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2016 - 2017 REFERENTIEL TECHNIQUE POUR LA CULTURE DE L’AMANDIER EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

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2016 - 2017

REFERENTIEL TECHNIQUE POUR LA CULTURE DE L’AMANDIER EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

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REFERENTIEL TECHNIQUE DE LA CULTURE DE L’AMANDIER EN PROVENCE-ALPES-CÔTES D’AZUR

TABLE DES MATIERES

Pourquoi ce référentiel ? ......................................................................................................................... 4

1. Les conditions favorables À la culture de l’amandier ..................................................................... 5

2. Le choix du matériel végétal ......................................................................................................... 10

3. La plantation ................................................................................................................................. 19

4. La formation et la taille ................................................................................................................. 23

5. La conduite du verger ................................................................................................................... 27

6. La pollinisation .............................................................................................................................. 38

7. La conduite du verger en agriculture biologique ......................................................................... 39

8. La récolte ...................................................................................................................................... 42

GLOSSAIRE ............................................................................................................................................. 46

LES STADES PHENOLOGIQUES DE L’AMANDIER .................................................................................... 47

Grille d’intervention phytosanitaire en amandier pfi ........................................................................... 48

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 49

Equipe de rédaction .............................................................................................................................. 50

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 4

POURQUOI CE REFERENTIEL ?

Au début de l’année 2015, la Chambre régionale PACA a été sollicitée par des entreprises régionales

pour animer un travail de réflexion sur la faisabilité d’une relance de la production d’amandier en

Provence. Selon leur analyse commune, la demande mondiale créait un contexte favorable

permettant de développer l’amande française et de retrouver des débouchés rentables.

A partir de ce petit groupe de réflexion, des nombreux acteurs ont rejoint l’équipe projet :

producteurs, acteurs de la recherche-expérimentation et du développement, collectivités

territoriales... Les réunions de travail, les visites de vergers, pépinières, casseries, et les voyages

d’étude en Espagne ont permis d’élaborer un diagnostic partagé de la filière amande provençale,

conventionnelle et bio.

Après une période de fort déclin du verger évalué à 270 ha en 2015, les opportunités de

développement de la production ont conduit les partenaires à structurer un projet de relance dont

les objectifs sont de planter 1000 ha d’amandier en PACA en 5 ans et d’augmenter les rendements

par une amélioration des techniques de production.

Cependant, le développement de la production nécessitait de reconstituer un socle de connaissances

et de références afin d’accompagner les projets de plantation et la conduite des vergers.

Mobilisée dès l’origine dans l’animation du projet, la Chambre régionale a sollicité une aide auprès

du Conseil régional PACA pour la conduite de différentes actions techniques parmi lesquelles

l’actualisation du référentiel technique.

Le document qui vous est proposé a été rédigé par des techniciens spécialisés, des chercheurs et des

expérimentateurs, à partir de leurs connaissances, leur expérience, les échanges avec les

producteurs et en s’appuyant sur des données bibliographiques.

Le référentiel pour la culture de l’amandier en Provence – Alpes – Côte d’Azur n’a pas l’ambition

d’être exhaustif mais d’apporter certaines réponses aux principales questions que les amandiculteurs

présents ou futurs peuvent se poser dans la perspective de mettre en place ou développer cette

production.

En vous souhaitant une bonne lecture.

Claude Rossignol

Président de la Chambre régionale d’agriculture Provence - Alpes - Côte d’Azur

André Pinatel

Président du Syndicat des producteurs d’amande de Provence

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1. LES CONDITIONS FAVORABLES À LA CULTURE DE L’AMANDIER

1.1. LES CONDITIONS CLIMATIQUES

SENSIBILITE AU GEL

Durant la période de repos végétatif, l’amandier peut résister à des températures très basses, jusqu’à

-15 à -20°C.

En période végétative, l’amandier est très sensible au gel. Ce paramètre est le principal facteur

limitant de la production d’amande.

On admet que les risques de gel sont à craindre à partir de :

-3,3°C au stade bourgeon,

-2 à -3°C à la fleur,

-1.1°C au stade jeune fruit.

Les dégâts occasionnés sont fonction de la durée du gel, de la position des bourgeons, fleurs ou fruits

sur l’arbre (les organes situés au sommet ayant moins de risque d’être atteints par le gel), de l’état

physiologique de l’arbre…

SENSIBILITE AUX EXCES D’EAU

L’amandier est également très sensible à l’asphyxie racinaire.

L’analyse du profil du sol et le choix du porte greffe, voire la mise en place de fossés et drains, sont

donc des dispositions nécessaires à prendre lors de l’implantation d’un verger.

Dans certains sols, s’il y a une accumulation d’eau importante (sols très argileux ou présence de

nappe perchée), les aménagements ne suffiront pas. Dans ce cas, il parait plus raisonnable de ne pas

planter d’amandiers.

BESOINS EN FROID

L’amandier a besoin de froid pour débourrer et fleurir au printemps. Les besoins sont estimés entre

100 et 400 heures (Grasselly et Duval, 1997) en dessous de 7°C. Ces besoins en froid sont inférieurs

à ceux d’autres espèces fruitières cultivées en PACA et plus facilement satisfaits en cas d’hiver

doux.

BESOINS EN LUMIERE

L’amandier a des besoins en lumière importants. Les parties trop à l’ombre s’étiolent et se

dessèchent. La malformation des fleurs et un faible taux de fructification sont la conséquence d’un

manque de lumière.

Ce besoin de lumière est à prendre en compte dans :

- le choix de la parcelle (exposition),

- le mode de conduite et les distances de plantation

- les techniques de taille.

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1.2. LE CHOIX DE LA PARCELLE

CLIMAT DE LA PARCELLE

L’amandier à une floraison précoce et une grande sensibilité au gel. Les zones gélives au printemps

sont donc à proscrire, par exemple, les parcelles en bas-fond, peu aérées ou orientées au nord pour

les secteurs en coteaux…

L’amandier étant sensible aux maladies cryptogamiques, il faut éviter les zones où le degré

hygrométrique de l’air est élevé.

TOPOGRAPHIE

L’amandier est sensible aux excès d’eau. Il faut donc étudier attentivement les parcelles en pied de

colline. Les risques d’accumulation d’eau suite à des précipitations successives peuvent entrainer des

asphyxies radiculaires. Il en va de même pour les parcelles situées près d’un cours d’eau où les

risques de formations de nappes sont importants.

La culture d’amandier fût traditionnellement pratiquée en zone de colline ou de piémont, avec des

parcelles parfois pentues, mais aujourd’hui, dans un souci de rentabilité, les parcelles non

accidentées sont recommandées car elles sont adaptées à la récolte mécanique.

LE SOL

PROPRIETES TEXTURALES ET PHYSIQUES DU SOL

L’amandier préfère les sols légers et filtrants qui favorisent le développement de son système

racinaire.

Ces sols sont généralement à texture sableuse. Ils présentent une bonne porosité à l’air et à l’eau et

permettent un développement racinaire important. Cependant, ils peuvent se révéler pauvres en

matière organique. Il faudra donc veiller à les enrichir régulièrement pour améliorer leur disponibilité

en éléments nutritifs et stabiliser leur structure.

Les sols à texture limoneuse peuvent également convenir à la culture d’amandier. Le principal point

de vigilance concerne leur porosité. En effet, ces sols ont tendance à être tassés voir compactés. Il y a

donc de forts risques d’asphyxie racinaire. Dans ce cas également, on apportera de la matière

organique pour améliorer les propriétés structurales.

Outre les sols battant de texture limoneuse, il faut éviter les sols à forte dominance argileuse car

bien qu’ils soient chimiquement bien pourvus, ils possèdent de piètres propriétés physiques. Ils ont

tendance à être imperméables et mal aérés, faisant obstacle à la pénétration des racines. Une bonne

structure favorisée par l'humification corrige en partie ces propriétés défavorables.

Au vu des indications précédentes, il est conseillé de réaliser un profil cultural pour déterminer le

potentiel du sol, son adaptation à la culture de l’amandier, et orienter le choix du porte-greffe.

L’analyse du sol est utile pour connaitre la nature du sol, choisir le porte-greffe et ajuster les

différents paramètres de la fertilité.

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L’amandier préfère les sols profonds. Certains sols superficiels (30-40 cm) pourront convenir mais,

du faut de leur faibles réserves hydriques, ils nécessiteront une irrigation en conséquence et/ou un

travail de fissuration des horizons compactés.

PROPRIETES CHIMIQUES DU SOL : CALCAIRE ACTIF ET PH

L’amandier est tolérant au calcaire actif et peu sensible à la chlorose ferrique.

La croissance naturelle de l’amandier sera optimale dans les sols alcalins ou à pH neutre (valeur de

pH 8 à 7, qui sont les plus fréquentes en Provence).

En sol légèrement acide (PH autour de 6,5), il est préférable de prévoir des amendements calciques

avant plantation et tous les 2 ou 3 ans par la suite.

En sol acide (pH inférieur à 5,5), l’implantation d’un verger doit être envisagée avec prudence.

OUTILS D’AIDE AUX CHOIX DE LA PARCELLE

Dans le cadre du projet de développement de la culture de l'amandier en Provence, le CIRAME a

réalisé, à l'initiative de la Chambre Régionale d'Agriculture et avec le concours de la Région

Provence Alpes Côte d'Azur et de la CCVBA, un outil d'aide à la décision d'implantation. Cet outil

permet de croiser plusieurs couches d'information (climat, relief, scan, photo satellite,

parcellaire...) permettant d'identifier, avec l'aide d’un conseiller agricole, les parcelles les plus

aptes à la culture de l'amandier.

1.3. LES AMENAGEMENTS A PREVOIR

ACCES A L’EAU D’IRRIGATION

La rentabilité économique de la culture d’amandier n’est pas envisageable sans irrigation.

La parcelle concernée doit donc disposer d’un accès à l’eau (borne, forage, canal…) et des

aménagements nécessaires pour optimiser l’irrigation dès la plantation (Voir chapitre 5.3

L’Irrigation, p 30).

Pour plus d’informations, voir le site du Cirame : http://www.agrometeo.fr/partenaires/paca/

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LUTTE ANTI-GEL

Le premier moyen de lutte contre le gel est la prévention.

Le choix de parcelles peu gélives et de variétés performantes à floraison tardive (voir Chapitre 2.1

Les variétés, p. 10) permet de limiter les risques de dégâts de gel de printemps.

Néanmoins, la culture est toujours concernée par ce risque. Des températures inférieures à -1.5°C

sont possibles jusqu’en avril en région méditerranéenne.

Les techniques de protection contre le gel de printemps existent mais elles sont difficiles à mettre en

place sur des arbres de gros volumes.

Parmi les solutions proposées, la protection par chauffage utilise des bougies de paraffine à raison

de 300 à 600 bougies par ha. Dans la pratique, ce système demande une très grande disponibilité

(pour allumer toutes les bougies dans un laps de temps réduit) et représente un coût important (5 à

6 € par bougie).

L’aspersion sur frondaison, utilisée sur d’autres espèces fruitières, est risquée en amandier, car elle

augmente fortement les risques de maladies cryptogamiques et d’asphyxie radiculaire en sols non

enherbés. Par ailleurs, cette technique est fortement consommatrice d’eau car, pour protéger les

arbres, l’aspersion doit être maintenue tant que la température reste gélive. Dans les secteurs où

l’aménagement hydraulique est collectif, cette pratique nécessite une organisation préalable pour

assurer aux arboriculteurs de disposer du débit nécessaire.

