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collection passard & perl Livre du professeur nouvelle édition Sciences Économiques Sociales 1 re ES aménagements de programme 2013 Sous la direction de Cédric Passard et Pierre-Olivier Perl Professeur à l'Institut d'études politiques, Professeur à l'École nationale Lille de commerce, Paris Fatima Aït Saïd Professeur au lycée Pothier, Orléans Denis Anne Professeur au lycée Notre-Dame-de-la-Paix, Lille Maxime Boutoille Professeur au lycée Nazareth Haffreingue, Boulogne-sur-Mer Estelle Cardon Professeur au lycée Francisque Sarcey, Dourdan Julien Congiu Professeur au lycée Jessé de Forest, Avesnes-sur-Helpe Philippe Mathy Professeur au lycée Henri Matisse, Vence Germain Maury Professeur au lycée Pablo Picasso, Perpignan Victoire Patouillard Professeur au lycée français de New York Sandrine Poirson-Clausse Professeur au lycée international, Saint-Germain-en-Laye Mickaël Sylvain Professeur au lycée Gustave Flaubert, Rouen Julien Turbé Professeur au lycée Jean-Baptiste Corot, Douai Émilie Vandappe Professeur au lycée Jean Guéhenno, Flers

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collection passard&perl

Livre du professeur

nouvelle édition

SciencesÉconomiques

SocialesÉconomiquesÉconomiquesÉconomiques

1re

ES

aménagements de programme 2013

Sous la direction de

Cédric Passard et Pierre-Olivier PerlProfesseur à l'Institut d'études politiques, Professeur à l'École nationale

Lille de commerce, Paris

Fatima Aït SaïdProfesseur au lycée Pothier, Orléans

Denis AnneProfesseur au lycée Notre-Dame-de-la-Paix, Lille

Maxime BoutoilleProfesseur au lycée Nazareth Haffreingue, Boulogne-sur-Mer

Estelle Cardon Professeur au lycée Francisque Sarcey, Dourdan

Julien CongiuProfesseur au lycée Jessé de Forest, Avesnes-sur-Helpe

Philippe MathyProfesseur au lycée Henri Matisse, Vence

Germain MauryProfesseur au lycée Pablo Picasso, Perpignan

Victoire PatouillardProfesseur au lycée français

de New York

Sandrine Poirson-ClausseProfesseur au lycée international,

Saint-Germain-en-Laye

Mickaël SylvainProfesseur au lycée Gustave Flaubert,

Rouen

Julien TurbéProfesseur au lycée Jean-Baptiste Corot,

Douai

Émilie VandappeProfesseur au lycée Jean Guéhenno, Flers

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© Bordas/SEJER, Paris 2014ISBN 978-2-04-733170-5

Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur, ou de ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite (article L.122-4 du Code de la Propriété intellectuelle). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par l’article L.335-2 du Code de la Propriété intellectuelle. Le Code de la Propriété intellectuelle n’autorise, aux termes de l’article L.122-5, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective d’une part et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration.

PARTIE 1Science économique

THÈME 1 � Les grandes questions que se posent les économistes

Les grandes questions que se posent les économistes .................................................................... 13

QUESTION 1 Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ? .......................... 14

1 Les choix dépendent de l’utilité des biens ............................................................................ 14

2 Les choix dépendent des contraintes budgétaires .......................................................................... 15

QUESTION 2 Que produit-on et comment le mesure-t-on ? ............................................... 17

1 La diversité des productions .......................................... 17 La diversité des productions 2 L’évaluation de la production :

de la valeur ajoutée au PIB ............................................. 19de la valeur ajoutée au PIB 3 Les problèmes posés par la mesure

de la production ................................................................... 20

QUESTION 3 Comment répartir les revenus et la richesse ? ................................................... 21

1 La répartition primaire des revenus : salaires et profi ts ............................................................... 21salaires et profi ts

2 La répartition secondaire des revenus : les effets de la redistribution ....................................... 22

QUESTION 4 Quels sont les grands équilibres macroéconomiques ? ...................................... 24

1 L’équilibre emplois-ressources .................................... 24

2 Les sources de possibles déséquilibres .................... 25

Exercices ........................................................................................ 27

CHAPITRE

1

THÈME 2 � La production dans l’entreprise

La production dans l’entreprise ............................... 28

QUESTION Comment l’entreprise produit-elle ? ...................................................... 29

1 La diversité des entreprises .......................................... 29 La diversité des entreprises 2 La production, un processus complexe

à mettre en œuvre .............................................................. 31

3 Le choix de la quantité à produire, un choix sous contrainte ................................................................... 32

4 L’amélioration de la productivité, un impératif .......................................................................... 33un impératif

5 Les instruments de suivi : bilan et compte de résultat ............................................................................ 34

Exercices ........................................................................................ 35Travaux dirigés ........................................................................... 36

VERS LE BAC .................................................................................. 36

THÈME 3 � La coordination par le marché

La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels ................................. 38

QUESTION 1 Qu’est-ce qu’un marché ? ............................ 39

1 Le marché, un lieu fi ctif ou réel fondé sur des droits de propriété ............................................. 39sur des droits de propriété

2 Le marché repose sur des règles, des institutions et des conventions ............................................................. 40

3 Les limites de l’échange marchand .............................. 41

CHAPITRE

2

CHAPITRE

3

SOMMAIRE

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3

QUESTION 2 Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ? ............................................... 43

1 Des offreurs et des demandeurs interagissent ....... 43

2 Le marché concurrentiel s’autorégule ........................ 44 Le marché concurrentiel s’autorégule 3 Le marché concurrentiel permet d’éviter

les rationnements .............................................................. 45

Exercices ........................................................................................ 46Travaux dirigés ........................................................................... 48

VERS LE BAC .................................................................................. 49

La coordination par le marché : limites et défaillances ..................................................... 50

QUESTION 1 Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ? .......... 52

1 Les marchés sont en réalité très éloignés de la concurrence pure et parfaite ............................... 52de la concurrence pure et parfaite

2 Les entreprises mettent en place des stratégies pour renforcer leur pouvoir sur le marché ................ 53pour renforcer leur pouvoir sur le marché

3 La régulation de la concurrence est nécessaire au maintien de la concurrence ....................................... 54

QUESTION 2 Quelles sont les principales défaillances du marché ? ............................. 55

1 Une information complète est nécessaire au bon fonctionnement du marché ............................... 55

2 La production et la diffusion de l’information sont réglementées ............................................................. 56sont réglementées

3 Le marché est défaillant dans le domaine des biens collectifs et face aux externalités ........... 57

Exercices ........................................................................................ 58Travaux dirigés ........................................................................... 59

VERS LE BAC .................................................................................. 60

THÈME 4 � La monnaie et le financement

La monnaie et le financement de l’économie ......................................................................... 62

QUESTION 1 À quoi sert la monnaie ? ............................... 63

1 Les fonctions de la monnaie ........................................... 63

2 L’évolution des formes de la monnaie ........................ 64

3 La dématérialisation des systèmes de paiement .......................................................................... 65

QUESTION 2 Comment l’activité économique est-elle fi nancée ? ........................................... 66

1 Les agents économiques et les circuits de fi nancement .................................................................... 66

2 Le rôle croissant du fi nancement direct .................... 68

3 Financement direct et indirect : le rôle du taux d’intérêt ................................................................................. 69

CHAPITRE

4

CHAPITRE

5

QUESTION 3 Qui crée la monnaie ? .................................... 70

1 La création monétaire ....................................................... 70

2 Le rôle primordial des banques centrales ................. 71

Exercices ........................................................................................ 72Travaux dirigés ........................................................................... 73

VERS LE BAC .................................................................................. 73

THÈME 5 � Régulations et déséquilibres macroéconomiques

Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie .............................................. 75

QUESTION 1 Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ? ........... 76

1 Allocation des ressources : pas d’économie sans État ............................................................................... 76

2 Répartition : l’État garantit la cohésion socialeet la solidarité nationale ................................................. 77

3 Stabilisation : l’État au secours de l’économie ....... 78

QUESTION 2 Comment le budget de l’État permet-il d’agir sur l’économie ? ........... 79

1 Dépenses publiques : l’État dépense et produit ............................................................................... 79et produit

2 L’État opère des prélèvements obligatoires ............ 81 L’État opère des prélèvements obligatoires 3 L’État modifi e les prix et l’allocation

des ressources .................................................................... 82

4 Défi cit public : l’État emprunte ...................................... 83

Exercices ........................................................................................ 84Travaux dirigés ........................................................................... 84

VERS LE BAC .................................................................................. 85

L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques ................ 87

QUESTION Quelles politiques conjoncturelles ? ....... 88

1 Les déséquilibres économiques sont multiples ...... 88 Les déséquilibres économiques sont multiples 2 La faiblesse de la demande globale est à l’origine

des déséquilibres économiques .................................... 89des déséquilibres économiques 3 L’infl ation est une autre source

de déséquilibres ................................................................. 90de déséquilibres 4 Les pouvoirs publics peuvent agir sur

les déséquilibres économiques ..................................... 91les déséquilibres économiques 5 L’action des pouvoirs publics reste contrainte ......... 92

Exercices ........................................................................................ 93Travaux dirigés ........................................................................... 93

VERS LE BAC .................................................................................. 95

CHAPITRE

6

CHAPITRE

7

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4

PARTIE 2Sociologie générale

et sociologie politique

THÈME 1 � Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

La socialisation ..................................................................... 96

QUESTION 1 Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ? ............................................ 97

1 La socialisation façonne la personnalité des individus .......................................................................... 97

2 Les enfants sont soumis à une pluralité d’infl uences ........................................................................... 98

3 La socialisation est différenciée selon le genre et selon le milieu social ................................................... 99

QUESTION 2 De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou ruptures ? .............................. 100

1 La socialisation se prolonge à l’âge adulte .............. 100 La socialisation se prolonge à l’âge adulte 2 Les socialisations passées pèsent

sur nos comportements présents ................................. 101sur nos comportements présents 3 L’identité des individus se reconstruit

à l’âge adulte ........................................................................ 102

Exercices ........................................................................................ 103Travaux dirigés ........................................................................... 104

VERS LE BAC .................................................................................. 105

THÈME 2 � Groupes et réseaux sociaux

Les groupes sociaux ........................................................... 106

QUESTION Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ? .................................... 107

1 Les groupes sociaux réunissent des individus partageant des liens et une conscience commune ................................................................................ 107

2 Les individus s’associent au sein de groupes primaires et secondaires ................................................. 109primaires et secondaires

3 Les individus peuvent se référer à un autre groupe que leur groupe d’appartenance .................... 110

Exercices ........................................................................................ 111Travaux dirigés ........................................................................... 112

VERS LE BAC .................................................................................. 113

CHAPITRE

8

CHAPITRE

9

Les réseaux sociaux ........................................................... 115

QUESTION Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ? ............................................ 116

1 Les réseaux sociaux : un terme à la mode, une idée ancienne ............................................................... 116

2 Les formes de sociabilité ................................................ 117

3 Le capital social : une ressource individuelle mais aussi collective ......................................................... 119

4 Le rôle des réseaux sociaux dans la recherche d’emploi ............................................... 120

Exercices ........................................................................................ 122Travaux dirigés ........................................................................... 122

VERS LE BAC .................................................................................. 123

THÈME 3 � Contrôle social et déviance

Contrôle social et déviance ........................................... 125

QUESTION 1 Comment le contrôle socials’exerce-t-il aujourd’hui ? ......................... 126

1 Les fondements du contrôle social .............................. 126

2 Le contrôle social informel prédomine dans les groupes primaires ............................................ 128dans les groupes primaires

3 Plus les relations sociales sont impersonnelles, plus le contrôle social est formel ................................. 130plus le contrôle social est formel

4 Les effets du contrôle social .......................................... 131

QUESTION 2 Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ? ................. 132

1 La déviance, transgression d’une norme ................... 132 La déviance, transgression d’une norme 2 La déviance, produit d’un étiquetage ......................... 133 La déviance, produit d’un étiquetage 3 La déviance, produit d’une anomie .............................. 134

QUESTION 3 Comment mesurer le niveau de la délinquance ? ......................................... 135

Les mesures de la délinquance ...................................... 135

Exercices ........................................................................................ 136Travaux dirigés ........................................................................... 136

VERS LE BAC .................................................................................. 137

THÈME 4 � Ordre politique et légitimation

L’ordre politique .................................................................. 139

QUESTION 1 Pourquoi un ordre politique ? ................... 140

1 Les spécifi cités de l’ordre politique ............................ 140 Les spécifi cités de l’ordre politique 2 La lente et diffi cile constitution de l’État ................. 141

3 État et nation ....................................................................... 142

CHAPITRE

10

CHAPITRE

11

CHAPITRE

12

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5

QUESTION 2 Quelles sont les formes institu tionnelles de l’ordre politique ? ..................................... 143

1 Les formes d’État sont diverses ................................... 143

2 Démocratie représentative et démocratie participative ......................................................................... 144participative

3 La participation politique ne se réduit pas au vote .................................................................................... 146

Exercices ........................................................................................ 147Travaux dirigés ........................................................................... 147

VERS LE BAC .................................................................................. 149

PARTIE 3Regards croisés

THÈME 1 � Entreprise, institution, organisation

Les rapports sociaux dans l’entreprise ............... 150

QUESTION Comment les rapports sociaux s’organisent-ils au sein de l’entreprise ? ................................................ 151

1 L’entreprise : un mode de coordination des actions par la hiérarchie .......................................... 151des actions par la hiérarchie

2 L’entreprise : un lieu de coopération .......................... 153 L’entreprise : un lieu de coopération 3 L’entreprise : un lieu de confl its ................................... 154

Exercices ........................................................................................ 155Travaux dirigés ........................................................................... 155

VERS LE BAC .................................................................................. 156

THÈME 2 � Action publique et régulation

État-providence et cohésion sociale ..................... 158

QUESTION Comment l’État-providence contribue-t-il à la cohésion sociale ? ................................................................. 159

1 L’État défi nit des droits pour garantir la solidarité .......................................................................... 159

CHAPITRE

13

CHAPITRE

14

2 L’État lutte contre la pauvreté, l’exclusion et les discriminations ....................................................... 161

Exercices ........................................................................................ 162Travaux dirigés ........................................................................... 163

VERS LE BAC .................................................................................. 164

La construction des politiques publiques ................................................................................ 165

QUESTION Comment un phénomène social devient-il un problème public ? .............. 166

1 Des actions et des politiques publiques pour gérer les problèmes sociaux ................................ 166pour gérer les problèmes sociaux

2 De nombreux acteurs pour mettre en place des politiques publiques ................................................. 167des politiques publiques

3 L’écologie : un exemple d’inscription à l’agenda politique ........................................................... 169

Exercices ........................................................................................ 170Travaux dirigés ........................................................................... 171

VERS LE BAC .................................................................................. 172

CHAPITRE

15

FICHES RESSOURCES ..................................................... 173

1 Travailler efficacement pour réussir en SES .................. 1732 Mener une recherche documentaire et élaborer

une bibliographie ............................................................... 1733 Construire une bonne argumentation ............................ 1746 Lire et analyser un tableau statistique .......................... 1747 Lire et interpréter un graphique chronologique .......... 1758 Interpréter et calculer des pourcentages

de répartition ...................................................................... 1759 Calculer et interpréter des indices .................................. 175

10 Calculer et interpréter des mesures de variation ......... 17511 Lire et calculer une moyenne et une médiane .............. 17512 Mesurer la répartition d’une série statistique :

les quantiles ........................................................................ 17613 Lire et calculer une variable en valeur

et en volume ........................................................................ 17614 Interpréter et construire des courbes

d’offre et de demande ....................................................... 17615 Lire et interpréter l’élasticité-prix de la demande

et de l’offre .......................................................................... 17616 Lire et interpréter l’élasticité-revenu

de la demande ..................................................................... 176

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6

Partie 1 Science économique (Durée indicative : 90 heures)

1. Les grandes questions que se posent les économistes

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

1.1 Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?

Utilité,contraintebudgétaire,prix relatif

À partir d’exemples simples (choix de forfaits téléphoniques, formule « à volonté » dans la restauration, utilité de l’eau dans divers environnements, etc.), on introduira les notions de rareté et d’utilité marginale, en insistant sur la subjectivité des goûts. On s’appuiera sur une représentation graphique simple de la contrainte budgétaire pour caractériser les principaux détermi-nants des choix, sans évoquer les courbes d’indifférence. Il s’agit d’illustrer la démarche de l’économiste qui modélise des situa-tions dans lesquelles les individus sont confrontés à la nécessité de faire des choix de consommation ou d’usage de leur temps (par exemple).

1.2 Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

Productionmarchande et non marchande, valeur ajoutée

On sensibilisera les élèves à la diversité des modes de production des biens et services et de leur mise à la disposition des consom-mateurs. On s’intéressera aux problèmes posés par la mesure de la valeur ajoutée.

1.3 Comment répartir les revenus et la richesse ?

Salaire, profit,revenus de transfert

La production engendre des revenus qui sont répartis entre les agents qui y contribuent par leur travail ou leur apport en capital. On introduira la distinction entre cette répartition primaire des revenus et la répartition secondaire qui résulte des effets de la redistribution.

1.4 Quels sont les grands équilibres macroéconomiques ?

Équilibreemplois/ressources

La mesure et l’analyse de l’activité d’une économie nationale et de ses principales composantes seront présentées simplement. On présentera l’équilibre emplois ressources, en économie ouverte, et on pourra évoquer les sources de possibles déséquilibres.

Programme Aménagements apportés aux programmes de sciences économiques et socialesProgramme de sciences économiques et sociales - Classe de premièreBulletin officiel n° 21 du 23 mai 2013

2. La production dans l’entreprise

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

2.1 Comment l’entreprise produit-elle ?

Facteurs de production, coûts (total, moyen et marginal), recettes (totale, moyenne, marginale), productivité, loi des rendementsdécroissants

Après avoir présenté la diversité des entreprises, on montrera que les choix du producteur portent à la fois sur la combinaison des facteurs de production et sur le volume de la production. On introduira les notions clés de l’analyse de la production de l’entreprise, notamment la loi des rendements décroissants. On montrera l’utilité pour l’entreprise d’instruments de suivi de son activité et de ses résultats en présentant une structure simplifiée du compte de résultat et du bilan.

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Programme 7

3. La coordination par le marché

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

3.1 Qu’est-ce qu’un marché ?

Institutionsmarchandes,droits de propriété

On présentera la diversité des marchés concrets (depuis les foires du Moyen Âge jusqu’aux achats en ligne ; les marchés des biens, des services, des actifs, du travail, etc.). On montrera que le fonction-nement des marchés nécessite des règles de droit, qui déterminent notamment qui possède quoi, et ce qui peut être ou non échangé. On montrera que le marché suppose notamment l’existence d’ins-titutions et de conventions (par exemple, marchandage, achat à l’unité ou en nombre, enchères, etc.). On expliquera en quoi les droits de propriété (y compris les droits d’auteur, brevets, marques, etc.) sont au fondement de l’échange. On s’interrogera sur les limites de l’échange marchand (existence de commerces illicites, brevetabilité du vivant, interdiction du commerce d’organes, etc.).

3.2 Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

Offre et demande,prix et quantitéd’équilibre, preneur de prix, rationnement, surplus, gains à l’échange, allocation des ressources

On s’attachera à mettre en évidence les déterminants des compor-tements des agents, offreurs et demandeurs, puis on procédera à la construction des courbes d’offre et de demande et à l’analyse de la formation de l’équilibre sur un marché de type concurren-tiel. La modification des conditions d’offre ou de demande per-mettra de montrer comment s’ajustent, dans le temps, prix et quantités d’équilibre. On étudiera les réactions de l’acheteur aux changements des incitations (augmentation du prix du tabac, de la fiscalité sur les carburants, prime à la casse sur le marché de l’automobile, etc.). L’étude de la notion de surplus et de son partage entre acheteurs et vendeurs permettra d’illustrer gra-phiquement les gains de l’échange. On fera apparaître l’existence de situations de rationnement lorsque le prix est fixé, quelle qu’en soit la raison, à un autre niveau que celui qui équilibre le marché (files d’attente, réglementation des loyers, pénuries de places pour des rencontres sportives ou les spectacles, etc.).

3.3 Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?

Pouvoir de marché,oligopole, monopole

On soulignera le caractère très particulier du marché concurren-tiel et on introduira la notion de structures de marché. Sans aucun recours à la formalisation et à l’aide d’exemples (monopole dans le domaine de l’électricité ou du transport, situations de concurrence monopolistique engendrées par l’innovation ou la différeniation des produits, oligopoles dans les domaines de l’automobile, des composants électroniques, etc.), on montrera que les vendeurs mettent en œuvre des stratégies susceptibles de renforcer leur pouvoir de marché (positionnement et marketing des produits, ententes entre vendeurs, guerres de prix, création de demande captive, etc.). On pourra s’interroger sur les conditions favori-sant ces structures non concurrentielles et sur le rôle des pouvoirs publics dans la régulation de la concurrence.

3.4 Quelles sont les principales défaillances du marché ?

Asymétriesd’information,externalités,biens collectifs

On montrera qu’en situation d’information asymétrique, on constate l’existence d’équilibres avec rationnement voire l’ab-sence de marché (marché des voitures d’occasion, marchés des professionnels de santé et des avocats, marché de l’assurance, etc.). Les diverses manières de produire et de diffuser de l’infor-mation - labellisation, publicité, comparateurs de prix, maga-zines de consommateurs, etc. - pourront être évoquées, de même que la réglementation publique sur l’information. En s’appuyant sur des exemples, on montrera aussi que les marchés peuvent être défaillants dans le domaine de l’allocation des ressources en présence de biens collectifs ou d’externalités (pollution, éclairage public, pollinisation par les abeilles, etc.).

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4. La monnaie et le financement

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

4.1 À quoi sert la monnaie ?

Fonctions de la monnaie, formes de la monnaie

Par contraste avec des situations d’échange non monétisé, on mettra en évidence les avantages de la monnaie et les fonctions qu’elle remplit. On évoquera les formes qu’elle revêt et on expli-quera (en prenant comme exemple le paiement par carte ban-caire) comment fonctionnent les systèmes de paiement dématé-rialisés dans les économies contemporaines.

4.2 Comment l’activité économique est-elle financée ?

Autofinancement,financementdirect/indirect,taux d’intérêt,risque de crédit

Les choix de financement des agents économiques seront présen-tés de manière élémentaire. On montrera que le taux d’intérêt est à la fois la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur et qu’il varie en fonction du risque associé au crédit. On pourra illustrer ce mécanisme à partir de l’exemple des crises des dettes publiques. On distinguera le financement intermédié et le financement direct. Dans la procédure de financement par appel au marché, on présentera les grandes catégories de titres émis et échangés (actions, obligations) ainsi que leur mode de rémunéra-tion (dividende, intérêt).

4.3 Qui crée la monnaie ? Masse monétaire,marché monétaire,banque centrale,prêteur en dernier ressort

On présentera, à l’aide d’exemples simples, le processus de création monétaire par les banques commerciales (« les crédits font les dépôts »). On montrera le rôle central du marché moné-taire. On pourra citer les autres sources de la création monétaire (créances sur le Trésor et devises). Pour ce faire, on définira la banque centrale comme la « banque des banques » et on montrera l’importance de son rôle pour assurer la liquidité (notamment lors des crises de confiance) et préserver le pouvoir d’achat de la monnaie.

5. Régulations et déséquilibres macroéconomiques

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

5.1 Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ?

Fonctions économiques de l’État (allocation, répartition,stabilisation)

En faisant référence aux défaillances de marché étudiées précé-demment et à la possibilité de déséquilibres macroéconomiques, on étudiera les fonctions de régulation économique de la puis-sance publique en insistant sur l’importance du cadre régle-mentaire dans lequel s’exercent les activités économiques. On présentera brièvement les principaux niveaux d’intervention (notamment européen, national et local).

5.2 Comment le budget de l’État permet-il d’agir sur l’économie ?

Prélèvements obligatoires, dépenses publiques, déficit public, dette publique

On décrira la structure du budget de l’État et de l’ensemble des administrations publiques, en donnant des ordres de grandeur. On insistera sur les notions de production non marchande et de pré-lèvements obligatoires. On montrera, à l’aide d’exemples (fiscalité écologique, crédit d’impôt pour les aides à domicile ou pour les dons aux associations, etc.) qu’en changeant les prix relatifs ou les rému-nérations nettes, les impôts et taxes modifient les incitations des agents.

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Programme 9

5.3 Quelles politiques conjoncturelles ?

Demande globale, inflation, chômage,déséquilibre extérieur, politique budgétaire, politique monétaire

On présentera les principaux déséquilibres macroéconomiques et leurs instruments de mesure. On montrera comment ils sont liés à la dynamique de la demande globale. En s’appuyant sur les dévelop-pements du point 5.2, on montrera comment les pouvoirs publics peuvent utiliser la politique budgétaire pour agir sur les déséqui-libres. En se référant au point 4.3, on présentera également les moyens d’action des banques centrales (notamment la Banque cen-trale européenne) et leur rôle dans la régulation conjoncturelle de l’activité économique.

Partie 2 Sociologie générale et sociologie politique (Durée indicative : 60 heures)

1. Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

1.1 Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?

Normes, valeurs, rôles, socialisation différentielle

On étudiera les processus par lesquels l’enfant construit sa person-nalité par l’intériorisation/incorporation de manières de penser et d’agir socialement situées. On s’interrogera sur les effets pos-siblement contradictoires de l’action des différentes instances de socialisation (famille, école, groupe des pairs, média). On mettra aussi en évidence les variations des processus de socialisation en fonction des milieux sociaux et du genre, en insistant plus parti-culièrement sur la construction sociale des rôles associés au sexe.

1.2 De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou ruptures ?

Socialisation primaire/secondaire, socialisation anticipatrice

On se demandera en quoi le processus de socialisation secondaire (conjugale, professionnelle, etc.) est lié aux conditions et aux effets de la socialisation primaire. On montrera également que la socialisation, aux différents âges de la vie, fait se succéder des phases de transition et des processus de restructuration de l’identité sociale.

2. Groupes et réseaux sociaux

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

2.1 Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ?

Groupes primaire/secondaire,groupes d’appartenance/ de référence

On distinguera les groupes sociaux, caractérisés par l’existence d’interactions (directes ou indirectes) entre leurs membres et la conscience d’une appartenance commune (familles, collectifs de travail, associations, etc.), des catégories statistiques (PCS, groupes d’âge, etc.).On montrera que les groupes sociaux se différencient en fonction de leur taille, de leur rôle, de leur mode de fonctionnement et de leur degré de cohésion. On évoquera les situations où les indivi-dus prennent comme référence un autre groupe que celui auquel ils appartiennent.

2.2 Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?

Capital social,sociabilité

On montrera que les réseaux sociaux constituent une forme spé-cifique de coordination entre acteurs et de sociabilité (réseaux internet, associations d’anciens élèves, etc.). On pourra présenter quelques exemples très simples de structuration de réseaux sans entrer dans la théorie des graphes. On s’intéressera surtout au rôle des réseaux en matière de recherche d’emploi en discutant plus par-ticulièrement la thèse de « la force des liens faibles ».

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10

4. Ordre politique et légitimation

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

4.1 Pourquoi un ordre politique ?

État, État-nation,souveraineté

On mettra en évidence l’avènement d’un ordre politique distinct des ordres économiques, sociaux et culturels. On pourra prendre l’exemple de l’évolution de l’État dans le monde occidental. On apprendra aux élèves à distinguer la construction étatique et la construction nationale.

4.2 Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ?

État de droit,État unitaire/fédéral, démocratiereprésentative/participative

On familiarisera les élèves au vocabulaire juridique et politique qui permet de distinguer les formes étatiques et de préciser le contexte institutionnel dans lequel elles se sont développées. À partir d’exemples contemporains, on sensibilisera aussi les élèves à l’émergence de nouvelles formes de participation politique et de légitimation démocratique.

3. Contrôle social et déviance

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

3.1 Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui ?

Contrôle socialformel/informel,stigmatisation

On s’interrogera sur l’évolution des formes du contrôle social dans les sociétés modernes et sur leurs effets. On montrera qu’au fur et à mesure que les relations sociales deviennent plus imper-sonnelles, le contrôle social par des instances spécialisées tend à prédominer sur le contrôle informel exercé par les groupes pri-maires. On pourra s’interroger également sur les effets produits par le recours à des formes de contrôle social prenant appui sur les ressources des nouvelles technologies.

3.2 Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?

Déviance,anomie

On définira la déviance comme une transgression des normes et on montrera qu’elle peut revêtir des formes variées selon les sociétés et, en leur sein, selon les groupes sociaux. On analysera la déviance comme le produit d’une suite d’interactions sociales qui aboutissent à « étiqueter » certains comportements comme déviants et, en tant que tels, à les sanctionner.

3.3 Comment mesurer le niveau de la délinquance ?

Chiffre noir de la délinquance,enquête de victimation

On montrera que les comportements déviants peuvent aussi s’expliquer par des situations d’anomie.On précisera que la délin-quance n’est qu’une forme particulière de déviance : celle qui fait l’objet d’une sanction pénale. On s’intéressera aux modes de construction des statistiques produites par la police et la justice. On confrontera ces données avec celles que révèlent les enquêtes de victimation.

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Programme 11

Partie 3 Regards croisés (20 h)

1. Entreprise, institution, organisation

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

1.1 Comment les rapports sociaux s’organisent-ils au sein de l’entreprise ?

Hiérarchie,coopération,conflit

On montrera comment l’entreprise constitue un mode de coordi-nation des actions par la hiérarchie. On mettra aussi en évidence comment coopération et conflits s’entremêlent dans la produc-tion de l’action collective. On mobilisera pour cela les apports de la science économique (économie de la firme) et de la sociologie (mobilisation et logiques d’acteurs).

2. Action publique et régulation

Thèmes et questionnements

Notions Indications complémentaires

2.1 Comment l’État-providence contribue-t-il à la cohésion sociale ?

Solidarité,désaffiliation,disqualificationsociale

On montrera comment l’État social contribue, à travers la défini-tion de droits sociaux et la mobilisation d’instruments divers, à favoriser la cohésion sociale en luttant contre la pauvreté, l’ex-clusion et les discriminations.

2.2 Comment un phénomène social devient-il un problème public ?

Agendapolitique,actionpublique

On présentera une première approche de la construction des poli-tiques publiques par l’interaction de divers acteurs (lutte contre l’échec scolaire, l’illettrisme, le tabagisme, la délinquance routière, etc.). On montrera comment la définition des problèmes publics et leur inscription à l’agenda politique sont un enjeu de conflit et un objet de coopération.

Savoir-faire applicables aux données quantitatives et aux représentations graphiques

L’enseignement des sciences économiques et sociales en classe de première doit conduire à la maîtrise de savoir-faire quantitatifs, ce qui implique à la fois calcul et lecture (c’est-à-dire interprétation) des résultats. Les calculs ne sont jamais demandés pour eux-mêmes, mais pour exploiter des documents statistiques travaillés en classe ou pour présenter sous forme graphique une modélisation simple des comportements économiques, sociaux ou politiques.

– Calculs de proportion et de pourcentages de répartition

– Moyenne arithmétique simple et pondérée, médiane

– Lecture de représentations graphiques : diagrammes de répartition, représentation des séries chronologiques

– Mesures de variation : coefficient multiplicateur, taux de variation, indice simple

– Lecture de tableaux à double entrée

– Évolution en valeur et en volume

– Représentation graphique de fonctions simples (offre, demande, coût) et interprétation de leurs pentes et de leurs déplacements

– Notion d’élasticité comme rapport d’accroissements relatifs. Notions d’élasticité-prix de la demande et de l’offre, d’élasticité-revenu de la demande

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13Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

Chapitre1

������

Les grandes questions que se posent les économistes

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES La question « Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ? » ayant été supprimée par les aménagements du programme, ce chapitre d’introduction à l’économie est désormais orga-nisé en quatre questions.

La première question soulève le problème de la rareté et donc des choix : comme les ressources sont limitées, il faut choisir la manière de les utiliser. Et les choix dépendent, pour le consommateur, de l’utilité qu’il retire des différents biens, donc de ses goûts ou encore de la quantité consommée, mais également de sa contrainte budgétaire, c’est-à-dire des prix, du revenu, etc. Ce raisonne-ment explique la sélection des différents documents sur la rareté, l’utilité, les prix, les coûts et la contrainte budgétaire. C’est une approche de l’économie similaire à celle de l’université, dans une optique microéconomique. Il s’agit donc d’introduire des notions complexes et surtout abstraites pour des élèves ayant fait très peu de SES (au mieux 1 h 30 en seconde), à partir d’exemples simples. Toujours dans cette optique microéconomique et conformément aux instructions offi cielles, « il s’agit d’illustrer la démarche de l’économiste qui modélise des situations », d’où un document sous forme de représentation graphique (document 4 page 21).

Si cette première question a donc plutôt trait à l’analyse des choix individuels, tels qu’ils sont dé-crits traditionnellement par les microéconomistes, les trois autres sont consacrées aux aspects plus macroéconomiques : production, répartition et, enfi n, utilisation des richesses.

La question 2 aborde ainsi la production. Dans cette étape, on commence par montrer le sens parti-culier que revêt le terme pour l’économiste. Partant de là, il est ensuite possible de s’attacher à l’éva-luation de cette production, à la mesure de la valeur ajoutée – tant marchande que non marchande. Bien que le programme ne mentionne pas explicitement la notion de PIB, il nous apparaissait essen-tiel de le présenter dans la perspective des autres points de ce chapitre. En outre, ce choix est apparu judicieux dans la mesure où le programme de terminale considère cette notion comme un prérequis.

Ayant mieux cerné le contenu de la richesse, il est possible d’analyser sa répartition (question 3). Classiquement, nous abordons la répartition primaire des revenus, liée à la participation à l’activité productive. Ensuite, nous amenons les élèves à une réfl exion sur la redistribution des richesses, tant dans ses motivations que dans ses moyens et par conséquent ses résultats.

Les richesses étant créées, les revenus étant distribués, nous pouvons enfi n analyser comment ces derniers sont dépensés pour utiliser les premières (question 4). Comme l’indique le programme, il est donc temps de s’attacher à l’équilibre emplois-ressources. Comme dans l’ensemble des dossiers, le document 1 (page 32) cherche à sensibiliser les élèves en partant d’exemples simples, voire concrets. Il permet d’amener l’intuition de l’équilibre comptable, présenté plus formellement dans le docu-ment 3 page 33. La présentation du circuit comme étape intermédiaire – document 2 page 32 – per-met de mieux visualiser les échanges, autrement dit d’avoir une synthèse de l’équilibre, avant de s’attacher à son analyse. Le document 4 peut permettre de faire un premier lien entre équilibre comp-table et équilibre économique, en suggérant que les différents emplois agissent comme un moteur de la production de ressources. Nous mettons plus intensément l’accent sur ce lien dans le dernier point traitant la question des déséquilibres. Cette question est sans nul doute la plus complexe de ce chapitre. Néanmoins, nous nous devions de l’aborder car elle fi gure explicitement dans les indi-

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14 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

cations complémentaires du programme. À cette fi n, il apparaît utile de réfl échir à la distinction équilibre comptable-équilibre économique. On voit dès lors qu’un équilibre comptable observé une année, pour un niveau de richesses donné, peut présenter des emplois bien différents. Ces derniers vont toucher la production de richesse l’année suivante et, par conséquent, le niveau de l’équilibre comptable de cette nouvelle année.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES Compte tenu de la présentation du programme, il semble que l’approche des problèmes économiques présente en creux une référence aux ouvrages universitaires, publiés aux États-Unis, s’adressant aux jeunes étudiants en économie. Ces ouvrages commencent généralement par une évocation des prin-cipes fondamentaux auxquels se réfèrent les économistes. En outre, ils contiennent généralement des exemples fi ctifs ou réels plutôt pédagogiques. Mais il faut en rester aux premières pages parce que la suite n’est pas du tout destinée à des élèves de lycée et encore moins à des débutants en économie.– MANKIW Gregory N., TAYLOR Mark P., Principes de l’économie, De Boeck Université, 1re adaptation

européenne, 2013. Sans doute l’ouvrage le plus didactique.– STIGLITZ Joseph E., WALSH Carl E., LAFAY J.-D., Principes d’économie moderne, De Boeck, 2014.

OUVRAGES PUBLIÉS INITIALEMENT EN FRANÇAIS – CLERC D., Déchiffrer l’économie, La Découverte, coll. Grands Repères, 2011.– GÉNÉREUX J., Économie politique, 1. Concepts de base et comptabilité nationale, Hachette Éduca-

tion, 2012.– GÉNÉREUX J., Économie politique, 2. Microéconomie, Hachette Éducation, 2012.– GÉNÉREUX J., Économie politique, 3. Macroéconomie, Hachette Éducation, 2012.

SITOGRAPHIE Comme il s’agit d’une introduction à l’économie, quelques sites permettent d’aborder l’actualité éco-nomique ou des analyses économiques :– www.alternatives-economiques.fr, beaucoup d’informations sont en accès libre sur le site, mais

il y en a encore plus (toutes !) si vous êtes abonné.– www.melchior.fr, des cours de SES sont en ligne mais aussi des dossiers et des études de cas,

souvent instructifs.Pour des données statistiques, on pourra se reporter évidemment aux sites de l’INSEE et de l’OCDE : – www.insee.fr.– www.ocde.org.

Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ? QUESTION 1

1 Les choix dépendent de l’utilité des biens ���

DOC 1 Quelle est l’utilité de l’eau ? � Manuel p. 18

Le point de départ est un exemple simple et accessible à tout le monde, l’eau.

1. Le verre d’eau est très utile dans le désert.2. L’utilité d’un verre d’eau varie selon les contextes ; chez soi, un verre d’eau est nettement moins utile.

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15Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

3. Dans le désert le verre d’eau est très utile parce que l’eau y est rare. C’est donc la rareté d’une ressource (ici l’eau) qui la rend particulièrement utile.

DOC 2 L’utilité varie selon la rareté du bien � Manuel p. 18L’extrait est très ancien (1776), ce qui permet aussi de comprendre que les problèmes économiques ne sont pas nouveaux, même si on ne disposait pas de tout le savoir économique actuel pour les résoudre.

1. L’abondance est le contraire de la rareté.

2. L’utilité et la valeur d’un bien dépendent de sa rareté.

3. L’utilité et la valeur d’un bien dépendent de sa rareté, mais assez paradoxalement la valeur ne dépend pas de l’utilité, comme l’illustre le paradoxe de l’eau et du diamant.

4. La valeur des choses n’est pas toujours fondée sur leur utilité : un diamant est inutile mais il a une va-leur élevée. En revanche, la valeur est plus souvent fondée sur la rareté : ce qui est rare a le plus souvent une valeur élevée (mais pas toujours, comme un trèfl e à quatre feuilles, qui est rare mais sans valeur).

DOC 3 L’utilité varie selon la quantité � Manuel p. 19

Il s’agit ici de faire comprendre le concept d’utilité marginale, toujours à travers l’exemple de l’eau

1. On boit un verre d’eau pour satisfaire un besoin, cela augmente donc notre satisfaction.2. Le 1er verre d’eau augmente notre utilité, le 2e verre d’eau l’augmente aussi mais dans une ampleur moins importante que pour le 1er ; le 3e verre d’eau augmente aussi notre satisfaction, mais d’une quan-tité encore moins importante que pour le 2e verre, et ainsi de suite. Donc chaque verre supplémentaire augmente notre satisfaction, mais de moins en moins fortement. L’utilité marginale est donc la satisfac-tion apportée par un verre supplémentaire.3. L’utilité totale est la satisfaction apportée par tous les verres d’eau bus (le 1er, le 2e, etc.) alors que l’utilité marginale est la satisfaction apportée par le dernier verre bu.

4. L’utilité marginale est décroissante car chaque verre bu en plus apporte une satisfaction de moins en moins forte. Mais elle est positive car on suppose que chaque verre supplémentaire augmente, même un minimum, notre utilité totale. La somme des utilités marginales est égale à l’utilité totale.

DOC 4 L’utilité varie selon les goûts � Manuel p. 19

C’est toujours l’exemple de l’eau, ce qui permet d’aborder, selon les indications offi cielles, la « subjecti-vité des goûts ».1. Ces différentes bouteilles ont plus ou moins la même utilité dans la mesure où elles satisfont le même besoin, assouvir sa soif.

2. En revanche, les consommateurs choisissent des bouteilles et des marques différentes selon leurs goûts. Certains préfèrent des petits formats, d’autres de l’eau pétillante, d’autres de l’eau aromatisée, etc. Les goûts des consommateurs sont donc subjectifs.

1. L’air est un bien abondant (b).2. Choisir de consommer un bien dépend de son utilité marginale (a), de sa rareté (b).3. Vous estimez que la pollution est un problème, ce qui signifi e que son utilité marginale est négative (c).4. Au restaurant, vous choisissez des frites et votre ami(e) des haricots verts : a, b et c.

Faire le bilan

2 Les choix dépendent des contraintes budgétaires ���

DOC 1 La valse des prix � Manuel p. 20

Ce document a pour but de montrer que la notion de prix n’est pas aussi simple qu’on peut le penser ; on introduit aussi la notion de prix relatif, conformément au programme.1. L’infl ation signifi e qu’en moyenne les prix augmentent. Mais certains prix peuvent baisser, donc cela ne signifi e pas que « tous » les prix augmentent.

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16 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

2. Si le prix du café augmente fortement, alors le prix du thé, même s’il augmente, augmente moins. Donc, relativement au prix du café, le prix du thé aura plutôt tendance à diminuer (le prix relatif du thé, par rapport à celui du café, diminue, même si, dans l’absolu, le prix du thé peut augmenter).

3. Le pouvoir d’achat dépend des prix mais aussi des revenus. Donc, si les prix augmentent mais que le revenu augmente plus vite, alors le pouvoir d’achat augmente aussi. Donc la hausse des prix ne signifi e pas que le pouvoir d’achat diminue.

DOC 2 Les choix dépendent des prix � Manuel p. 20

Outre la relation entre prix et choix de consommation, ce document permet de travailler avec les élèves sur les indices.

1. L’indice du prix relatif du tabac est de 218 en 2006, pour une base 100 en 1970, ce qui signifi e que, entre 1970 et 2006, le prix relatif du tabac a augmenté de 118 %.

2. Durant les années 1950, le prix du tabac comme sa consommation sont restés stables. Puis, entre 1961 et 1976, le prix a diminué alors que la consommation a augmenté. Puis, jusqu’en 1991, le prix a globa-lement stagné alors que la consommation a diminué. Enfi n, depuis 1991, le prix a fortement augmenté tandis que la consommation a fortement diminué. On observe donc une évolution contraire du prix et de la consommation de tabac.On observe donc généralement que, lorsque le prix augmente, la consommation diminue, et lorsque le prix diminue, la consommation augmente (et lorsque le prix stagne, la consommation stagne). La consommation de tabac semble dépendre assez fortement du prix du tabac.

3. Le prix du tabac augmentant, les consommateurs vont orienter leur choix vers d’autres biens ou ser-vices, les barres chocolatées, les chewing-gums ou les patchs antitabac par exemple.

4. Une augmentation du prix relatif du tabac peut venir soit d’une augmentation du prix (nominal) du tabac supérieure à l’infl ation, soit d’une baisse générale des prix plus importante que la baisse du prix du tabac.

DOC 3 Les choix dépendent des coûts d’opportunité � Manuel p. 21

Ce document, même s’il s’appuie sur un exemple, est assez ambitieux parce qu’il vise à faire comprendre ce qu’est un coût d’opportunité. Notion complexe pour un débutant en économie, mais à la base de l’analyse des choix.

1. Le document évoque les frais d’inscription, de logement et les achats de livres. On peut aussi ajouter des frais divers de nourriture, de communication, de transport, etc.

2. Que l’on fasse des études ou non, il faudra se loger et se nourrir, donc ce ne sont pas des coûts propres aux études.

3. Le coût d’opportunité correspond à ce à quoi il faut renoncer (évalué en termes monétaires) lorsqu’on fait une activité. Si on décide de faire des études pendant cinq ans après le bac, on perd l’opportunité de gagner un salaire pendant cinq ans.

4. Le billet d’avion doit être intégré au coût d’opportunité, car si on ne part pas, on conserve cet argent ; en achetant ce billet pour partir en vacances, on perd l’opportunité d’utiliser cet argent pour s’acheter un nouvel ordinateur, par exemple. Les lunettes de soleil n’appartiennent pas au coût d’opportunité, car que l’on parte en vacances ou pas, il faut les remplacer.Les 500 € de salaire appartiennent au coût d’opportunité : partir en vacances supprime l’opportunité de travailler.La nourriture n’appartient pas au coût d’opportunité car, vacances ou pas, il faut se nourrir.

DOC 4 Les choix dépendent du budget � Manuel p. 21

Il s’agit ici d’une représentation graphique de la contrainte budgétaire, avec la méthode pour la construire. C’est une première approche de l’analyse microéconomique.1. Point A : l’individu consacre tout son revenu (1 000 €) à consommer des pizzas, soit 100 pizzas à 10 € pièce.

Point B : l’individu consacre tout son revenu à consommer du Pepsi, soit 500 verres à 2 € pièce.

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17Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

Point C : l’individu décide de dépenser ses 1 000 € de revenu en consommant 250 verres de Pepsi (soit 2 × 250 = 500 €) et 50 pizzas (soit 10 × 50 = 500).

2. La contrainte budgétaire est de 1 000 €, c’est le montant maximum que l’individu peut consommer (mais il n’est pas obligé de tout consommer, il peut aussi épargner).

3. Le triangle AOB représente tous les choix possibles de consommation pour l’individu : s’il se situe sur la droite AB, il consomme tout, s’il se situe dans le triangle, il ne consomme pas tout.

Les choix des individus sont encadrés par leur contrainte budgétaire. Celle-ci défi nit le maximum de consommation possible en fonction des prix des marchandises et de la quantité consommée. La valeur d’un bien est fonction de celle des autres biens, c’est donc le prix relatif qui est important : un café à 5 euros n’est « pas cher » si le thé est vendu 20 ou 30 ou 50 euros. Il est donc nécessaire de tenir compte des coûts directs liés à un choix, mais également des coûts d’opportunité du fait d’avoir renoncé à autre chose.

Faire le bilan

Que produit-on et comment le mesure-t-on ?QUESTION 2

1 La diversité des productions ���

DOC 1 On ne produit pas que des biens � Manuel p. 22

1. Dans chaque cas, un travail est fait en vue de réaliser un objet concret, de rendre service. Le résultat de ce travail sera utile : il procurera une satisfaction à celui qui en consommera le fruit.2. On pourrait donc défi nir la production comme la fabrication de biens ou le fait de réaliser un service qui satisfasse des besoins.3. On remarque que certaines productions sont matérielles (dans l’atelier de confection, dans la cuisine) et d’autres immatérielles (soins apportés à l’hôpital, contrôle antipollution). De plus, les utilisateurs de ces biens sont différents : les biens produits ou les soins sont destinés à une personne, tandis que le contrôle de police est fait au nom de l’État et donc sert l’ensemble de la collectivité.NB : On pourra noter que des productions domestiques permettent également de réaliser des biens et services visant une satisfaction.

DOC 2 La production au sens de l’économiste � Manuel p. 22

1. Exemples de productions prises en compte par l’économiste : la production dans une usine automo-bile, le blé produit et vendu par l’agriculteur, le service rendu par une entreprise de lavage de fenêtres, le service rendu par l’agent de l’État qui délivre une carte d’identité.

Exemples de productions non prises en compte par l’économiste : le gâteau que je fabrique à la maison et qui peut me procurer la même satisfaction que celui que j’achète chez le pâtissier, la vente de drogue, l’entretien du potager pour une voisine âgée qui donne éventuellement un pourboire...2. Une production est une création de richesse au sens économique si (en plus des éléments avancés à la question 2 du document 1) :– elle est légale (certaines productions sont interdites, comme la production de drogues, ou encadrées comme le tabac) ;– elle est déclarée (le travail au noir n’est pas considéré) ;– elle est destinée à être vendue et/ou produite avec des facteurs de production rémunérés : elle vise donc la satisfaction des besoins d’un ou plusieurs autre individus.3. Certaines activités sont exclues de la production en raison des diffi cultés à les connaître (activités illégales) et/ou à les mesurer (la production domestique peut diffi cilement être évaluée car elle n’est pas rémunérée, on ne lui donne pas de prix). Cela peut bien évidemment poser un problème qui sera évoqué dans le troisième dossier.

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18 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 3 Toutes les productions ne sont pas marchandes � Manuel p. 23

1. Il s’agit d’une production marchande parce qu’elle n’est pas vendue sur un marché. Plus précisément, elle est fournie gratuitement aux usagers ou quasi gratuitement, c’est-à-dire à un prix inférieur à son coût de production – statistiquement, inférieur à 50 % du coût de production.2. Ces productions sont fi nancées par des impôts et des cotisations sociales, calculés sur la base des revenus du travail. Ces deux sources forment les prélèvements obligatoires.3. Il s’agit notamment des services rendus par des associations (administrations privées), par les actions bénévoles : nettoyage de plages après une marée noire, cours reçus dans le cadre d’une association spor-tive (la cotisation ne correspond pas nécessairement au coût de cours achetés à un professeur).4. Certaines productions sont non marchandes parce que aucun acteur privé ne les a produites : soit par méconnaissance, soit parce qu’il est diffi cile de faire payer l’activité – notion d’externalité négative. Dans ce cas, l’État peut être poussé à intervenir. Si son action est impossible ou si elle ne suffi t pas, des associations peuvent se former pour répondre aux besoins.

DOC 4 La diversité des organisations productives � Manuel p. 23

1. Globalement, les entreprises publiques produisent des services tout comme les associations et les administrations publiques. Parmi les entreprises privées, les coopératives et les mutuelles, on trouve des producteurs de biens et des producteurs de services.

2. Entreprise publique : EDF ; entreprise privée : Peugeot ; association : ATD quart monde, AFM... ; admi-nistration publique : Éducation nationale.

3. Les productions marchandes sont fi nancées par la vente des produits, c’est-à-dire grâce au chiffre d’affaires. Les productions non marchandes sont fi nancées par les prélèvements obligatoires (adminis-trations publiques) et les dons et subventions (associations).

DOC 5 L’évolution des productions marchande et non marchande � Manuel p. 23

1. En 2011, en France, selon l’INSEE, la valeur de la production de services principalement non mar-chands s’élevait à 535,1 milliards d’euros courants.

2.

En % 1960 1980 2000 2011 (p)

Production marchande 91,15 87,83 86,22 85,33

Services principalement non marchands 8,85 12,17 13,78 14,67

Production totale 100 100 100 100

En 2011, en France, selon l’INSEE, les services principalement non marchands représentaient 14,67 % de la production totale.

3. La part de la production non marchande augmente dans la production totale. Elle représentait en effet 8,85 % de la production totale en 1960 contre 14,67 % en 2011. Cela tient au fait que cette production augmente plus vite que la production marchande.

1. Faux, cette production n’est pas déclarée.2. Vrai, il s’agit d’un service marchand.3. Vrai, il s’agit d’un service non marchand fi nancé par l’impôt.4. Vrai, il s’agit d’une production non marchande car les aides fournies par l’association, donc Amina, ne sont pas réalisées avec une contrepartie monétaire.5. Vrai, il s’agit d’une production marchande.6. Faux, cette activité domestique n’est pas déclarée.

Faire le bilan

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19Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

2 L’évaluation de la production : de la valeur ajoutée au PIB ������

DOC 1 La production d’un stylo � Manuel p. 24

1. La richesse mesurée contenue dans ce stylo est, a priori, égale à son prix, soit 2 €.

2. Les matériaux représentent 25 % de ce prix, soit 0,5 € pour un stylo.

3. La richesse ajoutée par l’entreprise vient de la transformation de ces matériaux à l’aide des machines et du travail, soit 55 % du prix (1,10 €), auxquels on peut éventuellement ajouter la TVA, soit 20 % du prix (0,4 €).

DOC 2 La notion de valeur ajoutée � Manuel p. 24

1. Une partie des richesses contenues dans le journal correspondent au papier, à l’encre... Or ces biens sont produits par d’autres entreprises.

2. Après transformation, ces biens répondent à un besoin différent, il ne s’agit plus simplement d’encre et de papier. L’imprimerie peut vendre les journaux plus chers que le coût de l’encre, du papier... car elle transforme ces produits pour leur donner une utilité différente et supérieure. Dans cet exemple, la valeur supplémentaire est bien de 10 000 €.

3. La différence entre le prix de vente et ces biens – appelés consommations intermédiaires – correspond donc à une mesure de la richesse créée par l’entreprise, la valeur ajoutée.

DOC 3 Le calcul de la valeur ajoutée � Manuel p. 24

1. La grande surface ajoute de la valeur au produit car elle rend un service : elle rend accessible ce pro-duit au consommateur. Sans elle, nombre de consommateurs n’auraient sans doute pas pu se procurer le produit.

2. L’exploitation forestière crée pour 50 € de valeur (consommations intermédiaires négligeables), la scierie crée 30 € de valeur (80 € – 50 €), la valeur ajoutée par l’entreprise Garnier s’élève à 160 € (240 € – 80 €) tandis que la valeur ajoutée par la grande surface est de 60 € (300 € – 240 €).

3. En faisant ce calcul, on compte plusieurs fois les mêmes richesses. Par exemple, si je considère que la richesse créée au niveau de la scierie est de 130 € (50 € + 80 €), je fais comme si la scierie avait également créé la richesse contenue dans le bois brut. Or, celle-ci n’est bien créée que par l’exploitation forestière. En outre, le total de 670 € excède la valeur du produit fi nal (300 €), ce qui est absurde : le bien serait vendu à un prix moindre que sa valeur réelle. Au passage, on peut voir que la valeur ajoutée à toutes les étapes de la production correspond au prix de vente – hors taxes – du bien fi nal.

DOC 4 Comment mesurer la valeur des productions non marchandes ? � Manuel p. 25

1. Non, cela est impossible pour deux raisons. D’une part, l’absence de prix de vente empêche une esti-mation de la valeur ajoutée par différence avec les consommations intermédiaires. D’autre part, ces pro-ductions n’ont généralement « pas d’équivalent dans le secteur marchand ». En conséquence, on n’a pas de repère, d’étalon pour mesurer cette richesse créée.

2. La méthode d’évaluation envisagée reste approximative puisque, plus les coûts des facteurs de produc-tion s’élèvent, plus la valeur ajoutée augmente. Or, les salaires peuvent par exemple s’élever sans pour autant correspondre à une production plus élevée. En même temps, des salaires peuvent rester stables alors que les services rendus sont plus nombreux (ex. : nombre d’élèves qui augmente dans une classe).

3. L’indicateur n’est certes pas parfait mais il permet d’avoir une idée de richesse créée par le secteur non marchand. Il permet de la prendre en compte. On manie d’autant mieux cet indicateur qu’on en connaît les limites. En outre, l’un des intérêts de ce type d’indicateur réside dans les comparaisons temporelles : les limites étant globalement stables, on a donc une idée des évolutions de cette création de richesse. En outre, la mesure de la valeur ajoutée marchande présente aussi des limites : estimer la valeur ajoutée à 10 000 € ne revient pas à donner une valeur absolue à cette richesse, mais à se donner un étalon pour voir les évolutions de cette création de richesse.

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20 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 5 De la valeur ajoutée au PIB � Manuel p. 25

1. Dans une entreprise, la valeur ajoutée représente la richesse créée par l’entreprise lorsqu’elle produit. La richesse créée par tous les agents économiques d’un pays est donc la somme des valeurs ajoutées dégagées par chacun d’eux.

2.

Année 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2012

Total des branches (en milliards d’euros courants) 13,6 40,6 109,3 396,2 924 1 289,1 1 820,9

3. Trois secteurs ont crû beaucoup plus fortement que le total des branches (× 133,6) : la construction (× 163), les services marchands (× 206) et les services non marchands (× 242). Par conséquent, ces secteurs ont pris du poids dans le PIB.

La richesse créée par une organisation productive est appelée valeur ajoutée. Lorsqu’il s’agit d’une produc-tion marchande, l’évaluation de la valeur ajoutée s’obtient en faisant la différence entre chiffre d’affaires et consommations intermédiaires. Lorsqu’il s’agit d’une production non marchande, on estime que la valeur ajoutée est égale au coût de production. La somme des valeurs ajoutées correspond approximative-ment au PIB. Ce dernier est donc la richesse créée par les organisations productives sur un territoire, par exemple, celui d’une nation.

Faire le bilan

3 Les problèmes posés par la mesure de la production ���

DOC 1 Les catastrophes, une aubaine pour le PIB ? � Manuel p. 26

1. Toutes sortes de richesses sont détruites par la montée des eaux : des maisons, on peut voir une cara-vanes, des terrains devenus incultes, sans doute des animaux. Il s’agit en fait de patrimoine.

2. Cette destruction n’est pas prise en compte dans la mesure où cette richesse a été créée dans le passé. Or, le PIB ne prend en compte que la richesse créée une année donnée.

3. Paradoxalement, les travaux de reconstruction, de réhabilitation des terrains, de reconstitution des cheptels... seront source d’activité pour nombre d’entreprises – comme le miracle économique d’une période de reconstruction –, de sorte que le PIB peut augmenter, de manière conséquente, l’année même de la catastrophe et les années suivantes.

DOC 2 PIB et activité illégale � Manuel p. 26

1. D’après ce texte, pour avoir une idée plus juste du niveau de l’activité économique, il conviendrait de prendre en compte les activités illégales. Ceci est d’autant plus important lorsque ces activités repré-sentent des montants importants. L’enjeu est d’autant plus palpable lorsqu’il s’agit de faire des compa-raisons internationales.2. En 2009, la production de drogue en Colombie représentait environ 1 % de son PIB environ. Son mon-tant approximatif est donc de 2,309 milliards d’euros courants.3. La phrase soulignée signifi e qu’il faudrait également prendre en compte les activités de transformation et de transport de la drogue pour avoir une mesure plus précise de la richesse créée dans ce secteur.

DOC 3 PIB et bien-être � Manuel p. 27

1. La pollution peut causer des problèmes de santé. Elle peut également dégrader le paysage qui s’offre à nos yeux, favoriser l’extinction de certaines espèces qui n’ont parfois, pour le moment, que l’« uti-lité » de leur beauté ou le droit inaliénable, que l’on peut leur reconnaître, d’exister... Ces destructions sont source d’insatisfaction physique et morale, donc de perte de bien-être. De même, une nation riche dans laquelle la répartition des richesses est très inégale peut empêcher les plus pauvres d’accéder à un ensemble de biens fondamentaux (nourriture, logement, éducation, soin...), source de bien-être.

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21Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

2. Le PIB n’est pas en lui-même une mesure de bien-être. Son augmentation nous dit simplement que globalement une population s’enrichit. Mais ce chiffre ne nous dit rien sur l’usage de ces richesses et les dégâts engendrés par leur production. Pour considérer son impact sur le bien-être, il ne faut donc pas perdre de vue ses limites.

DOC 4 L’IDH, une mesure alternative � Manuel p. 27

1. En France, en 2011, selon le Programme des Nations unies pour le développement, chaque habitant disposait en moyenne d’un revenu de 30 277 $ PPA. L’indicateur de développement humain de ce pays s’élevait à 0,893. Cet indicateur, proche de 1, révèle le bon niveau de développement de la France en termes de revenu par habitant, mais aussi d’éducation et de santé.

2. Dans les données présentées ici, ce sont les pays d’Europe et les États-Unis qui ont l’IDH le plus élevé.

3. On voit bien qu’un PIB élevé ne garantit pas un IDH parmi les plus importants. Ainsi, le Koweit dispose d’un PIB par habitant élevé, comme en témoigne son revenu par habitant – le plus élevé du tableau, avec 52 793 $ PPA – et pourtant son IDH est au moins de 0,1 point plus petit que celui des pays cités dans la réponse précédente.

1. Globalement faux, même si certains pays (Colombie) et instituts statistiques essaient d’évaluer les acti-vités souterraines.2. Faux, le PIB est un fl ux, un revenu, alors que l’environnement est un stock, un patrimoine.3. Vrai, en raison de l’activité générée pour l’entreprise de construction.4. Faux, il s’agit d’un indicateur de la richesse créée en un temps donné, sur un territoire, par les organisa-tions productives : c’est la richesse agrégée et l’on ne sait rien de sa répartition.5. Faux, à niveau de PIB par habitant similaire, des pays atteignent des niveaux de développement va-riables.

Faire le bilan

Comment répartir les revenus et la richesse ?QUESTION 3

1 La répartition primaire des revenus : salaires et profi ts ������

DOC 1 D’où Tiger Woods tire-t-il ses revenus � Manuel p. 28

1. Tiger Woods tire des gains de ses tournois. Certaines ressources viennent des sponsors. Enfi n, il tire des revenus de la vente de son image pour la publicité.2. Pour Tiger Woods, il ne s’agit pas de salaires, car le joueur de golf ne semble pas avoir de contrat de travail. L’essentiel de ses revenus vient de la vente de son image (publicité, sponsors...).

DOC 2 Les principaux revenus primaires � Manuel p. 28

1. Parmi les revenus primaires, on distingue notamment les revenus du travail, qui rémunèrent l’apport de la force de travail à une activité productive, des revenus du capital, qui rémunèrent l’apport de capi-taux, c’est-à-dire de biens durables nécessaires à une activité productive (machines, immeubles...).2. Les loyers rémunèrent l’apport d’un capital immobilier. Les intérêts rémunèrent un prêt octroyé, par exemple par une banque, à une entreprise qui a besoin d’un fi nancement pour construire une nouvelle ligne de production par exemple. Enfi n, un individu peut apporter son capital à une activité productive en en devenant propriétaire (achat d’actions, par exemple) : il peut donc, si cela est possible, en capter une part des bénéfi ces.3. Les revenus du capital ne rémunèrent pas que les propriétaires de l’entreprise, dans la mesure où les ca-pitaux apportés peuvent aussi être loués par un bailleur dans le cas de biens immobiliers, ou encore prêtés.

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22 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 3 Les revenus du travail indépendant � Manuel p. 29

1. Le capital correspond à toutes les machines, tous les outils, les tables, les biens durables – d’une durée de vie supérieure à un an – utilisés pour produire.2. Cet artisan peut donc toucher des revenus du capital mais aussi des revenus du travail puisqu’il ap-porte sa force de travail à la production. On peut donc parler de revenus mixtes, et ce d’autant plus que ce travailleur indépendant ne fait sans doute pas la différence entre les revenus qu’il perçoit grâce à son travail et ceux reçus grâce à ses investissements.3. Tous les chefs d’entreprise ne perçoivent pas des revenus mixtes. En effet, certains sont des salariés qui peuvent éventuellement détenir une partie du capital de l’entreprise sous forme d’actions : dans ce cas, les revenus du travail et du capital sont bien distincts.

DOC 4 Le partage des richesses créées par l’entreprise � Manuel p. 29

1. En 2012, selon l’INSEE, la rémunération des salariés représentait 59,6 % de la valeur ajoutée brute, le revenu mixte brut représentait 6,8 % de la valeur ajoutée brute, et l’excédent brut d’exploitation s’éle-vait à 29,9 % de la valeur ajoutée brute.

2. La part des revenus mixtes dans la valeur ajoutée brute a diminué. Elle a été divisée par 3,6. Ceci s’explique par la diminution du nombre d’entrepreneurs indépendants, associée au développement du salariat.

3. Des années 1960 aux années 1980, on observe une tendance favorable aux salariés en matière de partage de la valeur ajoutée. En effet, en 1960, leur rémunération représentait 51,5 % de la VAB, contre 62,8 % en 1980. Depuis, cette proportion a légèrement diminué mais reste à un niveau plutôt stable et supérieur à celui des années 1960.

4. Différents agents économiques bénéfi cient de l’EBE. Techniquement, l’EBE est la rémunération brute du facteur capital. Tous ceux qui participent, par conséquent, à l’acquisition de ce dernier peuvent en retirer une partie. Il s’agit tout d’abord de ceux qui ont prêté des capitaux à l’entreprise (banques, déten-teurs d’obligations…), qui vont percevoir des intérêts – prélevés au niveau comptable sur cet EBE. Les pouvoirs publics imposent également la société – impôt sur les sociétés – et captent donc une partie de cet EBE. Les propriétaires de l’entreprise pourront toucher une rémunération – par exemple, les action-naires peuvent percevoir des dividendes. Enfi n, l’entreprise peut épargner une partie de l’EBE – après avoir payé les intérêts aux créanciers et les impôts – pour réaliser des placements ou surtout investir.

Revenus du travail Revenus du capital Revenus mixte

Amélie, Maxime Nicolas, Stephane, Fatima Pierre, Karim

Faire le bilan

2 La répartition secondaire des revenus : les effets de la redistribution ������

DOC 1 La fi che de paye d’un salarié dans une grande surface � Manuel p. 30

1. Le montant du salaire brut n’est pas le montant que le travailleur reçoit sur son compte. On a enlevé à ce salaire brut un ensemble de cotisations. Par différence, on obtient le salaire net versé sur le compte bancaire du salarié.

2. Les cotisations sociales permettent de fi nancer les différentes dépenses de Sécurité sociale qui concernent la maladie, la retraite, la famille, le chômage.

3. Pour obtenir le revenu dont dispose un ménage, il faut non seulement retrancher les impôts qui, à ce stade n’ont pas encore été prélevés (impôts sur le revenu, fonciers...), mais aussi tenir compte des diffé-rentes prestations perçues (allocations familiales par exemple). En effet, on a bien là ce que le ménage peut utiliser pour consommer et épargner.

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23Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 2 Pourquoi redistribuer les revenus ? � Manuel p. 30

1. Il s’agit des administrations publiques, notamment l’État, dont l’action est fi nancée par les impôts et les taxes, et de la Sécurité sociale, fi nancée essentiellement par des cotisations sociales.

2. La redistribution verticale permet notamment de corriger des inégalités dans la répartition primaire des revenus : en prélevant plus les revenus les plus élevés, l’impôt progressif sur le revenu (impôt sur le revenu des personnes physiques) permet de verser des prestations à ceux disposant des revenus les moins élevés. La redistribution horizontale réalisée par la Sécurité sociale vise la couverture de risques sociaux : le montant des prestations perçues est dépendant des droits acquis découlant des cotisations versées.3. Exemples de redistribution verticale : RMI puis RSA, minimum vieillesse... Exemples de redistribution horizontale : retraites (versées par la Sécurité sociale), allocations familiales...4. Plusieurs raisons peuvent être avancées ici : le fait qu’une faible part de l’impôt soit progressive rend la correction des inégalités moins effi cace ; une partie de la redistribution horizontale (1/3) est fi nancée par l’impôt.

