Rapport sur la prévention et la prise en compte de la pénibilité au travail au sein de la fonction publique

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  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

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    MINISTRE DE

    L INTRIEUR

    INSPECTION GNRALE

    DE

    L ADMINISTRATION

    16031-15059-01

    ibrrllf

    _

    raumlri

    RPUBLIQUE fR N ISE

    RAPPORT

    SUR

    MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES

    ET DE

    LA SANT

    INSPECTION GNRALE

    DES AFFAIRES SOCIALES

    No

    2015-088R

    LA

    PRVENTION ET LA PRISE

    EN

    COMPTE

    DE

    L PNIBILIT

    AU

    TR V IL

    AU SEIN DE LA FONCTION PUBLIQUE

    MARs2016

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    MINISTRE DE

    L INTRIEUR

    MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES

    ET DE LA SANT

    INSPECTION GNRALE

    DE L ADMINISTRATION

    INSPECTION GNRALE

    DES AFF AIRES SOCIALES

    w

    16031-15059-01 2015-088R

    RAPPORT

    SU

    L PRVENTION ET L PRISE EN COMPTE

    DE

    LA

    PNIDILIT U TR V IL

    AU SEIN DE LA FONCTION PUBLIQUE

    tabli par:

    Jacques FOURNIER

    Inspecteur gnral de l administration

    nne B DONNEL

    Inspectrice de 1 administration

    Patrice BOREL

    Inspecteur gnral des affaires sociales

    MARS2016

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    SYNTHSE

    Au commencement de ses travaux et au vu des lments d information recueillis, la mission a

    constat que les employeurs publics ne mettent en uvre que trs partiellement leurs

    obligations relatives la traabilit des expositions aux risques professionnels et la

    prvention de la pnibilit (documents uniques d valuation des risques professionnels,

    fiches individuelles d exposition aux risques professionnels ... ), mconnaissant pour

    certains les textes parus depuis maintenant plusieurs annes

    1

    .

    Des raisons multiples sont avances pour expliquer ces lacunes, notamment les difficults

    lies au recrutement des mdecins de prvention, mais aussi la complexit et le foisonnement

    des textes lgislatifs et rglementaires relatifs la pnibilit.

    Par ailleurs, la mission souligne l absence de contrle de la mise en uvre des obligations

    pesant sur les employeurs publics par les administrations centrales comptentes (DGAFP,

    DGCL, DGOS).

    Par consquent, la cartographie des mtiers, fonctions

    et

    situations de t ravail susceptibles

    d tre exposs aux risques professionnels au-del des critres de pnibilit dfinis dans le

    code du travail est loin d tre compltement produite.

    Une esquisse de cartographie a t ralise dbut 2014 l initiative de la DGAFP, mais sans

    l application des seuils et intensits des facteurs de pnibilit dfinis en octobre 2014 dans le

    code du travail. Le nombre

    de

    fonctionnaires entrant dans le champ de la pnibilit n est donc

    pas identifi

    ce

    jour. Les travaux mens par la DARES ou encore la CNRACL sur

    l exposition aux risques professimmels mettent en lumire que les mtiers de la fonction

    publique territoriale et la fonction publique hospitalire sont particulirement concerns

    par

    la

    pnibilit.

    Malgr l absence d tat des lieux relatif aux mtiers dits pnibles, la prvention de la

    pnibilit et des risques professionnels est cependant prise en compte par res employeurs

    publics, par l intermdiaire de dispositifs et d actions diversifies.

    En dpit de la pnurie dj voque relative

    la

    mdecine de prvention, les

    administrations ont ralis un effort de structuration de leurs quipes de prventeurs.

    Elles ont d fait mis en place des dispositifs de prise en compte de la pnibilit (dpart

    anticip la retraite, amnagement du temps de travail, primes ... ), ainsi que des politiques

    d accompagnement en matire de ressources humaines (formation, reconversion, gestion

    prvisionnelle des mtiers et des comptences ... ), et des actions de prvention (CLACT par

    exemple).

    En outre, le classement de certains emplois dans la catgorie active, qui est caractrise par

    une dangerosit particulire et des risques encourus exceptionnels, a pu permettre d apporter

    une rponse collective et statutaire

    la pnibilit de certains postes. Cette notion, toiletter,

    est centre

    sur

    la

    rparation et

    intervient en fin de carrire (grce l anticipation de l ge

    de dpart la retraite) et

    non pas sur la

    prvention des risques tout

    au

    long de

    la

    vie

    professionnelle. La mission a mis en vidence

    que

    certains mtiers

    rpondant aux

    critres

    de

    pnibilit n taient

    pas

    classs en catgorie active, alors qu a contrario,

    Depuis 2001 s agissant du DUER, voire 1985 pour certaines dispositions relatives la FPT.

    5

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    certains mtiers classs en catgorie active ne correspondent pas

    des affectations

    particulirement dangereuses ou prsentant des risques exceptionnels.

    En conclusion,

    la

    mission souligne

    que la

    transposition du compte personnel de

    prvention de la pnibilit (C3P) aux agents publics, bien que souhaitable, est pour

    l heure

    prmature, au vu notamment de la mise en uvre incomplte de leurs obligations

    par les employeurs publics et des difficults actuelles de mise en place

    e

    celui-ci dans le

    secteur priv.

    Si elle est favorable

    la mise en uvre du

    C3P

    dans les trois fonctions publiques afm de

    favoriser la convergence entre les salaris du secteur priv et les agents publics, la mission

    estime qu il est indispensable de lever

    un

    certain

    nombre

    de pralables et de conditions

    (notamment la mise en uvre des obligations des employeurs publics, l tablissement

    des cartographies des mtiers exposs, la mise niveau de la mdecine de prvention et

    la

    mise en place

    d un

    vritable pilotage national).

    Enfin, la mission recommande de rflchir

    une transposition de

    l approche

    du

    secteur

    priv des rfrentiels de risques

    par

    mtier, et d analyser la mise en place

    u C3P

    l aune

    de la rflexion plus globale relative

    l instauration

    d un

    compte personnel d activit.

    6

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    RECOMMANDATIONS

    Les recommandations sont rfrences par leur ordre de prsentation dans le rapport et sont

    articules autour de deux orientations :

    au regard du bilan de la mise en uvre contraste dans les trois fonctions publiques

    des obligations lgislatives et rglementaires, des actions doivent tre mises en uvre

    en priorit et reprsentent des pralables indispensables tout scenario d extension

    totale ou partielle du C3P aux agents publics (recommandation 1 6) ;

    un

    travail relatif la convergence

    u

    secteur pu lic et

    u

    secteur

    priv

    sur le

    traitement et la prvention de la pnibilit est ncessaire afin de construire une mise en

    place progressive du C3P pour l ensemble des salaris du secteur public

    (recommandation 7 13).

    Recommandations relatives aux pralables

    toute

    mise en place du C3P

    Page Priorit Services

    concerns

    Recommandation nol

    Afin de faire respecter, dans les trois

    fonctions publiques, une mise en uvre

    effective

    des obligations lgislatives et

    rglementaires (DUER, fiches d exposition

    DGAFP, DGOS,

    aux risques professionnels, RASSCT, plans 36

    1

    DGCL

    de prvention ), dfinir la fois au niveau

    national et au niveau territorial, les instances

    qui auront la responsabilit du contrle de

    l effectivit de cette mise en uvre.

    Recommandation n2 Etablir pour les trois fonctions publiques -

    compris la catgorie active et les ouvriers

    d tat - une cartographie des mtiers,

    DGAFP, en lien

    fonctions ou situations de travail susceptibles

    43

    1 avec la DGCL et

    d tre exposs la pnibilit selon les critres

    laDGOS

    dfinis dans le code du travail et identifier le

    nombre de fonctionnaires potentiellement

    concerns par la mise en place d un C3P.

    Recommandation n3 Raliser une prochaine enqute SUMER

    prenant en compte les seuils de pnibilit tels 45 3 DARES

    que dfinis dans le code du travail.

    Recommandation n4 Rendre obligatoire

    pour

    les collectivits

    territoriales, les centres de gestion et les

    tablissements publics de sant l utilisation

    48 3 DGCL,DGOS

    du logiciel PRORlSQ afin d augmenter le

    taux de couverture de la banque nationale de

    donnes.

    Recommandation n5 Poursuivre la mise en uvre des

    recommandations relatives la remise

    niveau de la mdecine de prvention issu du

    53 2

    DGAFP, DGOS,

    rapport IGAS IGA IGAENR relatif la

    DGCL

    mdecine

    de

    prvention dans les trois

    fonctions publiques (cf. annexe 4).

    Recommandation n6

    En complment de la recommandation n2,

    tablir pour les trois fonctions publiques une

    cartographie exhaustive et comparative de

    tous

    les dispositifs

    et

    mesure en place DGAFP, en lien

    aujourd hui dans chacune des trois fonctions 55

    1 avec la DGCL et

    publiques

    pour

    prendre en compte

    la

    laDGOS

    pnibilit (NBI,

    dispositifs

    indemnitaires,

    dpart anticip

    la

    retraite, dure et

    amnagement du temps de travail. .. .

    7

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    Recommandations relatives l mise en place progressive du C3P dans l Page

    fonction publique

    Recommandation

    n7

    Poursuivre l tablissement, pour les agents

    non titulaires de droit priv travaillant au sein

    des trois fonctions publiques, d une

    cartographie des mtiers, fonctions ou

    situations

    de

    travail susceptibles d tre

    72

    Recommandation

    n8

    Recommandation n9

    Recommandation nl 0

    Recommandation

    nll

    exposs la pnibilit selon les critres

    dfinis dans le code du travail et identifier le

    nombre de C3P ouverts depuis

    le er

    janvier

    2015.

