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N° d’ordre : 2002-14 Année 2002
THESE
Présentée devant
L’ECOLE CENTRALE DE LYON
Pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR Spécialité : Matériaux Polymères et Composites
par
Young Kuk CHOI Ingénieur Corée
REALISATION ET CARACTERISATION DE
COMPOSITES HYBRIDES VERRE/EPOXY/NI-TI
ADAPTATIFS
Soutenue le 24 juin 2002 devant la commission d’examen
JURY : Mme Suzanne DEGALLAIX-MOREUIL Rapporteur
M. Rolf GOTTHARDT Rapporteur
M. Gérard GUENIN Président
M. Pierre GUIRALDENQ
Mme Michelle SALVIA
M. Léo VINCENT
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire Ingénierie et Fonctionnalisation des Surfaces,
groupe Matériaux Mécanique Physique (IFoS-MMP) de l’Ecole Centrale de Lyon. Je tiens à
en remercier son Directeur, le Professeur D. TREHEUX, pour m’avoir accueilli au dans son
laboratoire.
Je remercie vivement Madame M. SALVIA pour avoir accepté de suivre mes travaux en tant
que directeur de thèse. Sa disponibilité et ses encouragements n’ont jamais fait défaut.
J’exprime ma profonde gratitude à R. GOTTHARDTS, professeur à EPFL et à
DEGALLAIX-MOREUIL, professeur à Ecole Centrale de Lille, qui ont accepté d’être les
rapporteurs de ce mémoire. Je tiens à remercier G. GUENIN, professeur à l’INSA de Lyon, P.
GUIRALDENQ, professeur de émérite à l’ECL et L. VINCENT, professeur directeur adjoint
à l’ECL pour leur participation dans mon jury.
Je remercie tout particulièrement Monsieur M. MORIN, Maître de Conférences à l’INSA de
Lyon pour les discussions toujours enrichissantes.
Je tiens également à remercier la société WEG en Belgique, pour l’approvisionnement en
alliages à mémoire de forme et la société HEXCEL composites, pour l’ approvisionnement en
composites préimprégnés type de VICOTEX XE12.
Je ne saurais terminer ces remerciements sans une pensée pour tous les membres du
laboratoire avec lesquels j’ai passé l’ensemble de ces trois années. J’ai énormément apprécié
la bonne ambiance qui règne au sein de l’équipe de MMP, grâce à laquelle cette thèse a pu
être réalisée dans d’excellentes conditions. Merci aux permanents : Henri, Cécile, André
Bernard, Bernard, Du.et aux thésards, nouveaux, en cours ou anciens : Olivier, Laurent,
Sabine, Jean-Philippe, Julien, Damien, Emmanuel, Rosario, Tamanga, Raquel, Bruno, Cédric,
Rita, Karine, Dorina, Gilda, Maïl, Chaker, Florent,
Merci chaleureusement à mes amis de l’INSA de Lyon, notamment les Coréens ainsi que
Fadila, Emmanuelle, Rachid, Enriqué, Cézar, Carlos, Christelle et les autres, vous êtes
vraiment formidables.
Il serait difficile d’oublier mes remerciements à Jean-Michel. V, Denyse. J et Bernard. C pour
leur gentillesse et leur disponibilités.
Enfin, je voudrais associer pleinement à la réussite de ce travail celle qui a partagé tous les
instants de cette thèse, et qui a toujours été présente à mes côtés, même dans les périodes de
relative tension de fin de rédaction ou d’avant soutenance merci ma chérie Mi-Kyung pour ta
présence et ton soutien de tous les moments et mes enfants adorée Woo-Sun, Woo-Soo et
Woo-Ri pour m’avoir pas trop réveillée la
nuit. Je tiens à remercier tout particulièrement mes chers parents, mes chers beau parents et
mes belles sœurs qui m’ont tant encouragé et aidé pendant les moments les plus difficiles
émaillés de déceptions et de désespoir. Mon père, tu sais je pleurais beaucoup car, ça fait
longtemps tu n’étais pas à côté de moi mais je savais très bien tu me regarde tout le temps au
ciel. Je ne sais pas ton amour mais je t’aime énormément. Alors je te donne ma thèse devant
toi avec mon cœur.
Finalement, je tiens à remercier les familles de M et Mme DUBOIS et de Monsieur
AMARGER qui m’ont accueilli toujours avec amour et amitié.
Louange à Dieu le tout puissant de m’avoir donné santé, patience et courage tout au long mes
études.
SOMMAIRE Introduction 1
Chapitre I Utilisation de l’effet mémoire de forme :
structures et matériaux intelligents I- Les alliages à mémoire de forme (AMF) 7 I.1- Introduction 7 I.2- Définitions 8 I.2.1- Matériaux et structures "intelligents" 8 I.2.2- Les alliages à mémoire de forme 10 I.3- Transformation martensitique 12 I.3.1- Définition 12 I.3.2- Caractérisation géométrique 13 I.3.3- Effet de la température 15 I.3.4- Effet d’une contrainte appliquée 16 I.4- Aspect microstructural 18 I.4.1- Réorientation des variantes par l’application d’une contrainte 18 I.4.2- Phase de transition prémartensitique (Phase R) 19 I.5- Propriétés thermomécaniques des alliages à mémoire de forme 20 I.5.1- Effet superélastique 20 I.5.2- Effet caoutchoutique 21 I.5.3- Les effets mémoire de forme (EMF) 23 I.5.3.1- Effet mémoire de forme simple sens (EMFSS) 23 I.5.3.2- Effet mémoire de forme double sens assisté (EMFDSA) 24 I.5.3.3- Effet mémoire de forme double sens (EMFDS) 25 I.6- Présentation de l’alliage à base TiNi 27 I.6.1- Diagramme d’équilibre et structures 28 I.6.2- Effet du cuivre en substitution au nickel (Ti50 Ni50-x Cux) 29 I.6.3- Effet des traitements thermiques 31 I.7- Domaines d’application 35 II- Intérêt du thème et principe de la structure composite hybride 38
Chapitre II Matériaux et techniques expérimentales de caractérisation
I- Choix du matériau 42 I.1- L’alliage à mémoire de forme de type TiNiCu 42 II- Techniques de caractérisation du fil de TiNiCu 43 II.1- Matériau étudié et traitement thermique 43 II.2- Caractérisation thermique de la transformation 44 II.3- Caractérisation mécanique par essai de traction 46 II.3.1- Essai mécanique 46 II.3.1.1- Procédés expérimentaux 46 II.3.1.2- Résultats et discussion 47 II.3.2- Propriétés électriques 50 II.3.2.1- Introduction 50 II.3.2.2- Procédés expérimentaux et résultats 50 II.4- Education pour l’effet mémoire double sens et force de recouvrement 54 II.5- Comportement électro-thermomécanique 57 II.5.1- Détermination de la variation de résistivité 57 II.5.1.1-Rôle du suivi en résistivité 57
II.5.1.2- Technique de mesure et résultats 59 II.5.1.3- Analyse des résultats 66 III- Choix et caractérisation de la "matrice" époxy-verre du composite "hybride" 68 III.1- Caractérisation de la ‘matrice’ composite 69 III.1.1- Caractéristiques structurales 69 III.1.2- Caractérisation thermomécanique (spectrométrie mécanique) 70 III.1.2.1- Technique expérimentale 70 III.1.2.1.1- Principe 70 III.1.2.1.2- Protocole expérimental 71 III.1.2.1.3- Résultats 71
Chapitre III Mise en œuvre et caractérisation mécanique
du matériau composite hybride I- Réalisation du composite hybride 77 I.1- Procédé 77 II- Etude du matériau composite hybride 79 III- Propriété des interfaces 81 III.1- Introduction 81 III.2- Principe du test de déchaussement (Pull - out test) 82 III.3- Préparation des échantillons et expérimentation 85 III.4- Résultats expérimentaux et interprétation 86 III.5- Conclusion 92 IV- Essai d’évaluation de mise en action d’une poutre cantilever 94 IV.1- Caractéristiques des échantillons réalisés 94 IV.2- Matériaux : procédés d’élaboration des échantillons 94 IV.3- Essais et résultats de la poutre cantilever 95 IV.3.1- Estimation des températures de transition de phase pendant l’essai 100 IV.3.2- Evolution de la flèche : influence des conditions d’élaboration 102 IV.3.3- Evolution de la flèche maximale avec le cyclage thermique 104 IV.4- Conclusion 105
Chapitre IV Modélisation et interprétation des résultats
I- Rappels des modèles 109 I.1- Modèle de Tanaka (1986) 109 I.2- Modèle de Liang et Rogers (1990) 111 I.3- Modèle de Brinson (1993, 1996) 112 I.4- Modèles divers 113 II- Application du modèle phénoménologique unidirectionnel 113 II.1- Analyse mécanique du composite hybride assimilé à un bilame 114 II.2- Application du modèle phénoménologique et discussion des résultats 116 III- Conclusion 123 Conclusion générale 125 Références bibliographiques 130 Annexes 146
1
INTRODUCTION
2
INTRODUCTION
La recherche de nouveaux matériaux occupe une place importante dans l'histoire de la
technologie. Les industriels utilisent de plus en plus de matériaux composites à fibres
renforçantes. En particulier, ils cherchent à concevoir, développer et caractériser de nouveaux
matériaux destinés à être utilisés aussi bien dans des secteurs de haute technologie tels que
l'aéronautique et le militaire que dans des domaines plus quotidiens comme l’automobile les
loisirs et l’habitat.
Les objectifs de recherche en matière de nouveaux matériaux sont : gain de
performances, baisse du coût de fabrication des produits, et sauvegarde ou même amélioration
de la fiabilité,.…
Au début des années 80 est apparue comme un rêve de technologues le concept de matériaux
et de systèmes aux propriétés évolutives dits "intelligents" ou "smart" capables de remplir au
mieux leur missions dans un environnement changeant et , mieux encore, d’assurer leur
survie !.
Ce concept a d’abord été avancé dans le cadre de la conception "biomimétique" des
précurseurs où le matériau intelligent posséderait des ‘nerfs’ représentés par un réseau de
capteurs ou un matériau intrinsèquement sensible, des ‘muscles’ simulés par des matériaux
"actifs" et un "cerveau" ou un dispositif analysant les données fournies par le matériau
sensible pour choisir la bonne réponse et modifier les caractéristiques globales. Cette
conception "biomimétique" a ainsi tout naturellement conduit au plus difficile des challenges ,
celui de l’auto-réparation des dommages.
Ce concept ambitieux qui implique naturellement la multi-fonctionnalité s’est assez
rapidement structuré et on a coutume de distinguer aujourd’hui plusieurs niveaux de
difficultés croissantes où la distinction entre matériaux ‘stricto sensu’, mélanges de matériaux
et systèmes n’est pas toujours claire :
• Matériaux simplement "sensibles" capables de fournir une information sur leur
environnement et/ou leur propre état structural .(à la fonction primitive on ajoute une
composante "information"’
• Matériaux dits "adaptables" capables de faire évoluer une de leurs caractéristiques
essentielles (forme, module, viscosité, transparence, ….) sous l’effet d’une
3
sollicitation localement appliquée (champ électrique, magnétique, température, …) à
la fonction primitive on ajoute une composante ‘action’.
• Matériaux dits "adaptatifs" ou "intelligents" à la fois "sensibles" et "adaptables" et
susceptibles de réagir par eux-mêmes et dans le bon sens à l’évolution des variables
externes ou internes. On peut distinguer entre matériaux adaptatifs et matériaux
intelligents par la prise en compte du niveau de traitement de l’information. Un
matériau serait adaptatif s’il n’est susceptible de réagir qu’à un type de sollicitation
suivant une loi programmée. Un matériau "intelligent" posséderait toute une gamme
de sensibilités à des sollicitations diverses et serait susceptible d’un choix dans la
réponse ou même d’un éventuel autoapprentissage.
Dans ce travail nous nous intéresserons à la réalisation d’un matériau "adaptable"
élaboré à partir d’un composite à matrice organique renforcée par des fibres de verre.
L’introduction dans ce matériau classique de fils d’alliage à mémoire de forme agissant
comme "actionneurs" fait de ce composite désormais ‘hybride’ un matériau adaptable
susceptible de modifier réversiblement sa forme.
En fait l’ajout de fils d’alliage à mémoire peut conduire à trois types d’utilisation (au
moins potentielles) :
1. le développement de contraintes internes dans les structures en composites
adaptatifs appliqué au contrôle des vibrations et pouvant entraîner par exemple
le glissement d’une fréquence de résonance. (Ce type d’application est envisagé
pour le traitement des dérives verticales des aéronefs)
2. La diminution des concentrations de contraintes en fond de fissure sur une
structure endommagée. (les études sont dans ce domaine beaucoup plus
prospectives)
3. Le contrôle de forme permettant d’adapter la structure à de nouvelles conditions
d’usage. C’est le sujet de cette recherche.
La première partie de ce travail présente une revue bibliographique concernant les
définitions de la transformation martensitique, les propriétés thermomécanique des alliages à
mémoire de forme (AMF) et une présentation des AMF à base de Ti-Ni
Nous présenterons également quelques domaines d'application du matériau et le
principe de la structure composite hybrides adaptables. Cette partie bibliographique nous
4
permettra de situer nos résultats expérimentaux dans le cadre de l’évolution de ces nouveaux
composites
Les matériaux utilisés ainsi que les conditions expérimentales sont décrites dans le
chapitre II.
Nous élaborerons trois types d'échantillons traités différemment (au niveau thermique et
mécanique). Nous étudions leurs comportements électro-thermomécaniques ce qui permet le
tracé des diagrammes de Clausius Clapeyron dont la connaissance nous permettra d’estimer
l'évolution de l'état de contrainte interne dans le fil nitinol.
Le troisième chapitre concerne la mise en œuvre et la caractérisation mécanique du
matériau composite hybride.
Nous caractériserons en particulier l'interface fil d’alliage-matrice composite du
composite hybride pour estimer la transmission des forces de recouvrement au composite
hybride.
Enfin, un essai d'évaluation de mise en action d'une poutre cantilever nous permettra de
contrôler l’évolution réversible de la forme du matériau composite hybride en fonction de la
température et de la confronter à un modèle.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
5
CHAPITRE I
Utilisations de l'effet mémoire de forme :structures et matériaux
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
6
Chapitre I :
UTILISATION DE L'EFFET MEMOIRE DE FORME : STRUCTURES ET MATERIAUX
INTELLIGENTS
I- LES ALLIAGES A MEMOIRE DE FORME (AMF).................................................................................... 7 I.1- INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 7 I.2- DEFINITIONS .................................................................................................................................................. 8
I.2.1- Matériaux et Structures "intelligents".................................................................................................... 8 I.2.2- Les alliages à mémoire de forme ......................................................................................................... 10
I.3- TRANSFORMATION MARTENSITIQUE ............................................................................................................ 12 I.3.1- Définition ............................................................................................................................................. 12 I.3.2- Caractéristiques géométriques ............................................................................................................ 13 I.3.3- Effet de la température......................................................................................................................... 15 I.3.4- Effet d'une contrainte appliquée .......................................................................................................... 16
I.4- ASPECT MICROSTRUCTURAL ........................................................................................................................ 18 I.4.1- Réorientation des variantes par l'application d'une contrainte ........................................................... 18 I.4.2- Phase de transition prémartensitique (phase R) .................................................................................. 19
I.5- PROPRIETES THERMOMECANIQUE DES ALLIAGES A MEMOIRE DE FORME ..................................................... 20 I.5.1- Effet superélastique.............................................................................................................................. 20 I.5.2- Effet caoutchoutique ............................................................................................................................ 21 I.5.3- Les effets mémoire de forme (EMF)..................................................................................................... 23
I.5.3.1- Effets mémoire de forme simple sens (EMFSS)..............................................................................................23 I.5.3.2- Effets mémoire de forme double sens assisté (EMFDSA)...............................................................................24 I.5.3.3- Effets mémoire de forme double sens (EMFDS).............................................................................................25
I.6- PRESENTATION DE L'ALLIAGE A BASE TINI.................................................................................................. 27 I.6.1- Diagramme d'équilibre et structures ................................................................................................... 28 I.6.2- Effet du cuivre en substitution au nickel (Ti50 Ni50-x Cux) ................................................................ 29 I.6.3- Effet des traitements thermomécaniques.............................................................................................. 31
I.7- DOMAINES D'APPLICATION .......................................................................................................................... 35 II- INTERET DU THEME ET PRINCIPE DE LA STRUCTURE COMPOSITE HYBRIDE ADAPTABLE ...................................................................................................................................................... 38
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
7
Chapitre I : Utilisations de l'effet mémoire de forme : structures
et matériaux intelligents
I- Les alliages à mémoire de forme (AMF)
Historiquement, les AMF sont découverts par hasard en 1938 (Perkins 1975) mais les
premières études ont été réalisées en 1962 (Buehler et Wiley 1965). Les recherches débutèrent
sérieusement cette année-là sur des NiTiNOL (Nickel Titane Naval Ordonnance Laboratory).
Effets furent commandés par le Laboratoire de la Marine américaine. Puis en 1969 est
apparue la première application industrielle avec l'utilisation de manchons en alliage TiNi
pour raccorder des tuyauteries hydrauliques sur des chasseurs F14.
Il existe de nombreux alliages que l’on peut actuellement classer pour l’essentiel en
trois grandes familles : Les alliages à base de Ti-Ni (TiNiCu, TiNiFe, TiNiAl ….)., Les
alliages à base de Cu (CuZnAl, CuAlNi, CuAlBe ….).,Les alliages à base de Fe (FePt,
FeMnSi, …..).
I.1- Introduction
Ce chapitre donne des informations générales sur les alliages à mémoire de forme et
leur comportement.
Il est nécessaire de développer des nouveaux matériaux susceptibles de remplir des
fonctions de plus en plus complexes. Pour cela on a effectué des recherches sur les matériaux
adaptatifs ou intelligents. Ces nouveaux matériaux ont des fonctions et des capacités spéciales
par rapport aux matériaux traditionnels.
Une propriété remarquable observée dans les alliages à mémoire de forme (AMF) est un
phénomène physique nommé effet à mémoire de forme (EMF). Ces alliages sont
généralement faciles à déformer de façon apparemment plastique à une température
relativement basse, et peuvent récupérer totalement leur forme initiale par simple chauffage
(EMF). Cette déformation récupérable peut atteindre jusqu’à 8% en traction.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
8
I.2- Définitions
I.2.1- Matériaux et Structures "intelligents"
Nous resterons dans le domaine des matériaux structuraux, mais, aucune définition
universelle n'est donnée pour les matériaux dits "intelligents".
En fait, des "structures intelligentes " sont formées par l'assemblage de deux fonctions
principales. Ces deux fonctions sont :
Le capteur
L'actionneur
Ces deux fonctions sont souvent assurées par des matériaux différents ce qui introduit
la notion de matériau-système.
Pour expliquer ce qu'est une structure intelligente, il semble important de préciser les
différents types de structures existantes. Elles sont définies sous les quatre formes suivantes :
La structure dite "sensible" : elle comprend des capteurs ou senseurs susceptibles
d'apporter au système des informations sur l'environnement ou elle-même et de les
transmettre à son utilisateur.
La structure dite "adaptable" : elle comprend des actionneurs pouvant modifier leurs
caractéristiques. Ainsi, la structure s'adaptera à l'environnement.
Le but recherché est de combiner les deux afin d'augmenter les caractéristiques de la
nouvelle structure. Les deux dernières structures sont :
La structure dite "adaptative" : le matériau est à la fois sensible et adaptable. Il réagit
à un seul type de sollicitation suivant une loi de comportement bien définie. Ce type de
réaction nécessite la présence d’un processeur assurant un lien entre la fonction capteur et
la fonction actionneur.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
9
La structure dite "intelligente" qui réagit à un ensemble de sollicitations en fonction
de sensibilités qui lui seront propres. Elle aura, par exemple, la possibilité de choisir la
réponse la mieux adaptée parmi un ensemble de solutions possibles si la structure du
processeur le permet, d'où la notion d'intelligence. En fait, un matériau réellement
"intelligent" n'existe pas car il serait alors capable d'intuition créative devant une situation
inattendue.
On considère classiquement que les cinq types de matériaux suivants sont les
constituants essentiels des matériaux systèmes et des structures "intelligentes" (Davidson
1992) :
les fluides électro-rhéologiques
les matériaux céramiques piézo-électriques
les matériaux électrostrictifs et magnétostrictifs
les fibres optiques
les alliages à mémoire de forme.
Ces matériaux pourront jouer le rôle soit de senseur soit d’actionneur.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
10
Si nous résumons sous forme d'un schéma les différents types de structures intelligentes,
nous aurons :
Senseurs Actionneurs
Structures
Structuresadaptable
Structuressensible Structures
adaptative
Structures
intelligente
Figure I-1 : Structures intelligentes (Gobin et Odorico 1991), (Measures 1993).
I.2.2- Les alliages à mémoire de forme
En général, si une contrainte externe est appliquée à un métal, le comportement de
déformation élastique apparaît au début puis la déformation plastique est produite ensuite.
Finalement, la déformation du métal devient permanente. En revanche, les alliages à mémoire
de forme peuvent être déformés de façon permanente à basse température mais ils retrouvent
leur forme initiale par simple chauffage. On appelle ce phénomène l'effet mémoire de forme
(EMF). Perkins 1975, Funakubo 1987, Liang et Roger 1994, en ont donné des définitions
équivalentes qui sont schématisées dans les figures I-2 et I-3.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
11
Température
Bas
seH
aute
Zone de transformation martensitique
Forme initiale Mise sous contrainte Forme déformée
Retour vers la forme initiale
par simple chauffage sans
contrainte
Figure I-2 : Schéma de l'effet mémoire de forme en traction (Norme Française 1991).
Phase martensitique
Déformation
Déforme phase martensitique
As
AfMs
Mf
chaufferrefr
oidi
r
Phase austénitiqueCon
trai
nte
s
Con
trai
nte
Déformation
Déformation
Austénitique
Martensitique
Figure I-3 : Mécanisme de déformation du réseau cristallin dans l’effet mémoire de forme
(Furuya 1996, Gandhi et Thompson 1992).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
12
La force générée quand on s’oppose à la déformation en retour associée à l’effet
mémoire est appelée force de recouvrement. (Liang et Rogers 1989, Toushi et al. 1992)
I.3- Transformation martensitique
La martensite doit son nom au métallurgiste allemand Adolphe MARTENS.
Par la suite, les termes de martensite et de transformation martensitique ont été étendus à
d'autres alliages, ainsi qu'à des matériaux non métalliques.
Cette transformation constitue un changement de phase particulier à l'état solide qui est
à l'origine des propriétés remarquables des alliages dits à mémoire de forme.
I.3.1- Définition
La transformation martensitique est définie par Cohen et al (1979) et Guenin (1986),
comme une transformation displacive du premier ordre entraînant une déformation homogène
du réseau, constituée principalement par du cisaillement.
La transformation est dite de premier ordre car il existe une interface séparant les phases
martensitique et austénitique, c'est à dire qu'il y a coexistence de deux phases durant la
transformation.
La transformation est dite displacive, autrement dit sans diffusion atomique car elle agit
par un déplacement coopératif des atomes sur des distances relativement faibles par rapport
aux paramètres de maille du réseau cristallin (Wayman et Duerig 1990).
La transformation martensitique présente également une déformation homogène du
réseau cristallographique. Le changement microstructural est constitué principalement par un
cisaillement.
Cette définition a été légèrement modifiée par Christian et al. (1995) : une
transformation sans diffusion atomique se produisant par germination et croissance,
caractérisée par une déformation homogène du réseau constituée par un cisaillement.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
13
I.3.2- Caractéristiques géométriques
La croissance de la martensite est due à un mouvement coopératif des atomes. A cause
de ce phénomène, le changement de forme est associé à l'apparition d'une plaquette de la
phase martensitique.
La figure I-4 représente (Funakubo 1987) schématiquement l'apparition d'une plaquette
de martensite dans un monocristal de phase mère (austénite).
Austénite
Austénite
Martensite
Plan d'habitat
Figure I-4 : Déformation de cisaillement créée par l'apparition d'une plaquette de martensite.
A l'échelle du microscope optique, on peut montrer que l'interface entre l'austénite et la
martensite est un plan. Ce plan donc est nommé plan d'habitat ou d'accolement.
En effet, l'état martensitique apparaît le plus souvent sous forme de plaquettes avec
différentes orientations appelées "variantes".
Ces plaquettes de martensite peuvent être repérées facilement grâce à un relief de
surface de l’échantillon dans la zone d'émergence d'une plaquette. Ce relief de surface traduit
l'effet de la déformation, autrement dit le cisaillement.
En effet, la transformation se manifeste par un cisaillement homogène parallèle à ce plan.
