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RENÉ GROUSSET ET EMILE G. LÉONARD · 2018. 4. 12. · volume publiÉ sous la direction de renÉ grousset et emile g. lÉonard encyclopÉdie de la plÉiade histoire universelle ii

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VOLUME PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE

RENÉ GROUSSET ET EMILE G. LÉONARD

ENCYCLOPÉDIE DE LA PLÉIADE

HISTOIRE

UNIVERSELLEii

DE L'ISLAM À LA RÉFORME

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Tous droits de traduûion, de reprodultion et d'adaptationréservés pour tous les pays.

ISBN 2 -07-01 041 1-7

© 1957 Éditions Gallimard.

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NOTE DE L'ÉDITEUR

De même que les autres volumes de l'Encyclopédie de laPléiade, le tome II de l'Hifloire Universelle est conçu pour servirégalement de livre de référence. Chaque chapitre est accom-pagné d'une bibliographie succincte. De plus, le lecteur trou-vera en fin de volume

i° les tableaux chronologiques correspondant à chaquechapitre. Ils ont été réunis à cette place pour plus de com-modité. A la suite du tableau relatif à l'Italie, on trouveraune liste des papes (noms des papes en caractères romains,noms des antipapes et des papes non reconnus en carac-tères italiques). Les tableaux relatifs à l'Inde, à l'Asie duSud-ESt, à l'Asie Centrale et à l'Amérique précolombiennese présentent sur quatre colonnes, pour plus de clarté;

2° quatre cartes de l'Ancien Continent destinées à donnerune idée de l'extension des différents empires, aux momentscapitaux de l'histoire entre le vne et le xve siècle;

3° un tableau synchronique général reprenant les élémentsessentiels des tableaux particuliers;

4° un index exhaustif des noms de personnes physiquesou morales figurant dans ce volume;

5° un index des noms géographiques. Une référence spé-ciale permet de retrouver la carte sur laquelle le lieu estsitué;

6° une table analytique détaillée;

7° une table des cartes, généalogies, etc.

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L'EXPANSION ARABE

ENCYCLOPÉDIE IV 2

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L'ARABIE AVANT L'ISLAM

LE PAYS

A péninsule arabique est par la nature déjà placée àl'extérieur, en marge du monde des hauts plisse-ments balkaniques, anatoliens et iraniens. C'est plutôt unprolongement de l'Afrique au-delà de la mer Rouge.Immense plate-forme s'inclinant doucement vers le nord-est, vers la Mésopotamie et le golfe Persique, elle estbordée sauf au nord de montagnes élevées, fendue d'es-carpements de faille avec çà et là, surtout au sud et àl'ouest, des témoignages d'une a&ivité volcanique quis'est sporadiquement poursuivie jusqu'à nos jours. Lelit des wâdî est le témoignage, entre autres, de périodespluvieuses où les eaux ont érodé l'ensemble de la pres-qu'île.

Mais, depuis fort longtemps, le climat est aride. Lescôtes reçoivent bien quelques précipitations, surtout ausud, mais l'ensemble du plateau est très pauvre en eau.Les wâdî sont en général toujours à sec. A l'exceptionde la zone montagneuse du sud-ouest, l'Arabie est undésert ou une steppe. Mais cela comporte des paysagesvariés. Il y a de grandes étendues de dunes sableuses,le Nefoud au nord, couvert d'herbe pourtant après lespluies, et le Rab' al-Khâlî (le pays vide) au sud-est. Ily a les hârra basaltiques couvertes de pierres noiresd'origine volcanique. Il y a des régions à végétation deou de savane où par endroits une agriculturedéveloppée est possible. Il y a enfin les oasis où pousseessentiellement le palmier-dattier. Partout la tempéra-ture est très chaude.

Seuls au sud, le Yémen et l'Assir qui le prolongevers le Nord, zone de montagnes élevées, ainsi quel'Oman à l'est reçoivent assez de pluies régulières sousl'influence des moussons pour que la culture systéma-tique y soit possible. Cette agriculture a été développée

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ORIENT

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PRÉISLAMIQUE

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HISTOIRE UNIVERSELLE

depuis l'Antiquité, grâce à un système d'irrigation savantet à des aménagements de champs en terrasses. Sur lacôte Sud, pousse une végétation tropicale, les arbres àmyrrhe et à encens en particulier, source de richessejadis. C'est un tout autre monde que le reste de l'Arabie.

