Relations interethniques et ethnicités · 2019-02-19 · post-coloniale » les acquis du ... de moins en moins admis comme instrument de controle politique le ressort de la puissance

RELATIONS INTERETHNIQUES ET

ETHNICITE : NOUVEAU PARADIGME DES SCIENCES

SOCIALES

Philippe PIERRE

LE “ MONO-ECONOMISME ” FACEAU “ MULTI-CULTURALISME ”

L’ETHNICISATION DU MONDELE CARACTERE POLYSEMIQUE DE LA NOTION

D’ETHNICITELES ETATS-UNIS : « MIROIR EXASPERE » DES

CONFLITS INTER-ETHNIQUES ET LABORATOIRE D’UN IMPORTANT COURANT DE RECHERCHES

LE PASSAGE DES « IMMIGRANTS » AUX « ETHNICS » OU LA QUESTION DE LA

GESTION DE LA DIVERSITE DANS « LA SOCIETE POST-COLONIALE»

LES ACQUIS DU DEBAT SUR LES RELATIONS INTER-ETHNIQUES : UNE DEFINITION POSSIBLE

DE L’ ETHNICITE ?

VERS UN SCHEMA DE SYNTHESE DU TRAVAIL DE GESTION DE L’ORIGINE

PLAN DE L ’INTERVENTION

UN PHENOMENE LIE A L’EXTENSION DES MARCHES ET A L’EMERGENCE D’IDENTITES PARTICULARISTES QUI

DEBOUCHE SUR UNE DOUBLE INTERROGATION :

• CELLE DU SENS ACTUEL DES MIGRATIONS COMME DEPASSEMENT – DECONSTRUCTION DU MODELE DE LA SOCIETE INDUSTRIELLE VOUEE AU SEUL MAINTIEN DE LA FORCE DE TRAVAILÞ CRISE DE LA MODERNITE SOUS L’ASSAUT DU PLURALISME DES VALEURS

• CELLE DE L’ELABORATION D’UN NOUVEAU MODELE DE SOCIETE, DONT L’INTERCULTURALITE SEMBLE BIEN ETRE L’UNE DES VOIES D’ACCES LES PLUS NATURELLESÞ IDEE D’UNE “ CONSCIENCE – MONDE ” CONDUISANT A UNE REDEFINITION DE LA MODERNITE POLITIQUE ET DE LA NOTION D’IDENTITE CULTURELLE

Þ ENTRE LES DEUX, C’EST SOUVENT LA LEGISLATION ET LE DROIT QUI ASSURENT LA MEDIATION A TRAVERS LA

REGULATION D’UN ETAT-NATION

LE PROBLEME EST CELUI DE LA COEXISTENCE DES SENS QUI SE REFERE AU PRINCIPE AUTHENTIQUEMENT

MORAL D’UN SENS DE LA COEXISTENCE

LE “ MONO-ECONOMISME ” FACE AU “ MULTI-CULTURALISME ”

LE MONDE PEUT S’ENVISAGER COMME UN TRIANGLE DONT DERIVE UNE APORIE TERRITORIALE : L’ETAT, LA

MONDIALISATION ET L’IDENTITARISME CULTUREL

Þ “ CETTE CRISE MARQUE UNE FIN : ELLE N’INTERDIT PAS DE PARLER DU TERRITOIRE AU PRESENT, MAIS ELLE NE PERMET PLUS

D’ADMETTRE LE PRINCIPE DE TERRITORIALITE COMME FEDERATEUR DE NOTRE ORDRE INTERNATIONAL ” (B. BADIE)

LE TERRITOIRE PERD LA DOUBLE REPUTATION D’INSTRUMENT DE SECURITE ET DE SUPPORT DES

AFFRONTEMENTS GUERRIERS

LE TERRITOIRE N’EST PLUS PORTEUR D’UNIVERSEL ET EST DE MOINS EN MOINS ADMIS COMME INSTRUMENT DE

CONTROLE POLITIQUE

LE RESSORT DE LA PUISSANCE DES ETATS SE TRANSFORME : DEPENDANT DE MOINS EN MOINS DES PARAMETRES MILITAIRES, CELLE-CI REPOSE SUR DES

RESEAUX D’INFLUENCE ET SUR LA MAITRISE DES CIRCUITS MONÉTAIRES

Þ LA LIGNE BLEUE DES VOSGES PERD CETTE VALEUR PARADIGMATIQUE D’AUTREFOIS

LE “ MONO-ECONOMISME ” FACE AU “ MULTI-CULTURALISME ”

L ’ETHNICISATION DU MONDE

✜ L ’EXEMPLE YOUGOSLAVE ✜

• DANS L’EX-YOUGOSLAVIE, LA GUERRE A OBLIGE A CHOISIR SES REFERENCES IDENTITAIRES PAR RAPPORT

AUX GROUPES EN PRESENCE (“ SERBES ”, “ BOSNIAQUES ”OU “ CROATES ”) ET L’ALLEGEANCE AU REFERENT ETHNO-NATIONAL N’OCCULTE PAS L’APPARTENANCE REGIONALE

(“ SERBES DE BOSNIE ”)

Þ DISTINCTION DE PLUS EN PLUS FORTE ENTRE « APPARTENANCE» ET « SENTIMENT D’APPARTENANCE »

• LA GUERRE A PROVOQUE UNE MODIFICATION DE LA PERCEPTION DE SON IDENTITE :

“ COMMENT CONTINUER A ETRE CE QUE J’AI ETE DANS UN MONDE OU CE QUE JE SUIS N’EXISTE PLUS ? CETTE

INADEQUATION ENTRE LE SENTIMENT D’APPARTENANCE ET LE CONTEXTE SOCIO-POLITIQUE ACTUEL CONDUIT, SOIT AU DOUTE IDENTITAIRE (« JE NE SAIS PLUS QUI JE SUIS »), SOIT A UN SENTIMENT DE FACTICITE DE SON IDENTITE (A

UNE SORTE « D’IDENTITE FANTOME ») SOIT A UNE NEGATION DE SOI (« JE NE SUIS PLUS RIEN ») ”

(N. CLAVEL, 1998)

