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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Regard sur la collection de tableaux On choisit, pour les murs étroits de cette pièce, des œuvres d’un groupe d’artistes contem- porains qui travaillent la plupart du temps en Saxe. Ils se sont penchés de bien des manières différentes sur la musique de Beethoven – sur des œuvres regroupées comme sur des compo- sitions seules, choisissant un langage souvent figuré, ce qui est caractéristique de la « Neue Leipziger Schule ». Le portrait de Beethoven de Horst Janssen (1929–1995) placé au centre du mur long de la pièce, entre les fenêtres et la sculpture de bronze de Peter Göttgens (*1936) sont des exemples de l’intérêt porté à l’image du compositeur jeune, ce qu’on peut déjà remarquer depuis le 19 ème siècle. Janssen eut recours pour son tableau au portrait miniature du compo- siteur que Christian Horneman (1765–1844) dessina en 1802 (voir 2 ème étage, pièce 9), au contraire de Göttgens qui se laissa, lui, complètement inspirer pas son imagination. Cette collection de tableaux et de sculptures fut subventionnée, depuis la création de la Maison Beethoven en tant que Musée, de manière extrêmement particulière par des personnes privées comme par exemple par des artistes qui firent don d’œuvres personnelles au musée ou par des propriétaires de chef-d’œuvre qui les prêtèrent ou les donnèrent. C’est de cette manière que beaucoup de nouveaux tableaux, œuvres graphiques et sculptures arrivèrent en possession de la Maison Beethoven pendant les 10 dernières années. Particulièrement les travaux des artistes d’arts plastiques qui se consacrèrent jusqu’à nos jours, encore et encore, à la vie et à la musique du grand compositeur, témoignent de son actualité intacte dans le monde entier. Ils montrent à quel point la vue sur le compositeur peut être diversifiée. Sérigraphie de Horst Janssen, 1987 Vitrine 1 Le peintre Friedrich Geselschap (1835–1898) projeta et prépara un tableau historique sur la naissance de Beethoven. La mort de l’artiste empêcha l’achèvement de cette œuvre. Ses croquis, par contre, qui parvinrent déjà aux environs de l’année 1900 à la Maison Beethoven devinrent, à cette époque, célèbres grâce à diverses publications. C’est pour cela que les esquisses arrivées récemment dans la collection de tableaux représentent un enrichissement particulier et un élargissement du stock déjà existant.

Regard sur la collection de tableaux

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Page 1: Regard sur la collection de tableaux

En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Regard sur la collection de tableaux

On choisit, pour les murs étroits de cette pièce, des œuvres d’un groupe d’artistes contem-porains qui travaillent la plupart du temps en Saxe. Ils se sont penchés de bien des manières différentes sur la musique de Beethoven – sur des œuvres regroupées comme sur des compo-sitions seules, choisissant un langage souvent figuré, ce qui est caractéristique de la « Neue Leipziger Schule ». Le portrait de Beethoven de Horst Janssen (1929–1995) placé au centre du mur long de la pièce, entre les fenêtres et la sculpture de bronze de Peter Göttgens (*1936) sont des exemples de l’intérêt porté à l’image du compositeur jeune, ce qu’on peut déjà remarquer depuis le 19ème siècle. Janssen eut recours pour son tableau au portrait miniature du compo-siteur que Christian Horneman (1765–1844) dessina en 1802 (voir 2ème étage, pièce 9), au contraire de Göttgens qui se laissa, lui, complètement inspirer pas son imagination. Cette collection de tableaux et de sculptures fut subventionnée, depuis la création de la Maison Beethoven en tant que Musée, de manière extrêmement particulière par des personnes privées comme par exemple par des artistes qui firent don d’œuvres personnelles au musée ou par des propriétaires de chef-d’œuvre qui les prêtèrent ou les donnèrent. C’est de cette manière que beaucoup de nouveaux tableaux, œuvres graphiques et sculptures arrivèrent en possession de la Maison Beethoven pendant les 10 dernières années. Particulièrement les travaux des artistes d’arts plastiques qui se consacrèrent jusqu’à nos jours, encore et encore, à la vie et à la musique du grand compositeur, témoignent de son actualité intacte dans le monde entier. Ils montrent à quel point la vue sur le compositeur peut être diversifiée.

Sérigraphie de Horst Janssen, 1987 Vitrine 1

Le peintre Friedrich Geselschap (1835–1898) projeta et prépara un tableau historique sur la naissance de Beethoven. La mort de l’artiste empêcha l’achèvement de cette œuvre. Ses croquis, par contre, qui parvinrent déjà aux environs de l’année 1900 à la Maison Beethoven devinrent, à cette époque, célèbres grâce à diverses publications. C’est pour cela que les esquisses arrivées récemment dans la collection de tableaux représentent un enrichissement particulier et un élargissement du stock déjà existant.

