Recueil de poèmes

Concours interuniversitaire d’écriture poétique

Remerciements

Pour cette quatorzième édition du concours interuniversitaire d’écriture poétique, le CROUS de l’académie de Versailles tient à féliciter tous les étudiants de l’académie inspirés par le thème du Printemps des Poètes

« le grand 20e – cent ans de poésie ».

Nous exprimons toute notre reconnaissance au service Arts et Culture de l’Université Paris-Sud pour l’organisation du concours.

Nous remercions les services culturels des Universités de Cergy-Pontoise, d’Évry Val-d’Essonne, de Paris-Ouest Nanterre La Défense, de Paris-Sud et de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines pour la diffusion du concours, ainsi que

tous les membres du jury des universités et du CROUS.

Ce recueil est composé des meilleurs poèmes que chaque jury a sélectionnés.

Sommaire

3

1er prixLe Grand XXème

Audrey LENFERINK (UPOND) 4

2nd prixSiècle DernierNouara SMADHI (UVSQ) 5

L’héritageMarie-Lucie WALCH (UPOND) 6

Trombinoscope de mots charmantsBianca DIOT (UPOND) 7

DemainLola BRETON (UVSQ) 8

PoésiècleBéryl BOGUI BOGUITCHE (UCP) 10

Un héritage séculaireÉlisabeth CHANCEL (UVSQ) 11

Sans titreSacha MARIGNAN (Lycée Lakanal) 12

Illusion RougeâtreAnthony PLAIS (Lycée Corot) 14

L’Abécédaire SéculaireZelimkhan KHAMIDOV (UPOND) 15

Ma plume est lourdeAlexandre COLLOT (UPSUD) 17

Résurgences boréalesSibylle GRICOURT-HANNART (UPOND) 18

4

Le Grand XXème

Audrey LENFERINK (UPOND)

Langues téméraires, Chantons le siècle précédent, Les blessures rouges et les mots bleus d’antan, De Vian, Eluard ou Apollinaire, Qui tristement ont conté la guerre, Et vu leurs frères, peupler les cimetières. Perclus de peur, Otages du malheur, La main coupée, Le poète inspiré, Car de l’horreur naît la poésie, Le malheur n’est plus, une fois qu’il est ecrit.

Langues téméraires, Chantons le siècle des amants, Les fulgurations et les élans, Les etreintes et les mots galants, Un poème centenaire a tout juste vingt-ans, Lorsqu’il parle de sentiments. Nous vivons et nous nous aimons, Disait Prevert dans la chanson. A la mystérieuse, Disait Desnos à sa chanteuse.

Langues téméraires, Chantons le siècle des tourments, Reverdy regrettait le temps fuyant, Marie Noël hurlait la perte d’un enfant, Et Jacob décedait dans les camps. Les poètes portent sur eux le desespoir, Comme un douloureux manteau vésicatoire. Certains renaissent de leurs cendres, On enterre tout, à condition d’attendre.

Ainsi fût le Grand Vingtième, Meurtrier et boème, Alors langues téméraires, Chantons le siècle précédent.

1er prix 2016

5

Siècle dernierNouara SMADHI

Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,Contemplant muet les affres du passé,Ont admiré la sagacité d’un Rimbaud,

Évoquant avec gravité les funèbres corbeaux.Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,

Ressentant ce besoin irrépressible d’écrire pour exister,Demeurent cois devant la simplicité d’un Géraldy,

Suppliant et luttant contre son propre ennui.Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,

Évoluant dans la culture de l’instantanéité,Apprécient les mots réconfortants d’un Lozeau,

Tel le tintement d’un ricochet sur l’eau.Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,Vouent un culte à cette liberté si sacrée,

Dont l’hymne esquissé par Eluard,Brille de mille feux laissant le lecteur hagard.

Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,Aimant les brassages culturels et l’altérité,

Ont les mots de ce cher frère Senghor,Gravés dans le coeur en lettres d’Or.

Je suis de ceux qui nés le siècle dernier,S’interrogeant sur l’avenir ombragé,

Recherchent les réponses dans le passé,Sous la plume des poètes inspirés.

Je suis née le siècle dernier,Si je suis comme je suis, si ce siècle m’a façonné,

Est-ce la faute à Prévert, à Desnos, à Follain, à Reverdy ?Assurément, et que dire ? À part que je les en remercie.

