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1 Reconnaissance Géophysique La reconnaissance géophysique, ou prospection géophysique (geophysical survey en anglais), met en oeuvre un ensemble de méthodes indirectes où l’on cherche, à partir d’une ou plusieurs propriétés physiques à déterminer la structure du milieu souterrain de manière non destructive (non-invasive) et avec un échantillonnage spatial suffisamment dense pour que les variations latérales et verticales en soient décrites aussi complètement que le permettent la propriété et la méthode de mesure utilisées. La résolution, c’est à dire le degré de finesse avec lequel le sous-sol va être décrit, est en effet variable selon la propriété choisie et la méthode utilisée. Les mesures peuvent être réalisées à partir de la surface, de puits ou d’excavations préexistantes. Le plus souvent elles ne permettent pas, à elles seules, de déterminer les valeurs de paramètres géotechniques mais sont indispensables pour placer judicieusement les forages où seront effectuées les mesures de ces paramètres, pour interpoler entre ces localisations et pour déceler les anomalies préjudiciables à un projet. Certaines méthodes de grand rendement et capables de déterminer les grands traits de la structure géologique – sismique réfraction et méthodes électriques en particulier – seront mises en œuvre dès les premiers stades de l’étude du projet (faisabilité géotechnique G12, phase 1). Ces mesures seront réalisées quasi obligatoirement pour les études de tracés linéaires (routes, autoroutes, voies ferrées). On choisit la propriété à mesurer à partir de la corrélation qu’on lui connaît avec les caractéristiques géotechniques recherchées et de l’amplitude des contrastes qu’elle peut montrer. Toutefois, les propriétés physiques montrant à la fois une variabilité suffisamment importante en fonction des paramètres d’état du terrain significatifs en géotechnique (porosité, teneur en eau, argilosité …), et donnant lieu à des méthodes de mesure réalisables à faible coût avec des appareils robustes et de mise en œuvre facile sur le terrain, sont en nombre limité. On s’arrêtera ici à la densité, à la vitesse de propagation des ondes de compression et aux propriétés électriques. On ne traitera pas des propriétés magnétiques qui, quoique d’un usage très important en prospection archéologique et en géophysique de l’environnement sont peu utilisées en Génie Civil, ni des propriétés thermiques qui présentent l’avantage de pouvoir être mesurées en télédétection mais sur une épaisseur inférieure au mètre. Si une même propriété physique peut-être mesurée de plusieurs façons, le premier choix du prospecteur reste celui de la propriété à mesurer, en fonction des caractéristiques recherchées du terrain, la

Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

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Reconnaissance Géophysique La reconnaissance géophysique, ou prospection géophysique (geophysical survey en

anglais), met en oeuvre un ensemble de méthodes indirectes où l’on cherche, à partir d’une ou

plusieurs propriétés physiques à déterminer la structure du milieu souterrain de manière non

destructive (non-invasive) et avec un échantillonnage spatial suffisamment dense pour que les

variations latérales et verticales en soient décrites aussi complètement que le permettent la

propriété et la méthode de mesure utilisées. La résolution, c’est à dire le degré de finesse avec

lequel le sous-sol va être décrit, est en effet variable selon la propriété choisie et la méthode

utilisée.

Les mesures peuvent être réalisées à partir de la surface, de puits ou d’excavations

préexistantes. Le plus souvent elles ne permettent pas, à elles seules, de déterminer les valeurs

de paramètres géotechniques mais sont indispensables pour placer judicieusement les forages

où seront effectuées les mesures de ces paramètres, pour interpoler entre ces localisations et

pour déceler les anomalies préjudiciables à un projet.

Certaines méthodes de grand rendement et capables de déterminer les grands traits de

la structure géologique – sismique réfraction et méthodes électriques en particulier – seront

mises en œuvre dès les premiers stades de l’étude du projet (faisabilité géotechnique G12,

phase 1). Ces mesures seront réalisées quasi obligatoirement pour les études de tracés

linéaires (routes, autoroutes, voies ferrées).

On choisit la propriété à mesurer à partir de la corrélation qu’on lui connaît avec les

caractéristiques géotechniques recherchées et de l’amplitude des contrastes qu’elle peut

montrer. Toutefois, les propriétés physiques montrant à la fois une variabilité suffisamment

importante en fonction des paramètres d’état du terrain significatifs en géotechnique (porosité,

teneur en eau, argilosité …), et donnant lieu à des méthodes de mesure réalisables à faible

coût avec des appareils robustes et de mise en œuvre facile sur le terrain, sont en nombre

limité. On s’arrêtera ici à la densité, à la vitesse de propagation des ondes de compression et

aux propriétés électriques. On ne traitera pas des propriétés magnétiques qui, quoique d’un

usage très important en prospection archéologique et en géophysique de l’environnement sont

peu utilisées en Génie Civil, ni des propriétés thermiques qui présentent l’avantage de pouvoir

être mesurées en télédétection mais sur une épaisseur inférieure au mètre. Si une même

propriété physique peut-être mesurée de plusieurs façons, le premier choix du prospecteur

reste celui de la propriété à mesurer, en fonction des caractéristiques recherchées du terrain, la

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facilité d’emploi et les sensibilités des appareils disponibles intervenant ensuite dans le choix

de la méthode de mesure et de l’appareillage. Le coût de la mise en œuvre d’une méthode

reste toujours un élément déterminant dans les choix.

3-1 Propriétés physiques utilisées 3-1-1 Densité, d

Par définition, la densité d’un matériau est le rapport entre le poids d’un volume donné

et le poids du même volume d’eau, c’est donc une grandeur sans unité contrairement à la

masse volumique et au poids volumique (dans le système c.g.s., la masse volumique de l’eau

étant de 1gcm-3 la valeur exprimant la densité est la même que celle exprimant cette

propriété).

Pour les milieux superficiels du sous-sol, la densité de la fraction solide est toujours

très proche de ds =2,67. De ce fait, pour un sol saturé on aura :

d=ds(1-n)+n

n étant la porosité, et pour un sol non-saturé,

d=ds(1-n)+nSr,

si l’on néglige le poids de la fraction gazeuse, Sr étant le degré de saturation en eau. On a

donc des relations linéaires très simples et, pour les milieux saturés, directement une valeur de

la porosité.

La mise en évidence de contrastes de densité est réalisée à partir de la surface par

mesures gravimétriques et indirectement en sismique (cf infra). En forage, on peut aussi faire

des mesures avec un gravimètre (mais c’est très rare) ; par contre, les diagraphies de densité

avec un rayon d’investigation de 40cm environ sont couramment réalisées avec des sondes γ-

γ,. Le rayonnement γ par ces sondes interagit avec les nuages électroniques des atomes

présents, la quantité de rayons rétrodiffusés dépend du nombre d’électrons donc de la masse

des atomes. La restitution de la densité nécessite un étalonnage.

3-1-2 Vitesse de propagation des ondes élastiques, Vp

Pour un milieu linéaire, homogène et isotrope, la vitesse des ondes de compression

dépend des coefficients de Lamé, λ et μ, et de la masse volumique ρ. On a :

ρμλ 2+=pV .

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Les données expérimentales ne correspondent cependant pas à cette expression théorique, la

vitesse étant en générale croissante avec la densité. On a donc recherché à partir de séries

d’expériences, des lois empiriques simples permettant de relier la vitesse avec les paramètres

significatifs. La meilleure de ces lois est celle proposée par Wyllie (1957), elle s’appuie sur le

modèle ‘en pile’ où l’on considère que, dans le volume élémentaire, l’onde traverse

successivement la partie solide puis la partie liquide puis la partie gazeuse et que les temps de

transit s’ajoutent. On a donc sommation des lenteurs (inverse des vitesses) :

g

r

w

r

sp VSn

VnS

Vn

V)1()1(1 −++−= ,

où Vg est la vitesse dans la fraction gazeuse (proche de 330m s-1), Vw la vitesse dans l’eau

(1500 ms-1) et Vs la vitesse dans la fraction solide. Cette dernière vitesse ne correspond pas à

la vitesse dans les cristaux (de quartz, calcite ou autres) mais a été définie à partir de

l’expérimentation. On peut l’appeler, « vitesse dans le solide en grain ou dans le squelette».

Pour un squelette solide à dominante quartzeuse, elle est un peu plus faible, 6000 ms-1

environ, que pour un squelette solide à dominante calcaire, 6500 à 7000 ms-1. Cette

expression montre toute l’importance qu’a la fraction gazeuse dans la vitesse totale : une

teneur de 10% en gaz peut diviser par 2 la vitesse des ondes de compression. Les argiles

saturées et consolidées ont une vitesse comprise entre 2500 et 3000 ms-1.

Les milieux les plus lents que l’on puisse rencontrer correspondent aux couches

superficielles non-saturées dont la vitesse peut être aussi faible que 750 ms-1, voire moins

pour des couches superficielles. Les milieux les plus rapides correspondent aux dolomies et

surtout aux formations cristallines saines (granites en place) dont la vitesse est de 6500 ms-1.

La plage totale de variation est d’un facteur proche de 10, bien supérieur à celle présentée par

la densité qui n’est que d’un facteur 2.

Les tableaux ci-après montrent les corrélations qui ont été observées entre la vitesse

des ondes P dans la couche superficielle et la rippabilité du terrain, et donnent une ensemble

de valeurs observées pour les différents minéraux et les sols.