A l'échelle macroscopique, le changement de forme global est un cisaillement homogène,
défini par Guénin (1995).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
14
Dans un monocristal d'austénite de structure cubique, il existe 24 variantes de martensite
possibles (Saburi et Wayman 1979). Ces variantes sont a priori équiprobables; elles se
forment de façon à accommoder leurs déformations respectives.
La déformation macroscopique du cristal est nulle car les cisaillements des variantes se
compensent. On parle alors d’un groupe de variantes "auto-accommodantes" (figure I-5).
Austénite Martensite
Refroidissement
Var
iant
e 2
Var
iant
e 1
Figure I-5 : Transformation en variantes auto-accommodantes de martensite.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
15
I.3.3- Effet de la température
D'un point de vue thermodynamique la transformation martensitique est du premier
ordre. La transformation martensitique est un changement de phase à l'état solide (Delaey et
al.1974). La phase à basse température est appelée martensite. La phase à haute température
est pour sa part appelée austénite.
On peut définir les températures de transformation à partir de la courbe de résistivité en
fonction de la température, en traçant entre deux lignes de base attribuées à la martensite et à
l'austénite. La transformation austénite → martensite est nommée la transformation directe.
Cette transformation intervient au cours du refroidissement. En revanche, la transformation
martensite → austénite est appelée transformation inverse. Cette transformation apparaît au
cours du chauffage.
La figure I-6 illustre la définition des points de transformation qui sont caractéristiques
d'un alliage ayant subi un traitement thermomécanique donné.
Figure I-6 : Hystérésis en température de la transformation martensitique.
Température
Mar
tens
ite (%
)
Mf Ms As Af
0
100
transformation inverse
transformation directe
Température
Mar
tens
ite (%
)
Mf Ms As Af
0
100
transformation inverse
transformation directe
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
16
Il y a quatre valeurs de température caractérisant cette transformation :
Ms : température de début de la transformation directe (Martensite start)
Mf : température de fin de la transformation directe (Martensite finish)
As : température de début de la transformation inverse (Austenite start)
Af : température de fin de la transformation inverse (Austenite finish)
L'hystérésis de transformation trouve son origine dans les différences de température
entre début et fin de transformation au cours du refroidissement et au cours du réchauffement
(As→Mf et Af→Ms), elles même pouvant être dues à l'existence d'une certaine énergie
dissipée (Li et al. 1988).
I.3.4- Effet d'une contrainte appliquée
On rappelle qu'il y a en général 24 variantes différentes lors du refroidissement d'un
monocristal d'austénite.
Si la contrainte est absente pendant le refroidissement on obtient des ensembles de
plaquettes de martensites auto-accommodées et la transformation s’effectue sans déformation
macroscopique.
En revanche, si on applique une contrainte sur la martensite, il y aura croissance des
variantes favorisées dans le sens de la contrainte. Le matériau présente alors une déformation
macroscopique importante.
On observe, également, que la transformation martensitique d’un échantillon contraint
se produit à des températures supérieures à celles d'un échantillon non soumis à une
contrainte. Autrement dit plus la contrainte appliquée à l'alliage est importante, plus les
températures de transformation de phase sont élevées.
Les températures de transformation de phase augmentent de façon linéaire avec la
contrainte. (Figure I-7).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
17
Contrainte externe
TempératureMf Mf (σ) Ms (σ)Ms
Martensite
Phase mère
Biphaséσc
Figure I-7 : Variation de la température de transformation avec l'application d'une contrainte.
Par ailleurs, à une température supérieure à Af, l'application d'une contrainte peut
induire la transformation martensitique. Dans ce cas, le terme couramment employé est
martensite induite par la contrainte.
En exprimant les températures d'équilibre (T0) de la transformation martensitique en
fonction de la contrainte appliquée, on trouve une loi linéaire (Wollants et al. 1980). Cela a
été confirmé par des analyses thermodynamiques qui sont exprimées par une loi de type
Clausius Clayperon. Cette loi de Clausius Clapeyron est donnée par l’équation suivante
(Delaey et al. 1974, Melton et Mercier. 1981) :
dTodσ =
To∗∆∆Η∗
ερ (1.1)
où ∆Η est l'enthalpie de la transformation directe (A→M);
ρ est la masse volumique de l'alliage;
∆ε est la déformation macroscopique associée à la transformation directe pour une
transformation totale;
T0 est la température à l'équilibre de la transformation :
T0 = 2
AfMs + (1.2)
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
18
Cette relation linéaire est vérifiée expérimentalement en traction uniaxiale pour la quasi-
totalité des alliages à mémoire de forme. Malgré sa simplicité, cette équation confirme
précisément les résultats expérimentaux. En complément, on peut noter qu'en fonction du
niveau de contrainte et de température, on peut faire varier les fractions volumiques de
l’austénite et de la martensite qui coexistent. Ceci conduit à établir des diagrammes σ = f(T)
comportant plusieurs lignes d'équilibre qui représentent les limites de stabilité des phases et
des domaines de co-existence entre la phase austénitique et la phase martensitique.
I.4- Aspect microstructural
I.4.1- Réorientation des variantes par l'application d'une contrainte
Jusqu'à présent, nous n’avons envisagé que des déformations locales associées à la
transformation directe austénite→martensite ou à la transformation inverse
martensite→austénite. En fait, un mécanisme de déformation globale particulièrement
important peut se produire à l'état martensitique.
Il s'agit de la déformation par réorientation des variantes due au mouvement des
interfaces entre celles-ci. Cette déformation, à l'opposé de celle attachée à la transformation
de phase, n'est provoquée que par l'application d'une contrainte.
Il faut également signaler que si le matériau est initialement à l'état austénitique,
l'application d'une contrainte à température constante peut déclencher la transformation
martensitique. En général, une seule variante apparaît. Il s'agit de celle dont le plan de
cisaillement est le plus proche de la direction de la force externe appliquée. Ce mécanisme est
illustré par la figure I-8.ou une variante de martensite est favorisée par l’application d’une
contrainte. Ce phénomène est à l’origine de la superélasticité.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
19
Austéniteσ
σ
A
A
A
Contrainte M1
M1
Figure I-8 : Apparition d'une variante de martensite par l'application d'une contrainte
( A= Austénite, M1 = Première variante).
.
I.4.2- Phase de transition prémartensitique (phase R)
Dans certaines conditions, la transformation peut se faire en deux étapes, une phase
intermédiaire appelée phase prémartensitique ou phase R. Lors de refroidissement, on observe
alors une transformation austénite→phase R puis une transformation phase R→martensite.
En effet, la phase R apparaît avant la martensite. La transformation est associée à une
distorsion rhomboédrique du réseau, suffisante pour produire un effet mémoire de forme.
Certains auteurs ont montré que la transition de phase R est caractérisée par une très
faible hystérésis (Wayman 1986, Miyazaki et Wayman 1988, Eucken et Duerig 1989). En
outre, cette transformation est très stable au cours du cyclage thermique (Otsuka 1990).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
20
I.5- Propriétés thermomécanique des alliages à mémoire de forme
Nous allons parler de quelques propriétés de la transformation martensitique. Dans le
cadre des alliages à mémoire de forme, on observe différentes propriétés thermomécaniques
qui sont liées à cette transformation.
I.5.1- Effet superélastique
L’effet superélastique est lié à une sollicitation isotherme exercée sur l’échantillon
quand la température est au-dessus de la température Af. En effet, l'effet superélastique se
manifeste en phase austénitique.
On applique une contrainte supérieure à une contrainte critique σc. Comme nous venons
de le voir la variante de martensite qui apparaît est orientée dans le sens le plus favorable
(Kubin 1984, Hornbogen 1985) et on observe une déformation importante dans le sens de la
contrainte appliquée. Puis on retrouve la forme initiale lorsque la contrainte est relâchée.
Au niveau de la courbe contrainte-déformation, on observe alors un plateau de
déformation associé à un module beaucoup plus faible que le module élastique de l’austénite.
C'est l'effet superélastique (figure.I-9).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
21
Figure I-9 : Effet superélastique
On observe trois zones particulières :
Zone I : déformation élastique de l'austénite (état austénite),
Zone II : formation de martensite induite par la contrainte à partir de contrainte
critique (σc) : effet superélastique (état martensite + austénite)
Zone III : retour "pseudoélastique" de la déformation avec hystérésis par disparition
de la martensite formée.
I.5.2- Effet caoutchoutique
L’effet caoutchoutique est marqué par la présence d'une boucle d'hystérésis mécanique
sur la courbe contrainte / déformation lors de cycles charge / décharge. La température reste
toujours inférieure à Mf. En effet, l'effet caoutchoutique se manifeste en phase martensitique
(figure I-10).
Contrainte
Déformation
σc
T > Af
Zone I
Zone II
Zone III
Contrainte
Déformation
σc
T > Af
Zone I
Zone II
Zone III
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
22
L'application d'une contrainte à l'échantillon entraîne une déformation partiellement
réversible. Cette déformation est à relier à la réorientation des différentes variantes
martensites présentes. En effet, l'effet caoutchoutique est associé au mouvement réversible
des interfaces entre variantes de martensite (Patoor et Berveiller 1994).
Figure I-10 : Effet caoutchoutique
A partir de l'état (3), on observe que l'effet caoutchoutique correspond au passage
réversible entre les états (2) et (3).
Contrainte
DéformationEffet caoutchoutique
Décharge élastique de la martensite
T < Mf
(1)
(2)
(3)
Contrainte
DéformationEffet caoutchoutique
Décharge élastique de la martensite
T < Mf
(1)
(2)
(3)
Contrainte
DéformationEffet caoutchoutique
Décharge élastique de la martensite
T < Mf
(1)
(2)
(3)
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
23
I.5.3- Les effets mémoire de forme (EMF)
I.5.3.1- Effets mémoire de forme simple sens (EMFSS)
On observe cet effet sur un matériau déformé de plusieurs pourcents à basse température dans
le domaine martensitique. Par exemple, si un fil d'alliage à mémoire de forme est déformé de
façon permanente en phase martensitique par une contrainte, il peut reprendre sa forme
initiale par simple chauffage. Ceci signifie qu’il existe une transformation inverse par retour
des interfaces martensite-phase mère vers le monocristal initial de phase mère.
Ce comportement est appelé effet mémoire de forme simple sens (EMFSS). La figure I-
11 illustre le comportement de l'alliage.
Température
Contrainte
Déformation
(0)
(1)
(2)
(3)
σ = 0
Mf
Af
Figure I-11 : Effet mémoire de forme simple sens.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
24
Etat 0 : en phase austénitique (haute température)
Etat 1 : un refroidissement jusqu'à Mf, on obtient l'état martensitique. Ce dernier ne
modifie pas la forme en raison de l'auto-accommodation des différentes variantes de
martensite.
Etat 2 : l'application d'une contrainte permet de créer une déformation macroscopique
par la réorientation des variantes.
Etat 3 : après relâchement de la contrainte on obtient une déformation permanente.
Etat 3→0 : par le simple chauffage (sans contrainte), la température devient supérieure
à Af. On retrouve alors la forme initiale avec disparition de la déformation.
I.5.3.2- Effets mémoire de forme double sens assisté (EMFDSA)
Cet effet est complémentaire de l'effet mémoire de forme simple sens. Dans ce cas, il
faut toujours appliquer une contrainte mais cette charge est maintenue constante et doit être
limitée pour ne pas déclencher la transformation martensitique et ne pas induire une
déformation plastique. La figure I-12 représente le comportement de l'effet mémoire de forme
double sens assisté par une force externe.
On observe que lors du refroidissement, la martensite apparaît. La croissance des
variantes orientées dans le sens de la contrainte est favorisée et on obtient une déformation
importante. Cette déformation disparaît lors du chauffage et donc par réapparition de
l’austénite.
On observe évidemment des modifications de températures de transformation. En effet,
les températures de transformation augmentent avec la contrainte appliquée. Cette
augmentation est en général linéaire avec la contrainte.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
25
Ms Msσ Température
Contrainte
(a) courbe contrainte - température
Déformation
Température
Msσ
Mfσ As
σ
Afσ
(b) courbe déformation - température
Figure I-12 : Effet mémoire double sens assisté (EMDSA).
I.5.3.3- Effets mémoire de forme double sens (EMFDS)
Des alliages ont la capacité de passer réversiblement d'une forme à haute température à
une deuxième forme à basse température sans l'aide d'un chargement externe (figure I-13).
C'est à dire que ces alliages sont capables de mémoriser à la fois une forme haute température
et une forme basse température (Guenin 1989).
Dans le cas des alliages TiNi, il est nécessaire d'effectuer préalablement un traitement
thermique à haute température afin de s'affranchir de l'apparition de la phase R. En effet, cette
dernière empêche l'effet mémoire de forme double sens (Liu et Mc Cormic 1988).
Pour obtenir l'effet mémoire de forme double sens, il faut effectuer un traitement
thermique cyclique appelé "éducation". Il existe plusieurs types d'éducation (Perkins et
Hodgson 1990, Stalmans et al. 1992, Hebda et White 1995). Le plus connu consistant en une
répétition de cycles (Li et al. 1988) thermomécaniques sous contrainte qui peuvent conduire à
l'éducation des alliages à mémoire de forme.
Le but de l'éducation est de créer un certain nombre de défauts (dislocations) dans
l'échantillon. Les défauts provoquent la croissance de certaines variantes qui induisent une
déformation macroscopique à l'état martensitique (Guenin 1996).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
26
Déformation
Température
ε 1
ε 2
ε 0
(1)
(2)(3)
Figure I-13 : Effet mémoire double sens.
(1)→(2) : certains variantes sont favorisées, il se crée une forte déformation de
l'échantillon.
(2)→(3) : on observe une déformation double sens de transformation.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
27
I.6- Présentation de l'alliage à base TiNi
Il existe de très nombreux alliages qui présentent l'effet mémoire de forme : Ag-Cd, Cu-
Zn, Cu-Sn, Cu-Zn-Al, Cu-Al-Ni, Ti-Ni, TiNiCu, etc...
Après une présentation brève des deux familles les plus connues, la base TiNi et la base
Cu qui présentent en effet la transformation martensitique thermoélastique, nous décrirons
plus en détail les alliages à base de Titane-Nickel puisqu’ils sont utilisés dans la suite de ce
travail.
En général, les alliages à mémoire de forme Ti-Ni utilisés ont la composition
équiatomique (50%at.Ti-50%at.Ni). On utilise également des Ti-Ni-X (X=Al, Fe, Cu, etc).
Les alliages TiNi sont pleins d'avenir pour des applications dans plusieurs secteurs
industriels. Cette potentialité est liée à la combinaison de leurs excellentes propriétés. En
effet, les alliages des bases TiNi possèdent des propriétés intéressantes par rapport à d’autres
alliages à mémoire de forme. Ses principaux atouts sont les suivants :
Une bonne tenue mécanique (Jackson et al. 1972),
Un bon comportement thermomécanique, (jusqu’à 8% de déformation réversible)
Une bonne résistance à l'oxydation jusqu'à 600°C et résistance à la corrosion (Buehler
et Wang 1968).
Un certain nombre d'applications sont en cours de développement dans des secteurs d'activité
très divers par exemple : connecteurs, aéronautique, automobile, biomédical.
Les alliages à base cuivre Cu-Zn-Al, Cu-Al-Ni et Cu-Al-Be sont attractifs pour les
raisons suivantes : à la fois leur faible coût (comparé à celui du TiNi), et leur facilité de
fabrication et de mise en forme. Cependant leurs propriétés mécaniques plus modestes restent
un handicap.
Dans le cadre de notre étude, nous utiliserons un alliage à base TiNi car ses propriétés
de mémoire de forme sont bonnes.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
28
I.6.1- Diagramme d'équilibre et structures
Le diagramme d'équilibre binaire de l'alliage TiNi est représenté sur la figure I-14. On
observe un domaine d'existence de la phase TiNi relativement étroit, au voisinage de la
composition équiatomique. La phase haute température β du TiNi est de type CC B2 alors que
la martensite est monoclinique.
A la vue du diagramme d'équilibre, on constate qu'une trempe n'est pas nécessaire pour
une composition de 50% Ti -50% Ni puisque la phase β-TiNi est stable jusqu'à la température
ambiante. Cependant au voisinage de la composition équiatomique, ce diagramme est assez
controversé à basse température.
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100Pourcentage en poids Nickel
Pourcentage atomique Nickel
Tem
péra
ture
(°C
)
Liquid
NiTi
(βTi)TiNi
(Ni)
Ti 2N
i
TiN
i 3
(αTi)
1670°C
882°C
765°C
942°C984°C
1310°C
1118°C
1380°C
1304°C
1455°C
Figure I-14 : Le diagramme de phase des alliages de TiNi (Massalki 1968).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
29
La température Ms d'un alliage TiNi équiatomique se situe autour de 60 à 70°C. Les
températures de transformation sont très largement dépendantes de la composition( figure I-
15).
En effet, la température Ms évolue en fonction de la composition, particulièrement pour
les alliages riches en Ni.
-40
0
40
80
49 50 51 Ni (at %)
Ms (°C)
Ti-Ni
Figure I-15 : Evolution de la température Ms de l'alliage Ti-Ni avec la concentration en Ni
(Patoor et Berveiller 1994).
I.6.2- Effet du cuivre en substitution au nickel (Ti50 Ni50-x Cux)
L'étude de l'influence des éléments d'addition sur les alliages TiNi a été conduite depuis
de nombreuses années. Ces éléments d'addition peuvent être d'intérêt industriel et permettent
de modifier les caractéristiques de la transformation, en particulier les températures de
transformation. Autrement dit, l'intérêt majeur est de baisser ou d'augmenter les températures
de transformation suivant le domaine d'application.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
30
L'effet des additions a été étudié par Kolomytsev (1994).
Dans le cas de l'ajout de cuivre, on observe que celui-ci influe assez peu sur la
température de transformation martensitique. La figure I-16 montre l'évolution de température
de transformation de l'alliage avec la teneur en Cu.
Tem
péra
ture
(°C
)
Cuivre (%at)0 5 10 15 20 25 30 35
0
20
40
60
80
100
Ms
As
==
Figure I-16 : Evolution de température de transformation de TiNi avec la teneur en cuivre
(Funakubo 1987).
On s’intéresse à ce diagramme pour des concentrations de cuivre inférieures à 5%, car
notre fil de NiTi contient moins de 5% du Cu.
On observe que lorsque la concentration de cuivre contenue est inférieure à 5%, la
température Ms est presque constante. Cependant, lorsque le cuivre contenu est supérieur à
5% (jusqu'à 10%), la température Ms diminue légèrement et évolue entre 60 et 70°C selon la
teneur en Cu.
Enfin, on n'observe pas de phase R, et ce résultat est important pour notre étude car cela
simplifie la séquence austénite-martensite.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
31
I.6.3- Effet des traitements thermomécaniques
Nous avons déjà expliqué précédemment que les alliages NiTi sont très sensibles à la
composition chimique.
Plusieurs méthodes de fusion existent dans la littérature (Jackson et al. 1972). Ces
auteurs discutent de leurs avantages et inconvénients par rapport à l'homogénéité chimique et
le contrôle de composition du matériau obtenu. Toutefois, les propriétés des alliages
dépendent aussi de leur histoire thermomécanique.
En effet, la mise en forme des alliages TiNi se fait à chaud et à froid. Ces deux procédés
englobent la réaction de restauration et de recristallisation puis les températures de
transformation de phase.
Treppmann et Hornbogen (1997) ont déterminé les différents comportements des AMF
pendant les traitements thermiques.
Nous nous intéresserons plutôt aux traitements thermomécaniques de type déformation
suivi d'un traitement thermique de recuit ou recristallisation, car nos fils de NiTi ont été
fournis par un industriel, et mis en forme par filage à froid. Miyazaki et al. (1990) ont montré
que la déformation à la température Ms donne l'élongation maximale.
Si on travaille aux basses températures, la déformation conduit à un écrouissage du
matériau. Ceci induit une augmentation de sa dureté (Wu et al. 1996). La figure I-17 montre
les traitements de recuit qui permettent la restauration ou la recristallisation du matériau.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
32
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Stre
ss (M
Pa)
Strain
σyM
σyM
σyM
σyM
σyM
σRM
σRM
σRM σR
M
(b)(a)
(c)
(d)
(e)
as-rolled 1 reverse transformed(RMT)
400°C×1h
600°C×1h
800°C×1h
6%
Figure I-17 : Effets des recuits sur le comportement en traction du TiNi équiatomique
(déformé à 31%*, Lin et Wu 1994).
Les traitements de recuit permettent de réorganiser et d'éliminer des défauts dans le fil
de NiTi. On constate que durant le traitement de recuit à 400°C pendant 1h, les dislocations
peuvent être soit réarrangées soit partiellement éliminées. Cette évolution incomplète entraîne
la restauration partielle du plateau sur la figure I-17 (en effet σRM est la contrainte pour
laquelle apparaît une réorientation des variantes de martensite ; σYM serait la limite
d’écoulement plastique de la martensite ). Il y a recristallisation si la température de
traitement du recuit est supérieure à 600°C, autrement dit si la martensite revient à son état
original non déformé.
Lin et Wu (1994) ont déterminé l'effet des traitements de recuits sur les propriétés
mécaniques. Ils ont trouvé trois zones de températures représentées sur la figure I-18.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
33
100 200 300 400 500 600 700 800 900
200
400
600
800
1000
1200
Température (°C)
Con
trai
nte
(MPa
)Il existe des
variantes
de martensite
stabilisé
Elimination de la
martensite stabilisée
Il existe encore des
dislocations induites
par déformation à froid
Recristallisation
I II III
σyM
σRM
Figure I-18 : Evolution des contraintes σRM et σY
M en fonction des températures de recuit
pour l’alliage TiNi équiatomique (déformé à 31%, Lin et Wu 1994).
La zone I correspond à un recuit inférieur à 200°C. On constate qu'on ne voit pas de
changement visible et il y a toujours des variantes de martensite stabilisée. En effet, on ne
peut pas éliminer les variantes de martensite stabilisées lors des recuits à des températures
inférieures à 200°C.
Dans la zone II, les températures de recuits se font de 200°C à 600°C. On observe que
des variantes de martensites stabilisées sont totalement éliminées, mais il existe encore des
dislocations induites par la déformation à froid. Dans cette zone, on a également observé
l'apparition d'une transformation de phase R. Cette transformation de phase apparaît dans les
alliages TiNi équiatomiques.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
34
Dans la zone III, une recristallisation du matériau se produit à une température
supérieure à 600°C. Pour optimiser les traitements, il est nécessaire d'avoir une meilleure
connaissance du comportement de la transformation martensitique dans un large éventail de
temps de recuit et de températures.
Aujourd'hui, le traitement le plus utilisé est un recuit entre 420°C et 500°C pendant des
temps de l'ordre de 1 à 2 heures.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
35
I.7- Domaines d'application
De par leurs propriétés mécaniques, les alliages à mémoire de forme sont utilisés dans
une grande variété d'applications. D'une part, le phénomène de mémoire de forme est à
l'origine de plusieurs types d'activateurs thermiques :
Réalisation d'une antenne de satellite par la NASA : les antennes des satellites sont
très grandes. Ce qui crée des difficultés lors de leur mise en orbite. Pour les emporter plus
facilement, on a inventé l'antenne en alliage à mémoire de forme (figure I-19). On
fabrique l'antenne à haute température, puis on l'entasse en rond à basse température pour
la transporter facilement dans le navire spatial. Une fois en orbite, on utilise la chaleur
produite par le soleil pour que l'antenne retrouve sa forme initiale.
Projet de fabrication des ailes intelligentes par l'Air Force Wright Laboratory. Sur
un avion en plein vol, on peut faire varier les caractéristiques aérodynamiques des ailes et
ainsi avoir les meilleures performances selon le type de vol (figure I-20).
Systèmes de fermeture automatique de porte coupe-feu
Systèmes de fermeture de sécurité en électroménager
Système de régulation en température
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
36
1-Beta phase
Colled
2-Martensite starts to form
3-Martensite transformation complete
4-Antenna fabricated 5-Antenna deformed
Heated
6-Austenite starts to form
7-Austenite transformation complete
Figure I-19 : Shape memory alloy memoryzation process for the satellite applications (Gandhi
et Thompson 1992)
Fiber optic sensorsFiber optic sensors
SMA torque tubes
Contoured controlsurfaces using SMAs
SMA wire
Center lamination (G/E)
Core (phenolic)Face sheets (silicone)
Termination strip (torlon)
Wire termination (M /E)
M/E = Mechanical /Electrical
Termination strip (torlon)
Tailcap
T
G/E = Glasse /Epoxy
Figure I-20 : Smart wing model using SMA (Kudva et al. 1996).
