conventions ont couvert la période sous revue : 2006-2011,

2012-2015 et 2017-2021. Les deux premières tracent des lignes stratégiques d’action. La

dernière, adoptée par délibération du bureau du 27 juin 2017, est très peu prescriptive. La

chambre constate que, depuis 2016, l’établissement ne dispose pas d’orientations claires et

lisibles sur les attentes du département en matière de performance de son action.

7 Prévue par l’article L. 1424-35, alinéa 2, du code général de collectivités territoriales.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

10

Recommandation n° 1 : mettre en cohérence les documents qui structurent

l’organisation opérationnelle du SDIS avec les orientations et objectifs qui seront définis

dans le futur schéma départemental d’analyses et de couverture des risques.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________

L’organisation opérationnelle du SDIS est pilotée sans cadre de référence actualisé

fixant les orientations et des objectifs des missions de défense des populations. La déclinaison

opérationnelle des missions, dans le règlement opérationnel, rend confusément compte des

lignes directrices de l’action du SDIS du Nord. La chambre prend note des actions engagées

pour améliorer l’élaboration et le suivi des documents structurants de l’établissement.

Elle recommande au SDIS de veiller, particulièrement, à mettre en cohérence les

documents internes relatifs à l’organisation de ses missions opérationnelles, en cours

d’élaboration, avec les futurs orientations et objectifs du SDACR.

2.2 Les missions

2.2.1 L’exercice des missions obligatoires

Aux termes de l’article L. 1424-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT),

les SDIS ont la charge exclusive de la lutte contre les incendies et concourent, par ailleurs, avec

les autres services et professionnels concernés, à la prévention des risques technologiques ou

naturels, à la protection des personnes, des biens et de l’environnement, ainsi qu’aux secours

d’urgence.

L’évolution des interventions par missions est retracée ci-après.

En 2016, le SDIS du Nord a réalisé 167 559 interventions (+ 7,25 % par rapport à 2011),

au sein desquelles :

les secours à victime comptent pour 76,3 % (soit 127 919 interventions), enregistrant une

progression de 10,9 % par rapport à 2011 (115 379 interventions) ;

les incendies comptent pour 7 % (11 295 interventions), en baisse de 19,6 % par rapport à

2011 (14 054 interventions) ;

les accidents sur la voie publique représentent 5 % (8 237 interventions), en augmentation de

7,4 % par rapport à 2011 (7 669 interventions) ;

les interventions diverses/non obligatoires représentent 10 % du total (17 546 interventions),

en baisse de 8,3 % par rapport à 2011 (19 127 interventions) ;

les risques technologiques s’apprécient à 2 % de l’activité (2 562 interventions), en

progression de 11,3 % en 2015 (2 301 interventions).

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11

L’essentiel de l’activité du SDIS est constitué en 2016, comme pour les autres dans le

territoire métropolitain8, par les secours à personnes et par les interventions diverses et non

obligatoires (86 %). La part du secours à personnes dans le total des interventions nationales

progresse de 2,5 % entre 2011 et 2016, passant de 73,85 % à 76,34 %.

Interventions par missions en 2016

Source : SDIS du Nord.

La situation enregistrée au cours de la période sous revue, s’inscrit dans une tendance

faisant apparaître en hausse les interventions de secours à la personne et en baisse la lutte contre

les incendies (annexe n° 1 – Graphiques n° 3). Malgré l’importante proportion d’industries à

risque technologique, l’activité du SDIS du Nord, en progression de 11 % entre 2015 et 2016,

reste limitée, dans ce secteur, à 2 % du total des interventions.

Si le SDIS du Nord compte parmi ceux pratiquant le plus d’interventions par jour en

2016, soit 459 (167 559/365 jours), son nombre d’interventions pour 100 000 habitants, en

2016, de 6 436, le classe dans la moyenne nationale (6 490 interventions) mais en-dessous de

la moyenne des SDIS de 1ère catégorie (6 907)9.

Ainsi l’activité du SDIS, rapportée à la population, est-elle moindre que celle observée

en moyenne dans les établissements de sa catégorie.

8 Secours à victimes : 76 % ; incendies : 7 % ; accidents de la circulation : 6 % ; divers : 10 %. Données extraites

du rapport de la DGSCGC : Les statistiques des services d’incendie et de secours 2015 – édition 2016. 9 Les statistiques des SDIS – Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises – Edition 2016.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

12

2.2.2 L’exercice des missions non obligatoires

Aux termes des deux premiers alinéas de l’article L. 1424-42 du CGCT, le SDIS n’est

tenu de procéder sans aucune contrepartie qu’aux seules interventions qui se rattachent

directement à ses missions de service public définies à l’article L. 1424-2 du même code. Pour

des interventions sortant de ce champ, il peut demander aux bénéficiaires une participation aux

frais, dans les conditions déterminées par délibération du conseil d’administration.

2.2.2.1 Les interventions non obligatoires/diverses payantes

Les interventions diverses/non obligatoires représentent 10 % du total des interventions

(17 546 interventions), en baisse de 8,3 % par rapport à 2011 (19 127 interventions).

Évolution des interventions diverses 2005-2016

Source : SDIS du Nord.

2.2.2.2 Les interventions non obligatoires en lien avec l’activité des établissements de

santé

2.2.2.2.1 La prise en charge d’interventions en cas de carences ambulancières

Le SDIS effectue des interventions à la demande de la régulation médicale du

« centre 15 », lorsque celui-ci constate le défaut de disponibilité des transporteurs privés. Cette

activité, qui consiste à transporter une personne pour des raisons de soins ou de diagnostic

(article L. 6312-1 du code de la santé publique), n’entre pas dans les missions premières du

SDIS définies à l’article L. 1424-2 précité.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

13

Pour pallier l’indisponibilité des entreprises de transport sanitaire, le SDIS reçoit une

participation financière du centre hospitalier, siège du service d’aide médicale urgente

(SAMU)10. Lorsque le SDIS a conclu une convention avec le secteur hospitalier, les transports

réalisés dans ce cadre par les sapeurs-pompiers constituent une prestation de service

(articles R. 6312-15 et D. 6124-12 du code de la santé publique).

Le SDIS a conclu avec le centre hospitalier régional universitaire de Lille (CHRU),

siège du service d’aide médicale urgente du Nord, quatre conventions de prise en charge des

interventions en cas de carences ambulancières des transporteurs sanitaires privés, qui couvrent

la période de 2009 à 2017.

L’application de ce dispositif contractuel pose des difficultés à la fois opérationnelles et

financières.

En effet, la mobilisation des moyens consacrés à ces interventions, effectuées sur simple

demande du « centre 15 », sans contrôle préalable, impacte la disponibilité des moyens affectés

aux missions propres du SDIS, pour un nombre d’interventions réalisées à ce titre d’environ

10 000 par an (9 137 en 2016, 5 115 constatée au 30 juin 2017).

De plus, le coût économique global de ces interventions n’est pas neutre pour le SDIS.

Le montant de l’indemnisation correspond à l’application, à chaque intervention concernée, du

tarif national d’indemnisation fixé à l’article 6 de l’arrêté11 (115 € pour les interventions

effectuées en 2012, 116 € en 2013, 117 € en 2014, 118 € en 2015 et 2016 et à 119 € pour celles

effectuées en 2017)12. Faute de comptabilité analytique propre à l’établissement, le SDIS ne

connaît pas précisément le coût de ses interventions de nature ambulancière. Par référence à un

rapport13 de l’Inspection générale des affaires sociales de 2013, le SDIS évalue le coût moyen,

déjà ancien, d’une intervention pour secours à personne par un véhicule de secours et

d’assistance aux victimes (VSAV) à 865 €. Le coût net supporté par le SDIS, en 2016,

s’élèverait à 6 825 339 €14. Sur la base de 10 000 interventions par an, cela représente donc

chaque année une charge comprise entre 7 et 7,5 M€, selon le nombre des interventions. Outre

l’absence de compensation intégrale de ce coût, le SDIS enregistre des difficultés pour

recouvrer les recettes des activités facturables pour ces interventions de substitution. En 2016,

des factures ont été émises pour 9 137 interventions recensées mais non recouvrées, générant

un manque à gagner en recettes de 1 078 166 €. En 2017, ce sont 5 115 interventions constatées

au 30 juin pour une recette prévisionnelle de 608 685 € qui n’étaient pas recouvrées. Le SDIS

accorde ainsi, de fait, une avance de trésorerie de plusieurs mois au SAMU à hauteur des

montants en jeu.

Les problèmes de rétribution des SDIS pour ces interventions, traduisent les difficultés

d’appréciation du cadre juridique de leurs missions. Ce cadre, qui limite le champ

d’intervention des SDIS en matière de secours aux personnes, se concilie de plus en plus mal

10 Les conditions de prise en charge de ces interventions, sont fixées par une convention entre le SDIS et l’hôpital

du siège du SAMU, selon les modalités fixées par un arrêté ministériel du 30 novembre 2006 modifié. 11 Le montant de la rémunération est défini par application du tarif national d’indemnisation fixé par l’arrêté du

30 novembre 2006 « fixant les modalités d’établissement de la convention entre les services d’incendie et de

secours et les établissements de santé sièges des SAMU ». 12 L’article 5 de cet arrêté modifié précise que le tarif national d’indemnisation unitaire de ces interventions est

revalorisé annuellement par un arrêté interministériel. 13 Rapport n° 2013-182R/IGAS 14063-13128-01 de 2013. 14 Soit (865 € - 118 €) x 9 137 interventions.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

14

avec leur rôle réel auprès de la population, qui les perçoit comme un « service universel ». Les

pratiques ont fait évoluer la notion de « prompt secours » dans le traitement des urgences

vitales. Elle est devenue une clé de répartition des compétences entre le secteur hospitalier et

les services départementaux d’incendie et de secours. Désormais, la détresse vitale devient une

mission propre de ceux-ci par le biais des urgences identifiées à l’appel. Pour ces motifs, aucune

mission de transports sanitaires assurés par les sapeurs-pompiers ayant donné lieu à un « départ

réflexe » ne peut être requalifiée en indisponibilité ambulancière et prise en charge par le

secteur hospitalier.

Afin de limiter le nombre des interventions, en cas de carences ambulancières, le SDIS

du Nord a mis en place des fiches d’aide à la décision qui permettent de sélectionner les

interventions à valider, hors celles du mode « départ réflexe ». Par délibération du conseil

d’administration du 27 juin 2017, le service départemental a adopté un projet de convention

avec le centre hospitalier régional universitaire qui fixe les modes opératoires de la

collaboration des acteurs du secours à personnes et de l’aide médicale d’urgence. Plus

particulièrement, l’article 6.5 de ce projet clarifie la définition de l’indisponibilité15 et précise

le champ d’intervention du SDIS en cas de situation de carence et d’indisponibilité, afin de

préserver les délais de réponse pour ses missions propres16. La mise en place à venir d’un

interfaçage logiciel entre le « centre 15 » et le centre de traitement de l’alerte du service

départemental d’incendie et de secours, afin de répondre aux orientations nationales en termes

d’efficience de la réponse, peut contribuer utilement à l’adaptation des moyens du service

départemental d’incendie et de secours au juste besoin.

La chambre prend note de la clarification, en cours, du champ d’intervention du SDIS

en matière de carences ambulancières, qui contribuera à le recentrer sur son cœur de métier,

dans le respect du cadre juridique fixé, et à améliorer la sincérité de ses comptes.

2.2.2.2.2 L’appui logistique des services mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR)

L’article R. 6123-15 du code de la santé publique dispose que, le service mobile

d’urgence et de réanimation (SMUR) assure, en permanence et en tous lieux, « la prise en

charge d’un patient dont l’état requiert de façon urgente une prise en charge médicale et de

réanimation, et, le cas échéant, et après régulation par le SAMU, le transport de ce patient vers

un établissement de santé ». De plus, l’article D. 6124-12 du même code précise que « des

entreprises de transport sanitaire privé, des associations agréées de Sécurité civile ou les SDIS

peuvent mettre à disposition par voie de convention avec cet établissement de santé, certains

de leurs moyens ».

15 Article 6-5, alinéa 3, stipule : « L’indisponibilité est avérée quand les ambulanciers sont dans l’impossibilité

de répondre à la demande de transport faite par le Centre 15 faute de moyens matériels ou humains

mobilisables sans les délais compatibles avec l’état de santé du patient ». 16 Article 6-5, alinéa 4, stipule : « Le SDIS peut différer, sauf si l’état du patient nécessite un transport sans délai

après régulation médicale, une mission de carence ou d’indisponibilité de transporteurs sanitaires privés dans

la mesure où celle-ci conduirait à dégarnir un ou des secteurs d’intervention ou compromettrait les délais de

réponse pour ses missions propres telles que définies dans le SDACR ou le règlement opérationnel. Dans ce

cas le CTA/CODIS en informera immédiatement le SAMU C15 ».

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

15

Le SDIS participe, de manière régulière, aux transports vers les établissements de santé,

en lieu et place des SMUR (ou de leurs transporteurs sanitaires privés conventionnés).

Cependant, alors que ces derniers perçoivent, pour la réalisation de leurs missions, une

indemnisation, aucun retour financier n’est effectué vers les SDIS. Dès lors que les moyens du

SDIS participent au fonctionnement du service mobile d’urgence et de réanimation, des

conventions financières devraient être signées avec les centres hospitaliers sièges des SMUR,

ainsi que le code de la santé publique le permet.

Par délibération du 21 juin 2016, le conseil d’administration a adopté le principe de

conventionnement d’un appui logistique du SDIS du Nord aux SMUR des établissements

hospitaliers sièges. La convention sera conclue pour une durée de deux ans et sera renouvelée

par tacite reconduction pour une durée identique.

2.2.2.3 Les autres interventions non obligatoires payantes

2.2.2.3.1 Les prestations facultatives

Par ses délibérations du 7 janvier 2014, le conseil d’administration du SDIS a actualisé

les modalités de prise en charge de 11 prestations facultatives :

interventions sur réquisition d’un juge ou d’un officier de police judiciaire ;

mobilisation d’un service de sécurité à l’occasion d’une manifestation culturelle, sportive,

folklorique ou cultuelle ;

interventions pour ouverture de porte en l’absence de risque pour les personnes, les biens ou

l’environnement ;

interventions de livraison d’eau autres que celles consécutives à un sinistre ;

épuisement de caves ou de sous-sols autres que ceux résultant d’un événement climatique

exceptionnel ;

enlèvements d’antennes obstacles et matériaux divers hors danger imminent ;

interventions sur nid d’hyménoptères ou tout autre insecte nuisible en l’absence de risque

pour les personnes ;

interventions pour ascenseur bloqué en l’absence de personne en danger ;

interventions faisant suite à une fausse alerte, les interventions de lutte contre la pollution

aquatique ;

interventions visant à atténuer les dommages causés par une installation classée ou une

opération de gestion de déchets ;

prestations au profit de sociétés de production audiovisuelle.

La réduction du nombre de ce type d’interventions entre 2011 et 2016 est engagée

(16 000 contre 7 000, soit plus de 50 %, si l’on retranche celles réalisées au titre des carences

ambulancières privées à hauteur de 10 000 par an). À ce titre, huit conventions de partenariat

ont été récemment signées avec les associations acteurs de la sécurité civile dans le cadre des

dispositifs prévisionnels de secours de grandes manifestations ou événements de type

championnat d’Europe de football 2016.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

16

La chambre prend note de la volonté du SDIS d’effectuer un recentrage de ses activités

sur son cœur de métier et l’engage à poursuivre dans ce sens.

2.2.2.3.2 L’assistance mutuelle avec les départements limitrophes17

Le SDIS du Nord a passé une convention opérationnelle d’assistance mutuelle avec

celui de l’Aisne.

Par délibération du 21 juin 2016, son conseil d’administration a approuvé le projet d’une

nouvelle convention avec celui du Pas-de-Calais pour une durée d’un an, renouvelable par tacite

reconduction au maximum trois fois, à compter du 1er juillet 2016.

Il a approuvé les tarifs pour la défense mutuelle entre les deux SDIS voisins.

Contrairement à d’autres qui pratiquent la gratuité des interventions, compte tenu de la faible

mise en œuvre de ces dispositions, les deux services départementaux du Nord et du

Pas-de-Calais ont décidé de rémunérer leur défense mutuelle.

Il n’existe pas, à ce jour, de convention passée avec la Belgique.

2.2.2.4 Les coûts des interventions non obligatoires

Le conseil d’administration de l’établissement a fixé, par délibérations, la participation

des bénéficiaires des interventions non obligatoires. La tarification est fondée sur un coût

calculé sur la base des frais qu’il engage.

Pour les prestations facultatives, la tarification comprend un taux horaire pour les

personnels (officier ou spécialiste, sous-officier, caporal et sapeur), une indemnité de sortie des

véhicules par sortie, des indemnités kilométriques, un tarif horaire d’utilisation du matériel et

un tarif correspondant au coût de remplacement des équipements lorsqu’ils sont détériorés.

Pour l’assistance mutuelle avec les départements limitrophes, les tarifs sont calculés à

partir des assiettes budgétaires des comptes administratifs 2015, rapportées aux interventions

enregistrées en 2015. L’intervention du SDIS du Nord est ainsi facturée 1 175 €, celle du SDIS

du Pas-de-Calais 933 €.

Pour l’appui logistique au SMUR, le tarif forfaitaire de 346 € pour la mise à disposition

d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) et de son équipage (tarif commun

validé par les cinq SDIS de la région) est calculé par application du taux de 40 % au forfait de

865 €, correspondant au coût moyen d’une intervention pour secours à personne, déterminé par

référence au rapport de l’Inspection générale des affaires sociales de 2013 précité. Ce montant

sera revalorisé chaque 1er janvier sur la base de l’Objectif national des dépenses

d’assurance-maladie de l’année concernée.

17 Selon l’article R. 1424-47 du CGCT, des conventions interdépartementales précisent les conditions dans

lesquelles le SDIS devra engager ses moyens pour défendre tout ou partie des communes ou infrastructures

(ex : autoroutes) se trouvant sur le territoire d’un département limitrophe.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

17

En conclusion, outre la diversité des modes de calcul des coûts pratiquée, la chambre

constate que les conditions d’établissement de ces coûts ne semblent pas fondées sur une

connaissance précise de leurs composantes. Elle observe que, faute de comptabilité analytique,

il n’apparaît pas possible de mesurer l’efficacité de la tarification et d’évaluer, en conséquence,

l’équilibre financier de ces interventions, notamment la charge nette qui pourrait résulter d’une

inadéquation du tarif fixé aux coûts réels supportés.

Recommandation n° 2 : établir une comptabilité analytique afin d’évaluer les coûts

engagés pour les interventions payantes facultatives.

La chambre prend note de l’engagement de l’ordonnateur, formulé dans sa réponse aux

observations provisoires, d’élaborer une comptabilité analytique livrable en 2019.

2.3 L’organisation de l’action opérationnelle

2.3.1 Le suivi de l’action opérationnelle

2.3.1.1 Les objectifs opérationnels du SDACR

Le SDACR en cours de révision a conservé le même objectif d’un délai de couverture

des risques, soit fournir au moins un premier moyen de secours en 15 minutes pour les risques

courants18.

Cet objectif devait être atteint, avec le premier schéma, sur plus de 98 % des opérations

de secours et plus de 90 % du territoire. En 2011, année de son évaluation, il a été constaté qu’il

a été tenu sur 99 % des opérations et sur 98 % du territoire. En 2012, le projet de SDACR

maintenait le niveau de 98 % des opérations mais prévoyait de réaliser ce délai sur plus de 95 %

du territoire.

18 Aux termes du projet de SDACR, § 1.1, page 40 : les risques courants sont constitués par les événements non

souhaités dont l’occurrence est élevée mais les conséquences limitées sur les personnes, les biens et

l’environnement.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

18

2.3.1.2 La performance de l’action opérationnelle

2.3.1.2.1 Les interventions

La durée de prise d’appel des demandes de secours (moyenne annuelle) sur la

période 2011-2016 s’établit comme suit.

Durée de prise d’appel (en secondes)

Source : SDIS 59.

Le rapport de 2015 de l’Inspection de la défense et de la Sécurité civile, relève que les

temps de traitement des appels au sein des centres de traitement de l’appel (CTA) sont inférieurs

aux délais moyens identifiés au plan national (2 minutes 6 secondes) et auprès des SDIS de la

même catégorie (2 minutes).

Le SDIS suit les délais moyens d’intervention sur zone de chaque centre de secours,

pour les activités de secours à victime, accidents de la circulation, incendies, risques

technologiques et opérations diverses19.

Ses délais moyens d’intervention se situent pour 80 % d’entre elles en-dessous de

15 minutes et, pour la plus grande partie, en-dessous des 10 minutes.

Sur la période 2011 à 2016, le délai moyen d’intervention était égal ou supérieur à

15 minutes pour 121 occurrences sur 542 recensées sur le territoire départemental, soit 22 %.

Le délai égal ou supérieur à 20 minutes se réduit à 7 %. Le nombre d’occurrences décroît,

passant de 26 en 2011 à 5 en 2016, signifiant une amélioration de la performance globale de

l’activité.

Le dépassement du délai a concerné, plus particulièrement, les interventions pour

incendies (83 sur 121), soit 68,5 %, suivies par les interventions pour risques technologiques

(20 sur 121), soit 16,5 %. Les zones où apparaissent les dépassements les plus récurrents sont

au nord du département, les secteurs de Wormhout – Cassel – Renescure – Hazebrouck ; dans

le centre du département, les secteurs d’Arleux – Santes – La Bassée – Mortagne ; au sud du

département, les secteurs de Marcoing – Caudry – Le Cateau – Cartignies – Avesnes-sur-Helpe.

Ces secteurs correspondent essentiellement à des centres de secours de classe 2, de classe 4

pour La Bassée, Caudry et Avesnes-sur-Helpe.

19 Traitement par la chambre régionale des comptes Hauts-de-France, de la base de données « délai moyen de

diffusion », fournie par le SDIS.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

19

2.3.1.2.2 Les carences de départ

En 2016, le taux moyen global des engins non partis20 suite à sollicitation du CTA est de

2,9 % (4 864 sur 167 559 interventions). Sur les 4 864 engins non partis dans les cinq

groupements territoriaux (GT), le GT 1 de Dunkerque – Cassel – Hazebrouck représente

28,8 %, le GT 2 de Roubaix – Tourcoing – Armentières 16 %, le GT 3 de Lille – Villeneuve

d’Ascq 20,9 %, le GT 4 de Douai – Cambrai 25,1 % et le GT 5 de Valenciennes – Maubeuge

9,2 %.

Le SDIS dispose d’indicateurs d’identification des motifs des carences de départ :

régulation par le CTA, indisponibilité des véhicules, manque de personnel. Ce dernier motif

compte pour 35,8 % dans ces carences de départ d’engins (1 743 sur 4 864).

En conclusion, la chambre observe que les dépassements de délais d’intervention

identifiés concernent essentiellement la mission centrale du SDIS de lutte contre les incendies,

notamment dans des territoires où le dispositif opérationnel est plus faible. Les carences de

départs, bien que réduites en volume, ont notamment pour origine un manque de personnel

disponible.

Il ressort de ces constats que l’organisation opérationnelle reste perfectible sur les

réponses apportées dans un domaine essentiel de l’activité du SDIS et dans des territoires isolés

du département.

