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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L’ENVIRONNEMENT FEM/PNUD Projet ALG/97/G31 Plan d’Action et Stratégie Nationale sur la Biodiversité TOME VII EVALUATION DES BESOINS EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES NECESSAIRES A L’EVALUATION ET LA REDUCTION DES RISQUES MENAÇANT LES ELEMENTS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE EN ALGERIE BILANS DES EXPERTISES Tome I à Tome IV : Mises en œuvre des mesures générales pour la conservation in situ et ex situ et l’utilisation durable de la biodiversité en Algérie Tome V à Tome VIII : Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l’évaluation et la réduction des risques menaçant les éléments de la diversité biologique en Algérie. Tome IX à Tome XII : Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité importante pour l’agriculture Expert Consultant Dr. A. ABDELGUERFI Coordonnateur M. S.A. RAMDANE 2003

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET … · LES ELEMENTS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE EN ALGERIE BILANS DES EXPERTISES ... LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L’OZONE 8 Préambule 8 1

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L’ENVIRONNEMENT

FEM/PNUD

Projet ALG/97/G31

Plan d’Action et Stratégie Nationale sur la Biodiversité

TOME VII

EVALUATION DES BESOINS EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES NECESSAIRES A L’EVALUATION ET LA REDUCTION DES RISQUES MENAÇANT

LES ELEMENTS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE EN ALGERIE

BILANS DES EXPERTISES

Tome I à Tome IV : Mises en œuvre des mesures générales pour la conservation in situ et

ex situ et l’utilisation durable de la biodiversité en Algérie

Tome V à Tome VIII : Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités

nécessaires à l’évaluation et la réduction des risques menaçant les

éléments de la diversité biologique en Algérie.

Tome IX à Tome XII : Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités

nécessaires à la conservation et l’utilisation durable de la

biodiversité importante pour l’agriculture

Expert Consultant Dr. A. ABDELGUERFICoordonnateur M. S.A. RAMDANE

2003

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 1

Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l’évaluation et la réduction des risques menaçant les éléments de la diversité biologique en Algérie

SOMMAIRE DES BILANS DES EXPERTISES (TOME VII)

PagesPREAMBULE 7

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L’OZONE 8

Préambule 81. Biodiversité et différentes pressions 102. Liens entre biodiversité et climat 112.1. Analyse historique 11

2.2. Biodiversité et système climatique 12

3 Evolution du climat en Algérie 123.1. Evolution de la température 12

3.2. Evolution des précipitations 12

3.3. Projections climatiques sur l’Algérie 13

4. Biodiversité et couche d’ozone 144.1. Augmentation du rayonnement UV à la surface de la terre 15

4.2. Mesure de l’ozone total atmosphérique en Algérie 16

4.3. Impacts de la diminution de la couche d’ozone sur la biodiversité 16

5. Biodiversité et ozone troposphérique 195.1. Mesure de l’ozone troposphérique en Algérie 19

5.2. Impacts de l’ozone troposphérique sur les écosystèmes terrestres 20

6. Biodiversité et augmentation de la concentration atmosphérique du CO2 226.1. Evolution de la concentration du CO2 dans l’atmosphère 22

6.2. Impacts de l’augmentation de la concentration du CO2 sur les écosystèmes terrestres 22

6.3. Impacts de l’augmentation de la concentration du CO2 sur les écosystèmes marins 24

7. Biodiversité et changements climatiques 258. Méthodologie d’étude des impacts des changements climatiques sur la biodiversité 308.1. Méthodologie basée sur le déplacement des écosystèmes 30

8.2. Méthodologie basée sur les facteurs écologiques 30

8.3. Application de la méthodologie basée sur le déplacement des écosystèmes à l’Algérie 31

8.4. Application de la méthodologie basée sur les facteurs écologiques à l’Algérie 32

9. Atténuation des changements climatiques et biodiversité 339.1. Impacts potentiels du boisement, reboisement et lutte contre la déforestation sur la biodiversité 33

9.2. Impacts potentiels de l’exploitation des terres sur la biodiversité 34

9.3. Impacts potentiels des nouvelles technologies de l’énergie sur la biodiversité 35

10. Adaptation aux changements climatiques et biodiversité 3510.1. Notion de vulnérabilité 35

10.2. Options potentielles d’adaptation pour réduire les impacts des changements climatiques sur les

écosystèmes et la biodiversité

36

10.3. Conséquences des activités d’adaptation sur les écosystèmes et la biodiversité 36

10.4. Synergie entre la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et les changements climatiques 37

11. Prise en charge actuelle de la biodiversité au niveau institutionnel 3711.1. Niveau mondial 37

11.2. Niveau national 37

12. Analyse des capacités actuelles pour atténuer les pressions liées aux changements climatiques et à l’ozone

38

13. Stratégie en matière de renforcement des capacités pour atténuer les pressions liées aux changements climatiques et à l’ozone

40

13.1. Objectifs de la stratégie 40

13.2. Types d’actions de renforcement 40

13.3. Groupes cibles 41

14. Renforcement des capacités pour atténuer les pressions liées aux changements climatiques et à l’ozone

41

14.1. Information générale 42

14.2. Prospective 43

14.3. Actions sectorielles 44

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 2

14.4. Appui à la sensibilisation et la prise de décision 45

14.5. Formation et renforcement de capacités spécifiques 46

15. Renforcement institutionnel 4616. Mécanismes de financement 4817. Conclusion 49

L’EAU ET SON IMPACT SUR LA BIODIVERSITE 50

Introduction 501. Situation actuelle 522. Propositions futures 58Conclusion 60

LA DEGRADATION DES SOLS 61

1. Introduction 612. Importance de la dégradation des sols 632.1. La dégradation des sols 63

2.2 La diversité biologique 63

2.3. L’importance de la biodiversité 63

2.4. Le sol réservoir de la biodiversité 64

3. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l'atténuation de la dégradation des sols et sa menace qui pèse sur les éléments de la biodiversité dans sa globalité

65

3.1. Etat des capacités actuelles 65

3.2. Besoins en matière de renforcement des capacités (organisationnels, institutionnels, matériels, humains,

financiers, juridiques et législatifs)

67

4. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les différents partenaires impliqués

68

5. Mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents partenaires à atténuer les risques de la dégradation des sols (fonds à mettre en place, moyens à mettre en œuvre….)

69

6. Stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de la dégradation des sols menaçant la diversité biologique locale et globale

69

7. Perspectives : la durabilité des actions dans la lutte contre la dégradation des sols et la sauvegarde de ladiversité biologique. Quelques concepts

71

7.1. L'évaluation des sols pour l'utilisation planifiée et durable des terres 71

7.2. Planification de l'utilisation des sols et le développement durable 71

7.3. Les indicateurs des qualités des terres: Moyens d'évaluation de l'état de la biodiversité 72

8. Conclusion 73

LE SURPATURAGE, LE DEFRICHEMENT ET LA DESERTIFICATION 74

Introduction 741. Introduction sur la diversité biologique et sur le surpâturage, le défrichement et la désertification 751.1. Exposé introductif sur la diversité biologique 76

1.2. Exposé introductif sur le défrichement, le surpâturage et la désertification 79

2. Importance du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs impacts sur la diversité biologique

80

2.1. Préambule sur le phénomène désertification, conséquence du surpâturage et du défrichement 80

2.2. Compréhension des mécanismes de la désertification des zones arides 81

2.3. Impacts du phénomène désertification sur la diversité biologique 85

3. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l'atténuation du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs menaces qui pèsent sur la DB en général (quantification)

87

3.1. Etat des capacités actuelles 87

3.2. Besoins en matière de renforcement des capacités: besoins organisationnels, institutionnels, matériels,

humains, financiers, juridiques et législatifs (taxes, impôts, textes à mettre en place et/ou à modifier)

91

4. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les partenaires impliqués 975. Mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents partenaires à

atténuer les risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification 98

6. Stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification menaçant la diversité biologique locale et globale

98

6.1. Stratégie de conservation de la flore 99

6.2. Stratégie de conservation de la faune 99

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 3

6.3. Stratégie de conservation des zones humides 100

6.4. Stratégie de conservation de la biodiversité 100

6.5. Stratégie de conservation des espèces animales locales 101

6.6. Stratégie pour prévenir les risques biotechnologiques 101

6.7. Stratégie pour le partage équitable des avantages découlant de la mise en valeur des ressources biologiques 102

6.8. Stratégie pour l'utilisation durable de la biodiversité 102

Conclusion 104

LA DESERTIFICATION 106

Avant propos 106Introduction 1081. Introduction sur la biodiversité 1091.1. Evolution des théories écologiques et notion de biodiversité 110

1.2. La diversité biologique : origine, consistance et répartition géographique 111

1.3. Importance de la diversité biologique et des ressources biologiques 112

2. Introduction sur la désertification en tant que menace sur les composantes de la biodiversité 1142.1. Introduction sur la désertification 114

2.2. Causes de la désertification 115

2.3. Conséquences de la désertification 116

2.3. Menaces de la désertification sur la diversité biologique 117

3. Importance de la désertification et son impact sur la diversité biologique (quantification) 1203.1. Le barrage vert 120

3.2. Importance de la désertification (quantification) : la carte nationale de sensibilité à la désertification

élaborée par télédétection

121

3.3. Impact sur la diversité biologique 124

3.4. Conséquences de l’appauvrissement de la diversité biologique 125

4. Evaluation des besoins pour renforcement des capacités nécessaires à l’atténuation de la désertificationet sa menace sur la biodiversité

126

4.1. Etat des capacités actuelles 126

4.2. Renforcement des capacités 135

5. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et / ou les différents partenaires 1386. Mécanismes de financements et de gestion du financement pour amener les différents partenaires à

atténuer les risques de la désertification (fonds à mettre en place, moyens à mettre en oeuvre) 138

7. Eléments de la stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de la désertification menaçant la biodiversité locale et globale

139

Conclusion 144

LES INCENDIES 145

Introduction 1451. Quelques notions sur la diversité biologique 1452. La forêt algérienne 1463. Les incendies de forêt 1463.1. Généralités 146

3.2. Notion de pyrologie forestière 147

3.3. Risques Incendies 148

3.4. Comportement des êtres vivants devant l’incendie 149

3.5. Les feux de forêt en Algérie 150

3.6. Lutte contre les incendies de forêt 152

Conclusion 154

L’URBANISATION, LES INFRASTRUCTURES ET LA DEMOGRAPHIE 157

1. Introduction 1571.1. Le contexte géo-politique international 157

1.2. Situation internationale de la diversité biologique 157

1.3. La biodiversité dans le contexte algérien en général 157

2. Analyse conceptuelle 1602.1. Définition de la biodiversité, des ressources biologiques, et de la conservation 160

2.2. Environnement 161

2.3. Notions d'écologie 161

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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2.4. Génétique Et Environnement 162

2.5. Productivité 163

3. La problématique de la biodiversité dans le monde 1633.1. Pourquoi la biodiversité s'amenuise-t-elle ? 163

3.2. Une crise mondiale de la disparition des espèces 163

4. Menaces de l’accroissement de la population sur la biodiversité 1664.1. Etat des lieux 166

4.2. Altération de l'environnement par l’homme 168

5. L’importance de l’étude sociologique portant sur le concept de la valeur ayant trait a la conservationde la biodiversité

174

5.1.Le sujet 174

5.2. Valeurs et niveaux d’analyse 175

5.3. Méthodes d’étude des valeurs 175

5.4. Evaluation économique de la biodiversité 176

5.5. Changement de valeurs et biodiversité 177

5.6.Valeurs et développement durable 178

5.7. Gestion de la biodiversité dans l’aménagement de la terre 179

6. Préservation de la biodiversité 1817. Impact de la démographie, de l’urbanisation et des infrastructures sur la biodiversité en Algérie 1827.1. Impact de la démographie sur la biodiversité 182

7.2. Impact de l’urbanisation sur la biodiversité 188

7.3. Impact des infrastructures sur la diversité biologique 198

8. Le phénomène de la désertification 2069. Soutenir la participation des communautés locales dans un système d’information sur la gestion de la

biodiversité210

9.1. Importance de l’approche participative des communautés locales 210

9.2. Conservation in situ et gestion participative 211

9.3. Le rôle de l’expertise scientifique 212

9.4. Quel système d’information pour les organisations locales 213

10. Valorisation économique de la biodiversité 21311. La stratégie algérienne en matière de conservation de la biodiversité 11311.1. La stratégie gouvernementale 113

11.2. Stratégie et programme d’action pour la conservation 224

12. Les recommandations 230Conclusion générale 245

LES POLLUTIONS CHIMIQUES 246

Préambule 246Introduction 2461. Définitions et contexte 2471.1. Définitions 247

1.2. Les pollutions chimiques et leurs effets sur la diversité biologique 247

1.3. Contexte réglementaire et institutionnel 253

2. Diversité biologique et pollutions chimiques en Algérie 2542.1. La diversité biologique en Algérie 254

2.2. Impacts des pollutions chimiques sur la diversité biologique en Algérie 255

3. Renforcement des capacités 2573.1. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités 257

3.2. Partage des responsabilités 258

3.3. Mécanismes de financement et de gestion des financements 258

3.4. Stratégie en matière de renforcement des capacités 258

Conclusion 260

LA BIO-INVASION, LA POLLUTION ET L’EROSION GENETIQUES 262

1. Introduction 2622. Définition de concepts 2632.1. Biodiversité 263

2.2. Ressources génétiques 265

2.3. Bio-invasion 266

2.4. Pollution génétique 268

2.5. Erosion génétique 269

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 5

2.6. Biopiratage 272

3. Etat actuel de la biodiversité 2743.1. Etat de la DB à l’échelle mondiale 274

3.2. Etat de la Diversité Biologique en Algérie 275

3.3. Inventaire et recensement de la diversité biologique 276

3.4. Législation et réglementation en relation avec la Biodiversité 278

3.5. L’Algérie et les conventions internationales en matière de DB 279

3.6. Institutions actuellement en charge de veiller à l’application des textes réglementaires en relation la

biodiversité

281

3.7. Etat actuel des capacités en matière de contrôle des importations de matériel biologique 284

3.8. Conclusion 285

4. Menaces pesant sur la biodiversité (importance de l’impact) 2864.1. Menaces d’origine abiotique 287

4.2. Menaces d’origine biotique 289

4.3. Menaces d’origine anthropique 291

4.5. Conclusion 293

5. Stratégie pour la conservation de la biodiversité 2955.1. Pourquoi conserver la biodiversité ? 295

5.2. Principes généraux pour la conservation de biodiversité 295

5.3. Stratégie pour la conservation de la biodiversité 297

6. Renforcement des capacités pour la conservation de la biodiversité 3036.1. Renforcement des capacités humaines et institutionnelles 303

6.2. financement de la biodiversité 305

7. Conclusion générale 306

LA PECHE 308

Introduction 3081. Présentation 3091.1. Les côtes algériennes 309

1.2. L’activité halieutique proprement dit 311

2. Le système d’exploitation actuel 3152.1. Les perspectives déclarées 315

2.2. Les capacités biologiques 317

2.3. Evaluation des besoins 318

3. Partage des responsabilités 3233.1. Les protagonistes 323

3.2. Les principes fondamentaux directeurs 324

3.3. La répartition des tâches 324

4. Le financement des actions 3264.1. Les opérateurs 326

4.2. Les bailleurs de fond 326

4.3. L’accès à la mer réglementé 326

5. Stratégie en matière de renforcement des capacités 327Conclusion 329

LA CHASSE 331

1. Introduction sur la diversité biologique et sur la chasse en tant que menace pesant sur les composantes de cette diversité biologique

331

2. Importance de la chasse et de son impact sur la diversité biologique (quantification) 3323. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l’atténuation de la

chasse qui pèsent sur la diversité biologique dans sa globalité334

3.1. Etat des capacités actuelles 334

3.2. Besoins en matière de renforcement de capacité 335

4. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les différents partenaires impliqués

336

4.1. L’administration forestière 336

4.2. Les groupements de chasseurs 337

4.3. L’administration judiciaire 337

4.4. Administration touristique 337

4.5. Administration du commerce 337

5. mécanisme de financement et de gestion du financement pour amener les différentes partenaires à 337

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 6

atténuer les risques de la chasse (fonds à mettre en place, moyens à mettre en œuvre) 6. Stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de la chasse

menaçant la diversité biologique locale et globale338

7. Conclusion 338

LA COMMERCIALISATION 340

1. Introduction 3402. Problématique démarche 3422.1. Raisons de l’examen des liens entre le commerce et l’environnement 342

2.2. Importance de l’étude des liens entre l’environnement et le commerce extérieur 343

3. Applications : Explicitations 3443.1. Justification des secteurs choisis 344

3.2. Note explicative du choix des secteurs et des produits 347

3.3. Contribution des secteurs 347

3.4. Justification du choix des intrants 348

4. Résultats et commentaires 3484.1. Les sources : présentation et commentaires 349

4.2. Résultats et commentaires 353

4.3. Les degrés de sensibilité des produits sectoriels 356

5. Implications de politiques de l’environnement et recommandations 3585.1. Quelques propositions 358

5.2. Conclusion générale et recommandations 360

5.3. Précautions dans l’utilisation du modèle 361

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 7

Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l’évaluation et la réduction des risques menaçant les éléments de la diversité biologique en Algérie

PREAMBULE

Pour la réalisation des expertises du thème « Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l’évaluation et la réduction des risques menaçant les éléments de la diversité biologique en Algérie », il a été fait appel à différents consultants qui ont

travaillé rarement en groupe :

Tabet M. : Impacts Des Changements Climatiques Et De L’Ozone Sur La Biodiversité

Mouhouche B. : L’Eau Et Son Impact Sur La Biodiversité

Gaouas A. : La Dégradation Des Sols Et La Biodiversité En Algérie

Mederbal K. : Le Surpâturage, Le Défrichement Et La Désertification

Djehich F. : La Désertification

Oldache E-H. : Les Incendies

Benmebarek A. et Frioui M. : L’Urbanisation, Les Infrastructures Et La Démographie

Rebah M. : Les Menaces Des Produits Chimiques Sur La Diversité Biologique

Khelifi L. (chef de groupe), Morsli A., Khelifi-Slaoui M. : La Bio-Invasion, La Pollution

Et L’Erosion Génétiques

Chalabi A. : L’impact De La Pêche Sur La Diversité Biologique Marine

Beloued A. : La Chasse En Tant Que Menace Pesant Sur Les Composantes De La

Diversité Biologique

Bourez K. : La Commercialisation En Tant Que Menace Sur La Biodiversité

Les différentes expertises ont été présentées et discutées lors de l’Atelier N°3 qui s’est tenu du

10 au 11 décembre 2002 à Alger (tome VI). Compte tenu des remarques et des débats, les

consultants ont complété, amendés et/ou rectifié leur approche.

Les annexes des différentes expertises sont regroupées au niveau du Tome VIII.

Dr. ABDELGUERFI A.

Expert consultant

2003

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 8

IMPACTS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET DE L’OZONE SUR LA BIODIVERSITE

Préambule

L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources (UICN) le soulignait

dès 1980 : « La préservation de la diversité génétique est un gage d'avenir et un investissement

nécessaire pour maintenir et améliorer la production agricole, forestière, halieutique, pour garder les

options ouvertes sur l'avenir et pour parer aux changements défavorables qui surviennent à

l'environnement. »

La biodiversité désigne la variété au sein des organismes vivants provenant de toutes les sources y

compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes

écologiques dont ils font partie. Elle désigne la diversité au sein des espèces, entre les espèces et

entre les écosystèmes.

La richesse actuelle de la vie sur notre planète est le résultat de centaines de millions d’années

d’évolution. Au cours de la longue histoire de l’humanité, les cultures humaines ont émergé et se

sont adaptées à l’environnement local en utilisant et en modifiant les ressources biotiques locales.

La domestication de variétés locales de plantes et l’élevage d’animaux ont apporté leur

contribution à la biodiversité.

Au cours de la période récente, la satisfaction des besoins de plus en plus grands liés à

l’accroissement démographique exponentiel et au développement accéléré des activités

socioéconomiques ont engendré :

- une urbanisation à grande échelle,

- une surexploitation intensive des sols et une forte extension de la monoculture,

- un défrichement des terres,

- une désertification des terres vulnérables à cause de leur surexploitation,

- une déforestation importante du patrimoine forestier,

- une surexploitation des ressources halieutiques,

- une utilisation effrénée des ressources naturelles ( eau, air, sols) et des matières

premières dont de nombreux minerais,

Ces activités exercent une forte pression sur la biodiversité et sont à l’origine de la dégradation de

nombreux écosystèmes.

Les pratiques de consommation, de production, les échanges commerciaux, le développement

agricole et industriel se trouvent à l’origine :

- d’une pollution dangereuse des ressources naturelles,

- d’une perturbation à grande échelle de l’équilibre climatique due aux émissions

anthropiques des gaz à effet de serre et de la couche d’ozone provoquée par les

émissions de gaz comme les chlorofluorocarbones (CFC) utilisés dans les systèmes de

réfrigération et de climatisation,

- d’une dégradation de plus en plus grande de la biodiversité naturelle.

Beaucoup considèrent que le déclin de la biodiversité est un processus irréversible qui risque

d’hypothéquer l’existence même de l’humanité.

Les scientifiques s'accordent à dire que la biodiversité est, d'une part, le moteur des écosystèmes et,

d'autre part, le garant d'une nature équilibrée et résistante aux maladies et aux changements

climatiques. La biodiversité est une nécessité fondamentale pour l’adaptation et la survie ainsi que

pour la poursuite de l’évolution des espèces.

La biodiversité est une source significative d’avantages économiques, esthétiques, médicaux et

culturels. Bien que les estimations varient, on peut affirmer que le monde est en train de devenir

de moins en moins diversifié biologiquement en termes de gènes, d’espèces et d’écosystèmes.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 9

A l’heure actuelle, ni la valeur économique, ni l’interdépendance au sein de la biodiversité ne sont

pas bien comprises. En particulier, on ne dispose que de peu de connaissances sur les liens qui

assurent la cohabitation des espèces au sein des écosystèmes et sur les effets de la disparition

d’une espèce donnée sur les autres.

Le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime que près de 40% de la

couverture du sol changera au cours du 21ième

siècle du fait des changements climatiques. Ce qui

place ces derniers comme une cause de déclin de la biodiversité au même rang que les espèces

invasives, l’utilisation et la surexploitation des sols.

La réduction du taux de perte de la biodiversité et la conservation de celle qui existe, en tant que

bases du développement durable, restent des défis majeurs à relever dans le monde entier. Pour y

faire face et compte tenu de l’interdépendance des différentes nations en matière de biodiversité,

la communauté internationale a adopté la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) au

Sommet de la Terre à Rio en 1992. Cette Convention vise essentiellement trois objectifs :

- conserver la diversité des ressources biologiques de la terre qu’elles soient terrestres ou

aquatiques y compris les plantes, les animaux et les micro-organismes,

- s’assurer que les pays utilisent les ressources biologiques de manière durable dans les

domaines de l’agriculture, des forêts et de la pêche,

- promouvoir un partage juste et équitable des ressources génétiques et des avantages qui

en découlent.

La Convention sur la Diversité Biologique fait partie des quatre conventions adoptées à Rio en 1992

lors du Sommet de la Terre avec celles sur les Changements Climatiques, les forêts et la

Désertification. La Convention sur les Changements Climatiques vise comme "objectif ultime" de

stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à des niveaux sûrs et ce dans un

délai suffisant pour permettre aux écosystèmes de s'adapter naturellement aux changements

climatiques, de s'assurer que la production alimentaire n'est pas menacée et de rendre possible la

poursuite du développement économique de manière durable. A cause des changements

climatiques, l’humanité devra faire face à de nouveaux risques qui sont :

- une baisse des ressources en eau en quantité et en qualité,

- une baisse des rendements agricoles,

- une menace sur le littoral liée à l’élévation du niveau de la mer,

- une fragilisation des écosystèmes,

- une vulnérabilité plus grande en matière de santé.

La Convention sur les forêts vise à protéger les forêts en tant que ressource économique (bois,

nourriture, médicaments), besoin culturel et abri pour de nombreux composants biologiques dont

certains restent à découvrir. Elles jouent un rôle important dans l’équilibre du climat à travers le

stockage d’eau et de carbone en réduisant l’effet de serre responsable des changements

climatiques.

La Convention sur la désertification vise à lutter contre la dégradation des terres dans les zones

arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations

climatiques et les activités humaines. Les populations et les écosystèmes vivant dans ces zones

sont directement affectés ou menacés par le phénomène de désertification.

L’analyse succincte des quatre conventions montre leur interdépendance et le lien étroit entre le

climat, la biodiversité et la désertification.

Le Protocole de Montréal élaboré en 1987 est le premier accord international sur l’environnement

global de notre planète qui, de plus, tient compte d’une échelle de temps d’un siècle, fait unique

dans les accords internationaux. Ce protocole a été signé entre les pays producteurs et

consommateurs de chlorofluorocarbones (CFC). Il a pour objet de faire face à la diminution de la

couche d’ozone qui est le bouclier de la terre contre le rayonnement ultraviolet du soleil qui

présente un grand danger pour l’homme et les écosystèmes terrestres. Il vise à réglementer les

émissions des Substances Affaiblissant la couche d’Ozone (SAO). Des mesures de renforcement

de ce Protocole ont été prises lors de la conférence de Londres en 1990.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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1. BIODIVERSITE ET PRESSIONS

La biodiversité désigne la variété au sein des organismes vivants provenant de toutes les sources y

compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes

écologiques dont ils font partie. Elle désigne la diversité au sein des espèces, entre les espèces et

entre les écosystèmes.

La biodiversité est soumise à différentes pressions d’origine anthropique qui sont admises au

niveau mondial et qu’on peut énumérer comme suit :

- destruction des habitats naturels ou semi-naturels,

- surexploitation de certaines espèces et habitats,

- effets directs sur la reproduction, la dominance et la survie des espèces à travers les

traitements chimiques et mécaniques des sols,

- fragmentation des terres provoquée par l’urbanisation et le développement de grandes

infrastructures,

- connexion des voies d’eau douce et modification du régime hydrologique,

- introduction des espèces invasives,

Ces pressions, qui se produisent indépendamment de celles induites par les modifications de

nature environnementale, peuvent avoir une dimension locale ou régionale. Elles fragilisent et

augmentent la vulnérabilité de certains écosystèmes.

On représente, à la figure 1, les pertes de la biodiversité en fonction de chaque type de pressions

ainsi que les échelles temporelles correspondantes.

De nouvelles pressions d’origine environnementale et de nature planétaire comme l’augmentation

de la concentration du gaz carbonique, les changements climatiques, la diminution de la couche

d’ozone peuvent avoir des impacts importants sur la diversité biologique.

Il faut ajouter à ce qui précède, le phénomène de pollution qui constitue de plus en plus une

contrainte majeure sur la biodiversité. On peut citer particulièrement l’augmentation continue de

la concentration de l’ozone troposphérique à l’échelle locale et qui peut avoir un impact important

sur la biodiversité.

La question critique qui se pose est de savoir comment et à quel degré les modifications des

conditions environnementales comme celles liées aux changements climatiques et à la diminution

de la couche d’ozone peuvent exacerber les pressions qui touchent déjà la biodiversité ? Aussi,

l’objet de la présente étude vise à préciser :

- les liens entre la biodiversité et le climat,

- les impacts de la diminution de la couche d’ozone sur la biodiversité,

- les impacts de l’augmentation de la concentration de l’ozone troposphérique sur la

biodiversité,

- les impacts de l’augmentation de la concentration du gaz carbonique dans l’atmosphère sur

la biodiversité,

- les impacts des changements climatiques sur la biodiversité,

- le partage des responsabilités entre les différents acteurs impliqués par ces impacts,

- La stratégie pour le renforcement des capacités pour réduire ces impacts et le renforcement

des capacités pour faire face aux impacts suscités

- les mécanismes de gestion et de financement pour permettre aux différents acteurs

d’atténuer ces impacts.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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Pressions et échelles de temps

Temps

Pert

es d

e

bio

div

ers

ité

Connexion des voies et réserves d’eau

Espèces invasives

Surexploitatio

Perturbation des habitats

Fragmentation des habitats

Traitements des sols

Destruction des habitats

Figure 1 : Pressions anthropiques sur la biodiversité et les échelles de temps correspondantes

2- LIENS ENTRE BIODIVERSITE ET CLIMAT

Le climat est un déterminant majeur de la production agriculture et de la productivité biologique,

aussi bien dans les terres aménagées que dans les terres vierges. Le climat influence le cycle et la

consommation de l'eau, la nature et la distribution spatiale de la flore et de la faune.

Les liens entre la biodiversité et le climat peuvent être appréhendés à travers l’analyse historique

d’abord et à travers les connaissances actuelles entre la biodiversité et les facteurs du climat.

2-1 Analyse historique

Il y a une évidence historique: la biodiversité a toujours été modelée par les caractéristiques

régionales du climat. L’extinction majeure de nombreux écosystèmes durant la période du

quaternaire, s’est produite au cours de phases rapides de changement du climat. Par conséquent,

ce qui est crucial pour les écosystèmes : c’est essentiellement la vitesse du changement qui si elle

est rapide, ne donne pas assez de temps aux écosystèmes naturels pour s’adapter.

Huntley et al (1997) affirment qu’il est très probable que les changements climatiques conduisent à

une augmentation significative du taux d’extinction des espèces car la vitesse des changements

climatiques est plus rapide que la vitesse naturelle d’évolution des espèces. Il est reconnu que

certaines espèces sont capables de se maintenir assez longtemps dans des sites se trouvant à la

limite de leur tolérance. Cependant elles sont vulnérables et ne pourront pas survivre si cette limite

est dépassée.

Le risque, qui peut affecter une espèce, est fonction de l’intensité de l’aléa auquel elle peut être

soumise et du degré de sa vulnérabilité qui est sa propre capacité à résister et à s’adapter à l’aléa

comme dans le cas des changements climatiques.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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2-2 Biodiversité et système climatique

L’équilibre planétaire du climat se fait principalement à travers les cycles fondamentaux que sont

le cycle hydrologique et les cycles géo-biochimiques.

le cycle hydrologique régule les échanges des flux d’eau entre l’océan, l’atmosphère et la terre.

Les cycles géo-biochimiques assurent les échanges des flux d’énergie et de matière entre l’océan,

la terre et l’atmosphère.

La couverture végétale terrestre joue un rôle majeur en régulant le transport de l’eau vers

l’atmosphère à travers le processus d’évapotranspiration. Les modifications de la nature des sols

comme la conversion des forêts en terres agricoles affectent les échanges biophysiques du système

climatique à travers les changements dans les échanges de gaz carbonique, la transpiration et le

ruissellement des eaux de surface.

Les systèmes biologiques fonctionnent à la fois comme sources et puits de gaz carbonique à

travers la combinaison de processus physiques et géo-biochimiques. Les océans jouent un rôle clé

dans la régulation du système climatique à travers la production primaire de phytoplancton qui se

trouve à la base de la chaîne alimentaire des écosystèmes marins.

L’exploitation économique et à grande échelle du littoral, en plus du phénomène de littoralisation

des populations et de l’urbanisation ont des impacts directs sur les cycles géobiochimiques côtiers

qui assurent l’équilibre entre les continents et les océans.

3. EVOLUTION RECENTE DU CLIMAT EN ALGERIE

Située dans une zone de transition, entre les régimes tempérés et subtropicaux, l’Algérie présente

une grande sensibilité au climat à cause de la grande variabilité des pluies saisonnières et annuelles.

Eu égard au caractère aride et semi-aride de son climat, l’Algérie ressentira davantage les effets des

changements climatiques. Le dérèglement actuel du cycle “ évaporation-pluie ” conduit à envisager

l’occurrence probable d’événements extrêmes comme les sécheresses prolongées ou les inondations

catastrophiques, ce qui constitue une menace sévère sur les écosystèmes terrestres et par conséquent

sur la biodiversité.

L’analyse, qui suit, repose sur la synthèse sur l’évolution récente du climat et les projections

climatiques sur l’Algérie élaborées dans le cadre de la communication nationale initiale de l’Algérie

au titre de la Convention Cadre sur les changements climatiques. Cette évolution met en évidence,

pour ces dernières décennies, une hausse des températures et une baisse des précipitations sur

l’ensemble du pays, une occurrence plus grande de phénomènes extrêmes comme les inondations et

les sécheresses. La persistance de la sécheresse provoque une dégradation accélérée de la steppe,

une augmentation des fréquences des incendies de forêts, une aggravation et une extension de la

désertification.

3.1- Evolution des températures

L’évolution des températures, en Algérie, met en évidence :

- une hausse de température sur l’ensemble du pays au cours des saisons d’hiver et

d’automne,

- une hausse nette des températures minimale et maximale sur l’ensemble des stations de

l'Algérie du Nord depuis la décennie 70 et se prolongeant jusqu’à nos jours,

- durant ces 20 dernières années, les températures maximales ont augmenté plus que les

minimales; cette augmentation est de 2°C environ.

3.2 Evolution des précipitations :

L’examen des précipitations pour les mêmes périodes montre :

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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- qu’en automne et en hiver, il y a diminution des pluies sur le Nord ; ces deux saisons

correspondent au réchauffement important qui affecte le Nord du pays,

- qu’au printemps, la pluviométrie est plus importante à l’Ouest, au Centre et au Sud du

pays et qu’il y a diminution des précipitations à l’Est.

Il y a environ 10% de baisse des précipitations ces 20 dernières années.

On peut conclure qu’entre la période 1931-1960 et 1961-1990 :

la hausse de température a été de l'ordre de 0,5°C ; l'augmentation de

l’évapotranspiration potentielle est une conséquence de l’augmentation de la

température (l’évapotranspiration est une fonction croissante de la température),

la pluviométrie a baissé en moyenne de 10%.

Le déficit hydrique sera plus important à l’Ouest qu’au centre et qu’à l’Est du pays.

3-3 Projections climatiques sur l’Algérie

Pour la période 1990 – 2020, la hausse de la température moyenne sera comprise entre 0.8°C et 1,1°C et la baisse des précipitations moyennes sera de l’ordre de 10%. L’élévation du niveau de la

mer sera comprise entre 5 et 10 cm. L’intensification de l’évaporation due à l’augmentation de la

température s’ajoute à la baisse des précipitations pour diminuer encore plus la quantité des eaux

mobilisables au niveau des barrages et des nappes souterraines.

Les projections à l’horizon 2020 et 2050 indiquent que les saisons seront déréglées et les

températures continueront de croître. La période pluvieuse sera concentrée sur une courte période

entraînant des risques d’inondations. De même, il y aura une augmentation de la fréquence des

sécheresses.

Les projections (graphes –figure2), ont été obtenues à l’aide de scénarios d’émissions moyens et des

modèles climatiques globaux..

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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PROJECTIONS CLIMATIQUES A L’HORIZON 2020

Tem pératuresTem pératures PrécipitationsPrécipitations

U

K

H

I

E

C

H

A

M

3

T

R

PROJECTIONS CLIMATIQUES A L’HORIZON 2050

Tem pératuresTem pératures PrécipitationsPrécipitations

U

K

H

I

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C

H

A

M

3

T

R

Figure 2 : Projections du climat aux horizons 2020 et 2050 (modèle UKHI)

4- BIODIVERSITE ET COUCHE D’OZONE

Les changements climatiques et la diminution de la couche d’ozone stratosphérique sont liés par de

nombreuses relations physiques et chimiques. Ce qui constitue une raison suffisante pour tenir

compte de l’ozone stratosphérique lorsqu’on évalue l’impact des changements climatiques sur la

biodiversité. Cependant, il faut avoir à l’esprit la différence essentielle qui existe entre

l’accumulation des gaz à effet de serre à l’origine des changements climatiques et la diminution de

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la couche d’ozone. Les gaz à effet de serre augmente le forcing radiatif sur le climat et réchauffent

la planète. La diminution de la couche d’ozone provoquée par les radicaux chlorés provenant des

Chlorofluorocarbones (CFC) augmentent le rayonnement ultraviolet (UV) au niveau de la surface

terrestre.

L’ozone agit de deux façons différentes dans le phénomène des changements climatiques :

- la diminution de l’ozone stratosphérique peut avoir un impact sur le profil global de la

température atmosphérique car l’ozone joue un grand rôle dans le contrôle de la température

stratosphérique par absorption du rayonnement ultraviolet (UV) du soleil et du rayonnement

infrarouge (IR) terrestre de grande longueur d’onde,

- l’augmentation de l’ozone troposphérique amplifie l’effet de serre à la surface de la terre par

absorption du rayonnement infrarouge (IR).

4-1 Augmentation du rayonnement ultraviolet à la surface de la terre.

L’ozone stratosphérique est un important constituant de l’atmosphère terrestre et intervient pour

plus de 90% dans le budget total de l’ozone atmosphérique. Il se trouve localisé entre 15 et 25 Km

d’altitude avec une concentration de 10 ppmv (parties par million en volume). La couche d’ozone

absorbe et protège la terre contre les radiations ultraviolettes du soleil. Le rayonnement solaire qui

atteint la surface terrestre est composé de 5% d’ultraviolet (UV), de 55% d’infrarouge (IR) et de

40% de rayonnement visible (VIS).

Le rayonnement solaire ultraviolet s’étend sur une gamme de longueurs d’ondes comprises entre

200 et 400 nm ( 1nm = nanomètre = 10-9

mètre). Cette gamme est subdivisée de façon

conventionnelle en UVA (315-400 nm), UVB (280-315 nm) et UVC (100-280 nm). L’ozone

stratosphérique absorbe essentiellement les radiations de courtes longueurs d’ondes à savoir les

UVC fortement énergétiques, près des trois quarts de la bande UVB et une faible part de la bande

UVA. L’ultraviolet restant est absorbé dans la troposphère par les nuages, les aérosols et les

polluants gazeux et solides.

La diminution de la couche d’ozone est apparue évidente à partir de 1970 au-dessus de la zone

Antarctique (pôle Sud). Cette diminution affecte aussi l’hémisphère Nord depuis 1985 avec un

pourcentage de baisse de 0,4% par an. Sur l’espace d’une décade, la baisse a été de 6% durant les

saisons de l’hiver et du printemps et de 3% durant les saisons de l’été et d’automne.

La figure 3, adaptée de celle de l’UNEP-1994a donne en fonction de la latitude le pourcentage de

baisse d’ozone par décade au cours de la période 1979-1994 pour les deux hémisphères.

D im in u t io n e n % p a r d é c a d e e n t r e 1 9 7 9 e t 1 9 9 4

0

5

1 0

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la t i t u d e

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65N 55N

45N

35N 25N 15N 5N 5S 15S 25S 355 45S 55S 65S

Figure 3 : diminution de l’ozone stratosphérique

On constate que la diminution de la concentration de la couche d’ozone au cours d’une décade

est de l’ordre de 3% sous nos latitudes.

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4-2 Mesure de l’ozone total atmosphérique en Algérie

L’importance de la question du changement climatique global impliquant la couche d’ozone et ses

conséquences a amené l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) à mettre en oeuvre un

programme de surveillance climatique et d’analyse de l’ozone et des gaz à effet de serre à l’échelle

mondiale. Ce programme baptisé VAG (Veille Atmosphérique Globale) inclut plusieurs sites de

référence pour l’observation ainsi que des centres mondiaux de concentration et de traitement des

données mesurées. L’Algérie, à travers l'Office National de la Météorologie(ONM) abrite un de ces

sites, au niveau de l’observatoire de Tamanrasset.

Le VAG constitue un système d’alerte précoce, conçu pour :

surveiller les modifications qui affectent la couche d’ozone par la mesure utilisant un

spectrophotomètre de Dobson,

surveiller l’intensité et le spectre du rayonnement solaire reçu au sol, grâce à une centrale de

mesures intégrées,

déceler les fluctuations des concentrations et le transport à grande distance des polluants et

des aérosols et en particulier les gaz à effet de serre (GES), par la mesure indirecte du

trouble atmosphérique,

Les données sur le trouble atmosphérique sont traitées et centralisées au Centre Mondial

d’Asheville aux USA, les données de l’ozone au Centre d’Ozone de l’Ontario au Canada, les

données du rayonnement au Centre National de la Recherche Atmosphérique (NCAR) de Boulder

aux USA.

Le programme VAG est venu intégrer le réseau SMOO3 (Système Mondial d’Observations de

l’Ozone (SMOO3) et le réseau BAPMON (Background Air Pollution Monitoring Network). La

figure 3 donne les valeurs moyennes de l’ozone total enregistrées à la station de Tamanrasset pour

la période 1996-1998. L’épaisseur de la couche d’ozone n’est pas constante au cours de l’année.

Elle varie entre 242 et 290 DU (Unités Dobson).. Ces mesures fournissent l’épaisseur

qu’occuperaient les molécules d’ozone dans une atmosphère standard (8,35 Km). La quantité

d’ozone total moyen croit de Janvier à Avril, décroît brutalement entre Avril et Mai, croit de Mai à

Juillet puis décroît pour le reste de l’année. Le mois de Mai correspond à la période pluvieuse

correspond à la remontée du front intertropical. On voit également que la quantité d’ozone est

pratiquement stable aux mois de Mai et Octobre. Il faut remarquer que ce sont des mois de

transition entre les périodes chaudes et froides. La variabilité inter-annuelle est importante et

avoisine 20% entre le mois de Décembre et le mois d’Avril et 15% pour le reste de l’année. La

variabilité est la plus faible pour la période de Juillet à Octobre. Cette forte variabilité fait que

l’analyse concernant la réduction de la couche d’ozone est délicate et il faut disposer de séries de

plusieurs années pour tenter d’apporter un début de réponse.

4-3 Impacts de la diminution de la couche d’ozone sur la biodiversité

Comme on a vu, la diminution de la couche d’ozone s’accompagne d’une augmentation du

rayonnement UV à la surface de la terre. Ce qui constitue une menace grave à la fois pour l’homme

et la biodiversité.

Sur le plan paléo-climatique, les organismes terrestres et aquatiques n’ont pu commencer à se

développer que lorsque la couche d’ozone stratosphérique est devenue assez dense pour constituer

un bouclier de protection suffisant contre les UV et cela il y a un demi-milliard d’années

auparavant ( dernier dixième récent de l’histoire de la terre). La vie sur terre a été pendant

longtemps confinée à l’océan où il y avait une protection substantielle contre le rayonnement UV.

On peut donc dire que l’exposition de plus en plus grande au rayonnement UV va affecter de façon

sensible et négative les écosystèmes terrestres et perturber l’équilibre des espèces au sein des

écosystèmes.

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Beaucoup d’espèces végétales, mais aussi certaines espèces d’animaux, spécialement celles dont les

étapes importantes de la vie se produisent près ou légèrement au-dessous de la surface des eaux

seront affectées. Ce qui risque de réduire la productivité des écosystèmes terrestres et aquatiques

qui assurent les besoins alimentaires actuels.

24 0

25 0

26 0

27 0

28 0

29 0

30 0

Ja F e M A v M Ju i Ju A o S e O c N o D e

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19 96

19 97

19 98

Figure 4 : Ozone total, moyenne à Tamanrasset

4-3-1 Impacts de la diminution de la couche d’ozone sur les écosystèmes terrestres

Les études expérimentales et les observations sur le terrain montrent que l’exposition à l’UVB peut

perturber la photosynthèse chez les plantes terrestres en réduisant leur taux de croissance et en

augmentant leur susceptibilité aux maladies. Chez les plantes, l'ADN subit des dégâts importants

sous l’effet du rayonnement UV. Les mêmes ponts de thymine se produisent sur les brins de la

chaîne chromosomique comme chez l’homme. Cependant, les plantes possèdent aussi des

molécules de réparation génétique, les photolyases : les haricots augmentent ainsi leur concentration

de ces enzymes en présence d'UVB. Mais dans leur cas, les UV affectent aussi la photosynthèse, la

croissance et la résistance aux parasites. Comme toutes les plantes ne sont pas touchées de la même

façon, l'équilibre entre les différentes espèces d'un écosystème peut se trouver rompu.

Des espèces végétales à feuilles larges ont ainsi tendance, sous l’exposition des UV, à développer

des branches et des feuilles de plus en plus nombreuses, mais de plus en plus petites. Sous le

couvert des arbres par exemple, les différentes espèces qui cohabitent n'ont pas les mêmes besoins

en lumière (certaines préfèrent l'ombre, d'autres des endroits plus ensoleillés). Il suffit d'un léger

déséquilibre pour que la « course à la lumière » favorise l'une d'entre elles, qui peut alors éliminer

ses concurrentes. Deux botanistes américains ont montré, en 1988, que dans les champs où

cohabitaient avoine sauvage et blé de culture, l’irradiation ultraviolette importante favorisait la

pousse du blé, qui remplaçait peu à peu l'avoine. Les UV agissent par l'intermédiaire de médiateurs

chimiques, les « hormones » végétales ou phytohormones, qui, à leur tour, déclenchent une cascade

de réactions enzymatiques conditionnant la croissance des plantes.

En ce qui concerne la photosynthèse, chaque espèce réagit à sa façon. Chez certains conifères par

exemple, la capacité de photosynthèse de leurs « vieilles » aiguilles (âgées de plus d'un an) se réduit

de près de 40 %, tandis que les jeunes aiguilles résistent mieux (la réduction n'est que de 18 %). En

outre, certains végétaux sont plus fragiles que d'autres : les plantes des pays tempérés, comme le

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blé, qui font appel à des mécanismes photosynthétiques dits en C3, sont plus sensibles aux UV que

les plantes d'origine tropicale dites en C4 comme le maïs..

Sous l'effet d'un rayonnement UVB intense, l'épiderme des feuilles des plantes s'épaissit et la

répartition des pigments change. Ainsi, le chou, augmente l'épaisseur de ses feuilles de 45 % et la

quantité de ses pigments « cutanés » de 21 % lorsqu'on le soumet à une irradiation UV de 6 kJ/m2.

L'avoine et l'orge accumulent quant à eux, dans les couches épidermiques de leurs grains, des

pigments photo-protecteurs (les isovitexines) qui absorbent les rayons UV. L'avoine se protège

d'ailleurs mieux que l'orge contre les UVB, parce que ses grains sont capables d'accumuler plus tôt

et en plus grande quantité les pigments en question. Chez les végétaux comme chez les

mammifères, il semblerait qu'une protection dès « l'enfance » soit particulièrement importante pour

lutter contre le rayonnement UV. Qu'il s'agisse d'arbres, de plantes sauvages ou de cultures, le

rayonnement UV affecte toute la production de biomasse.

4-3-2 Impacts de la diminution de la couche » d’ozone sur les écosystèmes marins

Les océans produisant à peu près autant de matière vivante que l'ensemble des écosystèmes

terrestres (104 milliards de tonnes dans les océans contre 100 milliards de tonnes sur la terre ferme),

quelles seront les conséquences d'une diminution de la couche d’ozone sur leur évolution future ?

Pour vivre, se déplacer ou s'orienter, les micro-organismes du plancton marin utilisent la lumière

visible : un besoin essentiel, vital, qui pourrait aussi bien entraîner leur perte. Les rayons lumineux

visibles sont en effet accompagnés dans leur trajectoire aquatique par les UVB qui pénètrent très

profondément dans les eaux claires (dans l'océan arctique, des mesures indiquent qu'ils

s'enfonceraient jusqu'à 65 mètres de profondeur). Là, ils peuvent atteindre aussi bien les

chromosomes, que les protéines de la photosynthèse ou les photorécepteurs des micro-organismes

du plancton. Ainsi les micro-crevettes sont-elles totalement désorientées par la destruction de leurs

photorécepteurs. Qu'elles plongent trop bas, et elles ne reçoivent plus assez d'énergie lumineuse

pour exercer leur métabolisme. Qu'elles remontent, et des UVB plus énergétiques les attendent,

inhibant davantage encore leurs récepteurs d'orientation.

Quant au plancton végétal, le phytoplancton est le maillon sur lequel repose toute la chaîne

alimentaire océanique, il sert de nourriture aux crevettes et aux larves aquatiques, qui sont à leur

tour la proie des petits poissons ou des crabes, eux-mêmes dévorés par les gros poissons. Il se

trouve que les concentrations de phytoplancton dans les eaux arctiques et antarctiques sont mille à

dix mille fois plus élevées que dans les mers tropicales. Or, on a déjà constaté une réduction de 25

% de la biomasse planctonique en Antarctique suite à la formation du trou d'ozone stratosphérique

dans cette région. C'est grâce à ce même phytoplancton que l'océan joue un autre rôle crucial,

régulateur de tout l'équilibre terrestre : il collabore avec ce qui reste de forêts sur les continents pour

absorber le gaz carbonique (CO2) en excès dans l'atmosphère, que les végétaux utilisent comme

source de carbone pour leurs synthèses. Une diminution globale de 10 % du phytoplancton marin

réduirait de 5 milliards de tonnes la consommation de CO2 provenant de l’atmosphère, amplifiant

ainsi l'effet de serre dont souffre déjà notre planète. Par ailleurs, les plantes aquatiques, comme

leurs homologues terrestres, sont incapables d'assimiler l'azote de l'air seules. Il leur faut, pour cela,

les enzymes nitrogénases indispensables. Elles ont besoin pour cela d'algues unicellulaires, des

cyanobactéries, capables de produire l'équivalent de 35 millions de tonnes d'azote chaque année,

mais extrêmement sensibles aux UVB. Si elles disparaissaient, la production de biomasse aquatique

chuterait de manière spectaculaire. La tendance à la baisse de la concentration d’ozone

stratosphérique va continuer pendant longtemps, compte tenu de la durée de vie des polluants

comme les CFC qui agissent sur la couche d’ozone.

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5- BIODIVERSITE ET OZONE TROPOSPHERIQUE

La troposphère contient près de 7% du budget total planétaire d’ozone. Il est difficile de faire la part

entre les sources naturelles et les sources anthropiques de l’ozone, pour la simple raison que l’ozone

n’est pas produit directement mais par des réactions se produisant dans l’atmosphérique. L’ozone

peut être généré par quatre voies différentes :

l’action des radiations ultraviolettes sur l’oxygène de l’air,

la photo-oxydation de l’oxyde de carbone CO, du méthane CH4 et des composés organiques

volatils COV en présence des oxydes d’azote NOx,

le passage de l’électricité à travers l’air ; il y a une production significative d’ozone au

voisinage des lignes électriques de haute tension HT,

le transfert de l’ozone stratosphérique vers les basses couches de l’atmosphère.

Il ne fait pas de doute que la concentration d’ozone, à la surface de la terre, a augmenté au cours des

20 dernières années et cette tendance va sûrement se poursuivre.

Des recherches doivent être entreprises afin de mieux cerner la chimie de l’ozone troposphérique

pour mieux comprendre les réactions chimiques qui se déroulent dans la base atmosphère et qui

donnent naissance à l’ozone. Ce sont là des préoccupations que la communauté tente de prendre en

charge et limitant l’augmentation de l’ozone néfaste aussi bien pour les espèces vivantes que pour

l’environnement.

Certaines programmes sont mis en œuvre au niveau mondial ; on peut citer :

le programme NCLAN ( Nation Crop Loss Assessment Network),

le programme CEE relatif à l’évaluation des effets de la pollution de l’air et d’autres stress

sur les cultures et lancé en 1988,

L’augmentation de l’ozone troposphérique laisse entrevoir deux autres risques :

- la diminution des radicaux (OH) considérés comme les véritables épurateurs de

l’atmosphère,

- l’accélération des pluies acides dans certaines régions du globe car les espèces

photochimiques sont très actives pour transformer les oxydes de soufre et d’azote en

acides sulfurique et nitrique.

5-1 Mesure de l’ozone troposphérique en Algérie

5-1-1 Mesure de l’ozone troposphérique à Tamanrasset

La région de Tamanrasset constitue une zone à l’abri de la pollution atmosphérique. La région est

éloignée de la pollution industrielle et automobile. Les valeurs de l’ozone de surface mesurées à

Tamanrasset constituent ce qu’on appelle une pollution de fond qui est une caractéristique de

l’atmosphère globale. La concentration de l’ozone peut varier du simple au double au cours d’un

mois donné mais la valeur moyenne se situe autour de 40 ppbv (parties par milliard en volume). La

concentration de l’ozone en surface atteint un maximum en été (Juillet – Août) à cause de l’intensité

du rayonnement qui est en grande partie à l’origine de sa production en présence d’oxydes d’azote,

des hydrocarbures et de l’oxygène de l’air. Cette concentration est minimale en automne

(Septembre-Octobre). La figure 4 donne les valeurs (ppbv) moyennes, minimales et maximales de

l’ozone de surface. Il faut noter le parallélisme entre les courbes représentant ces valeurs. Il apparaît

que les normes de L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’ozone de surface de 55 ppbv

sont souvent dépassées à Tamanrasset.

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Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec

MOIS

UNITES

PP

B

Valeurs moyennes

valeurs maximales

valeurs minimales

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Figure 5 : Ozone de surface (période 1997-1998) à Tamanrasset

5-1-2 Mesure de l’ozone troposphérique à Alger

Des mesures effectuées à Alger - Madania (Boughedaoui et al), ont montré que la concentration

d’ozone de surface se situe entre 40 et 70 ppbv entre 12 et 18 heures soit pratiquement le double de

celui de Tamanrasset. Dans les grandes villes algériennes, on atteint souvent 70 ppbv. La

concentration de l’ozone troposphérique à l’intérieur des villes, en dehors de son caractère polluant

et dangereux au niveau pulmonaire, représente vis à vis du rayonnement ultraviolet un aspect

bénéfice vu que l’ozone est un fort absorbant des radiations UV. Il apparaît que les normes de

L’OMS sont souvent dépassées dans les grandes villes comme Alger.

Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement a mis en place, au cours de

l’année 2002, un réseau de mesure de la pollution dont la mesure d’ozone troposphérique. Il diffuse

un bulletin périodique.

5-2 Impacts de la diminution de l’ozone troposphérique sur les écosystèmes terrestres

L’ozone troposphérique est un gaz fortement réactif qui peut oxyder directement les molécules et

donner naissance à des radicaux libres à forte énergie qui peuvent endommager les membranes

cellulaires. L’ozone troposphérique peut donc avoir un effet dangereux sur le métabolisme des

plantes. La réponse des plantes, à l’action de l’ozone, commence par la diffusion dans les feuilles à

travers les stomates. La quantité d’ozone absorbée dépend de la résistance de la feuille et de la

densité des stomates. Elle dépend également des facteurs qui interviennent dans le transfert de

l’ozone de la phase gazeuse à la phase liquide à l’intérieur des cellules. En général, l’ozone réduit

l’activité photosynthétique des végétaux dés que sa concentration atteint des valeurs comprises

entre 45 et 100 ppbv. Lorsqu’on expose une plante à des concentrations croissantes d’ozone (Gérard

M.1994), on observe une augmentation de l’activité respiratoire des parties aériennes et une

diminution d’activité au niveau racinaire d’où un déséquilibre en faveur du feuillage. Les effets

opposés de l’ozone troposphérique sur la photosynthèse et la respiration foliaire conduisent à un

autre déséquilibre qui se traduit par une baisse de saccharose ( et autres assimilas) disponibles pour

la plante.

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 21

Les plantes sont d’autant plus sensibles à l’ozone que l’activité photosynthétique est élevée. Dans la

phase liquide, l’ozone se transforme et donne naissance à une variété de radicaux libres qui

réagissent avec les composants cellulaires. L’ozone amoindrit la résistance des plantes aux virus et

les déforme. La sensibilité des plantes est modifiée par :

les facteurs influençant l’ouverture des stomates comme la lumière, l’humidité de l’air et

celle du sol,

les facteurs génétiques propres aux plantes,

les facteurs de développement comme les fertilisants du sol, les engrais et les produits

phytosanitaires comme les herbicides et les fongicides.