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 2

La pierre manquante au centre de la mosaïque – le manuscrit original des « Variations

Diabelli »

Lors des dix dernières années, le projet le plus important de nouvelle acquisition se déroula, avec le manuscrit original des « 33 variations sur une valse d’Anton Diabelli pour piano » opus 120, le dernier manuscrit original prouvé en possession privée d’un chef-d’œuvre de Beethoven trouva, en 2009, sa place définitive dans la collection de la Maison Beethoven. Le manuscrit offre un aperçu profond du travail du compositeur. Il chercha sans relâche la meilleure solution ce qui s’exprime, entre autre, en ratures, rasages, recollages et compléments. Le graphisme typographique et la dynamique d’écriture donnent à l’interprète comme aux spectateurs des indications importantes sur les intentions de Beethoven. Ce manuscrit fascinant est désormais parmi de nombreuses autres sources sur cette œuvre excellente : de deux livres d’esquisses, d’une copie corrigée par le compositeur, de lettres à l’éditeur, pour ne citer que quelques exemples. On put présenter au public, pour la première fois, le manuscrit original en 2009/2010, accompagné de toutes ces sources lors d’une exposition temporaire. En décembre dernier, on publia dans la maison d’édition de la Maison Beethoven une édition facsimilé de grande qualité et commentée que l’on peut voir sur le pupitre ou acheter dans le magasin du musée. Cette acquisition importante fut possible parce que le secteur public (entre autre le ministre adjoint à la Culture et aux Médias et le Land de la Rhénanie-Du-Nord-Westphalie), des asso-ciations publiques et privées ainsi que des entreprises et plus de 3000 donneurs se sont réunis pour une action concertée. Le fait que des interprètes merveilleux de Beethoven comme Alfred Brendel, Rudolf Buchbinder et András Schiff se tiennent à disposition pour des concerts de bienfaisance était quelque chose de particulièrement beau et important. Un artiste célèbre, Michael Triegel, qui fit sensation, il y a peu, avec son portrait du Pape Benoît XVI y participa également. Il mit à la disposition de la Maison Beethoven 30 gravures lavées à la main avec le motif de Prométhée si correspondant de Beethoven. Quelques exemplaires sont encore à vendre. Un exemplaire alla à la collection de la Maison Beethoven et est à voir au dessus de la vitrine sur le mur. « Sammeln verpflichtet » (collectionner oblige) c’est la devise de la Maison Beethoven, ainsi se rajoute au fait de collectionner toujours le fait de rechercher et de publier. Mais on n’en finit jamais de collectionner. Ainsi on put acquérir, il y a peu, chez un antiquaire de Londres une très rare édition de choix de deux Variations Diabelli de Beethoven et 16 variations d’autres compo-siteurs (entre autre de Franz Liszt, âgé de 11 ans et du fils de Mozart) que l’on montre, ici, pour la première fois. Elles furent publiées, en 1824, dans la maison d’édition de Londres qui devait publier l’édition originale anglaise du cycle de variations de Beethoven. Comme Beethoven envoya son manuscrit qui devait servir de modèle pour l’impression, à Londres, beaucoup trop tard, cette édition ne put finalement pas être réalisée.

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Fin de la 13ème et début de la 14ème variation. Ici le compositeur colla trois feuilles ensemble à l’aide de cire à cacheter. Vitrine 3 et 4

Il y a 185 ans, de Beethoven à la maison d’édition –

aujourd’hui, de la maison d’édition à la Maison Beethoven

Durant les dernières années de Beethoven, la maison d’édition musicale Schott à Mayence était son éditeur le plus important. La 9ème symphonie et la « Missa Solemnis » et deux des quatuors à cordes tardifs furent publiés pour la première fois par Schott. Beaucoup des manuscrits que Beethoven envoya lui-même à la maison d’édition afin de servir de modèle à la première impression purent compléter la collection de la Maison Beethoven et ce grâce au soutien généreux du Ministre-Président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie : Ce sont entre autre des copies avec de nombreuses notes faites sur le côté et des corrections de Beethoven de « Meeres Stille und Glückliche Fahrt » pour chœur et orchestre opus 112 ainsi qu’une copie avec un titre de sa propre main de l’ariette « Der Kuss » la chanson la plus exubérante de Beethoven. Le manuscrit, ici cité en premier, servit à l’origine, par contre, de modèle de gravure pour une maison d’édition de Vienne. Il arriva à Mayence par le biais de deux célébrités à qui il apparte-nait auparavant. Richard Wagner, grand admirateur de Beethoven échangea un jour ce manuscrit de Beethoven contre la partition originale de sa « Walkyrie» avec le pianiste et compositeur Karl Klindworth qui était son admirateur à lui.