3-1-3 Propriétés électriques ρ, σ, ε

Pour pouvoir rendre compte des phénomènes observés lorsqu’on applique sur un

matériau un champ électrique deux propriétés indépendantes doivent être considérées : la

conductivité électrique qui caractérise les déplacements « libres » des charges électriques sur

des distances « macroscopiques » et la permittivité électrique relative qui caractérise la

polarisation électrique du matériau. Cette deuxième propriété recouvre plusieurs types de

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phénomènes différents, « déformations » de molécules ou du réseau, rotations de molécules,

déplacements de charges sur de faibles distances (au plus à l’échelle du pore).

La conductivité, σ, est définie par la loi d’Ohm, i=σE, où i est la densité de courant,

c’est à dire la somme des charges traversant la surface unité pendant l’unité de temps, E le

champ électrique. La conductivité s’exprime en Sm-1. Plutôt que la conductivité, on utilise en

prospection son inverse la résistivité : ρ=1/σ ( en Ω.m).

La permittivité diélectrique relative, εr, est définie par D=ε0 E+P=ε0εrE, où D est le

vecteur induction électrique, P la polarisation électrique, ε0 la permittivité diélectrique du

vide, ε0=1 /(36π109) Fm-1. La permittivité relative est sans unité.

Pour le mécanicien en général et le géotechnicien en particulier, les notations utilisées dans le

domaine des méthodes électriques peuvent créer des difficultés. On veillera ainsi à ne pas

confondre le champ électrique avec le module d’Young, la conductivité avec le coefficient de

Poisson, la résistivité avec la masse volumique et la permittivité diélectrique avec un

déplacement.

3-1-3-1 Conductivité (ou résistivité) électrique, σ, ρ

L’analyse de la variation de la résistivité d’une roche ou d’un sol avec la température

montre sans ambiguïté qu’elle décroît quand la température augmente. On a donc affaire à une

conductivité électrolytique où la baisse de la viscosité du fluide avec la température rend plus

facile le déplacement des ions. Pour une solution de chlorure de sodium (les ions les plus

abondants dans le sous-sol) on a :

σ(T)=σ(T0)(1+(T-T0) 0,02),

où la température est comptée en degré Kelvin (ou Celsius).

Cependant l’expérience montre que souvent le déplacement d’ions dans l’eau interstitielle ne

peut suffire à expliquer les valeurs obtenues et, qu’en présence de matériaux fins (argiles), la

conductivité est notablement plus élevée. On tient compte de ce fait en séparant les cas de

roches ou de sols grossiers des cas où intervient de l’argile.

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a) Milieux sans argile, loi d’Archie

Dans ce type de milieu on observe une proportionnalité directe entre la résistivité

totale d’un échantillon, ρt, et la résistivité de l’eau qu’il contient, ρw. Le rapportw

tF ρρ= , est

appelé « facteur de formation ».

Pour un milieu saturé, ce facteur est lié à la porosité par une formule du type

F=n-m,

à laquelle on peut ajouter un coefficient multiplicatif. Cette loi empirique est la loi d’Archie

(1942). Le coefficient m est toujours proche de 2, il dépend de la complexité du parcours des

ions dans le réseau poreux, on l’appelle coefficient de tortuosité ou de cimentation. Pour un

milieu non-saturé on aura

F=(nSr)-m,

mais il est aussi possible d’introduire deux exposants légèrement différents, l’un pour n,

l’autre pour Sr.

Si les grains se rapprochent d’une forme sphérique, m est plutôt inférieur à 2 (grès,

sable), si les grains se rapprochent d’une forme « en plaquette », il est plutôt supérieur à 2.

b) Milieux avec argile

Dans les matériaux fins il faut tenir compte d’un phénomène de conduction

« surfacique » qui s’explique de la façon suivante (théorie de la « double couche » de Gouy-

Chapman) : en bordure des grains, les sites d’arrêt du réseau cristallin sont favorables à la

fixation d’anions qui se trouvent ainsi liés de manière rigide au réseau. C’est aussi le cas des

feuillets d’argile (smectite) qui sont chargés négativement. La surface négativement chargée

attire par effet électrostatique des cations qui se placent à l’extérieur de la couche d’anions

mais qui restent libres de glisser dans les directions tangentes à la surface. Le déplacement de

ces cations correspond à une « conductivité surfacique ». Dans les matériaux grossiers où la

surface spécifique est faible, cet effet est négligeable, mais dans les matériaux fins cet effet est

dominant. Ces cations sont les mêmes que ceux qui interviennent dans la mesure de la

capacité d ‘échange cationique (C.E.C.) méthode de mesure du contenu en argile d’un sol.

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Les milieux contenant de l’argile sont donc simultanément le siège d’une conduction

par déplacement des ions dans le volume d’eau et par déplacement des cations à la surface des

feuillets. Pour décrire ce double phénomène la meilleure formule empirique s’est avérée être

la simple sommation des deux conductivités, σs conductivité surfacique et σv conductivité

volumique:

sw

sv F σσσσσ +=+= ,

et il a été montré que σs est proportionnelle à la CEC.

Dans la pratique, si l’eau est très minéralisée (bords de mer, sols salés, couches

profondes), la conductivité volumique l’emporte et, si l’eau est peu minéralisée (couches

superficielles en milieu continental), la conductivité surfacique l’emporte. En géotechnique,

en milieu continental, on doit donc d’abord considérer que la conductivité électrique traduit

l’argilosité du matériau plutôt que des variations de porosité ou de salinité de l’eau. Il faut

souligner aussi qu’une teneur en argile très faible du point de vue géotechnique, 5% par

exemple (cf chapitre 1) a des effets électriques très marqués, elle peut diviser par deux la

résistivité de la roche.

Le tableau : Valeurs de la résistivité électriques pour l’eau et quelques roches.

Résistivité

en Ω.m

Eau de mer 0,25

Eau ‘douce’ 10-200

Argiles massives 5-20

Marne 20-80

Calcaire non argileux 1000-5000

Granite non-altéré 3000-10000

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3-1-3-2 Permittivité diélectrique, ε

Alors que la résistivité peut être considérée comme constante sur toute la gamme de

fréquences que l’on est amené à utiliser en prospection (0-1 GHz), la caractéristique

principale de la permittivité est sa variation avec la fréquence. Deux phénomènes doivent être

considérés : la rotation de la molécule d’eau et l’effet Maxwell-Wagner.

La molécule d’eau étant une molécule polaire, les molécules d’eau libre (l’eau liquide

si l’on considère la participation de la vapeur comme négligeable) vont s’aligner sur tout

champ électrique appliqué selon un phénomène de relaxation :

)1()( τεεt

rotr et −−= ,

où τ est la constante de temps caractérisant la vitesse à laquelle se réalise cet alignement.

Dans le domaine fréquentiel la formule précédente correspond à

ωτεωε i

rotr +=1)( ,

où ω est la pulsation. Comme τ vaut environ 10-10s, cette rotation va se produire sur toute la

gamme de fréquences considérée et donner à l’eau une permittivité relative très élevée, εr=81,

bien supérieure à celle de la fraction solide, comprise entre 2 et 5. Ce phénomène fait de cette

propriété la plus sensible à la teneur en eau liquide libre, cette teneur peut donc être

déterminée avec des mesures Radar (cf infra) ou par des mesures ponctuelles avec des sondes

capacitives ou T.D.R. (Time Domain Refectometry). Pour les fréquences supérieures à

50MHz, on peut exprimer la relation entre la permittivité relative apparenteet la teneur en eau

volumique, θv, par deux lois empiriques : 32 7.760.1463.903.3 vvva θθθε −++=

362422 103.4105.51092.2103.5 aaav εεεθ −−−− ×+×−×+×−= . Mais les résultats obtenus cadrent aussi avec l’expression empirique CRIM : pour εw=81 et εs=5 :

swa nn εθεθε )1(1)( −+−+=

Pour les fréquences inférieures à 1 MHz, il peut se produire l’effet Maxwell-Wagner,

lorsque des ions se déplaçant sous l’effet d’un champ électrique se trouvent bloqués sur les

parois des pores ou en bordure des plaquettes d’argile. Ces blocages vont créer une

polarisation du milieu et faire intervenir des temps de relaxation variés dépendant du parcours

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des ions (taille des pores en particulier). Il en résulte une croissance de la permittivité alors

que la fréquence décroît. La permittivité diélectrique relative peut atteindre, voire dépasser,

1000 à quelles centaines de Hz dans les matériaux argileux. La permittivité relative est ici

proportionnelle à la conductivité électrique, et le coefficient de proportionnalité dépend de

l’organisation des pores.

3-2 Prospection gravimétrique

3-2-1 Champ de gravité, potentiel et accélération de la pesanteur

Selon la loi de Newton, deux masses m1 et m2 s'attirent selon une force

221

rmmGF = ,

dirigée suivant la droite qui les joint, G est la constante d’attraction universelle, elle vaut

6,673 10-11 m3kg-1s-2 dans le système international (6,673 10-8 en c.g.s.). Un excès ou un

manque de masse dans le sous-sol va donc exercer en tout point de la surface du sol un champ

(la force qui s'exercerait sur la masse unité en ce point) :

2rmGH= .

La prospection gravimétrique consiste à mesurer ce champ. Il est une grandeur vectorielle

qu'il est préférable d'écrire 3rrmGHrr

= , et dont les composantes dans un repère cartésien

auront pour expressions:

3

0

rxxGmHx

−= , 3

0

ryyGmH y

−= et 3

0

rzzGmHz

−= ,

si x0, y0 et z0 sont les coordonnées de la masse et x, y et z les coordonnées du pont

d'observation. Si l'on considère la quantité scalaire r

GmV 1= , on observe que les

composantes du champ correspondent au signe près à son gradient,

xVHx ∂∂−= , y

VH y ∂∂−= et z

VHz ∂∂−= .

