Références en santé au travail n°141

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    130 Avril/Mai/juin 2012

    > Revue trimestrielle de lINRS

    RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL

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    utilisation dans la prvention du risque chimique

    et sant au travail

    TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES

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    141 Janvier/Fvrier/Mars 2015

    > Revue trimestrielle de lINRS

    MALADIE VIRUS EBOLA INDICATEURS BIOLOGIQUESD'EFFETS PRCOCES

    RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL

    RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL

    risques pour les assistantes maternelles

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    RFRENCESEN SANTAU TRAVAIL

    + DINFOS www.rst-sante-travail.fr

    Dpot lgal 1er trimestre 2015. N 171869 - ISSN 2261 - 544X

    la revue trimestrielle Rfrences en Sant au Travail est diffuse gratuitement aux acteurs des services de sant au travail. L'abonnement est tabli pour une dure de deux ans. Un avis de rabonnement est envoy chance.

    ONT PARTICIP CE NUMROVRONIQUE CARON, LAURELINE COATES, MARIE-ANNE GAUTIER, FLORENCE JUSSIAUX, SOPHIE MAISANT, STPHANE MALARD, JEAN PASSERON, SOPHIE ROBERT ET L'ATELIER CAUSSE

    COMIT SCIENTIFIQUEAGNS AUBLET-CUVELIER, Dpartement Homme au travail, INRSCATHERINE AUBRY, Direction scientifique, INRS ISABELLE BALTY, Dpartement Expertise et conseil technique, INRSANNE BARRIER, Groupement des infirmier(e)s du travail, OrlansARNAUD DESARMENIEN, Association franaise des intervenants en prvention des risques professionnels de services interentreprises de sant au travail, Le Mans

    MICHEL FALCY, Dpartement tudes et assistance mdicales, INRSMARIA GONZALEZ, Service de pathologie professionnelle, hpital civil de StrasbourgGUY HDELIN, Dpartement pidmiologie en entreprise, INRSFAHIMA LEKHCHINE, Dpartement Produits dinformation, INRSCHRISTOPHE PARIS, Centre de consultation de pathologie professionnelle, hpital Fournier, NancyMARTINE PLAWNER, Dpartement Formation, INRSJEAN-LOUIS POYARD, Dpartement Expertise et conseil technique, INRSALAIN ROBERT, Dpartement Toxicologie et biomtrologie, INRSLISABETH THIBAUT, Dpartement tudes, veille et assistance documentaires, INRS

    COMIT DE RDACTIONRdactrice en chef : GENEVIVE ABADIA-BENOISTRdactrice en chef adjointe : ANNE DELPINESecrtaire gnrale de la rdaction : ANNE SCHALLERCharge dtudes bibliographiques et de veille : ANNIE BIJAOUICorrectrice : CYNDIE JACQUIN-BRISBART, VRONIQUE VIDAL Charge de rubrique Allergologie professionnelle : NADIA NIKOLOVA-PAVAGEAU aide de CYNDIE JACQUIN-BRISBART

    Relecteurs et conseillers mdicaux : MICHEL FALCY, PHILIPPE HACHE, FLORENCE PILLIREAssistante de gestion : DBORAH PAYAN

    DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONSTPHANE PIMBERT

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    ACTUALITS CONNAISSANCESET RFRENCES

    N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 2015

    TC 149 P. 23

    TC 150 P. 35

    TF 227 P. 47

    TD 216 P. 59

    TD 217 P. 71

    TD 218 P. 75

    TP 21 P. 83

    GRAND ANGLEIndicateurs biologiques d'effets prcoces : leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

    Les troubles musculosquelettiques du rachis chez les assistantes maternelles

    VU DU TERRAINvaluation de lexposition professionnelle aux fibres cramiques rfractaires des techniciens chauffagistes finistriens

    SUIVI POUR VOUSSant-scurit des professionnels hippiques. Symposium de lINMA, Tours, 12 septembre 2014

    Risques physiques et travail : actualits. Journe de la SFMT, Paris, 10 octobre 2014

    Problmatiques mergentes en sant au travail : pnibilit, risques psychosociaux, vieillissement. 28e congrs de la SHMTAIA, Poitiers, 16 et 17 octobre 2014

    MISE AU POINTMaladie virus Ebola (MVE) et sant au travail

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    AC 76 P. 10

    AC 77 P. 13

    P. 18

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    INFOS RETENIRAccompagnement aprs un accident du travail : un nouveau service en sant

    Le site web de l'INRS fait peau neuve

    Passage percutan et protection cutane vis--vis du risque chimique : deux outils disponibles

    Risques professionnels et prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles : perception dans les entreprises de moins de 50 salaris

    NOUVEAUTS DE LINRSBrochures

    PARTICIPEZ LA RECHERCHEIdentification et description des asthmes en milieu de travail

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    VOTRESERVICE

    OUTILSREPRES

    MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141

    AGENDA Avril juin 2015

    FORMATIONSUne nouvelle formation INRS pour les infirmiers en sant au travail

    Places disponibles dans les stages 2015 de l'INRS en sant et scurit au travail

    Stages et enseignement post-universitaire

    LIRE, VOIRSlection d'ouvrages

    JURIDIQUETextes officiels relatifs la sant et la scurit au travail parus du 1er novembre 2014 au 31 janvier 2015

    P. 123

    P. 127

    P. 128

    P. 131

    P. 132

    P. 144

    ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLEDermatites de contact professionnelles dans le secteur de l'imprimerie

    RISQUES PSYCHOSOCIAUXOccupational Stress Indicator (OSI)

    VOS QUESTIONS/NOS RPONSESCeinture lombaire : quipement de protection individuelle ou dispositif thrapeutique ?

    Existe-t-il un risque reprotoxique par exposition au plomb chez les femmes policires s'entranant dans les stands de tir ?

    TA 97 P. 95

    FRPS 39 P. 113

    QR 96 P. 117

    QR 97 P. 119

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    ACTUALITSINFOS RETENIR

    NOUVEAUTS DE LINRS

    PARTICIPEZ LA RECHERCHE

    N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 2015

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    INFOS RETENIR

    MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141

    Accompagnement aprs un accident du travail Un nouveau service en sant

    AC 75

    Dans le prolongement de son offre de services en sant pour les personnes atteintes de maladies lourdes ou chroniques (Prado 1, Sophia 2), l'Assurance maladie a lanc en dcembre 2014 un nouveau service daccompagnement aprs un acci-dent du travail.

    Contexte et enjeuxLes actions de lAssurance maladie - Risques profes-sionnels ont t ce jour essentiellement axes sur lindemnisation des victimes daccident du travail et les dmarches visant rduire la survenue de ces acci-dents. Ses interventions dans le domaine de la prven-tion de leurs consquences sur la sant et sur lemploi restent encore peu dveloppes par comparaison des pays trangers alors mme que cette mission est ins-crite dans la loi de 1946. Une tude ralise auprs dassurs victimes dacci-dents du travail graves a permis didentifier des be-soins daccompagnement dans leur parcours de ra-daptation tant mdicale, sociale que professionnelle. Dans ce contexte, et pour rpondre ces enjeux, lAs-surance maladie - Risques professionnels propose un nouveau service en sant ddi aux victimes dacci-dents du travail graves, le service daccompagnement aprs un accident du travail qui est inscrit dans la convention dobjectifs et de gestion 2014-2017 de lAs-surance maladie - Risques professionnels. Cette nou-velle offre de service sarticule autour dun conseiller risques professionnels qui aura pour mission dappor-ter un soutien individuel et personnalis chaque vic-time dun accident du travail dont il aura la charge.

    Objectifs du serviceLe service daccompagnement aprs un accident du travail vise 2 objectifs principaux :

    amliorer la rcupration des capacits physiques, psychologiques et relationnelles des victimes dacci-dents du travail complexes et limiter les squelles possibles ;

    favoriser une rinsertion rapide et durable sur le march du travail, dans la vie sociale, ainsi quun mode de vie autonome.Loffre de service concerne des victimes daccidents du travail graves dont la situation socio-personnelle est complexe, en leur proposant un accompagnement coordonn.Loffre de service est optionnelle et ladhsion de las-sur est expressment recueillie. La dcision de las-sur quant sa participation est sans impact sur son indemnisation.

    Contenu du serviceCe programme propose une prise en charge globale (mdicale, psychologique, administrative et sociale, et professionnelle) adapte la situation de chaque per-sonne et fonde sur les rgles de bonne pratique.Le programme daccompagnement permet dassurer un suivi personnalis et pluridisciplinaire des victimes qui se dcline en 4 volets :

    volet mdical : coordonner le parcours de soin des victimes, ainsi quun accompagnement psycholo-gique si besoin ;

    volet administratif : simplifier les dmarches admi-nistratives relatives laccident du travail ;

    volet social : fluidifier laccompagnement social des victimes ;

    volet professionnel : optimiser le parcours de rin-sertion professionnelle des victimes.

    1. pour le retour domicile aprs une hospitalisation en maternit ou en orthopdie

    2. pour les diabtiques

  • INFOS RETENIR

    N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 20156

    Un interlocuteur unique pour la victime : le conseiller risques professionnelsCe dispositif repose sur un nouveau mtier de conseil-ler risques professionnels, rattach aux Caisses pri-maires dAssurance maladie (CPAM), qui est linterlo-cuteur unique de la victime pour tout ce qui concerne son accident du travail. Le conseiller est seul habilit proposer ce service aux assurs. Laccompagnement de la victime tant pluridisci-plinaire, le conseiller risques professionnels est en contact avec de nombreux interlocuteurs au sein de lAssurance maladie et extra-institutionnels : ser-vices administratifs, conseiller de lAssurance mala-die Prado, cellule locale Prvention de la dsinsertion professionnelle, rfrent service social et rfrent service prvention de la Maison dpartementale des personnes handicapes (MDPH), Service d'appui pour le maintien dans l'emploi des travailleurs handicaps (SAMETH)

    En collaboration avec le mdecin conseil Sur le volet mdical, le conseiller risques profession-nels travaille en troite collaboration avec le mde-cin-conseil de lAssurance maladie qui est linterlo-cuteur privilgi du mdecin traitant pour proposer un amnagement du plan de soin et de rducation fonctionnelle en coordination avec les Centres de consultation de pathologies professionnelles (CCPP) et le service de sant au travail.De mme, le mdecin-conseil reste linterlocuteur privilgi du mdecin du travail pour la visite de pr-reprise, le recueil prcoce des informations sur le poste de travail et la recherche des solutions, en par-tenariat avec lemployeur, en vue du retour lemploi de la victime ainsi que pour la mise en uvre des solutions envisages (amnagement de poste, temps partiel, reclassement) en lien avec les oprateurs de la rinsertion professionnelle.