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Couverture avec une inscription de Richard Wagner: « Willst Du für 'Wagner' Dir was koofen, / Gewinnst Du sicher mit 'Beethoven'. Auf Wiedersehen! / R. W. » On réussit, déjà en 2005, à faire entrer dans la collection et à montrer dans une exposition temporaire les 450 pages de la « Missa Solemnis », une copie avec des corrections nombreuses du compositeur. En 2000 le marchand d’autographes musicaux Albi Rosenthal (1914–2004) abandonna son mandat de longue date en tant que membre du comité directeur de la Maison Beethoven en raison de son âge. Il documenta son lien amical avec la Maison par un don. Il remit une feuille d’esquisses sur le Gloria de la « Missa solemnis ». Elle appartenait à l’origine à l’un des cahiers d’esquisses au format de poches que Beethoven aimait emmener pour pouvoir noter directement une bonne idée quand il était en déplacement, par exemple s’il était dans une auberge. Deux cahiers d’esquisses au format de poches sur la « grande messe » arrivèrent déjà à la Maison Beethoven en 1897 et 1899. On reprit également des archives de la maison d’édition la lettre avec laquelle le compositeur offrit, le 10 mars 1824, à la maison d’édition la 9ème symphonie, la « Missa solemnis » et le quatuor à cordes en mi bémol majeur opus 127 qu’il n’avait même pas encore commencé. Heureux, il signa, le 14 août 1826, un reçu. Avec cette signature il confirmait avoir reçu pour acquit 40 ducats de la maison d’édition en tant que paiement échelonné sur l’honoraire de son dernier quatuor à cordes (en ut dièse mineur opus 131) publié chez Schott.

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 5

La philosophie de la vie de Beethoven résumée de manière courte

La correspondance de Beethoven comprend plus de 2000 lettres et réponses. Il y a des lettres célèbres comme celle à « l’Immortelle bien-aimée » ou le « Testament d’Heiligenstadt », une lettre qu’il écrivit en 1802 pour ses deux frères mais qu’il n’envoya pas. Une autre lettre se détache de ce lot, la lettre que Beethoven envoya à Padoue, au printemps 1816, à la comtesse Erdödy, une amatrice de musique lui étant sincèrement liée. Cette lettre appartenait à la succession du marchand d’autographes de musique, Albi Rosenthal à Oxford. Il l’acquit, en 1935, à l’âge de 21 ans. Cette lettre l’accompagna, ainsi, sa vie entière et ce n’est pas par hasard s’il ne s’en s’épara jamais, même s’il était marchand. Cette lettre comprend, en peu de phrases, la philosophie de la vie de Beethoven. (Il avait obtenu six mois auparavant, après la mort de son frère, la tutelle de son neveu; la comtesse n’était pas en bonne santé depuis la naissance de son premier enfant.) « Nun ist meine Gesundheit auch Seit 6 Wochen auf schwankenden Füßen, so daß ich öfter an meinen Tod jedoch nicht mit Furcht denke, nur meinem armen Karl stürbe ich zu früh.– wie ich aus ihren lezten Zeilen an mich sehe, leiden sie wohl noch sehr meine liebe Freundin, Es ist nicht anders mit dem Menschen, auch hier soll sich seine Kraft bewähren d.H. auszuhalten ohne zu murren u. seine Nichtigkeit zu fühlen u. wieder seine Vollkommenheit zu erreichen, deren unß der höchste dadurch würdigen will. –» (Maintenant ma santé n’est plus très bonne depuis 6 semaines, c’est pourquoi je pense plus souvent à ma mort mais cela sans peur, seul pour mon pauvre Karl je mourrais trop tôt. – comme je le constate de la dernière lettre que vous m’avez envoyée, vous souffrez encore beaucoup ma chère amie, Il n’en est pas autrement de l’homme, ici aussi sa force doit faire ses preuves, c’est-à-dire résister sans broncher et sans sentir sa futilité pour atteindre de nouveau sa perfection, avec laquelle le Tout-Puissant veut ainsi nous rendre hommage. –) Cet équilibre difficile entre la banalité de l’existence humaine quotidienne qu’il ressentait et l’obligation d’essayer d’atteindre la perfection et de faire du mieux de ses talents propres, résuma Goethe, une décennie plus tard, avec ses mots : « Wer immer strebend sich bemüht, den können wir erlösen. » (Celui qui fait des efforts, nous pourrons le délivrer). Typique Beethoven, mais dans une forme aussi concentrée difficile à croire : au sommet du sérieux lorsqu’il n’y a plus de progression possible, il met un point et un tiret – et il change ensuite vers le monde des jeux de mots exubérants parce qu’il ne supporte pas lui-même la tension.

