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REPUBLIQUE DU BENIN MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
**************
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)
**************
MEMOIRE DE MAITRISE ES-SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION/FILIERE : ECONOMIE
THEME :
USAGE DES TIC ET FRACTURES NUMERIQUES AU BENIN : UNE ANALYSE À PARTIR DU GENRE.
Présenté et soutenu par :
AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
Sous la direction de :
CHABOSSOU Augustin Foster, PhD.
Année académique 2008-2009
Décembre 2009
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
iiii
Ce mémoire a été réalisé grâce au soutien du Centre d’Etudes, de
Formation et de Recherches en Développement (CEFRED) à travers
son programme de recherche « E- Stratégie du Bénin ».
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
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************* La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
n’entend donner aucune approbation ou improbation
aux opinions émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.
*************
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
iivv
DEDICACE
A mes parents Raoul et Mireille AMOUSSOU-GUENOU pour leurs prières et les
sacrifices qu’ils ont consentis afin de léguer à leurs enfants ce qu’il y a de plus
précieux, une éducation.
De vous, nous avons cultivé le principe « supporte et abstiens toi, ces peines vont
passer ; l’essentiel n’est pas comme le dit Jean Paul Sartre, ce qu’on a fait de
l’homme mais ce qu’il a fait de ce qu’on a fait de lui ».
A ma grand-mère Mme Antoinette AGBOTON et ma tante Prisca ADANHO pour
leur soutien tant moral que financier.
A mon oncle Donatien AMOUSSOU-GUENOU pour tous ses soutiens.
A mon frère Ronick AMOUSSOU-GUENOU pour tous ses encouragements et son
soutien.
A mon cousin Angelo AMOUSSOU-GUENOU qui m’a d’une manière ou d’une
autre apporté son soutien.
A mes amis William ADANLE, Emmanuel YAI et Laure QUENUM pour leurs
soutiens moraux et affectifs.
A vous tous, nous dédions ce travail.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
vv
REMERCIEMENTS A Monsieur Fulbert AMOUSSOUGA-GERO, Directeur du CEFRED et doyen de la
FASEG pour nous avoir permis d’effectuer un stage au sein de sa structure.
A tout le corps enseignant de la FASEG, en particulier à mon maître de mémoire Mr.
Augustin Foster CHABOSSOU pour sa disponibilité et pour les conseils qu’ils m’a
prodigués.
Aux membres du jury qui ont accepté de consacrer une partie de leur temps à
l’amélioration de ce travail.
A Mr. Gilles SOSSOU, Mr Yves Yao SOGLO et Mr. Venant QUENUM, Docteurs en
sciences économiques à la FASEG pour leur contribution à la réalisation de ce
mémoire.
A Mr Serge Marcel LOUKPE, planificateur et assistant de recherche au CEFRED
pour son assistance et sa collaboration.
A toute personne physique ou morale qui a apporté une pierre de base à l’édification
de ce mémoire.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
vvii
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................... 1
CHAPITRE PREMIER :...................................................................................................................... 3
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE D’ANALYSE DE L’USAGE DES TIC ET
DES FRACTURES NUMERIQUES. .................................................................................................. 3
SECTION 1/. CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE............................................................................. 3
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES......................................... 4
PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITTERATURE................................................................................. 7
SECTION 2/. METHODOLOGIE DE RECHERCHE. ........................................................................ 19
PARAGRAPHE 1 : LE CADRE OPERATOIRE.................................................................................. 19 PARAGRAPHE 2 : LES SOURCES DES DONNEES ET LES OUTILS D’ANALYSE..................... 22
CHAPITRE DEUXIEME :................................................................................................................. 24
RESULTATS, ANALYSES ET RECOMMANDATIONS.............................................................. 24
SECTION 1/. SECTEUR DES TIC AU BENIN ET PRESENTATION DES RESULTATS............. 25
PARAGRAPHE 1 : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DES TIC....................................................... 25 PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS. ................................................................ 31
SECTION 2/. TIC ET FRACTURES NUMERIQUES AU BENIN..................................................... 46
PARAGRAPHE 1 : ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS DE LA REGRESSION. ............... 46 PARAGRAPHE 2 : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION PARTIELLE. .............................. 63
CONCLUSION GENERALE. ........................................................................................................... 65
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
vviiii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ACDI : Agence Canadienne pour le Développement International.
ADSL : Asymetric Digital Subscriber Line.
APC/WNSP : Programme d’Appui aux Réseaux de Femmes de l’Association pour le
Progrès des Communications.
ATRPT : Autorité Transitoire de Régulation des Postes et Télécommunications.
CDMA : Code Division Multiple Access.
CIPB : Conseil des Investisseurs Privés du Bénin.
CRDI : Centre Canadien de Recherche pour le Développement International.
ENDA : Environnement et Développement du Tiers-Monde.
FTP : File Transfer Protocol.
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique.
ISAP : Intervention Sociale d'aide à la Personne.
IUT : Union Internationale des Télécommunications.
OIT : Organisation Internationale du Travail.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
ONU : Organisation des Nations Unies.
OPT : Office des Postes et Télécommunications.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.
RNDH : Rapport National sur le Développement Humain.
RTC : Réseau Téléphonique Commuté.
SMSI : Sommet Mondial sur la Société de l’Information.
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture.
UNIFEM : Fonds de Développement des Nations Unies pour les Femmes.
USAID : United States Agency for International Development.
VSAT : Very Small Aperture Terminal.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des utilisateurs de l’Internet selon le sexe......................................... 32
Tableau 2 : Fréquences conditionnelles pour l’utilisation de l’Internet selon le sexe. ........... 33
Tableau 3 : Utilisation de l’Internet selon le niveau d’éducation. .......................................... 35
Tableau 4 : Utilisation de l’Internet selon le niveau d’éducation et le genre. ........................ 36
Tableau 5 : Utilisation de l’Internet selon la zone de résidence. ............................................ 37
Tableau 6 : Répartition des utilisateurs du téléphone mobile selon le sexe au Bénin. ........... 39
Tableau 7 : Fréquences conditionnelles pour l’utilisation du téléphone mobile selon le sexe.
.................................................................................................................................................. 39
Tableau 8 : Utilisation du téléphone mobile selon les différents niveaux d’éducation. ......... 41
Tableau 9 : Utilisation du téléphone mobile au Bénin selon le niveau d’éducation et le sexe.
.................................................................................................................................................. 42
Tableau 10 : Utilisation du téléphone mobile selon la zone de résidence. ............................. 44
Tableau 11 : Paramètres estimés du modèle Logit pour l’Internet. ........................................ 47
Tableau 12 : Effets marginaux issus de la régression logit pour l’Internet. ........................... 53
Tableau 13 : Odds ratio de la régression logit pour l’Internet. ............................................... 55
Tableau 14 : Paramètres estimés du modèle Logit pour le téléphone mobile. ....................... 56
Tableau 15 : Effets marginaux de la régression Logit pour le téléphone portable. ................ 61
Tableau 16 : Odds ratio de la régression logit pour le mobile. ............................................... 62
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
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LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Répartition des utilisateurs de l’Internet au niveau individuel........................ 32
Graphique 2 : Probabilité d’utilisation de l’Internet selon les classes d’âges et le sexe. ....... 34
Graphique 3 : Utilisation de l’Internet selon la zone de résidence et le sexe......................... 37
Graphique 4: Répartition des utilisateurs du téléphone mobile au Bénin. ............................. 38
Graphique 5 : Probabilité d’utilisation de l’Internet selon les classes d’âge et le sexe.......... 40
Graphique 6 : Utilisation du mobile au Bénin selon le niveau d’éducation et le sexe........... 43
Graphique 7 : Utilisation du téléphone portable selon la zone de résidence et le sexe.......... 45
Graphique 8 : Utilisation du téléphone mobile selon le revenu et le sexe. ............................ 46
Graphique 9 : Test de la courbe ROC pour l’Internet. ........................................................... 48
Graphique 10 : Test de la courbe ROC pour le mobile. ......................................................... 58
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
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RESUME.
Cette étude analyse l’usage des TIC à savoir l’Internet et le téléphone portable et les fractures
numériques observées au Bénin en faisant un recentrage sur le genre. L’analyse est basée sur
un modèle logit et utilise les données collectées en 2007 par le RIA avec le concours du
CRDI. De façon globale, les estimations aboutissent à la conclusion que le taux d’utilisation
de l’Internet est très faible au Bénin (14,08%) et qu’il existe une fracture numérique de genre
au détriment des femmes en matière d’utilisation d’Internet car les femmes ont un tiers de
chances en moins d’accéder à cette technologie comparativement aux hommes. Le niveau
d’éducation et l’utilisation de l’ordinateur apparaissent comme significatives et sont
positivement corrélées avec la probabilité d’utiliser l’Internet au Bénin. Quand à l’âge, il a un
effet négatif sur la probabilité d’utilisation de l’Internet. L’analyse montre aussi que la
probabilité d’utiliser l’Internet au Bénin diminue au fur et à mesure que l’on quitte les zones
urbaines pour les zones rurales.
Comparativement à l’utilisation de l’Internet, l’utilisation du mobile au Bénin semble plus
importante (45,6%). Par ailleurs, il ressort de l’analyse des estimations que le fossé numérique
présent entre les hommes et les femmes dans le cas de l’Internet semble disparaître dans le cas
du téléphone mobile. Les femmes ont donc autant de chances que les hommes d’utiliser le
mobile au Bénin. Le niveau d’éducation comme précédemment augmente significativement la
probabilité d’utiliser le téléphone portable contrairement à la localisation géographique qui
diminue cette probabilité une fois qu’on quitte le milieu urbain pour le milieu rural.
Egalement, il ressort que le revenu et l’âge exercent des effets significatifs et positifs sur la
probabilité d’utilisation du téléphone portable mais de façon générale, ces effets sont très
limités.
Mots clés : Fractures numériques, TIC, genre, Internet, téléphone portable.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
11
INTRODUCTION GENERALE
La dernière décennie du 20ème siècle a été incontestablement marquée par le développement
fulgurant des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Il n’est pas
exagéré de dire qu’aucun domaine de la vie économique et sociale, ni aucune aire
géographique sur la terre n’a échappé aux bouleversements induits par ce phénomène. Les
TIC se déploient dans le monde à une vitesse encore inimaginable, nous amenant à l’aube de
ce que beaucoup considèrent comme une troisième grande révolution : celle de
l’informatique. Aujourd’hui, un fossé sépare ceux qui font partie de cette société de
l’information grâce à leur appropriation maîtrisée des TIC (notamment les pays du nord
industrialisés) et ceux restés en marge de la révolution technologique dans le domaine de
l’informatique (les pays du sud en développement). Ce fossé, qualifié de « fracture numérique
(digital divide1 en anglais) » a été identifié par la Conférence Mondiale sur le Développement
des Télécommunications d’Istanbul, en Mars 2002.
Cependant, ce fossé ne recouvre pas seulement les inégalités entre les pays nantis et les pays
pauvres mais revêt également la forme de plusieurs disparités dont notamment les disparités
entre les hommes et les femmes en matière d’accès, d’usage et de maîtrise des TIC à
l’intérieur d’un même pays. Ce dernier volet est beaucoup plus accentué dans les pays en
développement dont le Bénin fait partie et est qualifié de « fracture numérique de genre2 ».
Cette fracture est d’autant plus forte que le processus de développement et de mise en œuvre
des TIC au Bénin connaît déjà des faiblesses qu’il convient de prendre en compte assez tôt
dans les différents programmes de développement pour permettre à toutes les couches de la
vie sociale de jouir pleinement de leurs avantages. En effet, les TIC constituent aujourd’hui
1 L’expression digital divide aurait été évoquée pour la première fois en 1995 par A. Long-Scott dans “Access Denied”, Outlook, vol 8, n°1: http://www.maynardije.org 2 Le mot genre fait référence ici référence à l’égalité des sexes c’est-à-dire à l’égalité entre hommes et femmes, de telle sorte qu’hommes et femmes aient des chances égales de se réaliser pleinement en tant qu’humains, de contribuer au développement national, politique, économique, social et culturel, et d’en récolter les fruits. Elle implique la valorisation, par la société, des similarités et des différences entre les hommes et les femmes, de même que leurs rôles respectifs (ACDI, 1999).
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
22
un outil de lutte contre la pauvreté, par le fait qu’elles peuvent avoir un impact appréciable
dans le cadre de différents processus de production pouvant aboutir à la satisfaction des
besoins de base des hommes et des femmes. De plus, ce sont des outils incontournables dans
tous les domaines d'interaction sociale, culturelle, économique et politique.
Par ailleurs, la non prise en compte systématique des aspects sexospécifiques dans le
processus d’élaboration et de mise en oeuvre des politiques de TIC préoccupe également les
analystes de l’évolution de la Société de l’Information. Ainsi, en dépit des efforts de
promotion de la femme constatés sur le terrain, la problématique du genre et les TIC n’est
quasiment pas prise en compte. Le « Plan d’Action de la Politique Nationale de Promotion de
la Femme (PA/PNPF) » qui constitue le document de référence de la promotion de la femme
ne met pas en exergue la question du genre et les TIC (Gibigaye, 2005). Cette recherche sur
les fractures numériques et le genre n’est pas consacrée uniquement aux femmes, mais plutôt
aux disparités entre la situation des femmes et celle des hommes, appréciées du point de vue
de la promotion de l’égalité de genre. La fracture numérique de genre ne peut donc
s’appréhender qu’en comparant la situation des femmes et celles des hommes, ainsi que
l’intérêt porté aux questions de genre, dans les contextes où les TIC sont disponibles.
La présente étude intitulée « Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à
partir du genre » s’inscrit donc dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de maîtrise es-
sciences économiques et vise à analyser et à mesurer la fracture numérique de genre au Bénin.
Elle est subdivisée en 2 chapitres : le premier chapitre présente le cadre théorique et
méthodologique du travail ; le deuxième chapitre quand à lui fait un bref exposé de la
situation des TIC au Bénin et est consacré à la présentation des résultats, aux analyses et aux
recommandations.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
33
CHAPITRE PREMIER :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE D’ANALYSE DE L’USAGE DES TIC ET
DES FRACTURES NUMERIQUES.
INTRODUCTION.
Le développement d’une nouvelle société dite de l’information a vu émerger ces dernières
années le concept de fracture numérique (on parle aussi de fracture digitale ou de fossé
numérique). Le fossé numérique est un terme contemporain utilisé pour décrire l’écart relatif
à l’accès aux TIC et à leur utilisation entre les pays développés et les pays en développement.
Il reflète en partie des fossés socioéconomiques plus vastes, dont bon nombre existent au sein
des sociétés. Par exemple, le fossé entre les hommes et les femmes, les riches et les pauvres,
les jeunes et les vieux, les citadins et les ruraux, les personnes plus instruites et moins
instruites, etc.
L’information et les connaissances, qui sont souvent transmises au moyen des TIC, font de
plus en plus partie des processus politiques, institutionnels et internationaux. Or, le fait de ne
pas avoir accès à ces sources d’information creuse un fossé qui compromet les perspectives de
croissance économique, de développement ainsi que de répartition de la richesse et
d’émancipation sociale des pays en développement. C’est le fossé numérique qui empêche, en
grande partie, le partage équitable de l’information à l’échelle mondiale et qui mène au
« déficit de l’information et des connaissances » chez certains groupes.
Le présent chapitre se propose ainsi de retracer le cadre théorique et méthodologique
d’analyse de l’usage des TIC et des fractures numériques. Pour ce faire, nous aborderons donc
dans un premier temps la problématique relative à l’étude, les objectifs et hypothèses de base,
la revue de littérature et dans un deuxième temps nous aborderons la méthodologie de l’étude.
SECTION 1/. CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE.
Dans cette section, nous mettrons en exergue les problèmes qui se posent entre les hommes et
les femmes en matière d’accès, d’usage et de contrôle des TIC au Bénin, les objectifs à
atteindre en vue de permettre aux décideurs politiques Béninois de prendre des mesures
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
44
appropriées qui favorisent une participation aux processus de décision dans le secteur des
TIC, dans une perspective d’égalité de genre afin de contribuer à l’épanouissement des
femmes et à la lutter contre la pauvreté et enfin les hypothèses de base.
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES.
A/. Problématique.
Il ne fait aucun doute que les réalités de vie ne sont pas les mêmes pour les hommes et les
femmes. Ainsi, « il n’existe pas une société dans laquelle les femmes bénéficient des mêmes
opportunités que les hommes » (PNUD, 1995). Partout dans le monde, la plupart des femmes
sont plus pauvres que les hommes et pas aussi instruites et connaissent des taux plus élevés
d’analphabétisme. En général, elles gagnent moins que les hommes et il est plus rare qu’elles
occupent des positions de pouvoir et qu’elles interviennent dans la prise de décision dans la
famille, les affaires et la vie politique et publique. Ces inégalités se répercutent sur l’aptitude
des femmes à bénéficier équitablement des possibilités offertes par les TIC et à contribuer
pleinement à modeler l’économie et la société universelle de la connaissance dont on voit
aujourd’hui l’émergence.
Ainsi donc, comparées aux hommes, les femmes semblent avoir moins de possibilités d'accès
aux nouvelles technologies à cause de leur niveau d'éducation en général plus bas et un
pouvoir économique et politique faible. Des études et recherches menées en Afrique
francophone montrent que la fracture numérique de genre, au détriment des femmes, est bien
réelle : actuellement, les femmes ont 35% moins de chances que les hommes de bénéficier de
la société Africaine de l’information. Alors qu’elles représentent la majorité de la population
dans plusieurs pays en développement et jouent un rôle essentiel dans les différents secteurs
de la vie économique (ENDA, 2005).
Ce constat est malheureusement généralisable au Bénin car plusieurs indicateurs semblent
confirmer cet état de choses. En effet, la capacité d’usage des TIC étant fonction du niveau
d’éducation/alphabétisation, le taux d’alphabétisation au plan national est estimé à 37,7% en
2002 (Base de données socio-économique « (BenInfo) ». Ce taux encore faible, présente un
déséquilibre en faveur des femmes : 48,2% des hommes sont alphabétisés contre 28,1% chez
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
55
les femmes, soit un indice de disparité du genre de 0,583. En ce qui concerne la connectivité,
les hommes ont un léger avantage comparés aux femmes (57,4% contre 50,8%). En milieu
professionnel au Bénin, l’Internet reste encore une denrée rare. Seule une personne sur six
(17%) a accès à Internet. Les hommes plus que les femmes (21% contre 13%) en profitent. La
possibilité d’accéder à Internet en milieu professionnel dépend aussi du niveau d’instruction.
Près de quatre répondant sur cinq au supérieur (36%) dont 30% de femmes contre 39%
d’hommes ont accès à Internet.
Dans les lieux publics, les disparités observées selon le sexe sont de plus de dix (10) points au
profit des hommes (59,0% contre 48,6% pour les femmes). Les hommes utilisent plus le
téléphone portable et Internet à la fois, que les femmes. La proportion des hommes abonnés à
une adresse Internet est 1,3 fois supérieure à celle des femmes (60% pour les hommes contre
47% pour les femmes). Les hommes ont une légère avance sur les femmes en ce qui concerne
l’usage personnel de l’ordinateur, Internet et du téléphone portable (soit respectivement 64%
contre 58% ; 60% contre 49% et 79% contre 77%). La même tendance caractérise l’usage
professionnel de ces TIC (Gibigaye, 2005).
Par ailleurs, une récente étude sur les TIC réalisée par l’Institut National de la Statistique et de
l’Analyse Economique (INSAE) en 2005 ayant porté sur un total de 3426 ménages avec 9869
individus a fait ressortir que la probabilité pour une femme d’utiliser un ordinateur est de
(5%) et que celle d’un homme est de 10%. Les hommes ont donc au Bénin 2 fois plus de
chances que les femmes d’utiliser l’ordinateur. La même étude montre aussi que sur les
utilisateurs d’Internet au Bénin, 6,82% des usagers sont de sexe masculin et 2,47% de sexe
féminin. La même tendance caractérise l’usage des téléphones fixes et portables car ici aussi,
les hommes ont 2 fois plus de chances que les femmes (INSAE, 2005).
Cette quasi-concordance des chiffres montre donc qu’au Bénin, en dépit des efforts de
promotion de la femme qui sont faits, la problématique du genre et les TIC souffre encore
sérieusement de fondements solides. La preuve c’est que « La Déclaration de Politique du
Secteur des Postes, des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la
Communication (DPS) » de 2008, qui se trouve être le document de référence sur la politique
3 Recensement Général de la population et de l’Habitation (RGPH-3), fév. 2002.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
66
des TIC au Bénin n’a même pas effleuré la question du genre et des TIC dans ses piliers et
axes stratégiques.