DOC 3 Comment s’effectue la redistribution ? � Manuel p. 31

1. En France, selon l’INSEE, au 31 décembre 2010, 6 764 000 personnes percevaient des prestations fami-liales et 1 374 000 personnes percevaient le RSA socle.

2. Avec des effectifs respectivement de 6 764 000 et 6 033 000 bénéfi ciaires, les prestations familiales et l’aide au logement sont les prestations sociales les plus courantes.

3. Ces revenus de transfert sont versés par les administrations publiques – État, collectivités territoriales et Sécurité sociale. Ils sont fi nancés soit par des cotisations sociales – pour les prestations versées par la Sécurité sociale comme les prestations familiales –, soit par l’impôt – pour les prestations versées par l’État ou les collectivités, comme le RSA.

4. Le nombre de personnes bénéfi ciant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées diminue consi-dérablement : il est divisé par 2,1. Cela s’explique par le fait que de plus en plus de gens ont cotisé en tant qu’actifs aux caisses de retraite de la Sécurité sociale et bénéfi cient donc de prestations de retraite plus classiques.On observe une augmentation du nombre de personnes percevant le RMI puis le RSA socle (× 3 depuis 1990). Cela est lié à la montée du chômage en France depuis les années 1980. Or cette prestation est plus particulièrement destinée aux actifs au chômage.

DOC 4 Comment passe-t-on des revenus primaires au revenu disponible ? � Manuel p. 31

1. En 2012, selon l’INSEE, le revenu disponible brut de l’ensemble des ménages français s’élevait à 1 338,3 milliards d’euros.

2. Les prélèvements obligatoires – cotisations sociales et impôts sur le revenu et le patrimoine – repré-sentaient environ 41,6 % du revenu primaire brut.

3. On retranche des revenus primaires les prélèvements obligatoires et on ajoute les revenus de transfert.

Le revenu disponible des ménages correspond au revenu dont les ménages disposent pour consommer et épargner. Il ne correspond pas aux revenus primaires. En effet, il faut retirer à ces derniers les prélève-ments obligatoires qui rassemblent les impôts et les cotisations sociales.Par ailleurs, les ménages peuvent percevoir des revenus de transfert.

Faire le bilan

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24 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

Quels sont les grands équilibres macroéconomiques ?QUESTION 4

1 L’équilibre emplois-ressources ���

DOC 1 À quoi le PIB est-il employé ? � Manuel p. 32

1. Certaines dépenses permettent de satisfaire les besoins, les envies d’un ménage (restaurant), d’autres sont réalisées par des entreprises (implantation d’une usine à l’étranger) ou l’État (dépenses militaires), et nécessitent l’achat de biens durables. Certaines dépenses correspondent donc à des consommations, d’autres à des investissements.2. Le PIB peut être utilisé de différentes manières : une partie correspond à la production de biens de consommation, une autre à la production de biens d’investissement.3. Tout ce qui est utilisé au sein d’une économie n’a pas nécessairement été produit en son sein : nous pou-vons consommer des biens importés. De même, une part de la production d’une nation peut être exportée.

DOC 2 L’économie comme un circuit � Manuel p. 32

1. Comme nous l’avons vu dans le premier dossier traitant la deuxième question, l’usage de travail et de capital pour produire se fait en échange d’une rémunération. Nous avons également vu que cette répartition primaire des revenus est corrigée – deuxième dossier – par les prélèvements obligatoires et le versement de revenus de transfert.

2. – Flèche 2 : ces revenus peuvent être consommés ou investis en biens de production, ils permettent de réaliser une demande. – Flèche 3 : cette demande de biens de consommation et de production fait face à une offre de biens de consommation et de production.– Flèche 4 : une partie de la demande nationale se tourne vers des biens étrangers qui sont importés.– Flèche 5 : une partie de notre production nationale est exportée, demandée par des agents écono-miques non résidents.– Flèche 6 : une partie des facteurs de production viennent d’agents économiques non résidents. Leur rémunération entraîne une sortie de revenus.– Flèche 7 : de même, une partie de nos facteurs de production sont situés à l’étranger. Cela peut entraî-ner un fl ux de revenus vers le territoire national.3. La production donne lieu à une distribution de revenus qui permettent d’acheter la production réa-lisée. Il y a donc un lien, en forme de circuit, entre production, revenus et utilisation de ces derniers.

DOC 3 Une représentation comptable du circuit � Manuel p. 33

1. Les ressources d’une économie proviennent de sa propre production – son PIB – et des importations.2. Les biens peuvent être consommés (biens de consommation), investis (biens d’équipement, autre-ment dit investissements matériels mesurés par la FBCF) ou exportés. Si toutes les ressources ne sont pas employées, une partie est donc stockée ; cette partie est parfois incorporée aux investissements.3. On peut donc formuler l’équilibre emplois-ressources de la manière suivante : PIB + Importations = Consommation fi nale + FBCF + Exportations + Variations de stocksOn peut donc aussi écrire :PIB = Consommation fi nale + FBCF + (Exportations – Importations) + Variations de stocksou PIB = Consommation fi nale + FBCF + Solde extérieur + Variations de stocks

4. Emplois et ressources en France, en 2012 (en milliards d’euros)

Ressources Emploi

PIB : 2032,3 Consommation effective des ménages : 1500,6

Importations : 602,6 Consommation collective des administrations publiques : 174,4

FBCF : 401,8

Variations de stocks : 0,5

Exportations : 557,6

Total : 2 634,9 Total : 2 634,9

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25Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 4 Les contributions des différents emplois à la croissance � Manuel p. 33

1. En 2012, selon l’INSEE, le PIB n’a pas augmenté. Bien que certains emplois aient augmenté et aient ainsi contribué positivement à la croissance du PIB – comme la consommation des ménages et celle des administrations publiques qui font augmenter le taux de croissance du PIB de 0,2 point environ, ou le solde du commerce extérieur qui tend à le faire croître de 1 point environ –, d’autres ont au contraire diminué et ont donc eu tendance à réduire la croissance du PIB – l’investissement a fait diminuer le taux de croissance du PIB de 0,2 point, tandis que les variations de stock l’ont fait baisser de quasiment 1 point, ce qui signifi e qu’une partie de la demande a été satisfaite grâce à du déstockage.2. La variable qui contribue de manière positivement durable à la croissance du PIB est la consommation. C’est la seule variable à être toujours dans une contribution positive. En ce sens, en France, la consom-mation apparaît comme un élément fondamental dans la création des richesses.3. La composante la plus volatile est l’investissement, qui contribue tantôt positivement, tantôt négati-vement au taux de croissance du PIB. Il est d’ailleurs remarquable que, quand le taux de croissance est positif et surtout augmente, la contribution de l’investissement est positive et augmente, tandis que, quand cette contribution diminue, voire est négative, le taux de croissance diminue.

1. Faux, il faut y ajouter les importations.2. Faux, il peut être exporté donc utilisé comme consommation ou investissement par des agents écono-miques étrangers.3. Vrai, d’un côté on a la production et de l’autre les utilisations de cette production, c’est-à-dire ce pour-quoi elle est demandée.4. Vrai.5. Vrai, dans le sens où il s’agit de l’élément le plus stable qui explique souvent la moitié de la croissance.

Faire le bilan

2 Les sources de possibles déséquilibres ���

DOC 1 L’équilibre comptable d’une économie imaginaire � Manuel p. 34

Dans la perspective du document suivant, il s’agit de faire sentir aux élèves la différence entre équilibre comptable et équilibre économique. C’est dans cette distinction que naît la possibilité de comprendre les déséquilibres.1. L’année n, l’équilibre s’établit ainsi : 10 000 + 2 500 = 5 000 + 3 000 + 2 000 + 2 500 (variations de stocks)L’année n + 1, l’équilibre est : 10 000 + 2 500 = 4 500 + 2 000 + 1 500 + 4 5002. Pour que l’équilibre soit respecté, on voit dans cet exemple que les stocks des entreprises augmentent.3. Par conséquent, les entreprises peuvent décider de moins produire l’année suivante : elles ont déjà des invendus, et stocker des biens occasionne des coûts (capacité de stockage, entretien et surveillance des locaux...). La réduction de l’activité peut avoir un impact sur la croissance future du PIB : ralentir cette croissance, voire réduire le PIB, soit une croissance négative.

DOC 2 Équilibre comptable et équilibre économique � Manuel p. 34

1. L’équilibre emplois-ressources désigne une relation comptable qui met en évidence les richesses à disposition d’une nation et les différentes façons dont cette richesse a été utilisée, à quoi elle a été affectée.2. Mais il n’est pas évident que ce qui a été produit réponde exactement aux attentes des agents éco-nomiques. Par exemple, on n’a peut-être trop produit de biens de consommation et pas assez de biens d’investissement ; ou le contraire. Les plans des producteurs, autrement dit leurs choix de production, et ceux des consommateurs, soit ce qu’ils souhaitent consommer, ne sont pas nécessairement exactement compatibles. Producteurs et consommateurs ne se mettent pas d’accord, avant la production, c’est-à-dire ex ante, sur ce qui doit être produit.

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26 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

3. L’équilibre emplois-ressources met donc en évidence ce qui a été produit et ce que cette richesse est devenue, où elle est allée, ce à quoi elle a servi. C’est un équilibre comptable. Mais il n’est pas écono-mique car l’offre de biens ne correspond sans doute pas exactement aux souhaits des demandeurs.4. Dans l’exemple précédent, on voit nettement que les stocks progressent en raison d’une diminution de la demande de consommation – elle-même résultant d’une volonté d’épargner – et de biens d’investis-sement mais également en raison d’une réduction des exportations, donc de la demande d’autres pays.

DOC 3 Le problème de l’épargne � Manuel p. 34

1. L’épargne est la partie du revenu qui n’est pas destinée à la consommation.2. Ralentissement de l’activité économique =› baisse de l’investissement =› diminution de l’emprunt =› augmentation de l’épargne inutilisée =› demande insuffi sante =› accumulation de stock (production invendue) =› licenciements, baisse des salaires =› baisse de la demande (processus récessif auto-entre-tenu) =› baisse de la rémunération de l’épargne =› réduction de l’épargne =› hausse de la consommation =› nouvel équilibre mais pour un niveau de production plus faible.3. D’après ce texte, l’excès d’épargne engendre des invendus qui modifi ent les plans de production à la baisse et enclenchent une spirale de récession.4. L’équilibre comptable est toujours vérifi é. Mais le déséquilibre économique conduit cet équilibre comptable à se réaliser pour des niveaux de moins en moins élevés de richesse. La réduction de l’épargne et l’augmentation de la consommation assurent le retour à l’équilibre économique mais pour un niveau de production inférieur au niveau initial

DOC 4 Le défi cit commercial : un déséquilibre inquiétant ? � Manuel p. 35

1. En 2010, selon l’INSEE, la France avait un déséquilibre commercial de 50 milliards d’euros environ. Cela signifi e que le montant de ses importations de biens était supérieur de 50 milliards d’euros au montant de ses exportations de biens.2. Depuis 1979, la France connaît des périodes de défi cit commercial, comme entre 1979 et 1993 ou depuis 2004. Elle connaît également des périodes d’excédents commerciaux, entre 1993 et 2000 et entre 2001 et 2004. À chaque fois, le défi cit s’accentue puis se résorbe. Sur la période 1979-1993, on avait atteint un point bas à quasiment 20 milliards d’euros. De la même manière, on peut observer des pics dans les périodes d’excédents, avec par exemple un excédent de 25 milliards d’euros environ en 1998. Cependant, sur les dix dernières années, le défi cit se creuse de plus en plus : en 2011, il atteignait un niveau de - 70 milliards d’euros.3. Un défi cit commercial peut signifi er une insuffi sance d’exportations. La demande internationale n’est donc pas favorable à la croissance du PIB national. Inversement, un excédent commercial peut traduire une demande internationale dynamique favorable à la croissance du PIB.4. En même temps, il faut être prudent car un défi cit commercial peut faire suite à une progression de l’activité économique incitant à importer plus alors que les exportations restent stables.5. Le défi cit commercial résulte ici de la croissance et n’est donc pas mauvais en soi.

Si l’équilibre comptable est toujours réalisé, cela ne signifi e pas qu’il y ait constamment équilibre écono-mique. En effet, il se peut que l’offre de biens de consommation soit supérieure à la demande : dans ce cas on a une surproduction de ce type de biens. Aussi, les producteurs de ces biens risquent de réduire leur pro-duction. Cela aura tendance à réduire le PIB. De même, l’équilibre emplois-ressources ne signifi e pas qu’il y ait équilibre des échanges extérieurs. Par exemple, la France connaît ainsi depuis une dizaine d’années un défi cit commercial, ce qui signifi e que l’on importe plus que l’on exporte. Un défi cit commercial n’est cependant pas toujours une mauvaise chose : tout dépend s’il traduit véritablement un recul des exporta-tions lié à un manque d’attractivité des produits nationaux ou de compétitivité des entreprises nationales.

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27Chapitre 1 Les grandes questions que se posent les économistes

EXERCICE 1 1. Utilité marginale et utilité totale

2. Utilité marginale

3. Utilité totale (manger six hamburgers rend malade !)

EXERCICE 2 1. Vrai. La plupart des biens et services sont en quantité limitée ; on ne peut pas se servir à volonté.

2. Vrai. À mesure que l’on consomme un bien ou un service, l’utilité apportée par la consommation d’une unité supplémentaire est de moins en moins forte.

3. Faux. L’utilité totale est croissante car, à mesure que l’on consomme, elle augmente, mais de moins en moins fortement.

4. Faux. Il existe une diversité d’organisations productives.

5. Vrai. La production domestique n’est pas enregistrée dans les statistiques.

6. Vrai. Mais ce n’est pas la seule. Il faut y ajouter les importations.

7. Faux. Au contraire elle est comptée, même si le calcul de la valeur ajoutée peut poser problème.

8. Vrai. Rien n’est vendu, il n’y a donc pas de chiffre d’affaires.

9. Vrai. Voir document 4 page 33.

10. Faux. C’est depuis 2004 (voir document 4 page 35).

EXERCICE 3

Agent économique Fonction(s) principale(s) Ressource(s) principale(s)

EntreprisesProduction de biens et services marchands

Vente de biens et services

MénagesConsommerProduction de biens et services marchands (entreprise individuelle)

Rémunération du travail, revenus de transfertProduit de la vente

Administrations publiques

Produire des services non mar-chands Prélèvements obligatoires

AssociationsProduire des services non mar-chands réservés à certains ménages

Contributions volontaires de cer-tains ménagesSubventions

EXERCICE 4 Entreprises vers ménages : ventes de biens et services, salaires versés/Ménages vers entreprises : mon-naie pour acheter biens et services ; vente de travail.

Entreprises vers administrations publiques : versement d’impôts et cotisations sociales patronales/Ad-ministrations publiques vers entreprises : subventions, services non marchands.

Administrations publiques vers ménages : services non marchands, prestations sociales/Ménages vers administrations publiques : impôts et cotisations sociales salariales.

� Manuel p. 39EXERCICES

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Partie 1 • Thème 2 La production dans l’entreprise28

������

Chapitre2

La production dans l’entreprise

OBJeCTIFs PÉDAGOGIQUes

L’approche microéconomique standard de l’entreprise est clairement privilégiée par le programme pour en appréhender une dimension, celle de la représentation de la production. L’entreprise comme lieu de production n’est alors qu’une autoroute entre le marché des produits, qui fournit en CPP une contrainte de prix de vente (recettes), et les marchés des facteurs de production qui fournissent en CPP une contrainte de prix des facteurs de production (prix du travail, prix du capital, c’est-à-dire les coûts). La forme de l’autoroute est donnée par les contraintes technologiques (qui peuvent induire des rendements décroissants). Ces contraintes limitent les choix pour l’entreprise d’autant qu’elle a un objectif assigné, la maximisation du profi t. La capacité de l’entreprise à réaliser cette opération de maximisation sous contrainte est évaluée empiriquement par la comptabilité (par le compte de résul-tat et le bilan). Ce chapitre s’articule donc aux chapitres 3 et 4 suivants, bien sûr, car l’entreprise est un acteur sur le marché, mais aussi au chapitre 13, qui mobilise d’autres approches de l’entreprise.

La diffi culté pédagogique principale de ce chapitre est double. D’abord, le piège techniciste. On peut tout faire à l’aide d’exercices, mais il n’est pas sûr que pour les élèves cela fasse sens. Ensuite, inven-ter dès lors d’autres manières de traiter le programme tout en respectant les articulations évoquées ci-dessus. Enfi n, bien cerner pour autant les notions. Par exemple, il existe certainement aujourd’hui une représentation naïve, car exagérément matérielle, de la combinaison productive héritée du « producteur » de la microéconomie standard. Dans une économie largement tertiarisée et ouverte, réaliser une combinaison productive, c’est aussi articuler des compétences et décider ce que l’on fait et ce que l’on fait faire. Avoir décidé du produit qu’on va produire ne signifi e pas qu’on va le réaliser de A à Z. Du coup, le « comment » en prend un coup, ce qu’on peut appréhender à l’aide du docu-ment 3 page 47, extrait de Made in Monde de S. BERGER.

BIBlIOGrAPHIe

OUVrAGes – ALBERTO T. et COMBEMALE P., Comprendre l’entreprise, Nathan, coll. Circa, 3e édition, 2001. Un clas-

sique !– BERGER Suzanne, Made in Monde, Seuil, coll. Points, 2006. Les poupées seront bientôt dessinées

aux États-Unis ; leurs cheveux, confectionnés au Japon ; leurs vêtements, conçus en France ; leur corps, moulé à Taiwan ; et le tout, assemblé en Chine. Cette nouvelle géographie productive qui se met en place, Suzanne Berger et son équipe du MIT cherche à l’appréhender à l’aide d’enquêtes conduites auprès de 500 entreprises dans le monde. Mais ses conclusions sont nuancées : la seule course aux bas salaires est une stratégie perdante ; les délocalisations peuvent conduire au succès, mais d’autres succès empruntent des chemins plus classiques ; les frontières s’estompent, mais les héritages nationaux continuent de jouer. Empirique déjà, mais stimulant en plus.

– BIASUTTI J.-P. et BRAQUET L., Comprendre l’entreprise, Ellipses, 2013.– CAPRON M. et QUAIREL-LANOIZELEE F., La responsabilité sociale d’entreprise, La Découverte, coll.

Repères, n° 477, 2e édition, 2010. Toutes les qualités de synthèse exhaustive d’un « Repères » sur la question de la responsabilité sociétale des entreprises et en plus dans une nouvelle édition actua-lisée.

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Chapitre 2 La production dans l’entreprise 29

– COLASSE B. et LESAGE C., Introduction à la comptabilité, Economica, coll. Gestion, 11e édition, 2010. Une réfl exion très stimulante sur la discipline dans les premiers chapitres, avant d’attaquer les outils standard de la comptabilité, bien présentés.

– DAUPHINE RECHERCHES EN MANAGEMENT, L’état des entreprises 2011, La Découverte, coll. Repères, n° 524, 2010. Une nouvelle édition chaque année en octobre en plusieurs points (Nouvelles ten-dances, Dossier à suivre, Le point sur, Base de données sur les entreprises) sur l’état des entreprises dans le monde au cours de l’année écoulée (contrairement à ce qu’indique la référence à 2011).

– DAVASSE H. et PARUITTE M., Comptabilité DPECF, Foucher, 2006. La comptabilité par ses aspects techniques et des exercices.

– DRANCOURT Michel, Les nouvelles frontières de l’entreprise, PUF, 2005. Beaucoup de qualités pour cet ouvrage de l’auteur reconnu pour son Histoire de l’entreprise, de l’Antiquité à nos jours, PUF, coll. Major, 2e édition, 2002, mais notamment une troisième partie sur l’entreprise globale et la mondialisation des fonctions de l’entreprise à l’aide de nombreux exemples.

– KRUGMAN Paul, Microéconomie, De Boeck Université, 2009. Un manuel américain satisfaisant de microéconomie standard. Des illustrations empiriques intéressantes.

– NIKITIN M. et REGENT M.-O., Introduction à la comptabilité, Armand Colin, coll. Cursus, 3e édition, 2007. Pour entrer facilement dans la comptabilité lorsqu’on n’y est pas ou plus familiarisé, avec des chapitres plus réfl exifs et d’autres de présentation simple des outils de base de la comptabilité.

– PINDYCK R., RUBINFELD D., SOLLOGOUB M., Microéconomie, Pearson Education, 6e édition, 2005. Tout aussi bien que le KRUGMAN.

ArTICles – CANUET Alexis, « Qu’est-ce qu’une entreprise rentable ? », Alternatives économiques, n° 268, avril

2008.– HECQUET V., « Quatre nouvelles catégories d’entreprise. Une meilleure vision du tissu productif »,

INSEE Première, n° 1321, novembre 2010. L’intérêt de l’article apparaît dans le titre ! Disponible gratuitement sur le site de l’INSEE.

– WEINSTEIN O., « L’entreprise dans la théorie économique », Cahiers français, n° 345, juillet-août 2008.

sITOGrAPHIe Sur le site de l’INSEE, la rubrique concernant l’entreprise pour actualiser les chiffres sur la diversité des entreprises ou pour trouver des études et analyses (notamment les INSEE Première) :– http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=9.

Comment l’entreprise produit-elle ?QUESTION

1 La diversité des entreprises ���

DOC 1 Des entreprises de tailles différentes � Manuel p. 44

Cet article d’INSEE Première utilise une nouvelle défi nition économique des entreprises, au lieu de la défi nition juridique, qui « refl ète mieux la réalité ». Téléchargeable à l’adresse suivante :http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1321

1. Sur 100 entreprises, 94 sont des microentreprises. Sur 100 euros de VA créés par les entreprises, 19 euros sont créés dans les microentreprises.2. Dans le classement des entreprises selon leur nombre, les microentreprises comptent autant que les grandes entreprises : le boulanger du coin compte autant que Renault, par exemple. Dans un classement des entreprises selon la VA qu’elles créent, la VA du boulanger du coin est infi nitésimale par rapport à celle de Renault !

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30 Partie 1 • Thème 2 La production dans l’entreprise

3. Les grandes entreprises ont des productions plus capitalistiques (la production d’électricité à l’aide de centrale nucléaire d’EDF par exemple) ou adoptent des méthodes de production plus économes en main-d’œuvre.

DOC 2 Taille des entreprises et nombre de salariés � Manuel p. 44

1. Sur 100 salariés (hors salariés agricoles), 27 travaillent dans des entreprises industrielles.

2. La somme des pourcentages (sauf industrie et construction) donne 63 %.

3. Comparaison des pourcentages de salariés employés entre les grandes et les microentreprises :

activité industrie construction commerce transport services entreprises

services aux particuliers

activités fi nancières

rapport 2,72 0,33 0,6 3,87 1,78 0,21 11

Un chiffre supérieur à 1 signifi e que l’activité concentre un pourcentage de salariés dans les grandes entreprises supérieur à celui des microentreprises. C’est le cas dans l’industrie, les transports et les acti-vités fi nancières principalement.4. La grande taille des grandes entreprises peut expliquer ces écarts par l’importance des coûts fi xes.

DOC 3 Principaux statuts juridiques des entreprises � Manuel p. 45

1. Article 1832 du code civil : « La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfi ce ou de profi ter de l’économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes. »

2. La SARL est tout d’abord une société, ce que n’est pas une EURL. Des associés mettent en commun des fonds pour créer une SARL, là où l’EURL est à l’initiative d’une seule personne. Celui qui assure la direc-tion effective de la SARL peut être un des associés, mais il est rémunéré alors pour cette tâche comme un salarié alors que le travail de l’entrepreneur individuel est rémunéré par ses bénéfi ces. Il n’y a pas de distinction entre travail et capital dans l’EURL.

3. L’artisan peut transformer son entreprise individuelle en SARL, notamment pour obtenir de ses asso-ciés le fi nancement de son développement.

DOC 4 Le profi t, objectif de toutes les entreprises ? � Manuel p. 45

1. Hypothèse : nous sommes dix jeunes actifs ayant chacun une voiture valant 3 000 euros. Nous avons une chance sur dix d’avoir cette année un accident emportant la voiture à la casse. Alors il nous suffi t de constituer un pot commun de 3 000 euros abondé de nos dix contributions de 300 euros. Nous échan-geons ainsi une loterie ((1/10 accident, 3 000 euros) ; (9/10, 0 euro)) contre un équivalent certain : 300 euros de prime d’assurance et rien d’autre.

2. L’objectif d’une mutuelle n’est pas le profi t (nos valeurs ne sont pas cotées en Bourse), mais la solida-rité des membres.

3. Certaines entreprises, alors qu’elles vendent un produit, ne cherchent pas le profi t le plus élevé. Les mutuelles chercheront à équilibrer leurs recettes et leurs dépenses de manière à faire face aux coûts de production à l’aide du prix minimum qu’elles demanderont à leurs membres de payer.

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Chapitre 2 La production dans l’entreprise 31

Des objectifs différents

Des activités multiples

Société générale Profi t Services fi nanciers

La Poste Intérêt général Services de communication et fi nanciers (Banque postale)

Un boulanger Profi t Pain

MAIF Solidarité entre sociétaires

Service d’assurance

Faire le bilan

2 La production, un processus complexe à mettre en œuvre ������

DOC 1 Passer en caisse au supermarché � Manuel p. 46

1. Le passage en caisse traditionnel est une coproduction – le consommateur dépose ses courses sur le tapis roulant et la caissière enregistre les prix et fait payer au consommateur la somme totale.

2. Le passage en caisse automatique est le produit du travail du consommateur et d’une machine à enre-gistrer le paiement, bref la combinaison de son travail et de capital technique (capital fi xe et circulant – par exemple les tickets).

3. Le progrès technique permet de mettre à disposition des supermarchés des caisses automatiques dont le coût de revient est désormais suffi samment faible par rapport au coût du travail des caissières tradi-tionnelles ainsi économisées.

DOC 2 Des combinaisons productives qui utilisent plus ou moins de capital � Manuel p. 46

1. La téléactivité (télémarketing, téléconseil, etc.) consiste à utiliser les moyens de télécommunication afi n de rendre certains services.

2. Le remplacement apparaît très diffi cile. La combinaison – un ordinateur, un téléphone, un téléacteur – s’impose.

3. Dans certains cas, il n’est pas possible de remplacer des hommes par des machines.

DOC 3 Tout produire ou faire produire ? � Manuel p. 47

1. L’idée est ici de faire rechercher aux élèves quelle est la part de la production de ces deux entreprises qui est externalisée, voire délocalisée. Il faut faire cette recherche sur Internet.

2. La sous-traitance consiste pour une entreprise à confi er la réalisation d’un module de la production en contrepartie d’un contrat commercial défi nissant notamment le prix d’achat et les quantités à fournir.

3. Le module est sous-traité en contrepartie d’un contrat commercial alors qu’auparavant ce module était intégré au processus de production de l’entreprise, ce qui l’obligeait à acquérir du capital et du travail.

DOC 4 Où produire ? � Manuel p. 47

1. Produire une paire de lunettes nécessite la mobilisation d’une importante main-d’œuvre, or le coût salarial est quinze fois plus élevé en France qu’en Chine. Le coût de revient est ainsi beaucoup plus élevé, quand bien même la productivité d’un salarié français est sans doute aussi plus élevée, notamment du fait d’une mécanisation plus avancée de la production.

2. Un coût de revient unitaire plus élevé peut être compensé par un prix de vente plus élevé pour continuer de dégager un profi t et donc assurer la rentabilité de l’entreprise. Ici, l’entreprise « monte en gamme », c’est-à-dire propose des produits plus sophistiqués en échange d’un prix plus élevé (des branches « clipables »).

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32 Partie 1 • Thème 2 La production dans l’entreprise

3. La proximité des sous-traitants permet une « coconception », c’est-à-dire une élaboration en commun du produit afi n de s’appuyer au maximum sur les compétences et savoir-faire de chacun. L’objectif : un produit différencié par la qualité.

Production à facteurs substituables ou complémentaires ?Faire le bilan

Activités Facteurs substituables Facteurs complémentaires

Service de transport par taxi

Non Un véhicule, un chauffeur

Service de coiffure NonUn coiffeur, une paire de ciseaux, un

sèche-cheveux… bref, un pour un

VendangesOui, peu d’hommes et beaucoup de

machines ou l’inverse !Non

Production d’1km de routeOui, peu d’hommes et beaucoup de

machines ou l’inverse !Non

Cours de SES NonUn prof, un tableau ou un vidéopro-

jecteur, des documents

3 Le choix de la quantité à produire, un choix sous contrainte ������

DOC 1 Un stock de voitures invendues chez un constructeur � Manuel p. 48

1. Il faut que l’entreprise produise davantage qu’elle ne vend.2. Le stock permet d’éviter de faire attendre le consommateur en ayant toujours une unité déjà produite, disponible.3. Néanmoins, pour stocker, il faut des entrepôts, des lieux de stockage qui coûtent (il faut les louer ou les acheter, et du personnel pour les faire fonctionner). Plus les stocks sont élevés, plus les coûts induits le sont et pèsent sur le profi t. Enfi n, les capacités de production devront être réduites si le phénomène dure, voire s’amplifi e, ce qui génère des coûts (de licenciement notamment).

DOC 2 Produire ne suffi t pas, il faut vendre � Manuel p. 48

1. Les automobiles (le réseau Renault n’est pas le réseau Mercedes), le café Nespresso (en agences, qu’elles soient physiques ou sur Internet), Ikéa donc, etc. 2. Il n’y a pas le plus souvent de relation directe entre le producteur et le consommateur. Elle est média-tisée par le distributeur, à commencer, pour l’alimentation, par les grandes surfaces.3. Si le producteur n’est plus en relation directe avec le client, mais avec des distributeurs, il peut avoir à faire face au pouvoir d’oligopsone de ceux-ci, c’est-à-dire se voir imposer en partie le prix et les carac-téristiques du produit.

DOC 3 La prise en compte des différents coûts de production � Manuel p. 49

Quantité de tomates(en boisseaux)

Coût totalCT = CF + CV

Coût variableCV

Coût moyenCM = CT/Q

Coût marginalCm = ∆CT/CT

0 14 0 xxxx xxxx

1 30 16 15 16

2 36 22 11 6

3 44 30 10 8

4 56 42 10,5 12

5 72 58 11,6 16

6 92 78 13 20

7 116 102 14,6 24

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Chapitre 2 La production dans l’entreprise 33

1. Le coût fi xe, comme son nom l’indique, est fi xe, il vaut toujours 14 dans le tableau ci-dessus, quel que soit la quantité produite.2. Le coût variable, comme son nom l’indique, s’élève à mesure que la quantité produite augmente.3. Voir tableau, p. 32.

DOC 4 Les recettes varient en fonction des ventes � Manuel p. 49

Quantité de tomates

(en boisseaux)

recette totale

rT = PxQ

recettemoyenne

rM = rT/Q

recettemarginale

rm

Coût totalCT

Coûtmarginal

Cm

Profi t =rT - CT

Gain net par boisseaurm - Cm

0 0 xxxx xxxx 14 xxxx -14 xxxx

1 18 18 18 30 16 -12 2

2 36 18 18 36 6 0 12

3 54 18 18 44 8 10 10

4 72 18 18 56 12 16 6

5 90 18 18 72 16 18 2

6 108 18 18 92 20 8 -2

7 126 18 18 116 24 10 -6

1. Voir ci-dessus.2. Chaque unité étant vendue au même prix, la recette moyenne est forcément égale au prix (en concur-rence pure et parfaite).

Les coûts de production sont l’ensemble des dépenses nécessaires à la réalisation du produit. Les coûts fi xes sont indépendants du volume produit alors que les coûts variables en dépendent. La recette moyenne comme la recette marginale sont égales au prix en concurrence pure et parfaite.

Faire le bilan

4 L’amélioration de la productivité, un impératif ���

DOC 1 Poncer un parquet, hier et aujourd’hui � Manuel p. 50

1. Au XIXe : trois hommes et des rabots ; aujourd’hui : un homme et une puissante ponceuse électrique.2. Le progrès technique (encore faut-il inventer la ponceuse électrique) et la baisse relative de son coût horaire d’utilisation par rapport au salaire horaire encouragent la substitution du capital au travail.3. Le coût de production de la combinaison productive du XIXe est bien plus élevé que celui de la combinai-son productive d’aujourd’hui. Une entreprise ne peut trouver des clients sur le marché que si son coût de production unitaire est proche de celui de ses concurrentes.

DOC 2 La productivité ou l’effi cacité de la production � Manuel p. 50

1. La productivité mesure l’effi cacité de l’utilisation d’un facteur de production dans la production. On rapporte donc une mesure de la production, par exemple la valeur ajoutée, à la quantité de facteurs qui a été nécessaire pour l’obtenir (quantité de travailleurs ou d’heures de travail ; quantité de capital évalué en général en euros ; produit des quantités de facteurs de production travail et capital).2. Le progrès technique est mesuré par l’accroissement de la productivité globale des facteurs, autre-ment dit qu’une même quantité de facteurs de production, capital et travail produise davantage. 3. Les gains de productivité ne sont qu’un moyen pour les entreprises d’atteindre plus aisément leur objectif principal, le profi t.4. On pourrait améliorer la productivité du travail en formant davantage les travailleurs, en remplaçant les biens de production durables actuels par leur version plus moderne (afi n d’améliorer la qualité de la production, d’augmenter le rendement), en innovant dans le processus de production (le taylorisme par exemple constitue une innovation organisationnelle, des innovations de procédé permettent d’élever aussi la productivité globale).

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34 Partie 1 • Thème 2 La production dans l’entreprise

DOC 3 Des gains de productivité pour dépasser la loi des rendements décroissants � Manuel p. 51

1. La productivité marginale est le supplément de production apporté par l’utilisation d’une unité sup-plémentaire d’un facteur de production. Dire que les rendements sont décroissants, donc que la produc-tion augmente de moins en moins, c’est ainsi dire que la productivité marginale est de plus en plus faible, bref qu’elle est décroissante. C’est aussi dire que les diffi cultés de la production se multiplient.2. Une explication démographique : si les hommes ne voient pas le PIB/habitant augmenter, c’est tout simplement parce que toute hausse du PIB est absorbée par la croissance démographique. Les hommes ayant un penchant sans frein à la copulation, il survit autant d’hommes que le niveau de PIB atteint le permet. 3. Le progrès technique a permis une telle augmentation du PIB qu’elle n’a pu être absorbée par la crois-sance démographique. Ainsi, quand bien même la transition démographique s’est traduite par une forte augmentation de la population dans les pays occidentaux au XIXe (à l’exception notable de la France), la hausse du PIB permise par l’industrialisation a été plus rapide.4. En l’absence de progrès technique principalement, la croissance démographique est si lente qu’elle constitue un facteur de production quasi fi xe à moyen terme, qui alimente les rendements décroissants de l’accumulation du capital. Ainsi, les gains de productivité s’épuisent et l’accroissement de la richesse des nations diminue.

DOC 4 Des gains de productivité pour faire face à la concurrence � Manuel p. 51

1. L’industrie espagnole de l’habillement doit faire face à une forte concurrence du textile asiatique, chinois notamment, mais aussi, dans une moindre mesure, du textile d’Afrique du Nord (Maroc par exemple).2. Afi n de s’adapter le plus rapidement possible à une demande présentée comme « fl uctuante », Inditex choisit de réduire les délais de fabrication en fabriquant localement. 3. La moitié de sa production est sous-traitée. C’est la partie de la production dont le renouvellement est le plus lent. Dès lors, il est rentable d’exploiter les différences de coûts de production à l’étranger.4. Les gains de productivité sont un moyen pour améliorer le profi t. Ils permettent de réduire les coûts, donc de faire davantage de profi t, à prix de vente identique, donc quantité vendue identique (toutes choses égales par ailleurs), ou en baissant les prix de vente pour augmenter la quantité vendue.

La productivité du travail rapporte la production à la quantité de travail qu’elle a nécessitée. On mesure aussi la productivité du capital et la productivité globale des facteurs. Dans une entreprise, la hausse de la productivité permet d’améliorer le profi t.

Faire le bilan

5 Les instruments de suivi : bilan et compte de résultat ���

DOC 1 Faut-il augmenter le chiffre d’affaires ou les profi ts ? � Manuel p. 52

1. Le chiffre d’affaires est la valeur de la production vendue. Le bénéfi ce net (ou résultat net) est la dif-férence entre les produits et les charges, ce qu’il reste potentiellement pour rémunérer les propriétaires (actionnaires, par exemple) une fois toutes les autres parties prenantes rémunérées (fournisseurs, sala-riés, y compris l’État, avec l’impôt sur les sociétés).

2. Il suffi t donc que les rémunérations des autres parties prenantes diminuent suffi samment, par exemple celles des salariés ou des fournisseurs.

3. La société IBM est une société anonyme.

4. Qui dirige l’entreprise et dans quel but ? Les propriétaires veulent obtenir du PDG qu’il maximise leur rémunération, donc dégage un profi t/bénéfi ce/résultat net élevé, mais le PDG peut souhaiter au contraire développer le chiffre d’affaires de la société, ce qui crée de l’activité et pérennise aussi les emplois, donc permet des relations plus détendues avec les salariés.

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Chapitre 2 La production dans l’entreprise 35

DOC 2 La notion de bilan � Manuel p. 52

1. Les dettes sont un moyen de fi nancement de l’activité économique (à long terme pour les biens de production durables, à court terme pour les consommations intermédiaires ainsi fi nancées).

2. Par construction, chaque opération est enregistrée deux fois (à l’actif et au passif). Ainsi, les bâti-ments sont enregistrés à l’actif... et les dettes qui ont permis leur acquisition sont au passif.3. Les ressources fi nancent des emplois... auxquels elles sont employées. Bref, l’entreprise trouve les moyens fi nanciers (ressources) de son activité économique (ce à quoi les ressources sont employées). Autrement dit, ce qu’elle doit (son passif, ses ressources) lui permet d’avoir les moyens (son actif, ses emplois) de produire.

DOC 3 La notion de compte de résultat � Manuel p. 53

1. Le compte de résultat représente les fl ux qui traversent annuellement l’entreprise.

2.

Charges (emploi défi nitif)

Produits(ressource défi nitive)

Charges d’exploitationCharges fi nancièresCharges exceptionnellesBénéfi ce/résultat

Produits d’exploitation Produits fi nanciers Produits exceptionnels Perte

Performance comptable =› Coûts de fabricationPerformance sociale =› Niveau de pollution, Nombre d’accidents du travail

Faire le bilan

EXERCICE 1 1. Faux – 2. Faux – 3. Vrai – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Faux – 7. Faux – 8. Faux

EXERCICE 2 1 . Coûts fi xes : capital, bâtiment, mécanisation ; coûts variables : travail, autres charges courantes, ali-

mentation.

2. Part des coûts fi xes (en % du coût total) = ((28 + 44 + 70)/430) x 100 = 33 (contre 32 par approxima-tion de la somme des pourcentages).

EXERCICE 3 1. 8 960 – (7 300 + 546 + 662) – 100 = 352 ; 11 000 – (8 800 + 530 + 750) – 530 = 390. Stéréoprix est le plus profi table en ce sens.2. L’écart provient principalement de son résultat fi nancier, bien moins favorable car il est même négatif. D’après l’énoncé, on peut supposer que les travaux de rénovation se traduisent par des charges fi nan-cières beaucoup plus élevées (fi nancement par endettement des travaux par exemple), à la source de ce résultat fi nancier négatif.3. La marge opérationnelle est le rapport du résultat d’exploitation et du chiffre d’affaires, soit respecti-vement pour les deux magasins : (352/8960) x 100 = 3,92 ; (390/11000) x 100 = 3,55. Karfi vemarket est plus profi table, principalement car les amortissements et provisions pèsent beaucoup plus sur le résultat d’exploitation de Stéréoprix que sur celui de Karfi vemarket (430 euros d’écart).

� Manuel p. 56eXerCICes

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36 Partie 1 • Thème 2 La production dans l’entreprise

TrAVAUX DIrIGÉs � Manuel p. 57

Choisir la combinaison productive1. Il est possible de choisir une combinaison productive qui utilise plus ou moins de chacun des facteurs tout en parvenant à produire.

2. Tout dépend de la rémunération de chacun des facteurs de production. On risque de choisir la combi-naison productive qui utilise relativement plus du facteur le moins coûteux.

3. C’est la combinaison productive (C) qui revient unitairement le moins cher.

Coût du travail Coût du capital Coût total = coût du travail + coût du capital

Combinaison productive A 900 euros 250 euros 1 150

Combinaison productive B 540 euros 500 euros 1 040

Combinaison productive C 360 euros 600 euros 960

4.Cela revient moins cher de délocaliser avec les combinaisons productives (A) et (B).

Coût du travail Coût du capitalCoût total = coût du travail + coût du capital

+ coût de transport éventuel

Combinaison productive A 300 375 675 + 15 = 690

Combinaison productive B 180 750 930 + 15 = 945

Combinaison productive C 120 900 1 020 + 15 = 1 035

Pour produire, les entreprises utilisent du travail et du capital technique. Ce sont les facteurs de produc-tion. Si le capital fi xe est utilisé pendant plusieurs cycles de production, le capital circulant est détruit ou incorporé au cours du processus de production. La combinaison productive désigne les quantités de fac-teurs de production que l’entreprise doit associer pour produire. Si les facteurs sont complémentaires, alors une seule combinaison productive est possible pour produire. Sinon, ils sont dits substituables.

MOBILISER SES CONNAISSANCES POUR RÉPONDRE À LA PARTIE 1 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE ���

La partie 1 de l’épreuve composée est doublement exigeante, sur le fond et sur la forme. Sur le fond, puisqu’elle demande une maîtrise précise des notions économiques et sociales du programme ; sur la forme, puisqu’elle est aussi une restitution organisée de connaissances, rédigée avec soin.Il s’agit en conséquence ici de travailler la forme, le fond ayant été acquis en cours.

Étape 11. Cette question appelle une explication.

2. Le gain de productivité est la hausse de l’effi cacité dans la production.

3. Les entreprises cherchent à faire des gains de productivité pour faire face à la concurrence (en baissant les prix, pour maintenir ou gagner des parts de marché, en dégageant des profi ts réinvestis pour amélio-rer la compétitivité-hors-prix) et aux rendements décroissants (pour éviter d’avoir à augmenter le prix, donc de perdre des parts de marché), pour augmenter les rémunérations (des salariés, des actionnaires).

s’entraîner à l’épreuve composéeVers le BAC � Manuel pp. 58-59

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37Chapitre 2 • Vers le BAC

Étape 21. La loi des rendements décroissants a été énoncée par Turgot et reprise par Ricardo dans le contexte de l’agriculture. Les hommes commencent par mettre en culture les terres les plus fertiles, donc nécessitant peu de travail, avant de mettre en culture des terres de moins en moins fertiles à mesure que la hausse de la production est recherchée, notamment pour faire face à la croissance démographique.

2. Le premier argument est celui de la question 1 précédente. Le deuxième argument est non plus classique mais néoclassique : les facteurs de production travail et capital n’ont pas une productivité décroissante a priori (contrairement à la terre). À mesure que des travailleurs ou des biens de production durables sup-plémentaires sont engagés dans la production, pourquoi verraient-ils leur productivité marginale bais-ser ? Parce qu’ils sont accumulés alors que l’un d’eux est fixe : cf. texte suivant où, à population donnée, l’accumulation du capital subit des rendements décroissants.

3. Inversement, si le stock de biens de production durables est fixe, l’augmentation du nombre de travail-leurs connaît rapidement des rendements décroissants, du fait de l’utilisation décroissante par chacun de ces biens de production durables (ils deviennent trop nombreux pour trop peu de machines).

Étape 31. Faire face à la concurrence par les prix peut passer par la réalisation de gains de productivité permet-tant de réduire le coût unitaire de production et par conséquent de baisser le prix de vente.2. Proposition de réponse :« Les entreprises cherchent à réaliser des gains de productivité pour réduire le coût unitaire de produc-tion, ce qui est nécessaire pour de multiples raisons.La baisse du coût unitaire peut tout d’abord être répercutée sur le prix de vente du produit, ce qui permet de maintenir les parts de marché de l’entreprise face à la concurrence par les prix des autres entreprises, voire d’en gagner si la compétitivité-prix en est même améliorée.À prix de vente constant, la baisse du coût unitaire permise par les gains de productivité augmente le profit qui peut être affecté à l’amélioration de la qualité et de la compétitivité-hors-prix.Le profit supplémentaire peut aussi être distribué aux propriétaires de l’entreprise, ce qui élève la ren-tabilité financière de l’entreprise et par conséquent stabilise la propriété, ce qui est une préoccupation fréquente de la société anonyme.Enfin, le développement de la production se heurte aux rendements décroissants, sauf à réaliser des gains de productivité. »

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Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché38

La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

➜➜➜➜➜➜

OBJECTiFs PédagOgiQuEs

Il s’agit dans ce chapitre de comprendre la dimension institutionnelle du marché. Celui-ci n’existe pas de manière indépendante et autonome, il a besoin, pour exister, fonctionner et être effi cace, d’un ensemble institutionnel. Et en premier lieu de droits de propriété, dont l’analyse a été privi-légiée dans ce chapitre, conformément aux indications offi cielles du programme. Celles-ci ont éga-lement orienté le choix des documents suivants sur les institutions, les conventions, ou les limites de l’échange marchand. Les documents alternent entre un contenu théorique, qui doit progressive-ment devenir accessible aux élèves, et un contenu illustratif qui donne immédiatement aux élèves une représentation des concepts étudiés. La plupart des concepts économiques étudiés sont a priori accessibles à des élèves de première, mais c’est leur côté abstrait qui augmente la diffi culté, d’où la volonté d’avoir des documents illustratifs pour les comprendre.

La deuxième question du programme étudiée (« Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ? ») est la suite directe des premiers chapitres, en particulier tout ce qui concerne la rareté, l’utilité, les goûts ou la contrainte budgétaire. Au niveau de la méthode, nous sommes aussi dans la continuité dans la mesure où les instructions offi cielles mettent en avant l’analyse microéconomique de type graphique. C’est pour cette raison que l’on retrouve plusieurs documents ou exercices dont le but est de construire des représentations graphiques ou de les étudier. Le niveau de diffi culté est croissant, allant des droites d’offre et de demande et de l’équilibre jusqu’aux pertes sèches dues à une situation de rationnement, en passant par les chocs d’offre et de demande et l’analyse des surplus. Il s’agit autant pour les élèves d’acquérir des connaissances en économie qu’une méthode : l’analyse micro-économique graphique. C’est d’ailleurs ce qui rend ce chapitre diffi cile pour les élèves, mais encore une fois, les différents documents s’appuient sur des illustrations accessibles.

BiBLiOgRaPHiE

OuvRagEs – Pour la première question du programme qui est abordée dans ce chapitre (« Qu’est-ce qu’un mar-

ché ? »), on peut se référer à une œuvre majeure pour comprendre la construction sociale, ou insti-tutionnelle, du marché, La grande transformation de Karl POLANYI (1944, réédition Gallimard, coll. Tel, 2009) : on y comprend parfaitement que le marché n’a rien de naturel.

– Douglas NORTH est aussi un auteur important puisque ces différents travaux montrent que le mar-ché (sous ses différentes formes) n’a pu émerger que grâce à un ensemble d’institutions. Un de ses articles a été traduit en français dans Textes fondateurs en sciences économiques depuis 1970, de Maya BACACHE-BEAUVALLET et Marc MONTOUSSÉ (BRÉAL, 2004).

– Le marché autrement est un recueil d’articles de Mark GRANOVETTER (Desclée de Brouwer, 2000) dans lesquels on saisit que le marché est entouré de relations sociales.

– Un livre semble essentiel et synthétise beaucoup de savoirs à propos du marché, tant pour sa défi -nition, son émergence que pour son fonctionnement : L’économie de marché, de Roger GUESNERIE (Le Pommier, 2013) ; c’est un livre très facile d’accès. Il faut aussi souligner l’œuvre de Friedrich VON HAYEK, grand défenseur du libéralisme, donc des mécanismes marchands et d’un État minimal, et qui offre une analyse ultra libérale très aboutie ; on peut citer La route de la servitude (1944, réédition PUF, coll. Quadrige, 2002).

La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

Chapitre3

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39Chapitre 3 La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

En ce qui concerne les mécanismes microéconomiques et les analyses graphiques, il faut se tourner vers les nombreux manuels de microéconomie :– Nous pouvons citer, pour sa grande accessibilité, Économie politique, tome 2 – Microéconomie, de

Jacques GÉNÉREUX (Hachette, 5e édition, 2008).– Pour un manuel plus complet, on peut consulter Introduction à la microéconomie, de Hal VARIAN (De

Boeck, 6e édition, 2006).

siTOgRaPHiE Parmi les sites web, nous pouvons souligner le site d’Olivier BOUBA-OLGA (obouba.over-blog.com), maître de conférences en économie et qui propose des analyses économiques de l’actualité.– Le site de Bertrand LEMENNICIER (lemennicier.bwm-mediasoft.com) offre des analyses ultralibérales (dans la lignée de la pensée de von Hayek) sur différents sujets : il défend donc l’extension maximale des relations marchandes à tous les domaines, mais surtout ses analyses permettent de comprendre les mécanismes marchands et leurs implications et de susciter un débat critique.– Le site www.ecossimo.com propose des analyses, sous forme de cours, sur différents concepts comme les institutions, l’économie de marché, etc.

Qu’est-ce qu’un marché ?QUESTION 1

1 Le marché, un lieu fi ctif ou réel fondé sur des droits de propriété ➜➜➜➜➜➜

Cette double page met en avant deux éléments : la diversité des formes prises par le marché et une ins-titution particulière, les droits de propriété, comme cela est demandé dans les indications offi cielles.

DOC 1 La diversité des formes de marché ➜ Manuel p. 62

1. Pour le marché du Moyen Âge, échange de biens très localisé, même si des marchands peuvent venir de régions plus lointaines, et le contact est direct.

Pour la place de marché sud-américaine, on retrouve les mêmes caractéristiques.

Pour le marché du travail, il n’y a pas de contact direct, ce marché n’est pas forcément localisé (des offres d’emplois peuvent se situer à l’autre bout du pays, voire à l’étranger) et c’est bien sûr un service qui est échangé.

Priceminister est un marché a priori mondial (offreurs et demandeurs peuvent être n’importe où dans le monde), donc non localisé, de biens ou de services, et il n’y a aucun contact direct.

2. Les marchés, quelle que soit leur forme, ont existé dans de nombreuses sociétés (Moyen Âge, Anti-quité, etc.).

3. Le marché du travail est « fi ctif » dans la mesure où il regroupe différentes formes de recherche d’em-ploi, telles que Pôle emploi, les annonces dans la presse, les relations familiales, l’envoie de CV, etc. Il ne correspond pas à un lieu particulier.

Priceminister est en partie fi ctif puisque offreurs et demandeurs ne se rencontrent « jamais », ils ne font que communiquer ; le « lieu » de rencontre est un site web.

DOC 2 Une économie de marché est d’abord une économie de marchés ➜ Manuel p. 62

1. Le premier marché s’appuie sur le troc alors que, sur le second, de la monnaie circule.

2. Le 3e marché concerne des services (monnaie, produits dérivés), et offreurs et demandeurs ne se rencontrent pas directement.

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40 Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché

3. Le marché de l’automobile n’est pas un lieu particulier, contrairement aux exemples du texte.

4. Sur tous ces marchés, il y a des offreurs et des demandeurs (et des échanges).

DOC 3 À quoi servent les droits de propriété ? ➜ Manuel p. 63

1. On ne peut vendre que ce que l’on possède ; il ne doit pas y avoir d’ambiguïté sur le propriétaire d’un objet vendu. Contre-exemple : personne n’est propriétaire de l’air que l’on respire, donc personne ne peut en vendre.2. Sans droits de propriété, il n’y aurait qu’à se servir librement.

3. Un droit de propriété sur un bien ne permet pas de faire ce que l’on veut avec ce bien. Par exemple, être propriétaire d’une arme à feu n’autorise pas à l’utiliser comme on le souhaite ; on peut être propriétaire d’un terrain sans avoir le droit de construire un immeuble de 50 étages dessus.

4. C’est le cadre juridique qui permet de défi nir qui possède quoi. Il permet aussi de sanctionner le non-respect des droits de propriété.

DOC 4 Les droits de propriété sur les inventions ➜ Manuel p. 63

1. Une chanson est protégée par un droit d’auteur : seul le propriétaire (l’artiste ou la maison de disques) peut la vendre. Un nouveau logiciel informatique est protégé par un brevet : l’inventeur est le seul à pouvoir le vendre (ou non !) librement.2. Sans droits de propriété sur les idées et les inventions, celles-ci seraient immédiatement copiées. Le travail de recherche et d’invention d’un individu ou d’une entreprise profi terait immédiatement à tout le monde ; l’inventeur n’en toucherait aucun bénéfi ce.

3. Cette phrase signifi e que le droit de propriété sous forme de brevet fournit à l’inventeur la possibi-lité d’exploiter commercialement son invention : durant la durée de ce brevet, il détient un monopole (temporaire) pour exploiter son invention. Cela lui permet de rentabiliser sa recherche préalable ou son talent. Sans brevet, donc sans possibilité de tirer profi t d’une invention, peu d’individus seraient incités à chercher des inventions nouvelles. C’est donc en partie grâce aux brevets que des individus et des entreprises cherchent à innover.

1. Faux, ce peut aussi être un lieu fi ctif.

2. Vrai, et on n’a donc pas le droit de faire ce que l’on veut.

3. Vrai, on se servirait librement.

4. Faux, il n’y en a pas sur l’air ou sur le théorème de Pythagore… mais il y a tout de même des droits de propriété sur presque tout ; en dernier ressort, ce sont en quelque sorte les États qui sont propriétaires d’une forêt ou d’une rivière par exemple.

5. Vrai.

Faire le bilan

2 Le marché repose sur des règles, des institutions et des conventions ➜➜➜➜➜➜

Ici l’analyse des institutions est plus générale, les conventions sont étudiées. Le dernier document porte sur les principes de la concurrence parfaite, présentée comme un « idéal » dont on essaye de se rapprocher.

DOC 1 Le code du commerce encadre les relations commerciales ➜ Manuel p. 64

1. Les producteurs ont des obligations sur la qualité des produits, leur description ou encore les délais. Les consommateurs ont des obligations sur le montant à payer.

2. Si quelqu’un ne respecte pas le code du commerce, une plainte peut être déposée, et un jugement aura lieu au tribunal.

3. La monnaie est une autre institution marchande : les relations marchandes sont rendues possibles grâce à une monnaie offi cielle, que les producteurs et les consommateurs connaissent.

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41Chapitre 3 La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

DOC 2 Les institutions encadrent les échanges marchands ➜ Manuel p. 64

1. Institution formelle : le droit de propriété, parce qu’il s’inscrit dans un cadre juridique, il est offi ciel. Institution informelle : coutume.

2. C’est l’émergence d’institutions qui a permis le développement du commerce. Il a fallu, par exemple, des mesures communes (pour le poids ou le prix) ou encore des protections (pour éviter les pillages) ; sans ces institutions, il est impossible de procéder à des échanges marchands.

3. Ce serait la loi du plus fort : le vol. Et il faudrait compter sur la bonté des plus forts pour subvenir aux besoins des plus faibles : les dons.

DOC 3 La qualité, un exemple de convention ➜ Manuel p. 65

1. Le prix, la convention et le label (AOC par exemple).2. Une convention est une croyance partagée par un ensemble d’acteurs fournissant des informations pour l’action. Les conventions sur la qualité du camembert sont partagées par les producteurs et les consommateurs, et informent les producteurs sur ce qu’il convient de fabriquer et les consommateurs sur la qualité des produits.

3. Les croyances partagées peuvent « s’offi cialiser » sous forme d’institution. Par exemple, dans le texte, la convention sur la qualité des camemberts engendre la création de labels de qualité pour certifi er, garantir offi ciellement la qualité du camembert.

DOC 4 La concurrence pure et parfaite, une règle théorique ➜ Manuel p. 65

1. Atomicité : les vendeurs de glaces dans les stations touristiques l’été sont très nombreux et les consommateurs aussi.

Homogénéité du produit : deux produits différents constituent deux marchés différents ; pour un même produit, les voitures, on distingue différents marchés, celui des berlines, celui des voitures de luxe, celui des cabriolets, celui des citadines, etc. Toutes ces voitures ne sont pas homogènes.

Libre entrée : Comac est un nouveau constructeur aéronautique chinois qui vient concurrencer Boeing et Airbus.

Transparence : tous les restaurants affi chent dehors leurs prix.

Mobilité : de plus en plus de travailleurs se lancent dans l’informatique car il y a une forte offre d’emplois, donc des perspectives de salaire intéressantes.2. Ces « règles » permettent à la concurrence d’être à l’œuvre, ce qui est économiquement bénéfi que (baisse des prix et innovation)

3. Les conditions de la concurrence sont irréalistes, elles ne correspondent pas à la réalité mais à un modèle qui permet d’analyser le système économique marchand.

Les échanges marchands sont encadrés par des règles. Celles-ci peuvent prendre des formes variées : il peut s’agir d’organismes publics émanant de l’État, ou privés lorsque les acteurs eux-mêmes créent ce dont ils ont besoin ; mais aussi des institutions formelles, comme les labels, ou informelles, à l’image des conventions qui sont des croyances partagées. Une des règles de base du fonctionnement des marchés est la concurrence mise en œuvre à travers un dispositif institutionnel et juridique.

Faire le bilan

3 Les limites de l’échange marchand ➜➜➜

Analyse des limites traditionnelles du marché, à savoir qu’il concerne des produits dangereux ou contraires à la morale, et qu’il crée des inégalités.

DOC 1 Le commerce illicite ➜ Manuel p. 66

1. Les douaniers confi squent du cannabis dont le commerce (et la consommation) est interdit, car c’est un produit considéré comme nocif pour la santé.

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42 Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché

2. Sur le marché des drogues, on retrouve des producteurs et des consommateurs (et des institutions : des lois appliquées par les douaniers).

3. Pour l’année 2012, il faut comptabiliser les « usagers dans l’année » : 3,8 + 0,4 + 0,15 = 4,35. En 2012, il y a 4,35 millions de consommateurs de drogue.Il y en a sans doute un peu moins, car certains consomment plusieurs drogues.

4. Les échanges marchands d’organes sont aussi interdits.

DOC 2 Don ou marché ? ➜ Manuel p. 66

1. Seuls les dons sont en général autorisés pour les organes.

2. Les dons sont insuffi sants face au nombre de patients en attente d’un rein. L’offre est largement infé-rieure à la demande. Ce déséquilibre engendre des décès.

3. Gary Becker propose donc de créer un marché des reins (et plus généralement des organes). Certains seront incités à offrir un rein, s’ils peuvent le vendre, ce qui diminuera et même supprimera la pénurie.

4. Cette solution serait en partie effi cace, parce que l’offre augmenterait. Mais il y a deux critiques ma-jeures : une critique d’ordre moral, le corps humain devenant une marchandise ; et une critique d’ordre social car, les organes ayant un prix, seuls les plus riches pourront se soigner (apparition d’inégalités).

DOC 3 La permanence des échanges non marchands ➜ Manuel p. 67

1. Manières d’échanger : l’échange marchand lorsqu’on achète un croissant chez le boulanger ; la redis-tribution, par exemple quand on bénéfi cie de l’éclairage public (fi nancé par la collectivité) ; le don par exemple lorsque l’on offre un cadeau de noël.

2. Oui, les échanges marchands s’étendent. Par exemple il y a désormais un marché de la pollution, un marché pour les rencontres amoureuses (Meetic, etc.).

3. Les dons permettent d’entretenir des relations sociales ; la réciprocité signifi e que, lorsqu’on reçoit, il est sous-entendu qu’on doit aussi donner. La relation est uniquement sociale, sans intérêt.

DOC 4 Le marché est-il équitable ? ➜ Manuel p. 67

1. Le marché est effi cace : il permet d’inciter les agents économiques à produire, il distribue les res-sources (allocation des ressources) entre les différents acteurs. Mais le marché n’est pas forcément équi-table, parce qu’il génère aussi de la pauvreté.2. Le marché pose un problème de répartition : certains reçoivent beaucoup et d’autres très peu, donc le marché crée des inégalités. De plus, il y a des inégalités de naissance que le marché ne corrige pas : la transmission de la fortune (donc de richesses) des parents aux enfants échappe au marché et rend inégales les relations marchandes ; ceux qui ont hérité d’une fortune ont plus de choix sur les marchés.3. Le marché du travail peut créer des injustices : par exemple, si vous êtes victime d’un accident du tra-vail, vous ne pouvez plus travailler, donc vous ne percevez plus de revenus marchands (issus du marché). L’État a donc mis en place un système d’assurance pour pallier ces injustices (distribution de revenus de transfert en cas de non-participation au marché du travail : maladie, accident du travail ou chômage).

Faire le bilan

Échange interdit Échange marchand Don Redistribution

Des cours de SESX

(si cours particulier)X

Une voiture X

Du cannabis X

L’aide au logement X

Un ordinateur X

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43Chapitre 3 La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?QUESTION 2

1 Des offreurs et des demandeurs interagissent ➜➜➜

On s’intéresse ici aux deux acteurs du marché, et le dernier document initie à la première analyse gra-phique microéconomique : l’équilibre entre l’offre et la demande.

DOC 1 Êtes-vous un bon homo œconomicus ? ➜ Manuel p. 68

1. Pour les demandeurs, il s’agit de payer moins cher, donc de pouvoir consommer davantage, ce qui augmente leur satisfaction. Pour les producteurs, cela permet d’attirer des consommateurs supplémen-taires, donc de gagner des parts de marché, d’augmenter le chiffre d’affaires et d’augmenter les profi ts en vendant une plus grande quantité.2. C’est le jeu de la concurrence : si un magasin ne pratique pas les soldes, alors il n’aurait aucun client durant cette période. À partir du moment où un magasin pratique les soldes, le jeu de la concurrence fait que les autres adoptent la même stratégie pour ne pas perdre de clients.3. Comme l’illustre la photo, lorsque le prix baisse, la demande augmente (plus de clients sont attirés).

DOC 2 Les déterminants de la demande ➜ Manuel p. 68

1. La demande augmente lorsque le prix baisse.2. Les trois facteurs qui infl uencent les choix des consommateurs sont le prix du bien, le revenu, le prix des autres biens.3. Le bœuf et le poulet sont substituables ; les skis et les snowboards sont substituables ; l’encre et le papier sont complémentaires ; les CD et les places de concert sont substituables ; les ordinateurs et les logiciels sont complémentaires.4. L’argent de poche qui augmente, c’est plus de revenu, donc notre demande de DVD augmente. De plus, si le prix d’une place de cinéma augmente, on sera moins incité à aller au cinéma et on substituera alors le visionnage de DVD (biens substituables) : la demande de DVD augmente. Mais l’augmentation du prix des lecteurs de DVD n’incite pas à en acheter un, ce qui réduit la demande de DVD (biens complémen-taires). Mais, globalement, la demande de DVD devrait augmenter.

DOC 3 Les déterminants de l’offre ➜ Manuel p. 69

1. Ce comportement paraît rationnel parce que l’augmentation des prix doit améliorer leurs profi ts, or les entreprises cherchent à maximiser leurs profi ts, donc elles augmenteront leurs productions.2. L’offre est infl uencée par les prix et par les coûts de production. Ceux-ci dépendent des salaires, du prix des consommations intermédiaires, du prix de l’argent emprunté, etc.3. Une hausse du prix de l’électricité (toutes choses égales par ailleurs) augmente le coût de production des ordinateurs, ce qui devrait en réduire la production.

DOC 4 L’équilibre du marché en concurrence pure et parfaite ➜ Manuel p. 69

1. Marie et Olivier ont un comportement rationnel car plus le prix s’élève, moins ils demandent de glaces. Mais leurs différences de revenu et de goût engendrent des demandes différentes.De même les offreurs ont un comportement rationnel : quand le prix augmente, l’offre augmente éga-lement.2. Au prix de 2 €, la demande globale est de 7 cornets de glace et l’offre globale est de 7 cornets égale-ment. L’équilibre est donc de 7 cornets de glace échangés au prix de 2 €.3. Il s’agit de représenter la courbe de demande globale en plaçant les différents points (quantité, prix) ; idem avec la courbe d’offre. Si la construction est juste, les deux droites se croisent au point (7,2).

La construction dépend des « réponses » des élèves.Faire le bilan

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44 Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché

2 Le marché concurrentiel s’autorégule ➜➜➜

Ces documents proposent, essentiellement à partir d’analyses graphiques, de comprendre les réactions de l’offre et de la demande aux différentes stimulations, qu’elles soient économiques ou non.

DOC 1 Le tâtonnement ➜ Manuel p. 70

1. Un bien est proposé avec un prix de départ par un commissaire-priseur. Tant qu’il y a des demandeurs, le commissaire-priseur augmente le prix, jusqu’au moment où il n’y a plus qu’un seul demandeur (au dernier prix crié, la « quantité » demandée et offerte est alors la même, puisqu’il n’y a qu’un bien)

2. Le commissaire-priseur retire alors le bien de la vente.

3. S’il y a plusieurs demandeurs (alors que l’offre est unique), alors le commissaire-priseur augmente le prix.

4. Les enchères s’interrompent lorsque l’offre est égale à la demande, donc lorsqu’à l’offre unique cor-respond une demande unique, et c’est à ce prix d’équilibre que se fera l’échange. Cela correspond bien à ce qui a été vu au document 4 page 69.

DOC 2 Les conséquences d’une modifi cation de la demande ➜ Manuel p. 70

1. Le comportement des consommateurs est rationnel dans la mesure où ce sont juste les « goûts » ou les « préférences » qui changent suite à un choc exogène (la chaleur).

2. Une campagne antisucre diminuerait la demande de glaces, donc la droite de demande se déplacerait vers la gauche. Une hausse de prix des barres chocolatées engendrerait une substitution des glaces aux barres chocolatées, donc la demande de glaces augmenterait ; déplacement vers la droite de la droite de demande. Les jeunes consommant en moyenne plus de glaces, le rajeunissement de la population aug-mente la demande de glaces, donc déplacement vers la droite de la droite de demande.

3. Face à une hausse de la demande et donc à une hausse des prix, les producteurs pourraient augmenter leur offre : déplacement de la courbe d’offre vers la droite.

DOC 3 Les conséquences d’une modifi cation de l’offre ➜ Manuel p. 71

1. Le choc est exogène parce que l’ouragan, qui est la cause des mouvements de l’offre, est extérieur à la dynamique économique. Il n’est pas économiquement contrôlable.

2. Diminution de l’offre, donc la courbe se déplace vers la gauche.

3. Le prix a augmenté et les quantités échangées ont diminué.

4. En conséquence, les consommateurs, voyant les prix s’élever, devraient diminuer leur demande. Donc la courbe de demande se déplacerait vers la gauche. Le prix baisserait (jusqu’à son niveau d’origine) et la quantité baisserait encore.

