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RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES n° 28 ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE Rome, 2001

RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES n° 28L’article de Alvin Yanchuk, qui a travaillé pendant les huit derniers mois en qualité de chercheur invité, avec l’équipe des ressources

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RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRESn° 28

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE

Rome, 2001

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Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pourl’alimentatioon et l’agriculture aucune prise de positionquant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leursfrontières ou limites.

Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, mise en mémoire dans un système de recherche documentaire ni transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit: électronique, mécanique, par photocopie ou autre, sans autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur. Toute demande d’autorisation devra être adressée au Chef, Service des publications etdu multimédia, Division de l'information, Organisation des NationsUnies pour l’alimentation et l’agriculture, Viale delle Terme di Caracalla,00100, Rome, Italie, et comporter des indications précises relatives àl’objet et à l’étendue de la reproduction.

FAO 2001

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TABLE DES MATIÈRES

Note du rédacteur ...............................................................................................................................................................1

Abdou Salam Ouédraogo (1957-2000) - In memoriam ................................................................................................2

La prise de décision en matière de conservation génétique (G. Namkoong & M.P. Koshy) .................................3

Efforts menés pour la conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières au Proche-Orient (T.O.M. Bazuin)......................................................................................................................................10

Conservation ex situ des ressources génétiques au Congo: le cas de deux espèces introduites:Eucalyptus grandis et E. urophylla (R. Gouma, J.M. Bouvet, P. Vigneron & N. Kimbouma)...................................15

Plan d'action sous-régional pour la conservation, la gestion et l'utilisation durable des ressources génétiques des forêts et des arbres de la région Pacifique (K. Pouru)......................................................................21

Essais de provenances sur Pinus ponderosa Douglas ex Lawson en Patagonie argentine - région des Andes (J.A. Enricci, N.M. Pasquini, O.A. Picco & V. Mondino) .............................................................................24

La conservation de Prunus africana, arbre médicinal africain surexploité (I. Dawson, J. Were &A. Lengkeek) ......................................................................................................................................................................31

Essais de conservation de graines récalcitrantes en Malaisie (D.B. Krishnapillay) .................................................38

Récents développements dans EUFORGEN..............................................................................................................42

Initiative régionale océanienne sur les ressources génétiques forestières (SPRIG) - Deuxième phase(L. Thomson) .....................................................................................................................................................................43

Séminaire sous-régional de la SADC sur les ressources génétiques des forêts et des arbres(P. Sigaud & J. Luhanga) ..................................................................................................................................................45

Récentes publications du Centre DANIDA de semences forestières ......................................................................50

Le point sur la mise en oeuvre du Programme de travail pour les forêts de la Convention sur la diversité biologique (J-P. Le Danff & P. Sigaud) .........................................................................................................51

REFORGEN sur l'Internet (S. Hald) ............................................................................................................................54

Forum FAO sur la biotechnologie dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture:Résumé de la Conférence sur la foresterie (A. Yanchuk) ...........................................................................................58

L'évaluation mondiale des ressources forestières 2000 ...............................................................................................60

Récentes publications intéressantes................................................................................................................................62

Photo de couverture: Juniperus spp., Taurus, Turquie (Photo: Pierre Sigaud, FAO)

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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Toutes les contributions au prochain numéro doivent être envoyées avant le

15 juin 2001 à l’adresse suivante:

Service de la mise en valeur des ressources forestières Division des ressources forestières

FAOViale delle Terme di Caracalla

I-00100 Rome, Italie Télécopie: (39) 06 570 55137

Courrier électronique: [email protected]

La rédaction de ce numéro a été dirigée par:

Christel Palmberg-Lerche Søren Hald Pierre Sigaud

du Service de la mise en valeur des ressources forestières

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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NOTE DU RÉDACTEUR

L’année 2000 est une année phare pour un certain nombre d’études liées aux forêts, notammentl’Evaluation mondiale des ressources forestières 2000 (FRA 2000) coordonnée par la FAO, qui sera rendue publique lors de la quinzième session du Comité des forêts en mars 2001. Les estimations contenues dans cette publication du couvert forestier et des changements advenus sont fondées sur les rapports nationaux disponibles et vérifiées par des experts. Les informations sur les changements dans le couvert forestier s’appuient également sur des études de télédétection. Si la déforestation est encore très importante, la tendance au ralentissement, déjà notée dans les évaluations intérimaires de 1997 et 1999, a été confirmée (voir article dans le présent numéro).

Outre qu’il est lié à plusieurs systèmes d’information sur les ressources génétiques forestières et la diversité biologique des forêts, le Système mondial d’information de la FAO sur les ressources génétiques forestières, REFORGEN, accessible maintenant sur la page d’accueil des ressources génétiques forestières, sera bientôt relié électroniquement à la page d’accueil de l’Evaluation des ressources forestières. L’information fournie par le biais deREFORGEN, associée aux données sur les ressources forestières contenues dans l’Evaluation des ressources forestières, aidera à jeter les bases des politiques nationales et soutiendra la prise de décision et l’établissement des priorités en matière de ressources génétiques forestières aux niveaux national, régional et mondial. L’article signéSoren Hald fait le point sur REFORGEN. L’article signé Gene Namkoong examine les principes généraux régissant l’établissement des priorités.

L’information stockée actuellement dans REFORGEN est loin d’être complète. Les ateliers régionaux etsous-régionaux sur les ressources génétiques forestières que la FAO soutient en collaboration avec des partenaires internationaux, constitueront un dispositif pour examiner, mettre à jour et compléter ces informations. Lesprécédents ateliers ont touché les forêts de la zone boréale, de l’Amérique du Nord et de l’Europe tempérées (tous organisés en 1995), les zones sahélienne et nord-soudanienne de l’Afrique (1998), le Pacifique Sud (1999) et l’Afrique australe et orientale (2000). Un rapport du dernier séminaire figure dans le présent numéro, outre une mise à jour sur le suivi de l’atelier océanien (voir articles de Pierre Sigaud/Joel Luhanga et de Kanawi Pouru).

La place et le rôle des nouvelles technologies sont des thèmes d’actualité, notamment la modification génétique, dans la sélection végétale. En début d’année, la FAO a organisé une série de conférences électroniques sur les biotechnologies concernant les ressources génétiques des végétaux, des animaux, des poissons et des forêts. L’article de Alvin Yanchuk, qui a travaillé pendant les huit derniers mois en qualité de chercheur invité, avec l’équipedes ressources génétiques forestières au siège de la FAO à Rome, résume les résultats de la conférence sur lesressources génétiques forestières.

D’autres articles portent sur les activités des partenaires de la FAO, l’IPGRI et le CIRAF, et des instituts nationaux dans quelques pays membres de la FAO en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Le lecteur pourra aussi s’informer sur l’essentiel des activités de la Convention sur la diversité biologique (CDB), concernant en particulier son groupe de travail sur la diversité biologique des forêts et la collaboration étroite entre la CDB et la FAO dans ce domaine.

Dans son rapport à l’Assemblée du millénaire des Nations Unies intitulé « Nous, les peuples: le rôle des Nations Unies au XXIe siècle », le Secrétaire général Kofi Annan a noté que les Nations Unies doivent s’attacher particulièrement à encourager une action collective au niveau mondial tant au sein des Etats Membres qu’entreeux et de la part des nouveaux acteurs non gouvernementaux. Ces principes devraient sous-tendre nos travaux futurs dans le domaine des ressources génétiques forestières et inspirer des efforts conjoints encore plusimportants au cours du prochain millénaire.

Les contributions des lecteurs, ne dépassant pas 2 000 mots, à inclure dans les prochains numéros, seront les bienvenues. Le Secrétariat se réserve le droit de remanier les contributions retenues pour publication.

Service de la mise en valeur des ressources forestières Division des ressources forestières FAO, Viale delle Terme di Caracalla I-00100 Rome, Italie Télécopie: (39) 06 5705.5137 Courrier électronique:[email protected]

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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ABDOU SALAM OUÉDRAOGO (1957-2000)1

- in memoriam -

Notre ami et collègue, Abdou Salam Ouédraogo, Burkina Faso, est mort dans un accident d’avion au large de la Côte d’Ivoire en janvier 2000, alors qu’il était en mission en Afrique. Abdou Salam, qui n’avait que 43 ans, était le premier scientifique de l’IPGRI qui s’est occupé à plein temps de ressources génétiques forestières eta agi en cette qualité de 1995 à 1999. En 1999, il a été promu Directeur régional de l’IPGRI pour l’Afrique.

Abdou Salam Ouédraogo a obtenu son doctorat à Wageningen (Pays-Bas) où il a travaillé sur Parkiabiglobosa, essence polyvalente de zone sèche largement utilisée par les communautés locales dans son Sahel natal. La première préoccupation de Abdou Salam était toujours les gens vivant dans, autour ou de la forêt et le fait qu’il ait choisi Parkia pour des études approfondies et comme thème central de sa thèse était très révélateur. Unebonne partie de sa thèse portait sur les aspects socio-économiques de la conservation et de l’utilisation de cette essence importante.

Abdou Salam Ouédraogo était le fondateur du Centre de semences forestières du Burkina Faso. Il aassumé également de nombreuses fonctions internationales et a travaillé avec l’IUFRO, l’IPGRI, la FAO et d’autres. Parmi ses fonctions et ses tâches les plus importantes, Abdou Salam Ouédraogo a été membre du Groupe FAO d’experts des ressources génétiques forestières, s’occupant des aspects et des questions relatifs aux ressources génétiques forestières dans les pays du Sahel avant de se joindre à l’IPGRI.

Abdou Salam Ouédraogo a aidé à une prise de conscience dans les pays en développement, en particulier dans ceux de sa région d’origine, le Sahel, du besoin de conserver et d’utiliser durablement les forêts et les terresboisées, et des possibilités et de la nécessité urgente d’harmoniser la conservation avec l’utilisation durable des ressources. Ses efforts ont contribué de manière décisive à renforcer l’intérêt technique pour les ressourcesgénétiques forestières dans les instances nationales et internationales et à augmenter l’appui au niveau politique dans ce domaine.

Abdou Salam Ouédraogo était sincèrement convaincu de la valeur de la collaboration aux niveaux national, régional et mondial, et a toujours soutenu avec ferveur les activités de la FAO dans le domaine des ressources génétiques forestières. La forte affinité de Abdou Salam avec la FAO était très appréciée: il a aidé à renforcer ultérieurement les relations de travail et la collaboration entre l’IPGRI et la FAO et a contribué aux efforts communs et complémentaires de ces deux institutions à l’appui des activités menées dans le domaine des ressources génétiques forestières par des instituts nationaux dans les pays en développement.

Outre qu’il était un excellent professionnel, Abdou Salam Ouédraogo était un homme merveilleux et chaleureux et un ami apprécié de ceux qui l’ont connu personnellement. Sa croyance ferme et sa foi dans un avenir meilleur pour tous, en particulier pour les démunis, étaient convaincantes et contagieuses.

Nous continuerons de travailler pour atteindre nos objectifs communs dans le domaine des ressources génétiques forestières en nous appuyant sur les travaux réalisés par Abdou Salam et en nous inspirant dusouvenir ineffaçable de son large sourire, si spontané.

1 Adapté d’un discours de Christel Palmberg-Lerche, FAO, au Colloque « Conservation in situ des essences tropicales », tenu en honneurde feu Monsieur Abdou Salam Ouédraogo (IPGRI). 46e Conférence nationale sur la génétique. Symposio 11. Águas de Lindóia, S.P.(Brésil). Septembre 2000.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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LA PRISE DE DÉCISION EN MATIÈRE DECONSERVATION GÉNÉTIQUE1

par

Gene Namkoong et Mathew P. Koshy, Département des sciences forestièresUniversité de la Colombie britannique,Vancouver, BC V6T 1Z4, Canada

Courrier électronique: [email protected]

Y-a-t-il une façon rationnelle de commettre des erreurs?

Lorsque nous commettons des erreurs, ce n’est naturellement pas intentionnellement, mais nous devons reconnaître aussi que nous ne sommes pas infaillibles et que le temps, l’argent et le personnel dont nous disposons pour exécuter un programme de conservation sont insuffisants. En outre, nous manquons généralement d’informations précises sur les ressources génétiques présentes dans les populations et les espèces qui risquent le plus de subir des pertes irréparables et nous ne pouvons prévoir jusqu’à quel point nos efforts enmatière de conservation seront couronnés de succès. Il s’ensuit que nous ne choisirons pas toujours la ligne d’action la plus efficace pour sauver la plus précieuse des ressources génétiques, avec les moyens dont nousdisposons pour la gestion. Il n’y a pas de doute que nous ne parviendrons pas à être très efficaces et que nous commettrons des erreurs en orientant nos efforts. Mais comment orienter nos efforts avant d’avoir des informations complètes, de manière à pouvoir réduire au minimum les effets prévus de nos erreurs?

Si nous commençons par reconnaître et a avoué à nos superviseurs que nous ferons des erreurs, nous pouvons commencer par identifier les types d’erreurs que nous risquons de commettre, par exemple lorsquenous essayons de sauver une certaine ressource génétique qui n’a pas besoin de nos efforts, qui aurait survécu detoute manière, et qui nous fait perdre ainsi un temps précieux, des efforts et des fonds limités. Mais nous noustromperons également quand nous ne réussirons pas à faire des efforts qui nous permettraient d’éviter la perte d’une population ou d’une espèce utiles. Nous déploierons de gros efforts pour sauver une population ou une espèce et ne ferons pas d’effort pour une ressource plus précieuse. Naturellement, il n’est pas dans notre intention de le faire, mais puisque nous ignorons que la ressource en question est plus en danger qu’une autre, et quelles valeurs sont exposées à un risque, il est inévitable que des erreurs soient commises. Nous devons doncadmettre que certaines ressources seront sauvées indépendamment du fait que nous agissions ou non, et quecertaines seront perdues, quoi que nous fassions. Mais pourquoi ne pas consacrer nos efforts à ce qui mérite d’être sauvé? La question est de savoir comment utiliser au mieux les informations dont nous disposons.

Il nous faut reconnaître en second lieu qu’en général, nous n’ignorons pas complètement les risques et les valeurs qui sont en jeu et que nous pourrions être en mesure de réduire au minimum les risques de faire des erreurs coûteuses. Nous devons faire des choix et nous sommes obligés d’utiliser les informations dont nous disposons, dans la mesure du possible, pour utiliser notre temps, nos efforts et les fonds disponibles, pour gérer nos risques. Jusqu’à un certain point, nous pouvons répondre affirmativement à la question posée plus haut. Oui, il y a des façons rationnelles d’envisager la prise de décision de manière à ce que le coût prévu de nos erreurs soit aussi réduit que possible avec les informations dont nous disposons ou que nous pouvons obtenir.

RISQUE

Nous pourrions commencer par préciser notre pensée au sujet de la nature du risque pour les ressources génétiques. En tant que biologistes ou généticiens, nous nous demandons souvent comment des espèces ou despopulations sont menacées d’extinction, d’un changement substantiel ou d’une réduction justifiant leur conservation (in situ ou ex situ). Nous pouvons aussi penser à la sécurité et à la disponibilité des gènes pour de futurs imprévus et aux effectifs et à l’emplacement des populations qui ont besoin d’être sauvegardés. Etant donné que les ressources génétiques sont sujettes aux forces de l’évolution, à savoir la mutation, la migration, la

1 Reçu en janvier 2000. Original: anglais.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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dérive et la sélection, nous devons nous préoccuper de la manière dont ces forces peuvent affecter la régénération et la condition future de la ressource. Pour ces raisons, il est utile de disposer d’études de la structure de la ressource génétique afin de mieux cibler les activités de conservation. Il est souvent possible d’estimer la taille de la population et dans quelle mesure elle peut expliquer un taux de reproduction inégal, enestimant le type de reproduction et le taux de succès des semis. Si nous disposons d’informations sur les vecteursdu pollen et des semences, et sur les changements dans les forces sélectives de l’environnement, nous pouvons aussi estimer les effets de la sélection. De bonnes études biologiques réduisent les erreurs d’estimation de la vulnérabilité d’une ressource, mais ne peuvent jamais éliminer complètement l’erreur.

Même en l’absence d’études, nous pouvons encore obtenir des informations indirectes pour estimer la vulnérabilité d’une ressource à différentes menaces. Ce type d’information est toujours imparfait, mais mêmesans essais de terrain ni études de marqueurs, nous avons habituellement quelques informations sur la manière dont la ressource peut être menacée par les changements dans les conditions des forêts. Ce type d’information sur la ressource nous renseigne sur sa vulnérabilité.

Outre les facteurs relatifs à la vulnérabilité, un certain nombre de gènes, de populations ou d’espècespeuvent être plus menacées que d’autres, pas seulement parce que leurs propriétés intrinsèques les prédisposent à avoir des problèmes, mais parce que les dangers écologiques risquent davantage de mettre à nu leurs points faibles. Par exemple, de grands incendies ou une coupe à blanc seraient une menace pour les espèces sensibles à cette forme de prélèvement. Pour les espèces tributaires du couvert végétal pour leur régénération ou qui sont sensibles à un fort ensoleillement, cette menace peut augmenter sensiblement la probabilité de la perte de population dans cette zone. Toutefois, pour certaines espèces pionnières ayant une banque de semences ou un capital migratoire important, la menace pourrait ne pas conduire à une perte de population ou à une réduction dela régénération. Pour certaines espèces ayant de nombreuses sous-populations, la menace pour une petitepopulation située à un endroit central qui peut être facilement recolonisé peut ne pas être grave pour l’espèce, mais la même menace peut être grave pour une population établie sur un site isolé ou périphérique.

Les forêts sont exposées à plusieurs types de menaces, notamment le pâturage, la surexploitation de produits forestiers autres que le bois d’oeuvre, la coupe sélective excessive, ainsi que les types de catastrophes les plus communs. Pour chacune de ces menaces, la probabilité qu’elles se concrétisent et la probabilité que chacundes gènes et chacune des populations ou espèces menacés soient très vulnérables aux menaces doit être incluse dans l’examen des risques. Dans cette terminologie, le concept de risque associe vulnérabilité et menace où lavulnérabilité peut être estimée à l’aide de la connaissance de la distribution des gènes dans les populations et les espèces et de leur évolution, et où la menace peut être estimée sur la base des pratiques forestières prévues.

Comme pour tous les problèmes biologiques, ces estimations des risques ne sont que des estimations, et la probabilité que le risque soit exactement comme nous pouvons l’imaginer n’est pas réellement un nombre fixe.Il y a une probabilité certaine que le risque réel soit plus grand ou moins grand pour une ressource que pour une autre, et en particulier dans les cas où la génétique de la ressource n’est pas bien connue, nous pourrions souhaiter être plus conservateur en classant le risque que si nous disposions de plus d’informations. La valeur de la recherche future dans ce contexte est que, en effectuant de nouveaux essais de terrain ou en nous appuyant sur des données fournies par des marqueurs, nous pouvons donner une estimation plus proche du risque réel.L’information ne change pas le risque réel pour la ressource; elle réduit notre incertitude au sujet des risques quenous pourrions être capables de réduire par la gestion. L’information peut être utile pour indiquer comment améliorer la gestion, mais dans ces calculs des risques, la valeur de l’information réside uniquement dans le faitqu’elle fournit de meilleures estimations des risques.

Notre comportement vis-à-vis des risques est souvent plus complexe que nous l’imaginons habituellement. Nous pouvons penser que si les risques se situent au-dessous d’un certain niveau, nous pouvons ignorer de petites différences par exemple entre 5% et 25% et que, à des niveaux très élevés, par exemple entre 75% et 95%, ils sont équivalents. Mais nous pouvons être très sensibles à des différences entre 40% et 60%. Nous pouvons aussi être sensibles aux risques dépassant 50%, mais pas en dessous, et nous aimerions pouvoir adapter nos interventions en conséquence.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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EVALUATIONUn autre facteur à prendre en considération lorsqu’on évalue une ligne d’action est la question de savoir

si la perte de la ressource pourrait entraîner pour les usagers des forêts une punition quelconque, par exemple les priver de la possibilité d’améliorer les cultures, les priver d’un revenu ou rendre leur écosystème plus fragile ouréduire la productivité générale des forêts. Ceci est une des questions les plus difficiles auxquelles un fonctionnaire responsable de la conservation doit répondre étant donné qu’il manque souvent de mesures de valeur simples. Un bon nombre des valeurs de conservation ne peuvent être mesurées correctement en termes économiques, et les forces du marché sont rarement utiles. Dans les forêts, il y a de multiples caractères de l’écosystème qui sont évalués, notamment les revenus directs, l’esthétique, la fonction de protection du milieu naturel et les valeurs symboliques et religieuses. En outre, chaque partie de la société évalue les aspects de laressource d’une manière différente, ce qui rend impossible d’en tirer des mesures de valeur. Il s’agit là d’un graveproblème qui ne peut être résolu que dans des sociétés démocratiques par des débats qui respectent toute les parties concernées. Cette question ne relève pas de notre propos, mais il est nécessaire que tous les systèmes suivants d’analyse soient efficaces. Pour ce qui nous concerne, nous supposons que nous pouvons attribuer unevaleur relative aux différents gènes, populations et espèces, et en tirer d’une façon ou d’une autre une échelle devaleurs commune.

N’oublions pas qu’actuellement un aspect au moins de la valeur est estimable par les marchés et que les programmes de conservation nationaux utilisent souvent ces valeurs intuitivement pour estimer la valeur de laconservation. D’autre part, un bon nombre d’ONG et d’organisations gouvernementales s’occupant d’environnement estiment la valeur par le statut écologique. Elles peuvent cibler la ressource rare, ou la ressource qui soutient beaucoup d’autres ressources, ou se concentrer sur celles qui pourraient être plus sensibles aux menaces, sur celles qui indiquent la présence d’une menace ou sur celles qui sont les plus répandues. Ces types de ressources peuvent être appelées ressources-pivots, ressources-indicateurs ou ressources-phares, sur lesquelles l’attention serait centrée. Bien que plus compliqué et plus difficile, il est possible de tirer des estimations de valeurs combinées et multiples tant qu’il est possible d’attribuer une note à chaque valeur.

GESTION

Enfin, un autre facteur à prendre en compte dans la prise de décision concernant la conservation est la mesure dans laquelle nous estimons que la gestion peut être efficace. Pour certains spécialistes de la conservation, les options en matière de gestion peuvent signifier seulement deux choses: soit renfermer la ressource dans un type de réserve quelconque, soit la laisser seule. La décision à prendre est d’établir une réserve ou non et le problème consiste à estimer la probabilité relative de la survie suffisante de la ressource avec ou sans la constitution d’une réserve. Pour d’autres programmes de conservation, il pourrait exister davantage d’options, mais chacune avec leur propre coût et leur propre probabilité de parvenir à conserver les diverses valeurs produites. Il sera alors possible d’estimer l’avantage procuré par chaque option pour les valeurs tant présentes que futures.

