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REGARDS D'UN SIÈCI .R Les mots, l'image et l'événement Exposition, Centre Pompidou - 5 e étage 6 septembre - 27 novembre 2000 L'exposition veut analyser dans la durée l'influence des principaux médias français ou européens (télévision, radio, cinéma, presse écrite et réseaux virtuels) sur la perception du monde au 3ae siècle. Elle procède par évocation d'événements emblématiques, sélectionnés en fonction du rapport qu'ils entretiennent avec l'essor des différents moyens de communication de masse, et rappelle succinctement quelles furent les grandes étapes de ce développement. Ainsi sera mis en lumière le rôle désormais conquis par les différents médias d'information : dans le même temps qu'ils offrent la relation d'un événement, ils lui confèrent un statut qui modifie sa portée. Acteurs autant que vecteurs, ils sont indissociables aujourd'hui d'une conception élargie de l'univers, dont ils ont permis l'émergence et dont ils peuvent suggérer les contours. Cette évolution s'est produite à la faveur d'une multiplication des supports d'information, mais aussi d'une transformation de l'effet médiatique : le visiteur de l'exposition, confronté à ce double processus historique, y percevra la nécessité d'un nouveau type de responsabilité civique, fondée sur un exercice accru de son jugement critique face à la diversité des sources d'information. La scénographie retenue pour l'exposition consiste en la création d'un univers virtuel en trois dimensions, au sein duquel de multiples déplacements sont offerts le long d'une arborescence regroupant des modules argumentés de présentation de documents . Une cinquantaine de visiteurs parcourent simultanément cet espace au moyen d'un casque virtuel et d'une manette de déplacement, présentant par là même à ceux qui demeurent dans le réel le spectade d'une « lente chorégraphie des corps », réglée par le déroulement de leur visite. Ce voyage virtuel commence par le « tunnel des mots », espace d'initiation qui témoigne de l'éminente fonction du langage, et dont les parois sont tapissées d'échantillons du vocabulaire médiatique, mots et expressions périodiquement investis puis dépossédés d'une fonction symbolique, à mesure que les événements qu'ils cristallisent pour le public s'effacent de la mémoire collective. A son, tour, le tunnel des mots donne accès à plusieurs espaces, caractérisés par la qualité de la matière qui sert de cadre à leur consultation ; le visiteur y commande à son gré la visualisation de montages audiovisuels, composés d'images analogiques et numériques, animées ou non, et d'un commentaire qui expose, en rapport avec le propos général de l'exposition, les choix opérés dans ce module et les principes dont il constitue l'illustration. Pour des raisons de structuration conceptuelle, on' donnera ci-dessous une hiérarchie de lecture des différents modules de l'exposition . Mais il faut rappeler qu'elle n'est qu'un exemple de parcours : le déplacement, dans l'espace virtuel comporte naturellement de multiples capacités de navigation temporelle et spatiale, et l'exposition se propose également pour objectif d'en faire découvrir à son public les divers avantages. Dans la seconde moitié de la galerie – en lisière de la zone de consultation proprement dite –, un espace de confort et de rafraîchissement servira de cadre à l'échange entre les visiteurs, avant ou après leur visite personnelle . Il sera pourvu d'écrans de visualisations présentant le parcours de certains « virtuonautes », comme les caméras embarquées dans les courses de formule 1 – et constituera un lieu de sociabilité et de langage .

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REGARDS D'UN SIÈCI .RLes mots, l'image et l'événementExposition, Centre Pompidou - 5e étage6 septembre - 27 novembre 2000

L'exposition veut analyser dans la durée l'influence des principaux médias français ou européens(télévision, radio, cinéma, presse écrite et réseaux virtuels) sur la perception du monde au 3ae siècle.Elle procède par évocation d'événements emblématiques, sélectionnés en fonction du rapport qu'ilsentretiennent avec l'essor des différents moyens de communication de masse, et rappellesuccinctement quelles furent les grandes étapes de ce développement.Ainsi sera mis en lumière le rôle désormais conquis par les différents médias d'information : dans lemême temps qu'ils offrent la relation d'un événement, ils lui confèrent un statut qui modifie sa portée.Acteurs autant que vecteurs, ils sont indissociables aujourd'hui d'une conception élargie de l'univers,dont ils ont permis l'émergence et dont ils peuvent suggérer les contours.

Cette évolution s'est produite à la faveur d'une multiplication des supports d'information, mais aussid'une transformation de l'effet médiatique : le visiteur de l'exposition, confronté à ce doubleprocessus historique, y percevra la nécessité d'un nouveau type de responsabilité civique, fondée surun exercice accru de son jugement critique face à la diversité des sources d'information.

La scénographie retenue pour l'exposition consiste en la création d'un univers virtuel en troisdimensions, au sein duquel de multiples déplacements sont offerts le long d'une arborescenceregroupant des modules argumentés de présentation de documents. Une cinquantaine de visiteursparcourent simultanément cet espace au moyen d'un casque virtuel et d'une manette de déplacement,présentant par là même à ceux qui demeurent dans le réel le spectade d'une « lente chorégraphie descorps », réglée par le déroulement de leur visite.

