Upload
others
View
5
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
MINISTERE DE LA SANTE REPUBLIQUE DU MALI
* * * * * * * Un Peuple – Un But – Une Foi
CONSEIL NATIONAL * * * * * * * *
DE L’ORDRE DES PHARMACIENS
DU MALI
* * * * * * *
CONSEIL NATIONAL
DE L’ORDRE DES PHARMACIENS
DU MALI
RAPPORT FINAL DE LA VISITE DE TERRAIN
DANS LES STRUCTURES PHARMACEUTIQUES DE BAMAKO
CROPD/CNOP
Rapport de visite de terrain 2009 Page 1 sur 26
SOMMAIRE Page
1. INTRODUCTION……………………………………………………………….……...…..…..…..2
2. OBJECTIFS……………………………………………………………………….…..……….……2
2.1. OBJECTIF GENERAL…………………………………………………..………….………..2
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES………………………………………..………….……….……2
3. METHODOLGIE…………………………………………………..……………..……….………..2
4. LES EQUIPES………………………………………………..…………………………….…...…..3
4.1. EQUIPE 1………………………...……...…………………………………….……...3
4.2. EQUIPE 2…………………………..……………………………………………..…..3
4.3. EQUIPE 3……………………………………………………………………..…..…..3
5. PROGRAMME DE LA VISITE……………………………………………………….........…….3
6. SOURCES DE FINANCEMENT…………………………………………………………...……..3
7. BUDGET…………………………………………………………………………………...……….3
8. RESULTATS………………………………………………………………………...……………..4
8.1. DATE D’OUVERTURE……………………………………………………...………..…….4
8.2. VOLUME HORAIRE………..........................................................................................……4
8.3 LE NOMBRE DE TRAVAILLEURS EMPLOYES..............….............................................4
8.4. LE NOMBRE DE STAGIAIRES............................................................................................5
8.5. LE NOMBRE D’ASSISTANTS………………................................................................…..5
8.6. CONTRAT DE TRAVAIL……………....................................................................….…….6
8.7. MODE DE RECOUVREMENT DES COTISATIONS SOUHAITE.........................……..6
8.8. LES DIFFICULTES………….........................................................................................……7
8.8.1. L’OFFICINE………….........................................................................................….7
8.8.2. LES GROSSISTES…................................................................................................9
8.8.3. LES LABORATOIRES….….......…....................................................................….9
8.9. LES ATTENTES……………………….................................................................................10
8.10. BESOINS DE FORMATION…………..............................................................................11
8.11. COMPTE RENDU DE QUELQUES RENCONTRES…….................................……..…12
8.11.1. LABOREX MALI………………………………………..............................……12
8.11.2. USINE MALENNE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES (UMPP)…........12
8.11.3. COPHARMA S.A……………………………………………………….........….13
8.11.4. LA PHARMACIE POPULAIRE DU MALI………………………….....…..…14
8.11.5. LA RENCONTRE AVEC LES PHARMACIENS À L’INRSP……….............14
8.11.6. LA DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MEDICAMENTS (DPM)….17
8.11.7. L’INSPECTION DE LA SANTE………....................................................…….19
8.11.8. LA DIRECTION REGIONALE DE LA SANTE (DRS)………....................…20
8.11.9. LE LABORATOIRE NATIONAL DE LA SANTE (LNS) ……..................….20
8.12. AUTRES CONSTATS ……………………………………………………..................…..21
9. RECOMMANDATIONS…………………………………………….............………………..….22
9.1. PHARMACIENS………………………………………….................……….....….22
9.2. LE CROPD……………………………………………........................................….22
9.3. LE CNOP…………………….............................………………………….….…….23
10. PLAN D’ACTION……..............……………………………………………………...…..…….24
11. CONCLUSION………………..............……………………………………………….....……..25
Rapport de visite de terrain 2009 Page 2 sur 26
AVANT-PROPOS
Le présent rapport est le fruit d’un travail collégial de l’ensemble des conseillers nationaux et des
conseillers régionaux du district. Les trois équipes qui ont effectué la visite avaient chacun, en son sein
un rapporteur et les rapports d’équipe ont été adressés au secrétariat de la visite.
Le secrétariat était composé de docteur Soumaïla COUMARE, trésorier général du Conseil Régional
de l’Ordre des Pharmaciens du District (CROPD) ; Monsieur Sekouba SIDIBE et Madame
BAGAYOGO, personnel d’appui du CROPD.
Le secrétariat a produit un premier rapport provisoire qui fut soumis à l’appréciation des conseillers
ayant participé à la visite. Lors de la réunion de travail du 11 mai 2009 et, après les amendements et
propositions d’amélioration les conseillers ont adopté un rapport provisoire définitif.
Certaines structures visitées ont reçu le 13 mai 2009 la partie de ce rapport provisoire définitif qui les
concerne pour amendement. Il s’agit de LABOREX MALI, PPM, UMPP, COPHARMA s.a, DPM,
Inspection de la Santé, DRS de Bamako et le Laboratoire National de la Santé.
A la date du 03 août 2009, le secrétariat a enregistré les réactions de l’Inspection de la Santé de la DRS
de Bamako et du Laboratoire National de la Santé. Les corrections et propositions d’amélioration de
ces structures ont été prises en compte pour produire le rapport final.
Toute fois, nous restons ouverts à toutes les propositions en vue de nous améliorer lors des prochaines
visites. Aussi, nous remercions tous les pharmaciens et leurs collaborateurs pour leur participation à la
visite de terrain et pour l’accueil réservé aux différentes équipes.
Nous remercions particulièrement pour leur contribution de qualité à cette visite: le Directeur de la
Pharmacie et du Médicament, Professeur Ousmane DOUMBIA ; l’Inspecteur en Chef de la Santé,
Docteur Mamadou KANE ; la Directrice Régional de la Santé, Docteur DIALLO Fanta SIBY; le
Directeur Général du LNS, Professeur Gaoussou KANOUTE; le vice doyen de la Faculté de Médecine
de Pharmacie et d’Odontostomatologie, Professeur Drissa DIALLO ; le Professeur Benoît
KOUMARE, le Professeur Rokia SANOGO et Docteur Ibrahima COULIBALY du Centre National
d’Appui à la lutte contre la Maladie.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 3 sur 26
1. INTRODUCTION
Le district de Bamako, enclavé dans le cercle de Kati s’étend sur 22 Km d’Ouest en Est et sur 12 Km du Nord
au Sud de part et d’autre du fleuve Niger. Il est constitué de six communes avec une population estimée à
1 282 163 habitants en référence à la lettre n° 000303/MEIC/DNSI du Directeur National de la Statistique et de
l’Informatique en date du 11 décembre 2007.
Depuis la loi n° 85-41/AN-RM du 22 juin 1985 portant autorisation de l’exercice privé des professions sanitaires
au Mali, la démographie pharmaceutique a considérablement évolué à Bamako avec la création des structures
privées pharmaceutiques. Le CROPD a enregistré depuis sa création 439 inscriptions et 278 confrères sont sur la
liste d’attente pour l’ouverture d’une officine de pharmacie dans le district.
Le CROPD en collaboration et avec l’appui du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Mali a entrepris
du 05 au 30 janvier une visite de terrain dans les structures pharmaceutiques de Bamako.
Cette visite a concerné les pharmaciens du secteur privé et du secteur public et s’est terminée par une prise de
contact avec quatre services de l’administration publique.
Elle se justifie par la nécessité de rétablir rapidement l’autorité de l’ordre d’une part et d’autre part prêter une
oreille attentive aux attentes de nos confrères face aux problèmes prioritaires de la profession dans le district, à
savoir :
L’emploi et l’installation des jeunes pharmaciens;
La gestion des officines des confrères décédés;
Les difficultés de délimitation avec le cercle de Kati;
Le non respect du Schéma Directeur d’Approvisionnement des Médicaments Essentiels dans les
Centres de Santé de Référence et les Centres de Santé Communautaires;
L’exercice illégal de la profession dans les cliniques et les cabinets de soin avec le non respect de la
liste de l’armoire d’urgence;
La vente illicite des médicaments dans le district ;
Les problèmes de formation et de recherche dans le secteur pharmaceutique ;
Le plan de carrière dans la fonction publique pour le pharmacien.
2. OBJECTIFS
2.1. OBJECTIF GENERAL
Rencontrer tous les pharmaciens du district.
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Vérifier l’application correcte des textes qui régissent la profession par nos confrères ;
Recenser les difficultés rencontrées dans le plein épanouissement du secteur pharmaceutique
dans le district de Bamako.