On peut présumer que chaque option en matière de gestion non seulement engendrera un coût et un avantage, mais qu’elle modifiera aussi les risques pour la ressource. Naturellement, nous nous attendons à ce que le risque prévu soit amoindri, et peut-être que l’incertitude du résultat sera aussi réduite, mais pour chaque option, nous supposons que nous pouvons estimer ce que la gestion peut faire pour nous. Nous supposons également qu’avec de multiples ressources à examiner, une évaluation d’ensemble puisse être effectuée pour une série bien définie d’options en matière de gestion.

ANALYSE DES DÉCISIONS

Avec les types d’information mentionnés plus haut, nous pouvons essayer de prendre des décisions quiseront logiquement cohérentes et transparentes. Il pourrait y avoir beaucoup d’autres facteurs qui influent surnos décisions, par exemple la nécessité de garder un appui politique pour la conservation. Toutefois, nous ne voudrions pas que nos décisions ne soient fondées que sur des caprices passagers ou populaires qui ne durent que quelques années et qui n’ont pas d’effet durable sur les ressources que nous souhaitons conserver.

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Un principe qui semble utile pour la gestion de la conservation consiste à centrer les efforts sur les ressources qui sont précieuses, qui courent le plus de risques et qui peuvent être gérées très efficacement.

Si une ressource est facilement remplaçable, sa perte n’aura sans doute qu’une faible incidence sur le plan économique, écologique ou autre. Si une ressource ne court pas de risques, on peut gaspiller des efforts enessayant de sauver quelque chose qui pourrait être sauvé sans effort. Et si la gestion ne peut faire beaucoup pourrenforcer la sécurité du fait que les techniques qui peuvent être appliquées sont inefficaces, augmenter les effortssera également un gaspillage de ressources qui pourraient être utilisées ailleurs avec plus de profit. Nousaimerions consacrer nos efforts à des cas où nous pourrions être très efficaces en atténuant les risques les plus grands pour les ressources auxquelles nous tenons le plus.

Sur la base de ce principe, nous pouvons analyser différentes options pour la gestion et estimer quelsefforts pourraient être envisagés. Nous pourrions commencer par examiner une série d’actions et d’événements et les résultats probables que chaque série peut avoir, et ensuite évaluer quelles actions conduisent aux résultatsles meilleurs ou les plus acceptables. Cela n’est pas la seule façon de procéder, mais elle offre un processus décisionnel et peut être illustrée par un simple exemple. Examinons d’abord le cas où la reproduction d’une population potentiellement utile pourrait voir sa capacité de régénération drastiquement réduite en raison de lamenace des feux. Il y aurait alors trois interventions possibles: augmenter le taux de survie des plants endégageant le sous-bois, augmenter la protection contre les feux ou ne rien faire. Les deux premières solutions pourraient comporter les mêmes coûts et avoir la même efficacité, aussi laissera-t-on cette décision au gestionnaire sur le terrain et déciderons seulement s’il faut opter ou non pour la gestion. Il faudra ensuite penserà ce qui pourrait se produire dans deux cas de figure et examiner les probabilités et les coûts si un feu se déclareou non.

Il y a évidemment de grandes incertitudes concernant les probabilités, mais si nous savons quelque chose, nous pouvons certainement estimer que nous aurons plus de chances d’amoindrir les risques en recourant à la gestion qu’en restant inactifs. Il s’agit d’estimer la mesure dans laquelle nous pouvons réduire les risques et si le coût est justifié.

A titre d’exemple, supposons que la valeur d’une population est de 100 unités et que le coût des activitésde gestion est de 14 unités. Supposons en outre que la probabilité qu’un feu se déclare soit de 0,5 et que la probabilité de survie de la population sans intervention soit de 0,5. Toutefois, si la gestion peut améliorer la reproduction et augmenter l’effectif minimal de la population, la probabilité de survie malgré le feu peut être de 0,7. Si aucun feu ne se déclare, nous supposons que la probabilité de survie est de 0,95. La valeur prévue grâce à la gestion peut être alors calculée comme suit:

(0,5 * 0,7* 100) + (0,5*0,3* 0) + (0,5*0,95*100)+(0,5*0,05*0) – 14 = 68,5 unités Ainsi, la valeur prévue de la gestion, lorsqu’on ne dispose pas d’informations au départ, est de 68,5 unités.

Par ailleurs, si nous ne gérons pas la ressource, la valeur prévue sera de 72,5 unités (voir Fig 1). Celamontre que, avec le taux présumé de survie après la gestion, le coût de la gestion et la valeur de la population, lameilleure décision est de ne pas dépenser pour la gestion.

Il s’agit là d’une estimation de la gestion a priori qui ne tient pas compte de ce qu’un spécialiste de la conservation sur le terrain sait de la situation locale. Nous pouvons voir quel est l’effet d’une meilleure gestion sur notre décision en changeant certains paramètres. Disons donc que sur la base de l’évaluation de terrain, lespécialiste de la conservation peut nous donner de meilleurs jugements sur la manière dont la gestion peut êtreefficace, par exemple par un apport supplémentaire de pollen. La probabilité qu’un feu se déclare peut être encore de 0,5, mais avec une meilleure gestion, la probabilité de sauver une population est de 0,8 malgré le feu. Maintenant le risque d’incendie est toujours le même, mais nous pouvons mieux axer l’effort et appliquer la gestion quand elle est nécessaire. Nous continuerons de faire des erreurs, d’avoir recours à la gestion et d’échouer, mais maintenant seulement avec une probabilité de 0,2. La valeur prévue de la gestion sera de 73,5 unités contre 72,5 unités si l’on a choisi de ne pas procéder à la gestion, ce qui indique que la gestion est une meilleure option (Fig. 2).

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Fig. 1. Arbre de décision montrant différentes options et les valeurs prévues lorsqu’on ne dispose pas d’informations

Fig. 2. Arbre de décision montrant différentes options et les valeurs prévues lorsqu’on dispose de quelques informations

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Troisième hypothèse: nous disposons de peu d’informations comme dans le premier cas décrit plus haut, mais il est possible d’en obtenir à un certain prix. Cette troisième option consiste à recueillir des informations supplémentaires avant de décider de gérer la ressource (Fig. 3). Dans ce cas, une recherche approfondie ou un autre système d’analyse des données modifierait probablement les probabilités de prendre les décisions justes. Supposons par exemple que la recherche sur la structure génétique réelle de la population nous permette de prédire avec plus de précision quelles populations sont vraiment sensibles, et lesquelles ne le sont pas. Dans ce cas, la probabilité de subir une perte lorsqu’on procède à la gestion et qu’un feu se produit est plus faible du fait que nous gérons quand cela est nécessaire. La probabilité de rendre la gestion efficace peut alors atteindre 0,9. Même lorsque nous décidons de ne pas gérer la ressource, en nous fondant sur plus d’informations, la probabilité de survie après un feu sera accrue, disons jusqu’à 0,6. Toutefois, une nouvelle collecte d’informations implique des coûts en termes de temps et de recherche. En supposant que le coût de l’information supplémentaire est de 5 unités, la valeur prévue de la gestion après la collecte d’informations supplémentaires est de 73,5 unités. La valeur prévue accrue pour l’option basée sur de nouvelles informations en fait une meilleure décision à prendre. Nous pouvons voir maintenant ce que devrait être le jugement si des informations supplémentaires étaient utiles même si cela devait entraîner un coût pour le gestionnaire.

CONCLUSIONS

De nombreuses options peuvent être formulées pour estimer la valeur des multiples choix en matière degestion. Nous pouvons inclure des étapes successives d’événements et de décisions en ajoutant de nouvelles branches à l’arbre de décision et pouvons inclure plus d’options de gestion en augmentant le nombre de branches à chaque noeud. Il est possible de reculer le moment de prendre une décision jusqu’à ce que l’on obtienne de nouvelles informations, par exemple par la recherche sur la structure génétique ou sur les systèmes de croisement des populations, et certains sont indiqués par Koshy et al, (2000)2 Il y a également des moyens d’évaluer des choix lorsque de multiples valeurs sont en jeu dans la prise de décision sur la conservation.

Ces types d’outils de décision peuvent aider à rationaliser notre façon d’utiliser l’information pour augmenter notre efficacité prévue. Il ne s’agit pas d’outils aptes à simplifier les problèmes ou à résoudre des problèmes difficiles en obtenant les estimations de la vulnérabilité et des menaces. Il est évident que les facteursde biologie qui constituent la vulnérabilité ne sont pas indépendants et que les facteurs qui constituent les menaces réelles ne le sont pas non plus. Néanmoins, des moyens existent pour nous de rationaliser la prise de décision et de commettre des erreurs en toute honnêteté, mais d’en réduire le coût au minimum. Les arbres de décision aident à visualiser les processus logiques que nous utilisons parfois intuitivement, mais augmentent leur transparence à nos yeux et à ceux des autres.

2 Mathew P. Koshy, Gene Namkoong, Paulo Kageyama, Andre Stella et Flavio Candara 2000. Decision-making strategies for conservation and use of forest genetic resources. Dans Actes de la Conférence internationale sur la science et la technologie pour lagestion de la diversité génétique des végétaux au XXIe siècle, 12 – 16 juin 2000, Kuala Lumpur, Malaisie (sous presse).

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Fig. 3. Arbre de décision montrant différentes options et les valeurs prévues lorsqu’on obtient des informations à un certain prix

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EFFORTS MENÉS POUR LA CONSERVATION ETL’UTILISATION DURABLE DES RESSOURCES GÉNÉTIQUES

FORESTIÈRES AU PROCHE-ORIENT1

par

T.O.M. Bazuin1

Chercheur adjoint en ressources génétiques forestières IPGRI-CWANA, Syrie

GÉNÉRALITÉS

La région du Proche-Orient se caractérise par une grande variété de milieux climatiques et géographiques avec, d’un côté, de hautes chaînes de montagne recevant plus de 1 000 mm de pluie par an et, de l’autre, des zones désertiques et semi-arides où les précipitations annuelles ne dépassent pas 200 mm. Ces caractéristiques, conjuguées à une longue série d’établissements humains, ont eu un impact profond sur la diversité biologiquedans cette région. On y trouve une vaste gamme d’écosystèmes, notamment d’écosystèmes forestiers. Ces forêts et terres boisées jouent un rôle fondamental dans la conservation des sols, des eaux et de l’environnement et fournissent de nombreux produits et services essentiels. Ainsi, une grande partie des arbres fruitiers et à noix à vocation commerciale provient de cette région. On y trouve aussi bon nombre des espèces sauvages qui leur sontapparentées (par exemple poires, pistaches et olives sauvages) dans leur environnement naturel, qui constituent une base génétique précieuse. Des activités coordonnées de recherche et de protection sont déjà en cours dans certains pays d’Asie centrale à des fins de conservation de la diversité génétique des arbres forestiers et fruitiers sauvages.

Toutefois, la surexploitation, la déforestation, la fragmentation de l’habitat, le surpâturage et les feux de forêt ont fortement dégradé ces ressources dans toute la région. Bien que plusieurs pays aient déployé des efforts très importants dans des activités de conservation et que l’on ait de plus en plus conscience de la nécessité d’agir, l’accent est mis principalement sur la conservation des écosystèmes. On a guère prêté attention jusqu’ici à laquestion de la conservation et de l’utilisation durable des ressources génétiques forestières.

INTRODUCTION

Reconnaissant l’importance et l’état alarmant des ressources génétiques forestières au Proche-Orient, le Programme mondial des ressources génétiques forestières de l’IPGRI a étendu ses activités à cette région au début de 1998. Son programme de recherche en Asie du Centre-Ouest et en Afrique du Nord vise: 1) à renforcer les programmes nationaux en cours d’exécution ou à favoriser leur mise en place, et 2) à encourager l’élaboration de stratégies de conservation et d’utilisation durable des ressources génétiques forestières.

Les expériences en matière de conservation des ressources génétiques forestières étant encore peu développées au Proche-Orient, l’IPGRI a décidé de centrer sa collaboration sur deux pays pilotes: la Syrie, quiavait demandé une assistance technique et des informations sur ses ressources génétiques forestières afin d’améliorer ses activités de boisement et reboisement, et le Liban qui s’intéressait et participait activement à laconservation de ses ressources forestières.

1 Reçu en mai 2000. Original: anglais1 Bureau régional de l’IPGRI pour l’Asie du Centre-Ouest et l’Afrique du Nord, c/o ICARDA, Alep, Syrie;courrier électronique: [email protected]

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Ateliers sur les ressources génétiques forestières Pour une bonne attribution des ressources limitées en temps, fonds et personnel, il est essentiel d’établir

des priorités pour la conservation et l’utilisation des ressources génétiques forestières. Il serait préférable que ces priorités soient établies par les parties prenantes afin d’assurer une aide et une coopération optimales. Ainsi, en 1998, l’IPGRI a contribué à l’organisation de deux ateliers, au Liban et en Syrie respectivement, sur l’établissement des priorités pour les activités liées aux ressources génétiques forestières. Les objectifs de cesateliers étaient les suivants: 1) définir les priorités avec les partenaires nationaux compétents et les examiner, 2) les aider à choisir les essences prioritaires et 3) aider à élaborer un cadre de recherche pour la conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques forestières.

Les deux ateliers ont réuni 28 participants représentant un large éventail d’organisations et d’instituts nationaux travaillant dans des domaines liés à la foresterie ou aux forêts. Durant la première session, les participants ont fait valoir la nécessité et leur intérêt de collecter et de gérer des informations sur les ressources génétiques forestières. Ce besoin de disposer de meilleures informations est lié aux efforts croissants déployés enfaveur de la conservation et de la gestion durable des forêts. Bien que les activités de conservation en cours soient centrées sur les écosystèmes et non sur les espèces, on privilégie de plus en plus une approche mieux ciblée, axée sur les espèces dans l’intérêt des communautés rurales, des agriculteurs et des services forestiersnationaux.

Critères de sélection proposés durant les ateliers nationaux

Espèces associées Ecozones dans lesquelles l’espèce est présente Valeur socio-économique (potentielle)Valeur écologiqueMode de répartition de l’espèce et de sa population Mode de distribution de sa variabilité génétique Menaces pesant sur l’espèceEtat de conservationBiologie de la reproduction Présence ou absence d’informations de base

Figure 1: Série de critères de sélection proposée durant les ateliers nationaux

Sélection des espèces prioritaires Au cours de la réunion suivante, les participants ont étudié des moyens de sélectionner des espèces

prioritaires. Ils ont proposé une série de critères de sélection (voir figure 1). Dans cette série, ils ont estimé que la valeur socio-économique réelle ou potentielle, la valeur écologique et l’état de conservation étaient les critères lesplus importants. Ils se sont ensuite penchés sur la manière de quantifier ces critères. Après avoir examinéplusieurs options, ils ont décidé d’attribuer à chaque critère une note correspondant à sa valeur ou à l’impact sur l’espèce. Pour les critères socio-économiques et écologiques, les notes allaient de 1 (valeur très basse) à 5 (valeurtrès élevée). Pour les menaces, une notation similaire a été faite allant de 1 (sans risque) à 5 (risque d’extinction). Les participants ont fourni des informations et quantifié les critères pour chaque espèce en se fondant surl’opinion d’experts; ils ont ensuite débattu des préférences et sont parvenus à un accord final. Chaque pays a sélectionné six espèces prioritaires sur la base de la note finale obtenue (tableau 1).

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Syrie Note finale Liban Note finale

Ceratonia siliqua Juniperus excelsa Laurus nobilis Pinus brutia Pistacia atlantica Quercus aegilops

15412151713

Cedrus libani Ceratonia siliqua Juniperus excelsa Pinus pinea Salix alba Quercus calliprinos

141215151217

Tableau 1: Quelques espèces prioritaires

Mise en place d’un programme de recherche Afin d’élaborer des stratégies pour la conservation et l’utilisation des ressources génétiques forestières (y

compris des méthodes de conservation in situ, des techniques de conservation ex situ ou une combinaison appropriée des deux), il faut disposer d’informations spécifiques sur les espèces cibles et leur environnement. Les participants ont évalué la disponibilité d’informations utiles pour la conservation des ressources génétiques de chaque espèce prioritaire. Ils ont pu constater que pour la plupart des espèces, les informations pertinentes fonttotalement défaut ou sont insuffisantes, notamment 1) sur la distribution et les caractéristiques de l’espèce et desa population, 2) sur les utilisations de l’espèce, les menaces pesant sur elle et sur sa valeur socio-économique, et3) sur les types de diversité génétique de l’espèce et les processus influant sur ceux-ci. Cette pénuried’informations a abouti à des propositions concernant les activités de recherche. Les participants ont reconnu à l’unanimité qu’il fallait donner la priorité aux activités qui mériteraient qu’on élabore des stratégies à l’appui de la conservation et de l’utilisation des ressources génétiques forestières. A ce stade, un programme de recherchepour des espèces prioritaires a été proposé. Il est axé sur trois différents domaines d’étude, à savoir: a) étudesécogéographiques, b) utilisation de l’espèce et évaluation des menaces et c) études de la diversité génétique (figure 2). Ce programme de recherche faciliterait l’établissement de liens entre les diverses activités de recherche, permettrait d’assurer un suivi permanent des activités et renforcerait le flux continu d’informations. Les participants sont convenus que pour cibler leurs efforts, les activités liées à la conservation et à l’utilisation des ressources génétiques forestières devront à l’avenir s’inscrire dans ce programme. Ils ont également reconnu quele programme faciliterait l’établissement de liens entre les différentes disciplines de recherche (écologie forestière, socio-économie et phytogénétique), renforçant ainsi une approche multidisciplinaire.

Sur la base des résultats des ateliers, des plans de travail ont été préparés pour quatre espèces prioritaires, à savoir: Pinus brutia et Pistacia atlantica en Syrie et Ceratonia siliqua et Pinus pinea au Liban.

Etude écogéographique - Répartition de l’espèce- Répartition des populations- Conditions environnementales- Modes d’utilisation des terres

- Définition des écozones- Stratégie d’échantillonnage- Choix des sites d’étude

Evaluation des menaces - Analyse des parties prenantes- Politiques et législation- Modes d’utilisation de l’espèce ciblée et son environnement- Changements dans ces modes d’utilisation

Diversité génétique - Description de la population- Echantillonnage du matériel végétal- Analyse; marqueurs morphologiques- Analyse; marqueurs moléculaires

Identification desinterventions prioritairesconcernant la conservationet l’utilisation durable

Figure 2: Programme de recherche

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ETUDES ECOGÉOGRAPHIQUES Depuis 1999, des études écogéographiques de Pinus brutia et Pistacia atlantica ont été effectuées en Syrie,

par le Département des forêts du Ministère de l’agriculture et de la réforme agraire (MAAR), le Centre arabe pour l’étude des zones arides et des terres sèches et l’Université Tishreen. Au Liban, l’Université américaine de Beyrouth (AUB), l’Université Saint Joseph, la Direction du développement rural et des ressources naturelles du Ministère de l’agriculture (MA-DRDNR) et l’IPGRI ont préparé conjointement un projet sur le caroubier (Ceratonia siliqua) en 1999. On a également entrepris une étude écogéographique, sauf dans le sud du pays en raison de la situation militaire, qui a consisté à dresser une carte de la répartition des espèces/populations, collecter des informations sur les caractéristiques du climat, des sols et des populations et définir les écozones.Ces informations ont ensuite été utilisées pour élaborer des stratégies d’échantillonnage et recueillir deséchantillons de feuilles pour des études de diversité génétique.

Pour dresser la carte de la répartition des trois espèces, on a eu recours à deux méthodes différentes. En Syrie, on a utilisé les applications SPG (Système de positionnement géographique) et SIG (Système d’information géographique) pour déterminer les limites des peuplements forestiers. Les méthodes utilisant des images satellites, des cartes topographiques ou des photographies aériennes auraient donné des résultats plus fiables et détaillés, mais ce matériel est rare en Syrie. En outre, pour la cartographie des peuplements de Pistacia atlantica,qui sont composés d’individus très éparpillés, des images encore plus détaillées auraient été nécessaires. Somme toute, on a considéré que l’utilisation du SPG était la meilleure alternative pour étudier Pistacia atlantica et Pinusbrutia en Syrie.

Au Liban, une autre méthode a été utilisée. Le caroubier (Ceratonia siliqua) est présent parmi les espècescodominantes où prédomine Quercus spp., mais on le trouve aussi dans le sous-étage des pinèdes. En général, ces populations sont constituées d’individus très éparpillés ou formant de petits îlots. Il est ainsi quasiment impossible d’utiliser des images satellite ou des photographies aériennes, alors que la présence fréquente de cette espèce dans de profonds ravins et sur des falaises rend l’utilisation du SPG pratiquement impossible. Toutefois, sur le terrain, il est facile de reconnaître de loin les caroubiers (à l’aide de jumelles), étant donné que ces arbres ont un houppier très caractéristique. De plus, l’essence croît surtout dans les régions de collines ou de montagnes au relief bien découpé. Grâce à ces caractéristiques, les limites des populations de caroubier ont pu être tracées sur des cartes topographiques détaillées (1:20000). Ces cartes ont ensuite été numérisées pour d’autres analyses à l’aide d’applications SIG. Cette méthode a fourni suffisamment de détails, et ce rapidement. On continue detraiter ces données qui seront bientôt disponibles.

Partenaires institutionnels pour la recherche au Liban et en Syrie

Département de la production et de la protection des espèces cultivées, Université américaine de Beyrouth, Beyrouth, Liban (M. Riad Baalbaki) Faculté d’agriculture et des sciences de l’alimentation, Université américaine de Beyrouth, Liban (Mme Salma Talhouk)Faculté de littérature et des sciences humaines, Département de géographie, Université Saint-Joseph, Beyrouth, Liban (Mme Jocelyne Adjizian Gerard)Direction du développement rural et des ressources naturelles, Ministère de l’agriculture, Beyrouth, Liban (M. Fady Asmar) Le Centre arabe pour les études des zones arides et des terres sèches, Damas, Syrie (M. Mohammad S. Abido) Division de la recherche scientifique pour la foresterie appliquée, Direction des forêts, Ministère de l’agriculture et de la réforme agraire, Damas, Syrie (M. Hassan Younes) Faculté d’agriculture, Université Tishreen, Lattaquié, Syrie (M. Mahmoud Ali et M. Wafa Choumane)

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ACTIVITÉS FUTURES Outre les études écogéographiques, les chercheurs évaluent actuellement la diversité génétique des deux

essences (Pinus brutia et Ceratonia siliqua) et entament une étude de la diversité génétique de Pistacia atlanatica. En outre, on envisage de commencer des études socio-économiques sur les trois espèces, alors qu’une évaluation de la menace d’incendie pesant sur Pinus brutia est presque achevée. Les résultats de ces études serviront à identifier les populations méritant des mesures de conservation et à mettre au point des méthodologies appropriées pour la conservation et l’utilisation de ressources génétiques forestières prioritaires.