2.3.2 La performance de l’organisation opérationnelle

Plusieurs bilans ont été réalisés sur le niveau de performance et d’organisation du SDIS

du Nord21. Ces rapports ont mis en évidence, de façon convergente, les forces de l’établissement

qui permettent de rendre le service efficace, par l’atteinte de l’objectif du SDACR de 2013,

d’un délai d’intervention limité à 15 minutes pour les risques courants et par une couverture

des risques sans incident majeur. Ils pointaient également les faiblesses qui induisent un manque

d’efficience du service.

Le SDIS du Nord s’est engagé, en 2016, dans une réforme en profondeur de son

fonctionnement et de son action opérationnelle, qui a débouché sur un plan

d’actions 2017-2020, adopté par délibération du conseil d’administration du 3 mars 2017. Ce

plan comprend 66 actions, déclinées sur sept axes stratégiques. Les orientations stratégiques

retenues sont : améliorer la gouvernance du service départemental, adapter les documents cadre

aux objectifs fixés, rendre l’organisation et la réponse opérationnelle plus optimale et efficiente,

valoriser et motiver les personnels et promouvoir la mixité, optimiser les ressources,

homogénéiser et intégrer le système d’informations, et enfin conforter le positionnement du

service comme « acteur majeur » de la sécurité civile.

20 Traitement par la chambre régionale des comptes Hauts-de-France, de la base de données « engins non partis

par groupement », fournie par le SDIS. 21 Rapport de l’Inspection générale des services du département précité, rapport d’évaluation périodique de

l’Inspection de la défense et de la Sécurité civile en octobre 2015, audit sur l’organisation du SDIS par un

cabinet privé de juin 2016.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

20

Au niveau opérationnel, l’organisation générale des services a été revue, dans le cadre

de l’orientation stratégique n° 3.

2.3.2.1 L’organisation des services

L’organisation des services était, jusqu’en 2015, complexe, peu lisible, cloisonnée avec

de nombreux niveaux hiérarchiques et sans transversalité fonctionnelle, dispersée entre

plusieurs groupements pour la gestion des ressources humaines, génératrice de tensions et peu

économe en ressources humaines. Un surdimensionnement de l’équipe de direction et des

personnels administratifs (+ 55 % pendant la période 2006-2011) était identifié, plaçant le SDIS

du Nord à un niveau supérieur parmi ceux de 1ère catégorie. Enfin, un manque de cohésion entre

groupements fonctionnels et groupements territoriaux était constaté.

La recomposition de l’organigramme, applicable à partir du 1er janvier 2017, a été

adoptée par le conseil d’administration du 18 octobre 2016.

Le SDIS du Nord est désormais composé de 27 groupements fonctionnels, de 2 missions

(mutualisations, promotion du volontariat et citoyenneté), et de 5 groupements territoriaux

regroupant 114 centres de secours. Il ne reste, dans le département du Nord, qu’un seul centre

de première intervention non intégré. En comparaison, le nombre moyen de structures pour les

services départementaux de 1ère catégorie en 2015, s’élevait à 11 groupements fonctionnels,

4 groupements territoriaux, 78 centres de secours et 4 centres de première intervention non

intégrés. La chambre constate que le nombre des structures d’appui du SDIS du Nord reste

exceptionnellement élevé par rapport à la moyenne des SDIS de catégorie A.

L’organigramme des services a été adopté unanimement par le conseil d’administration

après une large consultation des personnels.

2.3.2.2 Le maillage territorial

Le maillage territorial de défense des populations du département du Nord, hérité du

transfert des centres de secours communaux lors de la départementalisation engagée à compter

de 1996, est plus fin que dans les autres départements du territoire national. Malgré la

suppression de 77 centres de secours entre 2004 et 2017, le nombre des structures territoriales

reste important, soit 115 en mai 2017 incluant le centre de première intervention non intégré.

Cette situation conduit à une organisation opérationnelle de terrain dispersée, parfois

inadaptée à la sollicitation réelle et aux besoins des populations, certains centres de secours se

trouvant isolés.

Elle est facteur de renchérissement des coûts du patrimoine mobilisé, qui apparaît

surdimensionné et dont l’état de conservation et le respect des normes sont très inégaux. Entre

2011 et 2016, l’absence de plan pluriannuel d’investissement (cf. paragraphe 4.1.2 du rapport)

a conduit l’établissement à pratiquer une gestion patrimoniale « au fil de l’eau », sans réflexion

stratégique affichée et délibérée sur le devenir des biens immobiliers, notamment des centres

de secours.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

21

En réponse à l’état dégradé des biens reçus à l’occasion de la départementalisation, des

opérations ponctuelles de construction ou de rénovation lourde ont été réalisées, pour certains

centres, dans des conditions de confort très supérieures aux besoins. À l’inverse, d’autres

centres nécessiteraient des travaux et des aménagements conséquents, afin de les rendre

compatibles avec les règles d’hygiène, de salubrité et de sécurité. Si un diagnostic énergétique

de l’ensemble des bâtiments a été effectué il y a trois ans, qui a conduit à l’élaboration d’un

plan de performance énergétique sur 30 sites, il n’existe pas de plan de maintenance préventive

pour la totalité du patrimoine. Enfin, la réflexion sur l’évolution du volume du patrimoine et de

son adaptation aux besoins réels de l’action opérationnelle n’a pas été conduite dans la

perspective d’optimiser le maillage territorial, comme l’avait préconisé le précédent rapport

2012 de la chambre.

La chambre prend note de la réponse apportée par l’ordonnateur, suite à des

observations provisoires, quant à la réflexion continue du SDIS sur l’évolution du maillage

territorial, les objectifs étant la préservation du volontariat des sapeurs-pompiers et la recherche,

aux coûts optimisés, de la bonne adéquation de l’organisation opérationnelle à la couverture

territoriale des risques courants et exceptionnels.

Le maillage territorial actuel impose le maintien d’un parc roulant important. En 2015,

celui-ci comprenait 1 366 unités contre 1 592 en 2010 et 1 200 en 2004. Le SDACR de 2013

prévoyait des objectifs de recalibrage du parc, pour atteindre 973 engins en 2020, soit 860

utilisés pour les risques courants et 113 engins spéciaux et spécialisés. Le nombre de véhicules

du parc du SDIS du Nord, rapporté à celui d’établissements comparables, était bien supérieur

(Nord : FPT 194, MEA 53, VSAV 171 ; Loire-Atlantique : FPT 119, MEA 17, VSAV 131 ;

Rhône : FPT 153, MEA 33, VSAV 171)22.

Le nombre d’engins rapporté au nombre d’interventions correspond au volume constaté

dans les SDIS comparables, mais il existe des disparités entre les centres de secours concernant

l’adaptation du volume du parc et la dotation en effectifs des unités opérationnelles, certains

véhicules étant en surnombre au regard des effectifs susceptibles de les armer. Le nombre de

véhicules de liaison est, quant à lui, bien supérieur à la moyenne des SDIS comparables.

Au 7 juillet 2017, le nombre d’engins du parc s’élevait à 1 332 (hors véhicules

techniques), soit un surnombre de plus de 400 engins par rapport aux objectifs fixés par le

SDACR de 2013 (860 hors véhicules techniques). Dans le cadre de la nouvelle programmation

2017-2022, arrêtée par délibérations du 16 décembre 2016 pour le renouvellement des véhicules

de risques courants et des engins spéciaux, le nombre des véhicules du parc devrait encore

atteindre 1 315 (- 17 unités), nombre toujours élevé, éloigné de l’objectif du schéma

départemental d’analyse et de couverture des risques.

En conclusion, la réflexion du SDIS en cours, tendant à redéfinir les secteurs d’appel

des centres de secours, pourrait utilement conduire à l’optimisation de la carte territoriale des

centres de secours.

22 FPT : fourgon pompe tonne ; MEA : moyen élévateur aérien ; VSAV : véhicule de secours et d’aide aux

victimes.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

22

2.3.2.3 L’organisation de l’action opérationnelle

L’organisation opérationnelle est exclusivement fondée sur un dispositif d’actions

privilégiant la limitation du risque (loi de probabilité) à la sollicitation réelle (loi statistique

d’intervention), ce qui entraîne la mobilisation de moyens de couverture du risque, en quantité

et en temps, surdimensionnés par rapport à la sollicitation réelle (voir chapitre 3, gestion des

ressources humaines, analyse du temps de travail).

2.3.2.3.1 Le potentiel opérationnel journalier

Pour assurer la permanence du secours, du traitement des appels en CTA et de la

conduite des opérations en centre opérationnel d’incendie et de secours (CODIS), les SDIS sont

organisés en services de garde et d’astreinte.

Les gardes peuvent être d’une durée de 24 heures. Dans ce cas, une délibération du

conseil d’administration de l’établissement est nécessaire pour déroger à l’amplitude

journalière de travail maximale de 12 heures. Les gardes peuvent également être de 12, 10 ou

8 heures, voire d’une autre durée spécifique.

Le rapport de 2011 de la Cour des comptes relevait la prépondérance de l’organisation

en gardes de 24 heures. Depuis, l’organisation des SDIS a évolué. La majorité d’entre eux a

adopté des organisations mixant les différents régimes de garde, ceux dont les centres

d’intervention et de secours (CIS) sont organisés en gardes d’une durée unique étant

l’exception. Toutefois, le recours à la garde de 24 heures comme mode d’organisation unique

du temps de travail des sapeurs-pompiers professionnels reste une particularité des SDIS les

plus importants.

Le règlement intérieur du SDIS du Nord, régulièrement modifié depuis 2004, a

progressivement adopté une organisation basée sur un régime de gardes d’une durée unique de

24 heures pour les centres de secours (12 heures pour les sapeurs-pompiers en service

opérationnel de jour), et de 12 heures pour le centre de traitement de l’alerte23 et le centre

opérationnel départemental d’incendie et de secours.

Le régime des gardes des sapeurs-pompiers volontaires est quant à lui de 6 heures,

pouvant être doublé pour atteindre 12 heures.

23 Ceux de Villeneuve d’Ascq et de Le Quesnoy.

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23

Organisation du régime de gardes du SDIS du Nord en 201624

Source : SDIS 59.

Le nombre de sapeurs-pompiers professionnels de garde 24 heures (ou équivalent),

rapporté à celui de l’établissement, qui détermine le pourcentage de capacité de réaction du

SDIS (le potentiel opérationnel jour25), était de 23 % en 2014. Il était de 21 % pour les SDIS de

1ère catégorie. En 2016, il passe à 22 % en journée et 17,8 % la nuit.

Ces régimes de gardes et d’astreintes adoptés visent à couvrir, uniformément sur tout le

territoire et de manière très sécurisée (comme il a été rappelé plus haut), les besoins réels de

secours opérationnels et de continuité de traitement de l’alerte.

En 2015, le pourcentage de population couverte par des gardes et astreintes

programmées était de 99 % et le dispositif de couverture opérationnelle en départ immédiat

s’élevait à 94 %, pour une population du département de 2 262 229 habitants26, en comparaison

avec la moyenne nationale de 66 %. Toutefois, si tous les centres de secours alignent un effectif

conforme à la réglementation en période nocturne, certaines unités ont des difficultés pour

atteindre, en journée, les effectifs minimum fixés par le règlement opérationnel. Il conviendrait,

en conséquence, de redéfinir les besoins de gardes et d’astreintes en fonction de la réalité de

l’activité opérationnelle.

Le potentiel opérationnel journalier est inadapté aux besoins opérationnels réels,

répartissant de façon peu efficiente les effectifs de sapeurs-pompiers professionnels et

volontaires entre le jour et la nuit, la semaine et le week-end, et générant des gardes inutiles

pour les deux catégories d’intervenants. En l’état, la situation actuelle de l’armement des centres

de secours (en personnels et en matériels) présente des disparités importantes au regard des

volumes d’intervention, notamment des différences de potentiel opérationnel pour des centres

de secours aux activités opérationnelles identiques.

24 Le SDIS du Nord ne disposant pas d’un effectif de référence global, le rappel de l’effectif de référence est

distingué selon le jour ou la nuit. 25 Le potentiel opérationnel journalier est constitué par l’effectif de sapeurs-pompiers postés et en astreinte au

sein des centres de secours résultant des objectifs de couverture des risques définis par le SDACR. 26 Soit 2 130 518 habitants en 1er appel défendus en départ immédiat contre 131 711 non défendus.

G24 G12 G10 G8 G autre

Rappel de

l’effectif de

référence

jour (en

ETPT)

Rappel de

l’effectif de

référence

nuit (en

ETPT)

SPP 116 262 27 213 - - - 452 363

SPV - 28 835 - - - 38 41

SPP 365 11 734 - - - 17 17

SPV - - - - - - -

Année 2016

Nombre de gardes effectuées

CIS

CTA-

CODIS

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

24

2.3.2.3.2 L’organisation opérationnelle basée sur la disponibilité des engins

L’organisation opérationnelle est basée sur la disponibilité des engins présupposés

armés et non sur la disponibilité des effectifs, qui n’est pas pilotée (voir chapitre 3, gestion des

ressources humaines, analyse du temps de travail), certains centres de secours ne disposant pas

d’effectifs suffisants tandis que d’autres sont en sureffectif. De fait, le SDIS du Nord ne dispose

pas de logiciel permettant de connaître la disponibilité des effectifs opérationnels en temps réel.

Le logiciel TITAN II, support du déclenchement de l’alerte par les CTA, repose sur la donnée

de disponibilité des engins, auxquels est affecté un effectif réglementaire. Dans ces conditions,

il n’est pas certain que le départ de tous les engins soit réalisé avec son effectif obligatoire. Il a

été constaté que des départs ont été annulés du fait d’un sous-effectif dans les centres de secours.

Le service rendu, bien que reconnu de qualité, est ainsi dispensé à des coûts élevés

d’organisation.

Ces constats, partagés dans les rapports précités, conduisent, actuellement, le SDIS du

Nord à revoir son organisation opérationnelle. Plus particulièrement, les axes retenus de

l’orientation stratégique n° 3, qui s’appuient essentiellement sur les résultats de trois groupes

de travail27, visent à adapter le potentiel opérationnel journalier aux besoins réels de l’activité

opérationnelle, à identifier la capacité de mobilisation réelle de chacune des unités au regard

des engins à armer et des risques du secteur, et à faire évoluer le régime du temps de travail,

ajusté à la réelle sollicitation opérationnelle et à la disponibilité des sapeurs-pompiers

volontaires.

Selon le directeur départemental, des actions d’optimisation de la réponse opérationnelle

ont été réalisées. Concernant les établissements à risques28, qui impliquent la mobilisation

systématique de volumes de secours importants répartis sur deux échelons d’intervention, le

SDIS du Nord a procédé à leur diminution de 23 % et à une meilleure répartition des volumes

de secours afin d’éviter d’engager la totalité des moyens au 1er échelon. Il a également entrepris

une diminution du volume maximal de véhicules pour l’ensemble des deux échelons.

Concernant les départs-types pour les 205 sinistres recensés dans la base TITAN, une

optimisation de certains d’entre eux est réalisée afin d’adapter la réponse au besoin opérationnel

réel29.

27 Groupes de travail « Optimisation des sinistres et départs-types », « Complémentarité sapeurs-pompiers

professionnels-sapeurs-pompiers volontaires » et « Réexamen de la répartition des effectifs et des matériels

des CIS ». 28 Recensés en ETARE (ETAblissements REpertoriés). 29 Domaines de l’action opérationnelle révisés :

- sur les autoroutes et les voies express le fourgon pompe tonne (FPT) armé par 6 sapeurs-pompiers est

remplacé par un véhicule de secours routier armé par 3 sapeurs-pompiers dès que cela apparaît possible ;

- en cas d’incendie de maison avec rez-de-chaussée seul, suppression de l’engagement d’un moyen élévateur

aérien armé par 2 sapeurs-pompiers ;

- suppression de l’engagement d’un véhicule léger de commandement armé par 2 sapeurs-pompiers, d’un

véhicule léger infirmier armé par deux sapeurs-pompiers et du chef de colonne pour tous les départs-types ne

comprenant que quatre véhicules ;

- réduction de trois à deux FPT pour les feux de lieu de culte ;

- suppression du véhicule de secours d’aide aux victimes pour les personnes ne répondant pas à l’appel.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

25

D’autres actions sont en cours. Une expérimentation de la réforme d’engagement pour

10 centres de secours de classe 1 a été engagée à compter du 1er juin 2017, afin d’éviter

l’engagement de moyens surnuméraires. Par ailleurs, 31 centres des secours sont à l’étude pour

revoir le protocole de doublure de centres exclusivement armés par des sapeurs-pompiers

volontaires d’astreinte. Enfin, l’adaptation du potentiel opérationnel à la sollicitation

opérationnelle, par détermination des effectifs de référence des centres de secours, de même

que l’actualisation des secteurs d’intervention, sont lancées.

Il apparaît, en conséquence, nécessaire d’adapter le potentiel opérationnel journalier à

la sollicitation réelle, après analyse de la réalité de l’implication opérationnelle, et de réviser les

départs constitués a priori, afin d’ajuster la réponse opérationnelle aux nécessités réelles de

l’intervention.

2.3.2.4 Le système d’information opérationnel

La qualité de la définition des secteurs d’appel des centres de secours dépend de la

correcte articulation du système d’informations géographiques30 et du dispositif de

déclenchement de l’alerte. La base de données d’informations géographiques n’étant pas reliée

au logiciel de traitement de l’alerte, le groupe de travail interne sur l’actualisation des secteurs

d’appel des centres pointait le fait que le SDIS ne disposait pas d’outils pour une gestion

dynamique des secteurs d’appel, en fonction des interventions réelles.

À titre conclusif, l’ensemble des domaines de fonctionnement dans lesquels la

performance doit être améliorée ont été identifiés par le service départemental.

La mise en œuvre réaliste de cette réforme de grande ampleur suppose le management

de ce projet dans un temps long, pluriannuel, dont les effets sur l’efficience de l’établissement

et sur l’impact budgétaire, renvoyés à des échéances difficilement compatibles avec les

contraintes financières immédiates pesant sur le SDIS, justifient une évaluation régulière et

chiffrée. Ainsi que le précise le rapport annexé à la délibération du 3 mars 2017, l’entreprise

mérite d’être hiérarchisée et rendue cohérente dans le séquencement des projets à conduire,

pour transformer ce programme de travail en un véritable plan d’actions et susciter l’adhésion

des acteurs de terrain. La chambre prend note de la volonté de l’ordonnateur de présenter, à un

prochain conseil d’administration, un premier bilan de mise en œuvre du plan d’actions qui

devrait comporter la hiérarchisation des projets annoncés mais également des indicateurs de

mesure des progrès économiques et budgétaires attendus, non prévus à ce jour.

La chambre constate, plus particulièrement, que les retards pris dans l’actualisation du

SDACR et du règlement opérationnel et l’existence d’une convention pluriannuelle avec le

département, peu prescriptive, peuvent fragiliser, faute de fondements initiaux solides, le bon

déroulement du processus de réflexion engagé depuis septembre 2015. Elle souligne que la

définition claire et précise des missions recentrées du SDIS, et la fixation d’objectifs

opérationnels réalistes, par territoires, calés sur les capacités budgétaires de l’établissement,

apparaissent comme des chantiers prioritaires.

30 Le système d’informations géographiques enregistre les données du territoire nécessaires à l’intervention du

SDIS, et notamment la base de données des voies.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

26

L’adoption du projet d’établissement par le conseil d’administration du SDIS, en

décembre 2017, constitue, à ce titre, une étape importante dans la redéfinition du cadre d’action

opérationnel.

Recommandation n° 3 : hiérarchiser les projets du plan d’actions 2017-2020 grâce à

une programmation assurant sa lisibilité par les acteurs internes, et instaurer un

dispositif d’évaluation en continu de chaque projet permettant de mesurer les progrès

enregistrés, notamment en termes économiques et budgétaires.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________

L’efficacité du service rendu est obtenue, dans les conditions actuelles, par une

organisation opérationnelle surdimensionnée, inadaptée à la sollicitation réelle et, en

conséquence, coûteuse en ressources. La chambre relève la volonté du SDIS de reconstruire

son organisation opérationnelle dans une perspective d’amélioration de son efficience.

L’étendue des actions à conduire, identifiées par l’établissement, traduit l’importance de

l’effort d’adaptation du dispositif opérationnel. Cette adéquation des moyens de la réponse

opérationnelle aux nouveaux risques et leur ajustement aux besoins réels de défense des

populations, doivent davantage passer par une meilleure utilisation et répartition des

ressources existantes sur le territoire départemental que par une augmentation des moyens

dans des territoires déficients. Cette réorganisation structurelle ambitieuse doit être menée

dans une perspective de maîtrise des coûts d’exploitation et d’investissement, qui soit

compatible avec les capacités financières de l’établissement.

3 LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

3.1 Les coûts de personnel

3.1.1 La programmation des dépenses de personnel

La contribution du département du Nord au budget du SDIS, est fixée par une

délibération du conseil départemental, au vu du rapport sur l’évolution des ressources et des

charges au cours de l’année à venir, en application de l’article L. 1424-35 du code général des

collectivités territoriales. Cette contribution financière fait l’objet d’une convention

pluriannuelle.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

27

Entre 2011 et 2015, la comparaison des documents de programmation des dépenses de

personnel (rapports sur l’évolution des ressources et des charges prévisibles et rapports

d’orientations budgétaires) avec ceux de l’exécution budgétaire fait apparaître des écarts en

moins avec les projections compris entre 1 et 4 M€, soit d’1,3 % à 2,6 %. Ces écarts démontrent

une qualité perfectible de la prévision, qui s’améliore toutefois à partir de 2014. En 2016,

l’exécution budgétaire, supérieure à la prévision figurant dans le rapport d’évolution des

ressources et des charges prévisibles, d’1,1 M€ soit 0,7 %, est expliquée dans le rapport

d’orientations budgétaires de 2017 par le dépassement des prévisions budgétaires initiales des

indemnités des sapeurs-pompiers volontaires, dû à une sollicitation accrue et au règlement d’un

solde non prévu de la Prestation de fidélisation et de reconnaissance de 2015

(annexe n° 2 – tableau n° 13).

Il est constaté que la convention pluriannuelle 2012-2015, peu prescriptive en matière

de gestion des ressources humaines, n’a pas programmé de prévisions de dépenses de personnel,

alors même qu’un engagement du SDIS, prévu à l’article 6.1.1. de cette convention, prévoyait

la maîtrise des dépenses de masse salariale : « au regard de l’effectif théorique atteint en

octobre 2012 »31. La nouvelle convention pluriannuelle, adoptée par le bureau du service

départemental le 27 juin 2017 et couvrant la période 2017-2021, ne comporte aucune mention

relative à la programmation de ces dépenses.

3.1.2 L’évolution des coûts

3.1.2.1 Le coût global

Les charges de personnel constituent le principal poste de dépenses du SDIS du Nord.

En 2011, les dépenses de personnel, de 146,5 M€, représentaient 87 % des charges de gestion.

En 2016, elles atteignent 160 M€, soit une augmentation de 9 % en six ans. Cette même année,

malgré une diminution d’1,2 % par rapport à 2015, la dépense de personnel représente 89 %

des charges totales de gestion32. L’établissement enregistre la dépense de personnel la plus

élevée de ceux de catégorie A en métropole, dont la moyenne se situait en 2015 à 83 %33.

Rapportée au nombre d’habitants dans le département34, la dépense de personnel de 2016

s’élève à 61,47 €35.

