AVRIL 2020

RESTE AVEC NOUS SEIGNEUR…

DU BON USAGE DU CONFINEMENT

Congrégation des Sacrés Coeurs

de Jésus et de Marie et de l’Adoration

ÉCOLE D’ADORATION DE PICPUS 2019 – 2020

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Ces quelques pages destinées à nos amis laïcs

de la Fraternité séculière des Sacrés Cœurs et des Haltes du Cœur,

je les ai rédigées pour que, suivant l’expression de l’un d’entre eux,

« personne ne ressente un silence d’abandon de la Congrégation à notre sort »

mais au contraire y puise le réconfort de notre amitié et de notre communion dans la prière.

Si d’autres y trouvent une ressource par ces temps d’épreuves, je m’en réjouis.

fr. Bernard COURONNE ss.cc.

SOMMAIRE

OÙ ES-TU, SEIGNEUR, EN CE TEMPS DE CONFINEMENT ? ............................................................ 3

LA GRÂCE DU CONFINEMENT ................................................................................................................ 4

QUELQUES PRIÈRES POUR VIVRE CE TEMPS… DE GRÂCES ....................................................... 9

� Prières pour commencer la journée ......................................................................................................... 9

� Prières pour la communion spirituelle .................................................................................................. 10

� Prières à Notre Dame de Paix en cette période d’épidémie .................................................................. 11

� Prière à saint Joseph .............................................................................................................................. 12

� Prière à Jésus le véritable ami ............................................................................................................... 12

� Prières d’abandon.................................................................................................................................. 13

� Prières à saint Damien de Molokaï, Apôtre des lépreux ....................................................................... 14

� Poème-prière à Marie ............................................................................................................................ 15

� Prière de l’Angélus (matin, midi et soir) .............................................................................................. 15

ET ENFIN… POUR PRÉPARER LE « JOUR D’APRÈS » ..................................................................... 16

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OÙ ES-TU, SEIGNEUR, EN CE TEMPS DE CONFINEMENT ?

En ce temps où « l’ennemi invisible » vient habiter mes peurs,

Oserais-tu, Seigneur, ne plus sortir avec moi ?

Oserais-tu ne plus habiter mon cœur et mon esprit ?

Aide-moi à ne pas me détourner de ton Visage, Seigneur !

Du matin au soir je désire une chose :

Voir ton visage en celui qui est proche mais que je ne peux plus visiter…

Que ton Visage m’illumine

Comme le visage de Pierre, Jacques et Jean

sur la montagne de la Transfiguration.

Transfiguration des cœurs.

Que ce temps de « confinement » ne soit pas un temps d’isolement !

Aide-moi, aide-nous à ouvrir grandement

les portes et les fenêtres de notre « Maison Commune »

De notre Église, de notre quartier, de notre village, de notre famille…

Par la prière et l’attention aux plus fragiles…

Oui, Seigneur,

Que ce temps de « désert »

Devienne un « temps favorable » pour méditer ta Parole

Et oser dépasser mes peurs, nos peurs.

J’ai confiance en toi, Seigneur, tu me portes sur tes épaules.

Amen !

P. Christian Malrieu ss.cc. - Communauté de Montgeron

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LA GRÂCE DU CONFINEM ENT

« Restez chez vous ! » Cet impératif peut être vécu comme une contrainte et/ou un acte de charité. Reconnaissons qu’il est source de tension et d’anxiété. À terme, nous nous interrogeons sur ce qui peut advenir.

Si nous comprenons sa nécessité sanitaire, nous avons du mal à évaluer comment vivre ce temps de confinement. Temps perdu à ronger son frein ou « moment favorable » (2 Corinthiens 6/2) proposé par S. Paul au début de ce Carême. Pourquoi ne l’accueillerions-nous pas comme une invitation de Jésus : « retire-toi dans la pièce la plus retirée de ta maison, ferme ta porte et prie ton Père qui est présent dans le secret… » (Matthieu 6/6)

Le temps du confinement serait-il une grâce ?

Famille des Sacrés Cœurs aurions-nous oublié que nous sommes nés d’un confinement ? On se souvient qu’à la suite de ses déclarations contre la mise en application de la Constitution civile du clergé à la fin de sa première messe à Coussay-les-bois, le Père Coudrin, notre Fondateur, avait dû fuir et se cacher un grenier de la ferme d’un de ses cousins à Usseau (Vienne).