Ce voyage virtuel commence par le « tunnel des mots », espace d'initiation qui témoigne de l'éminentefonction du langage, et dont les parois sont tapissées d'échantillons du vocabulaire médiatique, motset expressions périodiquement investis puis dépossédés d'une fonction symbolique, à mesure que lesévénements qu'ils cristallisent pour le public s'effacent de la mémoire collective.A son, tour, le tunnel des mots donne accès à plusieurs espaces, caractérisés par la qualité de la matièrequi sert de cadre à leur consultation ; le visiteur y commande à son gré la visualisation de montagesaudiovisuels, composés d'images analogiques et numériques, animées ou non, et d'un commentairequi expose, en rapport avec le propos général de l'exposition, les choix opérés dans ce module et lesprincipes dont il constitue l'illustration.Pour des raisons de structuration conceptuelle, on' donnera ci-dessous une hiérarchie de lecture desdifférents modules de l'exposition. Mais il faut rappeler qu'elle n'est qu'un exemple de parcours : ledéplacement, dans l'espace virtuel comporte naturellement de multiples capacités de navigationtemporelle et spatiale, et l'exposition se propose également pour objectif d'en faire découvrir à sonpublic les divers avantages.

Dans la seconde moitié de la galerie – en lisière de la zone de consultation proprement dite –, unespace de confort et de rafraîchissement servira de cadre à l'échange entre les visiteurs, avant ou aprèsleur visite personnelle. Il sera pourvu d'écrans de visualisations présentant le parcours de certains« virtuonautes », comme les caméras embarquées dans les courses de formule 1 – et constituera unlieu de sociabilité et de langage .

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Structure conceptuelle de l'exposition

• Une « épine dorsale » à dominante chronologique, présentant parallèlement les principaux points derepères de l'histoire des médias, et des questionnements généraux sur l'évolution des genres au coursdu siècle (statut des journalistes, rôle et structure des agences de presse, etc .) . On pourra visiter cettepartie pour elle-même, mais elle comprendra aussi des points d'accès multiples à partir des autresmodules, dont elle explicitera le propos.

• Quatre modules concentriques, de l'individu vers l'univers :

– Images du corps :Les représentations plastiques du corps, à travers le sport/ Fabien Wille

Etude de cas : le spectacle sportif à travers la couverture médiatique du Tour de France(1947-1999) et de la coupe du monde de football

La science du corps : mythes et réalités de la médecine/ Dominique MarchettiEtude de cas : évolutions du traitement de la médecine dans les médias / le traitementde l'affaire du sang contaminé (1985-1999)

– Reflets de société :L'intimité dévoilée : débats et démonstrations sur la vie privée / Dominique Mehl

Etude de cas : presse et radio de confidences, « émissions d'expression»Les principes de la « francoscopie » : les contours de l'« opinion publique » / François Jost

Étude de cas : le traitement des cas de conscience, les sondagesLes faits divers : miroir et déformation de l'inconscient collectif / Francis James

Sentiments de l'histoire :La perception de l'histoire immédiate : présentation des hommes politiques

Etude de cas : les conférences de presse présidentielles (1958-1999)La construction de la mémoire collective / Sylvie Lindeperg

Propagande, censure et vision critique : Pétain et de Gaulle, deux discours en juin(1940) /

Étude de cas : retentissement des images de la Libération, découverte des camps deconcentration

Exploitation contemporaine des ressources de l'histoire culturelle, spirituelle ou politique /Myriam Tsikounas

Études de cas : présence et symbolismes de Louis XIV et de Jeanne d'Arc

Conscience du mondeRaccourcissement des distances et paradoxes de l'éloignement / Jacqueline Chervin

Étude de cas : l'environnement en question (1986-1999)Traitement de la conquête spatiale : avant et après le premier pas sur la lune (1968)Evénements à portée mondiale et maîtrise de la diffusion des informations / JocelyneArchembourg

Etude de cas : la Guerre du Golfe (1990-1991)Le « Village mondial » : établissement d'une collection planétaire de valeurs humanitaires /Lucy MazdonÉtude de cas : la fabrication des icônes

Chacun de ces modules thématiques propose, au moyen de documents de diverses provenances, unpanorama raisonné de l'expression médiatique en rapport avec ce thème et de ses évolutions dans la

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durée. Un commentaire succinct présente une grille de lecture des images et rend accessible une partdu mécanisme de médiatisation des événements évoqués.La banque de données constituant l'exposition fournit la matière d'une consultation estimée à 3heures environ : la durée de visite moyenne sera sensiblement inférieure à ce chiffre, ce qui supposel'établissement de points de passage obligatoires, nécessaires au visiteur pour appréhender auminimum le propos de l'exposition.

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Fiche de synthèseLe spectacle sportif téléviséFabien Wille - mars 1999

• Discours central

- La retransmission des événements sportifs est une pratique privilégiée des médias (moyens techniques,budget). On y constate l'action conjointe d'un processus d'innovation et d'un processus de promotion qui

accompagne l'évolution de la télévision à partir du premier direct sportif du 25 juillet 1948.

