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REPUBLIQUE D’HAITI Ministère de la Santé Publique et de la Population ENQUETE NUTRITIONELLE ANTHROPOMETRIQUE ET DE MORTALITE RETROSPECTIVE CHEZ LES ENFANTS DE 6 A 59 MOIS DANS LES ZONES AFFECTEES PAR LE SEISME DU 12 JANVIER 2010 Rapport final Janvier 2011 Données collectées entre avril et juillet 2010

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REPUBLIQUE D’HAITI

Ministère de la Santé Publique et de la Population

ENQUETE NUTRITIONELLE ANTHROPOMETRIQUE ET DE MORTALITE

RETROSPECTIVE CHEZ LES ENFANTS DE 6 A 59 MOIS DANS LES ZONES

AFFECTEES PAR LE SEISME DU 12 JANVIER 2010

Rapport final

Janvier 2011

Données collectées entre avril et juillet 2010

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REMERCIEMENTS

Ceux qui sont impliqués dans l'enquête sont profondément reconnaissants envers les personnes, les

ménages et les communautés d’Haïti pour leur temps et leur l'hospitalité. Ce rapport est

l'aboutissement de mois d'efforts de nombreuses personnes et organisations.

Les principaux organismes impliqués dans l’enquête sont l’Organisation des Nations Unies pour

l'enfance (UNICEF), le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Action Contre la

Faim (ACF), Médecins du Monde (MDM), Terres des Hommes Suisse (TdH), Centers for Disease

Control and Prévention (CDC) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). La Fondation pour le

Développement de la Famille Haïtienne (FONDEFH) a contribué avec un soutien administratif.

Sont remerciés aussi chacun des enquêteurs, les agents de saisie et les chauffeurs qui ont rendu

cette enquête possible dans des conditions souvent difficiles.

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TABLE DE MATIERES

Remerciements …………………………………………………………………………………………...… 1

Table de matières …………………………………………………………………………………………... 2

Liste de tableaux et figures ……………………………………………………………………………...… 3

Abréviations …………………………………………………………………………………………………. 4

Sommaire exécutif ………………………………………………………………………………………..… 5

1. Présentation de l’enquête …………………………………………………………………………..… 6

1.1 Impact du séisme ………………………………………………………………………………………. 6

1.2 Contexte nutritionnel …………………………………………………………………………………... 7

1.3 Objectifs …………………………………………………………………………………………………. 8

1.4 Méthodologie …………………………………………………………………………………………… 8

1.4.1 Stratification des zones affectées ………………………………………………………………..… 8

1.4.2 Échantillonnage ………………………………………………………………………………………. 9

1.4.3 Formation et création d’équipes ………………………………………………………………….… 10

1.4.4 Collecte de données …………………………………………………………………………………. 10

1.4.5 Saisie et analyse de données ………………………………………………………………………. 13

1.4.6 Limitations et biais potentiels ……………………………………………………………………..… 13

2. Informations générales sur le ménage …………………………………………..………………… 15

3. Nutrition ………………………………………………………………………………………………….. 17

3.1 Malnutrition aiguë infantile …………………………………………………………………………..… 17

3.2 Alimentation du nourrisson et jeune enfant …………………………………………………………. 18

3.3 Etat nutritionnel des mères et femmes enceintes …………………………………………………... 19

4. Santé ……………………………………………………………………………………………………... 21

4.1 Morbidité infantile ………………………………………………………………………………………. 21

4.2 Interventions en santé …………………………………………………………………………………. 21

4.2.1 Couverture de vaccination de rougeole …………………………………………………………… 22

4.2.2 Couverture de supplémentation en vitamine A ………………………………………………….... 22

4.2.3 Déparasitage des enfants …………………………………………………………………………... 23

4.2.4 Accès et utilisation de moustiquaire ……………………………………………………………….. 23

5. Mortalité ……………………………………………………………………………………………….…. 24

6. Eau et assainissement ………………………………………………………………………………… 25

7. Discussion, conclusions et recommandations …………………………………………………... 27

Annexe 1 - Calcul d’échantillons pour l’enquête anthropométrique et de mortalité rétrospective

Annexe 2 - Questionnaires

Annexe 3 - Distribution âge et sexe enfants 6-59 mois

Annexe 4 - Prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6-59 mois par sexe

Annexe 5 - Prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6-59 mois par âge

Annexe 6 - Prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6-59 mois enquête 2008-9 ACF/MSPP

Annexe 7 - Prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6-59 mois (références NCHS)

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LISTE DE TABLEAUX ET FIGURES

Tableau 1: Stratification des zones affectées par le séisme ……………………………………………… 8

Tableau 2: Univers total d’échantillonnage par strate ……………………………………………………….. 9 Tableau 3: Facteurs utilisées pour l’échantillonnage ……………………………………………………...... 9

Tableau 4: Taille d’échantillon par strate …………………………...……………………………………....... 10

Tableau 5: Contenu des questionnaires de l’enquête ………………………….………….……….…. 12

Tableau 6: Pourcentage de ménages avec présence d’enfant handicapés………………….………........ 15

Tableau 7: Pourcentage de ménages avec présence d’enfant orphelins……………………….……….… 15

Tableau 8: Hébergement de personnes déplacées dans des ménages résidents ……………...…….…. 15

Tableau 9: Nombre de personnes déplacées hébergées dans les ménages résidents ……………...…. 15

Tableau 10: Type d’hébergement des ménages résidents ………………………………………...…….… 16

Tableau 11: Distribution de sexe des enfants 6 à 59 mois par strate ……………………………...…...… 16

Tableau 12: Prévalence de malnutrition aiguë en Z-score parmi les enfants de 6-59 mois (OMS 2005) . 17

Tableau 13: Mesure de périmètre brachial des enfants 6 à 59 mois ………………………………..…….. 18

Tableau 14: Pourcentage d’enfants de moins de 24 mois allaités depuis la veille de l’enquête …….…. 18

Tableau 15: Pourcentage des mères qui ont fréquenté un point de conseil à

l’allaitement/alimentation du nourrisson depuis le tremblement de terre ……………..…….. 19

Tableau 16 : Type d’endroit de conseil à l’allaitement/alimentation du nourrisson visité depuis le

tremblement de terre ………………………………………...…………………………………….. 19

Tableau 17 : Etat nutritionnel des mères selon périmètre brachial ……………………………………...…… 19

Tableau 18 : Etat nutritionnel des femmes enceintes selon périmètre brachial …………………….....…… 20

Tableau 19: Pourcentage de ménages avec présence de femmes enceintes……………………...…...… 20

Tableau 20: Pourcentage de ménages avec présence de mères enceintes ………………………...…….. 20

Tableau 21: Pourcentage d'enfants de 6 à 59 mois malades selon rapport des mères ……...…...……… 21

Tableau 22: Types de maladies des enfants de 6 à 59 mois selon rapport des mères ………………….. 21

Tableau 23: Couverture de vaccination de rougeole parmi les enfants de 9 à 59 mois …..……….……... 22

Tableau 24: Supplémentation en Vitamine A des enfants de 6 à 59 mois dans les derniers 4 mois ……. 22

Tableau 25: Pourcentage d’enfants de plus de 12 mois déparasités dans les derniers 4 mois ….…..….. 23

Tableau 26: Pourcentage de ménages qui ont utilisé un moustiquaire la nuit précédant l’enquête ...…. 23

Tableau 27: Taux de mortalité ………………………..………………………………………………….……… 24

Tableau 28: Source principale d’eau des ménages …………………..…………………...………………..… 25

Tableau 29: Type principal de toilette utilisée par les ménages …………………..……………………...…. 26

Figure 1: Carte de l’épicentre du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti .................................................. 6

Figure 2: Prévalence de malnutrition aiguë parmi les enfants de 6 à 59 mois (standard OMS 2005)...17

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ABREVIATIONS

ACF Action Contre la Faim

ANJE Programme d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant

CDC Centers for Disease Control

CFSVA Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis

CNSA Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire

DTM Displacement Tracking Matrix

EFSA Emergency Food Security Assessment

EMMUS Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services

ENA Emergency Nutrition Assessment

IC Intervalle de confiance

MAG Malnutrition Aigue Globale

MDM Médecins du Monde

MSPP Ministère de la Santé Publique et des Populations

NCHS National Center for Health Statistics (USA)

OCHA Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

ONG Organisation non-gouvernementale

OMS Organisation Mondiale de la Santé

PAM Programme Alimentaire Mondial

PB Périmètre brachial

PCNB Point de Conseil en Nutrition pour Bébés

SAS Statistical Analysis Software

SDE Section d’énumération

SMART Standardised Monitoring and Assessment in Relief and Transition

TDH Terre des Hommes

UNICEF Fond des Nations Unies pour les Enfants

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SOMMAIRE EXECUTIF

Une enquête nutritionnelle et de mortalité rétrospective a été conduite dans les zones affectées par le

séisme du 12 janvier 2010 pour d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 6 à 59 mois.

Ce catastrophe naturelle a affecté directement et indirectement la moitié de la population d’Haïti, soit

plus de quatre millions de personnes. Les zones affectées par le séisme ont été divisées en cinq

strates.