    Une phase pilote sur un primtre spcifiqueLa phase initiale de mise en uvre de ce programme est conduite dans un cadre exprimental.Elle se droule sur cinq sites rpartis dans :

    trois rgions pilotes : le-de-France, Nord-Pas-de-Ca-lais, Provence-Alpes-Cte dAzur.

    une ou deux CPAM par rgion : Melun et Versailles, Lille-Douai et Artois, Nice. ces sites, sont associs :

    les chelons locaux du service mdical travaillant en collaboration avec les CPAM exprimentatrices,

    les services sociaux et les services prvention des Caisses dassurance retraite et de la sant au travail (CARSAT) des rgions exprimentatrices,

    les CCPP des centres hospitalo-universitaires de Lille, Cochin Paris et Garches et les soins de suite et de radaptation et les centres de rducation profes-sionnelle des tablissements UGECAM (Union pour la gestion des tablissements des caisses de lAssurance maladie) de Nice.La phase pilote est prvue sur 30 mois.

    CalendrierLe service daccompagnement aprs un accident du travail entre dans sa phase pilote de dcembre 2014 jusqu fin 2017. Une valuation mdico-conomique est mise en place pendant cette phase pour modliser limpact du programme. Une coute client est galement pr-vue pour recueillir la satisfaction des bnficiaires du programme.Les rsultats de lvaluation mdico-conomique et de lcoute client permettront de dcider de lven-tuelle gnralisation du service en 2018.

    CONTACTSDr Marine Jeantet, Directrice des risques professionnels, responsable du programme Philippe Petit, conseill mdical du [email protected]

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 2015

    Le site web de lINRS fait peau neuve

    la page daccueil, une interface ddie permet deffec-tuer des recherches dans le large fond documentaire propos par lINRS (brochures, vidos).

    La rubrique Risques propose des dossiers thma-tiques complets et rgulirement mis jour. Ces dossiers rdigs par les experts de lINRS couvrent lensemble des risques rencontrs dans lenvironne-ment professionnel : risques chimiques, risques lis l'activit physique, risques psychosociaux, bruit, risques biologiques Pour offrir des repres de lecture stables aux internautes, chaque dossier comprend un sommaire type (expositions aux risques, effets sur la sant, prvention, rglementation). Il est galement possible de sauvegarder lintgralit dun dossier au format PDF pour une lecture hors ligne.

    Un autre objectif de la refonte a t dadapter le site aux nouveaux usages du web. La charte graphique et lergonomie ont ainsi t revues pour que le site offre un confort de consultation optimal sur tous les sup-ports : ordinateurs, tablettes, smartphones Le nou-veau site donne galement la part belle aux images et tire pleinement profit de la richesse du fond icono-graphique de lInstitut.

    Le site va continuer dvoluer avec notamment lenrichissement progressif de la rubrique Mtiers et secteurs d'activit qui couvrira, terme, les princi-paux domaines dactivit des entreprises. Les efforts porteront galement sur le moteur de recherche car la pertinence des rsultats peut encore tre amlio-re.

    Toute remarque ou question peut tre adresse : [email protected]

    LINRS vient de mettre en ligne une nou-velle version de son site internet. Celui-ci propose dsormais des contenus plus riches, une navigation plus intuitive et un design plus moderne adapt aux terminaux mobiles (smartphones et tablettes).

    Au fil des annes, le site internet de lINRS www.inrs.fr sest affirm comme un site de rfrence dans le domaine de la sant et de la scurit au travail. En 2014, il a reu plus de 6 millions de visites et recens plus de 20 millions de pages vues et 8 millions de do-cuments tlchargs. Cette source dinformation est devenue incontournable pour les multiples acteurs impliqus dans la prvention des risques profession-nels : chefs dentreprise, reprsentants des salaris, responsables scurit, services de sant au travail, fdrations professionnelles

    Pour rpondre au mieux aux besoins des utilisa-teurs, lINRS a dcid de faire voluer son site web. Les retours sur la version prcdente du site taient nom-breux et convergents. Ils souhaitaient la fois des contenus plus complets sur les diffrents risques professionnels et un meilleur accs linformation. Ces remarques ont permis de dfinir les grands axes de la refonte qui a ainsi port sur les aspects dito-riaux, ergonomiques et graphiques du site.

    Plus conviviale, cette nouvelle version a t conue pour rendre la navigation plus simple et plus intui-tive. Le site est structur en 7 grandes rubriques : INRS, Actualits, Dmarches de prvention, Risques, Mtiers et secteurs d'activit, Services aux entre-prises, Publications et outils. Un mgamenu prsent sur toutes les pages du site permet didentifier et daccder rapidement linformation souhaite. Ds

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  • Lenouveau

    site internetINRS

    Dcouvrez la nouvelle version du site de rfrence en sant et scurit au travail.

    www.inrs.fr

    Des contenus plus riches, un meilleur confort de navigation et un design plus moderne adapt aux terminaux mobiles.

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201510

    INFOS RETENIR AC 76

    LINRS met disposition deux outils, en ligne. D'une part, une base de donne, IH SkinPerm, dveloppe par lAssociation amricaine dhygine industrielle (AIHA) et traduite en franais par lINRS, permet destimer le passage percutan des agents chimiques. D'autre part, un logiciel, ProtecPo, d-velopp en partenariat avec lInstitut de recherche Robert-Sauv en sant et en scurit du travail (IRSST) du Qubec, aide au choix des matriaux de protection cutane contre les produits chimiques.

    IH SkinPermUne substance dpose sur la peau svapore directe-ment dans lair si elle est trs volatile, ou bien saccu-mule temporairement dans les couches superficielles de la peau (couche corne). Une partie du produit ainsi stock peut svaporer progressivement en fonction de la volatilit de la substance (effet parfum) et une autre

    Passage percutan et protection cutane vis--vis du risque chimique : deux outils disponibles

    partie pntre dans lpiderme viable avant dtre dis-tribue dans lorganisme via la circulation sanguine. En labsence de donne toxicologique permettant dvaluer cette dose dexposition cutane, IH SkinPerm estime, en fonction de donnes physicochimiques, la distribution des substances dans les diffrentes zones concernes (air, couche corne, piderme viable). IH SkinPerm utilise un modle daide la dcision de type QSAR (quantitative structure-activity relationship) [1]. Il est noter que la mtabolisation des substances au niveau de la peau, possible pour certaines subs-tances, nest pas prise en compte dans IH SkinPerm.Cet outil est tlchargeable gratuitement ladresse : www.inrs.fr/media.html?refINRS=VP%202Quatre tapes sont ncessaires avant de lancer la si-mulation (figure 1) :

    renseigner la substance : une liste de 137 substances est dj disponible. De nouvelles substances peuvent

    > FORMULAIRE DE SAISIE DE DONNES DE IH SKINPERM ,Figure 1

    AUTEURS :N. Bertrand, dpartement Expertise et conseil technique, INRSF. Zimmermann, dpartement Ingnierie des procds, INRS

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 11

    tre ajoutes par le demandeur en renseignant des paramtres physicochimiques (masse molculaire, pression de vapeur, solubilit et coefficient de partage octanol/eau) ;

    dfinir les paramtres du scnario : il sagit de prci-ser si lexposition est due une dposition instantane ou continue du produit sur la peau, ou bien lmis-sion de vapeurs, et dindiquer les quantits dposes sur la peau et les zones contamines ;

    informer sur la dure dexposition : il sagit de pr-ciser le dbut de la dposition du produit en indi-quant quel moment (nombre dheures aprs la prise de poste) loprateur est expos. Dans le cas dune dposition continue, il faut renseigner la dure de la dposition et de la substance sur la peau. La fin de lobservation correspond la dure choisie pour ob-server la distribution de la substance dans lorganisme ; elle peut varier en fonction de la situation. Certains produits mettent en effet plusieurs jours pntrer dans lorganisme.

    modifier des paramtres de simulation : le nombre de calculs par heure et le rapport intervalles/heure

    du modle peuvent tre modifis pour obtenir des temps de calculs et une prcision acceptables. Ce sont des paramtres propres la mcanique de calcul dans le tableau Excel. Plus la dure dobservation est courte, plus la prcision doit tre importante.

    La simulation se prsente sous forme dun graphique (figure 2) montrant la distribution de la substance dans les diffrentes zones concernes, en fonction du temps avec :

    en bleu, la quantit de substance prsente sur la sur-face de la peau ;

    en rose, la quantit de substance vapore dans lair ; en orange, la quantit de substance stocke dans la

    couche corne ; en vert, la quantit de substance dans lpiderme

    viable qui passera dans la circulation sanguine. Cette quantit reprsente la dose dexposition cutane qui doit alors tre compare aux valeurs toxicologiques de rfrence pour valuer le risque encouru par le salari et, si besoin, mener les actions de prvention adaptes.

