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Récits Extrait de la publication

Récits… · vont de l'autre. Une perle de sueur descend ma tempe gauche. Brusquement je la vois. C'est elle la robe rouge, là-bas, à l'opposé. J'ai le souffle coupé. Je marque

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Récits

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Texte de présentation

On peut fuir, faire le dos rond, ou se laisser aller. Conduire son père à l’hôpital, voir des matchs de football à la télévision. Travailler une année dans la fonction publique. Ou encore dériver en province, au cœur d’un printemps immobile.On peut tout observer.

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Ma famille

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DU MÊME AUTEUR

Chez le même éditeur

GRANDE COURONNE (1995).

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Pascal Licari

Ma famille Les élèves

Ailleurs

Trois récits

P.O.L 33, rue Saint-André-des-Arts, Paris 6e

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© P.O.L éditeur, 1997 ISBN : 2-86744-521-2

www.centrenationaldulivre.fr

978-2-8180-1819-4

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Ma famille

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Je m'installe en terrasse. C'est l'été mais ce bout de trottoir est à l'ombre. J'allume une cigarette. Le serveur apparaît, plateau en équi-libre, se dirige vers la table voisine. Ses gestes sont précis. Il dépose un demi et deux eaux minérales. Il encaisse. Ensuite il se retourne, je demande un café, il fait oui de la tête, dis-paraît. J'approche un cendrier. A côté l'homme a bu la moitié du demi. Il feuillette son guide. La femme et la fillette échangent quelques mots - je tends l'oreille, mais je ne comprends pas. Je vide machinalement mes poches sur la table : cigarettes, briquet, porte-clefs. J'ouvre mon portefeuille, j'en sors l'indi-cateur. Je vérifie l'horaire. Je regarde ma mon-tre. Je range le portefeuille. Je joue avec les

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clefs. Sur ma droite on éclate de rire. C'est un groupe - ils se tiennent une dizaine tout en bout de terrasse. Je les compte : six garçons et cinq filles, sept garçons à vrai dire, l'un d'eux se balançait avant de basculer, la chaise est renversée, lui se tâte, s'époussette, il sourit : il n'a rien. J'allume une cigarette. A côté l'homme désigne une page du guide. La femme acquiesce. La fillette fait tinter les gla-çons dans le verre. Ensuite ils se lèvent et s'en vont. Je regarde ma montre. Je joue avec les clefs. Je ne vois rien venir. Je m'assure de ne rien oublier. Le soleil a tourné et ma table à présent est en pleine lumière. Moi aussi je m'en vais.

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Je me fonds dans la foule ; les véhicules nous frôlent, puis le feu passe au rouge, puis ça freine, ça s'arrête, ça mord les bandes blan-ches, mais nous passons quand même. Nous tanguons. Par endroits le goudron est parti, dévoilant le pavage. Le trottoir se resserre, c'est un arrêt de bus qui forme étranglement.

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Le bus vient se coller, il lâche sa cargaison, repart en vrombissant. On dirait qu'il zigza-gue. Je me baisse pour nouer un lacet et je suis bousculé. Je me relève et marche. Nous nous croisons, ceux qui vont d'un côté et ceux qui vont de l'autre. Une perle de sueur descend ma tempe gauche. Brusquement je la vois. C'est elle la robe rouge, là-bas, à l'opposé. J'ai le souffle coupé. Je marque un temps d'arrêt. Puis je me précipite. J'esquive une voiture, deux, coups de klaxon furieux. Donc me voilà en face, je l'ai perdue de vue, je sautille - je vois la robe rouge. Une dizaine de mètres. Je me faufile, joue des coudes, je bouscule un vieil homme, j'essuie quelques insultes. Mais je n'écoute pas. Elle tourne. Un enfant se trim-balle un énorme cartable, le dernier de l'année. Je l'évite et je tourne. Une rue calme. Je la suis. Je reprends mon souffle. J'approche pas à pas. Je la dépasse, je la regarde. Elle me regarde - ce n'est pas elle. Je bafouille une excuse et rebrousse chemin.

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Les voyageurs s'engouffrent vers les voies en sous-sol, vers les trains de banlieue, le métro. Tout est calme en surface. Je consulte un panneau, mais rien n'est indiqué. Je fais donc les cent pas. Machinalement j'évite les obstacles dressés : les piliers, les valises, les chariots. Un pigeon se tient là, indifférent à tout. Je vois des papiers gras, des billets usagés, une pièce de monnaie. Dix centimes. Je reviens sur mes pas - la voie huit. Le temps de la trouver et le train entre en gare. Un premier voyageur, le sac en ban-doulière ; lentement ça s'écoule. Souvent les retrouvailles se ponctuent de baisers. Parfois l'on file droit devant soi. J'aperçois mes parents, et mon père m'aperçoit, il me mon-tre du doigt pour que ma mère me voie. Elle m'a vu. Ils approchent, je m'approche, nous voilà face à face. Je les embrasse. Bon voyage ? Ils me disent que oui. Je propose de porter la valise. Nous traversons la gare, moi devant, la valise à la main, et mes parents der-rière. Les portes automatiques s'entrouvrent devant nous. Je cligne des yeux. La file d'attente est longue pour prendre les taxis.

