Ernst Risch (Notas) -Remarques sur l'accent du grec ancien; p. 187 I. Grâce aux informations que nous donnent les grammairiens anciens et grâce aussi à l‟accentuation dans les papyrus littéraires et surtout dans les manuscrits, nous possédons des connaissances assez complètes sur l‟accent du grec ancien. Bien que dans quelques mots l‟accent soit ambigu ou controversé, et bien qu‟ il soit douteux si les règles traditionnelles correspondent dans tous les détails à l‟accentuation réelle, on peut dire que nous sommes assez bien informés sur l‟accent grec, ou plus exactement sur l‟accent attique. Les règles d‟accentuation sont d‟ailleurs indiquées dans les grammaires, et les plus grands linguistes ont apporté des contributions importantes sur ce sujet. Il reste cependant quelques points qui - me semble-t-il - demandent une interprétation nouvelle. Je récapitulerai les traits essentiels: Le grec a hérité de l‟i. -e. le principe de l‟accent “libre”, c. -à- d. l‟accent a, comme les ohonèmes, une valeur distinctive. En grec, cela se manifeste dans la place du ton et dans l‟intonation. Si la voy elle de la syllabes peut être accentuée, c. -à-d. marquée par une hauteur musicale, cf. p. ex. ἐπσόμενορ part. prés. - δεδομένορpart. parf. - πσομενόρtoponyme, πόηποθορ“nurri par une bête sauvage” - ποηπόθορ“nourrissant les bêtes sauvages”, des adjectifs εὐμενήρ, γλαςκόρ, mais des anthroponymes Εὐμένρ, Γλαῦκορ, etc. Il est vrai que de telles oppositions sont rares - les plus importantes sont probablement celles entre l‟adjectif et le nom propre -, mais elles sont caractéristiques pour le système grec de l‟accentuation. D‟après ce que nous savons, cette limitation du ton aux trois dernières syllabes est commune à tous les parlers grecs. Elle est une innovation remarquable du grec commun ( loi de limitation). Pour les mots qui ont une voyelle longue dans la syllabe finale, l‟accent est limité aux deux dernières syllabes. En revanche, la voyelle longue de la syllabe finale est susceptible de deux intonations diverses, l‟une, normale ou “non marquée”, avec l‟acuité sur la partie finale, est notée par l‟accent aigu (´), l‟autre, spéciale ou “marquée”, avec acuité sur la première partie ou “more” est notée par l‟accent circonflexe (῀). Cf. l‟opposition entre θςγῶνgén. plur. de θςγήet θςγώνpart. aor. de θεύγυἔθςγον , κῆπet κήπ, ᾶνet Πάν, voc. Ζεῦet nom. Ζεύρ, etc. La distinction entre l‟accent aigu et l‟accent circonflexe se trouve aussi dans les syllabes pénultièmes. Mais là, leur distribution dépend automatiquement de la quantité de la voyelle finale, p. ex. κελεύυνmasc., mais κελεῦονneutre. C‟est la loi dite ζυηῆπα, qui est évidemment plus récent que les règles concer nant la limitation aux trois ou deux dern ières syllabes.
Ernst Risch (Notas) - Remarques sur l'accent du grec ancien;
p. 187
I.
Grâce aux informations que nous donnent les grammairiens anciens et
grâce aussi à
laccentuation dans les papyrus littéraires et surtout dans les
manuscrits, nous possédons des
connaissances assez complètes sur laccent du grec ancien. Bien que
dans quelques mots
laccent soit ambigu ou controversé, et bien quil soit douteux si
les règles traditionnelles
correspondent dans tous les détails à laccentuation réelle, on peut
dire que nous sommes assez
bien informés sur laccent grec, ou plus exactement sur
laccent attique. Les règles
daccentuation sont dailleur s indiquées dans les grammaires,
et les plus grands linguistes ont
apporté des contributions importantes sur ce sujet. Il reste
cependant quelques points qui - me
semble-t-il - demandent une interprétation nouvelle.
Je récapitulerai les traits essentiels: Le grec a hérité de li.-e.
le principe de laccent “libre”, c.-à-
d. laccent a, comme les ohonèmes, une valeur distinctive. En grec,
cela se manifeste dans la
place du ton et dans lintonation. Si la voyelle de la
syllabes peut être accentuée, c.-à-d. marquée
par une hauteur musicale, cf. p. ex. πσμενορ part. prés.