"Dans mon grenier, raconte-t-il, j’étais placé de manière que je ne pouvais pas me tenir debout. Je descendais quelquefois par une espèce de trappe dans le cabinet de Maumain (son cousin) où j’avais tout au plus trois pieds de large pour me promener. Le défaut d’exercice m’avait fatigué extrêmement. Ce que je mangeais était presque toujours froid par la difficulté de me l’apporter dans ma cache, ce qui gênait encore la respiration… Cependant, pendant les cinq mois que j’y ai resté, je ne m’y suis pas ennuyé un seul instant. Tous les jours je disais la messe à minuit et quoique j’eusse grand soin de purifier le corporal, je croyais toujours avoir laissé quelques particules des saintes espèces et avoir ainsi le Bon Dieu avec moi. Ma messe une fois dite, je montais dans mon grenier où je passais toute la journée à la lecture de l’Histoire ecclésiastique et à faire oraison. Seulement quand Momain revenait, je passais quelque temps avec lui. Il me disait souvent que tout allait revenir, que M. de Bouillé devait tout réduire en cendre. Mais je lui disais de se désabuser; que tout ne finirait pas sitôt. Mon cher ami, ajoutais-je, il ne faut pas vous y tromper. Tout ce qu’il y a à faire dans ce moment, c’est de se donner au Bon Dieu.

Je fus ainsi renfermé cinq mois entiers, sans pouvoir sortir, sans pouvoir me confesser. Mais le Seigneur m’avait fait la grâce de ne ressentir aucune inquiétude, et je jouissais d’une grande paix de conscience. Il est certain que le Bon Dieu fait de grandes grâces dans ces moments-là".

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Et c’est là, qu’une nuit de septembre 1792, alors qu’il était en adoration, il reçoit l’appel à fonder la Congrégation.

Henriette Aymer de la Chevalerie, notre Fondatrice, ne se convertit-elle pas pendant son emprisonnement à Poitiers, sous la Terreur. Sauvée in extremis de la guillotine et libérée à l’automne 1794, elle décide de se consacrer à Dieu.

Damien De Veuster enfermé à Molokaï avec ses lépreux, nos quatre frères otages de la Commune de Paris se préparant au Martyre à la Roquette, toute la communauté des Sœurs de Picpus, Supérieure générale en tête, incarcérées dans les prisons de la Commune, au Brésil, le Bienheureux Eustaquio « caché » durant 5 mois dans la fazenda San José afin qu’il ne trouble plus l’ordre public par ses guérisons, nos frères qui ont subi et quelquefois sont morts dans les camps de la seconde guerre mondiale… la liste des « confinés SS.CC. » est longue.

Convenons-en avec le Bon Père, le Bon Dieu fait de grandes grâces dans ce moment-là !

Raison de plus pour entrer en confinement avec confiance. Il semble faire partie des traits identitaires de notre Famille spirituelle… et il sera vraisemblablement plus « confortable » que celui de nos devanciers mais pas moins fructueux. C’est bien là notre désir et notre prière.

Qui aurait imaginé, il y a à peine un mois, le mercredi des cendres, quelle tournure allait prendre notre Carême ? Nous avons peut-être chanté à pleine voix et d’un air dégagé : Seigneur, avec toi nous irons au désert… » Et nous y voici ! Car le confinement, même à plusieurs, risque fort de ressembler à ce lieu aride de silence et de solitude. Nous tenterons de le meubler de diverses manières : les conseils plus ou moins avisés ne manquent pas dans les médias et les réseaux sociaux. Sachons y cueillir le meilleur…

Mais qu’ils ne nous fassent pas manquer le rendez-vous que le Seigneur nous donne car c’est bien avec Lui que nous sommes entrés dans le désert du confinement : « Je te conduirai au désert et là, je parlerai à ton cœur. » (Osée 2/16)

Privés de sorties, coupés de nos relations habituelles, confrontés à des tête-à-tête pénibles, la plupart du temps sans activité programmée, nous voilà livrés à nous-mêmes et à nos vieux démons qui ne demandent rien tant que de se déchainer. Notre désert peut vite devenir un enfer.

