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RAPPORT DE STAGE
Campagne de mesures mobiles pour
caractériser l’ICU de la ville de Dijon Influence des parcs et jardins sur la température
PHOTO
HEBERT Xavier RICHARD Yves
Master 1 Sciences de l'Environnement 2015/2016
2
Table des matières Présentation de l'organisme d’accueil .................................................................................................. 4
Introduction .......................................................................................................................................... 5
I/ Matériel et méthodes ........................................................................................................................ 6
1. Zone d'étude ................................................................................................................................. 6
1.1 Le climat ................................................................................................................................ 6
1.2 Le transect à vélo ................................................................................................................... 6
2. Instrumentation ............................................................................................................................ 8
3. Organisation d'une sortie de mesures ........................................................................................... 9
II/ Traitement des données ................................................................................................................. 10
1. Récupération et traitement préalable des données .................................................................. 10
2. Traitements des données avec un logiciels de statistique et un logiciel de SIG ..................... 11
III/ Résultats des mesures .................................................................................................................. 12
1. Parc de la Colombière ............................................................................................................. 13
3. Le Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche ....................................................................... 19
4. L’Ouche en aval du Lac Kir .................................................................................................... 19
Conclusion ......................................................................................................................................... 20
Bibliographie ...................................................................................................................................... 21
3
Figure 1 : Carte du trajet effectué à vélo. (JRFO = Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche,
SDarcy = Square Darcy, SCL = Square Carrelet de Loisy) ................................................................. 7 Figure 2 : Vélo instrumenté utilisé pour effectuer les mesures mobiles ............................................. 9 Figure 3 : Courbe d’origine (noire) et lissée (rouge) des températures de la station Dijon-Longvic le
19 avril 2016 ...................................................................................................................................... 11
Figure 4 : Cartes des différences de températures entre les mesures et la station Dijon-Longvic dans
le Parc de la Colombière, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai ............................................. 13 Figure 5 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic
le 14 mars 2016 .................................................................................................................................. 14 Figure 6 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic
le 19 avril 2016 .................................................................................................................................. 15 Figure 7 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic
le 20 avril 2016 .................................................................................................................................. 16
Figure 8 : Carte des différences de températures entre les mesures à vélo et la station Dijon-
Longvic le 4 mai 2016 ....................................................................................................................... 17 Figure 9 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station
Dijon-Longvic du parc de la Colombière au port du canal, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4
mai ...................................................................................................................................................... 18
Figure 10 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station
Dijon-Longvic dans le Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20
avril, d) 4 mai ..................................................................................................................................... 19 Figure 11 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station
Dijon-Longvic en aval du Lac Kir, le long de l’Ouche, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai
............................................................................................................................................................ 20
Tableau 1 : Instruments de mesure installés sur le vélo ....................................................................... 8
4
Présentation de l'organisme d’accueil
Le Centre de Recherches de Climatologie (CRC) a été fondé en 1969 par Pierre Pagney puis
associé au CNRS au milieu des années1970. Il est actuellement dirigé par Pierre Camberlin et
constitue l’équipe de recherche de l’UMR6282 Biogéosciences, Yves Richard étant le chef d’équipe.
L’Afrique, l’océan Indien, la Méditerranée, la France et la Bourgogne font parties des régions sur
lesquels les travaux sont réalisés. Le travail consiste à analyser les signaux climatiques, tel que le
changement climatique, les variabilités climatiques, et d’étudier leurs impacts sur les sociétés
(sanitaires) et les milieux (grandes cultures, vignes…). Ces travaux sont réalisés à l’aide d’outils
statistiques, numériques (modèles de climat), géomatiques (SIG, télédétection…) et ont une portée
régional, national et même internationale. Enfin les travaux se font en étroite collaboration avec des
laboratoires français mais également africains.
Actuellement l’équipe est composée d’un chercheur du CNRS, de 7 enseignants-chercheurs, de 4
ITA, de 3 doctorants et de 2 post-doctorants ainsi que des étudiants de master.
5
Introduction
L’îlot de chaleur urbain (ICU) est un phénomène caractéristique du climat urbain (Oke, 1973).