LA PRÉHISTOIRE

On sait peu de chose sur la préhistoire de la pénin-sule arabique. Ce vaste territoire commence à peine àêtre exploré. Des outils ont été recueillis en surface,mais pratiquement aucune fouille n'a été faite, aucunestratigraphie établie.

Il semble bien pourtant qu'à l'époque où l'Europevivait sa période glaciaire, le régime des pluies était dif-férent de ce qu'il est aujourd'hui; une pluviosité plusgrande permettait à l'Arabie de connaître un certain déve-loppement de la végétation. Il devait y exister des sa-vanes et des pâturages comme le montrent certaines gra-vures rupestres, découvertes il est vrai aux confins del'Arabie propre.

De nombreux silex taillés ont été trouvés en surface

et parfois à quelque profondeur. De véritables sta-tions paléolithiques ont été reconnues. Il semble quelongtemps les habitants de l'Arabie (des Néanderta-loïdes ?) aient eu une industrie lithique du type acheuléo-levalloisien. Dans la région Est, dans la zone de laconcession pétrolière de l'Aramco, les géologues de lacompagnie ont relevé des stations lithiques, camps dechasseurs qui devaient apporter d'ailleurs leurs outils,leurs armes et leurs pointes de flèches en silex car iln'existe pas de source de silex dans la région. Au Hadra-maout, les outils recueillis décèlent une technique leval-loisienne grossière qui atteste une coupure radicale avecl'Afrique, à ce moment bien plus avancée technologi-quement comme, à la même époque, l'Arabie du Nordet la PaleStine.

Par contre, l'industrie de type néolithique qu'ontrouve attestée par des sites du Rab' al-Khâli montredes affinités avec le magosien et l'atérien d'Afrique orien-tale ou du Nord dont elle est peut-être descendue.

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L'ARABIE AVANT L'ISLAM

Un peu partout dans la péninsule, on a signalé destumuli de formes diverses, abritant une ou deux chambresfunéraires et souvent entourés d'un mur circulaire. Les

chambres sont quelquefois trop petites pour contenirun corps, ce qui laisse supposer qu'elles servaient plutôtd'ossuaires. Ces monuments sont parfois en nombreconsidérable. Au sud de Firzan, dans l'oasis d'al-Kharj,G. de Gaury estime qu'il y en a environ i 5oo. Dansl'île de Bahrein surtout on en a fouillé une bonne cen-

taine qui ont donné lieu à une abondante littérature;de même sur la côte qui fait face à l'île, à Aïn Jawan,où quelques douzaines d'entre eux ont donné lieu àune étude approfondie de la part de R. L. Bowen Jr.Ces monuments incontestablement funéraires, et pré-sentant des analogies certaines avec les monuments

mégalithiques des autres parties du monde, semblenten liaison en certains endroits avec un système de cana-lisations souterraines qui se retrouve d'ailleurs dans toutle Proche Orient. On a cru pouvoir affirmer que cesystème n'aurait atteint cette région que vers l'époqueachéménide. Quoi qu'il en soit, il eSt difficile de dater

les tumuli et il semble bien qu'ils soient en réalité dedates très différentes suivant les cas. On y trouve desobjets qui peuvent être attribués au IIe millénaire avantl'ère chrétienne. D'autres sont datés par certains expertsde l'époque romaine. Un certain type de ces monu-ments au moins est attribué par Bowen aux Sudara-biques dont on parlera ci-dessous. La question eStcomplexe assurément et ne peut être résolue sur la basede la documentation insuffisante dont nous disposonsactuellement.