Lettre de Beethoven à la comtesse Marie Erdödy à Padoue, Vienne, 13 mai 1816

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 6

Mozart à Bonn? – Copie d’un air de concerts

Avant tout : lorsque le plus jeune fils de l’impératrice Marie-Thérèse et frère de l’empereur Joseph II, Maximilien François d’Autriche prit, en 1784, son poste en tant que prince électeur de Cologne il semble qu’il ait émis l’intention de faire venir Wolfgang Amadeus Mozart, à l’avenir, en tant que chef d’orchestre à sa cour de Bonn. Les espoirs de Mozart à ce sujet ne furent pas assouvis. L’archevêque Maximilien François, du même âge, était, depuis sa jeunesse passée à Vienne, un admirateur incontesté de l’ancien enfant prodige. Aimant l’art et d’une mentalité éclairée, il eut une grande influence sur la vie de sa ville de résidence – la vie musicale connut également une recrudescence étonnante, au plus tard depuis la création d’un « Nationaltheater » à l’exemple de Vienne. Des chanteurs et des comédiens furent engagés et l’orchestre de la cour dans laquelle Beethoven jouait de l’alto se développait comme un corps musical excellent. On n’y jouait le répertoire à succès complet de l’époque, ainsi la musique de Mozart était naturelle-ment dans « toutes les oreilles ». Les nouvelles musiques se répandaient, d’abord, à l’époque incroyablement vite avec des copies, peu d’œuvres furent directement imprimées. A Bonn, Nikolaus Simrock s’occupait surtout en tant que joueur de cor d’harmonie dans l’orchestre du prince électeur, de l’augmentation des stocks. Il distribuait, dans son magasin situé en face, en biais, de la Maison Beethoven au bout de la Bonngasse des duplicatas faites par des copistes. La feuille de titre du manuscrit créée en 1790 environ de l’Air de Concerts de Mozart « Non temer, amato bene » vient de lui. Mozart composa cet air pour la chanteuse Nancy Storace et il le présenta avec elle, lors de son concert d’adieux à Vienne, en février 1787. Un an auparavant, l’étoile éblouissante du ciel musical de Vienne chanta Susanna lors de la première de « Le nozze di Figaro » – Beethoven composa plus tard sur le « Se vuol ballare » de Figaro un de ses quatre cycles de variations sur des thèmes d’opéra de Mozart. Même si ne nous savons pas si Beet-hoven, le meilleur pianiste de Bonn de l’époque, vit auparavant exactement ce manuscrit ici montré (l’œuvre prévoit un piano) il fit sûrement de la musique dans sa jeunesse à partir de telles copies. Ainsi l’achat qui put être effectué, en 2008, chez l’antiquaire spécialisé en musique Schneider/Tutzing jette une lumière éclatante sur l’entourage musical de Beethoven à Bonn. Il n’est pas clair jusqu’à ce jour si Beethoven rencontra vraiment Mozart lors de son premier séjour à Vienne, en 1787, il est certain, par contre, qu’il estima énormément celui-ci sa vie entière. Dans sa dernière et plus grande œuvre au piano, les monumentales « Diabelli-Variations » on trouve avec la variation 22 (alla « Notte e giorno faticar ») une réminiscence du « Don Giovanni » de Mozart et un an encore avant sa mort il s’exprima par lettre : « allzeit habe ich mich zu den Größten Verehrern Mozarts gerechnet, u. werde es bis zum lezten LebensHauch » (Je me compte depuis toujours comme l’un des plus grands admirateurs de Mozart et je le serai jusqu’à mon dernier souffle).

Couverture de la copie de Mozart de Nikolaus Simrock

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 7

Numismatique – Philatélie – Ex-libris

Pour les artistes aussi qui travaillaient dans ces domaines Beethoven était toujours très intéressant. Dans l’art des médailles on retrouve souvent jusqu’à notre époque la préférence d’une forme traditionnelle surtout lorsque l’on fête des anniversaires ou des évènements particuliers à l’aide de médailles commémoratives. A côté de cela, d’autres travaux complètement différents voient le jour, très individuels et créatifs comme par exemple la médaille de l’artiste belge polyvalent, Georges Aglane (1912–1994). Les motifs de Beethoven sont également demandés pour les ex-libris. Déjà au 19ème siècle les amateurs de musique appréciaient ses gravures personnalisées décoratives pour livres, ainsi les représentations que l’on développa pour cela étaient variées. Les esquisses sensibles d’Alfred Cossmann (1870–1951) représentent des exemples particulièrement réussis venant du début du 20ème siècle. Mais il n’y a pas longtemps, d’autres motifs intéressants furent aussi créés, comme en témoigne, par exemple, l’ex-libris d’Igor Rumansky (1946–2006) pour Walter Humplstötter.