Quand la plante est incapable de se défendre ou de compenser les perturbations d’oxydation, il

s’ensuit des dommages sur la partie aérienne de la plante provoquant une décoloration. De petites

taches nécrotiques apparaissent sur la partie supérieure de la feuille. Pour les plantes sensibles, ces

symptômes se manifestent quelques heures après une exposition à des concentrations voisines de 40

ppbv. La réponse des plantes varie d’une espèce à une autre. Certaines espèces de tabac ne peuvent

pas être cultivées à cause de leur hypersensibilité à l’ozone. L’ozone troposphérique accélère les

phénomènes de sénescence et réduit la durée du cycle végétatif. Des études réalisées aux USA ont

montré qu’il se produisait une diminution des rendements des cultures lorsque la moyenne

saisonnière de l’ozone était comprise entre 56 et 72 g /m3. (28 et 36 ppbv). L’action de l’ozone sur

les forêts se traduit par leur fragilisation et parfois la mort des arbres. Au début des années 80, on

attribuait le dépérissement de certaines forêts de l’Europe de l’ouest à l’action des pluies acides

dues à la formation de l’acide sulfurique et de l’acide nitrique dans l’air à partir des émissions de

dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote d’origine industrielle. Cette hypothèse est actuellement

abandonnée en faveur de la pollution photo-oxydante et en particulier celle due à l’ozone

troposphérique.

Des expériences ont montré que des concentrations croissantes d’ozone provoquent des atteintes

visibles sur des espèces forestières sensibles (pins), associées à une réduction significative de

l’activité photosynthétique. Cependant, l’influence de l’ozone paraît moins nette pour l’épicéa et le

sapin. L’action de l’ozone peut se conjuguer à celle de l’oxyde de carbone et celle du dioxyde

d’azote pour provoquer des dommages significatifs.

La Directive 92/72 de la CEE du 21 septembre 1992 fixe les seuils pour la protection de la

végétation comme suit :

- 200 micro-grammes par m3 soit 100 ppbv pour la valeur moyenne sur 1 heure,

- 65 micro-grammes par m3 soit 33 ppbv pour la valeur moyenne sur 24 heures.

Des expériences réalisées au laboratoire ont montré qu’un doublement de la teneur de l’ozone

troposphérique réduirait de 30% le rendement de l’ensemble des cultures. Le tableau 1 donne le

degré de sensibilité de certaines espèces végétales à l’ozone.

Les études de laboratoire ( Gilmour et al, 1991) effectuées sur les animaux ont montré les effets

biologiques de l’ozone troposphérique comme : l’augmentation de la perméabilité de l’épithélium

alvéolaire, la destruction des défenses pulmonaires contre les infections virales et microbiennes, la

diminution de la fonction respiratoire.

Dans les prochaines décennies, l’augmentation de la concentration de l’ozone dans la troposphère

devrait accompagner celle du gaz carbonique CO2. Des travaux menés uniquement sur une espèce

très sensible à l’ozone (le radis) concluent à une interaction entre les deux gaz : les fortes teneurs

en CO2 autour de 700 ppmv, contrecarrent les effets toxiques de l’ozone, tandis qu’à l’inverse,

l’ozone réduit l’action bénéfique que pourrait avoir une fourniture plus importante en gaz

carbonique. Les écosystèmes aquatiques ne sont pas directement exposés à l’ozone troposphérique

et de ce fait sont mieux protégés.

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Tableau 1 : sensibilité de certaines espèces végétales à l’ozone troposphérique.

Catégorie Type Variété

ESPECES SENSIBLES

Avoine

Blé

Haricot

Oignon

Pomme de terre

Tabac

Tomate

Avéna sativa

Triticum aestivum

PhaseolusAllium cepa

Solanum tuberosum

Nicotiana tabacumLycopersicon esculentum

ESPECES MOYENNEMENT SENSIBLES

Carotte

Chou

Pin

Pois

Daucus carota

Brassica oleracea

Pinus strobusPisum sativum

ESPECES PEU SENSIBLES

Abricotier

Betterave

Chêne rouge

Laitue

Pêcher

Poirier

Prunus armeniaca

Beta vulgaris

Quercus rubra Lactuca sativa

Prunus persica

Pyrus communis

Les mesures d’ozone effectuées, en Algérie, donnent des valeurs voisines des limites supérieures

des normes internationales. Le problème de l’ozone troposphérique va devenir de plus en plus

préoccupant en Algérie car la tendance à la hausse de sa concentration est liée au développement du

trafic routier, sans cesse croissant, qui est à l’origine des émissions de gaz précurseurs d’ozone.

6- BIODIVERSITE ET AUGMENTATION DU GAZ CARBONIQUE

Le gaz carbonique (CO2) est le principal gaz à effet de serre impliqué dans le phénomène des

changements climatiques. Il représente près de 60% de la concentration totale des gaz à effet de

serre. D’or et déjà, on constate l’impact durable des émissions de CO2 dans l’atmosphère et son

accumulation dans le temps induira sans doute des modifications, au niveau principalement des

écosystèmes. Compte tenu de la circulation générale atmosphérique et du phénomène naturel de

diffusion., l’augmentation de la concentration du CO2 se fait de façon uniforme au niveau du globe

terrestre tout entier et touche donc de la même façon chaque lieu géographique.

6-1 Augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère

Les mesures systématiques du CO2 atmosphérique ont commencé en 1958. On dispose donc

aujourd'hui d'un recul suffisant pour donner une estimation fiable de l'accroissement de la

concentration atmosphérique du CO2. Ainsi, entre 1958 et 1990, sa concentration moyenne est

passée de 315 ppmv (parties par million en volume) à 354 ppvm, une teneur qui représente une

augmentation évaluée à 25 % par rapport à la période pré-industrielle. Au rythme actuel, la teneur

en gaz carbonique dans l'atmosphère pourrait doubler vers le milieu du siècle prochain.

Le cycle de carbone naturel implique les principaux réservoirs que sont l’atmosphère, l’océan, la

biomasse marine et la biomasse continentale. Dans ce cycle, extrêmement complexe et encore mal

connu, l'océan est un irremplaçable régulateur. On estime qu'il renouvelle tous les huit ans la totalité

du CO2 dans l'atmosphère et qu'il joue un rôle régulateur de sa concentration.

6-2 Impacts de l’augmentation de la concentration du CO2 sur les écosystèmes terrestres

Une plus grande concentration de CO2 peut influencer la croissance des plantes dans le cas de

certaines espèces et ce par des voies spécifiques. Certaines espèces vont répondre de façon sensible

et d’autres non (Bazzaz, 1996). Un des facteurs limitant de l’utilisation du CO2 additionnel est la

disponibilité de l’eau. La réponse différente des espèces altérera les facteurs de compétition entre

elles et par voie de conséquence l’abondance relative de chacune.

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Dukes & Mooney (1999) affirment que l’augmentation de la déposition d’azote et l’augmentation

de la concentration de CO2 vont favoriser certaines espèces qui partagent certains traits

physiologiques communs aux espèces invasives et leurs permettront de tirer profit des changements

climatiques.

Les principaux processus d’échange de CO2 entre la végétation, le sol et l’atmosphère sont:

- les réactions de photosynthèse qui se déroulent au niveau des écosystèmes et qui fixent une

quantité de carbone puisée du CO2 atmosphérique,

- la respiration autotrophe des écosystèmes qui dégagent du CO2 vers l’atmosphère,

- la respiration hétérotrophe des micro-organismes qui transforment les matières organiques

du sol et dégagent du CO2 vers l’atmosphère.

L’augmentation de la concentration du CO2 a sans doute un effet sur l’absorption du CO2 par

photosynthèse et le dégagement de CO2 par respiration. Deux types de réactions sont provoquées à

la fois par les changements climatiques et l’augmentation de la concentration du CO2 :

- une réaction métabolique majeure et positive liée au réchauffement climatique. L’élévation

de la température va entraîner une augmentation des taux respiratoires des plantes et des

micro-organismes et un dégagement plus grand de CO2 vers l’atmosphère,

- une réaction métabolique négative associée à l’augmentation de la concentration du CO2 et

à l’élévation de température; l’augmentation de la concentration du CO2 va stimuler le

processus de photosynthèse et une croissance du stock de carbone au sein des écosystèmes.

C’est le bilan entre ces deux types de réactions qui permet d’affirmer si les effets des changements

climatiques et de l’accroissement du CO2 atmosphérique ont un effet de fertilisation ou non sur les

écosystèmes. Cependant, la disponibilité de l’eau. devra jouer un grand rôle vis à vis de cet effet. Il

faut rappeler que la majorité des recherches qui ont été réalisées dans le monde sur l’impact de la

concentration du CO2 sur les plantes ont été faites au laboratoire ou dans des serres. Il est difficile

de transposer ces résultats directement aux conditions réelles et beaucoup plus complexes du

terrain. Un certain nombre de résultats sur les impacts du CO2 peuvent être énumérés :

- les espèces ayant une forte conductance pour la diffusion du CO2 auront une croissance plus

grande que les espèces à faible conductance; la plupart des espèces cultivées ont une

conductance élevée,

- l’augmentation de la concentration du CO2 provoque une fermeture partielle des stomates

des feuilles et réduit l’évapotranspiration chez de nombreuses espèces ; ce qui présente une

amélioration de l’efficacité d’utilisation de l’eau,

- les plantes de type C3 fixeront plus du CO2 que les plantes de type C4 qui sont moins

sensibles.

Les études les plus récentes en physiologie végétale montrent qu'un accroissement de CO2 dans

l'atmosphère influence de manière positive la croissance des plantes dans les régions tempérées

humides ( Drake, 1992) et de façon faible, voire négligeable dans les régions sèches (Oechel et al.,

1994). On peut conclure que dans notre région, en dehors des zones qui reçoivent une irrigation

appropriée, l’effet de fertilisation lié à l’augmentation de la concentration du CO2 serait négligeable

à cause du déficit quasi permanent de l’eau.

Le développement des insectes peut être influencé par l’augmentation de la concentration du CO2.

Certaines expériences suggèrent que les populations d’insectes vont diminuer à cause de la baisse

nutritionnelle de la qualité des feuilles. En effet, des plantes cultivées sous une forte concentration

de CO2 présentent une diminution d’azote dans leurs tissus jusqu’à 30%. Cette diminution est due

aux dommages causés à 80% par les insectes (Trumble, 199). D’autres expériences montrent que les

insectes vont consommer plus de feuilles pour compenser la baisse de la qualité nutritionnelle et

finalement inhiber l’effet de fertilisation sur la croissance des plantes (Bazzaz & Fajer, 1992). Du

fait du réchauffement thermique, les épidémies d’insectes et des vecteurs pathogènes vont

augmenter de fréquence. Elles peuvent être moins sévères pour certaines espèces et graves pour

d’autres.

On ne peut évaluer l’impact de l’augmentation du CO2 sur les écosystèmes terrestres

indépendamment des interactions entre le CO2 et d’autres polluants atmosphériques. En effet,

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certains polluants comme l’ozone troposphérique peuvent avoir des effets souvent contraires à

celui du CO2. Il en est de même de l’impact de l’augmentation du rayonnement UV due à la

diminution de l’ozone stratosphérique.

Les effets de l’augmentation de la concentration de CO2 sur la productivité des plantes et le

stockage de carbone sont aussi importants que les changements climatiques. Globalement, il y aura

diminution de la productivité des plantes dans les régions arides (Bolortsetseg et Tuvaansuren,

1997). Des travaux expérimentaux montrent que la qualité des grains et du forage diminuent avec

l’augmentation de la concentration du CO2 combinée à une élévation de la température.

Les plantes suffisamment alimentées en substances nutritives réagissent plus fortement aux

concentrations élevées de CO2 comparativement à celles qui présentent une carence nutritionnelle.

Néanmoins l’augmentation de la concentration du CO2 améliore la productivité de ces dernières.

L’augmentation de la production de biomasse, sous des niveaux de concentrations de CO2 de plus

en plus élevés, ne peut pas se maintenir sans un apport supplémentaire de matières nutritives

assimilables (Schimel, 1998).

Les plantes, qui sont cultivées sous forte concentration de CO2, augmentent l’allocation de photo-

synthates aux racines. Ce qui augmente la séquestration indirecte du carbone par les couches

inférieures du sol ( Murray, 1997).

Le tableau 2 résume les effets directs et indirects du CO2 sur les plantes et les écosystèmes.

Tableau 2 : effets directs et indirects de l’augmentation de la concentration de CO2

Effets directs Effets indirectsChangement dans la croissance des plantes Changement dans l’abondance des espèces

Changement dans l’utilisation de l’eau Changement dans la répartition des écosystèmes

Changement dans la nutrition Changement des cycles géo-biochimiques

Changement de la compétitivité entre espèces

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

6-3 Impacts de l’augmentation de la concentration du CO2 sur les écosystèmes marins

La production marine primaire se fait à travers le phytoplancton qui convertit le carbone du CO2 en

molécules organiques. Cette conversion nécessite de la lumière, du gaz carbonique CO2 et des

matières nutritives dissoutes dans l’eau. Le taux de production primaire n’est pas contrôlé

uniquement par le CO2 qui se trouve toujours en quantité supérieure par rapport aux besoins

nécessaires à la production primaire mais aussi par la disponibilité de matières nutritives dans la

couche océanique de surface éclairée par le soleil. Ces matières nutritives viennent soit des

substances recyclées dans la couche de surface ou par apport de substances en provenance du

continent, de l’atmosphère ou par remontée des eaux de l’océan profond, riches en minéraux.

Le cycle naturel du carbone dans l’océan et en particulier la pression partielle de CO2 des eaux de

surface sont fortement influencés par les processus biologiques qui se déroulent dans l’océan. La

biomasse marine agit comme une pompe biologique qui véhicule le carbone organique de la surface

de l’océan vers les couches profondes sous forme de particules organiques ou comme matière

organique dissoute et transportée par les courants marins. Ce carbone est reminalisé par les

bactéries au fond de l’océan à l’exception d’une faible quantité qui est enfouie dans les sédiments.

Ainsi la pompe biologique réduit la quantité du CO2 présent à la surface de l’océan ( et par

conséquent dans l’atmosphère) et augmente le contenu de carbone dans l’océan profond. Cette

pompe biologique a pour effet de réduire, de façon substantielle, le CO2 contenu dans les eaux de

surface. Sans la pompe biologique, le niveau de CO2 dans l’atmosphère aurait été beaucoup plus

élevé.

En relation avec l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’océan, certaines algues et

organismes dont, le squelette est constitué par le carbonate de calcium CaCO3, peuvent se

développer par une absorption plus importante du carbone du CO2 en le transformant en CaCO3 et

en structures squelettiques. Les carbonates précipitent ensuite et se dissolvent dans les couches

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profondes de l’océan. Dans certaines régions du monde, il apparaît que la production du

phytoplancton et du zooplancton (Brodeur and Ware, 1992) a augmenté ces dernières décades.

7- BIODIVERSITE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Les changements climatiques et une déposition plus grande de matières nutritives en provenance

de l’atmosphère vont affecter directement les sols, la production végétale, la structure et la

composition des espèces. Les modifications spatiale et temporelle des profils de la température et

des pluies vont influencer les écosystèmes naturels et imposer de nouvelles contraintes régionales

sur l’agriculture et les forêts. L’occurrence de plus en plus grands des phénomènes extrêmes

comme les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur risquent d’avoir des effets

destructeurs sur les écosystèmes terrestres. L’élévation du niveau de la mer comme une

conséquence directe des changements climatiques aura de profonds effets sur les écosystèmes

côtiers. Les changements climatiques, laissent présager des modifications de grande ampleur

affectant les écosystèmes, les communautés biologiques, les populations tant dans leur

composition que dans leur fonctionnement. Les facteurs physiques (température, eau, lumière,

etc.) exercent un rôle primordial sur la distribution des flores et des faunes. Ils modifient aussi les

régimes de sélection, donc la réponse adaptative des organismes. Si les perspectives de

changements climatiques globaux suscitent un regain d'intérêt sur les mécanismes d'action des

facteurs abiotiques, ils montrent en même temps l'insuffisance de nos connaissances. L’analyse du

rôle fonctionnel des espèces dans l’écosystème ainsi que le suivi de groupes fonctionnels bien

identifiés devraient permettre de prédire l’effet des changements globaux sur un large spectre de

systèmes écologiques.

Les changements majeurs au sein des écosystèmes entraînent des contre-réactions importantes sur le

système climatique à cause des modifications de la rugosité et de la réflectivité de la surface

terrestre. Même si les changements climatiques sont de nature globale, ils affectent le temps local et

le climat par des voies qui sont fortement dépendantes du lieu géographique considéré. Ce qui fait

que les impacts des changements climatiques seront différents selon les régions du monde. Ce qui

complique l’examen des impacts et interdit toute généralisation automatique des résultats et leur

extrapolation d’une région à une autre. Il faudra même prendre des précautions lorsqu’on comparera

des zones géographiques présentant actuellement des similitudes climatiques.

La vulnérabilité particulière des écosystèmes des zones arides et semi-arides aux changements

climatiques a été soulignée par le GIEC : « de nombreux écosystèmes terrestres possèdent des capacités intrinsèques de supporter les effets de la variabilité climatique. Ceci n’est pas le cas des écosystèmes des zones arides et semi-arides où de faibles changements du climat peuvent intensifier la grande variabilité naturelle qui existe déjà et conduire à une dégradation permanente du potentiel productif de ces zones » (Bullock and Le Houérou, 1996).

7-1 Impacts globaux sur la biodiversité

Les changements climatiques représentent une contrainte majeure pour la biodiversité. En effet, on

estime le réchauffement de la température moyenne globale à la surface de la terre entre 1,5 et 6°C

au cours de la période 2000-2100. Ce qui constitue un changement rapide jamais enregistré au cours

des 10.000 ans passés. Certaines régions connaîtront un réchauffement plus grand que d’autres. Au

cours des prochaines décades, on s’attend à un fort déclin de la biodiversité du fait que les

changements climatiques vont évoluer à une vitesse plus rapide que la vitesse naturelle d’évolution

qui caractérise la plupart des espèces vivantes. Ainsi, de nombreux écosystèmes n’auront pas le

temps de s’adapter et disparaîtront. Selon les estimations du GIEC, pour chaque degré de

réchauffement, correspondra un déplacement latitudinal vers le Nord d’environ 100 km des limites

bioclimatiques actuelles ou un déplacement altitudinal de 100 m. Les modèles climatiques globaux

(GCM) prévoient une altération des extrêmes de température. Ce qui va entraîner aussi un

raccourcissement de la saison froide entraînant des effets sur le cycle végétal. L’augmentation du

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nombre des jours chauds peut provoquer un stress de chaleur important qui peut endommager les

plantes à travers le phénomène de dessiccation. Le réchauffement climatique contribue à l’extension

géographique de la zone d’influence des parasites et maladies des plantes et donc l’expansion de

leurs effets néfastes. En d’autres termes, le phénomène de tropicalisation se fera de plus en plus

sentir. Les modèles climatiques globaux (GCM) prévoient une altération du régime des pluies et

une augmentation de l’occurrence de sécheresses et d’épisodes pluvieux violents qui peuvent

engendrer des inondations. Les sécheresses fragilisent le sol et les inondations détruisent le couvert

végétal et érodent les sols. Plus les séquences pluvieuses et sèches seront espacées et plus l’érosion

du sol sera intense. Les modèles intégrés sur l’évolution de la biodiversité montrent que :

- que les modifications de la biodiversité présentent des différences à l’échelle régionale et

sectorielle,

- que les modifications les plus significatives interviendront dans les prochaines décades,

- une adaptation appropriée et immédiate ne peut que limiter les impacts des changements

climatiques sur la biodiversité sans les contrer entièrement.

Les écosystèmes les plus vulnérables sont :

les espèces vivantes dans des conditions limites de survie,

les espèces ayant une localisation géographique déterminée (espèces de montagne),

les espèces génétiquement appauvries,

les espèces ayant des niches spécifiques,

les espèces à faible reproduction,

les espèces à faible dispersion.

Le tableau 3 résume les effets directs et indirects des changements climatiques sur les écosystèmes.

Tableau 3 : effets directs et indirects des changements climatiques

Effets directs Effets indirectsChangement de la croissance espèces Changement dans l’abondance des espèces

Changement de la décomposition organique Changement de la structure des écosystèmes

Changement de la distribution des écosystèmes Changement des cycles géo-biochimiques

Changement des régimes de perturbation

Changement de compétitivité entre espèces

Changement des fonctions des écosystèmes

______________________________________________________________________________________________

7-1-1 Ecosystèmes forestiers

L’impact des changements climatiques sur les forêts va être important du fait de la diminution des

précipitations et de l’augmentation de la température. La composition et la distribution des

écosystèmes naturels changeront en fonction de la réaction de chaque type d’espèces aux nouvelles

conditions climatiques. Dans le même temps, les habitats seront dégradés et fragmentés sous l’effet

combiné des changements climatiques, de la déforestation et des autres pressions

environnementales. Les espèces qui ne pourront pas s’adapter, de façon suffisamment rapide,

disparaîtront. Ce qui provoquera une perte irréversible de la biodiversité.

Les forets s’adaptent lentement aux changements climatiques : les expérimentations et les modèles

de simulation montrent qu’une augmentation d’un degré seulement de la température moyenne

globale affectera de façon importante la composition et le fonctionnement des forets. Du fait que

l’ensemble des scénarios des changements climatiques donnent tous une élévation de température

supérieure à 1°C pour le prochain siècle, on conclue à un impact majeur des changements

climatiques qui affectera près d’un tiers des forets existantes au niveau mondial. Certains types de

forets disparaîtront, alors qu’une nouvelle combinaison d’écosystèmes et d’espèces s’établiront.

D’autres contraintes induites par les changements climatiques fragiliseront les forets à savoir plus

de parasites, de vecteurs pathogènes qui seront plus actifs du fait d’un environnement plus chaud

(prolifération et mobilité).

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Les incendies qui seront de plus en plus fréquents, du fait de l’augmentation de température et de la

baisse des précipitations. En ce qui concerne notre région, il semble que ce n’est pas la fréquence et

l’extension des incendies qui sont déterminants mais beaucoup plus leur intensité. Celle-ci est liée à

la charge combustible au cours de la saison sèche qui est fonction de la quantité de pluie qui tombe

au cours de la saison humide. La charge combustible n’est pas une fonction linéaire de la couverture

forestière, comme on a tendance à croire.

Il faut rappeler que les forêts jouent un rôle important dans l’équilibre du climat planétaire. Elles

constituent des réservoirs majeurs de stockage de carbone soit les 80% de tout le carbone stocké au

niveau de l’ensemble de la couverture végétale terrestre et 40% du carbone stocké par les sols.

Ainsi, du fait du risque de dégradation des forets, de grosses quantités de carbone peuvent être

émises vers l’atmosphère durant les transitions correspondant au passage d’un type de forets vers un

autre. Une forêt qui meure libère plus vite le carbone que le temps qu’elle a mis pour le stocker

grâce à une absorption longue et continue, tout au long de son existence. Le carbone libéré risque à

son tour d’accélérer les changements climatiques compte tenu de son rôle dans le réchauffement du

climat. Il faut ajouter encore que les forets affectent directement le climat à différentes échelles,

locale, régionale et continentale à travers leur influence sur la température du sol,

l’évapotranspiration, la rugosité du sol, l’albédo, la formation des nuages et les précipitations. Les

zones forestières et les espèces arborescentes vont subir un déplacement significatif en direction du

Nord, comme une conséquence du réchauffement climatique et de la baisse de la pluviométrie.

7-1-2 Ecosystèmes des zones arides et semi-arides

A la lumière des travaux du GIEC, les changements climatiques toucheront principalement les

régions vulnérables comme les zones arides et semi-arides. Ces zones sont déjà l’objet d’une forte

aridité et d’une grande variabilité climatique intra-annuelle et inter-annuelle. Les écosystèmes y

sont fragiles et les ressources en eau à la limite des besoins. Ces zones seront de plus en plus

chaudes et soumises à une occurrence plus élevée de phénomènes extrêmes comme les sécheresses

et les vagues de chaleur. Ce qui entraînera des contraintes additionnelles sur les écosystèmes qui,

actuellement, se trouvent déjà à la limite de la tolérance thermique. Il faut ajouter comme on le

verra plus loin que le réchauffement du climat sera accompagné, dans le cas des zones arides et

semi-arides ( cas de l’Algérie) d’une diminution probable des ressources en eau. Ce qui accentuera

les pressions actuelles sur l’ensemble des écosystèmes. Certaines espèces végétales risquent de se

retrouver à quelques centaines de kilomètres derrière les nouvelles limites bioclimatiques et subir

une mort certaine. Les phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques comme les vagues

de chaleur réduisent le rendement moyen des grains.

7-1-3 Ecosystèmes des zones de parcours

Lavée et al. (1998) affirment, sur la base d’études expérimentales et de terrain, que si les

changements climatiques dans la région méditerranéenne sont rapides avec une diminution de la

moyenne annuelle, de l’intensité et de la fréquence des précipitations, combinée avec une élévation

de la température, alors la productivité des parcours va baisser. Ce qui entraînera une réduction de

la matière organique et de la perméabilité des sols et une diminution des taux d’infiltration de l’eau

dans le sol. Il s’en suivra une dégradation importante des sols qui accéléra le phénomène de

désertification.

L’irrigation dans les zones arides et semi-arides est à l’origine de la salinisation des terres.

L’augmentation de température liée aux changements climatiques va exacerber cet effet. Les

changements qui affectent la couverture des sols du fait des changements à court terme du temps et

des changements climatiques à terme affecteront l’érosion et la dynamique organique des sols et

spécialement dans les zones semi-arides (Grégory et al., 1999).

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Il existe un seuil climatique étroit qui sépare la zone Nord du pays des régions semi-arides et arides

du pays. Ce qui fait que les changements climatiques peuvent modifier profondément la frontière

entre ces entités et accentuer la vulnérabilité du pays tout entier.

Il faut rappeler que les écosystèmes des parcours sont caractérisés par une couverture basse à cause

de la température élevée et de manque d’eau. Les modifications de température et des précipitations

vont augmenter la vulnérabilité actuelle des écosystèmes et reconfigurer les limites actuelles entre

les pâturages, les forets, les maquis et les autres écosystèmes. Les changements de

l’évapotranspiration affecteront profondément la productivité et la répartition des espèces.

La diminution de l’approvisionnement du sol induite par une pluviométrie plus faible, conjuguée à

une température plus élevée va favoriser les espèces dont le stress à l’eau est le plus grand. Ce qui

va altérer la composition des espèces (Polley et al., 1997).

Les zones de parcours comme la steppe connaîtront une forte perturbation des saisons de

croissance. Ce qui influencera fortement la production. Ces zones supportent la majeure partie du

bétail et nourrissent la faune sauvage. Leur déclin entraînera celle du bétail et de la faune sauvage,

un déséquilibre de la biodiversité et une désertification certaine.

7-1-4 Ecosystèmes de montagne

Sous l’effet de l’augmentation de température, les écosystèmes de montagne seront forcés de migrer

vers les altitudes plus élevées. Une grande partie des espèces qui peuplent déjà les sommets des

montagnes sera appelée à disparaître faute de pouvoir s’y adapter.

7-1-5 Ecosystèmes des zones côtières

Une des principales conséquences des changements climatiques est l’élévation du niveau de la mer

causé principalement par l’expansion thermique des eaux. Les zones côtières sont des zones

dynamiques. Les processus physiques, biotiques (récifs et coraux) et autres caractéristiques locales

interagiront avec l’élévation du niveau de la mer. Les nappes d’eau douce des aquifères côtiers sont

de plus en plus vulnérables à cause de leur surexploitation actuelle et subissent l’intrusion des eaux

salées marines qui risque de s’accentuer avec l’élévation du niveau de la mer. Ces nappes risquent

de subir une salinisation irréversible qui les rendra inutilisables aux fins d’irrigation des terres

agricoles ou pour la consommation en eau potable. L’avance du trait de côte à cause du prélèvement

massif des sédiments (sable) et de la destruction des cordons dunaires côtiers risque d’être

accentuée par l’élévation du niveau de la mer. Ce qui constitue une menace pour les écosystèmes

côtiers.

7-1-6 Ecosystèmes des zones humides et des chotts

Au niveau du GIEC, une faible attention a été donnée aux zones humides dans le monde (Sahagin et

Melack, 1998). Les zones humides comme celles de l’Algérie ont des cycles humides et secs

irréguliers. Les espèces vivant au niveau des zones humides forment une communauté adaptée à des

degrés divers aux risques d’inondation. Les zones humides présentent une grande variété dans la

composition des espèces.

Les pressions des changements climatiques sur l’habitat, la biodiversité et la séquestration du

carbone au niveau des zones humides seront des pressions indirectes et interviendront

essentiellement à travers les modifications du réseau hydrographique naturel. La baisse du niveau

d’eau des zones humides est liée à la modification du régime hydrologique provoquée par le

détournement des eaux qui alimentent ces zones, la réduction des précipitations et l’intensification

de l’évaporation en surface à cause de l’élévation de la température. L’approvisionnement en eau

des zones humides est aussi tributaire de celui des barrages en amont et de l’alimentation des

nappes souterraines qui communiquent avec elles ; les zones humides côtières, qui sont inondées de

manière saisonnière, risquent de subir un déplacement du fait de l’élévation du niveau de la mer.

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L’augmentation de la température et l’assèchement partiel ou total des zones humides ont un impact

direct sur les écosystèmes non pas seulement au niveau des zones humides elles-mêmes mais aussi

des zones limitrophes. Des épisodes de phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques

comme des inondations intenses ou des sécheresses prolongées peuvent provoquer des pertes

considérables et irréversibles de la biodiversité.

L’augmentation de la température, au niveau des lacs d’eau douce, peut modifier la biodiversité des

espèces en favorisant certaines par rapport aux autres et l’augmentation du risque d’anoxie au fond

des lacs.

7-1-7 Faune

Les estimations actuelles indiquent, que dans le monde, 25% de la population animale et 12% de la

population d’oiseaux sont menacés d’extinction.

De par sa mobilité et le fait qu’elle soit physiologiquement soumise aux stress thermique et

hydrique, la faune est un indicateur privilégié et fiable des changements climatiques (Parmesan et

al., 2000). Les changements significatifs enregistrés ces dernières décades, en matière de

redistribution géographique de certains animaux s’expliquent de manière consistante par les

changements récents du climat. On observe déjà :

- des mouvements vers le Nord et vers les altitudes élevées,

- un changement dans l’abondance de certaines espèces,

- un changement des dimensions corporelles de certaines espèces,

- une modification dans les divers stades de la vie animale comme la précocité des

naissances,

Des modifications de la densité des espèces et à l’intérieur de chaque groupe taxonomique ont été

constatées. La faune peut donc fournir des indications importantes et précoces sur la façon dont

les écosystèmes peuvent réagir aux changements climatiques. Les observations et les études de

terrain montrent, que dans de nombreux cas, la faune réagit aux changements climatiques bien

avant les changements significatifs de la flore.

En fonction des changements climatiques, certains oiseaux migrateurs ont une certaine capacité de

modifier les lieux de transit et de destination. Cependant, dans un monde de plus en plus colonisé

et surexploité, la probabilité de trouver de nouveaux sites est de plus en plus limitée. Il faut

rappeler que le système des aires protégées sous la convention RAMSAR est basé sur la

distribution actuelle du climat. A l’avenir, il faudra tenir compte de l’impact des changements

climatiques.

Des invasions d’acridiens se produisent de façon irrégulière et touchent le Sahel et le Maghreb.

Ces invasions sont directement liées aux conditions climatiques et particulièrement la température

de l’air et l’humidité des sols pour le développement des larves et pour leur déplacement. Les

changements climatiques peuvent jouer un rôle dans l’occurrence positive ou négative de ces

invasions.

Les changements climatiques et en particulier l’élévation de température peut stimuler le

développement et la mobilité des insectes et des vecteurs pathogènes et particulièrement ceux dont

la distribution spatiale et temporelle est fortement tributaire des facteurs du climat. Ce qui peut

augmenter considérablement les dommages causés aux écosystèmes.

Les changements climatiques, à travers l’occurrence de plus en plus grande des phénomènes

extrêmes (inondations, sécheresses, vagues de chaleur), sont des facteurs parmi tant d’autres de

l’augmentation de la vulnérabilité de la faune. Ce qui peut entraîner une disparition ou raréfaction

de certaines espèces.

7.1.8 Besoins en matière d’information et d’évaluation sur les liens entre la biodiversité et les changements climatiques

Ces besoins incluent :

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- une meilleure compréhension des liens entre la biodiversité, la fonction et la structure des

écosystèmes et la dispersion et/ou la migration à travers les sols fragmentés,

- une meilleure compréhension de la réponse de la biodiversité aux changements du climat et

autres pressions,

- un développement de scénarios climatiques transitoires avec une résolution appropriée et de

modèles d’écosystèmes et spécialement pour quantifier les impacts des changements

climatiques sur la biodiversité à toutes les échelles en tenant compte des multiples

réactions,

- une meilleure compréhension des impacts locaux et régionaux des options d’atténuation et

d’adaptation aux changements climatiques sur la biodiversité,

- un développement des méthodologies d’évaluation, critères et indicateurs pour quantifier

les impacts des activités d’atténuation et d’adaptation sur la biodiversité et les autres

aspects du développement durable,

8- METHODOLOGIE D’ETUDE DES IMPACTS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LA BIODIVERSITE (QUANTIFICATION )

L’étude des impacts des changements climatiques sur la biodiversité a amené la communauté

scientifique à se concentrer sur de larges entités comme les écosystèmes ou les biomes.

Cependant, les changements climatiques agissent sur des organismes individuels qui font partie

d’un réseau complexe d’interactions entre les espèces et avec leur écosystème. De même, il serait

hasardeux de transposer les études et observations relatives à une sélection d’espèces d’un

écosystème à un autre.

Il y a deux approches d’étude :

- la méthode basée sur le déplacement des écosystèmes,

- la méthode basée sur les facteurs écologiques.

8-1 Méthode basée sur le déplacement des écosystèmes

Cette méthode considère que la migration des écosystèmes se fera sans perte en direction de

nouveaux sites qui réunissent des conditions analogues aux conditions initiales. Il s’agit d’une

simplification assez grosse de ce qui arriverait dans le futur mais qui a l’avantage de se baser sur les

relations déjà connues entre les composantes d’un écosystème et les facteurs du climat. Cette

méthode est utilisée pour projeter la distribution des nouveaux écosystèmes à la lumière des

scénarios de projection des changements climatiques.

8-2 Méthode basée sur les facteurs écologiques

Cette méthode part du fait que les espèces d’un écosystème présentent une tolérance climatique

qui diffère d’une espèce à une autre incluant en plus une variabilité génétique entre les espèces,

une différence de capacité migratoire et les effets des espèces invasives (Duke & Money, 1999).

La méthode écologique considère que l’impact des changements climatiques portera

essentiellement sur des modifications locales qui affecteront la composition des espèces et leur

dominance. Les changements se produiront avec la disparition ou le déclin de certaines espèces au

bénéfice d’autres qui deviendront prédominantes. La longévité des individus, la structure d’âges

des populations existantes et l’arrivée des espèces invasives vont modérer les changements qui

vont s’opérer. Le résultat serait l’avènement de nouveaux écosystèmes qui peuvent être

radicalement différents des écosystèmes actuels.

De nombreuses études paléo-écologiques montrent que des espèces importantes dans un

écosystème peuvent réagir différemment aux changements climatiques.

Le problème avec la méthode écologique est qu’elle est délicate à mettre en oeuvre sur le plan

pratique pour prévoir les évolutions possibles. Pour cette raison, la plupart des études globales ou

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régionales relatives aux impacts des changements climatiques sont basées sur la méthode de

déplacement des écosystèmes, compte tenu de sa faisabilité. Cette dernière, limitée aux

projections de la distribution végétale, implique de façon implicite l’assomption que les

populations animales suivent la composition végétale d’un écosystème.

Dans ce qui suit pour évaluer les impacts sur la biodiversité en Algérie, on utilisera :

- la méthode de déplacement des écosystèmes pour avoir une idée globale des grands

changements qui affecteront l’Algérie,

- la méthode écologique en se basant sur les études qui ont été réalisées en Algérie et qui ont

analysé les relations entre certaines espèces végétales ou animales et les facteurs du climat.

8-3 Application de la méthode de déplacement des écosystèmes à l’Algérie

On se base sur la classification bioclimatique empirique d’Emberger qui est la plus utilisée en

Algérie et qui est basée sur la pluviométrie moyenne annuelle, la température maximale moyenne

mensuelle du mois le plus chaud et la température minimale moyenne mensuelle du mois le plus

froid. Le quotient réduit adapté de celui d’Emberger, déterminé en 1972 par Stewart, est donné par

la formule suivante :

Q = 3,43 P/ (M-m) avec :

P = moyenne annuelle des précipitations (mm)

M = moyenne mensuelle de la température maximale du mois le plus chaud

m = moyenne mensuelle de la température minimale du mois le plus froid

Compte tenu des projections climatiques ci-dessus pour l’horizon 2020, les précipitations vont

connaître une diminution de l’ordre de 10% et une élévation de température de 1°C. On considère

que les valeurs de M et m subiront une augmentation identique de température égale à 1°C. Ce qui

donne :

Q / Q = P / P et Q = Q x ( -10/100) = - 0,1Q

Le quotient réduit d’Emberger diminuera de 10% par rapport à sa valeur actuelle. Ce qui

entraîne un déplacement des étages bioclimatiques :

- de l’étage bioclimatique humide vers l’étage sub-humide,

- de l’étage bioclimatique sub-humide vers l’étage semi-aride,

- de l’étage bioclimatique semi-aride vers l’étage aride,

- de l’étage bioclimatique aride vers l’étage saharien,

L’augmentation de la température minimale de 1°C entraînera un déplacement des sous-étages

bioclimatiques :

- des sous étages froids vers les sous-étages frais,

- des sous étages frais vers les sous-étages tempéré ou doux,

- des sous étages tempérés ou doux vers les sous-étages chaud.

Compte tenu, de ces tendances d’évolution climatique, on aura progressivement une nouvelle

répartition des écosystèmes :

- les écosystèmes des zones sub-humides se substitueront progressivement aux écosystèmes

humides,

- les écosystèmes des zones semi-arides se substitueront progressivement à ceux du sub-

humide,

- les écosystèmes de l’aride se substitueront progressivement à ceux du semi-aride.

- Les écosystèmes sahariens se substitueront progressivement à ceux de l’aride.

les écosystèmes de l’étage humide vont subir un stress significatif qui les rendra de plus en plus

vulnérables.

Bouazza M et al (2001) affirme que le climagramme pluviothermique d’Emberger montre que l’aire

de l’alfa (Stipa tenacissima L) subit un déplacement vers les altitudes plus élevées et les valeurs du

Q2 s’accordent avec les nouveaux sites où l’alfa s’installe.

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8-4 Application de la méthode basée sur les facteurs écologiques à l’Algérie

Certaines études ont été menées en Algérie sur les liens qui existent entre la biodiversité et le

climat. Ces études ont porté sur :

- l’alfa (Stipa tenacissima L) et l’armoise (Artemisia herba alba Asso),

- les coquilles de Leucochroa candidissima Drapaneau, 1801 (Mollusca, Leucochroïdae),

8-4-1 Impact du climat sur l’alfa (Stipa tenacissima L) et l’armoise (Artemisia herba alba Asso)

L’étude, réalisée par Bensid T en 1994, a porté sur les interactions entre les facteurs du climat et le

développement de l’alfa et de l’armoise. Cette étude a été réalisée dans les hautes plaines

oranaises au niveau de la station d’El Aricha à 1250 m d’altitude et de celle de Ras El Ma à 1093

m d’altitude.

L’allongement de la période sèche, durant la période récente, provoque une sécheresse que

supporte mal la plante d’alfa. La précocité de cette sécheresse et l’importance du déficit hydrique

raccourcissent la période de développement de l’alfa (Stipa tenacissima L). La durée de la période

de croissance est d’autant plus courte que l’étage bioclimatique est plus aride (Ghrab, 1981). Les

nappes d’alfa s’amenuisent dans la région d’El Aricha et se déplacent en direction du Nord vers

des zones plus humides. En effet, la nappe d’El Aricha est beaucoup plus clairsemée que celle de

Ras El Ma.

La dégradation des nappes d’alfa est accompagnée par l’augmentation de la densité des pieds

d’armoise qui est une plante plus résistante à la sécheresse que l’alfa. L’armoise poursuit sa

croissance tout au long de la période sèche, grâce au grand développement de son appareil

racinaire qui permet l’absorption d’eau et la réduction de la surface foliaire en comparaison avec

celle de l’alfa. L’adaptation de l’armoise n’est pas seulement morphologique (Kappen et al.,

1972). En effet, on enregistre en relation avec les conditions hydriques défavorables, au cours de

la période estivale, des pressions osmotiques élevées dans le xylème et dans les feuilles de

l’armoise. Ce qui permet à cette plante de maintenir, pendant quelques heures par jour, l’activité

photosynthétique au cours de la période sèche.

Compte tenu de la baisse des précipitations et de l’augmentation de l’évapotranspiration liée à

l’élévation de température, données par les scénarios climatiques, on peut conclure que les nappes

d’alfa actuelles ne peuvent pas survivre dans des conditions climatiques de plus en plus sèches et

chaudes. Elles doivent nécessairement se déplacer vers le Nord. Ce qui confirme l’analyse

précédente sur le déplacement des écosystèmes. L’alfa est progressivement remplacée par l’armoise

qui une espèce plus résistante à la sécheresse.

8-4-2 Impact du climat sur les coquilles de Leucochroa candidissima Drapaneau, 1801

(Mollusca, Leucochroïdae)

L’étude réalisée, par Damerdji A en 1994, a été réalisée dans la région des hautes plaines

oranaises et le tell. Les trois sites choisis sont El Aricha, Sebdou et Zenata situés pratiquement sur

un axe Sud Nord. Il est connu que les minimas de température se produisent en Hiver. Sur cet axe,

plus on descend vers le Sud et plus les minimas sont prononcés du fait de la continentalité

(Seltzer, 1946). Cette étude a porté sur les caractéristiques suivantes des coquilles :

- diamètre,

- hauteur,

- ouverture,

- nombre de spires.

Les résultats obtenus sont présentés au tableau 4

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Tableau 4 : Caractéristiques des coquilles selon le site

Station Diamètre (mm) Hauteur (mm) Ouverture (mm) Nombre de spires El Aricha 24,7 17,4 9,9 5,2

Sebdou 21 14,4 8,1 4,9

Zenata 20,3 13,2 8 4,9

Les résultats montrent que les températures minimales influent sur les dimensions des coquilles,

plus les minimas sont bas et plus ces dimensions sont grandes. Plus, on se dirige vers le Nord et

plus les coquilles sont petites. La coquille grandit en même temps que la coquille. En effet, si un

gastropode se trouve handicapé par des conditions climatiques défavorables, la croissance de sa

coquille ralentit en conséquence.

On peut tirer comme conclusion : en cas de réchauffement de la température par suite des

changements climatiques, les coquilles peuvent rester sur place en s’adaptant mais elles se

développeront moins et leurs dimensions se réduiront.

9. ATTENUATION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET BIODIVERSITE

L’atténuation est définie comme une intervention humaine pour réduire les sources ou augmenter

l’absorption des gaz à effet de serre. Les actions qui réduisent les émissions nettes des gaz à effet de

serre permettront de diminuer le taux de changement du climat et atténueront les pressions des

changements climatiques sur les systèmes naturels et humains. Les actions d’atténuation permettent

donc de temporiser et de réduire les changements climatiques en entraînant des bénéfices

environnementaux et sociaux.

Les activités d’atténuation impliquant la biodiversité incluent essentiellement la séquestration du

carbone et la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Les terres agricoles, les forets et les

autres écosystèmes constituent un potentiel significatif de séquestration de carbone à travers le

changement d’utilisation des sols (boisement et reboisement), la lutte contre la destruction des

forets, l’exploitation rationnelle des systèmes agricoles et des parcours et une gestion forestière

efficace. Les impacts des activités d’atténuation des changements climatiques sur la biodiversité

dépendent du contexte, de la nature et de la mise en œuvre de ces activités. L’utilisation et le

changement de la couverture des sols et les activités forestières (boisement, reboisement, protection

et amélioration des pratiques d’exploitation des forets, des terres culturales et des parcours) et la

mise en œuvre des énergies renouvelables (sources : hydraulique, éolienne et solaire) peuvent

affecter la biodiversité en fonction des sites choisis et des pratiques d’exploitation. Par exemple :

- les projets de boisement ou de reboisement peuvent avoir des impacts positifs, neutres ou

négatifs sur la biodiversité en fonction du niveau de biodiversité des écosystèmes non

forestiers remplacés, de l’échelle considérée et des pratiques d’exploitation mises en œuvre,

- les projets pour éviter et réduire la dégradation des forets vulnérables, qui contiennent un

assemblage d’espèces variées inhabituelles, globalement rares ou uniques au site considéré,

peuvent avoir des avantages bénéfiques sur le plan de la biodiversité et sur le plan de la

réduction des émissions de carbone,

9.1 Impacts potentiels du boisement, du reboisement et de la lutte contre la déforestation sur la biodiversité

Les projets de boisement, reboisement et lutte contre la destruction des forets, avec une gestion

appropriée et des critères de sélection adéquats ainsi que l’implication des communautés locales,

peuvent améliorer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Il existe des options

d’exploitation pour réaliser les synergies entre la séquestration du carbone et la biodiversité. Il

s’agit de conserver, d’entretenir et de mieux gérer les espaces forestiers existants. Le reboisement et

la conservation des forêts participent à une meilleure utilisation des ressources en eau par la

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réduction du ruissellement qui peut avoir un effet négatif en aval sur la biodiversité des zones

humides et les plaines inondables.

9.2 Impacts potentiels de l’exploitation des terres sur la biodiversité dans le cadre de l’atténuation des changements climatiques

L’exploitation des terres visant de limiter les émissions des gaz à effet de serre peut avoir un impact

sur la qualité globale de l’environnement incluant la qualité des sols, la qualité de l’air et les

habitats des écosystèmes. Elle peut avoir des impacts sur la biodiversité terrestre et aquatique.

9.2.1 Impacts potentiels de l’agroforesterie

l’agroforesterie peut séquestrer le carbone et avoir des effets bénéfiques sur la biodiversité.

l’agroforesterie (combinaison de l’arboriculture avec des cultures agricoles pour former un

complexe, systèmes de production de multi-espèces) peut contribuer à augmenter le stockage de

carbone dans le sol où elle remplace des surfaces destinées seulement à des récoltes annuelles ou

des zones dégradées. Les bénéfices supplémentaires apportés par l’agroforesterie sont

l’amélioration de la sécurité alimentaire, des revenus des agriculteurs, la diminution de l’érosion des

sols et la restauration et le maintien de la biodiversité au-dessus et au-dessous du sol. Là où

l’agroforesterie remplace les forets, il y a perte de biodiversité. Les systèmes agroforestiers tendent

à être plus diversifiés biologiquement que les systèmes conventionnels de cultures et les parcours.

Le grand défi est d’empêcher la déforestation, chaque fois qu’il est possible et d’utiliser le savoir

local pour développer des habitats agroforestiers avec de multiples avantages pour l’agriculteur, la

flore et la faune locale.

9.2.2 Impacts potentiels de l’exploitation des forêts

Les activités d’exploitation des forets peuvent permettre la séquestration de carbone au-dessus et

au-dessous de la biomasse. Le carbone organique du sol peut avoir des effets positifs sur la

biodiversité. Des exemples de ces activités incluent la régénération assistée, la fertilisation, la

gestion des incendies, la gestion des parasites, le calendrier des coupes et les processus de coupe à

faible impact.

9.2.3 Impacts potentiels du secteur agricole

les projets et les activités dans le secteur agricole visant à réduire les émissions des gaz à effet de

serre et à augmenter la séquestration du carbone peuvent promouvoir une agriculture durable,

renforcer le développement rural et améliorer la biodiversité. Parmi les activités on peut

mentionner : l’intensification agricole, l’irrigation, les labours de conservation, le contrôle de

l’érosion. Ces activités doivent adopter les approches participatives et intégrer le savoir-faire local

avec les nouvelles technologies. Elles doivent encourager le recyclage et l’utilisation des matières

organiques et développer l’agro-biodiversité comme l’utilisation des variétés locales de cultures et

leur diversification. Les pratiques agricoles qui renforcent la séquestration du carbone peuvent

entraîner une augmentation ou une diminution des émissions du méthane (CH4) et de l’oxyde

nitreux (N2O).

9.2.4 Impacts potentiels des parcours

Les projets et les activités au niveau des parcours peuvent augmenter la séquestration du carbone et

améliorer la biodiversité. Parmi les activités on peut citer la mise en défens, l’amélioration de la

productivité des parcours et la gestion des incendies.

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9.3 Impacts potentiels des nouvelles technologies de l’énergie sur la biodiversité

On va passer en revue les impacts sur la biodiversité des nouvelles technologies de l’énergie

(biomasse, énergie éolienne, énergie solaire, stockage de carbone.

9.3.1 Impacts potentiels de l’utilisation de l’énergie de biomasse

Le potentiel d’atténuation et les bénéfices socioéconomiques des nouvelles technologies

bioénergétiques sont importants. Cependant, sans une sélection appropriée des sites et sans des

pratiques judicieuses d’exploitation, il risque d’y avoir un impact négatif sur la biodiversité.

9.3.2 Impacts potentiels de l’énergie éolienne

L’énergie éolienne peut apporter une contribution substantielle à l’atténuation des gaz à effet de

serre. Si le site d’implantation est bien choisi, l’impact sur la biodiversité peut être très négligeable.

L’acceptabilité de l’énergie éolienne est influencée par le niveau de bruit produit par les

installations, l’impact visuel sur le paysage et la perturbation de la vie animale (oiseaux).

Cependant, l’impact des turbines sur l’environnement est faible et dépend des espèces.

9.3.3 Impacts potentiels de l’énergie solaire

L’utilisation des sols, la consommation d’eau, la compatibilité avec les espèces du désert et les

aspects esthétiques constituent les principales contraintes environnementales pour la mise en œuvre

des technologies thermoélectriques solaires. Du fait que les grandes installations solaires seront

localisées dans des lieux désertiques, le principal facteur environnemental sera la consommation

d’eau.

9.3.4 Impacts potentiels du stockage de carbone

La technologie de collecte du gaz carbonique (CO2) à partir des flux gazeux ou du gaz carburant est

disponible. Le Co2 peut être stocké dans les puits de pétrole ou de gaz, dans les aquifères salins ou

dans les fonds océaniques. Le facteur le plus important concernant les aquifères salins est la

diffusion du CO2, la dissolution des roches d’accueil, la stérilisation des ressources minérales et les

effets sur les nappes d’eau souterraines. Peu de choses sont connues sur le stockage du carbone au

fond des océans.

10. ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET BIODIVERSITE

L’adaptation est définie comme un ajustement des écosystèmes naturels en réponse aux effets du

climat actuel ou futur et vise à les atténuer ou exploiter des opportunités bénéfiques. L’adaptation

doit intégrer les facteurs socio-économiques (GIEC, 2001).

10.1 Notion de vulnérabilité des écosystèmes

Les écosystèmes naturels sont vulnérables s’ils risquent de subir des dommages ou une dégradation

résultant du climat actuel ou de son évolution. La vulnérabilité d’un système est fonction de sa

sensibilité au climat et de sa capacité à s’adapter à de nouvelles conditions climatiques. La

vulnérabilité dépend aussi bien des facteurs endogènes (propres) à chaque écosystème ou espèce et

de facteurs exogènes (extérieurs ) d’origine anthropique qui peuvent accélérer la dégradation de cet

écosystème. C’est par exemple le cas des zones arides sujettes à la désertification et qui sont en

même temps fragilisées par une surexploitation humaine.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 36

La vulnérabilité des écosystèmes des zones arides et semi-arides se traduit par une grande

sensibilité à de faibles modifications du climat et une capacité d’adaptation extrêmement limitée.

Les processus de la dégradation des zones arides, conduisant à la perte de la biodiversité rendront

ces zones encore plus vulnérables aux changements climatiques et à leurs impacts. Aussi, le

développement de stratégies d’adaptation est rendu nécessaire avec ou sans changements

climatiques.

10.2 Options potentielles d’adaptation pour réduire les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes et la biodiversité

Les changements climatiques exacerbent les effets des phénomènes extrêmes comme les

sécheresses, les vagues de chaleur et les inondations. Le développement de stratégies d’adaptation,

pour atténuer la vulnérabilité des communautés rurales et des écosystèmes des zones arides à ces

changements, sera bénéfique et constituera la première priorité pour faire face à ces nouvelles

pressions. La mise en œuvre de ces stratégies aura des effets bénéfiques (stratégies « win-win » ou

stratégies « no-regrets »). Les mesures d’adaptation constituent la base du développement durable

des écosystèmes, vu les fortes synergies entre les réponses aux changements climatiques et la

prévention en matière de lutte contre la dégradation des écosystèmes.

Pour certains écosystèmes, les possibilités d’adaptation sont limitées, à cause de leur forte

sensibilité et/ou exposition aux changements climatiques. C’est le cas du corail et des espèces de

montagne. Jusqu’à présent, la conservation de la biodiversité a été limitée aux aires protégées.

Les mesures d’adaptation peuvent être aussi effectives en dehors de ces aires.

Une surveillance appropriée des écosystèmes peut permettre de détecter les tendances d’évolution

et les changements au sein de la biodiversité et élaborer les mesures d’adaptation les plus

appropriées. Cependant, il faut mentionner que dans le cadre d’un programme de conservation,

certaines génotypes, espèces ou écosystèmes ne peuvent pas être conservés dans un site ou région,

compte tenu des impacts des changements climatiques. Aussi, les efforts doivent s’orienter vers

les mesures et actions qui permettent d’augmenter la résilience de la biodiversité eu égard aux

changements climatiques futurs :

- établissement d’un réseau d’aires protégées reliées par des corridors permettant la

dispersion et la migration des espèces,

- établissement de zones tampon autour des aires protégées,

- minimisation de la fragmentation des habitats provoquée par le développement de

l’infrastructure routière,

- conservation de la diversité génétique au sein et parmi les populations locales,

- protection de la biodiversité au niveau des zones importantes et sensibles « hot spots »,

- reproduction captive et programmes de translocation pour les espèces sensibles ou

vulnérables,

- contrôle des parasites et remplacement de la pollinisation et de l’ensemencement assurés

normalement par la faune sauvage par d’autres moyens.

10.3 Conséquences des activités d’adaptation sur les écosystèmes et la biodiversité

Une gestion intégrée des sols et des ressources en eau constitue un excellent moyen d’adaptation.

L’objectif essentiel est satisfaire les besoins de la population tout en assurant un développement

durable des ressources naturelles. Il existe un certain nombre d’activités d’adaptation qui sont

effectives mais peuvent avoir des effets sur la conservation et la durabilité des ressources. Certaines

peuvent avoir des effets directs sur la biodiversité si elles détruisent les habitats naturels. D’autres

ont des effets indirects quand elles introduisent de nouvelles espèces ou modifient les pratiques

courantes d’exploitation.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 37

10.4 Synergies entre la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et les changements climatiques

Les actions prises pour conserver et utiliser durablement la biodiversité, pour des raisons autres que

les changements climatiques, peuvent affecter de façon positive le taux de changement du climat et

l’aptitude de l’homme à s’adapter a ce changement :

- les aires destinées à la conservation de la biodiversité représentent un fort potentiel de

stockage de carbone à long terme,

- la maintenance de la biodiversité visant la protection du patrimoine génétique peut

contribuer à l’apparition de nouveaux génotypes ayant une meilleure aptitude d’adaptation

aux changements climatiques et aux conditions environnementales qui peuvent se produire,

La maintenance de la biodiversité nécessite l’occurrence de perturbations naturelles alors que

l’exploitation de la biodiversité pour un stockage maximum de carbone tend à éviter ces

perturbations.

11- PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE LA BIODIVERSITE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL

Les préoccupations en matière de biodiversité concernent:

- les écosystèmes steppiques et les parcours,

- les écosystèmes forestiers,

- les écosystèmes côtiers et marins,

- les écosystèmes sahariens,

- les écosystèmes agricoles,

- les écosystèmes des zones humides.

La prise en charge de la biodiversité se fait à deux niveaux : mondial et national.

11.1 Niveau mondial

Etant donné l’interdépendance des nations en matière de biodiversité, diverses conventions

internationales ont été mises en œuvre pour protéger et conserver la biodiversité. On peut citer : la

Convention Cadre sur la Biodiversité (CBD), la Convention de Ramsar sur les zones humides, la

convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, la

convention de Washington (CITES) du 3 mars 1973 sur le commerce international des espèces de

faune et de flore sauvages menacées d'extinction, les Principes Forestiers et la Protection des

espèces endémiques. Ces conventions imposent un certain d’obligations pour les pays signataires.

L ‘ Algérie a ratifié l’ensemble de ces conventions. Ces conventions développent des

méthodologies, des modèles, des outils, des systèmes de surveillance et des indicateurs pour la

gestion et la conservation de la biodiversité. Elles ont mis en place des organes de mise en œuvre

et des cadres de coopération avec les autres conventions multilatérales sur l’environnement. -

11.2 Niveau national

La prise en charge de la biodiversité au niveau national est répartie entre :

- le MATE à travers la Direction de la Biodiversité, le Conservatoire National du Littoral et

l’Observatoire de l’Environnement,

- le MAP à travers la Direction Générale des Forêts (DGF), la Direction de la Protection de

la Flore et de la Faune, l’Agence Nationale pour la protection de la Nature (ANN), la

Direction de la Production des Végétaux, la Direction de la Production Animale, le Haut

Commissariat pour le Développement de la Steppe (HCDS) et le Commissariat pour le

Développement de l’Agriculture en Régions Sahariennes (CDARS).

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 38

- Le MESR à travers le Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions

Arides (CRSTRA) qui coordonne les activités de recherche sur ces zones.

Il existe des structures universitaires qui ont des activités de recherche en rapport avec la

biodiversité. On peut citer :

- Institut National Agronomique (INA),

- Institut National de la Recherche Agronomique (INRA),

- Institut Technique des Grandes Cultures (ITGC)

- Institut National de la Recherche Forestière (INRF),

- Institut des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral (ISMAL)

- Instituts de biologie ou des sciences naturelles au sein des Universités,

- Centre National des Techniques Spatiales (CNTS),

- Centre de Recherche de Biologie Terrestre (CRBT) de l’Université de Bab-ezzouar

La prise en charge opérationnelle de la biodiversité, au niveau régional, se fait au sein des structures

décentralisées des ministères :

- les Inspections de l’Environnement de Wilaya dépendant du MATE,

- les Directions des Services Agricoles des Wilayates (DSA) dépendant du MAP,

- les Conservateurs des Forêts de Wilaya (CFW) dépendant du MAP-DGF,

- les 13 Unités de Conservation et de Développement (UCD) dont 6 prioritaires.

Le tableau 5 suivant précise, pour chaque type d’écosystèmes, les organismes responsables.

Tableau 5 : Ecosystèmes et organismes responsables

Type d’écosystèmes Organe central responsableEcosystèmes Steppiques HCDS,

Ecosystèmes forestiers DGF

Ecosystèmes côtiers et marins Conservatoire National du Littoral

Ecosystèmes Sahariens Direction de la Protection de la Flore et de la Faune et ANN

Ecosystèmes Agricoles Direction de la Production Végétale

Direction de la Production Animale

Ecosystèmes des zones humides terrestres Direction de la Protection de la Flore et de la Faune, Direction Générale

des Forets et ANN

Ecosystèmes des zones humides côtières Conservatoire National du Littoral

Le point focal de la Convention Internationale sur la Biodiversité est assuré par la Direction de la

Biodiversité au sein du MATE. En application des dispositions de cette convention, un projet

financé par le FEM est en cours d’exécution et porte sur les actions suivantes :

- l’élaboration de la stratégie nationale,

- l’élaboration du plan national d’action,

- le bilan de la biodiversité en Algérie.

12- ANALYSE DES CAPACITES ACTUELLES POUR ATTENUER LES PRESSIONS LIEES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET A L’OZONE

Le domaine des changements climatiques et de l’ozone représente une nouvelle et récente

préoccupation et à ce titre, il n’est pas pris en charge par la communauté nationale universitaire. Peu

de recherches liées à cette problématique ont été entreprises à ce jour.

12-1 Etat des capacités actuelles

Au niveau du MATE et dans le cadre de la convention sur les changements climatiques, des études

d’impacts sur la biodiversité ont démarré depuis quelques années à travers les écosystèmes

agricoles et les ressources en eau. Ce n’est pas le cas de l’ozone.

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12-1-1 Capacités actuelles en matière d’évaluation des impacts des changements climatiques sur la biodiversité

Le projet ALG/98/G31 a été mis en oeuvre dans le cadre de la convention cadre sur les

changements climatiques pour l’élaboration du plan national d’action en matière de changements

climatiques. Ce projet a été mis en œuvre en parallèle avec le projet régional maghrébin

RAB/94/G31 sur le renforcement des capacités du Maghreb pour faire face aux changements

climatiques. La mise en œuvre du projet ALG/98/G31 a permis principalement :

- la réalisation de l'inventaire national des émissions et de la séquestration des gaz à effet de

serre pour l’année 1994,

- l’élaboration des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, en

particulier dans le domaine des ressources en eau et de l’agriculture,

- l’élaboration de la communication nationale initiale.

Le projet a constitué un cadre important pour sensibiliser et accroître les connaissances dans le

domaine des changements climatiques et particulièrement en direction des cadres des secteurs

chargés des ressources naturelles comme l’agriculture, les forêts, les ressources en eau et

l’environnement. Une dizaine d’ateliers ont été organisés et ont permis d’initier de nombreux cadres

de différents secteurs. Ce qui permis de les impliquer dans les diverses phases des projets par le

biais de concertations périodiques pour assurer une coordination efficace. En retour la contribution

des cadres formés a été fructueuse dans la réalisation des objectifs fixés dans les plans d’opération

des deux projets. La mise en œuvre du projet ALG/98/G31 a permis :

de faciliter le dialogue, l'échange d'informations et la coopération entre l'ensemble des

partenaires nationaux : les institutions, les ONG, les entreprises, les universités et centres de

recherche ainsi que les communautés de base,

de créer des cellules sectorielles en matière de suivi et de prise en charge des impacts sectoriels

liés aux changements climatiques,

d'inscrire la problématique des changements climatiques dans le cadre du développement

durable.

de renforcer la participation et le rôle de l'Algérie dans les forums régionaux et

internationaux scientifiques et les processus de négociation internationale.Au niveau de l’agriculture, des forêts et des ressources en eau, il existe maintenant des cadres à même de contribuer à la mise en place de cellules sectorielles pour la prise en charge de la problématique des changements climatiques dans le domaine de la biodiversité.

12-1-2 Capacités en matière d’évaluation des impacts de l’ozone sur la biodiversité

L’objectif majeur du bureau d’ozone au sein du MATE a porté sur la mise en oeuvre des obligations

nationales en rapport avec le Protocole de Montréal. Les efforts ont consisté essentiellement à

éliminer les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) au niveau du secteur industiel

utilisateur de ces substances. Ce qui a permis d’éliminer les SAO dans 25 entreprises nationales. En

Algérie, comme on l’a déjà vu aux chapitres 3 et 4, les travaux réalisés et relatifs à l’ozone

troposphérique et à d’ozone stratosphérique ont porté sur les mesures d’ozone au niveau d’Alger et

Tamanrasset. A notre connaissance aucune étude d’impact portant sur le cas de l’ozone n’a été

réalisée au niveau local ou national. L’ozone constitue et constituera à l’avenir un danger potentiel

et grave qui affectera aussi bien l’homme que l’ensemble des écosystèmes terrestres. Il n’existe

pas, à l’heure actuelle, de structure nationale pour l’étude et l’évaluation des impacts de l’ozone. Il

faut rappeler que les effets de l’ozone sur la biodiversité peut se résumer comme suit :

- la diminution de la couche d’ozone à pour conséquence l’augmentation du rayonnement UV

qui est très énergétique et peut provoquer des dommages importants au niveau des tissus des

différentes espèces vivantes,

- l’augmentation de l’ozone troposphérique à pour conséquence une forte oxydation et

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l’occurrence de nécroses provoquées par la déposition d’ozone sur les feuilles ou la peau des

espèces et une perturbation des processus respiratoires.

Au vu des résultats de recherche réalisés à l’étranger, on peut dire que l’Algérie est particulièrement

vulnérable à l’ozone troposphérique du fait qu’elle jouit d’un rayonnement solaire intense qui est le

moteur de la production d’ozone.

13- STRATEGIE EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES POUR ATTENUER LES PRESSIONS LIEES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET A L’OZONE

La dégradation de la biodiversité influence les changements climatiques qui à leur tour rendent les

écosystèmes plus vulnérables et réduisent leur capacité en tant que puits importants de carbone.

Ce qui entraîne une émission plus importante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et exacerbe

les changements climatiques. Une meilleure gestion et des pratiques appropriées de l’utilisation

des écosystèmes peuvent atténuer les changements climatiques. Une stratégie de sauvegarde de la

biodiversité doit être globale et reposer sur :

- la prise en compte de la préservation de la biodiversité en amont du schéma national de

l’aménagement du territoire (SNAT) et du schéma régional de l’aménagement du territoire

(SRAT),

- le principe du continuum biologique et des ensembles naturels homogènes qui n’obéissent

pas forcément aux limites de nature administrative,

- l’interaction de la biodiversité avec le développement socioéconomique et les

transformations qui s’opèrent au niveau régional ou local,

- Le principe de durabilité en matière d’exploitation des écosystèmes.

13-1 Objectifs de la stratégie

Les différents objectifs des actions, visant le renforcement de la capacité nationale en matière

d’atténuation des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité, peuvent

être énumérés comme suit :

- informer et sensibiliser les opérateurs socioéconomiques,

- finaliser et actualiser l’inventaire national relatif à la flore et à la faune,

- réaliser un atlas phénologique national,

- envisager une gestion intégrée des bassins versants pour protéger la biodiversité,

- améliorer la capacité effective de prise de décision en matière d’atténuation des pressions

dont celles liées aux changements climatiques et à l’ozone sur la biodiversité,

- améliorer les connaissances et la prévision des impacts des changements climatiques et de

l’ozone sur la biodiversité,

- préparer les principales mesures d’adaptation pour atténuer les impacts des changements

climatiques et de l’ozone sur la biodiversité et exploiter les écosystèmes de façon durable,

- informer, sensibiliser le public.

13-2 Types d’action de renforcement

On peut énumérer les types d’actions de renforcement :

- actions de renforcement sectoriel par le biais d’études et de recherches appliquées et

directement opérationnelles sur les impacts des changements climatiques et de l’ozone

sur la biodiversité; les équipes nationales de recherche concernées par la biodiversité

doivent être informées sur les travaux internationaux, en particulier dans le cadre de la

convention internationale sur la biodiversité et participer aux organes techniques de cette

convention,

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- l’élaboration de documents de qualité écrits et audiovisuels s’impose pour assurer, de

façon fiable, l’information et la sensibilisation ; la diffusion et l’utilisation des

documents audiovisuels élaborés par le Secrétariat de la convention sur la biodiversité

peuvent être efficaces au niveau des décideurs,

- la préparation d’argumentaires, destinés à favoriser la prise effective de décision, permet

en même temps d’accroître les compétences de ceux qui les auront élaborés,

- le renforcement des capacités dans le domaine de l’analyse économique et de mise au point de référentiels technico-économiques permettront de réaliser dans de bonnes

conditions, les arbitrages intersectoriels,

- la formation de type classique doit être envisagée : stages, ateliers restreints, cours de

courte durée, colloques sur des sujets prioritaires et ciblés,

- la mise en place d’un réseau national sur la biodiversité qui facilitera l’échange

d’informations et la coordination des activités courantes dans le domaine des impacts des

changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité ; ce réseau pourra diffuser

régulièrement un bulletin d’information.

13-3 Groupes cibles

Les groupes cibles seront explicités dans les propositions relatives au renforcement des capacités

qui seront développées plus loin. La constitution effective de ces groupes cibles concernés par les

différentes activités proposées, devra se faire chaque fois en concertation avec les organes

concernés.

Il sera possible de constituer, selon les besoins, des « packages » de renforcement des capacités,

regroupant, autour de différents types de renforcement intégrés, des organismes et personnes ayant

les mêmes besoins de renforcement dans plusieurs domaines.

14- RENFORCEMENT DES CAPACITES POUR ATTENUER LES PRESSIONS LIEES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET A L’OZONE ET PARTAGE DES RESPONSABILITES

Le renforcement des capacités est essentiel à tous les niveaux pour assurer la conservation et la

protection de la biodiversité. C’est un processus à court, moyen et long terme permettant d’intégrer

les pressions liées aux changements climatiques et à l’ozone dans la gestion, l’évaluation et

l’amélioration de la biodiversité. Le renforcement des capacités s’appuie sur trois volets :

- l’organisation pour coordonner et réaliser les objectifs inscris dans la stratégie et les plans

nationaux relatifs à la protection et la conservation de la biodiversité,

- le développement des ressources humaines par le transfert des connaissances et des

techniques,

- l’information, la sensibilisation et la communication

Le renforcement des capacités permet aux hommes et aux structures de gestion de s’adapter de

façon continue à de nouvelles circonstances et d’acquérir de nouvelles connaissances. Le

renforcement des capacités passe par :

- la formation des cadres et techniciens chargés de la biodiversité,

- l’existence de supports techniques indispensables : laboratoires, équipements, matériels,

outils d’analyse, modèles de simulation, documentation et mise à jour de l’information,

- l’existence de mécanismes de dialogue, de concertation et de coordination au niveau

national,

- la coopération régionale dans les domaines d’intérêts communs,

- la participation effective et continue aux organes techniques de la convention cadre sur la

biodiversité et aux activités conjointes découlant des synergies avec les autres conventions

environnementales internationales.

Compte tenu des obligations de l’Algérie dans le cadre des quatre conventions de RIO

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(Changements climatiques, biodiversité, désertification et forêts), des efforts importants ont été

entrepris par le MATE depuis quelques années pour renforcer les capacités et permettre à de

nombreux secteurs comme l’agriculture, les forets et les ressources en eau d’acquérir les

connaissances de base et de participer à l’élaboration des documents nationaux liés à l’exécution de

ces conventions.

Le renforcement des capacités portera sur :

- l’information générale sur les changements climatiques et l’ozone et leurs impacts sur la

biodiversité,

- le plan national d’action,

- les actions sectorielles

- l’appui à la sensibilisation et la prise de décision,

- la formation et le renforcement de capacités spécifiques

14-1 Information générale

l’information générale doit être assurée par le MATE et porter sur :

- la rédaction et diffusion auprès des décideurs nationaux d’un document d’information

générale sur les changements climatiques et l’ozone, avec une partie « spécificités

nationales » et « impacts prévisibles sur la biodiversité »,

- la diffusion de documents existants sur les changements climatiques et l’ozone auprès des

techniciens concernés des différents ministères, organismes, structures concernées au niveau

des différents secteurs et acteurs,

- l’organisation d’un séminaire national d’information et de réflexion sur la synergie entre les

quatre conventions internationales : Changements Climatiques, Biodiversité Forêts et

Désertification,

- la diffusion de divers documents audiovisuels existants et d’articles « grand public » sur les

changements climatiques et leurs impacts sur la biodiversité, les forêts et la désertification,

- la rédaction de documents écrits et audiovisuels sur les impacts des changements

climatiques et de l’ozone sur la biodiversité, les forêts et la désertification à destination des

groupes cibles (décideurs, grand public, exploitants, enseignants,....),

- l’amélioration des conditions de circulation et de mise à disposition de l’ensemble des

organismes nationaux, des diverses données existantes au niveau national,

- l’amélioration des conditions d’accès, des acteurs nationaux aux données internationales,

le tableau (6) ci dessous précise, en matière d’information générale, les principaux organismes ou

acteurs concernés et le niveau de priorité.

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Tableau 6 : Propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Information générale Principaux organismes ou acteurs concernés

Niveau de priorité

Rédaction et diffusion auprès des décideurs nationaux d’un

document d’information générale sur les changements

climatiques et ozone, avec une partie « spécificités nationales

« et impacts prévisibles sur la biodiversité »

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité,

MAP : Point Focal : Forêts,

Désertification

1

Diffusion de documents existants sur les changements

climatiques et ozone auprès des techniciens concernés des

différents ministères, organismes, structures concernés ou

acteurs

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forêts,

Désertification

1

Organisation d’un séminaire national d’information et de

réflexion sur la synergie entre les quatre conventions

internationales : Changements Climatiques, Biodiversité,

Forêts et Désertification

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forêts,

Désertification

1

Diffusion de divers documents audiovisuels existants et

d’articles « grand public » sur les changements climatiques et

l’ozone et leurs impacts sur la Biodiversité, les Forêts et la

Désertification»

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forets,

Désertification

1

Rédaction de documents écrits et audiovisuels sur les impacts

des changements climatiques et l’ozone sur la biodiversité,

les forêts et la désertification à destination des groupes cibles

(décideurs, grand public, exploitants, enseignants,....),

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forets,

Désertification

1

Amélioration des conditions de circulation et de mise à

disposition de l’ensemble des organismes nationaux, des

diverses données existantes au niveau national,

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forets,

Désertification

Ministère des transports : ONM

3

Amélioration des conditions d’accès, des acteurs nationaux

aux données internationales,

MATE : Points focaux : Changements

Climatiques, Biodiversité

MAP : Point Focal : Forets,

Désertification

Ministère des transports : ONM

4

14-2 Plan d’action le plan d’action porte sur :

- le renforcement institutionnel,

- la prise en compte de la conservation et de la protection de la biodiversité dans le cadre des

plans de développement nationaux et sectoriels,

- l’établissement et diffusion rapides des grands scénarios nationaux de changements

climatiques et de l’ozone,

- l’établissement de scénarios des disponibilités en eau ( carte future des ressources en eau de l’Algérie) en prenant en compte les différents scénarios des changements climatiques,

- l’évaluation globale et rapide des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur lesressources naturelles,

- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur les forêts,- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité,- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur l’agriculture,- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur les parcours,

- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur les zones humides,

- l’étude des impacts des changements climatiques sur l’hydroclimat marin et les ressources marines,

- l’étude des impacts de l’élévation du niveau de la mer sur le littoral,

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- la prise en compte explicite des grands scénarios nationaux de changements climatiques et

de leurs impacts sur les ressources naturelles dans le Schéma National de l’Aménagement du Territoire (SNAT),

le tableau (7) ci dessous précise, en matière de plan d’action, les principaux organismes ou acteurs

concernés et le niveau de priorité.

Tableau 7 : Propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Prospective Principaux organismes ou acteurs concernés Niveau de priorité

l’établissement et diffusion rapides des grands

scénarios nationaux des changements climatiques

(CC) et de l’ozone

MATE : Point focal : Changements Climatiques

(CC)

1

l’établissement de scénarios des disponibilités en

eau (carte future des ressources en eau de l’Algérie)

en fonction des scénarios des CC

MATE : Point focal : Changements Climatiques,

Ministère des Ressources en Eau : ANRH

1

l’évaluation globale et rapide des impacts des

scénarios des CC et de l’ozone sur les ressources

naturelles,

MATE : Points focaux : Changements Climatiques, 1

l’étude des impacts des CC et de l’ozone sur les

forêts

MATE : Point focal : Changements Climatiques,

MAP : Point Focal : Forets,

1

l’étude des impacts des CC et de l’ozone sur les

biodiversité

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité,

1

l’étude des impacts des CC et de l’ozone sur

l’agriculture

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité et MAP : Directions des Productions

Végétale et Animale

1

l’étude des impacts des changements climatiques et

de l’ozone sur les parcours

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité et MAP : Point Focal : Forets,

Désertification et HCDS,

1

l’étude des impacts des CC et de l’ozone sur les

zones humides,

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité et Conservatoire du Littoral,

MAP : Point Focal, Forêts,

Ministère des Ressources en Eau : ANRH

2

l’étude des impacts des CC sur l’hydroclimat et les

ressources marines

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité et Conservatoire du Littoral,

2

l’étude des impacts de l’élévation du niveau de la

mer résultant des CC sur le littoral

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité et Conservatoire du Littoral

Ministère des transports : ISMAL

2

la prise en compte explicite des grands scénarios

nationaux des CC et de l’ozone et leurs impacts sur

les ressources naturelles dans le Schéma National de

l’Aménagement du Territoire (SNAT)

MATE 1

14-3 Actions sectorielles

Les actions sectorielles portent sur :

- l’étude des impacts des changements climatiques sur la gestion de la ressource en eau,

- l’étude des impacts des changements climatiques sur les caractéristiques des sols (érosion, salinisation, dégradation organique),

- l’étude des impacts des changements climatiques sur les bilans hydriques du sol,- l’évaluation des disponibilités en matériel génétique permettant d’atténuer l’impact des

changements climatiques sur la biodiversité,

- l’étude des impacts des changements climatiques et de l’ozone sur la phénologie, la morphogenèse, la production, la répartition des espèces végétales,

- l’étude d’impact des changements climatiques et de l’ozone sur le palmier dattier, notamment la production des dattes et les systèmes oasiens

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 45

- l’étude d’impact des changements climatiques et de l’ozone sur les capacités compétitives des espèces,

- l’étude d’impact des changements climatiques et de l’ozone sur les aires de répartition des espèces,

- l’étude d’impact des changements climatiques et de l’ozone sur les cycles des maladies et des prédateurs,

- l’étude d’impact des changements climatiques et de l’ozone sur le métabolisme des animaux,

- l’étude d’impact des changements climatiques sur les périodes de ponte des oiseaux, de pullulation des insectes

- l’ajustement de l’inventaire national des gaz à effet de serre dans le domaine de la

biodiversité,

le tableau (8) ci dessous précise, en matière d’actions sectorielles, les principaux organismes ou

acteurs concernés et le niveau de priorité.

Tableau 8 : propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Actions sectorielles Principaux organismes ou acteurs concernés Niveau de priorité

L’étude des impacts des CC sur la gestion de la

ressource en eau,

Ministère des Ressources en Eau : ANRH 2

L’étude des impacts des CC sur les caractéristiques

des sols (érosion, salinisation, dégradation

organique),

Ministère des Ressources en eau, ANRH, Agences de

bassin ; MAP : DGF, INRA, INA, ITGC, HCDS,

INRF

2

L’étude des impacts des changements climatiques

sur les bilans hydriques du sol,

MAP : DGF, DPV, ITGC, INRA, INA, INRF, HCDS,

Ministère des Ressources en eau, ANRH, Agences de

bassin

2

l’évaluation des disponibilités en matériel

génétique permettant d’atténuer l’impact des CC et

d l’ozone sur la biodiversité,

MATE : Point focal : Biodiversité,

MAP : DGF, DPV, ITGC, INRA, INA, INRF, HCDS,

ANN, CDARS

2

l’étude des impacts des CC et de l’ozone sur la

phénologie, la morphogenèse, la production,

MAP : DGF, DPV, ITGC, INRA, INA, INRF, HCDS 2

l’étude d’impact des CC et de l’ozone sur le

palmier dattier et systèmes oasiens

MAP : DPV, INRA, INA, CDARS 2

l’étude d’impact des CC et de l’ozone sur les

capacités compétitives des espèces

MAP : DGF, DPV, DPA, ITGC, INRA, INA, ANN,

INRF, HCDS

2

l’étude d’impact des CC et de l’ozone sur la

répartition des espèces végétales

MAP : DGF, DPV, DPA, ITGC, INRA, INA, ANN,

HCDS, CDARS

2

l’étude d’impact des CC et de l’ozone sur les cycles

des maladies et déprédateurs

MAP : DGF, DPV, DPA, ITGC, INRA, INA, ANN,

HCDS, INRF, CDARS

2

l’étude d’impact des CC et de l’ozone sur le

métabolisme des animaux

MAP : DPA, INRA, INA, ANN, INRF 2

l’étude d’impact des changements climatiques sur

les périodes de ponte des oiseaux, de pullulation

des insectes

MAP : DPA, INRA, INA, ANN, HCDS, INRF 2

l’ajustement de l’inventaire national des gaz à effet

de serre dans le domaine de la biodiversité,

MATE : Points focaux : Changements Climatiques,

Biodiversité,

MAP : DGF, DPV, DPA, ITGC, INRA, INA, ANN,

HCDS, INRF, CDARS

3

14-4 Appui à la sensibilisation et la prise de décision,

Cet appui porte sur :

- le développement d’argumentaires en faveur de l’intégration de l’impact des changements

climatiques dans les grands choix et stratégies de développement globales et sectorielles

(aménagement du territoire, gestion des ressources en eau, biodiversité) ;

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 46

- Etablissement d’un référentiel de critères et choix intersectoriels, pour l’ensemble des

actions envisageables dans le domaine des changements climatiques en relation avec la

préservation de la biodiversité et la lutte contre la désertification.

Ces activités seront supervisées par le MATE en collaboration avec les autres ministères.

14-5 Formation et le renforcement de capacités spécifiques

La formation portera sur :

- L’organisation

- Les programmes et contenus

- Les outils,

Le renforcement de capacités spécifiques porte sur :

- la formation spécifique nationale dans le domaine des changements climatiques et de

l’ozone,

- le renforcement de la capacité de modélisation des impacts des changements climatiques et

de l’ozone sur les systèmes biologiques,

- la formation à la modélisation des interactions atmosphère-biosphère,

- la formation sur l’évaluation technico-économique des options en matière d’adaptation aux

changements climatiques et à l’ozone,

- la formation spécifique sur les changements climatiques et de l’ozone destinée aux

forestiers,

- la formation spécifique sur les changements climatiques et de l’ozone destinée aux

agronomes

- la formation spécifique sur les changements climatiques destinée aux agents chargés de

l’irrigation agricole,

- l’amélioration de la capacité de modélisation des systèmes hydro-écologiques marins :

le tableau (9) ci dessous précise, en matière de formation, les principaux organismes ou acteurs

concernés et le niveau de priorité.

Tableau 9 : Propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Appui a la sensibilisation et la prise de décision Principaux organismes ou acteurs concernés

Niveau de priorité

La formation spécifique nationale dans le domaine des changements

climatiques et de l’ozone

MATE 2

Le renforcement de la capacité de modélisation des impacts des

changements climatiques et de l’ozone sur les systèmes biologiques

MAP 2

La formation à la modélisation des interactions atmosphère-biosphère MATE 2

La formation sur l’évaluation technico-économique des options en

matière d’adaptation aux changements climatiques et à l’ozone

MATE 2

la formation spécifique sur les changements climatiques et l’ozone

destinée aux forestiers

MAP : DGF, INRF, ANN 2

la formation spécifique sur les changements climatiques et l’ozone

destinée aux agronomes

MAP : DPV, INRA, INA,

HCDS, CDARS

2

La formation spécifique sur les changements climatiques destinée aux

agents chargés de l’irrigation agricole

MAP : DPV-INRA, INA,

ITGC

2

L’amélioration de la capacité de modélisation des systèmes hydro-

écologiques marins :

MATE : Conservatoire

National du Littoral et

Ministère des transports :

ISMAL.

2

15- RENFORCEMENT INSTITUTIONNEL

Les mesures institutionnelles ont pour objet de pérenniser l’action de l'ensemble des secteurs

d'activités dans le cadre de la biodiversité et de l'adaptation aux effets des changements

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climatiques et de l’ozone. Compte tenu de la synergie qui existent entre les conventions des

changements climatiques, de la biodiversité, des forêts et de la lutte contre la désertification, les

mesures institutionnelles relatives à ces conventions sont fortement imbriquées. Le renforcement

institutionnel doit :

- préciser les objectifs opérationnels immédiats du Comité National de la Biodiversité :

élaboration de la stratégie d’action, plan national d’action, planification et programmes

d’activités (mise en œuvre, suivi et évaluation),

- actualiser l’inventaire national des forêts qui date de 1985 et réaliser le cadastre des terres

forestières,

- élaborer le statut foncier des terres steppiques et réglementer leur exploitation ( régime de

concession au bénéfice exclusif des populations riveraines pour assurer leur implication

directe),

- adopter la loi relative à la protection de l’environnement et en particulier en ce qui concerne

la biodiversité,

- mettre en oeuvre la loi sur le littoral,

- rendre opérationnelles les Agences des Bassins Versants et doter leurs comités de larges

prérogatives afin d’assurer une gestion intégrée qui préserve la biodiversité de ces bassins,

- rendre autonome les Inspections de l’Environnement des Wilayates,

- créer des réserves naturelles et mettre en place le dispositif d’accompagnement

- créer un centre de développement des ressources biologiques,

- créer un laboratoire pour le contrôle des organismes génétiquement modifiés (OGN),

- créer une structure chargée de l’étude et de l’évaluation des impacts dus à l’ozone,

- renforcer les réseaux d’observations et de mesures (agro-météorologique, hydro-

météorologique, phénologique, rayonnement UV, ozone, ...) et mettre en place le dispositif

réglementaire d’accompagnement,

- mettre en œuvre l’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable

(ONEDD),

- créer un réseau national d’échange sur la biodiversité,

- renforcer les capacités des ONG actives dans le domaine du climat et de la biodiversité.

le tableau (10) ci dessous précise, en matière institutionnelle, les principaux organismes ou acteurs

concernés et le niveau de priorité.

Tableau 10 : Propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Renforcement institutionnel Principaux organismes ou acteurs concernés

Niveau de priorité

Préciser les objectifs opérationnels immédiats du Comité National de la

Biodiversité :

MATE : Point Focal -

Biodiversité

1

Actualiser l’inventaire national des forêts qui date de 1985 et réaliser le

cadastre des terres forestières,

MAP : DGF 1

Elaborer le statut foncier des terres steppiques et réglementer leur exploitation,

( régime de concession au bénéfice exclusif des populations riveraines pour

assurer leur implication directe),

MAP : HCDS, DGF

Ministère de l’Intérieur

1

Actualiser la loi relative à la protection de l’environnement en ce qui concerne

particulièrement la biodiversité,

MATE 1

Elaborer et mettre en oeuvre les textes d’application de la loi sur le littoral, MATE : Consevatoire

National du Littoral

1

Rendre opérationnelles les Agences des Bassins versants et leurs comités, MRA 1

Rendre autonome les Inspections de l’Environnement des Wilayates, MATE 1

Créer des réserves naturelles et mettre en place le dispositif d’accompagnement

(liens avec les populations riveraines et leur implication)

MATE :et MAP 1

Créer un Centre de Développement des Ressources Biologiques, (CDRB) MAP 1

Créer un laboratoire national pour le contrôle des organismes génétiquement

modifiés (OGN),

MAP 1

Créer une structure chargée de l’étude et de l’évaluation des impacts dus à MATE 1

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l’ozone

Etendre les réseaux de mesure (agro-météorologique, hydro-météorologique,

rayonnement UV, ozone....),

MATE, MRE, MAP,

Ministère des transports

2

Mise en œuvre de l’Observatoire de l’Environnement MATE 1

Créer un réseau national d’échange sur la biodiversité, MATE, MAP 2

Renforcer les capacités des ONG actives dans le domaine du climat et de la

biodiversité

MATE 2

16 MECANISMES DE FINANCEMENT

Les mécanismes institutionnels et réglementaires sont destinés aux opérateurs socioéconomiques

pour la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation visant la prévention de la

désertification. Ces mécanismes se situent à trois niveaux : international, national et local.

Les instruments de financement, au niveau national sont basés sur les taxes ou impôts par

l’application du principe « pollueur –payeur ». Ces instruments doivent être décentralisés et gérés

directement par Inspections de l’Environnement des wilayates. On a mentionné plus haut la

nécessité de rendre autonomes ces Inspections.

Compte tenu de l’urgence et de l’importance des financements, il faudra plus s’orienter dans

l’immédiat vers le financement extérieur. Différentes possibilités existent au niveau international

permettant de drainer les fonds nécessaires.

Il faut noter à ce sujet, que jusqu’à présent la tendance, au niveau des institutions nationales en

matière de financement, a été le recours aux financements au titre du budget de l’Etat au lieu de

rechercher des financements extérieurs pour réaliser leurs projets comme ç’est le cas des pays

voisins. Diverses sources de financement dans le cadre de la protection des ressources naturelles

existent :

- le Fonds Mondial de l’Environnement (FEM); à ce jour les sommes drainées ont été très

faibles voire symboliques en comparaison avec les montants dont ont bénéficié les pays

voisins,

- les financements par la CEE dans le cadre du partenariat,

- les financements par le P.E.M (programme environnement méditerranéen), financé par la

banque mondiale et la banque européenne d’investissement,

- la conversion de la dette extérieure en la réinjectant ( DEBT-SWAPPING ou troc de la

dette) dans des projets de grande envergure et qui ont un impact mondial sur

l’environnement comme la réhabilitation de la steppe et la lutte contre la désertification,

- le financement de projets par les organisations internationales auxquelles l’Algérie cotise et

en tire peu de profit par rapport à nos voisins. On peut citer la FAO, le FIDA, OADA, OMS,

OMM, UNESCO,

- le partenariat avec des pays qui encouragent la préservation des patrimoines naturels comme

le Japon, la Suède, le Canada, etc

- la contribution des ONG nationales et internationales,

La mise en oeuvre des conventions internationales sur les changements climatiques, la biodiversité,

les forêts et la désertification ouvre de nouvelles perspectives en matière de financement. Au titre de

la mise en oeuvre de la convention cadre sur les changements climatiques, le Protocole de Kyoto

prévoit la mise en place de moyens financiers et techniques importants en faveur des pays en

développement à travers le mécanisme de développement propre (MDP). La COP 7 a désigné les 15

membres du comité exécutif du MDP. Ce mécanisme sera ainsi le premier instrument

opérationnel du Protocole de Kyoto. Il va sans dire que les autres conventions vont utiliser ou

suivre ce type de mécanisme. Il s’agit donc de s’impliquer de façon concrète dans les processus mis

en oeuvre au sein de ces conventions. le tableau (11) ci dessous précise, en matière de financement,

les principaux organismes ou acteurs concernés et le niveau de priorité.

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Tableau 11 : propositions d’activités de renforcement des capacités d’action pour atténuer les

pressions des changements climatiques et de l’ozone sur la biodiversité

Mécanismes de financement Principaux organismes ou acteurs concernés

Niveau de priorité

Le Fonds Mondial de l’Environnement (FEM) MATE, MAE 1

Financements par la CEE dans le cadre du partenariat, MAE, Ministère des Finances 1

Les financements par le P.E.M financé par la banque mondiale et la

banque européenne d’investissement,

MAE, Ministère des Finances 1

La conversion de la dette extérieure en la réinjectant (DEBT-

SWAPPING ou troc de la dette)

MAE, Ministère des Finances 1

Le financement de projets par les Organisations Internationales MATE : MAE 1

Le partenariat avec des pays MATE 1

Le mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto MATE 1

Les ONG nationales et internationales, MATE 1

17- CONCLUSION

La préservation des patrimoines naturels (sols, eaux, flore, faune) est une nécessité vitale pour la

qualité du cadre de vie des citoyens et le développement socioéconomique du pays.

Les écosystèmes avec leur myriade d’espèces végétales et animales constituent des systèmes

complexes dont les structures et fonctions sont intimement liées au climat. Leurs réponses au

changement global (changements climatiques, ozone, pollution,...) diffèrent d’un écosystème à un

autre et d’une espèce à une autre. Ces réponses varient selon une large gamme d’échelles spatiales

et temporelles.

L’objectif premier de l’adaptation dans le cadre de la biodiversité est d’aider les systèmes naturels à

résister et répondre, de façon positive, au changement global en tenant compte de leur vulnérabilité

et des limites de leur capacité d’adaptation. Une stratégie effective basée sur le principe de

précaution et la durabilité des ressources naturelles vise essentiellement à réduire ou éliminer

d’abord les pressions existantes d’origine anthropique.

L’enjeu majeur est la prise de conscience par tous les acteurs nationaux de la nécessité de préserver

la biodiversité en amont de tout projet ou activité pour ne pas hypothéquer l’avenir.

Au niveau international, l’Algérie doit contribuer à l‘effort mondial pour la protection de la planète

et de la biodiversité mais aussi défendre ses intérêts nationaux dans le cadre d’un développement

durable de ses ressources biologiques. Compte tenu de l’ampleur des défis auxquels, elle est

confrontée, elle ne peut pas y faire face sans un apport conséquent de la communauté internationale

sur les plans financier, scientifique et technologique pour freiner la dégradation avancée de ses

ressources biologiques naturelles.

La mise en place de structures institutionnelles actives et opérationnelles et leur pérennisation est

une nécessité nationale pour permettre une mise en oeuvre efficace de la stratégie nationale dans le

domaine de la biodiversité.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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L’EAU ET DE SON IMPACT SUR LA BIODIVERSIT

INTRODUCTION

De nos jours, l’importance et le rôle de l’eau ne sont pas à discuter pour toutes les activités

économiques, sociale et même culturelles. Plus encore, elle est à la base de toute vie terrestre ou

aquatique. ‘’Avec l’eau, nous avons fait toute chose vivante ‘’ (le Coran, XXI, v. 30).

Les spécialistes de l’eau sont plus que convaincus que tout développement est inconcevable

sans réserves hydriques conséquentes. Pour cela, les plus grands conflits à venir (certains le sont

déjà) tourneront autour de l’eau. Ainsi, pour les prochaines années, la fièvre de l’or bleu remplacera

celle de l’or noir, ce dernier ayant régné sans partage durant les dernières décennies.

A l’exception des besoins en eau du secteur de l’industrie, pratiquement 100% de l’eau de la

planète est destinée à couvrir les besoins de l’homme, de l’animal et du végétal, donc du monde

vivant. Ce besoin n’est pas destiné seulement à sa consommation au sens strict du terme, mais aussi

à la création d’un milieu adéquat pour son existence et surtout pour qu’il puisse se perpétuer. En

effet, on considère qu’un être vivant résistant à la sécheresse ou à l’excès d’eau n’est pas seulement

un individu qui se maintient en vie dans des conditions de manque ou d’excès d’eau mais c’est

surtout celui qui arrive à sauvegarder son intégrité et se perpétuer, donc qui ne disparaît pas sous la

contrainte hydrique.

Ces dernières années, les phénomènes de changement climatique font que les ressources

hydriques font souvent défaut, tant pour leur quantité que pour leur qualité. Cette dernière étant

intimement liée à la quantité. En effet la qualité d’un rejet hydrique est proportionnelle à sa

quantité. En d’autres termes, la qualité d’un rejet hydrique est d’autant plus élevée que son débit est

plus grand.

Ce manque d’eau génère des phénomènes qui aggravent ce déficit, particulièrement par un

risque de pollution des eaux de surface et des eaux souterraines. A cela, s’ajoute le risque de

salinisation des sols irrigués à cause de la méconnaissance de l’importance et du rôle du lessivage

des sels qui risquent de s’accumuler dans les franges de sol prospectées par les racines.

Si dans les pratiques agricoles, l’homme peut lutter contre le manque d’eau par la pratique

de l’irrigation des cultures ou le breuvage des animaux domestiques ou d’élevage, dans la nature, la

couverture des besoins en eau des espèces animales ou végétales sauvages ne peut se faire que par

les apports naturels des précipitations ou les points d’eau naturels ou artificiels créés à cet effet pour

les animaux vivants dans la nature.

Ainsi, le risque de disparition d’une espèce d’un milieu donné est intimement lié à la

quantité d’eau mise à sa disposition naturellement.

En Algérie, la situation de manque de précipitations sur la quasi-totalité du territoire est

encore plus aggravée par leur mauvaise répartition dans l’espace et dans le temps. De plus, Le

manque de moyens de mobilisation et de stockage des ressources hydriques sous toutes leurs formes

font que l’eau devient de plus en plus le facteur le plus limitant au sens large du terme et pour le

monde vivant, en particulier.

Il est vrai que l’Algérie souffre beaucoup plus du manque d’eau que de son excès, il n’en

reste pas moins que nombre de régions sont soumises au phénomène d’excès d’eau,

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 51

particulièrement dans les régions de l’extrême Nord-est de l’Algérie à cause d’une forte

pluviométrie, du manque de pente et de la nature argileuse des sols. D’autres régions telles que

certains oasis et certaines plaines du Nord-Ouest de l’Algérie sont soumises au phénomène de

remontée des nappes, suite à une mauvaise gestion des ressources hydriques en générale, et les eaux

d’irrigation, en particulier.

Photo 1 : Phénomène de remonté des nappes à proximité d’une oasis (Est de Ourgla)

Ce phénomène est encore plus aggravé par une absence totale de programmes d’entretien

des réseaux de drainage existants et/ou de réalisation de nouveaux réseaux de drainage dans les

zones nécessitant cette pratique.

Le phénomène de remontée des nappes s’accompagne souvent par la dégradation des sols à

cause de la mauvaise qualité des eaux stagnantes à la surface du sol ou à de faibles profondeurs de

celui-ci, rendant ainsi toutes pratiques agricoles très peu rentables, voir même non rentables dans la

plupart des cas.

Ces dernières années, le manque d’eau devient de plus en plus intense faisant apparaître tous

les signes de conditions de sécheresse. Ainsi, on constate un abaissement graduel des niveaux des

barrages, suite à l’assèchement de la plupart des réseaux hydrographiques et un rabattement des

niveaux des nappes sous l’intensité des pompages anarchiques sous toutes leurs formes.

Cette situation fait que la couverture des besoins n’est souvent pas assurée durant une

période plus ou moins longue de l’année, voir même toute l’année selon les cas. Ce manque d’eau

provoque une destruction des conditions minimales nécessaires à la survie des diverses espèces

animales et végétales, provoquant ainsi un risque de disparition graduelle qui concernera en premier

lieu les espèces qui sont les plus sensibles au déficit pluviométrique, pour laisser places aux espèces

les plus résistantes.

Malheureusement, ces dernières ont très peu d’intérêt par rapport aux premières car elles ont

un potentiel de production très réduit, pour ne pas dire nul, dans certains cas. Plus encore, leur

caractère résistance au manque d’eau et à l’excès de sel leur permet d’être envahissantes vis à vis

des espèces cultivées ou naturelles qui ont un potentiel de production relativement plus élevé mais

plus sensibles au sel est à la sécheresse.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 52

Photo 2 : Envahissement de la palmeraie par les plantes résistantes au sel et à l’hydromorphie

1. SITUATION ACTUELLE

Comme nous l’avons signalé, l’Algérie est classée parmi les pays les plus déficitaires en eau

(environ 500 m3/habitant/an). Ce déficit est encore plus aggravé par une très mauvaise répartition

de ces précipitations dans l’espace et dans le temps.

Dans l’espace, les données météorologiques montrent un double gradient décroisant. En

effet, la partie Nord-Est reçoit plus du double des précipitations que la partie Nord-Ouest, avec en

moyenne de plus de 800 mm dans la zone de Annaba, et seulement 400 mm environ dans les zones

du Nord-Ouest du pays (Oran).

Dans le sens Nord-Sud, les précipitations varient de 700 mm à Alger à 12 mm en moyenne

dans la région d’Adrar, soit une diminution de 98%.

Il est à signaler que certaines zones d’altitude de l’extrême Nord-Est reçoivent annuellement

des précipitations qui dépassent 1500.

La mauvaise répartition dans l’espace est encore plus aggravée par la mauvaise répartition

des précipitations dans le temps. En effet, la quasi-totalité des pluies tombent durant la période

hivernale.

Cette situation exige une infrastructure conséquente de mobilisation, de stockage et de

transfert du peu de ressources hydriques mobilisables dont dispose annuellement le pays.

Malheureusement, depuis l’indépendance, le secteur de l’hydraulique n’a pas bénéficié de

programmes de développement conséquents dignes de son importance.

A ces problèmes naturels s’ajoutent d’autres problèmes d’ordre organisationnels et de

gestion des ressources hydriques au niveau de l’utilisation, ainsi qu’au niveau des rejets.

A notre sens, tous les problèmes autres que naturels sont le résultat de deux points

importants, à savoir :

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 53

Une très mauvaise politique des prix de vente du mètre cube d’eau en général et dans le

domaine de l’agriculture et l’industrie en particulièrement, dans lesquelles le facteur eau

devait être considéré comme un facteur de production au moins au même pied d’égalité que

les autres matières premières ;

Une très mauvaise politique (pour ne pas dire une absence totale) de protection de

l’environnement par l’application stricte des codes de l’eau et de l’environnement,

particulièrement en ce qui concerne le principe de pollueurs payeurs car là aussi, les eaux

de rejet devaient être considérées comme facteur de production.

Cette situation très grave de manque d’eau a provoqué et provoquera encore plus un retard

dans tout programme de développement futur et une dégradation de l’environnement en général, et

sur la biodiversité en particulier. En effet, la diversité biologique ne peut se concevoir que par le

maintien de milieux écologiques divers permettant aux différentes espèces animales et végétales de

se maintenir, et surtout de se perpétuer dans une zone géographique aussi importante que celle de

l’Algérie. Ceci implique l’absence de facteurs limitants de toutes natures.

Malheureusement, dans la pratique, plusieurs facteurs limitants liés au manque ou à l’excès

d’eau provoquent la disparition ou tout au moins la limitation du développement des espèces les

plus sensibles au détriment de celles moins sensibles. Ces dernières ont souvent un potentiel de

production beaucoup moins important que les espèces les plus sensibles, donc moins rustiques.

Ainsi, les principaux problèmes qui caractérisent la situation du manque d’eau durant ces dernières

années se résument comme suit.

1. Manque de mobilisation des ressources hydriques

Malgré l’existence du problème du manque d’eau depuis des décennies, pratiquement aucun

effort n’a été sérieusement fait pour augmenter et améliorer les moyens et les procédures

d’amélioration du potentiel de mobilisation des précipitations en vue d’une meilleure utilisation

localement ou après un stockage plus ou moins long de l’eau mobilisée.

Sur 12 milliards de m3 de potentiel de ruissellement, un pourcentage très réduit de ces

écoulements est effectivement mobilisé.

2. Manque des moyens de stockage

Le manque de moyens de stockage est à l’image du niveau de mobilisation des

précipitations. En effet, le nombre d’ouvrages de stockages des ressources hydriques est très réduit

si on le compare aux pays analogues à l’Algérie.

Au problème du manque de moyen de stockage s’ajoute un autre problème non moins

important relatif au taux d’envasement de la plupart des anciens barrages

3. Le phénomène de perte en eau

Les statistiques du ministère des ressources hydriques montrent que les réseaux de

distributions de l’eau potable et d’irrigation sont plus que défectueux, ce qui provoque des pertes

importantes entre les ouvrages de mobilisation et de stockage et l’utilisateur. Ces pertes sont

souvent estimées à 50% des quantités effectivement distribuées.

La gestion non rationnelle des réseaux, particulièrement en ce qui concerne les pertes de

toute nature appelée à tors des ‘’fuites’’.

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 54

En faisant cette remarque, on est entrain de défoncer une porte ouverte car : qui parmi nous

n’a pas vu des fuites auxquelles il n’a même pas fait attention ? Plus encore, qui n’a pas vu ces

fuites même chez lui ? Et qui ne les a réparées que par peur des dégâts qu’elles peuvent causer.

31. Pourquoi ce phénomène de pertes ?

Simplement parce que d’un point de vue économique, actuellement, les frais générés par la

réparation de la soi-disant fuite sont de loin plus élevés que la valeur de la quantité d’eau perdue

même durant des années. En d’autres termes, l’eau qui est perdue n’a pas de valeur puisque son prix

de vente est dérisoire.

32. Quels sont les résultats ?

Cette situation provoque un désintéressement du gestionnaire de l’eau, puisqu’il est

convaincu que ses efforts ne seront jamais récompensés. Ainsi, il fournira de moins en moins

d’efforts pour mieux stocker, distribuer, réparer les fuites et surtout pour rechercher d’autres

ressources hydriques afin de bien les gérer car ces ressources existent beaucoup d’efforts et les

spécialistes le savent.

Finalement l’utilisateur use et abuse de l’eau qu’il achète à un prix dérisoire et le

gestionnaire de l’eau et/ou du réseau laisse faire puisque de toute façon, les redevances qu’il perçoit

pour l’eau qu’il gère ne couvriraient qu’une infime partie des frais générés par la gestion du réseau.

Finalement, personne n’est satisfait puisque l’utilisateur ne reçoit l’eau qu’en fonction de sa

disponibilité, comme elle est soi-disant rare, le distributeur ou le gestionnaire ne la cède qu’au

compte gouttes. C’est comme l’histoire de la poule et de l’œuf ou de l’œuf et de la poule.

4. Le phénomène de gaspillage

La politique des prix pratiqués depuis l’indépendance n’a jamais encouragé les utilisateurs

de l’eau à tous les niveaux de respecter cet élément si important pour tout développement

économique, social et même culturel. En effet le prix du mètre cube d’eau a toujours été dérisoire.

Cette situation n’a pas incité les utilisateurs à utiliser rationnellement et économiquement

l’eau à tous les niveaux. Jusqu’à ces dernières années, l’eau a été vendue à moins du cinquième de

son prix de production, sous le prétexte que l’eau est un don du ciel et que l’utilisateur ne doit payer

qu’une somme symbolique pour qu’il l’utilise.

De plus, dans certaines activités économiques agricoles et industrielles, l’utilisateur ne paye

pas la valeur de la quantité d’eau utilisée mais seulement l’énergie utilisée pour le pompage.

Cette situation a conduit les utilisateurs de l’eau à profiter au maximum de cette ressource

rare croyant que le rendement est indéfiniment proportionnel à l’apport d’eau d’irrigation dans le

secteur agricole ou une exagération dans la consommation de l’eau potable ou l’eau industrielle.

Le gaspillage a toujours provoqué des situations anormales par l’apparition de phénomènes

d’excès d’eau tels que les remontés de nappes dans toutes les zones géographiques où la pente

minimale pour l’évacuation de ces excès d’eau devient impossible (à titre d’exemple les remontées

des nappes dans la région d’El-Oued, de Relizane, Habra et Sig) sont des exemples frappants.

Ces remontées de nappes sont souvent aggravées par un manque ou l’absence totale de

curage des drains qui existent depuis des années.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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Photo 3 : Curage des drains malheureusement en retard Le sel est apparent sur les deux cotés

Photo 4 : Phénomène de salinisation des sols (sud-ouest d’El-Oued)

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Le non respect du concept de valorisation de l’eau

Quelques exemples permettent de mieux comprendre la notion de productivité du m3 d’eau

selon le domaine d’utilisation (eau domestique, industrielle et commerciale ou en agriculture).

En agriculture, 1 m3 d’eau d’irrigation peut produire 12 kg de pomme de terre, 10 kg de

tomate, 30 à 40 kg de pastèque, 3 à 4 kg de fraise et seulement 0,5 à 1 kg blé.

Les exemples ci dessus montrent que le m3 d’eau d’irrigation peut produire une récolte qui a

une valeur de 10 à 20 DA pour le blé (ce qui est très peu rentable) et jusqu’à 500 ou 600 DA pour la

fraise et la pastèque (ce qui est plus que rentable), soit une différence de 30 à 40 fois. Pourtant, le

blé est un produit hautement stratégique dont personne ne peut s’en passer, alors que la fraise et la

pastèque n’ont aucune valeur d’un point de vue stratégique. Pourtant, le céréalier et le maraîcher

Paye le même prix du m3 d’eau utilisé.

Pour l’eau domestique, le prix du m3 d’eau pour remplir une piscine est pratiquement le

même que celui consommé par les élèves d’une école, d’un lycée ou les malades d’un hôpital.

D’autres exemples analogues pourraient être donnés pour le secteur de l’industrie et le commerce

qui sont souvent de grands utilisateurs de l’eau comme facteur de production.

Les exemples ci dessus ne représentent qu’une infime partie des disparités qui existent au

niveau de la valorisation de l’eau utilisée.

Si pour les exemples cités ci dessus le m3 a un prix même si parfois il est dérisoire, dans

beaucoup d’autres cas l’eau n’a aucun prix comme si elle n’avait aucune valeur. En effet, dans

certaines régions du territoire national l’eau n’est payée qu’à travers l’anergie électrique ou le

carburant consommé pour le pompage de cette eau, comme si l’énergie avait plus de valeur que

l’eau (quelle erreur ?).

Le non-respect de la valeur de l’eau consommée conduit à des phénomènes extrêmement

graves tels que le gaspillage sous toutes ses formes ou l’utilisation abusive de l’eau dans des

secteurs qui ne la valorisent pas mais qui valorisent son produit.

Les prix dérisoires pratiqués pour l’eau et la méconnaissance des quantités effectives d’eau

qui doivent être utilisés dans les différents secteurs font apparaître des gaspillages non justifiés,

comme si la productivité de l’eau utilisée reste proportionnelle à la quantité utilisée.

L’exemple le plus frappant durant les 10 dernières années est le phénomène de remontée des

nappes dans beaucoup de régions, telles que d’El-Oued, dans laquelle un certain nombre d’oasis se

trouvant dans les ghaouts les plus profonds sont complètement inondées. Ce phénomène ne fera

qu’augmenter pour les années avenir dans toutes les zones où la pente naturelle est relativement

faible et où les pompages sont importants et non contrôlés.

Le phénomène inverse se rencontre dans les régions où l’usage des foggaras est important.

En effet, celles-ci se tarissent sous l’intensité des pompages sans prendre en considération le fait

que les foggaras sont alimentées par les nappes superficielles de faible importance (zone sud-ouest

de la wilaya de Ghardaïa, plus particulièrement la région de Hassi Lafhal).

Ce phénomène, bien qu’il ne soit pas aussi important que pour le cas d’El-Oued, il n’en reste

pas moins que la remontée des nappes est fréquente dans plusieurs régions d’Algérie.

Ce phénomène de remontée des nappes est encore plus aggravé par le fait que dans la plupart des

cas l’eau est de très mauvaise qualité chimique physique et biologique.

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Photo 5 : Eau saline et polluée à proximité d’une palmeraie de Tolga (Biskra)

Afin de limiter l’importance du phénomène de manque d’eau et de la dégradation de sa

qualité, donc du risque de dégradation du milieu naturel, il s’agira de se fixer des priorités à moyen

et court terme.