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
37
D'autre part, concernant le phénomène de pseudoélasticité, citons :
Les micromanipulateurs
Les applications biomédicales (orthodontie, cardiologie, miniaturisation des
implants)
Les confections d'armature de soutien-gorge etc...
D'autres secteurs d'activité notamment l'industrie automobile et nucléaire (amortissement
sismique) commencent également à manifester un intérêt croissant à l'égard de ces matériaux.
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
38
II- Intérêt du thème et principe de la structure composite hybride
adaptable
Les excellentes propriétés mécaniques des matériaux composites à fibres renforçant une
matrice polymérique ont conduit depuis une vingtaine d'années à leur utilisation dans nombres
d'applications de haute technologie. En particulier, les industries de l'aéronautique et de
l'automobile s'orientent de plus en plus vers des solutions technologiques comme le contrôle
des paramètres responsables de la qualité de pièces. Il est vrai que leur rapport tenue
mécanique / poids est des plus intéressants.
Les fibres de verre ou de carbone renforçant les résines sont utilisées pour des pièces
nécessitant des propriétés mécaniques élevées, notamment dans les cas des pales d'hélicoptère
ou même de certaines parties d'ailes d'avion.
Actuellement, les industriels aéronautiques ont de nombreux projets de recherche pour
construire des appareils dotés de système de détection signalant une anomalie grave dans le
comportement d'une pièce, ceci pour identifier l'endommagement de la structure et pour
ralentir ou éviter une rupture catastrophique.
Nous nous intéressons ici à un matériau-système adaptable, et étudierons la faisabilité
d'un tel concept puis nous nous concentrerons sur sa fabrication afin d'obtenir la meilleure
reproductibilité.
Nous nous proposons donc de réaliser quatre types de composites verre-époxy contenant à
proximité d'une surface des fils d'alliage à mémoire de forme. Ces différents types de
composite hybride se distinguent uniquement par les fils avant leur insertion :
Fil pré-étiré à 8% sous forme martensitique pour obtenir la martensite fortement
orientée,
Fil pré-étiré à 8% puis maintenu sous contrainte pendant la cuisson pour éviter la
transformation austénitique,
Chapitre I : Utilisation de l'effet mémoire de forme : Structures et matériaux intelligents
39
Fil éduqué sous forme martensitique,
Fil éduqué maintenu sous contrainte pendant la cuisson,
On rappelle que l'éducation permet d'obtenir un effet mémoire double sens après un
cyclage termique de Mf >T°< Af. Ces matériaux sont nommés matériaux composites hybrides.
Des auteurs se sont intéressés à ces matériaux au niveau de leurs propriétés mécaniques.
Messanotti et Salvia 1998, Choi et Salvia 1999, 2001 ont montré le principe de l'essai de
poutre cantilever (figure I-21). Si on chauffe les fils en phase austénitique par un courant
électrique, les états de contrainte et de déformation locaux sont modifiés dans le composite
hybride, parce que les fils retrouvent leur forme initiale. En effet, les fils NiTi se sont
contractés.
Fléc
hiss
emen
t
Avant chauffage
Après chauffageFil de TiNiCu
Figure I-21 : Principe de l'essai de poutre cantilever
On observe que des contraintes de compression apparaissent et créent un moment de
flexion dans le sens des fils NiTi positionnés dans le matériau composite hybride. Ces
contraintes de compression induisent une courbure, et ceci est bien représenté dans l’exemple
d’une configuration de poutre cantilever.
Deux applications semblent intéressantes dans le cadre des problèmes industriels
fondamentaux.
Premièrement, on peut contrôler la forme du composite hybride grâce aux fils d'alliages
à mémoire de forme insérés à proximité de la surface du matériau.
Deuxièmement, les fils de NiTi judicieusement positionnés dans les composites
hybrides pourraient permettre d'améliorer la tenue en service de certaines structures.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
40
CHAPITRE II :
Matériaux et techniques expérimentalesde caractérisation
CHAPITRE II :
Matériaux et techniques expérimentalesde caractérisation
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
41
Chapitre II :
matériaux et techniques expérimentales de caractérisation
I- CHOIX DU MATERIAU................................................................................................................................ 42 I.1- L'ALLIAGE A MEMOIRE DE FORME DE TYPE TINICU ..................................................................................... 42
II- TECHNIQUES DE CARACTERISATION DU FIL DE TINICU............................................................ 43 II.1- MATERIAU ETUDIE ET TRAITEMENT THERMIQUE ........................................................................................ 43 II.2- CARACTERISATION THERMIQUE DE LA TRANSFORMATION ......................................................................... 44 II.3- CARACTERISATION MECANIQUE PAR ESSAI DE TRACTION........................................................................... 46
II.3.1- Essais mécaniques ............................................................................................................................ 46 II.3.1.1- Procédés expérimentaux.................................................................................................................................46 II.3.1.2- Résultats et discussion ...................................................................................................................................47
II.3.2- Propriétés électriques....................................................................................................................... 50 II.3.2.1- Introduction....................................................................................................................................................50 II.3.2.2- Procédés expérimentaux et résultats...............................................................................................................50
II.4- EDUCATION POUR L’EFFET MEMOIRE DOUBLE SENS ET FORCE DE RECOUVREMENT.................................... 54 II.5- COMPORTEMENT ELECTRO-THERMOMECANIQUE ....................................................................................... 57
II.5.1- Détermination de la variation de résistivité ................................................................................... 57 II.5.1.1- Rôle du suivi en résistivité .............................................................................................................................57 II.5.1.2- Technique de mesure et résultats ...................................................................................................................59 II.5.1.3- Analyse des résultats ......................................................................................................................................66
III- CHOIX ET CARACTERISATION DE LA "MATRICE" EPOXY-VERRE DU COMPOSITE HYBRIDE............................ 68 III.1- CARACTERISATION DE LA ‘MATRICE’ COMPOSITE................................................................. 69
III.1.1- CARACTERISTIQUES STRUCTURALES...................................................................................................... 69 III.1.2- CARACTERISATION THERMOMECANIQUE (SPECTROMETRIE MECANIQUE) .............................................. 70
III.1.2.1- Technique expérimentale ............................................................................................................ 70 III.1.2.1.1- Principe......................................................................................................................................................70 III.1.2.1.2- Protocole expérimental ..............................................................................................................................71 III.1.2.1.3- Résultats ....................................................................................................................................................71
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
42
Chapitre II : matériaux et techniques expérimentales
de caractérisation
Dans ce chapitre seront présentés les matériaux et les techniques expérimentales
utilisées pour mener à bien leur caractérisation.
Nous présenterons tout d'abord l'alliage à mémoire de forme et la caractérisation du fil
de TiNiCu après le traitement thermique de base de 425°C pendant 1h.
Nous nous intéresserons ensuite à la "matrice composite" du composite hybride sujet de
notre étude.
Dans ce chapitre nous utiliserons les différentes techniques de caractérisation déjà
existantes au laboratoire et les appareillages spécialement mis au point pour aboutir à notre
étude.
I- Choix du matériau
I.1- L'alliage à mémoire de forme de type TiNiCu
Nous avons présenté au chapitre précédent les différents types d'actionneurs. Les
alliages à mémoire de forme (AMF) sont parmi les meilleurs candidats en tant qu'actionneurs.
L’utilisation de fils d’alliage à mémoire parallèlement au renfort principal dans un
composite déjà fortement anisotrope (renfort unidirectionnel) renforce évidemment cette
anisotropie. Nous n’envisagerons donc qu’un seul type de déformation ‘active’ : une rotation
autour d’un axe situé dans le plan de l’éprouvette et perpendiculaire à son grand axe.
Nous avons choisi d'utiliser l'alliage à mémoire de forme (TiNiCu) proche de l’alliage
Ti-Ni équiatomique dont les propriétés mécaniques sont sensiblement supérieures à celles des
alliages à base cuivre (voir tableau II.1). De plus l’addition de quelques % de cuivre à cet
alliage binaire permet d’éviter l’apparition de la phase R et de simplifier le comportement
réversible du matériau.(voir fig. II.I thermogramme DSC)
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
43
Propriétés Ti-Ni Cu-Zn-Al Cu-Al-Ni Cu-Al-Be
Masse volumique (en 103 kg/m3) 6,5 7,5 7,5 7,5
Résistivité électrique (10-8Ω.m) 60 8 12 12
Module d'élasticité en traction de
l'austénite (en 104 MPa)
9 7 7 7
Module d'élasticité en cisaillement de
l'austénite (en 104 MPa)
3,5 2,5 2,5 2,5
Limite de rupture (MPa) 1000 600 700 700
Température maximale d'utilisation (°C) 300 130 250 250
Déformation mémoire maximale en
traction (%)
8 4 4 4
Conductivité thermique (J/K.m.s) 10 120 75 75
Tableau II-1 : Propriétés des alliages à mémoire de forme classiques (Guénin 2000).
II- Techniques de caractérisation du fil de TiNiCu
II.1- Matériau étudié et traitement thermique
Notre fil est un alliage Ti-Ni-Cu produit par Industrie WEG en Belgique. Nous avons
reçu l'alliage sous forme de fils en bobines, bruts de filage à froid. Le tableau II-2 présente
quelques caractéristiques des fils livrés.
Fils Référence Etat initial déformé(%)
Composition atomique(%at)
Pourcentage en poids (weight
%)
Diamètre(mm)
Prot 157 7522 3 50,07 Ti 44,87 Ni 5,06 Cu
44,8 Ti 49,2 Ni 6,0 Cu
0,12
Tableau II-2 : état de livraison du fil Ti-Ni-Cu
Ces fils ont été stabilisés pour l’effet mémoire de forme par le fournisseur. Ainsi,
chaque bobine reçue a subi 200 cycles de traction entre 0 et 100MPa.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
44
Nous avons choisi la durée et la température du traitement thermique. Ces paramètres
fixent les propriétés mécaniques initiales de l’alliage. Les fils ont été recuits à 425°C pendant
1 heure, puis refroidis dans l'air à température ambiante. Ces conditions de traitement de
recuit partiel ont été choisies pour limiter la plasticité pendant une transformation sous charge.
II.2- Caractérisation thermique de la transformation
Pour déterminer les températures de transformation de nos fils de TiNiCu, nous avons
utilisé la machine DSC (Differential Scanning Calorimetry) qui est une technique de base
pour l'étude de la transformation martensitique des alliages à mémoire de forme.
Nous avons utilisé un système de thermoanalyse METTLER TA3000 pour déterminer
les températures de transformation de nos fils à mémoire de forme par mesures de DSC au
laboratoire GEMPPM de l'INSA de Lyon.
L'appareillage nous permet de travailler entre -170°C et 600°C en utilisant des creusets
standard en aluminium. Pour toutes les mesures, un creuset vide est utilisé comme référence.
Les échantillons ont de petites masses comprises entre 2 mg et 2,9 mg. Les vitesses de
chauffage et de refroidissement sont toujours de 5°C/min.
Les essais ont été réalisés sur les fils après traitement thermique sous vide. Le thermogramme
DSC obtenu pour le fil du TiNiCu après traitement thermique sous vide est visible sur la
figure II-1.
On peut sur ces résultats observer le comportement classique de cet alliage ternaire avec
les deux pics caractéristiques de la transformation directe pour le refroidissement et inverse
pour le chauffage.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
45
0 20 40 60 80 1000 20 40 60 80 100
valeurs de Clausius-Claperon
HE
AT
FLO
WE
XOTH
ER
MA
L -->
2.00
0 m
W
AfAs
refroidissement
chauffage
Température (°C)0 20 40 60 80 1000 20 40 60 80 100
valeurs de Clausius-Claperon
HE
AT
FLO
WE
XOTH
ER
MA
L -->
2.00
0 m
W
AfAs
refroidissement
chauffage
Température (°C) Figure II-1 : thermogramme typique du TiNiCu obtenu en DSC après un recuit à 425°C (1h)
La figure montre les résultas de DSC et les résultats de Clausius-Clapeyron. Nous avons
constaté que les températures de transformation sont tout à fait cohérentes.
Les valeurs expérimentales des températures de transformations trouvées sont reportées
dans le tableau II-3.
Fils Traitement
thermique
Mf(°C) Ms(°C) As(°C) Af(°C)
Prot157 425°C/1h 30 44 52 65
Prot157 Réalisé par le
fournisseur
14 53 45 76
Tableau II-3 : propriétés thermiques mesurées par DSC après traitement thermique (sous vide)
Les vitesses de chauffage et de refroidissement lors des mesures des températures de
transformation effectuées par le fournisseur sont différentes de celles que nous avons
utilisées. Aussi, nous avons rajouté un recuit aux fils qui nous ont été fournis. L’influence de
ces deux paramètres a conduit à des valeurs de température de transformation légèrement
inférieures à celles obtenues par le fournisseur.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
46
II.3- Caractérisation mécanique par essai de traction
Pour caractériser mécaniquement nos fils, nous avons utilisé une machine de traction
conçue et fabriquée au laboratoire (IFoS-MMP).
Dans un premier temps, nous avons testé le comportement de nos fils dans l’état de
réception sans recuit de 1h à 425°C. Au cours des essais mécaniques nous avons appliqué une
sollicitation en fonction de la déformation à température ambiante.
Dans un deuxième temps, nous avons également effectué des mesures de variation de la
résistance électrique des fils en courant continu.
Pour réaliser ces essais nous avons utilisé deux types de recuits :
425°C pendant 1heure sous air : l'atmosphère est oxydante
425°C pendant 1heure sous vide : le fil est placé dans une ampoule de quartz sous
vide (50~60 mm Hg)
II.3.1- Essais mécaniques
Dans cette section, nous allons vérifier le comportement mécanique de nos fils en phase
martensitique.
II.3.1.1- Procédés expérimentaux
Nous avons étudié les échantillons du fil NiTi de diamètre 120µm.
Pour tester le comportement mécanique en traction, nous avons collé chaque extrémité
du fil entre une plaquette métallique acier (23.5x12.4x1.02 )mm et une plaquette de cuivre
(7x5x0.02)mm.
Le montage est schématisé sur la figure II-2. Le mors est placé au niveau du morceau de
cuivre pour éviter de pincer le fil. Ce montage permet de faire un essai de traction sans que le
fil glisse et en évitant qu'il se casse au ras des mors.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
47
N iT inol
12.4m m
23.5m m
P laquette cuivre
m ors m obile
L 0 (60-80m m )
P laquette m étallique
m ors fixe
F
Figure II-2 : schéma du montage de l'essai de traction
Nous travaillons avec des longueurs L0 comprises entre 60 et 80mm. Tous les essais
sont réalisés avec une vitesse de déplacement constante de 2mm/min à température ambiante
jusqu’à la rupture.
II.3.1.2- Résultats et discussion
Le tableau II-4 et les figures II-3 présentent les différents comportements obtenus en
fonction du traitement du fil TiNiCu. Les résultats sont rappelés en ANNEXE 1.
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
0 2 4 6 8 10 12
Déformation (%)
Con
train
te(M
Pa)
σmPL
σmPL
σmRO
σmPL
σmRO
Sans traitement thermique
Traitement thermique à l'air
Traitement thermique sous vide
Figure II-3 : évolution de la déformation de l'état martensite de fils Ti-Ni-Cu
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
48
Echantillons Traitement Th. Fmax (N) σmmax (MPa) εm
max (%) A Sans 10.78 953 8 B sous air 8.67 766 11 C sous vide 9.90 875 7
Tableau II-4 : propriétés mécaniques mesurées à partir de l'essai de traction pour le fil
TiNiCu.
Le tableau II-4 rassemble les résultats obtenus à partir des courbes de la figure II-3. Les
essais sont reproductibles pour chaque traitement thermique.
En revanche, le comportement est différent suivant le traitement effectué. Cependant, le
comportement global du fil TiNiCu traduit par la figure II-3, est tout à fait en accord avec
celui qui est présenté dans la littérature (Mercier et Torok 1982; H.C.Lin et S.K.Wu, 1994 ;
C.J. de Araujo 1999).
Il subsiste à la température ambiante une fraction faible d’austénite résiduelle et on peut
penser qu’elle se déstabilise à la limite pseudoélastique (σmRO). A partir de cette valeur, on
assiste sur le quasi plateau qui suit, à la réorientation des variantes de martensite sous l’effet
des contraintes externes. Les zones suivantes peuvent être attribuées très raisonnablement à la
déformation réversible de la martensite orientée jusqu’à la limite d’écrouissage (σmPL ) puis à
son écrouissage.(Tableau II-5)
La plus faible résistance à la rupture pendant un traitement sous air peut être associée à
l’oxydation qui accompagne ce type de recuit et qui fournit des amorces de rupture
superficielles.(tableau II-4)
En outre, les résultats de traction montrent qu’à l’état brut de livraison les fils sont
toujours assez fortement écrouis.
Echantillons Traitement thermique σmRO (MPa) σm
PL (Mpa)
N°1 sans 0 782
N°2 sous air 38.2 594
N°3 sous vide 54.2 715
Tableau II-5 : propriétés mécaniques mesurées à partir de la figure II-3.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
49
Nous pouvons ainsi observer les quatre domaines du comportement du fil TiNiCu
comme le montre la figure II-4 (Ford et White 1996).
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08Déformation (mm)
Con
train
te(M
pa)
I
II
III
IV
Figure II-4 : courbe classique de contrainte-déformation avec quatre domaines
-Domaine I, déformation élastique et module initial (Ei).
-Domaine II, réorientation de variantes de martensite.
-Domaine III, nouvelle déformation réversible et module second (Es).
-Domaine IV, déformation plastique et rupture.
D'après les résultats présentés dans ce chapitre, nos conclusions sont les suivantes :
Après un recuit sous air, la contrainte à la rupture est plus faible que pour un recuit sous
vide.
Dans le cas du traitement thermique à l'air et sous vide, le plateau de réorientation des
variantes de martensite horizontal apparaît respectivement à partir d'une contrainte d'environ
38.2MPa (σmRO) et 54.2MPa (σm
RO). Mais ce dernier n'apparaît pas lorsque l'échantillon n’a
subi aucun traitement thermique.
Par la suite, nous allons utiliser principalement le traitement thermique sous vide.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
50
II.3.2- Propriétés électriques
II.3.2.1- Introduction
Nous avons mesuré la variation des propriétés électriques lors de l'essai mécanique. Au
cours de ces essais mécaniques, nous avons effectué des mesures de variation de la résistance
électrique (RE) des fils en courant continu. Nous avons effectué les mesures sur chaque type
de fil.
Dans une première partie, nous présenterons les formules que nous utiliserons lors des
essais, puis nous verrons ensuite les résultats obtenus lors d'essais de traction sur les fils
TiNiCu.
II.3.2.2- Procédés expérimentaux et résultats
Le fil a été collé entre deux plaquettes de cuivre (25x10x0.08)mm. Il est ensuite rabattu
sur une plaquette pour pouvoir être relié à l’ohmmètre HP 3458. L'ensemble est entouré de
ruban adhésif pour être isolé des mors. Le montage est schématisé sur la figure II-5.
LoPlaque de cuivre -1
Plaque de cuivre -2NiTinol
R
Force
Figure II-5 : schéma du Montage expérimental pour essai de traction et mesure de résistance
électrique.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
51
Ce montage nous permet de bien fixer le fil afin d'éviter tout glissement. Nous
travaillons avec des longueurs L0 comprises entre 60 et 80mm. Tous les essais sont réalisés
avec une vitesse de déplacement constante de 2mm/min.
Il faut noter que le point d'attache représente un point de concentration de contrainte
évident. Donc, si l'échantillon casse en ce point, l'essai ne peut pas être considéré comme
significatif. Généralement les échantillons cassent soit vers le milieu soit près du mors
mobile.
Pour mesurer la valeur de la résistance électrique nous avons appliqué un courant
constant de 1mA sur nos fils et nous avons utilisé l'appareil HP 3458A qui nous permet de
mesurer la résistance électrique (RE).
Nous allons définir la formule qui permet de calculer la variation de résistance
électrique d’un fil conducteur isotrope soumis à un essai de traction
Lσχσχ
En effet, pour un fil de longueur (L) de rayon (r), de module d’Young(E) et dont le
coefficient de poisson est (ν), la déformation longitudinale (εx), relative à l'application d'une
contrainte axiale (σx ), est donnée par la relation (1), et la déformation radiale εr par la
relation (2)
εx = E
xσ (1) εr = -νεx (2)
Or εx = LL∆
, εr = rr∆
et R = 2rL
πρ où ρ et π sont des constantes.
Donc, RR∆ =
LL∆
-r
r∆2 = εx - 2εr = εx-2(-νεx).
Nous avons finalement obtenu l'équation (3) suivante :
RR∆ = (1+2ν)εx = (1+2ν)
LL∆ (3)
Cette formule ne prend en compte que les variations associées aux modifications
dimensionnelles et les éventuelles modifications de la résistivité ρ sont négligées.
Il peut cependant être intéressant de prendre en compte de telles variations et la formule
3 devient 3’
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
52
RR∆ =
ρρ∆ + (1+2ν)
LL∆ (3’)
Cette expression appelle quelques commentaires dans le cas des alliages à mémoire :
(Airoldi & al 1995). Pour les matériaux traditionnels le coefficient de Poisson est inférieur à
0,5 dans le domaine élastique et égal à 0,5 dans le domaine plastique. Pour un alliage à
mémoire utilisé en mémoire double sens (TWSME) la déformation est essentiellement une
déformation associée à la transformation réversible martensite-austénite. Les coefficients de
Poisson des phases haute et basse température dans le domaine élastique sont respectivement
0,43 et 0,32..Par ailleurs le processus de croissance sélective des variantes à l’origine de
l’effet mémoire se produit très vraisemblablement à volume constant, ce qui suggère une
valeur de ν = 0,5 pour la déformation de transformation. Il est intéressant de prendre en
compte de telles variations. Dans ces conditions l’expression (3’), devient (3’’) :
RR∆ =
ρρ∆ + 2ε (3’’)
La résistance croît quasi linéairement avec la déformation, presque indépendamment de l’état
de départ (pré-écroui brut de réception, recuit sous vide ou à l’air) mais les variations relatives
sont plus importantes dans le cas des états recuits. Pour une déformation de 8% la formule (3)
prévoit dans les trois cas une variation relative de la résistance de l’ordre de 0, 13. Les valeurs
mesurées sont respectivement 0,17 pour l’état brut de réception et 0,22 pour les états recuits
sous vide ou sous air.
Comme l’essentiel de la déformation s’effectue en phase martensitique, les variations de
la résistivité ne peuvent être attribuées qu’à l’orientation des variantes de martensite ou à
l’écrouissage. La comparaison des figures II-6 a, b et c indique que l’orientation des variantes
de martensite qui se produit au plateau des courbes effort-déformation n’a pas apparemment
d’influence notable. Dans ces conditions l’écrouissage est pratiquement seul en cause. Cette
hypothèse est du reste en accord avec la différence constatée entre le comportement du
matériau brut de réception qui s’écroui peu et celui du matériau recuit où la variation relative
de résistance associée à la création de défauts linéaires est évidemment supérieure.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
53
0 2 4 6 8 10
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
(a)
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
14,0
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12 14
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
(b)
10
11
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
(c)
10
11
12
13
Résistance(O
hm)
Contrainte Résistance électrique
Figure II-6 : variation de la contrainte et de la résistance électrique en fonction de la
déformation a- sans traitement thermique (S.T.T) ; b- T.T à l'air ; c- T.T sous vide
Les figures II-6 a à c représentent les variations de la contrainte et de la RE en fonction
de la déformation sur le fil TiNiCu. Ces résultats sont en ANNEXE 2.
Nous avons conclu qu’il y a un fort écrouissage dans le cas des fils traités
thermiquement contrairement au cas du le fil brut.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
54
II.4- Education pour l’effet mémoire double sens et force de recouvrement Comme nous l’avons rappelé au chapitre précédent, les alliages à mémoire de forme peuvent
être déformés à l’état martensitique de manière permanente. Cette déformation réversible par
chauffage, est due à la réorientation sous contrainte des variantes de martensite. Elle ne
s’accompagne pas (du moins en première approximation) de la création irréversible de défauts
de réseau et permet l’effet de mémoire de forme simple sens. Après traitement thermique, le
fil a mémorisé sa forme simple sens. On peut dire que le fil est stable à haute température. En
revanche, il n'est pas stable à basse température où plusieurs états de déformation sont
possibles en fonction de la fraction volumique de martensite orientée.
En fait, nous souhaitons contrôler de façon réversible la forme d’échantillons hybrides et ceci
implique que les alliages utilisés présentent un effet mémoire double sens. L’existence de cet
effet suppose un échange spontané et réversible entre les formes haute et basse température.
Ce comportement nécessite certains traitements thermomécaniques spéciaux. Nous les
appellerons "éducation".