    ProtecPoLa protection cutane est essentielle mais son effica-cit est limite et difficile mettre en uvre dans le monde professionnel. Aucune protection ne constitue un rempart universel contre lensemble des produits chimiques utiliss dans les entreprises. La plupart des protections vis--vis des solvants sont des matriaux polymres. La rsistance la permation des mat-riaux polymres (gants, combinaisons et bottes) varie beaucoup en fonction du type de produits chimiques avec lesquels ils sont mis en contact : un matriau

    peut tre trs rsistant au contact dune substance donne et inefficace pour une autre. Des fiches pra-tiques de scurit INRS renseignent sur ladaptabilit des protections cutanes selon la tche raliser et les substances utiliser [2, 3]. Des tests de rsistance des matriaux de protection existent mais leur rali-sation exige des moyens techniques rarement dis-position des entreprises et des prventeurs.Le logiciel ProtecPo (https://protecpo.inrs.fr) propose aux professionnels de la prvention et aux entre-

    > GRAPHIQUE DE RSULTATS DE LA SIMULATION DE IH SKINPERM,Figure 2

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201512

    INFOS RETENIR

    prises, un outil daide au choix des matriaux les mieux adapts pour la protection cutane, notam-ment contre les solvants et les mlanges de solvants. Mille deux cents substances chimiques pures sont prsentes dans sa base de donnes.ProtecPo peut sutiliser par 3 mthodes de recherches diffrentes et complmentaires (figure 3) :

    recherche par solvant (ou mlanges de solvants) permettant dobtenir les matriaux recommands en fonction du ou des produits chimiques utiliss. Cette mthode de recherche convient parfaitement lorsque la composition des produits chimiques utiliss est bien connue ;

    recherche par famille de solvants permettant dobtenir des indications quant au niveau de compa-tibilit entre les substances chimiques dune mme famille et les matriaux de protection. Cette mthode de recherche convient lorsque le niveau dinfor-mation sur le produit chimique utiliser est faible. Exemple : White spirit dont la composition prcise est inconnue mais qui fait partie de la famille des hydrocarbures ;

    recherche par matriau de protection permet-tant de choisir parmi les cinq matriaux rpertoris

    (butyle, Viton, latex, Noprne et nitrile). Le rsul-tat est la liste des substances chimiques compatibles avec le matriau slectionn.

    Les diffrentes requtes peuvent tre mmorises en cliquant sur Mmoriser le rsultat en dessous de chaque rsultat propos. Longlet Rsultats mmo-riss permet dafficher la synthse des rsultats considrs comme intressant par lutilisateur, de les exporter en format PDF, puis de les imprimer.Les rsultats donns par ProtecPo sont bass sur une modlisation des interactions entre les substances chimiques et les matriaux polymres (thorie tri-dimensionnelle de solubilit). Ils ont un caractre prdictif et ne se substituent pas des essais exp-rimentaux de rsistance. Lutilisation de ProtecPo doit sinscrire dans une analyse des risques et des contraintes aux postes de travail.

    LINRS travaille, actuellement, faire voluer ce logi-ciel pour prendre davantage en compte les conditions relles dutilisation des produits chimiques et des protections. Le lien contactez-nous , en bas de la page du site web, permet de demander des prcisions.

    > FORMULAIRE DE RECHERCHE PAR SOLVANT DU LOGICIEL PROTECPO

    [1] TIBALDI R, TEN BERGE W, DROLET D - Dermal absorption of chemicals: estimation by IH SkinPerm. J Occup Environ Hyg. 2014 ; 11 (1) : 19-31.[2] LE ROY D - Des gants contre les risques chimiques. Fiche pratique

    de scurit ED 112. Paris : INRS ; 2003 : 4 p.[3] BOUST C - Quels vtements de protection contre les risques chimiques. Fiche pratique de scurit ED 127. Paris ; INRS ; 2006 : 4 p.

    BIBLIOGRAPHIE

    ,Figure 3

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 13

    Risques professionnels et prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles : perception dans les entreprises de moins de 50 salaris

    Baromtre de la prvention dans les petites entreprises LINRS a effectu, en 2007 et 2010, deux enqutes sur les risques professionnels dans les petites entreprises (moins de 50 salaris). Une nouvelle version vient dtre ralise suivant les mmes modalits, permet-tant de suivre lvolution de certaines donnes sous forme baromtrique. Ainsi, de novembre dcembre 2014, 1 002 chefs den-treprise de moins de 50 salaris ont t questionns par tlphone, rpartis en 652 petites entreprises (PE) (de 10 49 salaris), 170 trs petites entreprises (TPE) (entre 1 et 9 salaris) et 180 entreprises sans salari. Les PE sont issues de 4 secteurs dactivit qui avaient dj t enquts prcdemment (industrie, BTP, com-merce et transports) permettant didentifier des ten-dances sectorielles.Les entreprises sondes ne sont pas forcment les mmes mais la majorit des questions reste identique.

    Des entretiens approfondis ont, dans un second temps, t mens par tlphone (avec une grante de salon de coiffure, un grant boulanger-ptissier, un grant datelier de soudure, un grant BTP), fin d-cembre 2014 et dbut janvier 2015, pour recueillir des clairages complmentaires, plus qualitatifs.

    Tendances fortes depuis lenqute de 2010Le caractre baromtrique de lenqute permet de mesurer certaines tendances ; la plus marquante est le recul du niveau de proccupation des entreprises sur les questions de sant et scurit : recul de 25 16 % dans les TPE et de 18 14 % dans les PE. Le contexte co-nomique difficile peut expliquer cette tendance.Sur la priode coule, les entreprises sont plus nom-breuses dclarer avoir mis en uvre des mesures de prvention (figure 1) : moyens de protection collective ou individuelle, interventions sur lamnagement et/ou sur lorganisation, information des salaris, actions

    > MESURES PRISES DANS L'ENTREPRISE,Figure 1

    Parmi les mesures de prvention, quelles sont celles que vous avez dj prises pour amliorer la scurit au travail ?Rponses spontanes, plusieurs rponses possibles.

    Mise en place de moyens de protection individuelle(chaussures, masques, gants)

    Intervention sur lorganisation ou lamnagement (suppression de produits dangereux, automatisation

    de certaines tches)Mise en place dactions dinformation des salaris

    (runions dinformation, affiches)

    Mise en place dactions de moyens de protection collective(ventilation, garde-corps)

    Mise en place dactions de moyens de protection collective(ventilation, garde-corps)

    Mise en place dactions de formation des salaris(CACES, SST)

    Dautres mesures

    Aucune mesure prise / NSP*

    TPE 1-9 sal.Base 170

    % ouiRappel

    2010

    73 % 45 %

    51 %

    39 %

    34 %

    11 %

    60 %

    50 %

    15 %

    34 %

    1 %

    48 %

    PE 10-49 sal.Base 652

    % oui

    93 %

    Rappel2010

    74 %

    79 %

    60 %

    59 %

    2 %

    81 %

    67 %

    2%

    71 %

    4 %

    68 %

    : significativement suprieur / infrieur 2010 (liste modifie)* NSP : ne sait pas

    AC 77

    AUTEURS :P. Laine, M. Malenfer, Mission TPE-PME de l'INRS

    INFOS RETENIR

  • INFOS RETENIR

    N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201514

    de formation Parmi ces mesures, la mise en place des quipements de protection individuelle arrive en tte, quelle que soit la taille de lentreprise. Les sources dinformation utilises par les chefs dentreprise pour sinformer sur la sant et la scurit (figure 2) sont les organisations professionnelles et la documentation des organismes de prvention, sans volution majeure depuis 2010. En revanche, le recours aux notices techniques des fournisseurs connait une trs forte volution, passant de 4 18 % pour les TPE. Cette volution gnrale se vrifie quels que soient la taille ou le secteur. La manire de consulter linformation fait apparaitre une baisse de lutilisation des supports papiers au pro-fit des supports dmatrialiss, que ce soit sur la presse professionnelle, la presse quotidienne ou la documen-tation des organismes de prvention. Cette tendance positionne, pour la premire fois, la consultation en ligne des documents des organismes de prvention devant la consultation papier. Les principales raisons voques sont la facilit daccs et darchivage.La dsignation du salari comptent en sant scuri-t au travail (SST) a t introduite dans cette dernire enqute : 37 % des chefs dentreprise des TPE et 48 % de

    ceux des PE dclarent avoir dsign un salari comp-tent. Dans les PE, 39 % des dirigeants dclarent avoir au moins un dlgu du personnel, lequel est associ la rdaction du document unique dans 75 % des cas. Les mesures de prvention envisages par les entre-prises durant les deux prochaines annes sont trs faibles, tmoignant dune difficult se projeter ou anticiper les actions de prvention.

    Distinctions majeures lies la taille de lentrepriseLa taille des entreprises joue sur la maturit de len-treprise en matire de sant et scurit au travail (SST) : les PE sont ainsi plus nombreuses raliser et mettre jour leur document unique, elles adhrent plus facilement une organisation professionnelle, ont dj dsign plus largement un salari comptent en SST et ont mis en place un nombre plus important de mesures de prvention au cours des deux der-nires annes (3,8 mesures en moyenne dans les PE ; 2,4 mesures en moyenne dans les TPE). Cette diff-rence se vrifie galement avec le pourcentage des entreprises considrant que leur activit ne comporte pas de risque : 9 % dans les PE et 35 % dans les TPE.

    > SOURCES D'INFORMATION UTILISES,Figure 2

    En matire de sant et de scurit au travail, quelles sont les sources dinformation que vous utilisez le plus ?Rponses spontanes, plusieurs rponses possibles.

    Les notices techniques des fournisseurs

    Votre organisation professionnelleLa documentation des organismes

    de prvention (CRAMIF, CARSAT, ARACT)

    Internet

    Dautres sources dinformation

    Aucune

    La mdecine du travail

    Les colloques ou les congrs

    NSP*

    TPE 1-9 sal.Base 170

    PE 10-49 sal. Base 652

    % ouiRappel

    2010

    18 % 4 %

    20 % 19 %

    1 %

    0 %

    2 % 0 %

    9 % 4 %

    8 % 1 %

    1 % 10 %

    18 %18 %

    : significativement suprieur / infrieur 2010 (liste modifie)

    % ouiRappel

    2010

    14 % 6 %

    26 % 26%

    La presse professionnelleLa presse professionnelle 13 % 13 % 12 % 8 %

    Des organismes de formation 7 % 4 % 7 % 11 %

    La presse quotidienne, magazines(nationale ou rgionale) 7 % 4 % 3 % 1 %

    Vos confrres chefs dentreprise 2 % 7 % 3 % 4 %

    Les salons professionnels 0 % 3 % 0 % 2 %

    0 % 3 %

    O % 0 %

    1 % 0 %

    4 % O %

    4 %

    1 %

    4 %

    25 %25%

    *NSP : ne sait pas

    O %

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 15

    Pour les chefs dentreprise, les principaux risques sont : pour les PE, le risque routier et celui li lactivit phy-sique ; pour les TPE, le risque li lactivit physique et celui de chute de plain-pied.