PREMIER FACTEUR D ’AMPLIFICATION DES REVENDICATIONS IDENTITAIRES : LA RESURGENCE DU

SENTIMENT D'APPARTENANCE ETHNIQUE DANS LES PAYS ANCIENNEMENT COLONISES

Þ UN RETOUR AU "VILLAGISME" ET A LA NOTION DEFAMILLE ELARGIE

Þ UN PROCESSUS DE DEDOUBLEMENT “ DANS LEQUELCOEXISTENT DES APPAREILS DIPLOMATIQUES OFFICIELS,PARFAITEMENT ADAPTABLES AUX CIRCUITSINSTITUTIONNELS ETRANGERS, ET DES STRUCTURES DEDECISION PARA-ETATIQUES QUI ECHAPPENT PLUS OUMOINS À LA COMPREHENSION DES PARTENAIRESOCCIDENTAUX ET QUI NE S'INTEGRENT PAS DANS LESCIRCUITS INTERNATIONAUX INSTITUTIONNALISES ” (B.BADIE ET M.C. SMOUTS, 1992)

Þ CE RETOUR EN FORCE DES DIVISIONS ETHNIQUESEMPECHE EN FAIT TOUTE ACCUMULATIONCAPITALISTIQUE DE GRANDE AMPLEUR, ET SUBSTITUE"UNE ECONOMIE D'AFFECTION FONDEE SUR LES LIENSPERSONNELS ET LE REJET DE L'INTERVENTION DE L'ETAT AUNE ECONOMIE REGULEE PAR LA CONCURRENCEINTERINDIVIDUELLE ET PAR LA COORDINATION DUCENTRE POLITIQUE" (K. POLANYI ,1983)


DEUXIEME FACTEUR D’AMPLIFICATION DES REVENDICATIONS IDENTITAIRES : LA REGRESSION DES

IDEOLOGIES POLITIQUES SECULIERES ET LE RENOUVEAU DU SACRE

Þ LA TERRITORIALITE N’EST PAS DISSOUTE MAIS ATTEINTE ET PLUS COMPLEXE : EXEMPLE DE L’UNION EUROPEENNE AVEC SES NIVEAUX COMMUNAUTAIRE, NATIONAL, EURO-REGIONAL, REGIONAL, LOCAL...

Þ LES RESEAUX MARCHANDS GAGNENT EN STABILITE ET EN EFFICACITE LORSQU’ILS SONT RELAYES PAR DES LIENS

DE PARENTE ET, PLUS ENCORE POUR B. BADIE, DE RELIGION

“ EGLISES ADVENTISTES ET PENTECOTISTES CREENT AUSSI LESCONDITIONS D’UNE SOCIALISATION TRANSNATIONALE, MAIS PLUSENCORE UNE VERITABLE ECONOMIE INTERNATIONALE, ET MEMEUNE DIPLOMATIE NEGOCIANT D’EGAL A EGAL AVEC LES ETATS DELA REGION ” (B. BADIE, 1995)


Þ LA VITALITE DES IDENTITES RELIGIEUSES S'IMPOSE D'AILLEURS LA OU L'ALIENATION CULTURELLE S'EST FAITE LA PLUS PESANTE. DE NOMBREUSES SECTES, SYNCRETIQUES OU PROTESTANTES MILITENT POUR LE RETRAIT VOLONTAIRE DES INDIVIDUS DE LA SCENE POLITIQUE ET UNE PARTICIPATION TRES MESUREE SUR LA SCENE ECONOMIQUE DES RAPPORTS DE TRAVAIL

Þ POUSSEE DE L'ISLAMISME / SOLIDARITES PANHINDOUISTES / SUCCES LOIN DE LEUR TERRE D'ORIGINE DES SAGESSES OU RELIGIONS ORIENTALES (ZEN, TAOÏSME OU BOUDDHISME)

Þ PHENOMENE DE MULTIPLICATION DES OFFICINES DE L'ABSOLU

EN AMERIQUE LATINE, LES DESHERITES DU PROLETARIAT URBAIN, SONT INVITES A «SORTIR DE BABYLONE », CONTESTER LE REGNE DE

LA RAISON PRATIQUE DES FIRMES MULTINATIONALES ET A SUBSTITUER « UNE ALLEGEANCE COMMUNAUTAIRE PAROISSIALE » A « L'ALLEGEANCE CITOYENNE » (B. BADIE ET M.C. SMOUTS, 1992)


TROISIEME FACTEUR D ’AMPLIFICATION DES REVENDICATIONS IDENTITAIRES : LE RENFORCEMENT DES FLUX MIGRATOIRES ET LA MISE EN ECHEC DES MODÈLES D'INTEGRATION AU SEIN DES SOCIETES INDUSTRIELLES

AVANCEES

CRISE DES THEORIES DE LA MODERNISATION PAR LA VOIEDU « MELTING-POT » Þ DISPARITION DES ALLEGEANCESETHNIQUES SOUS L'EFFET DE MODES DE PENSEE"RATIONNELS"

J. GUSFIELD SOUTIENT, EN 1967, LA THESE DE “ L’ECLIPSE DE LA COMMUNAUTE ” SOUS LA TRIPLE ACTION DE L’URBANISATION, DE

L’INDUSTRIALISATION ET DE LA BUREAUCRATIE

Þ DYNAMIQUE DES RELATIONS INTERETHNIQUES REDUITE A UN FACE-A-FACE ENTRE IMMIGRANTS (LES CANDIDATS A L’INTEGRATION) ET LA SOCIETE

D’ACCUEIL, CONÇUE COMME UNE SOCIETE INTEGREE

ÞQUESTION DU CONTINUUM ENTRE NON APPARTENANCE ET PLEINE APPARTENANCE

ÞPROBLEME DU DEGRE DE CONFORMITE A UN IDEAL TYPE RELIE A LA FIGURE DU CITOYEN

ÞSEPARATION RADICALE ENTRE DEUX ESPACES : LA SPHERE PRIVEE ET L’ESPACE POLITIQUE ÞAU PRIVE L’AFFIRMATION LIBRE DES REFERENCES

PARTICULIERES GRACE AUXQUELLES L’HOMME DONNE SENS A SON EXISTENCE (EN PARTICULIER SON RAPPORT AU TRANSCENDANT ET A L’EGLISE