De façon générale les développements précédents montrent qu’en matière d’accès, d’usage et
de maîtrise ou de contrôle des TIC au Bénin il se pose un véritable problème en ce qui
concerne la situation des hommes et celle des femmes. Dans le souci de comprendre les
soubassements de ces problèmes, nous sommes donc amenés dans le cadre du présent travail
à nous poser les questions de recherche suivantes : quels sont les facteurs qui déterminent
l’utilisation des TIC au Bénin ? Quelle est l’ampleur de la fracture numérique de genre au
Bénin ? Quelles sont les chances qu’a une femme par rapport à un homme d’accéder aux TIC
au Bénin ?
Il importe de trouver des éléments de réponse à ces préoccupations en raison de la place
prépondérante qu’occupent les TIC dans le processus de développement. Pour ce faire, notre
étude s’articulera autour de certains objectifs et hypothèses.
B/. Les objectifs d’étude.
L’objectif général de notre étude est de mesurer au niveau du Bénin, l’ampleur de la fracture
numérique de genre. Il s’agira plus spécifiquement :
D’identifier les déterminants de l’utilisation des TIC au Bénin.
D’identifier un ensemble d’indicateurs permettant d’illustrer et mesurer la fracture
numérique de genre au Bénin.
D’estimer la probabilité d’utilisation des TIC au Bénin.
C/. Les hypothèses.
Nous postulons dans le cadre de cette étude que :
Les variables économiques et sociodémographiques déterminent l’utilisation des TIC au
Bénin.
La fracture numérique de genre est liée au sexe.
La probabilité d’utilisation des TIC est influencée par le niveau d’éducation, le revenu,
l’âge, et la situation géographique.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
77
PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITTERATURE.
Dans cette partie nous allons définir le concept de fracture numérique et les compétences
numériques et montrer l’évolution de ce concept à travers les différents courants de la
littérature scientifique ; nous aborderons ensuite l’approche genre et les questions relatives au
genre et TIC.
A/. Les fractures numériques : quelques repères théoriques.
1/. Fracture numérique et compétences numériques.
1.1/. La fracture numérique.
La notion de “fracture numérique” est apparue dans les années 1990 avec la montée en
puissance des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans tous les
domaines de la société. Le concept de fracture numérique a fait l’objet d’une littérature
abondante, notamment en analyse économique (Gurova et al., (2001) ; Montagnier et al.,
(2002) ; Chéneau-Loquay, (2002) ; Antonelli, (2003), Ben Youssef A. (2005), Loukou,
(2006). Cependant, on ne trouve pas dans la littérature une définition précise, unanimement
acceptée de la fracture numérique. Ces utilisations dépendent de la problématique abordée et
du contexte de l’étude.
Aux Etats-Unis par exemple, le débat relatif aux fractures numériques porte sur l’incapacité
de certaines catégories de la population d’accéder aux services de base tels que le téléphone
ou l’Internet. En Europe, le débat porte sur la couverture géographique de certains territoires
par les opérateurs privés de téléphonie après les processus de déréglementation du secteur.
Dans ce contexte, une fracture « économico-géographique » risque de marginaliser certains
territoires et certaines populations. En France particulièrement, les préoccupations soulevées
par la fracture numérique s’articulent autour de la couverture géographique du haut débit.
Bien qu’une grande partie du territoire français soit couverte par des opérateurs, le haut débit
demeure le privilège de certains territoires au détriment d’autres. Pour les institutions
internationales comme l’OCDE, la problématique de la fracture numérique se pose en termes
de marginalisation des PVD (Pays en Voie de Développement), due à leur retard en
équipements technologiques. Ce retard engendre un fossé numérique entre les pays
développés « connectés » et les PVD qui n’ont pas encore un usage courant du téléphone.
Pour l’OCDE (2001b), la fracture numérique traduit, les disparités entre des individus, des
foyers, des entreprises et des aires géographiques aux différents niveaux socio-économiques
en termes d’accès aux TIC et d’utilisation de l’Internet pour une large variété d’activités.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
88
Au sens large, le concept de fracture numérique désigne communément le fossé séparant
ceux qui bénéficient de l’accès à l’information numérique (les “info-riches”) et les autres,
ceux qui demeurent privés des contenus et des services que ces technologies peuvent rendre
(les “info-pauvres”).
Dans une perspective plus scientifique, on considère toutefois que la notion de la fracture
numérique est moins polarisée dans le sens où elle recouvre, en fait, plusieurs aspects qui
entretiennent entre eux des relations dynamiques :
- La fracture numérique a une dimension « matérielle » : dans ce premier sens, elle
renvoie à un déficit en termes de moyens, d’équipements et d’accès.
- La fracture numérique a aussi une dimension « intellectuelle et sociale » : dans ce
second sens, elle renvoie à des disparités de type sociocognitif, c’est-à-dire : le
manque de maîtrise des compétences et connaissances fondamentales pour l’usage des
TIC et l’exploitation de leurs contenus ainsi que le manque de ressources sociales pour
développer des usages qui permettent de négocier une position sociale valorisante au
sein des univers sociaux fréquentés.
Il importe de faire une distinction claire entre, d’une part, des différences et, d’autres part, des
inégalités dans l’accès aux TIC et dans leurs usages. Observer des écarts sur ces aspects entre
sous-groupes de la population n’induit pas de facto que ceux-ci revêtent un caractère
inégalitaire ; certains renvoient à de simples différences (Vendramin & Valenduc, 2003). Par
exemple, le fait que certaines personnes n’utilisent que peu ou prou Internet peut résulter,
comme le montrent certaines recherches (Selwyn, 2006), d’un choix assumé plus que d’un
processus subi de discrimination ou d’exclusion sociale. Autrement dit, pour que l’exclusion
devienne effective, il faut que ces différences créent des phénomènes de ségrégation. Ainsi, le
simple décompte des connexions et du nombre d’utilisateurs ne nous apprend que peu de
choses sur la manière dont ces outils créent des inégalités. Si l’on adopte ce point de vue, il
s’agit de s’intéresser moins aux écarts dans les usages qu’aux effets discriminatoires que
ceux-ci peuvent engendrer. Des discriminations dues au non-accès et au non-usage peuvent
s’instaurer dans plusieurs domaines : le travail et le développement professionnel ; la
consommation ; la communication ; l’exercice de la démocratie. Comme plusieurs auteurs
l’ont souligné (Castells 2002, De Haan & Steyaert 2001), ces effets discriminatoires sont
essentiels pour comprendre les conséquences de la fracture numérique. C’est donc en
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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99
définitive l’influence des usages des TIC sur les divers domaines de la vie sociale qui est au
coeur du problème des fractures numériques.
1.2/. Les compétences numériques.
La question des compétences numériques est traitée depuis longtemps par divers auteurs qui
s’intéressent à l’éducation et à la pédagogie des TIC (Selwyn & al., 2005). Dans les
recherches sur la fracture numérique, cette question apparaît aussi sous les appellations de
nouvelle culture numérique (nieuwe geletterdheid, en néerlandais) ou alphabétisation
numérique (digital literacy, en anglais) (Mertens & al, 2007 ; Selwyn & Facer, 2007 ;
Warschauer, 2003). Pour analyser les compétences numériques – c’est à dire la capacité à
utiliser les TIC de manière efficace et autonome – et leur mode de construction, la présente
étude se réfère à une typologie de ces compétences élaborée par des chercheurs hollandais,
Jan Steyaert et Jos De Haan (2001), reprise et complétée ensuite par d’autres auteurs
(Vendramin & Valenduc, 2003 et 2006 ; Van Dijk, 2003 et 2005). Ceux-ci distinguent trois
niveaux de compétences numériques : les compétences instrumentales, structurelles (ou
informationnelles) et stratégiques.
- Les compétences « instrumentales » : elles ont trait à la manipulation du matériel et
des logiciels. Elles couvrent en premier lieu les compétences opérationnelles qui
relèvent d’un savoir-faire de base. Que ce soit dans un environnement domestique ou
professionnel, les compétences instrumentales comprennent aussi les capacités
techniques et les capacités de raisonnement pour faire face aux bogues, aux virus et
autres aléas techniques quotidiens.
- Les compétences « structurelles ou informationnelles » : elles concernent la nouvelle
façon d’entrer dans les contenus en ligne, c’est-à-dire chercher, sélectionner,
comprendre, évaluer, traiter l’information. Alors que l’utilisation de l’informatique a
toujours nécessité des compétences instrumentales, les compétences informationnelles
ont pris toute leur importance plus récemment, avec le développement des contenus
d’information et des services en ligne. Elles sont nécessaires pour utiliser les
procédures de navigation, les hypertextes, les moteurs de recherche, les forums de
discussion, les services interactifs ou coopératifs du web 2.0.
- Les compétences « stratégiques » : elles concernent l’aptitude à utiliser l’information
de manière proactive, à lui donner du sens dans son propre cadre de vie et à prendre
des décisions en vue d’agir sur son environnement professionnel et personnel. Elles
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1100
soutiennent des comportements orientés vers un but. Les compétences stratégiques,
tout comme les compétences informationnelles substantielles, ne sont pas totalement
nouvelles ; leur besoin se faisait déjà sentir avec les médias écrits et audiovisuels, mais
les médias interactifs en ligne en accentuent l’importance et l’urgence de les maîtriser.
Les auteurs cités s’accordent sur une sorte de hiérarchie des compétences numériques :
les compétences instrumentales sont un pré-requis à la construction des compétences
informationnelles, qui soutiennent, à leur tour, les compétences stratégiques.
2/.Une approche comparative de la fracture numérique à travers la littérature
économique.
2.1/. L’évolution récente du concept de fracture numérique.
2.1.1/. Des fractures aux inégalités.
Si l’intérêt politique pour le sujet est important, l’intérêt porté au concept de fracture
numérique par le milieu scientifique ne l’est pas moins. En effet, ce concept a fait l’objet
d’une attention croissante dans les recherches en sciences sociales depuis le milieu des années
1990. Un nombre abondant de travaux ont consacré un large espace de réflexion à la
définition de ses contours et de ses limites. Un point fait l’unanimité parmi les scientifiques :
la notion est difficile à appréhender dans la mesure où elle est souvent trop peu définie sur le
plan conceptuel. Comme l’écrit Rallet (2004), “elle a peu de contenu tant elle en a trop”. Sous
une apparence consensuelle, son contenu n’est, en fait, jamais clairement défini. Ainsi, une
question, pourtant toute légitime, reste-t-elle souvent en suspens : derrière le terme générique
de “fracture numérique”, de quelles inégalités parle-t-on vraiment ? (Van Dijk, 2005).
Initialement, les travaux de recherche sur la question envisageaient surtout la fracture
numérique comme une forme d’exclusion de ceux n’ayant pas accès aux TIC, l’accès étant
appréhendé dans sa dimension matérielle : l’équipement et la connexion. Cette perspective de
la fracture numérique, qui place l’équipement technologique au centre de l’analyse,
présuppose implicitement que les TIC sont des technologies génériques dont le simple accès
conduirait automatiquement à l’usage, quel que soit le milieu économique, social et culturel
dans lequel elles sont diffusées. En quelque sorte, comme l’écrit Youssef (2004), “tout se
passait comme s’il suffisait à un individu de se connecter pour passer de l’autre côté de la
barrière numérique”.Aujourd’hui, la fracture numérique est encore souvent commentée et
traitée dans cette perspective techniciste. Néanmoins, depuis quelques années, une vague de
recherches critiques en sciences sociales propose d’envisager la notion dans un sens plus large
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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1111
que celui renvoyant au seul déficit en termes d’accès matériel. C’est Kling (1998) qui
distingue pour la première fois explicitement les inégalités dans l’accès aux TIC (technical
access), des inégalités dans les connaissances et les compétences (social access) parmi ceux
qui sont déjà connectés. Dans cette veine, les chercheurs invitent à reconsidérer le concept de
fracture numérique de façon plus nuancée qu’en termes dichotomiques, renvoyant à l’idée
d’une division nette entre deux groupes : les nantis (have) et les démunis (have not) de
l’information (Bucy and Newhagen 2004, Di Maggio & al 2004, Hargittaï 2002, 2003, Katz
and Rice 2002; Selwyn & al 2005, Van Dijk 2005, Warschauer 2003).
Cette perspective critique met l’accent sur le caractère « multidimensionnel » du concept de
fracture numérique. Elle plaide pour une approche plus holistique de la problématique et
considère en ce sens qu’il est plus judicieux de parler des fractures numériques plutôt que de
la fracture, tant sont diverses les inégalités que cette notion peut recouvrir. En effet, l’inégalité
numérique se pose en des termes complexes et selon différents facteurs de différenciation. Il
est vrai que derrière l’accès physique aux TIC se cachent des usages aux formes et aux
objectifs très variés, lesquels s’effectuent dans des contextes divers, via différentes
plateformes ou services technologiques, et qui requièrent des niveaux de compétences, de
connaissances et de maîtrise très variables. Pour imager cette pluralité de niveaux dans la
fracture numérique, certains auteurs évoquent l’idée d’un “arc-en-ciel” numérique (Van Dijk
2005, Clement & Shade 2000), tandis que d’autres parlent de “spectre” numérique (Lenhart &
Horrigan, 2003). Quant à Di Maggio et Hargittaï (2004), ils vont plus loin en suggérant de
remplacer le terme de « fracture » par celui d’ « inégalités », afin d’insister sur les différents
niveaux qui existent dans le processus menant tant à l’accès aux technologies qu’à leur pleine
appropriation. Cette perspective multidimensionnelle de la fracture numérique a déjà été bien
décrite d’un point de vue théorique dans la littérature scientifique. On pense notamment au
modèle à quatre dimensions élaboré par Van Dijk (2005) et à celui développé par De Haan
(2004). Les recherches empiriques sont, quant à elles, bien moins nombreuses.
2.1.2/. Du premier degré au second degré de fracture numérique.
Dès lors que la fracture numérique est envisagée dans ses multiples dimensions, il devient
vain de penser que la seule démocratisation de l’accès aux TIC, et à Internet en particulier,
soit synonyme de plus d’égalité. Nombre de recherches actuelles montrent d’ailleurs qu’au
moment où certaines inégalités en termes de possession d’ordinateur et d’accès à Internet
semblent se résorber dans certains pays, notamment industrialisés, de nouvelles disparités
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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apparaissent autour du mode d’usage des TIC. C’est ce que Hargittaï (2002) a été la première
à nommer fracture numérique au second degré (second order digital divide).Cette expression
désigne une sorte de fracture dans la fracture : les nouveaux clivages ne se situent plus au
niveau de l’accès physique et matériel aux TIC, mais parmi les utilisateurs selon les types
d’usages qu’ils font, non seulement de ces technologies, mais aussi des services et
informations accessibles en ligne. Plus précisément, l’analyse porte sur les inégalités sociales
qui peuvent résulter de la différenciation des usages de ces technologies numériques, une fois
que la barrière de l’accès est surmontée. Comme le souligne Warschauer (2003) : “la question
clé devient alors non plus l’accès inégal aux ordinateurs, mais bien les manières inégales
dont les ordinateurs sont utilisés”. Dans ce cas, l’enjeu est de cerner à quel moment les
trajectoires d’usages différenciées sont susceptibles de se transformer en véritables inégalités
(Le Guel, 2004). L’hypothèse sous-tendue par l’existence d’une fracture numérique dite de
second degré est que pallier le déficit en termes d’équipement et de connexion est une
condition nécessaire, mais non suffisante, pour réduire les inégalités sociales issues de la
diffusion des TIC dans la société. En effet, l’accès aux TIC ne conditionne pas
automatiquement leur usage effectif et encore moins leur usage autonome et efficace. Pour
que cela soit possible, encore faut-il posséder les connaissances et compétences cognitives
nécessaires (De Haan, 2004) – ou du moins s’en reconnaître les capacités (Bandura, 1997) –
tout autant que pouvoir compter sur un support social pour faire face aux difficultés et
développer des usages qui permettent de négocier une position sociale valorisante au sein de
la société (Van Dijk, 2005). Par ailleurs, il faut aussi percevoir un quelconque intérêt ou utilité
à utiliser les TIC pour en retirer un certain bénéfice (Selwyn, 2006). De nombreuses études
montrent ainsi que de multiples facteurs se combinent aux variables sociodémographiques
traditionnelles (statut socio-économique, niveau d’éducation, âge, sexe, etc.) pour influencer
l’engagement (ou non) des individus dans les TIC. S’approprier pleinement les TIC et leur
contenu – c’est-à-dire en avoir un usage motivé et efficace – est bien une dynamique
complexe, qui requiert de nombreuses ressources d’ordre tant matériel que mental, social et
culturel.
B/. Fracture numérique, genre et TIC.
1/.Définition de l’approche genre.
Le mot « Genre » est traduit du terme anglais « Gender ». C’est un concept qui a donné lieu
à l’approche Genre et développement. Le concept Genre renvoie au concept d’inégalité
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sociale et permet de montrer en quoi des rapports inégalitaires peuvent être facteurs de
blocage pour le développement. C’est une manière de voir, d’appréhender et d’agir sur tous
les détails de la vie des femmes, des hommes, des filles et des garçons. Genre c’est aussi un
concept qui identifie et se réfère aux relations entre femmes et hommes, entre garçons et
filles, à la manière dont ces relations sont socialement construites et aux différences sociales
entre les femmes et les hommes. Ces relations sont acquises, susceptibles de changer avec le
temps et sont largement variables d’un pays à l’autre et parmi les différentes cultures à
l’intérieur d’un même pays. Le concept Genre situe les problèmes des hommes, des femmes,
des filles et des garçons dans le cadre d’un ensemble de normes, de valeurs, d’attitudes et de
perceptions à travers lesquelles les sociétés affectent des rôles et des statuts sociaux à chacun
des deux sexes. En terme de définition, « le genre est la construction socioculturelle des rôles
féminins et masculins et des relations entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins et
masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et hommes dans la société et à la
position que femmes et hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces
telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins, permettent de déterminer l’accès
aux opportunités et aux ressources et imposent des attentes et des limites aussi bien aux
femmes qu’aux hommes » (Cf. Manuel ISAP, PNUD). Autrement dit, le Genre ou Gender est :
- institutionnalisé par la famille, la communauté, les normes, les organisations, et l’Etat ;
- perpétué à travers la religion, la culture, les normes et la tradition ;
- enraciné dans le patriarcat.
« Genre » est différent de « Sexe » qui lui signifie des différences biologiques entre les
femmes et les hommes. Le mot Genre fait référence aux rôles, responsabilités et tâches des
femmes et des hommes et leur interaction et à la façon dont les comportements et les identités
sont définies par les normes et valeurs de la société. Les rôles, les statuts, les conditions et les
positions occupés par les femmes et les hommes sont donc culturellement marqués et peuvent
sensiblement varier d’une société à l’autre. Le concept Genre n’est donc pas un concept
statique. Les relations de genre évoluent, se composent et se reconstruisent à travers
d’incessantes et incontournables négociations entre les hommes et les femmes. La notion de
Sexe4 se réfère à la structure biologique de reproduction chez l’être humain.
4 Voir annexe n°2 pour la différence entre le concept de « genre » et le concept de « sexe ».
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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1144
2/. Relation entre genre et technologie.
Le débat sur la relation entre genre et technologie peut constituer un point de départ pour
aborder ce thème. Cette sous-section présente quelques théories relatives à l’accès inégal des
femmes à la technologie et démontre l’importance de prendre en compte le contexte qui
préside à la relation entre genre et technologie.
2.1/.Le genre dans le discours sur les TIC.
Les questions de genre en relation avec les NTIC ont commencé à être soulevées à la fin des
années 1990. Cette sous-section dresse la carte des questions de genre dans le domaine des
TIC. Elle recense les plaidoyers autour de cette question et montre que la communauté
internationale n’est pas encore parvenue à établir un véritable consensus autour
d’engagements progressistes en faveur de l'égalité homme-femme.
2.1.1/.Thèmes cruciaux dans le discours sur le genre et les TIC.