L'ICU se définie comme un excès de la température de l'air en zone urbaine par rapport à la campagne
environnante. L’intensité de l’ICU correspond à la valeur de cette différence de température. Ce
phénomène se manifeste surtouts la nuit (De Lapparent et al., 2015). L’intensité de l’ICU est d’autant
plus marquée que la journée est ensoleillée et que la nuit suivante est clair (radiative) et calme (peu
ou pas de vent).
Cet excédent thermique en ville la nuit s’explique surtout par l’utilisation de matériaux imperméables,
sec à forte inertie thermique (asphalte, béton, pierre…), sur de grandes surface (routes, trottoir,
bâtiments…) remplaçant des surfaces perméables capables d’évaporer (sols, végétation). Ces
matériaux ont la capacité d’emmagasiner la chaleur du rayonnement solaire en journée puis de la
restituer la nuit. A cela s’ajoute un mauvais écoulement de l’air ainsi qu’un apport de chaleur d’origine
anthropique (transport, bâtiments, industries…) (Bouyer, 2009).
En 2014, afin de caractériser l’ICU de la Communauté Urbaine du Grand Dijon, un programme de
Mesures Urbaines de la Température dans le Grand Dijon (MUSTARDijon) a été mis en place (Roux,
2014) en association avec l’ADEME Bourgogne, le Grand Dijon et le CRC. Ce réseau compte 501
sondes de température et d’humidité relative répartis dans 17 communes et a permis de mesurer et de
spatialiser l’ICU de la ville de Dijon lors de l’été 2014 (De Lapparent et al., 2015).
Ainsi en parallèle du programme MUSTARDijon, une campagne de mesures mobiles a débuté au
printemps 2016. Ce projet s’inspiré de projets de mesures mobiles qui ont déjà été réalisé au Pays
Bas dans la ville d’Utrecht (Wolters, 2012) de Rotterdam (Bert G. Heusinkveld et al 2010) et aux
Etats Unis dans la ville de Cleveland, OH (Nicholas B. Rajkovich, 2016) par exemple. L’objectif de
cette étude est de mesurer la température à l’intérieur des parcs et des jardins ainsi qu’aux abords des
surfaces en eau afin de voir s’ils ont véritablement un pouvoir rafraichissant les nuits lors de la
formation de l’ICU ainsi que vérifier s’il y a bien un axe frais en aval du lac Kir le long de l’Ouche
et du canal (De Lapparent et al., 2015).
La première partie de cette étude présente la méthode et l’instrumentation utilisé pour effectuer les
mesures mobiles. La seconde partie est consacrée au traitement des données. Enfin la troisième partie
est consacré à la présentation des résultats.
1 50 sondes installés en 2014, 59 depuis avril 2016
6
I/ Matériel et méthodes
1. Zone d'étude
L’étude est conduite dans la Communauté Urbaine du Grand Dijon qui compte plus de 250
000 habitants. Elle se situe dans la plaine de Saône, qui s’étend vers l’Est. A l’Ouest les plateaux
calcaires induisent une altitude plus marquée. L’altitude varie de 230 à 270m le long du transect
suivit pour effectuer les mesures mobiles (Figure 1).
Afin d'étudier l’îlot de chaleur urbain du Grand Dijon, un réseau de mesure (MUSTARDijon) de 50
sondes de températures a été déployé en 2014 (De Lapparent et al., 2015). Les mesures obtenues
atteignent 6°C entre la station au centre-ville (place de la Libération) et la station Dijon-Longvic de
Météo France les 7-9 mai 2014. Cette valeur est bien cohérente à la taille de l'agglomération (Oke,
1973).
1.1 Le climat2
La ville de Dijon est sous l'influence d'un climat de type océanique (Cfb) selon la classification
de Köppen-Geiger à tendance continental notamment avec de fortes amplitudes thermiques entre
l’hiver et l’été. Pour la période 1981-2010 les températures minimales moyennes vont de -0,8°C
(Janvier) à 14,5°C (Juillet) et les températures maximales moyennes vont de 4,8°C (Janvier) à 26,1°C
(Juillet). La température moyenne annuel est de 10,5°C et la lame d'eau précipité est de 760,5 mm en
moyenne par an. La durée de l'ensoleillement mensuel moyen est supérieur à 200 heures de mai à
août et l'ensoleillement annuel moyen atteint 1848,8 heures pour la période 1991-2010.
