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Repères sur l'établissement du concept de minorité linguistique francophone au Canada de 1759 à nos jours et analyse du discours de 'minoritaire' dans le domaine de l'éducation en Ontario aujourd'hui

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Repères sur l'établissement du concept de minorité

linguistique francophone au Canada de 1759 à nos jours et

analyse du discours de 'minoritaire' dans le domaine

de l'éducation en Ontario aujourd'hui

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Plan de la présentationPremière partie : le contexte

• Dates importantes– Proclamation royale de1763– Acte de Québec 1774– Traité de Paris 1783– Acte constitutionnel 1791– Rébellion 1837-38– Acte d'Union 1840– Confédération 1867– Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme

1963-1971• Le bilinguisme 1969• Rapatriement de la constitution 1982

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Plan de la présentationDeuxième partie : questions de langues

• Article 23 : droit à l'instruction dans la langue de la minorité

– Les ayant droits– Les langues officielles

• Provinces• Territoires

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Plan de la présentation troisième partie: l'éducation en Ontario

• Ontario en chiffres• La loi 8• Quatre réseaux d'éducation en un• Politique d'aménagement linguistique 1994• Politique d'aménagement linguistique 2004• Bilinguisme additif et soustractif• La difficile rétention des élèves dans le réseau de

l'éducation primaire et secondaire francophone• Offre de formation tertiaire en français en Ontario• Offre de formation tertiaire en anglais en Ontario• Hypothèse et conclusion

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Première partie

DATES IMPORTANTES

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Dates importantes XVIIIe et XIXe siècles

• 1763 • 1774 • 1783 • 1791 • 1837-38 • 1840 • 1867

Proclamation RoyaleActe de QuébecTraité de ParisActe ConstitutionnelRébellionActe d'UnionConfédération

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Dates importantes XXe siècle

• 1963 -1971

• 1969

• 1982

Commission Royale sur le bilinguisme et le biculturalisme

Canada devient bilingue

Rapatriement de la Constitution

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Langues officielles au Canada

• Même si le gouvernement fédéral est officiellement bilingue, la législation sur la ou les langues officielles des provinces et territoires relèvent de ces juridictions.

• Provinces– Québec : français– Nouveau Brunswick : anglais et français– 8 autres provinces : anglais

• Territoires– Yukon : anglais et français– Territoire du Nord Ouest : anglais, français et neuf

langues inuits– Nunavut : anglais, français et deux langues inuits

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Glissement vers la minorité: en chiffres

1827 -- Population du Haut-Canada : 177,1741827 -- Population du Bas-Canada : 473,475. 1848 -- Population du Haut-Canada : 725,879.1848 -- Population du Bas-Canada : 786,693.1871 -- Population de l'Ontario : 1,620,8511871 -- Population du Québec : 1,191,516

Haut-Canada: majoritairement anglophoneBas-Canada: majoritairement francophone

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Deuxième partie

LES AYANT DROITS

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Charte des droits et libertés de la Constitution de 1982

ARTICLE 23 :

Droit à l'instruction dans la langue de la minorité

• Pour les citoyens canadiens des communautés linguistiques minoritaires (francophones ou anglophones) à l'éducation dans leur propre langue.

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Les conditions...

Les citoyens canadiens :a) dont la première langue apprise et encore comprise est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province où ils résident, b) qui ont reçu leur instruction, au niveau primaire, en français ou en anglais au Canada et qui résident dans une province où la langue dans laquelle ils ont reçu cette instruction est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province, ont, dans l'un ou l'autre cas, le droit d'y faire instruire leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans cette langue.

(2) Les citoyens canadiens dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction, au niveau primaire ou secondaire, en français ou en anglais au Canada ont le droit de faire instruire tous leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans la langue de cette instruction.

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Les conditions

(3) Le droit reconnu aux citoyens canadiens par les paragraphes (1) et (2) de faire instruire leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans la langue de la minorité francophone ou anglophone d'une province :a) s'exerce partout dans la province où le nombre des enfants des citoyens qui ont ce droit est suffisant pour justifier à leur endroit la prestation, sur les fonds publics, de l'instruction dans la langue de la minorité; b) comprend, lorsque le nombre de ces enfants le justifie, le droit de les faire instruire dans des établissements d'enseignement de la minorité linguistique financés sur les fonds publics.

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Troisième partie

L'ONTARIO

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Le cas de l'Ontario

Deuxième plus grande province du Canada, l’Ontario s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés.