RÉFÉRENCES

Abido, M..S., M.S. Ali and I.H. Ibrahim (1999). A Preliminary Report on: Ecogeographical Survey of Pistaciaatlantica. Centre arabe pour l’étude des zones arides et des terres sèches et Institut international desressources phytogénétiques (IPGRI). Rapport intérimaire

Breugel, P. van and T.O.M. Bazuin (eds.). Development of Research Activities on the Conservation and use ofForest Genetic Resources in Lebanon. Rapport d’un atelier, 14-15 mai 1998 (sous presse). IPGRI, Rome, Italie

Breugel, P. van and T.O.M. Bazuin (eds.). Development of Research Activities on the Conservation and use ofForest Genetic Resources in Syria. Rapport d’un atelier, 12 -13 mai 1998 (sous presse). IPGRI, Rome, Italie

IPGRI (1999). Locating genetic diversity in forest ecosystems. Forgen News. Mars 1999, p. 7-8. IPGRI, Rome,Italie

IPGRI (2000). Further steps towards conservation and use strategies in CWANA region: case studies in Syria and Lebanon. FGR Research Highlights. Juillet 2000, p. 10 –11. IPGRI, Rome, Italie

Turdieva M. and Padulosi S. (2000). First Meeting of Central Asia & Trans Caucasian Network on Plant Genetic Resources (CATCN-PGR). Regional Working Group on Fruit & Berries, Sub-Tropical Plants and Grape,16-18 August 2000, Tashkent, Ouzbékistan (sous presse). IPGRI, Rome, Italie

Turdieva M. and Padulosi S. (2000). Third Central Asia & Trans Caucasian Network on Plant Genetic Resources (CATCN-PGR) Forest Genetic Resources Regional Working Group Meeting. 16-18 août 2000, Tashkent, Ouzbékistan (sous presse). IPGRI, Rome, Italie

Younes, H. (2000). Report of the Social-Economic aspects of the villages surrounded by Pistacia atlanticapopulations in Jabl Balaas, Jabl Roudjmain and Jabl Al Aziz, Syria. A preliminary study. Département des forêts du Ministère de l’agriculture et de la réforme agraire et Institut international des ressourcesphytogénétiques (IPGRI). Rapport intérimaire.

È

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CONSERVATION EX SITU DES RESSOURCES GÉNÉTIQUESAU CONGO: LE CAS DE DEUX ESPÈCES INTRODUITES :

EUCALYPTUS GRANDIS ET E. UROPHYLLA1

par

Raphaël Gouma2 , Jean Marc Bouvet3, Philippe Vigneron3 et Nicodème Kimbouma2

INTRODUCTION

En foresterie, la conservation des ressources génétiques des arbres peut être réalisée in situ (sur site, au sein de peuplements naturels) ou ex situ (hors site). La conservation de peuplements ex situ, c’est à dire hors de leur aire de répartition naturelle, peut être envisagée si les espèces ou populations introduites jouent un rôleéconomique, culturel ou social majeur dans le pays d'adoption. Le cas de deux espèces d'eucalyptus (Eucalyptusgrandis et E. urophylla) introduites au Congo illustre bien cette question.

Les plantations industrielles d’eucalyptus représentent au Congo un atout économique non négligeable :les surfaces plantées avoisinent 42 000 ha, et l'exportation de rondins d'eucalyptus est estimée à 450 000 tonnes/an, générant un chiffre d'affaires de 5 milliards de francs CFA. De plus, l'activité liée à l'exploitation des bois procure quelque 4 000 emplois dans une ville de 500 000 habitants (Pointe-Noire), ce qui représente un impact social très apprécié. Afin de maintenir et de développer davantage ce potentiel industriel, Eucalyptus grandiset E. urophylla sont utilisés comme espèces parentales dans le cadre d’une stratégie d’amélioration pour la production de clones hybrides E. urophylla x grandis. Cet article décrit les efforts entrepris pour prolonger la survie des parcelles d’essai où les espèces et provenances les plus prometteuses ont été introduites, de manière à maintenir un vaste pool génétique dans les populations de base.

ETAT DE LA RESSOURCE GÉNÉTIQUE DISPONIBLE

Au cours des années 1950, en vue d'assurer le ravitaillement de la ville de Pointe Noire en charbon debois et en bois de chauffe, et de fournir de l'énergie au Chemin de Fer Congo-Océan, des essais de plantation ont été réalisés dans la savane côtière de la région.

Dans des conditions locales défavorables (pluviométrie annuelle moyenne de 1200 mm mais avec des fortes variations annuelles, et quatre mois de saison sèche marquée) et sur des sols sableux très pauvres en éléments minéraux, les eucalyptus se sont en général mieux comportés que les autres espèces testées, locales ou introduites. C'est ainsi que très vite, des efforts importants d'introduction de provenances et descendances ont été réalisés en faveur de ce genre (Brezard, 1982) : au total, 62 espèces d'eucalyptus ont été introduites au Congo.Ce matériel végétal a été mis en place pour l'essentiel dans deux sites différents, Pointe-Noire et Loudima (Figure 1).

Peu d'espèces se sont réellement acclimatées, et le milieu écologique du sud Congo apparaît désormais comme une zone marginale pour la croissance des eucalyptus. Dans l'ensemble, une trentaine d'espèces subsistent encore sur le terrain sous forme de parcelles entières ou de peuplements plus ou moins denses. Cette mosaïque d’essais couvre environ 300 ha dont plus de 2/3 se trouvent à Pointe-Noire, et peut être subdivisée en deux sous-ensembles :

- le premier sous-ensemble (Figure 1), qui représente 95% de la surface totale des parcelles ressource en eucalyptus, regroupe des espèces adaptées ayant une utilité confirmée.

1 Reçu en mai 2000. Original: français.2 UR2PI, B.P. 1291, Pointe-Noire (Congo).3 CIRAD-Forêt, Campus International de Baillarguet, 34000 Montpellier (France).

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- le second sous-ensemble regroupe des espèces moyennement ou mal adaptées, qui survivent encore sur le terrain sous forme de parcelles morcelées. Ces espèces offrent peu d'intérêt actuellement, mais constituent une ressource génétique pour les travaux futur.

Espèce Adaptation Intérêt Prov. Desc. S. (en ha)E. torelliana *** * 3(*) 2,7E. citriodora *** *** 14(*) 10 15E. cloeziana *** *** 42(*) 20E. grandis * *** 70 327 42,4E. robusta *** ** 14 17,3E. urophylla *** *** 104(*) 704(*) 119,4E. pellita *** *** 28 5,8E. resinifera *** *** 26 5,7E. alba *** *** 42 12E. tereticornis ** *** 50 72 26,6E. brassiana *** *** 20 81 2,3E. paniculata ** ** 5(*) 0,8Total 418 1194 270

Figure 1: Aperçu des espèces adaptées aux conditions écologiques du Congo et servant de matériel de base au sein du programme d'amélioration génétique des eucalyptus.Légende : Prov. : provenance introduite ou testée ; Desc. : descendance introduite ou testée ; S. : surface.Adaptation et intérêt : *** : bon ; ** : moyen ; * : médiocre ; (*) : provenances ou descendances ayant des races locales.

UTILISATION DE LA RESSOURCE GÉNÉTIQUE

Les espèces pures les mieux adaptées aux conditions écologiques du Congo sont peu productives (7 à 10m3/ha/an d’accroissement maximum sur le volume). La sélection après hydridation interspécifique a permis d’obtenir des hybrides conjugant adaptation et vigueur. C’est ainsi que les croisements d'E. grandis (possédant une croissance vigoureuse, une très bonne forme, une bonne aptitude au bouturage, une bonne qualité technologique pour la pâte mais très mal adapté1) et d’E. urophylla (plutôt adapté, mais ayant une mauvaise aptitude au bouturage, une qualité moyenne pour la pâte, et une forme moins bonne que l’E. grandis) ont permi l’obtention d’hybrides E. urophylla x grandis alliant à la fois vigueur et adaptation, facilité de multiplication et bonne aptitude technologique pour la pâte, et produisant 25 à 40 m3/ha/an en plantations expérimentales. Les figures 3 et 4 donnent un aperçu sur la croissance de quelques espèces pures et hybrides inter-spécifiques.

CHOIX DE LA RESSOURCE À CONSERVER

Les peuplements et les essais initiaux, mis en place pour l'essentiel à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pointe-Noire, constituent une ressource génétique d'une valeur inestimable pour la continuité du programme d'amélioration génétique des eucalyptus au Congo. Ils sont d’autant plus précieux que certaines provenances peuvent être menacées dans leur site d’origine, ou des récoltes de graines rendues impossibles (comme dans l'île de Timor pour E. urophylla). Des parcelles conservatoires ex situ sont donc essentielles pour conserver la diversité génétique de l'espèce et maintenir un vaste pool génétique dans les populations de base(Bouvet, 1998). En sus des problèmes d'adaptation que connaissent la majorité des eucalyptus de prmière génération, les peuplements anciens sont soumis à des fortes agressions anthropiques (coupes illicites de bois, feu de brousse), qui traduisent d’ailleurs l’importance de ces arbres pour les populations locales.

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1 L’adaptation a été établie selon deux principaux critères: état sanitaire et taux de survie (Bouvet, Diallo, Vigneron, Burger, notes internesCTFT-Congo).

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160

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180

Age (mois après plantation)

Ha

ute

ur

tota

lem

oy

enn

e(e

n m

)

E. resinifera

E. pellita

E. urophylla

Figure2 : Courbes de croissance en hauteur des trois meilleures provenances d’espèces pures d’eucalyptus adaptées aux conditions écologiques du Congo : provenance Monte Lewotobi (E. urophylla), provenance 3763, Grafton (E. resinifera) et provenance 63.11 Loandjili (E. pellita). Courbes établies à partir de trois séries de mesures indépendantes, correspondant à l’évolution de la hauteurtotale moyenne d’une des meilleures provenances de l’espèce ; les parcelles ayant des âges différents, la comparaison entre espèces n’est pas effectuée.

1 0

1 2

1 4

1 6

1 8

2 0

2 2

2 4

2 6

2 6 3 5 4 8 5 9 7 1

A g e (m o is a p r è s p la n ta t io n )

Ha

ute

ur

to

tale

mo

ye

nn

e

(en

m)

1 8 -1 4 7

4 3 -2 8

1 8 -5 0

5 9 -1 0 1 -4 1

Figure 3 : Courbes de croissance de quelques hybrides obtenus au Congo : hybride naturel commercial 1-41 (E. alba x inconnu),hybride artificiel commercial 18-50 (E. urophylla x grandis), et hybrides en cours d’observation : 18-147 (E. urophylla x grandis),43-28 (E. urophylla x pellita) et 59-10 (E. urophylla x brassiana). Parcelle R91-3, station forestière de Kissoko, Pointe-Noire(d’après données A.R. Saya).

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Des initiatives techniques ont été lancées en vue de conserver ce patrimoine génétique. Elles nécessitent d'importants moyens financiers, ce qui fait qu’aujourd’hui seules quelques parcelles sont concernées, portant des peuplements choisis de E. grandis (plantés entre 1980 et 1983) et d’E. urophylla (plantés entre 1973 et 1975 ; voiFigure 5). Ces parcelles rassemblent une grande partie de la population d'amélioration participant au schéma desélection récurrente réciproque (Vigneron, 1991). Les graines d’ E. urophylla avaient été obtenues en partie grâce à une coopération entre institutions de recherches d'Australie (CSIRO), d'Indonésie (Direction générale desForêts) et du CTFT-Congo, sous l'égide de la FAO (Gouma, 1998).

Espèce et parcelle d'introduction

Ile ou provenance Nombre de provenances

Nombre de lots ou

descendances

Altitude de récolte des

graines (en m)

ucalyptus urophyllaE

73.3 à 8 AdonaraFlorès

LomblenTimor

210454

44519252

500 - 700 450 - 1070 520 - 900 500 - 2300

75.3 à 7

AlorFlorès

LomblenPantarWetar

113132

5342913

640595725575330

ucalyptus grandisE80.28 West of Pamula, QLD

South of Ravenshoe, QLD SF194 Herberton, QLD Wondecla, QLD East of Mareeba, QLD N of Tinaroo Falls Dam, QLD Mount Putt, QLD S.S East of Ravenshoe, QLD State Forest 700, QLD Tinaroo Falls Dam, QLD Machebe Mashnaland, Zimb. Verger de Pretoria, RSA

111111111111

111111111111

90094010009807407207008007308001600

-83.02 Mount Fox , NQLD

Kirrama, NQLD Cairns Dam, NQLD

111

111

680580420

Total 105 414

Figure 4 : Informations sur les origines d'E. urophylla et E. grandis introduits dans les parcelle 73-1 à 8, 75-3 à 7, 80-28 et83-03 de Loandjili près de Pointe-Noire au Congo. Légende : QLD : Queensland ; NQLD : Nord Queensland ; Zimb. : Zimbabwe ; RSA : République Sud Africaine.

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INTERVENTIONS TECHNIQUES

La méthode de conservation présentée ici vise à l'améliorer l'état sanitaire du matériel sur pied, et à prolonger la survie du peuplement. Pour ce faire, des interventions sylvicoles sont menées à la fois pour supprimer la concurrence des ligneux adventices et redynamiser le peuplement par un apport d'éléments fertilisants. La sensibilisation du public dans ce milieu très fréquenté se fait à travers la réalisation de marques etde pancartes bien visibles sur le terrain.

Il est clair que la prolongation de la survie des peuplements sur pied ne suffira pas pour conserver indéfiniment ces ressources génétiques. Ces interventions sont réalisées au Congo afin de maintenir le matériel végétal vivant, aussi longtemps que possible, en vue de greffage et de culture in vitro, et sont complétées par des opérations de récolte de graines.

Les parcelles choisies ont été entretenues de façon différente suivant la densité initiale de plantation et letype de recrû en présence : (i) dans un premier cas, des entretiens manuels ont été entrepris dans les peuplementsd'E. urophylla installés à faible écartement (2,5 m x 2,5 m), où le passage d'engins agricoles s’avère impossible. Pour ce faire, un défrichement à la machette a précédé l'abattage à la tronçonneuse des grands arbres avec rangement des rémanents en andains et dévitalisation chimique par badigeonnage au glyphosate ; (ii) dans unsecond cas, des entretiens mécanisés dans les parcelles à grand écartement (4,5 m x 4,5 m) on été possibles. Cestravaux ont eu un coût, estimé à 16 millions de francs CFA pour une surface de 15,75 ha (moyenne de 1.000.000F. CFA/ha). Ce coût a été entièrement supporté par l’exploitant industriel des plantations (Eucalyptus du Congo SA).

Après éclaircie, de l'engrais complet N.P.K. (13-13-21) a été projeté en cercle autour de chaque arbre (400 grammes/arbre), en début de saison des pluies pour permettre aux arbres de profiter de la saison végétative.Dans un premier temps, la fertilisation a été appliquée à deux parcelles d'E. grandis, et en fonction des moyens financiers disponibles, s'étendra au reste des parcelles sélectionnées.

RÉSULTATS ET CONCLUSION

Avant les travaux de réhabilitation, l'état sanitaire d'E. grandis dans les parcelles sélectionnées montraitque ces arbres commençaient à dépérir, souffrant de gommoses prononcées. Les interventions sylvicoles lui sont avérées bénéfiques, et des signes tangibles d'une bonne reconstitution de la cime ont été observés. De la même manière, malgré la fertilisation qui n'a pas été réalisée, les peuplements d'E. urophylla ont bien réagi suite à l’éclaircie. Le phénomène le plus remarquable est l'activation de bourgeons dormants étalant ainsi de nombreuses pousses le long du tronc.

Ces initiatives volontaires, visant à la conservation ex situ de ressources génétiques de grand intérêt, ont été entreprises moyennant quelques actions sylvicoles simples, quoique parfois onéreuses, et ont été motivées par un certain nombre de considérations. Les motivations sont principalement de deux ordres :

volonté de soutenir un programme national d'amélioration génétique performant, lui-même justifié par unepolitique de reboisement industriel qui procure des devises et des emplois, et assure le ravitaillement en bois de service et de chauffe d'une ville de la deuxième ville du pays. Les plantations permettent aussi de diminuer la pression anthropique sur la forêt naturelle ;

volonté de préserver des produits de la recherche, tant nationale qu’internationale. Le pool génétique n’a été constitué qu’après un travail de plusieurs décennies, qui a coûté des efforts et moyens considérables. La conservation de ces ressources est aussi celle d’une partie du patrimoine universel, car elles peuvent servir àd’autres programmes d’amélioration. Le Congo, à l’instar d'autres pays où sont plantées de grandes surfaces(Brésil, Afrique du Sud), a ainsi reconnu son rôle dans les activités de conservation de la diversité génétique des eucalyptus qu’il utilise.

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BIBLIOGRAPHIE

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PLAN D’ACTION SOUS-RÉGIONAL POUR LA CONSERVATION, LAGESTION ET L’UTILISATION DURABLE DES RESSOURCES

GÉNÉTIQUES DES FORÊTS ET DES ARBRES DE LA RÉGION PACIFIQUE1

par

Kanawi Pouru, Coordonnateur du Programme forestier2, Secrétariat de la Communauté du Pacifique, Suva, Fidji

Ce Plan d’action a été élaboré par des membres de la Communauté du Pacifique lors du Séminaire sous-régional océanien sur les ressources génétiques des forêts et des arbres tenu à Apia (Samoa) du 12 au 16 avril1999. Cet atelier a été organisé conjointement et soutenu par le projet SPRIG/AusAID, le Département des forêts de la FAO et le Bureau sous-régional pour les îles du Pacifique, le Programme forestier du SPC, le PROE, l’IPGRI3 et la Division des forêts du Gouvernement de Samoa (voir Ressources génétiques forestières n° 27).

Le Plan d’action sous-régional élaboré durant l’Atelier d’Apia a été examiné récemment à la neuvième réunion des responsables des services forestiers des îles du Pacifique du 8 au 12 mai 2000 à Nadi (Fidji). Ceux-ci ont préparé le Plan d’action pour l’appui des donateurs et la mise en oeuvre. L’objectif du Plan d’action est de décrire des actions concrètes qui peuvent être menées aux niveaux international, régional, national et local pour faire face à la perte de ressources génétiques des forêts et des arbres dans les îles du Pacifique.

Le Plan d’action s’articule autour des quatre thèmes ci-après:

1. Espèces d’arbres prioritaires pour les opérations et activités liées aux ressources génétiques L’identification des espèces/priorités opérationnelles a été effectuée par trois groupes de travail, chacun étant axé sur les grandes régions géographiques ci-après:

Mélanésie - (Fidji, Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Iles Salomon, Vanuatu),Polynésie - (Samoa américaines, Iles Cook, Polynésie française, Nioué, Samoa, Tonga, Wallis et Futuna),etMicronésie - (Guam, Etats fédérés de Micronésie, Iles Marshall, Kiribati, Nauru, Palau, Tuvalu, plusHawaï).

Les groupes de travail ont adopté des approches légérement différentes pour identifier une vingtaine d’espèces d’arbres indigènes communs, un nombre limité d’espèces introduites ayant la priorité absolue etpour déterminer les priorités opérationnelles pour chaque espèce choisie.

Trois espèces d’arbres indigènes figurent parmi les dix priorités absolues dans toutes les régions du Pacifique:Calophyllum inophyllum (bois à canots, bois Marie),Cordia subcordata (gommier), et Instia bijuga (teck des îles).

Les trois espèces ont une vaste aire de répartition, produisent des bois d’oeuvre de grande valeur et figurentparmi les bois les plus prisés pour la sculpture sur bois et la construction de bateaux. On trouve Intsia bijuga également dans les forêts des basses terres intérieures et le long des cours d’eau.

Concernant les priorités régionales pour l’action, les autres espèces importantes identifiées sont les suivantes:Espèces Santalum (bois de santal), qui ont la priorité absolue dans le sud-ouest du Pacifique (3 espèces), l’est du Pacifique (2 espèces) et à Hawaï (4 espèces); Calophyllum spp. (en particulier neo-ebudicum et espèces apparentées), fournissant toutes un excellent boisd’oeuvre;

1 Reçu en juillet 2000. Original: anglais2 [email protected]

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3 SPRIG – Initiative régionale océanienne sur les ressources génétiques forestières; SPC – Secrétariat de la Communauté du Pacifique,PROE – Programme régional océanien de l’environnement et IPGRI – Institut international des ressources phytogénétiques

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Pometia pinnata (Litchi du Pacifique), excellent bois d’oeuvre et bois de feu, plante médicinale et vivrière, présente dans les forêts secondaires, dans les zones d’agriculture itinérante et autour des villages; Espèces Terminalia (y compris de nombreuses espèces endémiques à croissance rapide présentes à l’intérieur des terres et une espèce côtière, T. catappa ou amandier des plages); etThespesia populnea (milo), espèce utilitaire importante et très prisée pour la sculpture sur bois.

Viennent ensuite: L’espèce Canarium (ngarli, nangai) L’espèce Diospyros (ébéniers du Pacifique) L’espèce Morinda citrifolia (bois couleur, nonu), L’espèce Serianthes (mamufai, vaivai) L’espèce Syzygium (asi toa, yasiyasi, fekika), etDes mangroves (Xylocarpus, Rhizophora et Bruguiera spp.).

Les deux arbres introduits ayant la priorité la plus haute pour les îles du Pacifique étaient Swietenia macrophylla(acajou d’Afrique) et Pinus caribaea (pin de Cuba), tous deux originaires d’Amérique centrale tropicale.

D’autres genres et espèces indigènes, importants dans leur aire naturelle (Pacifique) sont prioritaires là où ils ont été introduits. Il s’agit notamment de: Acacia spp. (en particulier A. mangium, A. koa et A. spirorbis),Casuarina equisetifolia (pin d’Australie ou bois de fer) et Flueggea flexuosa (namamau ou poumuli).

Pour ce qui est de la conservation, il a été recommandé que des mesures urgentes soient prises pour laconservation in situ des ressources génétiques des espèces Santalum dans les trois sous-régions du Pacifique etd’autres arbres pour bois de construction et à usages multiples à vocation commerciale et ceux présents dans des écosystèmes sensibles au plan écologique. On a estimé que la conservation ex situ était une priorité pourdiverses espèces d’arbres plantés dont les cultivars recherchés ont été sélectionnés, telles que Barringtonia,Canarium, Pandanus, Pometia et Terminalia catappa. Parmi celles-ci figurent des espèces retenues pour laconservation in situ.

2. Conservation, utilisation durable et gestion des forêts et des arbres Dans toutes les îles du Pacifique, et en particulier en Mélanésie, il est nécessaire d’améliorer la gestion des forêts afin d’assurer une utilisation plus durable des ressources génétiques des forêts et des arbres. Cela comprend une meilleure planification de l’utilisation des terres et une meilleure gestion des espèces à usages multiples. Une meilleure gestion forestière est également un facteur décisif pour les activités de conservation in situ.