Ces priorités visent principalement à mieux protéger le monde animal et végétal par une

meilleure utilisation du peu de réserves hydriques dont nous disposons par :

Une meilleure mobilisation des précipitations par la pratique de la collecte et le stockage

des eaux pluviales, particulièrement dans les zones à faible pluviométrie ;

Une utilisation efficiente et raisonnée des réserves hydriques, en général et de l’eau

destinée à l’agriculture et à l’industrie, particulier par un meilleur stockage, un meilleur

recyclage, un meilleur transport et une meilleure distribution de l’eau par les techniques les

plus adéquates ;

Une meilleure maîtrise des risques de pollution des eaux de surface et souterraines par un

meilleur contrôle de nos rejets liquides, solides et même gazeux ;

Une meilleure maîtrise de la tarification de l’eau potable sur la base du prix à la production

du mètre cube d’eau, particulièrement pour les industries utilisatrices de l’eau potable

comme facteur de production ;

Une meilleure maîtrise de la tarification de l’eau destinée à l’agriculture et à l’industrie en

prenant en considération, non seulement son prix réel à la production, mais surtout sa

productivité dans son domaine d’utilisation ;

Une meilleure maîtrise des risques de salinisation des sols et de l’eau, particulièrement dans

le domaine de l’agriculture ;

Protéger les espèces animales et végétales qui résistent plus à la sécheresse et à la salinité

du sol et de l’eau en leur créant les conditions écologiques minimales de survie ;

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Multiplier les espèces qui valorisent mieux le peu d’eau qu’elles consomment en

maintenant un potentiel de production acceptable.

2. PROPOSITIONS FUTURES

Sur la base des constatations citées ci dessus, nous proposons quelques mesures que nous

avons jugées importantes pour améliorer la situation de manque d’eau, ainsi que les mesures à

prendre pour une meilleure gestion du peu d’eau dont nous disposons annuellement.

Ces propositions sont d’ordre technique, législatif et financier ou ‘’socio-économiques’’.

1. Une meilleure mobilisation des précipitations

Une meilleure mobilisation des précipitations par la pratique de la collecte et le stockage des

eaux pluviales, particulièrement dans les zones à faible pluviométrie. En effet, le caractère

montagneux des zones les plus pluvieuses du pays et le caractère orageux des précipitations exigent

qu’une partie importante des pluies soient interceptée au niveau de chaque parcelle par l’application

de techniques de collecte des eaux pluviales, afin d’éviter qu’elles ne ruissellent vers les cours d’eau

pour se jeter à la mer, dans les chotts et les sebkhas. Ces techniques sont pratiquées dans beaucoup

de pays analogues à l’Algérie (Jordanie, Syrie, Tunisie, Australie etc…) Cette pratique permet, en

plus des eaux collectées, de lutter en quelque sorte contre le phénomène d’érosion donc

d’envasement des barrages.

2. Augmenter la capacité de stockage et de mobilisation des eaux de surface

Le régime pluviométrique du climat méditerranéen se caractérise par une saison hivernale

relativement pluvieuse, pour cela, une grande partie des écoulements de surface est purement et

simplement perdue fautes de manque de moyens de stockage, tels que les barrages et les retenues

colinéaires. L’efficience de ces ouvrages peut être améliorée par l’adoption de systèmes de grands

transferts entre les barrages et les retenues colinéaires, de sorte que le premier qui se remplit

alimente le suivant.

3. Améliorer les conditions durant le transport et la distribution de l’eau

Afin d’éviter les pertes durant le transport et la distribution de l’eau, faire en sorte que les

pertes soient les plus faibles possibles durant le transport et la distribution au niveau de la parcelle.

En d’autres termes améliorer l’efficience du réseau.

4. Recyclage des eaux de rejet

Une meilleure maîtrise des risques de pollution des eaux de surface et souterraines par un

meilleur contrôle de nos rejets liquides, solides et même gazeux, le phénomène du manque de

précipitations entraîne une diminution et parfois une absence totale d’écoulement de surface dans

les réseaux hydrographiques, particulièrement durant la période estivale, transformant ainsi le

moindre talweg se trouvant à l’aval de toute agglomération en un égout. Ce dernier disparaîtra tôt

ou tard dans la nature alimentant toutes nappes superficielles qui sont à proximité, les rendant ainsi

impropres à l’utilisation.

Devant ce phénomène, le meilleur moyen pour diminuer l’intensité et la vitesse de pollution

serait l’installation de station d’épuration des eaux de rejet, comme le stipule si bien le code des

eaux.

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5. Sanctions à l’encontre des pollueurs

Pour plus d’équité appliquer le principe de pollueurs payeurs, particulièrement pour les

unités industrielles et agro-alimentaires.

6. Lutter contre les pompages illicites

Sanctionner selon le code de l’eau tous les pompages illicites au fil de l’eau.

7. Lutter contre les risques de salinisation de l’eau et du sol

Une meilleure maîtrise des risques de salinisation des sols et de l’eau, particulièrement dans

le domaine de l’agriculture par une meilleure maîtrise des quantités effectives à apporter aux

cultures, et procéder au drainage, si le besoin se fait sentir.

8. Protéger les espèces sensibles à la sécheresse

Protéger les espèces animales et végétales qui résistent moins à la sécheresse et à la salinité

du sol et de l’eau en leur créant les conditions écologiques minimales de survie et de propagation.

9. Favoriser les espèces qui valorisent mieux l’eau

Multiplier les espèces qui valorisent mieux le peu d’eau qu’elles consomment en maintenant

un potentiel de production acceptable.

10. Lutter contre les espèces envahissantes à faible potentiel de production

Lutter contre toutes les espèces animales et végétales qui ont un caractère envahissant, à

cause de leur résistance aux conditions difficiles provoquées par le manque d’eau et/ou sa qualité.

11. Meilleure tarification de l’eau

Bien que ça paraisse paradoxal, l’application d’une politique des prix de vente du mètre

cube d’eau à son prix de revient serait un des plus grands stimulants pour un plus grand respect du

facteur le plus important après l’oxygène pour tous les êtres vivants, dont l’homme au sens large du

terme.

Afin de ne pas nous faire comprendre à tors, il s’agira d’expliquer ce que nous entendons par

‘’politique des prix’’.

Tous les spécialistes s’accordent à dire que l’eau est toujours à la base de toute activité,

encore plus elle est à la base de toute vie.

Puisqu’elle est si fondamentale, il serait anti-naturel de ne pas lui donner la vraie place

qu’elle mérite en lui reconnaissant au moins sa vraie valeur qui n’est ni plus ni moins que son prix à

la production.

Ainsi, pour plus d’équité dans l’utilisation de l’eau au sens large du terme, il est plus juste de

considérer, non seulement le prix à la production du m3 d’eau mais plutôt sa productivité. En effet,

la meilleure politique des prix de l’eau et la plus objective serait de faire payer l’utilisateur un prix

qui serait calculé selon la valeur financière produite par l’eau, particulièrement lorsque celle-ci est

utilisée comme un facteur de production.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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CONCLUSION

L’analyse de la situation concernant le problème du manque d’eau en Algérie montre que

bien que ce manque soit réel, il n’est pas aussi catastrophique qu’on le fait croire car, ce problème

de manque d’eau ne date pas d’aujourd’hui, vu la situation géographique de notre pays.

Actuellement les principaux problèmes rencontrés sont beaucoup plus d’ordre

organisationnel, technique, législatif et socio-économique.

En effet, si la gestion de l’eau est bien maîtrisée pour les prochaines années, le problème de

l’eau serait beaucoup plus vu sous l’angle de sa qualité et non pas seulement de sa quantité, bien

que cette dernière l’ait toujours été et le sera pour toujours.

Il reste maintenant à l’utilisateur et au gestionnaire de l’eau sous ses différents aspects de

savoir conjuguer tous les efforts pour diminuer l’intensité du manque d’eau et surtout de se préparer

avec tous les moyens dont on dispose pour vivre en permanence avec ce danger permanent d’avoir

un jour soif, parce qu’on n’a pas su comment nous comporter, comme c’est le cas aujourd’hui.

Nous dirons pour terminer que l’existence et la place de l’Algérie dépendra de la maîtrise du peu

d’eau dont elle dispose car ce peu d’eau est relativement important s’il est bien géré, et il est

dérisoire s’il ne l’est pas, comme c’est le cas aujourd’hui.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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LA DEGRADATION DES SOLS

1. Introduction

La dégradation des sols par les processus naturels ou induite par l’homme est un processus

continue. Ce phénomène est devenu malheureusement un sérieux problème qui menace la diversité

biologique, la sécurité alimentaire, le bien être de chaque personne sur la terre et la prospérité des

nations. Le problème de la dégradation des sols ou des terres n’est pas nouveau. Déjà, les écrivains

grecs, romains et arabes et bien d’autres anciennes civilisations ont longuement disserté sur ce

phénomène. En plus, beaucoup de religions ont souligné la nécessité du respect de la terre en

particulier et la nature, c’est à dire la biodiversité en général. En effet l'une des causes du déclin de

ces anciennes civilisations était la perte et la dégradation des sols et le non-respect de la diversité

biologique (Mésopotamie, Egypte…).

Ces dernières années, beaucoup d’événements ont eu lieu dans différentes places, concernant

l’aspect de la dégradation des terres en particulier et de l’environnement global en général. Ces

actions menées par les scientifiques et des organisations gouvernementales et non

gouvernementales au niveau mondial avaient pour but de sensibiliser, d’interpeller et de

responsabiliser les groupes ou les personnes politiques ayant les pouvoirs de décision.

En 1971, l’UNESCO avait déjà initié le programme ‘Man and Biosphère’ et en 1980, l’union

internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles promulgua une stratégie

pour la conservation du globe ( World Conservation Strategy). Ces événements ont conduit au

rapport Brundtland (WCED, 1987), qui établit les conditions pour le changement, les objectifs

fondamentaux et la prise de conscience politique. En effet, en 1992, la conférence des Nations Unis

pour l’environnement et le développement préconisa des soutiens pour la conservation de la nature,

des ressources naturelles, de l’environnement et de la biodiversité et des actions globales dans

l’Agenda 21.

L’Agenda 21 pour être effective, avait besoin d’une réelle collaboration non seulement entre toutes

les nations du globe, mais aussi entre les scientifiques et tous ceux qui sont concernés par le

problème de l’environnement en général. Cette collaboration doit s’impliquer dans les problèmes de

durabilité des actions, des pratiques et des idées. Malheureusement la mise en application de ces

directives n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain.

L’existence de l’humanité dépend des ressources en sol. Par conséquent les différents aspects de la

durabilité dépendent de ce dernier. De ce point de vue, la dégradation des terres et par conséquent

de la diversité biologique doivent être considérés comme des éléments déterminants et essentiels

pour la durabilité.

2. Importance de la dégradation des sols.

A moins que les forces de dégradation des sols ne soient réduites à un niveau acceptable,

l’agriculture durable sera toujours incontrôlable. L’urgence des actions à mener par les scientifiques

spécialisés dans l’étude des ressources naturelles et particulièrement les ressources en sols sont

d’une importance capitale.

Naturellement la terre ou le sol existe dans un état d’équilibre entre les forces de formation et celles

de la dégradation (figure 1). C’est un équilibre naturel qui est perturbé quand la terre est utilisée

pour l’agriculture ou pour d’autres usages. Il est nécessaire de reconnaître le fait que l’agriculture

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mette sous pression les écosystèmes en équilibre (Beinroth et al., 1994). A cause de la chute de la

productivité, beaucoup de sociétés traditionnelles ont développé des systèmes et des pratiques

culturales qui réduisent cette pression. Cependant, les terres agricoles deviennent rares ou peu

abondantes à cause de l’augmentation de la population et de la demande en terres. Les forces de

dégradation ont augmenté et par conséquent affectent l’état d’équilibre et ont des effets indésirables

sur la productivité et des impacts destructeurs sur la biodiversité et l’environnement en général.

Il est donc nécessaire de mettre au point des mécanismes qui assurent que l’utilisation des terres et

les pratiques agricoles soient en concordances avec les demandes environnementales.

Ce présent travail est orienté sur la dégradation des sols d’un point de vue agricole. Car l’utilisation

agricole des terres est une cause majeure de la déclivité de la qualité des terres et par conséquent de

la biodiversité.

C’est une tentative de voir l’utilisation agricole des terres comme une force négative prééminente

qui va aboutir à la non-durabilité si elle n’est pas contrôlée et mieux gérée.

L’urgence d’un contrôle de la dégradation des terres vient des alternatives qui ne sont

malheureusement pas toujours désirables. Nous avons une obligation morale d’assurer une équité

entre les générations, de contribuer à assurer la sécurité alimentaire et d’aider à assurer une

meilleure qualité de la vie pour tous, en plus du maintien de toutes les autres fonctions du sol.

Donc, la dégradation des terres n’est pas seulement une question de gestion des sols, elle a une

profonde signification en terme de biosphère et de biodiversité.

La désertification est une expression extrême de la dégradation des terres. L’Agenda 21 définit la

désertification comme suit : ‘ La dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-

humides résultantes des facteurs variés en incluant les variations climatiques et les activités

humaines’. D’après l’Agenda 21, la désertification touche 16% de la population mondiale qui vit

dans 3,6 millions de km2 affectés par ce fléau. La majorité de cette terre est pastorale qui possède

déjà une faible capacité à supporter les populations humaines et animales.

Les processus de dégradation des sols Les techniques de conservation

L’érosion Travail du sol adéquat

Productivité

et

conservation

des

Rotation des cultures

Amélioration du drainage

Gestion des résidus

Conservation de l’eau

Terrasses et banquettes

Cultures suivant les

courbes de niveau

Fertilisation chimique

Amendement organique

Adéquation sol, culture et

climat

+

Pertes des éléments nutritifs

par ruissellement

Mauvais drainage

Désertification

Compactions

Salinisation

Pertes de la matière organique

Accumulation des éléments

toxiques

Urbanisation

Mauvaise utilisation

Pollution

Surpâturage

Réduction de l'activité

biologique et microbiologique

Fig. 1 : Les processus de dégradation des sols et les techniques de conservation

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En plus de sa fonction essentielle du sol qui est la production des produits agricoles de

consommation, il y au moins une dizaine d'autres fonctions primordiales accomplies par ce dernier.

Base des systèmes de vie et de la production des biens agricoles.

Base de la biodiversité terrestre

Source et réservoir des gaz

Lieu d'interaction du bilan énergétique global (réflexion, absorption et transmission de l'énergie

électromagnétique provenant du soleil).

Régulateur des stocks et du flux des ressources hydriques.

Réservoir de minéraux et matières brutes.

Rétention, filtration, régulation et transformation des composés chimiques dangereuses.

Gardien et protecteur des évidences et des artefacts (histoire culturelle de l'humanité).

Source d'information sur le paléoclimat et les anciennes utilisations des terres.

Lieu d'habitation, de construction et de récréation des êtres humains.

C'est pour ces fonctions et rôles que la conservation des sols contre les agents de la dégradation est

une nécessité plus que primordiale.

2.1. La dégradation des sols

La dégradation des sols est définie comme étant une réduction de la qualité des sols causée par

l’utilisation humaine. Cette dégradation comprend la dégradation chimique, physique et biologique

comme la réduction de la fertilité, le déclin de la stabilité des agrégats, la salinité, la toxicité des

produits chimiques et des polluants. La dégradation des sols est largement utilisée comme

indicateur de non-durabilité et comme évidence visuelle de la dégradation de l’environnement et de

la diminution de la diversité biologique.

2.2. La diversité biologique

La diversité biologique ou la biodiversité comprend les plantes, les animaux et d’autres organismes

vivants. Les organismes animaux ou végétaux, microscopiques et macroscopiques vivent dans un

environnement plus ou moins spécifique et interactent avec leur environnement et avec les autres

organismes. Ainsi, les écosystèmes sont un aspect important de la biodiversité. Trois types de

biodiversité sont actuellement reconnus : la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces et la

diversité des gènes. Les trois types sont fortement liés. La dégradation de leurs environnements,

c’est à dire de leurs habitats comme le sol, il serait impossible de protéger les espèces. Une

population d’espèces appauvrie génétiquement est moins viable qu’une population génétiquement

variable (UNEP, 1993).

2.3. L’importance de la biodiversité

L’importance de la diversité biologique ou de la nature ou de l’environnement ne peut être

exprimée par des termes simples. Nous avons à faire à des systèmes complexes avec des aspects

divers. L’un des ces aspects de la complexité est attribué aux fonctions, qui sont l’utilisation

discrète des catégories des composantes variées de l’environnement (Groot, 1993). Les principales

fonctions de la biodiversité sont les suivantes :

Production : La biodiversité est une ressource matérielle brute pour tous types de produits

(grains, fruits, racines, poissons, médicaments…) et un réservoir de gènes pour la reproduction

des espèces.

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Régulation : La biodiversité joue un rôle dans les processus naturels de recyclage (érosion, la

décomposition, les différents de la nature et de ces ressources).

Récréation : Les moments de loisir passé dans des paysages naturels, l’observation des plantes

et des animaux dans leurs environnements naturels est aussi une fonction importante de la

diversité biologique.

Les valeurs intrinsèques : La biodiversité exprimée par l'existence d’une partie de la nature

non exploitée par l’homme qui possède des valeurs éthiques, esthétiques et des motifs religieux.

2.4. Le sol réservoir de la biodiversité

Un bon sol est un sol vivant. C’est un habitat naturel pour d’innombrables micro-organismes et

d’autres formes de vie représentants de nombreux genres et espèces animales et végétales. Le

nombre, le type et les activités de ces organismes sont influencées par la disponibilité de la

nourriture et du taux de la matière organique du sol ainsi que des facteurs pédologiques comme la

texture, le pH, l’humidité, la température, l’aération etc…

Ces organismes vivent et se propagent dans la pédosphère suivant la règle « le plus fort et le plus

adapté survivra ». Les formes qui prospèrent dans un environnement particulier sont celles qui sont

les mieux adaptées aux conditions présentes ou représentent des compétiteurs des plus

« vigoureux ».

Ces organismes sont très abondants dans l’horizon de surface où ils profitent de la grande quantité

de matière organique disponible sous différentes formes, comme les racines mortes, les animaux et

les végétaux en décomposition et de la litière.

Certaines formes de micro-organismes comme les champignons sont présentes en abondance sur les

feuillages en surface, et d’autres, spécialement des bactéries prospèrent sur la surface du sol en se

nourrissant des racines et des matériaux organiques comme les acides organiques, les amidons et

débris cellulaires.

Bien que dans certains sols quelques organismes parasitent ou détériorent les racines, la plus grande

majorité participent et assurent des fonctions bénéfiques qui sont importantes pour le sol, la plante

et aussi bien pour la plupart des êtres vivants sur terre.

Le tableau 1 présente les formes et le nombre approximatif des organismes vivant dans un bon sol

agricole. Le poids vif de ces organismes peut varier de 500 à 2000 kg/ha. A l’exception des virus,

les bactéries sont les plus abondantes. Les bactéries les plus fréquentes sont : Arthrobacter,

Bacillus, Pseudonomas, Clostridium, Agrobacterium et Flavobacterium. Elles forment des micro-

colonies sur les particules du sol, sur et dans les débris organiques en décomposition et dans

l’humus. Par conséquent, la perte de la couche superficielle du sol est une atteinte irréparable à la

biodiversité et la fertilité naturelle.

Tableau 1 : Le nombre estimé des organismes trouvés dans les sols agricoles.

Bactéries : 1 000 000 à 500 000 000 dans un gramme de sol

Actinomycètes : 1 000 000 à 20 000 000

Champignons : 5 000 à 1 000 000

Levures : 1 000 à 100 000

Protozoaires : 1 000 à 500 000

Algues : 1 000 à 500 000

Nématodes : 10 à 5 000 dans 100 grs de sol.

En plus d’un grand nombre de virus, d'insectes et vers de terre.(Source : SSSA, 677 south Segoe Road Madison, Wisconsin 53711, USA)

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Quelques fonctions et activités importantes des organismes des sols :

1. Décomposition des résidus organiques et libération des éléments nutritifs

2. Formation de l’humus

3. Amélioration des propriétés physiques des sols

4. Libération des éléments nutritifs pour les plantes à partir des matériaux inorganiques insolubles

du sol

5. Fixation de l’azote

6. Amélioration de la nutrition des plantes à travers les relations mycorrhizales

7. Actions antagonistes contre les plantes pathogènes.

3. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l'atténuation de la dégradation des sols et sa menace qui pèse sur les éléments de la biodiversité dans sa globalité.

3.1 Etat des capacités actuelles.

a) bases de données et informations sur l'inventaire, la répartition des ressources naturelles, en

particulier sur les sols et leurs états de dégradation.

Inexistence de base de données sur les sols et son état de dégradation. Si elle existe, elle n'est

pas partagée et disponible sur des supports non pratiques.

Manque d'indicateurs spécifiques et scientifiques sur la qualité des sols et de l'état de

dégradation des sols ainsi que sur la perte de la diversité biologique.

Les études d'inventaire et les actions de mise en valeur des ressources en sols sont

essentiellement situées sur les zones irrigables, c'est à dire les plaines.

L'inventaire des sols en Algérie ne couvre que 2% de la superficie totale et moins de 10% de

l'Algérie du Nord. En plus les échelles d'étude ne sont pas adaptées aux objectifs tracés.

Tableau des superficies cartographiées (ha) en Algérie ANRH.

Bassin versant 1/100 000 1/50 000 1/20 000 1/ 10 000 Superf. Totale Cheliff 937 378 169 453 177 526 0 1 284 357 Cotiers Algérois 0 199 586 169 887 8 973 378 446 Cotiers Constantinois 49 771 40 287 55 789 0 145 847 Cotiers Oranais 12 000 76 442 6 148 0 94 590 Chott Hodna 1 125 879 26 952 9 349 14 426 1 176 606 Plateau Constantinois 106 245 91 326 20 568 9 841 227 980 Plateaux Oranais 534 360 0 275 0 534 635 Isser 0 65 700 0 8 013 73 713 Kebir Rhummel 11 100 0 12 899 1 066 25 065 Macta 0 232 674 109 608 0 342 282 Medjerda 70 000 42 717 0 0 112 717 Seybouse 106 336 47 607 49 673 0 203 616 Tafna 0 16 351 33 751 0 50 102 Zahrez 291 576 4 192 0 0 295 768 Soummam 449 538 71 542 42 393 26 105 589 578

Chott Melrhir 729 175 24 615 34 855 0 788 645 Sahara 916 380 577 617 41 491 4 597 1 540 185

Totaux 5 339 738 1 687 061 764 212 73 021 7 864 032

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Pas d'études sérieuses et d'envergures dans le domaine de dégradation des terres encore moins

celui de diversité biologique.

Pratique de la monoculture. Par exemple, les reboisements réalisés à ce jour ont été dominés par

une seule espèce. Le cas du barrage vert est édifiant.

Manque d'études d'impact des différentes réalisations (industrielles, agricoles, commerciales,

infrastructures…) sur l'environnement en général.

Mauvaise utilisation, affectation des terres et pratiques culturales souvent non adaptées aux

conditions locales

Pratique des techniques culturales non conformes aux normes anti-érosives et de protection.

Les thèmes et les concepts comme la biodiversité sont relativement nouveaux.

La dégradation des sols est appréhendée de manière différente et souvent subjective par les

divers observateurs et chaque groupe de parties prenantes en donne sa propre définition.

b) Formation, recherche et les fonds d'informations scientifiques et techniques et le transfert

technologique.

Insuffisance et/ou faiblesse de structures s'occupant de la dégradation des sols et de

l'environnement en Algérie. Une seule station expérimentale sur les problèmes d'érosion

hydrique de L'INRF est installée à Ouzera, Médéa. Les seules structures existantes à notre

connaissance sont l'ANN, INRF et ANRH (transport solide).

Carence et manque des technologies modernes dans le domaine de l'inventaire, et d'étude sur la

dégradation des sols. Peu d'initiatives prises dans le domaine du transfert de technologie en

faveur des actions liés à la connaissance, l'inventaire et la protection des ressources en sol

Insuffisance ou carence d'information sur les thèmes de dégradation des sols et la biodiversité

au niveau local, national et régional.

Education, formation: Malgré quelques tentatives encourageantes d'introduction des thèmes de

la pollution dans le secteur éducatif, il reste beaucoup à faire dans ce domaine.

Inexistence de revues ou publications sur les thèmes de l'environnement en général.

Vulgarisation

Peu ou pas d'études et de recherche dans ces domaines en Algérie.

Pas d'actions raisonnées tenant compte des expériences passées dans le domaine de la

conservation de nature, la désertification et la pollution.

La non-multidisciplinarité des équipes s'occupant des études et des actions de lutte contre la

dégradation des sols et la sauvegarde de la biodiversité.

c) Prise en charge de la question environnementale.

Inexistence de politique environnementale claire et prévoyante dans le temps et dans l'espace.

Manque de coordination entre différentes structures et institutions dans le domaine de la lutte

contre la dégradation des sols et la sauvegarde de la biodiversité.

Actions et intérêts gouvernementales sporadiques, conjoncturels et non basés sur le long terme.

En d'autres termes, il y a mauvaise gouvernante de la question environnementale.

Le peu d'efficacité des structures existantes qui nécessitent des renforcements de leurs capacités

multiples dans les actions et les interventions d'implémentation.

Inexistence de politiques et d'actions réfléchies sur l'utilisation durable et réfléchie des terres.

L'attention des pouvoirs publics et les intérêts des agriculteurs est surtout portée sur les

problèmes liés à la production et non à la protection des ressources naturelles. Ceci est du

principalement aux objectifs de la satisfaction des besoins agro-alimentaires en Algérie. Mais

cet état de fait n'est pas un argument consistant pour ne pas avoir une politique

environnementale adéquate.

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Carence dans la planification de l'utilisation raisonnée des terres suivant leurs qualités et

potentialités.

d) Les actions participatives

Pas d'action participative des populations locales aux travaux de conservation des sols et de la

sauvegarde de la biodiversité.

Désintéressement des paysannes vis à vis de la question de l'environnement et de la protection

des ressources car non immédiatement rentable. En plus, les rares actions menées dans ce

domaine ont été réalisées sans leurs implications ni participations directes.

Carences dans les actions incitatives et d'encouragement à l'intention des populations locales.

Le problème foncier et d'appartenance des terres reste un sérieux handicap.

3.2. Besoins en matière de renforcement des capacités (organisationnels, institutionnels, matériels, humains, financiers, juridiques et législatifs).

a) Besoins organisationnels:

Mise en place des structures compétentes et durables pour étudier, gérer, appliquer, vulgariser et

encourager les différentes actions visant à protéger et à sauvegarder les ressources naturelles

comme les sols et leurs biodiversités.

Le renforcement des actions et des initiatives se fera de manière effective en encourageant la

multidisciplinarité des taches à entreprendre et la multisectorialité des interventions.

L'incorporation des actions de protection des sols et de la biodiversité dans les principaux secteurs

productifs de l'économie au niveau local et national.

b) Besoins institutionnels:

Implication des institutions de recherche nationales spécialisées dans ces domaines, notamment

universitaire.

Coopération avec les institutions internationales pour la maîtrise des méthodes et des techniques.

Implication des différentes structures éducatives, de formation et universitaire dans ce grand projet

qui est la sauvegarde et l'amélioration de la biodiversité.

Mise en place d'un organisme responsable des taches visant à:

La collecte et compilation des données,

La diffusion de l'information

La vulgarisation des techniques, des méthodes et des moyens pour combattre les

fléaux qui touchent l'environnement en général et la dégradation des sols en particulier.

c) Besoins en matériels:

Encourager la mise en place de laboratoires et/ou renforcer les capacités de ceux existants ainsi que

les moyens de locomotion conséquents.

Créer et doter les stations de recherche sur la dégradation des sols et sur la biodiversité dans les

différents écosystèmes existants en Algérie.

S'équiper de matériels d'inventaire et d'étude sur la dégradation des sols

Acquérir et maîtriser les logiciels et les équipements de la technologie de l'information: SIG,

télédétection, MNT, GPS et logiciels spécialisés sur l'évaluation des terres, sur l'utilisation des

terres, sur l'estimation et la simulation.

d) Moyens humains:

Formation et renforcement des capacités scientifiques des techniciens et des agents directement

impliqués dans la gestion des ressources en terre et dans l'atténuation des risques qui pourrait

affecter la biodiversité.

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Formation de spécialistes en science du sol (biologie du sol) orientés vers les problèmes de

protection des biotopes du sol.

Encourager les approches participatives des populations locales par la vulgarisation et la

sensibilisation sur les thèmes protection des ressources et de la biodiversité.

Mettre en place et/ou renforcer les institutions directement impliquées dans l'étude et la gestion

raisonnée des terres.

Participation aux rencontres scientifiques et techniques touchant les domaines liés à la sauvegarde

de la biodiversité.

Octroi de bourses d'études et de stages de formation et de perfectionnement (renforcement des

capacités) aux personnels scientifiques et techniques pour enrichir le capital scientifique et humain

des différentes structures.

e) Moyens financiers:

Encourager les actions participatives des populations locales

Aider les paysans pour les grands travaux d'intérêt local, régional et national.

Encourager la recherche appliquée en mettant à sa disposition des moyens financiers nécessaires.

f) Cadre juridique et législatif:

Prendre des dispositions pratiques nécessaires pour améliorer le cadre législatif qui appuie la

conservation de la biodiversité, son recouvrement et l'utilisation durable des ressources

naturelles et biologiques.

Encourager et favoriser l'application des lois, décrets et règlement portant sur l'utilisation et la

conservation des ressources en sol et de la biodiversité.

Intégrer dans les différents projets, des lois cadres sur l'environnement et sur la conservation des

ressources et de la biodiversité.

Eviter des lois et décrets trop coercitives, mais des actions de sensibilisation, d'encouragement,

d'incitation et d'aide.

Responsabiliser les communautés autochtones et locales dans l'élaboration des règlements, lois

et décrets portant sur les thèmes de la conservation et la biodiversité.

Inclure dans le code pénal les incriminations ayant pour objet la destruction, la dégradation et la

pollution préméditée de l'environnement de manière à rendre les poursuites plus rapides, plus

efficaces et surtout plus exemplaires.

Conférer aux populations locales d'avantages de responsabilités et de droits sur leurs ressources

naturelles et leurs environnements.

Appuyer ces populations locales dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de

mesures de gestion destinées à prévenir la dégradation des sols, la sauvegarde de la BD et de

l'environnement en général.

Compléter l'arsenal juridique en matière de conservation et de l'utilisation de la biodiversité.

Participer et adhérer aux conventions régionales et internationales sur la désertification, la

dégradation des ressources naturelles, la pollution et la biodiversité.

Clarifier les lois foncières. Les nouvelles lois sur la jouissance à terme des terres agricoles du

secteur public doivent inclure des closes claires sur la protection des sols, sur leurs utilisations et

surtout la sauvegarde de leurs biodiversités.

4. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les différents partenaires impliqués.

En Algérie, la gestion de la dégradation des sols, de la biodiversité et des problèmes de

l'environnement relève de divers secteurs et fait partie intégrante du travail de plusieurs ministères

et services. Cependant, il existe peu de coordination entre les services, dont les responsabilités se

recoupent fréquemment. Afin d'améliorer la situation, il est souhaitable de restructurer, clarifier et

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 69

renforcer l'un des organes existants, qui fera fonction d'interlocuteur unique chargé de la

coordination et de la mise en œuvre de la politique environnementale du gouvernement. Entre

autres, il est nécessaire de:

Clarifier les responsabilités administratives des divers organismes et ministères à l'égard de

l'environnement et de la biodiversité.

Déterminer les mécanismes appropriés de coopération et de coordination entre les organes

gouvernementaux.

Mettre en place un cadre institutionnel et administratif favorisant la concertation intersectorielle

et interministérielle dans le domaine de la dégradation des sols et de biodiversité.

Mettre en place des mécanismes pour la participation et la responsabilisation des populations

locales en matière de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité.

Assurer, entre les différents organismes concernés par la conservation de la biodiversité,

l'harmonisation des lois touchant ce domaine dans le but de réduire les dédoublements et

combler les lacunes en assurant une coordination effective.

Contribuer à régler le problème de disponibilité et de partage des données entre les différents

intervenants. Ceci sera utile et indispensable lors de la mise en place des systèmes d'information

géographique par exemple.

5. Mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents partenaires à atténuer les risques de la dégradation des sols (fonds à mettre en place, moyens à mettre en œuvre….)

Eviter la gestion trop administrative et bureaucratique des fonds servant à atténuer les risques de

la dégradation des sols et de la diversité biologique.

L'Etat doit encourager et financer la recherche, les études multidisciplinaires et les travaux

d'inventaire et d'études des sols et de la gestion durable de l'utilisation des terres. Tout en

mettant l'accent sur la protection des ressources naturelles et leurs diversités.

Encourager financièrement les populations à l'utilisation des techniques de conservation des

terres et de l'utilisation rationnelle et durable des ressources en sol. Les incitations peuvent être

de diverses natures.

Mise en place d'organismes de contrôle du devenir des moyens financiers destinés aux études et

aux travaux sur la dégradation des sols et sur l'atténuation des risques sur la diversité

biologique.

6. Stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de la dégradation des sols menaçant la diversité biologique locale et globale

Malgré la relative nouveauté du thème "conservation de la biodiversité", les actions entreprisent

jusqu'à nos jours par les spécialistes en science du sol à travers les études pédologiques n'ont pas

bien mis en évidence l'aspect biodiversité du sol. Ces derniers ont toujours tenu compte

implicitement de la conservation et la protection des sols dans leurs interprétations des données

pédologiques. C'est à dire qu'à travers les actions de recherches sur les sols en vue d'améliorer la

production agricole l'aspect protection des sols est toujours présent, bien que non exprimé.

Les actions, les travaux et les projets concernant la dégradation des sols et à l'atténuation des risques

sur la biodiversité doivent être conformes à tous les principes et directives qui régissent les

stratégies définies et à définir dans le cadre des conventions et des pratiques conservatrices et de

défense de l'environnement en général. Il est essentiel de mettre en valeur les expériences passées et

les leçons apprises, surtout les bonnes pratiques retenues à travers les exemples dans le monde.

Parmi ces bonnes pratiques on peut retenir les plus essentielles:

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Stratégie participative.

Utilisation des connaissances actuelles, modernes et/ou traditionnelles.

Elaboration des mesures d'encouragement pour assurer la durabilité des actions et pratiques au

niveau local.

Promouvoir les technologies appropriées.

Les projets ou les actions doivent être écologiquement, socialement et financièrement durable.

Réduire les risques liés à la marge d'incertitude.

S'attaquer aux causes fondamentales des problèmes de la dégradation des sols aux moyens

d'approche intégrées.

Renforcer l'environnement propice et équilibré à la gestion intégrée des ressources naturelles à

différents niveaux (local, national, régional et global).

Les actions doivent être économiquement, institutionnellement et politiquement durables et

reproductibles.

Assurer un suivi et une évaluation dynamique afin d'assurer l'obtention des résultats et des

impacts au niveau du terrain.

Adopter un cadre temporel assez long pour assurer la durabilité et la stabilité des actions et des

institutions.

Délimiter, renforcer, étendre et consolider les zones de protection comme les parcs nationaux.

Identifier les éléments de la biodiversité les plus importants pour la conservation.

Incorporer les éléments de la recherche qui contribuent à la sauvegarde de l'environnement.

Pour renforcer les capacités nécessaires à la réduction de la dégradation des sols, plusieurs actions

sont utiles et nécessaires:

Mettre en place des moyens et des outils modernes et performants, comme la télédétection, les

systèmes d'information géographique, le modèle numérique de terrain, le système de gestion des

bases de données, le GPS (Global Positioning System) pour aider à inventorier les sols, localiser

les zones dégradées et les zones sensibles.

Mettre en place des moyens matériels, financiers et humains pour entreprendre des études et des

recherches sur les thèmes de la dégradation des sols et les moyens à mettre en œuvre pour la

sauvegarde de la diversité biologique.

Mettre en place des moyens informatiques maîtrisables et abordables et simples pour évaluer et

gérer durablement les ressources en sol.

Encourager la recherche scientifique et pragmatique dans le domaine de détection des

indicateurs de la qualité et de la dégradation des sols et de la biodiversité.

Mettre en place et développer progressivement une base de données informatique sur les sols,

les différentes utilisations et occupations des terres et les systèmes de gestion.

Encourager les travaux sur la gestion durable des ressources en terre et l'évaluation de ces

ressources par des méthodes scientifiques.

Intégrer et encourager les populations locales à tous les travaux de conservation des terres et de

la biodiversité.

Mettre en place des structures locales pour encourager et contrôler les actions visant à

sauvegarder et à conserver la nature et ses ressources.

Améliorer la gestion actuelle des terres.

Encourager les partenariats entre les différents acteurs (secteur public, privé, société civile et les

institutions d'enseignement).

Encourager la durabilité et la reproductibilité des bonnes actions et des expériences réussies.

Suivi et évaluation des actions entreprisent dans toutes les activités liées à la lutte contre la

dégradation des sols et à l'atténuation des risques qui pèsent sur la biodiversité.

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7. Perspectives: La durabilité des actions dans la lutte contre la dégradation des sols et la sauvegarde de la diversité biologique. Quelques concepts

7.1. L'évaluation des sols pour l'utilisation planifiée et durable des terres.

C'est en partie à cause des risques de dégradation des sols que la communauté scientifique

internationale a jugé utile de mettre en place des systèmes et des méthodes pour évaluer les

ressources en sol. En 1976, la FAO a entrepris une série de consultations et de rencontres

scientifiques dans le but de résoudre les problèmes méthodologiques de l'évaluation des

potentialités et des contraintes des ressources en sol.

Cette louable entreprise a débouché sur l'élaboration de plusieurs guides pour l'évaluation des terres.

Ces guides mettent l'accent sur les principes et les concepts d'évaluation des ressources en sol pour

différents usages, allant de l'utilisation générale (agriculture, irrigation, forêt …) à l'utilisation

spécifique et précise des terres.

La plupart des méthodes d'évaluation des sols sont des systèmes qualitatifs, basées sur les

appréciations des experts. Ces experts sont majoritairement des pédologues et des agronomes qui

interprètent les données du terrain pour les mettre à la disposition des utilisateurs (aménageurs,

ingénieurs, agriculteurs…). Ce n'est que récemment que des études plus approfondies ont débouché

sur des concepts et des méthodes plus pertinentes mettant en évidence les contraintes liées aux

différentes propriétés/qualités des terres (FAO, 1995). Parmi ces contraintes on peut citer la fertilité

des sols, la disponibilité en eau, la disponibilité en oxygène, la facilité du travail du sol et les

dangers de dégradation des sols comme l'érosion et la salinisation.

Le développement des technologies informatiques durant ces dernières décades a permit aux

chercheurs de progresser dans les analyses des intéractions entre les ressources en sol et les

utilisations de ces derniers en terme quantitatif. Cependant, les systèmes d'évaluation et d'utilisation

des terres ont rencontré des limites concernant l'aspect socio-économique des actions à entreprendre

pour répondre aux préoccupations des utilisateurs des données sur les ressources en sol. Les

différents problèmes et défis rencontré dans le cadre de la planification de l'utilisation des terres

peuvent trouver des solutions en ayant recours à l'approche multidisciplinaire.

7.2. Planification de l'utilisation des sols et le développement durable

La gestion planifiée des terres peut largement contribuer à la réalisable du développement durable.

Elle peut favoriser l'allocation des terres aux utilisations qui permet un bienfait durable (Agenda 21,

par10.5). La Conférence des Nations Unis sur l'environnement et le développement (UNCED,

1992) et les recommandations de l'Agenda 21 ont encouragé les politiques et les interventions qui

respectent le développement durable.

En Algérie, la gestion anarchique continue des sols, les politiques de planification des terres

inadéquates et l'application inefficaces des techniques de gestion et des programmes de

conservation soulèvent des questions au sujet de la disponibilité et de la communication de

l'information sur les ressources naturelles. Les gestionnaires de l'utilisation des terres et les

décideurs peuvent améliorer les situations en ayant à leurs dispositions des informations

géoréférencées sur les sols et les ressources naturelles en général.

L'objectif de la gestion durable des sols est d'harmoniser les différents objectifs afin de répondre

aux besoins environnementaux, économiques et sociaux des générations présentes et futures. Les

objectifs doivent maintenir et améliorer la qualité des sols.

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 72

La relation entre la gestion durable des sols et le développement durable implique explicitement les

deux aspects de production et de protection des ressources et de la biodiversité. La figure 2 souligne

l'intéraction entre les trois sphères d'activité.

Système

biologique

Système

social

Système

biologique

Système

socialSystème

économi

que

Système

économi

que

DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT NON DURABLE DURABLE

(pas d’interaction) (interaction)

Figure 2 : La durabilité: un échange entre les trois sphères d'activité.

7.3. Les indicateurs des qualités des terres: Moyens d'évaluation de l'état de la biodiversité.

La gestion durable des terres exige l'intégration des technologies, des lois et des politiques adaptées,

la participation effective des populations locales, la multidisciplinarité des interventions et des bases

de données complètes et fiables. Pour évaluer les ressources naturelles et proposer des schémas

pour la gestion durable des sols, les chercheurs ont proposé cinq critères ou piliers indispensables à

la durabilité des actions. La définition de Dumanski (1993) de la gestion durable des terres " La

gestion durable des terres combine les technologies, les lois et les activités en intégrant les principes

socio-économiques et environnementaux en respectant les facteurs suivants:

la productivité, maintien et l'amélioration des services.

La sécurité des actions et réduction du niveau des risques.

La protection des ressources et prévenir la dégradation des sols.

La viabilité économique.

L'acceptabilité sociale des actions..

Entre-temps beaucoup de progrès a été réalisé pour développer et identifier les critères et les

indicateurs pour la gestion durable des terres. Un accord international a été obtenu sur les

indicateurs suivants pour estimer la qualité des terres (DUMANSKI, 1997).

1 Rendement des cultures (tendances et variabilité)

2 Equilibre nutritionnel des plantes

3 Maintien de la couverture du sol

4 Qualité des sols

5 Qualité et quantité d'eau disponible

6 Profit des exploitations agricoles

7 Utilisation des techniques de conservation des sols.

Ces indicateurs sont les composantes de la qualité des sols au sens large pour la gestion durable des

terres.

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Enfin les agriculteurs, les forestiers, les éleveurs et les autres utilisateurs sont des gardiens des

ressources rurales et leurs décisions collectives détermineront en dernier la durabilité du

développement, de la gestion et des systèmes d'utilisation des terres.

8. Conclusion

Il y a une évidence à reconnaître que les systèmes des ressources naturelles et l'équilibre

harmonieux des écosystèmes sont très complexes. Toutefois nous devons accorder plus

d'importance aux décisions et actions concernant la planification de l'utilisation durable des sols qui

respecte l'équilibre des systèmes naturels, conserve les ressources et sauvegarde l'environnement et

la biodiversité. Le phénomène de la dégradation des sols ne peut être cerné et résolu que grâce à

plusieurs actions simultanées qui respectent la productivité des sols, la sécurité, la protection la

viabilité économique et l'acceptabilité. L'utilisation de la technologie moderne comme les SIG,

GPS, la télédétection et les logiciels spécialisés ne peut occulter les techniques de conservation

traditionnelles qui ont prouvé leurs bienfaits. La participation des populations locales et du secteur

privé dans l'entreprise de conservation et de protection de sols et de la biodiversité est nécessaire.

Le rôle des structures gouvernementales doit être primordial dans le domaine financier, législatif et

juridique. Le développement de la recherche, les soutiens divers aux structures chargées de

l'inventaire, l'évaluation et l'application des techniques et méthodes de conservation de

l'environnement doivent être encouragées et soutenues. Les problèmes environnementaux en

général et ceux de la dégradation des sols en particulier doivent être pris en charge par des équipes

pluridisciplinaires.

Enfin, il est très important de susciter une prise de conscience chez tous les acteurs (décideurs,

populations, scientifiques et..) au sujet de la dégradation des sols et les menaces qui pèsent sur la

diversité biologique dans nos écosystèmes.

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LE SURPATURAGE, LE DEFRICHEMENT ET LA DESERTIFICATION

Introduction

Il est reconnu par tous les observateurs, depuis plusieurs années, que la dynamique régressive des

écosystèmes arides et, par conséquent, l'appauvrissement de la biodiversité n’en sont que la

manifestation d’une dynamique socio-économique, caractérisée par une forte démographie et des

méthodes d’exploitation du milieu de plus en plus agressives (Quezel, 1989; Quezel et al., 1989;

Quezel, 2000).

Souvent des études, plus au moins sectorielles consacrées à la diversité biologique et sur le

phénomène désertification, établissant des diagnostics à posteriori sur l’état du milieu, peuvent

conduire à des attitudes plus réparatrices que préventives: on agit sur les effets et non sur les causes

(FAO, 1980 et 1995). Par conséquent on en est en dessous des espérances pour différentes raisons

essentielles:

Les surfaces traitées ne peuvent être que marginales par rapport aux espaces dégradés. La

situation économique du pays ne permet, en aucun cas, de dégager des ressources suffisantes

pour infléchir une dynamique de dégradation par une dynamique de restauration;

Le traitement technique de la dégradation n’est pas toujours accueilli favorablement par les

populations qui peuvent le juger inadapté à leurs intérêts. Il s’ensuit que, tôt ou tard, la

dynamique régressive revient ;

Bien que disposant d’une certaine avance, les connaissances phytoécologiques ne permettent

pas encore de maîtriser les espèces clés de voûte à introduire ou réintroduire pour rétablir

l’ancien équilibre ou créer un nouvel équilibre mieux adapté aux modes d’utilisation de

l’espace.

Beaucoup de travaux consacrés à la mise au point de modèles de gestion rationnels ou de modèles

prévisionnels des ressources biologiques, afin de réagir à temps par des actions de régulation, ont

également connu peu d’application sur le terrain (Belouam et al., 1974 et 1975; Beraud et al., 1975;

Achour, 1983 et 1998; Aidoud, 1983; Benabadji, 1995; Bouazza, 1991). On bute toujours sur les

éternels problèmes de rigidités structurelles et de pénurie de moyens: passer de la compréhension

d’un phénomène à l’action n’est pas évident. Aussi efficaces que soient les techniques, elles

doivent, pour être appliquées, rencontrer sur le terrain des structures réceptives et propices au

changement et c’est précisément là le principal blocage car bien souvent l’efficacité de la lutte

contre la désertification dépend davantage de changements qualitatifs que du volume de ressources

qui lui seront consacrées.

Depuis la fin des années quatre-vingts, les approches holistiques des phénomènes de désertification

et plus largement du développement agro-pastoral se sont bien répandues (Mederbal 1989, 1990,

1996 et 1997). On reconnaît désormais qu’il faut raisonner en termes de " développement

participatif " et " durable ".

En effet, en matière de lutte contre la désertification, en optant pour la voie du "développement

durable", l’approche consiste essentiellement à stimuler et accompagner l’évolution des systèmes

agro-pastoraux vers des formes d’exploitation qui concilient les intérêts des populations et

l’équilibre écologique.

Les rappels précédants montrent l’intérêt de se placer dans un contexte de recherche-action et

d’observer les règles ci-après:

Réunir dans une même approche, la dynamique socio-économique et la dynamique biophysique,

car ce n’est qu’en saisissant correctement les interactions entre ces ceux dynamiques que l’on

peut envisager les changements structurels qui auront un impact sur l’exploitation du milieu;

Utiliser des méthodes d’analyse et des échelles de perception qui soient reconnues et admises à

la fois par le chercheur, l’agent de développement et l’agro-pasteur. Il est, en effet, difficile

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d’engager une action de développement concertée si les participants ne parlent pas le même

langage ou utilisent des échelles d’appréciation différentes.

Par ailleurs pour toute action de développement concertée, technicien et agro-pasteur sont

conduits à raisonner en termes de potentialités et de pratiques d’exploitation.

Dans les milieux arides, les ressources biologiques les plus convoitées sont les sols, la végétation et

l’eau. Chacune de ces ressources peut être identifiée par les spécialistes (agronomes, pédologues,

hydrologues, économistes, écologues....) par un grand nombre d’indicateurs (CEPE et CNES, 1978;

Mederbal, 1980 et 1983; Baril et al, 1989; Halitim, 1988; Esacafadal, 1989; Boulahouat, 1993;

Engman, 1995; UNESCO, 1995).

De même que pour ces ressources biologiques, les modes d’exploitation s’expliquent par une

multitude de variables (naturelles, sociales, économiques, juridiques,....) interactives.

Pour argumenter les choix techniques et méthodologiques, qui doivent prévaloir dans les stratégies

et les actions à entreprendre pour réduire les risques menaçant la diversité biologique en Algérie, le

cheminement suivant est retenu :

D'abord, pour cerner l’objet de notre approche, une synthèse sur " la diversité biologique et sur

le surpâturage, le défrichement et la désertification" est proposée. Ces informations s’avèrent

particulièrement pertinentes pour cerner les dysfonctionnements écologiques et, par conséquent,

poser clairement la problématique et les approches possibles à envisager pour réhabiliter les

systèmes écologiques fragilisés (chapitres 1 et 2);

Ensuite, sur la base de cette synthèse, les besoins en matière de renforcement des capacités

nécessaires à l'atténuation du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs

menaces qui pèsent sur la diversité biologique en général, sont esquissés. A ce niveau de la

réflexion, l'accent est plus particulièrement mis sur l'apport de la géomatique (la télédétection et

les systèmes d'informations géographiques) pour l'éco-aménagement des systèmes écologiques

fragilisés (chapitre 3);

Enfin, dans le but d'apporter quelques éléments de réflexion pour la réhabilitation et la

valorisation de la diversité biologique en Algérie, des recommandations et des propositions sont

faites au sujet du:

- Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les partenaires

impliqués (chapitre 4);

- Les mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents

partenaires à atténuer les risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification

(chapitre 5);

- La stratégie à adopter en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des

risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification menaçant la diversité biologique

locale et globale (chapitre 6).

1. Introduction sur la diversité biologique et sur le surpâturage, le défrichement et la désertification

Depuis des siècles, la nature n’a jamais connu une destruction aussi massive des ressources

naturelles et des bouleversements écologiques que durant cette période contemporaine. Le

développement socio-économique croissant, avec la conception de la vie moderne, a laissé l’homme

exploiter beaucoup plus, et d’une façon anarchique et irrationnelle, les ressources naturelles.

Cette utilisation abusive des richesses naturelles a touché tous les milieux, notamment, les déserts,

les steppes, les forêts, les zones humides, les mers, les océans et les cieux, ce qui a engendré des

conséquences néfastes sur les milieux naturels, tels que la disparition de certaines espèces animales

et végétales, l’appauvrissement de la biodiversité, la perforation de la couche d’Ozone, le

réchauffement de la planète par l’effet de serre et des changements climatiques.

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Conscients du danger de cette dégradation, les scientifiques ont alerté l’opinion mondiale, pour la

sensibiliser sur les conséquences aggravantes et sur les mesures nécessaires à prendre, pour la

rationalisation des ressources naturelles et leur utilisation durable.

La Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique représente le premier traité

international relatif à la protection des êtres vivants et de leurs écosystèmes où la communauté des

nations reconnaissait que la diversité biologique s'appauvrissait d'une manière considérable du fait

d'activités humaines, que sa conservation était une préoccupation commune de l'humanité et que les

Etats étaient responsables de la conservation de leur diversité biologique et de l'utilisation durable

de ses éléments constitutifs.

Signée en 1992, à Rio de Janeiro, au Sommet de la Terre et ratifiée rapidement par plus de 170

pays, cette Convention - cadre fixe des principes et des objectifs universels à atteindre.

Dans ce contexte beaucoup de pays ont lancé des programmes urgents en collaboration avec les

institutions internationales pour la conservation de la nature et pour adapter une nouvelle politique

permettant sans aucun doute de mieux coordonner toutes les activités, de profiter des expériences de

chacun afin de contribuer à la résolution des problèmes, et de répondre ainsi à la nécessité du

développement et à celle de la conservation et de la préservation des ressources naturelles au

bénéfice de l’être Humain.

La position géographique de l’Algérie et les variations importantes de son climat expliquent en

partie la grande diversité de la faune et la flore qu’on y rencontre. Ces derniers représentent une

grande partie de la végétation et des animaux du bassin Méditerranéen en plus des espèces

représentatives de la zone Africaine. Plusieurs espèces animales et végétales ont commencé à

régresser voire même à disparaître du fait de certaines calamités (guerres, invasions, défrichement,

incendies, rejets…).

1.1. Exposé introductif sur la diversité biologique 1.1.1. Historique

La biodiversité est un concept relativement nouveau, puisqu’il est apparu au début des années 1980.

Né dans les milieux internationaux de la protection de la nature (UICN), il a été repris parmi les

« changements globaux » dans le processus de la conférence des Nations Unies sur l’environnement

et le développement (Rio de Janeiro, Juin 1992). Une convention mondiale, signée par 175 pays et

entrée en vigueur en décembre 1993, est d’ores et déjà ratifiée par 106 pays (au 9 décembre 1994).

(Chauvet, 1996 in Mederbal 1996).

1.1.2. Définition de la biodiversité

La convention de Rio sur la diversité biologique définit la biodiversité comme « (…) la variabilité

entre les organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres,

marins et aquatiques (non marins) ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie ; Cela

comprend la diversité au sein des espèces, entre les espèces et celle des écosystèmes. » (Mermet et

Poux, 2000 in Mederbal 1996).

Selon la FAO, 1993, la diversité biologique est constituée par l’ensemble des espèces animales et

végétales, de leur matériel génétique et des écosystèmes dont elles font partie.

Selon Chauvet (Loc. cit.), la notion de la biodiversité, ou diversité biologique, englobe la multitude

des formes de vie existant sur la terre. Plus explicitement, et selon une définition reconnue

internationalement, la biodiversité regroupe " la variété et la variabilité des organismes vivants et

des complexes écologiques dont ils font partie ".

Le terme de biodiversité a des nombreuses définitions qui dérivent d’une expression

simple : « variabilité du vivant ». La définition la plus largement citée est celle du US Congress

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Office Of Technology Assessement (OTA, 1987) qui précise que "la diversité biologique représente

la variété et la variabilité des organismes vivants et des écosystèmes dans lesquels ils développent".

La diversité peut être définie comme le nombre et la relative abondance des éléments considérés.

Les composantes de la diversité biologique sont organisées en plusieurs niveaux, depuis les

écosystèmes jusqu’aux structures chimiques qui sont les bases moléculaires de l'hérédité. Ce terme

englobe donc les écosystèmes, les espèces, les gènes et leur abondance relative.

Le concept de biodiversité correspond en fait au concept de diversité biologique. Ce terme désigne

simplement la variété des espèces vivantes qui peuplent la biosphère. Il se traduit par le nombre

total d’espèces que renferment les écosystèmes terrestres et aquatiques de la biosphère et que les

scientifiques dénomment " la richesse totale ".

1.1.3. Les niveaux d'intégration de la biodiversité

1.1.3.1. Diversité génétique intraspécifique

Il s'agit de la diversité des gènes au sein des espèces. Ces gènes peuvent caractériser des

populations, des écotypes, des variétés, des races, des souches (Garnier, 1995 in Mederbal 1996).

Pour les généticiens des populations, le concept recouvre la diversité génétique, soit le nombre et la

fréquence des gènes d’une population (Fichesser, 1996 in Mederbal 1996).

Selon la FAO, 1993, la diversité génétique désigne la variation des gènes et des génotypes entre

espèces et au sein de chaque espèce. Elle correspond à la totalité de l’information génétique

contenue dans les gènes de tous les animaux, végétaux et micro-organismes qui habitent la terre. Au

sein d’une espèce, la diversité permet l’adaptation au changement de l’environnement, du climat ou

des méthodes de culture ou à la présence de ravageurs et de maladies.

1.1.3.2. Diversité spécifique

Elle correspond à la diversité des espèces dans une région, s’exprimant par le nombre d’espèces

rencontrées, mais aussi par leur appartenance à des genres, familles ou classes différentes (Garnier,

1995 in Mederbal, 1996).

Pour le systématicien, l’étonnante diversité d’espèces et d’adaptation de la biosphère est une

résultante de l’évolution qui n’a fait que s’accroître depuis l’apparition de la vie (Fichesser, 1996 in

Mederbal 1996).