2nd prix 2016

6

L’héritageMarie-Lucie WALCH

Après les guerres, après le froidAprès la faim, après l’effroi Nous sommes, caricatures.Avant la paix, avant l’euroAvant l’accord, avant l’Héros Ils furent, en somme.

Enfants terribles d’aujourd’hui,Qu’avons-nous fait de leur serment ?Leurs inventions nous ont servi, Mais l’esprit s’est enfui. Comment?

Les prés verts des cendres reverdisRecueillent le pas léger des héritiersSi lourd de ce passé de crisQui leur apprit ton nom, Liberté.

Des Paul et des Bretons t’ont couchéSur tous les cahiers et les chiffons d’azurIls t’ont inventé, nous ne faisons que répéter.De la forme et du fond, ils t’ont voulu pure.

Jeune femme ordinaire, divinité altière,Il est dur de marcher sur la traine immense de ta robe.Et l’on croit tout connaître du Liber PaterSans pouvoir empêcher les maux du globe.

Coule dans nos veines cette monnaie liquideDont le tribut versé renvoya les tyrans.L’aïeul et le poète furent pour toi des sylphides ;A mon tour je veux être, résistant.

Du grand vingtième subsiste quelques poèmes…On ne les connaît plus, on rappelle des formules.Ce siècle précédent réunit moultes dilemmes :Flamme de nos consciences, vis toujours, brûle !

7

Trombinoscope de mots charmants.Bianca DIOT

La brize froide de cet hiver, les cris, les rires, et les chimères,

Théâtre doux, poème grisant, cela fait bien trop longtemps,Ton maître ne reviendra plus, Oh ! Crépuscule d’Edmond Rostand.

Orgie totale ces années là, parlons en prose maintenant,Chuchote dans la pénombre, le nénuphar de Boris Vian.Surréaliste et bien portant, n’en parlons pas à Aragon,

Qui aime la révolution, mais surtout les mots qui tombent ronds.La résistance est une guerre, comme le sais si bien René Char,

Transperçant nos cœurs par son œuvre et non par l’assaut des chars. Pour mener la plus grande révolte, l’encre fut l’arme d’André Breton,Qui pour changer un monde en peine, a peint la vie sur tous les tons.

Si l’amour de la poésie est un honneur qu’il faut avoir,Accordé sans hésitation au Gala de Paul Eluard.

Intrigantes, les lignes furieuses de ce charmant Robert Desnos,Qui du mouvement dada, devint prophète du renouveau.

Dans le pays du chocolat, celui qui signe Maurice CarêmeNous livre sous les canons, ses rimes d’une beauté suprême.

Quel drame pour ce pauvre poète ! La famille n’est pas son credo,Entre parents et enfants, c’est si terrible pour Jean Cocteau.La musique dans la voix, toujours grinçant avec le temps,

Les vers de Léo Ferré nous laissent encore pantelants.Et dans la nuit de sa cellule, enchaîné par des mots captifs,

Le talent de Jean Genet s’enroule autour du tronc des ifs.Entre cinéma et écrits, les merveilles de Jacques Prévert

Rallient le beau de la vie à la gouaille populaire.Pendant ce temps, l’art bien au chaud dans le métro,

Entraine dans sa valse folle, la plume de Raymond Queneau. Une pointe d’originalité pour le grand Pierre Reverdy,

Touché de grâce en poésie, garde ses secrets à l’abbaye. Mais celui qui étonne le plus, c’est bien encore Paul ValéryQui tout en faisant de l’esprit, mêlait la science à ses écrits. Mais ce jour où le siècle changea, tous les érudits d’ici-bas,Ont pleuré Calliope, Clio ou Thalie, et même Erato parfois.

Adieu au cercle des poètes disparus,Qui ont donné tant d’émotion à cette époque révolue.

N’ayez crainte mes amis, un jour nouveau arrivera,Embrassons nos poètes d’antan, non, la ronde ne se fermera pas !

8

DemainLola BRETON

Aristote, en son temps, faisait trembler les murs Athènes pouvait saigner, il écrivait, sans cesse.

Cent ans de poésie, en êtes-vous bien sûrs ?

Il me semble pourtant qu’il y a longtemps, la Grèce, Livrait batailles à coup De stylets et tablettes.

Ronsard aurait sûrement approuvé ce projet,

Faire une ode à l’Hélène ou un sonnet pour Rose, Pour y arriver, autant de mètres il comptait.

Cent ans de poésie, cela dit bien des choses. Voltaire, quand vint son tour, Parla mondanité.