- AU PUBLIC L’UNITE-EGALITE-UNIVERSALITE DE LA CITOYENNETE)


UNE DOUBLE PREDICTION DE LA DISPARITION INELUCTABLE DES GROUPES ETHNIQUES :

- LA MARCHE VERS LA DICTATURE DU PROLETARIAT DU MARXISME ORTHODOXE

LA NOTION D’IDENTIFICATION ETHNIQUE EST UN RIDEAU DE FUMEE NE POUVANT CACHER LES

INEGALITES RELEVANT DE LA LUTTE DES CLASSES

- LE CREDO LIBERAL COMME POSSIBILITE CROISSANTE POUR L’INDIVIDU DE SE TRACER LUI-MEME UN DESTIN

SOCIAL (ACHIEVEMENT) QUI ECHAPPE AUX CONTRAINTES D’APPARTENANCE ET A LA FATALITE

DES STATUTS HERITES (ASCRIPTION)

Þ DE NOMBREUX AUTEURS CONTINUENT DE SOUTENIRL’HYPOTHESE D’UNE CORRELATION POSITIVE ENTRE LAMOBILITE DES GENERATIONS SUCCESSIVES ET L’ABANDONDES VALEURS ET DES ACTIVITES ETHNIQUES (N.SANDBERG, 1973 ; J. A. CRISPINO, 1980 ; J. P. ROCHE, 1982)


• LES MARCHES CONNAISSENT BIEN UNE APPARENTE HOMOGENEISATION DE LEUR FONCTIONNEMENT SANS

POUR AUTANT PERDRE DE LEURS SPECIFICITES CULTURELLES

Þ CHAQUE SOCIETE, EN INTEGRANT DIFFEREMMENT LESINNOVATIONS VENUES DE L'OCCIDENT ET EN DEVELOPPANT SESPROPRES FORMES DE MODERNITE, CONTESTE DONC LE MYTHE DUPARCOURS UNIQUE

•MAIS LA REMISE EN CAUSE DE L'HYPOTHESE DE CONVERGENCE S'AVERE PLUS PROFONDE ENCORE

Þ FACE AUX TRANSPLANTS TECHNOLOGIQUES OUORGANISATIONNELS, "IL N'Y A PAS SEULEMENT INERTIE DANSL'ADOPTION DE NOUVELLES PRATIQUES MAIS RÉSISTANCESACTIVES »

Þ PASSAGE DE LA THEORIE DU BOULET A LA THEORIE DUBOOMERANG

Þ PARTAGE DES ESPACES SOCIAUX ENTRE UNE ELITEOCCIDENTALISEE ET QUI CHERCHE A S'INSCRIRE DANS UNEHISTOIRE MONDIALE, ET LE RESTE DE LA POPULATION, GENSORDINAIRES REPLIES SUR UN ESPACE PRIVE

« PHENOMENE DE REENRACINEMENT COMMUNAUTAIRE » (A. O.HIRSCHMAN)« FORCES OPPOSEES DU DJIHAD ET DU MC MONDE » (B.R.BARBER)


LA NOTION MEME DE "CREUSET" CEDE LA PLACE AUX THEORIES DITES DE "L'HEGEMONIE CULTURELLE" OU

DU "COLONIALISME INTERIEUR »

Þ C. TAYLOR QUALIFIE LE MODELE OCCIDENTAL DE “ CAMISOLE DE FORCE ” Þ LA VIOLENCE SYMBOLIQUEEXERCEE PAR L’ECOLE ET LES INSTITUTIONS DE L ’ETAT

Þ L’INTERIORISATION DE LA CULTURE DU COLONISATEUR PAR LE COLONISE QUI, SE FAISANT, EN OUBLIE LA SIENNE PROPRE ET SE FAIT LE COMPLICE DE SA PROPRE DEPENDANCE (F. FANON, 1952 ; A. MEMMI, 1966)

IL NE S’AGIT PAS DE “ NIER L’INFLUENCE DES VARIABLES ASSOCIEES A L’HYPOTHESE DE

L’ASSIMILATION, MAIS A EN INVERSER LA VALEUR PREDICTIVE : L’ACCULTURATION (L’ACQUISITION DES

COMPETENCES COGNITIVES ET DES VALEURS MODERNES) RESTE LE PROCESSUS CENTRAL DE LA

TRANSFORMATION DES IDENTITES ETHNIQUES, MAIS LOIN DE CONDUIRE À L’ASSIMILATION, ELLE A POUR

EFFET D’ACCROITRE LA CONSCIENCE ET LA SIGNIFICATION DE L’ETHNICITE ”(P. POUTIGNAT ET J.

STREIFF-FENART, 1995)


• LE DOMAINE INTERETHNIQUE A LONGTEMPS REPRESENTE LA ZONE D’OMBRE DE

L’ANTHROPOLOGIE FRANÇAISE

• LA REMISE EN CAUSE DU MODELE REPUBLICAIN SOUS L’EFFET DE DEUX PHENOMENES :

- LA RESURGENCE DES MOUVEMENTS RÉGIONALISTES ET DES MINORITÉS

ETHNOLINGUISTIQUES

- L’IMMIGRATION ET L’AFFLUX DE DEMANDEURS D’ASILES

• LA FORTE INFLUENCE DE L’ANTHROPOLOGIE SOCIALE BRITANNIQUE, DE LA SOCIOLOGIE URBAINE

ET DES MIGRATIONS AUX ETATS-UNIS

• UN RETOUR DES ETHNOLOGUES EUROPEENS :

Þ LE PASSAGE DES « INDIGENES AUX INDIGENTS »

LE CARACTERE POLYSEMIQUE DE LA NOTION D’ETHNICITE

L’APPARITION RECENTE DE LA NOTION D ’ETHNICITE EN FRANCE

L ’INFLUENCE DE L’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE ET L ’EMERGENCE D’UN POINT

DE VUE MICRO-SOCIOLOGIQUE :

Þ LA QUESTION N’EST PAS DE SAVOIR CE QUESONT OBJECTIVEMENT LES CORSES OU LES OCCITANS

MAIS D’ETUDIER CE QUE VEUT DIRE POUR UN SUJET OU UN COLLECTIF DE RECOURIR A L’IDENTIFICATION

“ CORSE ” OU “ OCCITANE ”

MAIS, AU FOND, Y A T’IL EN FRANCE EMERGENCE DE L’APPARTENANCE ETHNIQUE COMME CATEGORIE

PERTINENTE DE L’ACTION SOCIALE ET TENDANCE REELLE A EN FAIRE DERIVER DES LOYAUTES ET DES DROITS COLLECTIFS CONCURRENÇANT LA NATION

OU LA CONSCIENCE DE CLASSE ?

