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A g e n c e 20 Numéro spécial BATIMAT 2007 Réhabilitation et développement durable • Ministère • Centre de recherche • Bureau d’Etudes • Entreprises • Artisans • Banque Mesures et démarches Solutions Points de vue

Réhabilitation et développement durable - AQC · durable • Ministère • Centre de recherche • Bureau d’Etudes • Entreprises • Artisans • Banque Mesures et démarches

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20 € N u m é r o s p é c i a l B A T I M A T 2 0 0 7

Réhabilitation et

développement

durable

• Ministère• Centre de recherche• Bureau d’Etudes• Entreprises• Artisans• Banque

Mesures et démarches Solutions Points de vue

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 1

Editop. 3 « Des actions adaptées à l’existant » par Marc Ducourneau

Les points de vuep. 6 Alain Jacq, DGUHCp. 7 Marc Colombard, CSTBp. 8 Patrick Marchal, Bureau d’Etudes Sigmap. 9 Jean-Pierre Roche, FFBp. 10 Jean-Marie Carton, Capebp. 11 Catherine Becquaert, BTP Banque

Mesures et démarchesp. 14 La réglementation thermique et l’existantp. 16 Diagnostic énergétique : des attentes fortes,

des interrogations à dissiperp. 20 Les tarifs de rachat du photovoltaïque

devraient faire décoller le marchép. 21 Crédit d’impôt et développement durablep. 23 Le COS pour la maîtrise de l’énergie p. 25 Un label Effi nergie® pour des bâtiments rénovés

basse consommation p. 27 OPAH, OPATB : deux outils pour les collectivités locales

SolutionsIsolationp. 33 Isolants thermiques en réhabilitation,

les évolutions depuis deux ansp. 38 Une réhabilitation de bureaux très performantep. 42 Isolation par l’extérieur pour un bâtiment classép. 45 Isolation sous vide : des performances très élevées,

mais un risque à l’usage

Ventilationp. 47 Ventilation : lutter contre l’humidité,

améliorer la qualité de l’air, économiser l’énergie

Eclairage p. 50 Rénovation de l’éclairage, des économies sur tous les plansp. 54 Amener l’éclairage naturel en rénovation

Chauffagep. 56 Géothermie : des générateurs adaptés à l’habitat ancienp. 58 Forage sur nappe, plancher chauffant et radiateurs

haute températurep. 62 Des rendements de plus en plus convaincants en aérothermiep. 64 Aérothermie intégrée en plafond pour appartements haut de gammep. 66 La microcogénération, une solution porteuse dans le tertiairep. 68 Le développement du chauffage au bois passe par l’automatisation

Menuiseries p. 70 Menuiseries : un rôle crucial en rénovation Batimat

p. 73 Batimat 2007 : priorité au développement durable, à la sécurité et à la rénovation

Sommaire

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les points de vue

Les applications• Reprise en sous œuvre totale

ou partielle

• Amélioration des solsavant construction ou réhabilitation par compactage statique, et/ou traitement dans la masse

• Stabilisation des avoisinants

• Stabilisation des fouilles en déblai

• Stabilisation, relevage et traitement des phénomènes de pianotage de dalles

• Comblement des cavités et traitement des décompressions ou remblais associés

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Les Agences en France

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les points de vue

Le numéro spécial Qualité Constructionest édité par l’Agence Qualité Construction.

Celle-ci regroupe toutes les professions de la

construction autour d’une même mission :

améliorer la qualité de la construction et réduire la sinistralité dans le bâtiment. Son statut associatif est le garant

de son indépendance.

Agence Qualité Construction

9, boulevard Malesherbes, 75008 PARIS

Tél. : 01 44 51 03 51 - Fax : 01 47 42 81 71

[email protected]

DirectionDirecteur de la publication : Yves Le Sellin

Directeur de la rédaction : Marc Ducourneau

RédactionRédactrice en chef : Gaëlle Darchen

[email protected]étaire de rédaction : Nawel Kajeiou

[email protected]édacteurs :

Patrick Barbier, Alain Durand,

Gérard Guérit, Pascal Poggi

Photographe :

Dominique Guillemain d’Echon (Photophore)

Conseils techniquesGodlive Bonfanti

[email protected]édéric Henry

[email protected] Vergne

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Communication/Promotion Rose-Marie Favier/Muriel Trzcionka

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Numéro spécial : 20 €

Abonnement : 66 € les 6 numéros (1 an)

108 € les 12 numéros (2 ans)

Commission paritaire n° 0610 G 86720

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Imprimé à 15.000 exemplaires par

Abaco : ZA du Chemin de Messines

59350 Saint-André

édito

Des actions adaptées à

l’existant

Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 3

Après la RT 2005 dans le neuf, la réglementation visant l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments existants a commencé à se mettre en place (décret du 19 mars 2007, complété par deux arrêtés dont l’un en préparation).

La fi nalité dans le neuf et l’existant est la même : la réduction par quatre des émissions de CO2 à l’horizon 2050 dans le secteur du bâtiment. L’action dans l’existant est incontournable : quasiment 31 millions de logements

dont les deux-tiers construits sans réglementation thermique, plus quelque 850 millions de m2 de locaux tertiaires…

L’amélioration énergétique du bâti existant met en exergue des paramètres économiques, juridiques, techniques, pédagogiques… spécifi ques. D’abord, l’énorme volume du parc pose la question de la main d’œuvre disponible, donc de l’accélération de son recrutement, de sa formation. Il pose également la question de l’impact fi nancier dans le parc collectif et dans le tertiaire. Hors cette échelle macroscopique, le problème du coût se pose aussi pour les particuliers qui ne peuvent pas forcément subir l’investissement lié à une réhabilitation énergétique, non budgétée.

Coté technique, les produits ou systèmes liés au développement des énergies renouvelables existent. Dopés par la RT 2005, ils vont se développer, et les corps d’état mènent une démarche de mutualisation, ce qui profi tera à la réhabilitation. L’enjeu technique est ailleurs dans l’existant : ne pas générer de nouvelles formes de sinistralités par la cohabitation de ces produits ou systèmes avec ce qui constitue déjà le bâti. Ce qui suppose avant tout un niveau poussé d’analyse et d’expertise préliminaires pour réussir l’intégration de nouveaux procédés dans des structures qu i n’ont pas été conçues pour les recevoir.

Ces quelques paramètres supposent des démarches et des solutions à adapter en conséquence. La France commence à réglementer, et les travaux du Grenelle de l’Environnement devraient infl uer sur le rythme de progression. Elle applique parallèlement une politique d’incitation fi scale, basée sur la prise de conscience collective et l’engagement citoyen. Des démarches collectives sont entreprises (label Effi nergie par exemple), des projets ou programmes sont lancés, fruits d’une coopération public-privé (les appels à projets de la Fondation Batiment Energie), et des initiatives de maîtres d’ouvrage et d’œuvre et industriels voient le jour.

Toutes ces pistes engagées constituent le fi l directeur de ce numéro spécial Batimat 2007, que nous vous proposons de découvrir.

Marc Ducourneau

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Bulletind’abonnementÀ renvoyer à l’Agence Qualité Construction, 9, boulevard Malesherbes, 75008 PARIS (ou par fax au 0147428171)

Éviter les sinistres,améliorer la qualité,

c’est l’affairede TOUS. En souscrivant plusieurs

abonnements à Qualité Construction, vous assurezune meilleure sensibilisation des responsables de votre entreprise

à la prévention des sinistres et à l’amélioration de la qualité.

OUI, J’ABONNE MON ENTREPRISE À LA QUALITÉNOM : Prénom :

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SOUSCRIT______ abonnement(s) d’un an (6 numéros) à Qualité Construction à 66 e TTC, soit ____________ e TTC______ abonnement(s) de deux ans (12 numéros) à Qualité Construction à 108 e TTC, soit ____________ e TTC

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➜ À partir de 3 abonnements ou plus, vous recevrez un exemplaire du classeur des 61 fiches Pathologie du bâtiment (1).

➜ À partir de 10 abonnements ou plus, vous recevrez un exemplaire du classeur des 61 fiches Pathologie du bâtiment. Vous pouvez demander les

tarifs dégressifs par fax au 01 47 42 81 71.

(1) Vous pouvez aussi acquérir chaque numéro de Qualité Construction pour 12 e TTC et les 61 fiches Pathologie du bâtiment pour 49 e TTC (frais de port compris).

RÈGLEMENT❏ Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de l’Agence Qualité Construction. Vous recevrez une facture acquittée.

❏ À réception de facture.

VOUS ÊTES❐ A1 maîtrise d’ouvrage publique ❐ C1 entreprise du bâtiment ❐ G contrôle technique ❐ L enseignement

❐ A2 maîtrise d’ouvrage privée ❐ C2 constructeur de mais. indiv. ❐ H expertise ❐ M autre professionnel

❐ B1 architecte ❐ D artisan ❐ I assurance ❐ N presse

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TAILLE DE L’ENTREPRISE❏ 1 à 5 salariés ❏ 6 à 20 salariés ❏ + 20 salariés

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification à votre identificationdans nos fichiers. Sauf opposition de votre part, vos coordonnées peuvent être communiquées à d’autres organismes. Écrivez-nous.

À partir detrois abonnements,vous recevrez le classeur des61 fiches Pathologiedu bâtiment, conçuespar l’Agence Qualité Construction avecla Fondation

Excellence SMA, d’une valeur

de 49 e TTC.

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Signature obligatoire

SPÉCIAL07

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Les points de vue

Le Ministèrep. 6 Alain Jacq, adjoint au directeur général de la DGUHC

(Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction)« Il est important que l’on ne fasse pas de réglementation sans penser à la formation ou l’incitation. »

Le Centre de recherchep. 7 Marc Colombard, responsable du laboratoire

Services, Process, Innovation du CSTB« Il faut accroître la diffusion des solutions existantes et créer de nouveaux outils »

Le Bureau d’Etudesp. 8 Patrick Marchal, président du bureau d’études Sigma

« Pour certains bâtiments, il ne faudra pas faire de l’acharnement thérapeutique ! »

Les Entreprisesp. 9 Jean-Pierre Roche, vice-président de la FFB,

président du Conseil des professions et président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Rhône« Travailler les deux aspects de l’offre globale et de la formation »

Les Artisansp. 10 Jean-Marie Carton, président de l’UNA CPC de la Capeb

« Proposer une offre globale en mutualisant les corps d’état »

La Banquep. 11 Catherine Becquaert, chargée du développement marketing partenariats

à BTP Banque (Groupe Crédit Coopératif)« Nous ne sommes plus là pour convaincre mais pour agir tous ensemble »

points de vue

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 20076

les points de vue

Deux éléments peu vent expliquer la diffi -culté à réglementer l’existant. D’une part, la quan tité de locaux concernés ; en ne uf, on travaille sur une fourchette de 300 000 à 500 000 logements par an, tandis que le parc existant représente environ 30 millions de logements, sans compter les quelques 850 millions de m2 de locaux tertiaires ; c’est donc une toute autre échelle ! D’autre part, dans le domaine de la réhabilitation, les règlements peuvent parfois aller à l’en-contre d’intérêts économiques et fi nanciers. Il est donc nécessaire d’aborder la question avec prudence.

Cela dit, les Pouvoirs Publics ont commencé à réglementer l’existant, via le domaine de la santé – à propos de l’amiante – et de la sécurité (règles concernant les ascenseurs ou les portes de garages). Rappelons éga-lement la Loi de février 2005 sur l’accessibi-lité des locaux aux personnes handicapées, qui impose, notamment, une mise en acces-sibilité totale des établissements recevant du public à l’horizon 2015.

En ce qui concerne l’habitat, nous réfl échis-sons à la manière d’aborder la question. Par exemple, ne pas généraliser les obli-gations, mais préciser ce que la réglemen-tation impose aux particuliers désireux de faire des travaux. Dans le domaine de la consommation énergétique, la référence est la Directive européenne de décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments. Elle a été transposée dans la législation française par la Loi de juillet 2005 de programme fi xant les orientations de la politique énergétique (dite Loi POPE). Cette réglementation est complétée par un décret du 19 mars 2007 modifi ant le Code de la Construction, et deux arrêtés d’ap-plication. Le premier, publié le 3 mai 2007 et entrant en application le 1er novembre,

s’applique lorsqu’une personne (un parti-culier par exemple) décide de changer un élément ou un équipement : il impose dans ce cas des performances minimales au nou-vel élément ou au nouvel équipement. Le second, qui concerne les rénovations im-portantes, est d’approche globale et non plus élément par élément ; il est en prépa-ration et devrait être publié en février 2008, pour une mise en application à compter du 1er avril.

Au-delà de ces textes, la réglementation est évidemment amenée à évoluer en fonction des résultats du « Grenelle de l’Environne-ment » qui va plus loin, avec des objectifs assignés aux bâtiments à l’horizon 2020.

Un point d’équilibre entre tous les acteursQuoi qu’il en soit, sur le terrain, la volonté de diminuer les consommations d’énergie pose plusieurs questions pratiques qui mo-bilisent tous les acteurs de la fi lière Bâti-ment : adaptation des outils existants pour atteindre des objectifs ambitieux ; recrute-ment et formation dans les entreprises du bâtiment ; fi abilité des performances des équipements nécessaires (pompes à cha-leur, isolants minces, capteurs solaires …) et quantité d’équipements à produire, etc.

Le Ministère

Pour les bâtiments existants s’ajoutent la prise en compte de la variété des modes constructifs ainsi que la diversité des mo-des « d’habiter » (copropriété, location, maison individuelle…). Un point d’équilibre doit être trouvé entre la réglementation, l’incitation, la formation, la communica-tion et les produits, qui ne tient pas qu’à la réglementation ! Il est important que tout avance en même temps ; que l’on ne fasse pas de réglementation sans penser à la for-mation ou à l’incitation.

En ce qui concerne les maîtres d’ouvrages, il est nécessaire que notamment les parti-culiers se rendent comptent qu’il faut en-tretenir le parc existant. Les propriétaires et les occupants ne doivent plus seulement et simplement se préoccuper de ravalement ou de décoration, mais doivent aussi s’inté-resser globalement à l’aspect intrinsèque du bâti. Cela implique pour eux un change-ment culturel : ils doivent se rendre compte qu’ils ont une obligation envers l’environ-nement.

Si nous voulons que le secteur du Bâtiment évolue dans le sens du développement du-rable, c’est-à-dire vers quelque chose de viable et d’équitable pour les générations à venir, il est clair que la réglementation doit progresser dans le domaine de la réhabili-tation. De plus, maintenir un décalage régle-mentaire important entre la rénovation et la construction risquerait d’entraîner une dis-torsion du marché ; le « stock » de locaux existants pouvant souffrir d’une plus forte demande en neuf, du fait des aides et avan-tages fi scaux qui lui sont attachés … ■

Propos recueillis par Patrick Barbier

Alain Jacq, adjoint au directeur général de la DGUHC (Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, ministère du Logement et de la Ville).

❝ Il est important que l’on ne fasse

pas de réglementation sans penser

à la formation ou l’incitation ❞

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les points de vue

Le Centre de recherche

Dans l’objectif de diminution de la consom-mation énergétique des bâtiments, il est clair que le stock de bâtiments existants constitue un enjeu majeur. La construction neuve ne représente chaque année qu’en-viron 1 % de renouvellement du parc. Autre-ment dit, il faudrait un siècle pour que celui-ci soit totalement renouvelé.

Dans cette optique, le rôle du laboratoire que je dirige est de repérer les gisements d’économies d’énergie et de développer des outils d’ingénierie juridique, fi nancière, technique et managerielle, capables d’inté-grer le « facteur 4 » dans les opérations de réhabilitation. Par exemple, nous mettons actuellement en place un dispositif pour évaluer les retours d’expériences des pre-miers programmes Effi nergie (NDLR : voir article page 25), afi n de repérer les bonnes pratiques généralisables.

Dans le même ordre d’idée, l’une des principales missions du laboratoire est de travailler sur toutes les questions économi-ques et techniques (aspects contractuels et fi nanciers, retours d’expériences …) liées à la collaboration entre les secteurs public et privé dans le cadre du « service énergé-tique », tel qu’il est défi ni par la directive européenne 2006/32/CE du 5 avril 2006. Dans ce cadre, nous menons actuellement un projet d’adaptation du « contrat de performance énergétique » allemand au contexte français.

L’un des volets du « service énergétique » consiste, pour un propriétaire, à faire sous-traiter par une entreprise - ou un consortium d’entreprises – son programme d’améliora-tion de l’effi cacité énergétique de son site (préfi nancement, travaux de rénovation, installation, supervision et entretien des équipements). Pendant la durée du contrat

(5 à 7 ans), le prestataire se rémunère sur les gains réels réalisés d’année en année par rapport aux consommations énergéti-ques initiales de référence du bâtiment.

Cela implique que la personne publique puisse suivre correctement le contrat, mais aussi sache d’abord exprimer correctement la commande. Il est également nécessaire de bien connaître les consommations éner-gétiques du bâtiment, sur plusieurs an-nées. Autrement dit, il faut qu’au niveau du contrat, les indicateurs soient bien étayés, que les gains réels soient régulièrement vérifi és à partir des consommations. Nous travaillons donc à la mise en place de tels indicateurs, pour chaque type de bâtiment ; ainsi qu’à celle d’outils pour formuler la commande.

Compenser les mauvais comportementsNous voulons créer des outils pour suivre l’évolution des habitudes des utilisateurs dans le bâtiment. En effet, une chose est de modéliser les gains théoriques, une autre est de prendre aussi en compte le comporte-ment des occupants. Ce qui implique non seulement la création d’indicateurs liés à l’occupation du local, mais aussi de déve-

lopper des systèmes permettant de com-penser les mauvais comportements : comme des détecteurs de présence ou des capteurs coupe chauffage quand les fenêtres sont ouvertes, etc.

En ce qui concerne l’amélioration de la per-formance énergétique des bâtiments exis-tants, les solutions techniques sont disponi-bles. Aujourd’hui, il s’agit d’en accroître la diffusion et l’utilisation. Il convient aussi de travailler constamment à leur amélioration, voire rechercher des ruptures technologi-ques, comme de nouveaux systèmes iso-lants. De même, il faut permettre à chaque région de développer au mieux ses propres atouts énergétiques (solaire, bois …), former et faire évoluer les fi lières qui correspondent à son potentiel.

Au niveau des professionnels, notamment des artisans, il faut une révolution cultu-relle pour que les gens aient une approche un peu plus globale des travaux à réaliser. Cela suppose, par exemple, le travail en réseaux collaboratifs de bureaux d’étu-des et d’installateurs. Plusieurs milliers d’emplois peuvent être créés autour de la notion de bâtiment basse consommation ! Au travers des retours d’expériences, nous nous apercevons que des artisans se lan-cent dans la modernisation énergétique. Le mouvement est aidé par les déductions fi scales qui sont extrêmement importantes dans ce domaine (1,2 milliards d’euros en 2006) mais concernent aujourd’hui essen-tiellement les couches moyennes supérieu-res. Il y a un réel besoin de diversifi cation de ces mesures et de création d’outils pour permettre aux catégories de population plus précaires de réaliser des travaux d’amélio-ration énergétique ■

Propos recueillis par Patrick Barbier

Marc Colombard, responsable du Laboratoire services, process, innovation du CSTB.

❝ Il faut accroître la diffusion

des solutions existantes et créer

de nouveaux outils ❞

les points de vue

Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 7

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 20078

les points de vue

Le développement durable a de multiples facettes. Personnellement, je pense que c’est un état d’esprit qui correspond tout à fait à la démarche HQE : prendre en compte tous les éléments du bâti, en respectant son environnement, comme le marin respecte la mer ou l’alpiniste la montagne. Quand on travaille sur de l’ancien, l’intégration au site du bâtiment (son emplacement, son orientation) - qui est l’un des grands aspects de la démarche HQE - est gommé. La diffi culté dans la rénovation, c’est donc de respecter l’ouvrage tel qu’il est.

Cette obligation a des conséquences pour un bureau d’études : tout d’abord, dans certains cas, il est diffi cile voire impossible d’œuvrer dans le sens du développement durable. L’adaptation aux exigences régle-mentaires (actuelles ou futures) sera impos-sible pour certains ouvrages, comme j’ai pu le constater pour des friches industrielles dans l’Est de la France. Pour certains bâti-ments anciens, il ne faudra donc pas faire d’acharnement thérapeutique mais se résoudre à la destruction pure et simple.

D’autre part, si dans l’existant, l’aspect proprement environnemental du bâtiment est hors sujet, d’autres éléments du déve-loppement durable sont à prendre en comp-te : la tenue du chantier, par exemple, doit répondre à certaines règles ; de même le choix des matériaux est important.

Aujourd’hui le marché propose une pano-plie conséquente de matériaux et matériels, mais il faut être attentif dans le choix et le mélange des produits. La connaissance du bâti est en effet essentielle quand on tra-vaille sur de l’existant, encore plus quand il s’agit d’œuvrer sur de l’ancien.

Dans une optique de développement dura-ble, il s’agit d’intégrer dans le bâtiment de

nouveaux paramètres pour lesquels il n’a pas été conçu. De ce fait, il faut être extrê-mement prudent dans le paramétrage. Tout ce que l’on va apporter ou modifi er aura une incidence sur le bâti lui-même.

Toute modificationa des incidencesLe bureau d’études doit prévoir toutes les incidences : il faut respecter les échanges hygrothermiques, les poids, les centres de gravité, etc. Augmenter la performance ther-mique d’un bâtiment, risque d’entraîner des déconvenues. On rencontre surtout des problèmes d’hydrométrie et de « respira-tion » du bâti qui sont diffi ciles à aborder. Il faut être extrêmement circonspect quand on veut apporter de la performance énergéti-que à l’ouvrage.

Chaque cas est différent selon son mode de construction. Jusque là, le bâtiment a vécu différemment. Il faut faire attention à la ma-nière dont il accepte sa « nouvelle vie ». Cela implique, d’une part un diagnostic poussé, avec des sondages destructifs, pour bien comprendre le vieillissement de certaines zones de l’ouvrage ; d’autre part des solu-tions raisonnables et homogènes.

Patrick Marchal,ingénieur, président du bureau d’études Sigma à Epinal (88)

❝ Pour certains bâtiments,

il ne faudra pas faire de

l’acharnement thérapeutique ! ❞

Le Bureau d’études

Autrement dit, le bureau d’études a de plus en plus un devoir de conseil auprès du maî-tre d’ouvrage, en lui disant ce qu’il est pos-sible de faire et ce qui ne l’est pas.

La prise en compte du développement dura-ble a d’ailleurs modifi é le dialogue entre l’ingénieur et son client. Il y a quelques an-nées, lorsqu’un bureau d’études proposait des solutions techniques nouvelles, dans l’optique de la qualité environnementale, l’ingénieur apparaissait souvent aux yeux du maître d’ouvrage comme un « pousse à la consommation ».

Aujourd’hui, il y a eu un changement d’atti-tude. Les maîtres d’ouvrage et les particu-liers sont favorables aux solutions écono-mes en énergie, à un coût raisonnable bien sûr. Leur vision du développement durable n’est d’ailleurs pas la même en neuf et en rénovation. En neuf, les améliorations éner-gétiques sont vécues comme une obligation réglementaire. On ne pose pas de question, on est obligé de suivre la réglementation. En ce qui concerne l’existant, de plus en plus de personnes ne voient pas ça comme une obligation, mais comme un potentiel et un engagement positif. Il y a une vraie prise de conscience.

Le développement durable dans l’existant est un magnifi que challenge à relever mais, je le répète, c’est une problématique très complexe et attention aux répercussions sur le bâti ■

Propos recueillis par Patrick Barbier

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 9

les points de vue

La question du développement durable dans la rénovation des bâtiments soulève plusieurs questions : la formation des sala-riés ; la question de l’assurance décennale pour les nouvelles technologies ; le coût et le fi nancement des opérations HQE et d’économies d’énergie, notamment pour les particuliers - propriétaires de maisons individuelles ou copropriétaires - et pour les bailleurs sociaux. Se pose aussi la ques-tion des aides régionales ou départemen-tales ou des crédits d’impôts… Ces soutiens fi nanciers portent actuellement sur les ma-tériels. Il faudrait qu’ils s’intègrent dans une approche globale de rénovation « éco-logique » du local ou de l’ouvrage.

Quelles que soient les interrogations, il ne faut pas perdre de vue que la rénovation/réhabilitation représente entre 25 et 30 mil-liards d’euros de travaux par an. Si l’on es-time à une vingtaine d’années le délai né-cessaire pour mettre le parc existant (objectif du « facteur 4 ») en conformité avec les exigences en matière d’économies d’énergie, cela donne une enveloppe glo-bale de l’ordre de 500 à 600 milliards d’euros. Ces montants indiquent toute l’im-portance du potentiel économique du déve-loppement durable dans la rénovation pour les entrepreneurs du Bâtiment. Ceux-ci ex-priment une très forte demande pour se po-sitionner sur ces marchés. Ils ont la volonté d’être les porteurs de ce message d’amé-lioration des ouvrages.

Pour les accompagner, la FFB a choisi l’op-tion de travailler sur les deux aspects de l’offre globale et de la formation. L’appro-che globale de la performance énergétique implique que les corps d’Etat ne travaillent plus séparément : un façadier doit s’inté-resser aussi aux fenêtres et au chauffage, un plombier à l’isolation et aux fenêtres, etc.

Notre objectif est de donner aux entreprises les moyens de répondre à cette problémati-que. D’une part en s’appuyant sur les DPE (diagnostics de performance énergétique), d’autre part en développant des outils « multi métiers » d’évaluation des besoins et des performances. Sur ce thème, nous collaborons avec le COSTIC (Centre d’Etu-des et de Formation pour le Génie Climati-que), notamment.

Trois modules de formationopérationnelsLa réponse de la FFB à l’offre globale se traduit également par la mise en place, via un accord avec EDF et la création de l’association ATEE1 avec les fournisseurs d’énergies, d’un ensemble de formations aux économies d’énergie. Nous proposons trois modules de formation.

▲ Le premier est un module d’identifi cation des éléments clés d’une offre globale d’amélioration énergétique du bâtiment : Elaborer et proposer les différentes solutions techniques et maîtriser leur interaction.▲ La seconde formation s’intéresse à la maîtrise des outils et calculs pour mettre en œuvre effi cacement un ensemble de

Les Entreprises

Jean-Pierre Roche, vice-président de la FFB, président du Conseil des professions président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Rhône.

❝ Travailler les deux

aspects de l’offre globale

et de la formation ❞technologies énergétiques complémen-taires. Ces deux modules s’adressent aux chefs d’entreprises, aux chargés d’affaires, aux artisans, aux conducteurs de travaux.

▲ La troisième formation, Connaître, maîtriser et mettre en œuvre les technolo-gies nouvelles faisant l’objet d’une opéra-tion standardisée d’économie d’énergie, s’adresse pour sa part à l’encadrement des chantiers et aux ouvriers. Ces modules sont mis en place en ce moment et nos fédéra-tions professionnelles sont dans une phase de sensibilisation de leurs adhérents. A sig-naler que les formations sont fi nancées sur des fonds spécifi ques OPCA Bâtiment. Les entrepreneurs n’ont donc rien à payer !

Toutes nos actions s’inscrivent dans un con-texte où le développement durable et les économies d’énergie sont devenus une obligation citoyenne. Les énergies fossiles se raréfi ent. Il faut donc absolument mener une politique d’économies d’énergie dans le Bâtiment. Et la France doit combler son retard en la matière par rapport à certains de ses voisins. Mais si la basse consomma-tion énergétique s’imposera demain dans la construction par le biais de la réglementa-tion, l’approche est beaucoup plus diffi cile en ce qui concerne la rénovation des loge-ments, notamment des maisons individu-elles. Il y a toute une pédagogie à mettre en place vis à vis des particuliers ; et en ce qui concerne l’existant, il faudra sans doute avancer étape par étape, moins rapidement que dans le neuf ■

1. Association Technique Energie Environnement.

Propos recueillis par Patrick Barbier

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200710

les points de vue

Pour les artisans, la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments existants est une aubai-ne phénoménale. Le résidentiel diffus – notre cible privilégiée - représente 18 mil-lions de logements à rénover dans le sens du développement durable. A l’horizon 2050, c’est un marché considérable !