Il existe plusieurs types de traitements thermomécaniques qui peuvent conduire à l'éducation
des alliages à mémoire de forme double sens (Perkins et Hodgson 1990, White et al. 1995,
Hebda 1995) pour la réalisation de composites hybrides.
Nous nous sommes basés sur les travaux de WHITE et al. car il est plus simple par cette
méthode de procéder à l'éducation du fil. De plus les prédécesseurs (Grando 1995,
Mezzanotti 1998 et 2000) ont bien adapté cette méthode à leurs expérimentations. Donc, c'est
cette manipulation que nous adapterons à notre problème.
Par ailleurs, lorsque nous bridons les fils de TiNiCu soit partiellement soit totalement pendant
un cycle d’effet mémoire ils ne reviennent pas entièrement à leur état initial mais il y a
génération de contraintes liées au changement de structure ; c’est l’origine de la force de
recouvrement.
Nous allons donc éduquer notre fil pour obtenir une stabilisation de la mémoire double sens
et de la force de recouvrement
Nous donnons maintenant les détails du montage et de la procédure d'essai pour traiter
les fils.
La figure II-7 présente le positionnement du fil entre deux barreaux céramiques. Les
quatre étapes nécessaires à l'éducation sont les suivantes :
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
55
1) Les fils d'alliage sont installés autour de deux barreaux de céramique à la
température ambiante. Les fils sont espacés d'environ 2mm.
2) Chaque barreau est posé dans un mors de la machine de traction. Puis nous étirons
le tout de façon à produire une importante déformation (8% , déformation maximum pratique
avant rupture du fil) sous l'état martensitique.
Fil de Ni-Ti-Cu
Barreau de céramique
F F
Figure II-7 : Positionnement du fil TiNiCu entre les deux barreaux céramiques
Les fils ont alors une structure martensitique fortement orientée.
La figure II-8 montre le système qui permet de déterminer la force de recouvrement.
L'ensemble fil barreau est positionné dans une enceinte thermique contenant de l'azote
liquide.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
56
Générateur de courant
Fil de TiNiCu
F
Barreau
Enceinte pourl'azote liquide
Figure II-8 : Montage pour déterminer les forces de recouvrement
3) Le générateur de courant continu est relié aux extrémités du fil que nous chauffons
au-dessus de la température de Af.
4) Pour refroidir, nous coupons le courant. La température devient inférieure à la
température Mf. Puis nous reproduisons plusieurs fois ce cycle en température de T > Af à T <
Mf. Pour obtenir une température de 130°C, nous appliquons au fil un courant d'environ 0,4A.
Les forces de recouvrement des fils de NiTi sont obtenues à partir de la courbe II-9.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
57
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1300
1400
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
Déformation
Con
trai
nte
(MPa
)
Figure II-9 : L'essai de traction pour le pré-étirement avant d'éducation.
Nous avons constaté que la force de recouvrement baisse fortement pendant les
premiers cycles puis tend à se stabiliser. Nous nous sommes limités dans ce travail à 9 cycles
et nous avons mesuré une force de recouvrement de 120MPa.
II.5- Comportement électro-thermomécanique
Dans cette partie de l’étude, nous présentons le comportement mécanique et électrique
de nos alliages en fonction de la contrainte et de la température. Puis dans le plan contrainte
température nous tracerons les limites des domaines d’existence des phases (diagramme de
Clausius –Clapeyron).
II.5.1- Détermination de la variation de résistivité
II.5.1.1- Rôle du suivi en résistivité
Ces manipulations sont primordiales pour la suite de notre étude pour éviter la
transformation austénitique pendant la cuisson et permettre de connaître les contraintes
internes dans le matériau.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
58
Nous avons réalisé trois types d'échantillons respectivement soumis aux traitements
(thermiques et mécaniques) suivants :
Premier échantillon - traitement thermique 425°C /1H.
Deuxième échantillon - traitement thermique 425°C /1H + déformation jusqu'à 8%
dans l'état martensitique.
Troisième échantillon - traitement thermique 425°C /1H + éducation dans les
conditions d’obtention de l’effet mémoire double sens.
Grâce à ces manipulations nous avons pu déterminer les températures de transformation
martensitique directe et inverse.
Les alliages à mémoire de forme obéissent à la loi de Clausius – Clapeyron rappelée au
chapitre précédent car les températures de changement de phase augmentent de façon linéaire
avec la contrainte appliquée.
La connaissance des domaines d’existence des phases dans le plan contrainte
/ température sera d'une double utilité :
En ajustant la contrainte nécessaire, on évite la transformation austénitique des fils
du matériau hybride lors de la cuisson à 120°C.
Les valeurs des températures de changement de phase du fil dans le composite,
déterminées par un test de résistivité, permettent de connaître les contraintes internes dans
le matériau hybride.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
59
II.5.1.2- Technique de mesure et résultats
Nous avons conçu et fabriqué une machine de traction pour caractériser mécaniquement
nos fils (Figure II-10)
Figure II-10 : Schéma de la machine thermomécanique.
1- poulie; 2- fil en nylon; 3- poids; 4- source de courant; 5- mors fixe; 6- mors mobile;
7- tiges de céramiques; 8- fil du NiTiCu; 9- thermocouple; 10- enceinte d'azote liquide;
11- axe de traction en céramique; 12- capteur de force; 13- capteur de déplacement;
14- ordinateurs.
La figure II-10 montre le schéma de principe de la machine. Celle-ci permet de tester le
fil NiTi. Notre machine de traction est basée sur celle utilisée par Araujo (1999), bien qu'elle
soit plus simple.
1
i
RE, T°, t
V,T°
2
3
4
5
6
7
8
10
1213
1411
σ
Ι
T°
σ
C9
1
i
RE, T°, t
V,T°
2
3
4
5
6
7
8
10
1213
1411
σ
Ι
T°
σ
C9
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
60
Le fil de NiTi est positionné entre des mors identiques à ceux utilisés pour les essais de
traction
Un mors mobile est solidaire de l'axe de traction et l'autre fixe est solidaire de la tige
principale. Nous avons appliqué une pré-charge minimale nécessaire pour maintenir le fil de
NiTi tendu dans les mors de la machine. Celle-ci est de 0.016kg, ce qui correspond à environ
14.2MPa. Cette charge (14.2MPa) est comprise dans toutes nos valeurs.
Le thermocouple est positionné à côté du fil et la source de courant est reliée aux
extrémités du fil.
L'ensemble du dispositif est constitué d'une enceinte à double paroi. A l'intérieur il y a
une résistance chauffante et à l'extérieur une circulation d'azote liquide. La combinaison des
deux (chaud et froid) permet une variation de la température de degré en degré.
Pour les essais nous avons augmenté progressivement la température de 1°C/min en
commençant à 10°C pour monter à 140°C. Inversement, nous avons diminué la température
de 1°C/min de 140°C à 10°C.
Nous avons constaté que la température diminue régulièrement jusqu'à 40°C mais à
partir de cette valeur la linéarité n'est pas respectée jusqu'à 10°C.
Nous avons vérifié également la température en trois positions du fil. C'est à dire que
nous avons fixé trois thermocouples à différentes hauteurs, un en haut, un au milieu et un en
bas du fil de NiTi. Finalement, les températures des trois positions sont presque similaires.
Tous les résultats sont enregistrés avec une carte d'acquisition qui permet de déterminer
les températures de transformation de phase. Les figures II-11a, II-11b, II-11c représentent les
résultats obtenus respectivement sur des fils neutres, pré-étirés à 8% et éduqués. Pour
l’établissement du diagramme de Clausius-Clapeyron nous avons appliqué successivement
cinq niveaux de contrainte : 0MPa, 77MPa, 134MPa, 178MPa et 222MPa.
Les résultas de ces manipulations sont regroupés en ANNEXE 3.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
61
0 20 40 60 80 1004,90
4,95
5,00
5,05
5,10
5,15
5,20
Af=74.4°C
As=55.5°C
Ms=54.5°C
Mf=36.7°C
Rés
ista
nce
élec
tris
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(a)0 MPa
0 20 40 60 80 100 120 1403,2
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
Af=81.1°C
As=70.9°C
Ms=52.4°C
Mf=41.6°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 120 140
3,7
3,8
3,9
4,0
4,1
4,2
4,3
4,4
4,5
Mf=107.7°C
As=86.9°C
Mf=56.6°C
Ms=76.4°CRés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 133.73MPa
0 20 40 60 80 100 120 140 1603,9
4,0
4,1
4,2
4,3
4,4
4,5
4,6
4,7
4,8
Mf=108.2°C
Mf=89.1°C
Ms=77.2°C
Mf=59.8°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
4,0
4,2
4,4
4,6
4,8
5,0
Af=125.7°C
As=102.4°C
Ms=90.1°C
Mf=69.4°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(e) 221.88MPa
Figure II-11a : Boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils neutres. (a) σ = 0MPa;
(b) σ = 77MPa; (c) σ = 134MPa; (d) σ = 178MPa; (e) σ = 222MPa
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
62
0 20 40 60 80 100 1203,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4,0
4,1
4,2
4,3
Af=84.7°C
As=75.9°C
Ms=56.7°C
Mf=40.6°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(a) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 120
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4,0
4,1
4,2
4,3
Af=95.2°C
As=80.9°C
Ms=68.1°C
Mf=52.5°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 133.77MPa
0 20 40 60 80 100 1202,8
2,9
3,0
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
Af=101.1°C
As=88.3°C
Ms=74.9°C
Mf=56.4°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 120 1403,2
3,4
3,6
3,8
4,0
4,2
Af=117.5°C
As=103.5°C
Ms=92.9°C
Mf=70.1°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 221.88MPa
Figure II-11b : Boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils pré-étirés de 8%. (a) σ = 77MPa;
(b) σ = 134MPa; (c) σ = 178MPa; (d) σ = 222MPa
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
63
0 20 40 60 80 100 1202,9
3,0
3,1
3,2
3,3
3,4
Af=86°C
As=71.1°C
Ms=63°C
Mf=47°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(a) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 1203,4
3,6
3,8
4,0
4,2
4,4
Af=96.7°C
As=80.5°C
Ms=71.6°C
Mf=53.8°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 133.73MPa
0 20 40 60 80 100 120
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
Af=99.4°C
As=82.3°C
Ms=76°C
Mf=60.5°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 120 1403,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4,0
4,1
Af=119°C
As=97.1°C
Ms=88.3°C
Mf=65.9°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 221.88MPa
Figure II-11c : Boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils éduqués (a) σ = 77MPa;
(b) σ = 134MPa; (c) σ = 178MPa; (d) σ = 222MPa
A partir de ces résultats nous avons pu déterminer le diagramme de la loi de Clausius
Clapeyron sur la figure II-12.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
64
Sans pré-étirement sur les fils neutres après traitement thermique
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
550
600
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Température (°C)
Con
trai
nte
(MPa
)
MfMsAsAf
Fils pré-étirés à 8%
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
550
600
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Température (°C)
Con
trai
nte
(MPa
)
MfMsAsAf
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
65
Education pour 8% déformation
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
550
600
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200Température (°C)
Con
trai
nte
(MPa
)
MfMsAsAf
Figure II-12 : Diagramme Clausius Clapeyron pour les fils NiTi. (a) Sans pré-étirement;
(b) Pré-étirement de 8%; (c) Education pour 8% de déformation.
Le tableau II-6 montre les différentes pentes observées. Ces résultats sont obtenus à
partir de la figure II-13.
Type d'échantillon A → M (MPa / °C) M → A (MPa / °C)
Neutre 6 5
Pré-étirement 8% 5 5
Education 7 5
Tableau II-6 : Pentes dσ/dT dans l'équation de la loi de Clausius-Clayperon (voir équation
chapitre I).
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
66
II.5.1.3- Analyse des résultats
Les valeurs des températures de transformation obtenues dans le cas des fils brut de livraison
par la méthode de la résistance électrique (extrapolation de la courbe de Clausius Clapeyron à
σ =0) et celles déterminées en calorimétrie (DSC) (figure II-1)sont identiques.
Dans les figures II-11a, II-11b, II-11c et figures II-12 nous avons bien constaté que plus
la contrainte appliquée est importante plus la température de transformation de phases est
élevée (Airoldi et Riva, 1995).
La détermination des pentes permet d'estimer les températures de transformations de
phases à température et à contrainte fixées.
Nous avons également constaté sur les figures II-12 que pour la réalisation de
composites hybrides, en appliquant une contrainte de 500MPa à un fil brut de livraison, pré-
étiré à 8% ou éduqué, nous pouvons mettre en œuvre le composite jusqu’à 120°C en évitant la
transformation martensite-austénite.
Nous trouvons généralement dans la littérature que la pente dσ/dT critique est de l'ordre
de 2,5 à 15MPa /°C pour les alliages NiTi suivant la composition (de l'ordre de 6 à 7MPa /°C
pour alliages équiatomiques et de 2MPa /°C pour les alliages de type CuZnAl).
Dans le cas de NiTiCu, ARAUJO a trouvé les pentes dσ/dT suivantes :
- 8MPa/ °C pour la transformation directe (A→M)
- 7MPa/ °C pour la transformation inverse (M→A)
Dans le cas de notre matériau, nous avons présenté dans le tableau II-6 les valeurs des
pentes respectives des fils bruts de livraison, des fils pré-étirés et des fils éduqués. Nous
voyons que nos résultats sont proches des valeurs données dans la littérature.
En outre, la mesure de la résistance électrique (RE) en fonction de la température est un
indicateur du pourcentage de phase transformée pendant la transformation. La comparaison
(figure II-13 pour une contrainte appliquée de 77 MPa), des variations de la résistance
électrique
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
67
∆R/R (variation de résistance électrique) des trois états de fils (sans étirement, étiré et
éduqué) pour la transformation M → A montre bien que l'orientation des variantes favorise la
transformation.
Figure II-13 : Courbe de changement de RE obtenues en mode électro-thermomécanique sous
contrainte appliquée (77 MPa). (a) fil éduqué (b) fil pré-étiré 8% (c) fil neutre
-0,05
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Température (°C)
∆R
/R
(a)(b) Fil pré-étiré 6%, à 77 MPa(c) Fil neutre, à 77 MPa
(a) Fil éduqué, à 77 MPa
(b)
(c)
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
68
III- Choix et caractérisation de la "matrice" époxy-verre du composite Hybride
Le choix du composite verre-époxy de "matrice" du composite hybride contenant des
alliages à mémoire de forme s’est effectué en tenant compte de l’expérience acquise au
laboratoire et de l’objectif d’application : le contrôle de la forme du matériau stratifié.
1. Nous avons réalisé les matériaux avec les nappes pré-imprégnées verre/époxy.
La résine utilisée est la VICOTEX XE12 de HEXCEL composite. Les
caractéristiques de ces nappes pré-imprégnées sont mentionnées en ANNEXE 4.
Nous avons conservé les rouleaux de pré-imprégnés à -18°C afin de ne pas
déclencher la réticulation avant leur utilisation.
2. Par ailleurs, la matrice organique de qualité aéronautique doit posséder une
température de transition vitreuse suffisante pour permettre l’utilisation du
matériau hybride jusqu’à ~ 120°C. En effet le dépassement de Tg entraîne une
perte de résistance au cisaillement à l’interface qui rend inefficace l’ajout
d’alliage à mémoire.
3. Il est cependant nécessaire de conserver une température de cuisson des pré-
imprégnés assez basse pour pouvoir éviter au chauffage (sous réserve de
certaines conditions de contrainte appliquée au matériau) la transition martensite
–austénite.
4. Bien entendu les fils d’alliage à mémoire sont isolés électriquement entre eux
par la matrice verre-époxy. Cette matrice est également transparente et permet
l’observation directe d’une dégradation des matériaux en cours d’usage.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
69
Le tableau II-7 présente les caractéristiques du verre R.
Propriétés Fibre de verre R
Densité (g/cm3) 2,5 à 2,55
Résistance traction (GPa) 3,5 à 4.4
Allongement à la rupture (%) 5,2
Module d'élasticité (GPa) 85-86
Conductivité thermique (W/m. k) 1
Tableau II-7 : Propriétés générales fibre de verre R selon Gay (1987), Reyne (1998) et
Guillon (2000).
III.1- Caractérisation de la ‘matrice’ composite
III.1.1- Caractéristiques structurales
Dans ce paragraphe, nous nous intéresserons aux caractéristiques mécaniques de la
"matrice composite" de notre structure hybride. Il faut, en effet, que la méthode de mise en
œuvre soit très fiable pour reproduire les même matériaux.
Nous avons déterminé plusieurs caractéristiques (Tableau II-8). Pour déterminer ces
caractéristiques, nous avons utilisé trois plaques. Le calcul des paramètres est précisé en
ANNEXE 5.
Propriétés structurales VICOTEX XE12
Taux massique de renfort (%) 79.7
Masse volumique de la matrice (g/cm3) 1.24 (valeur de HEXEL)
Masse volumique du composite (g/cm3) 2.04
Taux volumique de renfort (%) 63.5
Taux de vide (%) 3.1
Tableau II-8 : Caractéristiques structurales de la matrice et du composite verre-époxy
unidirectionnel.
Nous avons pu obtenir des caractéristiques très semblables d'une plaque à l'autre. Nous
pouvons considérer que notre système de mise en œuvre est très fiable pour reproduire les
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
70
mêmes matériaux. En effet, les caractéristiques structurales du matériau sont raisonnablement
constantes.
III.1.2- Caractérisation thermomécanique (spectrométrie mécanique)
Les propriétés rhéologiques de la matrice jouant un rôle essentiel sur le comportement
des composites, en particulier au niveau de l'interface, leurs caractéristiques anélastiques ont
été déterminées par spectrométrie mécanique.
III.1.2.1- Technique expérimentale
III.1.2.1.1- Principe
Cette technique d’analyse permet la caractérisation du comportement viscoélastique d’un
matériau. Elle donne accès à l’évolution du module complexe en fonction de la température
ou de la fréquence et permet l’étude des phénomènes de relaxations moléculaires. De
nombreuses informations peuvent être obtenues à partir de ce type d’essais outre la
détermination des températures de transition mécanique, on peut à partir d’essais isochrones
ou isothermes, construire des courbes maîtresses par application du principe d’équivalence en
température. L’exploitation de ces courbes donne accès à des grandeurs définissant la mobilité
moléculaire au sein du matériau ( énergie d’activation, temps caractéristiques de relaxation...),
informations primordiales à une bonne compréhension des relations structure / propriétés,
donc du comportement macroscopique d’un matériau.
Nous avons utilisé dans notre cas le spectromètre "Micromécanalyseur" commercialisé par la
société METRAVIB. Il s’agit d’un pendule de torsion inversé travaillant en oscillations
forcées hors résonance à basses fréquences. Il donne accès à l’étude du comportement
viscoélastique par analyse automatique des spectres de frottement interne (tan δ) et de module
dynamique complexe (G’) sur une très large gamme de mesure. Ces analyses viscoélastiques
permettent la caractérisation du comportement rhéologique du matériau dans un domaine de
faibles déformations excluant la formation d’endommagements.
Le principe et le schéma de l’appareillage sont donnés en ANNEXE 6.
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
71
III.1.2.1.2- Protocole expérimental
La caractérisation du comportement viscoélastique du matériau composite est réalisée par
mesures isochrones. Ces essais donnent accès à l’évolution des modules réel (G’), et
imaginaire (G’’), à la tangente de l’angle de perte ('"tan
GG
=δ ) représentative de l’énergie
dissipée par frottement (donc de la mobilité moléculaire) en fonction de la température. Ils
permettent la détermination des températures de relaxation mécanique (associées aux
transitions vitreuse et sous-vitreuse(s)). Les essais ont été menés dans la gamme de fréquence
(10-2; 1Hz) et pour des températures variant de -50°C à + 250°C en chauffant.
III.1.2.1.3- Résultats
La Figure III-14 représente les spectres thermomécaniques du composite unidirectionnel
sollicité autour d’un axe perpendiculaire aux fibres, à trois fréquences (rampe de montée en
température :dT/dt = 10K/h). L’analyse des spectres de frottement intérieur met bien en
évidence les phénomènes de relaxation classiquement observés dans le cas des réseaux
époxydes dans la gamme de température étudiée:
• la relaxation sous-vitreuse β’ (ou ω) qui apparaît vers 80° à 1Hz. L’origine
moléculaire de cette relaxation est incertaine et très contreversée. Elle est attribuée soit
à la présence d’eau (Ploen, 1996) soit à des mouvements de segments de chaîne
n’ayant pas réagi (Ochi, 1985), (Cavaillé, 1987). En effet, son amplitude a tendance à
diminuer après un traitement thermique entraînant soit un séchage soit un avancement
de la réaction.
• La relaxation α (≈ 170°C à 1 Hz) associée à la transition vitreuse et due à des
déplacements généralisés de chaînes macromoléculaires. Elle se manifeste par une
chute importante du module de conservation G’, et par une forte amplitude du pic en
tanδ. On note également la présence d'un "épaulement" de ce pic principal (aux
environs de 150°C) qui suggèrent la présence d'entités différentes (relaxant à plus
basse température). Cette singularité est probablement liée à un état de sous-
réticulation du réseau thermodurcissable. Afin de corroborer cette hypothèse, nous
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
72
avons réalisé deux balayages successifs à la fréquence de 1Hz ((dT/dt = 1°K/min.) (Figure
II-15). On constate que sur le spectre associé au second balayage, l’épaulement a disparu,
et que le pic est plus étroit. Ces deux observations nous amènent donc à penser que le
traitement thermique réalisé lors du premier balayage a permis une réticulation
supplémentaire de la matrice. Par ailleurs, l’obtention d’un pic plus étroit suggère une
distribution plus homogène de la taille moyenne entre segments de chaîne. En outre, on
remarque que l'augmentation du taux de réticulation conduit à une diminution de la
relaxation ω (Ochi, 1985), (Cavaillé, 1987).
Remarque :
Plus la fréquence de sollicitation est faible (donc plus le temps d’observation est long), plus la
probabilité de voir les phénomènes de relaxation moléculaire est grand. Par conséquent, une
diminution de la fréquence conduit à une augmentation de l’amplitude des pics de relaxation,
ainsi qu’à leur décalage vers les basses températures.
-50 0 50 100 150 200 250 300
1E9
-50 0 50 100 150 200 250 300
1E9
-50 0 50 100 150 200 250 300
1E9
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
-50 0 50 100 150 200 250 300
0,01
0,1
Log
(G')
Log
(tan
δ)
Température (°C)
0.01Hz 0.1Hz
α
ω
1Hz
Figure II-14 : Spectres thermomécaniques du composite UD 0° (dT/dt = 10°K/h)
Chapitre II : Matériaux et techniques expérimentales
73
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240
0,01
0,1
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240
0,01
0,1
Log
(tan
δ)
second passage
αα
ωω
Température (°C)
premier balayage
Figure II-15 : Mise en évidence par spectrométrie mécanique de l'état de sous-réticulation du
matériau initial (f°=1 Hz ; dT/dt = 1°K/min).
Ces manipulations nous ont permis de déterminer une température maximale de travail. En
fonction des résultats obtenus, nous avons décidé de travailler à une température maximale de
120°C. En effet, au-delà le fluage au niveau fil / matrice qui risque d’intervenir aura un effet
néfaste sur le transfert de charge.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
74
CHAPITRE III :
Mise en œuvre et caractérisation du matériau composite
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
75
CHAPITRE III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du
matériau composite hybride
I- REALISATION DU COMPOSITE HYBRIDE............................................................................................ 77 I.1- PROCEDE ..................................................................................................................................................... 77
II ETUDE DU MATERIAU COMPOSITE HYBRIDE .................................................................................. 79
III- PROPRIETE DES INTERFACES ............................................................................................................. 81 III.1- INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 81 III.2- PRINCIPE DU TEST DE DECHAUSSEMENT (PULL-OUT TEST) : ..................................................................... 82 III.3- PREPARATION DES ECHANTILLONS ET EXPERIMENTATION ........................................................................ 85 III.4- RESULTATS EXPERIMENTAUX ET INTERPRETATIONS ................................................................................. 86 III.5- CONCLUSION............................................................................................................................................. 92
IV- ESSAI D'EVALUATION DE MISE EN ACTION D'UNE POUTRE CANTILEVER ......................... 94 IV.1- CARACTERISTIQUES DES ECHANTILLONS REALISES................................................................................... 94 IV.2- MATERIAUX : PROCEDES D'ELABORATION DES ECHANTILLONS................................................................. 94 IV.3- ESSAIS ET RESULTATS DE LA POUTRE CANTILEVER ................................................................................... 95
IV.3.1- Estimation des température de transition de phase pendant l’essai 100 IV.3.2- Evolution de la flèche : influence des conditions d’élaboration 102 IV.3.3- Evolution de la flèche maximale avec le cyclage thermique 104
IV.4- CONCLUSION........................................................................................................................................... 105
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
76
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du
matériau composite hybride
Dans ce chapitre, nous allons nous consacrer à l'élaboration des composites hybrides.
