AMIS de GOMPONSOM - Voyage du 16 au 26 novembre 2016 -

Bernard Maestrali – Christine Féjoz

BILAN

Généralités :Récoltes (mil, arachide, niébé) assez mitigées. Les pluies ne sont pas arrivées à temps, comme souvent, et n’ont pas été assez régulières. Toutefois, de plus en plus de personnes ou de groupements effectuent la culture en zaï, ce qui permet d’obtenir un rendement acceptable même en cas de pénurie de pluie. Bilan mitigé donc, mais qui favorise et incite à la continuation de la promotion de la culture en zaï, via des chantiers école.

Impressions générales :Pour qui a connu Gomponsom il y a 20 ans (comme c’est mon cas), de notables changements sont apparus, comme la piste transverse qui relie Kouni à Nyognogo en traversant la zone centrale de Gomponsom (à côté de la cour des NAAM), ainsi que les multiples gendarmes couchés qui barrent toutes les pistes, pour ralentir le trafic des camions et des tricycles à moteur, mais aussi les nombreuses constructions qui ont éclos dans cette partie centrale de Gomponsom (nombreuses boutiques et bars à sonorisation toute africaine !), ainsi que de nouvelles concessions qui densifient l’espace « urbain ». Il y a bien sûr l’électrification du centre de Gomponsom, visible par ses poteaux et fils électriques, ainsi que par quelques concessions qui en bénéficient (Rasmata par exemple), ce qui donne lieu à quelques « tubes néons » aveuglants toute la nuit. Il y a aussi pléthore d’infirmières, de caissière de BTEC, ou d’instituteurs, qui ne disposant pas d’habitation vivable, sont hébergés dans différents lieux par l’AKNGS dans la cour des NAAM. Il y a aussi, typique du Burkina ou de Gomponsom, ces 2 constructions en cours, contigües et proches de la cour des NAAM, une mosquée et une église, de tailles impressionnantes, qui pourraient quasiment permettre d’effectuer des mariages mixtes entre communautés religieuses. Ce qui, entre autre, permet d’être réveillé à 5h1/4 par l’appel du muezzin et à 5h3/4 par la cloche de l’église 

Commune :Nous avons rencontré le nouveau maire (bien connu, puisque Gilbert Nanéma est le gérant de la pharmacie de Gomponsom depuis très longtemps) ainsi que le Conseil Municipal quasi complet. Une présentation du lien entre Les Amis de Gomponsom et la Commune dans son ensemble a été faite. Certains conseillers ont semblé intéressés, mais l’impression générale n’est pas fortement positive, nous avons eu le sentiment que nos préoccupations n’étaient pas totalement celles des conseillers.

Production d’ignames :Les producteurs de Nyongnogo sont toujours motivés et accueillent des jeunes dans leur groupement. Le déplacement sur les champs donne toujours lieu à l’octroi de leur part d’un carton d’ignames, ou de patates douces, ce qui agrémente particulièrement le vulgus (les frites d’ignames faites par Rasmata, le must des plats de Gomponsom !). Un nouveau groupement à Toessin nous demande un soutien. Ce sera fait en 2017, selon le principe d’un prêt, remboursé à 100%, pour le matériel de production.

Programme Charrettes (Yves Le Balle) :3 nouvelles charrettes sont arrivées lors de notre séjour, action qui ne se dément pas depuis sa création par Yves en 1995. Les remboursements ont toujours lieu, il faut sérieusement envisager que l’action se poursuive sans apport initial pour son financement.

Dispensaire de Gomponsom :Après un bref passage au dispensaire de Gomponsom, qui a bénéficié de larges financements lors de la transition en tant que 1ier ministre de Yacouba Zida (1 maternité neuve, des maisons d’habitation pour le personnel médical, 1 bâtiment pour accueillir un laboratoire d’analyse, l’adduction d’eau dans tous les bâtiments, etc), plus une nouvelle ambulance de la part d’Ernée, nous n’avons pu rencontrer de nouveau le Major pour cause de grève dure de tous les dispensaires. Au point que ce sont les accoucheuses villageoises qui ont dû reprendre du service (par exemple dans la concession de Christophe).