Il a été vivement recommandé ce qui suit: Les programmes de reboisement et de plantation d’arbres utilisant des espèces tant indigènesqu’introduites doivent être plus fermement encouragés et développés dans les îles du Pacifique. Les programmes de boisement et d’agroforesterie réduiront la pression sur les forêts naturelles de la région.Les espèces indigènes prioritaires à inclure dans ces programmes de boisement et d’agroforesterie dans le Pacifique ont été identifiés par les pays. Il est indispensable que les programmes régionaux et nationaux, y compris le projet SPRIG, continuent d’être soutenus afin d’encourager la conservation des ressources génétiques des forêts et des arbres prioritaires, conservation qui comprendra des méthodes tant in situ qu’ex situ.Il faut encourager et appuyer la participation de toutes les parties intéressées, en particulier despropriétaires fonciers, à la conservation et à la gestion des forêts, pour le développement desprogrammes nationaux sur les espèces prioritaires. Cela signifie notamment incorporer les pratiquestraditionnelles tout en faisant une place de choix aux méthodes scientifiques modernes dans les plans deconservation et d’utilisation. Le caractère unique des environnements dans les îles du Pacifique et l’importance de protéger les espèces prioritaires et les écosystèmes des menaces telles que ravageurs, maladies, incendies et pestes végétales doit être pleinement reconnu. Tout échange de matériel génétique d’essences forestières doit être soumis à un tri et à des mesures de quarantaine. Avant d’introduire de nouvelles espèces ou variétés

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ou de nouveau matériel génétique provenant d’autres lieux, il faudrait procéder à une analyse des risques fondée sur la science. Les ressources disponibles limitées pour la recherche-développement en matière de ressourcesgénétiques forestières devraient être axées sur les espèces prioritaires.

3. Récolte, échange et obtention de matériel génétique Actuellement, les principales plantations forestières de la région sont fondées principalement sur les espèces et le matériel génétique d’arbres introduits. On sait relativement peu de choses sur les essences indigènes dela région et on manque parfois d’informations de base sur des caractéristiques biologiques importantes telles que le mode de stockage des semences et la sensibilité aux ravageurs et aux maladies.

Les activités prévues comprendront: Echange de matériel génétique – cela comportera l’emploi plus fréquent des bases de données régionales et internationales sur les ressources génétiques forestières; une formation en cours d’emploi concernant la récolte et la manutention des semences; l’examen des options en matière de stockage de semences et le développement des peuplements semenciers ex situ; le matériel génétique d’arbres pour les atolls; et laprotection contre les pestes végétales grâce à des programmes de contrôle des importations et d’éradication.Aspects phytosanitaires – données recueillies sur les parasites et les maladies des arbres; renforcement des liens entre les forestiers et les agents d’inspection dans le pays; et préparation d’analyses des risquesprésentés par les parasites pour l’échange sans risque sanitaire de matériel génétique dans les pays insulaires du Pacifique. Aspects internationaux et juridiques concernant l’échange et l’obtention de semences.

4. Renforcement institutionnel, besoins en matière de formation et collaboration régionale La plupart des pays et territoires de la région Pacifique ont de petits services chargés des forêts et del’environnement, disposant d’un personnel et d’un budget limités. Il faut faire en sorte que le personnelreçoive une bonne formation et soit informé sur les thèmes de la conservation, de la gestion et de l’utilisation des ressources génétiques des forêts et des arbres. Il est nécessaire de renforcer le niveau des connaissances et des compétences techniques dans la région en réalisant un juste équilibre entre la formation universitaire de longue durée et l’acquisition par apprentissage des compétences techniques.

La collaboration régionale doit être maintenue et renforcée, notamment dans le domaine de la recherche, du développement et de la conservation des espèces présentes dans plusieurs pays et territoires.

Ont été définis en particulier les besoins et priorités ci-après: Formation du personnel national en gestion et développement des ressources génétiques forestières, moyennant des cours et un apprentissage, y compris des visites dans la région, qui traitent de problèmes communs.Soutien et utilisation améliorée des moyens de formation et d’éducation existants et étude despossibilités de collaboration entre institutions; etQuestions de fond relatives à l’établissement de liens avec d’autres organismes s’occupant de l’utilisationdes terres et d’environnement et la nécessité de faire prendre conscience au niveau politique de l’importance des problèmes de conservation et de gestion des ressources génétiques forestières.

Le Plan d’action comporte des objectifs techniques réalistes et réalisables. Pour atteindre ces objectifs et obtenir des résultats tangibles, la mise en oeuvre du plan exigera des actions volontaires de la part des acteurs nationaux. Les organisations, dispositifs et instruments internationaux, régionaux et bilatéraux seront invités à contribuer à son succès. En particulier, la deuxième phase du Projet SPRIG financé par AusAID, projet quinquennal qui s’efforcera de mettre en oeuvre les éléments essentiels du Plan d’action, devrait commencerdébut 2001. L’organisme coopérant chef de file, durant la mise en oeuvre de la deuxième phase du projet SPRIG, sera le Département ou la Division des forêts compétents des pays participants (qui pourraient comprendre les Iles Cook, Fidji, Kiribati, Samoa, Iles Salomon, Tonga et Vanuatu). Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à l’article de Lex Thomson « Initiative régionale océanienne sur les ressources génétiques forestières (SPRIG) – deuxième phase » qui figure dans le présent bulletin.

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ESSAIS DE PROVENANCES SURPINUS PONDEROSA DOUGLAS EX LAWSON

EN PATAGONIE ARGENTINE – RÉGION DES ANDES1

par

J. A. Enricci, N.M. Pasquini, O.A. Picco2 et V. Mondino3

Des semences de 25 provenances de Pinus ponderosa Douglas ex Lawson ont été obtenues en 1980 auprès des services forestiers des Etats-Unis et du Canada pour des essais de provenances à mener sur cette espèce sur cinq sites représentatifs dans l’ouest du Chubut et du Río Negro. Des semences locales provenant des plantations “Isla Victoria” dans le Neuquén et “Trevelin” dans le Chubut ont été utilisées comme témoins. On a eu recours à des techniques traditionnelles à la fois en pépinière et en plantation et 18 ans après, les taux de survie étaienttrès élevés et aucune anomalie n’avait été détectée. Les observations finales sur ces essais, qui ont été mis en place en 1982, ont montré qu’en général, les provenances de la zone des Cascades de l’Etat de Washington avaient donné de meilleurs résultats sur les sites les plus favorables, et que les semences provenant des Blue Mountains dans le centre-est de l’Orégon avaient donné de meilleurs résultats sur les sites moins favorables. Surtous les sites, les semences importées ont donné de meilleurs résultats que les provenances locales, en particulier sur un site. En conclusion, la réaction de ces semences concernant l’état sanitaire et la croissance a été excellente, et elles sont recommandées pour les reboisements prévus dans la région.

INTRODUCTION

L’introduction d’essences forestières exotiques en Patagonie argentine, dans le centre de la région desAndes, remonte au début du vingtième siècle avec l’arrivée d’immigrants gallois de l’est et du Río Chubut qui ont distribué Salix fragilis L. Les immigrants du nord et du centre de l’Argentine ont introduit des feuillus et des conifères originaires des Etats-Unis et de l’Europe. De 1930 à 1950, des essences exotiques étaient plantées sur près d’un millier d’hectares par l’Administration nationale des forêts dans ses stations forestières de “Cerro Chapelco” dans le Neuquén, “General San Martín” dans le Río Negro et “Trevelin” dans le Chubut, et par l’Administration des parcs nationaux dans le parc de Nahuel Huapi dans l’Isla Victoria, le parc de Lanin dans lePucará et le parc de Los Alerces dans la Villa Futalaufquen. Aujourd’hui, les peuplements de Pinus, Pseudotsuga, Tsuga, Picea, Larix, Abies, Sequoiadendron, Cupressus. Libocedrus, Thuja, Juniperus, Chamaecyparis, Salix, Populus, Betula,Quercus, Fraxinus, Acer, Ulmus, Robinia etc. constituent une vitrine pour les excellentes performances de la majoritéde ces introductions (Enricci, 1994).

Malheureusement, les semences utilisées étaient des semences génériques, et l’on ne possède presque aucune donnée précise sur leur origine, même si on les a utilisées pour produire des semences non améliorées génétiquement. Les plantations existantes de Pinus ponderosa dans la région ne devraient donc pas être considérées comme des populations de base convenant pour la sélection et les croisements, du fait que le matériel est trèshétérogène et qu’aucune comparaison n’a été faite avec d’autres provenances qui pourraient être plus performantes sur des sites particuliers, indépendamment de l’origine inconnue de cette semence locale. On atoutefois utilisé deux lots de semences provenant de ces plantations comme témoins pour les essais examinés dans le présent article.

Cette expérience visait surtout à déterminer avec une certaine exactitude quelles provenances répondaient le mieux aux principaux objectifs dans chaque région (généralement sur le plan sanitaire et sur celuidu comportement).

MATÉRIEL ET MÉTHODE UTILISÉS

La méthode d’essai utilisée était celle recommandée par les experts. Selon Kemp dans J. Burley et al (1979), le but des essais d’espèces et de provenances devrait être de réduire le plus grand nombre possible de

1 Reçu en juillet 2000. Original: espagnol2 Université nationale de Patagonie (UNPSJB), Esquel, Chubut, Argentine

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3 Institut national de technologie agricole (INTA), Trevelin, Chubut, Argentine

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combinaisons génotypes/environnement à quelques espèces ou provenances éprouvées adaptées à la production de produits forestiers recherchés sur des sites pertinents.

Le tableau 1 énumère les provenances de semences de Pinus ponderosa var ponderosa qui ont produit un nombre suffisant de plants dans la pépinière pour pouvoir être utilisées dans des essais (à l’exception du lot 8, qui concerne la variété scopulorum). Sur les 25 lots de semences importés, 18 répondaient à cette exigence. Les lots C 25 et C26 ont été utilisés comme témoins locaux, conformément à Burley et al, 1979. La figure 1 illustre la répartition naturelle de P. ponderosa et les emplacements des provenances utilisées dans l’essai.

Lot nº Lieu d’origine Latitude N Longitude O Altitude (m) Zonesemencière

21 Pritchard-Colombie brit. (Canada) 50º 46’ 119º 47’ 490 13 Okanogan–Washington (Etats-Unis) 48º 48’ 120º 750 60011 Okanogan–Washington (Etats-Unis) 48º 48’ 120º 900 600 3 Klichitat–Washington (Etats-Unis) 46º 121º 1050 653 9 Grant – Oregon (Etats-Unis) 44º 42’ 119º 12’ 1350 892 8 Black Hills-Dakota du Sud (Etats-

Unis)44º 42’ 103º 30’ 1650 (*)

5 Deschutes – Oregon (Etats-Unis) 44º 12’ 121º 30’ 1500 67418 Grant – Oregon (Etats-Unis) 44º 12’ 119º 1350 94119 Grant – Oregon (Etats-Unis) 44º 12’ 119º 1500 94115 Grant – Oregon (Etats-Unis) 44º 12’ 119º 1800 94117 Harney – Oregon (Etats-Unis) 43º 48’ 118º 48’ 1650 93014 Harney – Oregon (Etats-Unis) 43º 30’ 119º 1350 952 2 Harney – Oregon (Etats-Unis) 43º 30’ 119º 1650 95212 Lake – Oregon (Etats-Unis) 43º 30’ 121º 12’ 1350 69010 Douglas – Oregon (Etats-Unis) 43º 24’ 121º 48’ 1350 681 1 Klamath – Oregon (Etats-Unis) 43º 12’ 121º 54’ 1500 70116 Jackson – Oregon (Etats-Unis) 42º 30’ 122º 30’ 750 502 4 Jackson – Oregon (Etats-Unis) 42º 30’ 122º 30’ 900 502

Témoin Site de récolte Latitude S Longitude O Altitude (m) PropriétaireC25 Trevelin – Chubut (Arg.) 43º 07’ 71º 34’ 420 INTAC26 Isla Victoria – Neuquén (Arg.) 40º 57’ 71º 33’ 775 Parcs nat.

(*) Correspond à Pinus ponderosa var. scopulorumTableau 1. Semences de Pinus ponderosa var. ponderosa utilisées dans les essais (provenances et témoins)

Les plants ont été produits à la station forestière “Trevelin” de l’INTA, à l’aide de méthodes traditionnelles dans la région. Suivant les recommandations de Patiño Valera et de R. Garzón (1976), les données suivantes ont été consignées: date de la germination et de la levée, nombre total de plants, hauteur, anomalies éventuelles, état sanitaire. Les semences ont été plantées au printemps (13 octobre 1980) dans des planches de pépinière à desdensités de 70gr/m2. Les plants obtenus (1 + 0) ont été repiqués le 1er octobre 1981 dans des platebandes avec un espacement de 0,1 m x 0,1 m.

Le choix final du site a été fait suivant les indications de Greaves A. et Hughes J.F. (1979) pour des sitesreprésentatifs en termes de géomorphologie, sol, climat et végétation naturelle existante. Le tableau 2 et la figure 1 montrent les caractéristiques et l’emplacement des quatre sites choisis pour l’établissement des parcelles d’essais.

Site Emplacement Province LatitudeS

LongitudeO

Alti-tude

(masl)

Températureannuelle moyenne

(º C)

Pluviositéannuellemoyenne

(mm)

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I “Mallín Cumé” RíoNegro

41º 57’ 71º 20’ 790 9.0 800

II “Mallín grande” Chubut 43º 29’ 71º 18’ 830 8.1 550III “Río Pico” Chubut 44º 10’ 71º 28’ 800 7.6 650IV “Lago Fontana” Chubut 44º 56’ 71º 32’ 960 7.0 900

Tableau 2: Caractéristiques des sites d’essais: Les sites I et III sont caractérisés comme étant « plus favorables » et les sites II et IV comme étant « moins favorables » pour la croissance de cette essence conformément aux caractéristiques du relief et du sol.

Figure 1: Répartition naturelle de Pinus ponderosa Douglas ex Lawson et emplacements originels des provenances testées [la ligne en pointillé sépare v. ponderosa (Ouest) de v. scopulorum (Est)] (Service forestier des Etats-Unis, 1965) Note: Provenances ayant le même emplacement géographique mais à des altitudes différentes:

A. Comprend les provenances Nos 2 et 14 B. Comprend les provenances Nos 15, 18 et 19 C. Comprend les provenances Nos 4 et 16. D. Comprend les provenances Nos 11 et 13

En septembre 1982, on a procédé à la plantation selon les méthodes locales traditionnelles. On a pratiqué des trous à l’aide de bêches à bord tranchant avec un espacement de 3 m x 3 m. On a utilisé undispositif en blocs aléatoires avec quatre répétitions (chaque bloc étant constitué de parcelles de 9 plants répétant les provenances) et on a opté pour des parcelles carrées suivant les indications de Barret, W. (1973), Wright, J. (1976) et Burley, J. et al, ayant chacune une superficie de 81 m2.

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Les données ci-après ont été consignées: survie (mesurée tous les deux ans après la plantation), hauteur moyenne totale des deux arbres dominants dans chaque parcelle (tous les quatre ans), diamètre à hauteurd’homme (chaque fois la hauteur a été mesurée lorsque les arbres avaient atteint l’âge de 12 ans), caractéristiques du fût et des branches et état sanitaire. Les dernières mesures ont été faites en 1999, étant donné le fait que 16ans après la plantation, à des espacements standard, la compétition était très forte entre les arbres individuels sur les parcelles, avec des arbres qui étaient un tiers plus gros que la normale pour cette espèce sur ces sites. Pourtraiter les données, on a utilisé le logiciel SPSS/PC + Statistics. La signification relative des différentes provenances a été calculée par analyse de la variance à l’aide de la méthode de Duncan (avec seuil de signification de 5 %), conformément aux recommandations de Burley, J. et al, (1979) et Ditlevsen, B. (1980).

RÉSULTATS

Au stade de la pépinière (1980-81): La levée a eu lieu entre le 6 et le 20 novembre 1980. Le nombre de plants obtenus au repiquage le 1er

octobre 1981 était de 12 831, avec une hauteur moyenne au-dessus du sol de 5,1 cm et aucune anomalie n’a étéobservée. L’année suivante, 12 128 plants ont été laissés pour la plantation, avec un taux de survie très élevé de 95% pour toutes les provenances. La hauteur moyenne au-dessus du sol de la variété ponderosa était de 7,8 cm avec des valeurs moyennes par provenance allant de 6,2 à 9,4 cm, alors que pour la variété scopulorum, elle était de 3,5 cm.

Au stade de la plantation (1982-99): Provenance Hauteur

(cm)DHH(cm)

Survie(&)

Provenance

Hauteur(cm)

DHH(cm)

Survie(%)

Lot Nº à 11 ans à 16 ans à 16 ans à 16 ans Lot Nº à 11 ans à 16 ans à 16 ans à 16 ans 3 428 676 15.9 97 18 289 423 12.0 9113 427 663 16.5 100 2 286 421 12.2 9412 409 634 15.7 92 4 282 420 12.0 819 408 636 15.3 100 14 265 398 11.9 945 408 631 17.2 92 C25 228 332 9.5 674 407 621 15.5 89 16 227 340 10.3 8618 395 619 15.3 92 21 224 338 10.4 7221 390 622 15.2 92 17 192 268 8.2 6114 386 601 15.9 97 15 184 276 8.4 5810 385 605 15.3 94 19 183 270 8.4 6116 376 609 15.6 92 12 182 264 8.2 3911 371 612 14.8 92 9 176 250 7.9 6419 367 601 14.9 83 C26 174 252 7.8 5015 365 585 14.5 92 8 168 209 4.8 83

C25 358 561 14.7 89 13 154 243 6.9 53C26 352 560 14.4 86 10 153 235 6.4 50

2 347 570 14.3 92 11 150 233 6.7 581 334 556 13.8 97 5 148 230 6.3 5317 331 561 13.6 94 3 147 251 7.5 588 243 391 9.5 83 1 135 211 5.7 64

Moyenne 377 596 14.9 92 Moyenne 197 293 8,6 67Tableau 3: “Mallín Cumé”(Site I) Tableau 4: “Mallín grande”(Site II)

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Figure 2: Emplacement du site des parcelles d’essai

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Provenance Hauteur(cm)

DHH(cm)

Survie(%)

Provenance Hauteur(cm)

DHH(cm)

Survie(%)

Lot Nº à 11 ans à 16 ans à 16 ans à 16 ans Lot Nº à 11 ans à 16 ans à 16 ans à 16 ans

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13 419 579 15.4 72 14 289 471 12.4 782 418 563 15.7 86 4 266 423 10.9 8611 418 579 15.0 81 11 266 430 10.5 813 413 579 15.1 86 10 243 397 9.8 8318 411 566 14.9 94 16 230 402 10.2 86

C26 388 528 15.3 86 9 229 396 10.0 7812 387 531 14.7 72 13 219 352 8.4 6915 375 519 13.5 67 2 218 356 8.1 7817 374 511 14.8 92 15 211 363 8.5 8910 369 519 13.8 64 3 210 385 9.7 679 361 513 13.7 86 1 209 379 9.5 8316 359 522 14.4 61 12 209 349 8.2 831 358 495 13.9 64 C25 206 344 9.0 8119 357 502 13.6 58 17 204 348 8.6 585 355 497 13.5 64 19 204 344 8.3 6921 342 501 14.9 58 21 203 362 8.2 72

C25 342 493 14.8 89 18 197 365 9.2 838 206 306 6.7 50 5 193 344 8.4 81

Moyenne 371 517 14.1 74 C26 168 292 6.1 86Tabeau 5: “Río Pico” (Site III) 8 111 189 3.9 69

Moyenne 214 365 8.9 78 Tableau 6: “Lago Fontana” (Site IV)

CONCLUSIONS

Concernant un ratio possible taille individu jeune/taille individu adulte, en comparant les données de pépinière (deux ans) aux données de plantation (16 ans), une corrélation très étroite a été observée pour la provenance « Black Hills » (n° 8) pour la variété scopulorum. On ne peut en dire autant pour les autres provenances.

Les taux de survie en pépinière comme aux différents stades de plantation ont été très élevés, allant de95% au moment de la plantation à 83% 11 ans plus tard, avec un chiffre final de 78% après 16 ans dans laplantation. Le taux d’échec a été semblable pour toutes les provenances, bien qu’il ait été plus élevé sur les sites II et IV en raison de conditions moins favorables, et de l’incidence des attaques du « lièvre européen » (Lepuseuropaeus) sur le site II (Mallín Grande) et du « daim rouge européen » (Cervus elaphus) sur le site IV (Lago Fontana).

Aucun problème sanitaire n’a été observé pour les provenances sur ces quatre sites d’essais.

En général, les tendances pour tous les paramètres observées en 1994 onze ans après la plantation étaient toujours les mêmes cinq ans plus tard quand la plantation avait 16 ans. Ceci plus la forte compétition entre les arbres a déterminé la nécessité de nouvelles mesures.

Concernant les données sur la hauteur et le diamètre à hauteur d’homme, il y a eu une variationdiscontinue entre les provenances, avec une tendance générale vers de meilleures performances des provenances de l’Etat de Washington originaires des pentes orientales de la chaîne des Cascades sur les sites plus favorables de Mallín Cumé et Río Pico.

Les provenances du centre-ouest des Blue Mountains de l’Etat de l’Oregon ont donné de meilleursrésultats sur les sites moins favorables de Mallín Grande et Lago Fontana. Il y a eu quelques exceptions dans les deux cas, la variation étant plus marquée entre les sites qu’entre les provenances.

Sur tous les sites, on a noté que les provenances importées ont mieux réagi que le témoin local, bien quela différence ait été statistiquement sensible seulement à Río Pico.

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Seize ans après la plantation, on a constaté que le développement de la variété scopulorum était sensiblement inférieur sur tous les sites; il n’est donc pas recommandé que les pépinières d’arbres locales importent des semences de cette variété.

BIBLIOGRAPHIE

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LA CONSERVATION DE PRUNUS AFRICANA,ARBRE MÉDICINAL AFRICAIN SUREXPLOITÉ1

par

Ian Dawson, James Were et Ard Lengkeek International Centre for Research in Agroforestry, P.O. Box 30677, United Nations Avenue,

Gigiri, Nairobi, Kenya. Tél.: 254 2 524 000; télécopie: 254 2 524 001; courrier électronique: [email protected]

INTRODUCTION

Prunus africana (Hook. f.) Kalkman (Rosaceae) est un arbre géographiquement très répandu des forêts de haute altitude du continent africain (Afrique du Sud, Angola, Cameroun, Ethiopie, Kenya, Malawi, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zimbabwe) et des îles avoisinantes (Bioko, Grande Comore, Madagascar, Sao Tomé) (Kalkman, 1965). Seule espèce de Prunus de l’Afrique, c’est un grand arbre qui peut atteindre 40 m de hauteur de 40 m et 1 m de diamètre. En raison des vertus curatives de l’extrait d’écorce de P. africana pour le traitement de l’hyperplasie prostatique bénigne, le commerce international de l’écorce se monte à quelque 220 millions de dollars E.-U. dans le produit pharmaceutique final (Cunningham et al., 1997). Pour satisfaire à la demande, environ 4 000 tonnes d’écorce sontactuellement récoltées chaque année avec la coupe des arbres dans des peuplements naturels, ce qui suscite des inquiétudes au sujet de la durabilité à longue échéance de la récolte et de la conservation de l’espèce. La base deressources naturelles est très exploitée et fortement menacée au Cameroun (Cunningham et Mbenkum, 1993) et à Madagascar (Walter et Rakotonirina, 1995). L’exploitation est également importante, bien que moins intensiveactuellement, au Kenya (Cunningham et al., 1997) et dans l’île de Bioko (Guinée équatoriale) (Sunderland etTako, 1999). On ne dispose pas de chiffres précis concernant l’exploitation pour d’autres pays, mais elle devrait être relativement faible (Cunningham et al., 1997). Les besoins de conservation sont donc très importants au Cameroun et à Madagascar, et moins urgents en Guinée équatoriale et au Kenya.