Les tours à vent assurent une protection par mélange de l’air froid au niveau du sol et de l’air plus

chaud situé au-dessus. Le gain est de 0.5 à 2°C en moyenne. C’est un investissement très conséquent

(35 000€ pour une protection de 7 ha par exemple) mais qui peut être intéressant si les surfaces

d’amandiers à protéger sont importantes.

L’apport d’air chaud par passage régulier d’une soufflerie (Frost buster) dans le verger est efficace si

certaines règles sont respectées (passage régulier au même endroit, intervention à partir de 0.5°C,

vitesse limitée à 8 km/h…). Ce système tracté peut protéger 4 à 5 hectares d’un même bloc et coûte

entre 25 000 et 35 000 €.

LES HAIES

Dans les secteurs sensibles, les vents forts entrainent de la casse, de mauvaises conditions de

pollinisation et la réduction de l’activité photosynthétique en saison (moins de croissance et de

rendement).

Les haies limitent l’impact des vents violents, servent d’abri aux auxiliaires (insectes, oiseaux) et aux

abeilles solitaires (pollinisation), et réduisent l’impact des dérives de traitements vers les parcelles

voisines et les cours d’eau (règlementation ZNT).

Les haies traditionnelles de cyprès permettent de limiter les dégâts mais leur imperméabilité au

vent crée un « effet de mur » provoquant des tourbillons. De plus, les cyprès bloquent l’aération

durant les périodes de sensibilité au gel de printemps et le favorisent indirectement.

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Pour d’autres espèces fruitières, des expérimentations de haies composites ont été réalisées. Il

conviendra de les tester en verger d’amandier.

Lorsqu’on implante une haie, il faut contrôler les adventices qui peuvent concurrencer son

développement et pratiquer un arrosage régulier.

Les conditions favorables

CONDITIONS CLIMATIQUES

- Le gel est le principal facteur limitant la production d’amande.

- L’amandier est également très sensible à l’asphyxie racinaire.

- Ses besoins en froid sont inférieurs à ceux d’autres espèces fruitières

cultivées en PACA et plus facilement satisfaits en cas d’hiver doux.

- L’amandier a des besoins en lumière importants.

CHOIX DE LA PARCELLE

- Il faut proscrire les zones gélives et celles où le degré hygrométrique de l’air

est élevé.

- Les parcelles en pied de colline ou situées près d’un cours d’eau doivent être

évitées.

- Les sols alcalins ou à pH neutre sont optimaux pour la croissance de

l’amandier.

- Un outil d’aide aux choix de la parcelle est disponible en PACA sur le site du

Cirame : http://www.agrométéo.fr/partenaires/paca/

AMENAGEMENTS À PREVOIR

- Accès à l’eau d’irrigation.

- Mise en place de haies.

- Dispositifs de lutte contre le gel.

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2. LE CHOIX DU MATERIEL VEGETAL

2.1. LES VARIETES

CRITERES À PRENDRE EN CONSIDERATION POUR LE CHOIX D’UNE VARIETE

L’AUTOCOMPATIBILITE DU POLLEN

L’espèce amandier est dite « auto-incompatible ». Cela signifie qu’une fleur ne peut pas être

fécondée par son propre pollen. Ce caractère limite la production des vergers monovariétaux. Il faut

donc assurer une fécondation « croisée » et, pour cela, planter plusieurs variétés (au moins deux)

dans une même parcelle.

Certaines variétés récentes sont autocompatibles, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin du pollen

d’une autre variété pour se féconder et on peut donc les planter en verger monovariétal.

Dans tous les cas, l’apport des ruches est nécessaire pour optimiser la pollinisation (Voir Chapitre 6,

La pollinisation, p. 38).

LA PERIODE DE FLORAISON

Compte tenu de la sensibilité au gel de l’amandier, on choisira des variétés dont la floraison est

tardive pour limiter le risque.

Les variétés actuellement plantées ont des floraisons tardives dont la date varie selon le lieu et

l’année.

Les dates de floraison de la variété principale et de son pollinisateur doivent concorder

Comme vu précédemment, les variétés autoincompatibles ont besoin de l’apport de pollen d’une

autre variété, d’où l’importance d’une bonne concordance de floraison entre la variété principale et

son pollinisateur pour ces variétés.

L’ordre de floraison est important car les premières fleurs ont souvent un taux de nouaison supérieur

aux dernières fleurs. Dans la mesure du possible, on choisira d’encadrer la variété principale avec

son(es) pollinisateur(s).

LA PRODUCTIVITE

Le potentiel de rendement de la variété est important. C’est une caractéristique de la variété dont

l’expression varie selon l’année, le lieu, les conditions de pollinisation, les techniques culturales…

Un autre paramètre à prendre en considération est l’alternance. Certaines variétés alternent plus

que d’autres. Cette alternance est souvent liée au type de fructification de la variété. En effet, une

variété qui produit à la fois sur un rameau long et sur bouquets de mai aura tendance à moins

alterner qu’une variété qui ne produit que sur bouquets de mai.

Dans nos conditions, il est raisonnable de miser sur un rendement moyen de 1 tonne d’amandon/ha

pour un verger adulte conduit dans de bonnes conditions.

L’abondance de pollen est un autre paramètre pouvant influencer la productivité.

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RESISTANCE AUX MALADIES ET AUX INSECTES

Trois maladies importantes nécessitent un recours à des traitements préventifs : le chancre à

fussicoccum, la monilisose sur fleur et la tavelure. Les variétés présentent plus ou moins de

résistance à ces maladies.

La sensibilité à Eurytoma amygdali, plus communément appelé la guêpe de l’amande, est à prendre

en considération dans le choix de la variété, surtout pour les vergers en agriculture biologique, étant

donné qu’aucun produit n’est, à ce jour, autorisé pour son contrôle. Il semblerait qu’une dureté de

coque importante soit un caractère variétal susceptible de minimiser les attaques de ce ravageur

mais cela reste à confirmer.

LE REGROUPEMENT DE LA MATURITE

Il est important que les amandes tombent facilement de l’arbre au moment du secouage.

Généralement, les variétés à coque dure ont une maturité assez homogène, ce qui évite la

multiplication du nombre de passages pour leur récolte. Elles se secouent et s’écalent facilement.

QUALITE DE L’AMANDON

La taille, la forme et la couleur de l’amandon, ses propriétés gustatives…, ainsi que le pourcentage

d’amandons doubles, sont des caractéristiques variétales à prendre en compte en fonction des

débouchés commerciaux envisagés.

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FICHES VARIETALES

Les fiches variétales suivantes présentent les variétés de référence pour le verger français, Ferragnès,

Lauranne, Mandaline, Ferraduel et Ferrastar, les nouvelles variétés issues de la recherche espagnole,

Soleta et Vairo, et des variétés plus anciennes qui peuvent être intéressantes pour des circuits de

proximité, Aï et Pointue d’Aureille.

Ferragnès

Origine

France- INRA, Cristomorto x Aï

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : très forte

Port : plutôt érigé, légèrement ouvert, moyennement

ramifié

Localisation de la fructification : principalement sur

bouquet de mai, peu sur brindilles

Date de floraison : mi-tardive, pleine floraison à

Nimes autour du 5 mars

Date de récolte : début septembre à Nîmes

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : demi-tendre

Amandons doubles % : 0 %

Description de l’amandon : allongé, assez épais, très légèrement rugueux, couleur brune

Poids moyen : 1,4 à 1,7 g

Utilisation : toutes utilisations, bonne aptitude à l’effilage, reconnue par les transformateurs pour la qualité de

son amandon

Rendement au cassage : 35 à 40 %

Caractères agronomiques

Pollinisateurs : Ferraduel, Lauranne, Aï et

Ferrastar

Rapidité de mise à fruits : moyenne, la première

récolte conséquente se fait à partir de la 5ème

feuille

Potentiel de productivité : variété très productive

en bonnes conditions de culture (irrigation) et de

bonne pollinisation,

Alternance : faible en condition irriguée

Sensibilité aux maladies : assez résistante au

monilia sur rameau. Très sensible au fusicoccum,

elle nécessite des traitements fongicides à la

chute des fleurs et des feuilles. Résistante à la

Tavelure et au Polystigma.

Facilité de conduite : vigueur difficile à contrôler.

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Lauranne® Avijor

Origine

France- INRA, Ferragnès x Tuono

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : forte les premières années puis moyenne

Port : ouvert et retombant

Localisation de la fructification : principalement sur bouquet de

mai

Date de floraison : tardive, trois jours après Ferragnès

Date de récolte : précoce, vers le 1er septembre à Nîmes (avant

Ferragnès).

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : demi-dure

Amandons doubles % : 5 à 20 %

Description de l’amandon : petit, couleur brun clair

Poids moyen : 0,9 à 1,2g

Utilisations : toutes

Rendement au cassage : 32 à 38 %

Caractères agronomiques

Pollinisateur : variété autofertile

Rapidité de mise à fruits : très rapide

Potentiel de productivité : bon

Alternance : un peu marquée mais produit chaque année

Sensibilité aux maladies : moyennement sensible au fusicoccum, peu sensible au polystigma et au monilia

Facilité de conduite : relativement facile à former.

Mandaline

Origine

France- INRA, Ferralise x Tuono

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : moyenne (privilégier des bonnes conditions de croissance)

Port : plutôt érigé mais les branches basculent sous le poids des fruits

Date de floraison : tardive, début mars

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : faible épaisseur

Amandons doubles % : faible (à préciser)

Description de l’amandon : épais et de petit calibre

Poids moyen : 0,8 à 1,1 g

Rendement au cassage : 25 à 35 %

Caractères agronomiques

Pollinisateur : variété autofertile

Rapidité de mise à fruits : à partir de la 3ème feuille

Potentiel de productivité : variété très productive.

Alternance : faible en condition irriguée

Sensibilité aux maladies : sensibilité à Eurytoma importante

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Ferraduel

Origine

France - INRA, Crisomoto x Aï

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : moyenne à forte

Port : dressé, plus ramifié que Ferragnès

Localisation de la fructification : principalement sur bouquet

de mai et un peu sur brindilles

Date de floraison : tardive, quelques jours après Ferragnès

Date de récolte : début septembre, après Ferragnès

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : dure

Amandon double % : 0 %

Description de l’amandon : amandon large, plat, brun foncé, à téguments assez fins

Poids moyen : 1,3 à 1,4 g

Rendement au cassage : 25 à 28 %

Utilisation : toutes utilisations

Caractères agronomiques

Pollinisateur : Ferragnès, Ferrastar, Aï

Rapidité de mise à fruits : plus rapide que Ferragnès

Potentiel de productivité : fort, inférieur à Ferragnès

Alternance : tendance assez marquée à l’alternance

Sensibilité aux maladies : moyennement sensible au fusicoccum, sensible à la tavelure

Facilité de conduite : assez facile

Ferrastar

Origine :

France - INRA, Cristomorto x Ardéchoise

Caractéristique de l’arbre :

Vigueur : très forte

Port : dressé, assez peu ramifié

Localisation de la fructification : sur bouquet de mai et sur brindilles

Date de floraison : 1 à 3 jours avant Ferragnès

Date de récolte : même époque que Ferragnès

Caractéristique du fruit :

Dureté de la coque : dure

Amandons doubles % : 0 %

Description de l’amandon : légèrement cordiforme, plat, rugueux, souvent plissé, goût musqué

Utilisation : praliné, pâte (goût musqué)

Rendement au cassage : 30 %

Poids moyen : 1,4 g

Caractères agronomiques

Pollinisateurs : Ferragnès, Ferraduel

Rapidité de mise à fruits : lente

Potentiel de productivité : très fort mais alternant

Alternance : marquée après des années de très forte production

Sensibilité aux maladies : très résistante au fusicoccum et à la tavelure mais moyennement sensible au monilia

Facilité de conduite : facile à former.