Þ LE CHERCHEUR QUI INTERROGE LE SOCIAL À PARTIR D’UNE GRILLE DE LECTURE ETHNIQUE NE CONTRIBUE-T-IL

PAS À CRÉER LA RÉALITÉ QU’IL DÉSIRE TROUVER ?


L’APPARITION RECENTE DE LA NOTION D ’ETHNICITE EN FRANCE

LA VERTU HEURISTIQUE DU CONCEPT D’ETHNICITE TIEND ELLE PRECISEMENT A LA PRETENTION

UNIVERSELLE DE SON OBJET, A CE QU’IL AUTORISE LA MISE EN RELATION DE PHENOMENES TENUS

JUSQU’ICI COMME DIFFERENTS TELS QUE LE TRIBALISME AU NIGERIA, LE COMMUNALISME EN

INDE, LES CONFLITS LINGUISTIQUES AU CANADA…?

• UNE EXPRESSION DE LA MODERNITE ET UNE REPONSE À LA DESHUMANISATION DU LIEN SOCIAL (R. COHEN, 1978)• LA MANIFESTATION D’UN DESIR D’ANCRAGE DES PERSONNES DANS DES UNITES PLUS PETITES QUE CELLES DE STRUCTURES BUREAUCRATIQUES (D. BELL, 1975)• LE PRODUIT DE L’INEGALITE DU DEVELOPPEMENT(M. HECHTER, 1974)• UNE STRATEGIE DE REVENDICATION DES RESSOURCES DANS LE CADRE DU WELFARE STATE (N. GLAZER ET D. P. MOYNIHAN, 1963)• UNE FORME DE RESISTANCE ORGANISEE A LA MODERNISATION (M. T. HANNAN, 1979)• UN PRODUIT HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE MONDE (E. BALIBAR OU I. WALLERSTEIN)


Þ UNE DEFINITION POSSIBLE DE L ’ETHNICITE : “ L’ETHNICITE CONSTITUE UNE DES FORMES MAJEURES DE DIFFERENCIATION SOCIALE ET POLITIQUE D’UNE PART, ET

D’INEGALITE STRUCTURELLE, D’AUTRE PART, DANS LA PLUPART DES SOCIETES CONTEMPORAINES. ELLE REPOSE

SUR LA PRODUCTION ET LA REPRODUCTION DE DEFINITIONS SOCIALES ET POLITIQUES DE LA DIFFERENCE PHYSIQUE, PSYCHOLOGIQUE ET CULTURELLE ENTRE DES GROUPES DITS ETHNIQUES QUI DEVELOPPENT ENTRE EUX

DES RELATIONS DE DIFFERENTS TYPES (COOPERATION, CONFLITS, COMPETITION, DOMINATION,

RECONNAISSANCE...) ” (M. MARTINIELLO, 1995)

LE DOMAINE D’ETUDE QUE DESIGNE LE CONCEPT D’ETHNICITÉ EST CELUI DES PROCESSUS VARIABLES PAR

LESQUELS LES ACTEURS S’IDENTIFIENT ET SONT IDENTIFIÉS PAR LES AUTRES SUR LA BASE DE TRAITS

CULTURELS SUPPOSÉS DÉRIVÉS D’UNE ORIGINE COMMUNE ET MIS EN RELIEF DANS LES INTERACTIONS

SOCIALES

Þ L ’IDENTITE ETHNIQUE REPOND A LA QUESTION DU “ QUI SOMMES-NOUS ? ”

Þ LA CULTURE REPOND A LA QUESTION DU “ QUE SOMMES-NOUS ” ?


• UN COURANT DE RECHERCHES PLURIDISCIPLINAIRE ET POLITIQUEMENT ENGAGE :

DANS LE PROLONGEMENT DE L’ECOLE DE CHICAGO, UNE APPROCHE EMPIRIQUE OU LES CHERCHEURS SE SONT

EFFORCES DE REPONDRE PAR DES CONNAISSANCES UTILES AUX PROBLEMES SOCIAUX CONCRETS

•DES MOYENS DE RECHERCHES IMPORTANTS MAIS DISPERSES :

D’IMPORTANTS CREDITS PUBLICS ET L’ EXISTENCE D’UNE ENORME LITTERATURE DESCRIPTIVE MAIS LES TRAVAUX NE

SONT PAS CUMULATIFS ET IL N’EXISTE PAS UN VOCABULAIRE COMMUN A TOUS LES SPECIALISTES

EN 1972, LE GOUVERNEMENT FEDERAL AMERICAIN INSTITUE UN PROGRAMME D’ETUDES SUR L’HERITAGE ETHNIQUE, DANS LE BUT

D’ETABLIR LA CONTRIBUTION DES HERITAGES CULTURELS DES DIFFERENTS GROUPES ETHNIQUES A LA NATION

LES ETATS-UNIS : « MIROIR EXASPERE » DES CONFLITS INTER-ETHNIQUES ET

LABORATOIRE D’UN IMPORTANT COURANT DE RECHERCHES

• UNE PHILOSOPHIE DE L’ACTION ET DE L’INTERVENTION SOCIALE DECLINEE DANS LES MUNICIPALITES,

L’EDUCATION, LES PARTIS POLITIQUES AVEC POUR ARRIERE FOND SOCIO-HISTORIQUE :