DOC 4 Choc d’offre et réaction de la demande ➜ Manuel p. 71

Erreur de graphique sur le specimen. Le bon graphique est consultable sur : www.editions-bordas.fr/ouvrage/sciences-economiques-et-sociales-1re-manuel-de-leleve-ed-2014 dans le spécimen intégral.

1. Suite au choc d’offre, le nouvel équilibre est en (Q’,P’) : le prix a augmenté et la quantité de bureaux a diminué.

2. Suite au choc de demande (qui est le résultat du choc d’offre), le prix baisse et la quantité nécessaire de bureaux baisse encore.

3. On voit graphiquement que le prix d’équilibre en novembre (449,85) est plus faible que le prix d’équi-libre initial en août (487,85). Or le choc d’offre a fait augmenter le prix initial et le choc de demande l’a fait baisser. Comme au fi nal le prix est plus bas, c’est que la baisse du prix a été plus forte que la hausse, donc le choc de demande a été plus fort que le choc d’offre.

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45Chapitre 3 La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

1. Choc d’offre : épuisement des réserves de pé-trole. Choc de demande : développement de l’Inde et de la Chine.2.

Les réserves s’épuisent, il y a donc moins de pétrole offert : O➜O1.Le développement de l’Inde et de la Chine augmente le nombre de voitures donc la demande de pétrole : D➜D1.3. L’épuisement des réserves fait se déplacer l’offre vers la gauche : le prix augmente. Le développement des pays fait se déplacer la demande vers la droite : le prix augmente. Donc dans les années à venir le prix du pétrole devrait fortement augmenter.

Faire le bilan

3 Le marché concurrentiel permet d’éviter les rationnements

➜➜➜

Cette double page met en avant les gains générés par le marché et en parallèle les pertes issues des entraves au fonctionnement du marché. L’analyse graphique est encore très présente.

DOC 1 Faut-il entraver les mécanismes marchands ? ➜ Manuel p. 72

1. Le procureur décide de contrôler les prix afi n que tous les citoyens puissent bénéfi cier d’eau facile-ment, que certains ne se trouvent pas en manque d’eau.2. Le risque est de ne pas aboutir à un équilibre : la demande de bouteilles d’eau augmente considéra-blement, mais si le prix est maintenu artifi ciellement (car contrôlé), alors les offreurs ne produisent pas plus. La demande est alors rationnée : toute la demande ne peut être satisfaite.3. L’auteur défend la solution de laisser faire le marché. Ainsi, la demande s’élevant, les prix augmen-tent, ce qui incite les producteurs à augmenter leur offre, jusqu’à ce que la demande soit satisfaite. Il n’y a alors aucun rationnement.

DOC 2 Le marché concurrentiel génère des gains à l’échange ➜ Manuel p. 72

1. Certains consommateurs ne sont pas satisfaits au point d’équilibre car ils désiraient le bien mais pour un prix inférieur au prix d’équilibre, donc ils ne consommeront pas le bien. Mais a contrario, certains consom-mateurs étaient prêts à payer plus cher le bien, or ils ne le paieront qu’au niveau du prix d’équilibre.

2.Il est prêt à payer P1 pour le bien, or l’équilibre (obtenu par tâtonnement, voir ci-avant) défi nit un prix P* inférieur à P1. Donc le consommateur ne paiera « que » P*, il réalise donc un surplus égal à (P1 – P*).3. Certains producteurs étaient prêts à vendre pour un prix inférieur à celui de l’équilibre. Finalement l’équilibre s’établissant pour un prix supérieur à leur seuil de rentabilité, ils vont vendre à ce prix d’équi-libre et donc ils réalisent un surplus.

DOC 3 Le contrôle des prix modifi e l’allocation des ressources ➜ Manuel p. 73

1. Il y a rationnement lorsque la demande est supérieure à l’offre. En effet, toute la demande ne peut être satisfaite parce que l’offre est insuffi sante. Cela est dû à l’établissement d’un prix plafond fi xé en dessous du prix d’équilibre : le prix plus faible diminue l’offre et augmente la demande, d’où l’excès de demande.

2.

Prix

P1*

D1

O1

P*

QuantitéD

O

Prix

Prixplafond

Quantité

D

O

Qo Qd

Le prix plafond interdit de vendre plus cher. Ainsi, à ce niveau de prix, la quantité offerte (Qo) est inférieure à la quantité demandée (Qd). Il y a donc pénurie, toute la demande ne peut pas être satis-faite.

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46 Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché

DOC 4 Les pertes liées à un contrôle des prix ➜ Manuel p. 73

1. Q1 correspond à l’offre lorsque le prix est fi xé à Pmax (c’est le prix plafond, inférieur au prix d’équilibre, fi xé par les autorités publiques). Q2 correspond à la demande lorsque le prix est fi xé à Pmax.2. Tous les consommateurs ne pourront pas être satisfaits parce que la quantité échangée sera Q1 (celle que les producteurs veulent bien produire et vendre). Le surplus est alors constitué par le trapèze en haut à gauche, auquel on ajoute le rectangle A.3. Les producteurs ne vont vendre que Q1 au prix Pmax, donc seuls les producteurs prêts à vendre moins cher que Pmax réalisent un gain ; ils sont donc moins nombreux. Donc le surplus du producteur diminue, il est représenté par le triangle en bas à gauche.4. Pour les consommateurs, par rapport à la situation d’équilibre, il y a perte du triangle B et gain du rectangle A ; le rectangle étant plus grand que le triangle, le surplus des consommateurs augmente ; logique puisque les prix baissent (mais ce surplus n’augmente pas autant qu’on pourrait le croire, dans la mesure où le prix plafond fi xé diminue l’offre, donc tous les consommateurs ne peuvent être satisfaits).Pour les producteurs, la perte de surplus s’élève au rectangle A plus le triangle C.Globalement, les surplus additionnés du consommateur et du producteur sont diminués des triangles B et C : ce sont donc des pertes sèches.5. Cette phrase est vérifi ée : les consommateurs sont gagnants à ce qu’il y ait un prix plafond (ils payent moins cher que ce qu’ils paieraient à l’équilibre) et les producteurs sont perdants.

1. À l’équilibre, sans prix plancher, on a un prix P* qui permet d’échanger la quantité Q* pour laquelle il y a égalité entre offre et demande.Avec l’introduction d’un prix plancher supé-rieur à P*, la quantité offerte Qo est supé-rieure à la quantité demandée Qd ; il y a donc surproduction.2. À l’équilibre, sans prix plancher, le sur-plus du consommateur est égal à la surface (A + B + C) et celui du producteur est égal à la surface (D + E).Avec l’introduction du prix plancher, le surplusdu consommateur devient égal à (A), alors que celui du producteur devient (B + D).3. Le surplus total (consommateur + producteur) est diminué de (C + E). Mais alors que le sur-plus du consommateur diminue fortement, celui du producteur augmente légèrement.

Faire le bilan Prix

Prixplancher

P*

Quantité

D

OA

B

D

C

E

QoQ*Qd

EXERCICE 1 Pour vendre un bien, il faut le posséder ; il ne peut donc pas y avoir d’échanges marchands sans droits de propriété. D’ailleurs les œuvres des artistes sont protégées par des droits d’auteur et les innovateurs peuvent déposer un brevet lorsqu’ils inventent quelque chose, afi n d’éviter d’être imités. Certains pro-blèmes économiques émergent d’ailleurs parce que aucun droit de propriété n’est spécifi é : par exemple, la disparition de certaines espèces de poissons vient d’une pêche libre. Le téléchargement d’œuvres sur Internet est souvent illégal parce que les contrevenants ne respectent pas la propriété de l’œuvre.

➜ Manuel p. 76ExERCiCEs

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47Chapitre 3 La coordination par le marché : les mécanismes concurrentiels

EXERCICE 2

Libre entrée et sortie ➜ Entreprises et consommateurs peuvent arriver sur un marché ou s’en retirer, sans entrave.

Atomicité ➜ Il y a un grand nombre d’offreurs et de demandeurs.

Homogénéité ➜ Sur un marché, les produits échangés sont identiques.

Information parfaite ➜ Offreurs et demandeurs savent tout de la qualité et des prix.

EXERCICE 3 1. Le comportement est rationnel : l’offre augmente avec le prix et la demande diminue lorsque le prix augmente.

2. et 3. Prix

Quantité

100

50

O

D

3020

10510

0 150

Sur le graphique et d’après le tableau, le prix d’équilibre est compris entre 20 € et 30 € (environ 25 €) et « la quantité d’équilibre entre 30 et 35 (environ 33) ».

EXERCICE 4

1. Faux. Quand le prix augmente, l’offre augmente et la demande diminue.

2. Faux. Interdire d’importer le textile chinois diminue l’offre, donc la courbe se déplace vers la gauche. Cependant, plus de producteurs français pourront produire et vendre, ce qui augmentera donc la produc-tion française (déplacement de la courbe d’offre vers la droite).

3. Faux. Un prix plafond, s’il est inférieur au prix d’équilibre, génère une offre inférieure à la demande, donc un rationnement.

4. Vrai et faux. Le surplus du producteur diminue, celui du consommateur augmente, mais le surplus global diminue.

5. Faux. La hausse du prix relatif du café devrait inciter les consommateurs à choisir du thé.

6. Vrai. L’allongement du temps de travail diminue le temps de loisirs, donc la demande de loisirs ; donc le prix des loisirs devrait diminuer. Cependant, si on travaille plus, le revenu s’élève et on peut dépenser plus pour les loisirs, donc la demande de loisirs augmente et le prix des loisirs aussi.

7. Vrai.

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48 Partie 1 • Thème 3 La coordination par le marché

Calculer et expliciter les élasticitésÉtape 1

Tableau 1

1. Entre 2008 et 2009, le prix des TIC a diminué de 13,4 %Entre 2008 et 2009, la consommation de soins a augmenté de 4,4 %2. Tabac : – 0,42Alimentation : – 5TIC : – 0,99Santé : impossible (➜ valeur très élevée)Chauffage : 0,36

3. Pour les TIC, l’élasticité est unitaire, proportionnelle. L’alimentation est ici un bien très élastique : une faible variation du prix engendre une grande variation de la consommation. Pour le tabac, l’élasticité est relativement faible. Pour la santé, c’est particulier, la consommation dépend peu de la variation du prix (d’autant que les dépenses de santé sont en grande partie remboursées), d’où un résultat « anormal ». Pour le chauffage, c’est comme un bien de luxe ! Lorsque le prix diminue, la consommation diminue ; c’est plus sûrement dû aux économies d’énergie.

Tableau 2

1. Élasticité-prix croisée = 0,42. Lorsque le prix du poisson diminue de 1 %, la consommation de viande diminue de 0,42 %.

2. Viandes et poissons sont substituables : lorsque le prix du poisson diminue, la demande de poisson augmente, en conséquence la demande de viande diminue, donc le prix de la viande diminue aussi.

Étape 2

Tableau 3

1. Variation du revenu = 11,1 %

Variation de la consommation de pommes de terre = –10 %

Élasticité-revenu = – 0,9

Lorsque le revenu augmente de 1 %, la demande de pommes de terre diminue de 0,9 %.

C’est donc un bien inférieur. En effet, l’augmentation du revenu incite le consommateur à privilégier d’autres produits (effet de substitution), meilleurs pour la santé par exemple (brocolis, etc.). Donc, même si le prix des pommes de terre baisse, on leur substitue d’autres légumes, du fait de notre enri-chissement.

2. Variation du revenu = 11,1 %Variation de la consommation de champagne = 12,5 %Élasticité-revenu = 1,12Lorsque le revenu augmente de 1 %, la consommation augmente de 1,12 %Le champagne est un bien supérieur : la consommation augmente plus que proportionnellement par rapport au revenu. Même si son prix augmente, les revenus supplémentaires sont alloués à des produits plus prestigieux, comme le champagne.

TRavaux diRigés ➜ Manuel p. 77

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49Chapitre 3 • vERs LE BaC

ANALYSER UN SUJET ➜➜➜

Étape 11. Il y a une notion du programme dans l’énoncé du sujet : « marché ».

2. Un marché se défi nit comme un lieu, fi ctif ou réel, sur lequel se rencontrent l’offre (des producteurs) et la demande (des consommateurs), afi n d’échanger des biens et services.

3. Les autres mots de l’énoncé qui donnent du sens : « mécanismes » et « effi caces ».

4. « Mécanismes » fait référence au fonctionnement du marché : les mécanismes marchands reposent sur la concurrence et permettent l’autorégulation du marché, c’est-à-dire d’aboutir à une situation d’équi-libre pour laquelle l’offre est égale à la demande.« Effi caces » renvoie à la fi nalité du marché, aux résultats des mécanismes marchands : il s’agit de savoir s’ils sont bénéfi ques pour la société.

Étape 2 1. Il n’y a pas de période historique particulière, ni de région du monde spécifi que. En revanche, le sujet est centré sur le marché ; il y a donc trois acteurs à étudier plus ou moins directement : les producteurs, les consommateurs et l’État.

2. a. Il faut donc privilégier l’étude du marché actuellement, mais avec la possibilité d’utiliser de grandes références historiques.b. Il vaut mieux aussi centrer l’analyse sur le marché dans les pays développés (qui sont véritablement des économies de marché).c. Il faut prendre en compte les trois principaux acteurs économiques : les consommateurs (la demande), les producteurs (l’offre) et l’État (qui permet l’existence du marché).

Étape 31. Le sujet à traiter commence par « en quoi ». Ce type de formulation nécessite donc d’expliquer, c’est-à-dire de justifi er l’affi rmation du sujet. Il s’agit ici d’expliquer que le marché est effi cace, de trou-ver des arguments pour montrer qu’il est bénéfi que pour la société.

2. « En quoi le marché et ses mécanismes sont-ils effi caces ? » est identique à :a. Pourquoi le marché et ses mécanismes sont-ils effi caces ?c. Vous montrerez que le marché et ses mécanismes sont effi caces.

s’entraîner à la dissertationvERs LE BaC ➜ Manuel pp. 78-79

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partie 1 • thème 3 La coordination par le marché50

������

La coordination par le marché : limites et défaillancesLa coordination par le marché : limites et défaillances

Chapitre4

oBJeCtiFs pÉDagogiQues

Le chapitre précédent (chapitre 3) a présenté le fonctionnement d’un marché en condition de concur-rence pure et parfaite. on sait combien il est diffi cile pour un élève de première de comprendre l’in-térêt d’un tel modèle, bien éloigné de la réalité et de son quotidien. Aussi, on s’est attaché dans l’ensemble du chapitre 4 à montrer que si, dans la réalité, le marché concurrentiel est un cas particu-lier, il n’en demeure pas moins incontournable pour comprendre par opposition les autres formes de marché. Autant que faire se peut, l’observation des cas concrets cherche à montrer l’utilité des condi-tions étudiées dans le chapitre précédent pour mieux comprendre la réalité des marchés. chaque nouvelle structure de marché présentée peut ainsi se comprendre par rapport à la remise en cause de l’une des conditions de concurrence pure et parfaite exposées au chapitre 3. remise en cause de l’atomicité du marché dans le cas des monopoles/oligopoles, remise en cause de l’homogénéité des produits par les stratégies de différenciation des produits, absence de transparence et mauvaise qualité de l’information dans les cas d’asymétrie d’information.

il a semblé légitime par ailleurs de présenter dans le même chapitre les solutions possibles pour remédier à ces dysfonctionnements : réglementation de l’information, production de biens collectifs, gestion possible des externalités négatives. c’est ainsi que les points 3.3 (« comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ? ») et 3.4 (« Quelles sont les principales défaillances du marché ? ») du programme ont été regroupés dans ce seul et même chapitre.

Plus que jamais, la question de savoir jusqu’où développer les notions du programme est fondamen-tale dans ce chapitre. dans l’esprit du préambule au programme du cycle terminal, nous avons essayé de présenter une approche scientifi que tout en facilitant les apprentissages des élèves en leur don-nant du sens. on sait en effet que l’objectif de ce nouveau programme de première est de renforcer l’assise scientifi que des sciences économiques et sociales.

en partant de situations concrètes, l’élève est amené à se poser des questions précises sur la réalité du marché, ses éventuels dysfonctionnements. il nous a semblé cependant indispensable de mobili-ser des études classiques et célèbres en sciences économiques pour mieux comprendre cette réalité. Par exemple, dans le cas des asymétries d’information sur le marché, il est fait référence à la théorie développée par Akerloff dans son article célèbre du Market for lemons. il ne s’agit bien évidemment pas pour l’élève de première d’étudier cet auteur dans le texte original, mais le programme fait réfé-rence de manière explicite au marché des voitures d’occasion pour illustrer une situation d’asymétrie d’information. de même, le marché de l’assurance est une bonne entrée pour expliquer aux élèves toutes les conséquences d’un rationnement de l’information (voir les notions complémentaires du programme), aussi avons-nous introduit la notion de « sélection adverse » pour mieux comprendre ce problème, même si elle n’apparaît pas de façon explicite dans les notions du programme.

Pour ne pas alourdir inutilement le chapitre, le problème de la réglementation publique de l’infor-mation a été limité à l’étude de quelques cas concrets (essentiellement dans le domaine du contrôle des pratiques commerciales). en effet, ce point apparaît dans la seule colonne des notions complé-mentaires. inversement, les externalités et les biens collectifs, dans l’esprit du programme, sont traités de manière à la fois pratique et théorique (un cours extrait du dernier ouvrage de stiglitz est mobilisé).

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51Chapitre 4 La coordination par le marché : limites et défaillances

BiBliographieouvrages

– Autorité de LA concurrence, Rapport annuel. Synthèse, 2012. des cas pratiques, pour com-prendre les décisions de l’Autorité en matière de concentration des firmes.

– combe emmanuel, Cartels et ententes, PuF, coll. Que sais-je ?, 2004. une référence pour faire un point complet et synthétique sur le problème.

– commission euroPéenne, La politique de concurrence de l’UE et le consommateur, Luxembourg, office des publications officielles des communautés européennes (réactualisé régulièrement). une présentation particulièrement exhaustive des principes fondamentaux de la politique euro-péenne de la concurrence : comprendre pourquoi et comment s’exerce cette politique, étude de cas concrets en europe (du cartel des vitamines à celui du ciment !).

– LAFAy Jean-dominique, stigLitz Joseph e., WALsh carl e., Principes d’économie moderne, traduc-tion de la 4e édition américaine par Françoise nougues, de boeck, 3e édition, 2007. Plus particuliè-rement les chapitres sur les dysfonctionnements du marché.

– LévêQue François, Économie de la réglementation, La découverte, coll. repères, 2004. un petit ouvrage qui fait le point sur les différentes manières de pallier les défaillances du marché.

– stigLitz J.e., Le triomphe de la cupidité, Les Liens qui libèrent, 2010. on connaît l’importance de cet auteur pour son apport sur la notion de biens collectifs. dans ce dernier ouvrage, signalons une réflexion particulièrement stimulante sur les enjeux actuels des sciences économiques et l’évolu-tion des théories pour mieux prendre en compte les dysfonctionnements du marché.

artiCles– AkerLoF george, « the market for “lemons” : Quality uncertainty and the market mechanism »,

Quarterly Journal of Economics, vol. 84, n° 3, 1970, p. 488-500 ; traduction parue dans Idées, n° 30, sceren-cndP, décembre 2002. un classique incontournable !

sitographie – Les pratiques commerciales sur internet analysées par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes :http://wwwwww.economie.gouv.fr/dgccrf.

– sur la concurrence imparfaite, les effets externes et biens publics, l’asymétrie d’information :http://www.creg.ac-versailles.fr/spip.php?article145.

– sur l’aléa moral et ses conséquences éventuelles sur le système de santé :http://economiesante.com/2010/02/19/theorie-economique-selection-adverse-en-sante/.

– Les articles de J.e. stigLitz sont disponibles sur le site :http://www.project-syndicate.org/commentary/asymmetries-of-information-and-economic-policy/french.

– sur le monopole de google :http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/google-ton-monopole-est-cerne_235666.html?pg=2.

– sur le monopole d’orange et la distribution de l’iPhone :http://rue89.nouvelobs.com/2009/02/26/orange-perd-le-monopole-de-liphone-mais-le-prix-monte.

– tout savoir sur les comparateurs de prix : http://www.youscribe.com/catalogue/tous/art-musique-et-cinema/autres/fiche-concept-les-comparateurs-de-prix-420701.

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52 partie 1 • thème 3 La coordination par le marché

comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?QUESTION 1

1 Les marchés sont en réalité très éloignés de la concurrence pure et parfaite ���

DOC 1 Airbus versus Boeing, un cas de « duopole » � Manuel p. 82

1. une compagnie aérienne actuelle ne peut s’équiper qu’en deux types d’avions, Airbus ou boeing.

2. La condition d’atomicité du marché n’est plus respectée pour l’offre.

DOC 2 L’oligopole, structure de marché la plus courante � Manuel p. 82

1. un oligopole est une structure de marché où la production est assurée par un petit nombre d’offreurs.

2. chaque entreprise va tenir compte du comportement (relativement observable) des quelques autres concurrents sur le marché.

3. . Le marché de la fabrication des Pc correspond à la défi nition de l’oligopole donnée dans la ques-tion 1 : un petit nombre de fabricants (cinq) assurent la fabrication d’environ 60 % des machines ven-dues dans le monde en 2012.

DOC 3 Le cas du monopole naturel � Manuel p. 83

La notion de monopole naturel n’apparaît pas en tant que telle dans le programme, mais elle permet ici d’expliquer à l’aide d’exemples concrets en quoi les marchés peuvent s’éloigner dans la réalité de la concurrence pure et parfaite.

1. un monopole naturel s’établit sur un marché lorsque, pour tout niveau de production, le coût des fac-teurs de production est minimal lorsque la production est réalisée par une seule entreprise.

2. un monopole naturel peut se justifi er par l’existence de rendements d’échelle croissants : on constate une baisse des coûts de production unitaires (économie d’échelle) lorsque la production s’accroît, ce qui permet une baisse des prix et l’élimination des concurrents.

3. La logique du marché conduit dans cette situation à la constitution d’un monopole, ce qui est contraire aux principes de concurrence nécessaires au bon fonctionnement du marché.

4. toutes les activités nécessitant des coûts fi xes importants (distribution de l’énergie électrique ou transports) sont des exemples classiques.

DOC 4 La diversité des structures de marché � Manuel p. 83

1. Les structures de marché sont la manière dont sont composées l’offre et la demande sur un marché.

2. marché du travail des présentateurs tv = oligopole bilatéral ; seul épicier d’un petit village de mon-tagne = monopole contrarié ; entreprise innovante = monopole ; opérateurs téléphonie = oligopole ; edF sur le marché national des turbines = monopsone contrarié ; industries agroalimentaires = oligopsone.

un (unique) Quelques-uns multitude

un Monopole bilatéral Monopsone contrarié Monopsone

Quelques-uns Monopole contrarié oligopole bilatéral oligopsone

multitude Monopole oligopole Concurrence pure et parfaite

Faire le bilan

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53 Chapitre 4 La coordination par le marché : limites et défaillances

2 Les entreprises mettent en place des stratégies pour renforcer leur pouvoir sur le marché ���

DOC 1 Quelle stratégie pour gagner la « bataille des navigateurs » ? � Manuel p. 84

1. d’après une étude de 2013 publiée par At internet, sur 100 visites en juin 2013 sur le Web, 26,8 en moyenne se font par l’intermédiaire du navigateur google chrome.

2. L’évolution de la répartition des visites confi rme le texte. en effet, entre juin 2012 et juin 2013, l’uti-lisation du navigateur google chrome passe de 20,6 % à 26,8 % du total des utilisateurs de navigateurs, soit une progression de 6,2 points. cette progression se fait bien sûr au détriment du principal concur-rent, internet explorer, qui perd 10 points de visites entre les deux dates étudiées. À noter aussi la pro-gression de safari, qui passe de 12,4 % des visites à 17 % entre les deux dates.

3. Le succès de google chrome s’explique par l’importance des innovations (extensions, nouvelles ver-sions toutes les six semaines) et par la publicité (promotions sur le net et dans la presse papier).

DOC 2 Benetton : une stratégie de différenciation � Manuel p. 84

1. une entreprise « marquante » arrive à distinguer son produit sur un marché, en lui donnant du sens. Le consommateur cherche à affi cher ses valeurs au travers de sa consommation.

2. Acheter un pull benetton, c’est acheter la jeunesse, la modernité, l’anticonformisme. c’est donc s’af-fi rmer comme différent ; il s’agit bien d’une stratégie de différenciation du produit.

3. Les objectifs recherchés sont : vendre plus !

4. La publicité renforce l’image « anticonformiste » du produit.

DOC 3 Les fi rmes passent des ententes � Manuel p. 85

1. un cartel est une entente passée entre différentes entreprises sur un même marché.

2. Les objectifs sont d’accroître les profi ts de chacune des entreprises qui participent au cartel, d’éviter l’intrusion sur le marché de nouveaux concurrents.

3. Les moyens employés pour atteindre ces objectifs sont : détermination d’un prix commun, répartition géographique du marché, élimination d’un concurrent, quotas de production.

4. Le cartel le plus connu est sans doute celui de l’oPeP.

DOC 4 La stratégie de la « guerre des prix » � Manuel p. 85

1. Le but est d’éliminer un concurrent, d’accroître ses parts de marché.

2. Le prix n’est plus du tout un prix de marché, c’est le résultat d’une stratégie de la part des offreurs.

3. en éliminant un concurrent, les entreprises restantes accroissent leur pouvoir sur le marché (remise en cause de l’atomicité du marché).

4. La guerre des prix risque de réduire la marge de profi t des entreprises sur leurs ventes.

Faire le bilan

guerre des prix : vous décidez de baisser le prix du pain au chocolat.

mise en place d’un cartel : vous passez un accord secret avec la cafétéria pour ne pas vendre les pains au cho-colat le même jour dans la semaine.

différenciation du produit : vous organisez une campagne de publicité pour indiquer qu’acheter un pain au chocolat, c’est montrer sa solidarité au projet organisé.

innovation technique : vous achetez un haut-parleur, réchauffez les pains au chocolat, proposez la marchan-dise avec une serviette en papier recyclé...

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54 partie 1 • thème 3 La coordination par le marché

3 La régulation de la concurrence est nécessaire au maintien de la concurrence ���

DOC 1 Le pouvoir des monopoles � Manuel p. 86

1. Les « trusts » apparaissent comme les véritables « patrons du sénat » américain, derrière les sénateurs.2. on remarquera une image « ventripotente » (signe d’une certaine prospérité), la connivence entre les trusts, leur position « dominante » derrière les sénateurs. c’est donc une image de conspiration peu conforme à l’atomicité du marché !3. À cette époque, les grandes compagnies sont triomphantes. Allusion directe à rockefeller, dont les activités sont à la fois économiques et politiques.4. La crainte d’une trop grande puissance des grandes compagnies est toujours d’actualité (voir les pro-cès récents pour limiter la puissance et le monopole de certaines entreprises actuelles).

DOC 2 Les conditions favorisant les structures de marché non concurrentielles � Manuel p. 86

1. dans un environnement de plus en plus concurrentiel et mondialisé, la recherche de la compétitivité par les entreprises est permanente. Pour cela, la constitution de monopoles et d’oligopoles est une solu-tion presque « naturelle » pour optimiser les ressources et atteindre une taille critique optimale.

2. on peut citer l’automobile, la sidérurgie... pour l’importance du « ticket d’entrée » constituant une barrière à l’entrée ; la téléphonie mobile, pour une meilleure utilisation des réseaux (peut-être est-il possible ici d’introduire l’idée de « monopole naturel » ?) ; le secteur de la production de médicaments, pour une meilleure rentabilité de la recherche-développement.

3. La remise en cause de l’atomicité du marché peut conduire à des ententes préjudiciables aux consom-mateurs.

DOC 3 En France, le rôle de l’Autorité de la concurrence � Manuel p. 87

1. Le rôle de l’Autorité de la concurrence en France est de veiller au libre jeu de la concurrence au service du consommateur.

2. Les moyens utilisés par l’Autorité sont : injonctions, sanctions pécuniaires... réprimer, mais aussi encourager et conseiller.

DOC 4 En Europe, la surveillance de la concurrence par la Commission européenne � Manuel p. 87

1. La commission européenne surveille la concurrence pour garantir le libre échange au meilleur prix. elle s’inscrit dans une perspective libérale, où les échanges permettent d’augmenter la richesse des nations.

2. Les règles mises en place permettent de protéger les consommateurs (garantir le prix le plus bas) et les producteurs (assurer une concurrence loyale et permettre la meilleure compétitivité possible).

3. Les autorités françaises peuvent êtres amenées dans le cadre de leur politique économique à soute-nir certains secteurs d’activité. ces aides ou subventions sont alors contraires aux règles de concurrence préconisées par la commission européenne. Les règles de concurrence de la commission européenne s’ap-pliquent donc aussi bien aux entreprises qu’aux états membres de l’ue.

Faire le bilan

L’apparition de monopoles ou d’oligopoles est le résultat d’une recherche constante pour l’entreprise de plus de compétitivité. Pour maintenir des conditions de concurrence acceptables pour le consommateur, les pouvoirs publics cherchent à contrôler les opérations de concentration économique. Par exemple, en eu-rope, une commission autorise ou refuse certains projets. Les abus de position dominante, les ententes, sont sanctionnés pour éviter un pouvoir jugé excessif de certaines grandes entreprises sur le marché.

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55 Chapitre 4 La coordination par le marché : limites et défaillances

Quelles sont les principales défaillances du marché ?QUESTION 2

1 Une information complète est nécessaire au bon fonctionnement du marché ���

DOC 1 L’information est-elle toujours sincère ? � Manuel p. 88

1. dans les quatre situations présentées, les agents économiques négocient l’achat d’un bien ou d’un ser-vice : une voiture d’occasion, un prêt bancaire, un service médical ou une assurance santé complémentaire.

2. rien ne garantit la sincérité des informations fournies par les agents économiques. ces informations sont pourtant nécessaires pour prendre une décision rationnelle. on voit ici que détenir une information et la cacher permettent d’avoir un pouvoir sur le marché, pour mieux vendre sa voiture ou souscrire un service (un crédit par exemple), éviter une surprime en dissimulant un risque.

3. dans un exemple classique en économie, le vendeur de la voiture d’occasion connaît l’état de son véhi-cule, pas l’acheteur. L’assuré social peut dissimuler son état réel de santé à une mutuelle complémentaire pour ne pas payer de surprime éventuelle. il y a bien « asymétrie d’information ».

DOC 2 Les effets d’une asymétrie d’information � Manuel p. 88

1. dans un article célèbre, Akerlof explique que le marché des véhicules d’occasion est une illustration type d’un marché où l’information est asymétrique : aucune information fi able sur l’état des véhicules n’est possible, l’échange se fera sans que l’acheteur détienne sur le véhicule des informations de même qualité que celles du vendeur qui, lui, connaît l’historique de son véhicule.

2. Par rapport au prix moyen du marché (qui tient compte du prix des « bonnes » voitures mais aussi du prix des « tacots » (lemons), la rationalité conduit à ce que les « mauvaises » voitures chassent les « bonnes ». en effet, ce prix moyen est trop faible pour les possesseurs de bonnes voitures, il est attractif pour les seuls vendeurs de lemons. Le sachant, plus personne n’a intérêt à acheter une voiture d’occa-sion, et le marché disparaît, alors que le besoin de voitures d’occasion est réel !

3. il faut donc assurer un minimum d’informations fi ables, par exemple par le biais d’une garantie ou d’un contrôle technique obligatoire, d’une expertise, de la production d’une revue spécialisée qui donnera la côte de l’« argus » du véhicule.

DOC 3 Quand l’asymétrie d’information conduit à la « sélection adverse » � Manuel p. 89

1. Le marché de l’assurance est un cas proche du précédent. une prime « moyenne » d’assurance conduit à n’intéresser que les individus qui vont pouvoir la « rentabiliser » par un mauvais état de santé (dissi-mulé à l’assureur). Les individus en bonne santé ne souscriront pas cette assurance trop coûteuse par rapport à leurs risques réels, l’assureur intéressé par des gens en bonne santé ne verra souscrire que les individus à risques !

2. Les coûts supportés par l’assureur seront trop élevés. L’entreprise n’étant plus rentable, la compagnie d’assurances disparaît. Le risque moyen des assurés est plus élevé que dans la population normale, la compagnie disparaît.

3. on connaît l’importance du secteur de l’assurance, tant pour les individus que pour l’activité écono-mique. des échanges profi tables n’ont pas lieu !

4. on peut penser bien sûr à un examen médical. mais aussi à l’instauration de « forfaits » d’assurance, qui n’offrent pas les mêmes prestations en fonction d’une cotisation différente. Les entreprises anti-cipent ainsi pour choisir des pratiques qui permettent de voir quelles sont les informations privées aux-quelles elles n’ont pas accès.

DOC 4 Le risque moral, autre effet pervers des asymétries d’information � Manuel p. 89

1. Le risque (ou aléa) moral est le fait qu’un agent économique, lorsqu’il est assuré contre un risque, se comporte de manière plus risquée que s’il n’était pas assuré. il y a asymétrie d’informations car le partenaire (l’assureur) ne peut pas vraiment prévoir et contrôler ce type de comportement opportuniste de l’agent économique.

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56 partie 1 • thème 3 La coordination par le marché

2. dans le modèle de concurrence pure et parfaite, les intentions des coéchangistes doivent être bien connues de tous les participants. ce n’est plus le cas ici.

3. L’allocataire de l’assurance chômage peut ne plus être motivé par la recherche d’un emploi (problème de la désincitation à l’effort), un agriculteur prendra moins soin de ses récoltes, se sachant dédommagé en cas de sinistre, un armateur ne fera pas les contrôles techniques et n’assurera pas l’entretien néces-saire de son navire.

4. de manière générale, le risque moral pose le problème de la désutilité que représente un effort coû-teux en argent ou en temps. il peut conduire à remettre en cause le système, si le nombre de « passagers clandestins » est trop important par rapport à l’action entreprise.

a. dans le cas de l’acquisition d’un bien immobilier, l’acheteur détient moins d’informations que le vendeur sur le bien : son état général, sa position géographique plus ou moins calme, la qualité des installations électriques, le bruit des voisins…La solution : rendre obligatoires des bilans techniques (diagnostics énergétiques, recherche de termites dans la charpente, bilan de recherche d’amiante…).b. vous avez envie de pratiquer une activité sportive, et pour cela vous êtes prêt à dissimuler certains pro-blèmes de santé qui pourraient entraîner une contre-indication à ce sport.La solution : une vigilance accrue du médecin, un carnet de santé ou un dossier médical qui permet de mieux vous connaître…c. vous ne connaissez pas forcément la valeur des diplômes de l’école sur le marché du travail. La solution : utiliser l’un des multiples « classements » ou « palmarès » des revues spécialisées dans les études supérieures.d. Le dernier livre de votre auteur préféré sera-t-il aussi bon que les précédents ?Pour le savoir : lire les critiques, écouter des émissions spécialisées ou encore faire appel à vos connais-sances qui ont déjà lu le livre pour savoir ce qu’elles en pensent…

Faire le bilan

2 La production et la diffusion de l’information sont réglementées ���

DOC 1 Comparer les prix sur Internet � Manuel p. 90

1. un comparateur de prix permet de mieux connaître les différents prix pratiqués sur le marché pour un même bien.

2. Pour l’entreprise, il est important d’offrir un prix compétitif, mais aussi d’apparaître dans le compara-teur de prix suite à la saisie d’une demande sur un bien. Le client est ainsi mieux informé, le site compa-rateur se doit d’être complet pour être régulièrement utilisé et pouvoir vendre des espaces publicitaires.

3. certains comparateurs se veulent « offi ciels » et offrent une garantie de sérieux par le fait qu’ils sont « institutionnalisés », ce qui n’est pas le cas de tous les comparateurs.

4. ils sont donc plus ou moins « fi ables » selon leurs caractéristiques.

DOC 2 Le diffi cile contrôle de la publicité sur Internet � Manuel p. 90

1. Le moteur de recherche google orientait le consommateur vers certains sites.

2. il est donc diffi cile pour le consommateur d’avoir des informations fi ables, faute de pouvoir contrôler l’honnêteté des moteurs de recherche utilisés.

3. Les moteurs de recherche se sont dotés d’une charte de bonne conduite. on peut aussi envisager un contrôle plus important par une autorité extérieure…

DOC 3 Anomalies sur le marché du rachat d’or : une enquête de la DGCCRF � Manuel p. 91

1. Les anomalies constatées sont nombreuses : publicité trompeuse, absence d’information ou mauvaise information sur les prix, absence de factures, transactions en « liquide » (ce qui est interdit pour l’achat de métaux précieux) et manque de traçabilité des opérations effectuées.

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57 Chapitre 4 La coordination par le marché : limites et défaillances

2. La dgccrF intervient pour protéger le consommateur et faire respecter la loi en matière de transaction sur les métaux précieux.

3. L’intervention publique sur un marché peut donc se justifi er par la recherche d’un minimum de « trans-parence » sur le marché : les agents économiques doivent pouvoir disposer d’une information complète et sincère pour réaliser au mieux leurs transactions.

DOC 4 La mise en place d’une défense des consommateurs � Manuel p. 91

1. c’est aux états-unis, dans les années 1960, que l’on reconnaît la nécessité de protéger le consomma-teur pour lui garantir des droits fondamentaux : sécurité et information par exemple.

2. Les consommateurs vont s’organiser en associations. ces associations peuvent se porter en justice. Les pouvoirs publics vont mettre en place des organismes de surveillance.

3. Le marché n’est pas toujours capable d’assurer la production d’une information de qualité, pourtant condition nécessaire à l’échange. il s’agit donc ici d’une véritable « défaillance du marché », au sens où le marché ne parvient pas à faire ce pour quoi il est fait : permettre un échange quand les intentions des coéchangistes sont connues de tous, selon la formule de Jevons qui défi nissait ainsi le marché !

Faire le bilan

Le consommateur ne dispose pas toujours d’une information de qualité. comparer les prix et la qualité d’un produit est diffi cile, la recherche de l’information a un coût et prend du temps. Pour faciliter la produc-tion de l’information, il est possible de mettre en place des comparateurs de prix, des magazines, des labels et des chartes de qualité. Les consommateurs peuvent s’organiser en associations pour mieux défendre leurs intérêts. La réglementation publique permet d’éviter les fraudes et assure quelques droits fondamen-taux : droit à la sécurité, droit à l’information, droit de choisir.

3 Le marché est défaillant dans le domaine des biens collectifs et face aux externalités ���

DOC 1 Protestation contre de nouvelles antennes-relais � Manuel p. 92

1. La production des services de communication est visée par cette manifestation.2. cette activité productive est contestée par des riverains qui pensent que leur santé est mise en danger par la proximité des antennes.3. déplacer ou interdire la production semble diffi cile. on peut donc envisager la création de normes de sécurité et d’obligations d’information sur les conséquences d’une activité, par exemple.

DOC 2 Le marché peut-il résoudre seul le problème des effets externes négatifs ? � Manuel p. 92

1. un effet externe est le résultat produit par le comportement d’un agent économique sur un autre agent économique. il peut être positif ou négatif.2. effets externes positifs : un apiculteur installe son rucher à proximité d’un verger ; création d’un lycée auprès d’un débit de boissons… effets externes négatifs : l’exploitant du verger utilise régulièrement des insecticides, ce qui va détruire les abeilles ; création d’une nouvelle route au fond de mon jardin…3. Personne ne veut prendre en charge les coûts liés aux effets externes négatifs.4. Les incitations possibles des pouvoirs publics sont : les réglementations, les incitations et les sanc-tions fi nancières. ce n’est pas toujours effi cace, le coût de la sanction peut être insuffi sant par rapport aux profi ts de l’activité polluante, ou la mise aux normes réglementaires peut être trop coûteuse. socia-lement, les décisions ne sont pas toujours acceptées (taxe carbone par exemple).5. Le marché des droits à polluer a comme avantage de respecter les règles du marché de l’offre et de la demande, mais le prix obtenu n’est pas toujours incitatif.

DOC 3 Les biens collectifs, une défaillance du marché � Manuel p. 93

1. on ne peut pas limiter la consommation des biens collectifs. dans ce cas, qui va fi nancer la production de ces biens socialement utiles mais dont tous les agents peuvent profi ter gratuitement ?2. La seule solution est donc de les fi nancer par le biais des impôts.

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58 partie 1 • thème 3 La coordination par le marché

DOC 4 Le feu d’artifi ce, un bien collectif ? � Manuel p. 93

1. un « passager clandestin » profi te de la production d’un bien ou d’un service collectif sans contribuer à son fi nancement.2. Le feu d’artifi ce est collectif dans la mesure où il correspond à la défi nition donnée dans le document 3.3. Le bien collectif correspond à une demande, mais il n’est pas rentable de le produire car on ne peut exclure aucun individu de sa consommation.

DOC 5 « Personne n’est une île » � Manuel p. 93

ce document se veut une conclusion du chapitre, il doit permettre aussi de faire réfl échir les élèves sur la notion de « mérite » : suis-je seul responsable de mes éventuels « mérites » ?…

1. toutes nos activités ont des conséquences sur les autres agents économiques. mais les résultats aux-quels nous arrivons dépendent aussi de l’activité des autres membres de la société. 2. exemple d’échec de marché : situation de surproduction par exemple, alors même que les besoins ne sont pas satisfaits… 3. Les échecs de marché semblent relativement inévitables !

types de défaillance du marché défi nition exemples Problèmes posés

externalité(effet externe)

Conséquence de l’activité d’un agent sur un autre agent économique

positive : les connais-sances, les innova-tions techniquesNégative : la pollution

Ne fait pas l’objet d’une transaction économique, ne peut donc être pris en charge par le marché.

bien collectif 1. il peut être consommé par plu-sieurs personnes 2. il est impossible d’exclure ceux qui refusent de payer

un phare, la défense nationale

N’est pas divisible :son coût de produc-tion ne peut pas être imputé à un individu, logique de passager clandestin

Faire le bilan

EXERCICE 1

Cas n° 1 : Les abatteurs de porcs bretons rentrent dans le cadre d’une « entente illicite ». La commission intervient sous forme de sanction fi nancière, les ententes sont interdites car elles se traduisent par une aug-mentation des prix, qui est nuisible aux consommateurs et aux différents acteurs économiques de la fi lière.

Cas n° 2 : L’entrée sur le marché de la téléphonie mobile d’un quatrième opérateur (Free) se traduit par une meilleure atomicité du marché et une amélioration de la concurrence. Les conséquences sont positives pour le consommateur (baisse des prix, diversifi cation et amélioration des offres).

Cas n° 3 : nouvel exemple d’entente illicite, visant cette fois à restreindre l’accès au marché (barrières à l’entrée). Les distributeurs de croquettes pour chiens et chats sont donc obligés de vendre les produits des groupes sanctionnés par la commission. il faut donc faire en sorte d’assurer un minimum de concurrence sur ce marché dans l’intérêt des distributeurs et, au fi nal, des consommateurs.

Cas n° 4 : sanofi -Avantis fait preuve ici de concurrence déloyale, en dénigrant les produits de ses concur-rents. L’Autorité doit donc veiller à la transparence des informations sur le marché pour assurer des condi-tions de concurrence satisfaisantes.

� Manuel p. 96eXerCiCes

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59 Chapitre 4 La coordination par le marché : limites et défaillances

Comprendre les intérêts et les limites d’un cartel grâce à la théorie des jeuxL’objectif du td (construit à partir de l’ouvrage Cartel et entente, de emmanuel combe, PuF, Que sais-je ?, 2004) est de sensibiliser les élèves à l’utilité des modèles économiques. si le modèle simplifi e la réalité, c’est pour mieux la comprendre. on pourra ainsi se servir du td pour présenter l’exemple réel du cartel des pays producteurs de pétrole : collectivement, les membres du cartel gagnent à s’entendre sur un prix commun. individuellement, chaque participant sera tenté de « trahir » le cartel et de se comporter en passager clandestin. on peut aussi souligner l’intérêt de ce modèle en termes politiques et/ou diplo-matiques entre états (épisode de guerre froide par exemple). ce td permet donc une première approche de la démarche de l’économiste : le raisonnement coût-bénéfi ce, la nécessité des choix, la rationalité des actions observées. citons david kreps : « L’objet de la théorie des jeux est d’aider les économistes à comprendre et à prédire ce qui se produit dans différentes situations économiques » (Théorie des jeux et modélisation économique, dunod, 1992).

1.

entreprise A/entreprise b ne pas tricher tricher

ne pas tricher 5,5 0,9

tricher 9,0 3,3

2. réponse a : l’entreprise A qui recherche le profi t maximum à intérêt à tricher (elle gagne 9 contre 5).

3. si une entreprise anticipe que les autres participants du cartel vont tricher, la meilleure réponse sera de tricher aussi.

4. Quelle que soit la stratégie de b, le choix de respecter l’accord apparaît toujours dominé pour A par le choix de tricher.

5. La fi rme b, anticipant que la fi rme A trichera toujours, doit choisir entre respecter l’accord ou tricher : elle préférera également tricher (gain de 3 contre 0).

travauX DirigÉs � Manuel p. 97

EXERCICE 2 un bien collectif est indivisible, car le fait qu’il soit consommé par une personne n’interdit pas aux autres d’en faire le même usage. il devient alors diffi cile de le faire payer : la tentation est forte d’adopter une attitude de passager clandestin, c’est-à-dire de profi ter du bien sans participer à son fi nancement. Le marché ne peut pas alors fournir ce type de bien, alors que le besoin social existe. une solution possible est de faire appel aux pouvoirs publics pour le produire et de le fi nancer par l’impôt. en contrepartie, ces biens et services sont gratuitement mis à la disposition de toute la population.

EXERCICE 3 1. Le prix moyen sur le marché sera de 3 000 euros.

2. À ce prix, seuls les propriétaires de « vieux clous » (lemons) acceptent de vendre.

3. un acheteur est sûr d’acheter un « vieux clou » s’il achète au prix moyen du marché.

4. Le marché n’est donc pas effi cace : il ne permet pas de satisfaire à la demande sociale de voitures d’occasion.

5. on peut envisager un contrôle technique obligatoire, ou encore une garantie minimale. L’objectif est de garantir un minimum d’informations à l’acheteur.

EXERCICE 4 dans cette liste, canal + est un « bien club », c’est-à-dire un bien collectif réservé aux consommateurs qui ac-ceptent de payer un « droit d’entrée ». Les autres propositions sont des biens collectifs sans droit d’entrée.

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60 partie 1 • thème 3 La coordination par le marché

ANALYSER UN TABLEAU POUR LA PARTIE 2 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE ���

La partie 2 de l’épreuve composée peut donner une illusion de facilité à l’élève. Pourtant, l’expérience montre qu’il n’est pas si aisé pour lui de comprendre la question qui est liée au document, puis de sélec-tionner les informations pertinentes et utiles pour la réponse à fournir. un entraînement régulier et méthodique est donc indispensable, dès la classe de première.nous avons fait ici le choix de proposer un tableau statistique contenant des données portant sur un champ d’étude volontairement plus large que celui de la question posée, dans le but d’inciter l’élève à réfl échir sur les limites de l’énoncé, puis de lui faire comprendre que toute les données statistiques ne doivent pas forcément être utilisées dans le cadre de sa réponse.

Étape 11. Les éléments à relever :titre : concentration des entreprises françaises selon le secteur d’activité.source : tableaux de l’économie française (teF) de l’insee.date : les teF sont ceux de 2012.unité employée : il s’agit du poids des dix premières entreprises exprimé en pourcentage.champ de l’étude : l’étude porte sur différents secteurs d’activité, hors agriculture, activité fi nancière, industrie du tabac et administration, et pour l’année 2009.Pays concerné : la France.

2. Le document étudié est un tableau statistique publié en 2012 par l’insee dans les tableaux de l’économie française (teF). il présente la concentration des entreprises françaises selon le secteur d’activité (hors agri-culture, activité fi nancière, industrie du tabac et administration) pour l’année 2009 en France. dans chaque secteur d’activité, les effectifs et les valeurs ajoutées des dix premiers groupes d’entreprises sont présentés en pourcentage par rapport au total du secteur.

Étape 21. Première donnée : au 1er janvier 2008, selon une étude de l’insee de 2012, la valeur ajoutée brute des dix premiers groupes de l’industrie automobile en France représentait 76,4 % du total de la valeur ajoutée brute de ce secteur d’activité ; seconde donnée : au 1er janvier 2008, selon une étude de l’insee de 2012, sur 100 salariés des industries des biens d’équipement, 21,2 en moyenne étaient employés dans les dix premiers groupes de ce secteur.

6. il est collectivement avantageux de respecter l’accord (gain total de 10), mais la rationalité de chaque acteur économique le pousse à tricher, ce qui conduit à une situation moins avantageuse, à la fois pour chaque participant (dont le gain sera de 3 au lieu de 5) et collectivement (gain total de 6).

7. Les solutions possibles pour faire respecter le cartel sont : renforcer la surveillance, prévoir des sanc-tions dissuasives, établir une charte de bonne conduite, veiller à la transparence des transactions pour identifi er le tricheur.

8. il est plus facile de maintenir un cartel dont la production est « visible » sur le marché mondial (on peut penser au succès relatif de l’oPeP). Pour autant, l’histoire de l’oPeP montre que la tentation d’agir en passager clandestin est constante. on peut aussi penser que la « bonne santé fi nancière » des entre-prises est plutôt favorable au respect de l’accord (pas de tentation de « sauver sa peau »...). dans le même esprit, un marché à forte croissance est aussi plus favorable. Les marchés où le nombre de partici-pants est limité peuvent aussi permettre de limiter les « passagers clandestins ».

s’entraîner à l’épreuve composéevers le BaC � Manuel pp. 98-99

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61 Chapitre 4 • vers le BaC

2. Les données utiles correspondent aux secteurs des activités industrielles, à savoir les premières lignes du tableau dont les activités sont classées dans le secteur du secondaire. on utilisera à la fois la colonne de la valeur ajoutée brute et celle des effectifs, car toutes deux sont des indicateurs sur le degré de concentration des secteurs étudiés. on devra reprendre, en prenant exemple sur la formulation de la question précédente, quelques données statistiques significatives.Les données inutiles portent sur les secteurs d’activité qui ne sont pas des activités industrielles, mais des ser-vices (dernières lignes du tableau), et qui seraient considérées comme du hors-sujet par rapport à la question de l’énoncé.

Étape 31. ce tableau permet de mettre en évidence que certains marchés sont imparfaitement concurrentiels ; puisque les dix premiers groupes ont un « poids » important par rapport à l’ensemble du secteur, la structure de marché est donc plutôt de type oligopolistique. une règle fondamentale de la concurrence n’est pas respectée, celle de l’atomicité du marché.2. La remise en cause de l’atomicité des agents est particulièrement visible dans le secteur de l’industrie auto-mobile, où le poids des dix premiers groupes est considérable : ils représentent à eux seuls 76,4 % du total de la valeur ajoutée brute totale et occupent 70,2 % de l’ensemble de l’effectif salarié. elle apparaît aussi dans une moindre mesure pour les autres activités industrielles proposées (biens d’équipement, biens intermédiaires, biens de consommation).3. on peut par exemple proposer le tableau suivant :

données statistiques sélectionnées dans le document

Arguments que ces données illustrent, à utiliser dans la réponse

76,4 %montre que l’essentiel de la valeur ajoutée brute dans l’industrie automobile est produite par les dix premiers groupes du secteur ; ce secteur d’activité est donc plutôt de structure oligopolistique.

70,2 %montre que l’essentiel des salariés du secteur automobile sont employés par les dix premiers groupes, forte concentration des entreprises sur ce secteur économique, remise en cause de la règle d’atomicité du marché.

23,3 %

La valeur ajoutée brute dans le secteur des industries des biens de la consom-mation des dix premiers groupes atteint un pourcentage du total suffisamment significatif pour remettre en cause le principe d’atomicité nécessaire à une concurrence pure et parfaite.

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Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement62

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Le choix a été fait de regrouper dans un même chapitre les trois questions du thème 4 : la monnaie et le fi nancement, pour suivre les objectifs du programme.

La double page de présentation vise à sensibiliser les élèves aux évolutions des formes de monnaie (notamment la vidéo) ainsi qu’au rôle du marché fi nancier dans l’économie contemporaine à travers le rôle du fi nancement direct. Dans un premier temps, à travers la question « À quoi sert la mon-naie ? », on travaillera avec les élèves sur les fonctions notamment économiques de la monnaie, puis on abordera l’évolution des formes de la monnaie pour étudier le système de paiement dématéria-lisé. Avec la question 2 : « Comment l’activité économique est-elle fi nancée ? », on présentera les différents circuits de fi nancement pour étudier plus précisément le rôle du fi nancement direct puis le rôle du taux d’intérêt dans le fi nancement direct et indirect. Enfi n, la question 3 est consacrée à la création de la monnaie, avec l’étude des mécanismes de création monétaire et le rôle central des banques centrales.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES – AGLIETTA M., La crise, pourquoi en est-t-on arrivé là ? Comment s’en sortir ? Michalon, 2008.– ATTALI J., Crise, et après ? Fayard, 2009.– KEELEY B., LOVE P., De la crise à la reprise, OCDE, 2011.– JORION P., La crise du capitalisme américain, Éditions du Croquant, 2009.– MONTEL-DUMONT O. et COUDERC N., Des subprimes à la récession, comprendre la crise, La Documen-

tation française, 2009.Ces ouvrages fournissent des informations sur les causes et les conséquences de la crise des subprimes, et indiquent quelles mesures les gouvernements ont instaurées en termes de politique économique.

– BENASSY-QUERE A., BOONE L. et COUDERT V., Le taux d’intérêt, La Découverte, 1998.– COUPPEY SOUBEYRAN J., Monnaie, banque, fi nance, PUF, 2010.– GIRAUD P.N., Le commerce des promesses, Seuil, 2001.– PLIHON D., La monnaie et ses mécanismes, La Découverte, 2013.– VOISIN M., Monnaie et politique monétaire, Bréal, 2006.Ces ouvrages sont des ouvrages généraux présentant les notions et les questions de l’économie fi -

nancière et monétaire contemporaine.

ARTICLES – « Le rôle des banques », Économie et management, n° 132, juin 2009. On pourra trouver dans ce

dossier, des informations sur l’importance actuelle du taux d’intermédiation.– « Comprendre les marchés fi nanciers », Cahiers français, n° 361, avril 2011. Un dossier récent sur le

fonctionnement des marchés fi nanciers et sur la régulation fi nancière.

➜➜➜➜➜➜

La monnaie et le fi nancement de l’économieLa monnaie et le fi nancement de l’économie

Chapitre5

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63Chapitre 5 La monnaie et le fi nancement de l’économie

À quoi sert la monnaie ?QUESTION 1

1 Les fonctions de la monnaie ➜➜➜

DOC 1 Les nouveaux habits du troc ➜ Manuel p. 102

Ce document permet d’expliquer les raisons de l’apparition de la monnaie.

1. Ce type d’échange s’appelle du troc. C’est un échange non marchand ici.

2. Ce type d’échange peut entraîner les diffi cultés de la coïncidence des besoins mais aussi de la valeur du bien échangé contre un autre.

3. Ces diffi cultés ont été résolues en utilisant la monnaie.

4. Face à la crise économique et au sentiment de baisse du pouvoir d’achat, les individus recourent de plus en plus à ce type d’échange non marchand.

DOC 2 Les fonctions économiques de la monnaie ➜ Manuel p. 102

1. La fonction de réserve de la monnaie fait référence à une fonction d’épargne. La monnaie peut être conservée pour fi nancer des achats futurs ; elle permet donc le maintien et le transfert de pouvoir d’achat dans le temps (mais il faut le maintien de son pouvoir d’achat et donc la stabilité des prix). Pour Keynes, la monnaie est « un lien entre le présent et l’avenir ».

2. Les fonctions sont, dans l’ordre : réserve de valeur – unité de compte – intermédiaire des échanges.

3. En cas d’infl ation, la fonction de réserve de valeur de la monnaie est mise à mal car, dans ce cas, la monnaie perd de sa valeur et donc de son pouvoir d’achat, ne permettant alors pas toujours d’assurer des fi nancements futurs.

DOC 3 La monnaie : un instrument du contrat social ➜ Manuel p. 103

1. La monnaie remplit des fonctions économiques mais aussi sociales et politiques.

2. La monnaie est un instrument de la mise en place du lien social. La monnaie n’a de valeur que grâce à la confi ance qu’on lui accorde, elle résulte et est aussi à l’origine d’un contrat, d’un accord tacite entre les individus pour que sa valeur reste la même et donc que les titulaires de revenus fi xes, comme les épargnants, n’aient pas de baisse de leur pouvoir d’achat. En effet, si la monnaie perd de sa valeur, la confi ance s’en trouve mise à mal.

3. La monnaie permet la mise en place d’un contrat social, car elle résulte de la confi ance accordée et donc d’un accord passé par les membres de la société ; de plus, elle signifi e l’appartenance à une même communauté, celle qui est garante de ce contrat social. Elle permet aussi de limiter la violence, en étant utilisée pour obtenir les biens désirés, et de passer par des échanges marchands. Elle permet ainsi de s’acquitter de certaines dettes. La monnaie repose donc sur une convention et c’est cette convention qui explique la confi ance qu’on lui accorde. On a aussi confi ance dans la monnaie à partir du moment où on a confi ance dans les institutions qui l’émettent.

SITOGRAPHIE – Le site de la BCE, http://www.ecb.int/ecb/html/index.fr.html.– Le site de la banque de France, http://www.banque-france.fr.– Le site Eurostat.– Un glossaire des systèmes de paiement sur le site de la BRI :http://www.bis.org/publ/cpss00b_fr.pdf.

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64 Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement

DOC 4 La monnaie : un instrument politique ? ➜ Manuel p. 103

1. La monnaie est un instrument politique car la monnaie est un symbole du pouvoir et est représentative de l’État (franc : la Marianne, pièces euros = toujours la Marianne + la carte de l’Europe). Elle permet de développer une identité commune à une même communauté politique. L’État (ou la BCE dans le cadre de l’UE) a le monopole de l’émission de la monnaie (de « battre monnaie »). Enfi n, la monnaie est un instru-ment politique dans le cas de la politique monétaire.

2. La monnaie est le pouvoir masqué car le pouvoir de la monnaie ne se voit pas. Par exemple, dans les échanges commerciaux, on ne voit pas que des rapports de domination se cachent derrière l’échange. On paye le prix indiqué, or il y a parfois une exploitation, un pouvoir à travers la monnaie qui va, par exemple, permettre d’acheter avec ce que l’on a gagné en deux heures de travail un objet comportant quatre heures de travail.

3. La monnaie, en tant qu’instrument politique, permet de renforcer la cohésion sociale car cela va créer un sentiment d’appartenance à une même nation (comparable à la langue), elle permet d’unifi er la socié-té, et des liens vont donc se tisser ; en particulier des liens politiques, ce qui va contribuer à la cohésion sociale via la constitution d’une même communauté.

Faire le bilan

réserve de valeur – intermédiaire des échanges – unité de compte

2 L’évolution des formes de la monnaie ➜➜➜

DOC 1 La diversité des moyens de paiement au cours du temps ➜ Manuel p. 104

1. Les différentes formes de paiement présentes sur l’image sont : chèques, billets, pièces, carte ban-caire, e-carte bleue, coquillages. On peut également ajouter le sel, l’or, l’argent, le bétail… On pourra alors distinguer les monnaies-marchandises des autres formes de monnaie sans trop entrer dans le détail.

2. Il faut ici distinguer monnaie et moyens de paiement qui ne sont que des supports pour faire circuler la monnaie. Ne restent alors que les pièces et les billets que l’on peut qualifi er de monnaie. Le reste constitue des moyens de paiement.

DOC 2 Les transformations successives des formes monétaires ➜ Manuel p. 104

1. Les monnaies métalliques puis divisionnaires et fi duciaires ont remplacé les monnaies-marchandises.

2. La monnaie de papier, à la différence des monnaies métalliques qui contenaient du métal précieux, n’a pas de valeur intrinsèque, c’est-à-dire pas de valeur en elle-même. La valeur faciale, c’est-à-dire la valeur indiquée sur un billet, dépend de la confi ance accordée à la monnaie.

3. Les individus utilisent les monnaies fi duciaire et scripturale parce qu’ils ont confi ance en elles.

4. Monnaie-marchandise ➜ monnaie métallique et monnaie divisionnaire ➜ monnaie fi duciaire ➜ mon-naie scripturale.

DOC 3 La diversité des moyens de paiement contemporains ➜ Manuel p. 105

1. Monnaie scripturale : monnaie qui correspond à la somme inscrite sur les comptes bancaires.Débiteur : personne qui doit de l’argent, qui a des dettes.Créancier : titulaire d’une créance, personne à qui on doit de l’argent.

2. Dans le document 1, aucune photographie ne correspond à la monnaie scripturale ; il n’y a que des moyens de la faire circuler d’un compte à un autre par un simple jeu d’écriture sur les comptes bancaires (chèque, TIP, CB et e-carte bleue).

3. La monnaie scripturale entraîne une dématérialisation, c’est-à-dire que la monnaie se sépare de son support matériel puisqu’elle est inscrite informatiquement sur les comptes bancaires.

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65Chapitre 5 La monnaie et le fi nancement de l’économie

4. Lorsqu’un individu effectue un achat, il doit payer le vendeur (le créancier) d’un certain montant. Le client (le débiteur) va pour cela donner l’ordre à sa banque d’effectuer le paiement au créancier afi n de régler sa dette. Il peut donner cet ordre par le biais d’un chèque, d’une carte bancaire ou d’un e-paie-ment. L’argent sera débité du compte du client et crédité sur celui du vendeur.

DOC 4 L’évolution des moyens de paiement en France ➜ Manuel p. 105

1. Les moyens de paiement fi gurant sur le graphique permettent de faire circuler de la monnaie scriptu-rale.

2. En France, d’après la Banque de France, en 2011, le nombre de transactions par carte s’élève à 8 mil-liards, à 2 milliards pour les chèques, à 4 milliards environ pour les prélèvements, à 2,8 milliards pour les virements et à 200 millions pour la monnaie électronique.

3. On pourra faire un rappel sur le taux de variation, le coeffi cient multiplicateur et la variation absolue.

Variation absolue Coeffi cient multiplicateur Taux de variation

Cartes (3 milliards à 8,1 milliards) + 5,1 milliards 2,7 + 170 %

Chèques (4,1 à 3) - 1,1 milliard 0,73 - 26,8 %

Prélèvements (2 à 3,9) + 1,9 milliard 1,95 + 95 %

Virements (2,2 à 2,9) + 0,7 milliard 1,3 + 31,8 %

Monnaie électronique + 200 millions

4. On constate alors un développement du paiement par cartes bancaires entre 1997 et 2007, c’est-à-dire des moyens de paiement dématérialisés.

Faire le bilan

De gauche à droite : divisionnaire, Trésor, fi duciaire, scripturale, chèques.

3 La dématérialisation des systèmes de paiement ➜➜➜

DOC 1 Comment payer notre électricité ? ➜ Manuel p. 106

1. EDF fait ici la promotion du paiement par prélèvement automatique, qui consiste à régler certaines factures par prélèvement direct sur le compte bancaire.

2. Le consommateur peut aussi payer son électricité par TIP, chèques, e-paiement ou virement. Ce sera l’occasion de voir, si cela n’a pas été fait, la défi nition de ces termes.

DOC 2 Le fonctionnement d’un paiement par carte bancaire ➜ Manuel p. 106

1. Une carte bancaire sert à effectuer des achats et des retraits dans les distributeurs automatiques.

2. Le paiement par carte bancaire met en relation l’acheteur (le débiteur) et le vendeur (le créancier) par l’intermédiaire des banques respectives.

3. La carte bancaire renforce l’utilisation d’un support dématérialisé car on a remplacé l’instrument de paiement papier (le chèque) par l’équivalent électronique.

DOC 3 Monéo, e-paiement : de nouveaux moyens de paiement ➜ Manuel p. 107

1. Le porte-monnaie électronique et le e-paiement font concurrence à la monnaie fi duciaire (pièces et bil-lets).

2. Il s’agit de systèmes de paiement dématérialisés.

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66 Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement

3. Le paiement électronique se développe pour plusieurs raisons. Il est pratique pour le consommateur, qui va ainsi faire ses achats sans se déplacer, et cela lui permet de s’acquitter de la contrainte d’un besoin de liquidité. Il peut aussi comparer les prix d’un plus grand nombre de produits et ainsi bénéfi cier de prix plus intéressants. De même, cela peut s’expliquer par le fonctionnement de certaines entreprises qui ne vendent leurs produits que sur Internet, d’où le non-besoin par exemple d’exposer ses produits dans un magasin, et avec un e-paiement pour régler l’achat. Enfi n, le paiement électronique se développe car il est de plus en plus sécurisé, d’où plus d’utilisateurs.

4. Avantages : concernant l’e-paiement : achats sans déplacements, comparaison de prix d’un plus grand nombre de produits, avantages pour les entreprises qui vont pouvoir vendre sans avoir de boutiques. Concernant Monéo : permet de régler des achats quotidiens ; pas nécessaire d’avoir des pièces sur soi ; découvert impossible. Inconvénients : problèmes de fraudes, piratages ; si on perd sa carte Monéo, on perd l’argent que la carte contient.

DOC 4 Carte bancaire : gare aux fraudes ! ➜ Manuel p. 107

1. Les risques liés à la dématérialisation des systèmes de paiement sont une hausse des fraudes et du piratage.

2. L’évolution du taux de fraude lié aux paiements sur Internet en France entre 2008 et 2011 est une baisse de 0,051 point de pourcentage.

3. La hausse du taux de fraude à la carte est liée à la dématérialisation des moyens de paiement, mais la fraude à l’échelle internationale est en hausse à cause de systèmes de paiement par Internet qui se font au niveau mondial.

Faire le bilan

Avantages des systèmes de paiement dématérialisés : moindre coût car moins de gestion de la part des banques ; compléter avec les avantages du Monéo et de l’e-paiement (réponse du document 3, question 4).

Inconvénients des systèmes de paiement dématérialisés : voir réponse du document 3, question 4.

Comment l’activité économique est-elle fi nancée ?QUESTION 2

1 Les agents économiques et les circuits de fi nancement ➜➜➜➜➜➜

DOC 1 Quels circuits de fi nancement pour les entreprises ? ➜ Manuel p. 108

1. Une entreprise se fi nance sur fonds propres lorsqu’elle utilise son épargne pour s’autofi nancer. Une entreprise est en capacité de fi nancement si ses ressources sont supérieures à ses dépenses et que, si l’épargne disponible n’est pas entièrement utilisée pour ses investissements, elle est en mesure de prêter à d’autres agents. À l’inverse, une entreprise a un besoin de fi nancement quand son épargne est infé-rieure aux investissements souhaités.