    Renforcer le rle de la DGAFP en termes de

    moyens humains et budgtaires, de

    comptences et d expertise en lui donnant

    toute l autorit ncessaire sur

    le

    plan

    interministriel pour un vritable pilotage

    national.

    Faire progresser les dmarches de prvention,

    au

    cur des politiques

    de

    ressources

    humaines, par :

    - le dveloppement des dmarches

    favorisant la gestion prvisionnelle des

    mtiers et des comptences (GPMC) et la

    construction de parcours professionnel,

    en tant qu elles participent d im progrs

    en termes de rponse pour la prvention

    de l usure professionnelle et le traitement

    de la pnibilit ;

    la prise en compte des situations dans

    lesquelles les dmarches de prvention

    des risques s avrent insuffisantes,

    74

    conduisant l inaptitude de l agent

    74

    occuper son emploi en largissant la

    rflexion et la concertation

    la gestion

    de

    l inaptitude ;

    ouvrir une rflexion sur la prise en

    compte de la polyvalence des salaris

    dans le traitement de la pnibilit;

    au regard du dpart

    en

    retraite de plus en

    plus recul, ouvrir une rflexion sur

    seniors et les spcificits lies au

    vieillissement, sous l angle de la sant et

    de scurit au travail et de l usure

    professionnelle, notamment en termes de

    maintien dans l emploi.

    Crer un fonds pour l amlioration des

    conditions

    de

    travail au sein de la FPE,

    l image du fonds national

    de

    prvention

    existant pour la FPT et FPH.

    Mettre en place

    au

    niveau national une base

    de donnes quantitatives et qualitatives,

    centralise, couvrant les trois fonctions

    publiques, construite partir

    des

    diffrents

    systmes d information et bases de donnes

    existants, pour permettre de smvre la

    progression

    de

    la mise en uvre effective des

    obligations lgales et rglementaires et

    participer la capitalisation des rsultats des

    actions conduites.

    8

    75

    75

    Priorit

    3

    3

    Services

    concerns

    DGAFP, en lien

    avec la DGCL et

    laDGOS

    DG AFP

    DG AFP

    DGAFP, en lien

    avec la DGCL et

    laDGOS

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    Recommandation

    nl

    Analyser les conditions techniques pralables

    la mise en uvre

    du

    C3P (choix des

    services gestionnaires, modalits

    de

    76 2

    DG

    AFP

    financement, volution des systmes

    d information).

    Recommandation n13 Travailler la construction de rfrentiels

    DGAFP, en lien

    professionnels

    au

    niveau national dans 77 3 avec

    la

    DGCL et

    chacune des trois fonctions publiques. laDGOS

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    SOMMAIRE

    SYNTHS

    5

    RECOMMANDATIONS 7

    PRSENTATIONDE LA MISSION 15

    1 -

    LES EMPLOYEURS PUBLICS NE SE CONFORMENT QUE PARTIELLEMENT A LEURS OBLIGATIONS

    RELATIVES

    LA

    TRAABILIT DES EXPOSITIONS AUX FACTEURS

    DE

    PNIBILIT

    19

    1.1. Les obligations pesant aujourd hui sur les employeurs publics en matire

    de

    pnibilit au

    travail ............................................................................................................................................. 19

    1.1.1. La pnibilit au travail : une notion rcente, mal matrise et qui donne lieu des interprtations

    diverses ..................................................................................................................................................... 19

    1.1.1.1.

    Un

    corpus lgislatif rcent et orient sur la rforme des retraites ....................................................... 19

    1.1.1.2. Les trois acceptions possibles de la notion de pnibilit au travail

    ..

    : ................................................. 19

    1.1.1.3. Une dfinition inscrite dans le code du travail sur la base de critres prcis ....................................... 20

    1.1.1.4. Les dfruitions diverses de la pnibilit au travail et les interprtations largies par les interlocuteurs

    rencontrs ............................................................................................................................................ 22

    1.1.2. Les obligations pesant sur l employeur .................. .................... ................... .................... ................... ..... 22

    1.1.2.1. Le document unique d valuation des risques professionnels (DUER) ................... ....................... .... 23

    1.1.2.2. Le rapport annuel faisant le bilan de la situation gnrale de la sant, de la scurit et des conditions

    de travail (RASSCT) et le programme de prvention des risques professionnels ............................... 23

    1.1.2.3. La traabilit des expositions aux risques professionnels ................................................................... 24

    1.1.2.4. Le rapport annuel d activit du mdecin du travail... .................. .................. .................. .................. .. 25

    1.2. Un tat des lieux quine peut tre exhaustif

    et

    une mise en uvre partielle des obligations pesant

    sur les employeurs publics ............................................................................................................ 25

    1.2.1. Au vu des lments recueillis, la mission fait le constat d une mise en uvre partielle de leurs obligations

    par les employeurs publics, voire de carence ............................................................................................ 25

    1.2.1.1. S agissant de la fonction publique d tat . ....................... .............. ; ........................ ........................ ... 25

    1.2.1.2. S agissant de la fonction publique territoriale ................. .................. .................. ................. ............... 26

    1.2.1.3. S agissant de la fonction publique hospitalire ............... .................. .................. ................. ............... 28

    1.2.2. Des raisons multiples et htrognes peuvent expliquer les lacunes importantes dans le respect des

    obligations lgislatives et rglementaires .................................................................................................. 29

    1.2.2.1. L instabili t et la complexit des textes lgislatifs et rglementaires relatifs la pnibilit ............... 30

    1.2.2.2. La pnurie de mdecins de prvention et la difficult de recrutement de ceux-ci.. ............................. 30

    1.2.2.3. La question de

    1

    adaptation des critres d exposition aux risques professionnels la fonction

    publique .............................................................................................................................................. 31

    1.2.2.4. Le caractre isol, dconcentr voire autonome de certaines entits administratives ......................... 32

    1.2.2.5. Un manque d appui mthodologique et de soutien pour identifier et traiter les enjeux de la pnibilit

    des postes de travail ............................................................................................................................ 32

    1.2.2.6. La confrontation de la logique collective avec la logique individuelle ............................. ................. 33

    1 3

    Une absence de contrle de la mise en uvre des obligations des employeurs publics, ainsi

    qu une insuffisance de leviers pour inciter la mise en uvre effective de celles-ci .................... 34

    1.3.1. S agissant de la fonction publique d tat ................................... .................. ................... ................... ...... 34

    1.3.2. S agissant de la fonction publique territoriale ........................................................................................... 34

    1.3.3. S agissant de la fonction publique hospitalire ......................................................................................... 35

    11

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    2 -

    LA

    CARTOGRAPIDE DES MTIERS ET FONCTIONS SUSCEPTIBLES

    D TRE

    EXPOSS LA PNIBILIT

    EST

    AUJOURD HUI INCOMPLTE ........................................................................... .

    .......

    ......................... 37

    2.1.

    Une

    rflexion incomplte sur l application

    des

    critres

    de

    pnibilit du code du travail

    la

    fonction publique .......................................................................................

    ..

    ........................

    7

    2.1.1. Au niveau central : une mconnaissance des textes, voire

    un

    attentisme, quant la mise en uvre des

    obligations des employeurs publics ........................ ...................................

    ............... ............ .... 37

    2.1.2.

    Au

    niveau dconcentr : en l absence d instructions, des initiatives prises par les acteurs et la construction

    de doctrines maison 3 8

    2.2. Une production incomplte d une cartographie des mtiers susceptibles d tre exposs

    la

    pnibilit ............................ .......................................................................................................

    38

    2.2.1 Une esquisse de cartographie ralise dbut 2014 sans l application des critres de pnibilit .............. 38

    2.2

    2

    Une cartographie centre sur les mtiers, non pas sur les postes de travail ou les situations

    professionnelles, et non actualise ....... . ............................................. ..... .... ..............

    ...... 3 9

    2.2.3. Une absence de chiffrage global du nombre d agents publics concerns par la pnibilit, mais la

    FPT

    et la

    FPH sont davantage concernes que la FPE .................................

    .......................................................... 40

    2.3. Trois analyses intressantes mais incompltes s agissant de J valuation de la pnibili t dans la

    fonction publique .................................. ..................................................................................... 43

    2.3.1 . L enqute SUMER (DARES, 2010) : surveillance mdicale des expositions aux risques professionnels 43

    2.3.2. L enqute conditions de travai l (2013) ....... ........................

    .........

    ............................................. 45

    2.3.3. Les analyses de la CNRACL, s agissant de la fonction publique territoriale et de la fonction publique

    hospitalire ............ .......

    ............................ .

    ..........

    ...............

    ......................

    .....................

    .......... 46

    3 - LA

    PRvENTION DE

    LA

    PNIBILIT EST TOUTEFOIS PRISE

    EN

    COMPTE

    PAR

    LES EMPLOYEURS PUBLICS,

    PAR L INTE RMDIAIRE DE DISPOSITIFS ET ACTIONS DIVERS ................................................................ 49

    3.1.

    Un

    effort de structuration des acteurs

    de

    prvention ................................................................... 49

    3.1.1. L organisation rgulire de CHS-CT, la dfinition d orienta tions stratgiques et le suivi des actions de

    prvention .......................................................... : .....................................................................................

    51

    3.1.2. Les difficults relatives la situation ancienne et proccupante de la mdecine de

    pr

    vention .............. 52

    3.2. Conformment la rglementation, les employeurs

    ont mis

    en place des actions permettant de

    compenser la pnibilit de certaines situations

    de

    travail ............................................................ 53

    3.2. 1 Les dispositifs de compensation ................ ...... ......... ..........................

    ........ ......................... 53

    3.2.1.1.