    Distinctions lies au secteur dactivitLinterlocuteur de rfrence en sant et scurit (figure 3) reste trs majoritairement le service de sant au tra-vail, pour 49 % des PE et 34 % des TPE. Il est aussi celui qui bnficie, auprs des employeurs, de la plus grande

    crdibilit dans ce domaine (figure 4 page suivante).Vient ensuite lorganisation professionnelle, avec des diffrences trs marques en fonction du secteur dacti-vit : 46 % dans le Btiment et les travaux publics (BTP) et 20 % dans les autres secteurs.La perception par les chefs dentreprise des risques en-courus par leurs salaris est fortement dpendante du secteur : le risque routier est cit 45 % dans le secteur du commerce et 92 % dans le BTP. Il en est de mme avec le risque de chute de hauteur.

    > LES INTERLOCUTEURS DE RFRENCE,Figure 3

    TPE 1-9 sal.Base 170

    Actuellement, vers quel interlocuteur vous tournez-vous quand vous avez un problme de scurit ou de sant au travail ? Question ouverte, rponses spontanes.

    NSP* / Aucun

    Un autre interlocuteur

    PE 10-49 sal. Base 652

    % ouiRappel

    2010

    2 %

    21 % + 27 %

    % ouiRappel

    2010

    2 %

    10 % 11 %

    MSA 1 % 0 % 0 % 0,3 %

    Centre de formation 2 % 0 % 1 % 2 %

    Le service de mdecine du travail 34 % 39 % 49 % 48 %

    Mdecin, mdecin traitant, spcialistes 6 %6 % 2 %1 %

    Linspection du travailLinspection du travail 5 % 5 % 7 % 8 % Un responsable en interne 2 % 6 % 7 % 10 %

    Chambre des mtiers, chambre du commerce 3 % 1 % Votre assureur 3 % 3 % 0 % 1 %

    Un cabinet de conseil 1 %3 % 3 %9 %

    La CRAMIF / la CARSAT 3 % 2 % 16 % 17 %

    Des organismes externes (sp) 0 % 3 % 0 % 3 %

    Gre seul 0 % - 0 % 0 % 0,4 %

    Les syndicats 2 % 4 % 4 % 1 % Comptable 9 % 5 % 2 % 1 %

    Les fournisseurs _1 % _2 %

    Des professionnels du droit et de la justice 0 % 3 % 2 % 1 %

    Scurit sociale / Mutuelle 0 % 2 % 0 % 0,4 %

    Collgues / Dlgu du personnel /Relations personnelles

    4 % 1 % 1 % 2 %

    Un organisme de contrle 0 % 1 % 5 % 4 %

    Internet 0 % 1 % 1 % 1 %

    Votre organisation professionnelle (Fdration) 13 % 18 % 16 %25 %

    : significativement suprieur /infrieur 2010 (liste modifie)* NSP : ne sait pas

  • INFOS RETENIR

    N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201516

    Autres lmentsLa proportion de chefs dentreprise qui dclare avoir tabli un document unique est leve dans cette enqute : 90 % des PE et 70 % des TPE. La faon de recueillir linformation ne permet pas de suivre lvo-lution avec les versions prcdentes. Ces chiffres semblent surestims au regard de rsultats obtenus dans des enqutes sectorielles. La prvention est principalement perue comme une contrainte. Les bnfices de la dmarche nap-paraissent pas comme un levier de performance de lentreprise. Par ailleurs, les employeurs ont un com-

    > CONFIANCE ACCORDE AUX INTERLOCUTEURS

    ,Figure 4

    portement attentiste vis--vis de linformation, le minimum tant peru comme suffisant. Le service interentreprises de sant au travail, cit comme linterlocuteur de rfrence pour les ques-tions de sant et scurit par les chefs dentreprise, est bien positionn pour porter des messages de pr-vention auprs des petites entreprises. La confiance dont il bnficie est propice une appropriation de ce message, condition quil soit cibl et empreint dune ralit professionnelle.

    PE 10-49 sal.Base 652

    De manire gnrale, pour vous informer sur ces questions, en qui avez-vous le plus confiance ? Rponses spontanes.

    Le mdecin du travail / lIPRP (intervenant en prvention des risques professionnels)

    Les organisations professionnelles

    Les organismes de prvention(CRAMIF, ARACT, CARSAT)

    Les services de ltatLes services de ltat

    Des prestataires, consultants

    Dautres interlocuteurs

    Aucun interlocuteur

    NSP*

    TPE 1-9 sal.Base 170

    % ouiRappel

    2010

    32 % 40 %

    23 % 19 %

    14 % 16 %

    11 % 11 %

    6 % 3 %

    4 %

    4 % 4 %

    7 % 7 %

    % ouiRappel

    2010

    37 % 37 %

    22 % 18 %

    22 % 19 %

    6 % 12 %

    6 % 5 %

    2 %

    1 %

    5 % : significativement suprieur /

    infrieur 2010 (liste modifie)

    *NSP : ne sait pas

  • remplir en lettres capitales :

    MME MLLE M.

    NOM : PRNOM : .............................................................................................................................................

    SOCIT : ................................................................................................................................................. CODE APE : .................................................................................................................................

    ADRESSE : ..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    VILLE :.................................................................................................... CODE POSTAL : ..................................................... PAYS : .....................................................

    TL. :......................................................................................................... E-MAIL : ...................................................................................................................................................................................................

    Le traitement des donnes recueillies a fait lobjet dune dclaration la CNIL (rcpiss n1677876 du 11 juin 2013). Elles sont conserves dans un fichier gr par le dpartement Produits dinformation de lINRS. Conformment larticle 34 de la loi Informatique et liberts du 6 janvier 1978 modifie en 2004, vous disposez dun droit daccs, de modification, de rectification et de suppression des donnes qui vous concernent. Pour lexercer, adressez un courrier INRS, dpartement Produits dinformation, 65 boulevard Richard Lenoir, 75011 Paris, France ou par mail [email protected]

    Profession (cochez la case) :

    Charg de prvention en entreprise

    Intervenant en prvention des risques professionnels (IPRP)

    Mdecin du travail

    Formateur

    Ressources humaines

    Chef dentreprise

    Chercheur

    Autre

    Tarifs annuels 2014* (1 an / 4 n)

    France : 72

    DOM : 78

    TOM et Europe : 84

    Reste du monde : 90

    * exonration TVA

    Je rgle comptant :

    Par chque lordre de lINRS

    Par virement bancaire sur le compte de lINRS

    (IBAN : FR44 3000 2005 7200 0000 0309 D24

    BIC : CRLYFRPP) et recevrai une facture acquitte.

    INRS service abonnements - Com & Com Btiment Copernic - 20, avenue Edouard-Herriot

    92 350 Le Plessis-Robinson Tl. : 01 40 94 22 22

    E-mail : [email protected]

    OUI, je mabonne Hygine et scurit du travail (HST) pour une dure dun an, soit 4 numros. Un bulletin de rabonnement me sera adress chance.

    NNoouuuvvvveelllleee fffooorrmmmmmuulee

    Au sommaire du n238 (mars 2015) :Bruit et substances ototoxiques :

    cocktail risque pour l'audition Du nouveau dans la prvention

    des risques chimiques Nanoargents : de la production

    l'utilisation, quels sont les risques ? Comment estimer le passage percutan

    des agents chimiques ?

    Et d'autres articles et infos dans les rubriques : Actualit juridique, Focus Normalisation, Notes techniques, tude de cas, Congrs, Formation et slection bibliographique.

    HHHYYYYGGGGGGIINNNE && SSCCCUUUUURRRRRIIIT DUU TTTRRRAAAAAAAVVVVVVAAAAAIL

    LA REVUETRIMESTRIELLETECHNIQUEDE LINRS

    RST

    14

    1

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201518

    NOUVEAUTS DE LINRS

    Bibliographie

    Les commerces alimentaires de proximitAide au reprage des risques professionnels Ce guide sadresse aux chefs den-treprises des commerces alimen-taires de proximit concerns par la convention collective nationale des commerces de dtail en fruits et lgumes, picerie et produits laitiers (piciers, crmiers fromagers, dtail-lants en fruits et lgumes, cavistes, dpts de pain et spcialistes en produits bio), exerant leur activit en magasin, sur les marchs et/ou par vente ambulante.Il est destin aider les chefs dta-blissement dans lanalyse et lva-luation des risques dans leur entre-prise et dans la mise en uvre des mesures de prvention. Il a t labor avec le concours de la Fdration nationale de lpicerie, cavistes et spcialistes en produits bio (FNDECB), de la Fdration na-tionale des dtaillants en produits laitiers (FNDPL), de lUnion natio-nale des syndicats de dtaillants en fruits, lgumes et primeurs (UNFD) et de lAssociation des fdrations en fruits et lgumes, picerie, cr-merie (AFFLEC).Rf. INRS ED 925, 2e dition, 38 p.

    Mon mtier : couvreurCe dpliant explique simple-ment et concrtement (essen-tiellement l'aide d'illustrations) les bonnes pratiques en matire de prvention des risques, appli-cables au quotidien sur le chan-tier. Ce document, destination des salaris, complte le guide INRS Entreprises artisanales du bti-ment (ED 6157) qui sadresse aux chefs dentreprise.Rf. INRS ED 6191, dpliant 12 p.

    Les maladies professionnelles : rgime gnralCollection des aide-mmoire juridiquesCes aide-mmoire prsentent de manire synthtique la rglemen-tation sur un sujet prcis.Cette brochure donne l'ensemble de la rglementation relative aux tableaux des maladies profession-nelles.Elle reproduit l'intgralit des tableaux de maladies profession-nelles du rgime gnral de la Scurit sociale. La mise jour des donnes datent de dcembre 2014.Rf. INRS TJ 19, 10e dition, 76 p.