2. Une entreprise doit recourir à l’endettement pour fi nancer ses investissements et l’achat de consom-mations intermédiaires, car il y a un décalage entre les dépenses à payer aujourd’hui et les recettes futures : les recettes attendues ne sont pas immédiates, alors qu’il est nécessaire de payer les investisse-ments immédiatement. Elle doit aussi recourir à l’endettement quand elle ne peut pas s’autofi nancer.

3. Le fi nancement sur fonds propres se fait sans appel à un fi nancement extérieur, on utilise son épargne et les profi ts pour se fi nancer, il n’y a donc pas d’intérêts à payer alors que, dans le cas d’un endettement, il y a des intérêts à payer en plus de la somme empruntée.

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67Chapitre 5 La monnaie et le fi nancement de l’économie

DOC 2 Le fi nancement interne dépend des profi ts des entreprises ➜ Manuel p. 108

1. En France, en 2012, sur 100 euros de valeur ajoutée brute, 20 en moyenne sont investis. Sur 100 euros d’investissement, 65 euros en moyenne sont fi nancés par l’épargne. Sur 100 euros de richesses créées, 28,5 en moyenne sont destinés à l’excédent brut d’exploitation.

2. Le taux de marge permet de rendre compte de la rentabilité des entreprises, étant donné que l’EBE est la part de la valeur ajoutée qui revient à l’entreprise sous forme de profi t. C’est un indicateur de profi t. Le taux d’investissement mesure l’effort d’investissement. Le taux d’autofi nancement permet de voir si l’entreprise a un besoin de fi nancement ou une capacité de fi nancement puisqu’il représente la part de l’épargne dans le fi nancement des entreprises.

3. En règle générale, l’évolution du taux de marge est corrélée à celle du taux d’investissement car, pour pouvoir fi nancer ses investissements, il faut dégager des profi ts. Par exemple, la hausse du taux de marge à partir de 1981 s’accompagne quelques années plus tard d’une hausse du taux d’investissement. Toutefois, il y a des contre-exemples (exemples des années 1949 à 1951) qui permettent de montrer que le profi t n’est pas une condition nécessaire et suffi sante à la reprise de l’investissement ou à la décision d’investir. L’évolution de ces trois taux est donc souvent corrélée car les entreprises préfèrent l’autofi -nancement qui ne génère pas de frais. L’évolution du taux d’autofi nancement est corrélée à celle du taux de marge. En effet, le taux d’autofi nancement dépend de l’épargne qui dépend des profi ts et donc de l’EBE. Ainsi, entre 1982 et 1989, le redressement du taux de marge entraîne une hausse du taux d’auto-fi nancement. Un taux d’autofi nancement n’est pas forcément le signe d’une bonne santé économique. En effet, cela signifi e que l’épargne est supérieure à l’investissement, mais cela peut être le signe d’une faiblesse de l’investissement en raison d’une demande atone et donc de débouchés insuffi sants.

4. Un taux d’autofi nancement n’est pas forcément le signe d’une bonne santé économique. En effet, cela signifi e que l’épargne est supérieure à l’investissement, mais cela peut être le signe d’une faiblesse de l’investissement en raison d’une demande atone et donc de débouchés insuffi sants.

DOC 3 Le fi nancement externe ➜ Manuel p. 109

1. On distingue le fi nancement externe indirect, qui fait appel à des intermédiaires fi nanciers et qui génère de l’endettement, et le fi nancement externe direct, qui se fait sur le marché fi nancier par recours aux actions et aux obligations, et sans intermédiaire entre les agents emprunteurs et prêteurs.

2. Le fi nancement indirect non monétaire puise de l’épargne préalable et donc déjà existante chez des agents économiques en capacité de fi nancement. Il n’y a donc pas, contrairement au fi nancement indi-rect monétaire, de création monétaire.

3. De gauche à droite et de haut en bas : banque, fi nancement direct, fi nancement indirect.

DOC 4 L’évolution des circuits de fi nancement ➜ Manuel p. 109

1. Une économie d’endettement désigne une économie dans laquelle le recours au fi nancement intermédié prédomine alors que, dans une économie de marché fi nancier, le fi nancement externe direct est prédominant.

2. Plusieurs éléments expliquent le passage d’une économie d’endettement à celle de marché fi nancier. À la fi n des années 1980, la priorité est donnée à la lutte contre l’infl ation. La banque centrale américaine, la Fed, décide donc d’augmenter ses taux d’intérêt de façon à limiter la création monétaire pour lutter contre l’infl ation. Par conséquent, le fi nancement intermédié devient moins intéressant. De plus, il y a eu une réforme du marché monétaire : avant cette réforme, le marché monétaire est un marché interbancaire fermé sur lequel les banques interviennent pour se procurer de la monnaie banque centrale : les ménages et les entreprises en sont exclus. Depuis la réforme, les entreprises ont un accès direct au marché monétaire tant pour placer des fonds que pour s’en procurer. Parallèlement à ceci, de nouveaux produits fi nanciers se développent : OPCVM (organismes de placements collectifs de valeurs mobilières) ; SICAV (société d’inves-tissement à capital variable) ; fonds communs de placements FCP, qui rassurent les épargnants puisque ces placements collectifs permettent de placer leur épargne en diversifi ant les risques sans avoir à surveiller les variations du marché ; Matif ; MONEP. Enfi n, on pourra avancer l’idée d’une globalisation fi nancière et mobiliser la règle des « 3 D » de Bourguinat : désintermédiation, décloisonnement et déréglementation. La France des années 1980 a connu, au niveau de son système fi nancier, la réforme des « 3 D ».

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68 Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement

3. Il faut relativiser cette idée du passage d’une économie d’endettement à celle de marché fi nancier pour plusieurs raisons. Premièrement, de nombreuses PME se fi nancent grâce aux banques, tout comme les particuliers qui ne peuvent pas faire autrement. Deuxièmement, les banques ont vu leur part se ré-duire au sein du fi nancement externe mais elles interviennent plus sur les marchés.

Financement interne Financement externe

Autofi nancement Financement indirect(ou intermédié)

Financement direct(ou désintermédié)

Avantages

Autonomie conservée pour les dirigeants.Indépendance. Pas de frais fi nanciers.Accessible à toutes les entreprises.Pas de remboursements à prévoir.

Principe accessible à toutes les entreprises et surtout aux PME.Pas de dispersion du capital.

Possibilité de soulever des fonds importants.Pas de dispersion du capital dans le cadre de l’émission d’obligations.

Inconvénients

Insuffi sant parfois pour réaliser l’investissement souhaité.

Intérêts à verser en plus du remboursement du montant emprunté.Dépendance vis-à-vis de la banque.Si l’endettement est important, cela peut inquiéter les partenaires.Source d’infl ation.

Dividendes à verser en plus du remboursement du mon-tant emprunté.Perte d’autonomie car les actionnaires ont une partie du pouvoir(une action = une voix).Non accessible aux petites entreprises.Risque de rachat de l’entre-prise par une entreprise concurrente (OPA hostile).

Faire le bilan

2 Le rôle croissant du fi nancement direct ➜➜➜

DOC 1 Le marché des capitaux : de quoi parle-t-on ? ➜ Manuel p. 110

1. a. marché secondaire – b. marché primaire – c. marché des titres de créances négociables – d. marché primaire – e. marché interbancaire

DOC 2 L’action : un titre de propriété ➜ Manuel p. 110

1. Une action représente une partie du capital de l’entreprise, et sa détention donne droit à une rému-nération, appelée dividende.2. Les actions permettent à une entreprise de se développer et de se fi nancer sans avoir à s’endetter, et peuvent être revendues à tout moment. Toutefois, le principal risque des actions est le risque de disper-sion du capital et l’entreprise peut être rachetée.

DOC 3 L’obligation, un titre de créance ➜ Manuel p. 111

1. Une obligation est un titre de créance à long terme émis par l’État, les institutions bancaires ou une entreprise, et donnant lieu au règlement d’un intérêt.2. Quand le niveau des taux d’intérêt augmente, les nouvelles obligations émises sont plus rémunéra-trices. De ce fait, les détenteurs d’anciens titres vont vouloir vendre leurs anciennes obligations considé-rées comme plus assez rémunératrices. Ainsi, l’offre d’obligations est supérieure à la demande, d’où une baisse du cours des anciennes obligations.

DOC 4 L’évolution de l’endettement des agents non fi nanciers ➜ Manuel p. 111

1. Le crédit est un fi nancement indirect, alors que le fi nancement de marché est un fi nancement de marché.

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69Chapitre 5 La monnaie et le fi nancement de l’économie

2. En encours, les crédits représentent la source d’endettement la plus importante : 1 954 milliards d’eu-ros en 2008 et 2 145 milliards d’euros en 2011, ce qui en part représente 54 % en 2008 et 52 % en 2011. L’endettement est important pour les APU en valeur absolue et en part pour les deux années.

3. Hausse de 9,8 % pour les crédits et de 22 % pour le fi nancement de marché, donc, malgré la crise fi nancière, les fi nancements de marché augmentent plus rapidement.

4. Les secteurs qui bénéfi cient le plus de l’endettement par le fi nancement de marché sont l’APU et les entreprises pour fi nancer le défi cit, mais surtout parce que ces deux secteurs institutionnels sont les principales émettrices de titres sur le marché fi nancier.

Faire le bilan Action Obligation

Défi nition Partie du capital de l’entreprise

Titre de créance à long terme émis par l’État, les institutions bancaires ou une entreprise et donnant lieu au règlement d’in intérêt

Nom de la rémunération Dividende Intérêt

Nature de la rémunération Variable car dépend des bénéfi ces de l’entreprise

Fixe

Risque Élevé Faible

Avantages Permet de fi nancer des investissements, pas d’endettement

Permet de fi nancer des investissements, pas de dispersion du capital

Inconvénients Risque de dispersion du capital

Endettement, risque de baisse du cours des actions, charges fi nancières fi xées à l’avance

3 Financement direct et indirect : le rôle du taux d’intérêt ➜➜➜➜➜➜

DOC 1 Le taux d’intérêt : rémunération ou coût du crédit ➜ Manuel p. 112

1. L’emprunteur verse des intérêts au prêteur car le dernier ne peut pas utiliser cet argent. Il renonce à consommer aujourd’hui, donc à satisfaire des besoins. Il l’accepte car il récupérera une somme plus importante que celle qu’il a prêtée et pourra consommer davantage. Mais le taux d’intérêt rémunère aussi le risque pris par le prêteur : le risque de ne pas être remboursé ; le risque que l’infl ation dévalorise la somme remboursée

2. Renoncer à consommer est un exemple qui illustre le passage souligné.

3. Le niveau des taux d’intérêt dépend des caractéristiques de l’emprunteur (sa solvabilité) mais aussi de la durée du prêt ou du placement et de l’anticipation de l’infl ation.

4. C’est un coût pour l’emprunteur et un revenu pour le prêteur ou pour celui qui place son argent.

DOC 2 Les taux d’intérêt appliqués aux emprunteurs et la couverture des risques ➜ Manuel p. 112

1. Le spread, qui signifi e « écart » en anglais, désigne la prime de risque du crédit. Il compense le risque de défaut des emprunteurs. Si le spread est faible, cela signifi e que la solvabilité de l’emprunteur de l’obligation est bonne.

2. Les taux d’intérêt varient en fonction de la capacité d’un agent à assurer les charges d’un crédit ; ainsi, pour se prémunir d’un risque de défaut de paiement, les banques appliquent des taux d’intérêt plus éle-vés aux clients ayant une situation fi nancière fragile.

3. Les États sont considérés comme les plus solvables et comme ne pouvant pas faire faillite.

4. Les agences de notation ont pour rôle de mesurer le risque de défaut de paiement des emprunteurs. Si l’endettement des États augmente, alors les États sont moins solvables, d’où une hausse du spread qui doit conduire à une hausse des taux d’intérêt.

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70 Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement

DOC 3 L’évolution des taux de la dette souveraine ➜ Manuel p. 113

1. De juillet 2008 à janvier 2010 : stabilité de la hausse du niveau des taux d’intérêt.De janvier 2010 à juillet 2011 : hausse du niveau des taux d’intérêt.Ralentissement de la hausse des taux d’intérêt sur la dernière période.

2. Cette hausse des taux d’intérêt s’explique par la hausse de l’endettement des États.

3. Les conséquences de la montée des taux d’intérêt sont un creusement de l’endettement et du défi cit public, pouvant conduire à l’effet boule de neige de la dette.

DOC 4 La montée des dettes souveraines : et si les États-Unis faisaient faillite ? ➜ Manuel p. 113

1. Il y a défaut de paiement quand un emprunteur ne peut pas honorer ses dettes et rembourser les taux d’intérêt.

2. Les États s’endettent pour fi nancer leur défi cit ; or, s’ils ne peuvent plus emprunter, ils ne peuvent pas honorer leurs dettes, d’où un risque de défaut de paiement.

3. Au niveau national, si un pays présente un défaut de paiement, il y a un risque de récession car les emprunts permettent de fi nancer la consommation et l’investissement, d’où un ralentissement de la demande globale pouvant conduire à la récession, mais, du fait de l’interdépendance des économies, cette récession aura des conséquences à l’échelle mondiale, car les États-Unis par exemple risquent de moins importer, d’où une baisse des exportations, autre composante de la demande globale, pour les pays partenaires.

Faire le bilan

1. Faux. C’est aussi un coût pour le prêteur.

2. Faux. Il présente un risque de crédit majeur.

3. Vrai. Si un emprunteur est peu solvable, il présente un risque de crédit.

4. Vrai. Si un pays est endetté, le niveau des taux d’intérêt augmente.

5. Vrai. En intervenant dans l’achat ou la vente de titres.

Qui crée la monnaie ?QUESTION 3

1 La création monétaire ➜➜➜

DOC 1 Le besoin de fi nancement d’un ménage ➜ Manuel p. 114

Ce document permet de montrer que, face à un besoin de fi nancement, les agents économiques vont pouvoir faire appel aux banques afi n d’obtenir un crédit.

1. Solde du budget : 285 €.

2. Il leur manque 440 € pour acheter les appareils électroménagers, d’où un besoin de fi nancement de 440 € pour satisfaire leur besoin.

3. Ils vont pouvoir faire un crédit.

DOC 2 Les sources de la création monétaire ➜ Manuel p. 114

1. Il y a création monétaire lorsqu’un agent économique obtient un crédit auprès des banques commer-ciales (création de monnaie scripturale) ; lorsqu’un agent économique demande la conversion de devises en euros dans le cas d’exportations ; lorsque la BCE crée de la monnaie.

2. La monnaie centrale est la monnaie émise par les banques centrales.

3. Quand un agent économique obtient un crédit, il va pouvoir payer le montant de ses achats à d’autres agents économiques qui déposeront ensuite cet argent sur leurs comptes.

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71Chapitre 5 La monnaie et le fi nancement de l’économie

4. Le pouvoir de créer de la monnaie par les banques commerciales est limité car les banques doivent satisfaire le besoin de retrait en liquidité des clients et, pour satisfaire cette demande, les banques com-merciales sont dans l’obligation de se procurer de la monnaie centrale qu’elles n’ont pas le pouvoir de créer. Par ailleurs, la création monétaire est limitée par les réserves obligatoires qui sont des sommes déposées sur des comptes que chaque banque commerciale détient auprès de la BC. Enfi n, les banques se doivent aussi de la monnaie centrale entre elles, leurs clients devant régler leurs dettes auprès des clients des autres banques.

DOC 3 La mesure de la masse monétaire ➜ Manuel p. 115

1. Le passage souligné renvoie à la notion de masse monétaire.

2. Les actifs monétaires constituent la liquidité (DAV, billets et pièces). Concernant les actifs non moné-taires, on distingue les actifs réels et les actifs fi nanciers. Ces derniers correspondent aux actions, obli-gations, TCN et livrets, cela renvoie aux biens possédés.

3. Il n’est pas facile de mesurer la quantité de monnaie en circulation dans une économie car la monnaie passe d’un agrégat à un autre et il est diffi cile de distinguer les actifs monétaires des actifs non monétaires.

DOC 4 Les agrégats monétaires dans la zone euro, en 2010 ➜ Manuel p. 115

1. Un agrégat monétaire regroupe les différentes formes de monnaie selon leur liquidité.

2. Le critère de classement est le degré de liquidité, M1 étant l’agrégat le plus liquide.

3. a. passage de M2 à M1 ; b. rien car la monnaie reste dans M1. C’est la forme de monnaie qui change : la monnaie scripturale est transformée en monnaie fi duciaire ; c. rien ; d. passage de M3 à M1 ; e. passage de M1 à M2.

1. Vrai, sauf si elles utilisent l’épargne préexistante d’agents économiques en capacité de fi nancement.2. Faux, elle est détenue par les banques centrales.3. Faux, il y a destruction monétaire.4. Faux, il y a destruction d’euros et création de yens.5. Vrai, car pour pouvoir continuer à faire ses achats, la banque a créé de la monnaie.

Faire le bilan

2 Le rôle primordial des banques centrales ➜➜➜

DOC 1 La Banque centrale européenne et la Banque de France ➜ Manuel p. 116

1. La fonction de la BCE illustrée est la création de monnaie.

2. Points communs entre BCE et Banque de France : création de monnaie et gestion de la quantité de monnaie en circulation. Différences : la Banque centrale européenne est au-dessus de la Banque de France et gère la politique monétaire et de change. Elle émet la monnaie centrale et fait face aux besoins de liquidité.

3. On la qualifi e de « banque des banques » car c’est elle qui donne les directives aux autres banques centrales et c’est elle qui est à la tête de l’eurosystème en veillant à la stabilité du système monétaire et fi nancier.

DOC 2 La banque centrale crée et gère la monnaie fi duciaire ➜ Manuel p. 116

1. Le refi nancement est l’opération consistant pour une banque commerciale à acquérir de la liquidité (monnaie banque centrale) auprès des autres banques ou de la banque centrale.

2. Elle mène une politique monétaire en jouant sur le niveau des taux d’intérêt directeurs ; c’est elle qui gère la quantité de liquidités sur le marché monétaire et elle contrôle aussi la quantité de monnaie en circulation avec les réserves obligatoires.

3. Banques souhaitant prêter de l’argent aux banques en besoin de fi nancement : elles offrent de la monnaie centrale ; banque centrale : elle offre ou retire de la monnaie centrale ; banques souhaitant emprunter de l’argent aux banques en capacité de fi nancement : elles demandent de la monnaie centrale.

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72 Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le fi nancement

DOC 3 La banque centrale, le prêteur en dernier ressort ➜ Manuel p. 117

1. La banque centrale crée de la monnaie centrale afi n d’assurer le marché en liquidités.

2. La BCE est la seule qui a le pouvoir de créer de la monnaie centrale et elle souhaite éviter une crise et une instabilité de l’économie.

3. Elle va jouer sur le niveau des taux d’intérêt directeurs en accordant ainsi des prêts aux banques com-merciales.

DOC 4 La stabilité des prix ➜ Manuel p. 117

1. Les risques liés à l’infl ation sont : perte du pouvoir d’achat de la monnaie, risque de perte de confi ance dans la monnaie.2. D’après l’équation quantitative de la monnaie, toute augmentation de la masse monétaire supérieure aux quantités produites génère de l’infl ation. En effet, la création monétaire permet de distribuer des revenus aux agents économiques qui vont ainsi consommer mais, pendant un certain laps de temps, la demande de biens et services sera supérieure à l’offre, ce qui conduira à une hausse des prix.3. La mission principale de la BCE est la stabilité des prix afi n de lutter d’une part contre l’infl ation qui entraîne une perte de pouvoir d’achat (cf. question 1) mais aussi contre la défl ation, c’est-à-dire la baisse des prix qui, elle, risque d’entraîner une récession puisque, face à une baisse des prix, les agents écono-miques ne consomment plus, reportant toujours leurs achats en espérant une nouvelle baisse des prix.4. Face à la perte de leur pouvoir d’achat, les agents économiques revendiquent une hausse de leurs salaires.

La Banque centrale européenne a pour mission de mettre en œuvre la politique monétaire dans la zone euro, en accord avec les banques centrales de chaque pays membre de l’Union européenne. On lui reproche souvent de mener, pour lutter contre l’infl ation (qui ne doit pas dépasser 2 %) et veiller à la stabilité des prix, une politique monétaire coûteuse en termes de croissance et d’emploi. À côté de cette mission, la BCE est chargée de la politique de change. C’est elle aussi qui émet les pièces et les billets, ainsi que la monnaie centrale détenue par les banques commerciales (sur leur compte à la Banque centrale qui constitue les réserves obli-gatoires). On qualifi e souvent la Banque centrale de « banque des banques » car elle veille à la stabilité du système monétaire et fi nancier en s’assurant d’une liquidité suffi sante sur le marché monétaire.

Faire le bilan

EXERCICE 1 1. Vrai. Plus de 90 % des paiements sont faits grâce à cette monnaie.2. Faux. Ce pouvoir est limité par le fait qu’elles n’ont pas la possibilité de créer de la monnaie centrale.3. Faux. Elle remplit aussi des fonctions sociales et politiques.4. Faux. Elle est passée d’une économie d’endettement à une économie de marché fi nancier.5. Faux. C’est un instrument de circulation de la monnaie et un moyen de paiement.6. Faux. L’action n’est pas génératrice d’endettement.7. Vrai. C’est la banque centrale qui prend les décisions.8. Vrai. Ils savent que la banque centrale peut intervenir, d’où un risque d’aléa moral.

EXERCICE 2

Mots à placer de gauche à droite et de haut en bas : fi nancement externe, autofi nancement, fi nancement intermédié, fi nancement sur fonds propres, endettement.

EXERCICE 3 agents économiques, crédit, besoin de fi nancement, établissements fi nanciers, taux d’intérêt, rémuné-ration, l’emprunteur, risque.

➜ Manuel p. 120EXERCICES

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73 Chapitre 5 • VERS LE BAC

Quels moyens d’action les banques centralesont-elles utilisés pour limiter la crise des subprimes ?

1. Pour faire face à la crise des subprimes, les banques centrales ont joué le rôle de prêteur en dernier ressort en injectant massivement des liquidités sur le marché monétaire, et pour cela elles ont baissé le taux directeur. Pour compléter la réponse, on pourra s’appuyer sur le document suivant :Les interventions publiques pour endiguer la crise qui débute en août 2007 peuvent être classées en trois catégories :• venir en aide aux ménages pour limiter l’augmentation des défauts de paiement ;• assouplir la politique monétaire en injectant des liquidités et, éventuellement, en jouant sur les taux d’intérêt ;• intervenir en tant que prêteur en dernier ressort, voire en tant qu’acheteur en dernier ressort.

[…] Depuis le début de la crise, les banques centrales sont massivement intervenues pour accorder des liquidités, espérant ainsi réduire les tensions sur le marché monétaire et restaurer la confi ance. Ces in-terventions peuvent être regroupées en trois périodes :• dès le 9 août 2007, la BCE injecte 95 milliards d’euros sur le marché monétaire au jour le jour (établis-sant un nouveau record après les 64 milliards injectés suite au 11 septembre 2001). Le même jour, la Fed n’injecte « que » 24 milliards de dollars, suivis de 38 milliards le lendemain […]. Les principales banques centrales interviennent ensuite à plusieurs reprises aux mois d’août, puis au cours du 3e trimestre. En particulier, la Fed injecte 38 milliards le 27 septembre et 41 milliards le 1er novembre ;• le 12 décembre, la Banque d’Angleterre, les banques centrales canadienne, européenne et suisse ainsi que la Fed annoncent pour la première fois depuis le début de la crise une action concertée. […]. Par ail-leurs, le 18 décembre, la BCE injecte 348 milliards (nouveau record) sous forme de prêts à deux semaines.[…] En complément de l’octroi de liquidité, pour réduire l’effet de la crise fi nancière sur la croissance, la Fed a fortement baissé son taux objectif qui est passé de 5,25 % au début de l’été 2007 à 2,25 % fi n mars 2008. En revanche, la BCE n’a pas baissé ses taux directeurs ; elle a toutefois renoncé à les augmenter jusqu’en juin 2008.

http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/078.pdf

2. En 2010, le taux d’intérêt directeur de la zone euro est de 1 %, celui du Japon d’environ 0,3 %, celui du Royaume-Uni d’environ 0,6 %, celui des États-Unis d’environ 0,2 %.

3. On assiste pour tous les pays à une baisse des taux d’intérêt directeurs qui doit permettre de relancer la croissance en incitant les agents économiques à demander des prêts pour consommer et investir.

TRAVAUX DIRIGÉS ➜ Manuel p. 121

S’entraîner à la dissertationVERS LE BAC ➜ Manuel pp. 122-123

EXPLOITER ET RELIER DES DOCUMENTS ➜➜➜

Il s’agit ici pour les élèves d’acquérir le savoir-faire suivant : utiliser des documents pour traiter un sujet. L’élève doit apprendre à repérer les informations essentielles des documents à faire le lien entre ces informations et le sujet à traiter. Il doit aussi être capable de relier les documents entre eux.

Étape 1

1. a. Vrai. Elle veille au bon fonctionnement du système fi nancier mais aussi du système bancaire et économique.b. Faux. Idée non présente.c. Vrai. C’est un moyen de restaurer la confi ance mais ce n’est pas le seul.d. Vrai. C’est le crédit crunch qui conduit à un manque de liquidités.e. Vrai.

2. panique bancaire ➜ perte de confi ance ➜ retraits massifs aux guichets des établissements bancaires ➜ la banque ne peut pas satisfaire la demande des retraits ➜ insuffi sance de liquidités ➜ vente massive

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Partie 1 • Thème 4 La monnaie et le financement74

des titres des banques pour honorer la demande de retraits des clients, mais offre de titres supérieure à la demande, donc baisse des prix des titres ➜ les banques doivent plus que ce qu’elles possèdent ➜risque d’insolvabilité

Étape 2

1. Réponses a et b.

2. Le document 4 permet de mettre en évidence un rôle essentiel de la banque centrale : celui de la sta-bilité des prix et de la lutte contre l’inflation.

Étape 3

1 et 2. Ce document 3 doit être mis en relation avec le document 2 car le niveau des taux d’intérêt décidé par les banques centrales détermine la demande de crédits qui va permettre de consommer et d’investir.

3.

Document n° Idées essentielles Lien avec le sujet Lien avec un autre document

1

La banque centrale, en intervenant sur le marché financier ou monétaire, permet de restaurer la confiance.

Son rôle est donc de restaurer la confiance pour assurer le financement de l’économie.

Rôle de prêteur en dernier ressort. Intervention de la BCE lors de la crise des subprimes. Injection de liquidités dans l’économie.

2

Évolution du niveau des taux d’intérêt directeurs des différentes banques centrales.

La BCE a donc pour rôle de déterminer le niveau des taux d’intérêt directeurs ; or l’évolu-tion de ces taux a un impact sur l’activité économique et sur le niveau d’investissement.

Voir TD et rôle de la baisse du taux directeur pour sortir de la crise des subprimes.

3

Évolution du niveau de l’investissement en volume.

Le niveau d’investissement est lié à l’évolution du taux d’intérêt directeur. Documents 2 et 3 à relier.

On pourra ici mobiliser le rôle de l’investissement dans la croissance en expliquant le multiplicateur d’investissement keynésien sans le mentionner.

4

Évolution du niveau des taux d’intérêt directeurs au regard de la cible de l’infla-tion qui ne doit pas dépasser les 2 %.

Rôle central dans le maintien de la stabilité des prix, dans la lutte contre l’inflation.

Maintien du pouvoir d’achat, maintien de la compétitivité-prix pour la consommation et les exportations.

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Chapitre 6 Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie 75

������

Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Ce chapitre et le suivant, consacrés à l’action des pouvoirs publics, terminent la première partie du programme consacré à la science économique. Ils vont donc permettre d’opérer la synthèse des connaissances et des notions abordées jusque-là : fonctionnement et dysfonctionnement du mar-ché ; rôle de la monnaie ; production et répartition des richesses… Plus particulièrement, le cha-pitre 6 vise à présenter l’action des pouvoirs publics tandis que le chapitre 7 s’intéressera plus parti-culièrement aux politiques conjoncturelles de stabilisation économique.

Dans ce chapitre, on répond à deux questions centrales relatives à l’action des pouvoirs publics : pourquoi et comment interviennent-ils ? L’étude du « pourquoi » permet de s’appuyer sur des no-tions découvertes en amont (défaillances du marché, externalités, production marchande/non mar-chande ; répartition/redistribution…). On montre dans la première partie du chapitre que l’État ne s’oppose pas au marché, mais y est intimement lié et qu’il a plusieurs grands motifs pour intervenir dans celui-ci. Comme nous y incite le programme offi ciel, on s’appuie sur la fameuse typologie de Richard Musgrave : motif d’allocation, de redistribution, de stabilisation.

La deuxième partie du chapitre s’intéresse au « comment » agir. On y présente les prélèvements qu’opère l’État, les dépenses qu’il réalise. On analyse l’impact de son action sur le système de prix et les incitations des acteurs (ce qui permet des liens avec des notions du programme de seconde et de début de première). Enfi n, on analyse les liens entre défi cits publics et dette publique.

BIBLIOGRAPHIEOUVRAGES

– Pour une introduction rapide à l’économie publique : CROZET Yves, Analyse économique de l’État, Armand Colin, 1997.

– Un manuel de référence sur la question des politiques publiques, plus spécialement sur les poli-tiques de stabilisation : BENASSY-QUÉRÉ Agnès, CŒURÉ Benoît, JACQUET Pierre et PISANI-FERRY Jean, Politique économique, De Boeck, 2012

– Sur les questions de redistribution et d’inégalités, on recommandera le petit ouvrage très complet de Thomas PIKETTY, L’économie des inégalités, La Découverte, coll. Repères, 2008.

– Sur la complexité du don, et notamment sur la violence du don, le classique de Marcel MAUSS, Essai sur le don – Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques, 1923.

RAPPORTSLes rapports du Conseil d’analyse économique fournissent des analyses généralement très complètes et documentées. Ils ont de plus l’avantage d’être disponibles en ligne (www.cae.gouv.fr). Un certain nombre de ces rapports sont consacrés aux questions de politique économique et sociale. On citera notamment : – TIROLE Jean, Politique climatique : une nouvelle architecture internationale, Rapport n° 87, 19 oc-

tobre 2009.

Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État Les objectifs et les formes

dans l’économie

Chapitre6

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76 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

– CETTE Gilbert, DELPLA Jacques et SYLVAIN Arnaud, Le partage des fruits de la croissance en France, Rap-port n° 85, 17 juillet 2009.

– La France dans 15 ans, perspectives économiques, rapport de synthèse, cellule du CAE, 8 janvier 2009.

REVUES– L’Observatoire français de conjoncture économique (OFCE), le centre de recherche en économie de

Sciences-Po, fournit également de nombreuses études sur l’action des pouvoirs publics. – Chaque année, L’Économie française, publié par la collection Repères de La Découverte, fournit une

analyse de la conjoncture économique française et un dossier.– La Revue de l’OFCE est disponible sur abonnement. Parmi les numéros récents, on peut citer : « La crise sur un plateau », Revue de l’OFCE, n° 130, octobre 2013.« Le commencement de la défl ation », Revue de l’OFCE, n° 129, juillet 2013.« Les fi nances publiques dans la crise », Revue de l’OFCE, n° 116, janvier 2011.

Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ?QUESTION 1

1 Allocation des ressources : pas d’économie sans État ���

DOC 1 L’État fournit un cadre à l’économie � Manuel p. 126

L’objectif est de montrer que l’État ne s’oppose pas à l’économie de marché, mais qu’il lui est consubstan-tiel en tant qu’institution garante de l’institution qu’est le marché.

1. Billet de banque, permis de construire et appellation d’origine contrôlée sont émis par des institutions publiques.

2. Leur absence rendrait les échanges marchands privés infi niment plus coûteux et complexes : pas d’éta-lon monétaire (billet), moins de garantie de la qualité des produits (AOC), pas de contrôle des normes de sécurité, du respect du voisinage (permis de construire).

3. Les activités qui reposent sur la propriété intellectuelle garantie par l’État (brevets, inventions, créa-tion littéraire et artistique…) ou sur des diplômes reconnus par l’État (médecin, pharmacien…).

DOC 2 L’État construit les institutions garantes des activités économiques � Manuel p. 126

1. Défi nition d’une institution : « Les règles du jeu qui façonnent les comportements humains dans une société » : des cadres communs d’action.

2. Institution économique : le droit de la propriété intellectuelle ; le code du commerce… ; institution politique : le parlement, le système électoral…

3. La famille, l’école, les codes de la politesse sont des institutions sociales.

4. L’État est l’institution politique qui construit et garantit les « règles du jeu » communes à une société, bref les institutions.

DOC 3 L’extension des marchés accroît l’intervention de l’État � Manuel p. 127

1. La loi de Wagner observe qu’en longue période les dépenses publiques croissent plus rapidement que le revenu national, faisant augmenter le poids de l’État dans l’économie.

2. Un bien à élasticité-revenu est un bien dont la consommation augmente plus que proportionnellement suite à une hausse du revenu. Son poids relatif augmente donc.

3. Le développement économique rend l’activité plus complexe, nécessitant une activité réglementaire (cf. doc. 2) ; certains investissements publics deviennent nécessaires (infrastructures de transport…) ; enfi n, on observe avec l’industrialisation une augmentation de la demande pour certains biens ou ser-vices publics (éducation, action sociale…).

4. Les infrastructures renvoient à la fonction d’allocation ; l’action sociale à la fonction de redistribution.

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77Chapitre 6 Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie

DOC 4 Le poids des administrations publiques � Manuel p. 127

1.

2012

en milliards d’euros en % du PIB

Prélèvements obligatoires en France 913,5 44,9 %

dont :

Administrations publiques centrales 292,1 14,4 %

Administrations publiques locales 123,6 6,1 %

Administrations de sécurité sociale 492,9 24,3 %

Institutions de l’Union européenne 5 0,2 %

Dépenses des administrations publiques en France 1 150,3 56,60 %

Pour information : PIB français 2012 2 032,30

2. Principales collectivités territoriales : communes, établissements publics de coopération intercommu-nale, départements, régions.

3. Institutions européennes : Parlement européen ; Commission européenne ; Cour de justice européenne…

– Trois types d’administration : administrations publiques centrales, administrations publiques locales, administrations publiques de sécurité sociale.

– Trois échelles géographiques de l’action publique : locale, nationale, européenne.

– Trois types d’action publique de l’État : allocation de ressources, redistribution, stabilisation.

Faire le bilan

2 Répartition : l’État garantit la cohésion sociale et la solidarité nationale ���

DOC 1 Solidaire ? � Manuel p. 128

Objectif : ce document introductif vise à montrer les diffi cultés d’une redistribution privée des ressources envers les plus démunis et la nécessité d’une redistribution des revenus par l’État.1. L’attitude du Chat est à la fois courante (beaucoup de personnes font des dons) et non garantie (tout le monde n’est pas volontaire pour voir ses revenus diminuer afi n d’aider autrui).2. Le don infériorise celui qui reçoit et accroît le pouvoir de celui qui donne (cf. Marcel Mauss, Essai sur le don, 1923).3. À la différence de la redistribution privée et caritative, l’État peut opérer une redistribution obliga-toire et organiser une solidarité nationale qui ne crée pas forcément de relation de dépendance entre celui qui donne et celui qui reçoit.

DOC 2 L’État couvre les risques sociaux � Manuel p. 128

1. Risques sociaux couverts par la protection sociale française : santé ; vieillesse ; emploi et cohésion so-ciale ; famille (y.c. logement).2. Ce document montre la redistri-bution opérée par l’État envers les personnes et les familles incapables de subvenir à leurs besoins par leur travail.

3. Pour 2008 :

Santé 34 %

Vieillesse 44 %

Famille 10 %

Emploi 7 %

Logement 3 %

Pauvreté 2 %

Total des prestations 100 %

4. En 2013, ASPA : 792 € par mois ; AAH : 790 € par mois ; RSA : 499 € par mois pour une personne sans revenus d’activité (RSA socle).

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78 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

DOC 3 L’État réduit les inégalités de revenus � Manuel p. 129

1. 2 % de la population ne perçoivent aucun revenu en dehors de la redistribution monétaire.

2. Ces tranches surtout celles qui gagnent moins de 600 euros par mois ; également mais avec beaucoup moins d’écart, celles qui gagnent plus de 2 300 euros par mois.

3. La redistribution opère une réduction des inégalités et diminue le nombre de très pauvres et de ménages aisés.

DOC 4 Toutes les inégalités doivent-elles être combattues ? � Manuel p. 129

Ce document vise à faire prendre conscience aux élèves qu’inégalité et injustice ne sont pas synonymes et que la redistribution doit composer entre impératif de justice et impératif d’effi cacité. Il s’agit d’une introduction à la question de la justice sociale.

1. A priori, la répartition qui maximise la part du plus défavorisé est la répartition égalitaire : toute autre distribution des richesses donne plus à certains et donc moins à d’autres.

2. Cet argument ne prend pas en compte la dynamique des richesses : partager également un revenu faible peut être moins favorable pour le plus défavorisé que d’obtenir une part inférieure d’un revenu plus élevé.

3. Inégalités justes : celles qui incitent à travailler, se former… et donc à augmenter la taille du « gâ-teau ». Inégalités injustes : celles qui empêchent certains d’avoir accès à l’éducation, aux soins… Celles qui découragent et enferment dans la pauvreté.

4. Une politique d’accès à l’éducation, aux soins, à l’assurance sociale… complétée par un système d’as-sistance est nécessaire pour améliorer la situation des plus démunis.

Faire le bilan

L’État modifi e la répartition des revenus et des patrimoines à travers la redistribution ; si elle permet de ré-duire les inégalités entre les individus et les familles, on parle de redistribution verticale ; si elle cherche à ga-rantir les individus contre certains risques sociaux en leur accordant des revenus lorsqu’ils sont dans certaines situations, il s’agit de redistribution horizontale. Toutes les inégalités ne doivent pas être combattues. Selon la conception de la justice sociale de John Rawls, les inégalités qui profi tent aux plus défavorisés sont justes.

3 Stabilisation : l’État au secours de l’économie ���

DOC 1 Les conséquences sociales des crises économiques � Manuel p. 130

1. La France connaît une crise économique dans les années 1930.

2. Dans les crises de 1973, 1993, 2008-2009… les désequilibres économiques entraînent des consé-quences sociales dramatiques.

DOC 2 Une croissance accidentée : pourquoi il faut stabiliser l’économie � Manuel p. 130

1. Le PIB a augmenté de 2 % en 2011 et l’emploi de 0,6 %.

2. Durant les trente glorieuses, le PIB augmentait en moyenne de 5,4 % par an ; depuis les années 1970, il augmente en moyenne de 2 % par an.

3. Le PIB connaît des fl uctuations importantes autour de ces moyennes, entraînant des variations paral-lèles de l’emploi.

4. Les périodes d’accélération du PIB sont en général marquées par une hausse de l’emploi ; à l’inverse, celui-ci ralentit ou diminue lorsque le PIB augmente moins vite. Il existe donc une corrélation assez nette entre activité économique et emploi, mais aussi entre activité économique et chômage (cf. doc. 1).

DOC 3 Comment combattre les crises ? � Manuel p. 131

Ce document permet une introduction aux politiques de stabilisation qui seront développées dans le chapitre suivant.

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79Chapitre 6 Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie

1. Les actions présentées correspondent à la fonction de stabilisation de l’économie.

2. L’approche keynésienne constitue une rupture avec les analyses néoclassiques parce que, contraire-ment aux classiques qui considéraient que la meilleure chose à faire face à la crise était de laisser jouer les mécanismes du marché, Keynes pense qu’il est possible d’agir pour lutter contre le chômage en sou-tenant l’activité économique.

3. D’après l’auteur, la situation actuelle est différente car il faut tenir compte des réactions des ménages face à l’action de l’État. Elles peuvent rendre inopérantes les politiques keynésiennes si les ménages n’adhèrent pas à ces politiques.

DOC 4 Des effets parfois ambigus � Manuel p. 131

1. Au bout d’un an, une hausse de 1 % du SMIC ferait baisser l’emploi de 26 000 emplois, du fait de la hausse du coût du travail, mais créerait 11 500 emplois grâce à la hausse des revenus et de la consomma-tion des salariés payés au SMIC.

2. La hausse du coût du travail rend l’embauche d’un salarié plus coûteuse ; en revanche, une hausse du SMIC permet aux salariés de bénéfi cier d’une hausse de leur revenu, ce qui est positif pour la demande, l’activité et l’emploi.

3. L’État augmente le SMIC pour augmenter le niveau de vie des salariés ; néanmoins, cette hausse aug-mente aussi le coût du travail.

Faire le bilan

Déclenchement de la crise � Baisse du PIB � Baisse de l’emploi � Hausse du chômage

Baisse des revenus

Baisse de la consommation et de l’investissement

Comment le budget de l’État permet-il d’agir sur l’économie ?QUESTION 2

1 Dépenses publiques : l’État dépense et produit ���

DOC 1 Des dépenses publiques diverses � Manuel p. 132

1. Services non marchands : l’école ; les services de Pôle emploi ; l’hôpital ; services marchands : le transport ferroviaire.

2. Tous ces exemples sont des biens collectifs.

3. Tous ces biens ou services peuvent être produits par des agents privés : sociétés privées de transport, cliniques privées, écoles privées, agences privées de placement.

DOC 2 Les devoirs du souverain selon Adam Smith � Manuel p. 132

1. Les deux premiers « devoirs du souverain » renvoient à l’armée, la police, la justice ; aux fonctions régaliennes de l’État.2. La phrase fait référence aux externalités positives permises par certains biens et qui permettent que le bénéfi ce collectif tiré de ces biens soit supérieur à la somme des bénéfi ces individuels qu’ils procurent.3. A. Smith considère que l’État doit intervenir lorsque cela est nécessaire.4. Le lien peut être double : un pays riche peut fi nancer plus facilement des dépenses éducatives ; mais des investissements dans l’éducation peuvent aussi être bénéfi ques au développement et à la richesse d’un pays (population mieux formée…).

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80 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

DOC 3 Les onze premières dépenses de l’État central, en France, par missions � Manuel p. 133

Pour ne pas alourdir la présentation, seules les onze principales missions de l’État ont été données dans le manuel. Pour une utilisation plus approfondie, voici un document comprenant les postes les plus im-portants et l’évolution entre 2009 et 2010 :

Crédits du budget général par mission (2010)2010 2009

Évolution2009-2010

(Mds d'euros)

Évolution2009-2010

(%)

Enseignement scolaire 60,9 60,0 0,9 1,5 %

Engagements fi nanciers de l‘État 44,2 39,3 4,9 12,4 %

Défense 39,3 49,4 – 10,1 – 20,5 %

Recherche et enseignement supérieur 25,4 25,0 0,5 1,9 %

Sécurité 16,7 16,3 0,3 1,8 %

Solidarité, insertion et égalité des chances 12,4 11,5 0,9 7,7 %

Gestion des fi n. publ. et des ress. humaines 11,6 11,7 – 0,1 – 1,0 %

Travail et emploi 11,4 13,7 – 2,4 – 17,3 %

Écologie, dév. et aménagement durables 10,3 12,9 – 2,6 – 20,4 %

Ville et logement 7,7 8,3 – 0,6 – 7,7 %

Justice 7,4 8,8 – 1,4 – 15,8 %

Régimes sociaux et de retraite 5,7 5,1 0,6 12,1 %

Anc. comb., mémoire et liens avec la nation 3,4 3,5 – 0,1 – 1,7 %

Agriculture, pêche, alim., forêt et aff. rurales 3,4 4,1 – 0,7 – 16,9 %

Aide publique au développement 3,1 3,4 – 0,4 – 10,2 %

Culture 2,9 3,0 – 0,1 – 2,7 %

Action extérieure de l'État 2,7 2,7 – 0,1 – 2,3 %

Administration générale et territoriale de l'État 2,6 2,6 0,0 – 0,7 %

Relations avec les collectivités territoriales 2,6 2,6 – 0,1 – 2,3 %

Plan de relance de l'économie 2,3 9,0 – 6,6 – 73,9 %

Autres missions 10,9 12,0 – 1,1 – 9,1 %

Total 286,7 293,0 – 6,3 – 2,2 %

Sources : INSEE, TEF 2010 et ministère du Budget (www.performance-publique.gouv.fr).

1. Il manque les administrations publiques locales et de sécurité sociale.

2. La charge de la dette publique correspond aux intérêts versés au titre de la dette publique.

DOC 4 De l’Europe à la commune : les différents niveaux d’intervention � Manuel p. 133

1. Du plus large au plus local, les échelons d’intervention publique présentés dans le texte sont : éche-lons européen, national, régional, départemental, intercommunal, communal.

2. Compétences respectives : commune : missions de proximité ; département : missions de solidarité ; Région : missions de développement économique et d’aménagement du territoire ; État : missions réga-liennes, législatives, garant de la solidarité nationale ; Europe : missions qui ne peuvent être remplies à un niveau moins large (principe de subsidiarité).

3. La répartition des compétences est en réalité moins simple parce qu’il existe d’autres niveaux de déci-sion (interrégional ou départemental ; intercommunal) ; parce que de nombreuses missions mobilisent plusieurs niveaux (exemple de l’éducation ou de la politique sociale).

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81Chapitre 6 Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie

Administrations publiques •Commune •Région •État central •

Faire le bilan

• Action sociale• Aménagement du territoire et développement

économique• Missions régaliennes• Missions de proximité

2 L’État opère des prélèvements obligatoires ���

DOC 1 Les prélèvements peuvent être incitatifs � Manuel p. 134

1. C’est la communauté de communes dans l’exemple et dans la plupart des cas qui est chargée de l’enle-vement des déchets ménagers.

2. Cet enlèvement était précédemment fi nancé par un impôt local.

3. En faisant payer l’enlèvement des déchets au poids, on espère que les ménages limiteront leurs dé-chets pour réduire le coût.

DOC 2 Les principaux prélèvements obligatoires � Manuel p. 134

1. La TVA représentait en 2012 142,5 milliards d’euros, soit 7 % du PIB ; les recettes de la TVA ont aug-menté de 1,4 % en 2012.

2. TVA : 15,6 % ; impôt sur le revenu : 6,5 % ; cotisations sociales : 36,7 %.

3. Principal prélèvement, les cotisations sociales participent d’une redistribution horizontale qui n’a pas pour but explicite de réduire les inégalités entre les individus. La TVA, elle, est un impôt indirect qui ne réduit pas les inégalités. L’impôt sur le revenu est lui progressif, et donc destiné à réduire les inégalités ; en revanche, il ne représente qu’un faible poids dans les prélèvements obligatoires.

DOC 3 Le rôle des transferts dans la réduction des inégalités � Manuel p. 135

1. Les prélèvements opérés par l’État représentent 16,3 % du niveau de vie global des ménages ; ils contribuent pour 33,8 % à la réduction des inégalités de niveau de vie.

2. Les prélèvements sont faits sur les revenus et réduisent donc le niveau de vie global.

3. L’impôt sur le revenu (28,7 % de la baisse globale) fait baisser le plus les inégalités.

4. L’impôt sur le revenu réduit les inégalités en étant progressif et en taxant plus les hauts revenus.

DOC 4 L’impôt est-il un prélèvement obligatoire ? � Manuel p. 135

1. Tout comme le prix d’une automobile n’est pas un prélèvement, l’impôt n’est pas un prélèvement, mais le prix à payer pour bénéfi cier de services particuliers.

2. L’éducation, la sécurité, la justice… sont des services qui ont un coût et qu’il faut fi nancer par l’impôt.

3. L’impôt n’est pas obligatoire car chacun est théoriquement libre de quitter un pays s’il refuse de payer des impôts qu’il considère comme trop élevés. D’ailleurs, certains ne paient pas d’impôts et pourtant bénéfi cient des services qu’ils permettent de rendre.

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82 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

Faire le bilan Prélèvement

obligatoireImpôt direct Impôt

indirectImpôtproportionnel

Impôtprogressif

TVA X X X

Impôt sur le revenu

X X X

Cotisation sociale

X

Taxe intérieure sur les produits pétroliers

X X X

Taxed’habitation

x X X

Note : les cotisations sociales ne sont pas des impôts au sens strict puisqu’elles ont une contrepartie en termes d’ouverture de droits.

3 L’État modifi e les prix et l’allocation des ressources ���

DOC 1 Des services à la personne � Manuel p. 136

Ce document ainsi que le suivant visent à illustrer l’action de l’État sur la production de certains biens ou services à travers la modifi cation de leur prix relatif. Dans l’exemple proposé, il s’agit de subventions visant à favoriser la production et la consommation de services à la personne ; il est possible d’illustrer inversement le principe d’une taxe visant à décourager la production et la consommation d’un bien. On pourra par exemple réutiliser le document 2 de la page 20 sur le prix du tabac.

1. Garde d’enfant à domicile, bricolage, jardinage, entretien du logement… sont des services à la personne.

2. Le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes crée une demande pour des services d’aide à la personne (soins, entretien du logement…).

3. Le vieillissement démographique accroît le nombre de personnes âgées dépendantes ; les couples bi-actifs disposent de moins de temps et sont donc demandeurs de tels services (garde d’enfants, entretien du logement…).

DOC 2 Les aides pour l’emploi de personnel par les particuliers � Manuel p. 136

1. 50 % = (2 100/1 400 – 1) × 100.

2. La baisse du nombre d’employeurs est un possible effet de la crise économique qui réduit le pouvoir d’achat des ménages employeurs.

3. Double logique de l’emploi de travailleurs à domicile : permettre à des ménages consommateurs d’avoir recours à ces services ; ainsi les personnes âgées peuvent plus longtemps rester autonomes. De plus, un travailleur à domicile, c’est un travailleur supplémentaire déclaré : cela permet de créer de l’emploi et de lutter contre le travail illégal.

DOC 3 Taxes et subventions : quel est le juste prix ? � Manuel p. 137

1. EDF est obligée de racheter l’électricité photovoltaïque produite par les ménages ou les entreprises à un tarif défi ni par l’État et qui vise à encourager la production d’électricité solaire qui n’émet pas de gaz à effet de serre (CO2).

2. Selon l’auteur, le prix du rachat est démesuré au vu de l’objectif : chaque tonne de CO2 économisée coûte très cher au contribuable ; cet argent pourrait être utilisé plus effi cacement.

3. L’auteur est favorable à une taxe carbone sur les activités émettrices de CO2 ; taxe dont le montant serait calculé en fonction du coût estimé de la tonne de CO2, soit 32 euros la tonne.

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83Chapitre 6 Les objectifs et les formes de l’intervention de l’État dans l’économie

4. S’il est souhaitable de soutenir l’électricité « propre », notamment solaire, par des subventions, il faut que le montant de cette subvention soit proportionné au gain réel obtenu par la production de cette électricité propre. En clair, lutter contre les externalités négatives suppose de connaître d’abord leur valeur.

DOC 4 L’impact sur le prix : l’exemple d’une taxe carbone européenne � Manuel p. 137

1. Une taxe carbone taxe les produits émetteurs de gaz à effet de serre (CO2). L’objectif est de réduire la demande et donc la production des produits émetteurs de tels gaz et de favoriser celle des produits qui en émettent peu, bref de modifi er l’allocation des ressources.

2. L’effi cacité n’est pas garantie car les entreprises en concurrence forte ne vont pas forcément réper-cuter la taxe sur leur prix de vente ; les entreprises locales taxées risquent de perdre des marchés par rapport aux entreprises étrangères qui échapperaient à la taxe.

3. La « taxe sur la valeur ajoutée » toucherait les prix à la consommation des produits, qu’ils soient produits localement ou importés. L’effet recherché, la modifi cation des comportements des consomma-teurs), serait donc plus sûrement atteint.

Tabac •

Énergies renouvelables •

Pollution •

Produits culturels •

Services à domicile •

• Soutien de l’État

• Taxé par l’État

Faire le bilan

4 Défi cit public : l’État emprunte ���

DOC 1 L’horloge de la dette publique américaine à Manhattan � Manuel p. 138

1. Près de 17 000 milliards de dollars, soit un peu plus de 12 000 milliards d’euros.

2. Il s’agit de la dette publique, donc celle de l’État. Néanmoins, elle pèse indirectement sur les contri-buables américains.

3. La dette publique française en 2013 est de presque 29 000 euros par habitant, soit 115 000 euros pour une famille de quatre personnes.

DOC 2 Les défi cits publics français � Manuel p. 138

1. En 2012, le défi cit des administrations publiques centrales atteignait 4 % du PIB français.

2. Le solde est de - 4,7 % du PIB français.

3. L’État parvient à dépenser plus que ses recettes grâce à l’emprunt.

DOC 3 Face aux défi cits : emprunt ou impôt ? � Manuel p. 139

1. L’emprunt public est considéré comme injuste parce que l’emprunt d’aujourd’hui sera remboursé de-main : la charge des défi cits publics actuels est reportée sur les générations futures.

2. Les dépenses publiques, notamment les investissements, peuvent favoriser la croissance et donc les rentrées fi scales futures, permettant de fi nancer les dépenses initiales.

3. Le théorème d’équivalence de Ricardo-Barro prévoit à l’inverse que, en cas d’augmentation des dé-penses publiques, les ménages anticipent des hausses d’impôt futures, épargnent donc en prévision des mauvais jours, sans effet positif sur la croissance immédiate.

4. Les ménages qui prêtent aux administrations publiques pour fi nancer leur défi cit sont propriétaires de la dette publique et à ce titre perçoivent des intérêts. Il s’agit essentiellement des ménages à forte capacité d’épargne, plutôt les ménages riches.

DOC 4 Dette publique et taux d’intérêt, en 2012 � Manuel p. 139

1. En 2012, selon l’OCDE, la dette publique globale de la France représentait 110 % de son PIB ; les taux d’intérêt à long terme étaient de 2,5 %.

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84 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

2. On observe une certaine corrélation positive entre le poids de la dette et le niveau des taux d’intérêt à long terme. Par exemple, la Grèce est confrontée à une dette publique forte et des taux d’intérêt élevés tandis que la Finlande connaît des taux d’intérêt et une dette faibles.3. L’emprunt public signifi e une demande de capitaux sur les marchés fi nanciers qui a tendance à faire monter le prix des capitaux, c’est-à-dire le taux d’intérêt.4. Des taux d’intérêt élevés renchérissent le coût du crédit pour les ménages et les entreprises, ren-dant plus diffi ciles la consommation et l’investissement privé. Il existe un risque d’effet d’éviction des dépenses publiques sur les dépenses privées.

hausse des investissements publics � hausse du défi cit public � hausse des taux d’intérêt � hausse de l’épargne � baisse de la consommation � baisse de la croissance

Faire le bilan

EXERCICE 1 1 b - 2 a - 3 a - 4 b - 5 c - 6 c - 7 b - 8 a.

EXERCICE 2 Service non marchand � Service fourni gratuitement ou à un prix très inférieur aux coûts de productionBien non rival � Bien dont la consommation par un individu n’empêche pas la consommation par un autre agentBien non exclusif � Bien dont l’accès est ouvert à tout individuBien collectif / public � Bien non rival et non exclusifBien privé � Bien rival et exclusifSecteur public � Entreprises publiques et administrations publiques produisant pour l’État

EXERCICE 3 Domaine d’intervention � Niveau de décisionAménagement du territoire � RégionJustice � ÉtatTraitement des ordures � Communauté de communesPolitique agricole commune � EuropeSolidarité � DépartementGarderie/activités périscolaires � Commune

� Manuel p. 142EXERCICES

Une action réglementaire de l’État : le prix unique du livreCe TD est destiné à montrer les motivations d’une intervention de l’État sur les prix du marché ainsi que leurs conséquences. Il permet de revenir sur des notions et mécanismes économiques abordés en début d’année (dé-termination du prix ; concurrence par les prix et par la qualité…) tout en les reliant avec les justifi cations d’une action de l’État (biens tutélaires) et en amorçant une réfl exion sur les conditions de son effi cacité.

Étape 11. Les objectifs sont de soutenir les libraires, la diversité et la création ; favoriser l’égalité de tous devant le livre.

2. L’objectif atteint est l’égalité de tous devant le livre, puisque le prix est unique sur l’ensemble du territoire.

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 143

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85Chapitre 6 • VERS LE BAC

3. Le livre est un produit culturel qui n’est pas une simple marchandise : il permet de diffuser les connais-sances, la culture, la littérature…

4. Les deux secteurs sont soutenus : ce sont les éditeurs qui décident du prix de vente ; les petits commer-çants sont a priori favorisés car protégés de la concurrence de la grande distribution.

5. Le prix plancher vise à protéger les vendeurs en limitant la concurrence par la baisse des prix ; le prix plafond vise à protéger les consommateurs d’une situation locale de monopole.

6. Prix plancher : le marché du travail avec le SMIC ; prix plafond : certains loyers ou biens de première nécessité (essence pendant la première guerre du Golfe) ; prix plafond + plancher = prix administré (cer-tains médicaments par exemple).

Étape2

1. Grandes surfaces : 42 % ; librairies : 23 %.

2. Évolution de la part de marché des librairies : - 26 % ; des grandes surfaces : + 35 % ; de la VPC : - 50 %.

3. Les vendeurs en ligne ne supportent pas les mêmes coûts de stockage et de loyer en centre-ville que les libraires ; en offrant le port gratuit, ils contournent de fait la loi Lang en accordant une ristourne équivalente au coût supporté par les clients pour se rendre à la librairie.

4. Le nombre de livres édités a triplé depuis les années 1970 ; mais il n’apparaît pas d’accélération après 1981 ; cela ne signifi e pas forcément que la loi Lang ait été ineffi cace de ce point de vue ; peut-être que, sans elle, la croissance aurait été moindre.

S’entraîner à l’épreuve composéeVERS LE BAC � Manuel pp. 144-145

ANALYSER UN GRAPHIQUE POUR LA PARTIE 2 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE ���

L’épreuve composée comporte un exercice d’analyse de documents. On propose ici un guide méthode pour aider les élèves à lire et interpréter un graphique. Ce savoir-faire sera bien sûr transposable pour la dissertation.

Étape 11. Il s’agit d’un diagramme double, en courbe et en bâtons.

2. Il est particulièrement adapté à l’étude des évolutions. L’utilisation sur le même graphique de courbes et de barres permet de souligner qu’il y a deux types de données sur le graphique : dépenses et recettes en points de PIB d’une part et défi cit public d’autre part.

3. La source est l’INSEE, le champ est l’ensemble des administrations publiques françaises ; l’unité est en points de PIB ; la période va de 1994 à 2012.

4. Les deux axes permettent de représenter sur le même graphique deux types de données différentes ou, ici, des ordres de grandeur très différents.

5. Ce document présente l’évolution des dépenses et des recettes publiques françaises depuis les années 1990, ainsi que leur solde, c’est-à-dire le défi cit public. Les dépenses sont structurellement supérieures aux recettes, ce qui se traduit par un défi cit public. On observe des variations conjoncturelles assez im-portantes des trois variables présentées.

Étape 21. En 2012, selon l’INSEE, en France, les dépenses publiques ont représenté 56 % du PIB, les recettes 51 % et le défi cit public près de 5 % du PIB.

2. Le défi cit public est le solde des recettes publiques moins les dépenses publiques.

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86 Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques

3. Le déficit budgétaire fluctue selon la conjoncture mais s’aggrave à la fin des années 2000.

4. le déficit budgétaire est approximativement de 3 % du PIB.

Étape 31. Le déficit peut être déduit des deux autres variables = recettes – dépenses.

2. La comparaison des dépenses et des recettes explique le solde budgétaire.

3. La conséquence est l’augmentation de la dette publique.

4.

Données statistiques sélectionnées dans le document

Arguments illustrés par ces données, à utiliser dans la réponse

Persistance du déficit public en France depuis les années 1990, aux alentours de 3 % du PIB

Les dépenses sont chaque année supérieures aux recettes, ce qui se traduit par un déficit public

Explosion du déficit public en 2009, à près de 8 % du PIB

Forte récession qui ralentit les recettes de l’État tout en nécessitant des dépenses publiques élevées

Réduction du déficit à partir de 2010, qui se rapproche de 4 % en 2012

La volonté de réduire le déficit public se traduit par une hausse des prélèvements obligatoires, tandis que les dépenses stagnent, voire baissent.

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Chapitre 7 L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques 87

������

L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Ce chapitre renvoie à la question 5.3 (« Quelles politiques conjoncturelles ? ») du thème 5 de sciences économiques. Le chapitre 6 a permis de présenter les outils dont dispose la puissance publique pour agir sur le fonctionnement de l’économie. Il s’agit de montrer dans ce chapitre comment l’État peut avoir recours à la politique budgétaire pour répondre à différentes situations de déséquilibres macro-économiques (la notion de déséquilibre macroéconomique a été introduite au chapitre 1). Par ail-leurs, dans le prolongement du chapitre 5, il s’agit de voir comment l’outil que constitue la politique monétaire peut également être mis en œuvre pour répondre à des diffi cultés économiques conjonc-turelles. Le programme n’invite pas à étudier les déséquilibres macroéconomiques en eux-mêmes mais à les présenter comme des conséquences du décalage entre l’évolution de la demande globale et celle des capacités de production de l’économie. Le choix a été fait dans cette perspective de ne pas s’interroger par exemple sur l’ensemble des causes possibles de phénomènes aussi complexes que le chômage, l’infl ation ou un déséquilibre extérieur. Comme il est précisé dans le préambule du programme de première, l’objectif est que les élèves puissent s’approprier la démarche de l’écono-miste qui, comme tout scientifi que, doit simplifi er une réalité complexe pour parvenir à en expliquer une partie. Les documents proposés dans les deux premières DP ont ainsi pour objectifs de présen-ter les différents déséquilibres macroéconomiques et leurs instruments de mesure, instruments qui reposent sur des conventions, et de montrer comment ils sont liés à la dynamique de la demande glo-bale. Les trois DP suivantes visent à expliquer comment les instruments que constituent la politique monétaire et la politique budgétaire peuvent être mis en œuvre pour répondre à ces déséquilibres.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES – KRUGMAN P., WELLS R., Macroéconomie, De Boeck, 2009. Un ouvrage universitaire très accessible,

très peu formalisé et riche d’illustrations contemporaines sur les mécanismes présentés.– L’économie française 2011, La Découverte, coll. Repères, 2010. Pour un bilan de la situation éco-

nomique française.– PRAGER J.-C., VILLEROY DE GALHEU F., 18 leçons sur la politique économique, Seuil, 2e édition,

2006. Un ouvrage qui propose notamment une analyse historique de l’utilisation des instruments que constituent les politiques monétaire et budgétaire pour réguler l’activité économique.

– STIGLITZ J., WALSH C., LAFAY J.-D., Principes d’économie moderne, De Boeck, 3e édition, 2007. Un ouvrage qui possède les mêmes qualités que l’ouvrage de Krugman et Wells, et qui peut également servir de référence sur des savoirs essentiels mais aussi fournir des exemples contemporains en matière de déséquilibres macroéconomiques et de politiques conjoncturelles.

ARTICLESLa Revue de l’OFCE publie fréquemment des numéros Perspectives consacrés à l’actualité de la conjonc-ture et aux politiques économiques françaises et européennes. Cette revue a un ancrage keynésien très marqué.

L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres L’intervention conjoncturelle

économiques

Chapitre7

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Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques88

Voici quelques numéros récents sur le thème : – « La crise sur un plateau », Perspectives 2013-2014, n° 130, 2013/4.– « Le commencement de la défl ation », Perspectives 2013-2014, n° 129, 2013/3.– « La zone euro en crise », Perspectives 2013-2014, n° 127, 2013/1.– « La débâcle de l’austérité », Perspectives 2012-2013, n° 125, 2012/6.

Deux numéros des Cahiers français utile pour éclairer les débats actuels sur les politiques économiques et la place de l’État : – « La place de l’État aujourd’hui », Cahiers français, n° 379, La Documentation française, 2014.– « La pensée économique contemporaine », Cahiers français, n° 363, La Documentation française, 2011.

SITOGRAPHIE Sur le site de l’INSEE, le thème Comptes nationaux-Finances publiques contient des rubriques « PIB et grands agrégats économiques », « Revenu, pouvoir d’achat des ménages », « Finances publiques » et « Comptes nationaux » qui permettent d’obtenir les dernières données disponibles sur la conjoncture économique :http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=16.

Quelles politiques conjoncturelles ?QUESTION

1 Les déséquilibres économiques sont multiples ���

DOC 1 Les déséquilibres sont liés � Manuel p. 148

1. Une délocalisation est le transfert d’une entreprise d’un pays à un autre pays.

2. Les délocalisations sont souvent accusées d’alimenter le chômage ; de même, la misère peut être cau-sée par la « vie chère ».

3. Le niveau des prix et des coûts peut expliquer le départ de certaines entreprises ; le chômage est à l’origine d’une baisse des revenus et peut déboucher sur la misère.

DOC 2 La récession entraîne le chômage � Manuel p. 148

1. La croissance économique a été nulle en 2012 ; le chômage est proche de 10 %.

2. La courbe est décalée parce que le chômage dépend de l’activité économique et qu’il faut du temps pour qu’un ralentissement de l’activité ait un impact sur le chômage.

3. La loi d’Okun est à peu près vérifi ée : les phases de ralentissement économique se traduisent par une hausse du chômage dans les années qui suivent.

4. La causalité peut se faire dans les deux sens : une faible activité crée du chômage mais un chômage élevé est mauvais pour l’activité économique.

DOC 3 Le carré magique permet de visualiser les déséquilibres économiques � Manuel p. 149

1. Le graphique est construit de façon qu’au centre se trouvent les situations les plus défavorables : fort chômage ou faible croissance.

2. La fi gure est qualifi ée ainsi car tous les indicateurs sont au vert : croissance forte sans infl ation ni chômage, avec comptes extérieurs excédentaires.

3. Le carré magique à la limite serait un point situé à l’origine du graphique.

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Chapitre 7 L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques 89

DOC 4 De l’infl ation des années 1970 à la récession de 2009 � Manuel p. 149

1. 1949-19641965-19731974-19841985-19971998-20092012

Croissance du PIB

Balance des transactions courantes

Inflation

Chômage

7654321

1 3 5 7 9 10

11 9 7 5 3 1

-2-10123

2. La croissance économique était forte, le chômage faible, l’infl ation modérée et les comptes extérieurs équilibrés.

3. L’infl ation est plus faible que durant les trente glorieuses.

4. En 2012, la croissance est nulle et le chômage élevé.

Un manque de croissance économique risque d’entraîner une augmentation du chômage. En revanche, si elle est très forte, cela peut se traduire par une augmentation de l’infl ation et une dégradation du solde extérieur.