Le débat sur les questions de genre en lien avec les NTIC s’appuie en partie sur les analyses
antérieures concernant les femmes et la technologie, et les femmes et les médias. Au cours des
années 1990, les questions de genre dans la communication et les médias mettaient l'accent
sur trois grands axes : l'accès équitable des femmes et des organisations de femmes aux
moyens d'expression publique ; l'accès des femmes aux carrières professionnelles et aux
postes de prise de décision traditionnellement réservés aux hommes ; et les représentations
des femmes qui renforcent ou bousculent les stéréotypes. Plus récemment, un recentrage s'est
opéré vers une vision des femmes où celles-ci ne sont plus uniquement les réceptrices de
l’information mais en ont le contrôle – autrement dit, qui ne se contente pas de faire évoluer le
discours sur les femmes mais permet à un plus grand nombre de femmes, en particulier
marginalisées, de créer leur propre information et de diffuser leurs propres messages au
travers des nouvelles TIC (Burch and Leon, 2000).
La question du genre et des NTIC a été largement évoquée pour la première fois dans un
document de l’Association pour le progrès des communications (APC) en 1995 (Burch and
Leon 2000), qui soulignait la nécessité d'élargir le plaidoyer en faveur des médias et de la
communication pour prendre en compte l’expansion de l’Internet. Les gouvernements des
pays industrialisés et les multinationales du secteur des communications sont engagés dans
des négociations sur l'avenir de l'industrie des communications et, entre autres aspects, la
distribution internationale du cyberespace (c'est à dire, l'infrastructure et la réglementation
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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définissant le fonctionnement des réseaux informatiques). Les groupes de femmes et de
citoyens n'ont pas voix au chapitre dans les négociations qui influenceront les législations
nationales et internationales et donc leur accès aux ressources technologiques et
informatiques. Il est donc impératif d’élaborer des mécanismes pour leur permettre de
formuler leurs besoins et de défendre leurs intérêts.
Les questions relatives au genre dans la société de l'information sont multiples : intégrer des
perspectives de genre dans les politiques nationales en matière de TIC ; sensibiliser les
défenseurs de l'égalité homme-femme à l'importance des programmes nationaux en matière de
TIC pour l'égalité des sexes ; promouvoir une gouvernance électronique soucieuse de l’égalité
des sexes ; garantir l'utilisation effective des TIC par les femmes et offrir des contenus
pertinents ; encourager la participation économique des femmes dans l'économie de
l'information ; promouvoir des médias démocratiques et combattre l'utilisation de l'Internet
visant à perpétuer la violence contre les femmes. Grâce à un plaidoyer actif, ces questions ont
occupé une place importante dans les récents débats sur les TIC et en particulier dans la
préparation du SMSI. Les partisans de l’égalité homme-femme dans le domaine des TIC
réclament l'égalité des sexes dans ce secteur et une diffusion des TIC qui puisse contribuer à
une évolution positive des rapports sociaux de sexe. Pour atteindre cet objectif, la seule prise
en compte des questions de genre dans le domaine des TIC ne suffit pas ; il faut transformer le
secteur des TIC et non se contenter d'intégrer les femmes dans un secteur qui resterait
inchangé (Marcelle 2000).
2.1.2/.Le genre dans l'économie de l'information.
Les femmes ont relativement peu de titres de propriété et de pouvoir dans le secteur des TIC.
On manque certes de données mais il est évident que les femmes sont sous-représentées dans
les conseils d'administration et parmi les cadres supérieurs des sociétés de TIC, de même que
dans les organismes de politique et de réglementation, les institutions de normalisation
technique, les organisations industrielles et professionnelles et au sein des institutions
étatiques qui travaillent dans ce domaine. La participation des femmes en tant qu'employées
du secteur offre un tableau plus complexe. La nouvelle économie surfe sur la puissance des
TIC. La sous-traitance est devenue une stratégie économique essentielle de nos jours, qui a
donné naissance à une nouvelle division mondiale du travail. Les emplois sous-traités sur le
plan international, tels que la transcription médicale ou l’assistance-logiciel ont changé la
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donne quant aux opportunités de travail des femmes dans les pays en développement. Dans le
domaine des logiciels, les femmes bénéficient d'opportunités comme elles n'en ont jamais
connu dans aucun autre secteur de l'ingénierie et des sciences.
Cependant, dans le secteur des technologies de l'information, les femmes ne constituent qu'un
faible pourcentage du personnel de direction, de maintenance et de conception des réseaux,
des systèmes d'exploitation ou des logiciels. Selon l’UNIFEM, les femmes détiennent 9 % des
emplois de moyen à haut niveau en rapport avec les TIC dans le secteur de l'ingénierie et
représentent 28,5 % des programmeurs informatiques et 26,9 % des analystes fonctionnels.
Elles ne sont majoritaires, à 85 %, que dans les postes de saisie de données (UNIFEM 2000,
in Huyer and Mitter 2003).
Les technologies de l'information ont bénéficié aux femmes sur le plan de l'emploi mais les
tendances actuelles font apparaître de nombreux défis. Le rapport de l’OIT sur « Le travail
dans la nouvelle économie » publié en 2001 formule les observations suivantes à propos du
secteur des TIC :
• Les formes de ségrégation sexospécifiques se reproduisent dans l'économie de l'information
où les hommes détiennent la majorité des emplois hautement qualifiés, à forte valeur ajoutée
tandis que les femmes sont concentrées dans les emplois peu qualifiés, à faible valeur ajoutée.
• À mesure que les industries de production traditionnelles qui employaient auparavant des
femmes disparaissent, les femmes qui trouvent des emplois dans les nouvelles industries,
souvent liées à la sphère des TIC, sont rarement les mêmes que celles qui ont perdu leur
emploi dans les secteurs traditionnels. De nouvelles inégalités apparaissent donc entre, d'un
côté, les femmes qui possèdent des compétences professionnelles dans le domaine des TIC et,
de l'autre, celles qui n'en ont pas.
• Si le télétravail a créé de nouvelles opportunités d'emploi pour les femmes, le revers de la
médaille est que les femmes peuvent se trouver exclues de meilleures possibilités de carrière
et qu’au lieu de permettre un équilibre, les responsabilités familiales s'ajoutent au travail
salarié et les femmes se voient dotées de nouvelles tâches en complément des anciennes.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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C/. Situation africaine et sous-régionale : les éléments empiriques du problème de genre
et des TIC.
Dans les pays du Sud, en particulier en Afrique, nous constatons des inégalités criardes et
profondes entre hommes et femmes aux plans économique, politique, social et culturel. Le
déséquilibre et les disparités dans le traitement entre les sexes sont si manifestes que notre
seul contexte de sous-développement et de pauvreté ne saurait expliquer. Alors que les enjeux
du développement appellent la mobilisation de toutes les composantes de la société. Aucune
société ne peut aspirer à un développement durable et équitable sans au préalable jeter les
bases d’un fondement pour une égalité de genre. C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en
place des mécanismes pouvant favoriser une prise de conscience de l’importance de la
participation égale et équitable de la femme et de l’homme, plus que jamais indispensable,
dans l’effort de développement.
Une étude récente, menée dans des pays d’Afrique francophone, portant sur la fracture
numérique de genre atteste que : « les femmes ont globalement un tiers de chance en moins
que les hommes de bénéficier des avantages de la société de l'information en Afrique
francophone et que les liens politiques entre les questions de genre et de TIC sont largement
méconnues5». Selon l’IUT, le Bénin et les autres pays de l’Afrique de l’ouest font partie de la
région située "du plus mauvais côté" de la fracture numérique mondiale, comme en témoigne
l’Indice d’Accès Numérique calculé par l’IUT (Simard, 2003). Ils ont fait le pari sur les TIC
comme outil de développement et ont mis en place des politiques et stratégies nationales dans
ce sens. Constituant la majorité des pauvres de cette région pauvre, la moitié des ressources
humaines que représente la population féminine semble en marge de cette évolution. Bien
qu’investies d’un rôle social et économique prépondérant au quotidien, elles restent invisibles
dans la vie publique. Les inégales relations de genre ne sont pas prises en compte dans les
politiques de TIC : cette constante transcende les contextes géographiques et culturels
spécifiques à ces pays. De la même manière, les politiques de promotion de la condition des
femmes et de lutte contre la pauvreté mises en place dans chacun de ces pays ne font pas de
lien avec les politiques de TIC, et il y a là un risque majeur tant pour les femmes que pour la
société africaine de l’information en cours de formation.
Alors que la condition fondamentale pour un développement humain durable et la réalisation
des Objectifs Du Millénaire pour le Développement (OMD) est l’accès équitable des hommes
5 Voir : « fracture numérique de genre en Afrique francophone : une inquiétante Réalité »
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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1188
et des femmes aux TIC. Il faut donc encourager activement et faciliter la participation des
femmes à la construction de la société de l’information. L’exclusion des femmes accentue
davantage la fracture numérique de genre alors même que les nouvelles technologies de
l’information sont de potentiels outils d’intégration, d’échange et d’information. La formation
sur le genre et développement permettra le renforcement de l’accès et de l’appropriation
équitable des opportunités qu’offrent les TIC. Pour réaliser les OMD, nous devons corriger les
disparités de genre par un usage efficace des TIC pour accélérer la prise de conscience de
l’importance d’une politique ardue de mise en oeuvre de l’approche genre dans la
construction de la société de l’information. La béance du fossé numérique de genre doit être
une source potentielle de motivation pour la mise en oeuvre de vastes programmes de
formation sur le genre pour une société de l’information inclusive, fondée sur la solidarité et
l’équité. L’émergence de la société de l’information suscite de réels espoirs pour l’Afrique.
Mais encore faudrait-il qu’elle ne soit pas une société qui charrie avec elle les disparités de
genre. C’est pourquoi il est fondamental que des mécanismes de plaidoyer soient déployés
pour sensibiliser les décideurs politiques et les leaders d’opinion sur la nécessité de prendre en
compte le genre dans toutes les stratégies de développement.
La place nécessairement centrale du genre dans le développement durable, y compris celui de
la société numérique, a été rappelée à Bamako, dès la première conférence organisée dans le
contexte du processus du SMSI (Caucus sur le Genre du SMSI, 2002), prolongeant le
plaidoyer sur l’importance stratégique des TIC pour les femmes africaines (APC-Femmes-
Afrique et FEMNET, 2000 ; Rathgeber & Adera, 2002). La "Méthodologie d’Evaluation en
Genre des Initiatives de TIC" (APC/WNSP) indique que des facteurs autres que le revenu et
l’éducation influent sur la fracture numérique. Il s’agit entre autres du genre, de l’âge, de la
localisation, de l’origine. De plus, une analyse de genre de la fracture numérique ne peut se
résumer aux disparités en termes d’accès : pour les femmes, les TIC ne sont pas "seulement
un outil de plus". Leur importance stratégique tient à ce qu’elles peuvent, si elles sont utilisées
à cela, combattre les facteurs qui sont à l’origine de la marginalisation et de l’isolement des
femmes, du fait des capacités d’expression et d’action collective qu’offrent les TIC. De
nombreux travaux, menés par les organisations du mouvement des femmes, de la société
civile et de la communauté internationale, ont procédé à l’analyse théorique des
interconnexions entre le genre, les TIC et le développement, en termes d’utilisation,
d’obstacles, d’éducation et de formation, d’impact sur le travail, de mondialisation et de
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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promotion économique et politique des femmes (Hafkin & Taggart, 2001). L’UNESCO a
publié une remarquable synthèse (Primo, 2003) des relations entre les disparités de genre et le
fossé numérique, et dressé un inventaire détaillé des obstacles socioculturels et institutionnels
qui fondent et pérennisent les disparités entre hommes et femmes face aux TIC. L’étude de
l’UNESCO (2003) sur le statut de la recherche sur le genre et les TIC dans la société de
l’information confirme l’existence de la fracture numérique de genre, et que les priorités
d’action, outre l’utilisation égale des TIC par les hommes et les femmes, doivent être centrées
sur la participation des femmes à la décision politique et à la production, l’alphabétisation
numérique, et la levée des contraintes en temps liées au triple rôle des femmes. Hafkin (2003)
plaide pour que soient collectés des indicateurs sensibles au genre, dès le début du processus
de collecte des données sur la société de l’information, afin de contribuer à l’instauration
d’une société de l’information universelle et équitable. Elle recense les principaux problèmes
de genre dans le secteur des TIC, tout en soulignant qu’un indicateur unique ne saurait suffire
à rendre compte des questions d’équité entre les hommes et les femmes dans l’optique de la
société de l’information. Ces indicateurs, confirme APC/WNSP, doivent refléter une vision
politique de la place et du rôle des femmes et des TIC dans la société de l’information.
SECTION 2/. METHODOLOGIE DE RECHERCHE.
Dans cette section, nous allons présenter le cadre opératoire et le modèle retenu d’une part et
ensuite préciser la nature des informations, les sources d’informations utilisées et les outils
d’analyse à utiliser dans le cadre de ce travail.
PARAGRAPHE 1 : LE CADRE OPERATOIRE.
A/. Délimitations de la recherche.
Deux infrastructures sont retenues ici comme stratégiques pour la promotion de l'égalité de
genre dans la société de l'information, du fait qu'elles se développent très rapidement au
Bénin, qu'elles vont marquer de manière spécifique la société béninoise de l'information. On a
privilégié ces deux technologies au détriment d'autres (par exemple la radio) dans une
perspective de l'offre, un aspect actif de l'individu par rapport à l'outil. C'est moins coûteux, et
interactif, ça permet mieux le bénéfice individuel, le choix individuel pour se promouvoir. On
fait une étude micro-économique, s'intéressant à l'individu femmes.
− L’Internet, comme outil grand public et interactif d'information, d'expression, de
communication, de plaidoyer et d'action.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2200
− Le téléphone portable, comme outil de communication individuelle et interpersonnelle de
plus en plus utilisé, permettant de dépasser des contraintes en infrastructure matérielle.
B/.Le modèle.
Dans le souci de mesurer et d’apprécier convenablement l’ampleur de la fracture numérique
de genre, divers travaux ont été réalisés dans la littérature notamment par Ono (2003). En
effet, ce dernier examine l’étendue des différences de genre dans plusieurs mesures de l’usage
d’Internet durant la période 1997-2001 aux Etas-Unis. Globalement, son étude a indiqué que
la probabilité que les femmes utilisent l’Internet durant les années 90 était inférieure à celle
des hommes mais que cette différence a disparu durant les années 2000 et que la tendance
s’est probablement renversée en 2001. Cependant, les résultats indiquent aussi que les
femmes restent les utilisateurs les moins fréquents et les moins intenses d’Internet. Le modèle
utilisé dans cette étude est un modèle Logit dont la variable dépendante est la probabilité
d’utiliser l’Internet et dont les variables explicatives sont :
− Les variables socio-économiques : l’éducation, le revenu.
− Les variables sociales et géographiques : le sexe, l’âge, le statut matrimonial, la région et
dans une certaine mesure la race.
Nous adapterons ainsi ce modèle à notre cas d’étude en considérant comme variable
dépendante la probabilité d’utiliser les TIC en général dont on distinguera 2 cas : TIC1=
Internet et TIC2=Téléphone portable (mobile) ce qui nous reviendra à estimer 2 équations. Les
variables explicatives retenues dans notre modèle sont : le niveau d’instruction, le revenu,
l’âge, le sexe, l’utilisation de l’ordinateur et la situation géographique.
C/.Spécification du modèle.
Dans tout ce qui suit, nous noterons Y la variable à prédire, ),,( 6,5,4,321 XXXXXXX =
les variables explicatives avec ( =1X niveau d’instruction ou d’éducation : elle sera notée
« educ » dans le modèle) ; ( =2X revenu : elle sera notée « rev ») ; âge ; =3X =4X genre
(genre est mis ici pour désigner la variable sexe) ; ( =5X situation géographique ou zone de
résidence : elle sera notée « Zr ») et ( =6X utilisation de l’ordinateur ; elle sera notée
« ordi »).
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2211
Dans le cadre de notre régression logistique binaire, la variable Y prend 2 modalités
possibles : 1 (l’individu utilise les TIC) et 0 (l’individu n’utilise pas les TIC).
)1( =YP respectivement est la probabilité à priori pour que )0( =YP 1=Y (resp. )0=Y
Posons : )()1( βXFYP == et )(1)0( βXFYP −== où F est une fonction de répartition
de R sur l’intervalle ] , croissante en son argument et [1,0 β est un vecteur des paramètres (à
estimer) associé au vecteur X et de dimension (L, 1) si le vecteur X est de dimension (1, L).
Le modèle Logit est le modèle défini par :
)()exp(1)exp()1( ββ
β XXXYP Λ=+==
)(1)exp(11)0( ββ XXYP Λ−=+==
)( βXΛ étant la fonction de répartition de répartition de la distribution logistique. Le modèle
que nous utiliserons dans le cadre de notre travail peut donc de façon générale être représenté
par l’expression suivante :
6655443322110)/1(1)/1(ln XbXbXbXbXbXbbXp
Xp ++++++=−
)/1( Xp respectivement est la probabilité à posteriori d’obtenir la modalité 1
(resp.0) de
)/0( Xp
Y sachant la valeur prise par X .
En remplaçant , et par leurs valeurs correspondantes, on
obtient alors successivement dans chacun des 2 cas de TIC les équations suivantes :
4321 ,,, XXXX 5X 6X
ordiZrgenreagereveducernetLogit 6543210)(int ααααααα ++++++=
L’ordinateur est intégré ici comme variable explicative car nous supposons que l’utilisation de
l’Internet est dans une certaine mesure liée à l’utilisation de l’ordinateur.
ZrgenreagereveducmobileLogit 543210)( βββββ β +++++=
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2222
Dans chacun des deux cas, nous procèderons à un recodage des variables. Ainsi les variables
dépendantes (Internet et mobile) seront recodées en 2 modalités : 1 dans le cas de l’utilisation
et 0 dans le cas de la non utilisation.
Dans le cas des variables explicatives, la variable éducation sera recodée en 4 modalités
(aucun niveau d’éducation [1], niveau primaire [2], secondaire [3] et tertiaire [4]), la variable
genre en 2 modalités (1 si l’individu est une femme et 0 si l’individu est un homme), la
variable zone de résidence en 3 modalités (milieu urbain [1], semi urbain [2] et rural [3]). Les
variables revenu et âge quant à elles seront considérées comme continues. Enfin la variable
ordinateur sera elle aussi recodée en 2 modalités (1 dans le cas de l’utilisation et 0 sinon).
PARAGRAPHE 2 : LES SOURCES DES DONNEES ET LES OUTILS D’ANALYSE.
Plusieurs types d’informations ou de données seront nécessaires dans le cadre du présent
projet de recherche de fin de cycle universitaire. En effet, les informations qui seront
nécessaires ici sont les informations sur le niveau de scolarisation/alphabétisation des hommes
et des femmes du Bénin, leur âge, les informations sur leur revenu moyen et sur leur lieu de
résidence. En vue d’apprécier leur degré de familiarité avec les TIC, les informations sur leur
utilisation de l’ordinateur, de l’Internet et du téléphone portable seront également prises en
compte.
Ces informations que nous utiliserons ne sont pas des résultats des études ou d’enquêtes
réalisées par nous-mêmes. Il s’agit donc de données primaires issues de la base du RIA
(Research ICT Africa) qui a effectué une enquête sur l’accès et l’usage des TIC dans 19 pays
africains dont le Bénin en 2007/2008 et qui a porté sur 1101 ménages Béninois du milieu
urbain comme du milieu rural.
Pour l’estimation de notre modèle et le test des hypothèses nous utiliserons exclusivement la
méthode du maximum de vraisemblance que nous appliquerons dans le logiciel STATA
version 10. Le test des hypothèses se fera aussi grâce au logiciel STATA.
CONCLUSION.
Dans ce chapitre, nous avons présenté les problèmes qui se posent entre les hommes et les
femmes en ce qui concerne l’utilisation des TIC ; nous avons aussi fait un contour théorique
du concept de fracture numérique et des différents problèmes qui s’y rattachent. Nous avons
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
2233
enfin présenté la méthodologie d’étude qui nous a permis de retenir un modèle logit pour nos
estimations, estimations dont les résultats seront présentés dans le chapitre suivant.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2244
CHAPITRE DEUXIEME :
RESULTATS, ANALYSES ET RECOMMANDATIONS.
Le monde contemporain est à l’ère de la globalisation économique, caractérisée par la
création et le renforcement de mouvements d’intégration économique, sociale et culturelle des
Etats. Cela concerne aussi bien les pays industrialisés à revenus élevés, que les pays en
développement. Dans cette globalisation de l’économie, les premiers cherchent à être
davantage prospères et à conforter leur position de leaders au plan international. La seconde
catégorie de pays vise à s’insérer dans une dynamique de croissance économique forte et
durable, en vue d’éradiquer la pauvreté qui mine une frange importante de leur population.