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Soleta

Origine :

Espagne- CITA, Blanquerna x Belle d’Aurons

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : Moyenne (entre Lauranne et Ferragnès)

Port : semi-ouvert

Date de floraison : tardive, 5 jours avant

Ferragnès (X. Miarnau, 2015)

Date de récolte : tardive, quelques jours après

Ferragnès

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : dure

Amandons doubles % : très peu

Description de l’amandon : elliptique

Rendement au cassage : 25 à 35 %

Poids moyen : 1,4 g

Caractères agronomiques

Pollinisateurs : autofertile

Rapidité de mise à fruits : rapide

Potentiel de productivité : productive en Catalogne

Alternance : faible en condition irriguée

Sensibilité aux maladies : très peu sensible au fusicoccum (X. Miarnau, 2015)

Vairo

Origine

Espagne - IRTA, 4-665 x Lauranne

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : très forte en Catalogne

Port : semi-ouvert

Localisation de la fructification : principalement sur

bouquet de mai

Date de floraison : même période que Ferragnès

Date de récolte : deuxième décade d’août en Catalogne-

15 jours avant Ferragnès.

Caractéristiques du fruit :

Dureté de la coque : coque dure

Amandons doubles % : très peu

Description de l’amandon : cordiforme

Rendement au cassage : 29 %

Poids moyen : 1,2 g

Caractères agronomiques

Pollinisateurs : autofertile

Rapidité de mise à fruits : rapide

Potentiel de productivité : variété très productive.

Alternance : limitée

Sensibilité aux maladies : tolérante au fusicoccum, peu sensible au monilia (X. Miarnau, 2015) et très tolérante

au polystigma

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Origine :

France – Région d’Aix en Provence

Caractéristique de l’arbre

Vigueur : moyenne

Port : très ramifié et retombant. Formation de l’arbre difficile

Localisation de la fructification : sur jeune rameau

Date de floraison : tardive, besoin en chaleur élevé

Date de récolte : vers le 10 septembre à Nîmes

Caractéristique du fruit

Dureté de la coque : demi-tendre

Amandons doubles % : 0 %

Description de l’amandon : large et épais, téguments rugueux avec parfois des sillons

Utilisation : toutes utilisations, riche en huile, son amandon très sucré est recherché par certains confiseurs.

Rendement au cassage : 40 à 45 %

Poids moyen : 1,3 à 1,5 g

Caractères agronomiques

Pollinisateurs : Ferragnès, Ferraduel

Rapidité de mise à fruits : assez rapide

Potentiel de productivité : moyen

Alternance : assez faible

Sensibilité aux maladies : très sensible à la tavelure sur rameaux, surtout après les pluies d’été ou d’automne.

Résistant au monilia.

Facilité de conduite : difficile à former les premières années. Taille de renouvellement conseillée.

Variété à coque tendre un peu dépassée au niveau de la productivité et qui nécessite beaucoup de taille. Elle

peut être utilisée comme pollinisateur.

Pointue d’Aureille

Origine :

France - Aureille

Caractéristiques de l’arbre

Vigueur : vigoureux

Date de floraison : tardive, même époque que Ferragnès ou Lauranne.

Date de récolte : 10 septembre

Caractéristiques du fruit

Dureté de la coque : tendre

Description de l’amandon : épais, à la base, chair blanche savoureuse, tégument épais

Rendement au cassage : 30 à 35 %

Caractères agronomiques

Rapidité de mise à fruits : mise en fruit en 3ème feuille.

Potentiel de productivité : bon potentiel de production

Alternance : peu d’alternance

Sensibilité aux maladies : résistante au monilia, sensibilité moyenne au fusicoccum et marquée à la tavelure.

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2.2. LES PORTE GREFFES

L’HYBRIDE PECHER X AMANDIER GF677

C’est le porte-greffe le plus utilisé dans les vergers d’amandiers. Il induit une vigueur et une

productivité élevées et se montre parfaitement compatible au greffage avec toutes les variétés. Il est

résistant aux sols calcaires, tolérant à la sécheresse et bien adapté aux terrains filtrants. Toutefois, il

est sensible à l’asphyxie racinaire, au pourridié et aux nématodes.

AUTRES PORTE-GREFFES

CADAMAN® (HYBRIDE PECHER X DAVIDIANA)

Ce porte greffe est aussi vigoureux que le pêcher-amandier GF 677 mais résistant aux nématodes. Il

se comporte bien dans les sols où le pêcher est cultivé et aurait une mise à fruits légèrement plus

rapide que GF 677 avec un possible avantage en cas d’asphyxie passagère.

PORTE GREFFE DE TYPE PRUNIER

Pour une meilleure résistance à l’asphyxie racinaire, il vaut mieux utiliser des porte-greffes hybrides

prunier mais ils induisent généralement une vigueur plus faible. Il existe des vergers d’amandiers

plantés avec le porte-greffe Myran® (hybride prunier x pêcher), principalement quand il y a un risque

de pourridié. Myran® est tolérant à l’asphyxie racinaire et au pourridié mais sensible à la chlorose en

cas de taux de calcaire actif élevé. Il induit une vigueur plus faible et doit être planté à densité plus

élevée.

Deux porte-greffes de type prunier compatibles avec l’amandier, Ishtara® et Julior® ont été inscrits

par l’INRA dans les années 1980, mais ils ont été très peu utilisés.

PORTE GREFFE DE TYPE PECHER

Le semis de pêcher Montclar est rarement utilisé mais il a un bon comportement dans les sols à

pêchers et en vergers conduits en fertirrigation.

NOUVEAUX PORTE-GREFFES

Il existe maintenant de nouveaux porte-greffes qui commencent à être introduits en France mais sur

lesquels on manque de recul pour les conseiller.

Garnem® (hybride pêcher x amandier) n’apporte aucun avantage par rapport au GF 677, excepté la

résistance aux nématodes à galles. Il est intéressant pour les pépiniéristes car son feuillage rouge

facilite l’ébourgeonnage.

Rootpac® R (hybride prunier myrobolan x amandier) et Krimsk® 86 (hybride prunier x pêcher),

seraient intéressants pour les terrains un peu asphyxiants mais ils induisent une vigueur plus faible

que GF 677.

Rootpac® 20 (hybride Besseyi x prunier) et Rootpac® 40 sont des porte-greffes nanisant, utilisés pour

les vergers à haute densité (1666 à 2500 arbres/ha).

Rootpac® 20 a des besoins en froid élevés et risque d’avoir des problèmes dans des régions à hiver

doux.

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Myrotop® est un porte-greffe de l’abricotier compatible au greffage seulement avec la variété

Lauranne®. Deux vergers plantés en 1986 et en 2000 ont montré qu’il a un bon comportement en

conditions asphyxiantes.

TABLEAU DE SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES DES PORTES GREFFES

NOM VIGUEUR

TOLERANCE

TYPE D'HYBRIDES

Asphyxie chlorose Nématodes(2) Pourridi

é

Porte-greffes majeurs

GF677 ++++ ++ ++++ - - pêcher x amandier

Cadaman® Avimag cov ++++ ++ +++ +++ + pêcher x davidiana

Myran® Yumir cov ++ +++ + ? +++ belsiana x pêcher

Porte-greffes Récents

Garnem® ++++ ++ ++++ +++ - pêcher x amandier

Krymsk® 86 ++ +++ ++ - - pêcher x myrobolan

Rootpac® R +++ +++ +++ ++++ ++ myrobolan x

amandier

Rootpac®20 + +++ +++ ++ ? besseyi x myrobolan

Rootpac®40 ++ ++ ++ ++ ? (pêcher x amandier)2

Myrotop®(1) +++ +++ +++ ++++ +++ myrobolan x

amandier

Autres porte-greffes

Ishtara®Ferciana ++ +++ +++ ? ? pêcher x myrobolan

Julior® ++ +++ ++ ? +++ prunier domestique

Amandier franc +++ + ++++ - - semis amandier

Montclar® +++ ++ ++ - - semis pêcher

(1) Compatible avec Lauranne

(2) Nématodes à galles

Le choix du matériel végétal

Les caractères variétaux, périodes de floraison et maturité, productivité,

sensibilité aux maladies et aux insectes, facilité de récolte, qualité de

l’amandon et aptitudes à la commercialisation sont à prendre en compte

dans le choix de la variété.

De même, les caractères de vigueur, tolérance aux maladies telluriques, à

la sécheresse ou au calcaire actif sont à prendre en compte dans le choix du

porte-greffe.

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3. LA PLANTATION

3.1. PERIODE DE PLANTATION

La plantation de l’amandier doit se dérouler après son entrée en repos végétatif (entre fin octobre

et mi-novembre) et avant le redémarrage de la végétation (fin février-début mars), en évitant les

périodes de gel.

Dans les régions où les vents forts de nord-ouest peuvent entrainer le dessèchement des jeunes

plants, il est conseillé de planter en fin d’hiver, juste avant la reprise végétative.

3.2. PRECEDENT CULTURAL ET TRAVAIL DU SOL

En cas de précédent cultural de type vigne, arbres fruitiers, friches... un labour permettra d’extraire

les anciennes racines afin de limiter la propagation de champignons pathogènes, notamment le

pourridié auxquel l’arbre et très sensible.

Dans les autres cas, le labour n’est pas recommandé car il favorise l’installation d’une semelle peu

poreuse à 30-40 cm de profondeur. Cette semelle aura pour effet de limiter la circulation de l’air et

de l’eau, détruire les vers de terre de surface (épigés), freiner l’évolution de la matière organique,

déstructurer les horizons de surface… On préférera un travail du sol en surface (chisel et herse

étrille) pour émietter le premier horizon et permettre de bonnes conditions de reprise.

En sols tassés, il est préconisé de réaliser un sous-solage croisé à 50-60 cm en fin d’été-début

d’automne, après les pluies et ressuyage. Ce travail aère le sol et le proche sous-sol et favorise la

circulation de l’eau.

Si le sol est très compacté avec des risques d’asphyxie racinaire, il vaut mieux différer d’une année la

plantation et réaliser sur la parcelle, un semis de luzerne ou de sorgho du fourrager qui va

permettre, par son enracinement profond (jusqu’à deux mètres de profondeur), un décompactage

des différents horizons.

3.3. INSTALLATION DE L’IRRIGATION

Quel que soit le système choisi (gravitaire, aspersion sous frondaison ou goutte-à-goutte), il faut

pouvoir irriguer dès la première année et donc ne pas différer cet investissement. Les solutions de

secours comme l’arrosage à la citerne sont envisageables à la plantation mais elles sont coûteuses en

main-d’œuvre et exigeantes organisation.

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3.4. AMENDEMENTS ET FERTILISATION AVANT PLANTATION

Pour définir les apports nécessaires avant plantation deux étapes préalables sont nécessaires.

- Le profil de sol pour évaluer :

o Les conditions d’enracinement (profondeur du sol, structure, porosité, compacité).

o La fertilité biologique (insectes décomposeurs, vers de terre).

o La présence de matières organiques.

- L’analyse de sol pour mesurer :

o La granulométrie (% sables, limons, argile) qui permet de définir la texture (voir Chapitre 1.2 Le

choix de la parcelle page 6)

o Le PH

o Le taux de matière organiques et le rapport C/N qui est une indicateur de son stade d’évolution.