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Nous discutons un peu. Ma mère est en robe légère, mon père porte un polo. Moi je retire ma veste.

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Un homme blond nous accueille. Nous avons réservé, une chambre pour deux. En effet : il nous remet la clef. C'est au troisième étage, l'ascenseur est au fond sur la gauche. Nous remercions. J'entrevois sur la droite un salon, quelques plantes en pot. Nous montons. Ma mère ouvre la marche, elle lit le numéro, puis elle ouvre la porte. Mon père et moi sui-vons et je pose la valise. Elle tire grand les rideaux - c'est une porte-fenêtre. La chambre est fonctionnelle, lits jumeaux, un bureau, une chaise, un poste de télé. C'est propre, clima-tisé. Mon père s'assied, le lit grince, il ôte ses chaussures neuves. Je demande à ma mère si ça va. Ensuite elle suspend les affaires dans l'armoire. Mon père sort ses chaussettes, il se masse les pieds. Je regarde ma montre - l'heure du match ! Nous tombons sur les hymnes. Cependant que mon père renfile ses

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chaussettes, je tire la chaise à moi. Nous voilà installés, à distance idéale. Nous allons bien finir par nous pourrir les yeux... Mais chut ! Les noms sont égrenés. Untel est suspendu, un autre ne joue pas, blessé ces jours derniers. Sinon rien n'a changé. N'aurait-il pas fallu injecter du sang frais ? Ma mère, derrière nous, a refermé l'armoire. Coup d'envoi. Elle s'assied sur le lit. Puis elle va se doucher. Ça s'annonce serré - mon père me tend le cendrier.

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On l'entend qui se douche, longuement. Sur l'écran les joueurs se démarquent sur fond vert. Parfois mon père et moi commentons les actions. Je retire du paquet la dernière ciga-rette. Je la fume. Je me brûle les lèvres. J'écrase le mégot. Ma mère réapparaît : ses cheveux sont humides. Elle inspire, balaie l'air de la main, ouvre la porte-fenêtre. En grand. Elle s'assied sur le lit aux côtés de mon père, demande où on en est : zéro-zéro. La mi-temps est sifflée. Mon père bâille et s'étire. Elle sort

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sur le balcon, faire sécher ses cheveux. J'urine, je me lave les mains. Mon père n'a pas bougé - une publicité passe et il rit aux éclats. Je m'assieds sur la chaise et ma mère nous rejoint. Elle referme la fenêtre, elle dit qu'on voit en face des télés allumées. C'est la demi-finale ! Puis la partie reprend, et l'ennui nous sub-merge. Si seulement une équipe daignait accé-lérer... Mais personne ne veut. Ou personne ne peut. Moi j'explique à ma mère la règle du hors-jeu. Un coup franc est tiré : au-dessus. Une occasion gâchée. Mon père monte le son. Des changements s'opèrent, en pure perte semble-t-il. On dirait par moment un match de vétérans, ou un match amical, ou les deux à la fois. Nous souffrons. Mais voici Djorkaeff - qui frappe des vingt mètres - mon père et moi hurlons - bang, transversale !

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Je crois bien qu'en même temps, dans la chambre voisine, on a hurlé aussi. Si la balle entrait... mais elle n'est pas entrée, et la fin est sifflée. Les joueurs ne quittent pas le terrain.

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Ma mère demande pourquoi. C'est qu'il faut un vainqueur. D'où les prolongations... La chasse d'eau est tirée, et mon père se rassied. Ma mère bâille, prend son sac, elle dit qu'elle a vu tout à l'heure un marchand de journaux juste en bas de l'hôtel. Elle descend, elle n'en a que pour quelques instants. Je l'informe qu'en vertu d'une règle récente, appelée mort subite, ou encore but en or, le match peut s'achever à n'importe quel moment. Et si per-sonne ne marque ? C'est mon père qui pré-cise : deux mi-temps d'un quart d'heure, ensuite les tirs aux buts. Ma mère plaisante : parti comme c'est... En effet elle revient, mots croisés à la main, et personne n'a marqué. Dix minutes, un quart d'heure. Vingt minutes. Ça joue la peur au ventre. C'est un long ralenti. La demi-heure est passée : la poudre va parler. Moi j'ouvre mon paquet - vide, j'avais oublié. Je me ronge les ongles. Mon père défait son col. Les tireurs se concentrent. D'un côté comme de l'autre, les frappes sont violentes. Vient le tour de Pedros - qui s'élance - en plein sur le gardien ! - c'est fini - et les noms d'oiseaux pleuvent.