Alors, que faire pour tenir ? Le confinement aura plus d’une semaine quand ces lignes vous parviendront. Beaucoup auront trouvé leur rythme…

Puis-je, tout de même, vous inviter à nous mettre, là où nous sommes, mais en communion les uns avec les autres, à l’école du Bon Père confiné en son grenier de la Motte d’Usseau puisque, nous répète-t-il, « le Bon Dieu fait de grandes grâces dans ces moments-là" ?

Accueillons ce temps éprouvant de confinement comme une grâce, la grâce de ce Carême et de cette Pâques 2020… Peut-être la grâce d’un nouveau commencement !

- « Pendant les cinq mois que j’y ai resté, je ne m’y suis pas ennuyé un seul instant… »

Prendre le temps

Pour l’organiser : la cessation de la plupart de nos activités, ou en tout cas leur réorganisation, bouleverse notre emploi du temps. Pour la plupart, nous avons du temps devant nous. Nous pouvons le perdre en nous éparpillant suivant nos sautes d’humeur. Asseyons-nous un instant et réfléchissons à la meilleure manière d’employer son temps personnellement et avec nos proches. Qu’il y ait un temps pour chaque chose.

Pour ralentir le rythme : même lorsque nous sommes à la retraite, en congé ou en pause, les occupations se succèdent à un rythme accéléré… sans nécessité le plus souvent ! Suivant l’expression « laissons le temps au temps ». Ralentissons ! Puisqu’il y a moins de choses à faire, prenons-le temps de parler, de nous écouter, profitons-en pour nous relaxer, nous remplir les yeux de la beauté d’une fleur fraichement éclose… La beauté de la création nous illumine silencieusement et profondément nous pacifie.

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- « Ma messe une fois dite, je montais dans mon grenier où je passais toute la journée à la lecture de l’Histoire ecclésiastique et à faire oraison. »

Goûter le silence

Dans certaines rues de Paris désertées par les voitures (et les trottinettes sur les trottoirs !), on peut, enfin, entendre les oiseaux pousser leurs trilles printanières. Ce silence peut « assourdir » s’il est vide. Mais il est musique qui enchante le cœur, s’il se fait écoute de soi, du proche, et chemin vers notre demeure intérieure où Quelqu’un nous attend…

- « Quand Momain revenait, je passais quelque temps avec lui… Tout ce qu’il y a à faire dans ce moment, c’est de se donner au Bon Dieu. »

Ouvrir notre cœur

L’attention bienveillante : Ce temps de réclusion peut nous renfermer sur nous-mêmes, nous affronter aux autres dont nous goûtions hier la présence, aujourd’hui jugés insupportables. Pessimisme, amertume, tristesse en seront les fruits. Nous rencontrons moins de gens et nous sommes toujours avec les mêmes personnes. Il y a un combat à mener pour cultiver l’attention bienveillante à l’autre. Le contempler car il est ce visage que prend Dieu pour venir à moi en quête d’un peu de tendresse.

S’informer : L’intérêt pour ce qui se passe autour de moi, dans le monde à travers les informations sans en abuser pour ne pas se laisser submerger par les mauvaises nouvelles mais en s’attachant à relever le dévouement, la solidarité et toutes les initiatives bénévoles que suscite la situation de pandémie.

Prendre soin : Oui, je suis « le gardien de mon frère » ! Dans cette période où un danger rôde invisible, je dois redoubler de vigilance à l’égard de ceux qui me sont proches. Le confinement me les confie : veiller sur leur bien-être physique, psychologique, spirituel est ma nouvelle mission, « l’ardente obligation » fraternelle à laquelle je ne puis me soustraire. Combien plus quand nous devons soigner l’un des nôtres, malade à la maison ; soutenir des proches, des voisins, des amis qui ont un des leurs hospitalisé, décédé… Utilisons des multiples moyens de communications qui sont à notre disposition. Rendre service, à défaut de visite à ceux dans notre voisinage qui sont seuls, prendre des nouvelles, faire des courses…

- « Tous les jours je disais la messe à minuit et quoique j’eusse grand soin de purifier le corporal, je croyais toujours avoir laissé quelques particules des saintes espèces et avoir ainsi le Bon Dieu avec moi. »

Écouter la Parole de Dieu

Nous ne pouvons plus nous rassembler pour célébrer l’Eucharistie, pour prier, pour partager notre foi. Nous ne pouvons plus faire l’Adoration du Saint Sacrement. Les diocèses, les paroisses par le biais des médias s’efforcent d’y pallier avec beaucoup de créativité. Les liens se vivent autrement mais ils perdurent. Nous ne pouvons plus aller à l’église pour faire Église et nous en souffrons. Mais la maison du chrétien est « une Église domestique ».