3. METHODOLGIE
o Recueil d’information (voir canevas);
o Visite de terrain;
o Brainstorming;
o Réunion de travail.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 4 sur 26
4. LES EQUIPES
Trois équipes composées chacune de trois conseillers (CNOP et CROPD) et d’un personnel de soutien ont
effectué cette visite :
4.1. EQUIPE 1
Dr COULIBALY Nouhoum : Président CNOP
Dr SARR Amadou Makhan : Sécretaire Général Adjoint CROPD
Dr COUMARE Soumaïla : Trésorier Général CROPD
Personnel d’appui : M. SIDIBE Sekouba
4.2. EQUIPE 2
Dr DIALL Moussa Gouro : Président CROPD
Dr SIDIBE Alatji : Trésorier Général CNOP
Dr KONE Niananké : Trésorier Général Adjoint CNOP
Personnel d’appui : M. BÂ Alpha
4.3. EQUIPE 3
Dr DOUMBIA Abdou : Vice Président CNOP
Dr COULIBALY Ousmane Bakary : Secrétaire Général CROPD
Dr WADE Alou Badara : Trésorier Général Adjoint CROPD
Personnel d’appui : M. DIAKITE Abdoulaye
5. PROGRAMME DE LA VISITE
Chaque équipe a effectué la visite dans deux communes avec des sorties journalières de 9 heures à 14 heures
et l’ensemble des équipes s’est rendu à Laborex, PPM, Copharma, UMPP et dans quatre structures publiques
de l’administration : DPM, Inspection de la Santé, DRS et LNS
La rencontre avec les pharmaciens de la section D autres que ceux des laboratoires d’analyse biomédicale a eu
lieu dans la salle de conférence de l’INRSP.
Voir calendrier en annexe.
6. SOURCES DE FINANCEMENT La visite a été financée sur ressources propres pour moitié parle CROPD et l’autre moitié par le CNOP.
7. BUDGET
La visite a coûté 1 274 700 F CFA
DESIGNATION P. U. QTE MONTANT
Carburant
Pause déjeuner
Rencontre INRSP
Secrétariat
Cartes téléphoniques
Perdiem correction
10 000 F CFA
2 000 F CFA
13 875 F CFA
270 825 F CFA
5 000 F CFA
5 000 F CFA
54
180
1
1
12
6
540 000 F CFA
360 000 F CFA
13 875 F CFA
270 825 F CFA
60 000 F CFA
30 000 F CFA
TOTAL 1 274 700 F CFA
Rapport de visite de terrain 2009 Page 5 sur 26
8. RESULTATS
Les structures visitées étaient au nombre de 233 dont 194 officines de pharmacie, 29 établissements
grossistes, 9 laboratoires d’analyses biomédicales et une usine. Sur les 233 structures visitées 161 ont
rempli le canevas dont 143 officines, 12 grossistes et 6 laboratoires. Pour la date d’ouverture les
données sont relatives à 172 établissements pharmaceutiques.
8.1. DATE D’OUVERTURE
Tableau : nombre d’ouvertures d’établissements pharmaceutiques par année
AN
STRUCT 19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
Officines 3 12 11 21 2 4 8 6 2 3 4 6 16 6 9 5 7 3 6 4 10
Grossistes 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1 1 1 1 2
Laboratoires 1 1 1 2 1
Total 3 12 11 22 3 5 9 8 3 4 6 8 17 7 10 7 9 4 7 5 12
NOMBRE DE CREATION PAR ANNEE
3
12 11
22
35
9 8
3 46
8
18
7
10
79
4
75
12
0
5
10
15
20
25
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
ANNEES
NO
MB
RE
Graphique 1 : nombre d’ouverture par année
L’ouverture des établissements pharmaceutique a évolué en dent de scie avec des pics en 1991, 2000
et 2008.
8.2. VOLUME HORAIRE
Ce volume a été calculé uniquement pour les 143 officines qui ont rempli le canevas. Le volume
horaire pour les 143 officines est de 2 127 heures par jour avec une moyenne de 14h 52 min par jour et
par officine soit pratiquement le double de l’horaire officielle. Cette particularité doit être prise en
compte lors de l’élaboration d’une éventuelle convention collective.
Ce volume horaire rapporté aux 194 officines donne environ 2 885 heures par jour soit 2 885 X 340j =
980 900 heures par an en tenant compte des jours fériés.
8.3 LE NOMBRE DE TRAVAILLEURS EMPLOYES
Les 161 structures qui ont rempli le canevas emploient 906 travailleurs dont 614 pour l’officine 236
pour la vente en gros et 56 pour le laboratoire avec une moyenne d’environ 5 employés pour l’officine,
20 employées pour le grossiste et 10 employés pour le laboratoire.
NOMBRE DE TRAVAILLEUR PAR SECTEUR
OFFICINE
614
GROSSISTE
236
LABO
56
Graphique 2 : nombre de travailleur par secteur
Rapport de visite de terrain 2009 Page 6 sur 26
Donc le nombre de travailleurs employés par le secteur privé pharmaceutique dans le district de
Bamako tourne autour de 1 500 personnes sans compter les assistants et les stagiaires. Cette offre
d’emploi est certainement comparable à celle d’une unité industrielle de taille respectable.
8.4. LE NOMBRE DE STAGIAIRES
Les 161 structures utilisent 162 stagiaires donc en moyenne un stagiaire par structure même si la visite
s’est déroulée pendant l’année scolaire.
NOMBRE DE STAGIAIRE PAR SECTEUR
OFFICINE
135
GROSSISTE
23
LABO
4
Graphique 3 : nombre de stagiaire par secteur
L’officine avec ses 135 stagiaires vient en tête suivie des grossistes avec 23 stagiaires contre 4
stagiaires pour le laboratoire. Il est donc nécessaire de définir avec les écoles de formation et les
structures qui s’occupent de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes (ANPE, FAFPA,
APEJ etc..) un cadre de collaboration pour la prise en charge de ces stages en terme d’objectifs,
d’activités, d’évaluation et de rémunération.
8.5. LE NOMBRE D’ASSISTANTS
Il est de 93 pour les 161 structures dont 76 assistants pour les 143 officines.
NOMBRE D'ASSISTANT PAR SECTEUR
OFFICINE
76
GROSSISTE
12
LABO
5
Graphique 4 : nombre d’assistant par secteur
Au-delà de la décision 000722/MS-SG qui, en application des dispositions de l’article 35 de l’arrêté
n° 91-4318/MSPAS-PF-CAB du 03 octobre 1991, rend obligatoire le recrutement d’un assistant à
partir de 100 millions de francs CFA de Chiffre d’Affaire annuel, il est souhaitable que tous les
pharmaciens d’officines recrutent au moins un assistant pour améliorer la qualité de la dispensation à
l’officine.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 7 sur 26
8.6. CONTRAT DE TRAVAIL
Le contrat de travail peut être verbal mais le mettre par écrit protège mieux les employeurs que nous
sommes dans un environnement en pleine mutation.
CONTRAT DE TRAVAIL PAR SECTEUR
OFFICINE
42
GROSSISTE
6
LABO
6
Graphique 5 : contrat de travailleur par secteur
Sur les 161 structures 42 officines, 6 grossistes et 6 laboratoires ont des contrats de travail écrits soit
seulement le tiers des structures même si le plus souvent les travailleurs sont inscrits à L’INPS et ont
des bulletins de salaires.
8.7. MODE DE RECOUVREMENT DES COTISATIONS SOUHAITE
Pour 168 pharmaciens qui se sont prononcés, 87 (52%) souhaitent un recouvrement en espèces,
76(45%) préfèrent payer par chèque tandis que 5 soit 3% des pharmaciens aimeraient procéder par
virement. Mais aucun pharmacien n’a précisé un autre mode de recouvrement.
Par contre tous les pharmaciens sont d’accord qu’un bon taux de recouvrement est de nature à
améliorer l’image de la profession.
MODE DE RECOUVREMENT SOUHAITE
ESPECE
52%
CHEQUE
45%
VIREMENT
3%
Graphique 1 : mode de recouvrement souhaité
Certains pharmaciens ont également proposé une pénalité pour le retard de payement de la cotisation.
Cette proposition retient notre attention puisque les trois modes de payement souhaités sont faisables
aujourd’hui et un numéro de compte a été envoyé à tous les pharmaciens. Par ailleurs le CROPD met
tout en œuvre pour procéder au recouvrement selon le choix du confrère.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 8 sur 26
8.8. LES DIFFICULTES
Au cours de la visite, toutes les structures ont évoqué certaines difficultés notamment :
La vente illicite des médicaments qui affecte l’image même du pharmacien.
Service des impôts : les confrères ont trouvé la pression fiscale trop forte avec un minimum exigible
élevé et des redressements rapprochés. Les pharmaciens s’accordent à dire qu’il faut un impôt
professionnel pour le secteur pharmaceutique. Certains pharmaciens ont proposé d’approcher
l’administration des impôts pour défendre notre cause mais aussi, si nécessaire de commettre des
experts en fiscalité pour faire des propositions.
Des difficultés avec la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence et avec l’INPS ont
été également rapportées tout comme des tracasseries pour la taxe municipale par des agents de la
mairie. Pour une bonne conservation des médicaments et réactifs les structures pharmaceutiques
consomment de l’électricité en permanence (réfrigérateurs, congélateurs, ventilateurs, climatiseurs,
croix etc.) à un tarif domestique. Dans l’intérêt même de la santé publique les structures
pharmaceutiques doivent être considérées comme des entreprises et bénéficier de tarifs spéciaux
d’électricité auprès de l’EDM.
