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SFEN PACA : Présentation du Rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukushima Daiichi Présenter un document technique et dense de 1400 pages concernant un sujet complexe et délicat, tel a été le défi relevé par le Général Pierre Wiroth, ancien Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire d'EDF et Expert auprès de l'Agence Internationale de l'Energie Nucléaire (AIEA), le 24 Novembre 2015 à l’ENS des Arts et Métiers ParisTech à Aix en Provence. Devant un public de près de 200 personnes, notre conférencier, bien connu et apprécié des adhérents de la SFEN/PACA, nous a exposé, en effet, les principaux faits marquants du rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukhushima Daiichi (auquel il a participé au sein d’un GT). Cet évènement est survenu le 11 mars 2011 suite à un séisme de magnitude 9.0 auquel tous les réacteurs ont d’abord résisté ; puis le tsunami qui a suivi, priva la centrale nucléaire de ses sources externes d'électricité et de ses moyens internes de refroidissement du coeur des réacteurs nucléaires. Les sujets principaux abordés, par le Général, ont été la description de l’accident, la sûreté nucléaire en particulier dans le contexte japonais, la préparation et la conduite des interventions d’urgence, la protection des intervenants et du public, les conséquences radiologiques et ce qui est appelé par l’AIEA le « relèvement » (recovery) après l’accident et la remédiation. La plus part de ces sujets sont dans le rapport extrêmement détaillés. Trois points peuvent être retenus pour illustrer l’intérêt de l’exposé : - La connaissance sur l’état actuel des coeurs des réacteurs et des piscines. - la gestion des évacuations dans les jours qui suivirent l’accident mettant à jour les tergiversations sur les critères afférents, attitude que l’on retrouve d’ailleurs lors des autorisations de retour sur site. - quatre ans et demi après, il n’y a aucun décès à déplorer résultant des rayonnements et de la radioactivité émise par la centrale : les équivalents de dose (en Sv) montrent que parmi les agents qui sont intervenus sur le site de la centrale (TEPCO et autres), l’exposition à la radioactivité a été maîtrisée et que les doses élevées ont été limitées à quelques individus (2 personnes ont reçu une dose>600 mSV) Ce personnel est, bien sûr, suivi de très près pour éventuellement détecter précocement toute apparition de cancer ou de leucémie ; en ce qui concerne le public présent autour du site au moment de l’accident, l’évaluation de l’augmentation des doses annuelles est telle qu’on n’attend pas d’effet sanitaire pour cette population. Enfin, 4 ans et demi après l'accident, Pierre Wiroth nous a indiqué les leçons que nous avons tiré pour notre sûreté nucléaire et que devrait mettre en application tous les exploitants de par le monde.

Rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukushima Daiichi

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SFEN PACA : Présentation du Rapport de l’Agence Internationale de l'Energie Atomique sur l’accident de Fukushima Daiichi

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Page 1: Rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukushima Daiichi

SFEN PACA : Présentation du Rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukushima Daiichi

Présenter un document technique et dense de 1400 pages concernant un sujet complexe et délicat, tel a été le défi relevé par le Général Pierre Wiroth, ancien Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire d'EDF et Expert auprès de l'Agence Internationale de l'Energie Nucléaire (AIEA), le 24 Novembre 2015 à l’ENS des Arts et Métiers ParisTech à Aix en Provence.

Devant un public de près de 200 personnes, notre conférencier, bien connu et apprécié des adhérents de la SFEN/PACA, nous a exposé, en effet, les principaux faits marquants du rapport de l’AIEA sur l’accident de Fukhushima Daiichi (auquel il a participé au sein d’un GT). Cet évènement est survenu le 11 mars 2011 suite à un séisme de magnitude 9.0 auquel tous les réacteurs ont d’abord résisté ; puis le tsunami qui a suivi, priva la centrale nucléaire de ses sources externes d'électricité et de ses moyens internes de refroidissement du cœur des réacteurs nucléaires.

Les sujets principaux abordés, par le Général, ont été la description de l’accident, la sûreté nucléaire en particulier dans le contexte japonais, la préparation et la conduite des interventions d’urgence, la protection des intervenants et du public, les conséquences radiologiques et ce qui est appelé par l’AIEA le « relèvement » (recovery) après l’accident et la remédiation. La plus part de ces sujets sont dans le rapport extrêmement détaillés. Trois points peuvent être retenus pour illustrer l’intérêt de l’exposé :

- La connaissance sur l’état actuel des cœurs des réacteurs et des piscines.

- la gestion des évacuations dans les jours qui suivirent l’accident mettant à jour les tergiversations sur les critères afférents, attitude que l’on retrouve d’ailleurs lors des autorisations de retour sur site.

- quatre ans et demi après, il n’y a aucun décès à déplorer résultant des rayonnements et de la radioactivité émise par la centrale : les équivalents de dose (en Sv) montrent que parmi les agents qui sont intervenus sur le site de la centrale (TEPCO et autres), l’exposition à la radioactivité a été maîtrisée et que les doses élevées ont été limitées à quelques individus (2 personnes ont reçu une dose>600 mSV) Ce personnel est, bien sûr, suivi de très près pour éventuellement détecter précocement toute apparition de cancer ou de leucémie ; en ce qui concerne le public présent autour du site au moment de l’accident, l’évaluation de l’augmentation des doses annuelles est telle qu’on n’attend pas d’effet sanitaire pour cette population.

Enfin, 4 ans et demi après l'accident, Pierre Wiroth nous a indiqué les leçons que nous avons tiré pour notre sûreté nucléaire et que devrait mettre en application tous les exploitants de par le monde.