Nous n’avons plus l’Eucharistie (sinon en virtuel) mais nous avons dans toute sa réalité à portée de main, et surtout de cœur, la Parole de Dieu ! Elle est efficace : c’est le Christ « qui parle à notre cœur » dans le désert que nous traversons. Il nous redit « son Amour dont rien ne peut nous séparer » (Romains 8/39). Et cette Parole est efficace : elle fait ce qu’elle dit comme aux premiers jours de la création. Peu à peu, elle nous change, elle nous transforme, pour que nous devenions un être nouveau à l’image de Jésus Christ, le Fils bien-aimé.

Vous, mes frères et mes sœurs, à qui, au cours des Haltes du Cœur, j’aime tant proposer des « menus » pour nourrir notre vie de baptisés de la Parole de Dieu, je vous le recommande avec insistance, l’insistance de l’amour : prenez du temps chaque jour pour lire la Parole de Dieu et particulièrement les lectures que nous propose la liturgie du jour. Les diocèses, les paroisses proposent des commentaires pour nous aider « à sa digestion » pour qu’elle fortifie notre foi, notre espérance et notre charité.

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Et à partir de la Parole de Dieu - Jamais sans la Parole de Dieu ! – nous pouvons :

o Prier le chapelet qui est une méditation de divers passages de l’Évangile (les Mystères du Rosaire) avec la Vierge Marie ; apprendre à regarder Jésus avec les yeux de la Vierge Marie qui « retenait tous ces évènements et les méditait dans son Cœur. » (Luc 2/19)

o Faire le chemin de Croix qui est une méditation du récit de la Passion et de la mort du Christ que nous livrent les Évangiles.

o Adorer en esprit et vérité, devant un crucifix, une image du Sacré Cœur, une Icône ou en nous tournant vers l’église la plus proche comme le faisaient les Sœurs de Picpus dans leur prison durant la Commune de Paris. Faisons mémoire avec gratitude de l’Amour dont nous sommes aimés jusqu’à la Croix et portons avec Lui notre monde en détresse dans notre intercession et notre offrande. Crions vers le Seigneur, au nom de l’humanité, comme les disciples dans la tempête :

« Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » (Matthieu 8/25)

Puisque nous avons plus de temps, pourquoi pas regarder le site de la chaîne KTOTV.COM pour approfondir tel ou tel point de notre vie chrétienne à l’aide d’émissions proposées à cette fin ?

N-B : Je sais qu’il existe bien d’autres propositions accessibles tant au niveau national que local. Permettez-moi de vous demander d’exercer votre discernement car les médias charrient toutes sortes « d’enseignements ». Si besoin est, demandez conseils à votre paroisse. Privilégiez les propositions des diocèses, des paroisses, des sanctuaires.

- « Mes enfants, écrivait le Bon Père, seront toujours les enfants de la Croix, pour l’être parfaitement du Cœur de notre bon Maître. »