Dans un environnement socio-économique instable et un financement difficile à cause des taux
d’intérêt pratiqués par les banques il est aujourd’hui difficile pour le pharmacien de faire des
projections dans l’avenir. A ces difficultés d’ordre général viennent s’ajouter des contraintes propres à
chaque secteur d’activité.
8.8.1. L’OFFICINE
La faiblesse des recettes et de la marge bénéficiaire pour faire face à des charges trop élevées a été
largement évoquée par les pharmaciens d’officine. En plus de la vente illicite des médicaments, des
difficultés ont été évoquées avec le personnel, l’ordre et les confrères pharmaciens, les prescripteurs,
les grossistes, les sites, l’administration et d’autres partenaires.
La vente illicite de médicaments : elle prend des proportions inquiétantes dans le district de Bamako.
Les officines du centre ville sont fortement concurrencées par des boutiques bien remplies en
médicament d’origine douteuse n’ayant subi aucun contrôle de qualité ; quand ce ne sont pas des
tabliers installés au bout du carrefour. Ces médicaments échappent à tout contrôle et posent un
véritable problème de santé publique.
Le personnel : certains pharmaciens proposent une convention collective du secteur privé
pharmaceutique pour résoudre le problème d’instabilité du personnel, assurer une bonne prise en
charge des cas d’indigence du personnel et fixer un bon cadre de collaboration avec les assistants à
travers un contrat type. En effet beaucoup de pharmaciens ne sont pas satisfaits du comportement des
assistants à l’officine et aucun texte ne donne des indications sur leurs traitements et salaires. Cette
convention pourra aussi prendre en compte la retraite du pharmacien d’officine en précisant les
conditions dans lesquelles les jeunes pourront rentrer dans le capital de l’officine. Elle pourra aussi
mieux définir le cadre du remplacement à l’officine.
L’absence de structure de formation du personnel constitue également une contrainte pour le secteur.
L’ordre et les confrères : les pharmaciens d’officine demandent une bonne planification et un bon
suivi des programmes de garde. Il faut aussi afficher la liste des pharmacies de garde quand l’officine
n’est pas de garde pour une bonne information des patients. Aujourd’hui les transferts illégaux posent
problème dans le district, il est urgent de créer une commission nationale chargée des transferts et de
redéfinir les conditions du transfert. L’idée est d’ouvrir une liste différente de la liste d’attente pour les
nouvelles installations, de fixer un délai et de préciser les critères pour prétendre à un transfert. La
commission comprendra en plus de l’ordre, les grossistes et éventuellement certaines structures
administratives.
Certains confrères trouvent le taux de cotisation élevé et d’autres insistent sur la mise en place d’une
caisse de solidarité pour venir en aide aux pharmaciens en difficulté ou, la création d’une mutuelle.
La différence de prix entre les officines a été évoquée. Cette différence concerne surtout les produits
en DCI et la parapharmacie mais aussi certaines spécialités.
Aujourd’hui, la gestion des pharmacies des confrères défunts est un problème brûlant dans le district.
Plusieurs propositions ont été faites et la question mérite une attention particulière.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 9 sur 26
Les prescripteurs: aujourd’hui en plus du médecin tout le personnel de la santé prescrit, ce qui pose
énormément de problèmes à l’officine. La qualité de la prescription pose problème la prescription des
médicament sans AMM continue et un nouveau phénomène se développe, la prescription par
téléphone portable. Les armoires d’urgence des cabinets de soin et autres cliniques fonctionnent
comme de véritables officines de pharmacie avec parfois des prix beaucoup plus élevés. Le Schéma
Directeur d’Approvisionnement en Médicament Essentiel n’est pas respecté par les CSCom qui
vendent souvent des blisters et même des spécialités au lieu des boîtes de mille. La vente à domicile de
médicaments par certains prescripteurs a été signalée ainsi que des cas d’usurpation de titre de
médecin. La collaboration avec certains médecins cliniciens n’est pas facile et des incompréhensions
surgissent souvent à propos des 10% de remise accordés habituellement par le pharmacien d’officine.
Les grossistes :
La fréquence des ruptures et les privilèges accordés à certaines pharmacies ont été décriés par les
confrères. En outre les prix de cession PPM sont plus bas pour les CSCom que pour l’officine. A leur
avis ce prix de cession PPM doit être le même pour tout le monde et la différence doit se situer au
niveau des prix de ventes calculés par l’application d’un coefficient qui varie selon les structures.
Les sites: certains confrères ont évoqué la non viabilité des sites créés souvent dans des quartiers sans
adduction d’eau ni électricité avec toute la difficulté de trouver un local approprié. Beaucoup de
pharmaciens réclament la restauration d’une distance réglementaire entre les officines et plus de
rigueur dans les installations et les transferts d’officine. Une visite du local avant tout aménagement
peut à leur avis éviter les installations anarchiques. Cette visite sera effectuée par le CROPD. Les
dépôts en situation irrégulière posent problème dans le district malgré une législation claire qui dit que
le dépôt doit se déplacer d’au moins 10 kilomètres une année après l’installation d’une officine.
Le coût élevé de la location, le stationnement des transports collectifs devant l’officine, les difficultés
d’accès à l’officine, les difficultés de rénovation la poussière et l’insécurité sont autant de difficultés
que vit le pharmacien d’officine au quotidien.
L’administration : les pharmaciens non fonctionnaires sont écartés de l’enseignement à la faculté
contrairement aux textes (article 6 de la loi n° 85-41/AN-RM du 22 juin 1985). Les pharmaciens
d’officine veulent participer pleinement aux activités de santé publique : lutte contre les épidémies,
collecte de données, formation, dispensation des ARV etc.
Les pharmaciens d’officine déplorent aujourd’hui trop de références pour la même molécule
thérapeutique et évoquent des difficultés dans la destruction des produits périmés et avariés.
Les heures d’ouverture et de fermeture ne sont pas harmonisées
Autres partenaires : les difficultés liées aux associations (établissements gérés en SARL) , le faible
pouvoir d’achat et l’analphabétisme de la population ainsi que les problèmes liés au retour des
médicaments vendus ont été évoqués.
Les confrères ont aussi fait allusion aux difficultés d’informatisation surtout de logiciel de gestion
adapté à notre contexte.
La difficulté de trouver des jetons même à la BCEAO est aussi ressortie lors de cette visite.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 10 sur 26
8.8.2. LES GROSSISTES
Les pharmaciens grossistes trouvent lent le processus d’Autorisation de Mise sur le Marché et
rencontrent des difficultés dans la collecte des documents d’importation surtout après la lettre
circulaire n° 003/MF/DGD/DRKB non datée de la Direction Régionale des Douanes de Koulikoro et
du district de Bamako (voir visite à LABOREX et COPHARMA).
Les grossistes ont également évoqué en plus de la vente illicite des médicaments la concurrence
déloyale entre grossistes. En effet certains grossistes approvisionnent des cliniques et des dépôts en
situation irrégulière et/ou ne respectent pas les modalités d’installation des nouvelles officines (la
sortie de la licence). Pour une moralisation du secteur certains grossistes demandent un audit du fichier
client chez tous les grossistes. Ils demandent en outre une meilleure organisation du secteur à travers
un programme de garde.
Les difficultés de recouvrement avec les officines ont été largement évoquées par l’ensemble des
grossistes. Certains grossistes déplorent également les marges pratiqués par certains confrères à
l’officine qu’ils estiment trop élevées. Cette situation est de nature à faire partir les patients vers
d’autres horizons.
Le contrat plan entre la PPM et l’Etat et l’attribution de marché à des pharmaciens d’officine ou
même aux non professionnels sont des difficultés du secteur.
Dans les sociétés SARL le pharmacien n’a pas beaucoup d’autorité, il faut lui donner plus de pouvoir à
travers une plus grande participation au capital parce que les bailleurs à cause de leur position
majoritaire dans la répartition du capital social décident malgré l’avis du pharmacien.
8.8.3. LES LABORATOIRES
Les laboratoires d’analysent évoquent comme difficulté majeure l’existence de laboratoire dans les
cliniques et cabinets sans biologiste et sans licence les autorisant à pratiquer des analyses biomédicales
externes pour les non hospitalisés.
En dépit de l’exonération et, du payement à temps des cotisations sociales certains laboratoires
rencontrent des difficultés avec le service des impôts et l’INPS.
Le Coût élevé du dédouanement des équipements et matériels de laboratoire constitue une entrave à
l’acquisition de nouveaux matériels pour élever le niveau du plateau technique.
Les réductions accordées aux cadres de santé extérieurs à l’établissement constituent également une
difficulté du secteur.
L’absence du conseil central C ne permet pas une bonne organisation du secteur.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 11 sur 26
8.9. LES ATTENTES
Au cours de la visite nous avons constaté que les confrères et l’administration attendent beaucoup de
l’ordre par rapport à l’accès, à la régulation et à la représentation de la profession.
La restauration de l’autorité de l’ordre afin d’améliorer l’image du pharmacien, le renforcement de la
solidarité et l’amélioration de la communication ont été très souvent évoqués. Le manque d’équité et
de transparence dans la gestion a été déploré par certains confrères.