En conséquence de cette surexploitation, le commerce des produits dérivés de P. africana est réglementé au titre de l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Prunus africana figure sur la liste de la Tree Conservation Database (Base de données sur la conservation des arbres) du Centre mondial de surveillance de la conservation (1999). En outre, le GroupeFAO d’experts des ressources génétiques forestières mentionne P. africana parmi les 18 espèces ayant la priorité absolue pour l’action en Afrique (FAO, 1997).

Durant ses travaux, le CIRAF a examiné plusieurs options pour la conservation fondées sur des facteurs déterminants qui influent le plus sur la stratégie de conservation. Tant les facteurs déterminants que les options sont examinés ci-après.

FACTEURS DÉTERMINANTS POUR UNE STRATÉGIE DE CONSERVATION

Biologie et écologie1. Variation génétique

P. africana a une aire de répartition vaste mais discontinue dans des « îles » forestières en altitude dans toute l’Afrique (Kalkman, 1965) et l’on peut donc penser que la variation génétique diverge en conséquence. Uneanalyse effectuée par Dawson et Powell (1999) à l’aide de marqueurs moléculaires (amplification aléatoirepolymorphique de l’ADN, RAPD) a indiqué que ceci est bien le cas au niveau des gènes. En analysant 10populations échantillonnées du Cameroun, de l’Ethiopie, du Kenya, de Madagascar et de l’Ouganda, les données ont mis en relief une ample variation génétique d’un pays à l’autre (66%, P < 0,001), ce qui montre l’importance des approches régionales pour la conservation. La variation entre individus au sein des populations, et entre populations au Cameroun et à Madagascar était également très prononcée, d’où l’importance d’élaborer des stratégies de gestion des ressources génétiques qui prennent aussi en compte la variation génétique à l’intérieur

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1 Reçu en juin 2000. Original: anglais. Cet article est une adaptation d’un chapitre d’une monographie à paraître sur Prunus africana écrite à l’Université de Bangor dans le cadre d’une initiative du Département du Royaume-Uni pour le développement international.

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des pays. Malgré la distance géographique entre l’Ouganda et le Cameroun, le matériel ougandais présentait davantage de similitudes avec les populations ouest-africaines qu’avec le matériel kényen et éthiopien (Figure 1). Cela correspond aux théories de White (1983) faisant état de différences climatologiques historiques et decouloirs de migration durant les périodes glaciaires. Les données ont indiqué que les populations malgaches étaient très distinctes et posaient donc un problème particulier pour la conservation.

Distance génétique

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4

Ethiopie

Kenya

* Mont Kilum

* Ntingue

* Mendankwe

* Mont Cameroun

Diagramme montrant les liensgénétiques entre 10 populationsde Prunus africana échantillonnées dans cinq pays africains, à l’aide d’une analyse RAPD (tiré de Dawson et Powell 1999) * Populations du Cameroun

Populations de Madagascar Ouganda

Manakambahiny

Antsevabe

Mantadia

-Est

Figure 1: Liens génétiques chez Prunus africana

2. Biologie de la reproduction La nature intermédiaire des semences de P. africana limite leur conservation ex situ (Jaenicke et al., 2000;

Sunderland et Nkefor, 1997). Les meilleures conditions ont été réalisées lorsqu’elles provenaient d’un fruit mûr (pourpre) et avaient été récoltées directement sur les arbres et décortiquées immédiatement après la récolte, puis entreposées, sans séchage, à 5° Celsius. Toutefois, même dans ces conditions, la germination n’était que de 35% après 12 mois de stockage (Jaenicke et al., 2000). Le stockage à long terme des semences de P. africana comme moyen de conservation ex situ n’est donc pas possible, bien qu’un stockage de brève durée pendant les saisons de plantation soit possible.

Les études sur la biologie de la reproduction de P. africana sont peu nombreuses. Selon Munjuga et al.(2000), l’espèce est en général allogame. La floraison et la fructification dans une population donnée peuvent s’étendre sur une période relativement longue, avec une réceptivité des stigmates de chaque fleur de brève durée (Munjuga et al. 2000). Si l’on ajoute à cela la répartition souvent de faible densité, inégale et par classe de dimension de P. africana dans la forêt (Ewusi et al., 1992; Ewusi et al., 1997), il y a lieu d’être inquiets concernantles effectifs de population réels et la variabilité de leur reproduction à long terme pour la conservation in situ.

3. Fonction d’écosystème Les « îles » forestières afromontagnardes ou autres forêts d’altitude où P. africana est présent, ont été

classées parmi les cibles importantes pour la conservation (Davis et al., 1994). Selon Thomas et Cheek (1992), 42 espèces sont strictement endémiques au mont Cameroun. La forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda est l’une des forêts les plus diverses de l’Afrique orientale et abrite la moitié de la population mondiale de gorilles de montagne (Gorilla gorilla beringei) menacés d’extinction (Cunningham, 1996; Wild et Mutebi, 1996). La forêt de Kakamega au Kenya constitue la limite orientale du bloc de forêts guinéen-congolais et en tant que telle est considérée particulièrement intéressante pour la conservation (Kokwaro 1988).

Bien que la situation varie beaucoup selon le lieu, ces zones forestières sont souvent menacées par le défrichement agricole car elles coïncident avec des régions à forte densité de population (Cunningham, 1996; Cunningham et al., 1997; Watts et Akago, 1994; Wild et Mutebi, 1996). D’autres activités pourraient aggraver la dégradation de ces forêts très diverses. P. africana remplit probablement dans ces forêts une fonction essentielle en maintenant leur intégrité, ce qui lui donne une grande importance. Toutefois, bien qu’un certain nombre d’espèces d’oiseaux et de mammifères menacés d’extinction consomment le fruit de P. africana (Cunningham et Mbenkum, 1993), aucun d’eux ne semble dépendre exclusivement de cette espèce, et tous semblent être des

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frugivores pouvant se nourrir de nombreux végétaux. De plus, la densité des arbres P. africana matures dans laforêt est généralement faible (Ewusi et al. 1992; Ewusi et al. 1997; Nzilani 1999), ce qui laisse à penser que la quantité de fruits qu’ils produisent est limitée et ne constitue probablement pas une grande partie du régime alimentaire de ces oiseaux et mammifères.

L’effet le plus important de la récolte de P. africana sur les écosystèmes dans lesquels cette espèce est présente peut être indirect. Selon le Programme de protection du primate de Bioko, en 1997, de nouvelles routes d’accès ont été ouvertes dans la forêt de Pico Basile sur l’île de Bioko pour récolter P. africana. Celles-ci facilitent l’accès des braconniers à l’habitat d’une sous-espèce endémique gravement menacée de la guenon du primate dePreuss (Cercopithecus pruessi insularis), ce qui a contribué à son état d’espèce en voie de disparition (BPPP, 1999).Au Cameroun, le Fon de Banso a estimé que la récolte commerciale de l’écorce de P. africana avait accéléré le défrichement des forêts en modifiant les modes d’utilisation locaux de la forêt, qui n’est plus considérée comme une ressource communautaire mais comme un bien à exploiter pour l’avantage personnel (Cunningham et Mbenkum, 1993).

Politique et règlements 1. Au plan international

Internationalement, le principal règlement qui influe sur l’élaboration des stratégies de conservation pour P. africana est celui de la CITES. La place de P. africana dans l’Annexe II de la Convention indique que le commerce du matériel sauvage ou cultivé doit être autorisé à l’exportation comme à l’importation. Toutefois, on a rencontré dès le départ des difficultés pour identifier les produits de P. africana dans le commerce international, ce qui a conduit à des opérations non déclarées et, particulièrement à l’importation de P. africana (Cunningham etal., 1997). Une difficulté supplémentaire vient du fait que certains pays n’ont pas encore désigné les autorités nationales CITES compétentes.

2. Aux plans national et local Dans les pays où l’exploitation est la plus importante, c’est-à-dire au Cameroun et à Madagascar, un

certain nombre de règlements nationaux portent sur la récolte de l’écorce de P. africana (examinés par Ndibi et Kay, 1997, pour le Cameroun; Walter et Rakotonirina, 1995, pour Madagascar). Les règlements des deux pays sont très différents l’un de l’autre, toutefois, le programme malgache en particulier est considéré inadéquat sous l’angle de l’utilisation durable. Les activités de conservation à Madagascar auraient donc tout à gagner si les règlements adoptés en matière de récolte étaient plus conformes à ceux appliqués au Cameroun.

Toutefois, même au Cameroun, l’efficacité des règlements pour une récolte durable n’est pas bien comprise. Ainsi, les permis de récolte spécifient que l’écorce ne devrait être arrachée que sur des parties opposées des arbres sur pied, mais le taux de mortalité des arbres et le taux de récupération de l’écorce après ces pratiques continuent d’inquiéter (Sunderland et Tako, 1999; Cunningham et Mbenkum, 1993; Ewusi et al., 1992). L’insuffisance des données d’inventaire sur la taille des populations vient réduire encore les possibilités de déterminer des niveaux de récolte durables (Ewusi et al., 1997).

Des règlements et des quotas pour la récolte sont mis en place dans le but d’assurer la durabilité, mais leur mise en application est souvent difficile. Dans les zones où P. africana est actuellement exploité, les règlements relatifs à la récolte ne sont pas régulièrement observés en raison du manque de sensibilisation et de ressources et des faiblesses institutionnelles (Cunningham et al., 1997; Ndibi et Kay, 1997; Mbenkum et Fisiy, 1992). Au Cameroun, par exemple, au moins 900 tonnes d’écorce auraient été récoltées illégalement auxalentours du Mont Cameroun de 1994 à 1996, lorsque des licences d’exportation ont été données à troisentrepreneurs camerounais qui devaient exporter de grandes quantités d’écorce en Italie (Cunningham et al.,1997). A Madagascar, presque toute l’écorce serait récoltée illégalement (Walter et Rakotonirina, 1995), y compris dans les aires protégées (Ian Dawson, observations personnelles).

Au Cameroun, où des mesures opportunes ont été prises récemment, réduisant sensiblement le quota fixé pour la récolte de l’écorce dans la zone du Mont Cameroun, il faudra absolument faire en sorte que la récolte durable en résultant ne soit pas contrebalancée par une augmentation de l’exploitation illégale ailleurs (James Acworth, Projet Mont Cameroun, communication personnelle).

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Ainsi, même lorsque des règlements existent en faveur de la gestion durable de P. africana provenant de populations sauvages, il y a peu de chances qu’ils parviennent à assurer la conservation des ressources. Pourrésoudre ces problèmes, des mesures ont été prises récemment, encouragées par les pays européens, pour inscrire P. africana dans l’Annexe I de la CITES, qui interdit tous les échanges commerciaux (Nouhou Ndam, Projet Mont Cameroun, communication personnelle). A ce jour, néanmoins, P. africana figure toujours dans l’Annexe II.

Problèmes de gestion communautaire Les communautés humaines locales sont un facteur déterminant dans le succès des activités de

conservation, car elles participent souvent à la récolte de l’écorce de P. africana et peuvent tirer des avantages àlong terme des stratégies d’utilisation durable. Pour encourager la participation communautaire à la gestiondurable de P. africana , il faut citer l’exemple du Mont Cameroun, où la société qui gère et exporte l’écorce a signé en 1997 des accords spéciaux avec deux villages pour la gestion et la production durables de P. africana (Laird et Lisinge, 1998). Les éléments de l’accord comprenaient le paiement de prix relativement élevés par unité de poids d’écorce aux villageois, et la formation des récolteurs aux techniques de récolte. Etait prescrit notamment le non-abattage des arbres, sous la surveillance d’un comité.

La gestion communautaire des forêts peut aider à surmonter les difficultés rencontrées pour faire appliquer les règlements (Ndibi et Kay, 1997). Toutefois, étant donné que les approches de l’utilisation des ressources forestières varient largement d’une communauté à l’autre et même dans une même région (Watts et Akogo, 1994), la participation des communautés aux activités de conservation doit se faire en fonction des conditions locales et non pas selon des critères préétablis. L’élaboration de plans de gestion devient ainsi un long processus qui ne permet pas toujours d’intervenir efficacement en temps opportun.

Marché et économie La population mondiale vieillissant, la demande de traitements pour l’hyperplasie prostatique bénigne

risque d’augmenter. L’emploi d’herbes médicinales devenant de plus en plus populaire, la demande mondiale d’écorce de P. africana pourrait augmenter fortement dans l’avenir (Simons et al. 1998). Compte tenu de ce fait, à moins que de nouvelles sources d’écorce puissent être développées par la culture ou que de nouveaux remèdes àl’hyperplasie prostatique bénigne soient trouvés, les peuplements naturels de P. africana pourraient s’épuiser rapidement. En fait, plusieurs autres herbes médicinales sont utilisées pour traiter cette maladie, et celles-cipourraient devenir plus populaires si les stocks disponibles de P. africana continuent de se réduire (Cunningham etal., 1997).

La récolte de l’écorce procure aux récolteurs un revenu relativement modeste par rapport aux profits dessociétés qui commercialisent le produit (Simons et al., 1998). Néanmoins, la pauvreté des récolteurs et le manque d’autres sources de revenu signifient qu’ils feront de très gros efforts pour récolter l’écorce. Ainsi, à Madagascar,les villageois sont disposés à parcourir de longues distances (pendant plusieurs jours) dans la forêt pour récolter l’écorce de P. africana (Walter et Rakotonirina, 1995). Seules les populations les plus reculées de l’espèce sont à l’abri d’une exploitation économique.

OPTIONS POUR LA CONSERVATION

ForêtsCompte tenu des niveaux actuellement élevés de récolte illégale sans gestion, la conservation in situ de

P. africana dans les pays où l’espèce est largement exploitée ne sera possible que dans des cas très limités, lorsqu’une surveillance étroite de la récolte peut être assurée, qu’il est possible de soutenir une forte participationde la communauté à la récolte durable ou que les arbres sont trop inaccessibles pour être exploités. Bien que les croyances communautaires traditionnelles liées à la conservation des forêts soient déjà minées (Cunningham et Mbenkum, 1993), dans certains cas précis, elles peuvent constituer une base pour des activités de conservation insitu. Par exemple, dans le district d’Embu au Kenya, plus de 250 bosquets sacrés ont été identifiés sur des terresqui autrement auraient été sacrifiées à l’agriculture. Nombre de ces bosquets contiennent P. africana (Meru Traditional Healers Group, communication personnelle). L’utilité de ces bosquets à des fins de conservationdépend de leur taille et de la distance qui les sépare, mais les arbres de P. africana subsistant sur les terres agricoles devraient assurer un certain flux de gènes entre les petits bosquets naturels, ce qui permettrait de maintenir laviabilité des populations (Ard Lengkeek, observations personnelles).

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Dans la plupart des zones, P. africana ne semble pas être une espèce clé dans les écosystèmes où il est présent. Par conséquent, les stratégies de gestion in situ devraient être axées sur la conservation de blocs de forêtreprésentatifs plutôt que sur la gestion de P. africana. Néanmoins, là où il n’est pas possible d’intervenir pour encourager la remise en état de populations de P. africana dans les zones de récolte, il faudrait notamment dégagé le couvert et défricher le sous-étage au-dessous des arbres porteurs de graines (Ndam, 1998).

Plantations d’enrichissement et reboisements A ce jour, les boisements et les plantations d’enrichissement réussis sont principalement le fait du Kenya,

où P. africana a été planté par le Département des forêts pour la production de bois d’oeuvre. Bien que ces peuplements constituent une ressource utile également pour la récolte d’écorce, leur utilité est limitée en ce qui concerne la conservation car ils sont souvent d’origine inconnue et peuvent avoir une base génétique étroite. Néanmoins, leur succès indique que les activités de reboisement pourraient aussi donner de bons résultats au Cameroun et à Madagascar. Il faudrait prêter l’attention voulue au choix du site et aux méthodes de gestion des arbres, outre à leur origine et à la variation génétique du matériel de reproduction utilisé. Les plantations biengérées pourraient servir de peuplements conservatoires ex situ et de sources de matériel végétal pour lereboisement futur et la culture sur l’exploitation.

A Madagascar, dans certaines zones où les peuplements naturels sont particulièrement menacés (Walter et Rakotonirina, 1995), l’établissement de peuplements conservatoires ex situ devrait être une priorité. Dans les cas où la récolte a éliminé tous les arbres matures d’une population naturelle, pour sauvegarder les ressourcesgénétiques, on peut avoir recours aux techniques de propagation végétative, telles que le bouturage et le greffage(Jaenicke et al., 2000).

Culture en petite exploitation agricole De l’avis de Cunningham (1994; 1996), il est possible d’améliorer la conservation de la forêt

afromontagnarde en donnant aux petits exploitants la possibilité de cultiver des produits forestiers utiles hors des aires protégées. Les arbres plantés sur l’exploitation peuvent constituer une ressource génétique importante si l’on prête attention à l’origine et à la variation génétique du matériel cultivé. Etant donné que les forêts naturellesse réduisent sous l’effet de l’expansion agricole, la gestion des terres arables également pour la conservation de la biodiversité acquiert une importance croissante. D’après les recherches effectuées, il semblerait que, danscertaines zones, le nombre d’arbres plantés sur les petites exploitations a augmenté en même temps que la densité de la population humaine; on a défriché les forêts naturelles mais on a planté plus d’arbres pour compenser cette perte (Arnold et Dewees, 1995; 1998). L’agroforesterie pourrait être une méthode particulièrement appropriée pour la conservation dans les zones montagneuses de l’Afrique où la forte densité de population et la pression sur les forêts naturelles sont particulièrement élevées. Dans les zones d’exploitation, ce système de « conservation par la culture » a des chances d’être plus efficace que les tentatives de gérer durablement P. africana dans la forêt naturelle.

Au Cameroun, où P. africana a été planté par les petits exploitants sur une très grande échelle (Cunninghamet al, 1997; Dawson, 1997), des mesures sont prises pour évaluer la base génétique actuelle du matériel planté par les cultivateurs, à l’aide de l’analyse RAPD (Ian Dawson, données non publiées).

Si la plantation d’arbres sur l’exploitation a de nombreux mérites, son expansion est cependant soumise à quelques contraintes. En premier lieu, la nature intermédiaire des semences (Jaenicke et al., 2000) limite la disponibilité de semences. En second lieu, bien qu’un grand arbre puisse donner de grandes quantités desemences, les rendements fluctuent largement d’une année à l’autre. La pénurie de semences risque d’être exacerbée au cours des prochaines années du fait que l’effectif des populations naturelles diminue. Etant donné qu’il faut attendre environ 15 à 20 ans avant la première floraison et la fructification de P. africana, l’établissement de peuplements semenciers est une priorité urgente, comme le sont la mise au point et l’adoption de méthodes de propagation végétative (Jaenicke et al., 2000). D’autres difficultés concernant la culture comprennent le laps de temps relativement long pour que la récolte de l’écorce soit possible (une quinzaine d’années après la plantation), l’accès aux marchés de l’écorce provenant d’arbre cultivés et les questions de fond concernant le mode de faire-valoir des arbres (Simons et al., 1998).

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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CONCLUSION

Encore que Prunus africana soit fortement surexploité dans certaines parties de son aire, il n’est pas menacé d’extinction au niveau de l’espèce. Toutefois, certaines populations d’arbres disparaissent peu à peu et l’on risque de perdre leurs précieuses ressources génétiques.

S’il est nécessaire de conserver P. africana, on connaît encore mal la répartition, la biologie et l’utilisationactuelle et future de l’espèce. Il ne sera pas possible de définir les méthodes de conservation optimales, faute depouvoir déterminer les effets des autres stratégies de conservation. Ainsi, les approches de la conservation risqueront d’être influencées par des points de vue institutionnels et individuels, au lieu d’être fondées sur des faits scientifiques (Cunningham, 1996).

Dans ce contexte, les approches de la conservation de P. africana doivent rester souples et diverses. Il serait bon de centrer les efforts sur plusieurs approches, mais c’est peut-être la plantation sur la petite exploitation agricole qui détient le plus fort potentiel tant pour P. africana que pour les arbres des forêts afromontagnardes, car le couvert forestier naturel continue de s’amenuiser.

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ESSAIS DE CONSERVATION DE GRAINES RÉCALCITRANTESEN MALAISIE1

par

Daniel Baskaran Krishnapillay Institut malaisien de recherches forestières, Kepong, Malaisie

INTRODUCTION

Une bonne partie des espèces végétales produisent des graines que l’on peut faire sécher jusqu’à ce que leur teneur en eau soit assez faible pour qu’elles puissent être conservées à de basses températures. On les appellealors graines orthodoxes (Roberts, 1973). Mais il existe une autre catégorie de graines appelées graines récalcitrantes. Un certain nombre d’espèces tropicales fournissant des fruits ou du bois d’oeuvre entrent dans cette catégorie. En Malaisie, où l’on recense 6 pour cent des espèces végétales du monde donnant des fleurs, une majorité d’entre elles produisent des graines récalcitrantes. Celles-ci ne tolèrent pas la dessiccation jusqu’à de faible teneur en eau et ne restent viables que durant un bref laps de temps allant de quelques jours à quelques semaines. Une autre catégorie de graines telle que celle décrite par Ellis et al. (1990) comprend des graines que l’on peut faire sécher jusqu’à ce que leur teneur en eau soit assez basse, mais qui ne tolèrent pas l’exposition à de basses températures. Bien que la conservation de ces graines puisse être prolongée de quelques mois à quelques années, leur conservation à long terme en tant que graines n’est pas encore possible.

La banque de gènes de terrain a toujours été la méthode préférée pour la conservation ex situ des espèces qui produisent des graines récalcitrantes ou qui sont multipliées par voie végétative. Cette méthode de conservation présente toutefois certains inconvénients qui limitent son efficacité et menacent sa sécurité. Lesressources génétiques des banques de gènes de terrain restent exposées aux ravageurs, aux maladies et aux calamités naturelles telles que les sécheresses, les feux et les inondations. En outre, le coût de l’entretien de ce matériel génétique en tant que collections de terrain est prohibitif en termes de terre et de moyens financiers.

En Malaisie, les méthodes ci-après sont testées et/ou conçues (ou l’ont déjà été) comme protocoles pour la conservation à moyen ou à long terme des essences forestières à graines récalcitrantes:

Propagation in vitro pour la conservation de matériel génétique Les techniques de culture tissulaire permettent d’obtenir des taux de multiplication très rapide en milieu

aseptique du matériel génétique recherché. La propagation in vitro d’arbres forestiers matures se heurte à plusieurs difficultés aux divers stades du processus de propagation, notamment les niveaux élevés de contamination dans les explants initiaux, une forte sécrétion de polyphénols et de tanins qui freinent le développement des explants et peuvent causer une nécrose, une vitrification et une faible capacité d’enracinement.

