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Réflexions sur les structures forestières by J.-M. Bourgau; PoupardinReview by: Guy FourquinÉtudes rurales, No. 46 (Apr. - Jun., 1972), pp. 123-124Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20120273 .
Accessed: 25/06/2014 04:06
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COMPTES RENDUS 123
La concentration de la collecte est encore plus nette que celle des surfaces. Dans les
deux grandes r?gions c?r?ali?res, 52 800 exploitations de plus de 50 ha de SAU, soit
37 % du nombre total, assurent les deux tiers de la collecte de ces zones, c'est-?-dire
la moiti? de la collecte fran?aise. L'ouvrage est accompagn?,
en annexes, d'un r?sum? des travaux ant?rieurs, d'une
?tude critique des sources statistiques ainsi que de nombreux graphiques, tableaux et
cartes. Une abondante bibliographie est cit?e en bas de page. On regrettera que cette
enqu?te ne d?bouche pas sur une ?tude des syst?mes de culture propres ? chaque r?gion et ? chaque groupe statistique. Il est bien ?vident que la grande culture m?canis?e du bl?
dans le Valois, ax?e sur la commercialisation syst?matique, n'a rien de commun avec
la culture de l'orge et du ma?s, associ?e ? un ?levage intensif, ni ? plus forte raison
avec la c?r?ale int?gr?e dans une traditionnelle polyculture, o? elle constitue encore,
par le vieux syst?me de l'?change de farine, un ?l?ment d'?conomie vivri?re. L'auteur
montre bien ?a et l? qu'il n'ignore pas le probl?me, mais son dessein ?tait diff?rent.
Telle quelle, cette ?tude int?ressante fournit d'excellentes bases statistiques ? tous ceux
qui voudraient engager des recherches ?conomiques, sociologiques ou g?ographiques.
Roger Livet
J.-M. BOURGAU & D. POUPARDIN, ce R?flexions sur les structures fores
ti?res ?, Travaux de recherches de la
Station centrale d'Economie et de
Sociologie rurales de Paris, 3. Minis
t?re de l'Agriculture, 1970, 108 p., ron?o.
Cette ?tude de qualit? a voulu attirer l'attention, comme les auteurs s'en expliquent clairement, sur le fait que les structures fran?aises de production du bois sont de plus en plus inadapt?es aux activit?s d'aval et aux activit?s concurrentes. Selon le v u de
J.-M. Bourgau et de D. Poupardin, qui d?siraient ?tre lus (et qui le seront, bien que cette
publication soit seulement ron?otyp?e) par des lecteurs d'horizons divers, ce travail
rassemble des donn?es techniques sur la sylviculture, des donn?es ?conomiques sur les
unit?s de production foresti?re, et il s'ach?ve par un examen des effets de ces structures
internes sur l'offre de bois aux industries d'aval et les aspects de la concurrence entre
for?t et agriculture. Analysant les paradoxes d'une politique agricole qui, par le soutien artificiel des
prix, favorise l'agriculture aux d?pens de la for?t, les auteurs en mettent bien en valeur
la cons?quence : cette politique accro?t nos exc?dents agricoles et aggrave notre d?ficit
en bois.
En d?pit d'une hausse de la production, ce d?ficit va croissant. Ce qui s'explique par une rigidit? de plus en plus dommageable au niveau de la mobilisation du bois face aux
utilisateurs dont la demande ?volue tr?s vite en quantit? comme en qualit?. On s'en doutait. La difficult? majeure d?coule de l'excessif morcellement de la for?t
fran?aise, si bien que la sylviculture n'est trop souvent qu'une activit? r?siduelle pour des hommes qui donnent la premi?re place ? leurs autres activit?s. Il s'ensuit que l'exploi tation des for?ts est dans une situation domin?e par les int?r?ts situ?s en aval dans le
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circuit ?conomique. La sous-productivit? entra?ne le freinage de l'?volution de deux
secteurs, celui de l'abattage et celui de l'utilisation du bois. Comment sortir de cette f?cheuse situation ? Suffit-il de favoriser les industriels qui
tentent actuellement d'agir sur les structures traditionnelles en essayant de rationaliser la production ? L'opinion des auteurs est qu'il est n?cessaire de se tourner vers une
politique foresti?re ax?e sur une ? gestion collective ?. L'on en peut discuter, d'autant
plus que cette derni?re expression reste assez vague. En revanche, on s'associera plei nement au projet d'enqu?te
sur les structures sylvicoles, structures fort mal connues
et qui n?cessiteraient, en effet, une enqu?te officielle en profondeur. Enqu?te que nous
appelons aussi de nos v ux et pour laquelle cette ?tude ?met des suggestions de premier ordre. N'attendons pas pour d?fendre la for?t fran?aise qu'elle soit davantage encore victime de tous les utilisateurs d'espace (constructeurs d'infrastructures et d'habitations).
Guy Fourquin
Philippe Gratton, Les luttes de
classes dans les campagnes. Pr?face de
Pierre Vilar. Paris, Anthropos, 1971, 482 p.
Chercheur int?ress? par les luttes de classes au sein de la paysannerie, Philippe Gratton a consacr? sa th?se de 3e cycle ? l'?tude des mouvements des ouvriers agricoles et des m?tayers en France en 1890 et 1921. Fond?e sur un d?pouillement complet de
la documentation disponible (rapports d'archives et presse syndicale), l'enqu?te est orient?e par une r?flexion en profondeur et apporte du neuf sur un sujet pour lequel on trouvait d?j? beaucoup d'?l?ments dans l'excellent ouvrage de Souchon, La crise de la main-d' uvre agricole en France et dans les fameuses Visites aux paysans du Centre
de Daniel Hal?vy. Apr?s un rappel des positions adopt?es par les congr?s socialistes et syndicalistes
sur les questions paysannes, l'auteur analyse les diverses organisations de salari?s
agricoles : b?cherons du Centre, feuillardiers du Limousin, viticulteurs du Midi m?diter
ran?en, de la Champagne et des terres ? complant de la Loire inf?rieure, jardiniers des
exploitations mara?ch?res et ouvriers de la Brie. Il y joint ? juste titre l'action des
m?tayers du Bourbonnais et des Landes, qui appartiennent aussi ? la paysannerie pauvre. Le rythme g?n?ral est marqu? par trois temps forts : le premier, d'un ?lan tr?s spontan?, chez les b?cherons essentiellement, en 1892-1895 ; le second, d'une ampleur plus large, entre 1903 et 1911 ; le troisi?me, li? ? l'?volution g?n?rale, en 1919-20. Le particularisme r?gional de chaque mouvement est saisissant : il s'explique ais?ment par la diversit? de la morphologie sociale selon les r?gions comme par la limitation des perspectives chez les militants. C'est pourquoi la coordination, tent?e avec pers?v?rance par certains diri
geants plus lucides, ne se r?alise que lentement : publication commune du Travailleur de la Terre en 1907, constitution en 1919 de la F?d?ration de l'Agriculture, presque aussit?t bris?e par la scission syndicale.
En rapprochant les donn?es des cartes et des courbes qu'il a ?tablies avec une nette
pr?cision, l'auteur proc?de ? des comparaisons fort int?ressantes. D'une part il rel?ve
que quoique l'inspiration doctrinale f?t le plus souvent anarcho-syndicaliste, parfois proudhonienne (en Bourbonnais avec Guillaumin) ou m?me franchement r?formiste
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