Selon la FAO, 1993, la diversité des espèces correspond au nombre d’espèces qui existent dans une

zone donnée.

L’évaluation de la diversité spécifique peut se réaliser à des échelles d’organisation différentes

(Ramade, 1984).

1.1.3.3. La diversité des écosystèmes ou écologique

Elle représente la différentiation des ensembles formés par le milieu (biotope) et la communauté

d'êtres vivants végétaux, animaux et microbiens qui le peuple (biocénose). (Garnier, 1995 in

Mederbal 1996).

L’écologue transpose la diversité biologique au niveau de l’écosystème et le paysage. Elle est

fonction du nombre de niches écologiques disponibles et dépend de l’hétérogénéité de structures

d’un paysage et de leur organisation.

Les écologues ont montré qu’une très riche diversité écologique est le résultat de l’organisation

fonctionnelle des espèces en peuplements, biocénoses et écosystèmes (Fichesser, 1996 in Mederbal

1996).

Les écosystèmes sont constitues de communautés interdépendantes d’espèces (mélanges complexes

d’espèces et de variétés ou de races) et de leur environnement physique.

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Le périmètre d’un écosystème ou habitat est imprécis ; un écosystème peut couvrir plusieurs

milliers d’hectares ou seulement quelques-uns (FAO, 1993).

1.1.3.4. La diversité culturelle humaine

Ce quatrième niveau de la biodiversité peut être ajouté aux précédents pour refléter la variété des

langues, des arts, des structures sociales, des pratiques de gestion des terres, des régimes

alimentaires (WRI, UICN, PNUE, 1994).

La diversité culturelle peut donc être retenue comme une composante particulière de la biodiversité,

un résultat de l’aboutissement ultime de notre propre évolution. Elle a bien de ce point de vue, la

même fonction que la biodiversité pour les autres espèces.

La biodiversité humaine est donc génétique avec ses conséquences phénotypiques mais aussi

culturelles.

1.1.2. Importance de la biodiversité

1.1.2.1. Importance de la biodiversité sur le plan économique

Dans les régions en développement, la biodiversité fournit de nombreuses ressources: aliments,

innombrables matières premières telles que fibres pour la confection de vêtements, matériaux de

construction, engrais, combustibles et médicaments, énergie mécanique sous forme de traction

animale. On estime que les ressources biologiques répondent à 90 pour cent des besoins des pauvres

ruraux. Dans les pays avancés, l’accès à des ressources biologiques diversifiées est indispensable

pour la fabrication d’un large éventail de produits industriels. Dans l’effort incessant visant à mettre

au point des formes d’agriculture efficientes et durables adaptées à des conditions très diverses, ces

ressources fournissent la matière première nécessaire pour l’amélioration des plantes et des animaux

ainsi que pour les nouvelles biotechnologies (FAO, 1993).

Globalement, la biodiversité représente le réservoir, à long terme, des ressources génétiques à

utiliser pour répondre à des besoins futurs et imprévisibles.

Néanmoins, l’évaluation en termes économiques de ces ressources biologiques est chose difficile et

très discutée, même si des progrès ont été faits dans ce domaine.

1.1.2.2. Importance de la biodiversité sur le plan scientifique et écologique

La biodiversité est à l’origine de tous les mécanismes qui permettent à la biosphère d’assurer en

permanence des taches de protection des sols et de régulation du climat et des fluides vitaux

maintenant les paramètres de notre environnement dans des limites compatibles avec la vie

(Fichesser, 1996 in Mederbal, 1996).

Cependant, il faut reconnaître que nos connaissances sur ce point sont largement insuffisantes ; la

signification précise de la biodiversité pour le fonctionnement des écosystèmes et de la biosphère

est encore largement inconnue au-delà de la fonction particulière de certaines espèces dans des

processus majeurs comme la production primaire, la nitrification, la fixation d’Azote, etc.…

La variabilité génétique des populations naturelles est la condition première de leur survie à long

terme, puisque d’elle dépend leur capacité d’adaptation à des conditions changeantes.

La diversité des écosystèmes et des paysages assure et régule les grands cycles biogéochimiques

(eau, carbone, azote, phosphore…) nécessaires au fonctionnement de la planète et à ses

équilibres climatiques.

1.1.2.3. Importance de la biodiversité sur le plan esthétique, culturel et éthique

Sur le plan de l’esthétique et culturel, force est de constater que la contemplation de la diversité de

la vie est une des sources importances d’un épanouissement personnel et de la créativité (Fichesser,

1996 in Mederbal 1996).

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Sur le plan éthique et indépendamment de toute considération directement économique, il y a des

raisons purement morales à préconiser une sagesse conservationniste; Les enjeux et les débats

actuels sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) démontrent la nécessité de prendre

sérieusement en question cette problématique.

1.2. Exposé introductif sur le défrichement, le surpâturage et la désertification

Les modifications régressives de la flore et des structures de végétation sont alarmantes en Algérie

(Quezel, loc. cit.). En effet, les changements sont importants et rien ne peut laisser prévoir que cette

situation s'inversera. Deux facteurs majeurs, l'aggravation des impacts liés à l'utilisation du milieu

végétal par l'homme et le problème d'éventuelles modifications climatiques, sont probablement

responsables de cette situation. Les conséquences de ces deux séries de causes se traduisent

globalement par le phénomène désertification dont il n'est pas évident de cerner les mécanismes. En

outre, pour sauvegarder la biodiversité, diverses réalisations ont tenté sur le terrain de préserver des

portions du patrimoine naturel d'un intérêt biologique évident par, notamment, le biais de mise en

défens, de création de sites protégés, de parcs nationaux ou régionaux...

Les zones arides correspondent à des territoires marqués par la présence d’un couvert végétal ténu

mais régulièrement dispersé dans l’espace et par un déséquilibre marqué entre la quantité d’eau

disponible et le pouvoir évaporant du climat (Celles, 1975).

Le premier paramètre étant en fait tributaire du second, la définition des terres arides se doit donc

d’être avant tout climatique ou plus précisément pluviométrique.

Délimiter clairement l’étendue couverte par ces zones est paradoxalement le premier handicap à

franchir (Barry, 1980 in Mederbal, 1992).

Globalement, ce territoire se trouve modelé par une intense érosion éolienne et hydrique qui lui

donne une morphologie bien particulière. Les sols y sont minces voire même squelettiques, le

climat bien tranché en deux périodes fort inégales en durée, dont la plus brève et humide favorise la

photosynthèse et, auquel cas, seules les plantes adaptées à la longue sèche défavorable sont capables

de s’y installer et de s’y multiplier (Bagnouls et Gaussen, 1953 et 1957; Emberger, 1955 et 1971;

Quezel, 1965; Stewart, 1968 ; Le Houerou, 1969; Paquin, 1971; Daget, 1977; Pouget, 1980;

Djellouli, 1990).

Par ailleurs, la productivité des écosystèmes arides est extrêmement faible en raison de

l’insuffisance et de la variabilité des précipitations d’une part et du faible niveau de fertilité des sols

d’autre part (Skouri, 1996 in Mederbal, 1996).

La maigre végétation qui se développe dans ces zones arides a été utilisée depuis les âges les plus

reculés comme source d’alimentation pour la faune sauvage et pour les animaux domestiques. Ainsi

différents systèmes pastoraux extensifs ont été établis dans ces territoires. Ces systèmes se basent

sur l’élevage d’animaux rustiques capables de résister aux températures élevées et aux disettes

fréquentes qui caractérisent ces zones. Les stratégies traditionnelles, qui ont permis l’adaptation des

hommes et des animaux à de telles conditions difficiles, reposent sur certaines formes

d’organisations sociales et sur une grande mobilité liée à la recherche de points d’eau et de sources

d’alimentation.

Associée à une faible pression humaine et animale cette mobilité a permis, jusqu’à une période

relativement récente, de maintenir l’équilibre des écosystèmes naturels. Mais avec l’accroissement

démographique et par suite de la sédentarisation d’une grande partie de la population et de la

réduction de l’amplitude de la transhumance, des modes d’exploitation agro-pastoraux se sont

substitués aux modes pastoraux traditionnels et ont engendré une rupture de cet équilibre.

En effet, on assiste à une extension progressive de l’agriculture au détriment des meilleurs espaces

pastoraux dont la végétation a été détruite par des moyens mécaniques de plus en plus en plus

puissants. Cette destruction est également aggravée par l’accroissement de la pression animale sur

des surfaces pastorales de plus en plus réduites et par l’augmentation du prélèvement des produits

ligneux destiné à la satisfaction des besoins en combustibles ainsi qu’à d’autres usages divers

(artisanat, clôture…).

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Ces différents phénomènes ont conduit à accroître la fragilité des écosystèmes, à réduire leur

capacité de régénération et à diminuer leur potentiel de production. Dans les zones les plus fragiles,

la surexploitation des ressources naturelles a induit un accroissement de la sensibilité à la

désertification et des formes de dégradations quasi - irréversibles.

Les zones arides et semi-arides ont une grande importance parce qu'elles couvrent une grande partie

des pays du pourtour méditerranéen (les pays du proche orient et de l'Afrique du nord : Arabie

Saoudite, Iran, Irak, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie).

Ces régions présentent entre elles de nombreuses similitudes en raison du climat, malgré leur

grande diversité.

Pour les régions semi-arides, les précipitations annuelles sont comprises entre 300 et 600mm et

pour les régions arides, elles sont comprises entre 100 et 300mm. Par ailleurs, pour les régions

qualifiées de désertiques, les précipitations sont inférieures à 100 mm. Globalement, dans

l’ensemble de ces territoires, les pluies sont très irrégulières concentrées en hiver, alors que les étés

sont longs chauds et secs. Ce type de régime climatique conditionne totalement la vie agricole et

pastorale de ces régions. Toutefois "les spécialistes reconnaissent que l'aridisation s'accentue sous

l'effet d'un mauvais aménagement, par l'homme, des ressources que la nature a mise à sa

disposition" (BAUMER, 1974 in Boulahouat, 1993; UNESCO, 1995).

2. Importance du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs impacts sur la diversité biologique

2.1. Préambule sur le phénomène désertification, conséquence du surpâturage et du défrichement

La désertification, qui se manifeste donc par des paysages désertiques, est un ensemble d’actions

impliquant la réduction plus ou moins irréversible du couvert végétal; Elle touche environ 70% de

la totalité des terres arides (FAO, 1995).

Les phénomènes de désertification ont été révélés au monde par la terrible sécheresse du Sahel qui a

pratiquement duré de 1970 à 1985, avec deux culminations (1973 et 1985). On se rappelle tous des

silhouettes faméliques que les médias ont longuement diffusées.

En effet, l'accroissement de la production agricole et alimentaire dans les zones arides a été obtenu

dans une faible mesure par l'augmentation des superficies irriguées et dans une large mesure par

l'extension des superficies cultivées.

L'accroissement des produits de l'élevage a été obtenu par l'accroissement de la charge des

pâturages où les surfaces cultivées ont été implantées sur les terres marginales des zones

montagneuses et sur les steppes des régions arides. L'augmentation de la production de viande a été

obtenue par l'accroissement du cheptel et par conséquent les forêts, les maquis, les garrigues et les

steppes arides ont été fortement perturbés. Donc, l'accroissement de la production agricole s'est

effectué au détriment des ressources naturelles.

Pour l'intensité de l'érosion (considérée comme forme de désertification) et son évolution les

chiffres sont alarmants:

Les pertes de sol dans certains versants sont de l'ordre de 1 à 7mm/an;

Les pertes de surface agricoles atteignent localement 3%/an;

Dans les pays de l'Afrique du Nord seulement on remarque qu'environ 130.000ha de terres

cultivées (0,6%) sont détruites annuellement par l'érosion hydrique (40.000ha pour l’Algérie

seule).

Il a été démontré qu'aucune variation systématique du climat ne cause la désertification mais seule

la pression de l'homme et ses animaux sont responsables. A juste titre le grand Biologiste Dubos

(1974, in Regagba, 1999) affirme : "Il faut reconnaître que l'histoire est chargée de désastres

écologiques causés par l'intervention humaine, autant d'ailleurs que par des catastrophes cosmiques

ou telluriques. Mais je crois, néanmoins, qu'avec l'amour de la terre, et l'aide de la science, nous

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pourrons créer des environnements écologiquement stables, économiquement rentables d'une

esthétique agréable, et compatibles avec une croissance continue de la civilisation".

Donc, l’influence grandissante de l’homme et de ses animaux, sous l’effet d’une croissance

démographique galopante, ont induit la création de désert; le climat n’est qu’une circonstance

favorable.

Les conséquences de la pression démographique sont :

Le surpâturage, causé par un accroissement important des troupeaux, tend à suivre

l’accroissement démographique ;

La destruction des espèces ligneuses, pour satisfaire les besoins des populations en bois ;

plusieurs milliers d’hectares de forêts et de steppes sont détruites chaque année;

L’extension des forages, sans organisation pastorale ; les points d’eau, à grand débit, provoquent

de grandes concentrations de troupeaux autour des forages détruisant ainsi tous les pâturages.

Beaucoup de travaux ont été accomplis depuis ; on sait mieux ce qui ce passe dans ces régions,

arides à vocation pastorale.

L’exposé ci-après dresse une synthèse sur le phénomène désertification en s'appuyant

essentiellement sur l'exemple de l'Afrique du Nord, sachant, que sous des formes différentes les

mêmes causes engendrent les mêmes conséquences, quelle que soit la région.

2.2. Compréhension des mécanismes de la désertification des zones arides

2.2.1. Les ingrédients d'un milieu naturel fragile

Rappelons que les caractéristiques du milieu, bien connues, sont les suivantes:

1) La pluviosité: Elle est réduite par définition et irrégulière. L’irrégularité est à la fois inter

annuelle et inter saisonnière. L’effet de cette irrégularité sur la végétation est plus que

proportionnel. Certains scientifiques estiment qu'une variation de 1% de la pluviosité entraîne une

variation de 1,5% de la phytomasse produite;

2) Les pluies: Elles sont orageuses et brutales. Le diamètre d'une goutte de pluie est souvent

supérieur ou égal à 2mm. Si le sol est découvert, ces gouttes arrivent avec force et arrachent les

particules fines de sol;

3) Les températures et les amplitudes thermiques: Elles sont élevées, ce qui a des effets sur les

bilans hydriques et humiques des sols;

4) Les vents: Ils sont violents et ne rencontrent souvent pas d'obstacles pour les freiner. Les

éléments fins des sols libérés par une remise en mouvement sous l'action des instruments aratoires

ou tout simplement par un appauvrissement du sol en matière organique peuvent être transportés

dès que le vent monte à 10km/h;

5) Les sols: Ils sont souvent squelettiques et pauvres en matière organique. La couche exploitable

par les racines est généralement peu épaisse (dans bien des cas la roche mère est pratiquement

affleurante). La quantité d'eau que peut stocker le sol au profit des plantes est donc limitée et aura

tendance à s'amenuiser si des phénomènes d'érosion décapent la surface.

En détruisant la végétation, on l'expose davantage au rayonnement solaire et on accélère les pertes

de matière organique par minéralisation. Or cette matière organique assure la cohésion des

particules de sol et leur organisation en mottes qui résistent mieux à l'action de la pluie et du vent.

Les éléments fins vont se diluer dans l'eau, colmater la surface et constituer au séchage une pellicule

fine mais compacte et très dure. Ce véritable glaçage de la surface empêche les pluies de s'infiltrer,

l'eau ruisselle et creuse des ravines, etc. De plus les graines qui germent ne peuvent pas percer cette

croûte et meurent. Des surfaces considérables sont concernées par ce phénomène. Ces paysages

typiques s'observent de l'Afrique du Nord au Moyen orient et au sud de l’Europe (Espagne) dans la

région méditerranéenne.

6) Les sécheresses: Elles sont définies comme un déficit en pluie par apport à la moyenne, ne sont

pas un phénomène nouveau dans les zones arides. D'ailleurs l'année moyenne ne survient que

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rarement. On a beaucoup parlé de la sécheresse au Sahel de 1970-85, mais cette région à connu 3

épisodes similaires depuis le début du siècle (1895-1905, 1910-1916 et 1938-1943). Ces épisodes

sont méconnus parce qu'à l'époque l'activité humaine était limitée.

La flore et la faune des zones arides sont adaptées à ces cycles de sécheresse et sont dotées des

facultés nécessaires pour les surmonter. Dans les zones protégées et mises en défens on s'aperçoit

que la sécheresse ne laisse pas de trace sur le milieu (ex frontière algéro- marocaine). Tout le monde

reconnaît que la sécheresse, en elle même, n'est pas un facteur de désertification. C'est l'activité

humaine qui dégrade. La sécheresse est une circonstance aggravante qui provoque des bonds à la

désertification. Face à la persistance de problèmes écologiques et socio-économiques liés à la

sécheresse et à la désertification, il y a eu une conférence des Nations Unies sur l'Environnement et

le Développement (CNUED) à Rio (Brésil) en juin 1992 où les Etats Africains ont évoqué leurs

problèmes. La communauté internationale a été amenée à décider, au plus haut niveau politique,

d'établir une convention internationale sur la lutte contre la désertification, reconnaissant que cette

dernière est un problème environnemental de caractère global qui requiert des mesures urgentes.

La convention a été adoptée le 17 juin 1994 à la suite de la 6ème

session de son comité

intergouvernemental de négociation tenue au siège de l'UNESCO.

Globalement, la grande sécheresse, qui a affecté tout particulièrement l'Afrique sahélienne, à la fin

des années 1970, a mis en exergue les souffrances humaines et les catastrophes écologiques

occasionnées par ce phénomène.

2.2.2. Processus de la désertification

Le scénario est toujours le même quelque soit l'endroit, même si les itinéraires et la durée des étapes

qui conduisent à la désertification sont différents: on assiste à une régression du tapis végétal qui va

passer par plusieurs gradations. Les diminutions quantitatives sont suivies par un changement de la

composition floristique. Les plantes sont de plus en plus rabougries et inintéressantes.

Graduellement le sol découvert subit l'action du vent et de la pluie ; les phénomènes d'ablation et de

décapage laissent des étendues caillouteuses tandis que le transport et l'accumulation créent des

paysages dunaires.

Plusieurs formes de dégradation peuvent conduire à la formation du désert:

1) Les défrichements: C'est l'action la plus brutale. Que ce soit par brûlis ou par traction mécanique,

la mise en culture détruit totalement la végétation naturelle. Les sols défrichés, perdant rapidement

leur fertilité, sont laissés en jachère et ils ne peuvent remonter à leur niveau antérieur tant que ces

jachères steppisées sont pâturées.

2) Le surpâturage: La végétation diminue progressivement et finit par disparaître. Seules les plantes

délaissées par les animaux colonisent les parcours, mais elles sont généralement sans grand intérêt

pour la protection des sols (petits épineux, ...)

3) L'éradication des espèces ligneuses: Pour beaucoup de sociétés, le bois est la seule source

d'énergie domestique. Un pays comme le Burkina Faso dépend à 85% du bois de chauffe. Au début,

les arbres sont abattus, puis les plantes steppiques plus ou moins ligneuses sont arrachées. (Exemple

des paysages en auréoles typiques autours des agglomérations africaines).

4) La salinisation: Dans les zones cultivées en irrigué, il peut se produire une stérilisation définitive

des terres par accumulation de sels toxiques. Les eaux utilisées sont fréquemment chargées de sels.

Comme les températures sont élevées, l'évaporation provoque une concentration de ces sels dans le

sol, jusqu'à un niveau insupportable par les végétaux. Ce problème est dramatique dans certains

pays comme l'Egypte.

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5) L'extirpation des plantes à usage médical ou industriel: Certaines plantes médicinales sont

extirpées à outrance en Asie (Chine). En Afrique du Nord on peut citer la cueillette de l'Alfa pour

les usines de pâte à papier.

Le bois dans différentes actions de dégradation est naturellement variable, mais la mise en culture,

le surpâturage et la coupe de bois expliquent à eux seules 80 à 90% des surfaces désertifiées.

2.2.3. La crise du pastoralisme

La surexploitation des milieux arides, et la désertification qui en découle, est un phénomène propre

au 20ème

siècle. Pendant des siècles les sociétés agro-pastorales étaient un exemple parfait

d'équilibre entre l'homme et le milieu naturel.

Le principe de base de l’équilibre agro-pastoral est la mobilité. Les sociétés pastorales étaient

nomades ou semi-sédentaires, pratiquant la transhumance. La règle était de ne jamais rester trop

longtemps au même endroit. La pression sur le milieu était donc répartie dans le temps et dans

l'espace, au rythme des saisons.

En guise de rappel de l’équilibre agro-pastoral nord-africain, qui a survécu jusqu'à la veille de la

colonisation on peut retenir que :

en hiver, les campements sont installés aux portes du désert. Il y fait plus chaud, et les quelques

pluies automnales et hivernales suffisent pour assurer une végétation éphémère à poussée

rapide;

au printemps, en remontant vers les hautes plaines steppiques, les pluies d'automne et d'hiver

favorisent une végétation abondante utile pour les brebis en période d'agnelage ;

en été, en avançant vers le tell, c'est à dire vers les hautes plaines céréalières, il y avait encore

suffisamment de terres incultes pour les bêtes, qui profitent en plus des chaumes. Par ailleurs,

pendant que les nomades sont employés comme main d’œuvre saisonnière sur les chantiers de

moisson–battage, ils font leur réserve de grain pour l'année quand ils redescendent vers la

steppe.

en automne, sur la steppe de nouveau, la végétation pérenne est suffisante pour le cheptel. Si

l'année est mauvaise, la disette et les maladies se chargent de remettre les effectifs à un niveau

compatible avec les ressources fourragères. Quelques labours sont effectués, mais uniquement

sur des zones d'épandage de crues ou sur des bas fonds ou des cuvettes à sols profonds. Ces

champs seront récoltés, au retour, lors de la migration de printemps. La descente vers le désert

pour les quartiers d'hiver s'amorce avant les grands froids.....

Ce système fonctionnait avec une organisation et des institutions tribales et un droit coutumier

reconnu et respecté de tous. Les mutations profondes qu'il a connues depuis un siècle sont

défavorables à une gestion rationnelle des ressources.

Néanmoins, ces systèmes agro-pastoraux connaissent, depuis quelques décennies, des mutations

profondes avec comme causes principales :

1) la démographie: C'est l'une des principales causes. Elle a littéralement explosé depuis le début du

siècle. Pratiquement la population double tous les 20 à 30 ans, selon les pays, soit 25 ans en

moyenne, en particulier depuis les années 50. Il faut donc cultiver plus de terre, élever plus

d'animaux et couper plus de bois pour se chauffer.

Par ailleurs la plupart des pays concernés connaissent une nette amélioration du niveau de vie et

une certaine urbanisation. La demande en viande et produits céréaliers à donc augmenté encore plus

vite que la population ; ce qui aggrave davantage les pressions sur les terres.

2) La désorganisation de la société pastorale : Plusieurs facteurs sont responsables de cette désorganisation sociale:

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a) L'état : Les sociétés pastorales se sont heurtées à la monté des états, introduits par la

colonisation. C'est l'état qui détient le pouvoir. Du coup, les institutions traditionnelles sont

devenues inutiles et ont disparu. Les jeunes états ont poursuivi la même politique de consolidation

des structures étatiques. Les sociétés nomades, jugées rétrogrades, sont poussées à la sédentarisation

à cause du problème de contrôle politique.

b) La fixation volontaire : Beaucoup de nomades sont attirés par le standard de vie moderne

et se sont d'eux même sédentarisés. La scolarisation explique beaucoup cette sédentarisation car

les jeunes instruits ne veulent plus courir derrière les brebis !

Le rythme de ces fixations évolue en fonction des opportunités ou des grandes crises climatiques

ou même politiques (cas du Sahel ces derniers temps: fixation pour raisons de sécurité ou par souci

de diversification des ressources par crainte d'une nouvelle sécheresse).

La sédentarisation et la semi-sédentarisation ont aggravé le problème des défrichements ainsi que la

concentration des troupeaux autour des habitations.

c) Les obstacles aux migrations : Les frontières des jeunes pays sont des obstacles aux

déplacements traditionnels. Une même tribu peut avoir ses différents lignages éparpillés entre

plusieurs pays et être coupée de ces couloirs traditionnels de nomadisation.

A l'intérieur d'un même pays les obstacles au nomadisme ne manquent pas non plus :

Le développement des cultures pérennes au détriment des céréales ;

Appropriation et exploitation de terrain qui étaient anciennement des friches servant de parcours

ou d'aires de stationnement.

d) Les erreurs de politique économique : Pour avoir des ressources, les terres les plus

productives sont souvent affectées à des cultures à forte valeur ajoutée. Les populations se rabattent

sur les terres marginales pour les produits vivriers et réduisent ainsi les espaces pâturés. Dans

d'autres cas, pour parvenir à l’autosuffisance en viandes rouges ou tout simplement pour venir en

aide à des éleveurs frappés par la sécheresse, beaucoup de gouvernements ont encouragé la

supplémentation en important et en mettant à la disposition des pasteurs des quantités considérables

d'aliments de bétail d'origine industrielles concentrés. L’alimentation étant disponible à un prix

dérisoire, on peut se contenter de parcours très pauvres dont le rôle est désormais d'assurer

l'encombrement uniquement. Les pasteurs ont donc été encouragés à détenir des sureffectifs, là où

il aurait fallu les réduire. Plus grave encore, en raison des super profits que l'activité génère, des

spéculateurs citadins, qui n'ont jamais été pasteurs, investissent dans l'élevage et utilisent les

services des bergers sans troupeaux. Certains observateurs, un peu sévère, ont dit, à ce propos, que

"l'Algérie a subventionné la désertification des steppes".

e) Le progrès technique et les techniques agressives : Les pratiques d'exploitation se sont

modernisées. Elles permettent de labourer davantage de terres et de détenir des cheptels

excessivement importants :

Le camion ramène sur les parcours non seulement des concentrés mais aussi de la paille;

L’accès aux soins vétérinaires permet de réduire la mortalité, alors qu’anciennement les disettes

et les maladies jouaient un rôle de régulateur naturel;

Le camion citerne ou la citerne tractée, ramènent l'eau sur place. L’éleveur n'a plus besoin de se

tenir à proximité des points d'eau.

L'ensemble de ces facteurs concourent à une augmentation vertigineuse du nombre d’animaux. et à

leur concentration dans des zones sévèrement surpâturées.

- Le tracteur défriche et laboure en une journée ce que l'attelage animal exécute en 10 jours. Comme

on a besoin de plus en plus d'orge, on laboure de plus en plus d'espaces qui donneront dans le

meilleur des cas 3 quintaux de grains par hectare. Si l'année climatique est défavorable les espaces

labourés sont pâturés en vert.

f) Le statut foncier : A l'origine la terre appartenait à des collectivités qui vivaient en

communauté et les exploitaient collégialement. De nos jours les terres sont statutairement restées

collectives ou sont devenues propriété de l’état qui accorde un droit de jouissance aux pasteurs. Or

la notion de communauté s'est considérablement amenuisée. Les liens tribaux et familiaux ne sont

plus les mêmes. Le mode d'exploitation de la terre obéit à des règles de rentabilité, de spéculation,

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pour atteindre des objectifs individuels. Comme la terre appartient à tout le monde, elle n'appartient

de fait à personne et il n'y a pas plus de lien entre le sort de l'exploitant et celui de la terre. Personne

ne veut donc investir dans la préservation de l'écosystème ni même accepter d'imposer la discipline

qu'exige une gestion rationnelle. Ce problème foncier est pris en charge depuis quelques années par

de nombreux pays. Après plusieurs expériences d'organisation pastorale, l'Algérie a préparé une loi

pastorale dont l'aboutissement est ralenti par les événements actuels. La Tunisie a essayé de créer

des exploitations coopératives mais ce fut un échec. En effet, en Tunisie, des titres de propriété

privée ont été consentis à ceux qui en mis en valeur des terres, notamment par des plantations

d'oliviers. Ceci a abouti à une extension de l'olivier au détriment des parcours, aggravant ainsi le

surpâturage sur les parcours déjà surchargés, sans que l'olivier produise grand chose, puisqu'il a été

installé dans les zones de trop faible pluviosité et ne donne qu'une récolte tous les huit ans. De ce

fait, la plantation est plus un moyen d'obtenir un titre de propriété qu'une véritable mise en valeur.

Enfin on peut signaler que le Maroc est également préoccupé par ce problème foncier avec,

notamment, un essai d'implantation de coopératives pastorales dans la partie Orientale du pays.

La question foncière n'est donc pas simple:

Que faire des ayant droits qui n'ont pas de troupeaux ou qui ont migré?

Ne risque-t-on pas de morceler à outrance les parcours et de rendre la transhumance impossible?

Que faire du droit coutumier qui reconnaît plus ou moins le droit de propriété à celui qui

exploite sans interruption une parcelle?

Que faire des éleveurs urbains et périurbains actuels?

Les enjeux sont importants et des conflits déjà chroniques risquent de dégénérer.

L'ensemble des problèmes évoqués concourent ainsi à exercer de fortes pressions sur les milieux

arides déjà fragiles.

La situation des zones arides bien que critique n'est pourtant pas désespérée. Des signaux

permettent partout d'espérer l'infléchissement de la dynamique régressive.

2.3. Impacts du phénomène désertification sur la diversité biologique

2.3.1. Impacts du surpâturage sur la diversité biologique

Précisons que le surpâturage est dû à l’accroissement du cheptel lié à une réduction de l’offre

fourragère. Par ailleurs, au niveau des écosystèmes steppiques par exemple, l’exploitation des

forages et des points d’eau à grand débit, sans organisation pastorale, provoque de grandes

concentrations des troupeaux autour des forages et provoque la formation d’auréoles désertifiées sur

des rayons de 5 à 15 km perceptibles sur les images satellitaires (Mederbal, 1992).

En outre, le surpâturage en forêts ou en steppe a pour conséquences d'éliminer par broutage les

jeunes régénérations, les branches basses, et les rejets. Par ailleurs les effets du piétinement sur le

sol et la végétation sont graves: tassement, solifluxion, écrasement des végétaux, etc...

Devant une situation dramatique, l'interdiction de pâturer a été initiée. Néanmoins, en dépit du

contrôle des services forestiers, un accroissement souvent exponentiel des têtes de bétail a conduit

en quelques décennies à une régression dramatique et souvent irréversible du couvert végétal. Ce

surpâturage quasi permanent a stoppé les régénérations, transformé la steppe en "désert" et

beaucoup de forêts en un piqueté d'arbres ébranchés et a profondément modifié le tapis herbacé

associé.

Aux espèces caractéristiques du cortège sylvatique des écosystèmes forestiers, souvent de haute

valeur pastorale, a succédé une forêt à tapis ras d'annuelles dans le meilleur des cas, ou une forêt

envahie par les espèces non appétées. Ces forêts à annuelles (forêts-parcs) sont maintenant

présentes en Algérie sous presque toutes les essences: Pinus, Quercus, Tetraclinis, Cedrus, etc...

(Quézel, 2000).

Il faut noter qu'actuellement, les charges tolérables sont 2 à 3 fois plus élevées (Quézel, 2000).

Toutefois des initiatives de mise en défens (stricte ou contrôlée), au niveau des parcs nationaux (cas

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des écosystèmes forestiers) et dans la région steppique, ont induit une remontée biologique

remarquable et une reprise d'extension de la végétation.

2.3.2. Impacts du défrichement sur la diversité biologique

Rappelons que qu'au niveau de la région steppique, le défrichement a pour origine l’extension de la

céréaliculture qui a été fortement amplifiée par l’introduction de la mécanisation et des labours

réalisés à l’aide de tracteurs équipés de charrues à disques. Cette mécanisation, inadaptée aux

conditions écologiques de la steppe, entraîne également la stérilisation des sols. Dans un article

apparu dans le Quotidien d’Oran (Nov. 2000) sous le titre « sauver ce qui peut l’être encore »,

l’auteur dénonce ceux qui ont la fâcheuse idée et qui n’hésitent pas à labourer dès les premières

pluies, avant même l’ouverture officielle de la compagne à la seule fin de mettre les responsables

des services agricoles et forestiers devant le fait accompli. Nul n’ignore d’ailleurs, y compris une

très large frange d’éleveurs, que les labours dans la région steppique, foncièrement pastorale,

constituent le coup de grâce qui met fin définitivement, et d’une manière irréversible, à toute forme

de vie végétale.

Notons qu'au cours des dernières années (et bien que des statistiques officielles soient impossibles à

obtenir!), les surfaces cultivées au niveau des franges inférieures des forêts ont été multipliées par 4

ou 5 (Quézel, 2000).

Un autre type de défrichement anarchique des forêts est celui qui se produit à proximité des

agglomérations. En effet une exploitation intensive conduit progressivement à leur disparition.

D’autres actions brutales comme les brûlis répétitifs, ou les jachères pâturées, favorisent le

défrichement.

Malgré plusieurs cris d'alarme, la situation ne risque que de s'aggraver dans les prochaines années

tant que la législation forestière n'est pas appliquée.

2.3.3. Menaces de la désertification sur la biodiversité

Rappelons que la désertification, conséquence de phénomènes tels que le défrichement ou le

surpâturage, englobe tous les processus de dégradation biologique quelles que soient leurs causes ou

l’endroit où ils apparaissent.

Le lien entre désertification et occupation humaine apparaît donc comme un concept généralisable

et la FAO propose que ce lien soit clairement exprimé par une définition plus précise: "la

désertification est l'ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et humains qui

conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des terres des zones

arides et semi-arides et mettent en cause la biodiversité et la survie des communautés humaines".

L’action de l’homme se traduit par un double effet défavorable sur la biodiversité végétale :

- La dominance, en raréfiant les populations de la plupart des espèces, et l'extension d'un tout

petit nombre d’espèces opportunistes;

- L’extinction de certaines espèces de la totalité de leur aire de répartition géographique.

Selon certaines estimations, 25 à 75000 espèces végétales devaient disparaître avant l’an 2000. Or,

60% de médicaments sont issus du règne végétal et on estime qu’une espèce sur 1000 à 10000

présente des propriétés pharmacologiques remarquables.

Par ailleurs, les causes du déclin des espèces animales de grande taille peuvent être multiples. Elles

sont directement liées la chasse à laquelle se livre l’Homme ou indirectement à des pressions

anthropozoogènes induisant la destruction des niches écologiques.

La réduction de la biodiversité est souvent présentée comme un problème environnemental, mais

ces causes fondamentales sont essentiellement sociales économiques et politiques. En effet, la

tendance à la monoculture (uniformité génétique) agricole et forestière sur de vastes territoires

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entraîne la disparition de nombreuses espèces de flore et de faune sauvage qui avaient besoin d’un

milieu diversifié pour se nourrir toute l’année et survivre.

La diversité génétique disparaît des champs cultivés au fur et à mesure des succès mêmes de

l’alimentation des plantes et l’intensification de l’agriculture. Il s'agit de l’érosion génétique qui se

manifeste selon trois niveaux :

- Diminution de la diversité interne aux variétés, par la généralisation de variétés génétiquement

homogènes ;

- Diminution du nombre des variétés cultivées au sein d’une espèce ;

- Diminution du nombre d’espèces cultivées.

Cette érosion génétique est reconnue comme étant la principale cause d’extinction des espèces

(FAO, 1993). Elle (l'érosion génétique) est, à ce titre, un index révélateur du déséquilibre et de la

dégradation des écosystèmes.

3. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l'atténuation du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs menaces qui pèsent sur la DB en général (quantification)

3.1. Etat des capacités actuelles

3.1.1. L'effort national global de préservation de la diversité biologique

Le développement industriel et socio-économique de l’Algérie n’a pas toujours tenu compte de

l’impact sur la qualité de l’environnement et sur la conservation des milieux des ressources

naturelles. Mais à partir des années 1980, cette lacune a été comblée par la définition et la mise en

œuvre d’une politique de préservation de la diversité biologique visant notamment :

- La préservation des sites présentant des écosystèmes originaux ou fragiles ;

- La protection des espèces rares ou menacées.

Cette politique, étant basée sur la préservation et l’utilisation durable des ressources naturelles, est

entamée par plusieurs acteurs dont les centres de recherche universitaires, les instituts de recherche,

les collectivités locales, les opérateurs économiques et les ONG. Un comité national est mis en

place pour le suivi permanent de cette politique.

Dans ce cadre, le lancement de l’inventaire de la faune et de la flore, au début des années quatre

vingt dix (1990), et son utilisation dans le développement économique visait comme objectif

l’identification des différentes composantes du patrimoine naturel national. A ce titre, treize (13)

unités de conservation et de développement (UCD), sous la tutelle de l'Agence Nationale pour la

conservation de la Nature (ANN) du Ministère de l'Agriculture, sont mises en place dans diverses

zones écologiques dont six (06) sont considérées comme prioritaires et représentatives des

écosystèmes fragiles à sauvegarder et à réhabiliter. La mission essentielle de ces UCD est la

coordination et le suivi des inventaires des ressources entrepris avec les différents établissements

techniques et scientifiques. Par ailleurs, pour la consolidation de cet inventaire, les différents

biotopes menacés doivent faire l’objet de protection stricte par la mise en place d’aires protégées, de

réserves naturelles ou intégrales et de différents parcs nationaux dont la gestion répond d’abord au

souci de sauvegarde et de réhabilitation.

En outre, sur le plan législatif, cette politique est consolidée par une réglementation riche en matière

de conservation de la nature à laquelle s’ajoutent les engagements internationaux d’envergure

s/régionale, régionale et mondiale. Cette législation tient compte également de la stratégie nationale

globale englobant tous les volets de préservation et de développement de la biodiversité en cours

d’élaboration.

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3.1.2. Stratégie de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique

L’Algérie a élaboré sa stratégie nationale de conservation et d’utilisation durable de la diversité

biologique sur la base d'un état des lieux de la biodiversité en Algérie et d’une identification précise

des options prioritaires à envisager dans le cadre d'un plan d'action national.

Ainsi, un programme de travail a été élaboré en coordination avec tous les secteurs concernés par la

protection et la gestion des ressources naturelles axée essentiellement sur la synergie avec les

conventions environnementales (CCD, CCC, CBD, RAMSAR, etc….). Les programmes identifiés

concernent cette synergie dans plusieurs projets réalisés ou en cours:

- Au sujet de la stratégie de la préservation de la biodiversité, l’Algérie, ayant pris conscience

des enjeux de sa diversité biologique, a mis en œuvre une politique de préservation de ses

ressources biologiques visant notamment la préservation des sites présentant des écosystèmes

originaux ou fragiles ainsi que la protection des espèces rares ou menacées d’extinction. A ce

titre, dans le but d’identifier son patrimoine en ressources, l’Algérie a entamé, depuis 1997,

l’inventaire national de la diversité biologique. Ainsi, dix (10) parcs nationaux et cinq réserves

naturelles, représentatifs des principaux écosystèmes du pays, ont été crées. Cette politique entre

également dans le cadre des engagements internationaux qui s'intègre dans le cadre d'une

stratégie nationale conforme aux dispositions de la convention sur la biodiversité biologique en

cours d’élaboration.

- Au sujet de la stratégie de la nouvelle technologie de la conservation de la biodiversité, la

compréhension des phénomènes environnementaux (la désertification notamment) passe

nécessairement par la représentation spatiale des informations à l'aide d'outils tels la

télédétection et les systèmes d'information géographique (SIG). En effet, ces outils offrent des

possibilités quant à la manipulation et l’analyse des données (voir exemple d'application en

annexe); il s'agit précisément de:

Mettre en place un dispositif permanent de suivi et d’évaluation de l'environnement et ceci à

travers la production, la collecte, le traitement de l'information dans le domaine de

l'environnement et du développement;

Illustrer à travers le traitement de l'information la nature et la dimension de l'interaction entre

l'environnement et le développement;

Fournir aux décideurs et aux planificateurs les moyens nécessaires à la mise en place d'un

développement durable.

- Au sujet de la stratégie du renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques menaçant la biodiversité, l’étude nationale sur la diversité biologique a retenu quatre objectifs

nécessaires à la dotation du pays en savoir-faire nécessaires à ces activités :

Objectif 1 : Mieux connaître la Diversité Biologique de l'Algérie:

Ce premier objectif vise à remédier aux insuffisances actuelles dans le domaine de la

connaissance de la Diversité Biologique et notamment des écosystèmes sous tous leurs aspects

(écologique, socio-économique et culturel), ainsi qu'à maintenir un état de connaissances tel qu'il

permet de planifier en temps voulu toute intervention dans le sens de la conservation et de

l'utilisation durable des ressources biologiques au bénéfice du développement socio-économique et

du bien être du citoyen. L'approche d'un tel objectif devra nécessairement passer par :

La mise à jour permanente d'inventaires qualitatifs et quantitatifs des ressources biologiques

terrestres et marines ;

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L’optimisation des connaissances sur les écosystèmes non perturbés, en vue de leur

conservation, et de ceux qui sont modifiés ou dégradés en vue de leur réhabilitation ;

L’étude et l'évaluation des conditions nécessaires à une utilisation durable de l’Agro-

biodiversité, notamment à travers la mise au point d'une approche intégrée de la gestion des

agro-systèmes ainsi que de l’usage de techniques agricoles appropriées ;

L’étude et l'évaluation des conditions nécessaires à une utilisation durable des ressources

marines aussi bien au niveau de la flore que de la faune à travers la mise au point d'une approche

intégrée de la gestion des " halieu-systèmes ";

L’évaluation du potentiel économique des ressources biologiques par le renforcement des

capacités nationales notamment dans les domaines de la formation et de la recherche en rapport

avec la Diversité Biologique.

Objectif 2 : Mettre en place les conditions favorables en vue de la planification d'une gestion durable de la Diversité Biologique en général et des écosystèmes en particulier:

Ce second objectif vise à améliorer et à harmoniser le cadre actuel institutionnel et juridique de

l'environnement et à mettre en place les outils et les instruments appropriés en vue de la

planification d'une gestion durable de la Diversité Biologique, impliquant toutes les parties

concernées, à savoir l'ensemble des utilisateurs directs et indirects, les décideurs et autres

administrateurs, les chercheurs et les enseignants, etc.

La réalisation d'un tel objectif passe par un certain nombre d'adaptations et de mesures, notamment:

Les textes législatifs et réglementaires ayant trait à la conservation, à l'accès et à l'utilisation des

ressources biologiques : Dans la situation actuelle, les textes sont nombreux, mais manquent de

cohérence ou d'harmonie et ne sont pas toujours appliqués en raison de l'absence de moyens ou

de dispositions d'application, et parfois de leur impact négatif sur les ressources biologiques. En

outre, ces textes et/ou mesures, souvent, n'intègrent pas les considérations d'ordre écologique et

socio-économique particulièrement dans le domaine marin;

Les rôles et prérogatives des institutions et administrations impliquées dans les activités ayant

trait à la conservation et à l'utilisation des ressources biologiques : Le manque de clarté, à

travers les actions entreprises par les diverses institutions et parties administratives concernées,

incite à une mise en cohérence au niveau :

Au niveau des approches d'intervention dont la nécessité d'une révision de l'attribution des

rôles entre les différentes parties concernées, étatiques ou privées soient-elles, s'avère

nécessaire. En effet, l'adoption d'une approche précise d'intervention intégrée, qui

favoriserait la participation effective de toutes ces parties concernées par la Diversité

Biologique, nécessite une approche participative de tous les utilisateurs de la Diversité

Biologique qui est à promouvoir et à définir sur la base de quelques essais pilotes permettant

de mieux appréhender les grandes actions.

Au niveau du renforcement des capacités nationales d'intervention dans le domaine de la

conservation et de l'utilisation durable de la Diversité Biologique; Elles sont actuellement

jugées limitées, qualitativement et quantitativement, et elles ne sont pas en mesure de

garantir une mise en œuvre efficace des politiques tracées par les pouvoirs publics dans ce

domaine.

Au niveau du suivi et de l'évaluation régulière des interventions dans le domaine de la

conservation et de l'utilisation de la Diversité Biologique dont l'insuffisance des dispositifs

et des organes de contrôle des stratégies et des programmes d'intervention ne permettent ni

de capitaliser les expériences du passé, ni de procéder aux ajustements éventuellement

nécessaires.

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Objectif 3 : Mieux sensibiliser, éduquer et informer

Ce troisième objectif vise à améliorer la prise de la conscience collective et à engager la

responsabilité du citoyen vis-à-vis de la conservation et de l'utilisation durable de la Diversité

Biologique. La réalisation d'un tel objectif suppose des efforts d'innovations dans les domaines de

la sensibilisation, de l'éducation, de la diffusion et de l'échange de l'information, en vue d'impliquer

l'ensemble des capacités nationales.

Objectif 4 : Elaborer et mettre en œuvre des programmes d'action dans les domaines d'intervention prioritaire

Ce dernier objectif vise à préparer et à mettre en œuvre à court et à moyen terme un certain

nombre d'actions en vue de contribuer à la restauration des divers éléments de la diversité

biologique dans les milieux les plus menacés ainsi qu'à la valorisation par une gestion durable, des

ressources biologiques, présentant un potentiel socio-économique et culturel remarquable.

L'évaluation et l'analyse effectuées dans le cadre de l’étude Nationale de la Diversité Biologique ont

permis de relever les domaines prioritaires suivants comme étant les plus prioritaires en raison de

leur importance écologique, économique, sociale et culturelle. Il s'agit notamment:

- Des aires protégées : Un réseau, représentatif des principaux écosystèmes et paysage, a été

identifié. Néanmoins, les aires protégées actuellement font l'objet de pressions anthropiques qui

constituent une menace sérieuse à leur intégrité et, par conséquent, nécessitent la mise en place

de plans de gestion spécifiques et rationnels.

- De la gestion intégrée et durable des agro-systèmes, les écosystèmes forestiers et pastoraux et les halieu-systèmes : Ces écosystèmes présentant un intérêt socio-économique important et

font l'objet d'une pression anthropique sans cesse croissante. Ceci n’est pas compatible avec une

utilisation durable des ressources abiotiques et biotiques de ces milieux.

- De la gestion côtière et marine : Les milieux littoraux constituent des zones sensibles qui

subissent actuellement de nombreuses agressions directes et indirectes menaçant fortement leur

biodiversité. Le réseau de surveillance du littoral existant doit être renforcé au niveau spatial

(tout le littoral), et doit intégrer les principales composantes biotiques. L'impact du tourisme sur

le milieu côtier et marin est à prendre en considération dans la gestion de ces écosystèmes.

- De la protection des éléments ou composantes vulnérables de la Diversité Biologique : L’étude Nationale sur la Diversité Biologique a répertorié les menaces de dégradation ou de

disparition de ressources génétiques. Elle a mis en évidence la vulnérabilité d'espèces ou

groupes d'espèces ou d'écosystèmes entiers qu'il faudrait préserver en priorité.

- De la sensibilisation, de l’éducation et de l'information : S'agissant d'un domaine qui

concerne d'une manière ou d'une autre l'ensemble des catégories sociales, il est impératif de

chercher à impliquer d’une manière effective tous les citoyens à travers la sensibilisation,

l’éducation et l'information. La notion de la Diversité Biologique représente une vision nouvelle

de la conservation, de l'utilisation durable et de la valorisation du potentiel des ressources

naturelles.

- De la promotion des techniques et des biotechnologies qui concourent à la protection et au maintien de la diversité biologique : Dans les domaines de production forestière et agricole

(amélioration génétique des espèces, mise au point de bio-pesticides et bio-fertilisants,

assainissement des eaux et des sols, valorisation des résidus,...), il est nécessaire de développer

le transfert technologique, de créer des centres d'excellence et d'appuyer ce transfert entre les

centres de recherche et l’industrie. Il est nécessaire de favoriser l'élaboration d'une

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réglementation sécuritaire des produits issus de la biotechnologie en particulier les organismes

génétiquement modifiés.

3.1.3. Domaines d’intervention prioritaires

Compte tenu des résultats des études et en fonction des orientations proposées en matière de

stratégie nationale pour la conservation et d'utilisation durable de la biodiversité et des ressources

biologiques, les domaines suivants ont été retenus comme étant les plus prioritaires en raison de leur

importance écologique, économique et socioculturelle :

- La gestion des aires protégées visant la durabilité de la Diversité Biologique: Les aires

protégées font l'objet de fortes pressions des milieux environnant ce qui constitue une menace

sérieuse à leur intégrité, notamment en l'absence de plans de gestion adéquats qui soient en

harmonie avec les développements récents de la politique nationale dans le domaine.

- La gestion intégrée des agro-systèmes visant la durabilité de la Diversité Biologique: Les

études ont montré l'importance biologique et socio-économique des systèmes agricoles et de

leur impact sur la durabilité des ressources naturelles et sur l’équilibre et le fonctionnement

durable des écosystèmes naturels. Certains itinéraires techniques devraient être mieux infléchis

dans le sens d’un impact plus doux des systèmes agricoles sur leur environnement. En outre,

l’exploitation des couverts végétaux naturels, de type cueillette, doivent laisser la place à des

systèmes d’exploitation et de gestion adéquats de la flore naturelle.

- La gestion intégrée des halieu-systèmes visant la durabilité de la Diversité Biologique: Plusieurs biotopes des eaux continentales (cours d’eau, retenues collinaires, barrages), des

milieux humides littoraux (sebkhas, chotts, Gueltas, oasis, lacs, etc.) et de certaines lagunes sont

souvent variables et, quelque fois, mal définis ou encore inconnus. Dans ces cas, il faut

distinguer chaque type d’écosystème et présenter, en détail, chaque site à part. Dans le cas du

milieu marin, il faut opter pour des secteurs représentatifs de tout le littoral, qui soient

caractéristiques, homogènes et répartis uniformément.

3.2. Besoins en matière de renforcement des capacités: besoins organisationnels, institutionnels, matériels, humains, financiers, juridiques et législatifs (taxes, impôts, textes à mettre en place et/ou à modifier)

3.2.1. Les espoirs de retour à une dynamique progressive

1) Les changements de mentalités (dans l'approche du pastoralisme): Il y a quelques années, le

pasteur était considéré avec mépris. C'est un prédateur exclu systématiquement de tous les projets

qui le concernent en premier chef. Il n'était pas sensé savoir ce qui est bon pour lui-même. Les

actions de développement suscitaient donc son indifférence et bien souvent son opposition.

Aujourd'hui, son savoir-faire, basé sur une connaissance séculaire de son milieu lui est reconnu.

Techniciens du développement et scientifiques sont graduellement passés d'une attitude d'exclusion

et de mépris à une démarche participative dans les années 70. Depuis les années 80, gouvernants,

agents de développement et scientifiques adoptent une attitude ethnoncentriste et associative. On

reconnaît désormais qu'un projet ne peut aboutir que s'il est global et porté par la population cible.

Les ONG ont également abandonné l'assistanat. Les projets en cours sont multi directionnels et

s’appuient sur des institutions traditionnelles qu'on tente de réactiver.

2) Le volet foncier et juridique: La prise de conscience est générale. Chaque année des rencontres

internationales se tiennent. Des formes d'organisation variées sont expérimentées un peu partout.

3) Les progrès techniques et scientifiques: Le potentiel de progrès technique et scientifique, prêt à

être appliqué, est important mais les freins à son exploitation sont les sempiternels problèmes de

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moyens d'organisation d'hommes formés et compétents, de règles de fonctionnement consensuel.

Par conséquent, la désertification des milieux arides n'est que l'une des facettes du sous

développement. Protéger les milieux arides passe par le développement des sociétés concernées.

3.2.2. Apport de la géomatique pour l'éco-aménagement des systèmes écologiques fragilisés

3.2.2.1. Approche à envisager pour le développement des zones arides et la conservation de la biodiversité

Après notre bref exposé sur « la problématique générale de la désertification des zones arides »

nous retenons que la dynamique régressive des écosystèmes arides n’est que la manifestation d’une

dynamique socio-économique, caractérisée par une forte démographie et des méthodes

d’exploitation du milieu de plus en plus agressives.

Souvent des études plus au moins sectorielles consacrées à la désertification, établissant des

diagnostics à posteriori sur l’état du milieu, peuvent conduire à des attitudes plus réparatrices que

préventives: on agit sur les effets et non sur les causes. Par conséquent on en est en dessous des

espérances pour trois raisons essentielles:

1) Les surfaces traitées ne peuvent être que marginales par rapport aux espaces dégradés. La

situation économique du pays ne permet, dans aucun cas, de dégager des ressources suffisantes pour

infléchir une dynamique de dégradation par une dynamique de restauration;

2) Le traitement technique de la dégradation n’est pas toujours accueilli favorablement par les

populations qui peuvent le juger inadapté à leurs intérêts. Il s’ensuit que, tôt ou tard, la dynamique

régressive revient ;

3) Bien que disposant d’une certaine avance, les connaissances phytoécologiques ne permettent pas

encore de maîtriser les espèces clés de voûte à introduire ou réintroduire pour rétablir l’ancien

équilibre ou créer un nouvel équilibre mieux adapté aux modes d’utilisation de l’espace.

Beaucoup de travaux consacrés à la mise au point de modèles de gestion rationnels (Algérie,

Tunisie) ou de modèles prévisionnels des ressources, afin de réagir à temps par des actions de

régulation, ont également connu peu d’application sur le terrain. On bute toujours sur les éternels

problèmes de rigidités structurelles et de pénurie de moyens: passer de la compréhension d’un

phénomène à l’action n’est pas évident. Aussi efficaces que soient les techniques, elles doivent,

pour être appliquées, rencontrer sur le terrain des structures réceptives et propices au changement et

c’est précisément là le principal blocage car bien souvent l’efficacité de la lutte contre la

désertification dépend davantage des changements qualitatifs que du volume de ressources qui lui

seront consacrées.

Depuis la fin des années quatre-vingts, les approches holistiques des phénomènes de désertification

et plus largement du développement agro-pastoral se sont bien répandues. On reconnaît désormais

qu’il faut raisonner en termes de «développement participatif » et «durable ».

En matière de lutte contre la désertification, cette nouvelle approche consiste essentiellement à

stimuler et accompagner l’évolution des systèmes agro-pastoraux vers des formes d’exploitation qui

concilient les intérêts des populations et l’équilibre écologique.

Les rappels précédents montrent l’intérêt de se placer dans un contexte de recherche-action et

d’observer les deux règles ci-après:

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1) Réunir dans une même approche, la dynamique socio-économique et la dynamique biophysique,

car ce n’est qu’en saisissant correctement les interactions entre ces ceux dynamiques que l’on peut

envisager les changements structurels qui auront un impact sur l’exploitation du milieu;

2) Utiliser des méthodes d’analyse et des échelles de perception qui soient reconnues et admises à la

fois par le chercheur, l’agent de développement et l’agro-pasteur. Il est, en effet, difficile d’engager

une action de développement concertée si les participants ne parlent pas le même langage ou

utilisent des échelles d’appréciation différentes.

En effet, le constat désertification = crise de gestion des ressources étant largement reconnu, on

admettra que la confrontation des ressources disponibles aux modalités d’utilisation exprimera

l’intensité des pressions humaines et par conséquent les dynamiques prévisibles.

Ce sont ces deux éléments fondamentaux, ressources naturelles- mode d’utilisation par l’homme,

qui concentrent l’attention des groupes sociaux en présence et des institutions impliquées dans les

milieux arides.

En définitive c’est autour de ces deux éléments que vont se déployer les stratégies des uns et des

autres.

C’est bien là le point de départ de toute action de développement concertée. Techniciens et agro-

pasteurs sont conduits à raisonner en termes de potentialités et de pratiques d’exploitation.

Dans les milieux arides, les ressources les plus convoitées sont les sols, la végétation et l’eau.

Chacune de ces ressources peut être identifiée par les spécialistes (agronomes, pédologues,

hydrologues, économistes, écologues... ) par un grand nombre d’indicateurs.