1.2 Le transect à vélo
Le transect à vélo fait près de 35 km, dure environ 2h30 et traverse les communes de Dijon,
Chenôve et Plombières-lès-Dijon (Figure 1). Le tracé a été choisi pour couvrir une grande diversité de
tissues urbain (parcs et jardins, étendues d'eau, hyper-centre...). Ces mesures ont pour but de
comprendre comment évolue la température aux abords des zones végétalisés tels que les parcs et
jardins mas également à proximité des étendues d'eau (rivière, canal, lac). Ainsi le circuit débute et
se termine sur l'Esplanade Érasme sur le campus universitaire (Figure 1). Le parc de la Colombière est
premier parc traversé. C’est le plus grand parc forestier de Dijon avec 33 ha dans lequel une mesure
de vent est effectuée (V2) (Figure 1). En sortant du parc le parcours passe au-dessus de la rivière
(l’Ouche) dans une zone plutôt industrialisée de quelques dizaines de mètres de large, bordé de part
et d'autre par la rivière l'Ouche et par le canal de Bourgogne jusqu’à V3. Le parcours se poursuit en
faisant une boucle dans la ville de Chenôve, les abords du port du canal étant le lieu de départ et
d’arrivé où une autre mesure de vent est faite (V5). Avant d'entrer dans le quartier de la Fontaine
d'Ouche, le parcours passe dans le jardin du Ruisseau de la Fontaine d'Ouche (Figure 1). L’itinéraire
se poursuit en longeant les berges du lac Kir puis en longeant le canal de Bourgogne et l’Ouche
jusqu'au port de Plombières-lès-Dijon où une mesure de vent est faite (V8). Le retour en direction de
Dijon se fait en passant par les jardins entre Plombières-Lès-Dijon et le lac Kir puis en longeant les
berges Nord du lac puis l'Ouche. Ensuite le trajet passe dans l’hyper-centre où un une mesure de vent
est effectuée (V10) place Darcy. Peu de temps après cet mesure de vent, le trajet fait une boucle dans
le square Darcy. Une 11ème mesure de vent (V11) est faite place de la Libération devant le Palais des
Ducs de Bourgogne. Ensuite le trajet se poursuit où des mesures sont faite dans le Square Carrelet de
Loisy (Figure 1) avant le retour sur le campus universitaire où une dernière mesure de vent est
effectuée (V13).
2 Données issues du site Météo France (cf bibliographie)
7
Figure 1 : Carte du trajet effectué à vélo. (JRFO = Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche, SDarcy = Square Darcy, SCL = Square Carrelet de Loisy)
8
Les conditions météorologiques jouent un rôle important dans la formation de l’ICU notamment le
vent. Le vent à l’échelle régional ne reflète pas forcément le vent local. En effet, dans un
environnement urbain la rugosité liée aux bâtiments, au mobilier urbain et aux obstacles divers réduit
la vitesse du vent de 50% par rapport à une zone dégagée (plan d’eau, plaines) (Bouyer, 2009).
Ainsi 13 mesures de vents sont faites tout au long du trajet afin de voir si le vent influence localement
les températures.
2. Instrumentation
Pour effectuer les mesures mobiles, un vélo adapté, de type vélo cargo de la marque Douze
Cycles (fabriqué à Ladoix Serrigny (21)) est loué à La Bécane à Jules. Un mât a été conçus et fabriqué
pour fixer les instruments de mesures. Le mât est fait en deux parties. Un premier tube se fixe au
cadre du vélo et un second tube sur lequel sont fixés les instruments de mesures (sondes de
température, anémomètre, girouette, pyranomètre et enregistreur de données) (Tableau 1) (les mesure
étant faite de nuit, les données du pyranomètre ne sont pas utilisés). Ce dernier s’emboîte dans le
premier. En parallèle, afin de géo localiser le parcours effectué à vélo, un GPS différentiel. Il est relié
à son antenne elle-même fixé au mât (Figure 2Figure 2). Les températures utilisées sont celle enregistrés
par la sonde externe car son temps de réponse est plus rapide que la sonde interne ce qui permet
d’enregistrer des variations de température locale.