Évolution de la dépense de personnel et des charges de gestion 2011-2016

Source : comptes de gestion.

31 Convention de partenariat pluriannuel 2012-2015, p. 7. 32 La part des dépenses de personnel dans les dépenses de fonctionnement croît en 2016, du fait de la diminution

corrélative du montant total des dépenses de fonctionnement du SDIS. 33 Les statistiques des services d’incendie et de secours – Edition 2016 – Direction générale de la Sécurité civile

et de la gestion des crises. 34 Population légale de 2014 entrant en vigueur le 1er janvier 2017. 35 Soit 169 051 354 €/2 603 472 habitants.

en € 2011 2012 2013 2014 2015 2016Var. annuelle

moyenne

+ Charges de personnel 146 496 812 151 949 739 154 111 214 158 086 943 162 024 362 160 051 354 1,8%

= Charges de gestion (B) 169 286 546 174 978 787 177 717 175 179 398 367 182 878 352 178 963 648 1,1%

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

28

L’évolution des charges de personnel est d’1,8 % en variation annuelle sur la période

(+ 9 % entre 2011 et 2016). La progression de deux postes de dépenses explique principalement

l’évolution enregistrée :

la rémunération du personnel titulaire croît en moyenne d’1,6 % par an. L’augmentation de

8 % entre 2011 et 2016, est essentiellement due à la croissance de la rémunération principale

et à l’augmentation des indemnités versées aux agents titulaires en 2012. Entre 2011 et 2012,

à effectif constant de sapeurs-pompiers professionnels (SPP) (2 182 en 2011 ; 2 183 en 2012)

et décroissant de personnels administratifs (546 en 2011 ; 540 en 2012), cette croissance de

la rémunération des agents titulaires s’explique par la revalorisation de leurs carrières.

Depuis 2013, l’engagement contractuel du SDIS, rappelé ci-dessus, de maîtriser la masse

salariale à partir d’octobre 2012, est satisfait. Les effectifs de SPP ont décru, passant de 2 182

en 2011 à 2 066 en 2016, de même que ceux des personnels administratifs, techniques et

spécialisés (PATS) (546 en 2011 ; 505 en 2016). Les indemnités versées sont stables en

moyenne à 40 M€ entre 2012 et 2016 ;

la charge de personnel rémunéré à la vacation augmente de 18 % entre 2011 et 2016, passant

ainsi de 14,2 M€ à 16,7 M€. La variation moyenne annuelle est la plus élevée de la dépense

de personnel avec 3,3 %.

3.1.2.2 Le coût moyen annuel des personnels

3.1.2.2.1 L’évolution du coût salarial moyen annuel (annexe n° 3 – tableau n° 14)

L’évolution du coût annuel moyen global des sapeurs-pompiers professionnels est de

10,08 % entre 2011 et 2016, alors que celle des personnels administratifs, techniques et

spécialisés (PATS)36, de 8,73 %, est inférieure. L’augmentation du coût salarial pour les

sapeurs-pompiers professionnels du service de santé et de secours médical (SSSM), de 14,15 %,

est plus significative.

L’évolution des coûts pour les sapeurs-pompiers volontaires n’a pu être renseignée.

3.1.2.2.2 Le coût moyen annuel par grade et par catégorie

Le coût salarial des agents de catégorie C37 des sapeurs-pompiers professionnels et des

personnels administratifs évolue dans une proportion plus importante, à savoir 11,22 % pour

les gradés et sapeurs et 9,75 % pour les agents administratifs, que pour les autres catégories des

sapeurs-pompiers professionnels (9,37 % pour les officiers supérieurs, 8,93 % pour les officiers

subalternes et 5,72 % pour les sous-officiers) et des personnels administratifs (5 %).

Le coût salarial moyen par grade des personnels administratifs évolue de manière moins

importante pour les agents de catégories A et B, respectivement 4,3 % et 3,58 %.

36 Par commodité, ces personnels seront nommés dans le rapport sous l’appellation « personnels administratifs ». 37 Catégorie C : agents d’exécution ; catégorie B : encadrement intermédiaire ; catégorie A : encadrement

supérieur.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

29

3.1.3 L’évolution des effectifs

3.1.3.1 Les effectifs globaux

3.1.3.1.1 Les sapeurs-pompiers

3.1.3.1.1.1 Les évolutions globales (annexe n° 3 – tableaux n° 15 et 16)

Entre 2011 et 2016, l’effectif total de sapeurs-pompiers intégrés38 du SDIS,

professionnels comme volontaires, a diminué d’1 % (6 391 en 2011 ; 6 333 en 2016). En

parallèle, le nombre d’interventions croît entre 2011 et 2016 et passe, toutes catégories

confondues, de 156 229 à 167 559.

La diminution concerne les sapeurs-pompiers professionnels (SSSM inclus), dont

l’effectif diminue de 116 agents (2 066 en 2016 contre 2 182 en 2011), soit - 5,3 %. Rapporté

au nombre d’habitants, le service départemental d’incendie et de secours du Nord compte, en

2016, 1 sapeur-pompier professionnel pour 1 260 habitants39.

L’effectif des sapeurs-pompiers volontaires a, quant à lui, augmenté d’1,4 %, en

comptabilisant les sapeurs-pompiers professionnels à double statut (4 209 en 2011 ; 4 267 en

2016). Hors ceux-ci, les effectifs physiques de sapeurs-pompiers volontaires baissent alors

d’1,6 % (3 917 en 2011 ; 3 855 en 2016). En parallèle, l’effectif des sapeurs-pompiers

volontaires à double statut a augmenté de manière importante, atténuant ainsi la diminution

globale des effectifs du SDIS du Nord (292 en 2011 ; 412 en 201640). Apprécié en agents

équivalent temps plein, l’effectif des sapeurs-pompiers volontaires (hors double statut),

augmente de 15,8 % (2 327,69 en 2011 ; 2 694,84 en 2016 : cf. tableau n° 6), ce qui montre une

sollicitation croissante des interventions de sapeurs-pompiers volontaires, dans un contexte de

diminution de leurs effectifs (hors double statut). Le volontariat est donc largement abondé par

les sapeurs-pompiers professionnels ayant un double statut.

Le taux de professionnalisation41 du SDIS du Nord, de 33 % en moyenne sur la

période 2011-2016, est plus élevé que dans ceux de 1ère catégorie, de 25 % en 2014.

En conséquence, avec le développement significatif de la pratique du double statut,

l’effectif des sapeurs-pompiers de l’établissement public a été globalement stabilisé entre 2011

et 2016, avec un renforcement de la professionnalisation.

38 Il reste un centre de secours communal, non intégré au SDIS, dans le département du Nord (effectif en 2011 :

115 agents ; effectif en 2016 : 20 agents). 39 Population légale 2014 Insee (dernier chiffre publié) : 2 603 472 habitants. 40 Les sapeurs-pompiers à double statut sont les sapeurs-pompiers professionnels du SDIS qui pratiquent des

interventions en qualité de sapeurs-pompiers volontaires dans le département de leur employeur et/ou dans les

établissements d’autres départements. 41 Soit nombre de SPP/nombre de SPP + SPV.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

30

3.1.3.1.1.2 Les évolutions par grades (annexe n° 3 – tableau n° 17)

La diminution porte, pour les deux types d’effectifs (professionnels et volontaires), sur

les grades d’officiers subalternes (- 25 agents) et de sapeurs et gradés (- 471 agents). À

l’inverse, les grades d’officiers supérieurs (+ 11 agents) et de sous-officiers (+ 399 agents) se

trouvent renforcés.

Le nombre des sapeurs-pompiers SSSM volontaires croît de 36 agents, touchant les

officiers supérieurs (+ 28 agents) plus que les officiers subalternes (+ 8 agents).

Ainsi, parallèlement à la réduction globale des effectifs des sapeurs et gradés entre 2011

et 2016, il est constaté une élévation du niveau des grades dans les secteurs d’intervention de

l’établissement. Cette évolution traduit une nouvelle répartition des effectifs entre les grades,

consécutive à l’avancement de carrière sans mobilité géographique et sans changement

d’emploi. Cette progression dans les grades renchérit inévitablement le coût de la masse

salariale de l’établissement.

3.1.3.1.1.3 Les taux d’encadrement

Le taux d’encadrement en officiers professionnels reste stable, en 2011 et 2016, à

13,4 %. La moyenne nationale, est de 18 %. En revanche, le taux d’encadrement pour les

sous-officiers professionnels passe de 49 % en 2011 à 60,5 % en 2016, la moyenne nationale

se situant à 59 % en 2015.

Le nombre d’officiers supérieurs et subalternes affectés en état-major et dans les

services de soutien est, en 2016, de 191 (respectivement 33 et 158) sur un effectif total de

257 officiers supérieurs et officiers subalternes. Cette répartition inégale des officiers entre les

groupements fonctionnels et les groupements territoriaux se fait au détriment des services

d’intervention.

Chez les sapeurs-pompiers volontaires (hors SSSM), le taux d’encadrement est de 2,7 %

pour les officiers (4 % au plan national) et de 20 % pour les sous-officiers contre 23 % au plan

national. Ce pourcentage peut être porté à 25 % voire à 50 % après avis du comité consultatif

des sapeurs-pompiers volontaires, et après délibération du conseil d’administration du SDIS,

au regard des nécessités de la permanence de la réponse opérationnelle.

3.1.3.1.2 Les personnels administratifs, techniques et spécialisés

L’effectif physique des personnels administratifs42 (agents titulaires et non-titulaires)

diminue, entre 2011 et 2016, de 41 agents (546 en 2011 ; 505 en 2016), soit - 7,5 %.

L’effectif des personnels administratifs titulaires, calculé en équivalent temps plein

(ETP), diminue de 14,3 ETP entre 2011 et 2016. Celui des agents non-titulaires passe de

31,8 ETP à 6,8 (annexe n° 3 – tableau n° 18).

42 À titre de rappel, ces personnels sont appelés dans le présent rapport « personnels administratifs ».

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

31

Cette diminution fait suite à une phase de recrutement intense entre 2004 et 2011

(+ 229 agents). Entre 2011 et 2016, la part des personnels administratifs dans l’effectif total du

SDIS se situe en moyenne à 7,5 %. Elle était de 5 % en 2004. Rapportée au seul effectif des

sapeurs-pompiers professionnels, elle s’élève à 20 % en 2011 et à 19,6 % en 2016. Le nombre

de personnels administratifs par habitant s’établit à 1 agent pout 4 724 habitants en 2011 et

diminue en 2016 pour atteindre 1 agent pour 5 155 habitants.

Elle s’accompagne d’une restructuration des profils des catégories statutaires visant à

un renforcement de l’encadrement, soit + 19 agents de catégories A et B.

Entre 2011 et 2016, le SDIS a recouru, de façon limitée, à du personnel saisonnier pour

besoin ou accroissement d’activité à hauteur de 27 agents, soit 3 attachés, 1 psychologue,

2 techniciens territoriaux et 21 adjoints administratifs et techniques.

Ainsi, après un rattrapage d’un effectif sous-dimensionné des personnels administratifs

de l’établissement en 2004, l’évolution pour la période 2011 à 2016 de ces agents marque une

stabilisation à un niveau élevé. À titre de comparaison, la part relative de l’effectif des

personnels administratifs du SDIS du Pas-de-Calais s’élève, en 2016, à 5 %.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________

Le volume de personnel permanent (sapeurs-pompiers professionnels et personnels

administratifs) s’élève, en 2011, à 2 728 agents et, en 2016, à 2 571 agents. Le ratio du volume

de personnel permanent par habitant s’établit, en 201143, à 1 agent pour 945,5 habitants et, en

2016, à 1 agent pour 1012,6 habitants.

3.2 La gestion des personnels et des rémunérations

3.2.1 Les outils de gestion des ressources humaines

3.2.1.1 Le schéma pluriannuel de recrutement

Le SDIS du Nord ne dispose pas de schéma pluriannuel de recrutement, faute

« d’effectifs de référence » fixés et ajustés aux besoins opérationnels. Leur détermination

constitue une des actions prioritaires du plan d’actions validé par le conseil d’administration du

3 mars 2017. Un groupe projet devait rendre ses propositions en septembre 2017 pour les

sapeurs-pompiers professionnels affectés dans les centres de secours.

43 Population légale 2011 Insee : 2 579 208 habitants.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

32

En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur précise que « L’objectif visé par

cette démarche est d’identifier, le plus finement possible, nos besoins en termes d’effectifs

opérationnels afin de mettre en place une réelle gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs

et des compétences pour les sapeurs-pompiers du SDIS du Nord ».

L’établissement élabore un plan annuel de recrutement fondé sur trois axes : le respect

des contraintes budgétaires, une analyse détaillée quantitative et qualitative depuis 2016 des

demandes (profils, effectif nécessaire, compétences requises, conditions de travail, recrutement

interne ou externe), et une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Selon le service départemental, cette dernière, mise en œuvre depuis 2010, a été

développée suite à l’élaboration d’une cartographie des métiers et d’un référentiel de

compétences défini à partir de la mise en place de l’entretien professionnel dès 2012.

Depuis 2014, elle s’est enrichie avec le développement d’outils d’aide à la décision et au

management (notamment tableaux de bord de suivi des départs à la retraite et d’analyse de

besoins). En 2016, cette démarche anticipative a été étendue aux sapeurs-pompiers volontaires

pour la gestion prévisionnelle des activités et des compétences. Des outils d’analyse et des

tableaux de bord sont en cours de confection.

Si le SDIS n’inscrit pas encore sa gestion des ressources humaines dans la

pluri-annualité, il dispose cependant d’une panoplie complète d’outils de pilotage et de gestion

annuels et infra-annuels des ressources humaines (masse salariale et effectifs), qui peuvent

utilement servir de fondements à une analyse pluriannuelle.

Recommandation n° 4 : mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois, des

effectifs et des compétences, sur la base d’effectifs de référence adaptés aux besoins

opérationnels de l’établissement.

3.2.1.2 Le suivi de la masse salariale

Le suivi de la masse salariale est effectué avec précision, ce qui permet d’analyser

finement l’impact des mesures internes ou externes qui affecte son évolution. Sont ainsi suivis

les effets sur la masse salariale permanente, les mesures générales, individuelles, catégorielles,

les mouvements d’effectifs, les autres mesures (demi-traitements, changement de temps de

travail, situations particulières, rattachements). Sont également mesurées les dépenses de masse

salariale dite « fluctuante », qui comprennent la GIPA44, les avantages collectivement acquis,

la prime de fin d’année et les indemnités versées aux formateurs, les dépenses de masse non

permanente (emplois d’avenir et élus), ainsi que celles de masse salariale non liée à l’activité

des agents, telles que les remboursements de transport ou des opérations exceptionnelles de

paye.

3.2.1.3 Le suivi des effectifs

La connaissance par le SDIS de ses effectifs est complète. Leur suivi est effectué par

mois et par an, par filière, par grade, par emploi, pour les titulaires et les non-titulaires, et les

autres catégories d’emplois (apprentis, stagiaires écoles, emplois d’avenir, service civique).

44 GIPA : garantie individuelle du pouvoir d’achat.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

33

Le SDIS a également mis en œuvre un suivi précis des départs à la retraite sur deux ans,

par métier et par lieu d’affectation.

Il suit régulièrement les variations de ses effectifs (annexe n° 3 – tableaux n° 19 à 24).

Le solde des entrées-sorties des sapeurs-pompiers professionnels est négatif de

10,07 équivalents temps plein travaillé – ETPT (- 49 agents en effectif physique) sur la période

2011-2016. Deux phases se succèdent. L’effectif est en croissance entre 2011 et 2014, avec un

solde global des entrées et sorties positif de 61,53 ETPT (+ 78 effectifs physiques). Il amorce

une décrue importante à partir de 2015 avec un solde négatif de 71,6 ETPT sur 2015 et 2016

(- 127 effectifs physiques).

Le solde des entrées-sorties des personnels administratifs titulaires est positif de

18,04 ETPT sur la même période. L’effectif croît entre 2011 et 2015 avec un solde positif de

23,7 ETPT (+ 22 effectifs physiques). L’année marque une rupture avec un solde négatif de

5,66 ETPT (- 14 effectifs physiques). Le SDIS a, par ailleurs, de moins en moins recouru aux

agents administratifs non-titulaires avec un solde négatif sur la période de 23,84 ETPT

(- 36 effectifs physiques).

La période 2011-2016 est marquée par un effort orienté vers le recrutement des

personnels administratifs titulaires.

3.2.1.4 La mobilité de l’encadrement : sapeurs-pompiers professionnels et personnel

administratifs (annexe n° 3 – tableau n° 25)

Le déroulement de la carrière des officiers des sapeurs-pompiers professionnels se fait

largement en interne. La part des officiers entre 10 et 15 ans d’ancienneté au service

départemental, de 71 % entre 2011 et 2015, passe à 13 % en 2016 tandis que celle des officiers

de plus de 15 ans d’ancienneté passe de 4 % en 2011 à 65 % en 2016.

Le même phénomène peut être constaté pour les personnels administratifs, L’ancienneté

entre 10 et 15 années passe de 20 % en 2011 à 46 % en 2016. En parallèle, l’ancienneté à plus

de 15 années de présence au SDIS passe de 3 à 16 %. Cette situation est susceptible de créer, à

moyen terme, une tension entre le déroulement de carrière et l’affectation des cadres sur des

postes à responsabilité.

3.2.1.5 Les personnels administratifs non-titulaires

Le SDIS du Nord a recours à des personnels non-titulaires dans la filière des personnels

administratifs, techniques et spécialisés.

Ce recours a concerné 114 agents recrutés par contrat. Les grades concernés sont les

attachés (15), les ingénieurs (2), les médecins et pharmaciens (1), les psychologues (1), les

rédacteurs (1), les techniciens (7), les adjoints administratifs (41) et les adjoints techniques (46).

271 contrats ont été régulièrement signés entre 2011 et 2016 pour accroissement

saisonnier d’activité (53), accroissement temporaire d’activité (60), besoin occasionnel (43),

besoin saisonnier (18), divers (12), pour faire face à une vacance d’emploi (19) et pour

remplacement (66).

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

34

3.2.1.6 Les recrutements et les promotions internes (annexe n° 3 – tableau n° 26)

En 2016, l’alimentation des grades est essentiellement réalisée par la promotion interne

d’agents du SDIS (170), privilégiée au recrutement externe (9).

Cette progression, particulièrement importante, dans les grades de sous-officiers, à des

fins de promotion de la carrière des agents, n’apparaît pas corrélée avec les besoins de l’action

opérationnelle.

En conclusion, les outils de gestion des ressources humaines, mis en place au SDIS du

Nord, lui permettent de piloter les grandes tendances d’évolution de la masse salariale.

Cependant, l’absence de gestion des effectifs de référence des centres de secours et le caractère

récent de la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, limitent

le pilotage pluriannuel d’une ressource, trop peu ajustée aux besoins réels d’intervention

opérationnelle et insuffisamment adaptée en termes d’adéquation des grades et des emplois.

3.2.2 Les sapeurs-pompiers professionnels

3.2.2.1 L’incidence des réformes intervenues depuis 2012

Le 1er mai 2012, une réforme des cadres d’emplois des sapeurs-pompiers professionnels,

résultant notamment des décrets du 20 avril 201245, est entrée en vigueur. Selon le directeur

départemental du SDIS, son application a eu pour conséquence une augmentation de la masse

salariale de 255 175 € sur huit mois en 2012, soit près de 400 000 € en année pleine. L’impact

budgétaire de l’évolution des grilles indiciaires n’a pas été calculé sur les années ultérieures par

rapport aux avancements de grades, d’échelons et à la promotion interne. Cependant,

l’incidence globale sur la période est sensible ; elle est analysée lors de l’examen des facteurs

d’évolution de la masse salariale (cf. infra paragraphe 3.2.7).

La réforme ne semble pas avoir eu d’impact sur la création des effectifs qui enregistrent,

à l’inverse, une diminution globale de 45 agents entre 2012 (2 183) et 2013 (2 138).

La filière du SSSM a également bénéficié de mesures de revalorisation, résultant

notamment des décrets n° 2016-1176 et n° 2016-1177 du 30 août 2016, qui classent les

infirmiers d’encadrement en catégorie A. Quatre cadres de santé des sapeurs-pompiers

professionnels de 2ème classe et cinq infirmiers de classe supérieure ont bénéficié de ces mesures

à partir du 1er janvier 2016. L’impact pour deux pharmaciens est mesurable à partir du

1er octobre 2016 (annexe n° 3 – tableau n° 27).

Le coût global pour le SDIS, qui comprend l’attribution des points supplémentaires,

l’augmentation des charges patronales et le régime indemnitaire, s’élève pour les 11 agents

concernés à 16 010 € en 2016. La rémunération moyenne annuelle des officiers supérieurs passe

de 59 130 € à 64 545 €, soit en augmentation de 9,16 %.

45 Décrets n° 2012-519, n° 2012-520, n° 2012-521, n° 2012-522, n° 2012-523, n° 2012-524 et n° 2012-526.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

35

La mise en œuvre dans la fonction publique territoriale, à compter du 1er janvier 2017,

du protocole relatif aux « parcours professionnels, carrières et rémunérations » engendre des

coûts supplémentaires pour le SDIS. Ils concernent la transformation des primes en points

d’indice et le reclassement des agents pour toutes les catégories A, B et C des sapeurs-pompiers

professionnels et des PATS. Ils s’élèvent, pour les mesures déjà mises en œuvre, à 311 911 €

et pour celles restant à mettre en œuvre à 931 359 €, soit un coût global prévisionnel de près

d’1,3 M€ à effectif constant.

3.2.2.2 La pyramide des âges des sapeurs-pompiers professionnels

Les statistiques nationales montrent un déséquilibre de la pyramide des âges ; 40 % des

sapeurs-pompiers professionnels appartenant à la tranche d’âge comprise entre 30 et 39 ans et

seulement 16 % d’entre eux ayant moins de 30 ans.

L’effectif de sapeurs-pompiers professionnels, dont la tranche d’âge est comprise entre

30 et 39 ans, était de 38 % en 2011, inférieure à la moyenne nationale ; elle passe à 49 % en

2016. Celle des moins de 30 ans était de 30 % en 2011, nettement supérieure à la moyenne

nationale ; elle passe à 10 % en 2016 (annexe n° 3 – tableau n° 28).

Cette double progression, inversée entre 2011 et 2016, est particulièrement nette pour

les sapeurs et gradés. En 2011, 68 % des sapeurs et gradés appartenaient à la tranche des moins

de 30 ans, contre 34 % en 2016 ; 30 % appartenaient en 2011 à la tranche 30-39 ans, contre

63 % en 2016. Ces chiffres traduisent un vieillissement de la population mobilisable,

préjudiciable à moyen terme à la capacité opérationnelle des unités de l’établissement.

La population des officiers subalternes progresse de la même manière dans la tranche

d’âge de 30 à 39 ans. La part de la tranche d’âge 30-39 ans diminue de près de 4 points chez

les officiers supérieurs.

La chambre constate donc un relèvement général de l’âge de la population des

sapeurs-pompiers professionnels du SDIS du Nord, qui peut expliquer l’accroissement du taux

d’absentéisme (examiné au paragraphe 3.3.2 du rapport) et qui peut, à terme, influer sur la

capacité opérationnelle mobilisable.

