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République du Niger Programme des Nations Unies Fraternité-Travail-Progrès Pour le Développement Rapport National sur le Développement Humain Niger 2009 La sécurité alimentaire dans un pays sahélien

Rapport National sur le Développement Humain Niger 2009 · 2015-12-15 · développement économique et social du pays. Ces axes de développement fondés sur la gestion rationnelle

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Page 1: Rapport National sur le Développement Humain Niger 2009 · 2015-12-15 · développement économique et social du pays. Ces axes de développement fondés sur la gestion rationnelle

République du Niger Programme des Nations UniesFraternité-Travail-Progrès Pour le Développement

Rapport National sur le Développement Humain

Niger 2009

(Version provisoire)

La sécurité alimentaire dans un pays sahélien

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 2

Avant-propos

L’humanité qui aspire à une réduction desdisparités actuelles entre les êtres humains,les communautés et les nations, et à uneamélioration générale des conditions de viedes populations, se doit de réfléchir sur lesgrandes préoccupations du moment, enmettant en place des actions sur la base desconstats établis à la lumière des analysesdes phénomènes en présence.

L’une des préoccupations de l’heure dansla sous-région ouest-africaine,particulièrement dans les pays du sahel, estsans nul doute la sécurité alimentaire despopulations, tant il est vrai que leshabitants de cette partie de la planète, setrouvent confrontés de manière récurrenteaux performances incertaines de lapluviométrie, causées notamment par leschangements et les variabilités climatiquesinduits par les actions de l’homme surl’environnement et la forte pressiondémographique dégradant les ressourcesnaturelles.

A cet égard, l’Objectif du Millénaire pourle Développement (OMD7) trouve tout sonfondement en suggérant d’intégrer lesprincipes de développement humaindurable dans les politiques nationales dedéveloppement et d’inverser les tendancesactuelles à la déperdition des ressourcesenvironnementales. L’axe 3 de la Stratégiede Développement Accéléré et deRéduction de la Pauvreté (SDRP) du Nigerprône pour sa part, la maîtrise de lacroissance démographique, une desconditions nécessaires pour undéveloppement économique et social dupays.

Ces axes de développement fondés sur lagestion rationnelle des ressources del’environnement pour une sécurisation desgénérations présentes et futures sur le planalimentaire et sanitaire, offrent un cadre

opportun de mieux-être des populationspour le Niger qui, depuis plusieurs annéesfigure parmi les nations à plus faible Indicede Développement Humain (IDH). Onconstate toutefois avec une note desatisfaction, une amélioration de l’IDHnational au niveau du dernier RapportMondial sur le Développement Humain(RMDH2007/2008). Cela a valu au pays degagner trois places dans le concert desnations.

Le présent rapport entre dans le cadre duprocessus d’élaboration du RapportNational sur le Développement Humain duNiger (RNDH2009) au titre de l’année2009. Il permettra d’apprécier depuis lapublication du RMDH2007/2008, le niveaude développement atteint par lesdifférentes régions et approfondirdavantage la problématique dudéveloppement humain en mettant l’accentsur la sécurité alimentaire.

Le Rapport National sur le DéveloppementHumain, a été élaboré par une équipetechnique multisectorielle composée aussibien des experts de l’Observatoire Nationalde la Pauvreté et du DéveloppementHumain Durable (ONAPAD) de l’InstitutNational de la Statistique, que de cadres deservices techniques ministériels, avecl’appui de deux (2) consultants nationauxrecrutés par le Programme des NationsUnies pour le Développement (PNUD), àtravers le Programme Bonne Gouvernanceet Croissance mieux répartie (PBGCR). LeRNDH2009, permettra d’apprécier leniveau de développement humain atteint auniveau des différentes régions du Niger, ense basant également sur d’autresindicateurs en dehors de l’IDH, pouraffiner davantage l’analyse et lacompréhension de toutes les dimensions dudéveloppement humain durable.

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A cet égard, conformément aux étapesrecommandées par le Bureau du RapportMondial sur le Développement Humain,l’équipe pays a procédé à la mise en placed’un cadre de pilotage interministériel,d’une équipe technique de rédaction durapport et d’un comité de validation interneau niveau de l’Institut National de laStatistique (INS).

Ce document est le fruit de plus de six (6)mois de travail qui ont permis à l’équipetechnique de disposer d’un rapportprovisoire qui a été soumis à un ateliertechnique d’enrichissement, puis à unatelier national de validation pour disposerdu sixième Rapport National sur leDéveloppement Humain du Niger.

Khardiata Lo N’DiayeReprésentant Résident du PNUD Niger

Le Rapport National sur le DéveloppementHumain du Niger, au titre de l’année 2009est destiné à analyser la problématique liéeà la vulnérabilité à l’insécurité alimentaired’un pays sahélien type comme le Niger,en faisant notamment le lien avec lesdimensions du développement humain.

D’où l’impérieuse nécessité de mobilisernos efforts sur la base des constats faits etdes pistes de solutions identifiées, pouraider notre chère nation à combattreefficacement la pauvreté et tous ses maux,dans la perspective de prétendre à undéveloppement humain durable.

Ali Mahaman Lamine ZeineMinistre de l’Economie et des Finances

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AVERTISSEMENT

Le Rapport National sur le Développement Humain (RNDH2009) est le résultat de plus de six(6) mois de travail effectué selon un processus participatif qui prend en compte, lespropositions d’enrichissement des cadres centraux et des cadres régionaux (Ministère del’Economie et des Finances, Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection del’Enfant, Ministère de l’Education Nationale, Cellule Crise Alimentaire, etc.), du ProgrammeBonne Gouvernance et Croissance mieux Répartie de l’EACG, du PNUD, des Agences desNations Unies et des partenaires bi et multilatéraux. Les informations relatives auxdimensions de la sécurité alimentaire et du développement humain, ont été recueillies sur labase des enquêtes nationales et sur le plan qualitatif, à travers les échanges avec les régionauxpendant les ateliers régionaux.

Le processus d’élaboration de ce sixième rapport sur le développement humain au Niger, aété coordonné et animé par l’équipe de l’Observatoire National de la Pauvreté et duDéveloppement Humain Durable (ONAPAD) de l’Institut National de la Statistique (INS).L’équipe de rédaction a bénéficié des conseils techniques de la Division Stratégie du PNUD,par l’entremise de messieurs Théodore M’patswenumugabo, Souleman Boukar, et TraoréAbdramane.

La revue finale du RNDH2009, a été assurée par l’Equipe Appui Conseil en Gouvernance(EACG) et la Division Stratégie du PNUD.

Le Rapport a été élaboré avec l’appui financier du PNUD.

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Sigles et abréviations

BDRN BANQUE DE DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGER

BM BANQUE MONDIALE

CC/SAP CELLULE DE COORDINATION DU SYSTEME D’ALERTE PRECOCE

CCA CELLULE CRISE ALIMENTAIRE

CEA COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

CEDEAO COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

CILSS COMITE INTER ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE AU SAHEL

CNCA CAISSE NATIONALE DE CREDIT AGRICOLE

CNE CAISSE NATIONALE D'EPARGNE

CNEDD CONSEIL NATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE

CNSA COMITE NATIONALE DU SYSTEME D'ALERTE PRECOCECRENAM CENTRE DE RECUPERATION NUTRITIONNELLE AMBULATOIRE EN CHARGE DE LA

MALNUTRITION MODEREECRENAS CENTRE DE RECUPERATION NUTRITIVE AMBULATOIRE EN CHARGE DE LA

MALNUTRITION SEVERE

CRENI CENTRE DE RECUPERATION NUTRITIVE INTENSIVE

CUN COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY

DNPGCADISPOSITIF NATIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION DE LA CRISEALIMENTAIRE

DSA DIRECTION DES STATISTIQUES AGRICOLES

EACG EQUIPE APPUI CONSEIL EN GOUVERNANCE

EDSN ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE ET A INDICATEURS MULTIPLES

ENBC ENQUETE NATIONALE SUR LE BUDGET ET LA CONSOMMATION

EPER ENQUETE PREVISION ET ESTIMATION DES RECOLTES

FAO FONDS DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

FCFA FRANC DE LA COMMUNAUTE FINANCIERE AFRICAINE

FEWS Net FAMINE EARLY WARNING SYSTEME NETWORK

FFW FOOD FOR WORK

FMI FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

GES GAZ A EFFET DE SERRE

IDH INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN

IMC INDICE DE MASSE CORPORELLE

INS INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE

IPF INDICE DE PARTICIPATION FEMININE

IPH INDICATEUR DE PAUVRETE HUMAINE

IPPTE INITIATIVE DES PAYS PAUVRES TRES ENDETTES

ISDH INDICE SEXO SPECIFIQUE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN

IST/VIH INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES ET LE VIH SIDA

MDA MINISTERE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

MEF MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

MEN MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE

MICS ENQUETE A INDICATEURS MULTIPLES

MSP MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUEOCDE ORGANISATION POUR LA COOPERATION ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

OMD OBJECTIF DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT

OMS ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE

ONAPAD OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA PAUVRETE ET DU DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE

ONG ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE

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OPVN OFFICE DES PRODUITS VIVRIERS DU NIGER

PAM PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

PAS PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL

PCI PROGRAMME DE COMPARAISON INTERNATIONALE

PDDE PROGRAMME DECENNAL DU DEVELOPPEMENT DE L'EDUCATION

PIB PRODUIT INTERIEUR BRUT

PDDA PROGRAMME DETAILLE DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE AFRICAINE

PNAN PLAN NATIONAL D’ACTION POUR LA NUTRITION

PNUD PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT

PPA PARITE DU POUVOIR D’ACHAT

PBGCR PROGRAMME BONNE GOUVERNANCE ET CROISSANCE MIEUX REPARTIE

PSPR PROGRAMME SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

QUIBB QUESTIONNAIRE UNIFIE DES INDICATEURS DE BASE DU BIEN ETRE

RGAC RECENSEMENT GENERAL DE L'AGRICULTURE ET DU CHEPTEL

RGP/H RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION ET DE L'HABITAT

RMDH RAPPORT MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN

RNDH RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN

SAP SYSTEME D'ALERTE PRECOCE

SDR STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT RURAL

SDRP STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ACCELERE ET DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

SEEN SOCIETE D'EXPLOITATION DES EAUX DU NIGERSICIAV SYSTEME D'INFORMATION ET DE CARTOGRAPHIE SUR L'INSECURITE ALIMENTAIRE ET LA

VULNERABILITE

SIMA SYSTEME D’INFORMATIONS SUR LES MARCHES AGRICOLES

SIMB SYSTEME D’INFORMATIONS SUR LES MARCHES A BETAIL

SNDS STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DE LA STATISTIQUE

SP/SRP SECRETARIAT PERMANENT DE LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

SPEN SOCIETE DES PATRIMOINES DES EAUX DU NIGER

TBS TAUX BRUT DE SCOLARISATION

UEMOA UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE

UNESCO ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

UNFPA FONDS DES NATIONS UNIES POUR LA POPULATION

UNICEF FONDS DES NATIONS UNIES POUR L’ENFANCE

USA UNITED STATES OF AMERICA

VAM VULNERABILITY ASSESSMENT MAPPING

ZD ZONE DE DENOMBREMENT

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TABLE DES MATIERES

Avant-propos_______________________________________________________________ 2

Sigles et abréviations ________________________________________________________ 5

Liste des tableaux ___________________________________________________________ 9

Liste des graphiques ________________________________________________________ 10

Liste des encadrés__________________________________________________________ 11

Résumé exécutif ___________________________________________________________ 12

Introduction ______________________________________________________________ 24

Chapitre 1 : concepts et instruments de mesure de la sécurité alimentaire et dudéveloppement humain_________________________________________________________ 27

1.1. Sécurité alimentaire _______________________________________________________ 271.1.1. Définition de la sécurité alimentaire ________________________________________________ 271.1.2. Disponibilité __________________________________________________________________ 281.1.3. Accessibilité___________________________________________________________________ 281.1.4. Utilisation ____________________________________________________________________ 281.1.5. Insécurité alimentaire ___________________________________________________________ 281.1.6. La vulnérabilité alimentaire ______________________________________________________ 291.1.7. Indicateurs de mesure de la sécurité alimentaire ______________________________________ 29

1.2. Mesure du développement humain ___________________________________________ 301.2.1. L’indice sexospécifique du développement humain ____________________________________ 301.2.2. L’indice de participation des femmes _______________________________________________ 311.2.3. L’indice de pauvreté humaine _____________________________________________________ 311.2.4. Calcul de l’indicateur de développement humain (IDH) _________________________________ 321.2.5. Le calcul de l’ISDH_____________________________________________________________ 34

1.3. Evaluation de la qualité des données __________________________________________ 34

Chapitre 2 : analyse de la sécurité alimentaire au Niger. _____________________________ 36

2.1. La problématique de la sécurité alimentaire au Niger. ___________________________ 36

2.2. Les contraintes à la production alimentaire au Niger. ____________________________ 372.2.1. Les contraintes physiques ________________________________________________________ 372.2.2. Les contraintes socio-économiques _________________________________________________ 382.2.3. Les contraintes technologiques ____________________________________________________ 392.2.4. Les contraintes de la production animale ____________________________________________ 39

2.3. Disponibilité et accès aux produits alimentaires au Niger _________________________ 392.3.1. Analyse de la productivité agricole et de l’élevage _____________________________________ 402.3.2. Situation des importations, de la demande et de l’aide alimentaire_________________________ 452.3.3. Canaux de commercialisation des produits alimentaires _________________________________ 462.3.4. Evolution des prix des céréales, rôle de l’Etat et régulation des marchés ____________________ 47

2.4. Stratégies de survie des ménages face à une pénurie alimentaire ___________________ 49

3.1. Analyse de l’Indicateur du Développement Humain (IDH)________________________ 55

3.2. Sécurité alimentaire et pauvreté______________________________________________ 58

3.3. Sécurité alimentaire, revenu et croissance économique ___________________________ 613.3.1. Evolution du pouvoir d’achat des ménages nigériens et effets sur la demande en produitsalimentaires ________________________________________________________________________ 613.3.2. Evolution en 2008 des prix des denrées alimentaires et effets sur la demande en produitsalimentaires ________________________________________________________________________ 65

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3.4. Nutrition, santé et sécurité alimentaire ________________________________________ 713.4.1. Habitude et consommation alimentaire au Niger_______________________________________ 733.4.2. Sous nutrition chez la femme et l’enfant _____________________________________________ 743.4.3. Faible Poids à la naissance _______________________________________________________ 753.4.4. Déficiences en micronutriments ___________________________________________________ 763.4.5. Principales Causes de la dégradation de l’état sanitaire et nutritionnel ______________________ 773.4.6. Interactions sécurité alimentaire, santé et développement humain _________________________ 78

3.5. Sécurité alimentaire et éducation _____________________________________________ 803.5.1. La Scolarisation ________________________________________________________________ 813.5.2. Alphabétisation des adultes _______________________________________________________ 843.5.3. Taux de scolarisation tous niveaux confondus ________________________________________ 843.5.4. Liens entre insécurité alimentaire et éducation ________________________________________ 853.5.5. L’éducation réduit le risque lié à l’insécurité alimentaire ________________________________ 853.5.6. L’insécurité alimentaire agit sur le niveau d’instruction des enfants________________________ 86

3.6. Sécurité alimentaire, environnement, irrigation _________________________________ 873.6.1. Ressources terres _______________________________________________________________ 873.6.2. Ressources forêts et faunes _______________________________________________________ 873.6.3. Ressources hydriques et approvisionnement en eau ____________________________________ 883.6.4. Environnement urbain, atmosphérique et cadre de vie __________________________________ 903.6.5. Environnement et sécurité alimentaire ______________________________________________ 913.6.6. Sécurité alimentaire et irrigation ___________________________________________________ 93

3.7. Sécurité alimentaire, genre et développement___________________________________ 943.7.1. L’Indicateur sexospécifique du Développement Humain (ISDH)__________________________ 943.7.2. Ecart entre IDH et ISDH _________________________________________________________ 973.7.3. Indicateur de pauvreté humaine (IPH)_______________________________________________ 993.7.4. Indicateur de Participation de la Femme (IPF) _______________________________________ 1013.7.5. Liens entre l’autonomisation de la femme et la sécurité alimentaire des ménages ____________ 103

3.8. Sécurité alimentaire, revenu et emploi________________________________________ 104

Conclusions _____________________________________________________________ 108

Recommandations ________________________________________________________ 111

Références bibliographiques ____________________________________________ 114

Annexes : Equipe de rédaction du RNDH2009, Outils de collecte de données qualitatives, Noteméthodologique et Calculs des indicateurs de développement humain régionaux ________ 116

Annexe 1 : Equipe de rédaction du RNDH2009____________________________________ 117

Annexe 2 : Outils de collecte de données qualitatives dans les régions _________________ 118

Annexe 3 : Données pour l’estimation de l’indice de revenu _________________________ 123

Annexe 4 : Données pour l’estimation de l’indice du niveau d’instruction ______________ 124

Annexe 5 : Données pour l’estimation de l’indice d’espérance de vie __________________ 125

Annexe 6 : Estimation des Indices de Développement Humain par région, par sexe et selon lesdimensions de l’IDH __________________________________________________________ 126

Annexe 7 : Estimation des Indices sexospécifiques de Développement Humain par région, parsexe et selon les dimensions de l’IDH ____________________________________________ 127

Annexe 8 : Estimation de l’Indice de Participation Féminine et de l’Indicateur de PauvretéHumaine____________________________________________________________________ 128

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Liste des tableaux

Tableau 1: Evolution de l'effectif du cheptel____________________________________________________ 44Tableau 2: Evolution de l'IDH national et des IDH régionaux depuis 1996 ___________________________ 55Tableau 3: Répartition des départements à insécurité alimentaire élevée et taux de pauvreté des régionsd'appartenance __________________________________________________________________________ 59Tableau 4: Revenus PPA par sexe et par région en dollars US ____________________________________ 63Tableau 5: Evolution de la structure du PIB de 1997 à 2007_______________________________________ 67Tableau 6: Evolution de la prévalence de la sous-nutrition globale _________________________________ 75Tableau 7: Espérance de vie et taux de mortalité infantile des régions en 2006 ________________________ 78Tableau 8: Evolution du Taux Brut de Scolarisation primaire de 2001 à 2008 _________________________ 83Tableau 9: Evolution de l'ISDH de 1996 à 2007 par région________________________________________ 96Tableau 10: Ecart entre l'IDH et l'ISDH par région _____________________________________________ 98Tableau 11: Indicateurs et mesure de l'IPH-1 de 2007 __________________________________________ 100Tableau 12: Indicateurs socioéconomiques de pays à faible développement humain (2005)______________ 122

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Liste des graphiques

Graphique 1: Contributions moyennes des productions et des superficies des cultures de 2001 à 2007 _____ 41Graphique 2: Evolution du rendement du riz (En kilo/ha)_________________________________________ 42Graphique 3: Evolution des rendements des principales cultures au Niger ___________________________ 42Graphique 4: Part du Niger dans la production céréalière totale (Niger et Nigéria) ____________________ 44Graphique 5: Structure des importations de 2007 par grands groupes_______________________________ 46Graphique 6: Evolution des importations céréalières (niveaux et variations) _________________________ 46Graphique 7: Evolution des prix annuels moyens du kg des principales céréales_______________________ 48Graphique 8: Evolution des quantités pluviométriques moyennes enregistrées par 11 stations principales duNiger (En millimètres) ____________________________________________________________________ 49Graphique 9: Valeur moyenne de l'Indice de Stratégie de Survie par région ________________________ 52Graphique 10: IDH régionaux en 2007/08 au Niger_____________________________________________ 56Graphique 11: Evolution de l'IDH national de 1996 à 2007/08 ____________________________________ 57Graphique 12: Evolution comparée de la scolarisation des deux dernières décennies au Niger ___________ 58Graphique 13: Evolution récente 2007-2008 du prix au kg des céréales et projections 2009-2010 _________ 66Graphique 14 : Evolution comparée du PIB global et du PIB primaire ______________________________ 69Graphique 15: Evolution du TBS du primaire Graphique 16: TBS par région en 2007 _______________ 84Graphique 17: Taux de scolarisation combiné par région ________________________________________ 85Graphique 18: Sécurité alimentaire et niveau d'instruction du _____________________________________ 85Graphique 19: Tendance évolutive de la production et de la demande en bois-énergie au Niger __________ 88Graphique 20: Evolution du nombre de plants produits sur les superficies aménagées des forêts __________ 93Graphique 21: Evolution de la quantité de bois-énergie consommée (en tonne) _______________________ 93Graphique 22: Part de la production irriguée dans la production agricole totale ______________________ 94Graphique 23: Evolution de l'indicateur de pauvreté humaine (En %)______________________________ 100Graphique 24: Evolution de l'Indice de Participation Féminine ___________________________________ 103Graphique 25: Part de la population agricole active dans la population active totale__________________ 105Graphique 26: Corrélation Emploi, Revenu, Sécurité alimentaire _________________________________ 106

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Liste des encadrés

Encadré 1: Méthode de calcul d'un Indice de Stratégie de Survie (ISS)_______________________________ 51Encadré 2: Suivi de la Déclaration de Maputo au Niger __________________________________________ 54Encadré 3: Les systèmes financiers décentralisés _______________________________________________ 64Encadré 4: Réponses apportées par le Niger sur la hausse des prix des produits alimentaires et l'améliorationdes revenus des producteurs agricoles ________________________________________________________ 66Encadré 5: Activités génératrices de revenus des régions du Niger: Tahoua, Tillabéry, Dosso ____________ 68Encadré 6: Activités génératrices de revenus des régions du Niger: Zinder, Diffa, Maradi _______________ 70Encadré 7: Les dispositifs de prévention des crises alimentaires au Niger ____________________________ 77Encadré 8: Réalisations sur le plan alimentaire et nutritionnel _____________________________________ 79Encadré 9: Réalisations des partenaires au développement________________________________________ 80Encadré 10: Quelques réalisations dans le domaine de l'environnement______________________________ 91Encadré 11: Quelques mesures envisagées en matière d'irrigation par l'Etat ________________________ 95Encadré 12: Politique de promotion de la femme au Niger ________________________________________ 97Encadré 13: Quelques activités réalisées par les femmes en saison sèche au Niger _____________________ 99

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Résumé exécutif

Le sixième Rapport National sur leDéveloppement Humain (RNDH2009) duNiger a été élaboré à partir desinformations collectées dans lesdifférentes régions du pays, et à partirdes données quantitatives issues desenquêtes nationales réalisées parl’Institut National de la Statistique (INS) etd’autres sources, notamment des étudesrelatives à la thématique retenue au titrede l’année 2008, sur la sécuritéalimentaire et la pauvreté.

Le thème central pour ce rapport 2009,est : « la sécurité alimentaire dans unpays sahélien ». Le Niger est en effet unpays caractérisé par un contexteclimatique et un environnement difficile.Cela constitue une menacepermanente sur la disponibilité, lespossibilités d’accès à l’alimentation etson utilisation au niveau de lapopulation.

Dans le processus participatif etconsensuel d’élaboration de ce rapport,un cadre de pilotage interministériel, aété mis en place pour proposer desorientations nécessaires à l’équipe derédaction coordonnée parl’Observatoire National de la Pauvreté etdu Développement Humain Durable(ONAPAD) de l’INS. La problématiquede la sécurité alimentaire et dudéveloppement humain, a été analyséesur la base de trois parties essentielles :les dimensions du développementhumain et de la sécurité alimentaire, lasituation de la sécurité alimentaire etenfin les liens entre la sécuritéalimentaire et le développementhumain. Enfin, des recommandationspertinentes issues des constats majeursont été formulées, pour aider lesautorités nationales à trouver desstratégies adéquates d’atténuation desrisques de la vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire des populations, pour leur

garantir des conditions de viefavorables pour leur développement.

Problématique de la sécurité alimentaireet du développement humain

La sécurité alimentaire doit être perçueà partir de trois dimensionsessentielles relatives à l’alimentation :l’accessibilité, la disponibilité etl’utilisation. Il s’agit d’un long processuspar lequel, les populations mettent enplace un système de prévention detoutes les pénuries alimentairesengendrées par une productioninsuffisante créant des situationsd’indisponibilité, ou d’un manque deressources ou de capital engendrantune faible accessibilité aux denréesalimentaires. Ce sont de telles privationsqui occasionnent une insécuritésanitaire, alimentaire et nutritionnelleportant préjudice aux conditions de viedes populations.

La sécurité alimentaire renvoie au Niger,à une situation dans laquelle ledisponible alimentaire par habitant resteencore limité, la quantité nutritionnellede la consommation est souventinsuffisante, et l’accès à l’alimentationn’est pas toujours assuré chez lescouches défavorisées.

Par rapport à la dimension disponibilitéalimentaire au Niger, on constate que lahausse de la production est beaucoupplus liée à l’extension des superficiescultivées qu’à une progression normaledes rendements, un processus quiconduit finalement à une saturation del’espace cultivable. En effet,contrairement à certains pays de lasous-région ouest-Africaine, destechniques performantes de productiontardent à s’installer dans les systèmesagricoles traditionnels et l’intensification

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agricole qu’elles devraient engendrer,ne pourrait pas être réalisée par défautde marchés incitatifs et rémunérateurs.

Et pourtant, le combat contre l’insécuritéalimentaire, repose à la fois sur lapréservation de la ressource terre et surla modernisation du système agro-pastoral fondé traditionnellement sur desactivités de subsistance. Une conditionnécessaire pour garantir une bonnesécurité alimentaire est la productionalimentaire. Celle-ci est cependantsoumise à de nombreuses contraintesqui la rendent très aléatoire au Niger.

Selon le PNUD, les chances de succèsd’un développement humain durablepasse nécessairement par des actionscorrectrices portant directement surl’homme et son environnement. Ainsi,cinq piliers ont été identifiés pour ledéveloppement humain durable. Il s’agitde : l’éradication de la pauvreté, lacréation d’emplois durables, lapromotion de la femme, la préservationde l’environnement et la bonnegouvernance. On constate alors quechaque pilier est aussi un déterminantde la sécurité alimentaire dans unecommunauté.

Le Produit Intérieur Brut du Niger, estmarqué par une forte prédominancedes activités agricoles et sylvopastoralesjustifiant la forte contribution du secteurprimaire dans l’économie nationale. Eneffet, au titre de l’année 2008, selon lesComptes Economiques de la Nation, lesecteur primaire représente 47,3% du PIBaux coûts des facteurs. A cet effet, cesecteur est déterminant pour uneaccélération du rythme de lacroissance économique et offrir lesconditions d’un développement humaindurable. Le dynamisme du secteurprimaire qui occupe la majorité desactifs du pays, est toutefois conditionnépar les possibilités offertes aux citoyensd’un pays de tirer le maximum de profitsdes ressources de l’environnement, touten garantissant la préservation ducapital terre au profit des générationsfutures. C’est cela qui justifie la

pertinence d’un axe de la Stratégie deDéveloppement Rural (SDR) qui vise àréduire de manière drastique lapauvreté en milieu rural agricole.

Au-delà des aléas climatiques, le Nigerest victime de l’action destructrice del’homme sur l’environnement qui a pourimpact négatif de contribuer auxchangements et variabilités climatiquesaux conséquences néfastes surl’équilibre de l’écosystème ou lapréservation de la biodiversité. Dans lamajorité des régions du pays, lephénomène de la coupe abusive dubois destiné à l’énergie domestique necesse de prendre de l’ampleur, augrand dam des autorités chargées depréserver les forêts. Les EnergiesRenouvelables comme le gaz, sont eneffet très faiblement utilisées par lesménages en raison de leurs difficultésd’accès et parfois de disponibilité mêmeen milieu urbain. Cette situation n’estmalheureusement pas favorable à unepréservation de la ressource forestière.Les changements climatiques induitspar la pression négative surl’environnement pour leur part, fontbaisser les rendements des cultures etentrainent une baisse des quantitésproduites, une détérioration del’écosystème non favorable à undéveloppement humain durable. Cesfacteurs expliquent la présenceconstatée par moment dans les payssahéliens, du spectre de la sécheresse etde l’insécurité alimentaire des ménages.

Ce constat fait entre autres ressortir queles pays sahéliens en général, le Niger enparticulier, ont un grand défi à releverpour créer les conditions nécessairesd’une bonne performanceéconomique, en tenant compte de leurcontexte particulier marqué par laprésence régulière du risque desménages à la vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire.

Aussi, nul ne saurait ignorer à l’heureactuelle, les interactions fortes entre lesdimensions de la sécurité alimentaireque sont l’accès, la disponibilité et

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l’utilisation relatifs à l’alimentation saineet équilibrée ; et les dimensions dudéveloppement humain comme lasanté, l’instruction et le savoir ou bien lerevenu des ménages.

La situation socioéconomique etpolitique au Niger, a été marquée dansles années 1990, par une instabilité qui acontribué à un ralentissement, si cen’est une détérioration d’une bonnepartie des indicateurs sociaux. Cela aeu des répercussions sur la progressiondu niveau de développement humaindans le pays. En effet, la valeur de l’IDHpour l’année 2000 se chiffre à 0,318 etseulement 0,37 en 2005, ce qui montrel’ampleur des progrès en matière desanté, d’éducation et d’amélioration duniveau de revenu des ménages quirestent à accomplir afin d’améliorer lebien être des populations d’une manièregénérale.

Relativement au thème central duprésent rapport, si les populations sontdans une situation idéale sur le planalimentaire et nutritionnel, elles jouirontd’une meilleure santé de manière àmieux capitaliser le savoir et laconnaissance indispensable pourdégager les meilleures pistes pour leurdéveloppement. Aussi, l’analyse de ladouble optique : sécurité alimentaire etdéveloppement humain, permettra decomprendre par quels mécanismes,l’insécurité alimentaire pourrait affecterles dimensions du développementhumain. Sur cette base, des pistes desolutions pour réduire les risques devulnérabilité des ménages à l’insécuritéalimentaire, ont été proposées pourcontribuer globalement à l’atteinte descibles des Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD) et de laStratégie de Développement Accéléréet de Réduction de la Pauvreté (SDRP)au Niger.

Analyse de l’Indicateur duDéveloppement Humain (IDH)

Le développement humain durable estdéfini comme le processusd’élargissement des choix s’offrant auxindividus. Plusieurs indicateurs ont étéproposés au cours de l’histoire pourmesurer le concept, ce qui témoignedes difficultés pour pouvoir le cernerparfaitement. Partant des constats quechaque jour, les êtres humains opèrentdes choix sur le plan économique,politique, social ou culturel, il estnécessaire de voir dans quelles mesuresintégrer toutes les dimensions possiblespour appréhender le développementhumain atteint par un pays ou unecommunauté. L’indicateur qui fait le plusl’objet de consensus ces dernièresannées, est certainement l’Indice duDéveloppement Humain (IDH) calculédans les Rapports Mondiaux etNationaux sur le DéveloppementHumain. L’IDH a l’avantage de mettreen exergue certains choix essentiels à lavie humaine comme : celui de vivre le plus longtemps

possible en bonne santé ; celui d’être instruit et ; celui de vivre dans des conditions

décentes

Ces trois (3) choix sont fondamentauxpour les êtres humains. Cependant ceuxqui sont relatifs à la participation au jeupolitique, à la diversité culturelle, auxdroits de l’homme et à la liberté sont desaspects tout aussi importants de la viehumaine.

Depuis 1996, l’IDH du Niger continued’enregistrer des hausses parfoisremarquables. Ces évolutionsinterviennent dans les différentescomposantes de l’indice. Leschangements récents des années 2000,ont été observés au niveau descomposantes : éducation et espérancede vie. Toutefois, il faut relever que lavaleur de l’indice s’est toujours inscritedans des seuils en dessous de 0,40,jusqu’en 2007.

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Au Niger, l’IDH s’établit à 0,400 en 2007,en hausse par rapport au niveauenregistré en 2001 de l’ordre de 0,329 oude 2000 estimé à 0,318.Cette évolution favorable de l’indicateurcache par ailleurs de fortes disparités àtravers les grandes régions du pays. Eneffet, les trois régions ayant l’indice leplus élevé en 2007 sont la CommunautéUrbaine de Niamey, la région d’Agadezet la région de Diffa, avec des niveauxrespectifs de 0,607, 0,525 et 0,447. En2001 déjà, l’on se souviendra que cestrois régions figuraient dans le pelotonde tête en termes d’indice dedéveloppement humain.

A contrario, les IDH les plus faibles sontenregistrés au niveau des régions deMaradi (0,342), de Tillabéry (0,363) et deDosso (0,367). Ces trois régions étaientdéjà apparues comme celles ayant lesincidences de la pauvreté monétaire lesplus élevées du pays, dans le profil depauvreté national de 2007/08 élaborépar l’Institut National de la Statistique(INS). Cela confirmerait quelque partpour le cas du Niger, la corrélation entrela pauvreté monétaire des ménages etle niveau de développement humainmesuré par l’IDH.

D’une manière générale, on note uneévolution quoique légère à la hausse,des IDH régionaux ; ce qui témoigne desefforts accomplis dans les diversdomaines et dans les différentes régionsdu pays, pour améliorer les conditionsde vie des populations.

Les facteurs explicatifs de cette haussede l’indicateur de développementhumain sont d’une part, l’accroissementdu Produit National Brut (PNB) et du tauxde scolarisation tous niveaux confondus.Même si des progrès remarquablesdoivent être réalisés dans ces domainespour améliorer le classement du pays àl’échelle mondiale.

Les progrès les plus significatifs sontenregistrés d’autre part, dans ledomaine de la santé marquée par unehausse de l’espérance de vie estimée

en 2007 à 57 ans, situant le Niger dansune bonne position mondiale puisqu’en2005 déjà, l’espérance était estimée à56 ans environ, dans le dernier RapportMondial sur le Développement Humain(RMDH2007/08).

Il faut noter que la faible variation del’IDH est corrélée aux progrès nonréalisés dans les différents domaines dudéveloppement humain dans les années1990, marquées par une instabilitésociopolitique dans le pays.

En effet, entre 2000 et 2007, le PIB partête a connu en moyenne annuelle unaccroissement de 1,9% et le taux descolarisation primaire est passé de 34,1%à 57%, puis à 62,1% en 2008. Malgré cesavancées, le Niger demeure toujours endessous du niveau moyen dedéveloppement humain car l’IDH estinférieur à 0,5. Le niveau actuel del’indice est reflété par la situation auniveau régional.

Ainsi, sur les huit régions administrativesdu Niger, seules la Communauté Urbainede Niamey (CUN) et la région d’Agadez,dépassent 0,5 du point de vue de l’IDH.Les valeurs régionales de l’IDH laissentconclure que dans l’ensemble,beaucoup d’efforts restent à fournir pourassurer aux populations, un niveau dedéveloppement satisfaisant.

Sécurité alimentaire et pauvreté

Les ménages agricoles nigériensprocèdent à une forteautoconsommation1 des céréales etautres produits agricoles générés auterme de la campagne agricole. Lefaible rendement des sols malgrél’extension progressive des superficiescultivables, explique en partie, uneproduction agricole limitée et trèssouvent insuffisante pour lacommercialisation. En périodes de crisesalimentaires surtout comme en 2005, laproduction locale est insuffisante même

1 Voir Enquêtes ENBC 1992, 2008 ou QUIBB2005,INS

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pour satisfaire l’autoconsommation desménages, ce qui contraint l’Etat àrecourir aux importations et à l’aidealimentaire internationale. Sans la prisede telles mesures alternatives par l’Etat,les individus seraient dans une situationde contraction de leurs dépenses deconsommation en général, celles liées àl’alimentation en particulier, aggravantainsi les risques de vulnérabilité à lapauvreté et à l’insécurité alimentaire despopulations.

Cela explique sans doute pourquoi, lespopulations les plus exposées au risqued’insécurité alimentaire sont en généralparmi les plus pauvres du pays du fait deleurs possibilités limitées d’accès àl’alimentation.

Malgré les déficits alimentaireschroniques, la principale contrainte enmatière de sécurité alimentaire n’est passeulement la disponibilité physique decéréales sur les marchés, mais plutôt lapauvreté et la faiblesse du pouvoird'achat des populations qui limitent leurpossibilité d’accéder aux produitsalimentaires.

L’analyse de la situation décriteprécédemment, illustre parfaitement larelation positive entre l’extrêmepauvreté, l’insécurité alimentaire et lafaim particulièrement dans le contextedu Niger ; et du fait d’un taux depauvreté non négligeable observé surplusieurs années et son incidence sur lasécurité alimentaire des populations (au-delà des autres déterminants), il ressortdes difficultés réelles pour l’atteinte del’OMD12 à l’horizon 2015. L’analysedifférenciée selon le sexe nous indiqueque la pauvreté au Niger, a un visageplutôt féminin3 au-delà du fait que dansla famille, les hommes ont parfois untraitement privilégié par rapport à laration alimentaire au détriment desfemmes et des enfants. En effet selon les

2 OMD1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim.3 Selon les profils de pauvreté de 2005 et 2008, lesménages dirigés par les femmes sont en général lesplus pauvres.

résultats du récent profil de pauvreté del’ENBCIII, les ménages dirigés par lesfemmes sont les plus pauvres au Niger.

Sécurité alimentaire, revenu etcroissance économique

L’indicateur de revenu selon la Parité duPouvoir d’Achat (PPA) permet demesurer le niveau de l’activitééconomique du pays. Au Niger, les crisessocio économiques répétées de cesdernières années ont sérieusementaffecté le pouvoir d’achat despopulations. Sur l’ensemble du pays, onnote cependant une tendance àl’amélioration du revenu PPA. Sonniveau est passé de 824 $ PPA en 1998 à870 $ en 1999, et il se situe actuellementà 894 $PPA. Ce revenu par têtedemeure toutefois faible comparé àcelui d’autres pays de la sous-région ; cequi nécessite la promotion des secteursporteurs de croissance et les activitésgénératrices de revenus.

Au niveau régional, on observe degrandes disparités. En effet, relativementà l’IDH, la Communauté Urbaine deNiamey (CUN) et la région d’Agadezviennent en tête avec respectivement2208 et 1715 $ comme revenus PPA. Parcontre, les régions de Tillabéry et deMaradi restent toujours les régions quienregistrent les revenus PPA les plusfaibles (avec respectivement 688 et 668dollars PPA en 2007).

Il n’est alors guère étonnant deconstater que les régions où lesménages ressortent en moyenne avec lepouvoir d’achat le plus faible du pays,sont également les mal classés àl’échelle nationale, en termesd’incidence de la pauvreté alimentaireet non alimentaire appréhendée dans leprofil de pauvreté de l’EnquêteNationale sur le Budget et laConsommation des ménages (ENBCIII).En effet, la demande en biens deconsommation alimentaire est fortementtributaire du niveau de revenusmonétaires des ménages, d’où

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l’importance de cette dimension dansl’analyse de l’Indice du DéveloppementHumain atteint par les différentes régionsdu pays. Les individus vivant dans de telsménages sont plus exposés au risque devulnérabilité à l’insécurité alimentairedans la mesure où, au-delà de ladimension disponibilité, les autresdimensions que sont l’accès etl’utilisation sont difficilement observables,en raison par ailleurs des capacitéslimitées à faire face à une haussebrutale des prix des denrées alimentairesde base comme les céréales.

Nutrition, santé et sécurité alimentaire

Au Niger, à l’instar de la plupart des payssahéliens, la sécurité alimentaireconditionne l’état nutritionnel et sanitairedes populations. C’est ainsi que ladernière crise alimentaire de 2005, auraaffecté négativement l’état nutritionnelet sanitaire des populations,particulièrement celui des enfants et desfemmes des zones les plus touchées.C’est dire que toute période de déficitcéréalier prononcé, s’accompagne auNiger d’une insécurité alimentaireentraînant des problèmes demalnutrition au niveau des populationsvulnérables.

Ceci s’explique, en grande partie, par lefait que la production agricole constituepour l’écrasante majorité despopulations nigériennes, la principalesource de revenu. L’on comprend alorsaisément pourquoi, une baisse drastiquede la production agricole dans de tellescommunautés, engendre une situationd’insécurité alimentaire, de malnutritionet de détérioration des conditions de viedes populations.

Le mauvais état alimentaire etnutritionnel de la femme l’expose auxrisques de morbidité et de mortalité,surtout en ce qui concerne la femmeenceinte ou allaitante. Cela entraînepar voie de conséquence, unedétérioration de l’état de santé del’enfant qui ne pourra pas bénéficier

d’une croissance physique et mentaleappropriée.D’où la pertinence d’analyser les liensentre l’alimentation, la nutrition et l’étatde santé de l’enfant et de la mère.