Quel que soit le cas d’espèce, le savoir reste la lumière qui éclaire la trajectoire à emprunter
par les différentes économies. Il est alors important de souligner qu’être pauvre, ce n’est pas
seulement souffrir d’insuffisance de ressources financières, c’est aussi manquer de
connaissances et d’informations.
Aujourd’hui, la problématique du développement humain se pose sous un angle nouveau,
celui du savoir qui, de toute évidence, a de multiples facettes et est largement tributaire des
nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’appropriation de ces
nouvelles technologies facilite non seulement l’acquisition, l’assimilation et la transmission
du savoir, mais et surtout leur implication dans le développement accéléré des nations.
Au Bénin, de nombreuses initiatives sont prises par bon nombre d’agents économiques pour
s’approprier les TIC comme outil de développement de leurs activités. Le Gouvernement,
avec le concours appréciable des partenaires au développement, soutient, autant que possible,
toutes ces actions, aussi bien sur le plan des infrastructures, que celui des utilisations
sectorielles. Mais malgré cette bonne volonté, le constat est alarmant car le taux d’utilisation
des TIC reste très faible au Bénin.
Le présent chapitre se propose ainsi de faire une présentation détaillée des résultats obtenus en
matière d’utilisation de ces technologies au Bénin et la discrimination observée dans leurs
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2255
usages respectifs, l’analyse des résultats, la vérification des hypothèses et les
recommandations proposées en vue de faire de l’accès aux Technologies de l’Information et
de la Communication pour tous une réalité. Mais avant d’aborder cette étape, il importe de
faire un bref aperçu sur la situation générale des TIC au Bénin.
SECTION 1/. SECTEUR DES TIC AU BENIN ET PRESENTATION DES RESULTATS.
PARAGRAPHE 1 : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DES TIC.
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : est l’expression utilisée pour
désigner le secteur qui englobe toutes les technologies convergentes et qui contribuent, d’une
manière ou d’une autre, au traitement - au sens large – de l’information. Les TIC comprennent
notamment les télécommunications traditionnelles, les télécommunications mobiles,
l’informatique, la radiodiffusion, la télévision, la télédistribution, l’Internet, les multimédia et
les systèmes d’information géographique, etc.
Les TIC se réfèrent également à un ensemble d’outils nécessaires pour le traitement de
l’information, et plus particulièrement des ordinateurs et des logiciels, mais aussi d’autres
dispositifs techniques utiles à la conversion, à la gestion et au stockage de l’information dans
des formats technologiques qui permettent de diffuser, d’échanger, de chercher et de retrouver
l’information.
A/. Infrastructures et services offerts.
La plupart des infrastructures de base en matière de TIC appartiennent à Bénin Télécoms SA
(ex OPT). Elles permettent d’offrir au plan national les principaux services suivants : la
téléphonie fixe et mobile, la messagerie Internet et la navigation, l’enregistrement du nom de
domaine, l’hébergement de sites web et l’abonnement au FTP.
1/. La téléphonie fixe.
Les infrastructures de communication et d’information ne sont pas encore accessibles à la
majorité des populations. L’accès au téléphone reste marginal. En effet, le réseau
conventionnel fixe du Bénin est caractérisé par les réseaux locaux de câbles qui ont été
réaménagés dans les zones urbaines au détriment des populations qui vivent en milieu rural.
Pour réduire cette fracture numérique, des efforts d’extension du réseau sont volontairement
orientés vers le monde rural et se traduisent par le développement des publiphones et des télé-
centres privés. Malgré cette volonté d’orientation, on observe toujours des difficultés d’accès.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2266
Un taux encore faible de couverture du territoire est apprécié du point de vue de l’espace
géographique (54 communes sont couvertes sur 77). De 2004 à 2006, le nombre de
publiphones passe de 797 à 707 soit environ 90 lignes hors activité.
Le réseau de transmission téléphonique de Bénin Télécoms SA est basé sur des équipements
VSAT de télécommunications par satellite et comprend dix-neuf (19) stations réparties sur
l’ensemble du territoire national et un HUB installé dans la commune d’Abomey-Calavi.
Quand aux télécommunications internationales, elles sont gérées par le Centre de Transit
International (CTI) de type MT20 THOMSON installé à Cotonou et celui de Porto-Novo de
type EWSD qui utilisent les supports de transmission que sont la Station terrienne, les liaisons
de transmission par faisceaux hertziens numériques avec les pays limitrophes (Nigeria, Togo),
le câble sous-marin SAT3 et la Station radio communications Maritimes et Terrestres.
Une analyse de la télé densité (nombre de lignes téléphoniques pour 100 habitants) révèle une
variation assez mitigée. En cinq années (2001à 2006), la télé densité a très peu évolué passant
de 1,29 en 2001 à 1,14 en 2006 avec des variations internes selon le département. En juin
2009, la télé densité fixe est estimée à 1,32%. On estime qu’au total près de 109 860 lignes (y
compris les abonnés prépayés et post payés) sont actuellement en service au Bénin dont 80%
sont concentrées dans les départements du Littoral, de l’Ouémé et de l’Atlantique.
2/. La téléphonie mobile.
C’est à partir de 1988 que les premières mesures de libéralisation du marché des
télécommunications au Bénin ont connu une timide évolution avec l’ouverture à la
concurrence de certains segments des activités de l’opérateur historique (Bénin Télécoms
SA). La réorganisation du secteur constitue une exigence vitale dans l’effort entrepris pour
améliorer l’infrastructure dont dépend fortement l’utilisation des TIC. Ces mesures de
libéralisation sont devenues effectives à partir de 1999 avec l’octroi de licences GSM à des
opérateurs privés fournisseurs de services de téléphonie cellulaire. Outre Libercom, filiale
GSM de Bénin Télécoms SA (opérateur public) bâti en 1999 sur la base de la technologie
AMPS (réseaux analogiques), des agréments ont été octroyés à quatre autres opérateurs privés
du GSM. Il s’agit de Moov Bénin crée par le groupe Atlantique Telecom dont les activités
commerciales ont débuté le 10 Juillet 2000 et qui s’est substitué à l’ancien réseau Telecel crée
le 17 Décembre 1997 ; Bénincell lancé en Juin 2000, qui par la suite change de dénomination
pour devenir Areeba en 2005, qui lui-même devient MTN depuis Juin 2007 ; Bell Bénin
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2277
Communications (BBCom) fait son apparition sur le marché du téléphone mobile GSM au
Bénin le 11 Décembre 2003. C’est une société Anonyme de droit béninois ; enfin Glo Mobile
Bénin qui est le dernier opérateur fait son entrée sur le marché du GSM en 2008.
Les cinq opérateurs GSM offrent aux consommateurs outre la communication vocale, les
services de messagerie écrite et vocale, le service roaming qui permet de rester joignable et de
communiquer aux quatre coins du monde à partir du même numéro local. Ainsi au 15 Juin
2009, le parc des abonnés à la téléphonie mobile s’élève à 4 094 021 contre 2 051 777 au 31
Décembre 2007 soit un accroissement de près de 100% du parc en l’espace d’une année et
demi. Ce boom de la téléphonie mobile s’explique en partie par le lancement des activités
d’exploitation du réseau Glo Mobile Bénin qui après quelques mois d’exercice a atteint un
parc d’abonnés de 807 119 en Juin 2009. Il s’ensuit une amélioration du taux de pénétration
mobile au Bénin. En effet, la télé densité mobile est passée de 25,48% en Décembre 2007 à
49,32% en Juin 2009, soit un gain de près de 24 points.
L’analyse des parcs d’abonnés des cinq opérateurs en activité au Bénin permet de se rendre
compte de la part de marché détenue par chacun d’eux. En effet, au 15 Juin 2009, les
opérateurs MTN et MOOV demeurent les leaders du marché détenant à eux deux, 57% de
part de marché avec respectivement MTN 30% (1 248 281 abonnés) et MOOV 27% (1 092
464 abonnés). Les trois autres opérateurs partagent les 43% de part de marché soit 20% pour
Glo Mobile (807 119 abonnés), 19% pour BBCOM (781 946 abonnés) et 4% pour Libercom
(164 211 abonnés)6. En juin 2009, la télé densité mobile est estimée à 49,32% (y compris les
abonnés prépayés et post payés).
3/. L’Internet.
L’Internet est le réseau informatique mondial qui rend accessible au public des services
comme le courrier électronique et le World Wide Web. Ses utilisateurs sont désignés par le
néologisme « internautes ». Techniquement, Internet se définit comme le réseau public
mondial utilisant le protocole de communication IP (Internet Protocol).
Le Bénin a été connecté à l’Internet pour la première fois en Décembre 1995 la faveur du
sommet de la Francophonie avec une passerelle d'accès de 64 kilobits par seconde. La
demande devenant de plus en plus forte, le renforcement de cette passerelle est devenu
nécessaire. Le projet américain "Leland Initative" de l’USAID permit au Bénin de voir sa
6 Voir Autorité Transitoire de Régulation des Postes et Télécommunications, tableau de bord de la téléphonie mobile 2009.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2288
bande passante doublée soit 128 kbps via l’opérateur MCI américain en 1998 après le
protocole d’accord de 1997. Ce fut le début d’une dynamique évolutive spectaculaire des TIC
avec 2 mégabit/s en janvier 2002. Le 06 Mai 2003, lors de l’inauguration du câble SAT-3, une
nouvelle connexion internationale de 45 mégabits/s a été ajoutée aux 2 mégabits existant
portant ainsi la bande passante nationale, gérée par Bénin Télécoms SA à 47 mégabits/s. Cette
bande passante est complétée à 155 mégabits/s en mai 2007. Il faut noter que depuis le 15 Mai
2009, le débit du noeud national à l'Internet est de 310 mégabits/s.
A part Bénin Télécoms SA, plusieurs opérateurs privés fournissent également l’accès Internet
soit par réseau téléphonique commuté (RTC), soit par boucle locale radio, soit par satellite
VSAT ou soit par ADSL, dernière technologie mise en service par Bénin Télécoms SA il y a
peu de temps. Deux autres opérateurs privés ont été agrées pour fournir des prestations de
connexion ADSL, avec une bande passante de 10 mégabits chacun. Ces deux fournisseurs
totalisent jusqu’en fin Décembre 2006 un parc de 900 clients.
L’accès à domicile est très faible. En effet, la situation de la connectivité jusqu’à fin Juin 2009
au niveau de Bénin Télécoms SA faisait état de : 924 abonnés par liaison RTC, 1243 abonnés
par liaison ADSL, 191 abonnés par liaison spécialisée Wimax et 12 434 abonnés par liaison
CDMA. On estime qu’actuellement, le taux de pénétration d’Internet au Bénin est d’environ
1,61%.
Dans le secteur privé au Bénin, il a été dénombré en 2003 environ 7603 télé centres privés7
offrant sur le plan national des services afférents à l’accès Internet et à la formation en
informatique et à Internet. Une estimation du parc Internet au Bénin en Juin 2009 fait état de
près de 134 269 (dont 14 792 pour le parc Internet de Bénin Télécoms SA et 119 477 pour le
parc Internet mobile). L’accès à l’Internet est beaucoup plus développé dans les grandes
agglomérations notamment à Cotonou. Pour permettre l’accès à un plus grand nombre de
personnes, le gouvernement du Bénin a mis en place courant 2002 une vingtaine de télé
centres communautaires offrant des services Internet répartis sur le territoire national(la
plupart de ces télé centres sont fermés faute de ressources ou de mauvaise gestion). De
manière générale, les différents services liés à Internet se sont améliorés et les coûts ont baissé
depuis l’avènement de l’Internet au Bénin. Cependant, l'utilisateur final continue de payer les
frais de l’absence d’un cadre réglementaire approprié. Il subit de nombreuses contraintes de
limitation de services et de temps d’accès. Par ailleurs les modèles de télé centres 7 Etude monographique sur l’Internet au Bénin, CIPB, avril 2008.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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2299
communautaires initiés par le gouvernement qui devraient induire un accès étendu, ont échoué
faute d’études prospectives suffisantes.
4/. Les services de radiomessagerie et de transmission de données.
La radiomessagerie (ou paping en Anglais) est un service de messages par radio à des
utilisateurs. Les messages peuvent être numériques (codes chiffrés) ou alphanumériques
(courts textes). Ce système est entrain de disparaître devant l’avènement de la téléphonie
mobile. En ce qui concerne la transmission de données, Bénin Télécoms SA, à travers son
service BENINPAC, met à la disposition des banques, des hôtels, des compagnies aériennes,
des ministères, des ambassades, des organismes internationaux, un réseau de transmission de
données par paquets. Les domaines d’utilisation de la transmission de données sont :
La consultation des bases de données nationale et internationale.
La messagerie électronique (courrier, télécopie, télex).
Le transfert de fichiers (applications conventionnelles, télétraitements).
Les services vidéotex français.
5/. Les cybercafés.
Un cybercafé est un lieu dans lequel on propose aux personnes d’accéder à Internet. Le
nombre de cybercafés au Bénin a augmenté d’une manière exponentielle avec le déploiement
soutenu des liaisons radio. On peut estimer à plusieurs milliers le nombre de cybercafés au
Bénin. Ceux-ci sont pour la plupart localisés dans les principales villes.
B/. Les activités et programmes sectoriels des TIC.
Le secteur des télécommunications a connu des bouleversements sans précédents au cours de
la décennie écoulée. Pratiquement tous les Etats africains ont procédé à une libéralisation
progressive de ce secteur en octroyant des licences à des investisseurs privés sur certains
segments tels que la téléphonie mobile et l’accès à la dorsale Internet. D’autres Etats ont
purement et simplement supprimé toute forme de monopole. Cette politique a permis une
croissance exponentielle de la téléphonie mobile ainsi que sa pénétration dans les coins les
plus reculés.
Cependant au Bénin, exemple pratiquement unique en Afrique, une inorganisation durable
doublée d’une ouverture incontrôlée et tous azimuts, sans une vision à long terme et l’absence
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
3300
de toute autorité de régulation ont plongé le secteur des télécommunications et des TIC dans
un désordre indescriptible propice à toutes les pratiques frauduleuses.
C’est dans le but de remédier un tant soit peu à cette inorganisation que la « Déclaration de
Politique Sectorielle » qui sert de base stratégique aux textes actuels a été revisitée surtout
pour un secteur en pleine mutation comme les télécommunications et les TIC, et qui connaît
une évolution fulgurante. Nous présentons ici la vision de l’Etat béninois exposée dans le
document et les piliers sur lesquels s’appuie cette vision.
1/. La vision de l’Etat pour les TIC.
La vision de l’Etat béninois pour le pays a été déclinée de la manière suivante : « Faire du
Bénin le Quartier Numérique de l’Afrique d’ici 2025 ». Il s’agit pour les béninois et les
béninoises de relever un véritable défi pour faire de cette vision une réalité. Cette vision
s’appuie sur la réalité et notamment sur les potentialités actuelles du pays et projette dans le
futur une image réaliste et réalisable du pays qui traduit l’espoir de toute la nation.
2/. Les piliers de la vision.
Pour devenir une réalité, la vision s’appuiera sur deux piliers essentiels qui constituent le
moteur de la vision : l’e-gouvernement et l’e-business.
e-gouvernement : le Bénin aura un secteur public moderne, performant, connecté et
interconnecté (e-administration). Ce pilier augmentera l’efficacité de l’administration en
réduisant les coûts de communication et en mettant les agents bien formés dans des
conditions modernes de travail. L’administration béninoise mettra le citoyen au cœur de sa
préoccupation en lui offrant, grâce aux TIC, des services de qualité dans des délais très
courts (e-gouvernement). Ce pilier permettra également une meilleure application des
principes de bonne gouvernance qui reste une des priorités du gouvernement.
e-business : Il s’agira de promouvoir un secteur privé compétitif, devenu le moteur de la
croissance et tourné vers l’exportation de services à valeur ajoutée basés sur les TIC. Pour
que le secteur privé soit compétitif au niveau mondial, le Bénin mettra un accent
particulier sur la qualité des infrastructures et sur celles des ressources humaines. Ce pilier
permettra d’obtenir un tissu intégré d’activités TIC dont la qualité de services répondant
aux standards internationaux aura des répercussions bénéfiques au niveau national.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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3311
3/. Les axes stratégiques de la vision.
Pour concrétiser la vision à travers les deux piliers, le Bénin déclinera sa politique selon
quatre axes stratégiques :
La mise en place d’un cadre juridique et institutionnel habilitant, favorisant un
développement harmonieux des secteurs et comblant le vide juridique sur les TIC.
Le déploiement d’infrastructures de qualité de classe mondiale et compétitives.
Le développement de ressources humaines de classe mondiale.
Le développement de contenus adaptés aux besoins du pays.
Pour mettre en œuvre la stratégie, le gouvernement adoptera, pour chaque pilier des actions
clés dans chacun des axes retenus.
PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS.
A/. Résultats concernant l’utilisation de l’Internet.
L’utilisation de l’Internet au niveau individuel ne semble pas encore répandue au Bénin. En
effet, seulement 14,08% de la population étudiée utilisent l’Internet soit directement (les
individus ont Internet chez eux à la maison ou au bureau) soit indirectement (ils sont obligés
d’aller dans un cybercafé ou chez un tiers). Autrement dit, près de 86% des béninois
interrogés n’utilisent pas l’Internet. Cela pourrait s’expliquer par la méconnaissance de cet
important outil ou par le fait que les populations ne sentent pas encore le besoin de se
connecter à internet. On pourrait également évoquer le fait qu’elles n’ont pas les moyens de le
faire. Le graphique n°1 rend parfaitement compte de la situation.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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3322
Graphique 1 : Répartition des utilisateurs de l’Internet au niveau individuel.
14.08%
85.92%
utilisateurs d'internet Non utilisateurs
Répartition des utilisateurs de l'internet
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Après cet aperçu sur l’usage de l’Internet chez les particuliers au Bénin, un intérêt sera porté à
la propension des hommes et des femmes à utiliser l’Internet et à la situation aux niveaux
éducatif, et résidentiel.
1/. Disparités dans l’utilisation de l’Internet selon le genre.
L’analyse par sexe des individus de l’échantillon a permis de déceler que parmi les
utilisateurs d’Internet, les individus de sexe masculin constituent la plus grande proportion
(confère tableau 1).
Tableau 1 : Répartition des utilisateurs de l’Internet selon le sexe.
Utilisation de l’Internet LIBELLE
Non Oui
Total
Féminin 499 48 547 Sexe
Masculin 447 107 554
Total 946 155 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
En effet parmi les utilisateurs d’Internet, 69,03% sont de sexe masculin contre 30,96%
d’individus de sexe féminin soit près de 38 points d’écart au profit des hommes. Les hommes
utilisent donc plus l’Internet au Bénin que les femmes. Par contre parmi les non utilisateurs
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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3333
d’Internet, la situation des femmes est presque comparable à celles des hommes car on
dénombre ici des pourcentages respectifs de 52,74% et de 47,25%. Cela traduit donc un
sérieux manque à gagner en matière d’utilisation d’Internet au Bénin.
Prob (Internet| femme) = 54748 = 0,0877513
Prob (Internet| hommes) = 554107 = 0,1931407
Les fréquences conditionnelles de l’utilisation de l’Internet calculées sur l’échantillon donnent
respectivement 0,0877513 pour les femmes et 0,1931407 pour les hommes. Cette dernière
fréquence est la plus grande en terme d’effectif et signifie donc qu’au Bénin, les hommes ont
plus de chances que les femmes d’utiliser internet.
Tableau 2 : Fréquences conditionnelles pour l’utilisation de l’Internet selon le sexe.
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Les courbes d’utilisation de l’Internet suivant le sexe et les classes d’âge du graphique 2
s’inscrivent dans le même cadre que les résultats obtenus.
Sexe LIBELLE
Féminin Masculin
Probabilités 0,0877513 0,1931407
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3344
Graphique 2 : Probabilité d’utilisation de l’Internet selon les classes d’âges et le sexe.
Utilisation de l'Internet selon l'âge et le sexe
7,43
3,564,5
0,49
15,17
8,21 8
5,41
0
2
4
6
8
10
12
14
16
16 à 25 ans 26 à 35 ans 36 à 45 ans 46 ans et plus
Classes d'âge
Effe
ctifs
en
pour
cent
age
femme homme
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Ces courbes sont des fonctions décroissantes de l’âge. Autrement dit, la probabilité qu’un
individu fasse usage de l’Internet baisse avec l’augmentation de l’âge. L’usage de l’Internet
est plus important chez les plus jeunes de 16 à 25 ans (47,71%), un peu moins important chez
les 26-35 ans (28,10%) et les 36-45 ans (16,33%) et faible chez les individus d’âge supérieur
c’est-à-dire ceux qui ont 46 ans et plus (7,84%). Il est important de préciser ici que l’âge
étant une variable continue, nous avons du procéder à des regroupements en classe.