UNE SOCIETE COLONIALE ORGANISEE SELON UN PRINCIPE DE DIVISION ETHNIQUE ET DES COLLECTIVITES HISTORIQUES INEGALES

EN STATUT, EN RICHESSE ET EN POUVOIRTROIS COLLECTIVITES HISTORIQUES : LES EUROPEENS, LES

AUTOCHTONES ET LES GROUPES INTERMEDIAIRES (MIGRANTS VOLONTAIRES, LA DIASPORA CHINOISE, OU EXPLOITÉS, ESCLAVES

TRANSPORTES D’AFRIQUE)

• UN COURANT DE RECHERCHES NEUF :

ABSENCE DE REFERENCE AUX FONDATEURS DE LA PENSEE SOCIOLOGIQUE MAIS PLURALITE DES SOURCES QUALITATIVES (UTILISATION DES ARCHIVES DES

ASSOCIATIONS, DE DOCUMENTS PERSONNELS (AUTO-BIOGRAPHIES OU HISTOIRES DE VIE, LETTRES...), TRAVAIL SYSTEMATIQUE SUR LE TERRAIN (“ FIELDWORK ”) A BASE D’INTERVIEWS (INSPIRATION DE L’INTERACTIONNISME

SYMBOLIQUE DE G. H. MEAD EN OPPOSITION À LA POSTURE DURKHEMIENNE (C’EST LA CONCEPTION QUE LES ACTEURS SE

FONT DU MONDE SOCIAL QUI CONSTITUE, EN DERNIÈRE ANALYSE, L’OBJET ESSENTIEL DE LA SOCIOLOGIE)



• UN COURANT DE RECHERCHES FECOND AVEC L’APPARITION DE NOUVEAUX CONCEPTS :

DES 1920, R. PARK ET E. BURGESS APRES LES EMEUTES RACIALES DE CHICAGO PARLENT D’ACCULTURATION, D’ASSIMILATION, DE DISTANCE SOCIALE, D’HOMME

MARGINAL, DE SEGREGATION...

• L’INDIVIDU EST AU CENTRE DE L’OBSERVATION SOCIOLOGIQUE :

L’OPINION PUBLIQUE REMPLACE LA COUTUMELES PREFERENCES SE SUBSTITUENT AUX NORMES

LES USAGES (OU LES ACTIVITES SOCIALES ORDINAIRES) DEVIENNENT OBJETS D’INVESTIGATION SOCIOLOGIQUEÞ MODIFICATION DES LOIS DE LA CONTRAINTE SOCIALE

SOUS L’EFFET DE LA DEPENDANCE CROISSANTE DES INDIVIDUS VIS-A-VIS DE SOUS-SYSTEMES SOCIAUX OU

CULTURELS (ADMINISTRATIONS, ENTREPRISES, COLLECTIVITES...) PRENANT LE PAS SUR LE CONTROLE MORAL EXERCE PAR LE MILIEU FAMILIAL D’ORIGINE



Þ UNE ENQUETE EXEMPLAIRE : L ’ETUDE DE L’ADAPTATION DESIMMIGRANTS POLONAIS DANS LES VILLES AMERICAINES EN1918 PARW. I. THOMAS ET F. ZNANIECKI

Þ L’IDEE QUE LES SOCIETES ETUDIEES PAR LES ANTHROPOLOGUESNE SONT PAS FONDAMENTALEMENT DIFFERENTES DES SOCIETESMODERNES : VALORISATION DE LA DIMENSION ETHNIQUECOMME TELLE(EXISTENCE D’UN LIEN LOGIQUE QUI UNIT LA SITUATION DESRECENTS IMMIGRES VENUS D’EUROPE A CELLE DES NOIRSAMERICAINS)

Þ L’IDEE QU’ON PEUT LIRE DANS L’ESPACE URBAINL’INCORPORATION PROGRESSIVE DES VAGUES MIGRATOIRES DANSLA SOCIETEAMERICAINECHAQUE NOUVELLE VAGUE S’INSTALLE D’ABORD DANS DESQUARTIERS DEGRADES PROCHES DU CENTRE PUIS S’ECARTENT DUCENTRE A MESURE QU’ILS PARTICIPENT AUX VALEURS DE LASOCIETEAMERICAINE

Þ L’IDEE QU’IL FAUT CONNAITRE LA SOCIETE D’ORIGINE,L’ORGANISATION DU GROUPE PRIMAIRE, POUR COMPRENDRE LEDESTIN SOCIAL DES POPULATIONS INSTALLEESAUX ETATS-UNISUN FAIT SOCIAL EST UNE COMBINAISON INTIME DES VALEURSCOLLECTIVES ET D ’ATTITUDES INDIVIDUELLES

Þ L’IDEE D’UN CONTINUUM QUI VA DE L’ORGANISATION SOCIALEA SA DESORGANISATION (DECLIN DES L’INFLUENCE DES REGLESSOCIALES) PUIS A SAREORGANISATION



Þ POUR R. PARK ET E. BURGESS, L’ASSIMILATION DES IMMIGRANTS NE SE RESOUT PAS A LA DESTRUCTION DES CULTURES MINORITAIRES TRADITIONNELLES MAIS CONDUIT A DEVENIR IMPLIQUE DANS DES GROUPES DE PLUS EN PLUS LARGES ET INCLUSIFSÞ LA CONSTITUTION D’ENCLAVES ETHNIQUES N’EST PAS UNPHENOMENE NEGATIF MAIS UNE ETAPE NECESSAIRE DE SURVIEET D’ADAPTATION DES IMMIGRANTS (DEVELOPPEMENT DE LAPRESSE EN LANGUE ETRANGERE, DE SOCIETES D’ENTRAIDE,D’EGLISES COMME ENGAGEMENT DANS LA SOCIETE AMERICAINE)

§ POUR R. PARK (“ PREMIERE PERIODE ”) :Þ LE “ CYCLE DES RELATIONS RACIALES ” VERSL’ASSIMILATION :

1. RIVALITE : COEXISTENCE INCONSCIENTE D’INTERETS BASESSUR DES RAPPORTS ECONOMIQUES2. CONFLIT : PRISE DE CONSCIENCE DE LA RIVALITE A LAQUELLESONT SOUMIS LES GROUPES DANS L’ORDRE POLITIQUE3. ACCOMMODATION ET ADAPTATION : UNE SORTE DEMUTATION QUI CONCERNE LA CULTURE ET L’ORGANISATIONSOCIALE4.ASSIMILATION : MULTIPLICATION DES CONTACTSL’INTERPENETRATION PAR L’ADOPTION D’UNE LANGUE UNIQUEAFFECTE LA PERSONNALITE ET SON HERITAGE CULTURELMETISSAGE = ENRICHISSEMENT