3.2.2.3 La carrière des sapeurs-pompiers professionnels

3.2.2.3.1 L’avancement

3.2.2.3.1.1 L’avancement d’échelon

Selon le directeur départemental du SDIS, la politique menée par l’établissement en

matière d’avancement d’échelon entre 2011 et 2015, n’a pas conduit à systématiser

l’avancement à l’ancienneté minimale mais à lier cet avancement à la valeur professionnelle

évaluée au cours de l’entretien professionnel. Toutefois, cette faculté ouverte n’a trouvé

d’application qu’à de rares exceptions. Aucune doctrine de modulation n’a été adoptée selon

les échelons, les grades et les effectifs jusqu’en 2015. Depuis, il a été décidé que l’ensemble

des agents du SDIS avanceraient à l’ancienneté maximale pour un début d’application en 2016.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

36

3.2.2.3.1.2 L’avancement de grade

En application de l’article 79 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, portant dispositions

statutaires relatives à la fonction publique territoriale, la promotion au grade supérieur à la durée

minimale doit être l’exception.

Concernant les sous-officiers, l’avancement de grade est soumis à des exigences de

qualifications pour les sergents et de mobilité pour les adjudants.

Concernant les sapeurs-pompiers professionnels non-officiers et les lieutenants, le

directeur de la structure souligne que le SDIS a mis en œuvre les dispositions prévues au titre

de la période transitoire par les décrets relatifs à la réforme de la filière des SPP46. Cette réforme,

avait pour but d’assurer la correspondance entre grade et emploi occupé. Pour éviter de

bouleverser brutalement l’organisation des SDIS et les situations personnelles de certains

agents, des mesures dérogatoires d’avancement pouvaient être prises sur des périodes

transitoires, étalées sur sept ans. Ces conditions transitoires avaient pour but de permettre aux

agents exerçant des fonctions ne correspondant pas au grade occupé, de pouvoir être nommés

au grade correspondant auxdites fonctions.

Concernant les officiers supérieurs, le directeur départemental estime que les

avancements de grade ont été prononcés conformément à la réglementation du code général des

collectivités territoriales, notamment ses articles R. 1424-23-1 et suivants qui fixent les effectifs

de référence et le pyramidage des officiers des SDIS, et des règles régissant les emplois de chef

de groupement.

En 2016, le rythme de promotion respecte la durée d’ancienneté dans le grade précédent

pour tous les grades (annexe n° 3 – tableau n° 29).

La même année, la part du nombre de promus à une durée supérieure à la moyenne

d’ancienneté des promus du grade est plus importante que la part du nombre de promus à une

durée inférieure.

Concernant la promotion des officiers supérieurs, la durée moyenne d’ancienneté des

promus dans les grades précédents est plus élevée, comprise entre 5,4 et 13,1 années pour la

période 2011-2016, ou égale (en 2012, à 5 ans pour le grade de lieutenant-colonel) à la durée

requise (annexe n° 3 – tableau n° 30).

3.2.2.3.2 La mobilité géographique

Une proportion importante de sapeurs-pompiers professionnels, même dans des grades

élevés, effectuent la totalité de leur carrière au sein du même SDIS. Une des recommandations

du rapport public thématique de la Cour des comptes de 2011, portait sur l’obligation de

mobilité géographique à la suite d’un changement de grade. Aucune disposition contraignante

en ce sens n’a été adoptée. La mobilité au SDIS du Nord est faible avec en moyenne, sur la

période 2011 à 2016, 15 mutations par an (annexe n° 3 – tableau n° 31). Elle concerne

majoritairement les sapeurs et gradés (55 mutations sur 90).

46 Décret n° 2012-520 du 20 avril 2012 pour les sapeurs et caporaux, décret n° 2012-521 pour les sous-officiers,

décret n° 2012-522 pour les lieutenants.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

37

Selon le directeur départemental, la mobilité est organisée au sein même de

l’établissement en fonction des besoins opérationnels, suite à l’accession, par la promotion

interne, des officiers aux grades supérieurs. La gestion de la mobilité s’appuie sur des outils et

tableaux de bord d’aide à la décision (cartographie des effectifs et ratios, cartographie des chefs

de centre et de service, graphiques d’évolution des effectifs officiers et de taux d’encadrement).

Il est proposé aux officiers promus une mobilité sur la base de critères de capacité à

exercer un emploi d’un niveau supérieur, de secteur géographique de résidence, d’ancienneté

dans l’affectation, de l’évolution professionnelle possible déterminée par la gestion

prévisionnelle des emplois et des compétences et, en fonction des attentes personnelles et

professionnelles recueillies au cours de l’entretien professionnel.

La chambre constate qu’aucun officier promu entre 2011 et 2016 n’a effectué, à cette

occasion, de mobilité géographique externe. Tous ont été maintenus sur le poste occupé

(annexe n° 3 – tableau n° 32).

3.2.3 Les sapeurs-pompiers volontaires

Le décret n° 2013-412 du 17 mars 2013 a réformé le cadre juridique de l’activité des

sapeurs-pompiers volontaires, leurs conditions d’avancement, et a prévu la possibilité

d’engagements directs aux grades de lieutenant et de capitaine.

Suite à la parution du décret, une commission de valorisation des acquis de l’expérience

et de reconnaissance des attestations, titres et diplômes a été mise en place pour les

sapeurs-pompiers volontaires titulaires du SAP347 qui justifient d’une activité de chef d’agrès

de véhicule de secours et d’aide aux victimes. À l’issue, les caporaux-chef, titulaires des unités

de valeurs au grade de sergent-chef d’agrès d’un engin comportant une équipe ont été nommés.

En conséquence, les prochaines formations de chef d’agrès tout engin ne seront possibles qu’en

2019 pour ces agents, en application de l’article 19 du décret précité.

La mise en œuvre du décret pour les autres cadres d’activités n’appelle pas de

commentaire particulier, ni au plan des reclassements ni au niveau de l’impact budgétaire.

La prestation de fidélisation et de reconnaissance (PFR)48, qui a succédé à l’allocation

de vétérance instituée en 2004 au profit des sapeurs-pompiers volontaires quittant le service

après 20 années d’activité, vise à fidéliser les sapeurs-pompiers volontaires par une incitation à

prolonger leur engagement.

Cette prestation, complément de pension par capitalisation, leur permet d’acquérir des

droits à pension exprimés en points et versés sous forme de rente viagère. Ce régime est

cofinancé par les sapeurs-pompiers volontaires (à partir de la 6ème année d’engagement), les

SDIS (à hauteur de 375 € par volontaire) et par l’État (pour près de la moitié du total). Le

montant annuel de la prestation versée aux anciens sapeurs-pompiers volontaires va de 469 €

pour 20 années de service accomplies à 1 876 € pour 35 années.

47 Diplôme de secours à personne de niveau 3 : il concerne en particulier les plans catastrophes. 48 Instituée par la loi du 13 août 2004 relative à la modernisation de la Sécurité civile.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

38

Ces dispositions ont fait l’objet de modifications dans le cadre de la

loi n° 2016-1867 du 27 décembre 201649. Une nouvelle PFR a été instaurée par

décret n° 2017-912 du 9 mai 201750 avec application rétroactive à compter du 1er janvier 2016.

Elle est désormais financée uniquement par les SDIS (avec une participation de l’État à hauteur

de 50 %), non plus sur la base d’un forfait par volontaire, mais en fonction du montant des

prestations à verser aux bénéficiaires.

Sur la période 2011-2015, le coût moyen annuel de la contribution du SDIS du Nord

s’élève à 1,5 M€ pour environ 4 000 agents en moyenne concernés

(annexe n° 3 – tableau n° 33). Elle inclut le solde des contributions complémentaires devant

être versées en 2016 au titre de l’extinction, au 31 décembre 2015, et du régime de PFR mis en

place antérieurement. Le montant complémentaire de 2016 a été fixé par délibération de

l’assemblée générale de l’association de la PFR à 179,56 € par agent, sur la base de l’effectif

de 2015 de 356 agents (annexe n° 3 – tableau n° 34).

La contribution pour les sapeurs-pompiers professionnels à double statut, c’est-à-dire

également volontaires, bénéficiaires du dispositif, s’élève au total à 560 048 € pour la

période 2011-2016 (solde de la PFR ancien régime inclus).

Compte tenu du constat de la diminution des effectifs de sapeurs-pompiers volontaires

(hors double statut), sur la période 2011-2016 (- 62 agents), la chambre s’interroge sur

l’efficacité de cette prestation. À l’inverse, la prime de fidélisation semble avoir été attractive

pour les sapeurs-pompiers professionnels à double statut.

3.2.4 Les personnels administratifs, techniques et spécialisés

3.2.4.1 La mutualisation avec le département

Aucun dispositif de mutualisation des personnels administratifs avec les services du

département n’a été mis en place entre 2011 et 2016.

Recommandation n° 5 : rechercher une mutualisation des personnels administratifs,

techniques et spécialisés, notamment avec le département du Nord.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, l’ordonnateur précise que « La

recherche de vraies pistes de mutualisations est au cœur des échanges entre le SDIS et le

département du Nord. La mutualisation est déjà largement engagée depuis plusieurs années

s’agissant de la constitution de groupements de commandes, comme pour l’énergie ou certains

consommables. Il est également à noter, qu’en 2017, le département et le SDIS ont convenu

d’une mutualisation de service qui s’est concrétisée par une mise à disposition de leurs garages

pour l’entretien des véhicules ». La chambre souligne l’intérêt d’engager la mutualisation des

personnels, notamment dans des services communs de ressources, génératrice d’économies

d’échelle supplémentaires.

49 Relative aux sapeurs-pompiers professionnels et aux sapeurs-pompiers volontaires. 50 Relatif aux différentes prestations de fin de service allouées aux sapeurs-pompiers volontaires.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

39

3.2.4.2 Les personnels administratifs employés comme sapeurs-pompiers volontaires

Le SDIS du Nord indique employer 34 personnels administratifs en qualité de

sapeur-pompiers volontaires au 31 décembre 2016, réalisant des interventions d’incendie et de

secours effectives.

3.2.4.3 Les sapeurs-pompiers professionnels installés sur des postes de personnels

administratifs

Le SDIS du Nord affecte des sapeurs-pompiers professionnels sur des emplois

administratifs, techniques ou spécialisés. La situation en 2017, qui enregistre à ce titre

43 emplois de sapeurs-pompiers professionnels, reflète assez fidèlement la mobilisation des

SPP dans les domaines d’activité recensés, entre 48 et 51 emplois sur la période 2011-2016

(annexe n° 3 – tableaux n° 35 et n° 36).

Les sapeurs-pompiers professionnels se retrouvent, comme l’indique l’ordonnateur en

fonctions dans sa réponse, affectés dans les services de cabinet et communication, dans la

mission volontariat et citoyen, dans les groupements maintenance, matériels et logistique,

prévention et organisation des secours, ressources humaines et pharmacie.

Ils sont nommés dans la quasi-totalité des cas sur des emplois préexistants à leur

nomination. Certains postes ont été pourvus par des agents en situation d’inaptitude

professionnelle à l’intervention opérationnelle totale ou partielle (7 en 2011, 16 en 2013,

12 en 2014, 11 en 2015 et 13 en 2016).

Selon le directeur du SDIS, les coûts supplémentaires engendrés par cette pratique de

substitution des sapeurs-pompiers professionnels au personnels administratifs s’élèveraient à

près de 780 000 € en 2012 et près de 870 000 € en 201651.

La chambre observe que la liste des sapeurs-pompiers professionnels substitués, variant

à la marge d’une année sur l’autre durant la période, le surcoût pour l’institution serait de l’ordre

de 800 000 € en moyenne par an, soit un gain potentiel de 4 M€ sur cinq ans.

3.2.5 Les rémunérations principales

3.2.5.1 Les rémunérations versées au personnel permanent

3.2.5.1.1 Les rémunérations nettes

L’évolution de la rémunération nette annuelle moyenne des sapeurs-pompiers

professionnels, toutes catégories confondues, est de 7 % entre 2011 et 2016. Elle correspond à

la hausse de la rémunération des officiers subalternes (7,21 %) et à celle des gradés et sapeurs

51 Méthodologie de calcul des surcoûts proposée par le SDIS et validée par l’équipe de contrôle :

- en l’absence de procédures formalisées de gestion des postes, les seules données fiables concernent la période

2012-2016. Le surcoût est le résultat de la différence entre le coût réel de chaque agent SPP identifié (proratisé

à la durée du temps de présence) et le coût moyen 2011 et 2016 de l’agent PATS ayant vocation à occuper

l’emploi par catégorie hiérarchique A, B et C.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

40

(7,46 %). L’évolution de la rémunération des officiers supérieurs de 9,16 %, traduit une

élévation des grades de la catégorie. Celle des sous-officiers, de 2,49 %, marque un tassement

dû à l’accession des sous-officiers aux grades de la catégorie des officiers subalternes.

Les rémunérations des sapeurs-pompiers professionnels du SSSM augmentent de près

de 10 %, traduisant également une progression dans la carrière.

La progression de la rémunération nette moyenne des personnels administratifs, de

9,31 % entre 2011 et 2016, est essentiellement imputable à la revalorisation des rémunérations

des agents de catégorie C (+ 6,75 %).

Variation 2011-2016 de la rémunération nette moyenne versée au personnel titulaire52

Source : SDIS 59.

3.2.5.1.2 La rémunération des entrants et des sortants

Le coût moyen cumulé des mouvements de personnel titulaire, mesuré par la différence

entre la rémunération moyenne des entrants et des sortants, des personnels administratifs et des

sapeurs-pompiers professionnels, enregistre une diminution de près de 40 000 € sur la

période 2011-2016. Le renouvellement du personnel produit donc un effet minorant sur la

masse salariale de l’établissement, du fait de l’entrée d’agents aux carrières plus récentes

(annexe n° 4 – tableau n° 37).

52 Méthode retenue par le SDIS validée par l’équipe de contrôle : incidence quasi nulle de la distinction effectif

physique/ETPT au SDIS du Nord.

Montant Montant Montant Montant

moyen moyen Evolution moyen moyen Evolution

annuel annuel 2016/2011 annuel annuel 2016/2011

2011 2016 2011 2016

Officiers

supérieurs59 130 € 64 545 € 9,16% Cat. A 41 539 € 42 395 € 2,06%

Officiers

subalternes39 128 € 41 950 € 7,21% Cat. B 25 085 € 25 984 € 3,58%

Sous

officiers30 690 € 31 454 € 2,49% Cat. C 18 629 € 19 887 € 6,75%

Gradés et

sapeurs23 521 € 25 276 € 7,46%

SPP SPP

hors SSSM29 636 € 31 716 € 7,02% PATS 22 404 € 24 489 € 9,31%

SSSM 51 260 € 56 304 € 9,84%

SPP PATS

Méthode :

Statut retenu : fonctionnaire stagiaire et titulaire (par opposition à "contractuel")

Compte tenu des outils à notre disposition, nous avons chiffré ces coûts sur la base des agents présents 12

mois dans l'année et n'ayant pas changé de catégorie entre janvier et décembre.

Par exemple, un commandant promu en cours d'année lieutenant colonel a été retenu. Par contre, un caporal

promu en cours d'année sergent ne l'a pas été.

Cette même méthode a été retenue pour la réponse à la question Q1-III-7

A la différence cependant de la question Q1-III-7, les moyennes ont été calculées en divisant par le nombre d'effectifs physiques (rien n'étant spécifié dans cette question Q1-III-10)

alors que dans la question Q1-III-7, on demandait spécifiquement un coût moyen par ETP.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

41

3.2.5.2 Les rémunérations versées au personnel non-titulaire

3.2.5.2.1 Les vacations d’intervention des sapeurs-pompiers volontaires

3.2.5.2.1.1 Les indemnités d’intervention

Les sapeurs-pompiers volontaires sont des agents publics contractuels rémunérés à la

vacation. Un décret de 201253 précise les missions donnant lieu à indemnités. Le taux de celles-

ci a été fixé en dernier lieu par un arrêté du 30 mai 201654.

La chambre constate l’absence de guide de gestion des indemnités. Le volume des

indemnités, saisi par le chef de centre de secours, fait l’objet d’un contrôle précis et

d’opportunité par les services centraux.

Le montant des indemnités versées aux sapeurs-pompiers volontaires (intégrés, double

statut, SSSM) croît globalement de 3,3 M€ en six ans (13 M€ en 2011 ; 16,3 M€ en 2016), soit

25 %.

Montants des indemnités (ex vacations) versées aux SPV (SSSM compris)

de 2011 à 2016

Source : SDIS 59.

Nombre d’heures indemnisé SPV55

Source : SDIS 59.

53 Décret n° 2012-492 du 16 avril 2012 relatif aux indemnités des sapeurs-pompiers volontaires, modifié par le

décret n° 2012-1533 du 28 décembre 2012. 54 Arrêté du 30 mai 2016 fixant le taux de l’indemnité horaire de base des sapeurs-pompiers volontaires. 55 Le calcul des ETP pour les SPV correspond à la formule suivante : nombre d’heures SPV

indemnisées/2 256 heures, sachant que 2 256 heures correspondent à 94 gardes (par an) x 24 heures.

Année

Nombre

heure

indemnisé

Temps pleinNombre

temps plein

Nombre

heure

indemnisé

Temps pleinNombre

temps plein

Nombre

heure

indemnisé

Temps pleinNombre

temps plein

2011 5 251 265 2 256 2 328 152 543 2 256 68 449 687 2 256 199

2012 5 358 687 2 256 2 375 154 322 2 256 68 562 770 2 256 249

2013 5 363 044 2 256 2 377 152 686 2 256 68 650 464 2 256 288

2014 5 558 095 2 256 2 464 152 422 2 256 68 633 089 2 256 281

2015 5 820 237 2 256 2 580 148 626 2 256 66 631 110 2 256 280

2016 6 079 558 2 256 2 695 159 008 2 256 70 737 631 2 256 327

Sapeurs pompiers volontaires intégrés

(hors SSSM et hors doubles statuts)

Services de santé et de secours médical

(SPV)

Sapeurs pompiers volontaires Doubles

Statuts

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

42

L’augmentation des heures indemnisées pour les sapeurs-pompiers volontaires (SSSM

compris) est de 6 % entre 2011 et 2014 (de 4,5 % au niveau national). Elle est de 15 % sur la

totalité de la période 2011-2016, confirmant la démultiplication des heures indemnisées en fin

de période (2015 et 2016). Dans le même temps, la croissance des heures indemnisées aux

sapeurs-pompiers professionnels à double statut est plus importante, de 41 % entre 2011 et 2014

et de 64 % entre 2011 et 2016.

Le nombre de vacations de sapeurs-pompiers volontaires a été accru globalement dans

des proportions importantes. Cette croissance a, proportionnellement, plus profité aux

sapeurs-pompiers professionnels à double statut.

Le volume moyen annuel individuel d’heures indemnisées aux sapeurs-pompiers

volontaires non professionnels est de 2 255 heures en 2011 et 2 256 en 2016. Celui des

sapeurs-pompiers professionnels volontaires, sensiblement identique, est de 2 260 heures en

2011 et de 2 256 en 2016.

Volume moyen annuel individuel d’heures indemnisées

Source : SDIS 59, traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

Les sapeurs-pompiers volontaires agissant en tant que formateurs bénéficient d’une

majoration de l’indemnité horaire de base, ainsi que du taux éventuellement appliqué (dans la

limite de 20 % de l’indemnité horaire afférente au grade)56. Le SDIS du Nord recourt à cette

pratique dans les conditions précisées dans le tableau ci-dessous, qui montre le développement

de la mise en œuvre du dispositif : 334 agents pour 8 458 heures indemnisées en 2011 et

553 agents pour 23 316 heures indemnisées en 2016. L’impact sur le coût de personnel du

service départemental (nombre d’heures indemnisées et montant de la majoration) et sur la

rémunération individuelle des agents ne peut être neutre dans l’augmentation du montant total

des indemnités versées aux sapeurs-pompiers volontaires.

Volume d’heures indemnisées pour les SPV formateurs57

Source : SDIS 59.

56 Article 5 du décret n° 2012-492 précité. 57 Article 5-2 du décret de 2012 : « Le sapeur-pompier volontaire qui participe, en qualité de formateur, à des

actions de formation perçoit, dans la limite de douze heures par journée de formation, une indemnité calculée

sur la base de l’indemnité horaire de base du grade, dont le montant peut être majoré jusqu’à 20 % ».

SPV SPP-SPV

2011 2255,34558 2259,73367

2016 2256,26257 2255,75229

2011 2012 2013 2014 2015 2016

0% 20% 20% 20% 20% 20%

8 458 7839 12260 18 951 23 008 23 316

334 310 411 478 524 553

FORMATEURS

Majoration du taux d'indemnisation

Nombre d'heures indemnisées

Nombre d'agents indemnisés

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

43

3.2.5.2.1.2 Les indemnités de garde et d’astreinte

Les sapeurs-pompiers volontaires peuvent être amenés à effectuer des gardes ou des

astreintes effectuées en CODIS ou en CTA.

Le taux d’indemnisation des gardes effectuées à ce titre est égal à l’indemnité horaire

de base du grade58 multiplié par le nombre d’heures passées en service. Le taux d’indemnisation

des astreintes est calculé dans la limite de 9 % de l’indemnité horaire du grade59.

Concernant les gardes effectuées au sein du CODIS, seuls les sapeurs-pompiers

volontaires du SSSM prennent des gardes depuis fin novembre 2015. Elles sont indemnisées à

100 % du taux de base (jour et nuit), conformément à la réglementation, avec un plafond de

12 heures par jour et par agent.

Concernant les astreintes, aucun sapeur-pompier volontaire n’est indemnisé pour des

fonctions en CODIS et CTA. Dans le cas contraire, les astreintes sont indemnisées au taux

plafond de 9 % du taux de base (jour et nuit).

3.2.5.3 Les rémunérations versées aux sapeurs-pompiers à double statut

3.2.5.3.1 L’encadrement de l’activité en double statut

Le décret n° 99-1039 du 10 décembre 1999, relatif aux sapeurs-pompiers volontaires, a

autorisé les sapeurs-pompiers professionnels à exercer, en cumul d’activité, une activité de

sapeur-pompier volontaire. À ce titre, comme les autres sapeurs-pompiers volontaires, les

professionnels sous double statut perçoivent des vacations, qui sont attribuées en franchise

d’impôt sur les revenus et de prélèvements sociaux et constituent, à ce titre, des dépenses

fiscales et sociales. Ce décret a été abrogé par le décret n° 2013-412 du 17 mai 2013 relatif aux

sapeurs-pompiers volontaires qui constitue le nouveau cadre juridique d’exercice des missions

de ces derniers.

Au SDIS du Nord, cette double activité est encadrée par le règlement intérieur60, qui

prévoit qu’un sapeur-pompier professionnel peut souscrire un engagement de sapeur-pompier

volontaire, dans le respect des conditions suivantes :

le double statut est autorisé de manière provisoire, en tant que de besoin ;

les officiers ne sont pas autorisés à bénéficier du double statut ;

le double statut n’est pas autorisé au sein d’un même centre de secours, sauf pour ceux de la

classe 3 ;

le double statut n’est autorisé que dans les centres de secours de classe inférieure ou égale à

5 ;

58 Article 6 du décret précité modifié par décret n° 2012-1533 du 28 décembre 2012. 59 Article 7 du décret précité. 60 Édition mars 2011, Titre III – dispositions relatives aux sapeurs-pompiers volontaires, section I – le contrat

d’engagement, article 1.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

44

les SPV ayant un double statut ne peuvent monter de gardes, ils n’assurent que des astreintes ;

pour des raisons de sécurité, les doubles statuts ne peuvent pas être d’astreinte la nuit

précédant et la nuit suivant la réalisation d’une garde en tant que SPP.

