Embed Size (px)
Citation preview
PAGE 1
Rapport de Situation # 015
30 NOV 2015
République Démocratique du Congo (RDC) Choléra, inondations dans l’ancienne Province Orientale
7 MILLIONS de
personnes ont
besoin
d’une aide
humanitaire
(OCHA)
1,6 MILLIONS
de personnes
déplacées à
l’intérieur du
pays (OCHA)
516 000
congolais
refugiés dans
d’autres pays
d’Afrique (HCR) BLESSES DECES
OMS FAITS MARQUANTS
120 PERSONNELS DANS LE PAYS • Baisse significative des cas de choléra à Kisangani et dans
les autres zones de santé récemment affectées de la
Province de la Tshopo ; • L’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement ainsi
que la surveillance épidémiologique et les campagnes de
sensibilisation à l’hygiène à l’intention de la population
constituent des aspects fondamentaux pour éviter de
nouvelles infections.
• De la Semaine 36 à la Semaine 48, un total cumulé de 586
cas avec 55 décès (taux de létalité de 9,3%) ont été
enregistrés dans la DPS Tshopo dans 8 Zones de Santé, à
savoir : Lowa, Lubunga, Makiso-Kisangani, Mangobo,
Tshopo, Ubundu, Wanierukula et Yakusu ;
• 70% des cas des décès ont eu lieu dans la communauté,
en raison de l’arrivée tardive des malades dans les
structures des soins (Centres de traitement du choléra,
CTC) pour leur prise en charge ;
• L’ensemble de l’ancienne Province Orientale démembrée
notifie un total de 2.915 cas avec 112 décès ;
• Avec l’appui technique et financier de l’OMS, la Division
Provinciale de la Santé (DPS), organise un briefing des
deux jours destinés aux cadres et prestataires sur la sur la prise en charge du choléra ;
• Les besoins urgents demeurent le financement
additionnel à mobiliser pour l'achat des médicaments
indispensables d'urgence, fournitures médicales et
produits consommables en vue de renforcer la prise en
charge des malades, la paie des primes de motivation
pour les prestataires locaux sur le terrain et la prévention
des maladies de la peau, celles d’origine hydrique ou
encore la rougeole en raison des fortes inondations qui
ont touché des dizaines des milliers de personnes qui ont
évacué leurs habitations détruites;
FINANCEMENT
3,7 millions
de dollars
Somme allouée aux provinces de l’Ituri, Tshopo, Haut-Uélé et Bas-Uélé par le Fonds Commun Humanitaire au 31 octobre 2015
SECTEUR DE LA SANTE
# ### PARTENAIRES DU CLUSTER SANTE
# ### POPULATION CIBLEE
MEDICAMENTS FOURNIS AUX STRUCTURES DE SANTE OU
AUX PARTENAIRES
ACTION SANITAIRE
VACCINATION CONTRE
Visite conjointe OMS-OCHA-Division Provinciale de la Santé Tshopo à
Wanierukula, à plus de 60 km (Sud-est) de Kisangani pour évaluer la
situation de choléra et des inondations. Photo: OMS/Eugene Kabambi
PAGE 2
# ### POLIO
INONDATIONS
• Plus de 188. 900 personnes sont affectées par les
inondations dans la Tshopo et le Haut-Uélé, deux des
quatre provinces issues de l’ancienne Province Orientale
(Nord-est) ;
• Ces personnes affectées ont besoins d’une assistance
humanitaire d’urgence en termes d’abris, eau, hygiène et
assainissement pour réduire tout risque de propagation
de choléra dans les zones de santé inondées.
Le Médecin Chef de zone de Wanierukula expliquant la situation
des aires de santé affectées à la fois par le choléra et les
inondations lors de l’arrivée de la délégation conjointe OMS-
OCHA-DPS Tshopo dans sa zone. Photo : OMS/Eugene Kabambi
PAGE 3
Mise à jour de la
Situation
Analyse de la
situation
La situation du choléra dans la Province de la Tshopo indique une nette amélioration au cours
des dernières semaines (Sem 47 & 48). Une régression significative des cas est enregistrée dans
les 5 zones de santé de la ville de Kisangani (Kabondo, Lubunga, Makiso-Kisangani, Mangobo et
Tshopo) ainsi que dans les 2 ZS rurales (Wanierukula et Yakusu), en dépit des 2 nouveaux cas
isolés qui ont été enregistrés au cours de la 48ème Semaine dans la ZS de Lubunga. Le gros de
travail réside maintenant dans le renforcement de la surveillance épidémiologique afin d’avoir
une réelle visibilité de l’évolution de l’épidémie, ainsi que la sensibilisation de la population, y
compris les armateurs sur le fleuve Congo, pour la poursuite des mesures d’hygiène collective
et individuelle, particulièrement le lavage des mains, l’assainissement et la chloration de l’eau.