Ex-libris avec une représentation du masque vivant de Beethoven Enfin, la vitrine montre encore un petit aperçu dans le domaine de la philatélie. Presque partout des timbres avec le portrait de Ludwig van Beethoven sont publiés ce qui atteste d’autant plus de l’internationalité du compositeur et de sa musique. Certes, la Maison Beethoven ne possède pas de grande collection philatéliste spéciale mais elle obtient de temps en temps des timbres en cadeau par des admirateurs de Beethoven. Ainsi, se forma également dans la Bonngasse, au fil du temps, une petite collection qui croit lentement mais sûrement et qui comprend des exemples du monde entier – de Bonn à Shanghai.

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 8

Trois enterrements et un décès

Les reliques ne sont pas seulement des objets de culte religieux mais elles sont également une méthode de culture du souvenir. En 2001, on put compléter les nombreux souvenirs de la collection de Beethoven, on peut en nommer comme exemple particulier 7 boucles différentes de ses cheveux, avec un morceau du parquet de la chambre où Beethoven est décédé. Le dernier appartement de Beethoven se trouvait dans l’ancienne abbaye des « Schwarzspanier-mönche » à Vienne au bord du glacis. Avant que la maison fut démolie en 1903/04 et remplacée par un bâtiment neuf, le magistrat de Vienne demanda au propriétaire de l’époque de faire don des éléments de construction originaux comme les morceaux de portes, les portes, les châssis de fenêtres et les morceaux de parquet. A part quelques exceptions – l’on trouve l’une d’entre-elles ici – elles se trouvent toutes aujourd’hui encore au Musée de Vienne. La liasse de photo-graphies acquise, en 2004, à l’hôtel des ventes Stargardt comprend également un retirage de la plus ancienne photographie de la « Schwarzspanier-haus » avec le grand parvis à partir duquel Beethoven pouvait savourer la vue sur toute la ville. Son appartement se situait au deuxième étage, à droite de la façade de l’église, probablement exactement derrière les volets fermés. À seulement quelques pas de là vivait son ami de toujours Stephan von Breuning dont le fils, Gerhard, était souvent l’invité de Beethoven lors de ses dernières années de vie et qui publia, en 1874, ses souvenirs de la « Schwarzspanierhaus ». Les photos furent à cet effet aussi reproduites comme une esquisse du dernier appartement. La Maison Beethoven produisit, d’après les descriptions détaillée de von Breuning et d’autres recherches, une reconstruction numérique de l’appartement qui est disponible en CD-ROM.

Vue sur la « Schwarzspanierhaus » Gerhard von Breuning, entre-temps médecin et membre de la direction de la « Société des Amis de la Musique à Vienne », participa également à la première exhumation de Beethoven, en 1863. On voulait mettre les tombes de Beethoven et de Schubert situées dans le cimetière de Währing, dans un état convenable et transférer les ossements dans des cercueils en zinc résistants. Dans ce contexte, les photographies du crâne furent créées, bien que les photographies de côté du crâne de Beethoven apparaissent seulement après cette nouvelle acquisition. Von Breunig examina, avec deux autres médecins, seulement les parties incomplètes du crâne, il compléta les morceaux manquants et reconstitua le crâne de Beethoven qui fut alors moulé dans du plâtre. En 1888, on déterra une deuxième fois le cercueil et on le transféra dans la tombe d’honneur du Zentralfriedhof de Vienne. Durant les dernières années, on proposa la vente à la Maison Beethoven de morceaux de crâne dérobés en 1863. On refusa tout achat car, selon la Maison Beethoven, de tels objets ne sont pas des marchandises.

Page 9: Regard sur la collection de tableaux

En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Regard sur la collection de tableaux