On notera qu’un C/N inférieur à 10 indique une décomposition avancée de la matière organique

et la possible mise à disposition d’éléments nutritifs pour les racines.

o La fertilité du sol par la capacité d’échange en cations (K+, Mg ++, Fe ++…) également appelée

« CEC ». Ce paramètre indique la capacité du sol à fixer et échanger ces cations. Une CEC élevée

témoigne d’une grande réserve en éléments disponibles pour les plantes.

o Le dosage des éléments minéraux (P2O5, K2O, MgO) et des oligo-éléments (fer, manganèse,

bore…). C’est une information essentielle, mais leur disponibilité pour la culture l’est tout

autant. Ainsi il faut corréler ses dosages avec l’analyse des paramètres de structure du sol, de

texture, de quantité de matières organiques présentes, le rapport C/N, la CEC...

L’interprétation de l’analyse de sol permettra de déterminer les quantités d’amendements

organiques et d’engrais à apporter avant plantation (Voir Chapitre 5.1 Gestion de la fertilité du sol et

fertilisation, p.27).

3.5. AUTRES CONSEILS SIMPLES POUR LA PLANTATION

- Dans la mesure du possible, planter en sol ressuyé, ni trop sec ni trop humide.

- Pendant la plantation, il faut veiller à ne jamais laisser les racines des scions se dessécher au soleil

ou au vent. Cela pourrait gravement les endommager.

- Installer les protections individuelles contre les lapins et/ou une protection de la parcelle contre les

sangliers.

- Positionner le point de greffe à 15-20 cm au-dessus du sol et arroser abondamment après

plantation (même en plein hiver).

- Dans les parcelles très ventées, les plants doivent être tuteurés dès la plantation car l’action du vent

peut entrainer des casses lorsque le plant se développe au printemps.

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3.6. DENSITE DE PLANTATION

Plusieurs éléments sont à prendre en compte.

- La situation et les conditions de la parcelle,

- La vigueur de l’association variété/porte-greffe,

- La fertilité du sol,

- Les contraintes culturales et de récolte (type de matériel utilisé).

Plusieurs possibilités sont envisageables

- Si de bonnes conditions sont réunies pour la croissance des arbres (irrigation maitrisée, sol

poussant, porte-greffe GF 677…) et que la récolte mécanique s’effectue avec un outil de type

corolle + vibreur, il faut prévoir une distance de 7 à 8 m entre les rangs et de 5 à 6 m sur le rang.

- Si les conditions de croissance sont moins optimales, il est préconisé de privilégier une distance de 6

à 6.5 m entre les rangs et de 5 m sur le rang. Une distance inférieure à 5 m empêcherait le passage

d’outils pour la récolte mécanisée.

- Si la récolte s’effectue avec des vibreurs et remorque-tapis à défilement latéral continu (utilisés

pour récolter les cerises d’industrie), les distances peuvent être resserrées à 6.5 m entre rangs et 4.5

m sur le rang.

- Dans tous les cas, ne pas réduire davantage ces distances car l’amandier à des besoins importants en

lumière.

3.7. PLANTATION EN QUINCONCE

La plantation des arbres en quinconce (en échiquier) est une possibilité intéressante car elle permet

une plus grande aération du verger et une meilleure pénétration de la lumière, notamment sur les

parties basses des arbres. ELle permet également une meilleure facilité de circulation pour les

machines de récolte.

3.8. DISPONIBILITE DES PLANTS

Dans l’objectif d'assurer la fourniture de plants de qualité, les pépiniéristes agréés se sont mobilisés

afin de répondre à la demande qui est, depuis quelques années, en forte augmentation. Toutefois, il

faut veiller à les commander avant la période de greffage (fin d’été).

3.9. DIMENSION ET RENTABILITE DU VERGER

Il est nécessaire de bien dimensionner son verger afin de réaliser une économie d’échelle

permettant de réduire les coûts moyens de production, et plus particulièrement de mécanisation.

Il est vivement conseillé de constituer un verger d’au minimum 5 ha pour que la production soit

rentable.

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La plantation

La plantation de l’amandier doit se dérouler de préférence entre mi-novembre et fin

février.

Il faut veiller à limiter les contaminations potentielles du précédent cultural en

éliminant les résidus de la culture précédente.

La situation de la parcelle, la vigueur du couple variété/porte-greffe, la fertilité du

sol, les contraintes culturales et de récolte sont des paramètres à prendre en compte

dans le choix de la densité de plantation.

La plantation des arbres en quinconce présente plusieurs avantages.

Pour être sûr d’avoir des plants l’année de la plantation il faut les réserver en avance.

Pour amortir les coûts de mécanisation il est conseillé de planter au minimum 5 ha.

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4. LA FORMATION ET LA TAILLE

4.1. FORMATION DES JEUNES ARBRES EN GOBELET

(Pour le vocabulaire technique voir le

GLOSSAIRE page 46)

LE GOBELET

La forme classique utilisée chez

l’amandier est le gobelet.

Il est important d’adapter la forme et la

conduite au port et au mode de

fructification de la variété. Le but est

d’avoir un ensoleillement optimal sur

toutes les parties de l’arbre afin qu’il

soit équilibré avec une fructification

uniformément répartie.

Dans le cas des variétés vigoureuses au port érigé (Ferragnès et Ferraduel), les arbres ne s’ouvrent

pas naturellement et ont tendance à se dégarnir dans les parties basses.

Lauranne a un port ouvert mais retombant. Elle est plus difficile à structurer mais s’ouvre davantage

que les autres variétés.

Pour les variétés à port ouvert telle Vairo, la création de sous-mères ne pose pas de problème.

PREALABLE AVANT DE COMMENCER TOUTE ACTION DE TAILLE

Il faut privilégier de bonnes conditions de pousses (irrigation, fertilisation, libération des éléments

nutritifs, état sanitaire) pour que les opérations de formation puissent bien se dérouler.

A LA PLANTATION

La hauteur de rabattage des scions dépend du type de matériel de récolte envisagé. En effet :

- Si la récolte est prévue avec un vibreur + corolle, il faut rabattre les scions à 80 cm du sol.

- Si la récolte est prévue avec un vibreur + remorque tapis, il faut rabattre les scions à 1m10

Les ramifications issues des scions peuvent être conservées si elles sont érigées et proches du point

de rabattage car elles pourront constituer les futures charpentières. En revanche, les ramifications

plus basses sont à éliminer car leur développement (lorsque l’arbre est adulte) empêcherait la pince

du vibreur de saisir le tronc.

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EN PREMIERE FEUILLE (AU PRINTEMPS-ETE)

Il faut enlever à la main les pousses trop basses, celles qui sont en surnombre ou qui se développent

vers l’intérieur du gobelet. Il faut sélectionner 5 à 6 rameaux vigoureux et, si possible, droits qui

serviront à établir (après sélection) le futur gobelet. Il faut également veiller à respecter un

écartement équilibré entre ces rameaux.

EN FIN DE 1ERE FEUILLE (HIVER)

Conserver 3 à 4 rameaux qui seront les futures charpentières. Ne pas les rabattre, cela retarde

d’autant leur mise à fruits. Favoriser, par contre, leurs conditions de croissance. Leurs ramifications

vont former les sous-mères. S’ils ont échappé à la taille de printemps, supprimer les rameaux placés

trop bas ou à l’intérieur.

EN 2EME FEUILLE (PRINTEMPS-ETE)

Il faut poursuivre le travail de sélection en privilégiant le développement des charpentières (dont on

sélectionne un seul prolongement) et l’installation des sous-mères. On enlève les rameaux mal

placés. Si nécessaire, on sélectionne les éventuels gourmands, sinon, on les supprime. Les

interventions en vert sont à privilégier car l’arbre réagit rapidement aux différentes opérations.

EN 3EME ET 4EME ANNEE

Si les conditions de croissance sont bonnes, les sous-mères se développent et les charpentières

atteignent leur hauteur maximale. On peut encore enlever quelques gourmands ou éventuellement

les utiliser pour occuper un espace entre deux charpentières. Il faut veiller à maintenir un seul

prolongement par charpentière, surtout si elle est haute, de façon à privilégier une bonne

pénétration de la lumière.

S’ADAPTER AUX VARIETES

Dans le cas de variétés à port érigé (Ferragnès, Ferraduel), l’arbre ne s’ouvre pas facilement et se

montre sensible au dégarnissement des parties basses par manque de lumière. Privilégier dans ce cas

les sous-mères vigoureuses dans le bas de l’arbre et éviter les dédoublements de charpentières dans

la partie haute.

Lauranne® a un port plus retombant, avec des sous-mères qui s’installent plus facilement. La

pénétration de la lumière semble plus facile mais il faut rester attentif aux zones d’ombre.

SURVEILLANCE DES PARASITES

Lors de la formation des jeunes arbres, la croissance des pousses ne doit pas être pénalisée par une

attaque parasitaire. Il faut surveiller particulièrement les différentes espèces de pucerons (vert de

l’amandier, noir du pêcher, farineux du prunier…), les mineuses (anarsia, tordeuse orientale…) et les

cicadelles (vertes ou bubales).

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4.2. TAILLE DE PRODUCTION EN GOBELET

Il faut veiller à maintenir le haut des charpentières effilé. En effet, des desséchements de rameaux

porteurs dans le bas des arbres sont souvent liés à un manque de lumière. Il faudra, si nécessaire,

pratiquer de grosses coupes.

L’amandier produit sur rameaux mixtes : chiffonnes, brindilles et bouquets de mai. Il faut enlever les

organes qui ne sont plus productifs et stimuler les nouvelles pousses. Cette opération consiste à

renouveler 10-15 % des porteurs dans le cas des variétés vigoureuses et 20 % pour les variétés plus

faibles (données indicatives).

En production, il faut également « coucher » les gourmands pour les mettre à fruits et les utiliser si

l’arbre manque des charpentières ou de sous-mères, ou bien les couper, s’il n’y a pas suffisamment

d’espace pour assurer leur croissance.

On doit adapter la taille de production à la variété (localisation des organes de fructification) et à la

vigueur des arbres.

4.3. UN MODE DE CONDUITE A TESTER : LA HAUTE DENSITE

La haute densité est à l’étude. Les premiers

vergers ont été plantés en Espagne

(Catalogne, région de Lleida), à partir de

2010.

Les distances de plantation sont de 4 m x 1.2

à 1.5 m avec les variétés Soleta et Belona sur

les porte-greffes nanisants Rootpac®20 et

Rootpac® 40.

Le système de production de l’amandier en haute densité peut être intéressant car il permet une

entrée en production rapide (en 3ème feuille) et des rendements supérieurs à ceux du gobelet.

Cependant, son coût de plantation est plus élevé et des questions restent en attente sur l’évolution

du verger avec les années, l’homogénéité des arbres et le maintien d’une bonne pénétration de la

lumière.

Ce système doit être bien maitrisé et évalué avant d’être transférable.

A noter que des systèmes intermédiaires (axes à 5 m x 2 m) sont également implantés chez certains

producteurs en Espagne.

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Le gobelet est la forme de conduite classique de l’amandier.

La formation des jeunes arbres s’effectue sur les quatre premières années et elle

nécessite de bonnes conditions de pousse.

La taille de production est adaptée à la variété et à la vigueur des arbres.

La conduite en haute densité est en cours d’expérimentation.

La formation et la taille

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5. LA CONDUITE DU VERGER

5.1. GESTION DE LA FERTILITE DU SOL ET FERTILISATION

Il est primordial de favoriser un milieu biologique actif et de mobiliser les éléments déjà présents

dans le sol. Pour cela, il faut assurer une bonne aération du sol. En effet, dans les sols tassés ou

compactés, on constate une mauvaise circulation de l’air et de l’eau, un faible développement

racinaire et une baisse de la fertilité.

CONSEILS POUR UNE BONNE GESTION DE LA MATIERE ORGANIQUE DANS LE SOL

La matière organique présente dans le sol sous forme d’humus est un réservoir d’éléments

fertilisants.