De même que pour les ressources, les modes d’exploitation s’expliquent par une multitude de

variables (naturelles, sociales, économiques, juridiques,....) interactives.

Dans le cadre d’une étude, qui se veut intégrée et simplificatrice, il est préférable de choisir des

indicateurs synthétiques. Les approches factorielles classiques exigeantes en pluridisciplinarité, en

moyens d’investigation et en temps sont difficilement reproductibles sur tous les sites.

Les indicateurs suivants doivent être connus:

1) Les potentialités :

a) Sols: éléments associés à la capacité de rétention :

Il est évident que les terres de meilleure qualité sont les plus appréciées soit pour leurs

potentialités de production, soit pour leur aptitude à la mise en culture. En milieu aride le facteur

limitant par excellence est l’eau. En priorité, il s’agit de connaître la capacité de rétention pour l’eau

(en tenant compte des facteurs climatiques et topographiques) par rapport aux critères habituels de

fertilité.

Deux voies méthodologiques peuvent être proposées: l’approche par les identifiants et celle par

l’humidité rémanente.

b) Ressources végétales: offre fourragère :

Les systèmes agro-pastoraux, pratiqués actuellement dans les milieux arides, sont marqués par la

diversité des ressources végétales. Il est donc difficile de pouvoir juger des stratégies d’exploitation

des ressources par la seule végétation produite par les parcours. C’est la raison pour laquelle il est

préférable de parler d’espaces pâturés.

L’attractabilité qu’exerce la végétation de ces espaces sur les hommes et les troupeaux pourrait

s’expliquer par la quantité (phytomasse) et la qualité (valeur pastorale) de leur végétation fourragère

utile.

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c) Eaux: étages bioclimatiques et réserves disponibles :

Là encore, l’intérêt est à porter sur la part utile des eaux pluviales et mobilisables. En effet, si les

gradients climatiques le justifient, il est souhaitable d’envisager de relier les données

météorologiques enregistrées au sol aux données de télédétection pour approcher les pluies utiles.

Les réserves accessibles et prouvées (eau pour l’abreuvement et l’irrigation) doivent être également

cartographiées parce qu’elles sont au centre de toutes les appréciations sur la valeur du milieu.

2) Pratiques d’exploitation : le système de production:

Le système de production pourrait être retenu comme un indicateur synthétique qui exprime les

stratégies humaines, face aux contraintes et opportunités qui caractérisent les milieux. humain et

naturel. Il s’agit du lien concret entre les deux dynamiques, biophysique et humaine.

L’analyse de chacun des éléments du couple ressource - exploitation ainsi que leur spatialisation

nécessitent des méthodes qui leurs sont particulières, générant des couches d’information du SIG,

qui s’articuleront comme suit:

- Le sol, l’offre fourragère, l’eau seront cartographiées et combinées pour découper le site étudié

en zones équipotentielles.

- Parallèlement une enquête socio-économique approfondie sera consultée pour caractériser et

comprendre le fonctionnement des systèmes de production, notamment les pratiques

d’exploitations.

- Une représentation cartographique des différents systèmes de production peut être entreprise

aux regards de critères qui leurs sont fortement corrélés et qui se prêtent à une spatialisation

(cartographie ethno-lignagére et socio-foncière...).

- Localisés dans leurs zones de potentialités respectives, ceux ci expriment en principe des

zones de potentialités et de pratiques d’exploitation, c’est à dire des unités de réflexion de

concertation et d’action pour lutter contre la désertification.

L’évaluation des ressources fondée sur les techniques modernes de géomatique, et couplée avec une

étude socio-économique et écologique parait d’un grand intérêt, à condition de veiller à adapter les

outils au contexte de recherche-action.

Les nouvelles technologies de l’information spatialisée ont suscité beaucoup d’espoirs en matière de

lutte contre la désertification, mais leur impact sur la lutte elle-même reste limité, bien que ces

dernières aient largement contribué à mieux comprendre et surveiller le phénomène. Un effort

d’adaptation au contexte de recherche-action reste donc à faire.

En effet, de l’avis de nombreux observateurs, la chaîne recherche-développement de ces

technologies, bien que renforcée au sommet, n’atteint pas suffisamment l’utilisateur final.

L’idée de mettre les outils modernes d’investigation au service des utilisateurs n’est pas

d’aujourd’hui. Déjà en 1990, la nécessité de développer des logiciels peu coûteux sur des outils

micro-informatiques a été avancée. En effet dans une phase d’apprentissage et d’évaluation de

l’outil télédétection, aucune structure raisonnable ne peut investir dans des équipements lourds.

Les méthodes de traitements des données doivent également être simplifiées ou plus précisément

adaptées aux moyens d’investigation des collaborateurs locaux. Les pertes de performances dues à

la modestie des équipements et des appareils de mesure peuvent être largement compensées par un

atout majeur: la plus grande possibilité d’interprétation des données grâce à la connaissance du

terrain par les partenaires locaux et à leur proximité des sites, ce qui autorise un nombre

d’observations et de contrôles moins restrictifs. Associée à une bonne connaissance du terrain,

l’exploitation de la valeur composite pixel peut s’avérer un raccourci avantageux, par rapport aux

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démarches analytiques qui consistent pour chaque investigateur à détecter des objets concernant sa

propre discipline.

Pour assurer l’utilisation des acquis et la continuité des programmes, il est utile d’inclure dans le

partenariat des opérationnels de terrain, déjà impliqués dans une action et demandeurs de

collaboration.. Il ne s’agit pas de chercher des partenaires pour mener des travaux, mais bien de se

greffer sur un « chantier en cours ». Autrement dit cette recherche doit répondre directement ou

indirectement à des besoins exprimés localement.

En conséquence, il est nécessaire voire indispensable que le dispositif de partenariat comprenne des

structures de recherche et des structures opérationnelles qui ont des responsabilités de gestion sur le

site. On pourra réunir ainsi, autour d’un thème et d’une interface d’exploitation de données géo-

référencées fédérateur, des scientifiques et des praticiens.

Par ailleurs cette attitude associative sera également adoptée en cours d’élaboration et de validation

des produits cartographiques vis à vis des agro-pasteurs. En effet, le développement durable parait

peu probable en l’absence de participation en phase d’investigation. Il est nécessaire d’associer, non

seulement les praticiens de terrain mais aussi de tenir compte des savoirs traditionnels des usagers

et de leur propre «perception de la ressource », qui sont fondamentaux dans le choix des pratiques

d’exploitation.

Notre travail de recherche sera dirigé sur les écosystèmes arides (versant méridional de l’atlas

saharien) et tente de s’intégrer dans cette nouvelle dynamique.

3.2.2.2. Objectifs visés par les recherches écologiques à l'aide de l'outil géomatique

Pour ces choix techniques et méthodologiques, qui doivent prévaloir dans une telle vision, une

démarche peut être préconisée dans notre travail pour:

- Analyser les systèmes écologiques à l’aide de la télédétection spatiale;

- Concevoir une base de données géocodées, organisées en «référentiel de terrain », fonctionnant

comme un SIG en mode raster.

Dans notre recherche nous tenterons donc de mettre en place une approche méthodologique visant à

contribuer aux objectifs suivants :

1) Des objectifs principaux :

a) Analyser les systèmes écologiques en utilisant des données de télédétection et des données

exogènes, dans une logique SIG, en appliquant les techniques du référentiel de terrain déjà

acquises ;

b) Comprendre les relations entre dynamique socio-économique et dynamique écologique à

travers les rapports ressources- systèmes de production ;

c) Créer une base de données cartographiques adaptée à des actions concertées de

développement en intégrant dans le processus cartographique les visions des scientifiques, des

praticiens et des agro-pasteurs.

2) Des objectifs thématiques :

a) Télédétection de paramètres associés aux unités écologiques homogènes ;

b) Exploitation de la complémentarité des données de télédétection et des données collatérales

pour évaluer ces unités écologiques ;

c) Proposer des orientations d’aménagement pour chacune des unités (Unités Spatiales

d’Aménagement) correspondant aux unités écologiques homogènes.

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3) Des objectifs méthodologiques :

a) Développer des méthodes de télédétection et de cartographie simples peu coûteuses et

adaptées aux besoins des opérationnels de terrain pour assurer un maximum de transferts

scientifiques et techniques ;

b) Exploiter le caractère composite du pixel en essayant de détecter directement des

descripteurs synthétiques, sans devoir passer par les classiques cartes factorielles, trop longues à

obtenir.

3.2.2.3. Exemple d'application de la géomatique: Analyse et synthèse des données du milieu de la zone test d'El Bayadh

(voir en annexe)

3.2.3. Besoins en matière de renforcement des capacités

Toutes les parties concernées par la diversité biologique ou/et le phénomène désertification

reconnaissent l'importance du renforcement des capacités tant locales que nationales voire

internationales.

Globalement, ce renforcement concernera les institutions, la formation, le développement des

capacités locales et nationales pertinentes pour lutter contre la désertification, etc..

Plus particulièrement, il s'agit de promouvoir des actions pour :

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

Renforcer les capacités de formation et de recherche au niveau national dans le domaine de la

désertification et de la sécheresse ;

Créer des services d'appui et de vulgarisation, et/ou les renforcer, pour assurer une diffusion

plus efficace des technologies et des méthodes pertinentes, et pour former des vulgarisateurs et

des membres des organisations rurales aux méthodes participatives de conservation et

d'utilisation durable des ressources naturelles;

Encourager l'utilisation et la diffusion des connaissances, des savoir-faire et des pratiques des

populations locales dans le cadre des programmes de coopération technique, chaque fois que

cela est possible ;

Adapter, si nécessaire, les technologies écologiquement rationnelles et les méthodes

traditionnelles d'agriculture et de pastoralisme pertinentes aux conditions socio-économiques

modernes ;

Dispenser une formation appropriée relative à l'utilisation des sources d'énergie de substitution,

en particulier des sources d'énergie renouvelables, et de fournir les technologies voulues afin,

notamment, de réduire la dépendance à l'égard du bois de chauffage ;

Mettre au point et exécuter des programmes dans le domaine de la collecte, de l'analyse et de

l'échange d'informations dans le cadre de la coopération et des accords internationaux ;

Promouvoir de nouveaux moyens d'existence, y compris la formation en vue de l'acquisition de

nouvelles qualifications, grâce à des formules novatrices;

Former des décideurs, des gestionnaires ainsi que du personnel chargé de la collecte et de

l'analyse des données, de la diffusion et de l'utilisation des informations sur la sécheresse

fournies par les systèmes d'alerte précoce et de la production alimentaire;

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(13)

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(16)

(17)

Contribuer à un meilleur fonctionnement des institutions et des cadres juridiques nationaux

existants et, si nécessaire, créer de nouvelles institutions et de nouveaux cadres capables de

renforcer la planification dite écologique ;

Initier des programmes d'échange de personnel afin de renforcer les capacités dans

l'ensemble des pays touchés par les problèmes ;

Organiser des campagnes de sensibilisation pour promouvoir, de façon permanente, l'accès

du grand public aux informations pertinentes, ainsi qu'à une large participation de ce dernier aux

activités d'éducation et de sensibilisation ;

Encourager la création d'associations qui contribuent à sensibiliser le public;

Mettre au point et échanger du matériel éducatif et de sensibilisation du public, si possible

dans les langues locales;

Echanger et détacher des experts pour former le personnel des pays en développement

touchés par le problème;

Evaluer les besoins en matière d'éducation dans les zones touchées et, par voie de

conséquence, élaborer des programmes scolaires appropriés et développer, selon les de besoins,

des programmes éducatifs et d'alphabétisation des adultes pour offrir à tous, en particulier aux

filles et aux femmes, les moyens pour des actions d'identification, de conservation et

d'utilisation ou de gestion durable des ressources naturelles des zones touchées ;

Mettre au point des programmes participatifs pluridisciplinaires qui intègrent la

sensibilisation aux problèmes de désertification et de sécheresse dans les systèmes d'éducation

et dans les programmes d'enseignement extrascolaire, d'éducation des adultes, de

téléenseignement et d'enseignement pratique.

Créer et/ou renforcer des réseaux de centres régionaux d'éducation et de formation pour

lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse. Ces réseaux sont

coordonnés par une institution créée ou désignée à cet effet afin de former du personnel

scientifique, technique et de gestion et de renforcer les institutions chargées de l'éducation et de

la formation dans les pays touchés. Ces réseaux, dans un souci d'harmonisation des programmes

et d'organisation des échanges d'expériences, doivent coopérer étroitement avec les

organisations intergouvernementales et non gouvernementales compétentes pour éviter les

redondances.

4. Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les partenaires impliqués

Pour ce point, un état des lieux est nécessaire pour identifier tous les partenaires impliqués et, par

conséquent, mettre en cohérence la participation de chaque partie et/o partenaire impliqué. Dans ce

cadre, le Conseil National de l'Information Géographique (CNIG) a initié, par le biais de ses

commissions permanentes spécialisés, notamment la commission "SIG et Normalisation", des

actions pour mettre au point une stratégie nationale en matière de gestion des "ressources naturelles

partagées".

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5. Mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents partenaires à atténuer les risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification

Etant donné l'une importance fondamentale des moyens de financement pour atteindre les différents

objectifs, toutes les parties concernées ne doivent ménager aucun effort, dans la mesure de leurs

capacités, pour faire en sorte que des ressources financières adéquates soient dégagées en faveur de

programmes de lutte contre la désertification et d'atténuation des effets de la sécheresse.

A cet égard, il s'agit de :

(1)

(2)

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(5)

(6)

Mobiliser des ressources financières adéquates pour mettre en œuvre les programmes d'action

nationaux ;

Mobiliser d'importantes ressources financières, y compris sous forme de dons et de prêts, pour

appuyer la mise en œuvre de programmes visant à lutter contre la désertification;

Promouvoir la mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et en temps voulu, y

compris de fonds nouveaux et additionnels fournis par le fond pour l'environnement mondial,

pour financer les coûts supplémentaires convenus des activités se rapportant à la désertification

qui relèvent de ses quatre principaux domaines d'action, conformément aux dispositions

pertinentes de l'instrument portant création du dit fond;

Faciliter, grâce à la coopération internationale, le transfert de technologies, de connaissances et

de savoir-faire et d'étudier, en coopération avec les pays en développement touchés, des

méthodes novatrices et des incitations possibles pour mobiliser et acheminer des ressources, y

compris celles de fondations, d'organisations non gouvernementales et d'autres entités du

secteur privé, en particulier les conversions de créances et d'autres moyens novateurs qui

permettent d'accroître le financement en réduisant la charge de la dette extérieure ;

Mobiliser des ressources financières pour améliorer qualitativement tous les mécanismes et

sources de financement nationaux, bilatéraux et multilatéraux recourant à des consortiums, des

programmes communs et des financements parallèles notamment les financements du secteur

privé et des organisations non gouvernementales. A cette fin, il s'agit de mettre en application

les mécanismes opérationnels mis au point dans les différentes procédures des conventions.

Rationaliser et renforcer la gestion des ressources déjà allouées à la lutte contre la désertification

et à l'atténuation des effets de la sécheresse en les utilisant de manière plus efficace et efficiente

et évaluer leurs succès et leurs échecs, en supprimant les entraves à leur emploi efficace.

6. Stratégie en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification menaçant la diversité biologique locale et globale

Pour renforcer les capacités nécessaires à la réduction des risques de surpâturage, du défrichement

et de la désertification menaçant la diversité biologique locale et globale, il est nécessaire de mettre

au point des stratégies de conservation de la flore, de la faune, de l'agrobiodiversité, de la

biosécurité et celles de la répartition juste et équitable des bénéfices émanant de l'exploitation des

ressources biologiques et enfin de l'utilisation durable des ressources naturelles:

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6.1. Stratégie de conservation de la flore

(1)

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(3)

(4)

(5)

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(9)

Promouvoir des études d'inventaire et d'évaluation de la flore dans tous les écosystèmes du pays

pour contribuer à :

- Renforcer les capacités en matière de taxonomie en favorisant la formation des botanistes

qualifiés ;

- Identifier, inventorier et localiser les espèces endémiques, les espèces rares ou menacées de

disparition en vue de leur conservation ex-situ ;

- Evaluer en permanence le statut des espèces et des écosystèmes naturels de manière à prévenir

leur disparition ;

- Adopter et prendre des mesures appropriées pour sauvegarder les espèces et les écosystèmes

menacés et vulnérables ;

- Favoriser la restauration des écosystèmes dégradés.

Renforcer le réseau d'aires protégées existant en y intégrant celles en perspective, de façon à

assurer la protection de la biodiversité sur une grande portion du territoire national ;

Favoriser la création et le développement des institutions et les programmes de conservation ex-

situ au niveau du pays ;

Réduire les impacts de l'exploitation des ressources fourragère et énergétiques sur la

biodiversité ;

Impliquer les populations et plus particulièrement les femmes dans l'identification et la solution

des problèmes de dégradation des ressources végétales ;

Favoriser le libre accès de l'information concernant la diversité biologique à travers les

programmes d'éducation, de formation, de sensibilisation, et les activités régulières de diffusion

;

Tenir compte de l'aspect conservation dans les différents secteurs de l'économie en assurant une

prise en compte des objectifs de conservation dans les législations nationales;

Promouvoir une concertation permanente en matière d'utilisation et de gestion durable des

ressources végétales en mettant en place le cadre institutionnel et administratif favorisant la

concertation intersectorielle et interministérielle et la participation des populations en matière de

conservation des ressources de la biodiversité;

Valoriser la commercialisation de certaines espèces à potentiel économique élevé tout en

respectant les capacités de maintien de ces espèces ainsi que celles de leurs habitats.

6.2. Stratégie de conservation de la faune

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

Impliquer les populations locales dans la gestion des ressources naturelles ;

Parvenir dans un bref délai à une meilleure gestion des aires protégées dédiées à la faune

existante en œuvrant notamment à :

- Former des agents qualifiés ;

- Acquérir des moyens financier et matériel adéquats ;

- Réhabiliter les centres de formation forestière ;

Créer de nouveaux parcs nationaux et des réserves de faune ;

Réintroduire les espèces très menacées ou disparues dans un délai raisonnable.

Promouvoir l'installation de fermes à gibiers pour garantir la pérennité de la ressource et accorder la

priorité aux espèces les plus appréciées par la population ;

Valoriser au mieux la faune en développant les activités génératrices de revenus telles que

l'écotourisme.

Organiser de façon rationnelle la transhumance, ceci dans le but d'éviter la concurrence directe

entre le cheptel et la faune sauvage en éloignant les couloirs de transhumance des parcs et

réserves de faunes et en renforçant les programmes de santé animale;

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(7)

(8)

Lutter contre la désertification par la promotion de l'éducation environnementale en vue d'une

utilisation rationnelle et de la conservation des ressources biologiques;

Lutter contre le braconnage en impliquant l'armée et les populations riveraines dans la

surveillance des parcs et des aires protégées.

6.3. Stratégie de conservation des zones humides

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

Promouvoir une connaissance approfondie des zones humides en mobilisant les compétences et

les ressources financières pour procéder à l'inventaire et l'évaluation tant écologique

qu'économique ;

Encourager la préservation des zones humides vulnérables en vulgarisant les pratiques

d'utilisation rationnelle des ressources en initiant des actions pour:

- Identifier et maîtriser les facteurs qui provoquent la dégradation des écosystèmes aquatiques ;

- Identifier, restaurer et protéger les zones humides dégradées ;

- Renforcer la lutte contre le braconnage des animaux aquatiques.

Redynamiser les services concernés pour un suivi écologique efficace des zones humides et

renforcer les capacités opérationnelles de la Direction Générale des Forêts ;

Mettre en place un comité national de conservation de zones humides comprenant toutes les

partenaires potentiels (pouvoirs publics, ONG, société civile, université, etc.).

Renforcer et promouvoir les capacités en matière de gestion des zones humides en matière de

formation des spécialistes et de sensibilisation des utilisateurs.

6.4. Stratégie de conservation de la biodiversité

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

Initier des études débouchant sur une typologie des zones agro-écologiques homogènes à l'aide

de l'outil géomatique et l'identification des zones d'Actions Agro-Sylvo-Pastorales avec des

orientations sur les espèces animales et la charge supportables;

Favoriser l'intégration ou l'association agriculteur / éleveur ;

Améliorer les ressources agricoles par le renforcement, la caractérisation et l'évaluation des

collections de référence (conservation in situ et ex-situ) :

Identifier et inventorier les principales ressources agricoles de base et les ressources principales

et secondaires.

Assurer la promotion, la mise en valeur et la commercialisation des espèces secondaires et

celles qui sont sous-exploitées.

Intensifier les systèmes de production par des actions capables de :

Mettre en place un programme d'amélioration de la fertilité et de la conservation des sols (agro-

foresterie, compostage, etc....) ;

- Faire respecter la durée de la jachère pendant au moins 5 ans ;

- Faire appliquer les bonnes pratiques culturales ;

- Renforcer les capacités techniques des productions ;

- Utiliser du matériel végétal sain, tolérant aux principales maladies.

Assurer l'auto-promotion paysanne des solutions et des stratégies adoptées ;

Publier des textes juridiques limitant l'introduction des parasites et ravageurs nouveaux à travers

le matériel végétal en procédant notamment au :

- Renforcement de la police phytosanitaire aux frontières ;

- Mettant en place des centres de quarantaine végétale.

Mettre en place des structures de gestion et de conservation des ressources phytogénétiques

(renforcement ou création de laboratoires de cultures des tissus et de centres semenciers) ;

Promouvoir le crédit agricole et le partenariat;

Réactualiser le calendrier agricole actuel selon les zones agro-climatiques homogènes.

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 101

6.5. Stratégie de conservation des espèces animales locales

(1)

(2)

(3)

(4)

Assurer la protection et la restauration des parcours pastoraux dégradés en :

sensibilisant les éleveurs / agriculteurs / chasseurs sur les conséquences du surpâturage, le

défrichement et la désertification ;

- Evaluant les superficies dégradées et les espèces appétées menacées ou détruites ;

- Semant les espèces végétales appétées par les animaux au niveau des parcours dégradés ;

- Intégrant la culture fourragère dans les systèmes de cultures ;

Renforcer les aspects sanitaires en :

- Redynamisant le contrôle sanitaire aux frontières ;

- Elargissant les aspects sanitaires relatifs au petit bétail à travers les associations socio-

professionnelles ;

- Facilitant l'accès au métier de pharmacien vétérinaire ;

Renforcer les programmes de recherche / développement et ceux des institutions universitaires;

Promouvoir la recherche scientifique et la formation technique notamment dans les domaines de

la taxonomie des espèces animales et la conservation des parcours agro-sylvo-pastoraux.

6.6. Stratégie pour prévenir les risques biotechnologiques

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

Appliquer le principe de précaution en ce qui concerne l'introduction et l'utilisation de tout

organisme vivant ou modifié par des actions aptes à :

- Renforcer la police phytosanitaire et zoo-sanitaire aux frontières ;

- Mettre en place un centre de quarantaine végétal et /ou animal ;

- Contrôler et éradiquer les organismes vecteurs des maladies ;

- Doter le pays d'une loi phytosanitaire adaptée à la conservation et à l'utilisation durable des

ressources de la biodiversité.

Assurer l'inventaire du potentiel de la biotechnologie, leurs usages et les institutions par :

L'identification des éléments de la biosécurité, leur utilisation et les risques liés à cette utilisation ;

- L'identification des éléments de la biotechnologie (plantes, animaux locaux) susceptibles

d'amélioration génétique pour faire face à certains éléments de la biosécurité qui mettent en

péril les ressources biologiques ;

- La gestion, la surveillance et la maîtrise des effets négatifs sur les ressources biologiques.

Renforcer la conservation in situ et ex situ des espèces locales par la formation et la mise en

place des structures de la biotechnologie et de la biosécurité.

Identifier les besoins nécessaires pour mettre en place des structures chargées de la gestion et de

l'utilisation durable de la biotechnologie ;

Mettre en place des structures et former des cadres nationaux compétents dans le domaine de la

biotechnologie et de la biosécurité et plus particulièrement :

Mettre en place des programmes spécifiques sur la biosécurité ;

Equiper les laboratoires, enrichir les bibliothèques spécialisées et améliorer les conditions de travail

de toute personne qui travaille dans la biosécurité.

Assurer le contrôle ou la maîtrise des espèces reconnues comme nuisibles à la biosécurité en

menant des actions pour :

- Cibler les sites, les espèces ou les groupes systématiques ;

- Mettre en place des programmes de recherche afin de disposer des données scientifiques pour

prendre des mesures de prévention et de conservation appropriées;

- Encourager les campagnes de surveillance et de lutte contre les organismes nuisibles à travers

les structures compétentes ;

Promouvoir la coopération technique et scientifique sous régionale, régionale et internationale

dans le domaine de la formation, de la recherche scientifique et technique sur la biosécurité par

des initiatives telles :

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 102

- La participation des experts nationaux aux diverses rencontres internationales en matière de

biotechnologie et de biosécurité ;

- L'élaboration de programmes de jumelage inter-universitaire et interministériel Sud-Sud et

nord-sud dans le domaine de la biotechnologie et de la biosécurité.

(8) Mettre en place des programmes pour rechercher les fonds et l'assistance du pour l'élaboration

d'une stratégie nationale et un plan d'action en biotechnologie et biosécurité.

6.7. Stratégie pour le partage équitable des avantages découlant de la mise en valeur des ressources biologiques

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

Impliquer les communautés locales, dans la gestion et le partage juste et équitable des bénéfices

résultant de l'exploitation des ressources biologiques ;

Mettre en place une réglementation stricte relative à la collecte des échantillons biologiques et

génétiques et en y incluant le processus d'accès aux ressources de la biodiversité et du partage

de leurs avantages avec notamment des précisions sur les conditions d'accès à ces ressources

pour des fins scientifiques et / ou commerciales et l'établissement d'un certificat d'origine ;

Fournir des informations complètes sur le matériel spécifique souhaité, l'usage potentiel ou réel

et impliquer des chercheurs locaux ;

Mettre les résultats scientifiques obtenus à la disposition du Gouvernement Algérien ;

Impliquer les populations riveraines dans les mécanismes de conservation, d'utilisation et de

partage des bénéfices découlant de l'exploitation des ressources de la biodiversité.

Garantir la propriété intellectuelle découlant de l'innovation biotechnologique ;

Inventorier les ressources biologiques et les biotechnologies appropriées par région.

6.8. Stratégie pour l'utilisation durable de la biodiversité

(1)

(2)

(3)

Favoriser une approche intégrée dans l'utilisation de toutes les espèces biologiques dans les

plans de développement et des activités du Gouvernement, des agences locales et internationales

de développement et des Organisations Non Gouvernementales (ONG).

Garantir une utilisation durable des ressources sauvages en prenant le soin de :

- Evaluer les populations et les capacités productives des espèces et des écosystèmes exploités et

l'utilisation conforme à ces capacités ;

- Définir des seuils d'exploitation qui fassent la part de l'ignorance et du doute quant à la biologie

des espèces clés concernées, à l'état des écosystèmes dont elles dépendent, et à d'autres impacts

potentiels sur les dits écosystèmes et espèces ;

- S'assurer que l'exploitation d'une ressource n'excède pas la capacité de renouvellement de cette

dernière ;

- Réglementer l'accès aux parcours naturels par l'introduction de charge supportable (le droit de

prélever une certaine quantité fourragère durant une période donnée de l'année);

- Conserver les habitats et processus écologiques dont dépendent les ressources biologiques

concernées ;

- Etablir si l'exploitation des ressources biologiques est durable :

- Evaluer périodiquement l'état de la ressource biologique (faune et flore) ;

- Prendre en compte l'état des processus écologiques et de la diversité biologique dont dépend la

dite ressources ;

- Identifier et évaluer les impacts du prélèvement et des activités qui lui sont associées sur les

autres ressources renouvelables, sur la santé humaine, les écosystèmes entretenant la vie et sur

la diversité biologique ;

- Identifier et prendre en compte les principaux éléments socio-économiques influant sur la

durabilité du secteur concerné.

Aider les communautés locales à gérer leurs ressources sauvages renouvelables et renforcer les

incitations à préserver la diversité biologique :

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 103

- Elaborer conjointement par le Gouvernement et les communautés locales les politiques pour la

gestion des ressources renouvelables (P.N.A.E) ;

- Développer des institutions communautaires dynamiques et efficaces permettant aux

communautés locales de bénéficier des garanties adéquates en matière de jouissance et de droit

de propriété ;

- Aider les communautés locales qui protègent efficacement leurs ressources biologiques d'avoir

la possibilité d'exporter le surplus en veillant à ce que la production reste durable, et d'en

toucher les revenus ;

- Verser aux communautés concernées une partie des droits d'entrée perçus dans les aires

protégées (Parc Nationaux), des compensations financières pour les activités d'écotourisme

(exemple de la chasse organisée pour les "émirs" des pays du Golfe dans la région steppique!);

- Encourager indirectement par les exemptions fiscales, la sécurité alimentaire et l'assistance au

développement communautaire ;

- Prendre des mesures visant à maintenir ou à renforcer les pouvoirs des organisations chargées

de la gestion des ressources biologiques ;

- Procurer des revenus directs, immédiats, légalement garantis et durables aux communautés

concernées ;

- Se fonder sur l'utilisation d'espèces animales et végétales autochtones ou indigènes, au lieu de

privilégier l'importation des espèces allochtones en prenant en compte les connaissances des

communautés locales pour sélectionner les espèces ;

- Procurer des revenus supplémentaires aux autorités locales, de façon à renforcer leur motivation

et leur capacité de gestion ;

- Reconnaître les droits de propriété et de jouissance existants et les intégrer dans les activités de

conservation et dans la législation ;

- Mettre en place un système d'indicateurs et de surveillance adapté aux conditions locales, afin

de pouvoir vérifier si les effectifs des populations d'espèces utilisées sont maintenus ou

renforcés.

(4)

(5)

(6)

Donner aux communautés les moyens de gérer leur propre environnement ressource (ressources

biologiques) par des actions prioritaires capables de :

- Renforcer le contrôle des communautés sur leur propre existence, notamment en termes d'accès

aux ressources et de participation équitable à leur gestion (et à leurs bénéfices) ; participer aux

décisions, d'éducation et de formation ;

- Donner aux communautés les moyens de satisfaire durablement leurs besoins ;

- Permettre aux communautés de conserver leur environnement ;

- Faire participer les communautés tout en veillant à ce que les consultations avec elles soient

conduites sous une forme culturellement acceptable.

Financer la durabilité en prenant la précaution de :

- Réaménager les priorités budgétaires, en réduisant les dépenses outrancières pour des secteurs

privilégiés, dits hautement prioritaires ou de souveraineté et en supprimant les investissements

consacrés à des projets démesurés et non durables, au profit des dépenses sociales et de

l'environnement ;

- Rentabiliser les dépenses de développement ;

- Améliorer les procédures administratives et des services pour réaliser des économies ;

- Promouvoir l'investissement du secteur privé ;

- Payer des droits, redevances, taxes et impôts ;

- Faire contribuer les particuliers, les ONG, les entreprises, etc. ;

- Elaborer des programmes d'assistance bilatérale et multilatérale.

Forger une alliance nationale et internationale (coopération internationale et partenariat) pour

notamment :

- Renforcer et rationaliser les mécanismes visant à promouvoir une approche coordonnée de

problèmes d'environnement, sur la base d'un calendrier dont les priorités seront déterminées en

fonction des procédures de consultation les plus appropriées ;

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- Mettre en place un (nouveau) mécanisme visant à garantir que le dialogue à l'échelon tant

national qu'international reflète bien les connaissances, compétences et préoccupations de tous

les secteurs de la société, y compris les Organisations Non Gouvernementales (ONG), le milieu

des affaires, le commerce, l'industrie, les populations autochtones et les groupes religieux ;

- Mettre en place, redynamiser si cela existe déjà, des mécanismes financiers destinés à

promouvoir la coopération technique et le transfert et l'application des meilleures technologies

disponibles dans les pays amis, afin de créer ainsi les conditions les plus favorables pour une

utilisation durable des ressources de la biodiversité et pour la protection de l'environnement

national ;

- Réviser et adapter les structures commerciales nationales (commerce de gros et de détail) de

façon à accroître l'ouverture des marchés aux produits nationaux par la promotion ;

- Renforcer les mécanismes nationaux d'évaluation et de recherche afin que les politiques

nationales soient de plus en plus fondées sur une somme commune d'éthique, de connaissances

et d'expériences.

(7) Mettre en œuvre des stratégies nationales, axées sur la durabilité, pour :

- Faire respecter et refléter les conditions, besoins et possibilités des communautés concernées

dans chaque plan ;

- Traiter de manière intégrée et exhaustive les questions de conservation et développement ;

- Accompagner les stratégies d'une révision en profondeur des politiques, loi et institutions ;

- Faire contribuer les stratégies à une meilleure compréhension des relations ainsi que les

différents problèmes évoqués ou soulevés ;

- Assurer une synergie entre les différentes orientations de planification en vue d'harmoniser les

différentes actions sectorielles dont celles ayant trait à la biodiversité.

Conclusion

L’état actuel de la diversité biologique, son importance écologique et socio-économique, la

dégradation du milieu et la nécessité d’un développement durable sont autant d’éléments qui

justifient cette recherche.

L’objectif principal du présent travail visait une évaluation des besoins en matière de renforcement

des capacités nécessaires à l'évaluation et la réduction des risques menaçant la diversité biologique

en Algérie: cas du surpâturage, du défrichement et de la désertification

Globalement, quelques résultats, pouvant être jugés pertinents, sont dégagés:

La synthèse sur " la diversité biologique et sur le surpâturage, le défrichement et la

désertification" met la lumière sur les dysfonctionnements écologiques et, par conséquent, pose

clairement la problématique et les approches possibles à envisager pour réhabiliter les systèmes

écologiques fragilisés ;

Ensuite, sur la base de cette synthèse, les besoins en matière de renforcement des capacités

nécessaires à l'atténuation du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs

menaces qui pèsent sur la diversité biologique en général, sont esquissés. A ce niveau de la

réflexion, l'accent est plus particulièrement mis sur l'apport de la géomatique (la télédétection et

les systèmes d'informations géographiques) pour l'éco-aménagement des systèmes écologiques

fragilisés;

Enfin, dans le but d'apporter quelques éléments de réflexion pour la réhabilitation et la

valorisation de la diversité biologique en Algérie, des recommandations et des propositions sont

faites au sujet du:

- Partage des responsabilités entre les différentes parties concernées et/ou les partenaires

impliqués;

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Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 105

- Les mécanismes de financement et de gestion du financement pour amener les différents

partenaires à atténuer les risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification;

- La stratégie à adopter en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction

des risques de surpâturage, du défrichement et de la désertification menaçant la diversité

biologique locale et globale.

Cette étude recèle certainement quelques faiblesses et manques, mais il convient de souligner que

ce type de travaux est par essence multidisciplinaire; C’est un travail qui nécessite la collaboration

de plusieurs spécialités (écologie, agronomie, sociologie, etc.).

Toutefois, la présente approche sur la diversité biologique est enrichie par "l'apport de l'outil

géomatique" dans le but de démontrer que les études thématiques nécessitent, pour leur maîtrise,

une bonne gestion de l’information géographique.

Un important travail reste à faire pour lutter contre la désertification et aménager les

systèmes écologiques fragilisés et par conséquent sauvegarder la biodiversité. Afin

d'arriver à cette fin, il est recommandé:

d’intensifier les recherches et les études dans ce domaine;

d’impliquer plusieurs laboratoires de recherche spécialisés, tant au niveau national

qu’international;

de profiter de l’existence d’autres outils technologiques tels que la télédétection, considérée

comme une source d’information inépuisable et efficace lorsqu’il s’agit de la cartographie

thématique, de la surveillance de l’environnement, des études multitemporelles et de

l’actualisation des bases de données;

développer des solutions communes pour la recherche, la collecte, l’accès, le partage et

l’utilisation des données en réponse aux besoins des différentes thématiques.

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LA DESERTIFICATION

AVANT PROPOS

La diversité biologique est le capital unique de la survie de l’humanité. Elle maintient la vie sur

terre grâce à ses rôles écologiques et de pourvoyeur de produits de subsistance pour les êtres

vivants. La diversité biologique contribue également à la réglementation et à l’harmonisation des

rapports sociaux, nationaux, regionaux et internationaux grâce

à ses utilisations scientifiques, technologiques, sociologiques, culturelles et éducatives.

Des catastrophes viennent régulièrement nous démontrer la fragilité de l'équilibre de nos milieux :

la sécheresse, les inondations, la désertification, l'érosion ne sont en définitive que les conséquences

d'une mauvaise planification économique et d'une mauvaise gestion de l'espace rural.

Pour prévenir, il faut prévoir, pour prévoir il faut analyser le présent et établir des plans d'actions

pour réparer la dégradation et les perturbations aux milieux naturels. Cela ne peut pas se faire à

l'aide d'une baguette magique mais grâce à une politique et une stratégie qui se basent sur le passé et

le présent, projette l'avenir promoteur vis à vis de l'homme, concept vu dans le sens le plus large.

Les composantes de la biodiversité constituent un patrimoine social, culturel et paysagé. C'est aussi

un capital essentiel, nécessaire au développement socio-économique du pays. Ces biens doivent être

gérés et aménagés avec un esprit nouveau. Cette dynamique à impulser doit s'adapter à une

cohabitation équilibrée entre l'homme et ses besoins en matière de sécurité alimentaire, de bien être

et d'harmonie avec l'environnement.

C'est donc vers la prise en charge des problèmes qu'il faut s'acheminer dans un esprit d'une

adaptation au changement.

Cette démarche logique en elle-même nécessite de bien comprendre les problèmes posés au niveau

local, régional et national et de rechercher des solutions adaptées à chaque milieu.

C'est dans cette optique de maîtrise des outils de développement que les compétences peuvent

s'exprimer, s'orienter et agir. Il faut pour cela non seulement posséder les matériaux scientifique et

technique mais aussi faire preuve d'imagination, de savoir-faire et de persévérance pour trouver les

solutions adaptées à un milieu aussi complexe que le nôtre.

Il est utile de rappeler que les actions à entreprendre dans le domaine de la conservation de la

biodiversité doivent découler d'une approche intégrée, multidisciplinaire, multisectorielle où

chaque parcelle du territoire est affectée à une utilisation propre en tenant compte de son

aptitude et de sa vocation.

L'objectif visé dans un délai raisonnable, la conception et la mise en oeuvre d'un plan

d'aménagement du territoire où les terres agricoles sont préservés et utilisées durablement,

les écosystèmes protégés et valorisés.

Le Programme d'action se base sur la connaissance du patrimoine naturel dans toutes ses

composantes et sa diversité. Cette connaissance permet d'orienter les actions et de les prioriser.

Un inventaire doit être mené dans les écosystèmes fragiles et d'intérêts écologiques et

économiques lequel sera généralisé par la suite à l'ensemble du territoire national.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 107

Nous sommes persuadés que la démarche adoptée conditionne la levée de la marginalisation de

la biodiversité et favorisera son intégration dans le développement du pays.

Il est important de sortir la conservation de la biodiversité du ghetto dans lequel elle se

trouve. Cette activité est une donnée essentielle et incontournable dans tout plan de

promotion et de développement durable de nos ressources naturelles.

Par ailleurs, les perspectives offertes par les technologies et les brevetabilités du vivant

ont fait que l'on est passé d'une préoccupation éthique de protection de la nature à une

vision utilitariste fondée sur la course aux bénéfices réels de l'utilisation de la biodiversité

à travers des biotechnologies.

D'autre part, le développement des échanges internationaux permet la confrontation des

performances et la recherche des rendements toujours plus élevés de la part des agriculteurs et

des industriels fait que le patrimoine naturel où qu'il soit est convoité par de nombreuses

firmes internationales.

Cette catégorie d'entreprises à pour objectif de prospecter et de collecter les ressources

génétiques à travers tous les écosystèmes existant par le monde et ce en vue de les développer et

de les utiliser commercialement.

La gestion de la biodiversité, se conçoit au niveau international. Dans le cas des plantes

cultivées ou non cultivées, les centres de diversité se trouvent souvent dans un autre

continent que celui où elles sont produites en masse. La majorité de ces centres sont

situés dans des pays en développement et les enjeux économiques liés à la

commercialisation de variétés améliorées sont importants.

Face à cet état de fait, les pays qui ne sont pas en moyen de se lancer dans cette vision

dynamique nouvelle deviennent des otages qui assistent à la dilapidation et l'exploitation de

leur propre ressource naturelle par des pays tiers sans aucune retombée économique et sociale.

Notre pays à l'instar des Etats qui n'ont pas accès au progrès de la biotechnologie de

pointe doit se prémunir de ce type d'hémorragie de son patrimoine national.

Il est évident que la mise au point de modalités réglementaires et juridiques du contrôle, de

prospection et de circulation des ressources génétiques nationales visant à respecter les

droits de souveraineté et de propriété de notre pays sur ces ressources est une des actions

majeures de notre politique en faveur de la gestion des ressources génétiques.

La gamme de nos races et variétés traditionnelles fait partie également de notre patrimoine

culturel. Le prélèvement et la valorisation de ce patrimoine qui motive de nombreux prétendants

doivent être contrôlés et maîtrisés. C'est dans cette optique, que tout collecteur doit être

identifié et soumis aux conditions de collecte et surtout d'utilisation de la ressource naturelle

collectée.

Le partage juste et équitable des différentes formes de valeurs de ces ressources (valeur

biologique, économique, d'usage coutumier et récréative) est un bien de toutes les générations

présentes et futures de notre nation. Il est de notre devoir de nous garantir et d'en assurer la

protection, le développement et l'utilisation durable à tous les citoyens.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 108

INTRODUCTION

Comme le soulignait la commission mondiale sur l'environnement, les actions d'une

majorité pauvre luttant pour rester en vie, combinées à celles d'une minorité riche,

consommatrice de ressources, réduisant rapidement la marge qui a toujours existé, du moins à l'échelle

mondiale, entre la consommation humaine des ressources et la capacité productive de la terre.

Le maintien de la plus grande diversité biologique devient d'autant plus urgent que le rythme des

modifications écologiques s'accélère. La diversité des gènes, des espèces, des écosystèmes, et les

modes de gestion des ressources sont le fondement de l'adaptation au changement.

Cependant l'érosion des systèmes qui assurent la pérennité de la vie sur terre risque de se poursuivre-

tant que les aspirations humaines n'auront as été ramenées à un niveau compatible avec la capacité

productive et durable à long terme.

Les problèmes qui se posent à la conservation de la nature ne peuvent onc pas être séparés des questions

plus larges de développement économique et social du pays tout entier.

Face à une opinion publique de plus en plus sensible aux questions écologiques, les hommes politiques

comprennent qu'il ne s'agit plus de s'interroger sur la validité de la conservation de la nature ; mais sur

les modalités de sa mise en oeuvre compte tenu des contraintes politiques, économiques et sociales qui

entravent l'organisation de la conservation dans son action.

La civilisation humaine est à la croisée des chemins. Les actions que nous entreprendrons ces

prochaines années seront déterminantes : ou nous irons tout droit, vers le chaos, par la surexploitation

et l'abus de nos ressources biologiques, ou nous choisirons la voie de la raison, celle du maintien de la

diversité et de l'utilisation durable des ressources. C'est la prospérité de la société humaine qui est en

jeu.

C'est aussi une question de motivation des hommes formés aux sciences de la vie, à

l'écoute de leur environnement, ouvert aux dialogues, capable à partir d'une synthèse

d'aboutir à des actions nouvelles et adaptées à même de modifier dans le bon sens les

paysages et les cadres de vie, au bénéfice des populations dont les besoins sont nettement

exprimés.

Le tout est de sauvegarder nos patrimoines et de faire du développement une promotion de

l'homme dans ses valeurs naturelles et culturelles.

Il est possible d'orienter le développement en insistant sur la nécessité du maintien des

équilibres naturels dans les prises de décision et de prolongements conceptuels et

technologiques, cela demande que chacun s'implique, du particulier au décideur, du

technicien à l'administratif et du paysan à l'industriel.

La biodiversité n'est pas seulement l'affaire des naturalistes ou des écologistes c'est aussi

l'affaire des agents impliqués dans le développement qui devraient avoir le réflexe

d'aujourd'hui en produisant plus et mieux et, celui de demain en préservant les ressources

naturelles.

La production agricole est une condition de survie de l'homme. Cette production est liée à la

préservation des ressources biologiques, à la gestion rationnelle de l'eau, à la gestion équilibrée

des sols.

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 109

Le règne des grands aventuriers et des pratiques qui détruisent ces 3 éléments vitaux est révolu.

Il faut combattre l'opportunisme et la précipitation.

Dans le cadre des nouvelles orientations, l'économie dominée par le gigantisme, caractérisée

par des actions spectaculaires, doit laisser place à une diversité adaptée à la nature même de

nos ressources naturelles et à leur fragilité.

L'accroissement des connaissances augmente les choix technologiques, il devient donc facile

de diversifier les stratégies et de les adapter aux contraintes écologiques locales.

Il n'est pas question d'uniformiser ni de standardiser. La standardisation des cultures et des

élevages fragilise les plantes et les maux domestiques tout en détruisant le capital génétique.

Si d'un autre côté les espèces de faune et de flore disparaissent, c'est l’acheminement à coup

sûr vers une catastrophe économique et sociale sans précédant dans l'histoire de notre pays.

Les contraintes écologiques sont libératrices d'initiatives notamment ou l'économie dans

l'utilisation de l'eau, pour le recours aux espèces et variétés locales adaptées par le recyclage

des résidus et de l'eau provenant villes et des campagnes.

Il devient possible de redéployer nos activités vers les zones jusque là marginalisées notamment

les montagnes, les steppes, les zones sahariennes.

Toutes les précautions doivent être prises afin d'adapter notre mode de faire valoir et de

produire à celui d'utiliser les composantes du, milieu naturel d'une manière rationnelle et durable.

Il s'agit de repenser fondamentalement nos stratégies pour une survie t, un nouvel essor. La

sagesse est de ne faire que ce qui est prouvé inoffensif vis-à-vis des composantes de la

nature et de rechercher au contraire à faire de ces composantes le moteur du

développement économique et social du pays.

I. INTRODUCTION SUR LA BIODIVERSITE

L’importance des ressources biologiques au double plan écologique et économique n’est plus à

démontrer. Base de la vie sur terre, ces éléments constituent la matière première nécessaire au

développement.

Que ce soit en agriculture, en industrie ou en médecine, ils sont indispensables et on ne peut s’en

passer. Malheureusement, ces ressources qui sont en fait renouvelables, font l’objet d’une

exploitation effrénée et irrationnelle par l’homme, qui entraîne leur diminution de manière

considérable. L’impact de la pollution également, se concrétise par des déséquilibres écologiques

entraînant le plus souvent, la disparition d’espèces floristiques et faunistiques.

Les risques biotechnologiques sont également des sources d’appauvrissement de la diversité

biologique.

Les ressources biologiques représentent l’essentiel de l’alimentation et la disparition de certaines

espèces locales, mettrait en péril la survie des individus à long terme.

En effet, les engrais, les pesticides et d’une manière générale, l’agriculture intensive favorisant la

monoculture pour maximiser les rendements, constituent une menace (en cas de maladie), car

rendant vulnérables les cultures.

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Les mauvaises pratiques agricoles comme le défrichage, l’exploitation irrationnelle du bois, le

surpâturage, les incendies de forêts, le déboisement, l’excès d’irrigation, le drainage et

l’assèchement des marais sont autant des causes de réduction des ressources biologiques, dont la

dégradation des habitats en constitue la plus importante.

Les exemples sont nombreux pour inciter à une rationalisation de l’utilisation des ressources aussi

bien par les utilisateurs (agriculteurs, pêcheurs et autres) que par les décideurs et gestionnaires

(aménagement du territoire et forestier, pêche, hydraulique,...) car un équilibre écologique témoigne

d’une santé environnementale.

1.1. Evolution des théories écologiques et notion de biodiversité

La biodiversité fait référence à la variété des organismes vivants quel que soit leur milieu. Elle

prend en compte les diversités intraspecifiques, interspécifiques et fonctionnelles (Lepart, 1997).Le

terme de biodiversité est une simple extension de la diversité spécifique aux diversités génétiques et

fonctionnelle .Il a été adopté en 1992 et reçut sa consécration à la conférence de Rio.

Jusqu’en 1960, on admettait que la diversité biologique augmentait lorsque la végétation se

reconstituait après des facteurs de perturbation (dégradation) et que la diversité maximale était

obtenue dans les stades de végétation les plus évolués (stades climaciques ) .Le corollaire de cette

idée était de protéger des portions de territoire et d’éliminer les causes de perturbation (lutte contre

les incendies,contre la dégénérescence des forets …).

Apres 1960, les idées se transforment et l’accent se déplace vers les perturbations (incendies,

pâturage, climat,…), qui facilitent la coexistence d’espèces en interrompant les processus

d’exclusion compétitive et fournissent une très grande variété de microclimat, constituant des

conditions favorables à la régénération des espèces .La végétation est perçue comme une mosaïque

d’unités à différents stades d’évolution ou une mosaïque d’unités d’occupation d’habitats différents.

Les stades climaciques ne sont plus à privilégier, mais le maintien de la diversité se fait à travers

l’existence d’ouvertures de la végétation et de perturbations périodiques du milieu .On assiste à une

moindre valorisation de la forêt : il s’agit non plus d’éviter les perturbations, mais de faire en sorte

« qu’une mosaïque de milieux ayant subi des perturbations de nature différentes à des dates

différentes puisse se mettre en place ».Les perturbations naturelles et humaines peuvent avoir des

effets positifs sur la diversité .Ce qu’il faut pour la maintien de la diversité , »c’est la coexistence

d’espaces proches de gestion différente ,plus la conservation intégrale de l’un d’eux ».

La notion de « diversité biologique » désigne les variétés et/ou la variabilité des gènes, des espèces

et des écosystèmes.

Ainsi la convention sur la diversité biologique définit « la diversité biologique » en son article

comme étant la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris entre autre,des

écosystèmes terrestres,marins,et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont

ils font partie ;cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des

écosystèmes ».

La diversité biologique se divise en trois grandes composantes .Ce sont :

La diversité génétique : variabilité héréditaire que contiennent les gènes,la biotechnologie

,l’amélioration génétique et l’extraction des substances médicamenteuses des plantes et des

animaux sont rendues possibles grâce au matériel génétique que renferment ces derniers ;

La diversité des espèces : différenciation taxonomique des végétaux et des animaux, y

compris les micro-organismes, de même que les différenciations au sein des espèces (les

variétés, les races) ;

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La diversité des écosystèmes : variété des systèmes écologiques qui concourent à entretenir

les formes de vie (ex : écosystèmes de forets, montagne, steppe et autres écosystèmes d’eau

douce).

Le nombre d’éléments constitutifs de la diversité biologique connus jusqu’ici est infime par rapport

à la diversité de ce qui vit sur notre planète. Selon les scientifiques, seulement 1,7 millions

(OCDE ,1996) d’espèces sont connues dans le monde sur un total de 1²2millions estimées de nos

jours .Aussi l’homme ignore totalement les services que pourrait lui rendre le reste des espèces

inconnues,alors qu’on sait que c’est de la diversité biologique que l’homme tire l’essentiel des

produits pour sa vie .

1.2. La diversité biologique : origine, consistance et répartition géographique

Nous ne savons que très peu de chose sur les raisons de l'ampleur considérable de la

biodiversité, sur sa composition exacte et sur son rôle dans le fonctionnement des écosystèmes.

Nous ne savons pas qu'elle part revient à la biodiversité dans le maintien des

caractéristiques vitales des écosystèmes.

Cette biodiversité qui est propre à chaque espèce, constitue une ressource irremplaçable.

Elle est un déterminant majeur du succès avec lequel l'espèce humaine réagit aux perturbations

et en particulier aux modifications suscitées par les activités de l'homme.

Les gènes, espèces et écosystèmes sont l'aboutissement de centaines de millions d'années

d'évolution et ce sont eux qui permettent à l'espèce de prospérer.

On ne connaît pas avec certitude le nombre d'espèces qui peuplent notre planète , dont on ne

peut même pas indiquer l'ordre de grandeur. Les estimations varient entre 5 et 80 millions

d'espèces , mais il est très probable que ce nombre se situerait aux alentours de 30 millions.

Environ 1,4 millions d'espèces ont été étudiées, dont 750 milles sont des insectes, 41 milles

des vertébrés et 250 milles des plantes , le reste comprend tout un assortiment d'invertébrés,

de champignons , d'algues et autres micro-organismes

Comme pour les autres ressources naturelles , la répartition des espèces n'est pas uniforme.

La richesse des espèces va croissant du pôle vers l'équateur.

Les insectes d'eau douce sont trois à six fois plus abondants dans les

régions tropicales que dans les zones tempérées. C'est aussi dans les régions tropicales que

l'on trouve la plus grande variété des mammifères au km2 et la diversité des plantes

vasculaires est beaucoup plus élevée aux latitudes les plus faibles.

En Amérique sur un hectare de forêts tropicales ombrophiles on peut recenser entre 40 et 100

essences d'arbres, contre 10 à 30 par hectare de forêt dans la partie orientale de l'Amérique du

nord.

A Bornéo, sur 15 hectares de forêt tropicale , jusqu'à 700 espèces d'arbres ont pu être

identifiés, ce qui correspond à la totalité des essences identifiées en Amérique du nord.

En Malaisie , dans les régions de basse terre qui bordent Kuala Lampur, on a recense 570

espèces végétales de plus de 2 cm de diamètre à l'hectare ;par comparaison le Danemark

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possède moins du double du nombre d'espèces de toutes dimensions que n'en possède qu'un

hectare de terre en Malaisie .

La diversité des espèces dans le milieu marin suit le même schéma. C'est ainsi que le

nombre de tuniqués (poulpe de mer) passe de 103 dans l'Arctique à 629 dans les régions

tropicales ;la diversité atteint son maximum dans les forêts tropicales et les récifs coralliens.

Les forêts tropicales ne sont toutefois pas les seuls écosystèmes où la diversité biologique est

extrêmement élevée. Les régions au climat méditerranéen sont également très riches en flore

et recèlent un grand nombre d'espèces endémiques ; ainsi , sur 23 200 espèces de plantes

recensées en Afrique du sud , au Botswana , en Namibie , au Lesotho et au Swaziland, qui sont

des régions tempérées , on estime que 18 500 espèces soit 80%, sont endémiques à la région.

Cette région possédait donc la plus grande diversité biologique de notre planète, 1,7 fois celle du

Brésil.

Environ 30% des espèces végétales californiennes qui sont au nombre de 5 046 , et 60% de

celles du Sud Ouest de l'Australie , qui sont au nombre de 3 600 , sont endémiques à ces

régions.

Les terres humides sont parmi les écosystèmes les plus productifs du monde sur le plan

biologique, bien qu'elles soient souvent perçues comme inutiles et inexploitables.

En réalité , les terres humides aident à régulariser le cycle de l'eau et constituent l'air de

reproduction de nombreuses espèces de faune et de flore sauvages.

Les terres humides sont en régression presque partout Les Etats Unies, ont perdu près de 53%de leurs

terres humides côtières et continentales

La Nouvelle Zélande a perdu plus de 90% de ses terres humides et beaucoup de pays d'Europe ont

perdu la quasi-totalité de leurs terres humides naturelles.

Dans les régions tropicales , certains pays ont perdu plus de 80% de leurs terres humides notamment

le Bengladesh , le Cameroun ,l'Inde , le Niger, le Tchad ,la Thaïlande et le Vietnam.