On nomme "composites hybrides" les matériaux élaborés à partir d'une "matrice" composite
fibre époxy classique (Rogers et al. 1988, Schlecht et Schulte 1993, Bidaux et al.1993, Hebda
et al. 1995, Yoshida et al. 1996, Berman et White 1996, Stalmans et al. 1998, Choi et Lee
1998, White et Berman 1998) dans laquelle on insère des alliages à mémoire de forme. Les
alliages à mémoire peuvent également être utilisés directement comme renfort dans une
matrice polymère (Escher et Hornbogen 1991) ou une matrice métallique (Armstrong 1998,
Taya et al. 1995, Song et Sun 2000). Depuis les travaux de Liang et Rogers 1994 et Bidaux et
al. 1994 de nombreuses études sont toujours consacrées à l'utilisation des alliages à mémoire
de forme en tant que capteurs et actionneurs intégrés dans les composites.
Dans une première partie, nous décrirons l’élaboration des composites hybrides. D'autre
part, nous appliquerons différents traitements mécaniques sur des fils d'alliages, avant leur
insertion dans un composite.
Par ailleurs, et compte tenu de son importance sur le résultat final, nous mesurerons la
résistance de l'interface fil de NiTi / matrice époxy. Enfin, nous nous consacrerons à l’étude
des conséquences de l'activation du NiTi sur les matériaux élaborés. C'est à dire que nous
mesurerons le déplacement de l'extrémité libre de la poutre cantilever.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
77
I- Réalisation du composite hybride
Notre étude consiste à caractériser des éprouvettes verre-époxy dans lesquelles se
trouvent des fils d'alliage à mémoire de forme. Comme nous souhaitons obtenir un système
adaptable, nous avons choisi de réaliser une poutre composite contenant des fils de NiTi
disposés de façon dissymétrique par rapport au plan neutre.
On utilise la méthode de mise en œuvre par empilement de préimprégnés et "moulage
au sac" pour réaliser les éprouvettes.
Au chapitre II, nous avons déjà présenté les divers traitements (thermiques et
mécaniques) des fils. Notre fil a subi deux séries de traitements différents:
Pré-étirement 8%
Pré-étirement 8% + éducation
I.1- Procédé
Nous allons décrire les étapes d'élaboration des composites hybride contenant des fils
d’alliage à mémoire de forme pré-étirés et éduqués. L’élaboration sera réalisée dans deux
conditions :
1. fils soumis à une contrainte forte pour éviter la transformation martensite - austénite
lors de la "cuisson"
2. fils simplement alignés par une contrainte appliquée faible (20MPa).
Pour cela :
Des plis de pré-imprégnés sont découpés puis superposés afin d'être exactement
parallèles entre eux.
Ensuite, les fils d'alliages TiNiCu sont disposés parallèlement aux fibres à l'aide de
peignes placés de part et d'autre sur le montage. L'un est fixe et l'autre associé à un mors
mobile. Ceci nous permet d'appliquer soit une faible contrainte de façon à aligner les fils
soit une contrainte forte. Les fils d'alliages sont disposés de façon rectiligne entre le
premier et le deuxième pli.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
78
Le tout repose sur une plaque métallique rigide. Un joint d'étanchéité permet la mise
sous vide du système entourant le banc d'essai. Un film de polyamide recouvre le matériau
hybride. Une prise à vide est reliée à une pompe à palettes. Il est nécessaire de maintenir
le vide pendant le cycle complet de cuisson.
Pour éviter tout phénomène d'adhésion du composite avec d'autres pièces, nous
avons disposé du papier silicone en-dessous et au-dessus du matériau hybride.
La polymérisation s'effectue par cuisson de l'ensemble à une température de 120°C
pendant 2 heures sous vide.
En ce qui concerne le pré-étirement et l'éducation sous une contrainte de 500MPa sur
les fils, nous avons utilisé un ressort de raideur connu qui nous permet de déterminer la
contrainte appliquée au fil. L'élaboration du composite hybride reste identique.
Les figures III-1 et III-2 présentent le schéma du dispositif de mise en œuvre.
vide
pré-imprégné
fil de nitinol F
Peignes
Four
Figure III-1 : Dispositif de mise en œuvre du composite verre-époxy unidirectionnel.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
79
12
5
43
6
7
Figure III-2 : Section du montage de mise en œuvre des plaques de composite hybride.
1- plaque de métal du banc d'essai; 2- joint d'étanchéité; 3 et 5- papier silicone; 4- composite
hybride; 6- film de mise sous vide (polyamide); 7- prise de vide.
II Etude du matériau composite hybrides
Après maintien sous vide lors de la cuisson, le composite hybride est conservé à basse
température car les fils d'alliages doivent être à l’état martensitique (T° < Mf).
Nous avons découpé dans la plaque ainsi fabriquée une éprouvette de 140x5x1.5mm. La
figure III-3 représente l'aspect du matériau composite hybride et la figure III-4 également
représente le matériau utilisé dans ce travail.
Une observation au microscope optique nous a permit de mesurer la position des fils
entre les plis (figure III-5). La distance des fils par rapport à la surface du composite est
d’environ 220µm.
Le matériau hybride contient deux aller retour d'un même fil de NiTi dont les propriétés
seront testées en poutre cantilever.
Sous vide
Sous vide
T° Verre + Époxy
TiNiCu140 mm
5 mm
1.5 mm
Verre + ÉpoxyFF
TiNiCuSous vide
Figure III-3 : Schéma de fabrication composite hybride.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
80
Figure III-4 : Eprouvette de composite hybride
Figure III-5 : Coupe transversale du composite hybride.
NiTinol compositeNiTinol composite
Distance pli - AMF
Fil de TiNiCu
100µm
Composite
Distance pli - AMF
Fil de TiNiCu
100µm
Composite
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
81
III- Propriété des interfaces
III.1- Introduction
A partir de là, nous nous sommes focalisés sur les caractéristiques de l'interface entre
matrice époxy et le fil d'alliage à mémoire de forme. Pour la détermination de la résistance
d'interface, le test de micromécanique, particulièrement l'essai de déchaussement de fibre
simple est considéré comme étant la technique la plus avancée. L'essai de déchaussement a
été à l'origine développé par Shiriajeva et Andreevskaya (1962), amélioré par Favre et Perrin
(1972), Piggott et al.(1985), Hampe 1988 et Hampe et al.1989.
Grâce à cette méthode, nous caractérisons les forces ou faiblesse relatives de la liaison
interfaciale. Lorsqu'il y a un changement de phase dans un TiNiCu, plus l'adhésion
fibre/matrice est élevée, plus la transmission des efforts est efficace. Autrement dit, la
résistance interfaciale est grande. On suppose que dans ces conditions la matrice récupère
l'intégralité des forces de recouvrement, associées à l'apparition d'une contrainte dans le fil de
TiNiCu. En revanche, dans le cas où l'adhésion d'interface est faible, la transmission des
forces de compression ne sera pas assurée.
Dans la partie suivante, nous allons donc analyser le comportement de l'interface entre
le fil et la matrice lors de la mise en charge du fil et de l'élévation de température.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
82
III.2- Principe du test de déchaussement (Pull-Out test) :
De nombreuses méthodes existent pour la mesure et l'analyse de l'endommagement de
l'interface entre le renfort et la matrice. Ces différentes méthodes sont actuellement employées
pour réaliser des essais de traction sur des monofilaments (dans notre cas sur l'AMF)
partiellement enchâssés dans la résine pour mesurer la force nécessaire à l'extraction de leur
gaine.
Grando et Salvia (1996) ont utilisé le test de déchaussement avec une goutte de résine
(Herrera-Franco et Drzal 1992) pour caractériser l'évolution de l'interface des matériaux
hybride composites. Cette manipulation consiste à déposer une goutte de résine autour d'une
fibre puis à positionner le tout au niveau d'un mors mobile sur une machine de traction. Enfin,
la fibre est soumise à un effort de traction jusqu'à déchaussement de la goutte de résine
(Figure III-6a). Cependant il peut être difficile de contrôler la géométrie de la goutte.
Piggott (1997) utilise le test de fragmentation. La figure III-6b représente une fibre enchâssée
dans un échantillon de résine, sollicité en traction dans la direction parallèle à la fibre. Ce test
montre que la fibre a cassé en plusieurs endroits. La longueur des segments obtenus tend vers
la longueur critique et permet le calcul de la résistance au cisaillement à l’interface. On ne
peut donc utiliser cette technique que pour les fibres à comportement fragile.
Pour le test de déchaussement du type de bouton de résine (J.P Favre, 1994; F. Mezzanotti et
Salvia, 2000), une tension axiale est appliquée sur un monofilament incorporé dans une
matrice, jusqu'à ce que la décohésion interfaciale se produise et que la fibre glisse par rapport
à la matrice (Figure III-6c).
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
83
Goutte de résine
Nitinol ou fibre
Mors
F
(a)
Rupture de fibreFibre Résine
F F
(b)
F
Résine
Fil de nitinol
(c)
Figure III-6 : (a)- configuration du test de déchaussement (goutte de résine), (b)- test de
fragmentation, (c)- principe du test de déchaussement (bouton de résine ).
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
84
Nous avons choisi le test de déchaussement avec la méthode du bouton de résine. Ceci
pour élaborer facilement les échantillons et reproduire un grand nombre d'essais.
Nous allons définir le terme de défibrage qui se manifeste par la décohésion de
l'interface entre le fil et la matrice.
La figure III-7 présente une courbe typiquement obtenue lors d'un essai de
déchaussement. Cette courbe montre la valeur de la force de défibrage (Fd) en fonction du
déplacement. La force de défibrage est liée au phénomène de rupture à l'interface, auquel
succède une phase de glissement du fil par rapport à la matrice.
Force
Fd
Déplacement
Défibrage
Figure III-7 : Essai de déchaussement en traction
La force Fd est un paramètre important de l'essai.
La longueur de la fibre enchâssée est notée L.
Dans le cas de systèmes à forte adhésion interfaciale, cette longueur doit être
suffisamment faible pour que la force nécessaire au défibrage reste inférieure à la force de
rupture en traction de la fibre; une analyse montre en effet la compétition existant entre ces
deux forces (Miller et al. 1987). On peut ainsi définir la notion de longueur critique
d’enchâssement, les systèmes à forte adhésion imposant des longueurs critiques très faibles
(lc- 148µm < L enchâssée), difficiles à atteindre en pull-out.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
85
III.3- Préparation des échantillons et expérimentation
Nous avons élaboré plusieurs types différents d'échantillons (Tableau III-1) pour déterminer
la résistance au cisaillement de l'interface entre le fil et la matrice.
Echantillons A B C D E
Procédure
pré-étiré 8%,
sans contrainte
pré-étiré 8%,
sous contrainte
500MPa
éduqué,
sans contrainte
éduqué,
sous contrainte
500MPa
éduqué,
sous contrainte
500MPa et
activé à 120°C
pendant le test
Tableau III-1 : Rappel des conditions d’élaboration des échantillons pour le test de
déchaussement
Nous avons réalisé les échantillons à partir du montage mis au point pour l'élaboration
du matériau hybride.
L'alliage est inséré sur une longueur d'environ 1mm entre 6 plis de pré-imprégné au
niveau de la fibre neutre et dans le sens des fibres (Figure III-8).
Figure III-8 : Schéma de principe du test du déchaussement
Fil de nitinol
MorsComposite 6 plis
Fil de nitinol
MorsComposite
Fil de nitinol
MorsComposite 6 plis
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
86
Les tests ont été effectués sur une machine de traction conçue et fabriquée au laboratoire
(IFoS-MMP). Les échantillons sont sollicités à une vitesse de déformation de 0.3mm/min.
La figure III-9 représente schématiquement le montage de l'essai de traction.
G
1 2
3
6
4
5
F
Figure III-9 : Schéma du montage de test de déchaussement : 1- Mors mobile; 2- Mors fixe;
3- Tiges céramique; 4- Fil de TiNiCu; 5- Echantillon; 6- Générateur de courant
Le fil a été positionné de façon rectiligne et horizontale. Il est collé sur le mors mobile.
Nous avons utilisé une colle de type époxyde qui résiste aux hautes températures afin de nous
affranchir des problèmes de glissement. L'échantillon est bloqué et relié à la partie fixe du
mors de la machine.
Pour l’échantillon de type E, la température reste constante à 120°C sur le matériau
pendant le test, c'est pourquoi nous avons isolé ces deux mors. C'est un point important pour
la mesure, car l'élévation de température est provoquée par la circulation d'un courant
électrique.
Avant de lancer chaque manipulation nous avons appliqué une faible force pour
maintenir l'échantillon rectiligne.
III.4- Résultats expérimentaux et interprétations
Nous avons présenté précédemment la mise en œuvre des composites hybrides. Nous
avons élaboré cinq échantillons selon des procédés différents. L'ensemble des résultats
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
87
expérimentaux obtenus à partir de ces échantillons est regroupé sur la figure III-10. Les
résultats obtenus sont également regroupés en ANNEXE 7.
Echantillon A
0
1
2
3
4
5
6
7
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon B
0123456789
1011
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon C
01234
56789
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon D
0123456789
1011
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon E
0
1
2
3
4
5
6
7
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25Déplacement (mm)
Fd (N
)
Figure III-10 : Valeurs expérimentales des efforts de décohésion en fonction du déplacement
sur les types de A, B, C, D, et E.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
88
En utilisant les valeurs expérimentales des forces de décohésion, nous pouvons définir
le paramètre caractéristique de l'interface. Il s'agit de la résistance interfaciale τi.
L'hypothèse la plus simple que l'on puisse faire concernant la contrainte de cisaillement
interfaciale est qu'elle est constante tout le long du fil. Dans cette hypothèse, nous pouvons
écrire la relation liant la force de traction F à la contrainte de cisaillement τi :
F = 2 π r l τi
où r est le rayon du fil, l la longueur enchâssée du fil et τi la résistance interfaciale en
cisaillement.
Les auteurs ont amplement utilisé cette formule (Gaur et Miller 1990, Favre et Perrin
1972) pour le test du déchaussement avec la goutte de résine. L'avantage de cette formule est
sa simplicité qui permet d'obtenir rapidement des résultats plausibles proches de ceux obtenus
par des analyses plus raffinées.
A partir de ce modèle des contraintes moyennes, nous avons calculé les résistances
interfaciales de chaque échantillon. Le tableau III-2 représente les résultats obtenus. Ces
derniers sont également regroupés dans ANNEXE 7.
τi : Résistance interfaciale
Echantillon A B C D E
τi (MPa) 18.3 23.1 18.6 24.3 16
Tableau III-2 : Résultats expérimentaux pour le test de déchaussement.
Nous allons comparer les différentes valeurs τi obtenues.
Dans les cas des échantillons B et D, les valeurs de τi sont plus grandes que celle des
échantillons A et C. Nous avons déjà expliqué précédemment que les échantillons B et D ont
supporté une contrainte de 500MPa en phase martensitique lors de la réalisation des
composites hybrides. Donc sur les fils B et D, les variantes sont toutes orientées dans les
directions privilégiées. C'est à dire qu'il y a la croissance des variantes favorisées dans le sens
de la contrainte.
Dans le cas de l'échantillon E, nous avons obtenu une valeur de τi plus faible que pour
les échantillons A et C pour lesquels aucune contrainte n’a été appliquée pendant la cuisson.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
89
Il faut noter que l’échantillon E a été porté à 120°C. Dans ces conditions le fil est à
l’état austénitique pendant l’essai de déchaussement et les caractéristiques mécaniques de la
matrice sont affectées par la proximité de la transition vitreuse.
Il est raisonnable de supposer que la valeur de la résistance au cisaillement de la zone
interfaciale est liée à la rugosité superficielle de l’alliage à mémoire. Cette rugosité est
fonction du traitement thermomécanique appliqué et tout particulièrement de la déformation
en phase martensitique entraînant l’orientation des plaquettes de martensite et l’émergence
d’un relief de surface.
Nous avons testé cette hypothèse grâce à l'analyse micrographique (Microscope
électronique à balayage ) de la surface du fil avant insertion dans le composite dans trois états
différents (tableau III-3 et figures III-11à III-13) :
Echantillons TT PE EQ
Procédure Fil de NiTi cuit
425°C pendant 1H
Fil de NiTi pré-étiré à
8% sans contrainte
Fil de NiTi éduqué
sans contrainte
Tableau III-3 : Traitements des fils
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
90
Figures III-11 : Micrographie de l'état de surface du fil de NiTi après traitement thermique
(425°C/1h)
Figures III-12 : Micrographie de l'état de surface du fil de NiTi après pré-étirement 8%
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
91
Figures III-13 : Micrographie de l'état de surface du fil de NiTi après éducation
Nous avons constaté que la surface des fils PE et EQ présente une rugosité plus forte
que celle de l'échantillon TT. On peut imaginer que plus la déformation appliquée au fil de
NiTi est forte plus la rugosité augmente. Cet accroissement de la rugosité doit permettre de
mieux accrocher mécaniquement le fil à la résine lors de sa réticulation.
Nous avons également observé la surface de l'échantillon E. La figure III-16 (b)
présente la zone d'extraction du composite et la figure III-16 (a) la surface du fil après
déchaussement. Cet essai ayant été réalisé à 120°C, la résistance au cisaillement de l’interface
a diminué. On approche en effet de la zone de transition vitreuse de la résine déterminée au
chapitre précédent par essai micromécanique sur la "matrice" composite du matériau hybride.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
92
III.5- Conclusion
On peut penser d’une façon générale que la déformation de la martensite destinée à
promouvoir l’effet mémoire ou l’éducation, crée une rugosité superficielle susceptible
d’assurer un bon accrochage entre les fils d’alliage à mémoire et la "matrice" et de transmettre
les forces de recouvrement au composite verre-époxy.
Cependant on doit remarquer que les échantillons A et C d’une part et B et D d’autre
part ont été de ce point de vue traités de façon identique (pré-déformation et éducation). Il ne
parait donc pas possible d’attribuer à la rugosité seule la différence importante (5 MPa)
constatée entre les résistances au cisaillement de ces deux groupes d’éprouvettes.
Si le premier groupe (A et C) a été placé à l’état libre sans contrainte dans le composite avant
cuisson, le second groupe (B et D) a été pour sa part maintenu sous une contrainte de 500
MPa pendant la cuisson. Dans le premier cas l’alliage à mémoire a subi pendant la cuisson un
cycle martensite-austénite-martensite et la réticulation au niveau de l’interface s’effectue sur
un matériau à rugosité évolutive. A l’inverse dans le second cas l’alliage sous contrainte reste
dans le domaine martensitique et la résine peut réticuler dans une porosité stable (à la
dilatation thermique près).
Nous faisons donc l’hypothèse que les conditions d’élaboration sont pour l’essentiel
responsables de la différence constatée entre les résistances au cisaillement des groupes A et
B élaborés sans précautions particulières, et C et D .maintenu par l’application d’une
contrainte dans le domaine martensitique.
Enfin l’examen des figures III-14, III-15 et III-16 (a) montre que des ‘éclats’ de matrice
adhèrent dans tous les cas aux fils d’alliage après déchaussement et ceci est l’indice d’une
bonne adhérence moyenne entre le renfort à mémoire et sa "matrice".
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
93
Figure III-14 (a) : Surface du fil après
déchaussement de la résine (pré-étiré 8%, sans
contrainte)
Figure III-14 (b) : Surface du fil après
déchaussement de la résine (pré-étiré 8%, sous
contrainte 500MPa)
Figure III-15 (a) : Surface du fil après
déchaussement de la résine (éduqué sans
contrainte)
Figure III-15 (b) : Surface du fil après
déchaussement de la résine (éduqué sous
contrainte 500MPa)
Figure III-16 (a) Surface du fil après
déchaussement de la résine (éduqué sous
500MPa avec activation 120°C)
Figure III-16 (b) Micrographie de la zone
d’extraction pour l’échantillon E.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
94
IV- Essai d'évaluation de mise en action d'une poutre cantilever
IV.1- Caractéristiques des échantillons réalisés
Nous avons présenté précédemment divers moyens de réalisation des composites
hybrides. Puis nous avons caractérisé la résistance de la zone interfaciale entre le fil et la
matrice. Nous allons maintenant étudier les effets de l'activation du NiTi sur les matériaux
réalisés.
Dans cette étude, nous allons réaliser et caractériser différents types d'échantillons.
Nous allons également quantifier les déformations du composite hybride.
IV.2- Matériaux : procédés d'élaboration des échantillons
Nous avons élaboré quatre échantillons comme précédemment et selon des procédés
différents.
Les caractéristiques de chaque type d'échantillon et de sa mise en œuvre associée sont
présentées dans le tableau III-4. Ces échantillons sont géométriquement similaires.
Les fractions volumiques des fils d’alliages et des fibres de verre sont respectivement de
l'ordre de 0.6% et de 64%.
Type Constituants Cycles de cuisson Pré traitement du
fil avant insertion
Contrainte lors de
la mise en œuvre
A Nappe de verre R
Pré-imprégnée
120°C pendant 2h Pré-étiré à 8% 0MPa
B Nappe de verre R
Pré-imprégnée
120°C pendant 2h Pré-étiré à 8% 500MPa
C Nappe de verre R
Pré-imprégnée
120°C pendant 2h Education sous 8%
de déformation
0MPa
D Nappe de verre R
Pré-imprégnée
120°C pendant 2h Education sous 8%
de déformation
500MPa
Tableau III-4 : Mode d'élaboration des échantillons réalisés
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
95
IV.3- Essais et résultats de la poutre cantilever
L'évaluation des propriétés d'activation des composites hybrides a été réalisée à l'aide
d'une poutre encastrée – libre (cantilever). La figure III-17 représente le montage utilisé pour
cette caractérisation.
Générateur de courant
G
Thermo-couple
Fil denitinol
Capteur de déplacement
Plaquette d'aluminium
Composite hybride
Mors
Fléchissement
T°
Bac d'azote liquide
Générateur de courant
G
Thermo-couple
Fil denitinol
Capteur de déplacement
Plaquette d'aluminium
Composite hybride
Mors
Fléchissement
T°
Bac d'azote liquide
Figure III-17 : Illustration de l'essai de caractérisation des échantillons de composite hybride.
La mesure du déplacement de l'extrémité libre de la poutre cantilever est effectuée par
un capteur à induction. Il est donc nécessaire de coller à cet emplacement une plaquette
d'aluminium. Notre dispositif d’essai permet de mesurer en continu la résistance du fil
d’alliage à mémoire enchâssé dans sa matrice composite. Nous avons ainsi accès aux
températures de transition de phase pendant l’essai. La comparaison avec les valeurs ayant
servi à établir le diagramme de Clausius-Clapeyron donne en principe une indication sur le
niveau des contraintes internes auquel est soumis l’alliage. La géométrie des différentes
éprouvettes étant similaire, les valeurs des flèches seront directement comparables.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
96
Nous avons réalisé pour chaque échantillon quatre cycles de température successifs
entre T= 10°C et T= 130°C. Cette limite est très inférieure à la température de la relaxation α
associée à la transition vitreuse de la résine mesurée dans la gamme de fréquence de la
montée en température (170°C à 1Hz et 160°C à 10-2 Hz) sur un composite unidirectionnel
(UD) sollicité autour de l'axe des fibres (Figure II-9). Néanmoins on peut noter dès la
température ambiante une augmentation de la tangente de l'angle de perte caractéristique de
mouvements moléculaires à grande échelle.
La montée en température se fait par effet joule en faisant circuler un courant électrique
dans le fil de TiNiCu. Deux types d'essai ont été menés :
− un essai qualifié d’essai d'activation "lent", c'est à dire que nous avons fait
croître la température par une croissance lente de l’intensité par paliers de
0.01A. Le courant de chauffage est amené jusqu'à 0.35A. Cette valeur permet
d'atteindre la température de 130°C.
− un essai dit "rapide" : l’intensité est au contraire dans ce cas portée à 0,35
ampère en 15 secondes.
Afin de refroidir le fil au-dessous de Mf, nous avons utilisé de l'azote liquide.
La mesure de la température s'effectue à l'aide d'un thermocouple positionné au milieu
de l'éprouvette sur la face la plus proche de l'alliage. Un étalonnage préalable a été réalisé et
montre que la température mesurée est proche de celle de l'alliage (figure III-18).
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140Température du superficiel (°C)
Tem
péra
ture
du
SMA
(°C
)
Figure III-18 : Comparaison entre la température du fil et la température superficielle
composite
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
97
Les figures III-19 représentent les résultats obtenus dans le cas des échantillons D
éduqués sous contrainte dans le cas du premier type d'essai ("lent").