Tableau 1 : Instruments de mesure installés sur le vélo
Instruments Modèle Précision Caractéristiques
Sondes de température
Interne/Externe HOBO Pro V2 U23-004 ±0,21 °C / ±0,2 °C
Temps de réponse :
40 minutes/3 minutes
(Débit d'air de 1 m/s)
Sonde d’humidité relative Température/RH Smart
Sensor (S-THB-M00X) ±2.5% entre 10% et 90%
Temps de réponse :
5 minutes (débit d'air de 1 m/s
et sous abri)
Girouette Wind Direction Smart Sensor
(S-WDA-M003) ± 5° Valeur seuil de 1 m/s
Anémomètre Wind Speed Smart Sensor (S
WSB-M003) ±1,1 m/s Valeur seuil ≤ 1 m/s
Pyranomètre Silicon Pyranometer Smart
Sensor (S-LIB-M003) ±10 w/m² ou 5% -
Enregistreur de données HOBO micro station Varie selon l'instrument Possibilité d’enregistrer 4
variables
GPS différentiel Trimble
GeoExplorer 2008 series
Varie selon le nombre de
satellites et la correction -
9
Figure 2 : Vélo instrumenté utilisé pour effectuer les mesures mobiles
3. Organisation d'une sortie de mesures
L’îlot de chaleur urbain se manifeste lors de nuits radiatives (ciel claire avec pas ou peu de
vent) suivant une journée ensoleillé. Les mesures ont été effectué au printemps 2016, le 14 mars, 19
et 20 avril et 4 mai.
Les conditions météorologiques (bon ensoleillement et faible vitesse du vent) ont été les principaux
critères de choix des campagnes de mesure.
Lorsque les conditions météo sont favorables à la formation de l’îlot de chaleur urbain, un binôme est
constitué pour effectuer les mesures. Les sorties se fond à deux pour assurer la sécurité du binôme
grâce à une meilleur visibilité, notamment à l'approche intersections mais également pour réduire la
durée de la sortie en alternant entre les deux vélos. Pendant qu’une personne pédale sur le vélo cargo
(plus lourd donc plus physique) l’autre personne récupère sur l’autre vélo.
Le matin de la sortie, le vélo est récupéré à La Bécane à Jules. Le mât est fixé au vélo. Une sangle
allant de l’avant à l’arrière du vélo, en passant par le mât, assure un meilleur maintient. Grâce au
logiciel HOBOware, les sondes de température et l'enregistreur de données sont programmées pour
enregistrer dès le coucher du soleil à un pas de temps d’une seconde (3 secondes pour la vitesse et la
10
direction du vent). L'heure du départ étant défini comme l'heure du coucher du soleil, le binôme se
présente 20 minutes avant le départ pour sortir le vélo sur l'Esplanade Érasme, allume le GPS et
équiper les vélos de lumières. Une fois le GPS allumé le logiciel Terrasync est lancé. Après avoir
attendus entre 5 et 10 minutes que le GPS capte suffisamment de satellites, un nouveau dossier
(veloclim_date) est créé. Le GPS est alors près à enregistrer. Lors du lancement de l’acquisition des
données (ligne générique) il faut changer les paramètres du GPS afin qu'il enregistre 1 point tous les
5 mètres et non pas 1 point par seconde (paramètres par défaut). Il faut s'assurer que l’acquisition soit
bien lancée avec le stylet en haut à droit et le nombre de points pré-enregistrés qui s'affiche.
L'enregistrement des points se fait en fin de transect, lors de l'enregistrement d'une mesure de vent
(point générique).
Le circuit est divisé en 13 transects. Après chaque transect, un arrêt de quelques minutes est effectué
pour mesurer la vitesse et la direction du vent (Figure 1Figure 1). Une fois arrêté, le vélo est tourné en
direction du Nord à l’aide d’une boussole afin de mesurer correctement la direction du vent. Le
transect en cours est enregistré puis l’acquisition d’un point générique est faite pendant environ une
minute. Ce point permet ensuite de replacer la mesure de vent sur une carte. Une fois le point
générique enregistré, l’acquisition d’un nouveau transect est lancée.
II/ Traitement des données
1. Récupération et traitement préalable des données
La station météo rural de référence choisie pour calculer l’ICU correspond à la station Météo
France de Dijon-Longvic qui enregistre les données de température toute les minutes. Une demande
est faite pour obtenir les enregistrements le soir ou des mesures mobiles sont programmés.