L’ordonnateur précise qu’un groupe de travail est chargé, dans le cadre du mouvement

de réflexion engagé sur la réorganisation du SDIS, de travailler sur le thème du double statut.

3.2.5.3.2 Les agents concernés

Au niveau national, le taux de sapeurs-pompiers professionnels exerçant cette double

activité serait de près de 40 %. Cette proportion serait en progression significative depuis 2011,

de près de 20 %. Dans certains SDIS, le taux de sapeurs-pompiers sous double statut serait de

100 %61. Ceux-ci, exerceraient parfois leur activité dans des départements distincts ou

exerceraient leur activité professionnelle dans une unité militaire62.

L’activité en double statut a concerné, au SDIS du Nord, 292 agents en 2011, 324 en

2012, 344 en 2013, 422 en 2014, 429 en 2015 et 412 en 2016. Le taux de sapeurs-pompiers

professionnels exerçant cette double activité par rapport à l’effectif total des SPP (hors SSSM)

était de 13,5 % en 2011 et 20,1 % en 2016. Ces taux se situent à un niveau bien inférieur à celui

constaté au niveau national (40 %). Il est en progression constante depuis 2011 (+ 50 % entre

2011 et 2016).

Nombre de SPP en double statut 2011 à 2016

Source : SDIS 59.

61 Cas du SDIS des Alpes-Maritimes. 62 BSPP, BMPM ou UIISC.

AnnéeEffectifs

physiques

Equivalents

temps plein

2011 2166 2166

2012 2165 2164,6

2013 2120 2118,6

2014 2175 2173,6

2015 2113 2111

2016 2048 2045,2

Sapeurs pompiers

professionnels (hors SSSM)

Effectifs

physiques

Equivalents

temps plein

292 199,33

324 249,45

344 288,33

422 280,62

429 279,75

412 326,96

Sapeurs pompiers volontaires

Doubles Statuts

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

45

La répartition par grade de sapeurs-pompiers professionnels en 2016, reflétant

fidèlement le profil des agents engagés sur la période 2011-2016, s’effectue, comme indiqué

dans le tableau ci-dessous. Les sergents et sergents-chefs (167) et les caporaux et caporaux-

chef (102) sont les plus impliqués dans ce double statut, représentant 65 % de l’effectif.

Répartition par grade de SPP et grade SPV simplifié

Source : SDIS 59.

3.2.5.3.3 Les vacations effectuées et rémunérées

Le volume d’heures indemnisées croît régulièrement entre 2011 et 2016, passant de

445 379 à 730 376. L’augmentation du nombre d’heures indemnisées correspondant aux

vacations effectuées est de 64 % entre 2011 et 2016.

Le montant annuel versé par agent est stable tout au long de la période 2011-2016, soit

environ 3 500 € pour une moyenne de 1 700 heures indemnisées (annexe n° 4 – tableau n° 38).

Cette croissance est due à l’augmentation du nombre de sapeurs-pompiers

professionnels impliqués dans le double statut, l’effectif mobilisé passant de 292 à 412, soit

+ 64 %, et à l’augmentation des interventions.

Elle est également due à la diversification des activités confiées aux sapeurs-pompiers

professionnels exerçant en qualité de volontaire. Les activités principales indemnisées

concernent l’action opérationnelle du SDIS (astreintes, gardes et interventions) qui représente

417 312 heures en 2011 et 673 601 heures en 2016, soit, respectivement, 94 et 92 % des heures

indemnisées.

Parallèlement, le service départemental recourt aux sapeurs-pompiers professionnels à

double statut pour assurer, depuis 2012, des missions émergentes auprès des centres de secours

à dominante de sapeurs-pompiers volontaires, telles que l’administration (responsabilité

managériale des centres) qui croît de 124 % entre 2011 et 2016, l’entretien des engins avec une

moyenne constante de 2 836 heures indemnisées depuis 2012, la manœuvre + 44 %.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

46

La formation, dispensée par les sapeurs-pompiers professionnels indemnisés en qualité

de sapeurs-pompiers volontaires, augmente significativement, soit + 1 410 %, passant de

812 heures à 12 262 heures. Dans le même temps, le nombre d’agents SPV (sans double statut)

indemnisés pour la formation croît également, passant de 334 en 2011 à 553 en 2016. Le nombre

d’heures indemnisées augmente de 276 % (8 458 en 2011 ; 23 316 en 2016). Sur un total de

9 270 heures de formation indemnisées en 2011, 8,7 % bénéficient aux SPP à double statut.

Cette proportion évolue à la hausse avec 34,5 % en 2016. Dans ces conditions, il peut être

considéré que l’évolution de dispense de vacations de formation, entre 2011 et 2016, privilégie

les SPP à double statut.

3.2.5.3.4 Le coût des sapeurs-pompiers professionnels à double statut

Le coût financier de ce double statut, de 890 870,72 € en 2011, passe à 1 492 527,67 €

en 2016. Il représente 7 % du montant des indemnités versées aux sapeurs-pompiers volontaires

en 2011 et 9 % en 2016.

Il est davantage corrélé à l’augmentation du nombre d’agents bénéficiaires de

l’indemnisation (199 agents équivalents temps plein en 2011 ; 327 en 2016) qu’à une

rémunération accrue versée à chaque sapeur-pompier professionnel.

Ainsi, la chambre constate la forte croissance du recours aux sapeurs-pompiers

professionnels en qualité de volontaire sur la période, qui semble devoir être corrélée avec la

diminution du nombre de sapeurs-pompiers volontaires. Le renforcement des missions confiées

au volontariat, notamment à travers des gardes et des astreintes, parfois incompatibles avec les

contraintes professionnelles et privées des volontaires, justifie la réflexion sur la

professionnalisation, engagée par le groupe de travail sur la complémentarité au plan

opérationnel entre les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires dans certains centres de

secours. La chambre souligne, cependant, que la recherche de la professionnalisation ne doit

pas s’effectuer au détriment du développement du volontariat, notamment des jeunes sapeurs.

Cette recherche ne peut pas non plus avoir comme finalité un accroissement des rémunérations

des sapeurs-pompiers professionnels. La réflexion devrait conduire à une gestion du temps de

travail et de repos mieux maîtrisée, qui garantisse la capacité opérationnelle des agents

concernés.

3.2.6 Les accessoires à la rémunération principale

Le montant total des indemnités versées63 au personnel du SDIS du Nord (sapeurs-

pompiers professionnels et personnels administratifs) a progressé de 10 % entre 2011 et 2014,

de 8,3 % entre 2011 et 2016. L’augmentation est significative à partir de 2012, année de la

réforme statutaire de la filière des SPP, le montant passant alors de 36,8 M€ à 39,3 M€. Il s’est

ensuite stabilisé sur la période 2012-2016 à 40 M€ par an en moyenne.

63 Compte 64118 « Autres indemnités ».

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3.2.6.1 Les indemnités versées aux sapeurs-pompiers professionnels

Au niveau national, le montant total des indemnités attribuées64 a progressé de près de

7 % entre 2011 et 2014, alors que les effectifs de SPP n’augmentaient que de 0,7 % sur la même

période. Au SDIS du Nord, il a progressé plus significativement, de 11 %, sur la même période,

alors que l’effectif n’augmente que de 0,5 % (2 182 SPP en 2011 ; 2 193 en 2014).

Sur la période 2011-2016, ce montant progresse de 10 %, alors que l’effectif diminue

de 5 %.

3.2.6.1.1 Le régime indemnitaire

Le régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels comprend des indemnités

spécifiques65, instituées par un décret de 199066, ainsi que des indemnités communes à la

fonction publique territoriale67.

Entre 2011 et 2016, les facteurs essentiels du niveau et de la croissance globale du

régime indemnitaire sont les évolutions constatées pour les indemnités forfaitaires pour travaux

supplémentaires68 (IFTS : + 44 %) et les indemnités d’administration et de technicité69 (IAT :

64 Inscrites au compte 64118 « Autres indemnités », soit hors indemnité de résidence, NBI, supplément familial

de traitement et vacations aux SPV. Toutefois, ce compte retrace également les indemnités versées aux PATS.

Il convient donc de demander au SDIS de ventiler les dépenses comptabilisées entre ces deux catégories de

personnel. 65 Indemnité de feu, indemnité de responsabilité des sapeurs-pompiers (IRSP), indemnité de spécialité, indemnité

forfaitaire de lutte contre les feux de forêt (IFLFF) et indemnité de logement pour ceux des SPP qui ne sont

pas logés par nécessité absolue de service. 66 Décret n° 90-850 du 25 septembre 1990 portant dispositions communes à l’ensemble des sapeurs-pompiers

ainsi que des indemnités communes à la fonction publique. 67 La liste des primes susceptibles d’être versées aux sapeurs-pompiers est jointe en annexe VI. 68 Le régime des IHTS et des IFTS est régi par l’article 6-7 du décret n° 90-850 précité, modifié par

décret n° 2003-1013 du 23 octobre 2003 qui dispose :

« En cas de dépassement d’horaire, les sapeurs-pompiers professionnels peuvent percevoir, selon leur niveau

indiciaire, les indemnités horaires pour travaux supplémentaires dans les conditions fixées par le

décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002 ou l’indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires dans les

conditions fixées par le décret n° 2002-63 du 14 janvier 2002. Ils ne peuvent percevoir à ce titre de vacations

de sapeur-pompier volontaire.

Les sapeurs-pompiers professionnels logés en casernement ou par nécessité absolue de service ne peuvent

percevoir l’indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires.

Les sapeurs-pompiers professionnels qui ne bénéficient pas de l’indemnité forfaitaire pour travaux

supplémentaires peuvent percevoir l’indemnité d’administration et de technicité dans les conditions fixées par

le décret n° 2002-61 du 14 janvier 2002 ». 69 Le régime des IAT, applicable aux SPP, est régi par le décret n° 2002-61 du 14 janvier 2002 relatif à l’indemnité

d’administration et de technicité, modifié par le décret n° 2004-1267 du 23 novembre 2004, qui dispose dans

ses articles 4 et 5 :

Article 4 : « Le montant moyen de l’indemnité mentionnée à l’article 1er du présent décret est calculé par

application à un montant de référence annuel, fixé par catégorie d’agents, d’un coefficient multiplicateur

compris entre 1 et 8. Ce montant de référence annuel est indexé sur la valeur du point fonction publique. Il

peut être majoré lorsque les personnels occupent des fonctions impliquant des responsabilités ou des sujétions

particulières, ou lorsqu’ils sont affectés dans des zones géographiques dont l’attractivité insuffisante affecte

les conditions d’exercice des fonctions. Les montants de référence annuels ainsi que la liste des fonctions ou

les zones géographiques ouvrant droit au montant majoré sont fixés, pour chaque ministère, par arrêté conjoint

des ministres chargés de la fonction publique, du budget, et du ministre intéressé ».

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

48

+ 21 %) qui représentent 62 % de l’augmentation totale des indemnités versées. Le nombre de

bénéficiaires de ces deux indemnités est de 2 727 en 2016 (annexe n° 4 – tableau n° 39).

Le régime indemnitaire de la filière des sapeurs-pompiers professionnels est très

favorable aux agents. Le niveau élevé et la croissance du montant des indemnités versées à ce

titre sont consécutifs aux décisions prises par le conseil d’administration, visant à appliquer à

tous les agents concernés les coefficients autorisés par les dispositions réglementaires aux taux

les plus élevés.

Ainsi, les coefficients sont portés à 7 par délibération du 1er juillet 2011 (contre 5

antérieurement) et à 8 (taux le plus élevé) par délibération du 27 juin 2012. Si cette dernière

prévoit la possibilité de modulations pour tenir compte de la manière de servir de l’agent pour

l’IAT, ainsi que du travail fourni et des sujétions pour l’IFTS, cette faculté n’a pas trouvé

d’application individuelle sur la période (annexe n° 4 – tableau n° 40). En revanche, les

minorations prévues par délibération, applicables au titre du critère de temps de présence

(absence maladie70), sont effectivement mises en œuvre (annexe n° 4 – tableau n° 40). Par

délibérations du 3 mars 2017, le conseil d’administration du SDIS a instauré le principe d’une

IAT calculée par application d’un coefficient compris entre 1 et 8. Cette nouvelle disposition

est appliquée aux nouveaux arrivants. Ces délibérations ont fait évoluer les critères de

modulation, modifiant ainsi les modalités d’attribution individuelle.

Concernant l’IFTS, la faculté de modulation est maintenue et porte sur les sujétions

particulières et leur importance au regard de l’exercice des fonctions et le supplément de travail

fourni. En cas de modifications substantielles des missions de l’agent, elle est renforcée, le

coefficient pouvant être revu.

Concernant l’IAT, la faculté de modulation est précisée et renforcée. La manière de

servir de l’agent est appréciée notamment au travers de l’entretien annuel d’évaluation, et selon

les fonctions de l’agent, appréciées par rapport aux responsabilités exercées. Les modifications

substantielles des missions peuvent également conduire à revoir le niveau du coefficient.

Dans les deux cas, les minorations relatives au temps de présence de l’agent respectent

la règle applicable pour les fonctionnaires de l’État, le versement de l’IFTS ou de l’IAT suivant

le sort du traitement en cas de maladie ordinaire, de congé maternité, de paternité ou d’adoption,

de congé longue maladie et de longue durée. Les versements sont maintenus dans les mêmes

conditions que le traitement en cas de congé pour accident de travail ou maladie professionnelle.

Par ailleurs, depuis 2017 les montants individuels d’IAT et d’IFTS sont proratisés pour les

agents à temps non complet ou autorisés à travailler à temps partiel.

Article 5 : « L’attribution individuelle de l’indemnité d’administration et de technicité est modulée pour tenir

compte de la manière de servir de l’agent dans l’exercice de ses fonctions ». 70 Réduite à raison de 1/30ème par jour de congé maladie (et non par application d’un coefficient inférieur), à

compter de trois jours d’arrêt si l’agent a été en arrêt dans l’année précédente, ou à compter de cinq jours d’arrêt

si l’agent n’a pas été en arrêt l’année précédente. Aucune déduction en cas d’hospitalisation ou de congé de

maladie pour convalescence faisant suite à une hospitalisation, sauf au moment du passage à demi traitement

(suit alors le sort du traitement). Aucune déduction en cas de congés maternité (dont congés pathologiques et

couches pathologiques), d’accident du travail ou de maladie professionnelle.

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Concernant les indemnités de spécialités prévues à l’article 6-5 du décret du

25 septembre 1990 précité, il est constaté une augmentation importante de 20 % entre 2011 et

2016, pour les montants du niveau 3 correspondant à un renforcement des spécialités

opérationnelles et formation-prévention-prévision dans le domaine sportif. La délibération du

4 décembre 2009, prévoit que les indemnités de spécialités sont supprimées dans le cas où

l’exercice réel de ces spécialités s’avère impossible pour raison de congé pour maladie ordinaire

supérieur à 30 jours, congé de longue maladie ou de longue durée, inaptitude définitive totale

ou partielle, diplôme non valide ou suspendu.

Dans une moindre mesure, peuvent être signalées les augmentations de l’indemnité de

feu (525 794 € : + 6 %) et des indemnités de logement (387 542 € : + 9 %).

Les indemnités de feu sont calculées au taux de 19 % du traitement soumis à retenue

pour pension fixé par l’article 6-3 du décret du 25 septembre 1990 modifié par le

décret n° 98-442 du 5 juin 1998. Leur croissance est liée aux évolutions du traitement indiciaire

des agents suite aux avancements d’échelon et de grade, aux promotions internes, aux

revalorisations des grilles indiciaires et à la revalorisation du point d’indice. Il convient de

souligner que, si le décret ne prévoit aucune modulation, les juges administratifs71 considèrent

que les agents exclus de l’exercice des missions particulières et des contraintes inhérentes aux

fonctions dévolues aux sapeurs-pompiers professionnels, ne peuvent prétendre au maintien de

la prime de feu, quand bien même elle serait intégrée dans le calcul des droits à pension. En

conséquence, la prime de feu ne peut être accordée aux sapeurs-pompiers professionnels

affectés sur des emplois de personnels administratifs, techniques et spécialisés qui ne

participent plus à l’intervention opérationnelle.

Les indemnités de logement, conformément à l’article 6-6 du décret précité, sont égales

à 10 % du traitement augmentées de l’indemnité de résidence. Suivant le sort du traitement

indiciaire des agents concernés, leur croissance est due aux effets de revalorisation analogues à

ceux de l’indemnité de feu, auxquels se rajoute le fait que cette indemnité se substitue aux

résultats de l’action d’extinction des cas de personnels logés.

Ainsi, la chambre constate que le SDIS du Nord ne pratique pas dans les faits (ou à la

marge) la modulation possible des régimes indemnitaires prévue par les textes, ni quant à la

manière de servir, ni par catégorie de fonction, ni par type de responsabilités exercées,

augmentant ainsi le coût de la masse salariale et se privant, par là-même, d’un outil managérial

de gestion des ressources humaines.

Recommandation n° 6 : appliquer la modulation à tous les agents en utilisant, de

manière effective, les critères relatifs à la manière de servir, au travail fourni, aux

sujétions des fonctions, aux responsabilités exercées et au niveau d’encadrement.

71 CAA Marseille, 22 mars 2005 n° 01MA00278. CAA Bordeaux, 15 décembre 2005 n° 02BX00696.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

50

3.2.6.1.2 Les autres indemnités

Les agents de la filière des sapeurs-pompiers professionnels perçoivent diverses

indemnités regroupées en quatre catégories : les avantages collectivement acquis, les astreintes

et heures supplémentaires, les indemnités de formateur et les indemnités de régisseur

(annexe n° 4 – tableau n° 41).

Les types d’indemnités recensés ci-dessus, se situent en marge de la liste des indemnités

du régime indemnitaire classique. Ils concernent essentiellement les avantages collectivement

acquis. Le montant de ces indemnités diverses renchérit le coût annuel du dispositif

indemnitaire de 4,3 M€ en 2011 ramené à 4,1 M€ en 2016, soit 10 % de l’ensemble des

indemnités versées.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________

Le montant total du régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels du SDIS

du Nord représente, en 2011, 52 % du total des rémunérations principales versées aux agents

(sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs), soit 28,2 M€ sur 54,3 M€72. En

2016, cette part s’élève à 53 %, soit 31,1 M€ sur 58,4 M€73.

3.2.6.1.3 La régularité de la dépense

Après vérification, les conditions réglementaires d’attribution des cinq principales

indemnités versées aux sapeurs-pompiers professionnels sont respectées, de même que les

primes versées à ceux affectés sur des postes administratifs.

Le SDIS du Nord a également maintenu des primes issues de la réglementation

applicable avant la départementalisation résultant de la loi du 3 mai 1996 (primes communales

ou intercommunales). Le maintien de ces primes au titre des avantages acquis est soumis à une

double condition :

le bénéficiaire devait appartenir, au 1er janvier 1996, au corps communal ou intercommunal

de sapeurs-pompiers au profit duquel la prime concernée avait été instituée ;

l’ensemble des avantages acquis, collectivement ou individuellement, par le bénéficiaire,

dans le corps communal ou intercommunal, étaient, à la date du transfert dans le corps

départemental, supérieurs à la somme des indemnités et des avantages accordés par le SDIS.

Sur les 1 782 sapeurs-pompiers professionnels intégrés depuis la départementalisation

dans le Nord, 59 agents bénéficient de primes soumises aux deux conditions. Le montant total

des primes versées à ce titre s’élève à 294 716,91 €, soit 10,5 % du montant total des primes de

même nature versées aux sapeurs-pompiers professionnels intégrés

(annexe n° 4 – tableau n° 42).

72 Source : compte de gestion 2011. 73 Source : compte de gestion 2016.

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3.2.6.2 Les indemnités versées aux personnels administratifs

Le régime indemnitaire mis en place pour les agents de catégories B et C comprend, une

prime de grade et une prime de fonctions. Ce régime de primes, spécifique au SDIS du Nord,

est construit à partir des indemnités traditionnelles de la filière administrative et technique :

l’indemnité d’exercice des missions des préfectures (IEMP), l’indemnité d’administration et de

technicité (IAT), l’indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires (IFTS), l’indemnité

spécifique de service (ISS), la prime de service et de rendement (PSR). Ces deux primes, régies

par les délibérations du conseil d’administration du 29 juin 2011 et du 19 octobre 2012,

répartissent les taux des indemnités précitées entre une partie fixe, la prime de grade, et une

partie variable, la prime de fonctions, qui prend en compte le niveau du poste occupé. La

ventilation des taux applicables et leur application individuelle sont conformes à la

réglementation issue des décrets n° 91-875 du 6 septembre 1991 et du décret n° 2002-63 du

14 janvier 2002 modifié, relative au respect des montants des enveloppes de crédit global

calculé par grade. Les indemnités versées se situent, par agent, aux environs du taux moyen.

Le régime indemnitaire des agents de catégories A et A+ est intégré dans l’ancien

régime de la prime de fonctions et de résultats (PFR) dont la mise en œuvre n’appelle pas de

commentaire.

Les faibles montants d’indemnités horaires pour travaux supplémentaires versés sur la

période 2011-2016 traduisent un recours minime aux heures supplémentaires et marquent, en

conséquence, l’absence de pratique de complément de salaire généralisé

(annexe n° 4 – tableau n° 43).

3.2.6.3 Les avantages en nature

3.2.6.3.1 L’attribution des logements de fonction

Par délibération du 21 novembre 2003, le bureau du SDIS du Nord décidait que les

officiers supérieurs qui n’exercent pas les fonctions de chef de centre ou qui exercent les

fonctions d’état-major opérationnel départemental sont logés à l’extérieur du centre si leur

fonction impose la nécessité de service. Les officiers sont logés dans leur secteur d’activité

conformément au règlement opérationnel. Le paiement du loyer est effectué par le SDIS ainsi

que les charges (eau, gaz, électricité et chauffage), à l’exception du téléphone, dans la limite

des plafonds fixés selon un barème adopté par le bureau et sur présentation de facture. Ce

barème a fait l’objet de deux revalorisations par deux délibérations de 2012 et 2013.

Par délibération du 27 mai 2009 du bureau du SDIS, une modification du calcul des

avantages en nature est intervenue en application de l’arrêté du 10 décembre 2002.

Trente arrêtés individuels de concession de logement ont été recensés sur la période

2011-201674, tous conformes aux conditions d’occupation fixées par les délibérations.

En 2017, seuls 10 agents bénéficient d’un logement en caserne et ne perçoivent, à ce

titre, ni l’indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires, ni l’indemnité de logement.

74 Concerne majoritairement des lieutenants.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

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3.2.6.3.2 Les véhicules de service

Par délibération du 5 février 2010, le bureau du SDIS du Nord a fixé les conditions

d’attribution des véhicules de service selon deux critères :

exercice de missions nécessitant une disponibilité de tous les instants ;

exercice de missions favorisant des déplacements fréquents ou des amplitudes horaires

particulières dont l’appréciation de l’existence des conditions d’octroi relève du directeur

départemental, lequel liste nominativement les situations correspondantes.