Prendre sa Croix pour vivre la joie de la Résurrection

Dans quelques jours, nous vivrons la Semaine Sainte, nous célèbrerons la Passion, la Mort et la Résurrection du Seigneur. Puisse ces jours que nous vivrons, cette année, d’une manière si particulière, nous aider à vivre cette épreuve. C’est la forme concrète que prend la Croix pour nous cette année. Mais, depuis le matin de Pâques, nous ne savons qu’elle n’anéantit pas. La mort elle-même est vaincue. L’épreuve est un passage (une Pâque !) vers la Vie. La parole de Jésus, « Prendre sa Croix… perdre sa vie » prend réalité. Comme Simon de Cyrène, nous ne devons pas nous dérober au portement de la Croix quelle que soit la forme qu’il a pris ou qu’il prendra. Porter la Croix, c’est d’abord ne pas se regarder soi-même afin d’être attentif à la peine, à la souffrance de l’autre pour le consoler et le soutenir ; c’est l’impuissance à soulager ce malade qui meurt seul dans un hôpital bondé à plusieurs centaines de kilomètres des siens qui n’ont aucune nouvelle ; ce sont ces deux fils qui demain vont accompagner leur maman pour une ultra courte célébration à l’église avant de la laisser partir seule vers sa dernière demeure à des centaines de kilomètres ; c’est la maladie qui fondra sur nous avec son cortège de douleurs, de solitude, d’incertitudes, d’angoisse… Ce poids de souffrances serait-il les douleurs de l’enfantement d’un monde nouveau ? Oui, car Jésus porte la Croix avec nous et Lui sait où il nous conduit.

- « Le Bon Dieu fait de grandes grâces dans ces moments-là… Allez le Bon Dieu me gardera bien ! »

Préparer « le jour d’après »

Ce « jour d’après », nous ne savons pas ce qu’il sera. Lorsque la pandémie régressera et le confinement sera levé, que serons-nous devenus ? Dans quel état d’esprit serons-nous ? Qui peut le dire ?

Ce que nous espérons c’est qu’il ne tarde pas trop. À nous de le hâter par la ferveur de notre intercession, l’observation des consignes données et l’amour avec lequel nous vivrons ces jours de peine.

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À son terme, aurons-nous découvert que

o la technique, les statistiques, l’économie ne sont pas le tout de la vie de l’homme. L’humain est bien plus que cela. Il y a ces réalités d’en-haut présentes dans toute vie humaine qui lui donnent sens… Tu nous as faits pour Toi Seigneur, et notre cœur est sans repose tant qu’il ne repose en Toi. (S. Augustin)

o L’homme n’est pas aussi tout-puissant qu’il ne le pense. Un « infiniment petit » le menace, le tue même et il ne réussit pas à le maitriser. Quelle leçon d’humilité ! Sera-t-elle comprise et entendue par les chercheurs, les législateurs… les manipulateurs en tout genre ?

o Nous sommes faits pour la rencontre de l’autre : elle nous a fait ce que nous sommes et nous construit. Elle est source de joie.

o Nous pouvons vivre sur un autre rythme, avec moins… et sans doute beaucoup d’autres choses !

Ce temps n’est pas une parenthèse dans notre vie. Il est l’occasion d’un nouveau départ, d’une nouvelle naissance du type de celle dont Jésus parlait à Nicodème (Jean 3/3).

Pour terminer, écoutons ensemble, les conseils que nous adresse S. Paul qui lui aussi a fait l’expérience du confinement :

Moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. (Éphésiens 4/1-3)

Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce. (Colossiens 3/13-15)

Oui, bien sûr, « restons chez nous » mais « demeurons dans l’Amour » (Jean 15/9), nous en sortirons pour de nouveaux commencements.

fr. Bernard Couronne ss.cc.

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QUELQUES PRIÈRES POUR VIVRE CE TEMPS… DE GRÂCES

� PRIÈRES POUR COMMENCER LA JOURNÉE

- Dans la première Règle de la Congrégation naissante

le Bon Père Coudrin recommandait de prier, dès le lever, le psaume 62.

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire. Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres ! Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. Dans la nuit, je me souviens de toi et je reste des heures à te parler. Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes. Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient. Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit. Amen !

- Prière pour offrir sa journée

Seigneur Jésus, Maître et Ami, à la prière de la Vierge Marie, ma mère et des Saints mes amis, donne-moi la lumière et la force de ton Esprit Saint afin que je vive cette journée en ta présence dans l’amour.

En union avec ton Sacrifice, j’offre aux intentions de ton Cœur les travaux et les prières, les peines et les joies de ce jour. Reçois-les par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie.

Et dans ta miséricorde, viens à mon secours car je suis un pauvre pécheur.

Façonne en moi un cœur nouveau semblable au tien afin que je connaisse la joie de servir et de me donner pour que le monde ait la Vie.

Amen.

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� PRIÈRES POUR LA COMMUNION SPIRITUELLE

(QUAND ON NE PEUT ALLER À LA MESSE) (Prière que le Saint Père récite chaque matin)

À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.