Les apports de matières organiques ont une action positive sur les propriétés physiques, chimiques

et biologiques des sols. Sur le long terme, ils améliorent les propriétés agronomiques du sol :

o amélioration de la structure,

o meilleure rétention en eau,

o meilleure régulation du stockage et de la fourniture des éléments minéraux à la culture,

o stimulation de la flore et de la faune du sol.

Pour une bonne gestion de la matière organique dans le sol, il faut :

- Veiller à une bonne aération du sol en évitant les tassements

- Prévoir des apports organiques adaptés et réguliers,

- Les incorporer en surface par une herse ou un cover crop (ne pas les enfouir par des labours

profonds).

LES MATIERES FERTILISANTES

On les classe en 3 catégories :

- Les amendements organiques (NFU 44 051) sont d’origine végétale (compost…) ou végétale

et animale (fumier…). Ils ont une faible teneur en éléments fertilisants. Aucun des 3 éléments

majeurs, N, P2O5 et K2O, n’est supérieur à 3% de la matière brute et la somme de ces éléments

N+P2O5+K2O est inférieure à 7% de la matière brute. Leur incorporation dans le sol permet,

selon les conditions, la libération d’éléments fertilisants mais l’effet recherché est surtout

l’amélioration des propriétés agronomiques du sol (voir chapitre précédent).

- Les engrais organiques (NFU 42 001), d’origine animale et/ou végétale, doivent contenir au

moins un des éléments majeurs 3 % ou le total N+P2O5+K2O ≥ 7%.

- Les engrais organo- minéraux (NFU 42 001), contiennent des matières fertilisantes d’origine

organique (animale et/ou végétale) ainsi que des fertilisants minéraux. Ils doivent contenir au

minimum 1% d’azote organique.

Les engrais organiques et organo-minéraux ont peu d’influence sur les qualités agronomiques

du sol du fait de leur minéralisation rapide.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 28

LE RAISONNEMENT DE LA FERTILISATION

Les apports d’amendements et fertilisants qui ont eu lieu avant la plantation, dans l’objectif

d’améliorer la fertilité du sol et d’en rééquilibrer les différentes composantes, facilitent le

raisonnement de la fertilisation du verger en place. A partir de l’entrée en production et tout au long

de vie du verger, l’objectif sera de maintenir la fertilité du sol et une alimentation satisfaisante des

arbres pour leur permettre d’exprimer leur potentiel de rendement. Le raisonnement de la conduite

de la fertilisation doit se faire à la parcelle. Les éléments suivants sont des points de repère.

Pour les vergers en production, le raisonnement de la fertilisation est basé sur l’analyse et

l’observation des arbres.

L’analyse de feuille, doit être réalisée régulièrement car elle donne des indications sur les éléments

fertilisants assimilés par les arbres.

L’observation de la charge des arbres au printemps permettra d’ajuster les apports aux besoins. Si la

charge est élevée, il faudra veiller à une bonne alimentation durant la formation des bourgeons, fin

juin -début juillet, pour éviter l’alternance.

Les observations d’ordre plus général du verger (vigueur, rendement, état sanitaire, couleur du

feuillage…) permettent d’identifier les carences ou les excès.

LES APPORTS DES DIFFERENTS ELEMENTS FERTILISANTS

APPORT EN ELEMENTS MAJEURS (AZOTE, PHOSPHORE ET POTASSIUM) ET MISE EN PRATIQUE

L’azote

L’azote est un élément déterminant de la croissance de l’arbre et il influence sa vigueur.

Le manque d’azote se traduit par une couleur vert pâle des feuilles, une pousse réduite voire nulle

et une faible productivité. Au contraire, un excès d’azote se traduira par une intensification de la

couleur des feuilles, une forte pousse (nombreux gourmands) mais aussi par une induction florale

(formation de fleur au sein du bourgeon) faible ou de mauvaise qualité. En outre, un excès d’azote

favorise le parasitisme (pucerons).

Il faut veiller à localiser les apports d’azote sur le rang au plus près du système racinaire de l’arbre,

surtout quand le profil racinaire de l’arbre est encore limité, le but étant :

- de limiter le développement des adventices et donc l’emploi d’herbicide,

- d’optimiser l’efficience de l’apport et la diminution les risques de pertes par lessivage,

- de limiter les pertes par volatilisation (émissions d’ammoniac).

Dans tous les cas, pour éviter les pertes par lessivages, il est préférable de fractionner l’apport

d’azote en trois périodes : avant la fleur, pour assurer les besoins liés au démarrage de la végétation,

en avril, puis fin mai.

Le phosphore

Il constitue rarement un facteur limitant pour la culture en place. Le développement de mycorhizes

sur les racines des arbres joue un rôle essentiel dans la mise à disposition de cet élément pour la

plante.

Il faut cependant être vigilant dans les sols très basiques, ou avec une mauvaise structure, et lorsque

l’on craint des problèmes de nouaison. Si des apports d’engrais phosphatés doivent être réalisés, ils

seront localisés sur le rang.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 29

Le potassium

Il assure de nombreuses fonctions telles que la fabrication et le stockage du sucre dans le fruit.

L’analyse de sol avant plantation permet d’évaluer le niveau des réserves du sol pour cet élément.

Les apports d’entretien se font, comme pour les autres éléments majeurs, en localisé sur le rang.

APPORT EN ELEMENTS SECONDAIRES (MAGNESIUM ET CALCIUM) ET RAISONNEMENT

Le magnésium

Elément constitutif de la chlorophylle, en cas de déficit on utilisera du sulfate de magnésie.

L’équilibre entre potassium/magnésium est important. L'excès d’un élément de ce couple

entrainera une diminution de la disponibilité de l’autre.

Le calcium

L’amandier n’a pas besoin d’apport en calcium. En fait, un apport de calcium permettra uniquement

pour cette culture de corriger un sol à pH bas (trop acide) et maintenir un pH minimum de 6,5. Tout

type de produit contenant du calcium conviendra, cependant on choisira d’utiliser du nitrate de

chaux dans le cas d’une structure du sol dégradée.

APPORT EN OLIGOELEMENTS (ZINC ET BORE)

Zinc

En cas de carence indiquée par l’analyse foliaire, il faut intervenir en apportant du zinc en

pulvérisation foliaire au départ de la végétation.

Bore

En cas de carence indiquée par l’analyse foliaire, les apports de bore sont réalisés par une ou deux

fois applications foliaires, en début et/ou fin de floraison.

REPERES QUANTITATIFS POUR LA FUMURE ANNUELLE

Les apports doivent être raisonnés à la parcelle et dans le cadre global de la gestion de la fertilité.

En l’absence de travaux récents sur la gestion de la fertilisation de l’amandier, on se réfère à la

bibliographie (C. Grassely et H. Duval, 1997) qui donne des repères quantitatifs (voir tableau ci-

dessous) ne constituant pas pour autant un « programme ».

Rendement escomptés

Azote* Phosphore

(P2O5)

Potasse

(K2O)

Magnésie

(MgO)

1T/ha de coques 30 unités 20 40 20

4T/ha de coques 90 50 100 50

*Dans les secteurs concernés par la directive nitrates, il faut tenir compte de la réglementation pour

le calcul de la fertilisation azotée.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 30

5.2. L’IRRIGATION FERTILISANTE

La fertirrigation peut être pratiquée, à partir du printemps, en complément des apports par

épandage au sol.

Dans le cas de la fertirrigation totale, les apports débutent avant la période d’arrosage. Cette

méthode permet une économie d’environ 10 à 30 % sur l’apport total d’engrais.

On choisira des engrais solubles contenant des oligo-éléments.

5.3. L’IRRIGATION

L’amandier possède un bon mécanisme d’adaptation à la sécheresse : en cas de stress hydrique il

peut perdre une partie de ses feuilles. Cela lui permet d’être présent dans des régions à faible

pluviométrie mais, dans ces conditions, la récolte est très modeste et non rentable.

En revanche, l’amandier répond très bien à l’irrigation qui lui permet de quasiment doubler son

rendement (Résultats verger expérimental BRL au Mas d’Asport, Saint-Gilles Gard, 1969 – 1977).

LES DIFFERENTES PHASES DE SENSIBILITE DE L’AMANDIER A UN STRESS HYDRIQUE

L’amandier connait une période de croissance végétative active dès la fin de la floraison. De cette

croissance dépendra la floraison de l’année suivante. Un stress hydrique à cette période pénalisera

la récolte future mais, généralement, au début du printemps, les réserves hydriques du sol couvrent

les besoins.

Pour une bonne mise à fruit et pour assurer la croissance de l'amandon, l’arbre a besoin d’une

alimentation en eau constante et modérée sans restriction sévère. Le fruit a une phase de

croissance rapide et il atteint sa taille définitive dès la fin mai. Il faut éviter un stress hydrique

durant cette période pour écarter tout risque d’avortement, de remplissage partiel et de

racornissement des fruits. Là encore, les réserves du sol peuvent contribuer à l’alimentation hydrique

de la culture.

Ensuite, jusqu’à la récolte, la sensibilité à un stress hydrique est moins forte mais les irrigations

doivent compenser la moindre contribution du sol.

Selon les sources bibliographiques, les besoins en eau varient de 400 à 850 mm par an. Ces besoins

sont satisfaits par les réserves en eau du sol, les pluies et l’irrigation.

LES BESOINS EN IRRIGATION DE L’AMANDIER

Comme pour toutes les espèces fruitières en conditions méditerranéennes, une irrigation à la

plantation et au cours de la 1ère année favorise une bonne implantation des jeunes arbres, un

développement vigoureux et une mise à fruit plus rapide.

Pour les vergers adultes, le calendrier des besoins s’échelonne de la mi-mars à fin septembre avec

des stades déterminants :

- Au printemps, en cas de pluviométrie insuffisante l’irrigation diminuera le risque d’alternance

en favorisant un bon développement végétatif propice à une floraison l’année suivante.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 31

- Pendant la phase de grossissement des fruits et jusqu’à l’approche de la récolte, une irrigation

à doses faibles, mais régulières répond bien au besoin des amandiers.

Le « Référentiel des besoins en eau d’irrigation des productions agricoles de Provence-Alpes-Côte

d’Azur » édité par la Chambre Régionale d’Agriculture PACA précise les besoins en eau d’irrigation de

l’amandier dans différentes situations.

Exemple de lecture de ce référentiel : à Mallemort (13) pour une Réserve Utile de

60 mm/m de sol et un verger d’amandier en sol nu travaillé, doses mensuelles (mm) :

En cas de sécheresse prolongée, il est toutefois nécessaire de prévoir des irrigations à l’automne (en

septembre) avec des doses réduites de moitié y compris après récolte pour les variétés précoces.

Les besoins en eau d’irrigation ont été évalués en moyenne entre 230 et 350 mm par an selon la

capacité de rétention en eau du sol et selon la demande climatique.

L’irrigation doit être apportée de manière régulière pour assurer rendement et qualité de la

production, et en quantité raisonnée afin de maintenir un équilibre entre croissance et

fructification.

LES DIFFERENTS SYSTEMES D’IRRIGATION

L’amandier est une espèce méditerranéenne, il est donc préférable de limiter le mouillage du

feuillage (sensibilité au fusicoccum) et du tronc ainsi que les excès d’eau. On choisira donc des

systèmes d’irrigation localisée : micro-aspersion sous frondaison ou goutte à goutte. Ces systèmes

devront être compatibles avec le passage des outils de travail du sol et des matériels de récolte.

Sur les sols très filtrants, on augmentera le nombre de distributeurs pour améliorer la diffusion de

l’eau latéralement et limiter les pertes par percolation.