L’analyse des indicateurs sanitaires del’EDSN-MICS 2006 et de nutrition desenquêtes Nutrition et survie de l’enfant,indiquait que la situation était la pluspréoccupante pour la région de Maradi.C’est en effet au niveau de cette régionque les indicateurs de mortalité infantile,de dénutrition et de sécurité alimentairesont les plus alarmants au regard de cesenquêtes. L’on serait alors tenté depenser que l’occurrence de cettesituation défavorable pour Maradi, sejustifie par la pauvreté élevée desménages sur le plan monétaire, endehors d’autres causes culturelles.

De manière beaucoup plus précise,dans six des huit régions administratives,la prévalence de la malnutritionchronique est supérieure à 40% (EDSN1992, 98 et 2006) et dépasse 59% dansdeux régions sur huit (Maradi et Zinder).Au plan national, un enfant de 6 à 59mois sur deux souffre de malnutritionchronique.

Le constat général de la situationsanitaire au Niger n’est pas seulementsombre dans la mesure où, avec lesinterventions du gouvernement et de sespartenaires dans le domaine de lasanté, on peut observer quel’espérancei de vie au Niger se situe à57,2 ans en 2007.

Cette performance est à mettre aucrédit de l’évolution remarquableenregistrée au niveau des indicateurssociodémographiques sur lavaccination, la nutrition et l’accès auxsoins de santé de la population. Sur leplan de la santé maternelle et infantile, ilfaut mentionner les bonnes initiativesprises par l’Etat, pour assurer la gratuitéde soins aux enfants de moins de cinqans, de la césarienne et du traitementdu cancer du sein et du col de l’utérusen faveur de la mère.

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Sur le plan alimentaire, les régionsexposées aux crises alimentairesfréquentes sont les plus exposées à unmauvais état nutritionnel tout en faisantparfois partie des zones les plus pauvresdu pays. A ce sujet, on note qu’en 2006,les régions de Maradi et de Zinder,présentaient une situation défavorableen termes d’indicateurs relatifs àl’insuffisance pondérale des enfants. Parrapport à la sous-nutrition aigue, il faudraajouter à ces deux régions, les régionsde Diffa et d’Agadez comme cellesayant les taux les plus élevés enseptembre 2007, selon l’enquête sur lanutrition et la survie de l’enfant réaliséepar l’INS.

Ces disparités régionales sur le plansanitaire et des conditions de vie,expliquent les différences observées parrapport à l’indicateur d’espérance devie. Si de manière générale, l’espérancede vie s’est améliorée au plan national,depuis la dernière décennie, la situationest différente selon les régionsadministratives du pays.

En effet, si en 2007 dans la CommunautéUrbaine de Niamey et à Agadez,l’espérance de vie atteint des valeursrespectives de 61,2 ans et 61,7ans, iln’est que de 55 ans à Tillabéry, et 54,9ans à Maradi. Ce qui illustre la nécessitéde fournir encore plus d’efforts sur leplan sanitaire, nutritionnel et alimentairepour combler les disparités régionalesau-delà des mesures nationalescommunes pour améliorer le niveau del’indicateur.

Sécurité alimentaire et éducation

Le niveau modeste du capital humain,apparaît comme un des déterminantsde la faiblesse des indicateurs dedéveloppement humain au sahel engénéral et au Niger en particulier. Lesstatistiques indiquent que les indices depauvreté et du niveau de revenus sontencore plus bas dans les régions où lestaux de scolarisation etd’alphabétisation sont relativement

faibles. Cette dimension parait êtreencore plus préoccupante au Niger oùles taux de scolarisation sont parmi lesplus faibles au monde4.Le taux de scolarisation tous niveauxconfondus du Niger est très faible. Il sesitue à 31,8% en 2007 au plan national.Cette faiblesse du taux de scolarisationtous niveaux confondus résultent surtoutde la faiblesse du niveaud’alphabétisation et de l’instruction duniveau secondaire et supérieur. Plusieursraisons d’ordre socioéconomique etculturel expliquent une telle situation. LaCapitale Niamey (avec 66,2%) et larégion d’Agadez (54,4%), enregistrentles taux les plus élevés en 2007, aumoment où Maradi et Zinder ressortentavec les niveaux les plus bas respectifsde 26,1% et 26,4%.

L’éducation agit sur certaines variablessocioéconomiques ou démographiquessusceptibles de réduire le risque surl’exposition à l’insécurité alimentaire.Inversement, la malnutrition a desconséquences parfois sévères sur ledéveloppement social et cognitif desenfants. Il a par ailleurs été constaté uneforte corrélation entre le niveaud’instruction du chef de ménage et lerisque de vulnérabilité du ménage àl’insécurité alimentaire. En effet, lorsquele chef de ménage est davantageinstruit, les chances de son ménaged’être en sécurité alimentaire,s’agrandissent.

A part les départements de la région deZinder, tous les autres départements àforte prévalence de l’insécuritéalimentaire appartiennent aux régionsaux faibles niveaux d’instruction(inférieur à l’indice national). L’idéed’une certaine corrélation entrel’insécurité alimentaire et le niveaud’instruction semble être assez plausible.

4 A titre illustratif, en 2005, le Niger avait le TBScombiné le plus faible comparé aux 177 paysclassés dans le Rapport Mondial sur leDéveloppement Humain (RMDH2007/08).

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Environnement et sécurité alimentaire

Les études antérieures comme cellerelative à l’analyse de la productivitéagricole5 au Niger basée sur les donnéesde l’Enquête Prévision et Estimation desRécoltes6, nous indiquent une fortecorrélation entre les productionsmoyennes des cultures et les superficiesmoyennes utilisées de 2001 à 2007. Celan’inhibe pas pour autant le constatd’une forte pression des cultures sur lessuperficies cultivables, et par voie deconséquence sur la qualité des sols. Uncertain nombre d’alternatives dans cesconditions demeure l’enrichissement dessols en engrais, la mise en œuvre de lajachère ou l’utilisation des énergiesrenouvelables.

Malheureusement dans le contextenigérien, ces pratiques ne sont pastoujours observées dans le milieu rural,faute de moyens financiers etd’insuffisance de terres cultivables. Desmissions de l’équipe techniqueRNDH2009, dans les régions, il est apparuà tous les niveaux que les populationsn’ont d’autres choix que d’utiliserabusivement les terres cultivables etd’autres ressources de l’environnement(le bois) sans pour autant avoirsuffisamment de moyens pour préserverl’environnement. Ainsi, selon le pland’Actions 2000-2004 du Ministère chargéde l’Environnement et de la Lutte Contrela Désertification, les pertes annuelles ensuperficies forestières, serait de l’ordrede 80.000 à 100.000 hectares.

Il a été constaté7 dans les régions deMaradi et de Zinder, le phénomène decoupe abusive de bois par les ménagesprincipalement à la recherche del’énergie pour la cuisson.

5 Analyse descriptive de la productivité agricole auNiger, ONAPAD/INS, 20076 Enquête annuelle sur la Prévision et l’Estimationdes Récoltes (EPER), Ministère du DéveloppementAgricole.7 Synthèse des focus-group réalisés pendant lesateliers régionaux sur le RNDH2009 à Maradi etZinder.

Sécurité alimentaire, genre etdéveloppement

L’Indice sexospécifique deDéveloppement Humain (ISDH) permetde mesurer le niveau dedéveloppement atteint en tenantcompte des disparités entre l’homme etla femme. Son niveau demeure encoreinférieur à celui de l’IDH, ce qui traduitune inégalité entre les sexes en termesde potentialités élémentaires.

Les inégalités les plus fortes sontconstatées au niveau des régions deDosso, Maradi et Zinder, avec des ISDHlargement en retrait par rapport à l’IDH.A contrario, les écarts les plus faibless’observent au niveau des régions deNiamey, de Tillabéry ou d’Agadez en2007.

L’inégalité des opportunités entre lesfemmes et les hommes, se retrouve àtravers les régions. Toutes les régions fontétat de réussites plus faibles pour lesfemmes que pour les hommes enmatière de développement humain.

Dans de telles conditions défavorablespour les femmes, celles-ci auront du malà assurer leur autonomisationéconomique surtout en zones rurales oùles hommes sont souvent portés versl’exode dans l’espoir de trouver deslendemains meilleurs en ville ou dansd’autres pays de la sous-région. Dans leslocalités touchées de manièrerécurrente par les sécheresses et lescrises alimentaires, en l’absence deshommes, les femmes sont souvent dansl’obligation de subvenir aux besoinsquotidiens du ménage dans unesituation de vulnérabilité alimentaire.Aussi, quelque soit leur motivation àvouloir assurer la survie quotidienne deleur famille, du fait de la faiblesse deleurs revenus liée à la nature peulucrative de leurs emplois, elles setrouvent dans l’incapacité de faire faceaux dépenses de consommationalimentaire en vue de garantir une

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sécurité alimentaire aux enfants et auxautres membres du ménage.

Aussi, compte tenu de la forteresponsabilité de la femme dans uncontexte d’exode des hommes, decrises alimentaires et de faiblesse de sonpotentiel économique, ledéveloppement équitable entre leshommes et les femmes est une conditionnécessaire pour la survie de beaucoupde ménages agricoles au sahel.

Sécurité alimentaire, revenu et emploi

La répartition de la consommationalimentaire des ménages nigériens selonl’emploi ou les catégories de subsistancea été appréhendée à l’issue del’enquête nationale sur la vulnérabilité àl’insécurité alimentaire en 2008, réaliséepar l’Institut National de la Statistique(INS) et le Système d’Alerte Précoce(SAP).

Les résultats de l’enquête montrent quela proportion des ménages avec uneconsommation alimentaire pauvre estbeaucoup plus élevée parmi lesménages qui dépendent de la vente debois/paille et de l’agriculture (7,9%), destransferts (7,1%), du petit commerce(6,6%) et de l’agriculture (5,5%).A l’opposé, les proportions les plus faiblessont enregistrées avec les salariés (0,2%)et les commerçants (1%).

Par ailleurs, il y’a une forte corrélationnégative (coefficient de -0,8), entre lerevenu tiré de l’emploi et le seuil deprécarité de la consommationalimentaire. En effet, les salariés vivantexclusivement dans les centres urbainset les commerçants font partie de lacatégorie professionnelle, disposant deplus de revenus ; ce qui accroît leurchance et celle de leur ménage d’êtreépargné d’une situation d’insécuritéalimentaire.

Sur un autre plan, les vendeurs de bois,de la paille, les agriculteurs, les

personnes recevant exclusivement lestransferts et dans une moindre mesurecelles s’adonnant au petit commerce,figurent parmi la population la pluspauvre sur le plan monétaire. C’est àjuste titre que l’enquête sur lavulnérabilité à l’insécurité alimentaire de2008, a révélé que ces groupessocioéconomiques ont une probabilitéplus grande d’être confrontés à uneinsécurité alimentaire ; et pour preuve, laproportion des ménages ayant uneration alimentaire pauvre, y est la plusélevée de la population.

Ces analyses indiquent que si l’activitéde l’individu est essentiellement exercéedans un cadre rural agricole, du fait desaléas climatiques récurrents au sahel, il ade fortes chances d’être vulnérable àl’insécurité alimentaire. C’est pourquoi, ilest indispensable de développerd’autres créneaux d’emploissecondaires comme palliatif à l’emploiagricole et saisonnier à l’issue incertaineau cours de l’année.

Sécurité alimentaire et irrigation

Les caractéristiques agro climatiques duNiger, ne lui permettent pas à l’heureactuelle, d’envisager une fortepromotion de sa production agricole, enfondant ses espoirs exclusivement sur lescultures pluviales.En effet, la saison pluvieuse au Nigers’étend seulement sur 3 à 4 mois, et pireencore, les quantités de pluieenregistrées insuffisantes et mal répartiesdans le temps et dans l’espace, ne sontpas favorables à une augmentationconséquente de l’offre des produitsalimentaires, en dehors des importationsou de l’aide alimentaire.D’où l’impérieuse nécessité dans detelles conditions de promouvoirl’agriculture irriguée en se focalisant surles espèces culturales adaptées à nosconditions climatiques. Il existe à ce sujetde potentialités fortes qui nécessitentune valorisation pour accroître demanière drastique la contribution des

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cultures irriguées dans le PIB du secteurprimaire.A titre illustratif, on peut citer le poivron àDiffa, l’oignon à Tahoua, le souchet etl’arachide à Maradi, la tomate, leschoux, la patate douce aux abords descours d’eau comme le Fleuve Niger, laKomadougou yobé, ou la mared’Abalak.

Ainsi, une réalisation positive majeure surle plan institutionnel est relative àl’existence d’un cadre réglementaire degestion de l’environnement quiconsacre les études d’impact ainsi quela capitalisation de nombreusestechniques de préservation et derestauration de l’environnement. Il y’asurtout la Stratégie de DéveloppementRural (SDR) qui a prévu deuxprogrammes pour l’irrigation : l’un delutte contre l’insécurité alimentaire par ledéveloppement de l’irrigation et l’autreen infrastructures hydro agricoles.La mise en œuvre efficace de cesprogrammes de promotion des culturesirriguées contribuera assurément àréduire les risques de vulnérabilitéalimentaire de beaucoup de ménagesen leur offrant la possibilitéd’autoconsommer tout encommercialisant les produits cultivés.

Les constats et les recommandations enmatière de sécurité alimentaire

Quelque soit la dimension de la sécuritéalimentaire considérée, un certainnombre de constats ressortent à lalumière des analyses contenues dans leprésent rapport.

Relativement à la disponibilitéalimentaire, il ressort que les ménagesurbains et ruraux au Niger sont exposés àun risque permanent d’insuffisance descéréales de base comme le mil, le riz oule sorgho, du fait des irrégularités de lasaison pluvieuse. La production agricoleet pastorale est soumise à desfluctuations périodiques qui placent lepays dans une disponibilité limitée des

produits alimentaires. Une des voies derecours serait alors de solliciter l’aidealimentaire ou les importations pourgarantir une sécurisation alimentaire despopulations. Sur un autre plan, il estnécessaire de trouver des créneaux pouraméliorer significativement la productionagricole et pastorale.

S’agissant de l’agriculture, de nouvellessemences pourraient éventuellementfaire l’objet d’expérimentation à grandeéchelle. D’où la pertinence de renforcerle rôle important que doivent jouer lesinstitutions de recherche agronomiquepour développer de nouvelles espècesculturales adaptées aux changementsclimatiques, et l’Etat pour mobiliser lesressources nécessaires à la valorisationdes fruits de la recherche.

Relativement au domaine de l’élevage,les initiatives actuellement prises entermes de promotion des races bovines,méritent également d’être soutenues etrenforcées pour espérer rehausser leniveau de la production.

L’amélioration du niveau d’accessibilitéaux denrées alimentaires par lespopulations nécessite le renforcementdu pouvoir d’achat des ménages. Lerôle de l’Etat à cet égard est capital tanten ce qui concerne la promotion depetits emplois générateurs de revenusdans d’autres domaines quel’agriculture, qu’en ce qui concerne lamise en œuvre d’une bonne politiquede redistribution des fruits de lacroissance économique pour combler lefossé entre les plus vulnérables et lesautres. Cela est d’autant plus vrai qu’ilexiste une forte corrélation entre lapauvreté monétaire, les variables del’IDH et les dimensions de la sécuritéalimentaire au Niger.

Concernant la dimension éducation, ilressort du document que les indicateursde la scolarisation et del’alphabétisation au Niger, font partiedes plus faibles au monde, malgréquelques avancées enregistrées depuis

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2000. Cela sous-tend que les efforts déjàmobilisés par l’Etat avec l’appui despartenaires dans le système éducatif,doivent être poursuivis et renforcés. Dansun contexte culturel souvent difficile ethostile à la promotion de la scolarisationde la jeune fille ou l’alphabétisation desfemmes, il est nécessaire d’envisagerdes actions correctrices dans le sensd’une sensibilisation des dépositaires desvaleurs culturelles et religieuses. En effet,partant de l’existence d’une corrélationentre l’instruction et l’emploi d’une part,entre le type d’emploi et le risque devulnérabilité à l’insécurité alimentaire, ilest nécessaire de renforcer la dimensionéducative pour un meilleurdéveloppement humain. A titre illustratif,certaines habitudes alimentairesancrées dans les mœurs au Niger, sontfortement corrélées au faible niveaud’instruction de la population. Il s’agit enl’occurrence de certaines privationsalimentaires ou de certainscomportements de gavage alimentairenéfaste à une alimentation de qualitésurtout chez la femme. L’instructionpermettra de surmonter les pesanteurssocioculturelles très fortes dans lescommunautés nigériennes.

La scolarisation mettra l’accent sur lajeune fille en vue de réduire les disparitésfondées sur le sexe. Si de tellesconditions sont réunies, les initiativesvisant à réduire la vulnérabilité desménages à l’insécurité alimentaireproduiront des résultats plus probants.L’analyse différenciée de la dimensionéducation et développement humain aindiqué que les régions de Maradi,Tahoua, Zinder et Tillabéry constituent ledernier peloton en termes descolarisation primaire. Pour Tillabéry, lasituation est encore la moins favorabledu pays en termes d’alphabétisation desadultes. Il est urgent de poursuivre lesinitiatives actuelles de promotion del’éducation à tous les niveaux, enmettant notamment l’accent surl’examen critique des cas des régionscitées auparavant.

Relativement à l’aspect crucial dudéveloppement humain, de lacroissance économique et de lapauvreté, il serait souhaitable decontrôler le rythme de croissanceexponentielle de la populationnigérienne, même si certaines idéologiesnon malthusiennes prônent la croissancedémographique pour undéveloppement économique. En effet,la forte démographie, a une forteincidence négative sur les ressourcesdisponibles. Dans certaines contrées dupays, il a été rapporté à l’équipeRNDH2009, que les ménages prennentun seul repas par jour. Et comble deparadoxe, ces localités se signalent parune forte démographie ; ce qui nepermet pas de garantir de la nourrituresuffisante et de qualité aux différentsmembres des ménages, en particulier lesenfants. L’élément le plus complexepour les familles de grande taille auNiger, est relatif à la faible qualificationpour les emplois générateurs de revenusd’une bonne partie des membres. Eneffet, la population de moins de 15 ans,représente 50,2% de la population totaleen 2008, selon les projectionsdémographiques de l’INS.

En ce qui concerne, les interactionsentre l’environnement et la sécuritéalimentaire, là encore, les constatsportent à envisager la mise en œuvre demesures protectionnistes en faveur de lanature à travers une exploitationrationnelle des ressources pour garantirla survie des générations futures. En effet,une des dimensions cruciales de lasécurité alimentaire est la productionagricole. Malheureusement, la rareté dela ressource terre et eau dans les payssahéliens, contraint les populations déjànombreuses, à exercer une forte pressionsur les ressources naturelles qui ne sontguère illimitées. L’on comprend alorsaisément pourquoi, au fil des années, lesrendements des cultures ne s’améliorentpas pour permettre d’accroîtresignificativement le niveau de laproduction. Il est à cet égard nécessairede promouvoir les initiatives visant àenrichir les sols, à récupérer les terres

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pour la culture, à fixer les dunes pourretarder la progression du désert, àpréserver le capital forestier encontrôlant la coupe abusive du bois, enassurant l’utilisation des énergiesrenouvelables pour éviter la tendance àla déperdition des ressources de

l’environnement. Les actions derécupérations de terres menéesd’ailleurs par des femmes de certainesrégions comme Tahoua dans le cadredu programme spécial, méritent d’êtreencouragées et dupliquées partout oùcela est nécessaire au Niger.

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Introduction

Depuis la publication du premier RapportMondial sur le Développement Humain en1990, le Niger à l’instar des autres nationsde la planète, s’est engagé à publierrégulièrement, un Rapport National sur leDéveloppement Humain. Ainsi, cinq (5)rapports ont déjà été publiés.Publié en 1997, le premier avait pourthème d’analyse « l’évolution de l’Indicede Développement Humain (IDH) tant auniveau national que régional ». Le second,quant à lui a été publié en 1998 et était unecontinuité du premier, en ce sens qu’il apermis d’approfondir l’analyse des niveauxdes différents indicateurssociodémographiques et économiques et des’appesantir sur leurs causes notamment ence qui concerne le genre et ledéveloppement. Le dernier en date publiéen 2004, relate la situation du Niger parrapport à l’atteinte des Objectifs duMillénaire pour le Développement (OMD).

La publication de ces rapports donnel’occasion d’étudier les liens entre ledéveloppement humain et une thématiquecruciale du moment. Jusqu’en 2005, avecla mise en place effective d’un InstitutNational de la Statistique (INS), le Niger,tout comme les autres pays endéveloppement, avait une capacité trèsfaible de production des donnéesstatistiques et de calcul des indicateursfiables et à jour, pour rendre objectivementcompte des progrès accomplis et del’évolution du niveau de vie despopulations suite à la mise en œuvre despolitiques de développementsocioéconomique. Ce problème dedisponibilité de données de base se posebeaucoup plus sur le plan régional, du faitde la possibilité limitée de disposer entemps voulu, de certaines statistiques surles régions, faute de ressources financièreset humaines.

La restructuration du Système StatistiqueNational engagée en 2004, qui a abouti à lamise en place d’un Institut National de laStatistique et l’élaboration d’une StratégieNationale de Développement de laStatistique (SNDS), a permis de comblercertaines lacunes.

Ainsi, les enquêtes QUIBB et EDSN-MICS-III réalisées respectivement en 2005et 2006, l’ENBCIII en 2007/08 et lesenquêtes sur la sécurité alimentaire, ontpermis une mise à jour complète de laplupart des indicateurs socioéconomiqueset démographiques.

On espère que cette dynamique de mise àjour progressive des données semaintiendra avec la mise en œuvre de laStratégie Nationale de Développement dela Statistique (SNDS) qui prévoit un plande financement des enquêtes d’envergurenationale et d’amélioration de la collectedes statistiques de source administrative de2008 à 2012.

Les précédents RNDH publiés, avaientchaque année analysé, un thème bienprécis en rapport, soit avec la situation del’heure, soit au thème du Rapport mondialsur le développement humain. A cet égard,le Rapport de cette année retient commethème d’analyse, un aspect aussi crucialque d’actualité, à savoir : « la sécuritéalimentaire dans un pays sahélien ».

Le choix d’un tel thème n’est point fortuit,dans la mesure où le Niger est un pays dusahel au climat rude, et confronté souvent àdes épisodes de crises alimentaires danscertaines de ses localités. Cette situationest de nature à rendre vulnérables lespopulations, à l’insécurité alimentaire. Parailleurs, depuis la crise alimentaire de2005, les dispositifs de préventions ont étérenforcés pour développer les capacités

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d’anticipation à de nouvelles sécheresseséventuelles, susceptibles de réduire laproduction agricole. Aussi est-il pertinentd’apprécier les liens entre la sécuritéalimentaire et le développement humain auNiger, au regard des réalisations faites pourrenforcer les dispositifs de prévention et degestion des crises alimentaires.

Aussi, en plus de toutes les analysesclassiques sur la pauvreté des ménages quele pays pourrait envisager, l’élaboration duRNDH se présente comme étant ladémarche appropriée pour identifierclairement les priorités pour undéveloppement humain durable. LeRapport de cette année permettra dedonner une réponse au débat sur la sécuritéalimentaire dans un pays sahélien commele Niger.

Dans le cadre des missions assignées àl’Institut National de la Statistique, il estprévu l’élaboration et la production d’untel rapport par l’entremise del’Observatoire National de la Pauvreté etdu Développement Humain Durable encollaboration étroite avec le SystèmeStatistique National, le Programme desNations Unies pour le Développement(PNUD) et d’autres partenaires audéveloppement.

A cet effet, une réunion de lancement desactivités du RNDH2009, s’est tenue àNiamey pour informer et sensibiliser lesparties prenantes de l’administrationnationale et des partenaires audéveloppement, sur le thème retenu et leprocessus d’élaboration dudit rapport.

Ainsi, après la réunion de Niamey, deuxmissions ont été dépêchées, l’une sur l’axeDiffa-Zinder-Maradi et l’autre sur l’axeTahoua-Dosso-Tillaberi pour lancer cesactivités au niveau des régions et collecter

les informations qualitatives spécifiques àchacune de ces entités8.

L’analyse de la sécurité alimentaire et deses liens avec les dimensions dudéveloppement humain, nécessite unregard sur les études réalisées au préalableà l’échelle nationale et régionale. Aussi, ladémarche d’élaboration du rapports’articule d’abord autour de la définitiondes concepts de base relativement à lasécurité alimentaire des ménages et auxdimensions de l’Indice de DéveloppementHumain (IDH).En effet, il existe des interrelations fortesentre la sécurité alimentaire et la santé,l’éducation et le revenu des populations.Ce qui témoigne par ailleurs des relationsfortes entre les cibles de plusieursObjectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD) : il s’agit enl’occurrence des objectifs visant à éliminerl’extrême pauvreté et la faim, améliorer lasanté maternelle et infantile, promouvoirl’éducation pour tous à l’horizon 2015,réduire les inégalités et assurerl’autonomisation de la femme.

La revue documentaire et les échanges ausein de l’équipe technique, ont permis dedisposer d’un plan de rédaction dudocument articulé comme suit :

(i) Présentation des concepts etdes instruments de mesurede la sécurité alimentaire etdu développement humain ;

(ii) Analyse de la sécuritéalimentaire au Niger ;

(iii) Analyse des interactionsentre sécurité alimentaire etles dimensions dudéveloppement humain ;

(iv) Constats etrecommandations.

8 La région d’Agadez n’a pas été visitée au momentde la sensibilisation dans les régions, en raison de lasituation d’insécurité qui y prévalait.

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De manière détaillée, les concepts utilisés(chapitre 1) sont tirés des études sur lavulnérabilité à l’insécurité alimentaireréalisées par l’INS du Niger, le Systèmed’Alerte Précoce (SAP) ou le ProgrammeAlimentaire Mondial (PAM).

La présentation de ces concepts sera suivied’une analyse de la situation de sécuritéalimentaire au Niger (chapitre 2), enportant une appréciation sur les aspects liésà la disponibilité, à l’accès et à l’utilisationsur le plan de l’alimentation.

Le chapitre 3, mettra un accent surl’analyse des interrelations entre la sécuritéalimentaire, les variables de l’IDH, dudéveloppement humain et de la pauvreté.Cette partie fait le diagnostic de la sécuritéalimentaire au niveau national et dans lesrégions, analyse son évolution tout en

mettant en exergue les réalisations del’Etat, des partenaires au développementet de la société civile.

C’est sur la base des constats majeurs issusde ces analyses que des recommandationspertinentes sont formulées pour aider lesacteurs (Etat, partenaires, syndicats, sociétécivile…) à trouver des stratégies adéquatesd’amélioration des conditions de vie despopulations de façon durable.

Sans avoir la prétention d’apporter uneréponse définitive à toutes les questionsliées à cette problématique de réduction dela vulnérabilité à l’insécurité alimentairedes ménages au Niger, le RNDH2009permettra de susciter un débat fécond, et dedégager des axes d’orientations pour lesstratégies nationales d’amélioration desconditions de vie des populations.

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Chapitre 1 : concepts et instruments de mesure de la sécurité alimentaire et dudéveloppement humain

L’analyse des liens entre la sécuritéalimentaire et le développement humain,nécessite au préalable de clarifier uncertain nombre de concepts en relationavec ces deux domaines fondamentaux dubien-être. Il s’agit en l’occurrence de lasécurité alimentaire, de ses dimensionscomme l’accessibilité, la disponibilité etl’utilisation, de l’insécurité alimentaire etdes indicateurs de mesure dudéveloppement humain.

1.1. Sécurité alimentaire

1.1.1. Définition de la sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire renvoie à ladisponibilité ainsi qu’à l’accès à lanourriture en quantité et en qualitésuffisante. La Déclaration de Rome sur lasécurité alimentaire mondiale réaffirme ledroit de chaque être humain à unenourriture adéquate et à être à l’abri de lafaim.La sécurité alimentaire dépasse ainsi lanotion d’autosuffisance alimentaire.Selon l’Organisation des Nations Uniespour l’alimentation et l’agriculture (FAO),le concept de sécurité alimentaire estapparu dans les années 70. Il a évolué deconsidérations plutôt quantitatives etéconomiques vers une définition tenantcompte de la qualité et de la dimensionhumaine.Ainsi une définition proposée en 1975, parl’Organisation des Nations Unies (ONU) :« la capacité de tout tempsd’approvisionner le monde en produits debase, pour soutenir une croissance de laconsommation alimentaire, tout enmaîtrisant les fluctuations et les prix. »

Une autre définition datant de 1990stipulait que la sécurité alimentaire est « lacapacité d’assurer que le système

alimentaire fournit à toute la population, unapprovisionnement alimentairenutritionnellement adéquat sur le longterme (STAATZ, 1990). »Cette évolution du concept a influencé lesstratégies de la FAO, pour assurer lasécurité alimentaire pour tous, etspécialement les pays du sud.

La sécurité alimentaire comporte plusieursfacettes incontournables et intimementliées. De plus, comme concept, la sécuritéalimentaire est en constante évolution. Nédans les années 1940-1950, le concept desécurité alimentaire fut au départ limitéaux considérations d’accessibilité physiqueà la nourriture, pour ensuite incorporer lanotion d’accessibilité économique dans lesannées 1970, considérer l’individu et nonjuste les ménages dans les années 1980,puis reconnaître l’importance de la qualitéet de la valeur nutritive des aliments dansles années 1990. Tout cela rendpassablement difficile la définition duconcept de sécurité alimentaire en quelquesmots.Selon l’Organisation des Nations Uniespour l’Alimentation (FAO), la sécuritéalimentaire est assurée quand toutes lespersonnes, en tout temps, ontéconomiquement, socialement etphysiquement accès à une alimentationsuffisante sûre et nutritive qui satisfaitleurs besoins nutritionnels et leurspréférences alimentaires, pour leurpermettre de mener une vie active et saine(sommet mondial de l’alimentation, FAO,Rome, novembre 1996).Il ressort de cette définition que :

L’accès est aussi important que ladisponibilité ;

La stabilité de l’accès et de ladisponibilité est très importante ;

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La dimension de la qualiténutritionnelle est aussi àconsidérer ;

L’idée qu’en fin de compte, lasécurité alimentaire se situe auniveau de l’individu ;

L’existence des liens entre lasécurité alimentaire et la santé.

1.1.2. Disponibilité

Ce concept recouvre deux dimensions :spatiale et temporelle, exprimé en touttemps et à tout moment. Ainsi, il devra êtreassuré que tout au long de l’année et quelque soit le contexte, l’offre alimentaire etde nourriture devra être suffisante. Lanourriture doit être disponible pour tous lesmembres du ménage, hommes ou femmes,enfants ou adultes. En effet, la populationest en sécurité alimentaire, si toutes lespersonnes sont en sécurité alimentaire. Ladisponibilité concerne le court terme ; ellepeut être limitée par l’insécurité de la zone,l’enclavement du village ou les prix desdenrées alimentaires mais elle n’est passuffisante.

1.1.3. Accessibilité

L’accessibilité est une conditionnécessaire, mais non suffisante, à lasécurité alimentaire. Il s’agit de l’accèsphysique aux denrées alimentaires par tousles groupes de populations. Pour AmartyaSen, Prix Nobel d’Economie, « la vraiequestion n’est pas la disponibilité totale denourriture mais son accès par les individuset les familles. Si une personne manquedes moyens pour acquérir la nourriture, laprésence de nourriture sur les marchésn’est pas d’une grande consolation ».L’accessibilité des populations auxressources alimentaires fait référence aumoyen terme. Il s’agit le plus souventd’une combinaison entre production,échanges et mécanismes sociaux. En zonesrurales, les populations vont s’appuyer

principalement sur leur productioncomplétée par des échanges de denréesalimentaires sur le marché. En milieuurbain, les denrées alimentaires nécessairesaux populations viennent principalementdu marché. Dans ce cas, des mécanismessociaux (entraide, soutien familial, aidealimentaire, crédits) vont intervenir pourpréserver l’accès aux disponibilités.

1.1.4. Utilisation

Les habitants doivent disposer en qualité eten quantité de la nourriture dont ils ontbesoin pour pouvoir mener une vie saine etactive. La consommation alimentaire doitêtre équilibrée en éléments nutritifs etvitaminés. Les personnes doivent donc êtredans un état général satisfaisant pour uneassimilation correcte de la nourriture. Celaimplique également un environnementsanitaire favorable (eau et assainissement).En effet, il est couramment admis que lemanque de nourriture n’est pas toujoursl’unique facteur conduisant à lamalnutrition. L’environnement médical etsanitaire constitue également, un facteurpotentiel.Ainsi, le concept de sécurité alimentairecouvre les aspects alimentaires, médicaux,nutritionnels et sanitaires.

1.1.5. Insécurité alimentaire

La définition de l’insécurité alimentairedécoule du concept de sécurité alimentaire.En effet, l’insécurité alimentaire existelorsque les personnes n’ont pas accès à unequantité suffisante d’aliments sains etnutritifs et ne consomment donc pas lesaliments dont elles ont besoin pour sedévelopper normalement et mener une vieactive et saine. Cette situation peut être dueà la pénurie d’aliments, à un pouvoird’achat insuffisant, ou à une répartition ouune utilisation inadaptée des aliments auniveau des ménages.

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1.1.6. La vulnérabilité alimentaire

La vulnérabilité d’une population peut êtreestimée par l’analyse des mécanismesd’adaptation et de réaction mis en œuvreen réponse à une situation difficile.Lorsque les mécanismes ne sont pasefficaces, le foyer entre dans une situationde vulnérabilité conjoncturelle ouchronique.Au Niger, cinq approches de lavulnérabilité alimentaire sont utilisées : La méthode d’identification des zones

vulnérables du SAP ; La méthode de FEWS-NET ; La méthode du projet d’Alerte Précoce

et de Prévisions des ProductionsAgricoles (AP3A) ;

L’approche Vulnérability AssessmentMapping (VAM) du ProgrammeAlimentaire Mondial ;

L’approche Système d’Information etde Cartographie sur l’InsécuritéAlimentaire et la Vulnérabilité de laFAO (SICIAV).

1.1.7. Indicateurs de mesure de la sécuritéalimentaire

Il existe une multitude d’indicateurs pourmesurer la sécurité alimentaire. En ce quiconcerne les indicateurs de référence pourévaluer les progrès accomplis dans laréalisation des objectifs du Sommetmondial de l’alimentation, ils ont étéregroupés en trois grandes catégories :l’état de consommation d’aliments, l’étatsanitaire et l’état nutritionnel. Chaquecatégorie dispose d’un certain nombred’indicateurs pour appréhender la situationde sécurité alimentaire dans les pays.

Pour la première catégorie, l’état dela consommation d’aliments, lesindicateurs retenus sontnotamment : le principal grouped’aliments en pourcentage durégime alimentaire total, le

pourcentage de la population sous-alimentée, la disponibilitéénergétique alimentaire moyennepar habitant.

Pour la deuxième catégorie, l’étatsanitaire, il s’agit entre autres de :l’espérance de vie à la naissance, letaux de mortalité des enfants demoins de cinq ans.

Pour la troisième catégorie, l’étatnutritionnel, les indicateurs sontentre autres : le pourcentage desenfants de moins de cinq ansprésentant une insuffisancepondérale, la proportion des adultesprésentant un indice de massecorporelle inférieur à 18,5. Dans lesenquêtes nationales au Niger, onutilise souvent comme indicateursla malnutrition chronique oul’indice taille/âge qui caractérise unretard de croissance par rapport àl’âge, et la malnutrition aiguë oul’indice poids/taille qui caractériseun état de maigreur.

Il y’a bien d’autres indicateurs dans ledomaine du suivi et de l’évaluation de lasituation de sécurité alimentaire. Il s’agitpar exemple :

des indicateurs d’impacts comme lestatut de nutrition qui sont desvaleurs cibles permettant demesurer l’atteinte des objectifs etde comparer l’évolution de lasituation dans le temps afind’évaluer les changementsintervenus notamment à long terme.

des indicateurs de performance oud’effets comme les mesures desprix des produits agricoles, qui sontdes valeurs descriptives permettantde décrire une situation donnéepour en juger sa teneur ou sondegré de réalisation à moyen terme.

Par ailleurs, il existe des indicateurs pourles facteurs de vulnérabilité à fortecorrélation avec la sécurité alimentaire despopulations. Ils sont déclinés en douze

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grands groupes : les conditionsdémographiques, les conditionsécologiques, les conditions économiques,les conditions politiques, les conditionssocioculturelles, les risques-dangers-chocs,l’accès aux aliments, la stabilité desdisponibilités et de l’accès à la nourriture,les caractéristiques des ménages, la santé,l’hygiène, les soins et les pratiquesalimentaires

Il ressort alors que tout comme lapauvreté, la sécurité alimentaire etla vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire sont des conceptsmultidimensionnels.

Cependant, dans le Plan National deContingence9, Volet sécurité alimentaire etnutritionnelle pour le Niger, les principauxindicateurs dont il est question de faire unsuivi des seuils pour dégager la situationqui prévaut, sont les suivants : Le bilan céréalier déficitaire, Les prix des céréales de base par

rapport à la moyenne des 5dernières années à la mêmepériode,

Le taux de sous-nutrition aiguë, Le bilan fourrager, Les termes de l’échange

bétail/céréales de base, Le nombre de repas par jour, Le mouvement de populations

Toutes les stratégies ou politiques dans ledomaine de la sécurité alimentaire ontbesoin de repères pour guider les prises dedécision concernant les actions pertinentesà mener pour garantir la sécuritéalimentaire des populations. Le présentdocument tentera d’aborder plusieursaspects pertinents de la sécurité alimentairepour en faire une analyse avec lesdimensions du développement humain etproposer des pistes de solutions.

9 Plan National de contingence, Dispositif nationalde prévention et de gestion des crises alimentaires,Cabinet du Premier Ministre, novembre 2007

1.2. Mesure du développement humain

Le revenu ne saurait résumer la viehumaine, ni suffire à cerner la totalité desmanques dont souffrent les êtres humains.C’est pourquoi le PNUD a développé leconcept de « développement humain » etélaboré des indicateurs composites afin desaisir les différentes dimensionsqualitatives et quantitatives dudéveloppement. C’est ainsi que le niveaude développement est mesuré à traversl’Indicateur de Développement Humain(IDH). Puis dès 1995, l’indicateursexospécifique du développement humain(ISDH) et l’indicateur de participation desfemmes (IPF) ont été initiés.L’IDH a pour vocation de mesurer lesavancées du développement en matière delongévité, savoir et niveau de vie, l’ISDHévalue les avancées du développementhumain en les corrigeant des inégalitésentre hommes et femmes et l’IPF mesureces inégalités sur le plan des opportunitéséconomiques et politiques. Enfin, à partirde 1997, le PNUD a lancé le concept de «pauvreté humaine » mesurable parl’indicateur de pauvreté humaine (IPH).

1.2.1. L’indice sexospécifique dudéveloppement humain

L’IDH est une mesure du développementhumain, mais qui ne tient pas compte desécarts entre hommes et femmes. Cettedonnée importante du développement vaêtre prise en compte à partir du Rapport1995 avec la mise en place d’un indicateursexospécifique du développement humain(ISDH).

L’ISDH va ainsi corriger l’IDH desinégalités entre hommes et femmesconstatées sur les principales composantesde l’IDH. Plus les écarts touchant cesdomaines sont importants, plus l’ISDH dupays considéré est faible par rapport à son

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IDH. En fin de compte, l’ISDH est un IDHcorrigé en fonction des inégalités entresexes. Plus l’ISDH d’un pays est proche deson IDH, moins les inégalitéssociologiques entre hommes et femmesseront importantes.L’indicateur sexospécifique dudéveloppement fait ainsi apparaître laquestion de genre dans le développement.En effet, aucun pays, riche ou pauvre, negarantit l’égalité stricte entre les hommeset les femmes.

1.2.2. L’indice de participation des femmes

Ce qui précède montre que ledéveloppement ne se situe pas sur le seulterrain des ressources matérielles et que lesinégalités ne se mesurent donc pas nonplus sur ce seul critère. Aussi, les expertsdu PNUD ont-ils cherché à évaluer lapossibilité qu’ont les femmes, par rapportaux hommes, de jouer un rôle actif dans lavie sociale. Ils expriment cela à traversl’IPF.Cet indicateur examine la place desfemmes dans trois domaines :- la vie économique : le critère retenu est lerevenu réel des femmes par rapport à celuides hommes- la vie professionnelle : le critère retenuest le pourcentage des femmes dans lesprofessions libérales et les fonctionsd’encadrement- la vie politique : le critère retenu est lepourcentage des femmes dans lesassemblées parlementaires.Chacun des indicateurs est exprimé par unchiffre de 0 (valeur qui signifieraitl’exclusion totale des femmes des revenuset des responsabilités) à 1(valeur quisignifierait la parité totale des femmes etdes hommes dans les revenus et l’exercicedes responsabilités publiques).Plus l’écart hommes-femmes est important,plus l’IPF est faible.