L’objectif principal de nos adhérents sera de convaincre les propriétaires, en ciblant avec eux les éléments du bâti à réhabili-ter en priorité. Mais le sujet n’est pas une nouveauté pour la Capeb. Nous y travaillons depuis 2003, au sein de l’Union profes-sionnelle. Cela nous a permis notamment d’anticiper sur les différentes solutions techniques et de parvenir à la conclusion qu’une réponse cohérente à la demande dans ce domaine passe par la mise en place d’un réseau d’offre globale. Dans cette optique, nos adhérents disposeront, à par-tir de janvier 2008, d’une marque commu-ne qui permettra aux clients de ne pas se perdre dans la jungle des propositions de toutes sortes qui ne vont pas manquer d’apparaître sur ce nouveau marché.

Cette création de réseau d’offre globale se traduira par la mutualisation de l’offre des divers corps d’état. Chacun travaillera son lot, mais sera en mesure de repérer les besoins de son clients, et de lui proposer une solution technique fi nalisée et com-plète. Après avoir effectué un diagnostic en amont, l’artisan conseillera son client sur les choix prioritaires à effectuer et lui expliquera la manière de procéder. Pour les travaux proprement dits, il passera le relais à ses collègues des autres corps d’état pour ceux qui n’entrent pas dans son lot. En fi n de chantier, le client signera un contrat de vérifi cation de l’effi cacité des travaux sur un, deux ou trois ans. Ce service compren-dra un contrat de maintenance. A terme, la

maîtrise d’œuvre personnalisée (diagnos-tic, conseils, etc.) de cette offre globale sera assurée par un animateur qui viendra en soutien aux différents corps d’état.

Un logiciel d’accompagnement au clientNous allons mettre sur pieds, à partir de novembre, des formations (ATEE) de sensi-bilisation des adhérents aux différentes pro-blématiques d’un bâti afi n de leur permettre de bien repérer les points sensibles à traiter et de les expliquer aux maîtres d’ouvrage. Au cours de la formation, nous donnerons à l’adhérent un logiciel d’accompagne-ment du client qui l’aidera à comprendre la situation exacte des besoins du logement, à choisir les matériaux adéquats, etc. Tous les paramètres nécessaires seront lisibles. Ce logiciel sera à la fois un outil pédagogi-que et un outil de diagnostic.

Au-delà de cette formation spécifi que, la Capeb mettra en place plusieurs formations qui permettront à nos adhérents de prendre conscience de la nécessité d’être vraiment effi cients dans le domaine de l’améliora-

tion énergétique des bâtiments. A ce sujet, nous demanderons aux industriels de pren-dre eux aussi conscience qu’il faut soutenir davantage les artisans dans la connais-sance des matériaux et des prescriptions appropriées ; même si nos adhérents, qui servent régulièrement de « testeurs » des produits avant leur lancement, savent généralement bien intégrer les nouvelles techniques.

Autre point important : nous devrons aussi dialoguer avec les assureurs. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de soucis d’assuran-ces dès que nous travaillons des produits un peu en marge des chantiers tradition-nels.

On le voit, toutes les composantes de la fi lière doivent prendre conscience des implications et nécessités du développe-ment durable dans l’existant, chacune dans son domaine …

Pour conclure, je pense que la notion de développement durable est en train de changer la société française. Nous assistons à la naissance d’un véritable mouvement sociétal. Les gens ne savent peut-être pas tout sur cette question mais ils sont sensi-bilisés. C’est ce qui ressort notamment des réunions décentralisées du « Grenelle de l’Environnement » auxquelles nous partici-pons. Il y a une réelle prise de conscience dans le public ■

Propos recueillis par Patrick Barbier

Jean-Marie Carton, président de l’Una CPC (Union nationale artisanale couverture plomberie chauffage) de la Capeb

❝ Proposer une offre globale

en mutualisant les corps d’état ❞

Les Artisans

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 11

les points de vue

La Banque

Catherine Becquaert,chargée du développement marketing partenariats à BTP Banque

(Groupe Crédit Coopératif)

❝ Nous ne sommes plus là

pour convaincre mais pour

agir tous ensemble ❞L’objectif de BTP Banque est de s’imprégner de l’expérience de sa société mère, le Crédit Coopératif, pour faire évoluer l’habitat dura-ble, avec ses partenaires, notamment la FFB et la FNTP. En effet, depuis cinq ans, nous développons une réfl exion et des actions pour dynamiser toute la thématique de l’habitat écologique, par le biais des prêts aux particuliers. De même, nous participons depuis 2004 à des salons spécialisés et, depuis 2005, nous travaillons en colla-boration avec l’Ademe pour promouvoir l’habitat écologique ; ce qui nous a permis de participer aux travaux préalables du « Grenelle de l’Environnement ».

Au travers de notre expérience, nous avons constaté qu’il existe une vraie demande dans le domaine de l’habitat durable mais une insuffi sance de l’offre. Pour répon-dre à la problématique de la qualifi cation, par exemple, BTP Banque soutient certai-nes formations professionnelles. En outre, en 2006 nous avons lancé, en partenariat avec PRO BTP, un crédit destiné aux jeu-nes apprenti(e)s du Bâtiment pour faciliter l’achat d’un véhicule et donc leurs déplace-ments vers leur entreprise et leur centre de formation.

En ce qui concerne la demande, nous avons travaillé à faciliter les crédits afi n que les particuliers puissent faire face au surcoût de dépenses de leur projet de rénovation « durable » ou d’économie d’énergie. Cette facilité, qui permet de déclencher plus facile-ment les travaux, donne également aux arti-sans des opportunités de chiffre d’affaires supplémentaire et les incitent à s’intéresser à l’habitat durable. Le Crédit Coopératif a aussi développé des crédits à taux allégés par rapport aux taux habituellement prati-qués pour une réhabilitation convention-nelle.

Il y a un an, nous avons également mis en place le duo CODEVair et PREVair. 100 % des fonds collectés au travers du livret d’épargne CODEVair, servent à fi nancer des crédits PREVair, destinés aux investisse-ments écologiques dans l’habitat, dans les trois domaines de l’isolation, le chauffage (solaire, bois, pompes à chaleur …) et la récupération des eaux de pluie. Ces produits et équipements doivent être de préférence sous labels, chaque fois que c’est possible.

Des grilles de sélection « eco habitat »Globalement nous sommes en face d’une population qui n’est pas majoritaire-ment au fait de l’habitat durable, même si aujourd’hui nous sentons une meilleure prise de conscience dans ce domaine. Pour valoriser ce type de projet, nous avons établi des grilles de sélection pour voir si la deman-de de crédit est bien « éco habitat », sur des critères comme les matériaux utilisés, l’écri-ture du projet par le demandeur (y a-t-il ou non une vraie volonté environnementale ?), etc. Ces grilles nous permettent de faire de la sensibilisation auprès des clients. Notre but est de pousser le client à intégrer des

aspects environnementaux qui peuvent lui apparaître comme de simples détails. Dans cet esprit, nous avons mené l’an dernier des campagnes de crédit en offrant un économi-seur d’eau lorsque le prêt était mis en place … Tendre vers un développement durable oblige à faire preuve de créativité !

Les institutions fi nancières ont encore des pistes à travailler, comme le réaménage-ment des outils fi nanciers tels que le prêt à taux zéro ou le PEL. Pour accorder les prêts, nous pourrions également prendre en comp-te non plus le seul prix d’achat du logement, mais le coût global du projet, en partenariat avec les professionnels de l’immobilier pour établir des comparatifs de coûts. Ce travail nous pousserait, nous banquiers, à affi ner notre approche risque. Mais cela implique aussi de revoir nos habitudes. C’est une opportunité.

Aujourd’hui, nous ne sommes plus là pour convaincre mais pour agir, tous ensemble. Le développement durable est une appro-che globale dont chaque acteur possède une part de solutions. De ce fait il faut que les coopérations soient globales ; l’objectif fi nal étant de faire en sorte que l’habitat écologique devienne une démarche couran-te pour les particuliers. ■

Propos recueillis par Patrick Barbier

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200712

les points de vue

Les sinistres les plusfréquents en MAÇONNERIES

ENTERRÉESPourquoi?Comment les éviter?

Les infiltrations d’eau en sous-sol se placent au quatrième rang de la sinistralité dans le bâtiment. Elles sont dues à un défautdes maçonneries enterrées, accessibles seulement parleur face intérieure, d’où les coûts de réparations très élevés.L’ouvrage Les Maçonneries enterrées présente les principalescauses de sinistres et les moyens pour les éviter.

collectionpathologieBon de commande à renvoyer à l’Agence Qualité Construction

9, boulevard Malesherbes, 75008 PARIS (ou par fax au 01 47 42 81 71)

BON DE COMMANDE NOM : Prénom :

SOCIÉTÉ/ORGANISME :

Adresse :

Tél. : Fax :

E-mail :

COMMANDE______ exemplaire(s) des Maçonneries enterrées à 16 e TTC, soit ____________ e TTCRÈGLEMENT❏ Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de l’Agence Qualité Construction. Vous recevrez une facture acquittée.

❏ À réception de facture.

VOUS ÊTES❐ A1 maîtrise d’ouvrage publique ❐ B3 ingénieur-conseil, BET ❐ E industriel, fabricant ❐ I assurance ❐ M autre professionnel

❐ A2 maîtrise d’ouvrage privée ❐ C1 entreprise du bâtiment ❐ F négoce, distribution ❐ J administration ❐ N presse

❐ B1 architecte ❐ C2 constructeur de mais. indiv. ❐ G contrôle technique ❐ K collectivité locale ❐ O particulier

❐ B2 économiste ❐ D artisan ❐ H expertise ❐ L enseignement

TAILLE DE L’ENTREPRISE❏ 1 à 5 salariés ❏ 6 à 20 salariés ❏ + 20 salariés

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification à votre identification dans nos fichiers.Sauf opposition de votre part, vos coordonnées peuvent être communiquées à d’autres organismes. Écrivez-nous.

Signature obligatoire

SYCODÉS

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 13

Mesures et démarches

Réglementation thermiquep. 14 La réglementation thermique

et l’existant

DPEp. 16 Diagnostic énergétique :

des attentes fortes, des interrogations à dissiper

Photovoltaïquep. 20 Les tarifs de rachat

du photovoltaïque devraient faire décoller le marché

Crédit d’impôtp. 21 Crédit d’impôt

et développement durable

Dépassement du COSp. 23 Le COS pour la maîtrise

de l’énergie

Label Effi nergie p. 25 Un label Effi nergie®

pour des bâtiments rénovés basse consommation

OPAH - OPATBp. 27 OPAH, OPATB : deux outils

pour les collectivités locales

mesures

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200714

les mesures

En ce qui concerne la rénovation des bâtiments exis-tants, dans le sens du développement durable, la réfé-rence est la directive européenne de décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments de plus de 1 000 m2. Elle a été transposée dans la législative fran-çaise par la Loi POPE (Loi de Programme fi xant les Orientations de la Politique Energétique) du 13 juillet 2005. Cette réglementation vise notamment à imposer aux bâtiments de plus de 1 000 m2 des objectifs de per-formance de consommation globale lors de rénovation importante (coût supérieur à 25 % de la valeur de l’ouvrage, hors foncier).

Elle est complétée par un décret du 19 mars 2007 (n° 2007-363) publié dans le Journal Offi ciel du 21 mars. Ce texte, qui modifi e l’article L. 111-10 du Code de la Construction, détermine notamment « les caractéristi-ques thermiques et la performance énergétique des bâ-timents ou parties de bâtiments existants qui font l’ob-jet de travaux, en fonction des catégories de bâtiments, du type de travaux envisagés ainsi que du rapport entre le coût de ces travaux et la valeur du bâtiment au-delà de laquelle ces dispositions s’appliquent ».

Le décret du 19 mars 2007Dans ses articles R. 131-26 et 131-27, le texte réglemen-taire impose au maître d’ouvrage d’un bâtiment de plus de 1 000 m2, d’améliorer sa performance énergétique lorsque le coût total prévisionnel de travaux de rénova-tion est supérieur à 25 % de la valeur du bâtiment ; ces travaux portant soit sur la seule enveloppe du bâti, soit sur l’enveloppe, les installations de chauffage, de pro-duction d’eau chaude, de refroidissement, de ventila-tion et d’éclairage.

Sont pris en compte, pour calculer le coût de la rénova-tion, le montant des travaux décidés ou fi nancés au cours des deux dernières années. La valeur du bâtiment est calculée en multipliant la surface hors oeuvre nette du bâti par un coût de construction défi ni par arrêté.Le décret précise que l’amélioration de la performance énergétique est obtenue :

– soit en maintenant la consommation en énergie pour le chauffage, la ventilation, le refroidissement, la pro-duction d’eau chaude sanitaire et, dans les locaux ter-tiaires, pour l’éclairage, en dessous de seuils fi xés, et en fonction des catégories de bâtiments, par arrêté ;

– soit en appliquant une solution technique adaptée au type du bâtiment, défi nie elle aussi par arrêté.Il stipule également que les travaux réalisés ne doivent pas dégrader le confort d’été préexistant. Ils ne doivent pas augmenter les points de condensation, ni entraîner un risque de détérioration du bâti.

Par ailleurs, dans les cas prévus ci-dessus, le maître d’ouvrage doit réaliser une étude de faisabilité techni-que et économique des diverses solutions d’approvi-sionnement en énergie du bâtiment. Cette étude doit être faite « préalablement au dépôt de la demande de permis de construire ou, si les travaux ne sont pas sou-mis à ce permis, préalablement à l’acceptation des de-vis ou à la passation des marchés relatifs à ces travaux. Toutefois, précise le décret, dans le cas où les travaux portent uniquement sur l’enveloppe du bâtiment, seule la solution d’approvisionnement en énergie solaire est étudiée ». Toutes ces dispositions seront applicables à compter du 1er avril 2008.

A noter que plusieurs types de bâtiments sont exclus par le décret du 19 mars : ceux qui n’utilisent pas d’éner-gie pour réguler la température intérieure ; les construc-tions provisoires prévues pour une durée d’utilisation égale ou inférieure à deux ans ; les bâtiments indépen-dants dont la surface hors œuvre brute est inférieure à 50 m2 ; les bâtiments à usage agricole, artisanal ou in-dustriel, autres que les locaux servant à l’habitation,

La réglementation thermique et l’existant

Réglementation thermique

La réglementation concernant l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments existants a commencé à se mettre en place cette année, sous la forme d’un décret complété par deux arrêtés dont l’un en préparation.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 15

les mesures

qui ne demandent qu’une faible quantité d’énergie pour le chauffage, la production d’ECS ou le refroidissement ; les bâtiments servant de lieux de culte ; les monuments historiques lorsque l’application de la réglementation aurait pour effet de modifi er leur caractère ou leur appa-rence de manière inacceptable.

A signaler également que, par ce décret, le Code de la Construction (article R. 134-4-1) impose l’affi chage d’un diagnostic de performance énergétique, à compter du 2 janvier prochain, pour les bâtiments publics de plus de 1 000 m2 accueillant un ERP de 1re à 4e catégorie.

Deux arrêtés d’applicationDans la suite du décret, l’article R. 131-28 a une grande importance. Il impose en effet que, à côté des bâtiments visés à l’article R. 131-26, les caractéristiques thermi-ques et performances énergétiques des équipements, installations, ouvrages ou systèmes d’un bâti doivent être conformes aux prescriptions fi xées par un arrêté, lorsqu’ils sont mis en place, installés ou remplacés. Il introduit donc une réglementation thermique pour les opérations de rénovations des bâtiments existants de moins de 1000 m2, sous la forme d’exigences de perfor-mances minimales pour les équipements remplacés, poste par poste.

Cet arrêté a été signé le 3 mai 2007 (J.O. du 17 mai). Ses dispositions, applicables depuis le 1er novembre 2007, s’appliquent aux éléments constitutifs de l’enveloppe du bâtiment, aux systèmes de chauffage, de production d’ECS et de refroidissement, aux équipements de pro-duction d’énergie utilisant une source d’énergie renou-velable, aux systèmes de ventilation et d’éclairage.

L’arrêté est consultable dans le J.O du 17 mai 2007, sur le site www.legifrance.fr. L’essentiel est que, par ce texte, la réglementation thermique propre à l’existant vise à éliminer du marché des équipements peu performants dans tous les bâtiments existants et plus seulement dans les ouvrages de plus de 1 000 m2. A noter que les dispositions de l’arrêté ne s’appliquent pas aux bâti-ments situés dans les DOM, ni aux bâtiments – ou par-ties de bâtiments – qui, en raison de contraintes parti-culières liées à un usage autre que d’habitation, doivent garantir des conditions particulières de température, d’hygrométrie ou de qualité de l’air.

Un second arrêté concernant la performance énergéti-que des bâtiments existants est en préparation. Il de-vrait être publié en février prochain et applicable à compter du 1er avril 2008. Ce texte visera les rénova-tions importantes, dans une approche globale et non plus élément par élément, comme l’arrêté du 3 mai 2007 qu’il complètera donc.

Toutes les dispositions réglementaires évoquées seront amenées à évoluer selon la législation issue des travaux et conclusions du « Grenelle de l’Environnement », dont

l’ambition est d’assigner des objectifs pour 2020 ; c’est-à-dire au-delà de la future réglementation thermique 2010 ! En attendant, signalons pour conclure, qu’un tex-te réglementaire en préparation devrait imposer pro-chainement l’inspection et le contrôle - par des profes-sionnels certifi és - de toutes les chaudières de plus de 20 kWh de puissance, en logement collectif comme en individuel. Une affaire à suivre … ■

Patrick Barbier

Réglementation thermique

Une pratique peu répandue en Europe

La France est l’un des rares pays de l’Union Européenne à travailler la ques-tion de l’énergie des bâtiments sous forme réglementaire, exception faite du Danemark dans le domaine du Dia-gnostic de Performance Energétique, et de l’Allemagne où devrait entrer en application le 1er janvier prochain le décret sur les économies d’énergie (EnEV 2007) adopté dans le courant de cette année. Rappelons également que chez nos amis d’outre Rhin, obliga-tion est faite d’isoler les combles et de changer les chaudières de plus de 25 ans. Dans les autres pays de l’Union, il semble que, selon nos informations, le chantier est quasi inexistant. Il est vrai qu’en Grande Bretagne, pour pren-dre cet exemple, il est de tradition de préférer la recommandation à l’obliga-tion.

(photo Imerys)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200716

les mesures

Un an après sa mise en place, il était intéressant de faire le point sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), à la fois souhaité et reconnu, mais aussi contro-versé dans son fonctionnement. Le DPE concerne la quasi totalité des constructions, les seules exceptions étant les constructions provisoires de deux ans ou moins, les lieux de culte, les bâtiments à usage principal industriel ou agricole ou artisanal, les bâtiments indé-pendants de moins de 50 m2 de SHOB et les monuments historiques. Ce diagnostic s’applique également aux locations et aux bâtiments neufs depuis le 1er juillet 2007. Par ailleurs, lors de l’extension d’un bâtiment, le maître d’ouvrage doit également faire établir un DPE.

Pour l’instant, ce document valable 10 ans n’a qu’une valeur informative. De ce fait, l’acquéreur ou le locataire d’un bien ne peut se prévaloir des informations conte-nues dans ce diagnostic à l’encontre de l’ancien proprié-taire (dans le cas d’une vente) ou du propriétaire (dans le cas d’une location).

Dans le DPE est indiquée la quantité d’énergie effective-ment consommée ou estimée pour une utilisation stan-dardisée du bâtiment ou d’une partie de bâtiment. Cette information est suivie d’une classifi cation en fonction de valeurs de référence, afi n que les maîtres d’ouvrage puissent comparer et évaluer la performance énergéti-que de leur bien. Enfi n, le DPE est accompagné de recommandations destinées à améliorer la performance annoncée (voir Qualité Construction n° 100 page 16).

Des attentes à plusieurs niveaux

Les grands gisements d’économies se situent dans l’existant. On admet que 80% du parc de logements anciens est moyennement ou mal isolé, un bilan réalisé récemment par un grand bailleur social (voir encadré)

est sur ce point édifi ant. La mise en place du DPE per-met d’abord une sensibilisation progressive des maîtres d’ouvrage, professionnels ou non, quant aux carences de leur bâti.

Dans un premier temps incitatif, le DPE doit initier des démarches volontaires d’amélioration de l’habitat, aidées par des crédits d’impôts attractifs. Dans un deuxième temps, il est probable que certaines incita-tions se seront entre temps banalisées et deviendront à terme des obligations. Durant ce laps de temps, le DPE aura sûrement une incidence croissante sur le prix des biens mis en vente. Toutes les statistiques et enquêtes actuelles montrent que les biens sans défauts conti-

Diagnostic énergétique :

des attentes fortes,

des interrogations à dissiper

Le diagnostic de performance énergétique est obligatoire depuis le 1er novembre 2006 pour tous les actes de vente. Si les attentes sont importantes, les écueils sont nombreux et les risques de résultats peu réalistes existent.

DPE

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 17

les mesures

nuent de s’affi cher à des prix élevés. Par contre, les mai-sons et les appartements mal éclairés, mal disposés, bruyants… et mal notés au niveau du DPE vont être sanc-tionnés. Déjà, des agents immobiliers reconnaissent que des DPE classés E, F ou G leur ont fait perdre des affaires.

Le bureau d’études 1tegral Diagnostics, qui a réalisé un millier de DPE dans des régions très variées, constate que de l’ancien non isolé et équipé de convecteurs peut être classé « G », la plus mauvaise note. Les classe-ments C et D reviennent souvent dans de l’habitat récent bien construit ou dans de l’ancien soigneusement rénové. Les classements A et B sont beaucoup plus rares et paraissent diffi cilement accessibles sans travaux lourds. Sans grande surprise, les postes qui ont le plus d’infl uence sur le résultat fi nal sont l’isolation des pla-fonds ou des combles, les systèmes de chauffage et les menuiseries.

Erreurs sur la défi nitionet les méthodes

Si les professionnels dans leur majorité reconnaissent l’intérêt du DPE, beaucoup critiquent en revanche sa défi nition, les moyens d’investigation et la formation des opérateurs susceptibles de le réaliser. L’approche est ambiguë du fait du terme utilisé. Le DPE, tel qu’il est défi ni et pratiqué aujourd’hui, n’est pas un diagnostic, mais seulement une information. En effet, quelles que soient la qualifi cation et la compétence de l’opérateur qui réalise le DPE, des zones d’incertitudes subsistent, du fait même de l’impossibilité de réaliser des sondages destructifs.

Les exemples d’approximations sont nombreux, en com-mençant par la toiture. Dans une maison individuelle, on estime que 30% à 35% des déperditions se font par le toit. Or, sauf en cas de combles non aménagés et acces-sibles, comment connaître le type d’isolant en place, son épaisseur, ses performances, mais aussi son état de

conservation ? Le raisonnement est identique pour les murs et les doublages, particulière-ment dans l’habitat ancien.

La prise en compte des factures de chauffage sur trois années est aussi sujette à caution. Comment faire la différence entre des occu-pants qui chauffent peu et d’autres qui chauf-fent beaucoup, entre des personnes qui utili-sent une cheminée ou un insert en complé-ment d’un système de chauffage électrique, fuel ou gaz… ? Comment, en tout électrique, faire la part du chauffage alors que la facture

EDF inclue le chauffage, l’ECS, la cuisson et tous les appareils ménagers…. ? Comment enfi n prendre en compte les factures de chauffage d’une maison ou d’un appartement occupé de fonction intermittente ?

Ces quelques exemples, non exhaustifs, peuvent ame-ner à des classements totalement aberrants. Pascal André, du bureau d’études 1tégral Diagnostics, confi rme devoir interpréter des résultats, dans le cas de bâtis anciens, hétérogènes et complexes à appréhender. D’où la nécessité d’un diagnostiqueur possédant d’une part une bonne culture théorique du bâtiment, mais aussi une expérience terrain du bâti existant.

L’importance de la qualifi cation

Une dizaine de logiciels sont disponibles pour aider le diagnostiqueur. Certains paraissent mieux que d’autres adaptés à l’habitat ancien, c’est-à-dire antérieur à la première réglementation thermique de 1974. Ne bénéfi -ciant à l’origine d’aucune isolation thermique sérieuse, ces bâtiments sont souvent les plus hétérogènes. Cer-

La qualité de l’isolation des combles a un impact fort sur le résultat du DPE, 30 à 35% des déperditions se faisant par le toit.(photo Ursa)

Différents logiciels permettent d’obtenir le classement A à G du DPE. L’expérience et la culture « bâtiment » de l’opérateur sont néanmoins prépondérantes pour obtenir un résultat cohérent.

DPE

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200718

les mesures

tains sont restés en l’état, d’autres ont été améliorés par la mise en œuvre complète ou partielle de doublages, de doubles vitrages et / ou d’isolants dans les combles. Les logiciels utilisés doivent pouvoir tenir compte de ces dispersions, mais la compétence de l’opérateur reste de toute façon prépondérante.

La fonction de diagnostiqueur n’est pas uniquement « mathématique ». L’expérience personnelle doit aider à déterminer ce qui peut logiquement se cacher derrière un doublage ou sous un plafond. Le diagnostiqueur doit également savoir prendre en compte certaines subtili-tés. Exemple, un loft parisien très vitré, peu isolé, dont les factures de chauffage paradoxalement très basses étaient liées à l’ancienne activité du lieu, un centre d’ap-

L’habitat ancien hétérogène et partiellement rénové reste le plus diffi cile à appréhender.

pel majoritairement chauffé par la chaleur que déga-geaient les ordinateurs. Les bureaux d’étude qui réali-sent les DPE insistent sur l’importance de savoir inter-préter les résultats, qui doivent être nuancés en fonction d’une multitude de paramètres.

La complexité est aussi de mise pour les locaux tertiai-res, particulièrement pour les factures d’électricité qui englobent souvent des besoins multiples, dont le chauf-fage. D’autre part, ce type de bâtiment est également très sensible au degré d’occupation et à l’activité qui s’y déroule.

Il est pour l’instant possible de faire réaliser des DPE par des diagnostiqueurs non qualifi és. Le marché étant por-teur, des personnes issues de milieux professionnels divers s’engagent dans cette voie, moyennant un stage de trois jours manifestement insuffi sant pour appréhen-der la complexité et les subtilités d’un bâti ancien. Les textes n’imposent aucun diplôme ni expérience ayant trait de près ou de loin à cette activité, même s’il appa-raît probable que l’accès au DPE va se durcir à moyen terme.

Faible impact en cas de chauffage collectif

L’arrêté du 15 septembre 2006 précise les modalités du DPE lorsqu’il porte sur un bâtiment ou une partie d’un bâtiment bénéfi ciant d’un dispositif collectif de chauf-fage.

– Le propriétaire, son mandataire ou le syndic de copro-priété doit fournir au demandeur du diagnostic la quantité annuelle d’énergie consommée pour ce bâti-ment ou cette partie de bâtiment.

– Il doit également communiquer le calcul ou les modali-tés ayant conduit à la détermination de cette quantité à partir de la quantité totale d’énergie consommée.

– Il doit enfi n fournir une description des installations collectives de chauffage de production d’eau chaude et de leur mode de gestion.

Sur ces bases parfois diffi ciles à interpréter, le diagnos-tiqueur établit un DPE majoritairement basé sur la consommation globale de la copropriété, affectée du nombre de millièmes de l’appartement concerné.

Dans une telle situation, les professionnels sont dubita-tifs vis-à-vis de l’impact du DPE. En effet, le propriétaire d’un appartement mal noté se sentira peu concerné, étant donné que l’action pour corriger un éventuel mau-vais classement ne pourra être que collectif ■

Gérard Guérit

DPE

Les bâtiments tertiaires sont également source de complexité, es postes « chauffage » étant parfois diffi ciles à isolerde l’ensemble des coûts de fonctionnement. (photo Terreal)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 19

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200720

mier temps, une augmentation importante des ventes générées par ces nouveaux tarifs permettra de diminuer les coûts de fabrication et d’envisager de nouvelles ap-plications. Parallèlement, les recherches en cours lais-sent espérer à moyen terme des rendements beaucoup plus élevés, combinés à des coûts de production qui pourraient être divisés par trois comparés aux systèmes actuels.

Des évolutions juridiques à menerCeci étant, il va être important de simplifi er le cadre juri-dique et contractuel concernant le raccordement et la vente d’électricité, mais aussi d’organiser le suivi du marché en termes de puissances installées, de produits d’intégration, de production électrique et de retour d’expérience.