Les résultats de cette enquête reflètent la situation trouvée dans les zones affectées entre trois et six

mois après le séisme pour chacune des cinq strates. Les conclusions et recommandations principales

à noter sont :

La prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans dans les cinq

strates enquêtées est en dessous du seuil d’alerte. Il est raisonnable de suggérer que

l’assistance humanitaire octroyée aux populations vulnérables a contribué à prévenir une

dégradation de la situation nutritionnelle parmi la population affectée durant les 6 mois après le

séisme. Les taux de malnutrition aiguë trouvés dans cette enquête sont de l’ordre des résultats

des enquêtes précédentes (2006, 2008-2009). Une diminution dans le pourcentage d’enfants allaités de moins de 24 mois, vis-à-vis 2008-

2009, a été observée parmi la population déplacée dans les communes de Gressier, Léogane,

Petit-Goâve, Grand Goâve, Jacmel. Des efforts supplémentaires devraient se faire dans ces

zones pour promouvoir d’avantage l’allaitement maternel. La couverture des Points de Conseil

en Nutrition pour Bébés est basse dans toutes les zones enquêtes sauf pour l’Artibonite. Des

efforts supplémentaires devront se faire pour promouvoir les visites aux points de conseil sur

l’allaitement/alimentation du nourrisson.

Les résultats de l’évaluation de la morbidité suggèrent que les besoins en santé publique de

ces populations restent vastes et que l’état de santé infantile peut être un facteur prédominant

sur le risque de malnutrition aiguë en Haïti.

Les taux de mortalité brut et de mortalité de 0 à 5 ans trouvés dans cette enquête sont en

dessous des seuils d’alerte dans les cinq strates incluses dans l’enquête et sont considérés

acceptables.

La couverture de vaccination de rougeole et le déparasitage des enfants restent en-dessous

des objectifs nationaux ;

La situation en eau et assainissement est préoccupante dans toutes les zones enquêtées (sauf

pour Port-au-Prince) où l’utilisation de sources d’eau à faible risque de contamination étaient très

bas (<10% des ménages).

En général, la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans durant la période de l’enquête

est considérée comme acceptable. Néanmoins, cette situation peut facilement dégénérer si les

réseaux sociaux se détériorent ou si des phénomènes affectent la situation en eau et

l’assainissement, l’accès aux soins de santé et aux activités nutritionnelles et la sécurité alimentaire.

Par conséquent, la sécurité nutritionnelle de cette population devra continuer à être surveillée.

Il devient claire qu’en plus des activités nutritionnelles en cours, il est nécessaire de mettre l’accent

sur la mise en place d’un paquet complet d’interventions nutritionnelles qui permet de prévenir la

malnutrition chronique/retard de croissance ainsi que les carences en micronutriments en restant

vigilant des possibles chocs futurs dans la sécurité alimentaire, les services de santé, et l’eau et

l’assainissement. Ce paquet complet d’interventions devra se baser sur la disposition des services de

base appuyés par une approche communautaire solide. Cela inclut la prévention durable des

carences en micronutriments, de la malnutrition aiguë et chronique et d’une stratégie visant à

améliorer l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.

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1. PRESENTATION DE L’ENQUETE

Le séisme du 12 janvier 2010 avec un épicentre à 17 kilomètres de Port-au-Prince a affecté plus de 2

millions de personnes et a amené à un déplacement de 1,5 million de personnes1. Les départements

directement affectés sont le département de l’Ouest, Sud-est et Artibonite. Le Ministère de la Santé

Publique et de la Population et ses partenaires ont conduit une enquête nutritionnelle pour évaluer

l’impact du séisme sur le statut nutritionnel des enfants de moins de cinq ans.

Figure 1 - Carte de l’épicentre du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti

2

1.1 Impact du séisme

Les zones les plus affectées par le tremblement de terre risquaient de voir une dégradation de l’état

nutritionnel des populations les plus vulnérables. Le DTM (Displacement Tracking Matrix) de l’OIM

avait identifié selon le dernier recensement du 6 avril 2010 : 1.373 camps dans l’aire métropolitaine

de Port-au-Prince, Jacmel, Léogane, Petit and Grande Goâve. Environ 411,090 ménages (2.090.877

personnes) seraient déplacés.

Le département de l’Artibonite a accueilli le plus grand nombre de personnes déplacées : au moment

de l’enquête elles étaient estimés à 142 5073 personnes dont un tiers en milieu rural et deux tiers en

milieu urbain. Les villes de Gonaïves, Saint Marc, Gros Morne, Petite rivière de l’Artibonite, Saint-

Michel de l’Artibonite, Saint Michel de l'Attalaye, Dessalines ont accueilli le plus de déplacés. La ville

de Gonaïves a été particulièrement frappée par plusieurs cyclones en 2008 et est encore sur la voie

de la réhabilitation. Elle est particulièrement vulnérable aux inondations en saison des pluies, avec

toutes les conséquences en matière d’assainissement et risques d’épidémies que cela engendre.

Les abris temporaires et les conditions d’assainissement, notamment dans les camps, continuent à

être précaires. En conséquence, les risques d’aggravation de l’état nutritionnel, d’augmentation de la

fréquence des maladies et de mortalité à cause du séisme sont donc bien présents.

1 Source: OCHA Humanitarian Bulletin #6

2 Source carte: http://www.international.gc.ca

3 DPC Février 2010

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1.2 Contexte nutritionnel

Dans le passé, plusieurs enquêtes ont permis d’évaluer la situation sanitaire et nutritionnelle en Haïti

comme les enquêtes EMMUS 1994-5/2000/2005-6, l’enquête CFSVA 2007 sur la sécurité alimentaire

conduite par la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) et le Programme

Alimentaire Mondial (PAM),et les enquêtes départementales menées par ACF/MSPP entre décembre

2008 et mars 2009 (hors saison des pluies)4.

Les résultats de ces évaluations ont démontré que la situation nutritionnelle avant le séisme était la

suivante5 6:

La prévalence de la malnutrition aiguë globale chez les enfants de moins de cinq ans varie entre 2,8% et 6,2% (référence NCHS) soit entre 2,0% et 5,1% (référence OMS)

5;

La prévalence de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans varie entre 0,0% et 2,2% (référence NCHS) soit entre 0,0% et 2,0% (référence OMS)

5;

Selon ACF/MSPP, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë globale en 2008-9 était estimé à 51.008, et à 8.630 enfants souffrant de malnutrition aigue severe

5 ;

La prévalence de malnutrition chronique globale chez les enfants de moins de cinq ans varie entre 18.1% et 31.7%

5;

L’allaitement exclusif de nourrissons de moins de 6 mois était entre 21,7% et 68,2%5;

La proportion des enfants âgés de 6 à 9 mois recevant une alimentation complémentaire était de 79,6%

6;

60,6% des enfants de 6 à 59 mois et 45,8% des femmes de 15 à 49 ans souffraient de l’anémie

6;

La couverture de la supplémentation en vitamine A des enfants entre 6 et 24 mois7

varie entre 37,3% et 80,2% (inferieure a 80% dans tous les départements sauf deux)

5;

Le taux brut de mortalité est de 0,10 à 0,37 décès /10 000 pers/jour 5;

Le taux de mortalité des enfants moins de 5 ans de 0,11 à 1,07 décès /10 000 pers/jour

5.

L’évaluation rapide d’urgence de la sécurité post-séisme (EFSA) réalisée en Février 2010 montre que

250 000 ménages, soit environ 1,3 million de personnes dans les zones directement affectes par le

séisme sont en insécurité alimentaire. 73 % des déplacés réinstallés loin de leur habitation étaient

dans l’insécurité alimentaire.

Des programmes de la prise en charge de la malnutrition existent à Port-au-Prince, dans le

département de l’Ouest et dans l’Artibonite depuis des années. Suite au tremblement de terre, de

nombreuses (et de nouvelles) ONG ont porté assistance en ouvrant encore des programmes

nutritionnels.

La capacité de la structure gouvernementale dans la prise en charge de la malnutrition aigüe a été

renforcée par des formations des points focaux en nutrition et santé des différents départements. Ils

4 Les EMMUS ont eu une couverture nationale, la CFSVA 2007 à couvert les zones rurales, et l’enquête de ACF/MSPP a eu

une couverture départementale. 5 ACF/MSPP 2009

6 EMMUS IV 2005-6

7 Supplémentation de vitamine A dans les derniers 6 mois.

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ont participé à une formation sur la prise en charge de la malnutrition aigüe et sur la promotion des

bonnes pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, suite à la validation du protocole

national de prise en charge de la malnutrition aiguë par le MSPP. Au moment de cette enquête, des

nombreuses agences humanitaires (plus de 50), nationales et internationales, étaient présentes et

opérationnelles dans le domaine de la nutrition en appui au MSPP.

1.3 Objectifs

L’objectif principal de cette enquête était d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 6 à

59 mois dans les zones affectées par le séisme. Les résultats de l’enquête ont aussi pour but de

créer des recommandations pour le MSPP et la communauté humanitaire sur l’orientation à donner

aux interventions et notamment dans la prise en charge nutritionnelle. Plus spécifiquement, cette

enquête avait pour objectif de :

Estimer la prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6 à 59 mois;

Étudier les pratiques d’allaitement des enfants en dessous de 2 ans;

Calculer le taux de mortalité globale et des enfants de moins de 5 ans;

Estimer la prévalence de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans;

Étudier l’accès à l’eau et l’assainissement.