1.2.3. L’indice de pauvreté humaine

Parler de développement, c’est aussi parlerde la pauvreté, et, de même que ledéveloppement est une notion difficile àdéfinir, la pauvreté peut être entendue deplusieurs façons. Il est donc nécessaired’en préciser les sens possibles pourcomprendre l’indicateur créé en 1997 parle PNUD pour la mesurer.Une distinction est faite entre pauvretéabsolue et pauvreté relative. Par pauvretéabsolue, on entend la non-satisfaction desbesoins essentiels : une fois défini unpanier de biens et de services fixant le seuilde subsistance, est considérée commepauvre, toute personne qui ne consommepas ce minimum.Ce nouvel indicateur synthétique reprendles composantes élémentaires dudéveloppement humain, mais les envisagesous l’angle des manques. Selon le PNUD,l’indicateur de pauvreté humaine (IPH) «mesure la misère dans quatre grandsaspects de la vie humaine : la capacité àvivre longtemps et en bonne santé, lesavoir, les moyens économiques et laparticipation à la vie sociale ».

Ces aspects de la misère sont les mêmespour tous les pays (en développement ouindustrialisés). Cependant, afin de prendreen compte les différences de niveaux dedéveloppement, certains critères lesmesurant vont différer. C’est ainsi quel’IPH-1 et l’IPH-2, ont été introduitsrespectivement pour les pays endéveloppement et les pays industrialisés.

Pour les pays en développement, l’IPH-1s’attache aux déficits rencontrés dans troisdomaines essentiels de l’existencehumaine, et qui sont eux-mêmes déjàglobalement pris en compte dans l’IDH. Ils’agit de :

L’insuffisance en termes delongévité représentée par laproportion d’individus risquant dedécéder avant l’âge de 40 ans ( 1P )

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Le défaut d’instruction traduit parla proportion d’adultesanalphabètes (qui ne savent ni lireni écrire) ( 2P )

Le déficit de conditions de viedécentes sur le plan économiquereprésenté par un sous-indicateur( 3P ) composé de 3 variables :

Le pourcentage d’individus privés d’accèsà l’eau potable ( 31P )(formulation à

revoir) ;Celui des personnes privées d’accès auxservices de santé ( 32P ) ;

Celui des enfants de moins de 5 anssouffrant d’insuffisance pondérale(malnutrition) modérée ou aiguë ( 33P ). –

La composante 3P est la moyenne

arithmétique de 31P , 32P , 33P .

L’IPH-1 est alors de la forme :

3

1

33

32

31

3

11

IPH

1.2.4. Calcul de l’indicateur dedéveloppement humain (IDH)

Depuis 1990, le Programme des NationsUnies pour le Développement publie, dansson rapport, un indice synthétique dudéveloppement humain.Cet indice privilégie la longévité, le savoir,le niveau de vie.Il est actuellement calculé à partir de 3variables : l’espérance de vie ; le niveau de connaissances (mesuré

par le taux d’alphabétisation desadultes et le taux brut descolarisation tous niveaux, c’est-à-dire primaire, secondaire etsupérieur) ;

et le PIB réel par habitant ajusté enparité de pouvoir d’achat.

Il traduit l’idée que le développement atrait à la possibilité d’intégration desindividus dans la société (et non plus à ladétention de biens matériels)

Cette possibilité d’intégration dans lasociété a trois composantes :

mener une vie longue et saine ; accéder à la connaissance ; et bénéficier de ressources

assurant un niveau de viedécent.

L’IDH est donc un indicateur composite.Sa valeur s’échelonne entre 0 et 1. Leniveau de développement d’un pays oud’une région, est d’autant plus faible quel’IDH est proche de la valeur 0.Inversement, la situation est d’autant plussatisfaisante que l’IDH est proche de 1.

Les valeurs minimales qui permettent decalculer les indicateurs intermédiaires sontcelles qui ont été relevées au cours des 30dernières années. Les valeurs maximalesrésultent des prévisions pour les 30 annéesà venir.

Les différentes étapes de calcul de l’IDH,sont les suivantes :

i) L’indicateur de longévité (A)

minmax

min

espéranceespérance

espérapaysduespérance

Avec :- espérance de vie minimum = 25 ans ;- espérance de vie maximum = 85 ans.

ii) - L’indicateur de niveau d’éducation (B)

Il se calcule en trois temps :

Indicateur d’alphabétisation (a)

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 33

min'max'

min''

alphadtauxalphadtaux

alphadtauxpaysdualphadtauxa

Avec :- taux d’alphabétisation minimum = 0- taux d’alphabétisation maximum = 100

Indicateur de scolarisation (b)

minmax

min

scoldetauxscoldetaux

scoldetauxpaysduscoldetauxb

Avec :- taux de scolarisation minimum = 0- taux de scolarisation maximum = 100

Indicateur du niveau d’éducation (B)

3

2 ba

iii) L’indicateur de niveau de vie (C)

Pour ce calcul, on utilise le PIB parhabitant ajusté en Parité du Pouvoird’Achat (PPA).Le PIB/habitant PPA est considéré commereflétant les dimensions du développementhumain non prises en compte dans lesindices de longévité et d’éducation.Il est ensuite ajusté pour prendre en comptela non proportionnalité entre l’élévation durevenu et l’élévation du bien-être (il n’estpas nécessaire d’atteindre un revenu trèsélevé pour accéder à un niveau convenablede développement humain ou encore, unPIB par habitant qui décuple ne signifiepas un décuplement du bien-être pour seshabitants, ou encore, l’élasticité marginaledu revenu /revenu est décroissante). LePIB/habitant est donc ajusté par leslogarithmes.

Si l’on considère la suite 1, 10, 100,1000..., chaque terme représente 10 fois leprécédent (multiplication). Si l’on prend encompte les logarithmes décimaux de cette

suite 0, 1, 2, 3..., chaque terme s’obtientpar simple addition de 1 au précédent.

L’indicateur de niveau de vie (C) est donc de la forme :

minlogmaxlog

minloglog

PPAenhabPIBPPAenhabPIB

PPAentPIBpaysduPPAentPIBC

Avec :- PIB / habitant en PPA minimum = 100 dollars- PIB / habitant en PPA maximum = 40 000 dollars

Chaque indicateur prend ainsi une valeurentre 1 et 0, exprimant un résultat plus oumoins bon en termes de développementhumain.

iv) L’indicateur de développement humain- IDH

Il représente la moyenne arithmétique desindicateurs de longévité (A), de niveaud’éducation (B) et de niveau de vie (C).

3

CIDH

Le calcul de l’IDH fait distinguer troisgroupes de pays :

- les pays à développement humain élevédont l’IDH est supérieur à 0,800- les pays à développement moyen dontl’IDH est supérieur à 0,507 et inférieur à0,799 ;- la troisième catégorie comprend les paysà développement humain faible dont l’IDHest inférieur à 0,5 ;

En général, le classement par IDH estassez proche du classement par PIB/hab. :le coefficient de corrélation entre le rangdu classement par IDH et celui duclassement par PIB/hab. est de 0,9, ce quiconfirme une forte corrélation entre leniveau de revenu, l’espérance de vie et leniveau d’instruction. Cependant, lestendances moyennes peuvent aussidissimuler des situations plus contrastées.Deux pays ayant un même PIB/hab.peuvent afficher un IDH très différent. Demême, des pays à IDH très proches

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 34

peuvent présenter des niveaux duPIB/habitant très différents.

L’évolution sur le long terme de l’IDHpermet ainsi de mettre en lumière destrajectoires différentes concernant ledéveloppement humain.Bien que représentant une avancéeimportante dans la définition d’unindicateur synthétique de développement,l’IDH n’est pas exempt de critiques, pourles raisons suivantes :

chaque pays prend place dansun intervalle borné par 0 et 1 ;cela signifie implicitementqu’un IDH = 1, correspondraitau bonheur parfait, ce qui neveut rien dire, aucune limiteobjective ne pouvant êtredéfinie en la matière. L’IDH estavant tout un indicateur relatifqui mesure les possibilités devivre longtemps et en bonnesanté, à participer à la vie de lacommunauté, et à disposer deressources suffisantes pours’assurer une vie convenable ;

pourquoi ne retenir que troisdimensions seulement ?

les variables choisies pourmesurer les dimensions sont-elles pertinentes, et pour chaquedimension ?

les variables sont-elles trop outrop peu nombreuses ?

les mesures effectuées sont-elles sujettes aux erreursd’estimation, et dans quellemesure ces erreurs faussent-elles les résultats ?

le choix du minimum et dumaximum est-il justifié ouarbitraire, quelle est lasensibilité des indicateurs à deschoix différents?

pourquoi retenir unepondération égale pour chaqueélément, et quelle est lasensibilité du résultat auxvariations de pondération?

Malgré ces signes de préoccupations àl’égard de l’IDH, cela n’enlève en rien sonintérêt, et il a le mérite d’exister.

1.2.5. Le calcul de l’ISDH

Le calcul de l’ISDH passe d’abord parl’examen des inégalités hommes femmes,puis par un arbitrage entre ces inégalités etle niveau moyen de développement.

Cette procédure reprend les indicateursutilisés dans l’IDH :

L’indicateur de l’espérance de vie àla naissance doit tenir compte desréalités biologiques qui donnent àla femme une espérance de vie pluslongue qu’à l’homme ; au lieud’utiliser des moyennes commevaleurs minimale et maximale, oncalcule un indice masculin avecpour valeurs extrêmes 22,5 et 82,5ans, et un indice féminin avec pourvaleurs extrêmes 27,5 et 87,5 ans

Le degré d’éducation enregistrel’alphabétisation des adultes, endifférenciant les taux masculin etféminin, tout comme pour le tauxde scolarisation

Le revenu mesuré par le PIB réelajusté par habitant distingue la partdes hommes et des femmes dans lerevenu du travail.

1.3. Evaluation de la qualité des données

Dans le cadre de l’élaboration du sixièmeRapport National sur le Développement(RNDH2009) du Niger, deux (2) types dedonnées ont été utilisés par l’équipe derédaction. Il s’agit des donnéesquantitatives issues des enquêtesd’envergure nationale que sont : l’EnquêteNationale sur le Budget et laConsommation des ménages (ENBC),l’Enquête sur le Questionnaire Unifié des

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Indicateurs de Base du Bien-être (QUIBB),les enquêtes sur la vulnérabilité àl’insécurité alimentaire et les donnéesadministratives issues des ministèressectoriels en charge notamment de la santé,de l’éducation, de l’environnement, dudéveloppement agricole, des ressourcesanimales, de l’hydraulique ou del’Economie et des Finances.

Aux données quantitatives, on ajoute lesdonnées qualitatives issues des entretienset des focus-group que l’équipe techniquea réalisés avec les cadres et les populationsdes huit (8) régions du Niger.

Les données quantitatives ne posent pas dedifficultés d’exploitation puisqu’elles ontété obtenues sur la base de méthodesrigoureuses reconnues sur le planinternational, de sélections des unités àenquêter.Pour les informations liées aux individus etaux ménages, on a souvent recours dans lesenquêtes nationales, à un plan de sondagestratifié à deux degrés. Les unités primairestirées en général à probabilités inégales,correspondent aux localités du pays et les

unités secondaires tirées à probabilitéségales représentent les ménages.

En ce qui concerne les donnéesqualitatives, l’équipe de rédaction durapport les a exploitées de telle sorte qu’ily’ait une certaine cohérence avec certainesinformations quantitatives, dans la mesureoù quelquefois, elles sont empreintes desubjectivité.

Pour disposer des indicateurs sur lesrevenus, l’équipe de rédaction a eu recoursaux données de l’Enquête Nationale sur leBudget et la consommation des ménagesréalisée par l’INS entre 2007 et 2008. Lesrevenus ont ensuite été déflatés à partir desindices des prix calculés à partir desdonnées collectées dans le cadre de la miseen œuvre du Programme de ComparaisonInternational (PCI) financé par la BanqueAfricaine de Développement (BAD).

On peut conclure sur un degré de qualitéappréciable des données utilisées pour lesanalyses du présent rapport.

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Chapitre 2 : analyse de la sécurité alimentaire au Niger.

2.1. La problématique de la sécuritéalimentaire au Niger.

Le Niger est un pays continental situédans l’Afrique occidentale dans la zone declimat tropical sec. Il couvre une superficiede 1 267 000 km2.

Il est situé à 700 km au nord du Golfe deGuinée, à 1 900 km à l'est de la côteAtlantique et à 1 200 km au sud de laMéditerranée. Du point de vue climatique,le pays est caractérisé par un climattropical de type soudanien qui alterne entredeux saisons, une longue saison sèched'octobre à mai et une courte saison depluies de juin à septembre. Trois quarts(3/4) du territoire nigérien sont désertiques.Le Niger appartient à l’une des zones lesplus chaudes de la planète. La pluviométrieest marquée par une forte volatilité dans letemps et l’espace.

A l’instar d’autres pays sahéliens, le paysest confronté à d’innombrables contraintesnaturelles, notamment la désertification,l’ensablement du lit des cours d’eau, lesérosions ainsi qu’à certaines catastrophesou difficultés telles que les invasions desprédateurs et des épidémies comme laméningite, la rougeole, ou le choléra.

En plus de tous ces facteurs, le Niger estconfronté à une forte pressiondémographique avec un taux decroissance10 de la population de 3,3% paran, et un indice synthétique de fécondité11

de 7,1 enfants en moyenne par femme. Cequi entraîne une pression foncière, uneremontée des cultures vers les terresmarginales du Nord ainsi qu’unediminution des espaces pastorauxdisponibles en zone intermédiaire,

10 RGPH200111 EDSN-MICS3, 2006

consécutivement à l’augmentation de lademande insatisfaite en biens deconsommation alimentaire par lesménages.

Ces contraintes naturelles et humaines,expliquent l’évolution erratique de laproduction agricole au Niger au cours desvingt dernières années, caractérisée par undéficit presque tous les deux ans. Ainsi, àl’issue de la campagne agricole 2004/2005,le déficit céréalier enregistré se chiffrait àenviron 223 000 tonnes, en raison d’undébut tardif et un arrêt précoce de lapluviométrie ainsi qu’une infestationacridienne massive. Fort malheureusement,cela est de nature à causer une régressionde l’offre en biens de consommationalimentaire attendue par les populations.Cette situation de contraction de l’offre enproduits alimentaires, en présence d’unehausse de la demande insatisfaite, donnesuite à une hausse progressive des prix desdenrées alimentaires susceptibled’entretenir l’inflation dans le pays.L’inflation comme celle constatée en 2008,intervient pour sa part dans un contextemarqué par une quasi-stabilité12 desrevenus des ménages depuis 1992.

Cette évolution tendancielle divergenteentre les disponibilités et les besoins,aggravée par des hausses fréquentes desprix des produits alimentaires de base,expose les ménages à une situation

12 Le taux de pauvreté monétaire national étaitestimé à 63,7% en 1992. Il ne s’est pas réduit demanière significative depuis lors, puisqu’il estestimé à 59,5% en 2008. Cette pauvreté est encoreplus accentuée dans les ménages agricoles,représentant plus de 80% de la population activenationale.

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d’insécurité alimentaire et de sous-nutrition chronique, avec en toile de fond,une détérioration de leurs conditions devie.

A titre illustratif, en 2005, la conjugaisond’un certain nombre de facteurs d’ordreclimatique, économique et institutionnel, acréé une situation d’insécurité alimentairedans certaines localités du pays. La crisealimentaire qui s’en est suivie, s’esttraduite par un état nutritionnelpréoccupant surtout au niveau des enfantsadmis dans les centres de récupération.Cette crise a par ailleurs occasionné despertes de la production animale, détériorantainsi la santé nutritionnelle de lapopulation, et en particulier de la mère etde l’enfant.

D’autres facteurs non moins importantscomme les fluctuations brutales des termesde l’échange, la volatilité des flux del’aide, la faible modernisation desméthodes culturales, ou la faible promotiondes cultures irriguées en saison sèche, sontde nature à ralentir les efforts de promotionde la croissance économique, affectersévèrement le développement humain etexposer les populations à une incapacité defaire face aux crises alimentairesrécurrentes. On ajoute à cela, la faiblecapacité nationale d’anticiper et deprévenir les situations de crise alimentairecomme cela fut constaté en 2005.Et pourtant, la sécurité alimentaire doit êtreperçue comme un processus d’implantationd’un système de sauvegarde despopulations contre toutes les pénuriesalimentaires engendrées par uneproduction insuffisante tout comme parune limitation de la disponibilité et del’accessibilité des denrées alimentaires quiamenuiserait leur sécurité sanitaire etnutritionnelle et réduiraient du coup, leurvie active et productive. Elle revêt ainsitout à la fois des dimensions physiques,économiques, sociales, technologiques etdonc politiques, qu’il convient dedévelopper dans le présent rapport.

2.2. Les contraintes à la productionalimentaire au Niger.

2.2.1. Les contraintes physiques

La délimitation des zones climatiques faitapparaître une zone désertique au dessusdu 18°nord alors qu’au Sud les isohyètestraduisent un gradient assez élevé depluviosité compris entre 300 et 700 mm,révélateur d’un climat tropical à une seulesaison pluvieuse.Une des caractéristiques de ce type declimat réside dans sa grande variabilitéaussi bien dans le temps que dans l’espace.Or, la production céréalière dépendessentiellement de la pluviométrie et dessuperficies cultivables. A cela il faudraitnéanmoins ajouter la faible performancedes systèmes traditionnels de productionqui ne peuvent pas suffisamment valoriserde nouvelles techniques.

Il a été constaté au Niger, une évolutionerratique de la campagne agricolepréjudiciable à une régularité de laproduction agricole.

C’est dans ces conditions que ladiversification des activités paysanness’est imposée au détriment d’uneintensification de la production céréalière,pratiquement retenue comme une réponse àl’instabilité pluviométrique.

L’évolution du climat peut êtreschématisée comme suit : A partir de 1968 le Niger est entré

dans une période sèche danslaquelle le pays a accusé unediminution générale des pluies.

1972 – 1973, des années très sèchesqui ont fortement marqué le paysprovocant une crise alimentaire etfourragère sans précédent.

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A partir de 1974, retour à despluviométries normales mais trèserratiques d’une région à l’autre.

1983 – 1984, très mauvaisepluviométrie ayant provoqué unecrise alimentaire et fourragèregrave.

A partir de 1985, retour à unepluviométrie moyenne mais assezirrégulière d’une zone à une autre.

Cette instabilité du climat conduit àune grande vulnérabilité de la productioncéréalière aux aléas climatiques. Lessécheresses se sont traduites par unaccroissement important des importationsde céréales au fil des années.

Au niveau des contraintesphysiques qui pèsent sur la productionagricole il faudrait également mentionnerles ressources naturelles en voie dedégradation avancée. Il s’agit enl’occurrence : des sols épuisés et soumis à l’action

de l’érosion hydrique et éolienne des cours d’eau de surface (mares

et rivières) gagnés parl’ensablement

d’un couvert végétal très dégradéqui supporte de moins en moins lepoids d’un cheptel aussi important.

2.2.2. Les contraintes socio-économiques

Les faibles revenus des producteurs sontrévélateurs d’un certain niveau de pauvretéqui limite toute velléité d’investissementnécessaire à l’amélioration de laproduction agricole et qui oblige lespaysans à prendre tout ou partie de leursstocks alimentaires pour faire face à leursbesoins non alimentaires. Cette situationréduit considérablement la constitution etles possibilités de maintien des stocks desécurité privés.

La pauvreté de la population (59,5% depauvres selon le profil de pauvreté 2008,INS), limite son accès au crédit et àl’approvisionnement en produitsalimentaires surtout pendant la période desoudure.Le taux élevé d’analphabètes limitesérieusement leur réceptivité à l’innovationtechnologique. Aussi, le taux de croissancedémographique élevé (3,3%) est eninadéquation avec celui de la productionagricole ; ainsi les besoins apparaissent deplus en plus croissants et insatisfaits créantune insécurité alimentaire et nutritionnellepermanente.

Au titre des contraintes socioéconomiques,on note également l’excessivecentralisation de l’Administration qui parailleurs, continue de cautionner les actionsd’une multitude de structures inefficaces etinstables chargées de la promotion dusecteur rural, pendant que le pays s’estdoté de textes régissant les organisationsrurales et assurant réellement leurpromotion.

Par ailleurs, il est à déplorer la faiblesseéconomique des organisations rurales quiconstitue un obstacle à l’équipement desexploitations agricoles, (traction attelée,petit aménagement ….), àl’approvisionnement en intrants (engrais,semences améliorées, crédit de campagneou d’équipement) au stockage (banque decéréales), à la transformation et à lacommercialisation des produits agricoles.

Dans un autre registre, les facteurs deproduction, importés dans la plupart descas, sont de plus en plus coûteux, etgrèvent fortement les charges financièresde production.

Aussi, l’absence de structures de créditréellement adaptées au contexte du secteurrural freine les investissements. En effet,les structures commerciales de crédit nesont pas adaptées au contexte trèsspécifique d’un monde rural très pauvre

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dont les activités n’offrent pas assez degarantie pour accéder au système de crédit.

2.2.3. Les contraintes technologiques

L’archaïsme des systèmes de production etd’exploitation est un des facteurs les pluslimitants à une maximisation de la fonctionde production agricole. A cet égard, onpeut relever les situations suivantes : Un système pastoral caractérisé par une

libre mobilité des hommes et desanimaux, ce qui pose des difficultésliées à l’invasion de plus en plusmarquée des cultures ;

Un système agropastoral oasiendangereusement menacé parl’ensablement ;

Dans la zone centre du Niger, lesdéfrichements anarchiques et infondésde nouvelles terres peu propices auxcultures accélèrent la désertification etprovoquent des crises alimentairesquasiment chroniques ;

Un système dunaire de monoculture demil entretenu par un système dejachères adapté à chaque situationécologique est menacé de disparitionen raison de la croissancedémographique élevée ;

Un système de cultures irriguéesfragilisé par des coûts defonctionnement élevés (énergie,intrants…) et par une gestioninefficace.

2.2.4. Les contraintes de la productionanimale

A l’instar de la production agricole, laproduction animale est confrontée à uncertain nombre de contraintes constituantun handicap à la production alimentaire.Les caractéristiques de la zone pastoralecouvrant une superficie estimée à 240 000km2, ne sont pas étrangères à de tellescontraintes.

En effet, l’élevage est essentiellementextensif ou semi extensif. Le cheptel senourrit principalement de l’exploitation desparcours naturels dont la richessefourragère est tributaire de la pluviométrie.Outre la pluviométrie dont la variabilitéconstitue la plus grande contrainte, ilfaudrait prendre en compte: les migrations entre les zones agricoles

et les zones pastorales du cheptelréduisant toute velléitéd’intensification ;

la gestion rationnelle des espacespastoraux qui tarde encore à s’installeret qui aggrave les tensions entreagriculteurs et éleveurs, limitant ainsile développement de la productionanimale.

L’autre aspect lié à la production animaleest sans nul doute, la problématique del’alimentation en eau du cheptel qui seprésente ainsi qu’il suit : un faible maillage et une insuffisance

des points d’eau pastoraux, des difficultés d’exhaure surtout dans

les zones où le niveau des nappes estprofond ;

une insuffisance de l’entretien desouvrages pastoraux,

une variabilité du niveau des nappesphréatiques qui dépend largement de lapluviométrie,

une assistance insuffisante aux autresformes de production animale quiconstituent pourtant des sources derevenus substantielles pour lesménages ruraux et urbains (emboucheovine et bovine, aviculture, productionlaitière et fromagère, apiculture…).

2.3. Disponibilité et accès aux produitsalimentaires au Niger

Les produits agricoles de base entrantdans le modèle de consommationalimentaire au Niger, sont sans nul doute lemil et le sorgho, le niébé étant beaucoupplus destiné à l’exportation vers les pays

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voisins comme le Nigéria, le Bénin ou unpeu plus loin, le Ghana. Ces deuxspéculations sont par ailleurs produiteslocalement pour satisfaire la demande deconsommation intérieure, même si onobserve des fluctuations annuelles de leurproduction, imputables à la pluviométrieobservée d’une saison à l’autre. C’estd’ailleurs ce qui justifie le recours auximportations pour satisfaire autant quepossible la demande intérieure en produitsalimentaires. A ce sujet, le Nigériareprésente la provenance par excellencedes importations céréalières du Niger.Toutefois en termes de données statistiquesen la matière, l’exhaustivité del’information n’est pas toujours garantie enraison du poids du secteur informeldifficile à cerner par les services douaniersà la frontière. L’accessibilité géographiqueaux produits importés notamment, estdifficile en raison de l’enclavement duNiger qui est un pays continentals’appuyant principalement sur cinqcorridors13 de désenclavement pour seséchanges commerciaux. Il s’agit des ports :d’Abidjan en Côte d’Ivoire situé à 1750kms du Niger, de Tema au Ghana situé à1300 kms, de Lomé au Togo distant de1240 kms, de Cotonou au Bénin situé à1060 kms et de Lagos au Nigéria distant de1420 kms du Niger. Au total, la distancemoyenne du Niger à ces principaux portsles plus proches, est estimée à 1354 kms.

2.3.1. Analyse de la productivité agricole etde l’élevage

Le secteur primaire englobantl’agriculture et l’élevage, contribue trèsfortement à la valeur ajoutée nationale,malgré les contraintes agro climatiques,affectant négativement la productivitéagricole et pastorale au Niger. Le secteuragroalimentaire à lui seul compte pour plusde 40% du Produit Intérieur Brut (PIB) surla période 2005-2007, selon les données de

13 Cf. secteur routier nigérien en chiffres, 2008, DS-Ministère de l’Equipement.

l’Institut National de la Statistique. C’estpar ailleurs le principal pourvoyeurd’emplois dans l’économie nationale,mieux que le secteur industriel ou lesservices.

En dehors de l’agriculture dont laproduction annuelle représente de manièrerégulière, plus de la moitié de laproduction rurale, l’élevage constitue ladeuxième source de richesse au profit desménages ruraux.

Au plan macroéconomique, de2006 à 2007, les produits agropastorauxreprésentent plus de 80% des recettesd’exportation du Niger hors uranium, avec55% pour le seul secteur de l’élevage àtravers les exportations du bétail vers lespays voisins principalement. Sur la périodede 2000 à 2007, l’agriculture et l’élevageont représenté en moyenne le 1/4 de laproduction totale marchande du pays.

Entre 2001 et 2007, les superficiestotales ont enregistré une hausse de 3% enmoyenne par an. Elles sont estiméesenviron à 15 millions d’hectares en 2007.Au même moment, les productions totalessont passées de 3, 6 millions de tonnes en2001 à 5 millions de tonnes en 2007, soitune augmentation de 7,5 % en moyennepar an. Cet état de fait a été traduit par unelégère amélioration des rendementsobservée à partir de 2001, au niveau desquatre principales cultures que sont le mil,le sorgho, le niébé et l’arachide.

Les principales spéculations dupays sont le mil, le niébé et le sorgho, quioccupent des places de choix dans le modede consommation des ménages au Niger.Entre 2001 et 2006, le mil à lui seulcompte en moyenne pour 62,2% de laproduction agricole totale en utilisantpresque la moitié des superficies cultivées(46,6%) (Voir graphique 1). Il est cultivédans la quasi-totalité des zones agroécologiques. Le sorgho, qui est moinsrésistant à la sécheresse que le mil, est

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essentiellement cultivé dans les régions dusud du Niger.

Concernant à présent la répartition spatialede la production céréalière, de manièreplus détaillée, les principales régionsproduisant le niébé entre 2001 et 2007, auNiger, sont : Zinder avec une productionannuelle moyenne de 138000 tonnes sur lapériode, Tahoua avec une moyenne de125000 tonnes, et dans une moindremesure, Maradi et Dosso avec desproductions moyennes proches de 105000tonnes.

En ce qui concerne le mil, cette spéculationest cultivée par excellence, dans les régionsde Tillabéry (552000 tonnes en moyenneannuelle entre 2001 et 2007), Maradi(533000 tonnes par an en moyenne), etDosso (500000 tonnes). Toutes les autresrégions ont enregistré une productionannuelle moyenne en dessous des 500000tonnes entre 2001 et 2007.

Relativement au sorgho, les régions deZinder, Maradi et Tahoua, sont lesprincipaux greniers du pays avec desproductions annuelles moyennesrespectives de 257000, 246000 et 150000tonnes de 2001 à 2007.

Sur un autre plan, malgré la forteappréciation de la population à l’égard duriz, cette spéculation est faiblementproduite au Niger, avec une productionmoyenne annuelle estimée à seulement10400 tonnes de 2001 à 2007. Les régionsproduisant le riz au Niger sont Niamey,Tillabéry et Dosso, en ayant fortementrecours aux eaux du fleuve Niger,traversant le pays en ces zones, sur unelongueur de 550 kms.

L'analyse de l'évolution de la disponibilitéet des besoins céréaliers, indique que leNiger a connu une alternance de périodesfaiblement ou moyennement excédentaires.La durée moyenne des périodes

d’alternance est de 7 ans. En effet, auxpériodes favorables de 1960 à 1967, sesont succédé des périodes déficitaires de1977 à 1982 et des périodes assezgravement déficitaires comme celles de1968 à 1976. Le déficit grave le plus récentdate de 2005, année pendant laquelle lepays fut en proie à une crise alimentaire ; àeffets perturbateurs sur la sécuritéalimentaire et nutritionnelle d’un certainnombre de localités du pays.

Graphique 1: Contributions moyennesdes productions et des superficies descultures de 2001 à 2007

62,2%

13,6%

18,5%

5,7%

46,6%

29,6%

19,7%

4,1%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

Mil Niébé Sorgho Autres

Productions Superf icies

Source : Annuaires INS, 2000 à 2008

Une observation pertinente qui mérited’être soulignée est liée au fait que, malgréla forte contribution du mil, du niébé et dusorgho dans la production agricolenationale (graphique 1), les régions lesproduisant par excellence ne sont pas plusà l’abri de l’insécurité alimentaire que lesautres. Ce qui amène à réfléchir sur leniveau d’utilisation qui en est faite par lesménages, la répartition des revenus desménages déterminants pour l’accès, mêmesi la dimension disponibilité peut êtregarantie quelque part.

En ce qui concerne les cultures de rente,elles sont également présentes dans lesmodes de consommation et decommercialisation au Niger. Le paysdispose en effet, d’atouts indéniables pourassurer la promotion de cette catégorie decultures en compléments aux culturesvivrières dont la production a souvent uneissue incertaine liée à la pluviométrie et

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aux sautereaux. Les principales cultures derente au Niger, sont : l’arachide, le coton,le sésame, le voandzou et le souchet.L’oignon est également une culture d’uneextrême importance, surtout pour leshabitants de la région de Tahoua au norddu pays. Cette spéculation est d’ailleursexportée vers les pays voisins, cependantles circuits de commercialisation méritentd’être mieux organisés pour accroître lavaleur ajoutée que procure cette culture derente.

L’évolution des rendements des cultures(en kilogramme par hectare) indique unefaible variabilité pour le niébé, le sorgho etle mil.En effet, sur la période allant de 1995 à2006, les rendements de ces spéculationsn’ont pas enregistré de variation notabledans la mesure où l’augmentation dessuperficies cultivables, ne s’est pasaccompagnée d’une valorisation optimaledes sols.

Graphique 2: Evolution du rendementdu riz (En kilo/ha)

Source : Annuaires INS, 1990-2008, et MDA

En ce qui concerne le riz, son rendementest marqué par de fortes fluctuations entre1995 et 2006. D’un niveau de 689 kg/ha en1995, son rendement s’est établi à 1789kg/ha en 2006. Sa production franchittoutefois difficilement le seuil des 11000tonnes depuis 2001.

Il est tout aussi important de constater quela série sur les rendements de riz au Niger,présente des variations marquées par laprésence de deux valeurs extrêmesenregistrées en 1997 (avec 19506 kg/ha) et1998 (avec 28350 kg/ha). Cela indique à lafois la problématique de capitalisationeffective du fleuve Niger et d’autres coursd’eau, et l’existence de réelles opportunitésd’améliorer la productivité pour contribuerà une autosuffisance alimentaire despopulations au Niger. D’ailleurs, avec unemeilleure valorisation de la production deriz, on peut fonder de réels espoirs parrapport à la substitution à l’importation duriz importé, par le riz domestique.

Avec la bonne campagne agricole de 2008,l’on s’attend à une amélioration de laproduction des principales céréales et sansdoute de leurs rendements respectifs.

Graphique 3: Evolution des rendementsdes principales cultures au Niger

Source : Annuaires INS, 1990-2008

Seul le rendement de la culture de maïssemble traduire une certaine évolutiongénérale à la hausse, tout en présentant desvariations annuelles notables entre 1995 et2006, marquées par un niveau record de3114 kg/ha en 1999. Les autres séries surles cultures céréalières sont globalementconstantes sur la période observée.

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L’évolution quasi-stable du rendement desprincipales cultures est le reflet d’unmanque de régularité des saisonspluvieuses et d’une faible maîtrise de lagestion et de la capitalisation des terres etdes variétés culturales. Malheureusementcette situation n’est pas de nature à réduireles risques d’insécurité alimentaire despopulations nombreuses, lorsqu’on assisteà une performance insuffisante de laproduction agricole. En fait le taux decroissance des superficies conjugué à unepluviométrie erratique dans le temps etdans l’espace, absorbe les effets positifséventuels de croissance de la productionagricole. Ainsi, la productivité desprincipales céréales s’en trouve affectéenégativement.

Une illustration chiffrée de l’incohérenceentre l’évolution de la production et durendement est faite à travers les statistiquessur le mil, issues de la Direction desStatistiques Agricoles du Ministère duDéveloppement Agricole (DSA/MDA).Les chiffres indiquent que, les superficiestotales cultivées sont passées de 3 millionsd’hectares en 1980 à 6,2 millionsd’hectares en 2006 soit une augmentationmoyenne annuelle de 3,95 %. En mêmetemps, les productions quant à elles sontpassées de 1,3 millions de tonnes en 1980 à3 millions de tonnes en 2006, soit uneaugmentation moyenne annuelle de 4,64%. Et pourtant sur la même période, lesrendements sont restés très volatiles avecune tendance générale à la stagnationpassant de 444 kg/ha en 1980, à 338 kg/haen 1995, puis à 483 kg/ha en 2006.

Au moment où la population enregistre uneforte croissance annuelle (3,3%), lesbesoins en produits alimentaires, necesseront de croître dans une situation oùles rendements des principales culturesn’enregistrent pas de variationssignificatives. Cela pourrait constituer un

handicap dans la recherche del’autosuffisance alimentaire despopulations dont la consommation estessentiellement basée sur les céréales auNiger.

Dans un autre registre, les conditions del’offre et de la demande au Nigéria voisin,particulièrement dans sa partie nord, ont unimpact significatif, sur les prix et ladisponibilité en denrées alimentaires debase au Niger. En effet, le Nigéria produitune quantité relativement plus importantede mil, sorgho et de maïs que le Niger,notamment en raison de la diversité de seszones agroécologiques. La pluviométrie yest variable de 500 mm au nord à 4000 mmau sud-est, ce qui justifie pourquoi laproduction moyenne en mil du Nigeriaentre 2003 et 2004, représentait 69,6% dela production totale des deux pays, contreseulement 30,4% pour le Niger (Graphique4). Par ailleurs, la production de sorgho duNiger ne représentait que 8,6% de celle desdeux pays ; tandis que la grosse part dumaïs est produite au Nigéria. Au total, leNiger ne compte que pour 14,3% de laproduction agricole des deux pays. Ainsi,

le Nigéria domine outrageusement l’offrede céréales sous-régionale, si bien que desfluctuations dans la disponibilité et lesbesoins dans ce pays, ont un impact réelsur la disponibilité et les prix des denréesalimentaires au Niger.

L’extension des superficies

cultivables, l’enrichissement

et la récupération des sols

demeurent au Sahel, des

déterminants pour améliorer

la productivité agricole.

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Graphique 4: Part du Niger dans laproduction céréalière totale (Niger etNigéria)

Source : FAO 2004 et calculs de l’ONAPAD

A l’instar de l’agriculture, l’élevage est uneautre mamelle de l’économie nigérienne,tant il est vrai que le pays disposed’énormes potentialités en la matière quilui permettent de satisfaire la forteautoconsommation et en même tempsl’exportation à destination des paysafricains.

D’ailleurs le cheptel et les exportations debétail du Niger sont parmi les plusimportants de l’Afrique de l’Ouest. Endépit d’un environnement naturel austère etcaractérisé par une faible

Tableau 1: Evolution de l'effectif du cheptel

**Estimations 2007Source : Séries longues, INS 2008

pluviométrie, l’espace agropastoral duNiger est vaste et diversifié. Le cheptelnigérien, est estimé à 25 millions de têtesen 2007, avec une prédominance desbovins, ovins et caprins.

Les exportations vers le Nigeriareprésentent plus de 90% du total desexportations du bétail. Concernant la

viande, le niveau des exportations estencore faible, ce qui traduit l’insuffisance

de la valorisation des produits transformésdans le domaine de l’élevage.

Les principales contraintes à

l’accroissement du cheptel et à

l’amélioration de la productivité sont

entre autres : la limitation des intrants

vétérinaires, un déficit de l’équilibre

alimentaire et la faible disponibilité des

sous-produits agricoles et industriels.

Cependant, le potentiel d’accroissement dela valeur des exportations en bétail et enviande vers les pays côtiers, notamment leNigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire estsubstantiel.

Espèces 2 001 2002 2003 2004 2005 2006 **2007

Bovins 3 474 200 3 543 664 3 617 500 3 686 828 3 760 400 3 835 608 3 912 320

Ovins 6 824 700 7 029 420 7 240 303 7 457 512 7 681 000 7 911 430 8 148 773

Caprins 8 773 400 8 992 755 9 217 574 9 448 013 9 684 200 9 926 305 10 124 831

Camelins 982 400 992 200 1 159 776 1 177 173 1 154 000 1 171 310 1 183 023

Asins 334 400 341 106 347 928 354 886 657 200 670 344 683 751

Equins 631 600 637 923 644 302 650 745 1 154 000 1 165 540 1 177 195

La situation de l’offre et de la

demande alimentaire au nord

Nigéria, est un facteur déterminant

de l’inflation sur les denrées

alimentaires de base au Niger.

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En tout état de cause, le Niger disposed’énormes potentialités au niveau de soncheptel dans la mesure où on observe unaccroissement significatif du nombre detêtes des principales espèces entre 2001 et2007, au vu des résultats du tableau 1.

2.3.2. Situation des importations, de lademande et de l’aide alimentaire

La lutte pour l’autosuffisance alimentaireau Niger passe inéluctablement par unemeilleure couverture géographique desbesoins en produits alimentaires etcéréaliers. Et pourtant, la situationclimatique du pays justifie l’impossibilité àl’heure actuelle de satisfaire de manièreintégrale la demande sans cesse croissante,par une offre conséquente de produitsalimentaires. D’où le recours auximportations et aux aides alimentaires pourcombler les déficits céréaliers etalimentaires éventuels.

Dans l’ensemble, la balance commercialede l’agriculture au Niger est très déficitaireet les importations de denrées alimentairesreprésentent un tiers de la facture enimportations du pays. Toutefois, le volumedes importations de céréales au Niger, posedes difficultés d’appréhension dans lamesure où le commerce non officiel entrele Niger et ses voisins (Bénin, BurkinaFaso, Tchad, Mali et Nigeria), demeureencore délicat à cerner.

Après les produits pétroliers et lesmédicaments, le riz occupe la troisièmeplace en valeur monétaire. En effet, ceproduit alimentaire fortement prisé par lesménages nigériens représente en moyenne7% des importations totales de la périodeallant d’octobre 2006 à mars 2007.

Cependant, au deuxième trimestre 2007,les principaux produits importés sont : lesmédicaments à hauteur de 20,2 Mds de

FCFA, soit 16,6% du total, les produitspétroliers avec 15,4 Mds, soit 12,6% dutotal et le riz avec 7,2 Mds de FCFA, soit5,9% du total.

Selon les grands groupes, les produitsalimentaires viennent en deuxième position(avec 25,8 Mds, soit 21,3% du total), après

les biens d’équipement (32,9%).