0 20 40 60 80 100 120 14062
64
66
68
70
72
Ms=55°C
Mf=31°C
Af=69°C
As=44°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(a)
0 20 40 60 80 100 120 14063
64
65
66
67
68
69
Af=68°C
As=43°C
Ms=55°C
Mf=30°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(b)
0 20 40 60 80 100 120 140
64
65
66
67
68
69
70
Af=68°C
As=40°C
Ms=54°C
Mf=30°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(c)
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7(a)
Temps(Sec)
Flèc
he(m
m)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.983mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.634mm
Température (°C
)
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6 (b)
Temps(Sec)
Flèc
he(m
m)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.983mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.519mm
Température (°C
)
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5flèche max : 0.46mmL:140mml:4.983mme:1.5mmlibre poutre:119mm
(c)
Temps(Sec)
Flèc
he(m
m)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
Température (°C
)
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
98
Figure III-19 : Evolution de la flèche et de la température en fonction du temps, évolution de
la température de transformation de phase dans le cas du matériau D (activation lente).
La figure III-20 présente l'évolution de la flèche et de la température en fonction du
temps pour le même type de matériau dans le cas de l'essai dit "rapide". Il n’y a pas de
différence sensible avec l’essai d’activation dit "lent" si ce n’est que la zone I est mieux
définie (voir page suivante). Nous avons également mesuré dans ce cas les températures de
transformation de phase mais elles ne peuvent pas refléter une température moyenne à un
instant précis.
0 20 40 60 80 100 120 140
64
65
66
67
68
69
70
Af=68°C
As=41°C
Ms=55°C
Mf=30°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(d)
0 2000 4000 6000 8000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5(d)
Temps(Sec)
Flèc
he(m
m)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.983mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.457mm
Température (°C
)
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
99
Figure III-20 : Evolution de la flèche et de la température en fonction du temps dans le cas du
matériau D (activation rapide).
Nous avons constaté l’existence de quatre zones distinctes :
− Zone I : phase martensitique (T°<As), dans ce domaine de température la flèche du
composite adaptable est "négative". Cet effet a d'ailleurs été observé par différentes
auteurs (Hebda et al. 1995, Jonnalagadda et al. 1997, Choi et Salvia 2000). On peut
penser en première approche que le composite se déforme sous l’effet de la
dilatation thermique de la martensite.
− Zone II : phase austénitique, raccourcissement du NiTiCu associé à la
transformation martensite-austénite : (effet mémoire : la flèche importante est cette
fois "positive");
− Zone III : refroidissement, transformation inverse austénite-martensite et retour
élastique du composite hybride vers sa forme d’origine.
− Zone IV : fin du refroidissement et passage au dessous de Mf.
Le même type d’essai a été réalisé avec les autres échantillons (A, B et C). On
trouvera les résultats globaux obtenus dans l’ANNEXE 8.
0 100 200 300 400 500
-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
Flèche (mm) Température (°C)
Temps (Sec)
Flèc
he (m
m)
20
40
60
80
100
120
140
IV
IIIII
I
Température (°C
)
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
100
IV.3.1- Estimation des température de transition de phase pendant l’essai
Bien que les températures enregistrées pendant les cycles de température ne soient pas celles
des fils d’alliage à mémoire et n’en donnent qu’une valeur par défaut, elles sont relativement
proches (figure III-18). Il est, donc, intéressant de comparer les valeurs estimées des
températures caractéristiques rassemblées dans le tableau (III-5) à celles qui ont été mesurées
lors de l’établissement du diagramme de Clausius-Clapeyron
Il est important de remarquer que dans cette partie de notre travail les fils d’alliage à mémoire
ne sont plus utilisés comme uniquement actionneurs mais aussi comme capteurs. La résistivité
du NiTi varie en fonction de la température, de la contrainte appliquée et de la proportion des
phases en présence. L’utilisation des alliages à mémoire comme capteur dans une situation où
ces paramètres varient simultanément est donc complexe et quelques études précédentes
(Carballo, 1995 ; Wu, 1999) ne sont guère convaincantes. Nous l’avons néanmoins tenté.
Type Cycle Mf (°C) Ms (°C) As (°C) Af (°C)
A 1 22 54 44 69
" 2 26 55 40 69
" 3 27 57 40 69
" 4 28 56 40 69
B 1 30 55 41 69
" 2 27 55 41 69
" 3 28 55 40 69
" 4 29 56 40 69
C 1 28 56 40 69
" 2 22 56 40 69
" 3 25 55 38 69
" 4 28 56 37 67
D 1 31 55 44 69
" 2 30 55 43 68
" 3 30 54 40 68
" 4 30 55 41 68
Tableau III-5 : Evolution des températures estimées de transformation de phase pour les
quatre échantillons.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
101
On peut tirer de ce tableau trois conclusions principales:
• ces valeurs varient peu d’un échantillon à l’autre et d'un cycle à l'autre.
• les valeurs de la température de changement de phase As et l'analyse des diagrammes de
Clausius-Clapeyron paraissent indiquer que les contraintes internes subies par les fils
enchâssés dans la matrice composite sont proches de –20MPa avant activation. Les
températures de changement de phase Af sont en revanche légèrement plus élevées que
celles mesurées sous contrainte nulle pour l’établissement des diagrammes de Clausius-
Clapeyron. Ce résultat peut-être expliqué par le fait que le composite s'oppose à la
contraction de l'alliage et le met en traction.
• on constate une inversion entre les températures Ms et As (par rapport au diagramme de
Clausius-Clapeyron, cf. p64) pour les fils engagés dans le composite.
On peut noter, en outre, que l'insertion dans le composite diminue l'amplitude de la variation
relative de résistance électrique, ce qui laisse supposer que la transformation n'est pas totale
dans le composite (figure III-21).
-0,05
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Température (°C)
DR
/R
(a) Fil éduqué, à 77 MPa
(b) Composite hybride fil éduqué, à 500 MPa
(a)
(b)
Figure III-21 : Variation de RE en fonction de la température pour deux types de matériaux.
(a) fil éduqué puis sous 77MPa (b) composite hybride fil éduqué puis sous 500MPa.
Ces résultats intéressants dans leur principe seront repris dans le cadre de la modélisation de
nos résultats.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
102
IV.3.2- Evolution de la flèche : influence des conditions d’élaboration
La figure III-22 représente l’évolution de la flèche en fonction de la température pour
l’ensemble des échantillons pour le premier cycle.
Echantillon A, B, C et D pour 1ère cycle
-0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0 20 40 60 80 100 120 140
Température (°C)
Flèc
he (m
m)
Echantillon AEchantillon BEchantillon CEchantillon D
AB C
D
Figure III-22 : Evolution de la flèche en fonction de la température pour les différents
systèmes au premier cycle
Les meilleurs résultats sont obtenus dans le cas des échantillons D pour lequel l’alliage à
mémoire a été éduqué et a été soumis pendant l’élaboration à une contrainte de 500 MPa afin
d'éviter la transformation austénite-martensite. Dans le cas des autres échantillons le schéma
général du cycle 10°C ; 120°C n’est pas différent du précédent même si l’amplitude des
déformations induites par le chauffage sont légèrement inférieures à partir de 80°C (fmax (C) =
0,8 fmax (D) par exemple).
Pour l’échantillon C pour lequel l’alliage à mémoire a été également éduqué mais qui n’a pas
été soumis pendant l’élaboration à une contrainte de 500 MPa, on peut raisonnablement
penser que le traitement d’éducation a créé dans les deux cas (C et D) les sites de germination
nécessaires au développement d’une martensite orientée pendant les refroidissements
successifs et que la mise sous contrainte (500 MPa) pendant l’élaboration améliore cette
situation.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
103
En revanche, les résultats obtenus sur les échantillons A et B pour lesquels l’alliage à
mémoire a été simplement étiré à l’ambiante de 8% avant l’insertion dans le composite avant
sa cuisson, sont plus étonnants. En effet, l’alliage n’est dans cette séquence de traitement
thermomécanique traité que pour un effet mémoire simple. Or la déformation maximale
obtenue à 130°C est du même ordre, et légèrement même supérieure à celle observée sur
l'échantillon C. On doit se souvenir que dans le cas de l’échantillon simplement étiré (A), une
contrainte de l’ordre de 20 MPa a été appliquée pendant l’élaboration du matériau hybride
afin d’assurer un bon alignement des fils d’alliage. Il semble donc que même une faible
contrainte suffit pour polariser au moins partiellement la martensite pendant le premier
refroidissement. Il apparaît donc un effet mémoire au premier réchauffement. Après ce
premier cycle l’échantillon retourne à sa forme initiale grâce au retour élastique de la matrice
composite et cette force de rappel induit à nouveau une martensite orientée. On assiste donc à
un phénomène d’autoéducation de l’alliage dans le composite hybride actif. L’application
d’une contrainte de 500 MPa suffisante pour éviter la transition martensite-austénite pendant
la cuisson n'améliore pas ce processus d’apprentissage.
Il s’agit là d’un résultat important qui peut simplifier sensiblement la préparation des
composites hybrides puisque l’éducation de l’alliage à mémoire pour un effet double sens
avant l’insertion dans le composite ne parait pas indispensable.
Dans tous les cas l’alliage à mémoire semble se transformer entre 40°C (As) et 70°C.(Af)
(températures estimées par les mesures de résistance électrique) . Dans ces conditions la
déformation de l’échantillon devrait être maximale vers 70°C. Ce n’est à l’évidence pas le cas
puisque la déformation se poursuit jusqu’à la température superficielle de 130°C, même si la
vitesse de déformation diminue sensiblement à partir de la température Af estimée. En fait, la
détermination des températures de transformation par les méthodes des tangentes doit donner
une température de ralentissement du phénomène plutôt qu'une température de fin de
transformation.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
104
IV.3.3- Evolution de la flèche maximale avec le cyclage thermique
Nous constatons que la flèche maximale est atteinte lors du premier cycle de chauffage
pour chaque échantillon. Cette flèche est comme nous le montrerons dans le modèle
dépendante de la fraction volumique de NiTi dans le composite (Friend et Morgan 1995) et de
la fraction de martensite transformée par chauffage.
Nous notons également que la flèche diminue au cours des premiers cycles avant de se
stabiliser. Ce phénomène est mis en évidence sur les figure III-23et figure III-24. Dans ce cas,
cette décroissance peut être liée à l’altération de l'interface fil / matrice qui a certainement
tendance à fluer (tgδ varie de 10-2 à 0,2 pour le composite UD sollicité autour de l'axe des
fibres) au cours de l'activation
Enfin, la flèche maximale est obtenue avec l'échantillon D éduqué sous contrainte
quelque soit le cycle considéré, mais les valeurs déterminées pour les éprouvettes A et B sont
relativement proches ce qui confirme la conclusion du paragraphe précédent. En revanche,
l'échantillon C ne présente pas un bon comportement en fonction du cyclage. Ce phénomène
résulte probablement d'une mauvaise fabrication (polymérisation de la résine, mise sous
tension).
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150Température (°C)
Flèc
he (m
m)
Cycle 1
Cycle 2Cycle 3
Cycle 4
Figure III-23 : Evolution de la flèche en fonction de la température dans le cas de matériau D.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
105
Echantillon A, B, C et D pour 4ème cycle
-0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0 20 40 60 80 100 120 140
Température (°C)
Flèc
he (m
m) Echantillon A
Echantillon BEchantillon CEchantillon D
ABC
D
Figure III-24 : Evolution de la flèche en fonction de la température pour les différents
systèmes au quatrième cycle
Unité : mm
CYCLE 1 CYCLE 2 CYCLE 3 CYCLE4
Echantillon A 0.552 0.479 0.432 0.427
Echantillon B 0.525 0.496 0.411 0.389
Echantillon C 0.465 0.399 0.373 0.368
Echantillon D 0.634 0.519 0.46 0.457
Tableau III-6 : Valeurs de la flèche pour les essais de poutre cantilever
IV.4- Conclusion
Les comportements des matériaux A, B, C et D sont globalement parallèles et les
déformations maximales obtenues dépendent peu des conditions thermomécaniques même si
l'échantillon D (éducation + contrainte de 500 MPa) présente la flèche maximale la plus
importante.
Chapitre III : Mise en œuvre et caractérisation mécanique du matériau composite hybride
106
Dans le cas de l'échantillon A, le fil a été pré-étiré à 8% et cuit sans contrainte. Nous
avons observé une évolution de flèche dans la même direction (positive) que celle donnée par
les autres échantillons. Dans ce cas nous sommes en principe à l’origine dans une situation
d'effet à mémoire de forme simple (EMFS); mais l’expérience montre qu’un effet
d’autoéducation permet une déformation réversible pour les activations suivantes.
L'échantillon B a été réalisé en maintenant les fils de NiTi sous contrainte pendant la
cuisson afin d'empêcher le déclenchement de la transformation austénitique. Concernant
l'évolution de la flèche sur l'éprouvette B qui satisfait dès sa fabrication à une situation d'effet
mémoire double sens assisté (EMSA), nous pouvons constater que nous avons obtenu des
résultats identiques aux précédents.
Les résultats obtenus sur les échantillons C et D ne sont pas étonnants dans la mesure où
ils ont été élaborés pour présenter un effet mémoire de forme double sens.
Par ailleurs, la flèche maximale obtenue dans le cas D est supérieure à celle observée sur
l’échantillon C pour les raisons rappelées au paragraphe précédent. Dans le cas de
l'échantillon D les fils ont été maintenus sous contrainte pendant la cuisson .et la résistance au
cisaillement de l’interface est maximale (tableau III-3). Il est probable que les forces de
recouvrement sont mieux transmises à la matrice.
Dans le cas D, nous avons fait un essai d'activation rapide, on observe au début de
l’évolution une évolution de la flèche dans le sens négatif causée par la dilatation de la
martensite avant la température As.
Nous avons constaté que les valeurs de flèches des échantillons A, B, C, et D ont
diminué petit à petit au cours des cyclages successifs. Ce phénomène a pour conséquence une
perte substantielle de l'effet mémoire global du composite hybride.
Il est probable que l'interface fil d’alliage - matrice s’est dégradé au cours des cyclages,
et ceci a pour conséquence une décroissance du transfert de charge du fil à la matrice
organique renforcée de fibres de verre.
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
107
CHAPITRE IV :
Modélisation et interprétation des résultats
CHAPITRE IV :
Modélisation et interprétation des résultats
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
108
Chapitre IV :Modélisation et interprétation des résultats
I Rappels des modèles ....................................................................................................................................................... 109I-1 Modèle de Tanaka (1986).........................................................................................................................................109I-2 Modèle de Liang et Rogers (1990)..........................................................................................................................111I-3 Modèle de Brinson (1993, 1996).............................................................................................................................112I-4 Modèles divers ...........................................................................................................................................................113
II Application du modèle phénoménologique unidirectionnel............................................................................... 113II-1 Analyse mécanique du composite hybride assimilé à un bilame .....................................................................114II-2 Application du modèle phénoménologique et discussion des résultats ..........................................................116
III Conclusion...................................................................................................................................................................... 123
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
109
Chapitre IV :Modélisation et interprétation des résultats
La prévision du comportement des alliages à mémoire implique l’établissement de modèles
décrivant l’état du matériau à partir des trois variables essentielles : la contrainte, la
déformation et la température. Nous rappellerons brièvement ici quelques-uns uns parmi les
plus simples des très nombreux modèles qui ont été proposés (et qui continuent de l’être)
décrivant raisonnablement ce comportement.
Nous développerons les modèles phénoménologiques unidimensionnels basés sur l’hypothèse
que l’état du matériau ne dépend que de l’état initial et de l’état final et que les paramètres qui
entrent dans le modèle sont expérimentalement accessibles. Ces modèles ignorent en
particulier l’effet, de la vitesse de sollicitation dont on a pu montrer cependant qu’elle n’était
pas toujours négligeable. (H.. Prahlad & I. Chopra 2000), mais nous montrerons qu’ils sont
suffisants pour décrire nos résultats.
I Rappels des modèles
I-1 Modèle de Tanaka (1986)
Tanaka a, le premier, proposé de représenter le comportement thermomécanique des alliages à
mémoire de forme pendant les transformations de phase directe austénite-martensite et inverse
martensite-austénite par la relation unidimensionnelle suivante :
))(()TT())((E 0000 ξ−ξξΩ+−Θ+ε−εξ=σ−σ (IV-1)
où l’indice 0 se rapporte à l’état initial. ξ est la fraction volumique de martensite ; E est le
module d’élasticité, Θ le coefficient thermoélastique et Ω une constante appelée "coefficient
de transformation". On suppose que le module du composite formé par le mélange des deux
phases austénite et martensite est donné par une loi des mélanges :
E(ξ) = EAusténite + ξ (EMartensite - EAusténite) (IV-2)
où EAusténite et EMartensite sont respectivement les modules de l’austénite et de la martensite. Le
"coefficient de transformation" est donné par :
Ω(ξ) = − ε max E(ξ) (IV-3)
où εmax est la déformation maximale recouvrable dans un effet mémoire.
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
110
Ce modèle n’est évidemment exploitable que si l’on dispose d’une relation donnant la fraction
volumique de martensite ξ en fonction de la température et/ou de la contrainte appliquée.
Tanaka a proposé pour la transformation austénite martensite :
)b)TM(a(exp1 MSMMA σ+−−=ξ → (IV-4a)
avec : )MM()01,0(lna fsM −= et MMM Cab =
et pour la transformation martensite austénite
)b)TA(a(exp ASAAM σ+−=ξ → (IV-4b)
avec : )AA()01,0(lna fsA −= et AAA Cab =
Les coefficients d’influence de la contrainte CA et CM ainsi que les quatre températures de
transformation sous contrainte nulle Ms, Mf, As, et Af sont déterminées expérimentalement.
En particulier, CA et CM sont les pentes des droites qui, dans le plan de Clapeyron, séparent les
domaines d’existence des phases.
Ce modèle a été conçu dès l’origine pour décrire aussi bien le comportement superélastique
que l’effet mémoire libre ou bloqué (avec apparition d’une contrainte). Dans le cas de l’effet
mémoire libre où l’alliage n’est soumis à aucune contrainte, (IV-1) se simplifie en (IV-4) :
0)()()()(E 00 =ξ−ξξΩ+ε−εξ (IV-5)
On peut, en effet, négliger les effets thermiques ( 9. 10-4 ) devant l’effet mémoire ( 6.10-2 ).
Dans l’effet mémoire bloqué c’est la déformation qui reste nulle et on développe une
contrainte. L'expression (IV-1) se réduit à (IV-5) (en négligeant encore l’effet thermique) :
))(( 00 ξ−ξξΩ≈σ−σ (IV-5)
En fait, ces deux cas "limites" ne correspondent pas à la situation rencontrée dans les
composites hybrides où on fait appel à la notion d’"effet mémoire contrôlé". On dit qu’il y a
effet "mémoire contrôlé" quand interviennent à la fois la température et la contrainte. Deux
options sont classiquement possibles :
1. on applique une contrainte constante et cette contrainte intervient dans (IV-4a) et (IV-
4b)
2. la contrainte appliquée est supposée varier proportionnellement à la déformation de
restauration. C’est le cas où l’actionneur en alliage à mémoire (fil de longueur L et
section S) est en série avec un ressort (de constante de rappel K) (Liang & Rogers
1990) (figure IV-1).
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
111
F1 F2
KL, S
AMF
F1 F2
KL, S
AMF
Figure IV-1 : Configuration expérimentale pour l’obtention d’un "effet mémoire contrôlé".
On part de la position d’équilibre à déformation nulle ε0 à la température T0. Si à la
température T, l’alliage à mémoire présente une déformation relative ε et donc une
contraction ((ε−ε0).L), ceci entraîne l’existence d’une force de rappel )(LKF 02 ε−ε−= . Cette
force est équilibrée par la force F1 associée à la contrainte développée dans l’alliage :
)(SF 01 σ−σ−= . Comme F1 + F2 = 0, il vient :
)(SLK
)( 00 ε−ε−=σ−σ (IV-7)
En substituant (IV-5bis) dans la relation (IV-1) on obtient :
)()()TT()LKS)(E
1()( 000 ξ−ξξΩ+−Θ=ξ+σ−σ (IV-8)
La connaissance de la température et de la fraction relative de martensite (ξ(Τ) ) permet le
calcul de la contrainte (et celui de la déformation par la relation (IV-7)).
I-2 Modèle de Liang et Rogers (1990)
Le modèle simple de Tanaka a été souvent repris et développé.sous des formes diverses.
L’approche de Liang et Rogers en diffère uniquement par les relations choisies pour décrire
l’évolution de la fraction volumique de martensite en fonction de la température et de la
contrainte pour la transformation Austénite- Martensite et pour la transformation Martensite-
Austénite. Les relations (IV-4a) et (IV-4b) sont respectivement remplacées par (IV-4a bis) et
(IV-4b bis) :
21
)b)MT(a(cos21 A
MfMA
MA
ξ++σ+−ξ−=ξ → (IV-4a bis)
)1)b)AT(a((cos2 AsAM
AM +σ+−ξ=ξ → (IV-4b bis)
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
112
où : )AA(a sfA −π= , AAA Cab −= , )MM(a fsM −π= et MMM Cab −=
ξΑ et ξM sont les fractions volumiques initiales d’austénite et de martensite dans les
transformations Austénite - Martensite et Martensite - Austénite. Les autres symboles ont les
mêmes significations que dans le modèle de Tanaka.
I-3 Modèle de Brinson (1993, 1996)
Les modèles simples précédents décrivent de façon raisonnable les résultats expérimentaux
aussi bien en fonction de la température que de la déformation appliquée mais, dans les deux
cas, le comportement global est relié à la fraction volumique totale de martensite par le
coefficient Ω.
Brinson a, pour sa part, fait remarquer qu’il est nécessaire de distinguer entre la martensite
d’origine thermique ξΤ où les variantes sont réparties entre les orientations
cristallographiquement possibles pour minimiser l’énergie élastique de déformation, et la
martensite d’origine mécanique ξS. C’est, en effet, ce second type de martensite orientée par la
déformation à froid (ou "démâclée" suivant l’expression utilisée dans cette littérature), qui est
à l’origine de l’effet mémoire. Brinson a donc complété le modèle précédent en conservant les
mêmes hypothèses unidimensionnelles mais en séparant les deux composantes de la
martensite avec la relation :
.TS ξ+ξ=ξ (IV-9)
La fraction volumique participe dans son ensemble à l’évolution du module (voir expression
IV-2), alors que seule la fraction ξS est à l’origine de la déformation et/ou de la contrainte
polarisée qui apparaît au moment du changement de phase. Dans les cas où il subsiste une
fraction volumique importante de martensite thermique le modèle de Brinson rend
effectivement mieux compte de certains résultats expérimentaux (Brinson 1997).
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
113
I-4 Modèles divers
On peut, en première approximation, les classer en deux grandes catégories :
• les modèles phénoménologiques directement inspirées du traitement unidimensionnel
de Tanaka qui proposent a priori des lois de comportement identifiables par une série
d’expériences, ((Barrett 1995, Armstrong 1996, Naito & al. 2001)
• et les modèles dits "microscopiques" qui tentent de s’appuyer sur une analyse à
l’échelle du cristal et la connaissance des cinétiques de transformation de phase
(Patoor & al.1988, Cherkaoui & Berveiller 2000, Lu & Weng 2000, Lexcellent &
Rejzner.2000, Amalra & al. 2000). Ces modèles nécessitent par ailleurs la
connaissance de paramètres plus difficilement accessibles
II Application du modèle phénoménologique unidirectionnel
au cas du composite hybride
Les actionneurs utilisés dans ce travail sont des fils fins et il apparaît donc raisonnable de faire
appel pour la modélisation quantitative de nos expériences à un modèle unidirectionnel. Par
ailleurs, les approches phénoménologiques plus complexes développées depuis le travail de
pionnier de Tanaka ne nous ont pas paru apporter de progrès significatifs compte tenu de la
précision des résultats expérimentaux. C’est pourquoi nous avons choisi d’appliquer le
modèle phénoménologique de Tanaka étendu par le modèle de Liang et Rogers au cas où
l’alliage à mémoire est en série avec un ressort antagoniste.
Cette modélisation aurait pu être également réalisée dans le cadre d’une technique par
éléments finis (Grando 1997), mais nous avons préféré un modèle analytique qui permet de
mettre directement en évidence l’influence des divers paramètres.
Nous sommes, dans le cadre de ce travail, dans une situation "d’effet mémoire contrôlé" où il
existe une contrainte appliquée qui est au premier ordre proportionnelle à la déformation de
restauration de l’alliage à mémoire. Le ressort est simplement ici placé en parallèle. En fait la
contraction de l’alliage entraîne aussi une flexion de l’ensemble et le composite se comporte
donc comme un ressort. Nous resterons dans le cadre de l’élasticité linéaire.