Faire le bilan

2 La faiblesse de la demande globale est à l’origine des déséquilibres économiques ���

DOC 1 Pourquoi une croissance nulle en 2012 ? � Manuel p. 150

1. Le nombre négatif signifi e que les stocks ont diminué.

2. La consommation fi nale des ménages explique 0,8 point de croissance du PIB en 2010 en France, selon l’INSEE.

3. CF ménages (- 0,2) + CF administrations (+ 0,4) + FBCF (- 0,2) + Solde extérieur (+ 0,9) + Variation des stocks (- 0,8) = 0 % de croissance du PIB.

4. C’est surtout la faiblesse de la consommation et de l’investissement qui explique l’absence de crois-sance du PIB. Les entreprises ont de plus puisé dans leurs stocks antérieurs.

DOC 2 Les déséquilibres sont causés par les variations de la demande � Manuel p. 150

1. Années de baisse du PIB : 1993 et 2009 ; pour 2001, la baisse sur un trimestre n’a pas suffi à faire baisser le PIB annuel. La plus sévère baisse est celle de 2009.

2. La demande intérieure comprend la consommation et l’investissement intérieurs.

3. Il manque sur ce document les exportations.

4. On observe une corrélation presque parfaite entre l’évolution de la demande et celle du PIB.

DOC 3 La demande d’investissement est la plus instable � Manuel p. 151

1. En 2010, le PIB a augmenté d’à peu près 2 %, comme la consommation et l’investissement.

2. La FBCF correspond à l’investissement des entreprises en biens de production durables et en logiciels.

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Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques90

3. Les fl uctuations de l’investissement sont beaucoup plus accentuées que celles de la consommation et de l’activité économique. L’investissement est procyclique.

DOC 4 Les variations de la demande sont à l’origine du chômage conjoncturel � Manuel p. 151

1. Keynes est un macro-économiste du début du XXe siècle qui a cherché à expliquer l’insuffi sance de la demande et ses conséquences macroéconomiques.

2. Le chômage conjoncturel est celui causé par l’insuffi sance de l’activité économique en situation de récession.

3. Selon Keynes, l’indemnisation du chômage permet de limiter la baisse de la demande en cas de réces-sion, en limitant la baisse des revenus des chômeurs. Pour les néoclassiques, l’indemnisation des chô-meurs peut créer des rigidités sur le marché du travail et être responsable du maintien d’une partie du chômage.

La demande intérieure est constituée de la demande de consommation et de celle d’investissement. La demande extérieure alimente les exportations. En cas d’insuffi sance de la demande, dans un premier temps les stocks augmentent. Dans un second temps, les entreprises réduisent leur production. L’inves-tissement est la partie la plus variable de la demande.

Faire le bilan

3 L’infl ation est une autre source de déséquilibres ���

DOC 1 Les œufs qui valaient 100 milliards… � Manuel p. 152

1. Un œuf coûtait 100 milliards de dollars du Zimbabwe.

2. Les prix n’ont plus aucun sens et augmentent trop vite pour que la monnaie puisse encore remplir son rôle d’unité de compte et d’intermédiaire des échanges.

3. Les agents économiques abandonnent la monnaie et utilisent soit le troc, soit une autre monnaie (ici le dollar américain).

DOC 2 Les causes de l’infl ation � Manuel p. 152

1. Il s’agit d’une hausse temporaire et localisée sur un seul type de produit.

2. C’est lorsque l’offre est inélastique aux prix et ne peut s’ajuster à la demande qu’une hausse de la demande se traduira par une hausse des prix.

3. L’infl ation peut être causée par un excès de monnaie en circulation, une hausse des coûts de produc-tion (consommations intermédiaires, coûts salariaux…), de la demande (avec offre peu élastique aux prix).

DOC 3 Monnaie et prix en Allemagne durant les années 1920 � Manuel p. 153

1. Les prix ont été multipliés par 10 entre 1913 et 1921 ; par 1 000 milliards entre 1921 et 1924.2. On observe une corrélation nette entre infl ation et masse monétaire, renvoyant à l’infl ation moné-taire.

DOC 4 L’infl ation détériore-t-elle la compétitivité-prix � Manuel p. 153

1. Il existe une certaine corrélation négative entre infl ation et solde commercial : en moyenne, plus l’infl ation est importante et plus le solde commercial est faible, voire négatif.

2. L’infl ation, notamment par les coûts, renchérit les prix des produits nationaux et les rend moins com-pétitifs vis-à-vis des produits étrangers, ce qui peut détériorer le solde extérieur du pays qui connaît plus d’infl ation que ses partenaires commerciaux.

3. Il existe une compétitivité-hors-prix qui repose sur la qualité des produits, l’innovation, les services associés…

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Chapitre 7 L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques 91

Faire le bilan

Augmentation des salaires •

Hausse du prix du pétrole •

Diminution de la compétitivité • •Inflation

Diminution de la quantité de monnaie en circulation•

4 Les pouvoirs publics peuvent agir sur les déséquilibres économiques ������

DOC 1 Le New Deal aux États-Unis en 1932 � Manuel p. 154

1. La construction de la route correspond à un ouvrage public commandé par l’État et qui doit permettre de donner du travail aux entreprises et aux individus, relançant l’activité et l’économie ; c’est l’objectif général du New Deal.

2. Dépenses publiques de soutien à l’économie : distribution de revenus ou baisse d’impôts ; aide à cer-tains secteurs ; primes à la consommation…

3. La dépense publique doit relancer l’activité, ce qui crée de l’emploi et des revenus, augmentant dans un deuxième temps la consommation, donc l’activité…

DOC 2 Les politiques de relance ont limité les effets de la crise économique en 2009 � Manuel p. 154

1. La baisse du PIB est comparable à celle de 1929, bien plus importante que celle de 1993, dernière grave récession française avant celle de 2009. Le PIB par tête baisse de 5 % durant les trois premiers trimestres suivant le déclenchement de la crise.

2. Les politiques de relance inversent l’évolution du PIB à partir du troisième trimestre ; tandis qu’en 1929 le PIB par tête avait continué de chuter, il se redresse en 2010. Sans les plans d’austérité qui ont suivi, l’OFCE estime que le niveau initial de PIB par tête aurait été retrouvé quatorze mois après le déclen-chement de la crise.

3. Les politiques d’austérité ont enrayé la relance et amené le PIB par habitant à stagner au lieu de remonter.

DOC 3 La Banque centrale européenne conduit la politique monétaire � Manuel p. 155

1. L’objectif prioritaire de la BCE est l’absence d’infl ation.

2. La politique monétaire contrôle l’infl ation par le contrôle de la monnaie et de l’activité de crédit : constitution de réserves obligatoires des banques auprès de la banque centrale, hausse des taux d’inté-rêt directeurs pour les prêts accordés aux banques ou intervention sur le marché monétaire pour aug-menter les taux d’intérêt interbancaires.

3. En baissant les taux d’intérêt et en desserrant les contraintes pesant sur les banques, la politique monétaire peut encourager le crédit, donc la consommation et l’investissement, relançant ainsi l’activité économique et l’emploi.

DOC 4 La politique monétaire entre relance et lutte contre l’infl ation � Manuel p. 155

1. L’infl ation passe de 2 à 3 % par an entre 2007 et 2008 ; la hausse des taux d’intérêt observée en 2006 et 2007 vise donc probablement à lutter contre cette accélération des prix.

2. Depuis 1999, l’infl ation n’a jamais dépassé longtemps 2 % par an ; on peut donc dire que l’infl ation est sous contrôle en Europe.

3. En 2009, la BCE a fortement baissé ses taux d’intérêt et les a maintenus à un niveau très faible (proche de 0 %) ensuite ; cette politique a soutenu l’activité économique, la consommation et l’investissement.

4. L’infl ation en 2012 est remontée à près de 3 % et pourtant les taux d’intérêt ne remontent pas ; la BCE semble privilégier le soutien à l’économie.

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Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques92

Faire le bilan

hausse du défi cit budgétaire

Hausse des dépenses publiques � hausse des revenus des ménages � hausse des dépenses de consom-mation des ménages � hausse de la production des entreprises de biens de consommation � hausse des re-venus distribués par les entreprises de biens de consommation � nouvelle hausse des revenus des ménages

5 L’action des pouvoirs publics reste contrainte ���

DOC 1 Après la relance… la rigueur � Manuel p. 156

1. La crise ici, c’est la récession, la faiblesse de l’activité économique.

2. Les types de politique envisagés sont la relance par des dépenses publiques ; la rigueur par des prélè-vements obligatoires.

3. La relance dégrade les comptes publics, ce qui peut amener l’État à changer de politique pour faire de la rigueur.

DOC 2 Les conditions de réussite d’une politique de relance � Manuel p. 156

1. Pour réussir, une relance doit être massive, rapide, ciblée sur les agents à forte propension à consommer, coordonnée dans le cas d’une économie ouverte.

2. Les ménages pauvres consomment proportionnellement la plus grande part de leurs revenus.

3. Une relance isolée risque d’être ineffi cace car elle profi tera aux autres pays en augmentant les importa-tions du pays ; d’autant plus si la relance augmente les coûts de production des entreprises locales (hausse de salaires par exemple).

DOC 3 Quand le défi cit devient structurel, il empêche la relance � Manuel p. 157

1. Le montant du défi cit public était proche de 3 % du PIB.

2. Une baisse du PIB réduit les recettes de l’État puisque ses prélèvements sont effectués sur l’activité et les revenus issus du PIB. Une récession comme celle de 2009 tend donc à creuser le défi cit budgétaire.

3. Si le défi cit est déjà important avant la récession, son creusement suite à la récession risque d’amener l’État à mettre en place des politiques de rigueur pour réduire son défi cit, au moment même où il serait souhaitable de laisser fi ler les défi cits pour relancer l’économie

DOC 4 La politique monétaire et la politique budgétaire doivent être cohérentes � Manuel p. 157

1. Un mauvais policy mix est un policy mix non coordonné, où l’action de chaque agent (gouvernement et banque centrale) va dans un sens opposé à celle de l’autre agent pour essayer de la contrecarrer.

2. Un bon policy mix est coordonné et permet à chaque acteur (gouvernement, banque centrale) de me-ner sa politique en concertation avec l’autre acteur.

3. La fl èche 1 montre l’effet de relance attendu d’une politique budgétaire expansionniste ; la fl èche 2 rappelle que la hausse de la demande peut favoriser l’infl ation, amenant une réponse (3) de la banque centrale dont l’objectif est de lutter contre l’infl ation ; cette politique monétaire restrictive contrecarre l’effet de relance initialement recherché par le gouvernement (4).

Effi cace Ineffi cace /peu effi cace

L’économie est ouverte sur l’extérieur X

Relance par la consommation X

Défi cit public initial élevé X

Relance en faveur des ménages à bas revenus X

Relance isolée X

Faire le bilan

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Chapitre 7 L’intervention conjoncturelle de l’État contre les déséquilibres économiques 93

EXERCICE 1 1. a, c – 2. a, c – 3. b

EXERCICE 2 Schéma de gauche, de haut en bas : Politique expansionniste, Augmentation de la demande globale, Augmentation des importations, Baisse des importations.Schéma de droite, de haut en bas : Politique restrictive, Baisse de l’infl ation, Augmentation du chô-mage, Amélioration du solde extérieur.

EXERCICE 3 1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux

� Manuel p. 160EXERCICES

La politique conjoncturelle doit-elle faire un choixentre infl ation et chômage ?

L’objectif du TD est de mettre en évidence le dilemme qui peut se poser en matière de politique conjonc-turelle entre lutter contre l’infl ation et réduire le niveau de chômage. Il permet d’aborder la courbe de Phillips. Il mobilise également l’utilisation d’un tableur pour construire un graphique.

Étape 1 1. La courbe de Phillips met en évidence l’existence d’une corrélation négative entre le taux de chômage et le taux d’infl ation.2. Quand le taux de chômage est faible, il y a peu de main-d’œuvre disponible pour travailler. Les salariés peuvent donc revendiquer des augmentations de salaires sans craindre pour leur emploi. Mais ces augmen-tations de salaires augmentent les coûts de production des entreprises qui sont alors incitées à augmenter leurs prix car la demande est importante.3. Quand le taux de chômage est élevé, les salaires n’augmentent pas car les salariés sont peu revendicatifs, donc les coûts de production n’augmentent pas. Par ailleurs, un niveau élevé de chômage a un impact négatif sur le niveau de la demande. Cela peut inciter les entreprises à baisser leurs prix et réduire ainsi le niveau d’infl ation.4. Le taux de chômage naturel est le taux de chômage en dessous duquel une économie ne peut descendre sans augmenter le niveau de l’infl ation. On parle aussi de taux de chômage structurel, il correspond à un dys-fonctionnement du marché du travail et ne provient donc pas d’un niveau insuffi sant de la demande globale.

Étape 2 1. Le revenu disponible brut et le niveau général des prix sont les deux déterminants du pouvoir d’achat des ménages.2. Le niveau de la demande globale dépend aussi de l’investissement des entreprises, du solde du commerce extérieur et des dépenses publiques.3. PIB + M = C + I + G + X, d’où on tire :PIB (demande globale) = C + I + G + X – M4. Si la demande globale est supérieure à l’offre globale, le niveau général des prix augmente.5. Si la demande globale est inférieure à l’offre globale, le niveau général des prix diminue.

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 161

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Partie 1 • Thème 5 Régulations et déséquilibres macroéconomiques94

6.

Étape 31.

En %14

123456789

10111213

20102005200019951990198519801975

Taux d’inflationTaux de chômage

2. Les évolutions des taux d’infl ation et de chômage confi rment la relation mise en évidence par la courbe car on constate l’existence d’une corrélation négative entre le taux d’infl ation et le taux de chômage.

3. L’objectif prioritaire de la politique conjoncturelle est la lutte contre l’infl ation car depuis les années 1980 le taux d’infl ation a fortement diminué (baisse de 11,2 points entre 1975 et 2010) alors que le taux de chômage a augmenté puis s’est stabilisé à un niveau élevé (autour de 9 %).

Revenu disponible des ménages

Niveau général des prix

Pouvoir d’achat des ménages

Consommation

Infl ation Chômage

InvestissementDépensespubliques

Solde du commerce extérieur

Niveau de la demande globale

Demande globale > Offre globale Demande globale > Offre globale

ou

Arbitrage

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95Chapitre 7 • VERS LE BAC

S’entraîner à la dissertationVERS LE BAC � Manuel pp. 162-163

MOBILISER SES CONNAISSANCES POUR LA DISSERTATION ���

Étape 11. Les trois notions sont importantes : « effi cacité » renvoie à l’adéquation entre les moyens et les fi ns ; la « politique budgétaire » permet de préciser l’outil utilisé ; « relance » indique la fi nalité de ces politiques budgétaires.

2. a, b, c.

3. doc. 1 : croissance économique, taux de variation ; doc. 2 : défi cit et dette publics ; doc. 3 : croissance potentielle, politique d’austérité, politique monétaire, choc ; doc. 4 : politique de relance et de rigueur, SMIC, minimum vieillesse, allocations, plein-emploi, dévaluation.

Étape 21. Hausse des dépenses publiques, du SMIC et de diverses allocations � Hausse de la consommation � Hausse de l’activité économique � Hausse de l’emploi.

2. J.M. Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936.

Étape 31. Légère reprise en 2013 de la croissance, qui reste très faible (0,3 %) ; l’économie française est encore en récession en 2013. La croissance n’est pas suffi sante pour créer de l’emploi et faire baisser le chômage.

2. Relance fi n 2000 : prime à la casse, baisse des taux d’intérêt de la BCE ; rigueur : hausse des impôts en 2012, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux sous le gouvernement Fillon, économies de 50 mil-liards d’euros annoncées par le gouvernement Valls en 2014…

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Partie 2 • Thème 1 Les processus de socialisation et la construction des identités sociales96

La socialisationLa socialisation

Chapitre8

������

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Le chapitre consacré à la socialisation ouvre la partie sociologique. Il permet aux élèves de se fami-liariser avec le raisonnement sociologique à travers des textes de sociologues classiques et contem-porains (de Durkheim à Lahire) et à travers des enquêtes récentes mobilisant statistiques et obser-vation ethnographique.

Le programme invite à aller au-delà du simple constat des effets de la socialisation une fois celle-ci achevée. Il s’agit d’en exposer les modalités concrètes, soit, selon la métaphore couramment utili-sée, d’ouvrir la « boîte noire ». Thème classique en sociologie, la socialisation a déjà été abordée par les élèves qui ont suivi l’enseignement exploratoire en seconde.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES – BOLLIET Dominique, SCHMITT Jean-Pierre, La socialisation, Bréal, 2008.Clairs, précis et synthétiques, ce manuel et celui de Muriel Darmon sont des modèles et ils se com-plètent parfaitement. Celui de Muriel Darmon donne une plus grande place aux enquêtes empiriques. – DAFFLON NOVELLE Anne, Filles-garçons. Socialisation différenciée ? PUG, 2006. Sur la socialisation de genre.– DARMON Muriel, La socialisation, Armand Colin, 2009.– ELIAS Norbert, La société des individus, Presses Pocket, 1991.– IIANINI BELOTTI Elena, Du côté des petites fi lles, Éditions des femmes, 1994. Un classique facile à lire sur la socialisation de genre. – KAUFMANN Jean-Claude, Ego. Pour une sociologie de l’individu, Nathan, 2001.– LAHIRE Bernard, Portraits sociologiques, Armand Colin, 2005.À travers huit études de cas, Bernard Lahire met en application la sociologie des dispositions qu’il a théorisée dans L’homme pluriel, 1995.– SINGLY François DE, Libres ensemble, Nathan, coll. Essais et Recherches, 2000, et Poche, 2003 ; et Les adonaissants, Armand Colin, 2006.

SITOGRAPHIE – Les actes du colloque « Enfance et Cultures : Regards des sciences humaines et sociales » per-mettent d’accéder aux résultats d’enquêtes de terrain passionnantes et de se familiariser avec les règles de la méthode sociologique :http://www.enfanceetcultures.culture.gouv.fr/?id_page=colloque&lang=fr. – « L’enfance des loisirs. Éléments de synthèse » :http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Les-publications/Collections-de-synthese/Culture-etudes-2007-2014/L-enfance-des-loisirs-CE-2011-6.Une présentation des résultats de l’enquête de cohorte menée par Pierre Mercklé et Sylvie Octobre, et une analyse fi ne de la socialisation différenciée.

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Chapitre 8 La socialisation 97

– « La fabrication sociale d’un individu. Entretien avec Bernard Lahire », sur le site de La Vie des idées (disponible en vidéo, en audio et en texte intégral). Bernard Lahire revient sur les analyses qu’il a développées dans L’Homme pluriel et La Culture des individus. Très utile pour la deuxième partie du chapitre : http://www.laviedesidees.fr/La-fabrication-sociale-d-un.html.

Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?QUESTION 1

1 La socialisation façonne la personnalité des individus ������

DOC 1 Robinson dans son île � Manuel p. 168

1. Robinson est seul et démuni, coupé de toute relation avec les autres hommes. Il n’a plus de lien avec la société.

2. On peut reprendre ici l’analyse que fait Elias dans La société des individus : « Même Robinson porte la marque d’une certaine société, d’un certain peuple et d’une certaine catégorie sociale. Coupé de toute relation avec eux, perdu sur son île, il adopte des comportements, forme des souhaits et conçoit des projets conformes à leurs normes. » Robinson porte la société en lui-même (par exemple, il utilisera des couteaux et des fourchettes pour manger).3. La marque de la socialisation (primaire et secondaire) pourra s’atténuer, mais elle ne pourra pas disparaître. Robinson a intériorisé, incorporé des manières de faire, de penser, de se comporter qui font à présent partie de lui.

DOC 2 La socialisation comme façonnage social � Manuel p. 168

1. Ce sont les pratiques éducatives des adultes qui transforment l’enfant en être social. Ses parents, puis ses maîtres, lui apprennent à se tenir, à manger, à parler, à obéir, à se conformer aux usages et aux rythmes sociaux.2. Un enfant qui ne serait pas ainsi éduqué ne pourrait acquérir spontanément les manières d’agir et de penser qui sont en vigueur dans la société. Il serait semblable à un animal (cf. l’exemple célèbre des enfants sauvages et notamment le cas documenté par Jean Itard, de Victor de l’Aveyron, dont Truffaut tirera un fi lm).3. La force de cette socialisation tient tout d’abord à son caractère continu : c’est une « pression de tous les instants ». Elle tient ensuite à l’oubli de son caractère contraignant par l’enfant qui en est l’objet : les manières de sentir et de penser qu’on cherche à lui inculquer seront bientôt intériorisées et deviendront des habitudes.

DOC 3 Les modalités de la socialisation � Manuel p. 169

1. Exemple de socialisation silencieuse : l’entrée au collège introduit une rupture avec l’école pri-maire dans l’organisation du temps scolaire, avec l’emploi du temps et la multiplicité des ensei-gnants. C’est une socialisation qui s’opère à travers l’organisation du temps. 2. Plusieurs modes de transmission peuvent être distingués : par la pratique (en participant directement à une activité, de façon répétée), par l’agencement des situations, sous l’effet de modèles normatifs.

DOC 4 Un exemple de transmission silencieuse des valeurs � Manuel p. 169

1. Le bureau a été offert à Caroline par ses parents à l’occasion de sa réussite au baccalauréat et pour fêter sa poursuite d’études à l’université.

2. Le bureau symbolise un attachement à la réussite scolaire et une valorisation du travail intellec-tuel et des études supérieures.

3. Offrir un cadeau à un enfant, c’est sanctionner positivement son comportement, c’est l’inciter à se conformer aux attentes de ceux qui lui offrent ce cadeau.

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98 Partie 2 • Thème 1 Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

La socialisation désigne le processus à travers lequel l’individu est façonné par la société. Des mécanismes multiples vont contribuer à la formation de son identité et à l’intériorisation voire l’incorporation des normes et des valeurs communément tenues pour légitimes dans les mondes sociaux qu’il traverse. En ce sens, la socialisation est un processus sociologique bien plus complexe et plus diffi cile à saisir que l’édu-cation, projet volontaire et explicite qui repose sur une transmission méthodique.Dans le cas de la socialisation, le processus est continu, plus ou moins conscient, souvent indirect, et pour une part, silencieux et invisible.

Faire le bilan

2 Les enfants sont soumis à une pluralité d’infl uences ������

DOC 1 L’école, une instance centrale de la socialisation primaire � Manuel p. 170

1. À l’école, on apprend évidemment à lire et à écrire, c’est un lieu de transmission de contenus et de compétences, mais pas seulement : on apprend aussi à vivre en collectivité, un certain rapport au temps et à l’espace, des usages du corps. L’enfant découvre de nouvelles normes et valeurs au sein de la salle de classe, mais aussi dans la cour de récréation.

2. C’est l’institutrice qui intervient ici auprès de l’enfant.

3. L’école est une instance de socialisation particulière car elle a un objectif socialisateur explicite, son action est à la fois longue et continue.

DOC 2 La cour de récréation : un lieu de socialisation par les pairs � Manuel p. 170

1. La gentillesse, la générosité, l’entraide sont les comportements valorisés ici par les enfants.

2. Cette socialisation s’opère entre semblables : les enfants apprennent au contact les uns des autres. À la différence d’autres instances de socialisation comme l’école ou les parents, le groupe des pairs par-tage le même statut que celui de l’enfant.

3. Les enquêtes sociologiques montrent la force de cette socialisation par les pairs tout au long de la scolarité.

DOC 3 Familles populaires et école : des logiques socialisatrices divergentes � Manuel p. 171

1. L’échec scolaire est le résultat d’un désajustement : les enfants de milieu populaire n’ont pas éte pré-parés par leur socialisation familiale antérieure aux attentes de l’école. C’est donc de l’interaction diffi -cile entre ces deux socialisations que découle l’échec scolaire. Les enfants en situation d’échec scolaire ne maîtrisent pas – ou pas encore – les codes de l’institution scolaire et ne se comportent pas comme il est attendu qu’ils le fassent à l’intérieur de l’école.

2. Les enfants doivent se déplacer dans l’ordre et le calme. Pendant les cours, ils doivent rester assis et ne prendre la parole que si l’enseignant la leur donne. La transgression de ces règles sera sanctionnée négativement. En revanche, un élève qui tient bien son cahier, fait ses devoirs, travaille régulièrement sera félicité (sanction positive).

3. Les enfants connaissent plusieurs socialisations : ils intériorisent des normes et des valeurs dans le cadre de la socialisation familiale, et apprennent d’autres règles dans d’autres contextes (avec leurs amis, avec les enseignants, etc.). La socialisation est donc un phénomène pluriel.

DOC 4 L’infl uence des industries culturelles � Manuel p. 171

1. D’après une enquête du ministère de la Culture et de la Communication publiée en 2011, 81 % des enfants de 11 ans regardent la télévision tous les jours.

2. À 11 ans, la pratique de la lecture est fréquente : 33,5 % des enfants lisent des livres quotidiennement, 15,5 % des journaux et des magazines, 20,5 % des bandes dessinées. Regarder la télévision quotidienne-ment est la pratique dominante : 81 % des enfants de 11 ans le font. À 17 ans, ces pratiques sont moins

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Chapitre 8 La socialisation 99

importantes : la part d’individus qui lisent des livres tous les jours est divisée par quatre. En revanche, l’écoute quotidienne de la musique et de la radio est plus fréquente (68,5 % et 46,5 %), l’utilisation quotidienne de l’ordinateur est multipliée par plus de quatre, passant de 14,5 % des enfants à 69,0 % des adolescents.

3. Les jeux vidéo mettent en scène des personnages héroïques et s’inscrivent dans un univers imaginaire. Au même titre que les contes de fées ou les séries télévisées, ils véhiculent des systèmes de valeurs et des représentations (du masculin, du féminin, de la justice, de la violence, de la famille, de l’amitié, etc.). À travers eux, ce sont des normes et des valeurs qui sont transmises. Certains jeux vidéo ont ainsi été critiqués pour le caractère stéréotypé et hypersexualisé des personnages féminins.

Faire le bilan

Le matin, les parents réveillent l’enfant et le préparent pour l’école (famille).À 8 h 30, il retrouve ses copains (groupe des pairs), son institutrice (l’école).À 16 h 30, sa nourrice vient le chercher. Ensemble, ils goûtent, puis regardent les dessins animés à la télévi-sion. Il retrouve ensuite ses parents.

3 La socialisation est différenciée selon le genre et selon le milieu social ���

DOC 1 Le destin féminin à travers les contes de fées � Manuel p. 172

1. Blanche-Neige est une héroïne passive : elle attend son prince, mais ne cherche pas à provoquer la ren-contre. À l’inverse, le prince est un personnage actif, qui doit combattre la reine pour délivrer Blanche-Neige et la sauver.

2. Les principales qualités des héroïnes de contes de fées sont souvent la beauté, la grâce, la gentillesse et l’attention portée aux autres.

3. Dora l’exploratrice, la princesse dans Shrek, Hermione Granger dans la série Harry Potter sont des contre-exemples.

DOC 2 Les stéréotypes traditionnels en matière de genre � Manuel p. 172

1. Stéréotypes associés aux fi lles : obéissantes, gentilles, passives, positives à l’égard de la communauté, investies dans le soin des autres, victimes, ramenées à leur apparence. Stéréotypes associés aux gar-çons : créatifs, forts, intelligents, pleins d’initiative, agressifs, indépendants, curieux, doués d’un esprit de compétition.

2. Un stéréotype est une idée toute faite utilisée pour caractériser un groupe. « Les blondes sont idiotes » est un stéréotype : on part de l’appartenance à un groupe (ici défi ni en fonction du genre et de la couleur des cheveux) pour lui attribuer de façon arbitraire un trait de personnalité. Le stéréotype refl ète les normes et les valeurs du groupe ou de la société dans lequel on est.

3. La socialisation des enfants est différenciée : les normes et les valeurs transmises seront en partie différentes selon que l’enfant est une fi lle ou un garçon. Cette socialisation primaire différenciée peut réduire le champ des possibles et conduire les jeunes fi lles à faire des choix d’études moins ambitieux et/ou à choisir des emplois plus conformes aux représentations sociales de la féminité (emplois subordon-nés en lien avec le soin par exemple).

DOC 3 La socialisation des jeunes de milieu populaire � Manuel p. 173

1. Stéphane Beaud défi nit la socialisation comme du passé déposé et cristallisé dans les corps et les têtes.

2. L’expérience sociale des jeunes de cité est marquée par les conséquences du chômage et de la préca-rité, les privations matérielles, les discriminations.

3. Cette socialisation désavantage les jeunes de milieu populaire à l’école et sur le marché du travail.

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Partie 2 • Thème 1 Les processus de socialisation et la construction des identités sociales100

DOC 4 L’apprentissage de la retenue bourgeoise � Manuel p. 173

1. La retenue n’est pas naturelle : elle est intériorisée lors de la socialisation primaire.2. Les modalités de la socialisation sont doubles : d’une part, une socialisation silencieuse (cf. le docu-ment 3 page 169) à travers l’agencement de l’espace (ici, le salon) ; d’autre part, la réaffi rmation répétée des principes (« tiens-toi droit », etc.).

3. Bousculer des adultes dans le salon, traverser la pièce en courant et en criant, faire des gestes brusques, commencer à manger avant que tout le monde soit servi.

Faire le bilan

Différences produites entre fi lles et garçonspar une socialisation sexuée

Différences produites entre groupes sociaux par une socialisation de classe

Garçons : goût pour la compétition, valorisation du courage, de la force physiqueFilles : valorisation de l’apparence et de l’atten-tion aux autres, ambition limitée

Bourgeoisie : contrôle de soiClasses populaires : image de soi dégradée, frustrations

De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou ruptures ?QUESTION 2

1 La socialisation se prolonge à l’âge adulte ���

DOC 1 L’apprentissage de la médecine, une formation réglementée � Manuel p. 174

1. Normes explicites : le secret médical. Normes implicites : l’attitude à avoir avec un malade.

2. Les étudiants en médecine sont en contact avec leurs enseignants, avec des patients, avec les autres étudiants, avec le personnel de l’hôpital.3. L’action de transformation des individus est réelle, mais elle est plus ou moins forte selon la profession et les modalités de la formation. Il y a une différence entre « devenir médecin » et faire un travail d’hôtesse pendant ses études (cf. document 2 page 174), les effets sur l’identité de l’individu ne seront pas les mêmes.

DOC 2 Les hôtesses : un exemple de socialisation professionnelle informelle � Manuel p. 174

1. Un métier valorisé – un métier dévalorisé ; une formation longue, sélective, très formalisée pour la médecine – un apprentissage informel, « sur le tas » pour les hôtesses.2. On peut faire l’hypothèse que la socialisation professionnelle des médecins les marquera davantage et plus durablement.3. Les jeunes fi lles sont issues principalement de classes moyennes. Dans le récit qu’elles font des règles auxquelles elles doivent se conformer, elles manifestent une distance avec les normes qu’elles édictent, une « distance au rôle », selon l’expression d’Erving Goffman. On peut donc supposer qu’il y a contra-diction entre les deux socialisations et que leur socialisation primaire reposait sur des modèles féminins différents (valorisation du travail, de l’intelligence, et non seulement de l’apparence et la séduction).

DOC 3 Les réunions Tupperware, un lieu paradoxal d’émancipation � Manuel p. 175

1. Ce sont des normes féministes : le modèle d’une femme autonome et émancipée de l’autorité de ses parents et de son mari. Utiliser des moyens de contraception, avoir une activité professionnelle sont des normes associées à ce modèle. Elles s’articulent à des valeurs d’autonomie féminine : les femmes décident de leur vie, et leurs corps leur appartiennent. Elles s’opposent à des normes traditionnelles : la femme au foyer soumise à l’autorité de son mari.2. La transmission des idées et pratiques féministes s’opère à travers les discussions entre femmes qui ont lieu à l’occasion des réunions Tupperware. L’objectif de ces réunions est de vendre de la vaisselle en

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Chapitre 8 La socialisation 101

plastique, mais elles ont pour effet indirect de permettre une discussion libre entre femmes : la liberté de parole conduit à une prise de conscience et autorise des désirs d’autonomie.3. La vie conjugale est aussi l’occasion d’une socialisation secondaire : au contact de son conjoint, on dé-couvre de nouvelles normes : dans le domaine des tâches ménagères, comme l’a étudié J.-C. Kaufmann, ou bien dans les pratiques culturelles, comme il ressort des enquêtes de Lahire (Portraits sociologiques). Les relations d’amitié et de voisinage sont aussi l’occasion de socialisation secondaire.

DOC 4 La vie commune : une socialisation « par frottement » � Manuel p. 175

1. Exemples d’habitudes conjugales : regarder ensemble la télévision le dimanche soir, faire les courses le samedi matin, aller dîner chez des amis.2. La socialisation est un processus inachevé. Elle ne se termine pas avec l’enfance, mais se prolonge à l’âge adulte avec la socialisation dite « secondaire ».3. La socialisation conjugale est durable, mais instable : l’individu modifi e ses pratiques, ses habitudes afi n de tenir compte des goûts et des désirs de son conjoint (par exemple, accompagner son partenaire à un concert). C’est au contact quotidien de l’autre que l’individu change. D’où l’expression de socialisa-tion « par frottement ». Son système de valeurs ne sera toutefois pas modifi é en profondeur.

La socialisation ne s’interrompt pas avec l’enfance, elle se prolonge toute la vie : à la socialisation primaire succède la socialisation secondaire. Cette dernière est prise en charge par de nombreuses instances : la fa-mille, dans laquelle l’individu s’ajuste à la manière de vivre de son conjoint ; l’emploi, qui donne à l’individu bien plus qu’une fonction économique : une identité sociale ; et aussi des associations, des groupes d’amis, des communautés religieuses, etc. Ces socialisations au-delà de l’enfance ne se limitent pas à la vie profes-sionnelle, elles s’exercent également dans l’espace privé.

Faire le bilan

2 Les socialisations passées pèsent sur nos comportements présents ������

DOC 1 Le récit d’une transmission familiale � Manuel p. 176

1. Ce récit révèle l’infl uence qu’a eue la grand-mère d’Alain Passard sur la naissance de sa vocation de cuisinier.

2. L’apprentissage ne se fait pas par les mots, mais par l’observation des gestes que faisait sa grand-mère : par la vue et par le toucher. Il a appris à exécuter des gestes d’une certaine manière par imitation. C’est pourquoi on peut parler d’apprentissage « par corps ».

3. Ici, la socialisation secondaire (professionnelle) se situe dans le prolongement direct de la socialisa-tion primaire. Il y a une continuité entre ces deux temps de la socialisation.

DOC 2 Le choix des études supérieures selon que l’on est une fi lle ou un garçon � Manuel p. 176

1. Dans les écoles paramédicales et sociales, 83 % des étudiants sont des fi lles tandis que, dans les for-mations d’ingénieurs, 27 % seulement des étudiants sont des fi lles (d’après le ministère de l’Éducation nationale en 2013).

2. La sensibilité artistique, le goût de l’écriture, les compétences relationnelles, la capacité à prendre soin des autres sont les goûts et qualités qui ressortent dans les fi lières les plus féminisées. Le goût pour la technologie, la science et la construction, l’esprit de compétition sont les goûts et qualités qui ressortent dans les fi lières les plus masculinisées.

3. Les choix faits par les fi lles et les garçons pour leurs études supérieures apparaissent marqués par la socialisation différenciée qu’ils ont reçue dans leur enfance. Les jeunes fi lles s’orientent vers des fi lières conformes à un stétéotype de métier « féminin » (tourné vers les autres), tandis que les jeunes garçons s’orientent vers des fi lières conformes à un stéréotype de métier masculin (tourné vers la réfl exion et la construction). Par exemple, au cours de la socialisation primaire, on encourage les fi lles à être calmes, polies, au service des autres. Ces qualités se retrouvent ensuite dans les métiers de la vente en contact avec la clientèle ou les métiers du care (infi rmier(ère), assistante sociale, etc.)

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Partie 2 • Thème 1 Les processus de socialisation et la construction des identités sociales102

DOC 3 Réactiver des dispositions enfouies � Manuel p. 177

1. Le confl it entre Agnès et ses fi lles porte sur le rangement (on peut supposer qu’il s’agit de leurs chambres).2. Agnès est marquée par sa socialisation primaire : elle a hérité de sa propre mère des normes dans le domaine du ménage et des façons de ranger. Elle ne part donc pas de « zéro », elle n’invente pas dans sa propre famille les normes qui régissent l’ordre ménager, elle fait avec celles qu’elle a intériorisées enfant et adolescente.3. Cet exemple montre qu’il est diffi cile de se défaire de l’emprise de sa socialisation primaire. Avec le temps, celle-ci est devenue comme une « seconde nature ». Agnès ne semble pas pouvoir lutter contre, même si cela la conduit à être en confl it avec ses fi lles.

DOC 4 Gagner des millions et rester les mêmes ? � Manuel p. 177

1. Les gagnants du loto restent les mêmes au sens où ils conservent les mêmes goûts, les mêmes habi-tudes, même si cette soudaine richesse les met à l’abri du besoin et leur permet de réaliser des rêves qu’ils n’auraient pas pu réaliser sans cela. 2. Pour les gagnants du loto, il n’y a pas de rupture dans leur identité sociale, mais au contraire un senti-ment de continuité. L’argent leur permettra de réaliser ce qui était déjà en eux. Par exemple, pour Marcel et Brigitte Hubert qui aimaient les lectures philosophiques, faire une croisière sur ce thème.3. Cette enquête témoigne de la force de la socialisation primaire car, malgré la très grande somme d’argent gagnée, les manières d’être, de penser, d’agir des individus ne sont pas modifi ées. Elles sont donc profondément inscrites en eux.

Dans les goûts et les dégoûts Aimer lire, aimer cuisiner, faire du sport/ne pas aimer le théâtre, les mathématiques

Dans les attitudes corporelles Manières de marcher, de nager (exemple pris par Marcel Mauss qui n’arrive pas à changer de technique du crawl)

Dans ce qui est valorisé et dévalorisé Valoriser le sens civique/dévaloriser le désordre

Dans les manières de parler Garder un accent, des intonations de la région d’où l’on vient

Faire le bilan

3 L’identité des individus se reconstruit à l’âge adulte ���

DOC 1 L’effet socialisateur d’un événement � Manuel p. 178

1. Un événement peut modifi er la personnalité d’un individu, mais l’effet de cet événement dépendra de son implication dans l’événement, du sens qu’il y a donné et des relais qu’a trouvés l’événement dans l’entourage. Dans le texte, le futur instituteur n’a pas participé directement à Mai 68, mais cet événe-ment a eu un rôle très important pour lui, car il a ouvert le champ des possibles.

2. Les moments révolutionnaires ont une effervescence qui peut faire que, selon Durkheim, « l’homme devienne autre ».

DOC 2 Comment se construit une trajectoire sociale � Manuel p. 178

1. Mohammed vient d’une famille de milieu populaire, ses parents n’ont vraisemblablement pas fait d’études. 2. Un « cadre » est un salarié hautement qualifi é, avec une position hiérarchique élevée qui peut l’amener à « encadrer » une équipe.3. La socialisation familiale ne suffi t pas à expliquer la trajectoire de Mohammed, qui a poursuivi des études supérieures pour devenir cadre. Ce sont d’autres instances de socialisation qui ont été détermi-nantes : le groupe des pairs et une association de quartier. C’est à travers elles que la poursuite d’études supérieures est apparue comme un projet raisonnable et cohérent.

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Chapitre 8 La socialisation 103

DOC 3 Transmission et invention du politique sur trois générations � Manuel p. 179

1. Les soirées électorales vécues en famille permettent de transmettre le goût pour la discussion poli-tique et les règles du jeu politique.

2. Une socialisation intragénérationnelle s’opère entre les générations : des parents aux enfants, des grands-parents aux petits-enfants.

3. Camille conserve le goût pour la politique et une disposition pour l’engagement hérités de sa socialisa-tion familiale, mais ils sont réinterprétés sous l’effet des événements qu’a connus sa génération (socia-lisation intragénérationnelle) : elle s’engagera mais dans un syndicat, et les valeurs qu’elle défendra seront féministes.

DOC 4 Match Point : une socialisation anticipatrice au service d’une ascension sociale � Manuel p. 179

1. Chris souhaite appartenir à la haute bourgeoisie. Dans ce milieu, le capital culturel a beaucoup d’im-portance, ainsi que certaines pratiques de consommation qui manifestent de façon ostentatoire l’appar-tenance à ce groupe social. Aller à l’Opéra, fréquenter les galeries d’art, connaître les grandes œuvres de la littérature, s’habiller avec des vêtements de marque luxueuse, savoir choisir et apprécier du vin, tous ces éléments font partie des normes de ce groupe.

2. Chris s’efforce de se conformer aux normes en vigueur dans la haute bourgeoisie. Tel un caméléon, il met en place une stratégie d’apprentissage des normes de ce milieu social afi n de s’y fondre. Il s’habille comme les membres de ce milieu, lit les livres qui lui donneront les références susceptibles de les impres-sionner, pratique les sports et les loisirs qui sont valorisés dans ce milieu.

3. On peut parler ici de socialisation anticipatrice : pour intégrer ce groupe auquel il désire appartenir mais dont il ne partage pas encore les valeurs et les pratiques, Chris Wilton doit se soumettre à un pro-cessus d’apprentissage des normes de ce groupe (voir question 2).

Au cours de la socialisation secondaire, l’identité se reconstruit. Le présent et le futur dans lequel on se projette introduisent des éléments de rupture. Un événement politique comme Mai 68 peut ainsi avoir un effet socialisateur. De la même façon, l’identifi cation à un groupe de référence prestigieux peut produire une socialisation anticipatrice. Mais le passé demeure inscrit dans l’individu et des expériences présentes peuvent réactiver des dispositions héritées de la socialisation primaire.

Faire le bilan

� Manuel p. 182EXERCICES

EXERCICE 1 1. À la socialisation primaire succède la socialisation secondaire. Ex : socialisation professionnelle.2. C’est la socialisation par les pairs. Ex : transmission des règles du jeu qui sont aussi des règles de com-portement entre enfants dans la cour de récréation.3. La socialisation primaire marque durablement la personnalité des individus. Ex : les pratiques de lecture.4. L’enfant est infl uencé par sa famille, l’école, ses camarades de classe, les médias, le personnel qui le garde, etc.5. La socialisation secondaire se déroule aussi dans l’espace privé. Par ex : la socialisation conjugale.6. Un événement politique peut transformer durablement l’identité de ceux qui y participent. Ex : Mai 68.7. La « féminité » n’est pas une donnée biologique, ce sont des normes et des valeurs variables selon les cultures, que l’enfant intériorise au cours de la socialisation. Ex : les contes de fées transmettent des valeurs associées aux héroïnes féminines : beauté mais passivité face aux événements.8. La valorisation d’un comportement violent par ses camarades s’oppose à la valorisation du calme et du « sérieux » dans la salle de classe par l’enseignant.

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Partie 2 • Thème 1 Les processus de socialisation et la construction des identités sociales104

Mettre en évidence les stéréotypes de genre1.

Socialisation des fi lles Socialisation des garçons

– Jouets proposés : réduits au champ des activités domes-tiques et maternelles, limitent le champ des possibles– Compétences verbales et relationnelles encouragées– Compliments sur l’apparence– Thème de la beauté prédominant dans les jouets, petites fi lles encouragées à plaire, à attirer le regard– Littérature enfantine : personnages masculins prédomi-nants. Intériorisation d’une représentation du masculin comme étant la norme

– Stimulés pour les activités collectives, pour les activités physiques– Compétences mathématiques et scientifi ques– Littérature enfantine : personnages masculins prédominants– Jeux qui développent la réfl exion, la construc-tion, le dépassement de soi– Jouets nombreux et diversifi és qui ouvrent le champ des possibles

2. Stéréotypes féminins Stéréotypes masculins

– Séduction, coquetterie (tête à coiffer, jeux de mise en scène : karaoké)– Affection, prendre soin (poupon)– Minutie (perles, dessin, jeux de loisirs créatifs) (maquillage, Barbie)– Intérieur de la maison (jouets composés de petits éléments)– Tâches ménagères (aspirateur)– Univers réaliste (faire « comme maman »)– Douceur (poupées, petits animaux)– Communiquer– Patience (puzzles, perles)

– Agressivité (jeux de combat, armes)– Compétition (courses de voitures)– Motricité (jeux qui font appel au mouvement)– Extérieur de la maison (jeux d’extérieur)– Univers imaginaire (superhéros)– Esprit scientifi que (petit chimiste)– Conquérir l’espace (vaisseau spatial, astro-naute)

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 183

EXERCICE 2 1. : b. 2. : a et b. 3. : b. 4. b et c.

EXERCICE 3 • Une lycéenne qui adopte les codes vestimentaires et les manières de parler des étudiants en classe préparatoire � Socialisation anticipatrice• Des vestiaires séparés pour les fi lles et les garçons � Socialisation différentielle• Un sociologue qui apprend la boxe � Socialisation secondaire• Un couple qui s’installe ensemble � Socialisation secondaire• Des adolescents qui discutent ensemble de leurs fi lms préférés � Socialisation par les pairs• Un enfant qui apprend à manger avec des couverts � Socialisation primaire• Une étudiante en droit qui passe le concours du barreau pour être avocate � Socialisation secondaire, Socialisation anticipatrice• Une petite fi lle que l’on traite de « garçon manqué » � Socialisation différentielle• Un enfant qui apprend à lever la main avant de prendre la parole à l’école � Socialisation primaire• Un homme qui devient père pour la première fois � Socialisation secondaire

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105Chapitre 8 • VERS LE BAC

ANALYSER LE SUJET DE LA PARTIE 3 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE ���

Étape 11. La consigne « Vous montrerez comment l’identité des individus se reconstruit lors de la socialisation secondaire » invite à décrire les modalités selon lesquelles l’identité sociale se reconstruit à l’âge adulte. Le sujet ne soulève pas de débat (l’idée que les identités se reconstruisent lors de la socialisation secon-daire fait consensus), ce qui exclut les formulations a et c. Il ne s’agit pas non plus de porter un jugement sur la nécessité de cette reconstruction, ce qui exclut la formulation f. Enfi n, le sujet porte sur les modali-tés et non sur les causes, ce qui exclut b. Les formulations a, b, c et f modifi eraient donc le sens du sujet.

2. Le verbe « se reconstruit » suggère que, après une première construction identitaire lors de la sociali-sation primaire, l’individu soumis à de nouvelles instances de socialisation voit son identité se recompo-ser, mêlant des éléments présents et passés.

3. La socialisation secondaire désigne la socialisation qui s’opère à partir de l’adolescence et à l’âge adulte. Devenir parent ou devenir médecin, c’est apprendre de nouveaux rôles et adopter un nouveau comportement.

4. L’intitulé du sujet ne porte pas de limitation précise sur le cadre spatio-temporel. Par défaut, on privi-légiera la France contemporaine.

Étape 21. Des exemples de socialisation secondaire : conjugale, professionnelle, événement socialisateur. Cela correspond aux pages 178-179 du manuel.

2. Notions à mobiliser : normes, valeurs, socialisation primaire, socialisation anticipatrice, pluralité des instances de socialisation.

3. « Le rôle de la famille dans la socialisation » renvoie à la socialisation primaire et est donc hors sujet. En revanche, b, c, et d permettent de mettre en évidence des processus de recomposition des identités à l’âge adulte, ils sont donc dans le sujet.

Étape 3Les deux documents illustrent avec force l’idée que l’identité d’un individu n’est pas fi gée au sortir de l’adolescence. Tout au long de sa vie, il continuera à apprendre et à s’adapter aux nouveaux rôles sociaux qu’il endosse.

Documents Expériences sociales participant à la socialisation secondaire Normes et valeurs acquises

1 La socialisation professionnelle : le métier devient un élément déterminant dans l’identité des per-sonnes (plus le niveau de qualifi cation de l’emploi augmente, plus le métier est cité fréquemment comme un élément de défi nition de soi).

Normes et valeurs liées au métier

2 La socialisation maternelle : devenir mère suppose un apprentissage auprès de sources multiples.

Normes dans la manière de prendre soin d’un bébé, de le nourrir, de se comporter avec lui.

S’entraîner à l’épreuve composéeVERS LE BAC � Manuel pp. 184-185

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux106

Les groupes sociaux Les groupes sociaux

Chapitre9

������

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Ce chapitre, allégé par rapport à la précédente édition, traite de la question suivante : « Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ? » Ce chapitre s’inscrit dans la conti-nuité du précédent sur la socialisation et précède la question du réseau social.

Les indications contenues dans les deux colonnes du programme sont les suivantes :

« On distinguera les groupes sociaux, caractérisés par l’existence d’interactions (directes ou indi-rectes) entre leurs membres et la conscience d’une appartenance commune (familles, collectifs de travail, associations, etc.), des catégories statistiques (PCS, groupes d’âge, etc.).

On montrera que les groupes sociaux se différencient en fonction de leur taille, de leur rôle, de leur mode de fonctionnement et de leur degré de cohésion. On évoquera les situations où les individus prennent comme référence un autre groupe que celui auquel ils appartiennent. »

Notions à aborder : groupes primaire/secondaire, groupes d’appartenance/de référence.

Pour répondre à ces indications, nous cherchons à montrer que les associations humaines sont va-riées. Dès lors, la notion de groupe social ne va pas de soi. Il faut notamment la distinguer des caté-gories statistiques.

Une fois la notion de groupe social défi nie, il s’agit de montrer que les groupes sociaux se différen-cient. Le programme met l’accent sur une distinction issue de la sociologie américaine entre groupes primaire et secondaire. Nous avons retenu ici un extrait de Cooley, à l’origine de cette distinction (p. 191). Enfi n, reste à aborder la dynamique des groupes sociaux via la distinction plus classique entre groupe d’appartenance et groupe de référence (p. 192).

La question de l’impact de la taille d’un groupe sur son fonctionnement est supprimée du programme.

BIBLIOGRAPHIEPOUR DISTINGUER GROUPE SOCIAL ET CATÉGORIE STATISTIQUE

– BOLTANSKI L., Les cadres, la formation d’un groupe social, Minuit, 1982. Un exemple de constitution d’un groupe social.

– BOSC S., Stratifi cation et classes sociales. La société française en mutation, Armand Colin, 6e édition, 2008.

– BOSC S., « Groupe sociaux ou classes sociales ? », Cahiers français, n° 314, La Documentationfran-çaise, 2003.

– BOUDON R. et BOURRICAUD François, Dictionnaire critique de la sociologie, PUF, 2e édition, 2002.– BOUGLÉ C., Qu’est-ce que la sociologie ? (1907), Hachette-BNF, 2013.– DESROSIERES A. et THÉVENOT L., Les catégories socioprofessionnelles, La Découverte, coll. Repères,

4e édition, 2000.– HALBWACHS M., « La statistique en sociologie » (1935), in La statistique, ses applications, les pro-

blèmes qu’elle soulève, PUF, 1944.

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Chapitre 9 Les groupes sociaux 107

SUR LA DISTINCTION ENTRE GROUPES PRIMAIRES ET GROUPES SECONDAIRES– BION W.R., Recherches sur les petits groupes, 1961, trad. fr., PUF, 3e édition, 1976– COOLEY C.H., « Social organization: A study of the larger mind », (1909), repris in ANZIEU D. et

MARTIN J.-Y., La dynamique des groupes restreints, PUF, coll. Quadrige, 2009.– COMBEMALE P., « Communauté et société », Alternatives économiques, n° 237, juin 2005.– COULON A., L’École de Chicago, PUF, 4e édition, 2004.– MALAURIE J., Les derniers rois de Thulé, Plon, coll. Terre humaine, 5e édition, 2001. Un exemple

d’évolution d’une communauté.– SIMMEL G., « Les grandes villes et la vie de l’esprit », 1903, in Philosophie de la modernité, Payot,

2004.

SUR LA DISTINCTION ENTRE GROUPE D’APPARTENANCE ET GROUPE DE RÉFÉRENCE– GOLDTHORPE J.H. et LOCKWOOD D., « Affl uence and the British class structure », repris in BOUR-

DIEU P., CHAMBOREDON J.-C. et PASSERON J.-C., Le métier de sociologue, Éditions de l’EHESS, 2005.– MERTON R.K., Éléments de théorie et de méthode sociologique, A. Colin, 1998.

ENFIN, SUR LES VALEURS DES FRANÇAIS– BRÉCHON P., La France à travers ses valeurs, Armand Colin, 2009.

Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ?QUESTION

1 Les groupes sociaux réunissent des individus partageant des liens et une conscience commune ���

DOC 1 La variété des associations humaines � Manuel p. 188

1. La famille constituerait un groupe social, contrairement à la fi le d’attente.

2. Les individus qui appartiennent à la même famille se connaissent (la famille est un lieu de sociabi-lité et de socialisation) et ont conscience d’appartenir au même groupe (pensons au nom de famille), ce qui n’est pas le cas dans une fi le d’attente (somme d’individus).

Sur la photo : comparer la disposition des personnes (la table familiale favorise les interactions en face-à-face alors que la fi le d’attente introduit une distance : on voit le dos de la personne qui pré-cède, le couloir et le marquage au sol préservent l’intimité).

DOC 2 Les individus appartiennent à de nombreux groupes sociaux � Manuel p. 188

1. En avril 2009, selon le CREDOC, en moyenne, sur 100 salariés âgés de 18 à 25 ans, 42 comptent en premier sur leurs parents en cas de problème dans la vie quotidienne et 29 sur leur conjoint (ou leur petit ami).

2. Les individus se tournent en premier vers leur famille (parents, conjoint et dans une moindre mesure grands-parents) en cas de problème, comme le montrent les données de la question 1. C’est que la famille constitue la première instance de socialisation primaire. Par ailleurs, elle constitue un lieu de solidarité (du latin, solidus, solide : autrement dit le lien social s’y renforce) : entraide quotidienne, fonction de fi let de sécurité, garde des enfants,…

3. On observe que 15 % des individus de l’échantillon ne comptent d’abord que sur eux-mêmes pour résoudre leurs problèmes au quotidien (les amis ou groupes d’amis étant moins mentionnés). Cette donnée permet de nuancer la réponse précédente et fait écho au problème de la solitude, du délite-ment du lien social et des institutions qui l’encadrent.

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux108

4. Plusieurs groupes sociaux sont ici cités par les individus : famille, amis (groupes de pairs), relations de voisinage, collectif de travail, voire citoyenneté via les aides sociales qui rattachent l’individu à l’État. On notera cependant que tous les groupes sociaux n’ont pas la même importance.

DOC 3 Les groupes sociaux ne sont pas de simples catégories statistiques � Manuel p. 189

1. Selon M. Halbwachs, les groupes d’âge ne constituent pas un groupe social. Ils n’ont d’existence que statistique, ils sont une construction du chercheur.

2. L’auteur cherche ici à montrer que les groupes d’âge ne sont pas des groupes sociaux en expliquant que l’âge est une construction sociale. Les défi nitions de la jeunesse, de l’âge adulte et de la vieillesse sont situées et datées (cf. tableau de Bruegel page 187, où les enfants ont des visages d’adulte. De la même manière, il y a aujourd’hui une recomposition des âges de la vie : cf. passage de l’enfance à l’âge adulte ou distinction entre « jeunes » retraités et « dépendants »…). Halbwachs illustre cette idée à la fi n du texte quand il fait référence à l’âge pour entrer dans les affaires en France et en Amérique. On pourrait prendre l’exemple aujourd’hui de l’âge pour être président.

3. On peut donner l’exemple de la répartition de la population par décile selon les revenus disponibles, selon le poids, la taille, le secteur d’activité, le statut…

4. Il faudrait que les groupes d’âge aient des interactions et la conscience d’appartenir au même groupe (et donc de se distinguer des autres).

DOC 4 La société est constituée de multiples groupes sociaux � Manuel p. 189

1. On relève dans le texte les éléments allant dans le sens de l’unité interne du groupe : les habitants ont un « air de famille », une même manière de parler, des objets d’admiration en commun (cf. cathédrale), un sentiment de jalousie commun à l’égard de la ville voisine.

2. Pour Bouglé, cette unité interne n’est en rien contradictoire avec l’existence de différenciations à l’intérieur du groupe. La notion de groupe social n’implique pas l’uniformisation de ses membres (cf. deuxième paragraphe du texte).

3. La ville de Saint-Pol constitue bien un groupe social (il y a des liens directs et un sentiment d’appar-tenir à la ville) (cf. question 1).Cependant, ce groupe social est traversé, constitué d’autres groupes sociaux (« cercles »). Groupes so-ciaux de proximité qui peuvent être fondés sur des affi nités (famille, amis par exemple), des relations professionnelles ou encore de voisinage (cf. question 2).

Groupe social

Catégorie statistique

Des amis qui se connaissent depuis la petite enfance

Les supporters d’un club de football

Les 15-25 ans

Les membres d’une même famille

Les ouvriers

Une mafi a

Les 10 % les plus riches de la population

Faire le bilan

Pour les ouvriers : à discuter : y a-t-il conscience d’appartenir à un groupe ? Peut-on défi nir une catégorie statis-tique précise ? Si oui, c’est un groupe social et une catégorie statistique.

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Chapitre 9 Les groupes sociaux 109

2 Les individus s’associent au sein de groupes primaires et secondaires ������

DOC 1 Tous les groupes sociaux ne se valent pas aux yeux des individus � Manuel p. 190

1. En 2008, selon l’institut de sondage Lavialle, en moyenne, sur 100 personnes interrogées, 97 consi-dèrent la famille comme « très ou assez importante ».

2. Pour le travail, les salariés d’une entreprise ; pour les loisirs, les groupes de pairs ou la famille ; pour la religion, les croyants ou les pratiquants ; pour la politique, les sympathisants ou les membres d’un parti politique.

3. Ce sondage montre d’une part l’importance plus grande de la famille et d’autre part l’existence d’une hiérarchie entre les groupes sociaux : la famille apparaît comme étant environ deux fois plus « impor-tante » que la religion et 2,5 fois plus « importante » que la politique.

DOC 2 Le gang, un exemple de groupe primaire � Manuel p. 190

1. Il s’agit d’un groupe de petite taille organisé autour d’un chef qui planifi e les actions (défi nition des objectifs et des moyens pour y parvenir) et divise le travail. Cette division du travail accorde à chacun une place dans la hiérarchie (un statut). Place associée à un comportement attendu (rôle). Par exemple, le matamore est celui qui va se glorifi er d’exploits imaginaires.

Le gang développe des traditions, une culture communes (voir question 2) et une opinion collective. C’est d’ailleurs la force de celle-ci qui assure la cohésion du groupe.

2. Le chef d’un gang est charismatique. Rassurant et d’une personnalité forte, c’est lui qui mène la barque. Cependant, sa légitimité repose sur sa capacité à répondre aux exigences du groupe, le chef est donc aussi l’expression de la volonté du groupe.

3. Une action est dite traditionnelle lorsqu’elle est dictée par l’habitude. Le gang développe des actions qui prennent leurs racines dans une longue pratique. Plus encore, le gang peut parfois développer une culture, c’est-à-dire un ensemble de normes, valeurs et pratiques (traditionnelles par exemple) com-munes à ses membres.

4. Le sociologue utilise ici deux méthodes : l’analyse de documents administratifs (rapports de police) et la réalisation d’entretiens avec d’anciens membres.

On pourrait imaginer une enquête participante (avec les problèmes que cette méthode peut ici soulever…).

DOC 3 Les caractéristiques des groupes primaires � Manuel p. 191

1. Un groupe primaire est un groupe qui se caractérise par des relations interpersonnelles de face-à-face, fondées sur la coopération. Il est stable et fort.

2. La famille, les amis, le gang (voir document précédent) constituent des groupes primaires.

3. Les groupes primaires sont dits primaires non pas parce qu’ils seraient les premiers ou les plus importants mais parce qu’ils portent en eux la force de l’unité sociale. C’est dans ces groupes que la solidarité est la plus forte, la plus puissante.

DOC 4 L’entreprise, un exemple de groupe secondaire � Manuel p. 191

1. On observe que les ouvriers ont une tâche défi nie avec précision. La division du travail apparaît comme étant poussée horizontalement (entre exécutants aux différents niveaux de la chaîne) et verticalement (entre le contremaître et les ouvriers). Le contremaître contrôle les gestes des ouvriers.

2. Le lien social est ici d’une autre consistance : il n’est plus fort, stable et fondé sur la solidarité et la coopération mais dépend de la division du travail. Les relations interpersonnelles sont plus imperson-nelles et fonctionnelles.

3. On notera qu’une solidarité et des liens sociaux plus forts peuvent se développer au sein de l’entre-prise : pensons au groupe ouvrier (plus précisément, fi gure du « métallo »).

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux110

Faire le bilan

Degré d’organi-sation interne/Différenciation des rôles :très faible, élevé, très élevé

Nombred’individus : petit, moyen, grand

Relations entre individus :relations fonctionnelles, riches/forts, contagion des émotions/imi-tation

Conscience des buts :faible, faible à élevée, élevée

Actions communes : importantes, habituelles et planifi ées, importantes, spontanées voire nova-trices,inexistantes

Foule Très faible Grand Contagion des émotions/imi-tation

Faible Inexistantes

Groupe primaire

Elevé Petit Riches/fortes Élevée Importantes, spontanées voire novatrices

Groupe secondaire

Très élevé Moyen (à grand)

Fonctionnelles Faible à élevée Importantes, habituelles et planifi ées

3 Les individus peuvent se référer à un autre groupe que leur groupe d’appartenance ���

DOC 1 Groupe d’appartenance et groupe de référence ne coïncident pas toujours � Manuel p. 192

1. Le groupe d’appartenance de Cédric et Alexandre est le groupe ouvrier.

2. Ils « cherchent à s’en démarquer », « ne se perçoivent pas vraiment comme des ouvriers », « ne veulent pas être considérés comme tels », plus loin, il s’agit d’« éviter d’avoir à se penser comme ouvrier », « ac-cepter de se défi nir comme ouvrier serait accepter un avenir qu’il rejette violemment », « marquent une distance avec les générations ouvrières précédentes », « rechigne à employer le terme ouvrier », « ne cesse de lorgner vers le groupe plus valorisé des techniciens ».

3. Il y a à la fois rejet d’un groupe considéré comme dominé et ancien (importance de la génération) et volonté de se rapprocher d’un groupe davantage valorisé et prestigieux (celui des techniciens ici).

DOC 2 Les problèmes posés par l’ascension sociale � Manuel p. 192

1. Il y a ici opposition entre la socialisation primaire familiale (Karim est fi ls d’immigré algérien ouvrier et peu qualifi é) et la socialisation secondaire, représentée par l’IEP de Paris.

2. Karim explique que, en entrant à l’IEP de Paris, il a pris ses distances avec son milieu social d’ori-gine, sa famille, son groupe d’appartenance. Cependant, il sent bien qu’il n’appartient pas encore à son groupe de référence (les étudiants de l’« IEP de Paris », les « cadres »). Il s’est détaché des normes, valeurs et pratiques acquises pendant l’enfance.

3. Il travaille dans une grande banque (groupe de référence) arabe (groupe d’appartenance) à New York.

4. Exemples de confl it d’appartenance : la situation de Frank Verdeau dans le document 1. Plus générale-ment, cette situation peut être celle des immigrés, des individus montant dans l’échelle sociale (l’ascen-sion sociale peut parfois être vécue diffi cilement).

DOC 3 Les ouvriers se rapprochent-ils de la classe moyenne ? � Manuel p. 193

1. L’« embourgeoisement des ouvriers » est le processus par lequel les ouvriers se rapprochent du niveau de vie et du mode de vie de la classe moyenne.

2. Les auteurs refusent de considérer l’amélioration du niveau de vie des ouvriers comme une condition

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Chapitre 9 Les groupes sociaux 111

suffi sante à leur embourgeoisement. Il faut aussi que les ouvriers puissent se détacher des normes de leur groupe et épouser celles de la classe moyenne.

3. L’ouvrier traditionnel a comme groupe d’appartenance et de référence le groupe ouvrier.

L’ouvrier coupé de son milieu adhère aux normes de la classe ouvrière mais en est rejeté. Le groupe ouvrier est le groupe de référence mais n’est plus le groupe d’appartenance.

L’ouvrier aspirant à une promotion sociale adhère aux normes de la classe moyenne mais n’est intégré ni au groupe ouvrier ni à la classe moyenne. Le groupe ouvrier n’est plus le groupe d’appartenance, et la classe moyenne devient le groupe de référence.

Enfi n, l’ouvrier assimilé a comme groupe d’appartenance et de référence la classe moyenne.

4. Cédric, Alexandre (document 1) comme Karim (document 2) ne sont plus des « ouvriers traditionnels » (document 3). Ils sont dans la situation de l’ouvrier « coupé de son milieu » (au moins) et même plus sûrement dans celle de l’ouvrier « aspirant à une promotion sociale ».La diffi culté de cette situation vient de la position : l’individu n’appartient plus à son groupe d’apparte-nance et pas encore à son groupe de référence.

DOC 4 L’homme pluriel � Manuel p. 193

1. L’habitus est l’ensemble des dispositions durables (goûts, préférences et aptitudes) qui sont acquises par l’individu au cours de son processus de socialisation et qui guident inconsciemment ses perceptions, ses pratiques et son action dans tous les domaines de la vie.

L’acculturation est le processus de transformation réciproque engagé à la suite de la rencontre de deux groupes humains de cultures différentes. Les transformations touchent les deux cultures.

2. Les transfuges ont appris à adapter leur comportement en fonction du groupe dans lequel ils sont.

3. L’homme peut être dit pluriel en ce qu’il appartient à une pluralité de groupes sociaux dont les normes et valeurs peuvent entrer en contradiction. L’homme appartient à plusieurs « cercles » différents.

4. Les sociétés devenant plus complexes, on peut émettre l’hypothèse selon laquelle les transfuges constitueraient aujourd’hui la règle. Ils seraient l’exception dans une société où l’individu ne serait pris que dans un ou quelques groupes (exemple du clan).

1. Fils d’ouvrier qui devient ouvrier et conserve le même mode de vie.2. Exemple de Karim dans le document 2, exemple des « transfuges ».3. Exemple d’un fi ls d’agriculteur de milieu rural qui souhaite rompre avec son groupe d’appartenance en poursuivant des études de commerce international ; immigré qui retourne dans son pays d’origine suite à des diffi cultés d’intégration.