Les effets de cette perte sont ressentis, parce qu'elle perturbe le cycle hydrologique , détruit l'habitat des

oiseaux migrateurs et diminue la productivité des pêcheries.

1.3. Importance de la diversité biologique et des ressources biologiques

Importance de la diversité biologique

La diversité biologique revêt une très grande importance pour l’humanité, car c’est sur elle que

repose la survie de l’humanité .D’une manière générale, les services rendus par la diversité

biologique peuvent être subdivisé en cinq entités qui sont :

- la production des biens de consommation (alimentation, vêtements, mobilier, abris, etc.) ;

- la mise à disposition de produits médicinaux (extraits des plantes,des animaux ) ;

- l’entretien de la vie végétale et animale (l’oxygène, le climat, etc.) ;

- valeurs socio-culturelles (lieu de culte, symboles coutumiers etc.) ;

- autres services (utilisation scientifiques, technologiques, éducatives, recréatives, esthétiques,

etc.) ;

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Sur le plan des trois ensembles de la diversité biologique, nous pouvons donner quelques exemples

de services rendus :

- les gènes : leur manipulation permet de mettre au point de nouvelles variétés, d’augmenter la

qualité et le rendement d’espèces, d’augmenter le résistance de certains végétaux et animaux

aux maladies ;

- les espèces : céréales, fruits, légumes, protéines animales et végétales, contribuent au maintien

de la vie ;

- les écosystèmes : ils contribuent à la régulation du climat et la capacité de charge dans le

milieu naturel, maintiennent l’équilibre écologique, améliorent la qualité de l’air et de l’eau,

favorisent la production et la reproduction des espèces.

Importance des ressources biologiques

Les ressources biologiques sont les produits de la diversité biologique directement utilisables et /ou

profitables à l’homme .Ce sont les ressources biologiques qui sont à la base du développement. En

effet, selon les statistiques, l’économie des pays en développement repose à plus de 80% sur les

ressources biologiques tandis que celles des pays développés dépend d’elles pour 45%.

En outre, les ressources biologiques présentent une importance particulière au niveau local,

national et sous régional. C’est un avantage lorsque les ressources biologiques dont on dispose

permettent d’avoir des privilèges par rapport aux autres .A ce titre, l’on peut retenir les exemples

suivants :

tous les sols, toutes les zones ou toutes les régions ne sont pas favorables à la culture ou à

l’élevage de toutes les espèces ;

la plupart des espèces sont spécifiques à des régions, des zones ou des habitats< bien

déterminés ;

la présence des espèces végétales ou animales comestibles mais peu utilisés constitue un

recours en temps de famine ou de disette.

La présence et l’abondance des ressources biologiques sont donc un facteur principal de

développement, surtout pour un pays comme l’Algérie dont l’économie repose en deuxième

position sur l’Agriculture.

Valeur socio économique de la diversité biologique

Les usages faits des éléments constitutifs ou des produits de la diversité biologique au niveau

national sont nombreux : alimentation humaine, énergie, santé,besoins domestiques,artisanat,

industrie,commerce,alimentation animale,culture,tradition,religion ,rites,etc.

La valeur socio-économique de la diversité biologique réside dans l’usage direct que l’on fait des

ressources biologiques, mais également les utilisations indirectes, telles que les valeurs écologiques

(ex : amélioration de la qualité de l’eau, et l’air, la fixation de l’azote, la formation des sols), les

utilisations socio-culturelles, les utilisations récréatives et esthétiques, etc.

Ces usages se retrouvent au niveau de l’alimentation et des differents secteurs d’activités qui

s’intéressent à la diversité biologique.

Importance de la biodiversité par secteur

La diversité biologique est la base du développement durable .La présentation qui suit donne à titre

d’illustration l’importance de la diversité biologique par secteur.

Environnement : régulation des eaux et de l’atmosphère, protection des sols enrichissement

des sols ;

Agriculture : matériel génétique pour l’amélioration des plantes cultivées biotechnologie,

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maintien de l’humidité, prévention de l’érosion ;

Sylviculture : matériel génétique, habitats pour une grande variété d’espèces exploitables,

sous produits forestiers ;

Elevage : matériel génétique ;

Récolte : cueillette, chasse, élevage de gibier ;

Energie : régulation des eaux, production de bois, combustible ;

Alimentation en eau : régulation des eaux, infiltration des eaux de pluie ;

Industrie : source de matières premières génétiques et biologiques pour les produits

industriels ;

Santé publique : produits médicinaux, régulation du climat, cadre de vie ;

Enseignement et recherche : nature, flore, faune matériel génétique ;

Art : artisanat

Culture et religion : rites, valeurs culturelles et religieuses.

L’importance principale de la diversité biologique se situe non seulement sur le plan pourvoyeur de

bien de consommation et de services, mais également en terme de variétés de ces biens .En effet,

les besoins alimentaires de l’homme se trouvent dans les produits differents, par conséquent ,la

diversité des produits alimentaires est indispensable pour assurer une alimentation équilibrée .

En outre, il faut souligner que la diversité biologique recèle des éléments constitutifs dont nous

ignorons l’utilité pour l’instant .Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention sur de la

diversité biologique, des efforts sont davantage déployés pour améliorer la connaissance de la

diversité biologique, ce qui sans doute permettra à l’humanité de découvrir de nouveaux services

que peut lui rendre ce capital inestimable.

2. INTRODUCTION SUR LA DESERTIFICATION EN TANT QUE MENACE SUR LES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITE

2.1. Introduction sur la désertification

« La désertification est la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides

sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités

humaines ». (UNCCD juin 94)

Depuis quelques décennies, l’Algérie est confrontée à une situation de dégradation écologique très

avancée, caractérisée par une régression très significative du couvert végétal entraînant une

intensification de l’érosion éolienne (désertification et ensablement) ainsi que l’érosion hydrique

(envasement des barrages et perte des terres agricoles) et l’apparition de paysages désertiques et

une dynamique dunaire particulièrement au niveau de la steppe.

L’exploitation abusive des forets, le surpâturage ; les labours incontrôlés et les sécheresses

cycliques font qu’aujourd’hui la désertification reste un phénomène généralisé vécu avec toutes les

conséquences écologiques ,sociales et économiques au niveau du patrimoine sol,flore ,faune tapis

pastoral et des infrastructures envahis par les sables.

Ce fléau reste une menace pour l’économie du pays particulièrement au niveau de la steppe ou les

ressources naturelles sont déjà irrationnellement exploitées avec toutes les conséquences que ceci

entraîne sur aussi bien la diversité biologique faunistique que floristique .

En effet la désertification affecte 20 millions d’hectares soit 65% du nord du pays ou vivent 06

millions d’habitants. La carte nationale de sensibilité à la désertification élaborée par télédétection

a permis de subdiviser la zone steppique en 05 zones de sensibilité à la désertification et a identifié

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07 millions d’hectares très sensibles à la désertification ou l’intervention devra se faire à court

terme.

C’est pourquoi la steppe dans sa dimension territoriale est placée au premier rang des

préoccupations qui se posent pour l’avenir ,non seulement par souci d’aménager et de développer

une zone qui présente à la fois ,un espace et une profondeur stratégique du point de vue de

l’aménagement du territoire ,mais aussi et surtout pour y combattre le courant de dégradation qui

l’a atteint dans son potentiel de production et qui a engagé, depuis plusieurs décennies ,l’économie

pastorale dans un processus de déclin lequel risque,à long terme de s’étendre aux zones fertiles du

tell.

Conscient de l’ampleur qu’a atteint ce processus de dégradation, et face à cette situation la lutte

contre la désertification s’est inscrite comme une des grandes préoccupations et priorités des

autorités politiques qui, depuis l’indépendance à ce jour ont tenté avec des moyens colossaux aussi

bien humains que matériels d’engager une lutte cohérente à tous les niveaux tout en arrêtant une

stratégie devant répondre d’une part aux problèmes posés par la désertification en terme de

protection de la diversité biologique floristique et faunistique,,et d’autre part aux besoins des

populations menacées et/ou touchées par ce phénomène.

2.2. Causes de la désertification

2.2.1. Causes liées a l’activité humaine

SurpâturageIl correspond à une surcharge et à un trop long séjour du cheptel sur les parcours se traduisant par

un prélèvement annuel d’une quantité d’unités fourragères supérieure à la production de ces

parcours.

DéfrichementIl a pour origine l’extension de la céréaliculture qui constitue l’activité la plus importante après

l’élevage. Le défrichement est accentué par développement de la mécanisation.

Les labours étant réalisés à l’aide de tracteurs équipés de charrues à disques .

La culture des céréales se fait de façon anarchique, ne tenant compte ni du couvert végétal existant,

ni des conditions de sols et de climats. Il s’agit d’une agriculture épisodique et itinérante dont les

rendements sont insignifiants.

L’éradication des espèces ligneuses L’état actuel de la dégradation des peuplements forestiers montre que la végétation ligneuse a été

surexploitée . Les besoins en combustible pour la cuisson et le chauffage amenant les populations à

prélever du bois et déraciner des espèces ligneuses. Les touffes d’alfa sont encore brûlées par les

pasteurs pour se protéger du froid.

2.2.2. Causes liées aux facteurs physiques

La SécheresseLes conditions climatiques défavorables ont aggravé le processus de la désertification. La steppe

Algérienne a connu ces 3 dernières décennies une diminution de la pluviosité annuelle avec parfois

plusieurs années consécutives de sécheresses persistantes .

Ces contraintes entravent le développement de l’agriculture et la promotion du monde rural .

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Les ressources en eauLes ressources en eau sont conditionnées par des précipitations très irrégulières dans le temps et

dans l’espace . A cet effet, la diminution des ressources en eau causée par la sécheresse a poussé

les agriculteurs et éleveurs à trouver des solutions de rechange .

Certains sont soucieux de maintenir leur niveau de revenu, se sont livrés à une exploitation extrême

de la nappe phréatique, ayant ainsi recours à une nappe de plus en plus chargée en sels ; d’autres ont

essayé de combler le déficit de leur pâturage par une exploitation des branchages et de toutes les

autres possibilités pastorales en forêts .

En effet, le problème de l’eau se pose avec de plus en plus d’acuité du fait de l’accroissement de la

demande, du caractère conflictuel des usagers et de la dégradation de la ressource eau .

L’érosion éolienne et hydrique L’action de l’érosion éolienne accentue le processus de la désertification . Ce type d’érosion

provoque une perte de sol de 150 à 300 T/ha/an dans les zones défrichées .

L’érosion hydrique en Algérie constitue un phénomène très grave qui affecte durement le

patrimoine foncier . Cette érosion est due en grande partie aux pluies torrentielles qui sous forme

d’orages violents désagrégent les sols peu épais, diminuent leur perméabilité et leur fertilité. La

superficie totale menacée par l’érosion hydrique est estimée à prés de 10 millions d’hectare .

Le phénomène de salinisationLes sols salés constituent la caractéristique fondamentale des sols des régions arides en Algérie,

plus de 95% des sols de ces régions soit calcaires, soit gypseux, soit salsodiques.

2.3. Conséquences de la désertification

Au plan socio-économiqueSi le processus de désertification n’est pas enrayé à temps, on risque d’assister dans les prochaines

années à une aggravation de la crise du pastoralisme . Cela aura sans aucun doute des répercussions

sur la production et amplifiera inévitablement l’exode rural vers les centres urbains, compte tenu de

la faiblesse des autres sources de revenus .

La désertification a des conséquences également sur les infrastructures . En effet, les phénomènes

d’ensablement qui en découlent commencent déjà à menacer les voies de communication et les

agglomérations . Les accumulations de sable au voisinage des habitations, des routes et des voies

ferrées constituent l’illustration la plus concrète et la plus frappante du processus de désertification.

Au plan écologiqueL’accélération du processus de désertification constatée durant les dernières décennies menace

gravement l’équilibre fragile de cette portion du territoire national .

On assiste à :

- Une réduction globale du couvert végétal ;

- Une prolifération dans les terres de parcours d’espèces végétales peu palatables au détriment des

espèces d’intérêt fourrager ;

- Une dégradation due au tassement des sols provoqué par le troupeau, et ayant pour

conséquence la réduction de l’infiltration des eaux de pluies ;

- une stérilisation des sols par salinisation ;

- une baisse de fertilité notamment par la diminution du taux de matière organique et la perte

d’éléments fertilisants.

Outre la destruction du potentiel productif de la steppe, on assiste à une rupture de l’équilibre

écologique précaire aggravée par les phénomènes de sécheresse entraînant ainsi une aridification de

plus en plus accentuée du milieu.

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2.4. Menaces de la désertification sur la diversité biologique

Les menaces dont il est question sont des contraintes et tendances qui entravent l’objectif de

conservation et d’utilisation rationnelle et /durable de la diversité biologique .Celles qui pèsent sur

la diversité biologique en zone menacée et /ou touchées par la désertification sont globalement

d’origine climatique et anthropique .Sur ce plan il existe plusieurs menaces qui entravent également

les efforts de conservation et d’utilisation durable des ressources biologiques.

Les remontées biologiques de la végétation dans le Nord se raréfient suite aux sécheresses cycliques

et aux pressions humaines. Malheureusement, ce patrimoine écologique exceptionnel a déjà été en

grande partie dégradé par une exploitation excessive de ses ressources naturelles. Cette situation

sera exacerbée par les changements climatiques.

Les impacts de la diversité biologiques sont particulièrement difficiles à évaluer.

Compte tenu de l’objet de l’impact de telle ou de telle menace, celle-ci peut être considérée comme

une menace d’ordre général ,s’appliquant à toute la diversité biologique ,ou d’ordre spécifique

,nuisant à une ou quelques composantes de cette diversité .

2.4.1. Les menaces générales

La diversité biologique de l’Algérie subit depuis plusieurs années des menaces de grandes ampleurs

qui perturbent les écosystèmes et provoquent la perte d’espèces.

la sécheresse la dessiccation

Les sécheresses ont perturbé l’équilibre de plusieurs écosystèmes et engendré des effets

dévastateurs sur les terres agricoles et sur le bétail .Les conséquences ressenties aujourd’hui

s’expriment tant par l’appauvrissement économique des populations que par l’appauvrissement de

la diversité biologique.

Du fait de la longue séquence de sécheresse que connaît le pays depuis trois décennies, avec une

perte de 20%, a provoqué des pertes de récoltes et de cheptel, aggravant par la même la concurrence

pour l’occupation des terres .Les systèmes de production végétale et animale ont du subir des

modifications pour s’adapter .Les cultivateurs ont abandonné leurs variétés traditionnelles souvent

de cycle plus long pour adopter les nouvelles variétés à cycle plus courts .Ce faisant ,un

appauvrissement du patrimoine génétique des plantes cultivées s’effectuait à contrecœur.

Ainsi plusieurs variétés de plantes cultivées ont été abandonnées ou perdues .Les sécheresses ont

parfois conduit à la consommation de semences suite à la pauvreté qu’elle provoque en zone

rurale.

La transformation des espaces naturelles (habitat de la faune forestière, présaharienne et ces

aquatique) entraîne automatiquement la régression, voire la disparition de certaines espèces de

faune inféodées à ces milieux. Le bouleversement survenu dans l’occupation des sols entraîne les

déplacements des populations vers des zones encore relativement plus propices aux activités

agricoles et pastorales.

Les phénomènes de dessiccation, quant à eux, se traduisent par la baisse de la nappe phréatique,

l’assèchement des cours d’eau et la mortalité de la végétation, surtout ligneuse .La dessiccation est

définie comme un processus de l’aridité résultant d’une période sèche dont la durée s’exprime ne

décennie. Elle entraîne inexorablement la perte de la végétation herbacée et ligneuse, l’assèchement

de certains points d’eau, la baisse du niveau de la nappe d’eau phréatique, etc.

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Les sécheresses des années soixante-dix ces dernières années et l’irrégularité persistante ainsi que

la mauvaise répartition des eaux pluviales ces dernières années ont clairement mis à nu la nécessité

de disposer de systèmes de production adaptés aux variations climatiques et capables de produire le

minimum nécessaire. Dans ces conditions,,il est impérieux de disposer d’une large gamme

d’espèces beaucoup plus productrices et plus résistantes à la sécheresse .

La poussée démographique et le mouvement des populations

L’importante poussée démographique observée de 1962 à 1990 découle des conséquences notables

telles que l’élévation de la pression foncière et l’accroissement de la demande en vivres, vêtements,

logements ; soins de santé, éducation et emplois .En milieu rural, les besoins économiques des

populations proviennent essentiellement de l’exploitation des ressources biologiques.

Les incendies des formations végétales

Au niveau des zones steppiques, les formations végétales ,niche écologique de plusieurs espèces

animales font l’objet de feux d’ordre criminels ou accidentels, ce qui constitue une menace à la

conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique. Les objectifs recherchés à travers la

protection et l’aménagement des formations naturelles pour le développement durable seront

compromis.

La dégradation des terres

La dégradation des terres est une notion que l’on peut lier au degré d’exploitation des terres. En

effet, elle est provoquée par des méthodes inappropriées de mise en valeur des terres dans des

conditions écologiques délicates ou fragiles sans précaution. Comme tout moyen de production, la

terre s’use et demande à être recapitalisée. Or dans le cas des zones steppiques lorsque la terre se

dégrade, elle ne bénéficie parfois pas d’apports permettant sa restauration, d’où l’aggravation du

processus .Par ailleurs, le phénomène de désertification et la surpopulation, qui ont pour

conséquence la raréfaction des terres cultivables, entraînent la réduction ou l’abandon de la période

de jachère .Toutes ces réalités ne permettent plus à la diversité biologique de se renouveler comme

il se devrait.

Les politiques de gestion des ressources naturelles

Les politiques de gestion des ressources naturelles visent à atteindre les objectifs recherchés pour

assurer le bien être des populations rurales .Cependant, certaines politiques de développement

n’obéissent pas au souci de développement durable tant recherché de nos jours.

En effet, il y a parfois des tendances à atteindre des objectifs immédiats au détriment de la

diversité biologique. C’est le cas des :

-Cultures qui nécessitent à chaque fois des terres riches, d’où défrichement massif et itinérant qui

n’épargnent pas les espèces végétales, perturbent les écosystèmes et rendent vulnérables la faune

que ces derniers abritent,

-l’abandon des variétés et races locales de céréales et d’animaux domestiques au profit de celles

plus productrices mais exotiques.

Les textes juridiques et réglementaires

Sur le plan institutionnel et juridique, il y a également les situations suivantes qui ne favorisent pas

la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique :

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-la terre appartenant à l’état et non à la personne qui en use, cette dernière n’y réalise pas des

investissements durables, tels que les plantations, de peur de se voir un jour desapropriée,

-le droit foncier traditionnel qu repose sur la concession des terres notamment le prêt temporaire, est

un système d’insécurité foncière pour le bénéficiaire.

Les stratégies

Sur le plan stratégique, il existe deux menaces principales qui pèsent sur la diversité biologique .Il

s’agit :

du manque d’un véritable programme d’éducation environnementale qui mobilise

effectivement l’ensemble de la population pour la protection de l’environnement d’une

manière générale et plus particulièrement la protection de la diversité biologique.

du manque de connaissance de l’endémisme des espèces floristiques et faunistiques, ce qui

ne permet pas d’entrevoir des actions spécifiques de celles qui se trouveraient menacées.

2.4.2. Les menaces spécifiques

Comme souligné précédemment, les menaces spécifiques dans notre cas sont celles qui n’ont

d’impact que sur une ou quelques composantes de la diversité biologique.

Les menaces spécifiques qui pèsent sur la flore

La liste suivante non exhaustive énumère les menaces spécifiques qui pèsent sur la flore :

o La surexploitation des matières premières d’origine végétale ;

o Le surpâturage qui est du au brout excessif du fourrage et au piétinement de la strate

herbacée par le bétail ;

o Les pratiques agro-pastorales incontrôlées ;

o L’introduction d’espèces envahissantes qui empêchent à la longue le développement

d’autres espèces ;

o Les cultures itinérantes qui font appel à de nouveaux défrichements au fur et à mesure que

l champ devient peu productif ;

o Les pollutions des eaux suite à l’usage des pesticides , ce qui entraîne la mortalité de

certaines plantes aquatiques ;

o La coupe abusive de bois ;

o L’érosion génétique suite à l’abandon des variétés locales ;

o L’envasement des plans d’eau.

Les menaces spécifiques qui pèsent sur la faune

Les menaces dont la faune est spécifiquement l’objet sont :

o Le braconnage, avec pour autre revers l’insécurité des agents de protection de la faune ;

o La surexploitation des ressources cynégétiques et halieutiques ;

o L’érosion génétique à travers l’abandon des races locales ;

o Les pratiques qui à moyen ou long terme risquent d’entraîner une perte significative de la

diversité des animaux domestiques au détriment des races locales naturellement plus

adaptées aux conditions locales et de la préférence des males aux femelles pour des

raisons pratiques ou de commodité ;

o L’absence de banques de gènes des animaux domestiques ;

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 120

o Le refoulement ou la disparition des espèces de la faune aquatique en raison de la

diminution de la quantité d’eau ;

o La destruction ou l’agression des habitats et niches écologiques, etc.

3. IMPORTANCE DE LA DESERTIFICATION ET SON IMPACT SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (Quantification)

L'Algérie, compte 238 millions d'Ha, mis à part les 200 millions d'Ha que compte le désert naturel

représenté par le Sahara, 12 millions d'Ha représentent les zones de montagnes au nord de l'Algérie

sont touchés par l'érosion éolienne. Cependant, la zone la plus soumise, affectée et / ou menacée

par la désertification en Algérie demeure essentiellement la zone steppique qui couvre une

superficie d'environ 20 millions d'hectares.

Les causes, les conséquences et les menaces sur les composantes de la diversité biologique de ce

fléau traitées précédemment mettent en exergue la nécessite absolue d’une intervention urgente et

la mise en place d’une politique nationale intégrée avec l’intervention harmonieuse de tous les

acteurs, chacun suivant les missions qui lui sont assignés.

3.1. Le Barrage Vert

La première stratégie de lutte contre la désertification engagée par l’Etat a débute en 1970 était

basée sur une action de développement pastoral intégré de type agro-sylvo-pastorl, appelé le

« Barrage Vert » complété au fur et à mesure par d’autres programmes .

3.2.1. Objectif du Barrage Vert

L’objectif fondamental du « Barrage Vert » est de rétablir et maintenir l’équilibre écologique du

milieu par une exploitation rationnelle des ressources avec pour finalité d’une part la promotion

économique et sociale des populations d’autre part la conservation de la biodiversité floristique et

faunistique des zones steppiques. Il s’agit donc d’une approche intégrée visant à concilier d’une

part la satisfaction des besoins des populations et d’autre part la restauration et l’amélioration du

potentiel productif des terres. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la politique nationale

d’aménagement du territoire .

3.2.2. Présentation de la zone d’intervention

La zone du Barrage Vert est située dans l’étage bioclimatique semi-aride (isohyètes compris entre

300mm au nord et 200mm au sud), elle s’étend de la frontière Marocaine a la frontière Tunisienne

sur 1500 Km de long et 20 Km de large, couvrant ainsi une superficie de 3 millions d’ha sur

l’ensemble des wilayas suivantes : Djelfa, M’Sila, Batna, Khenchela, Tébessa, Naâma, Laghouat,

El-Bayadh .

Le programme initié, essentiellement « curatif », avait pour objectifs :

La reconstitution des massifs forestiers dégradés de l’atlas saharien par un reboisement

intensif,

L’amélioration des parcours par l’introduction d’arbres et arbustes fourragers,

La mise en valeur agricole essentiellement par l’arboriculture rustique au profit des

populations locales,

La lutte contre l’ensablement par la fixation des dunes dans le cadre de la protection des

infrastructures socio-économiques

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Les Risques Menaçant la Biodiversité en Algérie » MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31 121

La mise en place d’une infrastructure de désenclavement par l’ouverture et

l’aménagement de pistes.

La préservation du patrimoine « flore et faune » de cette zone fragilisée par les différents

facteurs (cites précédemment).

Toutes ses actions, sont complétées par un programme de recherche et de développement dont la

finalité est :

La connaissance de la dynamique de la végétation,

La mise au point de techniques rationnelles (mécaniques et biologiques de lute contre

l’ensablement),

L’étude du comportement des espèces adaptées aux zones arides et semi-arides en vue

d’assurer un maximum de diversification dans les reboisements.

Un programme d’étude de développement intégré de type agro-sylvo-pastoral a concerné

l’ensemble des wilayate touchées par la désertification notamment celles du Barrage Vert. A ce

titre, sept zones pilotes ont été étudiées totalisant près de 01 millions d’hectares.

3.2. Importance de la désertification (quantification) : La carte nationale de sensibilité à la désertification élaborée par télédétection

En Algérie, l’évaluation du phénomène de désertification des zones steppiques a été rendu possible

grâce à l’étude par télédétection qu’a entrepris le Centre National des Techniques Spatiales (CNTS

Arzew) pour le compte de la Direction Générale des Forets sur une superficie de plus de (13)

millions d’hectares’ soit 70% environ de l’ensemble steppique.

Et pour apprécier d’une manière synoptique l’état de la dégradation des territoires steppiques, il

était nécessaire de faire un diagnostic aussi précis que possible. A cet effet, par imagerie satellite,

il a été élaboré la carte nationale de sensibilité à la désertification dont les objectifs sont :

Utilisation de la télédétection pour la surveillance continue de la désertification,

Etude de la dynamique du couvert végétal,

Quantification de la désertification et classification des terres en fonction du degré de

dégradation et de la sensibilité à la désertification,,

Disposer d’un outil de planification de manière à rationaliser les interventions, à court,

moyen et long terme tant sur le plan préventif que curatif.

Cette cartographie de sensibilité à la désertification des zones steppiques a été élaborée sur la base :

De données satellitaires T.M ;

De cartes d’occupation du sol ;

De cartes de morphophonologie.

Chaque composante de milieu a été étudiée en fonction de sa sensibilité potentielle à la

désertification.

C’est ainsi que (5) classes de sensibilité à la désertification ont pu être dégagées,

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 124

De ces tableaux, il ressort que les zones classées de moyennement sensible à très sensible sont

évaluées à 9 226 694 ha soit 67% de la superficie totale considérée par cette étude.

Les zones complètement désertifiées représentent 487 902 ha soit un peu plus de 3% de l’ensemble

étudié.

Par région, les zones les plus menacées par le phénomène de désertification représentent ;

- Région Centre : 4 423 074 ha soit 86% de la superficie cet ensemble

- Région Ouest : 4 410 0926 ha soit 85% de la superficie de cet ensemble

- Région Est : 2 119 826 ha soit 61% de la superficie de cet ensemble

Pour mieux cerner les priorités d’intervention en vue de la préservation des zones sensibles au

phénomène de désertification, nous avons classé les wilayas par rapport à l’ampleur des parcours

soumis à ce risque majeur .

Tableau : Sensibilité des zones au phénomène de désertification

SensibilitéForte Moyenne Faible

Tiaret 98%

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El-Bayadh 87% Batna 68% Khenchela 32%

Djelfa 84% Tebessa 75%

Naama 82%

Biskra 81%

Laghouat 79%

Ce classement suggère une intervention sélective et accrue de la part des organismes chargés de la

préservation du milieu et de sa mise en valeur comme notamment, le haut commissariat au

développement de la steppe, la Direction Générale des Foret, la Direction Générale de

l’Environnement, l’Agence nationale pour la Conservation de la Nature, l’Institut National de la

Recherche forestière, l’Institut National de le Recherche Agronomique, le Centre de Recherche sur

les Zones Arides ainsi que l’institut que l’Institut de l’Elevage Ovin.

Les interventions de nature pluridisciplinaire et concentrées sur les wilayas à risque élevé de

désertification présentent l’avantage d’une intervention rapide eu égard à l’étendue de l’espace

steppique.

3.3. Impact sur la diversité biologique

Etant le capital unique de la survie de tout être vivant végétal ou animal, l’appauvrissement de la

diversité biologique en zone menacée et/ou touchée par la désertification présente des impacts est

liés à plusieurs facteurs :

Le surpâturage en steppe a pour conséquences d'éliminer par broutage les jeunes régénérations déjà

fragilisées par les conditions climatiques sévères. Les effets du piétinement de la surcharge du

cheptel (actuellement, les charges tolérables sont 2 à 3 fois plus élevées) sur le sol et la végétation

sont graves: tassement, solifluxion, écrasement des végétaux, etc...

La perte ou la modification des habitats. en règle générale si on réduit la taille d'un habitat de 90%,

on réduit à long terme de90% lé nombre d'espèces qui peuvent être entretenues par cet habitat.

La pollution provoqué par les vents de sable ,les pesticides ont notamment affecté différentes

espèces d'oiseaux ainsi que d'autres organismes. La pollution de l'air empêche les écosystèmes de

fonctionner normalement et réduit les populations d'espèces vulnérables. En Europe et en Amérique

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 125

du nord , le dépérissement de certaines essences forestières est attribué à la pollution de l'air et aux

pluies acides.

L'introduction d'espèces étrangères dans un milieu naturel, ces espèces pouvant devenir prédatrices

à l'égard de la flore de la faune d'origine, leur faire concurrence, ou modifier l'habitat naturel.

L'accroissement des pressions humaines, les écosystèmes se modifient et se morcellent rapidement,

des espèces sont en voie de disparition et les réservoirs génétiques s'amenuisent.

Compte tenu des taux de croissance démographique et économique projetés, il est quasi certain que

cet appauvrissement ira en s'accentuant.

A l'heure actuelle, Il n'existe aucune estimation précise du nombre espèces disparus ou en voie de

disparition dans les grands habitats, parce qu'il n'existe pas de surveillance systématique ni de

données de référence.

On estime que certaines espèces pourraient disparaître avant même d'avoir été découvertes et la

disparition d'autres espèces pourraient n'être connue que des années plus tard.

La plupart des experts s'accordent à penser qu'un quart environ de la diversité biologique de la

planète est sérieusement menacée d'extinction au cours des 20 à 30 prochaines années.

Les experts indiquent également qu'entre 1990 et 2020, le boisement des forêts tropicales (qui

couvrent seulement 7% de la superficie de notre planète mais qui contiennent plus de la moitié des

espèces) pourrait provoquer la disparition de 5 à 15 % de la totalité des, espèces. Ceci représenterait

15 000 à 50 000 espèces par an soit entre 40 et 140 espèces par jour.

Certains scientifiques avancent que peut-être, un quart de la biodiversité globale du monde serait

sérieusement menacée de disparaître au cours des 30 prochaines années.

De plus la variabilité génétique de nombreuses espèces est en voie de diminution, et est avec elle

leur capacité de s'adapter à la pollution, à évolution du climat , aux maladies et autres nuisances

écologiques. Le patrimoine génétique de culture comme le mais et le riz ne représente plus qu'une

fraction de ce qu'ils étaient il y a seulement quelques dizaines d’années.

Devant une situation dramatique, l'interdiction de pâturer a été initiée. Néanmoins, en dépit du

contrôle des services forestiers, un accroissement souvent exponentiel des têtes de bétail a conduit

en quelques décennies à une régression dramatique et souvent irréversible du couvert végétal. Ce

surpâturage quasi permanent a stoppé les régénérations, transformé la steppe en "désert" et

beaucoup de forêts en un piqueté d'arbres ébranchés et a profondément modifié le tapis herbacé

associé.

La biodiversité joue un rôle d’indicateur important. La diversité biologique connaît un déclin rapide

du à l a surexploitation,à la destruction et à la fragmentation des biotopes ,en plus de toutes les

formes de pollution locale et régionale .

Plus grave encore, la désertification combinée aux aléas climatiques a créé des obstacles qui

empêchent les espèces de se disperser pour rechercher les conditions climatiques qui leur

conviennent.

En attendant, nombre de signes indiquent que les changements climatiques sont déjà réalité. Le

monde naturel commence à réagir, certaines espèces modifient leur répartition géographique ainsi

que les dates de leur migration ou de leur reproduction

3.4. Conséquences de l’appauvrissement de la diversité biologique

L'appauvrissement de la diversité biologique diminuera les avantages socio-économiques et

écologiques et à long terme compromettra la capacité des générations futures de satisfaire leurs

propres besoins.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 126

En outre cet appauvrissement restreindrait la génétique indispensable pour continuer d'améliorer

et d'entretenir les espèces actuellement utilisées et, en définitive, priverait l'humanité de nouvelles

utilisations possibles de la biotechnologie.

Nous citerons un exemple a titre illustratif :

Les médicaments et produits pharmaceutiques issues d'espèces sauvages rapportent chaque année 40

milliards de dollars environ. En 1960 un enfant atteint de leucémie n'avait qu'une chance sur cinq de

survivre.

Aujourd’hui, cet enfant a quatre chances sur cinq de guérir, s'il suit un traitement contenant des

substances actives découvertes dans la pervenche rose, plante tropicale originaire de Madagascar.

4. EVALUATION DES BESOINS POUR RENFORCEMENT DES CAPACITES NECESSAIRES A L’ATTENUATION DE LA DESERTIFICATION ET SA MENACE SUR LA BIODIVERSITE

4.1. ETAT DES CAPACITES ACTUELLES

4.1.1. En matière de lutte contre la désertification

L’urgence de la lutte contre la désertification dans les écosystèmes arides et semi-arides est imposée

par la nature du processus qui tend à s’accélérer de par lui-même .Consciente de l’ampleur et des

conséquences de ce fléau, l’Algérie a entrepris une lutte cohérente à tous les niveaux, concrétisée

par le lancement en 1971 le « Le Barrage Vert ».Ce projet a nécessite la mobilisation de moyens

humais, matériels et financiers colossaux . L’objectif étant de reboiser 03 millions d’hectares pour

la reconstitution des massifs forestiers dégradés de l’Atlas saharien par la plantation d’espèces

diversifiées adaptées à ses zones.

Parallèlement à ce projet d’envergure nationale fonctionnel jusqu'à ce jour et devant les problèmes

sérieux d’environnement auxquels elle est confrontée, l’Algérie a fait siennes des recommandations

du sommet de la Planète terre organisé en Juin 1992 par la Conférence des Nations Unies sur

l’Environnement et le Développement Durable à Rio de JANEIRO qui a solennellement adopté la

notion de développement durable.

L’Algérie a signé la convention des Nations Unies sur la lute contre la désertification en Octobre

1994, approuvée par Ordonnance N°96-04 du 10 Janvier 1996, ratifiée par décret présidentiel N°

96-52 du 22 Janvier 1996.

L’adoption en juin 1994 et l’entrée en vigueur en décembre 1996 de cette convention a donné un

nouvel élan à la lutte contre la désertification et permis d’asseoir une politique de lutte contre la

désertification basée sur la concertation de tous les acteurs concernés et a remplacé l’assistanat par

le partenariat et l’instauration d’une concertation de tous les acteurs concernés de la base vers le

sommet et à tous les niveaux.

Mise en place de

Conformément aux principes de la convention l’Organe national de coordination sur la lutte contre

la désertification a été mis en place en juin 1998 dont la mission principale est la coordination entre

les différents interventions dans ce domaine .Il est multidisciplinaire, intersectoriel. C’est l’organe

opérationnel de la convention .

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 127

4.1.1.1. Elaboration du Programme d’Action National (PAN) pour la Lutte Contre la désertification

Conformément à l’article 09 de la CCD, le PAN est cours d’élaboration .C’est un processus qui a

commencé avec de larges campagnes de sensibilisation de tous les acteurs et intervenants

concernés.

Le programme d’action national de lutte contre la désertification, initié selon les principes de la

CCD est en cours d’élaboration avec comme objectif de le faire valider avant la fin de l’année

courante.

Les différentes étapes réalisées dans le cadre du processus PAN se sont effectuées selon une

approche participative visant le développement d’un partenariat effectif entre tous les acteurs

concernés. Il a été tenu compte durant tout le processus d’établir le PAN de façon à assurer son

intégration à la stratégie de développement économique et social du pays ,ainsi que son articulation

aux plans sectoriels, son harmonie avec le programme national de développement agricole et le

Programme d’Action Sous Régional de lutte contre la désertification (PASR) et sa mise en

cohérence avec les stratégies et plans nationaux du développement durable des conventions de la

biodiversité et des changements climatiques.

4.1.1.2. Programmes et projets en cours

Pour ce qui est de la mise en œuvre de la convention au niveau national * Dans le cadre de la sensibilisation et de la vulgarisation ; étant un volet très important

et continue durant tout le processus PAN en cours ; un dialogue national a été initié avec

l’implication de tous les secteurs sur l’éducation environnementale et du rôle de tout un chacun

dans la préservation des ressources naturelles seules garantes de notre sécurité alimentaire. les

activités suivantes sont réalisés d’une manière régulière durant toute l’année .

- l’organisation et la tenue de journées d’études et d’ateliers sur le thème de la sécheresse et la

désertification ;

- la réalisation et la diffusion de documentaires relatant l’état de la dégradation des zones arides

et semi-arides et les perspectives pour leur réhabilitation et leur développement ;

- la conception d’affiches, de quits pédagogiques et de dépliants diffuses dans le milieu scolaire

- des tables rondes ont été tenues à la télévision et à la radio avec la participation d’un grand

public ou les spécialistes ont eu à discuter les conséquences de la désertification sur le plan

social, économique et environnemental et faire des propositions pour atténuer les effets de ce

fléau sur le milieu .

* Dans le cadre des études ,un inventaire quantitatif et qualitatif a été réalisé sur l’état des

lieux présentant une synthèse des différentes études existantes en mettant l’accent sur leur

insuffisance .Dans le cadre de la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre de la

CCD,une étude de faisabilité pour la mise en place en place d’un fonds national de la lutte contre la

désertification qui a aboutit à la mise en place de ce dernier dans la loi de finance complémentaire

2002 .

Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe (HCDS) chargée de faire émerger

une de gestion rationnelle des parcours avec la participation des populations locales qui

réhabiliteraient la vocation naturelle de la steppe a engagé en 2001une étude pour l’identification et

la cartographie des zones potentielles à l’agriculture en steppe .Elle a pour objet principalement

l’amélioration des connaissances du milieu steppique ainsi que l’état des parcours à travers la carte

de l’occupation des sols qui permettra la planification dans l’espace et dans le temps des

interventions de lutte contre la désertification.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 128

* Dans le cadre de la recherche scientifique et technique, l’Algérie s’est doté d’un réseau

de recherche scientifique et de développement technologique chargé de la mise en œuvre et

l’exécution des programmes nationaux de recherche (PNR) en aménagement du territoire et

développement de la zone steppique prévu par la loi de 1998. Il comprend un domaine réservé à la

lutte contre la désertification et au développement des régions arides et semi-arides.

La communauté scientifique a également élaboré un guide sur les techniques de lutte contre la

désertification et l’atténuation de la sécheresse conçu comme étant un outil de base indispensable

aux techniciens travaillant dans le domaine de la lutte contre la désertification.

* Dans le cadre du renforcement des capacités ; des formations en approche participative

ont été organisées en zones steppiques.

L’organe national de coordination a été renforcé, au au niveau de son statut,de sa composition et au

niveau de ses ressources(humains et matériels ).

La mise en place du Fonds national de lutte contre la désertification et la préservation de la steppe

ainsi que la contribution financière de certaines institutions internationales a permis une

diversification dans la mobilisation de cette ressource.

* Dans le cadre de la mobilisation des ressources financières, la mise en place d’un

Fonds national de la lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme est venu

conforter les budgets nationaux alloués à la lutte contre la désertification et acheminer les

contributions extérieures dans ce domaine. Il est à noter une réunion de concertation avec les

partenaires au développement pour la mobilisation de ressources nécessaires à la mise en œuvre du

PAN.

* Dans le cadre de la circulation de l’information a travers les services déconcentrés du

Ministère de l’Agriculture et du développement rural , il a été mis en place un réseau -Intra net qui

permet à travers le territoire national l’échange d’informations et la restitution simultané des bilans

,des réalisations et de toutes les informations du secteur . Une base de donnée pour le suivi

évaluation des projets du développement agricole est en phase d’élaboration.

Les données et l’approche de la carte nationale de sensibilité à la désertification élaborée par

télédétection a été mise à la disposition de ce projet une éventuelle actualisation.

* Dans le cadre de la concertation, il a été organisé une réunion de pre-planification de ses

dernières au sein de l’ONC , ce qui a permis d‘identifier le nombre d’ateliers locaux et régionaux à

organiser .Les ateliers locaux au nombre de 48 ont été organisés et réalisés avec la prise en compte

de l’unité géographique ,les ateliers régionaux au nombre de 04( en zones littorales ,de montagnes

,steppiques et sud ) sont en cours d’organisation avec la prise en compte de l’unité agro écologique.

La tenue de ses ateliers a permis :

- Analyse des causes de la désertification et les particularités du milieu ;

- Capitaliser les expériences dans le cadre de la lutte contre la désertification en mettent

l’accent sur les lacunes;

- Identifier les domaines prioritaires d’interventions

- Proposition d’actions prioritaires avec d’une politique de lutte contre la désertification ;

Pour ce qui est du projet Barrage Vert

Ce projet a connu une étape novatrice intitulée “ Consolidation et extension du barrage

vert ”,depuis la troisième décennie de son lancement ,l’approche consiste à une participation plus

accrue des populations locales à la conception des programmes répondant à leurs préoccupations et

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 129

afin d’améliorer leur niveau de vie des vergers familiaux ont été réalisés avec la prise en charge de

ses derniers par la population bénéficiaire et l’appui technique de l’administration locale . Les

programmes de réalisation de ce projet sont toujours en cours.

Pour ce qui est du programme d’aménagement pastoral

Les projets concernent les périmètres fourragers communaux ,cette formule obéit à l’adhésion des

responsables communaux ,ce sont des plantations pastorales ou des mises en défens .En

concertation avec l’APC (Assemblée Populaire Communale) ,en accord avec les communautés

riveraines ,l’administration procède à la mise en œuvre .Une fois achevés ,les périmètres aménagés

sont cédés aux communes .

Dans le souci d’exploiter rationnellement les périmètres aménagés, une formule d’exploitation

moyennant le payement d’une redevance, qui constitue une première est instituée par la loi de

finance de 1997 portant redevance de pacage .L’exploitation est conduite selon un cahier des

charges qui précise la période et la durée de pacage ainsi que la charge animale admise, les riverains

sont prioritaires au périmètres ,cette formule a connu un grand engouement des populations locales .

Pour ce qui est du programme hydraulique pastoral

Pour ce qui est de l’aspect eau, facteur limitant en steppe, l’objectif visé consiste à densifier et à

mieux répartir les ponts d’eau pour l’abreuvement du cheptel Il existe actuellement à travers la

steppe 01 point d’eau pour 4.000 hectares, alors que les besoins sont de 01 point d’eau pour 1.500

hectares.

Les actions concernent la réalisation de puits et forage nouveaux et la réhabilitation d’anciens ponts

d’eau abandonnés par des aménagements et des équipements.

En plus des puits pastoraux, un effort a été fait pour la mobilisation des eaux superficielles, Il est à

signaler que les eaux superficielles constituées d’écoulements s superficiels temporaires issus de

pluies,sont très peu utilisées. En effet le volume mobilisé actuellement n’excède pas 30 millions de

m3alors que l’écoulement de surface à travers la steppe est de l’ordre de 1,5milliard de m3.

Les principales techniques utilisées sont, les ceds de dérivation ou de stockage, les marres et djoubs,

le captage et l’aménagement des sources et les travaux de CES.

L’accroissement des superficies irriguées par la technique de l’épandage des eaux de crues

,permettra une augmentation de la production de fourrages en steppe (orge, en vert et en grains

essentiellement ).

Pour ce qui est du programme de veille météorologique

Un vaste programme est en cours de réalisation par l’Office National de Météorologie dont les

travaux sont faits en concertation avec les autres secteurs concernés. Les activités en cours

concernent :

-Intensification du réseau d’observation,

-« calage »avec les observations satellitaires,

-campagne de mesures météorologiques,

-analyse du climat

-étude de la sécheresse dans sa dimension globale,

-impacts directs des phénomènes météorologiques,

-effet du climat, et de son évolution dans la zone aride et semi-aride sensible,

-évolution du climat et impacts sur les zones agro écologiques,

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 130

Pour ce qui est du programme de gestion du patrimoine forestier

*cadastre forestier national

Le patrimoine forestier qui s’étend sur 4.100.000 ha, se caractérise par la faiblesse dans la maîtrise

de sa consistance physique. En effet, la majeure partie de ce patrimoine n’est pas délimitée ou tout

au moins non vérifiée depuis de très longues années, ce qui a souvent entraîné des occupations

illicites, défrichements et autres atteintes. Pour cela la délimitation du domaine forestier national et

la transcription dans un sommier de consistance spécifique,sont apparues comme une nécessité et

une urgence.

Dans ce cadre, le point focal national de la CCD en concertation avec les services du Cadastre

National un décret portant établissement du cadastre forestier , ce qui a permis à ce jour d’intégrer

335.399,53ha sur les 1.900.000 ha de terres forestières .

*inventaire forestier national

Dans le cadre de la nouvelle politique en matière de conception et d’organisation du Fond National

Forestier et son espace et afin de mieux soutenir le patrimoine forestier, il a été décidé la mise en

place d’un instrument de suivi-évaluation des ressources naturelles, c’est à dire d’un inventaire

forestier national .Celui-ci vise d’une part la constitution d’une banque de données informatisées

par la mise en place d’un Système d’Information Géographique (SIG) doté notamment de logiciels

de cartographie et de traitement d’images performants et d’autres part l’établissement d’un Plan

National de Développement Forestier . .

*développement des nappes alfatières

Ce programme a comporté plusieurs phases :

-inventaire et cartographie des nappes alfatières,

-étude de l’aménagement des zones steppiques,

-mise en défens des nappes alfatières, dont l’impact a été :

o Sur le plan économique,l’augmentation de la production d’alfa et l’amélioration du

potentiel fourrager.

o Sur le plan écologique,la protection des sols contre la désertification grâce aux

développement harmonieux des nappes alfatières ainsi que leur exploitation rationnelle .

o Sur le plan social ,la création d’emplois .

Pour ce qui est du Programme National du Développement Agricole (PNDA) en application du Plan National de Reboisement (PNR)

Ce programme a concerné plusieurs volets :

*lutte contre la désertification

*extension du patrimoine forestier

*conservation des sols, mise en valeur et aménagement des périmètres de bassin versants de

barrages,

*Protection de la flore et de la faune

Ce programme s’inscrit dans le cadre du plan national de développement agricole (PNDA) et en

application du plan national de reboisement (PNR),il concerne le traitement de 30 bassins-versants à

travers 29 wilayas, des travaux de lutte contre la désertification sur 22 wilayas et des travaux

d’extension du patrimoine forestier .

En parallèle le gouvernement a initié dans ce sens :

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 131

o Un programme de développement des zones dégradées sur 17 wilayas,

o Un programme de travaux d’utilité à haute intensité de main d’œuvre initié touchant 39

wilayas et qui a eu comme effet la resoption du chômage dans ses localités.

L’objectif visé à travers l’inscription de ses action est essentiellement, l’allégement de la pauvreté,

l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages, l’augmentation des revenus ruraux et la

gestion durable des ressources naturelles.

4.1.2. En matière de préservation de la diversité biologique en Algérie

La politique nationale de la diversité biologique est basée sur la préservation et l’utilisation durable

des ressources naturelles .Son élaboration a mobilisé l’implication et l’intervention de plusieurs

acteurs notamment les départements ministériels concernés (le Ministère de l’Aménagement du

Territoire et de l’Environnement ,le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural ,le

secteur des Forets , le Ministère de la Ressource en Eau…) ; les Instituts de recherche ,le milieu

universitaire ,le mouvement associatif , les collectivités locales, les opérateurs économiques…

Etant Partie prenante à part entière dans les traités internationaux relatifs au droit environnemental

par la ratification de ces derniers, l ’Algérie est engagé à tenir compte des principes de ces traités

dans les politiques et stratégies. Ainsi la stratégie nationale de la biodiversité a pris en compte dans

ses differents volets la synergie avec les conventions environnementales (CCD, CCC, CBD,

RAMSAR, CITES etc….).

L’Algérie des sites ,une flore et une faune très riche et très diversifié. Parmi les espèces existantes

en Algérie certaines sont endémiques et nombreuses sont celles dont la protection est assurée à

l’échelle mondiale.

Malgré la disparition totale des grands fauves en dépit des actes destructeurs, la faune demeure

encore intéressante de par sa diversité et sa représentativité. L’inventaire national de la diversité

biologique élaboré en 1997 a permis l’identification des gazelles, au nombre de trois (Dorcas

Cuvier et Ceptocemos ), le cerf de Barbarie ,le mouflon à manchettes ,l’addax, le lynx ,le singe

magot ,le fennec la sittelle des bobards ,l’outarde de houbara,l’Ibis chauve ,l’aigle des steppes et le

flamant rose .

Plus de 30 mammifères ,8 reptiles et plus de 70 espèces d’oiseaux sont menacées de disparition.

En ce qui concerne les espèces végétales, la composition botanique de l’Algérie est très riche .Elle

comprend des espèces endémiques et des espèces rares telles que le sapin de Numidie, le cyprès du

Tassili et le pin noir de Mauritanie.

La flore algérienne compte plus de 3000 espèces dont 611 sont considérées comme rares ou en voie

d’extinction.

Pour la protection des espèces de faune et de flore menacées, de nombreuses aires protégées ont été

créées .Il s’agit notamment de neufs parcs nationaux, à savoir ;

El Kala (80.000 Ha) ; Theniet El Had (3O16),Djurdjura (18550Ha ),Chréa (26585Ha), Belezma

(26250Ha ),Gouraya (2086 Ha ),Taza (3807Ha) ,Tlemcen et enfin le Tassili et le Hoggar avec de

très grandes superficies couvrant respectivement 11 et 15 millions d’hectares .

En outre quatre réserves naturelles sont en voie de création .Ce sont les réserves de Beni Salah

(2000 Ha), es Babords (23000Ha), de Mergueb (125 000Ha) et enfin la Macta (zone humide avec

une superficie de 20 000 Ha ).

Quant aux réserves de chasse, elles sont au nombre de quatre à savoir : Djelfa (32000Ha), Mascara

(7000 Ha), Tlemcen (40000 Ha) et Zeralda (17000 Ha).

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D’autres mesures destinées à assurer la conservation et la multiplication des espèces menacées ont

été prises .Il s’agit notamment de :

- La réalisation d’un inventaire cynégétique qui a permis d’avoir une connaissance de la

ressource mais aussi de préciser les conditions de leur développement, de leur

aménagement et de la gestion rationnelle.

- La création de plusieurs centres cynégétiques dont la production est destinée au

repeuplement

- La mise en place d’une réglementation propre à assurer une exploitation rationnelle des

ressources en faune et en flore.

4.1.2.1. Stratégie nationale pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique

Principes généraux et axes stratégiques

En ratifiant la convention internationale sur la diversité biologique, l’Algérie s’est engagée tenir

compte des principes de cette dernière.

La mobilisation des ressources humaines et des compétences techniques, la motivation et la

disponibilité des populations à apporter leur concours, se sont avérées indispensables pour atteindre

les objectifs de la Convention.

Les mesures d’accompagnement concernant la production et la communication des connaissances,

la circulation de l'information, l'assistance technique, l'éducation et la formation dans le domaine de

la biodiversité constituent des éléments sur lesquels repose la stratégie. Ses mesures constituent

avec l'évaluation et le suivi, des activités complémentaires inséparables.

La stratégie nationale ainsi que le plan d’action qui l’accompagne viennent compléter et consolider

les efforts nationaux dans le domaine du développement socio-économique et la protection de

l'environnement.

Compte tenu du caractère complexe de la biodiversité et de ses nombreux prolongements dans la

plupart des secteurs de la vie économique, la stratégie nationale implique que les mesures de

conservation de la biodiversité soient intégrées à la planification du développement socio-

économique au niveau national, régional et local.

La conservation de la biodiversité et la planification du développement doivent donc être liées et

coordonnées par des mécanismes législatifs, réglementaires et institutionnels.

Une telle intégration serait à même d'assurer que le développement agricole en particulier et le

développement économique en général, maintienne l'intégrité des ressources biologiques.

Elle suppose la prise en compte d’un certain nombre de principes essentiels notamment:

l’implication des utilisateurs des ressources biologiques dans les efforts de conservation

notamment à travers l'évaluation et l'intégration de leur savoir-faire, la prise en compte

de leurs préoccupations, des problèmes qu'ils rencontrent, ainsi que de l'amélioration de

leurs techniques d'utilisation et de gestion, etc.

L’implication des opérateurs économiques dans la prise en charge partielle, directe et/ou

indirecte, des coûts de la conservation des ressources biologiques et l'encouragement de

la coopération entre ces opérateurs, ainsi qu’avec les structures de recherche.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 133

L’implication du secteur privé et des ONG.

L'accroissement des moyens humains et matériels qui seront consacrés aux efforts de

conservation.

Le caractère planétaire de la diversité biologique qui fait que la conservation de celle-ci

relève d’efforts ayant des dimensions transnationales qui débordent le cadre national et

qui devront avoir des prolongements au niveau sous-régional, régional et international.

Ainsi les efforts de coordination et d'échanges d'informations doivent être renforcés en créant les

meilleures conditions pour que les chercheurs et organismes impliqués dans le domaine de la

conservation de la biodiversité soient intégrés dans les réseaux régionaux et/ou internationaux qui

interviennent dans divers aspects de la conservation des ressources biologiques et génétiques.

Ainsi, la stratégie esquissée pour atteindre les objectifs de développement durable, s'appuie

essentiellement sur d’une démarche globale et intégrée, qui s'articule autour des axes principaux, à

savoir :

4.1.2.1.1. Une meilleure connaissance de la diversité biologique

Ce premier objectif vise à remédier aux insuffisances actuelles dans le domaine de la connaissance

de la Diversité Biologique et notamment des écosystèmes sous tous leurs aspects (écologique,

socio-économique et culturel), ainsi qu'à maintenir un état de connaissances tel qu'il permet de

planifier en temps voulu toute intervention dans le sens de la conservation et de l'utilisation durable

des ressources biologiques au bénéfice du développement socio-économique et du bien être du

citoyen.

L'approche d'un tel objectif devra nécessairement passer par :

La mise à jour permanente d'inventaires qualitatifs et quantitatifs des ressources

biologiques terrestres et marines ;

L’optimisation de la connaissance sur les écosystèmes non perturbés en vue de leur

conservation et de ceux qui sont modifiés ou dégradés en vue de leur réhabilitation ;

L’étude et l'évaluation des conditions nécessaires à une utilisation durable de l’Agro-

biodiversité, notamment à travers la mise au point d'une approche intégrée de la gestion des

agro systèmes ainsi que de l’usage de techniques agricoles appropriées ;

L’évaluation du potentiel économique des ressources biologiques le renforcement des

capacités nationales notamment dans les domaines de la formation et de la recherche en

rapport avec la Diversité Biologique.

4.1.2.1.2. La mise en place des conditions favorables en vue de la planification d'une gestion durable de la Diversité Biologique en général et des écosystèmes en particulier.

Ce deuxième objectif vise à améliorer et à harmoniser le cadre actuel institutionnel et juridique de

l'environnement et à mettre en place les outils et les instruments appropriés en vue de la

planification d'une gestion durable de la Diversité Biologique, impliquant toutes les parties

concernées, à savoir l'ensemble des utilisateurs directs et indirects, des décideurs et autres

administrateurs, des chercheurs et enseignants, etc.