On a constaté que les tissus jeunes sont ceux qui réagissent le mieux en culture. Des marcottes provenantd’arbres sélectionnés ont été prélevées et cultivées en pépinière et des explants provenant de celles-ci ont été utilisés comme matériel d’amorçage pour commencer les cultures. Les essais ont réussi avec Acacia mangium, Acacia auriculiformis, Dyera costulata, Tectona grandis, Azadirachta excelsa, Aqualaria malaccense, Calamus manan (Aziah et al. 1992, 1994, 1999; Fadillah et al. 1999). Des matériels issus de clones multipliés de cette manière peuvent être entreposés, repiqués ou utilisés sans problème dans des programmes d’échange de matériel génétique. Pour la conservation in vitro, le milieu de culture et les conditions de croissance physique sont modifiés pour réduire le taux de croissance des plantules.

CryoconservationLes procédés classiques de cryoconservation comprennent un prétraitement avec des substances

cryoprotectrices suivi d’une congélation lente contrôlée. Ces procédés ont donné de bons résultats avec des systèmes de culture consistant en petites unités à morphologie uniforme tels que dans la culture de protoplastes, divisant activement les cultures de cellules en suspension et les cultures de cals fragmentés (Withers et Engelmann, 1995). Néanmoins, cette méthode donne des résultats inconstants pour les système de culture qui

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

1 Reçu en juillet 2000. Original: anglais.

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consistent en de grandes unités comprenant un mélange de tailles et de types de cellules, par exemple des apex de tiges, des embryons zygotiques ou des embryons somatiques relativement matures (Krishnapillay et Englemann, 1996; Krishnapillay, 1999). On dispose actuellement de méthodes reproductibles et efficaces telles que:encapsulation-déshydratation, vitrification, dessiccation et dessiccation pré-croissance (Englemann, 1999).

Encapsulation-déshydratationLa technique d’encapsulation-déshydratation est fondée sur la technologie mise au point pour la

production de graines synthétiques (Redenbaugh, 1993). Pour la cryoconservation, des apex, des embryonssomatiques ou de petits embryons zygotiques sont encapsulés dans des enveloppes d’alginate et pré-cultivéspendant un laps de temps variable dans un milieu liquide avec de fortes concentrations de saccharose. Les enveloppes sont ensuite partiellement déshydratées à l’air sous une hotte à flux laminaire ou à l’aide d’un gel de silice, jusqu’à ce que la teneur en eau soit d’environ 20%. La congélation est généralement rapide, par immersiondirecte des échantillons dans l’azote liquide. Pour la reprise de la croissance, les échantillons sont habituellement placés directement dans un milieu de culture standard. La reprise de la croissance du matériel cryoconservé est généralement rapide et directe, sans formation de cals. Cette technique a été utilisée avec succès pour les embryons zygotiques de Swietenia macrophylla (acajou) (Marzalina et al., 1994). Des rapports montrent que ce protocole a été appliqué avec de bons résultats pour la conservation de 11 variétés de poire, 9 variétés de pomme et 14 variétés de canne à sucre.

VitrificationLa vitrification consiste à placer des échantillons destinés à un prétraitement dans des solutions

cryoprotectrices extrêmement concentrées et à les congeler très rapidement. Dans ces conditions, les solutés intracellulaires vitrifient, c’est-à-dire qu’ils forment une structure vitreuse amorphe, évitant ainsi la formation de cristaux de glace intercellulaires, qui compromettraient la survie des cellules. Les procédés de vitrification ont étémis au point pour des cellules en suspension, des embryons somatiques et des apex d’espèces diverses (Sakai, 1993; Takagi et al., 1997; Thinh et al., 1999). Récemment, cette technique a été utilisée avec succès pour la cryoconservation d’embryons zygotiques de Arthocarpus heterophyllus et Naphelium lappaceum (Wong, 1999, données non publiées; Tammasiri, 1999; Ginibun, 1999, données non publiées).

DessiccationLa cryoconservation à l’aide d’une méthode de dessiccation est l’approche la plus simple. Elle consiste à

déshydrater le matériel végétal, puis à le congeler rapidement par immersion directe dans l’azote liquide. Un certain nombre d’arbres forestiers tropicaux tels que Dipterocarpus alatus, D. intricatus et Pterocarpus indicus et des palmiers tels que Veitchia merrillii et Howea fosteriana ont été cryoconservés avec succès à l’aide de cette technique(Chin et al., 1988; Krishnapillay et al., 1992, 1994).

Conservation de plants en milieu peu éclairé Pour la fourniture continue sur une échelle commerciale de matériel végétal de graines récalcitrantes, il

faut mettre au point des méthodes complétant la cryoconservation faciles à appliquer par les pépiniéristes. Il est bien établi que les jeunes plants de diptérocarpacées affichent habituellement des taux de survie faibles et des rythmes de croissance lents sur une période de plusieurs mois lorsqu’ils sont cultivés en milieu peu éclairé. L’idée d’utiliser ce phénomène a été proposée d’abord par Hawkes (1980). Les deux méthodes décrites ci-après ont été mises à l’essai.

Il s’agit a) du stockage de graines germées dans une chambre contrôlée et b) du stockage de graines germées sur la couverture morte en conditions de faible luminosité.

Chambre à germination Selon cette méthode, on traite la surface de graines fraîchement récoltées avec un fongicide (0,1%

mélange benlate/tiram) et on les met à germer en conditions ambiantes dans des récipients maintenus très humides avec du papier de soie humidifié. Après l’apparition des radicules, on emballe les graines germées de manière lâche dans des sacs de polyéthylène, des plateaux ou des boîtes revêtus de papier tissu et entreposés dans une chambre à germination spécialement construite dans laquelle la température, l’humidité et la lumière sontcontrôlées. La température est de 16° C, l’humidité relative de 80% et la photopériode de 4 heures. La lumière vient d’une source fluorescente, fournissant 800-1000 lux.

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Le développement des graines germées a lieu lentement dans la chambre. Dix-sept espèces de diptérocarpacées ont été testées à ce jour et la période de conservation était de 4 à 12 mois (Krishnapillay et Tompsett, 1998).

Les plants se développent lentement dans la chambre, atteignant à peine une hauteur de 20 à 25 cm durant les périodes de conservation testées. Il faut réhabituer peu à peu à la lumière les plants qui avaient été transférés dans la pépinière et qui poussaient dans des sacs de polyéthylène en les plaçant dans un milieu où l’ombre atteint 70 % pendant 2 à 3 semaines avant de les exposer à la lumière directe du soleil. Le taux de survie se situait entre 60 et 80 %, selon les espèces.

Couverture morte La seconde méthode consiste à utiliser la couverture morte dans des conditions de faible luminosité. On

débarrasse le sol des mauvaises herbes et on sème des graines fraîchement récoltées. Les semis se développent très lentement et peuvent rester aussi d’une hauteur raisonnable pendant de longues périodes.

Les plants de Hopea odorata n’ont pas dépassé 10 cm de hauteur dans ces conditions sur une période detrois ans. Les plants transférés en pépinière et cultivés dans des sacs de polyéthylène ont commencé à grandir rapidement. Il faut toutefois les placer là où l’ombre atteint 70% pendant deux semaines avant de les transférer à la lumière directe du soleil. Le taux de survie était approximativement de 80-90% selon les espèces. Environ 8 espèces ont été testées à ce jour.

Cette méthode comporte quelques inconvénients, à savoir: aux premiers stades après le semis, les graines non protégées risquent d’être dévorées par les écureuils, les oiseaux et les sangliers sauvages. Il faut donc entourer la zone de fil barbelé et couvrir les graines d’une feuille de plastique. On enlève cette feuille lorsque les jeunes plants lèvent et quand il est peu probable que les oiseaux et les écureuils viennent les endommager.

CONCLUSION

La cryoconservation offre des possibilités techniques intéressantes pour la conservation de matérielgénétique viable par rapport aux systèmes de conservation traditionnels. Pour les essences forestières tropicales à graines récalcitrantes, plusieurs conditions préalables doivent être remplies avant que soit envisagée laconservation ou le stockage in vitro à long terme.

En réduisant correctement le teneur en eau et en contrôlant la dessiccation, on peut conserver du matériel provenant de graines dans de l’azote liquide. Quant aux questions liées à la fourniture continue de matériel végétal d’essences à graines récalcitrantes, la stratégie de la croissance lente des graines germéesentreposées soit dans des chambres spéciales soit sur la couverture morte en conditions de faible luminosité, bienqu’elle ne permette pas une conservation à long terme, constitue une option pour la conservation à moyen terme de ces essences.

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RÉCENTS DÉVELOPPEMENTS DANS EUFORGEN

La deuxième phase du programme EUFORGEN a démarré le 1er janvier 2000 pour une période decinq ans. Au 1er octobre 2000, vingt-cinq pays avaient renouvelé leur engagement avec le Programme par le biais de lettres d’entente. Cinq réseaux sont opérationnels durant cette deuxième phase; certains abordent des thèmes plus nombreux et couvrent des zones géographiques plus vastes que durant la première phase. Ces réseaux portent respectivement sur: Populus nigra; Conifères; Feuillus à vocation sociale; chênes méditerranéens et essences feuillues nobles; quelques-unes de leurs principales activités sont résumées ci-après.

Un bulletin technique sur les stratégies de conservation in situ pour le peuplier noir (Populus nigra), y compris un guide pratique pour la prise de décision, préparé par des membres du Réseau. Des descripteurs pour les inventaires des peuplements de P. nigra ont été approuvés et insérés dans le rapport de la réunion.Le principal objectif du premier Réseau EUFORGEN sur les conifères était d’examiner les priorités et les activités futures du nouveau Réseau. Les résultats du Réseau précédent sur Picea abies (épicéa commun) ont été examinés. Le Réseau a commencé à élargir la bibliographie existante sur P. abies (disponible en ligne) pour inclure d’autres conifères. Une plateforme d’information comprenant des liens avec les autres sources d’information au niveau des pays a été mise en place conformément à la recommandation de la réunion.Vingt-quatre pays ont participé à la troisième réunion du Réseau sur les feuillus à vocation sociale. Un aperçude la législation sur les ressources génétiques des feuillus à vocation sociale est maintenant disponible sur le site web. Les réponses à un questionnaire sur l’état actuel des feuillus à vocation sociale ont été présentées et examinées. Dans le cadre des activités de suivi, un débat a eu lieu, axé sur les directives techniques pour la conservation des ressources génétiques des chênes blancs européens.Les membres du Réseau sur les chênes méditerranéens se sont réunis pour la première fois en Turquie enoctobre 2000. Ils se sont penchés sur les résultats du Réseau précédent sur Quercus suber (chêne liège) concernant les essais de provenances, la bibliographie et le partage de l’information, ont peaufiné desdirectives techniques et approuvé le nouveau plan de travail.Le Réseau sur les essences feuillues nobles met actuellement la dernière main aux stratégies de conservation de plusieurs espèces. La prochaine réunion de ce Réseau se tiendra en mai 2001.

La récente réunion informelle des présidents de tous les Réseaux EUFORGEN, de la FAO et del’IPGRI a porté principalement sur l’harmonisation des activités de réseau et sur la mise en place d’un systèmed’aires de conservation génétique in situ pour plusieurs essences forestières cibles dans toutes leurs aires de répartition.

PUBLICATIONS RÉCENTES

1999Populus nigra Network. Report of the fifth meeting, 5-8 May 1999, Kyiv, Ukraine. Compiled by J. Turok,F. Lefèvre, S. de Vries, B. Heinze, R. Volosyanchuk and E. Lipman. Institut international des ressources phytogénétiques, Rome, Italie (anglais seulement).

Social Broadleaves Network. Report of the second meeting, 3-6 June 1999, Birmendsorf, Switzerland. Compiled by J. Turok, A. Kremer, L. Paule, P. Bonfils and E. Lipman. Institut international des ressources phytogénétiques, Rome, Italie (anglais seulement).

2000Populus nigra Network. 2000. Report of the sixth meeting, 6-8 February 2000, Isle sur La Sorgue, France. Compiled by S. Borelli, S. de Vries, F. Lefèvre and J.Turok. Institut international des ressources phytogénétiques, Rome, Italie (anglais seulement).

Des copies des publications ci-dessus sont disponibles auprès de l’IPGRI, Via dei Tre Denari 472/a, 00057, Maccarese (Fiumicino), Rome, Italie, télécopie: (39) 0661979661, courrier électronique: [email protected]. Pour plus d’informations sur EUFORGEN, voir: http://www.ipgri.cgiar.org/networks/euforgen/euf_home.htm

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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INITIATIVE RÉGIONALE OCÉANIENNE SUR LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES (SPRIG) – DEUXIÈME PHASE1

par

Lex Thomson2

La première phase du SPRIG consistait en un projet triennal financé par l’Agence australienne pour le développement international (Aus-AID) (1996-2000) axé sur la conservation, l’amélioration et l’utilisation rationnelle des ressources génétiques des arbres et des forêts d’intérêt prioritaire dans le Pacifique Sud. Participent à ce projet les pays suivants: Fidji, îles Salomon, Samoa, Tonga et Vanuatu. Le titulaire australien du contrat de gestion (AMC) est un consortium constitué de la CSIRO Forestry and Forest Products (Division des forêts et des produits forestiers de la CSIRO) (gestionnaire), du Queensland Forest Research Institute (Institut de recherches forestières du Queensland) et de FORTECH. La première phase du SPRIG a permis desensibiliser toute la région à l’importance de conserver les ressources génétiques des forêts et des arbres et aux possibilités de mieux les utiliser et de les développer. Elle a également contribué de manière plus concrète etsubstantielle en:

- dispensant une formation de base dans des domaines clés des ressources génétiques forestières,- élaborant des plans pour la conservation et l’utilisation durable des espèces prioritaires, et - en lançant des activités de R&D sur des espèces d’arbres indigènes et exotiques clés devant porter à l’identification et à la production de matériel génétique d’arbres supérieurs.

Un examen complet de la première phase du SPRIG a recommandé la poursuite du projet en unedeuxième phase où l’accent sera mis davantage sur le développement et la durabilité.

La proposition relative à la deuxième phase 2 du SPRIG fait suite à une recommandation pressante formulée par les autorités forestières du Pacifique à leur huitième réunion tenue à Nadi (Fidji) en septembre 1998, selon laquelle le projet SPRIG devrait se poursuivre au-delà de la phase pilote initiale. Le Séminaire sous-régional océanien sur les ressources génétiques des forêts et des arbres tenu à Apia (Samoa) en avril 1999 a également donné son appui à cette deuxième phase du SPRIG qui, par la suite, a été recommandée aussi dans le rapport d’examen à mi-parcours de la première phase du SPRIG effectué par Aus-AID. Trois organisations régionales compétentes, à savoir le Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SPC), le Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et l’Université du Pacifique Sud (USP) ont reconnu l’importance de la conservation et de la gestion des ressources génétiques des forêts et des arbres. Chacune d’entre elles tient beaucoup à participer activement au SPRIG, se réjouissant de cette occasion de renforcer la collaboration, ce qui permettra d’intégrer des composantes régionales dans le projet. Les gouvernements de plusieurs pays insulaires du Pacifique plus petits ont également demandé de prendre part à la deuxième phase du projet, notamment ceux de Kiribati et des îles Cook.

La deuxième phase du SPRIG a été conçue sous la forme d’un projet régional quinquennal. Le but du projetest d’« aider les pays insulaires du Pacifique à conserver, améliorer et favoriser l’utilisation rationnelle des ressources génétiques desessences forestières prioritaires de la région, afin de renforcer la protection de l’environnement et de promouvoir le développementéconomique et rural ». L’objectif du projet est de « renforcer la capacité des services et des organisations régionales participants de conserver, d’améliorer et de favoriser l’utilisation rationnelle des ressources génétiques d’intérêt prioritaire afin de promouvoir le développement rural durable ». Les cinq volets de cette deuxième phase sont les suivants:

renforcement institutionnel et mise en place de réseaux régionaux,conservation et gestion durable des espèces prioritaires,amélioration des arbres,mise en évidence des liens existant entre conservation, amélioration des arbres et accroissement des revenus ruraux, etgestion du projet.

1 Reçu en janvier 2000. Original: anglais.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

2 CSIRO Forestry and Forest Products, Canberra, Australie.

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La conception de la deuxième phase diffère de celle de la première phase en ce qu’une plus grande importance a été attribuée aux questions de développement et de durabilité au niveau tant national que régional. Le projet vise à développer les capacités institutionnelles locales et à faciliter une coopération et des arrangements nationaux et régionaux, de manière à ce que les activités du projet soient durables au plan technique et administratif à l’échelon national et régional à la fin de la deuxième phase. Le renforcementinstitutionnel consistera principalement dans le perfectionnement du personnel local (formation sur le terrain, formation technique courte et formation supérieure) dans des domaines clés, et dans la mise à profit des compétences acquises durant la première phase.

Les éléments essentiels de la deuxième phase du SPRIG sont les suivants: développement des sources de matériel génétique local (vergers à graines et banques de clones) et peuplements de conservation des ressources génétiques ex situ,développement et démonstration de plantations modèles des essences prioritaires de la région, dont le santal (plantations villageoises au Vanuatu et aux Tonga), l’acajou (Swietenia macrophylla) et Terminalia richii(plantations de clones semi-opérationnelles au Samoa),amélioration des pépinières gouvernementales de vulgarisation, notamment par le biais d’installations pour la multiplication végétative au Samoa,promotion de petites plantations de démonstration, dans lesquelles on encourage quelques agriculteurs pionniers à planter des clones provenant de matériel d’arbres génétiquement supérieurs, et développement d’activités rémunératrices fondées sur les ressources génétiques forestières à l’appui des initiatives de conservation à base communautaire aux Tonga (groupe Ha’apai).

Le groupe d’experts des ressources génétiques forestières du Pacifique Sud, groupe informel d’experts provenant de gouvernements, d’industries et d’ONG, s’est réuni deux fois durant la première phase et a fournides conseils techniques et des informations sur les priorités régionales. Durant la mise en oeuvre de la première phase, un large éventail d’organisations et de personnes travaillant sur les ressources génétiques des forêts et desarbres dans le Pacifique Sud, ou ayant des responsabilités dans ce domaine, a été identifié, contacté et inclus dans une base de données gérée par le SPRIG. Il est prévu que ces organisations et ces personnes participeront plus activement et seront informées sur la deuxième phase du SPRIG par le bulletin “Pacific Islands Forests andTrees” et par voie électronique; elles auront aussi la possibilité d’exposer leurs idées et d’échanger des informations. Le Plan sous-régional pour « la conservation, la gestion et l’utilisation durable des ressources génétiques des forêts et des arbres de la région Pacifique », élaboré à Apia en 1999, continuera de fournir une vue d’ensemble des priorités régionales pour la deuxième phase du SPRIG.

Il est prévu que les activités régionales du projet seront successivement adoptées ou reprises par des organisations régionales, en particulier durant les dernières années de la deuxième phase. Des représentants du SPC, de l’USP et du PROE seront invités à participer aux réunions de pays insulaires du Pacifique membres du SPRIG, et à élaborer progressivement des plans pour les activités régionales du projet qui seront incorporés dans les plans et budgets de l’organisation régionale durant la deuxième phase et une fois celle-ci terminée. Des événements politiques et des incertitudes à Fidji et aux Iles Salomon ont retardé le démarrage de la deuxième phase. Celle-ci devrait commencer début 2001.

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SÉMINAIRE SOUS-RÉGIONAL DE LA SADC SUR LESRESSOURCES GÉNÉTIQUES DES FORÊTS ET DES ARBRES1

par

Pierre Sigaud2 et Joel Luhanga3

Le séminaire sous-régional de la SADC sur les ressources génétiques des forêts et des arbres s’est tenu à Arusha (Tanzanie) du 5 au 9 juin 2000. Des experts nationaux de neuf pays et territoires y ont participé, ainsi que des représentants d’organisations internationales, régionales, bilatérales et nationales. L’objectif de ce séminaireétait d’aider les pays d’Afrique orientale et australe à évaluer l’état de leurs ressources génétiques forestières et d’étudier les options pour un plan d’action régional. Durant le séminaire, les participants ont présenté des rapports sur l’état des ressources génétiques des forêts et des arbres et examiné les principales contraintes dans la sous-région. A la lumière des débats, on a identifié des espèces d’arbres prioritaires et des problèmes communs se prêtant à une coopération régionale et formulé des recommandations pour le suivi et la mise en oeuvre.

HISTORIQUE

Le séminaire régional de la SADC sur les ressources génétiques des forêts et des arbres s’est tenu à Arusha (Tanzanie) du 5 au 9 juin 2000. Il s’est inscrit dans une série de séminaires encouragés par la FAO etd’autres institutions pour aider les pays à préparer des plans d’action régionaux sur les ressources génétiques des forêts et des arbres, conformément aux recommandations formulées par le Comité des forêts à sa treizièmesession (mars 1997). Le séminaire, le premier de ce genre dans la région, a été organisé par l’Unité decoordination technique du secteur forestier (FSTCU) de la SADC. Avaient été invités à y participer les pays membres de la SADC, des organisations internationales, régionales et bilatérales s’intéressant aux ressources génétiques forestières ainsi que des experts.

Les principaux parrains et collaborateurs du séminaire étaient le Département des forêts de la FAO,l’Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI) et son Programme pour les ressources génétiques forestières en Afrique subsaharienne (SAFORGEN), le Centre DANIDA de semences forestières et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIRAF). Un appui logistique important a été fourni par la Division de la foresterie et de l’apiculture (FBD) du Ministère tanzanien des ressources naturelles et du tourisme et le Projet PNUD/GEF sur la biodiversité transfrontière en Afrique orientale, coordonné par la FAO.

Ont participé à la réunion 22 représentants de 9 pays (Botswana, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) et d’organisations internationales, régionales et nationales(FAO, CIRAF, IPGRI, IUFRO-SPDC, SADC-PGRC et PNUE). Les secrétariats de la CDB, du CIFOR, du DFID, du DFSC, de l’UICN et de l’ASDI s’étaient excusés. Des fonctionnaires des administrations et projetslocaux et nationaux ont participé à certaines réunions.

RÉUNIONS DE TRAVAIL ET RÉSULTATS

Des experts nationaux ont présenté des comptes rendus des rapports de pays préparés à l’avance surl’état des ressources génétiques forestières. Ils ont mis en lumière des différences sensibles entre les pays etsouligné la diversité des valeurs et des fonctions traditionnellement attachées aux arbres et aux arbustes. Bien que dans certains pays, le couvert forestier soit encore très étendu, plusieurs participants ont fait ressortir que defortes pressions sur les forêts et les terres boisées conduisaient à une perte globale de la diversité biologique etdes ressources génétiques forestières dans la région. Dans plusieurs pays, des mesures de conservation ciblées s’imposent dans les plus brefs délais. Outre les aspects techniques, le renforcement des capacités nationales etl’examen des questions de fond ont été signalés comme des facteurs déterminants pour la planification et la mise

1 Reçu en juillet 2000. Original: anglais.2 Forestier, Département des forêts, FAO, Rome.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

3 Forestier principal, SADC/FSTCU, Ministère des forêts, Lilongwe, Malawi.

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en oeuvre des plans de conservation des ressources génétiques forestières. Des problèmes de nature très diverse communs à plusieurs pays et des possibilités d’échanges d’expériences et de savoir-faire ont été mis en relief.