De Nerval et son luth brillaient dans les nuits noires Bien après que Le Lac ne fut imaginé.

Tout était dépeuplé. Sans relâche, tous les soirs,

George et Alfred chantaient des vœux d’éternité. Cent ans de poésie,

Ça m’a paru bien court.

Victor Hugo, avec son cœur bien abimé

A su graver de bien beaux mots dans nos mémoires. A l’encontre du petit N, il a clamé, Un

Seul maître incontesté.

échappait. Il faut croire que, Verlaine, c’est l’automne qu’il aimait Un peu moins que Rimbaud, il le dit sans parler.

Quand nous aurons chanté tout ce qu’il y a à chanter,

Quand nous aurons écrit toutes nos peines aigries Et crié sur les toits nos chagrins inspirés, Que ferons-nous ici ?

Demain, j’irai volontiers célébrer Musset ; Il disait : «Rappelle-toi», j’irai lui rendre hommage.

Peut-être crierai-je «Victor !» et verrai son image.

Cent ans de poésie et il restera ça,

9

Des cris,

Des larmes de joie De l’amour

Et du temps.

10

PoésiècleBéryl BOGUI BOGUITCHE

On admirait Prévert et ses vers arc-en-ciel Le dada d’Eluard qu’éluda Neruda, Le fantasque Tardieu et le dieu de Claudel

L’oulipo de Queneau, quoiqu’un brin contraignant Condamnait, en tonnant, Artaud et les Breton, Les jeux de mots de Vian - qui devint Sullivan Pour un temps - autant que l’arrogant Aragon.

Et qu’on l’aimait Césaire! Et plus encore Senghor L’acharné René Char et Bataille lui-même Ces poètes à l’âme et à la plume d’or... Mais trêve de rêveries, car vient l’Heure de Carême.

11

UN HERITAGE SECULAIREÉlisabeth CHANCEL

Qu’ont fait jaillir les nombreux poètes du siècle passé,

Laisse-moi te dévoiler les trésors et les secrets. Armés de leur plume, ils ont gravé à jamais leur empreinteSur ces livres que tu trouves aujourd’hui si encombrants.Ils ont révolutionné la littérature et, sans aucune crainte,Lui ont dessiné un nouvel avenir, grandiose et séduisant. Avant tout, je ne saurai auquel donner la préférence,Qui d’Artaud, de Cocteau, de Prévert ou de Reverdy,Aux vers les plus inoubliables, a donné naissance?Et alors que dire des nombreux autres que j’oublie ? Vois ces vers exquis qui peuvent émouvoir le plus inhumain,Consoler le malheureux, apaiser ou étouffer un mal-être…C’est un héritage inestimable qui enrichit notre quotidienEt qu’aucune force, jamais, ne pourra faire disparaître. Ose goûter aux vers chantant les amours mortes de Trénet,Laisse-toi porter par l’hymne tragique à la nature de Carco,Lis Eluard pour ressentir la colère qui, parfois, l’animait, Et partage les affres de l’attente des poèmes de Lozeau. Octosyllabes, rimes régulières, ou forme moderne et libre ?La musique de ces poésies porte une pointe de magiePour celui qui parvient à percevoir et comprendre

Aime cette poésie marginale qui t’apporte l’espoir,

Que de simples vers, écrits au clair de lune, un soir,Ont transformé en êtres immortels et admirables.

En ces temps où règnent haine, peur et barbarie,Face aux fous qui tuent et sèment l’épouvante,Ton bouclier sera constitué de ces cent ans de poésie !

12

Sans titreSacha MARIGNAN

En l’an 14, le 31 du mois d’aoûtL’auto de Rouveyre bondit sur la route,

Emportant avec elle ApollinaireVers l’ère nouvelle d’un ciel de poussière.

Après avoir été le chérubin ailé,

Baignant les lignes cérébrales sanguines De l’être poétique du Grand XXème

Dont l’élan a jailli d’un même xylème.

Mais quoi, est-ce bien là toute la poésie ?Le génie, l’invention, la vie en élégie ?

Le son neuf rendu par les Mamelles pleinesQue tètent les poètes pour leur voix reine ?

Non, la poésie n’est pas qu’à la création !

En l’an 31, le 23 novembre,Aragon rouge fait feu à un bal-membre,Il tire, tire sur la foule des boulevards,

Zozote l’URSS avec bizarre.

