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R R E E G G A A R R D D S S SUR L'AJISME HIER ET AUJOURD'HUI Bulletin d'information publié par les Anciens et Amis des Auberges de Jeunesse de la Région RhôneAlpes. Siège social : AnAAJ RhôneAlpes, Auberge de jeunesse, 10 avenue du Grésivaudan, 38 130 Echirolles Le numéro : 0,23 euros Numéro 59 Décembre 2006 Nous voici au seuil de la Nouvelle Année. Alors en notre âme et conscience, essayons de faire le bilan de l’année écoulée et retenons surtout les points positifs : Le 70° anniversaire des Congés Payés qui ont bouleversé la vie de millions de travailleurs. Les sorties anaajistes où nous avons pu nous retrouver dans la bonne humeur pour visiter quelques belles régions de France. Pensons à ceux qui nous ont quittés ; nous avons participé au chagrin de la famille à qui nous avons adressé nos amitiés et nos vœux de courage pour continuer. Puis tournons nous résolument vers l’avenir, vers cette nouvelle année qui arrive, essayons d’être optimistes et essayons de nous retrouver toujours aussi nombreux pour continuer nos sorties découvertes. Meilleurs vœux à tous les copains ajistes et gardons le moral même à travers les épreuves que nous sommes tous plus ou moins amenés à traverser. Nicole P ROCHAINES RENCONTRES R HÔNE A LPES Ouvertes à tous Edito CREPES A L'AJ D'ECHIROLLES Mercredi 24 Janvier 2007 à midi (voir article de Béton p.3) SORTIE ET AG DES ECHANDES Du mardi 24 au vendredi 27 avril 2007 (voir article p.3) DECOUVERTE DU "PARC REGIONAL DE LA FORET D'ORIENT" Du lundi 11 au vendredi 15 juin 2007 (voir article de Marthe p.4) RAPPEL Rassemblement National La Rochelle Mai 2008

Regards n° 59 décembre 2006

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Journal trimestriel des anciens des auberges de jeunesse de la Région Rhône Alpes

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Page 1: Regards n° 59 décembre 2006

RREEGGAARRDDSSSUR L'AJISME HIER ET AUJOURD'HUIBulletin d'information publié par les Anciens et Amis des Auberges de Jeunesse de la Région Rhône­Alpes.Siège social : AnAAJ Rhône­Alpes, Auberge de jeunesse, 10 avenue du Grésivaudan, 38 130 EchirollesLe numéro : 0,23 euros Numéro 59 Décembre 2006

Nous voici au seuil de la Nouvelle Année.Alors en notre âme et conscience, essayons defaire le bilan de l’année écoulée et retenonssurtout les points positifs :Le 70° anniversaire des Congés Payés qui ontbouleversé la vie de millions de travailleurs.Les sorties anaajistes où nous avons pu nousretrouver dans la bonne humeur pour visiterquelques belles régions de France.Pensons à ceux qui nous ont quittés ; nousavons participé au chagrin de la famille à quinous avons adressé nos amitiés et nos vœux decourage pour continuer.Puis tournons nous résolument vers l’avenir,vers cette nouvelle année qui arrive, essayonsd’être optimistes et essayons de nous retrouvertoujours aussi nombreux pour continuer nossorties découvertes.Meilleurs vœux à tous les copains ajistes etgardons le moral même à travers les épreuvesque nous sommes tous plus ou moins amenésà traverser.

Nicole

PROCHAINES RENCONTRESRHÔNE­ ALPESOuvertes à tousEdito

CCRREEPPEESS AA LL''AAJJ DD''EECCHHIIRROOLLLLEESSMercredi 24 Janvier 2007 à midi

(voir article de Béton p.3)

SSOORRTTIIEE EETT AAGG DDEESS EECCHHAANNDDEESSDu mardi 24 au vendredi 27 avril 2007

(voir article p.3)DDEECCOOUUVVEERRTTEE DDUU ""PPAARRCC RREEGGIIOONNAALL DDEELLAA FFOORREETT DD''OORRIIEENNTT""

Du lundi 11 au vendredi 15 juin 2007(voir article de Marthe p.4)

RRAAPPPPEELLRassemblement NationalLa Rochelle ­ Mai 2008

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Compte­rendu du CA de l'AJ d'Echirolles ­ 14 octobre 2006Vie Anaaj Rhône­Alpes

Cette réunion se tient dans lecadre de la fête de la science.II.. PPrréésseennttaattiioonn ddeess pprroojjeettss ddeessoorrttiieess1. Courant Janvier.Crêpes à l’AJ d’Echirolles à mi­di (Béton se charge de l’organi­sation).2. Du 24 au 27 avril AJ desEchandes.L’AG aura lieu à cette occasion.3. Semaine du 11 au 16 juin.Sortie en Champagne organiséepar Marthe, des précisions se­ront fournies en temps utile.4. Du 17 au 21 septembre.Sortie dans les Cévennes organi­sée par Paul.

IIII.. EEttaatt ddee llaa ttrrééssoorreerriiee1. À ce jour, certains copainsn’ont pas encore réglé leur coti­sation et leur abonnement pour2006. Nous leur demandons debien vouloir y penser en véri­fiant l’étiquette­adresse du jour­nal.2. Le bureau améliore son tra­vail avec l’achat d’un logicielFile Maker Pro (compatible avecMac et PC) d’un coût de 417€.IIIIII.. CCoommppttee rreenndduu ddeess ddeerrnniièèrreessaaccttiivviittééss(Voir photo à Loubressac)

IIVV.. QQuueessttiioonnss ddiivveerrsseess

Annonce du prochain rassem­blement national en mai 2008.Le comité directeur de l’anaaj deParis s’est réuni au printempsdernier pour prévoir une réunionafin de mettre au point ce ras­semblement. Cette réunion a eulieu le 14 juin 2006 à l’AJ d’Ar­tagnan à Paris. La date arrêtéepour ce rassemblement est cou­rant mai 2008 à La Rochelle.Des précisions seront donnéesultérieurement.

Un de nos séjours en 2006 : Loubressac

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Séjour et AG à l'AJ des Echandes

CREPES llee mmeerrccrreeddii 2244 JJaannvviieerr22000077 à l’A.J. de l’Aggloméra­tion Grenobloise10 Avenue du Grésivaudan38130 ECHIROLLESSuite à la décision du Conseild’administration de notre asso­ciation des Anciens et Amis desAuberges de la Jeunesse de laRégion Rhône­Alpes, nous or­ganisons un repas terminé pardes crêpes, le mercredi 24 jan­vier 2007 à l’A.J. de Grenoble­Echirolles.Son directeur Ollivier et son cui­sinier Philippe nous ont donnéleur accord ; coût :10 euros.Plusieurs de nos adhérents nousont demandé d’avancer le repasà 12h30 (au lieu de 19 heures).Nous leur donnons satisfactionen prévoyant des activitésl’après­midi. Il importe qu vousfassiez connaître votre participa­tion par lettre ou téléphone désque possible avant le samedi 20janvier à:

GGiissèèllee eett GGeeoorrggeessRRIIEEUUXX,,4466 RRuuee TThhiieerrss,,3388000000 GGrreennoobbllee,,tteell ::0044 7766 4477 8899 4400..Vous pourriez nous direvotre heure prévisibled’arrivée et quels sont vos désirspour l’après­midi, par exemple :­s’il fait beau temps, monter àLa Bastille par le téléphériqued’où à 498 mètres d’altitude, lavue imprenable sur l’Agglomé­ration Grenobloise, le Sillon Al­pin, la chaîne de Belledonneavec les stations de Chamrousseet des Sept Laux, les montagnesdu Vercors et du Taillefer…­si le temps et couvert (ou pire),nous pourrions visiter des Mu­sées ( de Grenoble, Dauphinois,de l’ancien évéché, etc…) etaussi nous promener dans lesrues ou les places de Grenoble.Si vous désirez dormir danscette récente et confortable A.J.,faites­le nous savoir ( nuit avec

draps et petit déjeuner 16,70 eu­ros).Le jour suivant nous pourrionsmonter à la prairie de l’Arselle,dans la station de Chamrousse,domaine de ski nordique, despromenades en raquettes ou surdes chemins tracés dans laneige. Elle dispose d’uneconfortable salle hors­sac chauf­fée où nous pourrions nous re­poser et manger (décision quisera prise lors de notre repas dumercredi).En attendant le plaisir de nousvoir…

Galinette et Béton

D’après le guide FUAJ 2006, l’Au­berge de jeunesse des Echandes de97 lits est en plein cœur d’un vasteespace naturel protégé, en bordurede la Loire et sous la forme d’unauthentique hameau paysan. Elleest à la fois moderne par ses équi­pements et de caractère par ses bâ­timents. Elle est située sur lacommune de UNIEUX au lieu dit lePERTUISET, sur la presqu’île desECHANDES au bord du lac arti­ficiel de GRANGENT sur laLoire.L’Assemblée Générale pourrait sedérouler le mercredi 25 ou le jeu­di 26 suivant le temps et le désirdes participants.