L’IRRIGATION PAR MICRO-ASPERSION SOUS FRONDAISON

Elle est positionnée au sol ou suspendue, la rampe passe alors dans les arbres avec piquet de soutien

entre les arbres si nécessaire. Les distributeurs sont en pendulaire entre 2 arbres.

La qualité de l’eau (ferrugineuse ou calcaire) n’est pas limitante. Le risque de bouchage est faible

avec une filtration adaptée. La zone d’irrigation sera fonction de la portée des asperseurs. Les risques

sanitaires sont augmentés par la diffusion de l’humidité par les micro-asperseurs.

On choisira des micro-asperseurs de faible débit de 20 l/h à 40 l/h. L’écartement entre distributeurs

sera fonction de la densité de plantation.

Exemple de dispositif : pour un verger traditionnel en 6 m x 5 m, en sol de Durance filtrant,

l’équipement le plus adapté serait des micro-jets de 20 l/h avec piquet au sol.

L’IRRIGATION LOCALISEE PAR LE GOUTTE A GOUTTE

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 32

L’irrigation est très localisée : lignes de goutteurs intégrés en simple rampe suspendue pour les

vergers à haute densité ou posée au sol, ou en double rampes posées au sol. Elle n’est pas

compatible avec des eaux ferrugineuses ou, en agriculture biologique, avec une eau très calcaire, car

l’emploi d’acide est interdit.

On choisira des goutteurs de 1 à 2 l/h espacés de 0,50 m à 1 m.

Exemple de dispositif : pour un verger traditionnel en 6 m x 5 m, en sol de Durance filtrant,

l’équipement le plus adapté serait des goutteurs de 1,6 l/h espacés de 50 cm, en double rampe

posée au sol.

Pour un verger à haute densité de plantation, un dispositif goutte à goutte suspendu en simple

rampe avec des goutteurs de 1,6 l/h espacés de 0,30 m à 0,50 m est adapté.

L’IRRIGATION EN GOUTTE A GOUTTE ENTERRE

Les performances de ce système sont en cours d’évaluation dans plusieurs stations

d’expérimentation sur d’autres espèces fruitières. Il nécessite des goutteurs spécifiques ainsi qu’un

contrôle et un entretien de l’installation très précis. Sa mise en place n’est pas adaptée à toutes les

situations : la pose en sol très caillouteux peut être difficile. A ce jour, la question de l’enlèvement

des tuyaux en fin de culture n’est toujours pas évaluée techniquement et financièrement.

L’IRRIGATION GRAVITAIRE EST POSSIBLE

Elle nécessite une parcelle nivelée avant plantation, une organisation adaptée et une ressource en

eau importante.

LE PILOTAGE DES IRRIGATIONS

Pour optimiser le pilotage des irrigations, le contrôle des volumes apportés et de l’humidité du sol

est indispensable.

Un compteur volumétrique permettra de vérifier le bon fonctionnement en débit de son installation

et d’évaluer les volumes apportés

Le contrôle de l’humidité du sol peut être réalisé avec différents outils : la tarière et des outils de

pilotage (manuel ou automatique GPRS via internet) permettent de vérifier l’efficacité des pluies et

des apports d’eau et d’ajuster la dose d’irrigation à la parcelle.

Pour améliorer l’efficience des apports d’eau en goutte à goutte, un fractionnement jusqu’à 4

irrigations par jour peut être réalisé grâce à un programmateur ou une vanne volumétrique

manuelle.

En micro-aspersion, il vaut mieux espacer les apports de plusieurs jours pour limiter les problèmes

sanitaires.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 33

Figure 1 : Monila sur rameaux d’amandiers (Agrevo).

Figure 2 : Chancre à Fusicoccum

5.4. PROTECTION CONTRE LES BIOAGRESSEURS

LES PRINCIPALES MALADIES FONGIQUES

Voir Grille d’intervention phytosanitaire en amandier PFI p 48

MONILIA

Symptômes : desséchement des fleurs, des rameaux et

des bouquets de mai. Ces dessèchements peuvent être

discrets mais néanmoins responsables d’une forte

diminution de production.

Conditions favorables : pluie ou forte hygrométrie

(rosées, brouillards…) pendant la floraison.

Sensibilité : toutes les variétés sont sensibles. La

progression du champignon est rapide sur certaines

d’entre elles (Marcona, Nonpareil…) avec présence de

chancres et quelquefois de gomme sur rameaux. Elle est

ralentie sur d’autres par l’abscission des bouquets de mai

atteints (Ferragnès, Ferrastar...)

Protection du verger : 2 à 3 interventions selon conditions climatiques pendant la période de

floraison, du stade E à H. Lutte conjointe avec le fusicoccum.

Produits : voir grille d’intervention phytosanitaire page 48. En cas de fortes attaques, la prophylaxie

doit être réalisée : suppression des organes atteints puis brûlage ou retrait du verger.

FUSICOCCUM

Symptômes : desséchement des rameaux et des bouquets de mai,

avec chancres brunâtres. Les symptômes peuvent être confondus

avec ceux du monilia. Le prélèvement et la mise en germination de

rameaux (15 jours entourés d’un papier humidifié) permettent de

préciser le diagnostic : sortie de fructifications cireuses blanches

dans le cas de fusicoccum et de coussinets gris pour le monilia.

Conditions favorables : pluies ou forte humidité au printemps et à

l’automne (pénétration par les fleurs et les plaies pétiolaires à la

chute des feuilles). Un manque d’aération du verger et une

hygrométrie importante augmentent les risques. Certaines variétés

sont plus sensibles (Ferragnès ou Ferralise par exemple).

Protection du verger : lutte conjointe avec le monilia sur la période

de floraison des stades D à G. En cas de symptômes et/ou de variété

sensible, choisir les produits plus efficaces sur fusicoccum (Voir grille

page 48) et prévoir une intervention à la chute des feuilles.

Comme pour le monilia, la prophylaxie est très importante : on supprime les rameaux atteints dès le

début des attaques. Le cuivre hivernal n’a, par contre, que très peu d’efficacité.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 34

AUTRES MALADIES FONGIQUES DE L’AMANDIER

Ces maladies de printemps sont généralement contrôlées par la protection fongique réalisée après

floraison. Le risque et le nombre d’interventions sont fortement dépendants des conditions

climatiques (humidité et pluies), de l’aération du verger (hygrométrie, taille…) et des antécédents de

la parcelle. En situation non dégradée, prévoir une à deux interventions au printemps (voir grille page

48).

TAVELURE

Symptômes : sur rameaux, tâches ovales gris-olivâtre. Sur feuillage, taches brunes huileuses. Sur

fruits, petites taches noires d’aspect velouté

Conditions favorables : conditions humides ou pluies au printemps ou en été. L’aspersion sur

frondaison est à éviter car elle facilite la dissémination et le développement de la maladie.

POLYSTIGMA

Tâches sur feuilles, assez larges et de couleur rouge.

CORYNEUM

Petites taches rougeâtres sur feuilles, fruits et rameaux. Perforations sur feuilles.

MALADIES BACTERIENNES OU VIRALES

Il n’existe pas de moyen de lutte curative contre ce type de maladie. Seul le cuivre à une action

préventive bactéricide. La surveillance et l’assainissement rapide du verger par élimination des plants

atteints restent la base de la lutte.

PSEUDOMONAS SYNRINGAE SP

Les dépérissements bactériens liés à Pseudomonas syringae sp. posent peu de problème en sol

calcaire (majoritaire en Provence). A surveiller sur les sols acides favorables pour le développement

de cette maladie.

XYLELLA FASTIDIOSA

Les dépérissements liés à Xylella fastidiosa sont potentiellement dangereux si la bactérie venait à se

développer dans le sud-est de la France. Prendre toutes les précautions nécessaires avec le

pépiniériste pour éviter d’introduire la bactérie par greffage ou reproduction végétative

(prélèvement d’un greffon sur un plant contaminé ou greffage sur un porte greffe malade).

ENROULEMENT CHLOROTIQUE DE L’ABRICOTIER

Même si l’amandier est cité dans la bibliographie comme plante hôte potentielle, les symptômes

sont absents dans la pratique, même à proximité de verger de pruniers ou d’abricotiers atteints.

SHARKA

En théorie, l’amandier peut être réceptif à la sharka mais il est très peu sensible et aucun symptôme

ni dégât ne s’extériorisent. On ne trouve pas actuellement, en verger, d’arbres présentant des

symptômes.

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 35

LES PRINCIPAUX RAVAGEURS

EURYTOMA AMYGDALI, LA GUEPE DE

L’AMANDE

C’est le principal ravageur du Sud de

la France. Il peut entrainer de très

grosses pertes de rendement. Deux

interventions avec des insecticides

spécifiques sont indispensables

chaque année contre ce ravageur.

Symptômes : piqure des fruits avec

développement d’une larve à

l’intérieur l’amande. Les fruits

parasités restent sur l’arbre.

Cycle : à la fin de l’hiver, les larves

présentes dans les fruits parasitées

se transforment en adultes qui émergent de l’amande au début du printemps pour s’accoupler. La

femelle eurytoma pond ses œufs en avril-mai. Il y a une seule génération par an.

Protection du verger : l’objectif est de neutraliser les jeunes adultes au printemps avant qu’ils ne

pondent. Les interventions insecticides doivent donc être positionnées dès le début des émergences

(généralement en avril) et renouvelées pour contrôler les sorties échelonnées sur environ 1 mois.

Prévoir 2 interventions espacées de 10 à 15 jours avec lambda-cyhalothrine ou thiaclopride (cf. grille

phytosanitaire page 48).

Pour repérer le début des émergences sur son verger : des pièges cages

peuvent être fabriqués (voir photo). Remplis d’amandes parasitées et placés

en hiver dans le verger, ils permettent de positionner avec précision la

première intervention dès l’observation des premiers adultes.

En cas de verger attaqués, la prophylaxie est indispensable pour baisser la

pression du ravageur. Les fruits atteints restés dans l’arbre doivent être

récoltés en hiver et détruits avant l’émergence des adultes.

LES PUCERONS (NOIR DU PECHER, FARINEUX DU PRUNIER ET VERT DE L’AMANDIER)

Symptômes : déformations de pousses, desséchement de rameaux, fumagine…

Protection du verger : 1 intervention avec des huiles blanches au stade B-C permet le plus souvent

d’éviter la présence de foyers tôt en saison. La surveillance du verger est nécessaire pour repérer

d’éventuels foyers. La présence d’auxiliaires permet une bonne régulation avant la migration des

pucerons (sur le collet des arbres pour le puceron noir, ou sur d’autres plantes hôtes pour le puceron

farineux ou le puceron vert).

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 36

RAVAGEURS OCCASIONNELS

Ils ne nécessitent pas d’intervention régulière, sauf en cas de présence importante. La surveillance

et le repérage précoce de ces ravageurs permet généralement de limiter les éventuels problèmes par

des interventions adaptées avant que la situation ne se dégrade.

Les principaux ravageurs que l’on peut rencontrer occasionnellement en verger d’amandier sont :

- Chenilles mineuses des pousses en jeunes vergers (petite mineuse, ou anarsia, et tordeuse

orientale)

- Larves mangeuses de bois : capnodes (surtout en verger non irrigué) et cossus (surtout sur

les arbres à tronc abimé ou avec chancre)

- Scolytes (sur des arbres affaiblis ou mal irrigués)

- Acariens rouges (surtout en cas de mauvaise gestion de la lutte phytosanitaire avec des

interventions trop fréquentes)

- Cicadelle bubale ou cicadelle verte (surtout en jeune verger)

- Oiseaux (dégâts sur fruits)

- Mammifères : sangliers, chevreuils et écureuils.