1.4 Méthodologie

La collecte de donnés a eu lieu entre le 29 avril et le 7 juin 2010 en partenariat entre le MSPP,

l’UNICEF, Action Contre la Faim, Médecins du Monde et Terre des Hommes. Le PAM a fourni son

appui dans la phase préparatoire (préparation de la méthodologie, informations sur les réalités du

terrain, notion de ménage, etc.) ainsi que lors de la formation des enquêteurs. La méthodologie a été

développée conjointement entre le MSPP et l’UNICEF avec la contribution des partenaires

participants à l’enquête.

1.4.1. Stratification des zones affectées

Les zones affectées ont été divisées en trois zones. Zone 1 pour l’Aire Métropolitaine de Port-au-

Prince ; Zone 2 pour les communes de Gressier, Léogane, Petit-Goâve, Grand Goâve, ainsi que la

commune de Jacmel dans le département du Sud-Est ; et Zone 3 pour le département de l’Artibonite

où un grand nombre de familles s’est déplacé suite au séisme. Dans les Zones 1 et 2, deux strates

ont été crées respectivement (résidents et déplacés) afin d’obtenir des résultats représentatifs pour

chaque strate. En Zone 3, les déplacés ont généralement été accueillis chez des familles résidentes

alors il a été décidé de ne pas créer deux strates différentes. Au total, l’enquête a couvert 5 strates.

Le tableau suivant résume le résultat de la stratification.

Tableau 1 : Stratification des zones affectées par le séisme

Zone 1 Zone 2 Zone 3

Aire métropolitaine de Port-au-Prince

Communes de Gressier, Léogane, Petit-Goâve, Grand Goâve, Jacmel

Département de l’Artibonite

Population déplacée Strate 1 Strate 3 Strate 5

Population résidente Strate 2 Strate 4

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La collecte de données a été supervisée par l’UNICEF dans les strates 1 et 2, par Médecins du

Monde et Terre des Hommes dans les strates 3 et 4, et par Action Contre la Faim dans la strate 5.

1.4.2 Échantillonnage

Un échantillon a été calculé pour chaque strate afin d’obtenir des résultats représentatifs pour

chacune. La méthodologie SMART8 a été utilisée pour le calcul de chaque échantillon (5 au total)

avec une méthode d’échantillonnage en grappes en trois degrés. Le premier degré étant la

grappe « déplacé » ou la grappe « résidente » basée sur les « SDE » (Section d’énumération, la plus

petite unité dont la population soit connue). Le deuxième degré est constitué de la tente ou du

bâtiment. Le troisième degré est constitué du ménage sélectionné dans la tente ou le bâtiment, si

nécessaire.

L’échantillon a été calculé selon les derniers chiffres de population fournis par OCHA juste avant

l’enquête9. Le tableau suivant résume l’univers total d’échantillonnage.

Tableau 2 : Univers total d’échantillonnage par strate

Zone Type de population Nb. ménages Total personnes

Strate 1 Port-au-Prince Déplacés 338,206 1,691,030

Strate 2 Port-au-Prince Résidents 304,016 1,520,078

Strate 3 Léogane, Petit et Grand Goâve,

Gressier et Jacmel Déplacés 79,031 395,156

Strate 4 Léogane, Petit et Grand Goâve,

Gressier et Jacmel Résidents 62,188 310,941

Strate 5 Artibonite Résidents 314,204 1,571,020

1,097,645 5,488,225

Les facteurs suivants ont été utilisés pour l’échantillonnage.

Tableau 3 : Facteurs utilisées pour l’échantillonnage

Anthropométrie Mortalité

Prévalence de la malnutrition aiguë estimée autour de

6% -

Précision 2,5% 0,31%

Design effet 1,5 1,5

Ratio estimé - 0,5%

Période de rappel 10

- 75 jours en Zone 1

- 80 jours en Zone 2

- 87 jours en Zone 3

Le tableau suivant présente l’échantillon en termes de nombre de grappes, ménages, et d’enfants par

strate ainsi que le nombre de grappes complétées à la fin de l’enquête. Cet échantillon permet

d’estimer la prévalence de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans avec une confiance

statistique de 95%. Le même nombre de ménages a été utilisé pour l’enquête de mortalité

8 Standardised Monitoring and Assessment in Relief and Transition, voir site web http://www.nutrisurvery.de/ena/ena.html

9 Source: OCHA Humanitarian Bulletin #6

10 La période de rappel est calculée selon le nombre de jours entre le 12 février 2010 (commémoration du tremblement de

terre) et la date du début de l’enquête dans chaque zone.

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rétrospective. Tous les ménages sélectionnés, y inclus ceux sans enfants de moins de 5 ans, ont été

inclus dans l’enquête.

Tableau 4 : Taille d’échantillon par strate (grappes, ménages, enfants)

Zone Type de population

Nb.

grappes

Nb.

ménages Nb. enfants

Nb. grappes

complétées**

Strate 1 Port-au-Prince Déplacés 54* 701 600 48

Strate 2 Port-au-Prince Résidents 54* 701 600 51

Strate 3 Léogane, Petit et Grand

Goâve, Cressier et Jacmel

Déplacés 54* 644 600 49

Strate 4 Léogane, Petit et Grand

Goâve, Cressier et Jacmel Résidents 48 642 600 48

Strate 5 Artibonite Résidents 52 602 639 52

* inclue 5 grappes de remplacement

** avant nettoyage de données

Voir les détails des calculs de l’échantillonnage pour l’anthropométrie et pour l’enquête de mortalité

en Annexe 1.

1.4.3 Formation et création d’équipes

Les formations des enquêteurs se sont étendues sur 5 jours en Zone 1 et 2 et sur 4 jours en Zone 3.

30 personnes ont été formées en Zone 1 et 2, de ce groupe vingt ont été sélectionnées à la fin de la

formation de manière à constituer cinq équipes de quatre personnes. En Zone 3, vingt personnes ont

été formées et seize sélectionnées de manière à constituer quatre équipes de quatre personnes. Un

exercice en forme de jeu de rôle a été réalisé par tous les participants.

Les équipes (cinq en Zones 1 et 2, quatre en Zone 3) étaient constituées d’un chef d’équipe, de deux mesureurs et d’un recenseur appelé « éclaireur ». La supervision a été assurée par :

Zone 1 : trois personnes de l’UNICEF

Zone 2 : deux personnes de l’UNICEF, trois personnes de MDM et une personne de TdH

Zone 3 : une personne d’ACF, deux personnes de l’UNICEF, deux personnes du MSPP (épidémiologiste départemental et assistante du « point focal nutrition » pour l’Artibonite).

Un document de référence « Le guide des enquêteurs » a été produit pour la collecte de données

par le MSPP, UNICEF, CDC, PAM et MDM. Tour les participants dans l’enquête l’ont reçu lors de la

formation.

1.4.4 Collecte de données

La sélection de ménages par grappe a été effectuée selon le type de zone : urbaine/résidents, rurale

et camps de déplacés. Le système de SDE a été utilisé pour la sélection des grappes des zones

urbaines et rurales. Les grappes des camps de déplacés ont été sélectionnées selon le nombre de

ménages dans les camps.

Zone urbaine/résidents

Apres consultation avec un membre de la SDE sur le nombre de ménages dans la SDE, la

segmentation de la SDE est faite, si nécessaire, quand plus de 200 ménages s’y trouvaient dedans.

On a cherché à délimiter des sections de 150 à 200 ménages et on a tiré au sort une des sections.

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Ensuite, les équipes procèdent avec les étapes suivantes.

Les groupements de ménages déplacés en milieu urbain sont considérés des camps (la méthode de sélection de ménages aux camps s’applique) ;

Avec l’aide d’un membre de la SDE, l’équipe d’enquêteurs se fait indiquer les limites de la zone et son centre géographique ;

L’équipe se rend au centre géographique et tire une direction en lançant un stylo en l’air.

La pointe du stylo indique une direction ;

L’équipe suit la direction indiquée par la pointe du stylo et marche dans cette direction

jusqu’à l’extrémité de la SDE ;

Une fois à l’extrémité de la SDE, l’équipe tire à nouveau une direction au hasard en lançant le stylo en l’air ;

L’équipe suit la direction indiquée jusqu’à l’extrémité de la SDE et numérote les bâtiments à l’aide d’une craie.

Un membre de l’équipe tire un chiffre au hasard avec la table de chiffres aléatoire parmi les chiffres des bâtiments numérotés.

Le numéro obtenu constitue le premier ménage à visiter.

Le ménage suivant est le ménage le plus proche sur la droite en sortant de la première habitation et ainsi de suite.

Une concession peut contenir un ou plusieurs ménages, si le bâtiment héberge plusieurs ménages :

Si le ménage partage toutes les ressources de la famille y compris les finances, il faut les considérer comme de nouveaux membres du ménage et les enquêter.

Si le ménage ne partage pas les ressources financières, il faut le considérer comme un ménage distinct hébergé et tirer au sort un des ménages de l’habitation.

Si le bâtiment tiré au sort est un immeuble, numéroter chaque appartement habité et

tirer en un au sort. Le numéro du ménage à visiter sera considéré comme représentatif

de la population de l’immeuble.

Zone rurale/résidents

Apres consultation avec un membre de la SDE sur le nombre de ménages dans la SDE, la

segmentation de la SDE a été faite, si nécessaire, quand plus de 200 ménages s’y trouvaient dedans.

