Regard sur la complexité de la persévérance scolaire et la ......Perception de l'utilité, de l’attrait des tâches et des matières scolaires Aspirations 3. Buts poursuivis dans

Regard sur la complexité de la persévérance scolaire et la place de

l’approche orientante

Michel Janosz, Ph.D. École de Psychoéducation, Université de Montréal

Équipe de recherche sur les environnements scolaires efficaces (ERESE)Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES)

[email protected]

ASSOCIATION QUÉBÉCOISE D’INFORMATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE4E COLLOQUE SUR L’APPROCHE ORIENTANTE

Québec, 16,17 et 18 mars 2005

Plan de la présentation

Persévérance scolaire et complexité des causes

Des causes communes à des trajectoires distinctes : plaidoyer pour une action orientante différenciée

Intérêt et contributions de l’approche orientante

Considérations pour l’avenir de l’approche orientante

Relations probabilistes

Plusieurs niveaux d’explication

Différents facteurs de risque selon l’âge

Des facteurs de risque multidéterminants

La complexité des causes et les facteurs de risque de l’échec scolaire

La pauvreté en tête

Tissu social :

isolement social, mobilité, criminalité, soutien et encadrement des enfants;

Adversité familiale, pratiques parentales et liens école-familles :

Préoccupations de survie, maladies physiques et mentales, préoccupations et attentes de l’école; désunion familiale, écart culturel entre valeurs du milieu et valeurs dominantes de l’école; influence de la pauvreté sur pratiques parentales…

Cercle vicieux :

échec, non-persévérance, pauvreté, non-valorisation, amertume envers l’école, difficultés à soutenir les enfants…

Contexte social, culturel et économique

La pauvreté en tête

L’hétérogénéité des milieux défavorisés:

Milieux urbains et ruraux : emplois disponibles et compétences exigéesMulticulturalisme, valeurs culturelles

Le rôle potentiellement protecteur de l’école :

Palier à des manques : stimulation, soutien, supervisionFavorise le développement de compétences; court-circuite les relations pauvreté – échec - pauvreté


l’école, la famille, la communauté, le groupe de pairs

capacité, compétence des environnements éducatifs à répondre aux besoins développementaux des enfants

Sur les plans biologique, social, cognitif, affectif, relationnel…à rêver et poursuivre ses rêves

Les environnements et leur potentiel éducatif


Les environnements =

Potentiel éducatif =

Besoins développementaux =

Fonctions et pratiques des environnements éducatifs exemplaires :

Principes des 5 S

SSécurité

SSupervision

SStimulation

SSoutien

SSens


Principes des 5 S

SÉCURITÉ et SUPERVISIONSÉCURITÉ et SUPERVISION

École / famille qui

Assure et protège l’intégrité physique et morale.

Encadre les conduites : règles, conséquences / punitions, renforcement, surveillance.


Principes des 5 S

STIMULATION et SOUTIENSTIMULATION et SOUTIEN

École / famille qui

Favorise ou met en place des contextes et des situations d’apprentissages adaptées à l’âge et aux besoins des enfants/adolescents.

Ajuste le degré de difficulté, de défi, des activités d’apprentissage aux compétences des enfants /adolescents (trop c’est comme pas assez).

Utilise une variété de pratiques pédagogiques : explications, démonstrations, imitation, expérimentation, découverte…


Principes des 5 S

STIMULATION et SOUTIENSTIMULATION et SOUTIENÉcole / famille qui

Favorise le développement de l’autonomie tout en posant des balises (sécurisantes).

Encourage et renforce les conduites souhaitées.

Assoit ses interventions éducatives sur l’établissement d’une relation significative avec l’enfant / adolescent : attachement, communication, respect…

Considère les ressources de sa communauté, non isolée.