Vous pouvez vous inscrire auprèsde :YYvveettttee TTHHEEVVEENNEETTSSqquuaarree KKeennnneeddyy4422 112200 LLee CCootteeaauuou de :GGeeoorrggeettttee MMAACCHHOOTTIImmmmeeuubbllee NNiivvoossee44 aavveennuuee ddee ll’’EEuurrooppee3388 112200 SStt EEggrrèèvvee

Avant le 15 mars 2007 en nous en­voyant un versement de 20€ parpersonne pour réservation à l’AJ.Aux environs du 1er avril nous fe­rons parvenir aux inscrits le pro­gramme précis du séjour et unschéma détaillé d’accès auxECHANDES et à UNIEUX.

Crêpes à l'AJ d'Echirolles

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Découverte du "Parc régional de la forêt d'Orient"SSééjjoouurr oorrggaanniisséé ppaarr MMaarrtthhee dduu1111 aauu 1155 jjuuiinn 22000077..Ce parc situé à une vingtaine dekm de TROYES ( Aude) est cé­lèbre par ses grands lacs d’oùson nom de “Petit Canada”.

PPRROOGGRRAAMMMMEEDDEESS AACCTTIIVVIITTÉÉSS

LLUUNNDDII :: Arrivée au VVF entre14H et 15H. Reconnaissance deslieux. Petite rando. de 5 km au­tour du lac d’ORIENT.MMAARRDDII :: Rando. dans la forêtd’ORIENT, la maison du Parc,son exposition : nature, décou­verte de la faune avec un guide.Le soir : Croisière­repas sur le «BATEAU LURE ».MMEERRCCRREEDDII : Découverte avecguide de « TROYES LAMENIEUALE ». Visite guidéede l’hôtel Renaissance MAU­ROY, « Musée de l’outil et de lapensée ouvrière ».JJEEUUDDII :: Journée dans le vi­gnoble Champenois. « ES­SOYES » et son village ou vécutRENOIR .( Il a puisé là une par­tie de son inspiration « Chio­reuses au bord de l’Ource »,portrait de son fils Claude).

Toute la famille Renoir reposedans le cimetière tout proche .Visite de son atelier au fond desa propriété. Retour dans unecave de Champagne, dégusta­tion chez « Drapier » (actuelle­ment un des champagnes lesplus côtés).VVEENNDDRREEDDII :: Rando de trois

heures (sans aucune difficulté) :tour du « Lac Amance » .Randoincontournable qui nous condui­ra des rives du lac aux rives lesplus sauvages. Visite en find’après midi du Musée NAPO­LÉON à Brienne le château.Nous visiterons également deséglises et leurs statuaires.

HHÉÉBBEERRGGEEMMEENNTT

VVF de Mesnil St Père au borddu lac, dans un beau cadre deverdure : plusieurs chalets­appartements pour 3 personnes( 2 chambres, un grand lit pourcouple, deux lits d’une place ).Petit déjeuner : au VVF dans lasalle commune. Pique­nique li­vré tous les matins par un trai­teur. Repas du soir à « LAMANGEOIRE » à 1 km duVVF, complexe hôtelier (cadreet repas soignés)Le séjour coûtera environ 250 €( prix approximatif en fonctiondu nombre de personnes, guideet musées non compris )

IINNSSCCRRIIPPTTIIOONNSSAuprès de Marthe, si possibleavant le 1er Mars afin de retenirles places .Arrhes 50 €.MMaarrtthhee MMIICCHHOONN,,1155 rruuee dd’’AAuummoonntt,,1100444400 LLaa RRIIVVIIÈÈRREE DDEECCOORRPPSS,,TTééll..:: 0033­­2255­­7799­­1199­­1100

Marthe

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A partir de 1961, Jean Louis Tar­dieu, effectuant des recherches surles sources de Beaufort avec legroupe spéléo de Beaufort (G.S.B)et le spéléo groupe de l’Auberge deJeunesse de Grenoble (S.G.A.J),pense remplacer l’ornementationcassée du bassin de la place par uneconcrétion que l’on sauverait de «Tende Sup ».En effet, la grotte supérieure deTende, dans les rochers de Chali­mont dominant les gorges de laHaute Bourne (Isère), appelée « LaMerveille » par Bourquin ( inven­taire 1945), possédait de splendidesconcrétions. Hélas, des visiteurssans scrupules, arrachant ou brisantces plantes minérales, ont pratique­ment détruits ces richesses. Seulesles inaccessibles restent en place.En automne 1962 un containeurluge de 2 mètres de long fut trans­porté et tiré au pied du rocher nordde Chalimont par uneEquipe du S.J.A.G de Grenoble. Lemauvais temps n’a pas permis dehisser le containeur jusqu’à lagrotte située dans la falaise.Au printemps 1963, une deuxièmeexpédition permit de ramener unefragile concrétion. Elle fut sciée àbase, enveloppée de chiffons huiléset calée par de la paille et de lasciure dans sa caisse puis transpor­tée au bas de la falaise, acheminéepar des éboulis qu’à la route D 103(prés du pont de la Goule Noire) etensuite transportée à Grenoble pourêtre « armée » et à Beaufort où ellefut scellée sur le fût de la fontainepublique le premier juin.Le lendemain, dimanche de la Pen­tecôte le 2 juin 1963, elle futinaugurée joyeusement par la jeu­nesse beaufortoise et les ajistes gre­noblois.Nous attendions la sortie des of­fices du temple et de l’égliselorsque l’évènement se produisit.Nous venions d’apprendre que l’onn’avait pas invité à cette cérémoniespontanée Mr Henri Morin, maire

de Beaufort, qui avait autorisé lapose et fait effectué les travaux pré­paratoires.Les circonstances étant……..lediscours prévu qui était fantaisisteet d’humour moqueur fut prompte­ment réduit, les remerciements setransformèrent en jumelage desdeux groupes spéléo et la stalag­mite simplement dévoilée.L’effet a été surprenant. ClaudeCouriol en fit un compte­rendu élo­gieux……et la réaction du maire,Mr Morin ne se fit pas attendre enrépondant par une mise au pointdans journal, suite à l’article précé­dent.En octobre 2000, la stalagmite a étédéposée, à la surprise des habitantset passants, de ne plus la voir dres­sée sur l’ancienne fontaine­abreu­voir du village.Elle était fracturée sur un tiers de sahauteur et penchait de plus en plusen perdant des fragments. Amputéede sa base, c’est 15 kg de petits etgros morceaux qu’il fallu coller.La restauration a été terminée auprintemps 2002.Quarante années ont passé de­puis….Admirée, ne sachant pas sielle est stalactite ou stalagmite sansindication précise sinon une plaqueminuscule « Don du S.G.A.J à lacommune de Beaufort », elle n’enreste pas moins un symbole.La décapitation de la fontaine rap­pelait les mauvais souvenirs de1944 et laissait un vide dans le pa­trimoine du village.Cette stalagmite se doit de donnerun sentiment de dignité aux Beau­fortois ; elle est aussi le symbole dela spéléologie beaufortoise : cavitéscomplexes et rivières souterraines ysont présentes, mais là est une autrehistoire.Le 22 juin 1944, au cours d’unbombardement allemand, unebombe de 450 kg tombe sur laplace du village de Beaufort. Elle

ricoche, heurte les maisons,décapite la fontaine et s’immobilisesans exploser.Il s’agit d’une stalagmite de 1mètre 80. Sa particularité est d’êtrefine, pointue et pure en cristaux decarbonate de calcium (calcite) alorsque, généralement ; elles sont tra­pues et arrondies à leur sommet àcause de l’eau carbonatée qui écla­bousse en tombant dessus.Jean­Louis Tardieu, ancien ajistedes années 1954 à 1965, pratiquaitla randonnée pédestre et à ski ainsique la spéléologie avec le groupede Grenoble.