Le traitement des dossiers dans les délais est vivement souhaité. Un accent particulier est mis sur les
cas de transfert où une gestion rigoureuse et diligente est demandée et la nécessité de redéfinir les
critères s’impose.
Il est également demandé à l’ordre de rendre plus dynamiques les coopérations et jumelages inter
ordres et surtout de trouver un bon cadre de collaboration avec l’ordre des médecins du Mali.
Certains confrères demandent de revoir le nombre et les critères d’élection des conseillers en prenant
en compte le nombre d’année d’expérience (cinq à dix ans) dans la profession et la participation
préalable à un bureau pour accéder à certains postes (président, secrétaire général). Ils ont aussi
souhaité l’augmentation de la durée du mandat, une meilleure formation des conseillers et la mise en
place des conseils centraux.
Le manque de disponibilité des conseillers et l’absence de cohésion dans les décisions des différents
bureaux de l’ordre ont été souvent reprochés. Les confrères souhaitent la mise en place d’une banque
de données sur les pharmaciens et la tenue régulière des assemblées avec présentation des bilans
administratif et financier. L’attribution correcte des sites et le rétablissement de la distance des 500
mètres ou d’une autre distance réglementaire sont également des souhaits partagés par les confrères.
La nécessité de rendre l’assistanat obligatoire et de bien définir les modalités de rémunération de
l’assistant à travers un contrat type est également ressortie.
Pour les nouvelles installations il est demandé à l’ordre d’aider à la mise en place, de faire un suivi
après l’installation et d’accorder une exonération des cotisations à ces officines. Ces officines
demandent également de mettre à leur disposition une copie originale de leur licence.
A l’officine bon nombre de nos confrères demandent une harmonisation du temps de travail et une
bonne organisation des gardes dans le district. Il est également demandé de rendre la formation
continue obligatoire, de soutenir l’organisation des stages par le FMPOS en aidant à mieux définir le
statut des maîtres de stage à l’officine.
D’autres confrères demandent l’élaboration d’une convention collective pour le secteur officinal, une
assurance maladie obligatoire pour le pharmacien privé et la création d’une mutuelle et même une
caisse d’épargne propre aux pharmaciens.
Par rapport à la privatisation de l’UMPP il est demandé à l’ordre d’analyser avec le ministère de la
santé cette privatisation et de sensibiliser les pharmaciens à y prendre part.
Enfin les confrères attendent des visites régulières et la mise à disposition des textes législatifs et
réglementaires de la profession.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 12 sur 26
8.10. BESOINS DE FORMATION
Les pharmaciens rencontrés au cours de la visite accordent tous un grand intérêt à la formation pour
eux même mais aussi pour leur personnel.
Ces formations portent sur les études post universitaires les sessions de formations continues et la
participation à des ateliers scientifiques. Elles concernent des disciplines pharmaceutiques,
parapharmaceutiques et beaucoup d’autres domaines qui intéressent les pharmaciens.
Sciences pharmaceutiques :
Pharmacie clinique 19
Responsabilité pharmaceutique 10
Galénique 5
Pharmacologie 4
Toxicologie 1
Dispensation des ARV 2
Bonnes pratiques de stockage 2
Enregistrement sur l’ordonnancier 1
Schéma directeur d’approvisionnement en médicaments 1
Encadrement des stagiaires 1
Résistance aux antibiotiques 1
Méthodologie de recherche 1
Traitement et analyse de données 1
Politique nationale de santé 5
Socialisation des jeunes 1
La parapharmacie:
Diététique
Cosmétologie
Autres :
Gestion d’entreprise 63
Fiscalité 34
Informatique 17
Marketing 10
Législation du travail 8
Administration des affaires 1
Anglais commercial 3
Comptabilité 5
Formation des secrétaires médicales 1
Sémiologie 1
Cours par correspondance 1
Correspondance 1
Allemand 1
Les besoins de formation en gestion d’entreprise, fiscalité, informatique, marketing et législation du
travail sont ressentis par la majorité des confrères.
Certains pharmaciens chercheurs ont regretté l’absence de système LMD (Licence, Master, Doctorat)
Rapport de visite de terrain 2009 Page 13 sur 26
8.11. COMPTE RENDU DE QUELQUES RENCONTRES
Les trois équipes réunies ont rencontré les responsables de certaines structures.
8.11.1. LABOREX MALI
Nous avons été reçus par le Docteur KA, Directeur Général de la structure. Le président du CNOP a
d’abord placé la visite dans son contexte avant de présenter nos vœux pour le nouvel an. Docteur KA
nous a remercié pour l’initiative et a attiré notre attention sur la tendance à oublier les grossistes
comme pharmacien.
Dans son intervention il a surtout insisté sur:
Les difficultés dans la collecte des documents d’importation auprès de l’administration avec
obligation de prélever des échantillons à remettre au LNS pour obtenir un certificat avant
d’enlever les produits au niveau du cordon douanier. Cette nouvelle disposition assez
contraignante pour les grossistes va certainement jouer sur la disponibilité des produits.
Les difficultés dans le recouvrement des créances avec les pharmaciens d’officines. Les
sociétés ayant l’obligation de faire des bénéfices alors, elles n’ont pas d’autres choix que de
récupérer leurs créances.
Les interventions des conseillers ont porté sur le plafond de crédit fournisseur, les différences de prix
entre les fournisseurs, l’approvisionnement des officines en situation irrégulière, l’approvisionnement
en médicaments des cabinets et cliniques de soin.
A toutes ces interrogations le directeur a apporté des éléments de réponse :
Le plafond est un outil de gestion interne. Un cadre de concertation est créé avec la société
COPHARMA SA pour gérer les variations de prix. En ce qui concerne l’approvisionnement des
officines en situation irrégulière, il faut que le grossiste soit saisi formellement sous peine de poursuite
pour refus de vente. Toutes les dispositions sont prises aujourd’hui au niveau de LABOREX MALI
pour empêcher l’approvisionnement des cabinets et cliniques de soin. Théoriquement il n’y a plus de
situation de ce genre.
La rencontre s’est terminée par une visite des bureaux et magasins de la structure qui a récemment
déménage dans ses nouveaux locaux à Hamdallaye ACI.
8.11.2. USINE MALENNE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES (UMPP)
Cette visite s’est déroulée en deux phases :
Dans un premier temps nous avons été reçu par le Directeur Général Adjoint (DGA), Docteur KANE
Yaya entouré des autres pharmaciens de la structure : Dr MAÏGA Boubacar, Dr TOURE et Dr KONE
Niananké. Dr DIABATE était en congé.
Après le mot d’introduction du président du CNOP pour rappeler l’objet de la visite, les interventions
se sont articulées autour des points suivants :
L’usine est en attente de privatisation depuis 1999 ce qui entrave sa bonne marche. Les deux
appels d’offre lancés ont été infructueux. Il est prévu un repreneur stratégique qui aura 51%
des actions, 20% pour l’Etat et 29% reviendront aux professionnels de la santé. En attendant
elle est gérée par une direction intérimaire et sans conseil d’administration ce qui amène un
manque de crédibilité auprès des banques ;
Après la baisse de prix l’usine a eu du mal à répondre parce qu’elle n’a pas de pouvoir pour
agir sur le coût des matières premières ;
Le retrait de la Chloroquine qui représentait 40% du chiffre d’affaire a entraîné entre autre une
diminution du fonds de roulement pour les matières premières et des difficultés pour avoir du
stock (matières premières, emballage) et pour effectuer les contrôles. Aujourd’hui il faut
l’intervention soit de l’Etat ou d’un bon partenaire pour relancer les activités de l’usine où six
pharmaciens travaillent aux postes clés. Il y a également la possibilité de faire d’autres études
pour faire revenir la Chloroquine surtout quand on sait qu’elle n’est pas utilisée uniquement
pour traiter le paludisme
Les produits de l’UMPP ont un faible pouvoir de pénétration sur le marché car fortement
concurrencés. Les productions de l’usine comme la Cimetidine 200mg, le Cotrimoxazole
480mg, le Metronidazole 250mg, le Paracetamol 500mg le sérum glucosé 5% et le sérum salé
0.9% doivent être protégés au moins pendant un certain temps ;
Rapport de visite de terrain 2009 Page 14 sur 26
La production n’est pas continue ce qui entraîne des ruptures et des tensions de trésorerie. Le
délai de 4 à 5 mois entre l’approvisionnement et le recouvrement des factures pose également
problème ;
En collaboration avec les experts thaïlandais l’usine veut produire des Combinaisons
Thérapeutiques à base d’Artemisinine (CTA) mais le dossier n’est pas encore déposé pour le
visa. Et, pour lancer un nouveau produit il faut également des moyens. Le nouveau produit va
comporter 8 items et pour chaque item il faut un dossier de contrôle ;
La possibilité de production du sirop Balembo par l’UMPP a aussi fait l’objet d’échange entre
les conseillers et les confrères de l’UMPP. Les deux parties sont d’accord qu’il faut
approfondir la réflexion.