Nonobstant l’existence d’une productionlocale en riz paddy notamment, l’offre estinsuffisante pour couvrir les besoinsnationaux en consommation de riz. Celajustifie le recours par la population urbainesurtout, à la consommation du riz importé,dont le prix du sac de 50 kg, est variable de15000FCFA à 30000FCFA, selon laprovenance, la qualité et la période del’année.

Les conditions climatiques peu

enviables au Sahel et en

particulier au Niger, induisent

une production locale

insuffisante et un recours aux

importations et à l’aide

alimentaire.

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Graphique 5: Structure desimportations de 2007 par grandsgroupes

Source : statistiques commerce extérieur, INS, 2007

Les autres produits alimentaires importéspar le Niger sont surtout le sorgho (malgréune production locale non négligeable), lafarine de blé, le maïs (d’une productionlocale faible : moins de 3000 tonnes en2006), les pâtes alimentaires, l’huile depalme ou le sucre. Mais chacun de cesproduits compte pour moins de 3% desimportations totales en valeur du pays surla période 2007-2008.

D’une manière générale, les importationsde céréales en valeurs sont passées de 9,6milliards de FCFA en 1995, à environ 34milliards de FCFA en 2007. Cependant,elles se traduisent par de fluctuationsrelatives aux performances de laproduction agricole fortement corrélée auxrésultats de la campagne pluviométrique.Les années de mauvaises pluviométriescomme l’année 2005, correspondent auxannées où les importations et le recours àl’aide alimentaire sont les plus importants.Ainsi, le niveau des importationsenregistrées en 2005 a été estimé à plus de55 milliards de FCFA, comme l’illustre legraphique ci-après.

Graphique 6: Evolution desimportations céréalières (niveaux etvariations)

9,612,0

19,9

26,6

17,920,3

36,2

22,6

55,1

37,5

33,9

39,9

33,6

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

-60,0%

-40,0%

-20,0%

0,0%

20,0%

40,0%

60,0%

80,0%

100,0%

valeur (milliards cfa) Variation (%)

Source : Comptes économiques, INS, 1995-2008

La distribution de l’aide alimentaire auNiger, a été utilisée dans trois types deprogrammes depuis la moitié des années1990 : interventions d’urgence, filetssociaux et « vivre contre travail ».Les programmes d’intervention d’urgencesont généralement de courte durée et sontdestinés à résoudre des problèmesconjoncturels ou des chocs alimentaires etnutritionnels, les programmes de filetssociaux qui s’intéressent aux personnes lesplus vulnérables, et enfin les programmesFood For Work (FFW), qui fournissent entemps de famine, une aide alimentaire auxcommunautés en échange de travail sur unprojet d’infrastructures communautaires.

2.3.3. Canaux de commercialisation desproduits alimentaires

Le fonctionnement du marché est assurépar l’intervention d’un certain nombred’acteurs sur les marchés decommercialisation des produitsalimentaires. Au titre des acteursintervenant dans la chaîne de production etde commercialisation, se trouvent : les producteurs ruraux, qui se

chargent de produire et vendre pourdisposer de ressources nécessaires àl’achat de biens et services deconsommation courante. Les

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ressources tirées de la vente leurpermettent également d’acheter dessemences en prélude à la saisonprochaine ;

les négociants, y compris lesdétaillants, les intermédiaires, lesdemi-grossistes et les grossistes ;

les transporteurs, qui assurentl’acheminement des produitsagroalimentaires via des moyens detransport appropriés ;

les consommateurs ruraux eturbains, qui achètent les produitsfinaux sur les marchés des zonesurbaines ou rurales ;

les structures de l’Etat, commel’Office des produits vivriers(OPVN) et la Cellule CriseAlimentaire (CCA) qui permettentà l’Etat de faciliter aux populations,la disponibilité et l’accès auxproduits, surtout en période desoudure ou de graves crisesalimentaires.

Les céréales sont d’abord produites par lesagriculteurs qui vendent leur production àdes intermédiaires situés dans les villagesou sur les marchés et qui, à leur tour,vendent leurs produits à des demi-grossistes et à des grossistes des marchéslocaux de vente en gros ou détail. Lesgrossistes, quant à eux, vendent à d’autresnégociants comme les détaillants situés surle même marché ou les grossistes d’autresmarchés. Les grossistes peuventdirectement vendre aux consommateursmême si généralement, ils ne vendent pasen petites quantités (c'est-à-dire des sacs demoins de 100 kg). A leur tour, lesdétaillants vendent directement auxconsommateurs des zones urbaines etrurales. Avec un pourcentage de 57%, lesdétaillants constituent la proportion la plusimportante de négociants sur le marché. Ilssont suivis par les grossistes (16%), lesdemi-grossistes (15%) et les intermédiaires(10%). (Baker 2007).

2.3.4. Evolution des prix des céréales, rôlede l’Etat et régulation des marchés

Le rôle du gouvernement du Nigerdans la production et la commercialisationdes céréales s’est considérablement réduitdepuis les années 90. Au cours des deuxdécennies qui ont suivi l’indépendance(1960), le gouvernement était impliqué,dans tous les aspects de la production et dela commercialisation des céréales.L’OPVN a été mise en place à cetteépoque pour s’occuper de l’achat et de lavente des céréales de base (mil, sorgho) etfonctionnait comme un monopole d’Etatjusqu’en 1984. Avec la mise en œuvre duprogramme d’ajustement structurel (PAS)du gouvernement dans les années 90, lemarché nigérien des céréales s’estprogressivement libéralisé. Dans la moitiédes années 90, le rôle de l’ON se réduisaitau suivi de la situation de la sécuritéalimentaire dans le pays et à la gestion desréserves stratégiques en céréales du pays.

Les prix des denrées alimentairesau Niger sont maintenant déterminés parles forces du marché. Les prix intérieurs encéréales dépendent d’un ensemble defacteurs tels que l’offre et la demandeintérieure, les importations commerciales,les taxes à l’importation et les droits dedouane, les caractéristiques du commercerégional et la structure du marché. Lesnégociants ont toute liberté pour importerles céréales et d’exporter à condition d’êtreinscrits au registre du commerce et derespecter toutes les procédurescommerciales et fiscales. Cependant, enfonction de la production céréalièrenationale au cours d’une année donnée, legouvernement peut réguler les fluxcommerciaux en limitant les exportationsde certaines commodités spécifiques.

La réglementation applicable auxtaxes commerciales au Niger s’aligneofficiellement sur les règles de l’UnionEconomique et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA). Le libre échange de biens et de

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services est la règle au sein des paysd’Afrique de l’Ouest et entre eux. Au seindes pays de la CEDEAO, il n’y aofficiellement pas de taxes à l’exportationpour les produits locaux commercialisésentre les pays de l’UEMOA. Néanmoins,la réglementation applicable aux taxes surles importations et exportations au Nigers’aligne sur les règles de l’UEMOA. Lesdroits de douane demeurent pour lesimportations en céréales en provenance despays non membres de l’UEMOA, enl’occurrence le Nigéria et le Ghana.

Graphique 7: Evolution des prixannuels moyens du kg des principalescéréales

100

150

200

250

300

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

M OYENNE NIEBE M OYENNE M IL

M OYENNE SORGHO M OYENNE M AIS

Source : SIMA/DSA/MDA, 2008

Entre 2001 et 2007, on constate unefluctuation annuelle des prix au niveau dechacune des principales spéculations dupays que sont le niébé, le mil, le sorgho etle maïs. Le niébé est l’une des principalescultures de rente du pays et par la mêmeoccasion celle dont le prix moyen aukilogramme, est le plus élevé, oscillantentre un plancher de 176FCFA en 2003 etun plafond de 281FCFA en 2005 avec lacrise alimentaire enregistrée au cours decette année. En 2008 encore, la productiondu niébé a été prolifique du fait d’unebonne campagne pluviométrique, toutcomme le prix unitaire du kilogramme aeffleuré le seuil des 290FCFA, surtout enraison de l’effet d’annonce de la mesure

d’achat direct auprès des producteurs parl’Etat.

Dans l’ensemble, au cours des septdernières années, on observe que lesperturbations climatiques, dont notammentla sécheresse, ont causé de grandesfluctuations spatiales et interannuelles dansla production des cultures vivrièresessentielles avec comme impact négatif,une évolution erratique des prix. Lesannées 2001 et 2004 ayant enregistré lesniveaux les plus bas de productionjustifient la hausse des prix observée en2002 et 2005.Le degré de fluctuation le plus élevés’observe avec le sorgho et le maïs dontles coefficients de variation des prix sontestimés respectivement à 0,17 et 0,16 entre2001 et 2007. Cela porte à croire que lesménages sont exposés à une forte volatilitédes prix, et par voie de conséquence aurisque d’avoir des difficultés d’accès auxdenrées alimentaires.

La performance des marchésagroalimentaires est un élémentdéterminant de l’accès des ménages auxdenrées alimentaires. En effet, comme lemil et le sorgho sont des céréales disposantd’une importance cruciale sur le bien-êtredes producteurs et des consommateurs, lesmécanismes de production et decommercialisation alimentaire ont unimpact important sur la sécuritéalimentaire.

Les produits alimentaires essentiels quesont le mil, le sorgho ou même le riz, sontcommercialisés selon un système extensifde marchés traditionnels le long duterritoire national. Ainsi, les marchés decéréales au Niger sont répertoriés enquatre catégories : la collecte, laconsommation, la vente de gros et lecommerce transfrontalier.

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Selon les données du Ministère duDéveloppement Agricole, la distance14

moyenne entre les marchés de céréales estestimée à 350 kms. Il y’a aussi l’effet del’immensité du territoire et l’insuffisancede marchés qui justifie la grandeur de cettedistance moyenne. Relativement à ladensité des marchés, on observe qu’elle esttrès faible en ce qui concerne les zonespastorales du Nord comme Agadez,Tahoua ou Diffa. Cela peut expliquerraisonnablement l’occurrence deproblèmes alimentaires au niveau de ceszones.

Graphique 8: Evolution des quantitéspluviométriques moyennes enregistréespar 11 stations principales du Niger (Enmillimètres)

Source : Météorologie nationale etINS, 2007

L’analyse des quantités moyennesannuelles de pluviométrie enregistrées par11 stations principales15 du pays, indiqueune progression en dents de scie,révélatrice d’une irrégularité structurelledes précipitations enregistrées dans lepays. La moyenne estimée à 336 mms en1990, ressort à 419 mms en 2006. Lesannées exceptionnelles en la matière nesont guère nombreuses sur la période :seulement les années 1994, 1998, 2003,

14 Sécuritaire alimentaire et filets sociaux, BanqueMondiale, 200815 Les 11 principales stations sont celles de Agadez,Bilma, Birni N’konni, Gaya, Maîné soroa, Maradiaéroport, N’guigmi, Niamey, Tahoua, Tillabéry, etZinder.

avec des pics pluviométriques au-delà de475 mms.

In fine, face à une évolution erratique dela pluviométrie au Niger dans le tempscomme dans l’espace, en témoignel’évolution de 1990 à 2006 sur legraphique, la production agricole etcéréalière est par voie de conséquencesoumise à de fluctuations régulières quiplacent les ménages surtout en milieu rural,dans une situation délicate en matière dedisponibilité et d’accès à l’alimentation,pouvant porter préjudice à leur sécuritéalimentaire.

2.4. Stratégies de survie des ménages face àune pénurie alimentaire

Les ménages nigériens vivant dans leszones exposées au risque de vulnérabilité àl’insécurité alimentaire, sont souvent sousla contrainte d’élaborer des stratégies desurvie, en vue de pallier notamment lapénurie alimentaire grave observée à unmoment donné.

Pour assurer leur sécurité alimentaire surtoute l’année, les ménages développent desstratégies variables selon le système de vie.Les principales stratégies de survieutilisées par les ménages au Niger, sontdans le cas d’espèce :

la diminution de la rationalimentaire,

la consommation d’alimentspréférés car moins chers,

le recours inhabituel à laconsommation de plantes sauvages,

passer un ou plusieurs jours sansmanger,

la vente d’animaux pour caused’insécurité alimentaire,

la vente de biens productifs pourcause d’insécurité alimentaire,

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la vente de biens non productifspour cause d’insécurité alimentaire,

la vente de terres pour caused’insécurité alimentaire.

Dans les faits, un ménage est d’autant plusexposé régulièrement à des situations depénuries alimentaires ou à des risquesélevés d’être en insécurité alimentaire,qu’il aura tendance à multiplier lesstratégies de survie, pour permettre à sesmembres d’atténuer les différents chocs enla matière.

On signale au passage qu’au Niger, enpériodes de crises alimentaires, beaucoupde ménages optent souvent par dessolutions certes précaires, maisindispensables pour leur garantir unesituation de survie, surtout pendant lasaison sèche. Il ressort alors toute lapertinence de construire un indicateur quipermette d’appréhender de manièresynthétique, le degré d’utilisation d’unestratégie ou d’un ensemble de stratégiespour contenir les effets de crisesalimentaires.

Ainsi en 2007, l’indice de Stratégie deSurvie (ISS) a été calculé dans le cadre dela mise en œuvre de l’enquête sur lavulnérabilité réalisée par l’Institut Nationalde la Statistique et le Système d’AlertePrécoce (SAP). L’indicateur qui prend en

compte à la fois le type de stratégies derecours et la fréquence de l’utilisation, aété estimé pour un ensemble dedépartements du pays, ce qui a permis derévéler que :

Dakoro et Guidan Roumji dans larégion de Maradi, Ouallam dans larégion de Tillabéry, Dogondoutchidans la région de Dosso, Tanout àZinder et Illéla à Tahoua, ressortentavec des valeurs de l’indice parmiles plus élevées au Niger. Cesdépartements sont alors ceux quiutilisent le plus de recours pourfaire face à l’épuisement des stocksalimentaires. On constate à ceniveau également que les régionsde Maradi, Dosso et de Tillabéry,figurent parmi celles où lespopulations ont plus tendance àavoir recours aux méthodes desurvie, en raison des difficultés surle plan alimentaire ;

A contrario, les départements àindice plus faible, sont : Arlit, Say,Bilma, N’guigmi et Diffa. Ce quisous-tend qu’ils ont moins recoursaux stratégies de survie que lesautres départements. Cesdépartements appartiennent auxrégions d’Agadez et de Diffa.

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Encadré 1: Méthode de calcul d'un Indice de Stratégie de Survie (ISS)

Considérant que les stratégies de survie face à un épuisement des stocks alimentaires sontmultiples dans les pays du Sahel, il est apparu nécessaire de mettre en place, un indicecomposite de stratégie (Coping Strategy Index). Pour le cas du Niger, l’indice a été calculé àpartir des 8 stratégies énumérées plus haut, et qui font office de variables élémentaires decalculs. Cet indice calculé pour les huit régions, les zones agroécologiques et les milieuxurbain et rural, prend en compte la fréquence d’utilisation de chaque stratégie avec lesmodalités suivantes :

0= jamais utilisé ;1= Utilisée 1 à 2 fois par semaine ;2= 3 à 4 fois par semaine ;3=4 à 5 fois par semaine ;4= 6 à 7 fois par semaine.

Ces fréquences sont ensuite pondérées par un coefficient de pondération qui varie sur uneéchelle allant de 1 à 4 :

1= A utilisé la stratégie donnée uniquement pendant la période de soudure ;2= A utilisé la stratégie uniquement avant la période de soudure ;3= A utilisé la stratégie avant et pendant la période de soudure ;4= A utilisé la stratégie depuis la fin des récoltes de l’année n-1.

Sur cette base, un score est ensuite calculé sur toutes les stratégies utiliséesIllustration de calcul avec deux stratégies :Si un ménage a eu un recours inhabituel à la consommation de feuilles sauvages, 4 à 5 foispar semaine uniquement pendant la période de soudure et a un recours inhabituel à l’empruntdepuis la fin des récoltes de l’année passée jusqu’au moment de l’enquête, l’Indice deStratégie de Survie est :

ISS= 3 * 1 + 1 * 4= 3+4=7

Pour les stratégies dont la fréquence d’utilisation ne peut pas être mesurée sur une semaine,elles ont la valeur 1 si elles ont été utilisées, 0 sinon.

Une fois calculé, plus la valeur de l’indice est élevée, plus la situation alimentaire du ménageest considérée comme précaire.

INS-SAP, juin 2007, Enquête vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.

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Le graphique 9, donne la valeur de l’indicesuivant les 8 régions du Niger et le milieude résidence en distinguant les zonesurbaines et rurales.

L’enquête vulnérabilité a ainsi révélé quela valeur de l’indice est plus élevée dansles régions de Maradi (6,73), de Dosso(6,35), de Tahoua (5,92) et de Tillabéry(5,93), illustrant une utilisation plusfréquente et plus intensive des stratégies desurvie alimentaire chez les ménages vivantdans ces régions.Ces stratégies peuvent concernernotamment la consommation de feuillessauvages, la vente de bétail, la réduction dela ration alimentaire normale, la vente deterres et dans un cas extrême le fait depasser un ou plusieurs jours sans manger.

Dans un autre registre, l’ISS a une valeurplus faible dans les régions de Diffa (1,63)et d’Agadez (2,43).

L’analyse selon le milieu de résidencenous révèle que les habitants des zonesrurales ont plus fortement recours auxstratégies de survie pour faire face àl’épuisement de leurs stocks alimentaires.En effet, l’indice rural est estimé à 6,05

contre 3,44 pour le milieu urbain. Demanière fort logique, les habitants deszones rurales ont plus de difficultésalimentaires en termes d’accès et dedisponibilité, ce qui explique la valeur plusélevée de leur indice de stratégie de survieen 2007.

Graphique 9: Valeur moyenne del'Indice de Stratégie de Survie parrégion

Source : INS-SAP-2007, Enquête vulnérabilité àl’insécurité alimentaire

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Chapitre 3: Sécurité alimentaire et développement humain.

Plusieurs réflexions furent à l’ordre du jourdans les années 1990, en référence à lanotion du développement humain durableet à ses méthodes de mesures. A cet effet,une série de concepts et définitions enrelation avec les questions dedéveloppement ont été introduits.

C’est à juste titre que le Programme desNations Unies pour le Développement(PNUD) a développé quelques indicateursqui rendent compte de plusieurs aspects duniveau de développement d’un pays. D’unpoint de vue global, ces indicateursreflètent l’évolution de la croissanceéconomique en général, ainsi que le bienêtre de l’individu en particulier pris dansson genre et dans son environnementnaturel.

Le concept de développement humain faitpartie de ces indicateurs. En effet, ledéveloppement humain désigne unprocessus qui conduit à l’élargissement dela gamme des possibilitésd’épanouissements qui s’offrent à chaqueindividu dans la société. Trois de cesdernières revêtent une importance capitalepour la réalisation du bien être économiqueet social. Il s’agit du fait de vivrelongtemps et en bonne santé, d’acquérir unsavoir et d’avoir accès aux ressourcesnécessaires pour jouir d’un niveau de vieconvenable. C’est pourquoi selon cetteapproche, le développement est beaucoupplus qu’une accumulation des richesses, derevenu ou de croissance économique ; il estcentré sur l’homme.

En plaçant l’homme au centre dudéveloppement, le concept dedéveloppement humain envisage ledéveloppement dans un processus de

durabilité. Celle-ci se situe au niveau d’unpays notamment à travers la préservationdes ressources de l’environnement où lesêtres humains tirent essentiellement leursbiens de consommations.

Selon le PNUD, les chances de succès d’undéveloppement humain durable passenécessairement par des actions correctricesportant directement sur l’homme et sonenvironnement. Ainsi, cinq piliers ont étéidentifiés pour le développement humaindurable. Il s’agit de :

L’éradication de la pauvreté, La création d’emplois durables, La promotion de la femme, La préservation de

l’environnement, Et la bonne gouvernance.

L’éradication de la pauvreté nécessitenotamment une croissance économiquedurable. Or au Niger, l’analyse de lastructure du Produit Intérieur Brut au Nigerindique une forte prédominance du secteuragro sylvopastoral considéré comme lesecteur primaire. C’est donc ledit secteur,qui contribue le plus à la formation desrichesses nationales et à la création de lavaleur ajoutée qui permettra d’accélérer lerythme de croissance économique et offrirles conditions d’un développement humaindurable. Le dynamisme du secteur primaireest toutefois conditionné par lespossibilités offertes aux citoyens d’un paysde tirer le maximum de profits desressources de l’environnement, tout engarantissant la préservation du capital terreau profit des générations futures.

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Encadré 2: Suivi de la Déclaration de Maputo au Niger

Le sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine tenu en 2003 à Maputo(Mozambique), a adopté le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine(PDDAA) comme cadre contribuant à la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire et deréduction de la pauvreté en Afrique.

De nombreuses parties prenantes du PDDAA croient que l’investissement inadéquat dans ledéveloppement de l’agriculture est une des contraintes principales qui empêchent le secteur d’afficherune croissance substantielle (6% par an) en vue de réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Poursouligner l’engagement à augmenter l’investissement dans le développement de l’agriculture, leSommet a adopté une résolution concernant l’engagement d’allouer au moins 10% du budget nationalannuel à l’agriculture et au développement rural avant 2008.

Dans l’ensemble au Niger, en considérant les financements globaux, on constate que les dépenseseffectives en faveur du secteur agricole par rapport aux dépenses publiques totales ont largementdépassé les 10% respectant ainsi, dans ce sens, la Déclaration de Maputo. Cependant, il faut releverque la très large majorité des dépenses de financement du secteur provient de l’Extérieur posant ainsila question de la pérennisation d’un financement suffisant de l’agriculture.

Le Niger étant un pays sahélien confrontéaux aléas climatiques et à l’irrégularité dela pluviométrie par ailleurs mal répartiedans l’espace, est en proie à des difficultésrécurrentes pour asseoir les bases de sondéveloppement économique et social.

A cela s’ajoute l’action destructrice del’homme sur l’environnement qui a pourimpact négatif de contribuer auxchangements climatiques favorables à unebaisse des performances des cultures et dela valeur ajoutée nécessaire pour garantirun développement humain durable. Cesfacteurs expliquent la présence constatéepar moment dans les pays sahéliens, duspectre de l’insécurité alimentaire desménages, à l’image de la crise alimentaireayant prévalu dans le pays en 2005.

Ce constat fait entre autres ressortir que lespays sahéliens en général et le Niger enparticulier, n’ont pas pu asseoir lesfondements essentiels d’une bonneperformance économique, qui repose dansleur contexte particulier, sur une fortesécurisation des populations sur le planalimentaire et nutritionnel.

Les ménages sahéliens appartiennent augroupe des nations les plus défavorisés parla nature. C’est à leur niveau que l’onconstate de manière récurrente desdifficultés dans les domaines de la santé,de l’éducation ou de la satisfaction desbesoins essentiels. Le contexte dedétérioration des conditions de vie desménages, coïncide souvent avec desépisodes de graves crises alimentaires etnutritionnelles. D’où la pertinence deporter un regard sur les interactions entreles dimensions de la sécurité alimentaire etcelles du développement humain.

La valeur de l’IDH d’un pays donnés’obtient par une agrégation des indicateursdes différentes dimensions dudéveloppement humain à forte relationd’ailleurs avec la sécurité alimentaire etnutritionnelle. Cela permet de voir leniveau des disparités qui existe à traversles diverses zones du pays.

Au Niger, le contexte d’instabilitééconomique et social des années 1990 s’estfait sentir sur le développement humain.En effet, la valeur de l’IDH pour l’année2000 se chiffre à 0,318, ce qui montrel’ampleur des progrès en matière de santé,

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d’éducation et d’amélioration du niveau derevenu des populations qui restent àaccomplir afin d’améliorer le bien être despopulations.

Relativement au thème central du présentrapport, il est important de souligner que siles populations sont dans une situationidéale sur le plan alimentaire etnutritionnel, elles jouiront d’une meilleuresanté de manière à mieux capitaliser lesavoir et la connaissance indispensablepour dégager les meilleures orientationspour leur développement. D’où lapertinence d’analyser la double optique :sécurité alimentaire et développementhumain, en vue de contribuer à uneamélioration des conditions de vie despopulations au Niger.

Avant d’analyser les interactions entre lesdimensions de l’IDH et la sécuritéalimentaire au Niger, il est nécessaired’apprécier d’une manière générale lasituation de développement humain en2007 et de manière différenciée selon lesrégions.

3.1. Analyse de l’Indicateur duDéveloppement Humain (IDH)

Le développement humain durable estdéfini comme le processus d’élargissementdes choix s’offrant aux individus. Chaquejour, les êtres humains opèrent des choix,certains sont relatifs au domaineéconomique, d’autres relèvent de la sphèrepolitique, sociale ou culturelle. Certains deces choix sont essentiels à la vie humaine :celui de vivre le plus longtemps possibleen bonne santé ; celui d’être instruitet celui de vivre dans des conditionsdécentes

Ces trois (3) choix sont fondamentaux pourles êtres humains. Cependant ceux qui sontrelatifs à la participation au jeu politique, à

la diversité culturelle, aux droits del’homme et à la liberté sont des aspectstout aussi importants de la vie humaine.

Depuis 1996, date de la parution dupremier Rapport National sur leDéveloppement Humain, l’IDH du Nigercontinue d’enregistrer des hausses parfoisremarquables. Ces évolutions interviennentdans les différentes composantes del’indice. Les changements récents desannées 2000, ont été observés au niveaudes composantes « éducation et espérancede vie ».

Cette évolution favorable de l’indicateurcache pourtant des grandes disparitésselon les régions du pays. En effet, commel’indique le tableau ci-après, les troisrégions ayant l’indice le plus élevé en 2007sont la Communauté Urbaine de Niamey,la région d’Agadez et la région de Diffa,avec des niveaux respectifs de 0,607,0,525 et 0,447. En 2001 déjà, l’on sesouviendra que ces trois régions figuraientdans le peloton de tête en termes d’indicede développement humain.

A contrario, les IDH les plus faibles sontenregistrés au niveau des régions deMaradi (0,342), de Tillabéry (0,363) et deZinder (0,373). Deux de ces régions, àsavoir Maradi et Tillabéry étaient déjàclassées parmi celles ayant les incidencesde la pauvreté monétaire les plus élevéesdu pays, dans le récent profil de pauvreténational de 2007/08 élaboré par l’InstitutNational de la Statistique (INS).

Cependant, d’une manière générale on noteune évolution, quoique légère, à la haussedes IDH régionaux ; ce qui témoigne desefforts accomplis dans les divers domainespour améliorer les conditions de vie despopulations.

Tableau 2: Evolution de l'IDH national et des IDH régionaux depuis 1996

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Régions 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2007Agadez 0,343 0,347 0,426 0,464 0,47 0,479 0,525Diffa 0,201 0,204 0,284 0,3 0,34 0,324 0,447Dosso 0,194 0,196 0,275 0,29 0,298 0,31 0,367Maradi 0,175 0,177 0,25 0,264 0,272 0,282 0,342Tahoua 0,194 0,196 0,271 0,271 0,277 0,286 0,387Tillabery 0,239 0,241 0,32 0,335 0,341 0,353 0,363Zinder 0,197 0,199 0,269 0,29 0,295 0,307 0,373CUN 0,448 0,447 0,519 0,516 0,529 0,531 0,607

Niger 0,218 0,22 0,299 0,311 0,318 0,329 0,400

Source : RNDH2003 et ONAPAD/INS, 2008

Graphique 10: IDH régionaux en 2007/08 au Niger

Source : ONAPAD/INS, 2008

Au Niger, l’IDH s’établit à 0,400 en 2008, en légère hausse par rapport au niveau enregistréen 2001 de l’ordre de 0,329.

Cette évolution favorable de l’IDH, se justifie notamment à travers l’accroissement du PNBpar tête et du taux de scolarisation tous niveaux confondus. Même si des progrèsremarquables restent encore à réaliser dans ces domaines pour améliorer le classement dupays à l’échelle mondiale.

Les progrès les plus significatifs sont enregistrés dans le domaine de la santé avec uneamélioration de l’espérance de vie à la naissance, situant le Niger dans une bonne positionmondiale en la matière (146ième) dans le Rapport Mondial sur le Développement Humain de2007/2008.

Il est important de souligner que la faible variation de l’IDH est corrélée aux progrès nonréalisés dans les différents domaines du développement humain dans les années 1990marquées par une instabilité sociopolitique dans le pays.

En 2008, le niveau de

développement

humain est plus élevé

dans la Communauté

Urbaine de Niamey et

dans les régions de

Diffa et d’Agadez.

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Graphique 11: Evolution de l'IDH national de 1996 à 2007/08

Source : ONAPAD/INS, 2008

Les niveaux de l’IDH de 1996, 1997 et1998, extrêmement bas d’une valeur endessous de 0,3, témoignent du faibledéveloppement humain du pays consécutifà l’instabilité sociopolitique et leralentissement de l’économie observé dansles années 1990. C’est également pendantla même époque que la scolarisation etl’alphabétisation ont accusé un gros retardavec un impact négatif sur le niveau del’IDH. Le graphique ci-après nous indiqueque le Taux Brut de Scolarisation estmarqué dans la première décennie 1990-2000, par une évolution quasi-stationnaire(27,6% en 1990 à seulement 32,4% en1999). Mais depuis lors, la deuxièmedécennie 2000-2008, se traduit par une

amélioration significative du niveau del’indicateur qui passe de 34,1% en 2000 à57% rien qu’en 2007. Cela n’estévidemment pas sans incidence sur leniveau du développement humain auNiger.

D’une manière générale, l’indicateur

de développement humain (IDH),

s’est amélioré partout dans le pays

ces dernières années. Il est

cependant à un niveau encore bas en

2008.

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 58

Graphique 12: Evolution comparée de la scolarisation des deux dernières décennies auNiger

25%

30%

35%

40%

45%

50%

55%

60%

1990 -199 1

1991 -199 2

1993 -199 4

1994 -199 5

1995 -199 6

1996 -199 7

1997 -199 8

1998 -199 9

1999 -200 0

2000 -200 1

2001 -200 2

2002 -200 3

2003 -200 4

2004 -200 5

2005 -200 6

2006 -200 7

Source : MEN et INS, 2008

En effet entre 2000 et 2007, le PIB par têtea connu en moyenne annuelle unaccroissement de 1,9% et le taux descolarisation primaire est passé de 34,1% à57%. Malgré ces avancées, le Nigerdemeure toujours en dessous du niveaumoyen de développement humain carl’IDH est inférieur à 0,5. Le niveau actuelde l’indice est reflété par la situation auniveau régional.

En effet, sur les huit régionsadministratives qui constituent le Niger,seules la CUN et la région d’Agadez,dépassent 0,5 du point de vue de l’IDH.Les valeurs régionales de l’IDH laissentconclure que dans l’ensemble, beaucoupd’efforts restent à fournir pour assurer auNiger, un niveau de développementsuffisant pour le bien être des populations.

Compte tenu du caractère composite del’IDH, les résultats obtenus cachentbeaucoup de disparités au sein desindicateurs qui le composent. Du point devue du revenu, on constate que le revenumoyen a atteint 2208 dollars PPA àNiamey alors qu’il n’est que 668 $PPA àMaradi, 688$ à Tillabéri et 744$ à Dosso.Le taux de scolarisation tous niveauxconfondus se situe à 66,2% à Niamey alorsqu’il n’est que de 26,1% à Maradi, de27,5% à Tahoua et de 26,4% à Zinder.

Afin d’identifier les domaines et lesrégions où les écarts sont considérables, etqui méritent une plus grande attention de lapart du gouvernement et des partenaires audéveloppement, les indicateurs entrant encompte dans le calcul de l’IDH serontanalysés séparément.

3.2. Sécurité alimentaire et pauvreté

Selon les estimations des enquêtesvulnérabilité à l’insécurité alimentaire de2007 (INS-SAP), plus de 50% de lapopulation du Niger souffre d’une certaineforme d’insécurité alimentaire.Indépendamment des indicateurs utilisés,les observations vérifiées des enquêtesmontrent de façon consistante que lamajorité de la population du Niger souffred’insécurité alimentaire assez générale,chronique, saisonnière et transitoire. Cetteinsécurité est due à l’interaction complexeentre la faible disponibilité en denréesalimentaires, la pauvreté et l’accèséconomique limité, la mauvaise santé et lemauvais état nutritionnel de la population,et la haute vulnérabilité du pays aux chocsdus au fait que l’économie dépend descultures de subsistance et du bétail.Environ la moitié des ménages au Niger ade faibles niveaux de consommationalimentaire par habitant ; la majorité de la

Au Niger, les progrès lents

enregistrés en 2007/2008

dans l’enseignement

secondaire et supérieur a un

impact négatif sur l’indice

d’instruction.

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 59

population a une diversité diététiquelimitée ; la prévalence des retards decroissance chez les enfants de moins de 5ans est élevée ; et les carences enmicronutriments sont courantes.

Toutes les méthodes utilisées pourmesurer la pauvreté (y compris l’approchemonétaire, l’approche des conditions devie et l’approche subjective) montrent quel’incidence de la pauvreté reste élevée auNiger.

Selon l’Enquête sur le Degré deSatisfaction des Besoins Essentiels(DSBE) en 2004, 70% des ménages auNiger n’accèdent pas aux besoinsessentiels, y compris en matièred’alimentation, de revenus, d’emploi,d’équipement agricole, de terre,d’éducation, de santé et d’eau potable.

Ces résultats sont encore confirmés parl’évaluation monétaire de la pauvreté(ENBC2008 et QUIBB 2005), quimontrent que la prévalence de lapopulation vivant en dessous du seuil depauvreté était de 62,1% en 2005, puis de59,5% en 2008. En fait, la prévalence de lapauvreté reste essentiellement constantedepuis 1993 (en 1993, l’incidence de lapauvreté était de 63,7% contre 62% en

2005 et 59,5% en 2008). De plus, selonune enquête participative sur la pauvreté(2006/07), environ 66% des ménages auNiger se considèrent comme pauvres, et20% extrêmement pauvres.

De 1960 à 2008, le Niger a connu 4épisodes majeurs de crises alimentaires(1974, 1985, 1991 et 2005) et des crisesalimentaires à caractère régional ou local.Ces situations préoccupantes sur le planalimentaire et nutritionnel sont imputablesd’abord au faible rendement des solsconsécutif à des aléas climatiques marquéspar une pluviométrie incertaine dansl’espace et dans le temps. C’est du reste lasituation qui prévaut dans les pays du saheld’une manière générale, souvent en proieaux caprices de la nature.

La rareté des produits alimentaires qui endécoule pour sa part, entraîne une haussedes prix des denrées alimentaires exposantdavantage les populations aux difficultésd’accès à la nourriture pour satisfaire leursbesoins alimentaires.

Pour s’en convaincre, en décembre 2007,l’insécurité alimentaire touchait environ34% de la population nigérienne, dont 12%de façon sévère et 22% de façon modérée.

Tableau 3: Répartition des départements à insécurité alimentaire élevée et taux de pauvreté desrégions d'appartenance

DépartementsPrévalence de l’insécurité

alimentaire sévère (%)

Incidence de la pauvreté dela région d’appartenance

(%)Doutchi 13% 66,9%Ouallam 33% 71,7%Kollo 24,7% 71,7%Dakoro 18,7% 73,4%Guidan roumji 16% 73,4%Filingué 15,5% 71,7%Magaria 13% 53,8%

Source : ENBC3, 2007 et Enquête vulnérabilité à l’insécurité alimentaire, INS, 2008

La prévalence de l’insécuritéalimentaire sévère est plus fortedans les départements de Doutchi(13%), Ouallam (33%),Kollo(24,7%), Dakoro(18,7%),

Guidan Roumji (16%), Filingué(15,5%), et Magaria (13%).

En dehors de Magaria à Zinder,tous les autres départements à plusforte insécurité alimentaire sévère,figurent parmi les régions les plus

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pauvres du pays avec desincidences de pauvreté au dessus de66%, loin de la moyenne nationaleestimée à 59,5%, selon le profil de

pauvreté de l’ENBCIII de 2008.

Il apparaît donc que malgré lesdéficits chroniques, la principalecontrainte en matière de sécuritéalimentaire n’est pas seulement ladisponibilité physique de céréalessur les marchés dans la sous région,mais plutôt la pauvreté et lafaiblesse du pouvoir d'achat despopulations qui limitent leurpossibilité d’accéder aux produitsalimentaires.

L’analyse de la situation décriteprécédemment, illustreparfaitement la relation positiveentre l’extrême pauvreté,l’insécurité alimentaire et la faimparticulièrement dans le contextedu Niger ; et du fait d’un taux depauvreté non négligeable observésur plusieurs années et sonincidence sur la sécurité alimentairedes populations (au-delà des autresdéterminants), il ressort desdifficultés réelles pour l’atteinte del’OMD1 à l’horizon 2015.

Dans un autre registre, la pauvretémonétaire au Niger, a un visageféminin16. Dans ce contexte, leshommes ont souvent un traitementprivilégié par rapport à la rationalimentaire au détriment desfemmes et des enfants, compte tenudu statut social hiérarchisé..

Les quantités de la productionstockées par les ménages pour leurconsommation familiale nesuffisent pas pour couvrir leurs

16 Selon les profils de pauvreté de 2005 et 2008, lesménages dirigés par les femmes sont en général lesplus pauvres.

besoins alimentaires sur toutel’année. Ainsi en 2006 environ 6ménages agricoles sur 10 nepouvaient couvrir leurs besoinsalimentaires avec les stocksdisponibles que pour une durée de3 mois. La durée moyenne decouverture des besoins alimentairesavec les stocks disponibles varieentre 3 et 5 mois pour 19% desménages et entre 5 et 8 mois pour16% des ménages. Seulement 6%des ménages agricoles pourrontcouvrir leurs besoins alimentairesavec les stocks disponibles pourtoute l’année.

D’une manière générale, lesbesoins caloriques des populationsvivants dans les pays développéssont le plus souvent légèrementsupérieurs à ceux des pays endéveloppement. Aussi, le besoincalorique est d’autant plus élevéque la température est basse etl’activité physique est intense.Globalement leur classification seprésente comme suit : i) pays àniveau élevé de consommationénergétique 2800 à 3300 cal/jour ;ii) pays à niveau intermédiaire 2400à 2800 cal/jour ; iii) pays à faibleniveau : inférieur à 2400 cal/jour.

Généralement, les pays endéveloppement sont situés danscette dernière catégorie. Toutefois,pour des besoins pratiques, il seraitsouhaitable d’établir des normesspécifiques pour chaque pays entenant beaucoup plus compte de sastructure démographique propre etdu niveau d'activité de sapopulation.

Le Niger étant classé parmi lespays à faible revenu, les besoins de

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base retenus se chiffrent à 2100calories par personne et par jourselon l’étude sur les Normes deconsommation (CILSS 2004). Cesbesoins sont les plus faibles de lasous région.

C’est à juste titre d’ailleurs que lebesoin calorique de 2100 caloriespar jour et par personne a étéconsidéré pour évaluer le seuil depauvreté alimentaire au niveau dela population à partir des donnéesde l’enquête QUIBB 2005 et del’ENBC2008, qui ont ainsi révéléune incidence de la pauvretérespectives de 62,1% et de 59,5%.

Cela signifie qu’en 2008 au Niger,un peu moins de six (6) personnessur dix (10) sont considéréescomme pauvres dans la mesure oùelles se situent en dessous du seuilminimal de consommation.

D'après la structure du bilanalimentaire, ces besoins doiventêtre satisfaits pour les produitsvégétaux (2072 calories) etanimaux (128 calories). Lescéréales constituent la part la plusimportante (73%).

3.3. Sécurité alimentaire, revenu et croissanceéconomique

3.3.1. Evolution du pouvoir d’achat desménages nigériens et effets sur la demandeen produits alimentaires

L’accroissement de la pauvreté estessentiellement lié à la baisse des revenusquelque soit le milieu de résidence. Aussi,les variations du niveau de vie sont le refletdu taux de croissance net de l’économie.L’évolution de la tendance générale duniveau de vie peut également être

appréciée à la lumière des agrégats macroéconomiques. Une corrélation positiveentre l’évolution des agrégats macroéconomiques et micro économiques, (parexemple une diminution du revenu desménages en milieu urbain ou ruralaccompagnée d’une baisse générale duproduit intérieur brut par tête), confirmeraitdavantage l’hypothèse de détérioration dubien être des populations, comme suggéréerespectivement, par les enquêtes àindicateurs multiples, les enquêtesagricoles et sur la consommation desménages.