Par ailleurs, on constate que la courbe des hommes est au-dessus de celle des femmes. Cela
traduit le fait que quelque soit l’âge, les hommes ont plus de chances que les femmes
d’utiliser l’Internet.
Il faut noter que l’allure des deux courbes est telle qu’elles présentent un écart considérable au
niveau des tranches d’âges basses (16 à 25 ans et 26 à 35 ans). Cet écart tend à se réduire au
fur et à mesure que l’âge augmente et que l’on arrive au voisinage de 40 ans car le
pourcentage d’utilisateurs féminins augmente légèrement alors que celui des utilisateurs
masculins continue de diminuer. C’est dire qu’il existe une inégalité remarquable entre les
jeunes garçons et les jeunes filles vis-à-vis de l’utilisation de l’Internet; cependant cette
inégalité entre les sexes baisse quand l’âge augmente jusqu’à environ 45 ans mais une fois
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3355
que ce cap de 45 ans est franchi, l’écart se creuse de nouveau ce qui justifie la rapide
décroissance de la courbe des femmes par rapport à celle des hommes pour les individus
d’âge supérieur.
2/.Utilisation de l’Internet selon le niveau d’éducation.
L’utilisation de l’Internet selon les différents niveaux d’éducation est présentée dans le
tableau 3 ci-dessous.
Tableau 3 : Utilisation de l’Internet selon le niveau d’éducation.
Internet LIBELLE
Non utilisateurs Utilisateurs
Total
Aucun 336 1 337
Primaire 313 3 316
Secondaire 251 81 332
Niveau
d’éducation
Tertiaire 46 70 116
Total 946 155 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Selon le degré d’instruction ou d’éducation, deux groupes se dégagent. Le premier est
constitué des personnes qui font une grande utilisation de l’Internet. Il s’agit des enquêtés
ayant le niveau secondaire (52,25%) ou le niveau supérieur (45,16%). Le second groupe
constitué des personnes qui font une très faible utilisation de l’Internet rassemble les non
instruits (0,64%) et les personnes ayant le niveau primaire (1,93%). Les résultats montrent
donc que plus on est instruit plus on est enclin à faire usage de l’Internet ce qui signifie
qu’avoir fait plus d’études prédispose plus à utiliser l’Internet. Une politique efficace de
promotion des TIC pourrait donc déjà commencer par la mise en place de conditions
favorisant l’accès à l’éducation pour tous.
L’analyse du niveau d’utilisation d’Internet par genre et par niveau d’éducation permet de se
rendre compte qu’il existe une fracture numérique de genre au détriment des hommes au
niveau d’éducation primaire et au niveau des analphabètes. En effet, les données révèlent que
100% des utilisateurs d’Internet au niveau primaire et chez les analphabètes sont des femmes
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3366
contre 0% d’hommes. Cependant quand on quitte le primaire pour le secondaire, la tendance
se renverse considérablement avec un pourcentage de 65,43% pour les hommes contre
34,56% pour les femmes ce qui veut dire que les hommes utilisent presque 2 fois plus
l’Internet au niveau secondaire que les femmes. Au niveau supérieur, le constat est le même :
77,14% d’hommes utilisent l’Internet contre 22,85% de femmes ce qui représente une
proportion de plus de 3 fois celle des femmes. La fracture numérique de genre au détriment
des femmes s’accentue donc au fur et à mesure que le niveau d’éducation s’accroît : les
individus de sexe masculin et mieux instruits ont donc plus de chances que les individus de
sexe féminin de faire usage de l’Internet au Bénin.
Tableau 4 : Utilisation de l’Internet selon le niveau d’éducation et le genre.
Utilisation de l’Internet/sexe
Féminin Masculin
LIBELLE
Non Oui Non Oui
Total
Aucun 212 1 124 0 337
Primaire 172 3 141 0 316
Niveau
d’éducation
Secondaire 106 28 145 53 332
Tertiaire 9 16 37 54 116
Total 499 48 447 107 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
3/. Utilisation de l’Internet selon la zone de résidence.
Après analyse de l’échantillon, il ressort que les utilisateurs d’Internet dans leur majorité se
retrouvent en zone urbaine (61,29%). Ensuite viennent les zones péri-urbaines (35,48%) et les
zones rurales (3,22%). Le degré d’usage de l’Internet s’amenuise au fur et à mesure que l’on
quitte le centre ville pour les périphéries : un citadin a donc plus de chances qu’un habitant du
milieu rural d’utiliser Internet.
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3377
Tableau 5 : Utilisation de l’Internet selon la zone de résidence.
Internet LIBELLE
Non utilisateurs Utilisateurs
Total
Urbaine 337 95 432
Péri-urbaine 281 55 336
Zone de
résidence
Rurale 328 5 333
Total 946 155 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Les différences dans l’utilisation de l’Internet selon la zone de résidence et le sexe sont encore
plus visibles. En effet, excepté le milieu rural où on ne note pas une fracture de genre
importante, en zone urbaine et péri-urbaine, les internautes se dénombrent plus chez les
hommes que chez les femmes. Les hommes habitant les grandes villes et leurs périphéries ont
donc plus de chances que les femmes d’utiliser l’Internet au Bénin. Le graphique 3 rend
parfaitement compte de la situation.
Graphique 3 : Utilisation de l’Internet selon la zone de résidence et le sexe.
34,73
65,26
23,63
76,36
40
60
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Effectifs en pourcentage
urbain péri-urbain rural
Zone de résidence
Utilisation de l'Internet selon la zone de résidence et le sexe
femmes hommes
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
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3388
B/. Résultats concernant l’utilisation du mobile.
Contrairement à l’Internet, l’usage du téléphone mobile est plus ou moins répandu au Bénin.
En effet environ 45,6% de la population étudiée utilise le téléphone mobile pour
communiquer. C’est dire que le téléphone qui était jadis perçu comme un luxe devient de plus
en plus une nécessité pour les populations qui s’en servent dans le cadre de leurs activités
quotidiennes. Toutefois, une proportion non moins importante de la population (54,4%) n’a
toujours pas accès au téléphone mobile ce qui constitue un sérieux retard pour le Bénin en
matière de maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication. Le graphique
4 retrace fidèlement cette situation.
Graphique 4: Répartition des utilisateurs du téléphone mobile au Bénin.
54.4%45.6%
Utilisateurs du mobile Non utilisateurs
Répartition des utilisateurs du téléphone mobile.
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Afin de donner une idée plus détaillée de l’utilisation du téléphone portable au Bénin, une
analyse sera faite comme dans le cas de l’Internet au niveau du genre , du niveau d’éducation
et de la zone de résidence.
1/. Disparités dans l’utilisation du téléphone mobile selon le genre.
Les résultats concernant l’utilisation du mobile selon le genre, comme dans le cas de
l’Internet, montrent que les hommes sont toujours en proportion plus importante que les
femmes à utiliser le mobile (confère tableau 6).
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3399
Tableau 6 : Répartition des utilisateurs du téléphone mobile selon le sexe au Bénin.
Utilisation du mobile. LIBELLE
Non Oui
Total
Féminin 351 196 547 Sexe
Masculin 248 306 554
Total 599 502 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
En effet, 60,95% des utilisateurs du téléphone mobile sont de sexe masculin contre 39,04%
d’utilisateurs de sexe féminin soit un écart de près de 22 points au profit des hommes. Ici
encore, la fracture numérique de genre est bien réelle : les hommes utilisent plus le mobile au
Bénin que les femmes. Néanmoins, il faut remarquer que derrière ces chiffres, une proportion
non moins importante d’hommes comme de femmes ne font pas usage du téléphone mobile
(41,40% contre 58,59%). Ce retard peut sans doute s’expliquer par l’avènement récent du
téléphone portable dans l’univers de la communication au Bénin.
Prob (mobile| femmes) = 547196 = 0,3583180
Prob (mobile| hommes) = 554306 = 0,5523465
Les fréquences conditionnelles de l’utilisation du téléphone mobile calculées pour les
hommes sont supérieures à celles calculées pour les femmes. La conclusion qui en découle est
bien simple : au Bénin, les hommes ont plus de chances que les femmes d’utiliser le téléphone
mobile.
Tableau 7 : Fréquences conditionnelles pour l’utilisation du téléphone mobile selon le sexe.
Sexe LIBELLE
Féminin Masculin
Probabilités 0,3583180 0,5523465
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
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4400
L’ampleur de la situation est mieux appréciée à travers les courbes du graphique 5.
Graphique 5 : Probabilité d’utilisation de l’Internet selon les classes d’âge et le sexe.
Utilisation du téléphone mobile selon l'âge et le sexe
11,14
23,56 21,5
13,7917,95
32,6 35
27,09
05
10152025303540
16 à 25 ans 26 à 35 ans 36 à 45 ans 46 ans et plus
Classes d'âge
Effe
ctifs
en
pour
cent
age
femme homme
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Contrairement au cas de l’Internet, les courbes de probabilité d’utilisation du téléphone
mobile en fonction de l’âge et du sexe sont des fonctions à double sens c’est-à-dire qu’elles
sont d’abord croissantes, admettent un point d’inflexion puis deviennent décroissantes. En
effet dans le cas des hommes, l’usage du mobile augmente en fonction de l’âge de16 ans
jusqu’à environ 36 ans, admet un point d’inflexion pour ensuite décroître progressivement une
fois que le cap des 45 ans est franchi. De la même manière dans le cas des femmes, la courbe
amorce d’abord une phase de croissance qui va de 16 ans jusqu’à environ 30 ans avant de
commencer par décroître. La différence par rapport au cas des hommes vient du fait que la
courbe d’inflexion intervient de manière beaucoup plus précoce que chez les hommes. Cela
signifie que l’inégalité constatée entre jeunes filles et jeunes garçons s’accentue
progressivement au fur et à mesure que l’âge augmente jusqu’à environ 30 ans, et se creuse
encore d’avantage une fois que l’on arrive dans la classe des 36-45 ans. Mais juste après cette
classe d’âge, les deux courbes amorcent une phase de décroissance qui se poursuit jusqu’aux
âges les plus élevés. Cela veut dire que les disparités observées aux bas âges dans l’utilisation
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4411
du téléphone mobile tendent à se réduire aux âges élevés. La baisse est cependant plus
marquée chez les hommes que chez les femmes.
Par ailleurs, force est de constater que quelque soit l’âge, la courbe des hommes est toujours
ituée au-dessus de celle des femmes. En définitive donc, les hommes ont toujours plus de
n et utilisation du téléphone mobile au Bénin.
tableau 8 donne le niveau d’utilisation du téléphone mobile au Bénin suivant les différents
Tableau 8 : Utilisation du téléphone mobile les différents tion.
léphone mobi
s
chances que les femmes d’utiliser le mobile au Bénin et ce quelque soit l’âge.
2/.Niveau d’éducatio
Le
niveaux d’éducation.
selon niveaux d’éduca
Té le LIBELLE Total
Non Oui
Aucun 279 58 337
Primaire 170 146 316
Secondaire 145 187 332
Niveau
d’éducation
111 116 Tertiaire 5
Total 599 502
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
L’analyse des utilisateurs du téléphone mobile de façon générale révèle 2 tendances. D’un
côté nous avons ceux qui font un usage plus fréquent du mobile : il s’agit des individus ayant
le niveau d’éducation secondaire (37,25%) suivis des individus du niveau primaire (29,08%)
et de ce qui ont atteint le niveau d’étude supérieur (22,11%). De l’autre côté, on retrouve les
isateurs
u mobile au niveau tertiaire ne comptent que pour 0,83%. Avoir fait des études comme dans
le cas de l’Internet prédispose donc plus à l’utilisation du téléphone mobile au Bénin.
individus n’ayant aucun niveau d’éducation qui font un usage moins fréquent du téléphone
mobile (11,55%).
Parmi les non utilisateurs, la plus grande proportion se retrouve chez les analphabètes
(46,57%). Viennent ensuite les individus du niveau primaire et secondaire en proportion non
moins importante (28,38% contre 24,20%). On remarque aisément ici que les non util
d
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4422
Afin d’avoir une idée plus poussée sur le niveau d’utilisation du téléphone mobile au Bénin,
une analyse sera faite en combinant le niveau d’éducation des enquêtés et leur sexe. Les
résultats sont présentés dans le tableau 9 ci-dessous.
Tableau 9 : Utilisation du téléphone mobile au Bénin selon le niveau d’éducation et le sexe.
Utilisation du mobile/sexe
Féminin Masculin
LIBELLE
Non Oui Non Oui
Total
Aucun 176 37 103 21 337
Primaire 111 64 59 82 316
Secondaire 63 71 82 116 332
Niveau
d’éducation
Tertiaire 1 24 4 87 116
Total 351 196 248 306 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
L’analyse révèle que parmi ceux qui n’ont aucun niveau d’éducation, il existe une fracture
numérique de genre au détriment des hommes car dans cette catégorie d’utilisateurs, les
femmes utilisent plus le téléphone mobile (63,79%) que les hommes (36,20%) soit une
longueur d’avance de près de 28 points au profit des femmes. Parmi les analphabètes au
Bénin, les hommes ont donc moins de chances que les femmes d’utiliser le mobile.
Cependant, une fois que l’on arrive au niveau primaire, la situation évolue de façon
défavorable pour les femmes. On dénombre ici 56,16% d’utilisateurs masculins contre
43,83% d’utilisateurs féminins alors que 55,37% de femmes sont scolarisées ici contre
44,62% d’hommes. La même tendance se poursuit au secondaire (62,03% d’hommes contre
37,96% de femmes utilisent le téléphone mobile ; ceci paraît plus logique dans la mesure où
les taux de scolarisation respectifs pour les hommes et les femmes sont de 59,63% et de
40,36% ) et au niveau tertiaire où l’écart se creuse encore d’avantage : le pourcentage des
utilisateurs du téléphone mobile est de 78,37% d’hommes contre 21,62% de femmes (on a ici
78,44% d’hommes scolarisés contre 21,55% de femmes) ce qui signifie qu’à niveau
d’éducation tertiaire, les hommes utilisent près de 3,6 fois plus le téléphone mobile que les
femmes.
C’est cette situation qui est illustrée dans le graphique 6.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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4433
Graphique 6 : Utilisation du mobile au Bénin selon le niveau d’éducation et le sexe.
63,79
36,243,83
56,16
37,96
62,03
21,62
78,37
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Effectfs en pourcentage
Aucun Primaire Secondaire Tertiaire
Niveau d'éducation
Utilisation du mobile selon le niveau d'éducation et le sexe
femmes hommes
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
En conclusion, les individus de sexe masculin et plus instruits ont plus de chances que les
femmes de faire usage du téléphone mobile au Bénin. Plus le niveau d’éducation s’élève
donc, plus la fracture numérique entre hommes et femmes s’accentue.
3/. Utilisation du téléphone mobile selon la zone de résidence.
L’analyse de l’échantillon montre que parmi les utilisateurs du téléphone portable, la plus
grande proportion se trouve en zone urbaine où on dénombre un pourcentage d’utilisateurs de
57,17% suivie des zones péri-urbaines (31,87%). La minorité des utilisateurs du mobile
comme dans le cas de l’Internet se trouvent en zone rurale (10,95%). Un individu qui vit en
ville a donc plus de chances qu’un individu habitant les zones rurales d’utiliser le téléphone
mobile au Bénin.
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4444
Tableau 10 : Utilisation du téléphone mobile selon la zone de résidence.
Téléphone mobile LIBELLE
Non utilisateurs Utilisateurs
Total
Urbaine 145 287 432
Péri-urbaine 176 160 336
Zone de
résidence
Rurale 278 55 333
Total 599 502 1101
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Lorsque nous nous intéressons un peu plus au volet genre, on remarque que quelque soit la
zone de résidence, les hommes utilisent toujours plus le téléphone portable que les femmes.
La preuve est que en zone urbaine, on dénombre 59,58% d’utilisateurs masculins pour
40,41% d’utilisateurs féminins. En zone péri-urbaine également la tendance est la même :
60% d’hommes contre 40% de femmes. Cette disparité s’observe aussi en milieu rural et est
même plus criarde : 70,90% d’hommes utilisent le mobile contre 29,09% de femmes.
Assurément, il existe une réelle fracture numérique entre les sexes en milieu urbain et qui
s’accentue encore plus lorsque l’on s’éloigne du milieu urbain vers les zones rurales. Une
appréciation de la situation est faite par le graphique n°7. En conclusion, quelle que soit la
zone de résidence au Bénin, les individus de sexe masculin sont toujours plus favorisés que
les individus de sexe féminin dans l’utilisation du téléphone portable.
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4455
Graphique 7 : Utilisation du téléphone portable selon la zone de résidence et le sexe
40,41
59,58
40
60
29,09
70,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Effectifs en pourcentage
Urbaine Péri-urbaine Rurale
Zone de résidence
Utilisation du téléphone mobile selon la zone de résidence et le sexe
Femmes Hommes
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Par ailleurs, une analyse faite selon le revenu révèlerait que les hommes sont toujours les plus
gros utilisateurs du mobile. En effet, lorsque l’on considère les individus qui se situent dans la
tranche de revenu de 0 à 200 000FCFA, on remarque que 60,12% des hommes utilisent le
mobile contre 39,87% de femmes. De même dans la tranche de revenu de 200 000FCFA à
400 000FCFA, 91,67% d’hommes l’utilisent contre 8,33% de femmes. Pour les individus de
la tranche de revenu de 400 000FCFA à 600 000FCFA, 100% des utilisateurs du téléphone
mobile sont des hommes contre 0% de femmes. L’analyse montre donc que l’écart entre les
hommes et les femmes dans l’utilisation du mobile s’élargit au fur et à mesure que le revenu
augmente. La fracture de genre en termes de revenu est don bel et bien réelle. Le graphique 8
permet de mettre en évidence ce phénomène.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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4466
Graphique 8 : Utilisation du téléphone mobile selon le revenu et le sexe.
Probabilité d'utiliser le mobile suivant le revenu et le sexe
17,928,33
0
27,02
91,66100
0
20
40
60
80
100
120
0-200 000 200 000- 400 000 400 000- 600 000
Classes de revenu
Effe
ctifs
en
pour
cent
age
femmes hommes
Source : Réalisé à partir des données d’enquête du RIA.
Dans cette section, nous avons procédé à l’analyse descriptive des variables explicatives de
notre modèle d’étude. De cette analyse, nous avons retenu six (6) variables que nous avons
pour la régression logit. Ces variables sont : le niveau d’éducation, le genre, l’âge, le revenu,
la zone de résidence et l’ordinateur. Les résultats de la régression sont présentés dans la
section suivante.
SECTION 2/. TIC ET FRACTURES NUMERIQUES AU BENIN.
PARAGRAPHE 1 : ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS DE LA REGRESSION.
A/. Résultats concernant l’utilisation de l’Internet.
L’équation du modèle à estimer est :
εααααααα +++++++= ordiZrgenreagereveducernetLogit 6543210)(int
où 0α est la constante de l’équation, les iα sont les coefficients des variables de l’équation et
ε est le terme d’erreur. Afin de mieux mettre en exergue les effets, les variables educ1 (c’est-
à-dire ceux qui n’ont aucun niveau d’éducation) et Zr1 (c’est-à-dire le milieu urbain) ont été
choisies comme références. Les résultats obtenus après l’estimation sont présentés dans le
tableau 11 ci-après :
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
4477
Tableau 11 : Paramètres estimés du modèle Logit pour l’Internet.
Variables Coefficients
estimés
z P > |z|
Constante -3.057215*** -3.02 0.003
educ2 .2461204 0.20 0.840
educ3 3.759672*** 3.80 0.000
educ4 5.361271*** 5.35 0.000
rev -1.43e-06 -0.75 0.453
age -.0469675*** -4.01 0.000
genre -.4121872* -1.72 0.085
Zr2 -.4589* -1.88 0.060
Zr3 -1.995951*** -4.06 0.000
Ordinateur 1.455454*** 3.26 0.001
Log pseudolikelihood = -251.55627
Nombre d’observations = 1091
Pseudo R2 = 0.4312
Source : Résultats de nos estimations.
Note : *significatif à 10% ;**significatif à 5% ; ***significatif à 1%.
1/. Tests d’ajustement du modèle.
A la suite des estimations, il est souvent utile de s’assurer en particulier de la qualité de
l’ajustement du modèle et de son degré de prédiction. STATA propose plusieurs tests qui sont
mis en évidence ici.