Avec sa population de plus de 12 millions de personnes, l’Ontario est la province de plus d’un Canadien sur trois, soit environ 40 p. 100 de la population du pays (approximativement 32 millions de personnes). En Ontario, 80 p. 100 de la population habite les centres urbains, dont la plupart se trouvent sur les rives des Grands Lacs.

Environ 2,5 millions de personnes habitent la cité de Toronto; la région du Grand Toronto compte presque 6 millions d’habitants.

Les francophones représentent 5 p. 100 de la population de l’Ontario.

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Ontario: 4 réseaux d'éducation en un

Conseils scolaires catholiques de langue française Conseils scolaires publics de langue française Conseils scolaires catholiques de langue anglaiseConseils scolaires publics de langue anglaise

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Création du réseau francophone d'éducation

Suivi à l'article 23:+ de 390 écoles de langue française en Ontario,

depuis le rapatriement de la Constitution en 1982

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Écoles primaires et secondaires de langue française : 2006-2007

Écoles de langue française : 90,000 élèves*Écoles d'immersion : 90,000 élèves*

* chiffres arrondis

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Reconnaissance du français: la loi 8

Voté en 1986, la loi 8 sur les services en français en Ontario

• 25 régions désignées pour obtenir les services en français du gv de l'Ontario

• La loi 8 confère au français le statut de langue officielle devant les tribunaux et l'éducation excluant les hopitaux et les municipalités

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Bilinguisme additif et soustractif

Additif: lorsqu'une personne en situation linguistique de majorité (anglophone) apprend une langue en situation de minorité voire absente en terme géopolitique.Soustractif: lorsqu'une personne en situation de minorité (francophone en Amérique du Nord) apprend une langue en situation de majorité, comme l'anglais.

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Pour contrer le bilinguisme soustractif (1)

a) Selon leur orientation idéologique envers leurs minorités et les droits linguistiques qu’ilsleur reconnaissent, les États-nations peuvent aider une minorité à se pourvoir d’une plusgrande « complétude institutionnelle » et d’une plus forte « vie communautaire ».

b) Les institutions et les réseaux sociaux qui donnent une vie communautaire au groupepermettent à celui-ci d’avoir des « espaces sociaux » où les membres du groupe vivent une« socialisation langagière et culturelle » dans leur langue.

c) Différents aspects de la « socialisation langagière et culturelle » ont des effetsparticuliers sur les composantes du développement psycholangagier, c’est-à-dire ce que lesmembres du groupe deviennent comme résultat de leur socialisation : leurs compétenceslangagière, leur identité ethnolinguistique, leurs dispositions affectives et motivationnelleset leurs comportements langagiers. Comme le disait si bien le regretté Roger Bernard, « onne naît pas francophone ou anglophone, on le devient ». C’est la socialisation langagière etculturelle qui est à la base de tout le comportement langagier.

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Pour contrer le bilinguisme soustractif (2)

d) Plus la socialisation langagière et culturelle contribue à rendre les personnes autonomes

(vécu autonomisant) et conscientisées à l’égard de leurs droits et responsabilités commemembres d’un groupe linguistique minoritaire (le vécu conscientisant), et plus le groupecomme « collectivité » est capable de prise en charge de sa destinée par ses institutions etespaces sociaux, plus le groupe est capable d’autodétermination et peut éviter le «déterminisme social ». En d’autres mots, plus forte est la conscience collective du groupemoins ses membres s’assimilent sans s’en rendre compte et plus ils s’affirmentcollectivement pour obtenir le respect de leurs droits.

e) Plus les interventions de l’État et celles du groupe minoritaire agissent en synergie toutle long du continuum « société-individu », plus fortes sont les chances de revitalisationethnolinguistique.

f) Seules les politiques linguistiques et les interventions qui ont une influence sur levécu langagier et culturel des membres du groupe ont un effet durable sur la vitalitéethnolinguistique du groupe

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Aménagement linguistique (1994)

1) favoriser la réussite scolaire dans le respect des caractéristiques physiques, intellectuelles, linguistiques, ethniques, culturelles, raciales et religieuses sans égard au statut économique;

2) favoriser chez l’élève l’identité personnelle, linguistique et culturelle et le sentiment d’appartenance à une communauté franco-ontarienne dynamique et pluraliste;

3) promouvoir l’école dans la communauté;

4 ) parfaire les connaissances de la langue française, en prenant comme point de départ la connaissance du français parlé;

5) permettre aux élèves d’acquérir des bonnes connaissances en anglais;

6) encourager le partenariat entre l’école, la communauté, les parentsdonner aux élèves les outils nécessaires pour participer au développement social et économique de leurs communautés.