    3.2.1.2.

    3.2.1.3.

    Les dispositifs indemnitaires .............................................................................................................

    53

    Les dispositifs de dpart anticip

    la retraite .............

    ....

    .............................................

    ............. 54

    Les dispositifs d amnagement du temps de travail (dont temps partiels) ......................... ............... 55

    3.2.2 Les politiques d accompagnement en matire de ressources humaines et les dispositifs de prvention ... 55

    3.2.2.1

    3.2.2.2.

    3.2.2.3.

    3.2.2.4.

    3.2.2.5 . .

    Le droulement des carrires et la gestion prvisionnelle des mtiers et des comptences (GPMC) 55

    Les dispositifs de formation ......................... ................................ . . ............................... ...... 56

    Le traitement de l inaptitude ................................................ .....

    ........

    ..............

    ...........

    ............. 57

    Seconde carrire : les dispositifs de reclassement et de reconversion professionnels ......................... 58

    Les contrats d amlioration des conditions de travail (CLACT) ......

    ....

    ......................................... 58

    3.3. Le classement de certains emplois dans la catgorie active perm et d une certaine manire

    d apporter une rponse la pnibilit de certains postes, sous J angle rparation

    uniquement ...............................................

    ................................................................................

    59

    3.3.1.

    La

    catgorie active est lie

    des postes prsentant des degrs de dangerosit avrs, distincte de la notion

    de pnibilit .....

    ...........

    ........................

    ............................

    .......

    .....

    ...................................... 59

    3.3.2. Une notion centre sur la rparation en fin de carrire, et non pas sur la prvention des risques en cours de

    la vie professionnelle ...............

    ....

    ....... .........................

    .....

    ....................... ..........................

    ....... 62

    3.3.

    3

    Une notion ancienne voire dsute ............................................................................................................

    63

    3.3.4. Certains agents exposs la pnibilit ne sont pas dans la catgorie active et certains emplois de la

    catgorie active ne sont pas sur des affectations dites pnibles ......................

    .

    ........

    ............................ 64

    12

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    13/106

    4-

    LA

    TRANSPOSITION DU COMPTE PERSONNEL DE PRVENTION DE

    LA

    PNIBILIT AUX AGENTS PUBLICS

    APPARAT POUR

    L HEURE

    PRMATURE

    ET

    SA MISE EN UVRE EST CONDITIONNE A LA LEVE

    D UN

    CERTAIN NOMBRE DE PRALABLES ....................................................................................................... 67

    4.1. Un dispositifinnovant

    qui

    est en cours de dploiement dans

    le

    secteur priv ............................

    7

    4.1.1. Prsentation des modalits de fonctionnement du C3P (compte personnel de prvention de la

    pnibilit) .................................................................................................................................................. 67

    4.1.2. Les difficults de mise en uvre constates dans le secteur priv ................ ................. ................. .......... 69

    4.1.3. Les amnagements rcents et les volutions venir ................. ................. .................. .................. ........... 70

    4 2

    Une transposition dans la fonction publique ncessiterait que soient levs plusieurs

    pralables ....................................................................................................................................... 71

    4.2.1. S inspirer des prmisses de la transposition du C3P au personnel des personnes publiques employ dans

    les conditions du priv .............................................................................................................................. 72

    4.2.2. Plusieurs pralables lever ....................................................................................................................... 72

    4.2.2.1.

    La

    mise en uvre des dispositions lgislatives

    et

    rglementaires actuelles ........................................ 72

    4.2.2.2. La ncessit

    d un

    pilotage national renforc et d un apport mthodologique aux diffrents acteurs

    publics ................................................................................................................................................ 73

    4.2.2.3.

    La

    poursuite et l approfondissement des dmarches de prvention .................................................... 74

    4.2.2.4. Des progrs indispensables en matire de recueil et de partage des donnes, quantitatives et

    qualitatives, et de capitalisation des rsultats des actions mises en uvre ................... ................... .... 7 5

    4.2.2.5. Plusieurs chantiers importants constitueront des pralables au dploiement du C3P ................... ....... 75

    4.3. A J aune de la mise en place du C3P dans le secteur priv, la fonction publique doit raliser

    un

    travail d adaptation avantde pouvoir mettre en uvre

    le

    C3P ................................................... 76

    4.3.1. Une approche ncessaire par les rfrentiels ................ ................. .................. ................. .................. ....... 76

    4.3.2. Le degr d adaptat ion dans les trois fonctions publiques des dix critres de pnibilit tels que dfinis dans

    le code du travail ....................................................................................................................................... 77

    4.3.3. L articulation du

    C3P

    avec les autres comptes individuels, et notamment le projet de compte persom1el

    d activit et le compte individuel de

    formation: ........................................................................................ 77

    ANNEXES ..................................................................................................................................................................................

    9

    Annexe 1 : Lettre de mission ................................................................................................................................................... 83

    Annexe 2 : Liste des personnes rencontres ............................................................................................................................. 87

    Annexe 3 : Grille de questionnement des employeurs publics .................................................................................................

    91

    Annexe 4 : Recommandations de la mission IGAS, IGA et IGAENR relatives la mdecine de prvention dans les trois

    fonctions publiques (septembre 20 14) ................................................................................................................... 95

    Annexe 5 : Recommandations du rapport d information de la commission des finances du Snat sur la retraite des agents de

    catgorie active dans la fonction publique (dit rapport DELATTRE, juillet 2014) ............................................... 99

    Annexe 6 : Modle de fiche de prvention des expositions

    certains facteurs de risques professionnels .............................

    1 1

    Annexe 7 : Liste des sigles utiliss ......................................................................................................................................... 1

    3

    13

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    14/106

    P

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    15/106

    PRSENTATION DE LA MISSION

    Par note en date du 22 mai 2015, la ministre

    des

    affaires sociales,

    de

    la sant et des droits des

    femmes, le ministre de l intrieur et la ministre de la dcentralisation et de la fonction

    publique ont demand l inspection gnrale

    des

    affaires sociales et l inspection gnrale

    de l administration de mener une mission relative la pnibilit dans la fonction publique

    cf. annexe n 1 : lettre de mission).

    La mission a t conduite par Patrice BOREL, inspecteur gnral

    des

    affaires sociales,

    Jacques FOURNIER, inspecteur gnral de l administration, et Anne BADONNEL,

    inspectrice de l administration.

    Deux objectifs principaux ont t assigns la mission:

    dresser un bilan des politiques conduites en matire de prvention et faire un tat

    des lieux de la prise en compte

    de

    la pnibilit actuellement dans la fonction

    publique (incluant les mtiers pour lesquels la pnibilit n est pas prise en compte,

    c est--dire l s zones grises) ;

    s interroger sur les conditions de prise en compte de la pnibilit dans la fonction

    publique telles que dfinies pour le secteur priv, en analysant l opportunit d une

    adaptation du compte personnel de prvention de la pnibilit aux agents de droit

    public.

    Il tait galement demand la mission d analyser les mtiers classs n catgorie active

    au regard des facteurs de pnibilit, et d tudier, le cas chant, des volutions des modalits

    d application de celle-ci.

    Contrairement aux attentes contenues dans la note du 22 mai 2015, l ne revenait pas la

    mission d inspection d assurer la cohrence des cartographies tablies par les employeurs

    publics, ni, outre le fait que ce travail soit colossal, d identifier les mtiers susceptibles

    d exposer les agents au-del des seuils, s agissant d une responsabilit essentielle

    de

    chaque

    employeur public.

    Pour les trois fonctions publiques (hors prise en compte des militaires), 1 tat des lieux relatif

    la mise en uvre des dispositions lgislatives et rglementaires quant aux cartographies des

    risques et aux actions de prvention de la pnibilit a t particulirement difficile tablir.

    Pour ce faire, la mission a labor une grille

    de

    questionnement (cf. annexe 3) l appui des

    entretiens qu elle a conduits, qui a t envoye le

    23

    septembre 2015 aux responsables

    ressources humaines des principaux dpartements ministriels concerns ainsi qu aux

    principaux interlocuteurs rencontrs au sein

    de

    la fonction publique territoriale et

    de

    la

    fonction publique hospitalire.

    En consquence, et notamment pour la fonction publique territoriale et la fonction publique

    hospitalire, comme l n tait naturellement pas possible, dans les dlais impartis et au vu de

    l extrme largeur du primtre

    de

    la mission, d interroger un nombre significatif d entits

    diffrentes, ces enjeux ont t abords par plusieurs voies :

    15

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

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    en exploitant le contenu du rapport d information de la commission des finances du

    Snat sur la retraite des agents de catgorie active dans la fonction publique, dit

    rapport DELATTRE Guillet 2014f et celui du rapport au Premier ministre relatif au

    compte personnel de prvention de la pnibilit, sign C. SIRUGUE, G. HUOT et

    M. DAVY DE VIRVILLE (propositions pour un dispositif plus simple, plus scuris

    et mieux articul avec la prvention) dat de mai 2015 ;

    en examinant les travaux trs importants raliss depuis des annes autour de la sant

    au travail et de la pnibilit, qui, mme s ils ne remplacent naturellement pas un bilan

    national quantitatif et qualitatif prcis de l application de la loi et des rglements

    (documents uniques et leur actualisation, fiches individuelles de suivi, plans

    d actions ... , sont une source essentielle de connaissance pour aborder ces

    problmatiques ;

    en interrogeant un certain nombre d acteurs au niveau national: DGAFP, DRH des

    ministres, directions centrales (DGAFP, DGCL, DGOS, DGT, DARES, DSS), entits

    expertes en matire de sant et scurit au travail (CNRACL, ANACT, CNFPT),

    fdrations (FNCDG, FHF, FHP), COCT et au niveau rgional ou local (ARS, CHU,

    collectivits territoriales, centres

    de

    gestion). Par ailleurs, la mission regrette de ne pas

    avoir pu obtenir d entretiens avec plusieurs instances telles que l association des

    maires de France (AMF), l association des dpartements de France (ADF) et

    l association des rgions de France (ARF), ainsi que le ministre de la Dfense.