    Usines de dpollution des eaux rsiduaires et ouvrages d'assainissementGuide pratique de ventilationCe document est conu comme un guide et un document de rfrence l'usage des personnes et organisa-tions concernes par la conception, la construction, l'exploitation, le contrle ainsi que la maintenance des usines de dpollution (princi-palement des ouvrages ferms) et de leurs annexes, tels que les postes de prlvement. Au sommaire de ce guide pratique de ventilation : rap-pel des procds d'puration, ven-tilation des ouvrages, rduction de l'mission des polluants, traitement de l'air avant rejet, exploitation, en-tretien et vrifications priodiques.Rf. INRS ED 820, 3e dition, 32 p.

    Les fiches toxicologiques de l'INRS

    Nouvelles fiches : FT 307 : Dazomet FT 308 : 1,3 - diphnylguanidine FT 309 : Imidaclopride

    Nouvelles ditions :FT 114 : Dithylamine FT 175 : Actates de pentyle

    Mises jour : FT 52 : Dioxyde de manganse FT 115 : Trithylamine

    Pour obtenir en prt les audiovisuels et multimdias ou pour commander les brochures et les affiches de l'INRS, s'adresser au service Prvention de la CARSAT, CRAM ou CGSS.Ces documents sont disponibles en ligne sur : www.inrs.fr

  • CONSTRUIRE EN PERMANENCE LA PRVENTION DES CANCERS PROFESSIONNELS

    Collection AVIS DEXPERTS

    Construire en permanence la prvention des cancers professionnels Ouvrage collectif de lINRS, sous la direction de Michel Hry et Pierre Goutetdit par EDP Sciences dans la collection Avis dexperts, www.edpsciences.org260 pages ISBN 978-2-7598-1193-3 fvrier 2015 39 euros

    En vente sur laboutique.edpsciences.fr

    Cet ouvrage a t coordonn par Michel Hry, charg de mission la direction des applications de lINRS, spcialiste de lvaluation des expositions professionnelles et responsable du projet Prvention des cancers professionnels , et Pierre Goutet, expert lINRS. Les contributions manent dinstitutionnels de la prvention (INRS, services Prvention des risques professionnels des Caisses rgionales dassurance retraite et de sant au travail, services de sant au travail), de chercheurs, de mdecins et de partenaires des entreprises.

    Le nouveau volume de la collection Avis dexperts de lInstitut National de Recherche et de Scurit (INRS), publi par EDP Sciences, propose de faire le point sur les connaissances sur les cancers professionnels. LINRS a associ la ralisation de cet ouvrage une douzaine dorganismes diffrents qui ont pour point commun de tous uvrer, chacun dans leur domaine dactivit, chacun avec ses comptences particulires, la prvention des cancers professionnels.

    Environ 2 millions de salaris sont exposs en France des agents cancrognes (produits chimiques, rayonnements ionisants voire travail de nuit) et de nombreux secteurs sont concerns, dont lindustrie du bois, la mtallurgie, la chimie ou le BTP... Avec ce nouvel avis dexpert, lINRS et les organismes associs la ralisation de cet ouvrage, proposent un tat de lart de la prvention des risques cancrognes. Face limportance et la complexit de cet enjeu, le travail en commun est un aspect essentiel. En effet, linvisibilit de la nocivit de lexposition des cancrognes et le temps de latence dapparition des pathologies pouvant aller jusqu plusieurs dizaines dannes, rendent indispensables lapport de nombreuses disciplines et lintgration de points de vue diffrents.

    Louvrage revient, bien entendu, sur le cas de lamiante mais aussi sur la dtection de nouveaux cancrognes et prsente un panorama complet des dispositifs existants pour prvenir les cancers.

    Lavis dexpert sorganise en 6 parties :Apport des tudes exprimentales et pidmiologiques dans la connaissance et la prvention des cancers professionnelsConnaissance des expositions en milieu de travailGestion du risque dans lentrepriseDe la perception du risque sa prventionStratgies daction et secteurs professionnels : approches inter-rgimes, convergences et ventuelles diffrences dapprochePrise en charge et rparation

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201520

    PARTICIPEZ LA RECHERCHE

    Identification et description des asthmes en milieu de travail

    Moins tudi que lasthme profes-sionnel, lasthme aggrav par le travail est une circonstance clinique frquente, qui peut savrer difficile prendre en charge. Dans les deux cas, plusieurs facteurs communs concourent des dif-ficults diagnostiques et une sous-estimation du nombre de cas. Comme dans dautres pathologies associes une exposition professionnelle, la dif-ficult des mdecins identifier les nuisances po-tentiellement en cause est une des explications de cette sous-estimation. Le reprage savre souvent complexe dans le cas dexpositions des allergnes chimiques.

    Objectifs de ltude Estimer la prvalence de lasthme et de lasthme

    en relation avec le travail dans des populations sui-vies en mdecine du travail.

    Dcrire, par des autoquestionnaires, le rle de lexposition professionnelle et de facteurs person-nels tel le tabagisme, sur la svrit et le contrle de lasthme en relation avec le travail.

    Dcrire et comparer la rpartition de la svrit et du contrle de lasthme en cas dasthme profes-sionnel, dasthme aggrav par le travail et dasthme sans relation avec le travail.

    Construire une dmarche diagnostique concerte des asthmes aggravs par le travail et des asthmes professionnels en vue damliorer leur prvention.

    MthodologieCe projet est dirig par le Centre de consultation

    de pathologie professionnelle de Nancy, lquipe daccueil EA7298 (Nancy), et le dpartement pid-miologie en entreprises (DEE) de lINRS.Une premire tape reprera des sujets prsentant un asthme actif probable par un autoquestion-naire systmatiquement propos tous les salaris venant en consultation dans le service de sant au travail. Les dates de cette premire tape seront dfinies avec chaque mdecin du travail volontaire.

    Responsable dtude contacter :Dr Valrie DemangeTel : 03 83 50 98 [email protected] pidmiologie en entrepriseINRS, rue du Morvan, CS6002754519 Vanduvre-les-Nancy Cedex

    Si le salari rpond positivement une des questions cibles asthme potentiellement actif , un cahier de recueil comprenant dautres autoquestionnaires remplir domicile ainsi quun journal de dbit expi-ratoire de pointe (DEP) tenir sur deux semaines lui seront remis par le mdecin du travail ou lun de ses collaborateurs. Le DEE contactera le salari qui aura donn ses coordonnes, pour rpondre ses ques-tions ventuelles.Tout le matriel ncessaire (lettres dinformation, questionnaires, dbitmtres, enveloppes de retour affranchies) est fourni par le DEE.Dans un second temps, en fonction de ces informa-tions, analyses de faon confidentielle par le centre de consultation de pathologie professionnelle de Nancy, les sujets seront classs en asthme profes-sionnel , asthme aggrav par le travail et asthme sans relation avec le travail . Ceux pour lesquels une suspicion dasthme en relation avec le travail sera tablie se verront proposer des investigations but diagnostique par le centre de consultation de patho-logie professionnelle le plus proche de chez eux.Les rsultats globaux descriptifs des deux semaines de recueil seront envoys au mdecin du travail, ainsi que les rsultats personnels des salaris ayant donn leur accord.

    Secteurs dactivit recherchsTous secteurs dactivit, quils soient connus ou non

    comme tant risque dasthme.

  • 2

    CONNAISSANCES ET RFRENCES

    MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141

    P. 23

    P. 47

    P. 59

    P. 83

    GRAND ANGLE

    VU DU TERRAIN

    SUIVI POUR VOUS

    MISE AU POINT

  • 23MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141

    GRAND ANGLE TC 149

    Indicateurs biologiques d'effets prcoces. Leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

    en rsum

    AUTEUR :F. Vicens, interne en sant au travail

    Lutilisation dindicateurs biologiques, de susceptibilit, dexposition et deffets contribue lvaluation des risques chimiques pour lindividu, amliorant ainsi les pratiques prventives. Les biomarqueurs deffets, particulirement deffets prcoces, permettent de vrifier lefficacit de ces pratiques, dalerter des risques un stade danomalies biologiques rversibles avec une prise en charge plus prcoce des sujets sensibles, damliorer la connaissance des dangers et des mcanismes daction toxique des substances. Cependant, la validation de ces tests n'est pas effective, les recommandations quant leur utilisation font dfaut et leur manque de spcificit ncessite frquemment de les associer d'autres tests. Une dfinition prcise du terme biomarqueur d'effets prcoces permettrait d'indiquer leurs objectifs, de prciser leurs limites et de clarifier les aspects thiques de leur utilisation en sant au travail.

    Lhomme au sein de son environnement, professionnel ou non, est expos des agents toxiques externes susceptibles d'al-trer sa sant.Dans le domaine professionnel, la prvention des risques pour le sala-ri est base sur l'application des 9 principes gnraux inscrits dans le Code du travail (article L. 4121-2) :

    viter les risques ; valuer les risques qui ne peuvent

    pas tre vits ; combattre les risques la source ; adapter le travail l'homme ; tenir compte de l'volution de la

    technique ; remplacer ce qui est dangereux

    par ce qui ne l'est pas ou par ce qui l'est moins ;

    planifier la prvention ; prendre des mesures de protec-

    tion collective ; donner des instructions appro-

    pries aux travailleurs.Dans le cadre de la dmarche glo-bale d'valuation des risques, il est ncessaire de mesurer l'impact des mthodes de prvention technique collective et individuelle sur les ex-positions. Dans ce but, les dosages

    des substances toxiques sur le lieu de travail constituent tradition-nellement la principale mthode d'identification des risques de toxicit auxquels sont exposs les travailleurs. Il s'agit alors de me-sures de doses externes, telles que des prlvements atmosphriques ou surfaciques, rvlant le niveau d'exposition des salaris des substances toxiques.Cependant, l'valuation de la seule dose externe est insuffisante pour apprcier le risque chimique pour l'individu. En effet :

    tous les produits auxquels le sala-ri est expos ne sont pas connus, certains chappant par consquent la surveillance directe ;

    les conditions de travail sont variables en fonction de la charge physique et de l'utilisation d'qui-pements de protection individuelle notamment ;

    du fait des variations individuelles de prdisposition, les substances chimiques, pour un mme niveau d'exposition, peuvent affecter cer-tains sujets et pas d'autres ;

    l'exposition d'un individu un xnobiotique peut conduire une srie d'vnements biologiques l'origine ou non d'une pathologie.C'est pourquoi, outre les dosages externes, des biomarqueurs sont

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201524

    GRAND ANGLE

    Indicateurs biologiques d'effets prcoces. Leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

    utiliss comme indicateurs d'v-nements biologiques (figure 1). Or, si l'valuation de l'exposition par la dtermination des doses externes est souvent du ressort de l'em-ployeur, les mesures biologiques rvlant la dose interne reue par un sujet expos et ncessitant un prlvement individuel sont de la responsabilit du service de sant au travail et particulirement du mdecin du travail.