On a cherché à délimiter des sections de 150 à 200 ménages et on a tiré au sort une des sections.

Ensuite, les équipes ont procédé avec les étapes suivantes.

Les groupements de ménages déplacées au milieu urbain sont considérés des camps (la méthode de sélection de ménages aux camps s’applique) ;

Un éclaireur est chargé de se rendre sur le terrain avant l’équipe afin de revoir le plan de la SDE et la localisation des bâtiments avec un informateur de la zone.

Le tirage au sort des ménages à visiter pourra se faire avant l’arrivée de l’équipe sur le terrain si le plan est assez précis ou la zone très vaste. Dans le cas contraire, tous les bâtiments seront numérotés à la craie le matin même par l’équipe.

L’équipe tire au sort 16 chiffres entre 1 et le nombre de bâtiments recensés sur la carte, soit à l’aide de papiers numérotés, soit à l’aide de la table des chiffres aléatoires.

L’enquête sera menée dans les unités d’habitation des ménages dont les numéros ont été tirés au sort.

Une concession peut contenir un ou plusieurs ménages, si le bâtiment héberge plusieurs ménages :

Si le ménage partage toutes les ressources de la famille y compris les finances, il faut les considérer comme de nouveaux membres du ménage et les enquêter.

Si le ménage ne partage pas les ressources financières, il faut le considérer comme un ménage distinct hébergé et tirer au sort un des ménages de l’habitation.

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Camps de déplacés

Apres consultation avec un membre/représentant du camp sur le nombre de ménages dans le camp,

la segmentation du camp a été faite quand plus de 200 ménages s’y trouvaient. On a cherché à

délimiter des sections de 150 à 200 ménages et on a tiré au sort une des sections.

L’équipe d’enquêteurs se fait indiquer par le chef de camp les limites du camp et son centre géographique.

L’équipe se rend au centre du camp et tire une direction en lançant un stylo en l’air. La pointe du stylo indique une direction.

L’équipe suit la direction indiquée par la pointe du stylo et marche dans cette direction jusqu’à l’extrémité du camp.

Une fois à l’extrémité du camp, l’équipe tire à nouveau une direction au hasard en lançant le stylo en l’air.

L’équipe suit la direction indiquée jusqu’à l’extrémité du camp et numérote les tentes à l’aide d’une craie.

Un membre de l’équipe tire un chiffre au hasard avec la table de chiffres aléatoire.

Le numéro obtenu constitue la première tente à visiter.

La tente suivante est la tente la plus proche sur la droite en sortant de la tente et ainsi de

suite.

Il a été estimé que 13 enfants pourraient être enquêtés par jour et qu’environ 16 ménages permettent

de constituer la grappe de 13 enfants. Le but étant de couvrir un minimum de 13 enfants et de 16

ménages par grappe.

Les données ont été récoltées dans trois questionnaires différents. D’abord les équipes remplissaient

le « questionnaire de mortalité ». Si le ménage avait un ou plusieurs enfants de moins de 59 mois, les

enquêteurs continuaient avec le « questionnaire ménage » et finissaient avec le

«questionnaire enfants ». Le tableau suivant décrit le contenu des trois questionnaires. Une copie des

questionnaires se trouve en Annexe 2.

Tableau 5: Contenu des questionnaires de l’enquête

Questionnaire mortalité Questionnaire ménage Questionnaire enfant

- mortalité brute - composition du ménage - anthropométrie enfants moins de 5 ans

- mortalité enfants mois de 5 ans

- eau - morbidité enfants moins de 5 ans

- assainissement

- handicape/orphelins dans le ménage

- anthropométrie des femmes enceintes

- vaccination rougeole enfants 9-59 mois

- anthropométrie de la mère

- supplément vitamine A aux enfants 6-59 mois

- déparasitage enfants 12-59 mois

- utilisation de moustiquaire par ménage

- prise en charge des enfants dans programmes nutrition

- questions ANJE

Les enquêteurs ont mesuré le poids, la taille et la présence d’œdèmes parmi les enfants de moins de

5 ans. Les enfants ont été pesés avec une balance Seca électronique (à 100 grammes près). Pour

les enfants de moins de deux ans ou de moins de 87 cm, la taille a été mesurée au millimètre près

en position couchée en utilisant une toise standard. Les enfants de 87 à 110 cm ont été mesurés en

position debout. Les œdèmes bilatéraux ont été détectés en appliquant une pression du pouce sur les

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deux pieds pendant environ trois secondes, puis un examen de la présence d'une impression peu

profonde ou dans une fosse dans les deux pieds a été réalisé. Le périmètre brachial a été mesuré

chez les enfants de 6 à 59 mois et chez les mères et femmes enceintes en utilisant un ruban PB.

Le « questionnaire de mortalité » avait comme but d’obtenir le taux de mortalité post-séisme. Pour

éviter l’inclusion des décès à cause du tremblement de terre, la période de rappel indiqué aux

ménages couvrait la période entre un mois après le séisme et le jour de l’enquête.

Tous les membres du ménage présents ont reçu une explication verbale sur l’objectif de l’enquête

ainsi que sur les questions et mesures incluses dans l’enquête. Les ménages ont été informés que

l'enquête était confidentielle et que leurs réponses n’avaient aucun lien avec les distributions de

rations alimentaires. La participation était volontaire et les membres du ménage avaient le droit de

refuser de répondre aux questions ainsi que de refuser les évaluations anthropométriques pour ainsi

obtenir un consentement éclairé.

1.4.5 Saisie et analyse de données

Les données ont été nettoyées et saisies par l’UNICEF à Port-au-Prince. La saisie des données a été

effectuée avec EpiInfo 6.04. Le calcul des z-scores et l’analyse des données ont été fait par le

Centers for Disease Control (CDC). Les z-scores ont été calculés avec ENA Software, et l’analyse

statistique a été faite avec SAS 9.2. Les tests de signification statistique des proportions ont été faits

avec des tests chi-carré. Une valeur de p<0.05 a été considérée statistiquement significative.

Ce rapport présente la prévalence de malnutrition aiguë utilisant le standard de croissance infantile

de l’OMS de 2005. La prévalence de malnutrition aiguë utilisant le standard NCHS 1977 est

présentée à titre informatif.

1.4.6 Limitations et biais potentiels

Toutes les enquêtes conduites par échantillonnage de population ont des limitations et des biais

potentiels. Dans les contextes d’urgence, l’incertitude existe sur l’estimation de la taille de la

population affectée. Dans le cas d’Haïti le biais potentiel introduit par cette incertitude est difficile à

mesurer.

Les résultats de cette enquête ne peuvent être généralisés que pour les populations des strates

incluses dans l’enquête (estimée à 5.5 millions d’habitants selon les données fournies par OCHA en

mai 2010). Par conséquent, les résultats de l'enquête ne peuvent être extrapolés à d'autres groupes

potentiellement vulnérables qui n’ont pas été ciblés dans l’enquête. De plus, les résultats ne reflètent

que la situation durant la période de l’enquête. Il est important de signaler l’évolution constante du

contexte humanitaire en Haïti.

L’enquête ne visait pas à examiner les causes de la malnutrition aiguë. Par conséquent, cette analyse

ne peut être utilisée à ces fins.

Il est aussi important de considérer le biais des enquêteurs et mesureurs. Pour minimiser ce biais, les

enquêteurs et mesureurs ont participé à une formation de trois jours et à des exercices de

standardisation de mesures anthropométriques sur le terrain. Dans la révision des données, il y a des

indices de réponses erronées/incomplètes sur les sujets suivants :

la prise en charge des programmes nutritionnels Ŕ les données suggèrent qu’une bonne

partie des ménages n’ont pas compris la différence entre les programmes nutritionnels et les

programmes de distribution alimentaire ;

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les détails sur l’allaitement Ŕ les données suggèrent que les enquêteurs n’ont pas

suffisamment insisté sur (1) les raisons pour lesquelles les enfants de moins de 2 ans ne sont

pas allaités, (2) sur l’allaitement avant/après le séisme, et (3) l’utilisation de laits artificiels,

suite à cela, il y a eu un grand nombre de réponses manquantes.

l’âge des enfants - il est estimé que les informations sur l’âge des enfants n’ont pas été

collectées avec précision. Par conséquent, les rapports poids-âge (insuffisance pondérale) et

taille-âge (malnutrition chronique) ne peuvent pas être analysés et rapportés avec précision.

Compte tenu du nombre considérable de réponses manquantes ou sans précision sur ces trois

questions, il n’est pas judicieux de les inclure dans la section des résultats de ce rapport.

Le biais de rappel doit être considéré dans toute enquête de mortalité rétrospective. Des calendriers

d’événement ont été utilisés par les équipes pour faciliter la compréhension de la période de rappel.

Cependant, ces références n’ont pas forcement été comprises par toute la population.

Les ménages ont été informés que l’enquête n’avait aucun lien avec les distributions d’aide

humanitaire. Cependant, il faut considérer la possibilité de biais d’information dans les cas où certains

ménages auraient volontairement donné de fausses informations.

Finalement, il faut considérer la limitation de la méthodologie SMART dans l’échantillonnage au

deuxième dégrée dans les zones où les maisons/tentes ne peuvent pas être numérotées (zones trop

larges ou compliqués). Le système de « tirer un stylo dans l’air » a des limitations dans la sélection

aléatoire de ménages.