    Durant le droulement de ses travaux et contrairement ce qu elle avait initialement prvu, la

    mission a pris la dcision de renoncer rencontrer les organisations syndicales. La

    concertation lance par la DGAFP et la mise en place de groupes de travail dont l un consacr

    la pnibilit, rendaient difficile une approche de ces mmes organisations syndicales par la

    mission en abordant notamment la question sensible de l extension du C3P et ses

    consquences sur les agents classs en catgorie active, susceptible d interfrer avec le

    dispositif de concertation entrepris par la DGAFP.

    Cf. recommandations en annexe 5.

    16

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

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    Encadr n

    :

    Les chiffres-cls de la fonction pnblique (au 31 dcembre 2013)

    5,417 millions de personnes travaillent dans les trois versants de la fonction publique (hors 83 500 bnficiaires de

    contrats aids), soit 20 de l'emploi total (salari et non salari) en France.

    Nombre d agents Observations

    (en millions)

    FPE 2,385

    44 80,7 dans les ministres, 19,3 dans les EPA nationaux

    FPT 1,879

    34,7 75 dans les rgions, dpartements et communes, 25

    dans les

    P

    A locaux

    FPH 1,153

    21,3 90,3 dans les hpitaux, 6,8 dans les EHP AD, 2,9

    dans les autres tablissements mdico-sociaux

    Tous versants confondus, les effectifs augmentent de 0,7 entre 2012 et 2013. L'volution du nombre de bnficiaires de

    contrats aids est particulirement dynamique fin 2013 :

    +

    36 .

    La fonction publique emploie, hors bnficiaires de contrats aids :

    -

    3 818 600 fonctionnaires ;

    -

    931 900 contractuels ;

    -

    309 800 militaires;

    -

    356 600 agents relevant des autres catgories et statuts.

    Catgorie A

    CatgorieB Catgorie C

    FPE

    55 25 20

    FPT

    9 14 76

    FPH

    31 20 49

    Source: Rapport annuelDGAFP chiffres cls 2015.

    7

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    18/106

    8

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    19/106

    1-

    LES EMPLOYEURS PUBLICS NE SE CONFORMENT QUE

    PARTIELLEMENT A LEURS OBLIGATIONS RELATIVES

    LA

    TRAABILIT DES EXPOSITIONS AUX FACTEURS DE PNIBILIT

    1.1.

    LES

    OBLIGATIONS PESANT

    AUJOURD Hill

    SUR LES EMPLOYEURS PUBLICS EN

    MATIRE DE PNff iiLIT AU TRAVAIL

    1.1.1. La pnibilit au travail :

    une

    notion rcente, mal matrise et qui donne lieu

    des interprtat ions diverses

    . /JJJ.

    lJD

    corpus /gis/atifnfcen/elorien/tfSUI /a

    rtf frme

    desre/rai/es

    La notion de pnibilit a merg dans le dbat public l occasion de la rforme des retraites

    en 2003

    3

    En prvoyant l allongement de la dure de cotisation, cette rforme a soulev la

    question de la prise en compte des ingalits d esprance de vie selon les professions.

    Depuis 2010, deux textes lgislatifs ont mis en place des dispositifs de compensation lis la

    pnibilit qui s appliquent au secteur priv et au secteur public.

    La loi n2010-1330 du 9 novembre 2010 portant rforme des retraites prvoit un dpart la

    retraite anticip (abaissement de l ge de dpart la retraite 60 ans pour tous les salaris

    justifiant d une incapacit permanente partielle au titre d une maladie professionnelle ou

    d un

    accident du travail, sous certaines conditions).

    La loi n 2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l avenir et la justice du systme de retraites

    a amlior la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail ; elle dispose

    notamment que les salaris des employeurs de droit priv ainsi que le personnel des

    personnes publiques employ dans les conditions du droit priv peuvent acqurir des droits

    au titre d un compte personnel de prvention de la pnibilit

    .

    J.L?.

    Les

    trois acceptions_possi b/es de /a notionde_ptfn/ bi/Jt

    au

    /rarai/

    La

    caractrisation pratique de la pnibilit au travail n est pas vidente. Trois acceptions

    peuvent tre distingues, car elles n ont pas les mmes implications en termes de prvention

    et de ddommagement. Chacune comporte ses difficults de mise en vidence, pour chaque

    salari concern. Elles portent parfois plus sur les conditions effectives du travail que sur le

    mtier exerc.

    Encadr n 2 : Les trois acceptions de

    la

    pnibilit au travai l

    5

    La pnibilit due aux conditions de travail : elle dsigne

    les contraintes

    et

    nuisances rencontres tou t au

    long

    de la vie professionnelle

    et

    qili peuvent avoir des effets long terme sur la sant, voire 1 esprance de vie. Elle

    est mise en videncepar la diffrence d esprance de vie entre ouvriers et cadres suprieurs en France 7 ans) et

    pai: la diffrence d esprance

    de

    vie en bonne sant, dont une partie est due au travail. Les relations

    de

    long

    teinie entre l exposition des facteurs dltres et l tat de sant sont mises en vidence. Ce ne sont pas les

    mtiers en eux-mmes qui portent les risques de pnibilit, mais les contraintes de travail qui leur sont

    ventuellement associs (ex. le travail de nuit). La pnibilit peut varier dans le temps, lorsque les facteurs de

    pnibilit ne. sont

    plus

    rencontrs par le travailleur. Enfin, toute exposition un facteur de risque n est pas

    3

    Loi n2003-775

    du

    21-aot 2003 portant rforme des retraites.

    4

    Article L4162-1

    du

    code du travail.

    Serge Volkoff, Valrie Pueyo, pnibilit

    du travail,

    in

    dictionnaire

    du

    travail. PUF, 2012.

    19

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    20/106

    forcment vcue comme pnible par le salari, cette ignorance pouvant constituer par elle-mme

    un

    facteur de

    risque accru.

    La pnibilit due un tat de sant dficient : la sensation de pnibilit peut galement provenir d un tat de

    sant dficient, en lien ou non avec le pass professionnel, ds lors que cette dficience rend insupportables, ou

    peu supportables, les exigences du travail. Elle augmente avec l ge. Cette notion vise organiser la prvention

    en agissant sur les conditions de travail et sans se contenter d une indenmisation

    par

    les dparts anticips

    la

    retraite ou

    un

    autre moyen.

    Le mal-tre au travail : la troisime acception est la plus difficile objectiver : le mal-tre prouv du fait de la

    vie professionnelle. Elle correspond une volution relle de l organisation du travail - accroissement et

    accumulation des contraintes de temps, culte de l urgence, changements organisationnels brusques et mal

    matriss. Les consquences en sont connues : sentiment de travail mal fait, de manque de reconnaissance,

    parfois de solitude. Ce mal-tre est qualifi sous le vocable gnrique de RPS (risques psycho-sociaux).

    LLl J Une

    t/ fln /1/on

    lnscr l/e

    nans /e

    code t/u lrara l/sur

    /a

    base

    t/e

    cr llres

    prc ls

    L article L4161-1 du code du travail prcise les deux lments constitutifs de la

    pnibilit, pour lesquels les travailleurs de droit priv sont actuellement susceptibles

    d acqurir des droits au titre d un compte personnel de prvention de la pnibilit (C3P, cf.

    4111):.

    une exposition un ou plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de

    laisser des traces durables, identifiables et irrversibles sur la sant, au-del de

    certains seuils ;

    ces facteurs de risque sont lis des contraintes physiques marques,

    un

    environnement physique agressif ou certains rythmes de travail.

    Cet article ne s applique donc pas la fonction publique, hormis le personnel des personnes

    publiques employ dans les conditions du droit

    priv.

    L article D4161-2 du code du travaiC dtermine, selon ces trois catgories de facteurs de

    risques, dix critres de pnibilit cf. tableau ci-aprs).

    Des seuils d exposition sont dfinis pour chaque facteur de risques professionnels, selon la

    nature de l action ou de la situation, son intensit et sa dure minimale (nombre d heures ou

    de jours par an).

    Jusqu 2015, la rdaction du code du travail privilgiait une approche individuelle, fonde

    sur l examen du poste

    de

    travail de chaque agent au regard des facteurs de pnibilit. Des

    modifications ont t introduites en dcembre 2015 dans un sens plus collectif(cf. 4113).

    6

    Il s agit des salaris exerant dans le secteur priv, mais galement du personnel des personnes publiques employes dans

    les conditions du droit priv. Ainsi, depuis le 1er janvier 2015, les contrats aids- dont une partie des adjoints de scurit au

    sein du ministre de l intrieur - et les contrats d apprentissage, s ils sont exposs des facteurs d exposition au-del des

    seuils, doivent se voir ouvrir

    un

    compte personnel de prvention de la pnibilit (C3P).

    7

    Dcret no 2014-1159 du 9 octobre 2014 relatif l exposition des travailleurs certains facteurs de risque professionnel au-

    del de certains seuils de pnibilit et

    sa traabilit, modifi par le dcret n2015-1888 du 30 dcembre 2015 relatif la

    simplification du compte personnel de prvention de la pnibilit et la modification de certains seuils de pnibilit.

    20

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    21/106

    Cette dfinition lie donc la pnibilit des seuils d'exposition des risques professionnels et

    l'ouverture de droits sociaux, et s'inscrit dans une logique autre que celle des actions de

    prvention visant limiter l' impact en termes d'esprance de vie.