L’analyse de l’évolution des agrégatsmacro économiques entre 1992 et 2000confirme bien la persistance de ladétérioration des conditions de vie des

ménages. En effet, si la période qui a suivila dévaluation, a été caractérisée par destaux de croissance relativement élevés duproduit intérieur brut, (4%), les taux decroissance qui ont suivi la période postdévaluation étaient bien plus faibles, 2,6%en 1995. Dans le même temps, le produitnational brut par habitant a baissé de façonrégulière entre 1992 et 1998 ; passant de290 dollars par habitant en 1992 à 200dollars en 1997.

Fort heureusement, à partir de l’année2000, on observe un regain de lacroissance économique au sortir de lasituation d’instabilité sociopolitique ayantcaractérisé le pays. Les agrégatsmacroéconomiques se sont améliorés par lamême occasion avec un taux de croissanceannuelle moyenne de 4,1% du PIB réelentre 2001 et 2007, selon les comptes

La faible progression du revenu par

habitant au Niger, ne crée pas des

conditions optimales pour un

meilleur accès de la population, aux

produits alimentaires.

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économiques de la Nation élaborés parl’INS.

Une des manifestations essentielles de lapauvreté est l’absence de revenu adéquatpour faire face aux dépenses nécessaires desurvie (alimentation, eau potable,habillement, logement, santé). Lescaractéristiques de la pauvreté sont aussid’ordre social, à travers notamment, lafaible capacité à satisfaire les besoins dansles domaines de l’éducation, de la santé etde l’accès aux infrastructures de base parles autorités.

L’indicateur de revenu PPA permet demesurer le niveau de l’activité économique

du pays.

Au Niger, les crises socio économiquesrépétées de ces dernières années ontsérieusement affecté le pouvoir d’achat despopulations. Sur l’ensemble du pays, onnote cependant une tendance àl’amélioration du revenu PPA. Son niveauest passé de 824 dollars en 1998 à 870dollars17 en 1999 et il se situe actuellementà 894 dollars.

Ce revenu par tête demeure toutefois faiblecomparé à celui d’autres pays de la sous-région. A titre illustratif, dans le RapportMondial sur le Développement Humain(RMDH2007/08) qui estimait le revenuPPA par tête du Niger à 781 dollars, tous

17 Dans le RMDH2007/08, le revenu par tête PPAdu Niger, a été estimé à 781 dollars.

les trois pays moins bien classés que leNiger (174è rang), ressortent avec desrevenus PPA pourtant plus élevés. En effet,leurs revenus par tête, ont été estimés à827$, 1213$ et 806$, respectivement pourla Guinée-bissau (175è rang), le BurkinaFaso (176è rang) et la Sierra Léone (177èrang).

Le faible revenu par tête au Niger est alorsun facteur explicatif du faible niveau dedéveloppement atteint par le pays en 2008.Le pays gagnerait alors à mettre en œuvreun programme efficient de promotion desemplois et des secteurs porteurs decroissance et donc générateurs de revenusau plan microéconomique.

Au niveau régional, on observe de grandesdisparités. En effet, à l’image de l’IDH, laCommunauté Urbaine de Niamey et larégion d’Agadez viennent en tête avecrespectivement 2208 et 1715 $ commerevenus PPA. Par contre, les régions deTillabéry et de Maradi restent toujours lesrégions qui enregistrent les revenus PPAles plus faibles (avec respectivement 688 et668 dollars PPA en 2007).

Il n’est alors guère étonnant de constaterque les régions où les ménages ressortenten moyenne avec le pouvoir d’achat le plusfaible du pays, sont également les malclassés à l’échelle nationale, en termesd’incidence de la pauvreté alimentaire etnon alimentaire mesurée à la faveur del’Enquête Nationale sur le Budget et laConsommation des ménages (ENBCIII).

En effet, la demande en biens deconsommation alimentaire est fortementtributaire du niveau de revenus monétairesdes ménages, d’où l’importance de cettedimension dans l’analyse de l’Indice duDéveloppement Humain atteint par lesdifférentes régions du pays.

Les individus vivant dans de tels ménagessont plus exposés au risque de vulnérabilité

L’évolution de l’indicateur de

développement humain au Niger

est surtout imputable aux

dimensions éducation et santé.

Les revenus enregistrent de très

faibles variations.

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à l’insécurité alimentaire dans la mesureoù, au-delà de la dimension disponibilité,les autres dimensions que sont l’accès etl’utilisation sont difficilement observables,

en raison par ailleurs des capacités limitéesà faire face à une hausse brutale des prixdes denrées alimentaires de base commeles céréales.

Tableau 4: Revenus PPA par sexe et par région en dollars US

Région par sexeRevenu moyen par tête US $PPA

en 2007/08

Agadez

Masculin 1755Féminin 1679

Ensemble 1715

Diffa

Masculin 1253Féminin 1208

Ensemble 1232

Dosso

Masculin 736Féminin 752

Ensemble 744

Maradi

Masculin 671Féminin 666

Ensemble 668

Tahoua

Masculin 839Féminin 838

Ensemble 838

Tillabery

Masculin 687Féminin 689

Ensemble 688

Zinder

Masculin 888Féminin 876

Ensemble 882

Niamey

Masculin 2286Féminin 2134

Ensemble 2208

NIGER

Masculin 902Féminin 887

Ensemble 894Source : Estimations à partir des données de l’ENBC2007/08 et de la Comptabilité Nationale, INS

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Encadré 3: Les systèmes financiers décentralisés

Pour faire face à tous les risques liés à la baisse des revenus, le Gouvernement avec l’appui de sespartenaires au développement, a instauré des systèmes financiers décentralisés (SFD) afin de lutterefficacement contre la pauvreté monétaire des populations.

Les services financiers produisent, par le canal du crédit, un effet de levier sur l’activité économique.Plus généralement, les services financiers, qu’ils soient « modernes » ou traditionnels, tels quel’épargne ou l’assurance mais aussi le crédit, constituent des outils de gestion, de réduction et departage des risques. Ils contribuent au maintien et au renforcement des liens sociaux. Face à unévénement imprévisible il est possible de mobiliser une épargne ou de contracter un emprunt.

Il est aujourd’hui universellement reconnu que ces logiques sont valides non seulement pour ce quiconcerne l’activité économique des entreprises mais également pour l’économie des familles même lesplus pauvres tant pour leurs activités économiques et productives que pour leurs besoins sociaux(santé, éducation, réseaux de solidarité et de réciprocité, etc.).

Au Niger le secteur connaît une évolution de ce type. Les banques de développement et les institutionsfinancières d’Etat créées dans les années 1960 n’ont réussi, ni à fournir des services accessibles etadaptés aux populations rurales les plus pauvres, ni à assurer leur propre viabilité. Aussi bien la CNCA(Caisse Nationale de Crédit Agricole) que la BDRN (Banque de Développement de la République duNiger) et la CNE (Caisse Nationale d’Epargne) ont du être mises en faillite à la fin des années 1980.

Les banques privées ne se sont pas engagées dans le financement du monde rural ou la fourniture deservices financiers accessibles et adaptés aux populations les plus pauvres, considérant ces activitéscomme trop risquées et surtout engendrant des coûts de gestion et d’administration (coûts dits detransaction) trop importants. La seule offre de services financiers visant le monde rural et les pluspauvres (hormis les circuits traditionnels informels), a été alors le fait de projets de développementdotés d’un volet crédit dont la durée de vie dans la quasi-totalité des cas, ne dépassait pas celle limitéedu projet. Ils ne visaient pas la constitution de mécanismes de financement pérennes. Le crédit n’étaitsouvent conçu que comme un instrument destiné à donner aux populations cibles des projets, lesmoyens de contribuer à la réalisation des véritables objectifs des projets.

La situation de déficience de revenusmonétaires, est tributaire de plusieursfacteurs qui contribuent à confiner lespopulations dans le spectre de la pauvreté.Lesdits facteurs communément appelésdéterminants de la pauvreté ont étéanalysés à l’issue de l’élaboration du profilde pauvreté national de 2007/08 par l’INS.Les déterminants sont entre autres :

La taille du ménage ; Le sexe du chef de ménage ;

Le niveau d’instruction du chefde ménage ;

La catégoriesocioprofessionnelle du chef deménage ;

Le milieu de résidence duménage ;

L’insuffisance de soutien pourpromouvoir les activitésgénératrices de revenus ;

Les contraintes liées àl’environnement comme

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l’insuffisance de terre, d’eau etd’aires de pâturage liée à lacroissance démographiqueexponentielle ;

L’absence de débouchés pourdévelopper les circuitscommerciaux.

3.3.2. Evolution en 2008 des prix desdenrées alimentaires et effets sur lademande en produits alimentaires

Selon le rapport de la Banque Mondiale2008, sur la hausse des prix des produitsalimentaires, les prix mondiaux desdenrées alimentaires ont globalementconnu une hausse vertigineuse de 83%entre 2005 et 2008. Le même rapportindique que le prix mondial du blé aquasiment triplé avec une variation de+181% et le riz enregistrait par la mêmeoccasion une hausse de 50%.

Le Niger ne se démarque pas de cettesituation inflationniste mondiale dans lamesure où de février 2005 à février 2008,le prix du kilogramme de farine de blé aaugmenté de 36%, celui du sac de riz de50kg de 19% et celui du sac de maïs de100kg de 16%.

Par ailleurs, de janvier 2007 à mars 2008,selon l’Institut National de la Statistique duNiger, les prix du riz, du mil et du maïs ontrespectivement augmenté de 19%, 18% et42%. Ceux de la farine de blé, de l’huilevégétale importée et de l’huile d’arachidelocale ont connu des hausses respectives de36%, 31% et 28%. Les prix du lait enpoudre ont enregistré une hausse de 49%dans le même contexte.

Ces variations brutales des prix enregistrésrécemment, sont de nature à réduiresignificativement les niveaux d’accès etd’utilisation des produits alimentairesquelque soit le milieu considéré, puisque lerevenu des ménages ne permet pas d’y

remédier. Les niveaux de salaires del’administration publique et privée, lesniveaux de revenus dans le secteurinformel et surtout les revenus agricolesont évolué globalement de façon timide ladernière décennie (cf. revenus PPA depuis1996, tableau4), ce qui ne permet pas auxménages de surmonter aisément les effetspervers de la hausse généralisée des prixdes produits alimentaires observée entre2007 et 2008. L’impact négatif d’une tellesituation est la contraction de la demandeen produits alimentaires augmentant lesrisques de sous-nutrition dans les familles,surtout chez les plus vulnérables oufragiles que sont la femme, l’enfant et lespersonnes âgées.

Au titre des facteurs conjoncturel etstructurel expliquant la hausse récente desprix des produits alimentaires, il fautnoter :

l’augmentation des prix del’énergie et de l’engrais,

l’affaiblissement du dollar et lafaiblesse des stocks mondiaux decéréales,

la maîtrise des prix intérieurs decéréales dans certains pays grandsproducteurs tels l’Inde ou la Russie,

la demande accrue d’alimentsconsécutive à la hausse du pouvoird’achat dans les pays émergentscomme l’Inde, la Chine et le Brésil,

l’écart entre l’offre nationale et lademande, traduit par une croissancede la production agricole de 2,5%contre une croissancedémographique de 3,3%,

au niveau des facteursconjoncturels, on observe lessécheresses dévastatrices dans laplupart des pays producteurs de blécomme l’Australie ou leKazakhstan,

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et la baisse de la production du rizet du maïs dans la sous-régionouest-africaine.

A cet égard, les perspectives d’évolutiondes prix sur le marché international ne sontpas encourageantes.

Graphique 13: Evolution récente 2007-2008du prix au kg des céréales et projections2009-2010

125

145

165

185

205

225

2007 2008 2009 2010

Maîs Blé Riz Sucre

Source : Note de conjoncture, 1er trimestre 2008,INS Niger

La plupart des analystes estiment que lesprix des cultures vivrières resteront à desniveaux élevés en 2008 et 2009, avantd’amorcer un recul éventuel (FAO, OCDE,USAID).Au vu de cette situation, laBanque Mondiale et le FMI ont eu àinterpeller les gouvernements du mondeentier pour apporter des réponsesadéquates de manière à garantir la sécuritéalimentaire et l’amélioration des conditionsde vie des populations.

Encadré 4: Réponses apportées par le Niger sur la hausse des prix des produitsalimentaires et l'amélioration des revenus des producteurs agricoles

Le Gouvernement du Niger a décidé en avril 2008, de lever pour une période de trois (3) mois, tous les droits ettaxes, notamment douaniers, sur le riz, seule céréale imposée à l’importation au Niger. Cette mesure fiscale surle riz importé est une mesure conjoncturelle de l’Etat d’un coût estimé à 5 milliards de FCFA. Le gouvernementa également négocié avec les importateurs et les commerçants, les prix plafonds du riz à appliquer auxconsommateurs. Les mesures structurelles restent cependant les plus appropriées en raison de leur durabilité. Ilest alors nécessaire de valoriser les réserves de gains de productivité existants. Il s’agit en l’occurrence, desterres à cultiver, des cultures à améliorer, des espèces à promouvoir et vulgariser, des moyens de prévention despertes et des intempéries. Ces dispositions utiles à envisager passeront à travers la promotion des culturesirriguées, et la vulgarisation à grande échelle, des bonnes pratiques en matière de techniques agricoles.

Sur un autre plan, dans la perspective d’améliorer les revenus des ménages exploitants agricoles de niébé, leGouvernement a mis en place un mécanisme d’achat direct auprès de ces producteurs, en injectant plus de 11milliards de FCFA dans l’économie agricole. Cette mesure est de nature à permettre aux producteurs d’éviter desubir comme dans les années antérieures, la spéculation de commerçants grossistes leur proposant des tarifs noncompétitifs. En agissant de la sorte, l’Etat a contribué significativement à accroître le revenu des ménagesexploitants agricoles en milieu rural, ce qui leur aura permis sur la période de dégager un minimum de ressourcesdans l’amélioration de leurs conditions de vie.

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Tableau 5: Evolution de la structure du PIB de 1997 à 2007

Années 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007Moy97_07

Secteur primaire(En millions deFCFA)

270 040 369 748 378 109 343 401 390 001 416 217 479 004 437 310 487 933 525 285 534 199 421 023

Agriculture 23,7% 27,3% 27,6% 24,0% 26,7% 27,6% 25,8% 21,9% 24,6% 26,3% 25,6% 25,6%

Elevage 11,1% 10,3% 10,4% 10,9% 10,3% 10,0% 13,6% 14,0% 13,2% 13,0% 13,1% 11,8%

Agriculture etElevage

34,8% 37,6% 38,1% 34,9% 37,1% 37,6% 39,4% 36,0% 37,8% 39,3% 38,7% 37,4%

Exploitationforestière

4,0% 3,2% 3,2% 2,9% 2,8% 2,8% 2,6% 2,8% 2,7% 2,6% 2,6% 2,9%

Pêche 0,7% 0,9% 0,9% 2,0% 1,9% 1,7% 1,3% 1,2% 1,3%

Contribution PIBprimaire à la

croissance-5,5% 12,2% 0,4% -1,0% 3,0% 2,2% 3,4% -0,3% 3,1% 2,2% 1,3% 1,9%

accroissement duPIB primaire

-0,2% 36,9% 2,3% -9,2% 13,6% 6,7% 15,1% -8,7% 11,6% 7,7% 1,7% 5,4%

accroissement duPIB réel

-14,1%

29,9% 1,0% -2,6% 7,4% 5,3% 7,7% -0,8% 7,4% 5,1% 3,2% 4,0%

Source : annuaire séries longues, INS 1990-2007 et annuaire 2008

Nonobstant les conditions climatiques ouenvironnementales défavorables au Niger,l’agriculture et l’élevage constituent lepilier de la croissance économique. C’est laraison pour laquelle, on estime à juste titred’ailleurs que le Niger a une économie à

forte vocation agricole. Pour s’enconvaincre davantage, la série brute sur lePIB global est marquée par la mêmeévolution erratique entre 1997 et 2007, quecelle relative au PIB du secteur primaire.

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Encadré 5: Activités génératrices de revenus des régions du Niger: Tahoua, Tillabéry,Dosso

Dans la région de Tahoua, les principales activités génératrices de revenu sont essentiellement

l’agriculture et l’élevage ainsi que leurs produits dérivés. S’agissant des produits agricoles

commercialisés, l’oignon occupe une place prépondérante surtout dans la localité de Galmi. Cette

culture de rente peut constituer une véritable niche de croissance des revenus des populations qui s’y

adonnent. L’oignon est en effet un produit de consommation très apprécié au Niger et dans les pays

voisins. A Tahoua, on pratique également l’artisanat et l’exploitation de produits naturels comme le

gypse. De l’avis des participants aux entretiens de groupe du RNDH2009, les revenus de ces activités

permettent aux populations, de faire plus ou moins face à leurs besoins alimentaires aussi bien dans les

villes que dans les villages. Néanmoins, les transferts des parents partis en exode vers les destinations

côtières, occupent une place de choix dans l’amélioration des conditions de vie des populations,

surtout à la suite de mauvaises campagnes pluviométriques.

Dans la région de Dosso, les activités génératrices de revenu des populations sont orientées vers

l’agriculture et l’élevage même si le petit commerce, les activités artisanales, et la commercialisation

du poisson ne sont pas à négliger. Dosso est également reconnu pour la transformation des produits

alimentaires, en l’occurrence la production de la pâte d’arachide fortement prisée par les ménages

nigériens. Ces activités permettent aux habitants des villes de subvenir à leurs besoins alimentaires

tandis que dans les villages cela n’est pas le cas en général. Des transferts des parents, des amis et des

connaissances permettent de mobiliser du cash pour l’achat des biens et services de consommation

courante. En particulier, la localité de Loga est beaucoup portée vers l’exode rural des jeunes à

destination de la capitale ou des pays voisins.

Pour la région de Tillabéri, les revenus tirés des principales activités pratiquées par la population

(essentiellement l’agriculture, l’élevage et la pêche) permettent à la majorité des habitants des villes de

répondre à leurs besoins alimentaires. Dans les villages par contre, les activités lucratives ne sont pas

très développées. C’est la raison pour laquelle, les populations fondent beaucoup d’espoirs, avec les

transferts reçus des parents en exode à Niamey ou dans les pays côtiers. On note également que

plusieurs ONG et projets de développement de la région, accompagnent les populations dans la

réalisation des activités génératrices de revenus comme l’embouche bovine ou la commercialisation

des produits agricoles.

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Dans un autre registre, sur un taux de croîtmoyen de 4% entre 1997 et 2007, lesecteur primaire produit un effet moyen de1,9%. Par ailleurs ce secteur a une fortecontribution de 78% en moyenne, dans laformation du PIB global.

Aussi, les années caractérisées par unemauvaise pluviométrie se sont soldées parune contraction du PIB global, du faitd’une baisse de la valeur ajoutée du secteurprimaire consécutive à un ralentissementde la production agricole et de l’élevage. Acontrario, les années de forte augmentationde la pluviométrie se traduisent par unaccroissement appréciable du PIB global.

Le graphique ci-après, illustre parfaitementla relation forte entre le PIB global et lePIB primaire, tout comme le coefficient decorrélation entre les deux séries, estimé à0,82 traduisant dans une certaine mesure,un impact réel des activités agricoles et del’élevage sur la croissance économique auNiger.

Il ressort des analyses précédentes que lasécurité alimentaire au Niger passe dansune certaine mesure par un accroissementautoentretenu du PIB global, pour lequelun des moteurs demeure l’agriculture etl’élevage depuis plusieurs décennies.

Graphique 14 : Evolution comparée du PIB global et du PIB primaire

Source : A partir des comptes nationaux, INS

Cependant, le pays profiterait mieux desfruits de la croissance économique, ens’organisant pour développer la productionen période sèche. A cet effet, les missionssur la collecte des données effectuées pour

l’élaboration du présent document, ontpermis de cerner les opportunités decréation de richesses des différentesrégions du pays (voir Encadrés 5 et 6).

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Encadré 6: Activités génératrices de revenus des régions du Niger: Zinder, Diffa,Maradi

Dans la région de Zinder, les principales activités pratiquées par la population sont : l’agriculture,l’élevage et le commerce. Le fait le plus marquant est le dynamisme des femmes qui se livrent à unemultitude d’activités génératrices de revenus : la vente des pagnes, de la kola, l’extraction et la ventede l’huile d’arachide, la pratique de l’embouche bovine etc…Dans certains villages comme ceux deTanout, on observe souvent une insuffisance alimentaire qui entraîne des migrations saisonnières versle Nigéria ou la Lybie. Le réseau des transferts des exodants est assez développé, et permet à beaucoupde femmes de gérer la période dite de soudure. On note également que certaines activités génératricesde revenus développées au niveau de la région, constituent une menace pour l’environnement, àl’image de la vente de bois réalisée par les hommes et les femmes à la fois.

S’agissant de la région de Diffa, l’analyse de la dimension revenu a permis de dégager quelquesfacteurs pouvant expliquer la meilleure situation des individus relativement aux habitants des autresrégions du pays. Dans un contexte où la région fait partie des moins pauvres du pays, les entretiens degroupe ont permis de constater notamment une forte capitalisation des cours d’eau que sont lakomadougou et le Lac Tchad. En effet, à travers ces cours d’eau, les habitants de la région enregistrentune forte production de poisson, de poivron et d’autres cultures de rente. Ce qui permet aux ménagesd’assurer une bonne commercialisation des produits agro-sylvo-pastoraux, même en dehors dessaisons pluvieuses pour générer des revenus conséquents. Le petit commerce y est égalementbeaucoup développé dans la région.

Maradi est la région du Niger où les activités génératrices de revenu sont nombreuses et trèsdiversifiées. Cela dénote du dynamisme qui caractérise les habitants de la région considérée comme lacapitale économique du pays. Au niveau du monde rural, on peut citer comme principales activités laproduction agricole, la transformation et la commercialisation des produits agricoles, l’élevage etl’embouche, la vente du bois, la main d’œuvre agricole, etc.Dans le milieu urbain, les activités économiques tournent autour de l’industrie et du commerce. Eneffet, on y trouve des industries alimentaires (huilerie, laiterie, etc.), des boulangeries modernes ettraditionnelles, et même des industries chimiques. Sur le plan commercial, Maradi profite de saproximité avec le Nigeria pour servir de grand centre de transit. La menuiserie (métallique et en bois)et l’artisanat y sont très développés. Bien qu’elle soit illégale, la vente du carburant frauduleux atellement pris d’ampleur qu’on ne peut l’ignorer dans les activités génératrices de revenu.Globalement, le revenu peut permettre de sécuriser les populations sur le plan alimentaire. Mais lepoids démographique et certaines coutumes (cérémonies) ne peuvent pas garantir une bonne gestionde ces revenus et donc mettre les ménages à l’abri de l’insécurité alimentaire.

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3.4. Nutrition, santé et sécurité alimentaire

Au Niger, à l’instar de la plupart des payssahéliens, la sécurité alimentaireconditionne l’état nutritionnel et sanitairedes populations. C’est ainsi que la récentecrise alimentaire de 2005, aura affecténégativement l’état nutritionnel et sanitairedes populations, particulièrement celui desenfants et des femmes des zones les plustouchées. C’est dire que toute période dedéficit céréalier prononcé, s’accompagneau Niger d’une insécurité alimentaireentraînant des problèmes de malnutrition.

Ceci s’explique, en grande partie, par lefait que la production agricole constituepour l’écrasante majorité des populationsnigériennes, la principale source de revenu.L’on comprend alors aisément pourquoi,une baisse drastique de la productionagricole dans une communauté, engendreune situation d’insécurité alimentaire, demalnutrition et de détérioration desconditions de vie des populations.

D’une manière générale, au titre desproblèmes de santé publique liés àl’alimentation, on peut citer : la sous-alimentation chronique en énergie, lesfaibles poids de naissance, la mauvaisenutrition des enfants, les carences enmicronutriments, l’obésité, et le diabète.

L'importance de la nutrition en tant quedéterminant majeur de la santé humainen’est plus à démontrer dans la mesure oùun régime alimentaire déficient et inadaptéconstitue un des principaux facteurs àl'origine de nombreuses pathologiescomme les maladies cardio-vasculaires.

Un régime de qualité est souvent défini àtravers des apports nutritionnels eténergétiques conséquents pour l’organismehumain. D’où la nécessité pour l’hommede disposer d’une alimentation variée, pourgarantir le bon fonctionnement de son

organisme. Cependant, avec l’émergencedes maladies chroniques liées àl’alimentation telles que le diabète et lesmaladies cardio-vasculaires, les conceptsde carences en nutriments et desurnutrition, sont intégrés dans ladéfinition. La qualité du régimealimentaire comprend ainsi les concepts dediversité alimentaire qui consiste en laconsommation d’aliments variés afin decouvrir les besoins nutritionnels.

Une disponibilité alimentaire (sécuritéalimentaire) suffisante aux niveaux de lanation, des régions et des ménages, réaliséegrâce aux marchés ou par un autre biais,constitue la pierre angulaire du bien-êtrenutritionnel. Cependant, le seul fait dedisposer d’une nourriture adéquate etsuffisante ne suffit pas à garantir uneconsommation appropriée par chaquemembre, ni l’utilisation biologiqueappropriée des aliments consommés. Lasécurité alimentaire d’un ménage se traduitpar un bon état de nutrition si ses membresjouissent de la sécurité nutritionnelle, quiimplique à la fois :

l’accès à une nourriturenutritionnellement adéquate,suffisante et saine ;

le savoir et les aptitudes nécessairesà l’acquisition, à la préparation et àla consommation d’unealimentation correcte sur le plannutritionnel, notamment en ce quiconcerne les besoins spéciaux desjeunes enfants;

l’accès aux services de santé et unenvironnement salubre quigarantiront l’utilisation biologiqueeffective des aliments consommés.

Le bien-être nutritionnel est conditionnépar un ensemble de facteurs liés entre euxqui, outre la sécurité alimentaire,

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comprennent la santé, l’assainissement,l’approvisionnement en eau, l’éducationparentale ainsi que la disponibilité detemps au sein du ménage, pour lapréparation des aliments et la prise encharge des personnes les plus vulnérables.

La sécurité nutritionnelle, à son tour, estinfluencée par de nombreux facteurs quipeuvent conduire à une insuffisance ou unexcès d’apport de nutriments, ou quipeuvent compromettre leur utilisationbiologique.

La production végétale, l’élevage, la pêcheet les activités forestières sont des sourcesdirectes d’aliments et en même temps dessources de revenus permettant l’achat devivres. Le renforcement de la qualité et dela salubrité des denrées, grâce à unmeilleur contrôle de la qualité à tous lesstades de la production, de latransformation et de la manutention desaliments, peut influencer le bien-êtrenutritionnel.

Quant à la nutrition infantile, la pratique del’allaitement maternel et l’hygiènerigoureuse dans le maniement des alimentset la préparation des repas revêtent uneimportance extrême dans la prévention desmaladies de l’enfant et la protection de sacroissance.

Diverses infections, telles que denombreuses maladies diarrhéiques etrespiratoires, la rougeole, le paludisme, lesparasitoses intestinales et la contaminationpar le virus de l’immunodéficiencehumaine acquise VIH/sida ont un effetmajeur sur l’état nutritionnel. L’interactiondes infections et d’une insuffisance deconsommation alimentaire responsable duretard de croissance de l’enfant conduit audéclenchement du cercle vicieux de lamalnutrition et de l’infection.

L’accès aux services de santé revêt uneimportance vitale, surtout dans les zonesrurales, où la prévention, le prompt

traitement et la gestion correcte desmaladies infectieuses peuvent contribuerde façon sensible à améliorer le niveau denutrition. Les programmes de vaccination,les services de soins infantiles etprénataux, la réhydratation orale, lapromotion de l’allaitement maternel et dusevrage bien conduit, l’alimentation desenfants malades et l’éducationnutritionnelle sont autant de facteursimportants de la réduction des risques demalnutrition.

Il importe de remarquer que la malnutritionpeut frapper même les ménages qui ontaccès à une nourriture suffisante etnutritionnellement adéquate ainsi qu’auxservices de santé et d’assainissement. Lerevenu, l’approvisionnement alimentaire etles services sanitaires sont indispensables,mais ces facteurs n’entraînent uneamélioration de la nutrition que si lesménages eux-mêmes sont capables d’entirer profit.

A noter que l'état de santé des travailleursest également susceptible d'influencer leurproductivité.

Des recherches récentes18 révèlent desliens entre sous-alimentation etsuralimentation. En effet, il y a unecoexistence au sein de la même familled'une malnutrition de type carentiel (retardde croissance; insuffisance pondérale) chezun jeune enfant et d'un surpoids chez unadulte, parfois la mère de cet enfant.

Par ailleurs, des liens qui peuvent existerchez une même personne entre descarences énergétiques ou nutritionnellespendant sa vie fœtale ou sa petite enfanceet une plus grande susceptibilité auxmaladies chroniques à l'âge adulte, lorsqueles conditions d'alimentation changent.

18 Selon un rapport de la FAO, 2006, « combattre lafaim et l’obésité » traitant des modificationsbrutales des habitudes alimentaires si le revenus’améliore.

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Les relations entre bien-être nutritionnel,développement durable et systèmesalimentaires reposent sur 3 fondements : le niveau de nutrition des sociétés

est un déterminant dudéveloppement durable ;

les causes modifiables desmalnutritions de toute nature (qu'ils'agisse de malnutrition par sousalimentation ou parsuralimentation) sont liées àl'environnement au sens large(naturel, physique, social) ;

la qualité des régimes alimentaires,qui dépend de la nature dessystèmes alimentaires à tous lesniveaux, est un déterminantfondamental du bien-êtrenutritionnel et de la santé humaine,par ses effets à court comme à longterme.

3.4.1. Habitude et consommationalimentaire au Niger

Le mil et le sorgho, en plus de figurerparmi les principales cultures céréalières,font également l’objet d’uneconsommation appréciable de la part desménages au Niger. En effet, le milreprésente en 2007, plus de 70% desquantités totales de céréales consommées.Il représente 59% des quantités de céréalesconsommées en milieu urbain et 82% enmilieu rural ; ce qui lui vaut d’occuper lapremière place, juste devant le sorgho,autre céréale fortement ancrée dans leshabitudes alimentaires du Nigérien. Onnote cependant de plus en plus une forteconsommation du niébé dans les habitudesalimentaires des Nigériens.

La majorité des familles rurales (85%) neconsomment que deux, voire un repas parjour, alors que 70% des familles urbainesen consomment trois. Le niveau moyen deconsommation des céréales est très élevé(72% des apports).

Selon les enquêtes Budget-Consommation,en milieu rural les rations comportent enmoyenne 793 g/jour/personne alors qu’enmilieu urbain, la moyenne est de 638g/jour/personne. Cette consommation esttoutefois plus faible à Niamey (497g) et àAgadez (483g) comparativement auxautres villes et régions (710 à 881g/jour/personne). Les légumineusesconstituent le second groupe d’aliments,contribuant pour 11% aux apportsénergétiques.

La consommation des aliments d’origineanimale, des fruits et des légumes est quasimarginale, n’excédant pas les 2 à 4%.Typiquement, la ration alimentaire surtouten zone rurale est pauvre et monotone.

En milieu urbain, l'amélioration du revenuse traduit par une occidentalisation dumodèle de consommation : à midi, un platde riz est complété par une sauce delégumes et de viande ou poisson.

Les apports caloriques provenant desprotéines, des lipides et des glucidescomparés aux normes recommandéesmontrent que dans l'ensemble, le régimealimentaire du nigérien est hyperglucidique, mais reste dans les limites del'équilibre en milieu urbain et dans lesrégions d'Agadez et de Maradi, faible enlipides en milieu rural (15% en moyenne),équilibré en protéines mais dont la partprovenant des produits animaux reste trèsfaible.

Les modèles de consommation alimentaireau Niger n’ont pas évolué. Néanmoins, onpeut relever une légère diminution descapitations céréalières au profit deslégumineuses sèches.

Sur le plan qualitatif, on a pu remarquerdepuis les années 1990 que le rapport entreprotéines végétales et protéines animalesest passé d’environ 10.5 à 6.2 sur la mêmepériode. Il en est de même pour la

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disponibilité en énergie d’origine lipidiquequi est passée de 7.87 à 13.89 % entre1989 et 1999.

Sur le plan culturel, les femmescontribuent à la production céréalièredepuis le semis jusqu’à la récolte. Maisforce est de constater que dans la plupartdes régions du Niger il appartient àl’homme le pouvoir de décision quant àl’utilisation de la récolte.

Cela reflète les effets socioculturelsréduisant l’accès à un groupe d’individus àl’alimentation surtout si l’on sait que danscertaines régions du Niger, les hommessont beaucoup portés vers l’exode rural,délaissant ainsi femmes et en enfants enproie à l’insécurité alimentaire.

3.4.2. Sous nutrition chez la femme etl’enfant

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), la sous nutrition chez les enfantsse rapporte au poids pour âge (reflet del’état nutritionnel global), à la taille pourâge qui mesure le retard de la croissance etau poids pour taille qui mesure la maigreurou l’émaciation.

Au niveau des femmes (15-49 ans), l’étatnutritionnel est l’un des facteurs explicatifsde la mortalité maternelle mais égalementdu bon déroulement des grossesses ainsique de leur issue. Il a aussi un impact sur lamorbidité et la mortalité des jeunesenfants.

L’indicateur qui permet de mettre enévidence le manque ou l’excès de poids estl’indice de masse corporelle (IMC). AuNiger, c’est surtout parmi les femmes lesplus jeunes (15-19 ans) que le niveau de ladéficience énergétique chronique est leplus élevé (34%). Cette proportion baisserégulièrement avec l’âge et atteint 15%parmi les femmes de 45 ans et plus.

Des écarts sont constatés au niveau de laprévalence de la déficience énergétiquechronique entre le milieu rural et le milieuurbain (21% contre 13%). Le niveau dedéficience énergétique varie d’unminimum de 12% dans la région deNiamey à un maximum de 31% dans larégion de Diffa et 30% dans la région deZinder.

Le mauvais état alimentaire et nutritionnelde la femme l’expose aux risques demorbidité et de mortalité, surtout en ce quiconcerne la femme enceinte ou allaitante.Cela entraîne par voie de conséquence, unedétérioration de l’état de santé de l’enfantqui ne pourra pas bénéficier d’unecroissance physique et mentale appropriée.L’on comprend aisément alors le lien entrel’alimentation, la nutrition et l’état de santéde l’enfant et de la mère.

L’analyse des indicateurs sanitaires del’EDSN-MICS 2006, indiquait que lasituation était la plus préoccupante pour larégion de Maradi. C’est en effet au niveaude cette région que les indicateurs demortalité infantile, de dénutrition et desécurité alimentaire sont les plus alarmantsau cours de cette période. C’est d’ailleurstout comme si ce sont ces facteurs quijustifient que cette région est la plus pauvredu pays selon l’ENBC2007/08.

De manière beaucoup plus précise, danssix des huit régions administratives, laprévalence de la malnutrition chronique estsupérieure à 40% (EDSN 1992, 98 et2006) et dépasse 59% dans deux régionssur huit (Maradi et Zinder). Au plannational, un enfant de 6 à 59 mois sur deuxsouffre de malnutrition chronique.

La prévalence de la malnutrition chroniquechez les enfants de 6 à 35 mois (55%) estbeaucoup plus élevée que la prévalence dela malnutrition chronique chez les enfantsde 36 à 59 mois (44%), bien que ces taux

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soient à des niveaux inacceptables dans lesdeux tranches d'âge.

Tableau 6: Evolution de la prévalence de la sous-nutrition globale

Régions oct-05 oct-06 juin-07 oct-07 juin-08

Agadez* 35,3 41,2 42,7 35,4 29,4

Diffa 41,2 46,4 41,4 41,8 42,6

Dosso 48,3 47,8 37,7 32,1 34,5

Maradi 60,1 57 56 41,4 47,7

Tahoua 46,6 37,2 36,7 31,6 38,8

Tillabéry 44 32,7 37,7 25,1 28,3

Zinder** 59,1 52,4 51,2 53,5 47,2

CUN 18,1 18 18,3 16,7 24,2

NIGER 50,1 43,8 43,5 36,5 39,3* les données de cette région sont représentatives des zones urbaines seulement** les données de cette région ne tiennent pas compte du département de Tanout

(Source : Nutrition et survie chez l’enfant 2008)

Entre 2005 et 2008, on observe une baissedu retard de croissance sur le plan national.En effet, le niveau de l’indicateur passe de50,1% en 2005, à 39,3% en 2008.Toutes les régions ont connu une baissenotable depuis 2005, sauf la région deDiffa (41,2% en 2005 et 42,6% en 2008) etla CUN (18,1% en 2005 et 24,2% en2008).Cependant, les deux régions les plustouchées par la sous-nutrition chronique en2008, sont celles de Maradi et de Zinder.

Le dispositif de prise en charge de la sousnutrition déployée depuis la crisealimentaire de 2005 a permis de contenir laprévalence de la sous nutrition a un niveauinférieur au seuil d’urgence. On notetoutefois que malgré les avancéesenregistrées, depuis la crise alimentaire de2005, les niveaux de malnutrition desenfants de 6 à 59 mois au Niger, sontparmi les plus élevés du monde. Lesproblèmes nutritionnels et alimentairesapparaissent dans une situation d’insécuritéalimentaire. Les effets de saisonnalité de lamalnutrition sont particulièrementprononcés au Niger où l’insécuritéalimentaire est devenue la principale causede sous-nutrition des enfants.

En 2006, plus de quatre enfants sur dix(44%) souffrent d’insuffisance pondérale :29% sous la forme modérée et 15% sous laforme sévère. Bien qu’en légèrediminution par rapport à 1998, ce tauxreste encore élevé. Les enfants de 12 à 23mois (59%), ceux du milieu rural (47%) etceux de Maradi et Zinder respectivement54% et 53% présentent plus fréquemmentque les autres une insuffisance pondérale.

Selon l’EDSN-MICS III 2006, le taux demalnutrition chronique au Niger est de50%. Ce seuil se situe largement au-dessusdes seuils d’urgence internationalementadmis. La mobilisation de la communautéinternationale et du gouvernement a permisune grande prise en charge des enfantssurtout dans les régions les plus affectées.

3.4.3. Faible Poids à la naissance

Le poids à la naissance est un indicateur desanté de l’enfant et indirectement de l’étatde santé de la mère.

En 2006, parmi les enfants dont on connaîtle poids à la naissance, 80% pesaient aumoins 2,5 kg ; par contre, environ unenfant sur cinq pesait moins de 2,5 kg(21%). C’est dans la région de Tahoua que

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cette proportion d’enfants de faible poidsest la plus élevée (43%). On note queparmi ceux du milieu rural, cetteproportion est beaucoup plus élevée qu’enmilieu urbain (32% contre 12%). Demême, l’âge de la mère à la naissanceinflue sur le poids de l’enfant puisqueparmi ceux dont la mère avait moins de 20ans à la naissance, 27% étaient de faiblepoids contre (20%) quand celle-ci avaitentre 20 et 34 ans.

Il existe des disparités importantes selon leniveau d’instruction de la mère : lesenfants dont la mère n’a aucune instructionsont proportionnellement deux fois plusnombreux à présenter un faible poids à lanaissance que ceux dont la mère a unniveau au moins secondaire (24% contre12%).

Une analyse des données des enquêtesMICS 2000, de CDC 2005, de l’EDSN-MICS3 2006 et des enquêtes nutrition etvulnérabilité, nous indique que lesprévalences de la malnutrition globalechronique n’ont pas évoluésignificativement depuis 2000, nonobstantquelques changements positifs opérés surle plan institutionnel, et de prise en chargedu volet nutrition par le MSP, avec l’appuides partenaires au développement.

3.4.4. Déficiences en micronutriments

Les carences en vitamines et en minérauxpeuvent être à l’origine de certainesmaladies. Ainsi la carence en Vit A peutentraîner la cécité crépusculaire, celle del’iode entraîne le goitre et le crétinisme etun apport insuffisant en fer est à l’originede l’anémie.

Concernant le sel iodé, selon l’EDSN-MICS III, 78% des ménages disposaient desel iodé dont 46% de sel adéquatementiodé (15 ppm et +) et 32% dont la teneurdu sel en iode n’était pas adéquate (moinsde 15 ppm). À l’opposé, 22% des ménages

ne disposaient que de sel non iodé. En1998, 64% des ménages consommeraientdu sel iodé, ce qui traduit un taux inférieurà celui de 2006.

Par rapport à la supplémentation envitamine chez l’enfant, on constate queplus de deux enfants de moins de cinq anssur trois (70%) ont reçu des complémentsde vitamine A.Les proportions d’enfants qui ont reçu dessuppléments de vitamine A varient surtoutselon le milieu et la région de résidence, leniveau d’instruction de la mère et le niveaude bien-être du ménage dans lequel vitl’enfant. Les enfants du milieu urbain sontproportionnellement plus nombreux à enavoir reçu (78%) que ceux du milieu rural(68%).