L’usage de l’expression (IV-8) suppose la connaissance d’une relation exprimant dans le cas
du composite hybride la relation linéaire entre la déformation de l’alliage et la contrainte qu’il
supporte. Nous l’obtiendrons grâce à une analyse du comportement mécanique de ce
composite hybride.
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
114
II-1 Analyse mécanique du composite hybride assimilé à un bilame
Le composite hybride comportant quatre fils, figure (IV-2a) est assimilé pour le calcul à un
bilame, figure(IV-2b) de largeur b et d’épaisseurs respectives :
• h1 épaisseur du composite époxy-fibre de verre (matrice du composite, hybride)
• h2 épaisseur de la lame fictive en alliage à mémoire
h1
h2
hb
φ
≡≡
(a) (b)
Figure IV 2 : Composite hybride équivalent
La section de cette lame fictive est égale à la somme des sections des fils d’alliage à mémoire:
b4nh 22 Φπ= (IV-10)
La déformation en compression-flexion de ce bilame sera due à une dilatation différentielle de
ses composants et à la déformation de l’alliage associée à un effet mémoire qui sera dans
notre cas largement majoritaire (~ 100 fois). Nous négligerons donc une variation de
température du composite.
On suppose également, qu’il n’y a pas glissement entre le composite et la lame "fictive"
d’alliage. Comme il y a contraction de l’alliage préalablement déformé à l’état martensitique
le composite "matrice" sera mis en compression par l’A.M.F qui sera lui en tension. En
conséquence, il apparaît une courbure du bilame concave du coté de l’alliage (flèche >0)
(figure IV 3a). On notera que la transformation martensite-austénite est ici fonction à la fois
de la température et de la contrainte. Examinons le comportement d’un élément du bilame
limité par les deux sections x, x' et y, y' (figure IV 3b) :
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
115
ρρ
AMF
(a)
ρρ
AMF
(a)
Figure IV 3 : Bilame : (a) flèche ; (b) analyse du comportement du bilame
L’analyse du comportement macroscopique du bilame est simplifiée par la très faible
épaisseur de la lame "fictive" d’alliage. Comme les modules du composite et de l’alliage sont
du même ordre le plan neutre de l’éprouvette composite reste au premier ordre le plan neutre
du bilame et la forme macroscopique est donnée par le composite travaillant en compression
et en flexion. Nous considérerons que l’alliage à mémoire est sollicité en traction pure.
La force de compression F1 exercée à l’interface situé à une distance ~ h /2 du plan neutre par
l’alliage sur le composite peut être remplacée par le système équivalent en force constitué par
la force 'F1 (effort de compression appliqué normalement au centre de gravité de la section du
composite ) et le couple M1(F1, "F1 ) tel que M1 2hF1= . Le système étant en équilibre,
l’alliage à mémoire est sollicité en traction par une force ,FF 12 −= et le moment M2(F2, 'F1 )est
égal et opposé à M1. Il vient si ρ est le rayon de courbure de la fibre neutre (grand devant
h) : M1 ρ= cc IE où le produit cc IE est la rigidité en flexion du composite avec 12hbI 3c=
αα
δαδα
ρρ αα/2
H A
yy’
xx’
f δαδα
(b)
0
)
))
F2
F1
F1’’
F1’
δαδα >> << h1
h2
h
AMF
Fibre neutre
??ρραα
δαδα
ρρ αα/2
H A
yy’
xx’
f δαδα
(b)
0
)
))
F2
F1
F1’’
F1’
δαδα >> << h1
h2
h
AMF
Fibre neutre
??ρρ
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
116
et Ec le module du composite "matrice", d’où. .6hbEFF 2c21 ρ−=−= Nous avons donc accès
à la contrainte de traction supportée par l’alliage quand le composite hybride prend un rayon
de courbure ρ.
ρ==σ
2
2c
2
2
h6hE
hbF (IV-11)
La déformation globale de l’alliage est également fonction de ρ. En effet, la longueur αδρ=l
de l’élément de bilame est conservée dans le plan neutre et la longueur développée à la
distance 2h1−ρ est .)2h( δα−ρ=∆+ ll La déformation εf due à la flexion de la partie
composite du matériau hybride est donc:
ρ−=ε=∆ 12h
fll (IV-12a)
A cette déformation εf due à la flexion de la partie composite du matériau hybride il faut
ajouter la déformation relative εc due à la compression :
hbEFc
c =ε (IV-12b)
La combinaison des expressions (IV-11) à (IV-12b) donne la déformation totale :
σ−=ρ−=εc
2
Ehh4h
32 (IV-13)
II-2 Application du modèle phénoménologique et discussion des résultats
En substituant (IV-13) dans l’expression (IV-1) on obtient :
)()TT(hh
E)(E41)( 00
2
c0 ξ−ξΩ+−Θ=
ξ+σ−σ (IV-14)
Pour calculer l’évolution de la fraction volumique de martensite en fonction de la température
on peut utiliser les lois phénoménologiques proposées par Tanaka modifiées par Liang et
Rogers (§ IV 1) et simplifiées Armstrong (1994) :
−σ+
−−−ξ=ξ
)AA(1
C)AA()AT(1
sfAsf
s0 (IV-15)
Dans nos conditions expérimentales la martensite est totalement orientée par l’écrouissage et
ξ0 =1. Nous posons Ω = − εmax EA, σ0 = 0 (pour T<AS) et nous négligeons la déformation
d’origine thermique devant l’effet mémoire. L'expression (IV-14) devient :
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
117
)AA()AT(E
)AA(1
CE
hh
EE41
sf
sAmax
sfA
Amax2
c
A
−−ε+
−ε−=
+σ (IV-16)
A partir des valeurs de la contrainte obtenues grâce à cette expression il est possible de
remonter au rayon de courbure ρ (expression IV-11) et donc à la flèche prévue dans le cadre
de ce modèle phénoménologique. En confondant la corde et l’arc dans le cas des grandes
valeurs de ρ (figure IV 3a), il vient :
2L)2(sinLf α≈α≈ (IV-17a)
où L est la longueur de la poutre à partir de l'encastrement. Sachant que ρ=α L d'où :
ρ≈2L
f2
(IV-17b)
A partir de l'expression (IV-11), il vient :
)T(hh
hEL3
)T(f 2
c
2
σ≈ (IV-17c)
Cette expression met en évidence que l’accroissement de la flèche passe évidemment par une
diminution de la raideur du composite "ressort" (en jouant sur le module et l’épaisseur de la
lame composite ) et par une augmentation de la fraction volumique de l’alliage à mémoire.
La relation (IV-17) ne peut être directement résolue en σ (Τ) que si le module de l’alliage E
est considéré comme constant. Un calcul pas à pas sera mené en estimant pour chaque
intervalle de température la proportion relative de martensite à partir de l’expression (IV-2).
La figure IV-4 compare l'évolution expérimentale de la flèche en fonction de la température
obtenue au premier essai (lent) dans le cas d’un alliage éduqué et maintenu sous contrainte
pendant l’élaboration du composite et le résultat du calcul ainsi que la variation relative de la
résistance électrique associée.
Le calcul est effectué à partir des valeurs des paramètres rassemblées dans le tableau IV-1
Ec (GPa) = 52 h (mm) = 1,5 Φ (µm) = 120
EMartensite (GPa) = 26 b (mm) = 5 εmax = 6.10-2
EAusténite (GPa) = 67 L (mm) = 105 Af – As (°C) = 25
CAmoyen (MPa/°C) = 6 n fils = 4
Tableau IV-1 : Paramètres utilisés pour le modèle
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
118
Le module du composite est déterminé à la température ambiante par la méthode de la poutre
vibrante avec les conditions aux limites libre-libre. Le coefficient CA est la pente des droites
du diagramme de Clausius-Clapeyron séparant les domaines d’existence des phases (Chapitre
II). La différence entre les températures de fin et de début de transformation martensite
austénite est celle déterminée par la mesure de la résistance électrique in-situ dans le
composite pendant l'activation de celui-ci (figure IV-4).
Figure IV-4 : Variations de la flèche et de la résistance relative en fonction de la température
pour les deux types d'activation dans le cas du composite hybride réalisé avec des fils
d'alliages éduqués et maintenus sous contrainte pendant l'élaboration
Dans un premier temps nous considérerons les résultats obtenus lors d'une activation "lente"
(T croissant de 20°C à 110°C) pour laquelle les températures enregistrées pendant les cycles
de températures sont relativement proches de celles des fils d’alliage à mémoire. On peut dans
un premier temps distinguer trois domaines à partir des variations de la résistance électrique.
§ Domaine I : L'alliage est à l'état martensitique (T°<As). Dans ce domaine de température
le composite adaptable ne se déforme pas, la déformation d’origine thermique de l'alliage
étant très faible, ce qui permet de négliger cet effet dans le modèle. La fin du domaine
correspond à la température As mesurée par la variation de la résistance électrique de
l'alliage inséré dans le composite.
-0,2
-0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Température (°C)
Flè
che
(m
m)
-0,02
0
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
R/R
(a) (b)
Flèche (essai lent)Flèche (essai rapide)
Modèle
R/R (essai "rapide")R/R (essai "lent")
Vitesse de transf. (x10)
Domaine I Domaine II Domaine III
-0,2
-0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Température (°C)
Flè
che
(m
m)
-0,02
0
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
R/R
(a) (b)
Flèche (essai lent)Flèche (essai rapide)
Modèle
R/R (essai "rapide")R/R (essai "lent")
Vitesse de transf. (x10)
Flèche (essai lent)Flèche (essai rapide)
Modèle
R/R (essai "rapide")R/R (essai "lent")
Vitesse de transf. (x10)
Flèche (essai lent)Flèche (essai rapide)
ModèleModèle
R/R (essai "rapide")R/R (essai "rapide")R/R (essai "lent")R/R (essai "lent")
Vitesse de transf. (x10)Vitesse de transf. (x10)
Domaine I Domaine II Domaine III
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
119
§ Domaine II : Le raccourcissement du NiTiCu associé à la transformation martensite-
austénite donne une flèche positive. Ce domaine présente deux zones distinctes dans la
variation de la flèche :
− Zone (a) : La variation de la flèche est linéaire, mais la pente est 10 fois inférieure à
celle prévue par le modèle.
− Zone (b) : comprise entre 53 et 69°C où la courbe expérimentale peut s’interpréter en
première approximation dans le cadre de la théorie phénoménologique présentée
même si la pente observée est légèrement plus faible que celle obtenue par le modèle ;
il est probable que la différence observée est liée au comportement anélastique de la
résine époxyde (d'autant plus marqué que la température augmente) qui serait
responsable d’un fluage locale de la gaine de matrice entourant l'alliage ; nous
discuterons ce point par la suite.
La différence de comportement entre la zone (a) et la zone (b) semble indiquer que c'est la
vitesse de transformation qui joue un rôle essentiel dans le phénomène d'activation.
L'activation commence réellement quand la vitesse de transformation est suffisante
(proche du maximum de la vitesse). Ceci est cohérent avec un fluage local évoqué plus
haut.
• Domaine III qui va de 70°C à 110°C et où il n’est plus raisonnablement possible de
comparer la courbe expérimentale et le modèle. L’existence de ce dernier domaine est
néanmoins en accord avec la mesure de l’évolution de la résistance de l’alliage déterminée
"in situ" pendant l’activation du composite hybride : l’alliage à mémoire semble, en effet,
pouvoir se transformer entre 44°C (As) et 69°C.(Af) (températures estimées par les mesures
de résistance électrique). Le modèle prédit l’apparition de contraintes très élevées de
l'ordre de 110MPa et des fractions volumiques de martensite transformée faibles et
inférieures à 8% pour la température de 70°C. L'examen des diagrammes de Clausius-
Clapeyron indique que pour le niveau de contrainte calculé, la température de
transformation Af devrait se situer aux environs de 88°C. Dans notre cas le modèle
surestime cette contrainte, du fait du comportement d'anélasticité marqué du matériau hôte,
qui engendre un transfert de la déformation de l’alliage au composite environnant plus
faible et par conséquent une résistance à la contraction associée à l’effet mémoire moindre
que prévu par le modèle. Il semble néanmoins étonnant que la température de fin de
transformation de l’alliage enchâssé dans le composite se situe au même niveau que celle
de l'alliage seul. En outre, dans ces conditions la déformation de l’échantillon devrait être
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
120
maximale vers 70°C. Ce n’est à l’évidence pas le cas puisque la déformation se poursuit au
delà de 110°C même si la vitesse de variation de la flèche diminue progressivement. Il est
donc probable que la mesure de Af par la méthode des tangentes sur la variation de la
résistance électrique ne marque pas, dans le cas d'un alliage soumis à une contrainte
croissante, la fin de la transformation, mais un ralentissement. Ceci pourrait expliquer la
forme particulière de la fin des courbes de résistance par rapport à celles observées sur
l'alliage non enchâssé (Chapitre II). La présence de contraintes de traction dans l'alliage à
la fin de l'essai peut expliquer la valeur élevée de Ms (54°C) observée au chapitre III par
rapport à celle déterminée sur le fil à contrainte nulle (44°C). A l'arrêt du chauffage, le
retour élastique du composite impose encore une déformation en traction à l'alliage tant
que le passage austénite martensite n'a pas lieu et de plus l'alliage à l'état austénitique se
contracte par abaissement de la température (effet faible), d'où la température Ms élevée.
Sur la figure IV-4 sont également portées les courbes (flèche et résistance) obtenues lors d'une
montée en température dite "rapide". Il n’y a pas de différence notable avec l’essai
d’activation dit "lent" dans l'allure des courbes si ce n'est au tout début de la transformation.
En effet on observe l'apparition immédiate d'une flèche négative (~-10-1). Ce phénomène
semble en première approximation être lié à un effet de dilatation de l'alliage comme nous
l'avons admis au chapitre III. Cependant du point de vue quantitatif, cette hypothèse n'est pas
plausible. En effet, le calcul montre, comme nous l'avons évoqué précédemment, que même
pour une augmentation de 100°C, la flèche associée à l'effet de dilatation thermique ne serait
que d'environ -10-4. Si le phénomène n'est pas lié à un effet thermique, il pourrait être associé
à des phénomènes diélectriques au niveau du polymère puisque la flèche minimum coïncide
avec l'arrêt d’augmentation de l'intensité (15s) et le décalage est complètement restitué après
cessation de celle-ci (Figure III-12). Il est certain que ce point devrait être analysé plus
finement. On peut noter de plus que les courbes de résistance et de flèche sont glissées vers
les basses températures par rapport à l'essai "lent" (écart d'environ 20°C, en considérant le
point d'inflexion des courbes de résistance électrique dans chacun des cas). Ce résultat parait
effectivement indiquer un état contraint pour l'alliage (~-120Mpa), même si l'écart est
important par rapport à la flèche mesurée. On peut évoquer une différence entre la
température superficielle et celle de l'alliage, mais l'écart doit être constant, les courbes de
résistances étant quasi parallèles.
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
121
En outre, l'analyse de la zone (b) dans l'essai rapide met en évidence une meilleure cohérence
avec le modèle. En effet, pour l'essai rapide la montée en température se passe 10 fois plus
vite que pour l'essai lent ce qui limite les phénomènes de relaxation du polymère.
Dans l'industrie les composites utilisés ont des séquences d'empilement complexes. Nous
avons donc réalisé des composites hybrides ±45° à partir de l'empilement de 16 plis d'un tissu
équilibré verre E/époxy de la société Hexcel Composites (épaisseur du pli = 0,18mm). La
méthode de fabrication est similaire à celle décrite chapitre III. Un seul type de traitement du
fil a été retenu : éduqué et soumis à une contrainte de 500 MPa pendant la cuisson. La matrice
étant dans ce cas type 180°C (contre 120°, pour l'unidirectionnel), la cuisson se fera donc à
180°C pendant 2h. sous vide. Cette contrainte est suffisante pour éviter la transformation
martensite/austénite lors de la "cuisson" (diagramme de Clapeyron, chapitre II). La figure V-5
donne la variation du module complexe en fonction de la température déterminée en torsion à
1Hz. L'axe de torsion se situe autour d'un axe à 45° par rapport aux axes d'orthotropie du
composite. On constate que :
§ la relaxation ω n'est pas apparente,
§ la relaxation α à 1Hz associée à la transition vitreuse est bien définie (pas d'effet de
sous-cuisson) et est située aux alentours de 170°C.
Figure IV-5 : Module complexe de torsion dans le cas du stratifié et du composite UD
sollicité à 1 Hz
0,001
0,01
0,1
1
0 50 100 150 200 250 300
Température (°C)
Log
(tan
δ)
1,00E+08
1,00E+09
1,00E+10Lo
g (G
')
(UD)(+/-45)
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
122
Les résultats des essais d'activation sont donnés sur la figure ci-dessous pour une poutre
cantilever de géométrie suivante : longueur 90, largueur 4,5 et épaisseur 1,4 mm avec 4 fils
d'alliage:
Figure IV-6 : Variations de la flèche et de la résistance relative en fonction de la température
pour les trois types d'activation dans le cas du stratifié ±45° hybride réalisé avec des fils
d'alliages éduqués et maintenus sous contrainte pendant l'élaboration
On peut tirer de cette figure trois conclusions principales :
§ comme dans le cas précédent on observe un déplacement des courbes vers les basses
température avec l'accroissement de la dérivée de l'intensité par rapport au temps (dI/dt)
ainsi que l'apparition d'une flèche négative pendant la phase d'augmentation de l'intensité.
Des essais menés à deux vitesses que l'on peut qualifier de rapide ((dI/ dt)1 = 0,13A/s) et
((dI/dt)2 = 0,09A/s), confirment ce point. Cette remarque illustre les difficultés à prévoir
lors d'une utilisation industrielle.
§ l'activation s'accélère au maximum de la vitesse de transformation indiquée par la mesure
de la résistance. Cet effet est néanmoins moins net que dans le cas précédent, du fait de la
rigidité plus faible du composite. En effet le module de l'ordre de 10MPa (fraction
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
20 30 40 50 60 70 80 90 100
Température (°C)
Flè
che
(m
m)
-0,04
-0,02
0
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
∆R
/R
(a) (b)
Domaine I Domaine II Domaine III
Flèche (essai lent)
Flèche (essai rapide (0,09A/s))
Flèche (essai rapide (0,13A/s))
Résistance (essai lent)
Résist. (essai rapide (0,09A/s))
Résist. (essai rapide (0,13A/s))
Modèle
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
20 30 40 50 60 70 80 90 100
Température (°C)
Flè
che
(m
m)
-0,04
-0,02
0
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
∆R
/R
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
20 30 40 50 60 70 80 90 100
Température (°C)
Flè
che
(m
m)
-0,04
-0,02
0
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
∆R
/R
(a) (b)
Domaine I Domaine II Domaine III
Flèche (essai lent)
Flèche (essai rapide (0,09A/s))
Flèche (essai rapide (0,13A/s))
Résistance (essai lent)
Résist. (essai rapide (0,09A/s))
Résist. (essai rapide (0,13A/s))
Modèle
Flèche (essai lent)
Flèche (essai rapide (0,09A/s))
Flèche (essai rapide (0,13A/s))
Résistance (essai lent)
Résist. (essai rapide (0,09A/s))
Résist. (essai rapide (0,13A/s))
Modèle
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
123
volumique de verre ~ 20 %), mesuré sur une poutre cantilever de géométrie identique à
celle de l'éprouvette hybride. On note, en outre, que les pentes de la zone (b)sont
identiques ce qui paraît indiquer que les effets de relaxation sont limités par rapport au cas
de l'unidirectionnel (figure V-5).
§ L'amplitude des déformées est très largement supérieure à celle observée dans le cas de
l'unidirectionnel, ce qui est cohérent avec la rigidité du composite. Néanmoins si l'on
considère le modèle, la pente observée dans la zone (b) est beaucoup plus importante que
celle prévue (la pente du modèle est proche de celle de la zone (a), ce qui est
probablement une coïncidence). En fait, le modèle considère le composite comme un
matériau homogène et est basé sur les lois classiques de la résistance des matériau. Cette
approche peut en première approximation être applicable au composite UD, les fibres
d'alliage étant dans le sens des fibres de verre et présentant un module similaire. Il n'y a
pas de couplage flexion/torsion comme dans le cas d'un stratifié 45° (même symétrique) et
le composite restant symétrique, pas de couplage membrane/flexion. Ce n'est pas le cas du
stratifiés où la déformée est complexe. Ce point a d'ailleurs été déjà soulevé par Schletcht
& Schulte, 1995 qui précisent que l'effet des AMF dans un composite sollicité en flexion
peut-être amplifié par la courbure du composite.
III Conclusion
En conclusion, et pour l’instant, les conditions de réalisation d’un composite adaptatif
constitué de fils en alliage à mémoire de forme enchâssés dans un composite à matrice
organique ne sont pas toutes maîtrisées comme le montrent à la fois l’analyse de la littérature
et les difficultés rencontrés pendant notre travail de recherche.
Il apparaît néanmoins que des systèmes adaptables sont réalisables et que toutes choses égales
par ailleurs, les meilleures conditions sont réunies dans le cas où l’alliage éduqué pour l’effet
mémoire double sens avant introduction dans la structure composite est maintenu pendant la
cuisson sous une contrainte suffisante pour éviter la transformation martensite-austénite au
premier chauffage. Cependant dans le composite avec insertion écroui simplement d'alliage
présente les même caractéristiques, ce qui simplifie beaucoup la réalisation.
Chapitre IV : Modélisation et interprétation des résultats
124
Par ailleurs, et comme nous l'avons signalé, la prise en compte plus précises des
caractéristiques physiques (thermiques, électriques) et mécaniques des stratifiés est nécessaire
pour tendre vers la maîtrise des systèmes composites hybrides.
Conclusion Générale
125
CONCLUSIONGENERALE
Conclusion Générale
126
Conclusion Générale
L’évolution des composites à matrice organique et renfort fibreux vers des matériaux actifs
peut être réalisée par l’introduction d’alliage à mémoire de forme.
En effet, les essais d’activation en configuration de poutre cantilever que nous avons
réalisés montrent que le changement de phase du nitinol produit une flexion des éprouvettes si
le fil est placé le plus loin possible de la fibre neutre.
On constate que cette flexion est générée par la force de recouvrement. Cette
déformation entraîne une modification de l’état de contrainte dans le matériau-système, et en
particulier au voisinage des fils. Pour cette raison, l’insertion de l’alliage dans le composite à
un emplacement approprié montre que le matériau devient "adaptatif", c’est à dire capable de
générer des efforts, ou des déformations, susceptibles de s’opposer aux sollicitations
extérieures ou de retarder une dégradation structurale.
Nous avons choisi les points plus importants mis en évidence tout au long de ce travail
pour réaliser le bilan des résultats obtenus. Ceux-ci sont présentés de la manière suivante :
Comportement électro-thermomécanique sous contrainte constante du fil d'alliage
Nous avons utilisé dans cette étude trois types d'échantillons avec des traitements
thermiques et mécaniques du fil d'alliage variés.
Différents niveaux de contraintes ont été appliqués à ces échantillons. Les résultats nous
permettent de déterminer la loi de Clausius Clapeyron et de montrer que plus la contrainte
appliquée est importante plus les températures de transformation de phase augmentent, ceci
de façon linéaire, dans le domaine exploré.
A partir de ces essais, nous avons constaté que pour la réalisation de composites
hybrides, en appliquant une contrainte de 500MPa à un fil brut de livraison recuit à 425°C,
pré-étiré à 8% ou éduqué, nous pouvons mettre en œuvre le composite jusqu’à 120°C en
évitant la transformation martensite-austénite.
Conclusion Générale
127
Caractérisation thermomécanique du composite hôte (spectrométrie mécanique)
Par spectrométrie mécanique, nous avons pu mettre en évidence les différents phénomènes de
relaxation dans la gamme de température de transformation de l’alliage et également
caractériser l’état microstructural de la matrice au sein des composites.
La relaxation sous-vitreuse ω apparaît vers 80° à 1Hz et la relaxation α (≈ 170°C à 1 Hz) est
associée à la transition vitreuse. Le dédoublement du pic de la transition α montre que la
matrice est légèrement sous-réticulée.
Caractéristiques des interfaces (test pull - out)
Selon la force de recouvrement associée à l’effet mémoire, si la contrainte de
cisaillement de l'interface entre les fils et la résine est plus grande que la résistance en
cisaillement de l'interface, alors il y a décohésion fibre/matrice. Dans ce cas, il n’est pas
possible de contrôler la forme globale et par conséquent d’utiliser l'alliage à mémoire de
forme comme actionneur. Il est donc absolument indispensable d’assurer la cohésion de
l’interface fibre-matrice.