§ POUR R. PARK (“ SECONDE PERIODE ”) Þ LE CYCLE NE S’ACHEVEPAS FORCEMENT PAR L’ASSIMILATION MAIS TEND A SE TERMINERPAR L’ELABORATION D’UN SYSTEME DE CASTES ET DE MINORITES

LE PASSAGE DES « IMMIGRANTS » AUX « ETHNICS » OU LA QUESTION DE LA GESTION DE LA DIVERSITE DANS « LA SOCIETE POST-

COLONIALE»

LES THEORICIENS NON SUBSTANTIALISTES DE L’ETHNICITE :

§ LE “ PARADOXE DE L’ETHNICITE ” SELON D. HOROWITZ (1989) :

“ AINSI, EN MEME TEMPS QUE L’ETHNICITE SE TROUVE DEPOURVUE DECONTENU CULTUREL, QUE LE PLURALISME EST ACCEPTE, QUE LES BARRIERESA L’INTERMARIAGE TOMBENT, QUE LES MINORITES APPRENNENTRAPIDEMENT L’ANGLAIS ET AMELIORENT LEURS CONDITIONS MATERIELLES -EN MEME TEMPS QUE TOUT CELAARRIVE - L’ETHNICITE NEANMOINS DEVIENTPLUS IMPORTANTE ”

§ L’EMERGENCE DE LA “ NOUVELLE ETHNICITE ” SELON N.GLAZER ET D. P. MOYNIHAN :

PROCESSUS D’IDENTIFICATION ETHNIQUE PARMI LES CLASSES MOYENNES ETSUPERIEURES DES FAUBOURGS COSSUS DES VILLES AMERICAINES : LESIRLANDAIS ET LA SAINT PATRICK, LES ITALIENS ET LA PROCESSION ANNUELLEDE MULBERRY STREET...

Þ IDENTITE SUBJECTIVE INVOQUEE A SOUHAIT ET N’EXERÇANT AUCUNEINFLUENCE SUR LAVIE SOCIALEÞ LA NOUVELLE ETHNICITE PERSISTE CAR ELLE PERMET DE SATISFAIREDEUX DESIRS CONTRADICTOIRES INHERENTS AU CARACTERE AMERICAIN : LAQUETE D’UNE COMMUNAUTE D’APPARTENANCE ET UN DESIRD’INDIVIDUALITE (M. WATERS)Þ PLUS QU’ UN CREUSET, LA SOCIETE AMERICAINE EST UN ENSEMBLE DESOUS-SOCIETES (LES NOIRS, LES PORTO-RICAINS, LES JUIFS, LES ITALIENS, LESIRLANDAIS...) FOURNISSANT CHACUNE UN RESEAU D’ORGANISATION ET DESRELATIONS MOBILISABLESATOUTES LES ETAPES DE LAVIE

Þ DU MELTING-POT AU SALAD BOWL


COLONIALE»

Þ NOUVEAU PENTAGONE ETHNICO-RACIAL AMERICAININSTITUTIONNALISE DANS LES QUESTIONNAIRESADMINISTRATIFS : LES EURO-AMERICAINS, LES ASIATIQUES-AMERICAINS, LES HISPANO-AMERICAINS, LES AFRICAINS-AMERICAINS, LES HISPANNIQUES-AMERICAINS ET LES INDIENS-AMERICAINS (« NATIVE-AMERICANS »)Þ PARMI CES CINQ GROUPES, LE BLOC EURO-AMERICAINPRESENTE LA PLUS GRANDE LIBERTE DE CIRCULATIONIDENTITAIRE

§ LA « LOI DE HANSEN » :

“ CE QUE LE FILS DESIRE OUBLIER, VOILA CE DONT LE PETIT FILSCHERCHEA SE SOUVENIR ”

§ H. J. GANS (1979) PROPOSE LE CONCEPT D’“ ETHNICITESYMBOLIQUE ” :

Þ UN COMPORTEMENT STRATEGIQUE D’ACTEURS RATIONNELSSITUES DANS LES CONDITIONS DE COMPETITION PROPRES AUXSOCIETES MODERNESÞ IL N’Y PAS RESURGENCE MAIS UTILISATION DE BRIBESDECONTEXTUALISEES ET REINTERPRETES EN FONCTION DESEXIGENCES IMMEDIATES DE LA SOCIETEÞ LES SYMBOLES ET LES LABELS ETHNIQUES SONT DESREFERENTS COGNITIFS MANIPULES DANS DES BUTSPRAGMATIQUES DE COMPREHENSION DE SENS COMMUN ETMOBILISES DANS LE COMPORTEMENT DESACTEURS


COLONIALE»

§ « THEORIES DU CHOIX RATIONNEL » (M. BANTON, 1983) :

Þ DANS LE PROLONGEMENT EXTREME DU COURANT DEL’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE, LES INTERACTIONSRACIALES ET ETHNIQUES SONT DES ECHANGES COMPETITIFS DANSUNE SITUATION DE MARCHE OU LES INDIVIDUS CHERCHENT AMAXIMISER LEURS AVANTAGES, ECONOMIQUES NOTAMMENT, PARDES STRATEGIES INDIVIDUELLES OU COLLECTIVES

Þ LORSQUE PLUSIEURS ACTEURS EFFECTUERONT UN CHOIX ENFAVEUR D’UNE MEME IDENTITE ETHNIQUE, IL EN RESULTERA LACREATION D’UN GROUPE ETHNIQUE

Þ LE GROUPE ETHNIQUE EST LE RESULTAT DE CHOIX INDIVIDUELSBASES SUR UN CALCUL DE TYPE ECONOMIQUE

LES LIMITES DES THEORIES INSTRUMENTALISTES :