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2. Informations générales sur le ménage

Pour comprendre la composition des ménages dans les zones affectées par le séisme, l’enquête a

évalué la présence d’enfants handicapés11

et orphelins dans le ménage. Entre 0,27% [IC 95%: 0,00 Ŕ

0,64%] et 1,22% [IC 95%: 0,23 Ŕ 2,20%] des ménages hébergent un ou plusieurs enfants

handicapés. Entre 0,27% [IC 95% : 0,00 Ŕ 0,64%] et 1,22% [IC 95% : 0,23 Ŕ 2,20%] des ménages

hébergent un ou plusieurs enfants orphelins.

Tableau 6: Pourcentage de ménages avec présence d’enfants handicapés

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=542 N=575 N=716 N=669 N=748

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Ménage avec enfant handicapé

0,37 (0,00 Ŕ 0,89)

1,22 (0,23 Ŕ 2,20)

0,42 (0,00 Ŕ 1,04)

0,75 (0,11 - 1,39)

0,27 (0,00 Ŕ 0,64)

Tableau 7: Pourcentage de ménages avec présence d’enfants orphelins

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=541 N=575 N=716 N=669 N=748

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Ménage avec enfant orphelin

0.18 (0,00 Ŕ 0,56)

1,74 (0,34 Ŕ 3,13)

2,79 (1,30 Ŕ 4,29)

2,84 (1,36 - 4,32)

1,87 (0,71 Ŕ 3,03)

Dans le cadre de cette enquête, la population déplacée est celle qui habite dans les camps de

déplacés. Afin de comprendre également la situation des personnes déplacées hébergées dans des

ménages résidents, l’enquête a évalué la présence des personnes déplacées au milieu « résident ».

Tableau 8: Hébergement de personnes déplacées dans des ménages résidents

Z1 résidents Z2 résidents Z3

N=959 N=570 N=617

Oui 10.95% 7.55% 13.94%

Non 88.74% 92.10% 85.25%

Non applicable 0.31% 0.35% 0.81%

Parmi les ménages résidents qui hébergent des personnes déplacées, l’enquête a évalué le nombre

de personnes déplacées par ménage.

Tableau 9: Nombre de personnes déplacées hébergées dans les ménages résidents

Z1 résidents Z2 résidents Z3

n=94 n=42 n=72

1 53.19% 42.86% 47.22%

2 19.15% 30.95% 31.95%

3 13.83% 4.76% 11.11%

4+ 13.83% 21.43% 9.72%

Parmi la population résidente, certaines personnes ou ménages sont sortis de leur propre habitation

et habitent à proximité de leur habitation détruite ou sont hébergés par un autre ménage. Le tableau

suivant décrit le type d’hébergement des ménages résidents.

11

Si l’enfant avait une déformation ou un handicap physique qui rendait difficile la prise de mesure de la taille, l’enfant n’a pas

été mesuré. Autrement, les enfants handicapes ont été mesurés et inclus dans les resultats.

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Tableau 10: Type d’hébergement des ménages résidents

Z1 résidents Z2 résidents Z3

N=958 N=572 N=623

Habitant sa propre habitation 87.89% 86.89% 98.23%

Habitant à proximité de son habitation détruite 11.90% 8.39% 0.32%

Hébergé par un autre ménage 0.21% 4.72% 1.45%

Comme prévu, on constate un pourcentage très réduit des ménages résidents qui habitent a

proximité de leur habitation détruite dans la Zone 3 (Artibonite) étant donné que le séisme n’a pas

significativement affecté les structures dans cette zone.

Tableau 11: Distribution de sexe des enfants 6 à 59 mois par strate

Garçons Filles Total

no. % no. % no.

Z1 déplacés 266 49.35% 273 50.65% 539

Z1 résidents 295 52.68% 265 47.32% 560

Z2 déplacés 338 50.98% 325 49.02% 663

Z2 résidents 312 48.60% 330 51.40% 642

Z3 339 48.85% 355 51.15% 694

La distribution détaillée selon l’âge et le sexe des enfants de 6 à 59 mois pour chaque strate se

trouve en Annexe 3. On constate que la distribution selon le sexe est correcte ce qui donne fois à la

qualité des données.

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3. Nutrition

3.1 Malnutrition aiguë infantile

La prévalence de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a été évaluée en utilisant

le rapport poids-taille. Deux seuils sont proposés par l’OMS pour apprecier la prévalence de la

malnutrition d’une population de 6 à 59 mois : seuil d’alerte de malnutrition aiguë globale (MAG) à

10% (pour commencer les interventions) et le seuil d’urgence à 15% (pour déclencher des

interventions d’urgence). La prévalence de MAG dans les cinq strates est en dessous des seuils, ce

qui ne reflète pas une situation alarmante mais plutôt une situation acceptable.

Tableau 12: Prévalence de malnutrition aiguë en Z-score parmi les enfants de 6-59 mois (standard OMS

2005)

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N = 540 N = 558 N = 663 N=642 N = 694

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Prévalence de malnutrition aiguë globale

5,37 3,05 2,86 2,49 5,62

(<-2 z-score et/ou œdème)

(3,36-7,37) (1,41 Ŕ 4,65) (1,59- 4,14) (1,11 - 3,87) (3,85 Ŕ 7,38)

Prévalence de malnutrition aiguë sévère

0,56 0,54 1,50 0,47 1,01

(<-3 z-score et/ou œdème)

(0,00 - 1,18) (0,00 Ŕ 1,15) (0,54- 2,50) (0,00 - 1,16) (0,29 Ŕ 1,72)

Œdème (% de tous enfants)

0 0 0,30 0,32 0,30

Figure 2: Prévalence de malnutrition aiguë parmi enfants de 6-59 mois (standard OMS 2005)

Pour comprendre le rôle des saisons dans l’interprétation de ces résultats, il faut noter que cette

enquête a été conduite du mois d’avril au mois de juin 2010. Ces mois couvrent la période de

soudure et le début de la saison de pluies et cyclones, les deux étant normalement associées à une

augmentation de l’insécurité alimentaire et du risque de malnutrition. De plus, il faut contextualiser les

taux de malnutrition trouvés dans cette enquête avec (1) l’effet du séisme sur la capacité des

ménages à couvrir leurs besoins alimentaires et (2) la vaste quantité d’aide humanitaire (aide

alimentaire, nutrition, santé, eau, assainissement, habitat, etc.,) octroyée dans le pays suite au

tremblement de terre. Pour ces raisons, il est difficile d’associer les taux de malnutrition trouvés dans

cette enquête avec la saison pendant laquelle l’enquête a été menée.

5.37

3.05 2.86 2.49

5.62

0.56 0.54

1.50

0.47

1.01

0

1

2

3

4

5

6

7

8

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

Pré

vale

nce

(%

)

Malnutrition aiguë globale Malnutrition aiguë sévère

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La prévalence de la malnutrition aiguë globale par sexe pour les cinq strates est présentée dans

en Annexe 4. Les résultats de l’analyse statistique suggèrent que la prévalence de malnutrition aiguë

globale est statistiquement plus élevée parmi les garçons dans les zones peuplées par la population

résidente (Zone 1 résidents : p=0.023 ; Zone 2 résidents : p=0.020 ; Zone 3 : p=0.020). Par contre,

cette différence n’est pas trouvée dans les zones peuplées principalement par la population déplacée

(Zone 1 déplacés : p=0.64 ; Zone 2 déplacés : p=0.540) où la prévalence n’est pas statistiquement

différente entre garçons et filles.

La prévalence de la malnutrition aiguë globale par tranches d’âge pour les cinq strates est

présentée dans en Annexe 5. Les résultats de l’analyse statistique suggèrent que la prévalence de

malnutrition aiguë globale est statistiquement plus élevée chez les enfants entre 6-23 mois que ceux

âgés de 24-59 mois dans toutes les strates sauf pour Zone 1 résidents (Zone 1 déplacés : p<0.001 ;

Zone 1 résidents : p=0.070 ; Zone .2 déplacés : p=0.002 ; Zone 2 résidents : p=0.018 ; Zone 3 :

p=0.030).

La façon la plus simple d’identifier les enfants souffrant de malnutrition aiguë dans la communauté est

la mesure du périmètre brachial (PB), cet indicateur est en relation directe avec l’amaigrissement et

détecte aussi les enfants à haut risque de mortalité. Ces résultats permettront aux programmes de

réhabilitation nutritionnelle de calculer et vérifier le nombre de références ciblées vers leurs

programmes.