Toutefois, la télévision, média d'imageset dedirectspose plusieurs questionsCelle de la comparaison du « spectacle vivant » et du « spectacle télévisé » puisque la retransmission estfondée sur la reproduction de la réalité de l'événement

- Celle du rôle de l'image et du temps de restitution avec la construction de récits basés sur l'imaginaireavec des fonctions « poétisantes»La construction du spectacle sportif télévisé correspond à une spectacularisation croissante du

sport : espace et temps aménagés en fonction des impératifs médiatiques, et réciproquement depuis ledébut du XXe siècle

4 périodes identifiées :- 1948-58 : Le spectacle sportif télévisé existe essentiellement au travers du journal télévisé ce qui génère desoppositions et des conflits avec le cinéma producteur d'images et le spectacle lui-même, producteur del'événement. Les directs sont rares et ils transforment l'événement sportif en événement médiatique.

29 juin 1949 : premier journal télévisé (pour le départ du Tour)(dans un contexte de prépondérance presse/radio/cinéma, avec des conflits à venir)1951-52 : concurrence visible avec le spectacle vivant, que la télévision se donne pour missionde reproduire : mais il naît quelques débats avec les milieux sportifs1952 : le projet de retransmission du match de foot France-Allemagne fait vendre 5 000récepteurs télés en une semaine (sur 50 000 en France) : le sport s'affirme comme moyen depromotion de la télévision-> choix d'événements sportifs efficaces, not le Tour, fort porteur d'imaginaire et offrant descapacités de mise en valeur des innovations techniques

- 1959-84 : affinement technique et reproduction de la « réalité sportive » le s différentes d'innovationpermettent la quète d'authenticité

1960 : avènement du direct, exploit technique et gage de crédibilité-> spectacularisation accrue du sport, visant en arrière-fond une diversion idéologique1968 : retransmission en Mondovision de l'ouverture des JO de GrenoblePartage universel de l'image : le spectacle sportif est un terrain de promotion générale, quipermet l'affirmation de réalités politiques ou sociales+ Travail d'amélioration de l'image : couleur, etc. (qualité équivalente à celle du spectacle vivant)

- 1985-99 : « nouvelle visibilité » et reconstruction par « processus de promotion »Investissement des entreprises dans le sport, conforme aux nouvelles valeurs du capitalisme(mise en valeur du sport, partenariat dans les manifestations sportives)Concurrence accrue des chaînes généralistes après 1987 : construction d'un nouveau type despectacle télévisuel, lieu privilégié d'un affrontement de type commercial(bon rapport coût/audience des émissions sportives)-> La télévision se réapproprie techniquement le spectacle vivant, et le reconstruit à ses propresfins de promotion (moyennant des moyens énormes, et beaucoup d'innovations)

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- Apparition d'une capacité d'expertise , dédoublant le spectacle : match manifeste et matchlatent selon F . James

- Rlargissement du champ du visible (par proximité, voir par éloignement)- Multiplication des explications, commentaires . . ., constituant une valeur ajoutée

-

1999-> : Virtualité probable des spectacles sportifs (apparition du numérique, des choix proposés autéléspectateur - mais aussi phénomènes du dopage, des pots devin . . .)Prépondérance des aspects économiques, peu compatibles avec l'incertitude du sportNouvelle forme d'intrusion de la télévision dans les espaces de production de l'événement autravers de la projection sur écrans géants.

• Choix d'événements emblématiques

- Tour de France 1958 : comparaison du traitement télévision/cinéma-

Jeux Olympiques de 1968 (Grenoble) ou 1972 (Munich) : reproduction et succès du spectacle vivant, maisirruption de la réalité politique ou sociale

- Finale de la Coupe du Monde 1998 : reconstruction du spectade vivant- Les chaînes Kiosque : un exemple d'individr alisation du spectade sportif

• Techniques mises en oeuvre

- 1948 : expérience de l'arrivée du Tour de France (caméra fixe « périscope » expérimentale)- 1948 : apparition de la nouvelle norme française de télévision à 819 lignes- 1952 : caméras à tubes Ornicon, améliorant la prise de vue (meilleure sensibilité lumineuse)- 1957-58 : premières caméras HF, permettant les prises de vue de poursuite (100 kg)- 1961 : lancement du satellite Telstar - premières images en mondovision- 1984-87 : Naissance de Canal + et de la 5, privatisation de TF1- 1990s : Nombreux accessoires et dispositifs techniques (ralentis, caméras miniatures, hélicos . . .)- 1998 : Retransmissions nouvelles : écrans géants dans les lieux publics (Coupe du monde)

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Fiche de synthèseLa médecine saisie par les médiasDominique Marchetti - février - mars 1999

• Discours centralLes médias nationaux privilégient dès l'après-guerre une information médicale institutionnelle,

résolument optimiste, relativement bien contrôlée par le corps médical et un noyau de journalistesspécialistes ;

La rupture a lieu au tournant des années 70-80. Au delà du régime de l'information traditionnelsur les progrès dè• la science, se développe d'un côté une information de service sur la santé et del'autre une information d'expertise critique sur les problèmes de santé publique. Avec l'apparition dusida, qui va être un véritable transformateur de l'information médicale, celle-ci tend à devenir uneinformation comme les autres, avec des enjeux politiques, économiques.

