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TECHNI.CH Un forum d’échanges pour les professionnels de la construction Un site à l’usage des conducteurs de travaux Une plateforme d’informations techniques Page 1 / 5 Rapport technique / domaine du génie-civil Contenu : Structures de soutènement en terre armée Rédaction : Raphaël Bitz / élève de 3 ème année à l’Ecole Technique de la Construction de Fribourg Date : 20 décembre 2006 Paroi de soutènement végétalisée type « TerraMur » Introduction : La paroi de soutènement végétalisée est un ouvrage formé d’un remblai renforcé par des armatures permettant d’améliorer la structure de talus. Ces armatures ou renforcements sont réalisés au moyen de grilles synthétiques spécialement développées à cet effet, qui présentent un excellent comportement dans le temps. La réalisation de parements présentant à la fois un aspect attractif et une bonne souplesse géométrique se fait grâce à des coffrages en treillis métalliques pouvant atteindre 6 m 2 . L’aménagement du parement recense diverses techniques telles que l’engazonnement, les plantations de végétaux ou même dans certain cas provisoires telles que la réalisation d’enceintes de fouilles ou de rampes de chantier l’absence de végétalisation. L’utilisation de certain type de plantation et d’aménagement permet d’obtenir de très bons résultats au niveau de la lutte contre la propagation du bruit. Ce système de construction permet d’atteindre des inclinaisons allant jusqu’à 80°. C’est-à-dire la quasi verticalité. Plus concrètement, la paroi de soutènement type « TerraMur » est une structure qui peut être utilisée soit en amont ou soit en aval de voies de communication comme des constructions routières et ferroviaires, des pistes cyclables ou encore des trottoirs. TECHNI.CH E:\BITZ\ETC\ETC3\CONDUITE DES TRAVAUX\EXPOSE\RAPPORT TERRAMUR.DOC Les aménagements d’espaces verts, les aménagements hydrauliques, les parois antibruit ou encore les pare- avalanches font également parties des nombreuses applications réalisables avec le système TerraMur. Ce système de construction permet aussi une grande adaptabilité face aux défis que nous soumet la nature. L’utilisation de ce moyen de réalisation de soutènement devient de plus en plus à la mode aujourd’hui de part la multitude d’avantages qu’il présente.

Rapport technique / domaine du génie- · PDF filecharges du remblai. La stabilité du mur doit être vérifiée par ... drainant au pied du talus. ... vision écologique des ouvrages

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Rapport technique / domaine du génie-civil Contenu : Structures de soutènement en terre armée Rédaction : Raphaël Bitz / élève de 3ème année à l’Ecole Technique de la Construction de Fribourg Date : 20 décembre 2006

Paroi de soutènement végétalisée type « TerraMur » Introduction : La paroi de soutènement végétalisée est un ouvrage formé d’un remblai renforcé par des armatures permettant d’améliorer la structure de talus. Ces armatures ou renforcements sont réalisés au moyen de grilles synthétiques spécialement développées à cet effet, qui présentent un excellent comportement dans le temps. La réalisation de parements présentant à la fois un aspect attractif et une bonne souplesse géométrique se fait grâce à des coffrages en treillis métalliques pouvant atteindre 6 m2. L’aménagement du parement recense diverses techniques telles que l’engazonnement, les plantations de végétaux ou même dans certain cas provisoires telles que la réalisation d’enceintes de fouilles ou de rampes de chantier l’absence de végétalisation. L’utilisation de certain type de plantation et d’aménagement permet d’obtenir de très bons résultats au niveau de la lutte contre la propagation du bruit. Ce système de construction permet d’atteindre des inclinaisons allant jusqu’à 80°. C’est-à-dire la quasi verticalité.

Plus concrètement, la paroi de soutènement type « TerraMur » est une structure qui peut être utilisée soit en amont ou soit en aval de voies de communication comme des constructions routières et ferroviaires, des pistes cyclables ou encore des trottoirs.