On appelle cette quantité le potentiel et on va l'utiliser dans les calculs, plutôt que le vecteur

champ, car c'est beaucoup plus simple.

L'effet d'un volume de matière se calcule donc à partit du potentiel:

dvr

GV ∫∫∫=ρ

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9

si ρ est la masse volumique. D'après le théorème de Gauss, à l'extérieur du volume, le

potentiel (et chacune des composantes du champ) est une fonction harmonique qui vérifie:

02

2

2

2

2

2

=∂∂

+∂∂

+∂∂

=ΔzV

yV

xVV .

A la surface de la terre, toute masse est en fait soumise à deux types de forces:

(1) l’attraction exercée par la masse de la terre (et des autres astres),

(2) la force d'inertie axifuge due à la rotation de la terre sur elle-même.

La résultante de ces deux forces est le poids, ou force de pesanteur. Pour une masse unité, gr

est l'accélération de la pesanteur et sa direction définit la verticale.

3-2-2 Mesure de la gravité

Les gravimètres utilisés sont des pesons à ressorts très perfectionnés, où la force de

pesanteur est opposée à la force de rappel élastique d'une série de ressorts. Les mesures sont

relatives ; on mesure en chaque point une variation de l’allongement qui est proportionnelle

au module du vecteur somme de la pesanteur moyenne locale et de l’anomalie. Comme

l’anomalie est très faible devant la pesanteur (entre 10-6 et 10-9 fois), la longueur du vecteur

somme peut être approchée par la somme de gr et de la projection de Hr

sur gr , c’est à dire

sa composante verticale que l’on a pris l’habitude de noter gΔ . Les gravimètres de Génie

Civil peuvent atteindre une sensibilité de 1µgal (1 gal=1cm s-2 , 1 µgal=10-8 m.s-2) alors que la

pesanteur locale est proche de 980 gal.

Du fait de leur grande sensibilité, les gravimètres d’une part dérivent, et sont d’autre

part sensibles aux variations de l’attraction des astres et notamment aux effets de marée. Ils

sont ainsi affectés par une variation temporelle de la mesure qui doit être corrigée par des

mesures en circuit fermé, en revenant régulièrement (toutes les heures environ) à un même

point appelé « base » et en répartissant entre les mesures l’écart observé entre deux bases

successives.

3-2-3 Corrections gravimétriques

La principale difficulté rencontrée dans les mesures gravimétriques provient du fait

que les variations de densité dans le sous-sol ne sont pas les seules causes de modification de

la composante verticale de la pesanteur. On a d’abord une variation avec la latitude (982 gal

au pôle, 978 gal à l’équateur), qui correspond à l’effet de rotation de la terre et à sa forme

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elliptique. Cette variation est de 0,5 mgal/km dans la direction N-S aux latitudes moyennes,

mais elle est régionale et donc aisément corrigeable.

3-2-3-1 Corrections de Bouguer

Les différents points de mesure ne sont pas à la même altitude, ni entourés du même

relief, et, en particulier, l’effet des différences d’altitude est en général supérieur à l’amplitude

des anomalies recherchées. Les corrections à réaliser sont regroupées sous le terme de

corrections de Bouguer et sont au nombre de trois : la correction de relief, la correction de

plateau et la correction d’air libre.

Pour effectuer ces corrections on doit d’abord définir un niveau de référence. En Génie

Civil, le plan horizontal passant par le point le plus bas convient (ceci permet de ne pas se

tromper dans les signes des corrections ensuite). Pour les prospections couvrant de grandes

surfaces, on prend l’ellipsoïde. Les corrections sont réalisées point par point.

La correction de relief a pour but de

calculer les effets des creux et des bosses

entourant le point de mesure (A sur la figure).

Les bosses, comme les creux, correspondent à

une attraction dont la composante verticale est

vers le haut. L’application de la correction doit

donc augmenter la valeur de Δg (on dit qu’elle

est positive).

Sa réalisation est délicate, puisqu’elle demande

que l’on connaisse le relief et la densité des terrains superficiels. En l’absence de relief

marqué, elle reste cependant faible. En ville, elle demande que l’on calcule l’effet des

immeubles avoisinants.

La correction de plateau consiste à retirer l’attraction exercée en A par la tranche de

terrain comprise entre A et A’. Cette attraction a pour expression :

2πGdh

où d est la densité des terrains. Cette correction est négative.

La correction d’air libre vise à corriger l’effet de la différence de distance entre A et

A’ par rapport au centre de masse de la terre. Elle vaut 3086,0−=∂∂

zg mgal/m. Elle est

A

A’

Page 11: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

11

positive puisqu’elle consiste à augmenter la valeur de Δg, A’ étant plus proche que A du

centre de masse.

Ces deux dernières corrections, proportionnelles à h, peuvent être regroupées (0,3086-

0,0419 d) mgal/m. Elles nécessitent une détermination très précise des écarts d’altitude entre

les stations : 3mm si l’on veut garder une sensibilité de 1 µgal. La détermination de d est aussi

une difficulté. Nettelton a proposé de considérer que la meilleur valeur possible pour d était

celle qui minimise la corrélation entre les valeurs corrigées Δg(x,y) et la topographie de la

zone prospectée.

Une fois les corrections effectuées, il ne reste dans les données que des effets ayant

leur origine dans le sous-sol, mais la carte « d’anomalies de Bouguer » ainsi obtenue n’est pas

celle que l’on aurait eu si toutes les mesures avaient été faites au niveau de référence et en

l’absence de relief, car la distance entre A et les sources d’anomalies n’est pas celle de A’. On

devra dans l’interprétation tenir compte de la position exacte des points de mesure.

3-2-4 Interprétation des prospections gravimétriques

Une fois les corrections effectuées, le prospecteur dispose d’une carte d’anomalies de

Bouguer qu’il doit interpréter en proposant une distribution (ou plusieurs) de la densité du

sous-sol qui explique exactement les anomalies observées. Malheureusement ce problème, le

problème inverse, a en gravimétrie une infinité de solutions et une interprétation quantitative

ne peut être proposée qu’en s’appuyant sur d’autres informations et gardera souvent une part

d’arbitraire. C’est pourquoi, on s’attache dans un premier temps, sans rien modifier de

l’information que la carte contient, à réaliser des transformations qui permettent de rendre

plus lisibles les différentes anomalies et d’en mieux localiser les sources, on appelle ces

transformations l’interprétation qualitative. Dans un deuxième temps on cherche à

déterminer les paramètres invariants communs à toutes les solutions (par exemple l’excès ou

le manque total de masse) et les limites des solutions (profondeur maximale des sources).

3-2-4-1 Interprétation qualitative

La première transformation des données consiste en l’élimination de la variation

régionale, variation dont on ne peut tirer aucune information. La méthode la plus utilisée

consiste à calculer le plan (ou la surface du deuxième degré) qui s’adapte au mieux aux

données et à l‘en soustraire. La carte obtenue montre alors les anomalies résiduelles.

Sur cette carte, l’allure des anomalies reflète en gros celle des structures mais avec un effet

d’étalement très important, on a une coalescence des anomalies et une seule anomalie

Page 12: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

12

apparente peut en fait correspondre à l’effet de plusieurs sources distinctes. Pour corriger cet

effet on peut : soit calculer les dérivées verticales de Δg, ( zg

∂Δ∂ ou 2

2

zg

∂Δ∂

), soit prolonger

vers le bas la fonction Δg(x,y). Chacune de ces opérations est un produit de convolution qu’il

est plus rapide de calculer dans le domaine spectral en trois étapes : on calcule la transformée

de Fourier de Δg(x,y), f(u,v) où u est la fréquence spatiale correspondant à x et v la fréquence

spatiale correspondant à y, on effectue une multiplication simple de cette transformée par la

transformée de Fourier de l’opérateur choisi, on calcule la transformée inverse du produit.

Pour le « prolongement » l’opérateur a pour transformée 222 vuhe +− π

(h étant la différence d’altitude entre le niveau où on prolonge et le niveau des mesures), celle

de la dérivée première verticale est :

222 vu +π ,

et celle de la dérivée seconde

)(4 222 vu +π .

3-2-4-2 Détermination des paramètres invariants ou limitant les solutions

La masse totale en excès (ou manquante) est donnée par l’expression :

∫∫Δ= dxdyyxgGM ),(2π ,

en intégrant sur toute la surface couverte par une anomalie. On peut aussi déterminer la

barycentre des sources, mais celui-ci n’a qu’un intérêt limité car il peut très bien ne

correspondre à aucune source réelle.

Pour une structure « concentrée », ne présentant pas une direction d’allongement

marquée, la source la plus profonde possible est une sphère. La profondeur maximale possible

de son centre est h=0,65 L, L étant la largeur à mi-hauteur. Pour une structure allongée, la

structure la plus profonde possible est le cylindre de section circulaire dont l’axe est à h=0,5L.

On peut aussi, à partir de plusieurs points et après avoir calculé les gradients, appliquer

la «déconvolution d’Euler» qui part de l’équation, vérifiée par toute fonction harmonique,

gNzgzy

gyyxgxx Δ−=∂

Δ∂−∂Δ∂−+∂

Δ∂− 000 )()( .

Page 13: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

13

Cette équation permet une évaluation de la position de la source (x0, y0, z0) en fonction

de l’indice structural, N. Cet indice vaut 2 pour une structure de type sphérique et 1 pour une

structure de type cylindrique.