Sur le schéma du sang contaminé, se développe depuis le début des années 90 un traitement del'information qui dénonce les « scandales » médicaux (vache folle, amiante, hormone de croissance,etc .)

• Les périodes identifiées- l'immédiate après-guerre : l'information médicale est essentiellement véhiculée par des médecins

et un petit groupe de journalistes spécialisés qui revendiquent leur spécificité auprès du personnelmédical ; les informations transmises au grand public sont essentiellement positives (notion de« progrès de la science ») et se veulent d'une grande sobriété (pas de sensationnalisme)Cet optimisme cède parfois la place à une information qui flirte avec le sensationnel (cas de la« découverte » de la molécule du vieillissement en 1995).

Début des années 80 : développement sans précédent de l'information pratique sur la santé // audéveloppement de la presse santé-féminine ou la multiplication des unes des magazines grand publicconsacrées à des questions de santé pratique (la déprime, le stress, etc .)-> se développent pour lejonrnaliste, les rôles d'animateur, d'éducateur, de médiateur.

Tournant années 80-90 : développement de l'expertise critique avec la multiplication des « affairesmédicales » (ex : sida) ; l'information médicale perd son statut d'exception pour devenir uneinformation comme les autres, à la confluences de luttes politiques, économiques, judiciaires . Lamédiatisation du sida est à la fois un révélateur, un opérateur et un accélérateur des transformationsprofondes qui secouent le champ journalistique.

Début des années 90 : développement des « affaires » : vache folle, pollution, alimentationgénétiquement modifiée, etc.

• Choix d `événements emblématiques1. Les progrès de la science

- Célébration de la suprématie médicale : Émission « Les médicales », d'Igor Barrère et ÉtienneLalou (une intervention chirurgicale en direct)- Vulgarisation scientifique : 100è de l"roission «savoir plus santé » (F2, 2/12/95) : émission grandpublic qui transmet une vision optimiste des progrès de la science, à travers les expériences vécues dedivers malades. Émissions de vulgarisation de santé pratique d'Anne Barrère- Spectaculaire : le premier bébé éprouvette Amandine

sensationnalisme : édition du journal Le Point, du 7/01/95, qui titre sur un remède « contre levieillissement » '3 retentissement important dans les médias audiovisuels de diffusion nationale.

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- 2. La médiatisation des affaires- expertise critique : apparition de la maladie du Sida : très vite, les zones d'ombre de cette maladie(notamment concernant les processus de transmission du virus) embarrassent les journalistes qui nesavent comment informer sans affoler : cf. journal Antenne 2 du 6/03/1985

- témoignages : les malades du sida sortent peu à peu de l'anonymat et de la marginalité(homosexualité) dans lequel ils étaient cantonnés au début de la maladie pour prendre le statut de« victimes » ; ce mouvement s'accélère avec l'affaire du sang contaminé (qui touche des « innocents »,notamment des enfants) : cf. le document vidéo réalisé par le père de deux enfants hémophilescontaminés (Envoyé .spécial, 4/06/92)

- médiatisation de personnalités, qui participe à la sensibilisation du public à la maladie : mort del'américain Rock Hudson, témoignages de Jean-Paul Aron, Magic Johnson, etc.- développement des scandales, dénoncés par la presse : émission La Marche du Siècle

• Techniques mises en oeuvrele direct, qui permet de magnifier le rôle de l'équipe médicale (lors d'une intervention chirurgicale,

par ex)Le plateau : qui donne au journaliste un rôle de médiateur ou d'animateur entre le corps médical

et les téléspectateurs, à travers les témoignages de patients.Les témoignages des malades

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Fiche de synthèseLe traitement de la vie privéeDominique Mehl - janvier 1999

• Discours centralLa valorisation de l'expérience privée connaît au cours du siècle une évolution notable à mettre enrelation avec l'évolution des moeurs ;

• Les périodes identifiésTrois périodes peuvent être identifiées :

Avant les '60 : les personnes sollicitées racontent leurs destins dans une perspectiveemblématique : à travers eux se dessinent les conditions de la vie sociale contemporaine, mais ledévoilement de leur vie privée touche peu à leur intimité.À partir • des '60 : la libéralisation des moeurs et la psychologisation de masse des sociétésmodernes vont transformer les rapports entre vie privée et vie publique : des choix intimesdeviennent des sujets de débats publics, suivis et commentés par les médias.A partir des '80 : les récits personnels illustrent une vision d'une société relationnelle où tout sejoue dans l'interpersonnalité ; s'ouvre l'ère de la confession cathodique et de la télévision actrice.