1.1/. Test de classification.
Ce test permet d’appréhender le pouvoir explicatif du modèle en calculant les concordances et
les discordances entre les valeurs estimées et les valeurs observées. Les résultats de ce test
sont présentés en annexe n°1.
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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4488
Dans le premier tableau, le nombre de bonnes prédictions se trouve sur la diagonale (66+910),
soit un taux de 976/1091 = 89,46%. Les probabilités estimées sont ramenées à 1 si elles sont
supérieures ou égales au seuil de 0,5 et à 0 sinon (confère annexe n°1).
En conclusion, avec un pourcentage de bonnes prédictions de 89,46%, le modèle est donc
globalement bien ajusté.
1.2/. Test de la courbe ROC (Receiver Operating Characteristic).
Il s’agit ici de faire une représentation graphique de la qualité discriminatoire du test pour
différents seuils. On porte sur l’axe des abscisses la variable « 1-spécifié » (1-Specificity).
Pour un seuil donné, la spécificité est égale à l’effectif de y) correctement estimé à 0 sur le
nombre de y = 0 observé. En ordonnée, on reporte la sensibilité (Sensitivity) du modèle qui
correspond au nombre de y) correctement estimé à 1 sur le nombre de y = 1 observé. Les
résultats sont présentés sur le graphique 9.
Graphique 9 : Test de la courbe ROC pour l’Internet.
0.00
0.25
0.50
0.75
1.00
Sens
itivi
ty
0.00 0.25 0.50 0.75 1.001 - Specificity
Area under ROC curve = 0.9188
Source : Résultats de nos estimations.
La courbe ROC se construit de façon empirique en calculant la sensibilité puis la spécificité
d’un test pour différents niveaux de seuils de discrimination. L’aire sous la courbe tracée est
un estimateur de l’efficacité globale du test ; si le test n’est pas informatif, l’aire est de ½. Si
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
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4499
le test est parfaitement discriminant, l’aire sera de 1. On peut se donner une règle plus précise
pour apprécier cet ajustement. La plus courante est de considérer les découpages suivants
(Long et Freese, 2006) :
Pour une aire comprise entre 0,90 et 1 : excellente discrimination
0,80-0,90 : bonne discrimination
0,70-0,80 : faible discrimination
0,60-0,70 : très faible discrimination
0,50-0,60 : mauvaise discrimination.
Graphiquement, plus la courbe s’écarte de la bissectrice, meilleure est la discrimination et
donc meilleur est le modèle. Ici nous avons une excellente discrimination (Area under ROC
curve = 0,9188).
2/.Validation économique des coefficients.
2.1/. Adéquation d’ensemble du modèle.
De l’analyse des éléments du tableau 11 issu de la régression, il ressort que le pseudo R2 est
égal à 0,4312. On peut donc dire que les variables explicatives du modèle expliquent 43,12%
de la probabilité d’utiliser l’Internet au Bénin.
2.2/. Significativité statistique des coefficients du modèle.
L’analyse du tableau 11 montre que sept des variables explicatives sont significatives. Ce sont
au seuil de 1% les variables educ3, educ4, age, Zr3 et ordinateur et au seuil de 10%, les
variables genre et Zr2. Il faut rappeler que le test utilisé ici pour tester la significativité des
coefficients est le test de Wald.
2.2.1/. Le niveau d’éducation secondaire.
L’analyse du coefficient estimé de educ3 montre que le niveau d’éducation secondaire est
positivement corrélé avec l’utilisation d’Internet. Cela signifie que les individus ayant ce
niveau d’étude ont tendance à plus utiliser Internet que les individus n’ayant aucun niveau
d’éducation.
2.2.2/. Le niveau tertiaire.
De même, la variable educ4 est significative et est positivement corrélée avec la variable
dépendante. Ainsi donc, la probabilité qu’un individu fasse usage de l’Internet augmente
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5500
lorsque son niveau d’éducation est le niveau universitaire comparativement à quelqu’un qui
n’a fait que des études primaires ou secondaires. Ceci est clairement visible dans les résultats
du tableau 11. En effet, on remarque que plus le niveau d’éducation s’élève, plus les
coefficients affectés aux différentes modalités de la variable educ s’élèvent au fur et à mesure
que l’on quitte le niveau primaire et atteignent leur seuil maximal au niveau tertiaire. Cela est
dû au fait que les études universitaires permettent la maîtrise poussée du français, de l’anglais
et d’un certain nombre de compétences numériques de base qui sont nécessaires pour la
maîtrise des nouvelles technologies comme l’Internet.
2.2.3/. L’âge.
Le coefficient estimé de l’âge indique que l’âge a un effet négatif sur la probabilité
d’utilisation de l’Internet. Cela signifie que les individus les plus jeunes ont tendance à plus
utiliser l’Internet mais que cette tendance suit un mouvement à la baisse au fur et à mesure
que l’âge augmente. La probabilité d’utilisation de l’Internet est donc une fonction
décroissante de l’âge. Ceci s’explique par le fait que les individus âgés et fatigués ne trouvent
plus l’intérêt d’utiliser Internet ou alors ils n’ont pas le temps de se consacrer à Internet alors
que la jeunesse est plus friande de cette nouvelle technologie. Ce résultat est tout à fait
compatible avec les résultats de notre analyse descriptive.
2.2.4/. La zone de résidence.
Les variables Zr2 et Zr3 sont significatives et sont négativement corrélées avec la variable
expliquée. Ainsi donc comme le montrent les résultats économétriques, la probabilité
d’utiliser l’Internet décroît lorsque l’on s’éloigne du milieu urbain vers le milieu rural. Ceci
est tout à fait compréhensible et peut s’expliquer par le fait que les nouvelles technologies
lorsqu’elles émergent se concentrent tout d’abord dans les grandes villes et leurs périphéries
et c’est au fur et à mesure que le temps passe que la délocalisation se fait vers les zones les
plus reculées géographiquement. De plus, on pourrait évoquer le fait que l’accès à l’Internet
dans une localité est conditionné par de nombreux préalables qui conditionnent l’installation
et la pleine utilisation du réseau informatique international. Parmi ces préalables, nous
pouvons citer par exemple l’électrification de la localité, la dotation de la localité en
ordinateur, l’existence dans cette localité d’une connexion Internet, la connaissance de l’outil
informatique par les habitants de la dite localité.
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5511
2.2.5/. Le genre.
L’analyse du coefficient estimé de la variable genre montre que celle-ci est significative et est
négativement corrélée à la variable dépendante. Autrement dit, le fait d’être une femme
influence négativement la probabilité d’utiliser Internet. Ceci démontre qu’il existe alors
réellement une fracture entre les hommes et les femmes en matière d’utilisation d’Internet au
détriment des femmes comme l’a souligné notre analyse descriptive. La fracture numérique de
genre dans l’utilisation de l’Internet serait donc liée au sexe. En effet, dans les pays en
développement à l’instar du Bénin, les femmes et plus particulièrement les jeunes filles ont
accès à l’ordinateur et à l’Internet dans le cadre d’une formation : secrétariat, opératrice de
saisie. On pense que les femmes ont plus accès à l’ordinateur et à l’Internet parce qu’on a plus
de secrétaires femmes que d’hommes. En réalité, elles viennent à ces outils par nécessité et
non par souci de se former et de se mettre au pas des technologies actuelles. Elles se forment
juste pour se trouver un emploi de survie alors que les hommes eux, c’est pour se cultiver
qu’ils vont généralement à l’ordinateur et à l’Internet. La preuve est que si l’on fait un petit
détour dans les nombreux cybercafés et centres privés de formation en TIC au Bénin, l’on se
rend compte que les femmes sont fortement représentées, mais elles occupent généralement
des postes de caissières, réceptionnistes et secrétaires, opératrices de saisie tout en se
reconnaissant comme faisant partie du secteur de l’informatique. C’est particulièrement le cas
en zone rurale où on enregistre de forts taux d’abandon scolaire chez les femmes qui prennent
d’assaut les centres d’initiation en informatique. Toutefois dans l’ensemble, les hommes sont
majoritaires et occupent des positions stratégiques.
Par ailleurs, s’il est admis que les facteurs économiques et sociodémographiques
conditionnent l’accès et l’usage des TIC, les femmes semblent avoir moins de possibilités
d’accès aux nouvelles technologies à cause de leur niveau d’éducation en général plus bas et
un pouvoir économique et politique faible c’est-à-dire que les disparités de genre en matière
d’utilisation d’Internet touchent davantage les femmes pauvres et analphabètes ; de plus, elles
sont particulièrement marginalisées dans les instances de décision politique de TIC tant dans
le secteur public que dans le secteur privé.
Alors qu’elles représentent la majorité de la population au Bénin, les femmes sont confrontées
à plusieurs obstacles : difficulté d’accès à certains lieux publics, absence de connaissance des
possibilités offertes par les TIC, manque de temps matériel pour utiliser les TIC à cause des
occupations ménagères et domestiques (elles doivent se partager entre leur rôle de
reproduction ou de mère, de production et de vie sociale ce qui laisse très peu de temps aux
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5522
autres activités) et aussi parfois de la pression de leurs époux (les TIC et notamment Internet
sont perçues comme un facteur de déstabilisation des relations de genre établies dans le cadre
domestique, et incompatibles avec le statut de femmes mariée). Il se pose de ce fait un réel
handicap pour les femmes d’être outillées sur les choix concernant leur quotidien.
Si l’on veut donc réduire la fracture numérique de genre, il faudra mettre l’accent en terme de
relations de genre, sur l’accessibilité des lieux et leur sécurité et démystifier, par des actions
de vulgarisation appropriées aux femmes, l’utilisation d’Internet perçu comme trop
compliqué. Il serait aussi intéressant de sensibiliser les hommes afin qu’ils laissent leurs
compagnes se cultiver et s’intéresser aux nouvelles techniques d’information et de
communication.
2.2.6/. L’ordinateur.
Le coefficient estimé de la variable ordinateur est positif et significatif ce qui signifie que
l’utilisation de l’ordinateur influence positivement l’utilisation de l’Internet. En d’autres
termes, la probabilité de faire usage de l’Internet augmente beaucoup plus lorsque l’on utilise
l’ordinateur. Cette situation est bien évidente puisque l’on suppose que pour utiliser l’Internet,
il faut pouvoir d’abord avoir accès à un ordinateur soit directement dans le meilleur des cas
soit indirectement dans le pire des cas.
Quant aux variables educ1 educ2 et rev, elles ne jouent pas un rôle significatif dans
l’explication de la variable dépendante. Les variables educ1 et educ2 sont positivement
corrélées avec la variable expliquée mais ne sont pas significatives ce qui veut dire que
l’analphabétisme et le niveau d’étude primaire n’influencent pas tellement l’utilisation de
l’Internet. Cependant bien que le revenu n’ait pas un effet significatif sur la variable d’étude,
il mérite une certaine attention dans la mesure où pour utiliser l’Internet, il faut quand même
débourser un montant minimum soit pour l’avoir chez soi ou pour s’offrir ces services dans un
lieu public ou dans un cybercafé par exemple. Les signe du coefficient associé est négatif ce
qui veut dire qu’au fur et à mesure que l’individu dispose d’argent, la probabilité qu’il utilise
Internet se réduit. Cela peut être dû à une négligence de sa part ou alors à un manque d’intérêt
pour cette technologie de l’information.
3/. Analyse des effets marginaux.
Dans les modèles binaires, les paramètres estimés ne sont identifiés qu’à une constante près
(c’est-à-dire le seuil) et à un coefficient multiplicateur près. Par conséquent la valeur
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5533
numérique du coefficient n’a pas grand intérêt, seul le signe nous informe dans quel sens la
probabilité va évoluer. Il est toutefois souvent utile d’évaluer la variation de la probabilité
estimée d’évènement Pr (y=1|x) lorsqu’on fait varier une explicative d’une unité.
C’est ce que nous allons nous atteler à faire dans cette sous-section par l’analyse des effets
marginaux. Seuls les effets marginaux des variables significatives issues de la régression ont
été analysés. Le tableau 12 ci-après donne les résultats obtenus.
Tableau 12 : Effets marginaux issus de la régression logit pour l’Internet.
Variables Effets marginaux
(dy/dx)
z P > |z| X
educ3* .5480697 3.41 0.001 0
educ4* .4174763 2.47 0.014 1
age -.0114478 -4.01 0.000 34.6544
genre* -.1023595 -1.75 0.081 1
Zr3* -.4216004 -3.15 0.002 1
ordinateur* .2759091 2.21 0.027 1
Source : Résultats de nos estimations.
Note : (*) dy/dx est pour le changement discret de la variable binaire de 0 à 1.
On remarque (colonne P > |z|) que la variable genre est significative à 10% tandis que toutes
les autres variables ont une influence significative à 5% sur la variation de la probabilité
estimée. En effet, le fait d’être une femme (genre =1) diminue la probabilité d’utilisation de
l’Internet de 10 points de pourcentage comparativement à celle d’un homme d’âge moyen.
Ceci confirme donc nos résultats précédents et notre hypothèse sur l’existence d’une fracture
numérique liée au genre dans le cas de l’utilisation d’Internet. De même, plus on prend de
l’âge, plus la probabilité d’utilisation de l’Internet diminue avec un taux de 1,14 points de
pourcentage par an. Les effets marginaux obtenus indiquent également que la probabilité
d’utiliser Internet augmente au fur et à mesure qu’on progresse en éducation scolaire. Ainsi
donc, avoir un niveau secondaire augmente la probabilité d’utilisation d’Internet de 54,8
points de pourcentage tandis qu’un léger mouvement à la baisse est enregistré dès qu’on passe
au niveau tertiaire puisqu’on enregistre ici un pourcentage de 41,74. Ce phénomène peut
s’expliquer par le fait que les individus ayant atteint un niveau d’éducation tertiaire utilisent
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5544
beaucoup plus l’Internet pour des besoins scientifiques et professionnels alors que les jeunes
du niveau secondaire plus nombreux ne l’utilisent la plupart du temps que pour des activités
qui n’ont aucun but éducatif.
Par ailleurs, le tableau 12 montre que le fait de résider en zone rurale diminue la probabilité
d’utilisation de l’Internet de 42,16 points de pourcentage comparativement à un individu qui
ne réside pas dans cette zone. C’est évident puisque les nouvelles technologies dans les pays
sous-développés en général et au Bénin en particulier ne se concentrent la plupart du temps
que dans les grandes villes et leurs environs. Un individu résidant en milieu rural a donc
moins de chances d’accéder à ces infrastructures. En outre il apparaît aussi que le fait
d’utiliser un ordinateur augmente de 27,6 points de pourcentage la probabilité d’utilisation de
l’Internet. Comme souligné plus haut, pour pouvoir utiliser Internet, il faut au préalable savoir
se servir d’un ordinateur. Le résultat est donc vérifié.
En conclusion, la dernière colonne du tableau rappelle à quel point ont été calculés les effets
marginaux et pour ces individus, on a la probabilité estimée d’utilisation de l’Internet (Pr
(Internet)) qui est égale à 0,4208 (confère annexe n°1 pour les détails des résultats). Il faut
rappeler que l’âge étant une variable continue, c’est sa moyenne qui a été considérée dans ce
calcul des effets marginaux.
4/. Analyse des Odds ratio ou rapports de cotes.
Les odds ratio (OR) représentent une manière simple d’interpréter les coefficients estimés.
Dans le cas de notre régression logistique, les résultats sont présentés dans le tableau suivant :
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5555
Tableau 13 : Odds ratio de la régression logit pour l’Internet.
Internet Odds ratio z P > |z|
educ2 1.263892 0.19 0.848
educ3 41.94895 3.78 0.000
educ4 200.3107 5.31 0.000
age .9504988 -4.63 0.000
genre .6763721 -1.63 0.102
Zr2 .6364013 -1.85 0.064
Zr3 .1368491 -4.03 0.000
Ordinateur 4.071146 3.22 0.001
Source : Résultats de nos estimations.
Dans notre exemple, un odd ratio de 0.676 entre les femmes et les hommes signifie que la
probabilité d’utilisation d’Internet ne représente qu’environ 67% de la probabilité de non
utilisation d’Internet pour une femme (comparativement aux hommes). Les femmes ont donc
environ un tiers de chances en moins que les hommes de bénéficier des avantages et des
opportunités de la société béninoise de l’information. Ces conclusions vont ainsi dans le
même sens que celles d’une étude récente du réseau « genre et TIC » qui indique que les
femmes ont 35% moins de chances que les hommes de bénéficier de la société africaine de
l’information. De la même façon, un odd ratio de 200,31 entre les individus ayant un niveau
d’étude tertiaire (educ4 = 1) et les individus n’ayant aucun niveau d’éducation (educ1 = 1)
signifie que la probabilité d’utilisation d’Internet est 200,31 fois supérieure à la probabilité de
non utilisation d’Internet pour les individus de niveau tertiaire (comparativement aux
analphabètes). Dans ce même ordre d’idées, on pourra dire qu’un odd ratio de 0,13 entre les
habitants du milieu rural et les habitants du milieu urbain signifie que la probabilité
d’utilisation d’Internet ne représente que 13% de la probabilité de non utilisation d’Internet
pour un individu du milieu rural (comparativement à un individu du milieu urbain). Un rural a
donc environ sept fois moins de chances qu’un citadin d’utiliser l’Internet.
Le odd ratio calculé pour l’ordinateur est égal à 4,07. Cela signifie que la probabilité
d’utilisation d’Internet est 4 fois supérieure (ou augmente de 300%) à la probabilité de non
utilisation d’Internet pour quelqu’un qui utilise l’ordinateur (comparativement à quelqu’un
qui n’utilise pas l’ordinateur).
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5566
Pour une variable quantitative comme l’âge, le OR peut également s’écrire sous forme de
pourcentage : 100 x {exp ( kα) ) – 1) = 100 x (0,95 – 1) = -5%. Ainsi, une année
supplémentaire diminue la probabilité d’utilisation de l’Internet de 5% comparativement à la
probabilité de non utilisation (confère le paramètre négatif estimé pour l’âge au tableau 11).
B/. Résultats concernant l’utilisation du mobile.
L’équation du modèle à estimer est :
εββββββ ++++++= ZrgenreagereveducmobileLogit 543210)(
où 0β est la constante de l’équation, les iβ sont les coefficients des variables de l’équation et
ε est le terme d’erreur. De la même façon que dans le cas de l’Internet, les variables educ1
(c’est-à-dire ceux qui n’ont aucun niveau d’éducation) et Zr1 (c’est-à-dire le milieu urbain)
ont été choisies comme références. Les résultats des estimations sont présentés dans le tableau
14 ci –après.
Tableau 14 : Paramètres estimés du modèle Logit pour le téléphone mobile.
Variables Coefficients estimés z P > |z|
Constante -1.588162*** -4.24 0.000
educ2 1.22761*** 5.29 0.000
educ3 1.453282*** 5.94 0.000
educ4 3.938244*** 7.07 0.000
rev .0000379*** 8.12 0.000
age .0014199 0.19 0.851
genre -.1382567 -0.82 0.411
Zr2 -.5851978*** -3.19 0.001
Zr3 -1.617756*** -7.74 0.000
Log pseudolikelihood = -479.96475
Nombre d’observations = 1091
Pseudo R2 = 0,3614
Source : Résultats de nos estimations.
Note : *significatif à 10% ; **significatif à 5% ; ***significatif à 1%.
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5577
1/. Tests d’ajustement du modèle.
Pour nous assurer de la qualité de l’ajustement du modèle portant sur la probabilité d’utiliser
le téléphone portable et de son degré de prédiction, nous allons procéder à deux tests qui sont
successivement mis en évidence ici.
1.1/. Le test de classification.
Comme souligné plus haut, ce test permet d’appréhender le pouvoir explicatif du modèle en
calculant les concordances et les discordances entre les valeurs estimées et les valeurs
prédites. Les résultats sont présentés en annexe n°1.
Dans le premier tableau le nombre de bonnes prédictions se trouve sur la diagonale
(352+511), soit un taux de 863/1091 = 79,10%. Les probabilités estimées sont ramenées à 1 si
elles sont supérieures ou égal au seuil de 0,5 et à 0 sinon (annexe n°1).
Dans ce cas-ci, le pourcentage de bonnes prédictions est de 79,10%. On peut donc dire que le
modèle est globalement bien ajusté.
1.2/. Test de la courbe ROC (Receiver Operating Characteristic).
Il s’agit ici de faire une représentation graphique de la qualité discriminatoire du test pour
différents seuils. Les résultats sont présentés sur la graphique 10.