LES HOMMES

Il est très difficile de faire sur la base des documents

anthropologiques l'histoire du peuplement de l'Arabie.La cause en est simple. A notre connaissance, aucunreSte humain vraiment ancien n'a été jusqu'ici retrouvéet étudié. H. Field suppose que la population la plusancienne était proto-méditerranéenne, c'eSt-à-dire compo-sée de petits dolichocéphales bruns. C'eSt en effet cette

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HISTOIRE UNIVERSELLE

race qui peuplait à cette époque l'ensemble du ProcheOrient. Des types brachycéphales apparaissent en Ana-tolie et en Irak au Ive millénaire, venus du Nordet se diffusant lentement. Il est à croire que cette dif-fusion n'a pas épargné l'Arabie. A Hureidha, au Hadra-maout, on a trouvé des tombes à dolichocéphales datant

peut-être des vie ou ive siècles. Actuellement,la variété des types anthropologiques en Arabie eStgrande. Les Bédouins de l'intérieur paraissent enmajorité dolichocéphales avec une certaine proportionde brachycéphales dans la classe supérieure. Les brachy-céphales sont en forte proportion en Arabie du Sud.Mais on sait que l'indice céphalique n'a sans doute pasl'importance extrême qu'on lui a accordée jadis. Un juge-ment basé sur l'ensemble des caractères physiques donneplusieurs types assez différents. Il y a assurément traced'influence négroïde, surtout vers le sud. Dans l'en-semble, l'anthropologie, dans son état actuel, ne nousaide nullement à nous faire une idée de l'histoire de

l'Arabie.

LA LANGUE

Si, en Arabie, comme c'est certain, des langues ontété parlées avant les langues sémitiques de l'époque his-torique, aucune trace n'en est restée, semble-t-il. Desrecherches plus poussées sur la toponymie permettraientseules peut-être d'en découvrir. Aucun phénomène dansces langues ne semble pouvoir être attribué à un sub-strat.

Aussi loin que nous pouvons remonter, par consé-quent, on constate que deux groupes distincts de dia-lectes sont parlés en Arabie les dialectes sudarabiquesdans le Sud de la péninsule et les dialectes arabes dansle Nord. Ces deux groupes sont assez proches l'un del'autre et tous deux font partie de la famille des languessémitiques avec l'akkadien, le cananéen (dont l'hébreu),l'araméen, l'ougaritique et l'éthiopien. Cette famille elle-même entre avec le libyco-berbère, l'égyptien ancien (etson descendant le copte) et le groupe couchitique dansla grande famille chamito-sémitique.

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L'ARABIE AVANT L'ISLAM

L'interprétation historique de ces faits n'est pas trèsaisée. Il y a eu certainement quelque part un noyau degens parlant le sémitique commun, ancêtre théorique(et sans doute déjà quelque peu diversifié) des diverseslangues sémitiques, et ces gens ont en partie émigré,imposant leur langue à divers peuples. Il est fort pos-sible que ce « quelque part» soit l'Arabie. Les hypo-thèses qui ont cherché à trouver ailleurs le « berceaudes Sémites » se heurtent à des objections très fortes.Quant à la séparation entre les groupes parlant le « cha-mito-sémitique » commun, elle n'a pu avoir lieu qu'àune époque très lointaine, si lointaine que toute hypo-thèse sur ses coordonnées de temps et de lieu ne peutêtre exprimée que sous une forme très dubitative.

La différenciation entre dialectes arabes et dialectes

sudarabiques a dû avoir lieu sur le territoire même del'Arabie. La victoire de l'état arabe de Médine et de

l'Islam a eu pour conséquence au vue siècle le reculgraduel des diale£tes sudarabiques devant l'arabe. Cer-tains de ceux-ci étaient encore assez largement parlés auxe siècle. Maintenant, il subsiste quelques parlers, pra-tiqués par une peu nombreuse population, entre leHadramaout et l'Oman ainsi que dans l'île de Socotora.

CONSCIENCE ET NOM DE PEUPLE

Les peuples voisins regardaient les multiples tribusarabes comme ayant une certaine unité d'origine, demœurs, de langue, etc., qui permettait de leur attribuerun nom commun. Les Arabes eux-mêmes se reconnais-

saient également comme tous apparentés à l'intérieurde la péninsule arabique, Dja^îrat-al-'Arab, « l'île desArabes ». Il semble bien que la différence des langueset du niveau culturel n'empêchait pas un sentimentd'origine commune de s'imposer aux Arabes propre-ment dits parlant des dialectes arabes et aux Sudara-biques. C'eSt ce sentiment d'unité de toutes les popu-lations de l'Arabie qui s'exprimait sans doute déjà avantl'Islam par des fictions généalogiques plus tard systé-matisées par les historiens musulmans. Ceux-ci distin-guaient entre les « Arabes arabes » qui auraient été les

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HISTOIRE UNIVERSELLE

Yéménites et les « Arabes arabisés» qui auraient étéceux du Nord. Tous descendaient d'ailleurs d'un ancêtre

commun. Les Yéménites par vagues d'immigration suc-cessives se seraient d'ailleurs répandus vers le Nord. Ilest assez étonnant de constater que les tribus signaléespar les généalogistes arabes comme d'origine méridio-nale n'avaient aucune particularité dialectale commune.Cela jette un doute sur cette construction historique.