La fontaine à la stalagmite de Beaufort sur Gervanne

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Assemblée Générale de la F.U.A.J. à Paris17, 18, 19 novembre 2006A l’issue de l’A.G. de l’A.A.G.de l’Isère, Paul Bakalénian, Mi­sette Fillon, Jo Machot et GisèleRieux sont allés à Paris à l’A.G.Nationale comme délégués etBéton comme auditeur. Nousnous sommes retrouvés le ven­dredi 17 au soir devant un repasagréable : ambiance chaleu­reuse, retrouvailles de vieux co­pains et copines, rencontres,nouvelles, échanges …Puis au travail dans l’amphi del’A.J. : défrichage, présentationdes thèmes et problèmes,consignes pour le lendemain.Après une bonne nuit, nous nouslançons dans une journée bienremplie.C’est le jour du colloque du50ème anniversaire de laF.U.A.J . Des cars nous em­mènent à l’hôtel de ville de Pa­ris : présentation de la carted’identité et de l’invitation avantde gravir des escaliers impo­sants, d’arriver dans les salonsdorés, peints jusqu’au plafond etde nous asseoir sur des chaises« d’époque », mais assez incon­fortables.Le jeu est de présenter laF.U.A.J. à travers des interven­tions diverses : d’abord une pré­sentation historique par desanciens qui ont vécu l’ajismeavant la F.U.A.J. à l’aide d’unevidéo (vidéo qu’il est possiblede se procurer) ; puis des tablesrondes se succèdent :­­ DDéévveellooppppeemmeenntt dduu rréésseeaauu ddeessAAuubbeerrggeess ddee JJeeuunneessssee.. PPaarrtteenna­a­rriiaatt aavveecc lleess ppoouuvvooiirrss llooccaauuxx eettnnaattiioonnaauuxx..Participants : Léon Bertrand,ministre délégué du tourisme ;Didier Borotra, maire de la ville

de Biarritz ; Jacques Hec, mairede la ville de Genêts ; Laure Le­forestier, adjointe au maire de laville de Rouen ; Daniel Vaillant,maire du 18ème arrondissementDiscussion sur la manière de fi­nancer, ouvrir et améliorer lesAuberges de Jeunesse.­­ EEnnggaaggeemmeenntt ddeess jjeeuunneess aauu sseeiinnddee llaa FF..UU..AA..JJ..Participants : Stéphane Asse­nat, coordinateur de la rencontreinternationale de Paris­Clichy en2005 ; Déborah Rouanet, parti­cipante à la rencontre internatio­nale de Carcassonne en 2006 ;Fanny Rouanet, ambassadrice dela F.U.A.J. au festival pour lapaix de Séoul en 2004 ; An­gélique Leroy, directrice ad­jointe de l’A.J. de Tours ; GillesCantinelli, directeur adjoint del’A.J. de Grenoble­aggloméra­tion ; Sébastien Laperrière, dé­veloppeur de projets au centrenational (2000­2003)Prise de conscience de l’ajismepar des jeunes à travers des en­gagements plus ou moins longs.­­ RRôôllee ddeess AAuubbeerrggeess ddee JJeeuunneesssseeddaannss ll’’éémmeerrggeennccee dd’’uunnee ssoocciiééttéécciivviillee oorrggaanniissééee..Participants : Drazen Gecevic,secrétaire général de l’Associa­tion Croate des Auberges de Jeu­nesse ; Peter Kaiser, président del’E.U.F.E.D., Fédération Euro­péenne des Auberges de Jeu­nesseIls nous parlent de l’apport desA.J. dans la société actuelle etdans leur pays.Un lunch délicieux dans les sa­lons suit ces interventions, un

peu statiques, mais prouvant quel’ajisme est encore vivant, mêmesi c’est autrement.L’A.G. continue l’après­midi,toujours dans les magnifiquessalons ; c’est très agréable detravailler dans de belles salles,dans un bâtiment témoin debeaucoup d’évènements dont lalibération de Paris en 1944.Les cars nous ramènent versl’A.J. dans la circulation densede 18 heures ; les chauffeurssont des as du volant, en plusd’être sympas. Ils vont encorenous le prouver en nous condui­sant vers 19 heures au gymnaseJean Jaurès dans le 19ème.Pourquoi ce lieu ? C’est l’anni­versaire du Front Populaire 70ans ! L’explosion des loisirspopulaires, les 15 jours de va­cances annuelles, les Aubergesde Jeunesse.Un banquet républicain a chauf­fé l’atmosphère avant un spec­tacle dynamique, plein depoésie, de souvenirs, spectacleprésenté par une troupe dequatre chanteuses et chanteurs ettrois musiciens. Les chanteuseset chanteurs se métamorpho­saient selon les chansons avecles accessoires présents sur lascène, appelant le public à parti­ciper : 85 chansons ont été

Auberges d'aujourd'hui

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évoquées, chants populaires, deguinguette, révolutionnaires(dont des chants espagnols).Bien sûr, c’est « Au devant de lavie » qui a clôturé cette rémi­niscence. (Aucune allusion aunon­vote des femmes pendantcette période).Il a bien fallu revenir au bercail,à l’A.J. d’Artagnan dans le20ème.Le lendemain l’A.G. continuaitdans l’amphi de l’A.J. jusquevers 13 heures. Un très bon re­pas clôturait ces journées avantde rentrer dans nos départe­ments.Nous avons pensé qu’un

compte­rendu devait être fait.L’ajisme essaie de ne pas mourirmais il a pris un autre visage quis’adapte à une autre forme devie. Pourtant il ne faut pas ou­blier que c’est parce qu’il y ades foyers, des clubs, desgroupes, que des Auberges deJeunesse existent encore.Gérard, un membre du comitédirecteur, a fait remarquer qu’ily avait peu de jeunes dans le co­mité et que les anciens allaientbientôt disparaître. On pensealors à la conclusion du livre deRené Sédes : « Quand les Au­berges ouvraient toutes lesroutes ». Il décrit mieux que qui­conque l’action des jeunes qui

ont fait l’ajisme et il rappelle lescinq principes de l’ajisme : lalaïcité, la démocratie, la mixité,la gestion directe et l’internatio­nalisme qui implique la luttepour la paix dans le monde.Rappelons également qu’en2009 il y aura 100 ans que Shir­mann ouvrait les écoles auxjeunes qui voulaient voyagermême s’ils n’étaient pas fortu­nés. On ne peut que reconnaîtreque la motion votée à ce 50èmeanniversaire défende lesprincipes ajistes même si c’estavec d’autres mots.

Misette

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In Mémoriam

François Maurenas n'est plus.Rappelez­vous, il était pèr'aub àl'AJ "Regain" dans le Vaucluse. Ala saison des raisins, des grappespendaient de la treille au­dessus denos têtes qund nous prenions notredéjeuner. C'était une des premièresAJ. Elle a disparu, la maison ayantété reprise par les propriètaires.François aimait le cinéma, il décidade faire partager sa passion auxhabitants de la région. Pour cela, ilattela une remorque à sa bicycletteet il embarqua ainsi films et

projecteur. Il parcourut les routesde village en village pour faire ducinéma itinérant.Il a racheté une maison accrochée àla falaise à Saignon. Le rocherservait de banc dans la sallecommune, une source coulait surun rocher plein de fougères dans ledortoir de l'annexe au fond duterrain, terrain sur lequel il avaitconstruit un théâtre de plein air.Mais le cinéma lui tenait à coeuraussi , sur le plateau au­dessus dela maison, il avait créé une salle de

projection avec sièges en bois quise relevaient comme dans lescinémas populaires.C'est grâce à lui que le "PetitColorado" peut­être visité. Il anégocié avec les propriétaires duterrain des anciennes mines d'ocreet a édité des circuits dans cepaysage coloré.Une génération s'en va, l'autrearrive.Amitiés ajistes à la famille.

Misette

François Maurénas

RRoobbeerrtt AAuuccllaaiirree,, ggrraanndd aacctteeuurr ddeell’’hhiissttooiirree ddeess AAJJ,, nnoouuss aa qquuiittttééss !!