Cinq thèmes ont été proposés pour être débattus et incorporés dans un plan d’action régional, à savoir la hiérarchisation des espèces et leurs besoins opérationnels; les moyens de soutenir l’utilisation et la gestion durables des ressources génétiques des forêts et des arbres; les questions liées à l’échange et à l’obtention de matériel génétique; le renforcement institutionnel et la formation; et l’identification de mécanismes pour la coopération régionale.

La pertinence d’une approche par espèces d’arbres, proposée comme point de départ du plan d’action, a été débattue et approuvée. Il a été reconnu que cette stratégie, fondée sur une vision utilitaire des espèces et des populations d’arbres prioritaires, pourrait aider à centrer les débats sur les besoins réels et les exigencesopérationnelles. En outre, elle vient compléter d’autres stratégies fondées sur une approche par écosystème actuellement mises en place par d’autres instances et programmes. Un exposé a été fait sur le programme régional SECOSUD coordonné par la SADC, à l’appui des collections de matériel végétal et des herbiers nationaux.

Sur la base des informations fournies par les participants ou recueillies dans les rapports nationauxpréparés à l’avance, on a identifié dix espèces locales prioritaires pour chacun des groupes suivants: i) Etats continentaux et ii) Etats insulaires (Maurice). On a trouvé une seule espèce suscitant le même intérêt dans tous les pays continentaux (Pterocarpus angolensis), ce qui reflète la grande diversité des conditions écologiques et des types de forêts dans la région de la SADC. On a identifié neuf espèces hautement prioritaires dans au moins deuxpays (Afzelia quanzensis, Baikiaea plurijuga, Colophospermum mopane, Dalbergia melanoxylon, Faidherbia albida, Khayaanthotheca, Milicia excelsa, Sclerocarya birrea et Warburgia salutaris). Les pins et les eucalyptus seraient les genres introduits les plus importants dans tous les pays, avec certaines espèces de cyprès plantées fréquemment en altitude et des plantations de casuarina établies en bord de mer. Les listes ont été validées et complétées, pour chaque espèce, par un inventaire des activités techniques les plus urgentes (notamment la prospection et la récolte de matériel génétique, l’évaluation, l’amélioration et la conservation in situ ou ex situ). Les gestionnaires du projet FAO/PNUD/GEF ont ensuite informé les participants des objectifs et des modes de fonctionnement du projet et indiqué les critères donnant droit à l’assistance du GEF dans les projets liés à la biodiversité.

Au cours d’une autre réunion, les participants se sont penchés sur des aspects liés à l’utilisation et à la gestion durables des forêts et des arbres. Une visite de terrain au District forestier du Mont Meru a mis enévidence les changements dans les politiques forestières et leur application au niveau des peuplements. Alors que les systèmes de gestion sont révisés afin d’identifier et d‘incorporer des aspects non commerciaux, des efforts sont également en cours pour une meilleure interaction avec les communautés humaines voisines et diverses parties prenantes. Les participants ont examiné le besoin d’une approche multidisciplinaire et d’une meilleure intégration des aspects liés aux ressources génétiques forestières dans des cadres plus vastes tels que des plans d’action pour la biodiversité et des programmes forestiers nationaux. On a souligné la participation des communautés locales aux processus décisionnels concernant la protection et la conservation des arbres forestiers, qui viennent compléter les réglementations déjà en vigueur. Les participants ont reconnu la compatibilité de la conservation génétique (y compris les techniques de conservation in situ et ex situ) et l’utilisation des forêts et des arbres. Compte tenu de la variété des types et des conditions des forêts dans la région, les stratégies spécifiques et les mesures de coordination concernant les espèces d’arbres prioritaires devraient varier en fonction de chaque espèce et de son aire géographique, depuis les projets de collaborationrégionale jusqu’aux initiatives nationales ou locales. Des exposés de l’IPGRI et du CIRAF ont illustré les aspects de recherche soulignant ces stratégies et ces programmes. Les participants ont également été informés sur laconservation ex situ du matériel génétique d’arbres forestiers entreprise par le Centre des ressources phytogénétiques de la SADC.

Une réunion restreinte a porté sur la complexité des questions relatives à l’obtention et à l’échange de matériel génétique, tant au sein des pays qu’entre les pays, à travers plusieurs points de vue et une étude de cas (leRéseau international sur le neem). Outre les aspects juridiques, ont été présentées et examinées des questions concernant le partage des avantages dérivant de l’emploi des ressources génétiques, les règlements phytosanitaireset les mesures de quarantaine ainsi que les dispositions anti-espèces envahissantes. Les centres du GCRAI et la CSIRO ont mis au point des procédures pratiques et des modèles pour des Accords de transfert de matériels(ATM). L’Organisation de l’unité africaine et le Centre des ressources phytogénétiques de la SADC formulent

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des approches-cadres de la question. Il a été recommandé que l’information disponible soit fournie à la FSTCU, et que soient explorées les possibilités d’élaborer des accords régionaux sur l’obtention et le transfert desressources génétiques forestières, fondés sur des conditions mutuellement convenues et compatibles avec les loisnationales.

Les discussions ont ensuite porté sur le renforcement institutionnel et la formation et sur la coopération régionale. Au niveau des pays, plusieurs institutions s’occupent de ressources génétiques forestières, mais la coordination des politiques et la cohérence des efforts ne sont pas toujours assurées. On a pris acte de la nécessité de développer l’échange d’informations et les interactions entre les partenaires. En outre, il faudrait renforcer les capacités nationales et régionales en réalisant un juste équilibre entre formation universitaire et acquisition par apprentissage des compétences techniques et des expériences. Considérant le nombre d’institutsde recherche s’intéressant aux questions liées aux ressources génétiques forestières dans la région, les participantsont insisté sur l’importance de l’échange d’expériences, de compétences techniques et d’informations par le biais de réseaux formels et d’instruments de liaison. Quant aux questions de fond, les participants ont reconnu lanécessité d’une sensibilisation à tous les niveaux sur l’importance des problèmes forestiers en général et de laconservation et de la gestion des ressources génétiques des forêts en particulier. Au niveau opérationnel, un certain nombre de programmes, de projets et d’initiatives coopératifs sur la foresterie, la conservation des forêts et les ressources génétiques forestières déjà disponibles ont été présentés (IUFRO-SPDC, SADC/FSTCU, SAFORGEN). Les participants ont reconnu que ces efforts devraient être poursuivis et encouragés, et ont proposé de renforcer l’action de SAFORGEN dans la région par le biais d’arrangements contractuels avec la FSTCU.

La dernière partie du séminaire a été consacrée à la synthèse des problèmes et à la formulation derecommandations relativement aux mesures à prendre dans des domaines techniques, et à leur rassemblement dans un projet de plan d’action fondé sur les conclusions des présidents et des rapporteurs. Les domaines techniques exigeant des mesures spécifiques sont les suivants i) prospection et récolte de matériel génétique; ii)évaluation, amélioration des arbres et fourniture de semences; et iii) conservation in situ et ex situ. Il a été décidé que les éléments détaillés du plan d’action seront définis par la suite par la FSTCU et la FAO, en coopération étroite avec les rapporteurs et diffusés auprès de tous les participants avant leur publication.

CONCLUSIONS ET MESURES DE SUIVI IMMÉDIATES

Le séminaire a constitué une tribune privilégiée pour l’examen de questions de fond liées aux ressources génétiques forestières dans la région de la SADC. Les participants ont reconnu la nécessité d’un plan d’action régional pour la conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques des forêts et des arbres des pays dela SADC et sont convenus d’en élaborer un. Un projet de plan d’action fondé sur les débats du séminaire sera distribué aux participants, une fois que les Actes du séminaire auront été définitivement mis au point par laFSTCU. Le plan sera complété par une synthèse de l’état des ressources génétiques des forêts en Afrique orientale et australe, à partir des données disponibles dans les rapports nationaux. On prévoit que la synthèse régionale contiendra également des informations non disponibles pour le moment, fournies par l’Afrique du Sudet l’Angola. La synthèse et le plan d’action seront distribués à un grand nombre d’institutions et d’organisations à l’intérieur et hors de la région.

Des informations ainsi qu’une documentation sur le séminaire et ses résultats seront fournies à d’autres instances et réunions, dont la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique. Il est prévu de rendreces informations accessibles en ligne par le biais de la page d’accueil de la FSTCU, avec des renvois à la page d’accueil du Système mondial d’information sur les ressources génétiques forestières (REFORGEN) de la FAO, et le Centre d’échanges de la Convention sur la diversité biologique.

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SIGLES ET ACRONYMES

ASDI: Agence suédoise de coopération internationale au développement, Stockholm (Suède) CDB: Convention sur la diversité biologique, Montréal (Canada) CIFOR: Centre pour la recherche forestière internationale, Bogor (Indonésie) CSIRO: Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, Canberra (Australie) DFID: Office britannique pour le développement international, Londres (Royaume-Uni) DFSC: Centre DANIDA de semences forestières, Humlebaek (Danemark) FAO: Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome (Italie) FBD: Division de la foresterie et de l’apiculture, Dar Es Salaam (Tanzanie) FSTCU: Unité de coordination technique du secteur forestier de la SADC, Lilongwe (Malawi) GEF: Fonds pour la protection de l’environnement, Washington (Etats-Unis) GCRAI: Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale, Washington (Etats-Unis) IPGRI: Institut international des ressources phytogénétiques, Rome, Italie IUFRO: Union internationale des instituts de recherches forestières, Vienne (Autriche) ONG: Organisation non gouvernementale PNUD: Programme des Nations Unies pour le développement, New York (Etats-Unis) PNUE: Programme des Nations Unies pour l’environnement, Nairobi (Kenya) SADC: Communauté du développement de l’Afrique australe SAFORGEN: Programme pour les ressources génétiques forestières en Afrique subsaharienne, Cotonou (Bénin) SPDC: Programme spécial pour les pays en développement (IUFRO), Vienne (Autriche) UICN: Union mondiale pour la nature, Gland (Suisse)

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Espèce

Remarques

Information

biologique

Etudes

génécolo-

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Récolte de

matériel et

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Essais et

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Pays: B: Botswana, Mal: Malawi, Mau: Maurice, Mo: Mozambique, N: Namibie, S: Swazilandia, T: Tanzanie, Za: Zambie, Zi: Zimbabwe

Légende: 1=Priorité absolue, mesures à prendre immédiatement; 2=Mesures à prendre au cours des cinq prochaines années;

Liste des espèces d'arbres identifiées comme prioritaires en Afrique orientale et australe, et

hiérarchie des actions recommandées

Colophospermum

mopane

Warburgia

salutaris

Prospection et récolte de

matériel génétique

Evaluation, amélioration,

graines

Alimentation humaine

Espèce menacée

Pterocarpus

angolensis

Sclerocarya

birrea

Milicia

excelsa

Baikiaea

plurijuga

Afzelia

quanzensis

Dalbergia

melanoxylon

Khaya

anthoteca

Faidherbia

albida

Bois de feu, d'oeuvre

Resistant à la sécheresse

Fruits, fourrage, huile

Priorité pour domestication

par CIRAF

Contribue à la vie des

populations rurales

Bois d'oeuvre

Surexploité

Bois d'oeuvre renommé

Surexploité

Régéneration difficile

Bois d'oeuvre, ombrage,

refuge

Surexploité

Conservation

Bois d'oeuvre

Surexploitée

Croissance lente, sensible

au feu

Bois d'oeuvre

Surexploité

Fourrage, charbon de bois,

agroforesterie, amélioration

du sol

3 = Mesures à prendre au cours des dix prochaines années; - = Aucune mesure à prendre;* = Mesures en cours d'application; 2: Indice de priorité moyen; Mo3, Zi1 = Indice de priorité par pays

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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RÉCENTES PUBLICATIONS DU CENTRE DANIDADE SEMENCES FORESTIÈRES

Guide to Handling of Tropical and Subtropical Forest Seed, by Lars Schmidt. July 2000. A textbook on handling of tree seed, from seed biology, through seed collection and processing to trade and transfer of seed. 15 chapters; 490 pp. (pour plus d’information, voir ci-dessous).

Technical Note No. 55. Application of the Pilodyn in Forest Tree Improvement, par Christian Pilegaard Hansen. Juillet 2000.

Technical Note No. 56. Handling of desiccation and temperature sensitive tree seed, par Kirsten Thomsen. Septembre 2000.

Technical Note No. 57. Laboratory manual for basic tree seed studies, par Kirsten Thomsen et Sigrit Diklev. Septembre 2000.

Des informations sur les publications précédentes et sur les activités du Centre DANIDA de semences forestières en général sont disponibles sur le site web du Centre à l’adresse suivante: http://www.dfsc.dk

Ces publications sont disponibles gratuitement auprès de: DANIDA Forest Seed Centre Krogerupvej 21 DK-3050 Humlebaek, Danemark Télécopie: +45 49 16 02 58; courrier électronique: [email protected]

Un nouveau livre pour votre bibliothèque ‘Guide to Handling of Tropical and Subtropical Forest Seed’

Dans l’exercice de ses fonctions au Centre DANIDA de semences forestières, Lars Schmidt,biologiste des semences danois, a écrit un nouveau guide pour la manipulation des semencesforestières. Lars Schmidt, titulaire d’un diplôme universitaire en biologie, a de nombreuses annéesd’expérience en biologie pratique et manipulation des semences dans les pays tropicaux. En s’appuyantsur de nombreux ouvrages ainsi que sur sa propre expérience et sur celle de ses nombreux amis etcollègues forestiers dans le monde, il a rassemblé des connaissances précieuses sur la manipulation desemences intéressant les pays tropicaux et sub-tropicaux. A l’origine, l’idée était de mettre à jour le «Guide de manipulation des semences forestières » par R.L.Willan, publié comme document EtudeFAO, Forêts 20/2 en 1985, mais le résultat a été un nouveau livre écrit par un expert à la foisthéoricien et praticien. La liste des titres des chapitres témoigne de l’ampleur des thèmes traités. Ons’est efforcé d’en faire un livre attrayant et utile, et le Centre DANIDA estime qu’il intéressera lamajorité des lecteurs du présent bulletin (en anglais).

Biologie, développement et écologie des semences Planification et préparation des récoltes de semences Récolte de semences Manipulation, récolte et transformation des fruits et semences Transformation des semences Problèmes phytosanitaires et traitement des semences Stockage des semences Dormance et prétraitement Germination et établissement des plants Essais de semences Implications génétiques de la manipulation des semences Gestion des microsymbiotes Documentation sur les semences Commerce et transfert des semences forestières

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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LE POINT SUR LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMMEDE TRAVAIL POUR LES FORÊTS DE LA CONVENTION

SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE1

par

Jean-Pierre Le Danff2 et Pierre Sigaud3

La Convention sur la diversité biologique (CDB) est entrée en vigueur en décembre 1993 dans le cadre du suivi des décisions de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992). En mai 1998, la Conférence des Parties (COP) de la CDB a adopté un programme de travail sur la diversité biologique des forêts (Décision IV-7) qui a été examiné durant la cinquième session de la Conférence des Parties en mai 2000 (Décision V-4). Les écosystèmes forestiers feront l’objet d’un examen approfondi lors dela prochaine conférence en 2002 qui délibérera, entre autres choses, sur les moyens de développer le programmede travail en passant de la recherche à l’action pratique. Plusieurs autres thèmes du programme de travail de la CDB se rapportent directement à la diversité biologique des forêts, par exemple ses travaux sur les indicateurs, les connaissances traditionnelles, l’éducation et la sensibilisation du public, la coopération et l’approche desécosystèmes. Généralement parlant, la CDB est la seule structure internationale qui s’occupe de la diversité biologique des forêts et des ressources génétiques forestières, de leur conservation et de leur utilisation durable.

HISTORIQUE

La Convention sur la diversité biologique, officiellement adoptée en mai 1992 à Nairobi (Kenya), a été ouverte dans l’esprit de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED)tenue à Rio de Janeiro (Brésil) en juin 1992, où d’autres instruments qui touchent directement ou indirectementau secteur forestier ont été adoptés, à savoir: i) le chapitre 11 du Programme Action 21 dont le but était la “Lutte contre la déforestation” et le chapitre 15 qui traite de la «Conservation de la diversité biologique»; ii) les «Principesforestiers»; et iii) la Convention-cadre sur le changement climatique (CCCC) des Nations Unies.

Les objectifs déclarés de la CDB sont: « la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques ». Pour atteindre ses objectifs, la Convention encourage les partenariats dans et entre les pays. Ses dispositions concernant la coopération technique et scientifique, l’accès aux ressources génétiques et le transfert de technologies écologiquement rationnelles constituent le fondement de ce partenariat. Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le mécanisme financier de la Convention, aide à financer les coûts supplémentaires de la préparation de projetsrespectueux de l’environnement et finance des interventions régionales visant à résoudre des problèmesmultinationaux.

Le Secrétariat de la CDB est basé à Montréal (Canada). La Convention, qui est entrée en vigueur le 29 décembre 1993, a été ratifiée jusqu’ici par 180 pays. Les décisions sont prises par la Conférence des Parties qui se réunit tous les deux ans pour examiner les questions à l’ordre du jour. Les réunions de la Conférence sontprécédées de réunions préparatoires de l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA) qui donne des informations générales pertinentes et fait des recommandations aux Parties.

1 Reçu en novembre 2000. Original: anglais.2 Secrétariat de la CDB, Montréal (Canada). L’auteur a rédigé cet article à titre personnel.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

3 FAO, Rome, Italie

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LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE DES FORÊTS

Au sein de la CDB, alors que la question de la diversité biologique des forêts a été examinée à la première et à la deuxième réunion de la Conférence des Parties, l’impulsion a été donnée lors de la quatrième Conférence, en 1998, lorsque les Parties ont adopté la décision IV/7 et le programme de travail pour la diversité biologique des forêts. Le programme de travail élabore les éléments ci-après pour inclusion:(i) une approche des écosystèmes globale et inter-sectorielle qui intègre la conservation et l’utilisation

durable de la diversité biologique, prenant en compte les aspects sociaux, culturels et économiques;(ii) une analyse détaillée de la manière dont les activités humaines, en particulier les pratiques

d’aménagement forestier, influent sur la diversité biologique et l’évalution des moyens de réduire au minimum ou d’atténuer les influences négatives;

(iii) les méthodologies nécessaires pour faire avancer l’élaboration et la mise en oeuvre des critères et indicateurs pour la diversité biologique des forêts, et

(iv) les priorités spécifiques en matière de recherche et de technologie.

La cinquième Conférence des Parties (mai 2000) a fait ressortir la nécessité d’élargir l’objectif de la CDB concernant la diversité biologique des forêts en passant de la recherche à l’action pratique. La décision V/4 invite les parties, les gouvernements et les organisations à prendre des mesures pratiques dans le cadre du programmede travail déjà en place. Elle encourage l’application de l’approche basée sur les écosystèmes, une stratégie pour la gestion intégrée des terres, des eaux et des ressources vivantes qui favorise la conservation et l’utilisation durabled’une manière équitable. Il a également été décidé de créer un groupe spécial d’experts techniques sur la diversité biologique des forêts pour aider le SBSTTA à exécuter son programme de travail. Le groupe, dont le mandatprévoit l’examen de l’information disponible sur l’état et les tendances de la biodiversité des forêts et les menaces qui pèsent sur elle, ainsi que l’identification des options et suggestions pour l’action en faveur de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologqiue et de ses composantes génétiques, fera rapport au SBSTTA à sa septième session en novembre 2001, en vue du débat de la sixième Conférence des Parties (avril 2002).

AUTRES PROGRAMMES DE TRAVAIL

Outre son programme de travail sur la diversité biologique des forêts, la CDB traite un certain nombre de questions qui ont des répercussions directes sur la diversité biologique des forêts et les ressources génétiques forestières. Seront examinés en particulier:(i) Les droits de propriété sur les ressources génétiques et les droits d’accès à ces ressources et le partage

équitable des avantages découlant de leur utilisation. Les discussions en cours dans le cadre de laConvention ont contribué à une prise de conscience de la valeur effective ou potentielle de la diversité génétique. L’échange de matériels, y compris dans le secteur forestier où la question a été longtemps ignorée, se fait de plus en plus à des conditions stipulées d’un commun accord, reconnaissant l’origine ou la provenance du matériel échangé, même lorsque l’échange a lieu sur une base non commerciale.

(ii) La biosécurité (transfert sans risque sanitaire, manipulation et utilisation des organismes vivants modifiés résultant de la biotechnologie moderne) axée spécifiquement sur les mouvements transfrontières. Le Protocole de Cartagena sur la biosécurité, adopté en janvier 2000, cherche à protéger la diversité biologique des risques potentiels présentés par les organismes vivants modifiés dérivés des biotechnologies modernes. Il établit une procédure pour faire en sorte que les pays reçoivent l’information nécessaire pour prendre des décisions éclairées avant d’accepter l’importation de cesorganismes sur leur territoire.

La CDB a également lancé ou stimulé des travaux sur une initiative mondiale taxonomique;l’agrobiodiversité, y compris les arbres forestiers cultivés des écosystèmes agricoles; les écosystèmes marins etcôtiers, y compris la protection et la conservation des mangroves; les pestes végétales, principale menace aux ressources génétiques forestières dans certaines îles du Pacifique et dans certains pays d’Afrique australe; et la diversité biologique des terres arides et sub-humides.

La CDB est le seul instrument juridique international contraignant auquel les actions et les activités liées à la conservation, à l’utilisation durable, à la gestion et à la mise en valeur des ressources génétiques forestières peuvent être rattachées au niveau mondial. Dans le secteur forestier, bien que le besoin d’axer les efforts sur lagestion des ressources génétiques des arbres et des arbustes ait reçu une attention croissante au cours des trente dernières années, il n’y a pas à ce jour en foresterie d’équivalent du Plan d’action mondial pour la conservation et

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l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, qui se concentre sur les espèces agricoles cultivées. Le plan, adopté par la quatrième Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques tenue à Leipzig (Allemagne) en juin 1996, porte sur des espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées, souvent présentes dans les écosystèmes forestiers, et sur les cultures d’arbres domestiqués (arbres fruitiers, hévéa, etc.,) mais exclut explicitement les ressources génétiques forestières. Le programme de travail de la CDB sur la diversité biologique des forêts, et d’autres programmes de travail et activités connexes, fournissent un cadre mondial pour l’action dans lequel les questions concernant les ressources génétiques forestières peuvent être traitées d’une manière globale et approfondie, sans toutefois être très spécifique.

Les prochaines réunions sur les forêts qui se dérouleront dans le cadre de la CDB sont les suivantes: sixième session du SBSTTA (Pestes végétales, février 2001); septième session du SBSTTA (Biodiversité desforêts, novembre 2001); sixième Conférence des Parties (Ecosystèmes forestiers et pestes végétales, avril 2002); huitième session du SBSTTA (Aires protégées); neuvième session du SBSTTA (Ecosystèmes montagnards) et septième Conférence des Parties (Aires protégées et écosystèmes montagnards).