5.5. PROTECTION CONTRE LES ADVENTICES

Sur jeunes plantations, la concurrence directe des adventices a de graves conséquences. Parmi les

moyens à mettre en place, les herbicides peuvent être utilisés car ils sont efficaces et relativement

peu onéreux. Néanmoins, leur impact environnemental et la pression réglementaire limitent

aujourd'hui leur préconisation.

LE DESHERBAGE MECANIQUE

Le désherbage mécanique est un moyen de substitution aux herbicides qui se développe. Les outils

(décavaillonneuses, houes rotatives, lames interceps…) interviennent sur le rang de plantation par

enfouissement des parties végétatives, arrachage des racines, sectionnement des tiges ou des

racines… Des sols plats, de bons réglages et une vitesse adaptée sont nécessaires pour que ces

techniques soient efficaces sans blesser les jeunes arbres.

Il faut intervenir avant le développement trop important des adventices pour limiter les risques de

« bourrage » des outils, lenteur de passage et perte d’efficacité.

Le désherbage mécanique est encore coûteux, car il demande en moyenne 3 à 5 passages par an,

mais il répond au cahier des charges de l’agriculture biologique et s’avère efficace dans de nombreux

cas. Les innovations et améliorations régulières apportées par les constructeurs sont prometteuses.

LA BACHE TISSEE

Son utilisation est récente en arboriculture. Deux périodes de mise en place sont possibles : avant la

plantation, on déroule une bâche de 2.5 m ou, après l’implantation, on utilise 2 bâches de 1.4 m de

large qui se chevauchent. Elles sont maintenues au sol par des « agrafes » (tiges en fer recourbées)

ou des dépôts de terre sur les bords pour un meilleur maintien au sol. La bâche est poreuse à l’eau

et aux éléments fertilisants.

Une étude conduite à la SERFEL (Station d’expérimentation Sud Expé, St Gilles, Gard) sur des

abricotiers en 3ème feuille et des pêchers en 4ème feuille montre que la bâche protège encore

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 37

parfaitement la plantation à ce stade. La gestion de la jonction bâche-sol nécessite souvent un

désherbage ou un fauchage.

Son coût actuel est d’environ 2 € le mètre linéaire. En termes d’image et de cahier des charges,

notamment celui de l’agriculture biologique, c’est une option efficace et propre. Le point de vigilance

concerne la présence de campagnols, et ce, même si l’amandier est beaucoup moins appétant que

d’autres espèces fruitières. Dans les secteurs où ce rongeur est présent, il est nécessaire de bien

surveiller son évolution. Si sa présence est trop marquée, ne pas utiliser de bâches tissées.

La conduite du verger

FERTILISATION ET AMENDEMENT ORGANIQUE

La fertilisation doit se raisonner à la parcelle avec des observations régulières et

en réalisant des analyses foliaires.

L’azote est un facteur clef de la croissance, il faut veiller à en fractionner et

localiser les apports.

La matière organique joue un rôle prépondérant dans l’alimentation minérale

de la culture et elle permet de conserver de bonnes propriétés du sol.

La fertirrigation est un moyen efficient d’apport d’éléments fertilisants.

L’IRRIGATION

Pour obtenir une production rentable, il est indispensable d’irriguer dès la

première année.

PROTECTION CONTRE LES BIOAGRESSEURS

Bien que les traitements en culture d’amandier soit relativement peu fréquents, il

est nécessaire de mettre en place une stratégie d’intervention phytosanitaire

pour lutter contre les principaux bioagresseurs.

La mise en place d’une bâche tissée et le désherbage mécanique sont des

techniques alternatives utilisables pour lutter contre les adventices

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 38

La pollinisation

Certaines variétés d’amandier sont auto-incompatibles et nécessitent une forte densité de

pollinisateurs : lors de l’implantation, on alternera les rangs de la variété principale et ceux de la

variété pollinisatrice (pour faciliter la récolte mécanique).

En période de floraison, on disposera les ruches pour assurer la pollinisation croisée.

Les traitements phytosanitaires doivent respecter la réglementation « abeilles ».

6. LA POLLINISATION

La pollinisation croisée est indispensable en amandier pour les variétés auto-incompatibles

(Ferragnès, Ferraduel…) qui ont besoin du pollen d’une autre variété et d’abeilles pour le transporter.

C’est également vrai pour les variétés autofertiles (Lauranne®, Mandaline®…) qui peuvent être

plantées seules en verger, mais qui ont tout de même besoin des abeilles. Dans tous les cas,

l’amandier doit être fortement pollinisé.

6.1. DISPOSITIFS DE PLANTATION

Pour les variétés auto-incompatibles, il faut une forte densité de pollinisateurs. D’après l’expérience

d’arboriculteurs régionaux, le dispositif optimum est 2 rangs de la variété pollinisatrice pour 2 rangs

de la variété principale. Pour améliorer la pollinisation les années où l’on a des décalages de

floraison (liés essentiellement aux variations climatiques), il faut encadrer la floraison de la variété

principale par 2 variétés pollinisatrices.

Pour faciliter la récolte et limiter les risques de mauvaise pollinisation, de nombreux producteurs

choisissent aujourd’hui des variétés autofertiles.

6.2. CHOIX DES VARIETES POLLINISATRICES

Il faut qu’elles soient florifères, productives, peu alternantes et présentent un intérêt commercial. Il

faut surtout s’assurer de la compatibilité pollinique, par exemple le pollen de Ferrafuel est

compatible avec la variété Ferragnès et vice-versa, et, enfin, qu’il y ait une bonne concordance de

dates de floraison entre la variété pollinisatrice et la variété principale.

6.3. GESTION DES RUCHES

Elles complètent le travail des abeilles solitaires (osmies notamment). Placer 4 ruches/ha aux entrées

de la parcelle. Les grouper par 2 et les placer sur palette pour les isoler du sol. Si la floraison est

précoce, augmenter le nombre de ruches jusqu’à 8. Placer les ruches dès le début de la floraison, car

les premières fleurs ont une meilleure capacité fructifère (Grasselly et Duval, 1997).

Pour protéger les abeilles il faut veiller à respecter la règlementation en termes de périodes de

traitement. Prévoir un point d’eau sain à proximité (hors des zones traitées) et vérifier que les eaux

de lavage et de rinçage des pulvérisateurs ne sont pas accessibles aux abeilles.

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7. LA CONDUITE DU VERGER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Aujourd’hui, la filière d’amandes produites en agriculture biologique est quasiment inexistante en

France, car elle est confrontée à des difficultés techniques propres à l’AB, notamment la gestion de

certains bioagresseurs.

7.1. LA GESTION DES BIOAGRESSEURS

En agriculture biologique, l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse n’est pas autorisée.

Seuls les produits naturels sont utilisables et doivent répondre à la double contrainte d’être inscrits

au cahier des charges AB européen et d’avoir une autorisation de mise en marché en France. De plus

les produits autorisés ont, la plupart du temps, une moindre efficacité que celle des produits de

synthèse.

L’utilisation de la lutte directe se fera en AB essentiellement avec du cuivre, des huiles blanches et du

soufre qui sont efficaces surtout sur les maladies secondaires (acariens, bactériose). En AB, aucun

produit efficace n’est homologué contre la guêpe de l’amande Eurytoma amygdali ou le Fusicoccum

amygdali. Seule la prophylaxie peut être pratiquée, mais elle ne suffit pas si la pression est

importante. Aussi, ces impasses techniques rendent la culture de l’amandier en bio très difficile dans

certaines zones.

Un guide d’intervention phytosanitaire et prophylactique en AB de l’amandier est présenté dans le

tableau ci-dessous :

7.2. LE CHOIX DU MATERIEL VEGETAL

En arboriculture biologique, le choix du matériel végétal est essentiel pour la réussite du verger.

Aussi il est important de choisir des variétés ayant une faible sensibilité aux bioagresseurs difficiles à

gérer en AB tel que le fusiccocum. En revanche la guêpe de l’amandier s’attaque malheureusement à

l’ensemble des variétés avec une sensibilité encore plus marquée pour Mandaline®. Le tableau ci-

après présente les différents niveaux de sensibilité connus des principales variétés d’amandes.

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7.3. CLASSIFICATION DES SENSIBILITES AUX BIOAGRESSEURS :

(S: sensible, M: moyennement sensible, R: résistant)

7.4. LA FERTILISATION

Les besoins en éléments fertilisants sont les mêmes en conventionnel et en bio mais, plus encore

qu'en conventionnel, le sol est appelé à jouer un rôle majeur en AB. L’objectif premier de la

fertilisation en AB est d’enrichir la vie du sol. En effet, les organismes vivants jouent un rôle

indispensable dans l’évolution des matières organiques et la minéralisation. Ils améliorent également

les caractéristiques physiques du sol (aération, circulation de l’eau). Il est donc nécessaire d’avoir un

bon potentiel de minéralisation et une vie biologique soutenue.

Le cahier des charges de l’agriculture biologique impose des règles strictes en matière d’utilisation

des engrais organiques :

Les fumiers frais, séchés ou compostés doivent provenir d’élevage où les animaux sont en

contact avec le sol et/ou disposent de parcours naturels.

Les déchets verts ne doivent pas avoir des teneurs en résidus de produits chimiques et en

métaux lourds supérieures à des limites fixées par le règlement.

Les engrais minéraux sont exclusivement extraits de roches naturelles (phosphate naturel,

phospal, scories, patenkali, chaux, lithotamme, dolomie, kiésérite...).

La fertilisation en bio peut avoir une réponse plus lente qu’avec des engrais minéraux. Cette inertie

provient de diverses causes : vitesses variables de minéralisation selon l'humidité et la température

du sol, produit employé (formulation liquide, granulés, bouchons), positionnement par rapport à

l'arbre.

Comme en production raisonnée, le principe du fractionnement reste une règle de base : Les engrais

à minéralisation rapide, de type farine de plume ou vinasse de betterave, sont à positionner au

printemps.

Pour les formulations de type bouchons ou granulés, l'application peut être réalisée

manuellement ou mécaniquement (épandeur à engrais). L'efficacité est maximale avec des

apports localisés au pied de l'arbre, suivis d'un travail du sol superficiel et d'une irrigation.

Des engrais foliaires sont disponibles en AB. Plutôt coûteux, ils seront réservés à des

applications ponctuelles de redressement de la fertilisation.

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7.5. L’IRRIGATION EN VERGER CONDUIT EN AB

Les besoins en eau sont les mêmes en conventionnel et en bio, en revanche, le travail mécanique

sur le rang implique d'avoir un système d'irrigation pendulaire ou enterré. L'aspersion ou les

systèmes micro-jets ont l'avantage d'humidifier une plus grande surface que les dispositifs goutte-à-

goutte, favorisant ainsi le délitement et la solubilisation des fertilisants organiques apportés sous

forme de bouchons ou granulés. A l’inverse, l’irrigation en goutte-à-goutte est plus économe en eau,

ce qui limite la croissance des herbes et le besoin d’entretien.

7.6. LA GESTION DU RANG

En agriculture biologique, le désherbage chimique n’est pas autorisé, aussi plusieurs techniques

alternatives sont proposées. Le travail mécanique permet de détruire les adventices, d’aérer le

sol, d’incorporer la matière organique et les engrais et de gêner les rongeurs. La pose d’une bâche

tissée est également envisageable. Pour un verger adulte irrigué et bien installé, l’enherbement total

du rang sera bénéfique à la qualité du sol et à l’environnement.

Figure 3 : A gauche verger AB travaillé sur le rang, avec un outil déporté à disques (photo de droite)

La conduite du verger en AB

La filière amande bio est quasiment inexistante en France car les agriculteurs en AB ne

disposent pas de produit efficace pour contrôler la guêpe de l’amande. La prophylaxie est le

seul moyen de gestion de ce bioagresseur mais elle est peu efficace en cas de forte pression.