Faire le bilan

� Manuel p. 196EXERCICES

EXERCICE 1 1. Faux. Contre-exemple : la fi le d’attente ou la foule.2. Faux. Contre-exemple : les groupes d’âge.3. Vrai. La taille du groupe et la nature des relations sociales permettent de distinguer les groupes pri-maires des groupes secondaires.4. Faux. Contre-exemple : un fi ls d’ouvrier qui souhaite devenir cadre.5. Vrai. Même si une ville peut être traversée de différenciations multiples.6. Faux. Il est primaire parce qu’il porte la force de l’unité sociale.7. Faux. Ils sont secondaires car plus grands, moins unifi és, avec un degré d’organisation plus fi n.8. Faux. Il peut appartenir à plusieurs cercles (cf. texte de Bouglé).

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux112

EXERCICE 2

Groupe primaire

Groupe secondaire

Catégorie statistique

Une bande Une administration publique Une famille Une entreprise Des enfants jouant en groupe tous les jours Les membres d’un gouvernement Un groupe socioprofessionnel Des personnes âgées discutant tous les soirs sur un banc Les 15-25 ans Un groupe de bandits

EXERCICE 3

1. Groupe d’appartenance2. Groupe primaire3. Groupe secondaire4. Groupe de référence

Repérer et classer des arguments : les PCS forment-elles des groupes sociaux ?Ce TD a pour objectif de revenir sur la notion de groupe social en s’appuyant sur un outil incontournable en sociologie : la nomenclature des PCS.

Étape 11. Si on suit la défi nition fournie ci-dessus, l’« approche nominaliste » ne permet pas de défi nir des groupes sociaux puisque les individus réunis (en fonction de critères défi nis par le chercheur) n’ont pas nécessairement conscience d’appartenir au groupe en question. L’approche nominaliste permet plutôt de défi nir des catégories statistiques.2. Les PCS sont construites en fonction de critères comme la profession et le statut (on peut d’ailleurs ajouter : la qualifi cation, le secteur d’activité, la taille de l’entreprise, la place occupée dans la hiérarchie, la distinction public/privé). Ces critères sont défi nis par le statisticien, les faits ne les imposent pas.3. La phrase soulignée permet de nuancer la réponse précédente. Les PCS seraient un peu plus que des catégories statistiques. Elles se rapprocheraient des groupes sociaux. 4. La nomenclature des PCS a pour objectif de défi nir des groupes homogènes, c’est-à-dire que les indi-vidus d’un même groupe vont avoir tendance à se rencontrer (cf. importance de la nomenclature pour analyser les mariages), à partager les mêmes goûts (cf. pratiques culturelles), à avoir les mêmes opinions (cf. analyse du vote)… et à en avoir conscience (cf. cinq dernières lignes du texte).

Étape 21. 58 : en 2010, selon l’enquête TNS-Sofres, sur 100 personnes interrogées, 58 en moyenne ont le senti-ment d’appartenir aux classes moyennes.2. Ce document fait apparaître deux grandes évolutions. D’une part, le sentiment d’appartenance aux classes moyennes augmente fortement (+ 27 points de pourcentage entre 1982 et 2010). On a ici un signe de moyennisation. D’autre part, la baisse du sentiment d’appartenance à la classe ouvrière (divisé par près de 4 sur la même période).3. Les groupes retenus par la nomenclature des PCS ne renvoient pas à l’existence d’une conscience d’appartenance forte (sentiment d’appartenance pourtant décisif pour constituer un groupe social). C’est le cas pour les ouvriers mais aussi pour les cadres, les agriculteurs, les artisans et les commerçants. Le groupe social qui semble faire naître un sentiment d’appartenance est la classe moyenne, pourtant absente de la nomenclature.

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 197

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113Chapitre 9 • VERS LE BAC

Étape 3

PCS et groupe social sont proches PCS et groupe social sont distincts

La nomenclature des PCS est réaliste. La nomenclature des PCS repose sur une approche nominaliste.

La nomenclature vise à regrouper les individus au sein de groupes sociaux homogènes.

Les PCS sont des catégories statistiques.

Les critères retenus pour constituer ces groupes sont nombreux, ce qui doit permettre de constituer des groupes ayant une conscience d’appartenance en plus de caractéristiques communes.

Les individus composant les groupes socio-professionnels n’ont pas une conscience d’appartenance forte.

La nomenclature des PCS est dès lors utile pour étudier les ma-riages, les inégalités, le vote ou encore les pratiques culturelles.

Les frontières entre les groupes sociaux sont de plus en plus fl oues (moyennisation).

TROUVER ET CLASSER LES ARGUMENTS DE LA DISSERTATION ���

Il s’agit avec ce sujet d’exercer les élèves à « trouver et classer les arguments de la dissertation ».Un argument est une information permettant de montrer, dans le cadre d’une démonstration ou d’un raisonnement, qu’une affi rmation est vérifi ée et n’est pas gratuite, à l’inverse d’une opinion. Les élèves devront distinguer arguments et exemples (étape 1) ; repérer et rechercher les arguments (étape 2) ; pour enfi n organiser les arguments (étape 3).

Étape 11. a. Argument 2. b. illustre a. b. Exemple d. illustre c. c. Argument d. Exemple

Étape 21. Partie 1 : Les jeunes semblent pouvoir constituer un groupe social…Partie 2 : … Cependant, caractériser sociologiquement les jeunes comme un groupe social est discutable.

2. Le premier argument (les jeunes constituent un groupe aux frontières fl oues) peut être rattaché au document 2 mais aussi aux documents 1 et 3 (les catégories d’âge reposent sur des conventions par défi nition discutables).Le deuxième argument (les jeunes ont des goûts et des pratiques culturelles communs) se retrouve dans le document 1 (exemple de la musique).

3. Le document 3 peut s’utiliser dans la partie 1 avec l’idée qu’il est possible de défi nir statistiquement la jeunesse. Il s’agirait ici des 15-24 ans (approche nominaliste, cf. TD). Cependant, cette défi nition statistique ne fait pas l’unanimité : elle pose le problème de la frontière du groupe (À partir de quand devient-on jeune ? À partir de quand ne l’est-on plus ?).

4. Les notions essentielles sont les suivantes : groupe primaire/secondaire, groupe d’appartenance/de référence. Les indications complémentaires distinguent les notions de catégories statistiques et de groupe social.Ces deux dernières notions sont ici à mobiliser.

5. Argument supplémentaire pour la partie 1 : Les jeunes peuvent avoir le sentiment d’appartenir à un même groupe (logique de distinction par rapport aux autres groupes d’âge et intégration à des groupes de pairs ; lien possible avec la notion de groupe primaire via les groupes d’amis).Argument supplémentaire pour la deuxième partie : Les jeunes constituent un ensemble hétérogène/éclaté aux pratiques et habitus (chapitre sur la socialisation) variés.

S’entraîner à la dissertationVERS LE BAC � Manuel pp. 198-199

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux114

Étape 31. et 2.

Partie 1 : Les jeunes semblent pouvoir constituer un groupe social…

Argument 1 : Il est possible de définir statistiquement la jeunesse.Exemple 1 : Document 3 : les « 15-24 ans »

Argument 2 : Les jeunes ont des goûts et des pratiques culturelles communs.Exemple 2 : Les jeunes écoutent plutôt du rap, du RnB et du rock (document 1).

Argument 3 : Les jeunes peuvent avoir le sentiment d’appartenir à un même groupe.Exemple 3 : Les relations entre amis de même âge ou pratiquant les mêmes activités sportives par exemple sont fortes (groupe primaire).

Partie 2 : … Cependant, caractériser sociologiquement les jeunes comme un groupe social est discu-table.

Argument 1 : Les définitions statistiques de la jeunesse ne font pas l’unanimité.Exemple 1 : Il n’existe pas de définition stabilisée de la jeunesse : pourquoi pas les 16-25 ans ? Les 16-29 ans pour certaines études du CREDOC ? 18 ans, âge de la majorité légale ? (retour sur le document 3).

Argument 2 : Les jeunes constituent un groupe aux frontières floues.Exemple 2 : Les jeunes sortant des grandes écoles comme l’ENA ont davantage les attributs des adultes (document 2).

Argument 3 : Les jeunes constituent dès lors un ensemble hétérogène/éclaté aux pratiques et habitus (chapitre sur la socialisation) variés. Un sentiment d’appartenance commun est dès lors difficile.Exemples : pluralité des « tribus » (cf. modes vestimentaires ou musique). Musique et vêtements sont utilisés pour se distinguer des autres groupes de pairs.

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Chapitre 10 Les réseaux sociaux 115

������

Les réseaux sociauxLes réseaux sociaux

Chapitre10

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Ce chapitre répond à l’introduction d’un thème nouveau dans le programme de première : les réseaux sociaux. Cette nouveauté est à l’origine de plusieurs diffi cultés que nous avons essayé de prendre en compte dans notre présentation.

Tout d’abord, il s’agit d’éclaircir une notion qui peut paraître familière avec le développement d’In-ternet, mais qui renvoie à une problématique plus profonde : Comment penser et modéliser les rela-tions sociales ? Aussi, à la fois pour les élèves et pour les collègues qui n’auraient pas eu l’occasion de se familiariser avec cette approche relativement récente, nous avons choisi d’interroger le concept de réseau en partant d’exemples concrets que l’on peut rattacher à des analyses plus profondes et anciennes, comme celles de Georg Simmel. C’est aussi pour cette raison que nous avons choisi d’inté-grer quelques graphes, sans développer par trop les concepts qui les accompagnent. Nous voulons simplement donner une idée du réseau, sans pour autant, comme le stipule d’ailleurs le programme, creuser l’outillage technique de cette analyse.

Ensuite, le programme conduit à envisager plusieurs notions (capital social, liens forts/faibles) et thématiques proches de l’analyse de réseaux (réseau et marché du travail). Compte tenu du temps im-parti, nous avons choisi de traiter – comme cela est d’ailleurs logiquement fait généralement dans les ouvrages de supérieur – la question de la sociabilité qui peut apparaître comme l’un des préalables aux autres concepts. En outre, ce point peut être l’occasion de s’interroger à propose de l’impact des nouvelles technologies sur la sociabilité. Cette dernière envisagée, on voit qu’elle peut être une ressource. Plus précisément, le réseau est vecteur d’un ensemble de ressources variées – conseils, informations, entraide... En ce sens, il est un capital social. Ici, nous essayons de montrer l’apport de l’analyse de réseaux sociaux dans l’interprétation donnée à cette notion. Mais nous avons choisi de montrer que la notion dépasse l’analyse de réseaux. Cela apparaît d’autant plus important que les au-teurs ayant popularisé ce concept – Pierre Bourdieu, Robert Putnam – n’étaient pas spécifi quement des utilisateurs de ces techniques. Enfi n, nous abordons la question du rôle de la sociabilité dans la recherche d’un emploi. Ce quatrième dossier, peut-être un peu plus complexe, essaie de montrer que, loin d’être un gadget, l’analyse de réseaux sociaux est capable de saisir de manière originale la circulation des ressources – notamment avec la notion de trou structural.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES INTRODUCTION AUX THÈMES DU CHAPITRE

– MERCKLÉ Pierre, Sociologie des réseaux sociaux, La Découverte, coll. Repères, 2011. Cette édition contient notamment un chapitre sur les réseaux électroniques et leur impact sur les individus et les réseaux. L’auteur y met en perspective les différentes enquêtes menées sur ces questions, sans qu’aucune thèse tranchée puisse se dégager.

– PONTHIEUX Sophie, Le capital social, La Découverte, coll. Repères, 2006.– STEINER Philippe, La sociologie économique, La Découverte, coll. Repères, 2007. Pour la partie trai-

tant plus particulièrement des réseaux.

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux116

GÉNÉRALITÉS– DEGENNE Alain, FORSE Michel, Les réseaux sociaux, Armand Colin, coll. U, 2e édition, 2004. Une présen-

tation assez exhaustive des concepts, des méthodes et des thématiques de l’analyse de réseaux.– LAZEGA Emmanuel, Réseaux sociaux et structures relationnelles, PUF, coll. Que sais-je ?, 2007. Une présen-

tation des techniques de l’analyse de réseaux sociaux appliquée à des enquêtes sur des réseaux complets.

POUR ALLER PLUS LOIN– BEVORT Antoine, LALLEMENT Michel (sous la direction de), Le capital social, performance, équité et

réciprocité, La Découverte, MAUSS, coll. Recherches, 2006. Une mise en perspective critique, appliquée à différents domaines de recherche, de la notion de capital social.

– GRANOVETTER Mark, Sociologie économique, Seuil, coll. Économie humaine, 2008. Une reprise de dif-férents travaux de l’auteur.

ARTICLES – « Internet bouleverse-t-il les rapports sociaux ? », Alternatives économiques, avril 2011.– « Un monde de réseaux », Sciences humaines, n° 104, avril 2000.

SITOGRAPHIE – www.insna.org. Réseau international pour la recherche sur les réseaux sociaux fondé en 1978 par le chercheur Barry Wellman ; site en anglais.– www.insee.fr. L’INSEE publie régulièrement, par exemple, des données sur la sociabilité comme dans France, portrait social 2010.– www.societe.com. Pour trouver quelques éléments concernant les liens entre entreprises.

Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?QUESTION

1 Les réseaux sociaux : un terme à la mode, une idée ancienne ������

DOC 1 Le réseau Internet � Manuel p. 202

1. On parle de réseaux sociaux à propos de ces sites parce qu’ils permettent de créer et d’entretenir des rela-tions, des liens entre des individus. Ces derniers peuvent se connaître au préalable – groupe d’amis – ou non.

2. La question posée par l’enquête d’Amori Yee Mikami peut se présenter ainsi : Les relations créées par les adolescents sur les sites de réseaux sociaux sont-elles des substituts aux rencontres réelles ? Ce fai-sant, isolent-elles les adolescents ?

3. Il semble que ces sites n’aient pas un impact aussi négatif que le craignent les parents sur la sociabi-lité des utilisateurs. En effet, ces sites permettent généralement de renforcer des liens déjà existants. Que ce soit les enfants présentant des « troubles (agressivité ou dépression) » ou d’autres adolescents, l’enquête révèle que les jeunes gens cherchent des « gens qui leur ressemblent ».

DOC 2 Le réseau, une idée ancienne � Manuel p. 202

Ce document a pour objectif de montrer la polysémie du terme « réseau » pour spécifi er son sens sociologique.

1. À l’origine, le terme réseau désignait un objet concret (un morceau de tissu ou encore un fi let). Pro-gressivement, il a été employé par analogie pour désigner un système de mise en relation qui permet de faire circuler des éléments (réseau sanguin, nerveux). L’usage du terme devient de plus en plus abstrait avec l’idée de réseau informatique ou, en sociologie, de réseau social.

2. Le passage souligné signifi e que, par « réseau social », on n’entend pas un moyen matériel qui per-met à des individus de communiquer (réseau téléphonique) mais les relations que des individus ou des groupes entretiennent ou non. Autrement dit, il ne s’agit pas de savoir si les moyens techniques d’entrer en relation existent, mais de voir si des relations sont tissées ou non par des individus.

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Chapitre 10 Les réseaux sociaux 117

3. Pour un sociologue des réseaux sociaux, le réseau désigne l’ensemble des liens qui existent entre des individus et/ou entre des groupes sociaux. Ces liens peuvent être de différentes natures (amicaux, pro-fessionnels...) et peuvent véhiculer différentes ressources (conseils, informations...).

DOC 3 Le sociogramme, un instrument d’étude des réseaux � Manuel p. 203

Ce document a pour objectif de montrer la relative ancienneté de la notion de réseau social et d’en don-ner une représentation possible dans un graphe. On notera que l’étude menée par Jacob L. Moreno a lieu dans des établissements des États-Unis.

1. Le sociogramme est un graphe par lequel on peut modéliser un réseau de relations sociales. Chaque point y représente un individu – ou éventuellement un groupe – et chaque arc une relation, à laquelle on peut donner un sens – par une fl èche – s’il s’agit par exemple d’un don sans retour direct, ou d’une désignation, dans l’exemple de Moreno.

2. Les fi lles choisissent plutôt des fi lles comme voisines et les garçons choisissent plutôt des garçons comme voisins.

3. C’est en ce sens que l’on peut parler de relations homosexuelles. Autrement dit, dans la classe, on peut observer un « clivage sexuel ». Plus généralement, l’auteur montre que ce clivage s’observe dans nombre de classes de ce niveau, soit la quatrième classe. Cependant, à un âge plus jeune, Moreno note la plus grande importance des relations hétérosexuelles : les relations différenciées se développent donc « progressivement ».

DOC 4 La société, un ensemble de réseaux � Manuel p. 203

Comme pour toute discipline, certains sociologues des réseaux (Michel Forsé par exemple) essaient de trouver un fondateur. G. Simmel (1858-1918) est l’un des noms souvent évoqués pour son approche des actions réciproques.

1. Selon G. Simmel, les individus nouent différents types de liens plus ou moins durables : il peut s’agir de liens de camaraderie, de liens de compétition, voire de confl its.

2. Les interactions ou actions réciproques sont l’expression sensible, concrète de ce qui unit les indi-vidus, de ce qui unit les éléments d’un groupe social. Ces interactions sont l’expression de la cohésion sociale, elles lui donnent une structure.

3. G. Simmel peut être perçu comme un précurseur de l’analyse de réseaux sociaux parce qu’il place la relation entre des individus au cœur de son analyse. En outre, il parle de « formes sociales ». On pourrait peut-être dire que le sociogramme est une représentation de ces formes.

1. Les réseaux sociaux désignent bien plus que des réseaux informatiques.2. L’analyse des réseaux sociaux s’intéresse à tous les types de relations nouées par les individus, durables ou non, positives ou négatives...3. Pour cet auteur, la société peut être perçue comme un ensemble d’interactions entre des individus ou des groupes d’individus.

Faire le bilan

2 Les formes de sociabilité ������

DOC 1 Les rallyes mondains : des rencontres pour tisser des liens � Manuel p. 204

1. Les personnes concernées par les rallyes mondains sont les enfants de l’aristocratie et plus générale-ment ceux de la haute bourgeoisie.

2. Ce type d’événement permet à ces enfants de développer des relations. Ces dernières peuvent s’avérer utiles dans l’obtention d’un stage par exemple. En d’autres termes, cela permet de développer un réseau de conseils, d’aides...

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux118

3. Précisément une analyse de réseaux portant sur les rallyes mondains pourrait chercher à mettre en évidence les liens entre les participants et les ressources qui circulent entre eux.

DOC 2 La sociabilité des Français � Manuel p. 204

1. Selon l’INSEE, en 2011, environ 30 % des cadres rencontraient leur famille au moins une fois par se-maine alors que 45 % d’entre eux rencontraient des amis au moins une fois par semaine. La même année, selon la même source, sur 100 cadres, 70 environ communiquaient au moins une fois par semaine avec des membres de la famille alors que 60 environ communiquaient avec des amis.

2. Ce document nous montre bien que la sociabilité des Français prend différentes formes. D’une part, elle se constitue de différents types de relations : des relations de parenté mais aussi des relations ami-cales. D’autre part, on voit que cette sociabilité s’exerce de différentes manières : elle peut se faire par contact direct – des rencontres – mais aussi sans face-à-face – communication à distance.

3. Si toutes les formes de sociabilité sont présentes dans tous les groupes, leur importance varie d’un groupe à l’autre. Dans la plupart des cas – sauf chez les agriculteurs –, la proportion de communications à distance est plus importante que celle des rencontres. En outre, ces communications à distance sont, dans tous les cas, plus importantes avec la famille qu’avec les amis. De ce point de vue, la proportion d’ensemble est révélatrice : plus de 60 % des actifs de 16 ans ou plus communiquent à distance avec leur famille au moins une fois par semaine et 55 % environ communiquent avec des amis.Cependant, lorsqu’il s’agit de rencontres, on constate des différences entre groupes socioprofession-nels. Si les agriculteurs rencontrent plus leur famille que leurs amis, chez les cadres et les professions intermédiaires, dans une moindre mesure, on observe la tendance inverse.Ce phénomène est peut-être à mettre en relation avec la profession exercée qui n’implique pas le même type de relations avec la famille. En particulier, dans l’agriculture, la famille est liée à la transmission de l’outil de travail. Pour cette catégorie, les relations familiales sont de fait plus nombreuses.À noter : ce document est à relier au doc 4 p. 205 qui, d’une certaine manière, en généralise les résultats.

DOC 3 Les nouvelles technologies modifi ent-elles la sociabilité ? � Manuel p. 205

1. « Plus on se voit et plus on s’appelle. » En réalité, loin de se substituer à une autre forme de sociabilité, le téléphone est un moyen de prolonger des formes de sociabilité déjà existantes. Ainsi, les personnes avec lesquelles on entretient des contacts téléphoniques sont souvent celles que l’on rencontre ou que l’on a rencontrées par ailleurs. Peut-être en va-t-il de même avec l’usage des réseaux sociaux électro-niques.

2. En un sens, les réseaux électroniques pourraient faciliter l’appartenance à des sous-groupes spéciali-sés dont les membres sont faiblement reliés : un même individu peut appartenir à un groupe de joueurs, participer à un forum de discussion sur tel ou tel sujet…

3. L’effet des nouvelles technologies sur la sociabilité n’est pas évident à saisir. Comme le suggère la réponse précédente, ces nouvelles technologies pourraient encore ouvrir la sociabilité de tous les indi-vidus. Mais, comme l’explique le dernier paragraphe du texte, certains sites, comme les sites de ren-contre, ne favorisent pas l’hétérogamie sociale. Au contraire, certains semblent même mettre en avant une forme d’homogamie en faisant des tests d’affi nités. Il est donc diffi cile de conclure sur l’affi rmation selon laquelle les nouvelles technologies permettraient à tous d’appartenir à un même réseau social qui diffuserait un seul type de valeurs et les nivellerait.

DOC 4 Une sociabilité mouvante selon l’âge et l’appartenance sociale � Manuel p. 205

1. On remarque que le volume de la sociabilité est d’autant plus important que le groupe social est élevé. Contrairement à l’idée répandue d’une sociabilité populaire foisonnante, les membres des groupes so-ciaux les plus élevés entretiennent plus de relations.

2. La sociabilité est beaucoup plus équilibrée dans les milieux sociaux populaires. À mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie sociale, cette sociabilité va être tournée soit beaucoup plus vers l’extérieur, soit vers l’intérieur.

3. Avec l’âge, la sociabilité varie tant dans sa forme que dans son volume. Dans un premier temps, le nombre de relations s’élève légèrement avec l’âge, quelle que soit l’origine sociale, avant de diminuer

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Chapitre 10 Les réseaux sociaux 119

(la fi n de la vie professionnelle constitue sans doute un cap). De plus, au début de la vie, la sociabilité est plutôt tournée vers l’extérieur – avec par exemple les relations amicales tissées à l’école. Progressi-vement, cette sociabilité s’oriente de plus en plus vers l’intérieur, le foyer, les relations familiales – ce phénomène peut être relié à la formation du couple.

Faire le bilan

1. La sociabilité concerne l’ensemble des relations amicales, mais aussi familiales, associatives...2. Par conséquent, la sociabilité renvoie à l’ensemble des relations vécues par un individu.3. Cette idée paraît confi rmée en France par l’étude présentée par A. Degenne et M. Forsé.4. Par conséquent, la sociabilité varie bien en fonction croissante du milieu social.5. Il semble que les nouvelles technologies permettent plutôt de compléter des réseaux de relations plus tradi-tionnels.

3 Le capital social : une ressource individuelle mais aussi collective ������

DOC 1 Des portefeuilles de relations � Manuel p. 206

1. Le carnet d’adresses représente ici le réseau social de la personne interviewée. Il recense en effet toutes les personnes avec lesquelles elle a des contacts.

2. Le réseau permet d’accéder à un ensemble de ressources. Les auteurs notent qu’il est une structure véhiculant « le don et le contre-don ». On peut recevoir des conseils, des informations, de l’aide et on en apporte aux autres membres du réseau.

3. De fait, on voit apparaître un système d’échange généralisé indirect : la réciprocité n’est pas directe. Le contre-don ne vient pas nécessairement directement de celui à qui l’on a donné, comme l’exprime l’exemple développé par les auteurs. Par conséquent, cela laisse l’impression d’une gratuité : on donne mais on ne sait pas quand on recevra. Mais les « renvois d’ascenseur » existent, de sorte que cette gra-tuité est relative.

DOC 2 Le réseau est un capital social � Manuel p. 206

1. Pour P. Bourdieu, certaines relations peuvent véhiculer des ressources intéressantes pour les individus qui les tissent : comme un capital économique, ces relations peuvent rapporter. Aussi le capital social peut se défi nir comme l’ensemble des ressources qu’un réseau de relations permet d’obtenir.

2. Pour l’auteur, le volume de capital social est étroitement lié à la possession des deux autres formes de capitaux : le capital culturel et le capital économique, structurant eux-mêmes l’espace social. En effet, pour lui, le capital économique et/ou culturel constitue une ressource pour tisser des relations. En même temps, une bonne position sociale attire les relations, de sorte que les relations vont aux relations.

3. Ce capital social se construit grâce à un ensemble de « pratiques » (comme certains sports (golf), certains jeux de société (bridge)...) et d’événements organisés, tels que les rallyes mondains (cf. docu-ment 1, page 204). Tout cela offre, aux individus des milieux sociaux les plus aisés, l’occasion de se rencontrer et donc d’entretenir des relations.

DOC 3 Le réseau L’Oréal et ses dirigeants � Manuel p. 207

Ce document cherche à donner une représentation concrète d’un réseau. On fera attention au fait que les interprétations que l’on peut faire des relations ne sont que des suppositions. Il ne s’agit pas d’ailleurs de dire que ces relations impliquent une collusion, mais d’évoquer quelques ressources véhiculées par ces réseaux et d’en identifi er les bénéfi ciaires potentiels variés.

1. Les liens présentés dans ce schéma peuvent, peut-être, être profi tables aux administrateurs. Les conseils d’administration sont l’occasion de rencontres au cours desquelles des informations sont échan-gées. Bien plus, on peut imaginer que cette mise en relation permet aussi des échanges dans un cadre moins offi ciel, plus informel. Ces informations peuvent être utiles pour la carrière d’un administrateur, ou encore pour les choix qu’il a à faire.

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux120

2. Ces liens peuvent sans doute profi ter également aux entreprises reliées par l’intermédiaire de ces administrateurs. Par exemple, on constate que deux des administrateurs au moins sont en lien avec des banques ou des sociétés d’investissement. Cela peut, peut-être, être un atout si L’Oréal a besoin de fi nan-cer une stratégie de développement.

3. Par conséquent, on voit bien que le réseau ne profi te pas simplement à une seule personne. Il peut profi ter à tous les administrateurs mais aussi aux entreprises qu’ils relient.

DOC 4 Le capital social comme ressource collective � Manuel p. 207

1. Il s’agit de tous les éléments sociaux qui favorisent la coopération et ce faisant procurent des béné-fi ces collectifs. Les réseaux de relations sont donc un élément de ce capital social : ils sont un support et un véhicule de normes et de confi ance pour leurs membres.

2. En Italie, d’après cet auteur, certaines régions (le Nord) sont plus prospères et plus démocratiques. D’autres (le Sud) sont moins prospères, moins démocratiques, plus « inciviques ».3. Le niveau du capital social paraît expliquer ces disparités. En effet, au Nord, on trouve une multiplicité d’institutions qui renforcent la sociabilité (associations, chorales...). À l’opposé, les régions du Sud sont beaucoup plus marquées par la corruption : la sociabilité y est moins diversifi ée.4. R. Putnam donne à la notion de capital social une défi nition plus extensive que celle de P. Bourdieu. (Voir réponse à la question 1.)

Faire le bilan

1. Le capital social est aussi bien une ressource individuelle que collective : il peut bénéfi cier à un individu aussi bien qu’à un ensemble d’individus ou de groupes.2. Il peut éventuellement véhiculer ce type de ressources mais il peut s’agir plus largement d’informations, de conseils...3. L’abondance des relations favorise la vitalité économique et démocratique d’une région, d’un pays. C’est ce que montre l’exemple italien. Dans un ouvrage célèbre, Bowling Alone, R. Putnam s’inquiète d’ailleurs de la diminution de la participation aux associations pour la vie démocratique des États-Unis.4. Par conséquent, pour lui, le capital social est vu avant tout comme une ressource collective.

4 Le rôle des réseaux sociaux dans la recherche d’emploi ������

DOC 1 Comment rechercher un emploi ? � Manuel p. 208

1. Viadeo se défi nit comme un réseau social professionnel. Son but est de mettre en relation des individus en mettant en avant leurs caractéristiques professionnelles et ainsi de les aider dans leur carrière pour trouver un emploi ou en changer, par exemple. Symétriquement, les entreprises pourraient trouver ici un moyen de recruter. De son côté, Linkedin offre le même type de services.

2. Pour trouver un emploi, il est possible d’utiliser ces sites. Mais on peut également poser spontanément sa candidature dans une entreprise. Il est également possible de consulter des offres d’emplois dans un journal ou en se rendant à Pôle Emploi. On peut également s’inscrire dans une agence d’intérim qui confi era aux inscrits des missions dans des entreprises. Parfois, on peut aussi obtenir des informations d’emplois par le bouche à oreille.

DOC 2 La force des liens faibles � Manuel p. 208

1. La notion de lien fort désigne des relations régulières, fréquentes, auxquelles on accorde beaucoup d’importance. Généralement, les personnes avec lesquelles un individu a des liens forts se connaissent les unes les autres. À l’opposé, les liens faibles sont moins importants, ils s’établissent plutôt entre des individus n’appartenant pas aux mêmes groupes sociaux, aux mêmes cercles.2. D’après l’étude menée par Mark Granovetter, les individus trouvent essentiellement leur emploi grâce à leurs liens sociaux, soit 56 % des personnes interrogées. Les individus trouvent donc majoritairement

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Chapitre 10 Les réseaux sociaux 121

un emploi par leur réseau social. C’est notamment sur la base de ce constat que M. Granovetter considère que les relations économiques sont nettement encadrées dans les relations sociales.3. De plus, on peut parler de « force des liens faibles » (selon le titre même d’un article deM. Granovetter) parce que ce sont essentiellement par eux que l’accès à l’emploi s’opère. En effet, plus de 80 % des personnes interrogées ont obtenu une information relative à leur emploi par le biais de per-sonnes qu’elles rencontrent occasionnellement ou rarement.

DOC 3 Comment les entreprises recrutent-elles ?� Manuel p. 209

1. Selon l’Association pour l’emploi des cadres, en 2011, environ 85 % des entreprises utilisaient les offres d’emplois pour tenter de recruter. La même année, selon la même source, environ 45 % des cadres embauchés l’étaient suite à une offre d’emploi.2. En termes de moyens utilisés pour recruter, les offres d’emplois et les candidatures spontanées do-minent, suivies par le réseau du recruteur. Mais, en termes de recrutement, si les offres d’emplois sont un moyen privilégié, l’importance du réseau est bien visible : 20 % des embauches sont issues du réseau du recruteur et environ 10 % relèvent de la cooptation. Par conséquent, dans 30 % des cas, le réseau a joué dans le recrutement.3. L’analyse de Mark Granovetter est donc partiellement confi rmée par cette enquête. Bien sûr, les recru-tements de cadres passent essentiellement par des offres d’emplois, donc en dehors du réseau. Mais environ un tiers – question 2 – passent tout de même par des relations. Il est diffi cile ici de conclure sur la force des liens faibles, puisque les données ne précisent pas cela. On pourra tout au plus suggérer que la « cooptation » implique peut-être plus des liens d’interconnaissances forts puisqu’elle est sans doute liée à l’appartenance à un même groupe, alors que le « réseau de relations du recruteur » laisse plus de place aux liens faibles.

DOC 4 Les liens faibles dépendent de la structure du réseau � Manuel p. 209

Ce document permet de donner une représentation graphique aux liens faibles. Les trous structuraux peuvent en effet révéler la présence de liens faibles.

1. D’après le graphe, Jules et Jim ont tous les deux cinq contacts directs. Néanmoins, ces contacts ne leur procurent pas un accès aux mêmes contacts indirects. On remarque notamment que Jim a accès à deux sous-groupes d’individus fortement reliés entre eux (ou cliques) grâce à ses contacts directs, tandis que Jim a accès à cinq sous-groupes différents.

2. Par conséquent, le réseau de Jules est beaucoup plus riche en trous structuraux, ce qui signifi e que ces contacts directs sont peu – voire pas du tout dans le cas présent – en contact entre eux. En revanche, les contacts directs de Jim se connaissent souvent entre eux.

3. R. Burt note que les trous structuraux offrent vraisemblablement un accès à des informations plus diversifi ées car détenues par des cliques différentes. En outre, l’individu qui a un réseau riche en trous structuraux peut mieux contrôler la circulation de ces informations. Ces dernières peuvent lui permettre de mieux réussir dans ses projets. De fait, l’auteur observe que de tels individus obtiennent plus facile-ment une promotion.

Le moyen le plus courant pour trouver un emploi est de consulter les offres d’emplois. Toutefois, une étude menée par Mark Granovetter a mis en évidence le rôle du réseau social dans la capacité à trouver un emploi. Il montre notamment que, parmi tous les liens, ce sont les liens faibles qui permettent d’accéder à de meilleures informations.

Faire le bilan

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux122

EXERCICE 1 1. Faux. La notion de réseaux sociaux renvoie à toutes les relations interindividuelles quels que soient les moyens utilisés.2. Faux. Il s’agit d’analyser les relations entre les individus et parfois d’étudier les propriétés structu-rales (ex : présence ou absence de trous structuraux) du réseau.3. Vrai. Les relations permettent de véhiculer des ressources, même minimes.4. Vrai. Dans une logique bourdieusienne, la notion de capital social est plus restrictive. Les études montrent en outre que la sociabilité est plus développée dans les milieux sociaux élevés.5. Vrai. Dans l’approche de Ronald Burt, les trous structuraux permettent d’accéder à une information, à des ressources variées.6. Vrai. Beaucoup d’emplois sont trouvés grâce à des relations.7. Vrai.8. Vrai. Cette idée est notamment mise en avant par Robert Putnam.9. Vrai. Et ce d’autant plus que les relations interindividuelles sont nombreuses.10. Faux. Voir doc 4 p. 205.

EXERCICE 2 L’analyse de réseaux sociaux se propose d’analyser la société non pas en partant uniquement des com-portements individuels, ni par rapport aux normes qui s’imposent aux individus, mais en s’attachant aux relations entre individus.Le nombre de relations d’un individu défi nit sa sociabilité. Celle-ci infl ue notamment sur sa capacité à accéder à l’information, autrement dit sur son capital social. D’après Ronald Burt, celui-ci dépend no-tamment du nombre de trous structuraux d’un réseau social.Le capital social joue notamment un rôle essentiel dans la capacité à trouver un emploi Sur ce point, M. Granovetter a notamment montré le rôle des liens faibles.

EXERCICE 3 Capital social = ensemble des ressources individuelles ou collectives que procure un réseau.Sociabilité = ensemble des relations qu’un individu entretient avec les autres, et des formes que prennent ces relations.Réseau = ensemble de relations entre individus.Lien fort = relation entre deux individus qui se rencontrent fréquemment et qui sont généralement en contact avec un ensemble d’individus identiques.Lien faible = relation entre deux individus qui se côtoient de manière occasionnelle et qui n’ont généra-lement pas ou peu de liens communs avec des tiers.

Mener une enquête : quelle est la distance entre les membres d’une société ?

Il s’agit ici d’essayer de construire un graphe permettant de répondre au problème du petit monde (dénombrer le nombre de liens à mobiliser en moyenne pour que deux élèves de l’établissement soient en contact). Pour cela, les élèves devront construire un protocole d’enquête. Les résultats devront être synthétisés dans un article qui prend la forme d’un article scientifi que. Ainsi, le TD permet de travailler un ensemble de compétences : capacité à émettre des hypothèses, à raisonner, à argumenter, à exposer clairement une recherche.

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 213

� Manuel p. 212EXERCICES

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123 Chapitre 10 • VERS LE BAC

MOBILISER ET RELIER LES DOCUMENTS ET LES CONNAISSANCES POUR LA PARTIE 3 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE ���

Étape 11. Le premier document est un extrait du « Portrait social », dressé en 2013 par l’INSEE. Les données concernent donc la France et plus précisément l’enquête a été menée auprès de personnes âgées de 16 ans ou plus. Il s’agit d’un tableau à double-entrée qui relève le degré d’importance accordé par les français à différents types de liens sociaux (liens familiaux, de résidence, de travail, liens amicaux, asso-ciatifs). Pour chaque degré d’importance et chaque type de lien, on a la proportion de personnes inter-rogées exprimée en pourcentage. Ce document pourrait donc s’intituler : importance accordé par les Français à différents types de liens sociaux.Le deuxième document est un texte extrait d’un livre de Pierre-Yves Cusset traitant du « Lien social ». Dans cet ouvrage, relativement récent – il est paru en 2007 – l’auteur nous présente la notion de capital social telle qu’elle se présente dans les travaux du sociologue américain James Coleman.

2. Le document pourrait donc s’intituler : « Le capital social selon James Coleman, élément de coordina-tion des acteurs et source de bien être des individus ».

Étape 21. En 2013, selon l’INSEE, sur 100 personnes âgées de 16 ans ou plus en France métropolitaine, 41 consi-déraient les relations amicales comme « plutôt importantes ».Ou encore : En 2013, selon l’INSEE, 41 % des personnes âgées de 16 ans ou plus en France métropolitaine considéraient les relations amicales comme « plutôt importantes ».

2. De gauche à droite, les trois premiers types de liens sont en majorité considérés comme « très impor-tants », en particulier la vie de famille, ou du moins comme « plutôt importants ».Pour les liens amicaux et les loisirs, une proportion importante les considère comme « très importants » mais une proportion un peu plus importante les considère comme « plutôt importants ».Quant à la vie associative et civique, on constate que seuls 35 % des personnes interrogées la considèrent comme « très importante » ou « plutôt importante ».

3. Le texte n’évoque pas explicitement la sociabilité mais le capital social. Ceci étant, on y voit le lien entre capital social et sociabilité dans la mesure où les différents exemples mettent en évidence une sociabilité : les liens d’échange entre les diamantaires new-yorkais, les liens scolaires, religieux et de village, entre des étudiants coréens, les liens entre parents d’un même quartier, les liens familiaux et de propriété entre marchands du Caire.Dans tous ces exemples, la sociabilité est importante car elle bénéfi cie aux individus du réseau collecti-vement. En ce sens, la sociabilité est un capital social. Chez les diamantaires, elle génère de la confi ance qui évite certains coûts comme des coûts d’assurance. Dans le cas des étudiants, elle facilite une coor-

Étape 11. L’expérience menée par Stanley Milgram cherche à déterminer le nombre de liens séparant deux indi-vidus aux États-Unis.2. Pour traiter ce problème, le chercheur désigne un ensemble de personnes qui devront essayer de faire parvenir un dossier à une personne cible, tirée au hasard.Elles ne peuvent le contacter directement que si elles ont l’habitude de le rencontrer en face-à-face. Sinon, ce qui est plus probable, elles doivent faire parvenir ce dossier à une connaissance directe qu’elles pensent plus capable de rapprocher le paquet de la cible.Le dossier contient les instructions pour mener l’expérience.

Les étapes suivantes ne peuvent être traitées que dans le cadre de l’enquête.

S’entraîner à l’épreuve composéeVERS LE BAC � Manuel pp. 214-215

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Partie 2 • Thème 2 Groupes et réseaux sociaux124

dination politique. Dans le cas des parents, elle permet un contrôle efficace et rassurant de l’espace public où se meuvent les enfants. Enfin, dans le cas des marchands du Caire, on voit émerger des liens de réciprocité dont chaque marchand profite.

4. Dans le document 1, on voit bien évidemment différentes formes de sociabilité. Si la notion de capi-tal social n’apparaît pas clairement, cette dernière peut être suggérée, en particulier par la dernière colonne. En effet, l’idée de « vie civique » n’est pas sans évoquer la thèse Robert Putnam sur le capital social.Comme nous l’avons vu dans la question précédente, le texte met bien en évidence des formes de sociabi-lité et du capital social. Les liens entre les différents individus, dans chacun des exemples, semblent plu-tôt forts dans la mesure où tous se connaissent. Il ne semble pas y avoir de place ici pour les liens faibles et les trous structuraux. Ces derniers laisseraient des espaces de jeu à certains individus du réseau, ce qui ne facilite pas l’émergence de la confiance.

Étape 31. Sociabilité : l’ensemble des relations sociales effectives, vécues, qui relient l’individu à d’autres indi-vidus par des liens interpersonnels et/ou de groupe.Capital social : au niveau individuel, le capital social désigne l’ensemble des ressources (informations, conseils, amitié…) qu’un individu peut mobiliser en vue d’un objectif (trouver un emploi, par exemple).Au niveau collectif : ensemble des ressources qu’une communauté peut procurer à ses membres (confiance, réciprocité…) Ces ressources peuvent faciliter l’action collective, la performance économique…Lien fort : relation entre deux individus qui se rencontrent fréquemment et qui sont généralement en contact avec un ensemble d’individus identiques.Lien faible : par opposition à lien fort, relation entre deux individus qui se côtoient de manière occasion-nelle et qui n’ont généralement pas ou peu de liens communs avec des tiers.

2. Dans le document 2, le capital social présenté est plutôt collectif puisqu’il s’agit d’une ressource pour le groupe comme la confiance dans les échanges entre diamantaire. Certes, cela profite à des individus comme dans le cas des marchands du Caire, mais à tous les individus du groupe.

3. Dans le document 2, les liens sont sans doute forts. En effet, le réseau y apparaît globalement comme un moyen de contrôle. Ce contrôle est sans doute plus difficile avec les liens faibles.Dans le document 1, il est plus difficile de repérer la distinction même si le degré d’importance des rela-tions pourrait être associé à la force du lien ressenti par les individus.

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 125

Contrôle social et dévianceContrôle social et déviance

Chapitre11

������

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Le chapitre 11 est le 3e item de la partie « Sociologie générale et sociologie politique ». Il est divisé, conformément aux instructions du programme, en trois questions distinctes.

Pour débuter le chapitre et traiter la première question sur l’exercice du contrôle social aujourd’hui, il nous a semblé opportun de commencer par un dossier sur la fonction du contrôle social. L’interroga-tion « Pourquoi contrôler ? » est abordée via des textes classiques et un document de sensibilisation dont l’objectif est d’amener les élèves à construire un raisonnement sociologique. On pourra par-tir des prénotions des élèves pour montrer que derrière l’expérience individuelle il se joue quelque chose de collectif qui vaut la peine d’être analysé : chaque village a eu « sa » tondue et chacun peut croire que la tonte relève de vengeances personnelles ; mais le travail de l’historien, qui se fait ici sociologue du genre, montre que l’expérience, qui se répète dans tous les villages et dans toute l’Europe, est en fait collective. L’évolution des formes du contrôle social est ensuite abordée dans deux doubles pages distinctes permettant d’illustrer les deux formes de contrôle social. Un troisième dossier présente les effets du contrôle social. L’interrogation sur les effets des nouvelles technologies comme nouveau mode de contrôle social a été réduite à un seul document, mais la fi lmographie proposée ci-dessous permet d’élargir la question.

La deuxième question, consacrée aux processus conduisant à la déviance, est organisée en trois axes :

– La déviance primaire correspond à la transgression d’une norme. L’exercice permet de débattre sur le degré de déviance de certains actes avant de procéder à une défi nition précise. Enfi n, on montre que la norme étant relative, la déviance l’est tout autant.– La déviance est le fruit d’une construction sociale. La déviance secondaire est présentée à partir de deux textes classiques de l’analyse interactionniste et on explique pourquoi commettre un acte déviant ne suffi t pas pour qualifi er une personne de déviante. Deux cas d’étude sont proposés. – La déviance peut aussi s’expliquer par une situation d’anomie. On a cherché à insister sur le fait que l’on peut être déviant par excès de conformité.

Enfi n, la troisième question consacrée à la mesure de la délinquance rappelle d’abord que la dé-linquance n’est qu’une forme particulière de déviance, puis que les statistiques offi cielles sont le fruit d’une construction et qu’elles n’enregistrent donc pas la délinquance « réelle ». Le document 4 permet de confronter les enquêtes de victimation aux données offi cielles. L’enseignant pourra se reporter au site de Laurent Mucchielli ou à celui de l’ONRDP s’il souhaite analyser plus précisément l’évolution de la délinquance et de ses formes.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES – BOUDON Raymond et BOURRICAUD François, Dictionnaire critique de la sociologie, PUF, coll. Qua-

drige dicos poche, 2011.– BOZON Michel, Sociologie de la sexualité, Nathan, coll. 128, 2002. Pour comprendre la construction

des normes sexuelles.– FILLIEULE Renaud, Sociologie de la délinquance, PUF, 2002.

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance126

– MAUGER Gérard, La sociologie de la délinquance juvénile, La Découverte, coll. Repères, 2009. Panorama des analyses sociologiques de la délinquance juvénile et découpage historique de la délinquance juvé-nile des catégories populaires.

– MUCCHIELLI Laurent et ROBERT Philippe, Crime et sécurité, l’état des savoirs, La Découverte, 2004.– OGIEN Albert, Sociologie de la déviance, Armand Colin, 1999.– RIUTORT Philippe, Premières leçons de sociologie, PUF, 2010. Ouvrage général qui fournit une bonne

vulgarisation des questions sociologiques. Voir chapitre Contrôle social.– ROBERT Philippe (dir.), Mesurer la délinquance en Europe. Comparer statistiques offi cielles et enquêtes,

L’Harmattan, 2009. Pour des données européennes.– SAUVADET Thomas, Le capital guerrier, concurrence et solidarité entre jeunes de cité, Armand Colin, 2006.

Une enquête au cœur des bandes de jeunes des cités qui va au-delà d’une explication en termes de dé-sorganisation sociale et montre une hiérarchisation déterminée par la détention d’un capital guerrier.

ARTICLES – MUCHIELLI Laurent, « La déviance : normes, transgression et stigmatisation », Sciences humaines,

n° 99, 1999. Un petit article de synthèse, ancien mais utile, sur les théories en sociologie et psychoso-ciologie de la déviance.

– Déviance et société : on trouvera dans cette revue des enquêtes ethnographiques et des analyses pré-cieuses. On peut citer : ROBERT Philippe, ZAUBERMAN Renée, NÉVANEN Sophie, DIDIER Emmanuel, « L’évolution de la délinquance d’après les enquêtes de victimation, France, 1984-2005 », Déviance et société, vol. 32, n° 4, 2008.

SITOGRAPHIE – www.laurent-mucchielli.org. Pour une bibliographie élargie sur la mesure et l’analyse de la délin-quance en France.– www.cesdip.fr. Le site du centre de recherches spécialisé dans l’analyse des statistiques de la délinquance.– www.inhesj.fr. Pour accéder aux statistiques offi cielles annuelles de la délinquance de l’ONDRP (Ob-servatoire national de la délinquance et des réponses pénales).

FILMOGRAPHIE – LABROUE Étienne, Total contrôle, Arte, 2006 (53 mn). Ce documentaire présente les dispositifs de la

cybersurveillance et ses risques.– SPIELBERG Steven, Minority Report, 2002. Sur le risque lié aux nouvelles technologies comme nouveau

mode du contrôle social.

Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui ?QUESTION 1

1 Les fondements du contrôle social ���

DOC 1 Les femmes tondues de 1944 � Manuel p. 218

L’objectif de ce document iconographique peut être simplement de susciter l’intérêt des élèves et les amener à formuler des hypothèses (seules la question 1 et la fi n de la question 3 seront alors utilisées) sans attendre d’eux qu’ils fournissent « la » bonne réponse (qui ne serait d’ailleurs que le point de vue de l’auteur ici), l’essentiel étant de mettre au jour les prénotions. Mais, on pourra aussi aller plus loin en présentant l’analyse de Fabrice Virgili, historien classé à l’étranger dans les gender studies, permettant de mettre au jour un phénomène collectif derrière ce qui pourrait être au premier abord, pour les élèves, l’effet de vengeances personnelles de veuves, de mères (questions 1 à 4 dans ce cas). Enfi n, l’analyse de la photo peut être une illustration de ce que l’on peut attendre dans un travail de TPE sur un document iconographique.

1. L’objet du châtiment est une femme tondue. Plusieurs « agents » du contrôle fi gurent sur cette photo (voir site Bordas pour l’analyse de la photo) :

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 127

– 1er cercle (autour de la tondue) : des policiers, représentants offi ciels de l’ordre ;– 2e cercle : d’autres femmes, peut-être des épouses, des sœurs, des mères ayant perdu un mari, un frère, un fi ls à la guerre ;– 3e cercle : le reste de la population, simple témoin.Le professeur pourra poursuivre, s’il le souhaite, le travail d’analyse de cette photo et faire remarquer sa triple portée symbolique : 1) la foule dessine un « V » de la victoire ; 2) en arrière-plan, on voit le drapeau français voler à la place d’un drapeau allemand, symbole de la nation qui retrouve sa dignité ; 3) Chartres est la ville où Jean Moulin, plus jeune préfet de France, a tenté de se suicider pour refuser de collaborer avec les Allemands…2. La France est symboliquement représentée sous les traits d’une fi gure féminine : Marianne.3. Le professeur pourra d’abord s’appuyer sur les réponses spontanées des élèves puis faire lire le texte. Selon Fabrice Virgili, la tonte est un moyen de reconstruire la nation, de rendre au masculin sa place alors que les hommes ont doublement failli (ils ont perdu la guerre et ont été faits prisonniers). Pour reconstruire la nation humiliée, il faut un coupable et les femmes joueront ce rôle. La fi gure féminine représentant symboliquement la nation, s’affi cher avec l’ennemi, c’est trahir la nation et au moment où l’on accorde le droit de vote aux femmes, en 1944, on leur rappelle que cela ne signifi e pas qu’elles peuvent disposer de leur corps. C’est donc un contrôle spécifi que aux femmes puisque les hommes ayant eu des relations avec les Allemandes, dans le cadre du STO par exemple, n’ont pas subi ce sort…

4. On pourra parler de la lapidation. Ce châtiment est applicable aux hommes comme aux femmes, en Iran aujourd’hui, mais les femmes sont enterrées jusqu’au cou alors que les hommes sont enterrés jusqu’aux hanches ; la chance de pouvoir échapper au châtiment si le coupable parvient à se dégager n’est donc pas tout à fait égale… On peut aussi évoquer les femmes brûlées en Inde pour « soupçons » d’adultère.

DOC 2 Comment défi nir le contrôle social ? � Manuel p. 218

1. Le contrôle social désigne l’ensemble des moyens – matériels et symboliques – mis en œuvre par une société pour s’assurer de la conformité de ses membres aux normes en place.

2. L’objectif du contrôle social est de créer de la conformité pour assurer l’ordre social.

3. On peut distinguer :– le contrôle social imposé par des institutions, du contrôle social intériorisé, encore appelé autocontrôle ;– le contrôle social formel exercé par des institutions ou des groupes sociaux lors d’une procédure forma-lisée, du contrôle social informel exercé au cours d’interactions par les agents de socialisation.Comme le souligne Howard S. Becker dans Outsiders, le contrôle social serait diffi cile à maintenir s’il était toujours imposé par la contrainte. C’est pourquoi, dans maintes situations, le contrôle social informel, qui est l’ensemble des pressions résultant des interactions entre l’acteur et son environnement, suffi t pour obtenir la conformité des comportements. La simple perspective de la sanction suffi t, par exemple, pour dissuader les conduites déviantes et il s’agit bien ici d’une version plus subtile du contrôle mais non moins effi cace.

4. Le contrôle social formel se distingue du contrôle social informel par :– la nature des agents de contrôle social (école, police, justice, armée, etc.) qui visent explicitement à exercer une contrainte sur l’individu et à s’assurer de sa conformité aux normes dans le contrôle social formel, tandis que les agents du contrôle social informel (agents primaires comme la famille, les amis, etc.) ne visent pas explicitement la conformité des individus ; – le contexte dans lequel le contrôle social intervient : lors d’une procédure formalisée pour le contrôle social formel (une amende, un procès, une convocation chez le proviseur, une excommunication, un licenciement pour faute…) ou lors des interactions quotidiennes avec les autres (dans la cour de récréa-tion, dans une soirée, lors d’une discussion…) ;– la nature de la pression sociale exercée : explicite dans le cas du contrôle social formel, non explicite dans le contrôle social informel.

DOC 3 Contrôler pour maintenir la cohésion sociale � Manuel p. 219

1. Dans les sociétés sans droits de propriété, l’individu qui s’approprie un terrain jusqu’alors collectif crée une société hiérarchisée avec une classe de propriétaires d’un côté et de simples détenteurs de leur force de travail de l’autre, ce qui remet en cause la cohésion de l’ancienne société. Ou encore, lorsqu’il y

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance128

a affaiblissement de la pression morale exercée par la famille ou l’église, l’individu peut revendiquer son épanouissement, sa liberté, ce qui peut conduire aux divorces.

2. Le contrôle social doit permettre la cohésion sociale. Il faut des institutions de contrôle social qui obligent les individus à respecter les règles afi n d’assurer l’ordre social et la pérennité de la société.

3. La société court le risque d’une désorganisation sociale, voire d’une anomie (voir suite du chapitre).

DOC 4 Contrôler pour rappeler les normes � Manuel p. 219

1. Une norme est une règle de comportement écrite (norme juridique) ou non écrite (sociale) qui donne lieu à une sanction positive ou négative. Elle est cohérente avec les valeurs de la société. Par exemple, ne pas mentir à ses parents correspond à la valeur « honnêteté » ; ne pas dénoncer son camarade, à la valeur amitié ou solidarité.

2. En ayant des relations avec sa cousine, le jeune homme n’a pas respecté la règle d’exogamie qui consiste à chercher son conjoint en dehors de son groupe de parenté.

3. Les règles sociales ne s’imposent pas d’elles-mêmes puisque, dans un premier temps, personne dans le groupe de parenté ne s’indigne du non-respect de la règle et que le jeune homme n’écope d’aucune sanction. C’est seulement lorsque l’amoureux éconduit rend public le non-respect de l’exogamie et prend l’opinion publique à témoin que celle-ci réagit. Cela montre bien que la sanction vise surtout à rappeler la règle à l’ensemble des membres de la population plus qu’à sanctionner en soi.

Faire le bilan

Contrôle social

Techniques de contrôle– sanctions– prescriptions/encouragements

Types de contrôle– imposé ou – formel– intériorisé – informel

Objectifs du contrôle– reconstitution de la nation– cohésion sociale– rappel des normes

2 Le contrôle social informel prédomine dans les groupes primaires ������

DOC 1 Le contrôle social des corps � Manuel p. 220

1. On ne s’allonge pas n’importe comment sur sa serviette selon qu’on est fi lle ou garçon, les regards doivent rester discrets, etc.

2. Les manières d’entrer ou de sortir de l’eau, loin d’être naturelles, font l’objet d’une mise en scène et d’un autocontrôle favorisés par l’interaction des individus avec leur environnement (le regard des autres exerce une pression tout aussi forte que la sanction). Par exemple, les garçons travaillent beaucoup leur entrée – rapide – dans l’eau (ils courent, sautent, crient, multiplient les sauts, etc.) tandis que les fi lles font attention à leur sortie de l’eau (elles vérifi ent que le maillot de bain est bien mis, se recoiffent, marchent lentement, etc.).

3. L’enquête de terrain réalisée par Kaufmann à partir d’entretiens (190 femmes et 96 hommes) montre que si la pratique des seins nus peut sembler naturelle et libre, elle est hautement contrôlée. Ainsi, tous les seins ne sont pas égaux à la plage et la défi nition du « beau sein », acceptable par tous, est en fait très restrictive : il doit être haut et ferme, jeune de préférence, mais aussi relativement « discret » pour ne pas accrocher le regard. La pratique des seins nus obéit à un code très rigoureux que chaque femme se doit de respecter selon le contexte de la plage, sa capacité d’aisance, son âge ou sa morphologie.

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 129

4. Autres exemples de gestes sous contrôle : l’injonction de « manger 5 fruits et légumes par jour », l’in-terdiction de fumer dans les lieux publics, l’injonction d’être maigre (cf. les photos dans les magazines et la multiplication des « comment maigrir en 3 semaines »), etc.

DOC 2 Le commérage, une forme subtile de contrôle social informel � Manuel p. 220

1. La modalité du contrôle social informel est ici le commérage, la rumeur.

2. L’un des groupes est anciennement établi dans le faubourg alors que le second s’est installé plus récemment.

3. Le commérage vise ici à disqualifi er le second groupe social afi n de le dominer. On peut retrouver ce type de comportement lors des différentes vagues d’immigration en France, les premiers migrants ins-tallés, considérant leur intégration menacée par les vagues d’immigration plus récentes, vont chercher à disqualifi er les nouveaux venus, voire à les exploiter, au lieu de les aider (voir les numéros de la revue Autrement sur Marseille, ou sur l’immigration russe).

DOC 3 Famille et contrôle social : entre récompenses et sanctions � Manuel p. 221

Il s’agit d’une enquête en ligne réalisée pendant une semaine auprès de 743 parents et 499 enfants représentatifs, selon la méthode des quotas.

1. En 2012, sur 100 parents interrogés qui donnent de l’argent de poche régulièrement ou occasion-nellement à leurs enfants, 56 avouent avoir supprimé cet argent de poche à titre de sanction. 53 % des enfants interrogés de 14-17 ans recevant de l’argent de poche disent avoir vu cet argent supprimé comme sanction de leur comportement scolaire ou de leur mauvaise conduite.En 2012, sur 100 parents interrogés qui donnent de l’argent de poche régulièrement ou occasionnelle-ment à leurs enfants, 72 avouent utiliser l’augmentation de cet argent de poche comme récompense. Ce chiffre est confi rmé par leurs enfants de 14-17 ans interrogés.

2. Une majorité de parents (plus de la moitié des parents interrogés) utilisent l’argent de poche pour dis-suader les mauvais résultats ou mauvaise conduite, soit 16 points d’écart avec ceux qui répondent non. Mais l’argent de poche est plus souvent encore utilisé pour encourager un comportement conforme à la norme, puisque les trois quarts des parents augmentent l’argent de poche en cas de respect de la norme.

3. Exemples d’encouragements : faire un sourire, un câlin, affi cher le dessin de son enfant, donner une parole d’encouragement.Exemples de sanctions : donner la fessée, priver de télé, envoyer réfl échir dans sa chambre, confi squer un jouet, etc.

DOC 4 La tyrannie du groupe de pairs � Manuel p. 221

1. Exemples de codes : code vestimentaire (« tecktonik » = cheveux en crête de poulet gominés et jean slim, « hip-hop » = veste large, pantalon de survêtement, casquette dorée, avec les initiales de New York si possible, chaîne autour du cou, « jeunes fi lles du 7e arrondissement parisien » = sac Longchamp porté au niveau du coude, pantalon slim) ou code langagier (langage SMS avec des abréviations comme : MDR pour mort de rire, LOL, etc., ou autres expressions) propres au sous-groupe de jeunes.

2. Le jeune qui ne respecterait pas les codes risque d’être exclu du groupe.

3. Ce contrôle social informel est beaucoup plus contraignant et témoigne d’une grande intolérance aux écarts à la norme. La pression des amis est très forte et la sanction parfois extrême quoique non juridique.

Faire le bilan

Contrôle social informel

Agents de contrôle Type de sanctions Exemples

Groupes de pairsFamilleVoisins, etc.

Positives – un sourire approbateur– une phrase d’encouragement

Négatives – une punition– l’exclusion ou la stigmatisation

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance130

3 Plus les relations sociales sont impersonnelles, plus le contrôle social est formel ���

DOC 1 Le modelage des comportements par les institutions � Manuel p. 222

1. Concernant l’alcool : l’alcool au volant est réprimé depuis 1965 et la consommation d’alcool sur les lieux de travail est réglementée depuis 1973. L’ivresse publique est sanctionnée (contravention de2e classe passible d’une amende de 150 euros). Si elle a lieu dans une enceinte sportive, elle constitue, depuis 1993, un délit pouvant être puni de peines de prison, notamment en cas de violences. La vente d’alcool aux jeunes est interdite.Concernant le tabac : la loi Evin de 1991 interdit le tabagisme dans les lieux collectifs.

2. Le message de la première affi che vise clairement à choquer, à faire peur et à stigmatiser ceux qui fument (« fumer, c’est moche »), tandis que la seconde est plus neutre et joue plus la carte de la prévention.

3. Autres exemples de normes contraignantes relatives à la santé : injonction de manger sainement « 5 fruits et légumes par jour », de ne pas boire, en particulier pour les femmes enceintes, de faire du sport, voire d’allaiter son enfant (à rebours des années 1970) au risque de passer pour une mauvaise mère.

DOC 2 Du contrôle social informel au contrôle social formel � Manuel p. 222

1. Il prédomine dans les sociétés préindustrielles jusqu’au milieu du XXe siècle.

2. Les individus s’affranchissent des contraintes de proximité (famille, église, voisinage) qui exerçaient une pression sociale et encadraient leurs comportements (on peut faire référence au rôle de l’exode rural, de l’émigration…) et participent aujourd’hui à de multiples réseaux sociaux dont aucun ne peut, à lui seul, contraindre l’individu, car il ne porte que sur un axe de la vie de ce dernier.

3. Le titre donne une piste de réponse : un contrôle formel va venir se substituer au contrôle social informel.

DOC 3 La justice, instance offi cielle du contrôle social � Manuel p. 223

1. Ce document factuel est un graphe qui étudie l’évolution du nombre de condamnations (en milliers) prononcées par la justice en France de 1994 à 2010. Il est extrait de l’ouvrage Portrait social de l’INSEE.

2. 630 – 490/490 × 100 = env. 28,6 %

3. Plusieurs hypothèses possibles :– Le nombre de délinquants réels a augmenté jusqu’en 2008 puis a baissé. – Le nombre de délinquants est resté inchangé, mais la justice a été plus répressive jusqu’en 2008 puis moins ensuite.– La modifi cation des lois (création de nouveaux délits) a entraîné plus d’arrestations et donc de juge-ments jusqu’en 2008.– La politique du chiffre dans la police a entraîné la poursuite en justice de plus de délinquants, donc plus de condamnations prononcées jusqu’en 2008.

DOC 4 Contrôle social à l’école maternelle : des puces sur les élèves � Manuel p. 223

1. Aspects positifs pour le personnel de l’école du port d’une puce : facilite leur travail, permet un gain de temps car les enseignants passent moins de temps à faire l’appel, à surveiller les déplacements d’une pièce à l’autre.

2. Les informations recueillies peuvent être utilisées à d’autres fi ns : repérer les enfants hyperactifs, ceux qui ont une aversion pour l’autorité…, ce qui peut conduire à la stigmatisation voire à l’exclusion.

3. C’est déjà le cas dans certaines institutions… Ainsi, dans certaines cantines, pour éviter les fi les d’at-tente, les élèves ont une carte équipée d’une puce ; on peut donc savoir à quelle heure chaque élève a mangé, s’il était au lycée alors qu’il n’a pas assisté aux cours le matin, etc. C’est aussi vrai pour les cartes de transport, etc. EDF équipe aujourd’hui les logements de compteurs « intelligents » qui peuvent dire à quelle heure vous avez pris votre thé, votre bain, regardé la télé à partir de votre consommation d’élec-tricité. C’est un instrument de fi chage indolore et donc très dangereux pour les libertés individuelles…

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 131

Faire le bilan

Contrôle social informel

Agents de contrôle Type de sanctions Exemples

PoliceArméeJusticeEntrepriseÉcoleÉglise, etc.

Positives – récompense (prime, médaille)– bourse au mérite

Négatives – amende, peine de prison– exclusion, excommunication– licenciement

4 Les effets du contrôle social ���

DOC 1 Aux États-Unis, les punitions de la honte � Manuel p. 224

1. Une punition de la honte consiste à publier des photos de délinquants à la télé ou dans les journaux, à mettre des panneaux dans leur jardin ou à coller des stickers sur leur voiture signalant leur crime, bref à rendre public leur délit ou crime.

2. L’effet attendu de ce mode de contrôle social est la lutte contre la récidive par la stigmatisation.

3. Le risque est d’enfermer le délinquant dans une carrière délinquante : en l’absence de possibilité de réintégration, l’individu risque d’intérioriser l’image négative qu’on a de lui et de ne voir aucune pers-pective d’avenir (dès que son crime sera connu de ses voisins, de son employeur, il perdra tous contacts et sources de revenus), ce qui peut conduire à la récidive contre laquelle on cherche à lutter. Il peut conduire aussi à des suicides ou à des « bastonnades » organisées par des voisins.

DOC 2 Contrôle social et comportement des délinquants � Manuel p. 224

1. Un contrôle social fort doit dissuader les candidats au crime.

2. Le contrôle social modifi e le calcul coût-avantage du passage à un acte criminel, et ce par différentes voies :– il augmente le coût du passage à l’acte : peine de prison, peine capitale, amendes, interdiction de passer des examens…;– il diminue les perspectives de gains : les gens se protégeant davantage, le criminel n’est pas certain de pouvoir voler des choses de valeur par exemple ;– il stigmatise les voleurs et criminels, leur interdisant une vie normale ;– il diminue la probabilité de pouvoir réaliser un délit par la surveillance accrue des rues, des maisons (vidéosurveillance, agents de sécurité, etc.).

3. La peine encourue doit être forte pour augmenter le coût du passage à l’acte et modifi er le calcul du candidat criminel.

DOC 3 Stigmatisation scolaire et enfermement dans la culture de rue � Manuel p. 225

1. Dans un système scolaire où l’on laisse penser que celui qui réussit est celui qui est doué (alors que c’est surtout celui qui est bien « doté » en capital culturel), l’échec scolaire produit un sentiment d’humi-liation et d’infériorité qui peut être intériorisé par l’élève.

2. Échec scolaire � chahut � décrochage scolaire � absentéisme � exclusion de l’école � recherche de reconnaissance en dehors de la sphère scolaire � culture de rue.

3. La stigmatisation vécue par les homosexuels peut les conduire à chercher une sorte de « protection », un sentiment de « normalité » en fréquentant seulement des lieux où ils rencontreront d’autres homo-sexuels. La stigmatisation vécue par les obèses (remarques humiliantes, paiement de deux places pour prendre l’avion ou même refus d’embarquer, etc.) peut conduire à un sentiment d’indignité qui n’incite plus la personne à créer du lien social, à sortir, voyager mais, la pousse à rester chez elle (« à quoi bon ? ») et à manger encore plus lors de phases dépressives.

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance132

DOC 4 Vers un nouvel âge de la surveillance ? � Manuel p. 225

1. Exemples de nouvelles technologies qui permettent la surveillance : les puces RFID, les GPS qui vous localisent à partir de votre téléphone mobile, les compteurs EDF « intelligents » qui peuvent renseigner sur vos habitudes (à quelle heure vous avez pris votre thé, votre bain, etc. à partir de votre consommation d’électricité), les logiciels « mouchards » sur les ordinateurs qui permettent de lire les mails de votre conjoint, votre carte bleue, les caméras vidéo, etc.