L’EXEMPLE DES AMISH OU LES ACTEURS NE S’IDENTIFIENT PASSEULEMENT A LEURS APPARTENANCES ET A LEURS INTERETS. ILSSE DEFINISSENT AUSSI COMME DES SUJETS, NON PAR UN DECRETDE LEUR LIBERTE, MAIS PARCE QUE LA VIE SOCIALE PROPOSE DESREPRESENTATIONS DU SUJET (F. DUBET)


COLONIALE»

LE SUCCES DE LA POLITIQUE DE « L’AFFIRMATIVE ACTION » ET DU « COMMUNAUTARISME »

Þ METTRE A JOUR LA MECANIQUE DE DOMINATION DES GROUPES CULTURELS MINORITAIRES, EN DECOUVRIR LA STRUCTURE ET EN ELIMINER LES EFFETS PRESENTS DES DISCRIMINATIONS RACIALES OU SEXISTES PASSEES

REVISION DES PROGRAMMES D’HISTOIRE ET DE LITTERATURE EN MONTRANT LA CONTRIBUTION DES MINORITES, LA REVENDICATION DE CURSUS UNIVERSITAIRES BILINGUES OU DISTINCTS POUR CHAQUE GROUPE ETHNIQUE ET RACIAL QUI TIENDRAIENT COMPTE DE LEURS PARTICULARITESREECRITURE DES MANUELS SELON UN CRITERE MULTICULTUREL OU L'ON NE DIRA PLUS "INDIANS" MAIS "NATIVE-AMERICANS", "CHAIRMAN" MAIS "CHAIRPERSON"...

Þ RESTAURER L'IDEE DE CONTEXTUALITE, D'ESPACES COLLECTIFS MOINS VASTES ET "ANONYMES" QUE CEUX PROPOSES PAR LE DROIT ET LA NATION

Þ DONNER DE LA VIGUEUR À L’ETUDE DE LA SIGNIFICATION SUBJECTIVE DE L’ETHNICITE QUI N’EST « CONSIDEREE NI COMME UNE REALITE PRIMORDIALE, ANCIENNE, FIXE ET INHERENTE AU PASSE MYTHIQUE DES PEUPLES, NI COMME UNE REALITE PUREMENT INSTRUMENTALE CALCULEE ET MANIPULEE PRINCIPALEMENT À DES FINS POLITIQUES »

IL N’Y PAS UN MAIS PLUSIEURS MODELES D’ESPACE MULTICULTUREL LIES A LA REFLEXION COMMUNAUTARISTE

(C. TAYLOR, W. KYMLICKA...)



« L’ECLATEMENT DE LA RECHERCHE DANS UNE SOCIETE ECLATEE (1985-1995) » (D. SCHNAPPER ,1998)

§ CRITIQUES DE N. GLAZER CONTRE L ’ECOLE DE CHICAGO

LA POLITIQUE DE QUOTAS A AMPLIFIE LES DISCRIMINATIONS ET L’AUTO-ENTRETIEN DES DIFFERENCES

LA CONSCIENCE RACIALE A RENFORCE LE SEPARATISME

LES EFFETS PERVERS DE L’“ AFFIRMATIVE ACTION ” :

Þ ADMIS GRACE AUX QUOTAS MAIS SANS DISPOSER REELLEMENTDES COMPETENCES REQUISES D’UNE « CULTURE SOCIALE DE LAREUSSITE », UNE PARTIE DES ETUDIANTS ECHOUE DES LESPREMIERES ANNEES

Þ UNE PROCEDURE ADMINISTRATIVE NE SAURAIT REGLER LEPROBLEME DE LA CONFIANCE EN SOI, NI REMPLACER L’INCITATIONDES PARENTS ET LE SOUTIEN DU GROUPE D’APPARTENANCE

Þ TOUT EN RESTREIGNANT L’ACCES D’AUTRES ETUDIANTS, LAPOLITIQUE DE QUOTAS NE SEMBLE PAS AVOIR PERMISD’AUGMENTER SIGNIFICATIVEMENT LE NOMBRE DE DIPLOMESISSUS DES MINORITES

Þ LES MINORITES ACTUELLES ONT APPRIS A EXPLOITER LESPOSSIBILITES OFFERTES PAR LES INSTITUTIONS LIBERALES ET PARLE SYSTEME DEMOCRATIQUE


COLONIALE»

L’ETHNICITE COMME EXTENSION DE LA PARENTE : LE PARADIGME SOCIO-BIOLOGIQUE

§ THEORIES NATURALISTES : COMME LES BESOINS ALIMENTAIRES OU LE BESOIN DE SOMMEIL, LE BESOIN D’AVOIR UNE AFFILIATION ETHNIQUE ET D’AGIR EN CONSEQUENCE SERAIT INSCRIT DANS NOTRE NATURE

Þ AVEC LES THEORICIENS SUBJECTIVISTES DE L’ETHNICITE, ONEST PASSEE DE L’ETUDE DES CARACTERISTIQUES DES GROUPES AL’ETUDE DES PROPRIETES DYNAMIQUES D’UN PROCESSUS SOCIALQUI FAIT D’UN GROUPE ETHNIQUE UNE ENTITE CONSCIENTED’ELLE MEME

L’EXEMPLE DE L’ETUDE DE H. EIDHEIM SUR LES RELATIONS ENTRE NORVEGIENS ET LAPONS (1966)

DANS LES SPHERES D’INTERACTION PUBLIQUE, NORVEGIENS ET LAPONS COOPERENT, LES PREMIERS SELON UNE NORME DE TACT, LES SECONDS SELON

UNE STRATEGIE DE DISSIMULATION DU STIGMATE POUR MINIMISER L’IMPORTANCE DES IDENTITES ETHNIQUES

ESPACE PRIVE = UNE SORTE DE “ COULISSE ” (“ BACKSTAGE ”) OU LA STIGMATISATION EST MAINTENUE A DISTANCE

LE MAINTIEN DE CET ESPACE VISE A CACHER ET RENDRE SUPPORTABLE UNE INFERIORITE RESSENTIE A LAQUELLE LES LAPONS NE PEUVENT TOTALEMENT

ECHAPPER

LES ACQUIS DU DEBAT SUR LES RELATIONSINTER-ETHNIQUES : UNE DEFINITION

POSSIBLE DEL’ ETHNICITE ?