La plupart des travaux venant de la collection artistique historique de la Maison Beethoven que l’on découvre sur ces murs vient de la première partie ou du milieu du 20ème siècle. Les seules exceptions sont le tableau de Peter Fischerbauer (*1966) à droite, à côté de l’entrée, ainsi que la sculpture de Jade de l’artiste chinois Zhongtian Shao (*1952). Ils représentent tous les deux, dans leur manière d’expression tendant à la représentation stylisée ou à l’abstraction, des signes caractéristiques pour une grande partie de l’explication de l’art de la fin du 20ème siècle avec de thèmes musicaux. Les autres travaux sont complètement l’obligé dans leur style et dans leur thème de la tradition du 19ème siècle. Ainsi, le tableau de genre « Beethoven und die Blinde [Beethoven et l’aveugle] » de Wenzel Ulrik Tornöe (1844–1907) est un exemple classique de l’illustration d’une anecdote populaire mais complètement inventée sur la création de la « Sonate au clair de lune ». Il en est de même de la tendance à montrer Beethoven en discussion avec d’autres génies allemands qui est typique pour l’admiration romantique de Beethoven. L’interprétation du compositeur mon-trant le portrait fantaisiste de Michel Katzaroff (1891–1953) appartient aussi à ce courant artistique. En effet, on souligne non seulement ici l’énergie et la force de Beethoven mais aussi la tragique particulière de son destin. Les différentes habitations du compositeur font partie des thèmes particulièrement appréciés traditionnellement. On trouve, par exemple, le tableau postimpressioniste du peintre de Bonn, Carl Nonn (1876–1949) montrant la maison de naissance de Beethoven et les petites gravures donnant une impression presque idyllique de Gerson Kovács (*1941) sur lesquelles sont retenues diverses maisons de Beethoven à Vienne. Vitrine 1

Des malentendus lourds de conséquences –

La sonate pour piano « Les Adieux » opus 81a

Lorsque l’on tourne les pages de la partition, exposée ici, on découvre alors quelque chose d’étrange : La page avec le début du deuxième mouvement est double, entre les deux se trouve une page vide. La seule différence entre les deux feuilles se situe dans la numérotation, la première page, elle, porte le numéro (correct) 12, la répétition a le numéro 2. Il faut presque un flair de détective pour comprendre le fait compliqué se cachant derrière cette observation. Il s’agit, en effet, ici d’un exemplaire – jusque là – unique de l’édition originale qui réunit deux stades d’impression différents. On le découvrit, en 2004, dans la librairie d’occasion de Stuttgart du Dr. Ulrich Drüner et on put l’acquérir grâce au soutien financier de Gottfried Möckel, l’associé-gérant de l’époque de la maison d’édition originale Breitkopf & Härtel. Beethoven composa cette « grande sonate caractéristique » en deux étapes. Lorsque son mécène, ami et élève, l’archiduc Rodolphe dut fuir en Hongrie, le 4 mai 1810, avec la famille de l’empereur, peu avant l’invasion des Français à Vienne, Beethoven lui remit alors le manuscrit du premier mouvement avec la feuille de titre « das Lebe Wohl / Vien am 4ten May 1809 / bey der Abreise S. Kaiserl. Hoheit / des Verehrten Erzherzogs / Rudolf » (Les Adieux / Vienne, le 4 mai 1809 / lors du départ de son Altesse Impériale / l’archiduc vénéré / Rodolphe) (se trouvant aujourd’hui dans les archives de la « Société des Amis de la Musique à Vienne »). Pendant son

Page 10: Regard sur la collection de tableaux

En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes absence, Beethoven composa alors les deux autres mouvements « Abwesenheit » et « Wiedersehn » (absence et retour) et il remit à l’archiduc, après son retour la copie corrigée, exposée ici, avec la feuille de titre écrite de lui-même « Vien 1810 am 30ten Jenner / Geschrieben bey der [gemeint im Sinne von „für die“] Ankunft / Seiner Kaiserl. Hoheit / Des Verehrten Erzherzogs Rudolf / von / Ludwig van Beethoven“ (Vienne 1810 le 30 janvier / écrit pour l’arrivée / de sa Majesté Impériale / l’archiduc vénéré Rodolphe / de la part de / Ludwig van Beethoven) (depuis 2006 à la Maison Beethoven). Cette œuvre est donc une représentation restée très personnelle et avec à chaque fois un peu de son humeur ce qui est très propre à un morceau de biographie réelle. Lorsque Beethoven envoya la sonate à sa maison d’édition de Leipzig Breitkopf & Härtel pour l’impression, il formula de manière équivoque : „wovon die 3te aus 3 stücken, Abschied, Abwesenheit, das widersehn besteht, welche man allein für sich heraus geben müste“ (dont la 3ème [des trois sonates offertes] comprend 3 morceaux, départ, absence, retour, qu’il faudrait publier de manière séparée). Ainsi, il n’est pas très clair, ici, si le souhait de publications séparées se référait aux sonates en tant que tout ou à chacun de ses mouvements. Reste que la maison d’édition annonça les sonates en deux livraisons (avec deux numéros différents de formes imprimantes) : 1er mouvement seul, 2ème et 3ème mouvements ensemble. Et c’est exactement ici que se trouve l’explication de notre observation, car la page ici exposée avec le numéro 2 venait de ce premier stade d’impression. Sur la page libre d’avant, le titre du deuxième morceau de la sonate aurait du être lithographié. La page avec le numéro 12 correspond, par contre, au stade d’impression définitif et si l’on continue de feuilleter, on s’aperçoit que les pages suivantes furent complétées en partie avec de l’encre noir à la main ou en partie comme pour la page 12 corrigées sur la pierre de lithographie. Un deuxième malentendu est, par contre, encore plus marquant quant à l’histoire de la réception de la sonate : avec la lettre de réprimandes postérieure à l’éditeur, il est certain que Beethoven n’avait prévue aucune dédicace habituelle à l’archiduc mais qu’il voulait souligner grâce à la reprise d’occasions concrètes par les titres un rapport très personnel. C’est pour cela que la formule personnelle « Lebe wohl » devait être publiée, comme les autres titres de mouvements, sur la page de titre seulement en traduction française, il souhaitait ainsi une feuille de titre bilingue. En revanche, la maison d’édition produisit deux feuilles de titre séparées – et c’est seulement pour cela que la feuille de titre française possède l’appellation aujourd’hui courante « Les Adieux ».