    DFINITIONS

    La notion de biomarqueur est ap-parue dans les annes 60 (avec les mesures de porphyrine dans les chantillons de sol). Depuis cette priode, les domaines dapplication se sont multiplis (environnement, cotoxicologie, pharmacie, canc-rologie). LOrganisation mondiale de la sant (OMS) propose ainsi une classification et des dfinitions des diffrents types de biomarqueurs [1] (encadr 1).Les biomarqueurs vont permettre de traduire les tapes successives allant d'une exposition une dose

    interne, d'une dose interne une dose biologiquement efficace (indicateurs biologiques d'exposi-tion), d'un effet biologique prcoce l'altration d'une structure ou d'une fonction et ventuellement une maladie (indicateurs bio-

    logiques d'effets). Enfin, il existe certains biomarqueurs qui per-mettent d'valuer la sensibilit de l'individu aux effets d'une exposi-tion (biomarqueurs de susceptibi-lit en principe gntique) (figure 2).

    Exposition Sujet expos

    POSTE DE TRAVAIL

    Atmosphrique SurfaciqueMonitoring biologique

    , nn

    wENTREPRISE SST

    n

    n n

    Prdisposition EffetEnvironnementale IndividuelleFrottis,n n

    Dose externeDose interne

    n,n n

    ,Figure 1

    > EXPOSITION ET SURVEILLANCE

    Biomarqueur : toute substance, structure ou processus pouvant tre mesur(e) dans le corps humain ou les matrices biologiques, susceptible dinfluencer ou de prdire lincidence ou lapparition dune maladie .Biomarqueur de susceptibilit : indicateur de la capacit inne ou acquise dun organisme rpondre lexposition une substance xnobiotique spcifique (exemples : N-actyltransfrase, glutathion-S-transfrase, enzymes du cytochrome P450, 1-antitrypsine, glucose-6-phosphate deshydrognase).Biomarqueur dexposition : substance exogne, mtabolite primaire ou rponse une interaction entre un agent xnobiotique et une molcule ou cellule-cible, mesure dans un compartiment de lorganisme (exemples : acide t t-muconique urinaire, mtallothionine urinaire).Biomarqueur deffets : altration biochimique, physiologique, comportementale ou autre, mesurable dans un organisme, qui, selon son ampleur, peut tre reconnue comme tant associe une atteinte confirme ou possible de ltat de sant ou une maladie (exemples : protoporphyrine-zinc, acide delta-aminolvulinique urinaire, cholinestrases).

    > CLASSIFICATION ET DFINITIONS DES BIOMARQUEURS SELON LORGANISATION MONDIALE DE LA SANT (daprs [1])

    ,Encadr 1

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 25

    PROBLMATIQUE DES BIOMARQUEURS DEFFETS PRCOCES

    Sil existe des dfinitions pour les biomarqueurs de susceptibilit, dexposition et deffets, il nen est pas de mme des biomarqueurs deffets prcoces. Ils sont en fait gnralement assimils aux bio-marqueurs deffets.Sintresser plus spcifiquement aux biomarqueurs deffets pr-coces amne divers questionne-ments. En effet, lindicateur bio-logique deffets prcoces doit tre un outil prdictif dont la recherche vise dceler une pathologie en lien avec une exposition profes-sionnelle avant quune sympto-matologie napparaisse. Il doit donc se situer entre le biomar-queur dexposition et le biomar-queur deffets (figure 3 p. 26).

    Mais les effets prcoces doivent-il forcment avoir un lien avec une exposition particulire ? lheure actuelle, o les expositions des risques chimiques sont plutt chroniques, de faibles doses et de sources de polluants multiples, le lien devient trs difficile tablir. Les biomarqueurs deffets pr-coces seraient donc un reflet glo-bal des expositions dun individu.De plus, suite la dcouverte def-fets prcoces, se dirige-t-on forc-ment vers le dveloppement dune pathologie pour lindividu ? Cela revient sinterroger sur la fron-tire entre le normal et le patholo-gique. Or, le passage dun tat phy-siologique un tat pathologique est plutt un continuum avec une succession possible de ractions, dabord simplement physiolo-giques puis pouvant aboutir pro-gressivement un tat rellement pathologique (figure 4 p. 26).

    Aussi, idalement, les biomar-queurs deffets prcoces doivent permettre de rvler des modifica-tions biochimiques un stade sub-clinique, lorsque la modification de lorganisme est encore complte-ment rversible.

    CARACTRISTIQUES DES BIOMARQUEURS DEFFETS PRCOCES

    INTRTS Les domaines dapplication des in-dicateurs biologiques d'effets pr-coces tant trs nombreux, leurs intrts sont donc multiples [1].

    EN SANT AU TRAVAILDun point de vue gnral, les in-dicateurs biologiques deffets pr-coces vont sinscrire, tout comme la surveillance atmosphrique, les

    ,Figure 2

    > BIOSURVEILLANCE

    Biomarqueurs d'exposition Biomarqueurs d'effets

    Biomarqueurs de susceptibilit

    Exposition

    Stade clinique

    de la maladie

    Dose internePerturbation

    d'une fonction biologique

    Effet biologique

    Dose au niveau de la cible biologique

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201526

    GRAND ANGLE

    Exposition

    Toxicit franche

    Exposition interne

    Exposition cumule

    Biomarqueur d'effet prcoce

    Marqueur de diagnostic

    Biomarqueur d'effet tardif

    Dose efficace

    ,Figure 3

    > LES DIFFRENTS BIOMARQUEURS EN FONCTION DE LEXPOSITION [2]

    ,Figure 4

    > BIOMARQUEURS ET EFFETS

    Indicateurs d'alerte prcoceEffet adverse potentielPro-activit

    Indicateurs d'effet biologiqueRactivit

    leve

    basse

    BIOMARQUEURS

    SV

    RIT

    DE L

    'EFFE

    T

    Absence d'effet Rponses biologiques de stress

    Anomalie potentiellement rversible

    Effet pathologique

    Effet prjudiciable pour la population

    Indicateurs biologiques d'effets prcoces. Leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 27

    analyses surfaciques, la biomtro-logie, les mthodes de prvention technique collective et indivi-duelle, dans une dmarche globale dvaluation des risques. Lintrt est donc prventif avec pour but damliorer la protection de la sant des salaris.Comme la biomtrologie, ils per-mettent dintgrer les diffrentes voies dabsorption et sources dex-position et de prendre en compte les conditions relles dexposition ainsi que les facteurs individuels.Dun point de vue pidmiolo-gique, les biomarqueurs deffets prcoces vont contribuer va-luer ltat de sant des salaris, tudier les mcanismes de toxi-cit des substances chimiques et tudier lhistoire naturelle des maladies.Dun point de vue collectif, ils vont permettre dvaluer leffica-cit des mesures de prvention, de dtecter des groupes risque mais galement dtre un lment pour la dtermination des valeurs limites dexposition profession-nelle (VLEP).Enfin, au niveau individuel, ils vont contribuer lvaluation des effets des expositions et pourront galement permettre le dpistage prcoce dune pathologie et en op-timiser la prise en charge.

    EN DEHORS DE LA SANT AU TRAVAILLes biomarqueurs deffets pr-coces peuvent galement tre utiles en sant environnementale (valuation des effets sur la sant dune exposition humaine des produits chimiques environne-mentaux, gestion des situations de pollution locale, aide la mise en place de mesures sanitaires ou politiques en matire denvironne-ment), en pharmacologie (lors des phases de recherche et de dve-loppement des mdicaments, lors

    de processus de prise de dcision rglementaire pour lagrment des mdicaments ou pour dfi-nir une mdecine personnalise) et en mdecine clinique (valuer les personnes risque pour une maladie en particulier, valuer la svrit et la progression dune maladie, orienter le traitement ou en valuer la rponse).

    LIMITESElles peuvent tre classes en trois catgories : techniques, lies aux connaissances et dordre thique.Les biomarqueurs deffets pr-coces prsentent des contraintes techniques communes tous les tests de dpistage. Dune part en matire de faisabilit, il est n-cessaire que le prlvement soit simple, rapide, peu invasif pour tre acceptable par le salari, peu onreux et avec des laboratoires disponibles pour lanalyse. Dautre part en matire de validit, le test doit tre suffisamment sensible, spcifique et avec une bonne va-leur prdictive. Il est galement ncessaire quil soit reproductible, avec des techniques de dosage fiables, normalises, interpr-tables et pour lesquelles existent des contrles intra- et inter-labo-ratoires. Enfin, il faut que les infor-mations apportes soient utiles, utilisables et quelles ne puissent tre obtenues de manire plus simple [3].Il existe aussi des limites lies aux connaissances. En effet, la com-prhension actuelle des mca-nismes de toxicit des substances chimiques et des mcanismes physiopathologiques des lsions et des maladies nest pas toujours suffisante pour supporter le dve-loppement de biomarqueurs def-fets prcoces [2]. Par exemple, les organes cibles primaires ne sont pas toujours connus, les processus

    de dveloppement dun cancer (mutagnse, tumorignse) sont encore difficilement prvisibles et le rle des molcules de stress oxydatif dans le dveloppement de diffrentes pathologies ne per-met pas encore de prdire les ef-fets potentiels sur lorganisme ou les populations [4]. De plus, outre cette faible connaissance des mcanismes qui lient exposition, marqueur et effet toxique recher-ch, la difficult est renforce par des expositions multiples (aigus et chroniques), des tiologies le plus souvent multifactorielles et des variabilits intra- et inter-in-dividuelles. Ce constat se traduit concrtement par des valeurs de rfrence et des valeurs guides seuils peu nombreuses. De ce fait, la communication de rsultats et leur traduction en actions sont difficiles et des prcautions quant linterprtation des rsultats, en recherche comme en pratique courante, sont ncessaires.Enfin, il existe des limites dordre thique. En effet, la ncessit dun prlvement biologique pose tou-jours le problme de la protection de la vie prive et de la confiden-tialit. Dautre part, plus spcifi-quement pour la gnotoxicologie, est-il acceptable de dterminer des paramtres biologiques en relation avec un risque de dvelop-pement dun cancer, sans lien clai-rement tabli de causalit entre lexposition, les biomarqueurs et leur association statistique avec la survenue dun cancer. Il est donc ncessaire de bien apprcier la signification de biomarqueurs tels que la formation dadduits et les li-mites interprtatives des analyses afin dviter toute drive leur uti-lisation [5].