La prise en compte de la sensibilité aux bioagresseurs dans le choix du matériel végétal est

essentielle.

Les besoins en eau et en éléments fertilisants sont les mêmes qu’en conventionnel.

Cependant, le cahier des charges impose des règles plus strictes en matière d’utilisation

d’engrais.

Le désherbage chimique étant interdit en bio on utilisera des techniques alternatives pour

gérer le rang (désherbage mécanique, enherbement…).

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8. LA RECOLTE

8.1. ORGANISATION DE LA RECOLTE ET OUTILS

AMANDES VERTES ET AMANDES SECHES

La récolte des amandes vertes n’est pas mécanisable.

On cueille les fruits à la main, au mois de juin, avant

que la coque ne durcisse (période de 8 à 10 jours). On

les détache par torsion pour éviter de blesser le

rameau. Le rendement de cueille varie entre 15 et 20

kg à l’heure (C. Grasselly et H. Duval, 1997). L’amande

verte ne se conserve pas longtemps (3 à 4 semaines) et

se récolte en fonction de la demande.

La récolte des fruits à maturité (en sec) est

mécanisable. Elle s’effectue lorsque le fruit « baille »

c'est-à-dire que la gove est ouverte et la coque visible

(cf. photo). On dispose de 12 à 15 jours pour réaliser

l’opération dans de bonnes conditions. Il peut y avoir

un mois de décalage entre les variétés précoces et les

tardives. A maturité, éviter d’attendre, car les vents

violents et les fortes pluies peuvent faire chuter les

fruits.

OUTILS DE RECOLTE

Différentes combinaisons d’outils permettent d’assurer la récolte mécanique des amandes. Les 3

types de machines peuvent faire l’objet d’une prestation par des entrepreneurs locaux.

LA PINCE VIBRANTE/COROLLE

C’est une combinaison de trois outils fixés sur le tracteur. La pince permet de vibrer les troncs. Une

corolle se déploie, récupère les amandes et les transfère dans une trémie intégrée (autonomie de

300 à 350 kg). Une égoveuse (ou écaleuse) sépare les goves des coques. Cette opération peut être

intégrée à l’outil de récolte ou réalisée séparément

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=xmqdmWSF5s4

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Une seule personne suffit pour conduire le chantier. La corolle s’adapte à des distances de plantation

relativement serrées (6 x 4.5 m voire 6 x 4 m). Elle permet de récolter 0.8 à 1 ha par jour et 1.2 ha si

la machine est équipée d’une double écaleuse.

LA PINCE VIBRANTE/REMORQUE TAPIS (MACHINE A RECOLTER LES CERISES D’INDUSTRIE)

Ce sont deux automotrices qui se positionnent de chaque côté de l’arbre. La première est équipée

d’une pince vibrante et d’un plan incliné qui dirige les amandes vers un tapis roulant central. Ce

tapis est porté par la seconde automotrice (également équipée d’un plan incliné) et transporte les

fruits jusqu’au pallox situé à l’arrière.

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=uTeqammglb8

Le chantier mobilise trois personnes. Il est adapté aux différentes distances de plantation du gobelet.

Le temps de récolte est de 45 secondes par arbre, soit 2 hectares par jour pour un verger planté à 6 x

5m (333 arbres/ha). Le coût est plus élevé que celui de la corolle car l’investissement initial et le

nombre de personnes mobilisées sont supérieurs.

LA PINCE VIBRANTE/BACHE-TAPIS

Également utilisée pour la récolte des cerises d’industrie. Une automotrice assure le déroulement et

l’enroulement d’une bâche au sol par 2 satellites montés sur roues (ils remplacent les personnes qui

dépliaient et ramenaient la bâche). Les arbres sont vibrés par une pince indépendante qui avance sur

la bâche. Les fruits sont ensuite récupérés sur un tapis roulant et envoyés sur un pallox placé à

l’arrière.

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=mP3k4pwWWDw

Trois personnes participent au chantier. Ce matériel est adapté à toutes les distances de plantation,

y compris des arbres à 3 m sur le rang, car la largeur de la bâche est réglable, ce qui ouvre des

perspectives pour des formes aplaties et denses. Les branches basses qui augmentent le potentiel de

rendement ne sont pas un obstacle. Le temps de récolte est inférieur à 40 secondes par arbre soit un

peu plus de 2 ha par jour pour un verger à 6 x 5 m. Le coût sera également plus élevé que la corolle

de par l’investissement de base et le nombre de personnes nécessaires.

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LA RECOLTE DES VERGERS EN HAUTE DENSITE

Elle est réalisée à l’aide d’une machine à vendanger surélevée.

Ce matériel est également utilisé pour la récolte des oliviers en haute

densité.

Vidéo (communication entreprise) : https://www.youtube.com/watch?v=5ehpuGyuwqM

8.2. OPERATIONS APRES LA RECOLTE

Les opérations de pré-conditionnement ou post-récolte regroupent l’ensemble des opérations

d’écalage, de séchage et de stockage des amandes. Ces opérations doivent être réalisées très

rapidement après la récolte et s’enchainer pour l’obtention d’un produit de qualité et une bonne

conservation.

Pour les termes techniques voir

GLOSSAIRE page 46

L’ECALAGE (OU PELAGE)

Au moment même de la récolte ou peu après, le fruit doit être séparé entièrement de sa gove ou

écalé. Cette opération est réalisée mécaniquement avec une écaleuse (unité indépendante fixe) ou

directement lors de la récolte (voir chapitre précédent).

Un écalage rapide permet :

d’éviter qu’après durcissement la gove n’adhère trop à la coque

un meilleur séchage du fruit. En effet au contact de l’air, la coque devient plus poreuse,

permettant une meilleur respiration et évaporation de l’excédent d’humidité.

le maintien de la couleur claire de la coque

d’éviter l’apparition et le développement de fermentation et de moisissures pouvant

être à l’origine de la présence de mycotoxines provenant de champignons.

Un écalage imparfait peut entraver la phase suivante de séchage (de la coque et de l’amandon) et

nuire à la qualité gustative de l’amandon ainsi qu’aux opérations de décorticage.

LE SECHAGE

L’humidité relative de la coque et de l’amandon à maturité lors de la récolte varient entre 15% et

25%. Afin d’assurer une conservation optimale, le séchage permet d’atteindre un taux d’humidité

stabilisé de 6%. Cela permettra de ralentir le développement microbien.

De nombreux séchoirs sont disponibles sur le marché. Le plus répandu est le séchoir à faux fond

constitué de plusieurs cellules à fond grillagé sous lesquelles sont placés des ventilateurs pulsant de

l’air desséché par réchauffement.

24 h à 36 h seront nécessaires pour obtenir le taux de stabilisation souhaité.

Un contrôle du taux relatif d’humidité doit être réalisé à l’aide d’un humidimètre (étalonné avant

chaque saison). Le séchoir doit être régulièrement contrôlé. Vérifier en particulier la bonne

répartition des flux d’air et la fiabilité des températures.

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LA CONSERVATION

Le faible taux d’humidité et la haute teneur en acide gras rendent l’amandon stable lorsqu’il est

conservé à faible température. Ces conditions vont permettre également de ralentir l’oxydation des

lipides responsable du rancissement. Les amandes pourront être conservées jusqu’à 20 mois à 0°C,

16 mois à 10°C et 8 mois à 20°C. Le taux d’humidité recommandé est de 65 %. Un taux inférieur

affecte les qualités organoleptiques et gustatives de l’amande.

La r colte

Pour la récolte d’amandes vertes, la mécanisation n’est pas possible : tout se fait à la main en

fonction de la demande

Pour la récolte d’amandes sèches, la récolte est mécanisable, il est possible de faire appel à des

prestations par des entrepreneurs locaux.

L’écalage, le séchage et la conservation sont les trois opérations qui succèdent à la récolte

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GLOSSAIRE

L’ARBRE

BOUQUETS DE MAI Rameau de petite taille couvert de boutons

BOURGEON Forme initiale d'un rameau à feuilles ou à fleurs, avant sa période de développement.

BRINDILLES Partie terminale fine d’une branche d’arbre

CHARPENTIERE Branche principale insérée directement sur le tronc et qui supporte de nombreuses

ramifications (dont les sous-mères)

COROLLE Ensemble des pétales d’une fleur.

ÉTAMINES Organe mâle de la reproduction chez les plantes à fleurs. Elle se compose d'un filet et

d'une anthère au sommet, portant elle-même les loges qui produisent et contiennent le pollen.

FOLIACÉ Qui a la forme, l’aspect d’une feuille.

GOURMAND Un gourmand est une branche secondaire qui se développe sur une branche principale.

Ce rameau est trop vigoureux pour fructifier, Il faut généralement le supprimer car il épuise

inutilement la plante en absorbant la sève à son profit et au détriment de la branche principale.

RAMIFICATION Division d'une tige en plusieurs rameaux.

RECEPAGE Action de couper un arbre près de la terre afin d'obtenir de nouvelles pousses.

REJET Jeune pousse d'arbre provenant du recépage d'une souche (rejet de souche) ou d'une

tige (rejet de tige).

SÉPALES Ensemble des structures foliacées observées à la base de la corolle, sous les pétales.

SOUS-MÈRE Branche secondaire.

LE FRUIT

Figure 4 : Coupe longitudinale amande, source : Image libre de droit / Elaboration CRA PACA

AMANDON Graine de l’amandier débarrassée de l’écale et de la coque.

ÉCALE Enveloppe extérieure charnue

ÉMONDER Enlever le tégument de l’amande

COQUE Partie Interne du péricarpe

TÉGUMENT/PEAU Peau de couleur marron enveloppant l’amandon (comestible mais devant parfois

être retiré pour certains usages).

ÉCALE

COQUE TÉGUMENT/PEAU

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LES STADES PHENOLOGIQUES DE L’AMANDIER

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GRILLE D’INTERVENTION PHYTOSANITAIRE EN AMANDIER PFI

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Référentiel technique pour la culture de l’amandier en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2017 49

BIBLIOGRAPHIE

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http://www.almonds.com/sites/default/files/content/attachments/irrigation_management_module.

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Mandorla – Netafim http://www.netafim.it/crop/almond/best-practice

CREDITS PHOTO Afrasa / Ctifl, monographie de l’amandier / Star fruits / Pixabay

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EQUIPE DE REDACTION

ONT COLLABORE A LA REDACTION DU REFERENTIEL Anaïs ALCOVER, Chambre régionale d’agriculture PACA

Matthieu BAMEULE, Communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles Isabelle BOYER, ARDEPI

Henri DUVAL, INRA Florence FRAISSE, Chambre régionale d’agriculture PACA

Fabrice LHEUREUX, Ctifl Muriel MILLAN, Ctifl

Jean-Michel MONTAGNON, Chambre d’agriculture 13 Jean-Philippe ROUVIER, GRCETA de Basse Durance

COORDINATION

Florence FRAISSE, Chambre régionale d’agriculture PACA Jean-Michel MONTAGNON, Chambre d’agriculture 13

RELECTURE Florence FRAISSE, Chambre régionale d’agriculture PACA

Jean-Michel MONTAGNON, Chambre d’agriculture 13 Vincent RICAUD, Chambre d’agriculture 84

MISE EN PAGE DU DOCUMENT

Anaïs ALCOVER, Chambre régionale d’Agriculture PACA

L’équipe remercie les amandiculteurs qui ont mis à disposition des rédacteurs leurs témoignages et retours d’expérience.

Avec la participation de : Avec le soutien financier de :