3-2-5 Utilisation de la méthode en Génie Civil

La gravimétrie est une méthode bien adaptée à la détection des vides et des zones

décompactées ; à ce titre elle joue un rôle majeur en Génie Civl (la détection de vides est

obligatoire dans les zones périurbaines où on soupçonne la présence d’anciennes carrières).

Il faut toutefois que les volumes des vides recherchés soient suffisamment importants :

on considère habituellement qu’une structure assimilable à une sphère peut être détectée avec

un gravimètre de génie Civil jusqu’à 2m de profondeur si son diamètre est de 2m et jusqu’à

25m si son diamètre est de 10m. Une structure allongée sera détectée jusqu’à 8m si son

diamètre est de 2m et jusqu’à 40m si son diamètre est de 10m

3-2-5-1 Exemple d’utilisation

Page 14: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

14

Cette figure, tirée de l’article de R. Neumann (Geophysical Prospecting, XVII, p129,) montre l’anomalie résiduelle obtenue sur une ancienne carrière. Les iso-valeurs sont en centièmes de mgal, le maximum est d’environ 0,3 mgal, l’anomalie, d’une largeur approximative de 50m, globalise l’effet de chacun des vides.

_______________________

3-3 Prospection sismique

Dans le volume des solides existent deux types d’ondes élastiques de vitesses différentes : les

ondes de compression, les plus rapides ou ondes P (primae) et les ondes de cisaillement ou

ondes S (secundae). A l’interface sol-air apparaissent des ondes de surface (ondes de Rayleigh

et ondes de Love) qui sont nettement plus lentes que les ondes de volume et dont l’amplitude

s’amortit exponentiellement avec la profondeur. Pour les études peu profondes, l’utilisation

des ondes S comme celle des ondes de surface sont peu usitées (même si elles font l’objet de

programmes de recherche) et on se limite en général à l’étude des ondes P. Dans un milieu

homogène la mesure de la vitesse consiste simplement à mesurer le temps d’arrivée, td, de

l’onde P directe. A une distance Δ du point d’ébranlement on a :

dp tV Δ=

S’il existe dans le sol un interface séparant un premier milieu de vitesse V1 d’un

deuxième de vitesse V2, deux phénomènes peuvent provoquer une remontée de l’onde vers la

surface et permettre l’observation de l’arrivée d’une onde : une réflexion et, si V2>V1 et que

l’on est à une distance suffisante du point source appelée distance critique, Δc ,une réfraction.

Chacun de ces deux phénomènes a donné naissance à une technique de prospection, il existe

une sismique réflexion et une sismique réfraction.

3-3-1 Sismique réflexion

Du fait de l’égalité entre les angles

d’incidence et de réflexion, le parcours de l’onde

réfléchie se divise en deux segments égaux et

son temps d’arrivée a pour expression :

1

22 4/V

htr+Δ=

Δ

h V1

V2

Page 15: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

15

Il dépend donc de V1 et de h, que l’on pourra déterminer si l’on dispose d'au moins deux

points de mesure à des distances différentes de la source. Le graphe de la courbe t=f(Δ) est

une hyperbole dont l’asymptote est de pente 1/V1. Pour Δ=0, on a tr=2h/V1.

L’amplitude de l’onde réfléchie est dans le cas général une fonction complexe de l’angle

d’incidence ; dans le cas particulier d’une incidence normale elle est proportionnelle au

coefficient C :

où Z1 est l’impédance acoustique du milieu 1 et Z2 celle du milieu 2 (l’impédance acoustique

est le produit de la masse volumique par la vitesse des ondes P).

On peut avoir des réflexions multiples entre le sol et l’interface mais leur temps

d’arrivée peut se calculer si l’on connaît V1 et h à partir de la première réflexion. Dans un

milieu stratifié, on aura des réflexions sur chacune des interfaces qui se traduiront par de

arrivées successives au(x) point(s) d’observation.

La sismique réflexion présente de nombreux avantages : elle voit toutes les interfaces

et si Δ est petit, elle a un très bon pouvoir de résolution (elle voit bien les détails). Elle est de

ce fait la méthode la plus utilisée en prospection pétrolière où elle représente environ 95% des

dépenses.

On utilise en général plusieurs points de réception pour pouvoir déterminer les vitesses

et les épaisseurs. Si nécessaire, on peut préciser la valeur des vitesses par un CMP (Common

Mid Point) où, en gardant fixe le centre entre les points d’émission et de réception, on

augmente régulièrement leur écart de façon à avoir une détermination précise de l’hyperbole

et de son asymptote. Après une «correction dynamique» pour tenir compte des écarts de

distance entre les différents points de réception, on peut additionner (Stack) les

enregistrements réalisés à ces points pour augmenter le rapport signal/bruit.

Les résultats sont présentés sous forme de «coupe-temps» où l’on place sur l’axe

horizontal les abscisses des points de tir et sur l’axe vertical dirigé vers le bas le temps. Le

signal reçu est ainsi indiqué à la verticale de chaque point. Si l’amplitude du signal dépasse un

certain seuil, l’aire qu’elle délimite est noircie pour faciliter la lecture. Après détermination

12

12

ZZZZC

+−

=

Page 16: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

16

des vitesses dans les différentes couches, on peut transformer cette «coupe-temps» en «coupe-

profondeur».

Exemple de coupe profondeur obtenue à partir d’un profil de sismique réflexion, à gauche les

données brutes, à droite les données traitées.

En Génie Civil l’emploi de la sismique réflexion est peu courant, il est réservé aux

profondeurs supérieures à la vingtaine de mètres. Les raisons en sont les suivantes :

- le milieu peu profond est rarement un milieu stratifié simple et, en milieu complexe,

l’interprétation des résultats de sismique réflexion est très délicate,

- il faudrait pouvoir disposer de sources donnant des impulsions très brèves, hautes

fréquences, mais ces fréquences sont très vite absorbées,

- la mise en œuvre de cette méthode est lourde et son coût élevé.

Cette méthode a été employée lors des études du tunnel sous la Manche dans l’objectif de

déterminer les structures géologiques et leurs éventuelles discontinuités.

3-3-2 Sismique réfraction

3-3-2-1 Terrain tabulaire A la frontière entre deux milieux, on a un phénomène de réfraction conformément à la

loi de Descartes :

2

2

1

1 sinsinV

iV

i = .

Si V2 >V1 l’angle de réfraction dans le milieu 2 sera supérieur à l’angle d’incidence dans le

milieu 1 et, pour une valeur λ ,incidence critique, il atteindra 90°dans le milieu 2. On aura

alors la condition de réfraction totale :

Page 17: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

17

2

1sin VV=λ .

L’onde réfractée se propagera dans le milieu 2 le long de l’interface et produira

continuellement des ondes réfractées du milieu 2 vers le milieu 1 qui remonteront vers la

surface avec une incidence λ.

Δ

h V1

V2

λ λ

C C’

A M

Ce phénomène ne peut se réaliser qu’à partir d’une distance «critique» autorisant

l’incidence sous un angle λ; en ce point la réfractée est confondue avec la réfléchie. La forme

du front de l'onde réfractée correspond à un tronc de cône dont l’axe de révolution est la

verticale passant par le point source puisque l’ensemble des points du segment

perpendiculaire à C’M est atteint en même temps. On appelle donc cette onde réfractée «onde

conique». L’expression du temps d’arrivée est :

Elle correspond à une droite de pente 1/V2. Cette pente étant inférieure à celle de l’onde

directe, l’onde réfractée va arriver la première à partir d’une distance appelée “point de

brisure”, Δb. on a:

En sismique réfraction on dispose une série de récepteurs le long d’un profil partant du

point source, on ne considère que les premières arrivées et on trace la courbe trf=f(Δ),

dromochronique ou hodochrone. Sur cette courbe, les pentes successives donneront les

vitesses et la position du point de brisure (ou l’ordonnée à l’origine obtenue en prolongeant la

réfractée) donnera l’épaisseur h.

12

cos2V

hV

t frλ

=

12

122VVVV

hb −+

Page 18: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

18

Δ

t

Δ c Δ b

1/V1

1/V2

Cette méthode peut être appliquée à un terrain à plusieurs couches à condition que les

vitesses croissent avec la profondeur.

Pour un terrain à n couches où les vitesses successives sont croissantes on aura

l’expression générale : j

n

j j

j

n

IVh

Vt cos2

1

1∑−

=

= , où Ij est définie par n

jj V

VI =sin

3-3-2-2 Terrains non-tabulaires

Si l’interface entre les deux milieux n’est pas parallèle à la surface du sol (ce qui est le

cas le plus courant), mais fait un angle α (compté positivement vers le bas) avec cette surface,

le temps d’arrivée s’en trouve modifié, on a:

Δ

V1

V2

λ λ

C C’

A M

α

12

cos2sin

)sin(V

hVtrf λ

λαλ ++Δ=

La pente de la réfractée va alors dépendre des angles λ et α et rendre impossible la

détermination de V2 et de h. La solution à ce problème a été trouvée dans la pratique du «Tir

Inverse», où l’on inverse le sens de parcours de l’onde en gardant les mêmes points de mesure

et en plaçant le point de tir à l'autre extrémité du profil. Ceci revient à changer α de signe. On

a alors :

12

cos2sin

)sin(V

hVtef

λλαλ +−Δ=

Page 19: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

19

Et une valeur différente de la pente de la dromochronique. On peut déterminer α , V2 et h. Si

α est petit (c’est le cas sinon le milieu de vitesse V2 affleurerait) on a une bonne

approximation de V2 par la moyenne harmonique des pentes apparentes:

Le cas d’un changement latéral de milieu, une faille par exemple, peut être résolu de la même

façon. Si l’on tire de A vers A’ et que V3>V2, la dromochronique sera identique à celle d’un

terrain tabulaire à trois couches.