Il n’existe pas de contribution financière des agents à l’affectation d’un véhicule de

service qui est utilisé pour le retour au domicile de type « droit de remisage à domicile ». La

contrepartie est la disponibilité permanente de l’agent pour les sollicitations d’interventions

opérationnelles. La chambre prend note de l’ouverture d’un groupe de travail sur l’optimisation

des déplacements professionnels.

3.2.6.3.3 Le remboursement des frais de déplacements

Les dépenses de frais de déplacement, inscrites au compte 6251 « Voyages,

déplacements et missions », diminuent régulièrement chaque année, et de moitié sur la période

2011-2016. Elles passent de 775 064 € en 2011 à 365 186 € en 2016. Cette diminution résulte

d’une note de service du 29 décembre 2010, qui limite les demandes de remboursement de frais

de repas aux déplacements à l’extérieur du territoire départemental, l’usage du chèque-déjeuner

prévalant pour ceux effectués à l’intérieur du département.

3.2.7 L’incidence des différents facteurs d’évolution de la masse salariale

(annexe n° 5 – tableau n° 44)

La masse salariale augmente de 13,5 M€ sur la période 2011-2016 (146,5 M€ en 2011 ;

160 M€ en 2016).

La diminution des effectifs physiques (analysée plus haut) conjuguée à l’effet du GVT75

négatif, conduit, de fait, à une réduction de la masse salariale de 2,4 M€.

Cette baisse est, cependant, absorbée par l’incidence des mesures générales de

revalorisation du point d’indice, des mesures catégorielles nationales de revalorisation des

traitements des SPP, consécutives à la redéfinition et à la mise en œuvre des évolutions

statutaires de la filière des sapeurs-pompiers professionnels et des personnels administratifs,

avec, notamment, la revalorisation de la carrière des agents de catégorie C (4,3 M€), ainsi que

par l’impact des augmentations des cotisations sociales (+ 1,5 M€).

75 GVT : glissement vieillesse technicité.

- le GVT positif retrace l’incidence à la hausse sur la masse salariale des avancements (à l’ancienneté, aux

choix, par concours interne, etc.) et de l’acquisition d’une technicité.

- le GVT négatif traduit l’incidence à la baisse sur la masse salariale du remplacement des fonctionnaires en

fin de carrière (en haut de la grille salariale) par des nouveaux fonctionnaires.

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L’évolution rapide des carrières des agents du SDIS du Nord, induite par la réforme des

cadres d’emplois des sapeurs-pompiers professionnels de 2012, prend une part importante dans

la croissance de la masse salariale, soit + 6,9 M€. Le poids des régimes indemnitaires servis,

relevant de la seule responsabilité de l’établissement, a une incidence significative sur la part

des mesures catégorielles.

Le total des mesures générales, catégorielles et d’accroissement des charges sociales

s’élève à 5,8 M€ sur la période 2011-2016, soit 43 % de la variation totale de la masse salariale.

Concernant les sapeurs-pompiers volontaires, la variation du volume des heures

indemnisées, combinée à la revalorisation du taux d’indemnisation en 2013, 2014 et 2016,

constituent les facteurs essentiels de la croissance de 3,3 M€ de la masse salariale de ces agents.

_______________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________

Faute de maîtrise suffisante de la masse salariale, le SDIS du Nord risque d’être

confronté rapidement, compte tenu du poids des dépenses de personnel dans ses charges, à la

disparition de l’épargne nécessaire au financement de ses investissements futurs.

3.3 Le temps de travail

Le SDIS dispose de trois outils distincts de suivi du temps de travail des

sapeurs-pompiers et des personnels administratifs :

« TEMPS DE TRAVAIL » pour les sapeurs-pompiers ;

« PLANNING » pour les officiers qui travaillent en service hors rang et qui réalisent des

gardes ;

« EQUITIME » pour les personnels administratifs.

Une réflexion est en cours pour aboutir à un outil commun.

3.3.1 Le temps de travail des sapeurs-pompiers

3.3.1.1 La durée théorique

La durée de travail des sapeurs-pompiers professionnels est fixée76, comme pour le reste

de la fonction publique territoriale, à 35 heures hebdomadaires, hors heures supplémentaires,

soit une durée annuelle de 1 600 heures, majorée de 7 heures au titre de la journée de solidarité

avec les personnes âgées.

76 Décret n° 2001-623 du 12 juillet 2001 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail dans la

fonction publique territoriale.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

54

Un décret du 18 décembre 201377 a modifié l’encadrement du temps de travail des

sapeurs-pompiers professionnels pour rendre celui-ci compatible avec la directive 2003/88/CE

du 4 novembre 200378 qui précise la durée de travail hebdomadaire maximale.

Par ailleurs, selon la directive 2003/88/CE du 4 novembre 2003, le temps de travail

hebdomadaire moyen, heures supplémentaires comprises, ne peut dépasser 48 heures et le

temps de repos doit être de 24 heures tous les 7 jours et de 11 heures par tranches de 24 heures.

Des dérogations au repos journalier de 11 heures ou au travail de nuit de 8 heures sont possibles,

notamment pour les services de sapeurs-pompiers ou de sécurité civile. Toutefois, elles ne

portent pas sur la durée maximale de 48 heures hebdomadaires79.

La Commission européenne a également rappelé que le temps de garde constituait du

temps de travail, que la période pour apprécier la durée maximale hebdomadaire ne pouvait

réglementairement être portée au-delà de six mois et que l’attribution d’un logement aux

sapeurs-pompiers ne permettait pas de déroger au plafond de 48 heures de travail

hebdomadaires.

En conséquence, le décret de 2013 prévoit que le volume horaire semestriel maximal

que peut effectuer un sapeur-pompier professionnel est limité à 1 128 heures, soit 2 256 heures

par an (au lieu de 2 400 heures auparavant), correspondant à 47 gardes de 24 heures par

semestre, soit 94 gardes annuelles80. Le décret maintient l’obligation d’octroi de repos d’une

durée au moins équivalente en cas de recours à des gardes de 12 heures ou de 24 heures et il

met fin, depuis le 1er janvier 2014, à la possibilité de majorer le temps d’équivalence des

sapeurs-pompiers logés, qui permettait à ces derniers d’effectuer plus de 2 400 heures de travail

annuellement81.

La durée du temps de travail des sapeurs-pompiers professionnels du SDIS du Nord est

régie par deux délibérations sur la période 2011-2016. Elle est composée d’un temps de jours

de garde pour les sapeurs-pompiers professionnels non-officiers et, pour les officiers, d’un

temps de jours de garde pour les agents soumis au régime des gardes, complété par un temps

complémentaire en service hors rang, qui couvre le solde entre les heures annuelles de garde

effectuées, et le volume horaire annuel maximal autorisé (annexe n° 6 – tableau n° 45).

En application du décret du 18 décembre 2013 précité, la délibération du conseil

d’administration du SDIS du 18 décembre 2014, a modifié le Titre II du règlement intérieur

pour aligner au 1er janvier 2015 le nombre de jours de gardes à 47 par semestre (hors jours de

congés de fractionnement et autorisations d’absence), soit 1 128 heures.

77 Décret n° 2013-1186 du 18 décembre 2013 relatif au temps de travail des sapeurs-pompiers professionnels. 78 Directive 2003/88/CE du Parlement européen et du Conseil européen du 4 novembre 2003, concernant certains

aspects de l’aménagement du temps de travail. 79 Apprécié sur une période de six mois. 80 Par le jeu des durées d’équivalence, certains SDIS ont pu fixer un nombre de gardes de 24 heures supérieur,

96 dans le cas du SDIS du Finistère et jusqu’à 100 dans le cas du SDIS de Seine-et-Marne. 81 Le report, au 1er juillet 2016, de cette mesure a été censuré par le Conseil d’État (CE, n° 375 534, du

3 novembre 2014) – cf. note du ministre de l’Intérieur du 10 novembre 2014, sous la référence

INTK14 222 88 J.

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55

Pour les officiers de sapeurs-pompiers professionnels, soumis au régime de travail en

service hors rang et gardes, la semaine de travail est de 40 heures, réparties selon le nombre de

gardes à réaliser, avec un décompte de solde d’heures à effectuer en service hors rang fixé selon

un barème d’une garde de 24 heures avec un temps d’équivalence de 17 heures.

Exemple : l’officier effectue une seule garde de 24 h équivalant à 17 h. Le nombre

d’heures restant à effectuer sur l’année comprenant 1 607 heures, il est de 1 590, soit 199 jours

de 8 h de service hors rang.

Les temps de garde n’excèdent pas 48 heures. Faute de contrôle centralisé par le système

d’information de gestion de la ressource du SDIS, il n’est pas possible de vérifier si les régimes

de temps de repos entre les gardes sont conformes à la réglementation.

L’absence de respect des périodes de repos ou du volume maximal de temps de travail

est une source de risques, tant pour les personnels que pour les victimes ou les usagers, lorsque

sont pris en compte la dangerosité de l’environnement d’intervention et des modes d’actions,

ainsi que la technicité des procédures mises en œuvre.

L’incertitude ainsi créée peut faire planer un doute sur la capacité opérationnelle

pleinement effective de certains agents.

C’est essentiellement le double statut de certains sapeurs-pompiers professionnels,

également volontaires, qui est susceptible de poser des difficultés au regard du respect de la

réglementation sur le temps de travail.

Montant des indemnités perçues en moyenne par an par les SPP-SPV

Source : SDIS 59.

En effet, si le montant moyen perçu par an par ces agents, en qualité de volontaire

(3 500 €), semble compatible avec l’activité principale en termes de respect des temps de repos

et de volume d’activité, il n’en demeure pas moins que près d’une dizaine d’agents en double

statut perçoivent, chaque année, entre 9 000 et 15 000 € par an d’indemnités en qualité de

volontaire. Il n’a pas été possible pour le SDIS du Nord, compte tenu du suivi limité de l’activité

des agents, de mesurer la compatibilité de l’activité de volontariat de ces agents avec le respect

du volume maximal d’activité et des temps de repos.

Année Montant (en €) Différence

montant (en €) Nombre

Différence

Nombre

Moyenne

(en €)

2016 1 515 173,80 171 600,63 431 41 3 515,48

2015 1 343 573,17 - 598,64 390 28 3 445,06

2014 1 344 171,81 12 417,37 362 10 3 713,18

2013 1 331 754,44 231 387,26 352 38 3 783,39

2012 1 100 367,18 185 974,76 314 41 3 504,35

2011 914 392,42 273 3 349,42

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

56

Le service départemental ne disposant pas de gestion automatisée des temps de travail,

le respect des périodes de repos ou du volume maximal de temps de travail ne peut pas être

contrôlé, et donc garanti, notamment pour les sapeurs-pompiers professionnels qui travaillent

dans d’autres SDIS, comme le précise l’ordonnateur dans sa réponse. Selon la direction du

SDIS, des dépassements sont même certains.

Recommandation n° 7 : mettre en place un contrôle du temps de repos entre les gardes

des sapeurs-pompiers professionnels.

La chambre prend note de la réponse de l’ordonnateur selon laquelle « L’ensemble des

questions relatives au temps de travail des agents trouvera prochainement une avancée majeure

puisqu’une réflexion est actuellement en cours, avec constitution d’un groupe de travail

transversal, pour aboutir à un outil commun de gestion qui permettra des contrôles fiables ».

La directive 2003/88/CE du 4 novembre 2003 n’autorise pas à déroger au plafond de

1 128 heures de travail effectif semestriel, même pour les personnels bénéficiant d’un logement.

Or, des majorations de service au personnel logé82 ont pu être appliquées, qui conduisent à

dépasser le plafond légal de durée de travail. En 2014, ces majorations, a priori irrégulières,

étaient en vigueur dans 42 % des services départementaux d’incendie et de secours83. Ce taux

était encore de 20 % en 2015. Selon le directeur, le personnel du SDIS du Nord bénéficiant d’un

logement ne dispose pas de régime spécifique.

3.3.1.2 Le temps de travail effectif

La durée de travail effectif correspond à la durée de travail théorique et légale.

Les sapeurs-pompiers peuvent être amenés à effectuer des heures supplémentaires. Leur

traitement varie selon l’affectation des sapeurs-pompiers.

Les sapeurs-pompiers professionnels en service cyclique (y compris les services

opérationnels de jour) réalisent la totalité de leurs heures en service de garde (47 par semestre).

Il n’existe pas de décompte d’heures supplémentaires.

Ceux en service hors rang effectuent 1 607 heures par an. S’ils sont conduits à faire des

heures supplémentaires, celles-ci sont marginales et ne sont pas comptabilisées.

Les officiers de sapeurs-pompiers professionnels exerçant les fonctions de chef de

groupe de l’état-major opérationnel départemental, en service mixte (gardes et service hors

rang), font des heures supplémentaires correspondant à des gardes additionnelles dont la

délibération du conseil d’administration du SDIS du 21 juin 2016, a autorisé qu’elles soient

comptabilisées sur le compte épargne-temps dans la limite de 300 heures par an (25 heures par

mois sur un an – décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002). Pour 2016, ce dispositif a couvert

14 365 heures supplémentaires pour 151 officiers, soit 95 heures en moyenne par agent.

82 Il est rappelé que le report au 1er juillet 2016 de cette mesure, prévue par le décret n° 2013-1186 du

18 décembre 2013, a été censuré par le Conseil d’État (CE, n° 375 534, du 3 novembre 2014). La suppression

de la majoration devait donc être effective au 1er janvier 2014. 83 Donnée InfoSDIS, tableau « 03 activité », onglet n° 4, colonne CF.

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57

Le suivi et l’enregistrement des indemnités des sapeurs-pompiers volontaires sont

réalisés dans les centres de secours sur fichier Excel pour toutes les interventions hors

opérations84. Cet enregistrement fait l’objet d’un contrôle au niveau du groupement territorial

puis au niveau de la mission « promotion du volontariat », qui assure la fiabilité du dispositif.

3.3.1.3 Le temps consacré aux opérations

En 2014, les interventions des sapeurs-pompiers professionnels représentaient, au

niveau national, moins de 10 % de leur volume annuel total d’activité85, suggérant une

mobilisation des moyens humains surdimensionnée par rapport aux besoins effectifs. Pour les

sapeurs-pompiers volontaires, ce ratio était encore plus faible : 7,4 %86.

Au SDIS du Nord, le temps consacré aux interventions est de 2,24 heures en moyenne

sur la période 2011-2016. Il représente 10 % du temps d’activité pour une garde de 24 heures.

Le taux de sollicitation moyen des sapeurs-pompiers professionnels et des sapeurs-pompiers

volontaires est plus élevé en journée : 14 % en 2014 et 2015, 16 % constaté en 2016. De même

qu’au plan national, la mobilisation des moyens humains apparaît surdimensionnée par rapport

aux besoins effectifs, notamment la nuit.

Temps de garde pour une valeur d’équivalence de 24 heures, temps passé en

intervention

Source : SDIS 59.

L’analyse précise des composantes et de la nature du temps d’activité est impossible,

faute de données disponibles sur la répartition des interventions. Ce constat révèle une faible

connaissance statistique de l’activité opérationnelle et une insuffisance du système

d’informations, préjudiciables au pilotage d’une mobilisation efficiente des moyens humains.

84 Les interventions opérationnelles sont comptabilisées dans l’application des interventions opérationnelles. 85 5,4 millions d’heures d’intervention pour 56,8 millions d’heures d’activité. Données InfoSDIS, tableau

« 03 activité », onglet n° 4. La notion d’heures d’activité est prise dans son acception extensive (cf. supra).

Rapporté aux heures de travail effectif, ce ratio serait plus élevé. 86 12,7 millions d’heures d’intervention, pour 173,3 millions d’heures d’activité.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

58

Ainsi, l’établissement n’est pas en mesure de fournir les données concernant le temps

passé en formation, en services de sécurité et de représentation, de même que la répartition des

interventions entre le jour et la nuit.

Il en va de même pour la connaissance, en 2016, du nombre et de la durée moyenne des

séquences pendant lesquelles le taux d’engagement simultané des effectifs de sapeurs-pompiers

professionnels par groupement a dépassé 50 % ou 80 % des effectifs disponibles (de garde et

d’astreinte).

Ainsi, il n’est pas possible d’évaluer le correct ajustement du niveau des moyens au

regard de l’activité effective, faisant planer un doute, compte tenu de la faiblesse du niveau

d’intervention, sur l’étendue des moyens mobilisés.

Le rapport de 2011 de la Cour des comptes a relevé la faible part de l’activité

d’intervention pendant les gardes (de l’ordre de 20 % dans les deux départements cités),

pointant, en cela, l’inadaptation de l’organisation du temps de travail de sapeurs-pompiers en

garde de 24 heures, notamment face à la variation du volume global d’activité entre le jour et

la nuit. Or, malgré le recours, limité il est vrai, à d’autres modes d’organisation que la garde de

24 heures, la part du temps d’activité consacré aux interventions ne progresse pas.

Au SDIS du Nord, le pourcentage de gardes montées sans intervention par les

sapeurs-pompiers professionnels87 est de l’ordre de 20 % entre 2011 et 2016, avec une

diminution enregistrée de 2,01 points. Celui des sapeurs-pompiers volontaires est plus élevé,

29 % en 2011 et 55 % en 2016, pour les gardes de 12 heures, et plus élevé encore pour les

gardes de 6 heures, qui passe de 44 % en 2011 à 67 % en 2016 (annexe n° 6 – tableau n° 46).

Ce pourcentage, pour les gardes des sapeurs-pompiers du SDIS du Nord, correspond à

la moyenne établie par la Cour des comptes. Les centres de secours sont armés par des agents

en garde pour assurer les interventions mais également les missions dites de «stationnaire »88,

de formation, de vérification des points d’eau d’incendie du territoire couvert et d’entretien des

engins. Ainsi, le volume des gardes montées n’est-il ajusté, qu’en partie, aux seuls besoins

d’intervention opérationnelle.

Concernant les sapeurs-pompiers volontaires, l’évolution des pourcentages enregistrés

entre 2011 et 2016 pour les gardes de 12 heures, démontre la sur-mobilisation de ces vacataires,

pour des besoins d’intervention de plus de 50 % inférieurs aux gardes montées dans des

territoires où les interventions sont faibles. Cette pratique a un coût pour l’établissement.

Du fait de l’impossibilité technique pour le SDIS du Nord de fournir le nombre

d’astreintes pour les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires n’ayant pas donné lieu à

rappel, la pertinence du dispositif des astreintes rémunérées, tel que déployé par le SDIS, ne

peut être évaluée.

Recommandation n° 8 : instituer un dispositif de suivi des effectifs de référence des

centres de secours et de leur disponibilité opérationnelle.

87 Sans distinction du jour et de la nuit, faute de pouvoir disposer des données jour/nuit. 88 Agent SPP qui gère les appels téléphoniques reçus au standard du centre, tient la main-courante, distribue les

ordres de départ et la gestion des effectifs.

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59

_______________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE______________________

En raison de sa faible connaissance à la fois des taux d’engagement simultané de ses

effectifs et de l’efficience de ses moyens engagés, l’établissement est conduit à mettre en place

une organisation sécurisée des temps disponibles d’intervention (gardes et astreintes) pour

faire face, en toutes circonstances, aux objectifs fixés par le SDACR, le règlement opérationnel

et le règlement de recensement opérationnel.

3.3.2 Les absences du service

Dans certains SDIS, les chambres régionales des comptes ont pu relever, à l’occasion

de précédents contrôles, une augmentation parfois significative de l’absentéisme. En 2014, au

niveau national, 344 570 jours de congés de maladie ordinaire, représentant 1 511 ETPT, soit

en moyenne, 15,6 ETPT par établissement, ont été recensés. Par ailleurs, les congés de maladie

ordinaire ne sont pas les seuls motifs d’absence du service susceptibles d’obérer la capacité

opérationnelle des services de secours.

3.3.2.1 La mesure de l’absentéisme

Il n’existe pas de définition réglementaire de l’absentéisme. Plusieurs approches sont

possibles. L’une d’elle, motivée par le souhait de ne mesurer que les absences du service sur

lesquelles l’organisme a une influence89, conduit à ne retenir que les divers congés de maladie

ou consécutifs à des accidents du travail.

Cette définition ne prend en compte ni les congés maternité ou de paternité, ni les

diverses autorisations d’absences (pour évènements familiaux, mandats électifs ou syndicaux,

encadrement de centres de vacances, accomplissement de périodes de réserve) dont peuvent

bénéficier les agents.

Pour sa part, la Cour des comptes retient, dans son rapport annuel sur les finances

publiques locales, une définition qui englobe la totalité des motifs d’absence du service. Il est

retenu ici la même approche, à la réserve près, d’une comptabilisation distincte des jours

d’absence consacrés à la formation. En effet, au même titre que la réalisation d’exercices, le

maintien et l’approfondissement des connaissances des sapeurs-pompiers est un facteur

essentiel de leur efficacité opérationnelle s’agissant d’une activité où les mises en situation sont

aléatoires, voire peu fréquentes.

Pour les personnels administratifs, la mesure du taux d’absence inclut les jours de

formation.

89 À titre d’illustration de cette approche, l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail

(ANACT) définit l’absentéisme comme « toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention

suffisamment précoce de la dégradation des conditions de travail au sens large ».

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

60

3.3.2.2 Les constats

Les jours de congés maladie représentent 15,11 ETP en 2011 et 21,85 ETP en 2016.

L’absentéisme pour cause de maladie s’est dégradé en six ans, avec un nombre de jours

d’arrêt qui croît de manière très importante, soit + 36,22 % pour le total des agents sur emploi

permanent et non permanent (hors emplois d’avenir). L’absentéisme concerne autant les

sapeurs-pompiers professionnels que les personnels administratifs : + 33,84 % pour les

premiers, et + 43,52 % pour les seconds (annexe n° 6 – tableau n° 47).

La maladie ordinaire et les accidents du travail alimentent l’essentiel de l’absentéisme

pour raison de santé. La première augmente de 55 % pour les sapeurs-pompiers professionnels

et de 50 % pour les personnels administratifs. Les accidents du travail croissent respectivement

de 17,2 % et de 11,7 %.

Le directeur départemental estime que, n’ayant pas connaissance des pathologies liées

aux maladies ordinaires, il ne lui est pas possible d’établir une typologie précise des causes de

cette catégorie d’absentéisme. Il lui apparaît que les causes des absences pour raison de santé

sont multifactorielles : âge et vieillissement de la population des agents, vie familiale, cadre

réglementaire, cadre professionnel. Il ne précise pas qu’une prise en charge particulière de cette

situation pourrait déboucher sur l’élaboration d’un plan de lutte contre l’absentéisme au SDIS

du Nord.

La chambre observe que l’analyse précise des causes de l’absentéisme n’est pas

effectuée dans l’établissement, alors même que son niveau élevé crée un risque sérieux pour la

qualité de l’intervention opérationnelle, la carence d’effectifs de sapeurs-pompiers

professionnels pouvant conduire à une surcharge d’activité pour les agents présents.

Recommandation n° 9 : analyser les causes d’absence des personnels et élaborer un

plan de lutte contre l’absentéisme, particulièrement pour les accidents du travail.

Elle prend note de la création, annoncée par l’ordonnateur dans sa réponse aux

observations provisoires, d’un groupement chargé de la santé et de la sécurité en service dont

l’une des priorités, en 2018, est de rédiger et de mettre en œuvre un Plan Qualité de Vie en

service.