RRoobbeerrtt AAuuccllaaiirree eesstt ddééccééddéé llee 1166nnoovveemmbbrree ddeerrnniieerr.. IIll eesstt aalllléé rre­e­jjooiinnddrree sseess aammiiss aauu cciimmeettiièèrree ddeeMMaarriiggnnaacc eenn DDiiooiiss,, vviillllaaggee ddoonntt iillééttaaiitt ttoommbbéé aammoouurreeuuxx eett ooùù jj’’aavvaaiisseeuu llee ppllaaiissiirr ddee lluuii rreennddrree vviissiittee,, iill yyaa qquueellqquueess aannnnééeess.. JJ’’aavvaaiiss eeuu aauuppa­a­rraavvaanntt ll’’hhoonnnneeuurr ddee ll’’eennrreeggiissttrreerrddaannss llee ccaaddrree ddee nnoottrree aaccttiioonn ddeessaauuvveeggaarrddee ddee ““llaa mméémmooiirree aajjiissttee””..DDee llaa mmêêmmee mmaanniièèrree qquu’’iill aavvaaiitt ssuuaaiiddeerr LLuucceettttee HHeelllleerr ddaannss sseess rre­e­cchheerrcchheess ppoouurr ssoonn ““HHiissttooiirree ddeell’’aajjiissmmee eenn FFrraannccee””,, jj’’aavvaaiiss rreennccoon­n­ttrréé uunn hhoommmmee ttrrèèss ccoorrddiiaall,, pprrêêtt ààmm’’iinnttrroodduuiirree aauupprrèèss ddee pplluussiieeuurrssccooppaaiinnss qquuii aavvaaiieenntt ccoommmmee lluuii llaaiis­s­sséé lleeuurr eemmpprreeiinnttee ddaannss ll’’éévvoolluuttiioonnddee nnoottrree mmoouuvveemmeenntt.. CC’’eesstt aaiinnssiiqquuee jj’’aaii ppuu aavvooiirr ddeess rreennddeezz­­vvoouuss

aavveecc PPiieerrrree JJaammeett,, aanncciieenn PPèèrreeAAuubb’’,, cchhaanntteeuurr aavveecc lleess QQuuaattrree bbaar­r­bbuuss,, eett ssuurrttoouutt pphhoottooggrraapphhee dduuFFrroonntt PPooppuullaaiirree ((nn°° 3355 ddee ddéécceemmbbrree22000000)),, MMaaxx DDrroouuiinn,, ll’’aauutteeuurr ddee““MMüüttsseennaapp oouu lleess ffoorrcceennééss ddeell’’eessppooiirr”” ((vvooiirr nn°° 3322 ddee MMaarrss 22000000))oouu AArrmmaanndd BBiiaanncchheerrii,, llee ccooppaaiinnaanniimmaatteeuurr ddee MMoollllaannss aauuxx ccôôttééssdd’’YYvveess RRoobbeerrtt ((nn°°4411 ddee jjuuiinn 22000022)),,oouu eennffiinn MMiirreeiillllee MMiihhaaggee,, aauu ppaar­r­ccoouurrss pprroocchhee ddee nnoottrree JJeeaannnneetttteeSSkkaappoovvsskkii.. DD’’aauuttrreess rreennccoonnttrreessnn’’oonntt ppaass ppuu ssee ffaaiirree mmaaiiss ééttaaiitt bbiieennaammoorrccééeess..CCee ffuutt uunn ccoonnttaacctt ffrraatteerrnneell ooùù llaappéérriiooddee ddeess aannnnééeess 11994400­­4444 ffuuttéévvooqquuééee aavveecc ttoouutt ccee qquu’’eellllee aavvaaiittddee ddiiffffiicciillee ddaannss lleess cchhooiixx àà ffaaiirree..ÉÉttiioonnss­­nnoouuss ccoollllaabboorraatteeuurrss oouu rré­é­ssiissttaannttss ccoonnsscciieemmmmeenntt ?? RRoobbeerrttaavveecc lleess CCaammaarraaddeess ddee llaa rroouutteeaavvaaiitt pprriiss uunn cchheemmiinn mmooyyeenn,, mmaaiissooùù ddeess ccooppaaiinnss aauuttrreemmeenntt eennggaaggéésslluuii ddeemmaannddaaiieenntt ddee ggaarrddeerr ssoonnppoossttee.. EEtt cceelluuii­­ccii nn’’ééttaaiitt ppaass ssaannssrriissqquueess aaiinnssii qquuee nnoouuss ll’’aa rraaccoonnttééFFlloorrééaall DDaabbllaanncc ddaannss nnoottrree nn°°3300..UUnn aauuttrree aassppeecctt ssuurr lleeqquueell RRoobbeerrttmm’’aa ssoouuvveenntt rreellaannccéé ééttaaiitt cceelluuii dduuccoonnttaacctt ddeess aajjiisstteess aavveecc llee mmoonnddeerruurraall.. JJ’’aaii eessssaayyéé dd’’aammoorrcceerr cceetttteerreecchheerrcchhee ddaannss nnoottrree bbuulllleettiinn ppllu­u­ssiieeuurrss ffooiiss ssaannss ggrraanndd ssuuccccèèss,, sseeuullss

nnooss aammiissLLaauuggeerroonnoouussaavvaaiieennttaappppoorrttéélleeuurrccoonnttrri­i­bbuuttiioonn((nn°°3366 ddeemmaarrss22000011)).. IIllffaauuttaauussssii rreelliirree ssoonn éévvooccaattiioonn ddee llaaccrrééaattiioonn ddee ““MMaa bblloonnddee”” ((nn°°4411 ddeejjuuiinn 22000022))..EEnnffiinn,, ccoommmmeenntt oouubblliieerr qquuee ccee cco­o­ppaaiinn,, ddoonntt ttuu vvaass rreettrroouuvveerr llee ppaar­r­ccoouurrss ddaannss lleess ppaaggeess ssuuiivvaanntteess,,ééttaaiitt aauussssii uunn ggrraanndd ppuubblliicciittaaiirree..QQuuii nnee ssee ssoouuvviieenntt ddee ll’’aaiirr qquu''iillllaannççaa ppoouurr llaa ppooiinnttee BBiicc :: ““EElllleeccoouurrtt,, eellllee ccoouurrtt,, llaa ppooiinnttee BBiicc......””LLeess ccooppaaiinnss qquuii aaiimmeerraaiieenntt rreettrroou­u­vveerr nnoottrree aammii eenn vviiddééoo ppoouurrrroonnttbbiieennttôôtt nnoouuss llaa ddeemmaannddeerr.. JJ’’eessppèèrreettrroouuvveerr llee tteemmppss ppoouurr llaa mmeettttrree eennffoorrmmee àà ll’’iinntteennttiioonn ddee ssaa ffaammiillllee eettaaiinnssii ttrraannssmmeettttrree ssoonn mmeessssaaggee.. JJeepprréésseennttee iiccii,, aauu nnoomm ddee nnoottrreeééqquuiippee,, nnooss ccoonnddoollééaanncceess àà ttoouuttee ssaaffaammiillllee..