(Autre prière) Seigneur, en union avec les prêtres de chaque autel de ton Église, où ton Corps et ton Sang très saint sont offerts au Père, je veux t’offrir des louanges et des actions de grâces.

Je t’offre mon âme et mon corps, avec le désir ardent d’être toujours uni à toi ; Comme je ne peux pas te recevoir sacramentellement, je te demande de venir spirituellement dans mon cœur.

Je me joins à toi, et t’embrasse avec toute l’affection de mon âme. Que rien ne me sépare de toi, et que je vive et meure dans ton amour. Amen.

(Et aussi) Âme du Christ, sanctifie-moi, Corps du Christ, sauve-moi, Sang du Christ, enivre-moi, Eau du côté du Christ, lave-moi, Passion du Christ, fortifie-moi. Ô bon Jésus, exauce-moi. Dans tes blessures, cache-moi. Ne permets pas que je sois séparé de toi. De l’ennemi défends-moi. À ma mort appelle-moi. Ordonne-moi de venir à toi, Pour qu’avec tes saints je te loue, Dans les siècles des siècles. Amen.

(Proposée au diocèse d’Évry) Seigneur Jésus, je crois à Ta véritable Présence dans le pain et le vin consacrés. Je t’aime Toi, le Seigneur de ma vie. Je désire profondément répondre à Ton invitation, communier, Te recevoir au plus intime de ma vie. Je ne peux maintenant Te recevoir sacramentellement. Viens Seigneur habiter spirituellement ma vie. J’ai faim de ton amour, j’ai faim de Ta vie donnée pour nourrir toute ma vie. Au jour le jour, que j’apprenne de toi à donner ma vie, à aimer. Oui, Seigneur Jésus, fais que je demeure fidèle à ton commandement et que jamais je ne sois séparé de toi. Amen.

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� PRIÈRES À NOTRE DAME DE PAIX EN CETTE PÉRIODE D ’ÉPIDÉMIE (D’après la prière du Pape François à cette intention)

Vierge Marie, Notre Dame de Paix tu brilles toujours sur notre chemin comme un signe de salut et d’espoir.

Nous nous confions à Toi, Santé des malades. Au pied de la Croix, associée à la douleur de Jésus, tu es restée ferme dans la foi.

Toi, notre Mère dont le Cœur est plein de tendresse et de miséricorde, tu sais de quoi nous avons besoin et nous sommes sûrs que tu y pourvoiras ; comme à Cana, que la joie et la fête reviennent après l’épreuve.

Par la puissance de ton intercession, arrête ce fléau, guéris les malades, console les affligés. Prends sous ta protection maternelle les malades, ceux qui les soignent, leur famille et leurs amis.

Aide-nous, Sainte Mère de Dieu, à nous conformer à la volonté du Père, et à faire tout ce que nous dira Jésus ; Il a pris sur Lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs pour nous conduire par sa Croix à la joie de la Résurrection. Amen !

� ON PEUT AJOUTER CETTE TRÈS ANCIENNE PRIÈRE À LA VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU QU’AIMAIENT BEAUCOUP NOS FONDATEURS. Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions Sainte Mère de Dieu.

Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve. Mais de tous les dangers, délivre-nous toujours, Vierge glorieuse, Vierge bienheureuse.

� PRIÈRE À NOTRE DAME (D’après la prière d’un Évêque français pour son diocèse et avec ses diocésains le 25 mars 2020)

Marie,

Notre Dame, Notre Mère, regarde-nous et manifeste nous ta proximité en ces jours difficiles que nous traversons.

L’inquiétude nous habite concernant la santé de beaucoup d’entre nous et l’équilibre de notre vie ensemble, en société.

Tu as su indiquer à ton Fils ce qu’il manquait aux invités de la noce pour que la fête se vive pleinement. Avec eux, tu nous laisses cette invitation : « faites tout ce qu’il vous dira. »

Tu étais présente au pied de la croix, quand ton Fils livrait sa vie pour la multitude. Apprends-nous à accueillir sa vie donnée et à la déployer dans le service de nos frères, particulièrement les plus fragiles et les plus éprouvés.

Tu te tenais auprès des apôtres dans l’attente du don de l’Esprit. Rends-nous disponible à ce don. Qu’Il nous tienne en communion les uns avec les autres, Que sa force nous permette de nous tenir debout et de soutenir nos frères.