• Choix d'événements emblématiquesAvant '60 : courrier du coeur de Marcelle Ségal / un documentaire avec témoins anonymes'60 : émission de Ménie Grégoire sur RTL'70 : émission de Françoise Dolto sur Europe 1'80 : le premier Psy-show produit par Pascale Breugnot'90 : un réality-show (ex L'amour en danger) / Bas les masquesRadio : émission de Dy Fool sur Radio Fun

• Médias concernésTélévisionRadioPresse écrite

• Techniques mises en oeuvre- direct

• Références diverses

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Fiche de synthèseAvis personnel et « Francoscopie »François Jost - janvier 1999

• Discours principal

La télévision s'intéresse à partir des années cinquante aux questions dites de société : c'est l'occasionde constituer un appareil symbolique de l'« opinion publique », appelée selon diverses modalités à à seprononcer sur des :problèmes contemporains .

,

Ce système de représentation connaît sur la durée d'importantes variations : « homme de la rue »,« Français moyen », micro-trottoir et de nos jours sondages à prétention quasi-scientifique . Il est sansdoute révélateur du regard que la société française porte sur elle-même, mais surtout du regard que lesmédias portent sur la société.

• Périodes identifiées

1954-65 : Exposé contradictoire par la confrontation d'opinions contraires, sur des cas de consciencequi agitent la société : conflits de génération, divorce, racisme, prostitution . ..

1965 s . : le même système gouverne l'affrontement politique, journalistes d'opinion face aux partispolitiques porteurs d'opinion

1970 s . : Montée en puissance des sondages, dont le rôle est progressivement publicisé1977-85 : Effet de substitution : les journalistes représentent les Français par sondages interposés

(montée en puissance du journaliste, appuyé sur l'expertise des sondeurs).Fin des années `80 : apparition d'un faux relativisme profane (l'avis personnel est érigé en contre-

pouvoir des institutions, voire des effets néfastes de la télévision elle-même).

• Choix d'événements emblématiques

Surtout des émissions de télévision (débats politiques et de société) comme :À vous de juger (1953-68)En votre âme et conscience (1957)Qu'enpense- vous ? (1959-62)

Face à face (1965)

Cartes sur table (1977)

Témoin n° 1 (1984 ?)

• Médias concernés

TélévisionPresse

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Fiche de synthèseLes transformations du fait diversFrancis James - mars 1999

• Discours centralLe fait divers peut être étudié, pas tant pour lui-même (la galerie des « monstres » qu'il met en scène),que pour les modifications qu'il présente dans son traitement journalistique au cous de cinquante ans,voir un siècle d'information. Il est le cadre de deux transformations majeures du journalisme : ledéveloppement d'abord du reportage, puis du fait de société.

Le fait divers se confond avec l'enquête journalistique, précisément le reportage (« Pendant desannées, on l'avait tenu, le reportage, dans les humbles besognes du journalisme ; on l'enfermait dansle fait divers », Hugues Le Roux, L Temps, 22 février 1889).

Il revient en force aujourd'hui dans les médias sous la forme du fait de société. En lui se lirait les

«moeurs» d'une époque. Il serait un révélateur sociologique . Et le fait ne suffit plus . Il faut connaîtrele délinquant, raconter sa vie, ses relations avec les autres, ses influences . Les discours tenus sur lui enfont un « cas », lui-même représentatifs des désordres propres à notre société.

A une redéfinition du fait divers correspond une redistribution des positions journalistiques . Lepouvoir d'informer a été pour une part, transféré à une autre instance que le reporter : l'expert. Auxquestions rituelles de l'enquête journalistique sur l'établissement des faits (qui ? quoi ? où ? quand ?comment ? pourquoi ?) se greffe un ensemble de jugements appréciatifs, normatifs (diagnostics,pronostics) à propos du fait divers, prolongeant ainsi le discours d'information bien au-delà de soncaractère factuel.

• Les périodes identifiésÉvolution depuis les années 50 - pas de découpage identifié

• Choix d `événements emblématiquesL'affaire Dominici (1954) : représentative d'un traitement sur le mode de l'enquête (par ex, l'interviewde Gaston Dominici par Cinq colonnes à la une en avril 1960).L'affaire Patrick Henry (1976-1977) : largement médiatisée par TF1 (lancement éditorialisant de RogerGicquel et interview de l'assassin.L'affaire Grégory Villemin (1984-1993) : le problème des relations presse-justice.Le positionnement de la presse news magazine : -« l'utilisation journalistique du fait divers » selonJean-Paul Sartre pour Le Nouvel Observateur (à partir de 1964).

• Techniques mises en oeuvrePas de techniques identifiées

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Fiche de synthèseSentiments de l'histoireSylvie Lindeperg - décembre 1998

• Discours central

La signification d'un événement (voir la transformation du fait en événement) connaît dans la duréedes variations considérables, en fonction d'impératifs conjoncturels qui s'imposent à son exploitation.Ce processus peut aboutir à consacrer des événements 'qui n'étaient pas considérés comme tels, oupar une présentation orientée, susciter une perception particulière de l'histoire.