Tableau 13 : Mesure du périmètre brachial des enfants 6 à 59 mois

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3 N = 541 N = 562 N = 668 N=642 N = 698

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

MUAC < 11.5

0,74 (0,00- 1,63)

0,89 (0,00 Ŕ 1,80)

0,60 (0,01 - 1,18)

1,09 (0,19 Ŕ 2,00)

1,00 (0,19 Ŕ 1,82)

MUAC >= 11.5 <12.5

1,29 (0,24 Ŕ 2,35)

0,89 (0,14 Ŕ 1,80)

1,80 (0,78 Ŕ 2,81)

1,56 (0,56 Ŕ 2,56)

1,86 (0,88 Ŕ 2,85)

MUAC <12.5

2,03 (0,54 Ŕ 3,54)

1,78 (0,68 Ŕ 2,87)

2,39 (1,30 Ŕ 3,50)

2,65 (1,32 Ŕ 3,98)

2,86 (1,40 Ŕ 4,33)

3.2 Alimentation du nourrisson et du jeune enfant

Pour comprendre le pourcentage d’enfants de moins de 24 mois qui sont allaités, les enquêteurs ont

demandé aux mères si elles avaient allaité leurs enfants de moins de 2 ans depuis la veille de

l’enquête. Entre 58,30% [IC 95%: 52,24 Ŕ 64,42%] et 75,60% [IC 95%: 68,38 Ŕ 82,82] des enfants de

moins de 24 mois étaient allaitées au moment de l’enquête.

Tableau 14: Pourcentage d’enfants de moins de 24 mois allaités depuis la veille de l’enquête

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=207 N=203 N=324 N=245 N=250

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Mères allaitantes

62,32 (53,55Ŕ71,90)

63,50 (56,60-70,44)

58,30 (52,24Ŕ64,42)

64,90 (57,50 Ŕ 72,30)

75,60 (68,38 Ŕ 82,82)

Pour minimiser l’impact du séisme sur les pratiques d’allaitement, des points de conseil en

allaitement/alimentation du nourrisson (PCNB) ont été mis en place suite au tremblement de terre

dans le cadre du Programme d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE). Cette enquête

a mesuré le pourcentage des mères qui fréquentent un point de conseil ainsi que le type de point de

conseil. Au moment de l’enquête, entre 24,77% [IC 95% : 15,83 Ŕ 33,72%] et 53,29% [IC 95% :

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39,58 Ŕ 67%] des mères ont fréquenté un point de conseil. Il n’y a pas de différence statistique entre

les Zones 1 et 2. Le pourcentage trouvé en « Zone 3 » est plus élevé qu’en « Zone 1 résidents » et

en « Zone 2 déplacés ».

Tableau 15: Pourcentage des mères ayant fréquenté un point de conseil à l’allaitement/ alimentation du

nourrisson depuis le tremblement de terre

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=201 N=190 N=331 N=271 N=152

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

% mères qui fréquentent point conseil

31,84 (21,94 Ŕ 41,75)

27,40 (18,20 Ŕ 36,50)

24,77 (15,83 Ŕ 33,72)

31,73 (20,91 Ŕ 42,56)

53,29 (39,58 Ŕ 67,00)

Ces résultats reflètent la couverture des PCNB deux à cinq mois après leur ouverture. Les taux de

couverture sont encore bas mais il faut considérer que ce type d’activités prend du temps à être

enraciné dans la population. Des activités de mobilisation ont continué après l’enquête pour élargir la

couverture.

Tableau 16: Type d’endroit de conseil à l’allaitement/alimentation du nourrisson visité depuis le

tremblement de terre

Z1

déplacés Z1

résidents Z2

déplacés Z2

résidents Z3

% % % % %

Tente bébé ONG 45,31 3,90 23,17 8,24 2,50

Group lait maman 0,00 1,90 1,22 5,87 10,00

Centre de santé 51,56 92,30 69,51 81,18 80,00

Ne sait pas 0,00 0,00 0,00 1,18 3,75

Autre 3,13 1,90 6,10 3,53 3,75

Les deux types de points de conseil en l’allaitement/alimentation du nourrisson plus communs sont

les tentes bébé des ONG et les centres de santé.

3.3 Etat nutritionnel des mères et femmes enceintes

La mesure du périmètre brachial des mères et femmes enceintes est un indicateur indirect de l’état

nutritionnel. Cette mesure est utilisée en Haïti dans les PCNB pour le dépistage de l’état nutritionnel

des mères. Entre 0,00% et 0,90% des mères et entre 0,00% et 5,60% des femmes enceintes ont eu

une mesure de périmètre brachial de moins de 210mm, ce qui est normalement associé à la

malnutrition aiguë modérée.

Tableau 17: Etat nutritionnelle des mères

12 selon périmètre brachial

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=429 N=362 N=432 N=208 N=349

Normal (PB >= 210 mm) 99,30% 99,2% 99,30% 100,00% 99,10%

Malnutrition aiguë modérée (185mm <= PB < 210 mm)

0,70% 0,50% 0,70% 0,00% 0,90%

Malnutrition aiguë sévère (PB < 185mm) 0,00% 0,30% 0,00% 0,00% 0,00%

12

Inclut les mères ayant un ou plusieurs enfants, enceintes ou pas.

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Tableau 18: Etat nutritionnelle des femmes enceintes13

selon périmètre brachial

Z1 déplacés Z1

résidents Z2

déplacés Z2

résidents Z3

N=54 N=51 N=36 N=20 N=42

Normal (PB >= 210 mm) 98,1% 98,00% 94,40% 100,00% 97,60%

Malnutrition aiguë modérée (185mm <= PB < 210 mm) 1,9% 2,00% 5,60% 0,00% 2,40%

Malnutrition aiguë sévère (PB < 185mm) 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Les résultats des mesures de périmètre brachial sont acceptables sauf pour le taux élevé de

malnutrition modérée chez les femmes enceintes déplacées de la Zone 2 [5,60%, IC 95%: 0,00 Ŕ

13,80%]. En observant un large intervalle de confiance et un faible nombre de femmes enceintes

enquêtées, on suggère que ce résultat soit considéré avec précaution.

Pour faciliter la programmation et l’évaluation des activités nutritionnelles qui ciblent les femmes

enceintes et mères enceintes, l’enquête a évalué la présence de femmes enceintes dans les

ménages.

Tableau 19: Pourcentage de ménages avec présence de femmes enceintes

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=854 N=893 N=542 N=574 N=600

% % % % %

Pas de femme enceinte 93.33% 93.39% 92.99% 95.64% 91.50%

1 femme enceinte dans ménage

5.04% 5.71% 6.83% 3.48% 7.33%

2 femmes enceintes dans ménage

0.12% 0.11% 0.00% 0.17% 0.50%

Données manquantes sur nombre de femmes enceintes dans ménage

1.52% 0.78% 0.18% 0.70% 0.67%

Tableau 20: Pourcentage de ménages avec présence de mères enceintes14

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

n=447 n=350 n=424 n=213 n=334

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Ménage avec mère enceinte

12,53 (8,78 Ŕ 16,28)

10,28 (6,78 Ŕ 13,79)

8,18 (5,38 Ŕ 10,98)

7,04 (3,27 Ŕ 10,82)

12,57 (8,72 Ŕ 16,43)

13

Inclut les femmes enceintes, mères ou pas. 14

Inclut les femmes enceintes qui ont un enfant ou plus.

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4. Santé

4.1 Morbidité infantile

Les mères/personnes en charge des enfants de 6 à 59 mois ont été questionnées sur les maladies

des enfants au cours des deux semaines précédentes. Dans l'ensemble des cinq strates, les mères

ont rapporté qu’entre 41,81% [IC 95% : 34,30 Ŕ 49,33%] et 59,31% [IC 95% : 53,62 Ŕ 65,00%] des

enfants avaient été malades au cours de la période de rappel.

Tableau 21: Pourcentage d'enfants de 6 à 59 mois malades selon rapport des mères (rappel de 2

semaines)

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=542 N=562 N=676 N=645 N=698

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Maladies rapportées

43,20 (35,80 Ŕ 50,50)

41,81 (34,30 Ŕ 49,33)

51,80 (45,30 Ŕ 58,20)

59,10 (52,90 Ŕ 65,20)

59,31 (53,62- 65,00)

Pour les cas de maladies rapportées, les enquêteurs ont posé des questions précises sur la diarrhée

aqueuse, diarrhée sanglante, l’infection respiratoire aiguë, et la fièvre avec éruption cutanée. Dans

l'ensemble des cinq strates, les types de maladie rapportés le plus souvent sont la diarrhée

aqueuse15

(entre 15,84% et 43,59%) et l’infection respiratoire aiguë (entre 13,38% et 38,60%).

Tableau 22: Types de maladies des enfants de 6 à 59 mois selon rapport des mères (rappel de 2

semaines)

Symptômes rapportés

Z1 déplacés

Z1 résidents

Z2 déplacés

Z2 résidents

Z3

% % % % %

Diarrhée aqueuse 43,59 24,68 28,30 18,60 15,84

Diarrhée sanglante 7,69 6,38 6,30 5,20 2,46

Infection respiratoire aiguë 20,51 29,79 19,40 38,60 13,38

Fièvre avec éruption cutanée 0,85 1,70 1,40 28,60 6,69

Autre 27,36 37,45 44,6 9,00 61,63

4.2 Interventions en santé

Les enfants malnutris courent un risque particulièrement élevé de complications et de décès suite à

une poussée de rougeole. Cette maladie peut déclencher une malnutrition protéino-énergétique aiguë

et aggraver la carence en vitamine A. La morbidité et la mortalité qu'elle provoque dans les

populations malnutries sont faciles à éviter en vaccinant de façon ciblée les enfants de 6 mois à14

ans. Chez les enfants de moins de 5 ans, une supplémentation en vitamine A est nécessaire car elle

réduit les complications de la rougeole, telles que la cécité, la pneumonie ou la diarrhée. Le

paludisme a aussi un lien étroit avec la malnutrition aiguë étant donné que les enfants avec

malnutrition aiguë sévère atteints du paludisme peuvent ne pas présenter de fièvre, voire même être

hypothermiques16

.