- δεδομνορ part. parf. - πσομενρ
toponyme, πηποθορ “nurri par une bête sauvage” -
ποηπθορ “nourrissant les bêtes
sauvages”, des adjectifs εμενρ, γλαςκρ, mais des anthroponymes
Εμνρ, Γλακορ, etc. Il
est vrai que de telles oppositions sont rares - les plus
importantes sont probablement celles entre
ladjectif et le nom propre -, mais elles sont caractéristiques pour
le système grec de
laccentuation. Daprès ce que nous savons, cette limitation du ton
aux trois dernières syllabes
est commune à tous les parlers grecs. Elle est une innovation
remarquable du grec commun (loi
de limitation).
Pour les mots qui ont une voyelle longue dans la syllabe finale,
laccent est limité aux deux
dernières syllabes. En revanche, la voyelle longue de la syllabe
finale est susceptible de deux
intonations diverses, lune, normale ou “non marquée”, avec lacuité
sur la partie finale, est
notée par laccent aigu (), lautre, spéciale ou “marquée”, avec
acuité sur la première partie ou
“more” est notée par laccent circonflexe (). Cf. lopposition entre
θςγν gén. plur. de θςγ et
θςγν part. aor. de θεγυ θςγον, κπ et κπ, ν et
Πν, voc. Ζε et nom. Ζερ, etc.
La distinction entre laccent aigu et laccent circonflexe se trouve
aussi dans les syllabes
pénultièmes. Mais là, leur distribution dépend
automatiquement de la quantité de la voyelle
finale, p. ex. κελευν masc., mais κελεον neutre. Cest la
loi dite ζυηπα, qui est évidemment
Par conséquent, lintonation (à savoir la distinction de laccent
aigu et de laccent circonflexe)
appartient au plan du signifiant dans la syllabe finale; dans la
pénultième elle est conditionnée
par les signifiants et na aucune valeur
significative.
Si lon se borne au plan du signifiant, on a trois possibilités
daccentuation pour les mots à
voyelle brève dans la finale et trois possibilités pour les mots à
voyelle longue. De ces deux
séries on peut tirer une seule règle: Un mot porte le ton sur une
des trois dernières syllabes, une
voyelle longue de la syllabe finale étant traitée comme si elle
comptait deux syllabes.
Il y a quelques problèmes concernant les diphtongues et les
syllabes longues par position.
a. En général, les diphtongues sont traitées en grec comme
les voyelles longues. Maisαι et
οι finales (dans la fin absolue du mot) sont normalement
considérée comme brèves, p. ex.
γθπαι, νπυοι, πσεηαι, κελεζαι, etc. Les exceptions sont dues à des
paradigmes
morphologiques: 3ª sing. à loptatif κελεζαι comme
κελεζαιρ (2ª sing.) κελεοι comme
κελεοιρ (cf. κελεει-κελεειρ) et les locatifs en - οι: οκοι,
ζμο comme les datifs οκυι,
ζμι (vis-à-vis du nom. plur. οκοι, εο), les datifs et les
vocatifs en -ο : Σαθθο .
b. Contrairement à la règle daccentuation valable pour
le latin, en grec ce nest pas la
longueur de la syllabe qui compte, mais la longueur de la voyelle.
Par exemple, la syllabe finale
de θεπον θεπερ peut être longue par position; pour
laccentuation elle est toujours brève. Seul
dans les cas assez rares avec deux consonnes à la fin du mot,
notamment -ξ et -τ, certains
problèmes se posent. Daprès ce quon a pu constater, dans ces
cas lantépenultième ne porte
jamais laccent, p. ex. ζηςναξ, ναςθλαξ. Par contre, une
voyelle longue à la pénultième
reçoit laccent circonflexe daprès la loi ζυηπα (sans doute de
beaucoup plus récente):
πιβλαξ, θονιξ, λαλατ, mais ζκλτ.
II.