Le nom commun de tous les habitants de la pénin-sule est « Arabes ». Comme c'eSt le cas pour tous lesnoms de peuples, l'origine en eSt obscure. On a sup-

posé qu'il dérivait du mot 'Arabah qui, en hébreu,désigne le désert et particulièrement la dépression déser-tique au sud de la mer Morte. Le mot, appliqué d'abordpar leurs voisins aux Arabes de cette région, se seraitétendu progressivement à tous les éléments de popula-tion qui leur étaient apparentés suivant un processusbien connu pour d'autres désignations de peuples. Maisce n'est là qu'une hypothèse. Le mot apparaît dans lestextes akkadiens sous la forme Aribu, Arubu, en hébreuet en arabe même sous la forme 'Arab. A certaines

époques, dans certains usages, le mot lui-même ou uneforme qui en est dérivée s'eSt spécialisé pour désignerseulement les nomades d'Arabie, ceux que nous appelonsaussi, d'après un terme indigène, les Bédouins.

LES ARABES

DANS LE MONDE ORIENTAL ANCIEN

Les plus anciennes informations que nous ayons surles Arabes viennent des peuples voisins sédentairesjouissant depuis très longtemps d'un haut niveau decivilisation. Les représentations et les textes égyptiensnous décrivent les nomades de l'Est depuis la plus hauteantiquité sous une forme Stéréotypée. Plusieurs termesfurent employés pour les désigner dont le plus couranteSt, à partir d'une certaine époque, le mot 'Amou. Maisils ne distinguaient nullement entre les habitants duSinaï et de tout le territoire au-delà. Il peut s'agird'Arabes et de Pré-Arabes et aussi de nomades d'origineapparentée ou non de la Syrie-PaleStine. Ni le collier de

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L'ARABIE AVANT L'ISLAM

barbe, ni le long nez et encore moins le pagne qui lesdistinguent ne suffisent à leur donner « le type sémite »

comme on l'a écrit. Des traits de mœurs évoquent bienles Arabes actuels. Ainsi un texte des environs de 2100

parle du misérable 'Amou qui n'habite jamais au mêmeendroit et dont les pieds errent depuis le temps d'Horus,qui ne vainc jamais et n'est jamais vaincu. Au xuesiècle, un ostracon hiératique parle de la coutume'-Amou de la fraternité de sang établie en mangeant dupain mêlé du sang des « frères ». Les Égyptiens entrèrentcertainement en contact direct ou indirect avec les

régions d'Arabie du Sud productrices d'encens et lePount, où ils allaient le chercher ainsi que d'autres pro-duits, désigne peut-être, en même temps que la côteafricaine orientale, ces mêmes régions. Mais nousn'avons aucun détail sur ce point.

Les textes sumériens et akkadiens, dès la secondemoitié du troisième millénaire parlent de pays, Magan,Meloukha, Dilmoun, contre lesquels des expéditionsfurent envoyées ou qui payèrent tribut aux souverainsd'Akkad. Ces pays ont été situés en Arabie, Dilmounen particulier à Bahrein. Mais des avis contradictoires

ont été exprimés et d'ailleurs les localisations ont variéau cours de la longue histoire mésopotamienne. Il fautattendre 853 pour avoir la première mention indis-cutable des Arabes. Cette année-là, à Qarqar, en Syrie,le roi d'Assyrie, Salmanasar III vainquit (prétend-il) lestroupes coalisées des rois de Damas, de Hamath, d'Israël,d'Ammon, des villes phéniciennes et de Cilicie ainsi quemille chameliers « de Gindibu du pays d'Arbâi ». Dansles trois siècles qui suivent, les souverains assyriens,puis babyloniens, parlent à plusieurs reprises de cam-pagnes contre les Arabes (Urbi) et leur pays (Aribi). Ilest question de reines d'Aribi. On parle aussi de pré-cieux tributs reçus des princes de Saba. Nabonide (~555-

539), le dernier roi babylonien vint même s'établirquelques années dans l'oasis arabe de Taima qu'il avaitconquise, pendant que son fils, le Balthazar de la Bible,gouvernait Babylone.