• Périodes identifiées

1. 17-18 juin 1940 : discours respectifs du maréchal Pétain et du Général de Gaulle, et leursrépercussions immédiates- 1944-45 : exploitation de l'appel du 18 juin / effacement du discours du 17- 1958- 69 : sacralisation de l'appel et reconstruction mémorielle du combat résistant-1970-80 : exhumation tardive du discours de Pétain, fondateur de la collaboration

2. 1945 : images des camps de concentration, leur présentation dans les actualités ; invisibilités descentres de mise à mort.- 1950-60 : apparition d'images génériques (actualités, documentaires)- 1960-80 : insertion de ces images dans les films de fiction- 1980-1997 : utilisation pour travail de mémoire (documentaires, débats, traitements télévisés dunégationnisme)

• Choix d'événements emblématiques

- 17 juin 1940 : discours de Pétain- 18 juin 1940 : discours de de Gaulle- 1945 : libération des camps

• Médias concernés

RadioPresseCinémaTélévision

• Techniques mises en oeuvre

Propagande politiqueExploitation d'archives audiovisuelles

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Fiche de SynthèseExploitation du personnage de Louis XIVMyriam Tsikounas - Février 1999

• Discours général

Parmi le riche panthéon politique français, certains personnages incarnent la splendeur historique dela France, et Louis XIV au premier rang d'entre eux. Cependant, la représentation courante dupersonnage, notamment dans les films et téléfilms de fiction, évolue selon des principes conjoncturelset des techniques définies, et s'éloigne en proportion de la figure authentique.Re-construction permanente d'un personnage, mais en fonction de quelles évolutions du contextesocio-politique ? En vue de quelle reconstruction du passé ? Quels sont les éléments permanents,qu'on pourrait considérer comme les fondements du mythe ?En quoi les médias contemporains restent tributaires des imageries anciennes ?

• Les phénomènes identifiés (exemples)

- Représentations du roi clans les manuels d'histoire (depuis récole obligatoire)- Évolution de l'image de l'enfant-roi, dans un apparat quasi-divin – au roi majeur et détenteur dupouvoir absolu ; du sujet à l'objet des femmes.- Permanence de la fonction royale y compris dans les scènes de vie privée- Variation dans les représentations de son entourage : cotes conjoncturelles de Mazarin, Aimed'Autriche (avantagés par exemple quand il faut promouvoir l'idée européenne)- Variation dans la consistance du décor : le roi majeur semble ne jamais quitter Versailles : il dessine

l'espace francilien de château en château.

• Choix d'événements emblématiques

Films et téléfilms historiques (Angélique et le roi, L'Allée du roi, Louis l'enfant roi, etc.)Quelques émissions de variétés qui reprennent le thème (Dorothée ?)

• Médias concernés

CinémaTélévision (téléfilms)

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Fiche de synthèseLe thème de l'environnement dans le journal téléviséJacqueline Chervin - mars 1999

• Discours centralLa notion d'environnement va connaître (dans son traitement télévisuel) une évolution notable durantles 40 dernières décennies : on passe de la notion de « découverte de la nature » (ExplorationsCousteau) à celle de « protection de l'espace vital» et donc à la multiplication des récits relatant descatastrophes naturelles ou technologiques qui menacent le bien-être de l'homme.On note un glissement de l'intérêt porté à l'Espace (avant 75) vers le thème de l'environnement, traitédans la plupart des reportages en terme de crise, de risque, de fléaux . On passe donc d'une période dedécouverte (conquête spatiale) à une période de crise où la science est envisagée comme la rançon duprogrès . L'environnement devient un thème rassembleur, qui permet d'organiser de vastes débats surle devenir de l'homme et la destruction potentielle de l'univers.

• Les périodes identifiés'50 -i début '70 : la notion d'environnement est liée à la découverte de la nature'70 : le mot environnement apparaît comme une notion liée à la protection de l'espace vital (1971 :création du ministère de l'environnement) / émergence de mouvements écologiques (GreenPeace)

• Choix d'événements emblématiquesâ Pollution industrielle :

phénomène des « marées noires » : comparaison du naufrage du Torrey Canyon (avril 1967) etcelui de l'Amoco Cadix (mars 1978)Catastrophes nucléaires : accident de Three Miles Island (mars 1979) / Tchernobyl (1986).

â Catastrophes naturelles :inondations de 1950 en région parisienne et Avignon / inondations du sud de la France 1994.

• Médias concernésTélévision

• Techniques mises en oeuvreRupture '75 : Mutations des politiques rédactionnelles : passage d'une néo télévision à une paléo télévision,d'une télévision de terrain à une télévision d'examen -> traitement dramatique et spectaculaire del'information liée à l'environnement.

• Références diversesUmberto Eco, La transparence perdue, in Laguerre dufaux, 1983.

Hervé Brusini, Francis James, Voir la vérité, 1982.