Ces évolutions techniques, juridiques et économiques sont indispensables pour espérer passer à la vitesse su-périeure. Malgré des crédits d’impôts de 50% sur le ma-tériel et ces nouveaux tarifs, la rentabilité d’une installa-tion photovoltaïque reste encore limitée. La capacité installée en France a triplé en trois ans (8 MW connectés au réseau en 2004, 15 en 2005, 27 en 2006), mais c’est 3 fois moins que l’Espagne et surtout 50 fois moins que l’Allemagne… En 2006, cette dernière a produit plus de 1500 MW d’électricité photovoltaïque, soit les 3/4 de la production européenne, mais aussi le tiers de l’énergie solaire photovoltaïque mondiale. Une culture écologi-que forte, des moyens en recherche développement en-gagés très tôt, des tarifs de rachat et des crédits d’im-pôts très incitatifs expliquent cette différence… et le retard industriel de la France que tous les acteurs du

photovoltaïque veulent à tout prix rattraper ■

Gérard Guérit

Photovoltaïque

Les tarifs de rachat du photovoltaïque devraient

faire décoller le marché

Les nouveaux tarifs de rachat d’électricité produite à partir d’installations photovoltaïques ont été publiés par l’arrêté du 10 juillet 2006. Ils s’élèvent à 30 centimes d’euros le kwh pour la métropole, à 40 centimes en Cor-se et dans les départements d’outre-mer, et passent à 55 centimes partout en cas d’intégration au bâti.

La notion d’intégration au bâti mérite d’être précisée, car les premières demandes semblent parfois faire l’ob-jet de discussions, de refus ou d’ajustements. Il y a inté-gration au bâti « lorsque les équipements de production d’électricité photovoltaïques assurent également une fonction technique ou architecturale essentielle à l’acte de construction ». De fait, ces équipements doivent ap-partenir ou s’intégrer à des catégories précises : toitu-res, allèges, brise-soleil, verrière, façade-rideau, barda-ges… Tout projet doit donc être travaillé très en amont avec l’administration afi n de s’assurer qu’il répond bien à la défi nition prévue.

Cette forte incitation des pouvoirs publics refl ète la vo-lonté de ne pas passer à côté de cette technique, extrê-

mement prometteuse sur le plan indus-triel. Contrairement au solaire classique qui a atteint sa maturité technique, le

photovoltaïque est à l’aube de son dé-veloppement. Dans un pre-

Très coûteux à l’investissement, les tarifs de rachat devraient modifi er la donne

sur cette technique à très fort potentiel.

les mesures

L’intégration au bâti, ici en

toiture, permet de passer le tarif de rachat de 30 à 55 centimes d’euros

le kWh. (photo Imerys)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 21

les mesures

Le crédit d’impôt s’applique aux dépenses afférentes à un immeuble achevé depuis plus de deux ans, payées entre le 1er anvier 2005 et le 31 décembre 2009. Il s’applique au titre de l’acquisition de chaudières à basse température (crédit égal à 15 % du montant pour ces équipements), de chaudières à condensation, de maté-riaux d’isolation thermique et d’appareils de régulation de chauffage. Pour ces trois dernières catégories, le cré-dit d’impôt est égal à 25 % du montant des équipements, matériaux et appareils. Ce taux est porté à 40 % lorsque les dépenses concernent un logement achevé avant le 1er janvier 1977 et sont réalisées au plus tard le 31 déc-embre de la deuxième année suivant celle de son acqui-sition à titre onéreux ou gratuit. Cette majoration est subordonnée à la justifi cation de la date d’acquisition et de l’ancienneté du logement.

Le crédit d’impôt s’applique également au coût des équipements de production d’énergie utilisant une source d’énergie renouvelable ou des pompes à chaleur, payés entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2009. Et ce, dans le cadre de travaux réalisés dans un loge-ment achevé, ou intégrés à un logement acquis neuf durant la même période, également intégrés à un loge-ment acquis en l’état futur d’achèvement ou que le con-tribuable fait construire, achevé toujours entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2009. Dans ces cas de fi gure, le crédit est alors égal à 50 % du montant des équipements.

Crédit d’impôt

Crédit d’impôt et

développement durable Le crédit d’impôt, applicable entre 2005 et 2009 pour les dépenses d’équipement en faveur des économies d’énergie concerne, pour l’instant, l’habitation principale du contribuable.

Un équipement de chauffage ou de fourniture d’ECS fonctionnant à l’énergie solaire bénéfi cie d’un crédit d’impôt de 50% si les capteurs solaires répondent à la certifi cation CSTBat ou Solar Keymark. (photo Chaffoteaux)

En condensant la vapeur d’eau des gaz de combustion, la chaudière à condensation récupère de l’énergie. Son crédit d’impôt est de 25 ou 40%.(photo Viessmann)

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)L’avis d’un expert

Philippe Chartier, Conseil Stratégie et Recherche au SER(Syndicat des énergies renouvelables)

Le cas de l’habitat collectif et des bâtiments tertiaires

❝ Le crédit d’impôt porte sur l’impôt sur le revenu des particuliers et sur l’habitat principal. Si son application est aisée pour les maisons individuelles, elle reste théo-rique pour l’habitat collectif, surtout dans le domaine de l’existant, à cause des problèmes de copropriété. Le ter-tiaire, pour sa part, n’est pas soumis à l’impôt sur le re-venu mais à l’impôt sur les sociétés ; le crédit d’impôt ne le concerne donc pas. Dans le cadre des réunions prépa-ratoires du « Grenelle de l’Environnement », le syndicat a demandé que ce crédit soit justement élargi à l’impôt sur les sociétés ; cela permettrait de régler le problème pour les sociétés privées et le tertiaire public. La Direc-tion de la Législation Fiscale est contre cette idée. Il y a donc une incertitude dans ce domaine, mais au moins la question est posée ». ❞

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200722

les mesures

Les règles de l’application du crédit d’impôt sont les mêmes en ce qui concerne le coût des équipements de raccordement à un réseau de chaleur, alimenté majori-tairement par des énergies renouvelables ou par une installation de cogénération. Par contre, la durée change puisqu’elle court du 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2009, et le crédit est égal à 25 % du montant des équipe-ments.

Pour une même résidence, le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt ne peut excéder, pour la période du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009, la

somme de 8 000 euros pour une personne célibataire, veuve ou divorcée et de 16 000 euros pour un couple marié soumis à imposition commune. Cette somme est majorée de 400 euros par personne à charge. Elle est divisée par deux lorsqu’il s’agit d’un enfant réputé à charge égale de l’un et l’autre de ses parents.Si le crédit d’impôt excède l’impôt dû, l’excédent est restitué. Aucune reprise n’est pratiquée lorsque le rem-boursement fait suite à un sinistre survenu après que les dépenses ont été payées ■

Patrick Barbier

Les dépenses éligibles des PACEn ce qui concerne les pompes à chaleur eau, les PAC air/air gainable et PAC air/air multisplit, les dépen-ses afférentes à l’appareil lui-même sont éligibles, à condition que le coeffi cient de performance de la pompe soit supérieur ou égal à 3 pour une température d’évaporation de + 7°C (selon la norme d’essai 14511-2). Pour la pompe à chaleur sol/sol ou sol/eau à capteur horizontal, le coeffi cient de performance de la pompe doit être supérieur ou égal à 3 pour une température d’évaporation de - 5°C. Concernant les équipements et travaux associés, les dépenses acceptées ou refusées dépendent du type de PAC :

Précision importante : quel que soit le type de PAC, les travaux d’installation, les dépenses afférentes aux autres accessoires, regards éventuels, ainsi que tous matériaux utilisés pour des socles maçonnés, sont exclus. Tout comme les dépenses liées aux matériaux d’isolation, aux tuyauteries et appareils de régula-tion et au raccordement de la pompe à chaleur et des accessoires à l’installation électrique. Cependant, tous les matériaux et appareils exclus peuvent bénéfi cier, sous certaines conditions, du crédit d’impôt au titre d’autres dépenses (isolation thermique et régulation de chauffage au taux de 25 % ou 40 %).

Type de PAC Dépenses éligibles au crédit d’impôt Dépenses exclues du crédit d’impôt

PAC eau glycolée / eau à capteur vertical

Système de captage (tubes, collecteurs, fl uide frigorigène…), module hydraulique, système de stockage (ballon tampon), tuyauteries reliant la pompe à chaleur, le module hydraulique et le ballon tampon.

Travaux de forage et de remplissage (décapage, remblaiement…), émetteurs (plancher chauffant rafraîchissant), réseau de distribution reliant la pompe à chaleur aux émetteurs.

PAC eau glycolée / eau à capteur horizontal

Système de captage (tubes, accessoires hydrauliques, capteurs, collec-teurs, fl uide antigel…), module hydraulique, système de stockage (ballon tampon), tuyauteries reliant la pompe à chaleur, le module hydraulique, le ballon tampon et le système de captage.

Travaux de décapage et remblaiement, émetteurs (plancher chauffant rafraîchissant), réseau de dis-tribution reliant la pompe à chaleur aux émetteurs.

PAC air/ eau Module hydraulique, système de stockage (ballon tampon), tuyauteries reliant la pompe à chaleur, le module hydraulique et le ballon tampon

Emetteurs (plancher chauffant rafraîchissant et ventilo-convecteurs en allège), réseau de distribu-tion reliant la pompe à chaleur aux émetteurs.

PAC eau /eau Système de captage et de rejet (tubes, collecteurs si plusieurs forages, pompe immergée, fi ltres, échangeur, circulateur), module hydraulique, système de stockage, tuyauteries reliant la pompe à chaleur, le module hydraulique, le ballon tampon et le système de captage et de rejet.

Travaux d’installation, de forage et de remplissage (décapage, remblaiement…), émetteurs (plancher chauffant rafraîchissant), réseau de distribution reliant la pompe à chaleur aux émetteurs.

PAC air / air gainable et PAC air / air multisplit

La pompe à chaleur doit être centralisée sur l’unité extérieure. Son fonc-tionnement est prévu jusqu’à -15°C, sa puissance calorifi que est supé-rieure ou égale à 5 kW pour une température extérieure de 7°C. Chaque pièce de vie est équipée d’un diffuseur et d’un organe de régulation. L’installation fi nale est contrôlée par un organisme d’inspection accré-dité selon la norme NF EN ISO/CEI 17020

Travaux d’installation, unités intérieures (unité intérieure en combles ou ventilo-convecteurs), gai-nes, registres, plénums, grilles d’extraction et de souffl age…, tuyauteries (liaisons frigorifi ques) reliant l’unité extérieure et l’unité intérieure.

PAC sol/sol ou sol/eau à capteur horizontal

Module hydraulique, système de captage (ballon tampon, tubes, collec-teurs, fl uide frigorigène…), tuyauteries reliant la PAC et le système de cap-tage pour les PAC sol/sol, et reliant la PAC, le module hydraulique, le ballon tampon et le système de captage, pour les PAC sol/eau.

Travaux d’installation, de décapage et de remblaie-ment, émetteurs (plancher chauffant ou chauffant rafraîchissant), réseau de distribution reliant la pompe à chaleur aux émetteurs.

Crédit d’impôt

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 23

les mesures

Le 15 mai 2007, le Journal Offi ciel a publié un arrêté du ministère du Logement daté du 3 mai 2007, relatif aux conditions à remplir pour bénéfi cier du dépassement de coeffi cient d’occupation des sols, en cas de respect d’exigences de performance énergétique par un projet de construction. Dans ses articles 3 et 4, l’arrêté du 3 mai 2007 présente les dispositions concernant la réno-vation.

La possibilité de bonifi cation du COS – donc de s’éten-dre – pour les constructions comportant des énergies renouvelables ou remplissant des critères de perfor-mance énergétique, vise bien sûr à avantager ce type de bâtiments performants. L’originalité de la mesure tient

au fait que la loi permet désormais de différencier les exigences pour un type de bâtiment donné au sein d’une zone du PLU.

A noter que cette mesure peut être mise en œuvre sans modifi cation du PLU existant, et que l’autorisation de dépassement du COS, dans la limite de 20 %, est prise sur décision du Conseil Municipal.

Pour bénéfi cier du dépassement du COS, un bâtiment existant faisant l’objet d’une extension doit être à usage d’habitation et répondre à deux conditions : d’une part, les planchers hauts sous combles perdus du bâtiment et de son extension, doivent être isolés de telle sorte que

La maîtrise de l’énergie

à travers le COS Destiné à valoriser les bâtiments énergétiquement performants, l’arrêté du 3 mai 2007 autorisant le dépassement du coeffi cient d’occupation des sols (COS) concerne notamment les bâtiments existants.

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Dépassement du COS

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200724

les mesures

la résistance thermique soit supérieure ou égale à 5 m2K/W. D’autre part, le bâtiment doit faire l’objet de tra-vaux d’installation d’équipements d’énergie renouvela-ble ou de pompe à chaleur tels que l’ensemble des locaux (partie existante et extension), appartenant au même propriétaire, respecte l’une des conditions sui-vantes :

– soit le bâtiment et son extension sont équipés d’un générateur utilisant la biomasse et assurant au moins 50 % de la consommation de chauffage de l’ensemble des locaux ;

– soit ils sont équipés de capteurs photovoltaïques d’une surface supérieure ou égale à un 10e de la SHON, ou ces capteurs assurent une production annuelle d’électricité pour le bâtiment et son extension de plus de 25 kWh/m2 SHON en énergie primaire ;

– soit le bâtiment et son extension sont équipés de cap-teurs solaires pour la fourniture d’eau chaude, de sur-face d’entrée supérieure ou égale à 3 m2 par logement, ou la fourniture d’eau chaude est assurée par l’énergie solaire pour une valeur égale ou supérieure à 50 % pour le bâtiment et son extension ;

– soit ils sont équipés d’une pompe à chaleur ayant un coeffi cient de performance annuel supérieur ou égal à 3,5. Rappelons que le COPannuel est le rapport entre la quantité d’énergie totale pompée et l’énergie élec-trique insuffl ée à l’appareil.

Les critères des pompes à chaleur

L’arrêté retient les PAC air/eau et air/air et les trois types de pompes à chaleur géothermiques (à capteur fl uide frigorigène de type sol/sol ou sol/eau, celles de type eau glycolée/eau et celles de type eau/eau). A noter que pour être admises, les PAC air/air doivent remplir plu-sieurs critères :

– l’appareil, centralisé sur une ou plusieurs unités exté-rieures, assure le chauffage des pièces composant le logement dès lors que leur superfi cie est au moins égale à 8 m2. Les pièces de service, telles que celles affectées à l’usage exclusif de cuisines, de toilettes ou de salles de bains, ne sont pas prises en compte ;

– chaque pièce équipée doit disposer de son propre organe de régulation automatique, quel que soit le principe de diffusion retenu ;

– le fonctionnement normal de l’équipement est garanti par le fabricant à une température extérieure de – 15°C ;

– la puissance calorifi que thermodynamique restituée de l’unité extérieure est supérieure ou égale à 5 kW à une température extérieure de 7°C. En cas d’installa-tion simultanée de plusieurs unités extérieures, cette condition doit être remplie par au moins l’une d’entre elles.

Pour justifi er du respect des critères de performance requis, le demandeur du permis de construire doit four-nir deux éléments écrits : – un engagement d’installer les équipements de pro-

duction d’énergie renouvelable ou de pompe à chaleur visés et d’isoler les planchers hauts sous combles per-dus du bâtiment et de son extension dans les condi-tions fi xées par l’article 3 de l’arrêté ;

– une attestation établie par une personne certifi ée pour établir un DPE, à partir des éléments fournis par le maître d’ouvrage. Cette attestation indique qu’au stade du permis de construire, la maison individuelle et les équipements d’énergie renouvelable ou de pompe à chaleur respectent les critères défi nis. ■

Patrick Barbier

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 25

L’association Effi nergie a pour but de favoriser

le développement de bâtiments basse consommation.

Après avoir publié un label pour la

construction neuve, elle a entrepris la

mise en place d’un label pour l’existant.

Pour en savoir plus : www.effi nergie.org

L’un des objectifs que s’est donnée l’association Effi ner-gie est le développement d’un référentiel de perfor-mance énergétique, pour les constructions neuves ou existantes, supérieur aux exigences réglementaires en vigueur. Le premier référentiel, pour le secteur de la construction, a trouvé corps sous forme d’un « label Effi nergie® », publié début juillet 2007. Il sera octroyé aux maîtres d’ouvrages par l’intermédiaire de quatre organismes certifi cateurs : Promotelec (pour le loge-ments diffus), Cerqual (pour le logement collectif), Cequami (pour la maison individuelle groupée) et Certi-vea (pour le tertiaire).

Les niveaux de consommation maximale imposés par le label Effi nergie (50 kWh/m2.an en énergie primaire pour le résidentiel neuf, et 50 % de réduction par rapport aux exigences de la RT 2005 pour la construction tertiaire) sont les mêmes que ceux du label Basse Consommation du Ministère du Logement. En effet, pour fi xer ses niveaux de performances, le ministère s’est appuyé sur les résultats des études techniques menées par Effi ner-gie dans le cadre du programme Prebat, avec un fi nan-cement de l’Ademe.

Un label Effi nergie®

pour des bâtiments rénovés

basse consommation

Label Effinergie

Pour Effi nergie, si les réglementa-tions, les actions et les mesures (crédits d’impôts, aides…) en faveur de l’amélioration de la performance énergétique des bâ-timents ont progressé, elles de-meurent insuffi santes par rapport aux niveaux à atteindre avant 2050 (diviser par quatre les émis-sions de CO2), à l’enjeu sur le parc existant ou encore aux pos-sibilités techniques.

A partir de ce constat, qui fut l’élé-ment moteur de sa création en 2006, l’association s’est donnée sept objectifs : promouvoir de fa-çon dynamique les constructions basse énergie (dans le neuf et la

rénovation) ; mutualiser et mettre en valeurs les initiatives régiona-les ; assurer la coordination entre les initiatives régionales et natio-nales ; apporter de la lisibilité dans le secteur de l’effi cacité énergéti-que (enjeux, principes, solutions) ; fédérer les professionnels de la construction et les collectivités lo-cales dans un programme d’ac-tions tendant vers un label de bâti-ments confortables et respectueux de la qualité de vie ; démontrer la faisabilité technico-économique de la basse énergie et les bénéfi ces associés ; enfi n, on l’a déjà évoqué, développer un référentiel de per-formance énergétique pour les constructions neuves et les réno-

vations nettement supérieur aux exigences réglementaires en vi-gueur.

Pour atteindre ses visées, l’asso-ciation a mis en place une marque Effi nergie®, destinée aux bâti-ments neufs et rénovés, désignant et qualifi ant les biens et les servi-ces qui « permettent une utilisa-tion rationnelle de l’énergie ainsi qu’un large recours aux énergies renouvelables tout en améliorant la qualité de vie ».

Les labels Effi nergie® pour la construction neuve et pour l’exis-tant sont des déclinaisons de cette marque.

Accélérer le mouvement vers le « Facteur 4 »

les démarches

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200726

A signaler que, d’une part, le référentiel prend en compte les consommations de tous les usages de la RT 2005 : chauffage, refroidissement, production d’eau chaude sanitaire, ventilation et éclairage ; d’autre part, l’objec-tif de consommation maximale est décliné selon les zones climatiques et l’altitude du projet de construction (coeffi cients de 0.8 à 1.3 du sud au nord du pays).

Rappelons par ailleurs que, selon les exigences du cahier des charges établi par le ministère, les construc-teurs désireux d’obtenir le label « Basse consomma-tion » doivent mobiliser toutes les techniques permet-tant d’économiser l’énergie, dans l’objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (« Facteur 4 ») : notamment l’isolation par l’extérieur, les pompes à chaleur, les chaudiè-res à condensation et les systè-mes utilisant les énergies renouvelables …

Depuis la publication de son label, début juillet 2007, Effi -nergie a commencé à instruire les premières demandes de labellisation. Hélas, l’associa-tion reste extrêmement discrète sur l’identité et la localisation des demandeurs ! Toutefois, selon Jean-Christophe Visier, Directeur du Département Energie, Santé, Environne-ment au CSTB : « Ces demandes concernent tous les sty-les de bâtiments, aussi bien l’habitat collectif que l’in-dividuel, ou le secteur tertiaire ».

80 kWh/m2.an pour le résidentiel existant

Après avoir travaillé à son référentiel pour le neuf, Effi -nergie prépare actuellement un second label destiné au secteur de la rénovation, en accord avec les Pouvoirs publics qui n’ont pas préparé, pour leur part, un label basse consommation pour l’existant.

Le nouveau label, qui devrait voir le jour fi n 2007 ou début 2008, s’appuiera sur un référentiel de 80 kWh/m2.an pour le résidentiel réhabilité en basse consom-mation et 40 % de réduction des consommations pour le tertiaire.

Le référentiel « rénovation », dont la méthode de calculs est la même que pour la RT 2005, donne un objectif de résultat à atteindre mais laisse les acteurs de la construction libres dans le choix des moyens. Ces acteurs peuvent ainsi avoir des résultats bons dans les quatre domaines de l’isolation, du système de chauf-fage, de la ventilation et de l’éclairage (pour le tertiaire),

ou obtenir des résultats excellents dans un ou plusieurs de ces domaines et bons dans les autres.

Cinq priorités ont été défi nies pour atteindre le niveau du référentiel :

– une bonne coopération entre maître d’ouvrage, maître d’œuvre, architecte, bureau d’études et entreprise et un bon suivi du projet ;

– une approche globale : conception bioclimatique (orientation et compacité du bâti), bâtiment sans ponts

thermiques, épaisseur des iso-lants (le double de celle indi-quée dans la RT 2005), protec-tion solaire pour le confort d’été ;

– une enveloppe de l’ouvrage totalement étanche à l’air ;

– l’apport d’une ventilation hydro-réglable ou double fl ux ;

– l’utilisation d’équipements tels que les chaudières à condensation, les pompes à chaleur, les systèmes bois et les capteurs solaires, pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, cha-que fois que c’est possible.

Effi nergie précise, par ailleurs, que certains points seront mis

en observation, comme l’impact du rapport SHON/SHAB, celui de la densité du bâti, le niveau d’exigences dans les zones les plus froides et les plus chaudes, le niveau par types d’usages en non résidentiel … Dans sa présentation du label, l’association se propose « d’as-surer cette mission (d’observation) en constituant un groupe de suivi qui aura pour objet de faire progresser les méthodes, permettre l’innovation, recenser les élé-ments pour les futures réglementations » ■

Patrick Barbier

Label Effinergie

(photo Viessmann)

(photo Giacomini)

les démarches

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 27

OPAH - OPATB

Souvent liées dans un même programme d’action territoriale, les OPAH et OPATB sont p pour les collectivités des outils majeurs de la maîtrise de l’énergie dans l’existant.

OPAH, OPATB deux outils pour les collectivités locales

Créées en 1977, les OPAH (Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat) sont perçues comme un outil de politique urbaine et territoriale par les collecti-vités locales qui les utilisent pour remodeler des quar-tiers (notamment les centres anciens) et/ou inciter fi nancièrement des propriétaires privés, occupants ou bailleurs, à investir dans la qualité des logements. Outre la rénovation de l’habitat, une OPAH sert aussi à l’accès au logement pour de nouveaux locataires, notamment les foyers aux ressources modestes. L’aspect social de ce type d’opération est important puisque l’objectif ini-tial de l’OPAH était de favoriser et valoriser les loge-ments dits conventionnés.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200728

Les travaux qui peuvent être subventionnés concernent aussi bien le gros oeuvre que le second oeuvre : remise en état des façades et ravalement, planchers, charpen-tes, reprises d’ouvertures, réfection de toitures, mises hors d’eau, assainissement, raccordement aux réseaux, travaux intérieurs de remise aux normes, équipement, amélioration du confort, travaux d’accessibilité pour les personnes âgées ou handicapées, etc. En logement « aidé », les aides peuvent dépasser 40 % du montant des travaux.

Une OPAH résulte de conventions signées entre les col-lectivités territoriales, l’Etat et l’Anah (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat). Depuis sa création, ce genre d’opération programmée a connu un succès certain auprès des collectivités territoriales. Une ville comme Marseille, par exemple, a mené, depuis 1979, pas moins de 24 OPAH dont la moitié pour le seul cen-tre ville. On dénombre chaque année pas moins de 200 conventions signées, soit quelque 600 opérations en vigueur par an (la durée d’une OPAH étant en général de 3 ans).

Un outil en évolutionUne circulaire ministé-rielle (n°2002-68) du 8 novembre 2002 a redé-fi ni le cadre de l’OPAH, en instituant quatre outils :

– L’OPAH de droit com-mun dont la vocation est de revaloriser glo-balement des quar-tiers et en améliorer l’habitat, et ce aussi bien en zone rurale qu’urbaine.

– L’OPAH de Renouvelle-ment Urbain (OPAH-RU) qui a pour objectif de traiter les situations urbaines et sociales les plus diffi ciles. Elle bénéfi cie d’aides ma-jorées de l’Etat, en contrepartie d’enga-gements volontaristes de la collectivité ter-ritoriale, notamment dans le domaine fon-cier et immobilier.

– L’OPAH de Revitalisa-tion Rurale (OPAH-RR), destinée à accompa-gner, dans le champ de l’amélioration de l’habitat, un projet de

développement local concernant des territoires ruraux en diffi cultés, dans le cadre d’une intercommunalité formalisée (Pays, EPCI, Parc Naturel Régional…).

– Le PIG (Programme d’Intérêt Général) : cet outil alter-natif à l’OPAH, réformé lui aussi en 2002, est destiné à résoudre des problématiques particulières, tant dans le champ social que technique de l’habitat. Le PIG sert à mener des politiques publiques thématiques d’amé-lioration de l’habitat pouvant porter sur un vaste terri-toire.

Depuis la fi n des années 90, la mission assignée à l’OPAH a évolué, même si sa fi nalité d’origine, l’amélioration globale de l’habitat privé, a été conservée. Depuis une dizaine d’années en effet, la mise en œuvre d’un volet énergie et développement durable ressort dans la mise en place des OPAH. Auparavant, la volonté de travailler sur les critères énergétiques n’était pas systématique ; ce n’était qu’un élément parmi les autres aspects tech-niques de l’amélioration du logement.

Selon nos informations, la matrise de l’énergie est un élément clé d’environ un quart des OPAH menées aujour-d’hui. Une catégorie d’opérations programmées dans laquelle l’Ademe a naturellement fait son entrée.

Cependant, l’OPAH reste un outil limité dans le sens de la maîtrise de l’énergie, pour les collectivités

locales désireuses de mener une politique de qualité énergétique sur leur territoire…

Ces dernières étant peu nombreuses d’ailleurs à dépasser le seuil

de l’information dans ce domaine. Pour cela, un autre outil est à leur dispo-sition : l’OPATB ou Opéra-tion Programmée d’Amélio-ration Thermique et énergé-tique des Bâtiments.

L’OPATB,fi lle de l’OPAHCréée en 2000 par le minis-tère du Logement, le minis-tère de l’Environnement et celui en charge de l’Energie (tous trois aujourd’hui réu-nis en un seul), avec le concours de l’Ademe et de l’Anah, l’OPATB est née de deux objectifs fondamen-taux : rendre la collectivité locale elle-même active en matière de maîtrise de l’énergie, et la rendre inci-tative vis-à-vis de tous les maîtres d’ouvrages locaux du tertiaire public, du privé, et du logement social.

OPAH - OPATB

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 29

L’OPATB se défi nit ainsi comme un outil permettant la mise en synergie des travaux d’économie d’énergie au niveau des collectivités loca-les, avec un panel extrême-ment large de partenaires qui va des services et agences régionales et locales du ministère, de l’Ademe et de l’Anah, aux entreprises, aux organismes fi nanciers, aux professionnels du Bâtiment et aux fournisseurs d’énergie, en passant par les Conseils Régionaux et Généraux, etc.

La stratégie des OPATB a été bâtie sur celle des OPAH, même si elles couvrent un périmètre plus large, allant notamment du logement privé aux bâtiments tertiaires, en passant par les logements sociaux. Les premières opérations ont visé les petits tertiaires privés. Il arrive souvent que les deux formes opérations s’appuient l’une sur l’autre dans un pro-gramme d’ensemble. L’OPATB peut aussi conduire à la création d’un programme d’intérêt général (PIG) destiné à mobiliser les aides au logement. Dans ce cas, une convention unique associera la collectivité à l’Ademe, au ministère du Logement et à l’Anah. S’agissant des propriétaires privés, leurs travaux d’amélioration de l’effi cacité énergétique s’inscriront ainsi dans le cadre de projets globaux de réhabilitation.