Ensuite nous avons été reçu par le Directeur Général (DG) le Dr Alou KEÏTA qui est allé dans le
même sens que ses collaborateurs. Il a précisé que le problème de l’UMPP est d’abord d’ordre
juridique car il n’y a pas de repreneur stratégique pour la privatisation et l’usine est gérée par une
direction intérimaire depuis 6 ans et, avec des pouvoirs limités. Aujourd’hui il y a trop de barrières
juridiques et pas de répondant du côté de l’administration. Il a enfin évoqué le sureffectif de l’usine
qui tourne aujourd’hui avec trois formes seulement contre six auparavant.
8.113. COPHARMA S.A.
Ici, nous avons été reçus par le Directeur Général, Docteur KOÏTA Ibrahima entouré de ses proches
collaborateurs dont :
M. Simon TRAORE, Directeur Administratif et Financier ;
Dr SANOGO Adama, le responsable des achats ;
Dr DICKO Mohamed, responsable magasin ;
Dr SIDIBE Oumar, responsable magasin ;
La visite a commencé par les différentes unités de la structure : comptabilité, secrétariat, informatique,
salle de saisie des commandes, bureau des assistants. Nous avons aussi effectué une visite guidée des
différents magasins.
La rencontre s’est poursuivie dans le bureau du DG. Le président du CNOP a vivement remercié le
DG et son équipe pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé avant de placer la visite dans son
contexte. L’initiative a été unanimement saluée par le Dr KOÏTA et son équipe.
Le responsable des achats, Dr SANOGO a dans son intervention mis l’accent sur :
La concurrence déloyale de la part d’autres grossistes qui approvisionnent des dépôts en
situation irrégulière et des cliniques en plus de la vente illicite des médicaments;
Le respect des procédures par les grossistes qui font la mise en place des officines;
L’absence de garde au niveau des grossistes,
Les difficultés de recouvrement des créances auprès des officines.
Il a préconisé un audit du fichier de tous les grossistes et une formation des confrères en déontologie et
législation pharmaceutique. Il souhaite que chaque exploitant soit formé et doté en outil de gestion et
assure que l’accompagnement des grossistes ne fera pas défaut.
Le DG en plus des difficultés de recouvrement a surtout insisté sur :
Les difficultés avec l’administration : les impôts, les affaires économiques et aujourd’hui la
douane à travers une lettre circulaire qui rallonge les délais de livraison.
En effet la lettre circulaire n° 003/MF/DGD/DRKB non datée de la Direction Régionale des Douanes
de Koulikoro et du district de Bamako (voir annexe) fait obligation aux importateurs des médicaments,
aliments, boissons et eaux conditionnées d’informer dans les quarante huit (48) heures la direction du
Laboratoire National de la Santé (LNS), par courrier de l’arrivée des médicaments, aliments, boissons
ou eaux conditionnées dans les bureaux de la douane. Et en se basant sur cette lettre la douane exige
aujourd’hui un certificat d’analyse des différents items avant d’enlever les produits au cordon
douanier.
La problématique des produits sans visa ;
Le Dossier d’Appel d’Offre de médicament des hôpitaux comporte souvent des formes sèches.
Il a remercié la Direction de la Pharmacie et du Médicament pour son accompagnement par rapport
aux produits sans visa et son intervention au niveau de la douane.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 15 sur 26
Docteur KOÏTA souhaite une procédure allégée de dédouanement (D24) où les grossistes pourront
enlever directement les médicaments et faire le dédouanement après.
Il a enfin assuré que la disparité des prix ne doit pas exister si l’information passe entre les deux
grossistes leaders.
8.11.4. LA PHARMACIE POPULAIRE DU MALI
La rencontre a eu lieu le 29 janvier 2009 au siège de la PPM. L’équipe a été reçue par la Présidente
Directrice Générale Dr YATTASSAYE Aïcha GUINDO et son adjoint.
Après quelques mots de courtoisie le président du CNOP a précisé le contexte de la visite. La PDG a
salué l’initiative. Elle a déploré le manque d’intérêt de la profession pour la PPM.
Les échanges ont porté sur :
La vente illicite des médicaments
La concurrence déloyale
L’approvisionnement des établissements en situation irrégulière
Les prix des médicaments et les marges pratiquées
Le recouvrement des créances
Le contentieux concernant docteur Bamane SINGARE un confrère de la PPM
Selon la PDG la vente illicite occasionne un important manque à gagner en terme de Chiffre
d’Affaire. Elle est disposée à collaborer avec l’ordre pour mettre fin à l’activité des établissements en
situation irrégulière. Elle invite les pharmaciens d’officine à se conformer aux prix de référence des
médicaments en DCI. Elle a remis à l’équipe les copies de deux décrets relatifs aux prix des
médicaments dans le public et dans le privé. Il s’agit du décret n° 03218/P-RM du 30 mai 2003 pour le
secteur public et du décret n° 07087/P-RM du 16 mars 2007 pour le secteur privé (voir annexes).
Aujourd’hui la PPM a un grand passif avec l’Etat ce qui constitue une contrainte pour la structure.
Quant au contentieux avec Dr Bamane SINGARE, une procédure judiciaire est en cours mais, elle
affirme être favorable à toute initiative à l’amiable.
8.115. LA RENCONTRE AVEC LES PHARMACIENS À L’INRSP
Cette rencontre était prévue pour échanger avec tous les confrères non titulaires d’un établissement
privé pharmaceutique. Elle s’est tenue dans la salle de conférence de l’INRSP et a enregistré une
participation faible des pharmaciens (voir liste de présence).
Après l’intervention des différents conseillers pour placer la rencontre dans son contexte, les
interventions suivantes ont été enregistrées :
Pr. DIALLO Drissa
Il a salué l’initiative et estimé utile que les pharmaciens soient formés dans le cadre de la recherche.
Avec les difficultés de mobiliser les bourses, il faut donc disposer de laboratoires équipés sur place
pour élever le niveau du plateau technique. Il préconise également d’institutionnaliser la formation
continue des pharmaciens d’officine en collaboration avec la faculté. Pour une meilleure formation de
base du pharmacien le professeur DIALLO souhaite un appui aux étudiants à tous les niveaux:
officines, grossistes, laboratoires, administration du médicament etc.…Aujourd’hui l’ambition de la
FMPOS est que les étudiants commencent le stage depuis la deuxième année pharmacie.
Par rapport aux difficultés de financement de la recherche il a évoqué la possibilité de collaboration
avec les officinaux dans un partenariat tout bénéfice pour les deux parties à l’image d’un pays voisin.
L’intervention du professeur Drissa DIALLO en sa qualité de professeur agrégé, premier assesseur à la
FMPOS et directeur du Département de Médecine Traditionnelle (DMT) a enregistré beaucoup de
réactions de la part des conseillers et des confrères présents. Ces réactions ont porté sur :
La production des MTA par l’UMPP
L’authentification des diplômes de la FMPOS
Le stage à l’officine
La formation post universitaire pour assurer la relève à la faculté
La situation des encadreurs de thèse qui n’enseignent pas à la faculté
Manque de plan de carrière à la faculté pour les contractuels du MRTC
Rapport de visite de terrain 2009 Page 16 sur 26
Réponses du Pr. Drissa DIALLO:
Il y a déjà eu un atelier sur la production des MTA à grande échelle et une commission a été mise en
place qui a étudié tout le processus avec l’UMPP et le privé. Il reste à définir aujourd’hui les
conditions dans lesquelles le DMT va céder les droits de propriété intellectuelle.
Aujourd’hui les pharmaciens s’inscrivent avec l’attestation donc, l’ordre peut faire des copies de ses
attestations et envoyer à la faculté pour authentification avec éventuellement un résumé de la thèse.
Les stages sont bien planifiés année par année avec des objectifs et des activités clairement définies.
Le professeur demande à l’ordre de proposer une liste des encadreurs à l’officine.
Puisque le Dr DIALL avait déjà élaboré un document sur le stage à l’officine, le professeur a reçu une
copie dans la salle.
En ce qui concerne la formation post universitaire, chaque année la faculté essaye d’ouvrir les postes
mais il n’y a pas de candidats. Aujourd’hui la faculté a décidé de recruter des jeunes pharmaciens au
lieu des assistants pour les former en sciences fondamentales et en sciences pharmaceutiques
Pour l’encadrement des thèses, les textes exigent un professeur de rang A comme directeur de thèse
mais pour la publication du travail le nom du professeur peut venir en dernière position. Après ces
éléments de réponse le professeur a donné son accord pour une rencontre entre l’ordre et la faculté
autour de la formation avant de demander à se retirer pour une soutenance de thèse à la faculté.
Professeur SANOGO Rokia
Elle est revenue sur la possibilité de collaboration entre la recherche et l’officine.
Elle demande à l’ordre de mettre à contribution les NTIC et d’ouvrir un site web.
Concernant la production des MTA à grande échelle par l’UMPP elle trouve qu’il y a toujours des
difficultés à faire travailler deux structures étatiques ensemble. Elle propose plutôt de mettre sur place
une grosse structure avec des pharmaciens à différents niveaux pour la production, la distribution, la
dispensation et la recherche. Le DMT n’arrive pas à couvrir le besoin en MTA il faut donc un
partenariat privé public pour que les MTA soient accessibles financièrement. Elle se demande
pourquoi les pharmaciens ne reprennent pas l’UMPP.