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201528

    GRAND ANGLE

    BIOMARQUEURS DEFFETS PRCOCES DISPONIBLES

    Il est impossible de raliser une liste exhaustive de biomarqueurs deffets prcoces, dautant que leur pertinence sera souvent dpen-dante du contexte envisag et de leur association dautres biomar-queurs. De plus, en sintressant aux biomarqueurs deffets pr-coces, on ne pourra associer avec certitude une modification biolo-gique une exposition spcifique, ni mme parfois une ventuelle pathologie prcise.

    EN MDECINE DE SOINSLe tableau I, page de droite, prsente quelques exemples dindicateurs biologiques deffets prcoces, clas-ss par spcialits.

    IMPACT DES NANOMATRIAUX SUR LA SANTCet exemple permet dillustrer une utilisation pratique des bio-marqueurs deffets prcoces en pneumologie.Les nanomatriaux soulvent ac-tuellement de nombreuses ques-tions. Leur utilisation concerne de plus en plus de domaines dacti-vits et les donnes, notamment toxicologiques, sont de plus en plus nombreuses. De plus, ils per-mettent daborder les principaux biomarqueurs intressants en pneumologie.Les nanomatriaux constituent une nouvelle famille dagents chimiques. En effet, lchelle du milliardime de mtre, la matire acquiert de nouvelles propri-ts fondamentales (mcaniques, chimiques, optiques, biologiques). Pour lorganisme, les risques toxico-logiques vont tre lis trois voies

    de pntration : digestive, cutane et surtout respiratoire. Les nano-matriaux inhals se dposent dans le systme respiratoire dif-frents tages selon leur taille et leurs proprits (voies ariennes suprieures, alvoles). Ils peuvent ainsi tre lorigine, outre dune inflammation pulmonaire, dune inflammation gnralise car ils sont capables de franchir les bar-rires biologiques et atteindre de ce fait, divers organes tels que le foie, le cur ou le systme nerveux central (figure 5, p. 30). La dtection prcoce de leur prsence au sein de larbre respiratoire est donc pri-mordiale.Ltude de linflammation pulmo-naire se ralise par lanalyse de biomarqueurs obtenus par des mthodes de recueil invasives, se-mi-invasives ou non invasives.Les techniques invasives, telles que lanalyse du liquide bron-choalvolaire ou la bronchoscopie avec biopsies bronchiques, sont bien videmment non utilisables en pratique clinique courante de sant au travail.Les mthodes semi-invasives com-prennent :

    la mthodologie du crachat induit, surtout utilise dans le domaine de la recherche, refltant des phnomnes se produisant au niveau des voies ariennes proxi-males ;

    les biomarqueurs sanguins et urinaires de linflammation, refl-tant une inflammation plutt sys-tmique.Les mthodes non-invasives cor-respondent :

    Lanalyse de lair expir (mo-noxyde de carbone, monoxyde dazote). La mesure de la frac-tion exhale de monoxyde dazote (FeNO) est intressante, notam-ment un stade infraclinique [6

    8]. Toutefois, cette technique nces-site une collaboration importante de la part du patient ainsi quun appareillage consquent.

    Lanalyse du condensat dair expir (CAE). Il sagit dune tech-nique trs prometteuse. En effet, elle prsente de multiples intrts puisquelle est non invasive, assez rapide, peu coteuse et permet lidentification de biomarqueurs de plus en plus nombreux. Les principaux sont actuellement des biomarqueurs de stress oxy-dant (le peroxyde dhydrogne, le 8-isoprostane, la nitrotyrosine, les aldhydes) et des biomarqueurs de linflammation des voies a-riennes distales (les cytokines, les prostaglandines, le pH) [12 14].Ces mesures peuvent tre compl-tes, dans le cadre de ltude de la toxicit due aux nanomatriaux, par des marqueurs plus gnraux tels que les biomarqueurs de stress oxydant et daltration de lADN.Lensemble des biomarqueurs dis-ponibles aujourdhui afin danaly-ser les effets des nanomatriaux sur la sant sont bass sur des connaissances grandissantes en pharmacocintique et pharmaco-dynamie ainsi que sur les connais-sances des mcanismes de toxicit et les organes cibles. Cependant, le recul est encore faible depuis le dbut de leur utilisation.De plus, il apparat ncessaire duti-liser un panel de biomarqueurs permettant de confronter les effets locaux et systmiques, le stress oxydant, les lsions sur lADN afin daffiner le diagnostic. Une revue de la littrature de 2012 propose ainsi un tableau regroupant les biomar-queurs les plus pertinents utiliser pour dterminer les effets toxiques des nanomatriaux (tableau II, p. 30) [36].

    Indicateurs biologiques d'effets prcoces. Leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 29

    Pneumologie

    Analyse des gaz expirs (monoxyde de carbone ou CO, monoxyde d'azote ou NO, fraction exhale de monoxyde d'azote ou FeNO) [6 8]

    Analyse du condensat de lair exhal (CAE) (domaine de la recherche et de l'pid-miologie) [9 15]

    Cardiovasculaire[16, 17]

    Apolipoprotine B

    C-Reactive Protein

    Peptides natriurtiques

    Neurologie

    Actylcholinestrase et estrase neurotoxique ou neuropathy target esterase (en lien avec les organophosphors) [18, 19]

    Recherches en cours pour des marqueurs de la maladie dAlzheimer (dosage de protines dans le liquide cphalo-rachidien, test sanguin du IHD-Amy) [20].

    Nphrologie

    Atteinte glomrulaire : microalbuminurie [21]

    Atteinte tubulaire : 1-microglobuline, retinol binding protein ou RBP, protine de liaison la vitamine D, lysozyme, ribonuclase, protine de Tamm Horsfall, -N-actylglucosaminidase ou NAG [22 24]

    Recherches en cours sur l'intrt du dosage de la cystatine C, la kidney injury molecule-1 ou KIM-1... [25]

    Hpatologie Recherches en cours (enzymes de la famille des paraoxanases, protines du stress cellulaire telles que les Hsps et les molcules chaperonnes) [26]

    Gnotoxicit

    Test des aberrations chromosomiques, des micronoyaux, des changes de chro-matides-surs et des comtes [27, 28]

    Test des adduits lADN [29]

    Cancrologie

    Marqueurs tumoraux (AFP, ACE, HCG, PSA, thyrocalcitonine) [30]

    Tumeurs de vessie : il existe un protocole de surveillance mdicale bien tabli avec la ralisation d'une cytologie urinaire

    Recherches en cours pour :- le msothliome pleural (protine soluble apparente la msothline, osto-pontine, fibuline-3, microARNs) [31],- les cancers pulmonaires (raccourcissement des tlomres des lymphocytes du sang circulant) [32],- les cancers du rein (dosage sanguin de trois protines : nicotinamide N-mthyl-transfrase, L-plastine et nonmetastatic cells 1 protein) [33],- les cancers hormonodpendants et notamment le cancer de la prostate avec des tudes sur le gne Pten, le gne PCA3 et des gnes de fusion [34].

    > EXEMPLES DE BIOMARQUEURS D'EFFETS PRCOCES

    ,Tableau I

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201530

    GRAND ANGLE

    Biomarqueurs dexposition

    - Particules prsentes dans les condensats d'air exhal- Particules dans le sang circulant- Particules captes dans des cellules spcialises (macrophages)- Analyse de l'lment dans les fluides biologiques (pour les mtaux, dosage des oxydes mtalliques)

    Biomarqueurs de dose efficace/d'effets prcoces

    - Produits de la peroxydation lipidique dans les condensats d'air exhal ou dans le sang (malondialdhyde [MAD], substances ractives de l'acide thiobarbiturique [T-BARS], dines conjugus, leucotrine B4 [LTB4], isoprostanes F2 et 8)- Lsions oxydatives de l'ADN (8-OH-dG [dsoxyguanine], 8-oxo-Guanidine)- Dosage du NO exhal et des produits lis au stress nitr (3-nitrotyrosine)- Composs carbonyles (4-HNE [4-hydroxynonenal]) dans les condensats d'air exhal- Protines pulmonaires sriques (CC16 [protines de cellules de Clara])- Facteurs d'activation et d'agrgation plaquettaires ou favorisant les thromboses- Protines de phase aigu d'inflammation (dosage de la C-Reactive Protein par m-thode ultrasensible, IL-6 [interleukine], sTNF-RII [facteur de ncrose tumorale])- Facteurs de coagulation (fibrinogne, PAI-1 [inhibiteur de l'activateur du fibrino-gne]), microagrgats de sang- Activit du facteur tissulaire (TF) dans le plasma- Molcules d'adhsion vasculaire (V-CAM-1)- Rgulation du rcepteur GPIIb/IIIa [glycoprotine] dans les plaquettes