Mais quoi, est-ce bien là toute la poésie ?La balle, le feu sanglant et la vie meurtrie ?

Et la balistique du mot fuseléQui vient frapper comme le dogme la pensée ?

Non, la poésie n’est pas qu’une voix qui tonne !

En l’an 41, le 28 février, Un râle s’élève en France occupée,

Les Beaux draps, tachés de sang, veulent la tuerie,La déportation, et invitent l’ennemi.

13

Mais quoi, est-ce bien là toute la poésie ?L’infamie, la lâcheté, la vie avilie ?

Le son rauque d’un molard qui heurte le solCraché par l’hideuse face d’une folle ?

Non, la poésie n’est pas qu’à la destruction !

En l’an 42, le 3 du mois d’Avril,3000 papiers venant de la grande île

Sont parachutés à mille d’altitudeEt font des confettis en multitudes.

Un poète, sur tout, écrit la liberté,Sur l’inerte ou sur le mouvement acté,

Les poitrines nues ou ornées des cohortes, Sur les parcelles organiques et mortes.

Mais quoi, est-ce bien là toute la poésie ?L’honneur, le courage, la vie qu’on affranchit ?

L’écrit au service de la résistance,D’un pays, d’un peuple, d’une délivrance ?

Non, la poésie n’est pas que libération !

En l’an de guerre, tout le jour dans le maquis,Commandant Alexandre s’arme d’un fusil, Ecarte la plume qu’il prend une fois le jour,

Et surveille l’horizon et les alentours.

Encor, est-ce bien là toute la poésie ?L’impuissance des mots, la vie sans poésie ?

L’aveu pieu de la faiblesse verbaleDevant l’éclosion de la force brutale ?

Non, la poésie n’est pas qu’une voix aphone !

En ces temps, la poésie c’était tout l’homme.

14

Illusion RougeâtreAnthony PLAIS

Années fastes mais néanmoins très incertaines,Il y eut des miracles dans bien des domaines.Embrassant le désir de croître sans magie,La connaissance évinçât Dieu, qui s’amuit.

Où tout être eut cependant accès à la vie.Offrant l’égalité, l’opulence à autrui,Cette ère changea beaucoup d’ennemis en amis.

Siècle de l’élévation humaine au-delàDe sa condition ; il créa de ses désirs,Repoussant sans cesse les limites du réel,Thaumaturge du monde il devint l’Eternel.Glorieuses années, dissimulant le délireDe la nature humaine : ébranlable forçat !

Plus de soixante ans de guerre, en un centenaire,Mirent en lumière une apogée des calvaires,Endurée par nos frères, nos pères et mères;Encouragée par des paires et des compères.

L’Homme aliéné: une vésanique habitudePrise par les guerriers et les érudits,

Instiguée par des désirs couverts d’infamie.

Le rouge dépeint à merveille ces cents ans !

Écarlate souillant les pavés, les drapeaux,Les visages des marmots et des jeunes veuves...Rouge ! Couleur du danger, de l’acharnement !Résumé des massacres et des renouveaux.

15

L’Abécédaire SéculaireZelimkhan KHAMIDOV

Dans cette vaste entreprise séculaire

Pour agencer la danse des rimes et versSix et six font douze ou bien – trois,trois, trois, trois !Faisons plus simple ma blanche, petite feuilleQuelque chose de beau mais cassé, décousuUn abécédaire bête, pas un recueilEt l’arbitraire des noms reprend le dessus !

Mon alpha et mon beta - Albert tiret Birot(A et B, deux pour le prix d’un, c’est la promo- chez Prisunic poétique!)

Simple de résumer ApollinaireAux calligrammes, quel déni de son talentEt quelle belle excuse pour ne rien faireQue de passer au suivant !

Le poète a toujours raisonEt je déclare avec AragonQue cette litanie me rend marteauTutuguri, quelle infamie... sautons Artaud !

Amour et Poésie selon Breton sont incompatiblesAvec la lecture du journal à haute voixL’inspiration capote comme un fusibleQuand le journal te bloque les noix

Le ventre de la mère de Cendrars est son domicile.Merde, je ne veux pas vivre ! crie-t-il, à elleDéjà sept milliards donc pondre est criminel

Plastique l’intérieur pour tiroir propre sans polichinellePareil pour celle de Claudel

Pas bon d’être eugéniste mais tout le monde pourra boire de l’eauPareil pour celle de Cocteau

Not’ repère qui êtes odieux.. tenait en son bec un fromageDesnos, si tu n’y vois rien de puéril, jette-moi la première pierre

16

Cette pierre qui ferait à ma tête de doux dommages

Fort - La Grande Ivresse, La Noce à la GonesseIl faut que cet abécédaire cesse !