Δ

h V1

V2

λ2 λ3

C C’

A A’

V3

C’est par contre le tir de A’ vers A, qui en montrant une pente plus faible d’abord, puis un

redressement de la pente, prouve que le terrain à trois couches n’est pas une solution

acceptable.

En conclusion, on ne peut interpréter la sismique réfraction qu’à partir de couples, Tir Direct

– Tir Inverse, et un seul tir ne permettrait que la détermination de V1.

3-3-2-3 Application de la méthode au Génie Civil

Cette méthode est très utilisée pour rechercher le « bed-rock », substrat solide sous des

couches peu compactes. Elle permet aussi de détecter le toit de la nappe aquifère. Sa mise en

œuvre la plus courante se fait par de longs profils où les séries de points de mesure de 12 ou

24 géophones sont encadrées par des points de tir ;

A 1 A 2

Les géophones qui détectent l’arrivée de l’onde sont des capteurs très simples où le

déplacement du sol crée une induction magnétique dans une bobine. Ce sont donc des

''2'2222

11sin

)sin(sin

)sin(2VVVVV +≅−++≅ λ

αλλαλ

Page 20: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

20

capteurs de vitesse. Ils sont petits, légers et robustes. Une «flûte» les relie à l’appareil

enregistreur. Avec les appareils les plus simples, on peut n’utiliser qu’un seul géophone et

déplacer la source pour faire varier Δ, la source est alors un marteau à main. Les chutes de

poids, ou des «fusils» constituent des sources plus efficaces, mais la plupart des enregistreurs

permettent de répéter la mesure et de sommer (stack) les résultats pour améliorer le rapport

signal/bruit.

La sismique réfraction s’adapte parfaitement aux mesures en mer (ou en rivières), un

même bateau tirant la source (un canon à air par exemple) et une ligne d’hydrophones tout en

se déplaçant «en continu».

3-3-3 Tomographie sismique

Les mesures de tomographie sismique s’effectuent entre deux forages, entre surface et

forage ou en surface, on place alors une série de points de tir entre les géophones et non pas 2

aux extrémités du profil comme en réfraction simple. Entre forage, une série de sources est

déployée dans l’un des forages, une série de récepteurs dans l’autre (on peut aussi n’utiliser

qu’une source que l’on déplace). Le temps mis par l’onde directe pour atteindre les différents

récepteurs permet de restituer les variations de vitesse et donc les hétérogénéités qui existent

entre les deux forages. On peut aussi prendre en compte les variations d’amplitude entre les

différents récepteurs.

Cette méthode, lourde, est de plus en plus utilisée, après les autres méthodes

géophysiques, en cas de forte présomption de présence de cavités. Elle permet de les définir

avec un degré de finesse utilisable à l’échelle de l’ouvrage.

_____________________

3-4 Méthodes électriques 3-4-1 Principe des différentes méthodes

Le comportement des phénomènes électrique et magnétique est régi par un ensemble

de quatre lois expérimentales : les équations de Maxwell.

Si Bv

est l’induction magnétique et Er

le champ électrique, on a dans un milieu linéaire et

isotrope :

0=Bdivr

εqEdiv =

r

Page 21: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

21

tBErot ∂∂−=rr

(équation de Maxwell-Faraday)

tEEBrot ∂∂+=rrr

εμμσ (équation de Maxwell-Ampère)

où µ est la perméabilité magnétique, ε la permittivité diélectrique, σ la conductivité électrique

et q la densité volumique de charges (égale à 0 au niveau macroscopique puisqu’on a autant

de charges négatives que de charges positives dans un volume donné). C’est donc trois

propriétés qu’il faut connaître pour décrire le comportement des champs. Réciproquement

connaissant ce comportement, on devrait pouvoir déterminer ces trois propriétés ; a priori

ceci n’est pas simple, en particulier parce qu’elles apparaissent par des produits. En fait, les

choses se simplifient, d’une part parce que la perméabilité magnétique des matériaux du sous-

sol reste toujours très proche de 1, d’autre part parce qu’il est possible, à partir

d’approximations portant sur les variations temporelles, de simplifier les équations.

La susceptibilité magnétique, κ, des sols, comme des roches, est inférieure à 0,01.

comme µ=µ0(1+κ) , on peut adopter l’approximation µ=µ0.

Si l’on considère les phénomènes indépendants du temps, des courants continus,

0≈∂∂t , les deux dernières équations se réduisent à :

rot Br

=µσEr

et rot Ev

=0.

La seule propriété présentant des variations sera donc la conductivité électrique. On utilisera

comme source un courant injecté, le terme de droite de l’équation de Maxwell-Ampère

pouvant être écrit µ( iv

source+σEv

secondaire). Le champ Ev

pourra être considéré comme le

gradient d’un potentiel scalaire , Ev

=-gradV, dont le laplacien est nul : ΔV=0. Son calcul sera

ainsi plus facile. On parle dans ce cas de « prospection électrique », « méthode électrique »,

« courant continu » (en anglais DC electrical method).

Une deuxième approximation peut être proposée en considérant les deux termes σE et tE∂∂ε

dont l’importance relative dépend de la valeur des deux propriétés et de la vitesse de variation

dans le temps. Si on se place pour la comparaison de ces deux termes dans le domaine

« fréquentiel » où l’on considère des variations sinusoïdales ( tie ω , de pulsation ω) on a :

ωit=∂∂ . En choisissant des valeurs courantes, par exemple σ=0,01 S/m et εr=18, on aurait

égalité des deux termes σ et εω si f=10 Mhz. Pour une fréquence beaucoup plus basse, par

exemple f< 100 kHz le terme iωεEv

peut être négligé et l’équation de Maxwell-Ampère se

Page 22: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

22

réduit comme précédemment à rot Bv

=µσEr

. Dans ce cas seule la conductivité interviendra.

On l’appelle approximation des basses fréquences, ou B.F.ou cas de l’induction, puisqu’on

peut utiliser comme source la variation temporelle d’un champ magnétique.

Pour des hautes fréquences, supérieures à la dizaine de Mhz, la permittivité

diélectrique dominera et on aura affaire à des phénomènes de propagation électromagnétique.

3-4-2 Méthode électrique

3-4-2-1 Principe de la mesure, le quadripôle

Pour injecter un courant dans le sol, il suffit d’y planter 2 électrodes, c’est à dire deux

piquets métalliques, mais cela ne suffit pas pour mesurer la conductivité ou la résistivité du

sous-sol. Si l’on s’en tient, en effet, à la mesure du rapport entre la différence de potentiel

entre ces deux électrodes et le courant qui les traverse on obtient la somme des deux

résistances de prise de terre et la résistivité du sous-sol lui-même n’intervient pas puisque le

milieu étant illimité, sa résistance électrique est nulle. Par contre, en mesurant le potentiel en

des points différents des points d’injection on a, pour un milieu homogène, une mesure

proportionnelle à la résistivité.

Si l’on considère, en effet, un point d’injection, A, unique, où le courant injecté a une

valeur +I, le courant dans le milieu homogène se répartit de façon isotrope et pour un point

situé à une distance r de A, la densité de courant vaut : 22 rIir π= , le champ électrique vaut

donc 22 rIEr πρ= et le potentiel, r

IV πρ

2= si l’on adopte V=0 comme condition à l’infini. Si

l’on considère les deux électrodes A et B permettant le passage du courant (en ayant en B un

courant –I) et un deuxième point de mesure différent du premier pour pouvoir mesurer une

différence de potentiel, on a :

[ ]NBNAMBMAIVVV NM

11112 +−−=Δ=− πρ .

La mesure ainsi obtenue est proportionnelle à ρ mais sa valeur dépend de la disposition des

électrodes.

Pour pouvoir exprimer le résultat d’une mesure par un seul paramètre, sans avoir à

donner les valeurs de VΔ , de I et la disposition des électrodes, on a introduit la notion de

résistivité apparente : la résistivité apparente, ρa est celle qu’aurait le terrain homogène

donnant la même valeur de ΔV/I avec la même disposition d’électrodes que celle utilisée. La

Page 23: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

23

disposition géométrique des électrodes intervient dans sa définition par un coefficient k qui

s’écrit :

BNANBMAMk 1111

2+−−

= π et on a IVka

Δ=ρ .

Comme il existe une infinité de façons de placer quatre électrodes sur un plan, des

habitudes ont été prises, elles tiennent compte des problèmes pratiques de mise en place et de

déplacement des électrodes comme de considérations théoriques. Les principaux quadripôles

utilisés sont ainsi :

- le quadripôle Schlumberger où les quatre électrodes sont alignées selon un dispositif

symétrique avec MN<<AB, on a donc MNABk 4

2π≅ .

A OM N B

- le quadripôle Wenner où les quatre électrodes sont alignées et distantes d’un écart a,

(k=2πa)

A M N B

a

- le quadripôle carré, (k=10,72 a, si a est le coté)

A

M N

B

a

On peut diminuer le nombre d’électrodes à déplacer sur le terrain si l’une ou deux sont fixes

et placées très loin (à l’infini). C’est le cas pour le dispositif pôle-dipôle (où k=4πa)

A M N B ?

ou pour le dispositif pôle-pôle (où k=2πa).

Page 24: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

24

A M

N

B ?

?