Une action combinéePour entrer dans le détail, une collectivité locale qui s’engage dans une OPATB doit mener plusieurs actions en concertation avec différents organismes d’Etat. Ce qui n’empêche pas la commune (ou la communauté de communes ou d’agglomération) de toujours rester le maître d’ouvrage de l’opération… A noter que ce rôle peut parfois être dévolu au Conseil Général.

Quoi qu’il en soit, la collectivité devra réaliser dans un premier temps une étude préalable (de faisabilité) fi nan-cée par le Conseil Régional et l’Ademe et ultérieurement une étude pré-opérationnelle défi nissant le contexte énergétique, les cibles de bâtiments et de maîtres d’ouvrage à privilégier, ainsi que les objectifs qualitatifs et quantitatifs de l’opération. Elle doit également obte-nir l’adhésion de partenaires locaux importants aug-mentant ses chances de réussite, et mener à bien des actions de communication, d’animation, de formation, de suivi et d’évaluation des résultats. La collectivité locale doit aussi s’engager fi nancièrement sur un pro-gramme d’études, d’animation, d’évaluation des tra-vaux réalisés sur ses bâtiments, et d’aides éventuelles pour certains bâtiments.

OPAH - OPATB

L’avis d’un expert Didier Chérel,

coordinateur national des OPATB à l’Ademe

Les OPATB sont en phase de transition

❝ Alors que les premiers appels à projets, lancés en 2002 – 2003, étaient des appels nationaux, on s’oriente aujourd’hui vers une communication directe aux collectivités loca-les qui, toutes, peuvent être amenées à réaliser une OPATB. Le concept de l’appel à projets national était valable tant qu’il s’agissait de mettre en place des opérations pilotes. Ce n’est plus le cas et nous som-mes entrés dans une seconde phase, de transition, où les collectivités territoriales se montrent peut-être plus volontaristes que les Pouvoirs publics.

Une OPATB peut paraître une opération complexe, du fait du nombre d’intervenants et de partenai-res, mais le résultat est intéressant. Il y a une réelle dynamique, à condition que l’opération soit assise à la fois sur un vrai suivi et une mise de fonds ini-tiale conséquente, comme le montrent les premiers bilans fi nanciers. Une OPATB réclame une vérita-ble organisation politique et technique autour du projet.

Pour moi, ce type d’opération peut constituer une clé pour la mise en œuvre de la maîtrise de l’éner-gie. L’OPATB apporte des partenaires fi nanciers, une coordination technique, de l’information … Il ne faut pas laisser les maîtres d’ouvrage seuls dans leur coin, sinon dans 20 ans nous serons encore loin des objectifs du protocole de Kyoto. Il faut inciter les collectivités locales à s’emparer de cet outil. ❞

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200730

OPAH - OPATB

Le projet sera élaboré et les actions menées en collabo-ration avec les services régionaux ou locaux de l’Ademe, du ministère du Logement, de l’Anah. On l’a déjà dit, les Conseils Régionaux et Généraux peuvent aussi être des partenaires privilégiés des OPATB.

Outre le cofi nancement des études, l’Ademe intervient dans la mise à disposition de cahiers des charges types, l’animation et l’évaluation, le soutien technique et fi nan-cier aux campagnes locales de communication et aux programmes de formation, les subventions d’études diagnostics et de travaux – sous certaines conditions –dans les bâtiments tertiaires publics et privés. Sans oublier le soutien fi nancier à des opérations exem-plaires.

Le ministère du Logement, pour sa part, peut apporter son aide fi nancière pour les études pré-opérationnelles et l’animation dans le cadre des OPAH, pour l’animation dans le cadre des PIG, ainsi que pour des travaux de réhabilitation et d’économies d’énergie dans les loge-ments sociaux. De son côté, l’Anah contribuera aux tra-vaux dans les logements privés, par des aides aux pro-priétaires occupants et aux propriétaires bailleurs, notamment dans le cadre des PIG. Elle peut aussi contri-buer aux améliorations énergétiques apportées aux bâtiments de l’Etat.

L’association entre la collectivité et ses partenaires doit faire l’objet, après l’étude pré-opérationnelle, de la signature d’une convention qui fi xera, pour une durée de 4 à 5 ans, le rôle de chacun, les objectifs et les spéci-fi cités de l’opération : son périmètre ; l’objectif d’écono-mies d’énergie et d’émissions de CO2 ; les conditions d’évaluation des résultats ; le fi nancement de l’anima-tion et de l’évaluation ; les montants et conditions des aides accordées pour les travaux ; les actions d’accom-pagnement sur le plan de la communication et de la for-mation ; les missions de l’équipe d’animation auprès des acteurs locaux.

Enfi n la collectivité locale reçoit une Charte OPATB qui rassemble tous les partenaires soutenant l’opération par des engagements spécifi ques : collectivité, fi nanceurs, représentants de maîtres d’ouvrage, organisations pro-fessionnelles, architectes, bureaux d’études, artisans et entreprises du Bâtiment, fournisseurs d’énergie, orga-nismes fi nanciers, etc.

A noter, qu’il est possible pour une collectivité locale de réaliser deux « tours de table » différents pour le mon-tage de son OPATB : un premier tour fi nancier et un second tour technique réunissant les grands maîtres d’ouvrage et les entreprises du Bâtiment (Capeb, FFB, Chambre des Métiers), les organismes HLM, les asso-ciations de commerçants et les enseignes de la grande distribution, par exemple ■

Patrick Barbier

Une quinzained’OPATB en cours

A l’heure actuelle une dizaine d’OPATB sont encours dans l’Hexagone, sur la quinzaine de pro-jets initiaux. Aux sept OPATB engagées depuisquatre à cinq ans, dans le Pays Val de Creuse,l’agglomération et la ville de Grenoble, les vil-les de Pau et d’Echirolles (Isère), dans les Arden-nes et en Aquitaine (par le SIPHEM : Syndicatmixte du Haut Entre-Deux-Mers Gironde, Aqui-taine), se sont ajoutées cet automne les troisOPATB du Parc Naturel Régional du Pilat, duPays de Voiron et de la ville de Cannes. Deuxautres projets sont en voie d’être relancés à Vé-nissieux et Bourgoin-Jallieu (Isère). Un projet,celui de Poitiers, a été abandonné tandis quequatre autres sont en suspens : les OPATB desvilles de Nantes, Amiens, des Hauts de Garonneet le grand projet de ville à Bordeaux : uneOPATB plutôt orientée vers le logement socialet qui réunit quatre communes de l’agglomé-ration.

les démarches

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Solutions

Isolationp. 33 Isolants thermiques en réhabilitation,

les évolutions depuis deux ansp. 38 Une réhabilitation de bureaux très performantep. 42 Isolation par l’extérieur pour un bâtiment classép. 45 Isolation sous vide : des performances

très élevées, mais un risque à l’usage

Ventilationp. 47 Ventilation : lutter contre l’humidité,

améliorer la qualité de l’air, économiser l’énergie

Eclairage p. 50 Rénovation de l’éclairage, des économies

sur tous les plansp. 54 Amener l’éclairage naturel en rénovation

Chauffagep. 56 Géothermie : des générateurs

adaptés à l’habitat ancienp. 58 Forage sur nappe, plancher

chauffant et radiateurs haute température

p. 62 Des rendements de plus en plus convaincants en aéro-thermie

p. 64 Aérothermie intégrée en pla-fond pour appartements haut de gamme

p. 66 La microcogénération,une solution porteuse dans le tertiaire

p. 68 Le développement du chauffage au bois passe par l’automatisation

Menuiserie p. 70 Menuiseries : un rôle crucial en rénovation Batimat

Batimatp. 73 Batimat 2007 : priorité au développement durable,

à la sécurité et à la rénovation

solutions

42

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200732

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 33

les solutions

Dans les bâtiments existants, l’isolation thermique est la clef de la réduction des consommations d’énergie. Une très récente réglementation thermique s’applique à tous les bâtiments existants dont on entreprend la réno-vation. Une partie est entrée en vigueur fi n octobre 2007 et concerne les bâtiments de moins de 1000 m2. L’autre, applicable aux bâtiments rénovés de plus de 1000 m2, deviendra obligatoire à partir de fi n mars 2008 (voir article page 14).

CSTBat, Acermi et Avis Technique

Depuis deux ans, l’isolation par l’extérieur a connu une forte expansion, de nouvelles matières et de nouveaux procédés de mise en œuvre sont apparus. Pour com-prendre l’effi cacité d’un produit ou d’une matière, plu-sieurs certifi cations liées aux isolants thermiques du bâtiment existent. Les dalles à plots en polystyrène ex-pansé pour plancher chauffant-rafraîchissant (PCBT) bénéfi cient, par exemple, d’une certifi cation CSTBat spécifi que. Fin septembre 2007, on comptait 42 certifi -cats pour 18 marques. Certains portent sur les dalles isolantes qui accompagnent le PCBT sec, de faible hau-teur ou les deux à la fois, que l’on déploie spécifi que-ment en rénovation de pièces de grand volume. Il existe également une certifi cation CSTBat pour les entrevous isolants, dits « entrevous de coffrage simples » (62 cer-tifi cats à fi n septembre). Sauf en cas de rénovation très lourde, ce sont plutôt des produits réservés à la construction neuve.

Les autres isolants du bâtiment sont certifi és par l’Acermi (1), à l’exception de l’isolation des canalisations et gaines pour laquelle il n’existe aucune procédure par-ticulière. Fin septembre, l’Acermi affi chait 256 certifi -cats en cours de validité, concernant 14 familles d’iso-lants thermiques et environ 80 fabricants présents sur le marché français. L’Acermi est née de l’engagement

Isolants thermiques

en réhabilitation, les évolutions depuis deux ans

A l’aube de la réglementation dans l’existant, les matières isolantes se multiplient, les produits étendent leur domaine d’application. Le point sur les solutions et les certifi cations.

Pour l’isolation thermiquedes sols sous chape fl ottante et, de plus en plus souvent en réhabilitation, sous une chape sèche, ce polystyrène extrudé Styrodur® C convient particulièrement en raison de sa grande résistance à la compression. (photo BASF)

La thermographie des bâtiments existants révèle les défauts de leur isolation thermique et constitue un moyens sûr de diagnostic. (photo BASF)

Isolation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200734

les solutions

des fabricants de mettre en place un système qualité, avec les moyens nécessaires pour contrôler la qualité des produits et la maintenir dans le temps. En tant que certifi cateur indépendant, l’Acermi garantit la véracité des caractéristiques annoncées et les réévalue périodi-quement. Deux fois par an, elle prélève des produits en usine chez chaque fabricant participant et les fait contrôler par l’un des deux laboratoires agréés : le Cstb et le LNE. Si l’audit est positif, les fabricants ont le droit d’apposer le certifi cat Acermi sur les produits concer-nés.

La certifi cation Acermi permet de comparer les perfor-mances thermiques des produits et des matières isolan-tes. Elle reprend en effet le profi l d’usage « ISOLE » (I : propriétés mécaniques en compression, S : compor-tement aux mouvements différentiels, O : comporte-ment à l’eau, L : propriétés mécaniques utiles en cohé-sion et en fl exion, E : comportement aux transferts de

vapeur d’eau), destiné à faciliter l’expression de l’apti-tude à l’emploi des isolants en fonction des besoins ex-primés par les utilisateurs (voir encadré). A côté de la certifi cation Acermi, il existe également des Avis techni-ques valides : compléments d’isolation thermique à ba-se de produit mince réfl échissant, isolations thermiques de comble, isolations thermiques par remplissage d’es-pace entre parois, rupteurs thermiques.

De plus en plusde matières isolantes

Les produits isolants certifi és par l’Acermi sont multi-ples : fi bres de bois, laine de bois + laine de bois com-posite selon la norme EN13168, laine de roche selon EN 13162 (panneaux et rouleaux), laine de roche en vrac, laine de verre selon EN 13162, laine de verre en vrac, liè-ge expansé, mousse phénolique (PF), mousse rigide de polyisocianurate (PIR), mousse rigide de polyuréthanne (PUR), perlite expansée (EPB), polystyrène expansé (PSE), polystyrène extrudé (XPS) et verre cellulaire (CG, plus connu sous le nom de Foam glass). En plus de ces 14 familles, on trouve également sur le marché français du chanvre sous diverses formes, de la laine de lin, de mouton ou de coton, de la plume et de la cellulose. Cer-tains produits utilisant l’une de ces dernières matières font l’objet d’un Avis Technique du CSTB.

Enfi n, sans être à proprement parler des matériaux iso-lants, un certain nombre de composants du bâtiment - les briques monomur, le torchis de chanvre, des bétons chargés en polystyrène ou fi bres de bois, les mélanges chanvre/chaux, etc. – revendiquent un effet isolant im-

Le classement ISOLEIl s’obtient à partir des caractéristiques défi nies dans les normes européennes,

sauf cas particuliers pour lesquels les critères défi nis dans les normes sont insuffi sants pour couvrir les besoins d’une application particulière. Ou encore lorsque les normes européennes n’expriment

pas les performances de façon harmonisée et commode (par exemple lorsqu’un même critère possède différentes signifi cations selon la norme de référence).

Les niveaux minimums sont I1, S1, O1, L1 et E1. Plus le chiffre est élevé, meilleure est la caractéristique mesurée.

(propriétés mécaniques en compression) va de 1 à 5. I Le niveau I5 correspond à une perte d’épaisseur inférieure à 0,3 mm.

(comportement aux mouvements différentiels) s’étend également de 1 à 5 S et repose sur des mesures du module de cisaillement et de la variation dimensionnelle.

O (comportement à l’eau) compte 3 niveaux qui mesurent l’absorption d’eau à court et long terme.

L (propriétés mécaniques utiles en cohésion et en fl exion) mesure « la déviation sous poids propre d’un isolant » et compte 4 niveaux.

E (perméance à la vapeur d’eau) affi che 5 niveaux. E5 correspond à une perméance à la vapeur d’eau ≤ 0,0075 mg/m2.h.Pa.

La meilleure performance qu’un isolant puisse atteindre dans le classement ISOLE est donc I5, S5, O3, L4, E5.

Isolation

Chanvre en vrac.(photo Isocell)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 35

les solutions

portant. D’autres matières, comme le Nanogel translu-cide à fort pouvoir d’isolation thermique de l’américain Cabot Corporation, ouvrent de nouvelles possibilités en réhabilitation. Pour les bâtiments existants, le choix s’est agrandi depuis deux ans. L’effi cacité d’une solu-tion dépend à la fois de la matière, du produit et de sa mise en œuvre. Dans certains cas, les solutions souf-fl ées notamment, l’effi cacité dépend avant tout de la mise en œuvre : épaisseur, homogénéité de la couche souffl ée, etc. Les matériaux ont suffi samment évolué pour élargir leur domaine d’emploi. Par exemple, il exis-te depuis deux ans des laines de verre et de roche capa-bles de résister parfaitement à la compression. Il devient donc possible de les employer en isolation des sols. Tandis que le polystyrène a évolué vers une pose en iso-lation par l’extérieur, collée, sans ossature.

Les ponts thermiquesdes parois verticales

Dans le cas des parois verticales, la grande diffi culté est le traitement des ponts thermiques entres dalles et murs de refend. Si l’isolation intérieure des parois de-meure le domaine privilégié du panneau de doublage, ceux-ci sont composés désormais de toutes matières et associent le PSE, le XPS, le PUR, la laine de verre, la lai-ne de roche ou même la laine de chanvre à une plaque de plâtre. Leurs résistances thermiques sont un peu dif-férentes, de l’ordre de 4,25 W/m2.K pour un doublage collé en PUR de 100 mm avec une plaque de plâtre de 10 mm, 2,85 W/m2.K pour un doublage de la même épais-seur de laine de roche ou 2,65 pour du PSE. Pour traiter effi cacement les ponts thermiques avec une isolation intérieure, comme la Réglementation Thermique pour l’existant nous y contraindra probablement, il faut met-tre en œuvre une chape fl ottante au sol et un isolant en

sous-face du plafond. Dans le cas d’une rénovation lour-de, le « plancher Duo », recommandé par les industriels du PSE offre une bonne solution. Il s’agit d’un plancher poutrelles acier/entrevous PSE avec table de compres-sion, sur laquelle s’ajoute une chape fl ottante sur isola-tion PSE. L’isolation verticale des parois doit descendre jusqu’à la table de compression. De même au plafond, l’isolation verticale doit atteindre le plafond nu. L’isola-tion en sous-face est collée ou posée sur armature mé-tallique.

L’autre solution possible, plus radicale, est l’isolation par l’extérieure. Nous connaissons depuis longtemps les systèmes associant une ossature métallique ou bois, une isolation en laine de roche ou de verre et des panneaux de bardage. De très grands progrès ont été accomplis depuis deux ans dans l’esthétique des panneaux de bardage. La diversité des solutions

disponibles est extrêmement large, allant jusqu’à des panneaux portant des cellules photovoltaïques,

des panneaux en briques de parement et toutes sortes d’offres de panneaux mélaminés extrêmement dura-bles. La nouveauté vient de procédés d’isolation par l’extérieur collés. Ils sont en briques de PSE, de XPS, de PUR, en panneaux de laine de roche, etc. Ces produits

Très dense, la laine de verre Ultimate offre une meilleure résistance thermique à épaisseur égale.(photo Isover)

Pse Ultra TH sous chape fl ottante.(photo Roth)

Les solutions souffl ées permettent d’isoler facilement les combles inaccessibles, en injectant l’isolant par un orifi ce ménagé dans la toiture ou en sous-face du plafond.(photo Isocell)

Isolation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200736

les solutions

ont reçu un traitement pour les rendre insensibles à l’humidité. Ils se collent directement sur les façades la-vées et séchées. On pose ensuite, toujours par collage, des toiles d’accrochage qui recevront les peintures ou enduits de fi nition des façades, voire même les profi lés destinés à reconstituer les modénatures de façades an-ciennes. Cette solution offre l’avantage d’une absence de percement des façades existantes, et d’une légèreté des produits à la pose.

Les solutions multifonctions pour les toitures

Pour les toitures, la grande nouveauté depuis deux ans, qui ne s’applique que si l’on refait totalement la couver-ture, vient des solutions combinant résistance mécani-que et isolation dans des panneaux autoportants de di-verses longueurs. En maison individuelle, les offres se bousculent : panneaux autoportants avec isolation en PSE, XPS, PUR, laines de verres ou de roche, etc. Pour accélérer les chantiers, certains produits sont disponi-bles sur mesure et atteignent jusqu’à 8 m de portée. D’autres portent une fi nition en sous-face : plaque de plâtre prête à peindre ou même lambris. Dans tous les cas, ces panneaux autoportants reçoivent directement la couverture de tuiles, d’ardoises ou autres.

Isolation

La performance thermique des isolantsCe tableau est constitué à partir des données du site www.acermi.com, à fi n septembre 2007,

sauf en ce qui concerne la laine de chanvre. Pour chaque matière, est donnée la plage de performance des différents produits isolants certifi és (coeffi cient lambda).

MatériauLambda (en W/m.K)

Epaisseur (en cm)

pour R = 3 m2.K/W

pour R = 5 m2.K/W

pour R = 9 m2.K/W

Mousse phénolique 0,022 – 0,023 6,6 – 6,9 11 – 11,5 19,8 – 20,7Mousse rigide de polyuréthane (PUR) 0,023 – 0,025 6,9 – 7,5 11,5 – 12,5 20,7 – 22,5Polystyrène extrudé (XPS) 0,029 – 0,037 8,7 – 11,1 14,5 – 18,5 26,1 – 33,3Polystyrène expansé (PSE) 0,030 – 0,037 9 – 11,1 15 – 18,5 27 – 33,3Laine de roche et de verre 0,032 – 0,04 9,6 - 12 16 - 20 28,8 - 36Laine de chanvre (1) 0,041 – 0,050 12,3 - 15 20,5 - 25 36,9 - 45Fibres de bois 0,042 – 0,049 12,6 – 14,7 21 – 24,5 37,8 – 44,1Liège expansé (2) 0,042 12,6 21 37,8Verre cellulaire (Foam-glass) 0,038 – 0,050 11,4 - 15 19 - 25 34,2 - 45Laine de bois + laine de bois composite Norme EN 13168

0,034 – 0,080 10,2 - 24 17 - 40 30,6 - 72

Laine de verre ondulée et laine de roche en vrac pour souffl age en combles perdus

0,045 - 0,050 13,5 - 15 22,5 - 25 40,5 - 45

1. La laine de chanvre n’est pas encore certifi ée par l’Acermi. Il s’agit d’une moyenne déclarée par les fabricants.2. Un seul produit à base de liège expansé est certifi é par l’Acermi.

Ce caisson prêt à poser offre un gain sensible de temps de pose : il intègre les chevrons, l’isolant en laine de roche, et la lame d’air ventilée et le parement intérieur. (photo : Rockwool)

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les solutions

Le Foam Glass effectue pour sa part un retour remarqué en tant que matière offrant tout à la fois un effet isolant non négligeable, une résistance mécanique importante et une totale insensibilité à l’humidité. Ce qui élimine la nécessité d’un pare-vapeur et permet, par exemple, de rénover des toitures à l’aide de panneaux à longue por-tée, légers, rigides et isolants à la fois. Ce matériau pré-sente en outre l’avantage d’être constitué à 98% de verre recyclé.

Les industriels du métal ne sont pas en reste et propo-sent pour les toitures de bâtiments collectifs ou tertiai-res des systèmes multifonctions : résistance mécanique, isolation thermique, étanchéité, et parfois production photovoltaïque. L’allemand Solartec (ex-ThyssenKrupp)

commercialise depuis plusieurs années des modules qui sont des sandwichs acier/isolation thermique/acier avec ou sans cellules photovoltaïques en surface. Ils sont disponibles en trois largeurs standard de 450, 455 et 474 mm et en trois longueurs de 3,17 m, 5,8 m et 24 m, ou sur commande. Le poids moyen des modules varie de 8,57 à 16,30 kg/m. La version photovoltaïque propose des cellules triple couche montées sur des panneaux de toiture ou de bardage. Corus, Rheinzink ou Bemo Sys-tems proposent des solutions comparables ■

Pascal Poggi

1. Association pour la Certifi cation des Matériaux Isolants : http://acermi.cstb.fr

Isolation

Des parois translucides et isolantesDepuis trois à quatre ans, l’utilisation du Nanogel de Cabot Corporation se développe en Europe. On compte déjà en France une petite douzaine d’opérations, dont dix en rénovation. Le Nanogel est notam-ment distribué en France par Alcaud SA (92). C’est un aérogel de silice hydrofuge et translucide. Composé à 97% d’air, il se présente sous forme de granulés de 0,5 à 4 mm de granulométrie selon les besoins des applications, avec une densité de 60 à 80 kg/m3. Sa transmission lumineuse peut atteindre 32% et il pré-sente une valeur U de 0,89 W/m2.K en 25 mm d’épaisseur. C’est aussi un isolant phonique effi cace. Coulé dans des vitrages ou des panneaux de polycarbonate, de verre ou de polyester, il permet la transmission de la lumière tout en assurant une isolation thermique et phonique hautement effi cace. A titre d’exem-ple, la ville de Briis-sous-Forges (91) a transformé et agrandi un ancien marché couvert pour aménager une médiathèque. L’ancienne structure de piliers en béton, revêtus de pierre de parement, est conservée. Sur les deux extensions, l’architecte a utilisé une structure bois. Les deux structures sont fermées, en guise de bardage, par des verres en « U » Pilkington Profi lit, remplis de panneaux isolants en aérogel translucide Nanogel de Cabot. L’idée vient du Bureau d’Etudes Pouget. Résultat, les parois obtenues de-meurent translucides, mais affi chent une valeur Uw inférieure à 1,81 W/m2.K et un affaiblissement acous-tique de 44 dB. Pilkington Profi lit est un verre recuit armé de fi ls métalliques longitudinaux. Il est posé ici en double paroi dans le sens vertical et intégré à l’ensemble des façades par un système de châssis en profi lés d’aluminium. La structure du toit a été conservée, ainsi que la couverture en tuiles sur la partie ancienne. Grâce à l’emploi du couple Profi lit – Nanogel, dont c’est la première utilisation en France, le bâtiment bénéfi cie de la lumière naturelle pendant la journée. Durant la nuit, lorsqu’il est éclairé, il « brille de l’intérieur », selon les termes de l’architecte.

Un panneau de Nanogel est intégré à une double paroi de verre Profi lit. L’ensemble, translucide, favorise l’apport de lumière naturelle, tout en assurant une isolation thermique très effi cace.(photo : Cabot Corp.)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200738

les solutions

Au moment où l’isolation des bâtiments existants a été identifi ée par le Grenelle de l’Environnement comme l’un des chantiers prioritaires, l’expérience menée dans Paris par André Pouget et son Bureau d’Etudes Pouget Consultants sur l’aménagement de leurs nouveaux bu-reaux, montre toute l’étendue de ce qu’il est possible de faire aujourd’hui. « La meilleure énergie, dit André Pou-get, c’est celle qu’on ne consomme pas ». Lorsqu’il a acheté un local en rez-de-chaussée 81 rue Marcadet (Pa-ris 18e) pour en faire ses bureaux, il a mis en œuvre toute son expérience pour faire mieux, sur une réhabili-tation, que ce que la Réglementation Thermique exige en construction neuve. Il était clair que le gros du travail devait porter sur l’enveloppe des futurs bureaux : isola-tion thermique et étanchéité à l’air.

Isoler les surfacespériphériques

Le local refl ète bien la réalité des diffi cultés en réhabili-tation. Orienté nord-sud et d’une surface utile initiale de 346 m2, il se trouve au rez-de-chaussée d’un immeuble de 8 niveaux de logements sur trois niveaux de parkings enterrés, construit en 1974. Avant la première réglemen-tation thermique, donc sans aucune isolation. Une par-tie du local se trouve sous les appartements, le reste sous une toiture végétalisée. La surface vitrée est ré-duite : 12 m2 sur rue au nord, 13 m2 au sud côté jardinet et 10 m2 en éclairage zénithal. La totalité des murs péri-phériques et la plus grande partie des surfaces horizon-tales du local donnent sur des espaces non chauffés ou sur l’extérieur. L’effort d’isolation entrepris n’a pas été sans conséquence : la surface utile initiale a été réduite de 12 m2 par l’isolation périphérique intérieure en pla-ques de doublage polyuréthane Placotherm de BPB Placo (U de 0,21 W/K.m2), et par la création à l’entrée sur rue d’un sas de 3,8 m2 pour limiter les déperditions thermiques.

Isolation

Une réhabilitation de bureaux très performante

Une ancienne école de danse a été transformée en bureaux en plein Paris en recherchant la performance énergétique la plus élevée possible, à un coût raisonnable. Résultat : seulement 11,1 kWh/m².an en énergie primaire de consommation prévisionnelle pour le chauffage.ch

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Les locaux, situés en RDC d’un bâtiment parisien, constituent typiquement le genre de petite rénovation urbaine d’habitude traitée

sans grand égard pour la thermique.

Entre les deux vitres des parois du sas d’entrée, un intercalaire de polycarbonate aménage des alvéoles verticales, remplies

d’isolant translucide Nanogel de Cabot Corp.

Le local est chauffé par un plancher basse température. Il couvre la totalité des besoins

de chauffage, avec l’aide du double-fl ux à récupération de chaleur.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 39

les solutions

Une partie du mur périphérique donnait sur la rampe d’accès au parking. La copropriété a auto-risé son isolation par l’extérieur. Cela a permis d’économiser environ 1,7 m2 au sol, qui auraient été perdus si l’isolation avait été réalisée par l’in-térieur comme pour le reste des parois verticales du local. André Pouget souligne d’ailleurs à quel point la copropriété a été compréhensive et a fa-cilité les travaux. Un grand nombre de choix techniques étaient suspendus à son autorisa-tion, et la performance atteinte n’aurait pas été aussi importante si elle avait émis des restric-tions.

Le plancher sur le parking souterrain a été recouvert par une chape fl ottante, avec une isolation sous chape Acome en PSE (Polystyrène Expansé) de 65 mm d’épais-seur (R = 2 K.m2/W), sur laquelle est coulée une chape liquide Lafarge de 60 mm d’épaisseur. L’ensemble est complété par une isolation en sous-face, en laine miné-rale Isover de 22 cm d’épaisseur pour un R de 5,80 K.m2/W, appliquée au plafond du parking sur toute la sur-face accessible, à nouveau grâce à l’accord de la copro-priété. La performance thermique globale du plancher atteint 0,12 W/K.m2.