Marie de l’Espérance, soutiens les malades, les familles affligées, les personnes isolées, tous ceux et celles dont la situation est fragilisée.

Que ta douce présence soit pour nous un soutien en ces jours difficiles. Vierge Marie, notre Mère Accompagne nous de ta bienveillance.

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� PRIÈRE À SAINT JOSEPH

(Proposée par l’Archevêque de Paris à l’occasion de la fête de St Joseph, le 19 mars 2020) Saint Joseph, Homme juste par ta foi, tu as été trouvé digne de recevoir la garde des mystères du Salut.

Toi qui as su prendre soin de la Vierge Marie et écarter d’elle tout danger, tu t’es fait protecteur du Christ Seigneur dans la vulnérabilité de son enfance.

Vivante image de la tendresse de Dieu, Modèle d’époux et de Père, Tu es le gardien vigilant de l’Église, Le soutien et le consolateur des familles.

Nous te le demandons avec confiance : Daigne implorer pour nous la Miséricorde de Dieu En ce temps d’épidémie que nous connaissons, Afin que le Seigneur écarte de nous le mal.

Intercède pour ceux qui sont morts, Réconforte les malades, Protège et inspire ceux qui les soignent.

Accorde-nous de demeurer dans la confiance et la paix Et fais que nos cœurs ne se ferment pas aux besoins de nos frères, Mais demeurent ouvert à la détresse des hommes Dans un amour de plus en plus sincère et profond.

Saint Joseph Prie pour nous Garde-nous, Protège-nous. Amen !

� PRIÈRE À JÉSUS LE VÉRITABLE AMI

(Saint Claude de la Colombière) Seigneur Jésus, tu es le seul et véritable Ami. Tu m’écoutes toujours avec bonté. Tu as le secret d’adoucir mes peines et de renouveler sans cesse mon espérance. Toi seul connais le fond de mon cœur. Comme l’Ami fidèle, tu communiques tes trésors de lumière et de bénédictions à ceux qui te prient et te font confiance. Toujours et partout, tu es avec moi : dans ton immense tendresse, tu fais en mon cœur ta demeure. Révèle la merveille de ton amitié divine aux mal-aimés, aux désespérés, à tous les accablés de souffrance. Jésus, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en Toi et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de toi toutes choses que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur Toi de toutes mes inquiétudes. Car Tu n’abandonnes jamais ceux qui ont confiance en l’Amour de ton Cœur. AMEN !

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� PRIÈRES D’ABANDON

(Bienheureux Charles de Foucauld) Mon Père, Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

(Saint Jean Paul II) Seigneur, Tu m’as fait le don inestimable de la vie, et, depuis ma naissance, Tu n’as cessé de me combler de Tes grâces et de Ton amour infini. Au cours de toutes ces années, se sont entremêlés de grandes joies, des épreuves, des succès, des échecs, des revers de santé, des deuils, comme cela arrive à tout le monde.

Avec Ta grâce et Ton secours, j’ai pu triompher de ces obstacles et avancer vers Toi. Aujourd’hui, je me sens riche de mon expérience et de la grande consolation d’avoir été l’objet de ton Amour. Mon âme Te chante sa reconnaissance.

Aujourd’hui même, tandis que je jouis encore de la possession de mes facultés, je T’offre à l’avance mon acceptation à Ta sainte Volonté, et dès maintenant je veux que si l’une ou l’autre maladie m’arrivait, elle puisse servir à Ta gloire et au salut des âmes. Amen !

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� PRIÈRES À SAINT DAMIEN DE MOLOKAÏ , APÔTRE DES LÉPREUX

(Père Gabriel Phalip ss.cc. – Communauté de Montgeron) Damien, en ces temps de détresse nous nous tournons vers toi. Tu as choisi le confinement à vie à Molokaï au service des lépreux. Tu as côtoyé la maladie, la contagion, la souffrance et la mort. Souviens-toi de nous.

Damien, tu t’es offert pour soigner, protéger, consoler. Nous te confions tous les personnels de santé, les chercheurs, tous ceux et celles qui prennent des risques et se donnent sans compter en ce temps d’épreuve.