4 LA SITUATION FINANCIÈRE

Entre 2011 et 201690, le coût annuel global du service départemental enregistre une

diminution pour le SDIS du Nord (90 € par habitant en 2011 pour 82 € en 2016),

comparativement à l’évolution, stable, à 86 €, observée pour la moyenne de la 1ère catégorie.

90 Les statistiques des SDIS de 2011, page 70, et 2016, page 70.

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61

Toutefois, la situation financière de l’établissement est fragile. Elle est, essentiellement,

la résultante des coûts élevés de l’organisation opérationnelle et des choix de gestion des

ressources humaines.

Entre 2011 et 2016, l’épargne nette a ainsi été divisée par 7, pour atteindre 1,1 M€.

L’épargne contribue faiblement à autofinancer les investissements très élevés en début de

période, aux environs de 30 M€ en moyenne par an, entre 2011 et 2013. Le service

départemental a ainsi dû recourir massivement à l’emprunt, ce qui a alourdi une charge de la

dette déjà structurellement importante (encours de dette de 192 M€ en 2013), et a obligé la

structure à mobiliser significativement son fonds de roulement à partir de 2012 (annexe n° 7 –

tableau n° 49).

Faute de capacité à couvrir ses besoins de financement, le SDIS a été contraint, par la

suite, de réduire significativement ses investissements, aux alentours de 15 M€ en moyenne par

an, entre 2013 et 2015, pour atteindre même 10 M€ en 2016 (annexe n° 7 – tableau n° 49).

4.1 L’épargne courante

La situation financière du SDIS se caractérise par le faible dynamisme du cycle courant

d’exploitation. L’épargne courante91 dégagée sur la période diminue de près d’1 M€, passant

de 17,6 M€ en 2011 à 16,7 M€ en 2016. Elle ne représente plus que 10 % des produits de gestion

en moyenne sur la période, et seulement 8,5 % en 2016 (annexe n° 7 – tableau n° 48).

4.1.1 Les ressources de fonctionnement

Ce faible dynamisme résulte de la stagnation des ressources provenant des principaux

financeurs du SDIS. La structure de financement des charges courantes, constituée à 95 % par

la contribution du département (soit 192 M€ pour un budget de 196,7 M€ en 2016 :

annexe n° 7 – tableau n° 50) et les contributions des communes et des établissements publics

de coopération intercommunale92, rend l’institution dépendante des décisions des contributeurs,

dont la contrainte budgétaire propre pèse significativement sur la progression du niveau des

financements depuis 2011. La variation annuelle moyenne des ressources provenant des

contributeurs institutionnels n’est que de + 0,8 % entre 2011 et 2016. La réduction de 5,5 M€

de la contribution du département entre 2015 et 2016 et sa conséquence immédiate sur la

diminution de l’épargne courante du SDIS, qui passe de 21,7 M€ en 2014 à 16,7 M€ en 2016,

démontrent l’extrême sensibilité de la situation financière de l’établissement aux variations des

financements des collectivités territoriales. Le budget 2017, a inscrit une progression de la

contribution départementale de 2 M€. Toutefois, l’évolution significative et pérenne à la hausse

du niveau de ces contributions apparaît compromise dans le contexte actuel de contraction des

moyens budgétaires des collectivités, contrairement aux progressions enregistrées dans le

passé. Dans ces conditions, l’augmentation de la contribution départementale ne peut plus

constituer la variable d’ajustement de l’équilibre budgétaire du SDIS.

91 Dénommée excédent brut de fonctionnement dans les tableaux d’analyse financière. 92 L’État, bien qu’assurant le co-pilotage de l’action opérationnelle du SDIS et participant à sa gouvernance, ne

contribue pas au financement des charges de l’établissement.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

62

Les ressources d’exploitation, essentiellement constituées des prestations effectuées au

titre des carences des transporteurs sanitaires privés, représentent 5 % du total des produits de

gestion sur la période 2011-2016. La progression de ces ressources, de 40 % en six ans (portée

à 74 % en réintégrant le manque à gagner de recettes au titre des missions sur carence des

transporteurs privés en 2016), reste cependant insuffisante pour compenser la stagnation des

contributions publiques principales (annexe n° 7 – tableau n° 51).

4.1.2 Les charges de fonctionnement (annexe n° 7 – tableau n° 52)

L’évolution des charges de fonctionnement est de 5,7 % sur la période 2011-2016

(soit + 1,1 % en variation annuelle moyenne).

Les charges de personnel, après une augmentation de 10,6 % entre 2011 et 2015,

baissent d’1,2 % en 2016. L’évolution modérée des effectifs a joué un rôle d’amortisseur de la

croissance de la masse salariale (analysée en partie 4). La part de la dépense de personnel, qui

représentait 87 % du total des dépenses réelles de fonctionnement (hors frais financiers) en

2015, passe à 89,5 % du fait de la réduction des autres charges courantes de l’établissement,

qui a contribué significativement à la diminution globale des charges de gestion.

L’effort de maîtrise des autres charges de gestion produit ses effets à partir de 2014

(- 4,16 M€ entre 2013 et 2016). La stratégie de désendettement engagée par le SDIS enregistre

des effets positifs sur le niveau des frais financiers depuis 2013 (- 1,2 M€).

La section de fonctionnement se caractérise par un fort taux de rigidité des charges

structurelles93 de 83,3 %, limitant les leviers pour dégager des marges de manœuvre.

La chambre constate ainsi la faiblesse des marges de progression des ressources

d’exploitation et observe la sensibilité de la dépense d’exploitation à la moindre variation de la

charge de personnel. La combinaison de ces deux tendances est facteur de risque, à moyen

terme, pour la sécurisation d’un niveau acceptable d’épargne courante permettant à la fois de

couvrir l’annuité de la dette (frais financiers et remboursement du capital) et de dégager un

autofinancement pour couvrir une partie des investissements.

4.2 La politique d’investissement

De 2006 à 2012, l’établissement a mené une politique d’investissement très soutenue,

de renouvellement des matériels et de construction. Cette politique, correspondait à l’effort de

rééquipement engagé postérieurement à la départementalisation en 1996 des centres d’incendie

et secours, dont l’état de vétusté était constaté. En 2011 et 2012, terme de la phase de rénovation,

le montant des dépenses d’équipement s’est élevé à 68,7 M€ : 35,5 M€ en 2011 et 33,2 M€ en

2012.

93 Les charges structurelles comprennent les charges de personnel, les contributions obligatoires et participations

et les charges d’intérêt.

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63

4.2.1 Le plan pluriannuel d’investissement et le besoin de financement

La période 2011 à 2016 n’est pas couverte par un plan pluriannuel d’investissements94

adopté par le conseil d’administration du SDIS, qui ferait apparaître le besoin global de

financement pour les bâtiments et le matériel, et son financement pour la période. Un tel plan

est cependant en cours d’élaboration (cf. ci-dessous).

4.2.1.1 Les bâtiments

Au 31 décembre 2016, la valeur des immobilisations corporelles inscrites à l’actif du

bilan du SDIS est de 312 M€. Elle est de 304 M€ à l’inventaire de l’établissement. La

délibération du 27 juin 2017, relative au compte de gestion du payeur départemental, signale

que le travail de rapprochement de l’inventaire et de l’état de l’actif patrimonial se poursuit.

Le patrimoine du service départemental comprend 121 bâtiments, de qualité inégale,

correspondant pour les centres de secours à un maillage territorial qui apparaît coûteux (voir

analyse du maillage territorial et de ses conséquences en partie 2).

La programmation pluriannuelle pour les bâtiments s’est traduite par l’adoption par le

conseil d’administration de quatre autorisations de programme portant sur la construction et la

rénovation des centres d’incendie et de secours, du centre de traitement de l’alerte et du CODIS

de Villeneuve d’Ascq et des programmes de grosses réparations de l’ensemble des bâtiments

du SDIS (cf. annexe n° 8 – tableau n° 53).

L’autorisation de programme 04, pour le programme clos de grosses réparations

phase 1, est soldée. Il reste à financer un montant de 49,6 M€ pour les trois autres autorisations

de programme, qui portent sur l’achèvement des travaux de rénovation, de gros entretien

réparation et d’entretien courant engagés, ainsi que sur des travaux de performance énergétique.

Un plan pluriannuel d’investissement sur le patrimoine immobilier est en cours

d’élaboration, pour une présentation au conseil d’administration prévue en fin d’année 2017.

Les services de gestion du patrimoine, ne disposant pas de diagnostic, par bâtiment, de l’état

physique du bâti, éprouvent des difficultés à évaluer le besoin de financement futur de la

conservation du patrimoine bâti dont l’établissement est propriétaire, locataire ou gestionnaire.

De plus, en l’absence de fixation de nouveaux objectifs de couverture des risques par le

SDACR, non actualisé depuis 2012, la carte des centres de secours définissant le maillage

territorial optimal ne peut encore être arrêtée. Elle est pourtant déterminante dans la définition

d’une politique patrimoniale adaptée à la défense des populations, notamment dans certains

territoires du département.

Dans ces conditions, l’évaluation de la totalité du besoin de financement des

équipements de l’établissement, qui comptabilise déjà près de 50 M€ au titre des autorisations

de programme en cours, apparaît incertaine. Une réflexion d’ensemble sur l’avenir du

patrimoine du SDIS du Nord est nécessaire pour adopter, au-delà d’un plan d’urgence, un plan

pluriannuel d’investissement qui prenne en compte les enjeux de conservation et d’évolution

du parc immobilier, et les coûts complets qui s’y attachent.

94 Le dernier document de cette nature a été délibéré en 2002.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

64

Recommandation n° 10 : assurer un diagnostic des désordres physiques et du coût

d’entretien de chaque bâtiment, en identifiant le patrimoine directement utile à l’action

opérationnelle, afin d’établir un plan de patrimoine complet, qui soit adapté aux besoins

réels de défense du territoire, à soumettre aux instances.

La chambre prend note de la réponse de l’ordonnateur qui indique que « La réalisation

d’un bilan précis et complet sur l’ensemble des bâtiments utilisés par le SDIS (état technique,

coût d’utilisation, conformité aux obligations légales, …) constitue un préalable indispensable

pour mettre en place une véritable gestion patrimoniale. C’est pourquoi, dans les projets

prioritaires 2018, qui seront très prochainement proposés au conseil d’administration, figure la

mise en place de l’inventaire physique et comptable des bâtiments mais également des matériels

dont dispose le SDIS du Nord ».

4.2.1.2 Les matériels

La programmation pluriannuelle des matériels, pour la période 2011 à 2015, s’est

traduite par l’adoption de cinq autorisations de programme tendant à la remise à niveau du parc

des matériels roulants et véhicules, à la mise en place du réseau ANTARES95 et plus

récemment, en 2016, au renouvellement des véhicules affectés aux risques courants et des

engins spéciaux (cf. annexe n° 8 – tableau n° 54).

Trois d’entre elles étant soldées, il reste à financer pour les deux autorisations de

programme restant un montant de 21,1 M€.

Compte tenu de l’écart existant entre le volume actuel du parc et l’objectif du SDACR

pour 2020 (rappelé en partie 2), la chambre observe que la programmation du renouvellement

du parc et son recalibrage auraient pu avantageusement, du fait de son étendue et de son coût,

être déterminés postérieurement à l’adoption des nouveaux objectifs de couverture des risques

du futur SDACR.

4.2.1.3 Le système d’informations

Le système d’informations du SDIS du Nord a montré des déficiences en matière de

gestion des ressources humaines opérationnelles, de dispositif de pilotage décisionnel et de

gestion du patrimoine.

L’établissement s’engage actuellement dans la conception d’un nouveau système

d’informations, dont le montant du besoin de financement ne sera pas connu avant les résultats

de l’audit qui débutera au cours du second semestre 2017.

95 ANTARES est l’acronyme d’Adaptation Nationale des Transmissions Aux Risques. Il est le réseau numérique

des services publics concourant aux missions de sécurité civile.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

65

_________________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE____________________

Le reste à financer des autorisations de programme adoptées pour le patrimoine bâti et

pour les matériels s’élève à 70,7 M€. Le montant de la politique de conservation du patrimoine

bâti existant, et de son éventuelle reconfiguration, n’est pas connu, de même que celui du

nouveau système d’information. En outre, les effets budgétaires d’investissement induits par le

réexamen du schéma d’analyse et de couverture des risques ne sont pas encore identifiés.

Dans ces conditions, le besoin total de financement de la politique d’investissement du

SDIS ne peut être évalué complétement, au-delà des montants connus fixés dans les

autorisations de programme à hauteur de près de 71 M€. Son contour est, en conséquence,

incertain.

4.2.2 La capacité de financement du plan pluriannuel d’investissement

Le SDIS du Nord dispose d’une faible capacité propre de financement de ses

investissements.

4.2.2.1 L’épargne

L’épargne nette dégagée en 2015 et 2016, d’1,8 M€ en moyenne, s’est considérablement

réduite par rapport à la période 2011-2014 (6,5 M€ en moyenne). Le SDIS ne peut contribuer

efficacement au financement de l’investissement que si une épargne plus importante est

dégagée sur son cycle d’exploitation courant, capable de couvrir la charge de la dette et de

dégager un autofinancement net.

L’amortissement ne constitue pas une ressource d’épargne en raison de sa neutralisation

budgétaire, autorisée par l’instruction budgétaire et comptable M61. Si cette pratique de

neutralisation vise à préserver le résultat budgétaire de la section de fonctionnement, cette

écriture d’ordre génère une dépense d’ordre en section d’investissement, qui vient diminuer la

part des fonds propres de l’établissement. Or, le taux d’endettement du SDIS, étant

particulièrement important, la décision a été prise de fixer la limite annuelle des nouveaux

emprunts une fois déduite la dépense de neutralisation comptabilisée en section

d’investissement.

4.2.2.2 Les ressources propres d’investissement

Les ressources propres d’investissement dépendent surtout du niveau annuel de

reversement du fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée, lui-même lié au montant

des travaux antérieurement réalisés par l’établissement. Or, ce reversement baisse

significativement, de 8,1 M€ en 2011 à 2,5 M€ en 2016. La diminution des dépenses

d’équipement, conséquence de l’ajustement de l’investissement aux capacités de financement

de l’établissement, va, de même, conduire à la réduction de cette ressource propre dans les

années à venir. Le niveau des subventions reçues, quant à lui, varie selon la nature des travaux

réalisés. Il s’élève à 1,3 M€ en moyenne annuelle entre 2011 et 2016. Les subventions attendues

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

66

de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, adossées aux travaux de

performance énergétique, ne pourront venir compléter ce montant qu’à la marge.

4.2.2.3 L’emprunt

L’encours de la dette, qui atteignait 194 M€ fin 2012, est ramené à 165,5 M€ au

31 décembre 2016. Le taux d’endettement, qui rapporte l’encours de la dette aux fonds propres,

passe de 99,41 % en 2012 à 85,11 % en 2016. La durée résiduelle moyenne des emprunts est

de 12,6 années fin 2016 (13,5 années fin 2015). La capacité de désendettement, bien qu’en

baisse, reste élevée, à hauteur de 12 ans (contre 16 ans et 2 mois en 2012), traduisant les

insuffisances de l’épargne brute du SDIS pour assurer la solvabilité d’une dette excessive. La

charge de la dette (intérêts et capital) rapportée aux recettes réelles de fonctionnement croît,

passant de 6,83 % en 2012 à 7,66 % en 2016, notamment en raison du remboursement de

l’annuité en capital, caractérisée par la progressivité de certaines lignes d’emprunts jusqu’en

2021 (14 lignes d’emprunts sur les 28 contractualisées). Depuis 2014, tous les emprunts

souscrits l’ont été à amortissement constant. La dette soumise à progressivité devrait s’éteindre

en 2021, redonnant alors des marges de manœuvre en termes d’épargne nette.

Préoccupé par le poids de sa dette, le SDIS du Nord a engagé une politique de

désendettement, marquée par la baisse de l’encours et du taux d’endettement96, par la réduction

de la part de l’amortissement progressif dans la structure de dette, et enfin par la diminution

continue du recours à l’emprunt, qui n’a pas été mobilisé en 2016.

Malgré ces efforts nécessaires, le financement par l’emprunt des investissements du

SDIS reste obéré par le niveau de la charge de la dette contractée, qui pèse durablement sur la

situation financière de l’institution.

4.2.2.4 Le fonds de roulement

Le fonds de roulement a été reconstitué à hauteur de 12,5 M€ par la mobilisation

précoce, en 2011, d’un emprunt de 35 M€, justifié a posteriori, dans la délibération du conseil

d’administration du 27 juin 2017, relative au compte de gestion du payeur départemental pour

l’exercice 2016, par une stratégie financière d’anticipation des emprunts, en réponse aux effets

de la crise financière de 2010. Le fonds de roulement a contribué à financer à hauteur de 19 M€

les 98,7 M€ de dépenses d’équipement de la période 2012-2016. Il devient négatif, en 2016, à

hauteur de 1 005 474 €, marquant par là-même les limites d’une éventuelle nouvelle

mobilisation.

Ainsi, le tarissement progressif des ressources d’emprunt et du fonds de roulement a

conduit le SDIS du Nord à devoir réduire significativement ses dépenses d’équipement.

Celui-ci ne peut plus compter, significativement, sur ces deux ressources pour financer

ses investissements.

96 Notamment par le remboursement anticipé d’un emprunt de 2 M€ à taux variable élevé, souscrit auprès de la

Caisse des dépôts et consignations en 2012.

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67

_______________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE______________________

En l’absence de reconstitution rapide de l’épargne courante et dans le contexte de

désendettement imposé par le poids de la dette, la chambre alerte l’établissement sur le fait

qu’il ne dispose plus, à court et moyen terme, de ressources suffisantes pour assurer le

financement d’une politique d’investissement, par ailleurs aux contours et au besoin de

financement incertains.

4.3 Les perspectives d’évolution 2017-2020

4.3.1 La prospective

Une prospective financière a été réalisée par les services du SDIS, en relation avec la

chambre, pour la période 2017-2020, afin d’évaluer la capacité future de l’établissement à

dégager une épargne courante suffisante pour assurer la charge de la dette (intérêts et capital)

et pour mettre en œuvre un nouveau plan pluriannuel d’investissement.

Les hypothèses retenues et les résultats figurent en annexe n° 9.

4.3.2 Commentaires des résultats de la prospective

4.3.2.1 L’épargne

L’épargne courante progresserait d’environ 3,2 M€ (17,4 M€ en 2016 ; 20,6 M€ en

2020).

L’épargne brute profiterait de la croissance de l’épargne courante et des effets positifs

sur les frais financiers de la stratégie de désendettement pour augmenter de 4,2 M€ entre 2016

(13,6 M€) et 2020 (17,8 M€).

L’épargne nette de 2017 retrouverait son niveau de 2015, après le remboursement

anticipé, en 2016, de l’emprunt. Elle augmenterait d’1 M€ à partir de 2018 pour atteindre

3,3 M€ en 2019, puis de 3,1 M€ en 2020, en raison des effets de la progressivité du

remboursement du capital de la dette.

Ce scénario prospectif montre que l’autofinancement susceptible d’être dégagé par le

SDIS reste faible.

La chambre observe qu’en l’absence probable d’une revalorisation significative des

contributions financières publiques, l’épargne courante du SDIS du Nord reste sensible à toute

variation des postes de dépenses. L’autofinancement, au niveau moyen de 3 M€ par an, est

insuffisant pour garantir la soutenabilité du besoin de financement de l’investissement.

Accroître l’autofinancement suppose une plus grande maîtrise des charges de l’établissement,

ce qui implique, pour l’essentiel, une réduction de la masse salariale.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

68

4.3.2.2 La capacité de financement des investissements

La capacité de financement de la politique d’investissement du SDIS est contrainte, tout

à la fois, par la faiblesse de son épargne et de ses ressources propres d’investissement, par la

difficulté à mobiliser l’emprunt dans les trois prochaines années et par l’impossibilité de puiser

de nouvelles ressources dans son fonds de roulement.

Pour ces raisons, le niveau d’investissement devrait être durablement plafonné autour

de 15 M€ par an. Dans ces conditions, le futur plan pluriannuel d’investissement ne pourrait

être en capacité ni d’assurer la conservation du patrimoine mobilier et immobilier au niveau des

besoins, ni de renouveler le système d’informations.

Recommandation n° 11 : mettre en place une prospective financière qui permette de

poursuivre une trajectoire financière capable d’assurer la soutenabilité des besoins

d’investissement de l’établissement.

Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur souligne que « La nécessité

pour le SDIS d’établir une prospective financière est effectivement essentielle. Ce besoin, tant

pour le SDIS que pour le département, est donc l’objet principal de la convention pluriannuelle

qui lie les deux structures pour la période 2017-2021. Le SDIS envisage d’ailleurs un audit

approfondi et prospectif dans ce domaine ».

La chambre prend note de l’engagement envisagé d’un audit approfondi et prospectif

de la situation financière du SDIS.

*

* *

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69

ANNEXES

Annexe n° 1. Graphiques sur les interventions du SDIS du Nord ........................................................ 70

Annexe n° 2. Les coûts de personnel .................................................................................................... 71

Annexe n° 3. Tableaux relatifs à la gestion des ressources humaines .................................................. 72

Annexe n° 4. Tableaux relatifs à la rémunération ................................................................................. 85

Annexe n° 5. Facteurs d’évolution de la masse salariale ...................................................................... 91

Annexe n° 6. Temps de travail .............................................................................................................. 92

Annexe n° 7. Situation financière ......................................................................................................... 94

Annexe n° 8. Autorisations de programme ........................................................................................... 96

Annexe n° 9. Prospective 2017-2020 .................................................................................................... 98

Annexe n° 10. Glossaire ........................................................................................................................ 99

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

70

Annexe n° 1. Graphiques sur les interventions du SDIS du Nord

Évolution des interventions 2005-2016

Source : SDIS du Nord.

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71

Annexe n° 2. Les coûts de personnel

Programmation et exécution budgétaire des dépenses de personnel

Source : données SDIS 59, retraitées par la chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

72

Annexe n° 3. Tableaux relatifs à la gestion des ressources humaines

Évolution 2011/2016 du coût salarial (charges comprises) par ETPT97,

par catégorie de personnel98

Source : SDIS 59.

97 ETPT : équivalent temps plein travaillé. Les ETPT, contrairement au calcul des effectifs en personnes

physiques qui correspondent au nombre d’agents rémunérés quelle que soit leur quotité de travail (partiel,

100 %), résultent des effectifs physiques pondérés par la quotité de travail des agents. 98 Méthodologie adoptée pour évaluer le coût moyen chargé :

Chiffrage des coûts sur la base des agents présents 12 mois dans l’année et n’ayant pas changé de catégorie

entre janvier et décembre. Montants moyens annuels calculés en divisant les montants annuels par le nombre

d’ETPT.