Outre les mots normaux portant leur accent propre, il y a en grec,
comme en sanskrit, des mots
atones en position enclitique, qui, au point de vue de laccent,
forment une unité avec le mot
précédent. Ces mots enclitiques posent des problèmes,
notamment là où laccent du mot
précédent se trouve éloigné de plus de deux syllabes de la
finale de lenclitique. Dans ce cas, le
groupe “mot normal + enclitique” prend un accent
supplémentaire, qui se conforme, grosso-
modo, à la loi de limitation. Ainsi dans νπυο ηινερ, le
premier accent est laccent normal de
νπυοι, le second celui du groupe de mots νπυο-ηινερ. De même dans
δμρ ζηι. Il
importe cependant de faire remarquer quentre les deux accents
il doit y avoir au moins une
“more”. Au lieu de λγρ ζηι on aura donc λγοζ ζη. Je
mabstiendrai dentrer ici dans le
détail, dautant plus quil nest pas sûr que toutes les
particularités concernant les règles
„accentuation pour les enclitiques soient transmises
correctement.
Daprès ce que nous enseigne le védique, les enclitiques navaient
pas daccent et ne
produisaient aucun changement de laccentuation du mot
précédent. Le règlement assez
compliqué de laccent des enclitiques est une innovation du grec. Il
est évident quil sagit là
dune conséquence immédiate du fait que laccent se borne aux trois
dernières syllabes. Une
autre conséquence au fond toute normale de cette règle de
limitation, cest que tous les
enclitiques de trois syllabes ou davantage, qui sont très fréquents
en védique, prirent un accent
propre reculé le plus possible et cessèrent alors dêtre des
enclitiques.
III.
Les règles daccentuation transmises sont valables pour
lionien-attique, ainsi que pour Homère.
On sait que, dans quelques cas, elles ont été altérées en raison de
changements phonétiques. Par
la métathèse de quantité, qui est plus récente que le changement de
> , des formes telles que
λευρ (< λορ) et λευρ (< λορ) apparurent en
ionien-attique. Quoique la voyelle de la
finale devienne longue, laccent reste sur lantépénultième. Par
analogie, cet accent fut reporté
aussi à dautres formes du paradigme qui, originairement, avaient
une finale longue, p- ex. gén.
plur. λευν, gén. et dat. sing. λευ, λευι, etc. Dans une
mesure très restreinte, cette
accentuation influença aussi quelques autres mots: τκεπυν,
κεπυν Pl. Plt. 265 b, δζεπυρ
chez des poètes alexandrins (Call. Epigr. 41, 6 PF., Théocr. 1,
85). Il faut cependant retenir que
de telles déviations de la règle générale sont assez rares.
Quant aux autres dialectes, nous ne sommes que très peu orientés.
La loi de limitation semble en
principe être valable pour tous les dialectes. Pour le
dorien, les grammairiens anciens donnent
différentes déviations de laccent usuel, dune part pour certains
mots (p. ex. γλαξ) et dautre
part pour des formes flexionnelles (p. ex.γγλοι, γςνακερ).
Ils pensaient sans doute à la poésie
chorale dorienne et il est à supposer que leurs observations
étaient exactes. Il est cependant
douteux que les règles générales tirées des formes observées soient
correctes. Les accents que
nous trouvons dans les papyrus ne prouvent ces règles quen partie.
Ainsi, on accentuait
γεπιηηοι (Alcmane, Parthéneion), πογλεθπι, μζμνοι, mais la loi
ζυηπα est en général
respectée, p. ex. νοζα (vis-à-vis θεπιζαιρ), ιζα,
μιν etc., mais εδιξαν, ιμεν ou μεν. Il
est plus commode de supposer que les terminaisons -αι et
-οι du nom. plur., -ον, -αν, -εν de la 3ª
plur. et -εν, -μεν de linfinitif sont considérée comme
longues. Toutefois bien des questions
restent dans lobscurité. Mais il y a une chose certaine, cest que
la loi de limitation existait
aussi en dorien.
Le seul dialecte dont nous savons que le système de laccentuation
dévie considérablement du
grec commun, cest le lesbien (éolien chez les grammairiens). Là
aussi nous avons la loi de
doit être reculé aussi loin que possible de la finale, p. ex. μορ,
γαορ et Ζερ (au lieu de
Ζερ). Donc, comme en latin, laccent dépend uniquement de la forme
du mot. Des oppositions
telles que ημορ-ηομρ, Γλακορ-γλαςκρ sont exclues. Comme nous
le montre le gén. plur. en -
αν < -υν (p. ex. ξναν, ληαν), il faut considérer
cette barytonèse éolienne comme un
phénomène tardif.
IV.