DDaanniieell BBrreett

Robert Auclaire

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PPeettiittee bbiiooggrraapphhiieeRobert Auclaire, né à Paris en 1913

dans une famille modeste, a tra­vaillé très jeune. Il a découvert lavie dans les livres de son patron,

libraire, mais aussi et bien plus ensillonnant, sac au dos, au hasard

des rencontres, les routes deFrance. Remontant la vallée de la

Drôme en 1939, ii fait étape à l'Au­berge de Jeunesse de Mensac, te­

nue par Georges Maillefaud. Séduitpar le site autant que par l'accueil,il n'ira pas plus loin. Il reviendra

désormais chaque année.En 1941, avec quelques camarades,il remet en route le réseau des Au­berges de Jeunesse, interdit en«zone nord» mais reconnu en«zone sud», qui va permettre pen­dant l'occupation allemande, d'hé­berger des résistants clandestins,d'abriter des enfants juifs, de fairepasser au maquis des jeunes viséspar le S.T.O. .En 1961, Auclaire achète une mai­son à Marignac, où il accueillera entoutes saisons enfants et amis.Parmi eux, Hans Moltrecht, quis'attachera au pays et deviendraplus tard maire de Marignac. Fidèlepour toujours au Diois, Auclaire ademandé à reposer au cimetière deMarignac.JJ’’aajjoouutteerraaii qquueellqquueess rreeppèèrreess ssppéécci­i­ffiiqquueess aauuxx AAJJ ffoouurrnniiss ppaarr RRoobbeerrtt eenn11999988 ::1934 : LFAJ1936 : CLAJ Paris­Sud1938 : Union des Clubs de la Ré­gion Parisienne1941 : Co­fondateur des Cama­rades de la Route et de l’UFAJ àLyon,1945 : Paris Sud1946 : secrétariat d’État à la jeu­nesse1948­1978 : publicitaire (Bic 1951­1955)Comme retraité a fait du soutienscolaire en français, histoire, philo.Se revendiquait comme très àgauche.VVooiiccii eennffiinn lleess qquueellqquueess mmoottss pprro­o­nnoonnccééss ppaarr llee mmaaiirree ddee ssoonn vviillllaaggee,,

HHaannss MMoollttrreecchhtt ::Il y a treize ans, Robert m’a écritune lettre dans laquelle il dit envue d’une inhumation à Marignac,ne vouloir ni prêtre ni maire «èsqualités», mais, je cite,«j’aimerais bien qu’une voix amiebrise le pesant silence de ces mi­nutes­là, et, si tu l’acceptes, que cesoit toi qui dises les quelques motsd’adieu qui permettront aux as­sistants de retrouver la respirationet le sourire ...»Pour moi, il ne s’agit pas d’une de­mande d’un éloge funèbre ­ mais lapreuve d’un souci d’autrui que l’onne lui reconnaissait peut­être pastoujours spontanément... Robertn’avait en rien prévu une assistanceaussi nombreuse, notamment deceux venant de plus loin que deMarignac ou de Die. J’accomplisdonc une promesse faite il y alongtemps, en espérant que nul icin’en prendra ombrage.Personne n’est surpris, je pense,que Robert ait décidé depuis long­temps vouloir reposer ici : son at­tachement au Diois depuis plus desoixante ans, et à Marignac en par­ticulier depuis plus de quarante ansn’est un secret pour personne quil’a vu arpenter sentiers et mon­tagnes du pays.Nous savons tous que la vie de cha­cun a une fin, et sommes néan­moins souvent désemparés lors dela disparition d’un membre de lafamille ou d’un ami proche. Robertpensait depuis longtemps déjà à safin de vie qu’il voulait dans «la di­gnité», et dans nos discussions, ilen manifestait une grande sérénité.Était­elle seulement destinée àconjurer une appréhension devantl’inéluctable ? J’ai tout lieu decroire que c’est certainement la sé­rénité qui l’emporte et que c’est cequ’il voulait que nous éprouvionsdevant sa disparition.PPoouurr tteerrmmiinneerr llee ddiissccoouurrss ddee GGiilllleess,,uunn ddee sseess aammiiss,, rreepprriiss ddaannss llee jjoouur­r­nnaall dduu CCaannttoonn ddee DDiiee..Salut, vieux frèreRobert AUCLAIRE a été inhumé lemercredi 22 novembre au cimetièrede Marignac.Ses huit enfants et de nombreuxproches et amis entouraient sonépouse, Christiane, qui l'a fidèle­ment accompagné dans ces der­nières semaines où la maladie

prenait le dessus. Merci Christianede l'avoir fait pour nous.Tu vas me manquer, vieux frère. Tum'as vu naître. Quarante ans nousséparaient. Les chemins de Justin,du St Genix, Chabrinel et les Écon­dus, le plateau de Solaure, Glan­dage et Combeau, sont autant desouvenirs de balades agrémentéesde longues discussions philoso­phiques, et de grandes engueulades.Les levers de soleil sur Glandasseou ses falaises dorées le soir venu,sont autant de repas pris sur la ter­rasse de cette grande demeure duMoulin dont la porte était toujoursouverte. "C'est une maison bleue,adossée à la colline, on y vient àpied .... " chante M. Leforestier.Toutes générations confondues,nous en avons bien profité. Il fautdire que tu n'as pas fait les choses àmoitié. Huit enfants qui ont au­jourd'hui entre 25 et 70 ans sont lefruit de trois des quatre unions quiont jalonne ta vie: Bertille, Fran­çoise, Catherine, Jean­Pierre, Phi­lippe, Nicolas, Alice et Amédis.Pour la première fois, ce mercreditous réunis. Tous "tombés toutjeunes dans la potion magiquedioise " nous tâcherons, c'est pro­mis, de faire partager à d'autres lepays et lés gens que tu nous a faitdécouvrir et, pour certains, aimer.Vieux frère, tu vas nous, tu vas leurmanquer.

GillesEEnnffiinn lleess ccooppaaiinnss ppoouurrrroonntt ssee rre­e­ppoorrtteerr àà ““ll’’HHiissttooiirree ddeess AAJJ eennFFrraannccee ddeess oorriiggiinneess àà llaa LLiibbéérraattiioonn((11992299­­11994455))”” ddee LLuucceettttee HHeelllleerr,,ddoonntt llaa nnoouuvveellllee iinnttrroodduuccttiioonn rraap­p­ppoorrttee llaa ppllaaccee pprriissee ppaarr RRoobbeerrtt ddaannssccee ttrraavvaaiill ::CCoommmmeenntt oouubblliieerr cceettttee pprreemmiièèrree rreen­n­ccoonnttrree aavveecc RRoobbeerrtt AAuuccllaaiirree ddaannss uunnrreessttaauurraanntt ooùù jj''ééttaaiiss ttoouuttee ooccccuuppééee àànnootteerr llee fflloott ddee sseess rrééfflleexxiioonnss pprrééa­a­llaabblleess àà ll''éémmeerrggeennccee ddee sseess ssoouuvveenniirrss !!SSoouuddaaiinn,, iill pprroonnoonnççaa llee mmoott ccaammaarraaddeedd''uunnee vvooiixx ooùù iimmppeerrcceeppttiibblleemmeenntt jjeesseennttiiss uunnee éémmoottiioonn ppaarrttiiccuulliièèrree ;; jjee lle­e­vvaaii lleess yyeeuuxx eett ssaaiissiiss ddaannss ssoonn rreeggaarrdduunn eennvvooll ddee lluummiièèrree.. JJee lluuii ddeemmaannddaaiiccee qquuee rreepprréésseennttaaiitt ccee mmoott ddaannss ll''iiddééo­o­llooggiiee aajjiissttee.. LLee cchheemmiinn ddéécciissiiff dd''uunneessoolliiddee aammiittiiéé qquuii dduurree jjuussqquu''àà aau­u­jjoouurrdd''hhuuii eesstt ppaarrttii ddee llàà..

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Instits dans la guerre d'AlgérieAjisme et Société

SSuurr llaa ssuuggggeessttiioonn ddee nnoottrree cco­o­ppaaiinn PPaauull CCoouuzzoonn dd''AAnnnneeccyy,,jj''aavvaaiiss ddeemmaannddéé,, ddaannss nnoottrree nnu­u­mméérroo 3366,, aauuxx aajjiisstteess qquuii aavvaaiieennttvvééccuu llaa ddoouulloouurreeuussee eexxppéérriieenncceeddee llaa gguueerrrree dd''AAllggéérriiee ddee ttéémmooi­i­ggnneerr eett cceellaa ssaannss rrééssuullttaattss.. LLeelliivvrree ddee RReennéé SSeeddeess mmoonnttrree qquueecceellaa nnee ffuutt ppaass ssaannss rrééppeerrccuus­s­ssiioonnss ssuurr llee mmoouuvveemmeenntt aajjiissttee..PPeerrssoonnnneelllleemmeenntt,, bbiieenn qquu''aayyaannttéévviittéé ddee mmee ttrroouuvveerr ccoonnffrroonnttéé ààuunn aappppeell ""ssoouuss lleess ddrraappeeaauuxx""qquuee jj''aapppprrééhheennddaaiiss,, cceettttee ppéérriiooddeemm''aa mmaarrqquuééee aavveecc llaa pprréésseennccee ddeeccooppaaiinnss aallggéérriieennss ppaassssaanntt ddaannssnnooss AAJJ eett qquuii ss''yy sseennttaaiieenntt àà ll''aab­b­rrii,, oouu ppaarr llee mmiilliittaannttiissmmee dd''uunnCChhrriissttiiaann MMéélleett,, ttrrèèss pprroocchhee dduuRRéésseeaauu JJaannssoonn.. JJ''yy rreevviieennss iicciiaavveecc cceett aarrttiiccllee ttiirréé ddeess ""IIddééeess eennmmoouuvveemmeenntt"",, llaa rreevvuuee ddee llaaLLiigguuee ddee ll''EEnnsseeiiggnneemmeenntt,, eessppé­é­rraanntt qquuee cceellaa ssuusscciitteerraa qquueellqquueessrrééaaccttiioonnss ddeess lleecctteeuurrss..