C'est la raison pour laquelle nous avons réalisé les essais de déchaussements (pull-out)
afin de déterminer le traitement qui donne la meilleure interface entre le fil et la résine.
Les essais de pull-out nous ont montré que si le fil est déformé, l'interface entre le fil de
nitinol et la résine possède une bonne résistance. En effet, la déformation de la martensite
destinée à promouvoir l’effet mémoire ou l’éducation, crée une rugosité superficielle
susceptible d’assurer un bon accrochage entre les fils d’alliage à mémoire et la "matrice" et de
transmettre les forces de recouvrement au composite verre-époxy.
Ces résultats ont été confirmés grâce aux micrographies qui révèlent un plus grand
nombre de sites d'accrochages mécaniques en surface.
On peut donc penser que le maintien les fils sous contrainte pendant la cuisson permet
d'obtenir la meilleure qualité de résistance à l’interface.
Conclusion Générale
128
Evaluation de mise en action d'une poutre cantilever
Nous avons obtenu la déformation maximale lorsque les fils sont maintenus sous
contrainte pendant la cuisson avec la création d’un effet mémoire de forme double sens. On
peut imaginer que les forces de recouvrement transmises au composite sont suffisamment
importantes lors du changement de phase. Cependant le composite avec insertion d'alliage
simplement écroui présente des caractéristiques voisines, ce qui simplifie beaucoup la
réalisation.
Modélisation
L’utilisation du modèle phénoménologique unidirectionnel de Liang & Rogers, permet
d’approcher le comportement de ce composite hybride. Cependant, les hypothèses
simplificatrices utilisées :
- remplacement des fils d’alliages par une couche équivalente,
- hypothèse de la constance de température dans le composite
- hypothèse de la continuité de déformation au niveau de l’interface
ne permettent pas une étude quantitative fine.
Cependant, ce modèle intègre les caractéristiques essentielles du matériau système utilisé et
en particulier l’influence de la fraction volumique, et du module du composite-hôte. Son
usage a permis, en particulier, de mettre en évidence l'effet de la vitesse de transformation sur
les contraintes de déformation du matériau global. Ce phénomène semble ne pas avoir été
évoqué à ce jour dans la littérature. Cet effet de la vitesse est probablement lié à un
phénomène de relaxation de contrainte au niveau de l’interface composite/alliage.
En revanche, les résultats raisonnables obtenus par le modèle dans le cas du composite
unidirectionnel ne semblent pas applicables à des stratifiés plus complexes où il n’est pas
possible de considérer le composite comme homogène vis à vis de la sollicitation.
L’utilisation de composites hybrides réalisés à partir de stratifiés complexes nécessitera donc
une modélisation plus fine à l’échelle du pli, et la prise en compte des effets de relaxation
évoqués plus haut.
Conclusion Générale
129
Enfin, la fiabilité d'un tel système nécessite la maîtrise de son comportement à long
terme. Il importe donc de bien contrôler les effets de vieillissement au niveau de l'interface
entre les fils et la matrice pour éviter une perte de décohésion et la disparition progressive des
propriétés d'actionneur. Ce point est à approfondir. En particulier il reste à comparer du point
de vue structural (rugosité et affinité avec les résines) et tribologique les états obtenus soit
directement par oxydation dans des atmosphères diverses soit réalisés par des procédés
mécaniques comme le sablage.
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Annexes
146
ANNEXES
Annexes
147
Annexe 1 : essais de traction réalisés sur les fils TiNiCu dans un état martensitique
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Déformation(%)
Con
train
te(M
pa)
Echantillon 1Echantillon 2Echantillon 3Echantillon 4Echantillon 5
Figure II-3a : courbes de traction réalisés sur des échantillons non traités
Echantillons Fmax(N) σmmax(MPa) εm
max(%)
N°1 10.1353 915 8.921
N°2 9.0074 796 7.940
N°3 8.52 752 8.271
N°4 8.150 720 7.033
N°5 8.395 742 8.402
Moyenne 8.84 784 8.11
Tableau II-4a : résultats obtenus à partir des courbes de la figure II-3a
Annexes
148
0
100
200
300
400
500
600
700
800
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Déformation(%)
Con
train
te(M
pa)
Echantillon 1Echantillon 2Echantillon 3Echantillon 4Echantillon 5
Figure II-3b : courbes de traction réalisées sur des échantillons traités dans l’air
Echantillons Fmax (N) σmmax(MPa) εm
max(%)
N°1 8.83 780.7 10.5
N°2 9.87 872.5 7
N°3 7.72 682.5 10.2
N°4 8.27 731.8 10.9
N°5 7.357 650.5 8.3
Moyenne 8.4 744 9.4
Tableau II-4b : résultats obtenus à partir des courbes de la figure II-3b
Annexes
149
E.traction 157 T.T sous vide(425°c/1h)
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Déformation(%)
Con
train
te(M
pa)
Echantillon 1Echantillon 2Echantillon 3Echantillon 4Echantillon 5
Figure II-3c : courbes de traction réalisées sur des échantillons traités sous vide
Echantillons Fmax (N) σmmax(Mpa) εm
max(%)
N°1 10.54 931.9 7.2
N°2 9.87 872.5 7
N°3 9.2 812.7 8.9
N°4 10.3 910.2 7.8
N°5 9.6 850.5 8.2
Moyenne 9.9 875.6 7.8
Tableau II-4c : résultats obtenus à partir des courbes de la figure II-3c
Annexes
150
ANNEXE 2 : variation des propriétés électriques lors de l'essai mécanique
0 2 4 6 8
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
14,0
14,5
Résistance(O
hm)
Figure II-6a : variation de la contrainte et de résistance électrique d’échantillons non traités
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
14,0
Résistance(O
hm)
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10
0
200
400
600
800
Déformation(%)C
ontra
inte
(MPa
)
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
Résistance(O
hm)
Annexes
151
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
Annexes
152
Figure II-6b : variation de la contrainte et de résistance électrique d’échantillons traités dans l'air
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
12
13
14
15
16
17R
ésistance(Ohm
)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
12
13
14
15
16
17
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12 14
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
12
13
14
15
16
17
18
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
15
16
Résistance(O
hm)
Annexes
153
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
10
11
12
13
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)C
ontra
inte
(MPa
)
10,0
10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
10
11
12
13
14
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
1000
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
Résistance(O
hm)
Annexes
154
Figure II-6c : variation de la contrainte et de résistance électrique d’échantillons traités sous vide
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
Contrainte Résistance électrique
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10
0
200
400
600
800
Déformation(%)C
ontra
inte
(MPa
)
11
12
13
14
15
16
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
12
13
14
15
16
Résistance(O
hm)
0 2 4 6 8 10 12
0
200
400
600
800
Déformation(%)
Con
train
te(M
Pa)
11
12
13
14
15
Résistance(O
hm)
Annexes
155
ANNEXE 3 : évolution des températures de transformation de phase suivant différentes contraintes appliquées sur les fils
0 20 40 60 80 100 1206,25
6,30
6,35
6,40
6,45
6,50
6,55
6,60
6,65
Af=74.4°C
As=54.4°C
Ms=53.8°C
Mf=37.4°C
Rés
ista
nceé
lect
rique
(O
hm)
Température (°C)
(a) 0MPa
0 20 40 60 80 100 1203,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4,0
4,1
Af=86.4°C
As=64.8°C
Ms=63.6°C
Mf=40.3°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 120 1403,8
3,9
4,0
4,1
4,2
4,3
4,4
4,5
4,6
4,7
Af=92.6°C
As=81.3°C
Ms=70°C
Mf=52.3°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 133.73MPa
0 20 40 60 80 100 120 140 1603,8
4,0
4,2
4,4
4,6
4,8
As=103.1°C
As=83.2°C
Ms=75.7°C
Mf=56.6°C
Rés
iste
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 120 140 1603,4
3,6
3,8
4,0
4,2
4,4
Af=115.8°C
As=96°C
Ms=83.4°C
Mf=66.4°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(e) 221.88MPa
Figure II-12a : boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils neutres. (a) σ = 0 MPa; (b) σ = 77 MPa;
(c) σ = 134 MPa; (d) σ = 178 MPa; (e) σ = 222 MPa
Annexes
156
0 20 40 60 80 100
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
Af=75.5°C
As=70.7°C
Ms=49.7°C
Mf=38.8°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(a) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 1203,6
3,8
4,0
4,2
4,4
4,6
4,8
Af=90.3°C
As=77.4°C
Ms=67.7°C
Mf=52.1°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 133.77MPa
0 20 40 60 80 100 1203,2
3,4
3,6
3,8
4,0
4,2
Af=97.8°C
As=83.6°C
Ms=73.3°C
Mf=56.9°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 120 140
3,6
3,8
4,0
4,2
4,4
4,6
4,8
Af=109.9°C
As=95°C
Mf=88.8°C
Mf=62.7°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 221.88MPa
Figure II-12b : boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils pré-étirés à 8%. (a) σ = 77MPa;
(b) σ = 134MPa; (c) σ = 178MPa; (d) σ = 222MPa
Annexes
157
0 20 40 60 80 1002,9
3,0
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
Af=83.5°C
As=66.4°C
Ms=57.6°C
Mf=42.5°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(a) 77.11MPa
0 20 40 60 80 100 120
3,6
3,8
4,0
4,2
4,4
4,6
Af=90.3°C
As=76.5°C
Ms=64.4°C
Mf=51.4°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(b) 133.73MPa
0 20 40 60 80 100 120
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
Af=92.2°C
As=80.6°C
Mf=66.1°C
Mf=52.5°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(c) 177.68MPa
0 20 40 60 80 100 1203,4
3,6
3,8
4,0
4,2
4,4
Af=105.5°C
As=86°C
Ms=79.9°C
Mf=63.4°C
Rés
ista
nce
élec
triq
ue (
Ohm
)
Température (°C)
(d) 221.88MPa
Figure II-12c : boucle d'hystérésis RE-T° sur les fils éduqués (a) σ = 77MPa;
(b) σ = 134MPa; (c) σ = 178MPa; (d) σ = 222MPa
Annexes
158
fils neutres traités mais non pré-étirés
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
T° (°C)
Con
train
te (M
Pa)
Mf
Ms
As
Af
(a)
fils pré-étirés à 8%
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
0 20 40 60 80 100 120 140 160
T° (°C)
Con
train
te (M
Pa)
MfMsAsAf
(b)
Annexes
159
Figure II-13 : diagramme de Clausius Clapeyron pour les fils nitinol. (a) fils neutres traités
mais non pré-étirés; (b) fils pré-étirés à 8%; (c) fils éduqués.
Type d'échantillon A → M (MPa / °C) M → A (MPa / °C)
Neutre 8 6
Pré-étiré 8% 5 5
Education 7 7
Tableau II-6 : pentes des courbes σ(T) correspondant à l'équation de la loi de Clausius-
Clapeyron (voir équation chapitre I) sur les différents types de fils testés.
fils éduqués
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
T° (°C)
Con
train
te (M
Pa)
MfMsAsAf
(c)
Annexes
160
ANNEXE 4 : caractéristiques des nappes pré-imprégnées
(Vicotex prepregs XE 12 Epoxy / R glass tape)
Description Prepreg : Renforcement :
Nominal weight : 513 g/m2 Nominal weight : 380 g/m2
Fibre volume content : 58 % Structure : UD
Resin density : 1.24 g/cm3 Fiber density : 2.56 g/cm3
Cured ply thickness : 0.255mm Fiber : R glass
Shelf life at 23±2 °C : 60days
Processing Press or Autoclave
Cure cycle Temperature : 120 min at 135°C
Pressure : 2 to 5 bar
Storage and handling Guaranteed storage shelf life : 14 months at -18°C
Store the product in the original sealed packaging or after partial use, in an impervious
package.
Do not unwind before warming up to room temperature to prevent condensation.
Annexes
161
ANNEXE 5 : procédure expérimentale permettant de définir la structure du matériau composite (Verre / Epoxy)
a) Taux massique de renfort
Selon la norme (NFT 57-102), nous avons procédé à une première pesée de l'échantillon
(M1). Après un traitement thermique à 600 °C pendant une heure la résine s'élimine et le
renfort de verre restant est alors pesé. (M2) Le taux massique de renfort est alors déterminé
selon la formule :
TM = 12
MM
b) Masse volumique
Les masses volumiques de la résine et du composite ont été déterminées par la pesée
hydrostatique. En effet, l'échantillon est d'abord pesé dans l'air (Ma), puis dans l'eau distillée
(Me).
La masse volumique de l'échantillon est déterminée d'après la relation suivante :
Avec ρeau est la masse volumique de l'eau à la température d'essai.
ρ = (MeMa
Ma−
)ρeau
c) Taux volumique de renfort
A partir des valeurs de la masse volumique et du taux massique de renfort déterminé
ci-dessus, le taux volumique peut être déduit de la relation suivante :
Vf = fc
ρρ TM
avec ρf la masse volumique des fibres de verre R.
d) Taux de vide
Le taux de vide du matériau composé est exprimé en fonction de toutes les
caractéristiques mesurées ou calculées précédemment :
Vv = 1 - fc
ρρ TM -
mc
ρρ (1 - TM)
Avec ρm la masse volumique de la matrice.
Annexes
162
ANNEXE 6 : spectrométrie mécanique – principe et appareillage [Pendule de torsion MicroMécanalyseur]
L’échantillon est sollicité en torsion, la sollicitation (contrainte ou déformation imposée) étant
sinusoïdale. L’appareillage se compose de deux parties: une partie mécanique (sollicitation de
l’échantillon), et une partie électronique qui pilote la partie mécanique et traite les données.
La figure A1-1 schématise le principe de fonctionnement de cet appareil. L’échantillon (3)
constitue l’élément de rappel d’un pendule de torsion inversé et compensé dont le moment
d’inertie est très faible (afin d’éviter les phénomènes de résonance dans la gamme de
fréquence utilisée). L’interaction aimants (9)-bobines de Helmoltz (8) parcourues par un
courant crée le couple de torsion. La déformation angulaire de l’échantillon est mesurée par la
méthode de Poggendorf. Le faisceau lumineux, émis par une source régulée (7), est réfléchi
par un miroir (13) fixé sur la tige (1) vers une cellule photovoltaïque différentielle (6). Le
système de suspension est constitué d’un fil, d’une poulie (11) et d’un contrepoids (12) qui
élimine tout effort axial sur l’échantillon. Le four (5) plongeant dans un réservoir d’azote
liquide (14) permet de faire varier la température de 80 à 670 K en conservant un gradient de
température minimal (précision de la mesure et stabilité à long terme assurées à 0.2°). Un
thermocouple (4) mesure la température au niveau de l’éprouvette.
Cet appareil a été mis au point afin de pouvoir étudier aussi bien des matériaux à faible
module d’élasticité (polymères au plateau caoutchoutique) que des matériaux à fort module
(métaux, céramiques, composites à matrices organique et inorganique) et de suivre les
importantes variations de module qui peuvent se produire lors d’un essai (chute de module de
plusieurs décades lors de la transition vitreuse pour un polymère amorphe).
Enfin, l’intérêt du pendule de torsion réside dans les points suivants:
• Les fréquences de sollicitation étant très basses (10-5 à 5 Hz) contrairement aux
viscoélasticimètres classiques pour lesquels elles sont comprises entre 1 et 500 Hz, les
phénomènes de relaxation mécanique activés thermiquement sont observés à basses
températures où les modifications microstructurales restent faibles.
• Les déformations imposées à l’échantillon étant très faibles (10-6 à 10-3), on se trouve dans
un domaine où l’on est assuré de la linéarité contrainte-déformation. De plus, cela permet
d’étudier la mobilité moléculaire et l’état structural du matériau sans que celui-ci risque
d’être dégradé mécaniquement.
Annexes
163
• Le domaine d’utilisation de l’appareil s’étend sur plusieurs ordres de grandeurs pour la
mesure du facteur de perte (entre 5.10-4 et 10) et pour le module de Coulomb G (pour
lequel on garde une précision d’au moins 5% même lors de variations de plusieurs
décades).
1
23
4
5
6
8
9
10
11
12
13
14
8
8
8
7
9
Figure A1-1 : Schéma simplifié du pendule de torsion Micromécanalyseur
Annexes
164
ANNEXE 7 : test de déchaussement
Echantillon A
0
1
2
3
4
5
6
7
8
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon B
0123456789
10
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon C
0
1
23
4
5
67
8
9
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45
Déplacement (mm)
Fd (N
)
Echantillon D
0123456789
1011
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35Déplacement (mm)
Fd (N
)
Annexes
165
Echantillon E
0
1
2
3
4
5
6
7
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3Déplacement (mm)
Fd (N
)
Figure III-10 : valeurs expérimentales des efforts de décohésion entre l’alliage et la matrice en
fonction du déplacement sur les types de A, B, C, D, et E.
τi : Résistance interfaciale
Echantillon A B C D E
τi (Mpa) 19.36 22.18 18.88 24.59 16.07
Tableau III-2 : valeurs des résistances interfaciales mesurées sur différents types
d’échantillons.
Annexes
166
ANNEXE 8 : courbes de déformation des échantillons de composite hybride en forme poutre cantilever
0 2000 4000 6000 8000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6 (a)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.946mme:1.5mmlibre poutre:120mm
flèche max : 0.552mm
Tem
pérature (°C)
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5 (b)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.946mme:1.5mmlibre poutre:120mm
flèche max : 0.479mm
Tem
pérature (°C)
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
(c)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.946mme:1.5mmlibre poutre:120mm
flèche max : 0.432mm
Tem
pérature (°C)
0 20 40 60 80 100 120 140
64
66
68
70
72
74
Af=69°C
As=44°C
Mf=54°C
Mf=22°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e(O
hm)
Température (°C)
(a)
0 20 40 60 80 100 120 140
63
64
65
66
67
68
69
70
71
Af=69°C
As=40°C
Ms=55°C
Mf=26°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(b)
0 20 40 60 80 100 120 14063
64
65
66
67
68
69
70
Af=69°C
As=40°C
Ms=57°C
Mf=27°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(c)
Annexes
167
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5(d)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.946mme:1.5mmlibre poutre:120mm
flèche max : 0.427mm
Tem
pérature (°C)
Figure III-19 : évolution de la flèche et de la température de la poutre cantilever en fonction
du temps, évolution de la température de transformation de phase dans le cas du matériau A
(activation lente).
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6 (a)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.966mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.525mm
Tem
pérature (°C)
0 2000 4000 6000 8000 10000120001400016000180000,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7 (b)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.966mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.496mm
Tem
pérature (°C)
0 20 40 60 80 100 120 140
63
64
65
66
67
68
69
70
Af=69°C
As=40°C
Ms=56°C
Mf=28°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(d)
0 20 40 60 80 100 120 140
61
62
63
64
65
66
67
68
Ms=55°C
Mf=30°C
Af=69°C
As=41°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(a)
0 20 40 60 80 100 120 140
63
64
65
66
67
68
69
70
71
Af=69°C
As=41°C
Ms=55°C
Mf=27°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(b)
Annexes
168
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4 L:140mml:4.966mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.411mm (c)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
Tem
pérature (°C)
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4 (d)
Time(sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:4.966mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.389mm
Température (°C
)
Figure III-19 : évolution de la flèche et de la température de la poutre cantilever en fonction
du temps, évolution de la température de transformation de phase dans le cas du matériau B
(activation lente).
0 20 40 60 80 100 120 14061
62
63
64
65
66
67
68
Af=69°C
As=40°C
Ms=55°C
Mf=28°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(c)
0 20 40 60 80 100 120 14061
62
63
64
65
66
67
68
Af=69°C
As=40°C
Ms=56°C
Mf=29°CR
ésis
tanc
e él
ectri
que
(Ohm
)
Température (°C)
(d)
Annexes
169
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5 (a)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140FlècheTempérature
L:140mml:5.036mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.465mm
Tem
pérature(°C)
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4 (b)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:5.036mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.399mmT
empérature (°C
)
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4L:140mml:5.036mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.373mm (c)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
Flèche
Température
Tem
péraure (°C)
0 20 40 60 80 100 120 14069
70
71
72
73
74
75
76
77
Af=69°C
As=40°C
Ms=56°C
Mf=22°CR
ésis
tanc
e él
ectri
que
(Ohm
)
Température (°C)
(b)
0 20 40 60 80 100 120 140
70
71
72
73
74
75
76
Ms=56°C
Mf=28°C
Af=69°C
As=40°C
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(a)
0 20 40 60 80 100 120 140
70
71
72
73
74
75
76
Af=69°C
As=38°C
Ms=55°C
Mf=25°c
Rés
ista
nce
élec
triqu
e (O
hm)
Température (°C)
(c)
Annexes
170
0 2000 4000 6000 8000 10000-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4(d)
Time(Sec)
Flè
che(
mm
)
0
20
40
60
80
100
120
140
FlècheTempérature
L:140mml:5.036mme:1.5mmlibre poutre:119mm
flèche max : 0.368mm
Tem
pérature (°C)
Figure III-19 : évolution de la flèche et de la température de la poutre cantilever en fonction
du temps, évolution de la température de transformation de phase dans le cas du matériau C
(activation lente).
0 20 40 60 80 100 120 140
70
71
72
73
74
75
Af=67°C
As=37°C
Ms=56°C
Mf=28°C
Rés
ista
nce
élec
rique
(Ohm
)
Température (°C)
(d)
Thèse soutenue devant l’Ecole Centrale de LYON Young Kuk CHOI Date de soutenance : 24 Juin 2002
Thèse de doctorat : Matériaux Polymères et Composites N° d’ordre : 2002-14
Titre : Réalisation et caractérisation de composites hybrides verre/époxy/Ni-Ti adaptatifs
Résumé : L’évolution des composites à matrice organique et renfort fibreux vers des matériaux actifs
peut être réalisée par l’introduction d’alliage à mémoire de forme. Dans le cadre de cette thèse, nous avons réalisé un matériau "adaptable" élaboré à partir d’un composite à matrice époxyde renforcée par des fibres de verre par insertion de fil de Ni-Ti.
Dans un premier temps, l’étude du comportement électro-thermomécanique de l’alliage a permis de tracer les diagrammes de Clausius-Clapeyron. A partir de ces essais, nous avons constaté que l’application d’une contrainte de 500MPa au fil d’alliage recuit à 425°C, pré-étiré à 8% ou éduqué, permet la mis en œuvre du composite à 120°C en évitant la transformation martensite-austénite.
Il n’est pas possible de contrôler la forme globale du composite et par conséquent d’utiliser l'alliage à mémoire de forme comme actionneur si la résistance au cisaillement à l’interface fibre/matrice est plus faible que la contrainte de cisaillement à l’interface. Il est donc absolument indispensable d’assurer la cohésion de l’interface fibre-matrice.
La qualité de l'interface entre l’alliage à mémoire de forme et la matrice a été déterminée au moyen du test de pull-out pour différents états structuraux du Ni-Ti. Les essais de pull-out nous ont montré que si le fil est déformé, l'interface entre le fil de Ni-Ti et la résine possède une bonne résistance. En effet, la déformation de la martensite destinée à promouvoir l’effet mémoire ou l’éducation, crée une rugosité superficielle susceptible d’assurer un bon accrochage entre les fils d’alliage à mémoire et la matrice et de transmettre les forces de recouvrement au composite verre-époxy.
La méthode de la poutre encastrée libre a été utilisée pour évaluer l'effet d'activation provoqué par l'effet Joule des fils de SMA incorporés dans le composite. Les résultats obtenus montrent que le maximum de flexion est atteint lorsque les fils sont maintenus sous contrainte pendant la cuisson avec la création d’un effet mémoire de forme double sens (EMFDS). Enfin, le modèle de Liang & Rogers a permis d’approcher le comportement du composite hybride. Son usage met en évidence l'effet de la vitesse de transformation sur les contraintes de déformation du matériau global. Ce phénomène semble ne pas avoir été évoqué à ce jour dans la littérature. Cet effet de la vitesse est probablement lié à un phénomène de relaxation de contrainte au niveau du fil de l’interface composite alliage. Mots clés: AMF, Transformation martensitique, Composites hybrides adaptables, Diagramme de
Clausius-Clapeyron, Test de pull-out, EMFDS (TWSME)
Laboratoire de Recherche : Ingénièrie et Fonctionnalisation des surfaces
UMR 5621 Ecole Centrale de LYON -BP 163- 69131 ECULLY cedex
Directeur de recherche : Michelle SALVIA
Composition du jury : Suzanne DEGALLAIX-MOREUIL, EC Lille Rapporteur
Rolf GOTTHARDT, EPFL Rapporteur
Gérard GUENIN, Insa Lyon Président
Pierre GUIRALDENQ, EC Lyon
Michelle SALVIA, EC Lyon
Léo VINCENT, EC Lyon