2. Il s’agit d’un nouvel âge de la surveillance parce que le contrôle social prend une forme nouvelle, plus subtile et indolore, mais tout aussi effi cace : c’est l’âge de la surveillance généralisée.

3. L’individu est « sous contrôle » en permanence, chacun de ses actes quotidiens peut - être connu et analysé, ce qui est un grand risque pour les libertés individuelles.

4. Ces nouvelles techniques de contrôle social sont indolores et parfois accompagnées d’avantages com-merciaux (prenez votre carte de fi délité et bénéfi ciez de remises…). En outre, les individus n’ont pas toujours connaissance de la nature et de l’utilisation des informations recueillies.

La société attend de chacun de ses membres le respect des normes en vigueur. Pour normaliser les com-portements, la société met en place des sanctions négatives qui peuvent être des sanctions pénales ou des punitions honteuses. Mais l’effet dissuasif du contrôle social est relatif. Les sanctions peuvent aussi prendre la forme de jugements négatifs qui donnent à l’individu un sentiment de honte : c’est l’effet stig-matisation. Mais le stigmate peut avoir un effet pervers et enfermer l’individu dans sa pratique s’il intério-rise l’image négative que les autres lui renvoient et construit son identité contre le stigmate.

Faire le bilan

Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?QUESTION 2

1 La déviance, transgression d’une norme ���

DOC 1 Quels comportements la société française accepte-t-elle ? � Manuel p. 226

1. Cette question est l’occasion d’un débat avec les élèves et les réponses sur le degré de gravitépeuvent donc varier.

2. – Tuer son voisin : NJ– Mentir à ses parents : NS– Avorter : NS (mais avant 1975 = NJ)– Prendre le volant après deux verres d’alcool : NJ– Fumer : NS et NJ– Tricher à un examen : NJ– Accepter un pot-de-vin : NJ– Oublier de fêter l’anniversaire de sa mère : NS

– Répondre au téléphone en conduisant : NJ– Se prostituer : NJ car depuis 2003 délit de « racolage passif » passible d’une amende de3 750 euros et d’une peine de prison de deux mois maximum– Se moucher au milieu d’un concerto de violon : NS– Participer à un apéro géant : NJ

3. La police, la justice, la famille, les voisins, l’école, les amis sont des agents du contrôle social.

DOC 2 Comment défi nir la déviance ? � Manuel p. 226

1. La déviance désigne l’ensemble des comportements qui transgressent les normes sociales en vigueur et qui, pour cette raison, font l’objet d’une sanction.

2. La norme étant relative, la déviance l’est tout autant dans le temps et dans l’espace, et cette notion recouvre une multitude de comportements de degrés de gravité divers, ce qui peut en faire une catégorie « fourre-tout ».

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 133

3. La déviance primaire désigne l’acte de transgression de la norme, et la déviance secondaire, la recon-naissance et l’étiquetage par les autres d’un comportement déviant. Cela signifi e qu’il peut exister des « normaux » déviants (par exemple, un jeune qui vole dans un magasin ou triche à un examen mais ne se fait pas prendre : on parle de délinquance autoreportée), mais aussi des déviants « normaux » (ceux dont le comportement vestimentaire est déviant pour les autres, par exemple, mais est la norme dans leur sous-groupe).

DOC 3 La déviance est relative selon les sociétés � Manuel p. 227

1. Pays où l’avortement est illégal : Irlande et Malte. Pays où il est autorisé avec des restrictions : Po-logne, Chypre, Portugal. Pays où il est libre : France, Suède…

2. L’avortement est libre depuis la loi Veil en 1975 (loi transitoire), mais gratuit seulement depuis 1980.

3. L’euthanasie est autorisée en Belgique, mais pas en France. L’usage de drogues douces est autorisé aux Pays-Bas, mais pas en France. Le recours à une mère porteuse est autorisé en Inde, aux États-Unis, etc., mais pas en France (loi sur la bioéthique).

DOC 4 La déviance varie avec l’âge � Manuel p. 227

Ces résultats sont le fruit d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 6 000 jeunes de 15-30 ans. Sa grande force ici est de permettre une comparaison des comportements d’ivresse avec les autres âges de la vie.

1. En 2010, sur 100 jeunes âgés de 15-30 ans, 38,6 avaient connu au moins 1 ivresse dans l’année et 25,5 avaient une alcoolisation ponctuelle importante (API), tandis que 19,6 avaient connu au moins 3 ivresses et seulement 2,5 avaient une consommation ponctuelle d’alcool.

2. L’alcoolisation des jeunes se caractérise par une consommation d’alcool moins régulière mais plus excessive. En effet, les jeunes sont plus concernés que les autres catégories d’âge par l’ivresse ou l’API : leur taux pour 1 ivresse est ainsi près de 13 fois plus élevé que pour les 61-75 ans et presque 2 fois plus élevé que pour les 31-45 ans tandis que l’API est 2,5 fois plus importante que chez les plus âgés. En revanche, ils sont peu concernés par la consommation quotidienne d’alcool, contrairement à leurs aînés : seuls 2,5 % des jeunes consomment quotidiennement de l’alcool.Globalement, l’ivresse décroît avec l’âge et inversement la consommation quotidienne augmente avec l’âge.

3. Parmi cette tranche d’âge, le statut d’étudiant est le facteur le plus explicatif : on trouve des étudiants qui aiment sortir, et la vie étudiante est riche en événements festifs et alcoolisés. C’est aussi, pour les plus jeunes, l’apprentissage de l’alcool, ce qui conduit à plus d’ivresse (mauvaise gestion de l’alcool). Les fi lles adoptent aussi des comportements d’alcoolisation proches de ceux des garçons. Enfi n, parmi les jeunes, le chômage ou l’inactivité conduisent aussi à des comportements d’alcoolisation excessive.

La déviance peut se défi nir comme la transgression d’une norme. C’est une catégorie peu homogène qui recouvre des comportements de gravité variable. De surcroît, la norme varie dans le temps, mais aussi selon les sociétés et les groupes, si bien que la déviance est une notion très relative.

Faire le bilan

2 La déviance, produit d’un étiquetage ���

DOC 1 Une déviance stigmatisée et affi chée � Manuel p. 228

1. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est à l’origine de cette campagne.

2. Cette campagne vise à sensibiliser les étudiants et l’ensemble des personnels universitaires aux diffi cul-tés rencontrées par certains étudiants victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle.

3. « Actes et comportements homophobes » : de la moquerie aux insultes ou à la violence physique…

4. Dépression, suicide (il est très élevé chez les jeunes homosexuelles), exclusion peuvent être les consé-quences de cette homophobie.

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance134

DOC 2 La déviance, une construction de la société � Manuel p. 228

1. On devient déviant lorsque la société considère que notre acte est déviant.

2. Pour Becker, ce n’est ni la personne ni l’acte qui font la déviance, mais le jugement social qui est porté sur l’acte et l’étiquetage, ou pas, comme déviant. La déviance est, de ce point de vue, une construction de la société.3. Obéissant à la norme mais perçu comme déviant : un artiste dont le mode de vie, considéré comme normal dans son sous-groupe, est considéré comme hors norme par sa famille.Obéissant à la norme et non perçu comme déviant : individu conforme.Transgressant la norme et perçu comme déviant : un criminel.Transgressant la norme mais non perçu comme déviant : piratage de CD, vol dans un magasin sans être pris.

DOC 3 La carrière anorexique � Manuel p. 229

1. L’auteur utilise la notion de « carrière » pour montrer que la déviance est un processus, non un état, et que ce processus comporte des étapes qui dépendent de facteurs objectifs, mais aussi du regard des autres.

2. Cette déviance ne débute pas au début de la carrière (le premier régime qui montre davantage la confor-mité de l’individu), mais lorsqu’il y a réaction sociale (ici, le diagnostic médical), c’est-à-dire à la 3e étape de la carrière anorexique.3. On retrouve ici l’idée de Becker : ce n’est pas l’acte en lui-même qui crée la déviance, mais le jugement qui est porté sur l’acte : ici, c’est le maintien d’un poids inférieur à la « norme corporelle » qui est éti-queté et dénoncé.

4. Les médecins sont des « entrepreneurs de morale » qui défi nissent à un moment quel est le « bon » poids et obtiennent le respect de la norme en étiquetant (ils « diagnostiquent »). Toutefois, il existe d’autres acteurs dans le cas de l’anorexie – non cités dans la phrase –, les « incitateurs/prescripteurs de régime » (famille, pairs) à l’origine de l’entrée dans la carrière déviante. Leur action est un peu différente de celle des entrepreneurs de morale au sens de Becker, car ils obtiennent le respect de la norme diététique et corporelle en initiant l’individu au régime, et les premiers régimes sont une pratique « normale ».

DOC 4 Les stigmates, source d’exclusion � Manuel p. 229

1. Les stigmates sont des « attributs », traits qui disqualifi ent les personnes qui en sont atteintes : traits physiques visibles (handicaps) ou immédiatement connus (couleur de la peau), mais aussi non visibles.

2. Il peut s’agir de caractéristiques non visibles, comme la religion, les traits de caractère.

3. C’est le handicap puis l’origine ethnique qui sont les facteurs les plus importants de discrimination en 2012.4. Discrimination que subit un handicapé à l’embauche, dans les transports, etc.

3 La déviance, produit d’une anomie ���

DOC 1 Des comportements collectifs et déviants � Manuel p. 230

1. Cette photo fait référence aux émeutes de 2005 dans les cités, en France.

2. Les acteurs sont des jeunes majoritairement non connus des services de police.

3. Facteurs explicatifs de cette forme de déviance : inégalités économiques (chômage, précarité), frus-tration économique ou scolaire, des phrases politiques (nettoyer les banlieues au karcher).

DOC 2 La déviance est un produit de l’anomie pour Durkheim � Manuel p. 230

1. La solidarité mécanique concerne les sociétés traditionnelles et repose sur la ressemblance des indi-vidus et la force des sentiments collectifs, tandis qu’on trouve la solidarité organique dans les sociétés industrielles plus individualistes et qu’elle repose sur la complémentarité des individus dont les fonc-tions sociales sont différentes.2. La déviance trouve son origine dans l’affaiblissement des règles sociales et des instances de contrôle social.

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Chapitre 11 Contrôle social et déviance 135

3. Anomie économique : en période de crise, il y a des faillites et les agents ne comprennent plus le fonc-tionnement de l’économie. Anomie familiale : les divorces.

DOC 3 La déviance « par excès de conformité » � Manuel p. 231

1. La déviance s’explique par un désajustement entre les objectifs valorisés par la société et les moyens pour y parvenir.2. Cette analyse de la déviance concerne davantage les catégories populaires qui bénéfi cient de revenus plus faibles et ont donc moins de moyens pour participer à la société de consommation.3. Si le déviant utilise des moyens illégaux, c’est pour respecter la norme de richesse et de pouvoir valorisée par la société.

DOC 4 La délinquance juvénile comme symptôme de l’anomie � Manuel p. 231

1. Les origines de la délinquance des jeunes des cités sont le surchômage et la précarité qui conduisent à une frustration économique.2. On retrouve l’idée de Merton : les jeunes privés de moyens fi nanciers en raison du surchômage et de la pré-carité ont recours à des moyens illégaux (la délinquance) pour être conformes aux normes d’enrichissement et de consommation valorisées par la société (voiture BMW, Audi, habits de marque, lunettes tendance, etc.).3. Les femmes sont davantage victimes du chômage et de la précarité, or elles sont moins délinquantes que les garçons. C’est donc qu’il existe d’autres facteurs explicatifs à la délinquance juvénile.

Faire le bilan

Déviance primaireLa déviance est attachée à l’individu

Déviance secondaireLa déviance est construite dans les interactions

AnomieLa déviance est liée à l’affaiblissement des normes ou à la contradiction entre les buts fi xés par la société et les moyens de les atteindre

Explicationsde la déviance

Comment mesurer le niveau de la délinquance ?QUESTION 3

Les mesures de la délinquance ���

DOC 1 Une délinquance toujours ressentie � Manuel p. 232

1. Ce dessin suggère : meurtre, vol, violence physique.2. Le vol donnera lieu à une plainte car les assurances la réclament pour rembourser les victimes, mais la violence physique, surtout si elle est provoquée par un proche, peut rester cachée.3. Vol = délit. Meurtre = crime. Violence physique = délit.

DOC 2 Comment défi nir la délinquance ? � Manuel p. 232

1. La déviance est la transgression d’une norme sociale ou juridique alors que la délinquance ne porte que sur la transgression des normes juridiques.

2.

Déviance mais pas délinquance :« délit dépénalisé » :Dépénalisation du droit des affaires ou de l’avortement, de l’homosexualité

Déviance et délinquance :occupation abusive des halls

Délinquance tolérée :consommation de cannabis

3. Le crime et le vol sont des déviances toujours pénalisées.

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance136

DOC 3 Le chiffre noir de la délinquance � Manuel p. 233

1. Le chiffre noir mesure l’écart entre la criminalité réelle et la criminalité légale.

2. Les délits qui ne sont pas enregistrés offi ciellement sont ceux qui ne sont pas visibles (vols dans un hypermarché sans se faire prendre), pour lesquels la victime ne porte pas plainte parce qu’elle a honte (viol, par exemple).

DOC 4 Les enquêtes de victimation, une mesure alternative de la délinquance � Manuel p. 233

1. Les viols constatés par la police ou la gendarmerie sont restés stables autour de 10 000 viols.

2. L’enquête de victimation ne confi rme pas les faits car les viols déclarés sont toujours largement supé-rieurs : 21 fois plus importants en 2007 et 17,8 fois en 2012. Par ailleurs, le nombre de viols déclarés est beaucoup plus fl uctuant avec, en particulier, une baisse prononcée entre 2009 et 2010, là où les chiffres de la police et de la gendarmerie enregistrent une légère hausse.

3. Le sentiment de honte n’incite pas à aller porter plainte. En outre, lorque le viol a été réalisé au sein du couple, il y a la volonté de protéger ses enfants (pour une mère) ou ses parents (s’il s’agit d’un enfant).

4. Les vols qui ne donnent pas lieu à dépôt de plainte car la somme est trop faible sont des actes de délinquance sous-estimés.

1–c ; 2–a ; 3–bFaire

le bilan

EXERCICE 1 Le contrôle social consiste à s’assurer de la conformité de ses membres aux normes en vigueur et ainsi permettre la cohésion sociale. On distingue le contrôle social informel, qui résulte de la pression so-ciale diffuse ou d’un autocontrôle des groupes primaires, du contrôle social formel – celui exercé par des instances spécialisées comme la justice. Quelle que soit sa forme, le contrôle social s’exerce sous la forme de sanctions négatives ou positives.

EXERCICE 2 1. informel – 2. formel – 3. formel – 4. autocontrôle – 5. formel – 6. formel

EXERCICE 3 1. Vrai – 2. Faux – 3. Vrai – 4. Faux – 5. Vrai – 6. Faux – 7. Faux – 8. Faux

EXERCICE 4 1. Faux – 2. Faux (seulement entre 1964 et 1984) – 3. Faux (seulement entre 1949 et 1964) – 4. Faux (de 15 points)

� Manuel p. 236EXERCICES

Le chômage a-t-il une infl uence sur la délinquance ?Objectifs de savoir-faire : il s’agit de travailler deux compétences avec les élèves : savoir mettre au jour une corrélation et savoir analyser un texte.Objectifs de savoirs : réfl échir au sens d’une corrélation chronologique. Que signifi e la corrélation établie entre détérioration économique, signalée par un taux de chômage grandissant, et niveau de crimina-lité sanctionnée (doc. 1) ? Que le chômage est un facteur de délinquance ou que la répression pénale s’accroît pendant les périodes de récession (doc. 2) ?

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 237

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137Chapitre 11• VERS LE BAC

DOC 1 Taux de chômage et taux de détention entre 1975 et 20091. a. 130,8 % (15 – 6,5/6,5 × 100) b. 183,3 % (8,5 – 3/3 × 100)Conclusion : les deux variables augmentent, mais le taux de chômage progresse plus rapidement que le taux de détention.2. a. Les deux variables évoluent dans le même sens globalement sur toute la période : entre 1975 et 1982, entre 1984 et 1985, entre 1989 et 2007 (grossièrement).b. Les deux variables évoluent en sens contraire : entre 1981 et 1983, entre 1995 et 1996, entre 2001 et 2002, à partir de 2007.3. Les évolutions sont assez parallèles entre 1975 et 2007 car les baisses du taux de détention peuvent s’expliquer par les amnisties qui ont suivi les élections présidentielles en 1981, 1995 et 2002. Sur le long terme, il existe donc un lien entre taux de chômage et taux de détention. Toutefois, la période 2007-2009 échappe à cette explication : alors que le taux de chômage diminue, le taux de détention progresse.

DOC 2 Ce document cherche à relativiser la corrélation mise en évidence dans le document 1 et familiarise les élèves avec le raisonnement sociologique. La mise en évidence d’une corrélation forte entre A et B ne suffi t pas à affi rmer que A entraîne B. D’autres facteurs explicatifs peuvent intervenir.1. Prolétarien : au sens moderne, personne qui ne possède pour vivre que les revenus de son travail (son salaire), exerce un métier manuel et a un niveau de vie relativement bas. Précarisé : actif occupé qui travaille avec un contrat précaire (intérim, CDD, temps partiel subi), syno-nyme de rupture régulière de revenus et d’incertitude sur son avenir.Insécurité salariale : c’est la conséquence de la précarité et de la transformation de la norme d’emploi depuis le milieu des années 1980 (passage de l’emploi typique fordiste aux emplois atypiques) ; désigne le fait que les salariés ne savent jamais de quoi demain sera fait. Par exemple, un intérimaire ou un actif en contrat CDD ne peut se projeter dans l’avenir, obtenir un crédit, car son avenir professionnel est borné par la fi n de son contrat et il ne sait jamais s’il retrouvera un emploi ensuite. Il est donc placé en situation d’« insécurité » permanente, comme les ouvriers du XIXe siècle.Salariat : population active qui travaille avec un statut de salarié, c’est-à-dire que le travailleur se place en situation de subordination (travaille pour quelqu’un) en contrepartie d’un salaire régulier. 2. L’expression « criminalisation de la misère » résume l’idée générale du texte.3. Le premier paragraphe montre qu’il existe un lien historique entre détérioration du marché du travail et augmentation des effectifs emprisonnés, et que les délinquants seraient majoritairement les populations les plus défavorisées économiquement ; mais la présence de la citation montre clairement que l’auteur est critique.Le second paragraphe nuance le lien en montrant que cette corrélation peut mettre au jour un autre phéno-mène : les États-Unis, pour contrôler leurs pauvres dans un contexte de précarisation forte du travail, ont opté pour une solution répressive (enfermer les pauvres) plutôt que sociale (verser des revenus de trans-fert, éduquer, réinsérer par une politique de formation professionnelle, le droit au logement). Depuis 2002, avec la multiplication des lois répressives en France, l’État français s’est transformé lui aussi, en partie, passant d’un État social à un État pénal.4. S’il y a corrélation, encore faut-il prendre garde à la manière dont on l’interprète. La corrélation, loin de montrer que le chômage est un facteur de délinquance, montre davantage que la répression pénale s’accroît pendant les périodes de récession et de chômage pour éviter le désordre social (les pauvres pourraient se révolter), ce qui entraîne une surreprésentation des pauvres ou des chômeurs dans la délinquance.

ÉLABORER UNE PROBLÉMATIQUE ET UN PLAN DÉTAILLÉ ���

Étape 1Réponse a.

Étape 21. Sujet débat

S’entraîner à la dissertationVERS LE BAC � Manuel pp. 238-239

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Partie 2 • Thème 3 Contrôle social et déviance138

2. Contrôle social formel, informel, autocontrôle, interaction, normes et valeurs, sanctions positives/négatives, anomie, nouvelle surveillance par les NTIC

3. I. Oui, baisse du contrôle social informelII. Mais, contrôle social formel et nouvel âge du contrôle social par les NTIC

Étape 31.

OUI MAIS Connaissances personnelles

Doc. 1

Contrôle social par les réseaux sociaux

Autre ex : via aussi les NTIC : tél., caméra…Explication : Contrôle social accepté car indolore.Risque de sous-surveillance

Doc. 2

Fort taux d’alcoolisation excessive chez les jeunes et rattrapage des filles

– Famille (groupe primaire) n’assure plus un contrôle social aussi fort qu’avantExplication :– Relâchement des normes : anomie– Concurrence avec les normes du monde étudiant tourné vers la fêteAutre exemple = sexualité des jeunes

Doc. 3Hausse des condamnations pour délits routiers

Contrôle social formel par la justiceProcédures formaliséesBut explicite de contrôle social

Doc. 4La pratique des seins nus est « sous contrôle » des autres et de soi-même

AutocontrôleInteraction

3. Liste d’argumentsI. Un affaiblissement du contrôle social informel par les groupes primaires– Normalement, les groupes primaires assuraient un fort contrôle social.– Alcoolisation excessive chez les jeunes et rattrapage des jeunes filles.– Conflits de normes entre groupes primaires : anomie.II. Mais le contrôle social n’a pas disparu– La pratique des seins nus est « sous contrôle » des autres et de soi-même (doc. 4).– Hausse des condamnations pour délits routiers.– Contrôle social par les réseaux sociaux, les NTIC plus indolore.

4. et 5. Intitulés rédigés du plan détailléI. Un affaiblissement du contrôle social informel par les groupes primairesA. Dans les sociétés traditionnelles, les groupes primaires assuraient un fort contrôle social (connais-sances personnelles)B. Mais on constate un affaiblissement du contrôle social informel dans les sociétés contemporainesAlcoolisation excessive chez les jeunes et rattrapage des jeunes filles montrent que la famille n’assure plus un contrôle social aussi fort qu’avant (doc. 2).C. La confrontation de plusieurs groupes porteurs de normes et valeurs différentes rend plus difficile le contrôle social informel

II. Mais le contrôle social persiste sous une forme renouveléeA. Persistance du contrôle social informel via l’autocontrôle : la pratique des seins nus est « sous contrôle » des autres et de soi-même (doc. 4)B. Développement du contrôle social formel (doc. 3) : hausse des condamnations pour délits routiersC. Développement d’un nouveau type de contrôle socialContrôle social par les réseaux sociaux, les NTIC plus indolore (doc. 1).

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Chapitre 12 L’ordre politique 139

������

L’ordre politiqueL’ordre politique

Chapitre12

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Ce chapitre regroupe deux questions du programme : « Pourquoi un ordre politique ? » Et : « Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ? » Il s’agit ici de présenter le développement d’un ordre politique spécifi que à partir de la notion d’État pour ensuite présenter les grandes distinc-tions utilisées en science politique (types d’États et de démocraties). Par ailleurs, ce chapitre pose les bases de l’enseignement de spécialité en terminale.Les indications du programme sont les suivantes. Pour la première question :« On mettra en évidence les raisons historiques de l’avènement d’un ordre politique distinct des ordres économiques, sociaux et culturels. On pourra prendre l’exemple de l’évolution de l’État dans le monde occidental. On apprendra aux élèves à distinguer la construction étatique et la construction nationale. »Notions essentielles : État, État-nation, souveraineté.Pour la seconde question :« On familiarisera les élèves au vocabulaire juridique et politique qui permet de distinguer les formes étatiques et de préciser le contexte institutionnel dans lequel elles se sont développées. À partir d’exemples contemporains, on sensibilisera aussi les élèves à l’émergence de nouvelles formes de participation politique et de légitimation démocratique. »Notions essentielles : État de droit, État unitaire/fédéral, démocratie représentative/participative.Pour répondre à la première question, nous cherchons d’abord à cerner les spécifi cités du pouvoir politique par rapport aux pouvoirs économique ou judiciaire. Le détour par l’ethnologie vise à mon-trer que l’État est une réalité située et datée. C’est la lente et diffi cile construction de cette forme historique (en Occident) qui est l’objet de la deuxième double page. Nous nous attachons enfi n à distinguer État et nation pour ensuite montrer la variété des relations qui les unissent.

Pour répondre à la seconde question (plus descriptive), nous commençons par présenter les diffé-rentes formes d’État avec trois notions essentielles du programme (État de droit, État unitaire/fédé-ral). Nous proposons ensuite l’anatomie de la notion de démocratie avec la présentation du couple démocratie représentative/participative. Enfi n, nous avons choisi d’isoler la question de la partici-pation politique pour montrer que celle-ci ne se réduit pas au vote.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GÉNÉRAUX SUR LA SCIENCE POLITIQUE ET LA SPÉCIFICITÉ DU POUVOIR POLITIQUE– BRAUD Philippe, Sociologie politique, Paris, LGDJ, 9e édition, 2009.– COHEN Antonin, LACROIX Bernard et RIEUTORT Philippe (dir.), Nouveau manuel de science politique,

Paris, La Découverte, coll. Grands Repères, 2009.– DORMAGEN Jean-Yves et MOUCHARD Daniel, Introduction à la sociologie politique, De Boeck, 2010.– HASTINGS Michel, Aborder la science politique, Seuil, 2e édition, 2001.– MEAD Margaret, Mœurs et sexualité en Océanie [1928-1935], Pocket, coll. Terres humaines Poche,

2005.– WEBER Max, Le savant et le politique, Plon, 1963.

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Partie 2 • Thème 4 Ordre politique et légitimation140

SUR LA CONSTITUTION DE L’ÉTAT ET L’ÉTAT DE DROIT– BADIE B. et BIRNBAUM P., Sociologie de l’État, Grasset, 1979.– BRAUD P., Science politique. L’État, Seuil, coll. Points Essais, 1997.– BRAUD P., Penser l’État, Seuil, coll. Points Essais, 2004.– CHEVALLIER Jacques, L’État de droit, Montchrestien, coll. Clefs, 1999. Introduction à la philosophie du

droit et la philosophie politique.– DELOYE Yves, Sociologie historique du politique, La Découverte, 3e édition, 2007. – ENCINAS DE MUNAGORI Rafaël, LHUILIER Gilles, Introduction au droit, Flammarion, coll. Champs Uni-

versité, 2002. Des développements sur les règles de droit, sur la hiérarchie des règles, sur le droit au juge.

– LE COADIC Ronan, « Le fruit défendu. Force de l’identité culturelle bretonne et faiblesse de son expres-sion politique », Cahiers internationaux de sociologie, volume CXI, juillet-décembre 2001.

– ROSANVALLON P., L’État en France de 1789 à nos jours, Paris, Le Seuil, coll. L’Univers historique, 1990 ; coll. Points Histoire, 1993 et 1998.

SUR LA NATION– ANDERSON B., L’imaginaire national. Réfl exions sur l’origine et l’essor du nationalisme, La Découverte,

2002.– BIRNBAUM P., La France imaginée : déclin des rêves unitaires ? Fayard, 1998.– GELLNER E., Nations et nationalisme, Payot, 1983 [1989].

SUR LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE ET PARTICIPATIVE– KOEBEL Michel, « Les travers de la démocratie participative », Les grands dossiers, n° 6, Sciences hu-

maines, mars-avril-mai 2007.– LETERRE Thierry, « Représentation et participation dans la tradition politique française », Cahiers fran-

çais, n° 316, septembre-octobre 2003.– MUXEL Anne, « L’abstention : défi cit démocratique ou vitalité politique ? », in Pouvoirs, n° 120, janvier

2007.– ROSANVALLON P., Le peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France, Gallimard,

coll. Bibliothèque des histoires, 1998, Folio Histoire, 2002.– ROSANVALLON P., La démocratie inachevée. Histoire de la souveraineté du peuple en France, Gallimard,

coll. Bibliothèque des histoires, 2000, Folio Histoire, 2003.– ROSANVALLON P., La légitimité démocratique. Impartialité, réfl exivité, proximité, Seuil, 2008.

SITOGRAPHIE – www.cevipof.org, pour des études sur les élections.– www.vie-publique.fr, sur la présentation des institutions françaises.– www.ipu.org, pour comparer les parlements nationaux.– www.confl its.revues.org, revue de science politique.– www.tuisp.online.fr, regroupe des travaux universitaires de science politique de 1994 à 2009.

Pourquoi un ordre politique ?QUESTION 1

1 Les spécifi cités de l’ordre politique ���

DOC 1 Les lieux de pouvoir � Manuel p. 242

1. Pouvoir économique : Bourse, Banque de France, ministère de l’Économie et des Finances.Pouvoir judiciaire : Cour de cassation, Conseil constitutionnel, Conseil d’État.Pouvoir politique : Élysée, Assemblée nationale, Matignon, Sénat, ministère de l’Économie et des Fi-nances, Hôtel de Ville.

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141Chapitre 12 L’ordre politique

2. Le professeur dispose d’un pouvoir au sein de la classe, les parents au sein de la famille, l’employeur au sein d’une entreprise.

DOC 2 Les caractéristiques du pouvoir politique � Manuel p. 242

1. Le pouvoir politique a ceci de spécifi que qu’il s’adresse à tous, les décisions politiques concernent l’ensemble des citoyens, contrairement au pouvoir du professeur ou du chef de famille. Il a pour fonction de maintenir l’ordre social (éviter que la société ne dégénère en une lutte de tous contre tous) et de protéger la société des menaces venant de l’extérieur.

2. Le pouvoir politique est présent dans toutes les sociétés. Problème : la société est composée de groupes dont les intérêts peuvent fortement diverger et dont les relations peuvent être confl ictuelles. Le pouvoir politique doit dès lors développer des réponses pour maintenir l’ordre social.

3. Ces réponses peuvent être le droit, la construction d’institutions pour assurer l’unité politique (école, armée…).

DOC 3 Les Arapesh : une société sans organisation politique � Manuel p. 243

1. La prise de décision repose d’abord sur le dialogue puis sur la consultation des anciens qui disposent de la légitimité pour se positionner après avoir écouté les arguments en présence.

2. S’il n’y a pas d’organisation politique chez les Arapesh, c’est parce qu’il n’existe aucune organisation légitime, aucun État pour prendre une décision au nom de l’intérêt général. La décision passe nécessai-rement par le compromis et l’avis d’un individu charismatique (il existe donc un pouvoir politique mais qui n’est pas l’État).

3. Les sociétés contemporaines sont plus complexes et de plus grande taille. Le débat systématique serait trop long. L’exercice du pouvoir passe donc souvent par la désignation de représentants par le vote, l’exis-tence d’organisations pour prendre les décisions qui s’imposeront au plus grand nombre (cf. document 1).

DOC 4 L’État selon Max Weber � Manuel p. 243

1. Pour M. Weber, l’État est constitué d’un territoire, d’une population et détient le monopole de la vio-lence physique légitime.

2. L’usage de la violence est contrôlé, réservé à certains groupes et certaines situations : guerre, CRS, cas de « légitime défense »…

3. Dans les pays qui connaissent une guerre civile, la violence n’est pas réservée à l’État, elle traverse l’ensemble du corps social.

1. Faux. Il se rencontre également au sein de la famille, de l’école, de l’entreprise par exemple.2. Vrai. C’est ce qui le différencie des autres pouvoirs qui ne sont légitimes qu’au sein d’un groupe donné (cf. le professeur dans sa classe).3. Vrai. Il doit aussi défendre la population contre les menaces potentielles venant de l’extérieur (défense).4. Faux. Dans les sociétés sans État, la prise de décision passe par le dialogue. Le chef est là pour le clore.5. Vrai. Ce n’est cependant pas une nécessité (cf. chefferie dans les sociétés sans État).6. Faux. L’État est l’autorité qui dispose de la légitimité pour utiliser la violence, mais il n’utilise ni néces-sairement ni principalement celle-ci.

Faire le bilan

2 La lente et diffi cile constitution de l’État ������

DOC 1 L’évolution du territoire français � Manuel p. 244

1. À l’époque féodale, le territoire est morcelé en fi efs ; aux époques impériale et révolutionnaire, les départements se constituent.

2. Les fi efs étaient placés sous l’autorité du seigneur. Aux époques révolutionnaire et impériale, ils sont placés sous l’autorité d’un État (même si ses fonctions ne sont pas alors aussi étendues qu’aujourd’hui).

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Partie 2 • Thème 4 Ordre politique et légitimation142

DOC 2 Le monopole fi scal et militaire permet l’émergence de l’État � Manuel p. 244

1. Pour Elias, l’État moderne est le résultat d’une compétition entre les différents seigneurs pour étendre leur infl uence.

2. La compétition entre seigneurs se termine par la victoire de l’un d’entre eux qui détiendra alors le monopole fi scal (taxes) et militaire (usage de la force).

3. Monopole fi scal � Ressources fi scales pour l’État � Possibilité de fi nancer une armée

� L’armée protège l’État et donc son monopole fi scal

DOC 3 Les principes fondamentaux de la souveraineté nationale � Manuel p. 245

1. La Constitution est un ensemble de textes juridiques qui défi nissent les différentes institutions com-posant l’État et qui organisent leurs relations. La Constitution est considérée comme la règle la plus élevée de l’ordre juridique de chaque pays.

2. On peut remarquer le drapeau français, la devise, le bonnet phrygien comme symbole de la Révolution.

3. La souveraineté appartient au peuple : cf. articles 2 et 3 ; importance de la Révolution sur la gravure. Cette souveraineté est exercée par les représentants du peuple. Rien ne doit venir troubler la représen-tation du peuple.

4. Dans une tyrannie, la souveraineté appartient à un gouvernement qui ne respecte pas les libertés individuelles et sur lequel les gouvernés n’ont aucun contrôle.

DOC 4 L’évolution du poids des dépenses publiques depuis 1789 � Manuel p. 245

1. En 2012, les dépenses publiques représentaient environ 57 % du PIB.

2. On peut distinguer trois périodes :– De 1789 à la Première Guerre mondiale, le poids de l’État dans l’économie est faible.– De la Première Guerre mondiale au début des années 1990, le poids de l’État augmente fortement (il est multiplié par cinq). – Depuis le début des années 1990, le poids des dépenses publiques reste stable.

3. On peut ici repérer des phases d’accélération : lors des guerres mondiales (il faut soutenir l’effort de guerre) ; après la Seconde Guerre mondiale (on assiste au développement de l’État-providence).On peut aussi souligner l’impact de la crise de 1929 qui permet de prendre conscience des limites du marché et de la nécessité d’une intervention plus large de l’État, notamment pour maintenir l’économie dans une situation voisine du « boom » (J.-M. Keynes).

Faire le bilan

1. = c. 2. = a et b. 3. = c et b (mais rien ne doit venir perturber l’exercice de la représentation).

3 État et nation ���

DOC 1 L’Europe, une nation ? � Manuel p. 246

1. On retrouve ici les principaux symboles d’une nation : le drapeau, la devise, l’hymne et une monnaie.

2. On observe d’un côté une face commune avec l’espace géographique européen mais de l’autre une face nationale avec l’aigle allemand et l’arbre étoilé pour la France.

3. Il manque par exemple une langue commune ou la conscience d’être européen plus que français.

DOC 2 Les deux conceptions de la nation � Manuel p. 246

1. On distingue une approche ethnoculturelle (ce qui défi nit la nation est alors la langue, le territoire, la religion, l’histoire, la culture) et une approche élective qui repose sur la volonté de vivre ensemble.

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Chapitre 12 L’ordre politique 143

2. La citation de Renan est plus proche de la seconde approche, le plébiscite faisant référence à une adhésion à renouveler, à l’expression d’un désir du peuple (ici, de construire du commun).

3. Si on suit l’approche culturelle, la nationalité se défi nit par des éléments objectifs, on parle du droit du sang. En revanche, l’approche élective repose sur un élément subjectif : la volonté de l’individu de s’inscrire dans un projet politique commun, on parle de droit du sol.

DOC 3 État et nation : des relations variées � Manuel p. 247

1. La question posée par le texte est la suivante : la nation est-elle la fi lle ou la mère de l’État ?

2. Cette expression signifi e que l’État prend en charge les dépenses d’éducation. Il s’agit d’une fonction fondamentale de l’État gendarme.

3. Évolution de l’économie et du travail Exigence de qualifi cation Industrialisation Ouverture sur le monde monde

DOC 4 La lutte contre l’« esprit de province », l’exemple breton � Manuel p. 247

1. L’État utilise la violence symbolique avec l’école (Bretons = Cochons). Cette violence symbolique se retrouve dans les médias (ici le fi lm Bécassine).

2. La culture bretonne est régionale, le risque est de miner l’unité de la nation.

3. Il y a ici l’idée d’une hiérarchie culturelle. Le breton doit abandonner sa culture d’origine pour devenir français, c’est-à-dire « civilisé ».

Faire le bilan

1. Faux, une nation peut aussi se défi nir à partir de la volonté de vivre ensemble (défi nition subjective ou élec-tive), elle nécessite aussi une culture et une histoire communes (défi nition objective).

2. Vrai, si on retient la défi nition subjective. Mais il existe aussi une défi nition objective.

3. Faux, c’est l’État qui a créé la nation.

4. Vrai, école et armée permettent de créer du commun.

5. Faux, la constitution de la nation a été lente et violente au moins symboliquement (c’est la lutte contre l’« esprit de province »).

6. Faux, un État peut être constitué de plusieurs nations (pensons à la Belgique).

Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ?QUESTION 2

1 Les formes d’État sont diverses ���

DOC 1 L’État de droit s’oppose à l’absolutisme � Manuel p. 248

1. Louis XIV est au centre de la représentation, on peut remarquer des symboles de son pouvoir, Louis XIV apparaît comme un homme puissant. La légende résume l’ensemble : « L’État, c’est moi ! »À droite, le Conseil constitutionnel est composé de plusieurs membres (9), la disposition (autour d’une table) montre qu’il s’agit ici d’un espace de dialogue, les signes de puissance disparaissent.

2. Il est, d’abord et avant tout, chargé d’assurer le respect de la Constitution, qui est la norme suprême en droit français. Il effectue pour cela un contrôle de la constitutionnalité des lois et des traités interna-tionaux, c’est-à-dire qu’il vérifi e leur conformité à la Constitution.

3. Aujourd’hui l’État est soumis au droit (la Constitution) alors que, sous le règne de Louis XIV, l’État était soumis à l’autorité du roi.

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Partie 2 • Thème 4 Ordre politique et légitimation144

DOC 2 L’État de droit appelle la séparation des pouvoirs � Manuel p. 248

1. Montesquieu recommande de séparer les pouvoirs judiciaire (dit le droit), législatif (fait le droit) et exécutif (applique le droit).

2. La séparation des pouvoirs évite de concentrer le pouvoir entre les mains d’un seul homme. Il assure l’existence de contre-pouvoirs.

3. La Constitution peut créer les conditions de possibilité de la liberté en sanctionnant les limitations abusives de celle-ci.

DOC 3 Les différences entre État unitaire et État fédéral � Manuel p. 249

1. Unitaires : la France et l’Italie.Fédéraux : l’Allemagne et les États-Unis.

2. Pour illustrer la première citation, on peut s’appuyer sur le découpage administratif en régions et départements en France ; pour illustrer le second, on peut penser aux Länder allemands.

DOC 4 La Belgique, un exemple d’État unitaire devenu fédéral � Manuel p. 249

1. La Belgique est devenue fédérale en raison du développement d’un mouvement régionaliste (fondé sur l’identité linguistique). On remarquera ici une conception culturelle de la nation.

2. Il s’agit d’un État fédéral par dissociation.

3. Beaucoup de compétences sont partagées entre l’État fédéral et les régions. L’État s’occupe princi-palement de l’armée et de la justice, tandis que les autres compétences sont transférées au niveau des fédérations.

L’État de droit s’oppose à l’absolutisme. En effet, il suppose la reconnaissance d’un certain nombre de droits et de libertés fondamentales qui s’imposent à tous y compris aux gouvernants. Ainsi, l’État de droit cherche, dans le cadre de frontières déterminées, à satisfaire l’intérêt général, dans le respect des normes juridiques établies. Il peut présenter deux formes. La première est unitaire (les citoyens sont soumis à un seul et même pouvoir) comme en France, la seconde est fédérale (la souveraineté est partagée entre État fédéral et États fédérés) comme aujourd’hui en Belgique.

Faire le bilan

2 Démocratie représentative et démocratie participative ������

DOC 1 Le peuple peut-il se gouverner lui-même ? � Manuel p. 250

1. L’Assemblée nationale regroupe les députés qui, en représentants, proposent, débattent et votent les lois. Dans certains cantons suisses, cette activité est assurée directement par le peuple via le vote à main levée.

2. La prise de décision passe par le canal de représentants dans le premier cas (démocratie représenta-tive) et directement par le peuple dans le second (démocratie directe).

3. Le risque de la démocratie représentative est de s’éloigner du peuple (problème de la représentation), la démocrate directe risque de rencontrer des problèmes d’organisation (défi nition des problèmes et des solutions).

DOC 2 La nécessité de la démocratie représentative � Manuel p. 250

1. La première explication est matérielle, il faudrait disposer des moyens matériels pour réunir le peuple autour de chaque question concernant l’intérêt général.2. La forme principale de participation est ici le vote dont la fonction est d’élire le (ou la) représentant(e).3. Il peut se créer un écart entre les aspirations du peuple et les décisions prises par ses représentants. Le risque est dès lors le développement d’un sentiment de méfi ance vis-à-vis des représentants : dans quelle mesure sont-ils capables d’exprimer la volonté du peuple ?

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Chapitre 12 L’ordre politique 145

DOC 3 Qui sont les représentants du peuple à l’Assemblée nationale ? � Manuel p. 251

1.

Famille professionnelle Proportion

Agriculteurs 2,60 %

Chefs d’entreprise 5,20 %

Professions libérales 15,80 %

Cadres et ingénieurs 20,50 %

Enseignants 9,00 %

Fonctionnaires 19,20 %

Journalistes 1,40 %

Employés 3,60 %

Divers et non-réponses 22,70 %

2. Les calculs précédents montrent que certaines familles socioprofessionnelles sont surreprésentées parmi les députés (professions libérales, cadres et ingénieurs, enseignants, fonctionnaires) alors que d’autres sont sous-représentées (ouvriers, employés). Les critères explicatifs semblent être ici la qualifi cation et la place occupée dans la hiérarchie.3. Ces résultats posent le problème de la représentativité des représentants politiques. Dans quelle mesure les représentants peuvent-ils être légitimes quand ils sont issus d’une petite partie du corps social ?4. Le diagramme circulaire montre une surreprésentation des hommes et une forte sous-représentation des femmes (la part des hommes est 2,8 fois plus importante que celle des femmes). On retrouve ici le problème de la représentativité des élus à partir d’un autre critère que le milieu social.

DOC 4 La démocratie participative, une réponse au problème de la représentation ? � Manuel p. 251

1. Le mode de scrutin proportionnel est simple dans son principe : les sièges sont attribués selon le nombre de voix.2. Le conseil de quartier est un espace ouvert à tous ceux qui sont intéressés par la vie publique. Ici, ils sont constitués d’un membre du conseil municipal et des membres désignés par le conseil municipal de Lille parmi les habitants du quartier concerné et les représentants des associations de quartier.3. Les conseils de quartier ont pour but de renforcer la capacité d’intervention des citoyennes et citoyens sur les sujets qui concernent leur quartier. Il s’agit de renforcer la participation politique.4. On peut citer les jurys citoyens, les budgets participatifs, les sondages délibératifs ou encore les conseils de jeunes.

Démocratie directe

Démocratiereprésentative

Démocratieparticipative

Les forums citoyens qui visent à renforcer la concertation avec les citoyens avant de prendre des décisions

Le vote pour désigner les représentants

La souveraineté appartient au peuple

La souveraineté s’exerce par l’intermédiaire de représentants

La pratique du référendum

Les conseils de quartier qui visent à prendre en compte les initiatives populaires

Faire le bilan

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Partie 2 • Thème 4 Ordre politique et légitimation146

3 La participation politique ne se réduit pas au vote ���

DOC 1 Les formes de participation politique sont variées � Manuel p. 252

1. La photographie de gauche représente un électeur déposant son bulletin dans l’urne. Il s’agit de la participation politique la plus classique. À droite, on trouve des militants antinucléaires allemands qui se rassemblent pour bloquer un convoi. Il s’agit d’une action collective.

2. Dans les deux, il s’agit d’un acte orienté en fonction de l’intérêt général.

3. Le vote est une participation conventionnelle, alors que le blocage est une participation politique non conventionnelle.

DOC 2 L’abstentionnisme, entre choix politique et désintérêt� Manuel p. 252

1. Le graphique montre que le taux d’abstention tend à augmenter depuis 1974 pour toutes les élections. Cependant, l’abstention est plus élevée pour les élections européennes que pour les autres élections (sentiment d’éloignement, « défi cit démocratique » ; cf. taux d’abstention de 60 % en 2009). On notera que ce taux est toujours plus faible pour les élections présidentielles (le taux d’abstention a d’ailleurs baissé d’environ 10 points de pourcentage au premier tour de l’élection présidentielle de 2007 par rap-port à 2002, ce qui vient rompre une tendance à la hausse de l’abstention).

2.

Abstentionnisme « dans le jeu » Abstentionnisme « hors jeu »

Moins nombreux Plus nombreux

Jeunes diplômés et insérés socialement Couches populaires urbaines rencontrant des diffi cultés d’insertion sociale et peu qualifi ées

Intéressés par la politique (se situent en fonc-tion des partis)

Se désintéressent de la politique (partis, parti-cipation politique)

3. Pour les abstentionnistes « hors jeu », l’abstention est un signe de dépolitisation, de désintérêt et d’indifférence relativement à la chose publique. En revanche, pour les abstentionnistes « dans le jeu », l’abstention est une expression politique visant à avertir les représentants.

4. L’abstentionnisme « dans le jeu » représente une part non négligeable de l’ensemble de l’abstention-nisme (un tiers aux élections présidentielles de 2002). Il permet de relativiser la thèse de l’abstention comme symptôme de dépolitisation

DOC 3 Évolution de la participation politique non conventionnelle � Manuel p. 253

1. En 2008, selon l’INSEE, en moyenne, sur 100 personnes interrogées, 7 ne comptent participer à aucun acte de pro-testation sociale.

En 2008, selon l’INSEE, en moyenne, sur 100 personnes interrogées, 64 ont déjà signé une pétition.

2. On peut souligner le développement des pétitions (+ 21 points de pourcentage) et des manifestations autorisées (+ 17 points de pourcentage).

3. La participation peut être non conventionnelle et prendre la forme de la signature d’une pétition, d’un boycott, d’une manifestation autorisée, d’une grève sauvage ou encore de l’occupation des bureaux ou des usines.

4. La thèse du citoyen passif peut être défendue en s’appuyant sur l’évolution du taux d’abstention. Cependant, deux éléments viennent nuancer fortement l’analyse. D’une part, l’abstentionnisme peut être « dans le jeu » (cf. docu-ment 2). D’autre part, la participation politique non conventionnelle est de plus en plus forte.

DOC 4 Internet, un nouvel instrument de participation politique � Manuel p. 253

1. Il s’agit ici d’un exemple de participation politique non conventionnelle (manifestations).

2. Internet favorise la participation politique en ce qu’il accélère la diffusion de l’information (prise de conscience du problème, circulation instantanée des photographies et vidéos), facilite la communica-tion et l’organisation de la manifestation.

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Chapitre 12 L’ordre politique 147

3. Le contrôle de l’information peut échapper au régime et faciliter la prise de conscience collective des problèmes.

Faire le bilan

1. S’inscrire sur une liste électorale : Conventionnel (C)2. Participer à une manifestation : Non conventionnel (NC)3. Faire partie d’une association : NC4. Occuper un établissement de production : NC5. Signer une pétition : NC6. Militer activement dans un parti politique : C7. Assister à un meeting politique : C8. Participer à l’organisation d’une campagne électorale pour un parti politique : C

EXERCICE 1 1. = b, c, et d. 2. = b et d. 3. = b et d. 4. = a et d.

EXERCICE 2

France Europe

Drapeau – –

Hymne La Marseillaise Tiré de la Neuvième Symphonie de Beethoven, jouée sans paroles

Devise Liberté, égalité, fraternité Unie dans la diversité

Monnaie(symboles sur les pièces et billets)

Arbre de la liberté Carte de l’Europe

EXERCICE 3 1. Faux. C’est l’État central qui défi nit les divisions territoriales.2. Vrai. On parle alors de décentralisation.3. Vrai (voir ci-dessus).4. Vrai. Les États fédéraux sont plus autonomes que les régions au sein d’un État central.5. Faux. La France s’est constituée comme État unitaire.6. Faux. La Belgique était unitaire et est devenue fédérale. On parle d’État fédéral par dissociation.7. Faux. C’est l’inverse, les cas de dissociation sont moins nombreux que les cas d’association.8. Vrai. Par opposition à la France ou à l’Italie.9. Faux. Un État peut comporter plusieurs nations (exemple de la Belgique). Un État sans nation est également possible (exemple des États fédérés).

� Manuel p. 256EXERCICES

Comment lire et analyser les résultats d’une élection ? L’exemple des élections présidentielles de 2012

L’objectif de ce TD est de familiariser les élèves avec la lecture des résultats d’une élection et de présenter les déterminants sociaux du vote. Il permet de revenir sur la lecture de pourcentage de répartition et la mise en relation d’un texte avec un tableau statistique.

1. Le suffrage est dit universel quand le corps électoral est constitué par tous les citoyens qui ont la capa-cité électorale, par opposition au suffrage censitaire dans lequel ne votent que les contribuables payant

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 257

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Partie 2 • Thème 4 Ordre politique et légitimation148

un montant minimal d’impôts. Il est dit direct lorsque le corps électoral vote lui-même pour le candidat à élire (par exemple le président de la République en France, depuis 1962, est élu au suffrage universel direct, de même que les députés).Parmi les systèmes électoraux, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un vote simple sans pondération. L’électeur doit choisir un candidat parmi plusieurs. On compte alors le nombre de voix obtenues par chaque candidat. Si un candidat recueille la majorité absolue (plus de 50 % des suffrages exprimés) il est élu. Sinon, on organise une seconde élection.

2. Pour obtenir ces résultats, on effectue le rapport suivant : Nombre de voix obtenues par le (la) candidat(e)/Nombre de suffrages exprimés

3. 51,6 % : au deuxième tour des élections présidentielles de 2012, en moyenne, sur 100 suffrages expri-més, 51,6 se sont portés vers F. Hollande.59 % : au deuxième tour des élections présidentielles de 2012, en moyenne, sur 100 suffrages exprimés chez les 18-24 ans, 59 se sont portés vers F. Hollande.

4. Pour F. Hollande : surreprésentation marquée chez les 18-24 ans, diplômés comme peu diplômés, toutes catégories de salariés, musulmans et sans religion.Pour N. Sarkozy : surreprésentation marquée des plus de 60 ans, indépendants, catholiques pratiquants réguliers et protestants.

5. Pour expliquer la victoire de F. Hollande, on peut isoler des facteurs pertinents : âge, CSP, niveau de diplôme.

6. Les jeunes hésitent entre les deux candidats du deuxième tour à l’élection non pas en raison de l’idée selon laquelle les programmes seraient identiques (idée d’une indifférenciation gauche-droite) ou d’un phénomène de dépolitisation mais bien plutôt parce qu’ils confrontent les programmes aux enjeux qu’ils jugent décisifs (chômage, pouvoir d’achat, éducation, environnement, notamment).

7. Les jeunes apparaissent comme indécis et distants par rapport aux partis politiques, auxquels ils ne s’identifient pas. C’est donc les réponses apportées aux enjeux cités ci-dessus qui apparaissent impor-tantes pour comprendre leur choix.

8. Synthèse

Type de suffrage (pour l’élection présidentielle) Suffrage universel direct

Type de scrutin (pour l’élection présidentielle) Scrutin uninominal majoritaire à deux tours

Formule pour calculer le résultat d’un candidat Nombre de voix obtenues par le candidat/Nombre de suffrages exprimés

Profil type de l’électeur de F. Hollande 18-24 ans, diplômé comme peu diplômé, toutes catégories de salariés, musulman et sans religion

Profil-type de l’électeur de N. Sarkozy Plus de 60 ans, indépendant, catholique pratiquant régulier et protestant

Critères sociologiques pertinents pour expliquer les résultats des élections de 2012

Âge, religion, CSP et, dans une moindre mesure, diplôme

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149 Chapitre 12 • VERS LE BAC

S’entraîner à l’épreuve composéeVERS LE BAC � Manuel pp. 258-259

STRUCTURER UN RAISONNEMENT POUR LA PARTIE 3 DE L’ÉPREUVE COMPOSÉE���

Il s’agit, pour l’élève, d’apprendre à développer et à structurer un raisonnement en plusieurs étapes. D’abord, mobiliser idées et arguments, ensuite les classer et enfi n rédiger.

Étape 11. Les propositions a. et d. sont pertinentes, les deux autres conduisent au hors-sujet.2. Pour montrer que, dans les démocraties représentatives, la participation politique repose essentiellement sur le vote, on peut s’appuyer sur les arguments suivants :– Document 1 : Idée que, dans une démocratie représentative, c’est le vote qui permet de sélectionner les can-didats à différents niveaux (municipal, régional, national ou encore européen).On parle de participation politique conventionnelle.– L’avènement du suffrage universel a donné une grande importance au vote, acte par lequel le citoyen s’ex-prime politiquement (« un homme, une voix »).Cf. taux de participation qui reste élevé pour les présidentielles, par exemple.– Le vote est un acte citoyen (cf. rôle de l’école et conception de la citoyenneté).

Pour montrer que de « nouvelles » formes de participation émergent, on peut retenir les éléments suivants :– Document 2 : La participation politique peut être non conventionnelle (activités protestataires comme la grève).– La participation politique baisse en tendance pour la plupart des élections (doc. 1). Phénomène de l’absten-tion. D’autres formes de participation « collectives, revendicatives et directes » se développent (doc. 2).

Étape 21. Le premier plan (Certes… Mais…) apparaît comme le plus adéquat ici. Le deuxième pourrait fonctionner, avec des diffi cultés toutefois pour remplir la troisième partie.2. On peut organiser chaque partie en allant du simple au complexe ou des faits aux causes. Les autres propo-sitions ne sont pas adaptées ici.

Étape 3Il s’agit de laisser l’élève rédiger, « se faire la main » avec son style, en insistant sur l’importance des connec-teurs logiques et en privilégiant les phrases courtes.

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Partie 3 • Thème 1 Entreprise, institution, organisation150

Les rapports sociauxdans l’entrepriseLes rapports sociauxdans l’entreprise

Chapitre13

������

OBJeCTIFs PÉDAGOGIQUes

Ce chapitre, qui se situe dans la partie « Regards croisés » du programme, peut certes être traité en suivant l’ordre du programme mais peut également être judicieusement abordé à la suite des aspects économiques de l’entreprise vus dans le thème 2, « La production dans l’entreprise ».Les notions au programme sont la hiérarchie, la coopération et le confl it. Il s’agit donc de montrer d’abord l’importance de la hiérarchie (pour la coordination dans une perspective économique) mais également en quoi les relations de pouvoir sont inhérentes à l’entreprise (dossier 1). Conformément au programme, il s’agit aussi d’étudier comment coopération et confl it s’entremêlent dans le cadre de l’entreprise, d’un point de vue aussi bien individuel que collectif (dossiers 2 et 3).

BIBlIOGrAPHIe

OUVrAGes Les deux ouvrages qui suivent présentent des chapitres intéressants pour cette partie de programme. De bonnes introductions aux thèmes abordés :– BEITONE A. et al., Sciences sociales, Sirey, coll. Aide-mémoire, 2012.– BEITONE A. et al., Économie, Sirey, coll. Aide-mémoire, 2012.Les ouvrages suivants sont de bons ouvrages économiques généralistes, complets, synthétiques et très clairs sur l’état de la recherche concernant les questions abordées dans ce chapitre et dans le chapitre 16 : – BAUDRY B. et CHASSAGNON V., Les théories économiques de l’entreprise, La Découverte, coll. Repères, 2014.– BAUDRY B. et DURION B., Analyses et transformations de la fi rme. Une approche pluridisplinaire, La Découverte, coll. Recherches, 2009.– BOUBA-OLGA O., Économie de l’entreprise, Seuil, coll. Points, 2004.– CORIAT B. et WEINSTEIN O., Les nouvelles théories de l’entreprise, LGF, coll. Livre de poche, 1995.Une perspective plus hétérodoxe dans l’ouvrage suivant qui est une bonne introduction à la vision de l’entreprise par l’économie des conventions :– EYMARD-DUVERNAY F., Économie politique de l’entreprise, La Découverte, coll. Repères, 2004.Ces ouvrages sont, eux, davantage tournés vers une perspective sociologique autour de l’entreprise. Certains sont très synthétiques et permettent d’embrasser les avancées de la recherche sur la question :– ALTER N., Sociologie du monde du travail, PUF, coll. Quadrige manuels, 2008.– THUDEROZ C., Sociologie des entreprises, La Découverte, coll. Repères, 2010.Alors que celui-ci est devenu un « classique » de la question :– DE COSTER M. et al., Traité de sociologie du travail, De Boeck Université, 1998.Ces derniers livres, quant à eux, permettent d’aborder des points plus spécifi ques du programme, comme la question de la coopération, ou d’approfondir des thèmes comme celui de la négociation : – ALTER N., Donner et prendre, la coopération en entreprise, La Découverte, coll. Textes à l’appui, 2009.– BOURQUE R., THUDEROZ C. Sociologie de la négociation, La Découverte, 2002.

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Chapitre 13 Les rapports sociaux dans l’entreprise 151

ArTIClesNUMÉROS SPÉCIAUX DE REVUES SUR LE THÈME DE L’ENTREPRISE

– « Les nouvelles logiques de l’entreprise », Cahiers français, n° 309, La Documentation française, 2002.

– « Comprendre le management », Cahiers français, n° 321, La Documentation française, 2004.– « La gestion des ressources humaines », Cahiers français, n° 333, La Documentation française, 2006.– « Les entreprises dans la mondialisation », Cahiers français, n° 365, La Documentation française,

2011.– « Les rouages de l’entreprise », Alternatives économiques, hors-série, septembre 2013.– Il existe également de très nombreux articles sur des thèmes spécifi ques dans la Revue française de

gestion, la Revue française d’économie, Économie et Statistiques, etc., disponibles sur les sites de ces revues, mais également pour certains sur le site www.persee.fr ou www.cairn.fr.

sITOGrAPHIe Pour les données générales concernant les entreprises : – www.insee.fr.– Ceci est évidemment à compléter par le site des publications de l’INSEE, http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/. Il regroupe des publications comme INSEE Première, qui offre des commentaires courts et éclairés sur les enquêtes menées par l’institution publique, dont certaines concernent les entreprises, mais aussi des documents de travail, des dossiers en ligne, certains nu-méros d’Économie et Statistique, etc.

Il existe un certain nombre d’autres organismes institutionnels pouvant fournir des informations intéressantes sur les thèmes abordés dans ce chapitre, comme : – Le Centre d’études de l’emploi : http://www.cee-recherche.fr/.– Le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) : http://www.credoc.fr/.– L’IRES (Institut de recherches économiques et sociales) : http://www.ires-fr.org/.

Concernant plus spécifi quement la question des confl its du travail, des conditions de travail et des relations professionnelles : – http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/.Enfi n, il existe également un certain nombre de sites généralistes et/ou de revues plus ou moins à destination des professeurs, comme : – Celui de l’IDIES (Institut pour le développement de l’information économique et sociale) : http://www.idies.org/.– Ou encore le site MELCHIOR, à destination des professeurs de SES : http://www.melchior.fr/.Le site de la revue IDEES présente des notes de lecture et certains articles en ligne :www.cndp.fr/revueDees/accueil.htm.

Comment les rapports sociaux s’organisent-ils au sein de l’entreprise ?QUESTION 1

1 L’entreprise : un mode de coordination des actions par la hiérarchie ���

DOC 1 Le dieu-chef � Manuel p. 264

1. Tout au long de cet extrait, le chef est assimilé (et s’assimile lui-même) à un dieu. Il est à noter que l’extrait montre également une infantilisation des caissières (on parle de punition et de comparaison avec l’école).

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Partie 3 • Thème 1 Entreprise, institution, organisation152

2. L’autorité du chef repose clairement sur le pouvoir de sanction/rétribution matériel dont il dispose.

3. Ici, il s’agit d’un extrait écrit par une caissière sous la forme romancée. Dans l’entreprise, le pouvoir du chef est limité par des dispositifs juridiques (le droit du travail protège le salarié contre les abus mani-festes, comme le harcèlement), des structures hiérarchiques (le chef a lui aussi un chef), mais également par des dispositifs de défense des salariés, comme les syndicats.

DOC 2 L’organigramme d’une entreprise � Manuel p. 264

1. Trois grandes fonctions sont distinguées : le marketing, la fi nance et l’administration et la production.

2. Quatre niveaux hiérarchiques peuvent être distingués : la présidence, les directions, les « encadrants » (comme le contremaître) et les exécutants (secrétaire, ouvrier, etc.).

3. L’organisation de l’entreprise répond à un impératif non pas uniquement hiérarchique mais également fonctionnel, signe d’une certaine division du travail.

DOC 3 L’entreprise et la hiérarchie � Manuel p. 265

1. D’un point de vue économique, l’élément essentiel qui caractérise l’entreprise est la hiérarchie.

2. La hiérarchie est le dispositif qui permet à un individu ou un groupe d’individus de se faire obéir par un autre individu ou groupe d’individus. Autrement dit, il s’agit d’une structure de pouvoir organisée.

3. La phrase soulignée met en lumière le fait que la coopération (dans l’entreprise ou ailleurs) ne va pas de soi et présuppose un accord minimal sur les normes et les valeurs permettant d’agir de manière coopérative. Autrement dit, ceci suppose des institutions.

DOC 4 Un exemple de relations de pouvoir dans l’entreprise � Manuel p. 265

1. Directeur > Ingénieur technique > Chef d’atelier > Ouvrier > Ouvrier d’entretien.

2. Dans la réalité, ce sont les ouvriers d’entretien qui disposent d’un important pouvoir discrétionnaire et sont dans une position de pouvoir importante puisqu’ils peuvent perturber ou au contraire assurer la production.

3. « Paix armée » :– directeur et syndicat, – ouvrières de production et chefs d’atelier,– ouvriers d’entretien et ouvrières de production.

Alliance :– syndicat et ouvrières de production,– syndicat et ouvriers d’entretien, – ouvriers d’entretien et ingénieur technique.

Confl it :– ingénieur et chefs d’atelier,– chefs d’atelier et ouvriers d’entretien,– chefs d’atelier et syndicat,– ouvriers d’entretien et directeur.

Comme le montre très bien un organigramme d’entreprise, les rapports sociaux au sein de celle-ci sont organisés par l’existence d’une hiérarchie. Celle-ci apparaît, en effet, comme une des conditions de la coor-dination des individus dans l’entreprise. Si, dans la réalité, des rapports de force peuvent se nouer en dehors du schéma prévu, le pouvoir reste encadré par les dispositions légales, en particulier dans le contrat de travail, qui prévoit un lien de subordination entre le salarié et son employeur.

Faire le bilan

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Chapitre 13 Les rapports sociaux dans l’entreprise 153

2 L’entreprise : un lieu de coopération ���

DOC 1 Les grandes entreprises où il fait bon travailler � Manuel p. 266

1. Ces entreprises ont une gestion du personnel particulièrement attentive à leur bien-être et à leurs besoins hors de la sphère du travail (primes mais également crèches, bien-être physique, accomplisse-ment personnel).

2. Ceci a sans doute pour conséquence un climat social plus apaisé dans ces entreprises, ainsi qu’un certain bien-être des salariés et leur attachement à l’entreprise.

3. L’intérêt pour ces entreprises est d’avoir des salariés attachés à leur entreprise (donc moins de turn over) et donc prêts à fournir des efforts importants dans le travail (augmentation de la productivité).

DOC 2 La coopération comme problème � Manuel p. 266

1. Cette notion suppose la constitution d’un groupe de personnes qui ont un objectif commun et qui s’organisent et/ou qui sont organisées pour l’atteindre.

2. Des problèmes particuliers (confl its, problèmes de communication, de coordination, etc.) peuvent apparaître lors de la constitution du groupe et de la mise en œuvre de l’action collective.

3. Cette comparaison permet de mettre l’accent sur ce qui est l’un des points constitutifs des relations sociales au sein de l’entreprise : l’autorité et la domination.

4. Les intérêts à la coopération peuvent être de divers ordres pour les individus : matériel (revenus, par exemple) et symbolique (reconnaissance).

DOC 3 Les instances de représentation du personnel, un vecteur de coopération � Manuel p. 267

1. Pour les entreprises de moins de 10 salariés, c’est la section syndicale éventuelle qui les représente. Pour moins de 50 salariés, c’est le délégué du personnel et le délégué syndical. Pour plus de 50 salariés, plusieurs instances représentent les salariés : délégué du personnel, délégué syndical (qui sont sou-vent la même personne), comité d’entreprise et, enfi n, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

2. Le délégué du personnel n’a pas de rôle de négociation des accords collectifs.

3. Ces instances créent de la coopération car elles participent à la circulation de l’information et au dia-logue entre les différents niveaux de responsabilité de l’entreprise.

DOC 4 Le paradoxe de la coopération dans l’entreprise � Manuel p. 267

1. Selon cet auteur, la coopération repose sur une logique du don et de l’échange.

2. Selon cette logique, la coopération s’oppose à la rationalisation des modes d’organisation du travail dans l’entreprise.

3. Cet esprit d’équipe peut être favorisé par l’entreprise si elle rend plus explicite cette logique et la récompense.

4. Le paradoxe est le suivant : la logique de la coopération par le don est nécessaire mais diffi cile à mettre en œuvre car elle se fait selon des modes implicites.

1. Faux. La coopération peut être organisée sans pour autant être contrainte (exemple des entreprises du document 1).2. Vrai. 3. Faux. Dans les faits, les délégués du personnel sont souvent syndiqués mais il n’y a aucune obligation.4. Vrai et faux. Le comité d’entreprise peut émettre des avis consultatifs sur des plans sociaux.

Faire le bilan

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Partie 3 • Thème 1 Entreprise, institution, organisation154

3 L’entreprise : un lieu de confl its ���

DOC 1 Protestation � Manuel p. 268

1. Ces images font référence aux grèves, séquestrations et confl its juridiques. 2. Les points communs, c’est que ce sont des modes d’expression des mécontentements et des modes d’expression du confl it. Les points de divergences sont leur mode d’expression (individuel dans le cas du confl it juridique, collectif dans les autres) et leur légalité (la séquestration est illégale).3. Un salarié peut se plaindre auprès de différentes instances, comme le délégué du personnel, le délé-gué syndical, l’inspecteur du travail.