Ce qui, en lesbien, est valable pour tous les mots, se borne au
verbe par ailleurs. C„est quen
ionien-attique (et en dorien) laccent du verbe remonte le plus
possible, sauf aux formes
nominales. Il est vrai que cette règle est obscurcie en grec
classique par de nombreuses
contractions. Si lon reconstitue les formes non contractées (qui
sont en partie directement
attestées), il ne reste que quelques exceptions, à savoir:
a. quelques impératifs de 2ª sing. tels que λαβ, επ, λ, ε, δ,
peut-être μι, θαγ,
en outre θα (θι ?), tous les impératifs moyens d
laoriste thématique, p. ex. λο, γενο,
etc., puis νο, etc.
b. les formes dissyllabiques du prés. ind. de εμ
et θμ, normalment enclitiques. Dans
quelques cas (p. ex. en position initiale), ces formes sont
accentuées, p. ex. ζηι, pare contre
oxytone θμ, etc.
c. dans les verbes composés, laccent ne doit en aucun cas
remonter au-delà de laugment
(p. ex. ζσον) ou de la finale dun préverbe (p. ex. ζσερ, de même
dans les composés avec
deux préverbes ζςνκδορ).
Cest J. Wackernagel qui a montré comment il faut interpréter ces
règles. Comme le prouve le
védique, le verbe i.-e. pouvait être soit tonique soit atone,
c.-à-d. enclitique. Il navait daccent
propre quen position initiale ou dans des phrases
subordonnées. Normalement il était donc
enclitique. Cet emploi enclitique a été généralisé en grec. Dans
toutes les formes personnelles à
trois syllabes ou davantage, la loi de limitation fit
automatiquement reculer laccent aussi loin
que possible. Les rares formes plus brèves, p. ex. μεν ont par
analogie laccent reculé. Seuls les
verbes εμ et θμ gardèrent leur caractère enclitique (v.
plus haut point b). La règle (c)
sexplique également par lenclise. Là, le verbe se trouvait en
position enclitique après un
adverbe portant laccent, p. ex. ζσερ. Ce qui est intéressant,
cest que laugment, lui aussi,
est traité de la même manière: ζςνζσον, c.-à-d. ζν
ζσον. On peut donc conclure que, du
temps où en grec sétablit la loi delimitation, laugment nétait pas
encore un préfixe, mais bien
un mot autonome au point de vue phonétique. Par conséquent, il est
très peu probable que lon
ait eu en i.-e. un augment-préfixe.
Il ne reste que quelques vestiges de laccentuation des verbes en
position initiale: outre ζηι, les
impératifs cités sous le point (a). Les impératifs étaient de toute
façon souvent employés en
position initiale. Ils pouvaient maintenir leur accentuation
prope dautant plus quils occupent
(notamment ceux de la 2º sing. ) une place particulière à
lintérieur du paradigme verbal,
prenant presque le caractère dinterjections.
V.
Il nous reste à jeter un coup doeil sur les transformations à
lintérieur du paradigme verbal dues
à la contraction. Les formes des verbes contractes telles que οι,
οιομεν, οιεηε, etc., ηιμ,
ηιμμεν, ηιμηε, etc. ne posent aucun problème. On a la preuve quen
ionien-attique, leur
contraction a eu lieu au cours du premier millénaire: des formes
non contractées sont attestées
chez Homère et dans des dialectes: le de ηιμν nest pas
changé en . On peut dire la même
chose pour les subjonctifs du type attique ηι, ηιιρ, etc., cf. chez
Homère les formes non
contractées ευ, ιρ, εομεν, etc.
Les optatifs sont accentués de la même manière que les subjonctifs
correspondants, p. ex.