Principes des 5 S

SENSSENSÉcole / famille qui

Communique et transmet ses valeurs : attitudes, valorisation de la scolarisation, de l’école, de l’effort… Être un modèle…

Recherche l’adéquation entre le cadre éducatif - le moyen proposé et les besoins / aspirations légitimes des enfants / adolescents

Explique ses attentes et les efforts demandés

Encourage la connaissance de soi et des autres

Permet l’échange et considère la parole, le point de vue de l’autre


Une mesure de la « « Participation des élèves aux décisions de l’école »

Dans cette école il y a des activités, des moments ou des lieux qui permettent aux élèves de donner leur opinion sur l’école.

Quand c’est important, les enseignants ou la direction consultent les élèves avant de prendre des décisions qui vont les toucher.

Les élèves participent au choix des règles de cette école.

On demande l'avis des élèves sur le fonctionnement de l'école.

Résultats au Questionnaire sur l’environnement socioéducatif

(QES) - Printemps 2003

Printemps 2003 : 143 écoles secondaires, 58 000 élèves, 7 000 membres du personnel

Pour

cent

age

d'in

divi

dus

33%

27%

40%45%

31%

24%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Positive Mitigée Négative Positive Mitigée Négative

Perception des élèves Perception du personnelscolaire

Participation des élèves à la vie scolaire

Pote

ntie

l d’a

dapt

atio

n

Expérience scolaire de l’élève

Principe des 5 S

SÉCURITÉ STIMULATION SOUTIENSUPERVISION SENS

LES ENVIRONNEMENTS ET LEUR POTENTIEL ÉDUCATIF


Théorie psychoéducative du décrochage scolaire (M. Janosz)

Fonction de :

Vulnérabilités neurobiologiquesStimulation et soins préscolairesHabiletés / compétences langagièresHabiletés cognitives / d’apprentissageHabiletés / compétences sociales et affectivesApprentissages / expériences scolaires antérieurs, etc.

Potentiel d’adaptation

La capacité / les compétences de l’enfant à répondre aux demandes / exigences de son environnement social.

Trois grandes phases dans le processus de persévérance / désengagement scolaire :

Phase de passage à

l’acte

Phase du processus décisionnel

Phase d’intégration à l’école

5 ans 12 ans 14-18 ans




Pote

ntie

ld’a

dapt

atio

n

Phase d’intégration (4-18 ANS)

Intégration SCOLAIRE

Intégration SOCIALE

Sens à lascolarisation

Engagement

Aliénation

Phase du processus décisionnel (12-18 ans)


Principe des 5 S

SÉCURITÉ STIMULATION SOUTIENSUPERVISION SENS

LES ENVIRONNEMENTS ET LEUR POTENTIEL ÉDUCATIF


Phase du passage à l’acte (14-18)

Persévérance

Intentions Insertion Socioprofes.

Abandon

Facteurs / contextesPrécipitants / inhibiteurs

Perspective développementale et écosystémique :

Des facteurs de risque précoces, continues et multiples.

Des interactions complexes : individu - famille - école - communauté.

Une multitude de causes et d’enchevêtrements possibles: d’un modèle explicatif général à des trajectoires distinctes.

Des causes communes à des trajectoires distinctes : plaidoyer pour une action

orientante différenciée

Une hétérogénéité de profils :

Différents motifs

Différentes expériences scolaires

Différentes étiologies

Profils scolaires des diplômés et des futurs décrocheurs

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

Scor

es s

tand

ardi

sés

Diplômés Discrets Désengagés Ss-Performants Inadaptés

RendementMotivationDiscipline

Distribution des types de décrocheurs

Ss-Performants10%

Désengagés10%

Inadaptés40%

Discrets40%

Les apprentissages avant toutLes apprentissages avant tout

Sens et motivation avant toutSens et motivation avant tout

L’avenir avant toutL’avenir avant tout

Tout avant toutTout avant tout

Penser interventions différenciées

11-- Discrets

22-- Désengagés

33-- Sous-performants

44-- Inadaptés

L’« à-propos » de l’intervention ou les limites à l’intervention tardive…

Implications

La prévention du décrochage scolaire commence au tout début de la scolarisation.

Planifier des interventions adaptées aux différentes étapes du développement : du préscolaire à la fin du secondaire.