DOC 2 Les différentes formes de confl its collectifs � Manuel p. 268

1. En France, en 2011, selon la DARES, pour 1 000 salariés travaillant dans le secteur de la construction, il y a eu vingt-sept jours de grève en moyenne (JINT).2. Le taux de grève est calculé en faisant le rapport entre le nombre de jours de grève sur une période donnée (le plus souvent un an) et le nombre de salariés (d’un secteur ou d’un ensemble de secteurs, selon ce qui est calculé). Le tout est multiplié par 1 000 pour obtenir un résultat s’exprimant en « pour mille ». Ici, il s’agit de JINT, ie de « journées individuelles non travaillées ».3. C’est l’indicateur le plus souvent utilisé, mais la confl ictualité est une notion beaucoup plus large car les tensions au sein des entreprises peuvent se vivre sur le mode du débrayage ou de la grève du zèle, par exemple.4. Entre 2009 et 2011, la confl ictualité dans l’ensemble des secteurs a beaucoup baissé, passant de cent trente-six jours de grève pour 1 000 salariés à soixante-dix-sept jours de grève pour 1 000 salariés. Ceci peut s’expliquer par la conjoncture économique diffi cile, qui n’incite pas à la revendication.5. Les secteurs industriel et des transports sont les plus confl ictuels. Cela s’explique car on y compte des grandes entreprises et des entreprises publiques. En effet, généralement, c’est dans ce type d’en-treprises qu’il y a le plus de confl its, car les salariés, qui y sont plus « protégés », ont plus de latitude pour exprimer leur mécontentement. Les syndicats y sont d’ailleurs mieux implantés que dans les petites entreprises privées.

DOC 3 Les facteurs de confl it dans les entreprises � Manuel p. 269

1. Les principales raisons qui motivent les confl its sont les salaires, la durée du travail et l’emploi. 2. Les négociations ne sont pas nécessairement là pour empêcher les confl its. Au contraire, elles per-mettent souvent de faire émerger les enjeux des confl its.

DOC 4 Le confl it est constructif s’il est résolu � Manuel p. 269

1. Il existe selon l’auteur trois méthodes de résolution des confl its : la domination (la raison du plus fort l’emporte), le compromis (chacun cède du terrain) et l’intégration (elle permet le changement en conduisant chacun à remplir ses objectifs).2.

Avantages Inconvénients

Domination Confl it limité, solution stable tant que le fort reste fort

Peu de communication et peu de changement possible

Compromis Solution stable et commune Mécontentement latent qui peut déboucher ultérieurement sur un confl it

Intégration Permet un vrai changement et un dialogue fructueux dans l’entreprise

Diffi cile à mettre en place

Les causes de confl it collectif dans l’entreprise sont multiples mais concernent essentiellement les salaires, la durée du travail et l’emploi. Les confl its peuvent prendre des formes multiples comme la grève, qui est la forme la plus connue, mais également la grève du zèle, par exemple. Ces confl its sont d’autant plus importants que les négociations et la présence syndicale sont fortes. Ceci s’explique car ces derniers sont des éléments qui per-mettent de révéler les éléments confl ictuels. Ceci n’est d’ailleurs pas nécessairement négatif car ce type d’ac-tions permet aux motifs de mécontentement d’émerger et donc d’être, dans certains cas, résolus. Par là même, ceci peut amener à un meilleur fonctionnement de l’entreprise en renforçant la coopération et la coordination.

Faire le bilan

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Chapitre 13 Les rapports sociaux dans l’entreprise 155

� Manuel p. 272eXerCICes

EXERCICE 1 1. Faux. L’entreprise est une forme d’action collective organisée.2. Faux. Dans une entreprise, les relations de travail sont entièrement organisées.3. Vrai.4. Faux. De nombreuses relations de pouvoir existent, qui transcendent celles présentées dans l’organi-gramme. 5. Faux. Il existe de très nombreux modes de protestation dans l’entreprise : individuel ou collectif, légal ou illégal, etc.

EXERCICE 2 1

1 s u b o r d i n a t i o n

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EXERCICE 3 1. – Administration : Direction, stratégie et objectifs, coordination générale.– Finances et comptabilité : Gestion de la trésorerie et des fi nances, comptabilité.– Technique : Production, contrôle des machines et des équipements.– Gestion des ressources humaines : Recrutement et suivi du personnel, formation, rémunération– Fonction commerciale : Étude de marché, vente et suivi des ventes, marketing.– Recherche et développement : Projets, innovations.– Logistique : Transport, approvisionnement, équipement.

2. Des liens hiérarchiques sont tout à fait possibles par exemple entre l’administration et la technique, ou encore entre l’administration et la recherche et développement.

Mener une enquête : comment les rapports sociaux dans l’entreprise se traduisent-ils dans l’espace ?

Dans ce TD, outre un entraînement supplémentaire à l’exploitation de documents, il s’agit, conformé-ment aux instructions du programme, d’initier les élèves aux méthodes de recherche des sciences so-ciales : ici, l’entretien. Ce TD est propice à une réfl exion sur les avantages et les limites engendrés par la situation d’entretien, ainsi que sur le mode opératoire de cette technique d’enquête.

TrAVAUX DIrIGÉs � Manuel p. 273

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Partie 3 • Thème 1 Entreprise, institution, organisation156

Étape 11. A priori, l’organisation matérielle de tout espace de travail, y compris une salle de classe, a une infl uence sur les manières de travailler. Organiser une classe en U par exemple incite à un dialogue transversal entre les élèves et fait du professeur un « passeur » de parole. Une organisation par rangées orientées vers le tableau avec une estrade place le professeur dans une attitude magistrale et donc les élèves dans une position moins active.2. Comme le souligne le document 1, l’espace de travail n’est pas seulement une organisation matérielle des outils nécessaires à l’accomplissement de la tâche dévolue au salarié. C’est aussi un lieu de vie et donc de relations sociales et professionnelles : c’est là que se nouent des rapports hiérarchiques, certes, mais c’est aussi un lieu de sociabilité autour de la machine à café, par exemple.3. L’organisation spatiale d’une entreprise peut avoir des conséquences très importantes sur les ma-nières dont se nouent les relations de travail. Devoir frapper à la porte d’un bureau fermé pour accéder à son supérieur est un signe de la position hiérarchique de ce dernier, qui peut par exemple faire attendre. Travailler dans un open space rend plus diffi cile la personnalisation ou toute conversation personnelle sur le lieu de travail, par exemple.

s’entraîner à la dissertationVers le BAC � Manuel pp. 274-275

RÉDIGER DES PARAGRAPHES ARGUMENTÉS ET DES TRANSITIONS ���

Étape 11.I. Pour fonctionner, l’entreprise a besoin d’une coordination hiérarchique verticale et horizontaleA. L’importance de la coordination hiérarchique verticale Paragraphe 1 La hiérarchie est une des caractéristiques de l’entreprise : elle est nécessaire à son fonctionnement puisqu’elle permet d’organiser et de coordonner les actions individuelles au sein de l’entreprise. Paragraphe 2 La coordination hiérarchique verticale apparaît dans les organigrammes des entreprises et dans le contrat de travail. Le document 4 illustre parfaitement ce mode de coordination par la subordination, puisque les étapes décrites sont un exemple pratique de cette subordination dans le travail.B. La division par fonctions est indispensable au bon fonctionnement de l’entrepriseParagraphe 1 Importance de la division du travail dans l’entreprise, matérialisée par la division fonctionnelle visible dans l’organigramme et/ou dans la défi nition des postes (doc. 4).Paragraphe 2 Logique poussée à son paroxysme dans le travail à la chaîne et ses caractéristiques (doc.1).

II. Mais d’autres formes de coopération peuvent être envisagéesA. La coopération issue de l’intégration à un collectifLa coordination hiérarchique n’empêche pas l’existence d’un collectif. Celui-ci peut agir : Paragraphe 1En accord avec les buts de l’entreprise (doc. 1, où Georges, Pavel et Stepan, sans respecter la logique hiérarchique, permettent à la chaîne de fonctionner).Paragraphe 2En désaccord immédiat avec les buts de l’entreprise (en cas de grève ou de confl it du travail, doc .2), mais en permettant à long terme de créer un sentiment d’appartenance si le confl it est résolu dans de bonnes conditions.

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157Chapitre 13 • Vers le BAC

B. La coopération issue de la négociation et des dispositifs juridiquesParagrapheAinsi, la coopération est également fondée sur des règles juridiques (conventions collectives, contrat de travail) et la représentation des salariés dans un certain nombre d’instances. En effet, les divers accords d’entreprise permettent d’asseoir le dialogue au sein de l’entreprise et par là d’améliorer la coopération (doc. 3).

Étape 2I. Pour fonctionner, l’entreprise a besoin d’une coordination hiérarchique verticale et horizontale1. L’importance de la coordination hiérarchique verticale La hiérarchie est une des caractéristiques de l’entreprise. En effet, elle est nécessaire à son fonctionne-ment puisqu’elle permet d’organiser et de coordonner les actions individuelles au sein de l’entreprise par l’inscription de liens de subordination entre différents niveaux. Ce type de subordination est poussé à son paroxysme dans des systèmes d’organisation du travail comme le travail à la chaîne, donné en exemple dans le document 1. Plus généralement, l’importance de la coordination hiérarchique verticale apparaît très clairement dans les organigrammes des entreprises et dans le contrat de travail. Ces derniers matérialisent les liens de subordination juridique entre les différents individus composant l’entreprise. Le document 4 illustre parfaitement ce mode de coordination par la subordination, puisque les étapes décrites dans le docu-ment sont un exemple pratique de cette subordination dans le travail.

Étape 31. Transition I. A.La coordination hiérarchique verticale est donc capitale dans le fonctionnement quotidien de l’entre-prise, mais le lien de subordination est-il le seul à pouvoir assurer la coopération ?

2. Transition entre I. et II.Cette première partie nous a permis de comprendre l’importance de la hiérarchie et de la division fonc-tionnelle dans la coopération au sein de l’entreprise. Mais cela ne suffit pas toujours à expliquer le fonc-tionnement de l’entreprise, puisque d’autres logiques peuvent être à l’œuvre.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation158

État-providenceet cohésion socialeÉtat-providenceet cohésion sociale

Chapitre14

➜➜➜➜➜➜

OBJECTiFS PÉDAgOgiQuES

Ce chapitre sur le thème « Action publique et régulation » est un chapitre portant sur les « Regards croisés ». On peut donc faire le choix de le traiter après avoir étudié le thème d’étude « Régulations et déséquilibres macroéconomiques ». Ce chapitre a pour but de montrer comment l’État contribue à la mise en place de la cohésion sociale. La double page de présentation comporte deux documents : le premier a pour but de sensibiliser les élèves à l’un des moyens de lutte contre la pauvreté et l’exclu-sion. Le second document a pour but de sensibiliser les élèves à l’un des moyens de lutte contre les risques des inégalités et la discrimination. Le chapitre est divisé ensuite en deux doubles pages d’analyse, qui suivent les indications complémentaires du programme. Ainsi, on montre dans un pre-mier temps que l’État met en place des droits sociaux pour garantir la solidarité et lutter contre les risques sociaux. On sensibilisera pour cela les élèves à la diversité des risques sociaux, pour ensuite étudier la mise en place d’un État-providence et le rôle de la redistribution. Dans le dossier 2, on étudie les moyens d’action de l’État pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et les discrimina-tions. On étudiera plus particulièrement le rôle des services publics, de la protection sociale, avec les mécanismes de redistribution et les moyens pour lutter contre les discriminations.

Le TD fait l’objet d’une étude sur les objectifs du RSA en termes de lutte contre la pauvreté et de retour à l’emploi.

BiBLiOgRAPHiE

OuvRAgES – CASTEL R., La montée des incertitudes, Seuil, coll. La couleur des idées, 2009.– CASTEL R., L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé ? Seuil, 2003.– ESPING-ANDERSEN Gösta, PALIER Bruno, Trois leçons sur l’État-providence, Seuil, La république des idées, 2008.– PALIER Bruno, Les réformes de l’État-providence, PUF, 2011.– PAUGAM Serge, DUVOUX Nicolas, La régulation des pauvres. Du RMI au RSA, PUF, 2008.Ces ouvrages montrent comment les différents gouvernements, et plus spécifi quement la France, gèrent la mise en place de politiques économiques et sociales afi n de favoriser la cohésion sociale.

ARTiCLES – « La protection sociale : quels débats ? Quelles réformes ? », Cahiers français, n° 358. Un dossier

consacré au fonctionnement et à la transformation du système de protection sociale.– « Les discriminations selon l’origine », Problèmes politiques et sociaux, n° 966, novembre 2009.– « Femmes-hommes : des inégalités à l’égalité ? » Problèmes politiques et sociaux, n° 968, janvier 2010.Ces revues fournissent des informations sur les mesures pour lutter contre les inégalités et les dis-criminations.

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Chapitre 14 État-providence et cohésion sociale 159

SiTOgRAPHiE – Observatoire des inégalités : www.inegalités.org.– Site de la HALDE : www.halde.fr.– Site de la DREES : www.sante.gouv.fr/etudes-recherches-et-statistiques-drees.html.– Un lien d’un article en ligne sur la place des femmes dans la fonction publique pour illustrer les discriminations : http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/lettres/326.pdf.

FiLMOgRAPHiE – BENGUIGUI Y., Le plafond de verre.– Bienvenue dans la vraie vie des femmes, SCEREN, CNDP.

Comment l’État-providence contribue-t-il à la cohésion sociale ?QUESTION

1 L’État défi nit des droits pour garantir la solidarité ➜➜➜

DOC 1 La diversité des risques sociaux ➜ Manuel p. 278

Ce document a pour but de sensibiliser les élèves à la notion de risque social, événement non maîtrisé par les individus, d’où l’intérêt d’une prise en charge collective.

1. L’auteur dénonce l’insécurité sociale et les risque sociaux. Ces risques semblent frapper au hasard (nul n’est à l’abri par exemple du chômage) et constituent autant d’« épées de Damoclès » sur nos têtes. En outre, chacun semble bien seul, confronté à la réalisation éventuelle des risques, d’où la question de la nécessité d’une prise en charge collective des risques sociaux.

2. On peut associer les termes suivants : le mal-logement, l’exclusion, la pauvreté, la maladie, la vieillesse, les accidents, le handicap, la charge de famille, la maternité…

3. Les risques sociaux regroupent l’ensemble des événements pouvant survenir pour tout individu et provoquant alors pour lui des dépenses importantes (par exemple, la maladie, la maternité…) ou une perte de revenus (comme le chômage ou encore la vieillesse), nécessitant de ce fait une prise en charge collective.

DOC 2 L’État social, un État protecteur ➜ Manuel p. 278

1. L’État remplit différentes fonctions :– il remplit un rôle protecteur, opérant comme un réducteur de risques ou d’insécurité sociale : il est au cœur d’une solidarité collective qui permet de garantir aux individus les ressources indispensables lorsqu’ils sont confrontés à la réalisation des risques sociaux ;– il garantit la cohésion sociale : en garantissant à chacun des ressources minimales, en élaborant des lois, l’État contribue au maintien du lien social et, ce faisant, participe au bon fonctionnement de la société.

2. L’ État n’est pas la seule instance susceptible de garantir la protection des individus en situation de diffi culté. On pense bien évidemment à la famille.

3. Processus de fragilisation du lien social, voire de rupture du lien social en raison d’un affaiblisse-ment des solidarités de proximité (familiales en particulier) et de la précarisation de l’emploi.

DOC 3 Des droits sociaux pour assurer la solidarité ➜ Manuel p. 279

1. SMIC : salaire minimum interprofessionnel de croissance ; RMI : revenu minimum d’insertion ; CSG : contribution sociale généralisée ; RSA : revenu de solidarité active.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation160

2. Droits relatifs aux contrats de travail : loi Waldeck-Rousseau, instauration du SMIG, accords de Grenelle.Droits relatifs aux dispositifs sociaux d’assurance : loi sur les accidents du travail, création de la Sécurité sociale.

3. On retrouve ici le « déploiement des régulations générales inscrites dans la législation » qu’évoqueR. Castel dans le document précédent. Le droit du travail et les dispositifs sociaux d’assurance permettent de « sécuriser le présent et d’assurer l’avenir » (document 2), en inscrivant les individus dans des collectifs protecteurs.

DOC 4 Le rôle de la redistribution ➜ Manuel p. 279

1. Le montant des prestations a augmenté de 239,7 milliards d’euros courants, soit une hausse de 60 % ou encore une multiplication par 1,6 entre 2000 et 2011.

2. Sur la période considérée, on constate que les prestations sociales ont particulièrement augmenté pour trois risques : la santé, la vieillesse/survie et la pauvreté/exclusion sociale. Par exemple, les pres-tations de santé ont augmenté de 60,4 % entre 2000 et 2011 en France.Évolution des prestations sociales en France entre 2000 et 2011 (en %)

Santé 60,4

Vieillesse/survie 63,9

Maternité/famille 45,5

Emploi 45,7

Logement 33,3

Pauvreté/exclusion sociale 158,3

Total des prestations 60

3. Évolution de la répartition des recettes de protection sociale en France (en %)

2000 2011

Cotisations sociales 66,7 63,3

Impôts et taxes 19,4 24,5

Contributions publiques 11,3 10,2

Autres recettes 2,6 2

Total des recettes 100 100

La part des cotisations sociales tend à diminuer, passant de 66,7 % à 63,3 %, soit une baisse de 3,4 points ; il en est de même pour les contributions publiques. En revanche, la part des impôts et taxes progresse de 5,1 points.

4. On constate que la répartition des recettes de protection sociale évolue peu au cours de la période considérée (voir question 3). Néanmoins, même si les évolutions constatées sont modestes (sur une courte période), elles permettent d’introduire l’idée d’une fi scalisation progressive de la protection so-ciale : le recours à l’impôt dans une logique d’assistance pour fi nancer les minima sociaux se développe au détriment des cotisations sociales et de la logique de l’assurance sur laquelle elles reposent.Remarque : la question porte sur les évolutions, mais il est fondamental de montrer aux élèves que l’es-sentiel des recettes de la protection sociale, en France, proviennent des cotisations sociales.

1. Faux – 2. Vrai – 3. Vrai – 4. Vrai – 5. FauxFaire

le bilan

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Chapitre 14 État-providence et cohésion sociale 161

2 L’État lutte contre la pauvreté, l’exclusion et les discriminations ➜➜➜➜➜➜

DOC 1 L’intégration : un paradoxe des sociétés modernes ➜ Manuel p. 280

Ce document a pour but de sensibiliser les élèves sur les diffi cultés de l’intégration aujourd’hui et de montrer que les instances traditionnelles de mise en place du lien social rencontrent aujourd’hui des diffi cultés pour assurer cette fonction.

1. Un marginal est un individu qui s’écarte des normes en vigueur dans la société ; ces normes ne sont pas forcément de nature juridique.

2. Les problèmes sociaux mentionnés sont les suivants : pauvreté, précarité, chômage, rupture du lien familial, mal-logement.

3. La conséquence de ces problèmes sociaux peut être l’exclusion, la rupture du lien social, la marginalité.

4. L’intégration qui est favorisée par l’emploi, un logement, une vie familiale… n’est plus ce qu’il y a de courant dans les sociétés modernes ; au contraire, de nombreux problèmes sociaux font que la norme, c’est-à-dire ce qui est couramment observé, est l’exclusion et non plus l’intégration. D’où le titre, afi n de pointer les problèmes multiples d’intégration qui font de l’exclusion la norme et de l’intégration la marginalité.

DOC 2 La nouvelle pauvreté ➜ Manuel p. 280

1. Cela suppose une solidarité qui peut être d’ordre privé ou collectif. Ici, l’assistance est mise en avant.

2. Sécurité sociale, SMIC, RMI, CMU…

3. Au cours des trente glorieuses, la pauvreté concernait les personnes âgées, les salariés non qualifi és ou encore les personnes handicapées, et était plutôt rurale. La nouvelle pauvreté frappe aujourd’hui les individus qui ont un emploi mais aussi les jeunes.

4. L’insuffi sance des revenus entraîne une série d’autres handicaps qui s’accumulent : problèmes d’accès aux soins au logement, etc entraînant un processus de disqualifi cation sociale.

5. Le processus de disqualifi cation sociale affecte les personnes en rupture avec le marché du travail, qui intériorisent l’étiquette d’« exclus » donnée par les organismes d’assistance. Cela montre le caractère multidimensionnel de l’exclusion et le fait que l’exclusion est un processus et non un état chez Paugam.

DOC 3 La lutte contre les inégalités homme/femme ➜ Manuel p. 281

1. Une discrimination est une différence de traitement, un non-respect des droits civils et politiques en raison des caractéristiques d’une personne (âge, sexe, lieu d’habitation, origine…).

2. – Deux types de politique de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes :– une réparatrice : c’est-à-dire une fois le constat d’inégalités effectué entre les deux sexes, on met en place des mesures pour réparer ceci (quotas, amendes) ;– une préventive qui consiste à prendre en compte l’égalité des genres dans les politiques publiques menées. Cette action a pour objectif d’éviter que les pouvoirs publics ne mettent en place des politiques qui créent ou accentuent des inégalités entre hommes et femmes.

3. Évolution de la part des femmes dans les CA entre 2006 et 2013 : + 20 points de pourcentage.

4. On voit que les mesures de promotion de l’égalité professionnelle ont des effets, car le pourcentage de femmes dans les CA a augmenté. Cependant, les effets sont limités car l’égalité est non établie.

DOC 4 Les moyens d’action de l’État contre les inégalités et pour la cohésion sociale ➜ Manuel p. 281

1. Service public : service relevant d’une mission d’intérêt général. Un service public doit alors être assu-ré sans discrimination à tous, en toute transparence et de manière continue.

2. Exemples de service public : santé, télécommunications, électricité, justice…

3. Les services publics relèvent des droits fondamentaux et participent à l’intérêt général. De plus, ayant souvent peu de rentabilité immédiate, des entreprises privées ne les assureraient pas (on pourra évoquer

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation162

ici le monopole naturel). Enfi n, les services publics doivent satisfaire de manière continue leurs clients, même si ce n’est pas rentable, c’est donc l’État qui les prend en charge.

4. Trois outils pour lutter contre les inégalités sont exposés dans le texte :– les services publics (ils améliorent les conditions de vie des plus démunis et permettent à l’ensemble des individus (avec ressources faibles ou élevées) d’accéder à des biens et services essentiels) ;– les politiques de redistribution (mettre en avant le rôle de l’impôt progressif et de la redistribution horizontale et verticale) ;– les politiques de discrimination positive (mise en place d’inégalités formelles pour favoriser l’égalité entre les individus en rétablissant la situation ; cela relève de l’équité : avantager ceux qui sont désavan-tagés et réduire ainsi les inégalités).

5. L’État-providence par divers moyens réduit les inégalités et permet ainsi une moindre confl ictualité entre les individus, une plus grande solidarité (car il y a redistribution des plus aisés vers les plus dému-nis : redistribution verticale) ; cela permet aussi l’accès à une certaine norme sociale de consommation, à l’école (service public)…, tout ceci créant des liens et une intégration dans la société, ce qui favorise la cohésion sociale.

Faire le bilan

Certains travailleurs handicapés n’accèdent pas au marché du travail

Concours d’entrée aux grandes écoles gratuits pour les élèves boursiers

En mars 2010, 600 000 enfants souffrent de mal-logement

Obligation d’emploi en faveur des travailleurs handicapés

Certains élèves ne peuvent pasaccéder aux grandes écoles

Intervention de l’État en construisant par exemple des logements sociaux

EXERCICE 1 1. b ; 2. a-b ; 3. a-b ; 4. a ; 5. c ; 6. c ; 7. b.

EXERCICE 2 Lutter contre l’exclusion : le RSA, le Samu social, la CMU, l’allocation de solidarité spécifi que, le SMIC.

Lutter contre les discriminations : les conventions ZEP-IEP, le droit de vote pour les femmes, la création du Défenseur des droits.

Lutter contre la pauvreté : le RSA, la CMU, l’allocation de solidarité spécifi que, le SMIC.

EXERCICE 3 Robert Castel parle de désaffi liation afi n de montrer que l’exclusion est un processus qui s’explique par la rupture des solidarités de proximité et par l’absence de travail. Serge Paugam quant à lui emploie le concept de disqualifi cation sociale afi n de souligner la double dimension de la perte d’un certain nombre de protections et d’une certaine insécurité sociale. En effet, la perte d’un emploi stable signifi e la perte d’une protection sociale universelle. Parallèlement, Serge Paugam souligne qu’une personne pauvre est désignée socialement comme appartenant à un ensemble social dévalorisant. L’individu est alors victime de stigmatisation.

➜ Manuel p. 284ExERCiCES

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Chapitre 14 État-providence et cohésion sociale 163

Débattre : le RSA parvient-il à lutter efficacement contre la pauvreté ? Ce TD est conçu pour permettre une réflexion sur les avantages et les limites du dispositif du RSA dans le cadre d’un débat. Dans un premier temps, afin d’aider les élèves dans la recherche des arguments, trois documents accompagnés de questions sont proposés. Ce travail préalable permet aussi aux élèves de tra-vailler sur documents et vérifier leurs capacités à tirer des arguments ; de plus, le document de l’étape 3 permet la lecture d’un graphique et de travailler sur sur les évolutions. Les élèves construisent ensuite un tableau classant les avantages et les limites du dispositif RSA. Ce travail pourra donner lieu à la mise en place d’un débat.

Étape 1

1. Le RSA, entré en vigueur le 1er juin 2009, visait deux objectifs : réduire la pauvreté laborieuse et le nombre de travailleurs pauvres en fournissant un complément de revenu aux bas salaires et inciter les allocataires de minimas sociaux à reprendre une activité en acceptant un emploi en rendant le « travail payant », cela cherche donc à favoriser le retour à l’emploi (on pourra parler de politique active). L’objec-tif final étant de rendre plus facile l’insertion.

2. On distingue dans ce dispositif le RSA « socle », financé par les départements, qui a remplacé le RMI et l’API, et est versé à toute personne résidant en France qui n’a pas d’emploi (sans revenu d’activité) et a des revenus inférieurs à 499,31 € par mois pour une personne seule. Le RSA activité, ou RSA chapeau, est financé par l’État et est un complément de revenu qui s’ajoute au RSA « socle » pour les personnes aux revenus d’activité modestes, qui ne doivent pas dépasser un montant minimum garanti. Le but du RSA socle est que la reprise de l’emploi soit rémunératrice.

Étape 2

1. Évolution du nombre de foyers allocataires du RSA socle entre juin 2009 et juin 2012 : + 31,82 %, soit environ 350 000 de plus.Évolution du nombre de foyers allocataires du RSA activité entre juin 2009 et juin 2012 : + 66,67 %, soit environ 200 000 de plus.

2. Le nombre de foyers bénéficiaires du RSA socle + activité est plus faible, car peu de personnes rem-plissent les conditions pour cumuler les deux RSA ; les bénéficiaires du RSA socle + activité ont de faibles revenus d’activité.

Étape 3

1. La phrase signifie que le dispositif n’est pas pleinement efficace, car le recours au RSA par l’ensemble de ceux pouvant en bénéficier devrait faire augmenter de 87 % le niveau de vie des 10 % des salariés au SMIC les moins aisés or ce n’est que de 74 %, car tout ceux pouvant y prétendre n’y ont pas recours, par manque d’information par exemple.

2. Tous ceux pouvant y prétendre n’y ont pas recours par manque d’information par exemple ou par peur de stigmatisation : le taux de non-recours au RSA reste trop important. L’objectif du RSA est d’encoura-ger les personnes à retrouver un emploi, car cette situation est plus rémunératrice que l’inactivité ; mais, en faisant ainsi, le RSA incite à occuper des emplois à temps partiel et moins bien payés ou encore des emplois précaires. Or cette situation est très inconfortable pour les individus et stigmatisante.

3. Avantages : lutter contre la pauvreté en fournissant un revenu minimum à ceux ne travaillant pas ; complément de revenus pour les travailleurs au revenu faible ; incitation à reprendre un emploi en ren-dant le travail payant.Limites : le RSA incite à occuper des emplois à temps partiel et moins bien payés ou encore des emplois précaires alors que, si le RSA n’avait pas existé, une grande partie des travailleurs auraient refusé ce type d’emplois, d’où une dégradation de la qualité globale des emplois et une sorte d’officialisation du « tra-vailleur précaire » et « assisté », étant donné qu’il reçoit un complément avec le RSA chapeau, ou activité, en raison d’un système mis en place par l’État ; situation stigmatisante ; taux de non-recours important, d’où difficultés à lutter contre la pauvreté ; montant du RSA activité pas assez généreux pour pouvoir sortir de la pauvreté ; manque d’accompagnement.

TRAvAux DiRigÉS ➜ Manuel p. 285

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation164

S’entraîner à la partie 3 de l’épreuve composée et à la dissertationvERS LE BAC ➜ Manuel pp. 286-287

RÉDIGER UNE INTRODUCTION ➜➜➜ Étape 1

1. La proposition a. manque de lien avec le sujet sur la cohésion sociale ; la b. peut convenir en faisant le lien avec la cohésion sociale ; la c. également, mais il faut ensuite amener l’idée de la nécessaire inter-vention de l’État ; la d. ne convient pas car il ne s’agit pas de l’État.

Étape 21. Notions à défi nir : État et cohésion sociale. Voir le lexique pour les défi nitions.

2. La proposition b.

3. Ce sujet concerne la France de nos jours.

Étape 31. La proposition a. ne convient pas car les effets peuvent être positifs/négatifs, or le sujet n’invite pas à traiter cette question ; la proposition b. non plus, on ne voit pas le rôle de l’État ; la proposition c. ne convient pas, car on oublie les « anciens » moyens d’action ; la proposition d. convient le mieux.

Étape 41. Plan analyse du type :i. La mise en place de droits pour garantir la solidaritéii. La lutte contre les inégalités avec la redistribution et la discrimination positiveNous verrons, dans un premier temps, que l’État participe à la cohésion sociale en mettant en place des droits puis, dans un second temps, qu’il y contribue aussi en luttant contre les inégalités.

2. Il faudra reprendre les propositions retenues dans les étapes 1-2-3 ainsi que l’annonce de plan de l’étape 4.

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Chapitre 15 La construction des politiques publiques 165

La constructiondes politiques publiquesLa constructiondes politiques publiques

Chapitre15

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OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Ce chapitre fait l’objet d’un « Regard croisé » en sciences politiques et sociologie. Il fait référence à des savoirs sociologiques diversifi és : sociologie des mouvements sociaux, sociologie des médias, sociologie de l’action politique, sciences politiques.Il traite de la sociologie des politiques publiques et de la sociologie de la construction des pro-blèmes publics, et tente de répondre à la question suivante : Comment les problèmes publics sont-ils construits ?

La première double page a pour but de sensibiliser les élèves à la question suivante : Comment un phénomène social devient-il un problème public ? Pour cela, on présente les différentes politiques publiques et on s’appuie sur des exemples.On s’aperçoit, grâce aux récents travaux sur la question, que l’inscription à l’agenda politique résulte d’un continuum de décisions mettant en jeu de multiples acteurs. Les politiques publiques sont défi -nies de manière continue par un travail de construction pour accréditer l’idée que le problème doit être soumis à l’agenda. C’est donc l’objet du dossier 2 que de montrer que les acteurs luttent pour la construction d’un problème.

Enfi n, le dossier 3 part de l’exemple du respect de l’environnement afi n de montrer les mécanismes de construction de ce problème social en problème public et que celui-ci est le fruit de coopérations mais aussi de confl its.On peut retenir trois phases dans la construction d’un problème social en problème public : tout d’abord, la mobilisation collective d’acteurs.Cette mobilisation connaît trois temps :– Construire au sens strict le fait social comme un problème à traiter : le dénommer, le catégoriser, travail de construction du problème faisant appel aux statistiques, aux sciences pour le mettre sur la place publique.– Rechercher la cause + identifi cation d’un « coupable », les responsabilités d’une ou plusieurs auto-rités publiques.– Demander à l’autorité politique une solution.

La seconde phase est la sélection des problèmes publics. Un problème est sélectionné s’il répond à quatre critères :– Intensité dramatique (nombre de personnes, rôle des médias, violence émotionnelle, ex : Green-peace, Don Quichotte = coups médiatiques).– Recours à des ressources scientifi ques pour objectiver le problème : réunions, dossiers, relais scien-tifi que, travail d’expertise, ex : écologie.– Relais médiatique : le problème apparaît à l’agenda des médias.– Sensibilité de l’opinion publique au débat.On assiste à une mise en concurrence qui se fait au sein de l’arène politique qui est un espace de revendications publiques. Le but est de faire valoir sa défi nition du problème contre d’autres défi -nitions.

La troisième phase est la prise de décisions (mise dans l’agenda gouvernemental).Le TD fait l’objet d’une étude sur l’effi cacité de la mise en place de politiques publiques concernant la lutte contre le tabagisme.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation166

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES– DORMAGEN J.-Y., MOUCHARD D., Introduction à la sociologie politique, De Boeck, coll. Ouverturespolitiques, 3e édition, 2010.– HASSENTEUFEL P., Sociologie politique : l’action publique, Armand Colin, 2008.– LASCOUMES P., LE GALES P., Sociologie de l’action publique, Armand Colin, 2007.– MULLER P., Les politiques publiques, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009. Ces ouvrages analysent l’action publique et la construction d’un problème social en problème politique à travers des exemples.Pour compléter et s’appuyer sur deux exemples concrets, on pourra se référer aux ouvrages suivants :– GUSFIELD J., La culture des problèmes publics. L’alcool au volant : la production d’un ordre symbolique, Paris, Economica, coll. Études sociologiques, 2009.– HENRY E., Amiante : un scandale improbable, Presses universitaires de Rennes, 2007.

SITOGRAPHIE– Une note de lecture sur les travaux de J. GUSFIELD :http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20090910_gusfi eld.pdf.– Le site de la Sécurité routière :http://www.securite-routiere.equipement.gouv.fr/.– Le site pour la lutte contre le tabac : http://www.tabac.gouv.fr/.

Comment un phénomène social devient-il un problème public ?QUESTION

1 Des actions et des politiques publiques pour gérer les problèmes sociaux ���

DOC 1 Problèmes sociaux et politiques publiques � Manuel p. 290

1. Les thèmes abordés sur ces affi ches sont le tabagisme passif et les discriminations et inégalités.

2. Ces problèmes sociaux ont donné lieu à des campagnes de sensibilisation et à des politiques publiques, car ils sont considérés comme des problèmes concernant l’ensemble de la société et pouvant la pénaliser. L’État se doit d’intervenir pour protéger la population et renforcer les valeurs de la République (égalité, pour l’affi che de droite). De plus, l’affi che de gauche, qui évoque un problème de santé publique, peut pénaliser l’activité économique.

3. Les acteurs à l’origine de ces campagnes sont : l’État, des associations, des organismes sous la tutelle de l’État, comme la Halde, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

DOC 2 Le rôle de l’action et des politiques publiques � Manuel p. 290

1. Les politiques publiques désignent l’ensemble des actions engagées par une autorité publique afi n de remédier à une situation perçue comme posant un problème.

2. Les mesures d’un « plan d’urgence pour les banlieues » peuvent être : accompagnement personna-lisé des jeunes sans emploi, renforcement de la lutte contre l’échec scolaire, renforcement de la mixité sociale, amélioration des conditions de vie et des logements, CV anonymes, tutorats.

3. Les politiques publiques ont pour objectif de participer à la régulation sociale, en renforçant le respect des normes (environnementales, juridiques et sociales), et à l’intégration sociale pour au fi nal participer au bon fonctionnement de la société et donc à la cohésion sociale.

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Chapitre 15 La construction des politiques publiques 167

DOC 3 L’exemple de la lutte contre la délinquance routière � Manuel p. 291

1. Entre 1970 et 2012, il y a eu environ 10 800 tués en moins sur les routes françaises d’après la Sécurité rou-tière. Le nombre de tués sur les routes entre 1970 et 2012 a été divisé par environ 3,57 ou a baissé de 72 %.

2. L’État a pour mission d’assurer la sécurité de sa population et ainsi de participer à l’intérêt géné-ral ; par conséquent, en agissant ainsi, il contribue à cet objectif. De plus, ceci vient en réponse à une demande de la société et des individus regroupés en associations qui font pression pour faire évoluer les normes juridiques et renforcer la sécurité sur les routes.

3. Autres mesures mises en place par l’État pour lutter contre la délinquance routière : contrôle tech-nique, campagne d’information, publicité de la Sécurité routière, renforcement des dispositifs de contrôle et des sanctions des délits routiers, renforcement de la lutte contre les risques liés à l’alcool et aux stupéfi ants, amélioration de la formation des futurs conducteurs en réformant le permis de conduire, amélioration de la sécurité des usagers de la route particulièrement vulnérables.

DOC 4 Des politiques publiques de plusieurs types � Manuel p. 291

1. Politiquesréglementaires

Politiquesdistributives

Politiquesredistributives

Politiques constitutives

Politiques d’intervention directe

Politiquesincitatives

- La loi Evin contre le tabagisme- La limitation de vitesse pour les automobi-listes

- La délivrance d’un permis de construire

- Les alloca-tions familiales- L’impôt sur le revenu- L’assurance maladie

- Procédures de débat public contre l’installation d’une décharge municipale

- La construction d’un aéroport- La modernisa-tion des moyens de transport dans la région Champagne-Ar-denne- La gestion des parcs naturels

- Le dépistage du cancer du sein- Le label bio

2. Des politiques publiques incitatives (campagnes de sensibilisation et messages inscrits sur les paquets de cigarettes), mais aussi des politiques réglementaires (interdiction de fumer dans les lieux publics, loi Evin), la loi du 10 janvier 1991 (loi n° 91-32) qui interdit le parrainage et la publicité pour l’alcool et le tabac à la télévision, ou encore la création d’emplacements réservés aux fumeurs qui est strictement encadrée.

1. Faux, ce n’est pas toujours le cas ; prenons l’exemple des problèmes liés à l’environnement.2. Faux, les politiques incitatives reposent sur la persuasion.3. Vrai, entre autres.4. Vrai.5. Vrai, car, au fi nal, elles ont le dernier mot même si d’autres acteurs (ex. les associations) les infl uencent dans la gestion des problèmes sociaux.

Faire le bilan

2 De nombreux acteurs pour mettre en place des politiques publiques ������

DOC 1 Comment le « mal-logement » entre-t-il dans le débat public ? � Manuel p. 292

1. Ce sont des personnes mal logées ou sans logement qui manifestent ici.

2. Ils revendiquent dans la rue avec un rassemblement de personnes devant le ministère des « mal-lo-gés ». Ils auraient pu opter pour la négociation après avoir sollicité un rendez-vous auprès du ministre, sensibiliser l’opinion publique en distribuant des tracts ou en organisant un concert… On pourra évo-quer avec les élèves la distinction entre une démocratie participative, qui vise à interpeller directement les pouvoirs publics, et une démocratie représentative, « traditionnelle », qui permet aux citoyens de s’exprimer par le vote.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation168

3. C’est l’État qui est interpellé ici à travers son représentant direct, le ministre. Cela semble légitime car les pouvoirs publics doivent veiller au bon fonctionnement de la société et protéger les populations en garantissant la satisfaction de leurs besoins élémentaires : l’accès au logement en fait partie.

DOC 2 Comment un problème social est-il inscrit à l’agenda politique ? � Manuel p. 292

1. À partir du moment où il fait l’objet d’un débat public et où il apparaît dans l’agenda politique, ce qui suppose alors que les pouvoirs publics s’en saisissent. Par ailleurs, un problème social devient un pro-blème politique quand il suscite une grande réaction et un émoi de la part de l’opinion publique.2. Un problème social est inscrit sur l’agenda politique s’il est porté par des acteurs ou des groupes dis-posant de ressources suffi samment importantes pour que la question soulevée entre dans l’espace public et s’il concerne une large partie de la population, ce qui détermine l’ampleur éventuelle de la mobilisa-tion. Exemples : le mal-logement, l’homosexualité…3. Les acteurs sociaux disposent de ressources variées. Elles peuvent être matérielles (les moyens fi nan-ciers), médiatiques, mais aussi symboliques (le statut, l’infl uence de certains acteurs ou encore leur capital social les amènent à faire inscrire plus facilement à l’agenda politique les questions qu’ils jugent importantes).4. Les dirigeants syndicaux font partie des professionnels de la mise sur agenda, ils portent les pro-blèmes dans l’espace public, souvent en cherchant à attirer l’attention des médias.

DOC 3 Le rôle des entrepreneurs de morale � Manuel p. 293

1. L’entrepreneur de morale est un individu qui n’est pas satisfait des lois ou de la situation en vigueur car un certain type de comportements qu’il juge choquants ne sont pas condamnés par le système juridique. Il entreprend donc une « croisade pour la réforme des mœurs » dans le but d’obtenir une modifi cation de la législation, une évolution des normes juridiques.2. Les associations homosexuelles, l’association Don Quichotte ou les associations contre la délinquance routière sont des exemples d’entrepreneurs de morale dans nos sociétés.3. Les entrepreneurs de morale cherchent à infl uencer les autorités politiques et contribuent alors à l’évolution des normes juridiques.4. Ils légitiment leurs actions par la défense de valeurs considérées comme essentielles et supérieures. Leurs revendications s’appuient sur une morale, une éthique, jugées indispensables au bon fonctionne-ment de la société.

DOC 4 Le rôle des médias dans l’agenda politique � Manuel p. 293

1. Une multitude d’acteurs ont contribué à la mise en place de la sécurité routière à l’agenda politique : l’État, le ministère de l’Éducation nationale, les collectivités locales et territoriales, les associations, les familles des victimes, les médias.2. Les médias peuvent mobiliser, sensibiliser les citoyens sur des problèmes de société en leur donnant plus de visibilité, ce qui peut amener les autorités publiques à inscrire ces questions à l’agenda politique.3. Effets positifs : donner une visibilité au problème social à travers notamment les manifestations de papier, en souligner l’actualité ou l’intensité, amener les pouvoirs publics à s’en saisir…Effets négatifs : « déformer » le problème qui fera l’objet d’un véritable traitement médiatique, oublier les autres problèmes qui pourtant peuvent être essentiels pour certaines catégories de la population…

4. Les limites du traitement de l’information par les médias sont visibles dans le débat sur la laïcité et la pratique des cultes en France, ou l’affaire Léonarda.

Plusieurs acteurs contribuent à l’inscription d’un problème social à l’agenda politique. Ainsi la société civile, en manifestant, parvient à faire entendre ses craintes et son mécontentement au gouvernement. Les médias, les ONG, mais aussi des experts, contribuent également à la reconnaissance par les autorités pu-bliques d’un problème social. Par exemple, l’association Don Quichotte a su interpeller l’opinion publique, les médias, mais aussi le gouvernement sur la question du mal-logement.Pour susciter l’intervention des pouvoirs publics, différentes ressources sont alors nécessaires : maté-rielles, fi nancières, médiatiques et symboliques. Leur impact dépend de l’ampleur de la mobilisation.

Faire le bilan

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Chapitre 15 La construction des politiques publiques 169

3 L’écologie : un exemple d’inscription à l’agenda politique ���

DOC 1 Le respect de l’environnement : une préoccupation partagée � Manuel p. 294

1. Les acteurs représentés sur ces photos sont des ONG, la société civile, le parti politique des Verts et le gouvernement.

2. Exemples de mesures obtenues par les défenseurs de l’environnement : l’abandon de projet de couloirs aériens, de décharges publiques, l’aménagement des centres-ville pour améliorer les transports en com-mun et l’utilisation des vélos, le marché des droits à polluer, le Grenelle de l’environnement, des mesures visant à abaisser les émissions de CO2…

3. L’environnement a été inscrit à l’agenda politique et cela se manifeste par la création du ministère de l’Environnement, qui renforce ainsi la légitimité des préoccupations écologiques.

4. Tous les acteurs ne partagent pas forcément les mêmes points de vue ni les mêmes modalités d’action collective. Greenpeace par exemple est connu par les actions chocs menées, alors que la photo des mani-festants contre une autoroute semble plus pacifi ste.

DOC 2 Le développement durable : un vaste mouvement de coopération � Manuel p. 294

1. La société civile alerte et sensibilise le gouvernement à la question environnementale en donnant à voir dans le débat public et dans la sphère politique des problèmes environnementaux.

2. La société civile est composée de citoyens ayant des appartenances sociales et professionnelles di-verses, mais militant pour une même cause ; ainsi un vaste mouvement de solidarité et d’entraide se met en place, au-delà des diversités.

3. Les ONG sont des associations s’occupant de personnes en danger à cause de la guerre, de la pauvreté, du racisme, d’une épidémie… Mais face à la montée des problèmes environnementaux et pour mieux se faire entendre, elles vont s’organiser en s’institutionnalisant afi n d’acquérir une plus grande légitimité auprès de leurs interlocuteurs.

DOC 3 Comment expliquer l’échec du sommet de Copenhague ? � Manuel p. 295

1. Le protocole de Kyoto et le sommet de Copenhague ont pour but de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les pays émergents sont moins concernés par cette mesure car, démarrant leur croissance, on estime qu’ils polluent moins que d’autres pays ayant eux une forte croissance.

2. Au sommet de Copenhague, il n’y a pas eu de consensus sur les décisions à prendre car les pays émer-gents et les PD s’accusent mutuellement de polluer, et les pays émergents et les PED font valoir que les pays occidentaux ont bâti leur développement et leur compétitivité en l’absence de toute contrainte, contrainte qu’ils veulent imposer aujourd’hui à ceux qui les concurrencent le plus (émergents) et à ceux qui doivent se développer (PED), au risque de freiner ce développement. Ainsi, l’instauration de normes environnementales peut être un moyen pour les pays de gagner ou de perdre en compétitivité. Aucune nation n’a réussi à s’imposer et à réguler les décisions dans la mise en place des négociations. Il est diffi -cile de mettre toutes les nations d’accord sur un sujet aussi polémique que le respect de l’environnement.

3. On assiste à une internationalisation et une interdépendance des économies, rendant ainsi obsolète la notion de régulation nationale.

DOC 4 Les étapes de la construction d’un problème public � Manuel p. 295

1. Tous les problèmes sociaux ne deviennent pas des problèmes publics. L’inscription à l’agenda relève en effet d’un travail de mobilisation et de construction.

2. On peut retenir trois phases dans la construction d’un problème social en problème public : tout d’abord, la mobilisation collective d’acteurs.Cette mobilisation connaît trois temps :– Construire au sens strict le fait social comme un problème à traiter : le dénommer, le catégoriser, faire un travail de construction du problème faisant appel aux statistiques, aux sciences pour le mettre sur la place publique.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation170

– Rechercher la cause + l’identifi cation d’un « coupable », des responsabilités d’une ou de plusieurs auto-rités publiques.– Demander à l’autorité politique une solution.

La seconde phase est la sélection des problèmes publics. Un problème est sélectionné s’il répond à quatre critères :– Intensité dramatique, nombre de personnes, rôle des médias, violence émotionnelle (ex : Greenpeace, Don Quichotte = coups médiatiques).– Recours à des ressources scientifi ques pour objectiver le problème : réunions, dossiers, relais scienti-fi que, travail d’expertise (ex : écologie).– Relais médiatique : le problème apparaît à l’agenda des médias.– Sensibilité de l’opinion publique au débat.On assiste à une mise en concurrence qui se fait au sein de l’arène politique, qui est un espace de revendi-cations publiques. Le but est de faire valoir sa défi nition du problème contre d’autres défi nitions.

La troisième phase est la prise de décisions (mise dans l’agenda gouvernemental).

3. Pour l’exemple du mal-logement, on peut citer l’intensité dramatique du problème à travers, par exemple, la mobilisation des enfants de Don Quichotte et la mise en place de tentes sur le canal Saint-Martin. Les différentes institutions sont aussi capables de quantifi er le nombre de mal-logés, la société civile réagit à cet événement et les médias relayent le problème du mal-logement.

Dans le cadre d’une politique de développement durable, diverses conférences internationales ont décidé de mettre en œuvre des politiques de lutte contre la pollution. Trois stratégies sont possibles : réglementer et imposer des normes contraignantes, instituer des quotas tels que le marché des droits à polluer, ou mettre en place des taxes comme la taxe carbone pour faire payer aux responsables le coût social de la pollution.

Faire le bilan

EXERCICE 11. Faux, tout problème social ne devient pas un problème politique et n’est pas toujours inscrit à l’agenda politique.2. Vrai, car elles permettent de lutter contre certaines formes d’inégalités.3. Faux, puisque l’inscription à l’agenda est le fruit de la rencontre de multiples acteurs.4. Faux, en 2009.5. Faux, il suscite au contraire des débats.6. Faux, l’agenda politique désigne un ensemble de problèmes appelant un débat public ou l’intervention de l’État.

EXERCICE 2Actes de pédophilie = pédophilie traitée de manière pénale.Procès de Bobigny = IVG devient légalMobilisation enfants de Don Quichotte = droit au logement.Nombre de décès lors de la canicule = mise en place d’une journée de solidarité.

EXERCICE 3Comment expliquer l’abandon de la taxe contribution climat-énergie rebaptisée taxe carbone ?

De nombreux acteurs ont défendu leurs arguments et contribué à son retrait. Tout d’abord, les partis politiques étaient hostiles à la mise en place d’une telle taxe, synonyme d’ineffi cacité et d’injustice sociale pour les uns et d’impôt supplémentaire pour les autres. Les grands patrons de l’industrie, véri-

� Manuel p. 298EXERCICES

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Chapitre 15 La construction des politiques publiques 171

Politiques publiques et lutte contre le tabagisme : quels enjeux ?Ce TD est conçu pour permettre une réfl exion sur la mise en place de politiques publiques à partir d’un cas concret, celui concernant la lutte contre le tabagisme, et permettre de construire une bonne argu-mentation écrite ou orale.

Dans un premier temps, afi n d’aider les élèves dans la recherche des arguments, trois documents accom-pagnés de questions sont proposés. Ce travail préalable permet aussi aux élèves de travailler sur docu-ments et de vérifi er leur capacité à tirer des arguments ; de plus, le document 1 permet d’effectuer la lecture d’un graphique et de travailler sur les indices. Les élèves rédigent ensuite une lettre adressée au ministre de la Santé, en se mettant à la place de ceux qui accusent les pouvoirs publics de ne pas lutter effi cacement contre le tabagisme.

Étape 1

1. L’État augmente le prix du tabac afi n d’en dissuader la consommation. Il s’agit de lutter contre ce qui apparaît désormais comme un véritable problème de santé publique, le tabagisme étant à l’origine de maladies graves (cancers entre autres) et coûteuses pour notre système de protection sociale.

2. La hausse du prix du tabac devrait conduire à une baisse de sa consommation (on pourra faire réfé-rence au chapitre 4 qui présente le fonctionnement d’un marché concurrentiel) : pour un bien ou service « normal », la demande est une fonction décroissante du prix. Le document 1 met en évidence cette relation : on constate que le prix du tabac n’a cessé d’augmenter en France depuis les années 1980 et, parallèlement, la consommation de tabac a baissé.La relation est cependant moins nette sur la fi n de la période, entre 2006 et 2010 : le prix du tabac s’accroît et l’on assiste à une légère hausse de la consommation. Cela est confi rmé par le document 2 qui évoque une augmentation de la consommation de tabac « de près de 2 % entre 2005 et 2010 ».Cela s’explique par la nature « particulière » du tabac qui fait partie des produits addictifs dont la consom-mation se révèle peu sensible au prix.Cette mesure est donc une mesure incitative afi n de limiter la consommation de tabac et de modifi er les comportements des consommateurs.

3. La mesure de hausse du prix du tabac a suscité de nombreuses critiques :– Les associations de lutte contre le tabagisme considèrent que la hausse du prix du tabac est insuffi sante pour dissuader la consommation : « Une hausse inférieure à 10 % n’a pas d’effet sur la consommation et donc sur la santé publique » (doc. 2).– Pour les buralistes, cela risque d’inciter les fumeurs à se procurer des cigarettes moins coûteuses, en dehors du réseau offi ciel, dans des pays frontaliers par exemple, où le prix du tabac est plus faible.

4. Le lobby du tabac pèse sur la fi xation du prix du tabac : les fabricants et les distributeurs perçoivent 11,4 % du prix de vente d’un paquet de cigarettes (doc. 3), leur objectif est de défendre leur industrie

TRAVAUX DIRIGÉS � Manuel p. 299

tables lobbies, ont pesé également dans la décision en faisant valoir que la taxe carbone constituait un nouvel handicap à la compétitivité de leurs entreprises. Enfi n, les sondages d’opinion, très largement relayés par les médias, ont démontré que les ménages n’étaient pas favorables à l’instauration de la taxe contribution climat-énergie, susceptible de peser sur leur pouvoir d’achat.

Un tel exemple montre bien combien les décisions des politiques publiques sont complexes : arbitrant entre coopération (ou confl it) et confl it (ou coopération), les pouvoirs publics mènent des politiques sous contrainte.

EXERCICE 4L’intrus est l’insécurité routière, qui est un problème social, alors que les autres termes désignent des acteurs se mobilisant pour qu’un problème social devienne un problème public.

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Partie 3 • Thème 2 Action publique et régulation172

et de maintenir leur part, c’est pourquoi les hausses décidées par l’État restent « faibles » : elles visent à réduire la consommation de tabac tout en préservant les intérêts des industriels du secteur (la santé publique d’un côté, les emplois et l’activité économique à court terme de l’autre…).

Étape 2

1. Pour lutter effi cacement contre le tabagisme, l’État pourrait tout simplement décider d’en interdire la consommation : ses effets nocifs sont prouvés depuis longtemps. Une telle mesure s’applique pour des drogues « douces », comme le cannabis, pourquoi pas pour le tabac ?L’État peut aussi multiplier les campagnes de prévention, de sensibilisation, notamment auprès des plus jeunes (dans les collèges et les lycées), dans les différents médias…

2. Les élèves doivent rédiger une lettre qui reprendra explicitement les réponses apportées aux questions dans l’étape 1, ainsi que les documents dont ils disposent.

RÉDIGER UNE CONCLUSION ���

Cette double page permet aux élèves d’acquérir le savoir-faire suivant : l’apprentissage de la rédaction d’une conclusion pour la dissertation et la partie 3 de l’épreuve composée.

Étape 1La proposition a. ne convient pas, car elle ne répond pas au sujet.La proposition b. ne convient pas, car elle oublie de mentionner que la construction d’un problème public est aussi le fruit d’un travail de coopération.La proposition c. est partielleLa proposition d. oublie de mentionner l’interaction entre les différents acteurs, qui peut conclure à une coopération ou à une opposition.La proposition e. résume le mieux l’argumentation.

Étape 2Les propositions a., b., d. et e. ne correspondent pas, puisqu’elles ouvrent sur le sujet qui était à traiter.La proposition c. correspond le mieux à l’ouverture.

Étape 3Pour la dissertation, il faudra reprendre les affi rmations retenues dans les étapes 1 et 2. Pour l’épreuve composée, on peut se contenter de faire une phrase conclusive. Au fi nal, nous pouvons voir qu’un pro-blème public est un problème social, construit comme tel par divers acteurs qui se mobilisent et par-viennent à l’inscrire dans l’espace public. Il devient ainsi un sujet de débat, voire de controverses, sur son ampleur, ses causes ou ses conséquences.

S’entraîner à la dissertation et à la partie 3 de l’épreuve composéeVERS LE BAC � Manuel pp. 300-301

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FICHES RESSOURCES 173

FICHE1

Travailler efficacement pour réussir en SES ���

���FICHES RESSOURCES

LEXIQUE : Contrainte budgétaire : montant maximum que peut dépenser un individu. Elle définit l’ensemble des choix possibles des acteurs écono-miques, compte tenu des prix.Équilibre emplois-ressources : identité comptable entre les « ressources » d’une nation (le PIB et les importa-tions) et la manière dont celles-ci sont utilisées, les « emplois » (consomma-tions intermédiaires, consommation finale, FBCF, exportations, variations de stock).Prix relatif : rapport entre le prix (nominal) d’un bien et celui d’un ou de plusieurs autres biens. Le prix relatif peut donc diminuer même si le prix nominal augmente (il suffit que le prix nominal des autres biens ait augmenté plus fortement).Production marchande : production destinée à être échangée sur un mar-ché à un prix couvrant les coûts de production.Production non marchande : pro-duction qui est fournie gratuitement ou à un prix nettement inférieur à son coût de production.Profit : revenu de l’entreprise prove-nant de l’excédent de ses recettes sur l’ensemble de ses coûts. Il peut être compris comme la rémunération du capital. C’est pourquoi la Comptabi-lité nationale l’assimile à l’excédent brut d’exploitation.Revenus de transfert (ou revenus

sociaux) : revenus versés par la Sécu-rité sociale ou l’État pour aider les ménages à faire face à des risques (chômage, maladie…) ou à des charges de famille. Ces revenus sont perçus par les ménages sans contri-bution directe à la production.Salaire : revenu du travail d’une per-sonne liée par un contrat de travail à un employeur.Utilité : niveau de satisfaction atteint par un individu grâce à sa consomma-tion totale.Valeur ajoutée : mesure de la richesse réelle créée par une orga-nisation productive. Elle se mesure en soustrayant à la valeur de la pro-duction la valeur des consommations intermédiaires.

SYNTHÈSE : La rareté des ressources nécessite de choisir. Pour les éco-nomistes, deux critères guident les choix :– l’utilité des produits : c’est-à-dire la satisfaction totale ou supplémen-taire apportée par la consommation ;– la contrainte budgétaire : elle dépend à la fois du revenu et du prix des produits.Les biens et les services sont produits par diverses organisations productives. La production marchande est réalisée par les entreprises, alors que la produc-tion non marchande est effectuée par les administrations publiques.La richesse produite par les organi-

sations productives se mesure par la valeur ajoutée qui correspond à la différence entre la valeur de la production et les consommations intermédiaires. La somme des valeurs ajoutées correspond au PIB.Le PIB n’est pas une mesure du bien-être de la population, car il ne prend pas en compte la production domes-tique ou les dommages occasionnés par la production.La valeur ajoutée rémunère ceux qui ont participé à la production :– les revenus du travail rémunèrent les travailleurs ;– les revenus du capital rémunèrent les apporteurs de capitaux ;– les revenus mixtes rémunèrent ceux qui ont apporté du travail et du capi-tal.La répartition secondaire, ou redis-tribution, consiste en des prélève-ments obligatoires effectués par les administrations publi ques et en des versements de revenus de transfert pour obtenir le revenu disponible.Au niveau macroéconomique, il y a toujours un équilibre comptable entre les emplois (consommation, investissement, exportation et stocks) et les ressources (production et impor-tation).Mais des déséquilibres, comme une faible croissance ou du chômage, restent possibles.

FICHE2

Mener une recherche documentaire et élaborer une bibliographie ���

1. L’ouvrage : Les règles de la méthode sociologique de Durkheim :DURKHEIM, Émile, Les Règles de la méthode sociologique, 1895, PUF.

2. L’article de journal de Patrick Roger paru dans le Monde le mardi 15 octobre 2013 et ayant pour titre : une fiscalité faiblement distributive :ROGER Patrick, « Une fiscalité faiblement distributive », Le Monde, 15 octobre 2013.

3. Ce site Internet ://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0 & ref_id = ip1461 :INSEE, 2014, consulté le 08/04/2014, www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0 & ref_id = ip1461.

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FICHES RESSOURCES174

FICHE3

Construire une bonne argumentation ���

Mise en application 1D’une part, le financement indirect correspond à l’intermédiation bancaire.Exemple : LCL fait un prêt à une SARL.D’autre part, le financement indirect dépend des taux d’intérêt.Exemple : La remontée des taux après la crise des subprimes a réduit le financement indirect.Enfin, le financement indirect reste indispensable pour les petites entreprises.Exemple : Une TPE ne peut pas toujours s’autofinancer ou accéder aux marchés financiers.

Dans un premier temps, le financement direct correspond au financement de marché.Exemple : Actions et obligations.Dans un second temps, le financement direct concerne les grandes entreprises.Exemple : Pour créer une SA, il faut un capital social d’au moins 37 000 €.Pour finir, le financement direct a vu sa part augmenter dans le financement total.Exemple : Le financement par action a été multiplié par 52,5 entre 1978 et 2009.

Mise en application 2

Fonction d’allocation Fonction de répartition Fonction de régulation

D’une part, production de biens collectifs.Exemple : construire un phare pour guider les navires.D’autre part, fi xer un cadre juridique.Exemple : interdire les ententes entre les entreprises, loi Sherman, DGCCRF.

Tout d’abord, l’action par les prélè-vements obligatoires.Exemple : mettre en place une fi sca-lité progressive.Ensuite, verser des revenus de transfert.Exemple : le revenu de solidarité active.

Dans un premier temps, stabiliser l’écono-mie par la politique budgétaire.Exemple : le New Deal de Franklin Delano Roosevelt.Dans un second temps, stabiliser l’écono-mie par la politique monétaire.Exemple : la politique de Quantitative Easing de Ben Bernanke.

FICHE6

Lire et analyser un tableau statistique ���

Ce tableau a été réalisé par l’Institut national de la statistique et des études écono-miques. Il a été publié en février 2013 et s’intitule : « Atteintes volontaires à l’intégrité physique (en faits constatés) ». Comme son titre l’indique, les statistiques sont donc de source policière. Il ne s’agit pas d’une enquête de victimation.

Tout d’abord, ce tableau prouve que les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont rares en France. En effet, sur 1 000 habitants, elles ne concernent en moyenne que 3,8 personnes au maximum. Cela peut s’expliquer par le processus de curialisation mis en évidence par Norbert Elias.

De plus, ces infractions connaissent de faibles augmentations, voire des diminutions. Par exemple, les violences physiques non crapuleuses n’ont augmenté que de 0,19 % entre 2010 et 2011, et les violences physiques crapuleuses ont diminué de 0,06 % entre 2010 et 2011.

Enfin, les violences sexuelles connaissent une augmentation un peu plus forte. Elles ont augmenté de 3,9 % entre 2010 et 2011. Cette augmentation peut s’expliquer en partie par une meilleure prise en charge des victimes d’agression sexuelle par les services de police.

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FICHES RESSOURCES 175

FICHE7

Lire et interpréter un graphique chronologique ���

1. En 2012, selon l’INSEE, le déficit public des administrations publiques françaises était d’environ 5 % du PIB. En 2012, selon l’INSEE, la dette publique des administrations publiques françaises était d’environ 85 % du PIB.

2. Trois étapes se dégagent de l’allure de la courbe du déficit public. Tout d’abord, la courbe stagne entre 2007 et 2008, puis elle diminue fortement entre 2008 et 2009, avant de diminuer lentement entre 2009 et 2012. La courbe de la dette publique suit une évolution inverse. En effet, l’augmentation du déficit public lié aux plans de relance et de sauvetage du secteur bancaire suite à la crise des subprimes a une incidence sur l’endettement. L’augmentation du déficit nécessite de recourir à l’endettement auprès des institutions financières. Cet endettement a un coût, le remboursement majoré des intérêts, qui vient accroître le déficit public. C’est l’effet boule de neige.

FICHE8

Interpréter et calculer des pourcentages de répartition ���

1. Au 1er janvier 2012, sur 100 habitants en France, 49,95 en moyenne étaient des hommes.Au 1er janvier 2012, sur 100 habitants en France, 50,05 en moyenne étaient des femmes.

2. Au 1er janvier 2012, sur 100 femmes, 23,39 en moyenne avaient moins de 20 ans.Au 1er janvier 2012, sur 100 femmes, 50,96 en moyenne avaient entre 20 ans et 59 ans.Au 1er janvier 2012, sur 100 femmes, 25,63 en moyenne avaient 60 ans ou plus.

3. Au 1er janvier 2012, sur 100 hommes, 26,06 en moyenne avaient moins de 20 ans.Au 1er janvier 2012, sur 100 hommes, 52,86 en moyenne avaient entre 20 ans et 59 ans.Au 1er janvier 2012, sur 100 hommes, 21,06 en moyenne avaient 60 ans ou plus.

FICHE9

Calculer et interpréter des indices ���

1. Avec un indice de base 100 en 2008, le SMIC horaire en 2014 est de 109,41, soit une augmentation de 9,41 %.2. Avec un indice de base 100 en 2014, le SMIC horaire était de 88,56, soit 11,44 % de moins qu’en 2007.

FICHE10

Calculer et interpréter des mesures de variation ���

1. Entre 2008 et 2012, la capacité de financement des ménages a augmenté de 31,25 %.2. Entre 2008 et 2012, la capacité de financement des sociétés non financières a été multipliée par 1,29.

FICHE11

Lire et calculer une moyenne et une médiane ���

1. La moyenne de la classe est de 10,73. La médiane est de 11,5.2. Dans cette classe, la note moyenne est de 10,73. De plus, la moitié des élèves ont obtenu une note inférieure à 11,5.

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FICHE12

Mesurer la répartition d’une série statistique : les quantiles ���

1. Il y a 99 centiles.2. Il y a un seul quantile qui s’appelle la médiane.3. Selon l’INSEE, en 2010, les 10 % des hommes aux revenus salariaux les plus élevés gagnaient 13,8 fois plus que les 10 % des hommes aux revenus salariaux les plus faibles.

FICHE13

Lire et calculer une variable en valeur et en volume ���

1. À la fin de l’année, j’aurai 405 €.2. En euros constants, mon épargne sera de 403,4 €.

FICHE14

Interpréter et construire des courbes d’offre et de demande���

FICHE15

Lire et interpréter l’élasticité-prix de la demande et de l’offre ���

1.

2. Lorsque le prix du diesel diminue de 1 %, la demande de diesel augmente de 0,58 %.3. Le diesel est un bien normal.

FICHE16

Lire et interpréter l’élasticité-revenu de la demande ���

1.

2. Lorsque le revenu augmente de 1 %, la demande de tablettes numériques augmente de 1,75 %.3. Les tablettes numériques ont une élasticité-revenu supérieure à 1, il s’agit donc d’un bien supérieur.

Demande mensuelle en milliers de litres 22 26 27,4 27,7

Évolution de la demande en % – 18,18 5,38 1,09

Prix moyen du litre de diesel en euros 1,44 0,99 0,78 0,71

Évolution du prix en % – – 31,25 – 21,21 – 8,97

Élasticité-prix de la demande – 0,58 0,25 0,12

Demande mensuelle en milliers 4 000 12 000 18 000 21 600 21 600

Évolution de la demande en % – 200 50 20 0

Revenu mensuel en euros 1 400 3 000 4 600 5 800 6 200

Évolution du revenu en % – 114,28 53,33 26,08 6,89

Élasticité-revenu – 1,75 0,93 0,76 0

35 40 45 50 55 60 65 70 75 80

8 0007 0006 0005 0004 0003 0002 000

Offre

Demande

Prix

Quantités