15

Définie comme trois ou plus de selles liquides dans les derniers 24 heures. 16

Maladies transmissibles et situations de pénurie alimentaire sévère, OMS,

http://www.who.int/diseasecontrol_emergencies/guidelines/Penurie_alimentaire_severe.pdf (accédé le 25.11.2010)

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4.2.1 Couverture de vaccination de rougeole

Tableau 23: Couverture de vaccination de rougeole parmi les enfants de 9 à 59 mois par source

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=492 N=520 N=594 N=589 N=660

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Vaccination, carte confirmée

27,14 (21,49 Ŕ 33,38)

31,35 (24,38 Ŕ 38,31)

27,40 (19,14 Ŕ 35,74)

19,01 (12,80 Ŕ 25,23)

26,82 (19,90 Ŕ 33,73)

Vaccination, tous rapports

64,43 (57,40 Ŕ 71,46)

66,70 (59,62 Ŕ 73,84)

57,58 (49,08 Ŕ 66,07)

55,69 (48,08 Ŕ 63,30)

56,67 (49,65 Ŕ 63,69)

Le séisme et le déplacement de populations ont favorisé la perte de documents personnels, y

compris les cartes de vaccination. Pour cette raison, l’enquête analyse la couverture de la vaccination

de la rougeole17

en deux formes : la vérification visuelle de la carte de vaccination et le rappel des

mères.

La couverture de vaccination de la rougeole « avec confirmation par carte » oscille entre 19.01% [IC

95% : 12,80 Ŕ 25,23%] et 31.35% [IC 95% : 24,38 Ŕ 38,31%]. Ces résultats doivent être interprétés

avec précaution car ils peuvent être sous-rapportés.

La couverture de vaccination utilisant « tous les rapports » est supérieure et oscille entre 55.69% [IC

95% : 48,08 Ŕ 63,30%] et 66.70% [IC 95% : 59,62 Ŕ 73,84%]. En revanche, il faut considérer que les

pourcentages de vaccination « tous rapports » sont sujets à un certain niveau, même si réduit, de

biais de rappel et pourraient être sur-rapportés.

Selon l’UNICEF en Haïti, l’objectif est d’atteindre une couverture de vaccination de rougeole de 90%

de la population. Les résultats de cette enquête suggèrent que la couverture dans les zones

enquêtées est encore considérablement en dessous de l’objectif.

4.2.2 Couverture de supplémentation en vitamine A

La carence en vitamine A es la cause principale de cécité chez les enfants préscolaires et augmente

le risque de mortalité18

.

Tableau 24: Supplémentation en Vitamine A des enfants de 6 à 59 mois dans les derniers 4 mois par âge

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=542 N=562 N=676 N=645 N=698

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

Reçu Vit A 6-59 mois

94,28 (91,30 - 97,26)

95,90 (94,03 Ŕ 97,79)

90,68 (87,90 -93,40)

89,46 (86,14 Ŕ 92,77)

86,10 (81,58 Ŕ 90,62)

Reçu Vit A 6-11 mois

93,75 (83,78 Ŕ 100,00)

94,74 (89,74 Ŕ 99,73)

87,80 (79,51 Ŕ 96,14)

92,71 (87,91- 97,51)

93,06 (85,65 Ŕ 100,00)

Reçu Vit A 12-59 mois

94,37 (91,06- 97,68)

96,09 (94,00 Ŕ 98,18)

91,27 (88,13 Ŕ 94,40)

88,89 (85,11 Ŕ 92,66)

85,30 (80,52 Ŕ 90,08)

La couverture des programmes de supplémentation en vitamine A des enfants de 6 à 59 mois oscille

entre 86,10% et 95,90%, ce qui dans les zones enquêtées est bien au-dessus de l’objectif19

en Haïti

d’atteindre plus de 80% des enfants.

17

Vaccination de rougeole depuis l’âge de neuf mois (pas uniquement depuis le tremblement de terre). 18

Centers for Disease Control. 19

Objectif du MSPP en Haïti.

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4.2.3 Déparasitage des enfants

La parasitose intestinale interfère avec l'absorption des nutriments et est une cause majeure de

malnutrition et d'anémie. L’état des enfants malnutris peut se dégrader encore plus lorsqu'ils sont

infectés par des parasites. La parasitose intestinale est une maladie évitable et traitable. Par

conséquent, le déparasitage est une intervention incluse dans les programmes de réhabilitation

nutritionnelle et de santé.

Tableau 25: Pourcentage d’enfants de 12 à 59 mois déparasités dans les derniers 4 mois

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=462 N=486 N=710 N=549 N=626

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

% enfants déparasités

29,87 23,87 29,01 40,25 15,50

(21,63 - 38,11) (18,85 - 28,88) (22,99 - 35.03) (33,32 Ŕ 47,19) (9,32 Ŕ 21,68)

Le pourcentage d’enfants de 12 à 59 mois déparasités dans les quatre derniers mois oscille entre

15,50% [IC 95% : 9,32 Ŕ 21,68%] et 40,25% [IC 95% : 33,32 Ŕ 47,19%] ce qui dans les zones

enquêtées est encore bien en dessous de l’objectif de couvrir au moins 80% des enfants.

4.2.4 Accès et utilisation de moustiquaire

Le paludisme est une des causes d’anémie au sein de la population, y compris les enfants.

L’utilisation de moustiquaire réduit le risque du paludisme qui est endémique en Haïti.

Tableau 26: Pourcentage de ménages qui ont utilisé une moustiquaire la nuit précédent l’enquête

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=542 N=466 N=716 N=669 N=748

% (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%) % (IC à 95%)

% ménages qui utilisent moustiquaire

18,82 18,96 26,82 16,44 7,09

(10,70 Ŕ 26,94) (13,03 Ŕ 24,88) (20,48 Ŕ 33,15) (11,35 Ŕ 21,53) (3,16 Ŕ 11,01)

Entre 7,09% [IC 95%: 3,16 Ŕ 11,01%] et 26,82% [IC 95%: 20,48 Ŕ 33,15%] des ménages ont utilisé

une moustiquaire la nuit précédent l’enquête. La strate où les ménages en ont utilisé le plus est dans

la « Zone 2 population déplacée » et le moins dans la « Z3 population mixte ». On peut considérer

que l’utilisation de moustiquaires est faible dans les cinq zones incluses dans l’enquête.

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5. Mortalité

Les taux de mortalité varient de 0,06 à 0,21/10,000 personnes/jour pour la population totale et de

0,00 à 0,27 pour les enfants de moins de cinq ans. Les taux de mortalité trouvés dans cette enquête

sont tous en dessous des seuils d’alerte20

.

Tableau 27: Taux de mortalité

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N %

(IC à 95%)

N %

(IC à 95%)

N %

(IC à 95%)

N %

(IC à 95%)

N %

(IC à 95%)

Période de rappel (jours) 106 93 93 104 99

Taux de mortalité brut

4.499 0,06

(0,01 - 0,28)

5.580 0,15

(0,07 - 0,35)

3.637 0,21

(0,10 - 0,43)

3.721 0,13

(0,05 - 0,37)

3.642 0,16

(0,07 - 0,36)

Taux de mortalité de 0-5 ans

729 0,26

(0,04 Ŕ 1,93)

736 0,00

(0,00 Ŕ 0,00)

719 0,15

(0,02 Ŕ 1,11)

698 0,00

(0,00 Ŕ 0,00)

749 0,27

(0,07 Ŕ 1,12)

20

Population totale : seuil d’alerte 1/10 000 personnes/jour et seuil d’urgence : 2/10 000 personnes/jour.

Moins de cinq ans: seuil d’alerte: 2 décès/10 000 personnes/jour et seuil d’urgence : 4/10 000 personnes/jour.

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6. Eau et assainissement

Dans l’approche intégrée des acteurs humanitaires, les activités en eau et assainissement ont pour

but de prévenir des maladies, y compris les maladies diarrhéiques qui ont un lien direct avec le risque

de la malnutrition aiguë. Pour cette raison, cette enquête a inclus des questions sur la source

principale d’eau et le type de toilette utilisé principalement par les ménages. Les résultats des

tableaux suivants sont utiles dans l’évaluation des programmes en eau et assainissement au moment

de l’enquête.