    1o Au titre des contraintes physiques marques

    SEUIL

    FACTEUR DE RJSQUES PROFESSIONNELS

    Action ou situation Intensit minimale

    [:

    Lever ou porter Charge unitaire de 15 kilogrammes

    lrP_

    :_

    us_se_r_o_u_tir-e_r unitair e de 250

    a

    Manutentions manuelles de charges dfmies Dplacement du travailleur avec

    la

    charge ou prise de la charge

    au

    sol Charge unitaire de

    10

    kilogrammes

    ou une hauteur situe au-dessus des paules

    7,5 tonnes cumules par jour

    b Postures pnibles dfinies comme positions Maintien des bras en l'air une hauteur situe au

    dessus

    des paules ou positions accroupies ou genoux ou positions du

    forces des articulations . torse en torsion 30 degrs ou positions du torse flchi

    5

    degrs

    600

    heures

    par an

    120j

    oun;

    900

    heures

    par_an _:

    Vibratipns trammises aux mains et aux bras

    Valeur d'exposition rapporte une priode de 450

    c Vibrations mcaniques mentionnes l'article

    R.444ll

    rfrence de 8 heures de 2,5 m heures

    Valeur d'exposition rapporte une priode de

    Vibrations transmises l'ensemble du corps

    rfrence de

    8

    heures de

    0 5

    ml s2 par an

    - .

    2

    Au

    titre de l'environnement physique agressif:

    --- -- -- -

    - - ;:=-

    -===- ==-=-

    =-=======:::=...;::-,

    _ . .

    >

    FACTEUR DE RISQUES

    _

    ;;;

    -::..

    L_

    Action ou situation

    a) Agents chimiques dangereux Exposition un agent chimique dangereux

    mentionns aux articles R et' relevant d'une ou plusieurs classes ou

    catgories

    de

    danger dfinies l'annexe I du

    les poussires rglement (CE) n 1272/2008 et figurant dans

    r =::: ::;..::;

    .:;.

    ..:=c:......;

    = ---......=-: _un

    arrt du du

    b

    Activits exerces en milieu

    hyperbare dfinies l'articl eR. 4461 Interventions ou travaux

    1

    Le seuil est dtermin, pour chacun des agents chimiques dangereux, par application d'une grille

    d'valuation prenant en compte le type de pntration. la classe d'mission ou

    de

    contact de l'agent

    chimique concern, le procd d'utilisation ou

    de

    fabrication. les mesures de protection collective

    ou individuelle mises en uvre et la dure d'expo

    si

    tion,

    qui

    est dfinie par arrt du

    chari; travl .il et de.Ia

    60 interventions

    1 200 hectopascals

    1

    1

    emprat ures Temprature infrieure ou gale

    5

    degrs

    CeLsius ou

    au moins gale

    .

    30 degrs Celsius .

    1

    fl

    Bruit mentionn l'arti cle R. 4431 (A) _ _ _ _ _ _ _ _ _ j

    ; jExJ_osition un niveau de pression acoustique de crte au 135

    1

    600 heures par an

    3o

    Au

    titre de certains rythmes de travail :

    -

    -

    - - .,

    ___

    - - -- - - -

    - - - --

    -

    - -

    1

    FACTEUR

    DE

    RJSQUES PROFESSIONNELS

    1_ , - = ..o:c:: -

    "-:

    __

    .:;;;:== ..:::.;:..;;;_;._

    _ _;.:;;;.;....;.;;=

    :=.... =....;;;..:....:;;.;...

    __=---==___;i ::;::.:

    :;;-

    J

    =- ; ;-;;-: minimale

    1

    120

    nuits par

    _ _. _ . _ .... Une de entre 24

    5

    ; a) Travail de nuit dans les conditions fixes aux articles L 31 L 31 22 31

    .

    i

    b) Travail en quipes successives alternantes Travail en quipes successives alternantes impliquant au minimum une

    50

    nuits par

    . . _

    __

    _: _

    an

    ' 1;

    Temps de cycle infrieur ou gal 30 secondes:

    15

    actions

    c Travail rptitif caractris par Ja ralisation de travaux impliquant l'excution de mouvements

    1

    ou plus 1

    900

    heures

    1

    rpt

    s,

    so11icitant tout ou partie du membre suprieur, Wle frquence leve et sous cadence

    1

    - ' . . '

    1

    1.

    : contrainte I

    ITemp

    s de cycle suprieur 30 secondes, temps de cycle variable ou

    1

    par

    an

    temps 30 actions Par:_minute j

    21

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    22/106

    ./.L/.4.

    Les tl.flni/Jons tlire.rses tle a_pnib.i/Jtau

    /.ra

    rai

    et

    /es Jnteiprta/Jons

    /a.rgies_paf

    es

    Jnte.r/ocuteu.rs I'l ncon/.rs

    La notion de pnibilit est globalement imparfaitement matrise par les gestionnaires publics

    des ressources humaines en charge

    du

    secteur de

    la

    scurit

    et

    de

    la

    sant au travail rencontrs

    au cours de

    la

    mission.

    Plusieurs explications peuvent tre donnes ce constat :

    le caractre rcent de

    la

    notion de pnibilit au travail, introduite depuis quelques

    annes seulement dans le corpus juridique franais ;

    la

    non-application du compte personnel de prvention de

    la

    pnibilit

    la

    fonction

    publique et les difficults de sa mise

    en

    uvre dans le secteur priv ;

    le caractre ngatif de

    la

    notion, qui renvoie des conditions de travail subies et

    non

    pas choisies, voire assumes.

    Les acteurs rencontrs par

    la

    mission parlent plus volontiers d usure professionnelle

    ou

    encore

    d inaptitude que de pnibilit au travail.

    Cette imparfaite matrise du concept de pnibilit a pour consquence une interprtation

    largie de celui-ci, ceci dans

    un

    contexte o d autres thmatiques montent en puissance

    et

    sont souvent priorises par les directions des ressources humaines, dans le cadre des

    orientations gouvernementales :

    la

    prvention des risques psycho-sociaux (RPS) ou encore la

    qualit de vie au travail (QVT).

    1.1.2. Les obligations pesant

    sur

    l employeur

    L article L4121-1 du code du travail dfmit les obligations de

    l employeur: l

    prend les

    mesures ncessaires pour assurer la scurit et protger la sant physique et mentale des

    travailleurs. Ces mesures comprennent : des actions

    de

    prvention des risques professionnels

    et

    de

    la pnibilit au travail; des actions dnformation et

    de

    formation

    ;

    la mise en place

    d'une organisation et de moyens adapts. L'employeur veille l'adaptation de ces mesures

    pour tenir compte du changement des circonstances et tendre 1 amlioration des situations

    existantes

    Les articles R4741-1 et R4741-1-1

    du

    code

    du

    travail stipulent que le fait de ne pas transcrire

    ou

    de ne pas mettre

    jour

    les rsultats de l valuation des risques, dans les conditions prvues

    aux

    articles R. 4121-1 et R. 4121-2 (document unique d valuation des risques

    professionnels), est puni de l amende prvue

    pour

    les contraventions de cinquime classe.

    0 La rcidive est rprime conformment aux articles 132-11 et 132-15 du code pnal.

    Le fait de

    ne

    pas remplir ou actualiser

    la

    fiche de suivi des expositions d un travailleur (article

    L. 4161-1), dans les conditions prvues par l article D. 4161-1-1, est puni de l amende prvue

    pour

    les contraventions de la cinquime classe. L amende est applique autant de fois qu il y a

    de travailleurs concerns par l infraction. La rcidive est rprime conformment

    aux

    articles

    132-11

    et 132-15

    du

    code pnal.

    La sanction

    du

    manquement l obligation de prvention ou

    du

    dfaut de traabilit de

    la

    pnibilit prvue par le code du travail ne vise pas la fonction publique. Toutefois,

    l obligat ion juridique et la responsabilit pnale et administrative correspondante restent

    cependant effectives : en cas d accident de service ou de maladie professionnelle caus par

    22

    r

    [

    1

    r

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    23/106

    ces manquements,

    c est

    la responsabilit pnale de l employeur qui est engage (violation

    manifestement dlibre, faute caractrise, mise en danger grave .. . ), ainsi que la

    responsabilit administrative de la collectivit (faute e service et faute inexcusable e la

    collectivit ou de l tablissement donnant droit rparation intgrale du prjudice subi par la

    victime).

    Ces obligations relatives aux actions de prvention des risques professionnels et de la

    pnibilit au travail se traduisent par plusieurs mesures et documents mettre en place.

    LL2L Le

    document

    un que tlra ua t on tlesr squespro..fss/onne/s

    l.JUE.J?)

    Le document unique (DU) ou document unique d valuation des risques (DUER) a t cr

    par le dcret n2001-1016 du 5 novembre 2001 (article R230-1 du code du travail).

    L laboration et la mise jour de ce document s imposent tout employeur, public

    ou

    priv,

    ds le premier salari. C est un outil permettant d engager une dmarche de prvention dans la

    structure et de la prenniser.

    L artiCle R4121-l du code du travail prvoit que l employeur transcrit et met jour dans un

    document unique les rsultats

    de

    l valuation des risques pour la sant et la scurit des

    travailleurs.

    Cette valuation doit comporter un inventaire des risques identifis dans

    chaque unit de travail de l entreprise ou de l tablissement.

    La rglementation prvoit une mise

    jour du document unique

    a minima

    chaque anne.