Édition originale avec couverture allemande

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En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 2

Au bon endroit – La lettre de Beethoven à la maison d’édition Breitkopf & Härtel

du 18 novembre 1806

En 2007, la Maison Beethoven souligna, lors d’une exposition temporaire en coopération étroite avec la maison d’édition musicale Breitkopf & Härtel, le rôle particulièrement important que la maison d’édition de Leipzig joua dans la vie de Beethoven. Lorsque les nombreux morceaux prêtés retrouvèrent leur place initiale, après l’exposition, dans les archives de la maison d’édition au siège principal actuel, l’associé-gérant de Breitkopf & Härtel, Gottfried Möckel (décédé en 2009) avait une belle surprise : Il offrit avec Lieselotte Sievers (ayant la même fonction) à la Maison Beethoven cette lettre détaillée et riche de contenue qui put ainsi, aussitôt, revenir à Bonn. Hans Conrad Bodmer, le collectionneur sur le thème de Beethoven venant de Suisse dont la collection complète revint par legs à la Maison Beethoven avait acheté, en 1930 déjà toutes les lettres, à l’époque encore existantes dans la maison d’édition – à la seule exception de cette lettre, qui fut peut-être tout simplement oubliée. Cet acte de mécénat enrichit ainsi la collection de la Maison Beethoven non seulement de manière très intéressante mais elle combla égale-ment un vide. Cette lettre est maintenant à la disposition du public en tant que facsimilé de grande qualité avec des commentaires détaillés et également, sur internet, à travers nos archives numériques. Sur son contenu : après que plusieurs essais de faire des affaires ensemble aient échoués, le chef de la maison d’édition de l’époque, Gottfried Christoph Härtel, offrit à Beethoven un « contrat cadre» de trois ans. Il voulait la présentation en exclusivité de toutes les œuvres de Beethoven, tous les droits d’édition devaient aller sans exceptions à Breitkopf & Härtel, si bien que Härtel lui-même aurait pu négocier toutes les éditions sous licence avec tous les éditeurs étrangers. Beethoven prévoyait, par contre, un toute autre modèle ce qu’il expliqua dans sa lettre de manière détaillée. Sa stratégie de commercialisation prévoyait en effet de vendre ses compositions si possible de façon simultanée à plusieurs éditeurs dans plusieurs espaces économiques (en Autriche, en Allemagne, en France et en Angleterre). Il ne voulait surtout pas renoncer aux affaires lucratives avec les maisons d’édition anglaises et l’exclusivité se serait sinon limitée à l’Allemagne. La maison d’édition n’était pas d’accord et on obtint, deux ans plus tard, une coopération uniquement grâce à la médiation personnelle d’un proche viennois de Härtel. La lettre ci-jointe – à l’éditeur anglais Birchall allant à l’un de ses employés – montre, que Beethoven essaya du moins de laisser publier les éditions originales d’une même œuvre presque en même temps dans des pays différents, afin qu’aucun éditeur ne subisse de préjudice économique à cause de copies non autorisées. Après même dans ce cas s’être obligé par contrat, à attendre pour la publication de l’extrait au piano de la 7ème symphonie, de la sonate pour violon opus 96 et de l’ « Erzherzog Trio» dans d’autres pays jusqu’à la parution en Grande-Bretagne, il laissa communiquer des délais approximatifs au travers de son élève de l’époque, Ferdinand Ries. Ries vivait à Londres et s’occupait des contacts la-bas.