La toiture terrasse est isolée en sous-face par 22 cm de laine de verre Isoconfort d’Isover (R = 5,80 K.m2/W), complétée par 6 cm de laine de chanvre Florapan d’Iso-ver (R = 1,45 K.m2/W). Résultat : un coeffi cient global U égal à 0,13 W/K.m2.

Modifier les menuiserieset vitrages

Les fenêtres côté jardin ont été remplacées par des me-nuiseries mixtes bois-aluminium MC France, portant un double vitrage 4/16/4 peu émissif et rempli à l’argon (coeffi cient U de 1,80 W/K.m2). Sur la rue, les vitrines ont été équipées de menuiseries aluminium à rupture de pont thermique Paralu, avec double vitrage peu émissif 4/16/4, rempli à l’argon (U de 2,20 W/K.m2). Les baies formant le sas créé à l’entrée sur rue sont similai-res et parviennent à un U de 1,98 W/K.m2. Pour les ren-dre plus isolantes, elles sont complétées par un interca-laire de polycarbonate de 25 mm, rempli d’isolant translucide Nanogel de Cabot Corp. Ce qui réduit leur coeffi cient U nu à 1,75 W/K.m2.

Les sky-dômes existants ont été conservés, mais isolés par une plaque horizontale de polycarbonate double peau, avec remplissage d’aérogel de silice Cabot Nano-gel. Ce qui leur donne une valeur U de 1,24 W/K.m2. Les

plaques sont translucides et participent à la diffusion de la lumière naturelle dans les bureaux.

Pour ce local, le coeffi cient Ubât global initial calculé avant travaux était de 2,54 W/K.m2. En construction neuve, la RT 2000 aurait exigé 0,55 W/K.m2 et la RT 2005 aurait demandé 0,47 W/K.m2. Après l’effort d’isolation, le Ubât calculé est de 0,29 W/K.m2. Les déperditions thermiques sont divisées par 2 par rapport aux exigen-ces de la RT 2000. Elles sont de 38% inférieures à ce que demanderait la RT 2005 pour un local neuf identique. Il est donc possible en rénovation de réduire les déperdi-tions bien au-delà de ce que demande la RT 2005 dans le neuf aujourd’hui, sans utiliser de technologies révolu-tionnaires.

Vérifier et reprendrel’étanchéité

André Pouget a apporté un soin particulier à l’étanchéité du bâti de ses futurs bureaux et l’a vérifi ée grâce à un test de dépressurisation ou test « Blower Door ». Un ca-dre adaptable muni d’un ventilateur est placé dans l’ouverture d’une porte extérieure ou d’une fenêtre et le bâtiment est mis en dépression de 50 Pa en expulsant l’air intérieur hors du volume chauffé. Des jauges bran-chées sur le ventilateur mesurent le débit d’air requis (en volume par heure, dit ratio n50) pour garder le local

Isolation

La toiture terrasse est isolée en sous-face par 22 cm de laine de verre et 6 cm de chanvre.

Les tests d’étanchéité du local ont été réalisés à l’aide d’une “Blower window” par le CETE de Lyon.

Le groupe double-fl ux à récupération de chaleur est posé à l’intérieur d’un placard, dans l’entrée.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200740

les solutions

Coût de l’opération▲ Le coût global de l’opération s’élève à 260 000 € HT. Le pre-mier poste (19% du coût total) est celui de l’électricité et des réseaux de communication inté-rieurs, puis viennent les menui-series intérieures (17%), le faux-plafond et son isolation (11%). Le coût des lots spécifi quement thermiques sont plus modestes : plancher chauffant (2%) et cha-pe liquide (2%), pompe à cha-

leur (4%), plomberie/VMC/chauffage (10%), le lot maçon-nerie et doublage ne représente que 7%, tout comme les menui-series extérieures.

▲ Certains matériaux employés, comme le polyuréthanne en doublage sont plus coûteux que les matières classiques (PSE, laines de verre ou de roche). Certaines matières ont été utili-

sées plus abondamment (isola-tion au-dessus du faux-plafond) que d’habitude.

▲ D’autres postes sont apparus en raison des particularités du local, comme le traitement ther-mique de la sous-face du sol par la pose d’une isolation en pla-fond du parking. Le surcoût purement thermique peut être estimé à 10 à 12% du coût total.

à une pression constante, ce qui permet de mesurer le taux moyen de renouvellement d’air. La quantité d’air extraite du bâtiment s’infi ltre par les endroits défec-tueux de l’enveloppe (portes et fenêtres non étanches, au travers des structures bois et béton, aux angles des murs, sous les plinthes, etc.).

Les fuites d’air sont localisées par une caméra thermi-que. L’essai complet doit être réalisé avant la fi nition du bâtiment de manière à corriger les défauts constatés. Sur ce chantier, il a été effectué deux fois par le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) de Lyon, dans le cadre d’un partenariat fi nancé par le programme Prebat géré par l’Ademe. La première visite du CETE a montré suffi samment de défauts pour qu’une forte cor-rection soit engagée. Le test a abouti à un ratio n50 de 1,33 V/h et un indice I4 (l’expression de l’étanchéité à l’air dans la RT 2005) de 0,43 m3/h/m2. Les défauts d’étanchéité se trouvaient classiquement autour des huisseries de portes et fenêtres, des sky-dômes, des traversées de parois par des canalisations, etc. Mais aussi, plus inattendu, entre les dalles horizontales du plafond et les murs de refend. L’ensemble des jointures du gros-œuvre et des ouvrants a été repris à l’aide de joints silicone. Quatre mois après, le CETE a effectué une seconde mesure d’étanchéité. Cette fois-ci, l’indice I4 était de 0,37 m3/h/m2 et le ratio n50 de 0,94 V/h : moins d’un volume par heure est renouvelé en raison des défauts d’étanchéité de l’enveloppe, avec des vents de 32 km/h. A titre de comparaison, la RT 2005 introduit pour la construction neuve une valeur de référence I4 = 1,2 m3/h/m2 et une valeur par défaut I4=1,7 m3/h/m2. Cette réhabilitation atteint un débit de fuite égal à seu-lement 30,8 % de la valeur réglementaire en construc-tion neuve. Ce résultat a été obtenu sans aucune innova-tion technologique, simplement grâce à une grande attention aux détails ■

Pascal Poggi

Pour vérifi er la réalité des performances calculées, un ensemble de compteurs enregistre les consommations par poste : PAC, bureautique, ventilation, chauffe-eau électrique, etc.

F i c h e c h a n t i e rMaîtrise d’ouvrage : André PougetArchitecte : Georges Pencreac’h (75)BET : Pouget ConsultantsFournisseurs principaux : Acome (plancher chauffant) Atlantic (VMC + pompe à chaleur), BPB Placoplatre (doublage intérieur périphérique), Cabot (Nanogel) Isover (isolation intérieure plafond et sous-face parking) Lafarge La Chape Liquide (chape liquide).

Partenaires : Ademe IDF et EDF (fi nancement du suivi des consommations sur

chantier, l’Ademe étant de plus partenaire du CETE)

Isolation

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Le sen s de l ’ ouve r t u r e.www.malerba.frRue de la Fargette - 69470 Cours-la-VilleTél. : 04 74 89 85 85 - Fax : 04 74 89 82 57 - [email protected]

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200742

les solutions

La réhabilitation et l’amélioration signifi cative de l’iso-lation thermique des bâtiments classés et autres im-meubles haussmanniens pose un problème technique spécifi que. Les moulures intérieures, les décorations des façades rendent la pose d’une isolation thermique diffi cile. Logirep y réfl échit depuis longtemps et a saisi l’occasion de la réhabilitation de « la Demeure des Car-rières » à Fontenay-sous-Bois (94) pour tenter sa pre-mière expérience dans le domaine. Cette réalisation est née d’une première expérience menée dans le cadre d’un projet européen par BASF, dont Logirep était déjà partenaire : la modernisation du quartier « Brunck » à Ludwigshafen en Allemagne, avec des maisons dites à

« 1 litre » (1 litre de fuel /m2/an, soit 10 kWh/m2/an de consommation pour le chauffage), 3 (30 kWh), 5 (50 kWh) et 7 litres (70 kWh/m2/an). Avec cette réhabilita-tion à Fontenay-sous-Bois, il s’agit d’adapter au loge-ment collectif les technologies développées pour la mai-son individuelle à Ludwigshafen.

Le bâtiment date du début du XXe siècle et pose le pro-blème particulier de la réhabilitation performante des édifi ces classés. Logirep y a aménagé 8 logements fi -nancés en PLAI (prêt locatif aidé à fi nancement très so-cial), destinés à une population très défavorisée. Le but était de passer de 400 kWh/m2/an pour le chauffage et

Isolationch

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La réhabilitation de ce bâtiment classé a bénéfi cié du savoir-faire acquis lors de la rénovation du quartier de Luwigshafen en Allemagne :

isolation par l’extérieur, etc. (photo BASF)

Isolation par l’extérieurpour un bâtiment classé

Logirep, bailleur social d’Ile-de-France, a réhabilité un bâtiment du début du XXe siècle en utilisant une solution innovante d’isolation par l’extérieur. Ce projet est une collaboration entre Logirep, BASF, Knauf, BPB Placo et d’autres industriels.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 43

les solutions

la ventilation à 50 kWh/m2/an en énergie primaire pour les mêmes usages. Le chantier, lancé fi n 2005, a duré environ 12 mois avec une livraison fi n octobre 2006. Le bâtiment est occupé depuis janvier 2007. Pour les loca-taires, les charges devraient être de 20 à 30% inférieu-res aux charges ordinaires d’un bâtiment réhabilité.

Logirep a réalisé cette opération avec l’aide de BASF, Knauf, Lafarge, BPB Placo, Forbo, Tollens, STO et Sie-mens Electroménager. Par cette réhabilitation et d’autres projets en Europe, BASF, le chimiste allemand, entend valoriser les composants primaires qu’il fabri-que, tel que le Neopor® , du polystyrène expansé (PSE) chargé en graphite à fort pouvoir isolant, et le Micro-nal®, un matériau à changement de phase incorporé aux plaques de plâtre pour leur conférer une inertie impor-tante, et que ses clients industriels (Knauf, Lafarge, BPB Placo, STO, etc.) utilisent ensuite dans leurs propres produits. Deux ATEx (Appréciation Technique d’Expéri-mentation) ont été obtenues pour ce chantier : l’une pour l’isolation par l’extérieur, l’autre pour le matériau incorporé dans des plaques de plâtre.

Blocs PSE collés en façade

L’isolation extérieure est réalisée en blocs de PSE Sto-Therm Classic/Néoport (de STO) de 200 mm d’épaisseur x 1 000 x 500 en élévation, et en blocs Cellomur® Ultra de BPB Placo. Ces deux produits sont composés de la même matière, le Neopor® de BASF, et affi chent des di-mensions identiques. Il s’agit là de la première mise en œuvre en France de cette nouvelle solution d’isolation par l’extérieur à base de blocs de PSE chargés en gra-phites et collés à la façade. La conductivité thermique des blocs est de 32 mW/m.K seulement. STO estime que ce polystyrène graphité confère au système StoTherm Classic 20% de performance thermique supplémentaire par rapport à la solution PSE classique.

En partie enterrée, l’isolation est assurée par des blocs Sto-Panneaux en polystyrène expansé de forte densité et insensibles à l’humidité, dont la conductivité thermi-que est de 34 mW/m.K. STO a également fournit les profi lés décoratifs de façade StoDéco Profi l pour re-constituer l’aspect original après isolation par l’exté-rieur, un aspect clef de la réhabilitation du bâtiment. Logirep a négocié et obtenu des Architectes des Bâti-ments de France leur accord pour cette mise en œuvre, après leur avoir soumis des photos des façades avant réhabilitation, puis des dessins et des rendus réalistes de l’état prévu de la façade après réhabilitation. La toi-ture est isolée par des panneaux Knauf Fibratop Silver autoportants en 60 cm de largeur et jusqu’à 6 m de lon-gueur. Ils sont constitués de Néopor BASF (λ de 32 mW/m.K). Deux logements, au rez-de-chaussée et au 1er étage, sont équipés de nouvelles plaques de plâtre à inertie Micronal® PCM SmartBoard™ 26, fabriquées pour BASF par Knauf. Elles sont directement distri-buées en France par BASF. Pour pousser aussi loin que possible les économies d’énergie, les logements sont

L’isolation de façade est réalisée en blocs de PSE, directement collés sur le mur brut.

Le premier rang est posé sur une goulotte aluminium.

Les murs extérieurs maçonnés du bâtiment étant en forme de pyramide (60 cm d’épaisseur au sous-sol,30 cm au 3e étage),

les blocs de PSE ont été taillés pour suivre ces variations.

Les blocs de PSE sont recouverts d’une toile collée, qui recevra le revêtement projeté défi nitif.

Réalisés spécialement pour ce chantier, les dormants des fenêtres en bois s’appuient sur l’isolant, évitant tout pont thermique autour des fenêtres.

L’inertie des murs est préservée grâce à l’isolation extérieure. L’inertie des pièces des logements du RDC est également accrue par l’utilisation de plaques de plâtre à changement de phase.

Isolation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200744

les solutions

loués avec un pré-équipement en appareils électromé-nagers Siemens de Classe A, la plus performante. Le bâtiment est chauffé par un plancher basse température Roth, alimenté par une chaudière à condensation Viess-mann. Dans chaque logement, l’installation est conçue pour un suivi séparé des consommations de l’éclairage et de l’électroménager. Le châssis des fenêtres de toit incorpore des modules photovoltaïques qui alimentent le moteur des volets et la commande d’ouverture et de fermeture des fenêtres.

A l’achèvement des travaux, le Cstb a testé l’étanchéité à l’air du bâtiment selon la méthode « Blower Door ». Le résultat obtenu est de 1,18 pour une valeur limite

demandée en neuf par la RT 2005 de 1,3 m3/h/m2. Les quelques points faibles identifi és sont notamment la liaison entre charpente et façade. Des vues prises à l’aide d’une caméra thermique ont aussi mis en évidence quelques défauts d’ajustement entre certaines dalles isolantes en façades. La qualité de la pose est détermi-nante pour la performance thermique du bâtiment ■

Pascal Poggi

Coût de l’opération▲ Les coûts de ce chantier s’élèvent à 3 600 € HT/m², honoraires compris. A titre de comparaison, Logirep construit des logements neufs au prix moyen de 1 500 € HT/m².

▲ L’isolation extérieure retenue pour atteindre des

consommations de chauffage très réduites a entraîné un surcoût de 21% par rapport à une isolation intérieure plus classique.

▲ Dans le coût total de 1 158 803 €, les surcoûts architecturaux dus à la reconstitution des

modénatures en façade pèsent 147 162 €

(12,70%), tandis que les surcoûts thermiques (isolation et ventilation double-fl ux avec récupération de chaleur) ne représentent que 73 249 € (6,32%).

F i c h e c h a n t i e rMaître d’ouvrage : Logirep (92) Maître d’œuvre : Albin Puig (94)BET : AB Consultant (93)Bureau de Contrôle et Coordinateur SPS :Qualiconsult (94)Partenaires industriels : BASF, BPB Placo, Forbo, Knauf, Lafarge Plâtres, Siemens Electroménager,

STO, Groupe Tollens. Suivi de chantier et monitoring

des consommations : CSTB

L’isolation de la toiture est prise en charge par des panneaux Knauf Fibratop Silver autoportants, à sous-face plâtre.

L’étanchéité et la reconstitution de l’isolant entre les panneaux de toiture sont assurées par de l’injection de mousse de polyuréthanne. Au-dessus des panneaux, se trouve une lame d’air de 5 cm, puis la toiture en zinc.

Des plaques de plâtreà changement de phase

Une plaque de Micronal PCM de 1,5 cm d’épaisseur offre la même inertie que 9 cm de mur en béton ou 12 cm en bri-ques pleines. Elle incorpore un matériau à changement de phase, imaginé et fabriqué par BASF, sous forme de sphère de polymère microscopique. A basse température, le maté-riau est solide. Lorsque la température ambiante monte et atteint la température de basculement – 23 ou 26°C selon les types de plaques Micronal –, le matériau à changement de phase se liquéfi e et stocke de la chaleur. Lorsque la tem-pérature ambiante redescend en dessous de la températu-re de déclenchement, le matériau à changement de phase se solidifi e à nouveau, tout en restituant de la chaleur. La capacité de stockage de chaleur spécifi que des plaques est de 1,20 kJ/kg.K. A la température de basculement, les plaques ont une capacité de chaleur latente ΔH d’environ330 kJ/m2. Ces plaques n’ont pas d’effet isolant : leur conductivité thermique est de 0,18 W/(m.K), contre 0,19 pour une plaque de plâtre classique. Toute leur mis-sion consiste à apporter de l’inertie à des constructions légères.

Isolation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 45

les solutions

En avril 2007, s’est déroulée la première pose d’isolant sous vide sur un vrai chantier en France. Il s’agissait de la rénovation d’un studio parisien dans un vieil immeu-ble pré-haussmannien. Grâce à la très grande effi cacité de ce procédé, qui n’a absolument rien à voir avec les isolants minces réfl échissants, les déperditions thermi-ques par les conditions de base ont été réduites de 77 W/m2 à 25 W/m2. Soit une division par 3 en perdant seulement 2% de la surface habitable, ce qui constitue le principal intérêt de cette technique. Les contrepar-ties, car elles existent, sont d’une part le prix élevé au m2, d’autre part le risque de perforation. Les utilisateurs de ce studio ont été informés : il ne faut rien planter dans les murs. Une perforation détruit le vide dans le matériau et réduit sa conductivité thermique à λ = 0,020 W/m.K, contre un extraordinaire λ = 0,0042 W/m.K lors-que le panneau est intact. Un λ de 0,020 W/m.K reste encore élevé, meilleur que celui du polyuré-thanne (PUR) qui se situe à 0,027 – 0,028. Mais rapporté à la faible épaisseur du pan-neau, cela se traduit par une résistance ther-mique de 1 m2K/W seulement, contre 4,76 lorsque le panneau de 20 mm est intact. Soit près de 5 fois moins.

Concernant le prix au m2, celui-ci doit être comparé au prix au m2 de la surface au sol économisée par cette iso-lation forcément beaucoup moins épaisse qu’une solu-tion de doublage classique. Dans tous les locaux qui se vendent plus de 4 000 €/m2, par exemple, économiser une dizaine de m2 grâce à cette solution devient tout à fait rentable.

80% de dioxyde de siliceLe PIV (Produit Isolant sous Vide ou VIP pour Vacuum Insulation Panel) est constitué d’une âme et d’un fi lm. L’âme comprend 80 % de dioxyde de silice (SiO2), 15 % de carbure de silicium (SiC) et 5 % d’autres produits. Le fi lm, hermétique et scellé sous vide, est constitué d’un multicouche comportant des fi lms polymères (PE et

Isolation sous vide :

des performances très élevées

mais un risque à l’usage

L’isolation sous vide est coûteuse, mais extrêmement effi cace. Elle se met en œuvre sur un support de polyuréthanne et apporte une importante économie de surface au sol.

Une barrette de PUR est posée le long du plafond, verticalement de part et d’autres des plaques d’isolant sous vide et horizontalement entre deux plaques. Cela crée des surfaces dans lesquelles on peut planter l’accrochage des plaques de plâtre, sans endommager l’isolant sous vide.

Les plaques d’isolant sous vide sont collées sur le support de PUR, ce qui supprime tout risque de perforation durant la mise œuvre. ▼Le mur donnant sur l’extérieur est d’abord revêtu

de plaques de polyuréthanne haute densité (PUR). Une plinthe de 2 cm de PUR est ensuite collée au sol, pour que les plaques d’isolants sous vide ne reposent pas directement sur le sol. ▼

chan

tier

Isolation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200746

les solutions

PET) et de l’aluminium sous forme laminée (feuille). Il garantit une longue durabilité du vide, de l’ordre de 50 ans. Pour obtenir un pouvoir d’isolation donné, il suffi t d’un PIV 6 fois moins épais que les meilleurs laines mi-nérales (LM) et polystyrènes expansés (PSE). Avec un PIV de 1 cm d’épaisseur, on obtient par exemple la même résistance thermique de 2 m2.K/W, qu’avec 6 cm de PSE optimisé ou 9 cm de LM standard. Toutefois, il faut compter 12 € HT/m2 pour les isolants traditionnels contre à 60 à 100 € HT/m2 pour les PIV.

Les panneaux PIV utilisé pour ce chantier coûtaient 80 € HT pour une surface de 1 000 x 600 mm et 1 cm d’épais-seur. Fournis par Swisspor et fabriqués par Va-Q-tec (1),

ils existent également en 1 000 x 300, 500 x 300, sur me-sure et en épaisseurs de 10 à 60 mm. Les dimensions des plaques d’isolant sous vide sont fi xes. Il n’est pas ques-tion de les modifi er sur chantier, tout découpage sup-prime le vide. Il faut donc prendre les mesures détaillées des cloisons à isoler, établir un plan de calepinage et commander les plaques nécessaires en fonction de ces diverses dimensions existantes chez le fabricant.

La rénovation du studio a été étudiée par Pouget Consul-tants et menée à bien par l’entreprise générale CEBTP. L’isolation thermique des murs extérieurs a été réalisée par une équipe de Swisspor, grâce à un sandwich iso-lant : des panneaux isolants sous vide de 2 cm d’épais-seur Va-Q-tec, sont collés sur un « support » en polyuré-thane Swisspor de 1 cm d’épaisseur. Une fois toutes les plaques mises en place, pour parfaire l’étanchéité à l’air, un scotch Swisspor est posée à toutes les jointures, avant fermetures par des plaques de plâtre de 1 cm. Le U moyen obtenu est de 0,28 W/ m2 K. La puissance de chauffage totale à installer pour ce studio de 24 m2 est

Isolation

de 800 W seulement. Le chauffage est assuré par un pla-fond rayonnant plâtre Hora. Cette technologie de chauf-fage économise l’espace au mur, ne nécessite rigoureu-sement aucun entretien et, par construction, supprime le pont thermique haut entre les murs et la dalle du pla-fond. En effet, les fi lms chauffant sont collés sur une plaque de laine de verre, posée sur une armature puis fermée par une plaque de plâtre spécifi que. Si, comme le prescrivent les méthodes de pose, l’isolation des murs verticaux remonte bien jusqu’au plafond nu, le pont thermique est traité.

Outre l’isolation sous vide, ce studio a bénéfi cié d’une isolation acoustique par panneaux Placo Silence de BPB Placo pour le mur mitoyen, d’une isolation thermique des allèges de fenêtres par 8 cm de polyuréthanne Tha-ne 24 de Knauf et de fenêtres à menuiserie PVC. L’une des fenêtres a reçu un double vitrage Okalux rempli d’aérogel de silice Cabot : il isole thermiquement, tout en laissant passer la lumière ■

Pascal Poggi

1. www.va-q-tec.de/english/products/building_insulation.html

F i c h e c h a n t i e rMaîtrise d’ouvrage privéeBET : Pouget ConsultantsEntreprise générale : CEBTPFabricant de l’isolant sous vide : Va-Q-Tec (Allemagne)Fourniture et pose de l’isolant sous vise : Swisspor (Suisse)Fourniture du plafond chauffant électrique plâtre : Hora (69)

▼ La baguette de PUR entre deux plaques permet de forer, de placer une cheville et un système de cales d’accrochage des plaques d’isolant sous vide qui garantit

leur bonne tenue au mur. Pour diminuer le pont thermique, le retour de mur vers la fenêtre sera isolé par 2 cm de PUR.

Le studio est chauffé à l’aide d’un plafond rayonnant plâtre (PRP) Hora. Les panneaux chauffants se composent d’un isolant minéral rigide de haute densité, d’un fi lm chauffant Hora® autolimitant, étanche, à double isolation et n’émettant pas de champ magnétique et d’un cordon d’alimentation spécifi que. Les plaques de plâtres utilisées, conformément à l’Avis Technique CSTB favorable n° 14/03-832, sont spécialement dédiée au PRP : de type Sigma, Placowatt ou Prégyconfort. ▼

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 47

les solutions

La qualité de l’air dans le logement existant est insuffi -sante. Le rapport fi nal sur « l’état de la qualité de l’air dans les logements français » rendu en mai 2007 par l’Observatoire sur la Qualité de l’Air Intérieur, l’atteste (www.air-interieur.org). Ses conclusions constituent un plaidoyer pour une bonne ventilation. Les recherches menées mettent en effet en évidence « une spécifi cité de la qualité de l’air à l’intérieur des logements par rap-port à l’extérieur, qui s’exprime par la présence de cer-taines substances non trouvées à l’extérieur ou par des concentrations nettement plus importants à l’inté-rieur ». Des COV (Composés Organiques Volatils) sont systématiquement détectés dans les logements. 68% des logements montrent notamment une teneur en tri-chloréthylène plus élevée à l’intérieur qu’à l’extérieur. Tandis que la totalité des logements montrent le même phénomène à propos du formaldéhyde et de l’héxaldé-hyde. Des défauts de ventilation entraînent aussi sou-

vent des pathologies dues à la condensation de l’humi-dité de l’air sur les parois : moisissures, dégradation des revêtements intérieurs, etc. Les remèdes – rénovation de la ventilation existante ou mise en place d’un systè-me lorsqu’il n’en existe pas – sont différents en loge-ment et en tertiaire.

Logement : un balayage général et permanent

Le but d’une rénovation de la ventilation est d’instaurer ou de restaurer un balayage général et permanent du logement, selon les termes du Règlement Sanitaire Dé-partemental, repris dans les arrêtés du 24 octobre 1982 et du 28 octobre 1983. S’il existe déjà une VMC, cela passe par le changement des entrées d’air, des bouches d’extraction et des ventilateurs individuels ou collectifs.

Ventilation

Ventilation :

lutter contre l’humidité,

améliorer la

qualité de l’air, économiser l’énergie

Lorsque le débit de ventilation est insuffi sant, de nombreuses pathologies apparaissent. Les solutions en rénovation se multiplient, pour améliorer la qualité de l’air tout en maîtrisant les dépenses d’énergie.

La solution Puren, possible en cas de

rénovation de toiture :

l’air neuf pénètre en bordure

basse de toiture, chemine dans des

collecteurs réchauffés par le

soleil, puis est introduit dans le bâtiment par un

groupe d’insuffl ation. En période de

non chauffage, une prise by-passe

la toiture.(photo Bomatherm)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200748

les solutions

En France, Anjos fournit depuis des années une bonne partie des entrées d’air et des bouches d’extraction ven-dues par les différentes marques (Aldès excepté). Il a donc édité une sorte de guide d’interchangeabilité, dis-ponible sur son site internet (www.anjos.fr), permettant de remplacer les modèles qui ne sont plus disponibles. Une rénovation plus importante, avec changement des fenêtres par exemple, fournit l’occasion de mettre en place de nouvelles entrées d’air plus performantes, pré-sentant un affaiblissement acoustique. En présence d’une ventilation naturelle défi ciente, il faut d’abord réorganiser le système des entrées d’air et mettre en place une extraction mécanique pour obtenir un balaya-ge depuis les pièces à vivre vers les pièces humides. Les entrées d’air des cuisines et des salles de bains doivent être obturées et l’étanchéité à l’air du logement amélio-rée. Naturellement, si une chaudière atmosphérique est posée dans la cuisine, il faut conserver les entrées d’air haute et basse nécessaires à son bon fonctionnement.

Pour assister l’extraction naturelle, le français Astato propose son système Navair, une ventilation naturelle assistée par induction. Il couple le tirage naturel par extracteur statique à un tirage mécanique par induction d’air, asservie aux conditions climatiques (vent et tem-pérature). Un jet d’air primaire à haute vitesse, fourni

par un ventilateur à haute pression, est injecté en partie haute du conduit d’extraction. Par friction avec l’air vicié présent dans le conduit d’air (air secondaire), un mouve-ment d’air ascendant et de faible vitesse (2m/s) apparaît. La dépression engendrée (inférieure à 35 Pa) permet de pallier les défi ciences du tirage naturel en demi-saison et d’extraire les débits de pointe en cuisine, lorsque les productions de vapeur d’eau sont importantes.