Les textes hébraïques qui composent l'Ancien TeSta-ment et qui malheureusement sont rarement datablesavec sûreté mentionnent à diverses reprises les Arabes.En gros, il s'agit de la même époque que celle à laquelle

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HISTOIRE UNIVERSELLE

se rapportent les textes assyro-babyloniens. Dans lestextes bibliques, les Arabes sont tantôt représentés (ils'agit des Arabes du Sud évidemment) comme de richescommerçants exportant vers Tyr des aromates de pre-mière qualité, des pierres précieuses et de l'or (Ezéchiel,27, zz), tantôt comme des nomades éleveurs (il s'agitmaintenant des Arabes du Nord) vendant des agneaux,des béliers et des boucs, vivant de brigandage, ayantles tempes rasées. Des Arabes sont renommés par leursagesse. On cite souvent (comme les textes assyriens)le peuple de Qedar, aux tentes noires, sans doute desArabes de la Palmyrène. On parle de Dedan, la colonieminéenne du Nord-Ouest de l'Arabie, de Saba dont lareine qui vint voir (est-ce tout à fait une légende ?) Salo-mon pourrait avoir régné sur quelque colonie sabéennedu Nord, des « fils de l'Orient» (c'est le correspondantdu terme plus tard employé de « Sarrasin ») dont étaitJob lui-même et de bien d'autres localités et popula-tions arabes rattachées assez bizarrement tantôt à Sem,tantôt à Cham dans les célèbres tableaux généalogiquesde la Genèse.

Le premier grand empire mondial, maître de l'en-semble du Proche Orient, l'empire perse des Achémé-nides, ne chercha pas à s'assujettir les Arabes. Cambysepartant à la conquête de l'Égypte en 525s'assurale concours d'un chef arabe du désert entre Palestineet Égypte qui organisa le ravitaillement de son arméeen eau. Ses envoyés se soumirent pour sceller le pacteau rite arabe de la fraternité de sang. En '481, l'arméede Xerxès qui se dirigeait vers la Grèce comprenait uncontingent d'Arabes montés sur des chameaux.

L'archéologie sudarabique nous prouve que l'in-fluence culturelle du grand empire achéménide fut impor-tante. Ce qu'il imposait par la pression de sa puissance,c'était en fait les éléments de la culture des peuplesinfiniment variés qu'il contenait. Une inscription ara-méenne de l'oasis nord-arabique de Taima, actuellementau Louvre et qui remonte, semble-t-il, à cette époque,en est une attestation éloquente. Il s'agit d'un don depalmeraies fait par un prêtre au nom akkadien ou ara-méen, au titre araméen et dont le père portait un nomégyptien. Il introduit dans le temple un nouveau dieu(représenté sur la stèle en costume assyrien) à côté de

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TABLE GÉNÉRALE

L'ASIE MÉRIDIONALE

L'INDE 126;

LE SUD-EST ASIATIQUE. 1349

L'EXTRÊME-ORIENT

L'ASIE CENTRALE. 1419LA CHINE 1464

LE JAPON IF5f

L'AMÉRIQUE PRÉCOLOMBIENNELES ORIGINES. 1567

L'AMÉRIQUE DU NORD 1578L'AMÉRIQUE CENTRALE ET LES RELATIONS

INTERCONTINENTALES 1605

L'AMÉRIQUE DU SUD l6oe)

CHRONOLOGIES 1633

CHRONOLOGIE GÉNÉRALE. 1865

INDEX HISTORIQUE. 1887

INDEX GÉOGRAPHIQUE 2007

TABLE ANALYTIQUE. 2047

TABLE DES CARTES 2093TABLE DES CHRONOLOGIES, GÉNÉALOGIES ET

LISTES DYNASTIQUES. 20t);

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