ηιεμεν, διδομεν, ζηαμεν, etc.de même ζςνεμεν (et non pas
*ζνειμεν). A en juger daprès
laccent, il sagit sans doute, là aussi, de formes contractées. En
effet, il faut supposer une
contraction aussi au point de vue i.-e.: *διδφμεν >
διδομεν. Ce qui brouille les faits, cest que,
selon les grammairiens anciens, les verbes déponents ζηαζαι,
δναζαι, παζαι, en outre
ναζαι (aoriste athemátique de ννμι) ne forment pas leur
optatif et subjonctif comme
ζηαζαι (ζηαηο, ζηηαι), mais font reculer laccent. Cependant,
la tradition des manuscrits
nest pas unanime. Ainsi la forme attestée pour Xen. Cyr. 2, 3, 22
est ιζηνηαι (et ζηανηαι)
et non pas ζηυνηαι. Chez Hérodote on trouve ιζηυνηαι 3, 134,
2 et les variantes
δςνεμεα 4, 97, 4 et δςνυνηαι 7, 163, 1. Si laccent des
formes telles que ζηυμαι est
correct, il ne „applique quau dialecte attique. Il faut alors
supposer en tout cas une analogie
avec le subjonctif de laoriste sigmatique où les désinences
viennent sajouter à ζ et non pas à
ζα. Pour loptatif, il me semble que ceci est également plus
probable que lhypothèse contraire
qui dit que loptatif ζηαμεν etc. aurait rçu son accent par
analogie avec le subjonctif. On
remarquera, en outre, que la structure phonétique de
παιηο diffère de celle de ζηαηο. Mais, ce
qui importait en grec, cétait le fait que la voyelle α, ε,
ο (, , υ) faisait évidemment partie du
lexème ζηα-, ηιε-, διδο-, alors que dans ζηαζαι etc., la
voyelle α ne jouait quun rôle
secondaire: le lexème était plutôt ιζη-, δςν-, πι- que ιζηα-,
δςνα-, πια-.
Nous pouvons donc supposer quà lépoque où la loi de
limitation commençair à sétablir, on
prononçait encore ζηαφμεν, εφμεν, δφμεν, ζηαφμεν, ιεφμεν,
διδοφμεν, etc., c.-à-d. que ces
formes nétaient pas encore contractées. De même θανεφμεν (ou
θανφμεν). Les optatifs
monosyillabique, doú θποιμεν. A lexemple des optatifs thématiques
se formèrent ceux de
làoriste sigmatique et, en attique sans doute aussi, les optatifs
des déponents du type de
ζηαζαι. Les optatifs en -ζαι- ne doivent pas être considérés comme
très anciens, car à
lactif, les formes dorigine obscure en -ζε- (-ζειαρ, -ζειε, -ζειαν,
le dit optatif éolien) se
maintinrent dans différents dialectes. Encore à lépoque historique,
le crétois central possédait
des optatifs du type ancien 3ª plur. πκζιεν (Collitz-Bechtel
nr. 4982), 3ª sing. κοζμζε,
δικακζε (Buck p. 121 et 313). Donc, si lon admet que διδομεν ,
etc. est une forme contractée
provenant de *διδφμεν, les particularités dans laccentuation
de loptatif sexpliquent par de
minimes changements analogiques: ζηαιηο deprès δξαιηο,
δξαιηο daprès δσοιηο
(δκοιηο).
Un dernier problème, cest la 3ª plur. act. du présent des verbes
athématiques. Contrairement à
lattique dont les formes αζι, ηιαζι, διδαζι (Xen. Anab. 5, 8,
24), διδαζι, δεικναζι et les
formes contractées ζι, ζηζι ont laccentuation attendue, on ne
trouve chez Homère que αζι
et αζι, mais autrement toujours des formes à accent circonflexe:
donc non seulementιμαλζι
et διαζκιδνζι, mais aussi διδοζι, ηιεζι, γνζι. Cette dernière forme
est certainement
récente. Par contre, les formes διδοζι < διδονζι et
ηιεζι < *ιενζι semblent être anciennes,
cf. myc. -- ---- -didonsi | jo-i-je-si | jo ijensi |.
Laccentuation traditionnelle correspond sans doute au modèle de
lattique ζηζι (< *ζηαζι);
quant à διδοζι, cette forme peut Être influencée par les verbes
contractes, c.-à-d. ionienne, elle
pourrait à la rigueur sexpliquer par la limite entre le
lexème et le morphème. Il sagirait alors de
la plus grave exception aux règles générales de laccentuation du
verbe.
VI.
Tout le reste entre aisément dans le cadre des règles générales. En
concluant, on dira que, à part
quelques impératifs et ζηι en position initiale, toutes les
formes verbales personnelles sont à
lorigine enclitiques. Cest la loi de limitation qui causa
laccentuation reculée du verbe. Cette
accentuation, il est vrai, a été en partie dérangée par des
contractions ultérieures. Les
déplacements daccent analogues ne se manifesten que dans un cadre
très restreint (p. ex. att.
ζηυμαι).
En résumé, on peut dire que linnovation primordiale, cest quen grec
commun la place de
laccent libre se limite aux trois dernières syllabes. Le reste des
particularités (p. ex. la règle de