Lorsqu’il n’existe aucune ventilation du tout, il est tout à fait possible de passer tout de suite à des systèmes double-fl ux avec un haut rendement de récupération de chaleur. Les groupes double-fl ux récents ne s’installent plus hors de portée dans les combles. Ce sont des cais-sons muraux, installés de manière accessible dans la cuisine ou un cellier, pour faciliter l’entretien des fi ltres.

Pour le réseau de distribution d’air dans les pièces à vi-vre, les fabricants, dont le suisse Helios, proposent des solutions de conduits plats ou des conduits tubulaires à diamètre réduit que l’on peut encastrer dans les dalles si le sol est rénové ou poser dans un faux plafond de faible épaisseur.

Tertiaire : maîtriser les consommations d’énergie

En tertiaire, l’accent est mis depuis trois ans à la fois sur la qualité de l’air (fournir un débit suffi sant lorsque c’est nécessaire), et sur la maîtrise des consommations d’énergie en réduisant fortement le débit en cas d’inoc-cupation. Les solutions proposées vont de la modulation des débits insuffl és ou extraits jusqu’au double-fl ux à récupération d’énergie. Les systèmes de ventilation modulée en tertiaire sont nécessairement couverts par des Avis Techniques. Trois constructeurs en proposent : Aldès, Atlantic Ventilation & Climatisation et France Air.

La solution Navair apporte un surcroît

de tirage régulé à une ventilation par tirage

naturel existante. La régulation de l’apport

d’air en fonction des conditions

climatiques extérieures (vent et température)

permet de le déclencher seulement quand la

ventilation naturelle s’avère insuffi sante.

(photo Astato)

Pour le réseau de distribution d’air, des conduits plats en acier galvanisé ou plastique peuvent être encastrés dans les dalles ou posés en faux-plafond de faible hauteur. (photo Helios)

Cet aérateur à clapet auto-réglable à coupure thermique se pose au-dessus d’un châssis de fenêtre. En position ouverte, l’air

entrant est dévié vers le haut. En position fermée, le profi l intérieur exerce une pression

sur un joint PVC et garantit l’étanchéité.(photo Renson)

Ventilation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 49

les solutions

Vers une défi nitionde la qualité de l’air

Aucun texte ne défi nit la qualité de l’air, ni en logement, ni en tertiaire. Les récents travaux de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Inté-rieur devraient déboucher sur une réglemen-tation applicable au logement fi n 2008 ou début 2009.

S’il n’existe pas encore d’exigence de qualité de l’air intérieur en tertiaire, les prescriptions de débits de renouvellement d’air minimum sont contenues dans le Règlement Sanitaire Départemental type.

Malgré son intitulé, c’est une réglementation nationale. Son article 64-1 énumère les débits minimum pour les locaux entrées d’air (clas-ses, bureaux, chambres collectives, etc.), tan-dis que l’Article 64-2 traite des locaux de sortie d’air. Pour clarifi er ces exigences, le Cstb en a tiré des exemples de solutions plus détaillés, mais qui, du coup, n’ont que valeur de préco-nisation.

Enfi n, le Code du Travail, lorsqu’il aborde la ventilation, traite des locaux à pollutions spé-cifi ques (ateliers et usines).

Atlantic estime qu’une solution de modulation « tout ou peu » réduit de 35% les débits de renouvellement d’air annuels, sans préjudice pour la qualité de l’air et la pré-servation du bâti. Le débit « peu », utilisé en mode inoc-cupation, correspond à 10% du débit nominal. En cas de détection de présence, l’installation passe en débit nominal.

Les systèmes asservis ou proportionnels, eux, dimi-nuent les débits annuels jusqu’à 70% par rapport à une solution classique à débit fi xe. A titre d’exemple, Aldès propose trois grandes gammes de détection et de mo-dulation : « Présence » (tout ou peu), « Agito » (propor-tionnel à l’activité) et « CO2 » (proportionnel au taux de CO2). Selon la conception de la ventilation, la détection pilote soit un ventilateur pour les locaux monozone, soit un terminal spécifi que pour les locaux multizone. Pré-sence est plutôt dédié à de petits locaux, Agito s’adapte mieux à une salle de réunion, tandis que la détection de CO2 est recommandée pour les grands locaux à occupa-tion intermittente (salles de spectacle, etc.). Côté cais-son double-fl ux à haut rendement de récupération de chaleur, Helios propose des appareils dont les débits d’air s’étendent de 350 à 1800 m3/h et conviennent à des locaux de 250 à plus de 1000 m2 ■

Pascal Poggi

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Les caissons d’extraction équipés de moteurs à courant continu à variation de vitesse, peuvent moduler les débits en fonction des conditions d’occupation, source d’économies dans le tertiaire.(photo Aldès)

Ventilation

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200750

les solutions

Dans le tertiaire ou dans l’industrie, réaliser des écono-mies par l’éclairage est un pivot fondamental de l’effi ca-cité énergétique. Les possibilités d’actions sont nom-breuses, relativement simples à mettre en œuvre et, sur la base des prix actuels de l’électricité, leur temps de retour peut descendre en dessous de 5 ans.

Les projets de rénovation d’éclairage se justifi ent aisé-ment pour plusieurs raisons : des économies d’énergie de 25% au minimum pouvant aller jusqu’à 75%, et des économies d’entretien dues au remplacement de dispo-sitifs ineffi caces. A ces économies directes, il faut rajou-ter des niveaux de luminosité accrus (pour un meilleur confort des occupants, des visiteurs, des clients ou pour des raisons de sécurité), ainsi qu’un indice de rendu des couleurs (IRC) amélioré pour optimiser le confort des usagers. Autre avantage, les aides fi nancières que les maîtres d’ouvrage peuvent négocier avec les distribu-teurs d’énergie dans le cadre des CEE (Certifi cats d’Eco-nomie d’Energie), qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Profiter des Certificatsd’Economie d’Energie

Cette dernière disposition est récente et encore mal connue. Le site internet du ministère de l’industrie (1) recense dans le cadre des CEE, 9 « opérations standardi-sées », destinées à faciliter le montage d’opérations et le calcul des économies d’énergie attendues. Ces 9 opé-

rations se lisent comme une check-list des mesures à prendre pour économiser l’énergie grâce à la rénovation de l’éclairage : remplacer les luminaires par des tubes fl uorescents T5, installer une horloge sur un dispositif d’éclairage, asservir l’éclairage à une détection de pré-sence, installer des luminaires avec ballast électroni-ques et système de gradation, mettre en œuvre des tubes fl uorescents haut rendement T8 ou des luminai-res avec ballast électronique, remplacer les luminaires existants par des lampes à iodure métallique céramique à ballast électronique, ou par des lampes fl uorescentes compactes à ballast électronique séparé.

L’intérêt du mécanisme des CEE est que les distributeurs d’électricité ont intérêt à fi nancer une partie du coût de ces opérations de rénovation, notamment les études préalables qui sont indispensables. Car dans un bâti-ment, tous les systèmes sont liés entre eux. Réduire par exemple de 10 kW la puissance d’éclairage dans une surface commerciale entraîne une forte diminution de la quantité de chaleur émise par cet éclairage. Ce qui se répercute sur l’installation de chauffage, de climatisa-tion et de ventilation. Mais si le coût du refroidissement et la puissance nécessaire diminuent, le système de chauffage peut du coup se révéler insuffi sant. Il est donc primordial que le concepteur des dispositifs d’éclairage ait une bonne compréhension de tous les systèmes du bâtiment et soit capable d’une parfaite synthèse techni-que, seul moyen d’obtenir un bon résultat et d’atteindre les économies fi nancières et d’énergie les plus impor-tantes.

Eclairage

Rénovation de l’éclairage,

des économies sur

tous les plans

Repenser l’éclairage dans le tertiaire entraîne des économies d’énergies immédiates. Mais améliore aussi le confort, la sécurité, et réduit des consommationsd’énergies annexes, notamment la climatisation.

Les dernières générations de LED permettent désormais d’aborder l’éclairage général. Les bénéfi ces sont immenses : très faibles dégagement de chaleur, consommations extrêmement réduites, très longue durée de vie.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 51

les solutions

Qu’est-ce que la qualité d’éclairage ?

L’éclairement lumineux (en lux) est l’énergie lumineuse qui frappe une surface. Des organismes tels que le Syn-dicat de l’Eclairage ou l’Association Française de l’Eclai-rage publient des tableaux présentant les niveaux re-commandés d’éclairement lumineux pour toutes sortes de tâches. Mais le niveau d’éclairement lumineux ne tra-duit qu’une partie de la notion de qualité de l’éclairage. On peut en effet atteindre le niveau d’éclairement lumi-neux recommandé, mais avec une source lumineuse qui produit un éblouissement tel qu’il s’avère impossible de travailler. Deux autres notions relatives à la lumière émise par les lampes sont donc essentielles :

– l’indice de rendu des couleurs (IRC) traduit la capacité d’une lampe à restituer la couleur réelle des objets éclairés. Sa valeur de référence est 100 (il est excellent entre 90 et 100, bon entre 80 et 90 …).

– La température de couleur (en K) traduit la couleur ap-parente de la lampe, qui détermine la couleur de l’am-biance lumineuse.

Deux autres paramètres sont déterminants, à la fois pour la qualité de l’éclairage et pour maîtriser les coûts d’exploitation :

– L’effi cacité lumineuse (en lumens par watt) traduit le rapport entre le fl ux lumineux émis par la lampe et sa puissance électrique. Une effi cacité lumineuse élevée réduit la puissance électrique mise en œuvre, donc le dimensionnement des ouvrages électriques (distribu-tion, protections, etc.) et les consommations d’éner-gie.

– La durée de vie utile de la lampe indique le moment où il faut changer les lampes pour conserver une installa-tion performante. Une durée de vie longue réduit les coûts de maintenance, et désormais les coûts de col-lecte et de retraitement des lampes usagées (la DEEE ou Directive sur les déchets des équipements électri-ques et électroniques s’applique en France depuis deux ans).

La combinaison de ces différents paramètres permet de défi nir le type de sources lumineuses le plus approprié au projet (voir tableau sur les performances des lam-pes). Dans les locaux tertiaires par exemple, l’éclairage général, par opposition à une mise en valeur ponctuelle (de marchandises, d’un écran d’ordinateur …) doit être réalisé en fl uorescence. Les tubes haut rendement four-nissent au moins 20 % de lumière de plus qu’un tube ordinaire à consommation égale. Leur rendu des cou-leurs est excellent et leur durée de vie impressionnante (plus de 90 % de leur fl ux lumineux après 12 000 heures

Eclairage

Dans les bars, restaurants, clubs où il faut créer une atmosphère, les LED permettent une programmation de jeux de lumière, avec une consommation d’électricité minime et une excellente restitution de couleurs.

Les sources lumineuses performantes sont disponibles pour toutes sortes d’éclairages et dans une grande diversité de luminaires, convenant aussi bien aux bureaux, qu’à l’hôtellerie et au logement.

Les ballasts électromagnétiques sont obligatoirement remplacés par des ballasts électroniques qui accroissent signifi cativement la durée de vie des sources lumineuses (+ 30% pour un tube fl uorescent).

Les lampes fl uocompactes se substituent à l’éclairage à incandescence.

Elles consomment moins, éclairent plus et durent plus longtemps.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200752

les solutions

Les types de lampes et leurs performancesTypes de lampes Puissance (W) Température Indice IRC Effi cacité Durée de vie de couleur (K) lumineuse (lm/W) économique (h)

Incandescente 40 à 400 2 700 100 11 à 19 1000

Halogène 230 V 25 à 500 2 900 à 3 000 100 13 à 20 2000

Halogène 12 V 15 à 150 3 000 100 15 à 25 2 000 à 4 000

Sodium blanc 35, 50, 100 2 500 83 46 à 48 10 000

Iodure métallique 35 à 250 3 000 à 4 200 80 à 97 54 à 95 6 000 à 15 000à brûleur céramique

Diode (LED) négligeable Couleur : Couleur : 5 à 20 > 60 000 imparfait non signifi catif Blanche : 6 500 Blanche : 75 à 80

Tube fl uorescent 18 à 58 2 900 à 6 500 50 à 76 64 à 80 8 000standard

Tube fl uorescent 18 à 58 2 700 à 6 500 85 à 98 73 à 103 12 000 à 16 000haut rendement avec ballast électronique

Tube fl uorescent 14 à 80 2 700 à 6 500 85 à 95 96 à 104 16 000 à 20 000électronique Ø 16 mm

Lampe fl uocompacte 5 à 70 2 700 à 5 000 85 50 à 87 12 000 à 15 000à culot à broches

Lampe fl uocompacte 5 à 27 2 700 à 4 000 85 44 à 87 12 000 à 15 000à culot E14/E27/B22

Dans les supermarchés, le remplacement de sources anciennes par des luminaires à haute effi cacité apporte des bénéfi ces immédiats : réduction des consommations, amélioration de

l’éclairement donc des ventes, diminution de la production de chaleur, donc des besoins de climatisation, etc.

de fonctionnement). Les tubes ø 16 mm électroniques (dits T5) possèdent une effi cacité lumineuse légèrement supérieure aux tubes haut rendement, une bonne durée de vie (95 % du fl ux initial après 10 000 heures d’utilisa-tion). Leurs petites dimensions (diamètre et longueur) permettent d’obtenir des luminaires plus minces (moins de 6 cm) et plus esthétiques, ce qui facilite leur intégra-tion.

Au delà des sources,la gestion de l’éclairage

Au-delà des sources, la gestion de l’éclairage en fonc-tion des besoins constitue une économie extrêmement effi cace. Elle repose sur deux idées simples : éclairer seulement quand c’est nécessaire, et ne pas éclairer plus que nécessaire.

La première idée se traduit par l’asservissement de l’installation d’éclairage à une détection de présence. Les modalités d’exécution varient. L’installation peut s’allumer quand une présence est détectée et demeurer éteinte quand aucune présence n’est détectée. Ou bien,

Eclairage

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 53

les solutions

elle peut, dans une plage horaire défi nie correspon-dant par exemple aux heures d’occupation prévisibles, maintenir un faible niveau d’éclairement rassurant, et basculer en plein éclairement dès qu’une présence est détectée.

La seconde idée, qui complète la première, consiste à gérer le niveau d’éclairement comme la température am-biante. On défi nit un niveau d’éclairement de consigne. Une sonde d’éclairement relève le niveau ambiant. Au moyen d’un gradateur automatique, l’installation ajuste l’éclairement fourni pour atteindre la valeur d’éclaire-ment de consigne, sans la dépasser.

Pour être effi caces, toutes ces mesures supposent que l’installation soit bien conçue et suffi samment souple pour s’adapter. Si dans un bureau paysager, l’installa-tion commande l’allumage ou l’extinction de l’ensemble du plateau, l’intérêt de la détection de présence est nul car il y aura toujours quelqu’un assis à son bureau ! Il faut donc que l’alimentation électrique des luminaires soit conçue par zones, par trames du bâtiment en ter-tiaire, par exemple. Ensuite, les organes de commande (sondes d’éclairement ambiant, détecteurs de présence …) doivent être implantés dans chaque zone. Enfi n, pour garantir la souplesse de l’installation en tertiaire, ces

Selon le Impulsprogramm, un plan allemand des-tiné à favoriser la réduction des consommations dans des bureaux existants, les économies d’éner-gie grâce à la rénovation de l’éclairage peuvent être chiffrées de la manière suivante. Première-ment, le simple remplacement des luminaires an-ciens par des luminaires disposant d’une optique performante (miroir aluminium) garantissant un rendement supérieur à 50 % (plus de 50 % du fl ux lumineux des lampes est rendu de façon utile par le luminaire), entraîne 30% d’économie d’électricité. Ensuite, la mise en place de tubes fl uorescents à ballast électronique apporte encore 20% d’économie par rapport à la consommation initiale. Troisièmement, le pilotage de l’ins-tallation par un variateur asservi à la fois à une détection de présence, à un niveau d’éclairement de consi-gne et à une sonde d’éclairement ambiant entraîne encore 25% d’éco-nomie. Ces mesures cumulées, selon ce programme, apportent jusqu’à 75% de réduction de consommation d’électricité.

Les économies possibles

L’utilisation de tubes fl uorescents de diamètre 16 mm permet de concevoir des luminaires

plus minces, générant plus de lumière et moins de chaleur. (photo Waldmann)

organes de commande doivent être asservis aux ordres transmis par un protocole de bus de terrain ouvert. Cela permet de tenir compte facilement des réaménagements que subissent régulièrement tous les bâtiments de bu-reaux. Il suffi t en effet de relancer le programme de confi guration du bus de terrain et de décider que telle sonde et tel détecteur commandent désormais tel et tel luminaire. La reconfi guration est purement électroni-que, on ne touche pas au câblage. Les protocoles de bus de terrain universellement adoptés par l’industrie de l’éclairage sont DALI (Digital Addressable Lighting Inter-face) pour l’éclairement général et DMX512 pour les mi-ses en lumières et les créations d’effets. La pratique universelle pour relier des bus DALI au reste de l’instal-lation (sondes de présence, sonde d’éclairement, ac-tionneurs de stores, etc.) de GTB est le recours à des passerelles ■

Pascal Poggi

1. www.industrie.gouv.fr/energie/developp/econo/cee/operations-batiment-tertiaire.htm

Employer des sources à haute performance ne nuit pas

à la créativité. Comme la chaleur

dégagée par les lampes fl uocompactes est bien inférieure à celles des lampes incandescentes, le créateur italien de ce luminaire estime bénéfi cier d’une liberté accrue dans le choix des

matériaux.

Eclairage

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200754

les solutions

Eclairage

A Gothenburg, en Suède, un magasin de mode a été aménagé dans un ancien cinéma du début du XXe siè-cle. Constat des lieux : un volume intérieur spectacu-laire, mais très logiquement une absence totale d’éclai-rage naturel. En découvrant une enquête menée en Californie, stipulant que les magasins dotés d’un éclai-rage naturel atteignent un chiffre d’affaires en moyenne 40% supérieur à celui des surfaces de ventes similaires qui en sont dépourvus, les propriétaires des lieux déci-dent de mettre en œuvre la solution d’éclairage naturel du suédois Parans.

Au lieu d’un puit de lumière – effi cace, mais limité en longueur et en nombre de coudes sur le parcours -, Pa-rans utilise un capteur (ou plusieurs) en terrasse, dé-nommé Skyport. Celui-ci est relié à une fi bre optique (SunWire) qui achemine la lumière du soleil plus bas, jusqu’à des « luminaires naturels » dans les pièces aveugles à éclairer. Seule la lumière est capturée et transmise par le système, pas la chaleur. Le Skyport, un carré de 600 mm de côté sur 95 mm d’épaisseur, est composé de deux couches de lentilles qui concentrent la lumière sur le départ de la fi bre optique. Le capteur est fi xe, ainsi que la couche de lentille inférieure. Par contre, les lentilles de la couche supérieure pivotent, en fonc-tion des indications d’une sonde et des ordres d’un mi-croprocesseur, pour suivre les mouvements du soleil et augmenter le rendement quotidien.

chan

tier

Un ancien cinéma reconverti en boutique a bénéfi cié d’un apport d’éclairage naturel, grâce à un système associant des capteurs en toiture, des fi bres optiques et des luminaires

Amener l’éclairage naturel en

rénovation

Les capteurs SkyPort peuvent être montés en façade. Le

rendement est inférieur à ce que l’on obtient sur le toit, mais cela

peut permettre d’éclairer des pièces situées au-delà de la

distance maximale de 15 m par rapport au toit.

Le capteur Skyport est un carré de 600 mm de côté, fi xé sur le toit ou en façade, avec un angle de 60° par rapport au soleil. Il contient deux couches de lentilles, dont une mobile qui focalise la lumière du soleil. (photo Parans)

La fi bre optique SunWire est aussi souple qu’un câble classique. Le nombre de coudes n’infl ue pas

sur la transmission de la lumière. En revanche, la longueur totale est limitée à 15 m.

(photo Parans)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 55

les solutions

Eclairage

Capteur en toiture ou façade

Skyport se monte classiquement sur le toit, mais aussi en façade : partiellement translucide, il peut faire offi ce de pare-soleil au-dessus d’une rangée de fenêtres. Pa-rans propose également de l’incorporer aux toitures : il éclaire la pièce du dessous directement par transparen-ce, tout en transmettant en même temps la lumière na-turelle vers des pièces aveugles. La motorisation des lentilles d’un capteur Skyport requiert une alimentation électrique de 0,9 W de puissance et sa consommation représente une dépense de l’ordre de 1 € par an. La fi bre SunWire, d’un diamètre de 3 mm, est rassemblée en ger-bes de 576 brins et atteint 15 m de longueur au maxi-mum, avec autant de coudes que nécessaires. Ce qui suffi t en général pour alimenter les trois étages supé-rieurs d’un bâtiment. Pour les étages inférieurs, il faut alors disposer des capteurs en façade.

Parans propose plusieurs séries de luminaires naturels, dont des « spots solaires » et la gamme Björk intégrant 4, 8 ou 16 points lumineux. L’intensité d’éclairement sous un luminaire Björk à 4 points avec un câble Sun-Wire de 7 m de long atteint 4 000 lux quand l’éclaire-ment extérieur est de 100 000 lux. A titre de comparai-son, une lampe de bureau fournit en général 500 lux. Deux capteurs Skyport et quatre luminaires Björk por-

tant 4 points de restitution suffi sent pour une pièce de 20 à 30 m2.Sur ce chantier, deux capteurs de lumière SkyPort ont été installés sur le toit. A partir de ces capteurs, les fi -bres optiques acheminent la lumière naturelle 10 mètres plus bas, jusqu’à 4 luminaires Björk. La lumière natu-relle captée illumine l’escalier et invite les clients à mon-ter vers le second niveau ■

Pascal Poggi

Coût de l’opération

L’installation a coûté 13 000 € HT en mars 2006, dont environ 9 000 € HT pour la fourniture du matériel. Outre une satisfaction générale du personnel et un accroissement des ventes qu’ils ne souhaitent pas préciser, les propriétaires ont observé une réduction des consommations d’électricité de 18 % sur l’année.

Sur ce chantier, le système achemine la lumière 10 m plus baspour illuminer l’escalier du magasin.La gamme de luminaires Björk offre des modèles à 4, 8 ou 16 points lumineux, dans des versions à suspendre sous le plafond ou à encastrer dans un faux-plafond. (photos Parans)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200756

les solutions

Chauffage géothermie

La technique de captagedépend du site

Sous nos pieds, la terre et l’eau offrent une énergie gra-tuite et surtout relativement peu sensible aux variations de température liées aux saisons. Cette énergie captée et « amplifi ée » par la technique de la pompe à chaleur permet de produire de la chaleur, transmise à l’eau du circuit de chauffage.

Trois techniques sont possibles, en fonction des contraintes de l’installation existante et du site : le fo-rage profond, le forage sur nappe phréatique et le cap-tage horizontal. Chaque système possède ses atouts et ses limites. Les rendements les plus intéressants sont obtenus avec les forages sur nappe phréatique, mais ils ne sont pas toujours techniquement possibles. Le cap-tage vertical à grande profondeur, autour de 100 m, est également reconnu pour son effi cacité, mais il est coû-teux et nécessite une étude géologique fi ne, tous les terrains n’étant pas adaptés à un tel forage. Enfi n, le captage horizontal, moins performant, permet en revan-che de supprimer toutes les contraintes des forages profonds. Il faut par contre pouvoir disposer d’une sur-face importante au sol, plusieurs centaines de mètres

Le chauffage par géothermie est une technique porteuse, qui assure depuis longtemps déjà le chauffage de grands ensembles immobiliers.

Par contre, son développement en habitat individuel et en rénovation est plus récent, et fait appel à des matériels dédiés.

Géothermie : des générateurs

adaptés à l’habitat ancien

Selon les données de l’Ademe, 53 000 pompes à chaleur (PAC) destinées à la géothermie et à l’aérothermie ont été installées en France en 2006, soit quatre fois plus que l’année précédente !

La sensibilisation à l’environnement, le renchérisse-ment et la raréfaction annoncée des énergies fossiles sont passés par là, mais ce sont surtout les crédits d’im-pôts, très incitatifs, qui font clairement décoller le mar-ché (voir l’article consacré aux crédits d’impôts page 21). Des campagnes de communication et de marketing bien ciblées ont fait le reste.

Le principe de base, profi ter de la chaleur gratuite four-nie par la terre, est simple. L’étude, l’optimisation et la mise en œuvre d’une installation de géothermie sont plus complexes. L’engouement actuel pour la géother-mie voit « fl eurir » de nombreuses offi cines maîtrisant insuffi samment cette technologie, avec à la clef des ris-ques non négligeables de déceptions et de contre-réfé-rences. Il importe donc de bien appréhender les diffé-rentes facettes de la géothermie, de vérifi er que l’installation prévue peut être d’une part compatible avec une opération de rénovation, mais aussi qu’elle peut être raisonnablement rentable et suffi samment fi able.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 57

les solutions

Chauffage géothermie

carrés, avec une diffi culté supplémentaire lorsqu’il faut détruire les plantations de jardins très arborés. Selon différentes sources, il semblerait que le captage hori-zontal soit retenu pour la moitié des projets, les forages profonds et sur nappe se partageant l’autre moitié.

Des COP (1) à géométrie variable

Les rendements obtenus ne dépendent pas uniquement du type de captage, ils sont aussi tributaires des tem-pératures extérieures, des performances de la pompe à chaleur, et des températures d’eau nécessaires au fonc-tionnement de l’installation. Ces dernières années, les matériels commercialisés ont d’abord été conçus pour la construction neuve, et particulièrement pour les sys-tèmes de chauffage par le sol (plancher chauffant) dans lesquels l’eau circule à basse température, en moyenne 35 à 40°C. La demande de géothermie s’est maintenant étendue à la rénovation, grâce au développement de gé-nérateurs spécifi ques.

En rénovation lourde avec mise en place d’un chauffage par le sol, on se retrouve dans une confi guration identi-que à celle du neuf en terme de technique et d’investis-sement, et les matériels destinés à la construction neu-ve conviennent parfaitement. La situation se complique lorsqu’il s’agit de greffer une installation de géothermie sur un réseau de radiateurs existants. Cette confi gura-tion, très répandue, exige des températures d’eau en début de réseau de 55°C en moyenne, ce qui impose l’usage de pompes à chaleur adaptées. En effet, le ren-dement d’une PAC chute logiquement avec des tempéra-tures de réseau élevées, et des appareils prévus pour la basse température ne peuvent convenir à cet usage.

Conserverles corps de chauffe

Pour répondre à cette demande, plusieurs fabricants proposent des PAC « haute température », qui conser-vent un COP acceptable, même dans des confi gurations diffi ciles : température extérieure proche de zéro, cap-tage horizontal, température de réseau élevée. Les re-cherches menées sur ces nouvelles générations de pom-pes à chaleur, et particulièrement sur les compresseurs, ont également permis d’améliorer le rendement des PAC classiques, mais aussi de tous les systèmes d’aérother-mie et de climatisations réversibles. Certains produits actuels annoncent des COP allant jusqu’à 5 (ce qui signi-fi e 1 kW dépensé pour 5 kW produits). Ces performan-ces, qui sont à considérer comme un maximum atteigna-

ble dans les conditions les plus favorables, permettent néanmoins d’obtenir des COP moyens (lissés sur une saison de chauffe) de 2.5 à 3. Ce qui assure des temps de retour sur investissement relativement réduits, entre 5 et 10 ans en fonction des différents cas de fi gure, et selon que l’on intègre ou non un changement de chau-dière. L’importance des crédits d’impôts permet ce ré-sultat. En maison individuelle, les devis montrent en moyenne un coût global d’installation de 20 000 euros TTC, dans le cadre d’un captage horizontal. Avec un cré-dit d’impôts qui s’élève à 50% sur le matériel, le débours fi nal pour le maître d’ouvrage se limite ainsi à 10 000 euros TTC ■

Gérard Guérit

Qualité des matériels...La pertinence économique de la géothermie en habitat est prouvée. Pour que cette technologie soit pérenne, il importe que les généra-teurs soient suffi samment fi ables et ne nécessitent pas de mainte-nance accrue. Il y a 20 ans, de sérieuses contre-références ont affecté les PAC pourtant pleines de promesses, avec des matériels parfois hors d’usage avant d’être amortis. Les productions actuelles ont for-tement évolué, l’informatique et l’électronique embarquée assu-rent une optimisation et un pilotage de l’installation, inconnus il y a encore quelques années. Pour toutes ces raisons, il y a tout lieu d’être optimiste quant à la durabilité des productions actuelles.