Pour éviter les problèmes d’authentification des diplômes elle demande à l’ordre d’assister aux
soutenances à la faculté comme stipulé dans le serment de Galien.
Pour le manque d’enseignant à la faculté le professeur SANOGO pense qu’il faut une meilleure
planification de la formation. Pour l’instant elle propose de repérer les pharmaciens formés qui sont à
l’extérieur et de leur réserver un bon accueil.
Le vice président du CNOP Dr DOUMBIA Abdou a fait remarquer que la faculté relève du Ministère
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, elle n’est pas représentée au niveau du
conseil de cabinet ce qui bloque beaucoup de choses. Il souhaite la création d’un cadre de
collaboration entre la faculté et le Ministère de la Santé. Pour une bonne information de l’ordre sur les
soutenances à la faculté il propose que les étudiants fassent parvenir un avis à l’ordre qui prendra alors
les dispositions nécessaires pour se faire représenter conformément au serment de Galien.
Dr COULIBALY Ibrahima du CNAM
Il a déploré le manque de confraternité et la mauvaise circulation de l’information au niveau de
l’ordre. Il demande d’améliorer la qualité de la gestion de l’ordre et une bonne maîtrise des
informations. Il propose de faire un répertoire de tous les pharmaciens du public et de faire des visites
au niveau de toutes les structures où travaillent des pharmaciens.
Il signale que les étudiants en thèse qui sont dans les officines ont souvent des difficultés pour mener
leurs activités et sollicite l’accompagnement des pharmaciens d’officine pour ces jeunes.
Dr TRAORE Aminata O. du CAG
Elle a mis l’accent sur la formation continue. Elle propose à l’ordre d’organiser des formations sur
place pour les différentes sections. Exemple : Planification familiale, vaccin, diététique etc.
Au-delà de l’aspect financier elle trouve qu’il y a un manque de motivation pour la formation donc
l’ordre peut organiser des présentations lors des différentes rencontres.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 17 sur 26
Elle demande à l’ordre de saisir l’opportunité offerte par l’APEJ pour le stage d’un an à l’officine,
dans le cadre d’un partenariat où l’APEJ paye six mois de prime de stage et le pharmacien d’officine
les six autres mois.
Dr COULIBALY Setié
Il souhaite l’élaboration de textes réglementant l’assistanat en complément de la décision n°
000722/MS-SG du 03 novembre 2000 fixant à 100 000 000 F CFA le Chiffre d’Affaire à partir duquel
le pharmacien d’officine doit recruter un assistant. Il demande la présence des pharmaciens dans les
CSCom et CSRéf, l’application des textes concernant les dépôts et les officines sans pharmacien.
Dr FANE Seydou
Il propose de mettre des pharmaciens dans les Dépôts Répartiteurs de Cercle (DRC) et de gérer avec
rigueur le problème des dépôts en situation irrégulière. Il demande aussi à l’ordre de ne pas garder les
dossiers sans avis et de toujours répondre dans les délais.
Dr SIDIBE Oumar de COPHARMA
Il trouve que les pharmaciens assistants sont sous payé et il propose un salaire minimum de 150 000 F
CFA pour le pharmacien assistant.
Nous avons aussi rencontré quatre structures administratives qui collaborent étroitement avec l’ordre à
savoir : la DPM, l’Inspection de la Santé, la DRS et le LNS. Notre ambition est de pouvoir étendre la
visite à toutes les structures qui interviennent dans la mise en œuvre de la politique pharmaceutique
nationale. Cette visite des structures administratives s’est déroulée du 23 au 30 janvier 2009.
8.11.6. LA DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MEDICAMENTS (DPM)
Le 23 janvier 2009 les conseillers se sont rendus à la DPM où ils ont été reçus par le Directeur de la
Pharmacie et du Médicament, le Professeur Ousmane DOUMBIA.
Le président du CNOP, Dr Nouhoum COULIBALY qui conduisait la délégation a d’abord exprimé
toute la satisfaction et la fierté des conseillers et de l’ensemble des pharmaciens du Mali à l’endroit du
Pr. DOUMBIA pour sa récente décoration comme Chevalier de l’Ordre National à l’occasion de la
fête du 20 janvier 2009.
Le Pr. DOUMBIA tout en saluant l’initiative de la visite a rappelé que l’ordre est un partenaire
privilégié de la DPM et qu’à ce titre il a déjà eu beaucoup de contacts avec le président du CNOP.
En ce qui concerne la gestion des dossiers d’installation des confrères dans le privé il trouve que le
travail est fait de façon satisfaisante avec toute fois quelques insuffisances. Il a surtout insisté sur les
points suivants :
L’élaboration par l’ordre d’un bon répertoire de l’ensemble des pharmaciens avec des mises à
jour régulières et une large diffusion.
La nécessité de prendre des dispositions pour mieux organiser l’importation des produits
pharmaceutiques. Aujourd’hui il y a une trentaine de licence de grossiste, ce qui est énorme
pour un pays comme le Mali. Il faut revoir les normes d’installation des sociétés grossiste et au
besoin abroger certaines licences.
Le peu d’indication donné par la législation en se qui concerne le personnel et les locaux des
laboratoires d’analyse biomédicale. Aujourd’hui il faut définir un circuit de contrôle pour
l’importation et la distribution des réactifs d’analyse biomédicale. L’ordre doit s’investir
davantage depuis la création jusqu’à la réalisation des activités dans les laboratoires parce que
le diagnostic biomédical pose aujourd’hui problème.
Les échanges avec les conseillers ont porté sur :
Rapport de visite de terrain 2009 Page 18 sur 26
Les produits sans visa pharmaceutiques : il s’agit de produit sans Autorisation de Mise sur le
Marché (AMM) ou dont l’AMM a expiré au Mali. Six mois de délai ont été donnés aux
différents laboratoires pour régulariser leur situation et certains se sont exécutés. Les factures
d’importation avec des médicaments sans AMM ne seront plus visées. Les partenaires doivent
se conformer à nos textes. L’AMM joue un rôle important dans le contrôle de qualité des
médicaments et doit être renouvelé chaque cinq (5) ans. Le directeur a toute fois rappelé la
possibilité de toujours gérer les cas spécifiques. Il a aussi donné l’assurance de continuer à
s’investir auprès de l’administration douanière pour que l’application de ses dispositions ne
puisse pas nuire à la bonne disponibilité des médicaments. Les conseillers lui ont remis une
copie de la lettre circulaire n° 003/MF/DGD/DRKB de la Direction Régionale des Douanes de
Koulikoro et du district de Bamako.
Les sanctions disciplinaires : concernant la situation des confrères frappés de sanction
disciplinaire, la DPM n’a pas reçu d’ampliation. Le directeur suggère de la fermeté, beaucoup
de discernement et une gestion au cas par cas.
Le plan de carrière dans la fonction publique : il y a depuis trois ans une proposition de
création d’une division pharmacie labo au niveau des Directions Régionales de la Santé (DRS).
Mais au-delà des textes le DPM invite les jeunes pharmaciens à s’imposer sur le terrain.
La gestion des sites : le DPM conseille de réserver un pourcentage de site à distribuer par an
aux cas de transfert et, d’écrire pour cela une procédure adoptée par tout le monde. Réagissant
à une proposition du Dr DIALL Moussa Gouro président du CROPD, il s’est dit favorable à un
pré visite de site par l’ordre pour vérifier que le local aménagé est bien sur le site octroyé par le
Ministre de la Santé. Il a par la même occasion rappelé que le délai d’aménagement des sites
est de six (6) mois renouvelable une fois et passé ce délai le site est automatiquement retiré.
Concernant les sites non convoités par les pharmaciens et qui reviennent chaque année dans les
propositions de site, il pense qu’il faut des mesures incitatives. L’Etat peut donner un appui
sous forme de dotation d’installation et, l’ordre aussi peut encourager les pharmaciens à ouvrir
des dépôts dans ces localités.
Le circuit des licences : le professeur a regretté que la DPM ne soit plus ampliateur des
licences pour l’ouverture des établissements pharmaceutiques.
La situation de l’UMPP : le professeur trouve que la solution est plutôt interne.
L’exercice illégal de la profession : concernant la vente illicite des médicaments il invite les
confrères à être une force de pression. Au niveau des cabinets et cliniques il faut aujourd’hui
une liste écrite des médicaments de l’armoire d’urgence.
L’enseignement à la faculté : il faut plutôt mettre l’accent sur la formation continue du
pharmacien. Souvent il n’y a pas de candidats et la faculté a arrêté de prendre des assistants.
Autres points évoqués : la lenteur des dossiers dans le circuit administratif, le canevas de la
visite non conforme aux pharmaciens de l’administration, le cas des pharmaciens chercheurs
qui ont des officines, le faible taux de recouvrement des cotisations.
De l’avis unanime des conseillers cette rencontre avec le Pr. DOUMBIA a été très instructive et le
souhait d’institutionnaliser une telle rencontre a été partagé par les deux parties.