Le lendemain après avoir effectué les mesures, les données sont récupérées à l’aide d’un ordinateur
équipés de logiciels spécifiques. L’ordinateur est branché à la micro station et grâce au logiciel
HOBOware les données d’humidité relative, la direction et la vitesse du vent sont récupérés. La sonde
de température est branchée à l’ordinateur l’aide de la navette et les températures externes (sonde la
plus sensible et sous abri) sont récupérés. Les deux fichiers récupérés sont au format CSV fusionnés
pour n’en faire qu’un.
Pour récupérer les donnée GPS (transect et mesures de vent), un autre ordinateur équipé du logiciel
Pathfinder est relié au GPS. Afin d’améliorer la précision des coordonnés GPS une correction est faite
grâce au logiciel Pathfinder. Une fois la correction effectué les coordonnées GPS sont exportés au
format CSV.
Il faut ensuite corriger l’heure car les instruments de mesure et le GPS ont un décalage de quelques
secondes. L’heure des instruments correspond à l’heure de l’ordinateur utilisé pour lancer
l’enregistrement. Le GPS lui donne l’heure grâce aux satellites.
Afin de recaler le temps des instruments à celui du GPS, les arrêts lors des mesures de vent sont
choisis comme référence. En regardant sur Pathfinder, il est possible de lire l’heure des derniers points
du transect avant la mesure de vent et les premiers points du transect suivant. Lorsque le vélo ralentis
et s’arrête pour faire une mesure de vent, la vitesse du vent enregistré par la girouette diminue
également jusqu’à afficher une vitesse de vent très faible voire nulle. De même lorsque le vélo repart
la vitesse du vent augmente très rapidement. Une fois que la différence de temps est constatée, le
temps des instruments est ajusté au temps du GPS.
11
2. Traitements des données avec un logiciels de statistique et un logiciel de SIG
Deux outils sont utilisés pour traiter et représenter les données sous forme de cartes. Le logiciel
Rstudio est utilisé pour traiter la donnée en elle-même pour être ensuite utilisé et représenter sous
forme de cartes grâce au logiciel de SIG, Qgis.
Suite à la modification du temps, les fichiers sont ouverts sur Rstudio. Un nouveau fichier est créé
dans lequel sont ajoutés les coordonnés GPS, les données des instruments de mesure ainsi que les
températures de la station Météo France de Dijon-Longvic. Au préalable, une moyenne glissante sur
1 heure est faite sur les températures de la station Météo France afin d’éliminer les variations locales
qui peuvent être mal interprètes dans les résultats (Figure 3Figure 3). Ainsi la différence entre la
température mesurée sur le vélo et la température de la station Dijon-Longvic est calculé. Ce nouveau
fichier est exporté au format CSV puis ouvert avec Qgis.
Figure 3 : Courbe d’origine (noire) et lissée (rouge) des températures de la station Dijon-Longvic le 19 avril 2016
Les instruments enregistrent une mesure toute les secondes sans interruption lors du trajet. En
revanche le GPS lui n’arrive pas à enregistrer de coordonnée lorsqu’il ne capte pas suffisamment de
satellites. Lors des passages sous les ponts, sous les arbres ou au centre-ville par exemple, l’antenne
n’arrive pas à réservoir le signal des satellites et n’enregistre pas de point ce qui fait provoque des
manques sur la carte. Ces point manquants sont rajoutés manuellement.
Lors des trois premières sorties (14 mars, 19 et 20 avril) le maque de coordonnées s’observait
seulement en passant sous les ponts et en centre-ville. Le GPS a enregistré environ 3800 point pour
chacune de ces sorties. En revanche lors de la dernière sortie (4 mai) le GPS n’a enregistré que 1800
points soit 2000 points GPS de moins que lors des précédentes sorties. Ces points manquants sont
observés régulièrement tout au long du trajet mais surtout en passant sous les arbres (lac kir, canal,
l’Ouche, boulevards) qui entre la sortie du 20 avril et du 4 mai ont eu le temps de faire leurs feuilles.
Le feuillage est suffisamment épais pour faire écrans et bloquer le signal du satellite qui n’arrive pas
à atteindre l’antenne GPS. A partir de la place du 30 Octobre et sur le campus universitaire le nombre
de point GPS est similaire pour les 4 sorties car il y a peu d’arbres.