3-4-2-2 Mise eu œuvre de la méthode

La méthode électrique peut s’employer de deux façons complémentaires, le «trainé» et le

«sondage» que l’on peut aujourd’hui réaliser simultanément avec des dispositifs multi-

électrodes (ou multi-pôles), dont le plus utilisé est le « panneau ». Sa mise en œuvre nécessite

que l’on maîtrise la notion de profondeur d’investigation. Cette notion empirique qualifie

l’épaisseur de terrain prise en compte dans la mesure. Pour un quadripôle donné, elle dépend

de l’écart existant entre l’électrode de potentiel et l’électrode d’injection les plus proches.

Selon la répartition verticale des résistivité elle est prise égale à cet écart ou à la moitié de cet

écart.

En trainé, on déplace latéralement un dispositif de dimensions fixes, afin de cartographier les

variations horizontales de la résistivité.

Le sondage part de l’observation selon laquelle l’épaisseur du terrain où circule la part

significative du courant dépend de l’écartement des électrodes. On peut donc, en gardant fixe

le centre du dispositif et en augmentant régulièrement sa taille, augmenter l’épaisseur de

terrain prise en compte dans la mesure et ainsi reconnaître la variation de la résistivité avec la

profondeur. Pour respecter le fait que seules les variations relatives sont significatives, cette

augmentation doit être réalisée selon une progression géométrique dont la raison est choisie

pour avoir environ 6 points par décade (1,5 par exemple).

Un panneau électrique 2D est constitué par une ligne pré-implantée de N électrodes

équidistantes d’un écart a. Par commutation on déplace le quadripôle utilisé, qui peut être un

Wenner, un dipôle-dipôle, un pôle-dipôle ou un pôle-pôle, en commençant par l’écartement a,

puis l’écartement 2a, et ainsi de suite…

Un panneau électrique 3D correspond à une série de panneaux 2D parallèles utilisés

simultanément. Le quadripôle peut alors être carré ou en ligne parallèle, perpendiculaire ou

diagonale par rapport aux panneaux 2D.

Il existe d’autres dispositifs multi-électrodes, mobiles, qui, tractés sur la surface à étudier,

permettent de prospecter rapidement des surfaces étendues avec une maille de mesure fine (le

système de traction peut être un tracteur agricole, un quad ou une chenillette). Les électrodes

utilisées sont par exemple des roues à picots mais leur nombre est alors plus faible que dans

Page 25: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

25

un panneau ; les mesures peuvent, par exemple, porter sur trois profondeurs d’investigation

différentes.

0 50 100 150 200 250 300 350 4000

50

100

150

200

250

300

20.9

25.8

31.8

39.3

48.6

60.0

74.2

91.6

113.2

139.8

172.8

213.5

263.7

325.8

402.6

550.4

560.4

0 50 100 150 200

La cartographie de la résistivité apparente réalisée avec un quadripôle Wenner dipôle-dipôle

où a=5m sur un plateau calcaire ( d’age oxfordien) montre des variations très fortes de la

résistivité électrique (et donc des caractéristiques mécaniques) du sous-sol. Le récif a une

résistivité supérieur à 400Ω.m tandis que la zone extérieure à l’ancienne barrière de corail

est en dessous de 50Ω.m du fait de la forte teneur en argile.

3-4-2-3 Interprétation des mesures

Si l’interprétation du trainé fait en principe toujours appel à des modèles 3D complexes, le

sondage peut être interpréter avec un modèle 1D de terrain tabulaire dont on connaît la

solution analytique. Pour un sol à N couches de résistivités, ρ1, ,ρN, et d’épaisseurs, e1, , eN,

le potentiel à la surface en un point M, à une distance r de A, a pour expression :

Page 26: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

26

⎥⎦⎤

⎢⎣⎡ += ∫

0

01 )()(21

2 λλλπρ drJfr

IV

où J0 est la fonction de Bessel et 121212

21

)()()( eeRRRf λρρ

ρλ +−−−= , R2 étant définie itérativement

en partant de RN=ρN et de iii

iiiii ethR

ethRR λρλρρ

1

1

+

+

++= .

L’interprétation d’un sondage se fait sous l’hypothèse d’un terrain tabulaire en

choisissant le nombre de terrains, puis leurs résistivités et leurs épaisseurs, de telle sorte que la

courbe théorique s’adapte au mieux aux points expérimentaux. En théorie, ce problème est à

solution unique mais la précision nécessairement limitée des mesures ne permet pas de

séparer des ensembles de solutions que l’on appelle des « cas d’équivalence ». Ainsi (1) toute

couche conductrice placée entre deux couches résistantes peut être remplacée par une autre

couche (ou une série d’autres couches) présentant le même rapport e/ρ (qui correspond

physiquement à une conductance), (2) toute couche résistante placée entre deux couches

conductrices peut être remplacée par une autre couche (ou une série d’autres couches)

présentant le même produit e.ρ et (3) lorsque la résistivité apparente croît, on peut toujours

intercaler entre deux couches résistantes une couche de résistivité intermédiaire et, de la

même façon, quand la résistivité apparente décroît on peut intercaler entre deux couches

conductrices une couche de résistivité intermédiaire. Longtemps réalisée à l’aide d’abaques

cette interprétation l’est maintenant par inversion itérative à l’aide d’un programme

informatique. Le choix du modèle approché initial s’appuie sur des règles simples : le nombre

de couches est au moins égal au nombre de changements de pente de la courbe plus un, les

interfaces sont à placer au début des changements de pentes, les contrastes de résistivité

croissent avec l’importance de la pente.

On présente les résultats obtenus avec les panneaux sous forme de « pseudo-

sections » où la position affectée à chaque mesure le long du profil est celle du centre des

quatre électrodes utilisées pour cette mesure et où la position en profondeur est l’écart entre

électrodes du quadripôle considéré. L’interprétation des panneaux 2D (respectivement 3D) est

réalisée avec des programmes numériques 2D (respectivement 3D).

Page 27: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

27

0.1 1 10A (mètres)

10

100

1000R

ésis

tivité

.m)

Modèle à 3 couches

Résistivité Epaisseur(Ω.m) (m) 96.96 .5 30.02 2.11 121.31

écart : .060modèledonnéescourbe

0.1 1 10A (mètres)

10

100

1000

Rés

istiv

ité (Ω

.m)

Modèle à 3 couches

Résistivité Epaisseur(Ω.m) (m) 89.49 .65 21.82 1.36 115.88

écart : .045modèledonnéescourbe

Les figures ci-dessus présentent deux interprétations possibles d’un même sondage où une

couche conductrice est intercalée entre deux plus résistantes ; l’erreur étant pratiquement la

même. Ces deux interprétations constitue un cas d’équivalence où la conductance, e/ρ, est de

0,07 S.

Page 28: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

28

0.1 1 10A (mètres)

10

100

1000R

ésis

tivité

.m)

Modèle à 3 couches

Résistivité Epaisseur(Ω.m) (m) 187.15 .14 58.14 .63 32.06

écart : .052modèledonnéescourbe

0.1 1 10A (mètres)

10

100

1000

Rés

istiv

ité (Ω

.m)

Modèle à 4 couches

Résistivité Epaisseur(Ω.m) (m) 194.21 .14 57.51 .74 35.4 .27 30.66

écart : .042modèledonnéescourbe

Ce sondage montre une décroissance monotone de la résistivité, il peut être interprété avec 3

terrains, mais on peut aussi introduire un quatrième terrain (ou plus).

Page 29: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

29

Une pseudo-section, ici réalisée avec une configuration Wenner, se présente sous la forme

d’une coupe verticale de la résistivité apparente où, par convention, les valeurs de la

résistivité apparente mesurée sont affectées à des points, les croix sur la figure du haut,

localisés au centre des quadripôles et à une profondeur égale à la distance entre les

électrodes. La figure du bas montre l’interprétation réalisée avec la méthode des différences

finies : à chaque maille est affectée une résistivité de telle sorte que le calcul des résistivités

apparentes redonne, figure du milieu, la même coupe que la pseudo-section expérimentale.

3-4-2-4 Réalisation des mesures

L’injection du courant dans le sol peut poser des problèmes de sécurité, la norme

limitant le courant est de 27 mA. Cette intensité est heureusement suffisante pour la plupart

des mesures sur les profondeurs intéressant le Génie Civil. La principale difficulté

expérimentale associée à la méthode électrique tient à l’insertion des électrodes dans le sol, à

Page 30: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

30

la différence de potentiel spontané (P.S.) qui apparaît alors et à la valeur de la résistance de

contact.

Si l’on utilise un courant continu, la polarisation spontanée des électrodes étant

instable dans le temps, la mesure doit être répétée (et de ce fait est longue). On pallie cette

difficulté en inversant le sens de circulation du courant, la P.S. ne changeant pas de signe, la

différence entre les mesures obtenues pour chaque sens du courant élimine la P.S..

L’utilisation d’un courant alternatif est l’aboutissement normal de cette idée mais sa

fréquence doit rester suffisamment basse pour que tout effet inductif soit évité (voir plus loin).

Le problème du contact sol-électrode reste alors la principale difficulté posée par

l’emploi de la méthode électrique, elle rend son utilisation lente et impossible sur les sols

construits ou très secs comme sur les affleurements rocheux. Pour surmonter cette difficulté, il

faut se tourner soit vers la méthode électrostatique, soit vers les méthodes électromagnétiques

basse fréquence.

3-4-3 Méthode électrostatique

L’idée à la base de cette méthode est d’utiliser des pôles électrostatiques placés dans

l’air au-dessus du sol pour mesurer les propriétés électriques de celui-ci. Un pôle de charge Q

placé dans un milieu homogène de permittivité ε, crée à la distance r un potentiel rQV πε4= .