DDaanniieell BBrreett mmaarrss 22000066La guerre d'Algérie est­elle fi­nie? Elle continue commeguerre de mémoires. L'article 4de la loi du 23 février 2005 pré­tend imposer d'enseigner « lerôle positif » de la colonisation.L'école a souffert de cette guerrequi a poussé à l'extrême les ten­sions entre universalisme etconflits coloniaux.Alors que la colonisation et lesdécolonisations, ces passés quipassent mal, prennent une placecroissante dans notre mémoire,alors qu'ils représentent un enjeuconsidérable pour l'enseigne­ment, on parle peu de la Laïqueet des instituteurs dans cette af­faire.Pourtant, ils y ont été impliqués.La guerre commence par des ac­tions du F.L.N. le 1" novembre

1954, dont l'une se solde par lamort d'un jeune instituteur. Le15 mars 1962, quand cetteguerre touche à sa fin, l'O.A.S.assassine six responsables descentres sociaux­éducatifs créés al'initiative de Germaine Tilliontrois Algériens, dont l'écrivainMouloud Feraoun et un catho­lique Salah Ould Aoudia, et troisFrançais. Par décision de JackLang, une salle leur est dédiéeau ministère de l'Éducation na­tionale. Si le F.L.N. a déploré lemeurtre du 1" novembre 1954,qui dépassait ses directives, ducôté des tenants de l'Algériefrançaise, aucun regret. Chaqueannée, l'organisateur de cesmeurtres, responsable demilliers de morts, Roger De­gueldre, est commémoré commehéros des rapatriés

VViioolleennccee eett FF..LL..NN..C'est en partie le mort du 1" no­vembre 1954 qui explique l'atti­tude des syndicats enseignantsenvers le F.L.N.. « L'Aurés est etrestera longtemps le lieu de pré­dilection d'hommes qui ont éta­bli leur hiérarchie des valeurs entète de laquelle ils placentl'arme; il est et restera égalementle lieu de prédilection des ban­dits de droit commun ou desbandits d'honneur (cela n'a riende romantique) », affirme DenisForestier dans L'enseignementpublic (juillet­août 1955). Plusprofondément, la vision très né­gative de l'islam dans la culturelaïque française explique le longrefus d'une partie de la gauchede voir dans le F.L.N. le re­présentant du peuple algérien. «[...] On a peut­être dans ce paysplus dépensé dans le passé a es­sayer de s'acquérir la collabora­

tion de chefs religieux que l'on ainvesti en faveur d'une néces­saire évolution qui, pour avoirété freinée, a conduit à une im­passe... Dans la lutte que mènentprésentement les fellaghas, il y aune part importante de mystiquereligieuse... Le code des instruc­tions militaires des hors­la­loicommence par cette invocation:Au nom d'Allah ». La formulerésume bien l'attitude des syndi­cats enseignants. Dans cette atti­tude, il faut aussi faire sa part àune sensibilité nationale mise àvil par l'Indochine et Suez, à laguerre froide. On a encore insuf­fisamment étudié ces problèmes.Il faut aussi ne pas se cacher laviolence du F.L.N. contre les co­lons, mais également dans sa so­ciété, et le poids d'une religiositépopulaire intolérante utilisée parles nationalistes. Mouloud Fe­raoun l'a dit dans son journalavec son esprit voltairien. « Lesprétentions des rebelles sontexorbitantes, décevantes, ellescomportent des interdits detoutes sortes, des interdits dictéspar 1e fanatisme le plus obtus, leracisme le plus intransigeant, lapoigne la plus autoritaire... Dé­fense de faire appel au toubib(?), a la sage­femme (?), aupharmacien C?). Et puis, il fautrecevoir selon notre traditionhospitalière nos braves invitésqui prennent des allures de héroset d'apôtres tout comme lesgrands saints de l'islam d'illustremémoire... Il ne reste auxfemmes qu'a youyouter avecentrain en l'honneur de la nou­velle ère de libération quisemble pointer pour elles a l'ho­rizon qui barre inexorablementnos montagnes sombres » (8 no­vembre 1956).

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IIddééaauuxx éémmaanncciippaatteeuurrssLa situation coloniale et laguerre d'Algérie n'ont donc pasla simplicité à quoi les réduit unanticolonialisme manichéen etaujourd'hui anachronique. Sil'École a été l'un des moyens dela conquête des âmes, de l'assi­milation, elle a véhiculé aussides idéaux émancipateurs. Fe­rhat Abbas, qui sera président dugouvernement algérien, a dit sonenthousiasme au récit des ex­ploits des soldats de l'An 2.. LaLaïque a ouvert à la minoritéd'enfants qui ont pu en bénéfi­cier (15 % dans les années 1950)un monde nouveau. La colonisa­tion a été un phénomène ambi­gu, comme l'a été l'attitude descolonisés envers elle. ils­ne sesont pas limité au refus de « nosancêtres les Gaulois s, ils ontemprunté, adapté, réinventé àpartir des chocs culturels.L'École normale était ­disait Fe­raoun un peu naïvement ­le mo­dèle de la « communautéfranco­musulmane » à générali­ser entre les populations d'Algé­rie. Elle a formé des hussards dela République.Dans les années 1920 et en 1944encore, Lisette Vincent doitimposer des enfants « arabes »aux côtés des petits français etespagnols de sa classe. Ce par­cours atypique la conduit versFreinet, vers le Front populaire,l'Espagne républicaine, la Ré­sistance, vers le PC, puis hors deses rangs. En juin 1956, ellesigne avec quelque dizaines decollègues un appel à rallier l'in­dépendance de l'Algérie, d'uneAlgérie où les Européens au­raient leur place. Tollé dans laréunion du SNI, expulsion versla métropole. En 1962, elle

prend la nationalité algérienne,mais en 1976, elle quitte de nou­veau une Algérie qui n'était pluscelle rêvée sous l'Empire.Échec donc? Échec relatif! Ilreste de tout cela un métissagefranco­algérien. C'est la Laïquequi a créé Camus, fils d'unefemme de ménage quasi illet­trée, qui ne pouvait pas lire sonfils. Il l'a rappelé en rendanthommage à son instituteur. Au­jourd'hui, les Algériens, avecraison, intègrent le prix Nobeldans leur patrimoine. La languefrançaise est le « butin de guerre» raflé à l'école par Kateb Ya­cine, un des grands écrivains duXXe siècle. C'est dans cettelangue que s'exprime la généra­tion de romanciers des années1950, qui appartiennent àl'histoire des deux pays.L'histoire des « maîtres d'école »mérite d'être mieux connue, elleappartient elle aussi aux deuxpays.

Claude Liauzu

EEnnsseeiiggnneerr lleess ddrraammeess dduu ppaassssééComment aborder en classe dessujets très sensibles do l'histoire

du XXe siècle en conciliant tra­vail historique et prise encompte de la mémoire? Les en­seignants se posent cettequestion tout particulièrementsur l'extermination de juifs d'Eu­rope, la guerre d'Algérie et lapolitique coloniale de la France.Comment, alors que l'actualités'imbrique à l'histoire, refuser laconcurrence de mémoires etsensibiliser les élèves sans se li­miter à la déploration ? Com­ment respecter le caractèreunique de l'événement en l'ins­crivant dans l'histoire euro­péenne sans le banaliser ?Comment déjouer les simplifi­cations, les abus de langage etconstruire cette indispensablecapacité à exercer un regard cri­tique sur le monde et sonhistoire ? Comment l'enseigne­ment des drames du passé peut­il contribuer à l'élaboration d'unemémoire commune à tous lesfrançais de toutes origines?