Montant Montant Montant Montant

moyen moyen Evolution moyen moyen Evolution

annuel annuel 2016/2011 annuel annuel 2016/2011

2011 2016 2011 2016

Officiers

supérieurs96 728 € 105 794 € 9,37% Cat. A 67 155 € 70 549 € 5,05%

Officiers

subalternes64 215 € 69 948 € 8,93% Cat. B 42 258 € 44 381 € 5,02%

Sous

officiers51 281 € 54 215 € 5,72% Cat. C 32 529 € 35 702 € 9,75%

Gradés et

sapeurs39 494 € 43 925 € 11,22%

SPP hors

SSSM49 409 € 54 390 € 10,08% PATS 38 333 € 41 680 € 8,73%

SPP PATS

Infos sur le nombre d'ETP pris en compte pour les calculs

Nombre Nombre Nombre Nombre

ETP ETP ETP ETP

2011 2016 2011 2016

Officiers

supérieurs55,00 59,17 Cat. A 54,83 73,22

Officiers

subalternes208,92 186,83 Cat. B 70,95 91,33

Sous

officiers929,00 1 195,07 Cat. C 320,23 311,26

Gradés et

sapeurs750,00 548,43

SPP hors

SSSM1 942,92 1 989,50 PATS 446,01 475,81

SPP SSSM 15,00 17,00

SPP PATS

Infos sur le nombre d'ETP pris en compte pour

les calculs

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

73

Évolution des effectifs sapeurs-pompiers du SDIS – Taux de professionnalisation99

Source : SDIS 59.

Évolution des effectifs du SDIS

Source : SDIS 59.

Évolution 2011-2016 des effectifs des sapeurs-pompiers par grades100

Source : SDIS 59.

99 Effectif physique des SPP majoré des effectifs de SSSM professionnels rapporté à l’effectif total des SP

incluant les SPP à double statut. 100 Détail des grades pris en compte :

A B C D = A+B+C E=A/D

Année Total effectifs SPPTotal effectifs SPV

intégrés

Total effectifs SPV non

intégrés

Total

Effectifs SP

Taux de

Professionnalisation

2011 2182 4209 115 6506 33,54%

2012 2183 4321 55 6559 33,28%

2013 2138 4041 25 6204 34,46%

2014 2193 4124 20 6337 34,61%

2015 2130 4278 20 6428 33,14%

2016 2066 4267 20 6353 32,52%

2011 2016 2011 2016 2011 2016 2011 2016 2011 2016

Off. Sup. 55 59 1 6 11 13 33 61

Off. sub. 217 198 104 90 5 5 280 288

S. Off 1054 1239 779 993

Sapeurs et gradés 840 552 3012 2829

Total 2166 2048 3896 3918 16 18 313 349 0 0

(*) : Les SPV non intégrés au corps départemental ne seront pas comptabilisés.

Volontaires* Contractuels

Hors SSSM SSSM

SPP SPV* Professionnels

Off. Sup.

Off. sub.

S. Off

Sapeurs et gradés

Colonel + Lieutenant Colonel + Commandant

Capitaine + Major + Lieutenants

Adjudant + Sergent

Sapeurs + Caporal + Caporal Chef

Infirmier + Inf chef + Inf classe sup

Médecins et Pharmaciens + Inf encadrement

Grades SPP et SPV correspondants hors SSSM : Grades SPP correspondants pour SSSM :

Off. Sup.

Off. sub.

S. Off

Sapeurs et gradés

Infirmier + Inf chef + Inf principal + Médecin aspirant, lieutenant et capitaine + Pharmacien capitaine + vétérinaire capitaine

experts SPV + Médecin colonel, ltnt colonel, commandant + pharmacien commandant + vétérinaire commandant

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

74

Effectifs des PATS en ETP

Source : SDIS 59.

Flux annuels d’entrées et de sorties des SPP (ETPT)

Source : SDIS 59.

En ETP au 31/12 Effectifs

2011

Effectifs

2016

Evolution

Catégorie A 63,60 74,00 10,40

Catégorie B 88,60 97,00 8,40

Catégorie C 345,91 312,81 -33,10

Total des effectifs PATS 498,11 483,81 -14,30

Autres personnels administratifs

ou techniques

2011 2012 2013 2014 2015 2016Variation

2011 / 2016

Retraite* -8,23 -9,37 -18,65 -13,14 -21,73 -19,5

Mutation -5,01 -10,76 -10,67 -7,07 -3,52 -11,36

Disponibilité, congé parental -5,01 -1,88 -3,87 -1,84 -3,01 -1,42

Détachement -0,33 -0,25

Fin de détachement -0,5

Démission -0,86 -0,94

Fin de contrat (PATS contractuel)

Licenciement -0,59

Décès -1,98 -1,97 -0,51 -0,89 -1,48

Autres cas** -0,76 -0,75 -0,29 -2,42 -1,44 -3,17

Total des sorties -20,99 -25,59 -33,99 -25,69 -32,27 -36,64

dont pour inaptitude -1,69 -1,24 -0,29 -3,16 -2,19 -2,17

Recrutement (direct et sur

concours)44,76 18,17 4 54,09

Recrutement de contractuels 0,29

Mutation 6,63 4,34 2,76 3,22 2,09 2,34

Réintégration 0,34 1,67 2,6 4,8 1,42 0,75

Détachement 3,64 4,66 10,14 1,68 0,71

Autres cas

Total des entrées 55,37 28,84 19,79 63,79 3,51 3,8

Rappel de l’effectif au 31/12 de

l’année précédente2115 2182 2183 2138 2193 2130

Solde (entrées-sorties) 34,38 3,25 -14,20 38,10 -28,76 -32,84

Effectif total au 31/12 de l’année 2182 2183 2138 2193 2130 2066

Sorties

Entrées

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75

Flux annuels d’entrées et de sorties des SPP (effectifs physiques)

Source : SDIS 59.

2011 2012 2013 2014 2015 2016Variation

2011 / 2016

Retraite* 17 16 46 30 46 39

Mutation 6 20 17 12 10 22

Disponibilité, congé parental 6 3 6 3 6 4

Détachement 1 1

Fin de détachement 1

Démission 1 2

Fin de contrat (PATS contractuel)

Licenciement 1

Décès 4 4 1 1 3

Autres cas** 2 1 2 5 4 5

Total des sorties 35 45 72 52 71 73

dont pour inaptitude 3 2 2 6 5 4

Recrutement (direct et sur

concours)80 24 4 92 0 0

Recrutement de contractuels 1

Mutation 11 10 5 4 6 6

Réintégration 2 3 5 8 2 2

Détachement 9 9 12 3 1

Autres cas

Total des entrées 102 46 27 107 8 9

Rappel de l’effectif au 31/12 de

l’année précédente2115 2182 2183 2138 2193 2130

Solde (entrées-sorties) +67 +1 -45 +55 -63 -64

Effectif total au 31/12 de l’année 2182 2183 2138 2193 2130 2066

Sorties

Entrées

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

76

Flux annuels d’entrées et sorties des PATS titulaires (ETPT)

Source : SDIS 59.

2011 2012 2013 2014 2015 2016 Variation

Retraite* -0,42 -0,34 -1,92 -1,51 -1,56 -4,63

Mutation -4,19 -2,63 -2,22 -0,25 -0,33 -1,28

Disponibilité, congé parental -1,09 -1,44 -0,88 -0,77 -1,75 -0,67

Détachement -0,33 -1,37 -1,18 -0,33 -0,33

Fin de détachement -1 -0,17

Démission -0,33 -0,59 -0,67

Fin de contrat (PATS contractuel)

Licenciement

Décès -0,92 -0,88 -1,32 -0,4

Autres cas** -0,82 -0,22 -1,72

Total des sorties -7,95 -5,33 -6,56 -6,08 -5,51 -9,03 0

dont pour inaptitude -0,34 -0,41 -0,55 -0,22 -1,72

Recrutement (direct et sur

concours)***15,46 8,68 3,67 5,01 3,01 1,3

Recrutement de contractuels

Mutation 5,92 0,67 0,3 2 0,25 0,5

Réintégration 1,67 1,22 1,83 0,99 2,25 0,33

Détachement 0,71

Autres cas**** 0,57 0,17 0,75 1,24

Total des entrées 23,76 10,57 6,37 8,17 6,26 3,37 0

Rappel de l’effectif au 31/12 de

l’année précédente488 514 514 515 512 510

Solde (entrées-sorties) 15,81 5,24 -0,19 2,09 0,75 -5,66 0

Effectif total au 31/12 de l’année +514 +514 +515 +512 +510 +498 0

Sorties

Entrées

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77

Flux annuels d’entrée et sortie des PATS titulaires (effectifs physiques)

Source : SDIS 59.

Flux annuels d’entrées et sorties des PATS non-titulaires (ETPT)

Source : SDIS 59.

2011 2012 2013 2014 2015 2016 Variation

Retraite* 1 1 3 3 5 9

Mutation 8 5 4 1 1 5

Disponibilité, congé parental 2 5 1 2 2 2

Détachement 1 3 2 1 1

Fin de détachement 1 1

Démission 1 1 1

Fin de contrat (PATS contractuel)

Licenciement

Décès 1 2 2 1

Autres cas** 3 2 3

Total des sorties 14 13 12 14 13 21 0

dont pour inaptitude 1 1 2 2 3

Recrutement (direct et sur

concours)***24 10 6 6 6 3

Recrutement de contractuels

Mutation 12 1 1 3 1 3

Réintégration 3 2 4 1 3 1

Détachement 1

Autres cas**** 2 1 1 2

Total des entrées 40 13 13 11 11 9 0

Rappel de l’effectif au 31/12 de

l’année précédente488 514 514 515 512 510

Solde (entrées-sorties) 26 0 1 -3 -2 -12 0

Effectif total au 31/12 de l’année +514 +514 +515 +512 +510 +498 0

Sorties

Entrées

2011 2012 2013 2014 2015 2016 Variation

Retraite -1,5 -1

Mutation

Disponibilité, congé parental

Détachement

Fin de détachement

Démission -0,18 -0,81 -1,28 -0,75

Fin de contrat (PATS contractuel) -8,88 -9,22 -7,36 -3,68 -7,37 -8,77

Licenciement

Décès

Autres cas* -16,3 -9,36 -3,63 -4,5 -3,76 -0,84

Total des sorties -25,36 -20,89 -13,27 -8,93 -11,13 -9,61 0

dont pour inaptitude

Recrutement (direct et sur concours)

Recrutement de contractuels 22,52 13,19 14,44 5,89 7,12 1,91

Mutation

Réintégration

Détachement

Autres cas** 0,28

Total des entrées 22,52 13,19 14,44 6,17 7,12 1,91 0

Rappel de l’effectif au 31/12 de l’année

précédente43 32 26 24 25 18

Solde (entrées-sorties) -2,84 -7,7 1,17 -2,76 -4,01 -7,7 0

Effectif total au 31/12 de l’année 32 26 24 25 18 7 0

Sorties

Entrées

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

78

Flux annuels d’entrées et sorties des PATS non-titulaires (effectifs physiques)

Source : SDIS 59.

Mobilité de l’encadrement

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

2011 2012 2013 2014 2015 2016 Variation

Retraite 2 1

Mutation

Disponibilité, congé parental

Détachement

Fin de détachement

Démission 1 2 2 1

Fin de contrat (PATS contractuel) 20 14 14 7 12 14

Licenciement

Décès

Autres cas* 25 11 6 5 7 1

Total des sorties 46 29 23 13 19 15 0

dont pour inaptitude

Recrutement (direct et sur concours)

Recrutement de contractuels 35 23 21 13 12 4

Mutation

Réintégration

Détachement

Autres cas** 1

Total des entrées 35 23 21 14 12 4 0

Rappel de l’effectif au 31/12 de l’année

précédente43 32 26 24 25 18

Solde (entrées-sorties) -11 -6 -2 1 -7 -11 0

Effectif total au 31/12 de l’année 32 26 24 25 18 7 0

Sorties

Entrées

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79

Comparaison recrutement et promotion interne par grade en 2016

Source : SDIS 59.

Impact de la revalorisation filière SSSM

Source : SDIS 59.

2

1

1

16 2

7

23 2

41 1

52

16 2

14 1

1

170 9Total :

Nota : les réintégrations de SPP ont été comptabilisées dans les recrutements

Sapeur pompier 2ème classe

Médecins et Pharmaciens SPP Classe exceptionnel

Lieutenant 2ème Classe

Adjudant et Adjudant chef

Sergent et Sergent chef

Caporaux chef de SPP

Caporaux de SPP

Sapeur pompier 1ère classe

Colonel

Lieutenant colonel

Commandant

Capitaine

Lieutenant Hors Classe

Lieutenant 1ère Classe

Grade 2016 recrutés2016 promus

Nbre agts Pts attribués Coût

49 1 768 €

42 1 515 €

42 1 500 €

29 1 046 €

5 830 €

41 2 142 €

41 2 143 €

13 1 133 €

13 1 132 €

19 1 350 €

7 900 €

39 1 062 €

0 1 219 €

2 280 €

Total 16 010 €

CADRE DE

SANTE SPP

2EME CLASSE

4

INFIRMIER SPP

CLASSE SUP.5

PHARMACIEN

SPP2

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

80

Pyramide des âges des SPP entre 2011 et 2016

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

81

Rythme de promotion des SPP en 2016

Source : SDIS 59.

Promotion des officiers supérieurs

Source : SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

82

Mobilité des officiers suite à une promotion interne

Source : SDIS 59.

Mobilité des SPP dans autres SDIS ou autre entité de sécurité civile101

Source : SDIS 59.

101

Précisions concernant la méthode de décompte :

Les SPP du SSSM sont pris en compte dans ce tableau (1 en 2013 et 1 en 2015).

Les mobilités prises en compte pour ce fichier sont les suivantes :

2016 22 mutations + 1 détachement

2015 10 mutations + 1 fin de détachement

2014 12 mutations + 1 détachement

2013 17 mutations

2012 20 mutations

2011 6 mutations

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

83

Évolution du coût de la contribution du SDIS au titre de la prestation de fidélisation

et de reconnaissance des SPV

Source : SDIS 59.

Coût de la contribution du SDIS au titre de la prestation de fidélisation et de

reconnaissance des SPP

Source : SDIS 59.

AnnéeNombre de

SPP concernés

Montant des

contributions publiques

2011 179 67 125,00 €

2012 240 90 000,00 €

2013 232 87 000,00 €

2014 316 118 500,00 €

2015 356 133 500,00 €

2016 Solde PFR1 : 356 *63923,36

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

84

Effectifs SPP affectés sur des emplois de PATS en 2017

Source : SDIS 59.

Effectifs des SPP par grade affectés sur des emplois de PATS de 2011 à 2016

Source : SDIS 59.

Nombre de Mat

Structure hiérarchique Pôle

Structure

hiérarchique

Groupement

Total

CABINET DDSIS ET

COMMUNICATION

CABINET

DDSIS ET

COMMUNICAT

ION

3

Total CABINET DDSIS ET

COMMUNICATION3

MISSION VOLONTARIAT ET

CITOYEN

MISSION

VOLONTARIA

T ET CITOYEN

1

Total MISSION VOLONTARIAT

ET CITOYEN1

POLE FINANCES ET

PATRIMOINE

GPT

CONSTRUCTI

ON ET

TRAVAUX

1

Total POLE FINANCES ET

PATRIMOINE1

POLE MOYENS ET

LOGISTIQUE

GPT

MAINTENANC

E DES

MATERIELS

3

GPT

MAINTENANC

E MATERIELS

1

GROUPEMEN

T

LOGISTIQUE

8

Total POLE MOYENS ET

LOGISTIQUE12

POLE ORGANISATION DES

SECOURS

GROUPMENE

T

PREVENTION

1

POLE

ORGANISATIO

N DES

SECOURS

1

Total POLE ORGANISATION

DES SECOURS2

POLE RESSOURCES REL

HUMAINES

GPT

FORMATION

PREPA

PHYSIQUE

23

POLE

RESSOURCE

S REL

HUMAINES

3

Total POLE RESSOURCES

REL HUMAINES26

POLE SANTE ET SECOURS

MEDICAL

GPT

PHARMACIE1

Total POLE SANTE ET

SECOURS MEDICAL1

Total 43

Agents inaptes ou aptes

avec restriction8

Agents en congé longue

maladie ou ayant fait une

demande de CLM

2

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

85

Annexe n° 4. Tableaux relatifs à la rémunération

Coût des mouvements de fonctionnaires – coût moyen en année pleine des

rémunérations nettes versées102

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

102 Méthode de calcul retenue par le SDIS 59 validée par l’équipe de contrôle.

Précisions sur la méthodologie appliquée pour les calculs :

Sont pris en compte les mouvements des seuls agents fonctionnaires (titulaires et stagiaires)

Pour les départs d'agents au 1er janvier de l'année N, comme aucune paye n'a pu être extraite sur l'année N concernée, nous avons utilisé le coût de l'année N-1

Pour les agents quittant le SDIS et qui étaient à demi-traitement, nous n'avons pas recalculé leur paye à plein traitement. Cela impacte donc à la baisse le coût moyen des sortants.

Le coût moyen d'un agent entrant (ou d'un agent sortant) a été calculé de la manière suivante :

somme des coûts annuels des X agents / X

On ne prend donc pas en compte la quotité de temps de travail des agents concernés. Cela impacte donc à la baisse le coût moyen.

On a donc pris en compte le nombre d'entrées ou de sorties en effectifs physiques et non en ETP.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

86

Vacations effectuées et rémunérées par SPP double statut103

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

103

Précisions méthodologiques :

Le nombre de vacations n'est pas une donnée pouvant être produite par les services.

C'est le nombre d'heures indemnisées qui est donc produit ici, pour chaque année.

Le montant moyen annuel versé a donc été calculé avec la formule suivante :

montant annuel total versé aux doubles statuts (données des cellules C35, E35, G35, I35, K35, M35) / nombre de doubles statuts indemnisés au moins 1 fois dans l'année (cellules fusionnées de la ligne 37)

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

87

Répartition et évolution du régime indemnitaire pour la filière SPP

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

88

Modulation des primes versées aux SPP

Source : SDIS 59.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

89

Évolution autres indemnités du SDIS du Nord

Source : SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

90

Situation des SPP bénéficiant de primes créées antérieurement à la

départementalisation

Source : SDIS 59.

Montants des indemnités horaires pour travaux supplémentaires

2011 à 2016 (en €)

Source : SDIS 59.

ANNÉE

MONTANT DES IHTS

(HORS ASTREINTES)

IHTS / INTERVENTIONS

DURANT ASTREINTES

MONTANT TOTAL DES IHTS

PAYEES

PATS SPP TOTAL PATS SPP TOTAL PATS SPP TOTAL

2011 7 674,99 0,00 7 674,99 21 089,63 814,81 21 904,44 28 764,62 814,81 29 579,43

2012 8 295,34 0,00 8 295,34 26 408,51 858,72 27 267,23 34 703,85 858,72 35 562,57

2013 1 427,65 0,00 1 427,65 19 007,38 158,28 19 165,66 20 435,03 158,28 20 593,31

2014 3 647,28 0,00 3 647,28 27 572,43 0,00 27 572,43 31 219,71 0,00 31 219,71

2015 6 523,48 0,00 6 523,48 28 804,04 0,00 28 804,04 35 327,52 0,00 35 327,52

2016 6 909,73 0,00 6 909,73 29 042,13 0,00 29 042,13 35 951,86 0,00 35 951,86

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

91

Annexe n° 5. Facteurs d’évolution de la masse salariale

Facteurs d’évolution de la masse salariale 2011-2016

Source : SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

92

Annexe n° 6. Temps de travail

Effectifs des SPP par type de garde (hors SSSM)104

Source : SDIS 59.

Les gardes sans intervention105 (gardes « blanches »)

Source : SDIS 59 – traitement chambre régionale des comptes Hauts-de-France.

104 Précisions sur la construction du tableau :

105 Comprises comme les gardes au cours desquelles le sapeur-pompier (SPP ou SPV) n’effectue aucune

intervention.

Les effectifs totaux par année, repris dans ce tableau, correspondent à ceux déterminés dans Q1-III-4 pour les « SPP hors SSSM ».

Les informations reprises dans ce tableau correspondent aux données des bilans sociaux de 2011 à 2016. Ce sont les données au 31/12 de chaque année.

A partir de 2015, nous avons affiné notre travail et commencé à identifier les EMOD 4 (« chefs de groupe » qui jusqu'ici étaient comptabilisés dans les SHR) dans les bilans sociaux.

Nous ne pouvons pas réaliser de manière rétroactive sur les années 2011 à 2014, la comptabilisation des SPP en régime EMOD4, ne disposant pas des données.

A partir de 2016, nous avons sorti les agents mis à disposition de la répartition par type de régime de travail.

Nous avons, de ce fait, corrigé les années antérieures, en déduisant les agents mis à disposition des effectifs comptabilisés en SHR.

Pour 2011, 2012 et 2013 : Dans les mises à disposition, nous n'avons pas tenu compte du Commandant qui était mis à disposition à 50 % : il reste donc comptabilisé dans les SHR.

Les agents en CLM et CLD du 31/12/2016 sont comptabilisés dans les SHR.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

93

Absentéisme 2011-2016

Source : SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

94

Annexe n° 7. Situation financière

Épargne du SDIS

Source : comptes de gestion du SDIS 59.

Le besoin de financement du SDIS

Source : comptes de gestion du SDIS 59.

Ressources institutionnelles

Source : comptes de gestion du SDIS 59.

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95

Ressources d’exploitation

Source : comptes de gestion du SDIS 59.

Charges de fonctionnement

Source : comptes de gestion du SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

96

Annexe n° 8. Autorisations de programme

Autorisations de programme « Bâtiment »

Source : SDIS 59.

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97

Autorisations de programme « Matériels »

Source : SDIS 59.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

98

Annexe n° 9. Prospective 2017-2020

Source : SDIS 59.

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SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU NORD

99

Annexe n° 10. Glossaire

Texte du ROP :

BMPM : bataillon de marins-pompiers de Marseille

BSPP : brigade de sapeurs-pompiers de Paris

CASDIS : conseil d’administration du SDIS

CGCT : code général des collectivités territoriales

CIS : centres d’incendie et de secours : désignation générale, englobe les CPI, CS et CSP

CODIS : centre opérationnel départemental d’incendie et de secours

CPI : centre de première intervention

CTA : centre de traitement de l’alerte

CS : centre de secours

CSP : centre de secours principal

DGSCGC : Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises

EMIZ : état-major interministériel de zone

ENSOSP : École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers

ETP : emploi équivalent temps plein

ETPT : emploi équivalent temps plein travaillé

G24 (ou 12, 10 ou 8) : garde de 24 (ou 12, 10 ou 8) heures

GPEEC : gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences

GNR : Guide national de référence

IFTS : indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires

IHTS : indemnité horaire pour travaux supplémentaires

PATS : personnel administratif, technique et spécialisé

PFR : prestation de fidélisation et de reconnaissance

RO : règlement opérationnel du SDIS

SDACR : schéma départemental d’analyse et de couverture des risques

SPP : sapeur-pompier professionnel

SPV : sapeur-pompier volontaire

SSSM : service de santé et de secours médical

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Ordonnateurs en fonctions pour la période examinée :

- M. Bernard Derosier : pas de réponse.

- M. Patrick Kanner : pas de réponse.

- M. Didier Manier : pas de réponse.

- M. Jean-René Lecerf : pas de réponse.

« Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour adresser au greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont été adressées dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule responsabilité de leur auteurs » (article 42 de la loi 2001-1248 du 21 décembre 2001).

RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

SANS RÉPONSE

SERVICE DÉPARTEMENTAL

D’INCENDIE ET DE SECOURS (SDIS)

DU NORD

Exercices 2011 et suivants

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Chambre régionale des comptes Hauts-de-France

14, rue du Marché au Filé - 62012 – Arras cedex

adresse mél. : [email protected]

Les publications de la chambre régionale des comptes

Hauts-de-France

sont disponibles sur le site :

www.ccomptes.fr/fr/crc-hauts-de-france