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Fiche de synthèse« Quand Amstrong marchait en courant lentement » / science et médiasJacqueline Chervin - janvier 1999

• Discours central1/ la promesse cathodique2/ construction du regard3/ Construction du temps4/ construction des protagonistes5/ Construction de la mémoire

Le 21 juillet 1969, la performance scientifique du premier pas sur la Lune se double d'un secondévénement : la. retransmission en direct de cet événement devant les téléspectateurs du monde entier.Le public devient alors spectateur, mais également témoin oculaire d'une expérience scientifique. Endevenant l'outil de la preuve scientifique de la Nasa, la télévision célèbre le premier pas, et par lamême occasion réalise son auto célébration médiatique, afin d'affirmer une cohésion sociale avec sonpublic.Parallèlement aux reportages qui relatent la préparation des cosmonautes avant la première marchelunaire, de nombreux reportages viennent expliquer quels sont les préparatifs techniques de la TV.L'information scientifique se construit donc au sein d'une vision du monde totalement positiviste ;l'expérience des Premiers pas, telle qu'elle est relatée et commentée, symbolise la victoire de l'hommesur l'exploration de l'univers, et une victoire de l'homme sur la communication.

• Les périodes identifiésâ Premiers pas = pic majeur / fréquence des reportages concernant «1' espace » sur 45 ans de JT -

Élément de rupture entre deux époques de télévision :avant : 70% des reportages scientifiques sont consacrés à l'Espaceaprès : 20% dans la seconde moitié des '70

â `75-80 : La science rejoint une information « de proximité », et s'inscrit dans une multitude dedébats «de société» -3 l'intérêt pour les sujets liés à l'Espace s'amoindrit . La construction dutraitement télévisuel s'inverse, privilégiant le regard intime et familier (sur la planète, , les

protagonistes, etc) : on constate un rétrécissement de l'univers spatial, doublé d'un rétrécissementde l'univers temporel ; aux promesses de l'ère nouvelle a succédé un Temps discontinu qui neprojette pas les citoyens vers un avenir meilleur.

• Choix d'événements emblématiquesÉmissions de préparation du Premier Pas (Jean-Pierre Chapel, François de Closets, Michel Anfrol).Nuit du 20 au 21/07/69

Interview du Gal Aubinière1982 : Soliout Saliouz1e= anniversaire en 1970, puis commémoration tous les cinq ans

• Médias concernésTV

• Techniques mises en oeuvreRetransmission en directPlateaux avec experts commentant les événements

• Références diversesPatrice Flichy (interactions entre science et société / déterminisme technique ou social)Dominique Wolton (communication technique / communication normative)

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Fiche de synthèseL'information globaliséeJocelyne Arquembourg - janvier 1999

• Discours central

L'information télévisée connaît un tournant à l'occasion de la Guerre du Golfe : l'influence de lachaîne CNN et de ses modalités de diffusion d'images en direct supplante brutalement les approchestraditionnelles de type «pédagogique» :- Effacement de la médiation par volonté de transparence : confrontation directe avec l'événement encours

• Période identifiée

Mi-janvier - fin février 1991 : Chronologie de la Guerre du Golfe

• Choix d'événements emblématiques

À fixer.

• Médias concernés

Télévision : comparaison des chaînes françaises et CNN

• Techniques mises en oeuvre

Commentaire à chaud (prospectif ou rétrospectif) f)Retransmission d'images en direct

- Évolution de la narration par fragmentation entre les points du réseau ;- Évolution même de la temporalité de l'événement : mise en situation dynamique excluant lejugement rétrospectif (le sens de l'événement est fixé a prion) .

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Fiche de synthèseDiana : avenir d'une icôneLucy Mazdon - 26 février 1999

• Discours central

La vie et surtout la mort de Diana Spencer illustrent le processus de production et de réception d'une«icône », indispensable à la construction médiatique de valeurs humanitaires à portée mondiale.

• Les périodes identifiées

- La naissance d'une « vraie princesse» par utilisation des médias (avec l'objectif politique d'unrenouvellement de l'image monarchique en Angleterre)- Le paradoxe d'une « princesse du peuple » conciliant dans sa . personne le faste monarchique etl'existence quotidienne, l'absence envahissante d'une star et la présence trop réelle d'une femmeordinaire (fréquentation des 01k-shows, confessions, etc .).- La mort médiatique de Diana, représentée à la fois comme un événement de portée globale etcomme l'expérience d'un deuil individuel, nécessaire à la naissance de l'icône.

• Choix d'événements emblématiques

- Mariage de Charles et Diann- 31 août 1997 : Mort de Diana à Paris

• Médias concernés

Presse écriteTélévision

• Techniques mises en oeuvre

Commentaires en direct (mariage)

' Références diverses

Diana crash, dir . Françoise Gaillard, Paris, Descartes et Cie, 1998 .

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Fiche de synthèseProjet de 5e partie22 mars 1999

Principes de baseLa 5e partie constitue l'« épine dorsale » de l'exposition ; elle énonce les principes de constitution et deréception du message médiatique, principes dont chaque module donne ensuite une illustrationsectorielle.Dans l'exposition;; les passages entre les modules et la` : 5e partie sont multiples : il est possible auvisiteur de passer d'un module en cours de consultation à l'une des sous-parties de la 5e partie, quiapporte des explications de type historique et technique, avant de reprendre la consultation (principedes notes de bas de page) . Mais il est également possible de consulter la 5e partie pour elle-même, entant qu'espace de documentation et d'exposition du discours global.