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Graphique 10 : Test de la courbe ROC pour le mobile.
0.00
0.25
0.50
0.75
1.00
Sen
sitiv
ity
0.00 0.25 0.50 0.75 1.001 - Specificity
Area under ROC curve = 0.8733
Source : Résultats de nos estimations.
La courbe ROC se construit de façon empirique en calculant la sensibilité puis la spécificité
d’un test pour différents niveaux de seuils de discrimination. L’aire sous la courbe tracée est
un estimateur de l’efficacité globale du test ; si le test n’est pas informatif, l’aire est de ½. Si
le test est parfaitement discriminant, l’aire sera de 1. On peut se donner une règle plus précise
pour apprécier cet ajustement. En tenant compte du découpage effectué par Long et Freese
(2006), on peut dire ici que nous avons une bonne discrimination (Area under ROC curve =
0,8733).
2/. Validation économique des coefficients.
2.1/. Adéquation d’ensemble du modèle.
De l’analyse des éléments du tableau 14 issu de la régression, il apparaît que le pseudo R2 est
égal à 0,3614. De façon globale donc, les variables explicatives du modèle expliquent 36,14%
de la probabilité d’utiliser le téléphone mobile au Bénin.
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2.2/.Significativité statistique des coefficients du modèle.
L’analyse du tableau 14 montre que 6 des variables explicatives du modèle sont significatives.
Ces sont les variables educ2, educ3, educ4, rev, Zr2 et Zr3. Ici aussi, le test utilisé pour tester
la significativité des coefficients est le test de Wald.
2.2.1/. Le niveau d’éducation.
L’analyse des coefficients estimés des variables educ2, educ3 et educ4 montre que ces
coefficients sont significatifs et que ces 3 variables sont positivement corrélées avec la
variable expliquée. De plus on remarque que les coefficients affectés aux différentes
modalités de la variable educ s’élèvent au fur et à mesure que le niveau d’éducation augmente
du primaire pour le tertiaire. Cela signifie donc que la probabilité d’utiliser le téléphone
portable au Bénin augmente en fonction du niveau d’éducation. Plus l’individu est instruit,
plus sa probabilité d’utiliser le mobile est forte. On peut de façon similaire à l’utilisation de
l’Internet expliquer ce phénomène par le fait que les études prédisposent plus à la maîtrise des
compétences de base nécessaires pour la pleine utilisation de cette nouvelle technologie qui
jadis était perçue comme un luxe.
2.2.2/. Le revenu.
Contrairement à l’Internet, le coefficient estimé du revenu est significatif mais faible et est
positivement corrélé avec la variable dépendante. Cela veut donc dire que la probabilité
d’avoir un téléphone portable et de l’utiliser dépend dans une certaine mesure du revenu.
Ainsi lorsque le revenu augmente, la probabilité de faire usage d’un téléphone mobile
augmente elle aussi. Cependant, cette faiblesse du coefficient peut s’expliquer par le fait que
l’acquisition et l’utilisation d’un téléphone mobile peuvent aussi être le fruit d’un don, d’un
cadeau ou d’autres choses qui ne sont pas forcément liées aux dépenses sur fonds propres.
2.2.3/. La zone de résidence.
L’analyse faite selon la zone de résidence révèle que les coefficients affectés aux différentes
modalités de cette variable sont significatifs et évoluent négativement au fur et mesure qu’on
quitte les zones urbaines pour les zones rurales. Cela veut dire que la probabilité d’utiliser le
téléphone portable au Bénin s’amenuise au fur et à mesure que l’on s’éloigne du milieu
urbain. Un individu vivant en ville a donc plus de chances qu’un individu vivant en campagne
d’utiliser le téléphone mobile. Ce phénomène se comprend aisément quand on sait que la
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6600
plupart des réseaux GSM installés sur le territoire ne couvrent en majorité que les centres
urbains ce qui pose un problème d’infrastructures.
L’analyse révèle en outre que les variables age et genre ne sont pas significatives dans
l’explication de notre variable dépendante mais néanmoins méritent une certaine attention. En
définitive, on peut donc dire que l’utilisation du téléphone portable ne varie pas selon l’âge.
Le signe positif et la valeur très faible du coefficient sembleraient même indiquer que la
probabilité de faire usage du mobile augmente avec l’âge mais de façon mitigée. Quand à la
variable genre, elle n’est pas significative mais le coefficient affecté est négatif ce qui veut
dire qu’il existe une fracture numérique de genre au détriment des femmes dans l’utilisation
du téléphone portable mais qui disparaît une fois qu’un certain cap d’utilisation est franchi. La
fracture numérique dans l’utilisation du téléphone mobile au Bénin ne serait donc pas liée au
sexe car contrairement au cas de l’Internet l’usage est ici équitable. Seulement s’il est vrai
que l’unanimité est établie sur le fait que l’utilisation du téléphone portable par les hommes et
les femmes ne souffre pas de fracture numérique, cette équité dans l’utilisation pose d’autres
problèmes plus fréquents comme les disputes et les discordes dans les ménages parce que
beaucoup d’hommes refusent que les femmes aient accès à cet outil. Cela crée régulièrement
des tensions de suspicion ce qui brise l’harmonie dans les foyers. En conséquence, certaines
femmes ne veulent plus du téléphone portable. Cela justifie donc pleinement le signe négatif
affecté au coefficient de la variable genre du modèle.
3/. Analyse des effets marginaux.
Afin d’évaluer la variation de la probabilité estimée d’évènement Pr (y = 1|x) lorsqu’on fait
varier une explicative d’une unité, nous allons calculer les effets marginaux. Seuls les effets
marginaux des variables significatives issues de la régression ont été analysés. Les résultats
sont présentés dans le tableau 15.
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Tableau 15 : Effets marginaux de la régression Logit pour le téléphone portable.
Variables Effets marginaux
(dy/dx)
z P > |z| X
educ2* .0971631 2.18 0.029 0
educ3* .106308 2.21 0.027 0
educ4* .7521556 11.12 0.000 1
rev 4.68e-06 2.55 0.011 30026.3
Zr2* -.0880584 -1.99 0.046 0
Zr3* -.1118709 -2.07 0.038 1
Source : Résultats de nos estimations.
Note : (*) dy/dx est pour le changement discret de la variable binaire de 0 à 1.
On remarque ici (colonne P > |z|) que toutes les variables ont un effet significatif sur la
variation de la probabilité estimée à 5%. L’analyse des effets marginaux obtenus indique que
la probabilité d’utiliser le téléphone portable augmente au fur et à mesure que le niveau
d’éducation s’élève. Ainsi donc, avoir un niveau d’éducation primaire augmente la probabilité
d’utiliser le portable de 9,71 points de pourcentage. Ce pourcentage est de 10,63 points pour
le niveau secondaire et passe à 75,21 points pour le niveau tertiaire. Plus l’individu progresse
en instruction, plus il est enclin à faire usage du téléphone portable. De même, le revenu aussi
exerce un effet positif sur la variation de la probabilité estimée. Cet effet est cependant très
faible et est de 0,000468 points. Le revenu augmente donc la probabilité d’utilisation du
téléphone portable de 0,000468 points.
Par ailleurs, l’analyse du tableau 15 montre que le fait de résider en zone rurale diminue la
probabilité d’utilisation du mobile de 11,18 points de pourcentage comparativement à
quelqu’un qui n’habite pas ce milieu. Résider en zone urbaine offre donc plus de chances
d’utiliser le téléphone mobile que le fait de résider en zone rurale. Il faut noter qu’en dehors
des contraintes financières qui peuvent expliquer ces disparités entre les zones, les
infrastructures des réseaux GSM installés sur le territoire national ne couvrent pas la quasi-
totalité des régions rurales.
La dernière colonne du tableau nous rappelle ici à quel point ont été calculés les effets
marginaux et pour ces individus, on a la probabilité estimée d’utilisation du téléphone
portable (Pr (mobile)) qui est égale à 0,8557 (confère annexe pour les détails des résultats). Le
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revenu étant une variable quantitative, c’est sa moyenne qui a été considérée dans le calcul
des effets marginaux.
4/. Analyse des odd ratio (OR) ou des rapports de cote.
Dans cette sous-section, nous allons calculer les odd ratio pour le modèle estimé de la
probabilité d’utilisation du téléphone mobile. Les résultats sont présentés dans le tableau 16.
Tableau 16 : Odds ratio de la régression logit pour le mobile.
Mobile Odds ratio z P >|z|
educ2 3.413063 5.29 0.000
educ3 4.277128 5.94 0.000
educ4 51.32838 7.07 0.000
rev 1.000038 8.12 0.000
age 1.001421 0.19 0.851
genre .8708751 -0.82 0.411
Zr2 .5569957 -3.19 0.001
Zr3 .1983432 -7.74 0.000
Source : Résultats de nos estimations.
Dans notre exemple, un odd ratio de 51,32 entre les individus ayant un niveau d’éducation
tertiaire (educ4 =1) et les individus n’ayant aucun niveau d’éducation (educ1 = 1) signifie que
la probabilité d’utilisation du téléphone portable est 51,32 fois supérieure à la probabilité de
non utilisation du portable pour les individus de niveau tertiaire (comparativement aux
analphabètes). Les individus ayant fait des études universitaires ont donc plus de chances
d’utiliser le portable que les individus analphabètes. De la même façon, un odd ratio de 0,198
entre les individus vivant en milieu rural (Zr3 = 1) et les individus vivant en milieu urbain
(Zr1 = 1) montre que la probabilité d’utilisation du mobile ne représente qu’environ 19,8% de
la probabilité de non utilisation du mobile pour les individus du milieu rural
(comparativement aux individus du milieu urbain). Les individus du milieu rural ont donc
environ 4 fois moins de chances que les individus résidant en ville d’utiliser le téléphone
portable.
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6633
Pour une variable quantitative comme l’âge, le OR peut également s’écrire sous forme de
pourcentage : 100 x {exp (β)
i) – 1} = 100 x (1,000038 – 1) = 0,0038%. Ainsi, le revenu
augmente la probabilité d’utilisation du téléphone portable de 0,0038% comparativement à la
probabilité de non utilisation (confère le paramètre positif estimé pour le revenu au tableau
14).
PARAGRAPHE 2 : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION PARTIELLE.
A/. Recommandations.
Au vu des résultats précédents, il apparaît évident que l’ampleur de la fracture numérique de
genre au Bénin est réellement préoccupante. De ce point de vue, quelques recommandations
s’avèrent indispensables pour réduire un tant soit peu le phénomène. Il est donc nécessaire
avant toute politique d’augmenter le taux d’alphabétisation qui est l’un des freins à l’accès
aux TIC. En attendant d’atteindre cet objectif de long terme, il importe de :
Sensibiliser la population sur l’importance de l’utilisation des TIC, non seulement à
travers leur introduction effective dans les programmes d’enseignement scolaire, mais
aussi à travers des caravanes et des journées d’information du public.
Accroître le volume des Investissements Directs Etrangers (IDE) en direction des TIC
au Bénin en garantissant un cadre institutionnel favorable.
Augmenter les capacités qu’offrent les infrastructures de communication de manière à
améliorer la qualité des services et à réduire le coût de communication.
Promouvoir l’utilisation des TIC par les femmes en développant des programmes
spécifiques en direction de celles-ci.
Prendre en compte le genre dans les différentes politiques nationales.
Associer plus de femmes dans la prise de décision sur les politiques de TIC.
Accroître les efforts d’investissement dans les zones les plus défavorisées et tenir
compte du niveau de développement de ces dernières pour élaborer des projets
réalistes. Il serait par exemple difficile d’installer aujourd’hui un cyber dans toutes les
communes et particulièrement dans les communes les plus défavorisées. Pour rendre
l’Internet accessible aux populations installées dans les zones les plus reculées du
pays, un système de cyber mobile pourrait être mis en œuvre. Ce cyber aurait pour
mission de parcourir périodiquement des régions ciblées d’avance en vue de
sensibiliser les populations et répondre à leurs attentes.
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Multiplier les centres de formation dans le domaine des TIC en milieu académique. Il
s’agit ici de renforcer les capacités des centres numériques afin de rendre la
bibliothèque virtuelle accessible au plus grand nombre d’étudiants.
B/. Conclusion partielle.
Dans ce chapitre, nous avons fait l’analyse descriptive et économétrique des facteurs qui
influencent la probabilité d’utiliser les TIC au Bénin à savoir l’Internet et le téléphone
portable en faisant un recentrage sur le genre. De façon générale, il ressort que le taux
d’utilisation des TIC est très faible au Bénin : 14,08% pour l’Internet et 45,6% pour le
téléphone mobile. Ce faible taux d’utilisation pourrait s’expliquer en grande partie par le
faible taux d’alphabétisation que connaît le Bénin. Ce taux est estimé à 44,03% en 2005
(RNDH, 2003). En ce qui concerne l’utilisation de l’Internet, il existe un fossé donc une
fracture entre les hommes et les femmes au détriment des femmes. Les hommes ont donc une
propension plus élevée que les femmes à utiliser l’Internet et ce quel que soit l’âge, la zone de
résidence et le niveau d’éducation (hormis le niveau primaire et les individus analphabètes).
En outre, l’utilisation de l’Internet baisse au fur et à mesure que l’âge augmente. Cette baisse
pourrait s’expliquer par le désintéressement des personnes âgées vis-à-vis de l’usage de
l’Internet. Ce désintéressement peut se traduire par leur rigidité à s’adapter au changement
que leur impose l’usage des TIC. On pourrait également ajouter le fait que l’Internet est un
phénomène récent au Bénin.
La situation du téléphone portable est plus acceptable car ici il semble que la disparité entre
les hommes et les femmes ne soit pas trop marquée néanmoins, les hommes utilisent toujours
plus le mobile que les femmes. Contrairement au cas de l’Internet, l’usage du téléphone
portable augmente avec l’âge mais de façon mitigée.
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6655
CONCLUSION GENERALE.
La problématique de la présente étude intitulée « Usage des TIC et fractures numériques au
Bénin : une analyse à partir du genre » a consisté à faire une analyse critique de l’ampleur de
la fracture numérique de genre au Bénin et des facteurs qui déterminent l’utilisation des TIC
en général et de l’Internet et du téléphone portable en particulier.
Les résultats de l’enquête sur les Technologies de l’Information et de la Communication du
réseau RIA au Bénin confirment l’état des lieux sur les perceptions de l’utilisation de
l’Internet et du téléphone mobile. En effet, l’étude nous a permis d’identifier que les variables
genre, éducation, âge, zone de résidence et ordinateur ont un impact significatif sur la
probabilité d’utiliser l’Internet au Bénin. L’analyse par rapport au genre révèle que la fracture
numérique entre les hommes et les femmes est bien réelle : les hommes béninois ont plus de
chances que les femmes d’utiliser l’Internet. L’utilisation de l’ordinateur et donc de l’Internet
est influencée au Bénin par l’âge. En effet, suivant l’évolution de l’âge, l’ampleur de
l’utilisation d’Internet connaît une diminution avec le plus fort taux d’utilisation dans la classe
de 16 à 50 ans. Il est à noter que dans chacune des classes d’âge mises en évidence, le taux de
non utilisation de l’Internet dépasse le taux d’utilisation de l’Internet ; ceci explique le faible
taux d’utilisation de l’Internet dans la population béninoise. En dehors de l’âge qui
constituerait un facteur explicatif de l’usage de l’Internet, la localisation géographique n’en
demeure pas moins. La différenciation du niveau de développement entre les zones urbaines
et les zones rurales expliquerait les différenciations observées au niveau des taux d’utilisation
d’Internet. En outre l’usage de l’Internet supposerait un niveau minimum d’instruction, du
moins il faut maîtriser au moins les lettres de l’alphabet. Le niveau d’instruction serait un
facteur prépondérant de l’accès à Internet au Bénin puisque les langues, vecteurs de
l’information sur le réseau international sont des langues qui sont étrangères aux
communautés béninoises. L’accès et l’utilisation de l’Internet au Bénin demeureraient encore
un sujet tabou qui exclut une bonne partie de la population béninoise. Le taux d’utilisation de
l’Internet au Bénin est estimé à 14,08% de la population béninoise. Cependant, pour la petite
proportion ayant accès à l’Internet, l’utilisation pose encore problème. En effet, l’Internet
n’est pas utilisé à des fins éducatives ; à ce niveau, beaucoup reste à faire.
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6666
Quant à l’utilisation du téléphone mobile, les conclusions sont moins sévères car on remarque
ici une presque équité dans l’utilisation. La fracture numérique bien présente dans le cas de
l’Internet disparaît dans le cas de l’utilisation du mobile. Néanmoins des disparités existent
toujours sur d’autres plans comme celui de l’éducation et de la zone de résidence.
Cette étude bien qu’ayant conduit à des résultats intéressants, comporte quelques limites qu’il
importe de relever. L’une des insuffisances est que les résultats obtenus n’ont pas été
extrapolés au niveau national. Cette situation tient au fait que les informations détaillées
concernant la base de sondage et les techniques d’échantillonnage ne nous aient pas été
accessibles.
Les TIC sont des outils accélérateurs de performances économiques. Il importe donc pour les
pays du Sud en général et au Bénin en particulier de s’en approprier tout en tenant compte de
leurs réalités socioéconomiques et culturelles.