Pour plus d’information, veuillez-vous adresser au Centre d’échanges de la CDB, à l’adresse Internetsuivante: http://www.biodiv.org/chm/index.html.

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REFORGEN SUR L’INTERNET

par

Søren Hald1

Dans Ressources génétiques forestières n° 26 (1996), nous avons informé nos lecteurs de la mise en place par la FAO d’un Système mondial d’information sur les ressources génétiques forestières (REFORGEN). Le système est maintenant disponible sur l’internet à l’adresse suivante:

http://www.fao.org/forestry/FOR/FORM/FOGENRES/reforgen/

“Bienvenue à REFORGEN, lesystème mondial d’informationsde la FAO sur les ressourcesgénétiques forestières. Cette basede données vous permet d’obtenirdes informations sur les espècesarborées forestières et leur ressources génétiques, ainsi que les adresses des institutions nationales concernées.Pour plus de renseignements, allezà la rubrique INFO.”

Photo: Neem (Azadirachta indica)

REFORGENSYSTEM MONDIAL D’INFORMATION DE LA FAO SUR LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES

Selectionner le nom du pays pays: (pas de pays sélectionné) (en anglais) ou du genre, puis de l’espèce choisie (nom scientifique ou latin) genre (pas de genre sélectionné) *INFOpuis cliquer sur “search” (rechercher).Pour plus de détails, cliquer sur l’espèce (choisir d’abord le genre, puis l’espèce) *RESSOURCES“help” (aide) GÉNÉTIQUES

*SEARCH (RECHERCHER) FORESTIÈRES FAO

*AIDE

Fig. 1. La page d’accueil de REFORGEN

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1 Cadre associé (Ressources génétiques), FAO, Rome. Actuellement au Centre DANIDA de semences forestières, Humlebaek, Danemark.

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La base de données REFORGEN est un outil pour la recherche d’informations sur les essences forestières et la gestion de leurs ressources génétiques, ainsi que d’informations sur les institutions actives dans cedomaine. L’information stockée dans le système est divisée en deux grandes catégories:

i) données par essence, avec les activités qui y sont liées dans un pays donné; etii) données sur les institutions actives dans le domaine des ressources génétiques forestières dans un

pays donné.

Les principaux thèmes comprennent:

Information par essence Information sur les institutions

- origine de l’essence (indigène ou introduite) - nom de l’institution - gestion de l’essence (forêt naturelle ou plantation) - adresse, téléphone, télécopie, courrier électronique - principales utilisations de l’essence - noms des correspondants au sein de l’institution - principales menaces, si en voie de disparition ou menacée - type de l’institution - activités de conservation in situ - principales activités de l’institution - activités de conservation ex situ- activités d’amélioration des arbres - disponibilité de matériel de reproduction

Au 1er octobre 2000, le système contenait des données sur plus de 1 600 essences dans 146 pays et territoires. Les efforts visent maintenant à harmoniser et à mettre à jour l’information dans la présentationactuelle, afin de pouvoir fournir des données de base décrivant l’état des espèces d’arbres et d’arbustes importantes dans les pays.

HISTORIQUE

La mise en place de REFORGEN a commencé en 1993 à la demande d’Etats membres etd’institutions nationales en particulier de pays en développement, dans le but de remédier au manque d’informations. REFORGEN est destiné aux institutions nationales qui sont en même temps les principaux fournisseurs de l’information stockée dans le système. L’élaboration technique du programme de la base de données a été effectuée avec le concours et l’appui du Service forestier du Ministère de l’agriculture des Etats-Unis, Programmes internationaux.

L’objectif général de REFORGEN est de permettre l’accès à des informations fiables et actualisées sur les activités relatives aux ressources génétiques forestières, informations qui serviront pour la planification et laprise de décision aux niveaux national, sous-régional, régional et international.

Ses objectifs particuliers sont les suivants: résumer, au niveau national, l’état des ressources génétiques forestières par essence;décrire brièvement, au niveau national, les principales activités liées aux ressources génétiques forestières;aider à identifier les lacunes dans les activités en cours aux niveaux sous-régional, régional et international; et, du même coup,indiquer les domaines où il serait possible de collaborer afin de renforcer les actions et l’impact;faciliter la prise de décision concernant les priorités relatives aux ressources génétiques forestières, aux niveaux sous-régional et international.

Le système actuel englobe un certain nombre de thèmes clés liés à la conservation et à l’utilisation des ressources génétiques forestières. La question fondamentale sous-tendant son développement était: « Qui fait quoi pour quelle essence? ». Il s’agissait donc de donner un bref aperçu des activités menées dans un pays donné ou pour une essence donnée et des liens pertinents avec les institutions qui entreprennent les principales activités. Compte tenu du très grand nombre d’essences forestières qui existent et de leur importance inégale pour les êtreshumains, REFORGEN s’est d’abord concentré sur les essences forestières d’une grande utilité, quelle que soit la

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nature de leur valeur2. Une fois que l’information de base a été collectée, dépouillée et mise à jour pour toutes les essences importantes, le système peut être élargi, si le temps et les ressources disponibles le permettent, de manière à inclure de nouveaux thèmes, en collaboration étroite et en consultation avec les pays et les institutions participants sur la base des résultats obtenus et des expériences acquises.

Fig 2. Exemple d’un « Profil de pays » de REFORGEN

SOURCES D’INFORMATION

Les données de base contenues dans REFORGEN ont été fournies par les Etats Membres de la FAO qui ont répondu à un questionnaire envoyé en mars 1993, aux chefs des services forestiers nationaux. Le questionnaire invitait ces derniers à approcher et à consulter les institutions et organismes nationaux intéressés, y compris d’autres organismes gouvernementaux, des instituts de recherche, des universités, le secteur privé et des ONG. L’information fournie par les réponses au questionnaire a été complétée par des rapports nationaux présentés par les pays durant les travaux préparatoires de la quatrième Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques qui s’est tenue à Leipzig, Allemagne, en juin 1996. D’autres informations proviennent de publications, des activités des programmes de terrain de la FAO, des rapports de mission, etc.

Comme mentionné plus haut, le système comprend actuellement des informations sur les activités liées aux ressources génétiques forestières menées dans 146 pays. Les informations portent sur plus de 1 600 essences forestières. Ces informations sont assez bien réparties entre régions et entre pays développés et en développement. Elles sont cependant loin d’être complètes et la quantité d’informations actuellement disponiblesdans le système varie beaucoup d’un pays à l’autre, allant de quelques informations sur des essences forestières essentielles pour certains pays à des informations détaillées sur un large éventail d’essences et d’activités pour d’autres pays.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

2 Les essences qui ont été signalées par les centres nationaux de coordination peuvent refléter des préférences en termes de valeurssociales, économiques, éthiques, environnementales ou autres.

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DÉVELOPPEMENT FUTUR ET MISE À JOUR DE REFORGEN

Il importe au plus haut point que des informations fiables et actualisées soient stockées dans le système et que l’on attribue une priorité absolue à l’obtention de données les plus fiables possible.

La gestion et la mise à jour régulières de données fiables sont compliquées par le fait que les organisations actives dans le domaine des ressources génétiques forestières dans les pays sont nombreuses et de différents types et que leurs activités respectives sont souvent mal coordonnées. La diversité des compétencesteriitoriales, aux niveaux local, provincial et national, rend cette tâche encore plus difficile. La FAO a reçu pour certains pays des informations non cordonnées de plus d’une organisation, et pour d’autres, les informations stockées actuellement dans le système ne donnent probablement pas une indication précise des ressourcesgénétiques forestières prioritaires dans le pays, les données fournies par les acteurs nationaux étant incomplètes. Ces lacunes montrent combien il est important de réviser régulièrement l’information disponible dans REFORGEN.

Le processus de révision et de mise à jour des informations par les pays est en cours. Les données n’étant pas encore disponibles sur l’internet, on espère que les pays, les institutions, les experts et les utilisateurs intéressés seront en mesure d’aider à améliorer et à compléter les données. D’autres sources d’information actualisées et utiles comprennent les rapports nationaux préparés pour des ateliers régionaux et sous-régionaux sur les ressources génétiques forestières3. Dans les pays où aucun processus régional n’a commencé, on pourra prendre contact avec les centres de coordination et demander leur assistance pour réviser et compléter les données. On étudie par ailleurs la possibilité de déléguer les responsabilités de la mise à jour aux centres de coordination intéressés, et des options pour permettre aux utilisateurs de mettre à jour les données directement par le biais de l’internet. Des envois volontaires d’information de la part d’institutions individuelles, d’experts et de personnes s’intéressant à la question sont aussi les bienvenus. REFORGEN est un outil dont l’utilité dépend en très grande partie de la collaboration de ses utilisateurs pour réviser, mettre à jour et améliorer en permanence les informations qui y sont stockées.

On trouve aujourd’hui sur l’internet plusieurs bases de données contenant soit des données sur lesespèces d’arbres et d’arbustes, soit des informations sur les pays. Les caractéristiques uniques de REFORGEN offrent en outre des informations croisées sur les pays et les espèces aux niveaux des espèces et des populations. On tente actuellement de relier REFORGEN à d’autres bases de données contenant des informations complémentaires. La page d’accueil du Département des forêts de la FAO (http://www.fao. org/forestry/Forestry.htm) permet déjà de naviguer par pays pour un certain nombre de paramètres (dont lecouvert forestier, les produits forestiers, le commerce) et des liens sont prévus avec REFORGEN. Hors de la FAO, plusieurs bases de données complètent le champ et la présentation de REFORGEN. Elles comprennent:i) le Tree Seed Supplier Directory (Répertoire des fournisseurs de semences forestières) et la Agroforestree Database(Base de données sur l’agroforesterie) gérée par le CIRAF (http://www.icraf.cgiar.org/treessd/databases.htm); ii) la 2000 IUCN Red List of Threatened Species (Liste rouge 2000 de l’UICN des espèces menacées) (http://www.redlist.org/); the World Conservation Monitoring Centre’s Tree Conservation Database (Base de données sur la conservation des arbres du Centre mondial de surveillance de la conservation) disponible sur l’internet à: http://www.wcmc.org.uk/trees/index.html; et le CAB Forestry Compendium (Recueil d’informations sur les forêts du CAB) (http://tree.cabweb.org/Compendium/compenfrm.asp). Plusieurs initiatives taxonomiques viennentaussi d’être lancées ou renouvelées et leurs bases de données contiennent des quantités de plus en plus grandes de données. On étudiera dans l’avenir les possibilités d’établir des liens avec ces bases de données et d’autres systèmes.

3 Voir par exemple dans le présent bulletin « Atelier sous-régional SADC sur les ressources génétiques des forêts et des arbres ».

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FORUM FAO SUR LA BIOTECHNOLOGIE DANS LE DOMAINEDE L’ALIMENTATION ET DE L’AGRICULTURE:

RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE SUR LA FORESTERIE1

par

Alvin Yanchuk2

Chercheur principal, Division de la recherche Ministère des forêts de la Colombie britannique, Victoria, Canada

Les biotechnologies en agriculture ont soulevé maintes questions au sujet du rôle de l’homme dans lamodification de la structure de base des organismes en fonction des disponibilités alimentaires et de leurs effets sur les écosystèmes des terres agricoles et incultes. Les progrès de la biotechnologie en foresterie sont un peuplus lents qu’en agriculture mais sont loin d’être négligeables. Toutefois, la communauté forestière doit répondre à de nombreuses questions concernant l’adéquation des biotechnologies en agriculture.

Dans le cadre d’une série de conférences électroniques d’une durée de deux mois sur les biotechnologies dans l’alimentation et l’agriculture, y compris les secteurs des cultures, de la pêche, de la foresterie et de l’élevage, la FAO a organisé récemment un forum électronique sur la biotechnologie en foresterie, en particulier dans les pays en développement. Ces forums ont été conçus pour permettre à un large éventail de parties, dont des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des décideurs et le grand public, d’examiner et d’échanger des vues et des expériences sur des questions spécifiques concernant les biotechnologies dans l’alimentation et l’agriculture. La conférence sur la foresterie « Les biotechnologies actuellement disponibles pour le secteur forestier dans les pays en développement sont-elles appropriées? » s’est tenue du 25 avril au 29 juin 2000.

Près de 170 personnes s’étaient inscrites pour cette deuxième conférence, qui s’est déroulée peu après la conférence sur la biotechnologie en agriculture. Trente-deux messages ont été envoyés et la majorité (88%) des participants étaient des ressortissants de pays développés. Les 32 textes ont été rédigés par 15 personnes (9% de toutes les personnes inscrites) de 10 pays. La modification génétique des arbres a été de loin la biotechnologie qui a suscité le plus d’intérêt dans les débats mais la génétique moléculaire et les cultures tissulaires ont également été traitées de nombreuses fois. Les progrès dans la culture des tissus et la génétique moléculaire ont été en grande partie considérés comme des extensions des pratiques actuellement acceptables et répandues.

Les principales questions soulevées durant la conférence ont été les suivantes:

a) On a fait observer à plusieurs reprises que la biotechnologie moderne ne devrait être développée de façonpratique que pour les espèces auxquelles ont déjà été appliquées des techniques de plantation de base (par exemple, dans des collections de semences, des techniques de pépinière, la sylviculture, et dans l’amélioration des arbres et la recherche connexe) et qu’elle devrait donc améliorer les méthodes classiques de sélection et non les remplacer.

b) La longue durée du développement de la plupart des arbres forestiers constituera probablement unedifférence importante dans la mise au point et l’application à grande échelle des techniques de modification génétique aux arbres par rapport aux espèces agricoles cultivées. Par exemple, les brevets ne peuvent fournir une protection que pour un laps de temps limité (par exemple 20 ans), mais les brevets relatifs aux biotechnologies appliquées aux arbres pourraient expirer avant que les arbres ne soient récoltés. Par contre, si des paiements pour l’emploi de biotechnologies sont faits au stade de développement, des avantageséconomiques substantiels doivent exister afin de couvrir les coûts des investissements. Les longues rotations économiques de la plupart des arbres soulèvent aussi des inquiétudes du fait que les agents pathogènes risquent de devenir résistants aux arbres génétiquement modifiés. Toutefois, on a fait également remarquer que, à cause des longs laps de temps nécessaires pour développer et utiliser des arbres génétiquement modifiés, le secteur forestier devrait avoir plus de temps pour surveiller et redresser les tendances et les

1 Reçu en août 2000. Original: anglais.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

2 Cet article a été préparé dans le cadre du Programme de coopération entre la FAO et des instituts scientifiques et de recherche.

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politiques concernant les arbres génétiquement modifiés que le secteur agricole avec les plantes cultivées génétiquement modifiées.

Des participants ont affirmé que l’utilisation des arbres génétiquement modifiés dans les pays en développement serait largement limitée aux arbres qui sont récoltés dans un laps de temps relativement court(par exemple, au bout de 10 ans), tels que ceux qui poussent en foresterie intensive (par exemple, Eucalyptusen Amérique du Sud ou en Afrique, Populus à courte rotation). On a prévu que les investissements dans les biotechnologies pourraient être rentables uniquement pour les essences ayant des périodes de rotation relativement brèves. De même, les essais devraient être fiables avec les essences à courte rotation, carl’expression du caractère génétiquement modifié peut être testée et suivie pendant la période de rotation prévue.

c) Chacun s’est accordé à reconnaître que de nombreux facteurs doivent être pris en compte au moment de décider si une biotechnologie est appropriée ou non en foresterie (c’est-à-dire les contraintes et les possibilités biologiques, économiques et politiques). Il est donc difficile de dire si une biotechnologie moderne est appropriée ou non pour des pays en développement.

d) Nombre des messages avaient trait au fait que le grand public a conscience et se préoccupe des risques et des avantages de la biotechnologie. On a dit à plusieurs reprises que le public devrait être mieux informé sur ces technologies et sur la manière dont elles pourraient être appliquées à des situations particulières en foresterie,avant de les utiliser.

e) Plusieurs des questions qu’on aurait pu s’attendre à être débattues (par exemple, la propriété/le contrôle des biotechnologies, la capacité des pays en développement à réglementer et surveiller l’emploi de produits issus des biotechnologies ou l’impact potentiel des toxines de Bacillus thuriengensis sur d’autres organismes), soit n’ont pas été examinées, soit l’ont été mais dans une mesure moindre que durant la conférence sur les espèces agricoles cultivées. Cela était dû probablement au fait que les techniques de modification génétique sont aujourd’hui davantage appliquées dans le secteur agricole que dans la foresterie, où aucun arbre génétiquement modifié n’a encore été mis dans le commerce.

D’autres thèmes ont été examinés durant la conférence qui peuvent être suivis en consultant les messages affichés sur la page d’accueil de la FAO (à l’adresse http://www.fao.org/biotech/logs/c2logs.htm), ouen lisant la version intégrale du compte rendu qui sera bientôt sur le site Internet. Des copies papier de ces documents sont disponibles pour les lecteurs de Ressources génétiques forestières qui n’ont pas facilement accès àInternet, sur demande adressée à la FAO.

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L’ÉVALUATION MONDIALE DES RESSOURCES FORESTIÈRES 2000

Depuis 1951, la FAO fait régulièrement rapport sur les ressources forestières du monde, en sa qualité d’organisation des Nations Unies chargée des questions liées à la foresterie et aux forêts et pour répondre aux demandes de ses Etats Membres. Le programme d’évaluation mondiale des ressources forestières (FRA) est entrepris en coopération avec un certain nombre de partenaires nationaux et internationaux. L’unité decoordination de FRA, basée auprès de la Division des ressources forestières au siège de la FAO à Rome, Italie, est chargée de la gestion et de la coordination globales des évaluations périodiques. D’autres unités duDépartement des forêts et des bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO contribuent à FRA 2000 en soutenant ces efforts et en coordonnant des études spéciales sur des sujets tels que les produits forestiers nonligneux, les arbres non forestiers, les coupes et les prélèvements et la diversité biologique des forêts. La Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU) contribue en coordonnant la collecte et l’analyse des informations pour les pays des zones tempérée et boréale1.

Les informations les plus récentes, avec comme année de référence l’année 2000 (FRA 2000), serontpubliées à la quinzième session du Comité des forêts (Rome, Italie, mars 2001). L’information, qui se fonde sur les rapports nationaux disponibles, a été examinée et analysée au cours des dernières années durant une série de réunions d’experts et vérifiée par les pays intéressés. L’information sur les changements dans le couvert forestier s’appuie également sur un échantillonnage statistique des forêts tropicales du monde moyennant la télédétectionpar satellite, qui complète les études de base de la situation des forêts tropicales et des changements qui y sont survenus aux niveaux régional, écologique et tropical.

FRA 2000 comprend une série de profils de pays, préparés pour chaque pays, qui contiennent entre autres choses une description générale de la géographie et de la situation écologique; l’état des forêts en termes de couverture, de volume et de biomasse; le niveau de protection en termes de zones juridiquement protégées,l’évaluation des tendances dans les changements survenus dans le couvert forestier; enfin une liste des principaux contacts et les sources et les données de base utilisées pour produire l’information. En outre, des cartesgéoréférencées des forêts, des aires protégées et des zones écologiques, sont mises à disposition dans le cadre de FRA 2000.

Selon FRA 2000, en l’an 2000, les forêts couvraient 27 pour cent de la superficie totale des terres du monde. La répartition des forêts entre pays et régions était très variable. Près de la moitié de la superficie des pays d’Europe et d’Amérique du Sud était boisée, alors que la zone correspondante en Afrique, Asie et Océanie représentait moins d’un cinquième.

La superficie totale des forêts était d’environ 3 milliards 500 millions d’hectares, y compris des forêts naturelles et des plantations forestières, ces dernières représentant environ 3 pour cent du total. Environ la moitié des forêts du monde étaient situées dans des régions tropicales et sub-tropicales, principalement dans les pays en développement. L’autre moitié se trouvait dans des régions boréales et tempérées, principalement dans les pays industrialisés.

De 1980 à 1990, la déforestation a touché 15,5 millions d’hectares par an. Alors que la déforestation était encore forte dans les années 1990, la tendance au ralentissement du taux de déforestation, déjà relevée durant lesévaluations intérimaires publiées par la FAO en 1997 et 1999, a été dernièrement confirmée. En conséquence, les données fournies au XXIe Congrès mondial de l’IUFRO à Kuala Lumpur, Malaisie, en août 2000, ont indiqué que le taux de déforestation dans les pays tropicaux, où la plus grande partie de la déforestation avait lieu, était au cours des dix dernières années d’au moins 10 pour cent inférieur à celui indiqué pour les années 1980.

Les principales causes de la déforestation étaient l’expansion de l’agriculture de subsistance en Afrique et en Asie et les grands programmes de développement économique (colonisation, agriculture et infrastructures) en Amérique latine et en Asie. Outre la déforestation, qui se réfère à la perte permanente du couvert forestier, la récolte déréglée du bois industriel et du bois de feu, le surpâturage, les feux, les insectes nuisibles et les maladies, les orages et la pollution atmosphérique ont continué de causer par moments une forte dégradation de tous les types de forêts existants.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

1 Europe, Etats-Unis et Canada, Communauté des Etats Indépendants (CEI), Australie, Japon et Nouvelle-Zélande.

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Au niveau international, un certain nombre d’accords et de conventions internationaux, notamment ceux ayant trait à la diversité biologique et au changement climatique, exigent que les pays fournissent desinformations de qualité pour soutenir les modèles et les analyses, ainsi que pour appuyer le suivi régional et mondial. Au niveau national, des informations fiables sont nécessaires pour l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques et pour le suivi et la présentation de rapports réguliers en vue d’améliorer les méthodes d’évaluation actuelles. Pour répondre à ces besoins, FRA 2000 a aidé à mettre au point des données de base comparables, complètes, fiables et faisant autorité sur les ressources forestières et des paramètres correspondants pour tous lespays et toutes les régions du monde.

Les enseignements tirés durant l’exécution de FRA 2000 fourniront une base solide pour la mise au point de nouveaux et meilleurs moyens de produire des informations fiables sur les forêts du monde.L’expérience déjà acquise fait ressortir la nécessité urgente tant pour les pays industrialisés que pour les pays endéveloppement d’améliorer leurs évaluations nationales par l’application de méthodes d’inventaire forestier complètes et continues et d’élargir leurs enquêtes par des inventaires traditionnels du bois d’oeuvre afin defournir les informations nécessaires pour soutenir la gestion forestière durable, en prenant en compte les fonctions de production, de protection, sociales et environnementales des forêts et des écosystèmes forestiers.

Note. Les résultats de FRA 2000 sont affichés sur le site web du Département des forêts de la FAO à mesure qu’ils deviennent disponibles (http://www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp), y compris des données sur lecouvert forestier et les changements, par pays. Les résultats des études spéciales seront aussi affichés sur le siteweb, à mesure qu’ils deviendront disponibles. Toutes les données de base seront également publiées sur support papier au cours de 2001.

Ressources génétiques forestières No. 28. FAO, Rome, Italie (2000)

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