    LL Le

    rapport

    annuei il sant e

    o an tle a s/tuat/on

    gnra e

    tle

    a

    sant4

    tle a scu.ritet les contl/t/ons tle t.rara//(l?ASSC2} et

    e

    p.rog.ramme tle

    pr

    ent/on tles

    r sques

    pro..fss/onne/s

    L article L4612-16 du code, relatif au comit d hygine, de scurit et des conditions de

    travail (CHS-CT), indique qu au moins une fois par an, l employeur (public et priv) prsente

    au comit d hygine, de scurit et des conditions de travail :

    un rapport annuel crit faisant le bilan de la situation gnrale de la sant, de la

    scurit et des conditions de travail dans son tablissement et des actions menes

    au cours de l anne coule. Les questions du travail de nuit et de prvention de la

    pnibilit sont traites spcifiquement ;

    un programme annuel de prvention des risques professionnels et d amlioration

    des conditions de travail. Ce programme fixe la liste dtaille des mesures devant

    tre prises au cours de l anne venir qui comprennent les mesures de prvention

    en matire de pnibilit, ainsi que, pour chaque mesure, ses conditions d excution

    et l estimation de son cot.

    L article R4121-3 du code du travail prvoit que, dans les tablissements dots d un comit

    d hygine, de scurit et des conditions de travail, le document unique d valuation des risques

    est utilis pour l tablissement du programme annuel de prvention des risques professionnels.

    23

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    24/106

    ../J.2.J. a l.raa JJ/ilt des expositionsaux-risquesp.I'O.Issionne/s

    L article L4161-1 du code du travail

    8

    impose aux employeurs du secteur priv mais aussi du

    secteur public une obligation de traabilit de l exposition aux risques professionnels gnrant

    de la pnibilit.

    Avant la parution de la loi n2015-994 du 17 aot 2015 relative au dialogue social et

    l emploi, les employeurs taient soumis l obligation d tablir une fiche individuelle de

    prvention des expositions certains risques professionnels

    9

    Pour chaque travailleur expos, au-del de certains seuils dfinis par l article D4161-2 du

    code du travail, aprs application des mesures de protection collective et individuelle, un ou

    plusieurs facteurs de risques professionnels lis des contraintes physiques marques, un

    environnement physique agressif ou certains rythmes de travail susceptibles de laisser des

    traces durables identifiables et irrversibles sur sa sant, l employeur consigne dans une

    fiche

    10

    les conditions de pnibilit rsultant de ces facteurs auxquelles le travailleur est

    expos, la priode au cours de laquelle cette exposition est survenue ainsi que les mesures de

    prvention mises en uvre par l employeur pour faire disparatre ou rduire l exposition ces

    facteurs durant cette priode (annexe 5 .

    Cette traabilit est susceptible de permettre aux travailleurs du secteur priv ou contractuels

    de

    droit priv employs par des entits publiques d acqurir des droits

    au

    titre du compte

    personnel de prvention de la pnibilit.

    Le dcret n2014-1158 du 9 octobre 2014 relatif au DUER et aux accords en faveur de la

    prvention de la pnibilit vise renforcer l articulation entre les fiches de prvention des

    expositions et le document unique d valuation des risques, dont il prcise galement le

    contenu. Il ajoute un articleR. 4121-1-1 qui prcise que l employeur consigne, en annexe du

    document unique :

    les donnes collectives utiles l valuation des expositions individuelles aux

    facteurs de risques mentionns l article

    L

    4161-1 de nature faciliter

    l tablissement des fiches de prvention des expositions mentionnes cet article,

    notamment partir

    de

    l identification

    de

    situations types d exposition ;

    la proportion de salaris exposs aux facteurs de risques professionnels mentionns

    l article

    L

    4161-1, au-del des seuils prvus au mme article. Cette proportion

    est actualise en tant que de besoin lors de la mise jour du document unique.

    Pour le secteur priv, le code du travail renvoie la possibilit d un accord collectif de

    branche afin de dterminer l exposition des travailleurs un ou plusieurs des facteurs de

    risques professionnels au-del des seuils mentionns l article L4161-1, en faisant notamment

    8

    Article IA161-l du code du travail, avant modifications introduites par la loi n2015-994 du 17 aot 2015 relative au

    dialogue social et l emploi

    9

    La loi du 17 aot 2015 vient prciser les modalits de suivi des risques professionnels et remplace pour les employeurs

    privs la fiche individuelle de prvention des expositions par une dclaration dmatrialise aux caisses :

    L employeur

    dclare de faon dmatrialise aux caisses les facteurs de risques professionnels lis des contraintes physiques marques,

    un environnement physique agressif ou certains rythmes

    de

    travail, susceptibles

    de

    laisser des traces durables,

    identifiables et irrversibles sur la sant auxquels les travailleurs susceptibles d acqurir des droits au titre d un compte

    personnel de prvention de la pnibilit,

    .

    . ) sont exposs au-del de certains seuils, apprcis aprs application des

    mesures de protection collective et individuelle.

    10

    Arrt du ministre du travail, de l emploi et de la sant du 30 janvier 2012 relatif au modle de fiche prvu l article

    IA121-3 du code du travail.

    24

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    25/106

    rfrence aux postes de travail, mais aussi aux mtiers

    ou situations

    e

    travail occups

    et aux mesures de protection collective et individuelle appliques.

    En l'absence d'accord collectif de branche tendu, ces postes, mtiers ou situations de travail

    exposs peuvent galement tre dfinis par un rfrentiel professionnel de branche homologu

    par

    un

    arrt conjoint des ministres chargs du travail et des affaires sociales.

    La traabilit de l'exposit ion au risque devient donc moins individuelle et plus collective, et

    rpond en cela la demande des organisations reprsentant le patronat.

    S'agissant de l'application de cette volution au secteur public, l'ar ticle D4161-1-1 du code

    du travai1

    prcise que pour les travailleurs qui ne sont pas susceptibles d'acqurir des

    droits au titre u compte personnel e prvention e la pnibilit et qui sont exposs des

    facteurs de risques, J'employeur tablit une fiche individuelle e suivi indiquant les facteurs

    de risques professionnels auxquels ils sont exposs au-del des seuils.

    Les employeurs publics restent

    par

    consquent soumis l'obligation de l'tablissement de la

    fiche individuelle de prvention des expositions

    certains facteurs de risques professionnels .

    ./..L?.

    4 Lerapport

    annue/

    Fact.lr.ll

    ou

    mt/ec.ln ou

    lrara

    L'article R4624-42 du code du travail prcise que le mdecin du travail tablit un rapport

    annuel d'activit

    pour

    les entreprises dont

    il

    a la charge.

    1.2. UN TAT DES LIEUX QUI NE PEUT TRE EXHAUSTIF

    ET

    UNE MISE EN UVRE

    PARTIELLE DES OBLIGATIONS PESANT SUR LES EMPLOYEURS PUBLICS

    1.2.1. Au vu des lments recueillis, la mission fait le constat d une mise

    en

    uvre

    partielle de leurs obligations par les employeurs publics, voire

    de

    carence

    La mission a recueilli avec beaucoup de difficults des lments chiffrs et objectivables

    permettant de raliser

    un

    tat des lieux de la mise en uvre des obligations lgales pesant sur

    les employeurs au sein des trois fonctions publiques.

    Elle ne peut donc livrer qu'une vision non exhaustive de cet tat des lieux, et a procd par

    clairages, zoom et extrapolations recueillies auprs des acteurs rencontrs. Elle peut

    cependant souligner que la prise de conscience des obligations lgales et rglementaires est

    diffrente dans les trois fonctions publiques, et que les avances en la matire sont ingales.

    L?..l.l

    Sissant

    de /a

    .tnct.lonpu JHque

    u lftat

    Obligatoire depuis 2001, l 'objecti f de raliser des DUER est en passe d 'tre atteint selon les

    dclarations des ministres qui ont rpondu la mission. Les ministres de l'intrieur, de

    l'conomie et des finances et de l'cologie et du dveloppement durable dclarent avoir

    ralis leur DUER plus de 90

    2

    Le ministre de l'ducation nationale n a mis en place les .

    DUER

    que dans la moiti des coles, collges ou lyces.

    Dcret 2015-1888 du 30 dcembre 2015 relatif la simplification du compte personnel de prvention de

    la

    pnibilit

    et

    la

    modification de certains facteurs et seuils de pnibilit.

    2

    81 selon

    la

    DGAFP.

    25

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    26/106

    Cependant, le fort taux de ralisation des

    DUERne

    garantit pas la qualit du contenu de ceux-

    ci et leur mise en uvre effective dans les services.

    Tableau n 1 : DUER

    par

    ministre

    Education nationale Enseignement Intrieur Finances

    Environ- Justice

    suprieur et nement

    recherche

    Taux de

    38 des coles

    87 des

    ralisation

    45 des collges 90

    13

    94 95,7 71

    desDUER

    lYces

    tablissements

    Taux

    57 des coles

    d'actuali-

    45 des collges 52 des

    NR NR NR

    25

    sation des

    lyces

    tablissements

    DUER

    Source : rponse des ministres au questionnaire de la mission

    Par contre, l'actualisation annuelle des DUER demeure en-dea de l'obligation rglementaire.

    Se pose ds lors la question de la frquence de l'actualisation de ce document.

    Les programmes annuels de prvention sont ingalement mis en uvre selon les ministres.

    Le ministre de l'conomie et des fmances et le ministre de l'agriculture dclarent avoir

    presque compltement mis en place les programmes annuels (respectivement hauteur de

    97 pour le premier et de 95,7 pour le second). Le ministre de l'ducation nationale

    et

    de

    l'enseignement suprieur estime avoir mis en uvre les programmes annuels dans 83 des

    acadmies et 65 des tablissements suprieurs.