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Les aménagements d’espaces verts, les aménagements hydrauliques, les parois antibruit ou encore les pare-avalanches font également parties des nombreuses applications réalisables avec le système TerraMur. Ce système de construction permet aussi une grande adaptabilité face aux défis que nous soumet la nature. L’utilisation de ce moyen de réalisation de soutènement devient de plus en plus à la mode aujourd’hui de part la multitude d’avantages qu’il présente.

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Prescription d’installation :

Fondation et semelle : • La fondation d’une paroi de soutènement doit être compact et assurer une capacité portante nécessaire à la reprise des charges du remblai. La stabilité du mur doit être vérifiée par le conducteur de travaux, l’auteur du projet ou un géologue. Dans le but d’assurer également une bonne construction de la fondation il est impératif de poser une couche de grave d’environ 25 cm d’épaisseur qui sera compactée et permettra dans le même temps d’assurer le réglage de la planie. Afin que le treillis de coffrage puisse être posé de manière optimale, il est fortement recommandé de construire cette fondation de niveau avec une largeur de 1 m à partir du bord du talus. Dans un terrain avec peu de résistance ou sensible à l’eau d’autre mesures appropriées telles que par exemple la stabilisation de l’infrastructure seront nécessaire.

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• L’utilisation de pelle araignée ou de pelles rétro est généralement la solution la plus optimale pour réaliser ce travail. En ce qui concerne les moyens de compactage, des rouleaux pieds de moutons ou rouleaux lisse à deux billes vibrants sont utilisables. Pour les ouvrages de petites tailles des plaques vibrantes ou des dames mécaniques seront plus fréquemment utilisées.

Mise en œuvre du TerraMur :

La mise en œuvre du procédé Terramur peut être assimilé à un travail en chaîne de par la répétition des différentes étapes de construction. Le processus recommandé est défini ci-dessous selon 8 points : A : Pose du treillis de coffrage métallique qui sert de coffrage perdu avec une inclinaison de 60° ou 70°. Ce treillis se compose de barres d’acier de 6 et 8 mm de diamètre. Ce sont des éléments d’une hauteur de 0.50 ou 1 m et d’une longueur de 6.0 m. B : Pose provisoirement sur le treillis de coffrage d’un support zingué afin d’améliorer la sécurité ainsi que la pose de la grille synthétique. C : Dérouler les rouleaux de géogrilles synthétiques en HPDE sur une place convenable et couper selon la longueur nécessaire. La longueur se compose de la profondeur d’ancrage, de la hauteur du front (60° = 1.20 m, 70° = 1.10 m) et de la longueur de repliage qui doit être au

minimum de 1.50 m (couche supérieur de finition au minimum de 2.50 m, en cas de route la longueur de repliage de la couche supérieure doit être si possible autant longue que la largeur de la route afin d’assurer un bon maintien). Par exemple pour une profondeur d’ancrage de 2.0 m et une inclinaison de 60°, la longueur à couper se calcule à 4.70 m (= 2.00 + 1.20 + 1.50).

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Page 3 / 5 D : Plier la géogrille précoupée selon la

longueur d’ancrage en prévision de pose dans l’angle inférieur du treillis métallique.

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E : La géogrille est ensuite remontée le long

de la partie frontale et repliée sur l’extérieur afin de pouvoir exécuter le remblai. Un recouvrement longitudinal des géogrilles n’est pas nécessaire.

F : La géogrille posée à même le sol doit

être tendue avant d’être fixée avec des agrafes métalliques en forme de U.

G : La géogrille se fixe avec des ligatures en

acier ou avec des ligatures en plastique sur la partie frontale du treillis de coffrage. Une quantité de 7 ligatures par m2 est comptée.

H : Les 10 distanceurs cours et les 10 plus long sont posés avec un écartement de 60 cm. La fixation

des distanceurs se fait sur les fers horizontaux à l’emplacement où les 2 fers verticaux se resserrent.

Remblayage en surface :

• Le remblayage se fait sur une largeur d’environ 30 cm avec un matériau de remblayage fin et terreux en prévision d’un ensemencement futur. Le matériau de remblayage ne doit pas être trop humide. Dans cette partie le compactage et généralement exécuté manuellement. Dans le cas d’un compactage mécanique, il faudra utiliser des engins de compactage légers.