    Biomarqueurs daltration de structure/de fonction

    - Marqueurs de fibrose- Essais de transformation cellulaire- Micronoyaux- Cassures des brins d'ADN (test des comtes modifi FPG [formamidopyrimidine-DNA glycosylase] - Endo III [endonuclase-III])- Diminution de mthylation de l'ADN- MicroARNs

    > BIOMARQUEURS DEXPOSITION, DEFFETS PRCOCES ET DEFFETS DISPONIBLES POUR LTUDE DES EFFETS DES NANOMATRIAUX SUR LA SANT [36]

    ,Tableau II

    Mdiateurs chimiques

    Inhalation

    Dpt dans le systme respiratoire

    Inflammation respiratoire

    Inflammation gnralise

    Effets cardiovasculaires

    Autres organes (reins, estomac,

    foie, rate)Cerveau

    Translocation des particules

    NerfsSang,lymphe

    ,Figure 5

    > DEVENIR ET EFFETS POTENTIELS SUR LORGANISME DES NANOMATRIAUX INHALS [35]

    Indicateurs biologiques d'effets prcoces. Leur utilisation dans la prvention du risque chimique en sant au travail

  • MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141 31

    CONCLUSION

    Dans le cadre de la prvention des risques chimiques, particulire-ment en milieu professionnel, il apparat indispensable de disposer dindicateurs d'effets et notam-ment d'effets prcoces fiables. En effet, les indicateurs de terrain , utilisables dans la pratique quoti-dienne, permettent de vrifier l'ef-ficacit des mesures de prvention technique et de cibler, si besoin, les actions de renforcement de la prvention. De plus, ils prennent en compte les sujets les plus sen-sibles et alertent des risques pour lensemble des salaris un stade d'anomalies biologiques rver-sibles. Dans le cadre des tudes pidmiologiques, les indicateurs biologiques deffets prcoces sont

    ncessaires pour la connaissance des dangers et les mcanismes daction des substances en vi-tant d'attendre des lsions graves. Ltude de ces marqueurs permet dvaluer des effets biologiques prcoces pouvant survenir plu-sieurs annes avant lapparition dune symptomatologie, ce qui est utile pour certaines pathologies longue priode de latence telles que les cancers. Par ailleurs, la prise en compte des sujets sensibles est un lment dterminant dans lla-boration des valeurs limites d'ex-position professionnelle.La ncessit de dterminer des indicateurs biologiques deffets pr-coces, et ce notamment pour l'en-semble des pathologies d'organes rencontres au niveau profession-nel, explique que la recherche soit riche et incessante. Les avances

    POINTS RETENIR L'utilisation de biomarqueurs, de susceptibilit, d'exposition et d'effets

    contribue l'amlioration des pratiques prventives du risque chimique en sant au travail.

    Ces mesures biologiques, ncessitant un prlvement individuel, sont de la responsabilit du service de sant au travail et particulirement du mdecin du travail.

    Idalement, les biomarqueurs d'effets prcoces doivent permettre de rvler des modifications biochimiques un stade subclinique, lorsque la modification de l'organisme est encore compltement rversible.

    Les indicateurs biologiques d'effets prcoces contribuent galement mieux connatre les mcanismes d'action des substances et sont un lment pour la dtermination des valeurs limites d'exposition professionnelle.

    Les avances scientifiques en protomique et toxicognomique permettent de dcouvrir de plus en plus de biomarqueurs et de biomarqueurs d'effets prcoces.

    Le manque de spcificit des indicateurs biologiques d'effets prcoces ncessite souvent de les associer d'autres examens complmentaires.

    Pour la pratique courante, l'utilisation d'indicateurs biologiques d'effets prcoces ncessite encore de valider des tests et d'tablir des recommandations.

    scientifiques, en protomique et toxicognomique notamment, per-mettent de dcouvrir de plus en plus de biomarqueurs deffets et deffets prcoces. Cependant, sils peuvent tre utilisables en recherche et en pidmiologie, leur utilisation en pratique courante ncessite encore de valider bon nombre de ces bio-marqueurs, dtablir des recom-mandations et de promouvoir des campagnes de validation auprs de la profession. De plus, le manque de spcificit des biomarqueurs d'effets prcoces (comparativement aux biomarqueurs dexposition) ne permet pas, la plupart du temps, de les utiliser seuls ; il est ncessaire de les associer d'autres examens complmentaires (autres biomar-queurs, imagerie...), rendant l'intrt en pratique clinique souvent plus faible.

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201532

    GRAND ANGLE

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    Infirmire collage

    Infirmire soufflage

    Sujet MOYENNES D'EXPOSITION (20 minutes)

    vv

    v

    Fig. 2 : Expositions individuelles durant un collage (ppmv : partie par million en volume).

    Votre mdecin du travail, le docteur .......................................................................................................................................... , que vous avez vu le ..................................................... ,

    nous a dit que vous tiez daccord pour participer ltude scientifique mene par le ministre charg du Travail et lInstitut universitaire de m-

    decine du travail de la facult de Lyon. Cest pourquoi je vous tlphone aujourdhui. Auriez-vous un moment (environ 20 min) me consacrer

    maintenant ?

    Si NON : date du nouveau RV tlphonique : ......................................................................................

    Comme votre mdecin du travail vous la expliqu, cette tude sintresse un certain nombre de situations de travail et de produits auxquels

    les travailleurs en France peuvent tre amens tre exposs, je vais donc vous demander de bien vouloir me dcrire nouveau ce que vous

    avez fait votre travail durant la mme semaine que celle que vous avez dj dcrite votre mdecin.TOUT DABORD, QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR VOTRE ENTREPRISE

    1 Quelle est lactivit exacte de votre entreprise (que produit-elle, que vend-elle, etc...) ?

    2 Combien votre entreprise a-t-elle environ demploys dans le site o vous travaillez ?

    MAINTENANT, VENONS EN VOTRE EMPLOI ET PLUS PARTICULIREMENT CE QUE VOUS AVEZ FAIT

    PENDANT LA SEMAINE QUE VOUS AVEZ DCRITE VOTRE MDECIN

    1 Quel est le nom exact de votre mtier ?

    2 Combien dheures avez-vous travaill durant cette semaine ?

    3 Durant cette semaine, quels ont t les divers lieux o vous avez travaill, et combien de temps y avez vous pass sil y en a plusieurs ?

    LIEUXOUI

    NONDURE

    LIEUXOUI

    NONDURE

    commerce

    vhicule

    atelier

    quai de chargement

    bureau

    extrieur

    laboratoire

    Autres lieux, lesquels ?

    4 Pouvez-vous me dcrire les diffrentes tches que vous avez effectues durant cette semaine, et combien de temps vous y avez pass ?

    Tche 1 Dure :

    Description :

    Autre tche Dure :

    Description :

    Questionnaire nFai t le

    deh

    h

    Annexe 1

    DANS LE CADRE DE VOS MISSIONS DANS UN SERVICE DE SANT AU TRAVAIL

    Vous avez ralis une tude, men une enqute de terrain

    Vous souhaitez publier vos rsultats, faire partager votre exprience, ou solliciter dautres quipes

    La rubrique VU DU TERRAIN vous est ouverte.

    Contactez-nous sur le site www.rst-sante-travail.fr,

    Proposer un article

    G. Kerbaol/INRS

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  • 35MARS 2015 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 141

    GRAND ANGLE TC 150

    Les troubles musculosquelettiques du rachis chez les assistantes maternelles

    en rsum

    AUTEURS :V. Leguen1, G. Abadia-Benoist2, A. Descatha3, 1. Mdecin du travail Gist 44 2. Dpartement tudes et assistance mdicales, Institut national de recherche et de scurit (INRS) 3. Unit de pathologie professionnelle, UMS 011 (UVSQ AP-HP INSERM), Hpital Raymond Poincar, Garches

    Les assistantes maternelles sont-elles exposes des contraintes biomcaniques suffisantes pour tablir un lien direct avec lapparition de TMS du rachis ou de hernies discales ?Pour rpondre cette question, une revue de la littrature a t effectue et les rseaux de surveillance ont t interrogs. Aucune tude portant spcifiquement sur assistantes maternelles et TMS ne permet de rpondre la question pose. Cependant, les nuisances documentes dans la littrature, souvent grise, sont loin dtre ngligeables. Cette tude souligne la ncessit de renforcer, lors de la formation initiale et continue des assistantes maternelles, linformation sur la prvention de leurs risques professionnels et sur les amnagements possibles de leur poste de travail. Elle souligne galement la ncessit dun suivi par un service de sant au travail qui nest actuellement pas mis en place.

    Suite la constatation, par les mdecins inspecteurs rgionaux du travail dle-de-France, dune hausse des dossiers de demande de reconnaissance de maladies pro-fessionnelles au titre de lalina 3 de l'article L. 461-1 du Code de la Scurit sociale soumis lavis du Comit rgional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), concernant des troubles musculosquelettiques (TMS) du rachis chez des assistantes mater-nelles, la question a t pose : les assistantes maternelles sont-elles exposes des contraintes biom-caniques suffisantes pour tablir un lien direct avec lapparition de TMS du rachis ou de hernies dis-cales ? Le tableau n 98 du rgime

    gnral, relatif aux affections chroniques du rachis lombaire pro-voques par la manutention ma-nuelle de charges lourdes , ne com-porte en effet pas lactivit de garde denfants dans sa liste limitative de travaux.Les objectifs de ce travail taient multiples :

    rpondre la question pose par les mdecins inspecteurs ;

    rechercher une possible corrla-tion entre la frquence des TMS du rachis et les facteurs lis la profes-sion dassistante maternelle ;

    estimer la frquence des TMS du rachis chez les assistantes mater-nelles, par un tat des lieux en France travers diffrentes sources de donnes.

    Rodolphe Escher pour l'INRS

  • N 141 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL MARS 201536

    Les troubles musculosquelettiques du rachis chez les assistantes maternelles

    GRAND ANGLE

    CONTEXTE DE LACTIVIT DASSISTANTE MATERNELLE1 EN FRANCE

    La France est lun des pays les plus fconds dEurope. Au 1er janvier 20