    Les obligations de l'employeur sont peu mises en uvre s'agissant de la fiche individuelle de

    prvention des expositions aux risques professionnels. La plupart des ministres dclarent ne

    pas avoir mis en place la fiche. Le ministre de l'cologie et du dveloppement durable

    indique l'avoir mise en uvre, sans prciser quel taux. Seul le ministre de l'ducation

    nationale et de l'enseignement suprieur a apport des donnes par acadmie (13,3 des

    acadmies ont mis en uvre la fiche) et par tablissement (17 6

    .

    Enfin, les ministres qui ont rpondu au questionnaire de la mission remplissent globalement

    l'obligation de mettre en place

    un

    rapport annuel d'activit du mdecin du travail (73,3 des

    collges et lyces disposent

    d un

    rapport annuel d'activit, 81 des tablissements

    d'enseignement suprieur et 81,4 des tablissements relevant du ministre de la justice)

    L?J 2

    Sag issanl t/e

    /a /Oncl lonpu IJ Iique lerr llor la/e

    Les dernires donnes exploitables concernant les documents de prvention tablis par les

    diverses collectivits territoriales sont celles collectes en 2011. Les chiffres de 2013 sont

    actuellement en cours d'analyse la DGCL et au CNFPT, mais d'aprs les interlocuteurs

    rencontrs dans les centres de gestion et au CNFPT, la progression ne devrait pas tre trs

    importante.

    Les deux tableaux suivants mettent en lumire le retard pris par

    un

    grand nombre de

    collectivits pour appliquer des mesures obligatoires depuis 1985 pour les unes et 2001 pour

    les autres. Ils montrent galement une faible volution entre 2009 et 2011 et des taux

    particulirement bas pour les communes et tablissements communaux des strates 1 000/

    3 500 habitants et 3 500 /5 000 habitants.

    13

    98 pour la police nationale.

    26

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    27/106

    Tableau n 2 : Programme annuel de prvention et DURER

    Comparaisons 2 9 2 11

    des collectivits qui Programme annuel de Document unique

    ont produit

    au

    moins un prvention

    des

    risques de l'valuation des

    document de prvention professionnels risques professionnels

    2009 2011 2009 2011 2009

    2011

    80 82 40 42 30 50

    Dpartements

    91 97

    48 40

    35

    44

    Corn. et

    tab. com munaux de moins de

    12 12 2 4

    7

    8

    1000 hab.

    Corn. et tab . communaux de 000

    26 27 6

    10 15 19

    3 500hab.

    Corn. et tab. com munaux de 3 500

    44 43 16 25

    30

    5 000 hab.

    Corn.

    et

    tab. communaux de 5

    000

    61 54

    18

    21 38 39

    10 000 hab.

    Corn. et tab. communaux de 10 000

    74 66 28 25 39 40

    20000

    hab.

    Corn. et tab. communaux de 20 000

    83

    67

    41 31

    44 42

    50 000

    hab.

    Corn. et tab. communaux de 50 000

    84 73 39 22 32

    27

    100 000 hab.

    Corn.

    et

    tab . communaux de 100 000 79 75 34 40 57

    51

    hab. et

    plus

    Ensemble des communes et tab.

    23

    8

    15

    ommunaux

    SDIS 88

    71

    50 29 45 36

    Communauts urbaines

    92

    93

    54 50

    54

    58

    Communauts

    1

    SAN

    72 69

    33 35

    37

    47

    Communauts de communes 26

    26

    6

    10 15

    18

    Syndicats et autres tab. pub.

    16 15

    5 5 9

    10

    Intercommunaux

    CDGetCNFPT 74 67

    44

    41 39

    46

    Ensemble des col/ecvits -

    5

    23 22

    7 8

    13

    15

    Source

    :

    CNFPT

    1

    DCCL

    Ainsi, pour les collectivits ayant produit au moins un document de prvention, le taux de

    ralisation du document unique de l'valuation des risques professionnels

    n est

    que de 15 et

    n a

    augment que de 2 points en deux ans. Les collectivits les plus engages sont les

    communauts urbaines (58 ), les rgions (50 ), les communauts d'agglomration (47 ),

    les dpartements (44 ) et les communes et tablissements communaux de la strate 20 000/

    50 000

    habitants.

    Les responsables des centres de gestion rencontrs ont prcis que de nombreuses communes

    avaient fait appel des prestataires extrieurs pour tablir leur document unique sans

    s'impliquer et s'investir elles-mmes dans la conception et l'laboration fmale du DUER.

    Lors de leurs dplacements dans les communes affilies, ils dcouvrent souvent des DUER

    inadapts, incomplets et non mis

    jour

    par la collectivit.

    Les programmes annuels de prvention, sont quant eux, trs ingalement mis en uvre

    (50 pour les communauts urbaines mais seulement 8 pour les communes et

    tablissements communaux).

    Le second tableau montre que l'obligation de

    la

    rdaction

    d un

    rapport annuel faisant le bilan

    de la situation gnrale de la sant, de la scurit et des conditions de travail et d un rapport

    14

    Note de lecture du tableau : 82 des rgions ont produit au moins un document de prvention

    au

    31112/2011.

    Parmi celles-ci, 42 ont labor

    un

    programme annuel de prvention, etc

    ...

    15

    Calcul aprs dtermination et structuration du champ final de l'analyse et aprs pondration avec les effectifs des

    collectivits.

    27

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    28/106

    annuel du mdecin de prvention est tout aussi ingalement respecte par les collectivits o

    seuls les dpartements et les communauts urbaines apparaissent comme rellement

    impliqus.

    S'agissant des fiches des risques professionnels tablies par les mdecins de prvention, le

    pourcentage le plus faible est de 2 pour les communes et tablissements communaux de

    1000

    3 500 habitants ayant produit au moins un document de prvention (12 ) pour

    atteindre le niveau le plus lev de 34

    pour

    les communauts urbaines.

    Tableau n 3 : Rapports annuels et fiches de risques -comparaisons 2009-2011

    des collectivits

    Rappor t annuel de Rapport annuel

    du Fiches individuelles

    qui ont produit au

    prvention des mdecin de

    de prvention des

    moins

    un

    document risques prvention expositions

    de prvention

    professionnels

    2009

    2011 2009 2011

    2009

    2011

    2009

    2011

    Rgions 80

    82 20

    8

    75 73 35

    23

    Dpartements

    9

    97 38

    47 80

    90

    20 21

    Corn.

    et

    tab.

    communaux de

    moins 12 2 2 2 5 4 3 2

    de

    1 000

    hab.

    Corn.

    et

    tab.

    communaux de 1 000

    26

    27

    5 5 9 9 7

    5

    3 500

    hab.

    Corn.

    et

    tab.

    communaux de

    3 500

    44

    43

    10 9

    2 7 12 8

    5 000

    hab.

    Corn.

    et tab.

    communaux

    de

    5 000

    6 54

    5

    3 30 2

    5

    10

    000

    hab.

    Corn.

    et tab.

    communaux

    de

    10 000

    74

    66 24

    26

    43 39 2

    2

    20 000

    hab.

    Corn.

    et

    tab.

    communaux

    de

    20 000

    83

    67 28 29 62

    50

    24 17

    50 000 hab.

    Corn.

    et tab.

    communaux

    de

    50 000

    84 73 23 25

    72

    59 23 19

    100 000

    hab.

    Corn.

    et tab.

    communaux

    de

    100 000 79 75 43 38 57 52 34 26

    hab. et plus

    Ensemble des communes

    23

    5

    9

    et tab communaux

    SDIS

    88

    7 43

    33 43 39 2 5

    Communauts

    urbaines

    92 93 46 63 69

    79

    46

    34

    Communauts

    72 69

    7

    29 5 47 6 8

    d'agglomration

    1

    SAN

    Communauts

    de

    26 26 4 4

    9 8

    5 4

    communes

    Syndicats

    et

    autres

    tab.

    16

    5 3 3 7 6 4 3

    pub. intercommunaux

    CDGetCNFPT

    74 67 28 37 46 45 9

    24

    Ensemble des

    23

    22

    5

    5 11 9 6

    collecvitl

    6

    Source : CNFPT 1

    DCCL

    L? LJ

    fe

    /a

    /Onet/on pu/J//que hosp/ta re

    La DGOS ne dispose d'aucune base de donnes centralise relative la ralit de la mise en

    uvre des obligations des employeurs au sein des tablissements de sant et mdico-sociaux,

    6

    Calcul aprs dtermination et structuration du champ final de l'analyse et aprs pondration avec les effectifs des

    collectivits.

    28

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    29/106

    chaque tablissement ayant, dans le cadre des obligations lgales et rglementaires, son

    autonomie de gestion et d'organisation.

    La DGOS estime, globalement, que les obligations pesant sur les tablissements sont mises

    en uvre et que les tablissements ne peuvent avoir qu'un comportement responsable sur ces

    enjeux, mais, pour autant, aucun contrle ne semble tre ralis par le ministre.

    S'agissant du document unique, et selon une enqute

    de

    2013

    17

    , pour 84 des agents, il a t

    actualis dans l'anne.

    De son ct, la FHF estime que l'tat des lieux reste difficile tablir. Toutes les structures

    hospitalires ne sont pas ce jour dotes

    d un

    DUER exhaustif et actualis annuellement. Elle

    estime qu'on assiste seulement aux prmices de la traabilit individuelle aux expositions, sur

    la base du document unique.

    Encadr

    n

    3 :

    Zoom

    sur

    les hospices civils de Lyon (HCL)

    Le document unique :

    le document unique existe depuis 2003/2004 par unit type. Il est annuellement mis jour et la version

    de janvier 2015 est la plus rcen te;

    un DUER par site (17) : une cartographie des risques par unit type (34), des fiches par risque (48) de

    l'tablissement, une chelle de vigilance et un programme annuel de prvention des risques

    professionnels et d'amlioration des conditions de travail (Papripact) ;

    une actualisation des DUER locaux en dbut d'anne (fm premier trimestre) remis la direction du

    personnel et des affaires sociales (DPAS) ;

    un DUER central de synthse N 1 (chelle de vigilance, cartographie, une analyse statistique, des

    recommandations, un bilan rglementaire).