Si le pôle est placé au voisinage de la surface du sol, le potentiel va se trouver modifié. La

méthode des images permet de calculer cette modification tout en prenant en compte la

permittivité diélectrique complexe du sol qui dépend à la fois de sa conductivité et de sa

permittivité. Pour un sol suffisamment conducteur et une fréquence suffisamment basse, on

obtient finalement :

rQiV πσω

2= , soit rIV π

ρ2=

si l’on considère le courant I=Qiω alimentant le pôle. On retrouve la même expression qu’en

prospection électrique dont la méthode électrostatique constitue une généralisation.

Cette méthode a les mêmes types d’utilisation, trainés, sondages, panneaux,…, que la

méthode électrique et les mêmes méthodes d’interprétation, tout en étant utilisable quelque

soit l’état de la surface du sol. Elle souffre néanmoins d’une limite technique : la fréquence

utilisée ne peut être nulle, car il serait impossible de maintenir des charges sur les pôles

d’injection et elle détermine, avec la surface du pôle, son impédance. Pour que celle-ci ne soit

pas trop élevée tout en gardant des pôles de surface totale inférieure au mètre carré, on ne

Page 31: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

31

descend pas en dessous de 10 kHz. L’usage de cette méthode est donc limité par les effets

inductifs qui apparaissent dès que le nombre d’induction (σµωL2, voir plus loin) est supérieur

à 0,1 (L étant la dimension caractéristique du quadripôle : écart entre les pôles d’injection et

de mesure les plus proches). Pour les sols conducteurs, cette méthode ne permet donc

d’explorer que la première dizaine de mètres, mais ceci représente une part importante des

problèmes posés en Génie Civil.

3-4-4 Méthodes électromagnétiques basse fréquence

L’induction d’un courant dans le sol par la variation d’un champ magnétique source

peut être réalisée par toute une gamme de dispositifs d’émission ne nécessitant aucun contact

avec le sol ; de la même façon, à la réception, la mesure du champ magnétique secondaire

créé par les courants induits permet d’éviter la mesure du champ électrique. Cependant, avant

de décrire les types de sources utilisés, il convient de donner les caractéristiques générales des

méthodes électromagnétiques (E.M.) basse fréquence.

3-4-4-1 Effet de peau, profondeur de pénétration, nombre d’induction

En se plaçant dans le cas le plus simple d’un champ primaire uniforme horizontal et

d’un sol homogène de conductivité σ, une composante horizontale du champ, Ex par exemple,

vérifie l’équation :

02

2

=−∂∂

xx Eiz

E σμω ,

dont la solution est

zzix

zixx eeEeEE 22

00

σμωσμωσμω −−− == .

En profondeur le champ est donc amorti et déphasé, le paramètre qui contrôle ces deux effets

étant σμω2=p que l’on appelle profondeur de pénétration ou profondeur de peau (skin

depth en anglais). Les courants induits se concentrent près de la surface d’une façon qui

dépend de la fréquence et de la conductivité. Ceci ouvre la voie à une méthode de sondage où

l’épaisseur de terrain prise en compte dans la mesure est contrôlée par la fréquence : plus

celle-ci est basse, plus cette épaisseur est grande.

Si dans un dispositif E.M. de prospection, la distance entre la source et le point de

mesure est bien inférieure à la profondeur de pénétration, celle-ci ne peut avoir d’effet sur

l’épaisseur de terrain prise en compte dans la mesure qui, comme en prospection électrique,

Page 32: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

32

est alors gouvernée par distance source-point de mesure. Si, par contre, la distance entre la

source et le point de mesure est plus grande que la profondeur de pénétration, c’est elle qui

détermine l’épaisseur de terrain prise en compte dans la mesure. Il est utile de disposer d’un

critère qui permette de savoir dans quelle situation on se trouve. On définit donc le nombre

d’induction, σμωL2, nombre sans dimension, qui compare la dimension caractéristique d’un

dispositif de mesure, L, l’écart entre émission et réception le plus souvent, et la «portée» du

phénomène d’induction. Plus le nombre d’induction est petit, plus on se rapproche du cas

statique et plus le rôle des phénomènes d’induction est réduit.

3-4-4-2 Modes électromagnétiques

Les équations de Maxwell-Ampère et de Maxwell-Faraday montrent que Bv

dépend

des variations spatiales de Er

et réciproquement. Il s’en suit que le couplage entre les deux

champs et les composantes existantes vont dépendre des symétries et des invariances en

translation présentées par le terrain et le champ primaire. Ainsi, pour un terrain tabulaire (1D)

et un champ primaire uniforme, on a, en coordonnées cartésiennes 0=∂∂x et 0=∂

∂y ; aucun

des champs n’a donc de composante verticale et les composantes horizontales sont liées 2 à 2,

chaque paire étant indépendante de l’autre : on a

zEBi y

x ∂∂=ω et z

BE xy ∂∂=μσ d’une part, z

EBi xy ∂∂=ω et z

BE yx ∂

∂−=σμ d’autre part.

Chacune de ces deux paires constitue un mode électromagnétique. Dans tout problème E.M.

on doit d’abord identifier les modes présents (par habitude on utilise plutôt que B le champ

magnétique H, H=B/µ0).

3-4-4-3 Sources utilisées

Si a priori un grand nombre de dispositifs différents peut être utilisé pour créer un

champ primaire, en pratique on se limite à trois catégories de sources :les sources

«lointaines», correspondant à un champ primaire uniforme, les sources « étendues » où le

champ primaire est en 1/r, et les sources dipolaires où le champ primaire est en 1/r3. En Génie

Civil, on n’utilise pratiquement pas la deuxième catégorie et on se limite aux sources

lointaines et dipolaires. La gamme de profondeur à explorer correspond à des fréquences où

les sources lointaines sont constituées par des émetteurs radio des gammes L.F. (150-250

kHz) et V.L.F. (15-25 kHz) ; au-dessus de 2 kHz, les variations naturelles du champ

magnétique terrestre sont en effet trop faibles pour être utilisées. Les sources dipolaires

Page 33: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

33

correspondent à des dipôles magnétiques, de petites boucles dont l’intérêt premier est la

maniabilité.

3-4-4-4 Utilisation des sources lointaines

Les émetteurs des gammes VLF et LF sont de grands pylônes verticaux qui rayonnent

un champ primaire constitué d’un champ électrique vertical Ezp et d’un champ magnétique

horizontal Hyp. Sur toute la zone prospectée, dont l’étendue est en général bien inférieure à la

longueur d’onde (15 km à 20 kHz), le champ primaire Hyp peut être considéré comme

uniforme. Le nombre d’induction est très grand et la profondeur d’investigation (définie au

paragraphe 3.4.2.2) va dépendre de la conductivité et de la fréquence ; dans ce cas, on

considère habituellement que la profondeur d’investigation correspond à la moitié de la

profondeur de pénétration.

Sur un sol tabulaire, seul le mode (Ex, Hy) existe. Si le sol est homogène on a en

surface :

Ex=Ex0 et 40

π

μωσ i

xy eEH −= .

Il est habituel dans les méthodes électromagnétiques, pour éviter que la mesure ne soit faussée

par une variation de puissance de la source (et ici le prospecteur n’a aucun contrôle sur elle),

de mesurer un rapport de deux composantes plutôt qu’une composante seule. Ici, le rapport

Ex/Hy permet, de plus, de déterminer la résistivité du terrain, 2

1y

x

HE

ωμρ= , et donc, pour un

terrain quelconque, de définir une résistivité apparente. La méthode de mesure basée sur ce

rapport est en général appelée Magnéto-Tellurique (M.T.). Malheureusement, pour les études

peu profondes, la répartition en fréquence des émetteurs se prête difficilement à l’exécution

de sondages, qui ne pourraient avoir le plus souvent que deux points : un en LF et un en VLF ;

son application se limite donc au trainé, à la cartographie des variations latérales de résistivité.

Sur un sol non-tabulaire, on a en 2D le mode (Hy, Ex, Ez), si 0=∂∂y ; ou le mode (Ey,

Hx, Hz), si 0=∂∂x . Pour une direction de cylindricité quelconque, on doit décomposer le

champ primaire par rapport à la direction des structures. Sur un sol 3D, on a les 6

composantes. Dans tous ces cas, l’expérience et les modèles théoriques ont montré que la

composante Hz est la plus intéressante à mesurer. La mesure de Hz/Hy s’est donc développée

comme outil de mise en évidence des variations latérales de la résistivité.

Page 34: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

34

Les sources lointaines sont ainsi utilisées pour effectuer des trainés en mesurant soit

Ex/Hy soit Hz/Hy, mais ces deux mesures montrent une très forte «anisotropie apparente», la

carte obtenue dépendant de l’orientation du champ primaire, c’est à dire de la direction de

l’émetteur. Pour pallier ce défaut, il est en fait nécessaire d’utiliser deux émetteurs de

directions différentes et (autant que possible) perpendiculaires et de combiner leurs résultats

en cartographiant un paramètre isotrope. Deux invariants existent pour la résistivité

apparente :

21 aa ρρ et 221 aa ρρ + ,

ρa1 et ρa2 étant les résistivités obtenues en un point pour chaque émetteur. Pour la composante

verticale l’invariant s’écrit

2

2

22

1

1 ⎟⎠⎞⎜

⎝⎛+⎟

⎠⎞⎜

⎝⎛

y

z

y

z

HH

HH .