Subdivisions

Si l'on résume à l'extrême le propos général de l'exposition, on peut aboutir à la formule suivante :

La vision du monde individuelle à la fin du Xxe siècle est conditionnée par un circuitcomplexe de réception médiatique, dans lequel un milieu professionnel structuré s'empare defaits, les érige en événements au moyen d'un outillage technique et mental qui amplifie leurportée, et les transmet sous cette forme au public.La seconde moitié du XXe siècle est privilégiée dans l'exposition, car elle est par excellence, avec laprogressive domination du système télévisuel, l'époque d'élaboration et de mise en oeuvre de ce circuitde réception.

De cette formulation découlent assez naturellement les subdivisions de la 5e partie : on distingue eneffet trois temps dans l'activité du circuit médiatique, par rapport au mécanisme de transformation desfaits qui l'alimentent en événéments :

• Avant : le milieu professionnel structuré, et ses variations dans le temps . Ici doivent être présentéestoutes les questions d'histoire socio-professionnelle et administrative concernant les journalistes eux-mêmes, les structures qui encadrent leur activité (groupes de presse, chaînes de télévisions publiqueset privées, etc.) — et les objectifs politiques généraux qu'elles poursuivent.

• Pendant : on doit ici voir directement à l'oeuvre . l'outillage qui permet aux médias de constituer unévénement. Cette subdivision s'intéresse donc aux données techniques et mentales (et bien sûr à leursfréquentes interactions) qui président à la retransmission des informations : par exemple les progrèsdes matériels de direct ou de l'impression des photographies de presse en couleurs, mais aussi latendance croissante à l'expertise journalistique, etc.

• Après : les conditions de réception par le public . On peut envisager ici un traitement statistiqueprésentant les scores de consultation des différents médias au cours du demi-siècle, ou encore lesvariations des taux d'équipements en récepteurs de radio et de télévision . Mais tout comme lasubdivision précédente, on aura le souci de ne pas limiter l'analyse à des données techniques (celles-cin'étant pas indépendantes d'attitudes intellectuelles), et l'on fera valoir quelles conséquences mentalespeuvent être identifiées au bout du circuit médiatique.Ici doivent également figurer des considérations sur l'interaction public-médias, en rapport avec lemodule consacré à l'opinion publique.

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Projet de publication - Exposition 2000État au 26 février 1999

Remarque :La présente publication n'est pas un catalogue à proprement parler : il s'agit d'un recueil de textescomposé .à l'occasion de l'exposition, et dont l'objectif est d'offrir au public un regardcomplémentaire et illustré sur les sujets traités dans l'exposition. Ce parti est dicté par la nature mêmede la scénographie virtuelle.

Deux niveaux de lectureLe recueil se compose de deux types de textes : des discours de portée générale sur l'activité desmédias, et l'influence qu'elle exerce sur les différents secteurs de l'activité humaine — et desprésentations plus détaillées, traitées sous forme d'« encadrés », plus proches de l'arborescenceconceptuelle du projet (ci-joint sa configuration provisoire, dans l'état actuel des travaux).

Présentation d'ensembleAvant-Propos : Jean-Jacques AillagonIntroduction : Marc Augé

1) Les « Grands témoins » : discours de portée généraleDes contributions seront demandées à des spécialistes, en fonction de leur spécialité, par exemple(liste indicative, et sous toute réserve) :- un sociologue : A définir- un historien : G. Vigarello- un scientifique : Henri Atlan- un journaliste : Daniel Schneidermann

2) Manifeste de la scénographie virtuelle : François Roche

3) Les présentationsElles seront rédigées par les différents chercheurs qui travaillent actuellement sur le contenu desmodules, et nous assistent dans la conception détaillée des scénarios :- Images du corps : Fabien Wille, Dominique Marchetti- Reflets de société : Dominique Mehl, François Jost- Sentiments de l'histoire : Francis James, Sylvie Lindeperg, Myriam Tsikounas- Conscience du monde : Jacqueline Chervin, Lucy Mazdon, Jocelyne Arquembourg

4) Annexes et divers- Lexique : Marc Augé et commissaires (sur la base de la « Salle des mots »)- Bibliographie- Générique

En tout : un volume de 200 à 300 pages, textes et photographies NB/couleur

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Générique

Une coproduction Centre Georges Pompidou - Bibliothèque publique d'information

Commissaires : Bernard HUCHET, Emmanuèle PAYEN (BPI)

Conseiller scientifique : Marc AUGE

Assistance scientifique (équipe en cours de constitution) :

Jocelyne ARQUEMBOURG

Dominique MARCHETTIJacqueline CHERVIN

Lucy MAZDONFrancis JAMES

Dominique MEHLFrançois JOST

Myriam TSIKOUNASSylvie LINDEPERG

Fabien WILLE

Scénographie - espace virtuel : François ROCHE