... qualifi cation des entreprisesLa qualifi cation des entreprises est également primordiale. Certai-nes possèdent les bases techniques suffi santes - ce sont en général des entités issues du génie thermique ou climatique -, d’autres sont avant tout des structures commerciales pas toujours au fait des spécifi cités d’une technique qui nécessite des connaissances soli-des. Le risque d’installations imparfaites (mauvais fonctionnement, rendement limité) est alors réel, d’où l’importance des formations mises en place chez les différents fabricants, afi n d’accompagner au mieux les entrepreneurs qui se lancent sur un marché promet-teur, mais qui doit rester très balisé.

1. Le COP caractérise la capacité d’une pompe à chaleur à restituer de la chaleur. C’est le rapport entre l’énergie thermique utile restituée pour le chauffage (Q2) et l’énergie électrique consommée pour le fonction-nement de la pompe à chaleur (W). COP = Q2/W. Un COP de 3 signifi e que la pompe à chaleur restitue 3 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Plus le COP est élevé, plus la pompe est performante.

La géothermie, c’est, l’action d’aller récupérer en profondeur la chaleur gratuite fournie par la terre, comme ici en Islande.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200758

les solutions

Chauffage géothermie

Une maison de 270 m2 habitables, d’importantes surfa-ces vitrées, un environnement relativement humide et boisé… et 3 600 euros de dépense annuelle de gaz pour le chauffage. Fort de ce constat, le propriétaire des lieux décide de s’orienter vers la géothermie.

Le forage sur nappe phréatique procure les meilleurs rendements. En l’occurrence, la nappe se situe à une profondeur moyenne (28 m), ce qui rend le forage éco-nomiquement viable. Des opérations similaires réali-sées dans un secteur proche avaient déjà confi rmé la

Forage sur nappe,

plancher chauffant et

radiateurs haute température

Construite en 1995, cette grande maison très vitrée générait d’importantes dépenses de chauffage. L’installation de géothermie avec forage sur nappe phréatique devrait diviser par trois le coût defonctionnement.

Cette grande maison très vitrée au nord comme au

sud, est sensible aux déperditions

et à la charge thermique.

chan

tier

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 59

les solutions

Chauffage géothermie

faisabilité de la technique, en fait un double forage : le premier pour le pompage de l’eau, le second pour le rejet, l’eau pompée étant intégralement rejetée dans la nappe. Le captage horizontal, moins performant, était de toute façon à exclure, du fait d’un terrain aménagé et arboré qu’il était diffi cile de dégrader.

Compenser un débit de forage limité

L’installation de chauffage existante est relativement récente, puisque datant de la construction de la maison en 1995. Elle est constituée d’une chaudière gaz reliée à un plancher chauffant basse température, et complé-tée par un réseau de radiateurs destiné à compenser les déperditions des zones les plus vitrées. Le projet prévoit de remplacer la chaudière gaz par une pompe à chaleur eau/eau d’une puissance de 26 kW, un kit ECS (eau chaude sanitaire) prenant également la place de l’ancien ballon alimenté au gaz.

Au niveau de la nappe phréatique, les chantiers déjà réalisés dans le même secteur montrent des débits rela-tivement limités, entre 5 et 6 m3/h, alors que le volume à chauffer nécessite environ 9 m3/h. Pour pallier cette contrainte, l’installateur propose la mise en œuvre d’une pompe à chaleur Isara CHE de France Géothermie.

A l’origine, cette pompe est d’abord conçue pour s’adap-ter aux installations anciennes équipées de radiateurs classiques, et qui nécessitent des températures d’eau de 60/65°C dans le réseau. Comparativement à une PAC classique, le modèle bénéfi cie d’une surface d’échanges plus importante et d’un compresseur de type « Scroll »

plus puissant et présenté comme étant un des plus per-formants du marché : niveau sonore très faible, très lon-gue durée de vie, COP le plus élevé (jusqu’à 5,4 avec un captage sur nappe phréatique à 12 °C), et seulement 3 pièces en mouvement contre 16 pour les compresseurs à pistons. Sauf que dans le cas présent, la puissance de cette pompe n’est pas utilisée pour sa fonction pre-mière, mais pour compenser le débit relativement réduit du forage. Une vanne trois voies permet de différencier la température de l’eau destinée au réseau du plan-cher chauffant (35°C), de celle destinée aux radiateurs

Dans la cave, la seule partie visible de l’installation de forage.

Les différents éléments, pompe à chaleur et kit ECS,prennent la place de l’ancienne chaudière.

La puissance de la pompe n’est pas utilisée pour sa fonction première, mais pour compenser le débit relativement réduit du forage.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200760

les solutions

(45°C). Malgré l’ensemble des contraintes de ce réseau, le COP moyen de l’installation (son rendement réel, voir défi nition du COP page 57) sur une saison de chauffe reste élevé, entre 4 et 5.

Le Kit ECS comprend essentiellement un échangeur à plaques et des circulateurs. Installé entre le générateur géothermique et le ballon d’eau chaude, il permet de dériver l’eau chaude de chauffage géothermique vers le ballon d’eau chaude sanitaire. Le générateur de chauf-fage et la production d’eau chaude sanitaire ne peuvent fonctionner ensemble. Un système permet de choisir, soit le mode chauffage, soit le mode eau chaude. Il faut environ 45 minutes pour obtenir une température à 56°C. Le kit ECS réduit la consommation d’énergie et

optimise le fonctionnement de l’ensemble géothermi-que. Le temps de chauffe est programmé sur une ou deux plages horaires par l’utilisateur.

Trois critères décisifs

Avec ces paramètres, la dépense prévisionnelle d’élec-tricité sur une année est réduite à 1 000 euros. Pour l’installateur, cet équipement présente aussi l’avan-tage d’une adaptation simple, par substitution de la chaudière existante. Toutes les interventions (hormis le forage) se font dans la cave, sans aucune intervention ni désordre dans la partie habitée de la maison.

Dominique Garsi, installateur et concessionnaire France Géothermie et en charge de ce chantier, traite de nom-breux chantiers en rénovation. Il constate toujours la même démarche de la part de clients possesseurs de maisons individuelles : réduire la facture de chauffage, être moins dépendant des énergies fossiles, mais aussi profi ter de crédits d’impôts très attractifs. Cette opéra-tion ne déroge pas à ce triptyque, même si elle se si-tue dans un contexte un peu atypique. Bien que la mai-son soit relativement récente, le maître d’ouvrage est confronté à des coûts de fonctionnement très élevés. Contrairement à la plupart des particuliers qui changent de mode de chauffage lorsque la chaudière donne des signes de fatigue, lui décide de modifi er une installation qui fonctionne encore parfaitement, mais qui est perçue comme trop énergivore.

Les pompes à chaleur actuelles ont acquis une fi abilité et une durabilité inconnues il y a dix ou quinze ans. Il y a lieu de penser qu’une fois le matériel amorti, il sera en-core en mesure de fonctionner de nombreuses années. Ce temps de retour relativement réduit s’explique par l’importance des crédits d’impôts (50% sur le matériel), mais aussi par les économies de chauffage réalisées dans le cadre d’une grande maison sensible aux déper-ditions ■

Gérard Guérit

Les liaisons fl exibles sur le circuit

« eau chaude » permettent la

compensation des dilatations. Elles fi ltrent également les vibrations

transmises par le générateur lors des

phases de marche/arrêt, et simplifi ent les

raccordements avec l’existant.

Coût de l’opération▲ Le coût total du projet, hors crédits d’impôts, s’élève à 29 000 € TTC : 10 000 € pour le forage et 19 000 € pour l’installation (pompe à chaleur, kit ECS, vannes trois voies, pompes, régulation et raccordements).

▲ Le crédit d’impôts s’élève à 8 000 € : 500 € sur la pompe de forage et 7 500 € pour la géothermie.

▲ Le coût réel pour le client atteint 21 000 € TTC. L’économie annuelle prévue sur le poste « chauffage »

étant de 2 600 €, le retour sur investissement est de 8 ans. Il descend même à 6 ans si l’on part du principe que la chaudière aurait dû être changée à court terme, ce qui aurait nécessité une dépense d’environ 5 000 €.

F i c h e c h a n t i e rMaîtrise d’ouvrage privée

Entreprise de forage : Picardie Forage (80)Entreprise d’installation :

France Géothermie Oise (60)

Chauffage géothermie

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200762

les solutions

La pompe à chaleur air/eau nécessite un inves-tissement et une installa-tion moins contraignants que la géo ther mie, pour des rendements perfor-mants mais pour l’ins-tant moins élevés.

La plupart des installa-teurs spécialisés en géo-thermie proposent la solution de la pompe à chaleur air/eau pour pouvoir apporter une réponse, quelles que

soient les contraintes du site. En effet, le forage n’est pas toujours techniquement possible, et le captage horizontal n’est pas systématiquement adapté à l’exis-tant, soit parce que la surface de jardin est trop limitée, soit parce que cette surface est depuis longtemps amé-nagée et arborée.

Le rendement d’une PAC air/eau est inférieur à ce qui peut être obtenu en géothermie, particulièrement lors-que le thermomètre se rapproche de 0°C. De ce fait, nombre de ces systèmes sont couplés avec un chauffage électrique d’appoint qui prend le relais pendant les pé-riodes les plus froides. Plus rarement, l’installation fonctionne en relève d’une chaudière existante, une technique très en vogue il y a quelques années, mais beaucoup moins retenue aujourd’hui. Comme l’explique Pierre Cammarano, Directeur Général de France Géo-thermie : « les matériels actuels ont fait de tels progrès en rendement que le maintien en place de l’ancienne chaudière se justifi e rarement. On complexifi e l’instal-lation et l’on s’appuie partiellement sur du matériel an-cien à la fi abilité aléatoire ».

Des produits ciblant la rénovation

Qu’elle soit utilisée ou non en relève de chaudière, la pompe à chaleur air/eau connaît un vrai succès, avec 15 000 unités vendues en 2006…et quatre fois plus pré-vues sur 2007. Ce choix permet de combiner l’investis-sement limité d’une PAC (pas de captage ou de forage), avec le confort d’un système de chauffage à eau chaude.

Daikin propose par exemple depuis peu une PAC air/eau (Altherma) constituée d’une unité extérieure reliée à un kit hydraulique intérieur, qui permet de se raccorder à des planchers chauffants basse température ou à des radiateurs. L’équipement peut être confi guré de trois manières afi n d’optimiser l’équilibre entre l’investisse-ment et les coûts de fonctionnement. En confi guration mono énergétique, la pompe à chaleur est dimension-née pour fournir 90 à 95% de la consommation de chauf-fage annuelle, les 5 à 10% restants étant fournis par un chauffage électrique d’appoint. En confi guration mono-valente, elle est dimensionnée pour fournir 100% de la consommation de chauffage lors du jour le plus froid de l’année. Enfi n, en confi guration bivalente, l’unité est combinée avec une chaudière fi oul, gaz ou bois. Au dé-part prévu pour le neuf, ce système peut s’adapter à des rénovations lourdes.

Parallèlement, d’autres fabricants proposent des pom-pes à chaleur air/eau spécialement conçues pour la ré-novation, et capables de prendre directement la place d’une ancienne chaudière. Ces pompes permettent d’obtenir des températures d’eau de 55 à 60° C, ce qui a pour avantage de conserver les corps de chauffe, sans nécessité d’appoint lors des périodes les plus froides. Stiebel Eltron, Viesmann, et plus récemment Ciat pour ne citer que quelques exemples… se sont installés sur ce créneau, du fait des demandes soutenues dans l’exis-tant pour se désengager des énergies fossiles. L’inves-tissement est plus limité qu’en géothermie, l’installation est moins contraignante, mais les rendements sont moins élevés (COP moyens de 2,5 à 3). L’investissement moindre, combiné à l’atout des crédits d’impôts, permet d’annoncer des temps de retour compris entre cinq et huit ans.

Pompe à chaleur air / air

Dernier élément de la famille « PAC », la pompe à cha-leur air/air. Là encore, les progrès réalisés au niveau des compresseurs permettent d’annoncer des rendements élevés, y compris pour des températures extérieures voisines de zéro. Plus de captage, plus de forage, pas de réseau encastré dans le sol ou de corps de chauffe, de l’air, chaud ou froid selon la saison. Cette description est semblable à celle d’une climatisation réversible. Il s’agit en fait de la même technologie, sinon des mêmes produits. En théorie, une climatisation réversible est

Chauffage aérothermie

Des rendements

de plus en plus convaincants

en aérothermie

Les pompes à chaleur air/eau

permettent de maintenir une

température d’eau élevée et donc de

remplacer en rénovation une

ancienne chaudière.(photo Ciat)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 63

les solutions

d’abord conçue pour faire du froid et accessoirement du chaud, à l’inverse des PAC, d’abord conçues pour le chauffage, et capables en plus de produire du froid. Dans la réalité, la différence s’amenuise.

Les systèmes de climatisation réversible, parfois mal perçus en terme d’environnement, sont judicieusement rebaptisés « PAC air/air ». Ils entrent ainsi dans le mon-de des énergies renouvelables, et deviennent donc accessibles aux crédits d’impôts, sous réserve d’équi-per l’ensemble de l’habitation. Des chauffagistes et plus encore des climaticiens confi rment intervenir en maison individuelle pour remplacer une installation classique de chauffage à eau chaude par un système air /air basé sur une unité extérieure, avec l’atout supplémentaire de la climatisation.

A l’intérieur, la diffusion de l’air, qu’il soit chaud ou froid, peut se faire de différentes façons. Les unités murales, classiques dans les installations de climatisation, res-tent très utilisées avec les PAC air/air, essentiellement pour des raisons d’encombrement. Placées en hauteur, elles ne condamnent pas de volume au sol, contraire-ment aux consoles qui savent néanmoins se faire de plus en plus discrètes, au point de se limiter au format d’un gros radiateur. En rénovation lourde, les systèmes gainables présentent de nombreux intérêts. En contre-partie de travaux importants (gaines, plâtrerie), ils per-mettent une intégration parfaite et sont en général les plus silencieux.

Climaticiens ou chauffagistes ?

Les mondes du chauffage et de la climatisation se téles-copent. Les rendements obtenus sur les productions les plus récentes permettent des applications très larges, au point de se substituer en rénovation à des installa-tions de chauffage classiques. Le basculement s’est fait en quelques années. Auparavant, on confi ait rarement l’ensemble du chauffage d’une maison individuelle à un système de climatisation réversible. Tout au plus clima-tisait-on une ou deux pièces très exposées à la charge thermique. Aujourd’hui, la PAC air/air est devenue un système de chauffage à part entière.

Cette évolution pose la question de l’intervenant, chauf-fagiste ou climaticien ? Des entreprises de chauffage et de climatisation installées en Ile de France confi rment que leur clientèle, souvent plus aisée que la moyenne, vient à eux pour obtenir une installation capable de produire du chaud et du froid, la technique, la « philo-sophie » et l’approche retenue leur important peu. Le raisonnement diffère avec les maîtres d’ouvrage profes-sionnels, pour qui le cloisonnement des métiers reste vrai. Les chauffagistes installent des PAC air/air et air/eau, « fl irtent» avec la climatisation, alors que les clima-ticiens restent d’abord ancrés sur les métiers du froid.

Comme pour la géothermie, la qualifi cation des entre-prises est cruciale. Les chauffagistes et les climaticiens, généralement pointus au plan technique, se rejoignent pour fustiger ce qu’ils appellent « les poseurs de splits », des entreprises parfois peu qualifi ées qui se sont en-gouffrées sur ce marché porteur, et qui cherchent sur-tout à placer des équipements sans les optimiser. C’est à ce niveau que se situent les risques. Nombre d’orga-nismes techniques et/ou certifi cateurs tentent de durcir l’accès à ces métiers, dans le but de préserver la qualité et par suite la pérennité de ces marchés. Qualiclima-froid, par exemple, a mis en place une procédure norma-lisée qui implique un audit de l’entreprise désirant être certifi ée, une visite de ses installations, mais aussi des chantiers en cours. Notons enfi n les multiples forma-tions mises en place par les fabricants, et destinées aux installateurs, aux négo-ciants et aux personnels de ces entreprises ■

Gérard Guérit

Chauffage aérothermie

Les consoles savent se faire de plus en plus discrètes, au point d’avoir l’encombrement d’un simple radiateur.(photo C’Clim)

Les pompes à chaleur air/air affi chent des rendements moyens

intéressants (2,5 à 3), avec l’avantage d’une

installation très simple.

Les systèmes gainables permettent une intégration parfaite, ils sont bien adaptés aux opérations de rénovation lourde.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200764

les solutions

Avec une surface habitable de 300 m2 et des presta-tions haut de gamme, le confort thermique et acousti-que de chacun de ces appartements se devait d’être de premier ordre. Ainsi, pour chaque appartement, un groupe réversible a été installé au-dessus de la cuisine et relié à des centrales de traitement d’air. Ce groupe permet seul de chauffer le logement en demi-saison, participe au chauffage en hiver en appui du chauffage central classique, et permet une climatisation effi cace en saison chaude : il garantit une température intérieure ne dépassant pas 22°C pour une température extérieure de 35°C.

Filtrer l’air extérieur

Un effort particulier a été porté à la maîtrise de la qua-lité de l’air. Pour lutter contre la pollution extérieure, transmise par l’air aspiré habituellement sans traite-ment thermique ni fi ltrage, des caissons d’introduction d’air neuf à débit variable et équipés de fi ltres à charbon

actif assurent la présence dans les appartements d’un air totalement sain. Le réseau de distribution de l’air, positionné dans des plénums masqués par des plafonds suspendus, est revêtu de Climaver, un matériau déve-loppé par Isover et couramment utilisé pour les conduits aérauliques d’hôpitaux où l’hygiène est primordiale. Une régulation séquentielle, reliée à une sonde de mesure de la qualité de l’air dans chaque pièce, permet de détecter immédiatement une pollution spécifi que (tabac, odeurs de plats chauds, grande réunion, …) et de la combattre (augmentation de l’introduction d’air neuf, extraction d’air vicié). Enfi n, il est prévu de pouvoir rajouter des ionisateurs d’air spécifi ques dans les gai-nes de reprise.

Une régulation affinée

Pour atteindre le niveau de confort demandé, le système de régulation intègre la gestion de la température au degré près et la qualité de l’air pièce par pièce. L’auto-

chan

tier

Aérothermie

intégrée en plafond

pour appartements

haut de gamme

Dans un des quartiers les plus chers de Paris, la rénovation d’appartements de grand standing prévoit des pompes à chaleur réversibles intégrées et automatisées.

Deux grilles discrètes dévoilent l’existence du système intégré en plénum.

Aérothermie

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 65

les solutions

mate pilote simultanément tous les composants de l’installation : pompe à chaleur, vannes trois voies sur réseau hydraulique, ratio d’air neuf, centrales de traite-ment d’air à débits variables et bouches motorisées. Chaque pièce dispose de son propre programme de montée ou de baisse de température, et tous les compo-sants de l’installation ont été choisis pour leur discré-tion sonore : centrale d’air tournant à faible régime, iso-lants phoniques, volets silencieux…

La vitrine d’un savoir-faire

Ce chantier d’exception montre comment la prise en compte des besoins – certes basés ici essentiellement sur le confort d’usage plus que sur les économies d’éner-gie – dépasse le simple choix d’une pompe à chaleur mais implique une optimisation et une intégration spé-cifi ques à l’ouvrage.

Initialement conçu par Robert Ribo, ingénieur thermi-cien, suite à la demande d’organismes HLM du Sud de la France qui cherchaient à améliorer le confort d’été de

leur parc social, ce procédé séquentiel a prouvé ses qua-lités de confort, d’intégration et de discrétion. Il a notamment montré sa capacité d’adaptation et confi rme l’interdépendance des postes de chauffage, de climati-sation et de ventilation, autrefois très cloisonnés et aujourd’hui conçus ensemble pour atteindre des écono-mies d’échelle, des coûts de fonctionnement réduits et un confort supérieur ■

Tout le réseau fait appel à Climaver, un matériau isolant utilisé dans leslieux ou l’hygiène est primordiale.

La température est affi chée et consignée pièce par pièce au degré près. La régulation agit simultanément sur tous les composants du réseau

Aérothermie

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200766

les solutions

La cogénération est la production simultanée de chaleur et d’électricité grâce à des machines spécifi ques. Cela devient une solution possible, sinon attractive, pour la rénovation des chaufferies et le remplacement des chaudières domestiques.

Pour des installations tertiaires et industrielles parti-culières, on peut même envisager la trigénération ou

production simultanée de chaleur, de froid et d’électricité à partir de générateurs à absorption. L’un des problèmes de la cogénération est en effet que, si l’installation doit fonctionner toute l’année pour produire l’électricité utilisée dans le bâtiment, il faut trouver un emploi à la chaleur produite en même temps.

L’hiver, le chauffage des locaux semble tout désigné et le cogénérateur fait offi ce de chaudière de base. L’été, c’est plus diffi cile sauf si de gros besoins d’ECS apparaissent, dans une piscine municipale par exemple. La production de froid pourrait donc offrir un débouché qui contribuerait à améliorer le

bilan énergétique annuel de l’installation. A condition bien sûr que le bâtiment

présente des besoins de froid : climatisation ou rafraîchis sement, chambres froides, patinoire jumelée à une piscine, etc. A défaut, le surcroît

de chaleur produit par le cogénérateur est dissipé dans une tour de refroidissement.

L’avantage principal de la cogénération réside dans ses pertes d’énergie réduites par rapport à une centrale électrique traditionnelle. Cela justifi e techniquement le développement de cogénérateurs de petite et moyenne puissance dispersés sur le réseau basse tension. Les spécialistes estiment qu’à service égal, une installation de cogénération au gaz naturel consomme environ 15% d’énergie primaire de moins que le couple chaudière gaz naturel + fourniture électrique par le réseau.

Si on ne trouve pas d’utilisation de chaleur l’été, deux solutions apparaissent. Premièrement, dimensionner les instal lations en fonction des besoins thermiques les plus faibles dans l’année, pour ne plus se poser la question de l’utilisation du surplus de chaleur. C’est la stratégie la plus adaptée au logement. Deuxièmement, arrêter le cogénérateur quand sa production de chaleur devient supérieure aux besoins du bâtiment. C’est la stratégie développée en tertiaire.

Le marché de la cogénération se trouve avant tout en rénovation. Dans les constructions neuves, étant donnée la performance thermique de leur enveloppe, il faut atteindre des surfaces importantes, donc des besoins de puissance de chauffage signifi catifs, joints à l’impossibilité de mettre en œuvre des systèmes à énergie solaire ou d’autres technologies à base d’énergies renouvelables, pour justifi er l’emploi d’un cogénérateur.

Chauffage cogénération

La microcogénération,

solution porteuse dans le tertiaire

Les fabricants développent une offre de microcogénération de plus en plus

soutenue, pour l’habitat individuel,collectif et le tertiaire.

En France, l’ouverture des marchés de l’électricité devrait stimuler son

développement commercial.

Spilling Energie Systeme se spécialise dans la cogénération à vapeur (puissances électriques jusqu’à 1500 kW). Ses systèmes, modulaires, s’associent en parallèle sur la distribution de vapeur.

Solution d’avenir, la cogénération pour le marché domestique à partir de piles à combustible - ici la machine Beta 1.5 Plus, pour l’instant en phase de test- (photo Baxi Innotech)

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 67

les solutions

Les microcogénérateurs se multiplient

S’il existe un grand nombre de systèmes de forte puissance (>100 kWe), la grande nouveauté vient du nombre croissant de microcogénérateurs (<30 kWe), avec un marché signifi catif en Allemagne et en Grande-Bretagne. L’association allemande Bundesverband Kraft-Wärme-Koplung (www.bkwk.de), qui estime à 22 000 leur nombre en service aujourd’hui, rassemble sept fabricants de petits cogénérateurs : Ecopower (racheté par Vaillant), Microgen, Otag, Senertec, Solo Stirling Engine, Sunmachine et Whispergen. Elle distingue trois catégories d’appareils, selon que la puissance électrique est inférieure à 1 kWe pour un logement, même en immeuble collectif, à 5 kWe pour une grande maison, un petit immeuble de deux à quatre logements, des commerces ou du petit tertiaire, et à 30 kWe pour les immeubles collectifs, les grands commerces, l’hôtellerie, etc.

Du point de vue technique, on rencontre principalement des cogénérateurs à base de moteurs à gaz ou fi oul. La machine Ecopower repose sur un moteur à gaz naturel ou propane, offre une puissance électrique modulante de 1,3 à 4,7 kW et une puissance thermique de 4 à 12,5 kW. Vaillant recommande de l’installer en parallèle avec une chaudière : le cogénérateur fonctionne en base et la chaudière couvre les pointes de besoins de chaleur pour le chauffage et la production d’ECS. La régulation assure le pilotage des deux générateurs.

Chez Senertec, vétéran du domaine, les cogénérateurs reposent sur des moteurs Otto ou Diesel, utilisent le gaz naturel, le fuel, le propane, le biogaz, pèsent 520 kg pour une puissance électrique de 5 à 5,5 kW et une puissance thermique de 17,6 à 20,5 kW.

Chauffage cogénération

Le moteur Stirling

Pour les installations indivi duelles de petite puissance, l’offre la plus large repose sur des moteurs Stirling. MicroGen, par exem ple, utilise un moteur Stirling à piston libre capable de générer une puissance électrique disponible de 1 kW. Il est associé, sous la même carrosserie, à un module chaudière à condensation à gaz naturel de 15, 24 ou 36 kW. L’ensemble se présente sous la forme d’un appareil mural de 90 kg, pas plus volumineux qu’une chaudière.

En France, De Dietriech envisage sa com mercialisation en 2008 et devrait le présenter lors du salon Interclima de février 2008. L’offre de Sunmachine est originale. C’est un cogéné rateur à pellets (granulés de bois) de 350 kg avec moteur Stirling, disponible depuis fi n 2006. Il offre 1,5 à 3 kW de puissance électrique et 4,5 à 10,5 kW de puissance thermique. Hoval, le fabricant de chaudières, devrait lui aussi introduire en 2008 un cogénérateur à moteur Stirling, monté sur le conduit de fumées d’une chaudière bois. Amoes, une nouvelle société française, travaille également à la mise au point d’une solution de cogénération bois individuelle ■

Pascal Poggi

Les systèmes EC Power sont des appareils monoblocs à moteurgaz ou fuel. Leur isolation phonique est assurée par un caisson dont la partie supérieure s’ouvre pour donner accès au moteur.

Schmitt Enertec, spécialiste de la

cogénération à partir de biogaz, propose des

machines monobloc de 81 à 350 kW de puissance

électrique, à base de moteur diesel Mercedes Benz.

Ecopower (Vaillant) offre une puissance électrique modulante de 1,3 à 4,7 kW, pour une puissance thermique de 4 à 12,5 kW.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200768

les solutions

Le bois représente une des plus anciennes énergies re-nouvelables utilisées en chauffage. En 2006, les ventes d’appareils de chauffage au bois dans l’habitat indivi-duel ont augmenté de 40%, dont 30% pour les foyers fermés et inserts, 50% pour les poêles et 100% pour les chaudières (source Ademe).

Les chaudières bois, les inserts, les poêles… sont jus-qu’à présent très liés à l’habitat existant. La construc-tion neuve est encore peu concernée (chauffage électri-que, plancher chauffant basse température…), même si la loi oblige depuis peu à prévoir un conduit de chemi-née, quel que soit le mode de chauffage prévu.

Les fabricants de chaudières bois se sont appliqués à optimiser le rendement des chaudières, qui atteint maintenant 70 %, comparativement aux 40 à 50% d’il y a cinq à dix ans. En habitat collectif et dans une moindre mesure en individuel, la poursuite du développement de ce mode de chauffage doit passer par l’automatisation. En effet, le fait de devoir alimenter régulièrement en bû-ches une chaudière représente une contrainte forte, qui limite de fait le marché de la chaudière manuelle. Quel-ques fabricants contournent indirectement le problème en proposant des systèmes combinés (bois + fi oul ou bois + gaz), l’énergie fossile prenant la relève lorsque le combustible bois est épuisé.