Intervenir, avec l’aide des partenaires de la communauté, sur plusieurs déterminants simultanément (élève, école, famille) -approches éducatives multimodales.

Implications

Penser prévention universelle (pour tous) et ciblée (élèves à risque).

Reconnaître la question de l’hétérogénéité des profils d’élèves et adopter une stratégie d’actions différentielles.

Identifier les cibles d’intervention « modifiables » et sous son influence.

Et la place de l’approche orientante dans tout cela…

Intérêts et contribution de l’approche orientante

ce que l’école peut faire, ce sur quoi l’école peut intervenir,

ce qui est modifiable par elle pour maximiser la scolarisation (motivation, cheminement) et la

socialisation de l’élève (meilleure connaissance de soi)

1. Attire l’attention sur

Établissements de liens entre le passé, le présent et l’avenir.Aide à répondre à la question fondamentale : «en quoi l’école me permet-elle de poursuivre mes rêves, de m’aider à répondre à mes aspirations » ?Vise directement certaines composantes de la motivation scolaire : l’attrait, la valeur, l’utilité de l’école, les aspirations, les buts.

Occasions de découverte connaissance de soi (aspirations).

Occasions de s’ouvrir au monde, identifier des voies possibles d’accomplissements.

Accompagnement en cas de difficultés (confusion, inquiétudes, orientation…).

Offrir des voies de formations adaptées.

En particulier, l’AO attire l’attention sur trois grandes fonctions d’un environnement

éducatifStimulationStimulation SoutienSoutien

SensSens

1. Perception de soi (attentes - réussite)Perception de compétence et de contrôle (attributions)

2. Perceptions de la valeur des contenus scolaires (valeur accordée)Perception de l'utilité, de l’attrait des tâches et des matières scolairesAspirations

3. Buts poursuivis dans l’apprentissageÉvitement, performance / maîtrise

4. Engagement dans l’apprentissage (liens avec valeur)Effort, participation dans les activités scolaires

5. La motivation scolaire : multidimensionnelle et variableDes relations simples complexifiés par des variations en fonction de : l’âge, du sexe, de la matière scolaire

Bref rappel sur quelques dimensions de la motivation

Quelques résultats de recherche

Enquête menée auprès de 24 738 élèves du secondaire (tous les niveaux)

47% de garçons

Échantillon d’écoles (70) de milieux défavorisés(dans le cadre de l’évaluation de la Stratégie d’intervention Agir autrement)

Questions pour mesurer Questions pour mesurer l’utilité perçuel’utilité perçue de l’école :de l’école :

Il est nécessaire de réussir à l’école pour être heureux dans la vie.Pour avoir une place dans la société, il est important de réussir à l’école.

Ceux qui sont bons en français trouvent plus facilement un emploi.Quelle est l’utilité du français pour ton avenir?

Il est important de réussir en maths.Pour trouver un emploi, il est important de bien réussir en maths.

Quelques résultats de recherche

Relation entre l'utilité perçue de l'école et la volonté à faire des efforts

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

Peu utile Moyennement utile Très utile

Utilité perçue de l'école

Volo

nté

àfa

ire d

es e

ffort

s

Distribution du pourcentage d'élèves qui perçoivent l’école très utile

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

55,0

60,0

65,0

70,0

I II III IV V

Secondaire

NIVEAUX SCOLAIRES

POU

RC

ENTA

GE

Distribution des garçons et filles selon leur perception de l'utilité du français

0

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Peu utile Moyennement utile Très utile

Pour

cent

age

d'él

èves

Garçons

Filles

Distribution des garçons et des filles selon leur niveau de performance en français

0

5

10

15

20

25

30

35

40

60% et - 61-70% 71-80% 81% et +

Français

Pour

cent

age

d'él

èves

GarçonsFilles

Distribution des élèves selon leurs perceptions de l'utilitédu français et des mathématiques

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Français peuutile

Françaismoy. utile

Françaistrès utile

Maths peuutile

Maths moy.utile

Maths trèsutile

Pour

cent

age

GarçonsFilles

Distribution des garçons et des filles selon leur niveau de performance en mathématiques

0

5

10

15

20

25

30

35

40

60% et - 61-70% 71-80% 81% et +

Mathématiques

Pour

cent

age

d'él

èves

GarçonsFilles

2. Le concept d’approche orientante rejoint très facilement les trois missions de l’école

et attire l’attention sur la contribution de l’école au développement psychosocial des enfants et des adolescents.