8.11.7. L’INSPECTION DE LA SANTE
Cette rencontre s’est déroulée le 26 janvier 2009. L’inspecteur en chef Dr Mamadou KANE était
entourés de deux inspecteurs : Dr RHISSA et Dr TRAORE Adama TANGARA tous deux
pharmaciens. Après le mot d’introduction du président du CNOP Dr Nouhoum COULIBALY,
l’inspecteur en chef a salué l’initiative avant de passer la parole à ses collaborateurs.
Dr RHISSA
Après quatre années passées à l’inspection il a l’impression que l’ordre s’efface de ses missions avec
des installations anarchiques dont deux à Kalaban. Il a invité l’ordre à s’imposer. Il trouve que les
pharmaciens du secteur public sont oubliés dans les activités de l’ordre et souhaite beaucoup plus de
contact entre l’ordre et l’inspection de la santé. Il a aussi évoqué des points comme :
L’insuffisance des textes par rapport aux normes des locaux chez les grossistes.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 19 sur 26
La méconnaissance des textes législatifs et réglementaires de la profession par les confrères.
Le problème de relève au niveau de la Faculté de Médecine de Pharmacie et
d’Odontostomatologie (FMPOS).
Il a enfin insisté sur la nécessité de bien former les conseillers de l’ordre et attirer notre attention sur
l’existence de médicaments sans AMM ou même d’origine douteuse dans les officines de pharmacie.
Dr TRAORE Adama TANGARA
Elle a salué l’initiative avant d’évoquer des difficultés rencontrées lors des sorties de l’inspection :
Les normes d’installation des structures pharmaceutiques : les locaux ne respectent pas les
normes.
Les produits sans AMM : le pharmacien d’officine ne se préoccupe pas d’autorisation, il
accepte tout ce qui vient des grossistes.
Les laboratoires d’analyse biomédicale : elle a déploré l’insuffisance des textes concernant les
labos et l’existence des labos dans les cabinets et cliniques de soin. Le profil du personnel de
laboratoire surtout le cas des biologistes purs pose problème. Il n’y a pas d’AMM pour les
réactifs qui sont surtout fournis aujourd’hui par des commerçants ce qui entraîne un manque de
fiabilité des résultats d’analyse.
Elle a aussi fait remarquer que les pharmaciens du domaine public ont un problème de formation post-
universitaire donc, il y a très peu d’enseignants dan le domaine pharmaceutique et les enseignants
viennent de l’extérieur.
L’inspecteur en chef a surtout pointé du doigt le manque de suivi des activités. Il a attiré l’attention de
l’ordre sur les précautions à prendre en cas de décès d’un pharmacien d’officine. Il trouve que l’ordre
n’a pas conscience de ses forces car, contrairement à l’inspection qui rend compte, l’ordre peut
prendre des sanctions disciplinaires.
L’inspecteur en chef a aussi donné l’assurance que tous les postes occupés par les médecins dans la
fonction publique peuvent l’être par les pharmaciens, les cadres organiques étant élargis.
Concernant les dépôts en situation irrégulière il préconise de faire le point avec les dépositaires pour
mesures à prendre.
L’inspecteur en chef a aussi invité l’ordre à faire des propositions pour la relecture des textes et de
mettre l’accent sur la concertation avec l’ordre des médecins
Il a enfin conseillé à l’ordre d’agrandir le badge des conseillers et d’assurer un bon suivi des
recommandations de la présente visite de terrain.
8.11.8. LA DIRECTION REGIONALE DE LA SANTE (DRS)
Cette visite a eu lieu le 29 janvier 2009. Elle a été introduite par le Dr Niananké KONE qui conduisait
la délégation.
La Directrice Régionale de la Santé a salué l’initiative. Elle a jugé satisfaisante la collaboration de sa
structure avec l’ordre dans le cadre de l’ouverture des officines privées même si elle déplore le
manque de rétro-information après la sortie de la licence d’exploitation. Elle a aussi évoqué des points
à améliorer pour une meilleure collaboration :
La faible implication des pharmaciens privés dans la collecte des données de planification.
Le faible niveau de formation des vendeurs à l’officine.
Les traitements et soins dans les officines qui font la promotion de l’automédication.
Elle a été complétée par Dr Bakary TRAORE pharmacien à la DRS qui a fait remarquer qu’avant
l’ouverture d’une officine, le pharmacien détenteur d’une licence n’écrit pas aux structures sanitaires
hiérarchie par hiérarchie de sa circonscription pour signaler l’ouverture de son établissement au public.
En 2008 seulement trois pharmaciens ont écrit pour donner l’information. Il a ensuite insisté sur les
points suivants :
Pour un bon suivi de la politique pharmaceutique l’action de la DRS doit s’étendre au privé
mais aujourd’hui elle n’a pas le contrôle de ce secteur, car les officines n’ont aucune obligation
envers la DRS, cet aspect est à prendre en compte au moment de la relecture des textes. Il y a
des difficultés pour faire participer les officines privées à la collecte des données de
Rapport de visite de terrain 2009 Page 20 sur 26
Planification Familiale alors que la DRS a organisé des sessions de formations des gérants des
officines sur la prise en charge des effets secondaires des contraceptifs de 2003 à 2005.
Les activités de supervision de la DRS s’arrêtent au niveau des CSRéf donc, la présence des
pharmaciens à ce niveau est aujourd’hui indispensable pour un bon suivi de la politique
pharmaceutique au niveau des CSCom.
Le circuit d’approvisionnement des réactifs de laboratoire doit être mieux défini pour une plus
grande fiabilité des résultats d’analyse.
Au terme des échanges il ressort que pour mener à bien ses activités de supervision de la politique
pharmaceutique dans le district, la DRS a besoin de plus de moyens en ressources humaines,
financières et logistiques. Elle dispose aujourd’hui de seulement deux (2) pharmaciens en activité.
8.11.9. LE LABORATOIRE NATIONAL DE LA SANTE (LNS)
La visite au LNS s’est déroulée le 30 janvier 2009. Nous avons été reçus par le Pr. Gaoussou
KANOUTE. Après le mot d’introduction du président du CROPD, le professeur a attiré notre attention
sur la faible présence des pharmaciens dans le secteur public. Aujourd’hui avec un Pharmacien en
formation, un en disponibilité et un seul disponible il se sent un peu isolé. Si les pharmaciens ne font
pas attention des postes clés qui leur reviennent aujourd’hui dans l’administration pourront leur
échapper à l’avenir. Tout en saluant l’initiative de la visite il a insisté sur les points suivants :
Il faut que les pharmaciens viennent au public pour préserver certains postes.
La collaboration entre le secteur public et le secteur privé pharmaceutique doit être renforcée :
l’ordre peut aujourd’hui proposer que le pharmacien passe un certain temps (deux ans) dans un
CSCom avant son installation dans le privé. Il a donné l’exemple d’un pays voisin où il y a
l’obligation de servir dans le public avant de s’installer dans le privé.
Au cours des échanges d’autres points ont été évoqués:
Le contrôle des médicaments à l’importation : le Pr. KANOUTE a expliqué que les modalités
de ce contrôle sont fixées par l’arrêté interministériel n° 080345/MS-MF-MEIC-MEP-MA du
13 février 2008 (voir annexe). Il permet de vérifier que les caractéristiques d’un produit sont
conformes aux spécifications définies préalablement dans le dossier d’enregistrement. Le
contrôle est fait par lot, l’importateur est tenu de joindre un certificat d’analyse du fabricant à
chaque lot et le prélèvement des échantillons se fait par le LNS. Le professeur a souligné que
ce contrôle est nécessaire pour la santé des citoyens et pour protéger les importateurs sérieux. Il
faut donc l’AMM et les contrôles inopinés. Il a toute fois rassuré que le LNS va continuer à
donner dans les quarante huit (48) heures un certificat provisoire pour le dédouanement et un
certificat définitif après le contrôle.
La formation des pharmaciens pour prendre la relève au niveau de la faculté : le professeur
souhaite une meilleure politique de formation de la part de l’Etat car, une thèse d’Etat coûte
cher et aujourd’hui il y a des bourses surtout pour la santé publique.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 21 sur 26
8.12. CONSTATS DES EQUIPES SUR LE TERRAIN
Dans les différentes structures visitées nous avons été bien accueillis et les échanges ont toujours été
fructueux. Le canevas qui était envoyé au moins une quinzaine à l’avance n’était pas toujours rempli
donc, à l’avenir il faut peut-être faire un rappel téléphonique la veille de la visite. Le canevas de la
visite n’était pas adapté à tous les secteurs même si des améliorations ont été apportées, il serait mieux
d’élaborer un canevas par secteur.
Nous avons remarqué de gros efforts déployés par les pharmaciens pour améliorer le cadre de travail
et le confort à l’officine à travers la pose de croix, de climatiseurs et l’aménagement des locaux mais
le port de blouse n’est pas systématique. En commune I certaines officines ne respectent jamais le
programme de garde. Dans cette commune, deux officines ont transféré illégalement de Niono et de la
commune III du district de Bamako. Ces deux confrères sont sous le coup d’une sanction disciplinaire
et ont reçu une sommation du département pour se mettre en règle mais la situation a créé une
démotivation des confrères de la commune par rapport aux activités de l’ordre et au payement de la
cotisation ordinale. En commune IV l’équipe a noté des difficultés de délimitation avec le cercle de
Koulikoro par rapport à une officine.