Pour que le trajet soit entièrement représenté, il faut donc rajouter une partie des points manquant.
Pour se faire, une couche shapefile est créé dans laquelles les points manquants sont recensés
12
manuellement. En considérant que la vitesse du vélo est constante et connaissant le parcours et l’heure
précise entre deux points, il est possible d’ajouter des points de manière régulière entre les deux points
dont leur est connue. Une fois tous les points rajoutés, il est possible d’extraire les coordonnées sur
Qgis. Ensuite il faut procéder aux mêmes étapes qu’avec le fichier GPS d’origine pour pouvoir
calculer la différence de température entre celle mesurées avec le vélo et celle de Dijon-Longvic grâce
à Rstudio. Un fichier csv est créé puis ouvert sur Qgis.
Un arrêt pour faire une mesure de vents dure moins de 5 minutes. Une fois la durée de l’arrêt bien
défini grâce à la vitesse du vent, 1 minute d’enregistrement au milieu de l’arrêt est sélectionné. Une
fois la minute sélectionnée, des roses des vents sont faite sur Rstudio pour chaque mesure de vent et
pour chaque sortie. Les roses des vents informent sur la direction du vent et la vitesse du vent moyen
sur une minute. Ces paramètres sont ensuite utilisés pour faire une représentation simplifiée du vent,
sous forme de flèches.
Les deux couches (GPS mesuré et GPS rajouté) sont fusionnées. Une palette de couleur adapté est
choisie. Les mesures de vents sont rajoutées manuellement sous forme de flèches. La direction et la
taille de la flèche donne respectivement la direction et la vitesse du vent.
III/ Résultats des mesures
Les mesures ont été faite le 14 mars, 19 et 20 avril et 4 mai 2016 après le coucher du soleil.
Les cartes (Figure 5 à 8) obtenus sont réalisés avec Qgis. Elles sont faites avec des déciles (10 classes
d’effectifs égaux). Cette représentation sous forme de déciles permet de visualiser les partis les plus
froides et les plus chaudes du parcours. Chaque carte a sa propre légende.
Pour les trois premières sorties (14 mars, 19 et 20 avril) les températures mesurées sur le vélo varient
tout au long du trajet. Elles sont parfois plus basses ou plus élevés que celle de la station Dijon-
Longvic. Le 14 mars et le 20 avril 2016 entre 80 et 90% des températures mesurés sont supérieur à
celle de la station Dijon-Longvic et plus de 90% pour le 19 avril. A la différence des trois premières
sorties, les températures mesurés lors de la sortie du 4 mai 2016 (Figure 7) sont toute plus élevées que
celle de la station Dijon-Longvic. Pour cette même journée, plus de la moitié des températures
mesurés sont 4°C au-dessus des températures en milieu rural (station Dijon-Longvic).
Pour la sortie du 4 mai (Figure 8), les températures mesurées du début jusqu’au parc de la Clombière
sont entre 3°C et 5°C plus élevé que celles à la campagne (station Dijon-Longvic). Le vent faible
favorise ces écarts. Au retour sur le campus les températures mesurés ne sont plus que de 0,7°C à
3,0°C supérieure à celles à la campagne car un vent du Nord sensible et frais a brassé l’air et a atténué
les écarts de température entre les mesures mobiles et la campagne environnante.
Tout au long du trajet 13 mesures de vent sont faites. Les mesures de vents correspondent à des
moyennes sur une minute. Les vitesses de vent inférieure à 0.5 m/s sont représentés par une croix.
Lorsque la vitesse est supérieure à 0.5 m/s la vitesse est représenté par une flèche dont la taille est
proportionnelle à la vitesse et la direction indique la direction du vent.
Les vitesses de vent sont faibles voire nulle. Les vitesses de vent les plus importantes sont mesurés
dans des endroits dégagés (V 13 campus universitaire, V3 pont du canal, V5 port du canal). La vitesse
de vent la plus élevé sur le pont du canal lors de la nuit du 4 mai avec 2.44 m/s (8.8 km/h).