Ces activités sont cruciales pour casser la chaîne de transmission de l’épidémie et éviter une
diffusion de la maladie à une grande échelle par voie fluviale vers les provinces indemnes :
Equateur, Bandundu et Kinshasa.
Les autorités de la Division Provinciales de la Santé (DPS), avec l’appui de l’OMS et des autres
partenaires, s’activent maintenant à gérer la ‘’queue’’ de l’épidémie. L’amélioration de l’accès à
l’eau et à l’assainissement ainsi que la surveillance épidémiologique et les campagnes de
sensibilisation à l’hygiène à l’intention de la population constituent des aspects fondamentaux
pour éviter de nouvelles infections. La plus grande préoccupation demeure la mobilisation des
ressources additionnelles pour permettre le renforcement des mesures de lutte et la paie des
prestataires locaux. Leur démotivation et le relâchement dans les efforts seraient un grand
risque pouvant faire réapparaitre l’épidémie. La prévention de cette maladie passe par la mise à
disposition d’eau de boisson propre et d’installations sanitaires adéquates, notamment dans
l’enceinte de la Prison centrale de Kisangani qui a été l’un des foyers actifs de la propagation du
choléra parmi les détenus. Pour la DPS Tshopo, au moins 18.000 USD sont nécessaires pour
vider les fosses septiques de la prison, étant donné que toutes les installations sanitaires dans
ce milieu carcéral sont hors d’usage, obligeant les prisonniers à déféquer dans des petits pots
insalubres au sein même des cellules de leur détention non correctement aérées.
Selon la DPS Tshopo, de la 36ème à la 41ème semaine épidémiologique, les zones de santé de
Lowa, Ubundu et Wanierukula ont respectivement notifié des cas de choléra en provenance de
la province du Maniema, à travers les ZS de Ferekeni, Obokote, Lubutu et Kailo. De la Semaine
36 à la Semaine 48, un total cumulé de 586 cas avec 55 décès (taux de létalité de 9,3%) ont été
enregistrés dans la DPS Tshopo dans 8 Zones de Santé, à savoir : Lowa, Lubunga, Makiso-
Kisangani, Mangobo, Tshopo, Ubundu, Wanierukula et Yakusu. Du 1er au 23 octobre 2015, les
premiers cas de choléra ont été notifiés dans les ZS de la ville de Kisangani, (70 cas et 3 décès).
La majorité de ces cas ont été notifiés dans la Prison centrale de Kisangani.
Fig. 1 : Evolution des cas et décès de choléra de la Sem 36 à la Sem 47 (DPS TSHOPO)
Pour éviter toute résurgence du choléra et sa diffusion vers des nouvelles ZS, la DPS
Tshopo organise pendant deux jours, avec l’appui technique et financier de l’OMS, un briefing
destiné aux cadres et prestataires sur la prise en charge de cette maladie. Ce briefing vise à
3
54
106
51 54
86
24
90
40
27 30
22
1612
2 2 3 17
16 3 00
20
40
60
80
100
120
CAS
DECES
PAGE 4
contribuer à l’amélioration de la qualité de la prise en charge du choléra dans les ZS de la DPS
Tshopo, et à consolider les compétences des personnels, l’amélioration des connaissances, des
attitudes et des pratiques des prestataires en termes de la prévention et du contrôle de la
maladie.
Fig.2 : Cartographie de l’évolution du choléra
Source : DPS Tshopo
� Survenue des inondations dans un terrain déjà fragilisé par l’épidémie de choléra
Des dizaines des milliers de personnes ont été touchées par les récentes inondations dans le
nord et le Sud-est de la RDC. Selon OCHA et la DPS de la Tshopo, 188.900 personnes ont été
affectées, soit 10% de la population des ZS touchées.