LES IDÉES EN MOUVEMENTLE MENSUEL DE LA LIGUEDE L'ENSEIGNEMENT­N°132

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Le Front Populaire (suite)

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CChheezz lleess ccrrooyyaannttssPendant des siècles, les religieuxont séparé les sexes. Garçons etfilles ne devaient pas se rencon­trer. Ils les ont cloîtrés ensombres pensions, éduqués dansde tristes écoles. Les rencontresétaient synonymes de péché. Lafemme c’était Satan, la tenta­trice, le démon de la chair. Lesbals étaient très mal vus des cu­rés !Un jour ils les sortaient de leurtour, pour les marier. Parfois, lesparents décidaient du conjoint !Et voilà deux inconnus, ignoranttout l’un de l’autre qui allaientpasser ensemble une vie entière.Les distractions du coupleétaient aussi séparées. Le bien vuétait la femme au foyer sansgrand contact avec les loisirsmasculins. En général l’Hommeles passait avec ses copains : aucafé autour de gros rouge, auxcartes, aux boules, ou c’était :foot, rugby, pêche, chasse, boxe,vélo, fanfare.

EEtt llaa mmiixxiittéé eesstt aappppaarruueeDans les Mouvements laïcscomme les Auberges de jeunesse

et les Amis de la Nature, en 1936puis 45, les jeunes se sont ruésvers les loisirs de plein air. Toutnaturellement garçons et fillesles ont pratiqués ensemble, par­tageant côte à côte les mêmes ac­tivités. Ils y ont appris à seconnaître, à se tutoyer et ont dé­couvert la mixité. En short, lesfilles ont bravé le qu'en dira­t­on. Avec les gars, elles ont cra­pahuté, escaladé, nagé, fait duvélo. En commun, ils ont ap­précié la Nature, les joies ducamping, du bivouac, desveillées autour du feu. Pour im­planter les premières AJ "trèsrustiques", comme les gars, ellesont peint, pelleté, bricolé, amé­nagé.

Alors elles, sont devenues plussportives, plus débrouillardes.Les gars qui les aidaient quandelles étaient fatiguées, ont aussisoigné leur apparence, amélioréleur langage, accepté leurs dif­férences.Mais dans l’ambiance très tradi­tionnelle du siècle dernier, quede refus formels, que de discus­sions orageuses les filles ont af­frontées. Les parents affectés àl’idée que leur chère enfant vou­lait découcher et dormir dehorsavec des garçons imaginaient lespires catastrophes. Mais en géné­ral avec beaucoup de passion,face à beaucoup d’affection, ellesréussirent à les convaincre. Ilsleur firent confiance et ellesfurent respectées. Elles revinrentdes sorties épanouies et heu­reuses.Ces demoiselles, employées, étu­diantes, institutrices, tra­vailleuses aussi accueillaient encamarade les jeunes prolos issusdes caravanes ouvrières. Elles lestutoyaient, leur souriaientcomme aux autres. Alors quedans la vie courante ils ne se se­raient pas adressé la parole.

FFiinn ddee llaa ggrrèèvveessuurr llee ttaass :: lleess

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Regards sur l'ajisme hier et aujourd'hui n°59 ­ Décembre 2006 ­ page 13

Annonce et Mémoire ajisteNotre ami, Marcel Legrand, qui fut un des res­ponsables du groupe de Clichy qui gérait l'AJ deMonneville dans l'Oise, aimerait retrouver des co­pains de cette époque (1950­60). On peut lejoindre sur le net à l'adresse suivante : mmaarrcceellllo­o­ggrraannddee aarroobbaassee oorraannggee..ffrr, ou en lui écrivant enDordogne : MMaarrcceell LLEEGGRRAANNDD 4466222200 PPRRAAYYS­S­SSAACCMarcel qui a trouvé notre adresse grâce à des re­cherches sur l'internet, a aussi compris la missionqui m'avait été confiée de récupérer les documentsrelatifs à l'histoire des auberges des jeunesse. Il va

ainsi nous faire parvenir en particulier des exem­plaires du bulletin "Où vas­tu ?" publié par legroupe de Clichy. Cela me donne l'occasion derappeler aux copains que je continue cette missionet j'invite ceux qui se posent la question du devenirde leurs archives à prendre contact avec moi. Lesdocuments une fois répertoriés seront confiés auMusée de l'Education qui a accepté de les recevoir.Voir notre bulletin 41 de juin 2002.

Daniel Bret (tél : 04 79 88 21 32) ou par internet :ajanciens arobase free.fr

LLaa jjooiiee dd’’êêttrree eennsseemmbblleePour nous quel plaisir c’était que de passer desjournées entières avec e belles filles, saines,joyeuses, dynamiques, naturelles. Des filles avecqui on jouait, chantait, chahutait, dansait le folk­lore. Avec qui on cherchait le ravito rare, préparaitles repas au feu de bois. Des repas où il y avaittrès peu à manger mais où tout était partagé et quiétaient si joyeux. Je suis sûr que si nous étions trèsheureux d’être avec elles, elles aussi étaient raviesd’être avec nous dans une sorte d’amitié affec­tueuse.Mais surtout n’allez pas croire ce que disaient lescurés. C’étaient des copines, avec qui le flirt étaitbanni, les dortoirs séparés et les écarts sanction­nés. Cette révolution a beaucoup fait jaser dans leschaumières paysannes, mais elle a fait avancerbeaucoup de choses. Cette mixité a été reprise

dans les Mouvements de Jeunesse, l’Enseigne­ment, les Associations. Elle a aussi aidé à l’éman­cipation des femmes. Enfin se connaissant bien,les copains se sont presque tous mariés entre eux.

Ils avaient le même idéal, les mêmes loisirset ils ont connu très peu d’échecs.En conclusion, notre jeunesse dans cespériodes héroïques de 1936 et 45 aura étéun grand bonheur. Nous nous en réjouis­sons encore quand nous l’évoquons dansnos rencontres et rassemblements. Alors ungrand merci à nos parents qui nous ontpermis d’en bénéficier.Georges Douart, fils d’un gréviste de 1936,d’un meneur syndical licencié en 1939 puisd’un Résistant déporté en 1942.Auteur des Civils sous l’Occupation.

AA llaa ppêêcchhee ppeennddaanntt cceess sseemmaaiinneess ddeess ddeeuuxxddiimmaanncchheess ((WWeeeekk­­eenndd))

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Regards sur l'ajisme hier et aujourd'hui n°59 ­ Décembre 2006 ­ page 14

Retour des "Alpes­Ajistes"Notre ami Jacques Cogez vient de me faire par­venir tout un paquet de revues ajistes anciennes :numéros du "Cri des Auberges" de 1938 à 1939, de"Routes" de 1942­44 et de "Grand'Routes" de1946. Toute une épopée se cache derrière ceslignes. J'ai retenu pour vous l'exemplaire numéro 1d'Août 1945, du Bulletin régional des Auberges dejeunesse de... la région Alpes appelé ""Alpes­Ajiste" non sans humour. Je reprends ci­dessous lepremier article qui m'a beaucoup impressionné,moi qui ait connu Jo Dépouly à une époque où iln'y croyait guère plus. J'ai trouvé ici un copain qui,de manière incisive, essaie de redonner auxgroupes de l'époque un dynamisme qui sembles'être perdu. Le chemin du plein­air est montrécomme une priorité intransigeante. Cela expliquesans doute pourquoi dans les années cinquante, dixans plus tard, au moment où j'entre aux A.J., Jo estdéjà un membre important du CAF de Chambéry,et du Secours en montagne par la même occasion,alors que les groupes ajistes savoyards attendrontle travail de fond et enthousiaste de ChristianMélet pour se relancer avec de nouveaux jeunes àMontmélian, Albertville, St Jean de Maurienne etChambéry bien sûr.Les autres articles évoquent une sortie de Pente­côte à Chamonix sous la plume de Dédé d'Annecy(de qui s'agit­il ?), Georgette de Chambéry nousaide à saisir les différences entre CAMARADE­RIE et AMITIÉ. Son article comporte un encart in­vitant les copains à la Solidarité pour les ajistesdéportés qui rentrent. C'est Odile FOUDRAL,