13
1. Parc de la Colombière Lors des quatre sorties, les températures chutent progressivement en entrant dans le parc puis
augmentent rapidement en sortant. Le parc de la Colombière est l’une des parties du trajet où les
températures mesurées sont les plus basses. Les températures mesurées sont égales ou supérieur (+
1°C) à celle en milieu rural (station Dijon-Longvic) pour le 14 mars et 19-20 avril et supérieur de 3 à
3,5°C pour le 4 mai (Figure 4). A noter que la vitesse du vent est inférieure à 0,5 m/s.
a) b)
c) d)
Figure 4 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures mobiles et la station Dijon-Longvic
dans le Parc de la Colombière, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai
14
Figure 5 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic le 14 mars 2016
15
Figure 6 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic le 19 avril 2016
16
Figure 7 : Carte des différences de température entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic le 20 avril 2016
17
Figure 8 : Carte des différences de températures entre les mesures à vélo et la station Dijon-Longvic le 4 mai 2016
18
2. Du parc de la Colombière au port du canal
Une hausse progressive des températures est mesurée sur cette partie du trajet. Lors des quatre soties,
cette portion du tracé ressort comme étant l’une des plus chaudes (Figure 9). La hausse des
températures entre la sortie du parc de la Colombière et l’endroit le plus chaud est comprise entre
+0,7°C pour le 14 mars et +1,2°C pour le 20 avril.
Les températures sont plus élevées qu’en milieu rural (station Dijon-Longvic). Les anomalies sont
comprises entre + 2°C et +2,5°C pour le 14 mars et le 19-20 avril et atteignent +5,3°C pour le 4 mai.
Pour ces 4 sorties de mesures la température est anormalement élevée alors qu’un axe frais a été
observé grâce au le reseau MUSTARDijon (De Lapparent et al., 2015).
a) b)
c) d)
Figure 9 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station Dijon-Longvic du parc
de la Colombière au port du canal, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai
19
3. Le Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche
Comme pour le parc de la Colombière, les températures mesurées dans le Jardin du Ruisseau de la
Fontaine d’Ouche font parties des plus basses du trajet pour les 4 sorties. La température baisse
rapidement en arrivant le long du canal avant même d’entré dans le Jardin puis elles raugmentent
rapidement en sortant du Jardins. Les températures les plus basses ont été mesurées le 20 avril et elles
sont entre 0,3 et 0,7 °C plus élèves que les températures en milieu rural (station Dijon-Longvic). Le
4 mai les températures était entre 3 et 3,5°C plus élevé qu’en milieu rural (Figure 10).
a) b)
c) d)
Figure 10 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station Dijon-Longvic dans le
Jardin du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai
4. L’Ouche en aval du Lac Kir
Après le lac Kir, l’Ouche poursuit son chemin. La ripisylves est très dense. En parallèle à quelques
mètres de l’Ouche il y a le canal. Les températures mesurées font partis des plus basses du trajet pour
les 4 sortie. La sortie du 19 avril (Figure 11 b) est la plus contrasté avec une hausse rapide de la
température en s’éloignant de l’Ouche et en se rapprochant du centre-ville. La température augmente
de 1,5°C. Les températures les plus basses sont enregistrés le 14 mars (Figure 11 a) avec des anomalies
autour de 0°C soit une température mesurée équivalente à la température à la campagne (station
Dijon-Longvic). Le 4 mai (Figure 11 d) les anomalies les plus basses sont comprises entre +2,5°C et
+3°C
20
a) b)
c) d)
Figure 11 : Vue aérienne et cartes des différences de températures entre les mesures et la station Dijon-Longvic en aval
du Lac Kir, le long de l’Ouche, a) 14 mars, b) 19 avril, c) 20 avril, d) 4 mai
Les mesures réalisées lors des 3 sorties les plus récentes dans le square Darcy et le square Carrelet de
Loisy montre qu’ils n’ont pas d’effet sur la température probablement dû fait de leur petite taille et
que la végétation ne soit pas très dense.
Conclusion
21
Bibliographie
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En Annexe
V1 SUAPS
V2 Parc la Colombière
V3 Pont du canal
V4 Chenôve
V5 Port du canal
V6 La Fontaine d'Ouche
V7 Crocodiles
V8 Port du canal Plombières-lès-Dijon
V9 Barrage du lac Kir
V10 Place Darcy
V11 Place de la Libération
V12 Parc des Expositions
V13 Campus universitaire