L’anémie est habituellement laconséquence d’une déficience alimentaireen fer, en vitamine B12 ou en d’autresnutriments.Au Niger plus de huit enfants de 6-59 moissur dix (84%) sont atteints d’anémie : 21%sous une forme légère, 56% sous uneforme modérée et 7% sont atteintsd’anémie sévère. La disparité selon le sexen’existe pas, mais les écarts sontimportants selon les milieux de résidence(78% en milieu urbain contre 85% enmilieu rural et entre régions (75% à Diffa,78% à Tillabéry et plus de 80% dans lesautres régions).

La supplémentation en Vitamine A et ferchez les femmes est la suivante : 22% desmères avaient effectivement reçu de lavitamine A après l’accouchement (EDSN-MICS III 2006). Au niveau régional, c’estdans la région de Tillabéry (12%) que cetteproportion est la plus faible, suivie decelles de Maradi et de Zinder (19% dansles deux cas).

En ce qui concerne le goitre, le taux deprévalence, en 2006 a été de 2,2% auniveau des scolaires, ce qui est loin d’être

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négligeable au vu de la rareté de la maladieau niveau mondial.

Concernant le fer, une femme sur deux(45%) a reçu des suppléments que ce soitsous forme de comprimés ou de siroppendant sa grossesse.

Cette faible proportion de supplémentationen fer chez les femmes ainsi quel’alimentation pourrait expliquer le niveaud’anémie chez celles-ci. En effet unefemme sur deux est anémiée (46%) : 32%souffrent d’anémie sous sa forme légère,13% sous une forme modérée et 1% sousune forme sévère. La prévalence del’anémie est plus élevée chez les femmesde 35-44 ans (entre 48% et 50%) que chezles femmes les plus jeunes. Les femmesenceintes qui sont plus vulnérables sont

plus fréquemment anémiées (61%) que lesautres.

Au niveau régional, on distingue deuxgroupes de régions : celui où la prévalencede l’anémie est élevée (au moins 47%) quicomprend les régions de Zinder (53%),Maradi (49%), Agadez (48%) et Tahoua(48%) et le groupe où la prévalence estplus faible (entre 37% et 40%) quicomprend les régions de Tillabéry (38%),Diffa et Dosso (40%) et de Niamey (37%).

En 2006, la prévalence de la cécitécrépusculaire est de 7%. Au niveaurégional, c’est Tillabéry qui détient laproportion la plus élevée de femmes ayantsouffert de cécité crépusculaire (12%) et larégion de Niamey la plus faible (2%).

Encadré 7: Les dispositifs de prévention des crises alimentaires au Niger

Le Programme Spécial du Président de la République (PSPR), envisage comme actions entre autres,le développement de l’agriculture et l’élevage, ainsi que la consolidation du dispositif national desécurité alimentaire. C’est dans cette mouvance qu’au vu des sécheresses récurrentes intervenues danscertaines localités du pays, un dispositif de gestion de crises alimentaires a été mis en place.

En août 1989 déjà, un comité national du système d’alerte précoce (CNSA) a été créé par décret.Pour prévenir et gérer les crises devenues récurrentes, l’état avec l’appui des partenaires a mis en placeun Dispositif National de Prévention et de Gestion des crises Alimentaires (DNPGCA). Ilcomprend :

-Une (1) structure de décision, de coordination et de supervision, véritable cadre de partenariatEtat/Donateur; une (1) structure consultative d’orientation dénommée Comité National de Préventionet de Gestion des Crises Alimentaires (CNGPCA) présidé un Coordonnateur National de l’AideAlimentaire d’Urgence ; et des structures techniques opérationnelles dont la Cellule de Coordinationdu Système d’Alerte précoce (CC/SAP) qui est l’organe d’information du dispositif ; des outilsd’Intervention dont le stock national de réserve d’un niveau de 110 000 tonnes dont 80 000 tonnessous forme de stock de sécurité et un fonds de sécurité de 30 000 tonnes, ainsi que le Fondsd’intervention.

Dans le domaine agricole, une Stratégie du développement rural (SDR) a été élaborée. Elle comporte 3axes stratégiques : i) la prévention des risques ; ii) l’amélioration de la sécurité alimentaire ; iii) et lagestion durable des ressources naturelles.

3.4.5. Principales Causes de la dégradationde l’état sanitaire et nutritionnel

Le mode d’approvisionnement en eau est

un facteur déterminant de la morbidité etcela quel que soit le milieu de résidence.En effet, l’incidence de la maladie ou de lablessure est beaucoup plus élevée dans lesménages dont l’eau ne provient pas d’une

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source sûre qualifiée de non salubre. Demanière spécifique, une différence trèsnette ressort dans les autres villes entre letaux de morbidité des personnes quiutilisent une eau présumée insalubre (13%)et celui des personnes utilisant une sourced’eau salubre (7,9%). A Niamey le taux demorbidité est de 5,8% dans les ménagesqui obtiennent leur eau d’une source sainecontre 7,6% pour les autres sources. Enzone rurale cette différence est beaucoupmoins marquée avec un taux de morbiditéde 10,6% et 9,2 % respectivement pourles sources potables et non potables.

D’ailleurs, cette morbidité plus forte enmilieu rural (10% contre 6,4% à Niamey)s’explique entre autres par la faiblesse etl’insuffisance de l’accès à l’eau potable etles sources d’approvisionnement en eau,comme en témoigne l’enquête QUIBB2005.

3.4.6. Interactions sécurité alimentaire,santé et développement humain

Avec les interventions du gouvernement etde ses partenaires dans le domaine de lasanté, on peut observer que l’estimation del’indice de l’espérance de vie au Nigerdonne un niveau de 57,2 ans en 2007.

Cette performance est à mettre au crédit del’évolution remarquable enregistrée auniveau des indicateurssociodémographiques sur la vaccination, lanutrition et l’accès aux soins de santé de lapopulation.

Sur le plan alimentaire, les régionsexposées aux crises alimentaires fréquentessont les plus exposées à un mauvais étatnutritionnel tout en faisant égalementpartie des zones les plus pauvres du pays.A ce sujet, on note qu’en 2006, les régionsde Maradi et de Zinder présentaient unmauvais état de leurs indicateurs relatifs àl’insuffisance pondérale des enfants. Entermes de sous-nutrition aigue, il faudraajouter à ces deux régions, les régions de

Diffa et d’Agadez comme celles ayant lestaux les plus élevés en septembre 2007,selon l’enquête sur la nutrition et la surviede l’enfant réalisée par l’INS.

Tableau 7: Espérance de vie et taux demortalité infantile des régions en 2006

Espérance de vie(e0) 2007(En nombred’années)

Taux de mortalitéinfantile EDSN-MICS3(En pour mille)

AGADEZ 61,2 53

DIFFA 57,4 63

DOSSO 55,6 97

MARADI 54,9 106

TAHOUA 55,9 91

TILLABERI 55 74

ZINDER 55,1 113

NIAMEY 61,7 57

NIGER 57,2 81Source : Estimations 2007, INS et EDSN-MICS32006

Par ailleurs, la mortalité infantile estcorrélée à l’espérance de vie à la naissance.Le coefficient de corrélation entre la sériesur l’espérance de vie et celle relative à lamortalité infantile a été estimé à -0,81, cequi traduit une relation négative forte entreles deux indicateurs. Ainsi, plus le taux demortalité infantile est élevé, plusl’espérance de vie à la naissance est basseet inversement.

Par ailleurs, on observe une disparité del’espérance de vie à la naissance entre lesdifférentes régions du pays. En effet, si àAgadez l’indicateur atteint une valeur de61,2 et 61,7 à Niamey, il n’est que de 55,1à Zinder, et seulement 54,9 à Maradi.

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Encadré 8: Réalisations sur le plan alimentaire et nutritionnel

Le gouvernement du Niger et ses partenaires au développement, ont entrepris des mesures visant àendiguer le spectre de la malnutrition des enfants figurant dans la population la plus vulnérable. Ainsi,des supports de collecte de données ont été mis en place et des séries de formations et supervisionsexécutées dont la redynamisation et la formation des équipes villageoises de promotion de lacroissance à base communautaire.

Face à l’insuffisance de la prise en charge par les structures publiques et en partenariat avec les ONGet d’autres partenaires il a été créé et redynamisé des centres. Ainsi, en 2006 un total de 23 CRENI,574 CRENAM et 264 CRENAS ont été recensés sur le plan national.

Par ailleurs, un Plan National d’Action pour la Nutrition (PNAN) a été élaboré et mis en œuvre par legouvernement du Niger, conformément à la déclaration de Rome de 1992, lors de la ConférenceInternationale sur la Nutrition. Ainsi, le PNAN, sous la charge du Ministère de la Santé Publique(MSP), est considéré comme l’acteur clé de la Politique Nationale d’Alimentation et de Nutrition. Ilpoursuit les objectifs suivants à l’horizon 2015 :

1 .Réduire la sous nutrition aiguë de 20% à 10% chez les enfants de 0 à 5 ans ;2. Réduire de 40% à moins de 20% le retard de croissance chez les enfants de 0 à 5 ans,3. Réduire de 14% à moins de 10% le taux de petit poids de naissance ;4. Éliminer virtuellement la carence iodée ;

5. Réduire virtuellement l’hypovitaminose A et ses conséquences notamment la cécité chez lesenfants de moins de 5 ans ;6. Renforcer le cadre institutionnel de la coordination intersectorielle en matière d’alimentation et

de nutrition ;7. Combler le vide laissé par le dysfonctionnement du comité international de nutrition afin

d’optimiser les impacts de différentes interventions dans le domaine.

Pour mettre en œuvre ces mesures et atteindre les différents objectifs fixés, l’Etat a prévu, entre 2005et 2007, des budgets respectifs de 453 millions et 555 millions de francs CFA destinés à réduire lamalnutrition protéino-énergétique et à lutter contre les carences. Par ailleurs, on estime à près de 44milliards de FCFA, sur la période 2005-2007, le budget qui a été consacré par le Niger aux services denutrition et de santé communautaires notamment la promotion de la croissance, la distribution dessuppléments alimentaires et la promotion de l’allaitement maternel.

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Encadré 9: Réalisations des partenaires au développement

A travers les programmes de coopération, plusieurs agences des Nations Unies appuient le Niger dans ledomaine de l’alimentation et la nutrition par le renforcement des capacités, la création des banques céréalières, lasurveillance nutritionnelle et la prise en charge des cas. Ce sont en autres : le Fonds des Nations Unies pourl’Enfance (UNICEF), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ou l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS).

Selon le rapport de la revue à mi-parcours, la mise en œuvre du programme de coopération UNICEF 2004-2007a contribué efficacement à la promotion de la pratique de l’allaitement maternel exclusif, la prévention et priseen charge des enfants malnutris, la couverture des enfants en vitamine A, le renforcement des capacitésnationales de prise en charge des enfants malnutris. Le programme de coopération a su apporter une réponseefficace à la prise en charge d’au moins 3250000 enfants malnutris en 2005.

Entre le 1er janvier et le 30 juin 2006, l’Unicef a distribué quelques 1300 tonnes de nourriture thérapeutique :1075 tonnes d’UNIMIX (farine hautement nutritive enrichie en vitamines et minéraux) ; 217 000 litres d’huile ;12 tonnes de lait thérapeutique (lait hautement nutritif enrichi en protéines, vitamines et minéraux) ; 216 tonnesde plumpy’nut (pâte d’arachide enrichie en vitamines et minéraux). A cela s’ajoute du matériel anthropométrique(398 toises, 295 balances Salter et 1115 culottes de pesée) et les médicaments essentiels.

Dans le cadre de sa stratégie de coopération 2004-2007 avec le Niger , l’OMS a retenu comme priorité lerenforcement de la surveillance en matière de sécurité sanitaire des aliments et l’amélioration de la capacité deriposte et gestion des urgences et catastrophes.

L’intervention du PAM est axée sur l’appui alimentaire aux enfants malnutris et aux femmes enceintes ainsi quela réponse aux crises alimentaires.

3.5. Sécurité alimentaire et éducation

Le capital humain insuffisant apparaîtcomme un des déterminants de la faiblessedes indicateurs de développement humainau sahel en général et au Niger enparticulier. Les statistiques indiquent queles indices de pauvreté et les niveaux derevenus sont encore plus faibles dans lesrégions où les taux de scolarisation etd’alphabétisation sont relativement faibles.Cette dimension parait être encore pluspréoccupante au Niger où les taux descolarisation sont parmi les plus faibles aumonde.

La situation de l’éducation est globalementmarquée par un faible taux de scolarisationet de nombreuses contraintes qui limitentl’impact attendu du système éducatif. Pourremédier à cela, le Gouvernement s’est fixé

plusieurs objectifs sur le plan quantitatif etqualitatif :

Au plan quantitatif, il s’agitd’améliorer l’offre d’éducationet stimuler la demande afin derelever le taux de scolarisationet réduire les disparitésrégionales et entre zones ruraleset zones urbaines, en accordantla priorité aux premières dans leprogramme de construction declasse et l’affectation desenseignants ;

Au plan qualitatif, il fautadapter les contenus et lescurriculas aux impératifs socioéconomiques, restructurer etrenforcer la formation initiale etcontinue des enseignants duprimaire, mettre à la dispositiondes élèves, des manuels et

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fournitures en quantitésuffisante, réduire le taux deredoublement et d’échec auxexamens. Il s’agit également demettre en œuvre, la politiquequi vise l’amélioration de laqualité de l’enseignementsecondaire articulée autour desgrands axes suivants :

1. améliorer les contexteset conditions de réussiteet d’apprentissage ;

2. étendre l’accès etl’accessibilité àl’enseignementpréscolaire à la majoritédes enfants nigériens ;

3. favoriser l’accès desapprenants àl’information et à laformation ;

4. organiser desprogrammes spécifiquesprenant en compte lalutte contre la pauvretéet faire acquérir auxfemmes, aux jeunes etaux adultes, descompétences de base etaptitudes leur permettantd’exercer des métiersgénérateurs des revenus.

C’est la raison pour laquelle, des effortsimportants ont été déployés dans le pays envue de le doter d’un système d’éducation etde formation capable de lui fournir lesressources humaines nécessaires pour lesbesoins de son développement. Ainsi, leNiger a élaboré en 2003, un ProgrammeDécennal de Développement du secteur del’Education (PDDE). Ce programmestructuré autour de trois composantes(Accès, Qualité et DéveloppementInstitutionnel) vise l’universalisation d’unenseignement primaire de qualité et laréduction de moitié du tauxd’analphabétisme à l’horizon 2015. Lamise en œuvre du PDDE doit se faire en

trois phases dont la première couvre lapériode 2004-2007.

Avec l’appui des partenaires audéveloppement, et dans le cadre del’Initiative Pays Pauvres Très Endettés(IPPTE), le programme spécial duprésident de la République lancé en mars2001, est un vaste chantier au bénéfice dumonde rural. Dans son volet éducation, il apermis de construire 1000 classesscolaires.

En dépit des investissements considérablesréalisés et des ressources importantesallouées au secteur, le système éducatif etde formation nigérien a traversé une gravecrise dans la décennie 1990 et qui expliquesa faible performance ses vingt dernièresannées, même si depuis l’année 2000, lesindicateurs d’accès à l’instruction se sontnettement améliorés au Niger.

3.5.1. La Scolarisation

Les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD) prônent quel’éducation de base soit universelle pourtous les enfants dans tous les pays dumonde à l’horizon 2015. Cette universalitésignifie l’accès facile par tous et de tous àl’école primaire. Au Niger, cette mesure aété prise depuis plusieurs années et elleconcerne tous les enfants en âge d’aller àl’école primaire. En s’engageant àatteindre cet objectif, le pays réaffirme uneaction inscrite dans toutes ses politiques dedéveloppement économique et social. Laloi d’orientation sur l’éducation (LOSEN),adoptée en 1998 par le Gouvernement, aencore réitéré cet engagement de l’Etatnigérien à garantir l’éducation aux enfantsâgés de quatre (4) à dix huit (18) ans. Lesdonnées recueillies sur cet objectifpermettent d’évaluer le chemin parcouru.

Le Niger enregistre aujourd’hui l’un destaux de scolarisation les plus faibles du

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 82

monde avec 34,14% en l’an 2000 et 62,6%en 2008. De même il détient l’un des tauxd’analphabétisme19 les plus élevés aumonde avec 71%. La situation est encoreplus préoccupante en ce qui concerne lascolarisation de la jeune fille.

Les données montrent que le taux descolarisation des jeunes filles est de 47,5%(environ une fille sur deux) pour uneproportion de 64,5% de garçons (plus de 6garçons sur 10) en 2007.

Les statistiques du Ministère de l’éducationmontrent que la Communauté Urbaine deNiamey a enregistré en 2007, le taux descolarisation le plus important du pays(100%). Pendant la même période, larégion de Zinder affichait le taux le plusfaible (45,3%).

Le tableau ci-après fait ressortir uneévolution sensible du taux de scolarisationau primaire qui passe de 37% en 2001 à52% en 2005 puis à 57% en 2007 et 62,6%en 2008, selon les statistiques officielles duMinistère de l’éducation nationale. Cetteévolution traduit l’importance des effortsqui sont consentis par le Gouvernement etles partenaires dans le domaine del’éducation de base. D’importantsfinancements ont été effectués dans ledomaine de l’éducation de base au Nigerdepuis plusieurs années. Pendant toute lapériode 2000-2007, les disparités entrefilles et garçons à l’école étaient nettementobservables. En effet, la prédominance desgarçons sur les filles en scolarité estcertaine puisqu’en 2001, le taux brut descolarisation des filles (30%) reste endessous de celui des garçons (45%). Cettetendance s’est maintenue jusqu’en 2008comme l’indique le tableau suivant. Ladisparité est également observée entre lesmilieux urbain et rural pendant cettepériode.

19 Selon l’enquête sur le Questionnaire Unifié desIndicateurs de Base du Bien-être (QUIBB2005).

En effet, le Taux Brut de Scolarisation(TBS) est estimé à 73,7% en milieu urbainet 58,9% en milieu rural en 2008. En 2001,le TBS était de l’ordre de 51% en milieuurbain contre seulement 32% en milieurural. Ceci montre la nécessité de déployerdavantage de moyens matériels etfinanciers pour porter le taux descolarisation primaire à 100% d’ici 2015,conformément au deuxième objectif dumillénaire pour le développement. Le défiest toutefois plus difficile à relever dans leszones rurales.

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Tableau 8: Evolution du Taux Brut de Scolarisation primaire de 2001 à 2008

Année 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06 06-07 07-08

Ensemble 37,3 41,7 45,4 50 52,4 53,5 57 62,6

Garçons 45,1 50,2 54,2 59,6 61,9 62,9 67 71,7

Filles 29,6 31,3 36,5 40, 4 42,8 44 47 53,5

Urbain 51 52 53 54 57 57 65 73,7

Rural 32 38 43 48 51 52 54 58,9

Source : Ministère de l’Education Nationale

De manière générale, les femmes ayant unniveau d’instruction élevé ont moinsd’enfants, des enfants en meilleure santé,une espérance de vie plus élevée et unrisque plus réduit de décéder ou d’êtreexposée à une maladie des suites d’unaccouchement. En outre, l’augmentationdu niveau de scolarisation des filles,entraîne des avantages économiquessubstantiels, ne serait ce qu’en maximisantleurs chances d’accéder à des emplois plusqualifiés et donc mieux rémunérés. Lesfemmes instruites sont plus enclines àcontribuer au développement des secteursproductifs de l’économie nationale,comparées à celles qui n’ont pas eul’opportunité d’accéder au savoir et àl’instruction. En effet, l’éducation aidant,elles acquièrent des compétences

professionnelles et accèdent plusfacilement au crédit tout en étant mieuxintégrées dans le processus de prise dedécisions dans le ménage, dans lacommunauté et sur la sphèreadministrative.

En définitive, l’éducation des femmes estd’une très grande importance dans ledéveloppement socioéconomique d’unpays comme le Niger du moment qu’ellesreprésentent selon les estimations de l’INSde 2008, environ 50,1% de la population. Ilse trouve cependant qu’au Niger, beaucoupreste à fairepour prétendre à une véritable promotionde la femme dans le domaine del’éducation et de l’alphabétisation.

Malgré le taux de croissance démographique de 3,3% et les besoins en éducation pressants etcroissants, le Niger pourrait s’approcher de la cible OMD en matière d’éducation primaire en2015, si les tendances actuelles se maintenaient20.

20 Selon le Rapport National sur le suivi de l’atteinte des OMD au Niger, INS 2007.

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 84

Graphique 15: Evolution du TBS du primaire Graphique 16: TBS par région en 2007

97,3%

72,4%66,2%

46,6%51,7%

61,5%

45,3%

100,0%

0,0%

20,0%

40,0%

60,0%

80,0%

100,0%

120,0%

AGADEZ

DIFFA

DOSSO

MARADI

TAHOUA

TILLABERY

ZINDER

CUN

Source : Annuaires du MEN, 2007, 2008

On observe toutefois de fortes disparités entre les régions et les milieux. En effet, ladifférence entre zones urbaines et zones rurales est très marquée avec des taux respectifs de65% et 54%, alors que la population rurale représente près de 80% de la population totale dupays.

3.5.2. Alphabétisation des adultes

Le taux d’alphabétisation a connu unehausse remarquable de 1990 à nos jours,suite à l’exécution des projets ayantconcerné ce domaine. En 1990, selon lesdonnées du Ministère de l’EducationNationale (Estimations et ProjectionsUNESCO, février 2000), le tauxd’alphabétisation au niveau national étaitseulement de 11%, dont 18% des hommeset 5% des femmes. En 1991, les tauxétaient estimés à 12% pour l’ensemble,19% pour les hommes et 5% pour lesfemmes. En 1996, toujours selon lesdonnées du Ministère de l’EducationNationale, ces taux sont passés à 17%auniveau national, dont 22% pour leshommes et 12% pour les femmes. Lesrésultats de l’enquête QUIBB, estiment laproportion des personnes alphabétisées en2005 à 28,7% et révèlent une disparitéentre les milieux de résidence (milieuurbain 48,2 % contre 23,4% en milieurural) et entre les régions (57,3% àNiamey, 43,1% à Agadez et seulement22,4% à Tillabéry). Les disparités entresexe et milieu de résidence sont toujours

maintenues (40% des femmes et 57% deshommes en milieu urbain et, 5% et 17% enmilieu rural).

3.5.3. Taux de scolarisation tous niveauxconfondus

Le taux de scolarisation tous niveauxconfondus du Niger est très faible. Il sesitue à 31,8% en 2007 au plan national.Cette faiblesse du taux de scolarisationtous niveaux confondus résultent surtout dela faiblesse du niveau d’alphabétisation etde l’instruction du niveau secondaire etsupérieur. Plusieurs raisons d’ordresocioéconomique et culturel expliquentune telle situation.

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 85

Graphique 17: Taux de scolarisationcombiné par région

54,4%

40,3%34,3%

26,1% 27,5%30,3%

26,4%

66,2%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

AGADEZDIF

FA

DOSSO

MARADI

TAHOUA

TILLABERY

ZINDER

CUN

Source : ONAPAD/INS, 2008

La Capitale Niamey (avec 66,2%) et larégion d’Agadez (54,4%), enregistrent lestaux les plus élevés en 2007, au moment oùMaradi et Zinder ressortent avec lesniveaux les plus bas respectifs de 26,1% et26,4%.

3.5.4. Liens entre insécurité alimentaire etéducation

L’éducation agit sur certaines variablessocioéconomiques ou démographiquessusceptibles de réduire le risque surl’exposition à l’insécurité alimentaire.Inversement, la malnutrition a desconséquences parfois sévères sur ledéveloppement social et cognitif desenfants. Ce sont ces deux interactions quenous allons analyser dans le contexteparticulier du Niger.

3.5.5. L’éducation réduit le risque lié àl’insécurité alimentaire

Le problème de la sécurité alimentaire auNiger n’est pas seulement lié à ladisponibilité des produits alimentaires surle marché. Il est aussi dû et de façon nonnégligeable, aux revenus des populations.En d’autres termes, le problème est aussifonction du pouvoir d’achat des ménages.Or l’éducation des enfants etl’alphabétisation des adultes permettentaux bras valides d’apprendre des métiers

grâce auxquels, ils peuvent exercer desactivités génératrices des revenus. D’unemanière générale, l’instruction d’un peuplefacilite l’insertion professionnelle.

L’amélioration des revenus parl’occupation des meilleurs emplois faitreculer la pauvreté et par conséquent,réduire le risque de l’insécuritéalimentaire, du moins le risque lié à lafaiblesse du pouvoir d’achat despopulations.

Graphique 18: Sécurité alimentaire et niveaud'instruction duchef de ménage au Niger

Source : INS-SAP, 2007

Selon l’enquête sur la vulnérabilité àl’insécurité alimentaire de 2007 réaliséepar l’INS et le SAP, la sécurité alimentairetend à s’améliorer lorsque le niveaud’instruction du chef de ménage augmenteen passant de 29,8% lorsqu’il est sansaucun niveau, à 36,4% s’il est du niveau

La situation alimentaire et

nutritionnelle des familles

Nigériennes, dépend beaucoup du

niveau d’instruction du chef de

ménage. Plus ce dernier est instruit,

meilleures sont les chances pour le

ménage d’échapper à une situation

d’insécurité alimentaire.

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 86

primaire, et 57,4% s’il a atteint le niveausupérieur.

Sur un autre plan, des études très récentes(déterminants de la pauvreté, ENBCIII parexemple) ont prouvé une forte corrélationentre la taille du ménage et la pauvreté engénérale (et l’insécurité alimentaire enparticulier). Plus le ménage est large, plusil est pauvre et s’expose alors à l’insécuritéalimentaire. D’autre part, la sociététraditionnelle du Niger est connue pour lemariage précoce des enfants et la situationest encore plus grave chez les jeunes filles.La scolarisation de ces jeunes permet deretarder raisonnablement l’âge du mariage.Du coup, cela réduit la chance d’avoir degrands ménages (en termes de nombred’enfants) et par conséquent, on devientmoins vulnérable à l’insécurité alimentaire.Cette question de la pressiondémographique doit être une préoccupationmajeure dans le cadre da la lutte contrel’insécurité alimentaire. En effet, lacroissance de la production céréalière estd’environ 2,5% par an contre alors que lacroissance démographique est de 3,3%. Il ya à l’évidence un déséquilibre majeur endehors même de tous les aléas climatiquesqui sont très fréquents.

La lutte contre l’insécurité alimentairepasse aussi par une ouverture d’esprit pourcomprendre la nécessité de la préservationet de la protection de l’environnement et,participer pleinement au processus. Ellenécessite de la part des producteursagricoles, une bonne réception des conseilset techniques de production développés parles techniciens de l’agriculture ainsi quel’usage adéquat des produits de protectiondes végétaux. Il s’agit là de tant deconditions de bonne production quiseraient mieux saisies par les populationsscolarisées ou du moins alphabétisées. Unniveau d’instruction élevé agit doncpositivement dans la lutte contrel’insécurité alimentaire.

3.5.6. L’insécurité alimentaire agit sur leniveau d’instruction des enfants

Les enfants qui souffrent de la malnutritionconnaissent en général d’énormesdifficultés à l’école, comparativement àleurs camarades bien nourris. Deschercheurs chiliens ont démontré que lesenfants qui ont souffert de la malnutritionavant l’âge de deux ans tendent à avoir descerveaux plus petits et moins développés etdes quotients intellectuels inférieurs à ceuxqui ont été nourris convenablement. Lasous-alimentation affecte chaque étape etaspect de la vie, en ralentissant nonseulement la croissance physique maisaussi le développement mental. Al'occasion de la Journée Mondiale del’Alimentation le 16 octobre, le Directeurexécutif du Programme AlimentaireMondial, M. James Morris déclarait :"Étant donné que 70 pourcent dudéveloppement cognitif a lieu au cours desdeux premières années de notre vie, lamalnutrition précoce peut avoir un effetdévastateur".

A part l’impact négatif de la malnutritionsur le développement cognitif, l’instabilitédes parents, causée par l’insécuritéalimentaire, n’est pas favorable àl’apprentissage de leurs enfants. Cesderniers sont en effet, obligés de sedéplacer avec leurs parents à la recherchede leur subsistance. Pour la prise en chargedes enfants en difficulté dans des zones àforte prévalence de l’insécurité alimentaireet pour fixer les enfants dans les régionsnomades, le Niger avait instauré descantines scolaires dans la plupart des zonesnomades. Ces cantines sont de deux types :celles qui sont appuyées par le ProgrammeAlimentaire Mondial (PAM), au nombrede 702 en 2008, et celles qui sont prise encharge par l’Etat, estimées à 128. Malgrél’existence de ces cantines, la recherche desites favorables à une sécurisationalimentaire contraint certainescommunautés surtout les nomades, à unemobilité géographique à effet perturbateur

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 87

certain sur l’instruction des enfants,certaines écoles fermant tout simplementleurs portes dans de telles conditions.

3.6. Sécurité alimentaire, environnement,irrigation

L’environnement est appréhendé commeun tout constitué à la fois d'éléments desmilieux biophysique, humain, socio-économique et institutionnel, qui doit êtremis à contribution pour un développementdurable. La sécurité alimentaire a commeun de ses préalables, une productionagricole et pastorale disponible en quantitésuffisante. Ce qui nécessite une pressionassez forte sur les ressources del’environnement constituées par la faune etla flore. Cela illustre les actionsquotidiennes que l’homme exerce sur lanature pour assurer sa survie et sondéveloppement normal. Ce schéma defonctionnement de la nature prise dans sonensemble, n’est pas sans relation avec lasanté, l’alimentation, la connaissance et lesmoyens d’existence des êtres humains.

3.6.1. Ressources terres

Les terres nigériennes sont en généralcaractérisées par une pauvreté en élémentsnutritifs et une faible teneur en matièreorganique. En matière d’utilisation desterres, le « profil du Niger 3éme rapportnational de mise en œuvre de laCCD 2004» présente: 15 Millions d’Ha deterres cultivables ; 85 000 Ha de terresirriguées ; 60 Millions d’Ha de terres depâturages ; 4,1 Millions d’Ha de forêts etterres boisées et 10 Millions d’Ha de terresincultes.

On constate au Niger un processus dedégradation généralisée des terres semanifestant sous diverses formes : laformation de vastes glacis dénudés; laformation et l’élargissement des koris etdes ravins ; la formation des dunes

mouvantes; l’ensablement des terres decultures et des cours d'eau ; l’inondationdes terres ; la lixiviation et encroûtementdes sols ; la disparition de la couverturevégétale. Les facteurs qui expliquent cephénomène sont principalement d’ordreclimatique (érosions éolienne et hydrique)anthropique (surpâturage, augmentationdes superficies défrichées à des finsagricoles et exploitation des carrières).

Si cette tendance se maintient et que lessystèmes d'exploitation des terresdemeurent inchangés, les réserves desterres exploitables à des fins agricoless’épuiseront dans peu de temps et enl’absence de nouvelles terres et dejachères, la surexploitation des terresouvrira la voie à une dégradationirréversible d’où une insécurité alimentairepermanente.

3.6.2. Ressources forêts et faunes

Les ressources se concentrentprincipalement dans les aires protégées.

Les Aires protégées21 du Niger couvrentune superficie totale de 8,41millons

21 Les principales aires protégées sont : le parcnational du W (220 000 ha), la réserve totale defaune de Tamou (76 000 ha), la réserve partielle defaune de Dosso (306 000 ha), la réserve nationale

Au moment où la demande de

consommation en bois ne cesse

d’augmenter au Niger, les capacités

de l’offre en revanche continue à

décroître en raison de l’action

néfaste de l’homme sur les maigres

ressources de l’environnement. D’où

la nécessité d’agir le plus

urgemment possible.

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d’hectares soit 6.6% du territoire national.Avec ce pourcentage, le Niger n’a pasatteint la norme internationale requise(11% du territoire) en matière declassement d'espace en aires protégées.Pour atteindre cet objectif, le Nigerenvisage la création de nouvelles réservesde faune (Termit, Tadress, Sirba, etc.)

Les ressources forestières du Nigerdemeurent insuffisamment connues, fauted’un inventaire exhaustif. Plusieursestimations ont cependant été faites, parmilesquelles celles du Club du Sahel en 1981(16.096.400 hectares), du PUSF en 1989(14.196.400 hectares), de la FAO en 1990(10,5 millions d’hectares), de Catinot en1991 (13 millions d’hectares). Entre 1982et 1989, il a été procédé à un inventaire desressources forestières du Niger, àl'exception de la région d'Agadez. Cela apermis d'estimer globalement lesressources forestières à 16 millionsd'hectares, soit 11 600 000 ha de terresforestières marginales et 440 000 ha deterres forestières aménageables. Elles sontessentiellement constituées de formationsnaturelles clairsemées et ont uneproductivité primaire comprise entre 0,1 et1,5 tonne de matière sèche par hectare etpar an.

Graphique 19: Tendance évolutive de laproduction et de la demande en bois-énergie auNiger

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

1 9 9 01 9 92

1 9 9 41 9 9 6

1 9 9 82 0 0 0

2 0 0 22 0 04

2 0 0 620 0 8

2 0 1 02 0 1 2

2 0 1 4De

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nn

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P ro d u ctio n D e m an d e

Source : FAO

naturelle de l’Aïr et du Ténéré (7 736 000 ha), laréserve de faune de Gadabédji (76 000 ha).

Les forêts nigériennes sont soumises à uneforte pression anthropique et animale etsubissent par ailleurs les conséquences dessécheresses récurrentes. Les populationstirent en effet 87% de leurs besoinsénergétiques du bois et environ 80% decette consommation sont constitués par lesbesoins des ménages. Comme l’illustre legraphique 19, le déséquilibre entre l’offreet la demande en bois-énergie tendra à secreuser davantage jusqu’en 2015, en raisonnotamment de l’action néfaste de l’hommesur l’environnement et des effets naturelsliés aux sécheresses, ou aux érosions.Ainsi, le besoin croissant en bois dechauffe entraînerait une diminution dessurfaces forestières disponibles de 3,5%par an. En effet, les consommations enbois-énergie sont estimées à:0,6kg/personne/jour dans les grandscentres urbains ; 0,7kg/personne/jour auniveau des centres secondaires et 0,8Kg/personne/jour en milieu rural.

Le Niger se place parmi les pays d’Afriquede l'Ouest ayant encore une importantefaune sauvage. Au stade actuel desconnaissances, la diversité biologique duNiger est estimée à environ 2.124 espècesvégétales et 3.200 espèces animales.

Les effectifs de la faune sauvage ontdiminué de 90 % au Niger au cours destrente dernières années du fait de ladégradation de leurs habitats (forets) etplusieurs espèces de mammifères sontmenacées d’extension comme l’Addax(Addax nasomaculatus), le Mouflon àmanchette (Ammontragus lervia), la girafe(Girafa cameleopardis) et l’Autruche(Struthio camelus camelus).

3.6.3. Ressources hydriques etapprovisionnement en eau

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Aussi paradoxal que cela puisse paraître, leNiger, pays sec, dispose d'abondantesressources en eau.Les eaux de surface proviennentessentiellement des principaux cours d’eaudont : le fleuve Niger et ses affluents de larive droite (le Gorouol, le Dargol, la Sirba,le Goroubi, le Diamangou, la Tapoa et laMékrou) et de la rive gauche (les dallols) ;l’Ader-Doutchi-Maggia ; les Koramas ; laKomadougou Yobé, la cuvette du LacTchad et les Koris de l’Aïr. Le volumed’eau annuellement charrié est évalué à 30Milliards de m3. Le reste des potentialitésen eau de surface se retrouve dans lesmares (175 mares permanentes et 1023semi permanentes) et les retenuesartificielles.

Le potentiel hydrique du Niger estconstitué des précipitations annuellesvariant de 150 mm au Nord à 800mm ausud, d’importants réseaux hydrographiquesd’eau de surface (plus de 32 milliards dem3/an), et d’importantes réserves en eauxsouterraines de l’ordre de 2,5 milliards dem3 renouvelables et 2000 milliards de m3

non renouvelables22. Ce potentiel en eauest sous exploité avec moins de 1%mobilisé à des fins agricoles.Les eaux de surface offrent un potentielirrigable total de 270.000 ha dont 20% sontà peine mis en valeur soit environ 54 000ha.Elles sont essentiellement formées dufleuve Niger qui parcourt le pays sur 550km et ses affluents avec 30,75 milliards dem3 d’écoulement par an et un potentiel desuperficies irrigables de 142.000 ha. Lesautres écoulements sont temporairestotalisant 1,25 milliards de m3 par an dansles zones suivantes: L'Ader-Doutchi-Maggia avec 200

millions de m3 par an, et 28 200 hairrigables ;

22Schéma directeur de mise en valeur et de

gestion des ressources en eau 1999Stratégie nationale du développement del’irrigation 2001

Les Goulbi N'Maradi et GoulbiN'Kaba de la région de Maradirendant disponibles 200 millions dem3 par an et 10 400 ha irrigables ;

La Komadougou Yobé, le LacTchad et les cuvettes oasiennes deMainé avec 500 millions de m3 paran, et 20 000 ha ;

Les Koramas pour 10 millions dem3 par an et 10 000 ha ;

Les Dallols offrent des possibilitésd'irrigation de 28 200 ha à partir dela nappe phréatique affleurante etde rechargement facile ;

Les Koris de l'Aïr pour 100millions de m3 par an et 10 000 hadisponibles ;

La basse vallée de la Tarka pou7.000 ha irrigables ;

Un millier de mares dont 175permanentes.

Le problème essentiel des ressources eneau au Niger demeure leur mobilisationdont les conditions d'exploitation nepermettent pas de satisfaire, dans lesconditions optimales, les besoins despopulations pour les diverses utilisations.En effet, seul 1% des ressources en eau desurface et 20% de l’écoulement souterrainsont utilisés pour les consommationsdomestiques, du cheptel, de l’irrigation etde l’industrie.

Au niveau des centres urbains, la Sociétéd’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN)et la Société des Patrimoines des Eaux duNiger (SPEN) gèrent plus d’unecinquantaine de centres qui desservent lapopulation.

Les disparités entre les régions sontimportantes : La région d`Agadez secaractérise par une importante couverture(95,6% en 2006) suivie des régions deDiffa et de Dosso qui présentent des tauxrespectifs de 81% et 68,8% pendant lamême période. Les régions de Maradi etZinder possèdent des taux de couvertureavoisinant la moyenne nationale de 58%

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avec des niveaux respectifs de 58,5% et58%. Ce sont les régions de Tillabéry(52%) et de Tahoua (48%) qui détiennentles plus faibles taux durant la périodeconsidérée.

Le taux d'accès à l'eau potable au niveau del'ensemble du pays est passé de 39,8% à41,4% entre 1998 et 2006. Il s’inscrit audessus de 50% en 2008. Toutefois, malgréles réformes engagées dans le secteur,l’accessibilité à l’eau potable reste encoreen deçà des besoins réels au niveaunational. De fortes disparités sontobservées entre le milieu urbain (93 %) etle milieu rural (30,8%).Par ailleurs, onconstate que, la majorité des ménagesnigériens s`approvisionnent aux puits (76%au niveau national) dont 90% en zonerurale contre 7% en zone urbaine en 2006.En milieu rural, le puits est de loin lapremière source d’approvisionnement(90%), alors qu’en milieu urbain, neuf (9)personnes sur dix (90%) des ménagesutilisent l'eau provenant des robinets.

Sur le plan tendanciel, on note que lesfluctuations et la dégradation du régimepluviométrique ont entraîné une importanteréduction de la superficie des plans d'eaude près de 300.000 ha entre 1974 et 1984.Le lac Tchad notamment s’est entièrementretiré du territoire nigérien. En outre,l'envasement des cours d'eau et laprolifération de la jacinthe d'eau, enmodifiant les habitats, ont gravementaffecté leur potentiel productifLe potentiel halieutique quant à lui estsoumis à l’ensablement et la proliférationdes plantes envahissantes comme lajacinthe d’eau (Eichhornia crassipes).

3.6.4. Environnement urbain,atmosphérique et cadre de vie

D’après le dernier Recensement Général dela Population (RGP/H 2001), le Nigercompte 40 centres urbains dont 3 grandesvilles, 29 villes moyennes et 8 petitesvilles. Or dans ce cadre, les déchets solidesménagers, les eaux usées et excréta, lesdéchets industriels et biomédicaux, et lespollutions atmosphériques, vont proliféreren l’absence d’un plan cohérentd’urbanisation.