Page 12: Regard sur la collection de tableaux

En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Vitrine 3

Lettres de et sur Beethoven

Des lettres de et à Beethoven représentent le composant le plus important de la collection de la Maison Beethoven. Pendant des années, la publication de la correspondance de Beethoven était une tâche centrale des archives de Beethoven, l’institut de recherche rattaché, en 1927, à la Maison Beethoven. Cette correspondance put être complétée durant les dix dernières années. La lettre de Beethoven à Anna Milder-Hauptmann se distingue des autres lettres de Beethoven. Elle était l’une des chanteuses les plus célèbres de son temps et elle endossa lors des premières des trois versions de l’opéra « Fidélio » le rôle principal de Leonore. La forme extérieure de cette lettre purement belle et écrite minutieusement montre déjà à quel point le compositeur respec-tait la chanteuse qu’il percevait comme une artiste de même valeur. Beethoven trouvait gênant de ne pouvoir offrir à Anna Milder aucune nouvelle aria qu’elle aurait pu chanter lors du concert que Beethoven lui-même organisa le 27 février 1814. Johann Nepomuk Mälzel, qui avait construit pour Beethoven l’année auparavant des cornets acoustiques (pièce 8 au deuxième étage), demanda sans en parler auparavant à Beethoven à la chanteuse de participer. Déjà à l’époque, le fait d’avoir une telle star garantissait de grosses recettes dont Beethoven avait grandement besoin. En effet sa surdité limitait énormément son terrain d’activité professionnel. Il ne pouvait plus donner de concerts publics ce qui lui enlevait une source de recettes impor-tante et aussi lui enlevait la possibilité d’attirer l’attention sur lui. Peut-être que cette lettre révérencieuse aida à ce que la chanteuse célèbre chante quand-même un solo : Elle reprit la partie de la soprane dans le trio de Beethoven « Tremate empi tremate » opus 116, créé certes déjà en 1802, mais qui pourtant n’avait encore jamais été représenté de manière publique.

Lettre de Beethoven à Anna Milder-Hauptmann, Vienne, avant le 27 février 1814

Page 13: Regard sur la collection de tableaux

En bonne compagnie – nouvelles acquisitions et dons des dix dernières annèes Les lettres sur Beethoven se révèlent aussi très intéressantes. Ainsi, Hector Berlioz, alors âgé de 25 ans raconta, le 20 décembre 1828, à son père l’impression étourdissante que la première d’une des symphonies de Beethoven (« Eroica ») – et d’autres œuvres pour orchestre et chœur – eurent sur lui à Paris. Selon lui, la musique de Beethoven était un nouvel art « [de] la composition je n’en parle pas ; ce n’est plus de la musique, c’est un art nouveau. » Berlioz était l’élève d’Anton Reicha, qui était quarante ans auparavant le collègue de Beethoven à l’orchestre de la cour de Bonn et par la suite le professeur de musique le plus recherché de Paris. L’admiration de Berlioz pour le langage musical de Beethoven devait être assouvie un an après dans sa « Symphonie fantastique ». Vitrine 4

La « deuxième création de la Maison Beethoven » en 1956

C’est ainsi qu’appela le directeur des archives de Beethoven de l’époque, Joseph Schmidt-Görg, le legs du collectionneur sur le thème de Beethoven suisse, Hans Conrad Bodmer. Après sa mort sa collection exceptionnelle alla complètement à la Maison Beethoven ce qui permit d’en tripler au moins ses stocks. Malgré des activités importantes de collection durant les 55 années précédentes elle représente encore aujourd’hui plus de la moitié de la collection complète de la Maison Beethoven. Ainsi il est non seulement très intéressant mais aussi presque obligatoire de se consacrer à la personnalité mais aussi à l’activité de Bodmer allant bien plus loin que sa passion de collectionner. Le soutien d’Hermann Hesse est sûrement l’un des bienfaits les plus connus de Bodmer qui agissait le plus souvent sans attirer l’attention du public, plutôt dans le calme et le secret. Il fit construire à l’écrivain une villa planifiée à son goût dans le magnifique petit village de Montagnola à côté de Lugano en Tessin, il mit cette villa à la disposition du poète et de sa troisième femme durant toute leur vie. La carte postale du 2 juillet 1956 acquise récemment de la veuve Elsy Bodmer montre cette propriété. Hesse dut se sentir inconsciemment obligé de rédiger une nécrologie au sujet de son plus grand sponsor et d’en envoyer le manuscrit à la Maison Beethoven. Ainsi ce document particulier dans lequel la personnalité de Bodmer fut reflétée à travers les yeux d’un artiste put compléter la collection de Bodmer en tant que dernier élément posthume.

Propriété de Hermann Hesse à Montagnola