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Bien sûr ce n'est qu'un jeu. Mais quand même ! Tactique trop attentiste. Nous som-mes à peine déçus : ça passait de justesse, on pressentait la chute... Mais le téléphone sonne. Ma mère décroche. Nous l'écoutons parler ; je sais à ses propos qu'il s'agit de mon frère à l'autre bout du fil. Je confie à mon père qu'il s'agit de mon frère : il l'avait deviné. Je me lave les mains. Donc ma mère téléphone. La fenêtre est ouverte et je rejoins mon père sur le balcon étroit. Il est dix-neuf heures trente. On a vue sur l'immeuble d'en face. Des télés allumées. Il n'y a pas de balcons, juste un type accoudé qui prend l'air. Puis nos regards se croisent ; je détourne la tête. Peut-être fait-il de même. En bas c'est une cour plantée d'arbres, de buissons, avec un toboggan - per-sonne n'y joue. Des effluves de cuisine : ça donne faim. De la chambre nous parvient la moitié d'un dialogue : oui... non... Je demande à mon père s'il n'est pas trop inquiet. Ce n'est qu'un examen, un examen poussé. Et après ? Tout dépend... En silence nous fixons la façade de l'immeuble. Enfin ma mère raccro-che. C'est mon frère qui venait aux nouvelles.

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Mon père pousse la porte, que je main-tiens ouverte, ma mère passe en dernier. Trois personnes ? Trois personnes. On nous place. Mon père met ses lunettes, pour lire le menu. Ma mère en porte aussi. Je suis myope - c'est une tare familiale. On nous sert des olives. Une pizza pour ma mère, une pour moi, pour mon père des pâtes à la carbonara. Un demi de vin rouge, une carafe d'eau. Mes parents me font face. Je m'étrangle - un noyau. Finalement je l'avale, et je le fais passer d'une grande rasade. Puis nous parlons voyages - la discussion s'est mise sur ce sujet précis. La salle se remplit, et je crois reconnaître à une table voisine le cou-ple à la fillette. Je ferme les yeux, les rouvre. Ce n'est pas eux, juste un couple, une fillette. Donc mes parents devisent, mais mon esprit distrait a égaré le fil. On apporte les plats. Dans l'angle un guitariste accorde sa guitare. Les six cordes résonnent, les unes après les autres. Puis une femme apparaît, de noir vêtue, qui tapote un micro, nous souhaite la bienvenue. Un accord - c'est une ballade. Elle chante en italien, en sicilien peut-être, pour autant que je sache. C'est très beau. Ils jouent

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une heure durant. Puis nous applaudissons ; les discussions reprennent. Mon père boit un café. J'ai choisi de la tarte au citron. Ma mère ne voulait rien. Nous sortons dans la nuit. Ma mère pour s'endormir fera ses mots croisés.

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Comme j'ai fait quelques courses, je pose le sac à terre. J'ouvre ma boîte aux lettres. Deux ou trois prospectus, que je jette sans les lire dans la corbeille du hall, prévue à cet effet. Un relevé bancaire. Je déchire l'enveloppe ; je le lis. Je plie la feuille en deux et la glisse dans ma poche. Il n'y a pas d'ascenseur. Sur le second palier je croise mon voisin. Je salue, lui aussi, et nous parlons du match. Si seule-ment... on pouvait... transversale ! Il descend et je monte, jusqu'au sixième étage. Je fais jouer la clef. Je repousse la porte, pose le sac sur la table. Je m'assieds sur le lit pour ôter mes souliers. Puis je range les yaourts dans le petit frigo. J'ai deux croissants au beurre et trois paquets de blondes. J'ôte la cellophane,

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Cet ouvrage a été enrichi et achevé d'imprimer en avril 1997

dans les ateliers de Normandie Roto Impression s.a.

à Lonrai (Orne) N° d'éditeur : 1531

N° d'imprimeur : 970643 Dépôt légal : mai 1997

Imprimé en France

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Pascal Licari

Ma famille

Cette édition électronique du livreMa famille de Pascal licari

a été réalisée le 15 mars 2013 par les Éditions P.O.L.Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage,

achevé d’imprimer en avril 1997par Normandie Roto Impression s.a.

(ISBN : 9782867445613 - Numéro d’édition : 37).Code Sodis : N55203 - ISBN : 9782818018194

Numéro d’édition : 251252.

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