D’une manière générale les structures grossistes visitées offrent un cadre adéquat avec des magasins
bien aérés, l’utilisation de palettes et d’étagères adaptés et le respect des bonnes pratiques de stockage
et, à par la PPM tous les grossistes livrent sur le site des officines. Mais quelques grossistes n’utilisent
pas la tenue de travail.
Les laboratoires d’analyses biomédicales respectent les règles d’hygiène et de sécurité avec
l’utilisation de blouses, de solution de décontamination, de boîtes de sécurité de poubelles adaptés. Ils
procèdent également à l’incinération de leurs déchets à potentiel infectieux au niveau du Monfort®
du
CSRéf de la commune de résidence.
Les pharmaciens du secteur public ne reçoivent pas assez d’information sur les activités de l’ordre. Ce
faible niveau d’information explique certainement leur faible présence à la rencontre de l’INRSP.
Cette remarque est valable pour les pharmaciens de la PPM qui étaient tous absents à l’INRSP.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 22 sur 26
9. RECOMMANDATIONS Après analyse des difficultés, des attentes et des besoins de formation la visite formule les
recommandations suivantes:
9.1. PHARMACIENS
Aux pharmaciens d’officine
Toujours veiller à la présence d’un pharmacien à l’officine
Respecter le programme de garde de sa commune
Encadrer des stagiaires
Respecter la marge bénéficiaire pour les produits DCI et la parapharmacie
Protéger le personnel travaillant à l’officine (blouses, INPS, ITS …)
Régler les factures des fournisseurs à temps
Eviter les installations anarchiques et les transferts illégaux
Participer à la collecte des données de Planification Familiale
Payer sa cotisation avant le 31 mars de l’année en cours et participer aux activités de l’ordre
Aux pharmaciens assistants
Appuyer le pharmacien titulaire dans la gestion de l’officine
Payer les cotisations avant le 31 mars de l’année en cours et participer aux activités de l’ordre
Aux pharmaciens biologistes
Recruter du personnel qualifié et veiller à sa formation continue
Acheter des réactifs de bonne qualité
Produire des résultats fiables
Payer les cotisations avant le 31 mars de l’année en cours et participer aux activités de l’ordre
Aux pharmaciens grossistes Respecter la procédure d’installation des nouvelles pharmacies
Respecter les normes de bonne pratique de stockage et de distribution des produits pharmaceutiques
Respecter la législation en vigueur concernant l’importation des médicaments (AMM, certificat
LNS…)
Elaborer et suivre un programme de garde pour les grossistes leaders
Mettre fin à la discrimination dans la distribution des produits pharmaceutiques
Harmoniser les prix de cession des produits pharmaceutiques
Payer les cotisations avant le 31 mars de l’année en cours et participer aux activités de l’ordre
Aux pharmaciens fonctionnaires Payer les cotisations avant le 31 mars de l’année en cours et participer aux activités de l’ordre
9.2. LE CROPD
Faire le répertoire de tous les pharmaciens du district
Faire une large diffusion de la liste d’attente au niveau du district
Lutter contre la vente illicite des médicaments et l’exercice illégal de la profession
Organiser des sessions de formation dans tous les domaines qui intéressent les pharmaciens
Traiter les dossiers dans les délais requis
Améliorer la communication avec les confrères
Renforcer la solidarité avec les pharmaciens en difficulté
Initier des rencontres avec le SYNAPPO pour mieux organiser la garde à l’officine
Mettre le recueil de textes à la disposition des confrères
Veiller à l’attribution correcte des sites
Promouvoir l’emploi des jeunes dans le district
S’impliquer dans la gestion des officines des confrères défunts
Faire une levée topographique de la position de toutes les officines du district
Rendre compte des activités administratives et financières.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 23 sur 26
9.3. LE CNOP
Appliquer une procédure uniforme de gestion et de reprise des officines des confrères défunts
conformément aux textes.
Promouvoir les coopérations et jumelage inter ordres
Obtenir la relecture des textes
Proposer à la FMPOS une liste des encadreurs à l’officine
Elaborer un contrat type pour l’assistant à l’officine
Mettre une commission en place pour gérer le transfert des officines déjà installées
Elaborer la convention collective du secteur pharmaceutique au Mali
Trouver une distance réglementaire entre les officines
Redynamiser la commission nationale de lutte contre la vente illicite des médicaments
Trouver un impôt professionnel et un tarif d’électricité adapté pour les structures pharmaceutiques
Prendre toutes les dispositions pour se faire représenter lors des soutenances à la FMPOS
Améliorer la collaboration avec l’ordre des médecins
Créer une école de santé pour la formation du personnel à l’officine
Demander un arrêté réglementant la garde à l’officine
Approcher l’urbanisme et les promoteurs immobiliers pour la prise en compte de la création de
pharmacie dans les plans d’urbanisations
Mettre en place les conseils centraux de section.
Rapport de visite de terrain 2009 Page 24 sur 26
10. PLAN D’ACTION
Ce plan d’action prend en compte uniquement les activités et les investissements programmés sur deux
ans c'est-à-dire pour le reste du mandat du bureau actuel du CROPD.
11. CONCLUSION
Désignation Budget
Chronogramme
Re
spo
n
sab
le
Objectifs IOV
2009 2010
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Réunions Générales (2)
800 000
Oct
.
Oct
.
Président Initier les grandes orientations
PV de réunion
Voyage d'étude sur le Ghana
924 000
Juin
Président
Echanger les expériences en matière de lutte contre la vente illicite des médicaments
Rapport
Confection de 6 plaques sur le dépistage du VIH/SIDA et la dispensation des ARV
1 200 000
Oct
ob
re
Oct
ob
re
Président Montrer l’engagement des pharmaciens du district dans la lutte contre le VIH/SIDA
Factures
Lutte contre la vente illicite des médicaments
6 000 000
Juil
.
ma
rs
Juil
.
Président Commencer la répression de la VIM Rapport d’activité
AG de Bamako (4)
800 000
Fév
.
Déc
.
Fév
.
Déc
.
Président Rendre compte des activités et élaborer les budgets PV de réunion
Rapprochement des Confrères
1 650 000
Avr
il
Président
organiser une soirée de reconnaissance à l'endroit de 3 confrères
Diplômes de reconnaissance disponible
Visite d’établissements pharmaceutiques
500 000 X X X X X X X X Séc.
Général
visiter au moins 30 établissements pharmaceutiques
Rapports de visite
Gestion des Gardes
500 000 X X X X X X X X Président appuyer le SYNAPPO dans la gestion de la garde
PV de réunion
Œuvres sociales 800 000 X X X X X X X X Trésorier Soutenir et aider les confrères Ordre de
dépense et quittances
Edition de la lettre d'information du CROPD
300 000 X X X X X X X X Séc.
Général
Informer régulièrement les confrères sur les activités du CROPD
Copies des différentes lettres
Achat d'un vidéo projecteur
550 000 X Trésorier Améliorer la communication Factures
Achat de 2 armoires pour dossiers
250 000
juin
juin
Trésorier Archiver tous les dossiers au niveau de l'ordre
Factures
Achat d'un scanner
75 000
se
pt
. Trésorier
Mettre en place une base de données électronique
Factures
Confection caducée
300 000
juin
Trésorier Améliorer l'image du pharmacien Factures
TOTAL 14 649 000 F CFA
Rapport de visite de terrain 2009 Page 25 sur 26
Cette visite a été une initiative unanimement saluée par l’ensemble des confrères. Elle a concerné
toutes les structures privées du district de Bamako, les pharmaciens du secteur public et quatre
structures administratives du 05 au 30 janvier 2009. Nous sommes convaincus qu’un bon suivi des
recommandations de la présente visite permettra de surmonter beaucoup de difficultés qui entravent le
plein épanouissement du secteur pharmaceutique dans le district de Bamako. Nous remercions
vivement tous les confrères pour leur collaboration ainsi que l’ensemble des services visités pour leur
disponibilité et la qualité des échanges.
12. PERSPECTIVES
Nous envisageons de prendre contact avec les impôts, l’INPS, l’EDM et les mairies dans le but
d’instaurer un dialogue fécond entre les pharmaciens et ces différentes structures.
Lors des prochaines sorties nous nous intéresserons davantage à la documentation professionnelle, au
niveau d’équipement et aux réactifs des laboratoires ainsi qu’aux contrats de baille et d’assurance.
Nous comptons mener une étude de réactualisation du seuil de rentabilité des officines et explorer
d’autres opportunités d’emploi pour le pharmacien notamment les industries agroalimentaire et
cosmétique, le domaine vétérinaire, la pharmacie humanitaire et la pharmacie galénique.
Enfin nous allons commencer la reconnaissance des bons payeurs des cotisations de l’ordre.