Intérêts et contribution d’une approche orientante

qualification socialisation

instruction

Actions à plusieurs niveaux, dans plusieurs

contextes : individu, classe, école,

communauté.

Des stratégies d’actions diversifiées :

interventions universelles et sélectives, variations

des stratégies pédagogi.

3. Le concept d’approche orientante présente plusieurs caractéristiques des approches éducatives efficaces :

Actions continues :

interpelle tous les ordres d’enseignements et toutes les périodes du développement.

Intérêts et contribution d’une approche orientante

Appel à une démarche collaborative :

Inter et extra-scolaire


Risques de sous-estimer leur rôle dans le développement de connaissance de soi des élèves

relations significatives et source de rétroactionsl’effet renforçant de la réussite…et son contraire

L’importance des attitudes, actions éducatives quotidiennes qui permettent à l’élève

de mieux réussir; d’apprendre la valeur de l’effort, de mettre en lumière ses forces (cognitives, sociales, physiques)

1. Éviter de circonscrire le rôle des enseignants à la dimension «exploration / information»


2. Se méfier des solutions simples pour des problèmes complexes.

L’établissement d’un «projet» repose sur des habiletés cognitives qui ne sont pas accessibles à tous ou aux mêmes âges. Pour les élèves, le sens se conjugue plus spontanément au présent qu’au futur.


3. Reconnaissance d’une fonction historique de l’école plutôt qu’une nouvelle mode pédagogique.

L’école et les enseignants participent à la construction de l’identité des élèves, consciemment, volontairement ou non.

L’école a toujours été orientante mais cette fonction, qui traverse les trois missions de l’école (instruction, socialisation, qualification), se trouve réactualisée et valorisée.


Il ne faut pas se demander comment intégrer l’approche orientante au programme de formation, mais plutôt se

demander si la façon d’appliquer le programme de formation respecte les principes d’un environnement

éducatif (école, classe) orientant.

Le danger de voir l’approche orientante comme une nouvelle «affaire» à ajouter à sa tâche.

On se doit de valoriser et de soutenir la fonction orientante de l’école et non pas mettre l’accent sur la mise en place d’une«nouvelle» approche orientante.


4. La nécessité de documenter et d’évaluer vos actions, tant sur le plan des effets que du processus et des conditions de mise en œuvre :

Faire la démonstration de la valeur ajoutée de cette approche.

Se doter d’une mémoire collective : ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas; répéter les bons coups et non les erreurs; faciliter la diffusion des pratiques réellement prometteuses.


Qu’est-ce que produit ou devrait produire l’intervention ?

Avoir des objectifs clairs, identifier les apprentissages souhaités.

Une planification soignée : assurer le lien logique entre le moyen et l’objectif.

Documenter les effets prévus et imprévus.


Documenter la mise en œuvre, ce qui est fait et les conditions nécessaires pour le faire.

Quelles sont les conditions qui relèvent

des caractéristiques des élèves participants ?de la fréquence, durée, intensité des activités éducatives ?des connaissances, expertises des intervenants ?du soutien en développement professionnel, en accompagnement ?du temps de préparation et de planification ?


Quelles sont les conditions qui relèvent :

de la qualité des relations et des contenus ?des modalités pédagogiques ?de la collaboration intra et extra-école, de la distribution des rôles et responsabilités ?de la stabilité du personnel ?du soutien et leadership de la direction ?des ressources humaines et matérielles ?de la gestion de la commissions scolaire ?

Merci de votre

attention !

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Regard sur la complexité de la persévérance scolaire et la ......Perception de l'utilité, de l’attrait des tâches et des matières scolaires Aspirations 3. Buts poursuivis dans