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Aménagement linguistique (2004)

1) dispenser dans les écoles de langue française un enseignement de qualité adapté au milieu minoritaire; 2) former des jeunes francophones responsables, compétents et forts de leur identité linguistique et culturelle; 3) augmenter les capacités de la communauté d’apprentissage (c’est-à-dire le personnel scolaire, les parents et les élèves) à soutenir le développement linguistique et culturel de la communauté dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie; 4) animer l’espace francophone en établissant des partenaires solides entre l’école, la famille et la communauté locale et élargie;5) accroître la vitalité des institutions éducatives ontariennes en favorisant, entre autres, le recrutement et la rétention des élèves des écoles de langue française et contribuer ainsi au développement durable de la communauté francophone.

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La politique d'aménagement linguistique devait:

Accroître chez les élèves les compétences en communication orale nécessaire pour maximiser l’apprentissage et la construction identitaire;

Accroître la capacité du personnel scolaire à œuvrer en milieu minoritaire afin d’appuyer les apprentissages scolaires et le développement identitaire de chaque élève;

Accroître la capacité des conseils scolaires à maintenir et augmenter l’effectif scolaire (le nombre d’étudiants) afin de contribuer à la vitalité des écoles de langue française et de la communauté francophone.

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Résultat des politiques d'aménagement linguistique depuis 1994 sur la

rétention des élèves

Selon les données du ministère de l'Éducation de l'Ontario (2007), la proportion des élèves de langue française par rapport à l’ensemble des élèves de la province pour 2005-06 passe de 6% à la maternelle à moins de 3% en 12e année. La plus grande perte d’élèves dans les conseils scolaires francophones se situe au passage entre la 8e et la 9e année.

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Offre de formation post-secondaire en français en

OntarioSecteur collégialCollège Boréal La Cité collégiale

Secteur universitaire - Universités bilingues (et institutions affiliées/fédérées)Université d’Ottawa, y inclus et son institution affiliée, Université Saint-PaulUniversité Laurentienne, y inclus ses affiliées, Université de Sudbury et Collège Universitaire de HearstCollège Glendon de l’Université de York

Autres institutions postsecondaires offrant des programmes/cours en français Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO/OISE)Collège DominicainCollège d’Alfred de l’Université de Guelph

In 2006-07, les établissements postsecondaires de langue française comptaient environ 19 980 étudiants, soit 3,7 % del’ensemble des étudiants ontariens inscrits au palier postsecondaire. De ce nombre, 15 140 étaient inscrits dans les universitésbilingues et 4 840 dans les deux collèges de langue française.

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Offre de formation post-secondaire en anglais en

Ontario■ 19 universités publiques et l’École d'art et de design de l’Ontario (plus de 359 000 étudiantes et étudiants à temps plein inscrits à l’automne 2007);

■ 24 collèges d’arts appliqués et de technologie (plus de 150 000 étudiantes et étudiants à temps plein inscrits à l’automne 2007);

■ 3 collèges d’agriculture;

■ un collège de sciences de la santé;

■ un collège militaire;

■ environ 550 collèges privés d’enseignement professionnel offrant une formation postsecondaire à plus de 37 000 étudiantes et étudiants de près de 70 collectivités de l’Ontario;

■ 17 établissements financés par des fonds privés qui décernent des certificats et des diplomes;

■ 5 établissements privés et 6 établissements publics de l’extérieur de la province ayant l’autorisation de décerner des certificats et des diplomes;

■ des programmes de formation axées sur des compétences, y compris des programmes d’apprentissage et d’intégration professionnelle.

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Remarques finales

• Espace francophone scolaire homogène : limite la mobilité sociale (éducation et travail).

– Espace francophone scolaire minoritaire: logique de reproduction de classe =

•Peu ou pas d'accès à l'éducation supérieure pour la majorité des élèves francophones du système d'éducation homogène de l'Ontario et;•Promotion d'une élite 'bilingue' (directeurs de conseils scolaires, directeurs d'écoles, élites bureaucratiques, voir la loi 8 etc.)

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En conclusion

• Considérant le statut actuel du français au Canada, les populations francophones du Canada en général auraient, selon nous, tout intérêt de se doter d’une politique de bilinguisme explicite avec une valorisation plus franche du français et de l’anglais, avec une primauté sur le français, de sorte que l’anglais ne soit ni la langue refuge, ni la ressource dont certains sont privés.