Damien, tu as connu la fatigue et l’épuisement. Protège toutes celles et tous ceux qui vont jusqu’au bout de leurs forces pour sauver des vies.

Damien, tu as connu la souffrance de te sentir seul et abandonné. Nous te prions pour les malades, les personnes âgées, les prisonniers soudainement sans visite de leurs proches et que la solitude éprouve cruellement.

Damien, tu as connu le manque de moyens, la pénurie et la désolation. Intercède auprès de notre Père du ciel pour qu’il mette au cœur de tous les peuples et de leurs dirigeants le sens de la solidarité, de l’entraide, du bien commun et le souci des plus démunis.

Damien, tu n’as guéri aucun lépreux mais tu les as tous aimés et servis. Obtiens-nous de savoir trouver les gestes, les attentions, les paroles qui réconfortent.

Damien, au cœur de la souffrance, à l’ombre de la mort, tu es resté fort, courageux, persévérant. Obtiens-nous la même force d’âme en ces temps de malheur.

Damien, à Molokaï, débordé par l’urgence d’aimer et de servir, tu as toujours trouvé le temps de prier et d’adorer. Renouvelle en nous le goût de la prière et l’espérance en la miséricorde de Dieu.

Damien, à Molokaï, tu voulais que chaque victime de la lèpre ait une sépulture digne. Accueille avec toi, auprès du Père, toutes les victimes de l’épidémie en cours.

Damien, à Molokai, tu as fait jaillir la lumière dans les cœurs plongés dans la nuit de la détresse. Garde en nous la lumière de l’espérance.

(Christophe PAVARD, Coordinateur de la Fraternité séculière ss.cc. de France)

Très saint Damien De Veuster Toi qui as vécu auprès de nos frères lépreux Et qui as donné ta vie pour eux, Écoute nos prières en ces jours où le monde Est en proie à la maladie.

Aide-nous, par nos actes, à être responsables Et à ouvrir notre cœur pour ceux qui luttent contre la mort.

Par ton intercession et celle de la Vierge Marie, Nous nous en remettons à la très grande miséricorde de Notre Père créateur et de son Fils Jésus Christ Afin que s’éloigne de nous cette épidémie.

Merci de prendre en considération Tous les personnels soignants En première ligne, et qui veillent.

Notre prière ne saurait oublier Toutes les victimes qui ont rejoint le Père.

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� POÈME-PRIÈRE À MARIE

(Pour se préparer à la prière de l’Angelus)

(Paul Claudel)

Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier. Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela que je suis votre fils et que vous êtes là.

Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête. Midi ! Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le coeur trop plein, Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée, La femme dans la Grâce enfin restituée,

La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final, Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.

Parce que vous êtes la femme, l’Éden de l’ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,

Parce qu’il est midi, Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui, Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie, Simplement parce que vous existez,

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

� PRIÈRE DE L ’A NGÉLUS (MATIN , MIDI ET SOIR ) V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie…

V. Voici la Servante du Seigneur R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie…

V. Et le Verbe s’est fait chair R/ Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie…

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions. Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos coeurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. R/ Amen.

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ET ENFIN… POUR PRÉPARER LE « JOUR D’APRÈS » (Pierre Alain Lejeune, prêtre du diocèse de Bordeaux)

Et tout s’est arrêté…

Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. À cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’oeil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va-t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? À quoi ressemblera notre vie après ?

Après ? Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.

Après ? Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.

Après ? Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.

Après ? Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’État, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.

Après ? Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.

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Après ? Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses ou amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.

Après ? Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions devenus les esclaves d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.

Après ? Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.

Après ? Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.

Après ? Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au coeur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.

� SEIGNEUR JÉSUS, DOUX ET HUMBLE DE COEUR Seigneur Jésus doux et humble de Coeur,

rends mon coeur semblable au tien.

Coeur de Jésus brûlant d’amour pour nous, embrase notre coeur d’amour pour Toi !

Nous adorons ta Croix Seigneur et nous chantons la gloire de ta sainte Résurrection.

Car voici que, par le bois de la Croix, la joie est venue dans tout l’univers.

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…IL ENTRA DONC POUR RESTER AVEC EUX.

(Luc 24/29)

Communauté Pierre Coudrin - 37 rue de Picpus - 75012 PARIS

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