d'Annecy, qui collecte les fonds. René Holvoet, deCluses, que nous avions déjà présenté comme res­ponsable technique "montagne", nous parle de"l'Ajisme et la natation", apprentissage importantpour tous les ajistes ! Il présente le crawl, abordele problème des congestions, il termine en mettanten cause le maillot de bain complet des femmes, etsouhaite qu'elles puissent, comme les hommes,avoir un équipement plus léger. Un peu plus loin,le journal cite l'appel de Geo Vincent, du MUAJ deLoire Inférieure, à radier les porteurs d'armes desA.J. (FFI) et demande aux copains ce qu'ils enpensent. La culture populaire est vue comme révo­lutionnaire par Yves Mairot se référant à JoffreDumazédier. L.J. s'interroge sur Antifacisme ouRéaction... "marchons sans hésiter" pour le frontuni des travailleurs antifacistes. René H. de Clusesévoque le curé de Mont Saxonnex interdisant auxenfants de se déshabiller pour la vaccination, parpudeur. J. Arlhac, de Praz­Coutant, se prononcepour une société nouvelle donnant "le Droit à laVie" où on ne "crèverait" pas dans une sociétéd'abondance. Francette de Grenoble voudrait queles copains sachent "Apprendre seul" en secultivant à même la vie. Et puis ce sont des articlescourts : les subventions trop importantes desChantiers de jeunesse, une citation du bulletin desNormands sur un séjour à la Clusaz, de "Routesd'Auvergne" sur la fraternité tolérante dans la di­versité, l'annonce d'une revue "Jeune­Savoie", S.Delhaye propose le feu polynésien, MauriceDésaire d'Annecy invite au cyclotourisme. Enfin,en dernière page on passe en revue la vie desgroupes : Annemasse, Thonon, Cluses, St Jeand'Aulph, St Hilaire du Touvet. Le gérant estGeorges Mallinjoud d'Annecy, et le journal "entiè­rement exécuté par des ouvriers syndiqués" del'imprimerie coopérative de la Vallée de l'Arve àBonneville.Je terminerai en invitant les copains à faire commeJacques en me faisant parvenir tous leurs docu­ments relatifs à l'histoire des A.J. avant qu'ils nepassent à la poubelle, pour que nous puissions lesconfier au Musée de l'Éducation comme nousl'avions indiqué dans notre numéro 41 de juin2002.

Daniel BRET

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Regards sur l'ajisme hier et aujourd'hui n°59 ­ Décembre 2006 ­ page 15

IILL FFAAUUTT SSAAUUTTEERR......Je reprends à dessein le titre d'unarticle paru dans « Routes » l'andernier, à propos des caravanes. Etc'est un peu à leur intention que cetarticle est écrit. De nombreuxgroupes de la région des Alpes ontl'air de s'être assoupis. On croirait,en les voyant vivoter, que l'ajismeest passé de saison. On a hontequand on revoit enfin des cama­rades prisonniers libérés, de leurdire: « Et oui, mon vieux, la groupene vit pas, les copains sont éteints». Eux qui reviennent avec leur foiajiste de 1939. Il faut se secouer etmordre dans le concret.L'ajisme c'est l'organisa­tion des loisirs, c'estd'abord la vie de plein air.Le groupe doit donc sortir.Il faut vider impitoyable­ment les copains qui nesortent pas, le groupe n'yperdra rien. A l'assembléerégionale, nous avons ad­mis la principe d'une sortieobligatoire par mois.Soyons intransigeants, saufcas d'espèces fort rares.Le groupe doit se dévelop­per, organiser sa propa­gande. Ce n'est pas vivreque se compter sept co­pains, toujours les mêmes,durant un an. Dans toutesles régions de France, lesgroupes prospèrent. Dansles Alpes, la Haute­Savoie nousdonne l'exemple. Au boulot, donc.Au début, n'ayons pas trop d'ambi­tion : plein air, chants, danses,quelques discussions. Attendonsque le groupe soit mûr pour faire del'éducation sociale plus approfon­die. Il faut regarder autour de soi, etpuisque certains jeunes ne vien­dront jamais à nos groupes, mont­rons leur le chemin du plein air. Telest le but des Caravanes ouvrières.

il y a dans ta ville une usine, unatelier important. Entre en relationsavec la Commission des Jeunes duSyndicat et organise pour le di­manche une sortie avec eux ; peud'ajistes pour encadrer la sortie (2 à3) afin de ne pas noyer les ouvriers.Que chaque groupe étudie la possi­bilité d'organiser une caravane dehuit jours dans une auberge ; rete­nez votre auberge dès maintenant,recherchez les éléments de votrecaravane (recrutement de jeunes),adressez­vous aux syndicats, direc­tions d'usines, mairies, etc... pour lefinancement de la caravane, car ilne faudra pas demander plus de 30

fr. par jour aux jeunes ouvriers etouvrières. Pensez au ravitaillement,aux excursions, aux chants, auxveillées, et... si le groupe n'a pas lestrois ajistes nécessaires pour menerla caravane, d'autres groupes pour­ront le dépanner. Si le groupe veutêtre subventionné par le centre poursa caravane, qu'il envoie au plus tôtla programme et un budget de pré­vision. Si nous ne réussissions pas,sur le plan régional, à monter

quelques caravanes, ce serait don­ner une bien piètre idée de notreforce, de notre dynamisme. Char­gez un copain dans le groupespécialement de la question cara­

vanes et écrivezmoi.J'en arrive à la

Solidarité. Dansd'autres ré­gions, les co­pains donnent20 fr. par moisà une caisse desolidarité dontle but est de se­courir effective­ment les ajistesprisonniers etdéportés, dansle besoin à leurretour. Que tousles groupestrouvent de l'ar­gent de quelquefaçon que cesoit. Que les

copains organisent l'accueil d'un ouplusieurs ajistes durant un certaintemps.Camarades, voilà des tâchesprécises. Au travail donc, et,d'abord, répondez aux circulairesdu centre sur les relais et chantiersajistes que vous lancez, remplissezles fiches qu'on vous envoie. Faitesdu travail sérieux !

Jo DEPOULY.

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SSoommmmaaiirree ddee ccee nnuumméérroo 5599Editorial et prochaines rencontres p.1Vie Anaaj Rhône­Alpes

Compte­rendu du CA de l'AJ d'Echirolles p.2Crêpes à l'Aj d'Echirolles p.3Sortie et AG à l'AJ des Echandes p.3Le "parc régional de la forêt d'Orient" p.4La fontaine de Beaufort sur Gervanne p.5

Auberges d'aujourd'huiAssemblée générale de la FUAJ à Paris p.6­7

In MemoriamFrançois Morénas p.8Robert Auclaire p.8­9

Ajisme et SociétéInstits dans la guerre d'Algérie p.10­11Le Front populaire (suite) p.12­13Annonce et Mémoire ajiste p.13Retour des "Alpes­Ajiste" p.14­15

RREEGGAARRDDSS ssuurr ll''AAjjiissmmee hhiieerr eett aauujjoouurrdd''hhuuiiExpéditeur :

Anaaj Rhône­Alpes (chez Nicole WohlschlegelLe Chuzet, 38 320 Brié et Angonnes)

BULLETIN D'INFORMATION N°59décembre 2006

publié parLES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA REGION RHONE­ALPES

Numéro CPPAP : 0303 G 80475Numéro ISSN : 1629­0380

Siège social: AnAAJ Rhône­Alpes,Auberge de Jeunesse, 10 avenue du Grésivaudan

38 130 EchirollesPrésident, Directeur de publication :

Georges RIEUXRédacteur en chef :

Nicole WOHLSCHLEGELTrimestriel tiré à 300 exemplaires

AA uu tt oo cc oo ll ll aa nn tt ss AA nn aa aa jj

Autocollants vitrophanie : à coller àl'intérieur d'une vitre de voiture, etc...

L'original en couleur fait 8.5cm de diamètre.Voir bon de commande.

Merci aux nombreux copains qui ont

pensé à leur cotisation et abonnement, ce

qui nous permet de continuer le journal

dans de bonnes conditions.

Merci également à tous ceux qui nous

envoient des articles à publier. Nous leur

demandons simplement, dans la mesure

du possible, de joindre des photos

originales afin que la qualité soit

meileure, ou bien par internet chez ma

fille :anne.faivre­[email protected]

encore merci,Nicole