Bien que l’action de Planification Familiale soit toujours en augmentation, les dispensaires annoncent toujours une moyenne d’un accouchement par jour. A noter un transfert de l’utilisation de la pilule vers le Norplan, solution plus pérenne dans le temps, ce qui revient aussi à dire que le nombre de femmes pratiquant la P.F. est plus important, ou que l’espacement entre 2 naissances est à priori en augmentation.

Elevage :La progression du nombre de chèvres dans les différents groupements féminins est nette, malgré quelques vols et un peu de mortalité. Le principe de don d’une petite chevrette à une femme d’un même groupement fonctionne plutôt bien. Le cheptel initial a quasiment doublé dans certains groupements. A continuer selon ce principe, bien que de nouveaux groupements nous demandent d’intervenir par le « coup de pouce » initial…Mêmes conclusions pour les porcs.Et pour les poules, le nombre de mini-poulaillers est en sacrée progression.

Centres Para Scolaires :Les 5 C.P.S ont toujours une réussite qui ne se dément pas. 147 petites filles ont suivi les cours, et 92 ont été déclarées admissibles à l’école en CP1 ou CP2.

Centres d’Alphabétisation:87 personnes (majoritairement des femmes) ont suivi les cours dispensés dans 3 Centres répartis sur la Commune. 85 ont été évalués à la fin des cours, et 57 ont été déclarés admis.

Formation Technique Spécifique :Cette année 2 formations ont été enseignées, l’accès à l’élevage (volaille), et l’autre à la fabrication de sacs en fils plastique, très prisés localement. 30 jeunes femmes ont participé à ces formations. 20 jeunes femmes ont pu bénéficier d’un mini-poulailler avec 1 coq et 4 poules pour démarrer. Avec 3 rouleaux de fil à 350 CFA chacun, les femmes peuvent réaliser 1 sac en 3 jours, vendu 1750 CFA, soit 700 CFA de bénéfice, ce qui peut permettre d’engranger 7000 CFA sur 1 mois. Options de fabriquer des plus petits sacs, ou des porte-téléphones. Bilan financier équivalent.

Pour l’an prochain, il pourrait être pensé à organiser des formations sur la fabrication de savons, l’accentuation sur les mini-poulaillers, la fabrication de soumbala (condiment équivalent au cube Maggi), ou le tissage de tenue traditionnelle (2 métiers à tisser existant, dont 1 chez Chantal, formatrice potentielle Isa ;-)

Projet 1 arbre 1 enfant :Potentiellement 8 écoles sont dans le périmètre des plantations 1 Arbre 1 Enfant. Nous n’avons pu faire le tour de toutes les écoles, mais si certaines sont exemplaires (Zambélé, Kounkané), des nouvelles démarrent cette action dans le bon sens (comme Nayalgué), d’autres ne poursuivent pas l’effort (Zougoungou, Tinkoaguelga).

Il est difficile d’assurer la continuité de cette action, entre les départs de directeurs d’école, la motivation fluctuante des Parents d’Elèves, les terrains variables d’une zone à l’autre, et un suivi par l’AKNGS qui ne me semble pas toujours parfait (adaptation du nombre d’arbres en fonction de la taille des classes concernées par exemple). Néanmoins le bilan global est positif quand même, et nous continuons avec les intervenants qui se déclarent moteurs.

Voute Nubienne :Action d’information et de formation bien enclenchée sur les 5 Communes faisant partie du Partenariat entre AVN et AKNGS. 9 personnes ont bénéficié de notre soutien pour l’accès à la formation (pour devenir maçon, gestionnaire de chantier, ou entrepreneur). Un certain nombre de bâtiments ont vu le jour dans ces 5 communes (8 dont 4 visitées par moi, à Lablango, Kirsi, Bokin), et le centre de formation dans la Cour des NAAM était quasiment fini lors de notre séjour. 10 autres habitations sont en chantier dans le même périmètre.

Pour ceux qui souhaitent un historique de ce qui se fait au Burkina, 1ier pays d’implantation de la Voûte Nubienne en 2000, suivre le lien http://lavoutenubienne.org/fr/burkina-faso-0

Wend na cond laafi : que la santé soit avec vous !

Bernard - Christine