La production des déchets solides àl’échelle de l’ensemble des centres urbainsau Niger n’a pas fait l’objet d’évaluation.Cependant, d’après les estimations, laproduction des déchets solides ménagersest de 0,65 kg/hab/j pour les grandes villeset 0,30 kg/hab/j pour les petites etmoyennes villes.

Les mesures de pollutions effectuées enmilieu urbain ne concernent que la ville deNiamey. Le principal élément dosé semi-quantitativement, était le plomb quicomme on le sait, est un bon indicateur dela pollution atmosphérique causée par lacirculation automobile. Il apparaît que lesconcentrations de cet élément à Niameysont comprises entre 0,09 et 1,1 µg/m3. Atitre de comparaison, des publicationsscientifiques font état de concentrations de1,6 et 1,68 µg/m3, respectivement, pour lesvilles de Los Angeles (USA) etCopenhague (Danemark), pour la mêmepériode. Il s’ensuit donc que la pollutionatmosphérique due à la circulationautomobile dans la ville de Niamey peutdevenir un problème environnementalsérieux, si des mesures réglementaires nesont pas prises par les pouvoirs publics.

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Encadré 10: Quelques réalisations dans le domaine de l'environnement

Sur le plan des politiques et stratégies, on peut noter l’adoption de :La stratégie nationale et plan d’action nationale pour la diversité biologiqueLa stratégie nationale et plan d’action environnement urbain et cadre de vieLa Stratégie Nationale et Plan d’Action sur les Changements ClimatiquesLa Stratégie Nationale et Plan d’Action Pêche et AquacultureLa Stratégie de Relance des Productions et Commercialisation de la Gomme ArabiqueLe Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification et de Gestion des Ressources Naturelles.

Sur le plan physique, les réalisations entre 2001 et 2006 ont permis d’aboutir à : 11652 hectares defixation de dunes, 70538 hectares de terres dégradées récupérées, 7.824 hectares de terres récupéréesavec la technique des banquettes (42.920 banquettes) par programme spécial PR, 103.350 hectares deplantations, 7731 km de bandes pare-feux.

3.6.5. Environnement et sécurité alimentaire

L’environnement constitue également unesource d’emplois et de revenus monétairesd’appoint pour les populations rurales àtravers la vente de produits végétaux etanimaux d’une part et l’écotourismed’autre part.

Les forêts et les arbres contribuentégalement indirectement à la sécuritéalimentaire car ils jouent un rôleprimordial dans la durabilité des systèmesde production agricole servant notammentà restaurer la fertilité des sols en renforçantla matière organique, en ralentissant lesérosions, en conservant les ressourceshydriques, en limitant le ruissellement deseaux et en permettant une meilleureabsorption par le sol. Ils contribuent aussien facilitant la consommation d’autresaliments, et en fournissant le bois de feuutilisé pour cuisiner dans la quasi-totalitédes ménages Nigériens.

Cependant, les populations dont la sécuritéalimentaire, dépend de l’environnement,peuvent elles aussi, contribuer à sadégradation. En effet lorsque despopulations en situation d'insécuritéalimentaire cherchent à assurer leur

sécurité alimentaire à court terme audétriment de leur sécurité future, ellesdéfrichent de manière abusive les terresforestières à des fins agricoles fragilisantainsi l’environnement des productions etlivrant les sols ainsi dénudés à l’érosionhydrique et éolienne ; d’où les risques debaisse de

productivité des systèmes de production.La conséquence en est que la terre neparvient plus à nourrir les êtres vivants etl’insécurité alimentaire trouve ainsi sonorigine dans ce cercle vicieux. Comme lesouligne la Stratégie de DéveloppementRural (SDR), le pari obligé pour garantir lasécurité alimentaire au Niger, reste laconciliation de la préservation desressources naturelles et l’intensificationdes productions agro sylvopastorales. Cetteintensification passe nécessairement parune mobilisation et une maîtrise des eauxde surface à des fins d’irrigation.

La problématique de l'environnementdurable et de la sécurité alimentaire nesaurait être appréciée dans toutes sesdimensions sans apprécier les aspectsrelatifs à l'accès à l'eau, à la productivitédes sols ou à la protection de

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l'environnement conformément auxobjectifs, cibles et indicateurs des OMD, etde la Stratégie de Développement Accéléréet de Réduction de la Pauvreté (SDRP).

En effet, D’un côté, l’homme ne peutprétendre garantir la durabilité de sondéveloppement dans un contexted’utilisation non rationalisée desressources liées à l’environnement commece qui se passe actuellement dans bonnombre de pays où les populations sontdans une situation de survie alimentaire etnutritionnelle, les incitant à exercer malgréeux une forte pression sur la faune et laflore. De l’autre côté, une dégradationautoentretenue des ressources del’environnement exposerait les populationshumaines à de risques élevés de pouvoirdisposer d’une alimentation saine etsuffisante.

De l’analyse de la situation del’environnement, de la productivitéagricole et de la sécurité alimentaire, ilressort que :

Les rendements du mil, principale céréalede consommation, sont restés de 1980 à2006, très fluctuants avec une tendancegénérale à la stagnation passant de 444kg/ha en 1980 à 483 kg/ha avec unemoyenne générale de 401,66 kg/ha. Cetteinconstance du rendement des culturess’explique entre autres par les facteursnaturels (effets des changementsclimatiques) et des facteurs humains du faitd’une forte pression démographique sur lesressources naturelles dont les sols.

Les études antérieures comme cellerelative à l’analyse de la productivitéagricole23 au Niger basée sur les donnéesde l’Enquête Prévision et Estimation desRécoltes24, nous indiquent une forte

23 Analyse descriptive de la productivité agricole auNiger, ONAPAD/INS, 200724 Enquête annuelle sur la Prévision et l’Estimationdes Récoltes (EPER), Ministère du DéveloppementAgricole.

corrélation entre les productions moyennesdes cultures et les superficies moyennesutilisées de 2001 à 2006. Cela corroborepar ailleurs, le postulat selon lequel il y’aune forte pression des cultures sur lessuperficies cultivables, et par voie deconséquence sur la qualité des sols. Laseule alternative dans ces conditionsdemeure l’enrichissement des sols enengrais ou la mise en œuvre de la jachère.

Malheureusement dans le contextenigérien, ces pratiques ne sont pas toujoursobservées dans le milieu rural, faute demoyens financiers et d’insuffisance deterres cultivables.

Des missions de l’équipe technique dansles régions, il est apparu à tous les niveauxque les populations n’ont d’autres choixque d’utiliser abusivement les terrescultivables et d’autres ressources del’environnement (le bois) sans pour autantavoir suffisamment de moyens pourpréserver l’environnement.

Il a été constaté dans les régions de Maradiet d’Agadez, le phénomène de coupeabusive de bois par les ménagesprincipalement à la recherche de l’énergiepour la cuisson. Ce constat peut toutefoiss’étendre à toutes les autres régions dupays, si bien que face à une évolutionsomme toute défavorable depuis 2002, desplants produits dans les superficiesaménagées des forêts, l’utilisation du boisde chauffe ne fait que s’accentuer.

L’évolution25 à la baisse du nombre deplants produits est plus marquée en 2004(régression de 58%). En 2006, laproduction a connu un rebondspectaculaire de 153% avant de chuter de30% en 2007.

25 Etude sur l’évolution du secteur agricole et desconditions de vie des ménages, MDA, Rapport final2009

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Graphique 20: Evolution du nombre de plantsproduits sur les superficies aménagées des forêts

Sources : INS, 2008

Le graphique ci-après illustre uneexploitation de bois-énergie en progressioncontinue entre 2002 et 2006. En 2002, laquantité de bois exploité est évaluée àenviron 3,2 millions de tonnes contreenviron 3,7 millions en 2006. Cetteévolution de la quantité de bois-énergie estassortie d’un taux d’accroissement moyende 3,4% sur la période.

Graphique 21: Evolution de la quantité de bois-énergie consommée (en tonne)

Sources : INS, 2008

3.6.6. Sécurité alimentaire et irrigation

Pays sahélien, le Niger ne saurait résoudrela problématique de la sécurité alimentaireen se basant seulement sur la productionagricole pluviale empreinte de fluctuationssaisonnières ; d’où la nécessité d’envisagerégalement la promotion des culturesirriguées et de contre-saison. Pour que celasoit réalisable, les superficies cultivables

nécessitent d’être restaurées ou préservéespour accroître la productivité dans les

cultures à forte valeur ajoutée et adaptéeaux conditions climatiques en vigueur.Ainsi, une réalisation positive majeure surle plan institutionnel est relative àl’existence d’un cadre réglementaire degestion de l’environnement qui consacreles études d’impact ainsi que lacapitalisation de nombreuses techniques depréservation et de restauration del’environnement.

La Stratégie de Développement Rural(SDR) a prévu deux programmes pourl’irrigation : l’un de lutte contrel’insécurité alimentaire par ledéveloppement de l’irrigation et l’autre eninfrastructures hydro agricoles. Pour lepremier programme, les objectifs sont lessuivants :

Accroître la disponibilité etl’accessibilité alimentaireau plan national.

Accroître le volume desexportations agricoles àhaute valeur marchande.

Contribuer à l’émergencedes exploitants modernes.

La sécurité alimentaire

requiert une meilleure

valorisation du potentiel

hydrique à travers une

diversification de la production

agricole et une promotion forte

des cultures irriguées.

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Ce programme soumis à une table rondeavec les bailleurs, en juin 2007 à Dubaï, afait l’objet de promesses de financementpour sa mise en œuvre.

Le programme infrastructure hydroagricole avec ses quatre objectifsspécifiques renforcera la contribution del’agriculture irriguée au PIB agricole etvisera à lutter contre la pauvreté par:

L’amélioration de laproductivité desaménagements etdiversification desproductions irriguées en vude la rentabilité desinvestissements ;

La professionnalisation dela gestion desaménagements ;

La consolidation etaugmentation dessuperficies irriguées ;

La promotion d’une gestionrationnelle des ressourcesnaturelles pour l’irrigation.

Entre 1998 et 2008, la production irriguéereprésente environ 21% de la productiontotale dans l’ensemble. Comme l’illustre legraphique ci-après, la proportion de laproduction irriguée par rapport à laproduction totale a connu une évolutionerratique sur la dernière décennie. Les plusimportantes proportions sont enregistréesen 1999 (27,3%), en 2000 (24,6%) et en2004 (24,8%). En outre, on remarque quela proportion a été particulièrement faibleen 2005, année de la dernière crisealimentaire, où elle était estimée seulementà 10,3%.

Graphique 22: Part de la production irriguéedans la production agricole totale

Source : ONAPAD/INS, 2008

3.7. Sécurité alimentaire, genre etdéveloppement

3.7.1. L’Indicateur sexospécifique duDéveloppement Humain (ISDH)

Représentant 50,1% de la population selonle dernier Recensement Général de laPopulation et de l’Habitat (RGPH2001),les femmes, de par les différentes activitésqu’elles mènent, participent audéveloppement socioéconomique de leurscommunautés et du pays.Malheureusement, leurs activités ne sont

pas comptabilisées de manière significativeautant que les hommes. Par ailleurs, lecontexte socio culturel a toujours reléguéla femme dans une position socialeinférieure par rapport à l’homme ; ce quiest de nature à la placer dans une situationpeu confortable quant à sa participationefficiente et adéquate au développementhumain du pays.

Malgré le rôle qu’elle joue sur le planéconomique, social et dans une certainemesure, sur le plan politique, la femme estvictime de toutes sortes de discriminationsqui limitent son plein épanouissement.L’Indice Sexospécifique de

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Développement Humain (ISDH) qui secalcule sur la base de données, presquesimilaires que l’IDH, permet de mesurer leniveau d’inégalités dans les rapportshommes/femmes. Le niveau de l’ISDH

contribue par ailleurs dans l’analyse dugenre, en se fondant sur la prise en comptede certaines disparités entre les deux sexesnotamment.

Encadré 11: Quelques mesures envisagées en matière d'irrigation par l'Etat

Le Niger, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, envisage de réhabiliter 27.100 ha et de créer

11.000 autres ha, sur la période allant de 2009 à 2012. Ces initiatives sont prévues à travers toutes les régions où

l’irrigation est possible et rentable, dans la perspective notamment d’augmenter significativement l'offre pour

influer sur les prix de denrées agricoles. Les actions suivantes sont prévues :

A court terme : trois (3) aménagements de 400, 50, 50 ha dans les régions de Maradi et Diffa dont les chantiers

ont démarré en mars 2008. Cette opération a coûté 4 milliards de FCFA. Les spéculations pratiquées sont le blé,

le maïs et les cultures de diversification. Trois (3) autres aménagements dans les régions de Zinder, Tillabéry et

Diffa de 100 ha chacun, sont au stade de notification. Ils coûteront 6 milliards de FCFA et porteront sur les

cultures de diversification, du riz et du blé.

Deux barrages dans la région de Tahoua, un aménagement de 100 ha pour la même région, deux autres

aménagements de 165 ha et 265 ha dans la région de Dosso pour la production du riz. Les financements sont

acquis, les dossiers d’appel d’offres sont en préparation. Les coûts sont évalués à 11 milliards de FCFA. Le

dossier d’un aménagement de 200 ha à Hondé Balati pour la production de riz est en étude préalable. Le coût

estimé de cette réalisation serait de 2,5 milliards de francs CFA.

A moyen terme : un programme d’amélioration de la production agricole irriguée est en préparation. Il

concernera 35.772 ha dont 27.100 ha de réhabilitation et 8.672 ha de nouvelle création. Ce programme coûtera

224 milliards de FCFA dont 213 pour les infrastructures et 11 milliards pour la mise en œuvre. Cette mise en

œuvre concernera les équipements, les fertilisants, les semences et le renforcement de capacité des producteurs.

Le programme concernera 330.000 producteurs de riz, mais, blé, pomme de terre, niébé dans les régions de

Tillabéry, Tahoua, Dosso et Diffa.

Les superficies par région se résument comme suit : Tillabéry 5750 ha dont 3750 en riz, 1000 ha en maïs et 1000

ha en pomme de terre, Tahoua 3.600 ha dont 1000 ha en maïs, 2000 ha en blé et 600 ha en pomme de terre ;

Dosso 6.750 ha dont 3.750 en riz, 2000 ha en maïs, 1000 ha en niébé et 1000 ha en pomme de terre. Diffa 6.000

ha dont 2000 en maïs, 1500 en blé, 1500 en riz et 1000 en niébé.

Mesures d’accompagnement : pour exécuter ce programme d’irrigation dans les délais et suivant les règles de

l’art, il y a lieu de renforcer la capacité de supervision et de contrôle de la Direction Générale du Génie Rural au

plan de ressources humaines et matérielles. Une requête a été déjà élaborée et adressée à la Coopération

japonaise pour l’assistance technique.

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Les gouvernements qui se sont succédésdepuis 1975, (Année Internationale de laFemme) ont développé des stratégiesd’intégration de la dimension « femme » etde la prise en compte de la composantegenre dans leur plan d’action. Cesstratégies qui se sont développées, visent :

l’instauration d’un dialoguepolitique pour améliorer lesconditions des femmes et lesdélivrer des liens qui les empêchentd’évoluer au même titre que legenre masculin ;

l’intégration du principe d’égalitéentre les hommes et les femmesdans les textes juridiques (lesconstitutions, le code civil, le codepénal, le code de travail, le code decommerce, le code de nationalité, laloi sur les quotas).

Pour apprécier le niveau de prise encompte du genre dans les politiques de

développement, il est nécessaire de porterun regard sur l’évolution de l’ISDH depuis1996 au Niger.

L’absence d’une éducation politique(méconnaissance des textes juridiques), laforte compétition d’accès aux postes dedécision et le degré de pauvreté empêchentles femmes d’accéder aux postes électifsmême si par ailleurs elles ont les capacitésrequises. Mais avec la ratification de laCEDEF et l’adoption des journées de lafemme par le Gouvernement, des efforts demobilisation des femmes ont été constatésça et là dans la participation au niveau desdifférentes institutions politiques. Maisbien que des efforts aient été consentis, ilimporte de relever cependant uneinsuffisance dans la coordination, le suiviévaluation des interventions jusque làmenées en direction de la femme dans cesens par les différents partenaires.

Tableau 9: Evolution de l'ISDH de 1996 à 2007 par région

ISDH96 IDH96 ISDH97 IDH97 ISDH98 IDH98 ISDH99 IDH99 ISDH00 IDH00 ISDH07 IDH07

Agadez 0,297 0,343 0,3 0,347 0,372 0,426 0,41 0,464 0,416 0,47 0,515 0,525

Diffa 0,163 0,201 0,165 0,204 0,214 0,284 0,218 0,3 0,232 0,34 0,436 0,447

Dosso 0,162 0,194 0,163 0,196 0,211 0,275 0,22 0,29 0,228 0,298 0,355 0,367

Maradi 0,151 0,175 0,153 0,177 0,21 0,25 0,219 0,264 0,227 0,272 0,323 0,342

Tahoua 0,175 0,194 0,176 0,196 0,238 0,271 0,237 0,271 0,244 0,277 0,372 0,387

Tillabery 0,228 0,239 0,229 0,241 0,309 0,32 0,312 0,335 0,319 0,341 0,354 0,363

Zinder 0,187 0,197 0,187 0,199 0,251 0,269 0,26 0,29 0,268 0,295 0,361 0,373

CUN 0,435 0,448 0,432 0,447 0,508 0,519 0,504 0,516 0,517 0,529 0,602 0,607

Niger 0,203 0,218 0,204 0,22 0,278 0,299 0,284 0,311 0,292 0,318 0,389 0,400

Source : RNDH2004, RNDH2009, ONAPAD, INS, 2009

Comparé à l’IDH, l’ISDH national s’esttoujours inscrit à des seuils inférieurs, cequi témoigne de l’existence d’inégalitésfondées sur le sexe au Niger.

Au Niger, partout les femmes sont enretard par rapport aux hommes dans ledomaine du développement humain,

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inégalité illustrée par l’écart entre l’ISDHet l’IDH.

L’ISDH mesure l’inégalité en termes depotentialités élémentaires. Dans toutes lesrégions du pays, l’ISDH est plus faible quel’IDH et traduit que l’égalité entre leshommes et les femmes, n’est établie dans

aucune société. L’inégalité desopportunités entre les femmes se retrouve àtravers les régions. Toutes les régions fontétat de réussites plus faibles pour lesfemmes que pour les hommes en matièrede développement humain.

Encadré 12: Politique de promotion de la femme au Niger

L’analyse de la situation a fait ressortir une marginalisation de la femme dans le processus de développementcomme en témoignent les principaux indicateurs sociaux. Afin d’améliorer les conditions de vie et la positionsociale de la femme nigérienne, la politique de promotion de la femme a été adoptée en Septembre 1996. Atravers cette politique, les principaux objectifs visés sont notamment :

Améliorer le statut de la femme et de la jeune fille :Améliorer les conditions de participation de la femme aux activités économique et sociales en favorisant leuraccès aux moyens et facteurs de production ;Promouvoir la santé de la mère et de l’enfant :Organiser les circuits d’écoulement de la production :Favoriser l’accès des femmes aux crédits et instituer un fonds d’incitation à leur promotion :Améliorer les conditions de travail et d’emploi des femmes et des filles ;Éliminer les pratiques coutumières fondées sur l’idée d’infériorité de la femme.

La réalisation de ces objectifs pourrait permettre à la femme d’exercer une grande influence dans la prise desdécisions et le contrôle des ressources à tous les niveaux.Source : Note de stratégie nationale 1997-2002, Août 1997.

Dans une situation d’inégalité défavorableaux femmes, celles-ci auront du mal àassurer pleinement leur autonomisationéconomique surtout en zones rurales où leshommes sont souvent portés vers l’exodedans l’espoir de trouver des lendemainsmeilleurs en ville ou dans d’autres pays dela sous-région. Dans les localités touchéesde manière récurrente par les sécheresseset les crises alimentaires, en l’absence deshommes, les femmes sont souvent dansl’obligation de subvenir aux besoinsquotidiens du ménage dans une situationde vulnérabilité alimentaire. Aussi,quelque soit leur motivation à vouloirassurer la survie quotidienne de leurfamille, du fait de la faiblesse de leursrevenus liée à la nature peu lucrative deleurs emplois, elles se trouvent dansl’incapacité de faire face aux dépenses deconsommation alimentaire en vue de

garantir une sécurité alimentaire auxenfants et aux autres membres du ménage.

3.7.2. Ecart entre IDH et ISDH

Il ressort du tableau 11, une discriminationentre les deux sexes en défaveur de lafemme. A tous les niveaux, l’écart entrel’IDH et l’ISDH est positif, traduisantl’existence des disparités en termes desanté, d’éducation et de revenus entre leshommes et les femmes au Niger en 2007.Toutefois, on note que pour l’année la plusrécente, les disparités se sont réduites avecune baisse des écarts observés dansl’ensemble des régions. Les régions ayantles plus gros écarts sont : Maradi, Tahoua,Dosso et Zinder en 2007. En 1996, deux de

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ces régions à savoir Maradi et Dossofaisaient déjà partie de celles ayant les plusfortes disparités entre les sexes.

De façon globale, le tableau 11 montre unediscrimination quasi généralisée de la

femme par rapport aux hommes dans letemps et dans l’espace.Les écarts les plus faibles sont plutôt le faitde la Communauté Urbaine de Niamey etde Tillabéry en 2007.

Tableau 10: Ecart entre l'IDH et l'ISDH par région

Ecart 1996 Ecart 1997 Ecart 1998 Ecart 1999 Ecart 2000 Ecart 2007

Agadez 0,046 0,047 0,054 0,054 0,054 0,01Diffa 0,038 0,039 0,07 0,082 0,108 0,011Dosso 0,032 0,033 0,064 0,07 0,07 0,012Maradi 0,024 0,024 0,04 0,045 0,045 0,019Tahoua 0,019 0,02 0,033 0,034 0,033 0,015Tillabery 0,011 0,012 0,011 0,023 0,022 0,009Zinder 0,01 0,012 0,018 0,03 0,027 0,012CUN 0,013 0,015 0,011 0,012 0,012 0,005Niger 0,015 0,016 0,021 0,027 0,026 0,011

Source : RNDH2004, et calculs de l’ONAPAD/INS, 2008

Les indicateurs des différencessexospécifiques (ISDH) continuent desoutenir que les femmes au niveau detoutes les régions n’ont pas des privilègeset des possibilités identiques à ceux deshommes. La différence entre l’IDH etl’ISDH qui était de 0,015 en 1996 alégèrement baissé à 0,011 en 2007. Lephénomène de marginalisation des femmesest plus important dans les régions deMaradi et de Tahoua. Pour ces deuxrégions, les écarts entre la valeur de l’IDHet celle de l’ISDH sont respectivement de0,019 et 0,015.

Cela ne reflète pas l’engagement pris,depuis longtemps et réitéré plusieurs fois,par les responsables politiques d’offrir auxfemmes nigériennes la possibilité de fairede meilleurs choix économiques, afin demieux tirer profit des ressources limitéesdisponibles et de transformer leurs effortsen initiatives économiques. Ainsi, la luttecontre le déséquilibre entre les sexes sedoit d’être l’une des principales prioritésau Niger pour que les femmes soientreconnues parties prenantes au processusvisant à assurer un développement durable.Cet écart est aussi, la résultante desdifférences observées au niveau de tous les

indicateurs de développement humainentre les hommes et les femmes.

La principale contrainte expliquant lesécarts entre l’IDH et l’ISDH dans lesrégions du Niger est relative auxpesanteurs socioculturelles qui confinent lafemme plutôt aux activités domestiques.Cela ne peut pas l’aider à jouir d’uneautonomisation financière et économiqueen exerçant une activité économiquelucrative au même titre que l’homme.

Cependant, on n’ignore pas que certainesrégions du pays comme Tahoua ou Dosso,se caractérisent par l’existence de l’exoderural, surtout en période de soudurealimentaire. Les hommes ayant quitté lesménages pour des destinations étrangères,n’ont pas favorisé en leur présence laparticipation économique de la femme.Cela est de nature à mettre la femme restéeseule dans le foyer pour s’occuper desenfants dans une pénurie alimentaire etl’incapacité de prendre le relais du mariabsent. Il s’agit en ce moment d’unesituation ayant pour corollaire de creuserdavantage le fossé entre l’homme et lafemme, en plus de mettre la femme et lesenfants à sa charge dans une insécuritéalimentaire en son absence.

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Mais de plus en plus, la communautédevient consciente du problème endesserrant l’étau pour permettre à lafemme de participer au fonctionnement duménage sur le plan alimentaire etéconomique. Cela est d’ailleurs en parfaitecohérence avec l’OMD qui prône d’assurerl’égalité des sexes et l’autonomisation desfemmes.

Ainsi, les focus réalisés par l’équipetechnique du RNDH2009, ont permisd’inventorier les différentes activitésgénératrices de revenus auxquelless’adonnent les femmes en saison sèchenotamment pour garantir la sécuritéalimentaire du ménage, avec le cashmobilisé.

Encadré 13: Quelques activités réalisées par les femmes en saison sèche au Niger

A Zinder, les femmes s’adonnent à un certain nombre d’activités dont les retombées permettent degarantir une alimentation satisfaisante pour la famille. Il s’agit entre autres de :La vente des pagnes, de la kola, l’extraction et la vente de l’huile d’arachide, la pratique del’embouche bovine etc… Dans certains villages comme ceux de Tanout, on observe souvent uneinsuffisance alimentaire qui entraîne des migrations saisonnières vers le Nigéria ou la Lybie. Le réseaudes transferts des exodants, est assez développé, et permet à beaucoup de femmes de gérer la périodedite de soudure.

A Maradi, Au niveau du monde rural, on peut citer comme principales activités des femmes, laproduction agricole, la transformation et la commercialisation des produits agricoles, l’élevage etl’embouche, la vente du bois, etc.

3.7.3. Indicateur de pauvreté humaine (IPH)

L’indicateur de la pauvreté humaine (IPH)se concentre sur trois (3) aspects essentielsde la vie humaine qui sont déjà retenusdans le cadre de l’IDH (la longévité,l’instruction et des conditions de viedécentes). L’IPH utilise ces aspects sousl’angle des manques. La première forme demanque se mesure ainsi en termes desurvie (c’est la probabilité de décéder à unâge relativement précoce avant 40 ans). Ladeuxième, qui a trait à l’instruction,consiste à se trouver exclu du monde de lalecture et de la communication. Letroisième concerne l’absence d’accès à des

conditions de vie décentes, et s’attache enparticulier à ce que procure l’économiedans son ensemble.

Ainsi, l’Indice de Pauvreté Humainemesure le nombre de personnes victimesde la pauvreté humaine, à savoir lepourcentage d’individus privés de l’accès àl’eau potable, du service d’assainissementet de santé, celui des individus risquant dedécéder avant l’âge de 40 ans et enfin celuides enfants de moins de 5 ans souffrant dela malnutrition liée à une insuffisancepondérale.

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Les niveaux de malnutrition sévère desenfants de 6 à 59 mois au Niger, sontparmi les plus élevés du monde.Les problèmes nutritionnels et alimentairesapparaissent dans une situation d’insécuritéalimentaire. Les effets de saisonnalité de lamalnutrition sont particulièrementprononcés au Niger où l’insécuritéalimentaire est devenue la principale causede sous-nutrition des enfants.

En 2006, plus de quatre enfants sur dix(44%) souffrent d’insuffisance pondérale :29% sous la forme modérée et 15% sous laforme sévère. Bien qu’en légèrediminution par rapport à 1998, ce tauxreste encore élevé. Les enfants de 12 à 23mois (59%), ceux du milieu rural (47%) etceux de Maradi et Zinder respectivement54% et 53% présentent plus fréquemmentque les autres une insuffisance pondérale.

La pauvreté humaine ne se limite donc pasà l’absence de revenu puisque cetteabsence ne peut pas s’interpréter commereflétant la totalité du dénuement humain.Les différentes formes de pauvretéhumaine se manifestent à travers uneespérance de vie faible, un tauxd’analphabétisme élevé, une malnutritionaiguë chez les enfants de moins de cinqans, une proportion élevée de la populationprivée des soins de santé primaire etd’accès à l’eau potable. C’est en combinantces différents indices que l’on déterminel’IPH d’une région ou d’un pays engénéral. Le taux d’analphabétisme desadultes n’a pas connu d’évolution notabledepuis plusieurs années. Par contre, lamalnutrition aiguë chez les enfants s’estbeaucoup accentuée ces dernières années.

De par le graphique ci-après, 54,7% desnigériens sont concernés par la pauvretéhumaine en 2007; soit une baisse légèrepar rapport à 2000 où l’indicateur se situaità 62,8%.

Graphique 23: Evolution de l'indicateur depauvreté humaine (En %)

Source : RNDH2004, ONAPAD/INS, QUIBB 2005 etEDSN-MICS3, 2006

Tableau 11: Indicateurs et mesure de l'IPH-1 de 2007

Probabilité dedécéderavant 40ans(0q40)

Tauxd’analphabétisme

Populationsans sourced’eauappropriée

Insuffisancepondéraledesenfants(Moins de5 ans) IPH-1

0,287 71,3% 49,9% 44,4% 54,70%

Source : ONAPAD/INS/QUIBB2005, EDSN-MICS32006

Parmi les principales causes aggravant leniveau de la pauvreté humaine au Niger,on note :

Le faible taux de couverturesanitaire résultant d’uneinsuffisance de l’accessibilitédes populations aux services desanté. Avec une couverture de45%, environ la moitié de lapopulation n’a pas accès auxservices de santé. Cela est dûnon seulement à l’éloignementdes formations sanitaires parrapport aux lieux de résidencedes malades, mais aussi à lapauvreté de la population dontle faible revenu ne lui permetpas de faire face à la cherté dessoins. L’accès aux services desanté demeure aussi unproblème pour ces couchesdéfavorisées ;

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L’irrégularité dans ladisponibilité des médicamentsessentiels génériques ;

La prévalence élevée desmaladies infectieuses et endémoépidémiques y compris lesproblèmes des IST/SIDA ;

Le faible taux de couverturevaccinale notamment pour lesenfants et femmes en âge deprocréer ;

L’inadéquation entrel’accroissement démographiqueet les ressources mises à ladisposition du secteur sanitaire ;

L’environnement défavorable àla promotion de la santé dont lapersistance de l’insalubrité dumilieu due à l’accès difficile àl’eau potable et aux servicesd’hygiène. L’équilibrealimentaire de plus en plusfragile ayant des conséquencessur l’état nutritionnel desgroupes vulnérablesparticulièrement les enfants enbas âge, les femmes allaitanteset les femmes enceintes ;

La mauvaise gestion etl’insuffisance de la coordinationde la participationcommunautaire ;

L’insuffisance de lasensibilisation de la populationsur les problèmes de santé ;

La faible performance dusystème de soins de santé setraduisant par une baissegénéralisée des indicateurs deprestation.

Ce sont là, les principaux déterminants quiconstituent des défis à relever en vued’atténuer la pauvreté humaine.

L’eau de boisson salubre est indispensableà la bonne santé d’une population. En effet,l’eau de boisson insalubre peut être unmoyen de propagation des maladiescomme le choléra, la typhoïde, les

maladies diarrhéiques, etc. l’eau de boissonpeut aussi contenir des éléments chimiqueset physiques ayant des effets néfastes sur lasanté humaine. En plus de son associationavec les maladies, l’effet del’inaccessibilité de l’eau de boisson peutêtre particulièrement important pour lesenfants et les femmes, notamment enmilieu rural où l’approvisionnement en eaus’effectue dans des conditions difficiles(points d’eau rares et éloignés).

Au Niger, 50,1% des ménages utilisentl’eau salubre pour la boisson en 2007,c'est-à-dire, celle provenant d’un robinet (àdomicile ou borne fontaine), d’un puitsprotégé, d’une source protégée ou d’unforage. Si on considère chaque sourceséparément, on se rend compte queseulement 18% des ménages utilisentprincipalement l’eau provenant d’unrobinet à domicile ou d’une fontaine. Ceniveau est similaire à celui observé aumoment de l’EDSN II 1998 (18%).L’utilisation de l’eau potable présente unegrande disparité selon la région et le milieude résidence. Si à Niamey, près des troisquarts des ménages utilisent de l’eau deboisson salubre (73%), à Agadez un peuplus de la moitié des ménages l’utilisent(52%), et dans les autres régions moins dela moitié ont accès à une eau de boissonsalubre. Dans les régions de Dosso,Tillabéri et Maradi, à peine le tiers desménages utilisent ce type d’eau(respectivement 34%, 35% et 38%).

3.7.4. Indicateur de Participation de laFemme (IPF)

L’indicateur de Participation des Femmes(IPF) est défini à partir des variablesmesurant la maîtrise que les hommes et lesfemmes peuvent exercer sur leur destinée

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dans les domaines politique etéconomique.

Le premier ensemble de variables choisiespour rendre compte de la participation à laprise de décision dans la sphèreéconomique, comprend les proportionsd’hommes et des femmes exerçant desfonctions de direction et d’encadrementsupérieur et, d’autre part, des professionstechniques et libérales. La deuxième est lavariable du revenu qui est choisie pourexprimer le contrôle des ressourceséconomiques par les hommes et lesfemmes. La troisième variable estconstituée par le pourcentage de femmes etd’hommes occupant des fonctionsparlementaires. Celle-ci a été choisie pourrefléter la participation à la vie politique etle pouvoir de décision des femmes.

La faible représentation des femmes dansles instances de décision, leur faiblepouvoir économique, le faible accès àl’information des enfants et de lapopulation relativement à leurs droits, sontautant de caractéristiques de la sociéténigérienne.

En ce qui concerne les droits humains, laparticipation se manifeste à travers lerenforcement du rôle de la femme et del’enfant dans le processus de prise dedécisions les concernant pour leur garantirde meilleures chances de développement,puis dans celui de la communauté et de lafamille, une participation à la prise dedécision (droit à l’expression, au choix et àla décision). En effet, selon lesinformations recueillies auprès duministère de l’intérieur et de l’AssembléeNationale, le niveau de participation de lafemme au processus de prise de décision,s’est nettement amélioré depuis 1990.Toutefois, les indicateurs peuvent encores’améliorer en faisant preuve de plusd’équité et de justice à l’égard de lafemme.

Dans la sphère administrative, on observeen 2007 que 12,5% des parlementaires sontdes femmes ; ce qui traduit une évolutionappréciable à ce niveau comparativementaux années 1990. Le taux de participationdes femmes demeure toutefois faiblemalgré les avancées enregistrées dans cedomaine.

En guise d’illustration, on observe uneseule femme sur 10 hauts fonctionnaires etdirecteurs au niveau de l’administrationpublique. Le taux de participation de lafemme est en revanche beaucoup plusélevé en ce qui concerne les postesprofessionnels et techniques (25% en2007).

Par ailleurs dans le gouvernement actuel, letaux de présence des femmes en 2008(33%), illustre les progrès accomplis dansla marche vers la réduction des disparitésfondées sur le sexe.

La participation des femmes au sein despartis politiques, devrait les renforcer dansleur autonomisation et favoriser leur accèsdans les gouvernements. Pourtant leur sousreprésentation est flagrante et explique enpartie leur faible présence dans lesgouvernements avant 2007.

On note toutefois au-delà de l’améliorationde la présence de la femme dans legouvernement, que le quota au niveau duParlement est plus ou moins respecté.

De 2000 à 2004, il y’avait une seulefemme parlementaire à l’AssembléeNationale. Fort heureusement, depuis cettedate, on enregistre la présence de 14femmes (12,5%) dans l’hémicycle, ce quimontre que des résultats probants ont étéenregistrés en termes d’intégration de lafemme au processus de décision politique.

Toutefois, ces avancées non négligeablesn’inhibent pas la faible participationactuelle des femmes au poste deresponsabilité de l’Assemblée Nationale,

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notamment les réseaux parlementaires etles commissions. Au niveau descommissions, deux femmes seulementassurent le poste de président, tandis quedans le bureau permanent, on enregistre laprésence d’une seule femme au poste desecrétaire parlementaire.

Par ailleurs en 2007, on note un niveau departicipation de 17,6% pour les femmes surl’ensemble des 3747 conseillers locaux etmunicipaux. Ce chiffre certes modeste, a lemérite toutefois de refléter le niveaud’implication progressive des femmes dansles instances de décision locale en 2007.

En revanche, on déplore une absence totalede femmes au niveau des postes exigeantplus de responsabilité comme la préfectureou le gouvernorat en 2007.

3.7.5. Liens entre l’autonomisation de lafemme et la sécurité alimentaire desménages

L’Indice de Participation Féminine auNiger se situe à 0,33 en 2007, en haussesignificative par rapport à l’année 2000, oùon enregistrait un niveau de 0,112 dans leRapport Mondial 2000.

Graphique 24: Evolution de l'Indice deParticipation Féminine

Source : RMDH2000 et ONAPAD, 2008

Cet indicateur illustre parfaitement lafaible implication des femmes dans lesprises de décisions politiques etéconomiques du pays.

En effet, les dimensions prises en comptedans le calcul de l’IPF sont : La part de la population féminine

dans la population totale ; La part des femmes dans l’effectif

des parlementaires ; La part des femmes dans l’effectif

des fonctionnaires et desdirecteurs ;

La proportion des postesprofessionnels occupés par lesfemmes ;

L’indice de revenu des femmes.

Cela dit, l’amélioration de l’IPF passe parle renforcement des capacités des femmesà s’impliquer dans la vie économique,politique et professionnelle. Si les écartsentre les sexes en matière d’éducation et de

santé se resserrent, il semble que lesopportunités de participation à la vieéconomique et politique sont extrêmementlimitées pour les femmes. C’est dire que laréduction des écarts entre les deux sexes enmatière d’éducation et de santé n’a paspermis l’amélioration des indices quientrent dans le calcul de l’IPF.

La moyenne nationale de l’IPF traduitl’importance des handicaps sociaux,

Malgré les pesanteurs

socioculturelles encore

présentes, la femme

Nigérienne est de plus en plus

impliquée dans la prise de

décision surtout dans la sphère

politique et administrative. La

qualité de sa participation

demeure cependant faible.

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économiques et politiques dont souffrentles femmes et le long chemin qui reste àparcourir pour rendre les opportunités entreles hommes et femmes égales et lesaccroître grâce à une croissanceéconomique bien qu’il est clairementétabli, pour certains, que l’ouvertured’opportunités pour les femmes ne doit pasdépendre nécessairement du revenu ni dutaux de croissance économique du pays26.

Dans les conditions actuelles où onobserve encore l’existence de disparitésfondées sur le genre au vu du niveau actuelde l’IPF au Niger, les possibilités offertes àla femme pour jouir pleinement de sonautonomie économique et financière sontréduites. Et pourtant dans les famillessahéliennes rurales, nul ne saurait ignorerle rôle crucial de la femme dans le cadre dela sécurisation alimentaire du foyer auxmoments d’absence de l’homme le plussouvent parti sous d’autres cieux à larecherche de quoi compenser la période desoudure alimentaire.

Sur la base de nos simulations, unerévision à la hausse du pourcentage desfemmes parlementaires (de 12,5% à 25%),se traduirait par une amélioration de l’IPFqui passerait de 0,33 à un seuil de 0,44. Ilest évident qu’une amélioration davantagenotable de la participation de la femme auParlement, aura une incidence positive surle rôle futur qu’elle aura dans la sphèreéconomique, politique, administrative etculturelle. Cela permettra à coup sûr debriser certaines barrières culturellesnéfastes à la prise de décision dans lafamille. L’amélioration de son niveau departicipation à la prise de décision aidant,elle pourra mieux s’autogérer même enl’absence de l’homme dans les périodes desoudure alimentaire. Il se passemalheureusement qu’en 200727, la femmeest très peu représentée dans les instancesde prise de décision comme les institutions

26 Rapport mondial sur le Développement Humain1996, p.3927 Ministère de l’Intérieur, 2008

de la République (Assemblée Nationale(12,5%), Haut Conseil des CollectivitésTerritoriales (23,5%), Conseil EconomiqueSocial et Culturel (9,5%) ou ConseilSupérieur de la Communication (13,9%).

La collecte d’informations qualitativesdans le cadre du processus d’élaborationdu RNDH2009, a permis à cet égardd’apprécier la lourde responsabilité quipèse sur les épaules de la femme ruralenigérienne, surtout dans les localités àrisque élevé d’insécurité alimentaire. Lesfemmes des régions comme Maradi etZinder, n’ayant pas eu la chance debénéficier de microcrédits pourpromouvoir des activités économiques ensaison sèche comme alternative pourgarantir l’achat de produits alimentaires, setrouvent ainsi dans une situation deprécarité avec un impact négatif sur le plansanitaire, éducatif et alimentaire desenfants.