L’ETHNICITE COMME OBJET DES THEORIES MOBILISATIONNISTES

Þ LES GROUPES ETHNIQUES DOIVENT ETRE CONSIDERES COMME DES TYPES D’ORGANISATION BASES SUR L’ASSIGNATION ET L’AUTO-ATTRIBUTION DES INDIVIDUS A DES CATEGORIES ETHNIQUES (F. BARTH, 1969)

TOUTE IDENTIFICATION EST EN MEME TEMPS DIFFERENCIATION, VOLONTE DE MARQUER UNE FRONTIERE ENTRE “ EUX ” ET “ NOUS ” EN INSISTANT SUR DES ELEMENTS ISOLES DE L’ENSEMBLE CULTUREL

AVEC F. BARTH, PARTICIPER DE TELLE CULTURE PARTICULIERE N’IMPLIQUE PAS AUTOMATIQUEMENT AVOIR TELLE IDENTITE PARTICULIERE

UNE CULTURE PEUT ETRE INSTRUMENTALISEE DE FAÇON DIFFERENTE, VOIRE OPPOSEE, DANS DIVERSES STRATEGIES D’IDENTIFICATION

Þ LECTURE INTERACTIONNISTE DE LA REALITE SOCIALE : CONSTITUTION D’ESPACES SCENIQUES OU LES INDIVIDUS REVENDIQUENT A ETRE JUGES PUBLIQUEMENT COMME “ UN CERTAIN TYPE DE PERSONNE ” POUR ACQUERIR UNE IDENTITE PLUS AVANTAGEUSE

LES ACQUIS DU DEBAT SUR LES RELATIONS

INTER-ETHNIQUES : UNE DEFINITION POSSIBLE DEL’ ETHNICITE ?

Þ “ C’EST PARCE QUE L’INFORMATION TRANSMISE PAR LES INDICES (LES TRAITS PHYSIONOMIQUES, LA COULEUR DE LA PEAU, L’ACCENT...) EST SOUVENT INSUFFISANTE QUE LES ACTEURS PEUVENT CONSCIEMMENT FOURNIR DES ELEMENTS COMPLEMENTAIRES D’INFORMATION LEUR PERMETTANT DE CONTROLER DANS UNE CERTAINE MESURE LA PRESENTATION D’UN MOI ETHNIQUE SPECIFIQUE ” (S. M. LYMAN ET W. DOUGLASS, 1972)

Þ CONSCIENCE DIALOGIQUE QUI PERMET A L’INDIVIDU DE METTRE A DISTANCE SON IDENTITE ENTRE MOI PRESENTE ET MOI REEL

Þ “ L’INDIVIDU PEUT DEVENIR OBJET POUR LUI-MEME ” (SELON LES TERMES DE G. H. MEAD)

Þ “ STRUCTURE SOCIALE EN RESERVE ” POUR ILLUSTRER QU’IL N’EST PAS D’IDENTITE SOCIALE QUI NE SOIT COMPOSEE PAR DES CADRES COGNITIFS ET DES RESSOURCES SOCIALES DEJA-LA, MOBILISEES EQUIVALENTES A UN “ CAPITAL ” (L. DRUMMOND,1980)

Þ L’ETHNICITE N’EST NI VIDE DE CONTENU CULTUREL (LES GROUPES TROUVENT DES “ PORTE MANTEAUX ” AUXQUELS LA SUSPENDRE), NI JAMAIS NON PLUS LA SIMPLE EXPRESSION D’UNE CULTURE DEJA LA. ELLE IMPLIQUE TOUJOURS UN PROCESSUS DE SELECTION DE TRAITS CULTURELS DONT LES ACTEURS SE SAISISSENT POUR EN FAIRE DES CRITERES D’ASSIGNATION OU D’IDENTIFICATION A UN GROUPE ETHNIQUE



Þ LA REALITE SOCIALE EST UNE CONSTRUCTION DES ACTEURS

TOUTE OBJECTIVITE RATIONNELLE EST UNE OBJECTIVITE “ SOUS UNE DESCRIPTION ” QUI NE FOURNIT QU’UNE VERSION PLUS OU MOINS EFFICIENTE DE LA REALITECETTE INTERPRETATION EST PAR ESSENCE UN ACTE INDIVIDUEL. ENRACINEE DANS UNE HISTOIRE PERSONNELLE

POUR F. BARTH, C’EST LORSQUE LES CONDITIONS SOCIALES NE PERMETTENT PLUS AUX MEMBRES D’UN GROUPE DE MANIFESTER ET DE FAIRE EVALUER PAR LES AUTRES L’EXCELLENCE DE LEURS COMPETENCES ETHNIQUES QUE LES SUJETS PEUVENT ETRE AMENES A CHANGER D’IDENTITE ETHNIQUE (F. BARTH, 1969)

Þ L’ATTRIBUTION CATEGORIELLE ET LES EFFETS DU “ LABELING ETHNIQUE ” :

L’IDENTITE ETHNIQUE SE DEFINIT A LA FOIS PAR CE QUI EST SUBJECTIVEMENT REVENDIQUE ET CE QUI EST SOCIALEMENT ACCORDEPLUS LA DOMINATION EST FORTE, PLUS LES GENS AUXQUELS S’APPLIQUE L’EXO-DEFINITION SONT CONTRAINTS DE LA REPRENDRE A LEUR COMPTE ET LA TRANSFORME EN S’Y IDENTIFIANTLE FAIT D’ETRE COLLECTIVEMENT NOMMÉS (LES “ MAGHRÉBINS ” EN FRANCE) FINIT PAR PRODUIRE UNE SOLIDARITÉ RÉELLE ENTRE LES GENS AINSI DÉSIGNÉS. L’ENJEU DU RAPPORT DE FORCES AUTOUR DU LABELING PEUT CONSISTER POUR LE GROUPE DOMINÉ À CHANGER UN LABEL STIGMATISANT CONTRE UN PLUS NEUTRE (“ NEGRO ” CONTRE “ BLACK ” OU “ AFRO-AMÉRICAIN ”) OU À RENVERSER LE STIGMATE (“ BLACK IS BEAUTIFUL ”)



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