La mesure utilisant la composante verticale est appelée habituellement V.L.F.-E.M. ou

V.L.F.-Mag, la mesure M.T. a reçu, en fonction des utilisateurs, beaucoup de noms : Radio-

Ohm, V.L.F.-R., M.T. artificielle, M.T.-V.L.F. ou Radio-M.T. (RMT).

3-4-4-5 Utilisation des sources dipolaires

L’intérêt principal d’une source dipolaire étant sa maniabilité, la grandeur mesurée

doit respecter aussi cette caractéristique, on mesure donc une (ou plusieurs) composante(s) du

champ magnétique avec une bobine. Dans de tels dispositifs, dipôle-dipôle, l’orientation

relative des bobines joue un rôle important dans la profondeur d’investigation, le signe et

l’allure des réponses. On a adopté le système de dénomination suivant:

HCP

VCP

PERP

Page 35: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

35

VCA

Les dispositifs utilisés correspondent le plus souvent à un faible nombre d’induction et

on retient en général HCP, qui présente la meilleure profondeur d’investigation, 1,5 L si L est

l’écartement des bobines, et qui permet de passer en VCP par simple rotation de l’appareil. En

faible nombre d’induction, le champ secondaire mesuré est proportionnel à la conductivité, il

est donc logique d’appeler ces appareil des conductivimètres. Il sont le plus souvent utilisés

en trainé, mais peuvent l’être en sondage en faisant varier L. Leur mise en œuvre est

beaucoup plus rapide que celle de la méthode électrique, mais ils en sont bien

complémentaires, puisque pour eux le rapport Signal/bruit est meilleur en milieu conducteur

(mesure proportionnelle à σ) alors que, pour la méthode électrique, ce rapport est meilleur en

milieu résistant (mesure proportionnelle à ρ).

3-4-5 Mesures haute fréquence, Radar-sol (ou GPR ou Géo-Radar)

L’utilisation des hautes fréquences présente deux intérêts par rapport aux mesures

électrique et E.M. déjà décrites : (1) déterminer une propriété, la permittivité, très bien

corrélée à l’humidité, (2) offrir une méthode d’investigation de la structure verticale du terrain

par propagation et réflexion. On ne peut en effet étendre l’idée du sondage fréquentiel, telle

qu’elle existe en basse fréquence, là où la condition σ>>εω n’est plus respectée et les

sondages géométriques sont d’une réalisation relativement lente et d’une résolution verticale

bien inférieure à ce que l’on peut espérer d’une méthode utilisant une propagation.

On considère, l’équation vérifiée dans un demi–espace homogène par un champ

électrique uniforme en surface :

022

2

=+−∂∂ EEiEz εμωσμω .

Cette équation décrit un phénomène de propagation avec amortissement. Si l’amortissement

n’est pas trop important, on peut proposer des mesures par réflexion (ce serait plus difficile en

réfraction où le parcours est beaucoup plus long et alors que la loi de vitesse n’est pas

croissante avec la profondeur). La vitesse rr

cvεμεε

==00

1 (c étant la vitesse de la lumière

dans le vide : 30 cm/ns), est indépendante de la fréquence si εr est indépendant de la

fréquence. Dans ce cas, et si εω>>σ, la profondeur de pénétration s’écrit :

Page 36: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

36

0

02μεε

σrp=

et est aussi indépendante de la fréquence. Le milieu n’est alors pas dispersif, le signal n’est

pas déformé par l’amortissement qui seul limite la profondeur d’investigation. L’appareil de

mesure le compensera par un gain (qui peut atteindre 90dB). Pour σ=0,01 S/m, et εr=18 on a

par exemple p=2,25 m soit une atténuation de 3,86dB/m en amplitude.

En dessous de 1 GHz, la variation de ε avec la fréquence est effectivement très faible,

par contre on peut rarement négliger le terme de pertes diélectriques et ε doit être considéré

comme complexe, εr=ε’-iε’’. Faible dans les milieux grossiers, ε’’ est important dans les

milieux argileux où il peut atteindre ε’/3. Dans un tel cas l’amortissement est beaucoup plus

important et il va dépendre de la fréquence ; si la conductivité n’intervenait pas p serait

inversement proportionnel à ω, et en plus d’un fort amortissement, on aura une déformation

des impulsions rendant très difficile leur identification.

Dans une argile où σ=0,1 S/m, ε’=18et ε’’=6,on a, à 100 MHz, p= 0,11m, soit une

atténuation en amplitude de 79db/m et à 500 MHz, p= 0,022m, soit une atténuation en

amplitude de 395dB/m. La présence d’argile est donc l’obstacle principal à l’utilisation du

Radar-Sol.

La mise en œuvre et l’interprétation du Radar est analogue à celle de la sismique

réflexion. On déplace point par point une ensemble constitué par une antenne d’émission et

une (ou plusieurs) antenne(s) de réception (on peut aussi travailler en « monostatique » avec

une seule antenne pour les deux fonctions) faiblement écartées (le déport est par exemple de

50cm). Les résultats sont d’abord présentés sous la forme d’une coupe-temps. Pour

déterminer la vitesse on peut réaliser un CMP (Common Middle Point), défini au paragraphe

3.3.1), mais la gamme de vitesses est peu étendue ;(comprise entre 12cm/ns si ε’=6 et 6cm/ns

si ε’=25) ; en prenant 9cm/ns on peut proposer une première interprétation. Les objets

diffractant, comme par exemple des canalisations, créent des hyperboles dont les asymptotes

donnent la vitesse.

Page 37: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

37

Coupe temps et coupe profondeur d’un profil radar. On observe des réflexions sur une

interface pratiquement parallèle à la surface à 0,43m et des « hyperboles » caractéristiques

de structures (tuyaux) localisées à 0,62m. La pente des asymptotes correspond à une vitesse

de 12 cm/ns.

Un autre traitement intéressant pour voir en plan les structures du sous-sol consiste,

après avoir réalisé des points de mesures suffisamment serrés, sur une maille de mesure

régulière, égale à la moitié du déport par exemple, à représenter des «time slices», c’est à dire

à cartographier l’intensité totale du signal reçu dans un intervalle de temps, par exemple entre

20 et 25 ns.

Les utilisations du Radar en Génie Civil sont très variées, elles dépassent la stricte

géophysique pour toucher aussi l’auscultation d’ouvrages d’art et de chaussées (détermination

des différentes couches et de leur épaisseur). La principale utilisation est probablement la

recherche de canalisations en milieu urbain. Par rapport aux autres méthodes, notamment

électriques, la caractéristique principale du Radar est le grand détail d’information qu’il

permet d’acquérir.

Page 38: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

38

Tableau récapitulatif de l’utilisation des méthodes Méthode Principe de

Mesure Objectifs Avantages Inconvénients

Sismique réfraction

vitesse des

ondes de compression

directe et réfractée

-caractérisation des vitesses des terrains

-profondeur du substratum

-recherche du toit de la nappe

porte directement sur une propriété

utilisable en mécanique

-la vitesse doit être croissante avec la

profondeur -suppose un milieu

quasi-tabulaire -Lente

-mauvaise résolution horizontale

-mise en œuvre délicate en ville

Sismique réflexion

temps d’arrivée

des ondes élastiques sur tout interface

-structure géologique profonde, -caractérisation des terrains par mise en évidence des horizons réflecteurs -vitesse et impédance acoustique

porte directement sur des propriétés

utilisables en mécanique

-mise en œuvre très lourde

-utilisable pour les profondeurs > 20m

-utilisation exceptionnelle en Génie

Civil

Tomographie

sismique

inversion des temps de trajet

des ondes sismiques à

travers la zone étudiée

caractérisation mécanique des

terrains, mise en œuvre entre

forages, galeries et/ou surface

porte directement sur des propriétés

utilisables en mécanique

-mise en œuvre lourde -coût élevé

(micro)Gravimétrie

variations locales du champ de pesanteur

Recherche des vides, des zones

décomprimées, du toit du substratum

porte sur la densité

-mesures lentes -mesures d’altitudes très

précises nécessaires et corrections

Prospection électrique par courant injecté

résistivité

structure du terrain

-la résistivité présente une grande

gamme de variations

-maîtrise de la résolution latérale

et verticale (profondeur

d’investigation) -rapide (faibles

coûts)

-nécessité d’un contact électrique avec le sol

d’où difficultés en milieu urbain

Prospection électrostatique

résistivité

structure du terrain

mêmes avantages que la méthode

électrique mais en s’affranchissant du

problème du contact avec le sol

-limitée aux 10 premiers mètres

Page 39: Reconnaissance Géophysique pour le génie civil

39

Conductivimètre E.M. Slingram

conductivité (inverse de la

résistivité)

structure du terrain et perturbateurs

métalliques

-la conductivité

présente une grande gamme de variations

-très rapide (faibles coûts)

-limitée en pratique au profilage

-sensible aux perturbateurs métalliques

-inopérante en milieux résistants (supérieurs à

500 Ohm.m)

Radio-Magnéto-Tellurique, MT-

VLF, VLF-R

mesure de la résistivité à

partir du champ émise par les émetteur L.F.

et V.L.F.

-structure du terrain -structures métalliques

allongées(cables..)

-la résistivité présente une grande

gamme de variations

-rapide

-profondeur d’investigation mal

contrôlée -perturbation par les réseaux métalliques (difficile en milieu

urbain) -nécessité d’utiliser 2

émetteurs de directions approximativement

perpendiculaires

Radar-Sol

réflexion des ondes E.M. sur les contrastes

de permittivité

structure du terrain identification d’obstacles

très grande résolution

géométrique de la structure du terrain

-profondeur d’investigation limitée par la présence d’argile