J’ai pour André Gide une affection toute particulièreC’était tout simplement le nom de mon école primaire

Jammes – Prière pour aller au paradis avec les ânesBen vas-y coco ! Les roux prient pour y aller avec une âme !En toute honnêteté, je connais très peu La Tour du PinPourquoi l’avoir choisi ? Son nom, ben... – je l’aime bien.

Michaux – le bouillon de mon sang dans lequel je pataugeM - On en est déjà à la moitié, faut que je fasse une petitePause.

Qu’on ne vienne pas dire alors que je ne suis qu’un sexiste !

Oh je voudrais tant que tu te souviennesCette chanson était la tienneC’était ta préférée je croisQu’elle est de Prévert et KosmaAh merde celle là est de GainsbourgA chaque fois, faut que je me goure !

De Raymond Queneau je n’ai lu que les 99 exercices de style

L’unanimisme de Romains, autant chercher une aiguille dans une botte de foinFranchement, c’est pas banal ! Quoiqu’avec un aimant, on s’en sort pas trop mal !

Tzara le Dada : piocher des mots dans un chapeau pour faire un poèmeOvale vigneau potiron maillot rue.. chrysanthème

Oui je triche, ne me frappez pas d’anathème !Je suis comme Valéry – amateur de poèmes.

Ce jeu, j’espère t’as fait marrerJe n’ai pas subi l’écritureD’un hommage aux valeurs sûresDe la poésie du siècle tourmentéEn mise en abîme décalée

17

Ma plume est lourdeAlexandre COLLOT

Ma plume est lourde,Lourde des centenaires, d’hommes et de femmes

Chantants les colères, les amours et les joiesD’un monde aux chimères, dont peu gardèrent foi.

Combien ces grands oiseaux, ont-ils touchés d’âme ?Ma plume est lourde.

Chantant l’amour à une inconnue,Dansant entre l’herbe et la tombe.

Enviant la Lune portée aux nues.

Parfois ils furent.

Méprisés, Dénigrés, Assassinés,Souvent ils furent.

Moi,Que suis-je ?

Peinant à trouver la rime, le mot, la lettre.Je me traîne parmi ces hommes d’art,

Prêt à devenir la lumière du phareQui me fera à nouveau te connaître,

Toi.

Ma plume est lourde,Lourde de l’amour, que j’ai pour tes yeux

Chantant la colère, d’avoir laissé le feu s’éteindre.Sentant ton doux parfum, rêver de t’étreindre,

Cent ans qu’aucuns de mes poèmes, ne te ramènera des cieux.Ma plume est lourde.

18

Résurgences boréalesSibylle GRICOURT-HANNART

Découvertes abstraites aux sommets du monde,Zéphyr organique du fruit au coeur corrompu,Mouvances abyssales vers les plaines astrales

Perdues, auxquelles mon esprit succombe.

Temporalité proustienne des souvenirs abîmés,Attendant l’arrivée poudreuse des vestales-

Gardiennes poétiques d’un feu irrésolu,Face aux résurgences boréales entrelacées.

Ode minérale à la jouissance sculpturale,Florilège d’illusions gravées au coeur de l’Onde ;

Pour libérer les âmes décousuesDont la substance sisyphéenne s’efface

Apothéose surréaliste, Soleil Eternel,Discours dithyrambique aux psalmodies colloïdales.

Guerre picturale des luttes existentiellesOù le rire élégiaque submerge des résidusImmondes et entachés du sang meurtri,

Cycle fatal du baiser maculé de souffrance.

Violence des formes, Impulsion attractive de Vie !Arabesques lunaires et ailes aimantées,

Paradis indigné dans la servitude,Emancipation erratique murmurée par l’Alcyon.

Détour onirique vers la puissance imaginativeDu penseur aux intuitions sibyllines.

Songe constellé des espoirs éphémères,

Délicate aspiration de l’Humanité.

19

Maquette : Service communication Crous de l’académie de Versailles

Édition 2016

Plus d‘infos sur :

www.crous-versailles.fr

Recueil de poèmes Concours interuniversitaire

d’écriture poétique 2016 Le grand 20e – Cent ans de poésie

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