Bois, granulés et pellets encore coûteux

L’automatisation des chaudières impose un investisse-ment important, mais surtout du volume pour le stoc-kage des granulés ou pellets. En rénovation, l’espace disponible et le cloisonnement en place ne permettent

pas toujours de dégager l’emplacement nécessaire, par-ticulièrement en ville, ce qui risque de cantonner cette technique aux zones rurales et semi-urbaines. Le prix du combustible doit également être pris en compte. Le bois reste relativement coûteux. Le stère est facturé en moyenne 50 euros, ce qui, avec un rendement de chau-dière de 70%, ramène à un prix un peu inférieur à celui du gaz de ville. Quant aux granulés et aux pellets, les tarifs pratiqués restent élevés, mais avec des chaudiè-res dont le rendement est optimisé. La faute à une fi lière

Chauffage bois

Le développement du chauffage

au bois passe par l’automatisation

Les chaudières à bois automatisées apportent une utilisation de l’énergie optimisée et simplifi ent

pour l’utilisateur la gestion et l’entretien.

Elles nécessitent cependant un volume disponible pas forcément compatible avec l’espace

et le cloisonnement en place, surtout en ville.

La chaudière bois manuelle est limitée par la contrainte de l’alimentation régulière en bûches.

Mor

van

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 69

les solutions

très atomisée, encore mal organisée, mais qui devrait pouvoir à terme obtenir des gains de productivité impor-tants.

Les chaudières automatisées peuvent également brûler de nombreux combustibles, qui peuvent être plus ou moins rentables selon la source d’approvisionnement. Par exemple, du blé déclassé et d’autres déchets issus de l’agriculture permettent du fait d’un coût réduit des temps de retour très courts en terme de rentabilité.

Les risques de pathologieset de maintenances lourdes semblent limités

En plus des crédits d’impôts, il existe de nombreuses aides de l’état ou des régions pour le développement du chauffage au bois, en neuf comme en rénovation (voir l’article consacré aux crédits d’impôts page 21). Les pro-cédures d’obtention de prêts ou de subventions sont plutôt complexes. Damien Mathon, secrétaire général du Syndicat des Energies renouvelables, précise à ce sujet : « Il reste à créer un outil simple qui soit à la fois effi cace et permette un vrai signal, comme par exemple un “fond chaleur”, prélevé sous forme d’une taxe sur les énergies fossiles ».

Techniquement, les chaudières bois restent des appa-reils relativement simples qui peuvent se substituer sans travaux lourds à une chaudière fi oul ou gaz. Les systèmes combinés sont par défi nition plus complexes, tout comme les chaudières automatisées, mais les ris-ques de pathologies et de maintenances lourdes sem-blent limités. Les principaux fabricants possèdent sou-vent une forte expérience, acquise avec des appareils

de toutes puissances utilisés dans des conditions très variables. Quant aux chaudières capables de brûler du bois déchiqueté et des granulés, elles s’accommodent des produits céréaliers moyennant quelques modifi ca-tions des réglages de base ■

Gérard Guérit

Chauffage bois

De nombreuses chaudières automatisées sont conçues pour brûler du bois, mais aussi d’autres combustibles d’origine végétale.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200770

les solutions

La réglementation favorisant les parois opaques dans les années 80, les ouvertures se transformaient pro-gressivement en meurtrières. Aujourd’hui, les perfor-mances des vitrages actuels, la recherche de l’éclaire-ment naturel et des apports solaires incitent les concepteurs à augmenter fortement les parois vitrées, y compris en rénovation lorsque l’architecture le permet. Les menuiseries dans leur globalité doivent pouvoir sui-vre, sinon anticiper cette évolution, tant au niveau des performances thermiques que de la rigidité.

Le PVC devancel’aluminium et le bois

Selon des sources qui se recoupent, il se vend chaque année 9 millions de fenêtres en France. La rénovation intéresse les trois quarts des applications, un constat logique avec un parc ancien encore mal isolé et équipé de fenêtres « fatiguées ».

Sur ce marché très porteur (les fabricants estiment qu’il existe un potentiel de 50 millions de fenêtres à chan-ger), le PVC s’est imposé. Il détient 65% du marché de la fenêtre, neuf et rénovation confondus, et probablement plus si l’on considère uniquement la rénovation. Le bois et l’aluminium se partagent à peu près à égalité les 35% restants, sachant que nombre de menuiseries en bois sont fabriquées localement par des artisans, surtout en sur-mesure, et échappent ainsi totalement aux statisti-ques.

Le PVC a assis sa réputation à l’époque des grandes opérations de rénovation de l’habitat social. Les profi lés étaient alors un peu épais, pas toujours esthétiques, mais ces menuiseries étaient économiques, performan-tes sous l’angle thermique et acoustique, et nécessi-taient peu d’entretien. Elles sont ensuite devenues plus

Menuiseries :

un rôle crucial en

rénovation

Des programmes à basse consommation d’énergie en rénovation, c’est possible avec l’aide de menuiseries et de vitrages devenus très performants.

Le bois retrouve une certaine aura auprès d’une clientèle sensible aux matériaux naturels et dans le cadre plus étroit de la restauration du patrimoine.

En France, le marché de la menuiserie en rénovation est estimé à 50 millions d’unités.

Menuiserie

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 71

les solutions

Menuiserie

fi nes et rigides, et la technique du plaxage a même per-mis de proposer à la clientèle un aspect bois suffi sam-ment durable.

Le bois, matériau traditionnel de la fenêtre, a beaucoup souffert du succès du PVC. Il réussit aujourd’hui à re-trouver quelques couleurs, grâce à une clientèle sensi-ble aux matériaux naturels. Une clientèle plutôt aisée entretient et restaure également des bâtiments de ca-ractère avec des fenêtres de qualité sur mesure. Ceci étant, une menuiserie en bois nécessitera toujours de l’entretien. Dans un souci de durabilité, les fabricants de vernis et lasures commercialisent des produits de plus en plus effi caces, certaines fi nitions « usine » fai-sant même l’objet de garanties.

L’aluminium, enfi n, bénéfi cie d’une image plutôt haut de gamme et d’une réputation de matériau durable. S’y ajoutent des atouts de fi nesse et de rigidité, particuliè-rement utiles depuis que les grandes baies vitrées et le clair de jour sont revenus à la mode. Le tout pour un coût d’entretien limité, comparable à celui du PVC.

Les limites de la fenêtre “rénovation”Le principe de la « fenêtre rénovation » consiste à conserver le dormant en place pour l’habiller d’un nou-veau profi lé. La méthode présente de nombreux atouts : rapidité d’intervention, absence de travaux de maçon-nerie et préservation de la décoration intérieure.

En rénovation, elle est majoritairement adoptée par les réseaux de franchise et les structures orientées vers le grand public, c’est un peu moins vrai pour les artisans et entreprises traditionnelles. Cette technique présente l’inconvénient de limiter le clair de jour, ce qui est en opposition avec les recommandations actuelles qui visent à privilégier au maximum l’éclairage naturel et à profi ter au mieux des apports solaires. De fait, rempla-cer l’ensemble de la menuiserie existante – dormant et ouvrant – par une menuiserie neuve peut faire gagner jusqu’à 20% de surface vitrée ! De plus, la technique de la fenêtre « rénovation » implique de conserver un dor-mant dont on connaît rarement l’état de conservation. Les raccordements, les étanchéités et les évacuations d’eau sont parfois traités de façon incertaine et peuvent accélérer le pourrissement du dormant conservé.

Liaisons à risques

Pour contrebalancer le dernier point évoqué, la fenêtre « rénovation » présente l’avantage de supprimer les ris-ques liés à la dépose de l’ancien dormant. De nombreu-ses pathologies proviennent en effet d’une mauvaise liaison entre la maçonnerie et le dormant. Au démonta-ge, il est courant que des éléments de maçonnerie, de plâtre, de mortier… se détachent de leur support, et les raccordements empiriques entre la nouvelle menuiserie

et le gros œuvre ne sont pas rares : mousse polyuré-thanne en bombe, plâtre, mortier, enduits divers, cavi-tés mal remplies, absence de pattes de fi xation, utilisa-tion d’un même mastic quelque soit le support… Ces malfaçons sont sources d’infi ltrations, de fi ssures et de désordres thermiques.

Avec les menuiseries performantes, il importe de res-pecter quelques règles simples. Lors du changement complet de la menuiserie, les fabricants préconisent l’utilisation de joints mousse expansifs, voire la mise en œuvre de doubles joints en cas de prestations acousti-ques élevées. Ce type de joint s’expanse avec le temps, il rattrape de ce fait d’éventuelles « queues de billard », ou encore des défauts de planéité générés par la maçon-nerie.

Menuiserie et gros œuvredépassés par les vitrages

Sur le plan thermique, les vitrages de dernière génération sont parfois plus performants que les menuiseries qui les entourent. Même constat avec le gros œuvre, et particulièrement dans l’existant (murs peu ou pas isolés). Un vitrage à faible émissivité, devenu banal en quelques années est deux fois plus isolant qu’un double vitrage de première gé-nération.

Les vitrages à isolation renforcée sont devenus la référence, les indus-triels travaillant aujourd’hui sur le triple vitrage qui se heurte encore à quelques problèmes : coût, poids, intégration dans les menuiseries… Les vitrages autonettoyants sont maintenant commercialisés à des ta-rifs relativement abordables. Quant aux vitrages solaires, ils limitent la charge thermique dans les locaux et évitent un recours abusif à la cli-matisation.

On reste juste là dans le principe d’un vitrage statique, mais l’avenir appartient au vitrage « intelligent ». Dans un délai plus ou moins rap-proché, celui-ci pourra être producteur de chaleur et/ou d’électricité. Non seulement il contribuera à limiter, voire supprimer les émetteurs de chaleur, mais il assurera en plus les besoins en électricité de l’habi-tat. Diverses techniques sont au point en phase de laboratoire, mais il reste un pas important à franchir pour les industrialiser à un coût réa-liste et avec une assurance de durabilité suffi sante.

Le PVC a su s’imposer pour ses qualités d’économie, de résistance et d’entretien limité.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200772

les solutions

Les atouts du bloc-baie

En rénovation, le dévelop-pement du bloc-baie est lié de la volonté des fabricants de proposer un produit fi ni, et peu dépendant des conditions de mise en œu-vre. Il rassemble en un seul élément la fenêtre complè-te, le volet roulant et son coffre, la commande du vo-

let, éventuellement sa motorisation. Assemblé et fi ni en usine, le bloc-baie échappe ainsi à la quasi totalité des aléas de chantier – sauf celui lié au raccordement avec le gros œuvre –, aux diffi cultés de coordination entre plusieurs corps d’état, mais aussi aux imprécisions de mise en œuvre. De plus, l’optimisation de l’intégration des coffres de volets roulants permet souvent de ne pas réduire le clair de jour, par rapport à une ancienne me-nuiserie sans système d’occultation.

Au niveau des matériaux, le bloc-baie suit l’évolution des menuiseries, ce qui explique que le PVC soit largement majoritaire. De fait, ce concept qui vise la simplicité, la durabilité et l’absence de maintenance s’accorde bien avec le matériau PVC. Depuis quelques années, le bloc-baie en aluminium met également en avant ses qualités spécifi ques de fi nesse de montants, de durabilité.

L’importanced’une vision globale

Les constructions un peu anciennes sont rarement équi-pées de VMC. Or la pose de fenêtres étanches supprime le renouvellement d’air, empirique mais réel, qui se fai-sait entre les dormants et les ouvrants. Des enquêtes effectuées par l’ ANAH montre qu’un tiers des change-ments de fenêtres génèrent des pathologies en rapport avec l’humidité.

La nécessité d’une vision globale implique une qualifi -cation adaptée des entreprises intervenantes, ce qui n’est pas toujours le cas. La menuiserie est un élément important, mais ne fait pas tout : l’isolation, la ventila-tion, le renouvellement d’air, le dimensionnement des ouvrants, la gestion de la charge thermique… sont des paramètres à prendre en compte, d’autant que leur inté-gration est et restera toujours beaucoup plus complexe dans l’existant que dans le neuf.

Les évolutions en cours et à venir devront encore renfor-cer la transversalité des métiers, voir imposer la venue de nouveaux acteurs. Ils devront être en mesure d’inté-grer des disciplines multiples : menuiserie, isolation, électricité, ventilation…Si la pose des produits va globa-lement en se simplifi ant, il faut intégrer que ces mêmes produits deviennent de plus en plus pointus et comple-xes... La qualifi cation des entreprises devra rester une priorité, mais elle se décalera sur des besoins diffé-rents ■

Gérard Guérit

Le bloc-baie associe en un seul

élément une fenêtre à un volet roulant,

et échappe à la plupart des aléas de mise en œuvre

- sauf le raccordement

avec le gros-œuvre -.

(photo K- Line)

Menuiserie

Les performances des vitrages actuels permettent la mise en œuvre de grandes baies vitrées tout en limitant les déperditions.

(pho

to K

- L

ine)

La menuiserie aluminium affi che des profi lés élancés, élégants et rigides, propices aux grandes baies vitrées.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 2007 73

les solutions

La maison passive ou le bâtiment à énergie positive ne sont plus utopiques, beaucoup de composants de faça-de, de toitures, de gestion des automatismes… sont créés dans ce sens, mais la gestion globale et la cohé-rence de tous les éléments a encore du chemin à faire. Cependant des progrès signifi catifs dans le domaine du bâtiment intelligent sont à remarquer. Les partenariats qui s’instaurent entre quelques industriels ne deman-dent qu’à être étendus. La réduction des consomma-tions d’énergie et l’optimisation de leur utilisation sont notables grâce aux vitrages faiblement émissifs, aux brise-soleil orientables automatiquement ou revêtus de capteurs solaires, à l’utilisation du photovoltaïque. Des modules de façades complets intègrent la menuiserie, l’occultation, le brise-soleil, la fermeture, la récupéra-tion de chaleur, la ventilation à l’air naturel ou la produc-tion d’électricité solaire. Ils laissent aux architectes toute leur capacité de conception tout en apportant l’énergie nécessaire au bâtiment.

L’enveloppe, cœur des économies d’énergieEntré dans les mœurs, le photovoltaïque est une vérita-ble solution de création d’énergie gratuite. Des efforts sont faits par les fabricants pour intégrer le plus esthé-tiquement possible cette technologie dans l’enveloppe, que ce soit sur une toiture plate ou en pente, sur le bar-dage d’une façade ou sur des brise-soleil. Des tuiles photovoltaïques de format analogue aux tuiles tradi-tionnelles, s’intégrent dans une toiture, souvent à côté de tuiles « capteuses » de chaleur pour le chauffe-eau sanitaire. La tendance consiste à installer des

modules pho to vol taï-ques rigides ou souples – cellules intégrées en-tre deux verres ou dans une membrane souple assurant également l’étan chéité – sur des très grandes surfaces de toitures, de manière à constituer un véritable parc producteur d’élec-tricité. Des stores, volets roulants et motorisations de portails fonctionnent déjà avec l’énergie solaire sans raccordement au secteur. Les architectes soulèvent ce-pendant un problème esthétique lié à la couleur bleue des cellules, diffi cile à intégrer dans les façades.

Donnant aussi la priorité aux énergies gratuites, les sys-tèmes d’automatisation gèrent la chaleur et la lumière solaire, le chauffage, la climatisation et le besoin en éclairage intérieur, pour réguler la température et la lu-minosité des locaux, et assurer le confort des occu-pants.

Côté réduction des déperditions, la RT 2005 est un réfé-rentiel approprié par les industriels, voire dépassé. Beaucoup d’isolants sont proposés, qu’ils soient à base de produits recyclables (chanvre ou laine de mouton), de produits à changement de phase (liquide/solide), de feuilletés de différents matériaux... Apparemment révo-lutionnaires, les matériaux à changement de phase ren-forcent l’inertie thermique du bâtiment en améliorant le

Batimat 2007 : priorité au

développement durable,

à la sécurité et à la rénovation

Préoccupations environnementales, utilisation des énergies gratuites et sécurité des personnes sont les orientations fortes qui marquent nombre de produits innovants à Batimat 2007.

Ce panneau-tuile recyclable en polyéthylène également

recyclé, intègre des modules photovoltaïques.

(photo Baruch & Fisch)

Ce système intégre des panneaux photovoltaïques grand module dansles bacs d’une couverture en zinc à joint debout ou à tasseaux. (photo VM Zinc)

Tendance Batimat

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200774

les solutions

confort. Le changement de phase selon le matériau (paraffi ne, polymère, acide gras) s’opère entre 19 et 27°C, ce qui correspond justement dans le bâtiment aux valeurs limites pour le confort d’été ou le confort d’hiver. Ces techniques nouvelles sont poussées par la volonté d’avoir des produits moins épais et plus effi caces, par l’enjeu d’amélioration des caractéristiques de l’isolation des bâtis existants, et par la facilité et l’éco-nomie de transport et de mise en œuvre.

Environnement et cycle de vie du produit

Globalement, la composition des produits présentés dans les différents secteurs refl ète la prise en compte, qui se généralise, des préoccupations environnementa-les. Evidemment l’amiante, le plomb, les métaux lourds n’entrent plus dans la composition des produits. A quel-ques exceptions près, les peintures sont essentielle-ment en phase aqueuse et intègrent souvent des com-posants naturels. Les isolants à base de plumes de canard (encore un peu anecdotiques), de laine de mouton, de chanvre semblent vouloir se développer. Mais leur composition intégrant des résines synthéti-ques leur font parfois perdre leur «auréole 100% écolo-gique».

Les bois PEFC sont le plus souvent possible utilisés pour les composants en bois de la construction : les parquets massifs ou la couche d’usure de parquets multiplis sont en bois feuillus massifs et de plus, traités avec des hui-

les d’origine végétale ou des cires naturelles ; les constructions à

structure ou ossature en bois semblent se déve-lopper, les menuiseries extérieures en bois retrouvant également une nouvelle jeunesse. Notons à ce sujet que les menuiseries bois-aluminium opèrent un recul sur le marché, alors que les menuiseries aluminium avec rup-ture de pont thermique maintiennent leur présence. Les moquettes utilisent des fi bres en bio-polymère, et des sous-faces à base de caoutchouc sont maintenant pro-posées.

Le respect de l’environnement se concrétise aussi par la récupération des eaux pluviales dans des cuves fi ltran-tes, pour une utilisation domestique de l’eau telle que l’arrosage du jardin ou le lavage de la voiture. La toiture-terrasse ou les cassettes plantées pour mur végétalisé, de leur côté, ne réclament pratiquement pas d’entretien : les bacs supports de plantes sont rétenteurs d’eau d’orage pour faire des réserves pour les plantes, et de plus permettent d’écrêter les rejets au réseau public.

Notons que les préoccupations environnementales con-cernent également les process de fabrication. Les indus-triels cherchent à réduire les déchets polluants en usine ou à éviter d’utiliser des produits générant des rejets ou des déchets polluants sur le chantier ou pendant leur utilisation.

Cette brique de 25 cm réduit le pont thermique en tête de plancher et améliore l’isolation thermique globale des parois verticales. (photo Wienerberger)

La récente réglementation sur l’accessibilité commence à avoir des impacts sur les produits. Ain-si l’accessibilité des non voyants est facilitée grâce à des produits marqués en écriture Braille, faci-les à installer à la place d’un pro-duit existant. Par exemple, l’étage où réside une personne peut être

indiqué sur une rampe d’escalier, de même le nom de chaque pièce d’un logement peut être marqué sur une poignée de porte. Des produits conçus pour tous mais

utilisables par des personnes à mobilité réduite sont propo-sés, comme un monte-personne s’installant dans un escalier, ou des petits ascenseurs résiden-tiels qui desservent les étages d’un duplex ou d’une maison individuelle. Les seuils de portes

coulissantes sont supprimés ou présentent des hauteurs très fai-bles. Côté système informatique, l’évolution est intéressante. Les systèmes de gestion technique du bâtiment s’ouvrent à d’autres fonctions telles que les alar-mes médicalisées, la comman-de d’éclai rage ou le contrôle de l’accès au logement. Le téléviseur et sa télécommande permettent par exemple à une personne de piloter toutes ces fonctions de confort et de sécurité, sans se dé-placer.

Vers une adaptation pour tous

Pour l’accessibilité des non voyants, cette

main courante en profi lé PVC souple

comporte une information écrite en

Braille faite à la demande.

(photo S.P.A.C)

Tendance Batimat

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Ces profi lés en bois avec isolation intégrée sont destinés à la réalisation d’ouvrants de 92 mm répondant aux performances des maisons passives.

(photo Holz Schiller)

Arrivée timide du triple vitrage

Les domaines du vitrage et de l’éclairage participent fortement aux économies d’énergie. Les vitrages sont traités avec des dépôts métalli-ques minces empêchant la chaleur d’entrer en été ou de sortir en hiver. Si les solutions du confort d’hiver sont aujourd’hui bien maîtrisées, celles du confort d’été le deviennent. Les doubles vitrages avec verre à faible émissivité et lame d’argon (à la place de l’air) d’environ 16 mm accroissent les performances thermiques du bâti. Devant la complexi-té des produits, leur traçabilité s’installe pour permettre à l’utilisateur de retrouver un vitrage identique en cas de bris, longtemps après la pose. Le triple vitrage isolant intégrant en plus une fonction sécurité infraction, est de plus en plus souvent proposé en version standard sur les menuiseries performantes. Très effi cace thermiquement, il présen-te par contre l’inconvénient d’être épais et lourd. Certains fabricants européens résolvent ce problème en remplaçant le verre intermédiaire par un fi lm plastique léger protégé par les verres extérieurs.

Côté éclairage, les dernières générations de lampes fl uorescentes affi -chent une effi cacité lumineuse, une durée de vie et un rendu des couleurs excellents. Les systèmes d’éclairage mixent les types de sources (fl uo, halogène, …) pour optimiser le «ratio» effet obtenu / énergie mise en œuvre. Des systèmes permettent d’éclairer un local

Pour limiter la pollution,

cette cheminée adapte

automatiquementle volume d’air

à la quantitéde pellets. (photo MCZ)

Tendance Batimat

OUI.La qualité des vitragesa un nom : CEKAL.

10 rue du Débarcadère 75852 Paris cedex 17Tél. : +33 (0)1 47 23 06 65

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BATIMAT 5 au 10 novembre 2007 - Hall 3 . Allée C . N°30

CEKAL certifie 25 millions

de m2 de vitrages par an.C'est la marque de qualité des produits verriers dontles exigences élevées dépassent celles du niveau réglementaire. Elle permet aux fabricants de valoriserleurs vitrages isolants, feuilletés, trempés, aux professionnels de les utiliser en toute confiance, auxconsommateurs d'en connaître les performances. Tout simplement.

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Qualité Construction • Numéro spécial • Batimat 200776

sombre uniquement en canalisant la lumière solaire captée en toiture et véhiculée à travers un « tube » très réfl exif. D’autres se sont automatisés pour maîtriser l’apport de lumière – la «baisser ou l’éteindre» à volon-té –, ou compléter l’apport avec une lumière artifi cielle intégrée à l’appareil afi n de maintenir un niveau d’éclairage constant dans le local.

Le contrôle d’accèsgagne le résidentiel

Le domaine de la sécurité du bâtiment et de ses occupants, autre axe fort du salon, touche les portes d’entrée ou palières avec une plus grande résistance à l’effraction et

au feu. Ces portes composites «feuille-tées» comportent des plaques métalli-ques, un isolant thermique, une plaque

isolante phonique et des habillages en divers matériaux pour satisfaire à toutes demandes (bois, métal, maté-riau composite thermoformé ou PVC

traité…).

Des serrures de portes palières à reconnais-

sance biométrique sont maintenant accessibles fi nancièrement. Se met-

tant en œuvre facilement sans travaux spécifi ques im-

portants, les systèmes de contrôle d’accès pour des petits résidentiels sont réa-

lisables avec des équipements simples ne nécessi-tant pas de câblage.

La maîtrisedes coûts de chantier

Bien évidemment, un moteur fort de l’amélioration des techniques reste la réduction des délais et la maîtrise des coûts de chantier : on cherche à réduire les temps d’intervention qui sont onéreux et plus diffi ciles à maîtriser que des temps d’usine. Un deuxième axe d’amélioration vise la réduction de la pénibilité des tâches, (liée souvent à une meilleure sécurité des opé-rateurs) et la qualité de la mise en œuvre afi n de ne pas dévaloriser la qualité intrinsèque d’un produit. Troisiè-me axe remarqué, la mise en œuvre tend à être réalisée sans outils ni matériels spéciaux. L’opérateur utilise ses outils – souvent polyvalents – qu’il connaît bien et de ce fait, amortit mieux son investissement outillage et n’augmente pas le volume d’outils à transporter sur le chantier avec les risques qui en découlent : oubli de l’outil spécial, vol… ■

Alain Durand

Les protections contre les chutes de hauteur de plus de 2 m – individuelles ou collectives – améliorent fortement leur aspect pratique afi n que la diffi culté d’utilisation ne soit jus-tement plus une raison de ne pas les utiliser. Les situations qui se voulaient particulières (montage d’échafaudage, charpente-couver-ture de maison individuelle…) ont des répon-ses adaptées.

La simplicité de montage et de démontage des protections sur les maisons individuelles ne donne plus d’excuses à leur non utilisa-tion : grâce à des pièces d’ancrage adaptées aux charpentes et aux pignons, et à la facilité de transport des éléments, l’installation est rapide, peu contraignante et pénalise peu la durée du chantier. Les lignes de vie permet-tent à l’opérateur de circuler sans se détacher au droit des points d’ancrage. Les harnais se veulent plus confortables et ergonomiques, afi n que la sécurité individuelle ne soit plus une gêne pour l’utilisateur ou un frein à sa productivité.

Les garde-corps de sécurité peuvent être « dessinés » pour s’adapter à l’environne-ment urbain. Bien sûr, les platelages, esca-beaux, lève-plaques pour travaux en inté-rieur réduisent de mieux en mieux les risques de glissance, de faible stabilité, de diffi culté d’adaptation dans les endroits confi nés ou dans les escaliers…

Chez tous les fabricants, l’ergonomie des outils manuels ou électroportatifs est recher-chée afi n d’améliorer le confort d’utilisation (réduction des vibrations transmises par l’outil, ergonomie du geste…) et d’éviter les blessures, les fausses manœuvres dangereu-ses ou les dommages corporels liés à une mauvaise position de travail (lumbago, contracture des mains ou des poignets, péni-bilité du travail à genoux…).

Sécurité sur chantier : confort,

ergonomie,simplicité

Afi n de contrôler les accès d’un petit résidenciel, ce cylindre de sécurité mécanique intégre un badge dans l’anneau de la clé.(photo : Assa Abloy)

les solutions

Tendance Batimat

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Ouvrage par ouvrage,les DÉSORDRES les plus

FRÉQUENTSComment se manifestent-ils?Pourquoi? Comment les éviter?L’Agence Qualité Construction et la Fondation Excellence SMAse sont associées, dans une démarche de prévention, pour présenteraux professionnels les sinistres les plus fréquents sous forme de fiches pratiques.

collectionpathologieBon de commande à renvoyer à l’Agence Qualité Construction

9, boulevard Malesherbes, 75008 PARIS (ou par fax au 01 47 42 81 71)

BON DE COMMANDE NOM : Prénom :

SOCIÉTÉ/ORGANISME :

Adresse :

Tél. : Fax :

E-mail :

COMMANDE______ exemplaire(s) du classeur des 61 fiches Pathologie du bâtiment à 49 e TTC, soit ____________ e TTCRÈGLEMENT❏ Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de l’Agence Qualité Construction. Vous recevrez une facture acquittée.

❏ À réception de facture.

VOUS ÊTES❐ A1 maîtrise d’ouvrage publique ❐ B3 ingénieur-conseil, BET ❐ E industriel, fabricant ❐ I assurance ❐ M autre professionnel

❐ A2 maîtrise d’ouvrage privée ❐ C1 entreprise du bâtiment ❐ F négoce, distribution ❐ J administration ❐ N presse

❐ B1 architecte ❐ C2 constructeur de mais. indiv. ❐ G contrôle technique ❐ K collectivité locale ❐ O particulier

❐ B2 économiste ❐ D artisan ❐ H expertise ❐ L enseignement

TAILLE DE L’ENTREPRISE❏ 1 à 5 salariés ❏ 6 à 20 salariés ❏ + 20 salariés

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification à votre identification dans nos fichiers.Sauf opposition de votre part, vos coordonnées peuvent être communiquées à d’autres organismes. Écrivez-nous.

✄@Retrouvez sur le site Internet www.qualiteconstruction.com

la totalité des fiches Pathologie du bâtiment. Elles sont enrichiesde nombreux liens (lexicaux, réglementaires, bibliographiques…).

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