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TABLE DES MATIERES
DEDICACE............................................................................................................................................ iv REMERCIEMENTS ............................................................................................................................... v SOMMAIRE .......................................................................................................................................... vi LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ............................................................................................. vii LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................................... viii LISTE DES GRAPHIQUES .................................................................................................................. ix RESUME................................................................................................................................................. x
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................. 1
CHAPITRE PREMIER : ......................................................................................................................... 3
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE D’ANALYSE DE L’USAGE DES TIC ET DES
FRACTURES NUMERIQUES............................................................................................................... 3
SECTION 1/. CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE............................................................................. 3
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES......................................... 4 A/. PROBLEMATIQUE. .............................................................................................................................. 4 B/. LES OBJECTIFS D’ETUDE. ................................................................................................................... 6 C/. LES HYPOTHESES. .............................................................................................................................. 6
PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITTERATURE................................................................................. 7
A/. LES FRACTURES NUMERIQUES : QUELQUES REPERES THEORIQUES................................................... 7 1/. FRACTURE NUMERIQUE ET COMPETENCES NUMERIQUES................................................................... 7 1.1/. LA FRACTURE NUMERIQUE. ............................................................................................................. 7 1.2/. LES COMPETENCES NUMERIQUES. ................................................................................................... 9 2/.UNE APPROCHE COMPARATIVE DE LA FRACTURE NUMERIQUE A TRAVERS LA LITTERATURE.......... 10 2.1/. L’EVOLUTION RECENTE DU CONCEPT DE FRACTURE NUMERIQUE. ............................................... 10 2.1.1/. DES FRACTURES AUX INEGALITES. ............................................................................................ 10 2.1.2/. DU PREMIER DEGRE AU SECOND DEGRE DE FRACTURE NUMERIQUE.......................................... 11 B/. FRACTURE NUMERIQUE, GENRE ET TIC........................................................................................... 12 1/.DEFINITION DE L’APPROCHE GENRE.................................................................................................. 12
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2/. RELATION ENTRE GENRE ET TECHNOLOGIE...................................................................................... 14 2.1/.LE GENRE DANS LE DISCOURS SUR LES TIC. .................................................................................. 14 2.1.1/.THEMES CRUCIAUX DANS LE DISCOURS SUR LE GENRE ET LES TIC............................................ 14 2.1.2/.LE GENRE DANS L'ECONOMIE DE L'INFORMATION....................................................................... 15 C/. SITUATION AFRICAINE ET SOUS-REGIONALE : LES ELEMENTS EMPIRIQUES DU PROBLEME DE GENRE
ET DES TIC............................................................................................................................................. 17
SECTION 2/. METHODOLOGIE DE RECHERCHE. ........................................................................ 19
PARAGRAPHE 1 : LE CADRE OPERATOIRE.................................................................................. 19 A/. DELIMITATIONS DE LA RECHERCHE................................................................................................. 19 B/.LE MODELE. ...................................................................................................................................... 20 C/.SPECIFICATION DU MODELE.............................................................................................................. 20 PARAGRAPHE 2 : LES SOURCES DES DONNEES ET LES OUTILS D’ANALYSE..................... 22
CHAPITRE DEUXIEME : ................................................................................................................... 24
RESULTATS, ANALYSES ET RECOMMANDATIONS.................................................................. 24
SECTION 1/. SECTEUR DES TIC AU BENIN ET PRESENTATION DES RESULTATS............. 25
PARAGRAPHE 1 : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DES TIC....................................................... 25 A/. INFRASTRUCTURES ET SERVICES OFFERTS. ..................................................................................... 25 1/. LA TELEPHONIE FIXE. ....................................................................................................................... 25 2/. LA TELEPHONIE MOBILE. .................................................................................................................. 26 3/. L’INTERNET. ..................................................................................................................................... 27 4/. LES SERVICES DE RADIOMESSAGERIE ET DE TRANSMISSION DE DONNEES....................................... 29 5/. LES CYBERCAFES. ............................................................................................................................. 29 B/. LES ACTIVITES ET PROGRAMMES SECTORIELS DES TIC................................................................... 29 1/. LA VISION DE L’ETAT POUR LES TIC................................................................................................ 30 2/. LES PILIERS DE LA VISION................................................................................................................. 30 3/. LES AXES STRATEGIQUES DE LA VISION. .......................................................................................... 31 PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS. ................................................................ 31 A/. RESULTATS CONCERNANT L’UTILISATION DE L’INTERNET. ............................................................ 31 1/. DISPARITES DANS L’UTILISATION DE L’INTERNET SELON LE GENRE. .............................................. 32 2/.UTILISATION DE L’INTERNET SELON LE NIVEAU D’EDUCATION. ...................................................... 35 3/. UTILISATION DE L’INTERNET SELON LA ZONE DE RESIDENCE.......................................................... 36
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B/. RESULTATS CONCERNANT L’UTILISATION DU MOBILE.................................................................... 38 1/. DISPARITES DANS L’UTILISATION DU TELEPHONE MOBILE SELON LE GENRE. ................................. 38 2/.NIVEAU D’EDUCATION ET UTILISATION DU TELEPHONE MOBILE AU BENIN. .................................... 41 3/. UTILISATION DU TELEPHONE MOBILE SELON LA ZONE DE RESIDENCE............................................. 43
SECTION 2/. TIC ET FRACTURES NUMERIQUES AU BENIN..................................................... 46
PARAGRAPHE 1 : ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS DE LA REGRESSION. ............... 46 A/. RESULTATS CONCERNANT L’UTILISATION DE L’INTERNET. ............................................................ 46 1/. TESTS D’AJUSTEMENT DU MODELE. ................................................................................................. 47 1.1/. TEST DE CLASSIFICATION. ............................................................................................................. 47 1.2/. TEST DE LA COURBE ROC (RECEIVER OPERATING CHARACTERISTIC). ....................................... 48 2/.VALIDATION ECONOMIQUE DES COEFFICIENTS................................................................................. 49 2.1/. ADEQUATION D’ENSEMBLE DU MODELE. ...................................................................................... 49 2.2/. SIGNIFICATIVITE STATISTIQUE DES COEFFICIENTS DU MODELE. ................................................... 49 2.2.1/. LE NIVEAU D’EDUCATION SECONDAIRE. .................................................................................... 49 2.2.2/. LE NIVEAU TERTIAIRE................................................................................................................. 49 2.2.3/. L’AGE. ........................................................................................................................................ 50 2.2.4/. LA ZONE DE RESIDENCE.............................................................................................................. 50 2.2.5/. LE GENRE.................................................................................................................................... 51 2.2.6/. L’ORDINATEUR. .......................................................................................................................... 52 3/. ANALYSE DES EFFETS MARGINAUX. ................................................................................................. 52 4/. ANALYSE DES ODDS RATIO OU RAPPORTS DE COTES. ...................................................................... 54 B/. RESULTATS CONCERNANT L’UTILISATION DU MOBILE.................................................................... 56 1/. TESTS D’AJUSTEMENT DU MODELE. ................................................................................................. 57 1.1/. LE TEST DE CLASSIFICATION. ........................................................................................................ 57 1.2/. TEST DE LA COURBE ROC (RECEIVER OPERATING CHARACTERISTIC). ....................................... 57 2/. VALIDATION ECONOMIQUE DES COEFFICIENTS. ............................................................................... 58 2.1/. ADEQUATION D’ENSEMBLE DU MODELE. ...................................................................................... 58 2.2/.SIGNIFICATIVITE STATISTIQUE DES COEFFICIENTS DU MODELE..................................................... 59 2.2.1/. LE NIVEAU D’EDUCATION........................................................................................................... 59 2.2.2/. LE REVENU. ................................................................................................................................ 59 2.2.3/. LA ZONE DE RESIDENCE.............................................................................................................. 59 3/. ANALYSE DES EFFETS MARGINAUX. ................................................................................................. 60 4/. ANALYSE DES ODD RATIO (OR) OU DES RAPPORTS DE COTE. .......................................................... 62 PARAGRAPHE 2 : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION PARTIELLE. .............................. 63
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
7766
A/. RECOMMANDATIONS. ...................................................................................................................... 63 B/. CONCLUSION PARTIELLE.................................................................................................................. 64
CONCLUSION GENERALE. .............................................................................................................. 65
BIBLIOGRAPHIE. ............................................................................................................................... 67 TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 73 ANNEXES. ............................................................................................................................................ A
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Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
AA
ANNEXES.
ANNEXE 1 : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES. -----------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------
log: C:\resultat.log
log type: text
opened on: 30 Nov 2009, 10:48:27
. logit internet educ2 educ3 educ4 rev age genre Zr2 Zr3 ordinateur, robust
Iteration 0: log pseudolikelihood = -442.28688
Iteration 1: log pseudolikelihood = -311.09336
Iteration 2: log pseudolikelihood = -270.01739
Iteration 3: log pseudolikelihood = -253.31826
Iteration 4: log pseudolikelihood = -251.70858
Iteration 5: log pseudolikelihood = -251.56062
Iteration 6: log pseudolikelihood = -251.55628
Iteration 7: log pseudolikelihood = -251.55627
Logistic regression Number of obs = 1091
Wald chi2(9) = 116.36
Prob > chi2 = 0.0000
Log pseudolikelihood = -251.55627 Pseudo R2 = 0.4312
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
internet | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
educ2 | .2461204 1.222651 0.20 0.840 -2.150232 2.642473
educ3 | 3.759672 .9894191 3.80 0.000 1.820446 5.698898
educ4 | 5.361271 1.001454 5.35 0.000 3.398457 7.324084
rev | -1.43e-06 1.90e-06 -0.75 0.453 -5.16e-06 2.30e-06
age | -.0469675 .0117085 -4.01 0.000 -.0699159 -.0240192
genre | -.4121872 .2394317 -1.72 0.085 -.8814647 .0570903
Zr2 | -.4589 .244448 -1.88 0.060 -.9380092 .0202093
Zr3 | -1.995951 .4920392 -4.06 0.000 -2.96033 -1.031572
ordinateur | 1.455454 .4470398 3.26 0.001 .5792718 2.331636
_cons | -3.057215 1.013511 -3.02 0.003 -5.04366 -1.070771
------------------------------------------------------------------------------
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
BB
. mfx compute, at(genre=1,educ2=0, educ3=0, educ4=1,Zr2=0, Zr3=1 ordinateur=1)
warning: no value assigned in at() for variables rev age;
means used for rev age
Marginal effects after logit
y = Pr(internet) (predict)
= .42087674
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95% C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
educ2*| .0608676 .30447 0.20 0.842 -.535891 .657626 0
educ3*| .5480697 .16079 3.41 0.001 .232937 .863203 0
educ4*| .4174763 .16918 2.47 0.014 .085888 .749065 1
rev | -3.48e-07 .00000 -0.75 0.453 -1.3e-06 5.6e-07 30026.3
age | -.0114478 .00285 -4.01 0.000 -.017041 -.005854 34.6544
genre*| -.1023595 .05865 -1.75 0.081 -.217316 .012597 1
Zr2*| -.1061419 .05455 -1.95 0.052 -.213053 .000769 0
Zr3*| -.4216004 .13398 -3.15 0.002 -.684201 -.159 1
ordina~r*| .2759091 .1247 2.21 0.027 .031493 .520325 1
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1
/*Test de classification pour le modèle logit de l’Internet*/
. estat classification
Logistic model for internet
-------- True --------
Classified | D ~D | Total
-----------+--------------------------+-----------
+ | 66 28 | 94
- | 87 910 | 997
-----------+--------------------------+-----------
Total | 153 938 | 1091
Classified + if predicted Pr(D) >= .5
True D defined as internet != 0
--------------------------------------------------
Sensitivity Pr( +| D) 43.14%
Specificity Pr( -|~D) 97.01%
Positive predictive value Pr( D| +) 70.21%
Negative predictive value Pr(~D| -) 91.27%
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CC
--------------------------------------------------
False + rate for true ~D Pr( +|~D) 2.99%
False - rate for true D Pr( -| D) 56.86%
False + rate for classified + Pr(~D| +) 29.79%
False - rate for classified - Pr( D| -) 8.73%
--------------------------------------------------
Correctly classified 89.46%
--------------------------------------------------
. fitstat
Measures of Fit for logit of internet
Log-Lik Intercept Only: -442.287 Log-Lik Full Model: -251.556
D(1081): 503.113 LR(9): 381.461
Prob > LR: 0.000
McFadden's R2: 0.431 McFadden's Adj R2: 0.409
Maximum Likelihood R2: 0.295 Cragg & Uhler's R2: 0.531
McKelvey and Zavoina's R2: 0.699 Efron's R2: 0.392
Variance of y*: 10.930 Variance of error: 3.290
Count R2: 0.895 Adj Count R2: 0.248
AIC: 0.479 AIC*n: 523.113
BIC: -7058.320 BIC': -318.508
. estat gof, group(10) table
Logistic model for internet, goodness-of-fit test
(Table collapsed on quantiles of estimated probabilities)
+--------------------------------------------------------+
| Group | Prob | Obs_1 | Exp_1 | Obs_0 | Exp_0 | Total |
|-------+--------+-------+-------+-------+-------+-------|
| 1 | 0.0008 | 1 | 0.1 | 109 | 109.9 | 110 |
| 2 | 0.0016 | 0 | 0.1 | 109 | 108.9 | 109 |
| 3 | 0.0029 | 0 | 0.2 | 109 | 108.8 | 109 |
| 4 | 0.0056 | 0 | 0.5 | 109 | 108.5 | 109 |
| 5 | 0.0090 | 2 | 0.8 | 107 | 108.2 | 109 |
|-------+--------+-------+-------+-------+-------+-------|
| 6 | 0.0331 | 1 | 1.5 | 108 | 107.5 | 109 |
| 7 | 0.1756 | 12 | 11.5 | 97 | 97.5 | 109 |
| 8 | 0.2924 | 24 | 26.4 | 85 | 82.6 | 109 |
| 9 | 0.4728 | 43 | 40.2 | 66 | 68.8 | 109 |
| 10 | 0.9299 | 70 | 71.7 | 39 | 37.3 | 109 |
+--------------------------------------------------------+
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DD
number of observations = 1091
number of groups = 10
Hosmer-Lemeshow chi2(8) = 21.11
Prob > chi2 = 0.0069
. lroc
Logistic model for internet
number of observations = 1091
area under ROC curve = 0.9188
. test genre
( 1) genre = 0
chi2( 1) = 2.96
Prob > chi2 = 0.0852
. test educ2 educ3 educ4
( 1) educ2 = 0
( 2) educ3 = 0
( 3) educ4 = 0
chi2( 3) = 83.12
Prob > chi2 = 0.0000
. test Zr2
( 1) Zr2 = 0
chi2( 1) = 3.52
Prob > chi2 = 0.0605
. test Zr3
( 1) Zr3 = 0
chi2( 1) = 16.46
Prob > chi2 = 0.0000
. logistic internet educ2 educ3 educ4 age genre Zr2 Zr3 ordinateur,robust
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Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
EE
Logistic regression Number of obs = 1091
Wald chi2(8) = 115.78
Prob > chi2 = 0.0000
Log pseudolikelihood = -251.76416 Pseudo R2 = 0.4308
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
internet | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
educ2 | 1.263892 1.545252 0.19 0.848 .1150851 13.88036
educ3 | 41.94895 41.48321 3.78 0.000 6.039069 291.3883
educ4 | 200.3107 200.0456 5.31 0.000 28.28973 1418.337
age | .9504988 .0104317 -4.63 0.000 .9302713 .971166
genre | .6763721 .1619436 -1.63 0.102 .4230412 1.081406
Zr2 | .6364013 .1553569 -1.85 0.064 .3944006 1.026891
Zr3 | .1368491 .0674605 -4.03 0.000 .052076 .3596223
ordinateur | 4.071146 1.777333 3.22 0.001 1.73025 9.579092
------------------------------------------------------------------------------
. logit mobile educ2 educ3 educ4 rev age genre Zr2 Zr3, robust
Iteration 0: log pseudolikelihood = -751.5418
Iteration 1: log pseudolikelihood = -532.07711
Iteration 2: log pseudolikelihood = -490.15594
Iteration 3: log pseudolikelihood = -480.58437
Iteration 4: log pseudolikelihood = -479.96846
Iteration 5: log pseudolikelihood = -479.96475
Iteration 6: log pseudolikelihood = -479.96475
Logistic regression Number of obs = 1091
Wald chi2(8) = 229.46
Prob > chi2 = 0.0000
Log pseudolikelihood = -479.96475 Pseudo R2 = 0.3614
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
mobile | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
educ2 | 1.22761 .2322048 5.29 0.000 .772497 1.682723
educ3 | 1.453282 .2446488 5.94 0.000 .973779 1.932785
educ4 | 3.938244 .5574137 7.07 0.000 2.845733 5.030754
rev | .0000379 4.67e-06 8.12 0.000 .0000287 .000047
age | .0014199 .0075514 0.19 0.851 -.0133805 .0162203
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
FF
genre | -.1382567 .1681331 -0.82 0.411 -.4677915 .1912781
Zr2 | -.5851978 .1835999 -3.19 0.001 -.945047 -.2253487
Zr3 | -1.617756 .2091107 -7.74 0.000 -2.027606 -1.207907
_cons | -1.588162 .3743431 -4.24 0.000 -2.321861 -.8544629
------------------------------------------------------------------------------
Note: 0 failures and 1 success completely determined.
. mfx compute, at(genre=1,educ2=0,educ3=0,educ4=0, Zr2=0, Zr3=0)
warning: no value assigned in at() for variables rev age;
means used for rev age
Marginal effects after logit
y = Pr(mobile) (predict)
= .36824223
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95% C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
educ2*| .2972451 .05336 5.57 0.000 .192667 .401823 0
educ3*| .345477 .05479 6.31 0.000 .238088 .452866 0
educ4*| .5994147 .05525 10.85 0.000 .491133 .707696 0
rev | 8.81e-06 .00000 6.49 0.000 6.2e-06 .000011 30026.3
age | .0003303 .00175 0.19 0.850 -.003101 .003761 34.6544
genre*| -.0327078 .03977 -0.82 0.411 -.110661 .045245 1
Zr2*| -.1231504 .03951 -3.12 0.002 -.200586 -.045714 0
Zr3*| -.2646118 .04416 -5.99 0.000 -.35117 -.178053 0
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1
/*Test de classification pour le modèle logit du mobile*/
. estat classification
Logistic model for mobile
-------- True --------
Classified | D ~D | Total
-----------+--------------------------+-----------
+ | 352 85 | 437
- | 143 511 | 654
-----------+--------------------------+-----------
Total | 495 596 | 1091
Classified + if predicted Pr(D) >= .5
True D defined as mobile != 0
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
GG
--------------------------------------------------
Sensitivity Pr( +| D) 71.11%
Specificity Pr( -|~D) 85.74%
Positive predictive value Pr( D| +) 80.55%
Negative predictive value Pr(~D| -) 78.13%
--------------------------------------------------
False + rate for true ~D Pr( +|~D) 14.26%
False - rate for true D Pr( -| D) 28.89%
False + rate for classified + Pr(~D| +) 19.45%
False - rate for classified - Pr( D| -) 21.87%
--------------------------------------------------
Correctly classified 79.10%
--------------------------------------------------
. fitstat
Measures of Fit for logit of mobile
Log-Lik Intercept Only: -751.542 Log-Lik Full Model: -479.965
D(1082): 959.929 LR(8): 543.154
Prob > LR: 0.000
McFadden's R2: 0.361 McFadden's Adj R2: 0.349
Maximum Likelihood R2: 0.392 Cragg & Uhler's R2: 0.524
McKelvey and Zavoina's R2: 0.700 Efron's R2: 0.424
Variance of y*: 10.970 Variance of error: 3.290
Count R2: 0.791 Adj Count R2: 0.539
AIC: 0.896 AIC*n: 977.929
BIC: -6608.498 BIC': -487.195
. estat gof, group(10) table
Logistic model for mobile, goodness-of-fit test
(Table collapsed on quantiles of estimated probabilities)
+--------------------------------------------------------+
| Group | Prob | Obs_1 | Exp_1 | Obs_0 | Exp_0 | Total |
|-------+--------+-------+-------+-------+-------+-------|
| 1 | 0.0514 | 3 | 4.4 | 107 | 105.6 | 110 |
| 2 | 0.1167 | 15 | 9.8 | 94 | 99.2 | 109 |
| 3 | 0.1768 | 10 | 16.0 | 99 | 93.0 | 109 |
| 4 | 0.3082 | 32 | 27.8 | 77 | 81.2 | 109 |
| 5 | 0.4053 | 30 | 38.9 | 79 | 70.1 | 109 |
|-------+--------+-------+-------+-------+-------+-------|
| 6 | 0.5001 | 54 | 49.2 | 55 | 59.8 | 109 |
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
HH
| 7 | 0.6530 | 60 | 62.4 | 49 | 46.6 | 109 |
| 8 | 0.8337 | 88 | 80.5 | 21 | 28.5 | 109 |
| 9 | 0.9582 | 96 | 98.1 | 13 | 10.9 | 109 |
| 10 | 1.0000 | 107 | 107.8 | 2 | 1.2 | 109 |
+--------------------------------------------------------+
number of observations = 1091
number of groups = 10
Hosmer-Lemeshow chi2(8) = 14.83
Prob > chi2 = 0.0625
. lroc
Logistic model for mobile
number of observations = 1091
area under ROC curve = 0.8733
. test genre
( 1) genre = 0
chi2( 1) = 0.68
Prob > chi2 = 0.4109
. test educ2 educ3 educ4
( 1) educ2 = 0
( 2) educ3 = 0
( 3) educ4 = 0
chi2( 3) = 63.55
Prob > chi2 = 0.0000
. test Zr2
( 1) Zr2 = 0
chi2( 1) = 10.16
Prob > chi2 = 0.0014
. test Zr3
( 1) Zr3 = 0
Usage des TIC et fractures numériques au Bénin : une analyse à partir du genre.
Présenté et soutenu par : AMOUSSOU-GUENOU Mahutoè Giorgis D.B.A.
II
chi2( 1) = 59.85
Prob > chi2 = 0.0000
. logistic mobile educ2 educ3 educ4 rev age genre Zr2 Zr3 ,robust
Logistic regression Number of obs = 1091
Wald chi2(8) = 229.46
Prob > chi2 = 0.0000
Log pseudolikelihood = -479.96475 Pseudo R2 = 0.3614
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
mobile | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
educ2 | 3.413063 .7925295 5.29 0.000 2.165166 5.380187
educ3 | 4.277128 1.046394 5.94 0.000 2.647932 6.908721
educ4 | 51.32838 28.61114 7.07 0.000 17.21417 153.0484
rev | 1.000038 4.67e-06 8.12 0.000 1.000029 1.000047
age | 1.001421 .0075621 0.19 0.851 .9867086 1.016353
genre | .8708751 .1464229 -0.82 0.411 .6263841 1.210796
Zr2 | .5569957 .1022643 -3.19 0.001 .3886613 .7982378
Zr3 | .1983432 .0414757 -7.74 0.000 .1316504 .2988221
------------------------------------------------------------------------------
Note: 0 failures and 1 success completely determined.
.
. log close
log: C:\resultat.log
log type: text
closed on: 30 Nov 2009, 10:49:19
-----------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------
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JJ
ANNEXE 2 : Différence entre le concept de sexe et le concept de genre.
SEXE GENRE
∗ Concept biologique : conditions physiques, chromosomes, organes génitaux, etc.
∗ Différences biologiques universelles ∗ Inéchangeable ∗ Différences qui ne peuvent pas être
modifiées par des actions de développement
∗ Concept sociologique : identité, société, culture, etc.
∗ Différences sociales fixées par la société, et apprises par les individus
∗ Variables d’une société à une autre selon l’âge, la classe, la religion, le caste, l’ethnie, etc.
∗ Différences qui peuvent être modifiées dans le temps