3.8. Sécurité alimentaire, revenu et emploi

Au Niger, les ressources humainesconstituent sans nul doute, un tremplinpour servir de potentiel au développementde l’agriculture. Elles constituent en effet,un atout indéniable qui sera davantagevalorisé à travers la mécanisationprogressive de l’agriculture, grâce àl’acquisition et à la distribution detracteurs et de petits matériels de cultureattelée.

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Graphique 25: Part de la population agricoleactive dans la population active totale

Source : ONAPAD, INS QUIBB2005 et

ENBC2007/08

En effet, en 2005 on constate que la part dela population agricole active dans lapopulation active totale est estimée àenviron 86% également, et à 80% en 2008.

Du fait d’un fort rattachement de lamajorité des ménages nigériens auxactivités agricoles pour satisfaire leursconditions de vie, il ressort en touteévidence, une incidence des emplois liés àce secteur sur la mobilisation des revenuset la sécurité alimentaire dans les familleset dans la communauté. Cela ne sauraits’apprécier objectivement qu’en observantla relation entre le type d’activités desindividus et la qualité de la consommationalimentaire.

A cet égard, en 2008, la répartition de laconsommation alimentaire des ménagesnigériens selon l’emploi ou les catégoriesde subsistance a été appréhendée à l’issuede l’enquête nationale sur lavulnérabilité28 à l’insécurité alimentaire.

Les résultats de l’enquête montrent que laproportion des ménages avec une

28 L’enquête a été réalisée de manière conjointeentre l’INS, le SAP et d’autres partenaires commele PAM

consommation alimentaire pauvre estbeaucoup plus élevée parmi les ménagesqui dépendent de la vente de bois/paille etde l’agriculture (7,9%), des transferts(7,1%), du petit commerce (6,6%) et del’agriculture (5,5%).A l’opposé, les proportions les plus faiblessont enregistrées avec les salariés (0,2%) etles commerçants (1%).

Ainsi, l’agriculture occupe une largemajorité de la population. En 2005,selon les résultats de l’enquêteQUIBB1, plus de 86% de la populationappartiennent à des ménages agricoles.En 20081, la proportion qui est estiméeà environ 81%, reste encore importante.L’évolution de la population activeagricole rapportée à la population activetotale reste très proche de celle de lapopulation agricole rapportée à lapopulation totale.

Malgré les pesanteurs

socioculturelles encore

présentes, la femme

Nigérienne est de plus en plus

impliquée dans la prise de

décision surtout dans la sphère

politique et administrative. La

qualité de sa participation

demeure cependant faible.

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Graphique 26: Corrélation Emploi, Revenu, Sécurité alimentaire

37500 38000 41000 47000 49500 53000

102000

2010007,9%

5,5%

7,1%

3,6%

6,6%

3,2%

0,2%

1,0%

0

50000

100000

150000

200000

250000

vente

bois, p

aille

agric

ulteurs

tran

sfer

ts

artis

anat

petit

comm

erce

agri

pcom

élev

age

com

merc

e

sala

rié

0,0%

1,0%

2,0%

3,0%

4,0%

5,0%

6,0%

7,0%

8,0%

9,0%

Revenu annuel (FCFA) %cons aliment pauvre

Polynomial (Revenu annuel (FCFA))

Source : Données de l’Enquête conjointe vulnérabilité à l’insécurité alimentaire, INS-SAP 2008

Par ailleurs, le graphique 26, nous indiqueque lorsque le revenu lié à l’activité,augmente, les risques d’avoir uneconsommation alimentaire pauvrediminuent. En effet, il y’a une élasticiténégative de -0,8, entre la pauvreté de laconsommation alimentaire et le niveau derevenu. Ainsi, les salariés vivantexclusivement dans les centres urbains etles commerçants font partie de la catégorieprofessionnelle, disposant de plus derevenus ; ce qui accroît leur chance et cellede leur ménage d’être épargné d’unesituation de dénuement alimentaire.

Dans un autre registre, les vendeurs debois, de la paille, les agriculteurs, lespersonnes recevant exclusivement lestransferts et dans une moindre mesurecelles s’adonnant au petit commerce,figurent parmi la population la plus pauvresur le plan monétaire. C’est à juste titre quel’enquête sur la vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire de 2008, a révélé que ces

groupes socioéconomiques ont uneprobabilité plus grande d’être confrontés àune insécurité alimentaire ; et pour preuve,la proportion des ménages ayant une rationalimentaire pauvre, est la plus élevée de lapopulation.

Ces analyses indiquent que si l’activité del’individu est essentiellement exercée dansun cadre rural agricole, du fait des aléasclimatiques récurrents au sahel, il y’a defortes chances d’être vulnérable àl’insécurité alimentaire. C’est pourquoi, ilest indispensable de développer d’autrescréneaux d’emplois secondaires commepalliatif à l’emploi agricole et saisonnier àl’issue incertaine au cours de l’année.

Le profil de pauvreté de l’ENBCIII,indiquait qu’une région comme Diffafigurait parmi les moins pauvres du pays.De l’autre côté une région frontalière avecle Nigéria et de surcroît la capitaleéconomique du Niger, est la plus pauvre,

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en l’occurrence Maradi. Une des raisonsconstatées par l’équipe technique duRNDH2009, est relative au fait que lapopulation active de Diffa s’adonne àplusieurs autres activités tout au long del’année, ce qui lui permet de supporter lecontrecoup d’une mauvaise saisonpluvieuse éventuelle. A contrario à Maradi,le secteur informel urbain et les activitésagricoles à faible valeur ajoutée, sonttoutes choses égales par ailleurs, lesprincipaux créneaux de richesse pour unegrande majorité d’individus. Du coup, lapopulation a une probabilité plus forted’être victime d’une pauvreté alimentaireen raison aussi de la taille élevée desménages, comme constatée d’ailleurs àl’issue de l’ENBCIII.

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Conclusions

Les constats relatifs à l’analyse des troisprincipales dimensions de la sécuritéalimentaire au Niger sont édifiants.

En effet, en ce qui concerne ladisponibilité alimentaire, il ressortque les ménages urbains et rurauxau Niger sont exposés à un risquepermanent d’insuffisance descéréales de base comme le mil, leriz ou le sorgho, du fait desirrégularités de la saison pluvieuse.La production agricole et pastoraleest soumise à des fluctuationspériodiques qui placent le Nigerdans une disponibilité limitée desproduits alimentaires. Le pays estainsi contraint notamment de fairerecours à l’aide alimentaire et auximportations pour garantir unesécurisation alimentaire despopulations.

Une des dimensions cruciales de lasécurité alimentaire est laproduction agricole.Malheureusement, la rareté de laressource terre et eau dans les payssahéliens, contraint les populationsdéjà nombreuses, à exercer uneforte pression sur les ressourcesnaturelles qui ne sont guèreillimitées. L’on comprend alorsaisément pourquoi, au fil desannées, les rendements des culturesne s’améliorent pas pour permettred’accroître significativement leniveau de la production.

Par ailleurs, des difficultésressortent sur le plansocioéconomique en raison de lafaiblesse des revenus, du pouvoird’achat des ménages et des

investissements agricoles ; sur leplan physique du fait de ladégradation avancée des sols, del’insuffisance de la pluviométrie etde l’ensablement des cours d’eau ;sur le plan technologique en raisonde l’archaïsme des systèmes deproduction et d’exploitation ; et surle plan géographique du fait del’immensité du territoire,l’éloignement des marchés etl’enclavement du pays. Celaindique si besoin est, descontraintes réelles pour faciliter à lapopulation, l’accès à la nourriture.

Sur le plan du développement humain, uncertain nombre de constats ressortent desanalyses précédentes : Globalement on enregistre une

amélioration des indicateurs dedéveloppement humain régionaux,ce qui se traduit par une légèrehausse de l’IDH national entre2000 et 2007;

Les disparités fondées sur le sexeexistent encore en 2008, même sielles se caractérisent par une légèrebaisse révélatrice d’un meilleurrééquilibrage selon le sexe, entermes d’accès au savoir, au revenuet à la santé.

On note par ailleurs, uneamélioration notable desindicateurs sociaux de la santé et del’éducation, mais des progrèsmodestes au niveau de la dimensionrevenu, entre 2000 et 2007;

Au plan régional, la CommunautéUrbaine de Niamey, et les régionsd’Agadez et Diffa, s’illustrent avecun indice de développementhumain, plus élevé que pour lesautres régions du pays. A l’opposé,

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les régions de Maradi, de Dosso etde Tillabéry déjà à plus forteincidence de la pauvreté monétaireen 2007, ressortent avec un indicede développement humain plusfaible à la même période; Aussi, lesdisparités fondées sur le sexe, sontplus marquées dans les régions deMaradi et de Tahoua en 2007.

Sur le plan de la sécurité alimentaire, ilressort dans le rapport, des constats aussibien positifs que négatifs décrits à traversla situation suivante, au Niger : L’existence de dispositif

opérationnel de prévention descrises alimentaires;

L’élaboration de plusieurspolitiques nationales en matière desécurité alimentaire, de nutrition, etsur l’environnement;

L’implication appréciable despartenaires au développement pouraccompagner l’État dans ledomaine de la sécurité alimentaire;

Les initiatives de vente de céréalesà prix modérés par l’Etat, aubénéfice des ménages pauvres pourréduire l’impact négatif de lapénurie alimentaire;

L’existence d’un fort potentielhydrique favorable à la promotiondes cultures de contre-saison etl’augmentation de l’offre desproduits alimentaires;

Les ménages nigériens, surtout enmilieu rural, sont souvent exposés àun risque d’insécurité alimentaire(facteurs climatiques, sautereaux,);

Une forte dépendance du pays, auximportations alimentaires en raisonde la faiblesse de la productionagricole locale;

L’insuffisance de créneaux pouraméliorer la base productive(agriculture, élevage);

Le faible pouvoir d’achat desménages, surtout en milieu rural(accès limité à la nourriture, auxintrants,…) et les pesanteurs

socioculturelles déterminent laquantité et la qualité des alimentsconsommés par la population.

Relativement aux liens entre la sécuritéalimentaire et les dimensions dudéveloppement humain, on note ce quisuit : Sur le plan de l’emploi, du revenu

et de la sécurité alimentaire, onobserve que le manque d’emploi etde qualification de certainesactivités rurales et informelles,explique pourquoi les ménages sontdans l’incapacité d’accéderraisonnablement à certains produitsalimentaires, faute de ressourcesfinancières adéquates. Du coup,cela les expose à une insécuritéalimentaire. Pour s’en convaincre,les consommations alimentairespauvres au Niger, sont surtout lefait des ménages exerçant dans lespetites activités agricoles, la ventede bois, de la paille, le petitcommerce informel, ou lesindividus bénéficiant des transferts;

Sur le plan de la santé, la faibleproductivité agricole alliée à lafaiblesse des dispositifs deprévention et de gestion de crisesalimentaires, placent lespopulations dans une situation derisque de sous-nutrition, lorsque lacrise alimentaire survient,dégradant leur état de santé ;

Relativement au genre, la faibleautonomisation de la femme a deseffets négatifs sur la sécuritéalimentaire des familles. En fait,certaines localités du pays portéesvers l’exode, appartiennent à desrégions à forte pesanteursocioculturelle (Dosso, Maradi,Tahoua). Les femmes y ont de cefait peu d’opportunités de se rendrefinancièrement autonomes, etcomme les maris sont souvent

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absents, cela leur porte préjudice entermes de prise en charge de lafamille;

Sur le plan de l’environnement, lapression de la démographie sur lesressources environnementales, etsur la disponibilité alimentaireconstitue un risque de vulnérabilitédes ménages à l’insécuritéalimentaire; comme les ressourcesenvironnementales sont limitées auNiger et l’utilisation des énergiesrenouvelables et modernes trèsfaible, cela met en péril lesgénérations futures ;

Sur le plan de l’éducation, il ressortune relation forte entre le niveaud’instruction du chef de ménage etles risques d’exposition àl’insécurité alimentaire.L’instruction a en effet, un impactpositif réel sur les opportunitésd’insertion dans la vie active pour yexercer des emplois qualifiés etlucratifs.

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Recommandations

Sur la base des constats qui précèdent, ilest nécessaire d’envisager lesrecommandations suivantes qui appellent àl’action, pour garantir une meilleuresécurité alimentaire des populationsNigériennes :

Développer des créneaux pouraméliorer significativement laproduction agricole et pastorale.Par exemple, de nouvellessemences pourraientéventuellement faire l’objetd’expérimentation à grande échelle.C’est alors le lieu de mettre enavant le rôle crucial que doiventjouer les institutions de rechercheagronomique pour développer denouvelles variétés culturalesadaptées aux changementsclimatiques, et l’Etat pour mobiliserles ressources nécessaires à lavalorisation des fruits de larecherche. En dehors de cela, il estnécessaire de mettre en pratique lesnouvelles méthodes culturales pourpallier la baisse de la productivitéagricole due à la faible performancedes techniques traditionnelles ;

S’agissant de l’élevage, lesinitiatives actuellement prises entermes de promotion des racesbovines, méritent également d’êtresoutenues et renforcées pourespérer rehausser le niveau de laproduction. Aussi, du fait del’existence d’un potentiel animal auNiger, le pays gagnerait mieux endéveloppant les systèmes deproduction des sous-produits del’élevage comme le lait et laviande;

Du point de vue revenu, il estcrucial d’améliorer le pouvoird’achat des ménages pour accroîtreleur possibilité de s’offrir certainsproduits alimentaires de base enfaisant face également à la haussefréquente des prix des denréesalimentaires. L’Etat est interpellé àce niveau pour aider les différentescommunautés à développer desactivités génératrices de revenussusceptibles de promouvoir lesinvestissements vers d’autrescréneaux plus porteurs. Ce qui nese fera pas sans moderniser parailleurs les petites unités deproduction informelle qui en réalitéactuelle, ne permettent pas à leurspropriétaires de préserver leursfamilles de la pauvreté et del’insécurité alimentaire ;

Il est aussi nécessaire de prévoirdes investissements à moyen termepour renforcer la disponibilité oules capacités d’offre alimentaire surle territoire ;

Pour pallier le caractère aléatoire dela pluviométrie au Niger, il estnécessaire de mettre en œuvre desmodèles de croissance économiquebasés sur la promotion des culturesirriguées, en toute saison. Celapermettra d’accroîtresignificativement la contribution dela production agricole irriguéeactuellement modeste et fluctuante,dans la production agricole totale.Les cultures irriguées promues,permettront d’accroître lacirculation monétaire en zones

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rurales. A cet égard, les cours d’eauexistants doivent être mieuxvalorisés pour des fins deproduction agricole, dans laperspective de mieux négocier lespériodes de soudure alimentaireaffectant négativement beaucoup deménages nigériens ;

Concernant la dimension éducation,il est nécessaire de poursuivre lesinitiatives de promotion de lascolarisation des enfants filles etgarçons, et de l’alphabétisation desadultes. La scolarisation mettrabeaucoup l’accent sur la jeune filleen vue de réduire les disparitésfondées sur le sexe. Si de tellesconditions sont réunies, lesinitiatives visant à réduire lavulnérabilité des ménages àl’insécurité alimentaire produiront àterme, des résultats plus probants.Cela nécessite cependant, unesensibilisation accrue des parents,des leaders traditionnels etreligieux des zones rurales, sur lesvertus de l’instruction et du savoir,en matière de développementhumain en général. La levée despesanteurs culturelles permettra decombattre aussi les mauvaiseshabitudes alimentaires, influençantnégativement la qualité alimentaireet nutritionnelle de certainescomposantes de la population.L’instruction permettra en effet desurmonter de telles pesanteursassez fortes dans les communautésnigériennes. L’éducation étant lapierre angulaire du développement,il est capital de multiplier lescentres d’alphabétisation pourdonner une seconde chance à lafemme non instruite ou à l’adulten’ayant jamais fréquenté d’accéderaussi au savoir. Cela est d’autantplus vrai que le présent rapport surle développement humain, indiqueque le faible niveau d’instruction

du chef de ménage, favorise lapauvreté et les risques d’insécuritéalimentaire de la famille ;

Relativement à l’aspect crucial dela démographie et de la sécuritéalimentaire: il est admis que lataille du ménage influence sonpouvoir d’achat et réduit seschances d’accéder à la nourrituresuffisante et de bonne qualité. Lesenquêtes vulnérabilité les plusrécentes ont en effet, décrit cettesituation. D’où la nécessité pourl’Etat de mettre en œuvre, unepolitique efficiente en matière desanté reproductive ;

L’autosuffisance alimentaire auniveau microéconomique (individuou ménage) ne peut être atteintetant qu’il n’existera pas decohérence entre le potentieléconomique ou le pouvoir d’achatdu ménage et sa taille. La taille duménage pourrait jouer un rôleprécurseur dans la création derichesses dans la communauté à laseule condition que les membres duménage soient qualifiés pour êtredes acteurs utiles de l’économiefamiliale puis nationale et non despersonnes prises entièrement encharge.

En ce qui concerne les interactionsentre l’environnement et la sécuritéalimentaire, là encore, les constatsrecommandent, la mise en œuvrede mesures pour une exploitationrationnelle des ressources pourgarantir la survie des générationsfutures. Il est à cet égard nécessairede promouvoir les initiatives visantà enrichir les sols, à récupérer lesterres pour la culture, à fixer lesdunes pour retarder la progressiondu désert, à préserver le capitalforêt, en contrôlant la coupe

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abusive du bois, en assurantl’utilisation des énergiesrenouvelables pour éviter latendance à la déperdition desressources de l’environnement. Lesactions de récupérations de terresmenées d’ailleurs par des femmesde certaines régions comme Tahouadans le cadre du programmespécial, méritent d’être encouragéeset dupliquées partout où cela estnécessaire au Niger. Dans la mêmelancée, il est nécessaired’accompagner toutes les bonnesinitiatives visant à promouvoirl’utilisation d’énergiesrenouvelables comme l’énergiesolaire, susceptible d’êtretransformée pour produire del’électricité. Cela permet parailleurs de réduire la pression sur lebois énergie.

Du fait de la position géographiquedu Niger, un pays du sahel, il estnécessaire de poursuivre etrenforcer les dispositifs deprévention et d’intervention en casde crises alimentaires, en accordantun intérêt profond aux groupes lesplus vulnérables sur le planalimentaire, sur la base del’identification faite par les étudessur la vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire. Il est tout aussiimportant de poursuivre etrenforcer les programmesd’investissements en infrastructuresroutières pour aider à désenclaverle pays et à rendre plus accessiblesles marchés d’approvisionnementen produits alimentaires surtout enzones rurales ;

Enfin, il est également important deplacer au centre des réflexions, lerôle crucial de la femme dans lasécurisation alimentaire de lafamille. C’est pourquoi, la femmedoit bénéficier du soutien

nécessaire pour promouvoir soninstruction, sa participation sociale,communautaire et économique dansla mesure où son autonomisationaiderait beaucoup de ménages dansune situation d’incapacités del’homme à garantir l’alimentationquotidienne des enfants.

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Annexes : Equipe de rédaction du RNDH2009, Outils de collecte de donnéesqualitatives, Note méthodologique et Calculs des indicateurs de développement

humain régionaux

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Annexe 1 : Equipe de rédaction du RNDH2009

EQUIPE DU RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, NIGER 2009

N. Prénom et nom Titre/Structure Mandat RNDH2009

1 Abdoullahi Beïdou Directeur Général de l'INSSupervision générale des travaux,président du comité technique devalidation

2 Ghalio Ekadé Secrétaire Général de l'INS Responsable administratif, Comitétechnique validation

3Ali Madaï Boukar

Ingénieur Statisticien Economiste,Coordonnateur de l'ONAPAD/INS

Coordination technique de l'équipe derédaction, calcul indicateurs DH,recherches statistiques, rédaction

4 Moctar Seydou Expert statisticien économisteONAPAD/INS

Recherches statistiques, calcul desindicateurs DH, rédaction

5 Bachirou Karimou Expert Développement ruralONAPAD/INS

Recherches sécurité alimentaire,rédaction

6 Maïna Abdou Ingénieur des Travauxstatistiques/ONAPAD/INS Recherches statistiques, rédaction

7 Zodi Abouzeïdi Ingénieur StatisticienEconomiste/ONAPAD/INS Recherches statistiques, rédaction

8 Dr Garba Zakari Agroéconomiste, Consultant RNDH Consultant national RNDH

9 Abatcha Boukar Koulouma Macroéconomiste, Consultant RNDH Consultant national RNDH

10 Soumaïla Boubacar DS au Ministère de la Promotion de laFemme et de la Protection de l'Enfant

Appui à la conceptionméthodologique, ateliers régionaux

11 Hamani Harouna Coordonnateur du Système d’AlertePrécoce, Cabinet du Premier Ministre

Appui aux analyses sur la sécuritéalimentaire

12 Mme Zeïnabou MariamaSystème d’Alerte Précoce, spécialiste ensécurité alimentaire, Cabinet du PremierMinistre

Appui aux analyses sur la sécuritéalimentaire

13 Abdoul-moumouni Nouhou Démographe-statisticien/DSEDS/INS Appui aux calculs des indicateursdémographiques

14 Habi Oumarou DER/INSComité de validation interne INS

15 Touré Abdoulaye Spécialiste en communication, Cellule decommunication/INS Chargé de la communication RNDH

16 Laouali Ado MacroéconomisteAppui aux calculs des indices de prixrégionaux

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Annexe 2 : Outils de collecte de données qualitatives dans les régions

Elaboration du Rapport National sur le Développement Humain -Guide d’entretien-(RNDH2009)

I. Dimension « Revenu »

Q1. Quelles activités génératrices de revenus pratique t-on dans la région ? (Insistez sur le cas desfemmes)…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Q2. D’une manière générale, est-ce que les revenus de ces activités permettent aux populations defaire face à leurs besoins alimentaires ?-En Ville……………………………………………………………………….-Dans les villages………………………………………………………………-le cas des femmes…………………………………………………………….

Q3. Est-ce que dans la région les habitants reçoivent des transferts d’autres personnes ne résidantpas dans les ménages ? Parents…………………………………………………………….. Amis, connaissance……………………………………………….. ONG, associations………………………………………………… Etat……………………………………………………………….. Autres…………………………………………………………….

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II. Dimension « Santé » :

Q1. Quelle est la situation de la région en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Q2. Quelle est la situation de la région en matière de disponibilité et d’accès aux services sociaux(santé, transport) ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

III. Dimension « Education » :

Q1. Quelle est la situation de la région en matière d’alphabétisation (insister sur le cas desfemmes) ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Q2. Quelle est la situation en matière de scolarisation des enfants (insister sur le cas des jeunesfilles)………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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Note méthodologique de la construction de l’IDH

Les indicateurs sont calculés essentiellement à partir des bases de données de l’ENBC2007/2008. D’autres sources ont également été utilisées pour des estimations par régressionéconométrique ou des calages des résultats de l’enquête sur les agrégats macroéconomiquesissus de la comptabilité nationale. Ces sources sont : les comptes nationaux et l’EDSN-MICSIII 2006. Cette note est une description succincte de la manière dont chacune des composantesde l’IDH a été élaborée.

1. Détermination du revenu par habitant

La première étape de la détermination du revenu a consisté à calculer cette composante àpartir de l’indicateur de bien-être des ménages qui représente leur agrégat de consommation.Cette approche a été utilisée car les dépenses de consommation représentent une variableapproximative de mesure du revenu du ménage mais bien plus fiable que le revenu lui-mêmecar les réponses des ménages concernant leur revenu sont souvent biaisées. Pour chacune deshuit régions du pays ainsi qu’au niveau national, le revenu a ainsi été déterminé par habitantet par sexe.

La deuxième étape a consisté à une correction des revenus par tête par un calage sur le PNBpar tête fourni par la comptabilité nationale. Les montants calculés à partir des données del’enquête sont calés sur les comptes nationaux en les multipliant par un facteur correctifreprésentant le rapport entre le revenu national issu des comptes nationaux et le revenunational déterminé à partir des données de l’enquête. En d’autres termes, soient:

La troisième et dernière étape de détermination du revenu par habitant a consisté à déflater lesrevenus corrigés par l’IHPC 2007 et à convertir le montant obtenu en PPA USD. Le revenupar tête en PPA USD est une valeur approchée obtenue par extrapolation linéaire entre lesrevenus nationaux 2005 et 2007 issus des comptes nationaux et le revenu par habitant PPAUSD de 2005 publié dans le RMDH 2007/2008. Cela se traduit comme suit :

X, le revenu national calculé à partir des données de l’enquête ;Y, le revenu national issu des comptes nationaux ;x, le revenu par tête calculé à partir de l’enquête ;y, le revenu par tête calé sur les comptes nationaux ;k ; le facteur correctif.

Il vient :

xky

X

Yk

*

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2. Détermination du taux brut de scolarisation combiné

Ce taux a été obtenu en rapportant l’ensemble de la population effectivement scolarisée pourtous niveaux confondus à la population de la tranche d’âge concernée (7-24ans). Lapopulation concernée a été obtenue par union des populations concernées des différentestranches d’âge de l’ensemble de la population scolarisable conformément aux directivesdonnées dans le RMDH 2007/2008. Ces tranches d’âge sont:

Pour le primaire, la population âgée de 7 à 12 ans ; Pour le secondaire, la population âgée de 13 à 19 ans ; Pour le supérieur29, la population âgée de 20 à 24 ans.

29 Pour le supérieur, il est recommandé dans le RMDH 2007/2008 de considérer les cinq dernières annéesd’études qui suivent le secondaire supérieur. Cela correspond à la tranche 20-24 ans. Il convient de préciserégalement que dans le cadre du présent rapport, il est fait l’hypothèse que la formation supérieure intègre laformation professionnelle et technique.

Soient : X, le revenu national 2005 issu des comptes nationaux ;Y, le revenu national 2007 issu des comptes nationaux ;

y, le revenu par tête 2007 calé sur les comptes nationaux en PPA USD;Xp le revenu national 2005 issu des comptes nationaux en PPA USD;Yp le revenu national 2007 issu des comptes nationaux en PPA USD;P2005, la taille de la population en 2005 ;P2007, la taille de la population en 2007 ;C, le revenu par tête 2005 en PPA USD (C=781).

Il vient :Xp=C*P2005

Yp=Xp*(Y/X)

y=Yp/P2007

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Tableau 12: Indicateurs socioéconomiques de pays à faible développement humain (2005)

Pays Espérance (e0) Infantile PIB_tête TSC

Sénégal 62,3 65 1792 39,6

Erythrée 56,6 43 1109 35,3

Nigéria 46,5 93 1128 56,2

Tanzanie 51,0 104 744 50,4

Guinée 54,8 98 2316 45,1

Rwanda 45,2 94 1206 50,9

Bénin 55,4 81 1141 50,7

Malawi 46,3 109 667 63,1

Zambie 40,5 86 1023 60,5

Côte d'Ivoire 47,4 86 1648 39,6

Ethiopie 51,8 70 1055 42,1

Tchad 50,4 105 1427 37,5

République centrafricaine 43,7 93 1224 29,8

Mozambique 42,8 107 1242 52,9

Mali 53,1 114 1033 36,7

Niger 55,8 79 781 22,7

Burkina Faso 51,4 88 1213 29,3

Sierra Leone 41,8 134 806 44,6Source : RMDH 2007/2008

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Annexe 3 : Données pour l’estimation de l’indice de revenu

Régions Sexe populationproportion(%)

revenu totalENBC2007X

revenupercapitaENBC2007

revenunominalcorrigé2007

niveaudes prix2007

revenureel2007

revenuppa2007

revenuppa 96

rvenuPPA 97

revenuPPA 98

agades

masculin 86 093 47,2 2,74E+10 318 260,5 351 245 1,184 296 604 1755 1282 1286 1334

féminin 96 238 52,8 2,93E+10 304 453,5 336 007 1,184 283 737 1679 646 648 672

ensemble 182 331 100,0 5,67E+10 310 972,9 343 202 1,184 289 812 1715 1211 1214 1259

diffa

masculin 215 875 51,7 4,49E+10 207 990,7 229 547 1,084 211 785 1253 936 939 973

féminin 201 964 48,3 4,05E+10 200 530,8 221 314 1,084 204 189 1208 711 713 739

ensemble 417 839 100,0 8,54E+10 204 384,9 225 567 1,084 208 114 1232 912 914 948

dosso

masculin 845 396 49,2 9,35E+10 110 599,1 122 061 0,982 124 353 736 1245 1249 1295

féminin 874 088 50,8 9,88E+10 113 032,1 124 747 0,982 127 088 752 583 585 606

ensemble 1 719 484 100,0 1,92E+11 111 835,9 123 426 0,982 125 743 744 783 785 814

maradi

masculin 1 402 309 48,6 1,39E+11 99 122,2 109 395 0,966 113 301 671 575 576 598

féminin 1 482 045 51,4 1,46E+11 98 512,5 108 722 0,966 112 604 666 551 553 573

ensemble 2 884 354 100,0 2,85E+11 98 809,0 109 049 0,966 112 943 668 571 572 594

tahoua

masculin 1 281 822 48,2 1,63E+11 127 162,7 140 342 0,990 141 805 839 636 638 594

féminin 1 378 825 51,8 1,75E+11 126 919,7 140 074 0,990 141 534 838 615 617 662

ensemble 2 660 647 100,0 3,38E+11 127 036,8 140 203 0,990 141 664 838 636 638 640

tillabery

masculin 885 418 48,1 9,06E+10 102 324,6 112 929 0,973 116 094 687 1232 1236 1282

féminine 956 408 51,9 9,81E+10 102 571,3 113 202 0,973 116 374 689 791 793 822

ensemble 1 841 826 100,0 1,89E+11 102 452,7 113 071 0,973 116 239 688 1193 1197 1241

zinder

masculin 1 380 944 49,0 1,79E+11 129 621,5 143 055 0,954 150 018 888 528 529 549

féminin 1 438 482 51,0 1,84E+11 127 912,6 141 169 0,954 148 041 876 447 449 465

ensemble 2 819 426 100,0 3,63E+11 128 749,6 142 093 0,954 149 009 882 520 522 541

niamey

masculin 439 991 48,8 1,54E+11 350 007,2 386 282 1,000 386 282 2286 1785 1791 1857

féminin 462 092 51,2 1,51E+11 326 774,8 360 641 1,000 360 641 2134 1220 1224 1269

ensemble 902 083 100,0 3,05E+11 338 106,4 373 147 1,000 373 147 2208 1716 1721 1785

niger

masculin 6 537 848 48,7 8,92E+11 136 436,3 150 577 152 489 902 804 806 836

féminin 6 890 142 51,3 9,24E+11 134 104,6 148 003 149 862 887 645 647 671

ensemble 13 427 990 100,0 1,82E+12 135 239,9 149 256 123,6 151 141 894 792 795 824

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 124

Annexe 4 : Données pour l’estimation de l’indice du niveau d’instruction

Régions Sexe alphabétisation (%) Primaire (%) Secondaire (%) Supérieur (%) Combiné (%)

Agadez

masculin 64,6 100,4 39,7 0,6 59,0féminin 32,5 94,5 25,8 2,4 50,5ensemble 47,4 97,3 31,9 1,5 54,4

Diffa

masculin 53,5 68,6 23,8 2,8 45,3féminin 21,5 77,4 13,7 0,7 35,5ensemble 37,1 72,4 18,0 1,5 40,3

Dosso

masculin 33,4 78,4 18,7 1,8 43,9féminin 10,7 52,9 9,2 1,0 25,1ensemble 21,3 66,2 13,7 1,3 34,3

Maradi

masculin 31,2 58,8 12,7 0,1 35,9féminin 7,5 34,1 4,0 0,4 17,2ensemble 18,7 46,6 8,2 0,3 26,1

Tahoua

masculin 45,8 61,5 10,1 0,4 37,3féminin 17,2 40,1 2,6 0,2 18,3ensemble 30,1 51,7 6,0 0,2 27,5

Tillabery

masculin 37,3 67,7 8,5 0,6 36,8féminin 14,7 54,8 6,0 0,4 24,6ensemble 24,9 61,5 7,2 0,5 30,3

Zinder

masculin 38,4 49,7 13,1 1,9 32,4féminin 13,2 40,8 6,5 1,7 21,3ensemble 25,1 45,3 9,1 1,8 26,4

Niamey

masculin 80,8 106,3 65,2 32,4 73,1féminin 61,3 94,6 45,5 30,5 59,7ensemble 70,8 100,4 55,0 31,4 66,2

Niger

masculin 42,0 64,5 17,7 4,5 40,1féminin 17,0 47,5 9,1 3,1 24,4ensemble 28,6 56,3 13,0 3,7 31,8

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 125

Annexe 5 : Données pour l’estimation de l’indice d’espérance de vie

Régions Infantile (1q0) Espérance_vie (E0)

Agadez

masculin 55 59,8féminin 51 61,5

ensemble 53 61,2

Diffa

masculin 65 56,4féminin 61 59,1

ensemble 63 57,4

Dosso

masculin 101 54,8féminin 93 56,9

ensemble 97 55,6

Maradi

masculin 110 54féminin 102 55,2

ensemble 106 54,9

Tahoua

masculin 94 55féminin 88 56,6

ensemble 91 55,9

Tillabery

masculin 77 54,1féminin 71 55,9

ensemble 74 55

Zinder

masculin 117 55féminin 109 55,2

ensemble 113 55,1

Niamey

masculin 59 60,5féminin 55 62,2

ensemble 57 61,7

Niger

masculin 84 56,7féminin 78 58,1

ensemble 81 57,2

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 126

Annexe 6 : Estimation des Indices de Développement Humain par région, par sexe et selon les dimensions de l’IDH

Régions SexeIndicateurs 2007/08

Espérance (e0) Alphabétisation Combiné Education PIB_habitant IDH 2007/08

Agadez

masculin 0,580 0,646 0,590 0,627 0,478 0,562féminin 0,608 0,325 0,505 0,385 0,471 0,488ensemble 0,603 0,474 0,544 0,497 0,474 0,525

Diffa

masculin 0,523 0,535 0,453 0,508 0,422 0,484féminin 0,568 0,215 0,355 0,262 0,416 0,415ensemble 0,540 0,371 0,403 0,381 0,419 0,447

Dosso

masculin 0,497 0,334 0,439 0,369 0,333 0,400féminin 0,532 0,107 0,251 0,155 0,337 0,341ensemble 0,510 0,213 0,343 0,256 0,335 0,367

Maradi

masculin 0,483 0,312 0,359 0,328 0,318 0,376féminin 0,503 0,075 0,172 0,107 0,317 0,309ensemble 0,498 0,187 0,261 0,212 0,317 0,342

Tahoua

masculin 0,500 0,458 0,373 0,429 0,355 0,428féminin 0,527 0,172 0,183 0,176 0,355 0,352ensemble 0,515 0,301 0,275 0,292 0,355 0,387

Tillabery

masculin 0,485 0,373 0,368 0,371 0,322 0,393féminin 0,515 0,147 0,246 0,180 0,322 0,339ensemble 0,500 0,249 0,303 0,267 0,322 0,363

Zinder

masculin 0,500 0,384 0,324 0,364 0,364 0,409féminin 0,503 0,132 0,213 0,159 0,362 0,342ensemble 0,502 0,251 0,264 0,255 0,363 0,373

Niamey

masculin 0,592 0,808 0,731 0,782 0,522 0,632féminin 0,620 0,613 0,597 0,608 0,511 0,580ensemble 0,612 0,708 0,662 0,693 0,517 0,607

Niger

masculin 0,528 0,420 0,401 0,413 0,367 0,436féminin 0,552 0,170 0,244 0,194 0,364 0,370ensemble 0,537 0,286 0,318 0,297 0,366 0,400

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 127

Annexe 7 : Estimation des Indices sexospécifiques de Développement Humain par région, par sexe et selon les dimensions de l’IDH

Régions Sexe

Indicateurs

Espérance (e0) Alphabétisation Combiné Education PIB_habitant IDHISDH(e0) ISDH (Education) ISDH (Revenu) ISDH

Agadez

masculin 0,580 0,646 0,590 0,627 0,478 0,562

0,515féminin 0,608 0,325 0,505 0,385 0,471 0,488 0,594 0,476 0,474

ensemble 0,603 0,474 0,544 0,497 0,474 0,525

Diffa

masculin 0,523 0,535 0,453 0,508 0,422 0,484

0,436féminin 0,568 0,215 0,355 0,262 0,416 0,415 0,545 0,345 0,419

ensemble 0,540 0,371 0,403 0,381 0,419 0,447

Dosso

masculin 0,497 0,334 0,439 0,369 0,333 0,400

0,355féminin 0,532 0,107 0,251 0,155 0,337 0,341 0,514 0,218 0,335

ensemble 0,510 0,213 0,343 0,256 0,335 0,367

Maradi

masculin 0,483 0,312 0,359 0,328 0,318 0,376

0,324féminin 0,503 0,075 0,172 0,107 0,317 0,309 0,493 0,161 0,317

ensemble 0,498 0,187 0,261 0,212 0,317 0,342

Tahoua

masculin 0,500 0,458 0,373 0,429 0,355 0,428

0,372féminin 0,527 0,172 0,183 0,176 0,355 0,352 0,513 0,249 0,355

ensemble 0,515 0,301 0,275 0,292 0,355 0,387

Tillabery

masculin 0,485 0,373 0,368 0,371 0,322 0,393

0,354féminin 0,515 0,147 0,246 0,180 0,322 0,339 0,500 0,242 0,322

ensemble 0,500 0,249 0,303 0,267 0,322 0,363

Zinder

masculin 0,500 0,384 0,324 0,364 0,364 0,409

0,362féminin 0,503 0,132 0,213 0,159 0,362 0,342 0,502 0,221 0,363

ensemble 0,502 0,251 0,264 0,255 0,363 0,373

Niamey

masculin 0,592 0,808 0,731 0,782 0,522 0,632

0,602féminin 0,620 0,613 0,597 0,608 0,511 0,580 0,606 0,683 0,516

ensemble 0,612 0,708 0,662 0,693 0,517 0,607

Niger

masculin 0,528 0,420 0,401 0,413 0,367 0,436

0,390féminin 0,552 0,170 0,244 0,194 0,364 0,370 0,540 0,264 0,366

ensemble 0,537 0,286 0,318 0,297 0,366 0,400

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 128

Annexe 8 : Estimation de l’Indice de Participation Féminine et de l’Indicateur de Pauvreté Humaine

Part de la population féminine (INS 2008) 0,501

part de la population masculine (INS 2008) 0,499

part des parlementaires femmes (%) (Assemblée Nationale, 2008) 12,5

part des parlementaires hommes (%) (AN, 2008) 87,5

haut fonctionnaire et directeurs femmes (%) (DE, 2007) 10

haut fonctionnaire et directeurs hommes (%) (DE, 2007) 90

postes professionnels hommes (%) (2007) 75

postes professionnels femmes (%) (2007) 25

indice revenu femme (ENBC, 123, 2001-2007) 0,0197

indice revenu homme (ENBC, 123, 2001-2007) 0,0201

1. PARTICIPATION POLITIQUE ET POUVOIR DE DECISION 0,431

PERE 21,552

PERE Indexé 0,431

PARTICIPATION ECONOMIQUE ET POUVOIR DE DECISION (hautfonctionnaire et directeur)

PERE 17,71653543

PERE Indexé 0,354

PARTICIPATION ECONOMIQUE ET POUVOIR DE DECISION (posteprofessionnel)

PERE 37,12871287

PERE Indexé 0,743

2. PARTICIPATION ECONOMIQUE ET POUVOIR DE DECISION(synthèse) 0,548

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6ème Rapport National sur le Développement Humain, Niger 2009 Page 129

3. POUVOIR SUR LES RESSOURCES ECONOMIQUES(REVENUS) 0,020

4. CALCUL DE L'IPF 0,33

1. Mesure de la défavorisation dans un niveau de vie décent P3 47,15 47,15

2. Taux d'analphabétisme chez les adultes P2 71,3 71,3

3. Probabilité à la naissance de ne pas survivre jusqu'à 40 ans (fois 100) P1 28,7 28,7

3. Calcul de l'IPH-1 (1/3*(P1^3+P2^3+P3^3))^(1/3) 54,70

0q40 (EDS, RGP)TAUX D'ANALPHABETISME(QUIBB2005)

POPULATION SANS SOURCED'EAU APPROPRIEE (EBC2007)

INSUFFISANCEPONDERALE (Moinsde 5 ans) (EDSN2006) IPH-1

0,287 71,3% 49,9% 44,4% 54,70%

i Selon les estimations de l’Institut National de la Statistique