    La fiche individuelle de prvention des expositions

    certains risques professionnels :

    si 1 existence des fiches individuelles est juge comme reprsentant un gain positif pour tous les agents

    au titre du suivi mdical de ces agents, en revanche, atteindre l'exhaustivit en termes de recensement

    des situations de travail et d'analyse des postes de travail est difficile, notamment en raison du fort turn-

    over des agents dans les tablissements hospitaliers, ce qui obligerait

    n

    processus incessant de

    refonte des fic)les ;

    la mise jour annuel des fiches, agent par agent, est difficile au vu des moyens humains et du temps

    qu'i l faut y consacrer ;

    l'intgration des rsultats de ces travaux dans la mise jour du document unique n'est pas encore

    pleinement oprationnelle aux HCL et reste un enjeu. Il convient d'affiner le volume des postes

    concerns puis de dfinir un plan d'actions annuel ncessitant l'association et la

    collaboration des

    agents et de l'encadrement; .

    le dveloppement de la dmarche d'laboration des fiches individuelles est nanmoins bien retenu dans

    les axes prioritaires de l'institution.

    1.2.2. Des raisons multiples et htrognes peuvent expliquer les lacunes

    importantes dans le respect des obligations lgislatives et rglementaires

    De nombreuses explications ont t donnes par les employeurs publics la mission

    s'agissant de l'application partielle ou totale des obligations lgislatives et rglementaires en

    matire de sant et scurit au travail.

    17

    Enqute

    conditions de travail 2013, DARES, DREES, DGAFP.

    29

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    30/106

    .l.?.J J. L Jnstabit el /a comp/exil

    des

    textes /gis/at I IS el .nfg/emenlaires

    re/ati IS

    apnibit

    Pour expliquer le non-respect de leurs obligatoires lgislatives et rglementaires, les

    interlocuteurs rencontrs par la mission ont souvent mis en avant l instabilit des textes

    relatifs

    la pnibilit et le phasage de leur mise en uvre, ainsi que les dbats rcurrents

    relatifs aux difficults de mise en uvre du compte personnel de prvention de la pnibilit

    (C3P) dans le secteur priv

    cf.

    4112).

    En

    effet, les dispositifs de prvention de la pnibilit prvus par la loi n2014-40 du 20

    janvier 2014 garantissant l avenir et la justice du systme de retraites et dclins dans le

    dcret du 9 octobre

    2014, ont t modifis par la loi n2015-994 du

    17

    aot 2015 relative au

    dialogue social et l emploi,

    dite

    loi Rebsamen ,puis par les dcrets du 30 dcembre 2015

    (cf. 411). Les discussions relatives la dfinition des seuils de certains critres de pnibilit et

    leur mise en uvre progressive ont pu ajouter

    un

    lment supplmentaire l attentisme des

    employeurs publics pour mettre en uvre leurs obligations.

    S il

    peut tre recevable s agissant des documents relatifs la traabilit individuelle

    d exposition aux risques professionnels, cet argument ne tient cependant pas s agissant de la

    mise en place des DUER, dont l obligation date de

    2001, au vu de la faiblesse du taux

    d laboration et d actualisation de ceux-ci.

    Certains acteurs interrogs, et notamment les centres de gestion de la fonction publique

    territoriale ou l assistance publique -hpitaux de Paris (AP-HP), voquent le foisonnement,

    l empilement et la complexit des textes relatifs la scurit et la sant au travail, qui

    peuvent expliquer l inaction de certains employeurs publics, dans les petites entits par

    exemple.

    Encadr n

    4:

    Zoom sur l assistance publique- hpitaux de Paris (AP-HP)

    L AP-HP estime que ses tablissements se trouvent trop souvent face un empilement de procdures formelles

    et de documents papier et, au bout du compte, elle a du mal reprer ce qui est vraiment important et aborder

    les pnibilits relles. La circulaire propre aux hpitaux, est considre comme un modle de procdures trs

    lourdes et les services ont du mal produire les documents demands, avec un fort risque d empih;ment

    administratif, de fiches de postes avec une identification des risques, mais trop procdurales et ne dbouchant

    pas obligatoirement en termes de mise en uvre d actions. Mme si l intrt pour la sant des agents est, ses

    yeux, vident, la faisabilit relle, selon l AP-HP, de procder une identification des risques pour chaque agent

    est un problme notamment au regard du fort turn-over constat dans les tablissements, ce qui obligerait

    un

    processus incessant de refonte des fiches.

    Elle estime essentiel d avoir en nombre suffisant des ingnieurs et des techniciens sur ces enjeux. Cependant si

    ces derniers sont comptents pour tablir les documents uniques, ce ne sont pas eux qui rdigent les fiches

    individuelles, ni les mdecins de prvention. Or aucun acteur n a rellement en charge la rdact ion de ces fiches.

    Le risque majeur serait d induire une attitude extrme dans laquelle la structure qualifie de

    pnible chaque situation de travail, ne prenant ainsi aucun risque juridique

    1 2 2 2

    La

    pnuriede mdecinsne

    prrention

    et

    a

    Oifflcu/tnerecrutementne

    ceux-ci

    Un

    argument voqu

    par

    les trois fonctions publiques et de manire rcurrente est la pnurie

    constate de mdecins de prvention dans l administration (cf. 3113).

    30

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    31/106

    tant donn que ces derniers jouent un rle essentiel dans la prparation, l laboration et le

    suivi des principaux documents de traabilit de la pnibilit, les vacances de postes et les

    difficults de recrutement voques par les ministres, les collectivits locales ou encore les

    tablissements hospitaliers ne peuvent mcaniquement que freiner le taux de ralisation et

    d actualisation de ceux-ci.

    Plusieurs interlocuteurs ont indiqu que la rsolution

    de

    cette difficult constituait un

    pralable indispensable

    tout travail exhaustif sur la pnibilit dans la fonction publique.

    La mission partage cette opinion et rappelle avec insistance le rapport

    la mdecine de

    prvention dans les trois fonctions publiques

    rdig en septembre 2014 par l inspection

    gnrale de l administration, l i:o.spection gnrale des affaires sociales et l inspetion

    gnrale de l ducation nationale, de l enseignement suprieur et

    de

    la recherche, qui

    formulait vingt-trois propositions importantes pour remdier cette pnurie (cf. annexe n 4).

    LZ Z J

    La

    quest lon tfe /:tltfapta/Jon

    tfe>

    cr ltres

    aux

    risques

    pro lssionne/s

    a

    fonct lonpuo llque

    Si les critres d exposition aux risques professionnels, tels que dfinis dans le dcret du 7

    octobre ;2014, sont globalement connus des administrations rencontres, leur adaptation la

    fonction publique est parfois remise en question par celles-ci.

    Les critres les plus cits s agissant-de la fonction publique sont :

    la manutention manuelle de charges ;

    les postures pnibles ;

    1 exposition aux agents chimiques ;

    le

    travail de nuit ;

    le travail en quipes successives alternantes.

    Les cinq autres critres peuvent donc tre considrs par certains employeurs publics comme

    moins adapts.

    Les employeurs publics ont souvent voqu dans leur rponse l aspect complexe des seuils et

    la difficult de raliser la mesure relle de l exposition au risque (ex. l exposition aux risques

    chimiques). Par exemple, s agissant du secteur hospitalier, certains seuils ne semblent pas

    adapts pour un secteur o les situations de travail exposant l agent

    un

    danger (exemple :

    manutention, postures pnibles) ne sont pas rcurrentes, en continu, dans une journe comme

    dans le secteur industriel. Ils soulignent la

    ncessit

    d un

    fort investissement de mobilisation

    des quipes pour raliser ces mesures et de la mise en place de systmes d information

    chronophages pour les objectiver.

    De plus, ces seuils sont, pour certains, trs levs donc slectifs (par exemple, l activit en

    milieu hyperbare avec 1200 hectopascals et 60 interventions par an ou le travail de nuit avec

    120 nuits par an

    18

    ) :

    certains agents sont en ralit proches de la limite du seuil

    de

    pnibilit,

    mais nanmoins en dessous, ce qui les exclut de fait du dispositif de traabilit obligatoire

    malgr l existence d un rel risque professionnel. C est

  • 7/26/2019 Rapport sur la prvention et la prise en compte de la pnibilit au travail au sein de la fonction publique

    32/106

    En outre, les collectivits tenitoriales et les tablissements hospitaliers ont soulign la forte

    polyvalence des agents travaillant en leur sein, rendant de ce fait difficile le suivi et la

    pondration des expositions des agents aux risques.

    Certains employeurs rencontrs ont mis en avant le fonctionnement continu ( H24 ) des

    entits, comme spcificit prendre en compte dans

    la

    rflexion relative la pnibilit

    (tablissements hospitaliers, commissariats de police

    ..

    ).

    Enfin, reprenant en cela les revendications des reprsentants du personnel, certains acteurs

    voquent des risques propres, selon eux, la fonction publique qui ncessiteraient des critres

    spcifiques l'administration, au-del des dix critres existants

    du

    code

    du

    travail (exemple:

    conditions d'accueil aux guichets dans les prfectures; travail sur cran informatique). Cette

    proposition n'est pas complte par une mthode de mesure. de ces risques spcifiques

    (seuils 1

    ntensit). D'autres regrettent que les risques psycho-sociaux

    et

    plus globalement