La réalisation d'un tel objectif devra passer par un certain nombre d'adaptations et de mesures,

notamment:

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u niveau des textes législatifs et réglementaires ayant trait à la conservation, à l'accès et à

l'utilisation des ressources biologiques

Dans la situation actuelle, les textes sont nombreux, mais manquent de cohérence ou d'harmonie et

ne sont pas toujours appliqués en raison de l'absence de moyens ou de dispositions d'application, et

parfois de leur impact négatif sur les ressources biologiques. En outre, ces textes et/ou mesures,

souvent, n'intègrent pas les considérations d'ordre écologique et socio-économiques.

u niveau des rôles et prérogatives des institutions et administrations impliquées dans les activités

ayant trait à la conservation et à l'utilisation des ressources biologiques.

En effet, on note parfois un manque de cohérence à travers les actions entreprises par les diverses

institutions et parties administratives concernées.

u niveau des approches d'intervention

Il y a nécessité d'une révision de l'attribution des rôles entre le secteur public et le secteur privé et de

l'adoption d'une approche précise d'intervention intégrée qui favoriserait la participation effective de

toutes les parties concernées par la Diversité Biologique en insistant sur une approche participative

de tous les utilisateurs de la Diversité Biologique qui est également à promouvoir et à définir sur la

base de quelques essais pilotes permettant de mieux appréhender les grandes actions.

Au niveau du renforcement des capacités nationales d'intervention dans le domaine de la

conservation et de l'utilisation durable de la Diversité Biologique.

Ces capacités jugées actuellement limitées, qualitativement et quantitativement ne sont pas en

mesure de garantir une mise en oeuvre efficace des politiques tracées par les pouvoirs publics dans

ce domaine.

Au niveau du suivi évaluation régulier des interventions dans le domaine de la conservation et de

l'utilisation de la Diversité Biologique

Actuellement, l'insuffisance de dispositifs de suivi évaluation de la mise en oeuvre des stratégies et

programmes d'intervention ne permet ni de capitaliser les expériences du passé, ni de procéder aux

ajustements éventuellement nécessaires.

4.1.2.1.3. Mieux sensibiliser, éduquer informer

Cet objectif vise à améliorer la prise de la conscience collective et à engager la responsabilité du

citoyen vis-à-vis de la conservation et de l'utilisation durable de la Diversité Biologique.

La réalisation d'un tel objectif suppose des efforts d'innovations dans les domaines de la

sensibilisation, de l'éducation, de la diffusion et de l'échange de l'information, en vue d'impliquer

l'ensemble des capacités nationales.

4.1.2.1.4. Elaboration et mise en oeuvre des programmes d'action dans les domaines d'intervention prioritaire

Cet objectif vise à préparer et à mettre en oeuvre à court et à moyen terme un certain nombre

d'actions en vue de contribuer à la restauration des divers éléments de la diversité biologique dans

les milieux les plus menacés ainsi qu'à la valorisation par une gestion durable, des ressources

biologiques, présentant un potentiel socio-économique et culturel remarquable.

L'évaluation et l'analyse effectuées dans le cadre de l’étude Nationale de la Diversité Biologique ont

permis de relever les domaines prioritaires suivants comme étant les plus prioritaires en raison de

leur importance écologique, économique, sociale et culturelle.

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4.1.2.1.5.Domaines d’intervention prioritaires de la stratégie

Compte tenu des résultats de l'étude nationale sur la biodiversité et en fonction des orientations

proposées pour la stratégie nationale pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité et

des ressources biologiques, les domaines suivants ont été retenus comme étant les plus prioritaires

en raison de leur importance écologique, économique et socioculturelle.

Il s'agit notamment de

a) la gestion des aires protégées visant la durabilité de la diversité biologique

En effet les aires protégées font écosystèmes naturels.

Certains itinéraires techniques devraient être mieux infléchis dans le sens d’un

impact plus doux des systèmes agricoles sur leur environnement.

L’exploitation des couverts végétaux naturels de type cueillette, doivent laisser la place à des

systèmes d’exploitation et de gestion adéquates de la flore naturelle

b) la gestion intégrée des halieu-systèmes visant la durabilité de la diversité

biologique

Plusieurs milieux des eaux continentales (cours d’eau et retenus de barrages), des milieux humides

littoraux (sebkhas, chotts, Gueltas, oasis, lacs de montagne etc.) sont souvent variables, et quelque

fois mal définis ou encore inconnus.

d) la gestion intégrée des ressources naturelles visant la durabilité de la diversité biologique

Ces écosystèmes Ils font l'objet d'une pression anthropique sans cesse croissante, ce qui n'est pas

sans conséquences sur l'utilisation durable du capital des ressources abiotiques et biotiques de ces

milieux et, en particulier, sur la diversité biologique.

e) la protection des éléments ou composants vulnérables de la biodiversité.

En effet, les études ont relevé de nombreux composants vulnérables et menacés de dégradation ou

de disparition, qu'il s'agisse de ressources génétiques, d'espèces ou groupes d'espèces ou

d'écosystèmes entiers, et qu'il y aurait lieu de préserver en priorité.

g) La sensibilisation, l'éducation et l'information.

En effet s'agissant d'un domaine qui concerne d'une manière ou d'une autre l'ensemble des couches

de la société, il y aurait lieu de chercher à impliquer d'une manière effective le citoyen à travers la

sensibilisation, l'éducation et l'information d'autant plus que la biodiversité représente une

problématique nouvelle de la conservation et de la valorisation du potentiel des ressources

biologiques pour le développement durable.

4.2. RENFORCEMENT DES CAPACITES

L’objectif est d’accroître les compétences techniques et les capacités de gestion des individuset institutions impliquées dans la gestion et la préservation de la diversité biologique.

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1. Réviser et si nécessaire modifier la législation nationale pour sa mise en adéquation

par rapport à l’état actuel de la diversité biologique et des différentes composantes de la

désertification qui la menacent, il y a lieu de ;

De procéder à l’évaluation de la législation et des pratiques et décrire dans les

rapports nationaux, les moyens par lesquels les lignes directrices sur l’application

du concept d’utilisation rationnelle sont mises en œuvre,

Encourager à déployer de plus grands efforts pour élaborer des politiques nationales

pour la biodiversité, soit de façon indépendante soit en tant que composantes

clairement identifiables d’autres initiatives de planification nationale de la

conservation, telles que les plans d’action nationaux pour l’environnement, les

stratégies nationales pour les zones humides, ou de la lutte contre la désertification.

2. Intégrer la conservation et l’utilisation rationnelle de la diversité biologique dans les

plans et décisions communaux, locaux et régionaux à travers le territoire national

relatifs à l’occupation des sols, la gestion des parcours en zone touchées par la

désertification, ainsi que dans toutes les autres de planification et de gestion de

l’environnement, il y a lieu,

Veiller à ce qu’il soit tenu compte des aires protégées et des zones touchées par le

phénomène de la désertification dans les documents et activités d’aménagement du

territoire en rapport avec la diversité biologique.

3. Promouvoir l’élaboration des évaluations économiques des avantages et des fonctions

de la diversité biologique pour les besoins de planification de l’environnement.

4. Faire des études d’impacts sur l’environnement, dans le cas de projets ou modifications

des modes d’utilisation des sols, de l’eau et de la couverture végétale qui pourraient

affecter certaines aires protéger ou perturber des écosystèmes de biodiversité, dont les

caractéristiques écologiques sont susceptibles de’ changer « par suite d’évolutions

technologiques, de dégradation ou d’une autre intervention humaine ».

5. Encourager une participation active et informée des communautés locales, notamment

les populations autochtones et en particulier des femmes dans les domaines de la

préservation, la conservation et l’utilisation rationnelle de la diversité biologique.

6. Encourager la participation du secteur privé à la conservation et à l’utilisation

rationnelle de la biodiversité.

7. Améliorer la sensibilisation, aux valeurs et fonctions de la diversité biologique dans

toutes les localités et à tous les niveaux.

8. Améliorer les activités de communication au niveau national en général et au niveau

des aires protégées en particulier en ce qui concerne la convention sur la diversité

biologique et celle de la lutte contre la désertification.

9. Encourager la formation de partenariat entre gouvernements, organisation non

gouvernementale et autres organisations à même d’organiser des rencontres de

concertation et de coordination sur l’importance de la préservation de la diversité

biologique.

10. Promouvoir de nouveaux moyens d'existence, y compris la formation en vue de

l'acquisition de nouvelles qualifications, grâce à des formules novatrices.11. Encourager le transfert du savoir-faire traditionnel des populations pour la durabilité de

ce savoir et sa transmission aux générations futures.

12. Encourager l’intégration de modules en rapport avec la préservation de la biodiversité

et la lutte contre les phénomènes de dégradation dans les programmes d’éducation, à

tous les niveaux et les cours de formation spécialisés.

13. Renforcer et améliorer les capacités des institutions en lançant un vaste programme de

formation. L’approche stratégique qui permettra d’identifier les besoins précis de

formation et les publics cibles tiendra compte des disparités entre les régions, les

localités et les sites.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 137

14. Déterminer les besoins en matière de formation, des institutions et des individus

concernés par la conservation et l’utilisation rationnelle de la diversité biologique et

appliquer des mesures de suivi.

15. Renforcer la coopération et la synergie avec les autres conventions environnementales

(CCCC, CCD, Ramsar ).

16. Encourager un soutien financier direct de la part des organismes multilatéraux et

bilatéraux d’aide au développement qui viendraient en complément à la mobilisation

des ressources nationales.

17. Encourager la conception d’outils informatiques (données, bibliographies, SIG) et de

gestion (gestion de la flore et de la faune) afin d’étudier les interactions dynamiques

entre le processus socioéconomiques et écologiques.Ces informations et techniques

serviront de support à la prise de décision et pour des analyses comparées entre sites.

18. Elaborer des programmes de sensibilisation et d’éducation environnementale dans les

sites en partenariat avec les ministères concernés et en utilisant une variété de support

médiatique pour chacun des groupes cibles.

19. Etablir un programme régional de formation pour les agriculteurs, les éleveurs et les

gestionnaires afin d’augmenter leurs capacités techniques de gestion et de conservation

durable de la biodiversité.

20. Etablir un mécanisme pour la participation active des communautés dans les projets. Ce

mécanisme intégrera le savoir-faire de ces communautés.

21. Promouvoir des plans de gestion rationnelle en favorisant la concertation et la gestion

participative des ressources et se basant sur les usages traditionnels et les règles

coutumières.

22. Créer un observatoire national des techniques novatrices de lutte contre la

désertification et la préservation de la diversité biologique.

23. Renforcer la part des recherches sur la lutte contre la désertification et la conservation

de la biodiversité dans les programmes nationaux de recherche.

24. Concourir à la création d’observatoires de la biodiversité dans l’ensemble des

collectivités ou se trouve des aires protégées et participer aux réseaux internationaux de

suivi de ces derniers.

25. Développer un suivi national sur la base d’indicateurs pertinents à l’échelle national.

26. Favoriser le transfert des connaissances en matière de lutte contre la désertification en

relation avec la préservation des ressources biologiques.

27. Informer les décideurs et les aménageurs en leur fournissant les éléments utiles

notamment les données sur la valeur économiques des ressources biologiques.

28. Renforcer l’application et la mise en œuvre des conventions CBD, CCD.

29. Améliorer l’accès des collectivités locales aux differents programmes de financement

nationaux et internationaux.

30. Intégration du mouvement associatif dans les différentes phases des programmes de

lutte conte la désertification et de l’utilisation rationnelle de la diversité biologique.

31. La création d’une base de données fonctionnelle et interactive à des fins de gestion et

de recherche scientifique.

32. L’instauration de mécanismes de suivi et d’évaluation pour permettre une adaptation

des objectifs de recherche aux besoins socio-économiques.

33. L’amélioration des compétences des capacités techniques des individus et institutions

impliquées dans la gestion des zones touchées et /menacées par la désertification et

l’utilisation rationnelle de la diversité biologique.

34. L’amélioration du flux d’information scientifique et technique sur la gestion et la

conservation des ressources naturelles à travers des ateliers et des conférences

électroniques.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 138

5. PARTAGE DES RESPONSABILITES ENTRE LES DIFFERENTES PARTIES CONCERNEES ET / OU LES DIFFERENTS PARTENAIRES

En ce qui concerne les domaines de la lutte contre la désertification et la préservation de la

biodiversité, chaque département ministériel, institut de recherche et mouvement associatif, chacun

dans le cadre des missions qui lui assignées œuvre et mobilise tous les voies et moyens pour

l’atteinte des objectifs arrêtes dans ce sens.

Ce qu’il y a lieu de préconiser dans ce sens pour coordonner les actions de tous ou faire converger

les efforts vers une cohérence et une harmonie de l’intervention serait :

Une entité qui assurerait ce rôle de médiateur ou facilitateur,

Soit la redynamisation du HCEDD (Haut Comite de l'Environnement et du Développement

Durable ).dont la mission principale est de coordonner les interventions des différents

acteurs dans le domaine de la protection de l’environnement

6. MECANISMES DE FINANCEMENTS ET DE GESTION DU FINANCEMENT POUR AMENER LES DIFFERENTS PARTENAIRES A ATTENUER LES RISQUES DE LA DESERTIFICATION (FONDS À METTRE EN PLACE, MOYENS A METTRE EN OEUVRE)

Le manque de financement reste l’obstacle principal à la mise en œuvre des programmes aussi

bien de lutte contre la désertification que ceux de la préservation de la diversité biologique.

Au niveau national, le gouvernement mobilise des moyens colossaux pour la protection de

l’environnement d’une manière général et pour la lutte contre la désertification et la préservation de

la diversité biologique d’une manière plus particulière.

Il y a lieu de préconiser la rationalisation de la dépense publique en faveur de l’environnement. La

stratégie à adopter ne consiste toutefois pas à augmenter d’autant la dépense publique. Au contraire,

elle consiste à graduellement recourir aux instruments économiques et à la fiscalité

environnementale de concert avec la mise en œuvre de la réglementation.

Etant donné l’absence d’un Fonds international spécialisée pour la prise en charge de la mise en

œuvre de la convention internationale sur la lutte contre la désertification, il y a lieu :

De renforcer le Mécanisme Mondiale de l’UNCCD (institution financière créée pour

mobiliser les ressources nécessaires pour l’application de l’UNCCD), au niveau à tous les

niveaux.

L’Algérie ayant mis en place (conformément aux principes de l’UNCCD),le Fonds

Nationale de lutte Contre la Désertification et l a protection des parcours et de la Steppe

créer par la loi de finances 2002, il y lieu d’harmoniser les interventions des differents fonds

en concertation avec les gestionnaires de ces derniers.

Afin d’assurer la réussite des programmes et leur réalisation dans les délais avec

l’implication de tous les acteurs concernés, il y a lieu de favoriser l’émergence de petits

financements pour des projets moyens dont l’impact aurait « un effet levier » au niveau de la

localité du projet.

Renforcer les moyens financiers des programmes de développement consacrés à la

diversité biologique.

Améliorer l’accès des collectivités des aires protégées aux differents programmes et

financements nationaux et internationaux,

Favoriser l’implication et l’intégration du secteur privée (opérateurs touristiques et

industriels notamment )dans le financement des actions de protection de la diversité

biologique et de la lutte contre la désertification.

Explorer, identifier et défendre les voies de financements possibles au niveau international ;

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 139

Identifier les fonds nationaux, communautaires et internationaux mobilisables et les porter à

la connaissance des collectivités.

Favoriser l’information des acteurs des collectivités des zones concernées sur les

programmes et financements internationaux en faveur de la préservation des ressources

naturelles (FEM/FFEM,Banque mondiale ,Union Européenne ,PNUE,PNUD,…).

Identifier et mettre en place des moyens économiques incitatifs ou répressifs.

7. ELEMENTS DE LA STRATEGIE EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES NECESSAIRES A LA REDUCTION DES RISQUES DE LA DESERTIFICATION MENACANT LA BOIDIVERSITE LOCALE ET GLOBALE

Préservation, promotion, développement et utilisation durable de la diversité biologique constitue

une condition essentielle pour un développement économique et social durable.

En dépit des efforts déployés par notre pays dans ce domaine , l’appauvrissement de la diversité

biologique s'est intensifiée notamment par la destruction des habitats, les cultures, l'urbanisation,

l'érosion la désertification et l'introduction des plantes et des animaux exotiques .

Les enjeux liés à la diversité biologique sont souvent ignorés et les atouts pour la promotion

économique et sociale et pour le renforcement de notre souveraineté sont négligés.

Une volonté politique réelle et concrète est nécessaire et vitale et est à même de nous donner la capacité

d'exercer notre droit souverain d'exploiter ses ressources pour notre propre développement et le progrès

attendus pour notre économie et notre sécurité.

La conservation de la biodiversité est loin d'être seulement l'affaire des écologistes et des naturalistes, elle

doit être avant tout l'une des préoccupations essentielles des opérateurs économiques et des décideurs

politiques.

Etant donné les liens très intimes liant les trois conventions environnementales issues de Rio

(CCD,CBD,CCCC), Il y a nécessite de créer la synergie entre ces trois conventions sœurs dans les

programmes et politiques environnementaux .

La grande priorité doit par conséquent être accordée à la préservation de la biodiversité non pas

comme une pièce de musé mais comme source de progrès et de promotion.

La conservation phytogénétique et zoo génétique joue un rôle fondamental dans la croissance

économiques des pays développés qui continuent à s'enrichir.

Notre pays détient des ressources biologiques importantes susceptibles de lui permettre un

développement agricole et rural durable mais elles ne sont pas exploitées de façon appropriée et on ne

fait pratiquement rien pour éviter leur dégradation ; une fois perdue, ces ressources ne peuvent être ni

reconstituées, ni récupérées

Jusqu'à maintenant les programmes de développement n'ont pas apporté une amélioration

substantielle dans la situation de la biodiversité en Algérie, mais l'ont rendu encore plus vulnérable.

Face à cette situation critique l'approche doit être revue et corrigée et doit viser à intégrer la

conservation de la biodiversité dans les programmes de développement économique et social car les

enjeux liés à la conservation de la diversité biologique sont multiples et notamment :

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 140

Stratégique, puisqu'elle contribue à la sécurité alimentaire et l'accroissement de la production

agro-alimentaire en quantité et en qualité, elle permet d'exercer notre droit souverain sur les

potentialités génétiques

Economique, puisqu'elle apporte des solutions aux problèmes de développement et de

promotion.

Sociale, puisqu'elle contribue au bien être du citoyen, à la préservation de sa santé et son

équilibre.

Ecologique, par la protection d'espèces, des espaces et des habitats de la faune et de la flore.

Scientifique, puisqu'elle affermit la tradition de recherche liée au développement, valorise le

capital scientifique et technologique, renforce la culture scientifique et technique, technologique au sein

de la société.

La politique nationale de développement économique et sociale n'est donc viable que si elle

prend en compte les éléments et principes directeurs qui permettent une utilisation durable de la diversité

biologique et notamment :

1. adopter un type de développement qui ne met pas en danger les espèces, les espaces, les

écosystèmes et ne détruit pas leurs habitats et leur intégrité.

2. permettre et respecter le renouvellement des ressources notamment es espèce sauvages de

plantes et d'animaux avec leur capital génétique ;

3. axer le programme national de développement sur la durabilité et prévenir toute perturbation

des écosystèmes naturels.

4. restaurer et maintenir l'intégrité des écosystèmes dégradés et adopter une approche intégrée

tout en préservant la plus grande superficie des écosystèmes représentatifs ou d'intérêt écologique,

économique et utilitaire.

5.mettre en terme ou limiter l'utilisation destructrice des écosystèmes et des matériaux tout

en protégeant les terres agricoles, les terres de parcours et forêts, les zones sahariennes, les zones

humides et la mer.

6. améliorer la connaissance et la compréhension et conserver in situ et ex situ les ressources de

la biodiversité.

7. aider les populations locales à mieux gérer les ressources et les inciter à préserver la diversité

biologique en leur procurant les meilleures conditions possibles pour assurer leur stabilité dans les

espaces qu'elles occupent.

8. promouvoir l'engagement des différents secteurs et opérateurs vis à vis de la durabilité de la

diversité biologique .

9. adopter des normes sévères de prévention tout en créant des conditions favorables à leur

application ;

10. améliorer les conditions d'établissement humaines en mettant un terme à l'incapacité des

autorités à faire respecter les normes d'urbanisation notamment en ce qui concerne la préservation des

terres agricoles et des écosystèmes

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 141

11.établir une stratégie pour une agriculture durable et promouvoir la conservation de l'eau et

des sols support essentiel à une agriculture productive et une biodiversité riche tout en contrôlant

l'emploi des engrais et pesticides et les autres formes de pollutions.

12. conserver les ressources génétiques des espèces animales sauvages et domestiques et des

espèces végétales sauvages ou apparentées aux espèces

14. reconnaître le droit des agricultures au développement des variétés et aux races locales et les

protéger contre le droit de propriété intellectuelle.

Celle-ci doit être contrôlée et normalisée même si le droit de la propriété intellectuelle est

reconnue par la réglementation.

Autrement et sur la base de ces principes, il conviendrait de mettre en oeuvre une série de

mesures concrètes tendant à ;

1- Prévenir et conserver les gênes, les espèces et les écosystèmes afin d'assurer la gestion et

l'utilisation durable des ressources biologiques sachant que les progrès réalisés par la

biotechnologie qui utilise les matériaux génétiques existants dans les plantes, les animaux et

les micro organismes, peuvent apporter à l'agriculture, la santé, au bien être et à

l'environnement un gain inestimable à l'équilibre économique et social.

2 - Intégrer des stratégies de conservation et d'utilisation durable aux stratégies et

plans nationaux de développement. Ces stratégies, plans et programme d'action doivent assurer

une exploitation non déprédatrices des ressources naturelles et la richesse biologique

et la diversité génétique des espèces y compris son milieu terrestre, aquatique ou marin.

3- Inventorier et étudier les éléments constitutifs de la diversité biologique et recenser ceux

qui exercent une pression sur les composantes afin de fournir aux opérateurs des indicateurs

nécessaires pour asseoir des modes et des méthodes de production durable notamment dans

l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, les parcours la faune sauvage et la flore spontanée.

4 - Prendre des mesures pour que soient respectés, protégés, adoptés et le cas échéant,

améliorer les connaissances, les innovations et les pratiques traditionnelles des populations

locales.

5 - Entreprendre des travaux de recherche et d'expérimentation à court moyen et long terme

sur l'importance de la biodiversité , le fonctionnement des écosystèmes et leur capacité de

production durable et renouvelable des biens et services , des valeurs et des bienfaits. Les

domaines d'investigation concernent la biologie, la productivité, la reproduction et la

régénération et les modes d'exploitation non destructeurs ; les recherches concernent également

les nouvelles techniques d'observation (satellite, base de données, système d'informations

géographique).

6 - prendre des mesures pour assurer la préservation des ressources biologiques dans

les écosystèmes naturels (in situ), ainsi que celles des écotypes , des cultivars d'origine,

des espèces sauvages apparentées. Dans ce cadre Il y a lieu d'évaluer le système des

aires protégées et le cas échéant les renforcer ou les compléter par des

écosystèmes non représentatifs d'intérêt stratégique, écologique, économique,

esthétique ou culturel.

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7 - favoriser la remise en état ou la reconstitution des écosystèmes endommagés et

la régénération des espèces menacées ou en voie de disparition tout en étudiant et en

éliminant les facteurs qui ont conduit à cette situation négative.

8 - favoriser la conservation ex situ notamment par la création de jardins botaniques,

les vergers conservatoires des conservations botaniques, des fermes zootechniques

d'élevage. Il y a lieu aussi de créer des banques de gênes spécialisés modernes en

utilisant des techniques modernes et performantes

9-Encourager , par des mesures incitatives , les industries, les entreprises de tourisme à

exploiter sans danger la biodiversité et ses composantes.

10- Introduire les méthodes qui conviennent pour étudier l'impact sur la biodiversité.

Evaluer l'apport de la richesse biologique, autant se faire que peut, afin de mieux

apprécier la valeur de la diversité biologique et de ses constituants.

11- Assurer des programmes de formation scientifique et technique sur

l'identification des ressources biologiques, leur conservation et leur utilisation

durable et la prévention contre les risques encourus par la manipulation génétique.

12- Procéder au recyclage et à la spécialisation dans les différents domaines de la

biodiversité et des ses composantes notamment, les disciplines permettant aux

institutions publiques, collectivités locales, entreprises privées et publiques,- institutions

financières, organisations non gouvernementales représentants socio-professionnels de

prendre les décisions en connaissance de cause et avec toute la clairvoyance nécessaire.

Eviter les erreurs revient à économiser et à préserver les patrimoines au bénéfice des

générations actuelles et de celles qui vont venir.

13 - renforcer les institutions existantes responsables du domaine, coordonner leurs

activités et leur capacité de connaissance, de préservation dans tous les secteurs

pertinents de la diversité biologique, de sa préservation et de l'utilisation durable de

ses composantes.

14 - créer des capacités d'appréciation dans les administrations, les entreprises,

organismes sur les avantages attendus par une gestion rationnelle de la biodiversité

notamment lors du calcul des coûts d'opportunité dans la conception, la mise en

oeuvre et l'évaluation des projets.

15 - Des dispositions particulières doivent être prises en ce qui concerne la

conservation des ressources génétiques. Dans ce cadre il conviendrait de:

o mettre en oeuvre des programmes pour connaître, étudier, évaluer, concevoir

les ressources phytogénétiques du pays.

o développer les capacités institutionnelles, structurelles, organisationnelles afin

de mieux prendre charge l'utilisation rationnelle des ressources phytogénétiques.

o renforcer et développer la capacité de recherche notamment sur les domaines tels

que la phytogéographie, la génétique, la culture in vitro et la cryoconservation

o développer les moyens de multiplication et d'obtention végétale semence et

plants) dans le cadre de plan d'action prioritaire de production de matériel

végétal de reproduction.

o surveiller , contrôler et évaluer la circulation des ressources phytogénétiques aussi

bien à l'intérieur de nos frontières qu'à l'extérieur par notamment la sensibilisation

et le renforcement des capacités nationales des institutions spécialisées, des

collectivités nationales et locales des groupement socio-professionnels et des

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 143

représentants de la société civile (associations).

o renforcer et créer des réseaux de zones de conservation in situ y compris dans les

exploitations agricoles et dans les milieux de culture traditionnelle. Un système

national de conservation et d'utilisation des ressources phytogénétiques est à

mettre en place afin d'adapter la production agricole à l'utilisation de ces

ressources et de promouvoir l'utilisation de plantes mal connues.

o connaître, étudier, toutes les espèces et les races locales en fixant des priorités

pertinentes pour celles qui sont les plus menacées, les plus intéressantes

génétiquement ou les plus utilisées.

o Déterminer les risques concourus par chaque race afin d'asseoir des mesures de

préservation appropriées.

o Collecter, traiter, stocker et d'analyser les données zootechniques à l'échelle

nationale pour l'établissement des inventaires nationaux. La description de chaque

race et sa relation avec d'autres races, son importance numérique et sa capacité de

reproduction, ses caractéristiques biologiques et adaptations.

o développer et conserver les matériaux zoo génétiques essentiels et promouvoir la

création de banques de gènes notamment par la collecte et le stockage de

semences ou d'embryons ainsi que la conservation du patrimoine dans les

exploitations agricoles identifiées. Installer des centres d'insémination, des fermes

l'élevage et de section in situ.

o renforcer le potentiel scientifique afin de développer et de conserver les matériaux

génétiques essentiels et d'obtenir des indicateurs permettant de prendre des

mesures préventives appropriées lorsque les races sont en danger.

o donner aux scientifiques et aux gestionnaires les moyens propres à leur permettre

de développer et de conserver les matériaux zoo génétiques essentiels.

15 - Il importe d'encourager les biotechnologies et les biotechniques utilisant le matériel

génétique des plantes, des animaux et des micro organismes afin de créer des produits

techniques utiles et sans danger pour l'homme et l'environnement notamment pour renforcer la

sécurité alimentaire par des techniques et des pratiques agricoles. Il s'agit en fait :

o - d’augmenter les rendements des cultures et de l'aquaculture en utilisant les

biotechniques modernes et les techniques classiques d'amélioration génétique des

végétaux et des animaux.

o -d’ améliorer la valeur nutritive des cultures et des produits agricoles , des

cultivars et des produits agricoles après récolte et durant les phases végétatives

(lutte intégrée contre les parasites et les maladies)

o -de développer les applications des biotechnologies à la foresterie, au parcours, à

la lutte contre la désertification et à la production des plantes médicinales

aromatiques ou industrielles.

o - de créer des cultivars tolérant et / ou résistant aux rongeurs et aux autres

agressions biotiques et abiotiques et améliorer les facteurs de résistance par la

fixation de l'azote, l'absorption minérale et les autres synergies symbiotiques

o - de réglementer efficacement l'obtention, du germinatif végétal et microbien en

appliquant des procédures d’évaluation, de prévention et de gestion des risques.

o - d’ encourager la masse critique de la recherche et des chercheurs pour permettre

la mise au point de produits et de procédés viables économiquement, admissibles

socialement et sans danger pour l'homme et l'environnement.

o - de prendre les précautions nécessaires pour l'obtention des produits issus des

plantes, animaux ou de micro organismes génétiquement modifiés notamment en

ce qui concerne la production vivrière, fourragères , piscicoles ou de matières

premières renouvelables.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 144

Conclusion

Sans la diversité biologique, il ne peut y avoir ni production alimentaire ni agriculture. L'avenir de notre

pays est ainsi entièrement lié à la protection et à l'utilisation durable de la diversité biologique et des

ressources génétiques.

C'est celui qui possède la capacité de connaître, de protéger et de développer ces ressources qui a

le plus de chance de vaincre le sous développement et la pauvreté d'une part et d'être en mesure

d'éviter la dilapidation de son patrimoine.

En effet, les sélectionneurs des pays nantis et les multinationaux se sont toujours servis des richesses

des pays en développement sans contrepartie ; pire encore puisque les espèces et variétés multipliées

dans ces pays sont brevetées et retournées dans leur pays d'origine qui les achètent à des prix

très: fort avec l'existence du droit de propriété et donc l'impossibilité de les multiplier.

Par ailleurs, et malgré les avantages que cela peut entraîner, l'introduction de la biotechnologie est

encore de l'apanage des transnationales et des pays industrialisés qui détiennent les capacités

techniques et scientifiques et sont loin de dépendre des pays en développer

Par ailleurs l'émergence de ces techniques et leur développement , sans discernement , pourraient

avoir des retombées aussi néfastes que la révolution vertes dans les années 60 qui a conduit à

la disparition de nombreuses espèces locales traditionnelles , plus disposées pour résister aux

conditions difficiles (stress, hydrique, sol pauvre, gel, maladies, parasites...).

Cependant certaines biotechniques contribuent à la conservation des ressources génétiques animales

et végétales par notamment la collecte, la conservation de genèse, la détection de maladie dans les

banques de genèse, la détection de gènes utiles, la distribution du plasma germinatif.

Si notre pays veut maîtriser ses ressources, il se doit de mettre en place un dispositif permettant de

renforcer les institutions et de valoriser les ressources humaines qui activent dans ce domaine.

Si l'eau constitue l'une des préoccupations majeures du siècle prochain, l'avenir appartient aussi à celui

qui domine la production de semences et de plantes de nouvelles variétés.

La mise au point de nouveaux produits alimentaires, médicinal et aromatique à partir de la flore

locale est supérieure aux découvertes pétrolières les plus fructueuses.

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 145

LES INCENDIES

Introduction

L’homme existe sur terre depuis environ 3 millions d’années (Wolf, 1984), du début de

l’humanité jusqu’à la révolution industrielle au début du XIXième siècle, l’impact de l’homme sur

l’environnement restait limité, le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère était de 0.03 %.

Depuis la révolution industrielle, le taux de gaz carbonique ne cesse d’augmenter.

Des gaz qui n’étaient pas présent à l’état naturel dans l’atmosphère apparaissent, c’est le cas des

CFC.

Certes avec la maîtrise du feu l’homme a déjà commencé à perturber le milieu dès le début du

Néolithique, il y a de cela environ.

La forêt est l’écosystème qui, après les océans, présente la plus grande diversité biologique, bien

avant les terres cultivées (Ager) et terrains de parcours (saltus et steppes).

A l’instar des autres forêts du pourtour méditerranéen, la forêt algérienne est chaque année, ravagée

par les incendies, nous ferons une analyse succincte des principales causes. La connaissance de la

déclaration et de la propagation des incendies sont nécessaires pour la mise au point des techniques

et moyens pour les contrecarrer.

Nous essayerons de faire ressortir leurs conséquences sur la biodiversité.

Nous terminerons par les moyens à mettre en œuvre pour réduire les feux de forêt qui constituent un

véritable fléau en région méditerranéenne, et qui constituent une véritable menace pour la forêt

algérienne en particulier et la biodiversité biologique en général.

1. Notions sur la diversité biologique :

La diversité allélique ou intra spécifique : au niveau du génome au niveau des formation naturelles,

il existe une grande variabilité en raison du brassage. Les forêts naturelles méditerranéennes sont

donc caractérisées par leur grande variabilité biologiques, mais aussi leur très grande sensibilité au

feu pour plusieurs raisons :

Les reboisements par contre, en particulier la ligniculture : diversité intra spécifique très faible

(risques de ravage plus élevés

La Diversité spécifique quant à elle, est le moyen le plus fréquent d’exprimer la diversité biologique

1.7 millions d’espèces ont été décrites à ce jour. Le nombre total d’espèces existant sur l’ensemble

de la planète est inconnu, il est estimé entre 10 et 30 millions.

La diversité est d’autant plus grande que les conditions de milieu sont plus favorable , c’est ainsi

que le nombre d’espèces diminue avec l’altitude et la latitude (Woodward, 1987).

Les écosystèmes forestiers sont transformés par l’homme en terrains de parcours (steppes et saltus)

et terrains de cultures (Ager), qui sont du point de vue diversité biologique beaucoup moins riches.

Dans un écosystème forestier, qui nous intéresse ici la biodiversité est organisée selon les grand

pôles suivants :

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Bilans des Expertises sur « Menaces pesant sur la diversité biologique » MATE-GEF/PNUD Projet ALG97/G31 146

A) Capteurs d’énergie êtres vivant autotrophes (Chlorophylliens)

1. Espèces ligneuses

2. Espèces herbacées et arbustives,

3. Algues lichen et épiphytes

B) Utilisateur mobiles d’énergie

1. Insectes et arachnides

2. oiseaux

3. Batraciens et reptiles

4. mammifères

Utilisateurs d’énergie peu mobiles

Microfaune du sol

Utilisateurs d’énergie non mobiles

Champignons

Bactéries

actinomycètes

Les oiseaux, les colomboles (insectes qui vive près du sol) et les végétaux sont les

principaux indicateurs de biodiversité utilisés par les scientifiques

2. La forêts algérienne

En Algérie les forêts, les reboisement, les maquis et les garrigues occupent une superficie d’environ

4000 000 d’ha, néanmoins chaque année environ 48 000 sont parcourus par les incendies.

Principales essences des forêts algériennes

Essences Superficie Taux %Pin d'Alep 800000 20

Reboisement P.A 800000 20

Chêne liège 460000 11,5

Chêne Zeen et Chêne Afares 65000 1,625

Chêne vert 360000 9

Thuya 140000 3,5

Genévrier 280000 7

Cèdre 23000 0,575

Pin maritime 12000 0,3

Eucalyptus 60000 1,5

Maquis et garrigues 1000000 25

Total 4000000 100

3. Les incendies de forêt

3.1 Généralités

C’est par la maîtrise du feu que l’homme a réussi à défricher et à mettre en culture, une bonne partie

des terres agricoles

A côté de la destruction d’un patrimoine économique inestimable, les feux de forêt entraînent des

dégâts sur les écosystèmes qui se

Par la destruction des paysages

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La Perte d’une matière première qui est le bois

La Destruction de biotopes des animaux sauvages

La Libération dans l’atmosphère d’une grande quantité de gaz à effet de serre, en particulier,

le CO2 et le CO.

Les incendies entraînent non seulement d'importantes pertes économiques, mais ils

nuisent gravement au patrimoine forestier et agricole. Ils menacent les différentes fonctions de

la forêt : économique, sociale, écologique. Ils constituent un facteur qui peut limiter tout

développement durable forestier et plus généralement rural .

Les forêts les plus sensibles au feu, hors les résineux occupent plus de 51 % de la surface de

nos forêts, le pin d’Alep, une des espèce les plus sensible au feu occupe à lui seul une surface de

16000000 ha soient 40 % de la surface forestière.

3.2 Notions de pyrologie forestière

Le feu est le résultat de la combustion ou de la réaction exothermique qui se produit entre un

comburant (combustible) à la suite d’une élévation de température.

Combustible + 02 CO2 + CO + H2 + calories + résidus + goudrons

Trois facteurs sont nécessaire à la déclaration du feu et à son extension

élévation de température

le comburant dont le taux dans l’air doit être au minimum 18 %

Le combustible dont la pyrogénation une fois amorcée ne s’arrête pas à moins d’une

intervention anthropique ou épuisement de l’un de ces facteurs

Le feu part toujours de la litière (végétaux morts), les gaz chauds s’élèvent du foyer initial et

provoquent la pyrolyse des végétaux situés au-dessus ; ces gaz émis s’enflamment au-dessus et en

avant du foyer par combinaison avec le vent. Le feu se propage donc de bas en haut à travers les

différentes strates.

La puissance du feu P, s’exprime en KiloWatt par mètre de front (kW/m), dépend de la

quantité de biomasse w (kg/m2) de biomasse brûlé par le front (feuilles, aiguilles, brindilles et

litière = débris végétaux sur le sol) et de la vitesse de progression du feu sur le front R (m/s), selon

la formule de Byram : P = 18700 wR (Alexander, 1982). Cette puissance fluctue en fonction de la

densité de la végétation des sautes du vent local qui dépendent du relief, de la structure de la

végétation et des ascendances thermiques ou des tourbillons créés par l’ incendie

Les canadiens considèrent qu’un front de feu de puissance inférieure à 2000 kW/m peut être

maîtrisé par les moyens de lutte au sol. Au delà et jusqu’à 4000 kW/m, l’intervention de moyens

aériens permet seul de maîtriser directement la terre du feu. Au-delà de 4000 kW/m, il est souvent

impossible de contenir la tête du feu. Au delà de 10000 kW/m la maîtrise du feu est impossible, Et

on doit attendre un affaiblissement de la puissance du feu ou un ralentissement de sa progression

(affaiblissement du vent, passage du feu dans une zone de végétation moins dense, fraîcheur du

soir) ou encore les effets des interventions retardatrices (Attaques latérales, largage de produits

moussants ou retardants)

En France max 25 000 kW/m soit 1 à 2 kg/m2 correspondant à 10 à 20 tonnes/ha et vitesse max de

progression de 0.5 à 1 m/s. Pour une puissance de feu de cet ordre de grandeur, la hauteur moyenne

des flammes est de l’ordre d’une dizaine de m (Trabaud, 1989)

Il semble que la vitesse de progression du feu soit la plus élevée dans la formations végétales basses

continues (pelouse, champs, landes, garrigues claires) où la biomasse est faible ou très faible ; dans

les formation arborée avec sous-bois dense, où la végétation forme un écran s’opposant au vent, au

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rayonnement thermique et à la convection horizontale, la vitesse de progression du feu est

relativement faible alors que la biomasse brûlée est beaucoup plus importante.

3.3 Risques naturels

Les risques naturels sont liés à la météorologie (sécheresse, vent, foudre), aux conditions du milieu

(topographie) et à la nature du végétal.

Une des cause de la sensibilités de la forêt méditerranéenne au feu est directement lié aux

paramètres climatiques (la sécheresse estivale et le vent) mais aussi à la facilité de déclaration des

incendies et la vitesse de propagation.

Le vent, paramètre qui agit directement en cas d’incendies (les autres paramètres agissent

indirectement) :

Favorise le dessèchement

Couche et allonge les flammes

Apport d’O2

Vitesse et turbulence, transporte les brindilles embrassées très loin ce qui augmente d’autant plus

les risques de déclaration de nouveaux foyers

Les indices d'incendies de forêt

Afin de prévenir les risques d’incendie de forêt, les services concernés ont établi des indices qui

indiquent le degré de sensibilité au feu de forêt.

Ces indices sont basés sur 3 groupes de paramètres :

La météo (vent et sécheresse)

Et l’homme.

La méthode canadienne,

Et la méthode espagnole.

L’indice forêt - météo IFM

Méthode globale d’évaluation des dangers d’incendie

Indice de l’humus IH : Teneur en eau d’une couche de matière organique en décomposition et peu

compact pesant environ 5 Kg /m2

Indice de propagation initiale : IPI : Résulte de la combinaison de ICL et représente uniquement la

vitesse de propagation sans tenir compte de l’effet des quantités variables de combustible

Le combustible

A partir de ces trois critères différents pays ont mis au point des indices nous présenterons ici trois.

La méthode française

Indice du combustible léger (ICL) : teneur en eau d’une couche de litière et d’autre combustibles

légers séché pesant environ 0.25 kg (masse anhydre) par m2

Indice de sécheresse : IS : Représente une couche profonde de matière organique (MO) compact

pesant environ 25 Kg au m2

Indice du combustible disponible : ICD : résulte de la combinaison de l’IH et l’IS et représente la

quantité totale de matière forestière disponibles au feu en progression

IFM : Combinaison de l’IPI et de l’ICD et représente l’intensité du feu en propagation d’après la

quantité d’énergie produite par unité de longueur de front.

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3.3.1 Incendies et météorologie

La remontée de l’anticyclone des Açores, en été, amène une période de sécheresse en faisant

circuler des perturbations atlantiques

Le vent : vitesse

La sécheresse : ET a à p

r

R c lculée artir de l’ETP par la formule suivante :

ETR = ETP x R

r : réserve d’eau dans le sol

R : réserve maximale qu’il peut contenir

Ce mode de calcul revient à faire diminuer de la réserve d’eau en fonction de la somme des ETP

r = R exp ETP

R

Comportement du combustible

La litière : comprend l’humus, les feuilles mortes, les mousses, les lichens et les brindilles

La strate herbacée : Constituée par les espèces annuelles et les fougère

Pour notre part nous proposons un indice plus simplifiée qui tient compte

Qui prend en considération la quantité de litière et l’ETR et qui sont plus faciles à déterminer

Bois morts et chicots

Strate des ligneux bas : Le ligneux qui ne dépassent pas 2 m : broussailles, arbustes bas et

arbrisseaux

Ligneux hauts : Comprend les branches et le feuillage des arbres

Le facteur humain

L’homme est le facteur le plus imprévisible, la majeure partie des incendies lui sont

imputée. Le meilleur moyen de le contrecarrer c’est de l’associer en le faisant bénéficier des

produits de la forêt. C’est le moyen le plus efficace pour réduire les feux de forêts

Là où la forêt n'assure plus de fonction économique, elle n'est plus entretenue et brûle

fréquemment.

3.4 Comportement des êtres vivant devant l’incendie

Selon leur mobilité et leur résistance les êtres vivants se comportent très différemment. En ce qui

concerne les végétaux :

Mobilité :

Non mobiles, c’est le cas des plantes,

Peu mobiles, les microorganismes et la microflore et la microfaune

Mobiles les animaux

En cas d’incendie ceux qui seront les plus vulnérables c’est le 1 pôles des les capteurs

d’énergie que les végétaux chlorophylliens, les utilisateurs d’énergie non mobiles : champignons,

bactéries et actinomycètes qui se trouvent à la surface du sol et sur les végétaux, et ceux qui sont

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dans le sol à une faible profondeur. Les êtres vivants se trouvant à l’intérieur du sol seront touché

par l’incendie, en fonction de l’intensité de celui-ci.

Devant le feu, les végétaux ont développé des systèmes de protection très variés.

Certain sont gorgé d’eau, écorce spongieuse ou ignifuge c’est ainsi que le liège est utilisé comme

isolant thermique ( et phonique), c’est le une fois démasclé que le chêne liège est vulnérable devant

un incendie.

D’autre par contre, utilise le feu comme moyen pour supprimer les concurrents, c’est le cas des

gymnospermes, les pins ont une écorce pulpeuse qui se consume sans brûler ; ainsi les tissus

fragiles (assise libero- ) qu’elle protège sont isolé en grande partie de la chaleur. Les bourgeons à

l’extrémité des rameaux des jeunes arbres à la merci des flammes dont protégé par d’épais bouquets

d’aiguilles longues, dont la combustion dégage une chaleur supportable

Les conifères ne se contentent pas de résister, ils créent aussi les conditions nécessaires au

déclenchement de l’incendie. En effet, les aiguilles de pin gorgés de résine, forment un tapis

imputrescible est hautement inflammable. Les risques d’incendies sont donc plus grande que dans

des forêts de feuillus. La fumée détruit certains champignons parasites.

La régénération des résineux est favorisée par les incendies à différents niveaux :

1. Les cônes de pin ne s’entrouvrent que si elles sont soumises à une intense chaleur.

2. La libération d’élément nutritifs (cendres) favorise le développement des jeunes semis.

Certains animaux, pour échapper au feu ont recours à la fuite, c’est le cas des oiseaux qui

s’envolent, des mammifères et qui s’enfuient

En temps normal, les feux progressent très vite sont généralement sans danger pour la faune.

Pour échapper, les oiseaux s’envolent

Les serpents et les tortues s’ abritent dans les cavités utilisées habituellement pour leur fraîcheur

Les pics sont plus directement menacés

La microfaune, se trouvant à l’intérieur du sol, réussit à survivre si elle se trouve à l’intérieur du sol,

et si l’intensité du feux n’est pas trop importante.

3.5 Les feux de forêts en Algérie

Surfaces forestières incendiées annuellement

Année Hectares Année Hectares Année Hectares1881 169056 1891 45924 1901 9687

1882 4018 1892 135574 1902 141141

1883 2464 1893 47787 1903 94398

1884 3232 1894 100890 1904 2759

1885 51569 1895 32907 1905 7676

1886 14043 1896 14091 1906 9186

1887 53714 1897 79203 1907 4457

1888 14788 1898 12384 1908 6540

1889 17807 1899 16099 1909 9751

1890 23165 1900 2937 1910 24294

Total 353856 Total 487796 Total 309889Moyenne 35385,6 Moyenne 48779,6 Moyenne 30988,9

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Surfaces forestières incendiées annuellement

Année Hectares Année Hectares Année Superficie1911 16309 1921 11200 1931 61067

1912 26505 1922 89473 1932 9734

1913 138191 1923 5997 1933 17640

1914 43305 1924 62360 1934 2517

1915 9350 1925 9146 1935 28691

1916 78863 1926 81985 1936 22372

1917 75453 1927 10504 1937 61877

1918 33720 1928 13339 1938 9571

1919 116889 1929 1583 1939 21777

1920 83986 1930 10675 1940 39850

Total 622571 Total 296262 Total 275096Moy. 62257,1 Moyenne 29626,2 Moyenne 27509,6

Surfaces forestières incendiées annuellement

Année Hectares Année Hectares Année Hectares1941 7416 1951 49015 1961 59471

1942 31740 1952 7659 1962 nd

1943 81678 1953 7053 1963 3923

1944 34548 1954 9809 1964 9386

1945 57708 1955 25576 1965 50624

1946 15513 1956 204220 1966 2503

1947 20530 1957 105604 1967 49561

1948 7617 1958 125822 1968 14550

1949 23369 1959 55038 1969 13315

1950 Nd 1960 60174 1970 30439

Total 280119 Total 649970 Total 233772Moyenne 31124 Moyenne 64997 Moyenne 25975

Surfaces forestières incendiées annuellement

Année Hectares Année Hectares Année Hectares1971 57835 1981 17361 1991 13176

1972 4098 1982 9382 1992 25621

1973 34530 1983 221368 1993 58681

1974 11003 1984 4732 1994 2715981975 37331 1985 4668 1995 32157

1976 19945 1986 21538 1996 7302

1977 43947 1987 23300 1997 17831

1978 41552 1988 27758 1998 28630

1979 15663 1989 4469 1999 38462

1980 26945 1990 28047 2000 557822001 14356

Total 2928490 Total 362623 Total 292000Moyenne 292849 Moyenne 36262 Moyenne 51236

Trois décennies ont été particulièrement désastreuses pour la forêt algérienne, La décennie 1911-

1920, et qui coïncide avec la première guerre mondiale, la décennie 1951-1960

Deux causes principales sont à l’origine des incendies de grande ampleur que connaissent nos

forêts:

- Le climat, en effet c’est durant les années particulièrement sèches : 1983 que les incendies ont été

les plus dévastateurs

- La deuxième cause est liée au troubles sociales, en particulier lors des guerres et des révoltes, c’est

l’année 1994 qui a été la plus destructrice pour la forêt algérienne avec une superficie supérieure à

270 000 qui a été concernée soit 6,8 % de la superficie forestière totale. En moyenne sur 120 ans,

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3.6. Lutte contre les incendies de forêts

Dans la perspective d'une Gestion Durable des écosystèmes forestiers, les feux de forêts sont et

resteront l'un des problèmes majeurs pour les forêts méditerranéenne en générale et pour la forêt

algérienne en particulier, c’est pourquoi, il faudra mettre les moyens nécessaire pour les

circonscrire.

Après les reboisement, la lutte contre les incendies de forêt est le créneau qui mobilise le plus

l’effort du forestier, des moyens considérable lui sont consacré, ceci se justifie en raison des

dommages considérables que ces derniers occasionne à ce patrimoine économique, et écologique.

Durant la période estivale le forestier est quasiment mobilisé pour la lutte contre les incendies.

En matière de lutte contre les incendies, la prévention en est le meilleur moyen. En effet, une fois le

feu déclaré, il occasionnera des dégâts important sur le milieu

3.6.1 Moyens de lutte

L’aménagement forestier est l’un des moyens les plus adéquat pour lutter contre les incendies de

forêt.

Les plans d’aménagement intègrent toutes les infrastructures nécessaire en matière de DFCI à

savoir :

L’ouverture et l’entretien de pistes

L’ouverture de TPF

L’installation de poste vigie

La réalisation et l’aménagement de points d’eau.

Par ailleurs une surveillance des massifs forestier par des brigades mobiles et les gardes forestiers

doit prévue en particulier en été.

3.6.2 Etat actuel.

Actuellement, les différentes conservations des Forêts à l’échelles nationale sont très peu pourvues.

Les moyens d’intervention au sol sont suffisants.

Il faut envisager de doter les régions forestières qui présente une masse de combustible trop

importante, de moyen de lutte aériens (Canadair, hélicoptères)

Au niveau des massifs isolés, installer de postes de détection automatiques pourront être envisagés

3.6.2.1. Tranchées pare-feu

Tranchées pare-feu doivent être entretenues annuellement, en région méditerranéenne

européenne, le berger est associé à l’entretien de ces dernières en faisant paître son bétail. Il vaut

mieux ne pas réaliser des tranchée pare-feu que la faire et ne pas les entretenir, car une végétation

pyrophyte se développe ce qui favorisera d’autant plus le déclenchement des incendies.

Les normes établies pour les forêts méditerranéennes sont de 5 ha de tranchée pare-feu pour

100 ha de forêt.

3.6.2.2. Pistes

L’accessibilité de la forêt est vital en matière de lutte contre les incendies, en effet, une intervention

rapide en cas de déclaration d’un sinistre permettra de limiter les dégâts occasionnés, les normes

sont de 1 km de piste pour 100 ha, seules quelques-unes unes de nos forêts en sont équipées

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suffisamment (voir tab.)

3.6.2.3. Réseau de postes vigie.

En matière de postes vigie et postes de guet, les normes sont de 1 poste tous les 25 km, nos forêts en

sont très faiblement dotées.

3.6.2.4. Aménagement de point d’eau

Les normes requises en matière de points d’eau varient en fonction de la dimension de celui-ci,

mais en moyenne nous considérons qu’il faut un point d’eau tous les 500 ha

Pour toutes ces infrastructures et moyens nos forêts sont inégalement dotées.

Pour ce qui est des pistes, sur 40 wilayate du nord, 11 répondent aux normes qui sont de 1 km/100

ha de forêt

Les normes recommandées pour le TPF, sont de 5 km pour 100 km de forêt, aucune Wilaya ne

répond aux normes, celle qui s’en approche est la Wilaya de Sidi Bel-Abbes qui en est à 50 % de

ces normes

Pour ce qui est des poste vigie, la majeure partie des Wilayate en sont relativement bien dotées sauf

les Wilaya de Tizi-Ouzou et Batna, il est à signaler que la Wilaya de Tizi-Ouzou avec Bouira,

Bejaia et Boumerdes qui ont connu le plus d’incendies ravageurs ces dernières années.

Seules 3 Wilayate atteigne 77 (Guelma), 65 (Boumerde) et 45% du taux de d’équipement requis, les

autres en sont très loin.

Pour ce qui est des brigades mobiles, 7 wilayate sont relativement bien dotée, se sont par ordre

décroissant les Wilayate suivant : Alger, Boumerdes, Relizane, Constantine, Chlef et Mostaganem.

La moins bien dotée est la Wilaya de Djelfa.

3.6.3. Moyens juridiques et législatifs

Pour ce qui est des dispositions juridiques et législatif, les textes actuels recouvrent parfaitement,

les aspects de lutte contre les incendies, néanmoins certains nécessitent une actualisation. Mais ce

qui fait défaut le plus, c’est l’application des textes.

3.6.4 . Partage des responsabilités en matière de lutte contre les incendies et mécanisme de financement

Les parties concernées sont tenues de nettoyer les accotements, immédiat de leurs infrastructures

sur une distance de 10 m, elles peuvent demander aux services forestiers des Wilaya concernées de

le réaliser moyennement rétribution, au cas où ce n’est pas réalisé, le service forestier peut

l’entreprendre à la charge de la partie concernée (SONELGAZ, SNCF, etc…)

Un droit de pâture payant est accordée aux riverains, dans les parties des forêts, réservées à cet

effet, (tranchées pare-feu, partie de la forêt non incendiées et en dehors des zones mise en

régénération

Droit de récolte des fruits forestier, champignons, mousse de chêne et autres produits forestiers est

accordé par appel d’offre ou de gré à gré, 50 % de la recette est versé au fond de lutte contre les

incendies en particulier dans la prévention).

En cas de négligence avérée dans la déclaration d’un sinistre, la partie responsable est tenue

d’assurer les réparations nécessaires dans les limites du possible.

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3.6.5 Moyens organisationnels

En plus du service forestier, les partenaires suivants doivent être directement impliqués en cas

d’incendie en forêt.

La sécurité civile

La région militaire

La DSA

3.6.6 Réalisation des documents

Les documents suivants sont nécessaires et doivent être réalisés pour tous les massifs forestiers afin

d’assurer une meilleure protection contre les incendies, et limiter leur extension en cas de sinistre.

1. Cartes de visibilité

2. Carte de sensibilité

Mettre au moins des indices de danger applicable dans le cas des forêts algériennes

Mise en place de SIG, pour toutes les infrastructures, l’historique des incendies, et tenir compte des

cartes de sensibilité de visibilité etc.

Aménager les forêts et mettre en application les plans d’aménagement

Conclusion

Les stratégies à développer en matière de renforcement des capacités nécessaires à la réduction des

risques d’incendies menaçant la diversité biologique locale et globale intègrent par les points

suivants :

1. Occupation de la forêt, en effet c’est la présence humaine qui est le meilleur garant pour assurer

la protection des forêts contre les incendies.

2. Associer les riverains dans toutes les phases de la réalisation des plans d’aménagement des

forêts et de leur mise en application.

3. Renforcement des infrastructures en matière de DFCI,

4. Certains Wilayate sont bien pourvus en infrastructures (pistes et routes forestières, poste-vigie,

points d’eau) alors que d’autres sont loin d’atteindre les normes requises

Expert Consultant Dr. Abdelguerfi A. 2002/2003 Coordonnateur M. Ramdane S.A

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