Tableau 28: Source principale d’eau pour les ménages

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=860 N=983 N=757 N=669 N=631

% % % % %

Source d'eau à bas risque de contamination

Eau traitée (osmose inverse dans un kiosque) 59,53 39,17 2,78 2,24 8,24

Puits protégé 0,70 0,61 5,81 4,49 3,64

Source protégée 0,46 2,54 0,40 13,00 2,38

Eau en bouteille 0,93 0,71 1,20 0,90 0,00

Subtotal 61,62 43,03 10,19 20,63 14,26

Source d'eau avec risque moyen de

contamination

Robinet dans logement 0,35 4,07 7,53 5,68 1,74

Robinet dans cour/parcelle 2,21 0,51 1,72 2,39 4,59

Robinet public/borne fontaine 15,70 32,96 23,51 26,91 19,02

Puits à pompe ou forage 2,21 3,15 20,21 4,19 6,18

Camion citerne 10,70 7,94 8,98 1,19 0,00

Charrette avec petite citerne/tonneau 1,51 0,10 0,13 0,30 1,74

Subtotal 32,68 48,73 62,08 40,66 33,27

Source d'eau à haut risque de contamination

Puits non protégé 0,12 0,92 12,15 8,97 11,73

Source non protégée 0,35 2,75 11,36 24,96 25,36

Eau de pluie 1,39 0,41 0,26 0,00 0,00

Eau de surface 0,00 1,42 1,32 3,29 13,47

Eau en sachet 3,72 1,93 2,51 1,49 1,74

Subtotal 5,58 7,43 27,6 38,71 52,3

Autre 0,12 0,81 0,13 0,00 0,17

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Une catégorisation du risque de la contamination21

d’eau par source a été établie avec la section eau

et assainissement (WASH) de l’UNICEF en Haïti : faible, moyen, et haut risque. Il faut constater qu’en

Haïti aucune source d’eau n’est garantie d’être 100% propre selon des standards internationaux (sauf

peut-être l’eau importée en bouteille). En Haïti, même la qualité de l’eau traitée par osmose inverse

n’est pas contrôlée.

Selon cette catégorisation, on constate qu’au moment de l’enquête, la population qui utilise des

sources d’eau moins à risque de contamination est celle qui habite dans les camps de déplacées de

l’aire métropolitaine de Port-au-Prince (61,62% des ménages). Ceci est associé aux grands efforts

21

Notamment par des coliformes fécaux et d’autres éléments qui augmentent le risque de la diarrhée et d’autres maladies.

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des programmes d’eau dans les camps de déplacées à Port-au-Prince où la plus grande

concentration d’ONG se trouve dans le pays.

Il est à noter la très faible utilisation de sources à bas risque de contamination dans la Zone 2

(résidents et déplacés) et la Zone 3 (toute population). De plus, il faut souligner la très haute

utilisation de sources d’eau à haut risque de contamination (> 50% des ménages) parmi la population

de la Zone 3 (Artibonite) où la concentration d’agences humanitaires est la plus limitée parmi les

zones affectées par le séisme.

Tableau 29: Type principal de toilette utilisé par les ménages

Z1 déplacés Z1 résidents Z2 déplacés Z2 résidents Z3

N=860 N=983 N=761 N=669 N=631

% % % % %

Type de toilette

amélioré

A un système d’égout 0.35 2.03 0.00 0.30 0.00

A fosses/latrines ventilées améliorées 19.07 4.07 4.86 2.24 0.63

Toilettes a compostage 0.70 0.51 0.79 1.05 0.16

Subtotal 20.12 6.61 5.65 3.59 0.79

Type de toilette

partiellement amélioré

A une fosse septique 4.65 10.78 0.79 3.14 0.95

A des latrines 0.93 18.41 4.34 17.49 0.32

Latrines avec dalle 18.95 33.06 49.67 12.41 28.53

Subtotal 24.53 62.25 54.8 33.04 29.8

Type de toilette pas amélioré

A quelque chose d’autre 0.00 0.00 0.13 0.00 0.00

A ne sait pas où 0.00 0.10 0.00 0.15 0.16

Latrines sans dalle/trou ouvert 2.21 10.99 21.68 18.98 18.07

Seau 2.10 0.92 0.00 0.15 0.00

Toilettes/latrines suspendues 26.51 2.95 1.05 3.59 0.00

Pas de toilettes/nature 7.33 9.26 15.11 37.66 42.31

Un sachet plastic 4.88 3.97 1.58 2.69 0.32

Subtotal 43.03 28.19 39.55 63.22 60.86

Autre 12.32 2.95 0.00 0.15 8.55

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Les types de toilettes ont été catégorisés en tant que améliorés, partiellement améliorés, et pas

améliorés. Comme pour les sources d’eau, l’utilisation de toilettes améliorés est plus haute chez les

camps de déplacées de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince (20,12% des ménages). Ce résultat

est associé à la plus grande concentration d’ONG dans cette zone et a l’intensité des projets dans les

camps de déplacés.

Il est à noter la très faible utilisation de toilettes améliorés dans la Zone 1 (résidents), Zone 2

(résidents et déplacés) et la Zone 3 (toute population). De plus, il faut souligner la très haute

utilisation de toilettes pas améliorés (> 60%) parmi la population de la Zone 2 (résidents) et la Zone 3

(toute population) où la concentration d’agences humanitaires est la plus limitée parmi les zones

affectées par le séisme.

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Enquête nutritionnelle post-séisme Haïti 2010 – MSPP/UNICEF/ACF/MDM/TdH/PAM Page 27

7. Discussion, conclusions et recommandations

Nutrition des enfants de moins de 5 ans

Les résultats de l’enquête démontrent que la prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de

moins de cinq ans dans les cinq strates enquêtées est en dessous du seuil d’alerte (10% de MAG) et

le seuil d’urgence de l’OMS (15% de MAG).

Les tests de signification statistique indiquent que la prévalence de la malnutrition aiguë est plus

élevée parmi les garçons que parmi les filles des « zones résidents22

». Ce phénomène ne se

reproduit pas dans les « zones déplacés ». Les partenaires qui travaillent dans la prise en charge de

la malnutrition aiguë dans les « zones résidents » doivent être attentifs à cette observation.

Les résultats sur le pourcentage d’enfants allaités de moins de 24 mois suggèrent que l’allaitement

maternel n’est pas encore suffisamment intégré dans les pratiques dans les zones enquêtées et que

des efforts supplémentaires devront se faire pour le promouvoir d’avantage.

Le pourcentage des mères qui ont fréquenté un point de conseil sur l’allaitement/alimentation du

nourrisson est bas dans les zones enquêtées quoiqu’il faut considérer que l’enquête a été réalisée

seulement quelques mois après le démarrage du projet PCNB23

. Le travaille de sensibilisation fait

par les agents des PCNB depuis l’enquête a probablement augmenté la couverture des PCNB, mais

il est quand même judicieux de recommander que les activités de sensibilisation soient maintenues

voir augmentés.

En général, la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans durant le période de l’enquête

est considérée comme acceptable dans les zones enquêtées. Néanmoins, cette situation peut

facilement dégénérer si les réseaux sociaux se détériorent ou si des phénomènes affectent la

situation en eau et assainissement, l’accès aux soins de santé et aux activités nutritionnelles et la

sécurité alimentaire. Par conséquent, la sécurité nutritionnelle de cette population devra continuer à

être surveillée.

De plus, le MSPP et le Cluster Nutrition voient la nécessité de mettre l’accent sur la mise en place

d’un paquet complet d’interventions nutritionnelles qui permet de prévenir la malnutrition

chronique/retard de croissance ainsi que les carences en micronutriments en restant vigilant des

possibles chocs futurs dans la sécurité alimentaire, les services de santé, et l’eau et l’assainissement.

Ce paquet complet d’interventions devra se baser sur la disposition des services de base appuyés

par une approche communautaire solide. Cela inclut la prévention durable des carences en

micronutriments, de la malnutrition aiguë et chronique et d’une stratégie visant à améliorer

l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.

Morbidité et mortalité

Les résultats suggèrent qu’une large proportion d’enfants à travers les cinq strates (entre 41,81% et

59,31% d’enfants) souffrait d’un ou plusieurs symptômes de maladie durant la période de l’enquête,

notamment la diarrhée aqueuse et l’infection respiratoire aiguë. Quoique cette enquête n’as pas

comme objectif d’évaluer la causalité de la malnutrition en Haïti, les résultats de l’enquête sur la

morbidité suggèrent que l’état de santé infantile peut être un facteur prédominant sur le risque de

malnutrition aiguë en Haïti.

22

Pour cette analyse, Zone 3 a été considérée population résidente étant donne que la majorité de la population en Zone 3 est résidente. 23

Le nombre de PCNB a augmenté depuis la période de l’enquête.

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Enquête nutritionnelle post-séisme Haïti 2010 – MSPP/UNICEF/ACF/MDM/TdH/PAM Page 28

Les taux brut de mortalité brut et de mortalité de 0 à 5 ans trouvés dans cette enquête sont en

dessous des seuils d’alerte et d’urgence dans les cinq strates incluses dans l’enquête et sont

considérés acceptables.

Parmi les interventions en sante évaluées dans l’enquête, la couverture de vaccination de rougeole et

le déparasitage des enfants restent en-dessous des objectifs nationaux. Par contre, la couverture des

programmes de supplémentation en vitamine A est bien au-dessus de l’objectif national. Ces résultats

suggèrent que des efforts supplémentaires devront se faire dans l’élargissement des programmes de

vaccination contre la rougeole et le déparasitage des enfants.

Eau et assainissement

La situation en eau et assainissement est préoccupante dans la Zone 2 et la Zone 3 où l’utilisation de

sources d’eau à bas risque de contamination étaient très bas (<10% des ménages) au moment de

l’enquête. De plus, l’utilisation de toilettes améliorées est assez basse dans toutes les zones

enquêtées sauf dans la Zone 1 (déplacés) où il y a une haute concentration d’activités en eau,

assainissement et hygiène. Le risque de la diarrhée, et conséquemment son impact sur le risque de

malnutrition, reste haut dans les zones où les conditions d’eau et d’assainissement n’achèvent pas

des standards acceptables.

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ANNEXES