Remblai et compactage : • Les matériaux utilisés pour le remblai sont à mettre en place par couches successives de 30 cm, et à compacter mécaniquement afin

d’atteindre les valeurs ME requises par les normes ou au minimum ME = 20 MN/m2. La hauteur du remblai atteint, il faut replier la géogrille en attente sur le remblai compacté et la fixer avec des agrafes U. Pour des raisons de stabilité, lors de la construction de TerraMur dépassant 2.0 m, des géogrilles intermédiaires doivent être prévues.

Surélévation du TerraMur existant :

• Lors de la surélévation d’un élément déjà en place, le treillis de coffrage supérieur doit être lié avec l’élément inférieur. Les tiges dépassant du dernier élément du treillis de coffrage doivent être repliées avant la pose de la dernière couche de remblai.

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Drainage : • Les constructions de parois de soutènement végétalisées sont sensibles à l’eau. L’eau de ruissellement et les eaux superficielles le long du talus arrières doivent être captées et évacuées par un natte géocomposite pour drainage de surface et une couche de gravier filtrant combiné avec un tuyau drainant au pied du talus. Le gravier filtrant étant bien entendu recouvert avec un géotextile non-tissé afin d’éviter la création de dépôts de matériaux fins dans la canalisation.

Végétalisation : • Sur le Terramur terminé, un ensemencement sera exécuté en fonction du parement désiré. La végétalisation du talus est recommandée car elle permet de protéger la structure des eaux de ruissellements. De plus la présence des racines de végétaux améliore encore le maintient de la couche terreuse de surface.

Accessoires : • Les différents accessoires nécessaires en dehors des machines de chantier et de l’outillage habituel sont :

- Une cisaille manuelle pour couper les géogrilles. - Des ligatures métalliques ou plastiques.

- Un outil pour plier les tiges verticales des treillis de la dernière couche. - Un coupe-boulons pour adapter les treillis dans le terrain.

Avantages :

Une multitude d’avantage agrémente la construction de soutènement en terre armée. Certains d’entre-eux sont cités ci-dessous :

• Utilisation des matériaux d’excavation pour la construction. • Pose simple, possibilité d’utiliser du personnel peu qualifié. • Haute capacité portante et surtout de manière immédiate. • Intégration optimale dans l’environnement.

• Aménagements de parements polyvalents.

• Méthode de construction économique.

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Page 5 / 5 Conducteur de travaux :

Ce type de travail est généralement attribué à une entreprise de génie-civil ou lors de plus grandes réalisation à un consortium d’entreprise. En effet la conception de paroi de soutènement végétalisée ne nécessite pas l’utilisation d’un inventaire spécial. Les entrepreneurs n’ont donc pas le besoin de sous-traiter ce travail à des entreprises de travaux spéciaux. La tâche principale du conducteur de travaux pendant le chantier est la surveillance de la mise en œuvre correct du procédé. Il doit en outre faire attention au métrage des treillis de coffrage. En effet ceux-ci doivent parfois être coupés afin de s’adapter au terrain en place. Il devra également choisir les machines les plus aptes à réaliser le travail tout en tenant compte des accès et de la taille de la construction à réaliser. Enfin, le conducteur de travaux doit avoir de bonnes connaissances de bases sur la mise en œuvre de remblais compactés sans oublier une relation de confiance avec les différents fournisseurs.

Protection de l’environnement : Aujourd’hui. La protection de l’environnement prend de plus en plus de place dans le domaine de la construction et contraint les professionnels de ce secteur à toujours innover afin d’améliorer l’impacte des réalisions humaines sur la nature. La construction de structures de soutènement en terre armée Terramur s’inscrit donc directement dans cette vision écologique des ouvrages de génie-civil. Par exemple la possibilité d’utilisation des matériaux d’excavation pour la construction du talus permet d’éviter de nombreux voyages de camions pour l’apport éventuel de matériaux de remblais. Cet exemple s’inscrit directement dans le respect de l’environnement. Ce procédé de construction à donc de l’avenir et devrait être de plus en plus choisi lors de la réalisation d’ouvrages de soutènement par les concepteurs écologiquement soucieux.

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