Fig.3 : Cartographie de l’épidémie de choléra et des inondations (Source : DPS Tshopo)
présence de choléra
Préoccupations
sanitaires
Le nombre de cas de choléra est certes à la baisse dans la Province de la Tshopo. Mais cette
tendance baissière notable n’écarte pas le risque de résurgence de l’épidémie à tout moment et
se propager à partir des embarcations et bateaux où les mesures d’hygiène ne sont pas
PAGE 5
appliquées. Cette situation risque de s’aggraver en raison des fortes inondations qui causent
actuellement des milliers de sans-abris depuis des semaines. Selon la DPS Tshopo, le mauvais
temps concerne particulièrement les 12 Zones de santé (55 Aires de Santé) touchant plus
188.900 personnes qui vivaient sur les rives du fleuve Congo, à la date du 27 novembre 2015
(environ 10% des sans-abris). Dans les zones d’Isangi, Basoko, Banalia, Basali, Yalimbongo,
Yahuma et Yabaondo, des ponts et des routes ont été détruits. Les inondations ont également
détruit plus de 25.913 maisons d’habitation. Au moins 55 Centres de Santé intégrés ont été
également inondés tandis que 98% des latrines des ménages sont sous eaux. D’autres zones de
santé en amont du fleuve Congo, notamment dans les provinces voisines de l’Equateur, Sud-
Ubangi et Mongala demeurent en alerte à la suite de ce phénomène ‘El-Niño’, dans
l’éventualité d’un débordement des cours d’eau et du fleuve, pouvant également affecter les
provinces de Maï-Ndombe, dans l’ex-Bandundu, et Kinshasa.
Besoins urgents,
priorités sanitaires
& gaps
Assister en urgence les sans-abris des zones de santé touchées (estimés à 10%), victimes des
graves inondations susmentionnées, en eau, médicaments, couvertures pour éviter l’apparition
des maladies de peau et celles d’origine hydrique. Des mesures de prévention et de la
promotion de la santé doivent être renforcées auprès des populations à risque le long du
fleuve. L’OMS, OCHA et les autres partenaires demeurent fortement sensibilisés et plaident
pour l’augmentation des contributions financières des autres partenaires et bailleurs
multilatéraux afin de prévenir une grave crise sanitaire qui pourrait être provoquée par les
inondations destructrices et le choléra combinés. Les deux secteurs les plus importants, ceux de
la prévention des maladies et des soins semblent être les moins financés.
Actions de l’OMS L’OMS a fourni des médicaments essentiels et continue d’appuyer les autorités sanitaires
provinciales (Tshopo) à la préparation et la réponse; elle plaide également auprès des autres
partenaires pour la mobilisation des ressources financières en vue de vider les fosses septiques
de la Prison centrale de Kisangani.
Le Bureau Pays de l’OMS en RDC a financé plusieurs missions d’intervention sanitaire du niveau
central (Direction de Lutte contre la Maladie, Programme National des Urgences et Action
Humanitaire) pour appuyer la DPS Tshopo dans la coordination des actions en vue de renforcer
la gestion et le contrôle de l’épidémie dans sa phase terminale ; (mi-novembre 2015) ;
Une équipe des urgentistes du niveau central (Kinshasa) est également arrivée fin novembre
2015 à Kisangani pour apporter tout l’appui nécessaire dans la gestion et le contrôle de la fin de
l’équipe de choléra. Elle participe également au briefing des cadres et prestataires de la Division
Provinciale de la Santé de la Tshopo.
Mobilisation des
ressources
Contacts:
Dr Bakary Sambou, Chargé du Bureau de l’OMS en RDC; email: [email protected] , +47 241 39 001
Dr Ernest Dabiré, Coordonnateur du Cluster Santé, [email protected], +47 241 39 030
Dr Valentin Mukinda, NPO/Outbreak & Disaster Management, [email protected]; +47 241 39 031
Dr Vital Mondonge Makuma, Surveillance & RSI, [email protected]
Eugene Kabambi, Communication, Médias & Plaidoyer, [email protected] ; +47 241 39 027
